THE WAY TO LIVE YOUR PASSION
LE MAGAZINE BELGE DU TENNIS ET DE LA DÉTENTE
ROGER FEDERER
Le grand huit à Wimbledon
RAFAEL NADAL Dieu parmi les dieux sur terre
PLAY TENNIS N°366 • 6 e JUILLET/AOUT 2017 • 38e ANNÉE BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X P405246
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COUPE DAVIS Les Belges, cauchemar des Australiens...
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SOMMAIRE JUILLET/AOUT
à la volée...
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DOSSIER
La WTA à l’heure du “mother power”
Editeurs Responsables Edition Ventures Bernard de Wasseige & François Didisheim 431 D Ch. de Louvain 1380 Lasne Tél. : 02/379 29 90 Fax : 02/379 29 99
Direction Générale Bernard de Wasseige, François Didisheim, Axel Defort
ZOOM
Nick Kyrgios, le meilleur et le pire
56 TENNIS WEB
Réseaux sociaux, le revers de la médaille
Edito Jardin extraordinaire
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International Snapshot
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Paparazzi
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Dossier : le circuit féminin à l’heure des mamans championnes
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Wimbledon : 50 nuances de vert
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Roland Garros de A à Z
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Les chiffres de Roland Garros
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Nick Kyrgios, bon ou mauvais génie ?
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Rédacteurs en chef Christian Carette ccar@mail.be & Filip Dewulf pipo.dewulf@skynet.be
Coordination Sabrina Rœrsch sro@ventures.be & Thierry Milan thierry.milan@ventures.be
Photographes Reporters Philippe Buissin
Rédaction AFT Pierre Delahaye Chaussée de Marche, 935C 5100 Wierde Tél : 02/513 29 20
Les meilleurs moments du tennis belge : cauchemar australien en Coupe Davis 46 Fabien Bertrand : le préparateur physique qui a remis Steve Darcis en selle
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Terreur sur les réseaux sociaux : “à chaque match, on se fait insulter”
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Graphisme et layout Pascale Zidelmal
Impression Corelio Printing
Publicité Thierry Milan - 0474/29 12 88 thierry.milan@ventures.be
Service abonnements Aurore Delroeux 02/379.29.90 30€/6 numéros BE93210098087967
Bien spécifier vos noms, adresse et langue souhaitée
National Le billet de Filip Dewulf
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C’est du belge
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Résultats
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Les calendriers
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Parlons chiffres…
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Jardin
L’ÉDITORIAL
DE CHRISTIAN CARETTE
extraordinaire
O
n s’habitue à tout, mais il ne faut jamais oublier
d’où on vient. Il y a sept mois, tout le monde rêvait de voir Roger Federer accrocher un 18e Grand Chelem, mais personne n’y croyait. Tout le monde se demandait si Rafael Nadal pourrait encore gagner Roland Garros, et les avis étaient plus partagés, mais la plupart des spécialistes s’accordaient à trouver le Majorquin moins fort, moins rapide qu’avant. Depuis, les deux supermen ont gagné tous les grands tournois entre Melbourne et Wimbledon. Le “meilleur de tous les temps” encore meilleur à près de 36 ans ? Le “roi de la terre battue” aussi intouchable qu’en 2008 ? Pour en avoir une meilleure idée, il aurait fallu en face le Djokovic des dernières années, le Murray de la deuxième moitié de 2016, le Wawrinka des grandes finales. Ce ne fut pas le cas. Les matches à couper le souffle dont ils nous gratifiaient ont manqué, surtout que Roger n’a pas joué sur terre, Wawrinka et Cilic ont craqué en finale à Paris et à Londres, mais vu les phénoménaux records établis (Federer plus fort que Sampras, Nadal plus fort que... Nadal), et le fait qu’on est tous un peu supporter de Roger ou Rafa, c’est un peu passé aux comptes pertes et profits. Contentons-nous donc des faits, et à Wimbledon on sait qu’ils sont plus respectables qu’un lord maire. Or, les faits explosent au visage comme une première balle de Federer dans la raquette. Après s’être expliqués en finale de l’Australian Open dans un cinquième set épique où Rafa ne profita pas d’un break d’avance, ils ont aplati l’opposition dans leur jardin extraordinaire, la Porte d’Auteuil pour l’un, le gazon anglais pour l’autre. Sans faire injure aux formidables Djoko et Murray des dernières saisons, c’est tellement leur jardin que les chiffres donnent le tournis. Au delà des dix trophées parisiens d’un côté, des huit londoniens de l’autre, les deux champions et les deux tournois mis ensemble on en arrive depuis 2003 à 21 titres et 31 finales ! Cette année, ils ont passé moins de deux heures par match en moyenne pour s’imposer. Sans perdre un set, ce que seul Borg avait réalisé jusque là sur l’herbe londonienne. Ils ont tous deux surmonté les soucis ou le déclin physique en travaillant encore plus, en ajoutant des choses nouvelles à leur registre tennistique, jusque dans leurs fondamentaux, et en élargissant leur plan de jeu. Quelle leçon ! Début juin, tandis que Nadal, de nouveau “injouable” sur terre, se parait d’une “french” auréole que plus personne ne pourra lui contester, Federer attendait son heure. Guy Forget nous avait dit
que le Suisse avait tort de zapper Roland, qu’il pouvait le gagner aussi. Mais Roger se connaît... et connaît Rafa. Il avait beau jeu à Londres de “donner la leçon” : “A partir de 30 ans, il faut se poser les bonnes questions. Parfois, le corps et l’esprit ont besoin de repos. Ce qu’il faut, c’est prendre la décision avant qu’il ne soit trop tard, le sentir venir et anticiper.” Des phrases qui ont dû résonner aux oreilles de Djokovic et Murray dans les cordes, mentalement touchés, physiquement atteints. Là aussi, qui l’eût cru au Nouvel An ? Vous imaginez qu’au soir de sa carrière (?), après six mois d’arrêt pour blessure, le génie helvète, rayonnant de sérénité et de confiance, vient de gagner coup sur coup l’Australian Open, Indian Wells, Miami et Wimbledon ? On parle toujours des titres majeurs - et il se retrouve à 19, pour 15 à Nadal - mais se rendon compte que ce gars-là en est aussi à 42 demi-finales en Grand Chelem, ce qui correspond à dix ans et demi au rythme de quatre par an, c’est époustouflant ! “Ce qui est le plus époustouflant c’est que personne ne s’est jamais mis à mieux jouer après 35 ans, alors que, lui, il a presque réinventé son jeu”, dit Boris Becker. “C’est du niveau de Michael Jordan ou de Mohammed Ali, il transcende son sport, il n’a pas un plan A ou un plan B, il a tous les plans.” Federer a juste dû avoir une pensée émue pour l’admirable Gilles Muller - quelle saison sur gazon, encore un qui joue mieux à 34 ans ! - après que le Luxembourgeois ait sorti Nadal lors du seul thriller gigantesque d’une édition qui en a manqué. On peut se demander si le Majorquin, qui s’est imposé deux fois à l’All England dont une contre Federer, n’était pas le seul à pouvoir dérégler la super mécanique suisse. En même temps, Rafa reste sur trois défaites de rang face à Roger. “Gagner l’Open d’Australie, Indian Wells, Miami, sincèrement je ne m’y attendais pas, j’ai été surpris que ce soit aussi bon, mais Wimbledon était mon objectif”, assure le Suisse. Finalement, comme dans un épisode de “Retour vers le futur”, on s’est retrouvé dans la situation de 2012, dernière année où ils avaient gagné ensemble, l’un à Paris, l’autre à Londres. Federer avait 30 ans. Un clou chasse l’autre, maintenant cap sur l’US Open. Que Roger a gagné cinq fois, dont trois après avoir déjà remporté l’Australian Open et Wimbledon comme cette année, la dernière c’était il y a tout juste dix ans, et Nadal avait aussi remporté Roland Garros. Au point où on en est...
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SNAPSHOT INTERNATIONAL
Serena et Caroline
MISES À NU
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es deux copines n’ont décidément pas froid aux yeux. Caroline Wozniacki et Serena Williams n’en sont pas à leur première escapade piquante. Cette fois, elles ont fait le buzz chacune de leur côté en se retrouvant, presque en même temps, à la “une” dans le plus simple appareil, Caroline pour la chaîne américaine ESPN et Serena dans Vanity Fair, à cette différence près que la Danoise, elle, n’attend pas d’enfant. Chaque
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année, ESPN fait ainsi poser des sportifs dénudés dans son supplément “Body Issue” qui entend célébrer les corps des champions, rien de vulgaire. Wozniacki vêtue seulement d’une raquette est un(e) des 23 athlètes qui ont répondu à l’appel parmi lesquel(le)s le joueur NBA Isaiah Thomas et la basketteuse américaine Nneka Ogwumike. “Je me moque de ce que l’on pense de moi”, a dit Caroline qui avait déjà posé l’an dernier en body painting, avec la skieuse Lindsey Vonn, pour les photographes de Sport Illustrated.
SNAPSHOT INTERNATIONAL
La photo de Serena illustre un long article de Vanity Fair sur l’imprévisible rencontre avec son fiancé, Alexis Ohanian (fondateur du site Web Reddit) sur le bord de la piscine d’un hôtel de Rome. Quelques mois plus tard, victime de symptômes qu’elle jugeait hormonaux, Williams a effectué un test de grossesse à la demande d’une amie. Elle s’est prêtée au jeu seulement pour lui prouver qu’elle avait tort, si sûre de ne pas être enceinte qu’elle en a presque
oublié de regarder le résultat. Son coeur a fait la culbute lorsqu’elle l’a vu. “Oh mon Dieu, ça ne peut pas être vrai, j’ai un tournoi à jouer !” s’est-elle exclamé. Quelques jours plus tard, elle remportait les Internationaux d’Australie sans perdre un set. Pour la petite histoire, Ohanian n’était pas un amateur de tennis avant sa rencontre fortuite avec la championne. “C’était même le sport que je préférais éviter”, s’amuse-t-il.
PAPARAZZI INTERNATIONAL
“Il m’a téléphoné. Mais je n’ai pas pris la communication. Je voulais entendre ce qu’ils racontaient à la TV.”
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(La grand-mère de Nadal qui n’a pas décroché lorsque son petit-fils l’a appelée après sa victoire à Roland Garros)
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LA “GUERRE” SERENA-MCENROE : “ON NE COMPARE PAS DES POMMES ET DES ORANGES” La “wonderwoman” la plus titrée de l’ère pro ne vaudrait pas mieux qu’une 700e place à l’ATP si elle évoluait sur le circuit masculin. C’est ce que pense John McEnroe à propos de Serena Williams. “Cela ne veut pas dire que je ne la considère pas comme une joueuse incroyable, la plus grande. Je pense que, sur un jour, elle pourrait battre certains joueurs car elle a une formidable force mentale. Mais si elle devait jouer avec les hommes quotidiennement ce serait une autre histoire”, a déclaré “Big Mac”, en promotionnant son nouveau livre. “Cher John, je t’adore et te respecte, mais s’il te plaît, laisse-moi tranquille avec tes déclarations qui ne sont pas étayées par des faits”, a répliqué la lauréate de 23 Grands Chelems via Twitter. “Je n’ai jamais affronté un joueur classé (du circuit masculin) et n’en ai pas le temps. Respecte-moi, respecte ma vie privée alors que j’essaie d’avoir un enfant. Good day sir”, a conclu l’Américaine qui, enceinte, a interrompu sa carrière. Sans regretter le fond de sa déclaration, le New Yorkais a convenu qu’il aurait “mieux fait de ne pas dire ça” et qu’il n’avait pas “imaginé la polémique que cela engendrerait. On ne compare des pommes et des oranges. Mais elle a écrit que je ne respectais pas sa vie privée, alors qu’elle fait la couverture de Vanity Fair (nue et enceinte), et après ça c’est moi le bad guy.”
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LOVE MATCH C’est une primeur sur le circuit WTA : au deuxième tour des qualifications du tournoi de Rabat, la Suissesse Conny Perrin (WTA 26 ans, 199) et la Britannique Tara Moore (24 ans, WTA 152) ont disputé un “love match”, soit un affrontement entre deux “amoureuses”. Ce n’était pas la première rencontre entre les deux “tourterelles”, elles avaient déjà joué l’une contre l’autre sur le circuit ITF, mais c’était la première fois qu’elles le faisaient depuis qu’elles sont “ensemble”. En septembre dernier, elles ont décidé de se marier, Conny Perrin l’a annoncé sur Twitter en arborant sa bague avec fierté : “Elle rend chaque jour spécial, mais aujourd’hui un peu plus, j’ai dit : Oui !” L’histoire ne dit pas si leur belle relation a souffert du 6-1, 6-2 que s’est prise Moore sur le court marocain.
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AU PREMIER TOUR DE WIMBLEDON ENCEINTE DE 4 MOIS ET DEMI Encore un nom à ajouter au dossier des mères sur le circuit dans les pages suivantes de ce magazine. Ce n’est pas le plus connu, mais son cas n’est pas non plus le plus banal. Après avoir été sèchement battue au premier tour de Wimbledon par Francesca Schiavone, la Luxembourgeoise Mandy Minella, 31 ans et 82e mondiale, a surpris tout son monde en annonçant qu’elle était enceinte... de 4 mois et demi et qu’elle mettait (forcément) sa carrière entre parenthèses pour les quelques mois qui viennent. Serena Williams avait également joué (et gagné) l’Open d’Australie en sachant qu’elle attendait un bébé, mais elle venait de l’apprendre (c’est annoncé pour septembre) et n’en était pas à la moitié de sa grossesse comme dans le cas de la Grand-Ducale qui compte bien tenter un come back à 32 ans après la naissance. Elle a publié une photo sur son compte Facebook où l’on voit son époux et entraîneur Tim Sommer embrasser son ventre arrondi sur l’une des pelouses du All England Club.
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PAPARAZZI
INTERNATIONAL
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“Au début j’étais bien meilleur. Et puis l’échauffement s’est terminé.” (Robin Haase après son deuxième tour contre Rafael Nadal à Roland Garros)
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QUAND LE SERPENT MONTE AU FILET... Ecumer les tournois Future 15.000 dollars (plus bas échelon de la hiérarchie professionnelle) de par le monde n’est sûrement pas rentable, mais peut à l’occasion se transformer en aventure insolite, surtout dans des pays éloignés et peu fréquentés par le circuit comme le Sri Lanka. C’est là-bas que le tennisman français Pierre Faivre (21 ans, 1044e mondial) a eu la surprise de voir un serpent tranquillement déambuler sur la terre battue, et même monter au filet d’une manière qui fait plutôt froid dans le dos. Tandis que le Frenchie immortalisait l’évènement sur la toile, les autochtones n’avaient pas l’air plus étonnés que ça.
PREMIÈRE VICTOIRE ATP... AVEC UN BRAS Alex Hunt est rentré dans l’histoire du tennis en devenant le premier joueur à inscrire un point dans un tournoi ATP sans avant-bras gauche, un handicap de naissance. Il a réussi cet exploit à l’occasion du premier tour du tournoi de Tumon, sur l’île de Guam. Une première qui plus est nette et sans bavure puisqu’il s’est imposé 6-0, 6-0. Et peu importe si son aventure s’est arrêtée au tour suivant face à la tête de série numéro 1 de l’épreuve, la performance restera unique dans l’histoire de la petite balle jaune, même s’il ne la veut pas sans lendemain. “J’aimerais disputer un Grand Chelem”, dit-il, “mais si je peux inspirer des gens qui ont un handicap à vivre une existence normale c’est bien aussi.” Récemment diplômé du St Mary’s College of California, ce joueur de 26 ans, dont les points forts sont le coup droit et le service, compense son handicap d’équilibre avec une prothèse.
PAPARAZZI INTERNATIONAL
“La majorité des filles jouent pareil, gueulent pareil, s’habillent pareil, elles cherchent le point gagnant dès la première frappe, et quand ça ne passe pas c’est faute directe. C’est le tennis le plus bête de tous les temps.”
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(L’ancienne joueuse française Cathy Tanvier)
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BORG-MCENROE SUR GRAND ÉCRAN Début novembre, on pourra revivre sur grand écran la légendaire finale de Wimbledon 1980 opposant Björn Borg à John McEnroe, il s’agit d’une production suédoise réalisée par Janus Metz Pedersen qui explore la relation et la rivalité entre ces champions d’exception, l’eau et le feu, s’attachant à la personnalité des deux hommes et à la dimension humaine d’un match d’anthologie remporté par le “glacial” Suédois (1-6, 7-5, 6-3, 6-7, 8-6). Le premier “teaser” montre la préparation et les tensions entre les deux hommes durant le tournoi - ils se sont rencontrés 14 fois dans leur carrière, 7 victoires chacun -, alors que “Big Mac” s’énerve et hurle, “Iceborg” reste calme et intériorise. Borg est interprété par Sverrir Gudnason (la ressemblance est bluffante) et McEnroe par Shia LaBeouf. On ne sait si les scènes de tennis seront réalistes, mais celles des premières années de Borg auront un air de famille puisque Bjorn jeune est joué par son propre fils, Leo, 14 ans, qui a participé à la dernière édition des prestigieux Petits As à Tarbes.
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LES EXPÉRIENCES DU “LABO” MILANAIS Du 7 au 11 novembre, le Masters des moins de 21 ans, dont la première édition aura lieu à Milan, servira de “laboratoire” pour tester plusieurs changements de règles et d’habitudes ancestrales, dont l’objectif est de réduire la durée des matches. En vrac, on jouera toujours les matches en trois sets gagnants mais en 4 jeux au lieu de 6, tie-break à 3 partout; il n’y aura plus d’avantages mais un point décisif à 40 partout, il n’y aura plus non plus de “let” au service; une horloge contrôlera les 25 secondes réglementaires entre chaque point; un seul temps mort médical sera autorisé par joueur; le coaching à distance sera permis sous certaines conditions; les spectateurs pourront se déplacer durant le point, sauf en fond de court. “Le marketing c’est important, mais il faut avant tout respecter l’intégrité, la tradition et la culture de notre sport”, a néanmoins prévenu Novak Djokovic. Andy Murray, lui, s’est voulu plus souple, tout en tiquant sur la suppression des avantages à 40-40 : “On ne sait si le tennis continuera à être populaire dans le futur, il est donc important d’essayer de nouveaux formats, de nouvelles formes de scoring, et de voir si ça marche”
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VENUS N’ÉTAIT PAS EN FAUTE L’aînée des soeurs Williams, au volant de son 4x4, s’est engagée dans un croisement près de chez elle en Floride et a percuté un véhicule où se trouvait un couple qui a immédiatement été transporté à l’hôpital. La conductrice, 68 ans, souffrait de multiples fractures et son mari passager, 78 ans, d’un traumatisme crânien. Après 14 jours d’hospitalisation et plusieurs interventions chirurgicales, ce dernier est décédé des suites de ses blessures. Venus ne conduisait pas sous l’emprise d’alcool ou de drogue, n’utilisait aucun appareil électronique susceptible de la distraire, et roulait à 8km/h. “Je suis dévastée, anéantie, j’ai le coeur brisé par cet accident, mes plus sincères condoléance à la famille et aux proches, ils sont dans mes pensées et mes prières”, a écrit la joueuse sur Facebook. Finalement innocentée par un rapport de police estimant qu’elle s’est engagée dans le carrefour en toute légalité, elle s’est effondrée en larmes lorsque les journalistes ont abordé le sujet à Wimbledon.
Elegance is an attitude Simon Baker
La Grande Classique de Longines
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“Dès le premier jour, quand elle est entrée dans les vestiaires, elle n’a dit bonjour à personne. Elle est restée dans son coin, n’a pas mangé dans le restaurant et s’est fait apporter son plat dans le vestiaire. Comme avant.”
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(Kristina Mladenovic à propos du fait que Maria Sharapova “allait essayer de s’ouvrir davantage aux autres”)
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MARGARET COURT N’EST PAS GAY DU TOUT Depuis la fin de sa carrière en 1975, Margaret Court, 74 ans, prend position contre le mariage homosexuel. Celle qui a remporté 64 titres (!) en Grand Chelem, toutes disciplines confondues, ne veut plus voyager avec la compagnie aérienne Qantas qui a mené une campagne en faveur du mariage gay. “Le mariage est une union entre un homme et une femme, comme indiqué dans la Bible”, a-t-elle expliqué. En réponse, Martina Navratilova, mariée depuis 2015 à Julia Lemigova, a demandé à ce que le stade qui porte le nom de Margaret Court à Melbourne soit rebaptisé ou à ce qu’il soit boycotté. Court a été plus loin sur une antenne chrétienne australienne : “Le tennis est rempli de lesbiennes, elle sont partout. Quand je jouais, il n’y en avait que quelques-unes, mais elles emmenaient des jeunes qui les idolâtrent dans des soirées, c’est comme ça que le phénomène se propage”. Elle a ajouté que les transgenres étaient “l’oeuvre du diable”. “C’est ce qu’Hitler et le communisme ont fait : pénétrer l’esprit des enfants, il y a un complot dans notre nation et dans le monde”, a-t-elle insisté. Devant le tollé provoqué, elle n’a pas bronché - “Je ne retire aucun mot, je n’ai rien contre les autres orientations sexuelles, je veux seulement les aider” - et mis en cause le lobby gay américain : “Ils ont beaucoup d’argent et peuvent avoir 100.000 pétitions en 24 heures, c’est comme ça que ça marche.” “NE PAS CONFONDRE BUSINESS ET DROITS DE L’HOMME” A 78 ans, Ion Tiriac, l’ancien champion, adepte du franc-parler, qui possède une banque privée, une compagnie aérienne et des assurances, est une des plus grosses fortunes roumaines. “Le problème avec le tennis”, dit-il, “c’est qu’il existe trop d’instances dirigeantes, la fédération internationale, l’ATP, la WTA, le comité des Grands Chelems... autant d’entités distinctes qui rendent le moindre changement compliqué. Ce qu’il faut changer ? Je trouve ridicule de ne pas utiliser le hawk-eye sur terre battue Halep, en 2014, on lui a volé une balle décisive en finale. On doit modifier la taille des balles, elles devraient être de 10 % à 15 % plus grosses pour que le jeu soit plus lent et que le talent des joueurs soit plus mis en valeur. Il serait aussi préférable de changer le système de points, par exemple supprimer les avantages lors des égalités. Il faudrait n’autoriser qu’un seul service. Le temps effectif d’un match à Roland-Garros est de 32 %, le reste du temps on attend, le temps imparti pour servir n’est jamais respecté, il faudrait peut-être mettre un chronomètre comme en basket. Quant à la parité hommes/femmes, il ne faut pas confondre business et droits de l’homme. Le jour où le tennis féminin rapportera plus que le tennis masculin, les joueuses mériteront plus que les joueurs. Quand les soeurs Williams rayonnaient, du temps de la petite Belge (Justine Henin, ndlr), ou de Steffi Graf, c’était sensationnel, peut-être auraient-elles mérité de gagner plus. Le jour où elles rapporteront économiquement autant que les hommes, je leur donnerai même plus d’argent qu’eux pour leur «graciosité» (sic) et leur féminité.”
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PIQUÉ VEUT INVESTIR DANS LA COUPE DU MONDE Comme un pied de nez à la Coupe Davis de l’ITF, on sait que l’ATP pense depuis quelques temps à redonner vie et souffle à la World Team Cup - il y en a déjà eu une à Dusseldorf de 1978 à 2012. Il s’agirait d’une sorte de Coupe du Monde disputée sur une semaine et regroupant seize pays. Ce qui inspire le footballeur de Barcelone Gerard Pique et ses associés qui font partie des groupes intéressés à investir dans l’évènement. Le défenseur espagnol s’est toujours profilé en vrai fan de tennis, régulièrement en tribune lors des tournois à Madrid et Barcelone. On l’a aussi vu à Roland Garros, peut-être pour joindre l’utile à l’agréable et discuter du projet. Mais avec la Rod Laver Cup chère à Federer dont la première édition aura lieu cette année à Prague (22/24 septembre) et les réformes sur la table en Coupe Davis, c’est plus que jamais la croix et la bannière pour trouver de bonnes dates dans un calendrier overbooké, quel que soit le punch et l’engagement du compagnon de Shakira.
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LE DOPAGE DANS LE TENNIS... ENTRE FICTION ET RÉALITÉ Le thème du dopage resurgit avec la publication outre-Atlantique de “Trophy Son”, roman de l’Américain Douglas Brunt, l’histoire d’Anton Stratis, prodige de la raquette façonné par un père en manque de reconnaissance. “Je n’ai pas voulu écrire sur le dopage. Je pense que cela doit concerner une petite partie des joueurs, que ça peut s’expliquer par les sacrifices énormes qu’ils doivent consentir, et que c’est valable pour tous les sports”, raconte Brunt qui a longuement enquêté sur le circuit - le père d’Anton Stratis ressemble comme un frère au père d’André Agassi. Le romancier a interrogé entraineurs et joueurs, dont James Blake et John Isner, “très vite le recours aux substances dopantes s’est révélé incontournable”, dit-il. Dans le livre, le coach Bobby Hicks - personnage inventé - cite quatre noms, et non des moindres, ceux de Rafael Nadal, David Ferrer, Novak Djokovic et Andy Murray. Il évoque une clinique espagnole qui fournit des produits dopants à Nadal et Ferrer, rappelle l’augmentation des stamines chez Djoko, et pointe la prise de masse musculaire de Murray. L’auteur répète que c’est une fiction, qu’il n’a “voulu blesser personne” et qu’il a juste “souhaité faire la lumière sur le sujet”. La fédération internationale pense, elle, que “le public risque de prendre le roman pour argent comptant” et que “c’est de la diffamation à l’égard des joueurs”. Murray et Nadal assurent régulièrement qu’ils sont “propres” et prêts à afficher les résultats des tests auxquels ils sont soumis.
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PAPARAZZI
INTERNATIONAL
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“Je trouve que tout ce que dit Kim est bon à entendre.”
