Palazzi A Venezia Septembre 2022

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PALAZZI A VENEZIA Publication périodique d’Arts et de culture urbaine de l’association homonyme régie par la Loi ISSN/Commissionde1901Paritaire : en Distributioncours postale/digitale DirecteurPrésident de la Publication Vittorio E. Pisu Projet MaquetteEmmerickGraphiqueDooretMise en Page L’Expérience du Futur zoupix@gmail.comCorrespondancepalazziavenezia@gmail.comhttps://www.facebook.com/Palazzi-A-Veneziahttps://www.vimeo.com/channels/palazziaveneziaTrentetroisièmeAnnée/numéro04/Septembre2022Prixaunuméro5eurosAbonnementannuel50eurosAbonnementdesoutien500euros 4.0BY-SACCPhotoMyléne Vignon Nahui Olin Pétra l’ArtLeBauhausLesConversationCanovaArchivesHilmaCasaPaulGéraldineLesIseDamienWerléHirstFrankGropiusmarbresdeTorloniaCalaci/ClaireRigaudKleeàLuganoFuturoStefanoBoeriafKlinttextilesHenriMooregloiredeTreviseCattelan/KapoorOubliéesduBauhausFrauenMarchédel’ArtrebonditauTribunal:MaurizioCattelan/Jeff Koons Sabine Weber Weiss Alice OdyGoblekiMilliatTepeSaban

Je ne peux que vous faire remarquer que l’Art, au contraire se porte comme un charme et donc nous avons surement intérêt à nous y consacrer soit en tant qu’acteur principaux et fournisseurs que collectionneurs.

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Voilà je dis cela je dis rien, je vous souhaite donc une bonne lecture, ravis de vous retrouver fidèles comme d’habitudes et j’espère enthousiastes malgré tout. Vittorio E. Pisu

Jeudi 1er Septembre 2022 à partir de 18:30 et samedi 3 septembre 2022 à partir de ANDELU11:00 vous recevra avec plaisir entouré d’autres artistes et vous présentera ses dernières créations (peintures et sculptures) Invitè d’honneur du 1er au 10 septembre 2022 Myléne VIGNON Artiste Objet Collage ...est auteur de nombreux receuil de poésie et de romans. Son expertise en art contemporain, la conduit à diriger le média “Saisons de Culture” depuis plus de dix ans. Elle a grandi dans le milieu artisti que et a fait le choix depuis plusieu rs années d’embrasser une carrière dans l’Art Contemporain. Depuis 2020 elle s’essaye à la discipline du collagiste, passant de la plume à l’image dans son journal qu’elle redige au quotidien avec sa colle et ses ciseaux. Prochainement un troisième livre de collages verra le jour: “Les belles canapéennes”, en hommage a ses amies convale scentes pendant l’épidémie. (En 2016 elle a été décorée de l’Ordre des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture) @Silverfox ArtSpace 65 bis avenue G. Clémenceau 06220 https://www.youtube.com/myvignon@hotmail.frVallaurisMob0620385739andelumireille@sfr.frMob0607123338watch?v=n4GgHPBPJv8

Par ailleurs la rédaction de ce numéro m’a poussé à imagi ner des projets plus que grandioses et qui dépassent de loin tout ce que j’ai pu faire jusqu’a maintenant mais je vous tiendrais bien sur au courant. Projets suscités par la lecture des propos des grands artistes que vous trouverez dans ces pages. Sans oublier que la gens féminine étant particulièrement négligée et depuis belle lurette, c’est extremement facile de découvrir sans arrêt des artistes et des personnages dont le paternalisme ambiant s’occupe peu ou prou et qui ont ab solument marqué non seulement leur époque mais encore aujourd’hui brillent come des étoiles de première grandeur dans le firmament artistique.

Vous connaissez des toutes manières et depuis la naissan ce de ce magazine mes préférence éclectiques et disparates qui vont de l’Art bien entendu, en passant par l’Architectu re, l’Archéologie, l’Histoire et la Gastronomie surtout lor squ’elles nous révèlent toute leur saveur croustillante. J’espère que vous ne serez pas dessus cette fois ci et que vous trouverez de quoi satisfaire votre curiosité.

Pour le reste j’a du annuler une et même deux expositions de mes linoleografies, non seulement à Paris mais même en Sardaigne à cause de ce virus casse bonbon qui n’a pas l’air de vouloir nous lâcher la grappe.

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e mois de septembre vois enfin revenir le men suel tant attendus, que beaucoup d’entre vous m’ont réclamé et moi même ainsi que toute la rédaction, en sommes très touchés et ravis de constater que notre publication a suscité des fidélités et des envies de continuer avec nous à découvrir des nouvelles ou à se remémorer ce que l’on savait déjà. Malheureusement ou par chance les mois du printemps et de l’été ont été très occupés par l’organisations d’expos d’autres artistes, la rédaction d’une monographie particu lièrement nourries d’une des artistes que je connais depuis ses débuts artistiques et que, dès la première rencontre, j’a vait saisi toute l’extraordinaire habilité artistique dont elle a fait preuve depuis. Bientôt vous aurez les liens vers cet ouvrage presque com plet à ce jour.

Pour le reste, voir les effets combiné de la pandémie et des opérations spéciales du sieur Poutine, qui prennent décis ement beaucoup plus de temps que prévus et que risquent de nous priver de chauffage cet hiver, remarquez si les tem pératures que nous avons essuyés cet été se prolongent sur le reste de l’année pas besoin de lui pour être bien au chaud.

Mondragón était la cinquième des huit enfants du général Manuel Mondragón, secrétaire de la guerre et de la marine en 1913. Sa mère était Mercedes Valseca. Carmen Mondragón a reçu une éducation privilégiée d’abord au Mexique puis, entre 1897 et 1905, en France. Fille chérie (jusqu’à l’ombre de l’inceste) du général Mondra gon, Carmen ne tolère pas le conformisme victimaire de sa mère et la rigidité ambiguë de son père. Les activités professionnelles du général Mondragón, spécial isé dans la conception d’artillerie, conduisent la famille en Espagne en 1905, où Carmen rencontre le cadet Manuel Ro dríguez Lozano, qui deviendra plus tard un peintre renommé et qu’elle épousera le 6 août 1913.

Bisexuel tourmenté. Manuel a un fils avec Carmen qui meurt en bas âge dans des circonstances mystérieuses, on dit même qu’il a été tué par sa mère. Bien que le général Mondra gón ait été envoyé en exil en Belgique après les événeme nts de la “décennie tragique”, Carmen Mondragón s’est in stallée à Paris avec son mari, où elle a rencontré Pablo Pi casso, Henri Matisse et Jean C’estCassou.là qu’elle et son mari ont commencé à se consacrer à la peinture. Ils se sont ensuite installés à San Sebastián, en Espagne, où Manuel, le frère de Car men, avait un studio de pho tographie. À San Sebastián, elle a commencé à peindre. Après la séparation d’avec son mari, en raison de la prétendue bisexualité de ce dernier, elle entretient une re lation tourmentée avec le vol canologue et peintre Gerardo Murillo, alias Dr Atl, et avec le capitaine Eugenio Agaci no, avec qui elle s’installe à AprèsVeracruz.la mort du général, Carmen revient au Mexique et commence à peindre : elle entretient des relations avec tous les artistes les plus agités de Mexico, écrit des poèm es, pose pour les fresques de Diego Rivera et pour un grand photographe comme Edward Weston, et se lie avec le peintre et volcanologue lunatique et violent Gerardo Murillo, alias Dr Atl. Après sa mort en 1934, elle entame un déclin artistique et émotionnel qui la conduira à finir le reste de ses années dans la pauvreté jusqu’à sa mort (suit 4)

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n 1961, le poète Homero Aridijs rencontre dans la rue une pauvre femme qui vend de vieilles cartes postales, de vieilles photos d’elle jeune, nue, belle, pour deux lires. Ses yeux vert émeraude brillent encore et le poète la reconnaît : c’est Carmen Mondragon, alias Nahui Olin, la plus belle fem me de Mexico City, à l’époque où Mexico City comptait les plus belles femmes du monde. Dans les années 1920 et 1930, les années de la révolution, d’Emiliano Zapata et de Pancho AVilla.l’époque

NAHUI OLIN

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où, au nom du peuple et d’une liberté qui semblait n’être qu’à un jet de pierre, une poignée d’artistes et d’intel lectuels ont ébranlé la culture et la politique, la créativité et la morale de tout un pays jusqu’à ses fondements. C’est dans ce contexte que se déroule l’histoire légendaire de CarmenNahui.

l est difficile d’échapper à la fascination de l’obsédante galerie d’images réunie, ju squ’à la fin du mois de septembre, au Mu seo nacional de Mexico, un bâtiment situé au cœur de la capitale, construit par l’architecte Silvio Contri pour servir de ministère des commu nications, aujourd’hui reconverti pour abriter une remarquable collection d’art de l’époque coloniale au XXe siècle. En fait, un seul visage revient com me un écho incessant dans la rangée labyrinthique de salles du premier étage, utilisées pour abriter les expositions permanentes : celui de Carmen Mondragón Velasca, des yeux verts d’une largeur sans précédent dans une combinaison étrangère avec des cheveux qui ne sont jamais les mêmes, de temps en temps éclairés par le flash de l’appa reil photo ou raccourcis par des coupes étudiées et imparfaites, en accord avec la mode masculine des filles émancipées des années folles.

Virgulto de la haute bourgeoisie cosmopolite aux commandes du Mexique libéré du joug français (et tombé aux mains du dictateur Porfirio Díaz), Carmen est la fille du général Manuel, souvent à l’étranger avec sa famille entre Paris et San Seba stián pour construire des canons de campagne à la demande de l’armée nationale ou plutôt pour fuir l’accusation de conservatisme anti-révolutionnaire après l’assassinat du président Francisco Madero : Elle a ainsi bénéficié d’une éducation à l’eu ropéenne, poursuivie dans les internats français

PALAZZI 4 VENEZIA (suit de la page 3) en janvier 1978 dans la vieille maison de son père dans le quartier de Tacubaya à Mexico.

pivote autour du personnage extraordinaire de cette femme tombée dans l’oubli pour donner forme et rythme à une grande histoire d’âmes en révolte contre le monde et contre elles-mêmes, d’âmes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Histoire qui ont caressé un rêve de liberté si haut qu’il en est imprenable.

Folie, morbidité, tourbillons de jalousie et de soumission, sens débridés et affections en chaînées sont les ingrédients qui ont fait de l’histoire d’a mour de Gerardo et Carmen une légende torride. Plus que son œuvre picturale et littéraire, son nom est re sté lié aux célèbres photos de nu, extrêmement osées pour l’époque, prises par les pho tographes Edward Weston et Antonio Garduño. Ma il suo passaggio non è stato solo segnato dalla sua immagine di musa, Nahui, ha anche trasceso dal suo discorso trasgressivo e dalle sue opere in cui ha affermato liberazione femminile.

Nel 1935 fondò la Lega fem minista per combattere la tos sicodipendenza, che cercava di sradicare i vizi che, a suo avviso, non consentivano il progresso del Paese. Il voto femminile, l’ugua glianza di genere, l’accesso al lavoro con il sostegno alla maternità, il diritto alla pro pria terra e l’integrazione del le donne indigene e l’accesso all’istruzione per il genere erano questioni di grande ri levanza e per le quali Nahui ha Pinocombattuto.Cacucci

Ce n’est pas un hasard si Nahui elle-même, abandonnant des débuts réussis en tant que cari caturiste, se consacrera à une production poétiq ue et picturale plus exclusive, informée par les mêmes influences. C’est ce qu’atteste le titre sans équivoque de son premier recueil de vers, Óptica cerebral. Poemas dinámicos, pu blié en 1922 : un livre d’art (les illustrations du Dr Atl enrichissent les exemplaires du volume, sous forme de dessins exécutés directement sur chaque exemplaire) qui, en se référant aux thèmes et aux mythes de la poétique futuri ste, se rattache aux re vendications du cercle “ estridentista “, qui s’était réuni en décemb re 1921 autour du mani feste “Actual no. 1°“ si gné par Manuel Maples Arce. Sur la couverture de cette plaquette, qui se trouve également dans l’exposition, le visage de Carmen apparaît à nouveau, ses yeux verts transformés en un motif “radieux” ; et son visa ge introduit également ses travaux littéraires ultérieurs, “Calinement je suis dedans” de 1923 et “À dix ans” de 1924, ses pupilles comme des grands angles ouverts sur le monde, ses cils un diagramme aigu enca drant l’arc tendu de ses C’estpaupières.précisément la centralité du regard qui reste (suit page 6) de Mexico pendant les séjours où ses parents pou vaient revenir du Vieux Continent. Revenue déf initivement sur les lieux de sa petite enfance en décembre 1920, Carmen est pourtant née de nou Aprèsveau. un mariage raté avec Manuel Rodríguez Lozano - qui jouera un rôle important au sein du Secretaría de Educación Pública en faveur d’un art contemporain et populaire - elle se lie à un autre peintre, célèbre sur la scène nationale, le Dr Atl, né Gerardo Murillo, incarnation dans le milieu intel lectuel mexicain d’une tendance avant-gardiste et apatride, en dialogue constant (bien qu’à “ distan ce “) avec les déclarations du muralisme. Symbole d’une nouvelle venue au monde, le nom en langue nahuatl par lequel elle a commencé à se signer immédiatement après le début de la relation, à la suggestion de son compagnon, est Nahui Olin, une référence au quatrième mouvement du soleil dans sa fonction vitale d’élément régénérateur. Cette préférence renvoie aux tentations cosmolo giques et spiritualistes de certains groupes dissidents organisés sur la scène française ou italien ne au début du XXe siècle (le Dr Atl avait visité Rome, ainsi que Paris, au cours de ses périples continentaux, en 1897 puis en 1911), du futurisme d’après Balla aux expériences de Robert Delaunay et à l’orphisme, souvent lié aux recherches sur la couleur traduites en une clé scientifique et symbo lique.

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voir la https://youtu.be/vidéoJLAHeU2WZno

Un exercice narcissique, enclin à déformer la réal ité tangible dans un miroir direct de l’individualité physionomique de l’artiste : comme si l’obsession de la rondeur oculaire reflétait l’enthousiasme pour le forçage d’une perspective curviligne en vogue au Mexique, comme ailleurs, entre les années 1910 et C’est1920.peut-être la raison pour laquelle les tableaux d’Olin dialoguent si bien avec la collection tout aussi complète de clichés, réunis à cette occasion à Mexico, pris par les photographes les plus di vers de son corps de mannequin, d’Edwar Weston (épris de toutes les merveilles mexicaines) à Jean Charlot, d’Antonio Garduño à Clarence Sinclair Bull (occupé à construire sa carrière ratée d’acteur à EnHollywood).effet,comme l’ont souligné les études consa

wikipediaPhoto PALAZZI 6 VENEZIA (suit de la page 5) un élément distinctif de ces portraits “synthétiques”, même si, pour le dernier volume, la signature derrière le masque de la fixité primitive n’est plus celle de Muril lo, mais celle d’Olin : qui entre-temps, en ga gnant un poste d’ensei gnant au SEP avec des positions polémiques par rapport au système éducatif actuel, avait commencé un catalogue comme peintre destiné au fil des ans à devenir important et à avoir du succès aux États-Unis, entrant dans les col lections du MoMa en 1939 et étant inclus en 1940 dans l’exposi tion Golden Gate à San Francisco, où une Cor rida de toros prêtée par un collectionneur im portant, Diego Rivera, était C’estexposée.précisément cette activité qui est reconsti tuée avec précision au Museo nacional, grâce à une profusion de prêts et à l’utilisation de sérieux scrupules philo Illogiques.estcertain qu’une tel le reconstitution de la galerie clarifie la mesu re dans laquelle la pein ture d’Olin (qualifiée de naïve au début, puis rapprochée des couran ts du “superréalisme”) était en fait redevable aux expériences des Fauves et aux recher ches de Luis G. Serrano, sans pour autant oublier les élucubrations de Atl sur les “artes popola res” du pays (une monographie sur le sujet a été publiée par Murillo en 1920 et en 1930 le Met a organisé une rétrospective à New York sur le sujet) ; cependant, la revue exhaustive ne dément pas le sentiment de “répétition” auquel nous faisions référence au début.

