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Vélo Sprint Magazine Magazine
Décembre 2014
N°10
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LE COMITÉ DE RÉDACTION VOUS SOUHAITE UNE BONNE ANNÉE 2015
Édito
Sommaire
Changement de cap
4 • Dossier Cyclocross
10 • Les Masters ont de l’avenir 12 • Freddy Havelange 14 • Pino et Willy 16 • Jean-Marie Ledent 18 • Team Mérida Wallonie 20 • Le roc d’Azur 22 • Team Wallonie 24 • Bilan de la Saison BMX 26 • Anthony Lafourte 28 • L’escadron du Sud 30• Club Cyclotourisme 32 • Tourisme 36 • Photos
Exit les sections provinciales, ce sont maintenant les comités régionaux qui apparaissent dans la structure fédérale. Au –delà du changement de nom, il faut y voir avant tout une nouvelle approche du cyclisme régional. Avec plus d’autonomie, les différentes régions pourront, dès à présent, envisager des actions spécifiques et offrir ainsi un meilleur service de proximité. A l’échelon fédéral, nous avons également restructuré le fonctionnement des commissions. C’est ainsi que la gestion de la Fédération Cycliste Wallonie-Bruxelles sera maintenant assurée par des groupes de travail mis en place au sein des trois départements fédéraux : Administration, Compétition et Vie fédérale . Afin de commencer l’année dans les meilleures conditions, ces réformes indispensables pour continuer à offrir un service optimal à nos clubs, seront effectives dès le 1er janvier prochain et feront l’objet d’une présentation dans le premier numéro de 2015. Je profite dès lors de l’occasion pour vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année et, dès à présent, mes meilleurs vœux pour l’ année nouvelle.
Thierry MARECHAL Président fédéral
©JPL
DOSSIER CYCLOCROSS «IL FAUT INVESTIR DANS LE CYCLOCROSS EN WALLONIE» Le cyclocross de Francorchamps, premier du nom, a été, en novembre, dernier, un succès sportif et populaire indéniable. « On y reviendra, c’est certain », a indiqué Christophe Impens (Golazo), patron de l’événement. La Coupe du Monde de Namur a enchaîné en décembre avec autant de succès. Comme quoi, les parcours wallons ont de quoi séduire public et compétiteurs. Et les spécialistes wallons aussi? Christophe Impens (Golazo) parie sur le futur.
juniors, Dany Lacroix… et le désormais incontournable Patrick Gaudy chez les élites se donne à fond pour les meilleurs résultats face une omnipotente armada flamande. Le « cross » reste, pour l’heure, le propre de la mentalité du Nord du pays même si quelques étincelles brillent ça et là. Même si le challenge à Liège suscite un engouement certain, sans encore grand lendemain, hélas. « Nous avons entre 160 et 190 compétiteurs par manche, soit un to-
Par Eric Cornu
tal en 2014 de 960 coureurs cumulés; nous visons le cap des 1.000 en 2015 », explique Guy Crasset, cheville ouvrière dans le Pays de Liège. « Il faut bien reconnaître que 75% de nos compétiteurs sont des Flamands. Mais nous continuons en incitant les jeunes à tenter le cyclocross et en ouvrant nos courses aux non-licenciés avec une licence « promo » qui est gratuite pour les enfants. Les VTT sont autorisés. Je dois avouer qu’il y a peu de retour dans la pratique vers le
On ne va pas bouder son plaisir. Le cyclocross en Wallonie, ça a de la gueule. Quand on voit ce qui s’est passé à Francorchamps, à Namur, sur des parcours sans pareils en Belgique, le « Sud » du pays a de quoi être fier. La société Golazo a donc vu juste en lançant les acrobates des labourés en Wallonie. Tout le monde a apprécié et on redemande. Mais où sont les compétiteurs wallons? On voit certes des Orelien Nicaise des Cyril Michotte chez les débutants, l’intrépide Eva Maria Palm chez les dames élites, Sylvain Léonard, Adrien Houben chez les
Le trio organisateur de la manche du Superprestige à Francorchamps Erwin Vervecken , Marc Duquesnoy et Christophe Impens Managing Director Golazo sports ©JPL
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surtout. On doit y travailler en Wallonie où le cyclocross est, justement, moins implanté et où il peut donc bénéficier de l’intégration avec le VTT. »
Orélien Nicaise Par Julien Gillebert Ce débutant de Nalinnes, futur coureur de Vérandas-Willems CC Chevigny, s’est découvert une vocation dans les labourés.
© JPL
haut niveau wallon. Je citerai un Sylvain Léonard qui progresse chez les juniors. » Des grands événements pour le futur Le cross est-il et doit-il donc rester flamand? Christophe Impens, maître à penser des deux grandes épreuves wallonnes de Francorchamps et de Namur refuse l’idée. « Il est vrai que les mentalités wallonnes ne sont pas encore, pour le moment, orientées vers le cyclocross, mais je suis convaincu que ça va changer, » explique le directeur du sport chez Golazo. « On a vu une soixantaine de jeunes de 6 à 12 ans essayer le cyclocross à Francorchamps, un peu comme notre projet des ‘Etoiles de Demain’ qui est dans la même optique pour le cross-country. Je suis certain que, si on veut développer le cyclocross en Wallonie, on a besoin d’organisations prestigieuses sur des circuits prestigieux qui donnent envie comme celui de la Citadelle de Namur pour la Coupe du Monde, celui du Circuit de Francorchamps pour le Super Prestige. Et je pense qu’il y a encore la place en Wallonie pour y organiser dans le futur une manche du Challenge B-Post. Notre volonté chez Golazo est de changer l’image du cyclocross en Wallonie et de voir aussi, dans 10 ou 15 ans, des cyclocrossmen de haut niveau dans le Sud du Pays. Nous sommes sur la bonne voie, ne fût-ce que si on observe la couverture médiatique qu’à reçue le cyclcross de Francorchamps.»
Honnête coureur sur la route, Orélien Nicaise a pris une autre dimension dans le monde du cyclocross. Il fait d’ailleurs figure de révélation wallonne des labourés, cette saison, puisqu’il a remporté, à l’heure de boucler ces lignes, les deux premières manches du Challenge liégeois de cyclocross. En s’imposant en solitaire à Heure-le-Romain, avant de livrer une longue remontée pour gagner au sprint, face à deux autres concurrents, à Hermalle-sous-Huy. À ces deux succès, il faut ajouter un podium en Flandres, et des prestations remarquées dans les grandes épreuves, comme une 13e place à Spa-Francorchamps, une 15e au Koppenberg et une autre 15e à Niel. « Je suis content de ma saison, même si je n’ai pas toujours eu de chance, comme à Francorchamps, où j’ai cassé un rayon »,
explique-t-il. « Mais je prends confiance. C’est mon coach Philippe Dellisse qui m’a conseillé d’essayer le cyclocross l’an passé. Comme je cours assez bien à pied et que j’ai l’expérience du vélo, puisque j’en fais sur la route depuis que j’ai neuf ans. » Il comptait même une victoire chez les aspirants 12 ans, ainsi que des 4e et 5e places aux Championnats de la FCWB, chez les 14 ans. « Mais je commençais à trouver la route assez monotone, j’avais envie d’essayer autre chose, et le cyclocross m’a tout de suite bien plu. Le mauvais temps ne me gêne pas. J’ai longtemps joué au football. Les matchs avaient lieu aussi en hiver, dans la boue. Comme en cyclocross. J’aime d’ailleurs quand les circuits sont assez boueux, quand cela monte, aussi. Pour le moment, je préfère quand ce n’est pas trop technique. Il faut encore que je m’améliore. Mais grâce à mes bons résultats, j’ai eu des bons points pour le ranking national, ce qui m’a permis de partir en bonne position sur les épreuves liégeoises. Je suis content d’avoir gagné deux fois. Comme je cours en individuel, pour certains, je sors de nulle part, mais avec mes succès, j’ai confirmé. » Et il ne compte pas s’arrêter là. Il vise notamment le Championnat de la Fédération Cyclisme Wallonie Bruxelles, qui aura lieu le 14 décembre, à Banneux. « Et j’aimerais réaliser un bon résultat au Championnat de Belgique », termine-t-il.
Pour Impens, par ailleurs, mountain bike et cyclocross sont de la même famille et sont même complémentaires, surtout chez les jeunes. « Prenons l’exemple de Sven Nys: il est fan de cyclisme ‘off road’ et pratique donc VTT et cyclocross. Il faut donc intégrer les deux disciplines, ce qui n’est pas parfois pas évident, en Flandre Orélien Nicaise © JPL
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Loïc Hennaux Par Eric Cornu Le jeune Namurois entrera en janvier dans la catégorie des espoirs sous le maillot de l’équipe continentale Color Code-Aquality Protect. Changement de catégorie, d’équipe, de maillot et… de carrière. Loïc Hennaux, cyclocrossman de talent chez les jeunes, se consacrera désormais à la route. A la mi-septembre dernier, un coup de fil de Christophe Detilloux, directeur sportif chez Color Code-Aquality Protect (exColor Code-Biowanze) a changé toute la donne dans l’esprit de Loïc Hennaux. Le Namurois a décidé de se réorienter sur la route et de faire passer le cyclocross au second plan. « Ma deuxième partie de saison au sein de mon équipe du VS Péruwelz-Bury a été un déclic pour moi », explique le coureur de Faux-Les-Tombes. « J’ai prouvé au club de Bury que je pouvais faire de belles choses sur la route, et c’est dans cette voie que je veux désormais progresser au sein de mon équipe continentale qui m’ouvre de belles perspectives pour le futur. Je suis arrivé à Bury au début de la campagne 2014 pour aider l’équipe dans la Coupe de Belgique, notamment au niveau des cyclocross. Mais j’ai également prouvé que je pouvais bien figurer sur la route. J’y ai progressé grâce aux conseils de mon directeur sportif Sébastien Demarbaix. » En 2014, Loïc, qui en était à sa 2e campagne chez les juniors, a terminé, entre autres, 3e à Amay, sa meilleure place de la saison. Par ailleurs, il a signé 6 top 5, 8 top 10, dont deux en Coupe de Belgique, dont sa 7e place à la « Philippe Gilbert » à Remouchamps. « Je suis prêt à tout donner pour le vélo car mon nouveau projet pour 2015 est très enthousiasmant. Essentiellement en raison d’ un encadrement professionnel, des stages, du suivi médical, nutritionnel, des choses auxquelles je n’étais pas
Loïc Hennaux ©EC
Patrick Gaudy © JPL
forcément habitué. » Et le cross dans tout ça? Il restera certainement dans les prérogatives du Namurois. Mais, désormais, comme préparation à la route. Les choses ont décidément changé du tout au tout pour Hennaux.
Gaudy, le porte-drapeau Par Julien Gillebert Âgé de 38 ans, le Brabançon d’origine hennuyère se mêle avec brio aux stars des labourés Il a mis du temps à reprendre son souffle. Et à faire disparaître un rictus de douleur mêlé à une mine déçue. Le dimanche 23 novembre, sur le mythique circuit de Formule 1 de Spa-Francorchamps, Patrick Gaudy s’est classé 24e de la première édition de ce cyclocross. Un bon résultat, quand on connaît le parcours de ce coureur qui est l’exception wallonne du cyclocross (chez les élites sans contrat, il y a aussi le Namurois Dany Lacroix), qui doit rivaliser avec les ténors de la discipline, alors qu’il est un des seuls non pros du circuit à briller à ce niveau. La veille des grandes épreuves, il travaille généralement chez Barracuda Company, à Wavre. Debout, à servir les clients. Alors que la grande majorité des coureurs avec qui il s’aligne privilégient la récupération.