(Svetlana Kuznetsova à propos des commentaires de Lindsay Davenport et de Kim Clijsters à l’Australian Open)
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DJOKOVIC CRAQUE POUR MIAMI Si sa participation au Masters 1000 de Miami cette année a été annulée au dernier moment en raison d’un problème au coude, Novak Djokovic n’en apprécie pas moins l’endroit. C’est en effet sous le soleil de Floride que le citoyen monégasque a décidé d’investir dans un projet immobilier, un fantastique loft avec vue panoramique sur l’océan, logé en pleine verdure dans un ensemble de tours vitrées appelées “Eighty Seven Park” dont la construction vient de commencer et pour lequel il a eu le coup de foudre. Avec deux piscines, une terrasse, trois chambres et un bel espace de vie, le Serbe, sa femme Jelena et leur fils Stefan ne manqueront de rien dans leur futur pied-à-terre de Miami Beach où ils pourront se retirer durant les semaines d’hiver et où le champion aura également l’occasion de préparer la nouvelle saison, à l’image d’Andy Murray depuis plusieurs années. A combien évalue-t-on l’appartement en question ? Vous vous en doutez, pas de communication officielle sur le sujet, mais selon les estimations il vaut mieux ne commencer à compter qu’à partir de 2,5 millions de dollars.
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DOSSIER
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La fête
des mères Le circuit féminin à l’heure du “mother power” Avec le retour de Victoria Azarenka sur le circuit et la promesse de Serena Williams de reprendre après son accouchement sa renversante carrière là où elle l’a laissée, le bataillon des mamans championnes s’est enrichi de deux calibres d’envergure. Petit tour d’horizon des meilleures joueuses ayant marié couches bébé et titres WTA.
T
rois des quatre ténors du circuit masculin sont déjà
pères de famille, et fiers de l’être, Roger Federer menant la danse avec son quatuor de jumelles et de jumeaux. Le nombre sans cesse croissant de crèches fonctionnant sur le circuit, l’espace et le personnel qui y ont été consacrés ces dernières années spécialement lors des grands tournois, indique que l’infatigable caravane du tennis pro draine de plus en plus de “tout petits” dans son sillage. Combiner les deux est naturellement plus facile pour un homme. Mais l’allongement de la carrière chez les filles - auparavant elles décidaient souvent de ranger la raquette en fonction de leur horloge biologique et de leur désir d’enfant(s) - ainsi que le développement, le perfectionnement de meilleures méthodes de remise en forme les ont incitées à combiner maternité et retour sportif au plus haut niveau. Victoria Azarenka - qui a donné naissance à un petit garçon, Leo, en décembre - avait prévu huit mois de récupération avant de retrouver la compétition. Mais la reprise des entraînements s’est tellement bien passée qu’elle a décidé d’effectuer son come back dès la saison sur herbe. Kim Clijsters reste à ce jour le plus bel exemple de la “maman qui gagne”, même s’il n’était pas dans ses intentions, lorsqu’elle est devenue enceinte de Jada, de revenir un jour sur le circuit (et d’encore remporter trois titres de Grand Chelem, trois fois plus que lors de sa “première” carrière). La maternité et la pause qu’elle implique semblent avoir fait du bien au corps et à l’esprit de la Limbourgeoise, comme sans doute de la Bielorusse, au point d’avoir parfois l’impression d’une “autre joueuse”.
Kim Clijsters reste à ce jour le plus bel exemple de la ‘‘maman qui gagne.’’ L’Allemande Tanja Maria avec son petit bout de trois ans.
L’Allemande Tatjana Maria (maman de la petite Charlotte, trois ans), Katerina Bondarenko (Karin, trois ans également), Evgenia Rodina (Anna, quatre ans) et Casey Dellacqua - Blake, trois ans, et Andie, deux mois, à ceci près que c’est sa partenaire Amanda qui a vécu les grossesses - sont quelques unes des mamans recensées à la WTA. Dans les pages suivantes, nous avons sélectionné celles qui ont le plus fait parler d’elles dans l’histoire du tennis et ont collectionné (presque) autant de trophées que de biberons durant leur carrière.
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DOSSIER
INTERNATIONAL
Margaret Court “J’entendais mon bébé pleurer dans la tribune.’’ L’Australienne Margaret Smith, qui a épousé Barry Court en 1967, est une des plus grandes joueuses que le tennis ait connues, même si, ordonnée ministre de l’église pentecôtiste il y a 25 ans, elle a plus défrayé la chronique ces derniers temps avec ses propos sur les homosexuels et les transgenres. A cheval sur le tennis amateur et l’ère open, elle a remporté la bagatelle de 24 titres de Grand Chelem en simple - onze chez les pros - et gagné les trois derniers en tant que maman. Avec Doris Hart et Martina Navratilova, elle est la seule joueuse à avoir accroché tous les titres possibles dans les quatre tournois majeurs (simple, double, double mixte).
Margaret (4 enfants et 24 Grands Chelems en simple) fut la première maman numéro un mondiale.
Au total, elle a eu quatre enfants, et sa dernière grossesse, en 1977, scella la fin de son énorme parcours tennistique. Durant ses dix-huit ans de carrière, Court, qui remporta onze fois l’Open d’Australie, a fait plusieurs pauses, pour se marier et pour mettre au monde trois enfants. Elle a disputé la finale de Wimbledon 1971 contre sa compatriote Evonne Goolagong alors qu’elle attendait son fils Daniel qui accompagna l’année suivante sur le circuit la première maman numéro un mondiale de l’histoire. “Je pouvais souvent l’entendre pleurer dans la tribune”, se souvient-elle. Aucun de ses enfants ne joua au tennis de façon professionnelle, et c’est tant mieux pour sa tranquillité d’esprit puisque, selon le pasteur de son église à Perth, le circuit WTA est “infesté” de lesbiennes.
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DOSSIER
INTERNATIONAL
Evonne
Goolagong “Je voulais me prouver que c’était possible.’’
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Evonne est la seule maman qui se soit imposée à Wimbledon depuis 1914.
L’histoire d’Evonne Goolagong Cawley est impressionnante. Fille de parents aborigènes (le père était tondeur de moutons itinérant) dans une famille de huit enfants, elle s’est initiée au tennis grâce à un voisin qui l’a découverte à cinq ans et l’a autorisée/encouragée à s’exercer sur les courts municipaux en dépit des discriminations raciales. Dix ans plus tard, le propriétaire d’une école de tennis à Sydney, après avoir mesuré son improbable potentiel et convaincu ses parents, l’a hébergée et entraînée pendant deux ans. Goolagong a remporté au total quatorze titres de Grand Chelem en simple. Elle a gagné le dernier, à Wimbledon en 1980, en tant que maman d’une petite fille de trois ans prénommée Kelly. “C’était un sacré défi”, disait-elle, “je crois que je voulais me prouver, à moi-même et aux autres, que je le pouvais encore, que c’était possible.” Elle fut numéro un mondiale durant deux semaines en 1976... mais le fait n’a été officiellement reconnu qu’en 2007, la WTA ayant commis une erreur de calcul unique en son genre au bénéfice de Chris Evert. Elle n’a bouclé qu’un programme limité après être devenue mère de famille, en raison de blessures également, mais n’en a pas moins encore réalisé de beaux résultats. La naissance d’une autre fille, Morgan, en 1981 - Evonne a épousé le tennisman anglais Roger Cawley durant le tournoi d’Eastbourne en 1975 - sonna le glas d’une carrière magistrale marquée par 86 titres en simple et 48 en double. Jusqu’à aujourd’hui, Goolagong reste la seule “maman” à s’être imposée à Wimbledon depuis Dorothea Lambert Chambers en 1914.
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Victoria : “Si je reviens, ce n’est pas seulement pour moi.”
Victoria Azarenka “Je veux que mon fils soit fier de sa mère.’’ En effectuant son retour lors du tournoi sur herbe de Majorque, la Bielorusse de 27 ans a confirmé qu’elle n’était pas restée à ne rien faire après la naissance du petit Leo le 19 décembre. Victoria, en couple depuis 2015 avec l’Américain Billy McKeague rencontré à Hawaï où il était instructeur de golf, avait calculé qu’il lui faudrait huit mois pour être de nouveau opérationnelle sur le circuit. Six ont suffi, malgré le fait que l’accouchement fut “jusqu’ici le plus dur combat et la plus belle victoire” de sa vie. Victorieuse à deux reprises de l’Australian Open (2012/2013), l’ancienne numéro un mondiale peut-elle encore revenir à de tels sommets, en tenant compte du fait qu’elle a déjà connu son lot de blessures et a encore dû déclarer forfait l’an dernier pour Roland Garros/Wimbledon en raison d’un problème au genou ? Tout comme pour Kim Clijsters, le break peut aussi lui avoir fait du bien et elle aborde cette deuxième partie de carrière dans une autre perspective : “Je ne reviens pas seulement pour moi, je veux que mon fils soit fier de sa mère, j’entends lui montrer le bon exemple, lui prouver que lorsqu’on a un but, un rêve, et que l’on travaille dur, on peut l’atteindre.”
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A 36 ans, Serena veut encore gagner... au moins un Grand Chelem.
Serena Williams “J’espère que mon bébé me supportera.’’ Elle n’est pas encore maman - c’est en septembre qu’elle doit mettre au monde une petite fille (?) - mais a déjà juré qu’elle reviendra sur le circuit. Elle considère comme acquis le fait qu’elle reprendra sa place au top, ne fut-ce que pour ajouter une couronne aux 23 Grands Chelems qui ornent son palmarès, celle qui lui manque pour rejoindre Margaret Court recordwoman absolue toutes époques confondues. Serena telle qu’en elle-même. Bien sûr reste à savoir de quelle manière son corps de 36 ans réagira lorsqu’elle le remettra en mode compétition, et si elle aura toujours aussi faim de victoires avec un bébé dans les environs. Mais quand on poste comme elle sur Instagram des images d’un entraînement à sept mois de grossesse comment douter de sa motivation ? Lorsque Williams avait rendu visite à Azarenka l’an dernier, Victoria avait été quelque peu surprise d’être assaillie de questions sur la maternité. On comprend mieux pourquoi. Serena était déjà enceinte de quelques semaines lorsqu’elle a remporté l’Open d’Australie en janvier, la libération d’hormones pouvant, selon certains, avoir joué un rôle dans son triomphal parcours. Elle est fiancée depuis décembre au magnat de l’internet Alexis Ohanian, mais même la perspective d’un mariage ne la détourne pas de l’idée de renforcer encore un peu plus son statut de championne exceptionnelle. Avec son bébé dans la tribune. “J’espère au moins que lui me supportera”, a-telle plaisanté.
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DOSSIER
INTERNATIONAL
Kim
Clijsters “Devenir maman, il n’y a rien de mieux.’’
Kim, “la mère de tous les come back”.
En 2007, Kim Clijsters décidait pour la première fois de ranger la raquette et d’arrêter son illustre carrière, pour entrer dans un moment de sa vie particulièrement intense émotionnellement, marqué par son mariage avec Brian Lynch, l’adieu déchirant à Lei son regretté papa, et la naissance de la petite Jada. Sa fille dans la poussette, c’est deux ans plus tard que Kim réussit un retour fracassant sur le circuit, “la mère de tous les come backs” ont titré les journaux lorsque la Limbourgeoise a immédiatement empoché l’US Open. Les images de Jada jouant avec le trophée sur le court Arthur Ashe ont fait le tour du monde. “Il n’y a pas de meilleur feeling que ce que l’on ressent en devenant maman”, souriait Clijsters, “si j’ai pu inspirer des mères de par le monde et écrire une petite page d’histoire tant mieux, mais l’arrivée de cette petite fille était d’abord la réalisation d’un de mes rêves les plus forts.” Aujourd’hui, elle avoue d’ailleurs ne plus trop se souvenir de ses escapades new-yorkaise, tandis que Jack et Blake sont venus compléter sa petite famille en 2013 et 2016. Au cours de sa carrière de maman championne, entre 2009 et 2012, elle a remporté une deuxième fois l’US Open puis l’Australian Open et le Masters, partageant le record de titres de Grand Chelem obtenus en tant que mère, codétenu par Margaret Smith Court. Le 14 février 2011, elle redevint comme elle numéro 1 mondiale.
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50 nuances de vert La marche de l’Empereur
On en a vu de toutes les couleurs à Wimbledon. Pas que du vert immaculé. Sacrilège ultime, on s’est même plaint de courts cabossés, et les finales ont tourné court, ce qui arrive rarement, mais, à
l’arrivée, les deux lauréats sont à la hauteur de l’évènement. Si Nadal est roi, Federer ne peut être qu’empereur, et Lady Garbine a mérité sa couronne.
ROGER FEDERER
Lorsque ses enfants ont fait leur apparition dans son box - délicieux moment familial rappelant celui de Kim avec Jada sur le court Arthur Ashe à New York -, il a craqué, les larmes se sont mises à couler. Un instant de perfection totale. Toutes les émotions ont dû se bousculer dans la tête de Roger Federer, et il n’a pu que repenser au Wimbledon 2016 qu’il avait également terminé la tête dans les mains, mais pour d’autres raisons. “Je ne savais même pas alors si je pourrais un jour revenir jouer ici”, avoue-t-il. “Après ce qui s’était passé - défaite en demi-finale contre Milos Raonic, grave blessure au genou, ndlr - et les finales perdues contre Novak (Djokovic) en 2014/2015, j’en arrivais moi aussi à me demander si tout ça était encore fait pour moi. C’est pourquoi remporter une fois de plus mon tournoi favori, là où tout mes héros ont joué et gagné, est tellement magique. Il me semble incroyable que j’aie pu atteindre un niveau pareil cette année, c’est bien la preuve que lorsqu’on ose croire en ses rêves on peut aller loin dans la vie.” Et loin c’est peu dire quand, avec huit trophées à “Wim”, on bat tous les records, dépassant les sept titres de Pete Sampras et Williams Renshaw, tout en accrochant une dix-neuvième couronne majeure, loin devant les autres grands champions de l’histoire.
Qu’est-ce qui le motive encore ?
Son histoire d’amour avec l’All England Club a commencé il y a seize ans, lors de l’édition 2001, où il défit Christophe Rochus au premier tour, Xavier Malisse au deuxième, et Pete Sampras en huitième de finale. “Je ne m’imaginais pas avoir autant de succès et être aussi populaire dans cet endroit”, dit-il, “j’espérais seulement avoir la chance d’y disputer un jour une finale, je ne me voyais pas prendre mes quartiers sur le centre court. Certes, j’avais toujours rêvé grand, enfant je croyais pouvoir accomplir des choses que d’autres pensaient infaisables, mais remporter huit titres à Wimbledon n’est pas un objectif que l’on se fixe quand on est un gars normal qui arrive de Bâle pour entamer une carrière, même s’il espère qu’elle sera belle.” Une carrière que pas mal de sceptiques voyaient
“Lorsqu’on ose croire en ses rêves, on peut aller loin dans la vie.” Roger Federer
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désormais décliner inéluctablement. Pas plus tard que l’an dernier encore. “C’est pourquoi il était essentiel que mon staff y croie aussi. Vous n’êtes pas seulement là pour eux, ils sont également là pour vous, pour vous rassurer quand ça ne va pas, pour vous ramener les pieds sur terre quand vous êtes en surconfiance. Je leur ai demandé s’ils me pensaient encore capable de gagner un Grand Chelem, et ils m’ont dit : si tu es 100% fit, bien préparé, motivé pour jouer au tennis tout reste possible; si une des conditions n’est pas remplie, ce sera très difficile. C’était aussi mon avis, et ça s’est en effet passé comme ça.” Avec l’indéfectible soutien de son épouse Mirka, une femme forte, un vrai roc - “elle est d’une importance capitale pour moi, si elle pensait que c’en est assez j’arrêterais immédiatement” -, il a donc redoublé de travail. Et il a eu la chance que, dès l’Australie, choix et planning portent leurs fruits. “J’ai été le premier étonné de me sentir aussi bien sur le court, même dans les situations difficiles “, reconnaît-il. “Je pense qu’on aurait ri si j’avais dit l’an dernier à pareille époque que je gagnerais encore deux Grands Chelems. Je ne l’aurais pas cru moi-même. Je ne sais combien de temps cela va durer, mais je dois toujours garder en mémoire que ma santé est prioritaire, et si c’est le cas il y a peut-être encore d’autres choses possibles... que l’on pensait impossibles.” La question à un milliard de francs suisses : avec tout ce qu’il a gagné, tous les records qu’il a battus, tous les superlatifs qu’il a mérités (il faut sacrément se creuser pour en trouver de nouveaux), qu’est-ce qui fait encore marcher et courir l’empereur, que lui restet-il à prouver à 36 ans ? “Je ne sais pas, mais j’aime le tennis, j’ai des gens formidables autour de moi, ma femme est mon premier supporter, m’entraîner et voyager ne me pose pas problème, j’adore les grands stades. Et comme je joue un peu moins de tournois c’est un peu comme si je travaillais part-time, c’est agréable”, sourit-il.
WIMBLEDON INTERNATIONAL
GARBINE MUGURUZA
”Ne sois pas trop triste, tu le porteras bientôt à bout de bras ce trophée, crois-moi.” Serena Williams n’est pas seulement une championne hors normes, mais une excellente pronostiqueuse. Il y a deux ans lorsqu’elle prononça ses mots après sa finale contre Garbine Muguruza, elle ne pensait peut-être pas si bien dire, ni que sa soeur chérie ferait les frais de la prédiction. En l’absence de la wonderwoman enceinte, sur un circuit WTA où (presque) tout le monde a sa chance, l’Espagnole de 23 ans a saisi la sienne et remporté méritoirement ce qui est déjà son deuxième trophée en Grand Chelem, le plus frappant étant que la gagnante de Roland Garros 2016 ne compte toujours que quatre titres WTA à son palmarès. En finale, on a cru un moment - lorsqu’à 5-4 elle s’est octroyée deux balles de premier set - Venus Williams capable, à 37 ans, d’aller chercher un sixième Championship sur le gazon londonien, mais elle s’est complètement écroulée par la suite. L’Espagnole, qui aligna alors neuf jeux d’affilée, va-t-elle mieux digérer ce couronnement que celui de Paris où, victorieuse de... Serena, elle s’était profilée comme un futur possible pour le tennis féminin en manque ? “Ma grosse faute a été de penser que j’allais jouer chaque tournoi comme je l’avais fait Porte d’Auteuil”, dit-elle. “Je vais essayer de me mettre moins de pression cette fois-ci, et de ne plus me frustrer aussi vite”, répond-elle. De la frustration, il devait y en avoir chez Venus Williams, qui a entamé le tournoi sous le choc de l’accident mortel en Floride dans lequel elle s’est trouvée impliquée. Elle a atteint cette année les finales de l’Australian Open et de Wimbledon prestation phénoménale à 37 ans alors que sa maladie auto-immune demande
toujours beaucoup d’attention - mais sans réussir à couronner l’ouvrage. Son dernier titre majeur date de 2008, et c’était sur les courts de l’All England Club, remettre ça neuf ans après, en l’absence de sa soeur, l’aurait sûrement comblée et lui aurait offert une place à part dans la légende. “Qu’aurais-je pu mieux faire ? Gagner probablement”, a-t-elle souri... jaune.
Faite pour le gazon
Celui qui, avant le tournoi, a misé de l’argent sur une victoire de Garbine Muguruza est non seulement quelqu’un de sage mais un homme (ou une femme) désormais riche. En douze mois, l’Espagnole n’avait pas remporté un tournoi. Lors de son dernier match sur herbe, elle avait perdu 6-1, 6-0 contre Barbora Strycova au premier tour à Eastbourne. Après sa défaite face à Kiki Mladenovic, en huitième de finale à Roland Garros, elle s’était effondrée en larmes en conférence de presse. Et à peine un mois plus tard, elle a donc réalisé un “sans faute” à Wimbledon, avec en point d’orgue l’énorme et passionnant quatrième tour face à Angelique Kerber. “Au début, je n’aimais pas le gazon”, dit-elle, “je ne savais pas trop comment me comporter sur cette surface. Il a fallu du temps pour que je comprenne. Mais lorsque je suis allée en finale, je me suis dit : “Une bonne fois pour toutes t’arrêtes de te prendre la tête, ton jeu est fait pour l’herbe.” Depuis j’aime ça, et je vois les choses de manière beaucoup plus positive.” Pour la petite histoire, Venus Williams a joué Elise Mertens au premier tour, et Garbine Muguruza Yanina Wickmayer au deuxième.
“Je me suis dit : “Arrête de te prendre la tête, ton jeu est fait pour l’herbe.”
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Clijsters : “Pour une part, être joueuse de tennis c’est savoir trouver des solutions seule.”
KIM CLIJSTERS
Mertens et Wickmayer n’ont pas fait pâle figure face aux deux finalistes. Surtout Elise qui a de nouveau impressionné. Sans peur ni complexe, elle a ouvert le tournoi en regardant Venus droit dans les yeux. Battue 6-7, 4-6 en 1 h 40, elle ne s’est pas contentée d’une belle défense, elle l’a agrémentée de points qui ont suscité l’admiration de l’Américaine elle-même. “C’était mieux qu’attendu, j’ai montré que je savais jouer sur gazon”, commentait la Limbourgeoise de 21 ans qui se déplaçait à Londres sans son compagnon et coach Robbe Ceyssens, conséquence de quelques frictions selon la rumeur filtrant en coulisses. Yanina, elle, s’est d’abord débarrassée d’un premier tour à sa portée (Kateryna Bondarenko) avant de donner une solide réplique à Muguruza (2-4, 4-6). “Au deuxième set, j’étais la meilleure”, pouvait même dire Wickmayer, devenue Mme Van De Zijl depuis lors, “il m’a manqué un peu de confiance et de conviction.” Pas anormal quand on a de nouveau vécu une année aussi instable et que l’on vient de se séparer de son coach, le Français Nicolas Beuque.
Kim a servi à la fois de mentor et de conseiller à Mertens et Wickmayer, mais n’était pas à Londres pour ça. Une rupture de plus entre Wicky et un entraîneur qui a forcément mis plus en lumière la présence de Kim Clijsters à Londres. L’exchampionne de 34 ans, qui a atteint deux fois les demi-finales à Wimbledon, a dès lors servi à la fois de mentor et de conseiller à Wickmayer comme à Mertens. Le fait qu’elle soit là tenait néanmoins plus du hasard que de la mission concertée, dans la mesure où Kim s’est avant tout déplacée pour remplir quelques obligations dans le cadre du Hall of Fame et disputer le tournoi des légendes. Dans son esprit, il n’est pas question de se lancer dans un fulltime job comme coach, elle a suffisamment à faire avec trois enfants, un mari entraîneur de basket à Charleroi, et son Académie de tennis à Bree.
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Pas de langue de bois Clijsters en a également profité pour commenter les matches pour la BBC en qualité de consultante, une première dont elle s’est parfaitement acquittée. Elle a pu constater qu’Alison Van Uytvanck, après s’être joliment qualifiée pour le tableau final, a complètement manqué son premier tour contre Ekaterina Makarova (3-6, 1-6). “Je n’y étais pas”, grinçait la Brabançonne, “je n’avais pas de jambes, je l’ai senti dès l’échauffement.” Maryna Zanevska a également mis du temps avant d’entrer dans le match face à l’Anglaise Heather Watson, mais elle aurait toujours dû remporter le deuxième set (1-6, 6-7). Cela semble surtout une question mentale. “Je suis très triste”, soupirait l’ancienne Ukrainienne, dure avec elle-même. “J’attendais plus de ma prestation. Je m’étais promise de profiter de cette première en tableau final de Grand Chelem, mais cela n’a pas été possible à cause des nerfs, il a fallu attendre la seconde manche pour que j’arrive à jouer mon tennis.” Jouer au tennis (sur herbe), il ne faut toujours pas l’apprendre à Kirsten Flipkens, elle en a fait la démonstration lors d’un spectaculaire deuxième tour contre Angelique Kerber (5-7, 5-7), ses coups talentueux et inspirés ont mis le public en joie malgré l’heure tardive, personne n’avait clairement envie de rentrer chez soi. “Je me suis bien amusée, et les gens aussi apparemment”, disait Flipper encore incertaine juste avant le tournoi à cause d’une bursite à l’épaule qui l’a empêchée de servir à 100 %. Elle a quitté le tournoi sur une “standing ovation”. Quant à Kim Clijsters, elle n’a pas laissé son franc-parler dans son sac de sport au micro de la télé anglaise, sans langue de bois elle a appelé un chat un chat. Durant le match entre Victoria Azarenka et Heather Watson, elle n’a pas hésité à lancer : “Je vois ce que je vois, le nouvel entraîneur de Victoria, Michael Joyce, coache sa joueuse depuis son box.” La Bielorusse a tenté d’éteindre l’incendie après le match d’un “si c’est le cas je ne l’ai pas remarqué”, mais il n’en fallait pas plus pour que le débat autour du coaching se trouve relancé dans les médias.
WIMBLEDON INTERNATIONAL
Johanna Konta est la première Britannique à atteindre les demi-finales à Wimbledon depuis Virginia Wade en 1978.
JOHANNA KONTA
La BBC a pris un malin plaisir à zoomer sur le père de Caroline Garcia, Louis-Paul, durant le quatrième tour l’opposant à Johanna Konta, parce que le brave homme faisait de drôles de gestes avec ses doigts, ses mains, ses bras. “Juste des tics nerveux”, selon la presse française. “Coaching”, grondaient les tabloïds. Assez pour que la WTA, par la voix de sa grande patronne Stacey Allister, décrète qu’il fallait trouver un remède à cette “plaie” souvent tolérée. D’où l’expérience annoncée lors des qualifications du prochain US Open permettant le coaching depuis le box des joueuses à certains moments. “Pourquoi ne pas mettre en place un système de casques téléphoniques, à la limite tout le monde pourrait écouter ?”, est allé jusqu’à proposer Novak Djokovic. Roger Federer est plus modéré : “Je ne suis pas tout à fait pour. Je trouve justement cool qu’au tennis on soit seul. En plus, tout le monde ne dispose pas des mêmes possibilités au niveau de l’entourage, ce ne serait donc pas forcément juste et honnête. Le tennis c’est finalement assez simple, ce que l’on réalise sur le court ne nécessite pas de hautes recherches scientifiques.” Evidemment quand il s’agit du divin Suisse tout
paraît facile, mais Clijsters abonde dans son sens : “Pour une part être joueur de tennis c’est savoir trouver des solutions seul, c’est dans la nature du job.”
