THE WAY TO LIVE YOUR PASSION
LE MAGAZINE BELGE DU TENNIS ET DE LA DÉTENTE
Le Number One, c’est lui ! DAVID GOFFIN
PATRICK MOURATOGLOU
www.playtennis.be PLAY TENNIS N°363 • 6 e • DÉCEMBRE 2016 • 37e ANNÉE • BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X P405246
SOMMAIRE DÉCEMBRE
à la volée...
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PATRICK MOURATOGLOU
“Serena ne vise plus que les Grands Chelems”
Editeurs Responsables Edition Ventures Bernard de Wasseige & François Didisheim 431 D Ch. de Louvain 1380 Lasne Tél. : 02/379 29 90 Fax : 02/379 29 99
Direction Générale Bernard de Wasseige, François Didisheim, Axel Defort
Rédacteurs en chef Christian Carette ccar@mail.be & Filip Dewulf pipo.dewulf@skynet.be
Coordination Sabrina Rœrsch sro@ventures.be & Thierry Milan thierry.milan@ventures.be
Photographes Reporters Philippe Buissin
Rédaction AFT Pierre Delahaye Chaussée de Marche, 935C 5100 Wierde Tél : 02/513 29 20
Graphisme et layout
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36 ANDY MURRAY
Un indiscutable Numéro Un !
Edito Stop ou encore ?
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International Paparazzi
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Dossier : number one... en famille
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Académie Mouratoglou : le paradis du tennis sur la Côte d’Azur
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Patrick Mouratoglou, l’interview
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Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx 30 Andy Murray, l’homme de 2016
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Magnus Norman, l’entraîneur de 2016
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Olivier Rochus version coach
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Pascale Zidelmal
Impression Corelio Printing
Publicité Thierry Milan - 0474/29 12 88 thierry.milan@ventures.be
National Le billet de Filip Dewulf
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C’est du belge
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Les résultats ATP-WTA
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Les calendriers
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Des chiffres et des lettres
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Service abonnements Ornella Guarrella 02/379.29.90 30€/6 numéros BE93210098087967
Bien spécifier vos noms, adresse et langue souhaitée
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L’ÉDITORIAL
DE CHRISTIAN CARETTE
STOP OU ENCORE ?
A
-t-on assisté à une passation de pouvoir en 2016 ?
Andy Murray est-il vraiment devenu le patron du circuit ATP ? “Quand on gagne autant qu’il l’a fait, on n’est plus le même joueur”, assure Patrick Mouratoglou dans ce magazine, comme un bout de réponse à la question. “Même si Djokovic est passé à côté de son match au Masters, n’oublions pas qu’on parle de quelqu’un qui, lors de sa première collaboration avec Ivan Lendl, avait déjà battu deux fois Novak en finale de Grand Chelem, le retour éventuel du Serbe à la première place ne dépend pas que de lui”, continue-t-il. Le marathon victorieux de l’Ecossais depuis le printemps a évidemment impressionné tout le monde. “Huit mois de forcené à jouer et à gagner”, insiste l’entraîneur de Serena Williams. “Andy remportait un tournoi tous les dimanches, et recommençait à s’entraîner dur le lundi, ce n’est pas normal, ce n’est pas humain”, constate le coach de Stan Wawrinka, Magnus Norman, quelques pages plus loin. Une autre façon d’évoquer le règne au sommet mondial, depuis plus de dix ans, de ceux que l’on a baptisé les “extraterrestres”, et la manière dont, l’un après l’autre, Roger, Rafa, Novak, Andy ont dominé quasi sans partage un tennis masculin au niveau général pourtant si relevé. Reste que le déclin physique du surpuissant Nadal, l’usure de l’âge pour le génial Federer et la glissade mentale de l’insubmersible Djokovic ont montré qu’ils ont quand même tous leur fragilité, leur faiblesse, qu’ils arrivent à masquer derrière une force exceptionnelle, psychologique, athlétique, tennistique, utilisée à son maximum. Quant au stakhanoviste Murray, il ne l’est peut-être pas non plus autant que son ébouriffant parcours le donne à croire. Un journaliste français a eu l’idée de faire quelques comptes statistiques à l’occasion du tournoi de Paris/Bercy, et il a constaté que depuis le Masters 1000 de Madrid, point de départ de la grande marche d’Andy, ce dernier n’avait consacré que dix-sept semaines sur vingt-sept à la compétition, et n’avait jamais disputé plus de
trois tournois d’affilée. En réalité, mis à part une dizaine de jours de travail intensif à Majorque, si le vaillant guerrier a beaucoup joué il s’est aussi beaucoup... reposé. Contrairement à ce que l’on a pu penser, il a donc su ménager sa monture avec intelligence tout en la renforçant, pour aller au bout de sa quête et réaliser une série digne des “intouchables” Federer (2004-2007), Djokovic (20112016) et Nadal (2013). Le cerveau au service du muscle. Le magazine que vous tenez entre les mains se présente comme un lien idéal entre la saison passée et l’année qui commence. Outre que vous saurez tout sur l’incontournable “homme de 2016” écossais, on y croise le coach de l’année (désigné par ses pairs) Magnus Norman, en visite de travail à Tennis Vlaanderen, compétent, simple et super sympa. Fidèle à notre rendez-vous annuel, David Goffin s’y raconte, toujours cool, et y préface 2017 à l’occasion d’un séjour éclair en Belgique entre deux séances de préparation sous des cieux plus cléments. Olivier Rochus y évoque son nouveau rôle de coach, aux côtés de celui qui, aux portes du Top 100, est devenu troisième Belge à l’ATP, Arthur De Greef. Quant à l’invitation de Patrick Mouratoglou, qui nous a reçus à Nice avec une infinie gentillesse dans un cadre magnifique, elle est tombée à pic, car rarement nouveau millésime aura soulevé autant de points d’interrogation et d’excitation que celui qui s’annonce. Andy ou Novak ? Rafa peut-il (re)gagner Roland Garros ? En gros, “oui” pour Mouratoglou, “non” pour Rochus. Et Federer Wimbledon ? Plutôt “non” pour Patrick (“Djoko retourne trop bien”), plutôt “oui” pour Olivier (“il peut battre Murray”). Un premier Grand Chelem pour Raonic ? Tendance “oui” pour Norman, tendance “non” pour Mouratoglou. Et Serena battra-t-elle le record de Steffi Graf ? “Sa vraie motivation doit être de le porter à un niveau qui ne sera jamais battu”, affirme son coach. Bref, les dés sont jetés, rendez-vous dans un an si Dieu le veut. En attendant, belle année à tous !
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“J’espère que ce n’est pas mon corps qui décidera du moment où j’arrêterai.”
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(Roger Federer)
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SAINT ANDY ? Après son triomphe en Coupe Davis, des voix s’étaient manifestées en Grande Bretagne pour élever Andy Murray au rang de chevalier, la plus haute distinction accordée par sa Gracieuse Majesté, mais elles n’ont pas (encore) été entendues. Avec un nouveau titre à Wimbledon, le sacre olympique, le Masters et la place de numéro un mondial, certains n’hésitent pas à aller plus loin. Le fabricant de whisky écossais Glen Grant Distillery a lancé une pétition en septembre pour que le golden boy du british tennis soit... canonisé. Selon les inspirateurs de cette (ludique) initiative, Murray a entendu “les prières des amateurs de tennis du monde entier. Durant sa carrière, Andy a rempli sa tâche avec foi et conscience, il a incité des millions de personnes à la prière, surtout les jours de finale, et il a converti nombre de fans au tennis grâce à ses improbables prestations”, s’amusent les joyeux drilles (imbibés ?). “Il incarne les mêmes valeurs que le plus grand produit d’exportation de son pays (le whisky) et réjouit le coeur d’un grand nombre de gens qu’ils soient d’Ecosse ou d’ailleurs.” Pas sûr que le Pape François entendrait leurs arguments, d’autant qu’en tant qu’Argentin il doit plus être fan de Del Potro.
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DÉMANTÈLEMENT D’UN RÉSEAU DE MATCHES TRUQUÉS La garde civile espagnole a arrêté 34 personnes dans le cadre du démantèlement d’un réseau qui truquait des matches en Espagne ou au Portugal et s’enrichissait en pariant. L’organisation approchait, via un joueur, d’autres tennismen de tournois Future et Challenger en leur promettant des sommes comprises entre 500 et 1.000 euros. Parfois, ils promettaient 500 euros et n’en payaient finalement que 50. L’ensemble des suspects sont Espagnols, et les joueurs concernés, classés entre les 800e et 1.400e places, ne font pas partie du gratin tennistique. Les paris frauduleux auraient rapporté plus de 500.000 euros aux deux dirigeants de l’organisation et à leurs proches, auxquels ils indiquaient les paris à réaliser par un système de messagerie instantanée. L’enquête, débutée en 2013, concerne au moins 17 tournois organisés entre 2013 et 2016 à Séville, Huelva, Madrid, Tarragone et à Porto, mais d’autres événements pourraient être concernés. Les 34 hommes ont été arrêtés pour escroquerie, corruption et appartenance à une organisation criminelle.
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4.500 CHEVEUX SUR LA TÊTE À RAFA Fini la coiffure mi-longue, en tout cas pour un moment. Rafael Nadal, sujet à la calvitie, a décidé d’y remédier en s’offrant une greffe de cheveux. Le Majorquin supporter du Real Madrid a dû se raser l’arrière du crâne, afin de se faire transplanter les pousses récupérées sur la partie haute de la tête. L’opération a eu lieu dans une clinique huppée madrilène, elle a duré dix heures. Nadal est désormais plus riche de 4.500 cheveux, implantés trois par trois. Le coût de l’intervention est estimé entre 6.000 et 9.000 euros - une paille au vu de la fortune de l’Espagnol qui s’est déjà offert en début d’année un yacht de la longueur d’un court de tennis, baptisé Beethoven, pour 3 millions d’euros - mais il faut en principe cinq à six mois pour bénéficier des effets complets de la greffe. En espérant retrouver bientôt des cheveux volant au vent, Nadal se coltine une tête un peu étrange, avec les tempes et l’arrière du crâne rasés et quelques tifs sur le dessus. Ce qui ne l’empêche évidemment pas de jouer au tennis, bandeau sur le front ou casquette sur la tête, son oncle et coach Toni s’est d’ailleurs dit “convaincu que l’on reverra le meilleur Rafa” lors de la saison qui s’annonce, et qu’”il sera le principal candidat à la victoire à Roland Garros.”
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“Il y a toujours une ambiance de malades dans les finales de Coupe Davis et de Fed Cup. Evidemment grâce au format domicile/extérieur... comment peut-on envisager de changer cela ?” (Amélie Mauresmo)
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RETOUR AU BERCAIL POUR VENUS ET SERENA Venus et Serena Williams n’étaient plus revenues depuis 2003 dans leur environnement d’origine, Compton, un des faubourgs de Los Angeles les plus violents notamment à cause des gangs qui y sévissent, le genre de quartier qui a forgé leur mentalité de guerrières. Ayant émigré dans le sud de la Floride lors de leur réussite tennistique, elles n’étaient plus revenues “au bercail” depuis le meurtre de leur demi-sœur Yetunde lors d’une fusillade automobile. Elles étaient là pour mettre à l’honneur le site sportif rénové de la ville. Les terrains de tennis de Lueders Park près de la maison où elles ont grandi, qui étaient laissés à l’abandon, ont été rebaptisés Venus and Serena Williams Court of Champions après leur remise à neuf. “Nous vivions littéralement dans la rue, donc on connaît le coin”, a dit Venus, “c’est une expérience surréaliste de revenir ici dans ces conditions, et cela remue tant de souvenirs. On aimerait voir d’autres champions émerger de ces courts. Il est important pour les jeunes d’ici qu’il y ait des installations, des programmes, des possibilités de stages et de clinics.” Ce n’est cependant pas à Luerders Park que les sisters ont commencé à jouer, mais à quelques miles de là, à East Rancho Dominguez Park, sous la seule tutelle de leur père Richard Williams. Ce dernier n’était pas présent, au contraire de leur mère Oracene Price.
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VALSE DES ENTRAÎNEURS : BENOÎT PAIRE COACHÉ PAR UN BOXEUR L’exemple de David Goffin avec Thomas Johansson a-t-il fait école ? Milos Raonic, qui continue la route avec le coach italien Riccardo Piatti, a annoncé qu’il ne travaillerait plus avec Carlos Moya en tant que consultant. John McEnroe a lui aussi rejoint un moment l’entourage du Canadien (pour la saison sur herbe) mais a mis fin à la collaboration juste avant l’US Open. “Avec Carlos (Moya), j’ai réalisé la meilleure saison de ma carrière, nous n’allons plus travailler ensemble mais restons amis”, a juste indiqué le troisième mondial. Johanna Konta veut du changement elle aussi. Alors que la Britannique a réalisé une saison étonnante avec une dixième place mondiale et une demi-finale à l’Open d’Australie, elle a remercié son entraîneur Esteban Carril. Décision d’autant plus surprenante qu’elle était encore 147e mondiale en juin 2015. Entre Tchèques, Kvitova et Pliskova ont carrément échangé leur entraîneur, Vanek pour la première, Kotyza pour la seconde. Quant à l’impossible Benoït Paire, il ne pouvait faire que dans l’originalité. Entraîné par Thierry Champion, qu’il doit cependant partager avec Richard Gasquet, le fantasque Français a fait venir dans son staff... l’ancien boxeur Brahim Asloum, champion du monde mimouches WBA (2007-2009) et champion olympique à Sydney (2000), pour le canaliser et lui éviter de déraper sur les courts. “Je suis un peu son coach mental, mais aussi physique, car l’un ne va pas sans l’autre”, a dit Asloum. Qui mettra l’autre K.O. ?
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CHANG TOUJOURS AUSSI ORIGINAL ET INVENTIF Pour la postérité, Michael Chang reste l’outrecuidant gamin de 17 ans qui, au bord de l’épuisement, a gagné Roland Garros 1989 en arrivant à déboussoler l’indéboussolable Ivan Lendl au cinquième set, servant d’abord à la cuillère, et se postant ensuite au bord du carré de service sur l’engagement de son adversaire forçant la double faute. Aujourd’hui coach de Kei Nishikori, il n’a rien perdu de son originalité et de son inventivité. En vue d’entraîner son joueur au service de Marin Cilic lors du Masters, Chang, qui mesure 23 cm de moins que le Croate, est carrément monté sur un plot publicitaire pour que ses “missiles” tombent de plus haut. Il ne s’agissait pourtant que d’un match pour l’honneur, alors que le Japonais était déjà qualifié, match qui est allé aux trois sets... et a peut-être achevé physiquement Nishikori, revenant précédemment de blessure et incapable de mettre quelques bâtons dans les roues de Novak Djokovic en demi-finale.
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Le nombre d’aces au compteur 2016 de Karolina Pliskova, personne n’a fait mieux sur une saison dans le tennis féminin.
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UN DEUXIÈME ENFANT POUR MAURESMO, NOAH CUMULE EN FED CUP Au lendemain de la défaite de l’équipe de France lors d’une finale de Fed Cup de haute intensité contre la République Tchèque, Amélie Mauresmo a indiqué qu’elle quittait son poste de capitaine. “J’attends un deuxième enfant”, a justifié l’ancienne championne, qui occupait cette fonction depuis juillet 2012. Déjà maman d’un petit Aaron depuis août 2015, elle va accoucher en avril 2017, “et c’est incompatible avec le calendrier de la Fed Cup. Le premier tour est en février (11 et 12) et l’éventuelle demi-finale en avril (22 et 23), priorité à la famille. Les filles de l’équipe n’étaient pas au courant, je voulais qu’elles soient concentrées à 100% sur la finale. C’était un peu brutal pour elles, elles ne s’y attendaient pas, il y avait beaucoup d’émotion. Leur première réaction a été d’être contentes pour moi, elles sont venues m’embrasser, après c’était un peu plus dur”. Sous le mandat de Mauresmo, qui a aussi entraîné Andy Murray de juin 2014 à mai 2016, l’équipe de France est passée en quatre ans des barrages pour éviter la troisième division à la finale. Les Bleues ne l’avaient plus disputées depuis 2005. “Il y a eu plein de choses positives, pour le tennis en général et pour le tennis féminin en particulier, l’équipe a joué au dessus de son niveau, grâce à l’effet de groupe”, s’est-elle félicitée. Quant à son successeur, il s’appelle... Yannick Noah, qui cumulera donc avec la Coupe Davis !
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UNE JOUEUSE CHILIENNE PERD SON PÈRE EN PLEINE FINALE La date du 26 novembre 2016 aurait pu être synonyme de joie et succès pour Daniela Seguel bien partie pour remporter à Santiago du Chili la finale d’un tournoi de tennis ITF. Mais la rencontre qu’elle menait (6-4, 2-1) a basculé dans l’horreur au cours de la deuxième manche. En plein match face à la Brésilienne Paula Gonçalves, le père de la 228e mondiale a été victime d’une attaque cardiaque. La partie a été interrompue plusieurs minutes pour permettre au service médical d’intervenir. Jorgue Seguel a été emmené à l’hôpital mais est décédé quelques minutes après sa prise en charge. Alors que le score avait évolué à 4-4 dans le deuxième set, les organisateurs ont été contraints d’annoncer la terrible nouvelle à la joueuse qui s’est effondrée sur sa chaise avant d’abandonner. Son adversaire, qui ne pouvait qu’être déclarée victorieuse, s’est précipitée pour prendre dans ses bras la Chilienne effondrée et inconsolable.
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UN PEU D’HISTOIRE S’EN VA À L’US OPEN Dans le cadre de la rénovation de Flushing Meadows, qui s’achèvera en 2018, le célèbre court Louis Amstrong, où se sont tenus quelques-uns des plus grands matches de l’histoire, a été démoli, en même temps que le Grandstand, agréable petit stade qui lui était accolé et dans lequel Steve Darcis a encore gagné son premier tour fin août dernier. L’ancien court central (supplanté par le stade Arthur-Ashe en 1997) fut aussi un temps le plus grand du monde : il pouvait accueillir jusqu’à 18.000 spectateurs. Il devait son nom au fait que le célèbre trompettiste avait vécu près du site jusqu’à sa mort en 1971, et sera remplacé par un stade neuf de 14.000 places équipé d’un toit rétractable. En attendant que ce dernier soit prêt pour 2018, un stade temporaire sera érigé pour l’US Open 2017. Un nouveau Grandstand, déjà opérationnel lors de la dernière édition, a été construit de l’autre côté du site.
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PAPARAZZI
INTERNATIONAL
423.000
En euros, ce que rapportent à Wimbledon les tickets rendus par les spectateurs quittant le site en cours de journée et remis en vente à partir de 17h au prix de 5 livres. La recette est versée à une association caritative.
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QUI GAGNE... AU SPRINT ? Une équipe de spécialistes (Team Australia Game Insight Group) a mesuré la vitesse de tous les participants à l’Open d’Australie depuis trois ans. Elle a pris en compte les trois premiers mètres, et calculé également la vitesse moyenne de chaque joueur. Ceux qui pensent d’emblée aux exemples les plus explosifs, genre Gaël Monfils, Sara Errani ou Rafael Nadal, en sont pour leurs frais. L’enquête révèle que le plus rapide à sortir des starting blocks est Novak Djokovic, qui a atteint par moments jusqu’à 34,87 km/h. Le deuxième, et ce n’est pas une surprise - on l’attendait plutôt au premier rang - est Andy Murray avec 34,87 km/h. En vitesse moyenne, l’Ecossais fait mieux que le Serbe : 15,89 km/h contre 14,89. Nadal, qui a encore joué la finale à Melbourne en 2014, arrive en douzième position avec une pointe maximale à 26,84 km/h, et Roger Federer (26,03) pointe dix-septième. Chez les dames, c’est la petite “bombe” roumaine Simona Halep qui sprinte le plus vite (23,04 km/h), mais doit s’incliner en vitesse moyenne face à la gagnante 2016 et numéro une mondiale Angelique Kerber.
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ATP 750... UNE NOUVELLE CATÉGORIE DE TOURNOIS ? Cela remue toujours beaucoup dans le monde du tennis et il n’est donc pas impossible que le circuit professionnel prenne une autre tournure dans les années qui viennent. Quid de la Coupe Davis, de la Fed Cup, de la Rod Laver Cup, du statut supérieur demandé par des tournois ambitieux comme ceux d’Indian Wells ou Shanghai ? Le directeur du tournoi ATP 500 de Bâle, Roger Brennwald, a lancé à son tour son ballon d’essai, en prônant l’idée d’une nouvelle catégorie de tournoi, les ATP 750. Non seulement Bâle, mais encore Rotterdam, Pékin ou Dubai sont sur le coup, cherchant donc à se situer à un troisième échelon, après les Grands Chelems et les Masters 1000 genre Madrid et Miami, avant les ATP 500 qui sont au nombre de treize au calendrier ATP et dont Bâle fait partie depuis leur instauration en 2009. Le concept de l’évènement, tournoi “maison” de Federer, remonte néanmoins à beaucoup plus longtemps, à 1970 exactement date de la première édition qui promettait... une horloge suisse au vainqueur.
