Phot Mario Sechi
Acqua alta a Venezia Art Biennale di Atene Art Collection UBS Pierre Bernard Original Bauhaus Giorgio de Chirico a Milano Caspard David Friedrich Frida Viva la Vida Artemisia Gentileschi Paloma Kuns Thomas Lévy-Lasne La véritable mission des élephants Librairie Le pont Traversé Inge Morath Romina de Novellis Nobody’s Perfect La Scène Parisienne Orlan Sorbonne Gallery Pirelli HangarBicocca Les argentiques de Maurice Renoma Mauro Restiffe History of a Landscape Ed Rhuska Sophie Sainrapt Yuliang Guan a Shenzhen Samurai Were Women Ferdinando Scianna Jean Louis Simeray Bernardo Strozzi la conquista del colore Marion Tivital Le temps de Giacometti
PALAZZI A VENEZIA Publication périodique d’Arts et de culture urbaine de l’association homonyme régie par la Loi de1901 ISSN/Commission Paritaire : en cours Distribution postale/digitale Président Directeur de la Publication Vittorio E. Pisu Correspondance palazziavenezia@gmail.com https://www.facebook.com/ Palazzi-A-Venezia https://www.vimeo.com/ channels/palazziavenezia
Trentième Année / numéro 12 Dècembre 2019 Prix au numéro 5 euros Abonnement annuel 50 euros Abonnement de soutien 500 euros
du 26 novembre au 28 décembre 2019 « Je marche, j’observe la ville
et la nature. Je dessine ce que je vois et qui m’interpelle sans autre intention que de voir et d’entrer dans une réalité. Noter le moment. Fixer le paysage sur le papier autant qu’il s’imprime dans la mémoire. Dans l’atelier se met en place un lent processus pictural qui recourt à des techniques différentes comme autant de logiques de construction de la peinture. Appréhender un sujet par l’huile puis l’encre de chine, la tempera ou encore l’aquarelle me permet d’oublier le sujet pour en quelque sorte entrer dans la peinture, rêver le paysage, essayer de retrouver cette vision initiale de l’ordre de l’instant. Ces techniques ne sont pas pensées dans un sens traditionnel allant de l’étude à l’œuvre. Mon travail les utilise sans hiérarchies ni préméditation. Je circule de l’une à l’autre pour tenter d’approcher cette sensation première que je définirais comme une résonance. Ce n’est pas le réel en luimême que je peins mais tout part de lui. Bosquets, façades, escaliers et caténaires sont à l’origine de ma peinture. Dans mes derniers travaux, le sujet paysage disparaît. En fait il devient l’atelier, je peins dehors, comme sur le motif. Je suis dans le paysage, je suis le paysage ; la main que je vois dessiner en fait partie, comme le dessin en train de se faire. Les peintures sont sous la pluie, exposées au vent, au soleil. »
Galerie GNG 3, rue Visconti 75006 Paris 00 33 (0)1 43 26 64 71 galeriegng@wanadoo.fr http://www.galeriegng.com
PALAZZI 2 VENEZIA
Photo Ministère de la Culture
David Clerc
our terminer la trentième année de cette feuille de choux qui ne manque pas d’ambition, j’aurais préféré d’autres images que celle de Venise sous une “acqua alta”de 1,87 mètres, mais cela nous aide peut-être à nous rappeler que nous ne sommes pas grand chose face à la nature qui s’impose à notre bon souvenir, surtout lorsque nous ne cessons de la malmener comme jamais. Trente ans sont un bel âge pour un magazine qui a commencé en parlant d’arts plastiques de théâtre, de littérature et de...gastronomie. Je me souviens des réactions de mes ami(e)s qui persiflaient cet accouplage entre recette de cuisine et production artistique, comme si la cuisine n’était pas un art. Depuis le temps, beaucoup d’eau est passée sous les ponts et combien de magazines n’arborent pas leurs pages de gastronomie et autre interviews de chefs avec recettes en prime? Je n’oublie pas non plus que Palazzi A Venezia, enfin les photos du “Palazzo a Venezia per il mio Amore”, constituaient les fonds de scène de l’émission Solo Opéra, déjeuner où je conviais sopranos et directeurs d’orchestre, en 1999 ; bien plus tard, d’autres émissions de télévision instaurèrent des diners comme lieux de débats et autres discussions, frivoles ou pas, sur l’actualité. J’ai l’air de me vanter de quelques inventions, en fait à un moment un peu particulier de mon existence où je regarde en arrière pour mieux voir les initiatives que je pourrai bien continuer à développer telles que mes magazines dont celui ci et SARDONIA en italien, qui sortent aussi tous les mois ainsi que les reportages filmés des vernissages et des interviews de personnalités émergeantes. En fait j’aimerais bien réaliser quelques émissions sur l’Art et sur la Littérature d’abord ici en Sardaigne où je me trouve en ce moment. Toutefois je n’oublie pas Paris où bien des problèmes à régler m’attendent, qui peuvent s’arranger avec un peu de courage et de bonne volonté. Pour terminer cette trentième année de Palazzi A Venezia, j’ai donc choisi une série de manifestations, ou de rappels, de l’existence de certains artistes qui m’ont particulièrement frappé et que je propose à votre jugement avisé. Rédiger cette revue, c’est révéler au fil du temps un véritable plaisir et si j’étais déjà à l’affut des manifestations artistiques ou culturelles les plus saillantes, mon appétit s’est développé outre mesure, j’espère pour votre plus grand plaisir, en tout cas si j’en juge par certains avis admiratifs que j’ai reçus et pas encore de critiques acerbes ou bienveillantes. Pourvou que ça doure! Comme disait la mère de ce personnage célèbre, c’est en tous cas ce que je vous souhaite pour cette fin d’années qui s’est révélée beaucoup plus intéressante que les précédentes, dans le sens chinois du terme et, pour rester en thème et c’est en reprenant une des expressions favorites du Grand Timonier que je vous souhaite une délicieuse fin d’année et un début des années vingt du vingt unième siècle que j’espère aussi pétillantes que celles du siècle passé: “Grande est la confusion sous le ciel, donc la situation est excellente” ! Vittorio E. Pisu
VENEZIA ACQUA ALTA endant que le gouvernement alloue 20 millions de dollars pour l’urgence et les prévisions suggèrent un pic d’eau de 150 cm de haut au-dessus de la mer moyenne, une hauteur de l’alerte rouge à Venise est controversée sur la Mose. Selon le Consorzio Venezia Nuova, en effet, “il n’est pas techniquement possible” de soulever le système Mose, même partiellement en cas d’urgence, dans les conditions actuelles. L’hypothèse a été avancée il y a quelque temps par l’ancien fournisseur de travaux publics, mais elle ne relève pas des tâches institutionnelles du commissaire du consortium, responsable du maintien de la légalité et de l’achèvement des travaux d’ingénierie. Actuellement, il y a deux bouches équipées de systèmes de levage final, l’une au Lido Treporti et l’autre à Chioggia. La seule possibilité réside dans un
arrêté d’une autorité pub- gouvernements précédents lique compétente, et en et de l’actuel”, attaque Artout état de cause - rap- rigo Cipriani, fondateur pelle le Cvn - la levée du Harry’s Bar à Venise. d’une partie des barrages “Tant de pane “ sauve “ pas le lagon roles et pas d’actes. d’une crue exceptionnelle. Ce gouvernement de Conte, Le Moïse. comme les gouvernements C’est le grand accusé con- précédents, n’a rien fait, tre lequel la ville pointe du rien du tout pour Venise”. doigt. Le grand ouvrage Et la douleur pour la ville destiné à protéger Venise blessée inonde les réseaux des hautes eaux est au cen- sociaux : “Venise est ma tre de la controverse et des ville de l’âme. appels continus après le J’ai une petite maison à scandale des pots-de-vin Zattere, c’est vraiment de 2014, et les avis sont l’apocalypse, c’est une partagés entre ceux qui douleur atroce de voir ce exigent qu’il soit achevé qui n’est pas une ville mais rapidement et ceux qui dé- un rêve, et d’en être témoin. noncent l’insoutenabilité et San Marco ne résistera pas l’inutilité. à tout cela”, écrit Ornella “Le Mose, une œuvre folle et Vanoni sur son profil Twitle plus grand vol qualifié des ter. 50 dernières années en Ital- La ville est bouleversée ie, n’a pas été mis en service pendant que les techniciens à cause d’eux, à cause des sont au travail. PALAZZI 3 VENEZIA
En particulier, la conformation des conduites le long desquelles passe l’air comprimé qui soulève les barrages mobiles est testée, ce qui a conduit il y a quelques semaines à la suspension des essais au Port de Malamocco. Aujourd’hui, les équipes du Consorzio Venezia Nuova, avec le commissaire Francesco Ossola, travaillent à la construction de deux écluses dans le port de Chioggia, pour la collecte des données et le contrôle dynamique de la structure. Quant à la reprise de la levée complète des barrières, des contacts sont en cours avec les autorités portuaires et les garde-côtes, dans le but de trouver dans les prochaines semaines les “fenêtres” compatibles avec l’activité de l’escale et le transit des navires.www.larepubblica.it
Photo UBS Art Collection
ARTCOLLECTION UBS
Photo Milena Ferrara
rtetrA est une association culturelle à but non lucratif, présidée par Veronica Nicoli. Elle a été fondée en 2015 à Salerne mais opère dans tout le pays, en particulier dans les capitales de l’art italien, comme Milan, Venise, Florence et Rome. Convaincus que la plus grande richesse de l’Italie est son extraordinaire patrimoine artistique et culturel et que la culture peut aussi être la plus grande opportunité de croissance dans notre pays, nous avons la responsabilité de concevoir, planifier et organiser des événements d’importance nationale et internationale, impliquant des artistes du monde entier qui s’expriment à travers les arts visuels, la performance, le multimédia et le numérique. Tous les événements ont pour objectif principal la recherche et la promotion d’artistes talentueux avec une nouvelle sensibilité, capables d’interpréter le monde contemporain au-delà des stéréotypes rampants. C’est pourquoi nous les encourageons à participer aux événements que nous organisons dans toute l’Italie, dans des lieux prestigieux. Ils ont la possibilité
d’entrer en contact avec des galeristes, des conservateurs et des critiques de renom, des collectionneurs d’art et des passionnés, qui peuvent leur offrir de nouvelles possibilités de croissance. L’association ArtetrA est également l’un des fondateurs du Social E-commerce d’Arte Contemporaea “Opera74”, un catalogue multimédia où tous les artistes peuvent proposer leurs œuvres, en dialogue direct avec les collectionneurs. ArtetrA aide également les artistes à s’orienter sur le marché de l’art en les soutenant et en les conseillant. C’est aussi pour cette
raison que nous avons établi des relations de collaboration avec “Prince Art Selling” et “Prince Art GalleryAuction House”, sociétés qui promeuvent et commercialisent des œuvres d’art contemporain. La Biennale d’Atene a lieu du 5 au 13 Décembre à l’Insitut Culturel Italien de Athène, en parallèle avec Scope Miami Beach 2019, la Foire d’Artm à laquelle sera présente Prince Group Section Gallerie. Association culturelle ArtetrA + 39 (089)255386 info@artetra.it Corso G. Garibaldi, 252 - 84122 Salerno
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du 5 al 13 Décembre 2019, Istituto Italiano di Cultura di Atene Odòs Patission, 47 – 10433
a collection d’art d’UBS a lancé la galerie d’art UBS au 1285 Avenue of the Americas - un nouvel espace d’art public dans le hall rénové du siège de la société à New York, dans le centreville. La galerie sera l’occasion de découvrir des œuvres de la Collection, avec des expositions temporaires itinérantes et des installations permanentes d’artistes importants tels que Sarah Morris, Frank Stella, Fred Eversley et Howard Hodgkin. Mettant en vedette des œuvres d’artistes établis, dont Ellsworth Kelly et Cindy Sherman, l’exposition célèbre également les récentes acquisitions de Dinh Q. Lê et Xaviera Simmons. Les supports et les styles de ces œuvres sont tout aussi divers, y compris la peinture photographique, les techniques mixtes, le collage et les œuvres sur papier. “La collection s’est enrichie au
