Phot venessia.com
Femmes années ‘50 Naples Eclairée Festival Hors Pistes Vampires Pierre & Gilles Unica Zurn Rebecka Tollens Les Artisans du rève Paysage - Pays Sages Sain Valentin Le premier Caffè Littéraire Naked versus Enfants J.Koons condamné Cimabue Le Christ moquè C’era una volta Sergio Leone Erik Johansson “Places Beyond” Paul Gauguin et le New York Times Affordable ArtFair Milano Eric Bourguignon Louise Bourgeois SOA à Cannes Festival des Jeux Yvon Taillandier Grand Quevilly L’expo à emporter L’Art figurative a 43 900 ans EXPLORATIONS Les Yeux Fertiles Michele Ciacciofera
PALAZZI A VENEZIA Publication périodique d’Arts et de culture urbaine de l’association homonyme régie par la Loi de1901 ISSN/Commission Paritaire : en cours Distribution postale/digitale Président Directeur de la Publication Vittorio E. Pisu Correspondance palazziavenezia@gmail.com https://www.facebook.com/ Palazzi-A-Venezia https://www.vimeo.com/ channels/palazziavenezia
Trenteunième Année / numéro 02 Fèvrier 2020 Prix au numéro 5 euros Abonnement annuel 50 euros Abonnement de soutien 500 euros
Du 14 décembre au 10 mai 2020,
le musée Soulages consacrera une exposition à la création abstraite des femmes dans les années 50 à Paris : Femmes années 50. Au fil de l’abstraction, peinture et sculpture. Déjà aux Etats-Unis se tenait en 1951 l’exposition fondatrice « Ninth Street Show » dans laquelle figurait 4 femmes : Joan Mitchell, Grace Hartigan, Elaine de Kooning et Helen Frankenthaler. Dans L’autre moitié de l’avant-garde 1910/1940 de Lea Vergine, éditions des femmes, publication doublée d’une exposition en 1980 en Italie. : Lea Vergine parle de découvrir la « moitié suicidée du génie créateur de ce siècle ». En 2009, le Centre Pompidou offrait une importante exposition d’artistes femmes, «Elles » qui réunissait plus de 3 millions de visiteurs. L’exposition présentera un ensemble de plus de 70 œuvres de provenance riche et variée : prêts d’artistes, de particuliers, d’institutions, de galeries, de fondations, de musées nationaux et régionaux (Centre Georges Pompidou – musée national d’art moderne, Fonds national d’art contemporain, musée Matisse Le Cateau-Cambrésis, musée des Beaux-arts de Nantes, abbaye de Beaulieu en Rouergue, musée de Grenoble, Musées Royaux de Belgique, les Abattoirs-Toulouse, musée de Gravelines), des fondations (Hartung / Bergman, Marta Pan / Wogensky…), des galeries françaises et étrangères (Denise René, Antoine Laurentin, Convergences, Jeanne Bucher Jaeger , Callu Mérite…).
voir trente une années et en être fier? Est ce que l’on peut dire cela pour une revue, pour un magazine, une feuille de choux (comme certains l’appellent ou l’appelait, je ne sais plus) ? De son impression sur papier glacé dans les années ‘90, désormais sur les écrans des computeurs et de plus en plus sur ceux des tablettes et des Smartphones (comme certains m’indiquent le consulter tout en ayant du mal à les lire), la mutation de ces pages qui veulent vous raconter des histoires de création artistique, des histoires optimistes, positives, d’espoir dans l’avenir et de reconnaissance de la beauté du monde qui nous contient et que nous ne respectons pas très souvent, ces pages, opérant des choix très subjectifs et les assumant absolument, ont subie cette transformation qui c’est opérée progressivement et je dirais presque naturellement. Bien entendu les artistes que je cite sont toujours très heureux de voir leur nom et leurs œuvres mise à l’honneur, ceux qui nous ont déjà quittés peut-être le seraient-ils s’ils étaient tenus au courant. La physique quantique nous propose l’existence de mondes parallèles au notre, à moins que nous ne soyons le monde parallèle d’un autre plus important. Quoiqu’il en soit les artistes infatigablement nous proposent de voir, de découvrir, de ressentir, d’apercevoir, de nous imbiber, de comprendre le monde qui nous entoure et ces expressions naturelles ou artificielles générées par l’interaction avec notre espèce, pas toujours bienveillante, même avec elle même. Je souhaitais dans le numéro de janvier que ces années 20 qui démarrent, puissent être aussi riche en créations, manifestations artistiques de tout ordre et surtout qu’elles ne se fracassent pas lamentablement en ‘29. C’est à nous donc de veiller à ce que nos choix nous aménagent un monde plus agréable à vivre, plus fraternel, plutôt dans l’échange et le partage que dans l’accumulation égoïste et avare. Pour ma part je suis toujours aussi admiratif du travail des artistes que je suis depuis quelques temps ou de ceux que je découvre incessamment, parce que l’essor de la création ne se taris jamais, et j’en suis vraiment heureux. Dans cette page je donne aussi très brièvement l’annonce de l’exposition qui a démarré au Musée Soulage à Rodez en Janvier “Femmes années 50. Au fil de l’abstraction, peinture et sculpture.” Mais nous y reviendrons longuement dans les prochains mois. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon mois de février, avec ces carnavals, sans oublier bien entendu le 14, la fête de la San Valentin, désormais planétaire. Vittorio E. Pisu
Photo Museo Campano
NAPLES ECLAIRE’
’ère de Charles, à la base du goût de l’ancien. A l’occasion du tricentenaire de la naissance de Charles de Bourbon, la Soprintendenza Archeologia Belle Arti e Paesaggio pour la Ville de Naples, en collaboration avec le Polo Museale della Campania et la Bibliothèque Nationale de Naples, inaugure l’exposition “L’Età di Carlo”, alle radici del gusto dell’antico au Palais Royal de Naples, en créant une conjonction d’événements (ouverture de nouveaux espaces d’exposition dans le Palais Royal, convention internationale, exposition documentaire) qui, avec un faciès nostalgique, veut faire revivre le rôle de centralité qu’avait la Caroline de Naples pendant la révolution culturelle des Lumières qui a caractérisé l’Europe au XVIIIe siècle. L’exposition, à travers la collection de matériel documentaire du XVIIIe siècle, composée d’aquarelles, de gravures, de maquettes en bois et de textes historiques sur l’architecture, met en évidence, avec une habileté philologique, non seulement l’impact que la politique du roi Charles a eu sur la ville de Naples, mais aussi la façon dont elle s’est répercutée en termes culturels sur le reste du continent. Les documents historiques exposés témoignent de la volonté politique de promouvoir les études de conception réalisées pour la réalisation de grands ouvrages civils, aujourd’hui encore repères du paysage urbain napolitain, comme l’Albergo dei Poveri, le Teatro di San Carlo, les industries manufacturières, les nombreux travaux d’infrastructure et, surtout, de PALAZZI 3 VENEZIA
la nécessité culturelle de faire écho aux résultats scientifiques de l’importante saison de recherches archéologiques que le roi a inaugurée en commençant les fouilles d’Herculanum (1738) et de Pompéi (1748). Dans un but populaire, Charles de Bourbon institua la Regia Stamperia (1748) et l’Accademia Ercolanese (1755), et l’on peut y trouver de nombreux documents provenant de ces fondations, comme par exemple des gravures, des planches, des vignettes et des capilettera représentant des découvertes archéologiques de l’époque ou les Volumi delle Antichità di Ercolano, publiés entre 1757 et 1792. Fascinant matériel scientifique que le roi Bourbon avait brandi afin de mettre en valeur les découvertes archéologiques enthousiastes faites dans la région vésuvienne du Royaume des Deux Siciles et qui ont fortement influencé la diffusion du nouveau goût néoclassique. A cet égard, l’exposition ne manque pas de s’interroger sur l’influence qu’ont eu, en termes de proportions, les découvertes qui ont émergé lors des fouilles sur l’esthétique du XVIIIe siècle ; à cet égard, une première réponse est donnée à l’usager à travers le choix de l’espace où se déroule l’exposition. Le matériel exposé, en effet, (suit à la page 4)
(suit de la page 3) est entièrement installé à l’intérieur de ce qu’on appelle le “Cabinet Pompéen” du Palais Royal, un environnement dont les murs et les voûtes sont décorés de détrempe du XIXe siècle strictement dans le style pompéien, selon le goût et la mode de l’époque. Cet espace sophistiqué, explique le Surintendant de Naples Luigi La Rocca, est réouvert au public après les délicats travaux de restauration effectués par son Bureau, devenant en fait un nouveau lieu à consacrer aux événements d’exposition relatifs à la Surintendance. Le dernier mais non le moindre ? Bientôt, grâce à un financement supplémentaire, la Surintendance commencera une deuxième campagne de restauration afin de récupérer d’autres décorations néoclassiques situées dans ces précieuses pièces. Luigi Rondinella https://www.artribune. com/arti-visive/2019/12/ mostra-carlo-di-borbone-palazzo-reale-napoli/
L’AGE DE CHARLES JUSQU’AU
10 FÉVRIER 2020 PALAZZO REALE Piazza Del Plebiscito 1 80132 Napoli Italie Tel +39 081 580 8255
e Festival Hors-Pistes revient au Centre Pompidou du 24 janvier au 9 février 2020, avec une édition consacrée au Peuple des Images. Depuis 15 ans, ce festival gratuit questionne les sujets d’actualité et leurs échos dans l’art contemporain, le cinéma et la philo, avec des projections, une belle exposition et des rencontres... Le Centre Pompidou renouvelle son festival gratuit Hors-Pistes et dédie sa 15e édition au Peuple des Images. Au programme du Festival Hors-Pistes, prévu du 24 janvier au 9 février 2020, des rendez-vous pour analyser l’influence de la photo et de la vidéo dans les usages artistiques des professionnels et des amateurs. Le musée part du constat que, depuis l’essor des smartphones, nous avons tous dans nos poches un appareil photo et une caméra disponibles à chaque instant. Nous nous sommes transformés en preneurs d’image, lorsqu’on ne se retrouve pas devant l’objectif : nous sommes le Peuple des images. Ces dernières ont-elles transformé notre vie ? Le centre Pompidou a invité de nombreux artistes et penseurs pour tenter de répondre à cette question. Le musée national d’art moderne donne la parole à des philosophes, des cinéastes, des scénaristes et des écrivains et nous invite à participer aux discussions autour de notre avenir dans le monde des images. Venez rencontrer
David Simon (The Wire, The Deuce), Lav Diaz (From what is before, Norte, la fin de l’histoire), Chloé Delaume (Le Cri du sablier, Les sorcières de la République) Alain Damasio (La Horde du Contrevent, Les Furtifs)
au Forum - 1 du musée. On attend encore le programme détaillé du festival. Le Centre Pompidou nous promet des installations vidéo, des images d’amateurs, des feuilletons dialogués, des leçon d’images et des marathons de discussion pour cette 15e édition de Hors-Pistes. www.centrepompidou.fr
LES INSTALLATIONS REFIK ANADOL Infinite space, 2019 Film sonore, couleur, 11 minutes
Photo Centre Pompidou D.R.
SAMUEL BIANCHINI Niform, 2007 Installation interactive, couleur
FESTIVAL HORS PISTES e Khartoum à Santiago, de Beyrouth à HongKong, d’Alger aux Champs-Elysées : depuis un an et demi, des vagues humaines déferlent dans les rues et les places, comme sur les écrans de télévision ou de smartphones. De ces rassemblements, les images ne se contentent pas de porter le témoignage : parce que ces nouveaux peuples éphémères se filment et sont filmés, se fictionnent et sont fictionnés par d’autres, leurs images jouent comme autant de liens et de relais. Prendre la mesure de cette foule qui peuple aujourd’hui nos regards : c’est ce que proposera cette quinzième édition de Hors-Pistes, festival dédié chaque année à explorer les images en mouvement et rencontrer celles et ceux qui en font la matière de leur création, de leur pensée ou de leur écriture. Exposition : bain de foules Dans les espaces ouverts du Forum -1, les photogrammes du prochain film du réalisateur Tariq Teguia marqueront silencieusement les clameurs du peuple algérien, ouvrant sur une exposition conçue comme un véritable bain de foules : foules interactives (installations de Samuel Bianchini ou Lorena Zilleruelo), filmées par des amateurs ou modélisées en 3D par l’artiste Clemens Van Meyer ; foules d’incompté.es insistant à se faire reconnaître dans l’installation de Forensic Architecture et dans les oeuvres féministes de Kate Cooper, ou hybrides et méconnaissables dans celles de John Rafman et de Bertrand Dezoteux. Foules infographiées chez l’artiste turc Refik Anadol qui dresse une carte de l’espèce humaine à partir de nos data. PALAZZI 5 VENEZIA
JOY BUOLAMWINI The coded Gaze, 2016 Film sonore, couleur, anglais sous-titré français, 2 minutes AI, Ain’t a woman ?, 2018 Film sonore, couleur, anglais sous-titré français, 3 minutes 32 KATE COOPER Symptom Machine, 2017 Film sonore, couleur, 10 minutes 11 Infection Drivers, 2019 Film sonore, couleur, 7 minutes 29 BERTRAND DEZOTEUX Zootrope, 2019 Animation sonore, couleur, son, 15 minutes Harmonie, 2018 Animation sonore, couleur, son, 20 minutes 36 FORENSIC ARCHITECTURE AND THE NEW YORK TIMES The killing of Rouzan al-Najjar, 2018 Investigation médiatique, sonore, couleur, 2018 NICOLAS GOURAULT Not the hurting kind, 2019 Film sonore, couleur, 22 minutes
suite de la page 5 DASHA ILINA Are you watching ?, 2016 En collaboration avec Tatiana Astakhova Vidéo sonore, couleur, 3 minutes 34 CECILE PARIS Entournée, 2003 Vidéo sonore, couleur, 6 minutes Le mal du pays, 2006 Film sonore, couleur, 3 minutes 50 Rond-point à Calcutta, 2019 Film sonore, couleur, 3 minutes 2019 QUAYOLA Promenade, 2018 Vidéo 4K, sonore, couleur, 20 minutes 36 Courtesy Galerie Charlot JON RAFMAN Poor Magic, 2017 Animation sonore, couleur, 7 minutes 8 CLEMENS VON WEDEMEYER 70.001, 2019 Vidéo, sonore, couleur. LORENA ZILLERUELO Elan et élégie, 2008 Installation interactive, couleur, sonore TARIQ TEGUIA La clameur. Premiers fragments, 2019 Compostions photographiques, noir et blanc.
our sa quinzième édition, le festival Hors-Pistes s’attache à explorer, confronter et interroger les métamorphoses que les expérimentations artistiques et les usages individuels impriment aux images contemporaines, dans toute la diversité des registres où celles-ci se meuvent – du cinéma aux séries, à la vidéo, aux images de synthèse, etc. Que sont, qui sont toutes ces images qui nous traversent sans cesse en abondance ? Parler de « peuple des images », c’est se demander comment la culture visuelle modèle les mobilisations collectives, mais c’est aussi s’arrêter sur les images multiples qui peuplent notre quotidien et nos imaginaires, imprègnent nos relations et nos subjectivités, faisant de nous des images vivantes. Si, individuellement et collectivement, nous sommes chaque jour filmeurs, filmés, regardeurs, détracteurs, passeurs d’images, comment l’existence de celles-ci se trouve-t-elle transformée en même temps que la nôtre ? Partir à la rencontre du peuple des images, c’est comprendre (entre standardisation et écart à la norme) de quelles dominations et de quelles virtualités ces partages sont les vecteurs. C’est aussi se demander ce que deviennent les peuples en lutte d’être tantôt dématérialisés, synthétisés et reconstruits par les flux numériques, tantôt scrutés par des récits – fictions, séries, documentaires – qui étirent leur durée pour mieux sonder la diversité et le devenir des foules. Pour suivre ces transformations, Hors-pistes investit le Forum -1, y mêlant images amateurs et installations vidéos, aperçus de l’année écoulée et images virtuelles, donnant corps à cette continuité mouvante qui forme désormais pour nos yeux une deuxième peau. Se mêlent aussi les mouvements du cinéma, des séries (à travers l’invitation du scénariste David Simon, des cinéastes Lav Diaz ou Sergei Loznitsa) et l’exercice de la parole et de la pensée : chaque jour, feuilletons dialogués et cartes blanches, leçons d’images et marathons de discussion réunissent philosophes, historiens, écrivains, cinéastes, pour répondre à cette inquiétude que formulait déjà le promoteur des visual studies, W.J.T.Mitchell : Que veulent les images ?