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MIEUX VAUT AVOIR ENVIE L’ATP pense à doubler les sanctions et amendes infligées aux joueurs qui balancent leur match, et demande aux arbitres de veiller à ce que l’on défende ses chances avec la mentalité qu’il faut des deux côtés du filet. Nick Kyrgios a étalé le problème au grand jour en proposant de manière ostentatoire un simulacre de deuxième tour à Shanghai en 48 minutes. Mais on avait déjà vu son compatriote Bernard Tomic retourner (?) une balle de match avec le manche de la raquette à Madrid, et même expliquer à l’arbitre à Sydney qu’il avait mieux à faire, en l’occurrence préparer l’Australian Open. Dans les deux cas, Tomic s’en est sorti sans réprimande. Au contraire de Kyrgios bien sûr, suspendu trois semaines, pénalisé de 16.000 euros sur son prize money du tournoi, et écopant encore d’une amende de 25.000 dollars de la part de l’ATP. Les gars sont prévenus, ils ont intérêt à avoir envie... et si ce n’est pas le cas à ce que ça se voie le moins possible.
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Jamie et Andy Murray au sommet en même temps.
DOSSIER
INTERNATIONAL
Number one...
Les frères Rochus, les plus doués des 20 dernières années.
en famille Les deux font la paire !
Jamie et Andy Murray sont devenus en 2016 le sixième duo familial de l’histoire à atteindre la première place mondiale. Dans leur cas, l’un en double, le deuxième en simple... et au même moment ce qui est carrément historique ! Comme cela n’arrive donc pas tous les jours, on évoque les cinq autres dans les pages qui suivent.
C
’est notre petit pays qui a donné naissance à
la paire fraternelle la plus connue et la plus douée des vingt dernières années. Olivier et Christophe Rochus ont été membres du Top 40 mondial, se sont distingués dans les tournois majeurs, et ont su tenir leur rang durant toute leur carrière. Si Oli jeune se laissa inspirer tennistiquement par son aîné de trois ans, Chris reconnaît avoir par la suite surfé dans le sillage de son p’tit frère plus doué. Une situation certes différente mais que revivent en quelque sorte les frères Zverev, à cette nuance que dix ans séparent le super talent Sascha du bosseur Mischa. On peut même dire que l’avènement du jeune Allemand surdoué a relancé la carrière de son frangin de 29 ans. La plus performante des paires du genre fut sans conteste celle formée par les Américains Gene et Sandy Mayer, talonnée par la plus médiatique fratrie McEnroe, John et Patrick. Gene fut numéro 4 mondial au début des
Karolina et Krystina Pliskova, les jumelles d’aujourd’hui.
années 80, et son frère Sandy, sept ans plus jeune, atteignit la 7e place, tandis qu’ils pointèrent tous deux 5es en double, remportant quatre titres ensemble. Chez les dames, les records des Williams sisters ne risquent pas d’être battus, mais on ne peut passer non plus à côté de la légendaire famille Maleeva. En 1989, Manuela, Katerina et Magdalena se retrouvèrent côte à côte dans l’équipe bulgare de Fed Cup, une situation unique en son genre. Les trois Maleeva(s) ont toutes été Top 10 mondial à un moment donné, mais le plus remarquable se produisit à l’été 1993 lorsque Magdalena se retrouva 11e mondiale, Manuela 12e et Katerina 13e... A chaque génération professionnelle sa paire de frères ou de soeurs. Pour le moment, on ne peut manquer celle des jumelles tchèques Pliskova, par exemple. Karolina a atteint la finale de l’US Open 2016, et la semaine suivante Krystina remportait son premier titre WTA. Mais place à ceux qui ont marqué l’histoire.
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DOSSIER
INTERNATIONAL
“Elles se connaissaient trop, et détestaient trop se faire mal.”
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Venus Williams (17/06/1980) Serena Williams (26/09/1981)
“Je me souviens que Venus a commencé à porter toutes ces incroyables tenues, elle m’influençait, je voulais faire la même chose qu’elle, mais j’étais frustrée parce qu’au début elle était meilleure que moi.” Serena Williams n’a jamais nié que les premières prestations de son aînée ont constitué un moteur de carrière pour elle. Les deux sisters se sont affrontées à 27 reprises et Serena mène 16/11, mais c’est Venus qui a remporté les trois premiers duels, c’est également elle qui atteignit la première la place de numéro une mondiale et disputa la finale de l’US Open. Qu’elle ait été ensuite dépassée par sa plus orgueilleuse soeur ne l’a apparemment jamais gênée. La fraternité entre elles allait bien au delà du succès sur les courts, elles ont d’ailleurs habité ensemble un moment dans une villa de Floride. Un peu comme les confrontations Henin/Clijsters, leurs affrontements ont rarement donné lieu à de grands moments de tennis, elles se connaissaient trop pour ça et détestaient trop se faire du mal. Avec respectivement 22 et 7 titres en Grand Chelem elles ont marqué l’histoire du tennis de façon indélébile.
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INTERNATIONAL
Marat Safin (27/01/1980) Dinara Safina
&
“Dinara était exactement l’inverse de son frère, avec le même résultat.”
(27/04/1986)
Les puristes peuvent arguer que les Safin frère et soeur ont profité d’un petit creux dans le paysage tennistique mondial pour se profiler en tête de la hiérarchie. Le doux dingue surdoué Marat y arriva juste après la meilleure période de Pete Sampras et avant que Roger Federer ne décolle irrésistiblement, tandis que sa frangine Dinara se retrouva numéro une en 2009, soit l’époque où Justine Henin et Kim Clijsters se trouvaient en pause carrière tandis que Serena Williams connaissait des jours moins fastes. En même temps, c’est leur faire trop peu d’honneur. Marat fut un fantastique tennisman qui incarna le futur du tennis masculin au début des années 2000, faisant en revanche preuve d’une relative indolence et cédant à l’excès aux tentations extra sportives. Sa jeune frangine fut tout l’inverse, se tuant au travail et à l’entraînement au point de devoir arrêter sa carrière en 2011 en raison de problèmes de dos. Sans le super talent de son frère, elle a obtenu le même résultat, c’est son grand mérite. Et ceux qui la critiquèrent à l’époque comme première mondiale n’ayant jamais remporté de Grand Chelem furent immédiatement repris de volée par Marat qui n’a jamais eu sa langue en poche. On ne touche pas à sa petite soeur. PLAY TENNIS 15
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Mike Bryan (20/04/1978) Bob Bryan
La paire de double qui a symbolisé la discipline, s’il en est une. Lorsqu’ils se sont rendus compte qu’ils ne feraient pas carrière en simple, les jumeaux américains - Mike est deux minutes plus vieux que Bob - ont vite pensé qu’ensemble ils seraient plus forts, ils se sont spécialisés à fond dans le double, et bien leur en a pris. Ils ont porté la discipline à un autre niveau de qualité et de spectacle (ils forment aussi un groupe de musique à l’occasion) pour s’imposer comme la meilleure équipe de tous les temps. Leur incomparable palmarès ne souffre pas la discussion : seize Grands Chelems entre 2003 et 2014, l’or olympique, la Coupe Davis, au total respectivement 114 et 112 titres ATP (Bob a été un moment blessé), ils ont terminé dix fois l’année au rang de meilleure paire au monde. S’il leur est arrivé de se fâcher tout rouge (l’un sur l’autre) à l’occasion d’une défaite, ce fut toujours de courte durée, ils laissent l’image d’un “couple tennistique” inséparable, ils ne font qu’un. Pour les différencier, mieux vaut d’ailleurs savoir que Mike est droitier et joue de la guitare, tandis que Bob est gaucher et joue des claviers. A 38 ans, ils ne dominent plus le circuit, mais n’en restent pas moins encore cinquièmes mondiaux.
“Comment les reconnaître ? L’un est droitier et joue de la guitare, l’autre est gaucher et joue des claviers...”
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“Tout n’est pas que rose dans la famille : Arantxa a accusé ses parents de l’avoir escroquée.”
Arantxa Sanchez (18/12/1971) Emilio Sanchez
&
(29/05/1965)
Les Sanchez sont une famille qui compte dans l’histoire du tennis. A côté de ses deux têtes d’affiche, Arantxa (quatre titres en Grand Chelem, numéro une mondiale en 1995) et Emilio (7e mondial en simple, numéro un en double en 1989), il ne faut pas oublier Javier qui atteignit le Top 25 en simple et le Top 10 en double. Trois spécialistes de la terre battue “pur sang” au jeu de jambes impressionnant, qui savaient mettre de l’effet dans la balle. Tout n’est pas pour autant rose dans leur univers familial, puisque Arantxa, qui a gagné 45 millions d’euros durant sa carrière, a accusé ses parents de l’avoir escroquée et ruinée après qu’ils aient géré ses intérêts pendant vingt ans, une sombre affaire que même la Justice n’a pu élucider. Les Sanchez continuent à être actifs dans les milieux tennistiques : on a revu Arantxa comme ancienne championne dans les coulisses du Masters, Emilio est toujours à la tête de l’académie Sanchez-Casal à Barcelone où Andy Murray est venu en son temps faire ses classes de futur champion, et Javier est CEO de Greenset, la surface utilisée lors du “tournoi des maîtres” londonien.
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DOSSIER
INTERNATIONAL
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Cara Black (18/12/1971) Byron Black (6/10/1969)
Moins médiatisée, la famille Black fut également un phénomène, déjà en installant le Zimbabwe parmi les pays du tennis, Cara fut même l’unique représentante de son pays dans l’histoire de la WTA. Voir des blancs nommés Black porter haut les couleurs d’une nation aussi majoritairement noire peut apparaître comme le comble de l’ironie. Cara et Byron furent tous deux numéro un en double, mais leur frère Wayne pointa également 4e mondial dans la spécialité. Une des particularités de Cara et Byron fut de montrer, comme d’autres, que l’on pouvait réussir dans le tennis sans une solide présence physique. Byron mesurait 1 m 75 et, qui plus est, faisait tout à deux mains, y compris le coup droit, ce qui ne l’a pas empêché de monter jusqu’à la 22e place en simple. Tandis que Cara, 1 m 67, pas plus grande que... Justine donc, fut 31e... mais c’est plutôt Kim qu’elle imita lorsque fin 2012, devenue maman, elle revint sur le circuit, pour deux ans plus tard gagner le Masters de double et redevenir 4e mondiale dans la discipline. Dernier fait d’armes de cette grande dame du double : un quart de finale l’an dernier à Wimbledon, à 36 ans. En compagnie de Wayne, elle avait aussi remporté le double mixte en 2002 et 2004 à Roland Garros et Wimbledon.
“Des champions blancs qui s’appellent Black dans un pays aussi majoritairement noir peut sembler le comble de l’ironie.”
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Patrick Mouratoglou l’académie
Un paradis du tennis sur la Côte d’Azur Quelque part entre Nice et Cannes, Patrick Mouratoglou a installé sa toute nouvelle académie tennistique. C’est le top mondial. Il a invité Play Tennis à y jeter un oeil.
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ans la navette, flanquée du signe Mouratoglou,
Le boss, nos journalistes... et une très instructive lecture.
“L’endroit a une âme”
qui nous ramène à l’aéroport de Nice, une Fils d’un riche industriel d’origine grecque - le président fondacharmante demoiselle en survêtement nous teur d’EDF Énergies Nouvelles -, dont le parcours tennistique a été tient compagnie. Georgia, jeune, blonde, type contrarié par la volonté de ses parents de le voir faire des études, Europe de l’est, est l’une des 165 pensionnaires de Patrick Mouratoglou explique sans mal le choix de s’installer sur l’académie du coach français de Serena Williams, ces collines de Sophia Antipolis. “L’endroit possède une âme et inaugurée en grandes pompes fin septembre une histoire, il faut savoir qu’il abritait un club de tennis depuis 30 devant les caméras d’Eurosport en présence de Serena, de Novak ans, Yannick Noah et Henri Leconte venaient s’y entraîner sous Djokovic et d’un millier d’invités. Présenté et promotionné comme la direction de Patrice Hagelauer, nombre de joueurs français y le plus grand, le plus fréquenté, des complexes du genre en sont passés, il y avait déjà 17 terrains, d’où la piscine en forme de Europe, il bénéficie effectivement de fantastiques infrastructures raquette que nous avons évidemment conservée. L’hôtel existait dans un cadre magnifique, et de la présence de vedettes du aussi, nous l’avons remis à neuf. circuit professionnel lorsqu’elles sont en préparation. Cela attire du monde, beaucoup de monde. On dit que 3.000 joueuses ou Sur 8.000 m2, nous avons construit 110 appartements, un fitness, joueurs de tennis y passent durant l’année. Aux jours les plus un medical center, un lounge pour les joueurs, une école (15 classes chauds de l’été, on dénombre pas moins de 310 stagiaires qui désservies par des profs maison), et nous avons ajouté 17 terrains.” profitent de 34 courts, 17 en terre battue et autant en dur, dont 8 couverts. Le tout Plein air encadré par 55 entraîneurs, dont 35 attachés Mouratoglou (46 ans) possédait en permanence à l’académie et qui font déjà un centre tennistique, dans la partie du staff de 70 personnes régnant région parisienne, créé il y a vingt sur un domaine de 12 hectares, aménagé ans et qui existe toujours même en deux ans pour un investissement évalué s’il ne porte plus son nom. “On se à 80 millions d’euros. Patrick Mouratoglou trouvait un peu à l’étroit, on voulait
“Je cherchais un endroit où l’on pourrait jouer dehors quasiment toute l’année.”
Quand on vous parlait d’un endroit magnifique...
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REPORTAGE INTERNATIONAL
Sur le site, les jeunes du Tennis Etudes côtoient les pros comme Yanina Wickmayer.
s’étendre, mais je cherchais de préférence un lieu où l’on pourrait jouer dehors quasiment toute l’année”, dit-il. “Pour les jeunes, il est toujours plus intéressant de se former en plein air, c’est un peu plus difficile de jouer, il faut s’adapter aux conditions, l’enseignement n’en est que plus riche. Je pensais également à un emplacement proche d’un aéroport international, et ici nous sommes près de Monaco où nombre de professionnels du tennis résident.”
Bollettieri L’homme qui a commencé à sortir de l’ombre au début des années 2000, avec notamment Marcos Baghdatis (arrivé à 13 ans), Jeremy Chardy, Gilles Muller, Ivo Karlovic ou Sergyi Stakhovsky, s’est quelque part inspiré de la Nick Bollettieri Academy en Floride... mais pour faire à peu près le contraire. “Son concept a rencontré un succès incroyable, et c’est bien sûr quelque chose qui m’intéresse. En revanche, je ne suis pas partisan de sa philosophie : selon le principe de l’entonnoir, on prend un grand nombre de joueurs, on presse, et seuls les plus forts survivent, cela a donné Agassi, Courier, Capriati, Krickstein... bravo... mais j’opte pour la méthode inverse, en partant du postulat que chaque joueur a besoin d’une approche individualisée au niveau de son jeu, de l’aspect technique, tactique, c’est l’académie qui doit s’adapter à lui, cela fonctionne mieux selon moi. J’ajoute qu’il y a une vie après le tennis si on ne réussit pas, et j’en suis en partie
responsable, ici on a 100 % de réussite au BAC et accès direct aux bourses dans les universités américaines.”
Hélico En sillonnant le domaine, on ne peut manquer ni l’hôtel French Riviera de la célèbre chaîne Beachcomber, 4 étoiles, ni les 3 piscines, les 6 terrains de padel, le shop où l’on trouve tout le matériel pro, ni même une piste d’athlétisme de 80 m, 4 couloirs, pour travailler la condition. On y découvre aussi un petit terrain multisport, ne manque en fait qu’une véritable pelouse de football (sourire)... la plupart des joueurs étant plus fans de foot que de tennis. “On n’a pas la place, on a vraiment utilisé chaque pouce de terrain, y compris pour une aire d’atterrissage accessible aux hélicoptères, très pratique pour ceux qui viennent de Monaco”, explique un collaborateur du centre. “Quand Novak, Serena ou d’autres sont là, on arrange une plage de rencontre et d’autographes avec les jeunes, pour qu’ils puissent travailler ensuite en toute tranquillité”, précise Mouratoglou. C’était le cas quand nous y étions pour Yanina Wickmayer et son coach Nicolas Beuque, mais aussi pour Simon Goffin préparant la saison d’Anastasia Pavlyuchenkova. “Je peux compter sur un team que je connais depuis vingt ans et dans lequel j’ai la plus entière confiance”, conclut le boss, “l’académie peut aussi tourner sans moi.”
La perfection a un prix Tout ce qui existe dans le monde du tennis vous pouvez le trouver à la Patrick Mouratoglou Academy, proclame l’ami Michel Bouhoulle, qui en est l’ambassadeur en Belgique et cherche notamment à sensibiliser les entreprises aux atouts de l’endroit. La perfection a bien sûr un prix. Il en coûte 59.000 euros à un pro pour un package complet d’un an, auquel il faut ajouter 24.655 euros s’il y loue une chambre une personne. Pour les internes du Tennis Etudes (niveau humanités en Belgique), il en coûte 11.500 euros de logement dans un appartement à trois, et ils peuvent choisir entre un programme fixe (16.500 euros) ou adapté, autrement dit individualisé (27.500 euros), il faut y ajouter les coûts scolaires (11.500 euros) et un éventuel encadrement pour les tournois d’été (3.000 euros). Pour un stage d’une semaine, il faut compter de 580 euros (sans logement et en basse saison) jusqu’à 1780 avec cours de tennis, de golf et de langue en haute saison. Les adultes peuvent s’inscrire pour 910 euros la semaine et 455 le week-end. Un check up médical, un guidage psychologique ou des leçons de yoga sont également possibles, mais c’est en plus. Le soleil du sud de la France, lui, est gracieusement offert.
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Patrick Mouratoglou l’interview
“Serena ne vise plus que les Grands Chelems” Sur ses superbes hauteurs azuréennes, quelque part entre Nice et Cannes, le coach de la plus célèbre joueuse au monde, également à la tête d’une des plus belles académies de la planète tennis, a pris le temps de nous recevoir et de préfacer la saison qui s’annonce. De Serena à Angelique, d’Andy à Novak, de Yanina à David, on a pu aborder tous les sujets au fil d’une conversation rare. Jugez plutôt.
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outre certains avantages extra-légaux, les joueurs de tennis adorent la région. En ce premier jour de décembre, il fait 14°, bleu azur, sur les hauteurs méditerranéennes. Tandis que Yanina Wickmayer souque déjà ferme sur un des courts de l’académie Mouratoglou, où les joueurs sont comme des coqs en pâte, on discute en pull sur la terrasse, un doux rayon de soleil sur le visage. On a beau nous dire que quelques jours plus tôt il a plu à Nice jusqu’à l’inondation, il n’en reste aucune trace. Tout en faisant remarquer qu’il trouve les Belges plus chauvins que les Français lorsqu’ils évoquent la période Justine et Kim (il préférait Kim pour l’énergie et la joie de vivre dégagées), Patrick Mouratoglou prend manifestement plaisir non seulement à présenter son magnifique complexe à ses hôtes du nord, mais aussi à partager avec eux expérience et avis sur le tennis actuel. n comprend mieux pourquoi,
“Je ne dis pas que Serena est contente de ne plus être numéro un, mais à 35 ans elle ne peut courir tous les lièvres à la fois.”
Play Tennis : Parlons-en de Serena Williams, elle va le battre le record de Steffi Graf - elles sont à égalité, 22 titres de Grand Chelem chacune ? Patrick Mouratoglou : Je ne vais pas dire qu’elle est contente de ne plus être numéro un mondiale, elle préférerait l’être. Et vu l’écart de points, elle le serait encore si elle avait plus joué en 2016 - huit tournois contre vingt-cinq à Kerber. Sauf qu’à 35 ans elle ne peut courir tous les lièvres à la fois, elle doit s’en tenir à l’essentiel : remporter le plus de Grands Chelems possibles, et je ne veux pas qu’elle se limite à un dans la tête, parce qu’elle peut en gagner plus. La vraie motivation doit être d’établir un record... si possible pour qu’il ne soit jamais battu. Elle en a les moyens, c’est une joueuse complètement hors normes, un phénomène. P.T. : Physiquement, à l’âge qu’elle a, elle va tenir ? Il n’y a pas de date de péremption (sourire) ? Elle a eu pas mal de blessures et d’absences en 2016... P.M. : Je n’ai pas la réponse. Je sais seulement que si elle veut encore durer elle ne peut plus faire comme lorsqu’on a démarré ensemble, quand elle avait 30 ans. 2016 mis à part, elle a beaucoup joué, beaucoup gagné, une année elle a perdu quatre matches en disputant dix-huit tournois. Pour établir un record, il faut qu’elle gère, qu’elle soit intelligente dans la programmation et les objectifs. Quant à la date de péremption, ce sera si elle se blesse gravement, ou si elle n’a plus envie, quelque chose qu’on ne peut pas contrôler.
“J’y ai déjà réfléchi, il me serait très difficile d’entraîner une autre joueuse.”