Le monde figuratif d’Olin (celui de ses amants, de ses chats, de ses souvenirs d’enfance, de ses ren contres fortuites) est caractérisé par la même dy smorphie qui a rendu les traits de Carmen si ma gnétiques, à savoir l’évidence irréductible d’un regard exagéré, englobé dans la disproportion des cavités orbitales.

crées à sa carrière dans une perspective de genre, le rôle de “modèle” a toujours été vécu par Olin dans une optique de collaboration, un aspect d’une para bole professionnelle unique (une de ses célèbres ci tations rimbaldiennes, “cuando poso, siempre soy otra”) ; et la conscience de ce rôle est allée jusqu’à se traduire par une autopromotion sans scrupules, encline à l’utilisation scandaleuse du corps dans une optique publicitaire (comme dans le choix des nus présentés dans son home-studio en 1927).

Tommaso le-palpebre-nahui-olinhttps://ilmanifesto.it/avanguardia-nellarco-delMozzati ille de ma rinier, Pétra Werlé naît en 1956 à Stra sbourg et passe ses premières années entre Bâle et Rotterdam sur le bateau familial. A l’âge de vingt ans, elle commence à sculp ter ses premiers person nages en mie de pain et se consacre depuis à cet art singulier. En 1997, elle décide de s’installer en région pa Sirisienne.l’ensemble de son oeuvre a pour princi pal matériau le pain, elle s’offre malgré tout une parenthèse avec “Histoire(s) naturel le(s)” et “De la nature des choses” constituées d’éléments tels que pa pillons, scarabées, plu mes d’oiseaux, coquil lages, fleurs et mousses Parenthèseséchées… fermée, depuis 2010 elle continue inlassablement et pas sionnément à travailler uniquement le pain pour donner à voir de nouve aux mondes.

C’est pourquoi la séquence d’œuvres de l’exposi tion est, malgré sa monotonie flagrante, une source de fascination inévitable : parce qu’elle offre la possibilité d’enregistrer les variations continues d’un Moi cultivé et complexe, conscient de sa pro pre biographie et des “outils” à la base d’une pra xis artistique personnelle.

WERLE’PETRACONSTRUCTIONS

“Il y a des coïncidences heureuses et des ren contres fructueuses. On ramasse machina lement une boulette de pain, on la tripote et on voit soudain des om bres, des visages, et on se laisse guider par la matière, sans prémédi tation, sans autre ambi tion que de créer de la Alorsvie. surgissent des hi stoires, mêlant le com mun (suit page 8)

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D’autant plus qu’il est difficile de ne pas juxtapo ser, dans l’esprit du spectateur, la modernité apol linienne et internationale des portraits sans voile de Carmen avec l’iconographie somptueuse et souffrante de Frida Kahlo, flamboyante et folklo rique, actuellement exposée au V&A de Londres dans un étonnant défilé de vêtements et d’accesso ires : deux trajectoires du Mexique du XXe siècle, reflétées dans les performances quotidiennes de femmes exemplaires pour ce monde et cette époq ue.

PALAZZI 8 VENEZIA (suit de la page 7) et le sacré pour créer des décors peuplés d’êtres facétieux et fan tasques pour qui rien n’est plus grave et ur gent que d’échapper au conformisme, à l’uni formité du monde et des Imprégnésidées. de salive, parfois voyeurs ou exhi bitionnistes, conscients de l’éphémère et du fu tile, les personnages de Pétra Werlé nous mur murent leur immense appétit de vivre. Gageons qu’ils plai gnent chaleureusement la pauvre Pénélope, qui a préféré la morne at tente aux plaisirs possi N’estbles. pas libre qui veut! Erick RecréerAugustelemonde tout en le saluant est certaine ment la mission qu’assu ment le mieux les artistes. Dans notre exposition se deploie donc tout un jeu qui va du drame exi stentiel, avec son cortège d’inquiètudes, à l’opéra le plus débridé et le plus poétique. Il y est toujours question de l’homme et de sa rélation au monde. La miniature est un art délicat et la petite taille ne suffit pas. Il faut ajouter la notion d’échelle et de rélation avec un objet qui donnera le mesure de sa version miniature. Bache lard a écrit :”Je possède d’autant mieux le monde que je suis plus habile à le Onminiaturiser.”peutremarquer que le mot “miniaturiser” con COSTRUCTIONSDu9septembreau23octobre2022Vernissagedimanche11septembre2022àpartirde11h30AlaTannerie57,ruedeParisTél.:+33(0)13088128078550HOUDAN

Boites et Assemblages Revés Cuau Inoué Pétra Werlé Linda Lemaire Yves Caillaud Migas Chelsky Philippe Genet Florent Chopin Sylvain Corentin Simon Laveuve Gérard Cambon Peter Gabrielse François Jauvion Bernard Briantais Ronan-Jim Séveillec Marc Giai-Miniet http://www.petra-werle.frwww.regardparole.comtannerieregardparole@gmail.com petrawerléPhoto

tient le mot “maitiser”. Si le monde réel nous échappe par son opacxité, essayons au moins de maitriser son imitation fantasmé, son double métaphorique que nous inventons dans un besoin d’élévation et de dépassem Marcent. commissaire (extrait) mai 2022

Giai-Miniet,

cela devient une sor te d’illusion de quelque chose. Votre carrière a commen cé il y a de nombreuses années avec le commis sariat de l’exposition Fre eze, lorsque vous étiez inconnu et que vous avez rassemblé des personnes de votre génération. C’est drôle aujourd’hui parce que les gens font ça tout le temps, mais à l’époque, c’était consi déré comme une chose vraiment bizarre à faire. Les gens ne faisa ient pas ça à l’époque. Et puis votre monde a été changé par Charles Saatchi, parce que vous avez commencé à gagner de l’argent. Saatchi a été vraiment bon pour moi. La meilleure chose pour moi, c’est que j’ai vu la Galerie Saatchi pour la première fois lorsque j’étais étudiant, et je vou lais y Réaliserexposer.cerêve était in croyable. Trouviez-vous en lui une personne intéressante ?

LES DAMIENENCERISIERSFLEURSAPARISHIRSTAlainElkannInterviewsvoirlavidéohttps://youtu.be/y27aJ55fVZg

2015Bailey,David©HirstDamiendePortrait

Je ne l’ai pas vraiment rencontré au début par ce qu’il était très reclus, mais quand je l’ai ren contré, je l’ai apprécié. À l’époque, on parlait beaucoup du fait qu’il était vraiment dégoûtant qu’un individu modifie les valeurs de l’art grâce à son pouvoir d’achat. Tout le monde s’insurge ait contre cela. Il avait l’habitude d’a cheter des expositions entières et à l’école d’art, (suit page 10)wikipediaPhoto amien Hirst parle de sa vie et des nouvelles peintures sur la beauté, la vie et la mort qu’il prévoit d’exposer à la Fondation Cartier. Cet entretien avec Damien Hirst est ég alement disponible en podcast et sur YouTube. Damien Hirst, il y a quatre artistes qui vous ont in fluencé dans votre vie et votre travail : Marcel Du champ, Pablo Picasso, Francis Bacon et Jeff Koons. On pourrait mettre Chaim Soutine et de Kooning avec Bacon, cette façon très charnue de peindre. Goya aussi, avant Bacon. Et je suppose que Warhol et Koons, ensemble. Vous aimez la simplicité de Warhol ? J’aime aussi sa façon de traiter l’argent, parce qu’il a permis aux artistes de gagner de l’argent et aux usi nes et aux studios de gagner de l’argent. C’était un grand changement dans le monde. Après la guerre, les gens n’avaient pas vraiment en vie de parler d’argent. L’argent ne pouvait pas être une raison de faire quoi que ce soit parce qu’il n’y avait pas d’argent. C’est pourquoi Freud et Bacon ont fait ces peintures, c’est pourquoi ils ont lutté avec l’argent. Ils ne pouvaient pas le gérer.

Vous avez dit qu’un artiste se sent plus créatif quand il n’a pas d’argent.

C’est vrai, mais c’est faux et je n’aime pas ça. Si vous êtes un artiste, vous pouvez faire de l’art sur n’importe quoi, donc vous ne devriez pas être inhibé quand il y a de l’argent. Si c’est plus facile quand vous n’avez pas d’argent,

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On a acheté un rouleau ensemble, on a emballé nos tableaux et on a écrit nos noms dessus en Shar Onpie. regardait la peinture emballée en se disant, PALAZZI 10 VENEZIA

THE PHYSICAL IM POSSIBILITY OF DE ATH IN THE MIND OF SOMEONE LIVING, 1991 © Damien Hirst and Science Ltd. Tous droits réservés, DACS 2020. Photographié par Prudence Cuming Asso ciates.

(suit de la page 9) les gens disaient qu’on ne pouvait pas lui ven dre parce qu’il changeait le marché en achetant l’exposition entière. Mais j’ai toujours trouvé tout cela excitant. J’aimais le mythe de Saa tchi, avant de le rencontrer. À cette époque, l’une de vos œuvres valait cin quante mille livres ? Non, elle valait cinq cen ts Leslivres.50 000 livres sont arrivées beaucoup plus Saatchitard. achetait des œuv res pour mille cinq cents Jelivres.crois qu’il a acheté la pièce de la mouche pour mille quatre cents livres. Aviez-vous imaginé que votre carrière connaîtrait une telle progression ? Mon premier rêve dans l’artothèque de Leeds, ils avaient tous les livres d’art, était que j’aime rais avoir un livre ici avec mon nom dessus. Mes objectifs étaient toujours un peu plus loin: exposer à la Saatchi Gal lery, exposer chez An thony d’Offay. La première fois que j’ai acheté un rouleau de pa pier bulle, c’est le mo ment où je me suis senti le plus célèbre. C’est environ 40 livres et je l’ai partagé avec mon ami Angus Fairhurst.

Vous étiez amis ?

Je l’aimais en tant qu’homme, alors qu’avec Larry, c’était les espaces, parce que Jay avait des espaces assez petits au début. Il n’avait pas de grands espaces comme Larry, mais les espaces de Larry étaient comme des supermarchés pour l’art et j’aimais ça. C’est génial. Je continue à croire que le moyen d’amener un artiste à faire quelque chose est un grand espace. Avec Larry, vous avez fait une grande exposition de 300 tableaux. J’ai fait une exposition de toute la série des peintures spot avec Larry. Il avait tellement de galeries et je me suis dit que j’a vais un énorme corpus d’œuvres.

c’est incroyable. J’ai travaillé chez Anthony d’Offay, et ils jetaient le papier bulle. Nous ne pouvions pas comprendre. Comment pou vez-vous le jeter ? C’est 40 livres par rouleau. J’avais besoin de le sortir de la poubelle, de le plier et de l’emporter chez moi pour emballer mon travail. Puis vous avez exposé avec Larry Gagosian, et Jay Jopling au White Cube ? J’aime Larry juste à cause de ses espaces. J’ai aimé Jay en tant que personne. Nous nous entendons bien, nous avons le même âge et il vient de Thirsk, près de Leeds. Même si nous avons des origines différentes.

Était-ce un moment particulier ?

J’aime faire ce que l’on n’est pas censé faire, ce que l’on n’a pas le droit de faire non plus. J’aime enfreindre les règles. J’ai me me comporter mal. Je le fais toujours. Vous vous conduisiez mal aussi quand vous étiez en fant ?

Si quelqu’un vous dit que vous ne pouvez pas faire quelque chose, je veux au moins savoir pourquoi vous ne pouvez pas le faire, et souvent vous découvrez qu’il n’y a aucune raison pour laquelle vous ne pouvez pas le faire.

Comment en êtes-vous venu à utiliser le formal déhyde pour préserver les animaux en tant qu’art ? J’ai fait du dessin d’après nature quand j’étais en cours de base à l’école d’art Jacob Kramer à Leeds, puis j’ai découvert qu’il y avait un musée d’a natomie. Je suis allé au musée d’anatomie pour dessiner à partir de ca davres, et ils étaient dans du formaldéhyde dans des bocaux. Au début, c’était pour dessiner la vie. Ensuite, quand je suis arrivé à Goldsmiths, je me suis intéressé à l’art minimal. Je regardais Sol LeWitt et des sculptures très minimales. J’ai pen sé, oh, mon Dieu, je de vrais faire un Sol LeWitt avec un animal dedans. Je voulais faire quelque chose de figuratif mais aussi de minimal. Une œuvre d’art doit durer, et j’ai réalisé que les objets contenus dans ces bo caux avaient 100 ou 200 ans. Je me souviens avoir pensé : “Ouah, si ça dure 100 ans, je peux mettre dans une galerie un objet vivant, faire de l’art réel. La conservation du re quin a-t-elle été vo tre première idée ? Le poisson d’abord, puis le requin. Mais vous avez eu des problèmes avec la préservation du requin. C’était vraiment des problèmes avec Saatchi parce que c’était une commande. Il a dit, nous allons le faire à ma façon. Il a fait des recherches et m’a dit : “J’ai découv ert que vous n’avez pas besoin de l’injecter, le requin est comme une éponge et absorbera le formaldéhyde si vous le trempez dans le liquide”. J’ai dit, non, vous devez l’injecter, (suit page 12)

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En 2008, vous avez vendu vos tableaux aux enchères chez Sotheby’s, sans aucun marchand.

Le conservateur Hans-Ulrich Obrist a dit que vous étiez un peu comme Picasso, avec des périodes.

Pourquoi faites-vous une série avec une obsession, puis vous arrêtez et faites quelque chose de com plètement différent ?

Le monde est en constante évolution. Si vous faites de l’art qui parle du monde d’au jourd’hui, il ne parlera pas du monde de demain. Je pense que vous devez changer. Il faut continuer à changer. Une œuvre d’art peut continuer à sauver des vies après la mort d’une personne. En donnant aux gens de l’espoir et des raisons de vivre.

Comme Warhol, vous avez toujours travaillé avec un groupe de personnes. C’est moderne, mais c’est aussi ancien. Les anciens maîtres l’appelaient “bottega” en italien. C’est une bonne idée. Beaucoup de gens disent que lorsque vous faites de l’art dans une usine, c’est une chose négative, mais les usines peuvent faire de gran des choses comme de mauvaises.

Une usine tue des poulets et c’est de la merde, mais une usine fabrique des Ferrari et c’est génial.

Le monde est tellement fou aujourd’hui qu’il est très difficile de faire de l’art qui en soit le reflet en utili sant uniquement des peintures et des toiles.

Ce n’est pas parce que c’est une usine que c’est une mauvaise chose. Ramène l’art à son niveau de base et c’est de la peinture. C’est juste vous dans une petite pièce avec une toile et de la peinture.

PALAZZI 12 VENEZIA (suit de la page 11) et il a dit, non. Il faisait appel à son entreprise de déménagement d’œuv res d’art, et ils l’ont fait sans l’injecter, et bien sûr, il a commencé à se décomposer à l’intérieur. Je n’étais pas assez fort pour le faire comme je le voulais. Vous en avez fait un au tre? Oui, j’ai dû trouver un nouveau requin. Après cela, vous avez fait toutes sortes d’animaux différents ? J’ai eu l’idée de faire un zoo d’animaux morts, parce que quand j’étais plus jeune, j’adorais les zoos, mais je me suis rendu compte que les animaux étaient tous mi Alorssérables.j’ai pensé que c’était une idée cool de faire un zoo d’animaux morts. Puis vous vous êtes mis aux armoires remplies de médicaments ? J’ai tout commencé en même temps et j’ai fait beaucoup de séries qui ont toutes été commen cées ensemble. Au début, les premières choses que j’ai faites étaient des séries sans fin, donc les tableaux de taches et les tableaux de rotation et les papillons étaient de stinés à être des séries sans fin. Mais avec une série sans fin, on se retrouve coincé, parce qu’on change et qu’elles n’ont plus autant de sens. Une armoire à pharmacie sera mise aux enchères chez Phillips dans les prochains jours. Combien en avez-vous fait ? J’en ai fait douze de la série originale en 1989, puis j’en ai fait quelques autres pour des amis.