Festival Hors Pistes
Photo Centre Pompidou D.R.
15e édition
MUR D’IMAGES
Extraits vidéos amateurs, 2018-2020 Vidéo, couleur Pseudos youtube : AFP, guillaume audi, Cosas de comunistas, Compagnie Dicilà, Roberto Goldoni, jo .t, Riad Mansour, Jacinto Martin, Cara Mathia, Narimene Mouaci Bahi, N E W s H ALL iens 365, NewsClickin, Parstoday French, QuickTake by Bloomberg, Redfish, Sonu Sheokand, Maisha Talita Kenya, Tunnel TV, Vallenatiando Con Los Mojica, Výprava do ekvádorské Amazonie. Riot-Civil Unrest, 2017 Genre : Jeu de stratégie en temps réel Concepteurs : Leonard Menchiari, Marco Agricola Développeurs : Leonard Menchiari, Ivan Venturi, Marco Agricola Modes : Solo, Multijoueur Plates-formes : Android, iOS, Microsoft Windows, Linux, Mac OS, Ouya Éditeurs : Leonard Menchiari, Merge Games Revivez les grandes émeutes du côté de la police ou des manifestants dans cette simulation stratégique. Riot est un jeu de simulation d’émeutes. Basé sur les faits réels de ces dernières années, le jeu vous fera prendre le contrôle d’unités policières ou de manifestants. Il s’inspire beaucoup des événements des dernières années, comme les Indignés d’Espagne ou le Printemps Arabe. Deux postes à disposition. PALAZZI 7 VENEZIA
Le peuple des images Expositions
24 janvier 2020 9 février 2020 de 11h à 21h ou de 18h à 4h
Petite salle, Forum -1 Centre G.Pompidou 75003 Paris Entrée libre dans la limite des places disponibles
Organisateurs DDC / Les cinémas, S. Pras, G. Gomez www.centrepompidou.fr
Vampires, de Dracula à Buffy, du 9 octobre 2019 au 19 janvier 2020 Cinémathèque Française 51 rue de Bercy 75012 Paris 12 www.cinematheque.fr.
Photo Barbara Kruger
Les vampires débarquent à la Cinémathèque à travers une exposition unique intitulée
es fans de vampires et de Dracula se donnent rendez-vous à la Cinémathèque française, pour découvrir une grande exposition dédiée aux suceurs de sang dans le cinéma, les séries et la peinture du 9 octobre 2019 au 19 janvier 2020. De Dracula à Buffy contre les Vampires, plonger dans l’univers de ces créatures aussi mythiques que mystiques ! Tremblez, pauvres mortels ! Une rétrospective invitant les visiteurs les plus téméraires à plonger dans l’univers des suceurs de sang au cinéma et dans les séries télé, et de découvrir toute la mythologie qui en découle à travers une scénographie aussi sombre que poétique. Selon le dictionnaire Larousse, le vampire est un “mort qui, suivant la superstition populaire, sort la nuit de sa tombe pour sucer le sang des vivants.” Né dans les récits les plus obscurs du Moyen Âge, le vampire a vu sa popularité monter en flèche au XIXème siècle, grâce au succès d’un roman devenu culte : le terrifiant Dracula (1897) de l’écrivain britannique Bram Stoker. Coïncidence ? Le cinéma naissait à peu près au même moment, laissant à des dizaines de réalisateurs le loisir délicieusement horrifique d’explorer la figure du vampire, lui dont les crocs aiguisés accrochent si bien le regard de la caméra lorsqu’ils se posent sur la chair blanche d’une nuque innocente. Car il est le monstre beau, élégant, ténébreux, sexy... Preuve en est avec Twilight, l’un des exemples les plus récents cités par l’exposition de la Cinémathèque. Entre temps, celle-ci explore des dizaines de chefs d’oeuvre, de F. W. Murnau à Francis Ford Coppola en passant par Tim Burton et la série True Blood. Et passe en revue quelques artistes, comme Niki de Saint-Phalle, Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat, qui, eux aussi, se laissèrent fasciner par le monstre aux dents blanches...
Photo Sortir a Paris
urgie des tréfonds du Moyen-Âge, la légende du vampire prend corps à la fin du XIXe siècle avec Dracula, l’illustre roman de Bram Stoker. Le cinéma émerge au même moment, qui ne tarde pas à s’emparer du mythe naissant pour le nourrir et le décliner avec frénésie et irrévérence. L’exposition Vampires raconte ces deux histoires parallèles, la fascination des cinéastes du monde entier pour cette icône ténébreuse et sexy. Elle montre son pouvoir d’attraction qui a depuis longtemps débordé le strict cadre du cinéma, contaminant la peinture, la photographie, la littérature ou plus récemment la série télé. Elle célèbre le gotha cinéma, Coppola, Christopher Lee, Lugosi, Deneuve, Herzog, Bigelow, Browning, Adjani, Bowie, Pattinson ou Tim Burton, qui depuis un siècle s’est frotté à Dracula. Peuplée d’artistes hantés par son ombre noire (Warhol, Goya, Saint Phalle), riche de centaines d’extraits, elle révèle l’empreinte indélébile posée par le vampire sur cent ans de culture populaire, de Murnau à Twilight, de Dreyer à True Blood. « Je suis Dracula » est une phrase culte de l’histoire du cinéma, prononcée avec un mystérieux accent slave, par des acteurs comme Béla Lugosi ou Gary Oldman. Le comte Dracula, vénéré par le public d’hier et d’aujourd’hui, avec la même ferveur teintée de crainte, est une icône dark, incarnation de ce que l’humain a de plus pulsionnel dans son rapport au sexe, à la folie, et à la mort. PALAZZI 9 VENEZIA
Mais Dracula n’est qu’un vampire cinématographique parmi tant d’autres, au même titre qu’Edward Cullen dans Twilight ou Lestat de Lioncourt dans Entretien avec un vampire. Tous, ils hantent les écrans du monde entier, surgissant des ténèbres de nos civilisations, à chaque fois que celles-ci vacillent, que les idéologies se fissurent. À L’ORIGINE DU MYTHE Héritier d’obscures superstitions ancestrales, entre autres grecques (les stryges) et mésopotamiennes (Lilith), le mythe du vampire s’enracine en Europe centrale, dans les ténèbres sanguinaires du Moyen-Âge. La rumeur commence par se répandre dans les charniers de pays déchirés par les guerres et les épidémies : on dit du « vampyri », pour reprendre le vocable slave utilisé à l’époque, qu’il affectionne les cimetières où il déterre les cadavres, et tourmente les humains pour se nourrir de leur sang. Les récits d’un non-mort incarné, aux attributs terrifiants, s’étayent au XVIIIe siècle au travers d’écrits scientifiques, avant de se cristalliser au XIXe siècle dans la littérature gothique anglaise: la légende du vampire trouve alors un point d’orgue avec l’ouvrage de l’Irlandais Bram Stoker, Dracula (1897). Dans son livre, l’auteur, curieux d’occultisme et d’hypnose, invente un personnage complexe, redouté mais fascinant, aux attributs fantastiques ainsi est-il capable de se transformer en animal (suite page 10)
(suite de la page 9) (chauve-souris, loup) et d’émettre de la lumière avec les yeux. Insaisissable, Dracula est un Anté-Christ immortel, apeuré par les signes religieux, dont l’extermination ne peut passer que par les brûlures du soleil ou par le pieu qui lui percera le cœur. Autour de lui, Stoker crée également les personnages iconiques de Van Helsing, émérite chasseur de vampires, et de la belle Mina Harker, que le comte tente de posséder. L’OMBRE SUR L’ÉCRAN Le cinéma, né à l’aube du XXe siècle, n’a pas tardé à s’intéresser avec engouement à ce récit initiatique, par ailleurs critique détournée de la société victorienne. L’expressionniste Nosferatu de Murnau, sorti en 1922 (adaptation à peine voilée du roman de Stoker) pose les bases d’une métaphysique qui donne à réfléchir le cinéma lui-même comme art vampirique : art de l’illusion et de l’embaumement ; art des corps qui ne vieillissent pas et des caméras qui ne se reflètent pas dans les miroirs. Du coup, à l’approche diégétique du vampire, la mise en scène se retrouve altérée, comme si le cinéma, mordu dans sa chair, subissait des métamorphoses pathologiques, impactant directement sa forme. Ainsi dans “Martin” de Romero et “...Et mourir de plaisir” de Vadim, tournés en couleurs, le noir et blanc surgit au moment de la morsure. Dans Nadja, tourné en 35 mm, le réalisateur Almerey-
da a utilisé pour les séquences de vampirisation une caméra amateur, dont la mauvaise définition crée une sensation de trouble spatial, voire de pixellisation. Dans tous ces cas, l’expérience vampirique crée une distorsion profonde de la mise en scène : la première victime du vampire est le cinéma lui-même. Depuis ses origines, le cinéma est donc indissociablement lié aux vampires. Pas étonnant donc que les plus grands cinéastes aient ressenti la nécessité de mettre en scène leurs vampires. Avec eux, ils expriment quelque chose de leur pratique artistique, dans un vertigineux jeu de miroir : Dreyer, Browning, Polanski, Herzog, Coppola, Carpenter, Burton, Bigelow, Jarmusch n’échappent pas à cette tentation de regarder la mort en face, avec parfois une dose d’humour irrévérencieuse (films d’horreur et parodie ne sont pas incompatibles). Il en est de même pour les grands acteurs et actrices (car il existe aussi des femmes vampires, popularisées par l’ouvrage de Sheridan Le Fanu paru en 1872, Carmilla). Parmi les plus emblématiques : Béla Lugosi dans les années 30 (qu’Andy Warhol magnifia avec sa sérigraphie The Kiss, puissante interrogation sur la part de vampirisation à l’œuvre dans le culte des idoles hollywoodiennes) ; Christopher Lee, Isabelle Adjani, Catherine Deneuve, David Bowie, Grace Jones au pic de la libération sexuelle des années 70/80 ; plus récemment, et contemporain du sida que le vampirisme souvent métaphorise, Tom Cruise, Tilda Swinton, Johnny Depp. Ou encore, les jeunes Robert Pattinson et Kristen Stewart dans le très adulé Twilight, qui à l’orée des années 2000 renouvelle considérablement le genre des films de vampires, la coolitude et la tendresse en plus. Et si, dans le fond, tout le monde voulait être un vampire ? DÉVORATION ET TRANSGRESSION Le sex appeal irrésistible de ces êtres fantastiques ne se limite jamais à l’autosatisfaction. Incapables de se suffire à eux-mêmes, ils sont dans une quête sans fin de l’Autre, qui les révélera à ce qu’ils sont. Dracula n’est jamais du côté du narcissisme, mais du côté de la libido (de la pénétration, de la dévoration), dont il est l’incarnation absolue. Le vampire est à nu, d’où peut-être le nombre incalculable de films érotiques qui lui sont associés, avec cette nudité particulière qui demeure profondément inquiétante : qu’il s’agisse de films tournés en Europe et aux États-Unis mais aussi au Mexique, au Nigeria, à Taïwan et au Japon. Avec pour point commun une part de transgression (sexuelle donc, mais aussi souvent politique) dont le vampire est le signifiant. L’exposition thématique montre, en plus des occurrences cinématographiques du vampire, ses apparitions dans d’autres champs artistiques.
Photo Cinematheque Française
es œuvres maîtresses jalonnent le parcours, choisies dans un souci de mise en rapport directe avec le cinéma : les châteaux hantés du symboliste Redon, les visions cauchemardesques de Kubin, les femmes vampires de Leonor Fini, l’homo-érotisme de Bouguereau, les collages surréalistes d’Ernst, les dénonciations sombres et engagées de Goya et de Niki de Saint Phalle, les fêtes foraines de Fusco et de Mike Kelley, jusqu’aux boîtes-vampires aspirant le reflet de Charles Matton. Sans oublier deux œuvres contemporaines au fort pouvoir de déstabilisation, créées spécialement pour l’exposition: Self-Portrait As a Vampire de Claire Tabouret et Fuck the Facts de Wes Lang. In fine, cette exposition pluridisciplinaire posera la question du statut du vampire en ce début de XXIe siècle, au cinéma, ainsi que dans ses très nombreux avatars télévisuels (Buffy, True Blood, The Strain). Qu’a-ton encore envie de raconter aujourd’hui avec ces vampires ? Pourquoi l’obsession ne s’est-elle jamais tarie ? Ni mort, ni vivant mais fondamentalement marginal, le vampire se demande qui il est. Et conduit subtilement réalisateurs et spectateurs à se poser exactement la même question. Le vampire est devenu l’image même de celui qui cherche sa place dans le monde, incarnant même, dans la pureté de ses interrogations, une forme d’utopie. “Le cinéma s’écrit avec la lumière mais il se projette dans l’obscurité, qui reste pour toujours le royaume intemporel des vampires”. Matthieu Orléan, commissaire de l’exposition Vampires PALAZZI 11 VENEZIA
ouvenez-vous. Nous sommes dans les années 1990 et nous passons nos samedis avec une héroïne qui réduit en cendres des monstres assoiffés de sang. Son nom, c’est Buffy. Elle est l’élue, celle qui a été choisie pour être tueuse de vampires dans une ville construite sur la bouche de l’enfer. Avant que Joss Whedon ne réhabilite le mythe des vampires et l’inscrive pour de bon dans la pop culture du 21e siècle, cette créature de la nuit aux dents acérées avait déjà envahi les livres et les écrans. L’exposition de la Cinémathèque Française nous permet de naviguer entre les âges et de (re)découvrir des œuvres cinématographiques, littéraires et télévisuelles qui ont posé une empreinte presque immortelle sur de multiples générations. On comprend alors, avec les multiples extraits projetés, que la figure du vampire n’a de cesse de se renouveler et qu’elle prend des formes différentes selon le créateur ou la créatrice qui la façonne. Kathryn Bigelow côtoie donc Francis Ford Coppola mais aussi Jean-Michel Basquiat, Catherine Deneuve, Kristen Stewart, Tim Burton… Pour poursuivre l’exploration, elle organise également un cycle spécial en lien avec l’exposition avec projections (Dracula, La Comtesse, Dark Shadows, marathon Buffy…), conférences ou encore une nuit Halloween qui promet bien des frissons. Fanny Hubert
Photo Pierre & Gilles
Exposition
Pierre et Gilles à la Philharmonie de Paris
jusqu’au
23 février 2020, une installation musicale et visuelle autour du célèbre duo de photographes et peintres Pierre et Gilles. L’exposition
“La Fabrique des Idoles” à la Cité de la Musique (qui fait partie de la Philarmonie) ravira les admirateurs du duo, mais aussi permettra aux novices de découvrir l’univers artistique si singulier de ces artistes.
ntitulée “La Fabrique des Idoles”, cette exposition est l’occasion de découvrir les secrets de leur fabrique des idoles ! Qui ne connait pas le mythique duo d’artistes formé par le photographe Pierre Commoy et le peintre Gilles Blanchard, mieux connus sous le nom de Pierre et Gilles? Depuis les années 70, ils ont mis en scène, photographié et peint plusieurs générations de stars. Pour plonger dans leur univers si particulier, reconnaissable en un clin d’oeil, et découvrir leur “Fabrique des Idoles”, la Philharmonie de Paris leur consacre une exposition musicale et visuelle à ne pas manquer jusqu’au 23 février 2020. Influencés par l’esthétique d’un certain underground américain importé en France à la fin des années 1970, Pierre et Gilles ont construit un univers dans lequel l’art baroque côtoie l’iconographie hindoue et où les imaginaires et les époques se confondent. A travers cette installation “La Fabrique des idoles”, la Philharmonie de Paris nous invite à découvrir l’histoire d’amour qui lie les deux artistes à la musique, en conduisant le visiteur dans un parcours pop où les saints-musiciens côtoient reliques, objets liturgiques et produits dérivés, tous issus de l’atelier de Pierre et Gilles. La musique est omniprésente dans cette exposition et si toutefois, vous n’en aviez pas assez, les audioguides distribués à l’entrée proposent une chanson à écouter pour accompagner chaque oeuvre. C’est Françoise Hardy qui nous accueille, lançant un disque, dans une mise en scène psychédélique. “La Fabrique des Idoles” est divisée en plusieurs espaces, reprenant plusieurs thèmes abordés par Pierre et Gilles. Dans leur “juke-box des années 80” on croise notamment Indochine.
