S U P P L É M E N T A U V I S U N ° 1 7 0 2 D U 1 er N O V E M B R E 2 0 1 6
LE DÉPISTAGE
LE DIABÈTE
BIEN
SAVOIR LA VÉRITÉ !
LE SPORT
UN VRAI COMBAT CONTRE LE DIABÈTE
VAINCRE LE DIABETE
VIVRE
AVEC
VOTRE SANG EST-IL TROP SUCRÉ ?
MOBILISATION GÉNÉRALE ! LA MUTUALITÉ À VOS CÔTÉS RENDEZ-VOUS LE 12 NOVEMBRE
*MUTUALITÉ DE LA RÉUNION SSAM
HORS-SÉRIE
SOMMAIRE 03 LE MOT DU PRÉSIDENT 04 COMPRENDRE LA MALADIE 05 CALCULEZ VOTRE RISQUE
Le mot du président
DES RECORDS À ABATTRE
06 DÉPISTAGE 08 SURVEILLER L’ÉQUILIBRE 10 LES COMPLICATIONS 11
LES PRÉJUGÉS
12 INTERVIEWS DE PHILIPPE DOKITHONON ET AUDE PALANT-VERGOZ 14 DIABÈTE ET GROSSESSE 15
LES ENFANTS ET LE DIABÈTE DE TYPE 1
16 LES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES 18 LES ACTIONS 20 L’ALIMENTATION 22 LE SUCRE EST PARTOUT 24 ACTIVITÉ PHYSIQUE ET DIABÈTE 26 ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE 27 COACHEZ VOTRE SANTÉ 28 LETTRES AU DIABÈTE 30 JOURNÉE FAMILLES SOLIDAIRES
PHOTO DE COUVERTURE : © CORINE TELLIER
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THÉODORE HOARAU, PRÉSIDENT DE LA MUTUALITÉ
Les beaux jours du diabète sont finis. Les tristes records devraient reculer. Cela est rendu possible parce qu’enfin toutes les forces en présence sont unies et tirent dans la même direction, avec les mêmes objectifs, parce que l’activité physique éloigne l’obésité et le diabète, parce que le pré diabétique repousse le diabète, aussi par l’activité physique, parce que les complications reculent, toujours grâce à l’activité physique. C’est ainsi que tous les professionnels de santé et autres verront leurs efforts couronnés de succès. Ils auront des patients non plus prisonniers de la maladie mais acteurs de leur santé. Pour revenir au DIABÈTE, on en parle beaucoup mais qui l’a déjà vu ?! Quelques privilégiés l’ont déjà repéré et il sera formellement identifié le 12 novembre. Rendez-vous ce jour-là !
HORS SÉRIE DIABÈTE - Immeuble Point Presse 13, allée Bonnier 97400 Saint-Denis & : 0262 90 20 60 Fax : 0262 90 20 61 info@visutele.com - Adresse postale : 97712 Saint-Denis Messagerie Cedex 9 Saint-Pierre Agence Sud 53, Bd Hubert Delisle 97410 Saint Pierre & : 0262 96 16 96 Fax : 0262 96 16 99 - Directeur de publication : Christian AH-SON RÉDACTION - Responsable de la rédaction Roland HÉBRARD - Journaliste Stéphane MARTIAL - Ont collaboré à ce hors-série Diane BAILLIEUX, Coordinatrice Nutrition Santé Mutualité de la Réunion et Maryse Pholséna, diabétologue et conseil scientifique de la Mutualité - MAQUETTE : Hervé BAUM (DA) - Maquettistes Macaire DORMEUIL Olivier BANOR - Jean-Louis CHARTIER - PUBLICITÉ : Régie Emilie ARZAL & : 0692 38 38 38 regie.pub@visutele.com Chef de produit Publicité - Patrick BIJOUX & : 0692 86 49 79 - Commerciale Cindy HOARAU RÉGIE EXTRA-LOCALE MEDIA OUTRE-MER 101, boulevard Murat 75016 PARIS & : 01 53 64 58 60 - b.chevallier@media-outremer.fr - IMPRESSION SAFI - ZI. Chaudron 97490 Sainte-Clotilde - ÉDITEUR : EPR SAS au capital de 800 000 F PRINCIPAUX ASSOCIÉS Christian AH-SON, SAS SIROB et SA SPR COMMISSION PARITAIRE N° 0709 R 85460 ViSU a été tiré à 45 000 exemplaires. © Toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans VISU est interdite. Dépôt légal 4503
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HORS-SÉRIE
Comprendre la maladie
LE DIABÈTE, C’EST QUOI ? LE DIABÈTE EST UNE MALADIE CHRONIQUE QUI NE SE GUÉRIT PAS, MAIS QUE L’ON PEUT TRAITER ET CONTRÔLER. IL EST CAUSÉ PAR UN MANQUE OU UN DÉFAUT D’UTILISATION D’UNE HORMONE APPELÉE INSULINE.
“ C’est une maladie de pauvres dans un pays riche ! La bombe à retardement dont tout le monde parle, elle a déjà éclaté ! ”
Théodore Hoarau
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L’insuline est produite par le pancréas. Elle permet au glucose (sucre) d’entrer dans les cellules du corps pour qu’il soit utilisé comme source d’énergie. Chez une personne non diabétique, l’insuline remplit bien son rôle et les cellules disposent de l’énergie dont elles ont besoin pour fonctionner. Mais dans le cas du diabète, le glucose ne peut pas servir de carburant aux cellules et s’accumule dans le sang, entraînant une augmentation du taux de sucre : c’est l’hyperglycémie. À la longue, un taux de sucre élevé dans le sang entraîne des complications, au niveau des yeux, des reins, des nerfs, du cœur et des vaisseaux sanguins. Il existe différents types de diabète : le prédiabète, le diabète de type 1, de type 2 et le diabète de grossesse.
Le prédiabète se caractérise par une glycémie plus élevée que la normale, mais pas suffisamment pour établir le diagnostic du diabète. Si des changement de comportement au niveau de l’alimentation et de l’activité physique sont adoptés rapidement il peut en rester à ce stade. Le diabète de type 1 concerne 10 % des cas. Il est dû à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas et apparaît le plus souvent chez l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte avant 30 ans. On parle de maladie auto-immune. Il se traite quotidiennement par une injection d’insuline à vie. Le diabète de type 2 est beaucoup plus fréquent puisqu’il touche 90% des cas. Il est dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’or-
ganisme et se manifeste généralement après 40 ans, bien qu’il soit diagnostiqué à un âge moyen de 65 ans. Il se traite par des antidiabétiques oraux, une alimentation équilibrée, et la pratique d’une activité physique régulière. Avec le temps, le traitement peut être complété par une prise d’insuline. Cette maladie silencieuse encore sousdiagnostiquée est la pathologie chronique la plus fréquemment prise en charge après les cardiopathies et les maladies respiratoires chroniques. D’après le Docteur Pierre Lagacherie, médecin conseil auprès de la CGSS de Saint-Denis, “En Métropole, ce sont les hommes qui sont plus touchés que les femmes alors que dans les DOM, et notamment à La Réunion, il y a un surrisque féminin.”
13597 patients diabétiques ont été hospitalisés en 2013 à La Réunion. 300 à 500 jeunes réunionnais ont un diabète de type 1 traité par insuline. Pour le diabète de type 2, le nombre de cas est 2 fois plus élevé chez nous qu’en Métropole. 4
HORS-SÉRIE
80 000 diabétiques réunionnais, 1/3 pas diagnostiqués (estimation)
CALCULEZ VOTRE RISQUE : FINDRISK
IL N’Y A PAS DE CAUSE UNIQUE AU DIABÈTE DE TYPE 2, MAIS UN REGROUPEMENT DE FACTEURS QUI AUGMENTENT LE RISQUE DE DÉVELOPPER LA MALADIE. CES FACTEURS DE RISQUE SONT L’AVANCÉE EN ÂGE, LE FAIBLE NIVEAU D’ACTIVITÉ PHYSIQUE, LES MAUVAISES HABITUDES ALIMENTAIRES, LE SURPOIDS OU UN TOUR DE TAILLE ÉLEVÉ, L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE, LES ANTÉCEDÉNTS FAMILIAUX ET LA CONDITION SOCIALE.
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Quel âge avez-vous?
Moins de 35 ans 0 point Entre 35 et 44 ans 1 point Entre 45 et 54 ans 2 points Entre 55 et 64 ans 3 points Plus de 64 ans 4 points
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Un membre de votre famille est-il atteint de diabète?
