MAGAZINE TRIMESTRIEL DU CONSEIL RÉGIONAL
N°21 AVRIL/MAI/JUIN 2009
Préserver l’emploi Dans un contexte économique et social en crise, la Région s’engage pour la formation, pour l’innovation, pour l’investissement dans les lycées. Assises 2009 des transports… Bientôt le très haut débit… Balades entre faune et flore… Domaine royal de Randan…
05/03
Quel avenir pour les collectivités territoriales ?
MOULINS
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Saison chaude pour Vulcania
BOURG-EN-BRESSE ANNECY LYON CLERMONT FERRAND
CHAMBÉRY
GRENOBLE
LE PUY-EN-VELAY
VALENCE
AURILLAC PRIVAS
Avant même que le comité de réflexion pour la réforme des collectivités territoriales ait remis son rapport au président de la République, jeudi 5 mars, les réactions étaient déjà nombreuses dans la presse, à la radio, sur Internet… Parmi les vingt mesures proposées par le comité, le chapitre concernant les régions, notamment, a fait couler beaucoup d’encre. Tout comme les Picards, les Auvergnats ont rapidement réagi sur la question, notamment les internautes. Faut-il faire fusionner l’Auvergne et la région Rhône-Alpes ? Les cantons vont-ils disparaître ? La réforme territoriale, contre toute attente, intéresse beaucoup plus les Français que ce que certains prédisaient. Si les avis divergent sur les mesures à prendre, une chose est sûre : les attaques à l’identité régionale font l’objet de vives critiques. Les Auvergnats se sentiraient-ils tout simplement… Auvergnats ? La suite des débats le dira.
20/03
Auvergne 100 % haut débit
Le parc de l’aventure de la Terre compte sur deux nouveautés attrayantes, L’Odyssée magique et La Terre en colère, pour réussir une saison aussi bonne que la précédente en termes de fréquentation et continuer à séduire aussi bien les enfants que leurs parents. L’Odyssée magique, c’est un film très grand format, tourné en 70 mm avec une qualité d’image exceptionnelle, qui fera voyager chaque spectateur en Auvergne, mais aussi autour du monde. Avec La Terre en colère, l’autre grande nouveauté 2009, les amateurs de sensations sont invités, grâce à une plate-forme interactive, à affronter virtuellement une avalanche, une vague scélérate, un tremblement de terre, une tornade, un impact de météorite ou une coulée de lave… Effet garanti pour le public, qui se presse à Vulcania depuis le 18 mars ! Le parc connaît un début de saison prometteur : la fréquentation familiale est en hausse de 10 % sur le mois d’avril, et les nouvelles attractions bénéficient d’un accueil très favorable du public.
60JOURS MARS 2009
en auvergne
11/03
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La biodiversité, ça nous regarde
31/03
L’Auvergne a de la chance… Pour parrainer sa démarche d’élaboration d’un plan en faveur de la biodiversité, elle a obtenu le renfort d’un invité de marque en la personne d’Yves Paccalet. Philosophe, écrivain, journaliste, naturaliste, Yves Paccalet a longtemps été le “bras droit” du commandant Cousteau, avec lequel il a coécrit de nombreux livres. Grâce à sa présence dans les locaux de Vulcania, la journée de lancement de la démarche biodiversité, le 11 mars, a obtenu un indéniable succès. Plus de 350 participants ont répondu présent à l’appel lancé par la Région Auvergne et l’État afin d’ouvrir la première phase de diagnostic, montrant au passage que les enjeux de la préservation de la biodiversité peuvent intéresser un large auditoire. Toujours à propos de biodiversité, rappelons que le président René Souchon a été nommé rapporteur du Comité des Régions d’Europe pour deux communications de la Commission européenne au chapitre de la biodiversité. Le texte, qui précise les futures orientations stratégiques de l’Union européenne vis-à-vis des espèces envahissantes et de la biodiversité, sera soumis au vote du Comité des Régions les 17 et 18 juin.
Attendu de pied ferme par les passionnés, le nouvel espace d’exposition mis en place par Michelin a ouvert ses portes au grand public fin mars au 32, rue du Clos-Four, à Clermont-Ferrand, juste à côté du stade Marcel Michelin. Autant que les futurs visiteurs soient prévenus : il ne s’agit pas d’un musée à proprement parler. Bien sûr, l’histoire de l’entreprise symbolisée par le très célèbre Bibendum y est largement retracée, avec la découverte de nombreuses pièces rares à la clé, comme le Bibendum-fontaine de la piscine de l’ASM, un modèle de Breguet XIV, une Micheline, le Mille-Pattes, etc. Toutefois, les aspects actuels et les projets du groupe ont également été mis en avant sur le site historique de Cataroux, entièrement rénové pour l’occasion. L’ensemble, chacun s’en rendra vite compte lors d’une visite, a bénéficié d’efforts évidents pour offrir une scénographie attrayante et résolument grand public, tout en rappelant au passage que l’aventure de Michelin ne se résume pas à la fabrication de pneumatiques !
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Le programme Auvergne Haut débit a pu être bouclé au cours de ce premier trimestre 2009. Il avait pour vocation de mettre toute l’Auvergne au diapason du haut débit en supprimant en particulier les zones blanches. Conjugué aux solutions satellite, pour les endroits vraiment isolés, il fait de l’Auvergne la première région 100 % haut débit, ce qui lui permet de prendre quelques encablures d’avance dans la course au numérique. Le 20 mars, une manifestation a donné l’occasion à l’ensemble des partenaires ayant permis de mener à bien le déploiement du haut débit de fêter “l’Auvergne 100 % haut débit” sur la commune de Mazayes, dans le Puy-de-Dôme. Permettre à chacun d’accéder au haut débit est une manière de soutenir les territoires les plus fragiles, en leur évitant de subir une fracture numérique à l’heure où la rapidité des communications est économiquement indispensable. Notons que la Région et ses partenaires s’attachent déjà à « passer la vitesse supérieure », puisque le déploiement du très haut débit (avec des débits garantis à un certain niveau) est déjà sur les rails. Objectif : rapprocher la fibre optique des entreprises et des particuliers.
L’Aventure Michelin
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Rendez-vous en Auwwwergne
Belle victoire, mais pas d’hymne
Certains Auvergnats ont sans doute remarqué, juste avant l’arrivée du printemps, que fleurissaient des autocollants d’un nouveau genre : des ovales blancs énigmatiques siglés “WWW”. Début avril, une partie de leur mystère a été dévoilée sur Internet. La campagne a fait un buzz… La série Faites entrer l’exclusif – une enquête à la recherche des disparus de l’Auwwwergne – a été diffusée par épisodes : elle avait déjà été visionnée par près de 50 000 personnes à la mi-mai (vidéos et informations disponibles sur le site www.auwwwergne.com). Cette Auvergne à la fois numérique et proche de la nature, ou plutôt cette “Auwwwergne”, pays virtuel humoristique et décalé, ils sont nombreux à avoir envie de la rejoindre. Et wwwous ?
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60JOURS AVRIL 2009
Du lait cru au distributeur
en auvergne
23/04
15/04
Rencontre de l’économie sociale et solidaire
Une place sur les plaques
Entreprendre autrement « en conciliant activité économique, but non lucratif, démocratie participative, propriété collective des biens et utilité sociale », estce possible ? Bien sûr, puisque c’est tout simplement ce qui caractérise, en quelques mots, le principe de l’économie sociale et solidaire. Le grand public, les décideurs locaux et les professionnels du développement en Auvergne étaient invités à participer à la première rencontre régionale des acteurs de l’économie sociale et solidaire, le 23 avril, à Clermont-Ferrand. Une initiative grâce à laquelle chacun a pu découvrir ce secteur et réfléchir à de nouvelles pratiques, voire à de nouveaux comportements de consommateurs, à travers le slogan : « Ensemble, agissons autrement dans notre quotidien ! » Cette manifestation était une première. À rééditer en 2010 ?
Depuis le 15 avril, les nouvelles plaques d’immatriculation françaises ont changé d’aspect. Aux traditionnels “chiffres, lettres, numéro du département” succède désormais la cadence “lettres, chiffres, lettres”. L’une des nouveautés est la possibilité de choisir de mettre en avant une région et un département sur le côté droit de sa plaque, en fonction de ses affinités, le volet gauche comportant le drapeau de l’Union européenne et le “F” de France. Les mentions de région et de département n’étant pas consignées officiellement, elles sont au libre choix de chacun. Les Auvergnats qui afficheront leur identité régionale sur leur plaque arboreront donc un petit volcan vert. On peut déjà imaginer les enfants, à l’arrière des voitures, jouer à reconnaître les logos des régions, en plus d’apprendre les codes départementaux. Quel travail, ces vacances !
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Face au RC Brive, l’équipe de l’ASM (Association sportive montferrandaise) était attendue au tournant au stade Marcel-Michelin. Ce derby de rugby est toujours un match symboliquement important pour le moral des troupes… Il n’y a pas eu de faux pas : Montferrand s’est imposé sur le score sans appel de 52 à 7. On regrettera simplement que le projet d’hymne de l’ASM tant attendu par les supporters, dont les chœurs devaient justement être enregistrés lors de ce derby, ait été « provisoirement gelé », quelques jours plus tôt, pour désaccords artistiques. Mais en attendant, les fans des “Jaune et Bleu” ont pu se consoler avec le beau record de coups de pied consécutifs réussis battu par l’ouvreur Brock James. Il en a enchaîné 41, son impressionnante série ayant pris fin le 28 mars. Record à battre…
On connaît les classiques distributeurs de canettes de sodas et de jus de fruits. On connaît aussi les distributeurs de barres chocolatées, de coupe-faim ou de chips. Beaucoup plus rares, les distributeurs de lait cru pourraient à leur tour devenir très “tendance”. Celui mis en place depuis le 18 avril par Serge Trémoulière sur le parking d’un magasin de Brioude, en Haute-Loire, a déjà séduit de nombreux amateurs de « lait de vache » comme disent ceux qui n’aiment que le lait cru… C’est 1 € le litre, et on peut choisir entre prendre une bouteille au distributeur ou amener la sienne. Voilà un exemple original de vente directe d’un produit très frais, puisque le lait a été trait le jour même. Qui dit mieux ?
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° N 21 Dossier
Emploi : l’enjeu prioritaire / Page 7 Idée Travaux SA : l’insertion par l’économie / Page 9 Demandeurs d’emploi et mobilité européenne / Page 9 Zoom sur le lycée du bâtiment à Riom / Pages 10 et 11 Nergeco ou le pari d’innover en Haute-Loire / Page 12 Les brèves du dossier / Page 13 Emploi et formation : contacts utiles / Page 13
Vos réactions La boîte aux mails / Page 14
Échappée belle Balades entre faune et flore / Page 15
Vie publique La Région vous répond… / Page 19 Expression des groupes politiques / Page 20 Le tourisme auvergnat s’offre l’identité Nattitude / Page 22 Juin 2009 : Assises des transports / Page 24 La Région en bref… et en images / Page 27
Rencontre Visite guidée au domaine royal de Randan / Page 28
Magazine d’Information sur l’Auvergne en Mouvement Édité par le Conseil régional d’Auvergne. 13 - 15 avenue de Fontmaure BP 60 63402 Chamalières Cedex www.auvergne.eu Numéro 21 Directeur de la publication : René Souchon. Tél. : 04 73 31 86 22. Fax : 04 73 31 86 23. E-mail : miam@cr-auvergne.fr Ont collaboré à ce numéro : Anne Ferrier, Christophe Grand. Crédits photographiques : Jérôme Chabanne, Ludovic Combe - Horizon Photographie, Emmanuel Dubost, Carbala, CEPA de Riom, CPIE Haute Auvergne, Destination Nature, LPO 43, CRDTA : Pierre Soissons, La Maison du Lac, Régis et Jacques Marcon. Illustrations : Séverin Millet, Renaud Perrin, Franck Teillard. La rubrique “Échappée belle” est une création de Marie Deschamps et François Roguet. Création graphique, mise en pages : Bande à part Impression : miam est édité à 620 000 exemplaires, sur papier recyclé Eural premium super silk, par Lenglet Imprimeurs. Numéro ISSN : 1774-1939.