Interro De manière plus officielle, Johanna Konta a pu compter sur de l’aide “made in Belgium” particulièrement pointue. Son coach Wim Fissette lui dressait avant chaque match un plan de jeu et lui demandait de le lui “réciter” cinq minutes avant d’entrer sur le court. “Oui... comme une sorte d’interro”, souriait l’entraîneur limbourgeois, “mais cela l’aide à voir les choses clairement sur le court.” Konta n’a en tout cas pas eu à s’en plaindre. Avec son tennis concentré et discipliné, elle est devenue la première Britannique à atteindre les demi-finales depuis Virginia Wade en 1978. Ce match dans le dernier carré contre Venus Williams fut certes une petite déception, mais la bagarre “au couteau” du tour précédent face à Simona Halep a montré que “Jo” a en elle ce qu’il faut pour succéder un jour à la dernière gagnante britannique sur le gazon londonien, Virginia Wade justement. Privilège british, l’Anglaise de 26 ans, d’origine australo-hongroise, a pu jouer tous ses matches sur le centre court ou sur le court numéro un, ce qui n’était pas donné à tout le monde et n’est pas passé inaperçu.
Cinq minutes avant chaque match, Wim Fissette faisait “réciter” son plan de jeu à Johanna Konta.
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MARIN CILIC Les appels à l’aide de Bethanie Mattek-Sands en ont traumatisé plus d’un. La revalidation sera longue.
BETHANIE MATTEK-SANDS
L’exception Konta confirmant la règle, la WTA s’est clairement sentie dévalorisée par la manière dont l’organisation a positionné certaines parties. Entre autres, elle n’a pas apprécié qu’une rencontre de Venus Williams se dispute sur le court dix-huit tandis que celle entre la numéro un mondiale Angelique Kerber et (la future gagnante) Garbine Muguruza - sans doute le meilleur match féminin de la quinzaine - se retrouve “parquée” sur le court numéro deux. Cela s’est produit le lundi de la deuxième semaine, le “Manic Monday”, où tous les huitièmes de finale, messieurs et dames, sont programmés le même jour... parce que, traditionnellement, on ne joue pas le dimanche. Quelle que soit la légitimité de ses revendications, on n’est pas sûr que la WTA ait attiré l’attention de la meilleure manière. Au moment où elle se plaignait de l’absence des filles sur les centre courts, elle lançait en effet sur son site un sondage pour désigner la joueuse la mieux habillée de ces huitièmes de finale. Demander un meilleur traitement sportif, dénoncer un sexisme latent, et proposer en même temps de classer ses plus grandes stars selon leur apparence n’était ni spécialement sérieux, ni opportun.
Peut-être que deux jours après la finale Marin Cilic pouvait remarcher normalement, mais ce jour-là une ampoule au pied, occasionnée en demi-finale contre Sam Querrey, l’a gêné pour défendre ses chances à 100 %. Le Croate de 28 ans en a versé quelques larmes, sur sa chaise, au milieu du match. “Je ne pleurais pas de mal mais du fait qu’au plus important moment de ma carrière je ne pouvais être au mieux de mes moyens.” Cilic n’en a pas moins réalisé un excellent parcours à Londres, tirant aussi profit d’un tournoi masculin, dominé par Roger Federer, qui a un peu manqué de vrais moments de tension et de grandes rencontres. Avec Vincent Stavaux, le manager du Croate, un Belge sera au moins resté en course jusqu’au dernier jour...
“Je ne pleurais pas de mal. Je pleurais du fait qu’au plus important moment de ma carrière, je ne pouvais être au mieux de mes moyens.” Marin Cilic
Querrey, qui l’an dernier avait éliminé Djokovic sur la route des quarts de finale, a récidivé cette année en sortant en quart un Andy Murray en délicatesse avec sa hanche. Le même jour, Djokovic a jeté l’éponge face à Murray. Ce qui, indirectement, a donné un peu plus raison à Federer d’avoir fait l’impasse sur la saison de terre battue. Rafael Nadal a pu s’en rendre compte, lui aussi, mais on ne peut tout avoir. Lors d’un haletant marathon, conclu à 15-13 lors d’un 5e set qui a duré presque autant que le reste du match (4 h 48 au total), il a manqué au Majorquin de la fraîcheur et de la créativité pour démanteler le tennis de Gilles Muller, cool, simple, et qui va droit au but. Pour un joueur au palmarès quasi vierge jusqu’à cette année, le scalp du vainqueur de Roland Garros et une place parmi les huit meilleurs du tournoi ont constitué la cerise sur le gâteau d’une méga saison. La cinquième manche contre Cilic fut la manche de Roues de vélo La distribution des courts n’est pas le seul domaine dans lequel la direc- trop pour le valeureux Luxembourgeois. tion du tournoi s’est retrouvée sous le feu des critiques. L’état des terrains n’a apparemment jamais été pire que cette année. En raison de la chaleur et de la sécheresse, ils se sont déteriorés plus vite que d’habitude, tandis que le centre court était soumis à rude épreuve lors du week-end de clôture avec la finale dames sous le toit, une finale double messieurs de 4 h 39, et encore une finale double dames, heureusement “expédiée” par Makarova et Vesnina sur un double 6-0 - c’est la première fois depuis 1954 que l’on enregistre deux “roues de vélo” à ce stade. Ce qui fait que pour l’apothéose du dimanche, la finale hommes, l’herbe de la majestueuse cathédrale présentait un aspect particulièrement désolant. Difficile de dire si l’état aride et désertique des courts a joué un rôle déterminant dans la terrible blessure de Bethanie Mattek-Sands - Kristina Mladenovic était hors d’elle en évoquant le danger de glissade sur le court 18, tandis que découvrir un trou au milieu du centre court n’a pas fait rire Novak Djokovic -, mais personne ne doute que l’Américaine haute en couleurs ait vécu à Wimbledon un moment effrayant. On ne se souvient pas d’avoir entendu un sportif hurler ainsi à l’aide, couché au sol. L’image et le son ont immédiatement fait le tour du monde. La spécialiste du double, qui avait reçu une wild card pour le simple, a glissé en montant à la volée contre Sorana Cirstea, et c’est son genou droit qui a tout pris. La spectaculaire Yankee, plutôt bien vue sur le circuit, a été assaillie de messages réconfortants son compatriote Jack Sock a même disputé le troisième tour avec son nom inscrit sur ses chaussures - mais le verdict fut aussi dramatique qu’attendu : rupture du ligament rotulien, déplacement de la rotule, et longue revalidation à la clé. Ce qui ne l’a pas empêchée de poster une irrésistible vidéo sur Instagram où elle danse (assise) avec son amie et partenaire de double Lucie Safarova sur “Survivor” des Destiny’s Child. On la reverra.
32 PLAY TENNIS
Une ampoule au pied gauche et c’est le courtcircuit pour Marin Cilic.
WIMBLEDON INTERNATIONAL
RUBEN BEMELMANS
On pouvait s’attendre à ce que l’importance pour le tennis belge de David Goffin, en quelque sorte notre “assurance” de deuxième semaine en Grand Chelem, saute encore plus aux yeux en son absence. Cela ne s’est finalement pas trop mal passé, malgré la blessure au dos de Steve Darcis qui, la mort dans l’âme, a dû laisser le champ libre à David Ferrer au deuxième tour. Grâce en soit rendue à Ruben Bemelmans qui a vécu à Wimbledon un des deux points d’orgue de sa carrière. Le premier c’était à l’US Open 2015 où il avait déjà été au 3e tour mais en bénéficiant de l’abandon de Jack Sock. Cette fois, après être sorti des qualifications, le Limbourgeois de 29 ans a commencé par disposer du vétéran Tommy Haas, de dix ans son aîné, après un match solide. Il ne s’agissait que sa deuxième victoire en tableau final à Wimbledon.
INSTANTANÉS
Ruben n’est pas revenu dans le Top 100 par hasard. Maintenant il s’agit d’y rester. En demi-finale, Thomas Berdych a emprunté une paire de chaussures à Novak Djokovic, avec la tête du Serbe sur la languette !
L’affaire s’est corsée au deuxième tour, non pas tant à cause d’une’invasion... de fourmis volantes sur le court, mais en raison du super talent de Daniil Medvedev qui fait partie de la Next-Gen, nouvelle génération promotionnée par l’ATP, et qui avait éliminé Stan Wawrinka au premier tour. Face à notre compatriote, le Russe de 21 ans a surtout affiché les défauts et l’instabilité de la jeunesse, contrastant avec la manière dont Bemelmans est resté concentré sur son match, même contraint à une cinquième manche alors qu’il menait deux sets à zéro. En guerre avec l’arbitre, Medvedev a même sorti son portefeuille après la partie et jeté quelques pièces dans sa direction, ce qui, malgré des excuses, lui a valu une amende de 7.000 dollars. Au troisième tour, notre compatriote n’a pas non plus démérité, mais l’inébranlable Kevin Anderson a vraiment trop bien servi. En trois sets, Ruben n’a perdu qu’une fois son engagement, mais le Sud-Africain n’a concédé aucune balle de break. “C’est certainement un pas dans la bonne direction, à moi de maintenir ce niveau et le plan de travail que l’on a mis au point”, disait Bemelmans. Au vu de son parcours londonien, il n’est pas revenu dans le Top 100 par hasard, maintenant il s’agit d’y rester. A 29 ans, il n’est pas trop tard, c’est même le bel âge par les temps qui courent.
Les résultats Simple messieurs : Roger Federer (SUI) – Marin Cilic (CRO) 6-3, 6-1, 6-4 Simple dames : Garbine Muguruza (ESP) – Venus Williams (USA) 7-5, 6-0 Double messieurs : Lukasz Kubot (POL) / Marcelo Melo (BRA) – Oliver Marach (AUT) / Mate Pavic (CRO) 5-7, 7-5, 7-6, 3-6, 13-11 Double dames : Elena Vesnina / Ekaterina Makarova (RUS) – Hao-Ching Chan (TAI) – Monica Niculescu (ROU) 6-0, 6-0 Double mixte : Jamie Murray (GBR) / Martina Hingis (SUI) – Henri Kontinen (FIN) / Heather Watson (GBR) 6-4, 6-4 Juniors garçons : Alejandro Davidovich Fokina (ESP) – Axel Geller (ARG) 7-6, 6-3 Juniores filles : Claire Liu (USA) – Ann Li (USA) 6-2, 5-7, 6-2
32 centimètres de différence entre Dudi Sela et John Isner... mais c’est quand même l’Israélien qui a gagné.
L’arrivée de ses enfants dans son box a ému Federer aux larmes.
Rencontre au sommet : Kim Clijsters en grande conversation avec Kate Middleton.
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Roland Garros de A à Z Le roi n’est pas mort... vive le roi ! Plus que jamais “El Rey” dans la Ville Lumière, Rafael Nadal totalement ressuscité a atteint sa phénoménale “decima” à Roland Garros. Le roi n’est pas mort... vive le roi ! Il a aussi découvert, comme tout le monde, une petite princesse lettonne, Jelena Ostapenko, que - contrairement au monarque de Manacor - personne n’attendait sur le podium, et encore moins sur sa plus haute marche. Ostapenko one shot ou grand départ ? Jelena a apporté fraîcheur et couleur à une quinzaine parisienne ensoleillée que l’on vous résume ici, en abécédaire, en 25 noms.
A
Agassi Andre Le vainqueur de Roland Garros 1999 a monopolisé les caméras lors de la première semaine du tournoi. Novak Djokovic venait tout juste d’appeler à la rescousse l’icône américaine de 47 ans pour le sortir de son inquiétant et interminable creux tennistique et existentiel. L’aubaine était belle pour les reporters de tous poils. Agassi n’a pu rester plus de huit jours en raison de vacances familiales programmées de longue date, il n’était donc plus là lorsque l’ex-superman serbe a sombré au 4e tour face à Dominic Thiem.
B
Bacsinszky Timea En 2015, cette Suissesse atypique avait privé Alison Van Uytvanck d’une demifinale. Deux ans plus tard, elle a de nouveau atteint ce stade de l’épreuve. Après un départ assez laborieux, elle a trouvé un rythme de croisière en éliminant notamment Venus Williams, et son sprint final fut valeureux, marqué par une victoire âprement disputée face à la coqueluche locale Mladenovic. Vingt-quatre mois plus tôt, elle avait échoué contre Serena Williams, cette fois elle s’est heurtée à une petite pile lettonne ne doutant de rien.
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C
Cepede Royg Veronica
A Paris, la Paraguayenne de 25 ans a écrit sa propre histoire, et celle de son pays. Grâce entre autres à des victoires face à Lucie Safarova et Anastasia Pavlyuchenkova, elle a atteint la deuxième semaine et les huitièmes de finale, ce qu’aucune joueuse du Paraguay n’avait encore réalisé. Elle ne s’est inclinée face à la deuxième tête de série Karolina Pliskova qu’au terme de trois sets acharnés.
D
Djokovic Novak Révolution dans l’entourage, engagement d’Agassi, finale à Rome, et retour là où un an plus tôt il avait réalisé son rêve ultime... on pouvait voir Roland comme un endroit symbolique pour retrouver le Serbe au niveau qui fut le sien. Ce ne fut pas le cas, et la manière dont il négocia le dernier set et demi face à Dominic Thiem en quart de finale laissa encore perplexe, à des années lumières du Serbe dominateur que l’on a connu.
Elise Mertens
E
Coup de fraîcheur. Sa belle avancée dans le Top 100, l’intérêt médiatique qui en a découlé ne sont pas montés à la tête d’Elise, et son parcours à Roland Garros a montré qu’elle pourrait nous valoir d’autres satisfactions dans les dix années à venir. Seule une performante Venus Williams a eu raison d’elle au troisième tour, avec comme cerise sur le gâteau une première apparition sur le Central Philippe Chatrier. Une enrichissante expérience de plus.
ROLAND GARROS INTERNATIONAL
F
Ivashka Ilya
Flipkens Kirsten
C’est peu dire que la Campinoise n’est pas fan de la terre battue. Elle a au moins passé le premier tour face à la Luxembourgeoise Mandy Minella, et livré ensuite une combative partie contre Sam Stosur. Elle s’est aussi bien amusée en double avec Francesca Schiavone, éliminée en quart de finale par la paire qui a gagné et dominé le tournoi Bethanie Mattek-Sands/Lucie Safarova.
I
Pourquoi ce Bielorusse d’1 m 96, demanderezvous ? Parce qu’il a renvoyé chez lui Kimmer Coppejans dès le premier tour des qualifs, symbole du naufrage de nos représentants néerlandophones, Ruben Bemelmans sorti au même stade contre l’Argentin Marco Trugelliti et Joris De Loore un tour plus loin face à l’Allemand Peter Gojowczyk. Sans gloire.
G J
Goffin David
Quel malchance ! Le Roland Garros de notre numéro un semblait sur les rails avec des victoires sans stress ni perte d’énergie contre Paul-Henri Mathieu et Sergiy Stakhovsky. Toujours dans sa zone de confort (un peu trop ?) face à un Horacio Zeballos accrocheur mais largement à sa main, il a été victime de la plus noire scoumoune, le pied coincé dans la bâche du Lenglen après s’être arraché pour réussir un retour miraculeux. Grosse entorse, pas de match revanche contre Thiem, une croix sur la saison sur herbe. Et on a craint un moment que ce soit pire.
H Halep Simona
On a pu penser que c’était l’année ou jamais pour la Roumaine, déjà finaliste en 2015 battue alors par une Maria Sharapova un rien plus forte. Mais, alors qu’elle semblait avoir les cartes en mains, Halep est de nouveau passée à côté face à la petite bombe lettonne Ostapenko, révélation du tournoi. “J’étais malade de l’estomac avant la finale, un trop plein d’émotions, peut-être n’étais-je pas prête à gagner”, a-t-elle reconnu.
Jabeur Ons
Lucky loser, la Tunisienne de 22 ans, 114e mondial à l’époque, est devenue la première femme arabe à disputer le troisième tour d’un Grand Chelem, qui plus est après avoir éliminé Dominika Cibulkova de belle manière. Celle qui avait remporté le tournoi juniore en 2011 dépasse ainsi sa compatriote Selima Sfar qui a atteint deux fois le deuxième tour à Roland. Mais pas de rivalité entre elles : “Elle m’a toujours aidée et inspirée”, dit Jabeur.
Kristina “Kiki” Mladenovic
K
Compte tenu de l’indécision régnant dans le tableau féminin, nos voisins du sud ont rêvé voir la charismatique Kiki succéder à Mary Pierce, dernière Française à avoir remporté le tournoi (2000). Elle a joliment surfé sur la vague d’enthousiasme, y compris face à la tenante du titre Muguruza, jusqu’en quart de finale où l’on a subitement eu l’impression qu’il y avait trop de vent et plus assez d’essence dans le réservoir face à une opposition (Bacsinszky) un peu trop coriace.
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Lokoli Laurent
L O
Cela nous arrangeait point de vue alphabet, mais on aurait aussi bien pu citer Maxime Hamou, dont on a plus parlé, pour évoquer le comportement peu adéquat de deux qualifiés français, à respectivement 22 et 21 ans. Lokoli s’est montré mauvais perdant en refusant de serrer la main de Martin Klizan à la fin de leur match et du cinquième set. Quant à Hamou, il a été exclu du tournoi pour avoir peloté une journaliste devant les caméras d’Eurosport. “Si cela n’avait pas été du direct je lui aurais collé une droite”, a même déclaré cette dernière.
M
Ostapenko Jelena Voir page suivante.
P
Pliskova Karolina
Son tennis et son état d’esprit ne correspondent pas trop au jeu sur terre battue, elle n’en a pas moins profité des “largesses” actuelles du tennis féminin pour se faufiler jusqu’en demi-finale. Avant son quart contre Caroline Garcia, elle n’avait pas dû affronter une Top 30. Dans le dernier carré, Halep était trop forte pour elle.
Murray Andy
Le numéro un mondial, en forme et confiance moyennes, ne se faisait pas d’illusions en arrivant Porte d’Auteuil... qu’il n’a pourtant quitté qu’en demi-finale, battu par Stan Wawrinka à l’occasion du meilleur match du tournoi. On aurait pu parler de petit succès pour l’Ecossais, en souffrance depuis le Nouvel An, s’il n’avait connu cette panne totale contre le Suisse au cinquième set.
N Nishikori Kei
On est tous fans du Japonais de 27 ans. Son tempo, sa bonne main, et son jeu complet sont faits pour le top, mais une certaine fragilité physique et mentale l’empêche de garnir son palmarès comme on l’attendrait. A Roland Garros, il a livré un bon tournoi mais le quart de finale bizarre contre Murray a aussi confirmé la relative instabilité du (trop) tendre Kei.
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Qualifié En qualifications, Yannick Reuter s’est heurté au talentueux Casper Ruud, tandis qu’Arthur De Greef, sur sa surface préférée, a atteint pour la première fois le tableau final d’un Grand Chelem où il s’est vu opposer Richard Gasquet. Il n’a pas quitté Paris sans y laisser sa carte de visite - son revers sauté ! Dommage pour Maryna Zanevska qui a perdu au troisième tour des qualifs... 6-7, 7-6, 6-7... face à Petra Martic qui a atteint les 1/8es de finale.
R
Nadal Rafael Voir double page suivante.
Q
ROLAND GARROS INTERNATIONAL
O
Ostapenko Jelena “Une telle frappe, c’est juste monstrueux” Elle n’est pas très bavarde, mais son tennis a parlé pour elle. Telle un “bulldozer” de vingt ans, tonitruante, tenace et lâchant des coups d’une force inouïe en ne doutant de rien, la jeune Lettonne a réalisé la performance la plus étonnante de l’année. ”J’ai vu pas mal de matches, mais être capable de frapper la balle avec une telle violence et que ça paraisse aussi facile je ne l’avais jamais vu, c’est juste monstrueux.” Marion Bartoli savait elle aussi asséner de grands coups quand elle jouait, mais elle en est restée comme deux ronds de flan devant la tonitruante démonstration de la “mitraillette” lettonne, et avec elle l’ensemble de la communauté tennistique. Certes, on avait plus que jamais le sentiment cette année que le tableau des dames pouvait partir dans tous les sens. Et lorsqu’on a regardé le programme des huitièmes de finale on s’est même dit que n’importe laquelle des seize pouvait gagner. Reste que dans la longue liste des (trente) candidates possibles au titre établie par les bookmakers avant le tournoi on ne trouve aucune trace d’Ostapenko. Pas étonnant dans la mesure où, abordant le neuvième Grand Chelem de sa carrière, elle n’y avait en tout et pour tout remporté que quatre matches, et aucun sur terre battue. Avec le recul, on aurait peutêtre pu noter l’un ou l’autre signe avant-coureur comme le titre juniore de Wimbledon conquis en 2014, ou les finales jouées à Québec (2015), Doha (2016) et Charleston (2017). Son premier tour à l’Australian Open, où elle se retrouva à 5-2 au 3e set contre Karolina Pliskova avant d’être victime de ses nerfs, aurait pu nous mettre aussi la puce à l’oreille. On ne doute d’ailleurs pas que cela ait été le cas pour la numéro deux mondiale tchèque. Mais même elle n’a pas dû penser que cela pouvait aller aussi vite. “Moi non plus, surtout après un aussi difficile premier tour (contre Louise Chirico)”, rigolait Ostapenko. Elle n’a ensuite laissé aucune chance à la championne olympique Monica Puig, puis elle a confirmé avec une victoire logique face à Lesia
Tsurenko. Et le petit coup de chance, qu’il vaut mieux avoir si on veut aller loin dans un grand tournoi, elle en a bénéficié face à Samantha Stosur vaincue en trois sets, l’Australienne victorieuse en 2010 expliquant après coup s’être alignée avec une fracture de stress à la main droite.
“Penko power”... et danse de salon On doute que le mot défendre figure dans le dictionnaire tennistique de Jelena. Ce n’est pas pour rien qu’on l’a baptisée “Penko power”. Même la pluie (très peu présente cette année) qui s’invita lors de son quart de finale contre Caroline Wozniacki, et provoqua une interruption de trois heures, n’est pas parvenue à doucher son juvénile enthousiasme. Etonnamment détendue malgré (ou grâce à) son jeune âge, elle ne pouvait que sourire : “Je suis si contente, je n’arrive toujours pas à y croire, j’ai raté quelques balles mais je devais rester agressive, continuer à prendre ma chance, et à la fin ça a payé.” Elle est là, résumée en quelques mots, la recette Ostapenko - un tennis d’attaque de fond de court, visant les lignes avec des coups puissants des deux côtés. De nouveau appliquée en demifinale, et encore en trois sets, contre Timea Bacsinszky, elle en a fait la première Lettonne en finale d’un Grand Chelem. Avec un total hallucinant, pour les sept matches, de 299 coups gagnants. Simona Halep peut en parler à l’aise, elle qui s’en est pris 54 derrière les oreilles en finale. “Par moments, j’avais l’impression de n’être que spectatrice”, grinçait-elle. Revers de la médaille, lors de ce match mémorable, Ostapenko a commis exactement le même nombre de fautes directes, 54 donc, et a dû faire preuve d’un caractère fort doublé d’une sidérante décontraction contrastant avec la crispation adverse - pour remonter 4-6, 0-3 et s’imposer 6-4, 6-3 dans les deux dernières manches. Jelena, qui a partagé ses jeunes années entre le tennis et... la danse de salon, pouvait dès lors aligner tous les clichés médiatiques du genre, “j’ai joué un tournoi incroyable”, “c’est un rêve qui est devenu réalité”, avant de confier à propos de sa manière de jouer : “J’ai toujours frappé fort dans la balle, j’adore ça, c’est dans mon ADN.”
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Nadal Rafael “L’important c’est d’être heureux” Au terme d’une démonstration de force à la limite de l’insolence, King Rafa a retrouvé la voie royale pour marquer encore un peu plus l’histoire du tennis sur terre battue. Il a abandonné à peine 35 jeux en deux semaines. ”Il y a six mois les gens se demandaient si ma carrière n’était pas derrière moi”, glissait le ténor majorquin au lendemain de son dixième triomphe parisien. A 31 ans, on peut dire que les “représailles” de Nadal vis-à-vis des spécialistes qui l’estimaient sinon fini du moins plus aussi fort qu’avant ont été d’une évidence sans précédent. Même si ce n’est pas le genre du bonhomme, il n’a pu que savourer intérieurement l’ampleur de la “mise au point”. L’exception Thiem à Rome n’a fait que confirmer la règle : de la “dixième” à Monte Carlo à la “decima” parisienne, Rafa est redevenu intouchable sur la brique. “Je ne suis pas du genre à cultiver cette sorte de sentiment extrême”, répète-t-il pourtant, “je ne déborde pas d’euphorie lorsque je gagne et je ne sombre pas dans la dépression lorsque ça va moins bien. On me voit comme un winner obsessionnel mais ce n’est pas le cas. J’essaie d’être quelqu’un de stable qui prend ce qui lui arrive avec un maximum de naturel, sans en faire un monde ou un drame.” La facilité avec laquelle il a en tout cas laissé de côté l’opposition (que l’on a certes connue plus haut de gamme) dans son jardin de la Porte d’Auteuil a eu un côté limite risible. C’est Robin Haase, au deuxième tour, qui lui a pris le plus de jeux, huit, et aucun adversaire n’a dépassé les quatre jeux en un set contre lui. Deux seulement sont restés plus de deux heures sur le court, dont Stan Wawrinka en finale... tout aussi impuissant que les autres, si loin du rouleau compresseur flegmatique qu’il a pu être dans ses autres finales. “Je me suis senti très nerveux tout au long du match, rempli de doutes”, avouait-il, “j’ai essayé de trouver des solutions pour mieux faire, mais j’étais trop loin de la ligne de fond. C’est aussi Rafa qui vous fait hésiter, jouer contre le meilleur de tous les temps sur terre battue n’est pas simple.”