Tu n’aimes pas ça ? Si, mais je pense qu’il est très difficile d’utiliser ce processus pour faire un commentaire sur le monde aux multiples facettes dans lequel nous vivons au jourd’hui. Vous montez dans le métro et vous vous demandez comment je vais peindre ça. Et vous voulez faire des boîtes lumineuses, des sculp tures et des installations en 3D.

13VENEZIA

C’est très bien, cette façon de travailler.

J’ai eu une conversation avec mon jardinier.

Mais il évolue sans cesse. Aimez-vous dessiner ?

PALAZZI

En 2017, à Venise, pendant la Biennale, vous avez réalisé une très grande exposition avec la Fonda tion Pinault, intitulée “Treasures from the Wreck of Unbelievable”.

Je faisais une reavezmentgaleriesgaleries,deC’estpièce.travaillersimplementVerreraitquesurquetre,aprèsjed’accompagnementpeintureetvendaisunepeinturel’autreaprèsl’aumaisjemesuisditj’allaisfaireunplandixansetfairequelchosequiressembledavantageauGranddeDuchamp,ettravailleretsurunegrandeaussiunbonmoyensortirdusystèmedesparcequelesnesontpasvraiintéresséessivousquelquechoseàfaidansdixans.

Vous avez plutôt traité avec le collectionneur François Pinault ? Il est arrivé plus tard. Pinault est arrivé alors que je travaillais dessus depuis six ans, donc il y avait beaucoup de cho ses à voir. Vous devez découvrir ce que vous êtes, et j’ai découvert que j’étais partout.

Dessiner et peindre. Quand vous avez trop d’idées en tête, vous devez des siner et peindre ? Je pense que tous les artistes sont comme ça.

Damien Hirst, avez-vous besoin de nombreux stu dios pour votre travail ? À côté d’un studio que j’ai à Stroud dans le Glouce stershire, il y a une fon derie où l’on fabrique des sculptures en bronze. Le sculpteur Lynn Cha dwick a construit la fon derie dans les années 50, et j’ai acheté mon studio à Lynn avant sa mort. Est-ce là que vous vivez ? Je n’habite pas là. J’ai une maison dans le De von, un studio dans le Gloucestershire, et puis des studios à Londres. Je fais la navette. (suit page 14)

MOTHER AND CHILD (DIVIDED), copie d’exposition 2007 (ori ginal 1993), installée à la Tate Modern, 2012. © Damien Hirst et Science Ltd. Tous droits réservés, DACS 2020. Photo graphié par Prudence Cu ming Associates.

Comment fait-on pour réaliser une telle exposition ?

C’est le propre de l’art, on doit traiter les choses d’u ne manière ou d’une autre. Ce qui est bien avec le dessin, c’est qu’il n’est pas cher, donc vous pouvez visualiser des idées et des choses très chères à peu de frais lorsque vous êtes au stade du crayon et du papier. Si vous voulez faire une sculpture très chère, c’est très bien de commencer par le dessin.

Et il m’a dit, vous pouvez les faire pousser en mas se ou en graines, mais quoi qu’il en soit, vous avez besoin d’un plan sur dix ans, parce qu’un jardin ne s’installe pas vraiment avant dix ans.

Cela implique beaucoup de dessin.

En regardant le jardin, j’ai dit : “Je veux des arbres, quelle taille pouvez-vous leur donner ?

Si vous faites beaucoup de petites choses, vous obte nez une grande chose, mais l’essentiel est que cela nécessite beaucoup de temps.

PALAZZI 14 VENEZIA (suit de la page 13) À Londres, vous avez également la Newport Stre et Gallery, où vous avez récemment exposé votre collection, ainsi qu’une grande exposition sur Jeff PourquoiKoons.

êtes-vous un fan de Jeff Koons ? Je pense qu’il est gén ial. Il est américain et j’ai toujours aimé les L’AmériqueAméricains. est très dif férente de la Grande-Bre tagne, mais nous sommes tous fortement influencés par l’Amérique.

Vous vous souciez de votre propre collection ? Oui. J’aime l’art. Je me sens chan ceux de pouvoir avoir de l’art de qualité. Vous avez acheté des Bacon ?

Jeff est l’artiste parfait pour succéder à Warhol. Il est l’Amérique d’au Iljourd’hui.estincroyable. Il est aussi aimé par les enfants ? Votre art doit être aimé par les enfants, si non il n’est pas bon. Les enfants aiment l’art contemporain en ce mo ment. Oui, mais tout art com mence sa vie comme Avez-vouscontemporain.déjà

lu un livre intitulé “ La car te et le territoire “ d’un écrivain français ap pelé Houellebecq ? Je ne l’ai jamais lu, mais j’ai le Quelqu’unlivre. m’a dit que c’était drôle. Je devrais le lire. Il vous dépeint, vous et Koons, comme les deux artistes de l’époque. Je suppose que ça dépend de la durée de l’époque. Peut-être que le temps n’est que de huit secon des.

Et vous avez Jeff Koons ? J’ai beaucoup d’artistes, comme Richard Prince. J’ai tous mes amis qui étaient dans Freeze. Vous avez dit que les Beatles étaient plus importants que Picasso ? Ils le sont pour moi. Picasso est un grand peintre, mais ce que j’ai aimé chez les Beatles, c’est qu’ils ont grandi en public.

Faire de l’art et faire de la musique sont très similai res. Tout ce qui est bien fait est de l’art. Beaucoup de gens se disputent les Stones et les Be atles. Les Beatles ne sont pas de votre génération.

Oui, j’en ai un dans ma chambre en ce moment. Il est incroyable.

Tu es plus jeune que ça. J’ai découvert la musique de mes parents. Ma mère détestait la musique des Beat les, mais mon père l’adorait.

Damien Hirst, RE NEWAL BLOSSOM, 2018. Photographié par Prudence Cuming Asso ciates. ©Damien Hirst et Science Ltd. Tous droits réservés, DACS 2020.

Dieu de ne pas avoir à le faire, car c’est déjà assez difficile de prendre des décisions tout seul. Avec trois autres personnes avec qui prendre des décisions, ce serait très difficile.

Comment avez-vous fait le lien entre Picasso et les Beatles ? Il est très difficile pour quatre personnes d’essayer de travailler ensemble. En tant qu’artiste, je remercie

newportstreetgalleryPhoto

La répétition. Je voulais faire de l’art sur le mon de dans lequel je vivais, un monde où il y avait des paquets de cigarettes sans fin. En tant qu’êtres humains, nous détestons l’idée que nous allons mourir. La mort et le fait de mou rir sont-ils votre prin cipale préoccupation ? Je pense que tout art par le de cela. Je pense qu’il n’y a rien d’autre. Cela n’a pas de sens. C’est difficile à com prendre. Plus on vieillit, moins c’est facile. Est-ce la vie ou la mort ? Je pen se que la vie est la mort parce que l’excitation de la vie est la mort. Il n’y a rien d’autre, et ça peut nous être enlevé à tout moment de façon inattendue. Cela vous effraie-t-il ? Cela m’excite et m’effra ie à la fois. Il n’y a pas une œuvre d’art que j’ai me qui ne traite pas de la Prenezmort.

J’écoutais les Beatles sur le 8-pistes de mon père dans la voiture, en boucle. Ça passait sans arrêt. C’est le premier groupe auquel j’ai adhéré, quand j’avais neuf ou dix ans. Vous aimez beaucoup répéter la même chose ?

PALAZZI 15 VENEZIA

Cela fait partie du monde dans lequel nous vivons au jourd’hui, n’est-ce pas ? Ça vous réconforte. Quand j’ai commencé à fréquenter l’école d’art, je me sou viens avoir pensé à un tableau unique du Greco, estce que je veux posséder ce tableau ? Est-ce que je veux être le créateur de cette peinture, ou est-ce que je veux l’aspect commercial de celle-ci. Ils étaient toujours ensemble dans le monde. Est-ce que je veux les cartes postales ? Combien de cartes postales ont été faites de ce tableau ? Combien de fois a-t-il été photographié ? Vous avez cet objet unique, mais vous avez aussi les gens qui le visitent sans cesse. Il devient cette chose qui est constamment reproduite, et j’ai toujours pensé que l’art existe quelque part entre l’icône et les re Ceproductions.n’estpas seulement l’icône et ce n’est pas seule ment les reproductions. C’est quelque chose au mi lieu, et je voulais les deux. Vous n’aimez pas l’idée d’une pièce unique ? J’aime les deux. Certaines choses doivent être uniques de par leur nature, mais pour d’autres, vous voulez simplement qu’elles continuent à bouger. Quand on regarde le monde, tout le monde veut une télé comme la vôtre. Je veux des étagères comme les vôtres.

“A Bigger Spla sh” de Hockney, c’est un moment, et c’est un mo ment actif, et il peut être vu comme la vie. Mais la seule raison pour laquelle c’est la vie, c’est que juste au coin de la rue, il y a la mort. Je dis que le tableau “Splash” de Hockney parle de la mort quand je le regarde. Mais beaucoup de gens diront que non, ce n’est pas le cas. J’ai toujours pensé qu’il faut affronter les choses que l’on ne peut éviter, et la mort est l’une de ces choses. (suit page 16)

Je suppose que mes enfants y ont contribué. Vous vous rendez compte que les choses échouaient.

Vous aimez être père ?

L’un d’eux ne m’a jamais vu boire. L’un d’eux peut s’en souvenir vaguement. L’autre a tout vu, car il a maintenant 22 ans. Vous a-t-il aidé à arrêter ?

Vous ne pouvez pas l’év iter. Si je pouvais l’éviter, je l’éviterais probable Maisment. on ne peut pas. Donc vous devez l’af fronter. Est-ce pour cela que vous êtes si obsédé par les médicaments et les pilu les que vous en avez fait des armoires pleines ? Oui. L’idée que les méd icaments peuvent en quelque sorte vous don ner l’immortalité, ce qui n’est pas le cas. J’aime l’énigme. J’aime ce que nous fai sons culturellement. On croit les médecins et on ne croit pas les artistes. Parfois, les médec ins sauvent des vies. Pas pour longtemps. Au moins en cas d’urgence. Oui, ils peuvent, mais ils ne peuvent pas en fin de Lescompte.artistes sauvent aussi des vies, mais d’une ma nière différente de celle des Vousmédecins.devezle croire. Une œuvre d’art peut continuer à sauver des vies après la mort d’une Enpersonne.donnant aux gens de l’espoir et des raisons de vivre. Avez-vous arrêté de vous droguer et de boire par ce que vous aviez peur ? J’ai arrêté de me dro guer et de boire parce que j’étais hors de con trôle. Je ne pense pas que la peur entre en ligne de Celacompte.cesse d’être amu sant et devient une habi tude. Ça commence à me gêner. Quand on commence à boire, au début, c’est sexy, on est mignon. Tu regardes les jeunes qui boivent et ça a l’air amu Maissant. quand vous regardez les personnes âgées boire, ça ressemble à de la merde, vous pensez juste, éloig nez-vous de moi. Quand les jeunes boivent, vous pouvez vous en remettre en 24 heures, alors que la dernière fois que j’ai bu, c’était il y a 13 ans, il m’a fal lu deux semaines et demie pour m’en remettre.

Cela a-t-il affecté vos trois enfants ?

PALAZZI 16 VENEZIA (suit de la page 15)

J’adore ça, oui. C’est incroyable. Ça relie toute votre vie. Vous voyez le début de votre vie à travers celle de votre enfant, parce que vous avez manqué la première partie parce que vous étiez trop jeune. Est-ce qu’ils vous aident dans votre travail ? Oui. Mon fils de 14 ans essaie de prétendre qu’il n’ai me pas l’art parce qu’il se rebelle contre moi.

DEMON AVEC BOL, 2014 © Damien Hirst and Science Ltd. Tous droits réservés, DACS 2020. Photographié par Pruden ce Cuming Associates.

Un jour, quand je suis rentrée à la maison, il s’était construit un atelier en carton parce qu’il était venu dans mon atelier.

Tous les enfants sont créatifs, n’est-ce pas ?

Au départ, je voulais être plongeur sous-marin, mais j’ai découvert les requins.

Il avait une chaise au milieu avec un pa rapluie scotché à la chaise et il a mis ses des sins sur les murs, et il s’est assis sur la chai se et a fait : Mon studio est meilleur que le tien. Est-il lui-même un artiste ?

Le verre est incroyable. On peut voir à travers. Cela vient-il de l’enfance ?

C’est donc vraiment bien de voir ça et de se le rappeler. Avez-vous toujours voulu être un artiste ?

Le monde entier est tel lement fou aujourd’hui qu’il est très difficile de faire un art qui en soit le reflet en utilisant unique ment des peintures et des Maistoiles.il ne cesse d’évol uer. Damien Hirst, comment êtes-vous passé des Trés ors de l’épave de l’In croyable à cette œuvre magnifique comme Mo net et les Japonais ? Cela a toujours été en cours. Les fleurs de ceri sier sont un bon exemple de ce dont nous parlions plus tôt. Les Japonais disent que les fleurs de cerisier sym bolisent la mort, mais en les regardant, on se dit qu’elles symbolisent la C’estvie. le sentiment mo mentané qu’elles procu Quandrent. j’ai fait l’expo sition Treasures, j’ai eu beaucoup de temps, par ce que j’avais tellement de gens qui travaillaient sur tout, qu’une fois que j’avais tout mis en place, j’avais peut-être un an pour ne rien faire, alors je suis entré dans le stu dio et j’ai commencé à Aupeindre.début des années 90, j’ai réalisé les Visual Candy Paintings, qui étaient très petites. À l’époque, je revenais à l’époque où j’avais reçu l’enseignement d’un peintre des années 50 à Leeds, Patrick Oliver, qui était un peu comme Peter Lanyon. (suit page 18)

Je n’ai jamais vraiment pensé à devenir un artiste. J’ai beaucoup pensé à être architecte. J’ai toujours aimé l’art et j’ai toujours aimé dessiner, mais je n’y ai jamais pensé..... Êtes-vous obsédé par l’eau et le verre ?

J’ai toujours aimé ça. J’ai toujours été intéressé par le verre en tant que matériau. C’est dangereux.

Damien Hirst, HYMN, 1999-2005. Photo graphed by Prudence Cuming Associates. © Damien Hirst and Scien ce Ltd. All rights reser ved, DACS 2020.

Vous allez ouvrir une nouvelle exposition à Paris cet été ?

PALAZZI 17 VENEZIA

Oui, à la Fondation Cartier, dans l’immeu ble Jean Nouvel, boulevard Raspail à Paris. C’est complètement différent de votre première expo sition à Paris à la galerie Perrotin il y a quelques an Vousnées. avez choisi un sujet japonais, les cerisiers, avec beaucoup de rose et de ciel bleu. Combien y a-t-il de tableaux dans l’exposition ? Environ vingt-huit tableaux.

Damien Hirst, RE NEWAL BLOSSOM, 2018. Fotografato da Prudence Cuming Asso ciates. ©Damien Hirst e Science Ltd. Tutti i diritti riservati, DACS 2020.

bruns et des sombres si vous vous sentez som bre, des rouges et des ja unes si vous vous sentez Ilheureux.disaitque ce qu’un vrai peintre fait est gestuel et g J’airand.toujours eu ça en moi, mais ça n’avait pas de sens dans le monde dans lequel je vivais dans les années 90. Mais je voulais le faire, alors j’ai fait ces peintu res appelées Visual Can dy, mais elles étaient très Enpetites.même temps, je faisais de grandes toiles de trois mètres carrés, mais je peignais ces petites toi les en me disant : Je vous emmerde, je m’en fous, je vais peindre comme ça. Quand j’ai commencé à peindre ces fleurs de cerisier dans le studio, c’était une continuation de cela, mais elles étaient de la bonne taille. Elles étaient vraiment grandes, et une grande célébration de quelque chose, du mouvement, de la lumière, des fleurs.