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Emploi : l’enjeu prioritaire C’était prévisible, la crise financière ne s’est arrêtée ni aux frontières du milieu de la finance, ni à celles de la France. Les conséquences de cette récession historique se font ressentir depuis de longs mois dans le monde, en France, en Auvergne. Les premiers touchés sont les salariés, pratiquement dans tous les secteurs. Dans ce contexte économique et social très difficile, une priorité s’impose : préserver l’emploi. la rentrée de septembre 2008, certains observateurs espéraient que les effets de la crise seraient plus tempérés en France. Il n’en a rien été. L’année 2009 a débuté avec un cortège de mauvaises nouvelles et de chiffres inquiétants. Au niveau national, on enregistre 90 000 chômeurs supplémentaires en janvier, 80 000 en février, plus de 60 000 en mars. En Auvergne, le mois de janvier se termine avec une hausse de 6 % du nombre de chômeurs par rapport à décembre 2008. Fin mars, les statistiques officielles de Pôle emploi
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faisaient état de plus de 70 400 demandeurs d’emploi en Auvergne (personnes sans emploi ou exerçant une activité réduite), dont près de 46 500 sont inscrits en catégorie A, c’est-à-dire que ce sont des « personnes sans emploi immédiatement disponibles, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi à durée indéterminée à temps plein ». Ce nombre a augmenté de 13,1 % en un an. D’autre part, l’an dernier, les défaillances d’entreprises ont été en hausse de 15 % par rapport à 2007. 07
Les intentions d’embauche pour 2009 sont en net recul.
IMPULSIONS RÉGIONALES En vue de faire face
DÉTRESSES EN FACE DES CHIFFRES Le caractère abrupt des chiffres ne masque pas les situations de détresse et le sentiment d’impuissance ressenti par les salariés ayant subi, les premiers, des plans économiques, vagues de licenciements et autres défections d’entreprises… L’actualité régionale de ces derniers mois a été fortement marquée par les remous de grandes entreprises. On peut en citer quelquesunes, sous les feux des médias à plusieurs reprises : l’entreprise Potain, dans l’Allier (leader de la grue), GMV Ameublement, à Aurillac, l’usine Dunlop de Montluçon (pneumatiques), le site de Frulact, à Saint-Yorre (agroalimentaire), ou encore les ex-Dapta, rachetés par Preciturn (métallurgie, à Thiers). Les exemples n’ont pas manqué, laissant trop souvent “sur le carreau” les salariés par dizaines. Certains secteurs sont évidemment plus touchés que d’autres par la crise. Les industries pharmaceutique et agroalimentaire se maintiennent plutôt mieux par rapport aux secteurs en forte tension : industrie textile ou métallurgie. La plupart des indicateurs restent au rouge. Une enquête nationale de Pôle emploi sur les besoins en main-d’œuvre a livré ses plus mauvais résultats depuis 2002 : les intentions d’embauche se contractent ainsi de près de 24 % pour 2009. Le repli est net, symptomatique du manque de confiance des employeurs en les mois à venir. Un autre facteur d’inquiétude a été mis à jour par le médiateur
national du crédit aux entreprises, René Ricol. L’examen de la situation en Auvergne lui fait constater, dans le secteur bancaire, que les taux de médiations concernant les crédits accordés aux entreprises étaient particulièrement bas, en particulier en Haute-Loire et dans le Cantal. Autrement dit, les banques sont plutôt frileuses pour accorder des crédits aux entreprises dans la région. Parmi les rares constatations positives, on notera la relative résistance des industries en Auvergne en 2008 par rapport au reste de la France, une reprise de la consommation des ménages français en mars, le nombre de créations d’entreprises qui reste très dynamique en ce début d’année ainsi que les records battus par les stations de ski auvergnates cet hiver. Et le tourisme s’affirme comme l’un des secteurs prometteurs en termes d’emploi pour les années à venir. Précisons toutefois que le nombre de créations d’entreprises prend en compte, désormais, le statut d’auto-entrepreneur. Or, cela pose la question de la “qualité” de l’emploi, les auto-entreprises correspondant très souvent à l’officialisation d’une activité complémentaire et non pas à un emploi à temps complet. À l’heure de faire leur bilan, des organisations caritatives constatent, d’ailleurs, que le profil moyen des personnes qu’elles accueillent change au fil des années : elles aident de plus en plus de familles monoparentales, de jeunes et de travailleurs pauvres…
En accélérant ses investissements, la Région soutient les secteurs de la construction.
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à la crise, chacun attend des réactions de la part des pouvoirs publics. Pour schématiser, les citoyens demandent individuellement à être « protégés », à avoir des solutions de repli quand leur emploi est menacé ou détruit, et les entreprises attendent principalement des aides financières afin de faire face à leurs problématiques de trésorerie et d’accès aux crédits. Au regard des moyens dont il dispose, le Conseil régional ne peut pas « tout ». Pour fixer des ordres de grandeur, le budget global de la Région s’équilibre, tout compris, à 626 M€ en 2009 quand on évalue en milliards d’euros l’argent injecté dans l’économie par les banques. À chacun son rôle... Néanmoins, certains leviers efficaces sont activés. En accélérant ses investissements, la collectivité soutient les secteurs de la construction : la réalisation du lycée du bâtiment à Riom (lire p. 11 dans ce dossier), le combat mené pour obtenir un plan rail visant à moderniser les voies ferroviaires ou encore le choix d’investir, dès 2009, 14 M€ supplémentaires (rénovation des lycées, nouvelles commandes visant aux économies d’énergie) représentent des exemples d’investissements conséquents. Et l’on sait qu’une commande publique accrue fait partie des solutions pour atténuer les effets de la crise.
DES MESURES INCITATIVES Ces 14 M€ supplémentaires cités ci-dessus font partie d’un ensemble de mesures prises le 2 mars par l’assemblée régionale au cours d’une session extraordinaire consacrée à l’économie. Il s’accompagnait de mesures renforcées pour la formation : ouverture de la formation professionnelle aux collaborateurs d’entreprises de plus de 50 salariés et aux
Avec l’obtention d’un plan rail de 213 M€ sur cinq ans, la Région « passe commande » et investit pour la mobilité des Auvergnats. M O U V E M E N T
Idée Travaux SA :
l’insertion par l’économique Mercredi 8 avril, la matinée touche à sa fin. Mario Joaquim, carreleur de profession, fait le tour du chantier que son équipe vient de terminer à l’école Louis-Aragon, sur la commune de Vertaizon, dans le Puy-de-Dôme. Il gratte une dernière trace de plâtre ici, passe un coup de chiffon là. Expérimenté, celui-ci sait qu’il est évidemment très important de « rendre un travail propre ». À ses côtés, le jeune Aurélien Vidal, qui l’a épaulé pour la pose au sol du carrelage antidérapant, des plinthes et des faïences sur les murs des différents sanitaires, apprend le métier. Le lot carrelage était assez conséquent : des gros volumes, pas du bricolage…
Idée Travaux SA, entreprise d’insertion par l’activité économique, a mené à bien sa mission sur cette rénovation d’école, comme l’aurait fait une entreprise du bâtiment comme les autres… «Mais nous sommes une entreprise comme les autres, commentent les responsables de la société anonyme. Nous avons fait le choix d’une vocation sociale et économique, et nous sommes complètement dans le marché. Nous souffrons comme les autres quand nous ne sommes pas alimentés en chantiers. » Depuis le début de l’année, c’est d’ailleurs « très difficile pour décrocher des commandes ». Le message est clair : une entreprise d’insertion par
l’activité économique « n’est pas protégée ». Son mode de fonctionnement est celui d’une entreprise traditionnelle, à la différence près que la lutte contre l’exclusion et l’insertion de personnes en difficulté font partie intégrante des statuts. L’accent est mis sur l’encadrement : avec un encadrant pour deux ou trois personnes en insertion au maximum, voire « un pour un ». La marge de progression est alors optimale. L’entreprise fait travailler une centaine de personnes par an, accueillies par plus d’une vingtaine d’encadrants professionnels. Côté activités, la société a
tertiaire, la région a une marge de progression. C’est tout le sens, par exemple, d’une Auvergne devenue la première région française 100 % haut débit. Celle-ci s’affirme ainsi plus moderne et attractive. En filigrane, l’enjeu est, en outre, d’accompagner les nécessaires mutations d’un modèle économique afin qu’il réponde mieux aux aspirations des femmes et des hommes, qu’il soit réellement à leur service.
entreprises à jouer la carte de l’innovation, en encourageant des mises en réseau d’entreprises d’un même secteur, le Conseil régional « oriente » l’Auvergne. Il s’agit pour lui d’amener le tissu économique à se moderniser, à enclencher des mutations salvatrices, tout en offrant aux salariés les meilleures chances de maintien ou d’accès à l’emploi. Dans le domaine des services, et même plus globalement dans le secteur
personnes en reclassement économique (et non plus seulement à des demandeurs d’emploi). Pour les entreprises, des aides renforcées pour l’accès au crédit ont aussi été votées et, enfin, des efforts supplémentaires ont été consentis pour « miser sur l’avenir » à travers les programmes de développement, de recherche et d’innovation (1,5 M€ supplémentaires). En incitant des filières à se structurer, des
bifurqué : la pose d’affiches à la colle au début des années 90 a laissé la place à diverses tâches liées au secteur du bâtiment (maçonnerie, électricité, pose de parquets, etc.), à la nature (débardage, entretien de rivières) et à la propreté (lavage de vitres, entretien de voirie). L’entreprise d’insertion compte actuellement quatre sites : Brioude (le siège), Brives-Charensac (43), Billom et Beaumont (63). Elle entend à travers son activité concilier la compétitivité économique et le souci d’aménager un parcours individuel pour chaque personne.
« Investir, innover, former » Trois questions à René Souchon, président du Conseil régional d’Auvergne.
Que fait la Région pour préserver l’emploi ? En plus des dispositifs déjà existants, la Région Auvergne a pris un ensemble de mesures complémentaires, lors de la session exceptionnelle du 2 mars, pour faire face à la crise : en tout premier lieu, 14 M€ supplémentaires seront investis cette année dans l’économie auvergnate, en priorité en direction de l’éducation. En donnant un coup de pouce aux investissements, la Région active le levier de la commande publique, ce qui permet d’amortir les effets de la crise dans les métiers du bâtiment et de la construction. Pour aider les PME à passer la crise, la Région s’efforce de leur faciliter l’accès au crédit, notamment en mettant en place des fonds d’avance de trésorerie.
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Et pour les salariés eux-mêmes ? Un autre axe d’intervention a été d’adapter les dispositifs de formation professionnelle. En les ouvrant aux personnes en reclassement économique, aux entreprises de plus de 50 personnes, et en renforçant la formation des demandeurs d’emploi en fonction des besoins des entreprises, la Région essaie de conforter les emplois. À moyen terme, quelles solutions sont apportées ? L’enjeu est d’accompagner l’économie auvergnate vers les nécessaires mutations qui doivent s’enclencher. Miser sur l’avenir, c’est parier sur la recherche, le développement, l’innovation : c’est ce que réalise la Région quand elle augmente son aide de 1,5 M€ sur ces trois volets, comme elle l’a fait le 2 mars.