au milieu des Sven Nys, Kevin Pauwels ou Wout Van Aert, Patrick Gaudy en veut toujours plus. « J’espérais mieux faire à Francorchamps, pour faire plaisir à mes supporters qui étaient présents, mais je n’étais pas dans un bon jour », explique celui qui avait frappé les esprits en se classant 11e du terrible rendez-vous du Koppenberg. « Ce jour-là, au Koppenberg, j’ai réalisé la course de ma vie. » Un résultat qui a fortifié le respect dont il dispose en Flandres. « J’ai découvert sur le tard le cyclocross, après avoir aidé au poste matériel mon frère Cédric lors d’un Championnat de Belgique de cette discipline », poursuit Gaudy. « J’ai vraiment été frappé par l’ambiance et je me suis dit : c’est ça que je veux faire. Et je n’ai pas été déçu. En plus, ce sport permet de rester en Belgique, et de ne plus faire de longs trajets à l’étranger, comme c’était mon cas quand je faisais du VTT à un haut niveau. J’avais 33 ans. Dommage de ne pas avoir commencé plus tôt ! » Que pense-t-il du cyclocross en Wallonie ? « Avec les parcours que nous pouvons avoir dans nos régions, c’est dommage qu’il ne soit pas plus développé ou plus suivi », termine le coureur de la continentale Véranclassic-Doltcini, qui sera un des favoris pour le titre de champion de Belgique des élites sans contrat. « Il nous manque certainement un Philippe Gilbert dans ce sport. »
Mais après avoir bien goûté aux Top 15
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UNE RELANCE RÉUSSIE EN PROVINCE DE LIÈGE La relance du cyclo-cross en Province de Liège est une réalité. Cinq épreuves réparties sur les mois de novembre et décembre figuraient au programme de la saison hivernale. Sans oublier le « GP de Wallonie », manche du « Hangrobe Superprestige » transféré d’Ottignies sur le circuit national de SpaFrancorchamps. Si la discipline connaît un succès sans cesse croissant au Pays de Liège, elle le doit notamment à un quatuor formé de José Jermé, Christian Gilon, Guy Crasset et Henri Bensberg, trop tôt disparu à la suite d’une pénible maladie. Cheville-ouvrière de l’Espoir Cycliste Vigneron, José Jermé apparaît comme le pionnier de la relance du cyclo-cross dans sa province : « Nous lançons traditionnellement la saison hivernale à Heurele-Romain, une commune qui a un vrai passé cyclo-cross. A l’époque, les coureurs roulaient sur un circuit de 8km ! Un tracé sérieusement raboté pour créer l’animation dans le village. L’année de la première relance remonte à 1999 où Louis Gérard m’a épaulé pour créer un challenge reprenant trois épreuves : Heure-le-Romain, Eben-Emael et Vivegnis. Les catégories de jeunes ont d’emblée répondu à l’attente. C’est d’ailleurs pour eux que j’ai continué à organiser… »
Le vrai départ en 2008 Il fallait pourtant attendre la saison 2008 pour voir l’équipe organisatrice s’étoffer et le challenge passer à cinq manches : Heure-Le-Romain, Soumagne, Eben-Emael, Vivegnis et Waremme. Cinq épreuves qui accueillaient un total de 403 coureurs, le record revenant à l’époque à Waremme avec 132 partants. « Tout le monde met la main à la pâte au sein du groupement, déclare Christian Gilon. Cet esprit familial et collectif est à la base de la réussite et de la progression du challenge. » Une réussite qui a aussi une autre explication : « Chez nous, il n’est pas question d’ouvrir nos épreuves aux pros. Nous n’avons pas les budgets et ce n’est pas notre finalité. Notre challenge se veut réservé aux catégories de jeunes (minimes, aspirants, débutants et juniors) et aux amateurs/ masters. Notre ambition est de permettre à ces catégories de pratiquer une activité cycliste hivernale. » Si Eben-Emeal, Vivegnis et Soumagne ont disparu du calendrier liégeois, ces trois épreuves ont cédé la place à d’autres partenaires : Bilstain et son célèbre domaine enduro cher à Léon Crosset (depuis 2009), Hermalle-sous-Huy (depuis 2010), Antheit (en 2011 et 1012 avant de jeter le gant) et Banneux (depuis 2012).
Par Jean-Pierre Lekeu
« Cette répartition géographique nous permet de sillonner une bonne partie de la province, poursuit Christian Gilon. En 2015, nous espérons accueillir une 6e épreuve en Communauté germanophone. Les championnats de Wallonie débutants et juniors sont attribués selon le système d’un tournante entre clubs organisateurs. » Ainsi, après Bilstain, c’est Banneux qui accueillait cette année ce double championnat. Des chiffres en constante progression Le challenge provincial Henri Bensberg ne cesse de progresser au fil des éditions : 403 en 2008, 310 en 2009, 450 en 2010, 670 en 2011, 848 en 2012 et 929 en 2013. Avec un record de participation établi l’an passé à Waremme avec 247 partants : « L’objectif est d’atteindre le millier de participants cette saison. Les catégories qui attirent le plus de coureurs restent celles des masters (A, B et C) et des minimes/aspirants. La présence wallonne est aussi en progression avec 151 coureurs dénombrés l’an passé. Cette saison, les courses pour débutants connaissent davantage de succès. Nous espérons que celles des juniors suivront la même voie dans le futur, car cette catégorie reste le maillon faible. » Relevons encore que la Province de Liège a accueilli quatre championnats de Belgique en l’espace d’une double décennie : amateurs et professionnels à Soumagne en 1994 et en 1999, débutants et juniors à Soumagne en 1995 et amateurs/masters à Bilstain en 2011. Le coût d’une épreuve
©JPL
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Guy Crasset, coordinateur provincial route, piste et cyclo-cross, nous renseigne sur le budget d’organisation d’un cyclo-cross en Province de Liège : « La licence d’organisation coûte 1 300€ pour une épreuve englobant promotion jeunesse (minimes/aspirants), formule C (débutant/ juniors) et formule C (amateurs/masters et élites/espoirs). Ce montant comprend la licence et les prix. Il faut y ajouter la CroixRouge et les petits frais annexes. Grâce au soutien de la Province de Liège, du Service des Sports, du Service Public de Wallonie Infrasports et de l’Adeps, on peut dire qu’un organisateur couvre son organisation sans devoir bourse déliér. Dans un but de promotion, il faut signaler que la participation des minimes et aspirants est entièrement gratuite. »
Initiation jeunesse : une réussite
Le départ de la course des dames élites. Le dossard 29 n’est autre qu’Eva Maria Palm qui terminera à la 24e place tout comme Sylvain Léonard et Patrick Gaudy ©JPL
Francorchamps, la perle du… cyclo-cross Par Joël Grégoire Les moteurs avaient fait place au Superprestige et aux cyclocrossmen le dimanche 23 novembre. Un succès général, preuve que la discipline peut vivre en Wallonie Après Dottignies et Namur, c’est SpaFrancorchamps qui s’est laissé convertir au cyclo-cross le temps d’un week-end. Sous la houlette de Golazo, c’est une manche de Superprestige qui était programmée chez nous et s’est soldée par un succès indiscutable. Une météo exceptionnelle, un public massif – quelques 8.000 personnes – et des épreuves de qualité sur un parcours qui ne l’était pas moins. « Le circuit le plus exigeant sur lequel j’ai roulé », confiait Kevin Pauwels, vainqueur chez les élites. Au menu du jour, comme lors des Grand Prix F1, plusieurs épreuves annexes, à commencer par une initiation à l’attention des minimes et aspirants. Et ils étaient nombreux ces jeunes à venir s’exercer sous les regards et les conseils d’adultes dont ils ne connaissaient sans doute ni le nom ni le palmarès : Roland Liboton, Paul Herygers, Niels Albert ou encore Erwin Vervecken, au four et au moulin. Pour les plus grands, place à la course, celles des débutants tout d’abord avec, sans doute, le meilleur Wallon du jour :
Orélien Nicaise. Le coureur de Nalinnes, qui roule en tant qu’individuel, décrochait une 13e place face à une belle opposition après s’être imposé le veille à Hermalle-sous-Huy dans le cadre du Challenge Henri Bensberg. Moins heureux chez les juniors, le Salmien Sylvain Leonard aurait voulu reproduire une performance digne de celle du Koppenberg mais devait se contenter d’un 24e rang qui ne reflète pas son potentiel. Un constat identique à celui de Patrick Gaudy, extrêmement motivé mais lui aussi relégué à la 24e place là où il aurait voulu se classer plus près des ténors. En l’occurrence, un duel belgo- néerlandais remporté par Kevin Pauwels, devant Lars Van der Haar, victime d’une chute dans le dernier tour. La 3e place revenait à Tom Meeusen devant Mathieu Van der Poel. Visiblement dans un mauvais jour, Sven Nys échouait en 8e position.
A l’occasion de la manche du Superprestige à Spa-Francorchamps, le programme sportif proposait en début de matinée une animation jeunesse au cyclo-cross placée sous l’égide du Ministre des Sports, René Collin. Une initiative qui a connu un très beau succès de participation avec la présence de quatre-vingts minimes et aspirants de 8 à 14 ans issus en majorité de clubs du sud du pays. Parmi ceux-ci, le Lotto-VCA avait déplacé une vingtaine de jeunes pousses. Cette initiation collective d’une petite heure organisée sur un petit circuit spécifique à quelques encablures du célèbre Raidillon présentait l’originalité d’être animée par quatre anciens champions du monde de la discipline : Roland Liboton, Paul Herijgers, Erwin Vervecken et Niels Albert. Quatre champions totalisant 11 titres mondiaux ! En fin d’initiation, les aspirants de 14 ans ont eu l’honneur de découvrir avec Erwin Vervecken une partie du circuit officiel du Superprestige et de s’offrir la grimpette du redoutable « Mur ». Cette initiation unanimement appréciée des jeunes coureurs sera reconduite l’an prochain. JPL
Mais tous, du plus jeune au plus titré, du premier au dernier s’accordaient pour reconnaître la beauté et la difficulté du tracé spadois, unanimes également pour affirmer que le cyclo-cross pourrait connaître un vif succès en terre wallonne. Puissent les Gaudy, Leonard, Nicaise ou autres inspirer leurs pairs. L’initiation jeunesse sous la conduite des anciens champions du monde Liboton, Herijgers, Vervecken et Albert a réuni quatre-vingts minimes et aspirants ©JPL
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Le nombre de participants, un succès chez les masters ©JPL
LES MASTERS ONT DE L’AVENIR Par Joël Grégoire De toutes les catégories de routiers, les licenciés et les organisateurs les plus nombreux se trouvent dorénavant chez les Amateurs et Masters. Guy Crasset décrypte les raisons de ce succès.
Là où la Flandre propose surtout des épreuves open, nos courses avec départs séparés (Amateurs et Master A ensemble, Masters B et Masters C respectivement
une et deux minutes plus tard) suscitent un intérêt certain, le nombre d’affiliés en témoignant avec quelque 170 Amateurs et 470 Masters sur la route. « Les raisons
Lorsque l’on évoque Guy Crasset, on peut s’adresser au Président de l’Entente Cycliste Wallonne, au coordinateur de la Section Liégeoise, au commissaire national, à l’historien du cyclisme… Autant de casquettes qu’il rassemble en souriant sous l’étiquette de « passionné de vélo ». A la tête de l’ECW depuis près de 30 ans, il est le premier réjoui du franc succès actuel de la catégorie des Amateurs et Masters… « Créée en 1975, elle a fonctionné en tant que ligue parallèle jusqu’en 2002. A la suite des rencontres et accords trouvés avec Messieurs Diederen et Ledent, nous avons intégré la FCWB dès 2003. Le but consistait à amener nos courses et celles de l’ArdenneGaume dans le giron de la Fédération. » Les Masters ont aussi leur Champion FCWB © JPL
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sont multiples, à commencer par un kilométrage moins élevé, entre 70 et 80 km, des épreuves à la fois plus nombreuses et donc plus proches géographiquement. » Idéal pour ceux qui ont moins de temps ou de moyens à consacrer à leur sport favori. « En effet, on récupère des juniors qui devraient passer espoirs, mais se retrouvent coincés en raison des études ou du travail. Or, certains parviennent à passer espoirs ou élites après -, à l’image de Christian Patron, qui a roulé ensuite en Allemagne et chez Wallonie-Bruxelles, ou Simon Collard que l’on retrouvera en élites (Vérandas Willems Chevigny) en 2015. » Bref, les organisations 1.18 évitent l’arrêt de certains compétiteurs… et permettent les retours d’anciens qui gardent toujours des fourmis dans les jambes. « Certains reprennent une licence plusieurs années après avoir stoppé, parfois même des anciens pros. » D’autres, cyclotouristes patentés ou habitants des environs, se laissent tenter. « S’il faut certes plus de 18 ans (sauf pour les 1.18.3), tout un chacun peut s’aligner et force est de constater que beaucoup prennent ensuite une licence. » Autre force de nos Masters, une licence démocratique qui explique la présence d’un large contingent de coureurs néerlandophones, limbourgeois surtout, d’autant que les ligues parallèles flamandes autorisent les licenciés FCWB au départ. A l’inverse, le Hainaut est longtemps resté hermétique à la catégorie. « C’est une question de culture. Certains persistent à n’y voir que « des courses tous coureurs sous l’égide d’une ligue parallèle qui nous fait du tort ». Néanmoins, l’intérêt se manifeste et les premiers organisateurs se sont dits très satisfaits. » Puisqu’il est toujours possible de s’améliorer, certains dirigeants FCWB souhaiteraient rapprocher la catégorie des espoirs et élites sans contrat des Masters, lesquelles peuvent déjà rouler dans les courses 1.12 lorsqu’aucune épreuve de leur catégorie ne leur est proposée. Idem au niveau de certains Championnats où les Masters sont venus donner un peu d’allure à un peloton fort restreint. « Ce sont d’ailleurs plutôt les jeunes coureurs qui se plaignent de devoir rouler contre les vieux. Pourtant, s’ils veulent un jour évoluer plus haut… » Guy Crasset sourit, obligé qu’il est en tant que coordinateur de la section liégeoise de ménager toutes les susceptibilités, au point de toujours privilégier les catégories d’âge et leurs courses sur celles de
ses masters quand on élabore les calendriers. Dieu sait pourtant que l’exemple vient parfois des vieux et que… l’avenir se trouve chez nos masters, une catégorie aux multiples points forts. « Non pas l’avenir des coureurs, même si certains font encore des envieux, mais plutôt celui des organisateurs. Et ce, en raison du prix de la licence et du nombre de participants au départ. Et, par voie de conséquence, l’avenir du cyclisme. » Quand on évoque, parmi d’autres, la course d’attente du Triptyque Ardennais, avec des noms tels que Van Schelven,
Simon Collard, Champion du Monde des Amateurs Deux fois vice-Champion de Belgique juniors, Simon Collard incarnait un grand espoir du cyclisme wallon avant de privilégier ses études de pharmacien et d’opter pour la filière des Amateurs. Trois titres de Champion du Monde Amateurs plus tard (deux sur route et un contre-la-montre), le revoici à 29 ans prêt à reprendre du service chez les élites sans contrat sous le maillot de Chevigny. Simon, quels sont les avantages de la catégorie Amateurs/Masters pour les coureurs qui manquent de temps pour s’entraîner ? « Je voulais arrêter le cyclisme, cela m’a donc permis de continuer ! On se limite à deux heures de course, cela permet de garder la motivation plaisir par le simple fait de rouler en compétition, sans pression, sans hygiène de vie vraiment pointue, sans devoir s’entraîner énormément. » Les différences de niveau ne sontelles pas un problème ?