“On a 34 courts ici, ça paraît beaucoup”, explique-t-il, “mais ils sont occupés en permanence, et on doit faire des choix quand les professionnels veulent venir s’entraîner, on ne peut prendre tout le monde, on accepte par priorité ceux avec lesquels on a une histoire. Yanina et Pavlyuchenkova, je les ai entraînées. Grigor Dimitrov a été formé chez nous, Jérémy Chardy également. Alizé Cornet est de la région, elle s’entraînait déjà sur le site avant que nous nous y installions. Novak (Djokovic, arrivé en hélicoptère pour l’inauguration du site mi-septembre) et David (Goffin, dont le préparateur physique fait partie du staff Mouratoglou) viennent en amis et voisins.” Serena ? “Cette fois, c’est moi qui pars à Miami.” (sourire)
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P.T. : Elle n’a jamais parlé d’arrêter ? On l’a vue ces derniers mois avec Anna Wintour, en couverture de Glamour, de Vogue, du supplément chic du Wall Street Journal, à la fashion week de Milan, dans un clip de Beyonce, elle a présenté sa propre ligne de vêtements “athleisure” à New York... P.M. : Non, elle n’a jamais évoqué sa fin de carrière, mais elle y sera prête. Quand on est depuis un certain temps sur le circuit, on
INTERVIEW INTERNATIONAL
se demande ce qui va se passer après, ça doit faire peur. Mais Serena a toujours réalisé et créé tellement de choses à côté que je n’ai pas d’inquiétude, c’est d’ailleurs ce qui lui permet de garder la fraîcheur mentale, elle a des échappatoires, et arrive à se concentrer à 100 % sur le tennis à certaines periodes, elle est exceptionnelle, au sens premier du terme. P.T. : Comment arrivez-vous encore à la motiver, elle n’a quand même plus besoin de tout ça ? P.M. : Déjà pour motiver quelqu’un faut être deux. L’un se nourrit de la motivation de l’autre. Tout le monde a besoin d’être poussé de temps en temps, il y a quelques boutons sur lesquels appuyer pour la piquer un peu, mais elle est ultra professionnelle, elle regarde beaucoup de tennis, elle en parle, elle échange, elle travaille ses points forts mais a toujours besoin d’apprendre, si elle a le sentiment qu’elle ne peut pas progresser ça ne l’intéresse pas. Parfois, c’est elle qui arrive avec une idée, elle scrute les matches masculins, elle se demande si elle peut le faire aussi, elle cherche plus fort qu’elle.
P.T. : Angelique Kerber a été plus forte qu’elle en 2016... P.M. : ... Serena ne peut pas penser que l’Allemande est plus forte qu’elle dans l’absolu, avec la carrière qui est la sienne. Mais je ne veux surtout pas paraître irrespectueux. Je suis très admiratif de ce que Kerber réalise. Elle a battu Serena en finale de Grand Chelem. Elle mérite complètement d’être numéro un au vu de la saison qu’elle a réalisée. Personne, mais alors personne, n’aurait pensé qu’elle arriverait à ce niveau-là. On pourrait croire que confirmer en 2017 sera plus difficile, mais elle a aussi montré, après le contrecoup de sa victoire à l’Australian Open 2016, qu’elle était forte dans la tête. Elle a montré de grosses qualités, je ne sais pas si elle peut encore beaucoup s’améliorer, mais en même temps elle est déjà numéro un... c’est une vraie compétitrice pour Serena. P.T. : Il était temps, non ? Comment penser que la Serena Williams des dernières années soit supérieure à celle qui bataillait avec les Justine, Kim, Venus, Amélie, Maria... à leur âge d’or ? P.M. : C’est là que je vous trouve chauvin (sourire). On trouve toujours quelque chose à redire au circuit féminin, soit c’est la même qui gagne, et c’est chiant - passez-moi l’expression -, soit il n’y a pas de patronne et c’est chiant aussi, alors que ça ne dérange personne quand Roger, Rafa et Novak surdominent à tour de rôle.
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“Les objectifs sont clairs, et la connexion entre Murray et Lendl fait que le plan fonctionne à 100 %.”
La faculté des toutes meilleures est de s’adapter. J’ai été le premier à dire que le retour de Kim ferait le plus grand bien à Serena qui, depuis 2012, n’a jamais été aussi dominante. La seule objectivité ce sont les résultats, elle n’avait jamais été numéro un durant une saison entière, là elle l’est restée trois ans et demi, c’est ce qui me fait dire qu’elle est devenue plus forte qu’elle ne l’était. Azarenka à son sommet, vous croyez que c’est facile à jouer ? Aujourd’hui, il y a Kerber. Keys et Muguruza sont loin d’avoir donné leur maximum. Que dira-t-on d’elles, ou peut-être de Bencic, dans trois ou quatre ans ?
de crédit à Andy Murray, il y avait une place à prendre et c’est le seul qui l’a prise. Il s’en est donné les moyens, huit mois de forcené à jouer et à gagner tout le temps, en parvenant à gommer ce qui était son point faible, les hauts et les bas dans les matches et sur plusieurs mois... c’est hyper impressionnant ! Il a envoyé un message en reprenant Ivan Lendl comme entraîneur, les coaches ont tous une image et un coût, on lit relativement facilement ce qu’il y a derrière le choix du joueur, sa manière de penser, ses inquiétudes, ses objectifs. Si la première collaboration entre Murray et Lendl s’est arrêtée, c’est qu’il y a une raison, on ne sait jamais tout. Quelle qu’elle soit, Andy l’a mise de côté, il voulait regagner, savait que c’était la meilleure personne, et était prêt à payer le prix.
“Lendl met des choses en place qui rendent son joueur très intense mentalement.”
P.T. : Pour changer de sujet, ce qui est arrivé à Novak Djokovic vous a surpris ? P.M. : Comme tout le monde... quelqu’un qui domine autant, et qui d’un coup n’est plus lui-même ! Après, il faut accorder beaucoup
“Les anciennes gloires ? Juste une mode !” Becker remercié par Djokovic, Goffin séparé de Johansson... la vague des anciennes gloires engagées comme consultants, alors qu’elles n’ont jamais entraîné (ce qui n’est pas le cas de Magnus Norman ou Sergui Bruguera), aurait-elle du plomb dans l’aile ? “La première chose à savoir c’est... si on en a réellement besoin”, dit Mouratoglou. “Vous auriez posé la question il y a dix ans à ceux qui l’ont fait depuis, ils vous auraient répondu “jamais de la vie”. Celui qui a commencé, Andy Murray, a vraiment pensé la démarche, ça a marché, les autres ont suivi, si ça avait foiré personne n’aurait emboité le pas. Dommage que ce ne soit pas toujours la réflexion qui commande. Dans le tennis, c’est un phénomène de mode.”
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P.T. : Il a un fluide, Lendl ? P.M. : Un fluide, non. C’est seulement un très, très bon coach. Amélie Mauresmo avait remis Murray au niveau et au classement qui étaient le sien, mais sans faire une différence comme Lendl l’a faite. Il met en place des choses, sur le terrain et en dehors, qui rendent le joueur très intense mentalement. On voit le changement à chaque fois, et ce que l’on réalise sur le court a grande influence sur la manière de penser. Quand on se sent plus fort on prend des initiatives. D’un peu passif avant, Murray est devenu plus entreprenant, dès qu’il peut il prend le coup droit pour distribuer le jeu et être plus agressif, alors qu’il sait qu’en revers il ne pourra pas le faire même si c’est son point fort. On sent qu’il y a des objectifs clairs, et la
connexion fait qu’il suit le plan à 100%, que ça fonctionne. Il y a ce côté dur chez Lendl, qu’il avait comme joueur, mais à côté de ça il a vachement de l’humour... ou un humour vache comme on veut (sourire). P.T. : Pourtant, il n’avait jamais coaché avant, il se contentait de jouer au golf. P.M. : Quand Murray l’a choisi, j’ai dit qu’il prenait un risque. C’était une sorte de pile ou face. La justification à l’époque était qu’Andy éprouvait des difficultés à gagner des Grands Chelems, que Lendl avait connu ça comme joueur et que cela s’était débloqué. Sauf que la personne qui l’avait débloqué s’appelle Tony Roche, et que moi j’aurais pris Tony Roche. Depuis, on peut dire que Lendl a démontré ses qualités de coach (sourire), une première fois, puis une deuxième... c’est réellement exceptionnel !
“La vraie motivation de Serena doit être d’établir un record qui ne sera jamais battu.”
“La seule objectivité ce sont les résultats, ce qui me fait dire que Serena est devenue plus forte qu’elle ne l’était.”
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Novak et Serena se sentent comme chez eux dans les collines niçoises, les reverrat-on pour autant à leur meilleur niveau en 2017 ?
P.T. : Tiens, et quel message envoie Nadal en ne changeant pas de coach ? P.M. : Le message chez lui, c’est : “depuis toujours j’ai cet entraîneur-là, j’ai vécu mes plus belles années avec lui, sous prétexte que je suis en difficulté aujourd’hui, je ne vais pas rejeter la faute sur lui, c’est moi qui traverse un mauvais moment, je ne vois pas pourquoi il ne serait plus l’homme de la situation alors qu’il l’a toujours été.” Et, à mes yeux, ça se tient. Je pense, honnêtement, que s’il s’était séparé de Toni il aurait commis une énorme erreur. Compte tenu de son âge et du passé qu’ils ont tous les deux, cela n’aurait pas été une bonne idée. Maintenant, il rencontre des problèmes qui n’ont pas été résolus, et je n’aurais pas trouvé choquant qu’ils réfléchissent ensemble à recruter une personne, un autre regard, à ajouter quelque chose sans rien retirer... ce qui n’est jamais facile. Mais quelqu’un d’autre à la place de Toni ça ne l’aurait pas fait.
“Yanina a le feu en elle”
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P.T. : Il va revenir Rafa ? P.M. : Au niveau où il était ? Je ne crois pas... mais je pense qu’il faudra compter avec lui en 2017. Peut-il regagner Roland Garros ? Je pense que oui. P.T. : Pour la bonne bouche, vous la voyez comment la suite pour votre ami Djokovic ? P.M. : Si on prend le Masters, jusqu’à la finale, même sans jouer fantastiquement bien, il a gagné tous ses matches. Contre des Top 10. Il est donc relativement à l’aise. Mais, derrière, il passe complètement à côté de sa finale, il joue tout le match pour ne pas rater... et on sait qu’il n’y a pas meilleure manière d’obtenir l’effet inverse. C’est très inhabituel. Question niveau de jeu, il n’est pas loin, mais ce qui manque c’est la confiance qu’il imposait dans les grands rendez-vous et qui faisait le joueur qu’il était. Va-t-il la retrouver en 2017 ? J’ai l’impression qu’il ne le sait pas lui-même. D’ailleurs, cela ne dépend pas que de lui. Un Djoko
Yanina Wickmayer s’entraîne depuis plus d’un an avec un coach de l’académie Mouratoglou, Nicolas Beuque. “Et le point positif... c’est que ça dure. Quand tu changes d’entraîneur tous les deux mois, comme elle l’a fait, tu changes de projet tous les deux mois, cela ne peut pas fonctionner”, dit le boss qui se souvient avoir lui-même coaché l’Anversoise en 2010 (”pas assez longtemps, 3 ou 4 mois, pourtant ça marchait bien”), et notamment lors d’un 1/8e de finale de l’Australian Open où Yanina a vraiment bousculé Justine Henin, perdant le premier set au tie break et remportant le deuxième 6-1, gagnant au total plus de jeux que la future finaliste. A 20 ans. “Je m’en souviendrai toute ma vie, j’étais allé l’après-midi dans sa chambre, avec un plan, je sentais que chaque mot faisait mouche, que ça allait être monstrueux”, dit Mouratoglou. “Cette année-là, à un match près, un quart de finale contre Bartoli à Miami, elle aurait été Top 10. C’est quelqu’un qui est toujours loin d’avoir exprimé 100% de ses qualités, qui a encore plein de choses à développer, et qui n’est pas vieille. Si elle finit sa carrière sans avoir été mieux qu’aujourd’hui, elle n’aura peut-être pas de regret parce qu’elle donne tout, mais ce sera dommage. Cette fille a le feu à l’intérieur, et le physique d’enfer qui va avec, peu de joueuses ont ça. Je suppose, et j’espère, que plus elle va avancer en âge, mieux elle va pouvoir gérer ses émotions, résoudre les problèmes s’il y en a.”
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de compétition peut toujours se heurter au meilleur Nadal à Roland Garros, ou à Stan (Wawrinka) à tout moment lors d’un gros match, mais son vrai souci c’est Murray, pas les autres. Quand on a gagné autant qu’Andy vient de le faire, on n’est plus le même que huit mois auparavant, on aborde les matches avec une autre assurance. Rappelez-vous qu’on parle là d’un joueur qui, lors de sa première collaboration avec Lendl, a déjà battu deux fois le Novak de 2012 ou de 2013 en finale de Grand Chelem, et dont le jeu lui pose donc problème. P.T. : 2017 se profile comme un vaste et intrigant point d’interrogation autour du retour de Federer et Nadal, du réveil de Djoko, de l’envol de Murray. Peut-on aussi espérer sortir des mêmes noms au palmarès des tournois majeurs ? P.M. : On a fait dix ans avec trois joueurs, Federer, Nadal, Djokovic, alors que le niveau de qualité était quand même élevé autour, Murray, Tsonga, Monfils, etc. On s’est demandé s’ils auraient des successeurs. Andy vient de réussir une série digne des trois autres, et une relève se dessine, elle est sérieuse. 2017 c’est peut-être un peu tôt, je parlerais plutôt de 2018.
blesse beaucoup. Quant à Raonic, vous l’avez trouvé impressionnant au Masters ? Oui... mais voilà il n’a quand même pas gagné. P.T. : Vous évoquiez Tsonga et Monfils, on peut ajouter Gasquet, une génération dorée régulièrement critiquée en France parce qu’elle ne gagne pas de Grand Chelem. Mais n’allez-vous pas les regretter ? A part Pouille, on ne voit pas bien qui va suivre. P.M. : D’accord et pas d’accord. D’accord, la cuvée est extraordinairement douée, et d’accord Lucas Pouille est un peu seul derrière, ce qui risque en plus d’accentuer la pression. Mais pas d’accord parce que résultats et classements n’ont pas été à la hauteur d’un potentiel exceptionnel. Pour certains, comme Arnaud Clément ou même Gilles Simon, toucher au Top 10 c’est super bien, pour d’autres ce n’est pas assez. Le talent n’est pas ce qui compte le plus, cela peut même parfois devenir un handicap. Un mec comme Pouille en a moins, mais il a ce qu’il faut pour en tirer plus, et un très bon coach (Emmanuel Planque, ndlr). Quand il était jeune, Gaël Monfils était le plus fort de tous, mais il lui manque le plus important, c’est la personnalité, le mental qui font la différence, avec lui on a toujours des regrets. En quelque sorte, il a lui aussi lancé un message en prenant Mikael Tillström, un coach sérieux, carré, j’ai été surpris, ce n’est pas du tout son style, et voilà qu’il finit 6e, le meilleur classement de sa carrière.
“Quand on a gagné autant que Murray en 2016, on n’est plus le même joueur.”
P.T. : Entre les deux, il y a la génération Goffin, qu’attendre de Nishikori ou de Raonic par exemple ? P.M. : Ils ont tous des problématiques à résoudre pour arriver à ce niveau-là. Nishikori je l’adore, c’est un joueur excitant à regarder, il joue un peu comme Agassi, plus vif et explosif sur les jambes mais prenant la balle tout le temps tôt, retournant super bien, il est capable d’atteindre un niveau exceptionnel, il a d’ailleurs déjà joué une finale à Flushing Meadows. Au top physiquement, il peut battre n’importe qui, mais son problème est justement physique, il doit être tellement vif, et répéter continuellement le même genre d’effort, il se
“David suit le bon chemin”
P.T. : Quand vous en aurez fini avec Serena, vous continuerez à coacher sur le circuit ? P.M. : C’est mon métier, celui que je préfère et que j’exerce aussi avec les jeunes de l’académie quand je peux, mais, j’y ai déjà réfléchi, il me serait en tout cas très difficile d’entraîner une autre joueuse. Il faudrait vraiment un projet super motivant, je serais toujours tenté de faire des comparaisons, ce ne serait pas juste et je ne serais pas bon. Je n’en ai pas besoin non plus, je bosse entre autres pour trois chaînes de télé, Eurosport, ESPN, Fox Asia, et je ne manque pas d’occupations.
“On raconte tellement d’âneries au sujet du tennis, du genre que l’on ne peut réussir si on n’approche pas deux mètres avec une largeur d’épaule de culturiste et une force de frappe de panzer”, dit Patrick Mouratoglou, “alors que tout le monde peut arriver très haut à partir du moment où il utilise bien ses qualités. Je trouve que David Goffin est un très bon exemple de quelqu’un qui y arrive, qui développe un style mettant en valeur ses atouts, qualité d’oeil, prise de balle tôt, et permettant de masquer ses manques, de puissance évidemment. Il ne servirait à rien de vouloir en faire quelqu’un de surpuissant, ce n’est pas son jeu. Par contre, même si ce n’est pas sa zone de confort, il faut avoir cette volonté d’aller vers l’avant comme je l’ai vu pas mal de fois en 2016, cela n’a pas toujours été efficace, on rate des volées qu’on doit réussir, donc on hésite, mais il a une bonne main, au plus il le fera au moins il s’y sentira mal à l’aise. On ne peut pas dire qu’ils n’ont pas pris le bon chemin, qu’ils ne font pas ce qu’il faut. David n’est pas au niveau de Nishikori et Raonic, entre la 11e place mondiale et le Top 5 il y a un “gap” (trou), mais il peut y arriver, il progresse tout le temps, s’il parvenait à maintenir de manière constante le niveau qu’il arrive à atteindre cela ferait déjà une énorme différence.”
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Andy Murray l’homme de 2016
Du jamais vu en termes d’efficacité Il se trouve trop jeune pour qu’on l’appelle “Sir Andy”, mais cela ne l’a pas empêché de finir 2016 en tant que “roi chevalier” du tennis mondial, seigneur du circuit masculin, sublimant le caractère qu’on lui connaît, avec cette dose monumentale de détermination, de ténacité, de travail, et cet oeil pour le détail, à nul autre pareil. Portrait d’un grand bonhomme... et d’un futur annobli.
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“Mom” Judy Murray, de poster sur son compte Twitter une coupure de journal vantant les mérites d’un gamin de 6 ans après sa première victoire chez les jeunes. Le gamin en question venait tout juste, 23 ans plus tard, de gagner le Masters et d’assurer sa position de premier mondial au terme de la saison 2016. Un petit film montrait également le même frêle gaillard, à 14 ans cette fois, certifiant la main sur la raquette que quatre ans plus tard il disputerait le tableau final à Wimbledon. A raison. En 2005, le gars de Dunblane - témoin traumatisé du massacre perpétré dans son école en 1996 par un certain Thomas Hamilton qui tua seize élèves et leur professeur, avant de se donner la mort - atteignait le troisième tour pour ses débuts sur la prestigieuse herbe londonienne. Seul survivant british à ce niveau, Andy Murray vivait alors un avant-goût de ce qu’il allait devoir subir dans les années suivantes en termes de pressions médiatiques et d’attentes fiévreuses. lle était fière,
Choix controversés
champion sur le court vis-à-vis de son encadrement ayant autant contribué à la mettre à mal au printemps dernier que la raison officielle annoncée, l’heureux évènement vécu par Amélie... qui a même fini par assister à un match hors du box de son joueur à Miami. Murray avait tout autant surpris les observateurs en 2012 en intégrant dans son staff Ivan Lendl, icône tennistique à la triste figure, impénétrable, muré dans le silence, bien plus fan de golf que de tennis et sans expérience de coaching, à une époque où la mode n’était pas encore aux super-adviseurs (Edberg, Ivanisevic, Chang, Becker). Mais sourires et railleries se sont progressivement effacés lorsqu’il s’est avéré qu’Andy signait ses plus grandes victoires et sortait de l’ombre de Roger, Novak ou Rafa lorsque l’AméricanoTchèque se trouvait dans les parages. Sans même parler du fait que, Nadal mis à part, ses plus prestigieux rivaux n’ont pas tardé à imiter l’Ecossais, lequel se félicite d’avoir pu récupérer en juin 2016 son fantomatique “gourou” qui avait préféré retourner sur les greens en 2014.
“Un moment, on a fait les comptes : je devais gagner tous les matches restant à jouer, et c’est ce qui est arrivé.”
Cela ne lui a jamais posé problème ou ”Andy ne va plus changer fait peur, il était trop obnubilé et têtu maintenant” dans sa quête de Sacré Graal, mais au Parmi les membres de cette institulong de sa carrière Andy a plus d’une tion informelle qu’est (était ?) le Big fois provoqué irritation et doute. Il a Four, il faut bien constater que Murmis beaucoup de temps à convaincre, Andy Murray ray pratique le tennis le moins remaret l’Angleterre en premier lieu. Non quable. Il n’a ni le génie de Federer, ni l’énergie et la puissance de seulement parce que les résultats n’ont pas immédiatement suiNadal, ni la flexibilité et la résistance de Djokovic. Ce qui frappe vi les folles espérances suscitées et qu’il a, par exemple, perdu les d’abord chez ce Britannique grommelant en permanence - une quatre premières finales qu’il a disputées en Grand Chelem, mais autre raison pour laquelle il a dû patienter avant d’être accepté de aussi en raison de quelques options privées et professionnelles tous - c’est la puissance de travail, la mobilité et la qualité du retour, controversées ou à contre-courant... mais bien sûr c’est faire trop peu de cas de son énorme capacité de résilience, de sa formidable intelligence de jeu et tout simple... Comme le choix de Mauresmo en tant que coach, première ment, derrière les bougonnements ou récriminations incessantes, femme à entraîner un homme à ce niveau. Il n’avait pas fallu de son grand talent. attendre longtemps, ni beaucoup de résultats un peu moins Il a assez rapidement été clair que Murray avait paradoxalement convaincants, pour que la très conservatrice presse tennistique se besoin de ce rayonnement négatif, de cette interaction permanente fasse entendre. La collaboration s’est pourtant révélée relativement et “conflictuelle” avec son box, voire d’une petite phrase bien sentie bénéfique, notamment sur terre battue, l’attitude récurrente du
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Autant Murray peut être “explosif” sur un court, autant Andy est un homme tranquille en dehors.
marmonnée à l’intention de son adversaire, pour que son moteur tourne à plein régime. Un Murray qui ne râle pas ne fonctionne pas. Alors que ceux qui le côtoient hors du court décrivent une toute autre personne, qui pratique un humour à froid plutôt dévastateur (un point commun avec... Lendl apparemment), cultive l’autodérision et a le coeur à la juste place. “On me parle tout le temps de son comportement sur le terrain”, dit son grand frère Jamie. “Je comprends d’autant mieux que moi aussi je le regarde à la télé et que souvent je n’aime pas ça. J’ai envie de lui dire : “Allez Andy, détends-toi un peu”. Il a tellement de succès, une famille incroyable, tout l’argent du monde jusqu’à la fin de sa vie et de celle de sa petite fille. Parfois, j’aimerais qu’il s’amuse un peu plus, qu’il prenne tout ça avec plus de légèreté, mais c’est comme ça qu’il fonctionne, qu’il a réussi et atteint un tel niveau, pour lui c’est la seule façon d’être efficace, il ne va pas changer maintenant.”