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Le lycée Pierre-Joël Bonté de Riom en chiffres -
140 enseignants et formateurs.
Jauge potentielle de 1 230 élèves. Un millier investiront ces nouveaux locaux à la rentrée prochaine, dont 320 internes.
Un chantier-école qui a permis aux futurs élèves d’être associés à la construction en petits groupes. Entre 480 000 et 500 000 heures de travail nécessaires à sa construction (dont 24 530 heures réalisées par 68 salariés dans le cadre du dispositif "Insertion par l’économie").
Le lycée Pierre-Joël Bonté, à Riom, accueillera un millier d’élèves dès la prochaine rentrée scolaire.
Construction du nouveau lycée du bâtiment de Riom Plus de 22 000 m2 de surface utile. Emprise de 9 ha, sans compter les voiries, le gymnase et les places de stationnement (2 ha environ). 1er septembre 2009 : ouverture officielle. Travaux engagés en juillet 2007. Délais tenus : mise en service à la rentrée 2009 respectée.
NOUVEAUX MODÈLES Il y a tout juste un an, la remise en cause du mode de fonctionnement des entreprises traditionnelles n’était guère à l’ordre du jour. Pourtant, la crise a révélé quelques talons d’Achille du système économique dominant. D’une enquête de l’institut Médiascopie, publiée à l’occasion de la Semaine du développement durable début avril, il ressort que « les Français attendent des entreprises qu’elles s’affirment comme les acteurs d’un monde plus durable, qu’elles accordent leurs actes avec leurs discours et qu’elles soient exemplaires à cet égard, non seulement au plan de l’environnement, mais aussi au plan social ». Voilà qui amène des pistes de réflexion sur des évolutions que les Français appellent de leurs vœux. D’autres modèles restent à expérimenter, ou plutôt à développer, du côté d’une économie qui entend « placer la personne humaine au centre du développement 10
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économique et social », avec une gouvernance différente : c’est le cas de l’économie sociale et solidaire, représentant 10 % de l’emploi en France. Le travail y est plus protégé – les associés possèdent une part du capital de l’entreprise et ne prennent pas les décisions de manière unilatérale – et très souvent non délocalisable, grâce à une politique d’ancrage territorial forte. En apportant son soutien à 80 structures (entreprises d’insertion, entreprises adaptées, associations, chantiers d’insertion, etc.), grâce à une enveloppe de 1,4 M€, la Région Auvergne contribue à la pérennisation de 1 400 emplois dans ce secteur porteur de l’économie sociale et solidaire. La progression de nouveaux modèles économiques est un processus lent. Au cœur de cette question, il y a, bien sûr, les changements de comportement des consommateurs, qui tendent à aller vers une consommation plus « responsable ». I N F O R M A T I O N
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Une prise de conscience avance : un “client”, de par ses choix, décide in fine du pouvoir relatif des uns et des autres. Chacun, à son échelle, peut donc promouvoir une nouvelle donne en choisissant au quotidien tel produit ou tel type de compte bancaire… « Utopie ! Impossible : le système ne bougera pas ! » diront certains. À leur intention, citons Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Une réussite environnementale lycée avec conviction et le rattache logiquement à une vision d’avenir. « La filière du bâtiment est, encore et toujours, une filière porteuse en termes d’emploi. Nous espérons que nous donnerons envie, que nous susciterons des vocations avec cet outil performant, qui est représentatif de nombreuses techniques et qui montre tout ce qui peut être fait à partir des matériaux de la filière bois. En tout cas, la formation des élèves a commencé pendant le chantier ! précise-t-il. Environ un millier de plans numérisés ont pu être consultés par les élèves et les enseignants qui les accompagnaient. C’était une vraie chance pour eux d’avoir à leur disposition ces ressources informatiques. »
Ce n’est pas un lycée tout à fait comme les autres qui est sorti de terre au cours de ces deux dernières années à Riom, sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil régional d’Auvergne. Les quelque 1 000 élèves qui investiront dès la rentrée prochaine le lycée du bâtiment Pierre-Joël Bonté (le précédent président de la Région s’était personnellement investi dans ce projet) seront d’ailleurs les mieux placés pour se rendre compte des atouts de cette réalisation, puisque les lieux sont dédiés aux filières professionnelles en lien avec le secteur du bâtiment. La construction révèle une grande exigence de qualité, du gros œuvre aux finitions, jusque dans l’utilisation des techniques d’éclairage les plus pointues. Ce nouveau site “tout beau tout neuf ” a été très largement inspiré par la démarche Haute qualité environnementale (HQE). Son coût total : 57,2 M€. Visuellement et dans son ossature, l’ensemble est fortement marqué par l’utilisation du bois. C’est même l’une de ses caractéristiques les plus spectaculaires.
ARCHITECTURE PÉDAGOGIQUE Environ 800 élèves ont, en effet, été accueillis sur place, pendant deux ans, dans le cadre de l’opération “chantier-école”. Ce qui nécessitait d’avoir un chantier irréprochable sur le plan de la sécurité – aucun accident n’a été à déplorer –, de la réduction des nuisances ou encore de la gestion des déchets. Sur ce dernier point, signalons que huit niveaux de tri ont été effectués. L’idée de développement durable n’est donc pas restée symbolique ici : elle était
FILIÈRES D’AVENIR Emmanuel Nebout, l’architecte maître d’œuvre du projet, parle de ce M O U V E M E N T
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centrale. Elle s’est traduite très concrètement à plusieurs étapes de la construction du lycée… et se poursuivra dans son fonctionnement avec le choix du bois pour le chauffage (couplé au gaz pour certaines parties). Parallèlement, sur les 200 salariés ayant œuvré sur ce chantier, notons que l’on comptait 11 femmes. Une bonne performance dans un secteur qui peine à se féminiser. Et plus de 24 500 heures de travail (sur 400 000 au 31 mars) ont été réalisées par des personnels de structures d’insertion par l’économie. Dans le même esprit de transmission des savoir-faire établi au chantier-école, tout a été fait jusque dans les finitions pour « laisser aux enseignants la possibilité de montrer, d’expliquer, d’illustrer », souligne l’architecte. Bref, l’outil d’enseignement qu’est le lycée Pierre-Joël Bonté est à 100 % pédagogique. Il s’est appuyé sur différentes techniques contemporaines d’utilisation du bois, jouant un rôle d’organisateur de la filière sur le secteur, mais les entreprises ont aussi eu à cœur de laisser toutes les techniques modernes d’utilisation des matériaux s’exprimer : du béton au bois, en passant par les structures métalliques.
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Le pari innovation
de Nergeco Tout est parti d’une idée, à la fin des années 70… Une idée avant-gardiste pour son époque : économiser l’énergie, éviter les trop fortes déperditions de chaleur dans des locaux où il y a beaucoup de passage, y maintenir une température donnée malgré des allées et venues répétées avec l’extérieur. Axiome de départ : l’air chaud est en haut, l’air froid, près du sol. Enjeu : « préserver le matelas thermique supérieur ». Disons, plus simplement, « garder le plus possible l’air chaud » ! L’idée était en soi assez simple, mais résoudre l’équation représentait un challenge. C’est ce que s’est appliqué à faire, il y a une petite trentaine d’années, le président directeur général de Nergeco, Bernard Kraeutler, épaulé par Henri Brabant. L’entreprise Nergeco, basée à Dunières, en Haute-Loire, a ainsi permis des avancées significatives dans ce domaine très spécialisé qu’est celui de l’isolation passage.
DES BREVETS, DES FILIALES... Leader français, numéro trois dans son secteur avec 5 % Nergeco est le leader français dans son secteur, et se situe au troisième rang mondial.
du marché mondial, Nergeco doit son succès à ses « portes de productivité adaptées plus conviviales, sécurisantes, sans risque de se blesser », confie volontiers le P-dg. Nergeco emploie environ 140 personnes dans le monde, dont la moitié en France, et s’est développé grâce à ses filiales (États-Unis, Royaume-Uni, Suède et Australie) et une soixantaine de distributeurs mondiaux. C’est un bout de chemin impressionnant, quand on pense que tout est parti d’idées mises à plat sur des coins de tables à dessin. « Depuis, nous avons déposé à peu près 180 brevets, et nous fabriquons 4 000 portes de productivité par an. » Ce n’est un secret pour personne : innover crée de l’emploi… Nergeco en est une illustration. Bernard Kraeutler explique encore : « Après le choc pétrolier, le monde a pris conscience qu’il fallait économiser l’énergie. Grâce à nos
Le principe de l’isolation passage est simple, mais la fabrication des portes de productivité requiert une certaine technicité.
portes de productivité s’ouvrant verticalement, remplaçant les portes classiques à panneaux latéraux que l’on trouvait dans les bâtiments industriels, logistiques et commerciaux, nous avons apporté une vraie solution à un vrai problème. » Les portes de productivité, suivant les modèles, peuvent même s’adapter à des températures extrêmes (très chaud, pour des fours, ou très froid), et un travail de recherche est effectué sur des matériaux composites pour gagner en performance face aux risques de torsion, d’arrachement, de corrosion, etc. Mentionnons aussi “l’écran intelligent”, une marque déposée Nergeco. Grâce à ce système utilisant des capteurs, la porte se rouvre automatiquement quand elle rencontre un obstacle, une personne le cas échéant. Cette sécurité supplémentaire permet de gagner du temps avec une fermeture plus rapide.. qui évite aussi de coincer l’utilisateur. L’économie d’énergie qui en résulte est encore meilleure. Bernard Kraeutler n’oublie pas de remercier, au passage, l’entreprise Renault : « Elle a été la première grosse entreprise à nous faire confiance et à nous passer une commande. Les responsables ont récupéré leur investissement dès le premier hiver grâce aux économies d’énergie réalisées ! »
La Région soutient l’innovation Lors de la session extraordinaire du 2 mars consacrée à l’économie et à l’emploi, la Région a choisi d’apporter une aide supplémentaire de 1,5 M€ à la recherche, au développement et à l’innovation.
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Bon bilan pour l’École de la deuxième chance Outil de lutte contre l’exclusion (36 %). Voilà qui est très encourageant et conforte sociale et professionnelle des jeunes, l’E2C accueille de jeunes la démarche « d’intégration adultes sortis du système éduca- professionnelle et sociale durable tif sans qualification ni diplôme. de jeunes adultes sortis du système éducatif sans qualification L’E2C Auvergne a accompani emploi » portée par l’E2C, gné en 2008 433 stagiaires. Cela représente environ 10 % fondée en 2006 en Auvergne du nombre total des stagiaires et présidée par Hamid Berkani. La pédagogie de l’E2C est accueillis en France au sein innovante : elle est tournée des Écoles de la deuxième vers l’acquisition des savoirs chance. Quatre stagiaires sur cinq se sont engagés dans un fondamentaux et des aptitudes parcours de formation indivi- sociales, afin de développer chez les jeunes leur capacité dualisé, le taux d’abandon d’autonomie, leur esprit d’iniou d’exclusion étant faible. Enfin, signalons que les deux tiative, leur responsabilité et la maîtrise des “savoir-être” requis tiers des stagiaires ont soit trouvé un emploi (64 % d’entre dans le monde du travail. Le eux), soit débuté une formation parcours de chacun est flexible et individualisé. qualifiante ou diplômante
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Insertion : gel des aides compensatoires Le président de l’UREI (Union régionale des entreprises d’insertion), Christian Chanceau, déplore vivement le gel des montants compensatoires attribués par l’État. « Les aides gouvernementales, qui nous sont indispensables, n’ont pas bougé depuis huit ans, alors que, par comparaison, sur la même période, le Smic a augmenté de 40 %. Ces aides sont totalement insuffisantes : nous éprouvons des difficultés et ressentons un manque de reconnaissance de notre action. Or, nous ne sommes pas une charge ! Nos entreprises d’insertion sont à la fois ressource et source de revenus : en prenant en compte fiscalité et contributions sociales, elles rapportent à l’État 4 € pour seulement 1 € investi. »
Industrie en berne en Europe Selon Eurostat (système statistique européen), la production industrielle a enregistré en février 2009 une baisse record en comparaison annuelle dans la zone euro. La baisse est de 2,3 % par rapport à janvier 2009 et de 18,4 % par rapport à février 2008. Espérons que ces mauvais indicateurs seront contrebalancés par une embellie attendue.
