N° 38 - JANVIER 2016
ÉdUCation LA MAMAN D’HUGUES AUFRAY, UNE ÂME DE JUSTE
«LE DIPLÔME DE L’ESPOIR» REMIS À ESTHER DOUIEB, DIRECTRICE DE L’ORT MARSEILLE
Enfants juifs Cachés hier
Santé Retrouver son rythme véritable
Judaïsme
Garants de la mémoire aujourd'hui W
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Quand l’archéologie et l’histoire accréditent le récit biblique H
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LEV HAIR & LPH N° 38 • JANVIER 2016 Bureau en France :
EN COUVERTURE
Directeur Général : Gabriel COHEN levhairmag@gmail.com
Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014
JUDAISME L'INFLUENCE POSITIVE ................................P 26 COTÉ PSY- L’ART THÉRAPIE POUR SORTIR DE LA SOUFFRANCE ........................P 28 RENCONTRE AVEC RODOLPHE OPPENHEIMER-FAURE ................P 30
Bureau en Israël : Directeur Général Avraham Azoulay Direction.Lph@gmail.com Secrétariat : Rosy Chouai lph5@bezeqint.net Tel : 972 2-6788720
JUDAISME ET ACTUALITE QUAND L’ARCHEOLOGIE ET L’HISTOIRE ACCREDITENT LE RECIT BIBLIQUE ..........P 32-33 SANTÉ - BIEN-ÊTRE RETROUVER SON RYTHME VÉRITABLE ..........P 34 CASHER OFF-ROAD DES JUIFS ITINÉRANTS ................................P 36
Adresse : Haoman 24/35 Talpiot - Jérusalem
DÉCO 7 TENDANCES 2016 POUR UN RELOOKING QUI DONNE LE PEP’S ....................................P 38
Marketing & Stratégie Vita Green : Tel: 97254-7855770 Lph.vita@gmail.com
BEAUTÉ LES 2 COULEURS À AVOIR DANS SON VANITY EN 2016 ........................ P 40
Rédaction : Guitel Ben-Ishay guitelbenishay@gmail.com site: www.lphinfo.com Visuel de la couverture « Niedermann 014 » : Les enfants de la maison de l’OSE, à Ussac (Corrèze), été 1942. Fonds OSE/CDJC Mémorial de la Shoah. Flashez ce code et lisez-nous en ligne Abonnement : 15€ les 6 Numéros
Avraham Azoulay, Directeur du Plus Hebdo
Ils sont l'un de nos plus beaux héritages. A plusieurs titres. D'abord parce que pour leurs parents, la vie a eu un prix : 50 francs de l'époque pour un juif arrêté. Tuer parce que juif est horrifiant, mais dénoncer un juif pour de l'argent est aussi inimaginable. La suite de leur vie les a convaincus du contraire : une famille, de l'affection, une main tendue. Non, la vie n'a pas de prix. Les petits Adevah, Barbouth, Draï, Hochman, Mizrahi, en ont fait l'expérience. Ils sont aujourd'hui le patrimoine vivant de la communauté juive. Laissés par leurs parents pour échapper au joug nazi, ils sont vis à vis des négationnistes, une des preuves les plus irréfutables de l'existence de la Shoah. Espérons qu'ils témoignent encore longtemps dans les écoles confessionnelles ou publiques, et qu'ils soient encore longtemps parmi nous. Car leur philosophie de vie est exceptionnelle.
Secrétariat : levhairmag@gmail.com Abonnement : 26 euros les 7 numéros Adresse : 19 rue d’Isohard 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80
Impression : ART COM C : 06 18 98 61 80 ----------------------------
Gabriel Cohen, Directeur Lev Hair
Enfants cachés, adultes garants de la mémoire
PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80
Directeur artistique : Arfi William
Edito
Sommaire
NOS RACINES LES JUIFS DE ZAMBIE.................................. P 41 MOUSSAR TORAH DE VIE.............................................. P 42 RENCONTRE AVEC LE RAV SHLOMO LASRY .............................. P 43 PSYCHO – ENFANTS STOP AU HARCÈLEMENT SCOLAIRE ............ P 44 MIEUX VIVRE & BONHEUR VIVRE EN HARMONIE AVEC LA NATURE ...... P 46 ACTUALITÉ ............................................ P 48-49 PETITES-ANNONCES .................................. P 50
Faiblesse et décadence Aujourd’hui en France , c'est le remue-ménage. Décidément, un simple bout de tissu sur la tête, blanc, noir ou multicolore, aura bouleversé l'Hexagone. On aura retenu la technique de Tsvi Amar. Vous voulez des mesures concrètes ? Cessez de larmoyer en suppliant des gouvernants à la verve facile, mais tétanisés par des hordes menaçantes venues d'ailleurs. Amar a juste pointé du doigt la faiblesse d'un gouvernement, incapable d’assurer la sécurité des juifs dans sa belle démocratie. Il a, par cette prise de position, interprétée par certains comme de la capitulation, tendu la perche à Hollande, à Valls et aux autres, en leur permettant tout simplement, de reprendre le pouvoir en France. La faiblesse, véhiculée ces dernières années, a permis jour après jour, à cette minorité montante et menaçante, d'imposer les nouvelles règles du jeu, d'un pays dominé par la peur et le politiquement correct. En fait, tout ce beau monde occidental, Usa comme UE, souffre du même syndrome pathétique de la courbette face à la barbarie ambiante. Au lieu de se battre contre le mal et de l'éradiquer, les gouvernants des grandes puissances, dites éclairées, incriminent l'unique pays qui leur dévoile une vérité difficile à reconnaitre. Le jour où ils l'auront compris, il sera peut-être trop tard, ils auront été engloutis, comme les Egyptiens et leur Pharaon, dans les eaux des torrents de faiblesse et de cécité. Quant à Israël, il sera toujours là, c’est écrit ! Gabriel Cohen et Avraham Azoulay CE NUMÉRO EST DÉDIÉ À LA MÉMOIRE DE MA CHÈRE ET TENDRE MAMAN RAHEL BAT YAMNA 12 TEVET 5776 Gabriel Cohen
L’OSE,
Richard Keisermann
Richard Keisermann
ÉTOILE DES ENFANTS JUIFS
Trois lettres miraculeuses. L’O.S.E, c’est un peu comme la petite fiole de Hanoucca qui maintient en vie lorsqu’il n’y a plus d’espoir. Invitée par le centre Handicap Amitié Culture (1), Katy Hazan, historienne de l’institution, a rappelé le rôle majeur qu’elle a joué pendant la guerre.
Pour plus d’informations : www.ose-france.org
(1) L'association Handicap Amitié Culture a pour objet de faciliter la participation culturelle, sociale de toutes les personnes handicapées (et de leurs familles) de la région marseillaise. Actuellement en difficulté financière, elle compte sur la générosité des Marseillais, essentielle en ces temps de crise. 96 Avenue du Prado, Marseille Tel : 04.91.74.13.67 Email : contact@hac-asso.fr
Le sauvetage des enfants juifs pendant l’Occupation dans les maisons de l’OSE 1938-1945, Katy Hazan avec la participation de Serge Klarsfeld, Ed Somogy, Paris, 2008
RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE EN 1951 Créée en 1912 à Saint-Pétersbourg par des médecins juifs pour aider les populations défavorisées de la communauté, l’OSE s’installe à Berlin avec Albert Einstein comme Président mais en 1933, l’accession d’Hitler au pouvoir la contraint d’installer son siège en France. L’action de l’OSE débute dès la déclaration de guerre en septembre 1939. Il faut protéger les enfants allemands et autrichiens, considérés comme ennemis au sein de leur propre pays, et évacuer la jeunesse de région parisienne. Les châteaux de Chabannes, Chaumont, le Masgelier et Montintin, situés en Creuse et HauteVienne sont choisis comme lieu d’accueil. En juin 1940, le concours d’associations comme les EEIF, la Wizo permet à l’OSE de mettre en place un circuit clandestin d’enfants. Ses actions se concentrent principalement sur l’assistance philanthropique, avec notamment l’ouverture de centres médicaux-sociaux et l’apport d’aide alimentaire. Des maisons laïques permettent aux enfants de bénéficier d’une instruction et de retrouver un semblant de vie. L’Eté 42, au cours duquel sont perpétrées les
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Par Magali Barthès
En couverture
rafles de juifs étrangers, oblige l’OSE à réorienter ses missions vers la résistance humanitaire. Après le sauvetage in-extremis de 108 enfants, lors de la « nuit de Vénissieux », le Circuit Garel, du nom de l’ingénieur juif Georges Garel, - appartenant au réseau Combat, le plus important des mouvements de Résistance - répartit depuis Lyon les enfants dans des couvents, internats et familles. Il couvre quatre régions du sud, à l’exception de Nice. A partir de 1943, la Suisse devient un lieu refuge, notamment en zone italienne. Mais là aussi, les arrestations se multiplient jusqu’à interrompre les convois de novembre 1943 à mars 1944. Les actions conjointes de l’OSE, du circuit clandestin des EEIF et du Mouvement de la Jeunesse Sioniste contribueront à une reprise des passages en Suisse. En 1944, l’arrestation des membres du bureau de l’OSE à Chambéry précipitera la fermeture des dernières maisons d’enfants. Les juifs marseillais ont payé un lourd tribut pendant la guerre, un cinquième de la communauté ayant été déportée. Le sauvetage de 10000 petits juifs – 6000 en zone sud relève du miracle. Si la France a souvent été une terre de rejet, Katy Hazan tient à rappeler que le mérite du sauvetage tient aussi à toutes les classes de la société française et particulièrement les plus modestes : « Ce sauvetage n’aurait pas eu une telle ampleur s’il n’y avait pas eu la main tendue de la société civile française, en l’occurence le paysan, le curé qui n’ont pas cherché à les convertir ». Aujourd’hui, les actions de l’OSE concernent l’accueil médical en centre, le placement familial ainsi que la mémoire. Quatre après-midi par semaine, les survivants de la Shoah peuvent se retrouver dans des groupes de parole animés par des psychologues et psychothérapeutes du service « Ecoute, mémoire et histoire » de l’OSE. A rebours des clichés, beaucoup de juifs sont encore aujourd’hui, dans la détresse, physique et psychologique.
Faire du
En couverture
TRAUMATISME UN TREMPLIN SOLIDAIRE A l’occasion de la conférence « L’OSE pendant et après la guerre » animée par l’historienne Katy Hazan.
Si la France a perdu ses poilus, beaucoup de victimes de la Shoah vivent encore heureusement parmi nous. C’est parce qu’ils ne témoigneront jamais assez, que le Cercle d’Etude « Elie Wiesel » de l’association « Handicap Amitié Culture », présidé par Josette Keisermann, a invité Elie Adevah, enfant caché. La vie d’Elie, qui habitait au Vieux-Port, débute sous les pires auspices, lorsqu’il est séparé de son père et d’une partie de sa famille, déportée puis gazée à Sobibor. Pas de violence visible pour le petit, enfant caché pendant deux ans, mais l’absence de toute une vie pour cet orphelin de père à six ans. Aujourd’hui, Elie Adevah est président de la commission des Paniers du shabbat. On apprend toujours plus à donner qu’à recevoir.
Lev Haïr : « Racontez-nous les circonstances de la rafle du Vieux-Port» Elie Adevah : « Le 23 janvier 1943, tout comme 20000 personnes, j’ai été expulsé de mon quartier. Nous sommes partis depuis la gare d’Arenc dans des wagons à bestiaux à destination de Fréjus. Arrivés à Fréjus, nous avons été triés, avec d’un côté les femmes et les enfants, de l’autre les hommes et les jeunes de plus de 15 ans. Trois ou quatre jours après, nous sommes revenus à Marseille. Mon père qui se trouvait dans l’autre wagon est descendu deux minutes pour nous embrasser. C’est la dernière fois que je l’ai vu. J’avais six ans. Il a été dirigé vers Compiègne jusqu’au 10 mars. Le 23 mars il est parti de Drancy avec 990 personnes à destination de Sobibor. Sitôt arrivés, ils ont été gazés et brûlés.
L.H : « Quelle était votre vie d’enfant caché ? » E.A : A Marseille, le Vieux-Port avait été complètement dynamité entre le 1 et 15 février
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1943. Une grande partie des réfugiés du VieuxPort furent dirigés vers Cabriés. Avec ma mère, femme de prisonnier de guerre, nous avons été logés dans une ferme au bas du village provençal. Nous n’avions ni eau, ni électricité et aucun moyen pour vivre, ce qui alimentait le marché noir. Beaucoup de résistants se trouvaient à Cabriès et la police allemande venait régulièrement. Ma mère voyant le danger s’est inquiétée auprès du prêtre du village mais l’évèque, un ami d’enfance de Pétain, a refusé de nous baptiser. Devant l’insistance de ma mère, le prêtre nous a déclarés catholiques sur le champ. C’est ainsi que nous sommes devenus de bons catholiques jusqu’à la fin de la guerre, participant à toutes les cérémonies du village. Mon frère en tant qu’enfant de chœur et moi, assistant. Mon frère et moi allions travailler dans les champs ; nous étions payés en nature. Nous n’avions aucun revenu et vivions comme des indigents, grâce aux petits travaux de couture de ma mère et des subsides de la Fédération de déportés et de victimes de guerre dont nous dépendions. Ma mère échangeait les produits de la ferme avec d’autres produits. Il n’y avait aucune différence entre les gens de la terre et nous. La vie était très dure pour tout le monde. Nous avons survécu ainsi, jusqu’à la Libéra-
Josette Keisermann et Katy Hazan
Richard Keisermann
Propos recueillis par Magali Barthès
tion, et nous sommes définitivement partis de Cabriès en 1950. Ma mère a essayé d’avoir des nouvelles de mon père en questionnant les prisonniers de retour des camps. Sur 76000 juifs déportés, seuls 2500 sont revenus. J’ai perdu mes grands-parents paternels, mon oncle de 16 ans et demi, mes cousines, âgées de 9 et 11 ans, qui habitaient au quartier de l’Opéra. A la fin de la guerre, nous avons eu certaines aides, ce qui nous a permis peu à peu de nous reconstruire ».