Question de vie ou de mort Il n’est qu’à le voir disputer un match pour comprendre que le tennis n’est pas qu’un passe-temps ou un métier grâce auquel Andy Murray brille de temps à autre, c’est une question de vie ou de mort. Ce feu sacré qui brûle en lui, il le doit peut-être au traumatisme vécu lors du divorce de ses parents, et à la manière dont sa mère Judy s’est elle-même engagée ces dernières années dans la formation tennistique en Ecosse, par extension en Grande Bretagne. Un feu sacré qui l’amena déjà à quinze ans à s’exiler en Espagne, dans la fameuse académie barcelonaise Casal-Sanchez, pour y développer son tennis durant dix-huit mois avec comme mentor le vieux Colombien Pato Alvarez, dont les méthodes d’entraînement peu orthodoxes - frapper le plus de balles possibles - ont fait bien des champions et pas mal de victimes. Il s’en est bien trouvé, le sens du détail et la recherche constante de l’amélioration lui sont restés, façonnant sa carrière. Ceux qui ont pu penser que le fait de remporter l’or olympique chez lui en 2012, puis son premier titre de Grand Chelem à l’US Open, lui permettrait de relâcher un peu la pression se sont
Les chiffres d’Andy Murray 2016 78 victoires / 9 défaites 9 titres ATP 52.568. 412 euros en prize money Carrière 630 victoires / 174 défaites 44 titres ATP
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à Wimbledon fut le point de départ d’une improbable course poursuite. “A un moment donné, on a fait les comptes, et on s’est aperçu qu’il fallait quasiment que je gagne tous les matches jusqu’à la fin de la saison pour finir numéro un, et c’est bien ce qui s’est passé”, rigolait Murray.
Coup de maître C’est un petit conte de fée qu’ont vécu Andy Murray mais aussi David Goffin lors des Barclays ATP World Tour Finals, autrement dit le Masters. En sept participations, dont six à Londres, le Britannique n’avait jusque là jamais dépassé les demi-finales, et il y a écrit l’histoire : c’est la première fois depuis que le classement mondial existe que la place de numéro un s’est jouée lors du dernier match de la saison. Il n’y est pas arrivé sans mal, suant sang et eau à deux reprises durant plus de trois heures, d’abord contre Kei Nishikori en poule, puis face à Milos Raonic lors du plus long match jamais disputé dans la compétition (3 h 38). Cela ne l’a pas empêché d’afficher, lors d’une ultime confrontation au sommet de qualité moyenne, plus de confiance, de volonté et d’énergie que Novak Djokovic. Ce dernier avait pourtant repris enfin quelques couleurs durant la semaine, battant d’ailleurs (beaucoup) plus nettement Nishikori, et (un peu) moins difficilement Raonic, que Murray. Invité au pied levé à l’affronter en troisième match de groupe, en raison du retrait de Gaël Monfils, David Goffin n’a d’ailleurs pas fait le poids face au Serbe qu’il avait pourtant sérieusement inquiété à Cincinnati. Un match à oublier pour David... au contraire d’une année 2016 remarquable dans l’ensemble qu’il a pu boucler sur une expérience enrichissante à tous points de vue puisqu’il a quitté la sublime O2 Arena plus riche de 100.000 dollars. évidemment fourré la raquette dans l’oeil. Dans un premier temps, il n’eut plus qu’une idée en tête, devenir le premier Britannique à gagner Wimbledon (en 2013) depuis Fred Perry 66 ans plus tôt. Aujourd’hui, même fort d’un troisième sacre majeur, toujours dans son jardin londonien, il reste encore largement en deçà des palmarès de Djokovic (12 Grands Chelems), Nadal (14) et Federer (17), mais les six derniers mois de 2016 ont d’autant plus valeur de symbole, ils confirment que Murray carbure à l’honneur, la fierté, la concurrence, qu’il est du bois dont on fait les super champions.
8.035 points de retard
On ne doit pas oublier que juste avant Wimbledon, il comptait la bagatelle de 8.035 points de retard sur Novak Djokovic au ranking mondial, handicap qui compte tenu de ce que le Serbe avait montré jusque là paraissait au delà de l’insurmontable. C’est néanmoins avec cette folle ambition dans un coin de la tête, associée à un palmarès largement déficitaire par rapport au numéro un mondial (deux victoires en quinze rencontres lors des deux dernières années), qu’il est retourné frapper à la porte d’Ivan Lendl. La première chose que le vainqueur de huit Grands Chelems fit en reprenant du service fut d’étudier des heures et des heures de DVD consacrés aux matches de Djoko. “Novak a une chance de réussir un vrai Grand Chelem cette année”, a-t-il indiqué après les succès du Serbe à Melbourne et Roland Garros, “mais rien ne plairait plus à Andy et à moi que de ruiner ses plans.”
Le plus bluffant est qu’il ait ajouté la médaille d’or de Rio à tout ça, parce qu’il l’a ensuite payé assez logiquement à l’US Open où il fut arrêté par Nishikori dès les quart de finale. Il n’est pas parvenu non plus à mener la Grande Bretagne pour la deuxième fois d’affilée en finale de Coupe Davis, perdant chez lui à Glasgow un match épique et monumental face à Juan Martin Del Potro... mais à partir de là il n’a plus perdu, réalisant une série phénoménale. De mi-septembre jusqu’au Masters londonien, où il a eu balle de match contre lui en demi-finale contre Milos Raonic, il a disputé et remporté 24 matches, compensant par une confiance grandissante, finalement quasi inébranlable, l’inévitable perte d’énergie imposée par un tel marathon haut de gamme, confiance qui lui a permis de réduire de plus en plus l’écart qui le séparait de Djokovic.
Camp de travail, Gyrotronic et Versaclimber
Ceux qui pensaient que tôt ou tard Murray finirait par lâcher prise en ont donc été pour leurs frais, Pekin, Shanghai, Vienne, Bercy et Londres, il a tout enchaîné, parfois éreinté mais toujours victorieux, n’abandonnant en cours de route que six sets. David Goffin put d’ailleurs (à nouveau) se rendre compte à quel point arrêter le bulldozer écossais était mission impossible. En quart de finale du Masters 1000 de Shanghai, il batailla avec vaillance durant une heure et demie, livrant une partie dont il n’a sûrement pas à rougir mais perdue sur un sévère 6-2, 6-2 ne reflétant pas l’intensité des échanges. Du jamais vu en termes d’efficacité, l’Ecossais de fin de saison ! Et s’il existe un secret, il faut sans doute le chercher dans le véritable “camp de travail” qu’il s’était imposé avec un zèle de Spartiate durant deux semaines l’hiver précédent à Miami, alors qu’il venait tout juste de remporter la Coupe Davis. Le nouveau numéro un mondial ne laisse rien au hasard, attentif à tout ce qui est susceptible d’améliorer sa condition. Sujet à des problèmes de dos depuis l’opération subie lors de l’hiver 2013, il est devenu adepte de la nouvelle méthode de fitness “Gyrotronic” qui fait le buzz dans les salles. Ce “yoga pour danseur”, sorte de chorégraphie qui sollicite tous les muscles du corps en étirant bien la colonne vertébrale, améliore flexibilité et souplesse. L’utilisation du “Versaclimber”, appareil qui donne l’impression de grimper un escalier sans fin, l’aide à travailler l’endurance et à sa renforcer au niveau des jambes. Qu’il accorde le plus grand soin à la récupération est une évidence puisqu’après une aussi épuisante campagne et une demi-finale de trois heures et demie contre Raonic il est encore parvenu à paraître plus frais que Djokovic moins de 24 heures plus tard en finale du Masters. Avec son team - coaches, kinésistes, nutritionnistes - Murray fait tout pour remplir son job le plus parfaitement possible. Seuls “péchés mignons”, les sushis qu’il avale en quantité et la pancake du p’tit dej’, pour le reste aucun excès.
“Murray a remporté ses 24 dernières rencontres de 2016 en perdant seulement six sets.”
L’étrange tandem a fait beaucoup mieux que ça, aidé il est vrai par un creux existentiel complètement inattendu de Djokovic - le fait d’avoir tout gagné mais aussi quelques problèmes privés, pour ne pas dire conjugaux ? -, toujours est-il que le deuxième titre conquis par Murray
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Autant Murray peut être “explosif” sur un court, autant Andy est un homme tranquille au dehors, du genre à considérer que sa plus belle récompense après le Masters est de pouvoir enfin passer un peu plus de temps avec sa petite fille Olivia. Quant à l’appeler “Sir Andy”... “c’est la plus haute distinction que l’on puisse recevoir dans ce pays, je me trouve sincèrement un peu jeune pour l’obtenir.” Pourtant, le chemin a déjà été long, rien que pour convaincre tout le monde au Royaume Uni de ses qualités, celles d’un grand bonhomme du monde du tennis. Chapeau champion !
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INSTANTANÉS... “Des nuages les jours de grand soleil” Même quand il mène et joue bien, Andy Murray ne peut s’empêcher d’éructer, d’incendier son clan de regards si noirs qu’on l’imagine finir seul sa carrière à chaque point. C’est son style de vie sur le court au milieu de ses monstres intérieurs. Christopher Clarey, du New York Times, l’a décrit comme un Écossais qui “trouve des nuages les jours de grand soleil”. On pensait, les années passant, qu’”Angry” Murray s’apaiserait. Mais, après onze ans, la seule différence est qu’il se tape moins fort la tête avec la raquette. Sinon que le tennis rend fou, que comprendre dans cette façon de se consumer qui énerve un peu tout le monde ? Peut-être est-ce sa manière à lui de rester dans le contrôle et d’évacuer les frustrations.
Estimé dans le vestiaire Dans la vie, Murray est l’exemple contraire de l’image qu’il projette sur le court. Simple, ouvert aux autres, le ton juste, il est estimé dans le vestiaire qui a fini par ranger ses jérémiades au compte pertes et profits. Quand il apostrophe Lucas Rosol - “tout le monde te hait sur le circuit” -, c’est qu’effectivement tout le monde le pense. Même Kyrgios l’électron libre peu ménagé a convenu : “Andy est celui qui a le plus les pieds sur terre. Il dit ce qu’il pense. Et c’est une vraie bonne personne.” Entre nous, qui d’autre parmi les cadors aurait accompagné son équipe de Coupe Davis en quart de finale jusqu’à Belgrade, alors qu’il venait de remporter Wimbledon et savait qu’il ne jouerait pas, juste pour supporter Kyle Edmund et son frère Jamie ?
“Malade comme un chien”
Aussi rapide que Bolt ?
Murray est entouré de deux coaches (Lendl et Delgado), deux préparateurs physiques (Little et Kotze), deux kinés (Bender et Annun) et deux nutritionnistes (Kearney et Goheen). S’il n’est pas intolérant au gluten comme Djoko, il suit un régime à six litres d’eau par jour, six repas pour 6.000 calories, et s’il n’est pas aussi élastique que le Serbe il s’est construit un physique d’acier. Son ancien préparateur racontait qu’il pourrait courir un 400 m en 53”, et que sur de très courtes accélérations il était aussi rapide que Bolt, sans parler de sa ténacité de marathonien dans les échanges. Après la défaite à Roland Garros, on a raconté qu’une réunion s’était tenue sur le thème “comment allons-nous réussir à le pousser encore plus dur ?”
L’instant où tout a basculé D’une certaine manière, tout a changé pour Andy Murray un jour de juillet 2012, un jour de défaite cruelle (en finale à Wimbledon contre Federer), une de plus pour celui qu’un journal anglais avait baptisé le “loser né”. Ce jour-là, le masque est tombé, dans un discours touchant marqué par l’émotion et les larmes. “Pour leur santé, il faudrait que les hommes sachent plus ouvrir leur coeur”, a-t-il rappelé depuis. Ce fut peut-être l’instant clé, celui où un lourd fardeau est tombé de ses épaules et où le chenapan grincheux qui ne faisait que perdre en finale de Grand Chelem a enfin ému une nation qui ne lui pardonnait rien. Ce jour-là, d’une certaine manière, Murray a été adoubé par les siens et s’est découvert digne d’être supporté par tout un peuple face à l’immense pression que représentait la succession de Fred Perry. Par tout un peuple... et par Ivan Lendl.
Associer l’enfant terrible Murray qui n’arrivait pas à gagner une grande finale et l’impénétrable Lendl qui n’avait jamais entraîné, marier l’eau et le feu, il fallait oser. Andy l’a fait. “Ivan donnait l’impression d’être incroyablement dur au mal, mentalement fort, et c’est bien de savoir qu’il était lui aussi malade comme un chien avant les finales de Grand Chelem, qu’il avait échoué plein de fois avant de parvenir à gagner, c’est bon d’avoir quelqu’un qui normalise les échecs.” Bingo.
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Magnus Norman, le coach de 2016 “Je ne suis pas un gourou”
En 2016, pour la première fois, l’ATP a décerné un titre de coach de l’année, distingué par ses pairs. Magnus Norman, l’entraîneur de Wawrinka, a été plébiscité de préférence à Günter Bresnik (Thiem), Ivan Lendl (Murray), Emmanuel Planque (Pouille) ou Mikael Tillström (Monfils). Le Suédois, simple et sympa, a passé quatre jours dans notre pays pour présenter son académie “Good to great” et discuter avec Tennis Vlaanderen de la formation à la belge.
Avec son joueur Stan “The Man”.
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Magnus Norman ne cache pas qu’il est un peu de la vieille école, et il a quelques raisons pour ça. Au début des années 2000, il est monté jusqu’à la deuxième place mondiale et a atteint la finale de Roland Garros alors qu’il n’était pas un super talent, plutôt quelqu’un qui bossait, attentif à progresser, et qui trouvait dans la compagnie des autres Suédois de l’époque une source de motivation pour tirer le maximum de ses possibilités. Il remporta en tout 12 titres ATP, mais dût aussi composer avec trois opérations à la hanche qui raccourcirent sa carrière, et le forcèrent à jeter l’éponge en 2004. ’aime travailler dur”.
”Toutes ces blessures m’ont un peu dégouté du tennis”, raconte-t-il, “j’ai repris des études, suivi un cours de management, et trouvé un job dans le monde bancaire. Mais après deux ans le virus a refait surface, j’ai bien senti que le sport me manquait. C’est alors que je me suis lancé dans cette “Good to Great Academy” avec mes collègues Mikael Tillström et Nicklas Kulti. C’est toujours ce que j’aime le plus faire, m’occuper des jeunes, soigner les premiers pas. Seulement voilà, Thomas Johansson, un bon ami, m’a demandé de l’accompagner une semaine ou deux sur sa fin de carrière, et je
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suis reparti.” Johansson et lui étaient arrivés au même moment sur le circuit, et s’étaient souvent entraînés ensemble. Avec Norman, le futur ex-adviseur de David Goffin atteignit encore les demi-finales à Wimbledon, et remporta deux titres ATP, avant de raccrocher. L’aimable et sympathique Scandinave se retrouva alors aux côtés du solide Robin Söderling qui jouait Top 20 et ne semblait pas pouvoir faire beaucoup mieux. Sous l’impulsion de Magnus Norman, il se mit pourtant à grimper les échelons quatre à quatre pour devenir... quatrième mondial (2010), jouer deux finales d’affilée à Roland Garros, et réussir l’impossible, l’impensable, battre le Rafael Nadal de l’époque Porte d’Auteuil. Söderling disparut à son tour des radars en 2012 victime d’une forme chronique de mononucléose... et ce fut la chance de Stan Wawrinka. A ce moment-là, on parle de début 2013, la force de la nature helvète n’avait jamais atteint le stade des demi-finales en 36 participations aux tournois du Grand Chelem, il ne se montrait pas suffisamment fort et stable mentalement pour concourir avec les tout meilleurs, notamment les quatre grands. Là encore, Norman a changé ça. Stan a commencé par disputer un quatrième tour légendaire de cinq heures face à Novak Djokovic à l’Australian Open, puis il s’est retrouvé dans le dernier carré à l’US Open. Le Wawrinka nouveau a pris forme, il s’est mis à y croire dans les derniers tours des tournois majeurs. L’année suivante, ce fut une première fois bingo. Fin janvier 2014, les yeux incrédules et plein d’étoiles, il remporta son premier Grand Chelem à Melbourne, après un quart de finale sans précédent contre Djokovic, et une finale tranquille face à un Nadal physiquement diminué.
Up and down
Play Tennis : Que pensez-vous de la saison dernière sur le circuit ATP, et plus précisément de celle de votre protégé Stan Wawrinka ? Magnus Norman : A l’exception de l’US Open, il y a eu beaucoup de hauts et de bas, beaucoup trop pour le coach que je suis. Il était souvent frustrant de ne pas savoir quel Stan on allait voir sur le court. Son titre à New York a évidemment fait beaucoup de bien, mais dans l’ensemble c’était pas génial. P.T. : N’est-il pas étrange qu’il demeure aussi irrégulier, alors qu’il a fait ses preuves au sommet en gagnant trois Grands Chelems et qu’à 31 ans son expérience devrait le conduire à plus de régularité ? M.N. : Yeah. Sûr et certain. C’est quelque chose de difficile, qui nous occupe jour et nuit au sein du team. Le fait est qu’il y a peu de marge dans le tennis de Stan, quand il sent bien la balle il joue les lignes, c’est pour ça que son top niveau est si haut. Le revers de la médaille, naturellement, c’est que quand il la sent moins bien le total de fautes monte automatiquement. Il éprouve aussi des difficultés à se battre, à être mentalement fort, dans un moins bon match, ce qu’Andy (Murray) et Novak (Djokovic) ont si souvent fait, ça lui manque toujours mais il le sait.
“Stan (Wawrinka) doute parfois comme un junior.”
Lorsqu’en 2015, il empêcha Djokovic de réaliser son rêve ultime, gagner Roland Garros, au terme d’une partie monumentale, Mats Wilander n’hésita pas le premier à “bombarder” Magnus Norman “meilleur coach du monde”. Et bien sûr, après le troisième triomphe majeur du Suisse à l’US Open 2016, il n’était plus question de parler de hasard. “Pourtant, je ne suis pas un gourou”, insistait Norman lors de son passage à Wilrijk. “Et il n’y a aucun secret dans mon approche”. Ce dont pas mal de gens se permettent de douter dans le monde du tennis. Rencontre avec un maître que la prétention n’étouffe pas.
P.T : Généralement, il s’améliore aussi au fur et à mesure que la compétition avance. M.N. : En début de tournoi, s’il ne sent pas bien la balle et manque de confiance, il est toujours très vulnérable. On essaie d’y remédier, de travailler la régularité, mais en même temps on ne peut pas trop toucher à son jeu à risques. De toute façon, je suis convaincu que c’est avant tout une question mentale. P.T. : Peut-on encore peaufiner le jeu d’un joueur de près de 32 ans, ou s’agit-il essentiellement de travaux d’entretien ? M.N. : Evidemment qu’on peut, j’en suis absolument convaincu. Tous les jours, nous travaillons à certaines nouveautés. C’est une des raisons pour lesquelles je suis encore son entraîneur trois ans
“Coacher contre Mikael ça fait bizarre” Quand Gaël Monfils se mit en quête d’un nouveau guide sur le circuit, il est allé frapper à la porte de son camarade Stan Wawrinka, lequel posa la question à Magnus Norman qui luimême conseilla son pote Mikael Tillström. En conséquence, les deux amis suédois se retrouvent adversaires dans les travées. “Cela fait bizarre”, convient Magnus, “parce qu’on parle toujours de nos joueurs entre nous, jusqu’au moment où ils se retrouvent l’un contre l’autre naturellement. On n’a quand même pas intérêt à dire à un adversaire en début de tournoi que son gars souffre d’un refroidissement, ou quelque chose du genre (sourire).”
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P.T. : Murray va-t-il poursuivre sur sa lancée ? Roger et Rafa vont-ils revenir ? Novak redeviendra-t-il lui-même ? M.N. : Cela s’annonce intéressant. Roger et Rafa ont manqué au tennis mondial en 2016, c’est chouette de les retrouver. Il y a la rivalité au sommet entre Andy et Novak. Stan et Milos (Raonic) ne sont pas loin derrière. Personnellement, je ne serais pas étonné si Milos remportait un premier titre en Grand Chelem. Il y a aussi la jeune génération - Thiem, Kyrgios, Zverev, Coric, Dimitrov - peut-être en route pour le Masters de Londres. C’est excitant ! Que ce soit à Tennis Vlaanderen ou à l’US Open avec Wawrinka, Magnus Norman prend sa tâche au sérieux.
