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ISSN 0247-7068

JOURNAL DE LA VILLE DU PORT - OCTOBRE 2012 - N° 169 / NOUVELLE SÉRIE

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Opération Quartier Mairie

IL Y A 70 ANS : LE LÉOPARD LIBÉRAIT LA RÉUNION

UNE RESTRUCTURATION AVEC ET POUR LA POPULATION

Notre commune a été le théâtre stratégique d’un épisode déterminant dans l’histoire de La Réunion. Il y a 70 ans, le 28 novembre 1942, le Léopard, contre-torpilleur des Forces Françaises Libres, arrivé la veille en rade de Saint-Denis avec 200 hommes à bord, va permettre la victoire des forces progressistes de l’île contre les troupes pétainistes mises en place par le gouverneur Aubert et positionnées notamment dans le port de la Pointe-des-Galets. On est en pleine Seconde Guerre mondiale. L’île est sous l’influence du régime de Vichy et la population portoise, menée par Léon de Lépervanche, va jouer un rôle de premier plan dans le déroulement de cette journée historique. Retour 70 ans en arrière, le 28 novembre 1942. Tôt ce matin-là, une rumeur circule dans Le Port : « les Anglais ont débarqué à Saint-Denis ». Léon de Lépervanche prend la tête d’un mouvement réunissant dockers, ouvriers, cheminots. Il élabore un plan de libération de la cité maritime avec ses camarades. Il s’agit dans un premier temps de neutraliser le maire, Léon Coaquette, qui est à la solde du gouverneur. Lépervanche et ses camarades obtiennent donc la démission du maire et de son conseil municipal puis ils se réunissent à l’étage de la mairie pour constituer un « comité de salut public » après concertation avec les syndicats ouvriers. Léon de Lépervanche déclare alors : « l’heure de la libération approche » !

La ville du Port a entrepris, depuis 2000, une rénovation en profondeur de son tissu urbain en centre-ville. L’opération Quartier Mairie s’inscrit dans la poursuite de cette démarche. Elle se définit par sa situation stratégique en façade maritime et en transition avec le centre-ville. Le Quartier Mairie présente des atouts mais des évolutions nécessaires sont à mener. Pour se faire, la ville a lancé une démarche de concertation « inédite » afin d’améliorer sa qualité urbaine, son dynamisme, son attractivité et son image.

La municipalité portoise

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Quartier Mairie, une dynamique de changement.

e Quartier Mairie est situé en limite du centre-ville du Port. Au Nord, il jouxte la base de la Marine Nationale qui fait la transition entre le centre urbain et la zone industrielle. Au Sud, il est délimité par la rue Renaudière de Vaux, une voie de centre-ville desservant l’Hôtel de ville. A l’Ouest, il s’ouvre sur la rue Amiral Bosse et les bassins du port de la Pointe des Galets. Enfin, à l’Est, il est délimité par l’avenue de la Commune de Paris, au niveau de la Place des Cheminots.

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Depuis plusieurs années, la ville du Port entreprend de rénover en profondeur son tissu urbain en centre-ville. La restructuration du Quartier Mairie fait partie de cette démarche. Elle vise à reconquérir la façade maritime et à redynamiser le centre-ville. « Il s’agit tout

d’abord de restructurer cet espace monofonctionnel pour le rendre plus vivant », explique Prisca Aure de la direction du programme centre-ville. Le périmètre de l’opération Quartier Mairie est inclus dans le projet Ecocité du TCO (territoire de la côte Ouest). Ce projet consiste à trouver des modèles urbains intégrant les enjeux du développement durable tant en matière de construction que de gestion des déplacements et des réseaux. Il s’agit ainsi d’accueillir la construction de logements dans le secteur, mais aussi de favoriser la croissance économique et de produire localement de la richesse, des emplois et de l’ingénierie. L’objectif étant de favoriser une offre de proximité aux habitants et usagers du site, et ainsi leur apporter une meilleure qualité de vie.

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Les nouveaux commissaires du peuple qui composent ce comité de salut public sont: Léon de Lépervanche « responsable de la police », Albin Tertre « responsable des PTT », Saül Vitry « responsable des voies de communication », Aldebert Mallet « responsable du ravitaillement » et Raoul Fruteau « responsable du travail ». Puis le comité de salut public prend des dispositions pour préserver au mieux les intérêts de la population portoise : les femmes et les enfants sont invités à ne pas quitter leur domicile et les personnes possédant des armes sont priées de les remettre à la gendarmerie avant 12 h 30. Dans l’après-midi, six marins sont désignés par Lépervanche pour embarquer sur la « Juliette », vedette du CPR (chemin de fer et Port de La Réunion), et acheminer jusqu’au Léopard qui se trouve au large de Saint-Denis, un message décrivant la situation dans la cité maritime. Mais la batterie du port placée sous le commandement du lieutenant Émile Hugot, attaque la vedette. À 17 h 06, le Léopard réplique et bombarde la batterie du port. Au soir, La Réunion est enfin libérée mais trois Portois ont perdu la vie, un cheminot tué par balle et deux femmes atteintes par les éclats d’obus tirés par le Léopard. Le 28 novembre 2012, nous rendrons hommage à tous ceux qui ont pris part à cette journée historique, et plus particulièrement à Léon de Lépervanche qui ensuite fut notamment maire du Port et député de La Réunion.

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À 17H 06, LE LÉOPARD RÉPLIQUE

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Depuis plusieurs années, la ville du Port entreprend de rénover en profondeur son tissu urbain en centre-ville.

2 700 logements supplémentaires d’ici 2 015 Le Quartier Mairie a donc vocation à devenir un quartier d’habitat et de services. Pour la partie habitat, le programme de l’opération s’inscrit notamment dans le PLH (plan local de l’habitat) de la ville, qui préconise la réalisation de 2 700

logements supplémentaires au Port d’ici 2015. Le secteur devrait en accueillir plus de 180. Concernant les services, le quartier abrite la requalification et l’extension du bâtiment de la mairie qui lui confère un rôle de véritable pôle administratif. Il s’agira de renforcer ce pôle pour offrir un meilleur service aux administrés et une rationalisation des déplacements entre

les différents services de la mairie. Par ailleurs, le projet s’inscrit dans la charte « Le Port, ville solaire » et donc dans une démarche de développement durable. L’objectif : restreindre au maximum l’impact des hommes et de leurs usages sur les richesses naturelles de l’île. Pour cela, des objectifs d’économie d’espace et de ressources, de production d’énergie propre, de

limitation des rejets et de respect de l’environnement ont été fixés. « Nous souhaitons faire du Quartier Mairie un exemple en matière de développement durable », souligne Prisca Aure.