L.H : Etes-vous toujours en contact avec les descendants des personnes qui vous ont accueilli ? E.A : « Je suis revenu à Cabriès en 2012 pour revoir mes anciens camarades de classe. Je n’y étais pas retourné depuis plus de cinquante ans. J’ai retrouvé le directeur de l’école, âgé de 98 ans, les enfants de fermiers et de réfugiés de Marseille qui vivaient dans le village. Ils avaient entre 68 et 70 ans. Nous avons évoqué nos souvenirs de classe. Nous nous étions promis de nous revoir, mais chacun étant pris par ses activités, ce n’est pas toujours facile ».
L.H : Votre histoire est un héritage pour vos enfants, petits-enfants, et pour les généra-
tions futures. Vous évoquez le sujet parmi les vôtres ? E.A : « Ma mère a vécu 55 ans après la Shoah. Par respect pour elle et la grande peine qu’elle a eu en perdant mon père à 33 ans, nous n’avons pas souvent évoqué cette très douloureuse période de notre vie. Il a fallu que ma mère décède pour que je m’intéresse sérieusement à la question. Mes fils connaissaient évidemment l’histoire de notre famille mais n’avaient jamais osé approfondir la question. Mon petit-fils, qui est scolarisé au lycée Provence, a eu l’occasion de visiter le mémorial de la déportation à Marseille où figure mon témoignage d’enfant caché. C’est à la suite de cette visite marquante que nous avons abordé ce moment tragique de notre histoire, la Shoah. Cette étape de ma jeunesse a éminemment marqué mon petit-fils ; cette circonstance lui a permis de s’ouvrir aux personnes en difficulté ». L.H : Ces témoignages qui respiraient espoir et solidarité ont-ils été une lueur dans la communauté ? E.A : « A la fin de la guerre, notre communauté ne comptait que des personnes âgées et des femmes qui attendaient le retour de leurs enfants et maris. L’obtention du statut de veuve de guerre, entre 1947 et 1948, nous a permis de savoir que nos parents avaient été décimés, et où ils l’avaient été. Toutes ces personnes qui nous ont aidées étaient de condition modeste. Je les remercie du fonds du cœur. C’est en reconnaissance de ces mains tendues que depuis 40 ans, et 70 ans après la Shoah, je dirige les Paniers du Shabbat au Consistoire de Marseille. Sans compter, j’aide les gens qui ont faim, qui sont dans le besoin ». L.H : Même si le fait d’être caché préserve des dangers, cette période a été pour vous un traumatisme dans la mesure où vous avez été séparé brutalement de votre entourage ? E.A : « Non, au contraire. C’est lorsque ma mère a été déclarée veuve de guerre que nous avons connu le traumatisme : je parlerais plutôt de transmission de traumatisme. Pendant la guerre, nous vivions au jour le jour. Le fait d’avoir vécu dans ce cocon de braves gens nous a permis d’échapper au stress ; c’est ce qui nous a sauvés ». N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 9
Transmettre
En couverture
POUR NE JAMAIS OUBLIER Enfant caché, Albert Barbouth n’a jamais manqué de rien sinon de l’affection de ses parents. Aujourd’hui, il est président de l’antenne de l’Association Fonds Mémoire d’Auschwitz pour le sud de la France. Il parle de son vécu auprès de scolaires, et à travers des voyages mémoriels sur le site d’Auschwitz-Birkenau. Il témoigne auprès des lecteurs de Lev haïr. Albert Barbouth : « Nous étions originaires de la région parisienne et les premières rafles ont commencé en octobre 1941, soit huit mois avant la grande rafle du Vel d’Hiv. Pour nous cacher, maman avait demandé à l’une de ses connaissances de nous confier à l’Assistance publique. Nous avons donc été placés dans une famille de paysans de la Nièvre. De 1942 à 1944, nous avons vécu dans deux fermes à quelques km de La Celle-surLoire. La paysanne qui m’avait Nous avons ôté l’étoile jaune m’avait avisé traversé quatre de ne surtout pas révéler ma judaïté, mon nom, Barbouth, pays, l’Allemagne, n’étant pas typiquement juif. l’Autriche, la Contrairement à Margot, ma Tchécoslovaquie, femme, née Levi et appelée Leroy pendant la guerre, je n’ai et la Bulgarie pas eu de nom d’emprunt. pour enfin arriver Nos protecteurs avaient un potager, un poulailler, un clapier, ils à Istanbul tuaient un cochon lorsqu’ils avaient besoin de viande et faisaient du pain une fois par semaine. Nous n’avons donc jamais manqué de rien. Nous allions comme les autres au catéchisme, afin de ne pas attirer l’attention. Le curé m’avait juste dit que je ne pourrais pas faire ma première communion. La seule chose qui nous traumatisait était le fait d’être séparé de nos parents. Lorsque l’on faisait une bêtise, la fermière, en guise de réprimande, nous menaçait de nous dé-
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DR.
Lev Haïr : « Racontez-nous votre histoire »
noncer aux Allemands, ce qui était assez traumatisant pour nous qui avions porté l’étoile jaune et subi les invectives de certains camarades à Paris ». « Le 22 mars 1944, maman a été arrêtée à Paris, mais elle possédait un passeport turc sur lequel figurait ma photo et celle de mes frères. La Turquie, alliée de l’Allemagne lors de la 1ère guerre mondiale, avait un statut particulier. Lorsque ma mère s’est retrouvée à Drancy, elle a fait valoir sa légitimité à retrouver ses parents qui habitaient Istanbul, si bien que le 12 avril 1944, nous avons fait partie des huit convois de juifs à destination de la Turquie. Nous avons traversé quatre pays, l’Allemagne, l’Autriche, la Tchécoslovaquie, et la Bulgarie pour enfin arriver à Istanbul où nous sommes restés chez mes grands-parents jusqu’en 1946. Environ 580 personnes ont été sauvées par le gouvernement turc à l’époque ». Lev Haïr : « Comment avez-vous pu vous reconstruire après cette épreuve ? »
Albert Barbouth : « Ma mère avait contracté la tuberculose pendant la guerre. Dès notre retour de Turquie, elle est rentrée au sanatorium.
Propos recueillis par Magali Barthès
J’ai donc été élevé dans un orphelinat, à l’âge de treize ans. Nous étions pour la plupart des enfants de déportés, mais jamais nous n’avons évoqué la déportation. Nous avons essayé de nous reconstruire en faisant table rase du passé. Je n’ai pas connu de stress post-traumatique et je suis parvenu petit à petit Ma femme, née à faire ma résilience, à relativiser les Levi et appelée petits tracas du quotidien, au regard de Leroy pendant la ce que nous avions pu vivre. Le traumatisme a été plus grand pour mon guerre, je n’ai jeune frère qui a plus souffert que moi pas eu de nom et faisait souvent des bêtises. Il a été aussi beaucoup plus important pour d’emprunt mon frère de cœur, Pierrot Draï, orphelin de père et de mère, qui était beaucoup plus jeune que moi. Aujourd’hui, notre vœu le plus cher est que nos enfants et petits-enfants n’aient pas à revivre ce que nous avons vécu ».
Lev Haïr : « Avez-vous mis du temps à parler de votre histoire, de la shoah, à vos enfants et petits-enfants ? »
Albert Barbouth : « Mes enfants savaient que mon beau-père avait été déporté. Ma belle-mère
avait évoqué cette période tragique de sa vie. Mais nous ne voulions pas les traumatiser et nous n’en parlions pas, comme dans la plupart des familles victimes de la Shoah. Parler de cette période était un peu tabou. Par la suite je me suis investi pour l’Amicale des déportés d’Auschwitz Birkenau en organisant des voyages mémoriels. Mes petits-enfants m’ont alors questionné sur mon vécu et ont souhaité se rendre avec moi à Auschwitz. Cette année encore je partirai avec 131 personnes, notamment des groupes scolaires. Parallèlement, je suis sollicité par des professeurs d’HistoireGéographie pour témoigner de mon vécu d’enfant caché. Nous sommes intervenus à Yavné, Lacordaire, l’ORT, Périer, Sainte-Marie La Blancarde et bien d’autres écoles marseillaises. Nous ne tenons pas compte du type d’établissement : public, ou privé, juif, catholique ou musulman. J’ai été très touché par l’attention d’élèves d’un collège du 14ème arrondissement de Marseille, situé au milieu d’HLM. Je n’ai jamais eu une écoute aussi belle que celle de ces gamins de toutes origines. Nos témoignages font sens dans l’esprit de ces jeunes, qui sont très souvent confrontés au racisme. C’est à travers de telles expériences que je me sens le plus utile. Je termine toujours mes interventions en disant : « vous êtes d’une autre religion, d’une autre couleur de peau ou originaire d’un autre pays que la France, mais vous n’en n’êtes pas moins des êtres humains comme tout un chacun. Soyez tolérants les uns envers les autres, et il n’y aura plus jamais d’Auschwitz » ». Lev Haïr : « Vous aussi, Mme Barbouth, vous avez été cachée pendant la guerre ? »
Margot Barbouth : « Papa a été déporté en janvier 1943, lors de la rafle du Vieux-Port, et nous avons dû, avec ma maman, nous replier sur Nice. Il était trop risqué de vivre à Marseille. Ma mère était toute seule et a pris la décision de nous mettre en pension chez les religieuses de l’institution Nazareth. Nous y avons été tranquilles jusqu’en 1945 mais nous n’avions pas le droit de sortir du pensionnat, contrairement aux autres petites filles. Les religieuses craignaient que l’on découvre notre judaïté. Beaucoup de nos camarades savaient que l’on était juives mais nous vivions en bonne entente. En 1945, nous sommes revenus à Marseille avec notre maman ». N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 11
Sauvés grâce
En couverture
À PAULETTE, CACHÉS PAR DES GENS AU GRAND CŒUR
Mme Blanc.
C’est toujours avec émotion que cet orphelin de la Shoah de 85 ans, sauvé par ses voisins, la famille Bertrand, et caché par une famille d’Aurillac, raconte son histoire. Aujourd’hui grand-père, c’est avec les plus grandes précautions qu’il exprime l’effroi de l’arrestation de ses parents, et se souvient de l’affection qu’il a reçue dans cette famille du Cantal.
le 20 mars 1944, notre vie prend brusquement un tournant tragique. Nous étions à table lorsque trois voyous marseillais recrutés par la Gestapo, viennent nous arrêter en criant : « Gestapo française ». Un commerçant, qui connaissait bien mes parents, nous avait dénoncé à la police allemande pour 50 francs par juif arrêté, ce qui représentait beaucoup à l’époque (ce Monsieur a été arrêté à la libération, il a fait un an de prison !). Ayant entendu du bruit, Paulette, la fille Bertrand, qui était à table, monte au premier étage, et nous attrape en disant : « Que faites-vous ici ? Venez descendez, maman vous attend ». Elle nous fait rentrer chez elle, nous fait passer par la fenêtre et nous nous réfugions chez René, l’avant-dernier des Bertrand, et sa femme Gaby, qui habitaient 300 m plus loin. Nos parents sont transférés aussitôt au siège de la Gestapo, situé au 425 Rue Paradis. Descendu à la rue d’Endoume, René a vu la voiture de la Gestapo devant le commerçant ; il a compris que c’était lui qui nous avait dénoncés. En janvier 1944, une circulaire de l’éducation nationale avait informé les familles des élèves des écoles communales de la possibilité d’envoyer leurs enfants dans le Cantal, afin d’échapper aux bombardements de Marseille. Nous devons la vie au Directeur de l’école communale, qui nous a acceptés, mon cousin et moi, alors que nous étions au lycée. Quelques années plus tard, nous avons appris qu’il était résistant. Le 27 mai 1944, Marseille a été bombardée par les forces alliées, causant 3000 morts. Nous sommes restés cachés trois jours, mon frère chez un couple d’instituteurs et moi chez une ouvrière de mon père. Le 23 mars 1944, Mme Bertrand et un ami de ma tante nous conduisirent en gare Saint-Charles, avec une quinzaine de petits réfugiés marseillais. Arrivés dans le Cantal, nous passâmes deux jours à l’hôpital d’Aurillac avant d’être recueilli par des familles de commerçants amis. Mon frère et mon cousin dans une famille de teinturiers,
R.Mizrahi (à droite) aux côtés de son ami A.Barbouth au lycée Fourcade.
Lev Haïr : Racontez-nous l’histoire du petit Robert Mizrahi
Robert Mizrahi : « Je suis né le 27 novembre 1930 à Marseille. Mes parents, mon frère et moi habitions dans une maison du quartier d’ Endoume, au premier étage d’un petit immeuble. Au rez de chaussée vivait la famille Bertrand, qui avait accueilli mes parents, jeunes mariés. Les Bertrand étaient pour nous une seconde famille. Malgré les précautions de ma mère qui avait enlevé la plaque mentionnant notre nom,
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Robert Mizrahi.
Propos recueillis par Magali Barthès
Yvonne et Philippe Tête
les Laybros ; moi par des épiciers, la famille Tête. Le soir à table, questionné au sujet de mes parents, je n’ai pu retenir mes larmes. Pour éviter les questions du voisinage, Mme Tête m’a demandé d’assister avec les enfants à la messe du dimanche et officiellement, je n’étais personne d’autre qu’un petit réfugié marseillais. Marseille a été libérée en août 1944 mais nous sommes restés dans ces familles. Mon cousin est reparti avec ma tante à Pâques 1945. C’est à la suite d’un conseil de famille que ma grand-mère nous a repris mon frère et moi. Le 15 septembre 1945, je suis donc revenu à ses côtés, dans l’appartement où j’avais vécu avec mes parents. Il n’avait pas été loué, Mme Bertrand ayant continué à payer le loyer avec l’argent laissé par ma mère dans un recoin de la cuisine ». Lev Haïr : Quels liens avez-vous gardé avec vos protecteurs ?