Non 0 point Oui, un membre de la famille plus éloignée : un grand-parent, une tante, un oncle, un(e) cousin(e) 3 points
Oui, un membre de la famille proche : un père, une mère, un enfant, un frère, une sœur 5 points
3
Vous a-t-on déjà prescrit des médicaments contre l’hypertension?
oui non
4
2 points 0 point
Combien de fois mangez-vous des légumes et des fruits?
tous les jours 0 point pas tous les jours 1 point
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Vous a-t-on déjà découvert un taux de sucre sanguin élevé? oui 5 points non 0 point
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Quel est votre IMC ( poids en kg/taille en m au ² ) ?
moins de 25 kg/m² 0 point entre 25 et 30 kg/m² 1 point plus de 30 kg/m² 3 points
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Pratiquez-vous au moins 30 mn d’activité physique par jour ?
oui non
0 point 2 points
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Quel est votre tour de taille au niveau du nombril?
H=Hommes F=Femmes H: Moins de 94 cm F: Moins de 80 cm 0 point H: 94 - 102 cm F: 80 - 88 cm
3 points
H: plus de 102 cm F: plus de 88 cm 4 points
Total des points : Additionnez les points correspondant à vos réponses et notez le chiffre dans la case ci-dessus.
RÉSULTATS : En dessous de 7 points : Vous n’avez pas ou peu de risque de devenir diabétique. Entre 7 et 11 points : Votre risque de devenir diabétique est faible, vous devez cependant rester prudent. De 12 à 14 points : Le risque que vous deveniez diabétique existe, il ne faut pas tarder à mettre en œuvre les moyens de prévention. De 15 à 20 points : Votre risque est important. Modifiez votre alimentation, pratiquez une activité physique et parlez-en à votre médecin. Plus de 20 points : Votre risque est très important, il est nécessaire d’agir très rapidement. Parlez-en sans tarder à votre médecin traitant. 5
HORS-SÉRIE
Le dépistage
LA PRÉVENTION AU BOUT DES DOIGTS CONNAÎTRE SON TAUX DE SUCRE DANS LE SANG EST UNE CHOSE TRÈS FACILE À FAIRE. POUR CELA, IL SUFFIT DE SE FAIRE DÉPISTER GRÂCE À UNE TECHNIQUE AYANT BEAUCOUP ÉVOLUÉ EN SIMPLICITÉ ET RAPIDITÉ CES DERNIÈRES ANNÉES.
DÉPISTAGE ITINÉRANT Depuis le mois d’août, ADN 974 et la Mutualité bénéficient d’un nouvel outil : un camion équipé sur mesure pour la réalisation des dépistages. Totalement autonome (eau, électricité, sanitaire) il permet la réalisation de dépistages et d’entretiens avec une équipe de 2 infirmières. C’est un outil indispensable pour se rendre dans des lieux peu équipés notamment dans les écarts.
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Glycémie capillaire. Le terme désigne une méthode instantanée qui permet de mesurer le taux de sucre dans le sang et nécessite l’utilisation d’un autopiqueur (muni d’aiguilles à usage unique appelées lancettes) et de bandelettes. C’est un acte qui est devenu moins invasif et moins douloureux et dont le résultat est quasiment instantané. Ce dosage de la glycémie capillaire peut être faussé par un certain nombre de paramètres (mains sales, stress, prise alimentaire,...), c’est pourquoi ADN 974 et la Mutualité proposent lors de leurs dépistages un dosage supplémentaire grâce à un analyseur d’hémoglobine
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glyquée itinérant : le doseur HbA1c. En effet, depuis septembre 2014 la Mutualité s’est dotée de ce nouveau matériel qui permet, lors de suspicion de diabète ou pré diabète, d’affiner le dépistage.
C’est le seul appareil itinérant en service sur l’île. Chez une personne non diabétique, le taux d’hémoglobine glyquée varie entre 4 et 5,6%. On parle de prédiabète lorsque ce taux se situe entre 5,7 et 6,4% et de diabète à partir de 6,5%. De nombreux dépistages sont proposés toute l’année sur l’île (marché fo-
rain, manifestations sportives....) et les structures qui les proposent doivent depuis quelques semaines respecter de nouvelles obligations sur la confidentialité et les professionnels en charge de cet acte. D’autres lieux de dépistage sont possibles, en officine par exemple, dans le cadre des opérations menées par l’ URPS pharmaciens. Pour la 2e année, une campagne sera ainsi déployée sur toute l’île de La Réunion du 1er au 30 novembre 2016 NB : le dépistage n’est pas un diagnostic, il devra, en cas de résultat positif, être complété par une prise de sang qui permettra de poser le diagnostic.
TÉ, N A S E U Q È H C E L eilleur m n u r u o p accès aux soins
QU’EST-CE QUE LE CHÈQUE SANTÉ ? C’est une aide financière individuelle accordée aux personnes âgées de 60 ans ou plus, ne bénéficiant pas de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMUC). D’un montant de 30 € par mois, il est délivré sur présentation d’une attestation de droits ouverts à l’Aide à la Complémentaire Santé (ACS) de la Caisse Générale de la Sécurité Sociale (CGSS), ou de justificatifs de ressources. L’aide est allouée sous forme d’une lettre-chèque à faire valoir auprès de sa mutuelle ou de son assurance santé. Elle peut être utilisée comme moyen de paiement auprès des organismes de complémentaire santé partenaires conventionnés par le Département.
POUR TOUT RENSEIGNEMENT TAS Nord 146, rue Sainte-Marie 97400 Saint-Denis Tél. : 0262 28 98 28 Arrondissement Sud 44 bis, rue Archambaud 97410 Saint-Pierre Tél. : 0262 96 90 70 TAS Est 402, rue de la Gare Bloc A-RDC 97440 Saint-André Tél. : 0262 40 71 00 Arrondissement Ouest 60, rue Claude de Sigoyer B.P. 105 - Plateau Caillou 97863 Saint-Paul Cedex Tél. : 0262 55 47 55
HORS-SÉRIE
Surveiller l’équilibre de son diabète
GARDER À L’ŒIL LE TAUX DE SUCRE !
AVOIR UN DIABÈTE ÉQUILIBRÉ EST LA CONDITION SINE QUA NON POUR AGIR ET NON SUBIR SA MALADIE. C’EST POURQUOI IL EST IMPORTANT QUE TOUTE PERSONNE DIABÉTIQUE SOIT RESPONSABILISÉE ET ATTENTIVE À LA SURVEILLANCE DE SA GLYCÉMIE.
Les carnets d’auto surveillance
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L’auto surveillance par la glycémie capillaire La glycémie capillaire est indispensable pour les personnes traitées par insuline et recommandée pour celles qui prennent des médicaments pouvant entraîner des hypoglycémies, de façon à adapter le traitement. Pour les autres personnes, ce n’est pas systématique et cela peut parfois être vécu de façon anxiogène.
L’hémoglobine glyquée L’hémoglobine glyquée est l’examen le plus simple et le plus fiable pour obtenir un reflet de l’équilibre du diabète. Cette valeur biologique permet de déterminer la concentration moyenne de glucose dans le sang sur les 3 derniers mois. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour le réaliser. Le prélèvement doit se faire tous les trimestres car les globules rouges ont une durée de vie de trois mois. 8
Sous traitement ne comportant pas d’insuline, le remboursement est limité à 4 bandelettes par semaine, ce qui suffit souvent: on conseille alors de faire une glycémie au réveil et avant dîner 2 fois par semaine et en cas de malaises. Ce soin simple et rapide est souvent réalisé par le patient lui-même et pour s’assurer d’une mesure de glycémie juste : il ne faut pas désinfecter la zone avec de l’alcool mais il suffit de se laver les mains au savon.
Pour la plupart des personnes diabétiques, le taux d’hémoglobine glyquée doit se situer en dessous de 7% si l’on veut se protéger des complications, voir 6.5 % pour les personnes jeunes et les diabètes débutants. Pour les personnes plus âgées ou fragilisées, un objectif vers 8% peut être conseillé par le médecin. À la Réunion, 56 % des malades n’effectuent pas un suivi et un contrôle régulier de leur hémoglobine glyquée.
Il peut être intéressant de tenir un carnet d’auto surveillance pour mieux surveiller l’évolution de la glycémie, avant et 2 heures après le repas, lors des sorties, écarts alimentaires et loisirs. Cette auto-mesure permet d’adapter son traitement, notamment ses doses d’insuline pour avoir un bon équilibre de la glycémie. Ils sont généralement donnés gratuitement par les professionnels de santé ou les associations de patients. Vous pouvez commander gratuitement le vôtre auprès d’ ADN 974.
