MAGAZINE TRIMESTRIEL DU CONSEIL RÉGIONAL
N°20 JANVIER/FÉVRIER/MARS 2009
Motivés
Pour traverser la crise, les territoires d'Auvergne explorent de nouvelles pistes de développement. Enjeux et exemples. Apprentis voyageurs… L’Auvergne au galop… Un escrimeur en or… Quelle Auvergne pour 2030 ?...
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Polémique
Château de légendes
La Conférence européenne de Vichy sur l’intégration a suscité la polémique avant même d’être ouverte. Jusque dans les rangs de la majorité gouvernementale, on a pu remarquer quelques grincements de dents plus ou moins discrets concernant le choix (symbolique ?) du lieu pour tenir un sommet entre ministres sur la politique d’immigration de l’Europe. Le sommet et le contre-sommet se sont tenus sous un contrôle serré.
60JOURS
Qui n’a jamais vu la célèbre scène où Jean Marais escalade une tour de château ? Le poignard qui casse… Ce moment d’anthologie du cinéma français a été filmé au château de Val, près de Bort-les-Orgues. Décidément, ces lieux n’en finissent pas d’inspirer les cinéastes. À son tour Catherine Breillat y a terminé début novembre le tournage de Barbe bleue, une fiction d’après le conte de Perrault réalisée pour le compte de la chaîne Arte. Un film qui sera peut-être moins grand public que Le Capitan.
en auvergne
NOVEMBRE 2008
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Pas de “poilus” pour la commémoration Ce 11 novembre n’était pas tout à fait comme les autres. Pour la première fois, l’anniversaire de l’Armistice de la Grande Guerre est célébré alors que les deux derniers “poilus” ont disparu : Louis de Cazenave, de Brioude, en Haute-Loire, et Lazare Ponticelli.
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Handball spectacle
Lait soldé, producteurs agacés
C’est à la Maison des sports de Clermont-Ferrand que les Auvergnats ont pu faire une ovation à l’équipe de France championne olympique de 2008, le 27 novembre. Ce match de gala attendu opposait les Bleus à l’équipe de Tunisie, le temps d’une rencontre amicale organisée à l’initiative de la Ligue d’Auvergne de handball et du club de hand d’Aurillac. Le spectacle a été au rendez-vous, du coup d’envoi jusqu’à la fin du temps réglementaire, puisque c’est sur une marge étriquée que les chouchous du public ont remporté la victoire. Résultat final : 27-26 en faveur de l’équipe de France… et une victoire totale pour le handball auvergnat avec ce rendez-vous particulièrement apprécié du public. Cette “fête du hand” a aussi été l’occasion d’évoquer la mise en place d’un pôle espoir à Aurillac, au lycée Duclaux, qui propose une section handball depuis six ans.
Le prix de l’or noir a connu de spectaculaires hausses en 2008, ce qui n’a pas été le cas du prix du lait… Dans ce contexte, un mouvement de mécontentement des agriculteurs dans les départements auvergnats s’est durci pendant plusieurs jours. Le 4 novembre, les producteurs puydômois ont bloqué huit laiteries. Dans les jours suivants, des blocages de grandes surfaces spectaculaires ont été organisés en Haute-Loire. Les actions symboliques et actions coup de poing visaient à « marquer les esprits », les agriculteurs s’agaçant face à la pression des distributeurs pour faire tomber les prix tandis que leurs propres charges augmentent du fait des hausses des prix des engrais, de l’énergie et de l’alimentation du bétail.
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La création d’une association de soutien, réunie dimanche 30 novembre à Teilhet (63) et à laquelle des représentants du Conseil régional avaient apporté leur caution, n’a pas suffi à convaincre l’éleveur Jean-Hugues Bourgeois de rester. Après avoir subi de nombreux dommages, le jeune agriculteur bio a jeté l’éponge, décidant, le 1er décembre, de partir. Rappelons, pour mémoire, la liste des méfaits à son encontre en 2008 : l'abattage d’une partie de son troupeau de chèvres, des dégradations, l’incendie de sa voiture puis de sa grange, des lettres de menace de mort, l’empoisonnement de deux brebis… Tous les Auvergnats conscients qu’il faut accueillir de nouveaux habitants pour faire vivre les territoires s’arrachent les cheveux. Mais ce triste fait divers ne doit pas occulter les nombreuses installations en milieu rural qui connaissent un dénouement plus heureux.
La neige est au rendez-vous du mois de décembre dans la région, contentant les amateurs de ski. La station de Super-Besse en a profité pour passer la vitesse supérieure en se dotant d’une télécabine performante : le Funitel de la Perdrix, inauguré le 12 décembre. Le temps des premiers téléskis est révolu ; les stations auvergnates vivent avec leur époque, pas toujours aussi enneigée qu’en cette fin d’année 2008.
Le chevrier harcelé abdique
60JOURS
Super télécabine pour Super-Besse
19/12
Le TER prend des couleurs
en auvergne
DÉCEMBRE 2008
10/12
60 ans de droits de l’homme ? Une exposition, une conférence-débat, un nouveau monument : la Ville de Bellerive-sur-Allier a fêté, la semaine du 10 décembre, les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Chacun a pu débattre et s’interroger sur son application, le temps de célébrer cet anniversaire symbolique. De 1948 à 2008, inutile de dire que ce texte fondateur a essuyé quelques coups sévères, parfois assenés sans grands scrupules par le camp de la “Liberté immuable”, nom choisi pour une opération militaire américaine en Afghanistan il y a quelques années. Trois semaines plus tôt, l’université d’Auvergne avait également accueilli un colloque international sur la torture, « qui touche paradoxalement les sociétés démocratiques », constatent les chercheurs. Inquiétant…
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L’effet volcan est sur les rails grâce à un TER événementiel, qui sillonne l’Auvergne et les régions voisines entre Clermont-Ferrand, Lyon, Saint-Étienne et Limoges. Mis en circulation fin octobre 2008, inauguré le 19 décembre en gare de Moulins, il arbore fièrement les couleurs d’une Auvergne mise en avant à travers la pratique d’activités de pleine nature. Sur ce train floqué d’un nouveau genre, une trentaine de photographies très grand format vantent les mérites d’activités qui riment avec oxygénation et adrénaline. Oui, l’Auvergne est une destination touristique dynamique et attractive !
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Lustre retrouvé pour un joyau Le patrimoine bâti de la région fête l’un de ses fleurons, l’emblématique basilique Notre-Dame-du-Port. C’est l’une des cinq églises romanes dites “majeures” de l’Auvergne ; elle est considérée par les spécialistes comme un joyau d’art roman. Ce n’est pas pour rien que l’édifice a été classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1998, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Après deux ans de travaux et près de 3 M€ d’investissement, la Région ayant largement contribué à ce financement, Notre-Dame-du-Port s’est refait une beauté de pied en cap (sauf la crypte) et a rouvert ses portes au public mardi 23 décembre, souhaitant un joyeux Noël à tous les amoureux d’art roman.
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° N 20 Dossier
Les territoires d’Auvergne motivés / Page 7 Une belle blonde au rayon lentilles / Page 9 Massiac a sa Maison médicale / Page 9 Au Pays de la Vallée de Montluçon et du Cher / Page 10 Temps réel pour la 3 D / Page 11 Des circuits VTT numérisés pour Vert plateau / Page 12 Une piscine pour tous à Billom / Page 12 Granulés bois made in Combrailles / Page 13
Vos réactions La boîte aux mails / Page 14
Échappée belle Découvrir l’Auvergne en selle / Page 15
Vie publique La Région vous répond… / Page 19 Expression des groupes politiques / Page 20 Vulcania prêt pour sa saison 2009 / Page 22 Un voyage au programme des apprentis / Page 24 La Région en bref… et en images / Page 27
Rencontre Retour au quotidien pour le champion olympique Laurent François / Page 28
Magazine d’Information sur l’Auvergne en Mouvement Édité par le Conseil régional d’Auvergne. 13 - 15 avenue de Fontmaure BP 60 63402 Chamalières Cedex www.auvergne.eu Numéro 20 Directeur de la publication : René Souchon. Tél. : 04 73 31 86 22. Fax : 04 73 31 86 23. E-mail : miam@cr-auvergne.fr Ont collaboré à ce numéro : Christophe Grand, Arnaud Vernet. Crédits photographiques : Jérôme Chabanne, Ludovic Combe - Horizon Photographie, Emmanuel Dubost, EON Reality. Illustrations : Séverin Millet, Renaud Perrin, Franck Teillard. La rubrique “Échappée belle” est une création de Marie Deschamps et François Roguet. Création graphique, mise en pages : Bande à part Impression : miam est édité à 620 000 exemplaires, sur papier recyclé Eural premium super silk, par Lenglet Imprimeurs. Numéro ISSN : 1774-1939.
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Auvergne : des territoires divers et sans complexe L’Auvergne peut afficher l’image verte d’une région à la nature préservée et à la ruralité assumée. Sans complexe, elle sait aussi jouer la carte des technologies de l’information et de la communication, de la créativité : de nombreux projets portés à l’échelle de ses territoires, différents et complémentaires, en témoignent.
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uand des produits agricoles de Haute-Loire ou du Cantal parviennent à décrocher des labels de qualité voire d’excellence, quand un site naturel de l’Allier trouve un second souffle grâce à une valorisation touristique réussie, quand une entreprise industrielle parvient à se démarquer de ses concurrents mondiaux sur un créneau spécifique, ils contribuent, chacun, à inventer un modèle de développement pertinent. L’Auvergne est unique : ce n’est pas toujours
facile, mais c’est aussi pour cela qu’on l’aime ! À ce titre, elle ne peut pas emboîter le pas de grands bassins industriels, elle ne peut pas calquer son horizon économique et son projet de vie commun sur ceux d’autres régions. En valorisant ses richesses et en réussissant un désenclavement numérique crucial à l’heure des communications rapides, l’Auvergne montre qu’elle peut présenter un visage moderne sans se dénaturer, emprunter des drailles tout à la fois sûres et riches en promesses. 07
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Cultures de lentilles ambassadeurs de choix, pour peu qu’ils soient adoptés et cuisinés par des grands chefs. Or, ces derniers se font souvent un plaisir de leur offrir une belle place dans leurs assiettes gastronomiques. Toujours sur des questions de goût, le développement des produits bio est plus que jamais à l’ordre du jour : les consommateurs français en demandent plus que le marché intérieur peut leur en fournir ! Voilà une piste en “or vert” pour l’Auvergne, autour d’une filière emblématique à souhait.
SOLUTIONS À INVENTER La nécessité de proValoriser les productions agricoles est une piste d’avenir pertinente : la filière bio en est l’exemple emblématique.