R.M : « Mon frère est toujours en contact avec le fils Laybros, qui est né un an après notre départ d’Aurillac. En ce qui me concerne, je suis allé à Aurillac avec mon épouse Gilberte. Nous avons maintenu régulièrement le contact. A présent ils sont tous décédés . J’avais encore des relations avec le petit-fils mais depuis quatre ou cinq ans, je suis sans nouvelles ». Lev Haïr : Avec vos petits-enfants les langues se sont déliées ?
Livre de Edmond Haïm Mizrahi, frère de Robert : « Sauvés mais à quel prix ? », chez L’Harmattan
R.M : « Patricia et Laurent, mes enfants, connaissaient l’existence des famille Tête et Laybros, puisque nous étions allés leur rendre visite lorsqu’ils avaient quatre ans. Mais je ne voulais pas les choquer et j’ai
attendu qu’ils aient une dizaine d’années pour leur raconter mon histoire. Quant à mes petits enfants, c’est aussi avec beaucoup de précaution que j’ai évoqué cette période de ma vie. Je savais le potentiel destructeur d’une telle histoire, puisque j’avais moi aussi mis beaucoup de temps à mettre des mots sur mon vécu ».
Lev haïr : Après avoir souffert de l’absence de vos parents, la confirmation de leur extermination a été une nouvelle épreuve pour vous et votre famille ? R.M : « Lorsque nous étions à Aurillac, nous pensions à nos parents et avions espoir de les revoir un jour. Nous vivions dans des familles remarquables, qui avaient créé un sentiment familial autour de nous. Mais nous avions eu aussi connaissance de l’extermination des juifs dans les six camps de Pologne et qu’il restait peu de survivants. En 1946, nous avons eu confirmation qu’ils étaient décédés. Mme Henriette Cohen était l’une des rares survivantes. Elle s’était retrouvée dans le même baraquement que ma mère et toutes deux s’étaient liées d’amitié, échangeant sur leurs enfants et se projetant sur un avenir évidemment incertain. De retour à Marseille, Henriette a essayé de reprendre contact avec nous pour évoquer notre maman. Mais à cette période, je me contentais de la saluer ; il était encore trop tôt pour moi de l’écouter. Les années ont passé, j’ai eu mon BAC, je me suis marié et j’ai travaillé dans les travaux publics aux côtés de mon beau-père. Ma belle-famille, qui m’a naturellement considéré comme un fils, m’a permis d’aller un peu de l’avant. Le 30 janvier 1969, j’ai failli perdre la vie suite à un accident de voiture et j’ai repris contact avec Mme Cohen. Elle a évidemment pris beaucoup de précautions pour me raconter ce qui s’était passé, mais là encore j’ai craqué, naturellement. Il m’aura donc fallu 24 ans pour parvenir à entendre un témoignage sur ma mère. Elle n’était plus là, et j’avais émis la volonté de ne pas connaître tous les détails. D’ailleurs, en ma présence, Henriette Cohen, qui est intervenue régulièrement dans les établissements scolaires, s’est toujours montrée beaucoup plus réservée sur la vie de ma mère dans les camps. A 98 ans, elle fait la fierté de toute une famille, qui compte aujourd’hui 6 enfants, 13 petits-enfants et 30 arrière-petits-enfants ». N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 13
Témoignage de
En couverture
LUCIE LEVY CONCERNANT SA VIE PENDANT L'OCCUPATION
« Benjamine d'une famille de quatre enfants, j’ai été la plus protégée. Il n’en demeure pas moins que cet épisode tragique a marqué de façon indélébile mon histoire ainsi que celle de mes enfants et petits-enfants. Et aujourd'hui encore, je me souviens exactement de ce qui s'est passé il y a fort longtemps. Un épisode heureux de cette époque me revient : celui d’une colonie de vacances à laquelle j’ai pu participer grâce à ma maitresse d'école Mlle Rousseau de l'école de la rue des Abeilles. Celle-ci m'avait aperçue et reconnue alors que nous nous cachions ma famille et moi dans la maison de mon amie de classe Jeanne Teissier à Saint-Julien. Elle choisit alors de m’envoyer sous le nom d'emprunt de mon amie, à la colonie du Père Pipreau à la
Rencontre avec PIERRE DRAÏ
Pierre Draï
Orphelin à l’âge de trois ans, Pierre Draï a dû attendre d’avoir 67 ans pour connaître sa véritable identité.
« J’AI FAILLI MOURIR LORSQUE J’AI APPRIS MON HISTOIRE »
Lev Haïr : Racontez-nous votre histoire d’enfant caché
Pierre Draï : « Ma mère et trois de mes frères sont arrêtés à Paris en août 1943, mon père en mars 1944. Je suis recueilli d’abord par des pasteurs de l’église du tabernacle à Paris, qui me cachent au Nid Fleuri dans l’Aube, puis je suis envoyé dans diverses institutions avant de rejoindre « La République des enfants » ». En 2007, je téléphone à un patronage parisien et de fil en aiguille je parviens à retrouver la fille du couple de pasteurs qui m’ont protégé, Monsieur et Madame Funé. Le début d’une longue correspondance qui a abouti à l’écriture d’un livre ».
Lev Haïr : On ne peut que faire face à la dureté de la vie pour se reconstruire. Avez-vous connu le coping que décrit Boris Cyrulnik ?
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Sainte-Baume. Le dimanche, jour de messe, la directrice prétextait une fatigue pour m’éviter d'y assister et heureusement pour moi mes camarades ne me posaient pas de questions. C'est là-bas que j'ai pu voir les premiers soldats marocains qui débarquaient à Toulon pour la Libération… ...Mon père est décédé le 25 avril 1946 en écoutant le procès de Nuremberg à la radio. Tant était insupportable pour lui l’idée que l'extermination de six millions de Juifs aboutisse à un simple procès. Durant des années, je me suis tue, préoccupée par ma reconstruction personnelle. Je me suis mariée, j'ai eu des enfants ... Peu à peu, je ne me rappelle plus la date, j'ai raconté à mes enfants ce que ma famille et moi-même avions vécu et enduré, sûrement dans un but éducatif, de peur que l'histoire ne se répète ou bien animée par le besoin intense de témoigner et de me libérer un peu de mes tourments. Malgré toutes les recherches entreprises, je n'ai jamais retrouvé la famille Teissier à qui je dois la vie. J'ai appris que tous les membres de cette famille étaient décédés ». Pierre Draï : « Je souffrais que personne ne vienne me voir mais je n’ai jamais vraiment été malheureux, sauf le jour où j’ai vu certains de mes camarades retrouver leurs parents… Même si je ne savais pas ce qu’était un papa et une maman. C’est à partir du moment où j’ai été placé dans une maison d’enfants, « La République des enfants de Moulin Vieux » que j’ai tout de même réussi à me construire tout seul, au jour le jour et au contact des autres. Je me suis aperçu que j’étais un être humain et non pas un numéro. Contrairement aux orphelinats où nous avions des contraintes importantes, nous pouvions participer à des activités. Je ne sais toujours pas si j’ai fait ma résilience. Je suis surtout malheureux depuis que j’ai connu mon histoire. La preuve en a été ce zona énorme que j’ai attrapé. Mais aujourd’hui, je sais que je peux compter sur l’affection d’autres enfants cachés, comme Albert Barbouth, que je considère comme mon frère. Beaucoup d’entre nous témoignent dans les établissements scolaires et cela nous permet d’aller de l’avant». Propos recueillis par Magali Barthès
« La mémoire dévérouillée, Histoire d’un enfant caché 1943-1945 » de Pierre Draï, Gaussen, préfacée par Serge Klarsfeld.
LaD’HUGUES maman AUFRAY,
En couverture
UNE ÂME DE JUSTE
Peu de gens le savent, mais la mère d’Hugues Aufray a caché un jeune juif allemand pendant la guerre. Un geste désintéressé qui mériterait de désigner Mme Aufray comme Juste à titre posthume (1). Mais déporté à Buchenwald, Helmut Wolf n’a pu, selon toute vraisemblance, échapper au joug nazi. Le chanteur, très marqué encore par ce terrible dénouement, nous remémore cette tragique histoire.
Tony Frank
Lev Haïr : Dans quelles circonstances votre mère a-t-elle caché Helmut Wolf ? Hugues Aufray : « Nous étions en 1943, j’avais 14 ans et la guerre nous avait contraint à nous réfugier à Sorèze, un petit village du Tarn, connu pour sa célèbre école dominicaine. Un jeune homme de 25 ans, qui cherchait du travail, s’est présenté à notre domicile, muni de papiers en règle. S’exprimant en parfait français avec un petit ac(1) cent, il se faisait passer pour alsacien. Edmond Hugues Aufray a fait des démarches qui mal- Mercier était son nom d’emprunt, ce que ma heureusement n’ont pas mère a tout de suite compris, mais elle l’a tout abouti pour l’instant. de même engagé, malgré le risque encouru. En En effet, les gens de So- effet, tout Français cachant un juif allemand pourèze ont découvert la ju- vait se faire arrêter et fusiller par la Gestapo. daïté d’Helmut le jour Dans la famille, nous avons toujours appris à tende son arrestation. Il dre la main. Helmut s’occupait de la cuisine ; il n’a pas pu trouver les est resté une année chez nous. deux témoins nécessaires pour attester que Tout se passait bien jusqu’à ce que le 29 juillet Mme Aufray avait en1944, alors que la guerre était pratiquement finie, gagé Helmut en sachant un détachement SS en déplacement, s’arrête à qu’il était juif. Sorèze pour procéder à des contrôles d’identité. Malgré les recommandations de ma mère, Helmut, ayant besoin de lait pour faire la cuisine, tient tout de même à sortir. Mais en vérifiant ses papiers, un jeune officier allemand, le reconnaît. Il avait été avec lui à l’école hôtelière de Thonon les bains. A sa pâleur subite, les Allemands qui accompagnent l’officier comprennent qu’il vit sous une fausse identité et lui parlent dans sa langue maternelle. Lorsqu’ils viennent le chercher à la maison, c’est moi qui ouvre la porte, 16 | N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Propos recueillis par Magali Barthès l’officier pointe son pistolet sur mon ventre et demande à voir ma mère. Un mois avant, mes deux frères avaient fui en Espagne. Mon frère aîné s’était engagé dans la Résistance à Toulouse. Sachant qu’il était repéré par la Gestapo, il avait rejoint mon père remarié en Espagne pour rallier l’armée française en Algérie. Les Allemands sont restés une dizaine de minutes avec ma mère et en partant, l’officier a caressé la tête de ma petite sœur Pascale en lui disant en français : « Votre mère est une femme merveilleuse ». Sans doute n’aurait-il pas arrêté Helmut s’il avait été tout seul mais il s’y est trouvé contraint par les circonstances.
L. H. : « Vous n’avez jamais su ce qu’Helmut était devenu » ? H. A. : « Dans un rêve je l’ai vu revenir et j’espérais que ce rêve soit prémonitoire. J’ai recherché sa trace, notamment aux Etats-Unis, où son père s’était réfugié avant la guerre, et j’ai trouvé quatre personnes qui s’appelaient comme lui mais aucun ne correspondait. Une de mes cousines, qui effectuait des recherches à Paris, a trouvé plusieurs fois Helmut Wolf sur des plaques mémorielles. Une dame, dont le fiancé avait été prisonnier dans le même convoi qu’Helmut, m’a confié qu’il aurait pu se glisser dans une colonne d’alsaciens, à l’occasion d’un rassemblement et qu’à ce titre-là, il se serait peut-être sauvé. Mais s’il avait connu une issue heureuse, il aurait eu, je pense, la gentillesse de nous le faire savoir. J’ai fait aussi appel à Serge Klarsfeld, qui a retrouvé sa trace dans le convoi 81 du 30 juillet 1944 de Toulouse à Dachau. Mais aucune information n’a pu m’attester officiellement sur ce qu’il était devenu. Hélas les années passent et il n’y a désormais plus beaucoup de témoins ». L. H. : Cet événement vous a inspiré la chanson « Petit Simon » H. A. : « Je resterai toujours marqué par cet événement tragique de ma vie, qui a fait de moi un homme. C’est ce qui m’a emmené, en 1968, à écrire « Petit Simon » en collaboration avec Buggy Vline, et Alex Alston pour la musique. Cette chanson ne concerne pas seulement l’histoire d’Helmut mais celle de tous les enfants qui ont péri pendant la Shoah. « Les étoiles ne sont pas toujours belles lorsqu’on les accroche sur le cœur ». J’ai eu le privilège de la chanter lors d’un événement organisé par la communauté juive, au Palais des congrès de Paris. Shimon Peres, présent à cette occasion, est venu me féliciter et me faire part de son émotion ».
Enfant caché,
En couverture
UN TRAUMATISME INDÉLÉBILE
« Chacun a un parcours différent, mais une phrase revient régulièrement « Je ne sais quel nom donner, quand on me le demande » ». Pour Schlomo Balsam, fils de Résistants et Président de l’Association israélienne des enfants cachés, les plaies sont toujours ouvertes. Aujourd’hui, grâce au sionisme, ces anciens enfants cachés ont retrouvé une identité. Rencontre avec l’homme qui panse les plaies. DR.