P.T. : Dans la nouvelle génération, vous n’auriez pas oublié quelqu’un : David Goffin ? M.N. : Exact. Quelle belle saison ! Lui, sa régularité au long de l’année m’impressionne, il a battu Stan à Indian Wells, il a beaucoup évolué, et aurait encore pu mieux faire. A l’US Open il n’était pas bien, ça l’a marqué. Cet épisode mis à part, c’était très bien. P.T. : Si vous étiez son coach, vous travailleriez quoi ? M.N. : Difficile à dire, je ne connais pas son caractère, je ne sais pas comment il aborde les matches, s’il est par exemple tendu dans les moments importants... P.T. : ... Il ne le montre pas, mais, pour ce que nous en savons, c’est un garçon sensible, spécialement quand il aborde des situations nouvelles. M.N. : Quoiqu’il en soit... il bouge bien et n’a quasiment pas de faiblesses. Sa régularité, sa mobilité, sa vitesse sont ses principales armes. Et Thierry (Van Cleemput) est un type bien.
après. Stan est ouvert aux idées neuves, il veut encore s’améliorer, ce n’est pas pour rien que nous avons demandé l’aide de Richard Krajicek avant Wimbledon 2016 dans l’idée de perfectionner sa volée et son jeu sur herbe. P.T. : Wimbledon 2017 est-il un but en soi ? C’est le seul sacre de Grand Chelem qui lui manque ! M.N. : Non, on en est encore trop loin. L’objectif serait plutôt de prester un peu mieux dans les Masters 1000 (il ne compte qu’un titre dans la catégorie, ndlr), le genre de tournois où il n’a pas souvent bien joué. P.T. : Juste avant la finale de l’US Open 2016, vous avez vécu un moment rare. Trente secondes avant qu’il ne monte sur le court, vous étiez tous deux en train de pleurer, cela dit bien le niveau de nervosité et d’émotion qu’implique un tel évènement, mais on n’a pas l’habitude d’en entendre parler aussi ouvertement. M.N. : Stan n’en a pas fait mystère, et je trouve ça bien. Nous ne sommes que des êtres humains, après tout, champion ou pas, tout le monde est nerveux avant un tel match. Il connaît souvent ce genre de problème, il doute comme un junior. Il y a des jours où il a, par exemple, l’impression que son revers (l’arme absolue, ndlr) ne fonctionne plus. Ce sont des choses qui arrivent. De plus, avant cette finale à New York, c’est peut-être la première fois qu’il pensait être légèrement favori, c’est du moins ce qu’il ressentait au fond de lui, cela lui faisait une pression supplémentaire. P.T. : Djokovic n’a-t-il pas montré qu’il n’était lui aussi qu’un homme finalement ? M.N. : Pour lui, Roland Garros fut le moment clé, le seul titre qui lui manquait, c’était simplement naturel qu’il baisse un peu par la suite. En fait, d’une certaine manière, quand on voit ce qu’ils ont réalisé, Andy, Novak, Rafa et Roger ne sont pas humains. Je suis si impressionné par leur souveraineté mentale qui fait qu’ils étaient là chaque semaine, tellement motivés ! Andy gagnait un tournoi tous les dimanches, et le lundi il recommençait à s’entraîner dur. Ce n’est pas normal !
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P.T : La rupture avec Thomas Johansson vous a surpris ? M.N. : Quand même, oui. Surtout après la meilleure saison de la carrière de David. D’autant qu’ils ont des personnalités et des caractéristiques tennistiques un peu comparables, le genre petit format qui bouge bien, solide en revers. P.T. : Dans le futur, il vous intéresserait de travailler avec quelqu’un comme David ? M.N. : Je ne sais pas. Je suis bien avec Stan. Il est naturellement plus âgé, et il ne serait peut-être pas mal d’essayer avec quelqu’un de plus jeune dans l’avenir.
”Kyrgios est un bon gars”
Il y a un an et demi, pour ceux qui ont bonne mémoire, un drôle d’incident avait opposé Stan Wawrinka et Nick Kyrgios à la Rogers Cup de Montréal sur le court et en dehors. Le bad boy australien s’était permis une blessante et vulgaire remarque (”Kokkinakis a couché avec ta copine, désolé de te le dire, mec”) à propos de la petite amie du Suisse à l’époque, la jeune joueuse Croate Donna Vekic, laquelle remarque n’avait pas échappé à l’armée de micros qui bordait l’aire de jeu. “Si vous me demandez qui a le plus gros potentiel parmi tous les jeunes actuels, je vous répondrai Kyrgios”, n’hésite pas à dire aujourd’hui Magnus Norman, “et je crois qu’au fond, si on gratte un peu, c’est un bon gars. Après l’esclandre de 2015, on s’est de nouveau entraîné ensemble en 2016, il a encore besoin d’un peu de temps pour arriver à maturité, il est encore un peu incertain et ne sait pas encore tout-à-fait comment il doit se comporter, mais il a un talent incroyable.”
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Olivier Rochus version coach
“Arthur De Greef aurait déjà pu finir Top 100” On le sait peu, mais le troisième Belge au classement ATP, derrière David Goffin et Steve Darcis, s’appelle Arthur De Greef. Le Bruxellois de Rhode-Saint-Genèse, 24 ans, petit fils (par alliance) du regretté entraîneur des Diables Rouges Guy Thys, a fini aux environs de la 130e place mondiale une année 2016 entamée 270e. On peut dire que la mayonnaise a pris entre l’”enfant terrible” de notre tennis et Olivier Rochus version coach, même si la route est longue.
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également prédit une carrière... footballistique jusqu’en division 1 s’il avait opté pour le ballon rond, l’avait bien compris : “Si Arthur change, il fera quelque chose dans le tennis.” Voilà... si Arthur change. Et Arthur a changé. “Je pense qu’il commence à grandir, à mûrir, à comprendre, tennistiquement il s’est amélioré, mentalement il est beaucoup plus stable, il a vraiment fait des efforts, il mérite ce qui lui arrive”, dit Olivier Rochus, qui l’a pris sous son aile durant une quinzaine de tournois, avec l’appoint du coach AFT Arnaud Fontaine quand les agendas concordent. “Après, ce n’est pas parfait, il y a encore eu deux ou trois accrocs dans le plan, mais on n’est pas des machines, il faut voir d’où il vient, on parle quand même de quelqu’un qui, chez les juniors, a sorti ses six raquettes sur le court et les a toutes cassées, il est rentré avec zéro raquettes dans son sac (sourire). En 2016, cela s’est plutôt très bien passé, et il n’a pas manqué grand-chose pour qu’il finisse déjà Top 100 mondial. Pour le même prix, il aurait pu gagner deux ou trois tournois Challenger au lieu d’un (à Liberec, contre Steve Dar“Il n’aurait pas volé 100 cis en finale, ndlr) et prendre facileou 150 points de plus.” ment 100 ou 150 points ATP de plus, Il crut trouver bonheur et rédemption qu’il n’aurait pas volés. Combien de dans le sud de la France avec un Olivier Rochus 7-6 au troisième set, de balles de nouveau mentor, Jean-René Lisnard, match... comme les deux contre Berlocq au deuxième tour et c’est peut-être de ce fiasco-là qu’est née une première prise des qualifications à Roland Garros, dont une sur un petit pasde conscience, déjà celle que l’on ne travaille finalement pas si sing inratable, résultat il se retrouve avec 8 points ATP et l’Armal en Belgique et à Mons. Comme Julien Cagnina, Arthur gentin, pas meilleur que lui, en prend dix fois plus en allant De Greef a sans doute survolé les catégories d’âge avec trop au deuxième tour du tableau final contre David.” de facilité, comme si le talent suffisait. Guy Thys, qui lui avait de Christophe Rochus alors qu’il s’apprêtait à se lancer dans une éphémère carrière de coach aux côtés du jeune et prometteur Bruxellois : “Avec Arthur De Greef, on ne peut pas ne pas réussir.” Lorsque, quelques mois plus tard, l’aîné des frères auvelaisiens jeta l’éponge, après avoir dit à son joueur sa façon de penser, son petit bout de phrase prophétique résonna forcément façon boomerang. Irrécupérable l’Arthur ? En désespoir de cause, on n’a pas été loin de le penser à la fédé. De la gentillesse, de l’allure, du travail, du registre tennistique, jusque là rien à dire, mais à côté du séduisant Mister Arthur il fallait aussi gérer l’imprévisible Docteur De Greef, capable de péter les plombs, de perdre le cap à répétition, de (se) laisser aller sur le court. “J’ai été un peu caractériel à une époque”, reconnaît-il. n se souvient d’une affirmation
“Il crâne un peu, mais au fond Arthur est quelqu’un de sensible, d’émotif, et en même temps de très pro à beaucoup de niveaux.”
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INTERVIEW NATIONAL
“Arthur doit jouer et progresser sur surface dure en 2017, il le sait. Je vois des gars qui sont Top 60 et ne savent pas faire ce qu’il fait.” Olivier Rochus
Play Tennis : Olivier, on peut penser que le coaching de quelqu’un qui a réussi une carrière comme la vôtre est un gage de crédibilité essentiel pour un garçon comme lui. Pourquoi cela n’avait-il pas marché avec votre frère Christophe ? Olivier Rochus : Peut-être suis-je plus passionné de tennis, et plus patient comme mec (sourire), je correspond peut-être plus au profil que Chris, et quatre ou cinq ans après ce n’est plus le même Arthur non plus. Je n’ai pas vécu ce qui s’est passé avant, le genre “quand De Greef se comportait mal, il se comportait vraiment mal” (sourire). Lorsqu’on a commençé, je lui ai dit : “Je ne te connais pas trop, mais j’ai entendu des choses, si tu me fais ce genre de trucs je suis parti.” Je suis toujours là, et je rempile pour un an, donc ça va. On parle beaucoup, et il écoute, il se rend compte qu’il n’est pas loin du Top 100, qu’il bat de bons joueurs. Dans son dernier match, à Montevideo, il était tout proche d’Almagro 44e mondial, il est devenu assez constant - il a fait des quarts, des demis, des finales - avec une bonne marge de progression, il joue plus malin, slice beaucoup plus, essaie d’aller plus long de ligne. Arthur crâne un peu, mais au fond c’est quelqu’un de sensible, d’émotif, et en même temps de très pro à beaucoup de niveaux, soins, alimentation, physique... jusqu’à en faire parfois trop dans la salle de fitness, il m’est arrivé de lui dire de garder son énergie pour le match, c’est sur le court que ça compte, c’est là qu’il faut être à 250 %.
convient le mieux à son jeu, ses glissades, son lift, malheureusement ce n’est pas ça le haut niveau, le haut niveau c’est l’Open d’Australie, Indian Wells, Miami, l’été aux USA, l’indoor, autrement dit le circuit haut de gamme c’est 60 ou 70 % sur dur. S’il veut seulement rester sur terre battue et se contenter de ce qu’il est, il peut le faire tout seul. Si l’objectif est d’arriver dans les 100, y rester, y évoluer positivement, il n’a pas le choix, il doit absolument jouer et progresser sur dur en 2017. Il le sait, et est prêt à essayer. Au risque de vivre une année difficile, mais belle quoi qu’il arrive parce qu’il va beaucoup apprendre sur lui-même, voir où il en est, entrer dans de plus gros tournois, affronter l’inconnu, sortir de sa zone de confort, c’est passionnant.
P.T. : Donc, la prochaine étape c’est le Top 100. O.R. : Pour être sincère, il en est à la fois très proche, pour ne pas dire qu’il y est presque, et relativement éloigné. Je m’explique. Cela fait plusieurs saisons qu’il ne dispute quasiment que des tournois Future et Challenger sur terre battue, la surface qui
P.T. : Cela peut aussi vouloir dire plus de défaites dans un premier temps... O.R. : ... Possible, et alors ? Ce qui compte, c’est de jouer toutes les balles comme si c’était la dernière, comme si on allait être blessé pendant dix ans, c’est de pouvoir se regarder
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“Quand j’entends qu’aujourd’hui des gamins de 15 ans font quasi la loi, j’ai tendance à penser qu’on a laissé trop faire.”
dans une glace, se dire qu’on a tout donné, que l’autre était plus fort, mais que l’on a ça et ça à travailler demain. Là, il est à son niveau, il pourrait être une trentaine de places plus haut au ranking, mais 60 ou 70e mondial c’est encore autre chose, même si je vois des gars qui le sont et ne savent pas faire ce qu’il fait. Parce qu’Arthur c’est quand même quelqu’un de doué, d’athlétique, qui a une bonne „main“, sent bien les choses, sait faire des coups. Il va devoir encore beaucoup bosser, changer des trucs dans son jeu et dans sa tête, mais il doit y croire, sans douter de lui s’il perd deux ou trois fois. Il y a la base et la variété de jeu qu’il faut avoir, mais aussi l’état d’esprit, la mentalité. Quand je vois des jeunes qui laissent filer parce qu’il sont menés 6-2, 1-0 break, j’ai envie de leur dire „mais vous êtes fous les mecs, vous n’avez que ça à faire
Entretien avec Arthur De Greef Quelques jours de vacances en Espagne, c’est la seule “coupure” que s’est autorisée Arthur De Greef, entre les interclubs en France (sur terre en indoor à Bordeaux avec Steve Darcis) et la reprise des entraînements sur dur précédant un stage de deux semaines Hope and Spirit/AFT fin 2016 à Abu Dhabi avant la reprise à Doha. Play Tennis : Arthur, vous restez sur une belle année, la meilleure de votre carrière jusqu’ici. Arthur De Greef : C’est surtout la première sans blessure. Je voulais voir ce que cela donnerait si j’arrivais à boucler une saison sans accroc physique, j’ai la réponse. Merci Fabian (Bertrand, le préparateur physique du Centre fédéral de Mons) ! Grand merci même... mais j’ai également beaucoup bossé, tellement je craignais de me blesser encore. C’est aussi une année où j’ai manqué de réussite. Lors du dernier match, contre Almagro à Montevideo, je me fais breaker à 5-5 au premier set, en plein vent je laisse passer deux balles parce qu’elles sortent et elles tombent sur la ligne, une autre touche la bande du filet, un jeu crucial qui résume ma saison. A Roland Garros, contre Berlocq, une des balles de match sort pour un demi-centimètre, l’arbitre a dû descendre voir la marque. Il y a deux ou trois autres matches comme ça qui pouvaient faire toute une différence.
de votre journée, deux heures à fond !“ Je sais que la société a changé mais quand j’entends que des gamins de 14/15 ans font quasi la loi, que des parents téléphonent en demandant „comment on peut faire ça“ (sic) à leur progéniture, j’ai tendance à penser qu’en cours de route on a laissé trop faire. P.T. : En quoi Arthur doit-il surtout s’améliorer tennistiquement ? O.R. : Il a un peu de mal à prendre la balle tôt, à aller de l’avant, à maîtriser les coups qui fusent dans son coup droit, à défendre lorsque les balles viennent vite, tandis que les siennes devraient être un peu plus pénétrantes, toutes choses plus importantes sur dur et dont je le pense capable si la tête suit. On y travaille.
surface est parfois plus lente que certaines terres battues. Olivier m’a aidé à évoluer, on a un peu la même vision, je suis content qu’il continue sur une base semblable en 2017, avec en complément Arnaud Fontaine sur deux ou trois tournois, j’espère Fabien Bertrand un peu aussi, je pense également à un kiné pendant quatre ou cinq semaines si cela peut se régler. Mon père m’accompagne de temps au temps, il a réussi dans le business mais a été Squash d’or quand il était jeune, il s’y connaît. D’ailleurs, mon plus beau souvenir de la saison - avec ma première victoire en Challenger - c’est avec lui, à Capri, une super semaine, j’étais arrivé en finale après n’avoir éliminé que des joueurs mieux classés que moi. P.T. : Vous êtes le troisième joueur belge au ranking, mais vous n’étiez pas dans l’équipe de Coupe Davis contre le Brésil... quid du match en Allemagne en février ? A.D.G. : Pour que tout soit clair, je n’ai jamais décliné une sélection, et je ne l’ai certainement pas fait ici non plus. On en a parlé avec le capitaine Johan Van Herck, et l’option finalement prise arrangeait tout le monde, j’avais des Challengers sur terre battue à disputer, intéressants dans ma recherche d’un meilleur classement, et lui de bons gars sous la main adaptés à la surface choisie, mais maintenant que je joue aussi sur dur j’espère pouvoir de nouveau faire partie du groupe.
“C’est ma première année sans blessure.”
P.T. : Pourquoi vous êtes-vous à ce point concentré sur la terre battue ? A.D.G. : Parce que je me sens très bien sur la surface, et que j’étais plus souvent blessé sur hardcourt, mais cela ne signifie pas que j’ai un jeu qui ne fonctionne pas sur dur. La possibilité de glisser mise à part, je suis même convaincu du contraire, surtout qu’aujourd’hui la
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P.T. : Finalement, Guy Thys avait raison : si vous changez, vous pouvez réussir. A.D.G. : Il avait surtout raison quand il disait que ce serait plus facile en football (sourire). Il aurait voulu me voir taper dans le ballon, mais je préférais faire mon truc tout seul, ne pas dépendre des autres dans une équipe.
INTERVIEW NATIONAL
L’œil d’Oli L’année 2016 (re)vue par Olivier Rochus
GOFFIN : “De petits trucs à travailler”
Olivier Rochus : “Entendons-nous bien, on parle, là, de quelqu’un qui est déjà tellement haut et fort qu’il n’a plus que le top mondial absolu comme angle d’attaque. Ce n’est donc plus qu’une question de détails. Comme vous, je m’interroge sur la manière bizarre dont il peut passer à côté d’un jeu de service alors qu’il vient de prendre l’avantage, doubles fautes, balles dans le mur, dans le filet... le tout en une demi-minute... surtout pour quelqu’un de cool comme lui, qui en général ne se prend pas fort la tête. Tension, (dé)concentration ? Je suppose que si on avait la réponse ce serait réglé. On a tous nos forces et nos faiblesses. David, tennistiquement, on ne doit plus l’entraîner à taper du fond, gauche/ droite, il mettrait les balles dans le jeu les yeux bandés avec 15 grammes d’alcool dans le sang, c’est une Play Station. En revanche, il perd trop de points sur de petits trucs qu’il n’a pas naturellement, toucher, lob, volée, slice. On se comprend, Rafa n’aura jamais le slice de Roger, ni Andy son coup droit... ou David la volée qui tue... mais ça se travaille, il n’y a qu’à voir les progrès qu’il a réalisés au filet en partant de presque rien. Selon moi, dans les zones où il se sent moins à l’aise, il peut travailler, et améliorer jusqu’à un certain niveau volées basses ou déposées, montées à contretemps, slices de défense, deuxième service... prendre les balles courtes un peu plus tôt, les suivre un peu plus... Quand on joue dixième mondial à 25 ans, avec encore ce genre de marge de progression, c’est qu’on a de l’avenir (sourire)...
MURRAY : “A la fois normal... et monstrueux”
Olivier Rochus : “L’année 2016 qu’il a fait Murray, cette constance ! En même temps, c’est tout sauf l’effet du hasard. Qu’il en soit là, c’est quelque part normal. On ne parlait déjà plus de Big Four, mais de Big Two. Et Djoko, après avoir tout gagné, peut-être également aux prises avec des problèmes privés, n’a plus eu tout-à-coup la tête au tennis entre Roland Garros et le Masters, il s’est mis à jouer sans jouer, l’air vide. Il ne restait donc qu’Andy qui, lui, était même devenu encore plus fort. Il joue plus vite, plus varié, plus tôt, plus malin, plus physique, il sert à 210, ne lâche plus rien, ni physiquement, ni mentalement, il sait slicer, volleyer, faire des amorties, il retourne incroyable, on peut parler chaque fois de petits détails, mais quand t’as ça, plus ça, plus ça, bref que t’as tout, à l’arrivée t’as un monstre.”
NADAL : “Plus de Grand Chelem pour Rafa”
Olivier Rochus : “Je trouve que Rafael Nadal joue beaucoup moins bien. Son coup droit, c’était l’arme fatale, maintenant les autres arrivent à bien le contrer. Surtout les joueurs qui l’affrontent n’ont plus peur, ils croient qu’ils peuvent gagner, comme ceux qui ont rencontré Djokovic après Roland. C’est psychologique. Je n’ai jamais oublié la phrase de Paul Annacone, le coach de Pete Sampras : “La moitié des matches que Pete a gagné c’est parce que c’était Pete.” Je peux témoigner, la première fois où j’ai rencontré Sampras j’ai perdu 6-1, 6-2 en 47 minutes, je n’ai pas joué, je l’ai regardé. La deuxième j’ai perdu 7-6 au troisième set, je n’ai plus joué Sampras mais la balle. Arthur (De Greef) m’a déjà dit : si je me retrouve face à Murray je ne vais pas mettre une balle. C’est naturel. Je peux me tromper, mais je ne vois plus Rafa gagner un Grand Chelem, même Roland Garros. En revanche, s’il est fit, Roger (Federer) est toujours au dessus de 99 % des joueurs sur le circuit, et reste selon moi capable de battre Murray à Wimbledon.”
