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Trimestriel I Rentrée 2017 I 6€

CECI N’EST PAS UNE COUVERTURE !

EDOUARD EMPAIN CRÉATEUR ET PRODUCTEUR DE CITÉ

ALBERT II

A L’ORIGINE DU QUARTIER DES ARTS DE BRUXELLES

FRANÇOISE NYSSEN UNE BELGE À LA PLACE D’ANDRÉ MALRAUX

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SPÉCIAL « ART & CULTURE »

w w w. l o b b y m a g . c o m


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DANS UN MONDE QUI CHANGE,


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RENTRÉE 2017 Notre rédacteur en Chef a l’air aussi dubitatif que René Magritte…

PRÉSERVONS LE PATRIMOINE MAIS… Quel est le point commun entre Françoise Nyssen, Georges Jacobs, Yvan de Launoit, Thomas Leysen, Alain Berenboom, Marc Hemeleers, Marc Danval, Albert Maizel, Isabelle Anspach, et Léopold Lippens ? Ils défendent tous le patrimoine en général et ils défendent certains patrimoines en particulier.

Edito

Pour la nouvelle Ministre de la Culture d’Emmanuel Macron, c’est trivial : sa fonction est de préserver l’immense patrimoine culturel français. Mais dans les années 80’, quand elle était encore belge, Françoise Nyssen s’était déjà mobilisée contre la destruction du patrimoine architectural de Bruxelles. Justement, parlons de cette « bruxellisation ». C’est elle qui fut à l’origine de la création de l’association du Quartier des Arts (qui est présidée par Georges Jacobs et qui va bientôt fêter ses 50 ans en présence du Roi Albert II). Le cas d’Yvan de Launoit est aussi intéressant. A l’image de son père et de son grand-père, il se bat pour conserver la vitrine musicale de la Belgique, à savoir le Concours Reine Elisabeth. Il s’agit donc d’un patrimoine tout à la fois national et familial. Thomas Leysen, quant à lui, est un grand mécène et un grand collectionneur. Mais c’est surtout le président de la Fondation Roi Baudouin qui essaie, avec des moyens limités, de garder en Belgique quantité d’œuvres historiquement significatives. A côté de ces éminentes personnalités, il y a les professionnels dont le rôle est aussi important. En premier lieu, nous pensons à Alain Berenboom, écrivain et avocat, dont l’expertise en

matière de droits d’auteur est reconnue. Ou nous songeons à Marc Hemeleers, conseiller en assurances, qui s’attache à optimiser la protection de l’art. Et comment ne pas citer Marc Danval, journaliste spécialisé, qui est, à lui tout seul, la mémoire du jazz en Belgique ? Puis, il y a les managers, comme Albert IL SERAIT Maizel qui porte son théâtre à bout de ABSURDE DE bras. Ou les conservateurs. A ce sujet, RÉDUIRE prenons exemple sur la conservatrice du LA CULTURE Musée van Buuren, Isabelle Anspach, AUX ASPECTS qui donne sa vie à son projet muséal. PATRIMONIAUX. Enfin, n’oublions pas les mandataires publics, particulièrement les bourgmestres. Regardez Léopold Lippens à KnokkeHeist qui protège la salle Magritte contre vents et marées (c’est le cas de le dire). PLACE À LA CRÉATION ! Vous le constatez, nous sommes d’ardents défenseurs du patrimoine. Ceci dit, il serait absurde de réduire la culture aux aspects patrimoniaux. Il va sans dire que la création est aussi importante. Il faut des utopistes comme Jean-Pierre Cluysenaar qui inventa les Galeries Royales Saint-Hubert ou comme Edouard Empain qui construisit de toute pièce Héliopolis. Heureusement, nos artistes contemporains sont à la hauteur. Et même nos producteurs. Prenons le cas du cinéma belge. Une société comme Belga Films se renouvelle chaque année depuis 80 ans. Développer l’art, c’est non seulement le protéger et le pérenniser, mais c’est aussi le financer. Qu’on se le dise !

Par Paul Grosjean Rédacteur en Chef paul@aubalcondelactu.be


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SOMMAIRE

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LOBBY COVER 14. Patrimoine 50 ans de Quartier des Arts 18. Musique 80 ans de Concours Reine Elisabeth 22. Ville Et Empain créa Héliopolis 26. Bruxelles 170 ans de Galeries Royales 31. Citation Ainsi parla Picasso 32. France Nyssen à la place de Malraux 37. Message perso La politique est un art 38. Débat Art ancien ou contemporain ? 42. Profil Etre collectionneur belge 44. Stratégie Art ou business ? 48. Finance Investir dans l’art 52. Assurance Protéger l’art 56. Droit Pérenniser l’art 60. Chronique Par Lucie Lambrecht 62. Management Gérer un théâtre 65. Chronique Par Marc Danval 66. Sculpture Caro chez van Buuren 68. Peinture Année Magritte 70. Cartoon Brel après Magritte 72. Foire BRAFA 2018

Photo de couverture : René Magritte

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LOBBY EDITORIAL 03. Défense du patrimoine Par Paul Grosjean

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LOBBY FLASH 06. Syndicat Machine à rêves 08. Bottazi Artiste de rue 12. Venise Tous les deux ans

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LOBBY EVENTS

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81. Franz-Olivier Giesbert à la tribune de la WTC Association 83. Ouverture du Cercle de Wallonie à Mons 85. Frans van Daele au Cercle de Lorraine 87. Philippe Geluck au Cercle du Lac 88. AG de la CCI France Belgique à la Maison du Roi 89. Claude-France Arnould au Cercle de Wallonie à Namur 91. Denis Gorteman au B19 Brussels 92. Lancement du B19 BW 93. Remise du prix littéraire du Cercle Chapel 94. Le grand débat de Lobby au B19 Brussels 96. Gentleman Party à la Villa Empain 97. Lancement du magazine Grand Place à l’hôtel Amigo

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© Studio Arne Quinze

FACE À L’IMAGE

SYNDICAT TOUT UN ART !

Comme l’a rappelé fort opportunément Raoul Hedebouw dans Wilfried, le mouvement marxiste a toujours été à l’avant-garde en matière de communication. Picasso ne dessinait-il pas des tracts pour le mouvement communiste ? Pas étonnant dès lors que l’Institut Syndical Européen (ETUI) et les Editions Meta-Morphosis aient uni leurs forces pour concevoir le superbe livre Bread & Roses, une autre histoire des affiches syndicales. C’est d’abord plus de 100 ans de combat social pour les congés payés et la semaine des 40 heures qui défilent. C’est ensuite carte blanche à 40 artistes belges et internationaux qui imaginent les affiches de 2036/2037. Cet opus démontre magistralement qu’aucune lutte n’aboutit sans faire l’objet d’illustrations. De manière simple et percutante, des générations d’artistes ont mis ou mettent leur art au service des causes sociales, voire sociétales. Voilà un beau cadeau à offrir à votre patron !


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PLACE JOURDAN EXPO À CIEL OUVERT

Artiste visuel français, Guillaume Bottazi est né en 1971. Il a commencé par étudier la peinture en Italie à Florence. Depuis 1992, il réalise des œuvres sur sites spécifiques. A ce jour, il a à son actif plus de 40 réalisations dans l’espace public. Ses commandes sont publiques et privées. Elles émanent de musées, d’administrations, d’investisseurs, de collectionneurs, en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. C’est en Belgique, à Bruxelles, qu’il a réalisé sa dernière peinture (16mx7m). Elle est située dans le quartier européen à la Place Jourdan. Elle est portée par la Commune d’Etterbeek en partenariat avec la représentation de la Commission Européenne en Belgique et le service culturel de l’Ambassade de France en Belgique. Sa dimension poétique se déploie sur la place à travers le mobilier urbain qui est repeint dans les tonalités framboise et rose de l’œuvre. Certains prétendent qu’elle est de la dopamine pour le public car elle fait du bien à ceux qui la regardent. D’autres disent qu’elle s’inscrit déjà au patrimoine de Bruxelles-Capitale. A vous de juger…


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FACE À L’IMAGE


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BIENNALE 2017 LAISSE LES VONGOLES À DENISE…

Ou laisse les gondoles à Venise... De toute façon, c’est du pareil au même. Pendant la Biennale, on ne sait plus si c’est l’art qui est dans la ville ou si c’est la ville qui est dans l’art. En fait, Venise, c’est tout simplement de l’art. Et précisément, la Biennale, c’est à la fois de l’art contemporain, de la danse, de la musique, de l’architecture, du cinéma. Les lieux principaux sont les Giardini, l’Arsenale et le Lido (Mostra du cinéma). Le plus souvent, le terme de Biennale de Venise est utilisé pour désigner l’exposition d’art contemporain. Peu importe la dénomination. Ce qui est certain, c’est que la Biennale est considérée comme un événement majeur dans le domaine de l’art contemporain. Le thème de l’édition 2017 est Viva Arte Viva. Ce sont notamment 84 pavillons nationaux dont celui de la République des Kiribati, archipel perdu dans les eaux du Pacifique et celui de la Belgique (qui fait la part belle au photographe flamand Dirk Braeckman). A découvrir jusqu’au 26 novembre.

www.labiennale.org


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FACE À L’IMAGE


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QUARTIER DES ARTS 50 ANS DE PROJETS POUR LE PATRIMOINE BRUXELLOIS C’EST DANS LES ANNÉES 60 QUE LE TERME « BRUXELLISATION » EST

ENTRÉ DANS LE LANGAGE COURANT

BELGE ET, MALHEUREUSEMENT AUSSI,

INTERNATIONAL COMME SYNONYME DE LA FAÇON DONT UNE VILLE NE DOIT PAS TRAITER SON PATRIMOINE. SANS CETTE « BRUXELLISATION »,

L’ASSOCIATION « QUARTIER DES ARTS » N’AURAIT PAS VU LE JOUR EN 1967. CINQUANTE ANS PLUS TARD, APRÈS DE NOMBREUSES BATAILLES ET AUTRES DÉMARCHES, LE PATRIMOINE SEMBLE MIEUX PRIS EN COMPTE À BRUXELLES. QUOIQUE…


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PATRIMOINE

1. Le Palais de Justice fait partie de ces chefs-d’œuvre à rénover. 2. La Maison du Peuple de Victor Horta fut détruite au grand dam des défenseurs du patrimoine bruxellois. 3. Michel Didisheim, la Princesse Paola, le Prince Albert et les fondateurs du Quartier des Arts en visite sur les toits du Quartier du Marais à Paris.

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n 1966, les démolitions qui se succédaient à Bruxelles dans la foulée de l’Exposition Universelle de 1958 ont choqué et révolté un groupe de jeunes gens. La Maison du Peuple de Victor Horta avait été détruite et remplacée par une tour disproportionnée près de l’Eglise de la Chapelle. Le Hilton s’élevait au-dessus de l’élégant Palais d’Egmont. Les deux principales banques s’apprêtaient à implanter des tours énormes, l’une au coin de la Place Royale, l’autre Rue Royale devant le Parc. Une extension de la RTT menaçait le Nord-Est du Sablon. Un projet prévoyait la destruction de l’Hospice Pacheco.

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Quelques jeunes Bruxellois se sont peu après retrouvés dans le propos d’un article de Jean Tordeur, du journal « Le Soir », intitulé « Plaidoyer pour une zone bruxelloise de musées et de sites architecturaux ». Daniel Janssen réunit chez lui ces passionnés : Jean Tordeur, Michel Didisheim, Alain Camu, Mickey Boël et, plus tard, Pierre Laconte. Le Prince Albert, futur Roi Albert II, s’enthousiasma pour la démarche et son implication personnelle ne fut pas pour rien dans le fait que les autorités communales de l’époque prirent une part active dans les rangs du jeune « Quartier des Arts ». Une visite du Prince et des premiers membres dans le Quartier du Marais

à Paris, également en danger, leur inspira l’idée de créer une association dédiée à la sauvegarde du haut de la Ville. RESTAURER LE PARC D’EGMONT Le « Quartier des Arts » fut créé en mai 1967, devenant le premier comité de quartier de Bruxelles qui, depuis lors, est connu par le nombre et le dynamisme de ses comités. La jeune association voulait que le Quartier des Arts devienne « un périmètre à animer, à défendre, à restaurer et à sauvegarder dans ses perspectives architecturales ». Les statuts du « Quartier des Arts » lui permettaient d’intervenir sur tout le territoire de Bruxelles mais, plus


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spécialement, dans un périmètre compris entre la Petite Ceinture et la Jonction Nord-Midi, depuis le Palais de Justice jusqu’au Botanique. Ce territoire est ce que les Bruxellois appellent le « haut de la ville » mais, surtout, il comprend les principaux bâtiments symboliques de l’Etat ainsi que de ses institutions politiques et culturelles. Dès le début, le « Quartier des Arts » s’est positionné comme un interlocuteur des pouvoirs publics mais aussi des dirigeants du secteur privé, dans un climat de confiance et comme un initiateur de projets. Une illustration de ce que ce type de relation a permis de réaliser, c’est la restauration du Parc d’Egmont. Celui-ci était dans un état déplorable et la Ville de Bruxelles, en période de crise, n’avait pas les moyens de s’atteler à ce chantier bien nécessaire. Sous l’impulsion d’Alain Camu, le « Quartier des Arts » a pris en main cette restauration de A à Z, faisant réaliser les études historiques et botaniques, demandant les permis, lançant les marchés et trouvant le financement de l’opération. La restauration achevée, le jardin a été « restitué » à la Ville en présence de la Reine Paola. SOUTENIR LES AUTRES ASSOCIATIONS Le patrimoine n’est heureusement plus aussi menacé aujourd’hui. Quoique… La suppression envisagée de l’avis conforme, c’est-à-dire contraignant, de la Commission Royale des Monuments et Sites aurait laissé le dernier mot à l’Administration du Patrimoine. Ce dernier mot, dans la conservation ou l’évolution du patrimoine, aurait donc pu revenir au pouvoir politique. Finalement, à la suite de la mobilisation de l’opinion, apparemment, il n’en sera rien. Restons néanmoins vigilants… Deux immeubles emblématiques du quartier sont encore en très mauvais état : le Palais de Justice ainsi que le

Le Palais des Académies est le chaînon manquant entre le quartier royal et le quartier européen.

Conservatoire de Musique, tous deux propriétés de l’Etat. Deux associations, la Fondation Poelaert et l’asbl Conservamus se sont emparées de ces dossiers et, avec acharnement, ont poussé l’Etat à arrêter de négliger ces fleurons bruxellois. Le « Quartier des Arts » soutient ces deux associations qui sont dans le même état d’esprit que celui de ses fondateurs, il y a 50 ans.

L’aménagement de la Place du Sablon figure aussi parmi les préoccupations du « Quartier des Arts » qui a organisé une première réunion publique pour recueillir la sensibilité des riverains, commerçants et habitants : nous sommes ici au début d’un processus qui vise à accroître l’attractivité et le charme de cette place historique.

RÉHABILITER LE SABLON L’aménagement de l’espace public est donc devenu naturellement le champ d’action principal du « Quartier des Arts ». Plusieurs dossiers sont initiés ou suivis par l’association, toujours en concertation la plus étroite possible avec les autorités communales ou régionales. Citons bien sûr la Place Royale, mais aussi le Square Jean Jacobs, la Place des Palais et la Place du Trône. Pour cette dernière, le « Quartier des Arts » a fait réaliser des études historiques et de circulation, puis un plan et des perspectives qui montrent comment ce jardin situé derrière le Palais Royal peut « revivre » et être convivial en modifiant légèrement son aménagement. Une demande de permis d’urbanisme sera sous peu introduite auprès de la Ville, celle-ci ainsi que Bruxelles Environnement étant d’ailleurs aussi acteurs de ce dossier.

DU PAIN SUR LA PLANCHE Enfin, un dernier espace PRIORITÉ À retient l’attention du « QuarL’ESPACE PUBLIC ! tier des Arts ». Il s’agit de la traversée entre le quartier royal et le quartier européen. Il nous semble essentiel que l’Europe et son quartier soient mieux reliés au centre de la Ville. Pour cela, nous misons sur le Palais des Académies qui a deux façades jumelles mais dont la façade principale se trouve du côté du quartier européen, ce que personne ne remarque, tant elle est cachée des regards. Il s’agit ici, à peu de frais, de créer une nouvelle perspective tournée vers le quartier qui donne à Bruxelles sa dimension mondiale. Comme vous le voyez, il y a encore du pain sur la planche… à projets de l’association. Longue vie au Quartier des Arts !

Par le Comte Jacobs de Hagen Président du Quartier des Arts

UP WITH BRUSSELS ! Le samedi 2 décembre prochain, l’association du Quartier des Arts fêtera son cinquantième anniversaire dans le magnifique cadre de l’Autoworld, musée emblématique de l’Esplanade du Cinquantenaire. Cette grande soirée de gala, qui se tiendra en présence de son Président d’Honneur, le Roi Albert II, aura pour but de présenter ses objectifs et projets pour un Bruxelles meilleur. Infos : www.quartierdesarts50.com



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CONCOURS REINE ELISABETH VITRINE DE LA CULTURE BELGE LE CONCOURS MUSICAL INTERNATIONAL REINE ELISABETH DE BELGIQUE EXISTE DEPUIS 66 ANS. CERTAINS DISENT 80 ANS. IL MET EN VALEUR LE VIOLON, LE PIANO, LE CHANT ET, DEPUIS CETTE ANNÉE, LE VIOLONCELLE. IL EST CONSIDÉRÉ COMME L’UNE DES COMPÉTITIONS MAJEURES DANS LE DOMAINE DE LA MUSIQUE CLASSIQUE. IL FAIT PARTIE DE CES ÉVÉNEMENTS QUI PORTENT NOTRE IMAGE À TRAVERS LE MONDE. L’IMPLICATION DE LA FAMILLE ROYALE N’EST PAS ÉTRANGÈRE À CE RETENTISSEMENT.

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e Concours Musical International Reine Elisabeth de Belgique, créé en 1951, trouve son origine dans le Concours Eugène Ysaÿe. Ce concours initial, mis sur pied avec la protection et les encouragements de la Reine Elisabeth, eut lieu en 1937. Il répondit ainsi à un souhait du célèbre Liégeois, décédé six ans plus tôt, de mettre en valeur le violon. La victoire revint au violoniste David Oïstrakh. Puis, le concours fut organisé pour le piano en 1938. Le premier prix fut attribué à Emil Guilels et, parmi les lauréats, figurait Arturo Benedetti

Michelangeli. Disparue à cause de la Seconde Guerre mondiale, la manifestation fut recréée en 1951, sous son nom actuel. Au fil des années, les concours de violon et de piano se succédèrent, établissant progressivement la renommée

internationale de l’événement, s’organisant en périodes quadriennales, chaque discipline revenant tous les quatre ans. En 1988, s’est ajoutée la session de chant. Il n’y a plus de concours de composition. En fait, l’œuvre imposée fait l’objet d’une commande. En 2017, un nouvel instrument est apparu : le


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MUSIQUE 1

1. En immersion à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, les finalistes n’ont aucun contact avec le monde extérieur. 2. Eugène Isaÿe fut à l’origine du concours de violon. 3. Après la guerre, le Concours Eugène Ysaÿe devint Concours Reine Elisabeth.

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violoncelle. L’enthousiasme fut tout de suite général. Cela rappelait que la Reine Elisabeth fut l’amie du célèbre violoncelliste Pablo Casals. C’est le Français Victor Julien-Laferrière qui inaugura le palmarès.

finalistes d’étudier une œuvre inédite, pour violon, piano ou violoncelle, avec orchestre, dans un délai de huit jours, lors d’un séjour à la Chapelle Musicale à Waterloo où ils sont isolés et ne peuvent recevoir de conseils.