fil des décennies, parallèlement à la croissance de l’entreprise, et comprend aujourd’hui un grand nombre d’œuvres et d’artistes représentant des cultures du monde entier, y compris des œuvres emblématiques du dernier demi-siècle et de nouvelles acquisitions qui expriment les impulsions et les préoccupations du moment présent, explique Mary Rozell, Global Head UBS Art Collection. “La mission directrice de la Collection est de capter les artistes et les idées les plus significatifs de notre temps, et nous sommes fiers d’avoir maintenant un espace de galerie dédié pour partager cette œuvre avec le public. Parallèlement aux expositions spéciales, le hall d’entrée accueillera une
installation permanente d’œuvres de la collection d’art de l’UBS. Parmi eux, un objectif parabolique de l’artiste Fred Eversley, connu pour ses sculptures courbes vibrantes et brillantes, et une estampe technique mixte de Howard Hodgkin, dont les peintures audacieuses éclatent de couleur et d’émotion. D’autres œuvres comprennent une sculpture minimaliste d’Eva Rothschild, qui tombe délicatement au sol de son socle, et un relief métallique polychrome de Frank Stella, de sa dynamique série ’Moby Dick’. Le nouvel espace rend également hommage à la longue histoire de collaboration de la Collection avec des artistes vivants tout au long de
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leur carrière, en présentant d’importantes commandes d’artistes. Une sculpture chromocinétique de l’artiste vénézuélien Carlos Cruz-Diez faisait autrefois partie d’une intervention architecturale à l’Union de Banques Suisses à Zurich. Une peinture murale monumentale de Sarah Morris faisant face au 1285 Avenue of the Americas et mesurant plus de 44 pieds de long a été créée pour la première fois en 2001 comme installation sur place dans un bâtiment UBS. Pour Sarah Morris, le 1285 Avenue of the Americas est un endroit idéal. Son premier studio se trouvait sur la 42e rue de New York, à Times Square - un endroit qui a suscité une fascination pour les bâtiments commerciaux de Midtown Manhattan. Ce nouvel ajout au paysage culturel new-yorkais est un développement passionnant dans l’histoire de la collection d’art d’UBS qui, depuis sa création dans les années 1960, est devenue l’une des plus grandes et des plus importantes collections d’art contemporain d’entreprise au monde. La possibilité de partager la collection avec le public et de créer un espace pour de nouvelles initiatives artistiques reflète l’engagement d’UBS en faveur de l’art - non seulement en tant que source d’inspiration, mais aussi en tant qu’outil qui stimule l’innovation et suscite la conversation autour des questions les plus importantes de notre époque. https://www.ubs.com/global
PIERRE BERNARD ORIGINAL BAUHAUS
Photo Domus
Photo Domus
ierre Bernard est un graphiste français né à Paris le 25 février 1942 et mort le 23 novembre 2015. Diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs en 1964, Pierre Bernard reçoit une bourse pour étudier l’art de l’affiche avec Tomaszewski à l’académie des BeauxArts de Varsovie. Quelques années après, il participe activement au mouvement de mai 68 qu’il considère comme un moment « magique » et « éblouissant ». Il complète ses études à Paris en 1971, par un 3e cycle à l’Institut de l’environnement. En 1970, il fonde le groupe Grapus avec François Miehe et Gérard Paris-Clavel, rencontrés pendant le mouvement étudiant de Mai 1968. Naît alors l’Institut de l’Environnement, au sein duquel les trois hommes y trouvent un lieu où continuer à explorer des formes d’expression alternatives, et questionner la soumission à la commande. Alex Jordan et JeanPaul Bachollet rejoignent le groupe en 1976. Grapus affirme son intention de « changer la vie », développant dans une même dynamique recherche
graphique et engagement politique. À partir de 1978, Grapus expose son travail dans d’importantes événements comme à Paris au Musée de l’affiche, à Amsterdam au Stedelijk Museum, à Aspen (Colorado) et au musée d’art contemporain de Montréal. En 1990, le collectif Grapus décide de cesser ses activités et reçoit, en France, le grand prix national des arts graphiques. Pierre Bernard fonde alors, avec Dirk Behage et Fokke Draaijer, l’Atelier de création graphique (ACG) et signe, entre autres, l’identité graphique du musée du Louvre et
celle des parcs nationaux de France. Jusqu’à la fin de sa vie, il dirige l’ACG en répondant aux commandes dans les domaines de l’édition, de l’affiche, de la signalétique et des systèmes visuels d’identité, avec la conviction que le graphisme a une fonction culturelle d’utilité publique. Pierre Bernard était membre de l’Alliance graphique internationale (AGI) depuis 1987 et enseignait le graphisme à l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris. De ses débuts au magazine Jeune Afrique dont il réalisait la maquette jusqu’à l’identité visuelle du
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parc de la Villette, L’utilité sociale du graphisme, toujours présente dans son travail constituait le fil directeur de sa présentation. Le souci de rendre l’information et la culture accessibles à toutes et à tous se reflète dans des projets comme l’identité du parc de la Villette, du musée du Louvre ou encore des commandes pour des institutions publiques. D’autres projets, comme la collaboration avec le Parti communiste ou le Secours populaire français, révèlent un besoin criant de s’exprimer sur des causes sociales et politiques. En 2006, le prix Érasme lui est attribué pour l’ensemble de son travail graphique consacré au domaine public.
Original Bauhaus
du 6 September 2019 to 27 January 2020 Berlinische Galerie Jakobstraße 124-128 Berlin German National Tourist Board domusweb.it/en/Advertorial/2019/09/02/ bauhaus100/original-bauhaus-reveals-the-storiesbehind-the-objects.html? wtk14=amc148034749218 085&fbclid=IwAR2cMtOT GLx6t1GjEcqdDqit749tiry 7JJ-cwUVyd84s-x0I
la Berlinische Galerie, le 6 septembre, une importante exposition a étéinaugurée avec plus de 1 000 objets originaux de l’école de design. Comment la femme assise sur la chaise en tube d’acier est-elle devenue la figure anonyme la plus célèbre du Bauhaus ? La Haus Am Horn à Weimar a-t-elle un jumeau secret ? Pourquoi les infuseurs à thé de Marianne Brandt qui ont été créés comme prototypes pour la production industrielle sont-ils toujours restés des pièces uniques ? Ces questions représentent trois des 14 histoires oubliées qui seront racontées à la Berlinische Galerie à l’occasion du “Bauhaus Original”, une exposition célébrant le centenaire de PALAZZI 7 VENEZIA
l’institution qui a changé le monde du design, organisée par le Bauhaus-Archiv / Museum für Gestaltung. L’exposition qui a ouvert ses portes le 6 septembre est l’événement central d’un programme dense qui s’étendra sur toute l’année 2019 et jusq’en janvier 2020. Plus de 1 000 objets, dont des œuvres d’art, des prototypes et des objets du Bauhaus-Archiv et des collections du monde entier, seront présentés au public. L’exposition racontera l’histoire d’une expérience multidisciplinaire qui a duré 14 ans, mais qui a un héritage éternel. “Imaginons une nouvelle forme de construction pour l’avenir, qui sera tout en un - architecture, sculpture et peinture - et qui s’élèvera un jour vers le ciel
comme un symbole cristallin d’un nouveau destin” écrivait Gropius en 1919 pour la fondation de l’école. Découvrez le numéro spécial de Domusweb consacré au 100e anniversaire du Bauhaus Certaines parties de l’exposition permettront aux visiteurs de découvrir les qualités tactiles des objets fabriqués au Bauhaus. Le spectacle sera complété par une riche série d’événements, de conférences et de projections de films. Experts de diverses disciplines - danse, transformation, photographie, architecture, etc. - tiendra des ateliers simulant les semestres préliminaires qui ont précédé le programme éducatif. Enfin, le catalogue de l’exposition et le cahier d’exercices original du Bauhaus, une collection des exercices les plus importants du cours préparatoire, seront publiés. Voir aussi https://www.youtube.com/ watch?v=EM656GOpJs&feature=emb_title et aussi https://www.youtube.com/ watch?time_continue=10 &v=dCr2xjIwCsA&featur e=emb_logo et aussi https://www.domusweb.it/ en/Advertorial/2019/09/02/ bauhaus100/originalbauhaus-reveals-the-stories-behind-the-objects. html?wtk14=amc148034749218085&fbclid=IwAR 2cMtOTGLx6t1GjEcqdDqit749tiry7JJ-cwUVyd84sx0IMI7Y6TgKpSk
GIORGIO DE CHIRICO CASPARD.FRIEDRICH
siècle. La sensibilité de l’artiste émerge des choix chromatiques aux jeux d’ombres et de lumières. En fait, tout dans son interprétation artistique, des sujets à la perspective, sert à représenter les émotions et les concepts métaphysiques. De plus, De Chirico réussit à être extraordinairement théâtral, et ce n’est pas par hasard qu’il a aussi travaillé comme décorateur. Tout à travers ses tableaux devient un spectacle plein de charme et d’agitation. Les entités humanoïdes qu’il représente, qui évoquent souvent des épisodes mythologiques, communiquent la douleur, l’absence et l’amour, audelà de toute transcription de la réalité. Même si le style de
l’artiste est immédiatement reconnaissable, son parcours a évolué. De Chirico est un artiste qui se réinvente. Il n’attribue pas à l’art une dimension limitée. Les styles picturaux et les approches philosophiques ne sont que des médiums par lesquels l’idée prend forme. Le style devient aussi une mystérieuse divinité dont la véritable essence réside dans quelque chose d’insaisissable. Le Palazzo Reale de Milan abrite une centaine d’œuvres provenant des plus importantes collections du monde. Selon les critiques, la rétrospective est l’une des propositions italiennes les plus intéressantes de ces dernières années. Grâce au commissaire Luca Massimo Barbero,
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directeur de l’Institut d’histoire de l’art de la Fondation Cini à Venise, De Chirico revient à Milan comme protagoniste. Surtout, le spectacle a immédiatement suscité l’enthousiasme, même chez les plus jeunes. En fait, l’exposition est devenue un phénomène artistique sur les médias sociaux. Huit salles à la disposition sobre et essentielle, retracent toute l’évolution de l’artiste controversé. Giorgio De Chirico est certainement un pionnier de l’art. D’une avant-garde solitaire et différente, il représentait une imagination alternative. De plus, la grande particularité de l’artiste réside dans une conception énigmatique et souvent alchimique de la peinture. La rétrospective milanaise dédiée à l’artiste est sur scène jusqu’au 19 janvier 2020. Piazza del Duomo, 12, 20122 Milano MI palazzorealemilano.it
aspar David Friedrich né le 5 septembre 1774 (Greifswald, Allemagne) est le peintre paysagiste le plus important du mouvement romantique. Fils d’un fabricant de savon et de chandelles d’obédience luthérienne, il est né à Greifswald, une petite ville portuaire de la mer Baltique. Sa jeunesse est frappée du sceau de la tragédie, puisqu’à l’âge de sept ans, sa mère succombe à la variole, sa soeur au typhus, et qu’en 1787, son frère se noie lui en portant secours après une chute à travers la glace. Beaucoup considèrent encore que ces tristes événements l’ont prédisposé à la mélancolie et expliquent ainsi la dimension spirituelle de sa peinture de paysage. A l’âge de vingt et un an, Friedrich commence sa formation artistique à l’Académie Royale de Copenhague, où il est très fortement in-
Photo https://www.linternaute.fr
Photo Collezione Valsecchi