PALAZZI 18 VENEZIA (suit de la page 17)

Il croyait qu’il fallait peindre comme on le sen Destait.

Quelqu’un m’a demandé, es-tu amoureux ? quand ils sont entrés dans le studio. Vous avez aussi une période de Papillons. Pourquoi des papillons? Pourquoi des points ? Et pourquoi les fleurs de ce risier ? Ce sont tous des aspects de la même chose. J’ai pensé un jour qu’un bon titre pour une exposition de mon travail serait une brève histoire de la peinture. Je pense que c’est ce que j’ai fait dans mon travail, c’est une histoire de la peinture, et même les choses qui ne sont pas des peintures sont en quelque sor te des peintures. Je regarde aussi bien le bord d’un tableau que le devant. Donc, quand je fais une peinture, je les vois de ma nière plus sculpturale. Pour les tableaux sur lesquels je travaille actuellement, j’ai décidé de ne pas mettre de ruban adhésif sur les bords. Je ne veux pas de bords propres. Je veux juste qu’ils soient sales et abîmés par la peinture. Pour les cerisiers en fleurs ?

Oui. La décision est de faire des bords désordonnés, alors qu’avec d’autres peintures, les peintures de ta ches, je veux un bord parfait. Je ne veux pas de marques de doigts, je veux que ce soit totalement propre. Je travaille tout cela à l’avance. Je vois un tableau comme une sorte d’objet sculptural. Aimez-vous le fait que le travail de Damien Hirst soit maintenant si reconnu ?

Comme un logo, oui, j’aime la façon dont l’art arrive à cela. Vos cerisiers sont-ils plus classiques, comme Monet ? Ils sont aussi très reconnaissables. J’essaie de faire un travail qui soit vraiment reconnaissable. Ce sont de très grandes peintures ? Il y en a de toutes les tailles. J’ai fait une série de 90

PALAZZI 19 VENEZIA tableaux. Sont-elles exposées pour être vendues ?

Je préfère avoir des cri tiques mitigées plutôt que toutes mauvaises ou tou tes J’aimebonnes.bien qu’il y ait des débats, que quel qu’un vous déteste et que quelqu’un vous aime. Mais le problème, c’est toujours d’être d’accord quand quelqu’un dit quelque chose de négatif.

J’espère que vous aurez simplement l’impression de vous perdre dans chaque tableau.

Maintenant que vous avez terminé cette série, avezvous déjà quelque chose d’autre en tête ? Beaucoup de choses, et beaucoup d’idées stupides, aussi. Comment décidez-vous de ce que vous allez faire ? Au début, quand j’ai commencé à peindre des taches, je me suis imaginé que je n’allais peindre que des ta ches et ne jamais faire autre chose. Mais je me suis rendu compte qu’en fait, non. Vous devez découvrir ce que vous êtes, et j’ai découvert que j’étais partout.

S’ils ont raison, je détes te ça. Alors que faites-vous ? Eh bien, vous pensez, merde, et vous devez changer ça. Heureuse ment, ça n’arrive pas très souvent, mais parfois ça arrive. Vous étiez très pertinent et vous l’êtes toujours. Comment mainte nez-vous votre pertinen ce ? Vous devez réfléchir. Vous devez vous demander comment vous mesurez votre succès, car il existe de nombreuses façons de le Vousfaire.pouvez mesurer vo tre succès en fonction de la quantité de tableaux que vous vendez, de la quantité de critiques que vous recevez, des person nes à qui vous plaisez ou des musées où vous êtes Deprésent.nombreuses façons.

J’aime bien séparer les musées des galeries. Comment allez-vous organiser l’exposition ? Il y a deux espaces à l’étage qui sont grands, et puis un espace plus petit au sous-sol. J’ai de grandes peintures à l’étage et des peintures plus petites au sous-sol. Au rez-de-chaussée, j’ai placé 18 tableaux qui sont tous de la même taille, soit 2,5 mètres sur 2,5 mètres. Les visiteurs auront-ils l’impression d’entrer dans un jardin japonais ?

Non, nous ne faisons que les exposer. J’en ai déjà vendu pas mal, donc celles qui sont vendues, nous les empruntons pour l’exposition. Il s’agit de savoir quelles peintures sont les meilleu res pour l’exposition.

C’est une sorte de point négatif que j’ai dû transfor mer en point positif. Certains disent que vous êtes extrêmement talen tueux et que vous faites du bon travail, d’autres que vous n’êtes même pas un àCommentartiste.réagissez-vouscela?

J’essaie toujours de pen ser (suit page 20) GALERIE NEWPORT AvecSTREET.l’aimable autorisa tion de Science Ltd. Pho tographie par Prudence Cuming Associates.

Je l’ai perdu une année, puis je l’ai gagné une autre année, mais je ne suis pas très doué pour les prix.

Je pense qu’il est plus facile de faire de l’art quand on n’est pas célèbre que quand on l’est.

J’aime l’art et j’aime faire de l’art. J’aime être dans une position où je peux me permettre de faire de l’art. J’aime toutes les choses qui vont avec. Être un artiste célèbre n’a pas que des avantages. Est-ce important pour vous d’être célèbre ?

je regarde des œuvres d’art, j’ai une vue sur un monde que je ne peux obtenir d’aucune autre manière. Je peux lire des livres d’histoire, mais ce sont les yeux qui me donnent un véritable aperçu de ce qui se passait il y a 200 ans, et cela me permet de me connecter aux per sonnes vivantes. Même avec l’art préhis torique, vous pouvez vous connecter aux personnes vivantes de cette manière et vous ne pouvez le faire d’aucune autre manière. Et puis, qu’est-ce qui est pertinent ? Qui sait ?

L’autre chose que j’aime, ce sont les artistes. Ce que j’aime quand je regarde Picasso, c’est que toute son œuvre, tout son travail, est comme une carte de sa vie. Et j’aime la carte de sa vie, les hauts, les bas, Donc,tout. en tant qu’artiste, mon art doit être une car te de ma vie, et ce n’est pas à moi de décider de ma survie ou de mon échec. Regrettez-vous certaines de vos œuvres, et d’autres pièces que vous considérez comme vos chefs-d’œuv re ? Cela n’a rien à voir, car ce qui compte, ce n’est pas ce que vous faites, mais ce que vous essayez de faire.

Et je l’ai perdu parce qu’ils ne voulaient pas me le donner, parce qu’ils voulaient faire une déclaration. Aimez-vous être un artiste ?

PALAZZI 20 VENEZIA (suit de la page 19) que je fais de l’art pour des gens qui ne sont pas encore nés. C’est mon public. Pensez-vous que l’art contemporain va perdu rer ? Les humains ont besoin d’art. Les personnes qui ne sont pas encore nées décideront de ce qui est pertinent, et les artistes d’aujourd’hui n’ont qu’à essayer de faire un art que vous pensez perti Lorsquenent.

Je n’essaie pas de plaire aux gens. Je n’essaie pas d’entrer à la Tate Gallery. J’essaie de faire de l’art. Et c’est une chose différente. Vous avez gagné le Turner Prize ?

Non, ça ne l’est pas. C’est une distraction, une chose sur laquelle il faut garder un œil et s’assurer de ne pas mélanger les choses.

Je pense que lorsque je l’ai gagné, je n’aurais pas dû le faire. Je l’ai gagné uniquement parce qu’ils ont senti qu’ils devaient me le donner.

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C’est très facile de tout mélanger.

Avez-vous peur de perdre votre notoriété ?

Vous ne vous dites pas, merde, il est meilleur que moi. Si vous le faites, vous êtes empoisonné, vous êtes cor L’artrompu.n’a

La meilleure oeuvre d’art que j’ai vue depuis lon gtemps est la banane collée au mur par Cattelan. Je l’adore. Pourquoi ? Parce que c’est provocateur. Et vous oubliez que vous pouvez encore faire ça aujourd’hui.

En général, je regarde l’art. Parfois, avec Jeff Koons, j’ai été un peu jaloux. Ce n’est que la nature humaine, mais j’ai vendu une armoire à pilules et j’étais l’artiste vivant le plus cher aux enchères, et deux semaines plus tard, Jeff Koons était l’artiste vivant le plus cher aux enchères. C’est comme si vous veniez d’acheter le plus grand yacht du monde et que quelqu’un de plus grand venait se garer à côté de vous. Mais quand je pense à ça, je regarde une œuvre de Jeff Koons et j’oublie complètement, parce qu’il s’a git d’une œuvre d’art et d’un individu, et quand je regarde de l’art, je ne suis qu’un spectateur.

rien à voir avec ça. Il s’agit d’aimer l’art.

Est-ce que le fait d’être riche a changé votre vie ? J’espère que ça change votre vie en mieux. J’ai fait une interview il y a des années, en 1992, où PALAZZI 21 VENEZIA j’ai dit : “Je me fiche des possessions matérielles. Je n’aurai que des murs blancs, un minimalisme total, aucune possession, et c’est ainsi que je veux vivre, ce qui m’enthou siasme Maintenant,beaucoup.je suis étouffée par les pos sessions, les objets et les choses et ça a com plètement changé. L’argent vous inquiète-til ? Non. L’argent est une clé qui vous permet d’accéd er à des choses et de faire des C’estchoses.un outil formi dable. J’ai eu les deux. Quand j’étais plus jeune, je n’avais pas d’argent. Pour avoir de l’argent, il faut le respecter.

Vous oubliez que vous êtes un artiste célèbre. Si vous avez un tableau de Picasso sur le mur, vous vous dites simplement, putain, c’est incroyable.

Êtes-vous jaloux des autres artistes célèbres ?

C’est la chose la plus im portante. Est-il difficile de préserv er la valeur de votre tra vail sur le marché ? Vous devez l’ignorer. Si vous ne le faites pas, si vous commencez à es sayer de le faire, vous êtes voué à l’échec. C’est comme le nombre de personnes que vous devez payer pour que vos œuvres soient exposées aux bons endroits. Et si vous commencez à penser comme ça, vous avez tout gâché. Merci beaucoup pour vo tre ToutesAlaintemps.Elkannlesimages sont utilisées avec l’aimable mien-hirst/ninterviews.com/dahttps://www.alainelkanautorisation.

ISE ONTESTWALTERÉPOUSEFRANKDEGROPIUSUNPERSONNAGECLÉQUIAPROFONDÉMENTCHANGÉL’HISTOIREDUDESIGN.POURTANTSONNOMETSONHISTOIRE,LIÉSÀL’EXPÉRIENCEBAUHAUS,ÉTÉCONDAMNÉSÀL’OUBLI

se Frank (Wiesbaden, 18971983)Lexington,estpeut-

être l’une des princi pales figures oubliées du Bauhaus : épouse de Walter Gropius, elle était surnommée la “dame du Bauhaus” en raison de son rôle au sein de la célèbre insti Fondétution. en 1919, le Bau haus a marqué une ligne fondamentale dans la croissance mondiale des arts visuels et de l’archi tecture, en introduisant de nouveaux matériaux et des technologies de pointe pour l’époque. Ise Frank, une femme extrêmement moderne et émancipée, rencontre son futur mari en 1923 lors d’une conférence au cours de laquelle Gropius, directeur du Bauhaus, expose la philosophie de l’institut. Dès lors, il y a une étincelle : elle, 26 ans, issue d’une famille jui ve bourgeoise de Berlin, lui, un architecte sans le sou, la quarantaine. Ils se marient la même année, et Ise choisit d’aider son mari dans le projet du Bauhaus en abandonnant sa carrière d’écrivain, mais chaque texte, chaque article publié par Gropius a été édité et corrigé par Iseelle.Frank a activement contribué à la conception de certains meubles, même si elle n’était pas archi tecte, comme par exemple dans le cas de la cuisine de la maison du directeur du Bauhaus où elle vivait.

L’idée était de créer un espace basé sur ses exigen ces rationalistes, en incorporant les appareils les plus innovants pour l’époque, le tout en 1925. Cette date est importante car elle précède de deux ans la “Frankfurt Kitchen”, un projet de la Vien noise Margarete Schütte-Lihotzky, qui représente idéalement l’espace moderne où nous vivons tous les jours. De 1923 à 1928, Ise Gropius, qui avait remplacé son nom de famille par celui de son mari lorsqu’el le s’est mariée, a déterminé la philosophie didacti que et compositionnelle du mouvement : elle a été la première à se rendre compte des dangers que pouvait représenter la montée du parti nazi en Al Ellelemagne.décide donc d’exporter la “méthode Bauhaus” hors des frontières allemandes, en créant des expo sitions susceptibles de donner une résonance et une importance à l’école, passant de la Turquie à la France et aux États-Unis. Avec ce stratagème, il a créé un souvenir indélébi le de l’école grâce aux nombreuses photographies prises par son amie Irene Hecht, qui a raconté l’hi stoire de l’école de l’intérieur. Sans l’intervention opportune de “Mme Bauhaus”, la mémoire de cette institution aurait été perdue

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PALAZZI 23 VENEZIA altervista.org2017secondomePhoto pendant la Seconde Guerre mondiale. Le parti nazi réagit en déclarant les organisateurs “ennemis du Reich”, restreignant progressivement les libertés de l’institut jusqu’à sa fermeture en 1933. Avant cette date, Ise a commencé à publier, sous son propre nom, divers articles basés sur ses pas sions et ses voyages, toujours avec une touche ex trêmement moderne et innovante. De 1934 à 1937, le couple fuit l’Allemagne, passe par Londres et atteint finalement les États-Unis, où Walter accepte un poste de professeur d’architectu re à l’université de Harvard. Ise a idéalement considéré ce déménagement com me un tournant pour leurs deux carrières, identi fiant l’Amérique comme un lieu où les femmes pouvaient se sentir totalement émancipées. Ce n’était pas le cas. Après avoir soumis l’article “Grandma was a ca reer girl” pour l’Atlantic Monthly, elle a reçu un premier refus. La maison d’édition ne voulait pas encourager les “femmes actives”, qui ont pourtant joué un rôle clé sur le sol américain pendant la Seconde Guerre Isemondiale.aensuite travaillé à l’édition des textes de Wal ter Gropius, qui lui a dédié ses livres en guise de Après“consolation”.lamort de son mari en 1969, elle a continué à écrire, à défendre les idéaux du Bauhaus, à signer sous son propre nom et à transformer la maison dans laquelle elle vivait, et qu’elle avait conçue avec son mari, en un musée surnommé “Mai son QuelquesGropius”.années plus tard, elle a fait don de la maison à Historic New England, une organisa tion à but non lucratif qui préserve les bâtim ents et les sites pour l’usage public, et il est étonnant de constater qu’elle est toujours vi sitée par des milliers de personnes chaque an Lanée.figure oubliée d’Ise est un grand regret dans l’histoire du design et mérite d’être dûment re Ilconnue.aétéun rouage essen tiel dans le bon fonction nement d’un moteur appelé Bauhaus, qui a influencé les générati ons futures et les dif férents instituts qui ont vu le jour après sa fermeture forcée, com me l’école de l’ULM. Stefano Pasotti Stefano Pasotti, desi gner e docente di tecno logia dei materiali all’I stituto d’Arte Applicata e Design di Bologna e Libera Accademia delle Belle Arti di Brescia. È il fondatore di un cana le YouTube dedicato al mondo del sotti.com/http://www.stefanopabauhaus-gropius/who/2022/01/ise-frank-fessionisti/who-is-com/professioni-e-prohttps://www.artribune.design.

tore Settis et Carlo Gasparri, enrichit l’offre d’expo sition milanaise avec une proposition de la plus haute qualité, qui contribue à faire connaître un authentique trésor de notre pays.