Photo Pierre & Gilles
LA FABRIQUES DES IDOLES ans les “Années Palace”, un espace noir avec boule à facettes, les oeuvres ultra colorées de Pierre et Gilles ressortent très bien. On y croise Etienne Daho, un Serge Gainsbourg en tenue de Père Noël derrière des barreaux, mais aussi Juliette Gréco, Mick Jagger ou encore Iggy Pop. Pour compléter les oeuvres, une vitrine rassemble quelques objets de cette époque. Un peu plus loin dans “les icônes”, un espace bleu nuit, Arielle Dombasle, Helena Noguera, Juliette Armanet, Clara Luciani et Kylie Minoque sont représentées par le duo d’artistes comme des figures bibbiques.. Les “mythologies” voient Nina Hagen, Boy George, Michael Jackson ou encore Madonna (méconnaissable en 1995) prendre des allures mythologiques. L’espace rouge pailleté intitulé “Rêve et Cauchemar” évoque le Bien et le Mal grâce à Conchita Wurst, Marilyn Manson & Dita Von Teese (cette photo de 2004 a servi de faire-part à leur mariage), Eddy de Pretto, Pierre Lapointe en chasseur, mais aussi Matthieu Chedid au beau milieu d’une déchetterie. Probablement (très) fans de Sylvie Vartan, Pierre et Gilles se sont amusés à imaginer “la chambre de Sylvie”, la chambre fictive d’un admirateur de la chanteuse. Entourée de plusieurs tableaux représentant Sylvie Vartan de 1996 à 2017, cette pièce rose et bleu, très kawaï, regorge d’objets consacrés à Sylvie, et pour couronner le tout, la chanteuse a enregistré la chanson inédite “Au Paradis de Pierre et Gilles”, diffusée dans cet espace. En face, Stromae verse une larme. PALAZZI 13 VENEZIA
Mais, l’espace le plus subjuguant, c’est “l’autel de la musique”. Cet endroit, un véritable cabinet de curiosités, représente l’atelier studio de Pierre et Gilles. Poupées, peluches, jouets, figurines, pochettes de disques, collection d’autographes et tant d’autres objets sont empilés en pyramide, au sommet de laquelle trône Michael Jackson. Au milieu, une télé diffuse des clips réalisés par Pierre et Gilles (eh oui, ils sont aussi réalisateurs) Il y a tant d’objets à regarder (de Sheila aux 2be3, de Marilyn Manson aux Worlds Apart, de Régine à Elsa Esnoult en passant par Elvis Presley), qu’on s’y attarde de très longues minutes, subjugués et quasi hypnotisés par cette collection et la musique. On se surprend même à y revenir plusieurs fois au cours de l’exposition. Par Laura B.
Pierre & Gilles
“La Fabrique des Idoles”
Philharmonie de Paris 221 Avenue Jean Jaurès 75019 Paris
Du mardi au vendredi de 12h à 18h. Samedi de 10h à 20h Dimanche de 10h à 18h
Métro ligne 5 station “Porte de Pantin” philharmoniedeparis.fr sortiraparis.spectacles. carrefour.fr
Photo museo-mahhsa
e Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne invite les amateurs d’art à découvrir une exposition autour des travaux de l’artiste Unica Zürn. L’œuvre de Unica Zürn est remarquable par sa densité, sa diversité, sa facture. Aujourd’hui, son œuvre est dispersée à travers le monde. Cette exposition a donc la volonté de réunir un échantillon le plus large possible de son travail, mais aussi des pièces documentaires, en mettant l’accent sur la période de création qui s’est située à Sainte-Anne. Une écrivaine allemande reconnue comme artiste de son vivant, pour ensuite, et surtout, devenir un objet de fascination en raison de l’histoire supposée tragique qui fut la sienne et des lectures fantasmées que font très souvent les spectateurs, quant à sa vie de femme et d’artiste.
l’instar des expositions précédentes proposées, le musée a choisi de prendre ses distance par rapport à sa biographie pour mettre l’accent sur ce qui façonnait sa démarche artistique, profondément inscrite dans son époque. Le style de Unica Zürn témoigne d’une recherche Le Musée par le recours à des techniques comd’Art et d’Histoire permanente, plexes et variées : des encres et des encres de Chine, particulièrement courantes, des gouaches, des de l’Hôpital huiles et des collages de façon plus ponctuelle. Le travail de composition de l’œuvre définit un style unique et son trait donne une impression de consacre possibilités infinies tant au niveau de l’exploitatechnique que de la figuration du sujet. une exposition à tion Les réalisations d’Unica Zürn saisissent par leur finesse d’exécution et par l’imaginaire fantastique, foisonnant et inépuisable qu’elles révèlent. Cette impression a longtemps été prétexte à qualifier Unica Zürn d’artiste surréaliste, d’autant sa proximité avec ce mouvement artistique du 31 décembre 2019 que fut réelle. Pourtant, il semble que le style très reconnaissable qui est le sien l’éloigne d’une méthode surréaliste qui privilégiait une forme d’automatisme. Musée d’Art et d’Histoire Bien sûr, les œuvres rassemblées pour cette expon’ont pas toutes été réalisées à Sainte-Ande l’Hopital Sainte-Anne sition ne, mais elles ont toutes la même identité. 1 Rue Cabanis Il est heureux que la femme qui fut l’objet de tant d’interprétations et de tant d’écrits depuis sa 75014 Paris 14 disparition, soit présentée dans les murs de cet Métro ligne 6 station Glacière hôpital tout simplement comme une grande artiste.
Sainte-Anne
Unica Zürn
au 31 mai 2020
musee-mahhsa.com
Photo l’araignée blanche overblog
UNICA ZURN nica Zürn, née Nora Berta Unica Ruth Zürn, le 6 juillet 1916 à Berlin-Grunewald, et morte le 19 octobre 1970 à Paris, est une artiste et écrivaine allemande. Elle est le second enfant de Ralph Zürn un journaliste voyageur et d’Helene Pauline Heerdt, issue d’une famille très fortunée. Après des études commerciales, elle est engagée, en 1933, comme sténotypiste aux studios de l’Universum Film AG de Berlin. Sa correspondance montre une existence frivole et pleine d’amitiés et intrigues amoureuses De 1936 à 1942, elle travaille comme scénariste et auteur de films publicitaires. Par sa mère, qui a épousé en secondes noces Heinrich Doehle, en 1931, alors ministre d’Hindenburg avant de devenir un des hauts dignitaires du IIIe Reich, Unica Zürn est introduite dans la haute société nazie. En 1942, elle épouse Erich Laupenmühlen, un commerçant avec qui elle a deux enfants, Katrin née le 23 mai 1943, et Christian né le 11 février 1945. En 1949, elle divorce, et ses enfants sont confiés à la garde du père. Elle écrit des récits et des nouvelles pour les journaux, des contes radiophoniques, et fréquente le milieu artistique. En 1953, Unica Zürn rencontre le plasticien Hans Bellmer (1902-1975) à l’occasion d’une exposition organisée à Berlin. Elle l’accompagne à Paris où ils vivent dans un petit PALAZZI 15 VENEZIA
studio au premier étage du 88 rue Mouffetard (Ve arr.), obtenu grâce à un artiste ami de Bellmer, Christian D’Orgeix. Bellmer la présente au groupe surréaliste. Elle commence ses anagrammes et dessins qui seront publiés sous le titre d’Hexentexte par la galerie Springer à Berlin. Cette même année, sa première exposition parisienne est organisée à la galerie Le Soleil dans la tête, suivie d’une autre au même endroit en 19564: Unica essaie la peinture à l’huile mais abandonne rapidement pour ne se consacrer qu’au dessin. En 1957, elle rencontre Henri Michaux qui lui inspire le personnage de «L’Homme-Jasmin ». À la suite d’une dépression nerveuse et d’une «crise » schizophrénique, elle fait un séjour à la clinique Wittenau. Elle fait une première tentative de suicide. Pendant une dizaine d’années, les crises alterneront avec des séjours en clinique, à Sainte-Anne à Paris (septembre 1961), à La Rochelle, à Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne (1966, 1969 et 1970). En 1959, Unica participe à l’Exposition internationale du surréalisme de la galerie Daniel Cordier à Paris. Des photographies de bondage réalisées par Bellmer, où elle a posé nue, paraissent en couverture de la revue Surréalisme. (suite page 16)
(suite de la page 15) En 1963-19646, ses dessins sont exposés à la galerie Le Point cardinal. Le catalogue est préfacé par Max Ernst qui a également réalisé les invitations pour le vernissage. Entre 1963 et 1965, elle écrit Der Mann im Jasmin (L’Homme-Jasmin). En 1969, Hans Bellmer devenu hémiplégique à la suite d’un accident vasculaire cérébral, reste dans un profond mutisme jusqu’à la fin de sa vie. Unica Zürn publie Sombre Printemps, elle est à nouveau internée à Maison-Blanche. Son état est si critique qu’elle ne peut plus dessiner ni écrire. Au début de 1970, elle est internée une troisième fois à Maison-Blanche. Elle rédige un journal de souvenirs, Crécy, et un Livre de lecture pour enfants. Le 7 avril 1970, elle écrit une lettre de rupture à Bellmer. Elle achève la rédaction de “L’Homme-Jasmin”, “Vacances à Maison-Blanche”, “Rencontre avec Hans Bellmer”, et projette d’écrire “L’Homme-Poubelle” comme une suite à “L’Homme-Jasmin”. Autorisée à sortir de la clinique, elle se rend chez Bellmer et se suicide en se jetant par la fenêtre de son appartement. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (9e division), dans la même tombe que Hans Bellmer.fr.wikipedia.org/
a galerie Arts Factory accueille la nouvelle exposition de Rebecka Tollens : The Last Wedding. Du 22 janvier au 29 février 2020. Pour découvrir les jeunes artistes de la scène graphique contemporaine, direction la galerie Arts Factory! Rebecka Tollens nous dévoile sa nouvelle exposition The Last Wedding. Venez admirer des œuvres intimes et oniriques, mettant en scène des familles, des amants, des scènes de vie en noir et blanc. L’artiste franco-suédoise a réalisé de nombreux dessins au fusain et à la mine de plomb, travaillant avec la lumière et l’ombre. Elle explore les désirs et les relations amoureuses, les unions entre les gens, mais aussi entre l’au-delà et notre monde. Rebecka Tollens nous raconte son parcours de femme et y appose un regard féministe fort. Originaire de Stockholm, cette jeune artiste à la double culture franco / suédoise étonne par son itinéraire atypique et la maturité de sa production. Si elle se destine tout d’abord au droit international, Rebecka, après une mission humanitaire au Ghana et un road-trip de cinq mois en Amérique du Sud, change radicalement de voie en 2011, pour se lancer dans des études d’illustration à Paris. Pas vraiment à l’aise avec le formatage imposé en début de cursus, elle développe ses propres projets, réalise des pochettes de disques pour Say Lou Lou et Einleit, collabore avec Lisa Alma, crée des affiches pour Aurora ou le groupe Grand Blanc, tout en s’essayant à l’auto-édition. L’exposition ne se limite pas aux œuvres graphiques de l’artiste : elle investit les quatre étages de la galerie Arts Factory. On retrouve des projets très ambitieux, portés par des céramiques, une installation vidéo et du walldrawing (dessins muraux). Le mélange des sujets et des supports nous offre une exposition riche et captivante.L’art et l’amour se marient bien ensembles.
The Last Wedding Rebecka TOLLENS du 22 janvier au 29 février 2020 vernissage le 21 janvier 2020 à partir de 18 heures Galerie Arts Factory 27 rue Charonne 75011 Paris 11
La galerie est ouverte du lundi au samedi de 12h30 à 19h30 et le dimanche de 14h à 19h www.artsfactory.net
Photo @rebecca tollens artsfactory courtesy
REBECKA TOLLENS
our ouvrir ce papier, j’ai failli vous balancer une citation bien sentie de L’Interprétation des rêves de Freud – avant de me rétracter, effrayé par la pédanterie de l’entreprise. En lieu et place d’un incipit à la Sciences Po, je vais plutôt vous avouer que je ne connaissais pas le travail de Rebecka Tollens avant de recevoir un mail promotionnel il y a de ça trois semaines – comme quoi, il faut toujours lire ses mails promotionnels. À mi-chemin entre l’onirisme le plus pur, la Suède fantasmée et les relations familiales complexes, les traits de crayon de celle qui « rêve parfois de la Vierge » révèlent une infime partie de ce qui peut traverser la tête d’une jeune femme, grande voyageuse et polyglotte de son état. Pour en savoir plus, je l’ai rencontrée – entre deux thés et une froideur atmosphérique toute scandinave. VICE : Salut Rebecka. Peux-tu te présenter en quelques mots ? Rebecka Tollens : Eh bien, pour commencer, je peux te dire que je dessine depuis 5 ans – ce qui est plutôt récent quand on y pense. Avant ça, je travaillais dans le domaine des droits de l’Homme, ce qui fait que je voyageais pas mal. Un jour, j’ai compris que je suivais un chemin un peu trop « linéaire » pour moi. J’ai toujours défendu les droits de l’Homme – et notamment les droits des femmes – mais j’ai désiré bifurquer pour les défendre d’une autre manière. Pourquoi as-tu choisi le dessin – et plus généralement l’art – pour les défendre ? Revenons un peu en arrière. Après le lycée, je suis partie au Ghana. Là-bas, je suis tombée sur de nombreuses peintures murales qui évoquaient les droits sexuels sans avoir recours à aucun mot. (suite à la page 18)
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es rêves sont des visions métaphoriques de notre vie. lorsque nous sommes éveillés, nous avons une image de nous-mêmes dans laquelle nous insistons sur notre indépendance, notre individualité, notre jugement. nos rêves sont construits d’une manière complètement différente, ils changent la nature de nos relations avec les autres. l’histoire de l’humanité est marquée par des divisions et des séparations entre les personnes et les sociétés aux niveaux national, religieux et politique. nos rêves expriment une réalité où nous sommes tous membres d’une même famille. lorsque nous sommes éveillés, nous parcourons la vie en séquences linéaires, mais lorsque nous commençons à rêver, nous créons des images qui bougent dans notre psyché sans aucune référence. c’est dans cet espace que je trouve une forme de vérité ; dans mes rêves, un espace-temps transcendé par la spiritualité où l’humanité est enfin unie. l’indéfini est le fondement de mon travail sans mettre de côté l’ambiguïté du facteur humain. d’une certaine façon, je cherche un sentiment partagé entre le connu et l’inconnu pour échapper au poids de la gravité sans le nier. avec les fantômes de mon enfance et à l’aide de l’équilibre chaotique de mes rêves, je tente de livrer un aperçu lucide de l’invisible en cherchant un chemin au-delà des mots qui puisse m’aider à expliquer ma vision du monde, ma réalité. Rebecka Tollens
(suite de la page 17) À partir de ce moment-là, j’ai compris que l’image pouvait avoir plus de puissance que des tonnes de documents administratifs. Du coup, j’ai tenté d’apprendre à dessiner. Pour voir si ça amenait à quelque chose. Qu’as-tu fait après le Ghana ? J’ai voyagé encore pendant quelque temps puis j’ai pris la direction de Paris pour étudier. J’ai fait une prépa puis j’ai rejoint l’École de Condé. Je m’y suis sentie un peu étouffée. La structure et l’encadrement me pesaient. On me parlait souvent de modifier mon dessin pour « mieux vendre », d’avoir recours à un ordinateur – des choses qui ne m’intéressaient pas. Ça a commencé à me déprimer, et j’ai donc choisi d’entrer dans l’équipe de la galerie Arts Factory il y a trois ans et demi en tant que stagiaire. Et que t’a apporté la galerie? Disons que j’ai fini par arrêter de faire ce que l’on exigeait de moi. J’ai emprunté ma propre voie. Aujourd’hui, mon dessin est une quête d’honnêteté, de vérité – tout ce que je n’ai pas trouvé à l’école ou dans la politique, en fait. Le dessin te permet d’accéder à la vérité ? C’est l’un des moyens. Après, je dis souvent je suis incapable de connaître ma vérité. Pour prendre un exemple, je ne me définis jamais comme suédoise ou dessinatrice. Ma vérité est sans doute un peu trop floue pour pouvoir être découverte. Je fais juste ce que j’ai à faire pour remplir ma mission.
