Mercurielles

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Dossier de presse Mercredi 1er octobre 2014

Les Mercurielles 2014 : du corps en littérature Du 6 au 10 octobre, la 14e édition des Mercurielles, réseau d’ateliers d’écriture de l’agglomération cherbourgeoise, fait la part belle au corps dans la littérature. Pour l’occasion, quatre auteurs animeront des ateliers d’écriture et des rencontres avec le grand public, ainsi qu’avec des publics ciblés. Pour leur 14e édition, Les Mercurielles ont invité quatre auteurs qui animeront des ateliers d’écriture autour du thème du corps en littérature avec les collectivités, les associations, les scolaires… de l’agglomération. Des auteurs sélectionnés pour le travail qu’ils ont réalisé dans leurs ouvrages sur des images du corps maltraité, en souffrance. « Ces ateliers montrent que, bien souvent, l’acte d’écrire en atelier est un challenge mais aussi une grande découverte », explique Catherine Gentile, maire-adjointe à la culture de Cherbourg-Octeville. Avec cette thématique du corps en littérature, l’exercice de l’écriture est d’autant plus personnel puisque renforcé par le vécu de chacun. »

Pour Tieri Briet et son roman-récit Fixer le ciel au mur, édité par Le Rouergue collection La Brune en 2014, il s’agit de se rapprocher de sa fille, anorexique, et de l’accompagner en lui contant des images de femmes fortes devenues des icônes. Pour Julien Delmaire avec Georgia, paru aux éditions Grasset en 2013, (Prix de la Porte dorée 2014) c’est le destin d’un immigré côtoyant des parcours chaotiques, telle cette Georgia perdue par la drogue. Pour Marie Van Moere et sa Petite louve, éditée par La manufacture de livres en 2014, l’enfance violée sera vengée par une mère appliquant la loi du talion. Ricardo Montserrat, quant à lui, mène une action d’accompagnement en écriture des bafoués de la terre, qui se traduisent par des pièces, des polars ou des feuilletons.


Les temps forts LES ATELIERS D’ECRITURE Gratuits et ouverts à tous sur inscription Lundi 6 octobre de 18 à 21h Maison pour Tous Léo Lagrange, Square du Nivernais avec Ricardo Montserrat Mercredi 8 octobre de 14h30 à 17h30 Ouvert aux adolescents et jeunes, Maison pour Tous Léo Lagrange, Square du Nivernais avec Julien Delmaire Jeudi 9 octobre de 18h à 21h Bibliothèque Louis Lansonneur de La Glacerie avec Marie Van Moere

LA RENCONTRE LITTERAIRE En partenariat avec Le Café Littéraire Entrée libre Mardi 7 octobre à 18h30 Le Ballon rouge-Galerie Bër, 9 rue du port, Cherbourg-Octeville LE SLAM Lecture de textes d'ateliers par les lycéens Mercredi 8 octobre à 20h Spoken word par Julien Delmaire Mercredi 8 octobre à 20h30 Salle polyvalente du Lycée Alexis de Tocqueville Entrée libre LE SPECTACLE Mise en scène par Christophe Tostain de textes réalisés pendant les ateliers d’écriture et interprétés par la Compagnie du Phoenix Entrée libre Vendredi 10 octobre à 20h30 Théâtre de la Butte, Place René Cassin, Cherbourg-Octeville Des ateliers d’écriture sont également organisés dans différentes structures de l’agglomération pendant la semaine, à destination de publics ciblés.

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS AUX ATELIERS Bibliothèque Raymond Queneau, 4 place de Bourgogne, Cherbourg-Octeville 02 33 44 73 73


Les écrivains invités Tieri Briet Né en 1964 dans la région parisienne, Tieri Briet vit aujourd’hui à Arles. Il a d’abord été peintre avant de travailler comme scénariste (notamment sur Sauvage de Jean-François Amiguet, 2010), a exercé quantité d’emplois comme scaphandrier et veilleur de nuit, et a créé la maison d’édition de livres jeunesse « Où sont les enfants ? » où il a publié deux albums. Il est aussi l’auteur d’un recueil publié à l’Amourier, Primitifs en position d’entraver ( 2007). Très investi dans la situation des Roms en Europe, il travaille avec des auteurs tziganes et gitans sur un projet de « Livre noir des persécutions ». Depuis deux ans, il recueille des manuscrits d’écrivains dissidents et travaille à la création d’un Centre d’Etudes sur les littératures de combat : « Si petite zone ».

