SInergies N°41

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Magazine des Services industriels de Lausanne

Copyright © SI-REN

No 41 | Automne 2013

C’est l’ère du solaire

Horizon 2020 04-05 A la recherche des watts perdus Nouvelles technologies 06-07 Attention, chauffage en construction Chantier 10-11 15’000 branchements sous la terre Réseau de gaz 14-15


Edito

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L’invité

04-05

Richard Mesple, directeur a.i. de SI-REN

Sommaire

Développement durable

06-07

Production d’énergie et nouvelles technologies

Multimédia

08-09

Pour une télévision plus interactive

Impressum Editeur

Chauffage à distance

10-11

Une conduite sous l’autoroute

Chauffage à distance

12-13

A quand le bois en bouteille ?

Gaz

14-15

Vérifier tous les branchements

Services industriels Lausanne (SiL) Place Chauderon 23 Case postale 7416 1002 Lausanne www.lausanne.ch/sil sil.sinergies@lausanne.ch

Rédactrice en chef Françoise Augsburger Huguenet

Comité de rédaction Nicole Cosendai, Martine Glück, Yves Dijamatovic, Aurélie Lavanchy, Maria Grosso, Henri Jansen, Mireille Pahud, Anne-Julie Monnard, Dominique Schwarz

Contributeurs Emilie Veillon, Marc Pellerin, Nicolas Waelti, Eran Shoshani, Claude-Alain Luy, Adriano Bartolomei, Greg Sutter, Jacques Monnier

Photos

Electricité

16-17

L’éclairage public en lumière

Electricité

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Amélioration environnementale

Copyright par défaut: Ville de Lausanne

Conception et mise en page scriptographic.ch / JPGobet Tirage 2’500 exemplaires Impression Groux Arts Graphiques SA

News

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Agenda

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Papier FSC Prochain numéro: printemps 2014


2013: une grande année pour l’énergie en Suisse Au niveau fédéral, l’année aura été cruciale pour la “Stratégie 2050” de la Confédération, mise en consultation, retravaillée et maintenant transmise au Parlement. La Ville de Lausanne a participé de manière approfondie à la consultation, au moyen d’une note préparée par les Services industriels et adoptée par la Municipalité. D’autres textes sont également mis en discussion cette année, dont une refonte de l’Ordonnance sur l’énergie qui, là, a appelé une réponse lausannoise beaucoup plus critique, au vu de l’évolution défavorable réservée aux nouvelles énergies renouvelables. Nous ne sommes pas au bout des annonces et des discussions au niveau suisse. Pas plus d’ailleurs que nous ne le sommes à l’échelle cantonale, puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes le Grand Conseil vaudois se penche sur une refonte de la loi cantonale sur l’énergie, qui aborde quelques sujets sensibles, comme les chauffages électriques ou la certification énergétique des bâtiments, et apporte nombre d’améliorations ponctuelles à la situation actuelle, pour ce qui concerne les économies d’énergie, la planification énergétique territoriale et les nouvelles énergies renouvelables. La situation évolue sur le registre légal et politique, donc, et il est important de jouer sa partie à cet égard. Mais il faut aussi agir sur le terrain technique, économique et social. Ce numéro de SInergies propose un bel échantillon des réalisations des Services industriels, prestataire multifluides. Ces projets, grands ou petits, font le présent et l’avenir des SiL et de la stratégie énergétique lausannoise. Ainsi de nos activités dans le solaire, via la société SI-REN qui est par ailleurs toujours dans les starting blocks pour notre projet EolJorat, bientôt mis à l’enquête. Ainsi des projets liés à l’entité PortEn qui lance et suit des projets innovants de production décentralisée de chaleur et d’électricité. Ainsi des nombreux travaux liés à l’extension du chauffage à distance, tant pour ce qui est de l’aménagement du réseau que de la recherche de nouveaux moyens, «environnementalement» bénéfiques, de produire de la chaleur. Sans oublier ce qui parle immédiatement à nos concitoyens: la manière dont la ville se pare de lumière pendant la nuit. S’y ajoute encore ce qui, dans le futur de notre société, constituera le soubassement de l’intelligence dans la gestion de l’information et de l’énergie: ces réseaux de communication qui, loin de garantir le seul divertissement télévisuel des clients, leur permettront de vivre dans des maisons énergétiquement économes, voire actives dans la production et la distribution d’énergies. Projets à long terme parfois, projets qui permettront d’assurer la transition énergétique qui, commençant maintenant, sera pleinement instaurée à l’horizon 2050 - puisque, les énergéticiens n’étant pas magiciens, il sera probablement nécessaire de passer par des solutions transitoires, dont le recours au gaz comme substitution aux produits pétroliers, ainsi, peut-être bien, que pour la production d’électricité. Tous ces projets, toutes ces manières de préparer et de garantir le futur de notre ville et de notre région, font le présent et le quotidien de nos services. Qu’ils soient remerciés de leurs efforts et assurés du soutien des responsables politiques lausannois.

Jean-Yves Pidoux Directeur des Services industriels de Lausanne

Edito SInergies

No 41 | Automne 2013


L’invité

Quand le soleil se lève sur Lausanne… Richard Mesple directeur a.i. de

Cette production sera complétée par la biomasse et la géothermie profonde, technologies que SI-REN développera également.

SI-REN… Que cache ce nom poétique? Rien de moins qu’une société anonyme créée en 2009 par la ville de Lausanne pour développer la production locale d’énergies renouvelables. Eolien et solaire, mais aussi biomasse et géothermie, sont les quatre principaux instruments d’avenir des villes. Depuis 2010, SI-REN monte ainsi une multitude de projets à Lausanne. Objectif : 100 GWh à l’horizon 2020. Richard Mesple, d’où venez-vous professionnellement? Après des études d’ingénieur à la HEIG-VD à Yverdon-lesBains, j’ai effectué en 1994 un stage aux SiL où j’ai conçu et réalisé la centrale solaire du Bornand de 7 kW au port de Vidy pour compenser l’énergie dépensée par les bateaux solaires Aquarel.