Tes dessins naissent-ils de ton expérience personnelle ou d’idées plus « objectives » ? C’est un mélange, un processus créatif. Tu sais, ça fait un an et demi que je note mes rêves. Tous sont travaillés par ce que je vis au cours de la journée. Mes dessins, comme mes rêves, viennent donc de moi tout en étant également d’ailleurs. Ce n’est pas limité au dessin, au passage. Pour cette exposition, j’ai mis en place une installation sonore avec un collectif russe qui se nomme Playtronica. Celui-ci s’intéresse au lien entre le toucher et la production d’un son. Quand tu toucheras mes dessins, tu pourras entendre un son surgir – le passage de deux à trois dimensions. On se situe donc à mi-chemin entre l’expérience personnelle et quelque chose d’autre, de plus large. Je vois. Pour en revenir à tes dessins, j’ai l’impression qu’ils sont quelque peu influencés par tes origines suédoises. Les espaces représentés sont souvent larges, lumineux, dénués de présence humaine. Bon, tout d’abord, je dois dire que si je suis née en Suède, c’est avant tout par hasard. Je ne me sens pas suédoise, encore une fois. Après, j’ai grandi dans une zone où l’environnement est soit très lumineux, soit très sombre. Ça a forcément dû jouer. Mais au-delà de cette expérience personnelle, ce qui m’influence tout autant, voire plus, ce sont mes rencontres avec les gens. Je m’attache très vite. Je suis quelqu’un de très émotive – d’ailleurs, la beauté est directement liée à l’émotion selon moi. Ce que j’apprends des autres personnes, je le digère dans mes rêves. Tout devient rapidement très beau – rien n’est banal. C’est extrêmement difficile pour moi d’exprimer tout ça par des mots… Je comprends parfaitement. Sinon, es-tu satisfaite de la façon dont tu transposes sur du papier ce que tu peux avoir en toi ? Coucher sur papier une idée, un souvenir, cela peut être très frustrant. Parfois, ce qui figure sur le papier ne correspond pas à ce que j’avais dans ma tête. C’est d’ailleurs pour ça que j’explore d’autres médiums. Parfois, le dessin me permet de rendre plus lisible une image qui me trottait dans la tête, parfois non. Lorsque ce n’est pas le cas, je peux utiliser d’autres intermédiaires : la musique, la vidéo, etc. Le dessin reste le plus adapté, selon toi ? Oui, sans doute parce que c’est l’art que je maîtrise le mieux – j’ai passé des milliers d’heures à m’entraîner, ce que je ne peux pas faire avec les autres arts. Et pourquoi as-tu choisi d’utiliser une mine de plomb à l’heure où pas mal d’étudiants apprennent à dessiner avec une tablette ? Pour moi, dessiner au crayon, c’est choisir une voie qui n’est pas facile. Quant aux couleurs, j’ai beaucoup essayé mais je n’y arrive pas encore. Il fallait que je me focalise sur un truc pour voir jusqu’où je pouvais pousser cette technique. Pour l’instant, je persiste dans cette technique. Je dessine, je fais des erreurs, j’apprends. Certains de tes dessins sont plus « hard-core » que d’autres.
Photo @rebecca tollens artsfactory courtesy Es-tu toujours à l’aise avec le fait de révéler une partie de ton intimité, peut-être plus difficilement avouable ? C’est un exercice qui me plaît. Si je ne faisais pas ça, je ne dessinerais pas. Je ne le vis pas mal du tout. Tout le monde ressent quelque chose, c’est naturel. Les gens sont simplement de plus en plus froids aujourd’hui – ils ont du mal à accepter de se révéler. Ils ignorent leurs sentiments. À une certaine époque, pleurer était considéré comme quelque chose de très beau. Aujourd’hui, tout a changé, tout le monde est plus « dur ». En ce qui concerne ma sexualité, ce que je révèle de dur est contrebalancé par la douceur du sentiment – c’est une sorte d’équilibre. Je ne trouve absolument pas ça malsain. Bien sûr, ça ne correspond pas à ce que notre société met actuellement en avant : la force de caractère, par exemple. Aujourd’hui, quand vous êtes une femme, vous êtes constamment observée de près. On vous demande toujours d’être la plus forte, de vous imposer. Je trouve que c’est oublier la douceur qui réside en chaque être humain. Je crois savoir que tu revendiques un féminisme plus « artistique » que politique – même si séparer ces deux sphères n’est pas toujours évident. Est-ce vrai ? Disons que dès que le féminisme devient un « enjeu politique », c’est tout de suite un peu chiant. J’utilise le médium dans lequel je suis le plus à l’aise pour évoquer l’union des femmes et leur défense. Après, je ne me contente pas du dessin pour partager mon féminisme. Dès que je rencontre quelqu’un, je n’hésite pas à lui en parler, à lui transmettre une espèce de force. Je ne déteste absolument pas les hommes, simplement la structure qui fait que les femmes sont oppressées.
PALAZZI 19 VENEZIA
Tu évoques souvent le rôle joué par tes voyages sur ta carrière. Peux-tu m’en dire plus ? Il faut que je bouge tout le temps pour être heureuse. Je suis en mouvement perpétuel. Les voyages sont liés à mon amour des langues, des cultures, des autres – de la nouveauté, en général. Aujourd’hui, je parle plusieurs langues, et à chaque fois que j’en apprends une nouvelle je peux m’exprimer de manière encore plus variée. Je m’en fous si j’utilise des mots d’autres langues. Ça permet de mieux retranscrire ce que je ressens, dans toute sa complexité. Le dessin – contrairement à un mot, bien souvent enfermé dans une histoire particulière – permet-il justement de toucher à l’universel ? Disons que j’ai envie de kidnapper les spectateurs – d’où qu’ils viennent – tout en les laissant interpréter à leur guise. Je ne cherche pas à ce que mes images soient interprétées d’une façon précise. Elles font simplement appel à l’émotion, quelque chose qui dépasse les frontières. Pour finir, je trouve que tes dessins dégoulinent de ce que Freud appelait « l’inquiétante étrangeté » – ou « inquiétante familiarité », selon les traductions. Est-ce ton avis ? Quand je regarde mes dessins, je ne les trouve absolument pas bizarres. Ils sont simplement naturels, voilà tout. C’est noté. Merci beaucoup, Rebecka. rebeckatollens.trumbl.com https://www.vice.com/fr/ article/nzdn5q/rebecka-tollens-dessin-interview
Photo cda enghiens les bains
e Centre des arts accueille “Science-Fiction : les artisans du rêve”, une exposition gratuite autour de la science-fiction et des effets spéciaux dans le cinéma. Replongez dans les plus grands univers cinématiques grâce aux nombreux objets, décors et costumes présentés, du 31 janvier au 27 mai 2020. Le Centre des arts nous invite dans le futur. Avec l’exposition Science-fiction : les artisans du rêve, on admire une sélection d’œuvres issues de films et de séries qui ont imaginées notre futur. Baladez-vous au milieu des nombreux costumes, décors, objets de tournage, et maquettes présentés et découvrez l’envers du décor de ces grands licences du cinéma. Vous connaissez Star Trek ? Star Wars, Valérian et la Cité des Mille planètes, Alien, Métropolis ? Vous vous rappelez sûrement tous ces objets
et technologies qui accompagnent les héros de ces films et qui nous ont fait rêver. Si l’on possède aujourd’hui les écrans tactiles des vaisseaux de Star Trek ou les appareils de réalité augmentée, on attend encore le jour où l’on pourra manier un sabre laser. L’exposition du Centre des arts propose justement un regard nouveau sur la façon dont la science-fiction peut influencer notre réalité. En se promenant au milieu des costumes de Valérian et du Cinquième élément, observés par R2-D2, C-3PO et Robby, le robot de Planète Interdite, on se rend compte de tous les corps de métier nécessaires à la création d’un film. Le Centre des arts veut aussi rendre hommage au travail essentiel des professionnels des effets spéciaux, qui donnent vie aux idées et aux personnages des scénaristes et des réalisateurs. L’exposition Science-fiction : les artisans du rêve est lancée à l’occasion du festival Paris Images Trade Show, dédié aux effets spéciaux. Passionnés de cinéma, de science-fiction ou de nouvelles technologies, cette exposition est une visite incontournable pour apprendre et rêver de ce que le futur nous réserve ! Par Cécile D.
SCIENCE FICTION LES ARTISANS DU REVE du 31 janvier au 27 mai 2020 Centre des arts (CDA) d’Enghien-les-Bains 12-16 Rue de la Libération 95880 Enghien les Bains ouvert les mardi, jeudi et vendredi de 11h à 19h. Le mercredi, ouverture de 9h30 à 19h. Le samedi, de 14h à 19h et le dimanche de 14h à 18h. www.cda95.fr
Compagnie Chauffe. Brule Alain Laurenceau Texte, jeu et chant et Frédéric Ouhayoun Arrangements et guitare Samedi 15 février 2020 EN MEME TEMPS de Evguéni Grichkovets 56e Compagnie Mercredi 19 février 2020 SOIREE SURPRISE Gaby Théâtre Jeudi 20 février 2020 UN TAXI NOMME NADIR de Romain Multier D’après son roman graphique publié chez Actes Sud Vendredi 21 février 2020 TOM LEMANN Part 1 Samedi 22 février 2020 TOM LEMANNPart 2 Mardi 25 février 2020 SOIREE SURPRISE Plateau Ouvert
100, rue de Charenton 75012 Paris Tél. +33(0)1 46 28 80 94 Fax. +33(0)1 58 51 23 29 Lundi au vendredi : 9h30 / 22h Samedi : 10h / 18h Métro : Gare de Lyon ou Ledru-Rollin RER : Gare de Lyon Bus : 57 & 29 Vélib : Hector Malot n°12008 Charenton n°12101
Mercredi 26 février 2020 Du Jeudi 13 au vendredi 28 SANS LA NUIT ON NE VERRAIT PAS LES ETOILES Au programme février 2020 Jeudi 6 février 2020 Festival Paysage de la Création de Ludovic Pion.Dumas Vernissage Expositions Com- théâtrale missariat Carte blanche à des compa- Jeudi 27 février 2020 gnies en partenariat avec la FÉVRIER Proposition de Jean-Marc Eder Nathalie de la Grandville Compagnie Gaby Théâtre Accompagné de sur un texte Jeudi 13 février 2020 Claire Aveline, Véronique Maild’Emmanuel Adely LA MACHINE A LOVER lard et leurs invités. Compagnie Synolu Vendredi 7 février et Texte et mise en scène de MaVendredi 28 février 2020 Dimanche 9 février 2020 non Feltens LES AMIS DE PAUL Théâtre Vendredi 14 février 2020 Les Argentiques 2 & 3 Pour voix J’AURAIS VOULU ETRE UN de Christophe Guichet Compagnie Gaby Théâtre. parlée et chantée CROONER PALAZZI 21 VENEZIA
LE JEU DE SOA
a Saint-Valentin est un événement dédié aux amoureux mais aussi aux épileptiques, célébré dans la plupart des régions du monde (en par07 février 2020 ticulier en Europe, en de 19h00 à 21h00 à les 2 au COIN Amérique et en Extrême-Orient) le 14 février. La fête religieuse originale prend son nom du saint chrétien et martyr de 19h00 à 21h00 Valentino da Terni et a !!! réservation obligatoire Soirée été établie en 496 par avant le 01 fevrier !!! www.soa-com3.webnode.fr le pape Gelasio I, remfrancoiseboix75@gmail.com 06 49 12 61 03 plaçant la précédente fête païenne des lupercales, Buffet festif tombola vraisemblablement aussi Champagnes 07 rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle ...ça va de Soa (angle de la rue de la lune) 75002 Paris dans le but de christiatel: 01 77 12 63 41 — fermé le lundi — entrée : 5 € niser la fête romaine. Les Bénédictins ont con- reservation obligatoire rait pas pu être célébré, exposant la fille, privée de tribué à sa diffusion, moyens et d’autres soutiens, au risque de la perdition. avant le surtout en France et en Le don généreux - fruit de l’amour et destiné à l’amour Angleterre, à travers - aurait donc créé la tradition de considérer le saint 1er fèvrier 2020 leurs nombreux monaévêque Valentin comme le protecteur des amoureux. stères, ayant été chargés Une des théories les plus connues est que l’interprétatde la Basilique de Saint ww.soa-com3.webnode.fr ion de la Saint-Valentin comme la fête des amoureux Valentin à Terni depuis francoiseboix75@gmail.com devrait remonter au cercle de Geoffrey Chaucer, qui la fin de la deuxième + 33 (0)6 49 12 61 03 au Parlement des oiseaux associe cet anniversaire aux moitié du VIIe siècle. fiançailles de Richard II d’Angleterre avec Anne de Bien que la figure de Bohème ; cependant, des érudits comme Henry Kelly Saint Valentin soit éget d’autres ont remis en question cette interprétation. alement connue pour le En particulier, les fiançailles de Richard II devramessage d’amour apporient avoir lieu le 3 mai, jour dédié à un autre saint, té par ce Saint, l’assol’homonyme du martyr, Saint Valentin de Gênes. ciation spécifique avec Bien que l’évolution historique de cet anniversaire l’amour romantique et reste incertaine, certaines références historiques sugles amoureux est presque 7 rue Notre-Dame- gèrent que la Saint-Valentin était dédiée aux amoucertainement plus tardide-Bonne-Nouvelle reux depuis les premiers siècles du deuxième millénve, et la question de son aire. origine est controversée. angle avec rue de la Lune Parmi celles-ci, il y a la fondation à Paris, le 14 févEn tout cas, on connaît la 75002 Paris rier 1400, de la “Haute Cour d’Amour”, institution légende selon laquelle le Tél +33(0)1 11 12 63 41 inspirée des principes de l’amour courtois. saint aurait donné à une Le but du tribunal était de statuer sur les litiges liés Buffet Festif pauvre fille une somme aux contrats d’amour, aux trahisons et à la violence Tombola d’argent, nécessaire comcontre les femmes. Champagne ça va de soa Les juges ont été sélectionnés sur la base de me dot pour son mariage, qui, sans cela, n’auleur connaissance de la poésie de l’amour. entrée 5 euros
avant Saint Valentin
Photo Françoise Boix
7 fèvrier 2020
Les 2 au coin
Photo vitadammamma.com
La plus ancienne “Valentina” qui subsiste date du 15ème siècle et a été écrite par Charles d’Orléans, alors détenu dans la Tour de Londres après sa défaite à la bataille d’Agincourt (1415). Charles s’adressa à sa femme (la seconde, Bonne d’Armagnac) avec les mots : “Je suis desja d’amour tanné, ma tres doulce Valentinée... “ Puis, dans le Hamlet de Shakespeare (1601), lors de la scène de la folie d’Ophélie (scène V de l’acte IV), la jeune fille chante en divaguant : “ Demain, c’est la Saint-Valentin et, dès que la journée sera terminée, moi qui suis une jeune fille, je frapperai à ta fenêtre, je veux être ta Saint-Valentin “. De plus, à la mi-février, on trouve les premiers signes de l’éveil de la nature ; au Moyen Age, surtout en France et en Angleterre, on croyait qu’à cette date commençait l’accouplement des oiseaux, de sorte que l’événement se prêtait à être considéré comme la fête des amoureux. Surtout dans les pays de culture anglo-saxonne, et en imitation ailleurs, le trait le plus caractéristique de la Saint-Valentin est l’échange de notes d’amour, souvent sous forme de cœurs stylisés ou selon d’autres thèmes typiques de la représentation populaire de l’amour romantique (la colombe, l’image de Cupidon avec un arc et des flèches, etc.) Depuis le XIXe siècle, cette tradition a alimenté la production industrielle et la commercialisation
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à grande échelle des cartes de vœux dédiées à cet anniversaire. La Greeting Card Association a estimé qu’environ un milliard de cartes de souhaits sont expédiées le 14 février de chaque année, ce qui place cet anniversaire au deuxième rang, en termes de nombre de cartes achetées et expédiées, par rapport à Noël. Dès le milieu du XIXe siècle, aux États-Unis, des entrepreneurs tels qu’Esther Howland (1828-1904) ont commencé à produire des cartes de Saint-Valentin à l’échelle industrielle ; à son tour, Howland s’est inspirée d’une tradition antérieure originaire du Royaume-Uni. C’est précisément la production à grande échelle de cartes de vœux qui a donné l’impulsion à la commercialisation de l’occasion et, en même temps, à sa pénétration dans la culture populaire. Le processus de commercialisation de l’occasion s’est poursuivi dans la seconde moitié du XXe siècle, surtout à partir des États-Unis. La tradition des cartes de vœux a commencé à devenir secondaire par rapport à l’échange de cadeaux, tels que des boîtes de chocolats, des bouquets de fleurs ou des bijoux. https://it.wikipedia.org/
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t si le plus vieux café culturel du monde se trouvait à Tunis ? Comme nous allons l’évoquer, il s’agirait de la tradition née à la zaouia de Sidi Belhassen. L’hypothèse est des plus plausibles et un regard sur l’histoire et l’expansion du café permet de défendre son bien-fondé. Mais avant d’aller plus loin, penchons nous sur l’origine des mots… L’étymologie du mot «café» trouve sa racine dans le terme arabe «kahwa » qui serait dérivé de l’éthiopien «kaffa ». En effet le caféier est originaire de l’Ethiopie et s’est ensuite répandu au Yémen, dans la bien nommée région de Moka. Le mot arabe « kahwa» s’est transformé en «kahoue» chez les Turcs puis en « caffé » chez les Italiens. Le mot français de «café» est ainsi emprunté directement à l’italien. Notons pour l’anecdote que le mot « caoua » est également au dictionnaire français. Il y a été introduit en 1863,
au contact du Maghreb. Observons maintenant les grands axes de diffusion du café à travers le monde. Mais d’abord, découvrons cette légende. On raconte qu’un berger du Yémen a observé l’effet du café sur des chèvres qui broutaient cet arbuste. Il aurait alors consommé du café pour constater ses propriétés énergétiques. Ce berger aurait également découvert l’arôme délicat du café en brûlant quelques grains par inadvertance. Suivons maintenant l’expansion du café dans le monde. D’abord le Yémen puis, à partir du quinzième siècle, des pèlerins de retour de la Mecque allaient introduire le café dans plusieurs pays musulmans. Les premières maisons du café ouvriront leurs portes au Caire et à Istanbul au début du seizième siècle. C’est dans cette dernière ville que l’on retrouve la trace des premiers cafés publics de l’histoire. Il s’agit des cafés Chams et Hakam, fondés par des Syriens en 1554. Le café allait se propager en Europe en passant par la Grèce. Ce sont aussi des marchands vénitiens qui allaient le diffuser à partir de 1600. Par la suite, on verra les premiers cafés de Londres ouvrir leurs portes en 1650 et réunir écrivains et philosophes. De même le premier café parisien, le fameux Procope, naitra en 1686. Toutefois, avant le Procope, on retrouve en 1672 la trace d’un café au Pont-Neuf, créé par un Arménien répondant au nom de Pascal. Outre-Atlantique, le tout premier café a ouvert à Boston en 1689. Et le café finira par supplanter le thé comme boisson nationale en Amérique du nord à cause de la taxation trop forte sur ce dernier breuvage. Qu’on se souvienne de la fameuse Boston Tea Party de 1773 dont les promoteurs se réunissaient au café du Dragon vert !