Dans Fixer le mur un ciel d’été, le narrateur accompagne sa fille adolescente, qui souffre d’anorexie, dans un hôpital de Nîmes. Lean entre en terminale à la prochaine rentrée, et espère pouvoir retrouver l’énergie du corps pendant ces quelques semaines qu’elle va passer à l’écart de tout et de tous. Parce qu’il ne peut pas la visiter, son père commence à lui écrire des lettres, lui parle d’elle et de son enfance, et surtout lui raconte des histoires, comme on le fait pour maintenir l’autre dans la communauté des hommes et lui insuffler l’envie de vivre. Surtout, au travers de deux figures de femmes écrivaines, l’albanaise Musine Kokalari, emprisonnée durant 15 ans sous la dictature, et l’Allemande Hanna Arendt, exilée de l’Allemagne nazie, deux femmes qui ont passé leur vie à écrire et à se battre, il mise sur la capacité de la littérature à nous aider à s’inventer une destinée. C’est donc un récit mêlé de plusieurs fils que nous offre Tieri Briet, un hommage à la littérature comme résistance, incrusté dans un récit intimiste. Il s’attache à interroger cette difficile relation au corps qu’ont les jeunes filles d’aujourd’hui, cette « épidémie sociale », variante ultramoderne de l’ancienne hystérie. Il ne cache rien de sa propre incompétence de père à lutter contre la maladie, la complexité de sa vie d’homme qui vient au même moment de nouer une relation avec une jeune femme dont il attend un enfant. De Leán, il dessine finement le portrait, jeune fille fervente amoureuse des mots et des chansons, qui a grandi dans la musique des voix, dont l’histoire préférée, quand elle était enfant, était celle de Victor, l’enfant-sauvage de l’Aveyron.


Julien Delmaire Né en 1977, Julien Delmaire est écrivain, slameur et poète de l'oralité. Auteur de quatre recueils de poésie, plusieurs de ses textes ont été traduits en anglais, en espagnol et en italien. Il encadre de nombreux ateliers d’écriture dans les établissements scolaires, en hôpital psychiatrique, en milieu carcéral, ainsi que dans les bibliothèques et les médiathèques. Depuis plus de douze ans, il multiplie les lectures sur scène, un peu partout dans le monde. Il est chroniqueur pour la revue Cultures Sud et l'émission "Tropismes" de Laure Adler sur France Ô. Julien Delmaire anime le blog littéraire "Nous, Laminaires". Son premier roman Georgia publié aux éditions Grasset, est paru en septembre 2013, il a été sélectionné pour le Prix du Premier Roman, le Prix Jean AmilaMeckert et a remporté le Prix Littéraire de la Porte Dorée.

GEORGIA " Je m'appelle Venance." "Georgia ", lui répond-elle. Il vient du Sénégal, elle de Bayeux, ils se rencontrent dans la grande ville, qui l'a engloutie, elle, l'étudiante en arts plastiques. Pas lui, l'immigré, qui tient sa route droite en bossant dur dans un restaurant, fuyant ses compatriotes dévoyés, comme Samba, ce caïd redouté de la drogue, déjà voyou au pays. L'amour que Venance éprouve pour Georgia lui semble un cadeau du ciel, mais il est empoisonné. Cette belle jeune femme est esclave de la drogue, son corps est rivé au manque, "singe qui se pose sur ses épaules". Quand il le découvre, son monde bascule. Autour de lui, où Venance peut-il bien regarder pour garder espoir et ne pas sombrer à son tour ?

Publications Ouvrages : Nègre(s), Editions Périplans. 2006. Le Mur s’efface, Editions L’Agitée. 2007. Ad(e)n, Editions L’Agitée. 2007. Xylographies, Editions L’Agitée. 2010. Georgia, Editions Grasset, septembre 2013. L'Aimée des Terrasses, éditions PNR, juin 2014. Anthologies et recueils collectifs : Slam entre les Mots : Anthologie, Editions La Table Ronde, 2007. Frontière(s), Editions L’Agitée, 2007. Poésie d’Ailleurs, textes écrits par des collégiens lors d’ateliers d’écriture animés par Julien Delmaire, Editions l’Agitée, 2007. Documentaire : Slam ce qui nous brûle, Temps Noir Production, 2008.