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“Je ne fais pas la course avec Federer” Le dixième titre de Nadal à Roland Garros était aussi son 52e sur brique pilée et son 73e au total. “Vous dites que mon revers est devenu meilleur, mais cela ne date pas d’aujourd’hui”, précise-t-il. “Avec le temps, on intègre des choses dans son jeu, on en perd d’autres, c’est vrai pour tout le monde. Techniquement c’est mieux, physiquement c’est moins bon. J’avais surtout perdu confiance dans mon coup droit, et si je peux maintenir les sensations que j’ai retrouvées sur ce coup ça m’ira très bien (sourire).” Passion, power, positivisme, tout y était. “Je savais que je pouvais gagner, pas que j’allais gagner”, insiste Nadal, “tout a été quasi parfait.” Au point de rappeler, par moments, le Rafa de 2008. “Je ne sais si le Nadal d’il y a neuf ans battrait celui d’aujourd’hui à Roland Garros, et je ne me pose pas la question”, continue-t-il. “J’avais toujours pensé qu’il me serait impossible d’être au niveau où j’en suis à l’âge que j’ai, surtout avec la blessure au pied dont j’ai souffert fin 2005, les médecins m’avaient dit que ce serait peut-être compliqué de durer longtemps.” En attendant, si le physique tient, après ce qu’on a vu là on peut de nouveau se demander ce qui peut l’empêcher de confisquer une onzième Coupe des Mousquetaires l’an prochain. Et d’entretenir la chasse au record de Grands Chelems de Roger Federer... quand on se souvient du break d’avance qu’il avait sur le Suisse dans le cinquième set de la finale australienne 2017... “J’ai 31 ans, et tout ça est largement plus facile à dire qu’à faire”, tempère-til, “même si je veux encore revenir quelques fois à Paris, avec les armes pour gagner. Je ne fais pas la course avec Roger, et je ne me fixe pas comme but de redevenir numéro un, mon moteur est ailleurs et plus simple : continuer à bien jouer au tennis et à rester en bonne santé, ne pas oublier que ce qui arrive est le résultat de tous ces matins où je me lève pour aller m’entraîner, travailler, chercher à m’améliorer. J’étais à neuf, je suis à dix, je ne suis pas différent pour autant. Quand on est “fit” tout est plus facile, mais par dessus tout l’important c’est d’être heureux.”
ROLAND GARROS INTERNATIONAL
Les étapes d’une faramineuse Grande Boucle
On croyait déjà Borg intouchable avec ses six titres, mais dix Roland Garros pour Nadal c’est carrément pharaonique. Retour en neuf étapes sur le Tour (des Internationaux) de France d’un champion hors normes.
2005 2006 2007 2008
“Une émotion indescriptible” Nadal n’avait que 19 ans quand il s’est présenté une première fois Porte d’Auteuil en favori, après avoir gagné Monte Carlo et Rome. “Les Espagnols rêvent de Roland quand ils s’entraînent, c’est une émotion indescriptible”, assure son oncle et coach Toni Nadal. Le troisième tour contre Gasquet était potentiellement dangereux, mais la pression pesait trop sur les épaules du Français. En demifinale contre Federer, indiscutable numéro un mondial, “la” tactique du gaucher majorquin, à savoir frapper haut et fort dans le revers du Suisse, paya pour la première fois, pas la dernière. “En finale, Puerta a bien joué, presque mieux que Rafa, mais c’est passé”, dit Toni. L’Argentin fut ensuite suspendu pour dopage à l’étiléfrine.
“Record de Vilas battu” La victoire au premier tour contre Robin Söderling fut un peu spéciale, c’était sa 54e d’affilée sur terre battue, record de Guillermo Vilas battu. “D’autant plus spéciale qu’on jouait quasi sur dur, il y avait tellement de vent que la terre s’envolait”, se souvient-il. De manière surprenante, son plus coriace adversaire se révéla être Paul-Henri Mathieu qu’il mit 4 h 53 à éliminer. Par la suite, il y eut l’abandon de Djokovic, et en finale, après un premier set irrésistible du génie suisse, le Majorquin déroula face à Federer pour s’imposer au tie-break du quatrième. Roger n’a battu que deux fois Rafa en quinze matches sur terre battue, et jamais à Roland.
“La routine s’installe”
“L’heure de la revanche”
L’heure de la revanche pour l’Espagnol, battu pour la première fois Porte d’Auteuil l’année précédente par Söderling. Il est arrivé à Paris fort d’un “grand chelem ocre” inédit après avoir remporté Monte Carlo, Madrid et Rome. Il retrouva en finale le Suédois, qui avait “sorti” Federer en quart, et lui abandonna dix jeux en trois manches. Il n’a perdu que deux sets en vingt-deux matches sur terre battue cette année-là. L’émotion le fit pleurer de longues minutes dans sa serviette, il compléta une formidable saison par un deuxième Wimbledon et un premier US Open, retrouvant la première place mondiale.
“Borg égalé”
Ce devait être l’année de Novak Djokovic, toujours invaincu, vainqueur de Nadal à Madrid comme à Rome, et qui allait battre six fois l’Espagnol en finale cette saison-là. Du coup, Rafa, contraint pour la première fois aux cinq sets à Roland par Isner au début du tournoi, a pu dire “Merci Roger”, un formidable Federer, toujours plus vulnérable sur la brique face à Nadal, ayant stoppé le bolide serbe en demi. “C’était mieux pour nous”, reconnaît Toni, “même si la finale a quand même été très difficile.” Quatre manches dont trois très serrées, en effet, la première remportée après avoir été mené 2-5 et avoir sauvé une balle de set. Toujours ce mental d’extraterrestre qui lui permettait d’égaler Borg Porte d’Auteuil.
“Plus fort que la pluie”
On peut parler de long fleuve tranquille pour cette édition jusqu’à ce que la pluie s’en mêle en finale, achevée le lundi. “Rafa a montré un super niveau durant toute la quinzaine, et en finale il menait 6-4, 6-3, 2-0 contre Djokovic”, raconte Toni Nadal. “Puis, la pluie est arrivée, les balles se sont gorgées d’eau, il a perdu sept jeux de suite, se retrouvant mené d’un break dans le quatrième set. Heureusement pour nous, la pluie a redoublé et la partie a été renvoyée au lendemain. Au moment de reprendre, je le trouvais très nerveux, pas une bonne tête du tout, mais juste avant de monter sur le court son visage a changé, il a refait son break et est repassé devant.”
Oui, une certaine routine s’est petit à petit installée sur terre, même si Federer a relancé un rien le suspense en battant Nadal (en trois sets) à Hambourg... après 81 victoires d’affilée de l’Espagnol sur la brique pilée. A Roland, c’est une impression de déjà vu qui a prévalu quand, après avoir éliminé d’entrée un “petit nouveau” nommé Del Potro, Nadal battit Djokovic en demi, puis Federer en finale en quatre sets. “J’étais tout simplement convaincu qu’en maintenant la stratégie habituelle contre Roger Rafa gagnerait”, résume Toni Nadal.
“Un peu de chance”
“Le meilleur Nadal qu’on ait vu”
“L’air de Paris”
”La victoire de Djokovic en Australie et sa montée en puissance ont poussé Rafa à devenir meilleur”, assure Toni. “A Roland cette année-là, il a vraiment envoyé du lourd, le meilleur Nadal que l’on ait vu je pense.” Contre Djokovic encore en demi-finale, puis face à Federer comme battu d’avance en finale où le Suisse subit sa plus lourde défaite en ne prenant que quatre jeux. Dans la foulée, Nadal crucifia son glorieux rival jusque dans son pré carré de Wimbledon lors d’un des matches les plus spectaculaires de l’histoire du tennis, devenant aussi champion olympique et numéro un mondial.
La véritable finale de cette édition est en fait la demi contre Djokovic placé dans la même partie de tableau que Nadal. Un match épique en cinq sets, truffé de rebondissements, avec en point d’orgue une balle de 5-3 pour Djoko dans la manche décisive où le Serbe toucha le filet sur un smash facile, perdit le point et le jeu dans la foulée, s’inclinant finalement 9-7. Il ne faut pas faire de cadeaux pareils à un jusqu’au-boutiste comme Rafa, même si ce dernier reconnaissait avoir eu “un peu de chance” et si “dans les deux derniers sets Novak semblait un peu plus fort.” La finale contre Ferrer ressembla à une formalité en comparaison. Le temps des blessures se profilait déjà à l’horizon pour Nadal, et le problème de dos qui l’avait handicapé à l’Open d’Australie (finale perdue contre Wawrinka) l’avait pas mal affecté. Mais, après une nouvelle défaite en finale à Rome face à Djokovic, l’air de Paris lui fit encore le plus grand bien. Ni Ferrer, ni Murray ne purent freiner sa route, et en finale il prit la mesure du Serbe après avoir perdu le premier set. “Encore une finale très difficile, qui aurait pu se terminer autrement, mais franchement Rafa était au dessus”, conclut Toni. Djoko avait en effet fini sur une double faute, alors que des cris “Viva Espana” et “Viva el Real Madrid” avaient fusé du public entre les deux services.
2010 2011 2012 2013 2014 PLAY TENNIS 39
S
Svitolina Elina
Coachée l’an dernier encore par Justine Henin, on a cru l’Ukrainienne de 22 ans candidate à un premier titre en Grand Chelem sur la terre où son ex-mentor connut tant de succès. C’était compter sans un quart de finale où, face à Halep, elle laissa échapper une victoire qui lui paraissait acquise à 6-3, 5-1. “Vous voulez vraiment que je pleure ?”, at-elle demandé aux journalistes qui la pressaient après le match, “c’est le tennis, c’est la vie, ce sont des choses qui arrivent.”
T
Thiem Dominic
Un jour, Thiem gagnera Roland Garros. Peut-être pas tant que Rafael Nadal sévira dans les parages, mais l’Autrichien de 23 ans possède trop de qualités sur cette surface pour que cela n’arrive pas. Seul vainqueur de Nadal sur terre en 2017 (Rome), il a atteint comme l’an dernier les demi-finales à Roland où il n’a pas pesé lourd, il faut le dire, face à un Rafa déchaîné. “J’ai joué une bonne saison sur brique, mais ça s’est moins bien terminé”, a-t-il soupiré.
United States of America
U
Il n’y a pas si longtemps les noms de Michael Chang, Andre Agassi ou Jim Courier s’affichaient tout en haut du palmarès du “French” comme ils disent. Même si les US regorgent de jeunes en devenir, on en est resté très loin. Seuls John Isner et Steve Johnson sont allés au 3e tour, tandis que chez les dames Venus Williams, à près de 37 ans, fut l’unique survivante en 1/8e de finale. Les Yankees ne raffolent pas de la terre battue, mais quand même...
V
Van Uytvanck Alison
C’était chouette de la retrouver à son avantage sur la terre de ses exploits de vingt ans (2015). Elle n’a certes plus atteint les quarts de finale, mais, compte tenu du calvaire physique et mental vécu depuis lors, le fait de sortir des qualifications, de passer un tour face à Naomi Osaka, et de livrer trois respectable sets contre Agnieszka Radwanska, lui a permis de quitter les lieux sur une note positive pour un futur qui ne peut s’envisager que dans le Top 100.
40 PLAY TENNIS
W
Wawrinka Stan
Il y a deux ans, avec un tennis mirobolant, le surpuissant suisse avait brisé le rêve parisien de Novak Djokovic. Cette année, la finale s’est au contraire transformée en cauchemar pour lui. Après s’être de nouveau affirmé crescendo dans le tournoi, il a pourtant abordé le match contre Nadal avec des statistiques intouchables - trois finales en Grand Chelem, trois triomphes -, mais la machine espagnole lui est passée dessus sans rien laisser derrière elle, que de la... terrre brûlée.
X
La joueuse X
C’est l’expression que l’on avait fini par utiliser au moment de pointer une favorite pour le tournoi féminin tant, en l’absence de Serena, Sharapova et Azarenka, les jeux semblaient grands ouverts. Est-il déjà arrivé que l’on aborde la deuxième semaine d’un Grand Chelem sans aucune gagnante d’un tournoi majeur dans le tableau, Venus Williams exceptée ? L’apparition fulgurante de Jelena Ostapenko a encore conféré une identité plus surprenante à cette fameuse joueuse X dont on reparlera sûrement.
Yanina Wickmayer
Y
A peine remise d’une blessure au poignet, ce n’est pas une Yanina très rassurée qui a abordé le Grand Chelem parisien. Elle n’a pas nécessairement mal joué contre Kasatkina, mais elle a perdu au premier tour. “Je manque de confiance pour gérer les points importants avec la conviction qu’il faut”, at-elle conclu... avant de mettre fin à sa collaboration avec le coach français Nicolas Beuque après un an et demi de bons et loyaux services, une éternité pour l’Anversoise.
Z
Zverev Alexander
A vingt ans, il était présenté comme outsider pour le titre après sa victoire à Rome, mais il n’est pas resté longtemps Porte d’Auteuil, “sorti” (en deux jours) dès le premier match par Fernando Verdasco. “J’ai joué comme une merde, il n’y a rien d’autre à dire”, a-t-il lâché crûment. “Mais ce n’est pas non plus la fin du monde, presque tous les joueurs perdent un match toutes les semaines.” Vu comme ça.
C’est Milos Raonic qui a passé le plus d’aces Porte d’Auteuil cette année (70). Chez les filles, la palme revient à Karolina Pliskova (28).
Quelques Roland Garros
Toujours aussi à l’étroit, Roland Garros a battu son record d’assistance avec plus de 470.000 spectateurs, alors que douze mois plus tôt il en était resté à 455.000. Il faut dire que des billetteries différentes avaient été mises en place pour les deux demi-finales hommes, et qu’il a fait beau quasiment durant toute la quinzaine.
299 0
Jelena Ostapenko a frappé en moyenne 42 coups gagnants par match sur l’ensemble du tournoi, soit près de 300 en sept matches.
Le nombre de fois où le hashtag #RG17 a été utilisé sur le net durant le tournoi.
.
Le nombre de matches remportés par Rafael Nadal en treize participations au Grand Chelem parisien. Deux défaites seulement : contre Robin Söderling au 4e tour 2009, et face à Novak Djokovic en quart de finale 2015.
79
35
Le nombre de jeux perdus par Nadal durant ce Roland Garros 2017. Il n’a pas battu la performance de Borg (32 en 1978), mais a amélioré son propre record qui datait de 2008, 41 jeux en sept matches.
471.274 Le nombre de spectateurs qui sont venus assister aux qualifications.
21 .000
8 600 000 Jelena Ostapenko n’a eu à battre aucune Top 10 pour arriver en finale. Cela faisait 34 ans qu’une joueuse non tête de série ne s’était plus qualifiée pour l’ultime samedi Porte d’Auteuil où la Lettonne de 20 ans n’avait même jamais remporté un match.
INTERNATIONAL
70
chiffres sur
ROLAND GARROS
Juin. C’est la date anniversaire commune de Timea Bacsinszky, Nadia Petrova, Lindsay Davenport, Kim Clijsters, et... Jelena Ostapenko.
14
Le poids en kilos de la Coupe des Mousquetaires brandie par Rafael Nadal, elle est fabriquée depuis 1981 par le plus ancien joaillier du monde, Mellerio, qui réalise aussi le Ballon d’or du foot, elle nécessite 100 heures de travail.
Le palmarès de l’édition 2017
Simples messieurs : Rafael Nadal (ESP) bat Stan Wawrinka (SUI) 6-2, 6-3, 6-1 Simple dames : Jelena Ostapenko (LET) bat Simona Halep (ROU) 4-6, 6-4, 6-3 Double messieurs : Ryan Harrison (USA) – Michael Venus (NZL) battent Santiago Gonzalez (MEX) – Donald Young (USA) 7-6, 6-7, 6-3 Double dames : Bethanie Mattek-Sands (USA) – Lucie Safarova (TCH) battent Ashleigh Barty (AUS) – Casey Dellacqua (AUS) 6-2, 6-1 Double mixte : Gabriela Dabrowski (CAN) - Rohan Bopanna (IND) battent Anna-Lena Groenefeld (GER) - Robert Farah (COL) 2-6, 6-2, 12-10 Simple juniors garçons : Alexei Popyrin (AUS) bat Nicola Kuhn (ESP) 7-6, 6-3 Simple juniors filles : Whitney Osuigwe (USA) bat Claire Liu (USA) 6-4, 6-7, 6-3
PLAY TENNIS 41
Nick Kyrgios,
bon ou mauvais génie ?
Certaines personnes naissent avec un don. Elles n’y sont pour rien, elles en héritent. En revanche, elles sont responsables de ce qu’elles en font. “Avec un potentiel on n’a jamais rien acheté”, dit un habitué du circuit de notre connaissance. Nick Kyrgios, 22 ans, est un McEnroe en puissance, le joueur le plus talentueux depuis Federer, mais à quel point cela l’intéresse-t-il vraiment ?
A
ustralie sera notre invitée en Coupe Davis au mois de septembre. Ce ne sont pas les grands champions qui manquent dans son histoire tennistique, de Rod Laver à John Newcombe, de Margaret Court à Evonne Goolagong, de Roy Emerson à Patrick Rafter, de Ken Rosewall à
“C’est une manière facile de gagner de l’argent. Il suffit d’envoyer une balle au dessus d’un filet, je fais ça depuis que je suis petit.” Nick Kyrgios
42 PLAY TENNIS
Pat Cash. Le dernier en date s’appelle Lleyton Hewitt. Ensuite, ils ont connu “down under” un creux un peu comparable à celui des Etats-Unis après Andy Roddick, jusqu’à ce que pointe une “next generation” extrêmement prometteuse. Ce n’est effectivement pas le talent qui manque le plus au trio Tomic-Kyrgios-Kokkinakis. En revanche, même si on sait que la jeunesse est turbulente, on s’est souvent demandé quelle mouche avait piqué ces enfants gâtés-là...
COUPE DAVIS INTERNATIONAL
Kristof Vliegen : “Kyrgios c’est le meilleur et le pire, mais s’il vient en Coupe Davis ce ne sera pas le pire, Hewitt serait capable de lui arracher la tête.”
Offre d’emploi dans la police La palme toutes catégories va à Bernard Tomic. Plombé dès le départ par un père abominable, primé dans toutes les catégories d’âge, le surdoué d’origine croato-bosniaque, né à Stuttgart, multiplie les frasques, déclarations intempestives, esclandres divers, excès de vitesse (rarement sur les courts), amendes et suspensions. Cette année à Wimbledon, dominé par l’aîné des Zverev qu’il avait facilement battu une semaine plus tôt à Eastbourne, l’enfant terrible, qui pointe déjà à 5 millions € en prize money, a eu le mérite de la franchise : “Mentalement, physiquement, je n’étais pas dans les bonnes dispositions pour performer. Je me suis ennuyé sur le court, je m’en fiche d’aller au quatrième tour ou d’être éliminé au premier, je vais encore jouer dix ans, après je n’aurai plus à travailler, je ne suis pas heureux avec moi-même, à 24 ans c’est déjà dur pour moi de trouver la motivation.” On imagine l’effet d’un tel discours, surtout dans son pays, et sur ses sponsors Head, son équipementier, a immédiatement rompu le contrat. Tout le monde n’a pas l’humour des policiers australiens qui ont tweeté, photo du joueur à l’appui : “Votre job vous barbe ? Rejoignez la Western Australia Police, vous ne vous ennuierez plus jamais.”
Nadal comme au ball-trap Pas étonnant que l’on commence tout doucement à considérer Tomic, pourtant 17e mondial début 2016, comme un cas désespéré, alors qu’on a perdu de vue Thanasi Kokkinakis (21 ans) qui reprend seulement pied après avoir été écarté des courts par des blessures depuis 2015. Reste le tout gros calibre, celui qui intrigue et divise la planète tennis. Qu’il éblouisse ou irrite, Nick Kyrgios, crête au vent, n’est pas seulement doué, il a du génie. Si son tennis inventif et spectaculaire donnerait des cheveux blancs au formateur le plus large d’esprit, ce qu’il est capable de réaliser avec une raquette laisse rêveur, et devrait dans un monde idéal l’envoyer au sommet mondial, au nirvana des Grands Chelems. “C’est le plus grand talent depuis Roger Federer”, a décrété Brad Gilbert. C’est aussi le seul joueur en activité à
PLAY TENNIS 43
avoir vaincu Federer, Nadal et Djokovic lors de leur première rencontre - il a déjà battu deux fois les deux derniers. A 19 ans, sur le gazon de Wimbledon version 2014, il a sorti Nadal, numéro un mondial, comme à un ball-trap, lui passant 37 aces et 70 coups gagnants, réussissant avec une renversante décontraction un coup mirifique, entre les jambes, raquette derrière le dos, signature d’un nouveau venu hors normes. “La joie pure qu’il a manifestée ce jour-là, on ne la voit plus”, note son manager John Morris.
“Une balle au dessus d’un filet”
Agassi et Murray à la rescousse
Nick Kyrgios peut compter sur la compréhension de champions qui sont “passés par là”. A Melbourne, trois jours après le crash contre Seppi, Andre Agassi disait aux Australiens en conférence de presse : “Je partage votre sentiment, à première vue il est offensant de voir autant de qualités gaspillées et qu’il ne s’en soucie pas trop. Je pense qu’il est impossible de voir plus de talent sur un terrain de tennis. Pendant des années, j’ai moi aussi été considéré comme une énorme déception, le chemin que j’ai parcouru m’a appris que les tourments personnels, les démons mentaux peuvent être profonds, je donnais l’impression de m’en foutre, mais ce n’était pas le cas, c’était un moyen de défense. Cela peut prendre du temps et être douloureux, mais du bien peut en sortir, j’aviserais donc tout le monde de faire attention avec Kyrgios.” Andy Murray communique régulièrement avec le jeune Australien via FaceTime. “J’ai expérimenté pas mal de choses qu’il vit aujourd’hui. Comme athlète, on est supposé être fort, et quand on nous sent en proie au doute, en problème avec la pression, c’est vu négativement, mais je vous assure que la pression elle existe et que ce n’est pas toujours facile à gérer.” L’Ecossais n’arrête d’ailleurs pas de s’invectiver sur le court. “Aucun sportif ne se parle autant qu’un joueur de tennis”, écrit Agassi dans sa biographie, “parce qu’il est terriblement seul et n’a personne d’autre à qui parler, seul un boxeur peut comprendre cette solitude, et encore a-t-il un soigneur, un manager dans son coin.” Murray a invité Kyrgios à venir en stage avec lui. “J’ai dit non, car je sais qu’avec Andy on sera au régime de quatre ou cinq heures d’entraînement par jour, sans parler des shakes protéinés”, dit Nick. On peut trouver ça dommage, mais après tout c’est sa vie.
44 PLAY TENNIS
C’est que l’on a découvert ensuite les différentes facettes d’une personnalité complexe, fantasque et insaisissable (y compris pour lui-même ?), d’un véritable électron libre, alternant passages époustouflants et attitudes de bad guy - “un embarras pour l’Australie” a titré le Morning Herald de Sydney, tandis que l’ATP l’envoyait voir un psy -, lui que l’on présente, en intime, comme un gentil garçon, attachant et plein d’humour. Il a tout fait, à ses raquettes, aux arbitres, aux juges de ligne, jusqu’à laisser filer ouvertement un match à Shanghai ou lancer à Wawrinka en plein match que son copain Kokkinakis “s’est tapé” sa copine. Il a déclaré “détester le tennis” et “aimer bien plus le basket”, spécialement la NBA et les Boston Celtics. “Ce sont mes parents qui m’ont poussé à choisir la raquette, ils ont sûrement pensé que ce serait plus facile pour moi, c’est sympa de jouer, et il y a des jours où j’aime ça, mais voyager n’est pas mon truc, la vie sur le circuit est épuisante et ennuyeuse, les mêmes choses tous les jours, entraînement, hôtel, soins, repas, sommeil, ce n’est qu’un jeu, du sport, une petite part de ma vie, j’aime faire plein d’autres choses, être ailleurs avec d’autres gens, ma famille, ma fiancée (Ajla Tomljanovic, une joueuse australienne d’origine croate), mes amis. Je ne me vois pas encore pro du tennis à 30 ans.” Il a avoué avoir disputé dixhuit tournois en 2016 et en avoir “balancé” huit, “cela ne m’a pas empêché de rester dans le Top 20”, a-t-il ajouté. “Quand on me demande, forcément, pourquoi je continue, je réponds que je préfère ça à travailler dans un fast food, c’est une manière facile de gagner de l’argent, il suffit d’envoyer une balle au desNick Kyrgios sus d’un filet, je fais ça depuis que je suis petit, et c’est la seule chose que je sache vraiment faire.”
“J’ai toujours préféré faire partie d’un team, on n’est pas seul. J’aime l’idée qu’on gagne et qu’on perde ensemble.”
En surpoids et asthmatique Le premier rêve de Kyrgios fut effectivement le basket. Il a passé des heures sur vidéo à jouer à “NBA live”, à suivre les matches US sur le câble, à planter des paniers en se prenant pour Paul Pierce. A 14 ans, il a été sélectionné dans un team régional. “J’aime ce jeu et l’ambiance d’une équipe”, dit-il. Arrivé en Australie à l’âge de trois ans, cadet d’une famille de trois enfants, père peintre en bâtiment d’origine grecque, mère informaticienne née en Malaisie, il a aussi pris des cours de tennis dès l’âge de sept ans, il y était meilleur qu’au basket mais haïssait le travail fastidieux de l’entraînement. “Dès qu’il s’ennuyait, cela ne l’intéressait plus, il voulait juste faire des points”, dit Andrew Bulley, le premier coach à avoir découvert son talent. Qui plus est, enfant, Nick était en surpoids et asthmatique, il ne courait guère, ne bougeait pas très bien, ce qui l’a amené à développer un jeu original, “j’ai dû trouver le moyen d’être plus agressif que les autres”, dit-il. Sa progression a posé un cas de conscience à ses parents, le tennis, surtout dès qu’il est question d’aller jouer à l’étranger, coûte cher. Une meilleure diététique et une poussée de croissance à 15 ans l’ont considérablement amaigri, et la fédé australienne, qui ne manque pas de moyens avec le Grand Chelem qu’elle organise, lui a offert un soutien logistique, financier et une place au Centre national d’entraînement. “Je me souviens que mon père est arrivé un soir avec cette question : “en Australie est-il plus facile de réussir au tennis ou au basket ?” Je connaissais la réponse”, se souvient Kyrgios. A dix-sept ans, il remportait l’Open d’Australie juniors, et un an et demi plus tard, 144e mondial mais bénéficiaire d’une wild card, il faisait exploser Rafa sur le gazon londonien.
“Monfils veut que les gens s’amusent en regardant le tennis, et c’est un des gars les plus heureux sur le circuit.”