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Le solaire m’a toujours passionné, en particulier pour la navigation que je pratique, car cette énergie est très disponible. En optimisant le fonctionnement d’un bateau, on peut se déplacer facilement. J’ai donc co-créé la société MW-Line pour fabriquer et commercialiser des bateaux électro-solaires. J’ai aussi participé à la création et à la gestion de la société Batsol, qui détenait les Aquarels. En 2009, la crise a eu raison de MW-Line et nous avons arrêté notre activité. En 2010, j’ai intégré la société SI-REN comme chef de projet. Au départ de son directeur, j’ai repris la direction ad interim. Comme j’avais dirigé ma propre entreprise SInergies No 41 | Automne 2013

pendant 12 ans, j’avais toutes les compétences pour assumer cette tâche et suivre les recommandations du conseil d’administration de SI-REN.

Qu’est-ce que SI-REN? SI-REN est un instrument important de la politique énergétique lausannoise. Créée en 2009 par la Municipalité de Lausanne (rapport-préavis 2009-27), la société a pour objectif de développer la production locale d’énergies à partir de sources renouvelables et contribuer ainsi à la sécurité d’approvisionnement de l’agglomération. Elle est dotée d’un capital de 30 millions de francs. Pour cela, elle travaille en étroite collaboration avec les SiL bien sûr mais également avec d’autres services de la Ville, en particulier la direction des travaux et le service des parcs et domaines (SPADOM).

Quelle est l’évolution probable des énergies renouvelables à Lausanne? Avec les différentes sources d’énergies renouvelables, Lausanne a le potentiel technique pour produire entre 150 et 200 GWh, soit le tiers environ de sa consommation (env. 600 GWh). Des projets comme Sirius à l’avenue de Morges (qui prévoit de chauffer quatre immeubles grâce à des pompes à chaleur de moyenne profondeur) pourraient être répliqués plusieurs fois. Evidemment, tout dépend ensuite des ressources. Mais, dans le futur, avec l’abandon des centrales nucléaires, il est certain que le modèle de production d’électricité va radicalement changer. Françoise Augsburger

Conseil d’administration de SI-REN • Jean-Yves Pidoux, président,

directeur des SiL

• Daniel Brélaz, vice-président,

syndic de Lausanne

• Eric Davalle, chef du service de l’électricité • Florent Pichon, chef du service finances,

administration et développement

• Jean-Marie Rouiller, consultant

Quels sont les objectifs?

Souvenez-vous:

D’ici 2020, la société vise une production d’au moins 100 GWh/an, soit la consommation de 28’000 ménages. Un tiers, soit 30 GWh, sera apporté par les centrales solaires photovoltaïques sur les toits lausannois, et plus de deux tiers, soit environ 80 GWh, par l’éolien avec le projet EolJorat Sud.

En 1996 déjà, soucieuse d’offrir un moyen de transport écologique et novateur sur le lac, la Ville de Lausanne a financé des bateaux électrosolaires. Privatisée, la société «Batsol» est devenue «Les Aquarels du Léman», disponibles depuis le port d’Ouchy (www.lesaquarelsduleman.ch).


Le solaire: en constante progression En matière de solaire, SI-REN entend atteindre une production de 30 GWh par année d’ici 2020, soit la consommation d’environ 8’500 ménages. SI-REN a d’abord établi, avec l’aide de la Haute école d’ingénierie et de gestion HEIG-VD, un cadastre solaire des toits lausannois, (financé par le FEE-Fonds pour l’efficacité énergétique). Ce dernier a montré que le potentiel s’élève à environ 100 MW. Mais, compte tenu de la difficulté d’exploiter certaines surfaces (privées, trop anciennes ou trop petites), un tiers seulement sera utilisé. SI-REN a réalisé en 2011 et 2012 cinq centrales photovoltaïques, totalisant une puissance de 0,5 MW: manège du Chalet-à-Gobet, aérodrome de la Blécherette, bâtiment administratif du Boscal, collège de Bois-Murat (Epalinges) et collège de Boissonnet. On peut d’ailleurs suivre leur production en temps réel sur: www.si-ren.ch.

D’ici la fin de l’année 2013, sept nouvelles installations seront terminées pour une puissance de 3 MW. Parmi les plus grandes, on peut citer: le dépôt des TL à Renens (Perrelet), les Halles Sud de Beaulieu, la CGN et le service achats & logistique (SALV, ex-Magesi). En 2014, 25 nouvelles centrales sont déjà planifiées, pour une puissance de 3 MW.

Françoise Augsburger

Manège du Chalet-à-Gobet.

Aérodrome de la Blécherette

© SI-REN

© SI-REN

Les bois du Jorat dans le vent ! Avec l’énergie hydraulique, l’énergie éolienne est l’une des sources d’électricité qui possède le rendement de l’investissement énergétique le plus intéressant, parmi tous les types de production, qu’ils soient fossiles ou renouvelables. D’ici 2016, la société SI-REN réalisera, pour la Ville de Lausanne et sur son territoire, huit éoliennes dans les bois du Jorat. Ces installations sont en effet nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par le Plan directeur cantonal et participer ainsi à la stratégie énergétique fédérale 2050 qui prévoit d’abandonner progressivement le nucléaire. Pour atteindre cet objectif, la production annuelle de sources renouvelables devra être augmentée de 24,2 TWh d’ici 2050, dont 4,26 TWh d’éolien.

Les huit éoliennes du projet EolJorat Sud produiront de l’ordre de 90 GWh par an, soit la consommation annuelle de 25’000 ménages (plus de 50’000 habitants). Cette énergie constituera près de 18% de la production lausannoise (env. 417 GWh), 9% de l’objectif cantonal maximal et 2,1% de l’objectif fédéral pour 2050. Le projet EolJorat Sud est mis à l’enquête publique cette fin d’année (nov.-déc. 2013). Visitez l’exposition au centre Contact Energies, place Chauderon 23, Lausanne.

www.lausanne.ch/sil ou www.eoljorat.ch Françoise Augsburger

Proche de la ville En 2007, des mesures de vent dans les bois du Jorat ont montré que ceux-ci sont traversés tout au long de l’année par des vents puissants et réguliers. Par ailleurs, le site possède plusieurs atouts: • les consommateurs et le réseau électrique se trouvent à proximité immédiate; • les voies d’accès existantes nécessitent peu d’aménagements; • le caractère vallonné du Jorat permet de limiter l’impact visuel du parc.