Vos contacts emploi et formation en Auvergne Contacts de la région • Portail de l’orientation, de la formation et de l’emploi en Auvergne : www.formationauvergne.com
• École de la deuxième chance Auvergne : 04 73 31 84 93 - www.e2c-auvergne.fr • Portail des contacts utiles pour les entreprises : www.regionauvergne.biz
• Vos contacts au Conseil régional d’Auvergne : Standard : 04 73 31 85 85 Formations entreprises : 04 73 31 81 58 (Corinne Soulis) Appui aux entreprises : 04 73 31 84 21 (Franck Alcaraz) Sur Internet : www.auvergne.eu
Autres contacts • Portail national Pôle emploi : www.pole-emploi.fr (cliquez sur “Votre pôle emploi”, puis sur votre département sur la carte de France)
•Rubrique emploi du site de l’Agence régionale de développement des territoires d’Auvergne : www.auvergnelife.tv
• Portail ANPE en Auvergne : www.anpe.fr/region/auvergne
• Rubrique emploi du site AuvergneSciences : www.auvergnesciences.com
• Espace Info Jeunes en Auvergne : 04 73 92 30 50 - www.espaceinfojeunes.net
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• Animation régionale des Missions locales d’Auvergne : 04 73 84 97 13 www.auvergnejeunes.com • Réseau Cap emploi (qui œuvre pour favoriser l’emploi des personnes handicapées en entreprise) : Allier : 04 70 64 79 65 Cantal : 04 71 48 89 00 Haute-Loire : 04 71 02 13 87 Puy-de-Dôme : 04 73 16 18 18 • Centres d’information sur les droits des femmes et des familles : Allier : 04 70 35 10 69 Cantal : 04 71 46 89 50 Haute-Loire : 04 71 09 49 49 Puy-de-Dôme : 04 73 74 61 20
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La boîte mails Si le TGV ne répond pas forcément à leurs préoccupations les plus quotidiennes, les Auvergnats ont montré par leur mobilisation massive pour la pétition lancée par la Région qu’ils ont pris la mesure de l’enjeu d’un désenclavement ferroviaire de l’Auvergne par la grande vitesse. Nous avons reçu de nombreuses réactions à ce sujet sur notre boîte électronique miam@cr-auvergne.fr, et nous vous invitons à continuer à nous envoyer à cette adresse vos commentaires et réactions sur tous les sujets d’actualité. Rahan (pseudonyme donné sur Internet) écrit :
« Chers compatriotes. Après plus de trente-cinq ans passés à Paris comme de nombreux Auvergnats, me voici de retour dans ma région natale. Exit les querelles de clochers, les remarques personnelles sur le bien-fondé de ceci ou de cela ! Je retrouve une région délaissée par notre pouvoir centralisé. Oui, il faut des moyens de communication modernes ! Oui, il faut le TGV dans cette région, sinon que deviendra-telle ? Où iront tous nos jeunes ? À Paris, comme leurs aînés ! Oui, Messieurs nos élus, nos représentants à tous les niveaux régionaux et nationaux, poussez pour que cette région soit définitivement lancée vers l’avenir ! » Vareilles écrit :
« Il ne faut négliger aucune technologie pour améliorer les relations entre les territoires, entre les hommes ; je pense aussi qu’il faut adapter l’outil de communication à la distance parcourue. Un TGV entre Clermont-Ferrand et Paris ne permettra pas un gain de temps significatif par rapport à l’investissement et aux consé14
quences sur le paysage ; par contre, un TGV entre Barcelone et Paris ou entre Nantes et Turin (ou les deux !) et passant par Clermont-Ferrand me paraît pertinent. Il ne faut pas non plus oublier les lignes régionales, avec un matériel certes moins rapide, mais tout aussi confortable. » Un étudiant à Lyon écrit :
« C’est une utopie. » Kristophe écrit :
« Le TGV en Auvergne est effectivement une utopie ! D’une part, par un certain nombre de contraintes techniques (relief oblige) et, d’autre part, par un cruel manque de volonté politique. Mais si l’on se met à rêver, pourquoi ne pas imaginer une ligne TGV Paris/Barcelone avec un arrêt à Clermont-Ferrand et un à Montpellier. Poussons le rêve un peu plus loin et imaginons la connexion de cette ligne avec le TGV Europe-Atlantique. Clermont-Ferrand deviendrait un nœud ferroviaire important et profiterait d’un service de premier choix. Qu’il est bon de rêver parfois… »
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Lenglet écrit :
Ninou écrit :
« L’arrivée d’un TGV en Auvergne est une nécessité pour désenclaver la région. S’il pouvait faire une petite halte à Vichy, ça serait magnifique ! Et il y a urgence, vu les prix explosifs du pétrole… »
Chacun peut dire « Oui au TGV en Auvergne »
Brad écrit :
« On parle d’une ligne passant par Orléans, Bourges et Nevers qui pourrait être utilisée jusqu’à Nevers pour un gain de temps entre Paris et Clermont-Ferrand. Il faut absolument faire pression pour que cette ligne passe le plus au sud possible (au nord de Vichy) avant de rejoindre Lyon afin d’obtenir un gain de temps maximal sur Clermont-Ferrand/ Paris, mais également de pouvoir utiliser l’infrastructure pour Clermont-Ferrand/Lyon. Cette liaison à grande vitesse entre Clermont-Ferrand et Lyon serait alors le premier tronçon du projet Altro-Transline. Ce passage par Vichy-Nord ne représenterait qu’un détour de moins de 30 kilomètres, ce qui ne fait que 5 minutes de perdues sur un trajet Paris/ Lyon, mais rendrait cette LGV bien plus pertinente. Il en va de l’avenir de l’Auvergne ! » L
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« Jeunes gens, il faut rêver très fort pour que le rêve devienne un jour réalité. Pour les jeux Olympiques, n’a-t-on pas construit des autoroutes dans les Alpes ? »
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En signant la pétition sur Internet à l’adresse www.faisonsbougerleslignes.com donnez ainsi un “coup de pioche” en faveur du projet.
L’Auvergne à New York
Nous avons reçu ce mail d’un lecteur auvergnat quelque peu surpris de découvrir une parcelle de sa région au beau milieu des collections du musée d’Art moderne de New York, aux États-Unis ! Comme quoi… Philippe L. écrit : Lors d’une visite au MoMA, à New York, j’ai découvert un dessin de l’architecte autrichien Hans Hollein représentant Vulcania (Museum of Vulcanism, SaintOurs-les-Roches, Auvergne, France, Exterior perspective. 1994). Cette œuvre est en exposition permanente dans la salle Architecture et paysages.
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Des Auvergnats
très nature Avec ses torrents, ses tourbières, ses bocages, ses lacs de montagne, ses forêts, ses prés salés, l’Auvergne tient une place privilégiée dans la préservation de la biodiversité en Europe. En plus de sa variété de paysages, elle bénéficie de multiples influences climatiques, véritables atouts pour maintenir et développer la diversité des espèces floristiques et faunistiques. Même si cette place particulière est régulièrement menacée, dans toute la région, les initiatives heureuses se multiplient, nous rappelant que l’homme est un maillon essentiel d’une chaîne immense. Un maillon qui peut être, au choix, un prédateur implacable ou un usager éclairé du capital Terre.
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Déforestation, introduction de certaines espèces prédatrices, telles la tortue de Floride ou l’incontrôlable renouée du Japon, pollution des eaux... les atteintes à cette richesse naturelle sont malheureusement nombreuses. Et tout s’enchaîne. Ainsi, le campagnol terrestre (ennemi juré des agriculteurs, plus connu sous le nom de “rat taupier”) doit son expansion à l’homme, qui a fait tomber les obstacles naturels que constituaient les haies et fragilisé les prédateurs de ce rongeur, rapaces et renards... Mais l’homme sait parfois mettre son intelligence au service de la nature : il aménage des étangs artificiels, il préserve, autour des champs de céréales, des bandes florales propices aux messicoles (bleuets, coquelicots, marguerites), il aménage des galeries d’anciens sites miniers pour permettre l’hibernation de chauves-souris, il fabrique son propre compost plutôt que de recourir à du terreau à base de tourbe. Et, surtout, il fait œuvre de pédagogie, car c’est avant tout la méconnaissance des espèces, de leurs habitats et de leurs territoires de chasse qui produit le plus de dégâts.
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Biodiversité au jardin À trop craindre l’invasion des lapins ou l’arrivée d’un chevreuil, trop de jardiniers ont oublié qu’ils pouvaient devenir de véritables acteurs de la biodiversité dans leur environnement immédiat. À Château-sur-Allier (03), l’association pour le développement de l’agri-tourisme en espace rural milite pour promouvoir une autre culture au jardin. Place aux engrais naturels, aux nichoirs, aux haies épaisses, aux fleurs sauvages, dans des jardins moins gourmands en eau et autonomes en semences. Pour convaincre les récalcitrants, la visite du jardin-refuge s’impose. Un petit paradis terrestre, où l’homme et l’animal cohabitent paisiblement, se rendant mutuellement service… « Un muret en pierre sèche pour les lézards mangeurs d’insectes, des pots renversés pour les perce-oreilles qui se nourrissent de pucerons. Un tas de bois mort pour les musaraignes. Un nichoir à mésanges ; 3 000 chenilles sont nécessaires pour nourrir une couvée ! C’est bien plus efficace que bon nombre de traitements ! » rappelle Arnaud Bayle, son responsable. www.maisondelanature.org
Qui aime bien protège bien Gros consommateur de mulots, campagnols et autres rongeurs qui nuisent aux cultures, le busard cendré n’est pas payé en retour... Le rapace niche souvent au sol. Autant dire qu’il est en première ligne lors des opérations d’ensilage et de moissons. En Haute-Loire, les bénévoles de la Ligue de protection des oiseaux ont donc choisi d’alerter les agriculteurs. Un numéro de téléphone SOS Busard existe désormais, permettant à un exploitant de signaler un nid. Les bénévoles peuvent alors voler au secours des œufs et des jeunes oiseaux. Chaque année, plus de 30 jeunes busards ont été mis à l’abri. Le busard cendré est l’une des espèces les plus menacées de notre avifaune. SOS Busard : 06 50 40 47 34.