COUPE DAVIS INTERNATIONAL
“Etre heureux... mais ce n’est pas gagné” Tout le monde a son avis sur Nick Kyrgios. Cela va du kid de Canberra qui gâche son don avec son mauvais comportement et sa déplorable éthique de travail, au gamin bourré de talent qui a connu de sérieux problèmes de motivation mais qui commence à mûrir. “Il ne fait pas ça pour l’argent, il ne sait pas ce qu’il y a sur son compte, c’est un compétiteur”, assure son manager. Un compétiteur qui parfois n’essaie pas de gagner. “C’est une énigme, j’aimerais savoir, Nick aussi probablement.” Au sommet du tennis mondial, les meilleurs prennent le tennis très au sérieux, ne laissent rien au hasard, voyagent avec un encadrement important, se préparent de manière pointue, travaillent physiquement pour prévenir les blessures (dans le genre des problèmes de hanche qui minent le jeune Australien depuis quelques temps), alors que Kyrgios s’entraîne encore trop souvent comme ça lui chante, même si depuis mai il peut compter sur l’assistance “part time” de Sébastien Grosjean. “Cela doit venir de moi”, convient-il, “et je ne sais pas si je le veux assez. Tous les entraîneurs que j’ai connus ont cherché à me faire jouer de manière plus normale, plus disciplinée, à me faire faire plus d’exercices, mais j’ai l’habitude de jouer d’instinct et ça marche, je ne vois pas pour quelle raison j’arrêterais.” Quand on l’interroge sur le joueur dont la carrière l’inspire le plus, ce n’est d’ailleurs pas de Roger Federer qu’il parle mais de Gaël Monfils, le profil qui lui ressemble le plus sur le circuit. Et si on lui fait remarquer que le surdoué français n’a pas tenu toutes ses promesses, il rétorque : “Il a été huitième mondial, a remporté plein de tournois, joué des demi-finales de Grand Chelem, gagné beaucoup d’argent, c’est quelqu’un qui veut que les gens s’amusent en regardant le tennis, et il est probablement un des gars les plus heureux sur le circuit... ce qui fait aussi partie de mes projets mais ce n’est pas gagné.”
“Cela doit venir de moi, et je ne sais pas si je le veux assez.” Nick Kyrgios
Le coup de fil de Hewitt
L’Australien arrivera-t-il un jour à faire preuve de la consistance et de la régularité qui lui permettront de tutoyer à coup sûr les sommets ? Dans quelle mesure son comportement reflète-t-il, comme certains le disent, un combat intérieur entre ce qu’il est et ce qu’il voudrait être ? Cette année, lors de l’Open d’Australie, il a de nouveau touché le fond et choqué un pays sportif dans l’âme, après avoir “massacré” son deuxième tour contre Andreas Seppi alors qu’il menait deux sets à zéro. Dans le trou, de nouveau tenté par un break, il a été “relancé” par un coup de fil de Lleyton Hewitt, capitaine de Coupe Davis, le priant, à contre-courant de l’opinion, de rejoindre le team Australia pour le match contre les Tchèques. “C’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver”, dit Kyrgios. Si les autres joueurs se demandaient sur quel Nick ils allaient tomber, c’est un véritable équipier qu’ils virent débarquer, enthousiaste, assidu, disponible à l’entraînement. Et lorsqu’au deuxième tour les Australiens battirent aussi les Etats-Unis (victoires de Kyrgios sur Isner et Querrey en trois sets), il fut le premier à aller chercher son capitaine pour le porter en triomphe. “J’ai toujours préféré faire partie d’un team, on n’est pas seul, on supporte quelqu’un d’autre, j’aime l’idée qu’on gagne et qu’on perd ensemble”. Comme par hasard, c’est entre ces deux rencontres que Nick a retrouvé son vrai niveau, battant deux fois Djokovic et Zverev. “Durant cette période, je me suis senti imbattable, j’avais l’impression d’avoir un but”, dit-il. Sa prestation la plus impressionnante s’est pourtant soldée par une défaite, en demi-finale à Miami, face à l’intouchable Federer dans le plus beau match du début de saison (trois tiebreaks) qu’il aurait pu, et même dû, gagner alors que le public avait pris fait et cause pour le divin Suisse. Il en a brisé sa raquette de déception, mais le Nick Kyrgios qu’on a vu ce jour-là est sinon un exemple à suivre du moins une formidable attraction tennistique pour les dix années à venir.
50/50
Au moment d’écrire ces lignes, Kyrgios souffre de la hanche, Darcis du dos, Goffin a échappé au pire, Kokkinakis et Thompson, qui ont respectivement battu Raonic et Murray sur herbe, réalisent de bons et de moins bons résultats, la tournée américaine et l’US Open peuvent encore tout bousculer, inutile donc de tirer des plans sur la comète en évoquant la demi-finale Belgique-Australie de mi-septembre. “Kyrgios c’est le meilleur et le pire, mais s’il joue, en Coupe Davis, ce ne sera pas le pire”, glisse Kristof Vliegen, “Hewitt serait capable de lui arracher la tête, s’il n’a pas changé ce mec a plus d’orgueil que toute l’Australie et ils ne vont pas venir du bout du monde pour se faire manger. A première vue, je dirais que “Goff” doit gagner ses deux matches, que le double (Groth/ Peers côté australien) ne sera pas simple pour nous, et que si c’est 2-2 Steve ne perdra pas (sourire). On joue à Bruxelles, ça doit valoir un petit 50/50 chez les bookmakers.” A Bruxelles, et sur terre battue. On a vu Nick Kyrgios perdre en quatre sets au deuxième tour de Roland Garros contre Kevin Anderson, dans un match où il a mené deux fois 0-40 lors de la manche décisive sans parvenir à faire le break et en perdant deux fois son service dans la foulée, on l’a même vu demander une bière à un spectateur. “Il n’est pas méchant et est capable de tout”, dit Steve Darcis qui ne l’a encore jamais affronté, “Hewitt arrive à le canaliser sur la chaise, et quand il s’accroche on sait qu’il vaut Top 10 les doigts dans le nez, Kokkinakis est en train de revenir, mais on a une super belle équipe nous aussi. Aujourd’hui, tout le monde est capable de jouer sur toutes les surfaces, mais disons que la terre battue nous gêne moins qu’eux. Pour moi aussi, c’est plus ou un peu moins50/50.”
PLAY TENNIS 45
Coupe Davis 2007
Kristof Vliegen, le cauchemar des Australiens... et de Lleyton Hewitt
I
Du 15 au 17 septembre, la Belgique et Bruxelles vivront une nouvelle demi-finale de Coupe Davis. Cette fois face à l’Australie. L’occasion de remonter dix ans en arrière. En février 2007, dans un Country Hall en fusion, l’équipe belge, cauchemar des “Aussies” et de Lleyton Hewitt, actuel capitaine alors toujours joueur, causait la surprise pour son retour dans le groupe mondial. Avec un Kristof Vliegen époustouflant.
l y avait déjà eu de l’ambiance en Coupe Davis avant
“Et c’est là que l’on reparle de “Ju””, lance Kristof Vliegen qui a vécu ce
vieux Léopold Club en transe pour Washer/ Brichant vainqueurs de la finale de la zone européenne
week-end là les heures les plus excitantes d’une carrière trop courte - elle
en 1957. La salle de Gand emportée par Christophe Van
Hoferlin, devenu capitaine de l’équipe belge, avait rameuté des potes à
Garsse dans sa folie communicative en 1997 pour envoyer
lui, et les potes de ses potes, pour former un coeur/choeur de supporters
ça. Le bon
la France de Noah en deu-
l’a quand même mené jusqu’à la 30e place mondiale. Le regretté Julien
vraiment cru dans un
“J’ai joué avec des larmes dans les yeux, non pas que je pleurais... mais ça coulait.”
stade de foot à l’occasion
Kristof Vliegen
xième division. Mais la première fois où l’on s’est
fort d’à peu près 300 personnes, “pour la plupart fanas des Rouches”, continue Kristof, “ils arrivaient une heure avant les matches, repartaient trois heures après, chauffaient la salle, entraînaient les autres, on était tous ensemble soudés,
d’une rencontre de tennis c’est sans conteste lors du Belgique-Australie de début 2007 - toutes des années en 7 re-
quand un de ces gars-là, le leader du groupe, que l’on appelait “Gros”, est
marquez-le, heureux présage pour 2017 ? On jouait au Country Hall de Li-
décédé on est allé à son enterrement, on ne vit ça qu’une fois dans une
ège mais on se serait cru au Standard quelques centaines de mètres plus bas.
carrière, en tout cas c’est mon cas.”
“J’étais à 250 de pulsations, Julien (Hoferlin) devait l’être également, mais il me donnait à penser qu’il était à 60, c’est ça un grand coach.”
46 PLAY TENNIS
LES GRANDS MOMENTS DU TENNIS BELGE
INTERNATIONAL
“Hewitt avait eu des mots pas très sympas, mon orgueil en a été tellement remonté que j’ai dit : Impossible qu’on perde dimanche !”
Les yeux brouillés Peu de Belges ont été aussi doués pour le tennis que Kristof Vliegen, pur sang au tempérament fougueux et instinctif, surnommé “Fly” (son nom signifie “voler” en néerlandais), dont le grain de génie pouvait à l’occasion se transformer en grain de folie, balançant vite mentalement du positif au négatif. Animal de Coupe Davis, à l’image de Christophe Van Garsse ou de Steve Darcis, il a véritablement donné sa pleine mesure lors de ce “torride” rendez-vous de février 2007 qui marquait le retour de la Belgique dans le groupe mondial pour la première fois depuis 2003. Ouvrant le bal face à Lleyton Hewitt - qui n’était plus le numéro un ATP, top chef à 20 ans du circuit 2001/2002, mais qui demeurait un redoutable gladiateur, d’autant plus lorsqu’il jouait pour son pays -, il a fini son match 4 h 20 plus tard les yeux brouillés et la tête dans les étoiles, vidé, mettant un genou à terre tel un preux chevalier face à une meute de supporters extatiques. Inoubliable. “Ces 300 malades qui ont fait du bruit pour toute la salle (le vendredi elle n’était pas pleine, le dimanche il y avait des gens assis sur les marches, ndlr) m’ont donné envie d’aller au combat”, disaitil au moment même. “Je n’avais jamais gagné un match en cinq sets, et Hewitt n’en perdait quasi jamais, surtout en Coupe Davis.” Le joueur de Maaseik, mené deux manches à une, a déployé une impressionnante rage de vaincre pour faire plier l’irréductible Australien dans un final somptueux. “Emotionnellement, c’était très dur”, se souvient-il, “les gens m’ont poussé, ils étaient quasiment debout durant tout le cinquième set. Je sais qu’à la fin j’ai joué avec des larmes dans les yeux, non pas que je pleurais... mais ça coulait. C’est con mais même dans le regard des juges de ligne, qui sont Belges mais neutres par nature et que je connaissais depuis que j’ai 12 ans, je lisais des encouragements : “allez, tu peux le faire !”.”
“La tension avait été permanente durant la semaine, j’ai même quitté un jour l’entraînement en pleine séance, aujourd’hui je trouverais ça choquant.” Kristof Vliegen
“Je m’entraînais avec Hewitt quand il sortait avec Kim” Cette victoire ne représentait qu’un point, le premier de la rencontre, mais c’est celle qui a marqué, qui symboliquement est restée dans les mémoires. “J’avais 23 ans, et rien n’allait en ce début de saison, c’est ce qui est parfois incroyable au tennis”, raconte Kristof. “On le sait peu, mais on se connaissait Hewitt et moi. A l’époque où il sortait avec Kim (Clijsters) et qu’il était en Belgique incognito, elle m’appelait pour que j’aille jouer avec lui, il était numéro un mondial, j’avais 17/18 ans. Ce n’est pas arrivé 100 fois mais tout de même cinq ou six. Je ne dis pas qu’on faisait copain-copain, vu son statut il était un peu réservé, c’est normal, mais il est normal aussi que sur un match pareil ce soit du coup un peu plus tendu, sans être méchant. On a tous les deux un caractère fort, lui encore beaucoup plus que moi, cela peut faire des étincelles. C’était aussi très compliqué pour moi parce que, contrairement à aujourd’hui, la Belgique n’avait pas tellement l’habitude de jouer “à la maison”, et encore moins dans une atmosphère pareille. Je devais à la fois me laisser prendre par l’ambiance, surfer sur les supporters, et rester concentré. Au début, “Ju” (Hoferlin) m’a parlé du match, de la manière dont il fallait le jouer, mais au fur et à mesure que ça “montait” il n’a presque plus rien dit, juste une petite tape sur l’épaule, sur la jambe, “maintenant Kris tu t’assieds et tu te calmes” ou “ça va aller, t’inquiètes”. Quand j’ai gagné le quatrième sur un passing long de ligne que je vois encore, j’ai couru vers le banc, et je suis sûr que lui aussi sautait de joie intérieurement. J’étais à 250 de pulsations, lui devait l’être également, mais il me donnait à penser qu’il était à 60, il m’attendait, assis, et a juste fait : “C’est bien “Fly””. C’est ça un grand coach. PLAY TENNIS 47
A l’époque, Philippe Dehaes (à droite) était à la fois l’entraîneur de Kristof Vliegen et l’adjoint de Julien Hoferlin.
Les résultats Belgique – Australie 3-2
premier tour du groupe mondial, à Liège
Vendredi Kristof Vliegen (Bel) - Lleyton Hewitt (Aus) 4-6, 6-4, 3-6, 6-3, 6-4 Olivier Rochus (Bel) - Chris Guccione (Aus) 3-6, 7-5, 6-2, 6-3 Samedi Kristof Vliegen / Olivier Rochus (Bel)Lleyton Hewitt / Paul Hanley (Aus) 2-6, 4-6, 2-6 Dimanche Olivier Rochus (Bel) - Lleyton Hewitt (Aus) 2-6, 3-6, 7-6, 6-3, 1-6 Kristof Vliegen (Bel) - Chris Guccione (Aus) 6-4, 6-4, 6-4
“C’est quoi une bonne préparation ?” “Quand j’entends parler d’une semaine idéale en Coupe Davis, je ne doute pas qu’avec un groupe homogène comme celui d’aujourd’hui cela puisse être le cas”, continue Vliegen, “je peux juste dire que ma plus belle prestation est intervenue après une préparation où, au contraire, la tension a été permanente.” Y compris dans le vestiaire avant le match, si l’on en croit la rumeur. “Ce que les gens disent faut toujours diviser par 45”, sourit “Fly”, “mais le fait est que rien ne m’allait, j’avais des problèmes avec de nouvelles raquettes Tecnifibre, les mêmes qu’avant mais d’une autre couleur, fallait ajouter du poids, les cordages pétaient, je me suis énervé pendant quatre ou cinq jours sans savoir qu’en fait j’avais le bon truc. Les balles, le terrain, ça n’allait pas non plus. Comme l’équipe à l’époque c’était surtout Oli (Rochus) et moi,
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parce que Xavier (Malisse) était en problème avec la fédé et Steve (Darcis) souvent blessé, je partais du principe qu’on aurait une terre battue la plus “pourrie” possible - façon de parler - parce qu’on avait une meilleure “main” qu’eux pour récupérer d’éventuels faux bonds, puis j’ai appris que les capitaines s’étaient mis d’accord pour repasser sur le court et le refaire avec le filet tous les cinq jeux. J’étais fâché sur Julien (Hoferlin), tout mis ensemble j’ai même quitté un jour l’entraînement en pleine séance, ce qu’aujourd’hui, passé de l’autre côté de la barrière, je trouverais choquant. Bien sûr, le problème venait d’abord de moi. Heureusement qu’il y avait notre ostéopathe, Jean-Louis Caverenne, qui parlait beaucoup sur la table de massage pour me remettre dans le sens de la marche, et que “Ju” savait à qui il avait à faire, avec un capitaine ne me connaissant pas cela aurait sûrement pu faire un gros clash dans l’équipe.”
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“Je répétais à Lleyton... “c’est pas pour toi aujourd’hui” !” Par la suite, Olivier Rochus a maîtrisé les coups de boutoir du gaucher Chris Guccione auquel il rendait 35 centimètres. “Le double, avec le recul, jamais je n’aurais dû le disputer”, continue Vliegen. “Le samedi, à 6 h du matin, j’ai appelé Jean-Louis (Caverenne) dans ma chambre, je ne savais plus bouger, j’avais mal partout, les courbatures c’était naturel, ce sont plutôt les nerfs qui lâchaient. Il m’a donné des vitamines et plongé dans un bain d’eau glacée. A l’échauffement avec Olivier (Rochus) j’avais la tête qui tournait. On n’avait pas un double attitré comme Ruben (Bemelmans) et Joris (De Loore) qui permettent à David (Goffin) et Steve de se reposer. Par fierté, j’ai dit on l’a toujours fait à deux, on le fera encore, et, amorphes, on s’est pris trois petits sets en une heure et demie. Le dimanche, je devais affronter Guccione qui m’avait déjà battu au Queen’s, j’espérais qu’avant Oli vaincrait Hewitt pour ne pas devoir m’y coller, son match a encore duré cinq sets, un suspense étouffant, il y avait des gens partout dans le Country Hall. Lors d’un tournoi quand vous attendez qu’une rencontre se termine vous vous fichez complètement de son résultat, là vous le vivez vraiment, il mène, il perd, vous rentrez, vous sortez, il y a toujours quelqu’un qui vient vous demander comment ça va... Finalement, il a dû s’incliner, j’ai dû y aller... et j’ai joué le match parfait, je n’ai pas raté un coup droit facile, trois fois 6-4 en une heure trente... Je me souviens qu’Hewitt avait eu des mots pas très sympas, surtout pour Olivier, en conférence de presse, à propos de je ne sais plus quoi, sa taille peut-être, on avait entendu ce qu’il disait par une porte entrouverte, mon orgueil en a été tellement remonté qu’on s’est regardé et j’ai dit : “Impossible qu’on perde dimanche !” Quand, après avoir gagné son match, Hewitt est revenu s’asseoir sur le banc australien, à chaque point de Guccione il était debout, il me regardait, “Ju” me disait de ne pas me laisser déconcentrer, mais cela ne risquait pas, à chaque changement de côté je lui parlais à Lleyton, et je lui répétais : “C’est pas pour toi aujourd’hui !”
Fin de carrière à 27 ans De plus en plus de pros réalisent leurs meilleurs résultats après 30 ans. Y compris Steve Darcis qui a atteint son meilleur classement à tout juste 33 ans... l’âge actuel de Kristof Vliegen qui, lui, a arrêté définitivement sa carrière à 27 ans. “J’ai gagné deux millions sur le circuit, quand je vois où en sont certains de mon âge, dont on rigolait parfois à l’époque, il m’en manque trois”, plaisante-t-il. C’est une blessure à l’épaule qui l’a obligé à d’abord décrocher en juillet 2009, à 25 ans. “Le Dr Joris et le Dr Declercq sont tombés d’accord pour me mettre à l’arrêt”, dit-il en avançant le bras droit, “regardez, je n’arrive toujours pas à le tendre complètement.” Une intervention, comme celle qu’a subie Steve Darcis, n’était-elle pas envisageable ? “Personne n’a voulu m’opérer, il n’y avait rien de vraiment cassé ou déchiré, c’était plutôt une question d’usure, d’arthrose, le corps qui disait stop. Deux ans après, les médecins m’ont dit que ça avait l’air pas mal guéri, j’ai hésité, j’ai même réessayé, mais c’était compliqué, je n’étais plus classé, j’avais déjà mon restaurant et mon night club à Lasne, que j’ai aujourd’hui revendu, j’ai bien vu que ça n’irait pas.
“A vingt ans, j’avais le niveau Top 50 mais seize ans d’âge mental.” Bien sûr, il m’arrive d’avoir des regrets... mais pas trop. Tennistiquement, j’ai été prêt dès 19/20 ans à être Top 50, mais avec la tête d’un junior, j’avais 20 ans physiquement et 16 ans d’âge mental, j’aurais sûrement été plus mûr et stable moi aussi la trentaine atteinte.” Il dit avoir pas mal coupé les ponts avec le tennis belge de haute compétition, on ne l’a en tout cas plus jamais vu à un match de Coupe Davis depuis sa dernière rencontre comme joueur, contre la Pologne en mars 2009. “C’est bien ce qu’ils font, mais que j’y sois ou pas ça changera quoi ?”, lance-t-il, avant d’évoquer une “petite vie tranquille” dans sa maison de Leeuw-SaintPierre avec son fils Liam (3 ans et demi) et sa compagne Stéphanie. Ou dans son club du Set Wahis, il y joue encore en interclubs (“en IVe nationale contre des -15/1, -15/2”) et au paddle. Ou encore sur les courts de golf en compagnie de son vieux complice Olivier Rochus, et avec Tallon Griekspoor le joueur hollandais qu’il entraîne. “Il est 280e mondial à 20 ans, sans être passé par une filière fédérale, j’ai vu pire. Croyez-moi, ce n’est pas que je manque de propositions, c’est surtout que j’en refuse, si je n’y crois pas, je ne le fais pas.”
“J’ai gagné deux millions sur le circuit, mais quand je vois où en sont certains de mon âge il m’en manque trois.”
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Australie-Belgique 2010 La naissance de Monsieur Coupe Davis Trois ans après la rencontre de Liège, les Belges se sont retrouvés face à l’Australie, en septembre 2010, lors d’un match de barrage qualificatif pour le groupe mondial, à Cairns, sur la Grande Barrière de corail. Ils y ont de nouveau “crucifié” Lleyton Hewitt et les siens, cette fois chez eux. C’est même là que Steve Darcis a “pris ses fonctions” de Mister Davis Cup. “Il n’y a pas eu beaucoup d’aventures comme celle-là en Coupe Davis.” Sept ans après, le capitaine belge de l’époque Réginald Willems n’a (presque) rien oublié de ce périple au bout du monde jalonné d’imprévus et de rebondissements en tous genres. Ce n’est pas à chaque déplacement qu’un joueur se bloque l’épaule sur la table de massage la veille du premier match, que le meilleur atout adverse se blesse lors du dernier jeu d’un double qu’il gagne sans douleur, que l’on est obligé de finir la rencontre le lundi à cause de la pluie, avec la moitié de la délégation déjà dans l’avion du retour, et que c’est le blessé de la première heure qui remporte le point décisif...
Darcis blessé... Hewitt aussi
“La sélection avait déjà été un peu compliquée”, se souvient Réginald, “la maman de Xavier (Malisse) était malade, en phase terminale, elle allait s’éteindre quelques jours plus tard pendant l’Ethias Trophy, il n’avait pas la tête à entreprendre pareille “excursion”, et Dick Norman, que je n’avais pas repris pour la rencontre précédente, avait lui aussi décliné l’invitation pour le double. On est partis avec Olivier Rochus (ATP 79), Steve Darcis (ATP 117) plus les jeunes (à l’époque) Ruben Bemelmans et Niels Desein. On n’était vraiment pas favoris, les Australiens n’avaient plus perdu sur dur depuis 2004, ils étaient chez eux, plus forts en double, et tout le monde attendait qu’Hewitt, encore 36e mondial, gagne ses deux matches. Sur place, tout s’est d’abord super bien passé, on était parfaitement préparés, y compris médicalement, la fédé avait accepté que l’on soit sur place un ou deux jours plus tôt et que les joueurs puissent faire les 25 heures d’avion en business, on avait même pu s’offrir une petite escapade sur la Grande Barrière.
“Le lundi, notre cordeur était déjà dans l’avion. C’est celui des Australiens qui s’est occupé de nos raquettes, on a dû le surveiller de près.” Le capitaine Réginald Willems
C’était magnifique. Sauf qu’à la veille du premier match, Steve (Darcis) s’est occasionné un de ces soucis physiques venus de nulle part qui ont jalonné sa carrière. Il avait déjà connu un problème à l’épaule quelques semaines plus tôt. Après l’entraînement et le tirage au sort, alors que notre ostéopathe Jean-Louis Caverenne l’étirait, il se l’est bloquée subitement, il ne savait même plus la lever, impossible de s’aligner le vendredi. Ruben a joué à sa place contre Lleyton Hewitt, pas mal d’ailleurs, Olivier a gagné son match, et le lendemain on a perdu le double sans avoir vraiment voix au chapitre... mais ce fut le tournant de la rencontre - et notre chance, il faut le dire - parce qu’Hewitt s’est blessé au poignet tout à la fin. Du coup, on était menés 2-1, mais avec de nouvelles perspectives pour la dernière journée.”
Un barrage qui prend l’eau
“Je m’étais fait soigner le samedi, je n’avais toujours pas tapé la balle, mais Réginald voulait absolument que je joue le dimanche contre Carsten Ball qui venait juste d’atteindre son meilleur ranking (108e mondial fin juillet, ndlr)”,
dit Steve. “Cela aurait été compliqué, mais les éléments ont joué en notre faveur. Oli a commencé son match contre Peter Luczak qui remplaçait Hewitt et valait mieux que sa 126e place mondiale. A 4-4 la pluie s’est mise à tomber par épisodes, façon déluge tropical, on n’a plus joué une balle de la journée.” Ce jour de répit supplémentaire a tant bien que mal permis à Steve d’être au poste le lundi. “Il y avait une tension de fou, une chaleur de dingue, quelqu’un s’est même évanoui dans le public, Olivier a gagné en quatre sets et trois tiebreaks”, se souvient le Liégeois qui a eu (lui aussi) des mots avec Lleyton Hewitt lors du match décisif, même s’il préfère dédramatiser : “C’est l’ambiance Coupe Davis, il était comme un fou furieux sur le banc, frustré, tellement excité, disons que je lui ai fait passer un message genre “faut que tu te calmes !” (sourire).” Les membres de la délégation avec des billets d’avion “fermés” avaient dû repartir. “C’était le cas de l’ostéopathe et du cordeur (Dieter Calle)”, raconte le capitaine. Deux auxiliaires précieux d’un Darcis de compétition dont on connaît la propension à modifier sa tension de cordage en cours de partie. “Le cordeur local a été obligé de s’occuper de nos raquettes, ça ne plaisait pas aux Australiens, Ananda (Vandendoren, le coach adjoint) a dû surveiller les manoeuvres de très près, c’était un peu épique, le juge arbitre s’en est mêlé, il reprochait à l’organisation de n’avoir pas disposé de bâches, ce qui avait rendu la situation de la veille sans issue et précipité cette fin de rencontre inédite. Steve a remporté son match avec une demi-épaule, en trois manches, serein dans la fournaise, après avoir sauvé une balle de set. Même s’il n’y avait pas un journaliste sur place, c’est là qu’on a commencé à l’appeler Monsieur Coupe Davis, parce qu’il a dû s’arrêter de jouer durant deux ou trois semaines après ça.”