Blanchy ou Lafourte, on comprend mal que certains dénigrent encore la catégorie. De belles carrière chez les jeunes ou simplement des passionnés qui trouvent là l’occasion de continuer à pédaler en compétition « C’est le plaisir qui doit prédominer, continuer à pratiquer un sport, avec certains modèles de longévité… » Mieux encore, des pères ou des oncles affiliés qui vont amener leurs héritiers à s’essayer à leur tour au vélo, à l’exemple de Simon Renard, un des meilleurs débutants cette saison.
En tant qu’expert, quelles améliorations les dirigeants pourraient-ils apporter à la catégorie ? « Cette catégorie a sa raison d’être, j’ai choisi de retenter l’aventure chez les élites sans contrat parce que j’estimais avoir fait le tour de la question (parcours, opposition), dans l’optique de participer à des épreuves interclubs plus relevées. A la fin, je possédais un peu l’étiquette d’homme à battre, peu importe mon état de forme ou ma volonté de faire la course : dès que je bougeais, tout le monde suivait. » Un changement d’optique qui va entraîner un changement de préparation ? « Non justement, j’ai un entraîneur qui m’a fourni un programme de préparation basé sur le spécifique. Je privilégie vraiment le travail de qualité ; il peut m’arriver de m’entraîner 3 heures et de finir aussi éprouvé qu’après un entraînement de fond de 6 heures. Quant au kilométrage supérieur, j’ai l’habitude de disputer des cyclosportives, cela ne devrait donc pas poser de souci. »
« Au départ, la moitié des coureurs chez les Amateurs et Masters n’avaient jamais roulé chez les jeunes ; mais au fil des ans, on trouve de plus en plus de gars qui ont un passé. Cela contribue à rehausser le niveau général. On polémique parfois sur l’écart de niveau avec les élites, mais il n’est pas énorme, la différence principale vient des distances plus courtes. Aujourd’hui, les gars qui débutent bénéficient de challenges où ils sont classés par catégories selon leur niveau. » Simon Collard et Guy Crasset ©JPL
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FREDDY HAVELANGE, LA RETRAITE À SOIXANTE-DIX ANS
Par Eric Cornu Aphone, moi? Freddy Havelange est à la retraite, au tournant des soixante…-dix printemps. Le roi de l’info au sein du peloton a atteint l’âge limite prévu pour sa fonction à la RLVB. Le collectionneur, l’archiviste n’en reste pas moins attentif et actif dans le monde du vélo. Aphone, lui? On ne fait pas taire une passion comme celle-là! Et c’est tant mieux.
Quand nous rencontrons Freddy Havelange pour faire avec lui le « tour » de sa carrière, le gaillard est en côte, sur son vélo… d’appartement. Les « pulses » sont bonnes, les « watts » s’accumulent gentiment. Le sport fait du bien à ce passionné de la vie que rien ne destinait, au départ, à plonger ses sentiments les plus profonds dans le monde du sport et du vélo en particulier. « Je suis fan de course à pied », explique Havelange dont l’esprit brûlant bondit dans tous les sens. « J’ai
toujours adoré le cross-country. Je pratique encore régulièrement le jogging. Ca permet de garder la forme ». Donc en réalité, rien ne prédestinait Havelange au sport. Faut dire que notre gaillard est ingénieur de formation et, pour peu, on l’aurait retrouvé en Suisse dans les couloirs du CERN, le « Conseil européen pour la Recherche Nucléaire ». Il a toutefois refusé la carrière que lui tendait son prof de l’INRACI pour reprendre les commandes de la chaîne familiale de magasins d’électroménagertv-radio. Et il lui doit beaucoup à cette « chaîne »! Et notamment sa passion pour le vélo! « Le week-end, mon père avait l’habitude d’assurer les sonos, les commentaires des événements sportifs organisés par le journal « Les Sports », et je l’accompagnais, en culottes courtes, pour l’aider à passer les disques sur la platine dans une camionnette à double haut-parleurs qui … roulait. » Invraisemblable? Que nenni! Un témoin privilégié de cette époque héroïque était assis aux côtés de notre Freddy national dans ladite camionnette et confirme l’aventure. « J’étais préposée aux changements de l’aiguille du pick-up
Freddy en compagnie de Jean-Pierre Coppenolle ©JPL
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qui, on s’en doute, souffrait le martyre à cause des chocs de la route », témoigne Ginette Leclercq, toujours dynamique coordinatrice de la section namuroise de la FCWB. Voilà donc Havelange (qui est né à Sombreffe le 20 mars 1944 et depuis longtemps citoyen de Vedrin où il partage sa vie avec sa charmante épouse Marie-Claire) lancé dans le monde sportif pour toute sa vie. Une vie qu’il va passer dans une avalanche de commentaires. Son premier vrai grand «micro» fut celui de la Flèche Wallonne en 1960… à seulement seize ans. «Je vois encore Pino Cerami s’imposer dans cette course que j’avais commentée un peu au pied levé». Le hasard fait donc parfois bien les choses car ce premier micro lui a collé à la peau. La preuve: « Nous avons travaillé, Freddy et moi, pendant 35 ans dans les pelotons », expliquait, à la fin de la saison dernière, une autre, sinon « la » grande voix du Tour de France, le Normand Daniel Mangeas, lui aussi à la retraite chez ASO. Mais ce dernier continuera à s’animer et à commenter les épreuves d’un jour de la Coupe de France, les courses 1.1 de chez nous, à commencer par le Samyn au début mars. Quant à Freddy Havelange, que fera-t-il en janvier-février, quand les rouent recommenceront à tourner. « Je serai actif, aux commentaires de course par exemple, ou je n’y serai pas », avoue-t-il. « Quitte à partir en vacances… » Depuis 1960, Freddy a donc gravi tous les échelons dans la discipline du commentaire
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cycliste, dans les courses de villages, les épreuves régionales, les nationales, les internationales…jusqu’à Paris-Lausanne, aux grands tours lors de leur passage en Belgique! « J’ai donné un nouvel élan à ma carrière en 1994 quand j’ai reçu une proposition d’emploi à plein temps à la LVB au poste « info presse » en course. J’ai quitté mes magasins à cette époque et pris le vélo à bras le corps. Ma dernière prestation à ce poste, ce fut donc en octobre dernier à Binche-Chimay-Binche en Wallonie et à Putte-Kapellen en Flandre. » Le maillot arc-en-ciel du Crique Freddy Havelange, c’est aussi l’archiviste, le collectionneur, le fouineur et le communicateur d’infos, comme peut l’être une autre « grand » du cyclisme wallon, le Liégeois (d’origine…namuroise) Guy Crasset. Les deux font la paire! Dans une rencontre que nous avions organisée avec notre confrère Eric Clovio au « Barcelone » à Andenne pour les journaux du groupe Sud-Presse, les deux gaillards avaient apporté certains de leurs souvenirs, les pièces de leurs collections qui leur tenaient le plus à cœur. Pour Crasset, c’était, entre autres, un album « maison » sur son idole, Rik Van Looy, ou encore la casquette jaune du classement interéquipes du Tour 1969 signée par… Eddy Merckx. Pour Havelange, c’était tout simplement la lettre de remerciements pour services rendus du président de la RLVB Tom Van Damme datée du 16 oc-
tobre 2014; mais c’était aussi le maillot (le vrai!) de champion du monde de Claudy Criquielion en 1984 à Barcelone. « Je ne lui ai pas demandé ce maillot, il me l’a offert spontanément. C’est cela qui est touchant », expliquait Freddy, grand fan, ami du champion lessinois qu’il avait « assisté » dans son transfert chez Splendor en 1980. « Avant Claudy, mes idoles étaient Alex Close et Rik Van Steenbergen… ». Crasset et Havelange sont de véritables puits de science en matière de cyclisme. Les documents, les dossiers, les photos, les cartons s’empilent chez eux, dans des garages tenus secrets. « L’hiver me sert à compléter mes palmarès et ma documentation », poursuit Havelange. « Je peux ainsi lancer ma saison avec une mise à jour au top. Un travail de fourmi, mais qui a toujours été «payant». Je me souviens de ce coup de fil de Guy Géron (RTBF) le matin de l’annonce de la mort de Marco Pantani. Il était près de six heures: ‘Freddy, Pantani est mort. Il faut que j’en parle très vite sur antenne. J’ai besoin de toi tout de suite pour compléter mon info…’. Depuis des lustres, Guy et moi sommes sollicités par une multitude de journalistes. Nous les aidons évidemment très volontiers. Mais, si nos mémoires nous lâchaient, nous serions foutus ! » On en est bien loin! A n’en pas douter, Havelange-le-retraité hyperactif sera au poste dès l’entame de la saison. Voix et mémoire inoxydables ! Aphone, Havelange? Vous voulez rire ou quoi?
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PINO ET WILLY,
DEUX GENTLEMEN DU VÉLO, NOUS ONT QUITTÉS Par Eric Cornu Deux grandes gloires du vélo wallon nous ont quittés en l’espace de quelques semaines. Pino Cerami et Willy Monty étaient des gentlemen de notre sport.
Pino, l’homme de Roubaix Pino Cerami était né le 28 mars 1922 à Misterbianco en Sicile. Il avait émigré avec ses parents dans le Pays Noir où il avait découvert sa véritable passion pour le cyclisme. C’est à Gembloux qu’il remporta sa première course en « tous coureurs », alors qu’il n’avait que 15 ans. C’est aussi à Gembloux qu’il décrocha son premier bouquet chez les pros et… son dernier en 1963 sous les couleurs de l’équipe française Peugeot. Cerami a véritablement lancé sa carrière cycliste après la guerre, en 1946, d’abord chez les « tous coureurs », ensuite chez les « indépendants » et, enfin, chez les « pros », en 1948, sous le maillot Métropole Dunlop dans un premier temps, ensuite sous les couleurs de l’équipe Peugeot à laquelle il était resté fidèle jusqu’au bout. Au départ, Cerami fut un équipier très apprécié avant de tracer sa propre voie vers les places d’honneur et les lauriers:
6e place de Liège-Bastogne-Liège et sa 24e au Tour d’Italie en 1949, 2e en Lombardie et 3e au Tour de Belgique en 1953, 1er au Tour de Belgique en 1957, ce qui lui avait ouvert les portes vers son premier Tour de France (35e). Il se classa encore 2e de Bordeaux-Paris en 1958. Son heure de gloire sonna à 38 ans quand il remporta Paris-Roubaix en solitaire en 1960. Cerami gagna également la Flèche Wallonne et décrocha la médaille de bronze au championnat du monde de Sachsenring (All.) où Rik Van Looy s’appropria l’arc-en-ciel. Cerami signa encore en 1961 le doublé Flèche Wallonne-ParisBruxelles. Et, dans sa dernière saison en 1963, il échoua de peu pour la victoire à Liège-Bastogne-Liège derrière Frans Melkebeek. Ses 41 printemps ne l’empêchèrent en rien de remporter la 9e étape du Tour de France disputée entre Bordeaux et Pau! Il tira sa révérence aux 6 Jours de Bruxelles en 1963. Pino était resté un gentleman de son sport, véritable ambassadeur du beau geste sportif. Il avait été marchand de cycles à Couillet après sa retraite sportive, et ce jusqu’en 1986. Il avait donné son nom en 1963 à son Grand Prix Cerami. Pino nous a quittés le 20 septembre dernier à l’âge de 92 ans.
