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Une économie qui évolue peu à peu

Classée 3e plus grande entreprise de l’Aisne, Soprocos emploie près de 300 salariés à Gauchy.

L’agriculture, l’agro-alimentaire et un tissu industriel très dynamique continuent de porter l’activité et l’emploi dans l’Aisne. De nouvelles expertises émergent toutefois, dans des domaines parfois très pointus, comme l’aéronautique ou les cosmétiques.

Premier département producteur de betteraves, 2e pour la production de blé tendre, l’Aisne compte 4 700 exploitations agricoles, dont 51 % dédiées aux grandes cultures. Le sud du département est le seul secteur viticole des Hauts-de-France, grâce à la présence d’une partie de l’AOC Champagne. Au nord, notamment en Thiérache, l’élevage vient compléter ce tableau. Le secteur agricole représente 5 % des emplois dans l’Aisne, le niveau le plus haut de la région. Très logiquement, l’industrie agro-alimentaire s’est développée autour de cette activité : plus de 6 000 Axonais y travaillent, soit 22,6 % de l’emploi industriel, avec la présence de grands groupes comme Tereos, Nestlé, Materne, Vico ou William Saurin.

Références européennes

Deuxième secteur industriel porteur : la fabrication d’équipements électriques innovants, là encore avec des références européennes (Godin, Noirot, Zehnder Group), qui emploient 3 500 personnes. L’Aisne se distingue aussi par le poids du tertiaire non marchand, qui représente 36 % des emplois. Les centres hospitaliers de Saint-Quentin, Soissons et Laon totalisent ainsi plus de 5 000 collaborateurs à eux trois, ce qui les classe parmi les premiers employeurs du département.

Savoir-faire émergents

De nouveaux secteurs sont venus s’ajouter à cette liste depuis quelques années. La bonne desserte routière, autoroutière et ferroviaire du département, proche de Paris, de Lille et de Reims a par exemple favorisé l’essor de la fi lière logistique, qui compte aujourd’hui plus de 800 entreprises. On notera aussi l’émergence des sous-traitants du secteur aéronautique et spatial, par exemple CoreDux ou Chemel Engines Aircraft, deux entreprises implantées à Château-Thierry. Les unités

Le Top 5 des entreprises (classement établi par le site verif.com en fonction du chiffre d’affaires des entreprises) : 1) Volkswagen Group France (Villers-Cotterêts) 2) Tereos France (Origny-Sainte-Benoîte) 3) Soprocos (Gauchy) 4) Ternoveo (Saint-Quentin) 5) Inoxa (Neuville-Saint-Amand)

• L’agro-alimentaire emplois 6000 personnes dans le département.

de fabrication de cosmétiques ou parfums ont également le vent en poupe, avec quelques fl eurons comme Givenchy (groupe LVMH) à Vervins, ou Soprocos (groupe L’Oréal) à Saint-Quentin.

Points noirs

Mais le développement de nouvelles activités reste parfois entravé par quelques points noirs diffi ciles à corriger. Les petites PME et les micro-entreprises, plus fragiles en cas de crise, sont plus présentes dans le tissu productif local que dans les autres départements des Hautsde-France. Quelques secteurs d’activité majeurs sont également plus sensibles aux aléas de l’économie (agriculture, métallurgie, textile, transport, entreposage, commerces…). L’absence de grands pôles urbains (Saint-Quentin, commune la plus peuplée, compte 52 600 habitants) limite l’effet d’entraînement sur l’emploi constaté dans d’autres départements. Enfi n, le niveau de qualifi cation de la main d’œuvre reste faible dans le département, comparé au reste de la région. Chiffres d’affaires en baisse

Comme partout en France, la crise sanitaire est venue aggraver la situation : selon l’étude réalisée par la CCI pour le 3e trimestre 2021, un dirigeant d’entreprise axonais sur 4 a constaté une baisse de son chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier, estimée en moyenne à 30 %. Parmi les principales diffi cultés du moment, 68 % d’entre eux citent l’augmentation du prix des matières premières et de l’énergie, 57 % la hausse des coûts de transport, 55 % les diffi cultés d’approvisionnement, et 36 % les diffi cultés de recrutement.

• Jacques Taquet

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entreprises étaient recensées dans l’Aisne par l’INSEE en 2020.

des actifs axonais sont cadres supérieurs, contre 13,2 % en moyenne dans les Hauts-de-France. des dirigeants d’entreprise du département ont un projet d’investissement, que la crise ne remet pas en cause pour 48 % d’entre eux (source CCI de l’Aisne).

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