En concertation avec la population Le projet Quartier Mairie a aussi pour objet de retour-

ner la ville vers son ancien port. La création d’une nouvelle place urbaine devant la mairie, d’axes de liaison, de percées visuelles devrait permettre d’ouvrir le quartier vers les quais et leurs anciens magasins. L’histoire et la richesse culturelle des lieux pourront être mises en avant, à travers notamment la valorisation du Théâtre sous les arbres, et la réaffectation de vieux bâtiments tels que l’ancien cinéma Casino et les locaux actuels des services urbanisme, aménagement, économie et culture. Notons que le projet Quartier Mairie s’élabore avec la population. La parole est donnée aux habitants, riverains, usagers, dans le cadre d’ateliers de discussion et de réflexion. Ces ateliers sont ouverts à tous et organisés sous différentes formes, à différents endroits de la ville. Ces rendez-vous réguliers permettront de nourrir le contenu de projet en plaçant la connaissance et l’expertise de la population au cœur des réflexions. Les propositions co-élaborées seront synthétisées et serviront de base aux études pré-opérationnelles, qui seront engagées dans le courant de l’année 2013.

Le secteur devrait accueillir plusieurs dizaines de nouveaux logements.

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Résorption de l’habitat insalubre

LE VILLAGE DE LA RIVIÈRE DES GALETS EN PLEINE MÉTAMORPHOSE

epuis 1971, la lutte contre l’habitat insalubre est une priorité de la municipalité. Actuellement, pas moins de cinq opérations de RHI (résorption de l’habitat insalubre) sont menées sur la ville. Les familles pouvant accéder à la propriété, acquièrent un logement évolutif social (LES) ou une parcelle pour la construction d’un logement bénéficiant d’un prêt à taux zéro (PTZ). La réalisation de logements locatifs sociaux (individuels et collectifs) permet de reloger à titre définitif certaines familles, mais aussi d’apporter une solution au transit nécessaire pour l’avancement de ces opérations. Parmi ces opérations de RHI, se trouve celle concernant le village de la Rivière des Galets. « Il s’agit d’améliorer les logements et le cadre de vie des habitants », indique Olivier Chevalier, responsable du service aménagement à la mairie du

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Port. C’est la deuxième fois que le quartier de la Rivière des Galets fait l’objet d’une opération de RHI. La première fois, c’était dans les années 1990. « La commune a, parallèlement à cette action sur l’habitat insalubre, réalisé un programme d’équipements publics, qui a notamment permis l’implantation d’un gymnase, d’une nouvelle école maternelle et du centre Farfar », raconte Olivier Chevalier. « En 40 ans, la Rivière des Galets a connu de grands changements. En 1971, dans le quartier, il n’y avait pas d’eau, pas d’électricité, pas d’écoles, et une seule route », témoigne pour sa part Rolane Michaud, conseillère municipale, originaire de la Rivière des Galets. L’opération de RHI s’étend sur 15 hectares et le coût de cette opération avoisine les 16 millions d’euros. La réalisation des travaux d’aménagement ainsi que l’accompagnement des

L’opération de RHI s’étend sur 15 hectares.

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familles ont été confiés à la SEDRE dans le cadre d’une convention publique d’amésignée en nagement mars 2003. Pour permettre la réalisation de ce programme de logements, il était nécessaire au préalable d’aménager et de restructurer l’ensemble du quartier. C’est pourquoi des travaux de VRD (voiries et réseaux divers) sont menés. Ils sont aujourd’hui réalisés à environ 80 %.

Une concertation essentielle avec les familles

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Comptant 350 familles pour une population totale d’environ 1 400 habitants, un large secteur du village de la Rivière des Galets fait actuellement l’objet d’une opération de résorption de l’habitat insalubre (RHI). Une opération qui vise à améliorer les conditions de vie d’une population en situation d’habitat précaire, et à lui apporter un environnement urbain de qualité.

Le coût de l’opération de RHI en cours avoisine les 16 millions d’euros.

À noter également que le dialogue avec les familles est une composante essentielle de l’opération. Pour cela, une concertation a été engagée avec les familles lors des études pré-opérationnelles. Une mission de maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) a également été intégrée à l’opération afin d’accompagner les familles

dans leurs projets. Du départ en transit qui est nécessaire pour libérer les parcelles, à la constitution des dossiers administratifs, la MOUS est l’interlocuteur privilégié des familles. Elle assure également le lien avec les opérateurs chargés de la construction de logements. Elle doit favoriser la participation des habitants à la transformation de leur environnement, tout en préservant les modes de vie et les relations sociales du quartier. L’opération a été prolongée jusqu’en 2017 du fait de l’offre limitée de logements de transit sur le parc de logements de la Rivière des Galets. « La construction de nouveaux logements de transit permettra d’accélérer les libérations des parcelles et l’avancée de l’opération » explique Olivier Chevalier. C’est ainsi que depuis 2010, l’intervention de la SEDRE et des opérateurs (Bourbon Bois, SICA, Habitat Plus…) est coordonnée sur des sec-

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teurs bien délimités afin d’optimiser l’offre de transit de 24 nouveaux logements locatifs bientôt livrés (Bois de Lait sites 2 et 3). En 2014,

la réalisation de nouvelles opérations (Bois de Lait site 1, 54 logements et Tantan, 32 logements) permettra d’accroître l’offre locative

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afin d’accélérer l’avancement de la RHI. Cette intervention s’illustre sur le secteur dit du « Colonel Fabien » où une quarantaine de familles est

concernée. L’objectif est de réduire la période de transit et de faciliter la réalisation des logements en accession ou en locatifs.