Photomontage: Vue de deux éoliennes depuis la route de Berne, direction Chalet-à-Gobet. © SI-REN

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© Ville de Lausanne – Johann Besse

Développement durable

Piscine de Mon-Repos

Du chaud et des watts A la piscine de Mon-Repos, une installation de microcogénération, financée en partie par le FEE-Fonds pour l’efficacité énergétique, utilise la chaleur du chauffage à distance pour produire de l’électricité avant de chauffer l’eau des bassins. Un moyen particulièrement astucieux pour diminuer l’empreinte énergétique d’une infrastructure sportive.

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Dans les entrailles de la vénérable piscine de Mon-Repos (42 ans à peine !), parmi les câbles et les tuyaux reliés aux réseaux d’eau, d’électricité et de chauffage à distance, on trouve également une étrange machine: une minicentrale à produire de l’électricité. «En 2008, les SiL cherchaient à tester une installation de micro-cogénération. En parallèle, une rénovation des installations techniques de la piscine de Mon-Repos était envisagée», explique Marc Pellerin, ingénieur de l’unité Portail Energie (PortEn) des SiL. Après étude, le site s’est révélé particulièrement bien adapté à l’implantation d’une installation de micro-cogénération, notamment en raison de sa forte consommation de chaleur quasiment tout au long de l’année. De plus, le service des sports, qui gère la piscine de Mon-Repos, s’est montré intéressé à participer à ce projet et disposé à accueillir cette installation. SInergies No 41 | Automne 2013

Mais, cela n’aurait pas été possible non plus sans le soutien actif du service du gaz et du chauffage à distance. Associé dès le départ aux études et travaux de préparation, l’équipe du chauffage à distance a participé à l’installation et à la mise en service du module, et ensuite pris en charge son exploitation en partenariat avec PortEn. A fin 2009, les travaux pour installer un module de la société Eneftech ont donc débuté et se sont achevés en été 2010. «Aujourd’hui, la machine fonctionne en moyenne 2000 heures par année mais, forcément, davantage en hiver qu’en été et produit environ 15’000 kWh par année. L’électricité est consommée par les installations techniques de la piscine de MonRepos», conclut Marc Pellerin. Françoise Augsburger

Plus d’infos: www.lausanne.ch/actualites (préavis n° 2008/4)

Comment ça marche ? Le module Enefcogen®, d’une puissance modulable de 30 kW, a été développé par la société Eneftech (issue de l’EPFL). Cette technologie s’appuie sur le cycle organique de Rankine (ORC). Un fluide organique est vaporisé dans un échangeur (évaporateur) alimenté par le chauffage à distance. Cette vapeur est ensuite détendue dans une turbine Scroll générant de l’électricité par l’intermédiaire d’un alternateur électrique. A la sortie de la turbine, la vapeur est condensée, en cédant son énergie résiduelle, à travers un second échangeur (condenseur), à l’eau de la piscine. La chaleur résiduelle du chauffage à distance qui n’a pas été utilisée pour vaporiser le fluide organique sert à chauffer partiellement le bâtiment et l’eau chaude sanitaire.


Portail Energie

Par où entrent les nouvelles technologies Flexfuel, Sirius, LEC, Smart Metering,… les projets du Portail Energie (PortEn) des SiL ont comme un air de sciencefiction. Ils sont pourtant bien concrets et ouvrent des perspectives encourageantes pour produire de l’électricité et faire des économies d’énergies. Retour sur cette unité qui œuvre depuis une dizaine d’années pour trouver de nouvelles solutions et les tester grâce à des projets pilotes… Dans le cadre de la politique de développement durable de la Ville, les SiL recherchent constamment de nouvelles solutions pour produire de l’électricité de manière décentralisée et réduire la consommation énergétique des infrastructures gérées par l’administration communale. Anticipant ainsi - bien avant qu’on en parle - la stratégie énergétique 2050 de la Confédération et soutenant la recherche dans les hautes écoles lausannoises. C’est ainsi que, depuis près d’une dizaine d’années, l’unité PortEn (aujourd’hui rattachée au secrétariat général des SiL) analyse et prépare les dossiers des projets d’efficacité énergétique qui peuvent être soutenus par le FEE-Fonds pour l’efficacité énergétique. Et les défend devant le comité du fonds avec les collaborateurs du service concerné. De plus, PortEn assure une veille technologique avec des représentants des services techniques des SiL et soutient la direction dans le cadre des consultations en lien avec la politique énergétique.

Installation de biomasse à la ferme des Saugealles

Des réalisations tous azimuts Parmi les réalisations de PortEn, on peut notamment citer l’installation de biométhanisation agricole aux Saugealles, sur les hauts de la Commune de Lausanne, avec le service des parcs et domaines (SPADOM). Mise en service en 2007, elle a été une des premières réalisations de ce type en Suisse romande. En brûlant le biogaz dans un couplage chaleur-force, elle permet d’injecter plus de 300’000 kWh/an d’électricité sur le réseau et de chauffer la ferme des Saugealles. Mais aussi… • L’introduction de la démarche Cité de l’énergie, adoptée par la Municipalité depuis 1996; • La mise en place d’un système de distribution permettant de délivrer un mélange de biodiesel à un taux variable aux véhicules adaptés de la Ville (Flexfuel) en collaboration avec les ateliers et magasins de la Ville (AMV); • L’installation de stabilisateurs de tension (LEC) pour diminuer la consommation de l’éclairage (env. 15%) dans les bâtiments scolaires et communaux en collaboration avec le service des écoles (SEPS) et le service du logement et des gérances; • La mise en place d’une démarche d’écologie industrielle, en partenariat avec le service d’assainissement, ayant débouché sur la réutilisation de fûts et de big-bags usagés.