Photo cafèflorian venise
LE PREMIER CAFFE’ Alors que les cafés commençaient à devenir une véritable mode en Europe, surtout après la visite en 1669 de Soliman Agha à la cour de Louis XIV, il ne faut pas perdre de vue qu’à cette époque, il existait plus de mille maisons du café au Caire. Ces établissements étaient célèbres pour leurs hakawatis (conteurs) et leurs danseuses du ventre. Le café de Sidi Belhassen autour de 1240 A Tunis, le café a été, selon les chroniqueurs de l’époque, introduit par Aboulhassen Chedli (1196-1258). Ce saint homme était un ascète dont les disciples ont créé la zaouia de Sidi Belhassen Chedli qui se trouve sur les hauteurs du Djellaz. Ce serait Sidi Belhassen qui aurait introduit le rituel du café en Tunisie. En effet, on rapporte que les infusions de café permettaient aux disciples du saint personnage de veiller tard la nuit et poursuivre leurs cycles de prières nocturnes. D’ailleurs, aujourd’hui encore, on utilise le terme de « chedlia », issu du nom du saint homme, pour désigner un café. Il existe depuis toujours un ritual à la zaouia de Sidi Belhassen, selon lequel on se réunissait la nuit du vendredi pour « kahouet essebt » ( le café du samedi). C’est ce rituel et ce lieu qui nous ménent à émettre l’hypothèse que le premier café au monde se trouvait à Tunis, en ce lieu où se réunissaient Sidi Belhassen et ses disciples. Ce café daterait ainsi des années 1240 ! Hormis ce sanctuaire historique, les cafés de Tunis ont surtout vu le jour à l’époque ottomane. Ces cafés maures étaient à l’origine tenus par des militaires turcs. C’est Youssef Dey et son ministre Ali Thabet qui fiPALAZZI 25 VENEZIA
rent construire les premiers cafés de la médina de Tunis. L’un de ces cafés se trouvait dans le souk des Bchamquiya (chausseurs qui fabriquaient des babouches à la mode turque), aujourd’hui disparu et qui se trouvait à la rue Ben Ziad, non loin de la mosquée Youssef Dey et a été construit autour de 1615. L’autre café qui lui est contemporain, existe encore. Il s’agit du fameux Café Mrabet qui a été créé par Ali Thabet au souk Ettrouk. Ce café a porté ce nom depuis sa fondation. En ce sens, il existait en 1849 un amine des kahouagias alors que les registres fiscaux de cette même année mentionnent l’existence de 99 cafés dans la médina de Tunis et ses faubourg. Ceci dit, le plus vieux café d’Europe qui nous soit connu est sans doute le Café Florian de Venise (1720). En Italie, le Café Gréco de Rome a été créé en 1760 et a eu parmi ses clients Casanova, Goethe ou Stendhal. Citons en France, la Closerie des Lilas (1847) que fréquentèrent Man Ray, Hemingway, Sartre et Picasso. Citons aussi Les Deux Magots (1885) et Le Flore (1887). D’autres cafés européens sont tout aussi mythiques comme le Café Central de Vienne (1860) et le Café New York de Budapest (1894). Sur un autre plan, le plus vieux restaurant du monde pourrait bien être la Tour d’Argent à Paris, une table dont l’origine remonte à 1582 ! Mais ceci est une autre histoire.capital-news.net
Photo Jean François Bauret
our la cour d’appel, “Naked” de l’artiste américain contrefait une photographie de Jean-François Bauret Le 17 décembre dernier, la cour d’appel de Paris a confirmé la condamnation en contrefaçon de la société Jeff Koons LLC et du Centre Pompidou face aux ayants-droits du photographe Jean-François Bauret. A l’origine de cette affaire, la sculpture en porcelaine dénommée Naked de la série «Banality » réalisée par Jeff Koons en 1988, haute de plus d’un mètre, reproduite en quatre exemplaires et représentant un jeune garçon et une jeune fille, nus, se tenant par l’épaule, le garçon offrant un bouquet de fleur à la petite fille. Découvrant que cette sculpture, qui n’avait jamais été exposée en France auparavant, de-
ENFANTS VERSUS NAKED Jeff Koons condamné en appel pour la contrefaçon de l’oeuvre du photographe Jean-François Bauret
vait être présentée à Beaubourg dans le cadre d’une rétrospective itinérante sur Jeff Koons, les héritiers du photographe Jean-François Bauret, décédé en 2014, ont estimé qu’il s’agissait d’une œuvre contrefaisante la photographie en noir et blanc “Enfants” prise en 1970 par ce dernier et diffusée en 1975 sous forme de cartes postales. Retirée in extremis de la rétrospective par le musée pour cause « d’endommagement lors de son transport », la reproduction de la sculpture subsistait toutefois sur tous les supports de l’exposition ainsi que sur le site internet de Jeff Koons, ce qui entraina la délivrance en janvier 2015 d’une assignation en contrefaçon des droits d’auteur, les héritiers souhaitant obtenir réparation de leurs préjudices. Or pour les défendeurs, outre l’existence de «différences majeures » entre la sculpture et la photographie révélant l’empreinte de Jeff Koons, la liberté d’expression artistique et par la même l’exception de parodie ne pouvaient que s’opposer à la contrefaçon qui leur était reprochée. Le 9 mars 2017 faisant fi de ces arguments, le Tribunal de Grande Instance de Paris - qui déclara toutefois irrecevable les demandes formées à l’encontre de l’artiste à titre personnel condamna in solidum la société Jeff Koons LLC et le Centre Pompidou à verser 20 000 euros aux ayants droits en réparation de leurs préjudices moraux et patrimoniaux, et condamna la seule société au versement de 4 000 euros pour la reproduction de l’œuvre contrefaisante sur son site internet, outre, le versement de 20 000 euros in solidum au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Photo Jeff Koons
En effet selon le tribunal, les « différences contrairement à ce que soutiennent les défendeurs ne conjurent pas les ressemblances pour exclure la contrefaçon de l’œuvre dès lors qu’elles n’empêchent pas de reconnaitre et d’identifier les modèles et la pose choisis par le photographe qui sont des éléments protégés de la photographie ». Chacune des parties ont fait appel de ce jugement. Les uns remettant en cause notamment le principe de la condamnation afin de revendiquer la primeur de la liberté d’expression artistique sur le droit d’auteur Les autres sollicitant notamment la recevabilité de l’action engagée à l’encontre de Jeff Koons ainsi qu’une revue à la hausse du montant des condamnations prononcées. La cour d’appel de Paris a cependant confirmé le jugement en toutes ses dispositions aussi bien sur l’irrecevabilité de l’action à l’encontre de Jeff Koons, à titre personnel ; que sur le principe et le quantum des condamnation prononcées à l’encontre de sa société ou sur les mesures d’interdictions de diffusion de l’œuvre ; sauf pour le Centre Pompidou qui voit sa condamnation in solidum avec la société Jeff Koons LLC ramenée à 10% du montant des condamnations prononcées en 1ère instance, outre le versement par les succombants de 10 000 (dix mille) euros au titre de l’article 700 et aux dépens. PALAZZI 27 VENEZIA
En effet, même si en tant que professionnel, le Centre Pompidou « se devait de prendre toutes précautions utiles et a participé à la contrefaçon en distribuant les publications en cause », sa responsabilité était moindre que celle de la société de Koons car informé tardivement, il avait fait réaliser « un nouveau tirage des portfolio et album, dénués de la représentation de la sculpture ». Quant à l’appropriation artistique, la cour a précisé qu’il appartenait au juge de rechercher un juste équilibre entre la liberté d’expression artistique et le droit d’auteur, et qu’en l’espèce « il n’était pas établi que l’utilisation sans autorisation de la photographie de [Jean-François Bauret], qui porte atteinte à ses droits et à ceux de ses ayants droits, par [Jeff Koons] était nécessaire à l’exercice de sa liberté d’expression artistique, y compris dans sa dimension de réflexion d’ordre social, et justifie l’appropriation ainsi faite d’une œuvre protégée » En somme pour la Cour, « la recherche d’un juste équilibre entre la liberté d’expression de HB et le droit d’auteur de Y-LX dévolu à ses ayants droits commande que, les faits étant établis, la contrefaçon soit retenue ». ÉléonoreMarcilhac, www.lejournaldesarts
a France souhaite conserver le tableau de Cimabue vendu 24 millions d’euros Le ministère de la Culture a annoncé lundi l’interdiction d’exporter un chef-d’œuvre très rare du peintre italien Cimabue, vendu aux enchères en octobre pour plus de 24 millions d’euros, afin de permettre son achat pour les collections nationales françaises. Le ministère de la Culture a annoncé lundi l’interdiction d’exporter un chef-d’œuvre très rare du peintre italien Cimabue, vendu aux enchères en octobre pour plus de 24 millions d’euros, afin de permettre son achat pour les collections nationales françaises. La Dérision du Christ ou Le Christ moqué1,2 est l’un des panneaux peints par le maître de la pré-Renaissance italienne Cimabue vers 1280 constituant le Diptyque composé de huit tableaux disposés en deux volets vraisemblablement dispersés au xixe siècle. Il s’agit du panneau du bas à gauche du volet de gauche du Diptyque. Le tableau représente l’un des épisodes (en) de la Passion du Christ au cours duquel Jésus est agressé, moqué et tourné en dérision devant la foule, épisode que l’on retrouve à deux reprises dans les Évangiles : une première fois à son procès devant le Sanhédrin, où la foule crache sur Jésus et le gifle, et une seconde fois, après sa
comparution devant Pilate, où Jésus est flagellé vêtu d’un manteau de pourpre et couronné d’épines4. La thématique du Christ moqué ou outragé a fait l’objet depuis le Moyen Âge de nombre de représentations par des artistes tels que Fra Angelico, Matthias Grünewald (en) ou Antoine van Dyck (en) illustrant l’épisode chez Caïphe — contrairement à ceux-ci, Cimabue ne représente pas le Christ les yeux bandés et les poignets enserrés dans des liens, mais les bras ballants, opposant à ses agresseurs une expression de sérénité3 — ou Jérôme Bosch, le Titien, ou le Caravage illustrant le Couronnement d’épines — dans le tableau de Cimabue un personnage semble tenir une couronne d’épines au-dessus de la tête du Christ. Le panneau est retrouvé en 2019 suite à un déménagement lors de l’inventaire d’une maison particulière des environs de Compiègne dans l’Oise où il était accroché5 dont les propriétaires, qui y voyaient « une simple icône », ignorent la provenance de l’œuvre expertisée par Stéphane Pinta du cabinet Turquin6. Sa découverte est annoncée aux médias le 23 septembre 2019. Estimé quatre à six millions d’euros, le tableau est proposé à la vente aux enchères le 27 octobre 2019 à Senlis (Oise) par maîtres Dominique Le Coënt-de Beaulieu et Philomène Wolf, commissaires-priseurs d’Actéon3. Il est exposé au public le mercredi 23 octobre 2019 à l’hôtel de ville de Compiègne où un peu plus de quatre-cents personnes le découvrent avant la vente pour laquelle sont attendus des collectionneurs privés et des institutions muséales internationales dont les musées français qui peuvent appliquer un droit de préemption7. La Dérision du Christ est adjugée 19,5 millions d’euros8. Son prix tous frais compris s’élève à 24,18 millions d’euros9,10. Son acquéreur est Álvaro Saieh, un Chilien installé aux États-Unis5 et propriétaire de la collection Alana de primitifs italiens. Il avait démissionné peu auparavant du conseil d’administration du Metropolitan Museum of Art de New York afin d’enchérir librement11. C’était la première fois qu’un tableau de Cimabue (mort en 1302), une des plus grandes figures de la Pré-Renaissance italienne, était mis aux enchères depuis des dizaines d’années. Mais dans un communiqué lundi, le ministère de la Culture a indiqué que, “à la suite de l’avis de la Commission consultative des trésors nationaux, le ministre de la Culture a signé l’arrêté refusant le certificat d’exportation”. La décision ministérielle ouvre “une période de trente mois (...) qui sera mise à profit pour réunir les fonds nécessaires à la réalisation d’une acquisition au bénéfice des collections nationales publiques”, précise le communiqué. Cimabue, “Le Christ moqué”(détail), 1280,
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CIMABUE LE CHRIST MOQUE’ PALAZZI 29 VENEZIA
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C’era una volta
Sergio Leone
Museo dell’Ara Pacis Sergio Leone né le 3 janvier 1929 à Rome où il est mort le 30 avril 1989, est un réalisateur et scénariste italien. Père du western spaghetti (qu’il popularise largement, sans toutefois l’inventer, ni adhérer à l’épithète), il réalis “Il était une fois la révolution” et “Il était une fois en Amérique”.