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C’est la deuxième fois que le quartier de la Rivière des Galets fait l’objet d’une opération de RHI.

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ÉDUCATION

Réhabilitation du foyer des jeunes travailleurs

UNE RÉSIDENCE PLUS CONFORTABLE ET PLUS ACCESSIBLE

réé dans les années 1990, le foyer des jeunes travailleurs du Port a aujourd’hui pris de l’âge et n’est plus conforme à la réglementation sur plusieurs points. L’accès du bâtiment n’est en effet pas adapté pour les personnes porteuses de handicap, les plomberies et les installations électriques se font vieilles et la sécurité des occupants doit être améliorée.

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« Nous avons voulu leur offrir un cadre de vie plus agréable. Ils auront désormais à leur disposition un ascenseur. Chacune des chambres sera équipée d’une kitchenette, avec évier, plaque chauffante, fri-

gidaire et placard. Trois buanderies seront installées dans le foyer », poursuit Alain Caparin. La rénovation concerne aussi la réfection des menuiseries, des plomberies et des installations électriques. Les travaux visent par ailleurs à apporter une meilleure sécurité aux occupants. « La réhabilitation comprend pour cela la réfection des alarmes incendie et anti-intrusion, l’aménagement d’une clôture autour du bâtiment, l’installation de portes coupe-feu aux étages et la création de deux escaliers de secours », explique Alain Caparin.

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C’est pourquoi le foyer fait actuellement l’objet d’une réhabilitation. Une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été nécessaire pour mener à bien le projet qui porte notamment sur le réaména-

gement des chambres. « Nous avons agrandi les espaces pour intégrer une salle de bain individuelle et des sanitaires dans chaque chambre », explique Alain Caparin, responsable du service patrimoine et des travaux sur le bâti à la mairie du Port. « Cela permettra aux résidents de se sentir plus à l’aise et d’avoir plus d’intimité », ajoute-t-il.

La première tranche des travaux sera livrée au mois de décembre 2012.

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Situé à l’angle des rues Edmond Albius et Victor Hugo, le bâtiment B du foyer des jeunes travailleurs du Port fait actuellement l’objet d’une réhabilitation. Une rénovation nécessaire, considérant l’ancienneté de la construction. Objectifs des travaux : rendre le foyer accessible aux personnes à mobilité réduite, être en conformité avec la politique environnementale de la commune, mais aussi améliorer la sécurité des résidents et apporter plus de convivialité au sein du bâtiment. Les travaux sont en cours et se poursuivront jusqu’à la fin du premier semestre 2013.

Le foyer des jeunes travailleurs est réhabilité afin d’offrir aux locataires un cadre de vie plus agréable.

66 chambres rénovées L’accent a aussi été mis sur l’économie d’énergie. Ainsi, le dispositif « Solar Spot », qui capte la lumière naturelle, permettra d’éclairer les couloirs. Des lampes à basse consommation et des panneaux photovoltaïques seront également installés dans le bâtiment. Le foyer sera par ailleurs équipé en eau chaude solaire. Au terme des travaux, sur les trois premiers niveaux, ce sont 66 chambres qui seront disponibles dans le foyer des jeunes travailleurs, dont 6 adaptées aux personnes à mobilité réduite. Le rez-dechaussée accueillera pour sa part des bureaux administratifs, des salles de réunion, une cafétéria, la loge du gardien, l’espace accueil, un local à vélos ou encore le local à poubelles. L’agence postale qui se trouvait à proximité du foyer a elle aussi été intégrée au bâtiment au rez-de-chaussée. Un ravalement des façades et une végétalisation de l’es-

pace sont par ailleurs prévus dans la réhabilitation du foyer des jeunes travailleurs. Pour des raisons techniques et administratives, les travaux gros œuvres n’ont pu démarrer qu’au mois de septembre 2011. Une vingtaine de résidents étant toujours dans le foyer, les travaux s’effectuent en deux phases. La première, qui sera livrée au mois de décembre 2012, permettra de transférer les habitants dans la partie rénovée, et d’entamer la deuxième phase, qui devrait se terminer en juillet 2013. « L’avancement des travaux sur la phase 1 est estimé à 60 % », indique Jean-Christophe Aure, chargé d’opération sur le foyer des jeunes travailleurs. Rappelons que les foyers de jeunes travailleurs ne sont pas des lieux d’hébergement de longue durée. Ils s’adressent en général à des jeunes de 18 à 30 ans, travailleurs, chômeurs, stagiaires en formation initiale ou continue. Le séjour peut y être variable, de quelques jours à un an.

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ACTUALITÉS

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Hommage

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LAURENCE VERGÈS : UNE GRANDE DAME NOUS A QUITTÉS

Cimetière paysager du Port. Dernier hommage à une grande dame.

aurence Vergès, née Derouin à Ivry-SurSeine le 22 septembre 1924, est morte le samedi 3 novembre 2012, à 88 ans. Sa disparition nous touche profondément car elle incarnait à nos yeux la femme engagée, contre vents et marées, debout, enracinée dans la terre réunionnaise mais toujours ouverte au monde, têtue dans ses convictions mais jamais sourde aux arguments qui portaient un vrai souffle. Sa disparition nous touche car, en épousant Paul Vergès, elle épousait aussi la terre réunionnaise, notre histoire, notre identité, et allait en devenir une ardente défenseure et porte-parole. Arrivée à La Réunion en 1954, avec Paul Vergès, celui avec qui elle aura partagé 65 ans d’existence, Laurence Vergès a marqué l’histoire de notre pays. Son parcours va la

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Laurence Vergès, ardente défenseure et porte-parole de la cause réunionnaise.