Les marbres de VwhL2m6Mhttps://youclassiques.importantelaTorlonia,pluscollectionprivéedestatues-tu.be/ojx-

La genèse de la collection Torlonia est due à la passion de la famille Torlonia pour la collection d’antiquités, qui trouve son accomplissement dans la Fondation Torlonia, créée dans le but de préserver et de promou voir “le patrimoine culturel de la famille pour l’huma nité” afin de le transmettre aux générations futures. Une collection qui, dans l’élégante narration des con servateurs, raconte quelques moments fondamentaux

Il est le résultat d’un accord entre la Fondazione Tor lonia et le ministère de la Culture, avec la Direzio ne Generale Archeologia, Belle Arti e Paesaggio et la Soprintendenza Speciale Archeologia, Belle Arti e Paesaggio di Roma. L’exposition événement marque la deuxième étape concrète de l’accord entre le ministère de la Culture et la Fondation Torlonia signé en 2016, avant d’entamer une tournée internationale. Le majestueux sarcophage consulaire de la Via Arde atina accueille les visiteurs, avec un groupe de togates romains, dans les vastes espaces des Galeries, où le colossal prisonnier Dace semblable aux spécimens du Forum de Trajan trouve son cadre idéal, aux côtés des portraits récemment restaurés de Domitien et d’Anti noüs, qui font partie de la célèbre galerie de 122 bu stes de la L’expositionCollection.setermine par une section entièrem ent consacrée à la restauration, où l’Hercule de 112 pièces, déjà exposé à Rome, dialogue avec la sculp ture de Léda au cygne : dans les deux œuvres, les différentes phases du processus de nettoyage sont vi sibles, illustrant les défis auxquels est confrontée la restauration contemporaine.

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près l’exposi tion consacrée à Canova Thorvaldsen,et la Gallerie d’Italia de la Piazza Scala de Milan, le musée d’Intesa San paolo, célèbre à nou veau l’art sculptural en accueillant les extraordi naires marbres romains collectionnés par la fa mille de banquiers et de mécènes L’expositionTorlonia. “Les marbres de Torlo nia. Collectionner les chefs-d’œuvre.” peut être visité jusqu’au 18 septembre. 96 marbres de la Collection Torlo nia, la plus importante collection privée de sta tuaire classique, sont les protagonistes de cette grande exposition qui, avec cinq nouvelles œuv res restaurées, inaugure le programme d’exposition mondial de la Col L’initiative,lection. qui est le rés ultat de la synergie entre les institutions publiques et privées et de l’engage ment curatorial de Salva

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de Porto, datant du IIIe siècle après JC. La Gallerie d’Italia a sou tenu ce travail de conser vation fondamental en contribuant à la restaura tion du Sarcophage Con sulaire et de la sculpture de Leda, qui ouvre et fer me l’exposition de ma nière significative. Le catalogue des œuvres restaurées est publié par Electa, organisateur et producteur de l’exposi tion, tandis que le studio Sonnoli a été impliqué pour l’identité graphique. L’image coordonnée est le résultat d’une recher che et d’une étude appro fondie sur les caractères utilisés dans le catalogue historique du Musée Tor Lelonia.Tde Torlonia est deve nu le logotype directeur de toute la communica tion, faisant partie intég rante du graphisme et du support de la galerie de sculptures sélectionnées pour l’exposition. Dans le site milanais, la conception du nouvel aménagement a été con fiée à l’architecte Lucia Anna Iovieno, qui a don né une nouvelle lecture et une interprétation per sonnelle de l’exposition, en partageant toutes les phases de conception avec les commissaires. Projet scientifique Le projet scientifique mis en œuvre par Salvatore Settis et Carlo Gasparri se révèle dans un par cours d’exposition qui, en maintenant le fil d’u ne chronologie à rebours (suit page 26) de notre civilisation. L’exposition à la Gallerie d’Ita lia de Milan représente l’évolution, après l’exposition inaugurale aux Musées du Capitole à Rome, vers la tournée internationale d’un projet choral qui assure la transmission aux nouvelles générations de ce patri moine artistique exceptionnel, composante essentiel le de notre identité culturelle. “Lors de son ouverture en 1875, dans une Rome qui venait de devenir la capitale de l’Italie, le musée Tor lonia était une entreprise de grande envergure et de grande ambition. Cette exposition, qui ramène à la connaissance de tous les trésors d’une collection inégalée, couvre moins d’un sixième des marbres de Torlonia ; mais elle incarne la volonté, partagée entre le Ministère de la Culture et la Fondation Torlonia, de rouvrir le Musée dans son intégralité. Passant de la Villa Caffarelli sur le Capitole aux espa ces beaucoup plus vastes de la Gallerie d’Italia sur la Piazza della Scala, l’exposition apparaît renouvelée non seulement parce qu’elle comprend cinq sculptu res supplémentaires, mais aussi en raison de la nou velle mise en page de Lucia Anna Iovieno, qui prés erve le fil narratif de l’histoire de la collection, mais propose des points de vue nouveaux et inattendus et des interrelations entre les marbres.” (Salvatore Set tis et Carlo Gasparri, commissaires de l’exposition)

Les œuvres ont été récemment restaurées. Cette opération a permis de faire des découvertes in téressantes, comme les traces de couleur sur le Relief

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Elle représente, les débuts de la collection d’antiquités et le passage aux grandes collections patriciennes, un proces sus culturel évocationsitemuséeSectionstable.unel’Italiefondamentaled’importancedanslequeletRomeavaientprimautéinconteI:EvocationduTorlonia-Lavicommenceparunespectaculaire du musée Torlonia (inauguré par le prince Alexandre en 1875) situé dans la Via della Lungara, où 620 sculptures étaient exposées dans 77 salles. Parmi elles, la vaste gale rie de 122 portraits-bustes est célèbre : “un immense trésor d’érudition et d’art” (P.E. Visconti). Dans l’étape de Milan, la première sélection sera en richie par l’imposant Sarcophage Consulaire de la Via Ardeatina MT 395, avec un groupe de togati romains, qui accueillera les visiteurs, et deux nouveaux bustes (Domitien MT 539 et Antinoüs MT 398) pour com pléter la galerie de visages déjà présents dans l’expo sition Sectionromaine.II:Excavations Torlonia (19ème siècle) - Le prince Giovanni et son fils Alessandro ont obtenu de nombreuses sculptures lors de fouilles autour de Rome, dans des zones archéologiques telles que la Caffarella et les Villas des Quintili, des Sept Bas et de D’autresMaxence.trouvailles proviennent de fouilles le long de la Via Appia et de la Via Latina ou de domaines en Sabine et en Tuscia, ou encore dans la région de Portus Augusti. Dans cette section, le colossal Dace MT 412, qui n’a pas pu être placé dans la Villa Caffarelli en raison de son poids, sera accueilli dans le lieu milanais, et dans les imposantes salles de la Gallerie d’Italia, il trou vera l’espace adéquat pour être admiré dans toute sa Sectiongrandeur.III : Villa Albani et l’atelier Cavaceppi (XVII Ie siècle) - De nombreux marbres du Musée Torlonia proviennent de deux grands noyaux du XVIIIe siècle

PALAZZI 26 VENEZIA (suit de la page 25) sur l’histoire de la collection, met en évidence l’exceptionnelle perti nence de l’histoire du Musée Torlonia de la Lungara, fondé par le Prince Alessandro Torlo nia en 1875. Les œuvres (bustes, re liefs, statues, sarcopha ges et éléments décorat ifs) - plus de 620 pièces décrites dans le catalo gue des sculptures anti ques du musée Torlonia (1884-85) édité par Car lo Ludovico Visconti, le premier entièrement il lustré en phototypie - ne sont pas seulement des exemples distingués de sculpture antique, mais témoignent d’un échant illon très représentatif de l’histoire de la collection d’antiquités à Rome du XVe au XIXe siècle. Cette collection est le rés ultat d’une longue série d’acquisitions et d’importants mouvements de sculptures entre les dif férentes résidences fami liales jusqu’à la création du musée Torlonia.

jusqu’au18/09/2022chefs-d’œuvrelesCommissariat:SalvatoreSettisetCarloGasparriGalleried’ItaliaPiazzadellaScala,620121Milan

La collection d’antiquités de Vincen zo Giustiniani (XVIIe siècle) - Le marquis Vincenzo Giustiniani (1564-1637) a promu en 1636-37 un somptueux ouvrage imprimé, la Galleria Giustinia na, avec 330 gravures reproduisant plusieurs de ses sculptures antiques. Le noyau le plus important d’an tiquités, acheté par le prince Giovanni Torlonia en 1816, passa à son fils Alessandro en 1856-59, qui le céda au Musée.

Les marbres de CollectionnerTorlonia.

necentrelesurUnesiontransférélacomplexesprésentationslénique,dredudeàcophagepleimposantes,L’œuvre,Ardeatina.dedimensionsestunexemextraordinairedesarlènos,répanduRomeàpartirdelafinl’époqueantonine(finIIesiècle)danslecad’uncourantphilheletl’unedesrelesplusduthèmedeconcordiaconiugalisàunedimenintellectuelle.frisecontinuecourttoutelasurface,aveccouplededéfuntsau(têtestournéesl’uversl’autre),accompagné de deux rangées d’hommes, bien qu’à l’o rigine (suit page 28)

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Cette dernière salle de l’étape de Milan accueillera une discussion in téressante et une étude approfondie sur le thème de la restauration con L’Herculetemporaine.MT 25 com posé de 112 pièces sera flanqué du Leda MT 60 exposé avec différent es phases visibles de l’opération de nettoyage afin de mieux illustrer les différentes phases de la restauration, notamment au Musée Torlonia à la fin du 19ème siècle, et de mettre en évidence les problèmes et les défis de la restauration contempo Lesraine.cinq œuvres nouvel lement Sarcophagerestauréesde Lènos avec deux épouses et cor tège accompagnant un magistrat MT 395 - Mar bre blanc à grain moyen provenant des fouilles de la Via

la Villa Albani, commandée par le cardinal Alessan dro Albani (1692-1779) pour abriter sa collection de sculptures, achetée par le prince Alessandro Torlonia en 1866 et toujours propriété de la famille, et les mar bres de l’atelier du sculpteur Bartolomeo Cavaceppi (1716-1799), qui témoignent de son activité de re stauration et de commerce de sculptures antiques. À sa mort, Giovanni Torlonia a acheté tous les mar bres de Cavaceppi aux enchères, les sauvant ainsi de la Sectiondispersion.IV:

Section V : Collections d’antiquités des XVe et XVIe siècles - Une sélection de sculptures documentées dans des collections des XVe et XVIe siècles, qui sont passées à la famille Torlonia dans le cadre d’acquisi tions plus importantes (Albani, Giustiniani, Cavacep pi), ou par achat direct. Epilogue - Histoire de la restauration - Dans la der nière salle, une copie du somptueux volume du Mu sée Torlonia (1884) avec des reproductions en pho totype des 620 sculptures du Musée est posée sur la table recouverte de porphyre.

PALAZZI 28 VENEZIA (suit de la page 27) la femme ait eu une suite Laféminine.scène fait allusion au processus consularis, une procession qui suivait le consul (c’est-à-dire le défunt, de face, en robe sénatoriale, la main droi te levée dans un geste oratoire ou de salutation et le volumen dans la main gauche) le premier jour de son entrée en fon Lesction.personnages derrière le défunt sont liés à son activité de magistrat ou représentent des philo sophes et des savants qui lui étaient proches, selon les tendances culturelles de l’époque. Le sarcophage de Torlo nia est donc un exemple éclatant de monument réalisé conformément à la volonté du défunt d’être caractérisé com me un homme de culture, présenté comme homo spiritualis, anticipant en même temps un thème récurrent, la représentat ion des philosophes, qui marquera la production des sarcophages jusqu’à l’époque constantinien Statuene. de Dace priogio niero MT 412 - Marmo lunense. Le marbre re présente un personnage vêtu de l’habit tradition nel des Daces, un peuple conquis grâce à l’entre prise militaire de l’em pereur Trajan entre 101 et 106 après JC. La Dace Torlonia, issue d’un atelier spécialisé dans les sujets colossaux, a un lien iconographique fort avec le célèbre groupe de Daces captifs qui décorait le Forum de Trajan dans la Rome antique, célébration visuelle de la grandeur et des victoires de l’empereur. Buste d’Antinus MT 398 - Tête en marbre blanc à grain fin ; buste en marbre de Proconnèse ( ?) de la collection Giustiniani. Type de portrait après la mort d’Antinoüs (130 après J.-C.), avec couronne diony siaque et support pour une couronne égyptienne, év ocatrice d’Osiris. Le nœud de la nébride diffère des spécimens antiques et l’absence de défauts dans le marbre suggèrent une exécution au XVIIIe siècle, pour la Galleria di Palazzo Giustiniani. Buste de Domitien MT 539 - Tête en marbre blanc veiné de gris ; buste en marbre blanc (lunensis ?) anciennement au Palazzo Torlonia de Piazza Venezia.

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La tête, achetée au début du XIXe siècle, rappelle le portrait exécuté pour l’accession au trône de Domi tien (80 après J.-C.), mais avec des caractéristiques stylistiques modernes et sur un buste adapté au Mu sée. Groupe avec Léda et le cygne MT 60 - Marbre pentélique ( ?) provenant de Porto, fouilles du Palais Impérial (1864).

La statue remonte au prototype de Timothée (seconde moitié du IVe s. av. J.-C.), ou peut-être à un autre de la fin de la période hellénistique, avec une version dif férente du mythe toujours lié à la naissance d’Hélène. Emilio tante-raccolta-privata-statuaria-classicawww.globusrivista.it/i-marmi-torlonia-la-piu-imporTripodi

GÉRALDINE

laire Rigaud alias Clr crée en grès noir ce qu’elle appel le des “Perso Anas”.l’origine du mot latin masque et provenant du verbe personare : parler à travers, ses personas sont les voix multiples, celles de nos identités plurielles mais aussi celles d’un au tre Claireinsaisissable.Rigaud est ég alement décoratrice de théâtre, réalisant des ma sques et des marionnettes pour différentes compa Clairegnies.

auduCLAIREPEINTREARTISTECALACIRIGAUDSCULPTRICE2septembre15septembre2022LapoissonneriePlacedel’OréeduBoisQuimiacenMesquer+33240425115mesquerquimiac.fr

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Photomaurocoen on parcours Un père artiste peintre d’origine si cilienne, un grand-père sculpteur, une mère bretonne qui m’a transmis l’amour de la nature; c’est tout naturellement que je dessine, crée et peins depuis l’enfance. Plasticienne de formation, j’ai été tour à tour graphiste, illustratrice, professeur de dessin, et designer de mobilier en carton depuis 20 L’acteans. de créer est pour moi bien plus qu’un loisir, c’est une passion, un besoin, une profession, un art de vivre. Un univers au graphisme stylisé et coloré Ma peinture met en lumière une large palette de couleurs, qui flirte entre de joyeux contra stes et la douceur des camaïeux. Les sujets et les personnages sont stylisés, un brin nostal giques parfois, souvent rêveurs. Toutes mes toiles font l’objet d’une délicate finition grâce à un vernis brésilien qui leur donne un aspect Meslaqué.sources d’inspiration : les instants de grâce du quotidien, mon amour pour la nature et la mer, mais aussi la maternité, la famille, l’amour. Je réalise également des commandes, notam ment des portraits https://geraldine-calaci.fr/personnalisés.

Rigaud expose ses Personas, bustes réalisés en grès noir d’après un moule Ensuite,unique.elledonne à ses visages des expressions, inquiétantes parfois, sur prenantes qui interrogent en tout cas. Parfois sans yeux, ou oreilles ses bustes reflètent mon état. Ces moments où je laisse ja illir ce qui me vient. Pour ces Personas donc j’entends le sens premier du masque, cet objet fai sant résonner la voix de son porteur. Ces bustes sont les voix multiples, celles de nos identités plurielles mais aussi celle d’un autre in Lessaisissable.deux artistes, se dévoilent, mettent leurs tripes sur la table et ne laisse ntpas le visiteur indifférent. Cette expo sition invite à découvrir leurs deux univers sin guliers qui se répondent parfaitement.