jusqu’au 3 mai 2020
Tous les jours de 9.30 à19.30
Lungotevere in Augusta (angolo via Tomacelli 00100 Roma Tel.+ 39 060608 info.arapacis@comune.roma.it
http://www.arapacis.it/
ergio Leone a rendu légendaire le récit filmique de mythes comme l’Occident ou l’Amérique. Après plus d’un demi-siècle, il est lui-même devenu un mythe: il s’appelle en effet “ Il était une fois Sergio Leone “, paraphrasant les titres de ses célèbres films. C’est le titre évocateur de la grande exposition à l’Ara Pacis avec laquelle Rome célèbre, 30 ans après sa mort et 90 ans après sa naissance, un des mythes absolus du cinéma italien. Promue par l’Assessorato alla Crescita Culturale di Roma Capitale - Sovrintendenza Capitolina ai Beni Culturali, l’exposition arrive en Italie après le succès de l’année dernière à la Cinémathèque Française de Paris, institution qui a coproduit l’exposition romaine avec la Fondazione Cineteca di Bologna. L’exposition est réalisée avec la contribution du Ministère des Biens et Activités Culturels et du Tourisme, en collaboration avec l’Istituto Luce - Cinecittà, Ministère de la culture (France), CNC - Centre national du cinéma et de l’image animée, SIAE et grâce à Rai Teche, Leone Film Group, Unidis Jolly Film, Unione Sanitaria Internazionale, Romana Gruppi Elettrogeni Cinematografici. Partenaire en imagerie numérique : Canon. Sponsors techniques : Italiana Assicurazioni, Hôtel Eden Rome, Bonaveri. La conception est de Equa di Camilla Morabito et le soutien organisationnel de Zètema Progetto Cultura. L’exposition - dont le commissaire est le directeur de la Cinémathèque de Bologne, Gian Luca Farinelli, en collaboration avec Rosaria Gioia et Antonio Bigini - raconte l’histoire d’un univers sans limites, celui de Sergio Leone, enraciné dans sa propre tradition familiale : son père, réalisateur à l’âge d’or du cinéma muet italien, choisira le pseudonyme de Roberto Roberti, et Sergio lui fera un clin d’œil en signant “Per un pugno di dol-
Photo raffaeladc
lari” avec le pseudonyme anglophone Bob Robertson. Dans son intense voyage artistique, Sergio Leone traverse le peplum, (il dirigea la scène des chars dans le peplum Ben Hur), réécrit littéralement le western et trouve son point culminant dans le projet d’une vie : Il était une fois en Amérique. Il sera suivi d’un autre film de proportions grandioses, consacré à la bataille de Leningrad, dont il ne reste malheureusement que quelques pages écrites avant sa mort. Leone, en fait, n’aimait pas écrire. Il était plutôt un narrateur oral qui développait ses films en les racontant à ses amis, scénaristes, producteurs, sans fin, presque comme les anciens chanteurs qui ont créé l’épopée homérique. Mais néanmoins, son héritage est énorme, un héritage créatif dont on commence seulement à comprendre la portée. Ses films sont en fait “ la Bible “ sur laquelle les étudiants en cinéma du monde entier apprennent le langage du cinéma, tandis que de nombreux cinéastes contemporains, de Martin Scorsese à Steven Spielberg, de Francis Ford Coppola à Quentin Tarantino, de George Lucas à John Woo, de Clint Eastwood à Ang Lee continuent de reconnaître leur dette envers son cinéma. Les racines du cinéma de Sergio Leone sont, bien sûr, également ancrées dans son amour pour les classiques du passé - les films des géants du western, de John Ford à Anthony Mann, sont présentés - et révèlent un goût pour l’architecture et l’art figuratif que l’on retrouve dans la construction des décors et des plans, des longs champs de paysages métaphysiques suggérés par PALAZZI 31 VENEZIA
De Chirico, à la mention explicite de l’Amour de Robert Indiana, symbole extraordinaire, dans Il était une fois en Amérique, d’un saut sans équivoque vers une nouvelle ère. Pour Leone, le conte de fées, c’est le cinéma. Le désir de raconter les mythes (l’Occident, la Révolution, l’Amérique) en utilisant la mémoire du cinéma et la liberté du conte de fées, cependant, entre toujours en conflit avec sa culture en tant qu’Italien qui a connu la guerre et a traversé la saison néoréaliste. Pour quelques dollars de plus, Leone peut se permettre d’assouvir sa fascination pour le passé et son obsession documentaire pour le mythe, en prenant soin de chaque détail. Parce qu’un conte de fées cinématographique, pour fonctionner, doit convaincre les spectateurs que ce qu’ils voient se passe vraiment. En suivant ces traces, l’exposition sera ensuite divisée en plusieurs sections : Cittadino del cinema, Le fonti dell’immaginario, Laboratorio Leone, Once Upon a Time in America, Leningrad and Beyond, consacré au dernier projet inachevé, The Lion Legacy. Le livre La rivoluzione Sergio Leone, édité par Christopher Frayling et Gian Luca Farinelli, sera également publié par les Edizioni Cineteca di Bologna. h t t p : / / w w w. a r a p a c i s . it/it/mostra-evento/
Photo Erik Johansson
a photographie d’Erik Johansson, grand interprète de la photographie de scène, est les deux. A tel point que Lysa Hyden, responsable de l’exposition du musée Fotografiska de Stockholm, l’a appelé “le René Magritte de la photographie”. Il s’agit de “Places Beyond”, une exposition organisée à l’occasion de la sortie du livre du même nom publié par Max Ström, le deuxième après Imagine, paru en 2016. Né en 1985, suédois basé à Prague, Johansson met en scène des mondes parallèles qu’il enferme dans des images aux atmosphères surréalistes et aliénantes. “Bien que les mondes que je crée soient souvent impossibles, je veux donner l’impression qu’ils peuvent exister. Le sens de la réalité est un élément fondamental dans mes images “, explique l’artiste. Et pour y parvenir, il a développé une technique
Erik Johansson “Places Beyond”
Fotografiska Stockholm jusqu’au 1er mars 2020 Stadsgårdshamnen 22
116 45 Stockholm +46 8 50 900 500
fotografiska.com
minutieuse : “ Je préfère travailler en extérieur plutôt qu’en studio, dans les lieux que j’ai choisis pour mettre en place une histoire ; ensuite, je me consacre à la post-production en combinant les meilleurs plans”. Souvent, le point de départ de ses projets sont des histoires quotidiennes, des situations paradoxales à explorer avec une touche d’ironie. Parfois je me demande : “ Comment tout cela est-il arrivé ? Et que pourrait-il arriver pour l’absurde ?”. Ce sont ces questions qui ouvrent son travail à de multiples niveaux de lecture, à mi-chemin entre le fantastique et l’actualité. Comment définir Johansson ? “Un magicien des images. Et en même temps un réaliste. Un artisan photographe qui met en scène le côté le plus absurde du monde contemporain “, poursuit Hyden. Dans son travail, il n’y a pas de photographies générées par ordinateur, mais seulement des combinaisons de ses plans traités numériquement en post-production. Et pour donner forme aux illusions qui captent le regard de manière si convaincante, Johansson s’intéresse à la perspective et au choix des objets qui peuplent sa mise en scène. La preuve en est un ouvrage comme L’Architecte, “ toutes les lignes de perspective doivent être parallèles et ne pas converger en un point : de cette façon, je crée une double perspective. Vous ne pouvez pas l’obtenir avec la seule caméra, il faut beaucoup de traitement pour obtenir un résultat convaincant”. Ce n’est pas tout. “ Le défi le plus ambitieux est maintenant de faire interagir plusieurs éléments au même endroit. De plus en plus souvent, je m’inspire du paysage domestique : un environnement qui a le pouvoir d’éveiller les associations les plus inattendues “. Sonia S. Braga https://www.ad-italia.it/
PAUL GAUGUIN ET LE NEW YORK TIMES
Photo Movimenti pittorici
propos de Paul Gauguin qui fut le petit-fils de Flora Tristan Femme de lettres et féministe française, Flora Tristan, d’origine franco-péruvienne, épouse le graveur André Chazal à 17 ans mais cette union est un échec sans précédent. L’homme est violent, jaloux et n’hésite pas à humilier Flora. Elle parvient à s’enfuir en 1825 avec ses enfants, parmi lesquels Aline, future mère de Paul Gauguin. Paul Gauguin a entamé sa carrière de peintre tardivement. À 17 ans, il s’engage comme matelot dans la marine marchande. Il embarque pour Rio de Janeiro et retrouve les terres de son enfance : l’Amérique du Sud. Le futur artiste né à Paris a passé les premières années de sa vie à Lima. En effet, ses parents ont quitté la France pour fuir le régime politique de Napoléon III et se sont réfugiés au Pérou. Après avoir été promu lieutenant et avoir participé à la guerre de 1870, il quitte la marine. C’est une autre vie qui l’attend : le monde de la finance. Il devient agent de change grâce à un ami de la famille. Un emploi stable jusqu’au krach boursier en 1882. Nouvellement passionné par la peinture, cette mauvaise conjoncture lui permet de s’élancer dans cette nouvelle carrière. Déchiré par l’abandon de sa famille en 1885 Il passe quelques mois à Rouen aux côtés de Camille Pissarro et se consacre ainsi totalement à la peinture. PALAZZI 33 VENEZIA
Mais ses 40 toiles réalisées en moins d’un an ne suffisent pas à faire vivre son foyer. Il prend alors la décision de quitter la France et part à Copenhague. Il y retrouve sa femme danoise Mette et leurs cinq enfants. Toute la petite famille vit alors chez la mère de Mette. Seulement Gauguin ne s’épanouit pas chez sa belle-mère, avec qui il n’a pas énormément d’affinités. Ses affaires ne sont pas non plus au beau fixe, ce qui le contraint à retourner à Paris en 1885, laissant alors les siens au Danemark, le cœur brisé. Il part quand même avec l’un de ses enfants, Clovis. Par la suite, il rend visite à sa famille en 1891 et en 1895. En 1887, pendant un mois, Gauguin rejoint les terrassiers sur le chantier du canal de Panama. Il écrit à sa femme « Je dois creuser de 5h30 du matin à 6 heures du soir, sous un soleil tropical et la pluie. La nuit, j’étais dévoré par les moustiques ». Près de 25 000 travailleurs trouvent la mort durant la construction du canal. Quant à Gauguin, il tombe malade et souffre de dysenterie et du paludisme. L’artiste ne reste pas en place. Il quitte la France en 1891 et part à Tahiti où le gouvernement français le missionne pour étudier les coutumes et paysages de l’Île. (suite à la page 34)
https://www.kazoart.com/ blog/7-choses-a-savoir-surpaul-gauguin/
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PAUL GAUGUIN ET LE NEW YORK TIMES
(suite de la page 33) C’est grâce à l’achat par Edgar Degas de son œuvre “La Belle Angèle” et par la vente publique de ses travaux que Gauguin s’offre cette nouvelle expérience. Après Tahiti, le peintre découvre les Îles marquises. Une période loin de la civilisation occidentale où il s’épanouit, grandement inspiré par l’ambiance tropicale et les couleurs vives qui insufflent à son œuvre un vent de fraîcheur et un regain de créativité. La mort de sa fille Aline en 1897 le plonge dans un profond désarroi. En outre, il souffre terriblement d’une blessure à la jambe provoquée lors d’une bagarre à Concarneau quelques années plus tôt. Des souffrances telles qu’il tente de mettre fin à ses jours. Il vend alors ses tableaux et achète de la morphine et de l’arsenic pour apaiser, définitivement, ses douleurs. En 1882, Gauguin réalise le tableau “Quand te maries-tu ?” (en tahitien «Nafea faa ipoipo ?») en Polynésie française, un portrait aux couleurs chaudes de deux jeunes Tahitiennes assises dans une ambiance tropicale. Son huile sur toile vendue 7 francs à sa mort a été acquise, en février 2015, à un montant de 265 millions d’euros par une famille qatarie.
est le New York Times qui a lancé ce débat. Au centre de la polémique, le comportement du peintre en Polynésie, ses relations avec de très jeunes femmes et ses propos racistes. Le journal s’interroge : faut-il continuer à exposer les oeuvres de Paul Gauguin ? Installée au sous-sol de la National Gallery de Londres depuis lundi 7 octobre 2019, l’exposition temporaire qui est consacrée à Paul Gauguin restera ouverte au public jusqu’au dimanche 26 janvier 2020. Cet artiste était méconnu de son vivant, mais jouit aujourd’hui d’une renommée mondiale tant pour la richesse de sa création que pour les grands noms qu’il a fréquentés. De Vincent Van Gogh à Paul Cézanne en passant notamment par son mentor et ami Camille Pissarro, le travail de cet artiste multi-casquettes témoigne à lui seul de ses nombreuses influences. Né en 1848, ce n’est qu’au tournant de ses 35 ans que Gauguin fait de la peinture sa principale occupation jusqu’à sa mort, vingt ans plus tard, en 1903. Le débat lancé par le New York Times a des allures de dissertation de philosophie : peut-on, doit-on, dissocier l’homme de l’artiste ? En pleine affaire Polanski, le journal américain semble trancher la question. “À notre époque de sensibilisation accrue aux questions de races, de sexe et de colonialisme, les musées doivent réévaluer l’héritage de Gauguin”. New York Times, 18 novembre 2019
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ANTONI CAMPANA Gauguin Portraits
Une exposition consacrée à Gauguin (“Gauguin portraits”) est actuellement organisée à Londres, à la National Gallery, après avoir débuté au Musée des Beaux-Arts du Canada, en mai 2019. Cette exposition n’élude pas le comportement de Gauguin en Polynésie, où il a séjourné à partir de 1891. Les visiteurs peuvent ainsi lire sur un panneau : “Paul Gauguin a souvent eu des relations sexuelles avec de très jeunes filles, ‘épousant’ deux d’entre elles et ayant des enfants d’elles. Nul doute que Gauguin a tiré parti de sa position d’Occidental privilégié pour profiter de toutes les libertés sexuelles dont il disposait. Outre ses relations sexuelles avec de très jeunes filles, Gauguin a également qualifié les Polynésiens de Subway “barbares” et de “sauvages”. Pourtant les musées les plus prestigieux ont organi- Charing Cross sés ces dernières années des expositions consacrées à Gauguin. Ancien directeur la Tate Modern de Lon- Leicester Square dres, Vicente Todoli affirme “qu’une fois qu’un artiste crée quelque chose, cette oeuvre n’appartient plus à Tel+44 (0)20 7747 2885 l’artiste : elle appartient au monde. information@ng-london.org.uk Autrement, nous arrêterions de lire l’auteur antisémite Louis-Ferdinand Céline ou Cervantes et Shakespeare si nous trouvions quelque chose de déplaisant à Tarif (sic) leur sujet.”. £22 en semaine Commissaire de plusieurs expositions Gauguin, la Danoise Line Clausen Pedersen a une vision plus prag- £24 le week-end, matique : “Tout ce qu’il reste à dire sur Gauguin, c’est £5 supplémentaires pour qu’il faut révéler toutes ses zones d’ombre.” profiter des audioguides. PALAZZI 35 VENEZIA
Du 7 octobre 2019 Au 26 janvier 2020 National Gallery Trafalgar Square, London WC2N 5DN
evant tant de mauvaise foie nous avons eu la réaction d’écrire au New York Times pour leur signifier à quel point leur article nous parait non seulement hypocrite mais particulièrement mal venue de la part des habitants des Etats Unis, où, rappelons le, encore aujourd’hui dans 21 (vingt et un) Etats de jeunes filles de 12 (douze ans) peuvent se marier de manière parfaitement légale. Méconnaitres en plus ceux qui était les us et coutumes des autoctones des Iles Polynesiennes est très courant chez les anglosaxons. Rappelons nous qu’une des premières mesures prises par les missionaires fut celle d’interdire les danses traditionnelles, à leurs yeux par trop lascives. La tradition de ces danses se perpetuà heureusement et malgré tout dans la clandestinité jusqu’ nos jours. Peut-etre dans la volontè de se racheter une pseudo virginitè, après les scandales dans le milieu du cinema, principalement le cas Weinstein et le mouvement #Metoo qui a suivi non seulement aux Etats Unis, le quotidien newyorkais essaie de chevaucher la vague bigotte et hypocrite qui régulièrement refait surface dans un Etat batis sur le génocide de millions de natifs américains (les seuls dignes de porter ce nom dont les etasuniens se sont frauduleusement imparès) et dont le racisme antinoir ne s’est jamais etaint, à preuve le nombre d’afroamericains qui se font systèmatiquement descendre rien que parce que noir de peau. Alors NY Times de grace parlez plutot de votre prèsident. Vittorio E. Pisu
Photo Affordable ArtFair Milano
Révolutionner la collection d’art contemporain à Abordable Foire d’art à Milan. De retour à Superstudio Più en février 2020, la foire présente les dernières tendances artistiques avec des œuvres originales de plus de 85 galeries locales, nationales et internationales. Un riche programme d’ateliers, de visites guidées et de conférences.