Pour prétendre relever les défis d’un début de XXIe siècle déjà bousculé par une crise financière internationale et qui aura une problématique environnementale majeure à résoudre, innover n’est pas une option. C’est un impératif. Dans un tel contexte, faire preuve de frilosité serait tout de même un comble pour la région des volcans.
QUESTIONS DE GOÛT Deman-
Les solutions viables passent forcément par le “produire mieux”.
dez donc à un groupement d’agriculteurs s’ils pensent pouvoir “tenir le choc” dans un marché agricole mondialisé. L’adoption de la PAC à l’échelon européen génère des inquiétudes légitimes. On voit mal, en effet, comment une zone de moyenne montagne, sans valorisation spécifique de ses produits, pourrait concurrencer les étendues céréalières des pays leaders au niveau mondial. Le salut passe certainement par la recherche de plus-values : il faut trouver de la valeur ajoutée, en restant groupés si possible ! Sur le massif du Mézenc, l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) obtenue par le Fin gras est un encouragement certain. Une dynamique promotionnelle, avec l’organisation de fêtes et de défilés d’animaux en ville, finit de valoriser la production de ces éleveurs de bœufs portant à l’occasion le chapeau traditionnel et un foulard
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rouge. Des filières courtes de distribution et une démarcation du produit par ses spécificités gustatives ont permis de remporter le pari : le Fin gras a rejoint avec bonheur la lentille verte du Puy au rayon des produits AOC. Au départ, il y avait certes une production de qualité, mais surtout une forte envie de “gagner” au pays des hommes d’en haut. Cerise sur le gâteau, des produits d’excellence font connaître leur territoire et en renvoient une image très positive. L’attractivité du secteur y gagne quelques bons points au passage : c’est toujours bon à prendre dans l’optique d’accueillir de nouvelles populations… Des champignons, des fromages, des poulets, des veaux et des légumineuses peuvent devenir des
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duire avec une plus haute valeur ajoutée ne concerne pas seulement l’agriculture. Dans le secteur industriel, le modèle du “produire plus pour gagner plus” est devenu perdant pour les pays de la Vieille Europe. La Chine, l’Inde et les pays émergents à faible coût de main-d’œuvre ne risquent pas de se voir concurrencés par des entreprises françaises sur des gros volumes et sur du bas de gamme. Là encore, les solutions viables passent par le “produire mieux” : produire avec de moindres impacts environnementaux, produire innovant, se démarquer, inventer les solutions de demain. Quand une entreprise textile innove en intégrant de nouveaux matériaux, ayant des caractéristiques très spécifiques (citons les textiles ignifugés, par exemple), elle multiplie ses chances de tirer son épingle du jeu. L’enjeu est de savoir anticiper les mutations économiques, pour être à la pointe et surtout le rester, ce qui est évidemment plus facile à dire qu’à faire. Il en va de même pour les mutations de la société : la France commence à comprendre que le vieillissement de la population ne peut pas être systématiquement perçu et présenté comme « un inconvénient », un handicap. La mise en place d’un service de portage de repas intercommunal et l’ouverture d’une Maison médicale regroupant divers personnels de santé rappellent que des projets de développement des services aux personnes apportent aussi de l’emploi sur les territoires. Il ne paraît pas absurde
Des produits misant sur la qualité peuvent devenir de véritables ambassadeurs d’un territoire.
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Blonde et verte : rivales ou copines ? La plus grande rivale de la blonde de Saint-Flour n’est ni brune ni rousse : elle est verte, elle est célèbre et elle vient du cœur de la Haute-Loire. Mais n’est-elle pas une grande sœur plutôt qu’une réelle concurrente ? Aux yeux du grand maître de la Verte confrérie de la lentille du Puy, Christian Chevalier, il n’y a pas d’« embrouille » qui tienne : « Plus il y a de produits de terroir remarquables, plus nous sommes contents. C’est très bien pour les consommateurs. Nous sommes ouverts aux autres producteurs du terroir : il y a un bon état d’esprit entre nous. » Ouf ! Il n’y aura donc pas d’affrontement entre la fameuse AOC vellave et la nouvelle venue du Cantal, qui joue poliment des coudes pour se faire sa place au
soleil. Rappelons, pour la petite histoire, que la production de lentilles blondes à La Planèze était abandonnée depuis une trentaine d’années. Serge Ramadier, président de l’Association des producteurs de lentilles blondes du Pays de Saint-Flour, se souvient : « On a fait passer une annonce dans le bulletin paroissial pour essayer d’en retrouver la trace, et un producteur en a déniché un kilo dans son grenier. On a, ensuite, travaillé avec l’Inra afin de pouvoir relancer cette culture. » Commercialisée
les initiatives les plus pertinentes, les plus fédératrices, les plus respectueuses de l’environnement : les contrats Auvergne +, fer de lance de la politique régionale en la matière. Dans ce cadre, la Région entend fédérer autour d’un projet global, avec en ligne de mire l’attractivité de l’Auvergne. Signés avec des intercommunalités et des
de ramener l’humain au centre des préoccupations de nos systèmes économiques, quand les empires bancaires et financiers viennent de montrer qu’ils peuvent, en temps de crise, être eux aussi de (très) gros consommateurs d’argent public…
1 300 PROJETS SOUTENUS En tant que chef de file de l’aménagement du territoire, le Conseil régional d’Auvergne intervient, bien sûr, dans les domaines des transports et des technologies de l’information et de la communication, afin que le modèle de développement que les Auvergnats imaginent au quotidien ne reste pas à jamais imaginaire… L’accès au haut débit sera garanti pour tous dès mars 2009, que ce soit par la fibre optique ou par le satellite. La réflexion porte déjà sur le très haut débit, l’Auvergne désirant rester dans le peloton de tête en matière de désenclavement numérique. En outre, pour garantir la mobilité pour tous, l’investissement fort dans un plan rail a d’ores et déjà été programmé. Mais la Région a aussi à sa disposition des outils plus spécifiques afin d’accompagner
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depuis 2003-2004, la petite blonde monte vite : forte de son label rouge, elle se vend brute dans les épiceries fines ou sous forme de farine, et même de soupe, de plats préparés et de confiture. Son conditionnement a été confié au Centre d’aide par le travail (CAT) de Saint-Flour. « C’était une évidence pour nous, et cela se passe très bien », poursuit Serge Ramadier. La production reste confidentielle – 40 tonnes annuelles, soit environ cent fois moins
Les paquets de 500 g sont une excellente affaire pour les consommateurs : ils contiennent en réalité 506 g de lentilles…
que la lentille verte du Puy –, mais compte déjà ses adeptes, défenseurs et champions. À commencer par le grand chef étoilé Michel Bras et le traiteur Philippe Alhin, qui propose une audacieuse « lentilla », paella aux lentilles avec magret de canard et crustacés. Gageons que, s’ils la goûtent, les sceptiques ne le resteront pas longtemps…
Pays, ces contrats Auvergne + (ayant permis de soutenir 1 300 projets) visent à rétablir de la solidarité entre les territoires, en prenant en compte des critères de fragilité. Car la concurrence entre les territoires n’est plus à l’ordre du jour : l’urbain et le rural ne doivent pas s’opposer, mais avancer ensemble. C’est de complémentarité et
Massiac a sa Maison médicale Miam avait déjà évoqué la future création d’une Maison médicale pluridisciplinaire à Massiac dans son numéro de novembre/décembre 2006 consacré à la santé. Cette initiative retient l’attention, apparaissant comme une opportunité d’assurer durablement la permanence et la continuité des soins à l’échelle d’un territoire en milieu rural. Il s’agit, en effet, de regrouper sous un même toit un groupe de professionnels de la santé. Depuis deux ans, le projet a bien avancé et la Maison médicale, d’une surface de 900 m2, est opérationnelle. Son ouverture est attendue a priori pour le printemps prochain : au moment où nous imprimons, les travaux sont terminés, il ne manque plus qu’à affiner l’organisation de cette nouvelle structure cantalienne soutenue financièrement à hauteur de 353 000 € par la Région.
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Exemple d’un contrat Auvergne + : le Pays de la Vallée de Montluçon et du Cher Quelques chiffres
Du concret
Somme totale versée par la Région (FRADDT + lignes sectorielles) : 8,3 M€ pour un taux de réalisation de 88,7 %. De 2005 à 2008, dans le cadre des contrats Auvergne +, une enveloppe FRADDT* de 6,97 M€ a été budgétisée pour soutenir les projets du Pays de la Vallée de Montluçon et du Cher ainsi que des communautés de communes qui le composent. FRADDT* par habitant : 61 € par habitant.
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Réhabilitation d’un studio de répétition théâtrale : le Cube (Tronçais)
Construction du centre aqualudique de La Loue TRONÇAIS
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Construction d’un abattoir porcin à Montluçon
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Création d’un hôtel d’entreprises sur la zone d’activité Campus 3 à Malicorne
LA LOUE
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Effet de levier : il est de 12,8, c’est-à-dire que chaque euro amené par la Région a permis de mobiliser 12,8 € auprès des autres partenaires. Montant des actions engagées par habitant : 548 €.
3 6 COMMENTRY NÉRIS-LES-BAINS
MARCILLATEN-COMBRAILLE
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* Fonds régional d'aménagement et de développement durable du territoire.
Création d’un centre d’hébergement à Marcillat-en-Combraille (château de Sarcelles)
Thématiques des projets
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Création d’un centre de loisirs intercommunal sur la communauté de communes de Commentry_Néris-les-Bains
b/ en fonction des montants des projets :
a/ en fonction du nombre d’actions engagées :
Sport : 37 % Divers (services au public, promotion du bois, déplacements, etc.) : 18 %
Habitat : 28 %
Habitat : 17 %
Déplacer réellement un objet virtuel ? Oui, c’est possible… Divers : 7 %
Défi technologique
Sport : 11 % Culture : 11 %
Culture : 9 % Développement touristique : 13 %
Développement économique : 30 %
Développement économique : 19 %
de développement harmonieux, soucieux du développement durable, dont l’Auvergne a aujourd’hui besoin. Aux yeux du président René Souchon, « tout territoire auvergnat, même le plus pauvre, a quelque chose à apporter. Par exemple,
quand on inaugure à Saint-Germain-prèsHerment, à la limite de la Corrèze, la plus grosse usine de granulés bois en France, on valorise la richesse du secteur. Quelle est-elle ? C’est le bois ». Il est vrai que cet exemple, parmi d’autres qui sont présentés au fil des pages de ce dossier, montre qu’il est possible de croiser les priorités de la Région et celles des territoires, dans des perspectives de développement intéressantes… et renouvelables qui plus est.