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PAUL KLEE

L’EXPOSITION AU MUSEO DELLA Tél.:+41PiazzaILCONSACRÉEITALIANASVIZZERAESTAUDESSINS’AGITD’ŒUVRESQUIONTRAREMENTOUJAMAISÉTÉEXPOSÉES.AVECUNPRÉCIEUXÉCLAIRAGEPHILOLOGIQUE,du4septembre2022au8janvier2023M.A.S.I.BernardinoLuini66900Lugano(0)588664240emailinfo@masilugano.chwww.masilugano.ch/

ne colossalecollectionde dessins et de gravures du grand Paul Klee (Münc henbuchsee, 1879 - Mu ralto, 1940) exposée pour la première fois dans un musée : c’est le coup d’envoi de la saison d’exposition d’automne du Museo d’Arte della Svizzera Italiana de Lu Lagano.précieuse collection de Sylvie et Jorge Hel ft comprend environ 70 œuvres, dont des dessins au crayon et à la plume, des pastels, des aquarel les, des gravures et des lithographies du maître de quesoulignantcomprisiantl’œuvredessinforce2023,tembredraL’exposition,mort.réaliséesl’abstractionnisme,entre1914etsaquisetienauMasidu4sep2022au8janviermetenévidencelaetl’importanceduetdelalignedansdeKlee,enétudsesapplications,ythéoriques,etenl’espritironidel’artiste.

L’exposition (installée dans un espace intime pour permettre un dialogue étroit entre les œuvres) est di visée en 7 sections différentes qui explorent des thèm es récurrents dans la production artistique et graphi que de Klee. Le premier est consacré à la relation avec la nature, importante source d’inspiration pour l’artiste, qui di sait donner vie à ses œuvres grâce à une impulsion vitale sans avoir à l’avance en tête le sujet ou la scène à Lareprésenter.sectionsuivante se concentre sur la période de l’entre-deux-guerres et des années du Bauhaus, au cours de laquelle Klee combine l’utilisation de la perspective centrale avec une atmosphère dechirien ne, avec des suggestions cubistes et métaphysiques:

Réuni à partir des années 1970, ce noyau d’œuvres se concentre sur le dessin en tant que travail autonome, et non comme une “simple” phase préparatoire à la création d’une peinture. rès de la moitié de la gigantesque production de Klee (on parle de quelque 9 000 œuvres) est en effet consti tuée de dessins, avec un intérêt particulier pour l’étude de la ligne : un thème que l’artiste d’origine alleman de et suisse a emprunté aux œuvres préhistoriques et aux dessins d’enfants, dont il a déclaré apprécier la spontanéité, l’authenticité et la réduction des formes. La ligne est utilisée par lui sous toutes les formes pos sibles et imaginables, de la ligne droite à la ligne en zigzag, et encore verticalement, horizontalement, en cercles, flèches, chiffres, lettres, signes et symboles, donnant lieu à des œuvres à connotation ironique, vo ire sarcastique. La ligne est toujours au centre des écrits théoriques de Klee, c’est pourquoi elle est un élément récurrent des conférences qu’il a données pendant dix ans au Bauhaus de Weimar et Dessau.

La dernière salle est consacrée aux éditions anciennes de livres illustrés par Klee, grâce à la bibliophilie des Helft, ainsi qu’à des catalogues d’exposition, des mo nographies et un rare exemplaire complet du portfolio Meistermappe des Staatlichen Bauhauses de 1923. Giulia AmanteGiaumedellacultura in ogni sua forma, è divoratrice di libri, spettacoli, mostre e balletti. Laureata in Lettere Mo derne, con una tesi sul Furioso, e in Scienze Storiche, indi rizzo di Storia ta-a-paul-klee/in-arrivo-al-masi-di-lugano-una-grande-mostra-dedicawww.artribune.com/arti-visive/arte-moderna/2022/08/https://www.masilugano.ch/Contemporanea.

BOERISTEFANOFUTUROCASA

construiteLadeaccueillirlesFoschini,préexistantel’architectured’Arnaldocrééedansannées1920pourlesorphelinsguerre.Maison,quiseraaveclacontribution du diocèse de Rieti et de l’Opera Nazionale per il Mez zogiorno d’Italia dans un lieu de grande im portance pour la ville et le territoire, est le plus grand projet de recon struction privé, et est parmi ceux qui avan cent le plus rapidement : de la pose de la pre mière pierre le 15 octo bre à aujourd’hui, tous les travaux de démol ition ont été achevés, et la construction est maintenant en cours. L’objectif de Casa Futuro, selon l’atelier de l’Archistar, est de “ren forcer l’idée des espa ces (suit page 32)

Le projet du Studio Stefano Boeri Architetti pour la ville, qui s’élèvera dans la zone de l’ancien complexe “Don Minozzi”, s’in spire du concept central d’écologie intégrale exprimé dans l’en cyclique Laudato sì du pape François, tout en reprenant

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lle futur),(MaisonCasas’appelleFuturoducarsix ans après le tremble ment de terre, Amatrice ne veut plus rien.

masiluganoPhoto l’œuvre “L’autre chambre des fantômes” (nouvelle version ci dessus) de 1925 se distingue. La visite se poursuit avec deux sections consacrées à l’exploration de la figure humaine et du monde ani mal, avec des connotations caricaturales et parfois Dansdramatiques.lasection consacrée à la relation de Klee avec les arts du spectacle, plusieurs œuvres reflètent le grand intérêt de l’artiste pour le théâtre et le cirque, tandis que la section qui se concentre sur sa dernière période - durant laquelle sa maladie a fortement in fluencé son expression artistique, voir l’impression nant autoportrait Unterbrochene Metamorphose de 1939 - présente des œuvres caractérisées par la ra pidité du trait, la réduction des formes et l’utilisation d’une matérialité presque tactile.

salles muséales et liturgiques ; à l’ouest du site, la Corte dell’Accoglienza, dédiée aux fonctions d’accueil des jeunes, avec des salles de loisirs, une cantine et des salles de formation, et où un espace théâtre/auditorium sera restauré pour des événements, des conférences et des spectacles ; enfin, la Corte delle Arti e del Mestieri (Cour des Arts et de l’Artisanat) sera construite, sur un seul niveau, et abritera des ateliers pédagogiques et des espaces pour la transformation des produits des filières locales. “Inspiré par Laudato sì et conçu selon une per spective unitaire, le projet se veut une manière concrète de traduire la reconstruction en rég énération, grâce à l’attention portée aux jeunes, aux personnes âgées, à l’économie et à la cul ture”, a déclaré l’évêque de Rieti, Monseigneur Domenico Pompili. Construite avec une structure antisismique, Casa Futuro est littéralement née des décombres, si l’on considère qu’avec des matériaux locaux, elle a prévu la réutilisation de 60% du volume total des décombres pour les fondations de la route et le mélange des panneaux de façade, dans l’espoir de récupérer et d’utiliser le plus de débris possible pendant la construction. “Non seulement les tra vaux se déroulent sans heurts et dans les délais, mais le site commence à fonctionner comme un

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PALAZZI 32 VENEZIA (suit de la page 31) communautaires tels qu’ils ont été conçus par le Père Giovanni Minozzi : des lieux de culte, mais aussi d’étude et d’agrégation, imaginés comme des espaces semi-collectifs dédiés à de nouvelles fonctions, telles que les services civiques, la vie communautaire et l’ho Commespitalité”. au début de l’après-guerre, la structure veut redeve nir un moteur social pour la ville et le territoire, en s’articulant comme un incubateur de recherche technolo gique et un deutilisédegieux,résidencesramaisonSilenzio,seoneune(fontainelabliothèquepolyvalentenicipalité,voiradministrativesetauxs’étendveAumacro-zones.manentenvironnementallaboratoirepergrâceàquatrenorddusitesetroulaCorteCivica,quisurdeuxniveau-dessusdusolabritedesfonctions-àsalesiègedelamuunesalleetunebipublique-etFontanadellePecoredesmoutons),œuvredeMontele;aucentredusitetrouvelaCortedelquiabritelamèredel’OpeNazionale,avecdespourlesreliunétablissementsoinsdestinéàêtrecommemaisonreposetquelques

PALAZZI 33 VENEZIA stefanoboeriarchitettiPhoto ilma af trices.travaillercopiesméeshommespacitéspossédantpasÀlins.degnementellesspécialemisesLesgieuseêtregénérationrsHilmaSuèderoyaleastfackirnifestéd’HilmaLeceauronttactmentlacToftalesfamilled’officiersfantsd’uneHilmana,châteauNéedetistesdéréeetstractionnismenièreété(1862-1944)Klintaunepiondel’abpicturalestaujourd’huiconsicommel’undesarlesplusimportantsSuède.le26octobre1862auKarlbergàSolprèsdeStockholm,étaitlaquatrièmefratriedecinqendansunefamilledemarine.LapasselesétésdansdomainesdeHanmora,etAdelsö,prèsduMälaren.L’environneidylliqueetleconétroitaveclanatureunegrandeinfluensurl’avenirdel’artiste.grandtalentartistiqueafKlints’estmatrèstôt:aprèsavoétudiéàl’actuelleKondeStockholm,elleétéadmiseàl’AcadémiedesBeaux-Artsdeàl’âgede20ans.faisaitd’ailleupartiedelapremièredefemmesàadmisedanslaprestiécole.femmesétaientaddansunesectionpourfemmes,oùrecevaientunenseidistinctdeceluileurscollèguesmascul’époque,ellesn’étaientconsidéréescommelesmêmescacréativesquelesetn’étaientforquepourpeindredesd’œuvresd’artoucommeillustra(suitpage34)KLINTAFHILMA

Enfin, l’impact environnemental du projet se veut très faible, grâce également à la réutilisation des terres excavées, à la gestion écologique des eaux de pluie et aux 930 panneaux photovoltaïques in tégrés dans la toiture, en plus de la récupération de l’ancienne ferme et du silo adjacent dans leurs fonctions d’origine.

laboratoire à ciel ouvert où, par exemple, les gra vats sont réutilisés autant que possible pour la construction de l’allée et des surfaces praticables de Casa Futuro”, a déclaré Stefano Boeri.

Giulia trice-un-progetto-per-la-rinascita/tettura/2022/08/stefano-boeri-architetti-per-amahttps://www.artribune.com/progettazione/archiwww.stefanoboeriarchitetti.netGiaume

En cela, comme dans l’ensemble du projet, Casa Futuro tient compte du paysage dans lequel elle s’inscrit, qui n’est autre que le parc national du Gran Sasso et des Monti della Laga, en intégrant à la structure des espaces verts, qui représentent 40 % de la superficie totale du projet.

“Je crois que la construction de Casa Futuro à Amatrice, grâce à sa formidable valeur sociale et régénératrice d’une économie et d’un parcours éducatif, peut être prise comme modèle de redém arrage pour tout le pays également”.

af Klint a travaillé dans le studio Hamnga tan jusqu’en 1908, date à laquelle elle a dû déména ger pour s’occuper de sa mère Aprèsaveugle.une déception amoureuse à l’adolescen ce, Hilma avait décidé de rester célibataire et avait sacrifié pendant 12 ans son indépendance pour s’occuper de sa mère. Le reste de sa vie a été consacré exclusivement à l’art et à la recherche spi Durantrituelle. ces années, elle s’est autoproclamée pein tre de portraits et de pay sages et a participé à de nombreuses expositions, dont certaines au Salon Blanchs et à l’Exposition baltique de Malmö en À1914.partir de 1906, il peint presque exclusivement dans un style non figuratif. Cependant, il avait décidé de ne pas exposer ses œuvres plus intimes et spirituelles, et encore moins de les vendre - se privant ainsi d’une stabilité financière, bien que minime et in Encertaine.1917, Klint a commencé à travailler dans son stu dio nouvellement construit à Munsö, près du domaine familial d’Adelsö. Le nouvel espace a été financé par ses amis, qui l’ont soutenue financièrement pendant de nombreuses années. Après la mort de sa mère en 1920, Klint s’installe à Helsingborg, puis à Lund en 1935. En 1944, alors qu’elle avait 80 ans, elle est retournée à Stockholm et a vécu chez sa cousine Hedvig af Klint à L’artisteDjursholm.est décédé cet automne-là des suites de blessu res subies dans un accident de voiture.

Hilma af Klint a obtenu de si bonnes notes qu’elle a reçu une bourse qui lui a donné accès à un studio appartenant à l’Académie royale suédoise, à l’angle des rues Hamngatan et EnKungsträdgården.sontemps,ce bâtim ent était considéré comme un centre culturel de pre mière importance pour la capitale suédoise. Parmi ses nombreux ateliers, le bâtiment abritait égalem ent le Café Blanchs et le Salon Blanchs, tous deux fréquentés par l’Académ ie et l’Association des ar Hilmatistes.

duAFHILMAKLINTLesdixplusgrands22septembre2022au8janvier2023ModernaMuseetStoccolmaTél.:+46852023500Res.:+46852023501bokavisning@modernamuseetsewww.modernamuseet.se/

PALAZZI 34 VENEZIA hilmaafklintfoundationPhoto (suit de la page 33)

Comme beaucoup de ses contemporains, Klint s’est consacré à la spiritualité dans les dernières années du Ellesiècle.a été brièvement membre de l’Association Edelweiss et de la Société théosophique entre 1889 et Elle1915.a également été influencée par Rosencreutz, dont le symbolisme est visible dans une grande partie de son Àart.60 ans, elle développe un grand intérêt pour l’anthro posophie : elle connaît personnellement Rudolf Steiner et passe de longs séjours au siège de la Société anthro posophique du Goetheanum à Dornach, en Suisse, dans les années 1920 et 1930. En 1896, af Klint et quatre autres femmes artistes ont

Cependant, ses intérêts spirituels étaient partagés par de nombreux pionniers de l’abstractionnisme tels que Wassily Kandinsky, Kazimir Malevich, Piet Mondrian et František Kupka. Tous ont été inspirés par la théos ophie et le spiritualisme et ont cherché à atteindre, chacun à leur manière, un mode d’expression qui transcende le monde phy Lasique.fin de la mission de “Peinture pour le Temple” a coïncidé avec la fin de son rôle de chef spirituel du Hilmagroupe.afKlint n’a cessé d’exprimer la dimension spirituelle à travers son art : elle a projeté des plantes et des animaux, des or ganismes et de la matière dans des graphiques sym Leboliques.format de ces peintu res est beaucoup plus petit que celui de ses œuvres antérieures et les images et techniques montrent un grand degré de détourn Hilmaement. était convaincue que la réalité ne se limitait pas à la dimension phy sique : elle croyait en un monde intérieur parallèle et son art transmettait des messages de ce monde. Pour atteindre un niveau supérieur d’intuition, af Klint s’est plongé dans l’art, la philosophie et la Enreligion.1921, Klint étudie la théorie des couleurs de Goethe, qui avait beau coup inspiré Rudolf Stei Ilner. n’a produit aucune peinture officielle cette année-là, mais l’année suivante, il a commencé à peindre avec la technique de l’aquarelle “mouillé sur Cettemouillé”.technique s’inspire de l’art anthroposophique, (suit page 36)

Après dix ans d’exercices ésotériques, elle a accepté, à l’âge de 43 ans, une mission des “Grands”, qui consi stait à réaliser les “peintures du temple”. Ce travail, qui l’occupe entre 1906 et 1915, va changer sa vie.