Choc initiatique Hauts comme trois pommes, les élèves de maternelle de SaintBonnet-près-Orcival (63) se souviendront longtemps de cette drôle de sortie nature, dont la première étape s’est tenue à l’immense décharge de Puy-Long, aux abords de l’agglomération clermontoise. Face à ce centre d’enfouissement technique qui couvre quelque 33 hectares, ils reçoivent un choc initiatique, révélé par la vue et les odeurs ! « Devant cette montagne de déchets, ils se rendent compte du volume que nous pouvons produire », explique François Bousquet. Animateur au sein de Carbala, une société coopérative qui a fait des animations socio-éducatives son cœur de métier, il joue sur les contrastes. Les enfants quittent ce site les yeux bandés et recouvrent la vue au milieu d’une forêt, dans les cheires d’Aydat. Là encore, les sens sont mis à contribution : ouïe, vue, odorat… et toucher. Avec délectation, les petits s’agenouillent et grattouillent cette litière, la première couche du sol de la forêt, où « la vie grouille ». www.carbala.fr 16
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Attention fragiles « Il n’y a que deux régions françaises où l’on trouve des sources salées : l’Auvergne et la Lorraine », indique Lucie Lecorguillé, du Conservatoire des espaces et paysages d’Auvergne. Sources salées menacées par une végétation envahissante, tourbières victimes d’un assèchement provoqué par le creusement de fossés ou le captage de sources : les zones humides sont particulièrement fragiles. Elles abritent pourtant des espèces directement dépendantes du maintien de ces milieux très originaux, comme les droséras, des plantes carnivores des tourbières. Avec 185 sites gérés directement, le Conservatoire agit concrètement pour préserver l’équilibre écologique de ces milieux. Une exigence de protection qui se heurte parfois à des intérêts économiques puissants : les sources salées ont des vertus thérapeutiques qui ont conduit à leur surfréquentation. Quant au marais salé de Saint-Beauzire (63), déjà traversé par l’autoroute, il doit maintenant faire face à des projets d’extension d’une zone artisanale. www.enf.conservatoires.org M A G A Z I N E
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AU FIL DE L’EAU
À Romagnat (63), l’école maternelle Jacques-Prévert a mis au point, grâce au CPIE Clermont-Dôme, une initiative originale : permettre aux enfants de dépasser leur peur des insectes, en les observant in situ, saison après saison. Observation à l’œil nu, techniques de capture visant à ne pas blesser l’animal et même mise en élevage dans la salle de classe... Ce travail s’achèvera avec une exposition photographique et la réalisation de modelages. Chaque année, le dispositif pédagogique “À l’école de la forêt” permet de sensibiliser plus de 500 élèves dans toute l’Auvergne. Plus d’informations sur : www.ecoledelaforet.agriculture.gouv.fr.
Après un séminaire organisé en mars dernier à Vulcania et animé par l’écrivain et naturaliste Yves Paccalet, la Région Auvergne s’achemine vers l’élaboration d’un plan régional en faveur de la biodiversité. À partir d’un état des lieux, il aura pour objectif de dégager les enjeux prioritaires et de définir les actions à mener. Plus d’informations sur : www.auvergne.info.
QUI SONT CES SERPENTS...
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LA FLORE AUVERGNATE À LA LOUPE
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Depuis le début de ce printemps, Le Transfo développe ses services et informations apportés au grand public, en plus de son annuaire professionnel conséquent (avec 3 000 contacts sur l’Auvergne, c’est une rubrique très consultée). Sur son site Internet, www.letransfo.fr, figure en très bonne place (la page a été remontée en “une”) un agenda exhaustif des prochains rendezvous culturels à l’échelle de
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_ Toute la collection éditée par la Fédération de la Région Auvergne pour la nature et l’environnement. Plus d’informations sur www.franeauvergne-environnement.fr. _ L’Auvergne sauvage, éditions Ouest-France. _ Copain de la nature, par Christian Bouchardy, éditions Milan.
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l’Auvergne : concerts, pièces de théâtre, ballets, animations autour de la lecture, etc. L’offre d’information présentée en ligne par Le Transfo est d’autant plus précieuse qu’en plus d’être classée par date, elle permet d’effectuer des recherches par zones géographiques précises : par département, pays ou communauté de communes. Plus personne n’a donc d’excuse pour ne pas aller “au spectacle”.
L’année dernière, des copains ont eu un forfait de train pour leurs 18 ans. Est-ce que j’y aurai droit aussi ?
ET POUR EN SAVOIR PLUS
Créé en juin 1996, le Conservatoire botanique du Massif central est l’auteur d’un document de référence, un Atlas de la flore d’Auvergne, qui recense 1,8 million de données. Ce travail colossal met aussi en lumière les efforts urgents à engager pour préserver une soixantaine d’espèces, jugées particulièrement vulnérables. Une trentaine d’autres n’ont pas été observées depuis plus de cinquante ans...
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Où puis-je trouver un calendrier des concerts et des sorties dans la région ?
UN PLAN BIODIVERSITÉ POUR L’AUVERGNE
Alexandre Teynié est un passionné. Membre de la Société d’histoire naturelle Alcided’Orbigny qui organise des voyages naturalistes pour réaliser un inventaire du vivant, il avoue un faible pour les tritons, crapauds, vipères et cobras... Il publiera dans quelques semaines son Atlas biogéographique des amphibiens et reptiles du Puyde-Dôme, un inventaire rassemblant une trentaine d’espèces qui permettra de scruter les évolutions de certaines populations, du fait des bouleversements d’origine humaine ou du réchauffement climatique. Une passion qu’Alexandre Teynié ne réserve pas exclusivement à l’Auvergne. Le scientifique-aventurier parcourt le monde, de l’Indonésie à la Turquie, pour étudier les venins et réaliser des inventaires faunistiques. Plus d’informations sur www.shnao.net.
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La Région vous répond…
Observer la biodiversité la tête sous l’eau ! À Vichy, l’Observatoire des poissons migrateurs est ouvert du 1er avril au 15 août. Et à Brioude, en 16 aquariums, la Maison du saumon et de la rivière reconstitue la vie de nos rivières, avec plus de 40 espèces : brochets, carpes, silures, saumons, écrevisses, etc. Plus d’informations sur l’Observatoire des poissons migrateurs sur : www.cnss.org - Tél. : 04 70 59 80 84 La Maison du saumon et de la rivière : www.brioude.com/saumonriviere2.html - Tél. : 04 71 74 91 43
L’ÉCOLE DE LA FORÊT
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Si vous avez 18 ans cette année, oui, vous pourrez obtenir gratuitement un forfait mensuel Open Tour d’une valeur de 45 €. Conformément à ses engagements de l’Agenda 21, la Région offre, en effet, depuis 2008, un forfait de ce type à chaque Auvergnat l’année de ses 18 ans. Plus de 950 jeunes ont bénéficié de cette formule en 2008, et l’opération a été reconduite pour l’été 2009. Rappelons ici le fonctionnement du forfait Open Tour. Afin de développer l’usage
du train auprès des jeunes en dehors des seuls déplacements liés aux études, la Région, la SNCF et le Comité régional du tourisme ont lancé Open Tour, des formules illimitées, à tarifs préférentiels, dédiées aux 15-25 ans sur tout le réseau TER Auvergne en juillet et août. Ces formules sont associées à différentes activités de loisirs, sportives et culturelles sur les principales villes desservies par le train en Auvergne. Elles se déclinent en deux options : le forfait hebdomadaire à 15 € et le forfait mensuel à 45 €. De plus, précisons qu’en 2009, un Guide du Routard Auvergne sera offert pour tout achat d’un forfait Open Tour, dans la limite des stocks disponibles. Ce produit “d’été” sera en vente aux guichets des gares et boutiques SNCF à compter du 1er juillet.
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J’ai un emploi à temps partiel, ce qui n’est pas pratique pour envisager de faire une formation. Existe-t-il des formations à distance en Auvergne ? Pour l’heure, il faut reconnaître que les modèles traditionnels de formation continue privilégient les formules très “présentielles”, c’est-à-dire que les stagiaires suivent dans la plupart des cas des heures de formation sur un lieu déterminé, où ils sont présents physiquement. Ce n’est effectivement pas toujours adapté aux situations et aux disponibilités des uns et des autres. En fin d’année 2008, à la demande du président de Région, une expérience de formation à distance proposée par l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) a donc permis à neuf stagiaires de suivre une formation “première employabilité maçon”, en grande partie dématérialisée. Des exercices
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étaient mis à la disposition des personnes (âgées de 17 à 43 ans) par le biais de vidéos, des forums ont permis aux stagiaires d’échanger entre eux, et la communication avec les formateurs se faisait par voie numérique. Cette action expérimentale s’est révélée concluante, puisque les sept stagiaires ayant tenté de valider leur “examen” (l’un a trouvé du travail entre-temps, et un autre était blessé le jour de l’épreuve) ont réussi à le faire. Ces nouveaux modèles sont certainement appelés à se développer. Pour la Région, il s’agit désormais de soutenir les organismes de formation afin qu’ils proposent des FOAD (formations ouvertes et à distance) ou de les encourager à prendre des initiatives allant dans ce sens.
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des groupes politiques CONFORMÉMENT À LA LOI DU 27 FÉVRIER 2002 RELATIVE À LA DÉMOCRATIE DE PROXIMITÉ, CET ESPACE EST RÉSERVÉ À L’EXPRESSION DES GROUPES POLITIQUES DU CONSEIL RÉGIONAL D’AUVERGNE. LES TEXTES PUBLIÉS DANS CE CADRE N’ENGAGENT QUE LEURS AUTEURS.
GROUPE SOCIALISTE AGIR CONTRE LA CRISE DÉCLENCHÉE PAR LA SPÉCULATION Par Jean Mallot, président du Groupe socialiste. www.auvergne-groupesocialiste-region.fr
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Cantal ou la RN 88 en Haute-Loire, c’est à l’État qu’il revient de débloquer les fonds en urgence comme il a su le faire pour les banques ! Nous savons aussi que cette crise a pour principale composante un effondrement de la demande. Or, le gouvernement refuse le relèvement des salaires, refuse la baisse de la TVA, refuse le relèvement des minima sociaux… Le résultat est palpable et immédiat : activité en berne, faillites en série, explosion du chômage. Avec une augmentation de + 20 % en un an pour notre seule région !
ettoyer les écuries d’Augias
La crise que nous traversons est sans précédent par son ampleur, sa brutalité et sa gravité. En France comme dans le reste du monde, la crise économique et sociale frappe chaque jour un nombre grandissant de salariés. Pas une semaine ne s’écoule sans que ne soit dévoilé un nouveau scandale. Pas une semaine sans que la presse ne titre sur tel dirigeant avide de recevoir son “bonus”. L’économie mondiale est à l’évidence confrontée à une crise de système dont les causes profondes se trouvent dans la priorité donnée à la rémunération du capital au détriment de celle du travail. Ce monde a donc besoin d’orienter ses forces vers des valeurs humaines. Il a besoin de réglementation. Il faut le réformer en profondeur, redéfinir ses priorités et nettoyer les écuries d’Augias.
La Région Auvergne s’engage
Une telle situation oblige la Région à intervenir avec les moyens qui sont les siens et qui ne lui permettent pas de lutter seule contre la crise. Nous avons cependant décidé d’injecter 14 M€ supplémentaires dans l’économie locale, ce qui aura un effet direct dans le secteur du bâtiment. Les affectations ont rapidement été arrêtées : travaux et équipements dans les lycées, dans les centres de formation des apprentis (CFA), sur le patrimoine historique et culturel régional. Difficile d’être plus réactif. D’autres mesures de sauvegarde immédiate destinées à préserver à court terme les intérêts des salariés et des entreprises auvergnates ont été décidées : l’ouverture de nos achats de formation professionnelle aux personnes en reclassement à la suite d’un licenciement économique, l’ouverture du fonds d’intervention formation
Le gouvernement français à contresens
Sur le plan national, là où serait nécessaire l’augmentation du pouvoir d’achat, le président de la République accorde aux salariés les miettes du festin des banquiers. Alors que l’on s’attend à une relance historique de l’investissement public, l’État présente un plan de communication sur des projets dont aucun n’est nouveau, avec de surcroît l’exigence que les collectivités les financent ! Nous sommes certes prêts à faire des efforts, mais il est évident que pour la mise à 2x2 voies de la RN7 ou de la RCEA par exemple, la RN 122 dans le 20
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aux entreprises de plus de 50 salariés. Nous faciliterons aussi l’accès au crédit des entreprises par un nouveau fonds d’avance, par une instruction encore plus rapide des dossiers, par un doublement du plafond d’aide régionale aux fonds propres, par l’ouverture du fonds régional géré avec Oseo à la garantie des crédits de trésorerie… De même, soutiendrons-nous la recherche, le développement, l’innovation pour consolider notre économie et préparer l’avenir. Une rallonge de 1,5 M€ permettra de favoriser les laboratoires de recherche et les entreprises au sein des pôles de compétitivité ainsi que dans les pôles d’innovation dans le numérique, les sciences de la vie, la nutrition, l’environnement, etc. Nous aurions certes voulu faire plus… mais les limites de notre budget et notre volonté de ne pas trop relever l’impôt nous contraignent. Il serait temps que l’État se décide enfin à prendre des mesures massives et adaptées à cette crise sans précédent.
