le secret de tristian

Le secret de Tristian

Auteurs : La classe de CM 2

d’Albigny sur Saône

Le secret de Tristian

J’ai sous les yeux un cadeau de mes grands-parents. C’est un livre ancien et sur sa couverture en toile épaisse on distingue: Journal de bord du Capitaine Tristian de Salva, 1593.

Depuis l’âge de 13 ans, ce livre m’accompagne, j’ai toujours aimé le feuilleter et en lire des passages. Il retrace l’histoire de Tristian qui était capitaine de navires.

D’après son récit, j’imagine que cet homme n’avait pas froid aux yeux. Il avait l’air aussi sérieux, organisé et très humain.

Certaines pages ont disparu, d’autres ont des traces d’humidité car ce livre a vécu de nombreuses aventures.

2 novembre 1593 Le roi a pris sa décision, c’est moi qu’il a choisi pour commander « L’Albatras », la caraque que Sa Majesté destine à la recherche de nouveaux territoires. Elle a été construite par les meilleurs artisans du royaume et je suis fier de prendre le commandement de ce vaisseau car mon pays a besoin de nouvelles richesses et doit également élargir ses connaissances scientifiques. [...]

10 novembre Quand je suis arrivé au port, j’ai aperçu le navire. Il est très beau avec sa coque de bois de chêne qui le fait briller au soleil. Il mesure vingt six mètres de long et sept mètres de

large. Il a quatre mats, ornés de six voiles au tissu blanc, l’avant du bateau est décoré d’une figure de proue en forme de sirène. Une cinquantaine de marins et autant de soldats finissent de charger les vivres pour le voyage. Deux cent cinquante tonnes de nourriture ont été embarquées : de la farine, des lentilles, de la viande séchée, des sardines, des légumes frais et des biscuits. Une quantité de barriques d’eau ont également été stockées dans la cale ainsi que quelques filets pour les poissons.

Sur le pont du bateau, j’ai rencontré Pierre Nosland, le médecin de bord, qui s’affairait. Quand je l’ai salué, il m’a confié le plaisir qu’il éprouvait à participer à cette expédition : pouvoir s’abreuver de nouvelles connaissances et s’enfermer au calme dans sa chambre pour étu-

dier le ravissait.

9 janvier 1494 Cela fait maintenant deux mois que nous avons quitté le port, les vents nous ont été favorables mais les réserves de fruits et de légumes frais sont épuisées. En montrant du doigt la carte, j’ai dit à mes hommes qu’il restait environ 600 milles marins à parcourir afin de trouver une terre où accoster pour se ravitailler en nourriture. Les hommes fatigués se sont sentis découragés, encore trois jours pour que l’équipage voit la première île se dessiner devant leurs yeux.

15 janvier Les discussions sont de plus en plus nombreuses et violentes. Des bagarres éclatent fréquemment.

19 janvier Aujourd’hui à midi, mon second, Benjamin Tévenard a dû essuyer un début de mutinerie. Il l’a immédiatement étouffée.

23 janvier En fin d’après-midi, la vigie a crié annonçant une terre en vue mais ce n’était que l’horizon et le désespoir pèse de plus en plus lourd sur l’équipage qui devient nerveux. J’ai décidé de vérifier notre cap car je doute de notre position.

6 février Nous commençons à manquer de vivres car il y a eu des vols de nourriture. Le médecin et moi nous sommes arrivés à la conclusion que c’est le second qui a trahi l’équipage. J’ai demandé à deux matelots de monter la garde devant la

rĂŠserve puis je me suis replongĂŠ dans mes cartes.

21 mars Ce matin, nous avons récupéré le coffre où j’avais pris soin de mettre à l’abri, dès le début du naufrage, les instruments de navigation, les papiers du bord, le matériel d’écriture et surtout quelques armes et de la poudre. Cette énorme malle était recouverte de cuir très épais et avait résisté à l’assaut des vagues.

Elle est venue s’échouer entre deux rochers après avoir été sans doute ballotée pendant plusieurs jours par le flux et le reflux de l’océan.

J’ai miraculeusement retrouvé ce journal. Mon premier travail va être de consigner le plus précisément possible ce qui nous est arrivé depuis cette terrible tempête.

A l’aube du 13 mars, alors que notre progression devenait lente et pénible, je m’apprêtais à faire mettre le cap à l’est lorsque la vigie

a crié en réveillant tout l’équipage.

J’ai donc sorti ma longue vue et j’ai scruté l’horizon jusqu’à trouver une lointaine bande de terre.

Les marins, fatigués par la maladie, les privations de nourriture et d’eau se sont rassemblés à l’avant du bateau.

Peu à peu, le ciel s’est assombri, les nuages se sont accumulés, le vent s’est levé. La mer a commencé à s’agiter et se jetait sur le bateau qui tanguait de plus en plus. Soudain le vent s’est engouffré dans la toile, les voiles se sont déchirées et une vague énorme a fait chavirer le navire. L’eau rentrait dans les sabords et alourdissait le bateau. J’ai commandé qu’on jette les canons à la mer. Je devais sauver un maximum de vies. Je me suis réveillé sur une plage de sable blanc. [...]

De là où nous étions, nous pouvions

apercevoir une épaisse forêt entourée d’une chaîne de montagnes. Au centre de cette végétation nous devinions une clairière d’où sortait de la fumée. Un indigène est sorti de la forêt et s’est adressé à nous dans une langue inconnue. [...] Il nous a ramené jusqu’à son village où nous avons découvert tout un peuple qui nous attendait. [...]

Nous reprenons des forces si rapidement que nous en sommes vraiment surpris. ...à suivre.