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mener dès la Seconde Guerre mondiale à militer au Parti communiste français, à s’engager sur le plan politique, culturel, et plus particulièrement pour la cause des femmes. Son engagement dans la vie réunionnaise sera exemplaire. Libraire à St-Denis (Librairie des Mascareignes), dans les années cinquante, elle sera ensuite journaliste à Témoignages et participe en 1958 à la création à SaintPaul, de l’Union des Femmes de La Réunion (UFR). La présidence en est assurée par Marie Gamel et Isnelle Amelin occupe le poste de secrétaire générale. Laurence Vergès a milité sans relâche, pour la cause des femmes, mais aussi pour la reconnaissance de notre identité réunionnaise, pour cet idéal « de justice et de liberté » qui l’a toujours motivée. Infati-

gable, elle participe activement dans les années 80 à l’animation de la « Commission Culture Témoignages » qui, notamment dans le cadre de la fête de Témoignages, mène des actions de vulgarisation auprès des scolaires, organise des conférences, des ateliers et des rencontres avec de grands écrivains, penseurs, auteurs engagés : Jorge Amado et Zélia Gattaï, Maryse Condé, André Brink, Louis SalaMolins, Delia Blanco. Le maire de la Ville du Port et son conseil municipal tiennent à saluer la mémoire de Laurence Vergès, et transmettent leurs sincères condoléances à la famille, plus particulièrement à Paul, Claude, Françoise, Pierre, les enfants et les petits-enfants. Jean-Yves Langenier Maire du Port

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JUMELAGE

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DES JEUNES PORTOIS S’OUVRENT SUR LE MONDE

es villes jumelles de Tamatave et du Port sont engagées dans un programme d’actions sur la période 2011-2013. Ce programme triennal comprend quatre axes pour lesquels des partenariats techniques et financiers ont été constitués, avec le TCO (territoire de la côte Ouest), le ministère des affaires étrangères et européennes et le SDIS (service départemental d’incendie et de secours).

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C’est ainsi que dix jeunes Portois, âgés d’une vingtaine d’années, se sont rendus du 20 septembre au 21 octobre 2011 à Tamatave, afin d’effectuer les travaux programmés par les villes jumelles, et encadrés par l’Agidesu (association de gestion pour l’insertion et le développement économique, social et urbain). Ce chantier était ouvert aux jeunes en recherche d’emploi, de professionnalisation, ou en échec scolaire, et a été réalisé sur la base du volontariat avec quelques jeunes de Tamatave. Ainsi, s’ils ont été logés et nourris, les jeunes Portois sélectionnés pour rénover la caserne, n’ont pas été rémunérés. Ces jeunes ressortent grandis de cette aventure. « Les

conditions de travail étaient difficiles parce qu’il manque du matériel à Madagascar. Ici, à La Réunion, on se rend compte qu’on a beaucoup de chance, on a tout à notre portée. À Tamatave, c’est différent, ils n’ont rien du tout », témoigne Cédric Jucourt, l’un des jeunes Portois qui a participé à la rénovation de la caserne.

« Ça a changé notre vision des choses » « Mais on s’aperçoit que malgré la pauvreté, là-bas, les gens gardent le sourire, il y a beaucoup de solidarité. Chez nous, c’est pas pareil », dit pour sa part Laurent Nacouva, qui était également du voyage à Tamatave. « C’était une bonne expérience, autant sur le niveau formation, que sur le côté humain. Les gens de là-bas nous ont touchés, ça a changé notre vision des choses, de la vie », ajoute Cédric Jucourt. Pendant un

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Ces axes s’orientent autour d’un appui institutionnel et un renforcement de compétences ; des actions socioéducatives et des chantiers jeunes ; des échanges économiques ; et d’un ensemble d’actions connexes aux précédentes (expertises, suivi, animation et communication des projets). En 2011, la mutualisation du volet dédié aux actions socio-éducatives et de celui relatif au renforcement de compétences à Tamatave pour la sécurité

publique, a permis la réalisation d’un chantier jeunes sur le projet de réhabilitation de la caserne des pompiers de la ville malgache.

Les jeunes sont sortis grandis de cette aventure auprès de leurs amis de Madagascar.

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Le moyen métrage « Des jeunes au monde » a été projeté récemment dans le cadre du festival international du film d’Afrique et des îles (Fifai). Le film revient sur le voyage à Tamatave (Madagascar) d’une dizaine de jeunes Portois en 2011. Ces derniers ont participé à la rénovation d’une caserne de pompiers dans la ville malgache. Un chantier jeunes qui s’inscrivait dans le cadre de la coopération entre les villes jumelles du Port et de Tamatave.

Le chantier jeunes s’inscrivait dans le cadre de la coopération entre les villes jumelles du Port et de Tamatave.

mois, les jeunes Réunionnais ont effectué plusieurs tâches pour réhabiliter la caserne de pompiers. « On a construit des sanitaires, on a fait de la peinture, on a installé la toiture, on a aussi rénové la cuisine et la salle de séjour », explique en substance Dimitri Payet, qui a lui aussi participé au chantier jeunes. René-Paul Firda, l’encadrant de l’Agidesu qui a accompagné les dix Portois durant ce voyage souligne lui que « ce n’était pas toujours facile ». « Nos jeunes n’ont pas l’habitude de travailler le weekend, là il fallait travailler du lundi au samedi », notet-il. « Mais ils ont compris beaucoup de choses, ils ont été très respectueux envers les Malgaches et ils ont noué une forte relation avec eux », poursuit René-Paul Firda.

La dizaine de jeunes Portois s’est en effet beaucoup attachée aux habitants de Tamatave, et a bien l’intention d’y retourner. « On voudrait bien revoir la famille », confie Jordan Grondin, qui a également participé au chantier jeunes. « Ils nous ont accueillis, nous ont servi à manger, nous ont aidés, c’est à notre tour de les aider maintenant », estime Laurent Nacouva. « On a le projet de repartir à Tamatave l’an prochain, en mission humanitaire cette fois, et de leur ramener des vêtements, des manuels scolaires, des médicaments, tout ce dont ils pourraient avoir besoin », ajoute Cédric Jucourt. Dans le programme triennal entre les villes du Port et de Tamatave, il est prévu de valoriser l’action qui a été menée dans la ville malgache. C’est pourquoi un film de 26 minutes retraçant l’expérience vécue par les jeunes Réunionnais a été réalisé par Laurent Zitte. Intitulé « Des jeunes au monde », le moyen métrage sensibilisera le grand public sur l’implication des Portois au cœur d’un projet de coopération décentralisée. Le film sera diffusé dans le cadre du Fifai (festival international du film d’Afrique et des îles) le samedi 6 octobre 2012. À noter enfin que les dix jeunes qui ont participé à la rénovation de la caserne de Tamatave, travaillent tous actuellement sur des ateliers et chantiers d’insertion (ACI).