, S R I S I O L S S A P E L vasion é la clé de l’
POUR TOUTES INFORMATIONS www.cg974.fr Direction de l’Autonomie du Département - cellule PASS Tél. : 0262 90 37 90 Fax : 0262 90 39 94 Courriel : pass@cg974.fr
SENSATIONS GARANTIES AVEC LE PASS LOISIRS Faire du parapente alors que l’on a un handicap, cela semble inconcevable. Pourtant, c’est ce que propose l’association Handi’Care qui organise des baptêmes de parapente pour les personnes en situation de handicap. Pour ce faire, elle dispose d’un siège spécialement adapté aux personnes à mobilité réduite. Cet investissement a été financé par le Département qui contribue ainsi à l’épanouissement individuel en participant au développement collectif. Association Handi’Care 26, allée des Tuits-Tuits Souris Chaude 97426 Trois-Bassins Tél. : 0692 88 80 64
Photos : DANIEL LEBON
Difficile d’accéder à certaines activités lorsqu’on est une personne en situation de handicap. Structure non adaptée ou coûts trop onéreux sont autant de freins à l’accès aux loisirs. C’est conscient de ces difficultés que le Conseil Départemental a lancé en 2003 un dispositif novateur, le Pass Loisirs. Le chéquier, d’une valeur totale de 270 euros, favorise ainsi l’accès à certaines activités et à des services : musée, cinéma, activités artistiques, bienêtre, sport, loisirs, etc. Au total, ce sont près de 300 prestataires qui mettent à disposition leurs services au profit d’un accès aux loisirs pour tous. En 2015, 14 167 Réunionnais ont bénéficié de cette aide du Département pour un montant total de 3,8 millions d’euros. Un investissement à la hauteur des ambitions du Département d’une politique inclusive en faveur des personnes en situation de handicap.
HORS-SÉRIE
Les complications
LE DIABÈTE ET SON CORTÈGE DE MAUX CERVEAU ET CIRCULATION CÉRÉBRALE ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL
YEUX FLOU VISUEL, BAISSE DE L‘ACUITÉ VISUELLE
Les complications du diabète vont survenir plus vite ici qu’ailleurs parce qu’il y a plus d’obésité, et plus d’hypertension artérielle que dans la population métropolitaine. ● 2150
séjours hospitaliers dus au diabète en 2013.
● 200
amputations par an.
● Plus
de 600 dialysés* par an à cause du diabète.
● 1200 SANTÉ BUCO-DENTAIRE DÉCHAUSSEMENT DENTAIRE
COEUR ET CIRCULATION CORONAIRE ATTAQUE CARDIAQUE, MALADIE CARDIAQUE
REINS INSUFFISANCE RÉNALE, NÉPHROPATHIE
complications cardio vasculaires par an (AVC - coronopathie).
● 240
décès par an soit plus de 2 décès en moyenne dû au diabète chaque jour.
LES YEUX TROUBLES SEXUELS - GROSSESSE DYSFONCTION ÉRECTILE, SÉCHERESSE VAGINALE, GROS BÉBÉ, DIFFICULTÉ À L’ACCOUCHEMENT
SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE NEUROPATHIE, FOURMILLEMENT JAMBE.
TENSION ARTÉRIELLE HYPERTENSION
MEMBRES INFÉRIEURS DIMINUTION SENSIBILITÉ PIED, FAIBLESSE JAMBE
PIED DIABÉTIQUE ULCÈRE JAMBE, PLAIE PLANTAIRE INEXPLIQUÉE
LE DIABÈTE EST UNE MALADIE ÉVOLUTIVE QUI ENTRAÎNE DES COMPLICATIONS EXTRÊMEMENT GRAVES. CEPENDANT, UN DIABÈTE BIEN ÉQUILIBRÉ ET SUIVI RÉGULIÈREMENT PERMET D’ÉVITER OU DE RETARDER L’APPARITION DES COMPLICATIONS. FOCUS SUR D’EUX D’ENTRE ELLES : LA CÉCITÉ ET L’AMPUTATION. 10 1
Le diabète peut être responsable de plusieurs problèmes visuels : la rétinopathie, le glaucome, les cataractes ... Ces maladies affectent les différentes composantes de l’œil et, par conséquent, peuvent entraîner des problèmes visuels. La rétinopathie est la maladie la plus souvent associée au diabète : elle est la 1ère cause de cécité dans les pays industrialisés et touche 22% des diabétiques. LES PIEDS
Le diabète induit aussi une altération des grosses artères (ou macro-angiopathie) qui peut conduire à des complications multiples : infarctus du myocarde, Accident Vasculaire Cérébral, et amputations de par l’atteinte des artères des membres inférieurs. Cela provoque des plaies au niveau des pieds avec des risques d’amputation et surtout une obstruction des artères. * Source : Tableau IRC ORS 2013
HORS-SÉRIE
Les préjugés
VRAIE MALADIE ET FAUSSES IDÉES COMME TOUTE AFFECTION, LE DIABÈTE COMPORTE SON LOT D’IDÉES FAUSSES QU’IL EST IMPORTANT DE COMBATTRE. EN VOICI UNE LISTE NON EXHAUSTIVE…
La mention“ light ” ou “ allégé ” ne signifie pas forcément sans sucre, mais que le produit contient moins de sucres, de graisses ou de calories qu’un produit de référence, ou encore qu’il n’y a pas de sucre ajouté.
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Quand on est diabétique, on n’a pas le droit de manger du sucre. La personne diabétique doit limiter sa consommation de sucre. De manière générale, aucun aliment ne lui est interdit.
On peut devenir diabétique après un choc psychologique. Un épisode de grand stress peut être l’occasion de révéler un diabète déjà présent. C’est pourquoi on associe souvent l’événement au diagnostic.
Dès le début du diabète, on doit prendre des médicaments Dans la plupart des cas c’est faux : alimentation équilibrée et une activité physique régulière peuvent permettre d’équilibré le diabète sans médicaments sur plusieurs années !
Quand on a du diabète, on s’en aperçoit ! Le diabète de type 2, le plus répan-
du, peut se développer pendant des années sans se manifester par des signes. Quand les symptômes apparaissent, les dégâts sur l’organisme peuvent être importants.
Le diabète sans insuline est un “petit” diabète. Toutes les formes de diabète sont graves et provoquent à terme des complications qui peuvent être invalidantes si elles ne sont pas correctement traitées.
Le diabète est contagieux. Le diabète fait partie des maladies dites “non transmissibles ”. La seule transmission possible à une autre personne est par voie génétique, d’un parent à son enfant.
Elle est diabétique parce qu’elle est en surpoids. Dans le cas du diabète de type 1, le poids n’a aucun rapport avec le déclenchement de la maladie. Les personnes en surpoids sont plus susceptibles de souffrir de diabète de type 2 ou de diabète gestationnel, mais un diabète de
type 2 peut être diagnostiqué chez des personnes en léger surpoids ou même qui mangent de manière équilibrée.
Sur les étiquettes, il faut se fier à la teneur en “ glucides ” Dans le tableau des valeurs nutritionnelles, le terme “glucides ” fait référence aux glucides totaux. Les termes “dont sucres ” désignent uniquement les glucides simples. Il faut donc privilégier les produits dont la teneur en sucres est faible par rapport à leur teneur totale en glucides.
Les produits light n’apportent pas de sucre La mention “light ” ou “ allégé ” ne signifie pas forcément sans sucre, mais que le produit contient moins de sucres, de graisses ou de calories qu’un produit de référence, ou encore qu’il n’y a pas de sucre ajouté. Là encore, il faut lire les étiquettes : teneur en glucides totaux, dont sucres. 11
HORS-SÉRIE
Interviews
PHILIPPE DOKITHONON PRÉSIDENT D’ADN 974 ET PROPRIÉTAIRE DE LA BRASSERIE DYONISIENNE LE ROLAND GARROS
“ Il faut rechercher la qualité des produits, choisir ceux qui sont les plus naturels possible ! ”
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Peut-on se passer du sucre et du gras dans notre alimentation ? Oui, car il en existe naturellement dans les viandes et les poissons et dans certains légumes et fruits (avocat, poivrons etc…) Le gras fait ressortir les goûts et les saveurs mais il ne faut pas en abuser. Pour faire un cari, une cuillère à soupe est largement suffisante pour 4 personnes.