rès de cinquante ans a p r è s l’exposition personnelle de 1970, les salles du Palazzo Reale de Milan reviennent pour accueillir l’œuvre de Giorgio De Chirico. L’artiste est sans aucun doute l’un des principaux représentants de la peinture métaphysique. Né à Volos, en Grèce en 1888, et ayant grandi en Italie, De Chirico est un artiste controversé et aimé, un génie visionnaire. Considéré par Apollinaire comme le peintre le plus surprenant de sa génération, il représente une alternative unique au cubisme depuis l’autoportrait du métropolitain en 1912. Voix exceptionnelle de son temps, De Chirico est un créateur dont l’art recherche le lien entre les choses. Il supprime les paramètres intemporels et sans espace des contextes. Le résultat est intrigant, mystérieux. Aujourd’hui, la rétrospective présentée au Palazzo Reale de Milan permet une lecture actualisée du Pictor Optimus. L’exposition met clairement en évidence la composante poéticophilosophique de l’œuvre de l’artiste. Contrairement aux autres peintres figuratifs, De Chirico n’est jamais didactique. Il reste dans une dimension suspendue qui voit les mystères les plus profonds dans les choses les plus simples. Le peintre déconstruit les éléments du quotidien, ainsi que le monumentalisme classiciste du XXe
fluencé par la mythologie de suicide pourrait avoir nordique dans ses travaux. eu lieu à une date mal conIl devient ensuite mem- nue. bre d’un cercle artistique En 1803-1804, sa producet littéraire, empreint des tion est presque au point mort. idéaux du romantisme. En 1798, il s’installe à Cette crise existentielle Dresde, où il passe le aurait pu être exacerbée par un amour malheureux. restant de sa vie. Il commence sa carrière En 1805, à l’âge de 31 par le dessin au crayon, à ans, Friedrich connaît sa l’encre et à la sépia (en- première grande réussite cre de seiche) et réalise artistique. également des aquarelles. Il reçoit le premier prix du Ses dessins font l’objet concours de Weimar, orde gravures sur cuivre (à ganisé par Goethe en perl’acide nitrique, dit eau- sonne, pour deux dessins : forte à l’époque) ou sur Pèlerinage au coucher du bois en vue de la vente soleil et Soir d’automne au bord du lac. d’estampes. l’exception de Ses sujets de prédilection A sont des paysages recom- quelques réalisations dont posés en atelier à partir de l’attribution est incertaine, les premières peintures croquis pris sur le vif. A partir de 1801, Friedrich à l’huile datent de 1807. entre dans une période dé- Le Retable de Tetschen pressive et une tentative (1807-1808) reçoit un acPALAZZI 9 VENEZIA
cueil plutôt négatif de la critique car il apparaissait présomptueux d’investir le paysage d’une dimension religieuse. Célèbre à l’époque pour ses collections d’art, Dresde est également le centre du mouvement romantique en Allemagne; Ses poètes, ses penseurs, et l’artiste Philip Otto Runge, vont profondément influencer Friedrich. Le peintre approfondit encore ses recherches à travers une correspondance abondante avec le philosophe Goethe, qui l’inspire grâce à son “Traité des couleurs” publié en 1810. Friedrich tombe malade en 1824. En 1826, son état s’aggrave et il souffre d’un délire de persécution qui l’éloigne d’un bon nombre de ses amis. Pendant cette période, il peint peu, mais en 1827, il se remet à la peinture à l’huile. En 1834, lors de la visite de l’atelier de Friedrich, le sculpteur David d’Angers a un mot célèbre pour définir l’art de Friedrich: “Cet homme a découvert la tragédie du paysage”. En 1835, une congestion cérébrale le laisse paralysé. Il meurt le 7 mai 1840 à Dresde dans l’indifférence générale. Son oeuvre sera longtemps oubliée et ne sera reconnue qu’à partir de la seconde moitié du XXe siècle. “Le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu’il voit en face de lui, mais aussi ce qu’il voit en lui”, Caspar David Friedrich.
ARTEMISIA GENTILESCHI
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rida Kahlo è l’artista che più di ogni altra è riuscita a costruire una potente autobiografia per immagini, capace di raccontare con intensità la sua storia: il dolore fisico, il dramma dell’amore tradito e degli aborti, l’impegno politico. Frida è diventata, dopo la sua morte, un’icona pop in grado di raccogliere centinaia di migliaia di visitatori nelle mostre a lei dedicate e di ispirare libri, fumetti, canzoni, film e persino sfilate di moda. FRIDA. VIVA LA VIDA, il docu-film diretto da Giovanni Troilo, prodotto da Ballandi Arts e Nexo Digital, in collaborazione con Sky Arte, propone un viaggio in sei capitoli alla ricerca di Frida, nel cuore del Messico, alternando interviste esclusive, documenti d’epoca, ricostruzioni suggestive e opere della stessa Kahlo, tra cui gli autoritratti più celebri (da quello con Diego Rivera del 1931 alle Due Frida del 1939, da La colonna spezzata del 1944 al Cervo ferito del 1946). Un film documentario che mette in luce le due anime di Frida Kahlo (1907-1954): da una parte l’icona, simbolo del femminismo contemporaneo, dall’altra l’artista libera nonostante le costrizioni di un corpo martoriato. La sua importanza ha superato perfino la sua grandezza grazie all’intensità e la determinazione con cui ha affrontato una vita segnata dalla sofferenza. Lo spettatore scoprirà come l’opera della pittrice affondi le sue radici nella pittura tradizionale dell’800, nei retablos messicani, oltre che nell’arte e nell’impegno di uomini del suo tempo, dal compagno di una vita, Diego Rivera, a Trotsky.
Del resto, dopo la rivoluzione del 1910, il Messico aveva provato a riscoprire le proprie origini attraverso l’iconografia pre-colombiana in cui anche Frida esplorò l’identità degli opposti: dolore e piacere, tenebre e luce, luna e sole, la vita nella morte e la morte nella vita. Ripercorrere la vita di Frida Kahlo significherà così cercare il punto di contatto tra la sofferenza delle vicende biografiche e l’amore incondizionato per l’arte. Nel documentario sarà possibile vedere per la prima volta fotografie, vestiti e al-
tri oggetti personali di Frida conservati negli archivi del Museo Frida Kahlo normalmente non accessibili al pubblico, oltre alle stampe originali delle fotografie scattate da Graciela Iturbide durante l’apertura del bagno di Frida nel 2004. La colonna sonora del docufilm, firmata dal compositore e pianista Remo Anzovino, che ha anche scritto la canzone “Yo te cielo (cancion para Frida)”, il cui titolo proviene da una celebre lettera di Frida. “Yo te cielo (cancion para Frida)” è cantata da Yasemin Sannino.
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In anteprima al 37° Torino Film Festival Sezione Festa Mobile Un viaggio tra le opere ma anche le fotografie, i vestiti e gli oggetti personali di Frida normalmente non accessibili al pubblico. Con la colonna sonora originale di Remo Anzovino Trailer https://youtu.be/hnqoWsXLKxY
stimée entre 600 000 € et 800 000 €, la Lucrèce de la plus célèbre femme peintre de l’école caravagesque a été adjugée 4,8 millions d’euros le 13 novembre 2019 chez Artcurial à Paris. Redécouverte récemment à Lyon, l’œuvre bat ainsi le précédent record de vente, établi en 2017 par la Sainte Catherine d’Alexandrie de l’artiste. Que d’actualité pour les Gentileschi père et fille cette semaine ! Alors que la National Gallery de Londres lance l’opération de crowdfunding #SaveOrazio pour l’acquisition du Moïse sauvé des eaux de
Monsieur père, Artcurial crée l’événement avec ce nouveau record de vente pour une toile de sa fille et digne héritière, Artemisia Gentileschi (15931653). Hier soir, mercredi 13 novembre, Lucrèce, une huile sur toile réalisée vers 1630 lors du premier séjour napolitain de l’artiste, a été achetée 4,8 millions d’euros par un collectionneur européen, un prix de vente qui quadruple donc l’estimation haute du tableau. Redécouverte récemment dans une collection lyon-
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naise où elle a été conservée durant une quarantaine d’années, l’œuvre dépasse donc de 2 millions le précédent record établi en 2017 à l’Hôtel Drouot par la Sainte Catherine d’Alexandrie (vers 1614-1616), une toile qui a par la suite rejoint les collections de la National Gallery de Londres. Bien des raisons expliquent ce record, au premier rang desquelles la rareté des œuvres d’Artemisia Gentileschi sur le marché. Une soixantaine de tableaux lui
sont aujourd’hui attribués, dont une quinzaine seulement en mains privées. Figure majeure de l’art baroque italien, l’artiste tombe dans l’oubli durant près de deux siècles avant d’être redécouverte par l’historien d’art Roberto Longhi dans les années 1910. Les grandes expositions internationales n’interviendront que dans les années 1970-1980, révélant au grand public toute la puissance et le raffinement de cet art nourri aux sources de l’héroïsme féminin. Car c’est bien là une thématique fondamentale de l’œuvre d’Artemisia Gentileschi, femme peintre dans un siècle d’hommes, qui su braver préjugés et interdits pour devenir un maître reconnu de l’art baroque italien. Œuvre autobiographique, la Lucrèce proposée chez Artcurial éclaire un épisode tragique autant que déterminant de la vie de l’artiste, celui de son viol par le peintre Agostino Tassi, alors qu’elle est âgée de seulement 19 ans, et des sept mois de procès éprouvant qui suivirent. La toile, qui s’inscrit dans l’esthétique caravagesque tant par le choix de son sujet que par son cadrage à mi-corps et son utilisation puissante du clair-obscur, illustre pleinement la spécificité de la manière d’Artemisia Gentileschi. La remarquable légèreté et le raffinement du voile qui glisse des épaules nues de Lucrèce fait ici de l’érotisme un ressort dramatique inattendu qui souligne d’autant la violence du geste.Anne-Sophie Lesage-Münch
Photo Thomas Levis Lasne
THOMAS LEVIS-LASNE
Photo Paloma Kuns
appettito vien mangiando” est un proverbe italien qui veut dire que l’appétit se développe lorsque l’on mange et l’on pourrait considérer que Paloma Kuns est en train de développer un appétit d’ogre ou, plutôt d’ogresse. Multipliant les expositions en Province et à Paris, Paloma, non contente de s’exercer à la plume, à l’aquarelle, à l’acrylique et à l’huile, vient d’attaquer la gravure comme l’on attaque le col du Tourmalet, pendant le Tour de France. Ayant crée, lors de ses séjours africains, des ateliers et des écoles de dessin et de peinture pour les enfants, elle ne se contente pas d’exercer ses nombreux talents dans les arts plastiques mais aussi dans la musique où elle excelle dans plusieurs instruments. Ses enfants d’ailleurs, contaminés par leur mère, excellent déjà dans cette discipline. Cette série de gravures qu’elle nous propose à la Galerie 3F à Paris, traite toujours du corps, du corps féminin dont elle nous propose une interprétation toute personnelle, réaliste et onirique à la fois. D’une grande sensualité, comme dans nombreux de ses dessins et d’une grande simplicité, ces dessins affirment
une grande maitrise et son travail comme si un style très personnel. l’on découvrait de nouSes origines vénézuéli- veaux cousins inconennes se manifestent nus mais néanmoins plutôt par sa beauté familiers. juvénile, joyeuse et Son jeune âge nous souriante que par son laisse imaginer qu’elle œuvre picturale qui se ne s’arrêtera pas en si place carrément dans bon chemin et qu’elle un courant universel de nous prépare déjà de l’Art soit contemporain nouvelles surprises qu’ancien. telles celles qu’elle On pourrait déceler nous a offertes avec certaines influences son livre de poèmes et certaines citations et de gravures au tides œuvres les plus tre bien évocateur de connues de ces cin- “Gouttes de Sein”, quante ou cent dern- présenté en parallèle ières années et la filia- avec son exposition tion, qui retrace toute “L’Intime” au mois de l’expression artistique novembre à la Galerie du vingtième siècle Grès à Paris, avant de et nous rend presque faire une escale dans la familières ses figures ville de Tournus “Chez féminines. ta sœur”. On se retrouve comme A suivre absolument. en famille en observant Vittorio E. Pisu PALAZZI 12 VENEZIA
CORPS & AMES
PALOMA KUNS du 10 au 15 décembre 2019
Galerie 3F 58, rue des Trois Frères
Paris 75018
Pour sa quatrième année, et après le succès de l’édition 2018 à Marseille ¡ Viva Villa ! 2019 est accueilli par la Collection Lambert en Avignon du 11 octobre au 10 novembre 2019. Cela donne lieu à une exposition qui, jusqu’ au 10 novembre, présente les travaux d’une cinquantaine d’artistes dont ceux de Thomas Lévy-Lasne.