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CULTURE

Mémoire

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« GALÉ GONI, MÉMOIR NOUT PÉI », HOMMAGE À L’HISTOIRE PORTOISE

Patrice Treuthardt, Brigitte Croisier et Fabrice Lebon (de gauche à droite).

C’est lors des fêtes de la ville du Port en 2010 que le projet « Galé Goni, mémoir nout péi » a vu le jour. Avec pour point de départ l’idée de mèt anlèr deux objets emblématiques de l’histoire du Port et de La Réunion : le galet et le goni. L’opération s’est notamment, dans un premier temps, manifestée sous la forme de panneaux d’exposition. En 2011, ce sont les collégiennes et collégiens du Port qui ont raconté les galets et gonis à l’aide de leur plume et de leur imagination. La parole avait également été donnée aux dockers, qui livraient leurs souvenirs. En 2012, « Galé Goni » reviendra en novembre, toujours dans le cadre des fêtes de la ville, rappelant les datesclés de l’histoire du Port. alé Goni, mémoir nout péi » est un travail d’éveil culturel mené depuis 2010 au Port. Un travail qui se base sur le galet et le goni, deux symboles de l’histoire de la commune. Les galets font naturellement du paysage portois. « La Pointe des Galets, la Rivière des Galets, la Plaine des Galets, c’est de là qu’est née la ville du Port », rappelle Brigitte Croisier, militante culturelle à l’origine du projet. « Les galets témoignent de la mémoire géologique de La Réunion », explique-t-elle.

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Quant au goni, cette toile de jute venue d’Inde, il est aussi emblématique de l’histoire

de l’île. « Le goni fait partie de l’histoire économique de La Réunion, il raconte l’histoire des échanges, servait à transporter le sucre, le riz, le café… bien avant que n’arrivent les containers. Il raconte l’histoire des quais, des dockers », rappelle Brigitte Croisier. « L’idée de notre projet, c’était de mener un travail pour valoriser ces deux objets-matières en les transformant, en se les réappropriant », indique pour sa part Patrice Treuthardt, du service culturel de la mairie du Port. Et ce, afin que « les Portois, les Réunionnais, gardent en mémoire leur histoire », complète Fabrice

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Lebon, de la direction de la vie éducative.

7 galets, 7 dates-clés du Port

C’est ainsi qu’en 2010, le projet, ouvert au plus grand nombre, voit le jour, lors de l’inauguration de la manifestation Fèt la Vil. Photos et mots, placardés sur des containers, rendaient alors hommage aux galets et aux gonis, matières devenues symboles du patrimoine réunionnais. La médiathèque Benoîte Boulard avait elle accueilli une exposition de Wilhiam Zitte, composée notamment de pilons, et Lofis la lang abritait des galets et des gonis peints par les femmes de l’association pour la promotion des savoirfaire portois.

En 2011, « Galé Goni » s’est invité dans les collèges du Port. Les jeunes ont offert leur vision de la mémoire portoise avec leurs mots, leur imagination, leur sens artistique. La parole a également été donnée à des dockers qui ont connu le travail sur les quais avec les gonis. Ces mémoires vivantes livrent ainsi leurs précieux souvenirs, ramenant à la vie les gonis, bien avant l’arrivée des containers sur les quais. L’opération « Galé Goni » ne s’arrête pas là. Cette année 2012, pour l’inauguration des fêtes de la ville le 23 novem-

bre, une nouvelle action sera dévoilée. Sept galets seront exposés sur le littoral Nord du Port avec sept dates-clés de l’histoire de la commune. Une façon de mettre en avant les galets dans la ville et d’éveiller le regard de chacun à la mémoire collective. À noter par ailleurs que « Galé Goni » pourrait se laisser admirer dans un livre. « Nous sommes des amoureux du livre avant tout. L’une de nos ambitions est donc de réaliser un beau livre sur les galets et gonis, avec pourquoi pas l’apport des artistes avec lesquels on a déjà travaillé », confie Patrice Treuthardt. On attend ce « beau livre » avec impatience.

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HISTOIRE

Il y a 70 ans, le 28 novembre 1942

LÉON, LE LÉOPARD ET LA LIBERTÉ ! Cheminot élu député, vendeur de manioc, syndicaliste et militant de la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen, Léon de Lépervanche fut aussi député de La Réunion, président du conseil général, maire de la Ville du Port de 1945 à 1961. Il y a 70 ans, le 28 novembre 1942, Léon de Lépervanche et ses camarades organisent la résistance dans la cité portoise et contribuent à la libération de l’île.

LÉON DE LÉPERVANCHE, NÉ IL Y A 105 ANS…

oing dressé, Léon de Lépervanche, en tête du cortège hérissé de pancartes, réclame « la paix, le pain et la liberté ». Voilà l’image qui s’impose lorsque l’on évoque la mémoire de ce descendant d’un chevalier breton venu du Canada qui a connu des déboires financiers. Orphelin à 1 an, il travaille comme cheminot dès l’âge de 16 ans. En 1936, il est élu secrétaire général du Syndicat général du personnel du CPR (Chemin de fer et port de La Réunion) et de la Fédération Réun i o n n a i s e d u Tr a v a i l (FRT), affiliée à la CGT, qui regroupe le syndicat général du personnel du CPR, le syndicat des haleurs de pioches, le syndicat des dockers. Élu conseiller général du Port en 1937, il est suspendu de ses fonctions au CPR pour ses articles engagés dans la presse.

• 21 NOVEMBRE 1907 : naissance à Saint-Denis de La Réunion.