Marie Van Moere Marie Van Moere est née en 1977 à Pau. Elle passe ses premières années à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane Française. Son enfance est marquée par de nombreux voyages qui vont grandement déterminer sa sensibilité, « quelqu’un de réceptif, d’adaptable et de lointain » comme elle se décrit ellemême. Elle publie Petite Louve, son premier roman, en janvier 2014 à La Manufacture de Livres. Auparavant, quelques unes de ses nouvelles ont paru dans des revues. Aujourd'hui, elle vit et écrit en Corse.

" Quelque part au-dessus des calanques, une femme abat un homme ; celui-là même qui a violé sa fille. En assouvissant cette vengeance, elle met en branle toute une série d’événements et devient, avec sa fille, la proie des frères du violeur, gitans sédentarisés et criminels endurcis, qui vont la poursuivre sur les routes de Corse où elle pensait se faire oublier. Pour ce premier roman, Marie Van Moere choisit de traiter un thème vieux comme l’Homme et donc la tragédie ; celui du cycle de la violence et de la vengeance. Appliquant la loi du talion, prenant la vie de celui qui a brisé celle de son enfant, cette mère enclenche un engrenage qu’elle ne maîtrise pas et que, d’évidence, aveuglée par l’obsession de faire payer le coupable, elle n’a jamais réellement envisagé de maîtriser. À partir de là, tout en menant une course-poursuite sans temps mort et en ménageant un suspense bien maîtrisé révélant au lecteur attentif des événements à venir pour mieux dissimuler d’autres surprises plus inattendues, Marie Van Moere peut jouer sur les contrastes et les oppositions. Entre la mère et sa fille d’abord ; la première se révélant vite avoir plus besoin d’aide que la seconde. Entre deux aspects de la Corse ensuite dont le caractère insulaire en fait à la fois un refuge et un piège. Entre deux familles enfin. Celle brisée, délitée, de la mère et de la fille, celle soudée et extrêmement hiérarchisée de leurs poursuivants. On peut d’ailleurs saluer là le souci de l’auteur de donner à chacun de ses personnages, autant chez les proies que chez les prédateurs, une véritable histoire et donc une chair palpable pour le lecteur même si, toujours, et Marie Van Moere le montre bien, c’est l’instinct animal qui prend le dessus. Instinct de protection de la louve pour sa petite, instinct de chasse en meute pour les Gitans à leurs trousses. Et un autre contraste de se faire jour avec Orsanto, le berger au nom d’ours qui apparaît sans nul doute comme celui qui sait le mieux dominer ses instincts et incarne à lui seul le refuge que représentent l’île et ses montagnes. Cela donne au final un roman trépidant, marqué du sceau d’une violence sauvage, parfois gratuite dans les faits mais jamais dans le propos de l’auteur mais aussi porteur d’une véritable réflexion sur la porosité des frontières entre le bien et le mal qu’une révélation finale, au détour seulement d’une phrase, met plus encore en lumière. C’est également, entre autre, un livre qui s’interroge sur la manière


dont la violence apparaît comme corollaire de l’amour – maternel, fraternel, filial – lorsque celui-ci est blessé, et enfin, à sa manière rude un beau roman sur le passage à l’âge adulte." Yan Lespoux


Ricardo Montserrat Fils d’antifascistes catalans, Ricardo Montserrat trouve très tôt dans le théâtre un espace où concilier engagement et liberté. Au Chili, dans les années Pinochet, il s’engage contre la cultura de la muerte avec 40 œuvres qui sont autant de pieds de nez au régime. En France, il se met au service des exclus de la dictature économique. Il met en chantier des ateliers de création, d’où sortent, entre autres, avec des chômeurs de Lorient, la Série noire Zone Mortuaire ; avec des privés d’emploi de Roubaix, Sauve-moi, (Agatfilms). Avec des employées jetées par Auchan, pour la Scène nationale de Fécamp, La Femme Jetable. En Corse, avec Robin Renucci, des œuvres bilingues, Awa hé mortu, Sempre Vivu (Agorafilms). En Belgique, avec des demandeurs d’asile, No woman’s land, Nora, (Le Cerisier). Dans le Nord, une collection de feuilletons qui racontent une autre histoire des Nordistes, en réaction à celle répandue par les néo-nazis. (éd. Baleine)... Il se bat pour une mémoire porteuse d’avenir. Les luttes : 36 pas mort, Porque te vas. L’exil : Siempre, Tu n’as rien oublié. L’engagement : Une guerre sans fin, Mon Père, ma guerre. L’extrême-violence : Naz, Plus belle la mort, Terreur Torero. L’utopie du bonheur : L’Amour fou. Le courage : Le jour où nous avons cessé d’avoir peur.


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