la villa Mé- qui m’allaient, et les six dicis, une des derniers mois de ma réchoses dont sidence, je n’ai fait que j’étais très peindre.” heureux, c’est d’avoir le “J’ai beaucoup travaillé temps de rater. J’ai pas- sur la question du résé beaucoup de temps à chauffement climatique. faires des mauvais tab- C’est une question que leaux, de petits essais. j’avais en tête depuis Dans mon parcours, très longtemps, notamil n’était pas évident ment parce que je pense d’avoir le temps de bri- que cela a beaucoup à coler dans tous les sens, voir avec notre rapport parce qu’il faut gagner au réel. J’ai beaucoup de l’argent, faire des peint le rapport à la techexpos, et comme je suis nologie, le fait de fuir le très lent, ça me prends réel et de s’intéresser à beaucoup de temps. l’ailleurs plus qu’à l’ici C’est là que j’ai décou- et maintenant. Je ne vert mes pinceaux, car voulais pas croire à ce ça fait vingt ans que je que savais, mais maintefais de la peinture et nant j’y crois dans mon je ne savais pas quelle corps. Je me suis posé marque de pinceaux la question de savoir je devais prendre : j’ai si je devais continuer fait un casting mondial, la peinture, mais je me j’ai trouvé les pinceaux suis dit que la question PALAZZI 13 VENEZIA
la plus intéressante était d’intégrer encore plus de tragique, c’est-à-dire encore plus sens du réel, dans nos vie.” “Ce que j’aime dans la peinture, c’est son côté performatif. Je prends beaucoup de temps à peindre des choses très banales, des choses de tous les jours. Je ne cherche pas l’événement, parce que ce qui m’intéresse c’est le non-événement. Je suis sensible à ces histoires de catastrophes. Je me suis rendu compte que le monde pouvait être différent de la structure qu’on m’avait donné au départ. Ça m’a rendu sensible u fait que tout est fragile et instable, que rien n’est donné, et évidement le donné du monde, le réel, la matière et la matérialité sont des choses auxquelles je me suis beaucoup accroché. C’est quelque chose qui me nourrit tous les jours.” Lecture Aurélien Bellanger, texte extrait du catalogue de l’exposition « La fin des forêts » Archives Jean Oberlé, RTF, 1958 Clément Rosset, émission « Nuits magnétiques », France Culture, 1980 Gérard Fromanger, émission « Les masterclasses », France Culture, 2017 https://www.franceculture.fr/emissions/parles-temps-qui-courent/
Photo laerteperedulysseblogspot.com
Photo Museum of Modern Art New York
LAVERITABLEMISSIONDESELEPHANTS LE PONT TRAVERSE
l m’a été demandé d’œuvrer autant avec les éléphants qui connaissent une vie respectueuse ( comme ceux de Ganeshapark) qu’avec les éléphants qui travaillent durement dans les camps à touristes. J’avais très envie de revoir Somboon et Darmie avec qui j ai déjà vécu de nombreux moments magiques Mon souhait est de pouvoir offrir à ces éléphants qui travaillent dans des camps à touristes , un moment ou ils se sentent libres d être beaucoup plus qu une simple attraction. Surprise en arrivant quand je vois une éléphante géante de plus de 3 m de haut , à la place de ma chère Darmie. Je demande ou elle est ..réponse : « le père de son mahout vient de mourir donc pas de Darmie aujourd hui » grrrr ! Je suis très déçue parce que j adore cette magnifique éléphante guérisseuse mais quand on me dit que la géante s appelle Om et qu elle a
33 ans je pressens en elle une autre guérisseuse. Et je vais très vite comprendre que sa présence est un véritable cadeau pour le groupe. Elle, qui n a jamais eu l occasion d œuvrer librement pour le bien de humanité a tout de suite pris sa place aux cotés de Somboon qui elle, connait son rôle sur le bout de sa trompe puisque nous œuvrons ensemble depuis maintenant pas loin de 8 ans. Très vite, le son Om résonne très naturellement à travers chacun des 17 stagiaires Je prends conscience que les deux éléphants présents portent le Om dans leurs noms. Et très rapidement la vibration s élève dans ce lieu où une source prend naissance en plein milieu de la forêt. Tous les éléments sont réunis pour que la magie aie lieu. Le son Om est considéré comme la vibration Divine de l univers. Il vibre à la fréquence de 432 Hz ,la même que celle qui se trouve dans la nature . Le fait de chanter Om nous connecte à tout ce qui vit, aux êtres vivants, à la nature,
à l Univers. Nous avons tous eu la Joie d’assister à la transformation de ces 2 éléphantes. Elles qui portent quotidiennement une nacelle sur leur dos, se sont métamorphosées en « Divinité » pour venir bénir et toucher en plein cœur chacun des stagiaires. Le mahout de Om a filmé les moments les plus forts avec émotion.. . très étonné de découvrir de telles capacités chez Om, cette éléphante qu il monte tous les jours…tous près de lui, la guide priait avec ferveur. Elle nous dira plus tard qu’elle a reçu un cadeau merveilleux et qu elle ne verra plus jamais les éléphants de la même façon. Quant au petit garçon( futur mahout ), il s’est tout naturellement incéré dans le cercle . Ses yeux émerveillés me porte à croire qu il n oubliera jamais ce qu il a reçu ce jour là . C’était la première fois qu il assistait à la véritable mission des éléphants.
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L’association Wassanna a été crée dans le but d’animer des stages qui permettent d’aller à la rencontre de soi avec l’aide des éléphants de contribuer à leur bien être (soins, protection, défense et sauvetage) , de récolter des fonds pour acquérir éventuellement ces éléphants pour les libérer d’une vie de servitude et d’organiser des actions de sensibilisation auprès de la population http://www.net1901.org/ association/ASSOCIATIONWASSANNA,1004401.html
Le Pont Traversé, librairie parisienne fondée en 1949 dans une ancienne boucherie, par le poète Marcel Béalu et tenue, depuis sa mort, par sa femme, Marie Josée, fermera définitivement ses portes en décembre 2019. C’est une des plus belles librairies de Paris, une des plus riches en livres de poésie, d’art, livres rares et de bibliophilie. C’est une caverne bourrée de trésors pour les amoureux des livres ! Courez-y avant que le rideau ne tombe sur cet antre poétique et que ne s’ouvre une boutique de fringues ! François Denis
moureux des poètes, de la littérature du 20ème siècle et des livres rares, cette librairie est pour vous. Tout promeneur du jardin du Luxembourg à Paris la connaît. Impossible de ne pas remarquer rue de Vaugirard à l’angle de la rue Madame sa majestueuse façade d’ancienne boucherie avec ses sculptures bovines et ses élégantes plaques émaillées. Elle est si belle qu’elle a été classée monument historique. En s’approchant, on aperçoit dans la vitrine des trésors de bibliophilie et un portrait noir et blanc de Jacques Prévert, cigarette au bec, qui nous lance un regard complice comme une invitation à pousser la porte pour découvrir tous ses camarades poètes ici défendus. Bienvenue à la librairie « Le
pont traversé ». Un lieu aussi magique qu’unique. C’est un poète-écrivain surréaliste Marcel Béalu qui a créé ce lieu en 1949 et qui l’a installé à cette adresse en 1973 avec sa dernière et très jeune épouse Marie Josée Comte-Béalu. Cette étudiante, à l’époque d’une quarantaine d’années de moins que lui, est aux commandes de la librairie depuis la disparition de son époux en 1993. Elle nous reçoit aujourd’hui avec charme et gentillesse pour partager avec nous l’histoire de ce lieu où le temps ne semble avoir aucune prise. Une occasion pour elle aussi de défendre l’œuvre de feu son poète de mari qui fut un proche des surréalistes et grand ami de Max Jacob. « Quand Marcel a baptisé la libraire Le pont traversé du nom d’un recueil de contes
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de Jean Paulhan – en remerciement de l’avoir publié chez Gallimard – ce dernier est venu à l’inauguration avec deux petits gâteaux à la pâte d’amande verte. Un geste poétique et si paulhanien pour dire merci » nous raconte Marie Josée Comte Béalu avec tendresse. Du fait de la proximité avec l’excellente librairie généraliste « La Procure », place Saint-Sulpice, elle garde le cap en ayant recentré l’activité sur l’occasion uniquement pour continuer à défendre les grands classiques et les livres rares. « On n’a pas la science de la petite chose et ce qui est intéressant dans la nouveauté c’est découvrir le prochain Modiano. Pas une mince affaire. Alors on se concentre modestement sur le fonds, les éditions illustrées, les livres liés aux beaux-arts et la poésie bien évidemment » nous explique cette passionnée aux vibrations communicatives. “Pour sortir du célèbre « Cornet à dés » dont la renommée n’est plus à faire, je vous conseille de lire « Le cabinet noir » (Gallimard). C’est un recueil de lettres où il dresse le portrait satirique de la société et de la vie de province. Un jour, la poétesse Lina Lachgar est venue à la librairie lire des extraits de ce texte. Marcel Béalu très ému m’a alors fermement pris le bras, submergé par l’émotion et m’a dit « À l’entendre je crois voir Max Jacob lui-même, comme s’il était là … saisissant Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy
Le pont traversé 62 rue de Vaugirard 75006 Paris 01 45 48 06 48
INGE MORATH
En 1972, elle a étudié le mandarin et obtenu un visa pour la Chine. Elle a effectué le premier de nombreux voyages dans ce pays en 1978. Certaines de ses œuvres les plus importantes sont des portraits, mais aussi des passants et des célébrités. «J’avais enfin découvert ma propre faculté à exprimer ce qui m’intéressait et m’obsédait d’une manière qui me permette de vivre. Après la guerre, j’ai souvent souffert du fait que ma langue maternelle, l’allemand, était celle de l’ennemi ; j’étais capable d’écrire en anglais et en français, mais ça ne venait pas de l’intérieur. Alors je me suis tournée vers l’image : c’était comme un soulagement, une profonde nécessité ».
Sont ici rassemblées les photographies prises lors de ses différents voyages, en Espagne durant la Feria de San Firmin en 1954 à Pampelune, en Irlande en 1954, en Iran et en Irak en 1956, en URSS en 1965 ou encore en Chine en 1978, et de nombreux portraits d’artistes. Sont également exposés des portraits de famille, d’amis (Henri Cartier-Bresson, Alexandre Calder, Saul Steinberg…) et de nombreux souvenirs. L’exposition a été réalisée avec le soutien du Inge Morath Estate, de Kurt Kaindl et Brigitte Blüml, de la galerie Esther Woerdehoff Paris et de Magnum Photos. Inge Morath est décédée à New York le 30 janvier 2002. http://ingemorath.org/
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Photo Ron Titter
PhotoInge Morath
nge Morath est née à Graz, en Autriche, en 1923. Après des études de langues à Berlin, elle devient traductrice puis journaliste et rédactrice en chef autrichienne pour Heute , une publication de la Branche des services d’information basée à Munich. Toute sa vie, Morath restera une écrivaine et une lettré prolifique, conservant un double cadeau pour les mots et les images qui la rendait inhabituelle parmi ses collègues. Amie du photographe Ernst Haas, elle a écrit des articles pour accompagner ses photographies et a été invitée par Robert Capa et Haas à Paris pour rejoindre la nouvelle agence Magnum en tant qu’éditeur. Elle commence à photographier à Londres en 1951 et assiste Henri CartierBresson en tant que chercheur en 1953-1954. En 1955, après avoir travaillé pendant deux ans en tant que photographe, elle est devenue membre de Magnum. Au cours des années suivantes, Morath fit de nombreux voyages en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Son intérêt particulier pour les arts s’est traduit par des essais photographiques publiés par plusieurs grands magazines. Après son mariage avec le dramaturge Arthur Miller en 1962 (qui a divorcè de Marilyn Monroe pour elle), Morath s’établit à New York et au Connecticut. Elle a visité l’URSS pour la première fois en 1965.