Lev Haïr : Dans quelles villes et quels pays a-t-on caché le plus d'enfants ? Schlomo Balsam : « Difficile à dire précisément mais on estime que près de trois mille enfants juifs furent cachés en Belgique notamment grâce à Mademoiselle Andrée Geulen, en Pologne (Irena Sandler) et bien sûr en France où on estime à plus de 10.000 le nombre d’enfants cachés. Parmi les institutions, l'OSE, des organisations protestantes (CIPour plus MADE) ou catholiques (Mgr Saliège), les Quad’informations : www.aloumim.org.il kers et le Secours Suisse. La plupart étaient situées dans le sud de la France (Isère, Drôme (Dieulefit), Var…), mais aussi en Bretagne, et bien entendu le fameux village Le Chambon sur Lignon (1000 enfants) ». L. H.: Combien reste t-il d'anciens enfants cachés dans le monde ? S. B. : « On en compte plus de 3000 aux USA et au Canada. Près de 1000 en France, de même qu’en Israël. Les associations d’enfants cachés se sont constituées très tard et les gens s’y sont inscrits dans les années 1990. Après la guerre, il y avait les survivants qui revenaient des camps, les membres de la Résistance et des partisans qui se sont battus. Pour les enfants cachés, c’était eux les héros – « nous, nous n’étions rien », des ballots cachés de place en place, des gosses de quelques années… » disent-ils encore aujourd’hui. Beaucoup d’anciens enfants cachés devaient reconstruire une famille, refaire leur vie, réapprendre un métier. Certains même étaient très heureux pendant les années de
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Propos recueillis par Magali Barthès guerre, cachés dans des fermes auprès d’enfants de paysans avec lesquels ils jouaient attendant que leurs parents reviennent. Une expression revient dans leurs souvenirs "nous rions le jour, nous pleurons la nuit". Pour beaucoup d’enfants cachés, la guerre commence en 1945 lorsqu’ils comprennent que personne n'est revenu". C’est à la suite de réunions d’enfants cachés à New York puis Jérusalem dans les années 1990 et 1991, que Mme Rivka Avihail, cachée en France et vivant en Israël, a créé Aloumim, qui signifie Jeunes et Cachés en hébreu… ».
L. H. : Quelle est la spécificité d'une association israélienne ? S. B. : « Les enfants cachés en France qui vivent aujourd’hui en Israël sont francophones mais pas forcément français. Ils viennent de Belgique, d'Allemagne et de France. Le rôle de l'Etat d'Israël dans leur résilience a été très important. Certains d'entre eux, âgés de 16, 17 ou 18 ans en 1947 se sont battus dans les rangs de la Hagana pendant la guerre d'indépendance d'Israël. Certains sont les fondateurs des kibboutzim. Beaucoup voient en eux une renaissance dans le fait que leurs enfants et petits-enfants soient israéliens et même servent dans l'armée d'Israël. Eux qui n’étaient rien peuvent revivre dans l'hébreu de leurs descendants et la construction d'Israël ». L. H. : Les adhérents d’Aloumim peuvent-ils bénéficier d’une aide psychologique ? S. B. : « Près de 280 personnes de notre association reçoivent une aide psychologique et médicale. Tous ont dû apprendre à avoir des faux noms et à ne pas se tromper lorsqu’on le leur demandait. Certains ne se rappellent pas de leurs parents et recherchent leur identité. D’autres ne comprennent pas pourquoi leurs parents les ont "abandonné" en les confiant à de braves gens… Le livre d’Ariella Pallacz, "Je t'aime ma fille, je t'abandonne !", l’une de ces enfants cachés, confiée par ses parents à la DASS, est l’expression de cette souffrance. Elle a mis plusieurs années pour comprendre que ses parents l'avaient abandonnée pour la sauver. Tous gardent ou essaient de garder dans leur mémoire la dernière fois où ils ont vu leurs parents. Beaucoup ne se souviennent pas du visage de leurs parents et n'ont aucune photos d'eux. Mais tous font des recherches pour retrouver les Justes qui les ont cachés et font tout pour que ces Justes soient reconnus par Yad Vashem ».
Propos recueillis par Magali Barthes
Témoignage de
En couverture
GABRIELLE HOCHMAN, PETITE FILLE CACHÉE, INSTALLÉE AUJOURD’HUI À JÉRUSALEM Gaby était sur la liste de la Gestapo mais grâce à l’époux de sa tante, de confession catholique, elle a été cachée au couvent La Providence de Mende, et sauvée. Quelques années après, elle a pu retrouver l’une des religieuses qui l’avait cachée avec sa grande sœur Annie. Le début d’une amitié judéo-chrétienne. Lev Haïr : Racontez-nous votre histoire d’enfant cachée :
DR.
« Je suis née à Nice en 1941. L’arrivée des Allemands sur la ville en 1943 a contraint mes parents à nous cacher. Nous sommes d’abord passées par le réseau de résistance Marcel, lié à l’OSE. Ma mère, qui se trouvait dans un lieu différent, est sortie de sa cachette pour nous retrouver, mais malheureusement, elle a été arrê- Lev Haïr : Quand avez-vous repris contact tée, transférée à Drancy, puis gazée en octobre. avec le couvent de la Providence ? Une partie de notre famille se trouvait à Cha« Je souhaitais retrouver les gens qui nous nac, en Lozère. L’époux de ma tante, Charles Mercier, de confession catholique, informé de avaient cachées dans l’espoir de leur donner la la possibilité de nous cacher dans un couvent, médaille des Justes, en guise de remerciement. nous a confiées aux Sœurs de la Providence. J’ai contacté une de mes connaissances qui Notre lieu de cachette était situé sous la sacris- avait une amie à Mende, laquelle s’est renseitie. Nous y accédions en passant par une porte gnée auprès de l’Evéché. Cela m’a permis de et un escalier en colimaçon. Lorsqu’il fallait retrouver Sœur Tarcisius, et surtout Sœur nous cacher, la sœur Marie-Emilienne mettait Marie-Emilienne, qui devait nous cacher en cas sa main sur la tête et ma sœur comprenait de descente de la Gestapo. Après l’émotion des qu’elle devait aller me chercher, sans attirer retrouvailles, j’ai entrepris des démarches pour l’attention. Il pouvait toujours y avoir une dé- décerner à Sœur Marie-Emilienne, âgée aunonciation, volontaire ou non. Nos camarades, jourd’hui de 93 ans le titre de Juste parmi les qui ignoraient que nous étions juives, étaient Nations. Le 28 février 2012, ils se vont vus déétonnées que nous ne fassions pas, comme tout cerner la médaille des Justes lors d’une cérémole monde, la première communion. Mais Sœur nie à Yad Vashem ». Marie-Emilienne, toujours bienveillante, avait « POUR NOUS CACHER, SŒUR MARIEtrouvé un subterfuge, en EMILIENNE METTAIT SA MAIN SUR LA TÊTE prétendant que nous la ferions lorsque notre famille ET MA SŒUR COMPRENAIT QU’ELLE DEVAIT reviendrait ». ALLER ME CHERCHER » 20 | N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
« Le Diplôme de l’Espoir »
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remis à Mme Douieb, directrice de l’ORT Marseille pour sa participation aux travaux de la Commission Mémoire du CRIF
Mme Douieb, vous faites partie de la commission Mémoire du CRIF. Pouvez-vous en dire quelques mots ? Lors de ma prise de fonctions en tant que directrice de l’ORT Marseille en 2012, j’ai été contactée par le CRIF pour intégrer la Commission Mémoire présidée par l’historienne Renée Dray Bensoussan. Cette commission existait auparavant mais elle a réellement été formalisée en 2010 par Michèle Teboul, présidente du CRIF. Elle est composée de chefs d’établissement d’écoles juives et non juives et de la présidente du Bnai Brith, Mme Francine Coen. Dès le départ, l’idée de Mme Teboul était d’associer des jeunes à cette Commission.
Quelles sont les principales actions de cette commission ? En Novembre 2005, l’Assemblée Générale de l’O.N.U a proclamé la journée du 27 janvier, (date de la libération du Camp d’Auschwitz), « Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’holocauste ». Le Conseil Européen a décidé, par la suite, de l’élargir à tous les génocides (arménien, rwandais…). L’Education Nationale a souhaité y associer les jeunes afin d’accroître la prise de conscience des horreurs possibles perpétrées au nom d’une théorie ethnique ou raciale. Chaque
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Par Sandrine Alfon-Sroussi année, un établissement scolaire est sollicité par le CRIF pour préparer cette journée à laquelle participent le Recteur, l’Inspecteur d’académie et les membres d’une organisation humanitaire (la Croix Rouge, les Pompiers…). L’ORT a été la première école à s’atteler à cette tâche. D’autres écoles comme le Collège Anatole France ou encore Yavné et Pont de Vivaux ont suivi. Cette année, c’est le lycée Daumier. La journée se déroule dans l’établissement et les élèves préparent saynètes, chorales, lectures de textes, photos et travaux sur les génocides. Une sortie au Camp des Milles est aussi prévue car au-delà de la Shoah, un volet réflexif sur tous les génocides permet aux jeunes de prendre toute la mesure de la douloureuse réalité historique. Ce lien entre écoles juives et non juives est important. Un voyage annuel subventionné par le Conseil Régional et organisé par le Crif est aussi prévu en mai procain. Il emmènera gratuitement à Berlin une cinquantaine de personnes (lycéens et accompagnateurs), sélectionnés dans des établis sements scolaires juifs et non juifs. La Commission Mémoire s’occupe également de l’organisation de la journée des rafles, le 24 janvier (Rafle du Vel’ d’Hiv, du Vieux Port, de l’Opéra) et d’une « leçon » donnée à l’Alcazar par des intervenants (historiens, politologues, sociologues…) sur un thème lié à la mémoire.
Vous avez reçu le « Diplôme de l’Espoir » de la part du CRIF. Que signifie-t-il ? Le 25 juin dernier, les directeurs d’écoles qui forment la Commission Mémoire du Crif ont reçu le « Diplôme de l’Espoir » lors d’une cérémonie à laquelle assistaient le Recteur et l’Inspecteur d’Académie, dans le cadre du dernier dîner du CRIF. Cette distinction me touche beaucoup car j’accorde beaucoup d’importance à ce travail de mémoire initié par le CRIF et auquel nous participons tous, membres d’écoles juives, non juives et élèves. Je souhaiterais conclure par le fait que, malgré le contexte anxiogène dans lequel nous évoluons malheureusement, il faut absolument maintenir ce type d’actions car elles sont un signe fort de résistance au rejet de l’autre qui peut conduire aux actes barbares récents et anciens. Même si certains sont pessimistes, je continue à croire que chaque membre de l’équipe éducative a un rôle à jouer dans la structuration mentale, la transmission des valeurs républicaines et l’enseignement du passé qui doit nous rappeler que, si on l’oublie, l’histoire pourrait se répéter…
Retour sur
En couverture
Erez Lichtfeld
LE GALA DU LIBI FRANCE : « LUMIÈRE DANS LA NUIT, INCARNANT LES VALEURS ANCESTRALES D’ISRAËL » AMBASSADRICE ALIZA BIN-NOUN
13 NOVEMBRE 2015 LA France est touchée en son sein par le terrorisme, le Bataclan, le stade de France, le 10 ème et le 11 ème arrondissement, dans les rues de Paris l’effroi, la terreur règnent.
Dans l’urgence, de nouvelles consignes sont prises, dès lors tout rassemblement est interdit. Le gala de Libi prévu début décembre est alors remis en question, mais c’est sans tenir compte de la détermination de sa présidente Gladys Tibi, le gala doit avoir lieu, c’est plus qu’un symbole mais une obligation pour celle-ci, le terrorisme ne doit pas vaincre. En Israël pour le directeur général du Libi, le Brigadier Général (res) Yehiel Gozal le ton est le même, la délégation de Tsahal se doit d’être présente à Paris ce 12 décembre, ce n'est pas que de la solidarité, c'est aussi un devoir envers la communauté juive française, envers le Libi France, envers ses donateurs, dont le soutien a toujours été inébranlable et infaillible. C’est une délégation militaire de 20 personnes, dirigée par le Lieutenant-Colonel Eva Cohen qui se rend à paris. Parmi eux cinq soldats seuls, tous appartenant à des unités combattantes de Tsahal. A travers le lieutenant Elie de l’unité sous-marine, les caporaux Yaacov et Avidan du bataillon101 (parachutiste), les sergents Raphaël et Yoël des unités Kfir et Guivati, ce sont les différents corps de l’armée qui sont représentés. 12 décembre au soir: c’est dans une salle comble que s’ouvre le gala du Libi France. En effet ce sont plus de 500 personnes qui ont répondu à l’appel de la présidente du Libi France. La troupe musicale de l’armée de l’air accompagnée par une salle debout, droite et fière entonne d’une seule et vrombissante voix tour à tour l’hymne national de la France et celui d’Israël. La soirée peut débuter, une lumière d’unité et de solidarité jaillit dans la nuit. En présence de Joël Mergui président du consistoire de Paris, du député Meyer Habib, avec comme invités d’honneur l’Ambassadrice Aliza Bin-Noun, le Général Doron Gavish, l’attaché de défense le Colonel Arick, le président
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Par Elisheva Kempler du Libi le Général (res) Yoram Yaïr, le gala est un réel succès. De l’allumage de la hannoukia par les rabbins Sebbag et Zini en direct avec la base Golani, à la vente des projets du Libi, la salle passe par les différentes palettes de l’émotion. De la joie avec l’intronisation et la finalisation d’un des 11 sifrei Thora financé par le Libi, aux pleurs avec le témoignage d’Odèle Benitah et l’interprétation de la chanson «she at atsouva» qui lui est dédiée, en passant par la fierté avec l’intervention de l’héroïne française Allison de la police des frontières, la salle ne peut rester insensible. Et c’est donc d’une manière naturelle que les compteurs s’emballent, un demi-million d’euros sont réunis pour les défenseurs, les protecteurs d’Israël et en moins d’une demi-heure les quatre projets phares du Libi sont vendus : -Rénovation du Sas de décompression pour les commandos marins -Financement de la zone de récupération pour les forces mobilisées pour l’opération dôme de fer -Construction d’une synagogue - projet Zahala soutenu par le Colonel Dan Hefetz et le General Yossi Adiri Si le gala a débuté dans la commémoration il ne peut se clôturer que dans la joie et l’espoir. C’est donc une chorale de l’armée de l’air qui entreprend de nous assurer un show digne des plus grands. Rapidement la salle est prise dans cette joie de vivre et telle une évidence la maman des soldats, Gladys Tibi, est rejointe sur scène par ses enfants, ses combattants de Tsahal qui l’enlacent et l’entourent, tous avec des yeux qui brillent de reconnaissance et d’amour pour cette maman de cœur. Aux premières heures du matin cette lumière dans la nuit était toujours aussi vive et l’est toujours aujourd’hui dans les yeux des soldats d’Israël qui savent que le Libi via le Libi France, veille sur leur bien-être. Merci à la présidente du Libi France, merci à son équipe dévouée de bénévoles, merci au Lieutenant-colonel Eva Cohen et à l’équipe du Libi en Israël, merci aux donateurs pour leur soutien inconditionnel et infaillible à Israël et à son armée. Que cette lumière ne cesse de briller et soit toujours plus forte !