DEL POTRO : “La belle histoire de l’année”
Olivier Rochus : “C’est la belle histoire de 2016. Tout ce qu’il a vécu le mec, cinq fois ce par quoi Steve (Darcis) est passé, alors qu’il comptait parmi les plus forts du monde, qu’il avait gagné l’US Open, qu’il serait dans le Big Two, Three, Four s’il n’avait enduré tous ces problèmes et opérations de poignets ! Il revient, après quatre ans de galère, et il est quasi en pleurs lors de son premier match juste parce qu’il peut rejouer un peu. Il n’était pas obligé de s’infliger ça, il a de l’argent, c’est juste la passion du tennis, je trouve ça beau, je suis un passionné aussi, j’adore le jeu. Il sait qu’il peut battre les meilleurs, et il y arrive de nouveau malgré un revers toujours en chantier, qu’il arrange en mettant beaucoup plus de “chip”. Tout le monde est admiratif, et ce ne sont pas que de belles paroles comme souvent, c’est sincère, parce que c’est un chouette gars, un vrai gentil, le contraire d’un gros cou, et que personne ne voudrait passer par où il est passé.”
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LE BILLET DE FILIP DEWULF NATIONAL
Le temps des bonnes résolutions A l’heure où vous lirez ces lignes, j’aurai déjà probablement jeté au feu la moitié de mes bonnes résolutions pour l’année nouvelle. Ou à tout le moins, je les aurai finement aménagées à ma convenance. Je me connais suffisamment. Les saines ambitions je les laisse aux joueuses et aux joueurs belges, n’est-ce pas mieux ainsi ?
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tonnant le peu de temps qu’il faut aux tennis(wo)men pour retrouver des couleurs l’hiver après une saison pourtant raisonnablement épuisante. Quelques petites semaines au pays, ou au soleil, et on les sent déjà impatients de remonter dans le train à grande vitesse et frétiller à l’idée de descendre down under au premier arrêt du Melbourne-New York Express.
Pardonnez-nous de doucher l’ambiance mais c’est aussi l’époque des serments d’ivrogne j’en sais quelque chose. Les erreurs de la saison précédente, plus question de les commettre. L’attitude sera bien meilleure, on le promet la main sur le coeur. Un nouvel entourage va faire toute la différence. Et ce corps, qui est un instrument de travail, on en prendra autrement soin. Dans mon cas, cela durait en général le temps d’un tournoi. Beau joueur, je veux bien accorder aux filles et aux gars d’aujourd’hui le bénéfice du doute. Je crois par exemple Yanina Wickmayer toujours décidée à écrire un nouveau chapitre fort de son bouquin, après tout elle n’est qu’au milieu de sa carrière, et la (relative) stabilité nouvelle dans sa vie et son encadrement doit tôt ou tard porter ses fruits, non ? Je sais aussi que le temps passe vite et que sa demi-finale à l’US Open, l’époque où elle frappait aux portes du Top 10, date déjà de sept ans, mais à son meilleur niveau, et dans le contexte actuel, elle peut encore ambitionner une place parmi les 20 ou 30 meilleures du monde, ou pas ? Et que penser de l’improbable duo formé par Kimmer Coppejans et Xavier Malisse ? A première vue, une association étrange, celle du grand travailleur et du talentueux dilettante. En allant au bout de la caricature, on verrait plutôt le très discipliné Coppejans prendre sous son aile l’éternel relax man qu’est Malisse. Après six mois passés à Tennis Vlaanderen, dans le petit groupe formé autour de Johan Van Herck, l’Ostendais a manifestement pris le taureau par les cornes dans l’espoir d’inverser la tendance négative de 2016. Après quelques semaines hivernales aux côtés du Courtraisien, Coppejans voyait déjà la combinaison gagnante. Donc moi aussi. J’ai pris de bonnes résolutions.
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An-Sophie Mestach n’est pas bien non plus. “Plus mauvais qu’en 2016 c’est impossible”, a-t-elle dit sans s’épargner. Elle aussi a quitté Wilrijk, dès l’été dernier mais après treize ans passés dans le giron fédéral. “J’avais besoin d’autre chose, même au niveau tennistique, on a mis des accents différents dans mon jeu.” Ce qu’elle attend se lit dans ses yeux. Elle veut, peut et doit revenir dans ce Top 100 dont elle a fait un moment partie en 2015.
“Une petite place de mieux, c’est peu et beaucoup à la fois quand on s’appelle David Goffin.” Au fond d’elle, Ysaline Bonaventure ne pense pas autre chose. Sauf qu’elle est obligée de ronger son frein, et d’encore perdre des places, en attendant que son poignet opéré redevienne opérationnel. Elle a au moins pu profiter du temps libre pour travailler sérieusement sa condition, justement son plus délicat souci. Elle a elle aussi pris de bonnes résolutions, maintenant il faut les tenir jusqu’au bout. Tant qu’on y est, Alison Van Uytvanck est dans le même panier de balles. “J’ai eu mon compte de blessures en 2016”, pestait-elle... tout en se plaignant à présent d’un problème à l’avant-bras. Le Top 100 est son premier objectif, en même temps c’est bien le moins pour un talent pareil. Une petite place de mieux, c’est peu et beaucoup à la fois quand on s’appelle David Goffin et que l’on est onzième mondial. Le Top 10. Qu’a-t-on dit et écrit sur le sujet... avant qu’on se taise et qu’il devienne tabou ? Difficile de ne pas y penser pourtant. Avec un deuxième tour à Brisbane, un quatrième à l’Australian Open, un premier à Rotterdam et un quart de finale à Marseille, “Dav” n’a pas trop de points à défendre avant Indian Wells. Se pourrait-il que ce qui a ressemblé à une obsession durant un moment en 2016 devienne tout naturellement réalité en ce début d’année ? Vous voyez, je ne manque pas de bonnes résolutions pour les autres. Reste à espérer qu’ils n’aient pas le même caractère que moi.
C’EST DU BELGE NATIONAL
Formidable doublé de Joachim
Gérard au Masters : “Je veux être numéro un”
Après sa médaille de bronze des Jeux paralympiques de Rio, Joachim Gérard a terminé la saison 2016 en boulet de canon, remportant les treize matches de simple disputés ensuite, à l’Open des Hauts-de-France, à l’Indoor de Bath, et surtout lors du Masters de Londres où il défendait son titre. Remarquable doublé, donc, pour le Brabançon d’autant qu’après avoir créé la sensation en 2015 en battant à deux reprises l’indétrônable numéro un mondial japonais d’alors Shingo Kunieda, il y a pris cette fois la mesure des deux numéros un actuels, le Français Stéphane Houdet qui occupait la première place en abordant le Masters, et, en finale, l’Anglais Gordon Reid qui lui a succédé en tête du ranking après ce rendez-vous londonien. “Reid m’a battu en finale à l’Australian Open, il a été finaliste à Roland Garros, gagné Wimbledon, conquis la médaille d’or aux Jeux, et atteint la finale du Masters, il a mérité de finir 2016 là où il se trouve”, dit Joachim en partance pour l’Australie, “mais mon ambition est de faire aussi bien que lui, de devenir à mon tour numéro un mondial, je viens de réaliser la meilleure saison de ma carrière, mais je veux plus en 2017.”
Yanina ouvre son coeur et règle ses comptes Elle n’a que 26 ans, mais elle a trouvé le moment venu de se raconter. Il est vrai que l’Anversoise a déjà un sacré bout de chemin, chahuté et mouvementé, derrière elle, depuis le traumatisme causé par le décès de sa maman alors qu’elle n’avait que 9 ans jusqu’à une demi-finale à l’US Open dix ans plus tard, en passant par un exil aux Etats Unis avec son père Marc et des années de formation difficiles, sans parler des problèmes de dos qui l’ont ensuite accablée ou de la rupture consommée avec la figure paternelle qui a suivi en coulisses. Il n’en fallait pas plus à la journaliste télé de la VRT Inge Van Meensel pour tirer du témoignage de la joueuse un récit sobre et sensible retraçant l’évolution d’une gamine naïve se voulant aujourd’hui adulte responsable. Le passage où elle “règle ses comptes” avec son père, qui l’a plongée dans une situation financière précaire (elle a gagné plus de 4 millions de dollars en prize money, ndlr) et se trouve en désaccord avec son choix de vie aux côtés de son compagnon Jérôme Van Der Zijl, retient surtout l’attention et présente sans doute un aspect cathartique pour Wickmayer. On a un peu l’impression que le livre veut fermer un chapitre important de son existence pour en ouvrir un autre, plus rayonnant, sur la deuxième (et dernière ?) partie de sa carrière. “J’espère que les gens voudront faire connaissance avec la vraie Yanina”, écrit-elle. “Op eigen benen” est édité chez Borgerhoff & Lamberigts, mais en néerlandais uniquement.
Coppejans et Malisse
en tandem, la combinaison gagnante ? Kimmer Coppejans reste sur une année difficile. L’Ostendais de 22 ans qui s’était retrouvé dans le Top 100 à l’été 2015, a fini 2016 tout juste Top 180. Pas vraiment le scénario espéré. Et un premier changement d’encadrement - il a quitté Tom Devries qui l’entraînait depuis 7 ans pour une structure de Tennis Vlaanderen avec Johan Van Herck et Fred Hemmes comme coach et le duo Joris De Loore-Ruben Bemelmans comme collègues - n’a pas obtenu l’effet escompté. “Je ne me sentais pas très à l’aise dans cette situation”, dit-il honnêtement, “j’ai toujours été habitué à travailler en tête à tête avec Tom, je n’arrivais pas à m’y faire.” L’ancien numéro un mondial junior a dès lors choisi une troisième voie, celle qui mène à Xavier Malisse. “Je le connais depuis un moment”, continue Kimmer, “et il se fait qul’on disputait cette année les interclubs en France dans la même équipe (Arras), on a beaucoup parlé et finalement décidé d’y aller ensemble. Après quelques semaines, je peux dire qu’aussi bien son discours que son approche de l’entraînement me permet de m’améliorer.” On ne peut pourtant pas dire que les précédentes expériences en coaching de XMan - qui a raccroché la raquette voici trois ans -, que ce soit avec Bemelmans ou Kirsten Flipkens, ont été couronnées de succès, espérons qu’ils aient tous deux mis dans le mille cette fois.
’An-Sophie Mestach
L’appel à l’aide d
A l’image de Kimmer Coppejans, An-Sophie Mestach n’a pas réussi la percée espérée, alors qu’elle se trouvait elle aussi dans les environs du Top 100 à l’été 2015. Elle n’est pas parvenue à progresser, ni même à maintenir le niveau, finissant 2016 hors du Top 200. Le signal d’alerte a décidé la joueuse à changer de biotope, à quitter le Centre de Wilrijk après douze années passées dans le giron fédéral, et à renouer avec Cindy De Leeuw... qui fut déjà son coach au sein de Tennis Vlaanderen. Rester ambitieuse tout en s’assumant seule en tennis coûte évidemment de l’argent, ce qui a incité An-Sophie à lancer un appel au crowdfunding. “Famille, amis, connaissances, fans, entreprises aidez-moi en devenant membres de mon club de supporters”, a-t-elle écrit sur son site, “tous les soutiens financiers, quels qu’ils soient, peuvent contribuer à ma remontée vers le Top 100.” Pour chaque apport, Mestach veut donner quelque chose en retour, ce qui peut aller d’une photo dédicacée à une heure de cours ou d’entraînement. Adresse utile : www.ansophiemestach.be/word-supporter.
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dans la même voie
Voilà des années que la Belgique surfe sur les plus hautes vagues du tennis mondial. C’est vrai chez les filles et chez les garçons. Et cela n’est forcément pas dû au seul hasard. Certes, nous avons bénéficié de plusieurs générations spontanées de jeunes joueurs doués dont je ne vais pas, ici, réécrire la liste. Mais, derrière, il y a aussi un vrai savoir-faire au niveau des fédérations, des clubs, des entraîneurs. Bref, de toute la famille du tennis belge, du bas au sommet de la pyramide. Des collègues étrangers me demandent souvent quelle est la recette de nos succès. Notre potion magique. En vérité, elle n’existe pas vraiment. C’est un mélange de compétence, d’expérience et de travail mis au service d’une même et seule passion : le tennis. L’exemple du Centre de TennisEtudes de Mons, véritable pépinière de jeunes talents, est là pour le prouver. C’est la vitrine de notre réussite avec ses infrastructures de référence, son staff sportif pointu, ses experts. Mais je n’oublie évidemment pas qu’il se cache derrière ces projecteurs de nombreux bénévoles qui, dans l’ombre des clubs, abattent un boulot formidable, loin des feux de la rampe. Ils méritent aussi d’être mis en avant.
Une fois encore, la nouvelle année s’annonce passionnante pour notre tennis. A tous les niveaux. On suivra, bien sûr, d’un œil attentif les performances de David Goffin. Le champion liégeois a disputé, en novembre dernier, son premier match au Masters. C’est un signe qui ne trompe pas. Il fait désormais partie de la cour des grands et quelque chose me dit qu’il devrait poursuivre sur sa lancée en 2017 en gravissant de nouveaux paliers, notamment lors des tournois du Grand Chelem.
David Goffin sera, évidemment, notre figure de proue lors de la nouvelle campagne de Coupe Davis qui débute, du 3 au 5 février, à Francfort. Il ne sera pas évident de battre l’Allemagne qui évoluera devant son public. Mais rien n’est impossible! Le même constat vaut d’ailleurs pour notre équipe de Fed Cup, désormais pilotée par Dominique Monami, qui défiera la Roumanie à Bucarest les 11 et 12 février. André Stein Président de l’Association Francophone de Tennis
aft - Edito
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Pluie de lauréats aux critériums du Brabant
Textes Christian SONON
Lauréats du Critérium des jeunes
J
eunes, adultes, vétérans, joueurs et joueuses de simples et de doubles… Si les lauréats des critériums du Brabant-AFT ont défilé pendant plusieurs heures, le 26 novembre dernier, dans les nouvelles installations du B.Sports, à Berchem-Sainte-Agathe, l’heure était également aux bilans. Le critérium de doubles a vu l’inscription de 2.081 paires, soit, puisqu’il y avait 25 épreuves étalées de février à septembre, 83 en moyenne par tournoi. Des chiffres encourageants pour une première édition et qui traduisent une demande bien réelle pour ce genre de compétition. Quelques aménagements dans le calendrier devraient permettre de vivre une saison 2017 encore plus animée. En simples, le bilan est un petit peu moins réjouissant puisque le nombre de participants a chuté de 1.305 unités, passant de 26.860 en 2015 à 25.555 en 2016. “Depuis 2012, année record avec 28.033 participants, les chiffres font du yo-yo, s’affaissant une saison pour remonter la suivante”, explique Marc Hofmans, le responsable de la commission du critérium. “C’est surtout en juillet et août que la fréquentation a baissé puisque jusque fin juin nous avions
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aft - Brabant
enregistré près de 800 participants en plus par rapport à 2015. Des tournois comme l’Orée, Uccle et le Parival n’ont pas répondu à l’attente. Etait-ce la faute de la météo ou de la concurrence du critérium de doubles ? Il faudrait examiner cela de plus près…” Parmi les lauréats, deux se sont particulièrement distingués puisqu’ils ont remporté le critérium national à Schoten, au TC Gym Olympiade : Florence Fedeli (DIV) et Alexandre Lobet (MIV). La remise de prix a également permis de récompenser quinze joueurs et joueuses qui se sont signalés durant la saison pour leur comportement et leur fair-play : Coralie de Waseige, Alexandre Appeltans, Maxime
Pertusot, Bastien Heymans, Jérémy de Bodt, Mathieu Jacob, Xavier Gillieaux, Aude Wantiez, Justin Huet, Pierre Dumay, Marion Pe, Samuel Pire, Benjamin Hec, Grégory D’Ieteren, Youssef El Bakkali. Deux autres jeunes, Tiffany Mylonas (série A, 19 ans) et Guillaume Dermiens (B-15.4, 17 ans), ont gagné un stage à Abou Dhabi avec le Pro Team de l’association “Hope & Spirit”. Enfin, Joachim Gérard et Cédric Mélot ont été récompensés pour leurs prestations exceptionnelles. Le premier est médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques à Rio et le second, qui affiche le classement série A depuis… 23 ans, est revenu de Croatie, en mai, avec le titre de vice-champion du monde en catégorie “+ 40 ans”.
Lauréats du prix du fairplay
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Critérium des adultes
Lauréats du critérium des adultes
C
e n’est qu’à l’âge de 10 ans, en avril 2014, lors d’un “clinic” au TC Beaufays, que Florence Fedeli s’est découvert des aptitudes pour le tennis. Depuis, tout est allé très vite pour cette jeune habitante de Orp-Jauche. Encouragée par ses parents, elle quitte le club de La Cure pour le TC Panorama, à Overijse, où elle progresse rapidement avec des enfants de son âge, et enchaîne tournoi sur tournoi. Sa maman la conduit partout, tient son agenda et remplit des registres avec ses résultats. Et ceux-ci sont bons : en 2016, toutes compétitions confondues et malgré une mononucléose, elle a joué la bagatelle de 139 matchs et en a remporté 118. Désireuse de rencontrer les meilleures joueuses de sa catégorie, elle n’hésite pas à sortir de sa région. Sur les 22 tournois qu’elle a inscrits à son palmarès, dix seulement avaient pour cadre le Brabant-AFT, mais cela lui suffit largement pour remporter le critérium haut la main. Profitant
A
21 ans, Alexandre Lobet voit le monde de haut. De deux mètres, précisément. Mais s’il surmonte Florence Fedeli de deux têtes, le jeune homme, qui vient de se remettre au tennis après une interruption de cinq années, partage avec celle-ci la même vision : continuer à progresser et aller le plus loin possible. Le Lasnois, qui jusqu’il y a peu se réservait pour sa traditionnelle partie du dimanche soir avec son père, a réussi son entrée dans le monde de la compétition puisqu’en 2016 il a joué 86 matchs et en a gagnés 71. En remportant coup sur coup les tournois de Watermael-Boitsfort, du Wellington et du Castle, Alexandre a signé une fin de saison époustouflante. Désormais classé C30.2, il cherchera lui aussi, en 2017, à obtenir rapidement le sésame qui lui permettra de jouer en Messieurs II.
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aft - Brabant
Objectif Roland-Garros pour Florence Fedeli de son élan, elle s’adjuge également le critérium national à Schoten. Son palmarès la booste : “Je veux faire du tennis ma profession, je veux aller à Roland-Garros, je ferai tout pour cela !” clame-t-elle du haut de son mètre cinquante-cinq. A Limelette, où elle a intégré la Justine Henin Academy, elle n’a d’yeux que pour son modèle, tandis qu’elle même est suivie par deux kinés, un médecin pédiatre et un médecin sportif. Pas mal pour une jeune fille de 13 ans…
“Elle vient de monter C30.1, mais elle est largement sous-classée”, juge sa maman. “En 2017, je vais essayer d’obtenir rapidement mon passeport pour pouvoir évoluer en Dames II, clame l’intéressée. Mais je vais jouer à mon rythme, sans forcer, pour ne pas me blesser.” Le plan de bataille de Florence est près. Rendez-vous pour les premiers échanges à Noël. Peu de chances qu’elle fasse des cadeaux à ses adversaires !
Florence Fedeli
Alexandre Lobet voit le monde de haut “Je suis des cours à l’Argayon depuis cet automne, explique le joueur. J’ai plusieurs points à améliorer comme ma deuxième balle de service. Je dois aussi évoluer vers un jeu plus offensif. Actuellement, ma force réside surtout dans la régularité, mais j’ai aussi un beau mental et je me bats jusqu’au bout. Surtout quand ma petite amie vient me voir”, ajoute-t-il en souriant. Comme Florence Fedeli, Alexandre Lobet pense souvent à Roland-Garros. Non pas pour y fouler la brique pilée devant une foule en délire mais par respect pour le lieutenant français héros de la Première Guerre mondiale. “Je fais des études d’aviation à Valenciennes, précise-t-il. Pour être pilote de ligne.” Et pour voir le monde d’encore plus haut ?
Alexandre Lobet
Texte Christian LAURENT
La grande fête du tennis hennuyer à Mons
L
e Hainaut continue à marquer des points. Pour preuve, la réussite de la fête du tennis qui s’est tenue samedi dernier à l’Auditorium Abel Dubois à Mons, récompensant tous les lauréats du Critérium des Jeunes et des Adultes, les champions individuels, les vainqueurs du Masters ainsi que les équipes championnes en interclubs où, ce n’est plus un secret pour personne, le Vautour a encore fait fort en 2016. Après l’allocution de bienvenue du président Jean Dauge, c’était au tour d’André Valentin de s’exprimer une nouvelle fois lors de cette 42ème édition. Fidèle à ses bonnes habitudes, le seul belge à avoir remporté deux fois le tournoi de l’Espérance (Kinder Tour) a de nouveau mis l’accent sur le chemin à parcourir pour la classe biberon hennuyère. “N’oubliez pas que le tennis reste un jeu. Cette année encore, j’ai eu la possibilité de visionner pas mal de matchs. Ce que j’ai pu constater, c’est une amélioration du comportement des jeunes pousses sur le terrain. Toutefois, j’aurais aimé entendre plus souvent “bien joué” lorsque l’adversaire avait réussi un beau coup”. Après cette mise au point, le vieux copain de Jean Frère, absent pour raison de santé, félicitait Céline Leyman pour sa 1ère place au Critérium en JF 12 ans Mid et 14 ans 2 ainsi que pour son titre de Mr Critérium 2016. André Valentin demandait aussi à tous les lauréats d’applaudir leurs parents en guise de remerciements pour tous les efforts consentis en leur faveur tout au long de la saison. Le Challenge Servais a été remporté par le Vautour qui retrouve le trophée grâce à une fantastique moisson en interclubs. Le Bois du Prince se consolera en remportant le Challenge des Jeunes, devançant La Louvière et le Kalypso. On sent un véritable renouveau dans le paysage hennuyer avec toute une série de nouveaux clubs, principalement dans la région de Charleroi, au devant de la scène.