Mis sous haute surveillance

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• 28 NOVEMBRE 1942 : Ti Léon et ses amis aident le Léopard à libérer l’île. • 19 MARS 1946: « Honneur annoncer Réunion département français. » Télégramme envoyé le 14 mars à La Réunion par Léon de Lépervanche et Raymond Vergès. La loi du 19 mars 1946 transforme les vieilles colonies en départements français.

En juillet 1941, Léon de Lépervanche est mis sous haute surveillance pour ses sympathies gaullistes, par le gouverneur Aubert. Il est arrêté deux fois et condamné à 3 mois de pri-

Léon de Lépervanche s’envole pour Paris avec Raymond Vergès pour voter la loi du 19 mars 1946.

son et 50 francs d’amende. Par ailleurs, sa demande de patente pour l’ouverture d’un débit de boissons lui est refusée. Au mois de novembre de la même année, il est traduit devant la « cour criminelle spéciale » à cause de ses prises de position dans la presse. Le pouvoir colonial aux ordres de Vichy lui prête aussi l’intention (fausse) de s’enfuir à l’île Maurice. Il vend du manioc pour survivre pendant la guerre, fréquente la misère, milite à la ligue des Droits de l’Homme

et du Citoyen, anime des cellules communistes et orchestre la résistance pendant ses déplacements en train. Cheminots, dockers, ouvriers sont ses frères de lutte.

Ti Léon, le révolutionnaire

• 14 NOVEMBRE 1961 : Léon de Lépervanche meurt au Port, dans une modeste case près de l’église. • 28 NOVEMBRE 1992 : cinquantenaire de l’arrivée du Léopard au Port, contre-torpilleur des Forces Françaises Libres. À cette occasion, le conseil municipal du Port tient une séance extraordinaire et élève au rang de citoyens d’honneur quatre personnalités portoises qui ont pris une part active aux côtés de Léon de Lépervanche lors des évènements du 28 novembre 1942 : Raymond Hoareau, Georges Toard, Jean Séry et Pierre Sanika. C’est là, dans cette modeste case aujourd’hui disparue, qu’a vécu Léon de Lépervanche.

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Léon de Lépervanche.

Malgré la répression qu’il subit, il est propulsé à la nouvelle assemblée nationale constituante par le verdict populaire. Député, président du conseil général, etc., il est surtout maire du Port jusqu’à sa mort. Sous les dorures du Palais Bourbon à Paris, Léon de Lépervanche bataille pour La Réunion puis il se ressource dans la clameur des meetings-la-

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HISTOIRE

28 NOVEMBRE 1942 : LE FILM DES ÉVÉNEMENTS • 6 HEURES : Une rumeur se répand dans la ville du Port : « Les Anglais ont débarqué à SaintDenis ». • 7 HEURES : Léon de Lépervanche reçoit un avis d’appel téléphonique du commandant Léon de Lépervanche. Barraquin, officier du « Léopard » débarqué à Saint-Denis. Il rejoint la gare ferroviaire et élabore un plan de libération de la cité maritime avec ses amis dockers et cheminots. Il a ensuite un premier contact téléphonique avec le commandant Barraquin. • 8 HEURES : Le conseil municipal, réuni à la mairie du Port, remet sa démission à Léon de Lépervanche. Léon Coaquette (maire), Jean Retali (2e adjoint), André Crescence (conseiller) sont faits prisonniers et conduits en cellule où ils seront rejoints dans l’après-midi par le douanier Julien Lapierre. Joseph Lisador (1er adjoint), Émile Morel (conseiller) sont placés en garde en vue à l’étage de la mairie où un comité de salut public est constitué. Ce comité de salut public se structure après concertation avec les syndicats ouvriers. Les commissaires du peuple prennent chacun une responsabilité précise : Léon de Lépervanche « responsable de la police », Albin Tertre « responsable des PTT « Saül Vitry « responsable des voies de communication », Adelbert Mallet « responsable du ravitaillement », Raoul Fruteau « responsable du travail ». • 8 H 30 : Lépervanche et ses camarades se rendent à la gendarmerie. Toutes les armes qui y sont entreposées leur sont remises. Les bureaux des PTT sont occupés. Conversation téléphonique entre Léon de Lépervanche et le commandant Barraquin suivie d’un entretien entre Léon Lepervanche et le lieutenant Émile Hugot. Léon Lépervanche porte à la connaissance de la population deux communiqués : 1. Les femmes et les enfants ont ordre de ne pas quitter leur domicile. 2. Les personnes possédant des armes sont priées de les remettre à la mairie avant douze heures trente.

Mairie du Port. Léon de Lépervanche a été le maire de la commune portoise jusqu’à sa mort.

poussière du bazar et dans l’effervescence des bars du Port. Le 28 novembre 1942, avec ses fidèles amis, il organise la guérilla urbaine contre les troupes pétainistes basées au port et contraint le maire, Léon Coaquette, à la démission. Le Léopard, contre-torpilleur des Forces Françaises

Libres, attend au large et à 17 h 06 bombarde le dernier foyer de résistance des troupes pétainistes du gouverneur Aubert à la batterie du port. Trois Portois sont tués ce jour-là. Au soir, La Réunion est libre. Surnommé Ti Léon, ce révolutionnaire, qui fonde en 1944 le journal « Le Communiste » qui paraî-

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tra pendant 6 ans, oscille entre deux mondes, bourgeoisie et prolétariat, cheminot et député, vendeur de manioc et maire. Seule la mort aura raison de ses idées et le trouvera usé à 54 ans par ses combats incessants, dans la petite case en tôles qu’il loue dans la rue qui porte désormais son nom.

• EN DÉBUT D’APRÈS-MIDI, six marins, désignés par Lépervanche, embarquent sur la « Juliette », vedette du CPR (chemin de fer et Port de la Réunion) afin de porter jusqu’au « Léopard » au large de Saint-Denis, un message relatif à la situation dans la cité maritime. La batterie commandée par le lieutenant Émile Hugot attaque la vedette. • 17 H 06 : Les premiers obus du « Léopard » sont tirés en direction du Port. Les femmes et les enfants ont ordre de se réfugier à la Rivière des Galets. Mais les éclats d’obus font deux victimes à la Butte : Diamounie Bicki, trente-quatre ans, épouse de Julien Rebela, mère de sept enfants et Maria Razoumbo, vingt et un ans, épouse de Michel Boïna.