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GROUPE UNION POUR L’AUVERGNE L’AUVERGNE FACE À LA CRISE
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l’Union Pour l’Auvergne ont demandé la tenue d’une session extraordinaire consacrée à l’économie et l’emploi. C’est avec réticence que le président du Conseil régional, qui n’en voyait pas l’utilité, a consenti à l’organiser le 2 mars dernier. Alors que l’on pouvait s’attendre à la mise en place d’un plan de soutien à l’économie régionale, comme l’ont fait de nombreuses autres collectivités en France, l’exécutif s’est contenté de présenter quelques ajustements de ses programmes, financés à budget constant. La seule innovation forte décidée par la Région est intégralement financée par l’État qui, dans le cadre de son plan de relance, lui attribuera 14,3 M€ supplémentaires pour accroître son investissement. Ainsi, la quasi-totalité de l’effort engagé pour soutenir l’économie auvergnate vient de l’État, pourtant accusé régulièrement d’abandonner notre Région. À cette dotation, s’ajoutent les nombreux projets annoncés lors du Comité interministériel à l’aménagement et la compétitivité des territoires du 2 février, qui représenteront près de 49 M€ d’investissements supplémentaires. Le Groupe de l’Union Pour l’Auvergne avait demandé que l’engagement de la Région soit plus important, qu’elle cherche dans des économies de fonctionnement les ressources nécessaires pour soutenir l’économie régionale. Des propositions concrètes avaient été formulées. Hélas, sans réponse favorable de la part du président du Conseil régional. Face à la grave crise économique que traverse notre pays, l’État aura su se montrer réactif et solidaire,
L’Auvergne a plus d’emplois industriels par rapport à la moyenne des régions françaises. Alors est-ce que pour autant nous sommes plus menacés que d’autres face à la crise et à la montée du chômage ? […]Objectivement, je ne le crois pas. » C’est ainsi que le président de Région analysait la situation économique de l’Auvergne le 5 janvier dernier, alors que déjà depuis des semaines chacun pouvait constater les difficultés rencontrées par nombre d’entreprises auvergnates face à la crise. L’ensemble des Auvergnates et des Auvergnats qui en subissent les conséquences, soit parce qu’ils ont été contraints au chômage partiel, soit parce qu’ils sont dans l’incertitude quant à leur emploi, apprécieront les propos candides du président de Région. Au-delà de ces quelques mots, bien plus grave, c’est l’inaction de la Région face à la crise qui est coupable. Adopté en décembre dernier, le budget primitif du Conseil régional d’Auvergne ne tirait aucune leçon de la situation économique : _ baisse des dépenses d’investissements alors que les entreprises auvergnates, notamment celles du BTP, comptent sur la commande publique pour traverser la crise ; _ stagnation des aides à l’industrie, au commerce et à l’artisanat, quand ces secteurs ont plus que jamais besoin d’un soutien accru ; _ augmentation de la fiscalité régionale directe et des cartes grises, au moment où nos concitoyens craignent pour leur pouvoir d’achat. Face à ce budget déconnecté de la réalité économique de l’Auvergne, les élus du Groupe de
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LA RÉGION LANCE SON PLAN BIODIVERSITÉ par Pierre Pommarel, président du Groupe
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Blog du groupe : http://pcfauvergne.elunet.fr/
http://blog.vertsconseilregionalauvergne.fr
par Éric Dubourgnoux, président du Groupe
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GROUPE VERT
En effet, comment accepter que les banques verrouillent l’accès au crédit pour les PME quand on sait qu’en Auvergne, les encours de crédits représentent 21 Md€ contre 26 Md€ en dépôt ? La différence de 5 Md€ pourrait participer plus efficacement à la relance économique que les 500 000 € du fonds de trésorerie régional financés par les contribuables. Devant l’immense faillite des marchés financiers, il faut soumettre l’utilisation des capitaux aux décisions des peuples en créant un pôle financier public et en obligeant la Banque centrale européenne à soutenir l’emploi et l’investissement. Il s’agit là d’une proposition communiste et du Parti de gauche au niveau européen.
LES BANQUES DOIVENT FINANCER L’ÉCONOMIE
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Jean Proriol Président du Groupe Union Pour l’Auvergne (élus UMP, UDF et apparentés) Tél. : 04 73 31 84 99 E-mail : groupeupa@cr-auvergne.fr Internet : www.unionpourlauvergne.org
rotéger la biodiversité est une urgence enfin reconnue aujourd’hui, mais il est plus que temps d’agir concrètement pour enrayer son déclin généralisé. La Région est bien consciente de l’importance de cet enjeu planétaire et elle vient de lancer son plan régional, conformément aux engagements de son Agenda 21. Ce plan devra définir les actions à mener sur son territoire pour améliorer la connaissance et surtout pour protéger efficacement la biodiversité. Mais la difficulté est de faire partager cet objectif à tous les acteurs du territoire qui, malheureusement, n’en sont pas tous au même degré de prise de conscience. La démarche entreprise par Lionel Roucan, le vice-président Vert chargé de l’environnement, avec le plein soutien du président René Souchon, est donc de définir ensemble une stratégie partagée par tous pour protéger les espèces et épargner les milieux naturels. Entre la création des réserves régionales, des trames “vertes” et des trames “bleues” ou des corridors biologiques, la prise en compte plus poussée de la protection de la nature dans les Scot, les plans d’aménagement et l’évolution des pratiques agricoles… il y a du pain sur la planche ! Lancé le 11 mars en présence d’Yves Paccalet, scientifique de l’équipe Cousteau qui en est le parrain, le plan biodiversité est donc dans sa phase de diagnostic et quatre ateliers (espèces, milieux naturels, Nord Auvergne, Sud Auvergne) sont en place. Ils attendent votre contribution : inscrivezvous auprès de f.semiond@cr-auvergne.fr.
GROUPE COMMUNISTE
a situation de l’emploi en Auvergne s’est fortement dégradée sur un an avec une hausse de 21 % du nombre de demandeurs d’emploi (+ 19 % nationalement). Les PME et les artisans subissent plus durement la dégradation de la conjoncture que les groupes et doivent faire face à l’intransigeance des banques. Pourtant, le gouvernement a adopté des plans de soutien au secteur bancaire avec 360 Md€, au secteur automobile avec plus de 8 Md€ et un plan de relance de 26 Md€. Dans ce contexte, la création par le Conseil régional d’un fonds de trésorerie temporaire pour les entreprises en difficulté ne peut être la solution. Notre groupe s’est opposé à cette mesure qui contribue à entretenir l’idée que le Conseil régional peut servir de banque aux entreprises, alors qu’il n’en a absolument pas les moyens.
en prenant rapidement des décisions utiles et efficaces pour l’ensemble des territoires, afin de soutenir l’économie et sauver les emplois. Le Conseil régional d’Auvergne aura, pour sa part, fait preuve d’inertie et d’attentisme. En chinois, le mot “crise” signifie soit danger, soit opportunité. Essayons de jouer la carte de l’opportunité plutôt que celle de la résignation et du seul accompagnement de la crise.
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Nattitude n’est pas un label, mais plutôt un élan commun visant à fédérer les hébergements touristiques d’Auvergne autour d’une offre de qualité… avec la “Nature attitude” en prime !
un gîte est posée sur la digue, à fleur du lac de Malaguet. Quand on ne guette pas les bergeronnettes sur les berges, la bibliothèque du couple permet de s’évader, à moins que le mari de Joëlle, musicien, ne fasse découvrir aux hôtes son éclectique discothèque personnelle. Chez les Combourieu, le sentiment de bout du monde est déjà imprimé par les kilomètres de routes miniatures à parcourir pour rejoindre le complexe touristique que la famille a créé en cinq générations. On pose les valises dans l’Auberge des Montagnes, la maison mère, on prend un thé dans un espace réchauffé de boiseries, alors que le feu ronronne dans le cantou, où sèchent deux jambons. Le ton est donné pour un séjour où chaque désir sera anticipé, car l’accueil est inscrit dans l’histoire de cette ancienne ferme. De mémoire d’André, le père, « on y a toujours donné à manger ».
DU BEAU ET DU BON Mais qui dit nature et res-
TOURISME : VERS UNE NOUVELLE
NATTITUDE
Le tourisme auvergnat s’est donné un nom : Nattitude. Traduire par « plus d’écologie, plus de charme, plus de qualité ». Joëlle Le Jean, au bord de son lac de Haute-Loire, ainsi qu’André Combourieu et sa famille, qui ont révolutionné un petit village du sud-Cantal, sont les premiers à intégrer cette nouvelle démarche d’hébergement. Visites guidées. Le savoir-faire des hébergements existants est reconnu à travers la démarche, qui entend donner une identité au tourisme en Auvergne.