© SI-REN

Actuellement, de nombreux autres projets sont en cours. Il s’agit principalement de collaborations avec le service des écoles primaires et secondaires (éclairage des collèges) et le service parcs et domaines pour le chauffage des serres et l’installation de lampes de croissance. PortEn apporte aussi son soutien à des projets portés par la société SI-REN: par exemple pour la conduite du projet EolJorat, ou sur certains aspects du projet de géothermie profonde à Lavey (AGEPP), ou encore pour un projet de biométhanisation agricole à Palézieux. Mais encore… • Des pompes à chaleur avec sondes géothermiques profondes (500 mètres) pour l’alimentation en chaleur de nouveaux bâtiments construits à l’avenue de Morges (Sirius); • Une interface de communication avec les compteurs intelligents pour gérer sa consommation privée (Smart Metering); • L’optimisation de trois fontaines ornementales (Musée Olympique, place de la Navigation, Petit train de Vidy) pour réduire leur consommation d’électricité (- 230’000 kWh/an) en collaboration avec SPADOM; • Un système de stockage de l’électricité à air comprimé, en collaboration avec la société Enairys Powertech. Françoise Augsburger

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Multimedia

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Citycable TV+: la TV sans contrainte Citycable se met à l’heure de la télévision interactive. Les téléspectateurs de la région lausannoise pourront littéralement prendre le contrôle de leur poste: regarder ce qu’on veut, où et quand on veut, ce sera bientôt possible! SInergies No 41 | Automne 2013

La TV+ est une télévision par Internet qui se veut totalement innovante: elle possède des fonctionnalités qui procurent un confort d’utilisation rarement rencontré à ce jour.

Voir et revoir Principal avantage et pas des moindres: le replay. Chaque soir c’est le même cinéma: on rentre tard, on s’occupe des repas, des enfants et autres tâches domestiques et d’un

seul coup, le «prime time» est passé et on a loupé une bonne partie des meilleurs programmes de la soirée. Grâce la fonction replay, on peut revoir les émissions manquées jusqu’à sept jours après leur diffusion. Fini les chassés-croisés et autres courses-poursuites pour être à la fois au four et au moulin! On ne manque plus aucune minute de son programme préféré.

Aller et venir Autre fonction très appréciable: la pause. Besoin de s’absenter quelques minutes? On stoppe la diffusion, on va et vient, et on reprend confortablement là où l’on s’était arrêté, sans perdre le fil, ni même une miette!


Fini les choix cornéliens Enfin, choisir entre le foot et le documentaire, entre la série policière et la comédie romantique ne posera plus aucun problème. «Grâce à la fonction enregistrement, les téléspectateurs peuvent sauvegarder des programmes sans aucune limite. De plus, grâce à une gestion rapide et simplifiée de ces enregistrements, chaque membre d’une famille retrouve son contenu dans la bibliothèque multimédia», explique Alexandre Perret, chef de produit chez Citycable.

Faites votre marché Et pour tous les moments où l’on ne trouve rien d’intéressant au programme, d’un simple clic, on accède à la boutique de vidéos à la demande.

Plus de 2500 films actuels seront disponibles et bientôt, Citycable proposera des forfaits de vidéos à la demande illimités.

Bientôt l’appli ! «La mobilité est aussi un facteur que Citycable souhaite privilégier» précise encore Alexandre Perret. Tous les contenus de la TV+ seront disponibles sur smartphone et tablette numérique grâce à une application téléchargeable. «Au-delà du confort incroyable qu’apportera dorénavant la TV+ de Citycable sur le téléréseau lausannois, il s’agit en réalité d’une véritable révolution en matière de télévision numérique» conclut Alexandre Perret, fier de son nouveau bébé. Eran Shoshani Françoise Augsburger

Côté pratique Trois questions à Alexandre Perret, chef de produit à Citycable Comment se fait la connexion? A.P.: La connexion de la TV+ se fait via Internet sur le réseau câblé ou sur le réseau de la fibre optique de Citycable. Quelle est la technique utilisée avec la TV+?

Citycable déploie la fibre optique à Lausanne La fibre optique a la propriété de transporter des informations à une vitesse gigantesque et sans limite. En effet, le réseau de la fibre optique (à large bande) permet de supporter des services de plus en plus gourmands en bande passante, tels que la TV interactive, les jeux en ligne ou la visioconférence. Dans le futur, de plus en plus de services nécessitant de larges bandes passantes apparaîtront et la fibre optique deviendra la connexion idéale pour ces utilisations. Ainsi, tous les habitants d’immeubles déjà raccordés à la fibre optique pourront profiter d’une rapidité, fiabilité et stabilité de transmission et ceci sans aucun frais d’installation supplémentaire! Ce chantier de grande envergure est planifié pour durer jusqu’en 2017. A ce jour, deux grands quartiers lausannois sont déjà équipés en fibre optique: Chailly et Praz-Séchaud.

A.P.: Le boîtier proposé est un modèle hybride, puisqu’il permet la diffusion de la télévision par Internet ainsi que le DVB-T, une transmission numérique qui assure une qualité optimale de réception. Quand la TV+ sera-t-elle lancée et sous quelle forme? A.P.: La TV+ sera disponible début 2014. Plusieurs offres ultra concurrentielles seront proposées aux premiers souscripteurs. Ces derniers pourront ainsi bénéficier de plus de 260 chaînes ainsi que de bouquets payants pour une gamme télévisuelle extrêmement complète.

Le saviez-vous? En 1976, alors que la télévision s’installait dans tous les ménages, les autorités lausannoises décidèrent de construire un téléréseau souterrain pour limiter la multiplication des antennes et pallier aux aléas de la diffusion par ondes hertziennes sur le territoire accidenté de Lausanne. Au départ, le téléréseau ne devait fournir que des prestations radio-TV. Au fil du temps, le téléréseau, toujours géré par les Services industriels de Lausanne (SiL), s’est étendu hors des frontières communales à 13 communes de la région et compte aujourd’hui plus de 70’000 clients pour la radio et la télévision.

09 Vérifiez votre éligibilité à la fibre optique sur le site internet de Citycable www.citycable.ch. Vous y trouverez un plan précis des travaux, une explication complète sur le processus de déploiement ainsi que les offres et promotions actuelles “Cityfiber”. Eran Shoshani

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Chauffage à distance

Chantier

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Le maillon fort pour chauffer le sud de la ville Etape cruciale dans l’agrandissement du réseau de chauffage à distance de la ville, la construction de la galerie prévue sous l’autoroute est presque achevée. Retour sur un chantier complexe. En vue de décentraliser les moyens de production et d’étendre le réseau de l’Ouest lausannois, une zone à fort potentiel car en plein développement urbanistique, le service du gaz et du chauffage à distance a débuté en 2011 l’extension de son réseau de distribution de chaleur vers le sud de la ville. «Pour en assurer l’alimentation, une chaufferie d’appoint de 24 MW a été construite l’an SInergies No 41 | Automne 2013

dernier sur le site de la station d’épuration (STEP) de Vidy. Elle complète ainsi les productions de TRIDEL et de Pierre-de-Plan, insuffisantes pour répondre aux pointes de la demande hivernale et sera renforcée par une seconde installation dans quelques années en phase avec l’évolution du réseau», explique Claude-Alain Luy, chef du service du gaz et du chauffage à distance.

