ente essencia

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L'être et l'essence, « De ente et essentia » Saint Thomas d’Aquin (Oeuvre authentique 1254-1256) Traduction Alain Blachair, mars 2005 Edition numérique http://docteurangelique.free. fr 11 avril 2005 Les œuvres complètes de saint Thomas d'Aquin Prooemium – Prologue ____________________________________________________________________ 1 Caput I – Chapitre 1 _______________________________________________________________________ 2 Caput II – Chapitre II _____________________________________________________________________ 4 Caput III – Chapitre III ___________________________________________________________________ 13 Caput IV – Chapitre IV ___________________________________________________________________ 16 Caput IV – Chapitre IV ___________________________________________________________________ 17 Caput V – Chapitre V _____________________________________________________________________ 22 Caput VI – Chapitre VI ___________________________________________________________________ 26

Prooemium – Prologue Une petite erreur au commencement devient grande à la fin, comme le dit le Philosophe1, au Livre I du Traité du ciel2. Or, l’étant et l’essence sont ce qui est conçu dans une première intellection3, selon Avicenne, au début de sa Métaphysique4. Il convient donc, pour que l’ignorance à leur sujet ne devienne source d’erreur, et pour lever les difficultés qui portent sur ces termes, de dire ce que signifient les noms d’étant et d’essence, comment ce qu’ils désignent se trouve dans les différentes réalités, et quels sont leurs rapports avec les intentions logiques que sont le genre, l’espèce et la différence. Quia parvus error in principio magnus est in fine, secundum philosophum in I caeli et mundi, ens autem et essentia sunt quae primo intellectu concipiuntur, ut dicit Avicenna in principio suae metaphysicae, ideo ne ex eorum ignorantia errare contingat, ad horum difficultatem aperiendam dicendum est quid nomine essentiae et entis significetur et quomodo in diversis inveniatur et quomodo se habeat ad intentiones logicas, scilicet genus, speciem et differentiam. Mais, parce que nous devons acquérir la connaissance des réalités simples à partir des composées, et arriver à ce qui est premier à partir de ce qui est postérieur, l’enseignement le plus adapté est celui qui comment par ce qui est le plus facile. Pour cette raison, il faut partir 1

C’est-à-dire Aristote. Traité du Ciel, I, 9, 271 b 8-13. 3 On peut considérer primo soit comme un adverbe : tout d’abord. Dans ce cas, intellectu est complément d’agent, et il faut traduire : ce que l’intellect conçoit en premier lieu. On peut aussi considérer primo comme un adjectif. Or c’est précisément cette deuxième construction qui est utilisée dans la traduction du texte d’Avicenne auquel saint Thomas fait référence ici. Voir le premier texte cité dans la note suivante. 4 Avicenne, Métaphysique, I, 6 : « Dicemus igitur quod ens et res et necesse talia sunt quod statim imprimuntur in anima prima impressione » : « nous disons donc que étant ou chose sont nécessairement de ces [notions] qui sont aussitôt imprimée dans l’âme par une première impression. » (ed. Venetiis 1508. fol . 72 rb. a) ; plus bas : « Unaquaeque enim res habet certidudinem qua est id quod est… Unaquaeque res habet certidudinem propriam quae est eius quidditas » : « toute chose en effet possède la détermination par laquelle elle est ce qu’elle est… Tout chose possède une détermination propre qui est sa quiddité » (Ibid., f. 72 va C). 2


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