Croyez-vous que l’on entretienne l’appétence pour le sucre aujourd’hui ? Oui, complètement. Les produits industriels en premier ! Pourquoi ajouter tant d’additifs dans leurs fabrications ? Il y a de tout ! Chez ADN 974 nous donnons des informations sur les étiquettes des produits et des conseils pour éviter de consommer ces denrées néfastes à notre santé (trop sucré, trop salé, trop gras).
Les restrictions liées au diabète entraînent-elles un appauvrissement du sens du goût ? Non pas du tout. Le tabac, l’alcool appauvrissent le goût, pas le comportement du diabétique face à la nourriture. Il faut rechercher la qualité des produits , chosir ceux qui sont les plus naturels possible et éviter les produits avec sucre ajouté.
Comment peut-on être acteur de sa maladie aujourd’hui ? Je crois qu’il faut être raisonnable, surtout suivre les conseils des professionnels de santé, prendre ses médicaments régulièrement, faire les analyses et consulter les spécialistes. Il ne faut pas non plus culpabiliser, on peut se faire plaisir sans faire d’abus lors d’une occasion festive. Ensuite les exercices physiques sont
très importants pour le malade du diabète : il faut marcher et bouger tous les jours. Une éducation culinaire est-elle nécessaire de nos jours ? Je crois que cela est nécessaire depuis le plus jeune âge. Les bonnes pratiques donnent toujours des bons résultats : bien utiliser les produits, savoir reconnaitre les bons produits, regarder avant d’acheter ce qu’il y a comme ingrédients dans la fabrication du “ tout prêt ”. L’éducation culinaire devrait être obligatoire dans les classes primaires, dans les collèges et les lycées. Former également ceux qui font à manger dans les collectivités et sensibiliser les ménages à ce problème. La prévention est primordiale pour éviter l’obésité des jeunes qui débouche souvent sur le diabète.
AUDE PALANTVERGOZ PRÉSIDENTE DE L’UCOR ET AU CÔTÉ DE LA MUTUALITÉ DANS SON COMBAT POUR L’APPLICATION DE LA LOI LUREL
“ Les habitudes de consommation des ménages réunionnais doivent changer et ce, dès le plus jeune âge ! ”
L
Le diabète est-il une fatalité ? Absolument pas ! D’ailleurs, je ne le suis pas et tant mieux ! Je crois qu’une prise de conscience est en train de se faire. Et puis l’ARS ne baisse pas les bras et veille au mieux à ce que la Loi s’applique. Justement, ce combat a été gagnant… Oui, le combat mené par la Mutualité, l’ADN et l’UCOR a été absolu-
ment nécessaire. Nous avons eu le soutien de Monsieur le Préfet et de l’ARS, avec Monsieur Maury, son Directeur Général. D’ailleurs, je tiens à les remercier personnellement. Ça nous a permis d’arriver à l’application de la Loi Lurel. À nous d’en suivre de très près l’évolution car la santé des Réunionnais aux instances locales, c’est d’abord politique ! Comment combattre une addiction créée depuis des
années dans les outremers ? Cette addiction au sucre sera très difficile à combattre. Mais grâce à l’éducation dans les écoles, à des repas de cantines et des goûters mieux surveillés, le jeune finira par s’habituer à manger moins de sucre. C’est sûr qu’au début, il rechignera ! Les habitudes de consommation des ménages réunionnais doivent changer et ce, dès le plus jeune âge. Quant aux industriels, ils seront obligés de réduire les taux de sucre. La Mutualité, l’ADN et l’UCOR y veilleront !
Présidente de l’Union des Consommateurs de La Réunion, Aude Palant-Vergoz s’engage depuis longtemps au côté de La Mutualité pour changer les habitudes de consommation des Réunionnais afin de lutter contre le diabète. 11 13
HORS-SÉRIE
DIABÈTE ET GROSSESSE LA GROSSESSE CHEZ LES DIABÉTIQUES 3 questions à : Nathalie Le Moullec, endocrinologue au CHU-sud et spécialiste diabète.
LE DÉPISTAGE EST OBLIGATOIRE POUR LES FUTURES MAMAN CAR EN CAS DE DIABÈTE, IL EXISTE DES RISQUES POUR LA MÈRE ET SON BÉBÉ.
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Quel conseil donnez vous à ces fem fem-mes diabétiques qui souhaitent une grossesse ? L’arrêt de la contraception, s’il y en a une, pro-ou le choix d’avoir un enfant doit se pro grammer, en collaboration avec le médecin et le gynécologue car il faut que l’équilibre com-glycémique soit parfait pour éviter les com plications, comme des malformations par exemple. Il ne faut pas arrêter la contraception de façon inopinée lors qu’on est diabétique, mais le faire quand les conditions sont réunies, en particulier il est recommandé de viser une HbA1c vers 6.5%. Comment se passe la surveillance ? Lors de la première visite, on dose l’hémoglobine glyquée pour situer le niveau de déséquilibre. Même si le diabète est très déséquilibré, ce n’est pas un motif d’interruption de la grossesse. La patiente est informée que la grossesse peut s’arrêter du fait notamment d’une malformation grave. Si la personne prend déjà des comprimés contre
le diabète, on les arrête durant la grossesse, par mesure de précaution pour l’enfant. On passe sous insuline avec plusieurs injections, rapides avant les repas et lente le soir. La surveillance est faite conjointement avec le diabétologue, le gynécologue et le médecin traitant. Une surveillance glycémique capillaire pluri-quotidienne, matin, midi et soir, avant et après les repas est réalisée de façon à adapter les doses d’insuline. Les antidiabétiques pourront être repris après l’accouchement ou après l’allaitement, et l’allaitement reste recommandé. Quels sont les risques ? Ils sont plus élevés que pour le diabète gestationnel. Pour la maman, il y a risque d’hypertension artérielle ou de syndrome prééclamptique et pour l’enfant, de retard de croissance intra-utérin ou de macrosomie. Quant à l’accouchement, il est très souvent déclenché à partir de 38 semaines pour éviter les risques de complications graves de la fin de grossesse.
LE DIABÈTE GESTATIONNEL, C’EST QUOI ?
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Ce type de diabète apparaît uniquement pendant la grossesse et disparaît dans la majorité des cas après l’accouchement. On considère qu’à La Réunion, 15% de femmes seraient atteintes, contre 10 % en métropole. Il est demandé à la future maman d’équilibrer son alimentation, de pratiquer si possible une activité physique de bien être (environ 30mn par jour) et de surveiller sa glycémie, si nécessaire de l’insuline sera prescrite et arrêtée à l’accouchement. Pour la future maman, le diabète gestationnel est parfois un signal d’alarme qui peut l’inciter à garder un bon mode de vie après l’accouchement. Cela permet de prévenir une récidive du diabète gestationnel à la prochaine grossesse et un diabète type 2 plus tard. Selon Rachel Alvarez, sage-femme au centre Terra de Sainte-Clotilde : En cas de diabète gestationnel non contrôlé, le risque est une accélération de la croissance du bébé au 3ème trimestre de grossesse : l’enfant est dit “ macrosome ” (plus de 4kg à la naissance) et cela peut entraîner des difficultés à l’accouchement et dans le post partum. 14
HORS-SÉRIE
Les enfants et le diabète de type 1 Au fil du temps, il est recommandé de viser un objectif approchant 7,5 % d’HBa1c, c’est un objectif important qui n’est pas toujours facile à atteindre ; il est très important aussi de maintenir une bonne qualité de vie pour l’enfant et les parents et de briser l’isolement social avec l’aide des professionnels de santé, les réseaux sociaux et les associations. LE DIABÈTE DE TYPE 1 SE MANIFESTE À L’ENFANCE, À L’ADOLESCENCE OU CHEZ LES JEUNES ADULTES ET À CE JOUR, NE PEUT SE PRÉVENIR NI SE GUÉRIR. AVEC UN BON ACCOMPAGNEMENT FAMILIAL ET MÉDICAL, L’ENFANT AURA UNE VIE D’ADULTE NORMALE ET ÉPANOUISSANTE SUR LE PLAN PERSONNEL, SOCIAL ET PROFESSIONNEL. LES SYMPTÔMES ● Soif
intense ou accentuée ● Perte d’énergie, somnolence ● Besoin d’uriner plus fréquent qu’à l’habitude ● Amaigrissement ou difficulté à prendre du poids ● Pipi au lit alors que l’enfant était propre Si vous observez ces signes chez votre enfant, demandez à votre médecin de faire une glycémie capillaire et si le diabète est confirmé ou simplement suspecté : direction les urgences immédiatement car la situation peut se décompenser très rapidement.