D’ici fin novembre, cette chaufferie sera reliée au réseau de chauffage à distance actuel par une galerie de 80 mètres de long (2,7 m. de large et 2,3 m. de haut) et renfermant deux conduites de 350 mm de diamètre. Cette dernière va ainsi permettre d’injecter une nouvelle puissance de 24 MW, et encore 24 en plus avec la future chaufferie. Bien assez pour chauffer l’Ouest lausannois, Prilly, Renens, ainsi que les nouvelles infrastructures réalisées dans le cadre du projet «Métamorphose».


A travers l’autoroute Seul un passage sous l’autoroute, à environ trois mètres de profondeur, entre la STEP et le bowling, était envisageable pour rejoindre la conduite principale se trouvant sous la route de Chavannes. Cette donnée a donc imposé plusieurs contraintes au fil du chantier. A commencer par la nécessité de garder le trafic constamment ouvert aux véhicules sur ce tronçon à forte densité. «Afin de maintenir la circulation, les travaux sont prévus en trois étapes. Le chantier intervient d’abord aux extrémités puis sur la partie centrale de la galerie. La solution choisie prévoit d’ouvrir des tranchées (du côté de la STEP et du bowling) pour pouvoir poser les éléments en béton de la galerie à l’intérieur, puis remblayer. Dans la phase finale, l’autoroute est déviée pour creuser la partie centrale», relève Gérard Croset, chef de projet. En plus de tenir des délais serrés fixés par l’Office fédéral des routes (OFROU), ainsi que la réalisation technique et la pose des éléments de la future galerie, la principale difficulté du chantier a été d’intégrer des épisodes de fouilles archéologiques au planning.

Toute la zone de l’ancien Lausanne étant construite sur d’antiques routes romaines et vestiges d’habitations, les archéologues ont travaillé sur le site pendant plusieurs semaines avant que les fondations puissent être détruites pour la réalisation des tranchées. Depuis que le chantier a repris, entre cinq et dix ouvriers s’affairent sur le site. «Nous avons commencé par réaliser un dégagement au nord de la chaufferie. Ensuite, des travaux spéciaux ont été nécessaires pour soutenir l’autoroute et éviter tout risque d’affaissement, avec la pose de palplanches et de traverses. Les travaux d’excavation puis de préparation du radier se sont enchaînés jusqu’à la pose des éléments à l’aide d’un camion grue. Ces éléments préfabriqués en béton, qui pèsent une vingtaine de tonnes chacun, forment la galerie d’environ quatre mètres de hauteur», détaille Claude-Alain Luy. Dès la galerie achevée, fin octobre, il ne restera plus qu’à poser les conduites pour chauffer les chaumières de l’Ouest lausannois.

Le saviez-vous ? Depuis près de 80 ans, les sous-sols de la ville de Lausanne abritent un vaste réseau de chauffage à distance. A l’origine, il a été créé pour l’hôpital cantonal de l’époque qui avait des besoins importants en chaleur pour chauffer le bâtiment et assurer la stérilisation du matériel. Le réseau actuel mesure 100 km avec environ 1100 raccordements, principalement des logements et des bâtiments administratifs. Il comprend deux zones de types différents. La première, la plus ancienne, transporte de l’eau à 180 degrés par le biais de conduites posées dans des caniveaux. La seconde véhicule une eau à 130 degrés, via des conduites dans le sol.

Emilie Veillon / Claude-Alain Luy

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Chauffage à distance

Le bois

Futur biocombustible pour chauffer la ville 12

Pour augmenter la part des énergies renouvelables du réseau de chauffage à distance, les SiL développent actuellement un projet pionnier: la production de biocombustible liquide à partir de bois indigène. Explications. Après les bûches et les pellets pour chaudières à bois toujours plus prisés pour chauffer maisons, immeubles et bâtiments publics, la matière première renouvelable indissociable du paysage suisse dévoile un autre de ses potentiels: un biocombustible sous forme liquide. Et d’ici quelques années, il pourrait bien alimenter le vaste réseau de chauffage à distance de Lausanne. SInergies No 41 | Automne 2013

Du bois liquide Pour passer au tout renouvelable pour alimenter le réseau, les SiL misent depuis quelques années sur le potentiel du bois. Suite à l’exploitation d’une chaufferie à bois à la Tuilière de 1996 à 2010 jugée trop contraignante et coûteuse en termes d’exploitation, les réflexions se sont orientées vers la possibilité de transformer du bois

en un produit liquide de qualité supérieure, plus facile à stocker et à exploiter pour alimenter en chaleur le chauffage à distance.

Gain de place et d’énergie «Le problème avec les chaufferies à bois, c’est qu’elles fonctionnent toute l’année et engendrent du gaspillage d’énergie, sachant que les besoins de chauffage se résument à la saison froide. A l’inverse, un biocombustible de bois pourrait être stocké dans deux citernes de cinq millions de litres, avec seulement 1000 m2 d’emprise au sol, et brûlé en hiver. Pour le même équivalent énergétique en plaquettes de bois, il faudrait 15’000 m2, deux terrains de foot entièrement couverts de bois sur cinq mètres de haut!», explique Adriano Bartolomei, chef de projet au service du gaz et du chauffage à distance.


Le chauffage à distance passera au «tout renouvelable» Troisième en importance en Suisse, le réseau de chauffage à distance lausannois est pour l’heure alimenté par un mélange d’énergies renouvelables et fossiles: environ 60% provient de l’incinération des déchets de l’usine TRIDEL (considérée comme renouvelable), 5% par la STEP et 35% par des chaufferies d’appoint fonctionnant à l’énergie fossile (gaz ou mazout). «La vision à très long terme des SiL est d’exploiter un réseau qui fonctionne à 100% avec des énergies renouvelables et couvre la majorité des besoins en chaleur de la zone urbaine de Lausanne; contre un quart actuellement», explique Claude-Alain Luy, chef du service du gaz et chauffage à distance.

© BTG

Transformation par pyrolyse

Création d’une usine?

Encore inconnu en Suisse, ce biocombustible du futur fait l’objet de développements dans plusieurs pays.