FONDATION HENRI CARTIERBRESSON
INGE MORATH du 2 septembre au 29 Novembre 2019 79, RUE DES ARCHIVES 75003 PARIS 01 40 61 50 50 https://www.henricartierbresson. org/expositions/inge-morath/
NOT A STORY TO PASS ON +39 011 197 441 06 info@artissima.it c.so Vittorio Emanuele II, 12 Torino via Giacomo Mattè Trucco, 70 Torino
ne table ronde sur le féminisme et les questions de genre, avec un accent sur la censure à laquelle les femmes artistes et féministes ont historiquement été soumises, comme dans le récent #bananagate au Musée National de Varsovie, impliquant la vidéo Consumer Art faite par Natalia LL en 1973. Le Musée national de Pologne à Varsovie avait retiré, puis remis en place, les œuvres de trois artistes féministes polonaises bien connues - Natalia LL, Katarzyna Kozyra et le duo Karolina Wiktor et Aleksandra Kubiak - ce qui a suscité de nombreuses protestations dans tout le spectre culturel et a incité le musée à tenter de
censurer l’art féministe en concertation avec le Ministère de la Culture. En réponse, une manifestation “#bananagate” avait eu lieu devant le Musée national de Varsovie, ainsi qu’une lettre ouverte dénonçant la décision du musée de retirer quatre icônes de l’histoire de l’art féministe polonais de ses murs. Le scandale avait éclaté après l’annonce par le média polonais Onet que le Musée national de Varsovie avait décidé, de supprimer “Consumer Art” de Natalia LL, “Appearance of Lou Salome” de Katarzyna Kozyra (2005) et “Part XL” d’Aleksandra Kubiak et Karolina Wiktor. Tele Game” (2005), citant une lettre anonyme reçue par le directeur du musée, Jerzy Miziołek, d’une
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mère inquiète qui a qualifié la visite de son fils au musée de “traumatique”. Citant la “responsabilité” du musée envers “les enfants et les adolescents”, Miziołek avait démonté les œuvres sans avertissement et avait déclaré qu’il les remplacera par d’autres œuvres de la collection du musée. Dans la vidéo de Katarzyna Kozyra “Performance as Lou Salome” (2005), une installation vidéo documentant une performance qu’elle a réalisée autour du jardin et du palais Schwarzenberg à Vienne, la question semblait être la connotation de l’œuvre qui comparait les hommes et les chiens. Pour en parler à Artissima: Elvira Vannini, qui a développé une réflexion continue sur les pratiques artistiques en examinant les discours féministes à travers l’histoire à travers la plateforme en ligne HOTPOTATOES ; Paola Ugolini, qui a été active dans la réalisation de projets d’exposition féministes; Romina De Novellis, qui a construit un contrenarratif collectif sur les femmes “Tarantate” avec son projet DOMUS ; et Cesare Viel, protagoniste actuel d’une exposition personnelle au PAC à Milan, qui étudie dans son processus pratique la construction et déconstruc tion identitaire. Parce que, comme l’a écrit Toni Morrison dans son chef-d’œuvre Beloved “Ce n’était pas une histoire à transmettre”, c’est une histoire qui ne peut être transmise intacte, ni oblitérée, ignorée ou oubliée.
Photo Orlan
Photo closevent.com
obody is perfect ? Pas sûr ! Les femmes passent beaucoup de temps à plaire, travailler, cuisiner, lessiver… alors pourquoi ne pas changer de sexe. C’est ce que décide Audrey depuis qu’elle a rencontré Adrien, un homosexuel dont elle vient de tomber complètement frapadingue. Malgré les bons conseils de Victor, son meilleur ami, notre amoureuse ne change pas d’avis. Mais voilà la mère d’Audrey qui débarque chez elle avant l’heure, on se demande bien pourquoi puisque les 36 ans de sa fille c’est pour le lendemain. Aussi, lorsqu’Adrien sonne à la porte, la température monte, les corps se tendent, il devient difficile de reprendre ses esprits. Cette joyeuse comédie, menée tambour battant par une bonne distribution, est particulièrement rythmée. Sans temps mort ni longueur, elle donne à voir un spectacle bien orchestré par la mise en scène de Denis Cherer. C’est aussi la première pièce de Sabine Hogrel, scénariste, une pièce qui traite d’un sujet très actuel. Elle met en exergue une grande tolérance et propose un idéal de vie qui nous rendrait sans doute plus heureux.
Tout est parti de cet-te dernière réplique dans le film ‘Some like it hot’ de Billy Wilder, quand Daphné, interprétée par Jack Lemmon, n’arrête pas d’avancer des arguments à Osgood pour ne pas l’épouser et qu’il finit par lui avouer qu’il est un homme. Cette réplique est extraordinaire, tellement juste car d’un coup, nous prenons conscience qu’être homme ou femme n’est plus un problème ni un obstacle. Et oui, Personne n’est parfait et pourtant, tout le monde essaie de rentrer dans des cases : homme/femme, hétéro, famille, travail… En tous les cas ce qui
est parfait ou presque c’est cette comedie si j’en juge par certains commentaires, voici par example ce que j’ai lu dans “Saissons de Culture”, la revue on line de Mylène Vignon “nous sommes allés voir une comédie très charmante, Nobody is Perfect, écrite par Madame Sabine Hogrel que nous connaissions du Café de Flore et dont nous n’avions encore rien vu. Eh bien Bravo Sabine, un texte réjouissant et rebondissant, des acteurs épatants et la Salle Anémone remplie d’applaudissements. Pascal Aubier” On se demande alors à quand la seconde ?
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Nobody is perfect de Sabine Hogrel Mis en scène de Denis Cherer, assisté de Stephanie Manus avec Véronique Demonge ou Nataly Dalian, Louise Pasteau, Polo Anid, Clément Desormeaux. Costumes de Stephanie Vaillant et décors de Farru À la Scène Parisienne 34 rue Richer 75009 Paris métro Cadet /Grands Boulevards
Réservation tél. 01 40 41 00 00 www.tlsp.paris Jusqu’au 22 janvier 2020, du dimanche 15h au lundi-mardi 21h
LES FEMMES QUI PLEURENT SONT EN COLÈRE NOVEMBER 4 2019 JANUARY 18 2020 SORBONNE ART GALLERY 12, PLACE DU PANTHÉON 75005 Paris
OPENING NOVEMBER 8 ON THIS OCCASION A BOOK WILL BE PUBLISHED EDITIONS JANNINK
ée en 1947, Orlan est une artiste s’exprimant à travers différents supports : peinture, sculpture, installations, performance, photographie, images numériques, biotechnologies. C’est une des artistes françaises de l’art corporel. Son œuvre se situe dans divers contextes provocateurs, légitimée par son engagement personnel4. Dès les années 1960 et 1970, Orlan interroge le statut du corps et les pressions politiques, religieuses, sociales qui s’y inscrivent. Son travail dénonce la violence faite aux corps et en particulier aux corps des femmes, et s’engage ainsi dans un combat féministe. Elle fait de son
corps l’instrument privilégié où se joue notre propre rapport à l’altérité. Ce travail d’Orlan sur le corps se fait notamment par le biais de la photographie. Au Portugal, elle propose sur un marché des photos correspondants à des morceaux d’elle-même : Un bras, un bout de poitrine, etc.. En 1977, lors de la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), au Grand Palais à Paris, elle est vêtue d’un tablier représentant là encore une photo d’elle, nue, des épaules au bas du bassin, et propose, aux visiteurs, pour une somme modique à glisser dans une fente prévue à cet effet, un Baiser de l’artiste4. En 1978, elle crée le Symposium international de la Performance, à Lyon, qu’elle anime jusqu’en 1982. Son manifeste de «l’art charnel » (Carnal Art Manifesto) est suivi d’une série d’opérations chirurgicales - performances qu’elle réalise entre 1990 et 1993. Avec cette série, le corps de l’artiste devient un lieu de débat public. Ces opérations chirurgicales - performances ont été largement médiatisées et ont provoqué une vive polémique, bien qu’elles ne représentent qu’une infime partie de son œuvre intégrale4. Orlan explore également l’utilisation des nouvelles technologies dans le domaine des arts. En 1982, avec Frédéric Develay, elle crée le premier magazine en ligne d’art contemporain, ArtAccès-Revue, sur minitel. Une présentation pub-
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lique de cette banque de données a eu lieu au Centre Georges Pompidou dans le cadre de l’exposition Les immatériaux de Jean-François Lyotard. Dans son travail de la fin des années 1990 et du début des années 2000, les Self-Hybridations, l’artiste, par le biais de la photographie numérique et des logiciels de retouches infographiques, hybride des visages de cultures différentes (amérindiens, pré-colombiens, africains). Parallèlement, Orlan enseigne à l’École nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise. En 2005, elle obtient une résidence d’un an à l’ISCP, à New York, par l’Association française d’action artistique (AFAA), et en 2006 elle est invitée à Los Angeles en résidence au Getty Research Institute, laboratoire de recherche du Getty Center. Elle est représentée par la galerie Michel Rein, à Paris. En juin 2013, elle porte plainte contre Lady Gaga pour plagiat. Pour Orlan, la star américaine, dans l’album Born This Way sorti en 2011, s’inspire trop librement de ses «hybridations ». Elle reçoit le grand prix de l’e-Réputation 2013, catégorie arts plastiques, qui récompense les personnalités les plus populaires sur internet, aux côtés de Philippe Starck et Yann Arthus-Bertrand12. Depuis le 18 octobre 2018, Orlan est représentée en France par la galerie Ceysson & Bénétière à Paris
Photo Maurice Renoma
Photo pirellihangarbicocca.org
’ œ u v r e de Daniel Steegmann Mangrané (Barcelone, 1977 ; vit et travaille à Rio de Janeiro) questionne la relation entre culture et nature. L’intérêt de l’artiste pour la biologie l’a amené à étudier des systèmes écologiques complexes et à introduire le monde naturel dans ses œuvres. Dans sa pratique, il y a de nombreuses références à la forêt tropicale au Brésil comme les branches, les feuilles et les insectes - qui, combinées à des formes géométriques et des motifs abstraits, ouvrent des réflexions sur la dynamique complexe entre les éléments qui nous entourent. Sa première exposition en Italie présente plus d’une vingtaine d’œuvres créées depuis 1998 : films, décors de réalité virtuelle, hologrammes 2D, sculptures et installations. L’artiste place la dimension physique et sensorielle du spectateur au centre du projet d’exposition, offrant de nouvelles visions de l’ensemble du corpus de ses œuvres, mises en dialogue les unes avec les autres. L’exposition se caractérise par l’alternance d’expériences matérielles et de situations immatérielles, à travers une installation in situ réalisée avec des cloisons en tissu blanc transparent qui redéfiniront le caractère
PIRELLI HANGARBICOCCA MAURICE RENOMA industriel de Pirelli HangarBicocca, accueillant et révélant les œuvres exposées. Comme des membranes flottantes, ces éléments divisent l’espace en différents espaces tout en permettant, par leur transparence, une vision immédiate de l’ensemble de l’exposition. Certaines des institutions internationales les plus importantes ont accueilli ses expositions personnelles, telles que IAC - Institut d’art contemporain, Villeurbanne ; Nottingham Contemporary, Nottingham (2019) ; CCS Bard College, New York, Fundació Antoni Tàpies, Barcelone, CAC, Vilnius (2018) ; Fundação de Serralves, Porto
(2017) ; Medellín Museum of Modern Art, Antioquia, The Green Parrot, Barcelona (2016) ; Museu de Arte Moderna, Rio de Janeiro, Casa Modernista, San Paolo (2015) ; CRAC Alsace Centre Rhénan d’art contemporain, Altkirch (2014) ; Casa França Brasil, Rio de Janeiro (2013). Ses œuvres ont également été exposées dans de nombreuses expositions collectives, par exemple au Centre Pompidou-Metz, Metz, 14e Biennale de Lyon (2017) ; 9e Biennale de Berlin (2016); New Museum Triennial, New York, Kadist Art Foundation, Paris (2015) ; 9e Biennale du Mercosul, Porto Alegre (2013) ; 30e Biennale Sao Paulo (2012)
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Daniel Steegmann Mangrané
A Leaf-Shaped Animal Draws The Hand Curateurs Lucia Aspesi e Fiammetta Griccioli
du 12 Septembre 2019 au 19 Janvier 2020 Vendredì 13 dicembre 2019 Sound project con Arto Lindsay
Pirelli HangarBicocca Via Chiese 2 20126 Milano T (+39) 02 66 11 15 73 info@hangarbicocca.org
La Galerie Sophie Leiser Artphotoby a la plaisir de vous annoncer sa prochaine exposition photographique et scénographique
“LES ARGENTIQUES” by Maurice Renoma du 22 novembre au 20 décembre 2019 15 rue de Seine Paris 6e #parisphoto Vernissage sur invitation à contact@artphotoby.com https://vimeo.com/186505037
our son exposition Les Argentiques, Maurice Renoma dévoile des photographies – certaines inédites – intemporelles, sensuelles et mystérieuses, en noir et blanc. Les cadrages, les éclairages sans filtre, la lumière naturelle, les flous… témoignent de l’acte pulsionnel et spontané que Maurice Renoma veut traduire dans ces photographies. Explorateur infatigable du corps féminin, il met en lumière les émotions qui naissent de la grâce d’une attitude, d’un regard, d’une marque encrée sur une cuisse ou un dos, le velours du grain de la photo se confond avec celui de
la peau. Les Argentiques de Maurice Renoma donnent envie de toucher la matière, les matières qui les habitent et les font vivre intensément. La scénographie qui accompagne l’exposition joue sur la correspondance des images et des sons qui semblent émaner des photographies. Celles-ci deviennent présentes, vivantes, instantanées. Bien que le périple de l’artiste ne puisse être défini comme quelque chose de linéaire, une trame de pensée relie tout de même chacune de ses aventures : un je-m’enfoutisme entièrement assumé mélangé à un désir de vivre et découvrir.