L’APPRENTISSAGE DE L’AUTONOMIE 3 QUESTIONS À... Sandrine Loustaunau, enseignante et présidente du Club des familles et amis des jeunes diabétiques de La Réunion.
L
Que doivent faire les parents d’un enfant diabétique avant son entrée à l’école ? Il faut le signaler au directeur et à l’enseignant. Il faut s’y prendre à l’avance pour que le corps enseignant prévoie des réunions. Qui sont les buts de ces réunions ? Dès le début d’année scolaire, le directeur, l’enseignant, le médecin scolaire, le responsable du personnel de cantine, parfois un responsable de la mairie et le parent se réunissent et établissent un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) pour l’enfant en com-
plétant un formulaire pré-rempli par le médecin traitant. L’enfant est entièrement pris en charge par l’équipe. L’enseignant est informé des mesures à prendre en cas d’urgence et devient un peu le relais de la famille. Avoir un diabète de type 1 en milieu scolaire, c’est handicapant ? Quand le diabète est stabilisé, non. Mais en cas d’instabilité, l’enfant sera fatigué, aura du mal à se concentrer et peut devenir irritable. D’où l’importance de mettre ses camarades au courant et de créer un environnement serein autour de lui. 15
HORS-SÉRIE
Bien vivre avec son diabète
LES INNOVATIONS DANS LE DIABÈTE DE TYPE 1 LE PANCRÉAS ARTIFICIEL Il ne s’agit pas d’un faux organe qui serait implanté dans le patient, mais d’une technologie externe, destinée à pallier la perte de sécrétion d’insuline par l’organe défaillant. Le dispositif est constitué de trois composants clés : un capteur (qui mesure la glycémie du patient en continu), une pompe (qui perfuse l’insuline) et un algorithme capable de faire le lien entre le capteur et la pompe de façon automatique. Vingt adultes ont été équipés de ce pancréas artificiel. Une nouvelle étude clinique va être lancée, afin de confirmer ces résultats sur six mois et de mesurer la qualité de vie des patients diabétiques ainsi équipés. Aujourd’hui, les études sont de plus en plus nombreuses à prouver à la fois la qualité du contrôle et la sécurité d’utilisation du pancréas artificiel élaboré à partir des pompes actuellement disponibles. Tout laisse à croire que les premiers pourraient être commercialisés à partir de 2017.
FACE AU DIABÈTE, LA RECHERCHE PROGRESSE SUR PLUSIEURS FRONTS. LES PROGRÈS CONCERNENT AUSSI BIEN LES FORMES D’ADMINISTRATION DE L’INSULINE, LE CONTRÔLE DE LA GLYCÉMIE, L’AMÉLIORATION DES POMPES À INSULINE ET POURQUOI PAS DEMAIN UN PANCRÉAS ARTIFICIEL...
LE DIABEO C’est un logiciel connecté à une application smartphone à la disposition des diabétiques de type 1 qui ont des difficultés pour équilibrer leur traitement. Le patient saisit sur l’application son taux de glycémie, ses données d’activité physique et le nombre de portions glucidiques qu’il a l’intention de consommer. Diabeo calcule la dose d’insuline adaptée. Ces données sont également transmises au groupement de médecins et infirmiers spécialisés qui suivent la cohorte de diabétiques connectés.
LE FREESTYLE LIBRE
C
C’est un système d’autosurveillance du glucose interstitiel sans lancette ni piqûre. Le glucose est mesuré, via un filament inséré en sous-cutané en continu, par un capteur de 3 cm de diamètre placé sur la face postérieure du bras. Le capteur est changé toutes les 2 semaines. Lors du scan par le patient, la valeur du glucose interstitiel et l’historique des mesures pendant 8h s’affichent, en
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précisant la tendance vers l’hypo ou l’hyperglycémie. Même si certaines situations nécessitent une vérification par glycémie capillaire (évolution rapide du taux de glucose et incohérence entre mesure et symptômes notamment), Freestyle libre est susceptible d’améliorer la prise en charge du diabétique avec le confort de ne plus avoir à se piquer de façon répétée.
SAINTE-SUZANNE publi-rédactionnel
ACTEUR
DE SANTÉ PUBLIQUE La Ville de Sainte-Suzanne mène, depuis plusieurs années, une politique de santé de proximité, partagée et coordonnée avec tous les acteurs de prévention, pour favoriser le bien-être de sa population. Elle a mis en place un Atelier-Santé-Ville (ASV), depuis 2009, et elle est la première ville à la Réunion à valider un Plan local de Santé Publique, dont l’une des thématiques prioritaires était, à juste titre l’alimentation.
DES ACTIONS AU QUOTIDIEN Soucieuse de la santé de ses administrés, la ville (par le biais de l’Atelier santé Ville) mène des actions d’information, de sensibilisation, de prévention et de dépistage, d’éducation à la santé, d’accès aux soins et à la pratique d’activités physique sportive : • Les Ateliers nutrition auprès des enfants et des adultes avec l’Institut Régional d’Education Nutritionnelle • La Fraich’ attitude avec l’Institut Régional d’Education Nutritionnelle. • La réalisation de marelles pédagogiques, dans les écoles • Les Ateliers de dépistage sur le Centre-Ville et Bagatelle, avec
UNE CONVENTION AVEC LA MUTUALITÉ ET ADN974
la Semader et la Mutualité de la Réunion • Les interventions du bus santé, sur le site du marché forain • Groupe de parole et la pratique de l’activité physique avec l’Association Diabète Nutrition 974. Toutes ces actions qui allient, à la fois le volet sport et le volet nutrition, montrent l’engagement de la municipalité à lutter contre ce fléau qu’est le diabète. Des actions qui créent un impact favorable sur la santé des habitants, en agissant sur les déterminants sociaux et environnementaux et en développant une offre de proximité.
En 2016, Sainte-Suzanne poursuit ses efforts en matière de santé, en renforçant l’action publique, dans les quartiers grâce à la signature d’une convention de partenariat avec la Mutualité de la Réunion et l’Association Diabète Nutrition 974. Une convention, qui a pour objet de décliner des actions efficaces, sur le territoire de Sainte-Suzanne, en matière de promotion de la Santé et de faire en sorte que la population adhère et bénéficie au mieux des actions de prévention.
LA PRÉVENTION POUR LES PLUS FRAGILES Sainte-Suzanne a la volonté de favoriser l’accès à la prévention de sa population car rappelons que, notamment dans le cadre du nouveau contrat de ville, le volet “ cohésion sociale ” appelle à initier ou à poursuivre les efforts de réduction des inégalités sociales de santé des publics, dans les quartiers prioritaires.
HORS-SÉRIE
Les actions de la Mutualité de la Réunion et d’ADN 974
ENSEMBLE, LUTTONS CONTRE LE DIABÈTE !
L
La Mutualité de la Réunion, c’est avant tout un mouvement qui regroupe 350 000 mutualistes à la Réunion, C’est aussi un groupe d’entreprises de l’Économie Sociale présentes dans différents secteurs d’activités (assurance santé et décès, optique, audition, pompes funèbres, massage bien être, voyages…) C’est enfin un acteur de santé publique qui mène depuis trois ans un programme ambitieux de lutte contre le diabète dénommé “Cité du Diabète” (Citedi). Le projet “Citedi “ est né lors de la journée mondiale du diabète de 2012, suite à une rencontre entre les membres fondateurs de l’association ADN, née ce jour là et la Mutualité de la Réunion, qui
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ont décidé ensemble de se lancer dans un combat contre le diabète. Les deux partenaires mettent alors en place de nombreuses actions concrètes :
Le Sport Santé : 70 séances hebdomadaires d’activités physiques adaptées (gym douce, gym tonique, renforcement musculaire, marche…), proposées sur 19 communes, sont organisées pour inciter les personnes diabétiques ou présentant des facteurs de risque à pratiquer une activité physique régulière. L’éducation nutritionnelle : Afin de donner les clés pour mieux com-
ENTRETENANT UN PARTENARIAT PRIVILÉGIÉ, LA MUTUALITÉ ET ADN 974 S’INVESTISSENT ET TRAVAILLENT DE CONSERVE POUR AGIR EFFICACEMENT SUR LA SANTÉ DES RÉUNIONNAIS FACE À CE FLÉAU. prendre son alimentation, son impact sur la santé et adopter une alimentation équilibrée, sont proposés des cycles d’éducation nutritionnelle dispensés par des animatrices nutrition-santé. Un cycle se compose de 4 ateliers gratuits de deux heures chacun, dispensés tous les quinze jours par petits groupes (10 personnes).