Les résultats
Australie - Belgique 2-3, barrage pour le groupe mondial, à Caims Vendredi Lleyton Hewitt (Aus) - Ruben Bemelmans (Bel) 7-6 (7/4), 7-5, 2-6, 6-4 Carsten Ball (Aus) - Olivier Rochus (Bel) 4-6, 4-6, 6-7(5) Samedi Lleyton Hewitt / Paul Hanley (Aus) - Ruben Bemelmans /Olivier Rochus (Bel) 6-1, 6-2, 6-4 Lundi Olivier Rochus (Bel) - Peter Luczak (Aus) 7-6 (10/8), 6-4, 6-7 (0/7), 7-6 (7/2) Steve Darcis (Bel) - Carsten Ball (Aus) 7-6 (7/4), 6-3, 6-4
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Fabien Bertrand L’homme qui a remis Steve Darcis sur la bonne voie On a pu être étonné lorsque Johan Van Herck a appelé en renfort le préparateur physique de la fédération francophone (AFT) Fabien Bertrand lors de la semaine précédant le quart de finale de Coupe Davis contre l’Italie. Le capitaine a souligné de la sorte publiquement l’importance prise dans la dernière ligne droite de la carrière de Steve Darcis par le quarantenaire namurois, valeur montante dans son domaine. Récit.
L
’homme n’est pas du genre à se mettre en avant. C’est d’abord un passionné. “Je ne suis pas là pour faire ma pub avec des sportifs connus”, dit Fabien Bertrand. “Pour l’instant, j’ai envie d’être dans la formation, de participer à la construction de joueurs, c’est pour ça que j’adore mon job, je n’ai d’ailleurs jamais l’impression de travailler. Quand je vois ce qui s’est passé à Mons avant que j’y sois... sortir autant de bonnes “raquettes” dans une si petite structure... des jeunes qui sont aussi aux études, pour la plupart stables dans leur tête malgré l’univers de compétition... j’ai de l’admiration, du respect, et je fais tout pour contribuer à quelque chose de semblable à mon tour. Je sens bien qu’il y a un engouement pour la préparation physique au Centre, parce qu’on a vu que cela fonctionnait avec Steve (Darcis), Arthur (De Greef), Ysaline (Bonaventure), on me contacte, j’ai des demandes de l’extérieur, je suis touché et flatté, c’est génial, mais je ne peux entraîner tout le monde, ma fonction première c’est le développement des joueurs de l’AFT et la coordination médico-sportive fédérale en symbiose avec le Dr Maurice Joris, une sommité de la médecine sportive. En septembre, on aura une grosse rentrée au Tennis Etudes, on passe de six à quinze joueurs et joueuses, c’est là mon core business.”
“La plus grande qualité d’un entraîneur ou d’un préparateur physique est de pouvoir s’adapter au mieux au sportif qu’il a en face de lui.” Fabien Bertrand
“Les mots pour me faire réagir” Ce qui a surtout frappé les esprits c’est le fait que Steve Darcis a vécu sensiblement moins de contretemps physiques - même s’il a encore connu des problèmes de dos lors de son retour sur gazon - depuis qu’il travaille avec Fabien Bertrand dans le cadre de l’AFT, c’est-à-dire deux ans. Un ultime et précieux coup de pouce fédéral offert au valeureux Liégeois qui n’a jamais hésité à rendre au tennis ce qu’il lui avait donné. “Fab” me fait du bien, m’aide physiquement et mentalement, je ne me suis jamais senti comme ça”, continue “Shark”, “j’ai la chance de pouvoir me greffer sur ses horaires et de suivre son programme. On bosse différemment d’avant, je fais un peu moins de tennis, et beaucoup plus de prévention, de mobilité. Pas mal de paramètres entrent en jeu, avec l’âge on comprend mieux son corps, et chaque préparateur a sa méthode de travail, mais il est vraiment complet et continue d’apprendre, il est super à l’écoute, connaît mes humeurs, quand il a un truc à dire il trouve les mots pour me faire réagir. Je ne sais quand j’arrêterai, cela dépendra de mon classement, de mon envie, de la flamme qui brûle encore ou pas, mais si un jour je ne peux plus travailler avec lui c’est un élément important qui entrera en ligne de compte.”
“J’essaie de garder le recul nécessaire à l’entraîneur, mais avec Steve ça colle vraiment bien.”
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Le genre de déclaration susceptible de mettre à mal la modestie la mieux ancrée, et qui va dans le sens de celle de Van Herck au lendemain de Belgique-Italie : “L’apport de Fabien fut peut-être l’élément décisif de cette belle semaine.” “C’était un “one shot”, une mission précise, dans un cadre et pour un moment précis”, explique Fabien, “Johan est très fédérateur, et avec Steve ça colle vraiment bien. Les semaines précédentes avaient été particulièrement lourdes pour lui, avec deux opérations pour sa petite fille dont le coeur avait tardé à repartir, il y avait une fameuse décharge émotionnelle et physique à gérer. On ne l’a pas su à l’extérieur, mais Steve s’est très vite fait mal aux côtes, et c’est là qu’il faut le connaître, faire la part de ses peurs, savoir, avec Maurice Joris, s’il lui sera vraiment possible de performer quand il vous répète “j’ai mal mais ça va aller”, et pouvoir aussi le cas échéant lui dire ses quatre vérités s’il le faut (sourire).”
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“On parlait de... Darcites” Dans la pratique, comment s’y est-il pris depuis qu’il travaille avec lui ? Y a-t-il une formule magique ? “Notre boulot a fort évolué au fil des saisons, mais avec un cas aussi atypique il s’agit toujours un peu d’essayer de comprendre l’incompréhensible, on l’a encore vu récemment en Turquie et à Londres, où je n’étais pas”, insiste Fabien. “Mon excellent prédécesseur Patrick Meur parlait de... Darcites pour qualifier les mystères physiques chez Steve. Une déchirure de la voûte plantaire, par exemple, ce n’est quand même pas commun. Johan Van Herck a coutume de dire qu’on ne sait jamais avec “Shark”, il peut un moment s’enflammer, faire appel au public, et... rester bloqué, c’est tellement vrai. On essaie de bien faire le job, mais on n’est jamais sûr qu’il y a relation de cause à effet. Au risque d’utiliser des termes techniques, obscurs pour beaucoup, on travaille des mouvements fonctionnels qui apportent plus de mobilité au niveau de ses articulations, de la chaîne musculaire postérieure souvent mise en rétraction et en tension chez les tennismen, sur ses préférences motrices. On renforce à fond les jambes, on ne lui fait pas soulever beaucoup de poids additionnel, on met l’accent sur le déplacement, la vitesse, la coordination des pieds, des appuis, et on voit que ça porte quelques fruits, mais cela reste un physique auquel on doit faire attention. C’est un travail impalpable, une alchimie joueur/entraîneur/ préparateur, même en étant le plus précis possible on ne sait jamais si on a été dans le bon. Quand Steve n’a mal nulle part, je me dis toujours que cela devrait me tracasser (sourire).”
Darcis, qui a encore connu le temps des pionniers où on allait chercher un ballon et où on jouait au foot en guise d’entraînement physique, ne regrettet-il pas de n’avoir pu bénéficier dès le départ d’un tel régime, comme les jeunes d’aujourd’hui au Centre fédéral ? “Personne ne sait comment cela se serait déroulé”, dit-il, “ce n’était évidemment pas la même hygiène de vie, tout a super évolué, plus rien n’est laissé au hasard, mais je me serais sûrement moins amusé, j’aurais été plus vite lassé, c’est devenu beaucoup plus professionnel mais je me demande s’il y a encore le même amour du jeu.” Le tennis a changé au 21e siècle, en quoi l’approche physique a-t-elle évolué au Tennis Etudes ?
“Je ne sais pas quand j’arrêterai, mais si un jour je ne peux plus travailler avec Fabien, c’est un élément important qui entrera en ligne de compte.” Steve Darcis
“A 12 ans déjà, on fait de la prévention au niveau de l’épaule”, explique Fabien Bertrand, “on veille à l’équilibre et à la stabilisation scapulaire, c’est essentiel, pas avec des charges au fitness à cet âge mais avec des exercices gymniques, on est maintenant bien au point, on les suit, avec Maurice Joris on dresse un bilan postural individualisé de nos jeunes tous les trois mois. Le jeu s’accélère, les reprises d’appui et changements de direction sont plus traumatisants, donc prévention cheville/ genou/hanche. Et puis, on se rend compte qu’il faut de plus en plus de “guibolles”, surtout pour la dernière année juniors et l’émergence vers le top... faut des jambes.”
Miraculé du ciel Si Steve Darcis est une sorte de miraculé du tennis, Fabien Bertrand peut se dire miraculé de la vie. Lors d’un saut en parachute, en 2007, il s’est un peu “oublié” comme il dit. “C’était un 1e novembre - cela ne s’invente pas -, j’ai tiré mon parachute trop bas, trop près du sol, et la voile de réserve s’est déclenchée dans la principale. J’ai pourtant facilement à mon actif 6 ou 700 sauts. Les 150 derniers mètres je les ai faits en 4”, j’ai touché terre à 100 km/h. Verdict : cheville droite et dos bousillés, quinze jours aux soins intensifs, deux mois et demi d’hôpital, deux tiges de 25 cm dans le dos durant un an et demi, et un article dans le journal titré “Le miraculé du ciel”.” PLAY TENNIS 53
“Gauthier Onclin a beaucoup à apprendre.”
Justement de quoi l’avenir (francophone) sera-t-il fait ? Le Liégeois Gauthier Onclin qui passe un tour à l’Astrid Bowl à 16 ans est-ce la bonne graine à cultiver ? “Pas seulement lui. Des gars qui ne se sont pas distingués jeunes se sont parfois révélés ensuite, et inversement. Gauthier a certainement progressé sur un plan personnel depuis un an, ses qualités physiques sont indéniables, en même temps on parle d’un garçon qui a beaucoup à apprendre, doit encore finir ses humanités et auquel il restera deux années juniors après celle-ci, je n’ai pas envie de me mettre un pronostic en tête, quel qu’il soit, mais au contraire de les booster tous comme des animaux sauvages, sinon je ne serais pas juste et honnête avec eux quand je leur parle. Au top niveau, il faut savoir se faire mal et en redemander, mais toujours avec intelligence.”
“David ? Une génétique de malade !”
“David Goffin a tout pour encore progresser.”
L’ultime pépite du Centre de formation montois, David Goffin, Fabien Bertrand l’a à peine croisé à Mons. “Thierry (Van Cleemput) et lui sont partis quand j’arrivais, le travail jusque là c’est Patrick (Meur) qui l’a réalisé. David c’est une génétique de malade, une économie du corps rêvée, la preuve vivante qu’on n’est pas tous égaux sur la ligne de départ, ce qui ne l’empêche pas de travailler autant que les autres. Il est mieux positionné, proportionné pour ne pas subir de lésions de type posturales au contraire d’un Gasquet, grand tronc, petites jambes, lacéré du dos, sa qualité de vitesse musculaire est incroyable, il n’a pas vraiment besoin de faire attention à ce qu’il mange au niveau énergétique. C’est un ensemble de petites qualités qui mises bout à bout font qu’il n’a pratiquement jamais été blessé (Roland Garros étant un pur accident, ndlr) et qu’au niveau des entraînements, des matches, de la récupération, tous les paramètres de progression, de développement à la performance, se trouvent réunis.”
“David Goffin, c’est une économie du corps rêvée, la preuve vivante qu’on n’est pas tous égaux sur la ligne de départ.” Fabien Bertrand
“Comme des animaux sauvages” “Faire le grand écart comme j’ai pu le faire entre les pros et les plus jeunes, c’est très bien en termes de filiation”, continue Fabien, “cela permet d’utiliser l’émulation comme un bras de levier pour faire passer certains messages. Un exemple en trois dimensions c’est plus facile. Quand les jeunes voient le comportement d’un gars dont le poignet est passé par toutes les couleurs, qui a subi deux opérations, trois infiltrations, à qui j’ai été jusqu’à demander “pourquoi tu n’arrêtes pas ?”, c’est du concret pas du bla-bla de “vieux”. La plus grande qualité d’un entraîneur ou d’un préparateur physique est de pouvoir s’adapter au mieux au sportif qu’il a en face de lui en termes de communication, de choix d’entraînement, de temps de récupération, etc. Et la première chose à savoir, m’a dit un coach expérimenté, c’est que le compétiteur n’est pas fait du même bois que l’entraîneur. Pour mieux le cerner, il faut passer du temps avec lui, c’est pourquoi l’idée du Centre de formation est si intéressante, on vit avec les jeunes, les bons et les moins bons moments, les bons et les moins bons côtés, les leurs comme les nôtres.”
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Par ailleurs, après avoir vu jouer Arthur De Greef, comment ne pas demander au spécialiste qu’il est si le bond que fait souvent le Bruxellois au moment de frapper son revers n’entame pas son potentiel physique sur la longueur. “Cela fait partie de son côté flamboyant, en même temps ce revers sauté est un coup qu’il maîtrise très bien et qui permet à la balle d’arriver beaucoup plus fort. Il est clair que ça lui coûte plus d’énergie mais physiquement Arthur est un vrai bison et n’a pas de problème à pouvoir se replacer, c’est une bombe en explosivité, avec un gros potentiel cardiovasculaire. On a des discussions sur le fait qu’avec ce revers il dépense un peu trop d’influx sur le plan tennistique, mais il ne le fait pas tout le temps non plus, il doit veiller à ne pas être dans l’excès, Arthur n’a pas le talent d’Olivier (Rochus) ni l’équilibre de David, il faut le gérer avec ses propres qualités. Je ne dirais pas qu’il change, plutôt qu’il évolue et cherche à se départir des mauvais travers du compétiteur hargneux ou frustré, pour le reste, entraînement, alimentation, soins médicaux, kiné, il est hyper pro. Je trouve qu’on l’a vu dans le trou trop tôt. Ce qui lui manque encore ? Je ne peux parler que sur le plan physique, je dirais un peu plus de stabilité à certains moments dans les frappes, une meilleure gestion des contrecoups de tournois, des choses comme ça.”
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“Arthur (De Greef) n’a pas le talent d’Olivier (Rochus) ni l’équilibre de David (Goffin), il faut le gérer avec ses propres qualités.”
“Au top niveau, il faut savoir se faire mal et en redemander, mais toujours avec intelligence.”
Fabien Bertrand
“Je n’ai jamais joué au tennis” Fabien en convient sans hésiter : il n’a jamais joué au tennis. C’est même devenu un motif de plaisanterie avec les pros. “J’ai un peu frappé la balle entre copains, mais je n’ai jamais pris de cours, ni disputé d’interclubs, quand j’empoigne une raquette à l’entraînement, que je fais un peu n’importe quoi, genre une amortie osée (sourire), ils ne manquent jamais de me lancer : “ah “Fab”, si comme nous on t’avait aidé !” Par contre, j’apporte dans le boulot le bagage des arts martiaux, les valeurs de combativité, ne rien lâcher... j’ai fait du taekwando à fond jusque 21/22 ans, quatre entraînements semaine, et c’est peut-être parce que j’étais piètre compétiteur que je veux être bon entraîneur (sourire). Par la suite, je me suis plutôt tourné vers les sports extrêmes, escalade, parachutisme, mais ça s’est assez mal terminé - voir l’encadré page 53, ndlr.”
“Merci Justine !” Fabien Bertrand a 42 ans. “Après des études en éducation physique, j’ai enchaîné les formations. Il faut être passionné sinon on ne s’impose pas tout ça. J’ai toujours voulu faire ce métier dans lequel j’ai eu deux mentors, Guy Namurois et Eric Lambert. Depuis, d’une génération à l’autre, une page s’est tournée, mais on garde le contact. Ils avaient initié avec notamment Patrick Meur un groupe de réflexion qui se réunit trois ou quatre fois par an et où l’on échange sous forme de compagnonnage. On prépare un sujet à fond, les autres entrent en interaction, et on n’a pas peur de se dire les choses, c’est enrichissant. Nous, les quarantenaires du groupe, avons pris le relais, avec notamment Anne Rademaeker qui s’occupe des joueuses du Standard.” Avant d’aborder le tennis en 2008 au sein de l’Académie Justine Henin, Fabien s’était occupé de la préparation du nageur Yoris Grandjean et du rameur François Libois pour les Jeux de Pékin. “Quand ils sont partis en Chine, j’ai reçu un coup de fil de Carlos Rodriguez. A chacun son opinion mais Justine (surtout) et son coach m’ont beaucoup apporté dans le boulot. Elle m’a demandé de prendre en charge son retour à la compétition en 2010. Très exigeante pour elle-même et avec les autres, elle m’a poussé dans mes retranchements professionnels, elle m’a aussi permis notamment de travailler avec une numéro une juniore comme Irina Kromacheva. On est restés en bons termes, même lorsque j’ai répondu à l’appel d’offre de la fédération en 2014 au moment où Patrick (Meur), que je connaissais bien, a atteint l’âge de la retraite.”
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Terreur digitale “A chaque match, on se fait insulter” Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, les possibilités d’entrer en contact avec fans, sponsors et médias ne manquent pas pour les sportifs. Personne n’échappe aux réseaux sociaux. Pour le meilleur et pour le pire, ils ont changé la vie des tennis(wo)men qui s’efforcent de verser les réactions les plus nauséabondes au compte pertes et profits. Mais parfois trop is te veel. ”Je souhaite que les membres de ta famille meurent d’un cancer du cerveau. J’ai perdu 1500 dollars à cause de toi. J’espère que quelqu’un te mettra deux balles dans la peau. Si un jour je te trouve, je te casse les deux jambes. Tu es la plus laide personne que J’aie jamais vue.” Richel Hogenkamp a rendu publique cette réaction enregistrée via Twitter après son élimination au premier tour à ‘s-Hertogenbosch. “C‘est très moche, mais avec le temps on s’habitue”, expliquait la joueuse hollandaise dans la presse de son pays. “Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive. Et ce n’est généralement pas aussi extrême non plus, c‘est la raison pour laquelle j’ai décidé d’en faire profiter tout le monde.” La joueuse, dont la mère souffre d’un cancer des os, voulait faire part des faits à la WTA, mais doutait que cela change quoi que ce soit. “Ce sont des menaces anonymes”, continuait-elle, “certain(e)s ne se rendent apparemment pas compte des mots qu’ils utilisent et de ce qu’ils postent sur internet. Cela ne
fait pas plaisir, mais cela n’empêche pas de dormir non plus, on sait qu’il s’agit le plus souvent de gens frustrés qui passent leur journée à la maison rivés à leur ordinateur.” Protégés par l’anonymat, ce sont neuf fois sur dix des parieurs qui ne se gênent pas pour lancer les pires imprécations parce qu’ils y ont laissé de l’argent, ou n’en ont pas gagné, ils reportent leur propre échec sur le dos de la joueuse ou du joueur incriminé(e), et les remarques les plus sexistes, homophobes ou racistes ne les rebutent pas. A peu près au même moment qu’Hogenkamp le jeune Britannique Jay Clarke, un “black“ de 18 ans qui a déjà eu l’occasion de s’entraîner avec Andy Murray, a posté les petits singes (en smileys) que lui envoie un parieur mécontent. “Cela s’est produit à plusieurs reprises”, expliquaitil, “la première chose à laquelle les gens s’attaquent c‘est à ma couleur de peau. Au début, ça fait un choc, après on s’y attend, on sait que ça va venir, je ne dois pas être seul dans le cas, cela doit arriver à d’autres.”
“Tu sais que ce sont des rigolos...”
tu les lis parce que ça arrive sur ton compte, tu regardes ce qui passe... des fois si t’avais le mec devant toi tu le démontes... le plus souvent tu laisses filer... limite quand je suis de bonne humeur ça me fait rigoler. Il m’arrive de temps en temps de répondre même si c’est débile, tu prends ton smartphone juste après le match, t’es un peu tendu et t’as un mec qui dit “J’ai envie de b..... ta mère, t’es vraiment qu’un gland, tu ne sais pas jouer...” Début mai, Yanina Wickmayer a fait part d’une réaction particulièrement haineuse sur son compte Twitter, après son élimination au premier tour face à une qualifiée ukrainienne au tournoi ITF de Cagnes-surMer. Elle a joliment répliqué : “Il y a tant d’amour dans le monde d’aujourd’hui”. “Je n’ai jamais subi de menaces à proprement parler”, dit encore Darcis, “tu sais que ce sont des rigolos, des mecs qui parient, qui créent juste un compte pour pouvoir insulter les gens, mais c’est quand même violent, et pénible à la longue.”
C’est effectivement l’ensemble de la planète tennis qui doit vivre avec les usages abusifs et nauséabonds que l’on peut faire de la liberté et de la relative obscurité/impunité de mise sur le web au niveau mondial. Nos compatriotes n’y échappent pas plus que les autres. “Cela m’arrive à tous les matches”, grince Steve Darcis, “chaque fois il y a au minimum deux ou trois messages pas “super beaux” (sic)...
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TENNIS WEB INTERNATIONAL
Ne pas sous-estimer le harcèlement psychologique En quatorze ans de tennis professionnel, Kirsten Flipkens a forcément reçu sa part de “mots doux” digitaux. “Chaque semaine, je suis un peu couverte de boue”, sourit la Campinoise de 31 ans. “Bien sûr, on connaît les réflexions genre : comment as-tu pu perdre un match aussi facile, contre une adversaire aussi faible ? Mais pas seulement. Il y a des choses plus graves, à propos de ta famille par exemple. Quand je lis que ma mère est une pute, ça me fâche, oui. La plupart du temps je ne réagis pas. Mais il y a peu, j’ai reçu un message sur Instagram : “I hate you !” (“Je te hais”), et j’ai directement riposté “I love you too !” (“Je t’aime moi aussi”) (rire)” Le phénomène existe depuis quelques années, mais semble de plus en plus fréquent, et virulent. L’unique solution c’est d’igno-
rer, de ne pas répondre, mais ce n’est pas évident dans un monde de smartphones, d’iPads et de connection internet permanente. Jusqu’à présent, on n’a pas d’exemple de réelle agression, mais il ne faut pas sous-estimer la terreur psychologique qu’un tel harcèlement est susceptible de provoquer dans certains esprits. La jeune Canadienne Rebecca Marino peut en témoigner. Ayant été confrontée plus jeune à la dépression et à l’instabilité mentale, elle a décidé d’arrêter en 2013, à 23 ans, une carrière très prometteuse - elle avait été 38e mondiale deux ans auparavant - entre autres à cause des insultes dont elle a été victime “online”. A 22 ans, elle avait pourtant décidé d’arrêter Facebook et Twitter, mais le mal était fait. “Les médias sociaux ont pesé sur ma décision”, a-t-elle commenté, “pas question de sacrifier mon bonheur au tennis.”
“Mettre une telle pression parce qu’on parie sur le tennis, c’est le signe d’une existence sans contenu.” Kirsten Flipkens
“Je “like” pour montrer que je préfère en rire”
Pour éviter d’en arriver à pareilles extrémités, Kirsten Flipkens a sa réponse toute prête : “On doit quand même essayer de chercher l’humour derrière tout ça. Ces gens n’ont pas de vie. Vouloir mettre une telle pression sur une joueuse ou un joueur parce qu’on parie sur le tennis a quelque chose de pathétique, c’est le signe d’une existence sans contenu, cela en dit plus sur celui/celle qui injurie que sur celui/celle qui en est victime.” L’autre option est naturellement de bloquer ce genre de compte, de lui interdire l’entrée du vôtre. “Cela m’arrive de temps en temps”, convient Flipkens. “Lorsque je me rends compte que quelqu’un multiplie les critiques négatives parfois jusqu’à une centaine de fois, je le bloque, si ce n’est qu’une ou deux fois je l’ignore.” Le problème c’est qu’il faut être “à fond dedans” pour réagir de la sorte, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. “Je sais qu’on peut... mais pas vraiment comment cela fonctionne”, reconnaît Steve Darcis, “je laisse plutôt passer, et je “like” même de temps en temps pour montrer que je préfère en rire. De toute façon, si vous bloquez le gars, le lendemain il ouvre un autre compte, et rien ne change.” La joueuse ou le joueur peut évidemment en appeler aux instances internationales, mais est-ce vraiment efficace ? “On peut bloquer ou faire supprimer un compte et avertir la WTA”,
“Si quelqu’un multiplie les critiques (jusqu’à 100 fois), je le bloque. Si ce n’est qu’une ou deux fois je l’ignore.” dit Elise Mertens qui malgré ses résultats positifs des derniers mois a déjà été confrontée à la même situation. “Je n’ai jamais été jusqu’à déposer une plainte, mais j’ai entendu dire que la WTA enquête sur ce genre de cas. On reçoit pas mal de mails qui y font allusion, et des sessions sont organisées à propos des réseaux sociaux.” Flipkens nuance : “Je pense que la WTA est d’abord attentive au fait que les joueuses puissent être approchées sur internet pour manipuler les rencontres par exemple.” Quant à Darcis, il reconnaît : “On reçoit en effet pas mal de documents sur le sujet, mais je les lis peu, cela ne m’intéresse pas vraiment, et de toute façon comme c’est devenu quasi quotidien il faudrait que j’envoie ces messages de haine tous les jours à l’ATP. Je ne le fais pas. Ce ne sont que quelques imbéciles qui ont perdu du pognon en misant sur des matches, et puis basta.”
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TENNIS WEB INTERNATIONAL
Etat des lieux
Elise Mertens : “J’ai une fanpage sur Facebook, j’y poste régulièrement quelque chose, j’ai également des comptes Twitter et Instagram. Dans chaque cas, je dois rassembler autour de 3000 followers. Je m’occupe vraiment de tout, ça m’amuse, je jette régulièrement un oeil sur les réactions, dans l’ensemble elles sont plutôt encourageantes.”