ET POURQUOI PAS ? Le contexte actuel n’est pas très souriant, crise oblige, et l’Auvergne, comme le reste de la France, aura des défis cruciaux à relever au cours de cette année 2009. Plusieurs projets choisis dans ce dossier illustrent la possibilité _ et la volonté affichée par la Région _ de bâtir 10
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un modèle de développement auvergnat à la fois original et partagé. Un cadre naturel préservé, un incroyable patrimoine bâti, un très bon positionnement au niveau des nouvelles technologies, des villes à taille humaine, une qualité de vie souvent enviée : et si la plus prospère tranche de vie de l’Auvergne était devant elle ? Sans complexe…
Sur www.auvergne.info, découvrez la suite de notre dossier consacré à l’Auvergne créative avec un reportage sur un programme d’habitat social équipé de panneaux solaires à Montluçon.
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De solides perspectives en trois dimensions Digital, Nvidia, Hewlett Packard et Microsoft), le projet, auquel la Région a apporté une participation de 300 000 €, se veut même franchement ambitieux. « Depuis deux ans, les jeux vidéo, à eux seuls, pèsent plus lourd que les grands studios de cinéma. Le centre de réalité virtuelle va nous permettre de bien nous placer sur un secteur en pleine expansion », lance Philippe Martins. Et les chiffres sont de plus en plus prometteurs…
Confidentielle dans les années 80, la réalité virtuelle avait déjà de quoi émerveiller le monde scientifique. Elle permet de représenter de manière réaliste, en trois dimensions et en temps réel, des espaces qui n’existent pas. Mais le grand public n’en a, à l’époque, guère vu la couleur. Sans retombées économiques, son développement restait timide. La donne a bien changé depuis, essentiellement grâce au spectaculaire marché des jeux vidéo, qui a propulsé la recherche sur la réalité virtuelle vers le haut et ses applications ludiques jusque dans les salons de tout un chacun. On dit merci à Lara Croft ! En ce début d’année 2009, Philippe Martins, responsable de la pépinière d’entreprises Pascalis, place beaucoup d’espoir dans le centre de réalité virtuelle de Clermont-Ferrand, qui proposera des solutions innovantes aux entreprises locales. Monté par un consortium de sociétés leaders (EON Reality, Christie M
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UNE RECHERCHE QUI S’APPLIQUE Les applications de la réalité virtuelle sont, d’ailleurs, plus nombreuses que ce que l’on croirait a priori. Construction automobile, aéronautique, milieu médical, plus particulièrement la chirurgie, architecture : personne n’échappe à un secteur qui a su se rendre indispensable en quelques poignées d’années seulement. Qu’un chirurgien spécialisé ait besoin d’enseigner un geste bien précis à ses confrères, il pourra le faire à l’échelle mondiale grâce à des appareillages spéciD
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fiques. Qu’un constructeur aéronautique doive changer in extremis l’emplacement du bar dans un avion privé ou la couleur de la moquette, là encore, il économisera le stade du prototype grâce à ces techniques pour s’adapter vite et bien, à moindre coût, aux désirs du client. Au niveau de l’apprentissage, les avantages sont aussi multiples. Quand l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) fait développer un programme virtuel permettant de former des personnes à la soudure de grosses pièces métalliques, elle fait non seulement des économies substantielles en matériaux coûteux, mais réduit également les risques de blessures graves. Sur le plan purement économique, soulignons que la réalité virtuelle représente un marché mondial estimé, en 2008, à 84 milliards de dollars au bas mot. Ce qui fait quelques liasses de billets verts tout à fait concrets…
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Pleine nature
Vert plateau change de braquet Le village de vacances de Bellenaves, dans l’Allier, propose de télécharger des circuits VTT en GPS. Quand la technologie s’invite en pleine nature… Miam : Quelles nouveautés marquantes seront proposées par Vert plateau en 2009 ? Marc Estève, responsable de Vert plateau : On entre dans une phase de commercialisation très forte du site. D’abord, précisons que nous adhérons totalement à une démarche qualité qui comporte quatre volets : l’éducation à l’environnement, l’éco-citoyenneté ; un accent particulier sur l’aspect familial du village de vacances ; un volet sports de pleine nature ; et un volet bien-être, au sens large. Nous travaillons aussi à la mise en place d’une éco-labellisation de Vert plateau. Un petit personnage, appelé Téo, a été créé pour sensibiliser les vacanciers au tri, les inviter à économiser l’eau ou encore leur rappeler qu’il faut éteindre les lumières quand elles ne sont plus utiles… Nous souhaitons vraiment
poursuivre nos efforts pour promouvoir une démarche éco-citoyenne. Miam : Et au niveau des activités proprement dites, vous avez aussi du nouveau ? Marc Estève : Nous proposerons d’autres séjours thématiques (à découvrir sur le site www.vert-plateau.com), dont un en lien avec Vulcania. Et pour les VTTistes, la grande nouveauté, ce sont des guides qui pourront être téléchargés avec des circuits numérisés en GPS. Les gens veulent bien “consommer” de la campagne, mais ils veulent, de plus en plus, y trouver une dimension “high-tech”. Cela fait partie de nos points de développement ; c’est un plus. Enfin, au chapitre bien-être, nous prévoyons de construire une piscine chauffée par géothermie ainsi qu’un spa.
Le plus gros site de production de granulés bois de France s’est installé dans les Combrailles.
Filière bois Les amateurs de VTT sont soignés : des circuits ont été numérisés en GPS à leur intention.
Projet intercommunautaire
“Exemplaire” piscine de Billom C’est souvent dans la difficulté que naissent les initiatives les plus imaginatives. Lorsque la communauté de communes de Billom Saint-Dier a hérité de la gestion d’une piscine municipale trentenaire, elle s’est senti les épaules un peu étroites… Une rénovation, moyennement satisfaisante, aurait déjà coûté cher. Et la construction d’un nouveau complexe semblait tout bonnement hors de prix ! « Dès le départ, nous avons décidé de voir les responsables des communautés de communes voisines (Vallée du Jauron et Entre Dore et Allier) pour leur demander s’ils souhaitaient participer. Cela n’a pas été facile. Il a fallu discuter pour convaincre, mais le montage financier a pu se réaliser dans de bonnes conditions », explique Yannick de Oliveira,
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président de l’intercommunalité ayant en charge la maîtrise d’ouvrage de cette future piscine, qui pourrait faire école. À travers les contrats Auvergne +, la Région la finance à hauteur de 1,8 M€. Résultat des courses : les partenaires sont partis sur un projet neuf, « ayant la particularité de pouvoir accueillir des personnes handicapées ainsi qu’un public à vocation familiale, avec plusieurs cabines de déshabillage et des douches adaptées. Un système d’audioguidage offrira une autonomie maximale aux personnes malvoyantes, et une véritable réflexion a été menée en ce qui concerne le développement durable, comprenant chauffage par géothermie et récupération des eaux de piscine », précise l’architecte Christian Blanchet. Démarrage des travaux prévu au printemps 2009.
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Atouts maîtres pour les granulés « Le granulé est compacté. Il faut savoir que, dans ce procédé, il n’y a aucune adjonction de quoi que ce soit. C’est un combustible abouti, très efficace et simple à utiliser. Sa valeur calorifique se rapproche de celle du fioul, précise Michel Markiewicz, directeur général d’EO2 Auvergne. Cette implantation est pilote ; nous avons prévu de monter huit sites de production sur l’ensemble des bassins
Les granulés bois sont “par essence” écologiques, économiques et confortables d’utilisation. Entre autres atouts, ils sont à rendement énergétique équivalent deux fois moins coûteux que le fioul, fabriqués entièrement à partir de déchets et sousproduits de la filière bois (on est dans la récupération à 100 %), et ils participent réellement à la lutte contre le réchauffement climatique, à la différence des énergies fossiles. Quand on sait que la forêt française est sous-exploitée, on se demande presque pourquoi l’Hexagone est autant “à la traîne” pour se chauffer aux granulés ! À Saint-Germain-près-Herment, dans les Combrailles, le groupe EO2 relève, en tout cas, ce défi d’avenir. La plus grosse usine française de granulés bois, à trois presses, y est en activité depuis novembre 2008. Capacité de production annuelle : 65 000 à 80 000 tonnes. Le site devrait générer une vingtaine d’emplois. Et, cerise sur le gâteau, ils ne sont pas délocalisables… La Région a apporté une participation de 480 000 € à cette implantation. M
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forestiers français. » En plus de la production, EO2 s’attache aussi à « monter un réseau de distributeurs », et s’engage notamment sur la qualité des granulés et la stabilité des prix. Les particuliers, entreprises ou collectivités qui voudraient franchir le pas du chauffage aux granulés peuvent se renseigner à l’adresse Internet www.eo2.fr ou en appelant le numéro Azur 0 811 600 888.