FINALE À BOZAR Le Concours Reine Elisabeth est une association sans but lucratif située à Bruxelles. Ce concours s’adresse aux musiciens dont l’apprentissage est déjà confirmé, qui sont prêts à se lancer dans une carrière internationale. Le règlement est strict, les exigences du programme très élevées. Une des particularités est l’obligation pour les

La session se déroule en quatre temps. En février, un jury vient visionner les vidéos envoyées par les candidats. Le visionnage se passe sur deux semaines. La première semaine, un jury regarde les vidéos de A à Z et la semaine suivante, un autre jury regarde tout de Z à A. Le jury choisit environ 70 candidats qui se présentent à Flagey pour la première épreuve. Au bout d’une semaine,

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24 demi-finalistes sont connus. Les 24 demi-finalistes se présentent alors deux fois - deux jours différents - devant les membres du jury : ils doivent jouer (toujours à Flagey) un DEMI-FINALE concerto avec l’Orchestre Royal À FLAGEY ET de Chambre de Wallonie et un FINALE À BOZAR. récital. La moitié des demi-finalistes est éliminée. IMMERSION TOTALE Les 12 finalistes rentrent en loge pour apprendre leur concerto imposé qu’ils n’ont jamais entendu et ont chacun exactement le même nombre d’heures pour l’étudier. La semaine de la finale se passe au


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1. La Reine Mathilde incarne le soutien indéfectible de la famille royale à l’événement. 2. José Van Dam fit partie du jury du Concours Reine Elisabeth. 3. Notre compatriote Lorenzo Gatto obtint une superbe deuxième place au concours de 2009 qui était dédié au violon.

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Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et c’est le samedi soir que le classement est connu lors d’une fin de soirée où l’excitation atteint son paroxysme. Ajoutons que le concours de chant excipe d’une structure différente. Il est adapté aux exigences des chanteurs et se passe sur une toute petite période, deux jours pour la première épreuve, deux jours pour la demi-finale et trois pour la finale. JURÉS ET LAURÉATS PRESTIGIEUX Le jury international est recruté parmi les interprètes de renommée mondiale, tous de la discipline concernée par la session. Parmi ceux qui ont déjà participé à ce jury, citons quelques sommités : Arthur Grumiaux, David Oïstrakh, Isaac Stern, Yehudi Menuhin, Henryk Szeryng, Zino Francescatti, Shlomo Mintz et Augustin Dumay en violon, Marguerite Long, Annie Fischer, Emil Guilels, Arthur Rubinstein, Nikita Magaloff, Paul Badura-Skoda en piano, Elisabeth Schwartzkopf, Luigi Alva, Joan Sutherland, Eric Tappy, Martina

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Arroyo, José Van Dam en chant ainsi que Truls Mork et Gautier Capuçon pour le violoncelle. Parmi les lauréats, on trouve les noms de Leonid Kogan, Leon Fleisher, Maria Tipo, Philippe Entremont, Pierre Doukan, Alberto Lysy, Vladimir Ashkenazy, Lazar Berman, Gidon Kremer, Jaime Laredo, Jean-Jacques Kantorow, François-René Duchâble, Mitsuko Uchida, Abdel-Rahman ElBacha, Vadim Repin, Pierre-Alain Volondat, Stephen Salters, Nikolaj Znaider, Vitaly Samoshko, Marie-Nicole Lemieux, Baiba Skride, Severin von Eckarstein, Sergey Khachatryan, Boris Giltburg, Lorenzo Gatto, Ray Chen, Lukas Vondracek… SUPPORT ROYAL AUX JEUNES TALENTS Depuis le début, le Concours a bénéficié du soutien moral de la Famille Royale de Belgique. À commencer par la Reine Elisabeth qui était connue pour sa création et pour son idée de loger les candidats

dans des familles d’accueil. Cette initiative a le mérite de conforter le moral des musiciens qui développent parfois des relations d’amitié avec ces familles. C’est le volet humain de cette épreuve. En 1965, après le dé- IL S’AGIT DE LANCER cès de la Reine Elisabeth, c’est LA CARRIÈRE DE la Reine Fabiola qui reprit le JEUNES MUSICIENS flambeau. Actuellement, la DE TALENT. Reine Mathilde assume ce rôle avec énergie. Habituellement, elle est présente plusieurs fois lors de la session. Le Concours Reine Elisabeth est un des plus anciens et un des plus durs. Le règlement est appliqué à la lettre et un huissier surveille chaque étape. Il permet à des jeunes talentueux de démarrer leur carrière. Les premiers lauréats reçoivent non seulement un prix en argent mais, surtout, des propositions de contrats dans le monde entier. Le concours est retransmis en streaming sur les 5 continents. Il est un des piliers de la réputation planétaire de Bruxelles et de la Belgique.

Par le Comte Yvan de Launoit, Vice-Président du Concours Musical International Reine Elisabeth de Belgique www.cmireb.be


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EDOUARD EMPAIN BARON BÂTISSEUR DESCENDANTE DE BOGHOS NUBAR PACHA, AMÉLIE D’ARSCHOT, HISTORIENNE ET CONFÉRENCIÈRE, NOUS FAIT REVIVRE CETTE FABULEUSE AVENTURE DE LA CONSTRUCTION DE LA VILLE D’HÉLIOPOLIS EN PLEIN DÉSERT À QUELQUES KILOMÈTRES DU CAIRE AU DÉBUT DU XXE SIÈCLE. LE CAPITAINE D’INDUSTRIE EDOUARD EMPAIN S’ÉTAIT ALORS ASSOCIÉ À BOGHOS NUBAR, FILS DU PREMIER MINISTRE ÉGYPTIEN, POUR ACHETER LES PREMIERS MILLIERS D’HECTARES DE TERRAIN NÉCESSAIRES. CEUX-CI ONT RÉALISÉ UNE VILLE SUBLIME SUR LE PLAN ARCHITECTURAL. MAIS, BIEN PLUS QU’UNE SUPERBE CITÉ, HÉLIOPOLIS A SURTOUT REPRÉSENTÉ TOUT UN ART DE VIVRE ET UN ESPRIT DE TOLÉRANCE PERMETTANT AUX DIFFÉRENTS CULTES DE SE CÔTOYER. DANS « LE ROMAN D’HÉLIOPOLIS » (PARU AUX EDITIONS AVANT-PROPOS), AMÉLIE D’ARSCHOT NOUS CONTE L’INCROYABLE SAGA DE CET ENTREPRENEUR HENNUYER PARTI AU PAYS DES PHARAONS. DÉCOUVRONS UN EXTRAIT DE CE LIVRE QUE LES AMATEURS D’HISTOIRE VONT APPRÉCIER…

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e 14 février 1904, Edouard Empain, ingénieur et Son Excellence Boghos Nubar, propriétaire, achètent deux mille cinq cents hectares dans l’oasis du désert de l’Abassieh. En 1906, ils créent une nouvelle société dont l’objet est la mise en valeur et l’exploitation d’une concession de chemin de fer et de deux lignes de tramways électriques assurant la liaison avec Le Caire. Il s’agit de la Cairo Electric Railways and Heliopolis Company.

Le terrain de deux mille cinq cents hectares sera agrandi en 1910 et atteindra sept mille cinq cents hectares, ce qui représente la superficie d’une capitale européenne de l’époque. Un conseil d’administration est subtilement établi pour ménager les diverses susceptibilités : trois Belges, six Anglais, un Français (André Berthelot) et l’on incorpore aussi deux Egyptiens. Edouard Empain en est le président et Boghos Nubar le vice­ président, de même que le baron

William Armstrong, représentant des intérêts anglais. Le capital de départ de quinze millions de francs sera doublé en 1907 et porté à cinquante millions en 1911. LE THÉ DEVANT LE CHANTIER Les travaux d’infrastructure vont être titanesques, on pourrait même les qualifier de pharaoniques, à croire que la proximité des hautes pyramides ait une influence sur la taille exceptionnelle de l’entreprise. Les


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VILLE NOUVELLE

1. Edouard Empain, comme Ernest Solvay, fit partie de ces capitaines d’industries qui marquèrent le règne de Léopold II. 2. Le Premier Ministre égyptien, Boghos Nubar Pacha, était le père de Boghos Nubar, associé d’Edouard Empain.

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deux éléments capitaux pour commencer l’aventure sont bien entendu l’eau et l’électricité. La première tâche commence aussitôt avec la réalisation d’un puits artésien d’une profondeur de quatre-vingt-cinq mètres et des canalisations venant du Nil qui doivent assurer l’alimentation en eau de la ville, ce qui n’est pas une sinécure. Boghos Nubar connaît les procédures en la matière, son père Nubar Pacha avait été un des fondateurs de la Société des Eaux du Caire et le père, ainsi que le fils, en étaient les principaux actionnaires avec douze mille des soixante mille actions. Le

reste des actions étant aux mains de Français du Caire et de fonctionnaires de Suez.

tonnes de limon des bords du Nil pour pouvoir y aménager les espaces verts en plein désert.

Les priorités sont ensuite l’édification de la centrale électrique de Choubrah, près du fleuve, et la construction des lignes de trains et de tramways entre Le Caire et Héliopolis. Les habitants de la capitale pourront venir y prendre le thé et admirer l’évolution des travaux mais, surtout, dans un premier temps, les lignes serviront à acheminer le matériel et le personnel. On va transporter à dos de chameaux des

PRÉVENIR LES INCENDIES Empain, voulant en outre uti- D’ABORD L’EAU ET L’ÉLECTRICITÉ… liser toutes les technologies les plus modernes, fait construire une usine pour les briques en silicocalcaire fabriquées dès lors sur place. La stratégie d’Empain est de créer des usines et des entreprises pour servir son projet. Les rails, les wagons de train et de métro et leur équipement, tout cela est fabriqué en Belgique et en France dans les établissements de la


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Images d’Héliopolis au début du XXème siècle.

compagnie. Ceux qui utilisent son tramway et ses trains, c’est encore de l’argent pour la compagnie, c’est l’effet domino des rentrées financières en cascade. SECRET DE FABRICATION On utilise massivement le béton armé à Héliopolis : le système Hennebique, du nom de l’ingénieur français qui avait déposé un brevet pour protéger son système de fabrication. Le slogan du béton Hennebique était « Plus jamais d’incendie dévastateur », argument d’importance quand on évoque les incendies traumatisants de la fin du XIXe et du début du XXe qui ont ravagé tant de théâtres, palais ou mai-

sons. Ces catastrophes ont marqué les esprits et les âmes sensibles. L’incendie du Bazar de la Charité à Paris en 1897, où périrent plus de cent vingt personnes dévouées à cette cause philanthropique, est encore dans les mémoires. La duchesse d’Alençon, sœur de l’impératrice d’Autriche, y mourut en héroïne. L’incendie du théâtre iroquois de Chicago fut encore plus meurtrier avec six cents victimes prises au piège dans le bâtiment. Le béton Hennebique, exploité par la société Padova, Rolin et Compagnie, se vantait de rendre la ville d’Héliopolis éternelle comme les temples de Karnak.

Près de deux mille ouvriers sont en permanence sur le chantier. Des plans ont été établis au préalable, dessinant les ERNEST JASPAR routes qui traversent FUT L’ARCHITECTE la ville, les zones de D’HÉLIOPOLIS. construction, les espaces verts et ceux consacrés aux loisirs. La compagnie va engager des architectes de talent, capables d’innover, de créer un style particulier. La légende s’est emparée de la rencontre entre Empain et le jeune architecte belge Ernest Jaspar car… Il faut souvent du romanesque dans une belle histoire…

Par Amelie d’Arschot


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EN 1847, IL Y A 170 ANS EXACTEMENT, QUELQUE 750 HOMMES TRAVAILLÈRENT D’ARRACHE-PIED POUR CONSTRUIRE CE QUI ALLAIT DEVENIR LES GALERIES ROYALES SAINT-HUBERT…

170

QUINZE MOIS SUFFIRENT POUR ÉDIFIER CES QUELQUE 40.000 M² QUI ABRITAIENT DÉJÀ À L’ÉPOQUE UN THÉÂTRE, UN MARCHÉ AUX FLEURS, DES RESTAURANTS, DES COMMERCES, DES APPARTEMENTS… BREF, UN MICROCOSME URBAIN QUI A PEU CHANGÉ AUJOURD’HUI AU NIVEAU DE SES ACTIVITÉS. LES GALERIES SONT TOUJOURS UN LIEU DE PASSAGE COURU, OÙ LE LUXE SE MÉLANGE À L’ATTRACTIVITÉ TOURISTIQUE ET CULTURELLE.

GALERIES ROYALES SAINT-HUBERT JEUNE DAME DE 170 ANS !

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ean-Pierre Cluysenaar n’avait que 26 ans quand il a imaginé son premier projet des Galeries Royales Saint-Hubert. Mais il faudra attendre 10 ans pour que celui-ci se réalise en 1847. Aujourd’hui, ces galeries sont un des bâtiments les plus visités de Bruxelles. Chaque année, plus de

6 millions de personnes foulent la pierre bleue, bien usée, de ce prestigieux passage inspiré de la Galerie d’Orléans à Paris. TRANSFORMATION EN 1951 En 1847, les Galeries Royales SaintHubert furent la première grande galerie construite en Europe. En 170 ans, elles connurent de nombreuses amé-

liorations même si pendant les premières années, celles-ci furent rares. En dehors de l’installation du cinéma en 1929, la première et la plus importante n’eut lieu qu’en 1951. Le Théâtre des Galeries fut alors détruit - excepté la cage de scène - et entièrement reconstruit par l’architecte Bonduelle. Il passa ainsi d’un théâtre élisabéthain à une salle à l’italienne. Le nombre de


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BRUXELLES

La Taverne du Passage est un des piliers des Galeries Royales SaintHubert. Surtout quand Charles Michel y invite Angela Merkel…

places augmenta, ainsi que la visibilité du théâtre dans les Galeries. C’est lors de cette rénovation que Magritte peignit le plafond du théâtre (voir article Année Magritte).

scientifique. Contrairement à ce qui était d’usage, la rénovation fut d’abord externe : les premiers travaux concernèrent les façades et la verrière.

Après quatre années de rénovation minutieuse, il retrouva un nouveau souffle en 2003. Depuis, il accueille événements, spectacles et les Mardis de la Philo.

Ensuite, pendant plus de quarante ans, il n’y eut plus aucune rénovation de taille. Certes, il y eut des rafraîchissements, des réparations en fonction des besoins - les façades furent repeintes à plusieurs reprises - ou des transformations ponctuelles d’appartements. Mais aucune restauration globale…

Après, la société civile des Galeries Royales Saint-Hubert entreprit la rénovation des sous-sols de la Galerie de la Reine. Construites sur un sol marécageux, les fondations menaçaient de s’effondrer. Ce fut l’occasion également de rendre ces caves accessibles au public. Il s’agit aujourd’hui des quelque 1.000 m² qui abritent les expositions du Cinéma Galeries.

DU THÉÂTRE DES GALERIES À L’HÔTEL DES GALERIES La rénovation du Théâtre Royal des Galeries fut, quant à elle, une aventure compliquée. Vétuste, tant au niveau de la LE VAUDEVILLE sécurité qu’au niveau techACCUEILLE nique, il devait être restauré. LES MARDIS Architectes et Compagnie DE LA PHILO. des Galeries durent jongler entre les obligations des uns et des autres pour que les travaux puissent être menés tout en poursuivant les saisons théâtrales… Le résultat éclatant est là. Le théâtre,

APRÈS 150 ANS, DÉBUTENT LES VRAIES RÉNOVATIONS Il fallut que les Galeries fêtent leurs 150 ans pour que fut entreprise une rénovation complète du bâtiment, basée sur une étude historique et

Vint le tour du Vaudeville, abandonné depuis de nombreuses années, de retrouver son éclat d’antan.


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remis aux normes et agrandi dans ses espaces de réception, accueille chaque soir près de 800 spectateurs dans une salle qui ressemble à ce qu’elle a toujours été… En même temps que cette rénovation de taille, de nombreux appartements et bureaux furent restaurés, ainsi que l’Hôtel des Galeries qui dispose aujourd’hui de 23 chambres et d’un restaurant prisé des gourmets. La verrière du péristyle, au croisement des Galeries et de la Rue des Bouchers, semble avoir toujours été là. Pourtant, il n’en est rien. Depuis les années 90, c’était un plafond opaque dans lequel des spots avaient été incorporés. Ce n’est que depuis mai 2016 que nous pouvons admirer la version d’origine.

2017, UNE ANNÉE ÉCLAIRÉE ! Récemment, en avril 2017, ce fut au tour de l’éclairage des façades intérieures de connaître un sérieux lifting. Plus écologique, plus économique, plus dynamique, cette nouvelle installation lumineuse est dotée de la toute dernière technologie de pointe. Cette illumination en LED vient donner un côté plus contemporain à ce prestigieux passage bruxellois, tout en respectant le classicisme de l’architecture de la Renaissance florentine. Sont désormais mises en valeur la profondeur des Galeries, ainsi que les statues allégoriques, discrètement intégrées dans les façades. Cette nouvelle installation permettra également de créer des effets interactifs selon les événements organisés dans les Galeries.

La rénovation des Galeries Royales Saint-Hubert passe également par le nouvel éclairage. Superbe…

« Restera » ensuite à rendre son éclat originel à la Galerie des Princes et aux façades extérieures… Et la boucle sera bouclée… Grâce à ses nouveaux atours, les Galeries Royales Saint-Hubert, qu’on peut considérer aussi comme le « haut du bas de la Ville », continueront à attirer dans l’Îlot Sacré les amoureux de Bruxelles, dont le centre, avec tous ses nouveaux aménagements, reste plus que jamais son cœur battant.

JEAN-PIERRE CLUYSENAAR GÉNIE DE L’ARCHITECTURE Jean-Pierre Cluysenaar est né à Kampen aux Pays-Bas en 1811. Il a suivi les cours de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles dans la classe de Tilman-François Suys. C’est lui qui lui inculqua le goût de cette Renaissance italienne qui caractérise les Galeries Royales Saint-Hubert. Mais il avait d’autres cordes à son arc. En réalité, Cluysenaar fut la figure de proue de l’éclectisme. Il s’inspira de tous les styles architecturaux. Sa production, jusqu’à son décès en 1880, ne représenta pas moins de 200 projets dans tous les domaines, de la cité ouvrière aux grands palais. Outre les Galeries Royales, signalons notamment la Galerie Bortier, le Château Rey (aujourd’hui Maison Communale de Drogenbos), le Château d’Argenteuil (aujourd’hui Ecole Scandinave), l’Hospice des Aveugles, le Théâtre de l’Alhambra (démoli en 1974) et le Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles. N’étant pas assimilé à un seul style, il ne figure pas à la même place que Victor Horta au panthéon des grands créateurs belges. Pourtant, il mériterait plus de reconnaissance, ne fut-ce que pour avoir été l’architecte marquant du règne de Léopold Ier. À quand une exposition Cluysenaar ?

Par Alexandre Grosjean, Président de la Société des Galeries Royales Saint-Hubert


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CITATION

« L’art est un mensonge qui nous permet de dévoiler la vérité » PABLO PICASSO

Picasso (1881-1973) a menti quasiment toute sa vie car il a créé quasiment toute sa vie. Bref, quel menteur ! Sans doute, un des plus grands menteurs du XXème siècle. Jugez plutôt. Entre 1889 et 1972, soit pendant 83 ans, il a produit, excusez du peu, près de 50.000 œuvres dont 1.885 tableaux, 1.228 sculptures, 2.880 céramiques, 7.089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30.000 estampes. Si vous parvenez à mettre bout à bout toutes ses œuvres, vous obtiendrez une représentation de la réalité. C’est cela, la vérité !


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UNE PETITE BELGE DANS LE FAUTEUIL D’ANDRÉ MALRAUX

MACRON A-T-IL PENSÉ À BREL, À HERGÉ, À SIMENON, À MAGRITTE EN NOMMANT FRANÇOISE NYSSEN AU MINISTÈRE DE LA CULTURE ? C’EST TRÈS PEU PROBABLE. IL N’EMPÊCHE QU’IL S’EST AGI D’UN ÉVÉNEMENT EXCEPTIONNEL POUR LA CULTURE « MADE IN BELGIUM ». N’OUBLIONS PAS QUE L’ANCIENNE PATRONNE D’ACTES SUD, BELGE DE NAISSANCE, FIT SES PREMIERS PAS À BRUXELLES. ET SI ELLE EST DE NATIONALITÉ FRANÇAISE DEPUIS UN CERTAIN TEMPS, LA FILLE D’HUBERT NYSSEN A GARDÉ CETTE FAÇON TYPIQUEMENT BELGE D’ABORDER LES PROBLÈMES. EN TOUT CAS, CHEZ NOUS, LA MINISTRE (BELGE) DE LA CULTURE (FRANCOPHONE) AINSI QUE LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L’ACADÉMIE ROYALE DE LANGUE ET DE LITTÉRATURE FRANÇAISES DE BELGIQUE SONT TRÈS ENTHOUSIASTES. POUR EUX, CETTE NOMINATION OUVRE DE NOUVELLES PERSPECTIVES DE COOPÉRATION FRANCO-BELGE DANS LE DOMAINE DE LA CULTURE. WAIT AND SEE COMME ON DIT À MOLENBEEK…


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FRANCE 1

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1. Jacques Chaban-Delmas et André Malraux entourent Marc Chagall lors du vernissage d’une de ses expositions. 2. Jack Lang, ici en compagnie de David Guetta, aimait sortir des sentiers battus de la culture quand il était ministre.