Willy, l’homme du Ventoux Willy Monty a tiré sa révérence en novembre. Né le 11 octobre 1939 à Feluy, Monty a roulé chez les pros entre 1963 et 1971. Il a porté le maillot de Pelforth-Sauvage-Lejeune aux côtés d’Henry Anglade et Jan Janssen, la vareuse aux damiers de l’équipe Peugeot avec Roger Pingeon, celle de la célèbre formation Faemino avec Eddy Merckx et, enfin, le maillot de la marque de bière Watney avec Frans Verbeeck. Monty fut un équipier de luxe pendant toute sa carrière, ce qui ne l’empêcha de se hisser au sommet des podiums ! Il accrocha, entre autres, les bouquets de la 6e étape du Dauphiné Libéré en 1964, de deux étapes du Tour de Catalogne en 1965, du Circuit du Trèfle à 4 Feuilles à Tournai en 1971… Il se classa également 3e de Liège-Bastogne-Liège et 3e du Tour de Wallonie et du Grand Prix de Fourmies, 6e du Tour des Flandres ©EC
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©EC
en 1967, 3e de la Flèche Brabançonne en 1969 et du 3e GP Cerami en 1970. Ses souvenirs personnels marquants allaient au Tour de France auquel il participa à cinq reprises en signant son meilleur classement (12e) en 1967. Une année qui l’avait profondément marqué. Lors d’une rencontre il y a quelques années, il nous avait décrit une « photo-symbole » de cette année-là. « Tu vois cette photo? », avait raconté Monty. « Nous sommes dans l’étape Marseille-Carpentras. Je suis en tête du groupe dans le Ventoux, le 13 juillet, du côté de Bédoin. A mes côtés, il y a le Britannique Tom Simpson qui a été décramponné du groupe de tête. Et puis, Tom va sauter de notre groupe et on ne le reverra plus. A notre arrivée à Carpentras, on apprendra qu’il était mort à l’hôpital d’Avignon où il avait été transporté par hélicoptère après s’être effondré sur le bord de la route à 2 kilomètres du sommet». Jan Janssen avait remporté l’incontournable sprint surchauffé…» Après sa carrière cycliste, Willy Monty fut négociant brasseur pour la société Pelforth, de 1972 à 2005. Il était resté très proche du vélo avec son vieil ami Pino Cerami. Willy nous a quittés le 9 novembre dernier à l’âge de 75 ans.
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Editeur Responsable : Johan Adriaen
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ACTION FAMILLE
Jean-Marie Ledent tout sourire au 20e anniversaire du Lotto-VCA ©JPL
JEAN-MARIE LEDENT,
CINQUANTE-CINQ ANS DE PASSION AU SERVICE DU CYCLISME VERVIÉTOIS Par Jean-Pierre Lekeu Il figure au rang des personnalités du cyclisme liégeois. Par son passé de coureur au Royal Dolhain Vélo, mais aussi par les vingt-trois années de direction sportive au sein du Vélo Club Ardennes. Au total, c’est plus d’un demi-siècle que ce formateur, qui a notamment contribué à l’éclosion des Rosseler, Kaisen, Bille et Van Melsen, a
consacré à son sport favori. Le « Petit Coq » doit son surnom à un lieu de naissance insolite. Une cave de la Brasserie Coq d’Or à Wegnez où il a vu le jour pendant une alerte en 1945 : « Je suis né sur un… tonneau de bière dans une famille qui comptait déjà cinq filles, lance-t-il dans un éclat de rire. »
Après le foot et la gymnastique sportive, il découvrait le cyclisme à l’âge de 10 ans : « En suivant le soir les résumés du Tour de France au café du village. Un Tour que Jean Brankart avait terminé deuxième derrière Bobet. Je me appelle lui avoir rendu visite à Momalle avec un voisin venu acheter des cochons dans sa commune! » Son affiliation dans un club cycliste, il la doit pourtant à Rik Van Looy, un autre champion qui l’a marqué : « J’avais la chair de poule quand je voyais rouler l’Empereur de Herentals dans les directs TV. »
Champion de Belgique A 15 ans, fort de l’autorisation familiale, il s’inscrivait au Royal Dolhain Vélo, le club vedette de sa région : « Notre famille comptant huit enfants, il n’était pas question de consentir l’achat d un vélo. C’est le délégué de mon équipe de foot, Honoré Frank, qui m’a offert un cycle d’occasion. Mes conseillers de l’époque étaient Marcel Deloge et Léonard Hardy. Deux personnes à qui je dois beaucoup. » Comptabilisant une quinzaine de bouquets dans sa carrière, sa plus belle victoire reste le titre de champion de BelEn compagnie de Sébastien Rosseler au départ du dernier Romsée-Stavelot-Romsée © JPL
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gique du contre-la-montre par équipe conquis sur le circuit de Mettet : « Ce championnat, disputé par séries, réunissait une quarantaine d’équipes de six coureurs. Partis dans la première série, nous avions réussi un temps canon. Performance qui nous a contraints d’attendre dans les tribunes l’arrivée des dernières formations qui alignaient les vedettes de l’époque. Seules deux équipes pros ont amélioré notre chrono, mais nous avons remporté le titre chez les amateurs. Ce jour-là, nous avions réussi une performance qui a fait le tour du pays. » Coureur de caractère, bon grimpeur et doué tactiquement, le Wegnolais avouait deux défauts, un manque d’explosivité et de sprint : « A 25 ans, après mon mariage, j’ai arrêté la compétition avant de prendre, deux ans plus tard, la direction sportive du RDV pendant plus de vingt ans. Des années de bonheur où j’ai dirigé les Septon, Lebeau, Blanchy, Thimister, Thomé, Deloge, Jamar, Peters, Desonay, Detry et un certain… Pierre Pirard. Une année où nous avions aligné deux équipes au Triptyque Ardennais, je me souviens avoir massé chaque soir tous les coureurs ! »
L’aventure du Vélo Club
Rosseler, Schoonbroodt et Van Melsen Difficile pour Jean-Marie Ledent de dresser le podium des coureurs qui l’ont marqué dans sa carrière de directeur sportif : « J’ai été très proche de Bruno Schoonbroodt, Sébastien Rosseler et Kévin Van Melsen. Je compare le premier à du cristal. Un coureur doué qui savait tout faire comme l’attestent notamment ses titres nationaux sur piste. Le second, insolent dominateur dans les catégories de jeunes, a montré qu’il figurait au rang des plus gros moteurs du cyclisme professionnel en roulant pour Quick Step (avec Boonen), RadioShack (avec Armstrong) et Garmin-Sharp. Coureur nature, il est malheureusement passé à côté d’une grande carrière par nonchalance et manque d’application. Quant à Kévin, il poursuit avec succès sa carrière à l’échelon supérieur où son sérieux, son travail et son respect des consignes en font davantage un équipier apprécié. Son équipe l’a bien compris en le faisant resigner pour deux nouvelles saisons. »
Ardennes Suite à la disparition de la section coureurs au RDV, il était à la base de la création en 1991 de l’Ecole des Aspirants IPES Verviers parrainée par Eddy Merckx : « Nous avons débuté avec une quinzaine de coureurs ( les Rosseler, Schoonbroodt, Garnier…) avant de devenir la section route de l’Ardenne Mountain Bike de Theux. Il fallait à l’époque affilier 25 coureurs pour être un club reconnu par la RLVB ! » En 1992, le Vélo Club Ardennes (Ndlr : sa première dénomination était Jeunes Wallonie Cycliste) était porté sur les fonts baptismaux. Une nouvelle aventure débutait pour celui qui allait en assumer la direction sportive pendant 23 ans. Un club où il cumulait les casquettes : « Chef d’équipe, mécanicien, soigneur, intendant des véhicules, organisateur des déplacements et j’en passe… Le club a vite grandi jusqu’à compter 120 coureurs. A l’exception des pros, nous avons aligné toutes les catégories, des minimes aux dames. » Le palmarès est éloquent : plus de 70 maillots de champion route, piste et contre-la-montre pour le club le plus titré de Wallonie.
verbe haut méritait bien une double mise à l’honneur. D’abord à Herve, puis lors de la soirée de remise des prix aux coureurs à Verviers où une salle comble l’acclamait. Le mentor du VCA quitte son club sans tambour ni trompette, mais avec le sentiment du devoir accompli. Lucide, il déclare en guise de conclusion : « Jusqu’à cette saison, j’ai toujours accompagné mes coureurs à vélo lors des entraînements. A 70 ans, je ne voulais plus organiser des sorties qui me conviennent. Juste pour le plaisir de les suivre… »
En compagnie de Gaëtan Pons ©JPL
Ce grand émotif au franc parler et au
A ce trio, il ajoute les noms d’Olivier Kaisen, coureur appliqué et pro dans l’âme, Gaëtan Pons dont la fidélité exemplaire à son club et l’investissement total dans son sport le voient rejoindre l’équipe pros Wallonie-Bruxelles et le néo-junior Tom Douhard, nouvelle perle du club ardennais sur lequel le Wegnolais fonde de grands espoirs : « Tom, c’est l’avenir. Je le compare à Olivier Kaisen par sa morphologie et son application. »
Il retient aussi ses nombreux déplacements au Tour de Pologne qui n’ont jamais manqué de vodka et d’ambiance : « L’accueil était exceptionnel. Le club a été invité une quinzaine de fois. Laurent Mars, manager actuel du C.C. Chevigny, qui a fait ses classes chez nous, a terminé deuxième au général. Je me rappelle aussi Cédric Demonceau, redoutable sprinter, qui avait remporté une étape et porté trois jours le maillot de leader. »
Souvenirs marquants
Ses bons mots
Durant un quart de siècle passé à la tête du club ardennais, le Wegnolais a sillonné l’Europe cycliste en tous sens. Côtés souvenirs, il aime rappeler la victoire d’Olivier Kaisen avec le maillot tricolore sur le dos dans un clm à OrcièreMerlette où l’équipe était renforcée par Maxime Monfort. Mémorable aussi le succès de Gaëtan Bille à Vertova où l’organisateur transalpin avait mis une bouteille de champagne au frais : « Je lui ai demandé d’attendre le lendemain et le résultat de la course avant de l’ouvrir… Une décision judicieuse ! »
Sur son départ du VCA : « Je ne quitte pas le cyclisme aigri. Je continuerai à rouler avec une licence cyclo. Une certaine fatigue s’est installée. Je veux vivre paisiblement et sans pression, tout en continuant à aller aux courses pour le plaisir. » Sur sa famille : « J’ai eu le bonheur de voir mes deux fils rouler au VCA. L’aîné Régis fait toujours partie du comité. Vu toutes les sollicitations cyclistes dont j’ai été l’objet, je n’ai pas toujours été un bon père. Il me reste donc à être un bon… grandpère… »
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Alice Pirard© Jan Reiner
TEAM MERIDA WALLONIE : LE BILAN DE LA SAISON A l’heure de clôturer la saison 2014, un constat s’impose. Objectivement, cette saison fut bonne. Très bonne même, avec des victoires internationales, des titres de Champion de Belgique et des prestations de haut niveau. Probablement la meilleure saison depuis la création de l’équipe début 2012. Le leader Sébastien Carabin n’a pas déçu. Malgré des performances souvent endeça de ses objectifs sur la Coupe du Monde, sans être réellement décevantes, il a presté à un très haut niveau à de nombreuses reprises. Vainqueur de la course UCI par étapes à La-Roche-en-Ardenne devant Tom Meeusen, 5e du Roc d’Azur parmi l’élite mondiale, vainqueur d’une course UCI en Turquie, Champion de Belgique de Marathon,... Sébastien a réalisé une très belle saison. De très belle saison, il en est également question pour Alice Pirard. Pratiquement novice en début de saison sur le format Olympique du Cross-Country, Alice a progressé superbement en cours d’année, jusqu’à accéder à la Sélection Nationale pour le Championnat du Monde en Norvège. Initialement spécialiste du Marathon, elle a sélectionné soigneusement ses épreuves dans cette discipline plus exigeante en termes de récupération et a enlevé au passage le maillot de Cham-
pionne de Belgique pour la deuxième année consécutive. Parce que rien n’est jamais parfait, la saison 2014 ne fut pas positive pour tout le monde. A commencer par Louis Jamin, junior première année. Littéralement assommé par des problèmes de santé pendant une bonne partie de la saison, Louis pensait pouvoir la terminer en beauté, mais les problèmes mécaniques prenaient le relais. Cette saison noire, à oublier au plus vite, se clôturait au Roc d’Azur par une crevaison dans le final, empêchant Louis d’aller chercher une place dans le top 10. Pieter Geluykens et Nicolas Daniels ne garderont pas non plus un beau souvenir de 2014 sur le plan sportif. Le premier cité a trop rarement presté à son réel niveau, malgré un potentiel certain. Egalement servi de malchance en essuyant des problèmes mécaniques aux mauvais moments, Pieter a néanmoins pu prendre une belle 4e place au Championnat de Belgique. Grosse déception en revanche pour Nicolas, qui ne sera pas conservé dans l’équipe l’an prochain. Malgré un gros potentiel technique et physique, il n’a jamais été au niveau attendu cette année. En cause, un manque d’entraînement dû, en partie, aux études supérieures. A défaut de performance, Nicolas a néanmoins fait preuve d’un comporte-
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Par Denis Jacquemin ment et d’une combativité exemplaires tout au long de l’année. Des qualités qui, combinées au talent et à l’entraînement, auraient dû mener le coureur hennuyer à un tout autre niveau. Cette saison était également une première pour Brice Scholtes dans son rôle de directeur sportif. Interview : Brice, à titre personnel, quel bilan tires-tu de ta première saison en tant que directeur sportif ? Lorsqu’on m’a proposé de devenir le directeur sportif du team Merida-Wallonie, je savais que j’étais capable de relever ce défi. Depuis mon plus jeune âge, j’aime les défis, les objectifs avec des responsabilités. La transition ne fut cependant pas toujours évidente: c’est un métier tout à fait différent que celui de coureur et lorsqu’on est compétiteur, on ne se rend pas toujours compte de la difficulté de tout coordonner pour que la roue tourne au sein d’une équipe. Je pense sincèrement que, pour une première, j’ai réussi ce à quoi je voulais arriver. La saison 2014 a certainement été la meilleure depuis la création du team. En effet, l’équipe totalise 15 victoires et 34 podiums, chose remarquable lorsqu’on sait qu’en 2012, il a fallu attendre le mois de septembre pour la première victoire. Nous retiendrons les titres de champion de Belgique marathon pour Alice et Sebastien.