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ature absolue, tranquillité à la carte, qualité optimale des prestations et du cadre, connexion Internet… le touriste veut tout. Et l’Auvergne, si elle s’y emploie, peut tout lui donner : c’est le constat fait par la Région, qui a impulsé la création de la démarche Nattitude. L’enjeu est grand et précis : pas de label qui s’ajouterait au millefeuille déjà compliqué d’estampilles diverses, mais un élan commun dans lequel les hébergements existants sont invités à entrer, parallèlement à la création de structures spécifiques qui seront imaginées strictement à partir de ce nouveau concept d’accueil touristique. Pour la Maison du Lac, à Monlet (Haute-Loire) ou l’Auberge des Montagnes, à Pailherols (Cantal),
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la porte était déjà grande ouverte tant les deux établissements réunissent tous les atouts de cet hébergement dans l’air du temps. Côté nature, c’est à celui qui revendiquera la plus grande pureté : difficile de trancher entre le reflet “aquarellé” du ciel et des épicéas dans le lac de 22 hectares, propriété de Joëlle Le Jean et de sa famille près de La Chaise-Dieu, et la vue imprenable de l’auberge des Combourieu père et filles sur tous les verts du Carladès. « Une tranquillité de lieu, une atmosphère propice au ressourcement », exige aussi la charte de Nattitude. Là encore, les deux repères relèvent le défi. L’ancienne usine à rubans du XIXe siècle où Joëlle Le Jean a créé cinq chambres d’hôte et E N
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sourcement ne dit pas forcément écologie dans l’organisation du séjour touristique. Or, Nattitude, c’est aussi ça. Joëlle Le Jean assume : elle cuisine pour ses hôtes des produits bio achetés aux producteurs des environs, se chauffe au bois, dispose même d’un filtre à roseaux pour l’assainissement de sa maison. Quant à André Combourieu, il ne propose à ses clients que des activités saines pour le corps et l’esprit : randonnée en raquettes ou ski de fond l’hiver et, l’été, piscine ou promenade en attelage. Car l’aspect activités n’est pas non plus à négliger : les loisirs créatifs ou organisés autour de la nature et de l’eau sont dans la ligne de mire ainsi que le bien-être, de plus en plus prisé. C’est le nouveau credo pour les Combourieu. En plus de l’auberge, avec son restaurant et ses dix chambres, le Clos des Gentianes, son propre restaurant et ses dix autres chambres, le Chalet de Jean, qui en propose encore quatre, est née la Grange Bien-être : piscine, sauna, hammam, fauteuil massant, esthéticienne deux jours par semaine sont les premiers jalons posés par la famille dans cette nouvelle orientation. Joëlle Le Jean, pour sa part, s’est formée pour structurer l’activité pêche à la mouche dans le lac de Malaguet, de la maîtrise de l’empoissonnement à l’accueil du pêcheur. Reste ce qui n’est pas forcément écrit, mais qui est attendu dans ce type d’établissements : le beau et le bon. Les Combourieu ont soigné la décoration en détail, fait appel à un ébéniste de Pierrefort pour créer de faux lits clos comme autrefois, cherché des noms chantants pour les chambres, accroché les portraits de famille. Chez eux comme chez Joëlle Le Jean, on a privilégié les matériaux M A G A Z I N E
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naturels, le bois, les tons tendres, les lumières douces. Dans les assiettes, que ce soit à Pailherols ou à Monlet, la tradition se tient bien, talonnée par l’envie de légèreté. Stéphane Dubois, le cuisinier de l’auberge et ancien second chez Marcon, mêle dans chaque menu un plat traditionnel et un plat plus contemporain. Marie Combourieu, au Clos, chouchoute ses résidents avec des madeleines au miel qu’elle a appris à faire chez Lenôtre. À la Maison du Lac, la fourme d’Ambert s’envole en soufflé, la lentille fraternise avec les moules. Car ce qui caractérise ces lieux, c’est aussi le vent de nouveauté qui y souffle. Chez les Combourieu, adeptes de la formation continue et de la polyvalence, un projet d’agrandissement de l’espace bien-être est déjà en projet pour 2010, avec l’adjonction d’un Jacuzzi. « Chaque année, nos hôtes nous demandent ce qu’il y a de neuf tant ils ont l’habitude qu’on évolue en permanence », s’amuse André Combourieu. Joëlle Le Jean, elle, va ouvrir en août un deuxième gîte et bientôt un lodge pour ses pêcheurs. Elle aussi va s’initier à la détente : un spa et un sauna ne devraient pas tarder à être aménagés dans la dernière partie de l’ancienne usine.
La charte des établissements Nattitude promet aux touristes « une tranquillité de lieu, une atmosphère propice au ressourcement ». La chaleur de l’accueil doit primer, que l’on ait choisi de passer son séjour dans un hôtel, une chambre d’hôte, un village de vacances ou un camping...
Les ambitions de Nattitude Cette démarche, unique en France, résulte de la combinaison des attentes du touriste européen d’aujourd’hui et de l’étiquette “nature préservée” de l’Auvergne. Un premier volet consiste à fédérer des établissements existants (chambres d’hôte, hôtels, campings, villages de vacances, auberges de pays) autour de cinq critères de qualité : qualité d’implantation, d’aménagement, d’intégration au territoire, environnementale et de service. Plus de 30 hébergements sont déjà Nattitude, d’autres le seront demain après un soutien et un accompagnement appropriés. Ainsi, 12 000 à 15 000 lits devraient intégrer la démarche d’ici deux à trois ans. Un deuxième volet consistera à favoriser l’association des collectivités et des territoires avec des opérateurs privés du tourisme autour de projets de “resorts Nattitude”. Le premier de ces gros complexes de 500 lits, véritables locomotives pour l’économie locale, devrait sortir de terre dans cinq ans environ.
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LES TRANSPORTS AU CŒUR
DES ASSISES 2009 Après les Assises territoriales de 2004 et le bilan à mi-étape réalisé en 2007, les Auvergnats sont conviés à un nouvel exercice de démocratie participative au mois de juin 2009. La question des transports sera l’objet des échanges et débats proposés au public. Une thématique transversale intéressant les particuliers aussi bien que les entreprises, essentielle dans la vie quotidienne, cruciale pour l’emploi. our le Conseil régional d’Auvergne, ce sera l’opportunité de faire le point sur un secteur clé de l’aménagement du territoire (la Région en est administrativement le chef de file) et avant tout de donner la parole aux Auvergnats sur leurs attentes et leurs idées en matière de mobilité. Le terme est ici pris au sens le plus large : liaisons routières, ferroviaires, aériennes, modes de transports doux, covoiturage, transports à la demande en milieu rural, vélo, bus, TGV, etc. L’objectif de ces Assises 2009 est de susciter le débat et ainsi de dégager des pistes de réflexion sur les questions de déplacements, qu’ils soient quotidiens ou autres.
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Avec les Assises 2009, les Auvergnats sont invités à s’exprimer sur les questions de transports au sens large.
QUELLES ORIENTATIONS POUR DEMAIN ? Des difficultés et des insatisfactions sur l’organisation générale des transports, les Auvergnats en ressentent. Leurs attentes seront assurément affinées en juin. Des réponses sont d’ores et déjà apportées, comme en témoignent les travaux de rénovation et de modernisation du réseau de voies ferrées prévus d’ici 2013 dans le cadre du plan rail Auvergne (lire en encadré). Pour autant, les Assises 2009 permettront de “coller” au plus près aux besoins des uns et des autres à l’heure d’élaborer les futures politiques régionales des transports. Peutêtre en expérimentant de nouvelles pratiques ? En renforçant tel ou tel service ? En fédérant les autorités organisatrices des transports dans l’optique de mettre en place une centrale de mobilité ? Aux Auvergnats de faire part des choix qui, à leurs yeux, sont les plus judicieux pour l’avenir. L’offre actuelle des transports leur convient-elle ? Quelles formules nouvelles sont, à leurs yeux, prioritaires ? Le transport à la demande est-il M A G A Z I N E
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pertinent, et où ? Les attentes et les idées ne manquent pas dans le rang des premiers concernés : ils sont invités avec ces Assises à les exprimer “en direct”.
« Ces Assises 2009 seront une nouvelle grande étape de démocratie participative pour l’Auvergne », estime le président René Souchon.
Transports : donnez votre avis Le grand rendez-vous des Assises 2009 est fixé au mercredi 24 juin, à 19 h, à la Grande Halle de Clermont-Ferrand. L’événement sera retransmis sur www.auvergne-mobile.tv. Chacun pourra aussi donner son avis sur le site Internet dédié à ces Assises 2009, www.auvergnemobile.fr, ou par courrier. Enfin, une équipe itinérante ira, du 25 mai au 24 juin, filmer les Auvergnats invités à s’exprimer sur les questions de mobilité et de transports. Ils passeront ensuite « à la télé sur Internet ».
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213 M€
POUR LE PLAN RAIL 2009-2013
Signé en début d’année par Réseau ferré de France (RFF), l’État et le Conseil régional d’Auvergne, le plan rail 2009-2013 prévoit sur cinq ans un investissement de 213 M€ pour le réseau ferré auvergnat.
L’effort financier est partagé entre les trois partenaires : 180 M€ (donc 60 M€ chacun) dans le cadre d’un programme contractuel partenarial qui permettra d’engager des travaux sur de nombreuses lignes régionales (voir carte) ; et 33 M€ pour un programme spécifique sur la section auvergnate de la ligne Bordeaux/Lyon, financés exclusivement par RFF. Ce plan rail vise à accélérer la remise à niveau et la modernisation du réseau, en évitant notamment les ralentissements. Il s’agit d’un programme ambitieux (et coûteux) qui vient compléter l’effort déjà inscrit au contrat de projets État-Région (CPER) 2007-2013, ce dernier s’élevant à 196,5 M€. En tout, ce seront ainsi près de 410 M€ qui seront investis d’ici cinq ans en faveur du réseau ferré auvergnat. Les premières lignes rénovées en 2009 seront : Lavaufranche/Gannat, Le Puy-en-Velay/Firminy et Saint-Georges-d’Aurac/Langogne. Suivront en 2009-2010 : Clermont-Ferrand/Thiers, Thiers/Noirétable, Arvant/Aurillac, Aurillac/ Figeac et Arvant/Le Puy-en-Velay. Enfin, en 2010 : Clermont-Ferrand/Volvic et Issoire/Arvant.
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AGENDA
DÉCRYPTAGE
. Juin 2009
Numérique : objectif “très haut débit”
Démocratie participative : Assises sur la question des transports
. 6 juin
Mené dans le cadre d’un partenariat publicprivé animé par la Région, le programme Auvergne haut débit s’est achevé au premier trimestre 2009. Il a fait de l’Auvergne une région 100 % haut débit, les solutions par satellite venant compléter le déploiement de l’ADSL sur le territoire auvergnat (860 km de fibre optique ont été posés). Ce programme a permis de résorber les zones blanches. Mais l’Auvergne, soucieuse de garder son avance numérique, prépare déjà activement un schéma du très haut débit, devant être finalisé en 2009. La majorité des déploiements devraient intervenir entre 2011 et 2013. Sans entrer dans des détails trop techniques, disons que la fibre optique est le canal le plus rapide pour la transmission de données, et que l’enjeu est de « l’amener encore plus près des particuliers et des entreprises ».
Rugby, finale du Top 14 au Stade de France
. 7 juin Élections européennes . 22 et 23 juin Session du Conseil régional d’Auvergne
. 14 juillet
Grande fête gratuite et ouverte à tous, au domaine royal de Randan, pour la Fête nationale
. 4 septembre
Inauguration du lycée du bâtiment Pierre-Joël Bonté, à Riom Le président du Conseil régional d’Auvergne, René Souchon, répond régulièrement aux Auvergnats : posez vos questions et retrouvez les réponses en vidéo sur le site www.auvergne.eu
TÉLEX Auvergnat Cola Après la Corse, la Bretagne et la Vendée, c’est au tour de l’Auvergne de se doter d’une boisson de type “cola”. Les établissements Julhes, basés à Saint-Flour, commercialisent depuis le début de l’année un Auvergnat Cola au goût très proche de son concurrent mondial… à une petite touche de gentiane près. Le lancement officiel de cet Auvergnat Cola s’est fait au Salon de l’agriculture. Gageons que l’initiative, qui a déjà remporté un franc succès auprès des Auvergnats, saura aussi séduire des amateurs d’autres régions (www.auvergnatcola.com).
Pour la venue du TGV en Auvergne, l’heure de la mobilisation est loin d’être passée. L’adresse Internet dédiée à la pétition pour l’arrivée du TGV dans la région est www.faisonsbougerleslignes.com. Le chantier est ouvert : plus de 87 000 personnes ont déjà signé la pétition et le projet a été inscrit au Grenelle 2 de l’environnement… Mais il n’est pas trop tard pour piocher !
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Avoir un très haut débit partout participe à assurer l’équité entre les territoires. La mise en place d’infrastructures numériques de plus en plus performantes se justifie d’autant mieux qu’elles doivent accompagner certaines politiques publiques (points visio-public, espaces numériques de travail dans les lycées). Et, pour les entreprises, faut-il rappeler combien la question est cruciale ? L’accès à Internet représente en général le troisième critère d’implantation, après l’accès routier et l’immobilier. C’est même parfois le premier. Les cibles prioritaires du schéma du très haut débit en Auvergne seront les zones d’activités (87 ZA seront raccordées directement à la fibre optique) ainsi que les lycées (114 sites) et les établissements de santé. De même, pour les populations, l’objectif est d’arriver à 90 % de lignes éligibles au “tripleplay”, terme qui englobe la téléphonie, la télévision numérique et Internet. Le coût net de l’opération devrait osciller entre 200 et 250 M€.