Dépistage du diabète et sensibilisation : Une équipe infirmière réalise des dépistages du diabète dans divers lieux : logements sociaux, manifestations sportives, marchés forains, entreprises.... accompagnés d’action de sensibilisation mobilisant des bénévoles.
Assistance aux familles diabétiques une collaboratrice est chargée de l’approche “ sociale et psychologique ” des familles diabétiques. Elle va à la rencontre des patients et les accompagne, dans le but notamment d’améliorer le taux d’observance des soins En 2015, 150 familles ont été rencontrées.
Le Programme “Coachez Votre Santé” Ce programme gratuit de coaching santé (éducation thérapeutique), autorisé par l’ARS s’adresse aux personnes diabétiques ou à risques.
Cafés ADN : Afin de fédérer le réseau
bénévoles, des rencontres régulières entre les adhérents se sont multipliées en 2016, avec des discussions sur des thèmes autour de la santé et de la vie quotidienne.
ADN et la Mutualité sont sollicités par de nombreux acteurs du territoire pour animer des stands ou réaliser des dépistages. Ils sont présents sur plus de 40 manifestations liées chaque année.
Formation d’ambassadeurs du diabète
Ils vont aussi s’attacher à mobiliser de nombreux acteurs en signant des conventions de partenariat avec dix communes, trois bailleurs sociaux …et participent activement à la Conférence de Consensus sur le Diabète lancée en 2016 par l’ARS. Avec plus de 2 800 adhérents à ce jour, ADN a su se faire entendre des autorités à plusieurs reprises pour défendre la cause des diabétiques, notamment dans sa revendication pour l’application de la loi Lurel sur les produits sucrés à la Réunion.
L’Association Diabète Nutrition 974 a mis en place un réseau de bénévoles actifs pour la soutenir dans la réalisation de ses activités et la sensibilisation du public. Ces bénévoles reçoivent une formation spécifique leur permettant de mieux parler du diabète et de tout ce qui l’entoure.
Présence lors des manifestations “santé”
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HORS-SÉRIE
Alimentation : la bonne assiette
MANGEZ ÉQUILIBRÉ ! L’ALIMENTATION DES DIABÉTIQUES NE DOIT PLUS ÊTRE SOURCE DE FRUSTRATIONS. FINI LES “RÉGIMES” SANS GRAISSES, SANS DOUCEURS ET SANS CARI ! AUJOURD’HUI ON PRÉCONISE UNE ALIMENTATION ÉQUILIBRÉE QUI NE DEVRAIT PAS ÊTRE RÉSERVÉE AUX DIABÉTIQUES MAIS ADOPTÉE PAR TOUS.
I
Des légumes et des fruits
Tous les jours ! Les fruits et légumes sont indispensables de par leur apport en vitamines et en fibres, qui vont permettre de ralentir le passage du sucre dans le sang. Concernant les fruits il ne faut pas en consommer plus de 3 portions (ce qui tient dans le creux de votre main) par jour et les manger au cours d’un repas.
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La chasse est ouverte ! Le diabète est en grande partie dû à une consommation excessive de graisses. Il est donc important de contrôler leur quantité et leur qualité. Pour le repas, 1 cuillère à soupe d’huile par personne doit suffire à préparer le cari et l’accompagnement. Il faut préférer l’huile d’olive, de colza ou une huile de type “mélange 4 huiles”. Pour les graisses cachées : les charcuteries (boucané, saucisses, saucisson,...) sont à consommer au maximum 1 fois par semaine.
Des féculents
oui mais en quantité adaptée
Les féculents sont indispensables à chaque repas, ils servent à fournir au corps l’énergie dont il a besoin. Mais la quantité consommée doit être adaptée à votre activité physique. Les féculents très raffinés (pain blanc, riz blanc…) ont tendance à faire monter davantage la glycémie ; on conseille de leur préférer le riz basmati, le pain de tradition française et de consommer régulièrement des grains, très riches en fibres, qu’ils soient verts ou secs !
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I
Graisses cachées
I
Produits laitiers, viandes, poissons et oeufs
selon les besoins Ces aliments contribuent à l’équilibre alimentaire, en fonction de votre âge et de votre activité physique vous pouvez en consommer 1 à 2 portions par jour.
I I
Le pain
Lequel choisir ? La baguette de consommation courante est fabriquée de façon mécanisée et son index glycémique très élevé varie de 78 à 95. En plus d’avoir un effet rassasiant peu important, sa teneur en sel élevée et la présence d’additifs en font un produit dangereux pour les diabétiques. La baguette de tradition française, elle, allie les aspects gustatifs, santé et économique. Il faut savoir que l’addition de levain ou de graines dans tous les types de pain améliorera les qualités gustatives et la santé (baisse de l’IG, effet rassasiant). Le pain complet (ou intégral) présente des intérêts gustatifs et pour la santé pour la majorité de la population mais aura un effet délétère sur la glycémie des personnes diabétiques de type 2 à cause de son index glycémique élevé. Le pain de mie industriel comporte 100 fois plus d’additifs que la baguette de tradition française et 8 fois plus que le pain courant. Du sucre et des matières grasses entrent également dans sa composition.
I
Alcool
C’est la guerre ! Le diabète ne peut pas être équilibré si la consommation d’alcool est excessive : dans ce cas, non seulement les médicaments sont inefficaces mais ils peuvent être également dangereux car l’alcool empêchent le foie d’agir en cas d’hypoglycémies, qui peuvent être fréquentes et sévères, jusqu’au coma. Il est conseillé, pour ceux qui l’apprécient, un à 2 verres de vin ou équivalent par jour pour une femme, 2 à 3 verres pour un homme. Au delà, la consommation est dite excessive et une aide est utile.
Le jus est également à éviter, y compris les jus sans sucres ajoutés, qui sont souvent à l’origine du déséquilibre du diabète.
Des douceurs
oui mais en quantité limitée Pour ceux qui l’apprécient, on conseille 2 cuillères à café de sucres rapides au petit déjeuner (sucre de canne ou confiture ou miel ou chocolat). Absorbées avec les tartines et le beurre, en général elles font plaisir et ne déséquilibrent pas le diabète. Les produits sucrés de type gâteaux, tartes, glaces peuvent être consommés en fin de repas une fois par semaine. Les bonbons et sodas sont à éviter car ils n’apportent rien d’autre que du sucre qui sera très rapidement absorbé. Le jus est également à éviter, y compris les jus sans sucres ajoutés, qui sont souvent à l’origine du déséquilibre du diabète. Il faut le remplacer par 2 à 3 fruits frais par jour et boire de l’eau à table et dans la journée.
La Loi Lurel et le sucre : où en est-on ? Depuis fin 2013, la loi impose que les aliments vendus outre-mer n’aient pas une teneur en sucres ajoutés supérieure au maximum observé en France hexagonale. Cependant, il
manquait un arrêté pour statuer sur les aliments fabriqués ou distribués dans les départements et régions outre-mer mais non en métropole. Grâce à la mobilisation des
réunionnais initiée par La Mutualité, l’UCOR et ADN 974 les 31 mai 2014 et 14 novembre 2015, c’est chose faite ! Depuis le 24 mai 2016, la Loi est enfin appliquée dans sa totalité ! 21
HORS-SÉRIE
ATTENTION LE SUCRE E LES GRANDS CLASSIQUES SODA LE SUCRE, ON ADORE TOUS ÇA, MAIS IL FAUT SAVOIR LE CONSOMMER AVEC MODÉRATION. LE PROBLÈME, C’EST QUE L’ON NE SAIT PAS TOUJOURS OÙ IL SE CACHE ET EN QUELLE QUANTITÉ. VOICI UNE SÉLECTION DE PRODUITS AVEC LE POURCENTAGE DE SUCRE QU’ILS CONTIENNENT ET LEUR ÉQUIVALENT EN MORCEAUX DE SUCRE (D’ENVIRON 5G) POUR UNE PORTION CONSOMMÉE. VOUS AUREZ AINSI UNE IDÉE DE CE QUE VOUS MANGEZ.