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Même s’ils n’appartiennent pas aux mêmes phases et époques de la vie de Maurice Renoma, les sujets de ses photos expriment un quelque chose de discordant, d’ambigüe, de déconstruit, allant même quelque fois jusqu’à l’absurde. Quand bien même il serait un esprit libre, un côté pesant et sérieux se faufile dans certaines de ces images, il en découle alors un trouble et une intrigue. L’observateur peut alors prendre conscience du danger et de l’obscurité. Le corps humain, les images imprégnées de sensualité, explorant les détails d’un vêtement sur le corps, capturant le charme d’un regard perdu ou d’un rituel intime sont le centre de son inspiration. A travers ses voyages, le photographe recherche la vie de la rue, reconnaissant et saisissant son énergie à travers ses habitants, humains et animaux, ses attitudes, ses codes vestimentaires. Il photographie la beauté de l’instant dans une véritable déclaration d’amour au présent. Il est vrai, Maurice Renoma se veut en marge de la société, il s’amuse à imaginer son propre chemin ; si dissonant qu’il puisse être, il s’est donné l’entière liberté de le dessiner. Il puise son inspiration dans les contres cultures et les rencontres libres et indécentes.
MAURO RESTIFFE ED RHUSKA
Photo UBS
Photo Mauro Restiffe/ Oscar Niemeyer
e OGR - Officine Grandi Riparazioni de Turin présentent “History As Landscape”, la première exposition personnelle dans une institution italienne du photographe brésilien Mauro Restiffe, organisée par Nicola Ricciardi avec Giulia Guidi et organisée au BINARIO 2 de l’Officine, du 31 octobre 2019 au 5 janvier 2020. L’architecture, en particulier celle de la période moderniste, a toujours été une source d’inspiration pour le photographe brésilien Mauro Restiffe. Tout au long de sa carrière, l’artiste a voyagé et photographié les œuvres d’architectes renommés dans le monde entier : de Philip Johnson à Oscar Niemeyer. Dans ses photographies, Restiffe révèle des combinaisons inattendues entre l’architecture et le paysage, entre l’intérieur et l’extérieur, se concentrant sur des détails et des traces inaperçus de la présence humaine : l’architecture agit comme une scène pour l’histoire, publique ou privée. Pour son exposition personnelle à l’OGR de Turin, Mauro Restiffe a photographié l’Italie en racontant certains des projets des architectes les plus célèbres tels que Carlo Mollino, Piero Portaluppi, Franco Albini et Carlo Scarpa, soulignant l’importance du lien entre photographie et architecture.
L’exposition History créer la suggestion d’un As Landscape, conçue paysage délimité par comme une intervention des éléments récurrents; unique sur un site spéci- d’autre part, le mur oppofique qui comprend, au sé est occupé par de plus total, 78 photographies, grandes œuvres qui réest une exposition à con- vèlent le côté monumensidérer comme un roman tal de l’approche phosur l’architecture. Un tographique de l’artiste. roman compris au sens Toutes les photographies, proustien, c’est-à-dire par travaillées exclusivement l’écrivain qui, plus que en analogue pour leur tout autre, a su faire coïn- donner un grain qui aide cider son œuvre littéraire à narrer le passage du avec une œuvre architec- temps, traduisent un foyturale. er dans lequel l’histoire Des vues de l’architecture de l’Homme - comprise et de la réalité sont recue- comme l’histoire de la illies et disposées sur un civilisation occidentale grand mur qui traverse - perd de plus en plus de BINARY 2 de l’Officine clarté en faisant ressortir Grandi Riparazioni d’une les contours et les détails manière transversale. des nombreuses histoires D’une part, une succes- individuelles des personsion rythmique d’images nes représentées et de de différentes tailles ceux qui les regardent. se détache, capable de www.ogrtorino.it PALAZZI 22 VENEZIA
MAURO RESTIFFE
HISTORY AS LANDSCAPE du 31 ottobre 2019 au 5 janvier 2020 Binario 2 | OGR Torino Corso Castelfidardo 22 Torino info@ogrtorino.it www.ogrtorino.it Telefono 011 0247108
“d Ruscha compte parmi les artistes vivants les plus reconnus et les plus influents d’Amérique”, déclare Mary Rozell, Global Head UBS Art Collection. Au cours de ses six décennies, sa remarquable carrière a donné lieu à des œuvres aux sujets et aux matériaux variés - des peintures fantaisistes qui transforment des boîtes de pourriels en icones emblématiques, aux réclames et aux panneaux d’affichage au rendu soigné. La remarquable diversité de la production de Ruscha est saisie dans’Ed Ruscha VERY : Works from the UBS Art Collection’, une nouvelle exposition à la UBS Art Gallery au 1285 Avenue of the Americas à New York. Le travail de Ruscha est représenté en profondeur dans la Collection avec cinquante-six peintures, œuvres sur papier et estampes qui couvrent les quatre premières décennies de sa carrière et com-
prennent certaines de ses images les plus importantes. L’extension new-yorkaise de l’exposition présente également deux tableaux exceptionnels qui ne figurent pas dans l’exposition originale : Jinx’, 1974, et’Brother, Sister’, 1987. “Ces œuvres ont été rassemblées au fil des décennies, à partir des années 1960 - un moment qui marque à la fois la genèse de la collection d’art UBS et les débuts de la carrière de l’artiste”, explique Rozell. Ruscha a quitté son Oklahoma natal en 1956 et s’est rendu à Los Angeles, attiré par les couchers de soleil et le glamour. Il a commencé une carrière dans la publicité, abandonnant peu de temps après pour se con-
sacrer à l’art. Ruscha s’est formé très tôt à la typographie, rendant habilement les mots et les phrases sous forme d’images - et, ce faisant, améliorant ou déformant leur signification et leurs connotations. Parmi les autres points saillants de l’exposition, mentionnons les images stylisées des stations-service qui sont devenues associées à Ruscha. En 1963, l’artiste a publié son premier livre “ Twentysix Gasoline Stations “, une série de photographies en noir et blanc prises en voiture sur la route 66. Cette publication a inspiré une série de sérigraphies que Rozell décrit comme “graphiquement audacieuses”, toutes représentées dans la collection d’art de l’UBS.
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La célèbre enseigne hollywoodienne - visible depuis le studio de Ruscha à East Hollywood deviendra également un sujet récurrent. “La collection d’art d’UBS comprend six variations de ce sujet dans lesquelles le mot-signe est juxtaposé au paysage montagneux californien, fusionnant les impulsions artistiques de Ruscha”, explique Rozell. Deux de ces compositions font allusion aux “particularités et excès de la vie hollywoodienne”, remplaçant l’encre d’imprimerie par du caviar, du soda light et du Pepto-Bismol. La silhouette monumentale’Brother, Sister’ (1987) montre deux galions flottant sur un horizon diagonal dans une mer agitée, son fini flou rappelant la photographie du XIXe siècle. Des bandes blanches sur la toile sombre évoquent un écran de projection un clin d’œil à l’intérêt de Ruscha pour l’industrie cinématographique. Riche de sa diversité, une grande partie du travail de Ruscha s’appuie sur la nostalgie - pour une époque pré-numérique, des signes écrits à la main et le glamour qu’il a reconnu en tant que jeune artiste travaillant à Hollywood. Ses images stylisées du paysage américain sont tout aussi évocatrices. Visitez l’exposition à la UBS Art Gallery, 1285 Avenue of the Americas, New York, NY 10019, USA. Ed Ruscha VERY : Works from the UBS Art Collection’ du 23 septembre 2019 au 10 janvier 2020.
japonaise se produira au début du XVIIe siècle (période Edo). Avec le nouvel ordre des conventions sociales et l’avènement de la paix, les onna-bugeisha ont été forcés de subir un changement radical de leur statut de guerriers redoutables à celui d’épouses et de mères dévouées. Obligées à vivre une vie d’obéissance passive, les filles de nobles et de généraux se virent finalement interdire de participer aux combats et même de voyager. Il est intéressant de noter que sous le régime autoritaire du shogunat Tokugawa, au milieu du XVIIe siècle, des écoles ont été ouvertes dans tout l’Empire pour enseigner l’art de la naginata aux femmes comme méthode de formation morale. Bien qu’il y ait eu une diminution significative du besoin de compétences de combat, on s’attendait toujours à ce que les femmes soient prêtes à défendre le ménage ou le village s’il y avait une perturbation la nuit ou un personnage suspect arrivant dans le voisinage. À la fin du 19e siècle, une autre onna bugeisha légendaire nommée Nakano Takeko dirigeait un groupe spécial de guerrières connu sous le nom de Jōshitai. Les actions de Nakano et de sa bande de combattantes du Joshigun sont encore commémorées aujourd’hui lors du festival annuel d’automne d’Aizu. Chaque année en septembre, un groupe de jeunes filles portant des bandeaux de hakama et de shiro participent à la procession en leur honneur.
Photo aikidoromanord.