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aft - Hainaut
Les lauréats du Critérium des Jeunes
Les jeunes du Bois du Prince 1ers au Challenge des Jeunes
Les jeunes du Kalypso 3èmes au Challenge des Jeunes
La Dames 8 de Mons championne du Hainaut
Remise par Jean Dauge du Challenge Servais au Vautour
Céline Leyman (Mr Critérium) avec André Valentin, le président du Critérium des Jeunes
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Belle soirée liégeoise
Table des prix
Romane Longueville JF -12 & -14
Maxime Munix JG-14
idèle à une tradition vieille de 44 ans, l’AFT Liège organisait ce 19 novembre la remise des prix à tous ses lauréats. Cette fête du tennis liégeois se déroulait pour la deuxième fois dans les locaux très modernes et fonctionnels de la Haute Ecole provinciale à Jemeppe et comme d’habitude le public était très nombreux : près de 380 personnes ont applaudi tous les lauréats : les équipes championnes en interclubs régional ou AFT et les trois équipes championnes de Belgique : Flémalle, Embourg
et le RTCL. Quarante clubs reçurent ainsi médailles et diplômes.
Le président, Yves FRESON souligna dans son allocution les mérites de tous ces lauréats et de toutes les personnes qui tout au long de l’année les ont soutenus et accompagnés.
F
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aft - Liège
Puis ce fut le tour de tous les lauréats du criterium dans les 39 catégories organisées. Une fois de plus la table des prix était somptueuse : TV grand écran, montres, clés USB, appareils électro, appareils photos, trainings et vêtements, sacs et balles … et une rose blanche pour chaque dame ou jeune fille, le tout offert par les sponsors du Criterium Liège.
Il remercia de leur présence Mrs. Raymond GILLIS et Franz LEMAIRE fondateurs du criterium il y a 43 ans et toujours fidèles à cette remise des prix. Il félicita aussi les trois champions de Belgique : Louis-Lou LANGENAKEN en jeunes gens
Jules Garot JG-12
Maxime Faniel SM 1
Belle soirée
Lucas Peharpre SM 3
Philip Mathis JG -9
Alexandra Coffin et Eugenie Chapelle SD1
Salome Longueville SD 3
– 10 ans, Jean SCUVIE en Mrs 65 et Joseph MICHEL en Mrs 70 qui reçurent aussi un cadeau. Yves FRESON insista aussi auprès de chacun sur le fair-play, caractéristique de notre sport. “Fair-Play sur le terrain (regardez l’attitude des grands champions), fair-play autour du terrain (ne tombons pas dans les dérives d’autres sports), fair-play dans les relations avec les juges-arbitres et arbitres, fair-play des joueurs mais aussi des parents et des entraineurs, fairplay et cordialité en toute circonstance.” L’assemblée applaudit les excellents résultats
des liégeois qui brillent au niveau international : David GOFFIN, Steve DARCIS pour leur saison fabuleuse, et les liégeoises Ysaline BONAVENTURE, Marie BENOIT et Margaux BOVY.
mage d’Aubel ou de Herve, frites mayonnaise, wraps, mousse de poisson, potage au potiron, mousse de canard, rouleaux de printemps, éclairs, javanais et autres délices. Le JENA TENNIS, avec Laurence, Gordon et toute leur équipe offrait et servait toutes les boissons.
L’assemblée applaudit très chaleureusement Morgan HENROYE qui partait trois jours plus tard représenter le tennis belge à Barcelone lors des Special Olympics. Après la partie académique chacun put déguster les petits plats préparés par FABY et son équipe de l’Ecole d’Hôtellerie : boudins, fro-
Tous les participants soulignèrent la qualité de cette soirée , qui se termina vers minuit. Incontestablement le tennis liégeois se porte toujours très bien et rendez-vous est déjà prix pour 2017.
Benjamin Grava SM 35 / 2
Les M35 / 1
Aurelie Grosjean et Anthony Rabane DMX 1
Yves Fréson et les JF du Longchamp, gagnantes du challenge interclubs JF
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Texte Pierre BAUGNEE
Remise des prix 2016 à Jemelle
TC Garisart M 35 V
TC Natham - champion AFT -14 III
Kevin Stellings (2ème Messieurs II)
Aurélie Bultreys JF -9
Pierre Crevits et Georges Paligot, secrétaire du TC Matche, club en Or
TC Marche - champion régional Messieurs (4/2) III
Théodore, Emilien et Gégoire Demanet ont fait la razzia chez les -10, -12 et -14
Maud Pierard et Audrey Capouet (1ère et 2ème Dames I)
L
’ensemble des lauréats des différentes compétitions organisées par l’AFT Namur-Luxembourg s’étaient donné rendez-vous à la salle des fêtes de Jemelle en cette fin octobre. Un moment toujours convivial, où la bonne humeur est de mise. En prélude à cette remise de prix, le président Pierre Crevits a pris la parole pour remercier les différents intervenants et plus particulièrement cette fois, les parents : “Ils conduisent leurs enfants un peu partout lors des compétitions mais aussi aux entraînements. Le stress généré est énorme pour eux aussi et ils essuyent régulièrement les larmes quand cela ne se passe pas trop bien. Je voulais leur rendre hommage”. Le responsable de la commission d’arbitrage, Michel Colson, a pour sa part lancé un appel à l’aide via un plaidoyer pour le recru-
tement d’arbitres : “La région en manque cruellement, cela s’est ressenti tout au long de la saison. Nous en avons besoin car la relève n’est pas suffisante pour assurer ce qui est nécessaire”. Et ce fut ensuite au tour de la longue proclamation des lauréats, avec l’habituel défilé de ces derniers sur le podium de la salle des fêtes sous les applaudissements d’une salle comble comme jamais. Parmi tous ces lauréats, on retiendra les champions interrégions de Spy (JF -12 AM), Natham (JG -14 III), Gembloux (M 65 III, champions de Belgique !) et le beau parcours de La Bruyère, finaliste national en Messieurs II. En individuel, retenons les belles performances de Célia Bastin (JF -12 I), Emilien Demanet (JG -12 I) et Antonin Dewez (JG -9 I) qui ont remporté le critérium AFT.
La salle des fêtes était comble à Jemelle
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aft -Namur-Luxembourg
Le TC Marche Club en Or ! Comme le veut aussi la tradition, la cérémonie s’est terminée avec la remise du Club en Or. Cette année, c’est le TC Marche qui a remporté l’épreuve, et c’est son secrétaire Georges Paligot qui est venu recevoir ce prix : “C’est un prix qui nous fait énormément plaisir car il récompense non seulement le volet sportif mais aussi les efforts au niveau administratif. Nous avons une école de jeunes qui fonctionne bien avec à sa tête Nicolas Furnémont qui fait un boulot remarquable. Notre conseil d’administration s’est récemment rajeuni avec deux ou trois personnes de moins de 30 ans car il faut assurer la pérennité du club. Mais les deux anciens présidents sont toujours présents” confie-t-il. Au niveau des infrastructures, le club continue à grandir : “Aux trois terrains couverts actuels, deux autres viendront s’ajouter et ils sont actuellement en construction. Le club grandit, tout comme la ville de Marche. Nous essayons de suivre son mouvement avec l’aide aussi des autorités communales” conclut Georges Parigot.
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(FRA)
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Qu’est-ce qu’un club “labellisé” par l’AFT ?
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ans le cadre de la promotion du tennis et dans le but de mettre en valeur le travail de ses clubs, l’AFT leur propose désormais de bénéficier d’un label de qualité, pour autant qu’ils acceptent de satisfaire à certains critères.
En une poignée d’années, le projet a trouvé écho auprès d’un peu plus d’un tiers des 355 clubs que compte la fédération francophone, lesquels n’ont forcément pas tous la même ambition. La procédure s’est également simplifiée pour que les formalités à remplir soient les plus aisées possibles, l’essentiel étant que lorsque que quelqu’un - surtout s’il s’agit d’un jeune et de ses parents - décide de s’inscrire pour jouer au tennis ou entreprendre une formation, il sache à quelle porte il frappe, à quel niveau de qualité et d’organisation il s’adresse. La plaque officielle accrochée à l’entrée du club ou dans le club house le lui indique. Trois secteurs labellisés Dorénavant, un club peut demander ou confirmer (chaque année) sa labellisation dans trois secteurs différents de la vie du club, l’enseignement (formation et compétition, 104 clubs en 2016), l’organisation (administrative et sportive, 127), l’animation (fidélisation et promotion, 120), en fonction de la philosophie, des objectifs qu’il s’est fixés ou des moyens dont il dispose. Bien sûr, certains cumulent les trois. “On me demande parfois ce qu’un club peut y gagner”, explique PaulPatrick Brabant qui pilote le projet. Voici une série d’avantages dont les clubs labellisés bénéficient le cas échéant : • Intervention de l’AFT dans les frais des coaches membres en tant que I-coach Tennis Europe.
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aft
• Bon de réduction divers à l’occasion de concours réalisés durant l’année. • Possibilité de recevoir une aide financière sur des projets de développement avec l’AFT. • Invitation à des journées de promotion organisées par l’AFT. • Bourses pour les entraînements fédéraux. • Visibilité sur le site Internet de l’AFT. • Conditions particulières pour l’application de base i-club. Cette énumération n’est pas limitative.
Un rapprochement entre les clubs et l’AFT ”Les clubs reçoivent tous les ans une proposition fédérale, sous forme d’un dossier pas très compliqué à remplir”, continue Paul-Patrick, “et ce sont eux qui décident d’y répondre ou non, ce sont eux qui demandent un label, ils sont totalement libres, ensuite nous examinons leurs arguments ou justificatifs (listings de moniteurs, programmes de cours, de stages, de compétitions le cas échéant) et nous allons les voir pour nous rendre compte
du bien-fondé de leurs souhaits. Un des éléments positifs du projet mis en place est qu’il a contribué à améliorer les relations, à rapprocher les points de vue entre clubs et AFT grâce aux rencontres plus régulières qu’il génère. Cette interaction est profitable : En multipliant les contacts on se comprend mieux.” Les clubs qui ne sont pas encore labellisés ont sans doute, pour certains, d’excellentes raisons qui font que cette labellisation n’est soit pas indispensable, soit pas possible, en fonction des activités spécifiques du club. L’AFT est néanmoins à leur disposition pour leur donner tous les éclaircissements nécessaires : La labellisation n’est pas uniquement l’affaire des grands clubs, mais bien une distinction qualitative qui peut s’obtenir quelle que soit la taille du cercle concerné. Un concept porteur Comme évoqué plus haut, cette approche est suivie de près par le Ministère des Sports. Elle tend en effet à tirer vers le haut la qualité des services offerts aux membres par leurs clubs à des échelons divers. Il est probable que l’ADEPS tiendra prochainement compte de cette labellisation au moment d’accorder ou non un subside, parce que le label indique que le demandeur travaille en fonction de critères bien définis, conformément aux recommandations de l’AFT et de l’ADEPS. Il s’agit donc d’un concept d’avenir dont d’autres fédérations sportives vont prochainement s’inspirer, où s’ inspirent déjà. Notre sponsor BNP Paribas Fortis ne s’y est pas trompé, puisqu’il est devenu partenaire de ce projet qui s’inscrit, comme le partenariat AFT/BNP, dans le long terme.
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La banque d’un monde qui change
résultats nationaux
DAVID GOFFIN ATP BALE
R1 : > Marcos Baghdatis (Cyp) 6-4, 7-6(4) R2: < Juan Martin Del Potro (Arg) 5-7, 3-6 ATP PARIS BERCY
R1: > Bye R2: > Nicolas Mahut (Fra) 7-6(5), 6-3 R3: < Marin Cilic (Kro) 3-6, 6-7(9) ATP WORLD TOUR FINALS
RR: < Novak Djokovic (Ser) 1-6, 2-6
RUBEN BEMELMANS
ALISON VAN UYTVANCK
ITF BURLINGAME
ITF POITIERS
R1 : > Andrew Carter (Usa) 6-1, 6-3 R2 : > Connor Farren (Usa) 6-0, 6-2 1/4F : > Sebastian Fanselow (Ger) 2-6, 7-6, 6-1 1/2F : > Raymond Samiento (Usa) 6-2, 6-3 F : < Sam Barry (Irl) 6-1, 6-2
R1 : > Chloe Paquet (Fra) 6-4, 6-2 R2: > Mona Barthel (Ger) 6-1, 6-3 1/4F: > Anett Kontaveit (Est) 6-4, 6-2 1/2F: > Lauren Davis (Usa) 1-6, 6-7(11) ITF TOKIO
CHALLENGER CHARLOTTESVILLE
R1: > Luksika Kumkhum (Tha) 4-6, 3-6
R1: > Sam Barry (Irl) 6-1, 6-2 R2: > Bjorn Fratangelo (Usa) 6-7(5), 6-4, 6-2 1/4F: > Tim Smyczek (Usa) 6-2, 6-4 1/2F: > Henri Laaksonen (Swi) 4-6, 6-4, 7-6(3) F: < Reilly Opelka (Usa) 4-6, 6-2, 6-7(5)
WTA TAIWAN
R1: > Hiroko Kuwata (Jap) 6-0, 6-1 R2: > Tatjana Maria (Ger) 6-2, 5-7, 6-7(3)
CHALLENGER KNOXVILLE
R1: > Joris De Loore (Bel) 5-7, 7-6(3), 6-4 R2: > Noah Rubin (Usa) 6-4, 6-4 1/4F: < Jared Donaldson (Usa) 3-6, 7-5, 4-6 CHALLENGER CHAMPAIGN
STEVE DARCIS
R1: > Cameron Norrie (Usa) 6-4, 6-3 R2: > Mitchell Krueger (Usa) 7-6(5), 6-2 1/4F: > Brian Baker (Usa) 6-3, 1-0 Ret. 1/2F: > Jared Donaldson (Usa) 7-6(1), 6-3 F: < Henri Laaksonen (Swi) 5-7, 3-6
MARYNA ZANEVSKA ITF POITIERS
CHALLENGER BUDAPEST
R1 : > Sara Sorribes Tormo (Spa) 7-6(3), 6-2 R2 : > Oceane Dodin (Fra) 0-5 Ret.
R1: > Marsel Ilhan (Tur) 6-4, 6-2 R2: > Laslo Djere (Ser) 6-3, 7-5 1/4F: > Denis Istomin (Uzb) 6-2 Ret. 1/2F: > Kenny De Schepper (Fra) 2-6, 6-4, 6-3 F: < Marius Copil (Rou) 4-6, 2-6
WTA LIMOGES
R1 : > Lina Gjorcheska (Mac) 6-1, 6-3 R2 : > Mandy Minella (Lux) 6-2, 7-5 1/4F : > Ekaterina Alexandrova (Rus) 6-7(5), 5-7
CHALLENGER ECKENTAL
R1: > Laslo Djere (Ser) 6-2, 6-3 R2: > Maximilian Marterer (Ger) 6-7(5), 6-4, 6-4 1/4F: > Matthias Bachinger (Ger) 6-4, 6-2 1/2F: > Kevin Krawietz (Ger) 6-3, 6-1 F: < Alex De Minaur (Aus) 6-4, 6-2
ARTHUR DE GREEF CHALLENGER LIMA
JORIS DE LOORE CHALLENGER CHARLOTTESVILLE
R1: < Bjorn Fratangelo (Usa) 6-7(3), 2-6 CHALLENGER KNOXVILLE
R1: < Ruben Bemelmans (Bel) 7-5, 6-7(3), 4-6 CHALLENGER CHAMPAIGN
R1: < Liam Broady (Gbr) 3-6, 4-6
68 PLAY TENNIS
R1 : > Caio Zampieri (Bra) 7-5, 6-1 R2 : < Leonardo Mayer (Arg) 3-6, 4-6
ELISE MERTENS
CHALLENGER GUAYAQUIL
ITF TAMPICO
R1 : > Pedro Sousa (Por) 3-1 Ret. R2: > Guilherme Clezar (Bra) 4-6, 6-2, 6-3 1/4F: > Mathias Bourgue (Fra) 6-4, 6-2 1/2F: > Guido Adreozzi (Arg) 7-5, 7-5 F: < Nicolas Kicker (Arg) 3-6, 2-6
R1 : > Karla De La Luz Montalvo (Mex) 6-0, 6-0 R2 : > Nicole Coopersmith (Usa) 6-0, 6-1 1/4F : > Katie Swan (Gbr) 6-2, 6-2 1/2F : > Varvara Flink (Rus) 4-6, 2-6 ITF TORONTO
CHALLENGER BOGOTA
R1 : > Caitlin Whoriskey (Usa) 6-0, 6-4 R2 : > Julia Elbaba (Usa) 6-3, 6-3 1/4F : > Ronit Yurovsky (Usa) 2-6, 6-3, 6-1 1/2F : > Jesika Maleckova (Tsj) 2-6, 3-6
R1: > Roberto Quiroz (Col) 7-6(2), 6-7(3), 6-1 R2: < Alejandro Gomez (Ecu) 4-6, 1-4 Ret. CHALLENGER MONTEVIDEO
R1 : > Andres Molteni (Arg) 7-6(2), 6-3 R2 : < Nicolas Almagro (Spa) 5-7, 3-6
WTA LIMOGES
R1 : > Tara Moore (Gbr) 5-7, 4-6
QUELQUES CHIFFRES
résultats
LES RÉSULTATS
internationaux COUPE DAVIS : L’ARGENTINE ENFIN ! La star c’est Delpo pas Diego
Après quatre finales perdues, un record, l‘Argentine tient enfin “sa” Coupe Davis. Si Diego Maradona, remonté comme une pendule, a fait le show à Zagreb et chambré les Croates avec sa subtilité habituelle, la vraie star c‘est bien Juan Martin Del Potro, le miraculé de 2016, magnifique bonhomme déjà sanctifié dans son pays. On serait tenté d‘écrire que Juan Martin Del Potro, encore “invalide” au long cours en début d‘année, a réalisé en 2016 avec l‘Argentine ce qu‘Andy Murray avait réussi l‘année d‘avant pour la Grande Bretagne. En un sens, oui. Mais rendons aussi à César ce qui lui appartient. L‘Ecossais a vraiment gagné la Coupe Davis “à lui seul“, en remportant à chaque fois ses trois matches, sauf au premier tour contre les USA où il n‘avait pas joué le double. Ce n‘est pas le cas de Delpo, qui, vu sa résurrection tardive, n‘a déjà pas participé à toutes les rencontres, et a eu besoin de Pella et Mayer en demifinale contre la Grande Bretagne, puis d‘un Delbonis jouant “le match de sa vie” en finale contre les Croates. Chaque Argentin a d‘ailleurs apporté son obole dans la campagne en offrant au moins un point vital à l‘équipe.
Cilic après Murray
Reste que, sans “le grand“, rien n‘aurait été possible. Sans son leadership solidaire, serein et motivant. Sans sa formidable victoire en demi-finale à Glasgow, en plus de cinq heures, sur le nouveau numéro un mondial. Et sans ses deux succès que l‘on savait indispensables en simple à Zagreb. Il fallait le faire dans l‘assourdissante fournaise croate, plus de 15.000 personnes chaudes bouillantes, dont il est vrai un contingent argentin en folie galvanisé par Maradona. Il a d‘abord fallu surmonter les 35 aces (mais aussi les 12 doubles fautes) d‘Ivo Karlovic le premier jour. Et puis surtout remonter le dimanche un improbable deux sets à zéro face à l‘icône locale Marin Cilic qui n‘en avait peut-être plus autant sous le capot qu‘il l‘espérait, après avoir disputé 44 matches depuis Roland Garros - dans un autre sommet d‘intensité de 4 h 53 comme on n‘en vit plus guère qu‘en Coupe Davis quoiqu‘on dise !
3
Ce n’est que la troisième fois depuis l’instauration du groupe mondial (1981) qu’un pays remporte la Coupe Davis après avoir été mené 2-1 en finale. Avant l’Argentine, il y avait eu la Russie en 2002 et la Serbie en 2010... chaque fois contre la France.
Tout à l‘extérieur
Les Argentins de Daniel Orsanic ont quelque part multiplié les exploits. Déjà en privant la Croatie chez elle d‘un trophée qu‘elle pensait à portée de raquette, avec un Cilic naufragé à un set du Saladier d‘argent et le “vieux” Karlovic incapable de faire oublier Borna Coric. Del Potro and co ont en plus remporté le trophée en disputant toutes leurs rencontres à l‘extérieur (Pologne, Italie, Grande Bretagne, Croatie), qui plus est sans une paire de double patentée comme en ont Britanniques, Croates, Français et d‘autres. Pour faire la nique au titre peu enviable de “plus grande nation du tennis à n‘avoir jamais la Coupe Davis“, ils ont non seulement dû triompher en “terre ennemie“, mais y arriver avec des joueurs qui, Delpo mis à part, ne se comparent pas à d‘autres qui ont perdu les précédentes finales, en 1981, 2006, 2008 et 2011, les Vilas et Clerc face aux USA de McEnroe, les Nalbandian et... Del Potro contre l‘Espagne sans Nadal...