10,6
%
101/2
MORCEAUX DE SUCRE
POUR UNE BOUTEILLE DE 50 CL
Roland Hébrard
LIMONADE
9,4
7
%
MORCEAUX DE SUCRE POUR UNE BOUTEILLE DE 33 CL
56,7
%
PÂTE À TARTINER
7
MORCEAUX DE SUCRE POUR 3 CUILLÈRES À SOUPE (60 G)
53,3
%
dragées au chocolat
28,8
%
DRAGÉES AU CHOCOLAT
11
MORCEAUX DE SUCRE POUR UN SACHET DE100 G
CÉRÉALES PETIT DÉJEUNER
3
MORCEAUX DE SUCRE POUR UNE PORTION DE 50 G
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E EST PARTOUT ! LES PRODUITS LAITIERS 12,5
%
38
%
LES PLUS ÉTONNANTS BISCUITS AU CHOCOLAT
YAOURT SUCRÉ
3
11/2
MORCEAUX DE SUCRE POUR 120 G
MORCEAUX DE SUCRE POUR 4 BISCUITS
10,3
23
%
%
YAOURT À BOIRE
KETCHUP
1
5
MORCEAUX DE SUCRE POUR UNE PORTION DE 20 G
MORCEAUX DE SUCRE POUR UNE BOUTEILLE DE 250 G
LISEZ LES ÉTIQUETTES ! Quand vous achetez un produit, ayez le réflexe de regarder les étiquettes, la composition notamment. Ici vous trouverez le pourcentage de sucre du produit (pour 100g ou 100ml pour les liquides). Soyez vigilants, d’une marque à l’autre le sucre est plus ou moins présent.
32,7
%
SAUCE BARBECUE
11/2
MORCEAUX DE SUCRE
POUR UNE PORTION DE 20 G
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HORS-SÉRIE
Activité physique et diabète
LE SPORT : COMBAT CONTRE LE LA RÉUNION CONNAÎT UNE AUGMENTATION DE L’INACTIVITÉ PHYSIQUE DE SA POPULATION EN RAISON DE LA NATURE DE PLUS EN PLUS SÉDENTAIRE DE NOMBREUSES FORMES DE TRAVAIL, DE L’ÉVOLUTION DES MODES DE TRANSPORT ET DE L’URBANISATION. POURTANT, D’APRÈS L’OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA SANTÉ, 30 MINUTES DE MARCHE PAR JOUR PEUVENT RÉGULER LE TAUX DE GLYCÉMIE. L’ACTIVITÉ PHYSIQUE DEVIENT AINSI LE PLUS SÛR ENNEMI DU DIABÈTE.
L
Lutter contre l’inactivité : Que vous soyez diabétique ou pré-diabétique, il est primordial de bouger. L’activité physique a une action préventive et curative du diabète en raison de son effet hypoglycémiant : le dosage de la glycémie avant le début d’un sport et 1 à 2 heures après un effort de 30 minutes environ, met en évidence une baisse significative de la glycémie. Pratiquer une activité physique représente un véritable traitement d’un diabète de type II, aussi important que les règles diététiques et les médicaments.
Les enseignants APA : Titulaires d’une formation APA (Activité Physique Adaptée), ces enseignants d’activité physique sont formés à l’accueil des publics spécifiques et encadrent des séances adaptées (gym douce, gym tonique, renforcement musculaire, marche…) pour des personnes ayant des besoins en santé particuliers (malades chroniques, personnes en difficulté sociale ou handicapées, seniors). Les buts recherchés de prise en charge en APA sont la prévention, la réadaptation, la réhabilitation, la réinsertion, l’éducation et/ou la participation sociale.
Pour une bonne pratique du sport Commencer progressivement
S’échauffer 5 à 10 minutes avant et après l’exercice
Boire suffisamment
Avoir toujours 3 sucres sur soi en permanence
L’activité doit être régulière tout au long de la semaine*
Ne vous mettez pas au sport n’importe comment ! Avant de débuter une activité sportive, il est indispensable d’en parler à son médecin traitant pour adapter le traitement et voir si un bilan plus poussé est nécessaire avant de commencer. 24
Ne pas faire de sport seul
* la répétition de plusieurs séances par semaine est indispensable
Marjorie Hoareau, nageuse de haut niveau du CN La Possession : “ Je ne perçois pas la maladie comme un obstacle insurmontable ! ”
LE DIABÈTE
Sport santé dans les quartiers Chargé de Projet Sport Santé Mutualité, Matthieu De Palma précise : “Les éducateurs sportifs en APA de l’association ADN 974 sont présents sur 19 communes avec un volume d’activité de 70 heures par semaine pour un total d’environ 900 pratiquants. Ces séances d’activités physiques s’adressent aux personnes diabétiques mais également aux personnes présentant des facteurs de risques cardio-vasculaires (prédiabète, surpoids/ obésité, tabac, cholestérol, hypertension, senior sédentaire...). En temps qu’acteur de proximité, l’Association Diabète Nutrition 974 est présente dans de nombreux quartiers, y compris dans les endroits où les autres acteurs de terrain ne se déplacent pas, comme dans des écarts et des quartiers délaissés, type ZEP et ZUP. ”
P
INTERVIEW
Peut-on devenir sportif professionnel lorsqu’on est diabétique ? C’est tout à fait possible. Il faudra juste sensibiliser tout son entourage à la maladie et à son fonctionnement, pour pouvoir intervenir en cas de besoin. Êtes-vous régulièrement suivie par un endocrinologue ou un diabétologue ? En tant que sportive, j’étais suivie par un endocrinologue tous les 3 mois afin de faire le point sur mon état de santé et sur les modifications à apporter pour garder un diabète équilibré et éviter les accidents. On parlait également des différents traitements et possibilités qui s’offraient à moi pour faciliter l’équilibre entre ma vie de sportive et ma vie de diabétique. Et pour l’insuline, comment faitesvous pour le dopage ? L’insuline est un produit interdit figurant sur la liste de l’AMA. Cependant, comme il m’est impossible de
m’en passer, je dispose d’une AUT (autorisation d’usage thérapeutique) délivrée par le médecin me permettant de suivre mon traitement sans crainte de problème en cas de contrôle anti dopage. Savez-vous percevoir les signes d’une hypoglycémie pendant l’effort? J’ai la chance d’avoir des signes visibles (tremblements) ou alors un ressenti différent de mon environnement (ma vision se trouble ou une sensation bizarre au toucher etc...). Il m’est arrivé aussi de ne rien sentir du tout et c’est là que le coach et les partenaires d’entraînement sont importants car ce sont eux les premiers à voir que l’on est pas dans son état normal. Être sportive de haut niveau et diabétique, est-ce un message d’espoir pour tous les autres ? Bien sûr, c’est une façon de montrer que si on veut vraiment faire quelque chose et que l’on fait les efforts pour, alors on ne doit rien laisser nous arrêter. Il ne faut pas se dire que tout est fichu car on est diabétique, au contraire je trouve qu’en plus, lorsqu’on atteint ses objectifs, ça donne encore plus de saveur à la victoire. 25
HORS-SÉRIE
Éducation thérapeutique EN RÉALITÉ, LES COMPLICATIONS LES PLUS REDOUTABLES DU DIABÈTE SONT LA PEUR ET LE DÉCOURAGEMENT. LES DÉCIDEURS ET PROFESSIONNELS DE SANTÉ DE L’ÎLE L’ONT BIEN COMPRIS ET ONT DÉVELOPPÉ DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES DES STRUCTURES POUR FORMER LES PERSONNES AU DIABÈTE.
DES SÉANCES POUR AIDER LES PATIENTS
D
Des structures pour reprendre confiance : La peur et la tristesse sont normales à l’annonce du diabète. C’est pourquoi il faut se mobiliser et de se faire aider si besoin. Les structures proposent des séances où l’on apprend l’équilibre alimentaire pour toute la famille, comment continuer à se faire plaisir, reprendre ou intensifier une activité physique, prendre conscience de son temps de sédentarité, comment fonctionnent le corps, le pancréas et les médicaments, comment parler de son diabète avec les professionnels de santé et son entourage, les astuces pour lutter contre le stress du quotidien...
Les formations : Appelées “Education Thérapeutique du Patient”, elles sont dispensées à travers toute l’île, gratuites et accessibles à tous, quel que soit le stade du diabète.
On peut choisir de la faire avec ou sans hospitalisation, en une seule fois sur plusieurs jours ou en petits morceaux sur plusieurs mois voire plusieurs années. Elles complètent les informations données par votre médecin et les professionnels de santé et permettent de mieux les comprendre avec des ateliers pratiques de cuisine et d’activité physique.