C’

est peu dire qu’outreQuiévrain, le titre de Ministre de la Culture est prestigieux. André Malraux inaugura la série des Ministres. Par la suite, des personnalités telles que Maurice Druon, Françoise Giroud, Jack Lang, François Léotard, Frédéric Mitterrand se succédèrent à la Rue de Valois. Qui plus est, en France, parmi toutes les disciplines créatives, la littérature reste la valeur suprême. Bref, lorsque la patronne arlésienne des Editions Actes Sud fut appelée aux affaires culturelles par le Président de la République, ce fut un concert de louanges, de L’Obs au Point en passant par le Figaro. PAS QUE LA LITTÉRATURE Ce qui est sûr, c’est que le parcours de Françoise Nyssen (née le 9 juin 1951 à Etterbeek) n’est pas celui d’une énarque. Après sa scolarité au Lycée Français de Bruxelles, elle entama ses études de chimie à l’ULB. Par après, elle étudia l’urbanisme à l’Institut Saint-Luc. Ella aboutit

alors à la Direction du Ministère belge de l’Environnement. En tant qu’urbaniste, elle se battit notamment contre la bruxellisation c’est-àdire contre la destruction du patrimoine architectural de la capitale. En 1987, ce fut le tournant de sa vie. A la demande de son père, elle reprit la présidence de la maison d’édition Actes Sud (fondée par Hubert Nyssen à Arles en 1978). Sous sa houlette, l’entreprise prospéra. Elle devint tout simplement le meilleur de la littérature contemporaine : de Nina Berberova à Giula Enders, de Paul Auster à Stieg Larsson. C’est aussi 3 Prix Goncourt. C’est enfin 2 Prix Nobel de Littérature. La société arlésienne représente aujourd’hui 76 millions d’euros de chiffre d’affaires, 11.500 titres en catalogue, 500 par an, 322 employés. Depuis le 18 mai 2017, elle est dirigée par le mari de Françoise Nyssen, Jean-Paul Capitani. Ajoutons qu’Actes Sud va au-delà de la littérature. Au travers de son centre du Méjan, la maison valorise le cinéma, le théâtre, les arts, la photographie (normal à Arles).

A QUAND ACTES NORD ? Parmi les Belges qui connaissent bien Françoise Nyssen, il y a Jacques De Decker, Secrétaire Perpétuel de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. « Nous sommes assez touchés à l’Académie, confie Jacques De Decker. En effet, il n’y aurait pas eu Françoise Nyssen sans Hubert Nyssen. Or, son père était membre de l’Acadé3 PRIX GONCOURT mie (NDLR : membre étranET 2 PRIX NOBEL ger). Il succéda, notamment, DE LITTÉRATURE à Colette et à Jean Cocteau. AU PALMARÈS Et son successeur n’est autre D’ACTES SUD ! qu’Eric-Emmanuel Schmitt. En fait, Hubert avait de multiples facettes. Ce fut d’abord un écrivain important. Par ailleurs, avec sa femme, Christine Leboeuf (NDLR : petite-fille du célèbre Henry Leboeuf, fondateur du Palais des Beaux-Arts), il créa Actes Sud à Arles. Il y avait là une forme d’inconscience typiquement belge. Il paraissait, en effet, difficile d’attirer les auteurs français en-dehors de Paris. On le lui reprocha d’ailleurs. Pour faire taire ces critiques, il se mit à prospecter des écrivains à l’étranger.


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©Louis Monier/Rue des Archives

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1. Françoise Nyssen ne connaissait pas Emmanuel Macron avant sa nomination à la Rue de Valois. Maintenant, ils sont amenés à inaugurer les plus importantes manifestations dédiées à la culture française partout dans le monde. 2. C’est dans le cadre du Festival d’Avignon de cette année que les 2 Ministres de la Culture, Françoise Nyssen et Alda Greoli, se sont rencontrées pour la première fois. 3. Publicitaire, écrivain, éditeur, Hubert Nyssen connut un parcours exceptionnel, de Bruxelles à Paris en passant par Arles.

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Notamment en Scandinavie où il dénicha le père de la tétralogie Millenium, Stieg Larsson. Ou à New York où il rencontra Paul Auster ». Et qu’en est-il de la promotion des auteurs belges dans tout cela ? « Hubert Nyssen a publié Jean-Luc Outers et Henry Bauchau, poursuit Jacques De Decker. Il était très attentif aux synergies entre éditeurs français, belges et canadiens. Hélas, il n’a jamais trouvé le même niveau de professionnalisme en Belgique. Il faut dire que chez nous, les moyens sont très limités. En réalité, tout cela soulève la question fondamentale de l’aide à la diffusion des auteurs belges dans le monde et, particulièrement, en France. Reconnaissons que le cas de la Belgique est unique. Aucun pays n’est aussi dominé par un autre pays dans le domaine de l’édition. Bref, je crois beaucoup dans Françoise Nyssen. Les conditions sont peut-être réunies pour rapprocher édition française et édition belge et permettre la diffusion d’auteurs belges à Paris ». A quand une filiale d’Actes Sud en Belgique ? Et pourquoi pas Actes Nord ?

ERASMUS DE LA CULTURE Parole donc aux politiques. Que pense notre Ministre de la Culture de sa consoeur belgo-française qu’elle rencontra récemment au Festival d’Avignon ? Alda Greoli nous fournit cette réponse le 1er août. « J’étais très désireuse de rencontrer Françoise Nyssen parce que j’étais frappée par nos convergences évidentes et nombreuses. Qu’il s’agisse de l’éducation artistique, du développement des résidences d’artistes ou, encore, du soutien à la mobilité des (jeunes) artistes. Les thématiques européennes ont également été évoquées ». Mais cette nomination ouvre-t-elle de nouvelles perspectives de coopération franco-belge en matière de culture ? « Sans aucun doute ! Nous avons échangé nos numéros de GSM. Nous sommes appelées à nous revoir, notamment à Francfort en octobre. J’ai rencontré une femme fière de sa Belgique, enthousiaste dans son travail et déterminée à faire bouger les choses ».

DIVERSITÉ, QUALITÉ, EFFICACITÉ En résumé, à part ses initiales, Françoise Nyssen serait la perfection en matière de culture. Et c’est cela le problème. Elle suscite d’énormes attentes dans les milieux concernés. Pourra-t-elle les satisfaire, sachant que les restrictions budgétaires ne vont pas l’aider ? Faisons-lui confiance. En tant que chimiste, elle pourra POUR DE NOUVELLES maîtriser les savants PERSPECTIVES DE dosages que nécesCOOPÉRATION site toute politique FRANCO-BELGE DANS culturelle. Et puis, LA CULTURE ! ses origines belges lui seront très utiles. Elle s’appuiera sur ce côté tout à la fois bienveillant, familial, polyvalent, entreprenant, innovateur qui est l’apanage de nos compatriotes. Elle s’inspirera de son père qui, selon Alberto Manguel, avait la « capacité de rassembler un groupe de gens divers sans jamais se placer au centre ». Diversité, qualité, efficacité sont les maîtres-mots des Nyssen. Assurément, la culture française est entre de bonnes mains… Par Paul Grosjean


ING Art Center Exhibition

25.10.2017 – 25.02.2018

Place Royale 6, 1000 Brussels ing.be/art In collaboration with

&

Christo, The Gates (Project for Central Park, New York City), Drawing in two parts 2001 (detail). Pencil, charcoal, pastel, wax crayon, enamel paint and aerial photograph. 38 x 165 cm + 106.6 x 165 cm. Property of the artist. © Christo 2017 Exhibition organised in conjunction with ING Belgium. Participation possible without obligation to purchase an ING product or service. Terms, conditions and exhibition prices are available on ing.be/art. ING Belgium S.A./nv – Bank/Lender – Avenue Marnix 24, B-1000 Brussels – Brussels RPM/RPR – VAT BE 0403.200.393 – BIC: BBRUBEBB IBAN: BE45 3109 1560 2789. Insurance broker registered with the FSMA under the n° 12381A – www.ing.be – Publisher: Marie-Noëlle De Greef, Cours Saint-Michel 60, B-1040 Brussels – © Editing Team & Graphic Studio – Marketing ING Belgium –712869E – 07/17


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MESSAGE PERSO

EUQITILOP AL TRA NU TSE AÇ EUQ SNIOM À ! ESREVNI’L TIOS EN

LA POLITIQUE EST UN ART À MOINS QUE ÇA NE SOIT L’INVERSE !

O

n ne sait pas très bien si l’homme est un artiste ou une œuvre d’art ou les deux à la fois. En tout cas, ce qu’a réussi Macron en 2017 est un chef-d’œuvre. La preuve que l’art est partout.

de vrais Elmyr. Nos meilleurs faussaires à nous, ce sont Yvan et Pascale. Faussaires en socialisme. Jef Koons, voilà une belle caricature de politicien. L’homme arrive à vendre n’importe quoi en le faisant payer à n’importe quel prix.

Au début de l’été, je bois un verre de rosé sur la terrasse du Victor Café à Bozar. Devant moi, une remorque de camion couverte de gravats. Une demi-heure plus tard, je comprends, il s’agit d’une œuvre. Si un tas de gravats est une œuvre d’art, Bruxelles est la ville la plus muséale du monde, particulièrement en été.

Moins flamboyants que les faussaires, les copieurs. Les bons et les moins bons. Dans la seconde catégorie, il y a Lutgen qui essaye de se faire passer pour Macron. Beau, intelligent et nouveau, comme Emmanuel. Et s’il faut se méfier des imitations, c’est uniquement quand elles sont bien faites. Avec Lutgen, pas de danger. On est très loin d’Elmyr et tout près des faux Vuitton vendus par des Sénégalais sur les marchés florentins.

Quelques titres pour les œuvres rencontrées sur nos avenues : « Ouvrier fumant une cigarette roulée en regardant un trou », « Panneau de signalisation écrit dans les deux langues par un néerlandophone », « Plot en plastique explosé par un automobiliste excédé », « Réduction à une bande d’un axe de communication important ». « Embouteillages insolubles même dans l’acide sulfurique ». On dirait du Houellebecq. Elmyr, vous connaissez ? Elmyr de Hory peignait des Van Gogh, Picasso, Matisse et faisait croire que c’étaient des vrais. D’ailleurs, c’étaient des vrais puisqu’il ne copiait pas des toiles existantes, il en inventait de nouvelles. Pas de vrais Picasso mais

Nonante-deux. Ils sont nonantedeux bureaux d’architecture à avoir répondu à l’appel d’offre pour le futur musée d’art moderne et contemporain dans le bâtiment Citroën de la Place de l’Yser. Espérons qu’ils seront aussi nombreux à soumissionner pour assurer l’entretien du bâtiment. Grande spécialité nationale, on ouvre des musées à tire-larigot sans un kopeck pour les entretenir. FRITE IMMATÉRIELLE Je vous parlais il y a deux ans de Pim Vandenovic, cet artiste flamandocroate qui a réussi à organiser son inexistence virtuelle. Vandenovic

prolonge son incroyable exploit : zéro résultat quand on tape son nom entre guillemets sur Google. Encore un artiste à inscrire au patrimoine immatériel de l’humanité, personne à part moi n’en connaissant l’existence. La Belgique, pays du surréalisme. On a Magritte, on a aussi les frites, reconnues, par la grâce de notre Ministre de la Culture, chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération PANNEAU DE Wallonie-Bruxelles. SIGNALISATION Le message est clair. ÉCRIT DANS LES En Belgique fran2 LANGUES PAR UN cophone, la culture qui compte, c’est la NÉERLANDOPHONE culture des pommes de terre. En passant, on se demande comment une frite peut être immatérielle ? Si le patrimoine oral, c’est tout ce qu’on peut mettre dans la bouche ? Et si la sauce andalouse n’est pas terriblement jalouse ? Le Musée du Chat ouvrira ses portes à Bruxelles en 2020. Geluck se félicite d’avoir choisi un félin de sexe masculin, sans quoi son Musée n’aurait probablement jamais vu le jour. Là aussi, grosse question autour de l’entretien : qui va changer la litière ? Vous n’avez rien compris à cette chronique ? C’est normal, vous ne comprenez rien à l’art contemporain.

Par Jean-Hughes LOBBY du GRAND HÔTEL


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L’ART ANCIEN ÉLIMINÉ PAR L’ART CONTEMPORAIN ? POUR SA PREMIÈRE ÉDITION À L’ÉTRANGER, LE SALON PARIS TABLEAU ÉLUT DOMICILE À BRUXELLES À LA PATINOIRE ROYALE DU 8 AU 11 JUIN 2017. LE CADRE MONUMENTAL DE CE LIEU ET LA SCÉNOGRAPHIE ONT PARTICULIÈREMENT SÉDUIT LES VISITEURS. TOUT COMME LE DÉBAT ANIMÉ DE MAIN DE MAÎTRE PAR CONSTANTIN CHARIOT ET RÉUNISSANT HUBERT D’URSEL (BANQUE DEGROOF PETERCAM), SABINE VAN SPRANG (MUSÉES ROYAUX DES BEAUX-ARTS) ET THOMAS LEYSEN (FONDATION ROI BAUDOUIN). CETTE TABLE RONDE PORTA SUR LES RAPPORTS ENTRE L’ART ANCIEN ET L’ART CONTEMPORAIN. LOBBY EUT LE PRIVILÈGE D’ÊTRE LE SEUL MÉDIA PRÉSENT. COMPTE-RENDU D’UNE DISCUSSION DE HAUT NIVEAU…


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DÉBAT

Ventes aux enchères de Warhol et Basquiat chez Sotheby’s à Londres le 28 juin 2017.

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n matière d’art, on peut dire que Paris est la capitale de la monstration, Berlin celle de la création et Londres celle du marché. Bruxelles, quant à elle, pourrait bien être celle des collections. Mais qu’il s’agisse de monstration, de création ou de marché, de quel art parle-t-on ? Force est de constater que, ces dernières décennies, les regards se sont davantage concentrés sur l’art moderne et contemporain, au détriment de l’art ancien. Il n’y a qu’à voir les grandes foires dites d’antiquaires pour se persuader que le monde de l’art a fortement changé, en tout cas au niveau du marché. BONNE NOUVELLE POUR LE BUSINESS « Bien qu’il se soit fortement globalisé dans les années 2000, le marché de l’art se porte bien, affirme Hubert d’Ursel, Head of Art Advisory à la Bank Degroof Petercam et ex-Directeur Général de Sotheby’s Belgium.

Cette évolution s’explique principalement par deux phénomènes, cumulés à une législation qui interdit la circulation de certaines catégories, l’antiquité par exemple. D’une part, il y a l’émergence de nouveaux acheteurs qui s’intéressent à l’art et d’autre part, il y a la raréfaction des tableaux anciens. Il est clair qu’il y a de moins en moins de chefs-d’œuvre sur le marché. Les grands collectionneurs de tableaux anciens se comptent désormais sur les doigts d’une main. Cinquante pour cent du marché mondial est de l’art contemporain où il y a pléthore d’offres. Les tableaux anciens n’en sont plus qu’une toute petite partie ». « Le marché de l’art contemporain est devenu très fort, poursuit Hubert d’Ursel, quoique bien cloisonné et tournant toujours autour d’une centaine d’artistes. Des stars comme Picasso, Basquiat, Louise Bourgeois sont littéralement protégées par les grands

acteurs que sont les salles de vente ou les grandes galeries. Alors que des milliers d’artistes contemporains inconnus se trouvent dans les foires à des prix intéressants, sans avoir encore de place réelle HUBERT D’URSEL : sur le marché, ces acteurs se « IL Y A DE MOINS montrent frileux. Ils hésitent EN MOINS DE à amener de nouveaux artistes CHEFS-D’ŒUVRE par peur de se tromper. En SUR LE MARCHÉ outre, ils communiquent ex- DE L’ART ANCIEN ». trêmement bien et exportent les grands artistes occidentaux vers la Chine et le Japon, par exemples, qui se battent contre les Européens et les Américains pour acheter les meilleurs artistes. Le leader mondial aujourd’hui est la Chine avec grosso modo 40 % du marché de l’art. Précisons que 90 % de ce qu’ils achètent est de l’art chinois moderne ». Et l’art ancien dans tout cela ? « Cela étant, le marché de l’art ancien garde une bonne vigueur, conclut Hubert d’Ursel. Mais je ne parlerais pas


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1. Sans les Français, la Patinoire Royale n’aurait pas été restaurée. 2. Sabine van Sprang, Hubert d’Ursel et Thomas Leysen n’éludèrent aucune question de Constantin Chariot. 3. Les stands du salon Paris Tableau (ici celui de la Galerie Talabardon & Gautier) furent unanimement appréciés par les amateurs d’Art Ancien.

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d’une très bonne vigueur parce que c’est un marché très étroit, avec seulement un ou deux chefs-d’œuvre sortant au niveau mondial chaque année. La grande qualité se vend bien. Un très beau tableau ancien a la même valeur que des Basquiat ou des Warhol qui atteignent des prix énormes ».

SABINE VAN SPRANG : « LES BELLES ŒUVRES D’ART ANCIEN SONT HORS DE PORTÉE DES MUSÉES ».

LES CONSERVATEURS DOIVENT ÊTRE CRÉATIFS Sabine van Sprang, conservatrice de la peinture flamande des XVIe et XVIIe siècles aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, estime « qu’à côté des très belles œuvres d’art

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ancien, devenues tellement chères qu’elles sont hors de portée des musées, il y a un marché d’œuvres de belle qualité qui continue à proposer des prix raisonnables. Mais la question est de savoir si ce sont des œuvres de qualité muséale. Bref, la situation actuelle de restrictions budgétaires dans les musées belges est exceptionnelle. Elle exige qu’on ait un équilibre comptable. Sans puiser dans nos réserves, nous sommes dans l’incapacité d’acheter. En 2016, l’une de nos rares acquisitions d’art ancien fut un fragment d’un panneau d’un maître de Sainte-Gudule dont nous avions, en son temps, déjà acquis le pendant pour un prix dérisoire. Ce panneau fut acheté par la Fondation Roi Bau-

douin qui le mit gracieusement à la disposition de notre musée. Je crains que même si la situation s’améliore, on ne puisse plus acheter de grands chefs-d’œuvre comme des Rubens. Il va falloir de plus en plus chercher, creuser, être créatif pour trouver des solutions. L’avenir pour les conservateurs ne pourra se tracer que de cette manière-là ». UNE FONDATION AU SERVICE DES COLLECTIONNEURS Thomas Leysen, personnellement grand collectionneur, mais surtout président de la Fondation Roi Baudouin, précise qu’en effet, celle-ci a notamment pour mission d’acquérir des œuvres d’art pour nos musées.


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DÉBAT

1 1. Les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique comptent en leur sein de multiples chefs-d’œuvre de l’Art Ancien. 2. Comme Vincent Van Gogh, David Hockney peignit la Chaise de Gauguin. 3. La Fondation Roi Baudouin acquiert des œuvres d’art pour les musées belges. Ce fut le cas de la Marguerite de Knopff.