«Le biocombustible est plus acide qu’un combustible classique et une chaudière de Pierre-de-Plan devra être adaptée pour permettre son utilisation» enchaîne ClaudeAlain Luy, chef de service du gaz et chauffage à distance. Une étude qui sera réalisée en interne par le service doit encore chiffrer le coût des modifications à réaliser et préciser leur impact sur l’exploitation. La création d’une usine traitant 50’000 tonnes de bois par an pourrait produire plus de 20 millions de litres de biocombustible, soit plus de 100 GWh.

Une étude terminée en mai dernier par un bureau d’ingénieurs a conclu que, la transformation du bois par pyrolyse (un procédé visant à transformer une matière en liquide) a atteint un stade industriel. Et plusieurs fournisseurs ont mis au point des solutions techniques prometteuses. «Plusieurs usines ont déjà été construites et exploitées à l’étranger. Nous en avons déjà visité une. Deux installations seront mises en service d’ici 2014 au Pays-Bas et en Finlande et feront également l’objet d’une visite», relève Adriano Bartolomei.

Financement à trouver «Cette solution - sans tenir compte de l’évolution des clients raccordés - permettrait de disposer dès maintenant d’une chaleur à 90%

renouvelable, tout en évitant l’émission de 15’000 tonnes de CO2», note Nicolas Waelti, secrétaire général des SiL, qui suit également le projet. Il relève que le financement devra encore faire l’objet d’un montage particulier, le projet n’étant pas prévu au plan des investissements et qu’une solution en lien avec le marché du CO2 sera étudiée. Soutenu au niveau politique par la Municipalité de Lausanne, le projet technique devrait être finalisé dans le courant de l’année prochaine. Le principal enjeu reste pour l’heure la négociation d’un contrat à long terme avec un fournisseur de bois.

Emilie Veillon Nicolas Waelti

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Gaz

Gaz naturel

15’000 branchements à contrôler 14

Le gaz, une énergie qui a de l’avenir mais aussi une mauvaise image à cause de son ancêtre le gaz de ville. Pourtant, la sécurité s’est constamment améliorée et de nos jours, les distributeurs veillent jalousement sur leur réseau, tant pour éviter tout dommage que tout gaspillage. Actuellement, deux campagnes de contrôles sont en cours: l’une pour effectuer le premier contrôle de chaque nouveau branchement et l’autre pour vérifier les plus anciens.

En Suisse, la sécurité des réseaux de gaz relève de la compétence du Conseil fédéral, qui la délègue à l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), qui, à son tour, la transmet à la Société Suisse de l’Industrie du Gaz et de l’Eau (SSIGE), qui, elle, émet des directives pour les sociétés distributrices de gaz et d’eau. Parmi ces instructions, on trouve - bien sûr! - les obligations en matière de sécurité. SInergies No 41 | Automne 2013

Ainsi, le propriétaire d’un branchement privé qui alimente une installation fonctionnant au gaz (p. ex. chauffage ou cuisinière) doit régulièrement faire contrôler son étanchéité par un organisme compétent. «Mais ce contrôle concerne exclusivement la conduite entre le mur de l’habitation et la conduite principale du réseau de gaz», explique Frédéric Sapin, chef de la division gaz du service du

gaz et du chauffage à distance. Le premier contrôle doit intervenir au plus tard six ans après la mise en service, puis, en fonction de la pression (jusqu’à 100 mbar ou au-delà) tous les six ou quatre ans. Enfin, dans les zones où la densité de population est élevée, les branchements sont contrôlés tous les deux ans.

Nouvelle campagne Depuis le début de cet été, le bureau des installations intérieures organise une nouvelle campagne de contrôle des branchements sur tout le territoire desservi en gaz par les SiL (de Lutry à Nyon) et rappelle aux propriétaires de bâtiment leurs obligations. Pour un montant forfaitaire de 70 francs, il propose d’effectuer les contrôles nécessaires et de délivrer le certificat de conformité. Mais des entreprises spécialisées sont également susceptibles d’accomplir cette prestation. Au total, sur les 15’000 branchements gérés par les SiL, 1655 ont été contrôlés en 2012 et 59 fuites détectées. D’ici 2016 (voire 2017), en fonction des nouvelles mises en service, tous les branchements récents auront été contrôlés pour la première fois. Anne-Julie Monnard / Françoise Augsburger


Détection au laser Le service du gaz et chauffage à distance sous-traite l’activité de contrôle des branchements de gaz à des entreprises privées accréditées, qui disposent de l’équipement de mesure adéquat: un véhicule équipé d’un système de détection, de mesure et de localisation (basé sur une technologie au laser) et de collaborateurs spécialisés.

Alain Massara passe la panosse

Lorsque les accès ne sont pas possibles avec un véhicule, c’est un agent équipé d’un appareil de détection portatif qui procède à un contrôle plus localisé. Il passe alors la ‘’panosse’’, selon le jargon gazier. L’entreprise mandatée par les SiL transmet ensuite un rapport utilisé pour la réparation par le service du gaz. (voir SInergies n°40).

Gaz de ville et gaz naturel Inventés vers 1785, les premiers gaz combustibles étaient des gaz manufacturés, issus principalement de houille. D’abord utilisés comme gaz d’éclairage, ils ont servi de combustible pour les moteurs, le chauffage et la cuisson, d’où le nom de gaz de ville. Le gaz naturel en revanche se forme dans les sous-sols de notre planète, comme le pétrole. Contrairement au gaz de ville, il n’est pas toxique et ne s’enflamme pas par lui-même. Sauf en présence d’une flamme ou même d’une étincelle, lorsque le gaz naturel est mélangé à l’air dans une proportion de 5 à 15%. Il est détectable à l’odorat grâce à l’ajout d’une substance organique qui lui donne une odeur d’œufs pourris.

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Electricité Eclairage public

Et la lumière fut…

© Samuel Gachet

On n’y prête pas forcément attention, tant ils font partie du paysage nocturne. Pourtant, depuis les premiers réverbères à gaz qu’il fallait allumer manuellement chaque soir, les lampadaires ont connu une importante évolution. Et pour favoriser les économies d’énergie, l’équipe en charge de l’éclairage public des SiL compose entre environnement urbain et nouvelles technologies. Ballade nocturne.