SAMURAI WERE WOMEN
Photo L’eternel retour
ans cette exposition où ces deux artistes s’expriment parallèlement, si on ne connaissait pas leur identité et leur personnalité, on aurait du mal à distinguer l’un de l’autre ou plutôt à attribuer à l’un ou à l’autre leurs œuvres. Comment ne pas vouloir attribuer ces nus féminins dessinés ou plutôt calligraphiés au pinceau à la somptueuse Sophie Sainrapt et les autres toutes aussi sensuelles représentations du corps féminin, au peintre chinois, Yuliang Guan, Maitre en la matière ? Un examen de ces deux artistes on peut immédiatement reconnaitre une grande maitrise et une extraordinaire facilité et rapidité d’exécution absolument fascinantes. Comme je l’avais déjà remarqué à l’occasion d’une autre exposition à Cagliari Sardaigne les nus de Sophie Sainrapt au lieu de nous dévoiler l’essence du féminin au travers de ces nus parfois carrément impudiques, nous rendent l’esprit et l’essence féminine encore plus mystérieuse et incompréhensible. En ce qui concerne Yuliang Guan, il parait que ses dessins de nus féminins, exécutés au pinceau, se passent souvent de modèle. Le Maitre nous livre par là une vision toute onirique et personnelle,
s’agit-il de souvenirs de ses anciens modèles ou plutôt une projection de ses éventuels désirs de rencontrer un idéal féminin phantasme et donc irréel et inaccessible ? Lala Zhang, Présidente de l’association Européen Image Art Association, qui organise des expositions d’artistes européens en Chine et d’artistes chinois en Europe, dont celle de Yuliang Guan, l’année dernière à l’Orangerie du Sénat, est complice de cette exposition qui réunit ainsi deux Maitres reconnus et admirés dans leurs pays respectif et maintenant dans bien d’autres contrées. Marie Claude et Frédéric Dol de la galerie
L’éternel Retour, de l’Isle sur la Sorgue qui ont déjà proposé de nombreuses fois les œuvres de Sophie Sainrapt, dont son fameux Carnet de voyage, réalisé en 2017 à la suite de son voyage à Pékin, via le Transsibérien, avec retour en cargo jusqu’à Barcelone depuis Shenzhen, complété par les écrits savoureux de Pascal Aubier, son consort. Ils sont promoteurs de cette manifestation qui s’est déroulée du 12 au 24 Novembre dans la ville de Shenzhen et que vous annonçons bien après n’ayant pas reçu cette précieuse information pour la sortie du mois de novembre. V.E.Pisu
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YULIANG GUAN SOPHIES SAINRAPT
L’ART,
L’ETERNEL RETOUR Galerie L’eternel retour Shenzhen Library 2001 Fuzhong 1st Rd Fu Tian C B D, Futian Shenzhen, Guangdong,Chine, 518000 Tél.+86 755 8284 1211 voir aussi https://vimeo.com/286891007 https://vimeo.com/225230223 https://vimeo.com/235843947
ertains des samouraïs les plus meurtriers étaient des femmes, mais l’histoire a oublié. Contrairement à la croyance populaire, les samouraïs femelles existaient et étaient tout aussi féroces et habiles que leurs homologues mâles. Appelés onna bugeisha, ces guerriers mortels étaient également entraînés au combat, à l’autodéfense et à l’utilisation habile des armes, selon le Japan Times. Tenus aux mêmes normes, les guerriers samouraïs, hommes et femmes, étaient censés accomplir les mêmes tâches, de sorte qu’ils combattaient souvent côte à côte à l’époque antérieure, comme les Heian et les Kamakura. Parmi les quelques femmes de la classe des samouraïs qui sont devenues proéminentes se trouvaient Tomoe Gozen et Hangaku Gozen. Tomoe Gozen, qui est surtout connue pour sa loyauté et son courage, a combattu courageusement à la bataille d’Awazu en 1184.
“Tomoe était particulièrement belle, avec sa peau blanche, ses cheveux longs et ses traits charmants. Elle était aussi une archere remarquablement forte, et en tant qu’épéiste elle était une guerrière d’une valeur de mille, prête à affronter un démon ou un dieu, à cheval ou à pied. Elle s’occupait de chevaux intacts avec une habileté superbe ; elle roulait indemne dans des descentes périlleuses et périlleuses. Chaque fois qu’une bataille était imminente, Yoshinaka l’envoya comme premier capitaine, équipé d’une armure solide, d’une épée surdimensionnée et d’un arc puissant ; et elle accomplit plus d’actes de vaillance que tous ses autres guerriers.” Hangaku Gozen, qui a déjà commandé à 3 000 guerriers de se défendre contre
une armée de 10 000 soldats fidèles au clan Hōjō, a été décrit dans la littérature japonaise comme étant “intrépide comme un homme et belle comme une fleur”. D’autres témoignages de l’onna bugeisha, vêtue d’une armure ornée alors qu’elle menait des bandes de femmes armées de naginata, ont été documentés jusqu’à la période Sengoku (milieu du 15e siècle début du 17e siècle). L’historien Stephen Turnbull a écrit dans “Samurai Women 1184-1877” que “les preuves archéologiques, aussi maigres soient-elles, suggèrent de manière alléchante une participation féminine plus large au combat que ne le laissent entendre les seuls récits écrits”. Cependant, un énorme changement de statut de la femme dans la société
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FERDINANDO SCIANNA
Photo Ferdinando Scianna
VIAGGIO RACCONTO MEMORIA
Photo Ferdinando Scianna
ien plus qu’une passion : pour Ferdinando Scianna“la photographie est une obsession”. Mais la meilleure façon de se débarrasser d’une obsession, ajoute-t-il avec la sagesse antinomique d’un Oscar Wilde, est de les abandonner. “J’ai pris beaucoup de photos de ma vie pour faire taire la voix qui me disait à l’intérieur : Faisle “ Un million deux cent mille obsessions apaisées reposent dans les archives du photographe qui, il y a cinquante-cinq ans, a été découvert par Léonardo Sciascia à photographier la Sicile profonde, à photographier sa Sicile “parce qu’il y était” et le mettre au défi de se faire photographier, comme l’Everest a mis Mallory au défi de se faire gravir. Quand il avait 76 ans, remettre les mains dans ce magma d’images de l’Etna n’a pas dû être facile, d’autant plus que “la plupart de ces photos sont dégoûtantes”, dit-il avec modestie qu’on peut permettre à ceux qui ont eu de nombreuses preuves du contraire, “et les quelques bonnes sont seulement des questions auxquelles je n’ai pas voulu répondre, mais ma réponse est peutêtre insensée”. Quoi qu’il en soit, Viaggio racconto memoria, l’exposition qu’il a voulu organiser personnellement “avant qu’elle ne devienne une anthologie rétrospective”, débarquée dans la maison des Trois Oci à Venise (organisée par Denis Curti), est donc l’histoire d’une obsession
du 31 Aout 2019 au 02 Février 2020 heureuse, et la tentative de la transformer en son antipode, l’accomplissement. Photojournaliste aux multiples facettes, de l’anthropologie aux drames planétaires, du reportage aux portraits à la mode, pour la première fois libre de choisir quoi et comment montrer son travail, Scianna a imaginé une architecture pacifique, dispersant le contenu du “coffre de ma vie”, extraire les images du contexte pour lequel elles sont nées (services pour les journaux, ou pour ses 57 livres) et les réarranger dans une taxonomie ordonnée de chapitres et sous-chapitres thématiques, rites et portraits, choses et personnes, lieux et événements.... Seulement pour se rendre compte, à la fin, que toutes les photographies n’ont pas été facilement assignées à
leurs boîtes comme des pigeons dans un pigeonnier ; se résignant alors (mais pas : s’amusant) à rassembler dans une pièce toutes pour elles les photographies “qui ne veulent pas avoir une destination mais veulent toujours exister”, et cette pièce vaguement appelée Désambulation est peut-être la plus proche au coeur et au sens de la photographie, selon Scianna. C’est-à-dire le travail de quelqu’un qui travaille avec “une matière première sans nom : le hasard”. Parce que c’est ce que fait le photographe, pour Scianna. “On ne prend pas de photos, on les prend. C’est le monde qui demande à être photographié. Pour le photographe, l’existence pure du monde est un appel à l’action. Le journaliste “est un chien de cabine, va, trouve,
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Art Directors Paola Bergna Alberto Bianda e Denis Curti
Civita Mostre e Musei Civita Tre Venezie Fondazione di Venezia
la Casa dei Tre Oci Giudecca 43 Venezia tel.+390412412332 info@treoci.org www.treoci.org
ramène à la maison”, dit-il. Sous-estimer à un bon prix, car il sait que le photographe intrusif ne se photographie que lui-même. Mais ce qu’il ramène à la maison (que ce soit un enfant endormi dans les Andes, un thon fraîchement pêché à Mazara, le portrait de Jorge Luis Borges) n’est pas seulement le monde. L’affaire s’anagrammes dans le chaos si elle ne rencontre pas une volonté. Une vision. Scianna est la sage sélectionneuse qui travaille d’une manière silencieuse et non invasive pour sélectionner des extraits d’un monde qui demande d’avoir non seulement une image, mais un sens. Dans tous les cas, même la nacelle mâche toujours un peu la proie, et les marques des dents restent. Par exemple, les signes de Scianna sont ses noirs. Fidèle au choix linguistique du noir et blanc non pas pour une idéologie esthétique, mais parce qu’il veut que
le noir soit vraiment noir. Comme le noir des ombres siciliennes, autre que la terre du soleil, “le soleil en Sicile te tue, je compose de l’ombre”. Qu’il ait fini par faire de l’ombre son métier, papa Hyacinthe ne s’y attendait pas quand il “m’a fait un cadeau qu’il a regretté toute sa vie”, puisqu’il voulait un ingénieur fils, c’est-à-dire un appareil photo des Voigtländer en feu acheté en voyage sur le continent. Et le petit Ferdinand, qui avait respiré quelque chose dans l’air du Bagheria de Dacia Maraini et Renato Guttuso (puis de Giuseppe Tornatore... un pays de l’imagination), l’utilisa pour faire des portraits de ses amis du lycée : “Je ne suis pas un grand théoricien, mais je comprends le pouvoir séduc-
teur de la photographie en un regard”. Puis cette enquête même présomptueuse sur les fêtes religieuses en Sicile qui a frappé Sciascia, alors aux prises avec son Inquisiteur. A l’âge de vingt ans, Scianna s’est retrouvée à signer (avec le mauvais nom, Fernando) un livre important avec le texte d’un écrivain important, un livre qui a déclenché la colère du Vatican, rien moins. Et il l’a projeté d’abord à Milan, rédacteur en chef de l’European, puis à Paris, où Henri Cartier-Bresson a vu son deuxième livre, The Sicilians, et l’a porté, le premier parmi les Italiens, à l’Olympus du photojournalisme qui est l’agence Magnum. On peut dire, sans faire un provincial, que Scianna a
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photographié deux choses dans sa vie : la Sicile, et tout le reste. L’auteur vous dit tout cela à l’oreille. Narrateur passionnant, intellectuel ironique de Magna Graecia, capturé sans saccharine, Scianna a écrit et enregistré l’audioguide avec sa voix. Un choix cannibale, parce que le filet persuasif de son affabulation enveloppe le visiteur et le distrait des images ; puis, suggestion : se mettre dans un coin confortable, peut-être devant les trois grandes fenêtres qui vous offrent un panorama vénitien criant, l’écouter parler jusqu’au bout, puis s’arrêter et regarder la vision. Une image vaut mille mots, mais une chose à la fois. Ce n’est donc pas seulement avec le monde que Scianna paie ses dettes dans cette exposition “définitive, parce qu’après je ferai certainement d’autres choses mais je ne regarderai plus en arrière”. Aussi avec toutes ses rencontres humaines, des modèles de son croisement inattendu et passionné avec la mode (l’une d’elles, l’éblouissante Marpessa, déesse méditerranéenne hollandaise) à ses maîtres de vie et mentors de sagesse, de Manuel Vázquez Montalbàn à Ignazio Buttitta, en passant par zu’ Giuvannino, le pêcheur qui “ pendant ses descentes sur les calmars, a levé le nez à la lueur des étoiles en soupire : Je le vois, mais je ne peux pas le comprendre, et il a dit la même chose de Leopardi. C’est ce que tout vrai photographe se dit devant le monde. M.Smargiassi
Photo palazzolomellino.org
Photo Musée Guggenheim
près les paysages méditerranéens où il trouve une force et une inspiration pour sa peinture, il aborde une nouvelle thématique sur la cuisine, les dîners entre amis, les mets et les saveurs, cette atmosphère si particulière à la convivialité. Son travail le ramène à la figuration, à une représentation épurée. Il libère le trait, la ligne, en partant de croquis jetés sur le vif, un travail de fragmentations dont il ne garde que l’essentiel. …Son travail est thématique et pluriel. Il explore ses sujets de multiples façons, passe de traitements concrets à d’authentiques abstractions, travaillant toutes les dimensions: dessins, peintures, fresques, sculptures…. … Sa peinture s’oriente de plus en plus vers de l’abstrait figuratif, et ce, à partir d’un travail de défragmentation… À chaque oeuvre correspond une quête artistique ainsi qu’un désir de réalisation : il faut qu’il “fasse”. C’est la beauté d’un détail, l’esthétique d’une scène ou le symbolisme d’un thème qui l’envahit jusqu’à ce qu’il le dessine, le porte à l’extérieur de lui, comme s’il se débarrassait de cette “persistance rétinienne” pour mieux la contempler. Il brise les lignes directrices du référent connu et recompose les formes,
JEAN LOUIS SIMERAY BERNARDO STROZZI
une autre interprétation de l’image. Il trace ce trait, cette ligne, il replace le geste au centre de son travail. Le rendu offre des illusions, des symboles méconnus, c’est pour lui une nouvelle liberté d’expression et permet le dialogue entre le public et la toile. Jean Louis Simeray ne parle pas de son art, il exprime plus librement ou ironiquement son talent à travers une grande variété de techniques, d’idées, de couleurs, de médias et peut mélanger des œuvres très classiques comme la nature morte ou les portraits avec des collections de peintures qui expriment la véritable nature rebelle de son inspiration.