Kirsten Flipkens : J’utilise Twitter, Instagram, et Facebook où j’ai une fanpage et un profil privé. Celui qui dirige mon compte Twitter publie de temps en temps un communiqué d’ordre général, pour le reste je m’occupe pratiquement de tout moi-même. Ce que vous rendez public ou non ne dépend que de vous. Certaines joueuses racontent leur vie privée “online”, à la limite dès qu’elles font un pet de travers il se retrouve sur internet (rire). J’estime important de permettre aux fans de faire un peu partie de votre vie, mais il faut savoir jusqu’où ne pas aller trop loin. Je n’entre jamais en débat avec ceux qui me suivent. Dernièrement, j’ai encore reçu un message me demandant “pourquoi ne frappes-tu plus ton revers ?” Sorry, c’est le genre de questions auxquelles je ne réponds pas, elles mènent à des discussions sans fin.”
A titre de comparaison
Serena Williams
Roger Federer
David Goffin
Steve Yanina Kirsten Elise Darcis Wickmayer Flipkens Mertens
Facebook 5.106.619 14.827.477 112.127 3.782 Instagram 5.900.000 3.300.000 125.000 1.556 Twitter
8.547.468 7.431.288
47.000
7.281
3.782
5.260
12.100
4.011
32.283
2.699
45.844 13.087 40.258
“De toute façon, si vous bloquez le gars, le lendemain il ouvre un autre compte, et rien ne change.” Steve Darcis
“Si j’avais le mec devant moi, je le démonterais... Mais, le plus souvent je laisse filer...”
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Steve Darcis : “Je suis depuis longtemps sur Twitter, il y a trois mois j’ai créé un profil Instagram, et je possède un compte Facebook depuis sept à huit ans. Ce dernier est surtout privé, les deux autres sont plus orientés public ou supporters. Je dois compter quelques 13.000 followers sur Twitter, et pour mes premiers pas sur Instagram j’en suis à peu près à 1500. Je trouverais malheureux de confier à quelqu’un d’autre le soin de s’occuper de tout ça, après tout il s’agit de mes photos ou de celles de la famille. Pour les megastars, ce doit être plus difficile à gérer, mais à mon niveau le faire moi-même n’est pas un problème. Je reçois régulièrement des félicitations, beaucoup d’encouragements quand je remporte une belle ou une importante victoire, je n’ai d’ailleurs pas toujours le temps de répondre, la plupart des gens sont corrects, écrivent de manière positive et suivent le tennis de près.”
Welcome Bienvenue Karibu
LE BILLET DE FILIP DEWULF NATIONAL
Une vie de Tennis Plate-formes internet, programmes software, applications de tous ordres, données digitales, raquettes connectées... dans le monde d’aujourd’hui on n’échappe plus à la technologie pour conduire une carrière. En trente ans, une vie de tennis, tout a vraiment changé.
E
n ce temps-là aussi, et
Je
suis moi-même entré en contact avec les gens de
TennisLife, une société limbourgeoise qui a créé une plate-forme internet intégrant tous les aspects de la «vie tennistique». Ils viennent du foot, ce qui me les rend plutôt sympathiques, et ils misent à présent sur la petite balle jaune au sens large, avec tout ce qui y est «connecté». Le joueur est au centre du projet, mais parents, coaches, managers, recruteurs et accompagnateurs peuvent aussi
certains joueurs
et entraîneurs s’épuisaient à prendre et consulter quantité de notes durant les matches, les résultats au service étaient stockés, le nombre de montées à la volée devait justifier la tactique choisie, et on pouvait également déduire des données si
le rendement avait été suffisant en retour. Ce n’était pas trop mon genre. J’étais plutôt «old school». Je préférais la jouer simple : j’ai bien ou mal manoeuvré, l’autre était meilleur ou moins bon, c’est le résultat qui compte... chez moi pas de tennis calcul, ni de tour de magie avec les pourcentages, une «stat» aussi bonne soit elle n’a jamais fait un point. Il y avait assez de soucis dans ma tête pour encore y ajouter des chiffres. Certes, il arrivait de temps à autre que, dans les recommandations d’avant match, il soit question d’éléments chiffrés ou statistiques, mais le plus souvent on en restait à des indications simples et à des consignes
en faire usage. Tout y est, rapports médicaux, niveau de condition, de mental, données biométriques, suivi des entraînements, informations sur les matches et les tournois, documents vidéo... on pourrait continuer ainsi durant un quart d’heure, les applications sont multiples. J’ai beau venir de l’âge préhistorique en ce qui concerne l’encadrement, je me rends bien compte qu’il s’agit d’un magnifique outil susceptible de fournir d’intéressants renseignements dans le cadre de l’évaluation continue d’un joueur.
“Notre sport et la collecte de ‘données’ le concernant ont changé de siècle. La technologie est partout.”
faciles à suivre. Une
vie de tennis plus tard, notre sport et la
collecte de «data» le concernant ont changé de siècle tout comme moi. On ne s’escrime plus à noircir des bouts de papier, la technologie est partout, son essor inarrêtable. Sur le circuit WTA, les coaches reçoivent durant les matches une masse d’informations rassemblées par le géant software SAP avec lesquelles ils peuvent «téléguider» leurs joueuses lorsqu’ils ont l’occasion de leur parler aux changements de côté. La prochaine étape - on y travaille - consiste à transformer ces données en format vidéo pour qu’elles soient encore plus parlantes et que le discours des entraîneurs soit encore plus convaincant.
60 PLAY TENNIS
C ’est
le futur, mesdames, messieurs. A
coup sûr pour les fédérations et les académies de tennis qui cherchent à se tenir au courant au jour le jour de l’état et de l’activité d’un jeune talent, aspirant pro, ou tennisman confirmé. On peut même le suivre, via des critères clairs et relativement objectifs, sans le voir, l’entendre, ni entrer en contact avec quelqu’un de son entourage. Pour vous dire qu’une vie de tennis ne se résume plus à un petit agenda garni de simples notes... même si c’était plus facile et rapide d’écrire «C’était nul».
C’EST DU BELGE NATIONAL
Ça bouge
au Centre de Mons
Klaartje Liebens arrête le tennis pro
Klaartje l’a annoncé sur son compte Facebook : “Après avoir voyagé de manière intensive durant dix ans, j’ai décidé, la mort dans l’âme, d’arrêter le tennis au niveau international.” La Brabançonne de 22 ans, qui joua ces dernières années sous le label fédéral francophone, fut à ses meilleures heures 295e mondiale. Elle connut son heure de gloire en 2015 lors des Diamond Games anversois quand, après avoir notamment battu Ysaline Bonaventure, elle se qualifia pour la première fois dans un tableau final WTA, s’inclinant au premier tour face à Mona Barthel. Elle a disputé au total 240 rencontres sur le circuit pro et remporté cinq tournois 10.000 dollars. Elle va intégrer le Wimbledon Tennis Center de Saint-Trond où elle espère faire profiter les plus jeunes de son expérience.
Grosse rentrée en septembre au Centre de formation de Mons où, résultat du travail régional réalisé depuis deux ou trois ans, quatre garçons et quatre filles nés en 2004 s’ajouteront aux six garçons du Tennis Etudes AFT que l’Arlonais Louis Herman retrouvera après les avoir quittés durant un an. Retour donc d’un groupe féminin à Mons où deux nouveaux entraîneurs devraient intégrer le staff. Changement également en vue l’an prochain mais pour les plus âgés qui devront plus se responsabiliser au niveau de leur encadrement tennistique, même s’ils seront encore aidés (différemment) par la fédération et si certains devraient encore bénéficier de la préparation physique du Centre. “Nous n’abandonnons pas les joueuses et joueurs de plus de 22 ans classés dans le Top 300 WTA ou ATP”, dit le directeur technique Michaël Dermience, “des bourses leur seront proposées en 2018 en fonction de leurs résultats, de leur âge, de leur classement, et ils pourront disposer des infrastructures de Mons, mais nous ne pouvons entraîner tout le monde et devons avant tout faire des choix de formation”. Le coach de David Goffin, Thierry Van Cleemput, ne sera plus lui non plus rétribué en tant que tel par la fédération, mais gardera certaines missions au sein de l’AFT lorsqu’il ne sera pas aux côtés de David.
Maxime Braeckman déménage de vingt kilomètres
Maxime Braeckman, qui coache Kirsten Flipkens depuis peu, a quitté Bree et l’Académie de Kim Clijsters, où il oeuvrait depuis cinq ans, pour Genk et la Wilson Tennis Academy. C’est une dispute avec le coach en chef Carl Maes qui a poussé le Gantois, émigré au Limbourg, à chercher un nouveau challenge, il l’a donc trouvé dans l’école de tennis de Dries Beerden et Wim Fissette. Braeckman, qui vient d’être papa d’une petite Alicia, va piloter les meilleurs éléments du Tennisdel lorsque son agenda avec Flipkens le permettra. Il n’est pas le seul à avoir fait le voyage de vingt kilomètres, la jeune Lara Salden a indiqué sur son compte Facebook qu’elle changeait elle aussi de port d’attache. “Après m’être très longtemps entraînée chez Kim Clijsters j’ai choisi un autre chemin, je suis impatiente de poursuivre ma carrière dans l’Académie de Beerden, Fissette et Braeckman, c’était une décision difficile, mes copines de Bree vont me manquer, mais je suis mon coeur et ma passion.”
L’affiche
de l’European Open d’Anvers prend forme Avec Gaël Monfils (30 ans) qui s’est ajouté à la première liste de participants, l’affiche de l’European Open prend forme petit à petit. Le spectaculaire et élastique Français - demi-finaliste de l’US Open l’an dernier - prend ainsi place aux côtés de David Goffin, David Ferrer, du tenant du titre Richard Gasquet et de Steve Darcis dans ce qui commence à ressembler à une alléchante vitrine. Après une première édition ayant rassemblé 16.000 personnes, l’ATP 250 anversois vise cette année les 20.000 spectateurs et cible donc les joueurs les plus attractifs. Qui sait d’ailleurs si, Sébastien Grosjean comptant parmi les organisateurs - ce qui explique le contingent français -, sa relation avec Nick Kyrgios, dont il est coach à temps partiel, ne permettra pas d’attirer aussi la “bombe” australienne dans la Métropole. Cela coûterait évidemment cher, et il faut aussi tenir compte de la concurrence des tournois de Moscou et de Stockholm. Pour rappel, l’European Open a lieu à la Lotto Arena du 15 au 22 octobre, avec un prize money de 566.525 €.
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Un nouveau rendez-vous avec l’histoire
Le compte à rebours a commencé. Du 15 au 17 septembre, l’équipe belge de Coupe Davis affrontera l’Australie avec le secret espoir d’obtenir une nouvelle place en finale. Comme en 2015 face à la Grande-Bretagne.
Je l’ai déjà dit et je ne me lasse pas de le répéter : la réussite du tennis belge au plus haut niveau mondial depuis le début de ce XXIème Siècle est réellement exceptionnelle. Elle s’explique, bien sûr, par l’émergence d’une génération en or avec, pêle-mêle, Justine Henin, Kim Clijsters, Olivier Rochus, Xavier Malisse, Steve Darcis ou David Goffin. Mais elle s’explique aussi par le travail effectué, en amont, par tous les clubs du Royaume et par les structures d’encadrement mises en place par les Ligues, notamment dans le cadre du repérage des jeunes talents. Oui, cette réussite est un vrai travail d’équipe, réalisé de la base au sommet de la pyramide.
La demi-finale face à l’Australie sera une nouvelle occasion pour le public belge de participer à cet élan. Un match de Coupe Davis se gagne, bien sûr, sur le terrain et grâce à la rage de vaincre des joueurs. Mais il se gagne aussi dans les tribunes avec les encouragements et les cantiques des supporters. Ceux-ci ont prouvé, ces dernières années, qu’ils avaient l’étoffe du fameux”douzième homme”, comme l’on dit en football. Ils seront plus que jamais présents pour cette rencontre qui se disputera à Bruxelles, sous les lambris du Palais 12 du Heysel.
Sur le papier, la Belgique partira avec un petit avantage. Elle évoluera à domicile et sur terre battue, une surface qui lui convient bien mieux qu’à l’Australie. Mais un match de Coupe Davis est toujours une aventure fertile en rebondissements. Rien n’est jamais joué d’avance. J’espère que David Goffin sera définitivement remis de sa blessure à la cheville contractée à RolandGarros et que Steve Darcis sera, comme de coutume, porté par la magie de l’événement. Pour se hisser en finale, le capitaine Johan Van Herck aura besoin de tous ses atouts ! André Stein Président de l’Association Francophone de Tennis
aft - Edito
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Texte Christian SONON
Interclubs
Déjà dix titres de champion de Belgique pour le Brabant
C
’est trois de mieux que l’an passé à la même époque : fin juin, à l’issue de la première phase des interclubs nationaux, dix équipes du Brabant, engagées dans des poules uniques, avaient déjà décroché un titre de champion de Belgique. Parmi celles-ci, quatre défendaient les couleurs du Club Justine Henin, toujours fidèle à ce rendez-vous printanier. Trois d’entre-elles, soit les Messieurs 45-1 de l’Argayon et les messieurs 55-1 et 65-1 du Club Justine Henin, ont réussi, avec quasi les mêmes joueurs, à conserver le titre décroché en 2016. Mais si les deux dernières émergèrent relativement facilement, il n’en fut pas de même des Nivellois. En effet, lors de la dernière journée, dans le double décisif contre… le Club Justine Henin, la victoire promise sembla leur filer sous le nez en raison de la blessure à la cheville de Benoît Limauge, alors qu’associé à Gérard Solves il menait 6/2, 5/2 ! Le joueur local n’arrivant plus à courir, les jeux se mirent à défiler dans l’autre sens, mais les Limelettois n’arrivèrent pas à conclure et les Aclots finirent par l’emporter par 7 jeux à 6. A noter aussi que faute de combattant(e)s, certaines joutes se limitèrent à une bagarre à trois, avec matchs aller et retour. C’est ainsi que les Dames 55-1 du Club Justine Henin écartèrent (trop) facilement leurs homologues du Léopold et du Parival, tandis que les Messieurs 70-1 de La Raquette cédèrent leur couronne à leurs rivaux et néanmoins amis du Club Justine Henin, auxquels – histoire d’équilibrer les forces – ils avaient préalablement”cédé” quelques joueurs, parmi lesquels Jean Delacollette et Robert Kuijpers.
Enfin, la palme de la victoire étriquée est revenue sans conteste aux Messieurs 60-2 du Parival. Après quatre rencontres, l’équipe rixensartoise, emmenée par Jean Boulanger, termina en effet ex-aequo avec celle de Manage, à égalité de points, de sets et de jeux. Même verdict lors de leur confrontation directe : 3 matchs, 7 sets et 64 jeux gagnés de part et d’autre ! Finalement, la victoire tomba dans le camp du Parival qui avait gagné… un jeu de plus en simples. Les équipes championnes : M45.1 : Argayon (Gérard Solves, Xavier Daufresne, Vincent Limauge, Alain Carlier, Eric Daubresse, Patrice Delstanche, Philippe Heirebaudt, Didier Lechaude, Damien Wantiez et Benoit Limauge). M55.1 : Club Justine Henin (Frédéric de Waegeneire, Marc Grandjean, Patrick Bolle de Bal Philippe Vercruysse et Philippe Moreau). M60.2 : Parival (Jean Boulanger, Christian Groutars, Gilberto Giuliani, Jacques Hinckxt et Alain Wolf) M65.1 : Club Justine Henin (Michel de Marneffe, Robert Van Malder, Daniel Charles, Marc Michiels, Pierre Mignot, Rudy Michielsen, André Daubresse et Max Degraaff). M65-2 : Laeken (Yvan Schils, André Boels, Philippe Nagel, Christian Urban, Francis Melebeck, Michel Meert, Guy Vanderdonckt, Daniel Hoornaert et Jan Smets). M70.1 : Club Justine Henin (Pierre Mignot, Rudy Michielsen, André Dau-
L’équipe de La Raquette, en M70-3 : Jean-Pierre Ruelle, Hubert L’Hoest, Philippe Pierre, Manu Morel de Westgaver, Michel Dessart, Jacques Mayence (accroupi), Francis Fievez et Francis Hublet. Absents : Stany Goethals et Francis Herry.
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aft - Brabant
L’équipe du Club Justine Henin, en M65-1 : Michel de Marneffe, Rudy Michielsen, André Daubresse, Pierre Mignot, Marc Michiels et Daniel Charles. Absents : Robert Van Malder et Max De Graaff.
L’équipe de l’Argayon, en M45-1 : Didier Lechaude, Gerard Solves, Benoit Limauge, Eric Daubresse, Patrice Delstanche, Damien Wantiez, Philippe Heirebaudt, Alain Carlier, Vincent Limauge et Xavier Daufresne.
M70.3 :
D35.1 :
D35.2 :
D55.1 :
bresse, Jean Delacollette et Robert Kuijpers). La Raquette Wavre (Emanuel Morel de Westgaver, Michel Dessart, Francis Hublet, Jean-Pierre Ruelle, Stany Goethals, Jacques Mayence, Philippe Pierre, Francis Fievez, Hubert L’Hoest et Francis Herry). La Cure (Karine Biver, Nathalie Hourman, Catherine Vanderstappen, Mélanie Decaluwe, Véronique Van Baelen, Delphine Dalcq, Pascale Godon et Fabienne Albert). Davis (Patricia Le Cocq, Caroline Tilleuil, Nathalie Van Boxstael-Ballaux, Nathalie Grignet, Marianne Bribosia, Annemarie Liégeois et Alexandra Gérard) Club Justine Henin (Marleen Eyckmans, Martine van de Winkel, Antonella Barberio, Anne Jacob et Annemarie Van Coillie).
L’équipe de La Cure, en D35-1 : Pascale Godon, Mélanie Decaluwe, Delphine Dalcq, Nathalie Hourman, Catherine Vanderstappen, Fabienne Albert, Véronique Van Baelen et Karine Biver (portée).
Arbitrage
Floriane Dierckx, nouvelle Bronze Badge
Les officiels belges à Wimbledon : Vincent Bremhorst, Cédric Hamiet, Maximilien De Le Hoye, Guillaume Woelfle et Floriane Dierckx
N
ous l’avions rencontrée en mai 2013, au Primerose, alors que contre une rémunération de 30 euros par jour, elle officiait comme juge de ligne au Brussels Open. Depuis lors, en quatre ans, beaucoup de balles ont filé sous les yeux de Floriane Dierckx, cette Jodoignoise qui a été poussée vers l’arbitrage dès l’âge de 12 ans par le regretté André Vanderhulst. Depuis ce printemps 2017, elles ont même commencé à filer à une vitesse réellement impressionnante puisqu’envoyées par des joueurs du niveau de Nadal, Thiem, Wavrinka et Murray, soit les quatre demi-finalistes que la jeune femme de 26 ans a eu la chance d’arbitrer, en tant que juge de ligne, à Roland Garros. Une chance qui se méritait, puisque peu auparavant, en mai, Floriane avait brillamment réussi, à Hambourg, son examen lui délivrant le Bronze Badge. Derrière Cédric Hamiet, Badge d’Or et chef des arbitres, la voilà donc sur la même ligne (ou chaise) que Xavier Jacquemin, un autre Brabançon. ”J’ai la chance de pouvoir combiner cette passion pour l’arbitrage avec mon métier de kiné, explique-t-elle. Je travaille à 4/5 temps dans une maison médicale à Linkebeek et quand je dois partir une semaine pour arbitrer à l’étranger, je peux me faire remplacer par une collègue.” Déjà quatre Roland-Garros C’est en 2013, lorsqu’elle a obtenu son Badge Blanc après quatre jours d’école en Finlande, que les choses ont réellement commencé à évoluer pour Floriane puisqu’elle a alors pu monter sur une chaise lors des tournois Futures organi-
sés en Belgique, ainsi qu’à l’Ethias Trophy, à Mons. “C’était un tournoi incontournable parce qu’il était non seulement un tremplin pour les joueurs mais également pour les arbitres belges. C’est donc triste pour tout le monde que ce Challenger n’ait pas survécu !”, regrette la jeune femme qui, durant la belle saison, ne cesse désormais de faire et défaire ses valises pour s’adonner à sa passion. Direction : l’Europe et les Master 1000 (Paris-Bercy, Monte-Carlo, Rome…), mais aussi Roland-Garros (quatre fois déjà) et Wimbledon (2016 et 2017), où elle officie alors en tant que juge de ligne. Des moments inoubliables, des rencontres avec des grands joueurs, mais aussi des retrouvailles avec les autres arbitres, comme ses collègues et amis brabançons Guillaume Woelfle, Vincent Bremhorst et Maximilien de Le Hoye, qui l’ont accompagnée cet été à Wimbledon, où elle fut seulement la seule, en raison de son grade, à officier dans le tableau final.
”L’esprit d’équipe est très important. L’une de mes plus belles expériences en tant que juge de ligne fut la rencontre opposant Federer et Isner, à Paris-Bercy, en 2015. Il y avait beaucoup de tension et, tout en essayant de profiter du moment, nous devions nous concentrer à plus de 100%. Ce jour là, j’ai vraiment senti que nous étions tous en symbiose, tant les juges de ligne que l’arbitre de chaise. C’est cela l’arbitrage : faire corps et travailler la main dans la main en s’entraidant !”
S’enrichir des nouvelles rencontres Si l’on demande à Floriane le tournoi qui l’a le plus marqué, le Masters de Londres, pour lequel elle a été sélectionnée fin 2016, lui vient aussitôt à l’esprit. “Pour moi, c’est le Graal ! Officier pour les meilleurs joueurs du monde était un super cadeau, mais également une magnifique récompense pour le travail que j’accomplis en qualité de juge de ligne”. Vu ses qualités, la jeune femme est de plus en plus souvent sollicitée pour officier hors de l’Europe également. C’est ainsi qu’elle fut de l’aventure à Taïwan en janvier et à Acapulco en février… “Partir dans des pays exotiques nous donne la possibilité de nous enrichir en découvrant d’autres paysages, cultures et modes de vie”, raconte Floriane. “A Taipei, la plus grande ville de Taïwan, j’ai passé une soirée fantastique avec les autres juges de ligne belges et Cédric Hamiet qui officiait en tant que chef des arbitres. Après être allés souper tous ensemble, nous sommes montés sur une colline d’où nous avons pu contempler la ville plongée dans la nuit. Ensuite, à l’issue de la compétition, nous avons pris deux ou trois jours de détente afin de visiter le pays avec une voiture de location. Ce sont de merveilleux souvenirs, des moments magiques qui forment un tout avec ma passion pour l’arbitrage. Je n’ai pas d’ambition ni d’objectifs précis, mais j’aimerais poursuivre l’aventure le plus loin possible et voir comment je me sentirai alors dans cette vie. Ce qui m’arrive aujourd’hui me paraît déjà incroyable.”
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ASTRID BOWL
Textes Christian LAURENT
Isaeva et Shimizu au palmarès de la 53ème édition avec Zizou Bergs en finale
Les officiels de l’Astrid Bowl.
P
lus que jamais l’Astrid Bowl fait partie des tournois de jeunes les plus importants sur la scène internationale. L’édition 2017 a couronné la Russe Anhzelika Isaeva (16 ans) et le Japonais Yuta Shimizu (18 ans). Ce prestigieux tournoi n’a finalement pas souri à notre compatriote Zizou Bergs. Le dernier vainqueur belge date toujours de 2012 et s’appelle Julien Cagnina. Précédemment, Germain Gigounon s’était imposé en 2007 et Niels Desein en 2005. Clément Geens est arrivé en finale en 2013 et Joris De Loore en 2011. Il restait deux Belges en lice en quarts de finale et il n’y avait plus qu’un dans le dernier carré. Axana Mareen s’est inclinée face à la Suissesse Lulu Sun et sort la tête haute du tournoi. Quant à Zizou Bergs, il ne lui a pas manqué grand-chose pour inscrire son nom au palmarès de l’épreuve. A 18 ans, le néerlandophone dispute sa dernière saison chez les juniors. “Je travaille beaucoup et j’espère me retrouver rapidement avec les Goffin, Darcis et De Greef sur le circuit”, a
Le comité régional hennuyer a mis la main à la pâte.
expliqué le citoyen de Neerpelt. On pourrait croire que ses parents, fans du héros de la coupe du monde lui ont donné ce prénom en signe d’hommage. En fait Zizou était le nom donné à un exercice consistant à faire passer le ballon entre les jambes de l’adversaire lors des entraînements de foot suivis par le papa de notre jeune espoir, joueur de football amateur.
aft - Hainaut
Pour ce qui est du bilan de nos compatriotes, on retiendra la victoire de Lara Salden en doubles. Associée à l’allemande Pipa, notre joueuse est montée sur la plus haute marche du podium. Avant de disputer la finale du simple, Zizou Bergs avait disputé celle du double. Avec Frederic Jacobs, il n’est finalement pas parvenu à décrocher la timbale. Tout ce que l’on espère maintenant, c’est que cet Astrid Bowl serve de déclic à nos jeunes espoirs pour lancer leur carrière.
Zizou Bergs
Côté féminin, la Russe Isaeva, 35ème mondiale chez les juniors a laissé passer l’orage chez les jeunes filles. C’est une joueuse promise à un très grand avenir. Elle joue avec une grande facilité et est vraiment de la graine de championne. En plus de cela, elle sait parfaitement lire le jeu et attendre patiemment la faute de l’adversaire. En jeunes gens, le titre est
La remise des prix du Simple Jeunes Filles.
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revenu au Japonais Shimizu, 5ème mondial chez les juniors.
JG :
Les Finales Y.Shimizu (JPN) – Z.Bergs (BEL) 4/6 6/3 6/2
JF : A.Isaeva (RUS) – L.Sun (SUI) 6/4 7/5 DJG : Rai-Rotsaert (NZL-USA) / BergsJacobs (BEL) 4/6 6/2 10/8 DJF : Pipa-Salden (GER-BEL) / MikhaylovaYasar (RUS-SWE) 7/6 6/1
Zizou Bergs et Y Shimizu les finalistes Jeunes Gens.
YANNIK REUTER WINNER 2011
DAVID GOFFIN WINNER 2010
TOURNOI INTERNATIONAL MESSIEURS SIMPLE et DOUBLE - 10E édition
du AVEC
5 au 13 août 2017
K.T.C. EupEn - HüTTE, 85 - EupEn FinalEs : DoublE, lE VEnDrEDi 11 aoûT 2017 s implE , lE D imanCHE 13 aoûT 2017
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Le Serbe Kecmanovic au palmarès de la 7ème édition du 15.000 $ d’Havré
Le lauréat Miomir Kecmanovic.