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La boîte mails Un musée sur la période 1940-1944 à Vichy, est-ce une vraie ou une fausse bonne idée ? Et, à l’usage, que pensez-vous de la gratuité des manuels scolaires dans les lycées ? Vos avis sont, comme toujours, partagés. À propos des sujets parus dans cette édition ou des vidéos et articles de nos sites Internet, n’hésitez pas à nous faire part de vos réactions à notre adresse électronique : miam@cr-auvergne.fr. Romane (pseudonyme donné sur Internet) écrit :
« Bien sûr qu’il serait intéressant de faire un musée à Vichy, mais englobant la totalité de l’histoire de cette ville. La ville n’a pas à rougir de son passé, quel qu’il soit. Aucune ville du pays “France” ne réagit de cette façon. Paris n’a-t-il pas eu ses moments d’horreur et de faiblesse ? » Cantalou écrit :
« Encore aujourd’hui, sont présents des témoins, des acteurs de cette période. C’est eux qui doivent répondre. Sont-ils capables de supporter la critique de la mise en place, de l’exécution, de l’action des lois en vigueur à cette époque ? Les jeunes générations ont suffisamment de recul, car pour elles, c’est l’histoire de France. D’ailleurs, ce musée doit-il être l’œuvre de la Ville, de la Région ? Et pourquoi pas celui de l’État ? C’était l’implantation géographique du gouvernement de la France. Je suis pour ce musée, et, même, il serait bon de rechercher les témoignages d’anciens fonctionnaires en poste dans les différentes institutions de l’État français, tant qu’il en existe. » Lélé63 écrit :
« Ce serait une excellente idée de créer ce musée ; il est primordial
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de mettre en exergue le passé (qu’il soit positif ou négatif )... De plus, il ne faut pas uniquement penser à la collaboration, même si Vichy en a été le lieu privilégié, mais surtout à tout ce qui se passa autour (vie quotidienne des civils, résistance, après-guerre...), un peu sur le modèle du mémorial de la Grande Guerre à Péronne (80). Il est certain que d’un point de vue touristique et patrimonial, cela répondrait tout à fait aux attentes des touristes et des mordus d’histoire. » Pascal écrit :
« Pour les manuels scolaires, il est tout à fait normal qu’ils soient fournis par les établissements, dans la France riche et prospère du XXIe siècle. Ce qui n’est pas normal, c’est la facilité qu’ont les producteurs de manuels à fournir de nouvelles éditions qui n’ont parfois que peu de modifications par rapport à la version précédente. C’est un marché juteux que se partagent quelques éditeurs, et, au final, c’est toujours les parents qui paient. » Pégase écrit :
« C’est bien, mais c’est en même temps pas bien... Ma femme travaille dans un CDI dans la Nièvre, où ils prêtent gratuite-
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ment les livres. Le problème, c’est que comme il n’y a pas de caution, les élèves ne prennent pas soin des livres : en un an, ils deviennent des loques et beaucoup ne les rendent pas... Ce système est généreux, mais pour éviter le gaspillage, il faut une caution ou alors il faut utiliser la pratique de la bourse aux livres, quitte à injecter des deniers publics dedans pour baisser le coût final pour les familles. » Jérôme B. écrit :
« L’éducation est gratuite et obligatoire, donc il me semble logique que les livres scolaires soient eux aussi gratuits. Je signale à Pégase que le dispositif permettant d’avoir la gratuité des manuels dans les lycées n’est pas un système de prêt aux élèves d’une année sur l’autre, comme il a l’air de le croire, vu sa réaction. Ce sont les jeunes eux-mêmes et leur famille qui peuvent acheter des livres en bénéficiant de chèques-livres. Cela ne revient pas tout à fait au même. Ils peuvent se procurer des livres neufs, et donc en prendre soin : ce sont les leurs ! En tout cas, c’est bien que les parents les moins riches n’aient pas à supporter tous les achats de la rentrée, comme c’était le cas avant, parce que ça fait tout de suite plus cher quand il faut se payer ses livres… »
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Retour “tendance” pour la dentelle. Isabelle Beau reportage, qui donne envie de découvrir très vite ce musée... Je n’aurais pas imaginé que la dentelle puisse être mise en avant de manière aussi dynamique et moderne. Cette réaction à une vidéo consacrée au musée des Manufactures de dentelles de Retournac (à voir sur www.auvergne.info) permet de rappeler que chacun est invité à consulter les sites du Conseil régional : • www.auvergne.eu, véritable portail de la Région, idéal pour se repérer entre les sites et trouver les contenus qui vous intéressent grâce à un moteur de recherche performant ; • www.auvergne.info, pour retrouver des vidéos, des articles, des photos… Bref, pour vous informer sur toute l’Auvergne ; • www.auvergne.org, le site institutionnel de la Région, qui recense les votes, décisions, subventions ainsi que des offres d’emploi ; • www.auvergne.fr, un site plutôt destiné aux non-Auvergnats, qui pourront y découvrir les différentes facettes de l’Auvergne d’aujourd’hui. Mais les autres sont également les bienvenus !
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Quelques idées pour découvrir l’Auvergne à cheval
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Les Combrailles, c’est déjà l’Andalousie
Le cheval ne ment pas… Difficile de suivre Serge Couthon. Notre homme est sollicité aux quatre coins de l’Auvergne et même au-delà. Ostéopathe équin, il est officiellement basé à Montmarault. C’est que les articulations de nos équidés sont souvent mises à rude épreuve. Aujourd’hui, notre professionnel est près de Riom, dans le Puy-de-Dôme. On l’a appelé pour un cheval qui semblait marcher avec une certaine dissymétrie. L’intervention durera vingt minutes. Le praticien doit provoquer une « mobilisation » du mouvement bloqué. À la fin de cette manipulation, l’animal ferme les yeux, un effet soporifique qui annonce sa réussite. « Le cheval ne sait pas mentir, conclut Serge Couthon. « Il ne sait pas ce que signifie “oui mais” ou “j’ai encore un peu mal”… Avec lui, si ça marche, ça marche. » Et, effectivement, il marche ! « Il engage symétriquement », conclut le spécialiste après un dernier coup d’œil.
Riatcho a connu des ambiances moins paisibles que le “bonheur du Preix”, un domaine équestre niché à Servant, dans les Combrailles. Sa carrière a commencé dans les arènes d’Andalousie. Cheval de corrida, il évolue désormais dans ce gîte d’étape équestre et fera bientôt concurrence à Sol Del Ante, l’étalon maison, un pur race espagnol « très bien dans sa tête ». Aujourd’hui, “Au bonheur du Preix” accueille une trentaine de bêtes. Karine Tavignot achète, vend et élève des chevaux espagnols et lusitaniens. Le domaine sert aussi de pension, avec écurie, sellerie, douche, carrière de sable de rivière, rond de longe et prés. Les cavaliers, seuls ou en groupe, peuvent trouver aussi ici des chambres d’hôtes idéales pour découvrir les Combrailles ou l’Allier. Plus d’informations sur : www.lechevalandalou.com
Far-West, si proche La randonnée équestre est un produit touristique en plein boom en Auvergne. Et les amateurs de grands espaces et de paysages naturels époustouflants prennent souvent la direction du Cantal. Les gîtes équestres y sont nombreux et leurs propriétaires, conscients de la nécessité de professionnaliser l’offre touristique et de répondre aux exigences très pointues des cavaliers. La ferme du Riou fait partie de cette panoplie dédiée au tourisme équestre et à la nature. À 1 400 m d’altitude, avec le Plomb du Cantal en toile de fond, le Col du Prat de Bouc devient le théâtre d’équipées sauvages. Aubrac et salers contemplent le spectacle.
Une autorité naturelle dans le parc Le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne couvre 395 000 hectares et s’étend sur 153 communes du Puy-de-Dôme et du Cantal. À lui seul, il concentre bon nombre de hauts lieux touristiques en Auvergne, avec la chaîne des Puys, les monts Dore ou encore les monts du Cantal, sans oublier les lacs. Mais c’est aussi un espace fragile, réunissant quelque 133 tourbières et trois réserves naturelles, celles de Chaudefour, des Sagnes de la Godivelle et du Rocher de la Jacquette. Comment concilier ces deux vocations : offrir aux visiteurs des conditions optimales de découverte et à la nature les garanties indispensables à son épanouissement ? La réponse est venue du cheval. Les gardes du parc sillonnent le territoire sur leurs montures. « Les chevaux impressionnent et rassurent », expliquent-ils.
Bravo les artistes !
À Tronçais, le cheval course le cerf Entre l’homme et l’animal, le cheval a choisi son camp ! Depuis toujours, notre partenaire est à nos côtés pour chasser. Une activité devenue mineure au XXIe siècle, où les populations humaines ont opté pour le caddie, autrement moins rapide mais beaucoup plus docile. Dans l’Allier, il faut aller à Tronçais pour retrouver cette ambiance si particulière de la vénerie. On adore ou on déteste, c’est selon. Et si l’on déteste, on hausse les épaules quand on entend parler de « respect et d’éthique d’une tradition ancienne liée à Tronçais ». La vénerie du cerf a commencé à Tronçais dans les années 1900. Depuis, la chasse à courre a ses adeptes, notamment au sein du rallye de l’Aumance. Dans ce type d’exercice, le cheval est constamment mis à contribution. Le cavalier doit savoir régler son allure, ne pas la mettre hors de son souffle. Le cheval doit aussi trouver sa cadence. Pas étonnant dès lors qu’il fasse l’objet d’attentions particulières : notre champion a besoin d’un entraînement quotidien pour cette activité, sans oublier une douche chaude les jours de chasse. 16
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Escoutoux est une commune du Livradois-Forez, non loin de Thiers. C’est ici que nous rencontrons Cédric Vallas. Le jeune homme est passionnant. Il a été élevé au milieu des chevaux dans le gîte familial. À 14 ans, un poney, à 15, son premier cheval. Après un BTS équestre, il monte en grades et, à 20 ans, il participe à son premier spectacle équestre. Puis tout s’enchaîne. Le Puy-du-Fou, Disney et le Cirque du Soleil. En 2004, premier contact avec Bartabas, le leader de la troupe Zingaro, qu’il rejoint. Ce travail nomade le conduit à Istanbul, à Bruxelles ou à Avignon. Du coup, il est important pour lui de retrouver ses racines, d’avoir un point de repère. À Escoutoux, Cédric Vallas est chez lui, avec sa maison, ses espaces d’entraînement, son cheptel de chevaux. Il nous conduit jusqu’à Diamente, un cheval ibérique qu’il a dressé et qui lui permit d’intégrer la troupe de Bartabas. Pour bien travailler à domicile, il a même reproduit une piste de cirque. Et dès les exercices achevés, il entretient sa passion pour la sellerie, la maréchalerie et les accessoires de spectacles. Tout gosse, il faisait déjà lui-même ses costumes de mousquetaire ! Aujourd’hui, le mousquetaire est aussi metteur en scène. Et cela, même le grand Alexandre Dumas n’y avait pas songé…
À Orbeil, le cheval d’Auvergne bien sauvegardé Le Domaine de Moidas est situé à Orbeil, à côté d’Issoire. C’est ici que se trouve le siège de l’Association pour la sauvegarde et la relance du cheval d’Auvergne. Reconnaissable à sa robe baie à baie brun foncé, son encolure légèrement ronde, son garrot un peu noyé et ses jarrets secs souvent un peu clos, le cheval d’Auvergne est rustique, vif et particulièrement sociable. Du nord au sud du Massif central, la race d’Auvergne présente aujourd’hui une étonnante homogénéité de morphologie, de psychologie et d’expression. Pour l’association qui se bat en vue d’obtenir la reconnaissance officielle de la race, il s’agit là d’arguments solides, preuves d’une fixation de gênes dominants. M
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À Pradelles, où le trait vit toujours Savez-vous reconnaître un comtois d’un percheron, un mulassier poitevin d’un trait breton ? À Pradelles, en Haute-Loire, un musée vivant a choisi de rendre hommage au cheval de trait et d’attelage. Dans les écuries d’un bâtiment de 2 000 m2, s’y dévoilent six races de chevaux de trait, mais aussi des ânes de Provence et des baudets du Poitou. On y retrouve naturellement le percheron, l’un des plus imposants. Il peut atteindre 1,85 m au garrot et peser jusqu’à 1 200 kg. Mais les visiteurs découvriront aussi le trait du Nord, l’une des races les plus menacées en France, avec seulement 15 étalons et 200 juments poulinières. Au XIXe siècle, le trait du Nord était destiné au travail dans les mines et dans les champs de betteraves. Dans son voyage dans le temps, le Musée vivant du cheval de trait présente également les attelages hippomobiles : fiacres, omnibus, pompes à incendie, etc.