PALAZZI 35 VENEZIA fondé un groupe appelé “Les Cinq”. Les femmes se réunissaient tous les vendredis pour des rencontres spirituelles au cours desquelles elles cana lisaient leurs écrits et leurs dessins. Ils ont également conservé un registre de tous les messages qu’ils ont reçus des esprits pendant leurs sessions, appelé “The High Ones”. Avec le temps, Hilma s’est rendu compte qu’elle était la plus privilégiée du groupe.

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La série “Peintures pour le temple” comprend 193 peintures méthodiquement organisées en groupes et Ausous-groupes.coursdecette période, Hilma af Klint a connu une révolution artistique sans transition progressive, pas sant soudainement d’une manière traditionnelle de peindre à un style abstrait unique. En peu de temps, elle a produit un grand nombre de tableaux immenses, colorés et saturés de symboles. Il n’existe aucune preuve de l’implication d’Hilma af Klint dans le mouvement abstrait développé par cer tains artistes européens.

elle était convaincue que ses con temporains n’étaient pas Parprêts.conséquent, elle a de mandé à ce que son œuvre soit montrée en public que 20 ans après sa mort. Il a cependant fallu atten dre 40 ans pour que son art soit présenté au pu blic pour la première fois, avec l’exposition “The Spiritual in Art - Abstract Paintings 1890-1985” au Los Angeles County Mu seum of Art en 1986. La percée internationale a été immédiate et, de puis, ses œuvres ont été exposées dans des musées d’Europe, des États-Unis et d’Amérique latine. En 2013, le musée moder ne de Stockholm a prés enté l’exposition rétros pective la plus complète de l’artiste, comprenant 230 Hilmaœuvres.afKlint a laissé plus de 1 200 peintures abstraites et 124 carnets. Aujourd’hui, elles sont détenus et gérés par la Fondation Hilma af Klint. Hedvig blog/hilma-af-klinthttps://www.barnebys.it/https://hilmaafklint.se/Ersman

La collection des Archives se distingue par les texti les que Moore a lui-même conçus, dont des exemples font désormais partie de la collection d’art de la Fondation. Vous pouvez voir l’ensemble des œuvres tex tiles de Moore dans la section “Collections” de notre site web.

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MOOREHENRYTEXTILESARCHIVES damehelenmirrenfansgroupPhotolenayoungPhoto

Moore se réjouit du défi que représente un tel travail de conception et, entre 1944 et 1946, il remplit quatre carnets de croquis contenant des dessins et des idées très inventifs pour des textiles.

aviez-vous que nous possédons un grand nombre de textiles dans notre collection aux archives Henry Moore ?

(suit de la page 35) mais Kilt s’écarte des canons en utilisant la peinture noire, considérée comme interdite dans le mouve ment artistique anthropo Hilmasophique.af

Les premières incursions de Moore dans le domai ne du design textile ont commencé en 1940, lorsque l’émigrée tchèque Zika Ascher a fondé une petite en treprise textile à Londres. Ascher a demandé à un cer tain nombre d’artistes de premier plan de concevoir une série de foulards, désormais connus sous le nom de “Ascher Squares”.

Klint était con vaincue que ses paroles pouvaient influencer non seulement la conscien ce des gens en général, mais aussi la société el Cependant,le-même.

Au total, cette partie de notre collection comprend plus de 150 articles textiles individuels, dont des écharpes, des sacs, des t-shirts, des chape aux, des taies d’oreiller, des torchons, des blouses académiques et des vêtements de deux grandes mar ques de mode.

Le projet visait à rendre l’art accessible à une popu lation d’après-guerre en convalescence et, avec qua rante-cinq contributeurs, à rétablir une communauté paneuropéenne d’artistes.

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Outre la mode, Moore a conçu des tissus pouvant être utilisés à la maison : lui et sa femme Irina, comme beaucoup d’autres personnes à l’époque, étaient en convalescence au lendemain de la guerre. Irina a con fectionné des rideaux pour leur nouvelle maison des Hoglands en utilisant les tissus Horses Head et Boo merang and Heads. Comme de nombreuses créations de Moore, celles-ci utilisent une combinaison inhabituelle de motifs fa miliers dans des couleurs vives.

Un grand nombre des textiles que nous détenons au jourd’hui dans la collection d’archives ont été directe ment inspirés par les idées, thèmes et dessins origi naux de Qu’avons-nousMoore.

De 1981 à aujourd’hui, nous avons des exemples de marchandises provenant d’expositions d’Henry Moo re dans le monde entier. La plupart des produits dérivés des premières expo sitions sont assez simples, utilisant souvent la seule signature de Moore sur un t-shirt ou un chapeau. Des exemples plus récents de conception de marchandi ses ont utilisé des œuvres d’art, ou des détails de cel les-ci, pour décorer des sacs, des foulards et d’autres articles.

Nous avons également la chance d’avoir des reproductions de certains des carrés Henry Moore / Ascher qui ont été pro duits par la Tate pour leur exposition Henry Moore en 2010. En 2018, grâce à la fa mille Henry Moore, les archives ont eu l’oc casion d’accueillir une collection de prix et de distinctions que Moore avait reçus au cours de sa Parmicarrière. les nombreuses médailles et certificats figuraient un nombre im portant d’articles textiles. La grande majorité d’en tre eux étaient des blou ses universitaires et des souvenirs des nombreux diplômes honorifiques décernés à l’artiste. L’équipe des archives s’est immédiatement mise au travail pour étud ier la meilleure façon de préserver ces articles, qui étaient complexes en rai son des différents textiles souvent incorporés dans un seul vêtement. La marque de mode bri tannique Paul Smith s’est inspirée de l’œuvre d’Henry Moore pour sa ligne de vêtements au tomne/hiver 2011. Paul Smith a commenté cette opportunité : “C’est la première fois qu’un créateur contem porain obtient l’autori sation d’utiliser ses im primés et ses dessins sur des vêtements. J’ai eu le privilège de visiter les archives d’Henry Moo re pour sélectionner les dessins que je voulais

Les archives Henry Moore comprennent plus de trois quarts de million de lumièreenregistrementsdocuments,publications,imagesetcréésetcollectésdepuislavieprofessionnelledel’artistejusqu’àaujourd’hui.Ellemetenlacréativité,lapassionetlacuriositédeMooreetdocumen-tesoninfluencesurl’artdesXXeetXXIesiècles.https://www.hen-ry-moore.org/archi-ves-and-library

D’autres articles d’ameublement ont été fabriqués en 1954 à partir de deux dessins que Moore a réalisés avec David Whitehead : Zigzag et Triangles et lignes. Ces tissus éclatants se prêtaient à de multiples usages et ont connu un succès commercial immédiat.

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dans les archives ?

D’un géant de la mode britannique à l’autre, la prochaine collaboration majeure des archives Henry Moore avec une maison de couture est ve nue avec la ligne de fév rier de Burberry en 2017. Les œuvres d’Henry Moore qui ont inspiré la col lection Burberry sont les suivantes : Dessin textile : Têtes en cadrées 1943, HMF 2127 crayon, crayon de cire, Dessin textile : Figures couchées 1937, HMF 1310, crayon, crayon de cire, Pallas Heads 1973, lithographie CGM 289 en sept couleurs Alors, avec une collection d’articles textiles aussi vaste et variée, comment pouvons-nous en prendre soin au mieux ?

Les articles sont ensuite envoyés à l’établissement lo cal pour recevoir le traitement de congélation. Ce traitement consiste à congeler les tissus pendant au moins une semaine à - 32 degrés Celsius.

utiliser”. Smith a choisi les trois œuvres suivantes de Mo ore pour former la base de la conception de sa collection : Figures debout rouges et bleues 1950, CGM 36, Figures de feuilles de bout 1950, CGM 34, Dessin textile 1943, HMF 2155, crayon de cire.

La première mesure à prendre pour traiter les textiles avant de les pla cer dans un espace de collection est la congélat Enion.congelant les articles textiles, nous sommes en mesure d’éliminer tout risque de contamination par des parasites dans nos Pourproduits.congeler correcte ment des articles, il faut d’abord les emballer et les bourrer de papier de soie sans acide pour remplir les poches d’air et soutenir les articles pendant qu’ils sont dans le congélateur, puis les sceller complètem ent dans du polyéthylène, en éliminant l’excès d’air dans l’emballage pour éviter toute condensation in Ildésirable.estégalement important de s’assurer que tous les éléments métalliques des articles (tels que les bou tons, les fermetures ou les fermetures éclair) sont en veloppés séparément dans du papier de soie non acide afin d’assurer une protection supplémentaire contre toute condensation.

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Au cours de l’été 2019, les archives Henry Moore ont contacté les services des musées de Norfolk pour de mander leur avis d’expert sur l’entretien et la préserv ation des textiles. Bien que nous ayons déjà reçu des conseils sur la con gélation, nous avions besoin de conseils supplément aires sur les matériaux de stockage et les techniques d’emballage appropriés.

Deborah Phipps, conservatrice des textiles au Norfolk Museum Services, a gentiment proposé d’organiser une journée d’observation pour Sophie Orpen, coor dinatrice de la recherche au Henry Moore Archive, afin qu’elle puisse voir leurs collections et apprendre directement comment ils en prennent soin.

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L’une des choses qui nous préoccupait le plus était de pouvoir emballer correctement les articles textiles dans les boîtes d’archives, en veillant à ce qu’ils so ient correctement pliés et soutenus.

Le papier de soie est essentiel pour s’assurer que cha que pli du vêtement est entièrement soutenu, ainsi que toute zone structurelle du vêtement, par exemple les cols, les épaules et les manches d’une veste.

Bien que nous travail lions actuellement à di stance, nous avons de grands projets pour notre retour aux archives Hen ry AuMoore.cours de notre der nière semaine au bureau, nous avons emballé en toute sécurité tous nos articles textiles qui n’ava ient pas encore été traités afin qu’ils puissent être congelés. Dès que nous pourrons revenir, nous donnerons la priorité au déballage de ces articles dans les magasins d’ar Nouschives.avons déjà com mandé un certain nom bre de boîtes personna lisées pour accueillir ces articles et nous sommes impatients de mettre en pratique nos nouvelles connaissances en matière d’entretien des textiles brary/ore.org/archives-and-lihttps://www.henry-mo!

Les matériaux à base de textile sont nombreux et cha cun d’entre eux a ses propres exigences complexes, ce qui nécessite des considérations de stockage indi Sophieviduelles.apu

C’était une occasion fantastique de voir la collection dont Deborah s’occupe à Shirehall et au Castle Mu seum de Norwich.

Les deux techniques que nous avons utilisées pour fa briquer ces supports structurels en tissu s’appelaient les bouffées et les saucisses, la bouffée donnant une zone de support plus ronde et plus large, tandis que la saucisse permettait de soutenir une zone plus longue et plus fine d’un objet en tissu. Nous avons pu nous at taquer ensemble à notre objet le plus difficile (une grande toge académique provenant du diplôme honorifique de Moore à l’université de Columbia en 1974), ce qui a con stitué un entraînement fantastique pour s’assu rer que tous les plis (qui étaient nombreux !) étai ent entièrement soutenus par des bouffées et des Quellesaucisses.est la prochaine étape ?

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Henry T:Dane&StudiosMooreGardensTreeHousePerryGreen,nrMuchHadhamHertfordshireSG106EE01279843333www.henry-moore.org

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Nous avons également eu la chance que Deborah ait pu visiter les archives Henry Moore, ce qui lui a permis d’évaluer ce qu’il fallait faire pour notre collection et de nous aider pour les objets les plus difficiles !

Deborah a été d’une aide précieuse dans ce processus, en nous montrant la bonne technique de pliage et en nous apprenant à fabriquer des supports pour les arti cles avec du papier de soie sans acide.

apprendre beaucoup sur la manière d’u tiliser au mieux l’espace de stockage en voyant les méthodes créatives utilisées par l’équipe de Norfolk.

anova et Trév ise : une re lation aus si profonde qu’inédite. “ Né à Trév ise “, à Possagno, c’est à Trévise qu’est né le “ mythe “ du sculpteur et la redécouverte critique de son Déjàœuvre.àpartir de la lég ende de l’enfant prodige qui, dans la maison Falier à Asolo, a inventé sur un coup de tête une sculpture en forme de lion à partir d’un morceau de beurre pour compenser un man que lors d’un banquet, cir cule à Trévise en 1803. Trévise a été la première à participer aux célébrations après sa mort : en 1823, elle a commandé un buste à Luigi Zandomeneghi et une composition musica le au meilleur musicien, Gioachino Rossini, pour honorer sa mémoire. Et encore, lorsqu’après la guerre certains critiques méprisent encore Canova, Luigi Coletti répond par la première grande exposi tion Pourmonographique.encomprendre la si

CanovaLaseptembre2022gloirededeTréviseDelabeautéclassiqueaufaire-partromantiqueMuséeBailoBorgoCavour,2431100Treviso+390422658951info@museicivicitreviso.itwww.museicivicitreviso.it

cortesycentregeorgepompidoumanrayPhoto du 14 mai au 25

gnification, il suffit de penser qu’en 1957, année du deu xième centenaire de sa naissance, l’exposition de Trév ise était la seule en Italie à examiner de manière critique l’ensemble de l’œuvre du sculpteur, en distinguant une production “stylistique” d’une production “poétique” où l’on pouvait “bien écouter, entendre l’annonce ro Cemantique”.sontles mots de Luigi Coletti, tirés du discours inéd it prononcé lors de l’inauguration. Cette appréciation est le point de départ de l’exposition Canova gloria trevigiana : dalla bellezza classica all’an nuncio romantico, organisée par Fabrizio Malachin, Giuseppe Pavanello et Nico Stringa, une exposition qui semble compléter une sorte de trilogie comme les récentes expositions de Naples (qui a étudié le rapport avec l’antiquité) et de Rome (la beauté) : Canova et la beauté de l’antiquité donc, mais aussi Canova comme un extraordinaire héraut romantique contemporain. L’exposition recrée de façon exceptionnelle le cadre prévu par Canova au Palazzo Papafava, où la compa raison Ancien/Moderne est poussée à son paroxysme : l’Apollon du Belvédère comparé à Persée triomphant, et le Gladiateur Borghèse, autre œuvre célèbre, comparé à la PourCreugante.lapremière fois, les œuvres sont également exposées sur leurs socles d’origine restaurés pour l’oc Toujourscasion. dans le domaine des sculptures héroïques, l’exposition présente un plâtre inédit du cheval prépar atoire du célèbre groupe Thésée combattant le centaure à PourVienne.lecorps du centaure, Canova a étudié un cheval Lamourant.distribution est présentée pour la première fois dans une L’expositionexposition.aborde ensuite des thèmes où le sentiment

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Dans la galerie du XIXe siècle, dernière section de l’exposition, les surprises ne manquent pas. Quel genre d’amour correspondait entre Antonio Cano va et Marianna Angeli Pascoli, une belle comtesse de Trévise ? Certes, un petit camée avec son portrait repose sur sa poitrine, dans le buste sculpté par Luigi Zandomeneghi. L’effigie de la noble femme peut être admirée à l’in térieur de la galerie, aménagée au Nuovo Museo Bailo grâce à un projet de Marco Rapposelli de Studiomas-Pa Ledova.sculpteur de Trévise sera la vedette de l’exposition, mais le patrimoine civique ne manque pas non plus d’at Latention.galerie mais aussi plusieurs œuvres inédites de Ca nova qui ont refait surface pendant la préparation de l’exposition, comme un buste avec le Portrait d’Antonio Canova d’Este. Aussi, de véritables reliques, un moulage de la main de l’artiste et un masque Unfunéraire.corpus de lettres inéd ites, et le grand livre avec 86 gravures de Canova donné par son frère Giam battista Sartori Canova à Trévise en 1837. Et bien plus encore. Paral lèlement, une séquence de matériaux de Canova qui ont rarement quitté les sal les secrètes des musées ci viques pour être montrés. Parmi elles, la précieuse esquisse des Trois Grâces, où, en y regardant de plus près, on peut découvrir les empreintes digitales du L’auteurmaître. du buste de la charmante Marianne, im mortalise également Ca nova, dans un herma en marbre et des lettres de dédicace en bronze. Encore une fois, le sculp teur dans l’une des ver sions du célèbre Portrait vivant de 1817-18 peint par Thomas Lawrence. L’importante collection de médailles de Canova sort également des réserves du musée pour la première Lafois. suite naturelle de l’exposition est la Gale rie du XIXe siècle, qui accueille des œuvres de grand intérêt (Hayez, Zan domeneghi, Appiani, Qua rena...), dans une nouvelle disposition qui met en va leur le patrimoine civique, mais avec une forte orien tation vers les nouvelles tendances et le multiméd ia, sans jamais renoncer à la base scientifique fondanews/canova-e-treviso/www.artedossier.it/it/art-mentale.

joue un rôle de premier plan et où émerge la modernité romantique : les stèles funéraires (stèles Falier et Volpa to exposées), hommage au défunt, mais surtout médit ations sur la figure féminine affligée, nous sommes dans le domaine de la Madeleine ; les groupes doux et amou reux (Amore et Psyché exposés) : “ connais le dessin, l’anatomie et la dignité : sens la grâce : comprends et goûte la beauté : sois ému par ton affection “. Et aussi des portraits, des gravures, des célébrations de Canova, de la photographie : un riche parcours de plus de 150 œuvres, développé en 11 sections.