Une prise en charge adaptée à chacun : Ces séances sont souvent collectives (6 à 12 personnes) et permettent à chacune de trouver des solutions PERSONNELLES pour combattre son diabète grâce à une prise en charge adaptée à chaque personne. La discussion avec d’autres personnes confrontées au même problème est très bénéfique. Cette formation est réalisée dans un climat décontracté et convivial mais représente néanmoins
un certain effort : il faut surmonter sa peur de l’inconnu, sa timidité et dégager du temps pour être à l’heure.
Diplômé contre le diabète : Certaines équipes ont choisi de récompenser les personnes qui sont arrivées au bout de leur formation par un DIPLÔME. Ce diplôme valide les compétences acquises par la personne et atteste de sa capacité à conduire son diabète dans sa vie. C’est un des rares diplômes que l’on peut obtenir sans savoir lire ni écrire, et qui récompense ceux qui ont osé!
Une plateforme locale : Le service Sophia de la sécurité Sociale propose également aux personnes diabétiques un suivi téléphonique gratuit pour mieux gérer son diabète au quotidien
“ Cette formation est réalisée dans un climat décontracté et convivial mais représente néanmoins un certain effort ” Dr Maryse Pholséna, diabétologue à Saint Pierre, Coordinatrice du Programme “Coachez votre Santé” pour ADN 974 26
HORS-SÉRIE
Accompagnement
COACHEZ VOTRE SANTÉ L’ASSOCIATION DIABÈTE NUTRITION 974 PARTICIPE AU PROGRAMME D’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT PROPOSÉ PAR LA MUTUALITÉ DE LA RÉUNION “ COACHEZ VOTRE SANTÉ ” AGRÉÉ PAR L’AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ.
S
S’adressant aux personnes présentant des risques d’accidents cardiovasculaires, dont le diabète fait partie, il est composé dix-neuf ateliers dispensés par des coaches sportifs, infirmiers, diététiciens, psychologues. L’adhésion au programme est gratuite et se fait par prescription du médecin traitant ou d’un profes-
sionnel de santé. L’objectif est de proposer aux adhérents un accompagnement sur le long terme et démédicalisé pour leur donner les outils pour comprendre et mieux vivre avec leur pathologie. Le parcours est personnalisé, le participant pouvant choisir les ateliers auxquels il souhaite assister.
RENSEIGNEMENTS
COMMENT S’INSCRIRE
ET INSCRIPTION
Par tél : 0262 94 77 00 ● Par fax : 0262 97 60 98 ● Par mail : contact@adn974.re ● Dans nos cases : Saint-Denis : 6, rue Leconte de Lisle Rampe de Saint-François À Saint-André : 54, Ruelle des Palmistes ● Sur internet : www.adn974.re ●
VOUS PRÉSENTEZ LES CRITÈRES DU PROGRAMME COACHEZ VOTRE SANTÉ
PAR UN PROFESSIONNEL DE SANTÉ
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ENTRETIEN PERSONNALISÉ AVEC VOTRE RÉFÉRENT
RETOUR MÉDECIN TRAITANT
DÉBUT DU PARCOURS
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HORS-SÉRIE
Lettres au diabète
DES MOTS SUR DES MAUX EN 2014, ANDRÉ GRIMALDI, PROFESSEUR À LA PITIÉ– SALPÊTRIÈRE - PARIS A RÉPONDU À L’INVITATION DE LA MUTUALITÉ DE LA RÉUNION. IL A CONSTATÉ AVEC PLAISIR QUE L’ATELIER “ LETTRE AU DIABÈTE ” INITIÉ DANS SON SERVICE S’ÉTAIT DÉVELOPPÉ SUR L’ÎLE.
“
Lettres individuelle ou collective, en français ou en créole, les personnes diabétiques sont invitées à s’adresser au diabète et exprimer leur vécu dwe la maladie. Depuis lors, cette séance est régulièrement animée lors des programmes d’ETP Coachez votre santé-ADN et des services de diabétologie du CHU sud et Groupe Hospitalier de l’Est. En voici quelques extraits.
“ BANN MÉDICAMENTS VA EMPÊCHE A OU D’ÉVOLUER Heureusement que nou nen a ces armes la pour bataye ek ou Mais quand mi bouge, ou reste tranquille, Donc misa fé du sport Ma endort a ou ek sa. Et en plus, nou nana d’ot zarmes. : Fo manzé equilibré : légumes, Féculents, do riz, lo grain, ti yaourt sans suc, nout ti fruits bien de chez nou, Et oubli pas un ti bout’ viande pas trop gras de préférence, Tan zen tan un ti gato lé pas mal non plus, De tout’ façon, nou pe manz’ tout sort zafèr mais pas en goulapia.” (lettre collective du 26 aout 2014)
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“ JE SUIS PRIVÉ DE BEAUCOUP DE CHOSES quand tout le monde fait la fête, nou veille, nou regarde manzé et la bouche fait de l’eau, Cinq litchis y gâtent la bouche, vaut mieux pas manzé! Les ti cochons grillés, y manquent à nous aussi, Le cary bichique s’il est pas bien gras, y croûte dans la marmite et le bichique écrasé même, lé pas bon. Noël y arrive, la bûche glacée mi fé pou zot mi regarde avec les yeux, Mi fini avec le ker. (lettre collective du 14 octobre 2014, extrait)
“ VOUS ÊTES UNE BÉBÈT Ou mange a nou partout, Et ou aime bien mon ti pied que lé bien tend’, Ou aime bouche l’artère, et ou rode chemin nout ker. Si ou té peu, sort’ de mon corps !” (lettre collective 8 septembre 2015,extrait)
“ DIABÈTE, MON ALLIÉ, JE TE DONNE CE QUE TU VEUX “Diabète, mon Allié, je te donne ce que tu veux, quand il faut, en fonction des besoins, tant que tu seras là. Malgré notre guerre, estce qu’on ne pourrait pas trouver un terrain d’entente afin de vivre chacun notre destin ? Si on pouvait trouver une solution pour tu sortes de mon corps, pour rester neutre, qu’on puisse se comprendre. ” (lettre collective 12 août 2014, extrait)
“ MONSIEUR DIABÈTE Ça fait un bon moment maintenant que tu pourris la vie de ma maman et la mienne avec. Tu la rends fragile et moi ça me fait mal de la voir éviter les plaisirs que je peux me permettre. Ça fait longtemps que tu es là mais j’aimerais que tu t’en ailles pour qu’enfin elle puisse ne penser qu’à elle et pas qu’à toi. Elle ne peut rien faire sans devoir anticiper les crasses que tu pourrais lui faire. Mais si elle ne pense pas à tout, je pense aussi pour elle. Pour nous, par un mystère intergalactique, je t’en prie, repars d’où tu es venu ! Pas de bisous pour toi, seulement pour ma maman à moi. ” Avec l’autorisation de A.S.10/10/14
“ CHER DIABÈTE, TA PRÉSENCE N’EST QUE SOUFFRANCE POUR MOI Ta présence n’est que souffrance pour moi. Je me souviens des complications post-opératoires de grand-père dû à son diabète, je me souviens du coté casanier de mon père qui ne voulait pas venir manger chez moi parce qu’il était sous un “ régime diabétique ” strict, je me souviens des nombreuses dépressions de ma sœur lié à la lourdeur de l’auto-traitement, je me souviens de la naissance “ mortné ” de mon neveu, dû à un diabète
non identifié, je me souviens des évanouissements soudains et inexpliqués de ma belle sœur, je me souviens de la triste fin de mon oncle qui a terminé sa vie en chaise roulante, aveugle, et dialysé. J’ai beau chercher je ne trouve aucun bon souvenir de toi. Tu arrives, tu t’installes, tu accapares nos vies sans tenir compte de notre avis. Si tu étais bien élevé tu pourrais au moins nous aider tous à composer avec toi, mais tu ne le fais pas…Tu es
si compliqué… Mais peut-être m’entendras-tu cette fois ? Mais je sais que tu ne me répondras pas. Tu es comme le vent, tu emportes tout sur ton passage, nos envies, nos plaisirs, notre joie de vivre. Alors, si mes paroles ne sont que poussière pour toi, qu’elles retournent à la poussière. Et si elles sont vivantes, puissent-elles nourrir la vie.” Avec l’autorisation de L. P. 16/10/2014. 29
SAMEDI 12 NOVEMBRE 2016 Journée familles solidaires avec les diabétiques
Le 12 novembre au Square Labourdonnais à Saint-Denis, venez nous aider à chasser ce vilain petit diable et ses complices, qui se cachent partout pour nous attaquer…
ARRÊTONS-LE !!!
LA CHASSE EST OUVERTE !