La superbe entrée en la matière de Sebastien Carabin à Chypre, et ses victoires internationales en Turquie et à La Roche. Sans oublier la victoire en Coupe du Monde Marathon d’Alice au Roc Laissagais. Je tiens vraiment à remercier les dirigeants de la Fédération pour m’avoir offert cette opportunité. Mais aussi mon staff qui, pour moi, est la chose la plus importante au sein d’une équipe. Avoir des personnes sur qui l’on peut compter à 100 %. Telles que Claude Dufour, Benoit Moyse, Denis Jacquemin et Pierre-Yves Toussaint est un luxe. Si le staff est compétent, les résultats suivront automatiquement. Quel est ton plus beau souvenir de l’année ? Il y en a plusieurs, car, en tant qu’ancien coureur, je vis la course vraiment de l’intérieur. Mais l’une des plus excitantes fut très certainement la victoire de Sébastien Carabin à la course UCI par étapes de LaRoche-en-Ardenne. Avec une pénalité attribuée lors de la première étape, Sébastien a dû attaquer en force au cours les deux autres jours, afin d’enlever le maillot jaune solidement accroché aux épaules de Tom Meeusen pour quelques secondes lors de la dernière étape. Istanbul fut également un superbe week-end avec la double victoire d’Alice et Sébastien sur une course UCI. Et ton plus mauvais ? La poisse qui a accablé notre Junior Louis Jamin. Louis a été constamment ennuyé par des ennuis de santé et des soucis mé-
Sébastien Carabin © JPL
caniques. J’espère de tout cœur qu’il aura plus de chance l’an prochain. J’avais réellement de la peine pour lui. Car c’est un jeune bourré de motivation et au comportement exemplaire.
fessionnelle. Je pense que le projet lancé par les dirigeants de la FCWB, Thierry Maréchal en tête, porte ses fruits petit à petit et que les jeunes Wallons ont de belles années devant eux.
Qu’est-ce qui doit changer en 2015 ?
Au niveau des résultats, peut-on espérer mieux en 2015?
Je ne pense pas que l’on doive changer énormément de choses. Il faut simplement poursuivre sur cette lancée, dans l’optique de devenir une équipe de plus en plus pro-
Le sport de haut niveau oblige à ne jamais se satisfaire des résultats acquis. Ce qui induit une permanente remise en question. Car il s’agit de toujours « performer » plus haut. Cependant, si je veux rester réaliste, il n’y a pas eu de grands transferts au sein du team. Mais nous avons terminé la saison sur de beaux résultats. Nous nous trouvons donc dans une spirale positive. Ce qui permet d’espérer une saison 2015 encore plus de fructueuse, et notamment lors des grands objectifs que constituent pour nous les manches de Coupe du Monde ou la Coupe d’Europe Juniors. Un mot sur la trialiste Perrine Devahive ? Perrine n’a pas réellement presté au niveau auquel elle était attendue. Clairement, elle n’a pas bien progressé cette année et nous attendons mieux d’elle pour 2015. Elle a pris son stress en main en allant voir un sophrologue et ceci devrait lui permettre de mieux gérer ses débuts de compétition.
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Au départ du Roc’Azur © JPL
ÉVÉNEMENT
Le Roc d’Azur n’a pas pris une ride Trente et un ans déjà que le Roc d’Azur a vu le jour. Porté sur les fonts baptismaux en 1984, il s’est imposé dans le paysage mondial des événements de référence du Vélo Tout Terrain. Avec ses 150 000 spectateurs, ses 900 bénévoles et ses 20 000 vététistes engagés dans les 27 épreuves disputées sur cinq jours, le Roc d’Azur reste bien l’événement planétaire du mountain bike. Que de chemin parcouru depuis 1984 où l’édition d’ouverture organisée par Stéphane Hauvette entre Ramatuelle et Saint-Tropez avait réuni 7 partants ! Après un court passage par Cogolin, le Roc prenait définitivement ses quartiers quatre ans plus tard sur la Base Nature de Fréjus Roquebrune-sur-Argens pour rapidement franchir la barre des 10 000 concurrents. Reprise en 2011 par A.S.O., l’épreuve a établi cette année un nouveau record de participation avec 20 000 inscrits : « Un chiffre qui ne sera pas dépassé dans le futur malgré l’énorme demande pour les randos et les deux épreuves majeures (le Roc marathon et le Roc d’Azur) » déclare Alexandre Maslin, directeur du Roc (qui présente l’originalité d’être né la même année que l’épreuve !) Manifestation sportive populaire, le Roc allie performance et folklore avec notamment sa célèbre Rando Roc déguisée et
son Roc des Ruelles, un show nocturne dans les rues du cœur historique de Fréjus. Savant mélange entre ambiance festive et professionnalisme, le Roc doit principalement son succès à l’éclectisme d’un programme s’adressant à l’ensemble des familles. Des plus jeunes aux plus âgés, chacun y trouve son plaisir : des enfants (deux journées leur sont consacrées) aux randonneurs en passant par les compétiteurs et les grosses pointure du VTT mondial. Au palmarès, on retrouve notamment les noms de Brentjens, Martinez, Dupouey, Dietsch, Péraud (2e du dernier Tour de France), Sauser, Paulissen, Milatz… Fait insolite, le double champion olympique et quintuple champion du monde Julien Absalon n’a jamais remporté l’épreuve, alors que le Jurassien y participe depuis 1996 ! Trois cents exposants Le Roc, c’est aussi son incontournable Salon du Cycle. Au total, quelque 300 exposants répartis sur plus de 25 000 m2 d’exposition entre salon intérieur, extérieur et espaces partenaires. Cinq jours agrémentés d’une centaine d’animations (rencontres, dédicaces, jeux concours, défilés de mode…). Cette année, le vélo d’assistance électrique retenait toute l’attention (5 500€ pour un haut de gamme
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Par Jean-Pierre Lekeu de 6,7kg) tout comme l’Overtake (250€), casque de haute technologie sur nid d’abeilles répondant aux critères de vitesse, sécurité et ventilation… Réunion de toutes les familles du VTT, le programme fait la part belle au sport spectacle : Big Air Bag, Pump Track, BMX Roc Contest (figures sur modules), Freestyl’air Show (démonstrations trial) et le Roc N’Ride, discipline spectaculaire avec sauts et tricks (figures) au départ d’une rampe culminant à 8m de hauteur.
Roc d’Ardennes à Houffalize les 1er, 2 et 3 mai Le Roc d’Ardenne vivra sa deuxième édition les 1er, 2 et 3 mai. Les inscriptions sont prises à partir du 1er décembre (www.rocdardenne. com). Le programme ne manquera pas d’allure : Roc marathon, Roc d’Ardenne, Rando Roc noire, Rando Roc rouge, Roc enduro, Roc tandem, Roc ruelles, Kid Roc, Happy Bike Days, Roc party et animations diverses.
Sébastien Carabin : Une 10e participation en 2015 Le Roc d’Azur reste une des courses de prédilection du champion de Belgique de marathon : « Je fêterai ma 10e participation l’an prochain… Je m’y suis imposé à 3 reprises. Deux fois chez les juniors (2006 et 2007) et une fois chez les espoirs (2011) après avoir terminé 3e du général derrière Sauser et Milatz. J’ai aussi participé deux fois au Roc marathon : 46e en 2013 après avoir été victime de deux crevaisons et 9e cette année. » Sur le parcours, il poursuit : « Ce tracé de 56km me convient bien. Rocailleux, roulant et pas trop technique, avec un dénivelé positif de 1 800m dans le Massif des Maures. Cela dit, il réclame un long effort intense et s’avère usant avec une succession constante de côtes et de descentes. » Côté souvenirs, il aime rappeler son premier succès en 2006 : « C’était l’année de ma première participation au Roc juniors. J’ai battu au sprint Alexis Vuillermoz, actuellement routier professionnel chez AG2R. La 5e place obtenue en octobre dernier est aussi un bon souvenir car le niveau était particulièrement relevé. J’ai notamment devancé Sauser, Paulissen, Leonardo et Absalon ! » Cette année, la FCWB avait déplacé en bordure de la Méditerranée un effectif de belle allure. Au sein du Team Merida-Wal-
Sébastien Carabin au virage de la plage ©JPL
lonie, on retrouvait Sébastien Carabin (5e du Roc et 9e du marathon), Nicolas Daniels (92e), Louis Jamin (43e après avoir subi une crevaison) et Pieter Geluyckens (108e). Brice Scholtes avait également sélectionné plusieurs jeunes : les débutants Tom Denayer (20e du Roc cadets) et Lau-
renz Rex (7e du Roc cadets), l’espoir Kevin Nyssen (65e du Roc d’Azur), le minime Arne Janssens (4e du Kid Roc 8km) et le benjamin Arnaud De Lie, superbe vainqueur du Kid Roc 6km.