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Les lampadaires lausannois ne sont pas implantés à chaque coin de rue par hasard. Chaque source est planifiée, pensée et entretenue afin d’assurer la visibilité des chaussées, routes et places publiques tout au long de la nuit. Il suffit de lever les yeux en se baladant dans les rues lausannoises pour comprendre la diversité des 14’000 points lumineux qui jalonnent la capitale vaudoise. Entre les modèles suspendus, sur mât, seuls ou face à face, contemporains, rétros ou historiques, ils font écho au style architectural du quartier et teintent l’ambiance de la ville.

Une question d’atmosphère Chaque nouveau projet d’éclairage public ou rénovation suit un protocole bien établi. «Avant toute chose, on se rend sur place de nuit et de jour pour s’imprégner de l’atmosphère du lieu, évaluer les points positifs et négatifs de l’installation existante ou encore les repères visuels à mettre en valeur. Ensuite, notre équipe consulte le «plan lumière» de la ville, c’est en quelque sorte notre bible. Elle dicte les grands principes de l’éclairage public, tels que la température de couleur, la hauteur du mât et l’implantation», explique Greg Sutter, planificateur éclairagiste à la division éclairage public du service de l’électricité. SInergies

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Comment éclairer… Dans un deuxième temps, un calcul d’éclairement informatisé permet de disposer les luminaires dans la rue en question pour étudier différentes variantes. Lorsque le choix final est validé, un plan de fouilles et un plan de montage sont établis pour la réalisation. Grâce à une base de données géo-schématiques, les techniciens ont une vue d’ensemble sur la périodicité de la maintenance et des divers contrôles obligatoires.

…sans gaspiller? Les SiL appliquent une stratégie d’économie d’énergie sur l’ensemble de l’éclairage public suivant plusieurs axes. La première source de non-gaspillage est l’étude. Pour schématiser: une rue est éclairée selon la norme européenne (SN EN 13201) qui dicte notamment un éclairement lumineux minimum à atteindre en fonction de différentes variables (vitesse de la circulation, nombre de véhicules par jour, etc.). En étudiant le projet de manière à éclairer selon ce minimum à atteindre sans le dépasser, on évite de gaspiller de l’énergie.

Et combien de temps? La durée d’allumage joue également un rôle. Pour éviter d’éclairer trop longtemps et donc inutilement une zone, le service de l’électricité a mis en place une cellule crépusculaire, gérée

par le centre d’exploitation de Pierre-de-Plan (CEPP), qui détecte à quel moment le niveau lumineux naturel est trop bas ou assez bon pour allumer ou éteindre l’éclairage. Autre stratégie mise en place: la variation du flux lumineux au cours de la nuit. Dès le crépuscule et jusqu’à minuit, le trafic important de voitures exige une luminosité maximale, mais, dans les heures qui suivent, l’intensité est réduite automatiquement, sur certains grands axes. Dans le choix du matériel, les SiL préconisent désormais des luminaires étanches équipés de verres plats ou semi-bombés, réduisant ainsi les nuisances atmosphériques directes (appelées familièrement «pollution lumineuse») et des sources «longue durée» qui garantissent un flux lumineux optimal pendant cinq ans. Ces nouveaux modèles remplacent au fur et à mesure les modèles en plexiglas qui jaunissent et se salissent, péjorant ainsi le flux de lumière.

Nouvelles technologies à la rescousse L’efficacité énergétique est aussi facilitée par les nouvelles technologies pour l’éclairage routier. «Nous disposons actuellement de trois technologies qui ont la même efficacité énergétique. Le sodium haute pression qui a le désavantage d’avoir un mauvais rendu des couleurs et une température de couleur unique; nous n’en installons donc plus. Les iodures métalliques CPO qui existent en deux températures de couleur et que nous installons le plus à l’heure actuelle. Et les LED, dont l’efficacité énergétique diminue au fur et à mesure qu’on va vers le blanc chaud», relève Greg Sutter, qui remplace les anciens modèles au fur et à mesure des rénovations. Sachant qu’un luminaire d’éclairage public a une durée de vie de 25 ans en moyenne, il faudra encore s’armer de patience pour que tous soient remplacés… Emilie Veillon / Greg Sutter


Une rénovation en mode urbain Dans le cadre de la rénovation effectuée en plusieurs étapes de l’avenue de Montoie, l’éclairage public a été refait à neuf. Avant le chantier, 33 luminaires équipés de lampes à vapeur de sodium haute pression de 150 W totalisaient une consommation annuelle de 21’285 kWh.Tandis que les 35 luminaires actuels de 90 W et les 7 luminaires de 140 W iodures métalliques CPO atteignent une consommation annuelle de 17’759 kWh. De plus, le chantier a permis de respecter les volontés du plan lumière en abaissant la hauteur des luminaires et en passant de la lumière orangée du sodium à une lumière

blanche chaude bien plus agréable. Mais aussi d’éclairer les passages pour piétons, réputés dangereux, selon les recommandations de la SLG (Schweizer Licht Gesellschaft - Association suisse pour l’éclairage). Ce chantier illustre parfaitement la volonté de rendre plus urbains les luminaires en les abaissant et en passant du sodium orangé à une lumière blanche, offrant un meilleur confort visuel.

Avenue de Montoie, direction La Maladière

La fin du mercure

Des lampadaires témoins du passé La rue Saint-François est éclairée par des luminaires historiques intégrés aux enseignes des magasins et équipés, jusqu’à récemment, de lampes à vapeur de mercure de 80 W.

Rue Saint-François, de jour...

Comme ces lampes seront retirées du marché européen en 2015, il était bien sûr exclu de remplacer ces luminaires qui présentent un intérêt patrimonial par un autre modèle. La solution a été d’intégrer un module LED de 20 W dans chaque luminaire. Cela a permis de baisser la puissance (on passe de 19 x 80 W à 19 x 20 W), de respecter les principes du plan lumière en passant d’un éclairage en blanc neutre à un éclairage en blanc chaud et d’espacer la fréquence de maintenance, sachant que les lampes au mercure devaient être remplacées tous les deux ans.