L'influence
Chalom-Bayit - Couples
POSITIVE
Plus d’une fois j’ai entendu chez les couples l’expression :« si j’avais su je n’aurais pas agi ainsi… » Parfois cette expression arrive trop tard, le mal est déjà fait, la rupture est proche ! Quelle est notre vision sur cet état d’esprit ? Comment éviter ou réparer ce manque d’observation ?
Une des nombreuses réponses se trouve justement dans la parasha « vayekhi », lorsque Yaakov va bénir les enfants de Yossef. Il va avoir un comportement étonnant. Il va croiser ses bras en mettant sa main gauche sur la tête de l’ainé et sa main droite sur la tête du plus petit. Sa main droite aurait du être sur la tête de l’ainé ! Le Rav Haim de Wolodgin zal explique cette situation en rapportant le passage du roi Salomon : « comme l’eau qui reflète le visage de l’homme ainsi le cœur de l’homme se reflète à son prochain. » Le Rav explique : lorsqu’un homme se trouve devant un autre homme, sa main droite sera en face de la main gauche de son voisin et vice versa . La nature chez l’homme est de voir de sa main gauche (main faible) la main droite de
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Par le Rav Shlomo RAPHAEL LASRY son prochain (la main forte) et de diminuer l’impact de cette main ; et de sa main droite, de voir la main gauche de celui qui est en face en amplifiant sa faiblesse. Le roi Salomon nous dit : « dans quel cas de figure la main droite d’ un homme se trouve en face de la main droite de son prochain ? La réponse est : « devant un miroir. » C’est ainsi que l’on doit se comporter envers notre prochain. Le bon côté de mon ami je dois le voir de ma main droite (main forte) c'est-à-dire que je vais le louer, apprécier ce qu’il a fait. Si par contre mon ami montre certains mauvais penchants, je les verrai de ma main gauche et je minimiserai ainsi sa « faiblesse » ! Yaakov qui a vu de grandes choses chez le plus petit des enfants a donc mis sa main droite sur sa tête tandis qu’il a posé sa main gauche sur la tête de l’ainé. En conclusion : lorsque l’on voit son conjoint, son enfant, son prochain, à nous de juger leurs défauts de la main gauche. Evitez de mettre en valeur ce qu’il n’a pas fait ou ce qu’il a mal fait. Au contraire il vaut mieux ne pas en tenir compte, même ignorer parfois. Par contre lorsqu’il a eu un acte positif il faut alors le mettre en valeur, voir de la main droite. Si notre conjoint a décidé de s’atteler par exemple à la vaisselle, ce qui n’est pas dans son habitude, même si cela n’était pas essentiel , ou pire encore si le résultat n’est pas parfait au goût de Madame, louez le pour ce qu’il a fait, appréciez son intention, ainsi vous lui donnerez l’envie de faire encore mieux ! Si votre enfant a appris une partie de la leçon sachant qu’il a du mal à apprendre, encouragez le, félicitez le !
COTE - PSY
L’Art
france est d'identifier avec lui quelles sont ses forces, ses qualités, ses activités, ses passions, ses réussites. Tout ce qui lui donne le sentiment d'être vivant, « aimable », et tout ce qui sera susceptible de lui redonner confiance en soi et en ses capacités de sortir de la souffrance. Si par exemple il aime profondément écouter une certaine musique ou encore danser dans son salon, ce sera son premier « devoir » à faire avant la deuxième séance. Pourquoi ? Parce qu'avant d'aborder les sources de sa souffrance, je dois lui redonner le goût de vivre et la conviction que la vie vaut la peine d'être vécue. Le but est aussi de lui redonner la foi dans le sens large du terme : foi en lui-même, foi en l'autre et foi en Dieu qui a créé toutes ces bonnes choses et qui va nous guider avec le thérapeute - à retrouver un chemin de vie. )הest particulièrement conseillé parce que, lorsque le corps se remet physiquement à bouger, les sensations provoquées par le mouvement créent un changement progressif au niveau psychique : on redresse la tête et le dos, on s'exprime par le geste, on intègre l'idée que les choses peuvent changer et on sort doucement de la position « figée » physique et psychologique. À titre d'exemple, Mme G. une jeune maman venue consulter pour des crises d'anxiété invalidantes entravant sa capacité à vivre a pu, en renouant progressivement avec ses sensations corporelles grâce à la danse, faire tout doucement un lien entre son anxiété et un traumatisme subi durant l'enfance. C'est aussi au travers du regard du thérapeute et plus tard du regard des proches (les parents s'il s'agit d'un enfant en thérapie, un conjoint) que les choses vont commencer à changer. Ce regard qui exprime, bien plus fort que les mots, la croyance que Dieu a accordé à chacun des forces nécessaires pour surmonter les difficultés et que toute personne est « aimable ». Une fois ceci intégré, on pourra aborder les causes de la souffrance et en finir avec elle. Que chacun de nous puisse trouver en lui les forces nécessaires pour sortir de son Égypte intérieure vers la Geoula. DR.
THÉRAPIE POUR SORTIR DE LA SOUFFRANCE
Par Sophie Aboulafia
Lorsqu'un enfant ou une personne est en état de souffrance, sa première réaction - tant physiologique que psychique - est de se mettre en « mode survie ». Le corps se contracte, la respiration est courte, on gère au jour le jour sans se projeter vers des projets d'avenir. Quand la situation qui a provoqué la souffrance perdure (deuil qui n'en finit pas, divorce QUAND LA SITUATION mal accepté, traumaQUI A PROVOQUÉ LA tisme…), on finit par ouSOUFFRANCE PERDURE, blier que vivre est autre chose que survivre - la vie ON FINIT PAR OUBLIER peut aussi être source de QUE VIVRE EST AUTRE joies, de création, de nouveautés : on perd confiance CHOSE QUE SURVIVRE en soi, en ses capacités, en l'autre et souvent en Dieu qu'on « accuse » de notre souffrance. Pour un art-thérapeute, associant les différents arts (danse, musique, théâtre…) à la parole, mon premier travail avec un patient en souf28 | N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Sophie Rachel Aboulafia Art thérapeute Tél : 050-96-050-69
Rodolphe
Nos Racines
OPPENHEIMER-FAURE
AU NOM DES GRANDS-PARENTS
Petit-fils du célèbre couple Edgar et Lucie Faure, Rodolphe Oppenheimer a repris le cabinet de psychanalyse qu’il avait laissé pour occuper des fonctions d’élu dans les Hauts-deSeine. A travers ses souvenirs d’enfance, il nous parle d’un temps politique révolu, et nous fait irrémédiablement tomber dans une infinie mélancolie.
Christophe Train
Lev Haïr : Vos grands-parents ont marqué la 2ème partie d’après-guerre… Rodolphe Oppenheimer-Faure : « Edgar Faure, mon grand-père, s’était déjà illustré dès la fin de la guerre, en sa qualité de procureur adjoint au procès de Nuremberg. Puis il a été Président du Conseil à deux reprises, treize fois ministre, a occupé l’ensemble des postes sauf la magistrature suprême. Que dire de ma grandmère, auteur et directrice de la Nef (Nouvelle Equipe Française), (1943/1977), point de chute du tout Paris, porteuse de textes, de Michel Debré à Robert Badinter, en passant par l’ensemble des intellectuels français. Cette revue littéraire traitait de thèmes précurseurs comme la prostitution, la prison, la liberté des femmes et l’ensemble des thèmes sociétaux possibles ».
L.H : Votre grand-père vous manque sur le plan personnel mais il manque aussi à la classe politique et aux français ? R.O : « Evidemment comme tout grand-père vis-à-vis de ses petits-enfants. Les Français de l’époque étaient attachés à Edgar Faure ou Pierre Mendès France, des hommes de rigueur. Je suis certain qu’ils auraient une place de choix parmi eux. Je peux imaginer qu’ils ne manquent pas forcément à la classe politique compte tenu du niveau actuel de ses représentants, de tous bords. Néanmoins, je pense qu’ils manquent tout particulièrement à notre pays qui en cette période insurrectionnelle aurait besoin d’un gouvernement de cohésion nationale. L’état d’urgence que nous connaissons depuis
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Propos recueillis par Magali Barthès les attentats du Bataclan avait été instauré par Edgar Faure en 1955, au moment des événements en Algérie. Une tragique coïncidence ».
L.H : La psychanalyse que vous proposez à vos patients est-elle classique ou atypique ? R.O : « Après avoir été pendant près de dix ans Maire-adjoint délégué à la médiation à la mairie de Clichy, je voulais être à nouveau au service des Clichois. J’ai donc repris cette activité que j’avais cessé pour me consacrer totalement à mon mandat d’élu. Je reçois donc des gens que j’ai pu avoir la chance de fréquenter. Je m’occupe entre autres de problèmes de phobie, de personnes qui ne peuvent pas sortir de chez elles. Les premières consultations se déroulent par Skype ou par téléphone, grâce à des techniques issues de la relaxation ou par des thérapies comportementales. J’utilise aussi la psychanalyse traditionnelle. Les taux de réussite sont assez importants et certains patients, jusqu’alors reclus dans leur chambre, parviennent à consulter au cabinet ». L.H : Vous avez célébré votre bar-mitsva assez tard… R.O : « Ma grand-mère maternelle, Lucie Faure, était issue d’une famille juive française dont les origines connues remontent au XVIème siècle. Mon grand-père paternel, Hans Oppenheimer était juif. Pour mes grands-parents, la religion est devenue un sujet tabou du fait de la Shoah. Mon ami le rabbin Meyer Malka m’a accompagné pour la préparation de ma bar-mitsva à 29 ans et a célébré mon mariage quelques années plus tard ».
L.H : Vous souhaitez créer un parti politique des Républicains de gauche. Que dire aux détracteurs potentiels qui doutent de son utilité ? R.O : « Je leur conseille de regarder le programme. Il ne s’agit pas d’établir un système de promesses mais de faire barrage à des personnalités dont les idées nauséabondes sont dangereuses pour la démocratie. Et fédérer des citoyens autour de personnes utiles pour le pays. J’entends même créer un mandat à responsabilités limités dont les élus auront à rendre des comptes ». Le site de Rodolphe Oppenheimer : http://psy-92.fr/
Quand
Judaïsme & Actualités
DR.
*Psychiatre et écrivain russe, il a correspondu
La Bible n’est pas un livre d’Histoire (s). C’est un livre de théologie selon la vision du monde qu’en a le judaïsme. Pourtant les plus belles histoires y sont consignées et elles ont fait l’objet de nombreux livres ou films. La Bible est vivante, parlante : Abraham, Moïse, Joseph, la Sortie d’Egypte, la Conquête de la terre etc… Certains lui dénient toute valeur historique ; d’autres en affirment l’exactitude par rapport à l’archéologie. Pourquoi cette opposition ? Définissons l’archéologie pour le comprendre : C’est l’étude des civilisations anciennes réalisée à partir de vestiges matériels d’une activité exercée par les hommes, mis au jour et analysés. (Larousse) La façon dont les archéologues vont interpréter leurs découvertes (notamment au MoyenOrient) va être déterminante. Il en est ainsi de la datation des événements ou des vestiges trouvés qui fait controverse selon que l’on adopte le point de vue religieux ou laïque. Ainsi il existe une chronologie moderne à laquelle se réfèrent les historiens et archéologues en général mais elle est imprécise car établie différemment à plusieurs époques et une chronologie juive, établie de longue date par nos Sages et basée sur une tradition historique ininterrompue, inscrite dans le Seder Olam de Rabbi Yossi Ben Halafta (un des Tannaïm en 120 de notre ère). Entre les 2 chronologies, une différence de 165 années environ rajoutées pendant les périodes assyrienne et babylonienne (aux alentours de la date de 421/422 avant notre ère). Bizarrement ce décalage disparait au début de notre ère, l’ère romaine. Pourquoi est-ce si important ? Prenons un exemple clair : Le 1er Temple de Jérusalem a été détruit en -586 selon la chronologie laïque. (422+165=586) Sachant qu’il a été reconstruit 70 ans après, selon la prophétie de Jérémie, donc en -516 et qu’il a duré 420 ans, on en conclut qu’il a été détruit à nouveau
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DR.