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Son budget est d’un million par an, financé en grande partie par les dons, les legs et la Loterie Nationale. Ce qui permet d’acheter des œuvres importantes qui font la différence dans une collection, comme la Marguerite de Knopff et d’autres tableaux iconiques. « Nous avons, en tant qu’institution privée, une souplesse d’action qui nous permet de rapidement concrétiser un achat. De plus, depuis une dizaine d’années, nous avons développé une approche de mécénat, en allant vers les collectionneurs pour leur parler de la survie de leur collection et leur offrir des formules souples de donation, ou donation partielle, avec les avantages fiscaux. Ceci dit, malgré tous nos efforts, il faut sou-

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haiter qu’un cadre fiscal et légal plus attractif soit consacré au mécénat et au sponsoring d’entreprise à l’endroit des collections d’art ». ACHETEZ CE QUE VOUS AIMEZ Mais quels critères faut-il prendre en compte pour l’achat d’un tableau ancien ? « Si vous souhaitez investir dans les tableaux anciens, répond Hubert d’Ursel, je dirais qu’il faut acquérir mais pas investir : achetez ce que vous aimez. En tenant bien sûr compte des principes de base. Par exemple, il vaut mieux acheter un tableau en parfait état et un peu cher qu’en acheter dix en mauvais état, même s’il s’agit de peintres connus. En d’autres termes, ne pas acheter

trop mais surtout très bien. Il importe également d’être attentif à la restauration délicate des tableaux anciens sur bois. Comme il est nécessaire de se méfier du phénomène de mode qui fait monter les prix. Enfin, n’oubliez pas de bien vous renseigner sur la condition du tableau, son histoire, sa provenance et sa taille ». De toute façon, l’art ancien ne peut disparaître. Rappelons qu’il y a une suite dans l’histoire de l’art et qu’il y en aura toujours. C’est vieux comme le monde : les artistes anciens influencent les artistes contemporains. Un exemple parmi tant d’autres : la chaise de Gauguin, créée par Van Gogh en 1888, fut aussi peinte par David Hockney… en 1988 !

Par Cilou de Bruyn


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A LA RECHERCHE DU COLLECTIONNEUR BELGE… TOUT LE MONDE PARLE DU FCB (FAMEUX COLLECTIONNEUR BELGE). IL EST MYTHIQUE. MAIS EXISTE-T-IL ? ET S’IL EXISTE, QUI EST-IL ? QUEL EST SON PROFIL ? QUEL EST SON HISTORIQUE ? TENTATIVE DE RÉPONSES À CES QUESTIONS TRÈS OSÉES TANT LA BELGITUDE ÉCHAPPE À TOUTE NOTION RATIONNELLE…

L

e 28 mai 1917, mourait discrètement à Bruxelles, en son hôtel de l’Avenue des Arts, Raoul Warocqué. Celui-ci était l’incarnation parfaite du grand bourgeois du début du XXe siècle. Contemporain du Baron Empain, il était considéré comme l’un des plus grands collectionneurs belges, passionné, éclectique et mécène. Dépourvu d’héritiers directs et poussé par son sens aigu des obligations envers la société, il avait décidé de léguer ses collections à l’État belge. Il s’agissait d’une riche bibliothèque, d’antiquités et d’objets d’archéologie qu’il avait ramenés de ses nombreux voyages, entre autres

d’Héliopolis. Cela concernait également son château qui les abritait ainsi que le parc qui entourait le bâtiment, orné des grands sculpteurs du moment : Les Bourgeois de Calais d’Auguste Rodin, Le Semeur de Constantin Meunier, Le Triomphe de la Femme et L’Abondance de Jef Lambeaux, auxquels s’ajoutaient des bronzes monumentaux du Japon et de Chine. Tout cela deviendra le Musée Royal de Mariemont. ET GAND, ANVERS, BRUXELLES, LIÈGE… Projetons-nous maintenant dans la période qui suivit la fin de la Seconde Guerre mondiale, celle où le

collectionneur belge pouvait s’offrir L’embellie de René Magritte au prix record de… 20.000 BEF… Cela ne durera pas. En effet, l’intérêt pour l’art moderne puis contemporain, nouveau et perturbateur, ira grandissant auprès d’un public averti dans les années 60, 70 et 80, rendant le théâtre de l’art, international et aussi belge, plus dynamique et moins « monolithique ». Moins monolithique, notre pays le devient aussi… causant la crise des musées qui créera bien des déceptions. Le musée imaginaire hante l’âme belge et ce sont nos collections privées qui en assurent en quelque


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PROFIL 1

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sorte l’intérim. Individualiste mais passionné et conscient de sa qualité de porte-voix des artistes, le collectionneur belge, impliqué, ouvre alors ses portes ou prête ses œuvres aux institutions, crée et soutient des fondations, donne volontiers de son temps et s’active avec générosité pour défendre l’art contemporain. CECI N’EST PAS UN COLLECTIONNEUR De tous les peuples, les Belges sont les plus acheteurs… Loin du cliché répandu qui le réduirait à un acheteur boulimique, cupide ou inculte, le collectionneur belge de chair, d’os et de cœur existe donc bien, amalgame de pudeur et de générosité, d’enthousiasme et d’expérience… Peu d’esbroufe, alimenté par sa passion, la tête en l’air et les pieds sur terre, il peut aussi jouer dans la cour des grands, toutes générations confondues : Graindorge, Urvater, Herbert père et fils, Matthys, Gillion Crowet, Daled, Iserbyt, Ullens, Cooreman, Vanmoerkerke, van Lierde, Servais, Vanhaerent… Liste non exhaustive dont la Belgique peut être fière !

HEUREUX COLLECTIONNEUR CELUI QUI… En réalité, la Belgique est un petit pays avec une histoire artistique importante, une histoire complexe, explorant sans cesse l’équilibre entre la fidélité aux identités régionales et l’ambition internationale. Historiquement, sa culture a été façonnée par les Français, les Espagnols, les Hollandais et les Allemands. Souvent soumise à des nations imposantes, son âme s’est forgée par l’amalgame de l’ouverture et de l’indépendance. À l’image de leur pays, les collectionneurs belges sont individualistes, certes, mais, sans paradoxe, se (re)connaissent tous dans cette ouverture quasi fraternelle et, sans doute plus que d’autres, sont ouverts tant à l’art international qu’à l’art de leur pays. POUR ATTEINDRE L’INACCESSIBLE ÉTOILE La collection idéale est une quête sans fin, « a never ending story ». Entre plaisir et tension, le collectionneur belge a sa personnalité et achète parce qu’il aime. Il recherche

1. Au début du XXème siècle, la Belgique était au top mondial de l’industrie. Raoul Warocqué était alors considéré comme le plus grand collectionneur belge. 2. Dans les années 50’, les époux Urvater avaient constitué l’une des plus belles collections de Belgique. Leur villa éponyme avait été conçue par André Jacqmain pour mettre en valeur cette collection mythique. 3. La collection de Mimi et Guy Ullens est connue jusqu’en Chine.

la qualité et l’émotion bien plus qu’un « nom » et, peu importent ses moyens, sa curiosité le mène à découvrir par lui-même et sans besoin de validation par de grandes galeries pour se lancer. Frayant leur chemin LES COLLECTIONS dans la profusion de l’offre BELGES avec parti pris, les collections SONT TRÈS belges sont très personnelles. PERSONNELLES. Le collectionneur belge est aussi très responsable vis-àvis de son patrimoine et vis-à-vis des artistes. Informé, pointu, il ne cherche pas à gagner de l’argent. Si c’est le cas, cela fait plaisir – les plusvalues sur les biens culturels dépendant de patrimoines privés subissant une très faible pression fiscale - … mais ce n’est pas le but. C’est un risque assumé pour le plaisir de collectionner. Heureux celui qui met le Par Sophie Hasaerts premier le pied sur la lune, le pionCultural Projects Manager nier qui ose, l’explorateur.


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ART OU BUSINESS ?

ELOGE DU PRAGMATISME À LA BELGE… QUAND LES HOMMES DU PALÉOLITHIQUE ÉBAUCHAIENT LEURS PREMIÈRES GRAVURES DANS LEURS GROTTES

35.000 ANS AVANT NOTRE ÈRE, SE DOUTAIENT-ILS QU’ILS LANÇAIENT AINSI L’UNE DES PLUS PASSIONNANTES AVENTURES DE LEUR ESPÈCE ? L’ART N’A CESSÉ DEPUIS DE NOUS ÉBLOUIR, DE NOUS DIVERTIR, DE NOUS QUESTIONNER ET DE NOUS RASSEMBLER, CAR QUOI DE PLUS COMMUN À NOTRE HUMANITÉ QUE L’ÉMOTION RESSENTIE FACE À LA CRÉATION ARTISTIQUE D’UN DE NOS PAIRS ? ENCORE FAUT-IL TROUVER LA BONNE FAÇON DE SOUTENIR CETTE CRÉATION. EN BELGIQUE, ON A PEUT-ÊTRE TROUVÉ LA SOLUTION…

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ans la Rome Antique, Caius Cilnius Mæcenas, proche de l’Empereur Auguste, posa les premiers jalons de cette interaction entre créateurs, hommes de pouvoir et financiers en soutenant

Horace, Virgile et beaucoup d’autres. Ceux-ci lui rendirent hommage en faisant figurer leur… mécène dans leurs vers. Ensuite, aux XIXe et XXe siècles, le mécénat fut principalement porté par des particuliers fortunés. Citons une des plus célèbres,

Peggy Guggenheim, dont les collections enchantent toujours les amateurs d’art moderne. Aujourd’hui, ce mécénat s’inscrit le plus souvent dans des projets d’entreprise. L’emblématique bâtiment de la Fondation Louis Vuitton, inauguré en


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STRATÉGIE

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1. Il n’y a pas que les pouvoirs publics pour préserver l’art. Des collectionneurs privés, comme Peggy Guggenheim (1898-1979), sont aussi indispensables… 2. Au 21ème siècle, les entreprises prennent le relais des autorités et des collectionneurs. La Fondation Louis Vuitton accueillit ainsi plus d’un million de visiteurs à l’occasion de l’exposition Chtchoukine.

2014, met un point d’exclamation impressionnant à cette interaction entre l’art et l’entreprise. MÉCÉNAT OU SPONSORING ? En France, nombreux sont ceux qui s’offusquent devant cette « privatisation de la culture », sans relever que la dernière exposition de la Fondation Louis Vuitton sur la collection Chtchoukine a été admirée par 1,2 million de personnes, record absolu en France (et peut-être ailleurs) de visiteurs d’une exposition d’art, dépassant toutes celles organisées au Centre Pompidou, au Grand Palais ou au Musée d’Orsay. Une culture « privée » vue par autant de « publics », où est le problème ? Si le débat est ouvert, c’est que les motivations de l’entreprise posent question en ces temps où elle est, comme toute institution, challengée par une société civile en quête de sens… ou de boucs émissaires. Contrairement aux particuliers dont les motivations en matière de mécénat relèvent d’une volonté

d’accomplissement personnel, voire de reconnaissance sociale, l’entreprise cherche - sauf rare exception à insérer ce soutien dans une stratégie de communication et, donc, de « retour sur investissement ». La frontière entre mécénat et sponsoring relève d’un débat sémantique que nous n’ouvrirons pas ici, même si on sent bien que le soutien n’est pas désintéressé et génère donc des attentes qui peuvent se transformer en pressions ou, même, en exigences qui s’imposent aux créateurs. Ceci dit, ces risques étaient-ils absents quand le mécène était un particulier ? Le sont-ils aussi quand le soutien vient du secteur public ? Dès qu’un créateur dépend d’un soutien financier, quelle qu’en soit l’origine, un lien de dépendance et d’influence se crée. Supposer que celui-ci est forcément plus sain s’il relie le créateur à une institution publique plutôt qu’à une entreprise privée semble faire preuve d’un manichéisme dépassé.

VIVE LE TAX SHELTER ! Le débat s’inscrit dans un contexte budgétaire tendu depuis la crise financière de 2008. À l’heure d’une croissance économique en berne, les moyens dont disposent les services publics pour soutenir la création et la diffusion de la culture sont mis en danger. Le statu quo LE POUVOIR n’est pas tenable et des arbiPUBLIC EST-IL trages douloureux doivent NÉCESSAIREMENT avoir lieu.

MEILLEUR QUE LE

MÉCÈNE PRIVÉ ? Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont trouvé dans le Tax Shelter, initié par Didier Reynders, alors Ministre des Finances, un moyen d’injecter des fonds privés dans la création audiovisuelle en Belgique. Pour rappel, depuis 2003, le Tax Shelter permet aux entreprises belges bénéficiaires d’allouer une partie de leur Impôt des Sociétés à des productions audiovisuelles produites en Belgique et de générer un rendement fixé par la loi approchant les 10 % nets, indépendamment des résultats commerciaux du film soutenu.


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©Gaël Maleux

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3 1. Le tax shelter est maintenant étendu aux arts de la scène. Ce n’est pas Michel Kacenelenbogen, patron du Théâtre Le Public, qui va s’en plaindre. 2. Sans le tax shelter, le Tout Nouveau Testament n’aurait pas vu le jour et Benoît Poelvoorde n’aurait pas pu jouer un de ses plus beaux rôles. 3. Didier Reynders lança le tax shelter lorsqu’il fut Ministre des Finances.

Le succès du Tax Shelter repose sur une équation simple : le coût pour l’Etat (c’est-à-dire l’avantage fiscal offert aux entreprises participantes) est plus que compensé par les recettes fiscales générées en Belgique par l’activité économique ainsi attirée ou retenue (et taxée !) en Belgique selon un ratio inscrit dans la loi (1,86 euro de dépenses taxables en Belgique pour chaque euro investi dans le Tax Shelter). L’Etat donne aux uns ce qu’il récupère chez les autres grâce à une activité économique concrète que beaucoup de pays nous envient. RELIER ART ET ÉCONOMIE Notre groupe, acteur majeur du cinéma en Belgique depuis 80 ans, dispose d’un fonds Tax Shelter. Celuici a ainsi pu soutenir, entre autres,

Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael sans oublier deux films d’animation employant chacun 120 personnes pendant deux ans, plusieurs documentaires et séries télévisuelles ainsi que deux superproductions étrangères en anglais dont la dernière vient de terminer son tournage en Belgique, y dépensant plus de 10 millions d’euros. Depuis le début de l’année, le mécanisme Tax Shelter a été étendu aux arts scéniques, comme le théâtre, l’opéra, la danse ou les comédies musicales. Notre groupe a ainsi pu soutenir le Théâtre Le Public dès sa saison 20162017 pour une pièce créée par son fondateur et directeur Michel Kacenelenbogen. Nous nous réjouissons de pouvoir mettre des moyens financiers

à disposition d’autres institutions culturelles. L’INVESTISSEUR NE Nous le ferons sans inPEUT INTERFÉRER terférer avec leur liberté DANS LA CRÉATION créatrice puisque les ARTISTIQUE. succès commerciaux de leurs projets sont sans impact sur le rendement (et donc la satisfaction) de nos clientsinvestisseurs, mais en les accompagnant sur le chemin que représente cette évolution. Nous chercherons ainsi à mettre en pratique l’équation gagnante que représente le Tax Shelter depuis 15 ans : combiner création artistique et activité économique pour soutenir la culture en Belgique Par Fabrice Delville, en ces temps où l’art représente un Founder & General des chemins à prendre, envers et contre tout, pour un apaisement de Manager Belga Films nos tensions et déchirements. Fund & Belga Productions


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COMMENT INVESTIR DANS L’ART TOUT DE SUITE ? LE MARCHÉ DE L’ART EST UN MARCHÉ DIFFICILE. EMOTION NE RIME PAS TOUJOURS AVEC BON

INVESTISSEMENT. ET LES PRIX NE SONT PAS TOUJOURS L’INDICATEUR IDÉAL. UN MOYEN EFFICACE DE SE

LANCER DANS CE MARCHÉ EST DE PASSER PAR UNE SALLE DE VENTES. NOUS AVONS DONC DONNÉ LA PAROLE À DOMINIQUE DE VILLEGAS DE L’HÔTEL DE VENTES HORTA. IL NOUS PRÉSENTE SON MÉTIER ET DONNE QUELQUES CONSEILS À CEUX QUI SOUHAITENT SE LANCER. CINQ CONSEILS MAJEURS POUR COMMENCER À INVESTIR…

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a destination première de l’art n’est pas d’être un investissement mais bien de réveiller les émotions de ceux qui l’observent. Le premier vrai conseil à donner est donc d’acheter un bien que le collectionneur, l’amateur d’art ou l’investisseur a du plaisir à contempler. Mais si l’achat est réalisé dans le but d’investir ou de transmettre, par exemple, à ses héritiers, l’acheteur peut se faire conseiller ou réaliser lui-même quelques recherches pour comprendre la fabrication, l’historique, les tenants et les aboutissants qui ont amené l’artiste à produire son œuvre. APPRENEZ À CONNAÎTRE L’ŒUVRE QUE VOUS VOULEZ ACHETER Il est toujours intéressant de se renseigner sur le contexte, l’artiste et la fabrication d’une œuvre avant de l’acheter. Mais il faut aussi apprendre à la connaître, surtout s’il s’agit d’une


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FINANCE

Chez Sotheby’s, comme dans toutes les grandes maisons de ventes, la présentation est essentielle.

œuvre plus ancienne. L’objectif étant d’essayer de la connaître, de la comprendre pour détecter les éventuelles altérations dues au temps. Il est évident qu’un tableau du XVIIe siècle n’arrive pas en 2017 sans être passé dans les mains de restaurateurs. L’avantage d’acheter en vente publique volontaire, c’est de pouvoir, dans le cas présent, examiner l’œuvre de près, recto verso, notamment aux ultraviolets. Ceci indique où sont les repeints et détermine pour l’acheteur le prix qu’il voudra donner pour ce bien en connaissant son état actuel. C’est valable aussi dans les autres disciplines. Un bijou, par exemple, pourra être examiné à la loupe, également aux ultraviolets en ce qui concerne les diamants. En vente publique, même si l’objet d’art (tableau, bronze, bijou…) est méconnu par le vendeur, le fait qu’il soit à la vue de tous les acheteurs (parfois connaisseurs) et soumis

aux enchères publiques, assure une vente au juste prix. La compétition est naturelle et conforte l’acheteur qu’il paie le juste prix. Ce sentiment sera encore plus fort si l’acheteur est dans la salle et peut visionner ses compétiteurs ou visionner l’effervescence des téléphones des acheteurs à distance. Ceci explique aussi que le marché de l’art, en ce qui concerne les ventes publiques, est en progression, même si Internet a radicalement changé les habitudes des consommateurs. Avant de franchir les portes d’une vente publique, l’acheteur internaute aura regardé l’ensemble du catalogue disponible sur la toile et se sera renseigné. DÉCOUVREZ VOTRE STYLE Aujourd’hui, en vente publique, l’art déco, les années 50 et 60 ont la faveur des acheteurs mais il existe toujours des amateurs pour des tableaux du XVIIe, des argenteries et des meubles du XVIIIe par exemples.

Ces derniers seront sans doute à la recherche d’œuvres plus spécifiques. En art, un seul mot d’ordre, découvrez le style qui vous plaît. En développant votre œil et vos connaissances, vous pourLE MARCHÉ rez affiner vos recherches. A DES VENTES priori, une collection débute PUBLIQUES EST EN par un coup de foudre, une AUGMENTATION. pâte de verre, une œuvre des peintres de la Lys, un bronze animalier ou… un bijou. Sachant que le livre n’est pas tout à fait désuet, s’ensuit alors une recherche documentaire pour comprendre l’œuvre, notamment à travers l’artiste. La quête du Graal ne s’arrêtera qu’au moment où le collectionneur se dirigera vers un autre style. RESTEZ INFORMÉS Comme pour tout investissement, on peut rater le coche et voir filer l’œuvre tant convoitée sous son nez. Il est donc important de rester régulièrement informé quant aux évolu-


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2 1. L’Hôtel de Ventes Horta est situé à proximité de la RTBF. 2. La Documenta 14 a été inaugurée en avril 2017 à Athènes en Grèce et deux mois plus tard à Kassel en Allemagne.

tions du marché mais également sur son actualité : ventes, foires, expositions. Horta propose par exemple 10 ventes par an, donc une par mois, à l’exception de juillet et août, de +/500 lots d’objets sélectionnés chez les déposants. Il faut encore rajouter en mai et novembre une vente de vins dont le succès est grandissant au fil des années. Mais la salle de vente bruxelloise a une spécificité : elle ne propose aucune transaction avant la vente, ni après. Elle ne laisse pas d’autre alternative au client que d’acheter pendant la vente publique,

afin de défendre de manière optimale le bien confié. Une bonne information est donc un point essentiel pour réussir son investissement. PENSEZ À ASSURER VOS ŒUVRES Chaque jour plus de 200 vols sont commis en Belgique. Une étude du groupe KBC démontre que les bijoux et les œuvres d’art sont souvent mal assurés contre ces méfaits. En fonction de sa collection, on peut opter pour une protection via sa police habitation ou demander une assu-

CHEZ HORTA, IL N’Y A AUCUNE TRANSACTION AVANT OU APRÈS LA VENTE PUBLIQUE.

rance spécifique et plus personnalisée. Dans tous les cas, il est bon de photographier tous ses biens, de les faire expertiser pour connaître leur valeur exacte et de les marquer avec son nom et son adresse (quand c’est possible) afin de rendre leur revente plus difficile en cas de vol et d’en faciliter leur restitution. Pour certains biens d’exception, l’assurance peut vous demander de prendre certaines dispositions pour protéger au mieux vos biens comme le placement d’une alarme par exemple.