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Le stade équestre du Sichon devrait, d’ailleurs, voir son activité confortée. En effet, le terrain en pelouse va bénéficier de nouveaux travaux, avec une sous-couche en pouzzolane pour stabiliser le sol et le rendre moins sensible au poinçonnement des sabots des chevaux et aux aléas climatiques. Grâce à ces nouveaux aménagements et à la mobilisation des collectivités locales, dont la Région Auvergne, Vichy sera alors en mesure d’accueillir de nouveaux concours de saut d’obstacles. Une aubaine pour conforter son statut de capitale équestre.
À Chalinargues, cheval tout terrain Notre échappée belle nous conduit, enfin, dans le Cantal, à Chalinargues. Ici se trouve un pôle équestre de pleine nature, porté par la Communauté de communes du Pays de Murat. L’initiative est toute récente, mais elle devrait sans mal trouver sa place dans le paysage équestre auvergnat. À 1 000 m d’altitude, le centre compte devenir une référence pour toutes les épreuves d’endurance et pour la technique de randonnée équestre de compétition (Trec). Celle-ci comporte trois épreuves : un parcours d’orientation qui conjugue vitesse, repérage et précision, un parcours en terrains variés réunissant 18 difficultés et une maîtrise des allures. 18
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La Région vous répond… Pourquoi avez-vous gelé les travaux de l’Hôtel de Région ? Le projet n’est ni gelé ni abandonné, comme on a pu le lire parfois dans la presse. Il est seulement suspendu. Le Conseil régional d’Auvergne s’est battu pour obtenir un plan rail. Il a
estimé que cette démarche, dans laquelle la Région va engager 60 M€ d’ici 2013, était indispensable à la sauvegarde du réseau ferré auvergnat. Mais il a fallu faire un choix entre
Vichy, capitale équestre Incontestablement, Vichy est la capitale du sport hippique en Auvergne. Cette notoriété dépasse même largement nos frontières, avec des manifestations internationales, comme le Jumping, qui rassemble chaque été plus de 200 chevaux représentant une vingtaine de nations. C’est en 1887 que la Société hippique française a organisé dans la cité thermale son premier concours hippique de France. Depuis, Vichy n’a cessé de confirmer sa tradition équestre avec 4 ha complètement dédiés au cheval au cœur de la ville. Les meilleurs cavaliers mondiaux bénéficient d’une piste en herbe entièrement refaite en 2004, de parcours sélectifs et intéressants, et leurs montures apprécient une écurie confortable de 250 boxes. Quant au public, il savoure cette ambiance si particulière, flânant à l’ombre des platanes centenaires.
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Je viens de m’installer près d’Ambert et je ne reçois pas l’ADSL. Comment puis-je faire ?
Fin mars, la couverture haut débit de la région Auvergne par lignes téléphoniques sera presque totalement assurée. Un très faible pourcentage de la population, 0,4 % précisément, réside toutefois dans des zones qui ne seront pas éligibles au haut débit via l’ADSL du fait de leur isolement. Signalons au passage que vous pouvez savoir très simplement si vous êtes éligible à l’ADSL : soit sur le site M
www.auvergnehautdebit.fr, soit en téléphonant au Conseil régional, au 04 73 31 85 85 (service des technologies de l’information, de la communication et des systèmes d’information). Cela n’empêche pas 100 % des foyers, quelle que soit leur position géographique, de pouvoir s’équiper grâce à un dispositif dans lequel la Région Auvergne et les quatre Départements d’Auvergne se sont engagés à parts égales. Des solutions individuelles par satellite existent : vous pouvez en bénéficier. Le coût d’acquisition et d’installation de la parabole sera alors entièrement pris en charge (à hauteur de 600 €), à condition de choisir un fournisseur d’accès satellite conventionné : NordNet, Numéo, Vivéole ou SatelSys. Ensuite, vous n’aurez plus qu’à choisir un opérateur et “surfer sur Internet” en haut débit, comme les autres !
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deux investissements : plan rail 2009/2014 ou construction d’un Hôtel de Région. Le contexte budgétaire, l’endettement accru en raison de l’investissement sur le rail, mais aussi les incertitudes en matière d’administration locale (quels changements suite à la commission Balladur, quelles conséquences pour les Régions ?) ont contraint le Conseil régional à suspendre le projet d’Hôtel de Région. Cela permettra de
prendre le temps de le redimensionner si nécessaire et de travailler sur les formes financières qui permettraient d’assumer cet investissement nécessaire pour renforcer la qualité du travail des élus et agents de la Région. Un investissement qui réduirait les frais de fonctionnement induits par l’éclatement des services en différents lieux coûtant 1,5 M€ en loyers annuels à la Région.
J’aurais besoin d’un crédit bancaire pour fonder mon entreprise. La Région peut-elle m’aider ? Faciliter l’accès au crédit bancaire pour les entreprises est l’une des actions prioritaires de la politique économique régionale. Ainsi, depuis 2006, la Région, en partenariat avec Oséo, a mis en œuvre un Fonds régional de garantie. Ce fonds de garantie d’emprunt vise à réduire le risque bancaire. L’intervention de la Région permet de porter à 70 % la prise en charge du risque final. Véritable “déclencheur de financement”, ce dispositif concerne l’ensemble des phases de la vie de l’entreprise (création, restructuration, développement, transmission) et s’applique aux PME de tous les secteurs économiques, à l’exception de l’agriculture, des intermédiaires financiers, des professions libérales et de l’immobilier. Le fonctionnement du fonds est très simple : les banques
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s’adressent directement à Oséo Auvergne lorsqu’elles ont besoin d’une garantie. La Région a, en effet, délégué à Oséo la décision de mobilisation du fonds, afin de ne pas ralentir la procédure. Dans le contexte actuel de crise économique et pour renforcer son soutien aux entreprises, la Région a décidé en novembre d’augmenter sa dotation de 1 M€ supplémentaires, portant ainsi son intervention à 3,8 M€. Découvrez notre reportage vidéo sur le site Internet www.auvergne.info, à la rubrique économie-finance.
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Expression
des groupes politiques CONFORMÉMENT À LA LOI DU 27 FÉVRIER 2002 RELATIVE À LA DÉMOCRATIE DE PROXIMITÉ, CET ESPACE EST RÉSERVÉ À L’EXPRESSION DES GROUPES POLITIQUES DU CONSEIL RÉGIONAL D’AUVERGNE. LES TEXTES PUBLIÉS DANS CE CADRE N’ENGAGENT QUE LEURS AUTEURS.
GROUPE SOCIALISTE L’AUVERGNE SEULE FACE À LA CRISE Interview de Jean Mallot, président du Groupe socialiste. www.auvergne-groupesocialiste-region.fr
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le Président renoncer à la fermeture de nos tribunaux, de nos hôpitaux, de nos casernes, de nos écoles, de nos bureaux de poste… qui sont pourtant autant d’équipements qu’il prétend vouloir mettre à niveau. Nous ne l’avons pas entendu non plus annoncer un plan complet de résorption des ralentissements ferroviaires en Auvergne, pas plus que l’achèvement de la Route Centre Europe Atlantique, de la RN 88 en Haute-Loire, de la RN 122 dans le Cantal ou de la RN7 dans l’Allier. Pourtant, ces projets sont prêts, les chantiers sont commencés et n’attendent que des crédits qui seraient consommés sans délai.
n plan national de relance économique qui oublie l’Auvergne
Notre pays est durablement plongé dans une triple crise, financière, économique, sociale. Le Président de la République déclare qu’il a la responsabilité de remettre la France à niveau du point de vue de ses équipements, de ses infrastructures, de ses universités, de sa recherche. Fort bien ! Mais de quelle France parle monsieur Sarkozy ? D’une France qui relierait à Paris, par TGV, toutes ses capitales régionales ? D’une France qui investirait dans toutes ses universités, y compris celles de province ? D’une France qui assurerait le rayonnement de ses aéroports régionaux ? D’une France qui garantirait dans tous les territoires l’égal accès aux soins, comme aux services publics les plus essentiels ? D’une France qui fournirait à tous un logement décent ? D’une France qui chercherait à réindustrialiser ses bassins d’emplois ? D’une France qui fournirait des emplois dans tous les territoires ? À l’évidence, monsieur Sarkozy ne parle pas à toutes les régions françaises. En tout cas, il ne parle pas à l’Auvergne.
Ne compter que sur nous-mêmes
Puisqu’il semble désormais acquis que la Région ne doit compter que sur elle-même, il nous faut faire des choix budgétaires et nous les faisons. D’abord, les lycées, pour lesquels nous poursuivrons l’effort considérable consenti depuis 2004. Nous lançons en 2009 les contrats Auvergne + de seconde génération, avec un bilan de plus de 1 200 projets en trois ans pour les contrats de première génération qui s’achèvent. Nous investirons, après avoir renouvelé la quasi-intégralité du matériel roulant, sur un plan rail de grande envergure, pour limiter les ralentissements et ne pas permettre à l’État et à RFF de justifier la fermeture des lignes. En matière de formation professionnelle continue, dans une conjoncture sociale très dégradée,
Des projets qui n’attendent que l’accord de l’État
Nous n’avons pas vu figurer dans son plan la construction d’une ligne TGV Clermont-Ferrand/Paris. Ni celle d’une transversale Est-Ouest tout aussi souhaitable. Nous n’avons pas entendu non plus 20
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notre priorité sera de permettre aux personnes les plus en difficulté de retourner à l’emploi. Car nos territoires sont dans une situation catastrophique avec partout des licenciements, du chômage partiel, des mises en congés forcées. Nous voilà bien loin du « travailler plus pour gagner plus », de la « présidence du plein emploi », de la « présidence du pouvoir d’achat ». En Auvergne, près de 4 000 personnes de plus en un an se sont inscrites à l’ANPE, le nombre de bénéficiaires du RMI ne cesse de croître, les offres d’emplois sont en berne… Voilà le résultat de la politique du gouvernement de monsieur Sarkozy. Est-il encore décent de parler de défiscalisation des heures supplémentaires dans un tel contexte de précarité ? Est-il décent de vouloir généraliser le travail du dimanche ? Est-il décent de repousser à 70 ans la perspective d’une retraite à taux plein ? La réalité, c’est que les Français souffrent, et que les Auvergnats souffrent. Il serait temps que le gouvernement les entende enfin !