L’ARCHEOLOGIE ET L’HISTOIRE ACCREDITENT LE RECIT BIBLIQUE
en -96. Ce qui est complètement absurde car on admet généralement que le Temple a été détruit en 68 de notre ère, date reconnue, acceptée par les historiens, archéologues, laïques et religieux. En revanche si l’on adopte la datation juive qui place la destruction en -422, la reconstruction 70 ans après soit en -352 et à nouveau la 2ème destruction au bout de 420 ans on tombe bien sur la date de 68 de notre ère. Cette différence de datation est d’importance. En effet, les archéologues se basant sur la chronologie égyptienne ont nié l’existence de faits aussi considérables que les 10 plaies d’Egypte, la Sortie d’Egypte, la traversée de la Mer Rouge, le Don de la Torah, le séjour des Hébreux dans le désert notamment. Le manque de preuves n’est pas la preuve que l’événement n’existe pas. Et justement les preuves commencent à apparaitre. Le manuscrit d’Ipuwer ou d’Ipou-Our Or nos sources nous indiquent qu’en 1312 avant notre ère, se sont passés de nombreux événements qui ont eu un grand retentissement dans le monde d’alors. La découverte d’un papyrus égyptien datant de cette époque décrit dans les détails les 10 plaies subies par l’Egypte. Ce manuscrit dit d’IPUWER fait ainsi la preuve de la véracité du récit biblique. Pourtant pour certains archéologues chevronnés tel Israël Finkelstein, israélien de surcroit mais résolument non-croyant, l’Exode c’est un mythe.
Par Marlène Benichou couverte du manuscrit est tellement intéressante. On peut voir le parallèle troublant entre les 2 textes sur le site Internet Wikipedia. Malgré ces évidences la plupart des archéologues maintiennent leur datation antérieure de 600 ans à la Sortie d’Egypte et remettent en cause les travaux de Vélikovsky. Il est vrai qu’ils nient en bloc la présence des Hébreux en Egypte, leur sortie d’Egypte, le don de la Torah, la rentrée en Terre Sainte, les Rois David et Salomon et tout à l’avenant. Toutefois et de plus en plus, certains avouent qu’il y a là matière à discussion.
LA TRAVERSÉE DE LA MER ROUGE
Manuscrit d’Ipuwer et l’archéologue Velikovsky
Un autre archéologue israélien et tout aussi noncroyant va oser s’opposer aux thèses en vigueur et démontrer que le Papyrus d’Ipuwer concerne les événements rapportés dans la Torah et sont de la même époque. Il s’appelle Immanuel Velikovsky *(1895-1979). Son travail s’inscrit dans une relecture de l’historiographie égyptienne qui démontre l’extraordinaire coordination entre cette chronologie et les faits racontés par la Torah. Mais surtout ceux qui vont adhérer à cette thèse reconnaitront que le Pentateuque a bien été écrit à l’époque de Moïse et non plus tard.
LE MANUSCRIT D’IPUWER
Il a été découvert au XIXème siècle en Egypte. Il se trouve actuellement au Musée des Antiquités des PaysBas. Ecrit en hiératique (égyptien sacré) par le scribe Ipou-Our, il raconte les lamentations des Egyptiens affligés par des désastres naturels semblables aux 10 plaies d’Egypte et par un état de chaos. Or la datation originelle de ce texte (à 600 ans près !) ne permettait pas de faire un rapprochement avec les miracles opérés par Moïse. C’est alors que Vélikovsky prit connaissance du contenu du papyrus, le replaça dans l’histoire en utilisant la chronologie biblique comme base. Pour cela il avança de 6 siècles la chronologie égyptienne et confronta le texte égyptien à ce qui est écrit dans la Torah sur la Sortie d’Egypte : les 2 textes coïncidaient parfaitement. Jamais auparavant on n’avait eu le point de vue des Egyptiens sur la présence des Hébreux en Egypte. Car les Egyptiens ne s’étaient pas vantés de leur défaite cuisante en -1312. C’est pourquoi la dé-
Après que Pharaon eut laissé partir les Hébreux d’Egypte, il se ravisa et les poursuivit jusqu’à la Mer Rouge. Le texte biblique nous raconte que la Mer s’ouvrit et les Hébreux la traversèrent à pied sec. Tandis que l’armée égyptienne était engloutie dans les eaux, hommes, chevaux, chars comme le raconte le chant de Moïse dans la Torah. (Exode chp 15 versets 1 et 4) « Chantons l’Eternel, il est souverainement grand ; coursier et cavalier il les a lancés dans la mer. « Les chars de Pharaon et son armée, il les a précipités dans la mer … » Mais jusqu’à présent pas de preuves du miracle. Voilà que des archéologues égyptiens dirigés par le Professeur Abdel Muhammad Gader découvrent en 2014, au fond du golfe de Suez les restes d’une grande armée égyptienne du 14éme siècle avant notre ère. Très vite ils mettent au jour près de 400 squelettes différents, des centaines d’armes, des restes de chars de guerre dispersés sur une superficie d’environ 200 m2 (voir document). Les analyses démontrent que ces soldats semblaient être morts sur un sol sec et leurs corps cisaillés suggéraient qu’ils pouvaient avoir été victimes d’un raz de marée ou de reflux violents d’eau. C’est un Egyptien qui le dit et il fait même un rapprochement de cette découverte avec l’épisode biblique de l’Exode. Pourtant l’événement est contesté. Ce qui est sûr c’est que pendant plus de 3000 ans les Juifs ont fidèlement transmis l’histoire de l’Exode, fait unique dans les annales de l’histoire mondiale. De père en fils, de maître à élève, c’est une chaîne ininterrompue de tradition. Pour rester dans la même période historique on aurait pu aborder l’extraordinaire aventure des Hébreux dans le désert, attestée par la Torah et niée par beaucoup ou encore parler des voix « vues » par le peuple tandis que D. prononçait au Sinaï les 10 paroles, phénomène qui s’explique de nos jours*. Et tant d’autres exemples passionnants qui montrent que la Bible est un excellent terrain d’enquêtes pour les archéologues à condition d’y croire un peu. N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 33
RETROUVER Santé & Bien-être
SON RYTHME VERITABLE
Est-il possible de passer d'un état de stress et d'épuisement extrême à celui de bien-être et d'apaisement des plus harmonieux, et ce en quelques minutes seulement ? Site : www.netsakh.com
De nos jours nous avons troqué les bons rythmes du lever et du coucher du soleil, des saisons et de la famille, avec ceux des incessantes « notifications » et autres brèves déstabilisantes, des remarques exaspérantes de nos collègues et patrons, et de l'incompréhension de nos familles et nos proches amis. Nous vivons au travers d'une sorte de jungle, où le désordre et l'arbitraire font force de loi, bien plus que l'apaisant paysage d'un doux coucher de soleil sur une mer turquoise, bercé par les vagues sur le sable. Or, il existe actuellement un grand nombre de méthodes antistress à l'efficacité plus ou moins avérées, devant lesquelles il demeure difficile de faire un tri précisément adapté à son problème spécifique. Aussi le dilemme essentiel réside dans le choix du spécialiste qui vous accompagnera pour définir avec exactitude le bon programme. David Zemmour, thérapeute biofeedback, conférencier et spécialiste du stress, diplômé de l’Institut Chelem de Jérusalem ainsi que du Centre Kinor-Lev du Dr Lipo, anime des ateliers dans tout Israël pour apprendre à réduire son stress efficacement, tant pour les particuliers qu’auprès des sociétés. Dans le cadre de consultations privées, il traite également des personnes souffrant de maladies dérivées du stress (dépression, angoisses, insomnie, migraines etc.), dont les symptômes se résorbent totalement dans certain cas. Les différents programmes s'adaptent aussi bien aux personnes fatiguées, épuisées ou dépassées par toutes sortes de problèmes (qu'ils soient d'ordre familiaux ou financiers), qu’aux dirigeants d'entreprise ou cadres à hautes responsabilités, recherchant à canaliser la pression liée à leur activité.
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Propos recueillis par Ariel Forgeron David Zemmour, de combien de séances a-ton besoin pour réduire son stress de manière significative ?
Sept séances dans la plupart des cas sont amplement suffisantes. Dès la première on ressent plus de calme, de concentration. Après quelques séances d'apprentissage, notre sommeil devient davantage récupérateur, on dispose de plus de patience, de plus de recul, plus d'assurance. C'est toute notre nature et notre être qui se renforcent. Les problèmes qui jusqu’alors nous dépassaient sont dès lors appréhendés avec plus de sérénité et se règlent d'ailleurs en général par cela. On paraît moins susceptible, plus souple et nos relations affectives difficiles s'en ressentent pour s'améliorer d'elles-mêmes.
Comment procédez-vous, que proposez-vous à vos patients ? La réponse est simple : tout notre stress est régi par notre système nerveux autonome. Apprendre à le gérer par des méthodes aisées à appliquer nous aide donc tant sur le plan psychologique que physiologique. Le but n'étant pas seulement de réduire l'anxiété du patient mais bien de lui apprendre des techniques tirées des méthodes thérapeutiques et faciles à appliquer pour pouvoir par la suite se canaliser seul. ? "ח « חvaincre ». En effet le stress n'est pas une fatalité, loin de là. Il est même mesurable. D'ailleurs durant la première séance avec un nouveau patient on procède toujours à un diagnostic complet et précis de son état de stress grâce à la technique du biofeedback. Celle-ci en effet nous relate sur l'écran d'un ordinateur l'état d'anxiété de la personne. Ce qui permet d'avoir un suivi précis durant la séance et bien ""ד. Le chef d'orchestre, le maestro… on apprend en quelque sorte à reprendre les rennes de notre vie et à recomposer la mélodie qui est la nôtre. Le Kinor-Lev du Dr Lipo est d'ailleurs une méthode qui consiste à écouter une musique synchronisée avec les battements de son cœur et qui permet en quelque חc'est aussi « l'éternité ». Sans vouloir trop philosopher, retrouver son harmonie c'est quelque part toucher la part d'éternité qui est en nous. Merci David.
Casher Off-Road
Des juifs
ITINÉRANTS
Etre fier d’être ouvert d’esprit, tout en étant attaché aux valeurs du judaïsme, c’est cela le véritable challenge de Zvouloun Project.
Par Rav E. JAMI - M. ROZENBAUM
Zvouloun Project propose ses prestations aux jeunes, aux familles, et aux séniors à partir de petits groupes, mais également aux associations, aux entreprises, aux agences et tours opérators, aux organisateurs. Un programme exclusif : Permettre à chacune et chacun de s’épanouir, tout en pratiquant des activités saines pour le corps et pour l’esprit : des excursions avec 4x4 en bivouacs ou nuits d’hôtels avec repas cashers, trekking, kayak, ski, nautisme… Des options pour sortir de l’exil de nos limites, et préparer ainsi notre propre «sortie d’Egypte». Inscrivez-vous sans modération sur la page Facebook.com/bh.paca.
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Déco
7 tendances Par Déborah Cohen
DÉCO 2016 POUR UN RELOOKING QUI DONNE DU PEP’S À VOTRE INTÉRIEUR ! Que nous réserve l’année 2016 en matière de décoration? Lev Hair a rassemblé pour vous les tendances déco de cette nouvelle année pour donner un second souffle à votre intérieur. 2
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Un surprenant retour : Les carreaux de ciment
TAPIS NAMADA MULTI COULEUR imitation carreaux de ciment ; 289 € SAINT MACLOU
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sera 6 2016 dorée !
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Corbeille en coton «Fashion», 14,99 € le set de 2 MAISONS DU MONDE
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Puissance végétale
Pot suspendu blanc ou gris : 47,90 € BLOOMINGVILLE
Les 2 couleurs
Beauté
Par Déborah Cohen
À AVOIR DANS SON VANITY EN 2016
Au menu de l’année 2016 : de la fraîcheur et des couleurs pastel avec 2 tons tendances : le rose quartz et le bleu serenity. 1
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1 Le vernis Ballerina de Chanel ; 23,50 €
2 Le Phyto-Eye Twist de Sisley;31,50 €
3 Diorblush n°844 Glowing Gardens Floral Pink ; 45 € 4 Le Super Liner Ultra Précision Punky de L'Oréal Paris ;17,50 €
5 Les Météorites Perles de Blush de Guerlain ; 46 € 6 L'Oréal Paris Colour Riche Eternal Blue, ombre à paupières ;16,95 € 7 Sephora collection pantone à venir ; en ligne uniquement
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Les juifs
Nos Racines
DE ZAMBIE
La République de Zambie, qui s'appelait autrefois la Rhodésie du Nord est un petit État d'Afrique Australe qui fait partie du Commonwealth. 13 millions d'habitants, capitale Lusaka, langue officielle : l'anglais. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce pays du bout du monde a abrité, pendant plus d'un siècle, une belle communauté juive d'environ 1200 âmes. Il n'y a plus aujourd'hui qu'une trentaine de Juifs en Zambie. Retour sur une histoire méconnue. C'est au tournant du siècle dernier, vers 1900, que, venus essentiellement d'Europe, des Juifs sont arrivés en Zambie pour se consacrer à l'élevage et à l'industrie des mines de cui-
Par Jean-Pierre Allali vre. Ils seront rejoints peu avant la Seconde Guerre mondiale puis après la Shoah, par de nombreux Juifs fuyant la catastrophe. En 1950, les Juifs de Zambie sont 1200 âmes réunies autour de cinq synagogues réparties dans trois villes et animées par des rabbins dont le principal dispose d'une résidence officielle. Plusieurs cimetières juifs ont été bâtis et un centre communautaire a été érigé. Mais, peu à peu, la communauté juive a commencé à décliner. En 1968, elle ne compte plus que 600 personnes. En 2015, ils ne sont désormais plus qu'une trentaine avec, à leur tête, un président, Michael Galaun. Les synagogues et le centre communautaires ont été vendus. Plusieurs millions de dollars ont ainsi été recueillis qui serviront notamment à rénover l'École de Santé publique de l'université de Tel Aviv , à financer une université du nord de la Zambie et à entretenir les cimetières juifs. La Zambie a inauguré son ambassade en Israël en 1992. Au long des années, la communauté juive de Zambie a donné au pays de nombreuses personnalités : députés, juges...La plus connue d'entre elles est Stanley Fischer qui fut gouverneur de la Banque d'Israël et qui est, aujourd'hui, vice président de la Réserve Fédérale des États-Unis.