Par Raphaël Lewkowicz, Chargé de relations chez KBC Brussels


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DE LA NÉCESSAIRE PROTECTION DES ŒUVRES D’ART ART ET ASSURANCE, VOILÀ UN ASPECT ENCORE TROP MÉCONNU DU DOMAINE ARTISTIQUE ET, POURTANT, C’EST FONDAMENTAL. QU’IL S’AGISSE DE COLLECTIONNEURS, D’INSTITUTIONS, DE PROFESSIONNELS, IL EST ESSENTIEL D’OPTIMISER LA PROTECTION DES ŒUVRES. C’EST LÀ QU’INTERVIENT LE COURTIER. DANS CE SECTEUR DE L’ART, LES VRAIS EXPERTS SONT PEU NOMBREUX. EN BELGIQUE, EECKMAN ART & INSURANCE EST LE LEADER INCONTESTÉ DE CE MARCHÉ TRÈS POINTU. RENCONTRE AVEC SON ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ, MARC HEMELEERS, QUI NOUS RÉVÈLE TOUTES LES FACETTES DE CE MÉTIER PASSIONNANT.

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eckman Art & Insurance a été fondée par Léon Eeckman, grand-père de Marc et Eric Hemeleers, actuellement aux manettes de la société. Marc s’occupe plus spécialement des collectionneurs privés et du développement international. Eric est en charge du développement en partenariat avec les institutions culturelles du pays et les professionnels du marché de l’art. Leur entreprise est présente à Bruxelles, Anvers, Luxembourg, Paris et Genève. L’objet principal d’Eeckman Art & Insurance est le courtage en assurance exclusivement à destination des personnes en lien avec l’art et la collection (œuvres, voitures, bijoux, vins,…). En d’autres termes, c’est un courtier pour des clients réceptifs à la valeur ajoutée d’un courtier spécialisé. Le bureau est l’intermédiaire unique pour ses clients auprès de compagnies dans toutes les branches d’assurance. Autre caractéristique essentielle, il engage les assureurs en pleine autonomie jusqu’à 430 millions d’euros. En fin de compte, il fournit donc tous les conseils nécessaires dans l’approche globale


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ASSURANCE

1. Marc Hemeleers s’occupe des collectionneurs privés et du développement international. 2. Eric Hemeleers est en charge du développement en Belgique.

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de la problématique du risque lié à l’assurance pour des personnes en rapport avec l’art, la culture ou le patrimoine. Signalons enfin son rôle de mécène qui s’inscrit aujourd’hui dans une réelle tradition de soutien apporté à la culture, aux arts et au patrimoine. Eeckman Art & Insurance s’engage aux travers des activités de Prométhéa et a créé en collaboration avec Art on Paper le prix Eeckman Art Prize qui encourage la jeune création. LOBBY : Notre première question est toute simple : pourquoi faut-il assurer une œuvre d’art ? Marc Hemeleers : Il ne faut pas toujours vouloir à tout prix tout assurer. Il faut s’assurer lorsqu’on souhaite transmettre un risque financier à un tiers, un assureur. Mais, et avant même de s’assurer, il est important dans un acte citoyen de transmettre correctement. Lorsque vous êtes dépositaire d’une œuvre, vous avez

la responsabilité de la transmettre dans de bonnes conditions. Il y a donc une dimension patrimoniale et culturelle. Pour sa part, l’assurance répond uniquement à la perte financière mais jamais à la perte sentimentale ou culturelle. Il faut donc protéger avant même d’assurer. LOBBY : Mais qu’en est-il de la prévention ? MH : Partant du principe qu’il vaut toujours mieux prévenir que guérir, la prévention vient en amont de tout car elle constitue la meilleure manière de protéger les biens de collections. Elle est un des aspects sur lesquels nous intervenons activement avec l’assuré et l’assureur. LOBBY : En quoi êtes-vous distinctif ? MH : En tant que courtier spécialisé, nous connaissons les problématiques rencontrées par nos clients, nous y avons répondu en établis-

sant, souvent avec l’assuré luimême, des solutions propres. Nous connaissons les meilleurs spécialistes dans leurs domaines spécifiques (experts, transporteurs,…), nous accompagnons nos clients dans des conseils qui, TRANSMETTRE régulièrement, dépassent UNE ŒUVRE le champ de l’assurance et, CORRECTEMENT « last but not least », nous EST UN ACTE engageons en permanence CITOYEN. notre réputation et ce, depuis 3 générations. LOBBY : Et quels sont vos clients ? MH : Nous travaillons sur 3 segments. Il y a tout d’abord les collectionneurs privés, particuliers ou institutionnels (fondations). À ce propos, il faut souligner la densité incroyable de collections que nous avons en Belgique. Les collectionneurs belges sont nombreux et de qualité. Puis, il y a les institutions publiques. Ce sont notamment les musées. Enfin, n’oublions pas les


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professionnels de l’art : galeristes, marchands, antiquaires, transporteurs, emballeurs, experts,… LOBBY : Comment cela se passe avec le client ? MH : Comme le private banker ou le familly office, nous développons des contacts « intuitu personae ». La confiance est vitale et elle doit jouer dans les deux sens. Nous sommes très proches de nos clients. Nous sommes presque dans leur intimité dans la mesure où l’art recèle une dimension très personnelle, très affective… LOBBY : Ok mais j’imagine que dans ce domaine, il ne suffit pas de bien s’entendre avec son client pour être efficace… MH : En effet, il faut davantage. On n’assure pas une œuvre comme on assure une auto. Ce ne sont pas des contrats classiques mais des contrats spécifiques. Nous avons la capacité de mettre en place nos solutions en exécutant notre travail « à façon ». Dans tous les cas, nous posons d’abord une analyse de l’existant et proposons ensuite les améliorations souvent très significatives. LOBBY : Justement, que couvre un contrat d’assurance dans le domaine de l’art ? MH : En termes de garanties, tous les dommages matériels sont assu-

rés sauf ceux qui sont explicitement exclus. On parlera de contrats réputés « Tous risques sauf ». Dans ce type de contrat, c’est à l’assureur d’apporter la preuve que l’origine du sinistre est reprise comme une exclusion pour décliner son intervention… Il y a d’autres caractéristiques importantes en terme d’indemnisation : valeur agréée, dépréciation,… Une différence majeure de conditions tient parfois en un mot. LOBBY : Quelques exemples d’exclusion ? MH : J’en citerais trois : le dommage graduel, comme l’usure et l’effet du temps, le risque nucléaire et, enfin, le dommage volontaire causé par l’assuré. LOBBY : Votre mission va-t-elle jusqu’au conseil financier ? MH : Loin de nous l’idée de nous transformer en banquiers privés. C’est tout simplement un autre métier. Disons que sur la structuration du patrimoine financier, notamment pour la transmission, nous connaissons les bonnes pratiques et pouvons intervenir jusqu’à un certain point pour, finalement, aiguiller vers le bon spécialiste. Il en va de même dans toutes les matières qui touchent à l’art telles que transport, évaluation, prêt,…

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1. Eeckman soutient Art on paper chaque année. 2. L’exposition Olga Picasso s’est tenue au Musée Picasso à Paris.

LOBBY : Et pratiquez-vous des expertises ? MH : Nous avons pris la décision de ne jamais faire d’expertise pour une raison qui nous semble évidente de conflit d’intérêts étant entendu que nos primes sont basées sur la valeur des œuvres. Par ailleurs comme dans toute matière, il y a lieu de s’adresser pour cette tâche au spécialiste qui nous semble le mieux correspondre à la demande exprimée. Nous restons donc dans notre domaine d’excellence. LOBBY : Pour finir, qu’est-ce qui vous rend fier d’exercer ce métier ? MH : Nous avons la faiblesse de croire que nous participons à la protection du patrimoine dans le domaine de l’art. C’est déjà pas mal et c’est d’ailleurs ce qui a inspiré notre slogan… Finalement, recevoir la confiance, parfois aveugle, d’un client dans notre matière est extrêmement enivrant. LOBBY : C’est le moins que l’on puisse dire…

Par Paul Grosjean


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LA PÉRENNITÉ DE L’ART PAR LE DROIT D’AUTEUR ? POURQUOI AI-JE RESSENTI UNE TELLE ÉMOTION EN ASSISTANT À UNE REPRÉSENTATION DE « ANTIGONE » DE SOPHOCLE ? A CAUSE DU TEXTE, BIEN SÛR, DE CES PERSONNAGES SI HUMAINS ET SI COMPLEXES, DE LEUR COMBAT, DE CE SUBLIME PORTRAIT DE FEMME. MAIS PAS SEULEMENT. CE QUI REND AUSSI LE SPECTACLE BOULEVERSANT, C’EST DE DÉCOUVRIR DANS UN TEXTE ÉCRIT IL Y A VINGT SIX SIÈCLES DES HOMMES, DES FEMMES, AVEC LESQUELS ON EST EN PARFAITE COMMUNION. DES COUSINS, DES VOISINS, DES ENNEMIS, QUI LANCENT DES RÉPLIQUES, ONT DES RÉACTIONS, QU’ON A ENVIE DE PARTAGER, CRIER OU MURMURER NOUS-MÊMES AUJOURD’HUI. DE SOPHOCLE À MANKIEWICZ, COMME D’ARISTOPHANE À TATI ET LABICHE, IL N’Y A QUE LES VÊTEMENTS ET LE MAQUILLAGE QUI CHANGENT. C’EST CETTE PART ÉTERNELLE D’HUMANITÉ, QU’ON PEUT AUSSI APPELER LA CIVILISATION. MAIS QU’EN EST-IL DES ASPECTS JURIDIQUES ?

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n a besoin des archéologues, des chercheurs pour retrouver cette étincelle d’éternité qui a commencé avec le premier homme et finira avec la fin de notre espèce. Pas pour les embaumer derrière des vitrines mais pour nous rappeler qui nous sommes, quels sont les fondements de notre personnalité, de notre culture. VIVE LES Pour relativiser aussi notre ARCHÉOLOGUES présent. Pour comprendre ET LES que le futur ne peut être CHERCHEURS ! bâti qu’en n’oubliant jamais le passé, en ne le détruisant

pas. Nostalgie ? Oui, pas le spleen. La nostalgie apporte la chair dont nous devons nous nourrir. On a besoin de garder des signaux, la trace de ces créateurs, écrivains, peintres, musiciens, architectes, cinéastes qui ont marqué chaque étape de notre histoire. Ceux qui ont démoli Bruxelles pour se remplir les poches avec leurs projets immobiliers, la Maison du Peuple et tant d’autres précieux témoignages de la cité, comme ceux qui ont bombardé Alep, qui ont fait sauter Tombouctou, comme les leaders de la révolution dite culturelle en Chine ou les fanatiques islamistes

qui ont ravagé Palmyre, savaient qu’il est dangereux de laisser le passé inspirer le présent, qu’il vaut mieux brûler les livres comme en sont chargés les pompiers dans « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury, seule façon de s’assurer que les citoyens seront comme des robots. Alors, oui, et par tous les moyens, il faut assurer la pérennité de l’art. En cessant de couper dans les budgets du ministère de la culture, de la recherche scientifique, des musées. En faisant tout pour préserver les œuvres et soutenir les institutions


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DROIT 1

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1. Voici Alep avant les destructions des fanatiques islamistes. 2. Dans « Farenheit 451 », les pompiers brûlent les livres pour faire des citoyens des robots.

qui se battent, en Belgique francophone, avec des moyens dérisoires, bibliothèques, cinémathèques, universités. ET LE DROIT D’AUTEUR ? Depuis la révolution française et surtout depuis la fin du dix-neuvième siècle, les États ont entrepris de protéger les auteurs et leurs œuvres (les règles de droit d’auteur belges fixées en 1886, largement complétées en 1994, sont à présent contenues dans le Code de Droit économique). Pour des raisons économiques d’abord, en donnant aux auteurs le monopole de l’exploitation de leurs œuvres, c’est-à-dire les moyens financiers de continuer à nous enchanter. Mais

aussi pour leur donner les moyens de protéger leurs créations. Le droit moral leur permet de contrôler la circulation de leurs œuvres, d’assurer leur intégrité, de combattre les atteintes à leurs créations. Mais, après leur mort que deviennent leurs œuvres et qui les protège ? Les droits économiques de l’auteur comme ses droits moraux sont exercés par celui que l’auteur a désigné : légataire particulier ou héritiers de sang. Cependant, ce régime de monopole qui empêche quiconque d’exploiter l’œuvre sans l’accord du représentant de l’auteur ne dure pas. La loi a prévu que les droits d’auteur tombent dans le domaine

public septante ans après la mort de l’auteur. Cette durée est uniformisée dans toute l’Union Européenne par une directive de 1993. C’est aussi la durée en principe des droits d’auteur aux États-Unis (où existent cependant d’autres régimes). Que se passe-t-il lorsqu’un auLES DROITS teur meurt sans descendance D’AUTEUR ou représentant connu ? TOMBENT DANS Son œuvre qui, légalement, LE DOMAINE ne peut pas être reproduite PUBLIC APRÈS sans autorisation, est-elle 70 ANS. condamnée à rester dans un placard faute d’interlocuteur ? Une récente directive européenne a créé un régime particulier pour ce qu’elle appelle les « œuvres orphelines »


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1. N’hésitez pas à découvrir le Musée Hergé à Louvain-la-Neuve… 2. Banksy est une légende de l’art urbain. 3. Marcel Duchamp parodia la Joconde (L.H.O.O.Q.).

(et qui est transposée dans le code de droit économique belge à l’article XI 218/1) : les centres d’archives, les bibliothèques, musées, etc. peuvent mettre ces œuvres à la disposition du public, donc les reproduire et les communiquer mais aussi les numériser, faute d’identifier le titulaire des droits. APRÈS SEPTANTE ANS ? Et au-delà de septante ans après la mort de l’auteur ? Fini le monopole. Toutes les œuvres tombent dans le domaine public. Tout le monde peut les reproduire et les communiquer sans autorisation et, surtout, sans payer de droits. L’œuvre n’est plus protégée non plus. Septante ans après la mort de l’auteur, les droits moraux tombent aussi dans le domaine public (sauf en France qui connaît un régime particulier de droit moral perpétuel). On

peut les copier, les adapter, les modifier, les déformer, en écrire des suites nouvelles (en matière de bandes dessinées par exemple) ou des remakes. Autrement dit, plus personne n’est habilité à assurer la protection des œuvres tombées dans le domaine public. On peut transformer une maison dont l’architecte est mort depuis plus de septante ans, effacer ou redessiner une partie d’une fresque, mettre une moustache à la Joconde, rajouter Donald Trump sur le Radeau de la Méduse de Géricault, ajouter des lunettes au Petit Prince de SaintExupéry. LAUREL ET HARDY Si l’on comprend pourquoi on n’a pas voulu que les arrières-petits-enfants d’un auteur ou d’un légataire qui

Dernières parutions Avocat « Le Nouveau Droit d’auteur et les Droits voisins », Larcier. Ecrivain « Hong Kong Blues, éditions Genèse, 2017.

n’ont plus rien en commun avec le créateur puissent profiter seuls du monopole du droit d’auteur, l’effet collatéral de cette mesure est que personne ne pouvant plus exercer le droit moral, l’œuvre peut être pillée, déformée ou détruite sans personne pour s’y opposer. Si le droit ne permet SEULS LES HOMMES pas d’assurer la péCIVILISÉS PEUVENT rennité des œuvres, PÉRENNISER LES ŒUVRES. Sophocle et Rodin, Laurel et Hardy et Monet ou Kafka ne peuvent compter que sur un réflexe d’hommes civilisés pour échapper à l’oubli et à la disparition. Ce qui suppose des Ministres de la Culture et de la Recherche éclairés et dotés d’un budget et pas seulement pour s’offrir un attaché en communication !

Par Alain Berenboom



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OÙ EN EST LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL MOBILIER ? EN BELGIQUE, ON PASSE SOUVENT D’UN VIDE JURIDIQUE À UNE INFLATION NORMATIVE. PRENONS LE CAS DE LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL MOBILIER. IL N’Y A PAS MOINS DE 5 OU 6 RÉGIMES DIFFÉRENTS. MAIS À QUEL PRIX ? CETTE COMPLEXITÉ DU DROIT POURRAIT PROVOQUER UN EXODE DE NOS ŒUVRES D’ART…

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etit pays, mais en pole position sur le plan du patrimoine historique et artistique, la Belgique a longtemps tardé à se vêtir de législations propres visant à protéger son patrimoine culturel mobilier, surtout contre la disparition des chefs-d’œuvre de notre patrimoine au profit de la loi du marché. De nombreux cas de ventes à l’étranger ont été rapportés dans les médias aussi bien en territoire flamand que LES COMMUNAUTÉS francophone. SONT COMPÉTENTES

POUR LES MATIÈRES CULTURELLES.

Or, lorsque l’on parle de patrimoine culturel dans le cadre politicojuridique actuel, on touche d’emblée à la répartition des compétences en matière culturelle parmi les différentes entités fédérées (communautés, régions, état fédéral…). Depuis la fédéralisation de l’État belge – mouvement qui a débuté en 1970 et ne semble toujours pas abouti – il n’appartient plus à l’État national

d’agir dans le domaine, mais aux communautés nouvellement compétentes pour les « matières culturelles », dont la protection du patrimoine culturel fait partie. Toutefois, cette répartition a souvent été modifiée depuis, passant d’une compétence exclusivement communautaire à une régionalisation progressive. La situation est devenue encore plus compliquée de par la dernière (sixième) Réforme de l’État en 2014, qui a transféré à Bruxelles la compétence pour les « matières biculturelles d’intérêt régional ».

Les systèmes actuels mis en place par les différents décrets communautaires traduisent toutefois des visions divergentes quant à l’ingérence publique dans les droits du propriétaire et illustrent presque de manière anecdotique l’emplacement géographique de notre pays. Le régime protectionniste de la tradition latine, qui utilise une notion large des ‘biens culturels’ tombant sous leur emprise, l’emporte dans la partie sud du pays, alors que le nord se laisse plutôt influencer par un régime plus libéral, d’après les modèles allemand et néerlandais.

DEUX CULTURES, DEUX APPROCHES Cette situation explique, au moins partiellement, l’inflation des normes dont nous avons été témoins depuis le début des années 2000. Si les communautés ont d’abord tardé à légiférer (ce n’est qu’au début des années 2000 que les premiers décrets sont apparus), elles se sont rattrapées à une vitesse accélérée.