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ÉDUCATION

Classe relais

Au mois d’octobre, la classe relais du Port fait sa rentrée avec de nouveaux élèves. Ce dispositif a vu le jour en 2000 dans la commune et accueille des adolescents de 12 à 16 ans, entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Un rejet qui se traduit par des manquements graves et répétés au règlement intérieur du collège, un absentéisme chronique et injustifié, une grande souffrance scolaire, voire une déscolarisation. Coup de projecteur sur la classe relais du Port qui, en lien avec les collèges, accueille chaque année une vingtaine d’élèves.

UNE JOURNEE TYPE EN CLASSE RELAIS La journée type au sein de la classe relais débute à 8 h 30. Les élèves sont accueillis et prennent ensemble le petit-déjeuner. « Ils apprennent à vivre en collectivité, participent au service, mettent la table, débarrassent. Par le biais d’un tel rituel, ils parviennent à se réinsérer socialement », indique Jean-Pierre Boucher. De 9 heures à 12 heures, trois heures de classe sont assurées par celui qui est en charge de la partie éducative. « Ces trois heures sont consacrées aux cours de mathématiques et de français. Comme ils ont des difficultés à l’école, il s’agit de revoir avec eux les bases de l’apprentissage, comme les opérations mathématiques, la grammaire ou la conjugaison, ce qui demande parfois beaucoup de patience », indique le professeur de la classe de relais. « On essaye aussi d’organiser des sorties quand c’est possible. Par exemple, en décembre, on envisage de faire une sortie au musée de Villèle. On les emmène parfois à la médiathèque pour leur redonner le goût de la lecture. Cette année, on aura aussi un professeur d’anglais qui interviendra une heure par semaine, et des discussions sont en cours pour faire intervenir un professeur de sport une heure par semaine aussi », continue Jean-Pierre Boucher. S’ensuit la pause déjeuner, où les élèves participent de nouveau au service, à la préparation des plats, et au débarrassage de la table. Ils ont ensuite une période de temps libre où ils peuvent jouer à des jeux de société, lire des magazines, ou tout simplement discuter. L’après-midi est elle consacrée à l’histoire-géographie, aux sciences ou aux activités artistiques.

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Photo DR/Classe relais

UN DISPOSITIF POUR ÉVITER LA RUPTURE SCOLAIRE ET SOCIALE

Repas avec les différents partenaires, les élèves et l’équipe de la classe relais.

i aujourd’hui on compte une dizaine de classes relais à La Réunion, celle du Port a été la première à ouvrir dans l’île. C’est en 2000 que le dispositif s’est implanté dans la commune, au sein de locaux mis à disposition par la mairie.

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Jean-Pierre Boucher, professeur des écoles, est en charge de la partie pédagogique de la classe relais du Port depuis 2001. Il rappelle le principe de ce dispositif. En lien avec les collèges, « il s’agit de prendre en charge des élèves désocialisés, ou déscolarisés. L’objectif étant de leur redonner le goût d’apprendre et de restaurer chez chacun l’envie de se construire » dit-il. Au sein de la classe relais, la prise en charge peut s’étendre de un mois à un an. « Il y a aussi des ateliers relais, où la prise en charge n’excède pas quatre semaines », précise Jean-Pierre Boucher. « Nous accueillons des élèves qui sont au collège, qui sont âgés de 12 à 16 ans, et qui sont en réelle souffrance scolaire. Ces enfants se retrouvent ici parce qu’ils présentent des problèmes de comportement. Ça peut aller d’incivilités répétées envers leurs camarades et leurs professeurs, à de l’absentéisme chronique, en passant par

des problèmes d’addictions », ajoute Jean-Pierre Boucher. « Ils sont repérés dans leur établissement respectif par les équipes pédagogiques. Leur dossier est ensuite soumis à la commission d’admission en classe relais, qui décide si l’élève peut être affecté ou non. Cette affectation doit se faire avec l’accord des parents et de l’élève, c’est très important », poursuitil. La première commission se déroulant à la fin du mois de septembre, la rentrée en classe relais se fera donc au mois d’octobre.

Le respect comme valeur essentielle Les élèves admis en classe relais doivent s’y rendre les lundis et mardis de 8 h 30 à 15 heures, et les vendredis matins. Le reste de la semaine, ils retournent dans leur collège respectif. « Notre rôle, c’est de réapprendre à l’enfant son métier d’élève, et lui inculquer pour cela des valeurs comme le respect, le respect de soi, des autres, du matériel scolaire, des locaux où il se trouve… Il s’agit aussi de lui faire comprendre les règles de vie en collectivité », explique Jean-Pierre Boucher. Le professeur de la classe relais concède que son travail « n’est pas toujours facile », mais précise

que depuis son arrivée, il n’a « jamais été agressé, ni insulté ». « On fonctionne sur la base d’un respect mutuel », ajoute-t-il. Outre la partie pédagogique (voir encadré « une journée type »), une éducatrice de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) intervient dans le dispositif de la classe relais, notamment pour élaborer avec l’élève un projet éducatif qui lui offrira des perspectives de réinsertion sociale, scolaire, voire professionnelle. L’équipe de la classe relais se compose également d’un psychologue qui intervient une fois tous les quinze jours, d’une personne qui s’occupe des repas, et d’une secrétaire administrative. « Chacun a son rôle, son importance. Par exemple, il arrive qu’un jeune se confie plus facilement quand il fait la cuisine que quand il est en classe », note Jean-Pierre Boucher. Sur environ 250 élèves qui sont passés par la classe relais du Port, ils sont près de 180 à s’être maintenus dans un processus d’apprentissage ou de formation par la suite, ce qui représente un taux de 70 % à peu près. « Quelques-uns ont eu le bac aussi », souligne Jean-Pierre Boucher, même si cela est plutôt rare.