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GROUPE UNION POUR L’AUVERGNE MISES AU POINT SUR LE BUDGET DE LA RÉGION
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42 M€ et 64 M€ aux onze régions socialistes actuellement éligibles. Sur cette question, ce n’est pas le gouvernement qui est en cause – il est prêt à faire évoluer son dispositif –, mais bien l’absence de solidarité des régions socialistes à l’égard de l’Auvergne. M. Souchon avait bien demandé à ses amis sénateurs de déposer un amendement au Sénat. Il n’en a trouvé qu’un, le tout nouveau sénateur du Cantal, qui ne jugea toutefois pas utile de le défendre en séance, rendant ainsi sa discussion impossible. Ces postures antigouvernementales n’ont qu’un but : masquer les causes de la dégradation de la situation financière du Conseil régional, et tout particulièrement de sa capacité à investir. Pour avoir privilégié pendant cinq ans le fonctionnement à l’investissement, la majorité régionale a fait perdre sa capacité à investir à l’Auvergne. En 2004, alors que les impôts n’avaient pas augmenté depuis huit ans, le Conseil régional était capable d’investir 213 M€ (hors dépenses liées à la délégation de gestion du Feder et remboursement du capital de la dette). En 2009, il n’investira plus que 189 M€. Quand, en 2004, la Région prélevait un euro d’impôts, elle en réinvestissait deux pour des projets structurants et pérennes utiles au développement de l’Auvergne et des Auvergnats. En 2009, pour un euro prélevé, elle n’en réinvestira qu’un seul. Pourtant, en cette période de crise mondiale qui touche particulièrement notre Région, l’investissement est l’outil indispensable de la relance. C’est bien là l’objectif du plan de relance lancé le
our la troisième fois depuis 2005, la majorité du Conseil régional a décidé une nouvelle hausse des impôts directs locaux, portant leur augmentation à + 70,63 % sur cinq ans. Malgré cette manne fiscale supplémentaire de 240 M€ cumulés en cinq ans, le président de Région proclame à qui veut l’entendre que la Région n’a pas les moyens de toutes ses ambitions et se trouve obligée de renoncer à ses projets, tels que la construction de l’Hôtel de Région, ou de réduire ses interventions dans des domaines majeurs de notre économie, comme l’agriculture. Comme d’habitude, le responsable est tout trouvé : l’État. L’État est ainsi accusé d’avoir considérablement amputé l’autonomie fiscale des Régions. Il est bon de rappeler qui a porté ces coups à l’autonomie fiscale de l’Auvergne : le gouvernement Jospin, quand il a décidé unilatéralement de supprimer la taxe additionnelle sur les droits de mutation, la part régionale de la taxe d’habitation et la part salariale de la taxe professionnelle, soit la moitié des ressources fiscales de la Région. L’État est encore accusé d’avoir supprimé la dotation de péréquation que percevait le Conseil régional d’Auvergne, alors que cette perte de dotation n’est que l’application de critères définis par le gouvernement Bérégovoy en 2000 et que les collègues présidents de Région socialistes de M. Souchon refusent catégoriquement de changer. En effet, une modification de ces critères qui permettrait à l’Auvergne de bénéficier de nouveau de la dotation de péréquation coûterait entre
GROUPE COMMUNISTE BATAILLE DU RAIL par Éric Dubourgnoux, président du Groupe
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e Conseil régional vient d’adopter le plan rail pour la régénération du réseau ferré auvergnat sur la base d’une négociation de 153 M€ engagés par l’État ainsi que Réseau ferré de France et 60 M€ par la Région. Par une âpre bataille, la vice-présidente Christiane Laïdouni, très épaulée par son service, relayée par l’ensemble des élus de la majorité, s’est fortement impliquée pour engager l’État sur l’ensemble des lignes d’Auvergne, quand ce dernier ne voulait s’occuper que du réseau structurant. Ce choix d’un plan rail avec lequel la Région « met le doigt dans l’engrenage de la régénération ferroviaire », alors que ce n’est pas de sa compétence, a été difficile. Le groupe communiste s’en est largement expliqué lors des Assises régionales du ferroviaire. Fallait-il, ainsi que Christiane Laïdouni l’a souligné, « rester droit dans M
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ses bottes sur une position politique juste, légitime, au risque de voir les ralentissements se multiplier, les lignes fermer, les usagers se décourager face à la lenteur des trajets, au risque de voir nos efforts considérables en termes d’acquisition de matériel, de rénovation de gares… anéantis par une infrastructure obsolète ? Fallait-il assister, impuissants, à l’agonie du réseau ferré auvergnat » ? Une mobilisation plus large des usagers, élus, salariés aurait été nécessaire. C’est pourquoi, demain, nous devons agir pour obtenir un engagement de l’État à la hauteur des besoins du réseau auvergnat. Cette bataille-là, le groupe communiste est bien décidé à la mener avec tous les citoyens.
4 décembre à Douai par le Président de la République et doté de 26 Md€ : accélérer les investissements qui développeront notre économie et favoriseront les emplois. Nous déplorons que les choix effectués ces cinq dernières années par la majorité régionale ne permettent pas d’accompagner efficacement ce plan dans l’intérêt de l’Auvergne. Jean Proriol Président du Groupe Union Pour l’Auvergne (élus UMP, UDF et apparentés) Tél. : 04 73 31 84 99 E-mail : groupeupa@cr-auvergne.fr Internet : www.unionpourlauvergne.org
GROUPE VERT LA RÉGION SAUVE LE RÉSEAU FERROVIAIRE AUVERGNAT par Pierre Pommarel, président du Groupe
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n combat emblématique des Verts depuis leur élection au Conseil régional a pris un tournant décisif avec le vote d’un plan rail destiné à rénover les voies ferrées de notre région entre 2009 et 2013. Bien que les voies relèvent de la seule responsabilité de Réseau ferré de France et de l’État, la Région ne pouvait laisser se poursuivre la dégradation qui aurait conduit à la fermeture de nombreuses lignes sur lesquelles circulent des TER. Ce plan, doté de 213 M€ (dont 60 de la Région), permettra d’intervenir sur la quasi-totalité des lignes, comme les Verts l’ont constamment défendu. Ce n’était pas évident, car l’État souhaitait en profiter pour élaguer drastiquement le réseau en ne conservant que les lignes intervilles principales et celles assurant un trafic de banlieue. L’attitude très ferme de la Région a conduit à inclure les lignes Clermont-Ferrand/Saint-Étienne, Aurillac/Brive et Clermont-Ferrand/Nîmes (Le Cévenol) malgré les positions du ministère des Transports et l’attitude de la SNCF, toujours prête à dénigrer ces maillons interrégionaux. La ligne du Cévenol sera donc elle aussi sauvée grâce à des travaux de sauvegarde de 13 M€ permettant de supprimer les ralentissements. Pour l’instant, seuls les tronçons Laqueuille-Eygurande ainsi que Volvic-Lapeyrouse (fermé depuis un an) n’ont pas été inclus au plan rail. Il restera à poursuivre les travaux au-delà de 2013 pour pérenniser sur le long terme l’ensemble du réseau.
Blog du groupe : http://pcfauvergne.elunet.fr/ http://blog.vertsconseilregionalauvergne.fr ’
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UN GÉRANIUM TOMBÉ DE SA FENÊTRE Le jardinier ne
Des attractions renouvelées ont permis à Vulcania de toucher un public plus large et de remporter les suffrages des plus jeunes.
DERNIER VOLCAN AUVERGNAT EN ACTIVITÉ,
VULCANIA REPART En attendant la saison prochaine, Vulcania fourbit ses armes. Après une deuxième saison de progression, le parc européen du volcanisme profite de l’hiver pour assurer sa maintenance et préparer de nouvelles attractions.
u plus fort de l’hiver, il se trouve encore une vingtaine de salariés pour braver les frimas et grimper à Vulcania entretenir une activité au ralenti. Les visiteurs ayant déserté le parc jusqu’au printemps, les techniciens ne se cachent plus. Tiens ! Arnaud et Kamel, par exemple. Compétences en électricité, en menuiserie, en déneigement s’il y a lieu, il ne manque pas de cordes à leur violon. Ils consacrent même un jour à la mise en hivernage des trois volcanBul. Ces véhicules électriques et automatiques vont effectivement “buller” pendant trois mois. Il convient, avant de les remiser, de leur épousseter les circuits imprimés. Ensuite, on les met sur “chandelles”. Kamel ne blague pas lorsqu’il explique qu’il s’agit ainsi d’« éviter un plat sur les pneus ». Mais
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comme il ne se départ jamais de son sourire… David aussi est de bonne humeur. D’ailleurs, a-ton jamais vu jardinier de mauvaise composition ? Il fut un temps tout de même où le stress menaça de le dominer, lorsqu’à l’ouverture du centre, il vit les visiteurs tripoter la végétation, imprimer du pouce un creux dans les troncs couverts de mousse, arracher au vol un morceau de feuille. Il s’agissait probablement de vérifier qu’on ne leur présentait pas une verdure frelatée. Bon sang ! D’authentiques Dicsonias, fougères vieilles d’un siècle et demi enlevées à leur Nouvelle-Zélande natale pour nos beaux yeux. Enfin, David en a pris son parti. En somme, il s’est acclimaté aux facéties du public comme les fougères se sont faites à la serre de Vulcania. E N
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lâche jamais d’un œil ses protégées, mais il savoure, en hiver, de les avoir pour lui seul. Alors, il se félicite de constater que la Cyathea, une autre fougère arborescence, au feuillage bleuté, se développe plus vite encore que dans son milieu naturel. « Peut-être bien l’engrais que je lui apporte… » remarque David pour s’en féliciter, d’autant que l’espèce, rare, est désormais interdite à l’exportation. La Pseudopanax Ferox est moins vaillante. Il y avait à l’ouverture du centre plusieurs pieds de cette plante fossile. Un seul a survécu, d’une vitalité relative, mais David s’abstient de le déplacer de peur que ce soit pour un dernier voyage. D’autres végétaux se sont installés, venus d’on ne sait où. Ainsi, un géranium a pris pension. Comme son feuillage forme un bel écran et qu’il exhale une odeur de citronnelle, il a gagné droit de cité. Au voisinage des fougères, un pied de tomates a aussi fait racines. Pour David, il y a là suspicion de rondelle échappée du sandwich d’un visiteur… Tant qu’à donner la main à la nature, lui préfère aider les fougères à se reproduire. Ses semis sont gratifiants.