COMPLEXITÉ BRUXELLOISE Ainsi, la Communauté Française ne craint-elle pas une politique très protectionniste en se dotant d’un véritable droit de préemption sur tous les biens culturels sur son territoire – bien que peu appliqué en pratique – là où la Communauté Flamande, tout comme la Communauté Germanophone, a affiché une vision bien plus libérale de la protection


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CHRONIQUE

Les trésors du Palais Stoclet sont-ils bien protégés ?

de ses biens culturels et, soucieuse de maintenir un équilibre avec le marché de l’art, s’est soumise à une obligation de rachat – au prix de la valeur internationale de marché – lorsqu’elle souhaite retenir un trésor (topstuk) qui se présente à la sortie de son territoire. PRESQUE 5 RÉGIMES Quid de la situation à Bruxelles ? La notion de « matières biculturelles d’intérêt régional », nouvellement introduite par la sixième réforme de l’État, n’en est pas devenue plus claire pour autant. Pourraient ainsi prétendre à exercer leurs pouvoirs à Bruxelles : la Région de BruxellesCapitale (pour les « biens culturels d’intérêt régional ») ; les deux Communautés (pour les biens des institutions bruxelloises se rattachant à l’une ou l’autre communauté) ; et l’État fédéral pour les autres biens culturels d’intérêt communal, national et/ou international. Une nouvelle ordonnance de la Région de

Bruxelles pourrait clarifier ou, au contraire, complexifier davantage la situation. À quand un accord de coopération ? Après la mise en place du régime bruxellois, la Belgique sera effectivement dotée de quatre - voire cinq, si on compte le niveau fédéral - régimes différents de protection du patrimoine culturel mobilier, où chacun travaille avec ses propres définitions, ses critères d’application, ses mesures de conservation et de sanctions ; etc. Il y aura par ailleurs autant d’autorités et d’agences pour octroyer des subsides, des autorisations et licences d’expédition ou d’exportation. A QUAND LE GUICHET UNIQUE ? Un système pareil de répartition des compétences, même s’il garantit que toute lacune est comblée par les pouvoirs résiduaires de l’État (encore faut-il que ce dernier agisse dans son domaine de compétence, ce qui

est démenti en pratique), entraîne nécessairement des conflits et des chevauchements. Tout cela exige un certain prix, celui de l’efficacité des normes. Si la mise en œuvre d’un régime normatif devient trop complexe, ceux qui A BRUXELLES, doivent le mettre en C’EST ENCORE PLUS œuvre risquent de s’emCOMPLIQUÉ. brouiller. Sans parler de la position précaire du propriétaire, qui ne saura bientôt plus où se présenter pour pouvoir vendre, sortir ou exporter son bien sous peine de violer l’une ou l’autre réglementation… On est donc encore loin d’un guichet unique, même si le projet d’un accord de coopération entre les différentes entités fédérées est depuis longtemps sur la table. Il nous semble dès lors urgent d’y travailler si on veut éviter un départ massif et définitif de nos biens culturels et collections d’art hors de notre pays.

Par Lucie Lambrecht, avocat au barreau de Bruxelles et Marie-Sophie de Clippele, assistante à l’Université Saint-Louis de Bruxelles


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BIENVENUE DANS LE THÉÂTRE DES BONNES RÈGLES DE GESTION ! GÉRER UN THÉÂTRE À BRUXELLES, EN QUOI CELA CONSISTE-T-IL ? POUR LES AUTRES, JE NE SAIS PAS. MAIS POUR NOUS, AU TTO, CE FUT D’ABORD UNE HISTOIRE D’ENVIE : ENVIE DE THÉÂTRE, DÉSIR DE CHANGEMENT. LES DEUX DANS UN CONTEXTE DE CHAMP DE MINES, LÀ OÙ LE MOINDRE FAUX PAS EST INTERDIT. OUTSIDERS DANS LE MILIEU, ENTREPRENEURS PAR NATURE, PEU ENCLINS À ATTENDRE À CÔTÉ DE NOS TÉLÉPHONES LES HYPOTHÉTIQUES APPELS DE DIRECTEURS DE THÉÂTRE NOUS OFFRANT DE MONTER DES PROJETS, SANS ILLUSION SUR NOTRE CAPACITÉ À TROUVER DES SUBSIDES, IL NE NOUS RESTAIT - UNE FOIS NOS ÉCONOMIES ENGLOUTIES DANS LE PROJET TTO - QU’UNE CHOSE À FAIRE : RÉUSSIR. ET CELA NE NOUS A PAS EMPÊCHÉ DE DORMIR. L’HABITUELLE DOSE D’INSOUCIANCE ET DE PRÉSOMPTION HORS DE LAQUELLE ON N’ENTREPREND RIEN, SANS DOUTE. OUTRE CELA, NOUS NE POUVIONS COMPTER QUE SUR LE SECOURS DE… NOS OBSESSIONS, À COMMENCER PAR CELLE DU RIRE.

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otre première obsession est de taper sur un seul clou à la fois : celui du rire, encore le rire, toujours le rire. Noble ambition : faire rire. C’est déjà tellement plus valorisant que de simplement divertir. Assez bizarrement, ce choix du cœur et cette nécessité (nous ne pouvions rien faire d’autre) firent de nous des « game changers » : nous étions les premiers à nous concentrer de manière aussi exclusive sur ce qui, paraît-il, constitue le propre de l’homme (mais, apparemment, pas celui du théâtreux).

Nous voulions un rire insouciant et léger. Un rire pour toutes les saisons. Un rire libéré. Et au Diable (qui, paraît-il, est un drôle de rigolo) ceux qui trouvent cela superficiel. Mais nous voulions également un rire issu de spectacles conçus comme de l’artisanat local. Nous pensions qu’il était de notre devoir, à l’égard de celui qui fait le choix de se rendre à un spectacle vivant, de lui donner à voir quelque chose de fabriqué spécialement pour lui, ici et maintenant. Nous proposons le plus possible des auteurs belges en activité et voulant se frotter à la dure exigence de faire

rire. Des talents qu’il faudra souvent aller chercher à d’autres horizons et révéler à eux-mêmes ou, simplement, à la possibilité d’écrire pour le théâtre. NE PAS PERDRE D’ARGENT Entendons-nous bien, il n’a jamais été question de nous enrichir dans cette aventure et cela n’a d’ailleurs pas été le cas. Seulement, dépourvus de soutien public et n’ayant pas d’argent à rajouter au-delà de l’investissement initial, nous ne pouvions pas nous permettre d’en perdre. Telle est notre deuxième obsession.


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4 1. « Pyjama pour six » de Marc Camoletti est attendu début 2018. 2. Laurence Bibot est l’un des piliers du TTO. 3. Nathalie Uffner porte la dimension artistique du théâtre. 4. Sebastien Ministru est un autre pilier du TTO.

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Or, à observer la scène théâtrale de nos débuts, il nous paraissait qu’à de rares exceptions près, elle était toute entière comme tournée vers cet objectif : perdre de l’argent ! Le danger mortel dont nous devions absolument nous écarter. Tout en donnant leur chance à une vraie variété d’artistes, plutôt que de promouvoir la culture de la « tête d’affiche » comme à Paris. Nous avons donc dû opter pour un juste milieu, basé sur quelques règles de gestion simples, appliquées de façon rigoureuse. Inutile de dire que ce fut parfois un peu spartiate. Et que nous ne remercierons jamais assez les artistes et techniciens qui nous ont fait confiance et se sont prêtés au jeu. Sans doute, les sacrifices qu’ils ont consentis ont-ils été compensés par le plaisir des longues séries et des salles pleines (et riantes). Car cela a fonctionné.

Nous avons frappé à des portes, fini par trouver des oreilles attentives auprès de certains responsables politiques, plaidé maintes fois notre cause (dans ce milieu, la condition pour obtenir de l’argent est souvent… d’en perdre ; à notre manière, nous avons, en quelque sorte, expérimenté les infortunes de la vertu), surmonté les réticences (le terme est faible) des organes d’avis à notre égard et, après dix ans d’existence, obtenu nos premiers subsides. Subsides certes insuffisants (nous recevons, ramené au nombre de spectateurs payants, tellement moins que la moyenne des autres théâtres qu’il nous arrive d’être assaillis par la question de savoir si ce sont les autres qui reçoivent trop ou nous qui ne recevons pas assez), mais qui nous ont tout de même permis de pérenniser notre entreprise et, surtout, donné la possibilité d’étoffer notre équipe. Une équipe resserrée,

motivée, talentueuse et compétente, soudée autour de deux directrices : Nathalie Uffner et Sylvie Rager. PAS DE TTO SANS NATHALIE UFFNER Enfin, place à notre troisième FAUT-IL PERDRE obsession : d’abord et avant DE L’ARGENT tout, nous devons trouver les POUR DEMANDER bons spectacles, c’est à dire DES SUBSIDES ? les artistes qui les porteront. Evidemment, cela ne marche pas à tous les coups. C’est la règle du jeu. La démarche est dès lors de mettre en place une gestion adaptée à travers laquelle on parvient à balancer et mutualiser les risques d’une saison. Quant à savoir comment trouver un bon spectacle, il n’y a rien à en dire. Cela ne s’enseigne pas dans les Business Schools. Dans Par Albert Maizel notre cas, c’est le flair (la magie ?) de Cofondateur et Nathalie Uffner, la directrice artisPrésident du Théâtre tique et véritable incarnation du TTO… de la Toison d’Or


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CHRONIQUE

SOYONS FIERS

DU JAZZ BELGE !

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a Belgique et le jazz, c’est une longue histoire d’amour. C’est aussi un superbe patrimoine. En fait, nous sommes présents à toutes les étapes d’une musique née il y a plus de cent ans, à la fin du 19e siècle. Notre pays, dans le jazz, fut précurseur en de multiples circonstances. Raison pour laquelle il convient de protéger et de valoriser notre patrimoine dans ce domaine. Instrument emblématique du jazz, le saxophone a été inventé par le Dinantais Adolphe Sax. Certes, il ne pouvait imaginer que le jazz allait éclore mais rendons-nous à l’évidence : sans lui, Coleman Hawkins, Lester Young, Charlie Parker ou John Coltrane n’auraient jamais existé. Par ailleurs, de grands saxophonistes ont marqué l’histoire du jazz dans notre pays : Jacques Pelzer, Bobby Jaspar, Steve Houben, Frank Vaganée ou Fabrice Alleman. En 1910, lors de l’Exposition Universelle de Bruxelles, un orchestre noir américain de ragtime jouait sur la terrasse d’un établissement appelé « Le château ». Le bâtiment, d’une in-

solente magie, existe toujours au coin de l’Avenue Roosevelt et de l’Avenue des Phalènes. Il a abrité les premières notes de ce qui allait devenir le jazz. DE GOFFIN À THIELEMANS Le 24 janvier 1920, le jazz éclata pour la première fois à Bruxelles au rez-dechaussée du Théâtre de l’Alhambra, au cabaret « Le Perroquet », avec The Mitchell’s Jazz Kings. Grâce à eux, le mot jazz se répandit dans tout le pays. L’orchestre fut à la base de la passion du grand poète Robert Goffin pour le jazz. Goffin fut non seulement le premier intellectuel européen à révéler la musique syncopée mais il devança les Américains eux-mêmes sur leur propre terrain. Son premier texte de critique de jazz parut en juillet 1922 dans la revue Le disque vert dirigée par Franz Helens. Fin mai 1932, Robert Goffin fut l’auteur du premier livre jamais écrit sur le jazz, « Aux Frontières du Jazz », préfacé par Pierre Mac Orlan. Par ailleurs, Music, qui fut le tout premier magazine de jazz en Europe, fut édité à Bruxelles par Félix-Robert Faecq.

Autre primeur : « Le Bistrouille Amateurs Dance Orchestre » qui fut le pionnier des big bands européens. Actuellement, le Brussels Jazz Orchestra est considéré, y compris aux Etats-Unis, comme un des meilleurs grands orchestres du monde. Côté des musiciens, signalons que les deux LE SAXOPHONE plus grands guitaristes FUT INVENTÉ PAR de jazz hors Amérique LE DINANTAIS sont nés en Belgique. ADOLPHE SAX. Django Reinhardt à Liberchies et René Thomas à Liège. Et puis, il y eut Toots Thielemans. Son rôle primordial dans la musique ne se limita pas à jouer. Il réinventa l’instrument dont il fut le maître. Toots fut à l’harmonica ce que Charlie Parker fut au saxophone. Bref, le défilé des grands jazzmen belges est d’une densité rare. Les citer tous serait fastidieux. D’autant plus qu’ils figurent dans la mémoire collective. L’important réside dans l’avenir que le jazz belge nous réserve. Et il s’annonce prometteur…

Par Marc Danval


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CARO RÉINVENTE LE MUSÉE VAN BUUREN LE MUSÉE VAN BUUREN, EN COLLABORATION AVEC LE STUDIO CARO, A CHOISI D’EXPOSER DANS SES JARDINS, UN GRAND NOM DE LA SCULPTURE ANGLAISE ET DE LA SCÈNE INTERNATIONALE : ANTHONY CARO (1924-2013). LES SCULPTURES DE L’ARTISTE SONT EXPOSÉES DANS CE LIEU EXCEPTIONNEL DE LA COMMUNE D’UCCLE.

© Thierry Balasse

IMPOSSIBLE DE PASSER À CÔTÉ D’UN TEL RAVISSEMENT !

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a sculpture moderne et contemporaine s’inscrit dans la continuité des siècles précédents, avec une différence pourtant significative : elle acquiert son autonomie, elle ne répond plus à une fonction précise. L’artiste d’aujourd’hui s’exprime en toute liberté. Anthony Caro illustre magnifiquement cette tendance, lui qui cherchait à libérer la sculpture de ses attaches, qui aimait la confrontation

directe de l’œuvre et du spectateur. Il considérait la sculpture comme un art ouvert sur l’espace.

din pittoresque et les roseraies dessinés par Jules Buyssens, récemment restaurés.

Dans le parc du Musée van Buuren, les visiteurs de l’expo Caro ont l’occasion de se perdre dans les allées du labyrinthe, de se laisser aller à la méditation dans le jardin du cœur, tous deux créés par René Pechère. Ils peuvent également se promener dans le merveilleux jar-

Enfin, n’oublions pas la MaisonMusée de David et Alice van Buuren : c’est un ensemble unique de mobilier Art Déco, tapis signés, vitraux, sculptures et tableaux de maîtres belges et internationaux du XVe au XXe siècle, restés à leur place dans le cadre intime d’une maison privée.


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SCULPTURE

Anthony Caro parmi les plus grands sculpteurs du XXe siècle

Infos pratiques : www.museumvanbuuren.be

DÉCOUVREZ L’ART ABSOLU DU MUSÉE VAN BUUREN La particularité de la Maison-Musée van Buuren, c’est justement qu’il ne s’agit ni vraiment d’une maison, ni vraiment d’un musée au sens classique du terme. C’est un lieu magique, un lieu unique à découvrir à Uccle, à proximité de l’Avenue Churchill. En fait, le couple David et Alice van Buuren a eu le grand mérite de construire une villa qui servait d’écrin pour leur collection. Ils ont acquis de nombreuses œuvres avant même que la maison ne fut finie. C’est pour cela que chaque objet était parfaitement intégré et mis en valeur. Encore aujourd’hui, la passion pour l’art de David et Alice van Buuren se ressent dans chaque pièce. Le visiteur est littéralement plongé dans l’atmosphère des années 30. Rien ou presque n’a changé. C’est comme si les propriétaires venaient de partir…

© Michel De Bray

Anthony Caro naquit en 1924 à New Malden (Grande-Bretagne). Après une formation d’ingénieur, il étudia la sculpture à la Royal Academy de Londres. De 1951 à 1953, il fut l’assistant d’Henry Moore. En 1956, à Milan, pour sa première exposition personnelle, il montra des sculptures figuratives. Au cours d’un voyage aux EtatsUnis, il fit la rencontre du sculpteur David Smith. Son travail le fascina et le poussa à abandonner le figuratif. Il se tourna alors vers des sculptures faites de soudures ou d’assemblages d’ensembles préfabriqués métalliques (acier, fer, alliages). Ensuite, il peignit ses sculptures. Mais il arrêta la peinture après un certain temps. Il considérait que la couleur entravait sa démarche pour libérer la sculpture. Il enseigna également au Central Saint Martins College of Art and Design, à Londres. Ses questionnements sur la forme, la matière et la notion-même de sculpture influencèrent fortement ses élèves : Tony Cragg, Phillip King ou Richard Long ainsi que les générations futures. En 1975, le MOMA à New York lui offrit une rétrospective. En 1984, pour ses 60 ans, à Londres, à la Serpentine Gallery, il présenta des œuvres à caractère architectural, dans lesquelles le spectateur put pénétrer. En 1987, il fut anobli et devint Sir Anthony Caro. En 2000, il fut décoré de l’Ordre du Mérite. Avant lui, le dernier sculpteur à avoir obtenu cette distinction fut Henry Moore en 1963. Anthony Caro décéda en 2013.

Mais la visite ne s’arrête pas là. Il ne faut rater à aucun prix le jardin qui vaut le détour à lui tout seul. Notons que ce jardin fut terminé avant la maison. Les van Buuren avaient notamment fait planter des arbres de taille adulte, ce qui était tout à fait exceptionnel pour l’époque. Les érables du Japon étaient entretenus une fois par an par des jardiniers japonais ! Quand ils s’installèrent en 1928 dans leur maison et qu’ils regardaient par la fenêtre du salon, les van Buuren voyaient un jardin déjà magnifique. Près de 90 ans plus tard, les visiteurs bénéficient du même spectacle !


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CECI N’EST PAS L’ANNÉE MAGRITTE ! RENÉ MAGRITTE EST DÉCÉDÉ IL Y A TOUT JUSTE 50 ANS, LE 15 AOÛT 1967. C’EST POUR CELA QUE DES AUTORITÉS ET DES OPÉRATEURS CULTURELS ONT DÉCIDÉ D’UNIR LEURS FORCES POUR RENDRE HOMMAGE À CETTE ICÔNE INCONTOURNABLE DE L’ART BELGE ET CRÉER L’ANNÉE MAGRITTE. SOUS L’ŒIL ATTENTIF DE CHARLY HERSCOVICI, HÉRITIER ET PROTECTEUR DE MAGRITTE, LA COMMUNE DE KNOKKE-HEIST, L’ATOMIUM ET LE MUSÉE MAGRITTE FONT CAUSE COMMUNE TOUT AU LONG DE 2017. SANS COMPTER LES MULTIPLES LIVRES ÉDITÉS PAR WPG UITGEVERS BELGIË. CE SERAIT RÉELLEMENT SURRÉALISTE QUE LES BELGES PASSENT À CÔTÉ D’UN TEL ÉVÉNEMENT…

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insi parla Zarathoustra ou, plutôt, ainsi parla Jeroen Overstijns, CEO WPG, au nom de Charly Herscovici, lors de son discours d’ouverture de l’Année Magritte, le 17 mai 2017. « Il y a quelques mois, Charly Herscovici et moi-même avons visité la magnifique exposition rétrospective Magritte au Centre Pompidou à Paris. (…) Nous y avons vu un public extrêmement varié. Tous les âges se côtoyaient et communiaient dans une même admiration pour le maître ». Bref, à travers l’Année Magritte, nos deux compères veulent enclencher le même processus en Belgique : permettre à des populations très diversifiées de goûter à ce génial surréaliste. INITIATION AU SURRÉALISME Du 30 juin au 3 septembre, sur la plage, à hauteur du Casino de Knokke, les touristes ont plongé dans l’ambiance magique de Magritte. Le clou du spectacle fut le Magritte Virtual Reality Tour dans un grand chapeau melon. Un autre événement de l’été knokkois fut la réouverture exceptionnelle de la Salle Magritte (voir encadré). Mais là ne s’arrête pas la contribution de


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PEINTURE

C’était au temps où Nellens lançait Magritte… Gustave Nellens donna au casino de Knokke une incroyable aura artistique. De nombreuses expositions d’été furent ainsi organisées sous sa direction avec des œuvres de Picasso, Matisse, Ernst, Chagall, Dali, Warhol. C’est lui aussi qui proposa à René Magritte d’embellir le casino par une fresque panoramique de 70 mètres de long et de 4 mètres de large. Le surréaliste belge commença les travaux en 1952 pour les terminer à Pâques de l’année suivante. Grâce à cette œuvre, Magritte devint une célébrité. Rien d’étonnant dès lors à ce que la commune de Knokke-Heist fut associée à l’Année Magritte…

la commune chère à Léopold Lippens. En effet, en automne, du 20 octobre au 14 janvier, vous pourrez découvrir l’expo « Magritte et la mer » au centre culturel Scharpoord à Knokke-Heist. Et si vous ne pouvez vous rendre à Knokke, rassurez-vous, il y en aura pour tous les goûts à Bruxelles. Tout d’abord, à partir du 21 septembre, l’Atomium proposera un hommage unique à René Magritte avec l’expo « Magritte, Atomium meets surrealism ». À travers une scénographie innovante, certaines des œuvres essentielles du maître belge se transformeront en décors. Le visiteur pénètrera le monde féerique du grand artiste belge en zigzaguant entre ses

silhouettes au chapeau melon, ses nuages et ses oiseaux. Il décryptera le message secret qui se cache derrière ses peintures. Il sera initié au surréalisme. 300.000 VISITEURS PAR AN Pour boucler la boucle, il restera à l’amateur magrittien à se rendre à la Place Royale à Bruxelles. Il y dégustera le Musée Magritte. Cet espace géré par les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique est incontournable. Jugez plutôt. Ce sont 234 œuvres et archives exposées sur 2.500 m² et 5 niveaux. L’espace multidisciplinaire réunit à la fois des tableaux, des gouaches, des dessins, des sculptures, des objets peints, mais aussi des affiches publicitaires, des parti-

« CIEL MON MAGRITTE ! » AU THÉÂTRE DES GALERIES Lors de la rénovation du Théâtre des Galeries en 1951, la Société des Galeries Royales Saint-Hubert commanda à René Magritte une fresque pour le plafond de la grande salle. Son projet initial, immortalisé par une gouache préparatoire, prévoyait un ciel dans lequel flottaient de nombreux grelots, parmi les motifs les plus fréquents de son langage. Finalement, les commanditaires demandèrent à Magritte de ne pas mettre ces symboles obscurs dans sa fresque. N’hésitez donc pas découvrir la gouache préparatoire au Musée Magritte à Bruxelles. Et, surtout, n’oubliez pas de visiter le Théâtre des Galeries dans la Galerie du Roi.

tions de musique, des photographies et des films. C’est tout simplement la plus grande collection d’œuvres de René Magritte. HOMMAGE Le Musée Magritte, c’est tout À MAGRITTE simplement une moyenne de ÉGALEMENT À 300.000 visiteurs par an dont L’ATOMIUM. 65 % de visiteurs étrangers. Une attraction unique pour le tourisme bruxellois… Comme le dit Jeroen Overstijns, « de nombreux peintres de talent ont vu le jour en Belgique. Mais René Magritte se trouve bien seul en haut de l’échelle. Notre vingtième siècle, c’est René Magritte ; notre surréalisme, c’est René Magritte ; notre pays, c’est René Magritte ». Bonne année, les Belges !