Le TGV ? Pioche…
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UNE QUESTION D’ÉQUITÉ TERRITORIALE
* Tranche Lavaufranche-Montluçon-Saint-Germain à la charge exclusive de Reseau ferré de France.
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Des éco-turbines opérationnelles L’entreprise clermontoise H3E-Industries a mis quatre ans pour concevoir des éco-turbines à installer sur les chutes des rivières (dénommées Aqualiennes, marque déposée), basées sur de nouveaux procédés développés avec le concours des universités de Clermont-Ferrand et Grenoble. Celles-ci permettent la production d’électricité verte (de 10 à 300 kW par site) sans tuer les poissons (www.h3eindustries.com).
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Navettes d’été pour développement durable Au cours des mois de juillet et d’août, un système de navettes par car permettra à chacun de rejoindre Vulcania et le sommet du Puy-de-Dôme depuis le centre-ville de Clermont-Ferrand. Ces navettes circuleront tous les jours, y compris les week-ends et jours fériés, au prix de 5,20 € l’aller-retour (www.vulcania.com). Culture scientifique et technique Populariser les sciences, les rendre plus accessibles : telle est la vocation du futur Centre régional de culture scientifique, technique et industrielle (CRCSTI), qui a fait l’objet d’un séminaire de lancement le 17 avril sous l’égide du Conseil régional d’Auvergne et des services de l’État. Pilotée par l’association Volcan Terre d’éveil, la démarche a débuté en janvier 2009 et vise également à « favoriser une réflexion individuelle et collective sur les enjeux des sciences et leur impact sur la société ». À suivre.
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SUR LE VIF APPELS À PROJET EN AGRICULTURE BIO Deux appels à projet sont lancés en 2009 par la Région : “Objectif bio” et “Valorisation des produits”. Le premier s’adresse essentiellement aux projets collectifs afin de promouvoir des avancées dans la valorisation des produits issus de l’agriculture biologique et le développement du secteur biologique régional. Date limite de réception des dossiers : 14 août. L’appel à projet “Valorisation des produits” tiendra compte de critères de durabilité économique, sociale et environnementale (date limite : 31 juillet). Précisons aussi qu’en 2009, le plafond du “bonus bio” (aide au maintien) a été relevé à 3 000 € par exploitation, contre 1 000 € l’année précédente.
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Adélaïde d’Orléans (1777-1847), sœur cadette de Louis-Philippe, pour qui elle fut une précieuse conseillère et que l’on surnommait son “égérie”.
RANDAN AUX
AUVERGNATS... Le domaine royal de Randan passe parfois pour n’être que de beaux restes. C’est injuste, car ce lieu, dominé par la ruine saisissante d’un opulent château, est riche de bâtiments et de collections qui nous racontent ce que fut l’intimité d’une famille illustre de France.
REPÈRES Pratique Le domaine royal de Randan est ouvert du 30 mai au 30 septembre, tous les jours sauf le mardi, de 14 h à 19 h en juin, de 10 h à 19 h en juillet et août, et de 14 h à 18 h en septembre. Tarif de l’entrée : 4 €, gratuit pour les moins de 16 ans. Renseignements par téléphone au 04 73 41 57 86.
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Souvent, les jardins anglais avaient leur ruine. Au XVIIIe siècle, pour satisfaire à la mode, on en construisait même de toutes neuves entre un bosquet et une clairière. Mais à Randan, ce sont des circonstances malheureuses qui ont donné une ruine hors pair à un très beau jardin anglais. Les héritiers de la maison royale, au début du XIXe siècle, avait choisi la bourgade pour en faire un lieu de villégiature, désigné un architecte célèbre et fait bâtir un château raffiné. Mais un siècle plus tard, un incendie ravageait l’édifice et provoquait l’abandon de tous les bâtiments qui constituaient alors le cœur d’un immense domaine. Aujourd’hui propriété de la Région, ils font l’objet d’importants travaux pour les transformer en un équipement touristique et culturel remarquable. En 1821, Adélaïde d’Orléans, sœur du futur roi
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Louis-Philippe, hérite de la duchesse d’Orléans, leur mère et l’une des plus grosses fortunes de France. Déjà propriétaire forestière en Auvergne, elle acquiert la forêt de Randan, constituant un domaine de plus de 7 000 ha. La région plaît à Adélaïde, qui décide de faire de Randan le lieu de ses villégiatures. L’architecte Pierre-FrançoisLéonard Fontaine, grand artisan du style Empire, est mandaté pour remanier totalement le château existant. Il se livre alors à des expériences originales. Ainsi, la salle à manger, du fait de sa situation et de la déclivité du terrain, se trouve enterrée, éclairée par deux verrières donnant une lumière zénithale. Ces verrières sont elles-mêmes abritées sous un monumental “vestibule de fer” qui forme l’entrée du château, au nord. Car la fonte, matériau moderne, est très utilisée, en colonnes par exemple, E N
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L’usage voulait que le parc des domaines royaux soit ouvert au public. Des barrières délimitaient des espaces extérieurs strictement privés à l’avant et à l’arrière du château de Randan.
dont Jacob Desmalter, ébéniste prestigieux de l’époque, a sculpté le modèle. Malheureusement, les flammes n’ont laissé du château que les murs parés de briques produites sur place, dans une briqueterie bâtie au seul usage de ce chantier.
JOINTOIEMENT ENTRE PANNERESSES ET BOUTISSES Adélaïde demeurera “Mademoiselle”, mais la famille est nombreuse, puisque Marie-Amélie de Bourbon, l’épouse de son frère, dont elle est très proche, lui donne dix neveux et nièces. Dans cette retraite située à trois jours de Paris, il faut pouvoir accueillir. Au domaine, on se sent bientôt à l’étroit, et les artisans sont à nouveau convoqués pour élever à l’ouest du château des cuisines et une chapelle. S’ils n’ont pas subi l’incendie, ces bâtiments ont pâti de l’abandon M A G A Z I N E
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qui va suivre. Au printemps dernier, des ouvriers dont la spécialité est la rénovation de constructions anciennes travaillaient encore. Pour être conservés et ouverts au public, ces lieux ont bénéficié d’une importante campagne de restauration. Hier encore, on tirait au fer les joints de la longue façade de brique pour souligner finement l’élégance simple de l’appareil. Le matériau a la modestie qui sied à la campagne, mais on peut lui donner de l’allure : en faisant alterner les briques visibles dans leur longueur – les panneresses – et celle dont on voit la face la plus courte – les boutisses –, on forme un discret motif. Le début du XIXe siècle voit les arts portés à un summum de raffinement. La chapelle de style néoclassique en porte témoignage. Restaurés,
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REPÈRES Randan, domaine auvergnat À la fin du XXe siècle, l’État rachète aux héritiers les collections d’animaux naturalisés et le mobilier du château. La Région et le Département acquièrent, de leur côté, 100 ha de parc, les vestiges du château et ses dépendances. Depuis, un accord entre les collectivités a attribué la responsabilité entière du domaine à la Région, que les lois de décentralisation ont rendu propriétaire des collections et du mobilier. La Région a investi 4 M€ depuis 2004 pour la réhabilitation du domaine royal de Randan, notamment au niveau des cuisines et de la chapelle.
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Le toit-terrasse des cuisines a bénéficié d’importants travaux, mais le mobilier de fonte _ jardinières et pergolas _ n’a nécessité qu’un coup de peinture.
La rôtisserie, au fond, et les fourneaux du XIXe siècle. Ces derniers étaient équipés d’un dispositif d’évacuation des fumées par le sol, permettant d’éviter la présence de cheminées au milieu de la pièce.
REPÈRES Le 14 juillet, ce sera royal Pour marquer la réouverture au public du domaine de Randan et fêter ensemble le 14 juillet, le Conseil régional d’Auvergne convie 200 artistes régionaux à vous faire découvrir leurs talents. Tout l’après-midi, musiciens, comédiens, danseurs, plasticiens, marionnettistes vous attendent au détour des allées du parc pour vous surprendre, vous amuser, vous instruire, vous émouvoir...
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Fameux chasseur, Ferdinand d’Orléans (1884-1924) était amateur de sensations fortes. Il a conduit plusieurs expéditions en Indochine.
ses murs revêtus de stucs et ses voûtes peintes en trompe-l’œil abritent des vitraux exceptionnels sortis de la Manufacture de Sèvres et des cénotaphes magnifiquement sculptés. Entre chapelle et château, le toit-terrasse des cuisines a retrouvé son lustre d’antan. Remarquable par sa qualité, le mobilier de jardin en fonte qui l’agrémente, jardinières et pergola, est signé de l’architecte Fontaine. Repeint, il est aussi frais qu’au jour de sa livraison initiale. Au-dessous, les cuisines, immenses, donnent une idée du train de vie de la famille d’Orléans. Elles rappellent également que le domaine était le lieu où une famille élargie, ses amis et son personnel domestique pouvaient vivre en quasi-autarcie, alimentés par une ferme, un jardin et des serres. On trouve, intacts, les “potagers” sur lesquels mitonnaient les légumes
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et la grande rôtisserie que Louis-Philippe fit venir d’Angleterre.
Y AURA-T-IL DES FRAISES À NOËL ? Avec l’alternance des régimes politiques au XIXe siècle, les Orléans sont dessaisis de Randan, puis récupèrent le domaine. À la fin du siècle, Isabelle d’Orléans, comtesse de Paris, et au début du XXe, son fils cadet, Ferdinand d’Orléans, sont les personnages emblématiques du château. C’est la veuve de ce dernier qui voit l’édifice partir en fumée en 1925. Épris de chasse, Ferdinand compose une incomparable collection d’animaux naturalisés. Son intérêt est dû en particulier à la qualité des dioramas, vitrines dans lesquelles les animaux sont présentés en situation, réalisés par la maison Rowland Ward, de Londres. Une quarantaine E N
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de ces curiosités sont désormais accessibles au public, exposées dans les cuisines où passèrent des gibiers qui, eux, n’ont laissé aucun souvenir… Plus à l’ouest encore demeure l’orangerie, exceptionnelle par ses dimensions. La toiture a bénéficié d’une campagne de travaux qui a mis à l’abri ce bâtiment long de 60 mètres aux proportions parfaites. Le fardier avec lequel on charriait les caisses d’orangers est encore là. Placées le long de la façade sud, les serres sont également remarquables. Elles constituent un témoignage précieux, puisqu’elles furent construites sur le modèle de celles qui se trouvaient dans le potager du roi à Versailles, aujourd’hui disparues. Le dispositif de calorifères, toujours visible, était à l’époque secondé par la chaleur intense que produisait en fermentant le crottin de cheval M A G A Z I N E
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déposé à l’arrière. Longtemps avant la mondialisation et le fret aérien, ces aménagements portaient des fraises sur la table de Noël au château de Randan… Au domaine, enfin, on peut jouir du parc, des hêtres pourpres, chênes, frênes, tilleuls ou platanes extraordinaires et, lorsque le ciel le veut, d’une perspective… royale. D’est en ouest, on embrasse la montagne bourbonnaise, le Forez, le Livradois. Aux arbres, on a laissé la liberté de faire obstacle vers la chaîne des Puys, mais du temps d’Adélaïde, on voyait du château toutes les montagnes du département. Mademoiselle n’aurait aujourd’hui plus ce privilège.
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REPÈRES (suite) ... En soirée, on se retrouvera pour un pique-nique géant tiré du sac ou acheté sur place, suivi d’un concert. Enfin, dans la grande tradition du 14 juillet, vous choisirez votre cavalier ou votre cavalière pour entrer dans la danse et partager l’éblouissement des illuminations. Une journée terriblement démocratique, puisque l’entrée est gratuite pour tous !
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