LES DENTS DE LA TERRE Avec les nombreux CDD appelés en renfort pour la saison, les effectifs de Vulcania grimpent pour atteindre 200 salariés en saison. Dont 50 CDI qui travaillent toute l’année à la comptabilité, à l’informatique, pour le service technique ou celui des ressources humaines. Mais il faut compter en plus les compétences qui se mettent épisodiquement au service de Vulcania. Ainsi, le réalisateur Dominique Bénicheti s’est vu passer commande d’un film, L’odyssée magique, qui sera projeté à la saison prochaine. Il relate les pérégrinations d’un petit garçon parti à la découverte de la Terre et de ses fragilités. « La demande n’est pas simple, explique le cinéaste globe-trotter. Il s’agit de parler des beautés de la Terre, de ses forces, de ses blessures. Tout ça sans dramatiser, alors que, nous le savons tous, la situation est assez dramatique et on n’en est qu’au début. Mon but est de parler aux enfants sans leur faire une leçon de choses et encore moins une leçon de morale. » Pour le plaisir des yeux encore, mais surtout afin de provoquer le frisson chez les visiteurs, le film La terre en colère, qui accompagne le simulateur de séisme, est, quant à lui, revu entièrement. « Conçue en 2005, cette attraction est intéressante au niveau mécanique, mais le film était décevant, reconnaît François Dominique de Larouzière, M
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le directeur scientifique. On s’en rendait bien compte parce que les images à Vulcania sont de bonne qualité. Ça déparait. » Le programme proposera donc des effets spéciaux supplémentaires et une interactivité inédite, qui permettra de choisir la vague scélérate plutôt que la tornade… De quoi, en tout cas, se procurer des émotions fortes, qui que l’on soit. Car Vulcania a désormais trouvé son créneau : le grand public. « Le centre ne s’adresse pas aux scientifiques qui disposent de beaucoup d’endroits pour s’informer. Nous, c’est à tout le monde que nous proposons informations et distractions. » Vivement le printemps !
L’hiver, les techniciens assurent les travaux d’entretien du parc vidé de ses visiteurs.
Avec une forte hausse de fréquentation, Vulcania profite au tourisme auvergnat Avec plus de 313 000 entrées, Vulcania a attiré, en 2008, 51 000 visiteurs de plus que l’année précédente et 95 000 de plus qu’il y a deux ans. Une fréquentation dominée à 78 % par la clientèle familiale, dont 10 % sont étrangers, venus de Belgique, Hollande et Suisse en particulier. L’augmentation de la fréquentation comme celle des achats a permis au centre de terminer, pour la deuxième année consécutive, l’exercice avec un résultat positif. L’essentiel de la croissance est porté par le public venu d’ailleurs que d’Auvergne. Une bonne nouvelle pour les infrastructures auvergnates de tourisme : on note que plus de 70 % des visiteurs du centre ont recours pendant leur séjour à un hébergement marchand. Vulcania se réveillera le 18 mars 2009 et sera en fusion avec son public jusqu’au 11 novembre.
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EUROPÉENS Ils ont un pied dans l’entreprise, l’autre à l’école. Mais c’est en bus ou en avion que des apprentis auvergnats ont voyagé en Europe. Au programme : cours d’anglais ou rencontres professionnelles, c’est selon. ls ont entre 15 et 22 ans, mais tous sont déjà dans la vie active. En alternance au centre de formation pour apprentis de Moulins-Neuvy et chez leur employeur, ces jeunes préparent soit un CAP agricole option “travaux paysagers” ou “horticole”, soit un bac pro horticole. Ces études leur permettront de faire carrière chez des producteurs horticoles, dans des jardineries ou au sein du service espaces verts d’une municipalité. Par exemple, car, après tout, la fleur ne mène pas moins à tout que tout autre sujet… Ainsi, Audrey, qui a décroché ailleurs un BEP travaux agricoles, est venue ici préparer un bac pro horticole et raflera probablement un CAP de fleuriste au passage. « J’aime les fleurs, la création ; ce sont des études qui m’intéressent. » Et qui ont conduit pour un voyage pédagogique cette jeune fille décidée et une quarantaine de ses camarades au pays des tulipes. Au soir d’un dimanche d’automne, accompagnés de cinq formateurs, ils ont pris la route de la Hollande via Bruxelles, où les attendait une visite guidée du Parlement européen. Si les voyages forment la jeunesse, ils permettent une révision pour les anciens. Les apprentis ne sont pas prêts d’oublier le sentiment d’incertitude que procure la dépendance à un chauffeur passablement désorienté. Quant aux adultes, ils ont arpenté, un rien chiffonnés, les coursives du Parlement en méditant cet adage : « Après une nuit en autocar, une excursion, c’est barbare. » D’un autre côté, il est des mises en condition profitables, et, le soir venu, le groupe était limite exalté en découvrant l’auberge de jeunesse où il passerait la semaine. « En fait, c’était un petit château, résume Denis.
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Partir à l’étranger dans le cadre d’un CAP agricole option “travaux paysagers” est toujours une expérience enrichissante.
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Nous, on était installés dans les combles. Et il y avait même un bar. » « Euh, intervient Catherine, l’une des formatrices, on ne les a pas trop serrés et on a eu zéro problème. »
CECI N’EST PAS UN BOUQUET DE FLEURS À 3 BALLES Les jeunes ont bien eu besoin de leurs facultés intactes pour suivre un programme qui ne prévoyait guère de temps morts. Visite du marché au cadran d’Aalsmeer, genre de Rungis exclusivement consacré au négoce de fleurs coupées. Entre la découverte d’un jardin expérimental et une rencontre avec un producteur de boutures de bégonias, ils ont visité un collège agricole. « C’était très orienté animalerie, remarque Céline. Ils faisaient aussi de la pisciculture, de l’esturgeon, de la carpe Koï et du silure. » Nicolas a été impressionné par les relations détendues qui existaient entre les formateurs et les élèves « assis en rond sur un tapis. Ça peut être sympa, mais “j’y vois pas” en France. Ils sont plus naturels et plus respectueux que nous ». Nos voyageurs n’ont pas pu échapper à la visite de la maison d’Anne Franck, qui les a laissés de marbre : « Il n’y avait pas un meuble, rien. » Mais la balade sur un bateau-mouche a fait un carton. Denis a trouvé la ville « magnifique, comme dans les films ». Ils ont repéré des péniches « super », « pas d’accident de voitures, mais des accidents de vélos. Les vélos là-bas, y freinent pas ». Ils sont allés deux fois à la mer. Seule Emelotte, la traductrice, s’est trempé les pieds, mais bon, comme elle est du coin, elle n’avait pas de mérite… Ils ont encore vu des fleurs dans une exploitation de rosiers et de gerberas – « ils sont plus rapides que nous et plus
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Une découverte de jardin expérimental, une rencontre avec un producteur de boutures de bégonias et une visite de collège agricole étaient au menu du séjour.
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AGENDA
DÉCRYPTAGE
. 17 et 18 février
Aménagement du territoire : quelle Auvergne pour 2030 ?
Lors de leur séjour à Dublin, de jeunes Montluçonnais ont pu comparer leurs savoir-faire avec ceux de leurs homologues irlandais.
rentables » – et surtout, au musée Van Gogh, une découverte qui les a vraiment « scotchés ». Reconnaissons qu’au niveau de la rentabilité au bouquet, ils ont trouvé le maître.
MY TAILOR IS POOR À une heure de route de Moulins, les apprentis du CFAI (Centre de formation des apprentis de l’industrie) de Montluçon se préparent à un autre avenir. Leur monde est celui de l’industrie, en particulier des métaux. En alternance, ils travaillent et étudient pour décrocher un CAP, un bac pro ou un diplôme d’ingénieur. Ils feront carrière dans l’usinage, la maintenance industrielle, au service de bureaux d’études en relation avec la soudure ou la chaudronnerie. Début décembre, 37 d’entre eux sont partis à Dublin pendant une semaine. Objectif, explique Éric Meynieux, le directeur de l’éta-
Apprentis voyageurs La Région, associée à d’autres institutions auvergnates et à des partenaires européens, accompagne 46 établissements de formation professionnelle pour les aider à organiser des stages ou des séjours à l’étranger. L’occasion de rencontrer des professionnels et d’acquérir des compétences nouvelles.
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blissement : « ouvrir ces jeunes à une culture internationale, leur faire préparer et vivre un projet collectif, et puis les familiariser avec la langue anglaise, à laquelle ils seront confrontés, par la flûte ou par le tambour ». En entreprise la moitié de leur temps, ces jeunes adultes qui ont du plomb dans la tête manipulent divers alliages. Alexandre fait des pignons de boîtes de vitesse. De CharlesHenri, une fabrique de système de freinage pour voiture attend qu’il améliore le rendement d’une ligne d’assemblage. Son métier, c’est technicien méthode. Yohann fait dans la productique mécanique, la programmation d’une machine numérique cinq axes, une fraiseuse aléseuse si vous connaissez… En Irlande, ils se sont sortis de l’ambiance du travail pour se consacrer à l’anglais. Le matin, ils suivaient quatre heures de cours aux côtés de jeunes gens venus du Japon ou de Tchéquie, de Corée ou du Brésil. Le reste de leur temps, ils visitaient la ville, la distillerie Jameson, le musée archéologique, le Trinity Collège. Le soir, ils fréquentaient leur famille d’accueil. Sur place, ils ont croisé un groupe de Français, attirés il y a quelques mois par le miracle économique irlandais. « Ils gagnaient super bien leur vie et, d’un seul coup, ils n’ont plus eu de boulot et ont tout perdu. » La rencontre n’a pas duré plus de temps qu’il n’en faut pour avaler un sandwich, mais le message qu’elle portait n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. À part ça, l’herbe est réellement plus verte en Irlande… E N
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Session du Comité des Régions d’Europe.
Derrière son appellation quelque peu technique de “SRADDT”, le Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire, élaboré par la Région, définit les grands projets prioritaires (infrastructures et services) à dix ans et les orientations stratégiques à vingt ans. Autrement dit, le SRADDT s’impose comme un document cadre de référence pour le Conseil régional et ses partenaires ; il précise le rôle de chacun dans l’optique de construire l’Auvergne à l’horizon 2030. Grâce à un aménagement du territoire judicieux et coordonné, l’ambition est de « faire de l’Auvergne une région attractive, diversifiée et préservée », tout en garantissant une plus grande solidarité entre les zones urbaines et rurales. En somme, il s’agit de comprendre, d’anticiper les mutations en cours, qu’elles soient démographiques, économiques ou environnementales, par exemple. Cinq axes principaux sont dégagés pour suivre la ligne directrice énoncée ci-dessus : _ « conforter la démographie, rendre la société plus solidaire », pour un espace vivant ; _ « qualifier les fonctions urbaines et favoriser leur rayonnement », pour des villes rayonnantes ; _ « organiser le développement autour des agglomérations », pour des territoires durables ; _ « consolider et diversifier le socle économique », pour une économie robuste ; _ « préserver et valoriser les ressources naturelles », pour un environnement d’exception. Des réunions de concertation sont au programme des mois de février et mars, et une phase de consultation et de mise à la disposition du public est prévue avant l’été, pour une réalisation définitive du SRADDT vers la rentrée de septembre. Pour suivre l’évolution du SRADDT, prendre connaissance de ses détails et donner votre avis, rendez-vous sur le site Internet www.auvergne.org et tapez SRADDT dans le moteur de recherche.