Par Paul Grosjean


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CARTOON


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BRAFA MUST CULTUREL DE BRUXELLES BAPTISÉE À SON ORIGINE EN 1956 « FOIRE DES ANTIQUAIRES DE BELGIQUE » OU « ANTIEKBEURS VAN BELGIË » ET PLUS CONNUE AUJOURD’HUI SOUS LE NOM DE LA BRAFA (ACRONYME DE BRUSSELS ART FAIR), CETTE MANIFESTATION EST L’UNE DES PLUS IMPORTANTES FOIRES D’ART EN EUROPE. APPRÉCIÉE POUR SA TRÈS HAUTE QUALITÉ, SON ÉCLECTISME, SA CONVIVIALITÉ AUX ACCENTS BIEN BELGES, ELLE EST TRÈS ATTENDUE CHAQUE ANNÉE PAR LES COLLECTIONNEURS ET AMATEURS D’ART, DE TOUS HORIZONS, AVIDES D’Y DÉCOUVRIR LES DERNIERS TRÉSORS GLANÉS PAR LES MARCHANDS D’ART BELGES ET INTERNATIONAUX QUI FONT DE TOUR & TAXIS, L’ESPACE DE 10 JOURS, L’UN DES PLUS COMPLETS MUSÉES DU MONDE ! LA PROCHAINE ÉDITION, QUI SE TIENDRA DU 27 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2018, RASSEMBLERA QUELQUE 130 GALERISTES, DONT UNE DOUZAINE DE NOUVEAUX.


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FOIRE

C’est dans l’ambiance feutrée de la BRAFA, à côté d’un Folon, que se négocient les œuvres d’art.

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ares sont ceux qui se souviennent encore - ou qui firent le tour - de la première édition de ce « salon des antiquaires » qui eut lieu en 1956 à la Salle Arlequin de la Galerie Louise à Bruxelles. Rares étaient alors les réunions de ce type : il n’existait guère que celles de Grosvenor House à Londres et du Prinsenhof à Delft. On ne parlait pas encore de Paris, Florence, Munich ou Cologne, pour n’en citer que quelques-unes… L’événement grandissant, tant en nombre d’exposants que de visiteurs, il fallut songer à un lieu plus propice et ce fut le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles qui accueillit l’événement dès 1967 et ce jusqu’en 2004. Entretemps, en 1995, pour la première fois, la foire

s’ouvrit aux marchands étrangers et élargit son spectre de spécialités, permettant de prendre, à petites doses successives, un virage plus moderniste. L’année 2004 marqua le franchissement du canal de Willebroek qui s’assimila au Rubicon pour les organisateurs. En effet, c’était un coup de poker que de s’installer à Tour & Taxis (qui n’était pas encore devenu le quartier en pleine effervescence qu’il est aujourd’hui). Heureusement, ce changement s’avéra particulièrement judicieux, offrant à la foire un outil à la mesure de son ambition. Forte aujourd’hui de plus de 130 exposants belges et internationaux, elle attire plus de 60.000 visiteurs, dont un bon nombre venant de pays étrangers. En quelques années, elle est devenue un événement d’envergure européenne.

STRICTE SÉLECTION Malgré de telles ambitions, la BRAFA repose sur un staff organisationnel permanent assez réduit. Son Conseil d’Administration est formé de sept administrateurs élus par leurs pairs pour un mandat de 3 ans. Organisée par des marchands pour des marchands, elle se différencie en cela d’autres manifestations par son esprit APRÈS LE PALAIS résolument convivial et par DES BEAUX-ARTS, le désir d’offrir la meilleure expérience à ses « clients ». LA FOIRE MIGRA À TOUR & TAXIS. Elle propose une organisation professionnelle sans faille à ses exposants et la visite la plus agréable et la plus enrichissante à ses visiteurs. Cet esprit « ASBL » est pour beaucoup dans la personnalité de la manifestation qui a fait de la qualité le credo de son développement. Qualité des exposants, qualité des œuvres exposées, qualité de la visite réservée aux visiteurs.


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Il est loin le temps où la foire était dédiée uniquement aux antiquités.

Autre caractéristique qui constitue l’une des forces de la BRAFA, son éclectisme, sa très grande ouverture sur toutes les formes d’art. De l’Antiquité classique ou précolombienne à l’art contemporain, c’est plusieurs millénaires de création et de savoirfaire artistiques qui sont exposés, offrant un véritable voyage à travers le temps mais aussi les continents, les styles, les époques. Le tout sous l’œil vigilant d’un comité d’évaluation, strict et pointu, assuré par une centaine d’experts indépendants (qui ne participent pas à l’événement !), répartis en une quinzaine de commissions d’admission distinctes qui scrutent, minutieusement et patiemment, chacun des milliers d’objets proposés avant l’ouverture au public. On ne badine pas avec la qualité ! EVÉNEMENT COSMOPOLITE Mais quelle est la stratégie et quelles sont les perspectives de la manifestation ? « Nous sommes évidemment ravis et comblés par notre progression constante en terme de fréquentation du public puisque nous sommes passés en quelques années à peine de quasi 40.000 à plus de 60.000 visiteurs » explique Harold t’Kint de Roodenbeke, Président de la BRAFA.

« Pour autant, nous ne souhaitons pas tomber dans le piège qui consisterait à vouloir augmenter de 5.000 visiteurs chaque année ! Le succès d’une manifestation comme la BRAFA ne se mesure pas au seul nombre de ses entrées. Au contraire, nous essayons de travailler en profondeur pour séduire et faire venir un nombre croissant de visiteurs étrangers et, particulièrement, de collectionneurs et d’amateurs d’art de pays limitrophes et européens ». Mais comment atteindre de tels objectifs ? « Cette stratégie de longue haleine, poursuit Harold t’Kint de Roodenbeke, englobe à la fois un travail de notoriété et d’image par voie de presse, des actions de relations publiques concrètes sur le terrain, le développement constant de nos médias sociaux. Et il semble qu’elle porte ses fruits car une première enquête menée lors de notre dernière édition nous a révélé qu’un tiers environ des visiteurs interrogés était étranger et que deux tiers d’entre eux résidaient dans un pays autre que la Belgique. C’est un résultat encourageant. Cela nous invite bien évidemment à persévérer et à poursuivre nos efforts ».

PROGRESSION CONSTANTE Car un événement tel que la BRAFA ne se limite pas à ses dix jours d’exposition. Les retombées sont nombreuses et concrètes pour de nombreux acteurs économiques. Ainsi, au total, ce sont près de 2.000 badges personnalisés qui sont émis, ce qui signifie autant de personnes qui, d’une manière ou d’une autre, travaillent ou viennent sur les lieux de l’événement. L’afflux de visiteurs, notamment étrangers, génère aussi un véritable boost 2.000 PERSONNES pour de nombreux TRAVAILLENT, hôtels et restaurants DIRECTEMENT OU de Bruxelles, pour ne INDIRECTEMENT, SUR citer que ces deux secL’ÉVÉNEMENT. teurs qui se réjouissent de cet afflux dans une période de l’année traditionnellement plus calme. Attentive à l’évolution d’un marché de l’art en perpétuelle effervescence et confronté à de multiples défis (concurrence des maisons de ventes aux enchères, Internet, raréfaction des pièces de qualité…), la BRAFA continue sa progression, fidèle aux valeurs qui lui ont permis de se développer (www.brafa.art).



BO KARMA CENTRE DE BIEN-ÊTRE OÙ ÉROTISME RIME AVEC DÉTENTE Rendez-vous à l’adresse bien-être la plus sensuelle de la capitale.

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vec toute la pression que l’on subit quotidiennement, il est nécessaire de se relaxer. BO KARMA est l’endroit idéal pour le faire. En effet, de nombreux massages, rituels et soins sont prodigués dans notre centre situé en plein cœur de Bruxelles.

Notre spécialité ? Les massages tantriques. Pas toujours connus du grand public, ces rituels éveillent les sens et aident à mieux comprendre le plaisir. Il s’agit de se laisser masser tout le corps, y compris les parties intimes pour évacuer les nombreuses tensions. Trop peu d’hommes connaissent vraiment leur corps et ont peur de se laisser conduire au plaisir de la découverte... C’est trop hot pour vous ? Pas de panique ni besoin de rougir, car même s’ils sont très sensuels, ces massages ne sont en aucun cas sexuels. Ils sont effectués par des expertes qui respectent votre intimité et restent à votre écoute, pour votre plus grand bonheur! BO KARMA possède une équipe mixte, mue par la volonté de partager sa passion... à vous de choisir la personne adéquate en fonction de vos affinités. Plusieurs sortes de séances sont possibles : allant de l’initiation à l’éveil des sens. Chacun y trouve son bonheur! Des massages plus traditionnels sont aussi proposés (aux pierres chaudes, par exemple) ainsi que des rituels comme le Shiatsu, la réflexologie, la méditation ou encore du yoga: Tout est à votre disposition pour une relaxation graduée et bénéfique. Si vous ne l’avez pas encore compris, BO KARMA c’est l’endroit parfait pour les hommes désireux de faire un break, en tentant de nouvelles expériences. Alors, tentera ou « tantra » pas ? Nous, on a déjà repéré votre masseuse...

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LA DÉFONCE DU LEADER A CHACUN SON DADA ! EN HOMME D’AFFAIRES PASSIONNÉ ET PASSIONNANT, LE DÉCIDEUR, LE VRAI,CELUI QUI S’ACCOMPLIT EN PRENANT DES RISQUES ET DES DÉCISIONS, EST ACCRO À TOUT CE QUI CONSTRUIT SA VIE DE GAGNEUR : BEAUX OBJETS, BONS RESTOS, BEAUX PROJETS... LOBBY A SÉLECTIONNÉ POUR VOUS QUELQUES-UNS DE SES COUPS DE CŒUR DU MOMENT !

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Ahooga (e)Bike : le vélo électrique, hyper-léger, pliant et confortable

Pour de meilleures villes, de meilleures vies. Cette combinaison unique de fonctionnalités est ponctuée par un cadre rigide sans charnières, un design pur et élégant, et une disponibilité en 215 coloris. Contrairement à la plupart des e-bikes, lorsque l’assistance électrique est coupée, le Ahooga demeure un vélo léger, hybride, facile et agréable à conduire, rendant ainsi la notion d’autonomie étirable. Designed with love in Belgium. Made in Europe. www.ahooga.bike

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Le Classico, l’incontournable brasserie

3 4 Edouard Janssens, un artiste de talent

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Artiste photographe belge, il fait en sorte que les hasards de la vie lui ressemblent. Ce sont les circonstances qui nourrissent ses expériences et sa réflexion artistique. Du plus petit au plus grand. De l’intime à l’infini, deux projets « Windows to the Soul » et « Stratos Sphère » où il se plaît à extraire les choses du réel. Flower Portraits, 1 à 100 Years, Solitudes Standing et Expired Instants, autant de séries qui exacerbent sa rigueur technique et sa quête esthétique. Ses créations photographiques sont faites de mémoire et d’intuition, un peu comme une histoire qu’il aimerait raconter. www.edouardjanssens.com Retrouvez ses oeuvres chez Samuel Maenhoudt Gallery : De Wielingen, 3 8300 Knokke-Heist

Ça sent les vacances, le soleil et la mer !

La Maison Roger, célèbre maison de coiffures et de soins, a décidé de sortir sa propre création «Précieuse d’argousier» : une huile capillaire sèche 100% belge et 100% naturelle (sans silicone, sans parabène, ni colorants) à base d’huiles d’argousier et de ricin. Cet élixir a été spécialement conçu pour agir en profondeur sur cheveux secs, colorés et/ou méchés, mais également sur cheveux abîmés, fourchus et cassants. Vous la trouverez chez « Maison Roger» où conseils et astuces vous seront prodigués afin de l’utiliser au mieux suivant votre texture de cheveux… Maison Roger - 86, rue de Namur 1 étage 1000 Bruxelles - www.maisonroger.com

Envie de boire un cocktail réalisé en exclusivité par Matthieu Chaumont en dégustant d’excellents snackings ? Ou juste envie de savourer une bonne cuisine de brasserie réalisée avec les meilleurs produits du marché ? Ne cherchez plus… C’est au Classico et nulle part ailleurs. Sans oublier une carte des vins qui s’ouvre à tous les palais, des plus conservateurs aux plus « nature ». Le Classico, ce sont aussi les apéros du jeudi, où les meilleurs cavistes et vignerons se donnent rendez-vous pour proposer leurs découvertes façon « happy hour », et « les Vinyles du jeudi » où vous est proposée une soirée organic food & vinyle vintage de 19h à 23h. Rue Américaine 124, 1050 Ixelles www.classico-la-brasserie.com

L’art sans limite

Depuis plus de trente ans, Rose Marie Warzée, artiste peintre et sculpteur, vous fait découvrir son univers artistique fait de de grandes toiles abstraites et figuratives peintes à même le sol ou encore de sculptures en acier métallisées. L’artiste vous accueille tous les dimanches (de 14h à 18h) dans son lieu de vie et de création, ainsi qu’en semaine sur rendez-vous. Rose Marie Warzée Rue du Try 22 - 5300 Thon-Samson +32(0)495 35 23 04 - warzee.rm@skynet.be www.rosemariewarzee.be

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The Pont Neuf Wrapped, Project for Paris. © Christo 1984

CHRISTO AND JEANNE-CLAUDE URBAN PROJECTS À partir du 25 octobre, pour la première fois depuis 1981, une exposition rétrospective des dessins et maquettes préparatoires des projets urbains de Christo et Jeanne-Claude sera visible à l’ING Art Center. Une occasion unique de découvrir l’ensemble du processus créatif de ce couple d’artistes inclassable. Chacun a en tête au moins une œuvre de Christo : l’emballage du Pont Neuf à Paris (1985), celui du Reichstag à Berlin (1995), l’alignement de 7.503 portiques ceints de tissus safran flottant au vent dans Central Park à New York (2005) ou encore les passerelles flottantes formant un tracé géométrique long de trois kilomètres sur le lac d’Iséo en Italie (2016). Depuis le début des années 60, Christo et JeanneClaude ont développé des projets monumentaux et temporaires dans le monde entier sur un modèle unique. A ce titre, ils occupent une place centrale et singulière dans l’histoire de l’art contemporain.

Christo et Jeanne-Claude habillent les villes et les espaces naturels de leurs toiles sobres ou de couleurs vives depuis plus d’un demi-siècle. C’est en 1963 que le couple emballe (sans autorisation) son premier monument : une sculpture se dressant dans les jardins de la Villa Borghese à Rome. Il fait coup double trois mois plus tard en empaquetant, toujours clandestinement, une statue de l’Esplanade du Trocadéro à Paris. L’année suivante, le couple s’installe à New York mais ce n’est qu’en 1969 qu’ils obtiendront un premier blanc-seing officiel pour emballer le Musée d’art contemporain de Chicago. Suivront une série

The Pont Neuf Wrapped, Project for Paris.

Wrapped Trees, project for Avenue des Champs-Elysées.

© Christo 1981

© Christo 1969


Surrounded Islands, Project for Biscayne Bay, Greater Miami, Florida. © Christo 1982

d’installations emblématiques telles que The Umbrellas (simultanément en Californie et au Japon), Valley Curtain (dans le Colorado) ou la Wrapped Coast (sur la côte australienne). Leur second mode d’expression artistique est l’empilement. Après le Wall of Oil Barrels (1962) qui bloqua la rue Visconti, à Paris, en réponse à la construction du Mur de Berlin, ils vont décliner de multiples versions de leur projet The Mastaba - des empilements de barils de pétrole formant des sculptures monumentales - à travers le monde. « Chacune de leurs installations peut être vue gratuitement, c’est un pur acte de générosité envers le public », souligne Patricia De Peuter, Senior Art Advisor chez ING Belgique et co-commissaire de la prochaine exposition à l’ING Art Center, Christo & Jeanne-Claude Urban Projects. Christo et Jeanne-Claude comptabilisent un grand nombre de projets non réalisés. Et pour cause : aucun commanditaire potentiel, qu’il soit public ou privé, n’a jamais obtenu une réponse favorable du couple. « La liberté a toujours été l’exigence première de Christo et Jeanne-Claude », commente Patricia De Peuter.« Lorsque nous nous sommes rencontrés pour préparer l’exposition. Christo m’a dit : “Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que c’est que d’être politiquement libre”. Toute son œuvre exprime cette aspiration profonde. » Cette liberté a évidemment un prix : 10 ans de négociations avec les autorités pour obtenir l’autorisation d’emballer le Pont Neuf, 24 ans de palabres pour le Reichstag. L’autofinancement de leurs projets par la vente directe des croquis, dessins

et collages originaux ainsi que des mini-empaquetages servant à la préparation de leurs installations a garanti leur liberté artistique. Il leur a aussi permis de donner au public le plus large un accès gratuit à chacun de leurs projets et d’en partager avec lui l’éphémère beauté. Le 23 octobre 2017 à 19 h, Christo donnera une conférence à Flagey (studio 4), une occasion unique pour le grand public de rencontrer l’artiste et de lui poser des questions.

Embellir notre cité « L’idée d’investir l’ING Art Center avec les projets urbains de Christo et Jeanne-Claude est née après les attentats de Bruxelles, alors que la ville était encore en état de choc. Chaque fois que Christo intervient dans une ville, il laisse derrière lui une sorte de trace sensorielle dans la mémoire des gens car il agit à la fois sur le lieu et sur le temps présent, en cherchant la beauté et en la partageant avec le public. » Patricia De Peuter

Une exposition d’ING Art Management Sous le co-commissariat de Patricia De Peuter et Laure Martin ING Art Center, Place Royale 6 1000 Bruxelles Du 25/10/2017 au 25/02/2018 Ouvert du mardi au dimanche inclus, y compris les jours fériés, ainsi que les lundis 30/10/2017, 25/12/2017, 01/01/2018 et 12/02/2018. Horaires : De 10h à 18h00 Nocturnes tous les mercredis jusqu’à 21h00. Plus d’informations sur ing.be/art.