Affordable Art Fair Milan
du 6 al 9 fèvrier 2020
Via Tortona, 27 20144 Milano Tel: + 39 049 657401
eviens Affordable Art Fair, la foire d’art contemporain qui, au fil des ans, a fait entrer l’art dans les foyers des Milanais en créant une nouvelle génération de collectionneurs. La dixième édition, programmée au Superstudio Più du 7 au 9 février 2020 (ouverture le 6 sur invitation ou avec pré-vente en ligne), propose un tour du monde parmi les 85 galeries internationales présentes. La formule de l’événement reste inchangée : de grands noms de l’art contemporain et des dernières tendances jusqu’à 6 000 euros, dans un rendez-vous devenu incontournable pour les amateurs d’art et les experts. Vous découvrirez des œuvres d’artistes émergents, des œuvres d’artistes confirmés, de la peinture à la photographie, de la sculpture à l’imprimerie, le tout sous le toit de 6000 euros. Des événements spéciaux, des ateliers et des discussions avec des artistes et des experts du monde de l’art accompagneront les journées de la foire et vous donneront la possibilité de choisir l’œuvre parfaite à emporter chez vous. Le 6 février 2020, participez à l’inauguration et découvrez en avant-première les nouvelles tendances. Les vendredis, samedis et dimanches, vous pouvez réserver une expérience de Personal Art Shopping, en collaboration avec Verardi Art Advisory : une visite de la foire avec un conseil personnalisé grâce à la conseillère en art Caterina Verardi, pour trouver l’œuvre d’art parfaite pour vos goûts, vos espaces et votre budget. Il est également possible de réserver pour les vendredi, samedi et dimanche ArtHappy Hour : le billet comprend un apéritif en même temps que l’entrée à la foire : à partir de 18 heures, vous pouvez visiter la foire et vous faire dorloter avec une nourriture spéciale accompagnée de cocktails de la Compagnia dei Caraibi. https://www.musement.com/it/milano/
Photo Eric Bourguignon
ERIC BOURGUIGNON
EROSION ANTHROPIQUE du 31 Janvier 2020 au 21 Fèvrier 2020
21, rue Chapon 75003 Paris
du mardi au samedi de 11 h à 19 h
GUIDO ROMERO PIERINI MICHAEL TIMSIT
mma Nubel : Qu’est-ce qui a déterminé ta passion pour la peinture? Eric Bourguignon: C’est en m’amenant régulièrement au musée que mes parents ont fait naître cette passion. Ces derniers m’ont d’ailleurs appris une chose importante, la curiosité. Cette passion est aussi née des rencontres que j’ai pu faire. E.B.: Dans tes œuvres on retrouve souvent du mouvement. Quelles sont tes obsessions et y a t-il un fil conducteur? J’aime le fait de ne pas tout dire, c’est au « regardeur » d’imaginer. On peut comparer cela comme lorsque, assis dans un train en marche; seules quelques images, quelques formes et quelques couleurs sont discernables et restent en mémoire, en image rémanente. Mon travail ne retranscrit pas des obsessions, il dépend de différentes périodes mais aussi de différentes approches. Actuellement il y a une recherche d’intemporalité par le sujet! E.B.: Comment définirais tu ton style? C’est compliqué. Onirique? Et est-ce que la nature a un style? Pour moi la figuration flirte avec l’abstraction. Il y a une suggestion et une intemporalité des choses dans mon travail actuel. On n’invente jamais rien, on rajoute une « touche personnelle » une pierre plus ou moins grosse à « l’édifice ». Par exemple ma série « Bacchanales » comme un clin d’œil, renvoie plutôt à une peinture classique. E.B.: As-tu commencé avec une peinture plus figurative ou était-ce directement une peinture plus abstraite? C’est par période, par besoin. Au début certes elle était plus figurative, mais je ne privilégie aucune des deux PALAZZI 37 VENEZIA
actuellement. Je laisse les choses se concrétiser, il n’y a pas de barrière entre les deux pour moi. Je ne suis pas enfermé dans une chronologie, il y’a de la porosité entre ces deux univers. E.B.: Tes peintures naissent-elles d’une réflexion ou bien est-ce plutôt instinctif? Il ne faut pas faire de généralité. Parfois c’est un travail de plusieurs mois alors que d’autres peintures se font très rapidement. C’est variable en fonction de mon environnement. C’est le charme de la création. E.B.: Quand estime tu qu’une de tes œuvres est terminée? Quand je n’ai plus rien à dire sur cette toile. E.B.: Y a t-il eu des artistes qui t’ont inspiré? Oui, évidemment, l’art pariétal en premier si j’ose dire! J’ai eu la chance de visiter Lascaux l’originale; il y a une quinzaine d’années… Un rêve! L’art préhistorique me passionne, mais également beaucoup d’artistes classiques et contemporains et d’ailleurs pas seulement dans la peinture, un exemple j’aime beaucoup l’art numérique, la forêt virtuelle de Miguel Chevalier. Je m’inspire aussi de mes voyages physiques et ceux de l’esprit mais aussi de la nature, «artiste géniale », celle qui est à raz du sol, dans le fond des mers ou celle qui nous est plus familière. par Emma Nubel Fév 17, 2014 BOUM!BANG! © 2011 2020 © Foliobook
Photo Flammarion
ire que cette biographie sérieuse, documentée et dûment annotée se lit comme un roman risque de froisser l’auteure, Marie-Laure Bernadac. Pourtant, avec ses innombrables détails, elle constitue une somme que l’on dévore goulûment et avec excitation, comme un copieux feuilleton de l’été. Il faut dire que la vie de cette immense sculptrice qu’est Louise Bourgeois est remplie d’événements parfois rocambolesques, commentés dans son journal intime dès l’âge de 11 ans et quasiment jusqu’à sa mort en 2010. Marie-Laure Bernadac la décrit comme «une personnalité aux multiples facettes, dotée d’un sens de l’humour décapant, excentrique, foncièrement originale, singulière et en même temps très vulnérable ». Et c’est ce point qui peut passionner le lecteur. Singulière et vulnérable.
LOUISE BOURGEOIS MARIE.LAURE BERNADAC EDITIONS FLAMMARION
Tout au long de l’ouvrage, on trouve des liens entre ce que Louise Bourgeois a vécu, ses traumatismes, et sa création. On comprend facilement les fils reliant son enfance à Aubusson, le travail de ses parents restaurant des tapisseries à Antony, et ses œuvres où figurent souvent des éléments tissés. On imagine le choc de la jeune fille voyant les blessés de la Grande Guerre et l’impact de ces images terribles que l’on retrouve ensuite dans les motifs, récurrents dans son travail, de la prothèse et de l’amputation. À la lecture des paragraphes consacrés à son père et à son infidélité affichée, on saisit l’omniprésence du sexe et de la sexualité, souvent réprimée, dans les sculptures et dessins de Louise Bourgeois. Plus que de « la femme-araignée à l’œuvre organique et sexuelle », Marie-Laure Bernadac parle « la femme-couteau, la sculptrice, celle qui découpe, qui tranche, qui cisaille, mais aussi celle qui incarne l’ambivalence féminin/masculin, la protection et la menace, la tendresse et la violence, la fragilité et la force ». On la surprend également galeriste à New York, vendant des estampes anciennes. On la découvre antisurréaliste, proche de Marcel Duchamp, David Smith et Mark Rothko. On l’imagine en « femme-maison », désireuse d’échapper aux limites de son corps et de sa vie. Dommage que, malgré les trois cahiers photographiques encartés dans l’ouvrage, les œuvres évoquées ne soient pas reproduites. Il faut donc se reporter au catalogue de la rétrospective du Centre Pompidou de 2008, montée déjà par Marie-Laure Bernadac. https://www.connaissancedesarts.com/non-classe/ actualite/le-roman-vrai-de-louise-bourgeois
Photo Catherine Ludeau
Ce jeu est réalisé en partenariat avec l’école d’arts et industries graphiques Estienne. Un examen de passage, conçu sous la forme d’une fiche pédagogique; les séquences sont des défis , 2 réglements accompagnent ce jeu Le réglement de base est directif, le second laisse aux joueurs la liberté de créer leur propre défi. C’est un outil ludique pour aider et participer à la communication dans le couple. Une invitation à s’aimer, réapprendre à s’aimer, s’accorder une parenthèse de bien être. SOA , sélectionnée au Festival International des Jeux de Société à Cannes du 21 au 23 février 2020 .
près une vie professionnelle passée à solliciter l’imagination créatrice d’enfants de maternelle. SOA décide de franchir le pas à son tour. C’est vers les collages qu’elle s’oriente. Epicurienne avant tout, SOA, animée d’un plaisir constant de manipuler papier et ciseaux joue sans tabou avec les symboles. Par le biais de la photographie, SOA depuis l’adolescence aime raconter une histoire en image, capter des émotions sur le vif, rendre éternel ce qui est par essence éphémère mais ô combien magique. Portée par le plaisir de créer, explorant un autre domaine inconnu, se lance dans la conception d’un jeu érotique “ Le Jeu de SOA “. En parallèle, explorant la sensualité sur toutes ses facettes, SOA se lance un nouveau défi, “ l’écriture “. Ose coucher ses émotions sur le papier, laissant libre cours à son petit grain de folie. Que la magie des voyelles et consonnes entrelacées dansent à jamais en mode syllabique dans l’esprit du lecteur — Parfum de vie — 24 jours avec maîtresse de l’avent avant l’heure —. Son univers empreint d’une féminité exacerbée est fait de courbes gourmandes et d’harmonie de couleurs. Tour à tour spontanée, enfantine, magicienne, SOA jeune sexagénaire invite l’observateur, le spectateur, le lecteur à le transporter vers l’imaginaire et la reTél : +33 4 92 99 33 94 cherche de ses émotions. jeux@palaisdesfestivals.com www.festivaldesjeux-cannes.com https://soa-com3.webnode.fr/a-propos-du-parc/ PALAZZI 39 VENEZIA
Photo Agostino Osio
é en 1926 à Paris, Yvon Taillandier est un peintre, sculpteur et écrivain français. il occupe une place à part dans le paysage artistique du XXe siècle. Son engagement s’exprime de façon différente au cours de deux périodes consécutives : d’abord observateur, écrivain et critique, puis acteur et artiste engagé. Pendant un premier temps, environ de 1946 à la fin des années 60, il publie des milliers d’articles dans les plus grandes revues. Grâce à ce travail, mené en autodidacte, il rencontre les plus grands artistes de son temps, visite leurs ateliers, assiste à des centaines de vernissages. Il en tire une connaissance encyclopédique de l’art moderne et contemporain. Parallèlement, il écrit et préface des ouvrages et des monographies consacrées à Miró, Cézanne, Giotto, Monet, Rodin, Carot, Bryen.
Yvon Taillandier du 21 janvier au 29 février 2020
3, rue Visconti 75006 Paris +33 (0)1 43 26 64 71 galeriegng@wanadoo.fr http://www.galeriegng.com
Cette activité d’écrivain l’occupe jusqu’à l’âge de 43 ans (1969). Entre 1949 et 1999, Yvon Taillandier est également le secrétaire du comité du prestigieux Salon de Mai à Paris. À ce titre, il est en contact avec les artistes du Salon et souvent, pastiche leurs toiles pour ses dessins de reportage. Il rencontre ainsi Picasso, Giacometti, Miró, H. Laurens. Il voyage beaucoup (Japon, Hong Kong, Bangkok, Yougoslavie, Mexique, Népal). À Calcutta et à Cuba, il donne des conférences et des cours au titre de consultant de l’UNESCO. Pendant cette période bouillonnante, il publie des poèmes, des essais, des contes. À partir de 1969, Yvon Taillandier va vraiment se consacrer à la peinture et participera à plus de 300 expositions dans le monde entier. Il collabore aux revues Connaissance des Arts et XXe siècle. La peinture d’Yvon Taillandier est figurative, constamment narrative et crée un monde imaginaire avec ses personnages, ses événements. Inventeur du “Taillandierland”, le peintre décrit ce monde inventé avec ses habitants, son univers. Mélangeant image et langage, Yvon Taillandier se réclame d’une peinture littéraire. « En regardant une œuvre de “figuration libératrice”, on doit s’apercevoir que l’espèce, sous certaines conditions, est capable de nous délivrer de la tyrannie du temps. » « L’humanité n’est pas faite. Elle est encore à faire » avait-il déclaré Il est mort le 3 mars 2018 à Avignon https://www.yvon-taillandier.com/
ARTOTHÈQUE
Photo Maison des Arts de Grand Quevilly
L’artothèque est un service essentiel de la Maison des arts. Constituée à partir d’acquisitions de la municipalité faites au fil des ans, elle permet d’emporter des œuvres d’art chez soi pour une période allant jusqu’à 2 mois : environ 200 œuvres peuvent être empruntées par les particuliers ou les collectivités. Une politique d’acquisition soutenue est instaurée afin de permettre à l’artothèque de développer son offre.