©JPL
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BILAN DU TEAM WALLONIE
«Nous travaillons pour et avec les clubs» Par Eric Cornu Le coach FCWB Sébastien Fontaine brosse un rapide bilan du Team Wallonie et des débutants et juniors wallons en 2014 qui s’est terminée comme elle avait commencé: sur une bonne note. Le sourire est sur les lèvres du coach fédéral Sébastien Fontaine quand il évoque le bilan de jeunes coureurs wallons pendant la saison écoulée. « Je retiendrai en premier lieu, du côté des juniors, la saison de Martin Palm (Chevigny) qui a accumulé une vingtaine de top-20, dont plus de la moitié de podiums et deux victoires. Le tout couronné par des sélections européennes et mondiales, des prestations de choix à la Bernaudeau, au Chrono des Nations, une énorme Coupe de Belgique à Angreau où il s’est imposé. Franklin Six (Sprint 2000) a, malgré un hiver pourri par sa terrible chute sur la piste de Gand, montré un caractère fou tout au long de la saison : il a gagné 5 fois. Dommage que ses problèmes de genou l’ont freiné en cours de campagne. Il a été opéré à l’automne et son passage chez les espoirs s’annonce bien. Je tiens aussi des Lionel Taminiaux (Chevigny), Antoine Loy (VS Péruwelz-Bury) et ses 5 victoires très réguliers. Lionel met très bien la piste à profit
sur la route. Julien Mortier, Pierre Goebeert, Gilles Billen, Steve Denorre, entre autres, sont également à retenir. La plupart d’entre eux évolueront chez les espoirs en 2015 dont une belle brochette dans les rangs de Color Code-Aquality Protect. Des Léonard, Tasset, Cornet, Mortier, Deby, Thérain évolueront en 2e années chez les juniors en 2015. » Chez les débutants, Sébastien Fontaine
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met l’accent sur une série de prestations encourageantes, tant pour ceux qui évolueront en 2e année dans la catégorie que pour ceux qui passeront chez les juniors. « Tom Douhard (VC Ardennes) a totalisé une vingtaine de top-20 dont 5 victoires. Il a confirmé sa passion pour le CLM. Idem pour Sébastien Grignard (VS Péruwelz-Bury) qui a pris le titre FCWB du chrono à Angreau. Pointons aussi Laurens
Huys (VS Péruwelz-Bury) avec ses plus de 30 top-20 dont la moitié de top-3 et ses 3 victoires. Même constat encourageant pour Sean Bero (TC Hesbaye), 6 victoires. Simon Renard (UCS Seraing), Sylvain Moniquet (Marchovelette), Simon Renard (USC Seraing) sont aussi des valeurs sûres. La plupart d’entre eux passeront chez les juniors en 2015. Baude, Paquot, Grignard, Radoux, entre autres, poursuivront pour leur part en débutants 2. » Le programme du « Team Wallonie » en 2015 sera sensiblement identique à celui de la saison 2014, pour les débutants et les juniors. « Nous conserverons le stage estival en montagne, des stages de préparations, des stages CLM », poursuit Sébastien Fontaine. « Nous sommes là pour aider les clubs. Notre objectif est de préparer au mieux les débutants à passer chez les juniors et les juniors à monter en espoirs. L’objectif est progressivement atteint. »
Ce qui a entre autres marqué le coach Mars. La « Bernaudeau juniors » : Martin Palm 3e. Avril. « Tour du Sud Limbourg juniors » : Franklin Six 3e de la dernière étape. Mai. « Tour des Carpathes espoirs »: Jean-Albert Carnevali 7e du classement général. Juillet. « Tour des Ardennes Flamande juniors »: Guillaume Delvaux 2e de la dernière étape. Septembre. « Keizer des juniors (clm) ». Lionel lTaminiaux 4e. Octobre. « Chrono des nations débutants ». Tom Douhard 2e – « Chrono des nations juniors »: Martin Palm 3e. Mais encore… Un « Tour du Valromey juniors » prometteur pour Julien Mortier qui finit dans le top 20 alors qu’il n’est que premier année. Sébastien Grignard, débutant 1ère année, a confirmé ses qualités en terminant6e du « Chrono des Nations ».
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©JPL
BMX : BILAN DE LA SAISON
La FCWB a presque doublé son effectif pilotes Discipline en plein essor, le BMX francophone a presque doublé son effectif en une saison. Représentant un tiers des affiliés nationaux, il doit sa remarquable progression au travail des clubs formateurs, mais aussi à celui de ses responsables fédéraux, Daniel Martin et Arnaud Dubois. S’il est une discipline cycliste qui a réussi une foudroyante progression cette saison, c’est le BMX. Un sport qui connaîtra sans doute un nouveau boom en 2015 avec l’organisation des Championnats du Monde UCI dans notre pays. Une première qui se déroulera en juillet prochain sur le circuit de Zolder. Daniel Martin dresse le bilan chiffré de la saison 2014. 1. Bilan clubs et affiliés. L’homme de Deigné manie les chiffres comme une calculette. A ce jour, quatre clubs sont affiliés à la FCWB : le BMX Soumagne compte 108 affiliés, le Timberwolves Racing (Habay-la-Neuve) 92, le BMXing Park Blegny 84 et le dernier venu, Q-Bike (Quaregnon) 38. Soit un total de 322 pilotes et une progression de 40% : « La saison 2014 fera date. En effet, nous avons enregistré une augmentation de 123 pilotes par rapport à la précédente. Le BMX francophone représente plus d’un tiers
de l’effectif national. Un pourcentage d’autant plus encourageant que les clubs sont plus nettement nombreux dans le nord du pays. » Les écoles de jeunes des quatre clubs représentatifs connaissent également un beau succès : « Ces catégories sont celles de la relève. Blegny affilie 56 minimes/aspirants, Soumagne 47 et Habay 48. Pour Quaregnon, tout reste à faire car sa création remonte à juillet dernier. Je relève également la création de « pump track » (petite piste d’initiation) à Aywaille et à la Ferme Libert. » 2. Bilan compétitions Les clubs du sud du pays ont organisé 6 compétitions dont deux manches de la Top compétition, le challenge national référence, à Soumagne (542 inscrits) et à Blegny (597 inscrits). « Chaque cercle francophone a aussi mis sur pied une épreuve de la Coupe de Wallonie en accueillant une moyenne de 200 pilotes (50% de plus qu’en 2013). Dix commissaires ont réussi une formation qui assure la présence de deux Wallons dans chaque manche de la Top compétition et de la Coupe de Wallonie. » Côté résultats, Daniel Martin se montre
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Par Jean-Pierre Lekeu tout aussi positif : « Thomas Jamar (12 ans) a remporté deux manches du Championnat d’Europe en Angleterre et six pilotes wallons ont participé aux finales du championnat de Belgique à Massenhoven. » 3. Bilan fédéral Deux représentants wallons, Daniel Martin (également délégué technique) et Arnaud Dubois, siègent à la commission nationale de BMX. Le Team Wallonie, fort de 15 pilotes et créé en 2013, est placé sous la direction d’une triplette composée de Daniel Martin (manager), Arnaud Dubois (directeur sportif ) et Jérôme Lange (entraîneur) : « Ce dernier a été engagé en tant que 2e entraîneur pour épauler Arnaud Dubois. Le BMX francophone, discipline cycliste à part entière, est aujourd’hui parfaitement structuré et dispose d’un vrai pouvoir de décision. C’est un sport de jeunesse très technique qui se pratique en compétition dès l’âge de 5 ans. C’est aussi un sport qui se termine (trop) tôt pour bon nombre de pilotes (vers 15/16 ans). Notre ambition est ensuite de voir ces jeunes tenter un nouveau challenge en se tournant éventuellement vers d’autres disciplines cyclistes. »
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ARNAUD DUBOIS
Par Jean-Pierre Lekeu
Une nouvelle piste à la Baraque Fraiture Seul pilote belge ayant à ce jour participé aux Jeux Olympiques, Arnaud Dubois (qui sera bientôt papa…) assume la direction sportive du Team Wallonie et la promotion de sa discipline : « En 2015, le Team Wallonie alignera un effectif de 15 pilotes. Une majorité de jeunes de 12 à 16 ans issus actuellement des clubs de Blegny et de Soumagne. Avec un budget qui, nous l’espérons, sera revu à la hausse, l’objectif prioritaire étant de préparer nos meilleurs
éléments pour le championnat du monde qui se déroulera à Zolder. Le nombre d’entraînements mensuels sera doublé car nous devrons être compétitifs dès la reprise pour répondre aux critères de sélection de l’UCI. C’est dire que les épreuves de la Top compétition belge seront déterminantes pour la sélection au Mondial ! Tout comme la saison passée, plusieurs stages sont prévus à l’étranger. Nous participerons aussi à un maximum de manches du Championnat
d’Europe (Ndlr : les deux premières se dérouleront à Zolder). C’est en effet au contact de l’élite internationale que nos pilotes progresseront. » L’autre cheval de bataille du Theutois porte sur le développement des infrastructures : « Avec quatre pistes dans le sud du pays et des clubs dynamiques, nous sommes dans le bon. En 2013, grâce au soutien efficace de Christian Gilbert, échevin des sports de la commune d’Aywaille, nous avons aussi inauguré une « pump track » d’initiation. La Ferme Libert possède également une petite piste. » Et Arnaud Dubois d’annoncer, non sans satisfaction, la création d’une cinquième piste en Wallonie. Un projet dans lequel il s’est beaucoup investi: « Elle verra le jour en 2015 (inauguration en fin de saison ?) à la Baraque Fraiture. La nouvelle est officielle. Ce sera un outil de travail remarquable où nous pourrons organiser des stages et des entraînements réguliers. Nous profiterons au maximum de la déclivité du terrain pour construire une piste rapide et moderne. Elle comprendra quatre lignes droites reliées par des virages en tarmac et développera plus de 300m Une piste un peu à l’image de celle de Blegny. »
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Anthony Lafourte, Loïc Vliegen et Rik Verbrugghe © JPG
ANTHONY LAFOURTE SOIGNEUR CHEZ BMC J’AI FAIT DE MA PASSION MON MÉTIER
Par Jean-Pierre Lekeu Soigneur au sein de l’équipe professionnelle américaine BMC, le Louveignétois a fait de sa passion son métier. Rencontre avec celui qui côtoie depuis plusieurs années les Gilbert, Van Avermaet, Evans, Hushovd, Van Garderen et autres. Anthony Lafourte (22 ans) avoue être venu au cyclisme par son frère, toujours coureur actif à ce jour : « Il gagnait des courses. J’ai cru que c’était un sport facile et j’ai décidé de le suivre… » De 2006 à 2011, il défendait successivement les couleurs du Vélo Club Ardennes, de l’Union Cycliste Seraing et du C.C. Chevigny : « Je compte pas mal de top 10. Mes résultats les plus significatifs restent une victoire devant… Loïc Vliegen à Aalst-St-Trond et une 2e place au championnat provincial débutants à Cerexhe-Heuseux. » Sur son passage dans le milieu des soigneurs, il s’explique : « L’idée est venue de Laurent Mars qui était mon directeur sportif à Chevigny. Fin 2010, dans le but de renforcer l’encadrement du club, il m’a conseillé de suivre la formation de soi© JPG
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gneur donnée par Jean Mathy, le président de l’UCS. Quelques mois plus tard, j’ai été victime d’une fracture de la clavicule lors d’un stage en Espagne. J’ai alors décidé de mettre un terme à ma carrière de coureur et de rechercher du travail. » Grâce à l’agent de coureurs Eddy Bielen, il rencontrait en 2012 Freddy Viane, responsable des soigneurs chez BMC : « C’était la veille de Liège-Bastogne-Liège. Une prise de contact positive puisqu’il m’a invité à visiter le service course à Gand ! J’ai ensuite été engagé pour l’Eneco Tour et la Vuelta où j’ai officié aux côtés de Phil quand il a gagné l’étape Andorre-Barcelone. Un souvenir mémorable puisque j’étais sur la ligne d’arrivée pour l’accueillir. Cela dit, à mes débuts, j’étais l’homme à tout faire (notamment le nettoyage des véhicules !), mais cela suffisait à mon bonheur. »
Les trois Tours en 2013 Réengagé pour la saison 2013, il poursuivait son écolage : « J’ai été le seul soigneur de l’équipe à faire les trois grands tours (Giro, Tour de France, Vuelta). La Grande Boucle nous a laissé un goût amer avec la défaite d’Evans et le limogeage de John Lelangue. J’ai comptabilisé 195 jours de course et surtout apprécié le Tour de Norvège pour ses paysages. Epreuve où j’ai noué une belle amitié avec Thor Hushovd. » Bien intégré au sein de l’équipe, Anthony signait un nouveau contrat pour la saison 2014 : « J’ai partagé mes prestations entre les jeunes de BMC Development et les pros. Au départ, j’étais un peu déçu, mais je suis tombé sur Rik Verbrugghe, un gars en or et j’ai retrouvé Patrice Hemroulle, autre régional de l’encadrement. J’étais un peu l’agent de liaison entre les deux catégories.