...de nuit

Le règlement européen 245/2009 prévoit de retirer du marché les lampes à vapeur de mercure haute pression à l’horizon 2015. Dès 2009, les SiL ont planifié le remplacement des luminaires «Minilux» équipés de lampes à vapeur de mercure 125 W, 110 W ou 80 W par le luminaire «Minilux2», d’abord en version sodium haute pression 70 W puis en version iodure métallique CPO 60 W et 45 W (selon les rues). Entre 2009 et 2013, chaque année, quelque 300 luminaires ont été remplacés. Avant ce changement, les luminaires consommaient annuellement 671’187 kWh pour une puissance totale de 156’090 W. Après travaux, la consommation annuelle n’est plus que de 413’961 kWh (pour une puissance totale de 96’270W). La puissance a donc diminué de 59’820 W et l’économie d’énergie annuelle représente 257’226 kWh. L’étape suivante concerne l’assainissement des luminaires des parcs à vapeur de mercure 80 W (plus de 1’000 sur le réseau!). Pour les remplacer, des solutions avec des LED sont en cours d’étude. Un enjeu important puisque le potentiel d’économie est de 40 à 50%.

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Electricité

Politique verte:

le SEL passe à l’action Les petits ruisseaux font les grandes rivières, dit l’adage. Au service de l’électricité (SEL), on a décidé de l’appliquer de façon très concrète. Depuis quelques années, la politique de développement durable de la Ville fait l’objet d’une planification soigneusement suivie par un groupe de travail ad hoc. Premier bilan sur ce travail de titan…

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En 2010, un rapport commandé à la Haute école d’ingénieurs d’Yverdon-les-Bains (HEIGVD) et la nomination d’un «ambassadeur de l’amélioration environnementale» ont abouti à la création du groupe de travail chargé de diminuer, autant que possible, l’impact environnemental généré par les activités du SEL. Parmi les nombreuses mesures proposées par la HEIG-VD, le SEL a sélectionné les plus significatives touchant toutes ses activités.

La bonne attitude «L’un de nos objectifs premiers est de sensibiliser les collaborateurs à la protection de l’environnement. Car, si la plupart estime adopter la bonne attitude au quotidien, il y a encore toujours une importante marge d’amélioration. D’où le nom de notre groupe de travail» explique Jacques Monnier, ambassadeur de l’amélioration environnementale. Dans les bureaux, les gestes sont connus - diminuer les impressions papier, éteindre lumières, écrans et ordinateurs en partant - mais sont parfois SInergies

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négligés, d’où la nécessité de le rappeler régulièrement. Mais le service de l’électricité, c’est aussi et surtout une importante activité sur le terrain: montages, gestion des réseaux, interventions et réparations, éclairage public, etc. «Là aussi, il y a beaucoup à faire pour améliorer l’élimination et le recyclage des déchets (métaux, câbles, gravats, papiers), la consommation d’essence (rationalisation des trajets motorisés), les matériaux utilisés (p.ex. les ampoules des luminaires publics), etc.», poursuit J. Monnier.

(au lieu d’être jetées) et renforcées afin de soutenir le poids de nouveaux transformateurs. Cette opération a fait l’objet d’un écobilan démontrant clairement les avantages de la solution choisie. Enfin, en optimisant les déplacements et en choisissant différemment les véhicules, le SEL a économisé en 2012 plus de 11’000 litres de carburant, soit 23 tonnes de CO2. «Les résultats sont encourageants mais il reste encore beaucoup à faire car l’amélioration environnementale est un travail de longue haleine qui doit être conduit avec rigueur et ténacité», conclut Jacques Monnier. Françoise Augsburger Jacques Monnier Yves Dijamatovic

Recyclage en ligne de mire Par exemple, à l’Aménagement hydroélectrique de Lavey, un accord passé avec la SATOM à Monthey (VS) permet dorénavant de réutiliser les quelque 800 tonnes charriées chaque année par le Rhône et de les transformer soit en électricité (630 MWh), en vapeur pour l’industrie (370 MWh) ou en chaleur pour le réseau de chauffage local (35 MWh). Autre exemple: lors de la réhabilitation d’un poste électrique, les infrastructures en béton ont été conservées

Le Rhône charrie chaque année 800 tonnes de déchets


Brèves

L’exposition consacrée au projet EolJorat Sud est prolongée jusqu’au 20 décembre 2013. Profitez-en et venez découvrir les huit éoliennes qui produiront l’électricité de 25’000 ménages lausannois dans les années à venir. Rendez-vous au centre Contact Energies des SiL, place Chauderon 23 à Lausanne.

Patinoire du Flon

Jouer avec des stars du LHC Mercredi 11 décembre 2013, les SiL, sponsor du Lausanne Hockey Club (LHC), organisent un après-midi d’introduction au hockey suivi d’un minimatch avec l’école de hockey. Une séance de dédicaces avec les joueurs du LHC Cristobal Huet, Aurélien Marti et Paul Savary couronnera l’après-midi. Rendez-vous à 14h30 à la patinoire du Flon à Lausanne !

Plus de TV numérique L’offre TV du téléréseau lausannois est en perpétuelle amélioration. Depuis octobre, sept nouveaux programmes numériques HD (haute définition) font leur entrée, rejoignant les 19 chaînes déjà présentes. Pour leur faire de la place, 12 chaînes analogiques disparaissent pour migrer vers le numérique. www.citycable.ch

Facturation

Télévision

Citycable

Contact Energies

Prolongation jusqu’ à la fin de l’année

Evénement

Contact Energies

Exposition EolJorat

Lumière !

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir… Comment choisir la bonne ampoule? Adapter son éclairage? Economiser de l’énergie? Se débarrasser de ses ampoules usagées? Dès le 21 octobre, une exposition permanente répond à toutes ces questions et même plus! Venez vous renseigner au centre Contact Energies des SiL, place Chauderon 23 à Lausanne.

Nouveau rythme

Quatre au lieu de six par an Dès 2014, les clients des SiL qui reçoivent une facture tous les 2 mois, ne payeront plus que trois acomptes et un décompte par année. Soit quatre factures au lieu de six. Cette mesure permettra de réaliser d’importantes économies sur les envois. www.lausanne.ch/sil

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Agenda

22 novembre - 24 décembre 2013

Marché de Noël

14 décembre 2013

Christmas Midnight Run

Lausanne 8 - 16 mars 2014 22 novembre - 31 décembre 2013

Festival Lausanne Lumières

Habitat-Jardin Beaulieu, Lausanne Sans oublier le stand des SiL au marché de Lausanne, rue Haldimand, tous les derniers samedis matin du mois. 30 novembre / 25 janvier / 22 février


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