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Moussar
Torah
DE VIE
Les Rabbins du Talmud enseignent que la délivrance messianique est calquée sur celle qui se produisit en Égypte il y a plus de 3300 ans. D’où l’importance d’analyser les catalyseurs de cette dernière afin de s’en inspirer pour hâter notre propre rédemption. La paracha Bo décrit la sortie d’Égypte, mais surtout les événements et l’état d’esprit des enfants d’Israël lors ces moments tragiques. Nous retiendrons trois points. Il y eut tout d’abord la neuvième plaie, celle de l’obscurité, durant laquelle se produisit un fait assez déroutant qui dépassait la logique humaine. En effet malgré l’épaisseur, presque palpable de l’obscurité, une lumière accompagnait les Enfants d’Israël partout où ils se déplaçaient. Le deuxième point concerne le peuple égyptien et son attitude surprenante envers Moïse et les Hébreux. En effet, un verset rapporte : « Dieu donna la faveur du peuple (hébreu) aux yeux des Égyptiens. Moïse aussi était très grand en terre d’Égypte, aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple égyptien » (Exode XI, 3). Et les commentateurs de s’interroger : comment les Égyptiens purent-ils porter un regard bienveillant sur un peuple et un homme qui étaient la cause de leur malheur ? Enfin, dernier point et non des moindres : sans aucune crainte, chaque famille prit un agneau, qui était l’idole de l’Égypte, avec ostensiblement l’intention de le sacrifier !
DÉPASSER SA NATURE
L’Égypte dont il est question ici doit être également comprise à un niveau personnel. Effec-
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Par Rav Yaacov Spitezki tivement quand les Maîtres de la tradition juive évoquent l’Égypte sur le mode de la spiritualité, ils sous entendent « l’esclavage mental et moral » qui nous éloigne de notre prochain et de Dieu. En d’autres termes, lorsqu’un être humain est pris dans les filets de tout ce qui l’aliène, il devient esclave d’un Pharaon qui chaque jour l’enfonce un peu plus dans les profondeurs du négatif. Comment peut-il s’extirper de cette situation ? En dépassant sa nature humaine qui, par essence, est limitée. C’est ce que sous-entend le Talmud (Traité Berakhot 5b) quand il enseigne « qu’un prisonnier ne se libère jamais seul ». Effectivement, celui qui est prisonnier de ses mauvais penchants a besoin d’une aide extérieure qui dépasse sa condition humaine ! C’est ce qui se produisit en Égypte : les enfants d’Israël ne quittèrent l’Égypte que grâce à leur foi. C’est aussi dans cet esprit que la délivrance messianique se produira. Lorsqu’un individu pratique le judaïsme sans entrain, par habitude, sa recherche spirituelle n’ira pas très loin. Pour déclencher la Libération finale, Dieu attend de chacun d’entre nous un dépassement de nos limites personnelles. Dieu attend donc de nous la même attitude déterminée qui fut à l’origine de la première sortie d’Égypte. Quand on analyse toute l’histoire mouvementée de notre peuple, on ne peut être qu’être émerveillés par le fait qu’en dépit de toutes les vicissitudes nous existons encore. Dieu attend de chacun d’entre nous que nous allions vers les autres pour les aider matériellement, pour effacer toutes les disparités, pour construire une société basée sur de solides valeurs morales et sociales, telles qu’elles sont explicitées dans la Bible. De plus, nous constatons actuellement que malgré les souffrances, l’exil, la pauvreté et les persécutions, nombreux sont ceux qui cherchent un peu plus chaque jour à retrouver leurs racines. De nos jours, grâce à ce dépassement de soi, à l’instar de celui qui se produisit en Égypte, la lumière prévaut sur l’obscurité. Après 2000 ans d’un exil trop souvent douloureux, le peuple juif revient à ses racines. En outre, les valeurs morales et sociales de la Bible sont partagées par de nombreux individus. Y a-t-il des indices plus clairs quant à l’imminence de l’avènement du Messie ? 054 239 97 91 SHORASHIM Le centre pour les étudiants francophones Université Hébraïque de Jérusalem
Le Rav
Rencontre avec
SHLOMO LASRY
Lev ha’ir : Rav Shlomo Lasry, vous êtes sofer et Bodek, Parlez nous un peu de vous , de votre métier, de votre parcours. Rav Shlomo LASRY : Je suis arrivé en Erets à l'âge de 20 ans. J'ai étudié dans 3 Yeshivot et j'ai fait des études de biologie. J'ai commencé mes études de Sofrout il y a de cela 19 ans. J’ai passé mon examen à Bné Brak auprès de la Mishmerete Stam du Rav Moshé Shaoul Klein shlita. Cet examen, j'ai dû le repasser à deux reprises, tous les trois ans. Ceci est une règle instituée pour s’assurer que l’on n’a pas oublié les lois de la Sofrout . J'ai ensuite travaillé avec des centres à Bné Brak comme le centre très connu Péer. J'ai aussi travaillé avec des professionnels pour la confection des tefilines ( la confection des boitiers). Plus tard, j'ai passé mon examen de vérificateur, Bodek ou Maguia, auprès du même établissement. LH : Quelles sont vos motivations ? RSL : J'ai évidement connu, durant ces années, le milieu de la Sofrout ….et des sofrim... J'ai pu constater les problèmes que l'on peut rencontrer chez les uns et les autres. J'ai pris conscience de la grande responsabilité qui est la nôtre vis à vis du public .Lorsque j'écris, j’éprouve une grande satisfaction en sachant que les gens vont se sentir " protégés" chez eux avec mes mezouzot, et que, grâce à mes Téfilines, les hommes vont connaitre un élan dans le renforcement de l'étude de la thora et des mitsvot. LH : Quelle est la différence entre un rabbin et un sofer ? RSL : un rabbin de communauté n'est pas un spécialiste dans tous les domaines. Cela demande des années d'étude et d'expérience. Un sofer n'est pas obligatoirement rabbin d'une communauté mais il est spécialiste des lois de l'écriture et il a de l'expérience grâce à ses années de pratique.
LH : Quelles sont les différentes qualités des tefilines et mezouzots ? RSL: En ce qui concerne la qualité des mezouzot plusieurs critères sont à prendre en compte : - qualité du sofer: crainte du ciel : il étudie, il va au mikvé à chaque fois qu’il doit écrire - qualité du parchemin: les parchemins faits « main » sont plus chers que ceux faits à la machine
Par Gabriel Cohen - qualité de l'écriture: écriture rapide et bâclée ou écriture soignée La différence dans les Téfilines: - Là il faut prendre en compte le prix des boîtiers qui peut passer du simple au triple, voir plus. Tout ceci dépend de plusieurs paramètres que je ne peux développer en quelques mots. Mais, pour simplifier, on peut dire que les tefilins faits »main » sont plus chers que ceux faits à la machine.
LH : Pourquoi à votre avis doit on acheter directement chez un artisan ? RSL : on a souvent la chance d'avoir un sofer prés de chez soi , on le côtoie, on le connait on apprécie son travail. Pourquoi chercher ailleurs en pensant que c'est mieux et en mettant parfois de grosses sommes dans des mains que l'on ne connait absolument pas. Durant mes années de travail en tant que vérificateur, j'ai à maintes reprises pu constater que les gens avaient acheté des tefilines ou des mezouzot psoulim à des inconnus! Pensez vous qu'acheter des produits en Israël va rendre le produit plus "saint" ? la Terre est sainte effectivement mais cela n'implique pas que le produit acheté sera meilleur ! Le conseil est d'acheter chez celui qui écrit et non chez un inconnu ou une tierce personne. LH : Pourquoi les téfilines sont aussi chers ? Comment expliquer cette différence de prix en France et notamment en Israel. Et comment choisir son sofer pour l’écriture d’un Sépher torah RSL : Comme pour tous produits achetés: Téfilines, Mézouzot... on doit choisir ce qui est meilleur. Pour ce qui est du Sefer Thora, on ne peut consacrer une telle somme (20 000 euros) en faisant confiance à un inconnu qui nous a été recommandé…..par un inconnu !! Il faut connaître ce sofer. C'est presque un Shidoukh entre celui qui achète (et souvent à la mémoire de quelqu'un) et celui qui écrit! je me souviens qu’à Bné Brak, un de mes rabanim était tellement respectueux des mitsvot qu’il était présent chez le sofer lorsqu'il lui écrivait sa paire de Téfilines! Un de mes amis a une fois proposé de très belles mezouzot à un grand rav qu'il connaissait bien. Celuici lui a répondu, qu'effectivement elles étaient très belles, mais qu'il ne pouvais pas les prendre puisqu'il ne connaissait pas le sofer! En conclusion, nous nous devons d être très vigilants sur l'acquisition de tous ces produits kodesh. LH : Le mot de la fin .. RSL : Plus je connais la personne et plus j'ai confiance dans ce que me remet le sofer qui se sentira encore plus responsable de son travail.
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Stop au
Psycho & Enfants
HARCELEMENT SCOLAIRE !!
À partir de quel moment peut-on parler d’harcèlement ? Le harcèlement scolaire, ce n’est pas un camarade désagréable qui faisait tout pour nous embêter, de la simple moquerie, parfois cruelle mais qui n'allait pas trop loin... Aujourd'hui, il est très important de redéfinir le « harcèlement », terme que nous n'aurions jamais utilisé, il y a encore une vingtaine d'années. Le harcèlement est un fléau bien actuel qui touche autant les adultes que nos enfants dans leur système scolaire. C’est la loi du plus fort, celui que rien n'arrête ! Racket, violences, vols, menaces se répètent sans que la victime ne s’autorise à dénoncer son bourreau.
Pour information, l'inspection académique a pris la mesure de ce problème et j’invite les parents à consulter les articles liés à ce douloureux sujet sur EDUSCOL.
*Coach en développement personnel, psychologue spécialiste de l’enfant et de l’équilibrage familial, spécialisée psychologue scolaire. Annie.uzan@hotmail.fr Pétition de lutte contre le harcèlement scolaire signée par 1085 personnes : https://goo.gl/HJ3KZx
Comment aborder le sujet du harcèlement avec son enfant ? Le sujet ne peut être abordé que si l'enfant est demandeur. Le dialogue et l’investissement des parents pour le devenir de leurs enfants est, ici encore plus qu’ailleurs, essentiel et primordial. J'appelle à la vigilance et à la non banalisation des problèmes que l'on considère comme bénins, de « simples histoires d'enfants ». Un parent se doit d'être attentif sans pour autant devenir intrusif et toute la difficulté réside dans le fait de trouver le bon équilibre…
Comment savoir si son enfant est harcelé ? Chaque parent connait son enfant et lorsqu’il se manifeste, ce n'est jamais au bon moment car on est toujours très occupé... Cependant, lorsque son comportement devient inhabituel ou qu’il se plaint de manière répétitive, il faut tout arrêter pour l’écouter car il a besoin de votre aide urgente. Il faut donc essayer d’avoir une autre lecture de ces demandes incessantes qui sont tout simplement des appels au secours déguisés… C’est le moment d’être à l'écoute et d’être présent mentalement et non seulement physiquement.
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Par Annie Uzan* Quelles sont les conséquences du harcèlement ? A l’école primaire ainsi qu’au collège et au lycée, cela peut aller du décrochage scolaire, à l’absentéisme (parfois déscolarisation) jusqu’à la somatisation (maux de tête, de ventre, fièvre), la dépression, et cela peut conduire à des idées suicidaires voire au passage à l'acte en cas de dépression. L’enfant peut être désintéressé au jeu et rester dans son coin, se démotiver… Malheureusement, la liste est longue… Tout changement de comportement de l’enfant est donc un signal d’alarme pour les parents. A qui en parler ? Il faut d’abord en parler à son enfant sans être intrusif car c'est un enfant qui a peur... Parallèlement, les parents doivent se faire aider par des professionnels : direction de l'école, enseignants, médecins, psychologue scolaire, pédopsychiatre... Lorsque le problème est pris à temps, son aggravation sera évitée.
Le changement d’école est-il une solution ? Il est parfois inévitable si l'on considère que son enfant souffre trop. Il ne faut pas le considérer comme « faible » en l’engageant à se défendre car la « loi de la jungle » ne résout pas le problème mais l'amplifie car l’enfant apprend à être un futur agresseur. L'enfant, en désespoir de cause, demande le changement d'établissement lui-même. Considérer la question est important car, lorsque l'on a tout essayé, on ne peut que se résoudre à l'évidence mais ce phénomène demeure tout de même rare dans nos écoles. En matière de lutte contre le harcèlement, quelles méthodes portent leurs fruits à l’école ? Dur métier d’être parents mais aussi professeurs !! Commençons d’abord par des méthodes simples comme développer le sport à l'école et en dehors. Les directeurs d’établissement, les enseignants et les parents doivent, autant que possible, encourager la pratique du dessin, des arts, de la natation pour canaliser le trop-plein d'énergie des jeunes. Parallèlement, ils doivent se montrer vigilants quant au moindre signal d’alarme trahissant un mal-être, sans compter le danger des portables et autres tablettes qui démultiplient les occasions de mettre en œuvre le harcèlement…
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HARMONIE AVEC LA NATURE
Un bus Tel Aviv Jérusalem. Une bombe portée par un des 40 passagers fait peser un compte à rebours terrifiant sur tous. A travers ce prisme, se révèle la mise en lumière de l’inconscient juif collectif à travers ces 40 personnes issues des tribus perdues d’Israël, dispersées à travers toute la planète. Un récit mystique, un conte des origines, un roman, une recherche d’ethnologue et une fine analyse psychologique d’un peuple porteur d’un même gène, celui des « cohanim ». Auto-analyse, éléments de psychologie sociale et culturelle, vous trouverez dans ce roman passionnant une mine d’informations précieuses. A lire absolument.