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FRANZ-OLIVIER GIESBERT À LA TRIBUNE DE LA WTC ASSOCIATION Patrick et Alain De Pauw, Présidents de la World Trade Center Association, ont reçu au Château Sainte-Anne Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain. A la manière d’un journaliste dont le métier est de « faire la lumière sur tout », il a levé un coin du voile sur l’irresponsabilité des politiques, l’incurie syndicale, l’aveuglement des hauts fonctionnaires, les dérives islamistes, la paralysie des sans grades… dans un livre intitulé « Le Théâtre des Incapables ». FOG, comme le surnomment ses amis, a ravi les membres de la World Trade Center Association par son analyse critique.

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7 1. Louis Martin & Christophe De Pauw. 2. Claude Robert & la Baronne Karin Gérard. 3. Le Prince Michel Troubetzkoy, Valérie Bros Khoury & Grégoire Tolstoï. 4. Yves de Jonghe & Sophie Wilmès. 5. Le Baron Emmanuel Reille & Jean-Philippe Hubin. 6. Sabine Mathus, Charles de Saligny & la Baronne Isabelle van Weddingen. 7. Françoise Tassinon, Marc Detré & Monsieur et Madame Thierry Rollier. 8. Madame Thierry de Rudder , Efthalia Bogaerts, Sabine van Innis, Marie-Anne Van Tieghem & Inès Reille. 9. Fabrice de Boissieu, Alain Devos & Renaud Bentegeat. 10. Franz-Olivier Giesbert & Patrick De Pauw. 11. Marcel Cranshoff & Maître Béatrice Thieffry. 12. Monsieur et Madame Daniel Tondreau.

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OUVERTURE DU CERCLE DE WALLONIE À MONS Le 30 mai 2017, le Cercle de Wallonie a célébré l’ouverture de son nouveau site à Mons. A l’occasion de ce bel événement, Eric Domb, fondateur de Pairi Daiza, a fait l’honneur de sa présence et partagé sa vision de l’avenir de la Wallonie. L’événement s’est déroulé à l’hôtel Van der Valk à Mons.

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10 1. Catherine Hocquet, Marie-Christine Marghem & Violaine Delahaut. 2. Dolores Champenois, Frederic Agneesens, Sabine Spreutel, André Quertinmont & Olivier Byl. 3. Freddy Hornez, Quentin Van Wallendael & Walter Chardon. 4. Geoffrey Guillaume, Thierry Nollet, Dany Roosens & Timothé Broux. 5. Mathieu Wohrman. 6. Pauline Montironi, Alexis Verstraelen, Patricia Mandiau & Philippe Montironi. 7. Pierre Rion & Eric Domb. 8. Renaud Courtois, Eric Domb, Roland Gillet & Josée Deriu. 9. Rudy Van Autreve, Pascale Schootz, Guy Paternoster & Jean-Ignace de Villenfagne. 10. Sylvie Gérard, Alain Vas, Anne-Catherine Bernet & Bernard Jouan.


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FRANS VAN DAELE AU CERCLE DE LORRAINE Le Chef de Cabinet du Roi Philippe était récemment à la tribune du Cercle de Lorraine pour développer sa vision de l’avenir de l’Europe « à la croisée des chemins ». Il fut présenté par l’ancien président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy.

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1. Herman Van Rompuy & Frans van Daele. 2. Maryem van den Heuvel, Jos Behiels & Frédéric Agneessens. 3. SEM Gediminas Varvuolis & Pierre Hermant. 4. Olivier De Schrevel, Christophe Ackermans & Thierry Janssen. 5. Christophe Borreman, Johanne Theunis & Edouard Cambier. 6. Valérie Vincx & Christophe Marius. 7. Didier Degezelle & Yves Herinckx. 8. Laurent Carnoy & Johannes Lamkin. 9. Hubert Coussement & Eric Golenvaux. 10. Emmanuel Tondreau & Jean-Claude Daoust. 11. Kathy Berryer, Amaury de Seze, Jean-Pierre

Clamadieu & Jacques Bouriez.


HEY YOU Y’A D’LA RUMBA DANS L’AIR TURN UP THE RADIO.

PINK FLOYD – HEY YOU – 1979 – HARVEST / ALAIN S O U C H O N – Y ’ A D ’ L A R U M B A D A N S L’ A I R – 1 9 7 7 – R C A V I C T O R / AU TO G R A P H – T U R N U P T H E R A D I O – 1 9 8 4 – R CA R E C O R D S R E T R O U V E Z TO U T L’ U N I V E R S D E N O S TA L G I E E T N O S W E B R A D I O S S U R N O S TA L G I E . B E , N O T R E A P P L I CAT I O N M O B I L E O U N O T R E PA G E FA C E B O O K

UNE FURIEUSE ENVIE DE CHANTER


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PHILIPPE GELUCK AU CERCLE DU LAC Belle soirée durant laquelle Philippe Geluck a séduit les membres du Cercle du Lac et leurs invités lors d’un dîner-conférence au cours duquel il a raconté son parcours et présenté son « Musée du Chat et du dessin de presse » qui ouvrira en 2020 au Mont des Arts à Bruxelles.

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3 1. Sébastien Mahieu & Philippe Geluck. 2. Marc & Marie-Noëlle van der Essen. 3. Isabelle de Caritat & Philippe Maisin. 4. Viviane de Potter, Didier Woitrin & Sylviane Sonmereyn. 5. Geneviève Mahieu, Vincent Simonart & Chantal Maisin. 6. Catherine Paulus, Cécile Huppertz & Isabelle Ghosez. 7. Marie-Noëlle Cruysmans & Alexandre Nève de Mevergnies. 8. Marie-Noëlle de Montlivault & Marc van der Essen. 9. Sabine Verhaegen, Bruno Thery & Stéphanie Maurand. 10. Adrienne Robeyns & Romain Seffer. 11. Chantal Gerbaux & Patrick Mertes. 12. Jean-Didier Legat & Brigitte Amory.

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA CCI FRANCE BELGIQUE À LA MAISON DU ROI L’Echevine de la Culture à la Ville de Bruxelles, Karine Lalieux et le Conservateur en Chef de la Ville, Isabelle Douillet, ont accueilli 170 membres de la CCI pour une visite personnalisée de la Maison du Roi, soulignant les liens historiques et culturels entre la France et la Belgique. Ensuite, toute la communauté d’affaires franco-belge s’est donné rendez-vous dans les salons de l’Hôtel de Ville de Bruxelles pour l’Assemblée Générale, suivie d’un cocktail dînatoire.

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© Gaëtan Gillet

1. Grégoire Dallemagne & Evelyn Gessler. 2. Sylvie Gestas, Frédéric Puel, Guy de Beaugrenier & Marie Feuvrier. 3. François Libert, PhilippePorcel&RémyBossert.4.Marie-Christine

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Butel, Renaud Bentégeat, Karine Crumblet, Anne-Christine Genouville & Marie-France Botte. 5. Natacha Paulus, Corine De Mey, David Gendrot, Renaud Bentégeat, Claire Curaba, Julia Claver, Anne-Christine Genouville, Pauline Bouzom, Maxime Ponsar & Pauline de Rosée. 6. Isabelle Douillet & Karine Lalieux. 7. Renaud Bentégeat. 8. Anne-Christine Genouville. 9. Salvatore Orlando. 10. Frédérique Lefèvre & Hugues Thibault. 11. Eric Leclercq, Catherine Coste & Isabelle Leclercq. 12. Agnès Ogier & Jean-Charles Carrot-Dulac. 13. Alain Lefebvre, Dominique Pernot, Renaud Bentégeat, Ghislaine & Michel Troubetzkoy & François Pernot.


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CLAUDE-FRANCE ARNOULD, AMBASSADEUR DE FRANCE, AU CERCLE DE WALLONIE À NAMUR La conférence avait pour thème : la France du Président Macron et l’Europe : quels enjeux ? Quels sont les défis socio-économiques qui attendent ce nouveau Président ? Quels seront ses rapports avec l’Allemagne, la première économie de la zone euro, mais également avec ses autres partenaires européens dont la Belgique ? Voilà quelques-unes des questions qu’a posé Amid Faljaoui à Madame l’Ambassadeur de France en Belgique.

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1. Benoit Melot. 2. Catherine Hocquet. 3. Daniel Bacquelaine. 4. Fabienne Bozet. 5. François Denys & Frédéric Janssens. 6. Patrick Joly, Amid Faljaoui & François Denys. 7. Pierre-André Rixhon. 8. René Chaidron. 9. S.E. Madame Claude6 17.05-Ann-PO-162x230.qxp_. 27/03/17 17:55 Page1

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INSIDES

DENIS GORTEMAN AU B19 BRUSSELS Sur le thème, « De la voiture à la mobilité », le B19 accueillait comme guest speaker Denis Gorteman, CEO de D’Ieteren Auto. Partenaire fidèle du B19 depuis sa création au travers de la marque Porsche, D’Ieteren se positionne plus que jamais comme un des fleurons de l’entrepreneuriat belge. Et si ce groupe familial bicentenaire, fondé en 1805, se diversifie aujourd’hui, c’est en tant qu’importateur exclusif de VW qu’il est sans doute le plus présent dans notre inconscient collectif. Denis Gorteman, interrogé par Bruno Wattenbergh, a expliqué les perspectives du marché automobile face aux enjeux propres à la mobilité de demain.

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8 1. Quentin Vandevondel & Jean-Nicolas Fassin. 2. Pierre Andernack & Michel Bruyr. 3. Jonathan Dubelloy, Patrick Nicaise & Sebastien Strauss. 4. Arnaud de Broqueville & Jean-Charles Verbruggen. 5. Laurent Poznantek & Manuel Noirfalise. 6. Eric Randoux & Dominique Fraikin. 7. Thomas Colart, Benjamin Duplouy & Weifeng Tram. 8. Olivier Top, Gaelle Helsmoortel & Jean- François Masset. 9. Claude Willaert, Bruno Wattenbergh, Denis Gorteman, John-

Alexander Bogaerts, Didier T’Serstevens, Philippe Gheeraert & Eric Cortois. 10. Stéphanie Levaux & Sebastien Haas. 11. Gaelle Helsmoortel, Auriane De Saedeleer, Yannick De Lee & Julie Tomé. 12. Thomas Desmarets, Philippe van Boxmeer, Vincent De Wulf, Jean-Jacques Marchal & Jean-Michel Marchal.

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LANCEMENT DU B19 BW Près de 200 invités ont pris part à la soirée d’inauguration du nouveau cercle B19, le B19 Brabant Wallon. Après Bruxelles, Liège et Anvers, le B19 s’installe chez 3 Square au Club Justine Henin à Limelette. Après les discours de Justine Henin, Présidente du B19 ‘BW’, de Stefaan Vallaeys (CEO de 3 Square) et de John-Alexander Bogaerts (Directeur-Fondateur du B19), Philippe Delusinne a passionné l’assemblée. Interviewé par Bruno Wattenbergh, il a abordé les nombreux défis avec lesquels les médias devront jongler pour faire face aux bouleversements de l’offre télévisuelle.

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1. Benoit Cuisinier, Lara Beaupère, Anne Sophie & Hugues Menschaert. 2. Emilie Van Impe, John-Alexander Bogaerts, Freddy Arnauts & Joelle Leemans. 3. Jérôme de Fierlant, Philippe Koelman & Paul Grosjean. 4. Pierre Nothomb. 5. Virginie Sintobin & Arnaud Van der Smissen. 6. Justine Henin & Stefaan Vallaeys. 7. Philippe Delusinne. 8. Jean-Claude Vandenbosche et Gilles Mahieu. 9. Serge Silberter & Carl de Moncharline. 10. Veronique Forget & Olivier Gillet. 11. Julie Tomé & Guy van Wassenhove. 12. Huguette Fraipont-Martin, Justine Henin & Marco Hellemans.


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LE PRIX LITTÉRAIRE DU CERCLE CHAPEL Le Cercle Chapel, cercle d’affaires de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth à Waterloo, s’est lancé l’an passé dans un projet jusqu’alors inédit : créer un nouveau prix littéraire afin de récompenser un roman francophone, publié chez un éditeur francophone, de la rentrée hiver-printemps. Le lauréat est élu par un jury de membres-lecteurs passionnés, non professionnels du monde du livre, du journalisme ou de l’édition. Pour cette deuxième édition, il a élu Hubert Haddad pour son roman «Premières neiges sur Pondichéry» (Zulma Éditions).

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8 1. Baudouin Dupriez & Françoise Marneffe. 2. Bernard de Launoit, Corinne Boulangier, Hubert Haddad & Didier Debroux. 3. Corinne de Hepcée, Tanguy de Ghellinck & Yves Vander Cruysen. 4. Hubert Haddad, lauréat du Prix Cercle Chapel. 5. Janine Milkers & Philippe Goffe. 6. Jorge Varela & Jacques Halpérin. 7. Le jury de l’édition 2017 du Prix Cercle Chapel. 8. Pierre Deceuninck, Luc Van Hoylandt & Brigitte Van Hoylandt. 9. Roman du lauréat. 10. Tanguy Stuckens.

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LE GRAND DÉBAT DE LOBBY AU B19 BRUSSELS A l’occasion de la sortie de son numéro de printemps, la revue LOBBY a organisé son Grand Débat au B19 Brussels. Le thème : « Bruxelles est-elle une Smart City ? ». L’idée était de faire le point, sous la supervision scientifique du Professeur Nathalie Crutzen (Smart City Institute), sur l’intelligence urbaine dans la capitale. Précisément, dans le panel des grands débatteurs, il y avait Bianca Debaets, Secrétaire d’Etat de la Région de Bruxelles-Capitale, Damien Van Renterghem, CEO KBC Brussels, Luc Deleuze, Chairman of the Board Art & Build, Nicolas Billen, Head of Development IMMOBEL, Jean-Philip Vroninks, Managing Director JLL Belux et John John Goossens, CEO Buzzy Nest. Tous les interlocuteurs se sont accordés sur le fait que les Smart Cities ne pouvaient être réduites à la dimension technologique et que l’aspect humain devait rester prépondérant. Comme à Bruxelles…

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1. Luc Deleuze. 2. Camille de Limelette & Alain De Pauw. 3. Damien Van Renterghem & John-John Goossens. 4. Daphné Didisheim, François et Diana Barrault. 5. Jean-Philip Vroninks & Jean-Baptiste Van Ex. 6. Bénédicte De Mot. 7. John Bogaerts, Guy van Wassenhove

& Damien Van Renterghem. 8. Laurence de Vestel & Bernard de Wasseige. 9. Paul Grosjean & Nathalie Crutzen. 10. Michel de Kemmeter. 11. Daphné Didisheim & Thierry Milan. 12. Hadrien de Wasseige & Gauthier Alexandre. 13. Thierry Debacker & Ilonka Van Rymenant. 14. Nicolas Billen & Jean-Philip Vroninks. 15. Paul Sterck & Philippe Housiaux. 16. Salma Haouach & Emmanuelle Praet. 17. Luc Deleuze. 18. Vincent André, John-John Goossens & Marnix Galle. 19. Gaëtan Clermont, Bianca Debaets & Guy van Wassenhove. 20. Nicolas Billen.


EVENTS

GENTLEMAN PARTY À LA VILLA EMPAIN Un cadre magnifique, un temps estival et des invités de marque ont permis de placer cette soirée sous le signe du glamour et de la convivialité. Les invités ont ainsi pu découvrir le tout nouveau numéro de Gentleman avec au programme : un Elon Musk au top de sa forme, 1001 conseils sur la mode et les accessoires du moment à ne pas rater, un portfolio exclusif sur le maître incontesté de l’objectif Albert Watson, sans oublier un dossier spécial Ladies, qui a ravi toutes les demoiselles présentes ce soir-là. Retour en images sur cet événement dédié à tous ceux qui se revendiquent Gentlemen & Ladies…

1 1. Edouard Vermeulen. 2. Cécile Istace, Philippe De Jonghe, Majda Mastour, Jean-Gabriel de Coninck & Noura Younes. 3. Jean-Louis & Dominique de Halleux,

Stéphanie Ferretti di Castelferretto, Inès Rutté, Fabio Ferretti di Castelferretto & Stéphane Rutté. 4. Manon Gerlo & Melwin Koopman. 5. Jean-Patrick Scheepers. 6. Martin Neuman. 7. Daphné Didisheim. 8. Grégoire Vogelsang. 9. Pascal et Isabelle Joannes. 10. Rose-Marie Warzee & Jade Moens. 11. Sibylle Iweins. 2

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LANCEMENT DU MAGAZINE GRAND PLACE À L’HÔTEL AMIGO C’est tout naturellement au cœur de Bruxelles que se sont réunis, dans la salle des Ambassadeurs de l’hôtel Amigo, de nombreuses personnalités et entrepreneurs bruxellois afin de venir célébrer la naissance de la nouvelle revue Grand Place, dédiée 100 % à Bruxelles. Retour en images sur cette soirée rehaussée, entre autres, par la présence de Philippe Close et Philippe Geluck.

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8 1. Boris Dilliès, Salma Haouach & Emmanuelle Praet. 2. Charles Focquet & Frédéric Lens. 3. Florence de Moreau & Patrick Laloux. 4. Florence Legein, Barbara Decamps & Martine Maelschalck. 5. Jody Lo, marque belge, partenaire de l’event. 6. Michel Culot & Carl de Moncharline. 7. Paul Grosjean, Elodie Andriveau, Philippe Geluck & Julie Piret. 8. Patrick Laloux, Philippe Warzée, Viviane Vandeninden, Paul Legrand & Alain Courtois. 9. Sophie Hasaerts, François Didisheim, Brigitte Ullens, Alain Brandeleer & Daphné Didisheim. 10. Paul Grosjean & Paul-Loup Sullitzer. 11. Michaël Chiche & David Ghysels. 12. Pierre Degand & François Didisheim

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C’est dans le magnifique immeuble Art Déco entièrement restauré que s’est déroulé le cocktail dinatoire d’Art de Vivre, en collaboration avec Bal de France et de nombreux partenaires de prestige.

TEAM

Durant quelques heures, 200 convives ont pu découvrir la transformation de l’ancienne CroixRouge en une résidence de 25 appartements de prestige avec conciergerie et espace de bien-être.

Lasne Business Park I Chaussée de Louvain 431 D I 1380 Lasne 1 Tél : 02/379.29.90 I Fax : 02/379.29.99 I lobby@ventures.be I www.lobbymag.com Editeur responsable Bernard de Wasseige Directeur de la publication 3 François Didisheim Rédacteur en chef Paul Grosjean I paul@aubalcondelactu.be I 0477/336.322 Layout, mise en page et iconographie © Céline Cumps I celine@52rdg.be 5 Chroniqueurs Marc Danval, Paul Grosjean, Lucie Lambrecht, Jean-Hugues Lobby du Grand Hôtel, Palix

Journalistes Imprimeur Corelio Cilou de Bruyn, Paul Grosjean 2 Coordination générale Rédacteurs Sabrina Roersch I sro@ventures.be I Alain Berenboom, Amélie d’Arschot, 02/379.29.90 Yvan de Launoit, Fabrice Delville, Alexandre Grosjean, Sophie Hasaerts, Service abonnements Georges Jacobs de Hagen, Raphaël Edition Ventures I Tél : 02/379.29.90 Lewkowicz, Albert Maizel 4

L’abonnement d’un an pour 4 numéros du magazine LOBBY coûte 18 euros. A verser sur le compte ING BE74 3101 9588 3607 avec la mention « abonnement LOBBY ». Publicité LOBBY est une revue trimestrielle Elodie Andriveau I 6 elodie.andriveau@ventures.be I 0475/29.57.96 francophone vendue en librairies au prix de 6 euros. Thierry Milan I thierry.milan@ventures.be I 0474/29.12.88 Ilonka Van Rymenant I Le Lobby n° 40 sortira ivr@editionventures.be I 0476/68.00.50 en octobre 2017 Crédits photos Reporters, Shutterstock, Gaël Maleux, Louis Monier, Belga, Banksy, TTO, Artcurial Thierry Balasse, Michel De Bray, Brafa

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