J’ai passé 40 jours avec les jeunes et 160 avec les pros. » A son programme : le Tour de Dubaï, les classiques ardennaises, le Giro, le Dauphiné, pour terminer par les Tours de l’Utah et du Colorado. Désireux de mettre un maximum de cordes à son arc, le Banneutois passait aussi avec succès ses permis camion et bus ! Grand amateur de nature, de photos et de chasse (rabatteur), le citoyen de Louveigné, quadrilingue patenté (français, anglais, néerlandais, italien et apprentissage de l’espagnol) conclut sur quelques coureurs qu’il a côtoyés ces derniers mois : « Phil est un vrai ami. J’ai eu le bonheur de vivre en direct trois de ses victoires 2014 (Flèche Brabançonne, Amstel et étape du Zlm Toer à La Gileppe). Evans reste une personnalité unique qui m’a toujours impressionné. J’ai travaillé avec lui sans l’avoir massé une seule fois car il avait son soigneur attitré. En course, il vivait dans sa bulle. En fin de carrière par contre, il était plus décontracté. J’apprécie aussi l’Américain Van Garderen, un bon gars réputé pour son calme, mais hélas abonné aux chutes. »
La journée d’un soigneur La vie d’un soigneur n’est pas un long fleuve tranquille : « L’équipe de soigneurs est répartie en deux groupes travaillant en tournante. En général, le programme journalier d’un soigneur se déroule comme suit: lever à 7h30, déjeuner, accompagnement des coureurs sur le lieu de départ dans le bus de l’équipe, ravitaillement en course, prise en charge des coureurs sur la ligne d’arrivée, accompagnement éventuel au contrôle médical, retour à l’hôtel, massage (chaque soigneur prend en charge deux coureurs dans un Tour, trois dans une épreuve de moindre importance), souper (vers 22h). Le transfert des bagages, la préparation des bidons (3 500 sur un grand Tour !) et du ravitaillement (coureurs et staff) est pris en charge par l’autre partie de l’équipe. » Anthony Lafourte en compagnie de Cadel Evans au Tour de L’Utah ©JPL
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Philippe Trauwaert © EC
NOUVEL OUVRAGE SUR LE CYCLISME WALLON L’ESCADRON DU SUD
« Escadron » : selon le dictionnaire, c’est un terme militaire désignant une « unité administrative et tactique de la cavalerie, de l’armée blindée et de la gendarmerie » souvent mise sous le commandement d’un « capitaine ». Un « Capitaine de route » dans le cadre de l’Escadron du Sud, le nouvel ouvrage publié sous la plume de l’historien montois, passionné de la petite reine et cyclo au grand cœur Philippe Trauwaert. L’Escadron du Sud regroupe quelque 850 des coureurs wallons ayant roulé, ne fût-ce que l’espace de quelques mois, sous un maillot professionnel. Travail technique, boulot de fourmi, résultat probant… une petite bible du vélo de chez nous. L’Escadron du Sud sera présenté le 30 janvier 2015 à Mons par son auteur. Le livre que vous publiez en janvier n’est pas une première mouture… « Par curiosité personnelle, j’avais jadis cherché à connaître un peu mieux les anciens pros wallons et leurs principaux résultats. Cette démarche avait débouché sur une édition de l’Escadron du Sud en fin
Par Eric Cornu 1992 consacrée aux pros depuis 1945. Depuis, j’ai actualisé mes fiches et prolongé mes recherches en remontant au début de l’ère du cyclisme professionnel, d’autant que quelques lecteurs de l’édition 92 m’y avaient encouragé. La parution de l’Encyclopédie de Crasset m’a aussi poussé à mieux connaître les pros du début du 20e siècle. Ainsi est née la deuxième mouture de l’Escadron du Sud . » Comme décrivez-vous votre travail? Que peut-on trouver dans le livre et que n’y trouvera-t-on pas? « L’Escadron du Sud est une présentation synthétique de tous les coureurs qui étaient considérés par la presse ou le public, par leurs origines, résidence, popularité comme étant Wallons. En y intégrant aussi les Bruxellois francophones, quoiqu’il n’est pas évident de connaître exactement leur langue maternelle. Le critère de départ est donc la Région Wallonne d’aujourd’hui. Exemple: j’ai posé la question à Nico Sijmens qui m’a dit qu’il s’était installé en Wallonie sans avoir l’intention de changer. Donc, Nico est Wallon dans mon livre. J’ai essayé d’être le plus exhaustif possible,
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mais il reste certainement des lacunes dans un sens ou l’autre… J’ai rassemblé quelque 850 notices parfois très brèves, parfois très fournies en fonction de l’importance du coureur. Il y a aussi une soixantaine de points d’interrogation. » Quelle est votre méthode de travail? Quelles ont été les difficultés majeures dans vos recherches? « J’ai consulté la presse de l’époque avec, comme principale difficulté, l’aspect confidentiel de certaines infos pour les époques plus éloignées. Ensuite, j’ai confronté ces infos avec d’autres publications, avec, fatalement, la découverte de contradictions ou divergences. J’ai essayé d’y faire écho… » Comment pourra-t-on se procurer l’ouvrage et à quel prix? « Pour la présentation de l’Escadron du Sud, j’envisage une soirée sympa entre fans de vélo le 30 janvier à Mons. Celles et ceux qui seraient intéressés par le livre peuvent évidemment me contacter (philippe. trauwaert@skynet.be). Le prix est de 20 euros »
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NE FAIT PAS LA CHASSE AUX CYCLOS Par Joël Grégoire Le club liégeois s’affirme désormais comme le plus gros pourvoyeur de cyclos de la Fédération, sans pour autant chercher la publicité. Numéro de Matricule ? 42011002. « 4 » pour la province de Liège, « 2011 » pour l’année d’affiliation à la FCWB, « 002 » pour le deuxième club affilié cette saisonlà. Nom ? Cyclo Club Haccourt. Un club parmi d’autres si l’on s’en tient à sa relative discrétion, mais qui peut néanmoins se targuer d’être le club loisirs qui compte le plus d’affiliés pratiquants. « En effet, nous comptons près de 140 licenciés, confirme Vincent Lambert, le Président. Tous n’affichent pas la même régularité, mais en règle générale, nous représentons un certain peloton. » Et pour cause: jusqu’à cette année, la sortie dominicale s’effectuait groupée ! Un bel exemple de cohésion et d’esprit de groupe, mais pas un modèle pratique dans la circulation. « Ce sont ces soucis de sécurité qui nous ont poussés à diviser en trois groupes, selon le niveau de chacun ou l’envie du jour. »
Si les Mosans ne cachent pas que cet aspect sécuritaire prime et que c’est l’attrait de l’assurance qui les amenés à adopter les Vélo Pass FCWB, ils se veulent ouverts à l’extérieur. Pas question de fermer ses portes sous prétexte que l’on déborde déjà. « Cela dit, nous ne chassons pas non plus les nouveaux affiliés. Les clubs ne manquent pas dans notre région et nous travaillons à cinq dans le comité. Disons qu’on n’ira pas jusque 500 cyclos ! » On imagine aisément les petites «galères» internes quand il s’agit de commander les équipements ou rassembler les formulaires d’affiliation ! La motivation ne manque donc pas et le succès du club trouve également ses raisons dans sa position géographique, presque un carrefour entre pays, régions et reliefs. « En général, nous circulons dans un rayons de 45 km autour de Visé et environs. Nous avons la chance de posséder de nombreux quais et chemins de halage pour nous mettre en route. Nous pouvons ensuite aller vers les Pays-Bas juste au Nord, dans le Limbourg, en Hesbaye… » Et pour ceux qui cherchent davantage de côtes,
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pas de problème. « Le Pays de Herve se révèle déjà beaucoup plus vallonné, et on peut aussi descendre au Sud de Liège. » L’offre existe, mais également la demande. Et cela se voit au nombre impressionnant de maillots rouge et noir que l’on croise en bord de Meuse. Par contre, la vie du club demeure relativement simple et calme. Plus de souper, mais bien un barbecue d’été davantage fédérateur. Sans oublier une participation au Télévie. La preuve, s’il en fallait encore, que les cyclistes ont du cœur, non seulement au niveau du cardio dans l’effort, mais au sens propre du terme. Un esprit collectif qui ne se dément donc jamais, sauf dans les finales de rando. « Nous n’organisons pas de challenge ou de concours, mais l’allure est libre dans les 20 derniers km de nos sorties. Ce n’est pas vraiment une course, mais on ne s’attend plus. » Un cyclo garde une âme de coureur autant que de touriste !
© La Roue Libre VTT de Fraire
FRAIRE,
LÀ OÙ LE VTT RESTE LE LOISIR DE PRÉDILECTION Si la Roue Libre VTT de Fraire n’a rejoint la FCWB qu’en 2013, le club compte pourtant plus de 40 ans. Namuroise, mais à deux pas du Hainaut, l’entité de Fraire a toujours entretenu une certaine culture du vélo. Outre quelques compétiteurs de premier plan comme Sébastien Mattozza ou Justin Van Hoecke, on y trouve un club cyclotouriste exclusivement tourné vers le VTT. Une question d’intérêt avant tout. « La fondation du club remonte aux années 70, confirme le Président, Claude Froment. Nous comptons actuellement 66 membres, dont une vingtaine de jeunes. Certains ont tenté l’expérience aux Super Bikers, mais sont revenus chez nous où le loisir reste roi. » Pas d’école de cyclisme ou autre formation donc, juste le plaisir de se retrouver et de rouler ensemble, sachant que trois groupes distincts coexistent, le premier, les P’tits, tourné vers les jeunes de moins de 14 ans, le deuxième, les Cool’s, ouvert aux pratiquants dits modérés (question d’assiduité, d’envie,...) et le dernier, les Barjo’s, avant tout destiné aux costauds qui cherchent davantage le plaisir dans l’effort.
Mais à Fraire, on connaît les ingrédients nécessaires pour garantir l’unité et l’esprit soudé d’un club. « Un barbecue en septembre, un week-end détente en Baie de Somme, un souper en janvier, voilà nos activités régulières avec, lors du souper, une petite remise de prix du challenge que nous entretenons, chacun additionnant les sorties et les kilomètres effectués. » Sachant qu’on roule toute l’année, quelles que soient les conditions, les bikers de l’Entre- Sambre-et-Meuse estiment bénéficier d’un terrain propice à leur sport. Une région très verte avant tout, et une diversité au niveau des reliefs. « Fraire offre un profil sans trop de dénivelés, un avantage quand on démarre. Par conte, dès qu’on se dirige vers les Barrages, on peut trouver des circuits nettement plus vallonnés. » Un terrain propice, une organisation active, l’idéal pour proposer une randonnée annuelle, le 26 avril 2015 pour la prochaine, non plus au départ des installations du football de Fraire comme par le passé, mais à Yves-Gomezée, le village voisin. « Nous avons accueilli 300 participants sur les trois distances proposées (25,
Par Joël Grégoire 35 et 45 km). Vu les demandes, nous avons décidé d’ajouter une plus longue , sur 65 km, ainsi qu’un parcours de 15 km pour les familles. » Un succès presque garanti pour un club qui, au vu de son contingent, ne cherche même pas à recruter. « Sachant que nous sommes cinq à assurer les responsabilités, nous ne voulons pas non plus être dépassés par les événements. Chez les enfants, nous fixons une limite à 7-8 ans afin de ne pas devenir une garderie ; mais à l’inverse, la vingtaine de jeunes que nous comptons donne l’exemple en termes de motivation et de régularité! » Un beau succès donc et une référence pour les « Hennuyers en namurois » en quête de sport nature, désormais sous le label FCWB. « Un label de reconnaissance, mais aussi, soyons clairs, une question d’assurance,. » L’occasion pour nous de rappeler l’atout du Vélo Pass!
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TOURISME
LE PAYS DES COLLINES Par Vincent Coppenolle Le parc naturel du Pays des Collines est un pays de légendes, vallonné et mystérieux, animé de traditions folkloriques. Les paysages bucoliques sont parsemés de saules têtards et de bosquets, de moulins et de chemins de balades bordés de pâtures. Trois randonnées artistiques font la fierté de ce territoire : le Sentier de l’Etrange, décoré des œuvres fantastiques de Watkyne, vous emmène sur les traces d’Hercule Poirot, de la sorcière ...
Le Territoire Constitué par les communes d’Ellezelles, de Flobecq, de Frasnes-lez-Anvaing, de Mont-de-l’Enclus et par une partie de la commune d’Ath (les villages de Mainvault, Houtaing et Ostiches), le Pays des Collines est un territoire imprégné d’une forte identité. D’un passé riche, cette région bénéficie d’une géomorphologie propre lui donnant toute sa spécificité. Blottie au nord
du Hainaut, jouxtant la région flamande, celle-ci se détache entre les vastes plaines du sud de Bruxelles et de l’est du Tournaisis. Situé à cinquante kilomètres de Lille, quinze de Tournai, septante de Bruxelles et quarante de Gand, le Pays des Collines est aujourd’hui d’un accès aisé. Il est traversé par deux axes routiers importants: la liaison Leuze-Renaix (N60 reliant Valenciennes à Gand) et l’autoroute A8 reliant Tournai et Bruxelles. La superficie totale du Parc naturel est de 23.327 hectares pour 26.125 habitants. Que faire? Que voir? Les découvertes et possibilités de visites sont nombreuses dans une région où les artisans vous ouvrent volontiers leurs portes.