Il existe des juifs en Amazonie qui défendent la plus grande forêt tropicale de la planète, où ils vivent depuis plusieurs générations, intégrés aux populations indiennes locales. Ces enfants d'Israël et de la forêt en appellent à la conscience humaine et au respect de la nature, et vénèrent au cœur de leur village, depuis le 19éme siècle, la tombe du Rav Benzaken, venu de Tétouan au Maroc, et considéré comme un saint pour son légendaire respect de la nature.
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Judaïdoscope
Englués en notre moderne cocon technologique, savons-nous quel est le regard que la Thora porte sur la nature ? Tout d'abord si les juifs ne mettent pas de fleurs ni sur les cercueils ni sur les tombes, c'est pour éviter de transgresser l'interdiction de « destructions injustifiées ». Ensuite la bénédiction sur le processus de floraison des arbres, Birkat Ha Ilanot, est une louange au créateur pour avoir permis à l'homme de « communier » avec la nature. Mais savons-nous seulement le faire ? La fête de Toubi Chvat est un hymne à la nature avec pour coutume de consommer à la table familiale sept à quinze fruits différents, soit une façon de se pencher sur les relations de l'homme avec la nature.
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Par Elizabeth Lezmi-Delouya Les sages d'Israël ont utilisé l'image de l'arbre pour symboliser le positionnement de l'être juif dans le vivant. L' Etz Haïm ou l'arbre de vie a des branches apparentes qui symbolisent l'aspect extérieur, parfois trompeur. Le tronc est le principe de force. Les racines, invisibles, sont pouvoir, vitalité et science profonde. Il est intéressant de constater que les techniques de sophrologie, relaxation et bien-être sont fascinées par cette image au point d'en faire leur assise. Existerait-il un ordre de la nature à respecter afin de pouvoir vivre harmonieusement ? On sait que l’ingestion par une espèce de la matière cérébrale de sa propre et même espèce entraîne une maladie dégénérative. On retrouve ainsi la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez des patients traités par une hormone extraite de cerveaux humains non stérilisés, et la maladie de la vache folle chez les bovins alimentés par des farines animales. Cette logique rend des animaux herbivores et les hommes occidentaux…cannibales, ce qui explique l’apparition de pandémies et de maladies non pas nouvelles mais anciennes, que l'on attribuait jusque-là aux tribus- à ce jour « disparues » -de cannibales… Il y aurait donc bien un ordre de la nature à ne pas transgresser...et des valeurs à préserver, à commencer par le respect de la vie, d'où la défense édictée par le grand Obadia Yossef, d’assister à une Corrida. La protection de l’animal et de la nature signifie pour le judaïsme équilibre, harmonie, mieux vivre et respect de la création Divine... et préservation de sentiments humains de base tels que la compassion et la miséricorde ; -''Lorsque tu rencontreras par hasard sur ton chemin un nid d'oiseaux sur quelque arbre ou à terre, de jeunes oiseaux ou des œufs s'y trouvant et sur lesquels est posée la mère, tu ne prendras pas la mère avec sa couvée : tu es tenu de renvoyer la mère, mais les enfants, tu peux les prendre pour toi ; de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours''. Deutéronome XXII, 6,7. Renvoyer la mère loin du nid permet de ne pas abattre la mère en même temps que ses enfants, cruauté, souffrances et perversion injustifiées, ni l’autoriser à voir leur mort. Pourquoi le judaïsme est-il un humanisme ? Tout simplement, peut-être, parce qu'une mère oiseau peut être ou ne pas être renvoyée de son nid ...
Pour 4 gourmands ou 6 raisonnables personnes : • 345 g de yaourt nature enrichi à la crème • 150 g de chocolat blanc • 4 cuillères à soupe de coulis de fraises (facultatif mais encore plus sympa avec !) • 120 g de fruits rouges au choix (fraise, framboise, cassis...)
à accompagner cette tarte avec des pousses d’épinards, quelques pignons, le tout assaisonné avec du vinaigre balsamique et de l’huile d’olive. Miam Miam !
Préparation
Casser le chocolat blanc en morceaux et le faire fondre au bainmarie. Laisser refroidir quelques minutes et l'incorporer dans le yaourt à l'aide d'un fouet. Quand le mélange est homogène, répartir la préparation dans des coupelles préalablement remplies du coulis de fraises. Placer au réfrigérateur pendant 45 minutes minimum. Au moment du service : mélanger les fruits, les détailler en quartiers si nécessaire puis les disposer sur les crèmes yaourt au chocolat blanc. Servir de suite.
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Crème yaourt au chocolat blanc et fruits rouges
sez un peu de miel liquide sur les tranches de chèvre. Recouvrez le tout de votre préparation crème et œufs. Enfournez votre tarte salée pendant 25 min. N’hésitez pas
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Commencez par préchauffer votre four à 200°C. Dans une poêle, faire dorer 100 g de pignons de pins à sec pendant 2 à 3 minutes et réserver les dans un bol. Dans une grande poêle, faire chauffer et réduire 250g d’ épinards (en sachet) avec 2 cuillères à soupe d’huile d’olive pendant environ 5 minutes sans oublier de saler et poivrer. Pendant que les épinards réduisent, mélanger 100 cl de crème liquide entière et 4 oeufs jusqu’à obtention d’un mélange onctueux mousseux. Sortez la pâte brisée de votre réfrigérateur et garnissez votre moule(26 cm). Piquez avec une fourchette le fond de tarte. Garnissez le fond de tarte avec les épinards,égouttez, salez et poivrez. Disposez des rondelles épaisses de chèvre sur les épinards. Parsemez de pignons.Ver-
Par Déborah Cohen
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La kippa
Actualité
AU CŒUR DU DÉBAT ?
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Qui aurait cru que le mot kippa serait sur toutes les lèvres en France ? Et pourtant, l'attentat à la machette dont a été victime Benjamin Amsellem, enseignant à Marseille, aura déclenché un vif débat autour de la kippa. À l'origine, l'incitation lancée par le Président du Consistoire de Marseille, Zvi Amar, à ne plus porter la kippa dans les lieux publics « jusqu’à des jours meilleurs ». Les réactions ont fusé dans le monde juif mais aussi au sein des plus hautes instances de l'État français.
« TOUCHE PAS À MA KIPPA »
Immédiatement après la déclaration de Zvi Amar, le Grand Rabbin de France Haïm Korsia s'est inscrit en faux avec cette recommandation : « Aujourd'hui on enlève la kippa et demain ? », s'est-il interrogé. « Si on commence à dire ça, et cette question est très importante, fondamentale, alors ça laisserait supposer qu’il y a effectivement une part de provocation dans le fait de porter la kippa. Ce qui est scandaleux. Cette question est le cœur du problème. Voilà pourquoi il ne faut pas céder, et voilà pourquoi ni les Juifs, ni la France ne cèderont », a déclaré le Grand Rabbin. Il a lancé un appel symbolique aux spectateurs du Vélodrome de Marseille de venir coiffés d'un couvre-chef en signe de solidarité lors du prochain match de l'OM. Très rapidement, cet appel a reçu un écho positif auprès des supporters de foot. Même son de cloche au CRIF ou au Consistoire de Paris. Joël Mergui, invité sur plusieurs plateaux de télévision, arborant fièrement sa kippa, a insisté sur 48 | N° 38 JANVIER 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
BFM TV : « Ce n'est pas la kippa que l'on doit enlever, c'est le terrorisme ! Renoncer à la kippa, c'est renoncer au drapeau français. Ce serait renoncer à nos libertés fondamentales. Porter une kippa, c’est devenir aujourd'hui une cible potentielle pour les terroristes, oui. Mais comme après les attentats, il ne faut pas arrêter d’aller au Bataclan ou dans un stade de foot. Les Juifs continueront donc à porter la kippa sur la tête et à être fiers de leur identité ». Les plus hautes autorités françaises ont également manifesté leur soutien aux Juifs désireux de pouvoir continuer, sans crainte, à porter leur kippa dans la rue. Ainsi, le Président François Hollande a-t-il jugé « insupportable » l'idée que des citoyens français doivent « se cacher ». La Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a elle aussi affirmé qu'il était inconcevable qu'un Juif ne puisse pas se promener librement avec une kippa. Les députés Claude Goasguen (Les Républicains) et Meyer Habib (UDI) ont, eux, décidé de frapper les esprits en se rendant à l'Assemblée Nationale avec une kippa sur la tête. « C’était un clin d’œil pour dire de manière solennelle que la République, c’est pouvoir pratiquer son culte en toute quiétude et sans ostentation. La kippa n’est pas la burqa », a expliqué Claude Goasguen. « J’ai beaucoup d’amitié pour Zvi Ammar mais je suis contre la préconisation du Consistoire de Marseille qui a invité à ne pas porter la kippa dans l’espace public. La laïcité, c’est la République. La laïcité, c’est la liberté de conscience et la liberté de religion. La laïcité, c’est avoir le droit de porter la kippa dans l’espace public, comme une croix, un chapeau, un foulard. Demain va-t-on arrêter de porter un chapeau ? Se raser la barbe ? » a renchéri Meyer Habib. Le monde médiatique s'est aussi emparé du débat. Combien d'émissions, combien de discussions sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio ou dans les colonnes des journaux ? Du Monde au Figaro, en passant par Canal Plus, tous se sont fendus d'explications sur la kippa : le pourquoi et le comment. Sur Europe 1, le philosophe Raphaël Enthoven s'est lancé dans un plaidoyer pour une kippa, en affirmant qu'audelà du signe religieux, il s'agissait d'un signe distinctif « de sorte qu’il n’est pas nécessaire que tout le monde porte une kippa, parce qu’en un sens c’est déjà le cas ! Tout le monde porte déjà une kippa, que cette kippa soit un voile, une boucle d’oreille, une mini-jupe, un turban ou une écharpe de l’OM... ». Le débat s'est transposé jusqu'en Israël d’où le Grand Rabbin, le Rav David Lau, a solennellement appelé les Juifs de France à ne pas enlever leur kippa.
NE PAS JOUER LES HÉROS
Après l'émotion suscitée par les propos de Zvi Amar certains ont adopté une position plus nuancée. C'est le
Par Guitel Ben-Ishay cas notamment de la journaliste Laly Derai : « Zvi Ammar a placé un miroir devant l'hypocrisie de la France. On ne peut pas sans cesse hurler que « la France sans ses Juifs, ne sera plus la France » et en parallèle laisser les Juifs réduire de plus en plus l'exposition de leur identité juive. Ce combat de l'identité juive, il n'a (malheureusement ?) plus sa place en France. C'est ici, en Israël, qu'il se joue. Et de ce fait, demander à un retraité de 70 ans de porter sa kippa pour aller à la synagogue par bravoure est au mieux, injuste, au pire, ignoble ». Nombreux sont ceux qui reconnaissent que cet appel ne date pas de la semaine dernière et que depuis maintenant plusieurs années, beaucoup de Juifs ont renoncé au port de la kippa dans la rue. Le Rav Haïm Amsellem a fermement condamné ceux qui appellent envers et contre tout à porter la kippa dans les lieux publics en France : « J’aimerais bien voir tous ces donneurs de leçons qui n’ont jamais mis les pieds dans ces endroits. Qu’ils essaient d’aller à Marseille, dans cette mer d’hostilité, seul ou au milieu de la nuit, avec des habits caractéristiques de Juif pratiquant. Ne jouez pas aux héros sur le dos des Juifs de France ».
L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT ?
« Sous la kippa, la réalité tragique d'une France menacée », c'est ainsi que s'intitule la tribune de Maître Gilles-William Goldnadel dans le Figaro Vox. « C’est parce qu’il est ingrat
de dire la réalité qu’il convient plus encore de le faire : les Juifs de France ne sont que le milieu d’une cible qui concerne l’ensemble des Français et plus largement des occidentaux détestés par l’islam radical. Nous avons tous désormais une kippa invisible sur le chef », conclut-il. Avraham Azoulay interpelle les autorités françaises : « Ce n'est sûrement pas Zvi Ammar qu'il faut pointer du doigt et critiquer. Monsieur Ammar vient de tendre la perche à Hollande et Valls ! Il est temps de relever le défi, de renverser la vapeur et de reprendre en main la France. En agissant pour la liberté et la sécurité des Juifs vous sauverez ainsi tous les Français qui en ont assez de vous voir véhiculer de la faiblesse, de la peur et de l'ambiguïté ! Osez reprendre le pouvoir qu'une bande de voyous violents et menaçants, cajolés par des médias complaisants, vous a volé ! Après la campagne émotion et photos, on va revenir très vite à la réalité : la menace pour chaque Juif, avec ou sans kippa, dans les rues de France. Arrêtez les déclarations, passez à l'action » ! On est, effectivement, en droit de se demander si toute cette tourmente autour du port de la kippa dans la rue n'occulte pas le cœur du problème et les vraies questions auxquelles il est urgent de répondre. Comme le disait Jean-Paul Sartre, dans ses « Réflexions sur la Question Juive » (publiées en 1946) : « Pas un Français ne sera en sécurité tant qu'un Juif en France et dans le monde entier pourra craindre pour sa vie ». Avec ou sans kippa, est-on tenté d'ajouter…
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