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SPORT

Politique de déplacement

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TOUS À VÉLO La 66e édition du tour cycliste de La Réunion a eu lieu début octobre. L’arrivée de cette course a été jugée au Port. L’occasion de faire le point sur la politique de la ville en matière de vélo. Depuis plusieurs années, la commune mène en effet des actions en faveur de ce mode de déplacement. Une pratique que les usagers de la route s’approprient de plus en plus, et qui est bonne à la fois pour la santé et pour l’environnement.

Séance d’apprentissage de vélo au stade Lambrakis.

epuis 1999 et l’adoption d’une charte vélo au Port, de nombreux aménagements ont été réalisés afin de favoriser les déplacements à vélo dans la commune. En dix ans, la ville a en effet investi une moyenne de 150 000 euros par an pour créer 20 km d’itinéraires cyclables et plus de 250 places de stationnement vélo. « Notre politique en matière de vélo est simple, c’est de faire en sorte que les usagers choisissent ce mode de déplacement à chaque fois que cela est possible », explique Simone Biedinger, conseillère municipale en charge du vélo.

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« C’est pourquoi la commune a adopté une charte vélo en 1999 et un schéma directeur vélo en 2004 », ajoute-t-elle. « Des bandes et pistes cyclables ont ainsi été aménagées, notamment pour que les vélos partagent la route en toute sécurité avec les véhicules motorisés. Une signalétique spéciale a été mise en place. On envisage aussi de placer le centre-ville en zone 30 km/h pour une meilleure cohabitation entre tous les usagers. De façon générale, dans tous les projets menés par la mairie, il y a le souci de penser aux cyclistes », explique Simone Biedinger.

Le vélo, alternative au tout-automobile « C’est une façon de favoriser l’alternative au toutautomobile », précise-t-elle. « Le vélo, c’est bon pour l’environnement, pour la santé, pour le portefeuille aussi. C’est une pratique à encourager », estime la conseillère municipale. Pour cela, des animations et des actions de sensibilisation

En dix ans, la commune du Port a investi une moyenne de 150 000 euros par an pour favoriser la pratique du vélo.

sont mises en place, notamment par l’OMS (office municipal du sport) et par l’association Trans’ Port Vélo Ville. La commune du Port est également la seule de l’île à avoir mis à disposition des citoyens un « circuit vélo pédagogique ». Long de 600 mètres, ce circuit permet notamment aux écoliers d’apprendre à utiliser le vélo avec prudence. Pour changer les comportements et inciter le plus grand nombre à utiliser un mode de déplacement « doux », la

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ville du Port accueille aussi des manifestations comme la mini rando-vélo, organisée par le TCO (territoire de la côte Ouest). Les Portois peuvent également bénéficier de la prestation vélo-taxi et de la location de vélos proposées par l’entreprise Semto dans le centre-ville. « Nous souhaitons insuffler une nouvelle énergie dans le vélo. Nous espérons que les Portois utilisent au maximum ce moyen de transport dans leurs déplacements quotidiens, que ce

soit pour aller au travail, pour faire les courses, ou pour leur propre loisir », indique Simone Biedinger.

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Et à arpenter les rues de la ville, on se rend compte que de nombreux habitants ont déjà adopté le vélo.

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NOUVELLE SERIE

PUBLICATIONS DE LA VILLE DU PORT Directeur de publication : Michel SÉRAPHINE Coordination générale : Service Communication Ville du Port Rédaction : Imaz Press Réunion, Service Communication Réalisation et impression : GRAPHICA SAINT-ANDRÉ D.L. 5452 - OCTOBRE 2012 • ISSN 0247-7068 Crédits photos et illustrations : Imaz Press Réunion • Nathalie Véchot • Pascal Quiquempoix • OMS du Port

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AGEMENTS…AMÉNAGEMENTS…… MENTS… AMÉNAGEMENTS…AMÉNAGEMENTS…AMÉNA MÉNAGEMENTS…AMÉNAGEMENTS…… ÉNAGEMENTS…AMÉNAGEMENT AGEMENTS…AMÉNAG ENTS…AMÉNA

AMÉNAGEMENTS

Le square Jean XXIII fait peau neuve

nvie d’une balade en famille ou en solo ? Pourquoi ne pas se rendre au square Jean XXIII ? En plein cœur de l’espace urbain, situé entre les rues du Père Lafosse, Martin Luther King, Mahatma Gandhi et Alice Pévérelly, le parc attire l’œil avec ses tons verdoyants. Récemment, il a fait l’objet d’une réhabilitation. Les travaux, entamés au mois de novembre 2011, se sont terminés en juillet 2012. Le coût des travaux est de 1,3 million d’euros.

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Photos www.ipreunion.com

Photos www.ipreunion.com

Photos www.ipreunion.com

Photos www.ipreunion.com

Au final, c’est un parc flambant neuf qui est proposé aux Portois. « Des accroches piétonnes ont été matérialisées

au sein du square Jean XXIII », indique Yves Gigan, et « 10 000 m 2 de surface ont été regazonnés ». Pour favoriser l’économie d’énergie, c’est un système d’arrosage automatique qui a été choisi. L’espace a par ailleurs été délimité par des murets et l’accès aux piétons est désormais matérialisé des quatre côtés du parc. On notera également que pour assurer la propreté de l’espace vert, plusieurs poubelles ont pris place dans le parc. Le square Jean XXIII s’étend sur 30 000 m2. Trois hectares de fraîcheur, de calme et de sérénité. Idéal pour un parc situé dans le centre cultuel de la ville.

des quatre côtés du square pour faciliter l’accès aux promeneurs et aux joggeurs », indique Yves Gigan, responsable du service environnement à la mairie du Port. Des bancs ont été installés pour les passants voulant profiter de l’air frais. Les amateurs de pétanque trouveront à coup sûr leur plaisir puisque deux boulodromes ont été aménagés. Quant aux marmailles, on peut aisément se douter que la nouvelle aire de jeux fait leur bonheur. Les petits de l’école Raoul Fruteau, qui se trouve à proximité du parc, peuvent notamment en profiter. À noter également que « 150 palmiers ont été replantés

Photos www.ipreunion.com

UN BOL DE FRAÎCHEUR EN ESPACE URBAIN

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