“Juste rejouer au tennis”
Voilà pourquoi ces gars-là ont été accueillis en héros absolus à leur retour de Zagreb par une nation pas toujours gâtée par ses grands sportifs et passée par tous les sentiments au long du fameux week-end, y compris une certaine résignation quand, menés 2-1, Del Potro se trouvait contraint de battre Cilic et Delbonis Karlovic. Voilà pourquoi un journal argentin a parlé de “Saint Martin Del Potro“, et pourquoi, tant qu‘on y était, Tandil, d‘où Delpo (mais aussi Juan Monaco) est originaire, a été déclarée capitale nationale du tennis. Voilà pourquoi Maradona surexcité - d‘autant qu‘il est reparti avec la raquette de son grand compatriote - a versé une larme au micro d‘une chaîne argentine : “C‘est la plus belle émotion que j‘aie vécue ces dernières années.” Et voilà pourquoi Delpo a pu conclure, les yeux fatigués mais émerveillés, sur des mots qui lui ressemblent : “On est dans le domaine du rêve, j‘ai vécu l‘année la plus importante de ma vie sur le plan sportif et émotionnel, je voulais juste rejouer au tennis, j‘ai gagné une médaille aux J.O., et maintenant la Coupe Davis... un fait historique mais aussi la victoire d‘une équipe d‘amis, d‘un groupe d‘hommes, après tous les efforts que j‘ai consentis je peux dormir tranquille.” Tant qu‘on le retrouve éveillé en 2017.
Les résultats CROATIE - ARGENTINE 2-3 Marin Cilic (Cr) - Federico Delbonis (Ar) 6-3, 7-5, 3-6, 1-6, 6-2 Juan Martin Del Potro (Ar) - Ivo Karlovic (Cr) 6-4, 6-7(8), 6-3, 7-5 Marin Cilic/Ivan Dodig (Cr) Juan Martin Del Potro/Leonardo Mayer (Ar) 7-6(2), 7-6(4), 6-3 Juan Martin Del Potro (Ar) - Marin Cilic (Cr) 6-7(4), 2-6, 7-5, 6-4, 6-3 Federico Delbonis (Ar) - Ivo Karlovic (Cr) 6-3, 6-4, 6-2.
PLAY TENNIS 69
résultats
internationaux
ATP ATP BALE 22-30/10, hard, 2.151.985 €
Marin Cilic
1/4 Mischa Zverev (Q) (GER) - Stan Wawrinka (1) (SUI) 6-2 5-7 6-1 Marin Cilic (4) (CRO) - Marcel Granollers (ESP) 6-3 6-3 Kei Nishikori (3) (JPN) - Juan Martin Del Potro (WC) (ARG) 7-5 6-4 Gilles Muller (LUX) - Federico Delbonis (ARG) 6-7(4) 6-4 7-6(3) 1/2 Marin Cilic - Mischa Zverev 4-6 7-5 6-3 Kei Nishikori - Gilles Muller 4-6 7-6(3) 6-3 Fin Marin Cilic - Kei Nishikori 6-1 7-6(5)
ATP VIENNE
MASTERS 1000 PARIS/BERCY
24-30/10, hard, 2.467.310 €
31-10/06-11, hard, 4.300.75 €
1/4 Andy Murray (1) (GBR) - John Isner (USA) 6-1 6-3 David Ferrer (5) (ESP) - Viktor Troicki (SRB) 6-3 3-6 7-5 Jo-Wilfried Tsonga (6) (FRA) - Albert Ramos-Vinolas (ESP) 6-2 7-6(5) Ivo Karlovic (8) (CRO) - Karen Khachanov (WC) (RUS) 6-7(5) 7-6(5) 6-3
1/4 Marin Cilic (9) (CRO) - Novak Djokovic (1) (SRB) 6-4 7-6(2) John Isner (USA) - Jack Sock (USA) 7-6(6) 4-6 6-4 Milos Raonic (4) (CAN) - Jo-Wilfried Tsonga (11) (FRA) 6-2 7-6(4) Andy Murray (2) (GBR) - Tomas Berdych (7) (CZE) 7-6(9) 7-5
Andy Murray
1/2 Andy Murray - David Ferrer WO Jo-Wilfried Tsonga - Ivo Karlovic 5-7 7-5 7-6(6) Fin Andy Murray - Jo-Wilfried Tsonga 6-3 7-6(6)
70 PLAY TENNIS
Andy Murray
ATP FINALS LONDRES Andy Murray
1/2 John Isner - Marin Cilic 6-4 6-3 Andy Murray - Milos Raonic WO
1/2 Andy Murray (GBR) - Milos Raonic (CAN) 5-7, 7-6(5), 7-6(9) Novak Djokovic (SRB) - Kei Nishikori (JAP) 6-1, 6-1
Fin Andy Murray - John Isner 6-3 6-7(4) 6-4
Fin Andy Murray - Novak Djokovic 6-3, 6-4
QUELQUES CHIFFRES
LES RÉSULTATS
WTA MASTERS : la surprise Cibulkova Sans le moindre doute, la femme de 2016, l’Andy Murray au féminin, s’appelle Angélique Kerber, victorieuse de l’Australian et de l’US Open, finaliste de Wimbledon et du Masters, elle fut de (presque) tous les grands rendez-vous et détrôna Serena Williams de la première place mondiale. Elle n’a cependant pu couronner sa magnifique campagne lors du Masters de Singapour. L’Allemande, un peu émoussée, a dû s’incliner en finale face à Dominika Cibulkova, jeune mariée de cinq mois qui a décroché, à 27 ans, le plus beau titre de sa carrière. „C’est le jour le plus heureux de ma vie“, a fondu en larmes la petite et bouillante Slovaque qui, comme Radwanska en 2015, s’est imposée après avoir perdu deux matches de poules... dont un contre Kerber.
Cinq bagues pour la cinquième mondiale En la voyant en découdre sur un court on n’imagine pas forcément le côté glamour et sexy qui peut transformer/ sublimer Dominika sur instagram, en maillot de bain sous le soleil des Maldives ou en robe du soir lors de soirées mondaines. Forte des quatre millions de dollars engrangés comme prize money en 2016, on l’a même surprise à (s’)interroger sur les réseaux sociaux à propos du nombre de... bagues ornées de différentes pierres précieuses qu’elle entendait s’offrir pour fêter l’évènement. Elle n’a pas voulu trancher, elle les a toutes prises. La cinquième mondiale, comme... cinq bagues achetées, s’est vraiment fait plaisir pour conclure l’année en beauté, elle qui l’avait commencée à la 38e place du ranking WTA.
Dominika Cibulkova 1/2 Angelique Kerber (Ger) - Agnieszka Radwanska (Pol) 6-2, 6-1 Dominika Cibulkova (Slv) - Svetlana Kuznetsova (Rus) 1-6, 7-6(2), 6-4 Fin Dominika Cibulkova - Angelique Kerber 6-3, 6-4
FED CUP : pas d’exploit pour les Françaises La folle ambiance de Strasbourg n’a pas permis aux Françaises d’Amélie Mauresmo de réaliser l’exploit face à l’indétrônable Tchèquie, victorieuse de l’épreuve pour la troisième fois d’affilée. Au terme d’un week-end passionnant dès le premier simple (conclu sur un 16-14 au troisième set !), la décision est tombée dans le double décisif remporté par la paire Barbora Strycova/Karolina Pliskova face Kristina Mladenovic et Caroline Garcia. Une déception ne venant jamais seule, cette dernière, qui a porté les Bleues à bout de bras, a annoncé qu’elle ne jouerait pas en Fed Cup l’an prochain, désirant booster sa carrière personnelle, annonce faisant suite au retrait de la charismatique capitaine Mauresmo pour cause d’heureux évènement. La balle est à présent dans le camp de Yannick Noah.
FRANCE - TCHEQUIE 2-3 Les résultats Kristina Mladenovic (Fr) - Karolina Pliskova (Tch) 3-6, 6-4, 14-16 Caroline Garcia (Fr) - Petra Kvitova (Tch) 7-6(6), 6-3 Caroline Garcia (Fr) - Karolina Pliskova (Tch) 6-3, 3-6, 6-3 Alizé Cornet (Fr) - Barbora Strycova (Tch) 2-6, 6-7(4) Garcia/Mladenovic (Fr) - Pliskova/Strycova (Tch) 5-7, 5-7.
PLAY TENNIS 71
calendrier
11
10
09
08
07
06
05
04
03
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01
Date 02/01 07/01 02/01 08/01 03/01 08/01 09/01 13/01 09/01 14/01 16/01 29/01 04/02 12/02 05/02 12/02 05/02 12/02 11/02 18/02 11/02 19/02 13/02 19/02 17/02 26/02 20/02 26/02 27/02 04/03 27/02 04/03 06/03 19/03 20/03 02/04 08/04 16/04 08/04 16/04 15/04 23/04 22/04 30/04 24/04 30/04 29/04 07/05 29/04 07/05 29/04 07/05 05/05 14/05 10/05 21/05 16/05 22/05 20/05 27/05 22/05 11/06 10/06 18/06 12/06 18/06 19/06 25/06 19/06 25/06 23/06 01/07 25/06 01/07 03/07 16/07 14/07 23/07 17/07 23/07 22/07 30/07 22/07 30/07 22/07 30/07 23/07 30/07 29/07 05/08 29/07 06/08 04/08 13/08 08/08 14/08 12/08 20/08 19/08 26/08 28/08 10/09 18/09 24/09 24/09 08/10 25/09 01/10 30/09 08/10 07/10 15/10 14/10 22/10 15/10 22/10 16/10 22/10 21/10 29/10 23/10 29/10 31/10 05/11 12/11 19/11 3
72 PLAY TENNIS
Tournoi
Pays
ATP 2017
Qatar ExxonMobil Open QATAR Aircel Chennai Open INDE Brisbane International AUSTRALIE Apia International Sydney AUSTRALIE ASB Classic NOUVELLE ZELANDE Australian Open AUSTRALIE Ecuador Open Quito EQUATEUR Open Sud de France FRANCE Sofia Open BULGARIE Argentina Open ARGENTINE Memphis Open ETATS UNIS ABN AMRO World Tennis PAYS BAS Delray Beach Open ETATS UNIS Open 13 Provence FRANCE Abierto Mexicano TELCEL MEXIQUE Brasil Open. DUBAI BNP Paribas Open Indian Wells ETATS UNIS Miami Open ETATS UNIS Grand Prix Hassan II MAROC US Men’s Clay Court Ch. ETATS UNIS Monte-Carlo Rolex Masters MONACO Barcelona Open BancSabadell ESPAGNE Hungarian Open HONGRIE BMW Open ALLEMAGNE Istanbul Open TURQUIE Millenium Estoril Open PORTUGAL Mutua Madrid Open ESPAGNE Internazionali BNL d’Italia ITALIE Open de Nice Côte d’Azur FRANCE Geneva Open SUISSE Roland Garros FRANCE MercedesCup ALLEMAGNE Ricoh Open Rosmalen PAYS BAS AEGON Ch. - Queen’s ANGLETERRE Gerry Weber Open ALLEMAGNE Aegon International Eastbourne ANGLETERRE Antalya Cup TURQUIE Wimbledon ANGLETERRE Konzum Croatia Open Umag CROATIE Hall of Fame Tennis Ch. ETATS UNIS BB&T Atlanta Open ETATS UNIS German tennis Ch. ALLEMAGNE J.SafraSarasinSwissOpenGstaad SUISSE Skistar Swedish Open SUEDE Generali Open ALLEMAGNE Citi Open Washington ETATS UNIS Rogers Cup Toronto CANADA Abierto Mexicano Los Cabos MEXIQUE Western & Southern Open ETATS UNIS Winston-Salem Open ETATS UNIS US Open ETATS UNIS St. Petersburg Open RUSSIE China Open CHINE Shenzhen Open CHINE Rakuten Japan Open JAPON Shanghai Rolex Masters CHINE Kremlin Cup RUSSIE If Stockholm Open SUEDE Anvers BELGIQUE Swiss Indoors Basel SUISSE Erste Bank Open AUTRICHE BNP Paribas Masters FRANCE ATP World Tour Finals GRANDE BRETAGNE
Compétition
Surface Vainqueur J-W Tsonga
ATP 250 Dur M.Raonic ATP 250 Dur A.Murray ATP 250 Dur J.Nieminen ATP 250 Dur D.Ferrer ATP 250 Dur N.Djokovic Grand Chelem Dur T.Berdych ATP 250 TerreM.Youzhny battue ATP 250 Dur J.Monaco ATP 250 Dur N.Almagro ATP 250 TerreR.Federer battue ATP 250 Indoor M.Raonic ATP 500 Dur D.Ferrer ATP 250 Dur J.Melzer ATP 250 Dur J-M Del Potro ATP 500 Dur D.Ferrer ATP 500 Dur R.Federer Masters Dur K.Anderson Masters Dur R.Federer ATP 250 TerreN.Djokovic battue Andujar ATP 250 TerreP.battue Monaco Masters TerreJ.battue ATP 500 TerreR.Nadal battue ATP 250 TerreG.Simon battue ATP 250 TerreR.Nadal battue ATP 250 TerreA.Seppi battue Del Potro ATP 250 TerreJ-M battue Masters TerreP.Kohlschreiber battue R.Federer Masters Terre battue R.Nadal ATP 250 Terre battue N.Almagro ATP 250 Terre battue R.Nadal Grand Chelem Terre battue T.Haas ATP 250 Gazon M.Cilic ATP 250 Gazon A.Roddick ATP 500 Gazon D.Ferrer ATP 500 Gazon R.Federer ATP 250 Gazon M.Cilic ATP 250 Gazon J.Tipsarevic Grand Chelem Gazon D.Ferrer ATP 250 TerreJ.Isner battue ATP 250 Gazon A.Roddick ATP 250 Dur T.Bellucci ATP 500 TerreJ.Monaco battue ATP 250 TerreS.Querrey battue ATP 250 TerreR.Haase battue ATP 250 TerreA.battue Dolgopoov ATP 500 Dur A. Murray Masters Dur N. Djokovic ATP 250 Dur R. Federer Masters Dur J. Isner ATP 250 Dur A. Murray Grand Chelem Dur J.Tsonga ATP 250 Dur M.Klizan ATP 500 Dur J.Monaco ATP 250 Dur R.Gasquet ATP 500 Dur N.Djokovic Masters Dur K.Nishikomi ATP 250 Dur N.Djokovic T.Berdych ATP 250 Dur J.Del Potro ATP 250 Indoor A.Seppi ATP 500 Dur J.Del Potro ATP 500 Dur D.Ferrer Masters Dur D.Ferrer Championnat du Monde Dur
N.Djokovic
calendrier Date
06
05
04
03
02
01
31/12
Tournoi 07/01 Shenzen Open
07
Surface Vainqueur Dur
01/01 08/01 Brisbane International
AUSTRALIE
Premier
Dur
02/01 14/01 ASB Classic (Auckland)
NOUVELLE ZELANDE
International
Dur
08/01 14/01 Apia International Sydney AUSTRALIE
Premier
Dur
08/01 14/01 Hobart International
AUSTRALIE
International
Dur
16/01 29/01 Australian Open
AUSTRALIE
Dur
28/01 05/02 Taiwan Open
TAIWAN
International
Dur
30/01 05/02 St Petersburg Ladies Trophy RUSSIE
Premier
Indoor
11/02
Dur
18/02 Qatar Total Open
QATAR
Grand Chelem
Premier S
19/02 25/02 Dubai Duty Free Tennis Ch. DUBAI
Premier
Dur
20/02 26/02 Hungarian Ladies Open
HONGRIE
International
Dur
27/02 04/03 Abierto Mexicano Telcel
MEXIQUE
International
Dur
27/02 05/03 BMW Malaysian Open
MALAYSIE
International
Dur
06/03 19/03 BNP Paribas Open (Indian Wells) ETATS UNIS
Premier Mandatory Dur
20/03 02/04 Miami Open
ETATS UNIS
Premier Mandatory Dur
01/04 09/04 Volvo Cars Open
ETATS UNIS
Premier
Terre Battue
03/04 09/04 Abierto Monterrey Afirme MEXIQUE
International
Dur
10/04 16/04 Claro Open Colsanitas
COLOMBIE
Terre Battue
10/04 16/04
SUISSE
International
Indoor
22/04 30/04 Porsche Tennis Stuttgart
ALLEMAGNE
Premier
Terre Battue
24/04 30/04 TEB BNP Paribas Istanbul Cup TURQUIE
International
Terre Battue
05/05 14/05 Mutua Madrid Open
Premier Mandatory Terre Battue
14/05 21/05 Internazionali BNL d’Italia ITALIE
Premier S
Terre Battue
19/05 27/05 Internationaux de Strasbourg FRANCE
International
Terre Battue
20/05 27/05 Nürnberger versicherungs Cup ALLEMAGNE
International
Terre Battue
#REF! #REF! Roland Garros
Grand Chelem
Terre Battue
ESPAGNE
FRANCE
International
10/06 18/06 Aegon Open Nottingham GRANDE BRETAGNE
International
Gazon
#REF! #REF! Ricoh Open (Rosmalen)
International
Gazon
17/06 25/06 Aegon classic Birmingham GRANDE BRETAGNE
Premier
Gazon
17/06 25/06 Mallorca Open
International
Gazon
Premier
Gazon
PAYS BAS ESPAGNE
Aegon International Eastbourne GRANDE BRETAGNE
#REF! #REF! Wimbledon
ANGLETERRE
Grand Chelem
Gazon
9/07
ROUMANIE
International
Terre Battue
15/07 23/07 Ladies Championship Gstaad SUISSE
International
Terre Battue
23/07 30/07 Ericsson Open
SUEDE
International
Terre Battue
24/07 30/07 Jiangxi Open
CHINE
International
Dur
29/07 06/08 Citi Open
ETATS UNIS
International
Dur
Premier
Dur
Premier S
Dur
#REF! #REF! Western & Southern Open ETATS UNIS
Premier S
Dur
18/08 26/08 Connecticut Open
ETATS UNIS
Premier
Dur
#REF! #REF! US Open
ETATS UNIS
Dur
10/09 18/09 Coupe Banque Nationale
CANADA
International
Indoor
11/09 17/09 Japan Women’s Open Tennis JAPON
International
Dur
18/09 23/09 Guangzhou International Women’s Open CHINE
International
Dur
18/09 24/09 Toray Pan Pacific Open
JAPON
Premier
Dur
18/09 25/09 Korea Open
COREE
International
Dur
24/09 30/09 Wuhan Open
CHINE
Premier S
Dur
24/09 08/10 China Open
CHINE
Premier Mandatory Dur
25/09 30/09 Tashkent Open
OUZBEKISTAN
International
Dur
09/10 15/10 Generali Ladies Linz
AUTRICHE
International
Indoor
International
Dur
International
Dur
16/10 21/10 BGL BNP Paribas Lux.Open LUXEMBOURG
International
Indoor
16/10 21/10 Kremlin Cup
Premier
Indoor
23/10 29/10 BNP Paribas WTA Finals Singapore SINGAPOUR
WTA Finals
Indoor
30/10 05/11 WTA Elite Trophy
WTA Elite Trophy Dur
17/07 Bucharest Open
06/08 Bank Of The West Classic ETATS UNIS
#REF! #REF! Rogers Cup
08
Compétition International
31/07
09
Pays CHINE
23/06 01
09/10 15/10
CANADA
Prudential Hong Kong Tennis Open HONG KONG
09/10 15/10 Tianjin Open
10
WTA 2017
CHINE RUSSIE CHINE
Grand Chelem
PLAY TENNIS 73
&
Des chiffres
des lettres Il y a très exactement dix-sept ans que l’on n’avait plus connu un Top 8 masculin sans Espagnol à la fin d’une saison. Que ce soit Carlos Moya, Juan Carlos Ferrero, Rafael Nadal ou David Ferrer, il y en avait toujours eu depuis lors.
6
C’est le nombre de joueurs ayant remporté deux Grands Chelems dans l’année et n’ayant pas terminé celle-ci à la première place mondiale. Novak Djokovic a rejoint dans ce groupe... prestigieux son (ex) coach Boris Becker (1989), Jimmy Connors (1982), Björn Borg (1978), Guillermo Vilas (1977) et John Newcombe (1973).
10
Le capitaine de l’équipe tchèque de Fed Cup Petr Pala détient un record peu banal. Avec la victoire de la paire Strycova/ Pliskova, à Strasbourg face à la France, qui a offert une nouvelle fois le trophée à l’équipe tchèque, il a remporté le dixième double décisif sur les onze derniers qu’il ait dirigés du banc.
44
C’est la première fois en 44 ans d’existence que les dix premiers du classement mondial sont tous de nationalités différentes. Et tant qu’on y est on peut ajouter le onzième à la liste, un cer tain David Goffin.
74 PLAY TENNIS
1999 A 37 ans et huit mois, Ivo Karlovic a terminé dans le Top 20 mondial pour la première fois de sa carrière, quand on vous disait que l’on vieillissait de plus en plus et de mieux en mieux à l’ATP.
378 ,
10
En 2017, dix Argentins différents ont remporté vingt tournois Challenger en vingtneuf finales, surtout en Amérique du sud et sur terre battue, faut-il le dire. Il s’agit d’un record égalé, celui de 2007, détenu par... l’Argentine.
Andy Murray a terminé 2016 sur une série de 24 succès de rang, entamée miseptembre en demi-finale de la Coupe Davis. Sur cette période, il a gagné cinq titres, neuf au total de la saison.
24