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Les moulins d’Ostiches et de Moulbaix, la chèvrerie de Fourquepire à Ellezelles, le sommet du Mont-de- l’Enclus où les idées de promenade sont nombreuses, la maison du sucre à Frasnes-les-Anvaing, le bois de la Houppe à Flobecq font partie des innombrables curiosités à découvrir
y attendent! Le Pays des Collines au sein d’un Wallonie picarde qui adore le vélo Depuis quelques mois, un nouveau réseau cyclable de la Wallonie picarde est en cours de balisage. Chacune des 23 communes de la Wallonie picarde devrait être balisée d’ici la fin de l’année sur le système des point-nœuds. Au total, 1.600 km d’itinéraires balisés vous inviteront, dès le début d’année 2015, à parcourir la région à vélo. Les points-nœuds, kesako ?
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avec votre vélo. Pour les amateurs de bière, la brasserie des Géants à Ath où est produite la Gouyasse et la brasserie des Légendes à Ellezelles, célèbre pour sa Quintine, ne vous laisseront pas indifférent. Plus d’idées de balades sur http://www. paysdescollines.be/loisirs Trois parcours pour les routiers et vététistes La Route des Collines Le pays des Collines doit sa réputation à ses paysages qui s’inscrivent dans la continuité géologique des monts de Flandres. Vrai pays de bosquets et de bocages, il cultive en outre une tradition rurale enjouée de sorcellerie. La Route des Collines épouse son relief aux jolies courbes vertes, habillées de bois touffus et de jolies fermettes. Elle frôle les producteurs du terroir et permet de humer leurs produits, elle approche les artisans et permet de chaparder quelque oeuvre originale. La Route des Collines, un parcours balisé de 90 kilomètres pour les routiers, est le meilleur moyen de découvrir le Parc naturel sans manquer l’une de ses petites merveilles cachées au détour d’un chemin. Pour découvrir le parcours, rendez-vous à la Maison du Parc à Ellezelles et suivez les trois joyeux lurons qui vous invitent à la balade.
A travers bois et campagnes Enfourchez votre VTT et partez à la découverte du patrimoine naturel du Pays des Collines! Passionnés des randonnées VTT, voici deux circuits qui ne vous laisseront pas indifférents. Le circuit de 22 km, relativement facile, est conseillé à toute la famille. Celui des 28 km, plus ardu, est recommandé aux sportifs et autres amateurs de sensations. Au programme: traversée des bois et des sentiers vallonnés, balade autour de Frasnes et découverte de paysages champêtres. Départ du hall sportif des Collines à Frasnes-les-Buissenal. Paysage autour du Mont de l’Enclus Amoureux des dénivelés et passionnés des chemins escarpés, vous voilà au sommet du Pays des Collines! Entre le Mont de l’Enclus (141 m - l’un des points culminants de la région) et les collines qui s’étendent aux alentours, une vue imprenable sur le Mont de l’Enclus, Tournai, le Mont-Saint-Aubert et la plaine de l’Escaut vous attend. À VTT sur la Flandre et la Wallonie, vous emprunterez successivement routes, chemins de terre et sentiers forestiers qui vous mèneront sur la crête. Sur le parcours, n’hésitez pas à faire une petite halte à l’un des nombreux cafés-restaurants ou encore à la Maison des Randonneurs... D’autres idées rando vous
A l’image de ce qui existe chez nos voisins flamands, les points-nœuds vous permettent de créer vos itinéraires en toute liberté, à la mesure de vos envies et de vos capacités. A chaque intersection, des balises numérotées vous invitent à suivre l’itinéraire choisi ou à le modifier à votre guise. En couple, entre amis, en famille, le réseau s’adapte à vos envies et à tous les niveaux. Vous suivez des itinéraires sans voiture et des petites routes de campagne, vous parcourez bois, plaines, collines et villages, à la découverte des plus beaux paysages de Wallonie picarde. Les cartes complètes réunissant les nombreux itinéraires seront diffusées en deux parties courant 2015. En début d’année, la moitié Est (entre Péruwelz et Silly) sera disponible, tandis que la cartographie complète de la moitié Ouest de la Wallonie picarde (entre Comines et Antoing) sera publiée au printemps. Ces cartes seront payantes et disponibles dans les points d’information touristique et sur le site www.wapinature.be Elles vous mèneront à la découverte des paysages de Wallonie picarde tout en suivant le balisage points-nœuds implanté le long des routes de campagne ! Des itinéraires suggérés seront également proposés en ligne et téléchargeables gratuitement pour découvrir ce tout nouveau réseau !
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© Echappée Vtt Ajaccio
Et pourquoi pas la Corse ? Par Antoine de Longevialle Partager sa passion du vélo et son amour pour son île, c’est le pari que relève Jean-Christophe Bertrand qui organise, depuis le début de l’année, des stages de VTT en Corse. Il a fallu que la nuit tombe et que l’heure devienne tardive pour le stopper dans son récit. Quand il parle de vélo et de son île, la Corse, Jean-Christophe Bertrand ne voit pas davantage le temps passer que son auditoire. Le rendez-vous avait été pris à son domicile situé à proximité d’Ajaccio pour en savoir plus sur ses stages de VTT. « Je me sers du vélo pour faire découvrir la Corse, résume-t-il d’emblée. Après, il faut s’adapter au groupe. On voit vite ceux qui sont curieux et ceux qui sont plus sportifs. Mais en général, même les plus sportifs aiment découvrir la faune, la flore, le patrimoine, l’artisanat local… » Jean-Christophe est un passionné qui, au détour de ses balades, aime raconter son île et ses richesses. Mais pas seulement. Initiation au VTT, préparation à la compétition, perfectionnement : le spectre des stages qu’il propose est large. Et même
sans limite. « J’ai déjà eu des enfants de cinq ans, comme un groupe de septuagénaires, explique-t-il. Ils étaient une douzaine et avaient entre 69 et 76 ans. Quand je les ai vus, j’étais un peu gêné. J’avais peur qu’ils se blessent, mais ça s’est super bien passé. À la fin de la semaine, je les ai amenés dans un endroit où je n’aurais jamais pensé les voir quand ils ont débuté le stage. Ils ont su prendre ce que je leur ai donné et s’en servir. On est d’ailleurs toujours en contacts. » Des histoires comme celle-là, Jean-Christophe Bertrand les collectionne. Et pour cause. « Si les demandes spécifiques peuvent me gêner ? Au contraire ! J’adore ça. Mon métier, c’est de coller au plus près aux besoins et aux envies de gens. C’est en apprenant des autres que tu apprends toi-même. Je vais bientôt m’occuper d’un groupe d’enfants handicapés. Ils vont m’apporter beaucoup… Ca va être un échange.» À l’écouter parler de vélo et de la nature corse, son activité de moniteur apparaît comme une évidence. Bien sûr, la description de sa première bicyclette, reçue de ses grands-parents à quatorze ans,
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est trop détaillée pour ne pas cacher un goût lointain pour ce sport. C’est pourtant dans une tout autre discipline que Jean-Christophe s’est longtemps épanoui. « À la base, j’étais lutteur, explique-til. J’évoluais dans une équipe de première division en région parisienne. Ma mère est originaire d’un village situé à 50 kilomètres d’Ajaccio, mais elle s’est mariée sur le continent. La lutte était un moyen pour moi de compenser mon manque de la Corse… » À l’âge de vingt ans, Jean-Christophe doit même entrer à l’INSEP, le prestigieux centre national du sport, près de Paris, quand un grave accident de la route met un frein à ses ambitions. « J’ai mis plus d’un an à remarcher normalement, se souvient-il. Pour refaire un footing, ça m’a pris deux ans et demi. J’ai quand même repris la lutte, contre l’avis des médecins. Mais je n’étais plus aussi bon. J’ai donc lentement glissé vers le vélo. J’avais toujours aimé ça. » La « révélation » pour le VTT survient peu de temps après. C’était il y a vingt-cinq ans, au cours de son stage d’initiation effectué dans le Sud de la France. « L’instructeur m’a dit au bout de trente minutes : «Je
Jean-Christophe Bertrand ©TM
La Corse avec un vélo de route ou à VTT est un souvenir extraordinaire.
L’épicerie de Bisinao, une halte très appréciée par les cyclotouristes ©TM
dois y aller, j’ai une réunion». Il m’a donné une carte et il est parti ! J’ai été séduit par l’effort long, les sensations de pilotage et le fait d’être dans la nature, les odeurs. Ca réunissait mon amour de la nature, de l’effort et du ludique. »
de passer mon Brevet d’État VTT. On était cent cinquante à se présenter. Il y a eu treize admis. J’en faisais partie. C’est mon patron qui, le premier, m’a dit qu’il me voyait bien balader les gens en Corse. » Ce qu’il fait donc depuis le début de l’année.
C’est ainsi que ce pompier de formation se décide à honorer une promesse de jeunesse faite à un ami : se rendre avec ce dernier dans son pays de naissance, le Congo. Ils le parcourent ensemble, évidemment en VTT. L’odyssée dure trois mois. À son retour, il passe ses premiers diplômes de moniteur. Puis, il commence à travailler dans une boutique de vélo, près de Paris. « Au bout d’une dizaine d’années, le magasin a fermé. Là, j’ai décidé
« La richesse de ce que je propose – et que la Corse propose – se résume en un mot : l’authenticité. J’aime aller à la rencontre des gens sur leur lieu de travail et les écouter décrire leur savoir-faire. Sur les parcours, il peut m’arriver de faire un détour par une oliveraie, un site archéologique ou un lieu chargé d’histoire. » Et le moniteur de glisser : « Je touche du bois, mais j’ai souvent de très bons retours… » On veut bien le croire.
L’aventure et l’émerveillement est à chaque virage. Villages insolites et petits ports de pêche, vallées et plateaux d’altitude, torrents et cimes, superbes forêts et maquis odorant... autant de contrastes qui caractérisent cette montagne dans la mer ! Beaucoup de tours sont possibles. Le littoral de Porto Veccio à Bastia a l’avantage de ne pas présenter de grosses difficultés mais les paysages du côté de Calvi et Ajaccio sont extraordinaires. Votre itinéraire devra être établi en fonction de votre niveau, du rythme, et surtout de l’esprit (sportif, vacances, ou vraiment cool) Une idée de randonnée, sans que ce soit restrictif évidemment : Mise en jambe à Ajaccio vers les iles sanguinaire puis un tour de Corse : Col de Bisinao - Porto Polo - Sartene - Bonifacio - Porto - Veccio - Bastia - Calvi - Calanche de piana - Ajaccio Aucune difficulté coté ravitaillement ou hébergement (Hôtels, campings, gites d’étapes ou chambres d’hôtes, tout est possible sur l’île). Pour le transport : Pas de problème pour les bateaux, les villes de Bastia et Ajaccio sont bien desservies. En avion, SN (Bruxelles) - Jet Air (Bruxelles) - Ryanair (Charleroi) et Air Corsica (Liège) assurent des liaisons vers l’île de beauté.
©TM
Sur Internet : www.echappeevtt2a.fr Courriel : echappeevtt2a@gmail.com Sur Face book : Echappée VTT 2A Téléphone : +33 (0)6 10 83 85 13
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Le podium du Baloise Belgium Tour a trouvé sa conclusion à Oreye avec un troisième succès de Tony Martin © JPL
Sylvain Moniquet étire le peloton des débutants à Gosselies 2014 ©JG
La Philippe Gilbert juniors, manche de la Coupe de Belgique, a consacré la victoire à Remouchamps de Jordi Van dingenen devant Martin Palm et Stijn Bogaerts © JPL
Molly Meyvisch dans la roue de Marion Rousse au Samyn des dames ©JG
Les raids VTT (Waimes, Malmedy, La Reid…) ont attiré des milliers de compétiteurs et randonneurs tout au long de la saison ©JPL
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Circuit de Wallonie 2014 ardoisier © JG
Jonas Van Genechten attentif au GP Cerami, qu’il terminera à la deuxième place. ©JG
Jean-Albert Carnevali sous la pluie au Tour de Namur © JG
Guillaume Haag au Tour de Namur © JG
Visite royale au départ de la centième édition de Liège-Bastogne-Liège © JPL
Les Wallonie-Bxl font le boulot à la kermesse pro d’Harlue © JG
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Succès sportif pour les cinq descentes VTT de la saison belge programmées à Chaudfontaine, Dinant, La Roche, Vielsalm (championnat de Belgique remporté par Robin Van Goubergen) et Namur © JPG
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Un nouveau sacre national pour la trialiste Perrine Devahive © JPL
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Textes Denis Jacquemin
Jean-Pierre Lekeu Antoine de Longevialle
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