TÉLEX Développement régional Plus de 100 chercheurs appartenant à une trentaine d’équipes ou de laboratoires, épaulés par de nombreux acteurs du développement régional, se sont lancés officiellement, le 28 novembre 2008, dans un programme “Pour et sur le développement régional” en Auvergne (PDSR Auvergne). Il vise à « observer et à analyser les dynamiques territoriales ainsi que le rôle que jouent les espaces ruraux, les différents acteurs, publics et privés, les activités économiques, sociales, mais aussi l’ensemble des ressources qui sont valorisées ou valorisables pour le développement régional ». Il se traduit par neuf projets pluridisciplinaires (bois-énergie, pratiques touristiques, diversité des praires de moyenne montagne, etc.) qui seront réalisés d’ici le 31 décembre 2011.
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Pôle bioinformatique Un pôle de bioinformatique destiné aux entreprises et aux laboratoires voit le jour en 2009, dans la continuité du programme européen LifeGrid, soutenu par le Conseil régional d’Auvergne. Ce pôle est constitué d’une équipe technique de cinq ingénieurs en bioinformatique et s’adosse aux infrastructures informatiques régionales, dont la grille de calcul www.auvergrid.fr. Pour tout renseignement, contacter le Centre interuniversitaire de ressources informatiques au 04 73 40 75 55. Éco-industrie Une structure regroupant plusieurs écoentreprises auvergnates a vu le jour. Son nom : Association E2IA (Entreprises pour l’environnement et l’innovation en Auvergne). Son objectif ? Proposer une offre commune et globale dans le secteur de l’environnement (eau, air, sols, déchets, énergies renouvelables, etc.). Cette mutualisation de moyens a pour but de favoriser l’émergence de nouveaux projets et de développer ces activités à l’international.
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. 2 mars Session extraordinaire du Conseil régional d’Auvergne sur l’emploi et l’économie.
. 11 mars Séminaire régional sur la biodiversité, à Clermont-Ferrand.
. 18 mars
Vulcania ouvre ses portes avec de nouvelles attractions inédites.
. 3 avril
Ouverture de l’exposition Rémy Hysbergue, accueillie par le Frac Auvergne jusqu’au 24 mai.
. 21 avril
Session du Conseil régional d’Auvergne. René Souchon répond régulièrement aux Auvergnats : posez vos questions et retrouvez les réponses en vidéo sur le site www.auvergne.eu
SUR LE VIF EUROPE ET BIODIVERSITÉ Candidat du groupe PSE (Parti socialiste européen), René Souchon a été nommé rapporteur du Comité des Régions d’Europe pour deux communications de la Commission européenne au chapitre de la biodiversité : l’une sur le thème “Vers une stratégie de l’Union européenne relative aux espèces envahissantes”, l’autre sur “L’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre du plan d’action communautaire en faveur de la diversité biologique”. Le texte qu’il sera chargé d’élaborer sera étudié au sein de la commission DEVE (développement durable), en février et mai, puis soumis au vote de l’ensemble du Comité des Régions en séance plénière les 17 et 18 juin 2009. Précisons que ce rapport servira véritablement d’outil d’aide à la décision pour que l’Union européenne détermine sa stratégie vis-àvis des espèces envahissantes et de la biodiversité.
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LAURENT FRANÇOIS : LA VIE APRÈS
APPRENDRE À ÊTRE CONNU Retour en France le
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À Pékin, Laurent François aura ainsi décroché la plus haute récompense dont puisse rêver un sportif et vécu un moment qui restera gravé en lettres d’or. « J’étais déjà allé à Athènes en 2004, d’où j’étais revenu bredouille. C’était déjà impressionnant. Mais Pékin, c’était d’un autre niveau : on a eu exactement les mêmes prestations que les valides, on était très entourés. Je ne crois pas que l’on puisse espérer mieux, et ça restera quelque chose d’inoubliable. » Avec en prime le symbole d’avoir décroché, le 17 septembre, la toute dernière médaille d’or de la XXIXe olympiade. « La der des ders... Ça en a encore rajouté côté médiatisation ! » E N
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Depuis décembre 2005, Laurent François est conseiller clientèle EDF à Vichy. Son emploi du temps adapté lui permet de disposer de plages horaires pour son entraînement sportif.
En décrochant, mi-septembre, la médaille d’or de sabre et la médaille d’argent de fleuret handisport à Pékin, Laurent François pensait avoir mis un terme à son parcours olympique. Pourtant, une nouvelle épreuve l’attendait à son retour en Auvergne : retrouver son quotidien… avec un statut de star !
au fleuret », expliquait peu avant de partir pour Pékin l’Auvergnat Laurent François. Quelques mois plus tard, dans un appartement tout neuf de Vichy où, au milieu du vacarme des machines, les ouvriers mettent la dernière touche à l’édifice, le voilà en train d’ouvrir deux boîtes d’un rouge éclatant : dans la première, une médaille d’or pour le sabre et, dans la seconde, une médaille d’argent pour le fleuret. L’homme a beau avoir tout obtenu auparavant, les titres nationaux, européens, mondiaux, là, c’est un absolu qu’il touche : « Une médaille olympique, que voulez-vous de mieux ? »
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Après un accident de voiture en 1994 et cinq années de doute, Laurent François se met à l’escrime à Chamalières en 1999 et devient champion d’Europe en 2003, numéro 1 mondial de sabre en 2006 et vice-champion du monde en 2007.
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COMME PRÉVU... « Je vise l’or au sabre et un podium
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19 septembre… pour un déménagement le 20. « Cela faisait cinq ans que je ne vivais que pour l’escrime. L’année précédant les jeux, j’ai passé 137 jours avec l’équipe de France. Qu’ils soient facultatifs ou obligatoires, je n’ai pas raté un seul des stages ! Forcément, la vie familiale s’en ressent. J’ai emménagé seul, à Vichy, le lendemain de mon retour en France. » Avec un avantage pour Laurent François : le voilà désormais à deux pas de son travail, à l’agence EDF locale où il exerce la profession de conseiller clientèle. Mais avec deux médailles olympiques, peut-on vraiment reprendre son travail normalement ? « Bien sûr, au début, avec les collègues, on a beaucoup parlé des jeux, mais, déjà, ça passe. Avec les clients, en revanche, M
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il est difficile d’éviter la séance d’autographes, de souvenirs. Je suis passé dans tous les journaux, et la plupart me reconnaissent. Mais passé les premiers instants, le travail reprend le dessus. Finalement, j’ai l’impression que les gens sont un peu plus agréables et que ce statut me donne un nouvel avantage. » Avec les collègues, en revanche, il y a quelque chose qui n’a pas changé et que Laurent François apprécie par-dessus tout. « Ça fait déjà un certain temps qu’ils ne voient plus mon handicap. Récemment, on est allés au restaurant, dans un endroit avec une marche infranchissable. Cela m’a rassuré : ça démontrait qu’ils avaient vraiment oublié mon fauteuil. Il m’ont porté et on a mangé... comme n’importe qui. »
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Parmi les éléments qui vont aider Laurent François à commencer une nouvelle vie, la bonne nouvelle de la XXIXe olympiade : désormais, les sportifs handicapés touchent la même prime que les valides !
« Reprendre l’entraînement trop tôt, c’est le meilleur moyen pour se dégoûter. Le reprendre trop tard, c’est prendre le risque de ne jamais s’y remettre vraiment. » Bonne nouvelle, Laurent François est… juste entre les deux.
UNE VIE QUELCONQUE La vie d’un champion olympique ressemblerait-elle à celle de monsieur Tout-le-monde ? Pas tout à fait : « J’ai un agenda de ministre ! » Réception chez Delanoë, parrain d’une compétition à Polytechnique, Téléthon, fêtes locales… Il est invité partout. « C’est agréable et épuisant. Et puis il y a les interviews. Il faut s’habituer à répondre… toujours aux mêmes questions. » La rançon du succès, à laquelle se prête bien volontiers Laurent François, qui a décidé d’entamer une nouvelle vie. « Après une médaille d’or aux jeux, c’est difficile de se remotiver : que voulez-vous de plus ? Avant Pékin, j’avais décidé de terminer ma carrière sportive aux jeux Olympiques de Londres en 2012, mais là, franchement, je ne sais pas. Je ne veux plus passer ma vie à l’entraînement… 30
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et me retrouver seul à 50 ans à contempler mes médailles. » Désormais, il y aura donc son fils de bientôt 5 ans, les amis… bref, le besoin « de mener une vie quelconque, comme tout un chacun ». Une vie normale, qui peut ressembler parfois à un morceau de saint-nectaire… « J’adore ça et ça fait six mois que je n’en ai pas mangé. Maintenant, c’est une chose que je n’hésite pas à m’accorder… avec modération. » Parce qu’on ne change pas comme ça d’un coup de baguette magique. « Depuis des années, des choses se sont mises en place, des habitudes, des rituels… Que je le veuille ou non, il y a des choses que je continuerai à faire comme avant. »
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CHASSEZ LE NATUREL… Comme d’aller s’entraîner trois fois par semaine à la sortie du travail à la salle de musculation de Bellerive. « Une heure et demie ou deux heures. C’est ce que j’ai toujours fait à chaque début de saison. Alors, je continue, mais en version allégée. Je ne vais pas me remettre à soulever des poids quinze heures par semaine. » D’autres projets ont ainsi pris la place de l’objectif olympique : « Faire un saut en parachute à 4 000 mètres d’altitude. J’ai déjà mon billet. Il me reste juste à trouver le temps, que je n’ai pas encore compte tenu des sollicitations. Et puis aller au soleil. En Tunisie ou au Maroc. J’ai besoin de chaleur. » « De toute façon, je me sens incroyablement libre. Je pense avoir réalisé des choses que même des valides ne font pas. J’ai fait le tour du monde, M
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rencontré des milliers de gens… Demain, si j’ai envie de partir quinze jours à Hong-Kong ou ailleurs, rien ne m’en empêche. » Fini donc la compétition pour Laurent François ? Croyez-vous ça ? « C’est vrai qu’il y a les championnats du monde en 2010. Ils se dérouleront à Paris. J’ai toujours pensé que ça serait bien de les gagner à la maison. Les championnats d’Europe de l’an prochain, à Varsovie, pourraient être une étape. » Et les prochains JO alors ? « Le problème, c’est que, maintenant, ça m’oblige à viser deux médailles d’or. Je ne peux pas aller là-bas pour faire moins bien qu’à Pékin… » Finalement, rien ne semble vraiment arrêté. Non, décidément, on ne commence pas une nouvelle vie comme ça !
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