Maison des arts de Grand Quevilly Allée des Arcades 76120 Grand Quevilly Au croisement entre l’allée des Arcades et l’avenue des Provinces, près du théâtre Charles-Dullin Métro direction Georges-Braque (depuis Rouen) JF Kennedy PALAZZI 41 VENEZIA
Entrée libre du lundi au samedi de 15h à 18h et les matinées sur rendez-vous. +33 02 32 11 09 78 maisondesarts@ville-grand-quevilly.fr https://maisondesarts-gq.fr/la-mda/
Photo Musée d’Ulm L’homme-lion (en allemand : Löwenmensch) est une sculpture en ivoire de mammouth de 29,6 cm de haut datant de l’Aurignacien (Paléolithique supérieur). Cette sculpture représente un corps humain surmonté d’une tête de lion, plus exactement de lion des cavernes. C’est l’une des plus anciennes connues à ce jour. Ses morceaux furent découverts en 1939, dans la grotte de Hohlenstein-Stadel (Bade-Wurtemberg), sous la direction de Robert Wetzel et Otto Völzing, mais ne furent étudiés que trente ans après la Seconde Guerre mondiale. La sculpture fut rassemblée et restaurée en 1987-1988 par Ute Wolf et Elisabeth Schmid. Son âge était alors estimé à 32 000 ans. On crut d’abord qu’elle représentait un mâle, puis les auteurs de sa reconstitution pensèrent qu’il s’agissait plutôt d’une femelle. L’absence systématique de crinière dans les représentations préhistoriques de lions des cavernes ne permet pas de trancher la question, car il semble que ni mâles ni femelles n’en aient eu. Sept traits horizontaux et parallèles sont gravés sur le bras gauche. En 2010 et 2011, des fouilles à l’entrée de la grotte ont révélé la présence d’autres morceaux de la statue, et ont permis une nouvelle datation à 40 000 ans. Sa reconstitution a été achevée en 2013. La sculpture, recomposée à partir de plus de 300 fragments d’ivoire de mammouth, est maintenant presque complète. https://fr.wikipedia.org/wiki/Homme-lion
LA PLUS ANCIENNE REPRESENTATION FIGURATIVE DE L’HISTOIRE POURRAIT ETRE DATEE DE
43 900 ANS
ne équipe de chercheurs de l’Université Griffth de Brisbane a publié dans Nature les résultats de ses recherches sur la découverte de dessins rupestres dans une grotte de l’île indonésienne de Sulawesi. Ce qui a été mis au jour pourrait devenir la plus ancienne représentation figurative de l’histoire puisqu’elle a été datée d’il y a 43 900 ans mais pas seulement : certains des sujets représentés sont des figures tériomorphes, des dieux illustrés sous forme d’animaux, une rareté dans l’art rupestre du Paléolithique. Cela prouverait un développement des capacités cognitives semblable à celui d’aujourd’hui chez les hommes de cette époque, capables donc de représenter des éléments fantastiques et imaginaires, remettant en question l’évolution des concepts de religion, de folklore, de spiritualité et de mythologie. La grotte de Leang Bulu’Sipong 4, située entre les régions de Maros et de Pangkep de l’île, n’est qu’une des 242 grottes qui contiennent des dessins rupestres dans la région. Le mur analysé a une largeur de 4,5 mètres, dans lequel est représentée une scène de chasse : on y trouve deux cochons, quatre buffles nains et huit petites figures de forme humaine avec des caractéristiques animales. Tous les sujets de la scène semblent avoir le même style artistique et utilisent le même pigment, rouge foncé, typique des grottes de Maros-Pangkep. Les analyses, effectuées avec la datation Uranio-Torio, ont été faites sur différents échantillons provenant aussi bien des parois vides de la grotte elle-même que de la paroi peinte : l’âge maximum a été trouvé dans l’échantillon relatif au “Porc 1” avec ses 43.900 ans. La documentation des formes de tériomorphisme est très rare, l’exemple le plus ancien avant la découverte du Sipong 4 de Leang Bulu est une statuette trouvée en
La galerie Les Yeux Fertiles vous invirte à l’exposition The Fertile Eyes gallery invites you to his exhibition
EXPLORATIONS Photo https://ilbolive.unipd.it
avec
Allemagne : l’homme-lion de Hohlenstein date d’environ 40 000 ans et représente un homme avec une tête de lion en position debout, sa fonction n’est pas encore claire. Le sujet de la recherche de l’équipe australienne a cependant une caractéristique décisive : outre la datation (les figures du Sipong 4 de Leang Bulu ont environ 4 000 ans de plus), ce que nous avons devant nous est une scène, un récit figuratif complexe dans lequel les sujets présents semblent interagir les uns avec les autres. Selon les chercheurs, le mur raconte une scène où plusieurs chasseurs font face à deux espèces d’animaux différentes, ce qui suggère la présence d’une stratégie de chasse. Même si l’interprétation est encore incertaine, cette œuvre d’art rupestre peut être considérée comme la plus ancienne forme de narration visuelle au monde, témoignant d’une capacité à inventer des histoires fantastiques fondamentales pour la reconstruction du développement du langage et des concepts de religion, de folklore et de spiritualité. Une autre confirmation est liée à la taille des figures tériomorphes, plus petites que les animaux, considérant que les porcs représentés, en réalité, ne dépassent pas 60 centimètres de hauteur et les petits buffles 100 centimètres : cela suggère une vision non réaliste de la représentation. Dans l’art préhistorique, d’ailleurs, cette typologie de sujets est souvent liée au chamanisme, en tant que représentations d’aides d’esprits animaux. PALAZZI 43 VENEZIA
ODY SABAN P. BETTENCOURT DADO ERRO LJUBA H.MICHAUX J.RISPAL YOSHIKO et Paul-Émile VICTOR
EXPLORATIONS EXHIBITION /EXPOSITION FROM JANUARY 24 TO FEBRUARY 22, 2020 DU 24 JANVIER AU 22 FEVRIER 2020
GALERIE LES YEUX FERTILES
27 rue de Seine 75006 Paris +33 1 43 26 27 91
www.galerie-lesyeuxfertiles.com/
voir aussi https://vimeo.com/303918870
Photo REIN
ichele Ciacciofera (Nuoro, 1969) vit et travaille entre Syracuse et Paris. Après ses études en sciences politiques, il s’est consacré aux arts visuels. Son travail oscille entre la peinture, la sculpture, le collage, le dessin et la photographie. Irene Biolchini l’interviewe : Votre passion pour la céramique est née avec l’œil du connaisseur et du collectionneur. Quand avez-vous décidé que vous vouliez également travailler sur ce sujet ? J’ai commencé à m’intéresser à la céramique dès mon plus jeune âge pour plusieurs raisons. Tout d’abord, j’ai vécu sur une île, la Sicile, où la céramique a toujours joué un rôle fondamental dans son histoire, parfaitement intégrée dans l’histoire de l’art depuis les temps les plus archaïques, ainsi que dans toutes les civilisations depuis le néolithique. C’était donc un des outils pour lire les développements sociaux de cette terre, dans laquelle d’importants cen-
Michele Ciacciofera THE LIBRARY OF THE ENCODED TIME DU 18 JANVIER 2020 Museo Marino Marini Arte Contemporanea Piazza San Pancrazio 50123 Florence Tel : + 39 055 219432 www.museomarinomarini.it www.micheleciacciofera.com/
tres de production de céramique existent encore aujourd’hui. La relation avec ces objets m’a séduit au point de les collectionner, ainsi que de vouloir les étudier, étendant mon intérêt à tout ce qui a été l’histoire de ce matériau, principalement pour la zone méditerranéenne. Par exemple, l’étude des motifs décoratifs des céramiques archaïques de la vallée de l’Indus, ceux de Mésopotamie et la comparaison avec les siculo-arabes a été éclairante pour explorer les origines de la création symbolique et abstraite à laquelle j’ai consacré une grande attention. Cette prémisse est essentielle pour vous dire à quel point ce matériau m’était familier, qui est naturellement devenu l’un de mes moyens d’expression. Parfois, je fais attention aux objets que j’ai recueillis au fil du temps, en considérant mes œuvres comme faisant partie d’un processus de stratification qui me touche à la fois intimement et socialement. Dans la vie il est difficile de savoir ce qui est définitivement fermé et ce qui est encore ouvert, cela rend la pensée et le travail humain vivant, puisque ce qui a été commencé par quelqu’un peut être continué par d’autres selon notre propre évolution. Vos œuvres sont souvent en dialogue avec un savoir qui combine la culture manuelle de la matière avec celle de l’écriture. Comment est né votre projet sur les livres en céramique ? Chaque fois que je visite le Louvre, je suis attiré par les sections sumérienne et mésopotamienne où les tablettes d’argile archaïques, témoins des premières formes d’écriture, représentent le véritable moment de transition de la préhistoire à l’histoire. L’évolution des formes de communication, dont les comprimés sont des jalons, est un élément important de ma recherche. L’écoute des interviews de l’archéologue romain Paolo Matthiae, découvreur de la ville mythique d’Ebla en Syrie avec sa merveilleuse bibliothèque royale de plus de 2 mille tablettes qui m’a permis de dévoiler le mystère de cette an-
Photo museo marino marini
cienne civilisation, du premier vocabulaire de l’histoire, du premier accord diplomatique entre des villes qui représentaient alors non seulement des Etats mais surtout de grandes civilisations, a contribué à alimenter mon transport vers ce qui est l’univers des signes. C’est seulement dans le mot que je reconnais la primauté de l’homme dans le contexte global de la nature, en le comprenant comme la capacité de création du langage et des signes, la capacité d’invention de la réalité (in intellectu) et non sa simple réflexion (in objecto). Je crois que la connaissance de la culture et de l’évolution humaine passe nécessairement par la compréhension des lieux et des contextes environnementaux. Et revenir à aujourd’hui ? Pour en revenir aux formes de communication, la réalité d’aujourd’hui est impuissante face à l’invasion et à l’érosion des espaces d’interaction sociale liés à l’évolution technologique et aux formes de socialisation virtuelle omniprésentes. Les smartphones, les médias sociaux, les applications ont profondément changé ce qui est la plus importante réalisation humaine dans le domaine culturel : l’écriture. Le clavier est devenu le principal outil manuel, une extension du cerveau, du toucher et de la vue qui a supplanté les supports traditionnels, tels que le papier et le stylo, pour écrire, créer des signes et des images. A côté de cela, des caractères à fonction paralinguistique comme l’emoji, nés pour exprimer des états émotionnels ou renforcer le sens de la communication, qui sont devenus d’une très large utilisation mondiale, font revivre la valeur pictographique des signes selon la tradition des formes PALAZZI 45 VENEZIA
d’écriture archaïques qui, dès le début, avaient une valeur esthétique aussi bien que sémiologique. Cette tendance confirme, à mon avis, le besoin primaire d’être, inscrit dans le processus communicatif, d’exprimer des sensations et des images mentales indépendamment du support ou de l’instrument utilisé, ce qui signifie en ce sens que tout cela se produirait même et en tout cas sans les systèmes technologiques actuels, à partir d’une attitude humaine innée d’utiliser des langages expressifs et figuratifs qui ne sont pas strictement verbaux. Et cela inclut-il aussi votre prochain projet ? Le projet de bibliothèque du temps codé est né de l’idée de restituer la complexité sociale aux processus de création des signes, en faisant ressurgir les fondements d’un bâtiment construit sur des dizaines de milliers d’années, un paradigme de l’homme et de sa culture. En effet, historiquement, l’apparition du signe a permis de réaliser le passage fondamental de l’animalité à l’humanité, en donnant un caractère concret à l’expression comprise surtout comme un processus sensible et abstrait, qui voit dans l’usage de la main l’accomplissement d’une activité cérébrale. Ici, presque symboliquement, l’utilisation de matériaux anciens typiques de l’architecture, comme les vieilles briques de terre cuite récupérées, évoque les livres ou même les tablettes/ (suit à la page 46)
(suit de la page 45) tablettes auxquelles j’ai fait référence plus tôt. C’est une œuvre “ ouverte “, dans le sens où, tout comme dans le cas d’une bibliothèque, de nouveaux ouvrages continueront à s’ajouter au fil du temps aux précédents à la suite des différents moments de ma vie. En effet, les briques que je récupère et sur lesquelles j’écris avec des émaux fixés par le feu précèdent et témoignent dès le début des étapes du parcours d’exposition de cette installation. Ainsi par exemple, dans la prochaine exposition que je tiendrai à Florence, de nouvelles œuvres réalisées sur des supports liés à la démolition d’une superfetation du musée qui l’accueillera s’ajouteront à celles réalisées sur les lieux des dernières expositions à Paris (Michel Rein), Guangzhou (Vitamin Creative Space), Marrakech et Aghmat Voice Gallery et Fondation Aghmat). Vous avez depuis longtemps établi une réflexion sur les structures et l’histoire de la matière argileuse, en étudiant ses époques et ses ères géologiques. Comment décidez-vous de répondre à cette temporalité incalculable lorsque vous travaillez ? Je pense que l’argile est le matériau original par excellence, la substance nécessaire à la création de la forme en tant qu’archétype. Selon la mythologie traditionnelle, l’action créatrice divine aurait eu lieu en façonnant la première créature avec de l’argile. Cependant, face à la narration mythologique, ce sont les
théories scientifiques des dernières décennies qui expliquent que les premières formes organiques de vie peuvent être retracées à des processus biochimiques primordiaux complexes de cristallisation et de polymérisation moléculaire qui auraient donné naissance aux matrices clés et donc à cet ancêtre commun à toutes les formes de vie que l’homme a toujours aspiré à identifier (voir A. Caims-Smith). Cela dit, un des axes principaux de ma réflexion concerne la question de la temporalité dans laquelle l’hypothèse de l’effondrement de la civilisation mondiale induit de modifier, de subvertir, le rapport entre le présent et le passé, dans lequel la fin semble se confondre avec les origines. Imaginant une ambiguïté entre les différentes formes de vie, j’essaie de créer des fragments de vie qui oscillent entre le monde humain et le monde naturel, minéral et animal, ce que Thomas Heams dans son livre Infravies, le vivant sans frontières définit comme “ l’infra-vie “. Vous avez également travaillé récemment avec le verre, un matériau également caractérisé par une très grande complexité technique. Quelle est l’importance pour vous de pouvoir intervenir directement sur les matériaux que vous utilisez et dans quelle mesure comptez-vous sur les compétences des autres ? La dernière œuvre que j’ai présentée au Petit Palais avec la Galerie Michel Rein pour FIAC Projects 2019, l’installation intitulée “Tales of the floating world”, était composée de trois tables en fer sur lesquelles reposaient dix sculptures en verre soufflé réalisées à Murano au four Vetri d’Arte 1397 de Seguso. L’œuvre fait partie d’un cycle plus vaste réalisé entièrement avec les maîtres verriers de Murano de Seguso l’été dernier. Ce fut une expérience extraordinaire tant du point de vue technique qu’humain pour la relation établie avec ces artisans infatigables. Le travail que j’ai mentionné ci-dessus est donc composé de sculptures en verre et en cristal ainsi que de tables en fer. Ces derniers, conçus par moi, ont été matériellement réalisés par un artisan sicilien avec lequel je travaille souvent. A la réalisation des sculptures en verre au contraire j’ai participé directement après les avoir conçues. J’ai voulu préciser cette dualité dans mon travail afin de représenter comment je peux en fait procéder habituellement : en m’appuyant parfois sur l’expertise d’artisans avec lesquels je travaille depuis longtemps, pour ce qui est des réalisations les plus standardisées, que je suis personnellement de la phase de conception à la phase de réalisation ; en intervenant plutôt directement dans le cas de matériaux et de techniques pour lesquels je considère mon action comme essentielle. Dans le cas du verre, nous avons travaillé en quatre pour chacune des sculptures. Pour Kant, la main était la fenêtre de l’esprit et en ce sens je me reconnais aussi dans la thèse du sociologue américain Richard Sennett selon laquelle toutes les capacités, même
Photo REIN
les plus abstraites, naissent comme des pratiques et les besoins corporels et que l’intelligence technique se développe uniquement par les facultés de l’imagination. A la lecture de vos écrits, il semble que l’intellectuel organique soit encore pour vous un modèle de référence nécessaire et indispensable. Quels sont les points de référence indispensables de votre formation intellectuelle et artistique ? En parlant de l’importance de l’intellectuel organique, il est nécessaire de citer Antonio Gramsci, auquel j’ai consacré des années de recherches et d’études qui ont ensuite été intégrées dans différents cycles de travail. Je considère que la définition gramscienne est essentielle à la position de l’artiste, même dans son évolution liée aux temps changeants. Dans ce sens, je garde aussi à l’esprit les pensées de Pasolini, Foucault et Agamben avant tout. De plus, la proximité avec des intellectuels tels que Nino Buttitta, Costanza et Giuseppe Quatriglio, Olga Neuwirth, Matteo Collura, Angelo Crespi, Umberto Quattrocchi, Hu Fang, pour n’en citer que quelques-uns dans les domaines de la littérature, des sciences, du cinéma et de la musique, m’amène à considérer l’organicité intellectuelle comme un engagement militant sans possibilité de désertion. En ce qui concerne le contexte général que j’ai mentionné plus haut, le rôle des intellectuels doit nécessairement aider à projeter des horizons nouveaux, cohérents et plus sensibles par rapport aux défis d’époque que connaît notre société, en premier lieu l’urgence écologique. En cela, je pense que l’activisme mondial des jeunes générations est également exemplaire pour le monde de la culture. PALAZZI 47 VENEZIA
Enfin : vous vivez en France depuis de nombreuses années, tout en gardant un lien constant avec vos racines. Quels sont les compagnons de route avec lesquels vous vous sentez proche ? J’ai déjà mentionné certains d’entre eux auparavant, y compris ceux qui ont récemment disparu mais qui sont toujours présents dans ma vie. Paris, la ville où je vis, est un lieu de rencontre extraordinaire où les idées bougent, où le dialogue avec les amis, les artistes et les intellectuels amène souvent à réfléchir en profondeur sur les enjeux du moment, voire sur ce qui a secoué la communauté locale ces dernières années - je pense aux attentats terroristes qui ont eu lieu au centre ville presque à côté de mon atelier dans le Marais ou aux tensions socio-économiques incessantes qui, pas seulement ici, secouent globalement les grandes réalités métropolitaines de la planète. A Paris, j’ai une relation privilégiée avec Michel Rein, qui est aussi mon galeriste, avec Mohammed Moulessehoul (connu sous le pseudonyme de Yasmina Khadra), dont le livre “L’ultima notte del Raïs” est basé sur une pièce qui sera bientôt sur scène et dont je m’occupe de la scénographie, avec Ami Barak, Agnès Gattegno, Michelle Kokosowski, Morad Montazami et Bonaventure Ndikung. Irène Biolchini https://www.artribune.com/ voir aussi vimeo.com/234047029