A
saire a pris un malin plaisir à remettre la balle dans le terrain. Au troisième set, je n’ai plus su m’appuyer sur mon service pour faire pencher la balance.”
Clément Geens ayant pris la porte de sortie lors de la demi-finale, c’est finalement le Diestois Heyman qui se retrouvait face au jeune Serbe (17 ans). Dès l’entame, le compatriote de Djokovic profitait des fautes du Limbourgeois pour engranger le 1er set. “Si j’ai perdu, c’est en grande partie parce que j’ai laissé filer une belle opportunité à quatre partout au premier set”, avouait Heyman. “Dans le jeu, j’ai tout donné. Le problème, c’est que j’avais en face de moi un mur. Durant toute cette rencontre, l’adver-
Le 15.000 $ a pour objectif de servir de tremplin pour nos jeunes espoirs. On retiendra qu’il y avait 21 belges en qualifs et 7 dans le tableau final. Dans le dernier carré, on attendait sans doute autre chose de Clément Geens, le protégé d’Arnaud Fontaine au Centre Ligue de Mons. “Au niveau du bilan, force est de constater que cette 7ème édition a été une réussite”, avouait Michelle Francois, la directrice du tournoi. “Grâce à une armada de bénévoles taillable et corvéable à merci, le système est bien en place. Les joueurs n’ont pas eu à se plaindre de l’organisation et des conditions météorologiques. Il me
près avoir bataillé ferme pour s’offrir le scalp de Julien Cagnina et Nicola Kuhn, le Serbe Miomir Kecmanovic a remis le couvert pour s’en sortir face à notre compatriote Christopher Heyman. Une fois de plus, il y avait un Belge au pied du château pour la finale !
Les bénévoles.
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La photo de famille lors de la remise des prix.
aft - Hainaut
reste maintenant à prendre mon bâton de pèlerin afin de dénicher les fonds nécessaires pour que le Tennis Club d’Havré soit encore sur la carte des rendez-vous internationaux en 2018.” Les Résultats Simples Demi-finales : C.Heyman (Bel, 467) – C.Geens (Bel, 298) 6/7 6/4 6/0 ; M.Kecmanovic (Srb, 391) – N.Kuhn (Esp, 521) 1/6 6/3 6/1 Finale : M.Kecmanovic – C.Heyman 6/4 3/6 6/2 Doubles Finale : Plaza-Saez (Chi) / Folliot-Ollert (Fra-Ger) 6/4 6/4
Les ramasseurs de balles.
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INFOS ET INSCRIPTIONS :
40 ans pour la famille du tennis
Le tennis de Hamoir fêtait ses 40 ans ce week-end. Membres de première heure et membres actuels ont fait un set et match festif.
C’est dans le club que la fête s’est tenue.
S
’il pouvait sans mal remplir le hall omnisports, le club de tennis a tenu à organiser son quarantième anniversaire dans son club-house. <Car c’est ici qu’on se sent le mieux>, sourit le président Michel Flamaxhe. Plus d’une centaine de personnes ont répondu présent pour un événement en grande pompe à quelques mètres à peine des terrains de tennis, si chers à la plupart d’entre eux. L’occasion pour tous d’évoquer le passé et le présent de ce club. <J’ai tellement de bons souvenirs ici, se remémore Alain Marique, inscrit en 1977 à la fondation du club. Le meilleur reste finalement d’y avoir joué.> L’un des fondateurs et trésorier du club, Pierre Colson, avait quant à lui
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aft - Liège
un souvenir bien plus matériel. <Pour moi, c’est l’installation de l’éclairage en 1980 et il fonctionne encore>, sourit-il. Joueur au club il y a quarante ans, le député-bourgmestre Patrick Lecerf était évidemment présent samedi soir pour fêter l’anniversaire. <Le tennis, c’était le moyen de se réunir après la saison de football, souligne-t-il. C’est un club qui a une âme, on ne fait pas qu’y passer. On y reste et on s’y investit.> L’âme du club, ce sont les joueurs et dirigeants des premières années mais également les joueurs actuels, présent eux aussi. <Le T.C. Hamoir, c’est une grande famille où tout le monde se connait et où on vient toujours avec plaisir, affirme Steve Thiry. Chaque saison apporte son lot
de beaux moments> <C’est un club que nous connaissons depuis la naissance, ajoute Pierre Sylvestre. Il y a un très bon esprit. C’est un club qui bouge et qui est dynamique.> Le vice-président de l’AFT Liège, Marcel Raskin, avait fait le déplacement pour être de la fête. <C’est un club très dynamique. J’ai à cœur de pouvoir leur témoigner mon soutien et qu’ils continuent de la sorte> La suite pour le T.C. Hamoir? Les 50 ans qui permettront au club de solliciter le titre de <Royal> mais d’ici là, le club réserve d’autres surprises. Source : L’Avenir Huy-Waremme www.lavenir.net/tchamoir40ans
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Texte Pierre BAUGNEE
Le TC Marche poursuit son ascension
En constante progression, le dynamique Tennis Club de Marche bénéficiera de deux terrains intérieurs supplémentaires à la fin de l’année. TC Marche Matricule : 6015 Chaussée de l’Ourthe, 72 6900 Marche-en-Famenne Tél : 084/31 30 46 – 0477/60 96 78 Mail : tcm@tennismarche.be et ecole.tcm@live.be Site web : http://martindelhaye. wixsite.com/tennismarche Installations : 6 terrains extérieurs 5 terrains intérieurs Président : Georges Paligot Vice-président : Martin Delhaye Secrétaire : Bruno Georgin Trésorier : Arnaud Thirion Commission sportive : Laurent Cantigniaux
Un club labellisé.
L
e Tennis club de Marche, c’est une des grosses locomotives sportives de la région. Avec ses 450 membres, son école de jeunes, ce club est sur les bons rails et n’entend pas en rester là. Lors de notre visite, le président Georges Paligot n’est pas peu fier de nous montrer
l’avancée des travaux à l’arrière du hall comportant les trois terrains intérieurs disponibles actuellement. Et même si il faudra attendre la fin de l’année pour en voir le bout, on peut d’ores et déjà se rendre compte de la beauté et de la cohérence du projet : “Ces terrains seront accessibles via le hall actuel. Et outre les deux terrains
supplémentaires, il y aura également deux terrains de squash”. Les raisons de cette construction ? : “Le but était de regrouper tout sur le même site. Vous savez sans doute que nous avons à notre disposition deux autres terrains intérieurs sur un site extérieur, au Thier des corbeaux. Ce n’est pas bien loin, à peine un kilomètre, mais
Les deux terrains couverts supplémentaires en phase de construction.
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aft -Namur-Luxembourg
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Pour en savoir plus : www.ethias.be/corporate
pour les raisons que vous devinez, il est plus pratique d’avoir tout au même endroit pour une question de confort. L’école des jeunes existe depuis 25 ans et elle n’a jamais été aussi populaire. A ce sujet, Nicolas Furnémont abat un travail énorme. Savez-vous que nous avons aligné cette année en interclubs 25 équipes de jeunes -11, -9 et -7 ? C’est énorme. Nous avons des projets pour attirer d’autres jeunes, il y a un grand potentiel dans la région, en espérant les guider vers la compétition”.
Le président actuel Georges Paligot (debout) avec le duo Jean et Titou Gérard. qui a cumulé les fonctions de président, secrétaire et trésorier entre 1991 et 1994.
Avec cette volonté de garder un bon équilibre et de proposer des conditions idéales, tant pour les gens qui jouent uniquement pour le plaisir de taper la balle que pour ceux dont le niveau de compétition est élevé (le club a aligné en 2017 deux équipes au niveau national en Messieurs et en Dames), le TC Marche figure parmi les meilleurs élèves de la région Namur–Luxembourg et peut même se targuer de posséder un des plus beaux complexes de ce genre en Wallonie. Son positionnement au centre des deux provinces lui permet également d’organiser des événements tels que les éliminatoires de la coupe de Borman ou plus récemment les Masters des jeunes francophones.
Les terrains pour les plus petits.
Le club-house.
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aft -Namur-Luxembourg aft
Vue générale des terrains.
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QUELQUES CHIFFRES
LES RÉSULTATS
résultats
internationaux
Djokovic déroge à ses habitudes
Première pour Kvitova depuis son agression Petra Kvitova, déjà double lauréate à Wimbledon (2011/2014), a renoué pour la première fois avec la victoire depuis son retour sur le circuit, juste avant le Grand Chelem londonien. Sur le gazon de Birmingham, elle a remporté le 20e titre de sa carrière face à la jeune Australienne Ashleigh Barty qui avait éliminé Garbine Muguruza en demi-finale. Kvitova, 27 ans et opérée fin décembre de la main gauche - après avoir été blessée au couteau en voulant se défendre face à un cambrioleur à son domicile -, disputait son deuxième tournoi après Roland-Garros (éliminée au 2e tour) depuis qu‘elle est revenue à la compétition fin mai. Sa dernière victoire remontait à octobre 2016 en Chine à Zhuhai.
ATP HALLE
WTA BIRMINGHAM
19-25/06 gazon 1.966.095 euros
19-25/06 gazon 885.040 $
1/4 Roger Federer (SUI) - Florian Mayer (GER) 6-3 6-4 Karen Khachanov (RUS) - Andrey Rublev (RUS) 7-6(8) 4-6 6-3 Alexander Zverev (GER) - R. Bautista Agut (ESP) 6-7(6) 7-6(1) 6-1 Richard Gasquet (FRA) - Robin Haase (NLD) 6-1 3-6 6-1
1/4 Lucie Safarova (CZE) - Daria Gavrilova (AUS) 6-7(4) 6-3 7-6(5) Petra Kvitova (CZE) - Kristina Mladenovic (FRA) 6-4 7-6(5) Garbine Muguruza (ESP) - Coco Vandeweghe (USA) 4-6 6-4 0-0 Ret. Ashleigh Barty (AUS) - Camila Giorgi (Q) (ITA) 5-2 Ret.
1/2 1/2 Roger Federer (SUI) - Karen Khachanov (RUS) 6-4 7-6(5) Petra Kvitova (CZE) - Lucie Safarova (CZE) 6-1 1-0 Ret. Alexander Zverev (GER) - Richard Gasquet (FRA) 4-6 6-4 6-3 Ashleigh Barty (AUS) - Garbine Muguruza (ESP) 3-6 6-4 6-3 Fin Roger Federer (SUI) - Alexander Zverev (GER) 6-1 6-3
Fin Petra Kvitova (CZE) - Ashleigh Barty (AUS) 4-6 6-3 6-2
La neuvième de Federer Opposé à Alexander Zverev, vainqueur du Masters 1000 de Rome et grand espoir mondial, Roger Federer a déroulé avec un tennis de très haut niveau en finale du tournoi de Halle, dans son vert jardin germanique puisque c‘est la neuvième fois qu‘il s‘y impose en douze participations. Ce même Zverev l‘avait surpris l‘an dernier en demi-finale, seuls Lleyton Hewitt (2010) et Tommy Haas (2012) ayant été capables de le faire plier en finale. Après son long arrêt du printemps, Federer avait raté sa rentrée sur gazon la semaine précédente, perdant son premier match au tournoi de Stuttgart contre le „vieux“ Tommy Haas. En remportant son 92e titre ATP, le Suisse a remis les horloges à l‘heure.
En règle générale, Novak Djokovic, comme la plupart des ténors, ne dispute pas de tournoi la veille d’un Grand Chelem. Avant Wimbledon, il a fait exception et s‘est déplacé à Eastbourne pour y reprendre confiance. Objectif atteint pour le Serbe, qui a fait appel à Mario Ancic dans son staff et joué selon ses propres termes „quatre matches de qualité“ pour finalement s‘imposer face à Gaël Monfils... pour la 14e fois. „J‘avais besoin d’un vrai tournoi plutôt que de matches exhibition“, a-t-il noté. „Comme beaucoup d’athlètes, j‘ai basé mon bonheur sur la victoire dans un match de tennis mais je tente de ne plus trop le faire, c‘est une approche différente mais je suis toujours là, toujours motivé.“
ATP EASTBOURNE 23/06-01/07 gazon - 693.910 euros 1/4 Novak Djokovic (SRB) - Donald Young (USA) 6-2 7-6(9) Daniil Medvedev (RUS) - Steve Johnson (USA) 6-3 2-6 6-3 Richard Gasquet (FR) - John Isner (USA) 6-3 6-2 Gaël Monfils (FR) - Benrand Tomic (AUS) 7-6(4) 6-0 1/2 Novak Djokovic (SRB) - Daniil Medvedev (RUS) 6-4 6-4 Gaël Monfils (FR) - Richard Gasquet (FR) 6-2 6-7(7) 7-6(4) Fin Novak Djokovic (SRB) - Gaël Monfils (FR) 6-3, 6-4
PLAY TENNIS 79
calendrier
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Tournoi
Pays
ATP 2017
Qatar ExxonMobil Open QATAR Aircel Chennai Open INDE Brisbane International AUSTRALIE Apia International Sydney AUSTRALIE ASB Classic NOUVELLE ZELANDE Australian Open AUSTRALIE Ecuador Open Quito EQUATEUR Open Sud de France FRANCE Sofia Open BULGARIE Argentina Open ARGENTINE Memphis Open ETATS UNIS ABN AMRO World Tennis PAYS BAS Delray Beach Open ETATS UNIS Open 13 Provence FRANCE Abierto Mexicano TELCEL MEXIQUE Brasil Open BRESIL Dubai Tennis Championships DUBAI BNP Paribas Open Indian Wells ETATS UNIS Miami Open ETATS UNIS Grand Prix Hassan II MAROC US Men’s Clay Court Ch. ETATS UNIS Monte-Carlo Rolex Masters MONACO Barcelona Open BancSabadell ESPAGNE Hungarian Open HONGRIE BMW Open ALLEMAGNE Istanbul Open TURQUIE Millenium Estoril Open PORTUGAL Mutua Madrid Open ESPAGNE Internazionali BNL d’Italia ITALIE Geneva Open SUISSE Roland Garros FRANCE MercedesCup ALLEMAGNE Ricoh Open Rosmalen PAYS BAS AEGON Ch. - Queen’s ANGLETERRE Gerry Weber Open ALLEMAGNE Aegon International Eastbourne ANGLETERRE Antalya Cup TURQUIE Wimbledon ANGLETERRE Konzum Croatia Open Umag CROATIE Hall of Fame Tennis Ch. ETATS UNIS BB&T Atlanta Open ETATS UNIS German tennis Ch. ALLEMAGNE J.SafraSarasinSwissOpenGstaad SUISSE Skistar Swedish Open SUEDE Generali Open ALLEMAGNE Citi Open Washington ETATS UNIS Rogers Cup Toronto CANADA Abierto Mexicano Los Cabos MEXIQUE Western & Southern Open ETATS UNIS Winston-Salem Open ETATS UNIS US Open ETATS UNIS St. Petersburg Open RUSSIE China Open CHINE Shenzhen Open CHINE Rakuten Japan Open JAPON Shanghai Rolex Masters CHINE Kremlin Cup RUSSIE If Stockholm Open SUEDE Anvers BELGIQUE Swiss Indoors Basel SUISSE Erste Bank Open AUTRICHE BNP Paribas Masters FRANCE ATP World Tour Finals GRANDE BRETAGNE
Compétition
Surface Vainqueur J-W Tsonga
Novak Djokovic ATP 250 Dur M.Raonic Bautista Agut ATP 250 Dur A.Murray Grigor Dimitrov ATP 250 Dur J.Nieminen Gilles Muller ATP 250 Dur D.Ferrer Jack Sock ATP 250 Dur N.Djokovic Roger Federer Grand Chelem Dur T.Berdych Victor Estrella ATP 250 TerreM.Youzhny battue Alexander Zverev ATP 250 Dur J.Monaco Grigor Dimitrov ATP 250 Dur N.Almagro Alexandr Dolgopolov ATP 250 TerreR.Federer battue Ryan Harrison ATP 250 Indoor M.Raonic Jo Wilfried Tsonga ATP 500 Dur D.Ferrer Jack Sock ATP 250 Dur J.Melzer ATP 250 Dur J-M Del Potro Jo Wilfried Tsonga Sam Querrey ATP 500 Dur D.Ferrer Pablo Cuevas ATP 250 TerreR.Federer battue ATP 500 Dur K.Anderson Andy Murray Roger Federer Masters Dur R.Federer Roger Federer Masters Dur N.Djokovic Andujar ATP 250 TerreP.battue Borna Coric Monaco ATP 250 TerreJ.battue Steve Johnson Masters TerreR.Nadal battue Rafael Nadal ATP 500 TerreG.Simon battue Rafael Nadal ATP 250 TerreR.Nadal battue Lucas Pouille ATP 250 TerreA.Seppi battue Alexander Zverev Del Potro Marin Cilic ATP 250 TerreJ-M battue ATP 250 TerreP.Kohlschreiber battue Pablo Carreno Busta R.Federer Masters Terre battue Rafael Nadal R.Nadal Masters Terre battue Alexander Zverev N.Almagro ATP 250 Terre battue stan Warwincka R.Nadal Grand Chelem Terre battue Rafael Nadal T.Haas ATP 250 Gazon Lucas Pouille M.Cilic ATP 250 Gazon Gilles Muller A.Roddick ATP 500 Gazon Feliciano Lopez D.Ferrer ATP 500 Gazon Roger Federer R.Federer ATP 250 Gazon Novak Djokovic M.Cilic ATP 250 Gazon J.Tipsarevic Yuichi Sugita Grand Chelem Gazon Roger Federer D.Ferrer ATP 250 TerreJ.Isner battue ATP 250 Gazon A.Roddick ATP 250 Dur T.Bellucci ATP 500 TerreJ.Monaco battue ATP 250 TerreS.Querrey battue ATP 250 TerreR.Haase battue ATP 250 TerreA.battue Dolgopoov ATP 500 Dur A. Murray Masters Dur N. Djokovic ATP 250 Dur R. Federer Masters Dur J. Isner ATP 250 Dur A. Murray Grand Chelem Dur J.Tsonga ATP 250 Dur M.Klizan ATP 500 Dur J.Monaco ATP 250 Dur R.Gasquet ATP 500 Dur N.Djokovic Masters Dur K.Nishikomi ATP 250 Dur N.Djokovic T.Berdych ATP 250 Dur J.Del Potro ATP 250 Indoor A.Seppi ATP 500 Dur J.Del Potro ATP 500 Dur D.Ferrer Masters Dur D.Ferrer Championnat du Monde Dur
N.Djokovic
calendrier Date
07
06
05
04
03
02
01
31/12
Tournoi 07/01 Shenzen Open
08
Compétition
Surface Vainqueur
International
Dur
Katerina Siniakova
01/01 08/01 Brisbane International
AUSTRALIE
Premier
Dur
Karolina Pliskova
02/01 14/01 ASB Classic (Auckland)
NOUVELLE ZELANDE
International
Dur
Lauren Davis
08/01 14/01 Apia International Sydney AUSTRALIE
Premier
Dur
Johanna Konta
08/01 14/01 Hobart International
AUSTRALIE
International
Dur
Elise Mertens
16/01 29/01 Australian Open
AUSTRALIE
Dur
Serena Williams
28/01 05/02 Taiwan Open
TAIWAN
International
Dur
Elina Svitolina
30/01 05/02 St Petersburg Ladies Trophy RUSSIE
Premier
Indoor
Kristina Mladenovic
11/02
Dur
Karolina Pliskova
18/02 Qatar Total Open
QATAR
Grand Chelem
Premier S
19/02 25/02 Dubai Duty Free Tennis Ch. DUBAI
Premier
Dur
Elina Svitolina
20/02 26/02 Hungarian Ladies Open
HONGRIE
International
Dur
Timea Babos
27/02 04/03 Abierto Mexicano Telcel
MEXIQUE
International
Dur
Lesia Tsurenko
27/02 05/03 BMW Malaysian Open
MALAYSIE
International
Dur
Asleigh Barty
06/03 19/03 BNP Paribas Open (Indian Wells) ETATS UNIS
Premier Mandatory Dur
Svetlana Kuznetsova
20/03 02/04 Miami Open
ETATS UNIS
Premier Mandatory Dur
Johanna Konta
01/04 09/04 Volvo Cars Open
ETATS UNIS
Premier
Terre Battue
Daria Kasatkina
03/04 09/04 Abierto Monterrey Afirme MEXIQUE
International
Dur
Anastasia Pavlyuchenkova
10/04 16/04 Claro Open Colsanitas
COLOMBIE
Terre Battue
Francesca Schiavone
10/04 16/04 Ladies Open Biel Bienne
SUISSE
International
Indoor
Marketa Vondrousova
22/04 30/04 Porsche Tennis Stuttgart
ALLEMAGNE
Premier
Terre Battue
Laura Siegemund
24/04 30/04 TEB BNP Paribas Istanbul Cup TURQUIE
International
Terre Battue
Elina Svitolina
05/05 14/05 Mutua Madrid Open
Premier Mandatory Terre Battue
Simona Halep
14/05 21/05 Internazionali BNL d’Italia ITALIE
Premier S
Terre Battue
Simona Halep
19/05 27/05 Internationaux de Strasbourg FRANCE
International
Terre Battue
Samantha Stosur
20/05 27/05 Nürnberger versicherungs Cup ALLEMAGNE
International
Terre Battue
Kiki Bertens
22/05 11/06
Grand Chelem
ESPAGNE
International
Terre Battue
Jelena Ostapenko
10/06 18/06 Aegon Open Nottingham GRANDE BRETAGNE
International
Gazon
Donna Vekic
12/06 18/06 Ricoh Open (Rosmalen)
International
Gazon
Anett Kontaveit
17/06 25/06 Aegon classic Birmingham GRANDE BRETAGNE
Premier
Gazon
Petra Kvitova
17/06 25/06 Mallorca Open
International
Gazon
Anastasija Sevastova
23/06 01/7 Aegon International Eastbourne GRANDE BRETAGNE
Premier
Gazon
Karolina Pliskova
03/07 16/07 Wimbledon
ANGLETERRE
Grand Chelem
Gazon
Garbiñe Muguruza
9/07
ROUMANIE
International
Terre Battue
15/07 23/07 Ladies Championship Gstaad SUISSE
International
Terre Battue
23/07 30/07 Ericsson Open
SUEDE
International
Terre Battue
24/07 30/07 Jiangxi Open
CHINE
International
Dur
29/07 06/08 Citi Open
ETATS UNIS
International
Dur
Premier
Dur
Premier S
Dur
12/08 20/08 Western & Southern Open ETATS UNIS
Premier S
Dur
18/08 26/08 Connecticut Open
ETATS UNIS
Premier
Dur
28/08 10/09 US Open
ETATS UNIS
Dur
10/09 18/09 Coupe Banque Nationale
CANADA
International
Indoor
11/09 17/09 Japan Women’s Open Tennis JAPON
International
Dur
18/09 23/09 Guangzhou International Women’s Open CHINE
International
Dur
18/09 24/09 Toray Pan Pacific Open
JAPON
Premier
Dur
18/09 25/09 Korea Open
COREE
International
Dur
24/09 30/09 Wuhan Open
CHINE
Premier S
Dur
24/09 08/10 China Open
CHINE
Premier Mandatory Dur
25/09 30/09 Tashkent Open
OUZBEKISTAN
International
Dur
09/10 15/10 Generali Ladies Linz
AUTRICHE
International
Indoor
International
Dur
International
Dur
16/10 21/10 BGL BNP Paribas Lux.Open LUXEMBOURG
International
Indoor
16/10 21/10 Kremlin Cup
Premier
Indoor
23/10 29/10 BNP Paribas WTA Finals Singapore SINGAPOUR
WTA Finals
Indoor
30/10 05/11 WTA Elite Trophy
WTA Elite Trophy Dur
Roland Garros
17/07 Bucharest Open
France PAYS BAS ESPAGNE
06/08 Bank Of The West Classic ETATS UNIS
04/08 13/08! Rogers Cup
09
Pays CHINE
31/07
09/10 15/10
CANADA
Prudential Hong Kong Tennis Open HONG KONG
09/10 15/10 Tianjin Open
10
WTA 2017
CHINE RUSSIE CHINE
Grand Chelem
PLAY TENNIS 81
&
Des chiffres
des lettres
Roger Federer, battu à Stuttgart par Tommy Haas (ATP 302) pour son retour a la compétition, n’avait perdu qu’une fois auparavant contre un joueur classé au delà de 300e place mondiale depuis qu’il est professionnel, c’était en 1999 face à l’Allemand Bjorn Phau (407e).
542 Le nombre de semaines passées par Sam Stosur comme numéro une australienne au classement WTA avant qu’elle ne soit détrônée par Daria Gavrilova au lendemain de Roland Garros.
10
Sur les 101 derniers Masters 1000, dix seulement n’ont pas été gagnés par un joueur du Big four (Nadal, Federer, Djokovic, Murray). Alexander Zverev a remporté le 10e à Rome.
13.600 Andy Murray s’était engagé à verser aux victimes de l’incendie de la Grenfell Tower à Londres l’intégralité de ses gains lors du tournoi du Queen’s dont il était tenant du titre (chèque du vainqueur 393.000 euros). Eliminé au premier tour par Jordan Thompson, il n’y a récolté que 13.600 euros.
82 PLAY TENNIS
2
Fragile Kei Nishikori. Il a dû jeter l’éponge en 1/8e de finale à Halle, c’est la troisième fois d’affilée que le Japonais doit déclarer forfait lors du tournoi allemand, et c’est la 24e fois qu’il abandonne avant ou pendant un tournoi depuis 2007, de loin le taux le plus élevé du Top 10.
24
7
En gagnant à Lyon, le Canadien Felix Auger-Aliassime, 16 ans et 10 mois, est devenu le septième plus jeune joueur à remporter un tournoi Challenger après Chang, Gasquet, Tomic, Carlsson, Ondruska, et Nadal qui n’avait que deux semaines de moins que lui lorsqu’il s’est imposé à Barletta en 2003.
C’est le total d’aces frappés en finale du tournoi de ‘s-Hertogenbosch remportée par Gilles Muller qui en a passé 22 pour 19 au Croate Ivo Karlovic. Il n’y a eu aucune balle de break dans le match.
21
41
Le nombre de matches de double d’affilée que l’Espagnol Albert Ramos-Vinola a perdu jusqu’à ce qu’il mette fin à cette “malédiction” s’étendant sur 13 mois à Madrid aux côtés de Robin Haase.
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