La violence de son dessin combinée à l’incroyable intensité des couleurs donne à son travail une force étonnante. Il peut rebondir de l’huile à l’acrylique, de l’encre aux nouveaux médias, de la photo à la sculpture, des couleurs vives au noir foncé, de l’aquarelle au sable, se reposer dans ce sable sans peindre pendant des mois, puis courir à Shanghai et avoir dix expositions en un an... Souvent appelé un funambule en art, il est totalement imprévisible dans son expression intérieure. Il n’est de toute façon jamais là où on l’attendait ! Né à Grenoble le 23 mars 1964. Vit et travaille à Lyon.
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L’EXPO DE L’AFFREUX JOJO DU 17 OCTOBRE 2019 AU 20 JANVIER 2020
RESTAURANT ITALIEN L’AFFREUX JOJO 61, RUE DE LA PART-DIEU 69003 LYON +33 4 72 64 25 86
BERNARDO STROZZI
A la conquete de la couleur du 11 Octobre 2019 au 12 Janvier 2020
Palazzo Nicolosio Lomellino via Garibaldi 7 Genova https://www.palazzolomellino.org/
usqu’au 12 janvier 2020, le Palais Nicolosio Lomellino abrite Bernardo Strozzi (1582-1644). La conquête de la couleur: l’exposition monographique avec plus de quarante œuvres, dont quinze n’ont jamais été exposées et un cadre spectaculaire pour s’immerger dans la fresque et chefd’œuvre du prêtre génois. L’un des Rolli les plus fascinants de Via Garibaldi, rendu célèbre par la découverte des fresques inédites de Strozzi au premier étage, le Palais Nicolosio Lomellino, célèbre quinze années depuis sa première ouverture au public en offrant la possibilité exceptionnelle d’admirer les œuvres du maître dans les salles qui conservent sa fresquecapolavoro, la seule ex-
posée au public dans un musée. Organisée par Anna Orlando et Daniele Sanguineti, parmi les experts reconnus pour la culture figurative génoise des XVIIe et XVIIIe siècles, l’exposition est un événement extraordinaire pour la valeur culturelle et scientifique, grâce à une recherche approfondie menée par Anna Orlando avec Agnese Marengo et le soutien des archives de Flavia Gartiglia - qui a mis en lumière des découvertes décisives, notamment le vrai nom et les nouvelles données sur la vie et la carrière du peintre. L’itinéraire de l’exposition traverse les cinq salles du premier étage du Palazzo, retraçant le meilleur de l’œuvre et les aspects les plus fascinants
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de la contribution unique de Strozzi à l’histoire de la peinture génoise du XVIIe siècle, l’âge d’or de la culture figurative dans la ville et la Ligurie. A travers les peintures de dévotion domestique, les retables, les portraits et les natures mortes présentés dans les deux premières salles, le parcours conduit au cœur de l’exposition : la salle centrale du premier étage noble, dédiée au thème de l’espace, qui abrite la fresque-capolpiece Allegory of Faith qui rejoint le Nouveau Monde. Ici, un cadre spectaculaire permet au visiteur d’admirer le caractère exceptionnel de la fresque, en la comparant directement à la sélection d’œuvres dans la salle, qui retracent certaines des étapes du parcours qui ont conduit à la conquête progressive et à la domination du module spatial. L’exposition s’enrichit de la présence de chefsd’œuvre de collections privées et publiques, nationales et internationales, et d’une salle pédagogique qui explore le thème de son atelier, véritable forge où sont réalisées des répliques avec variations et copies. Un calendrier d’événements et d’initiatives collatérales permet aux visiteurs de découvrir l’œuvre de Bernardo Strozzi, sur l’ensemble du territoire ligure, de Gênes à Laigueglia et Framura. Le catalogue de 400 pages, édité par SAGEP Editori, est édité par Anna Orlando et Daniele Sanguineti. https://www.mentelocale. it/genova/articoli/81615
Photo Marion Tivital
De quelques propriétés du concept nous pensons au séjour provisoire d’objets idéels en des lieux qui les protègent des reconfigurations incessantes de notre paysage mental. mouvement : vanité. l’objet reconnaît ma course dans l’ombre du temps. discontinuité et translation. [peu de chose bouleverse notre campagne, tu sais... une tristesse verte inonde même les hautes plaines où je poursuis son errance quand l’éclaircie la plus discrète instruit les champs que j’autorise] l’objet n’a pas de visage une autre propriété semble se dérober à mon orientation voilà je retrouve la beauté à chaque rencontre pour une nouvelle révélation actualisée. un changement de lieu imperceptible l’objet se trouvait là, il se trouve ici, il se trouvera là, sans moi. c’est un fait d’estime privée. comme une empreinte dans la neige, un jour civil derrière une aube nouvelle, ou un os que les cendres d’un feu de bois auront délaissé: une postposition autosuffisante instruit la nostalgie du séjour de l’objet. comme peindre l’eau d’une
Photo m.lineadombra.it
etourner à la peinture, c’est se débarrasser des paroles creuses, c’est rendre les concepts au seul langage, c’est peindre à partir de l’endroit où tout est indicible, c’est peindre à partir de l’endroit où l’on a fini de parler. » Extrait de : « De la création » de Gao - Xingjian
MARION TIVITAL LE TEMPS DE GIACOMETTI piscine d’hiver Les friches industrielles et une eau qui lave les mots les usines désaffectées sont, de toutes les utopies régres- pour Marion Tivital, de myssives térieuses présences immomais nulle inquiétude :on biles et muettes. saura déjouer la répression Oubliant leur fonction premsournoise dont le désir (à ière, vidées de toute présence l’oeuvre pour l’idée) juge la humaine, elles semblent se raison. réintégrer dans le paysage et la nature du cargo garantit et elles acquièrent ainsi une à présent une aventure uni- fascinante intemporalité. voque. L’énergie et la force sereine et tout transfuge prévient qui les habitent, la plastique la critique brutale des ré- de leurs structures presque ponses que j’attends. ainsi abstraites, donnent envie l’intuition ricoche encore d’écouter leur langue ténécontre un nuage sans argu- breuse » dit l’artiste. ment et nous rêvons bien à Cette langue parle d’absence la peau rose et de mélancolie, mais aussi et bleue d’un objet réfugié d’harmonie et de sérénité redans le tableau parfois aussi. trouvées. Et c’est le silence une matière souple constitue même de ces lieux de méla forme sans figure de son moire, puissamment chargés d’humanité, qui devient sujet idée. plastique et objet d’infinies une peau rose ou bleue. rêveries. jamais ne saurai. Pierre Souchaud Fabrice Magniez PALAZZI 30 VENEZIA
Christine Colon
IL TEMPO DI GIACOMETTI DA CHAGALL A KANDINSKY
Marion TIVITAL
Chefs d’oeuvre de la Fondation Maeght
du 30 Novembre au 29 Décembre 2019
Art Director Marco Goldin
Guillaume COUFFIGNAL
Galerie Christine Colon 12, rue Saint Remy 4000 Liège tél +32 (0)4 222 49 46 christine.colon@skynet.be www.christinecolon.be
16 Novembre 2019 5 Avril 2020 Palazzo della Gran Guardia Piazza Bra, 1, 37121 Verona 045 8077650 - 045 8033400 https://m.lineadombra.it/
lberto Giacometti a été l’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle, peut-être même le plus grand, et a longtemps été le sculpteur le plus cité sur le marché international des enchères. L’idée de lui rendre hommage en Italie a donné naissance à cette exposition, créée grâce à la collaboration décisive de la Fondation Aimé et Marguerite Maeght de Saint-Paul-de-Vence, qui prête plus de soixante-dix œuvres de Giacometti, des plus célèbres sculptures aux dessins et peintures. De ses premières années en Suisse avec les premiers magnifiques dessins réalisés alors qu’il n’avait qu’un peu plus de dix ans, aux sculptures inaugurales d’une quinzaine d’années, en passant par les essais
surréalistes, puis les essais de maturité. L’exposition ne sera pas seulement un hommage monographique au maître suisse, mais aussi un regard décisif sur l’époque qui a marqué la vie d’Alberto Giacometti à Paris, où il est arrivé en janvier 1922. Il est fascinant d’imaginer la Grande femme debout dans le vaste hall central de la Grande Garde, jusqu’à la sculpture la plus célèbre de toutes, L’Homme qui marche. Au centre se trouve la reconstruction poétique précise et méticuleuse de toute la vie de Giacometti, y compris ses dessins mythiques, puis ses peintures et de nombreuses sculptures célèbres, des bustes et têtes de son frère Diego aux chiens, chats, forêts de figures presque liquéfiées
PALAZZI 31 VENEZIA
dans une cire qui devient bronze, en passant par la célèbre figure féminine de 1956, Femme de Venise, exposée à la biennale de Venise cette année et qui eut tant de succès. Après cette façon de raconter l’histoire de la fascination de l’ensemble de l’œuvre de Giacometti, l’exposition concentrera sa lumière, avec un choix d’une vingtaine de tableaux célèbres, sur le climat de la peinture en France à la fois, en utilisant la collection de la même Fondation Maeght, avec des œuvres comme Braque, Chagall, Miró, Kandinsky, Derain, Léger, Léger, incluant les décennies des années vingt aux cinquante, soit précisément le temps du long séjour à Paris de Giacometti. Peintures, souvent de grand format, qui enrichiront de pure beauté les salles dans lesquelles, au centre, les sculptures d’Alberto Giacometti marcheront presque. Par exemple, les mots que l’artiste a dédiés à Braque à l’occasion de sa mort en 1963 sont très beaux : “ De toute son œuvre, je regarde avec le plus grand intérêt, la curiosité et l’émotion les petits paysages, les natures mortes, les bouquets de fleurs sans prétention des dernières années, de chacune des dernières années. Je regarde cette peinture presque timide, en apesanteur, cette peinture de nus, d’une audace totalement différente, d’une audace beaucoup plus grande que celle des années passées ; la peinture qui pour moi est au sommet de l’art actuel avec toutes ses contradictions”.