La dernière exposition (pas la vôtre, peut-être) que vous avez vue ? Kiefer au Palais des Do ges à Venise. Je pensais que vous étiez sculpteur, au lieu de cela vous peignez... (Maurizio rit) Je vais là où le travail Depuism’emmène.40ans, je fais des peintures et, d’une cer taine manière, elles ont attiré davantage l’atten tion.

Comment est organisée la structure opérationnelle de votre studio ? Combien de personnes travaillent avec vous sur vos œuvres ? Dans le studio, j’ai 23 personnes - environ dix travail lent dans le studio et le reste est dans l’administration.

e sais que 9h30àcommencezvoustravailleràtousles matins. C’est vrai ? Mais que faites-vous quand vous vous réveill ez ? Je me réveille à 6h30. Après le petit-déjeuner, je fais un peu de méditation. Je commence à travailler à 9h30 et je continue ju squ’à 18h - une journée de travail normale. Comment passez-vous votre temps libre ? Lire, regarder la télévisi on, marcher, jouer avec mon fils....

Cattelan/KapoorConversation“J’aiécritsurlesmursdemonstudio:dissidence-désobéissance-désaveu”.Voicil’unedesrépons-esdeKapoor:unentretienuniqueentredeuxpoidslourdsdel’artcontemporain.https://www.marsilioarte.it/ma-gazine/20-doman-de-di-maurizio-cattelan-ad-anish-kapoor/

Avez-vous un maître, à part Giorgione, Titien, Anto nello da Messina ?

Tous ceux que vous avez mentionnés et beaucoup, be aucoup d’autres : Barnet Newman, Picasso, Walter Benjamin, Julia Kristeva, Paul Celan, mon cher ami Homi Bhabha, etc. Quel est le processus de création pour vous ? J’ai un cabinet. Constante et continue, l’œuvre ém erge de la pratique. Je ne crois pas aux bonnes idées. Toutes les idées sont bonnes, j’essaie de respecter le principe “première idée, meilleure idée”.

Alchimie, vision et matériaux. J’ai un jour demandé à un physicien quantique quelle était la différence, au niveau quantique, entre la peinture dans un souterrain et la peinture sur une grande œuvre d’art.

Ma pratique consiste à découvrir ce qui est caché ou à moitié inconnu en moi. Le méconnu - le connu. Je fais au moins un travail par jour.

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Il n’a pas pu me répondre, mais je sais que la pein ture sur une grande œuvre d’art possède une matière psychique et est différente de la peinture dans un sou Enterrain.d’autres termes, il a subi une transformation al chimique. Le mélange de la psyché et de la matière est cette merveille que nous, les humains, pouvons faire et avons oublié que nous pouvons faire.

Je travaille seul dans un espace séparé. La sculpture est un long processus.... Travaillez-vous davantage avec des visions ou avec des matériaux ? D’où part un de vos projets et com ment se concrétise-t-il ?

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L’achat du Palazzo Manfrin répond-il à un besoin per sonnel de garantir l’avenir de votre travail ?

Ce matériau est issu de la nanotechnologie. C’est la matière la plus noire de l’univers, plus noire qu’un trou noir. Il s’agit d’une substance que l’on dépose sur une sur face puis que l’on place dans un réacteur. Ce processus fait que les particules s’enroulent com me les fibres d’un velours. Pour donner une idée des

Palazzo Manfrin Venezia

Je me fiche de ce qui se passe après ma mort. J’ai acheté Manfrin pour le plaisir, une broutille, bien sûr, mais... j’aime Venise. Est-il vrai que votre exposition de Venise a pour but de représenter l’opposition, celle entre la lumière et l’ob scurité, la présence et l’absence, l’idée et la réalité?

Pensez-vous avoir réussi ?

Aucune bonne exposition ne se concentre sur une seu le chose, je n’ai rien à dire. Je n’ai aucun message à faire passer en tant qu’artiste.

Le regard du spectateur est essentiel. (suit page 44)

L’art à message est dévalorisé par son besoin de dire quelque chose. Le grand art apporte du sens en inte ragissant avec le spectateur. Je crois qu’au fil des ans, la réalité durable d’un uni vers d’opposés est apparue - le jour et la nuit, l’hom me et la femme, le bien et le mal, le plein et le vide. Tu me diras, cher Maurizio, si j’ai réussi ?

proportions : si une par ticule fait un mètre de large, elle fait 300 mètres de haut, ce qui fait que la lumière est piégée entre les particules, sans possi bilité de s’échapper. Ce nanomatériau absor be 99,8 % de toute la lu Àmière.laRenaissance, il y a eu deux grandes découv L’uneertes. d’elles est bien sûr la perspective, qui place l’individu au centre, et l’autre est le pli. Le pli est l’essence de l’être - le corps envelop pé dans le vêtement ou le Sipli. ce matériau noir est placé sur un pli, le pli di Ilsparaît.n’estplus visible. Je pense donc que mon projet prend l’objet Audelà de l’être... Je fais bien sûr référence au Carré noir de Male vitch et à sa déclaration selon laquelle il s’agit d’une proposition quadri L’artdimensionnelle.doitrendre la réal ité Dansmythologique.laconfusion entre l’œil, le cœur et l’esprit, il y a tant de mystère ... Pour vous, le sens de vo tre travail est-il lié à l’œil de celui qui regarde ? Je vous pose cette que stion parce qu’il y a plu sieurs années, un visiteur s’est plongé dans votre œuvre Descent into Lim bo réalisée avec du Van Êtes-voustablack. devenus amis ?

Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est vraiment votre noir absolu ?

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Aviez-vous peur d’être oublié ?

Pourquoi avez-vous choisi Venise ?

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J’ai écrit sur les murs de mon studio : dissidencedésobéissance - désaveu. La société est le maître, ne soyez pas un esclave, soyez dissident, soyez un artiste et dites au monde de se prendre une raclée. Quelle est l’importance de la technique par rapport à l’idée ? Ce n’est pas important. Mais les idées ne sont pas im portantes non plus. L’art vit dans un espace entre l’idée et l’absence d’i dée. Dans un univers rempli d’objets, d’objets qui peuvent être nommés et compris, l’art peut rarement proposer quelque chose d’inconnaissable ou d’innom mable. Cela vaut toute une vie de travail. Qui décide aujourd’hui de ce qui est de l’art ? Y a-t-il une différence avec le passé ? Nous traversons une crise culturelle profonde. Tous les territoires officiels ont été traversés. Tout est permis. Cela entraîne une confusion. Malheureusement, nous avons des imbéciles ignoran ts qui se font appeler conservateurs et qui, apparem ment, dirigent nos musées. Les musées sont dans le désarroi, ils ont perdu les moyens de porter des jugements esthétiques et poétiq (suit de la Je ne fais pas de l’art pour le spectateur, mais je suis conscient de la façon dont le specta teur complète le cycle de l’œuvre d’art. Nous ne pouvons pas re garder sans identifier, car nous regardons avec amour, haine, désir, dég oût, admiration, etc. Il est impossible de faire autrement. Puisque l’art est mythologique et ne concerne pas l’objet en lui-même, il joue avec ces choses qui sont en nous. Descent into Limbo est un trou profond dans le sol, fait pour ressembler à un objet sur le sol. C’est un espace si plein d’obscurité qu’il n’est plus C’estvide.un espace plein de Leténèbres.gars ne pouvait pas croire ce qu’il voyait de vant lui. Bien qu’on lui ait dit que c’était dange Ilreux.asauté dedans... Non, nous ne sommes pas amis, mais je serais heureux de le rencontrer. Emmanuel Kant dit que le sublime est plein de ri Lasques.perte de soi est no tre plus grande peur. Te nez-vous sur le bord et sautez - volez ou mourez. Pourquoi es-tu obsédé par le non-objet ? Dans un monde rempli d’objets, il est le contrai re d’un L’espaceobjet.intérieur est plus grand que l’espace qui le Fermezcontient.lesyeux et de mandez si l’espace que tategalleryPhoto

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vous occupez est égal à la limite physique de votre Noscorps.moi imaginaires sont faits d’objets invisibles et j’ai découvert que le monde objectif dit réel est aussi En étant un fou, en étant profondément anti-autoritai re et en ne voulant pas jouer le jeu.

Anish Kapoor (Mumbai, 1954) est considéré comme l’un des artistes les plus in fluents de la scène actuelle. Ses œuvres sont exposées dans de grandes collections permanentes et des musées du monde entier, du Museum of Modern Art de New York à la Tate de Londres, de la Fondazione Prada de Milan aux musées Guggenheim de Venise, Bilbao et Abu Dhabi. Il a représenté la Grande-Bretagne à la 44e Biennale de Venise en 1990, où il a reçu le prix de l’innovation. Prix Duemila. Il a remporté le Turner Prize en 1991 et a reçu de nombreux prix internationaux, dont le Praemium Im periale en 2011 et le Padma Bhushan en 2012.

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Tout cela, en préservant la hiérarchie des hommes blancs en ce qui concerne les événements historiques. Quelle absurdité. Nous, les artistes, devons refuser de faire partie de ce néo-colonialisme culturel ignorant. Dans quelle mesure votre recherche est-elle condition née par les exigences du marché ou dans quelle mesu re s’agit-il d’un acte totalement inconscient et libre ? Le marché est l’ennemi des artistes. Travailler pour le marché signifie la mort de l’artiste et de l’art, or l’argent est l’une des propriétés mytho logiques de l’art.

L’art pour vous est censé faire ça ? Mettre le bon sens à l’envers ? OUI. Le grand visionnaire psychique, Sigmund Freud, nous a incités à savoir à nouveau ce que les anciens savaient, à savoir que tous les monstres sont des victi mes, que le langage psychique est, en même temps, le langage des faits et des contrefactuels.

Ou pensez-vous que l’art est encore capable de produ ire réellement quelque chose de nouveau ?

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Comme je l’ai dit, la culture est en crise pro fonde. Nous sommes de venus des esclaves du capitalisme. Nous devons toujours garder à l’esprit que nous, les artistes, ne sommes pas des pro ducteurs de produits de Notreluxe. rôle est d’être RA DICAL dans un monde qui a oublié ce que radi cal peut Commentêtre.est-il possible que le radical soit à ven dre Une?fois consommé, l’art ne peut plus être radical. Toutes les ténèbres nous ont été enlevées. Nous asservissons nos enfants au capitalisme en les privant de leur créat ivité et de leur individua Lalité. désobéissance est le seul moyen. Tant que nous ne refusons pas de suivre les règles, nous restons prisonniers de la L’espritconformité.humain est mer veilleux et inventif, mais au XXIe siècle, il est asservi. ARTISTES, LI BÉREZ-VOUS. Quels sont les artistes vi vants que vous enviez ? Ceux qui disent au monde d’aller en enfer. Ceux qui ne veulent pas jouer le jeu. Maurizio Cattelan et Ani sh Kapoor © Marsilio L’interviewArte est réalis ée en partenariat avec le Corriere della https://www.marsilioSera. -

telan-ad-anish-kapoor/mande-di-maurizio-catarte.it/magazine/20-do ues, alors ils parcourent le monde en collectionnant des œuvres ici et là, une forme d’exotisme. Guidés par le politiquement correct et des agendas ex trêmement banals.

À votre avis, l’art est-il en crise aujourd’hui ? Si c’est le cas, pourquoi ?

Dans La Maison d’Astérion, Borges explique que le terrible Minotaure n’est pas (seulement) un monstre, mais une victime, en réalité, de Thésée.

Maurizio Cattelan (Padoue, 1960) a fait de la provoca tion et de l’ironie les outils de base de sa création arAcclamétistique. dans le monde entier, Cattelan mélange les langages et les médiums, allant de la performance à la sculpture et à l’édition, avec la publica tion du magazine ToiletpaEnper.2011, le musée Gug genheim de New York lui a consacré l’exposition monumentale All, aux côtés des nombreuses expositions dont Cattelan a été le protagoniste, en Italie et à l’étranger.

Têtus, qualifiés, authenti ques pionniers dans leurs domaines respectifs, Alma Buscher, Marianne Brandt, Gunta Stölzl, Friedl Dicker et Lucia Moholy ont lié leur parcours éducatif et profes sionnel au Bauhaus, pour finir par se battre - de diver ses manières - pour la pleine reconnaissance de leurs œuvres. Entre occasions manquées, promesses non tenues et tenta tives courageuses de bouleverser les conventions sociales au sein de l’école, leurs biographies révèlent les limites de l’institution fondée par Gropius sur le front de l’égalité des Projetédroits. à Lo schermo dell’arte 2021, le festival de cinéma et d’art contemporain dirigé par Silvia Lucchesi, Bauhau sfrauen est disponible jusqu’au 21 novembre à la demande sur Più Compagnia (en collaboration avec MYMOVIES).

Caractérisée par le format hybride et le retour à Florence de l’artiste iranienne Shirin Neshat, la 14e édition du festival était flanquée, pour la 10e année, d’un focus sur les nouvel les générations VISIO. Programme européen sur les images animées des artistes, sous la direction de Leonardo Bigazzi.

L’exposition collective Thinking Beyond - Moving Images for a Post-Pandemic World, jusqu’au 12 décembre à la Manifattura Tabacchi, rassemble les œuvres d’artistes de moins de 35 ans sélectionnés pour 2021 dans le cadre du projet : Eoghan Ryan, Thuy-Han Nguyen-Chi, Alexandre Erre, Chongyan Liu, Philth Haus, Eleonora Luccarini, Janaina Wagner, Nelson Bourrec Carter, VEGA et Roman Khimei & Yarema Malashchuk, auteurs de Dedicated to the youth of the world II.

“Il nous a profondément impressionnés pour ses souvenirs évocateurs d’un passé d’espoirs, de désirs, d’illusions, combinés à la crudité du réveil de la transe d’une piste de danse, et pour son portrait métaphorique du monde pan démique et de la sortie de son tunnel”, ont déclaré les jurés dans la motivation du prix.vimeo.com/647723408LAL’EXPÉRIENCEENTREL’ÉCARTLESSEXESDANSBAUHAUSLESGAGNANTSDEDIXIÈMEÉDITIONDEVISIOhttps://www.artribune.com/television/2021/11/video-le-donne-di-menticate-del-bau-haus-un-doc-riscri-ve-la-storia-della-leg-gendaria-scuola/

Cette même œuvre a remporté le prix VISIO Young Talent Acquisition Award et a été acquise par la Seven Gravity Collection, la collection privée italienne entièrement consa crée aux œuvres vidéo d’artistes contemporains.

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Sicorrecte.nousy incluons égalem ent les femmes, le tableau qui se dessine est beaucoup plus complet et intéressant”. C’est ce qu’affirme l’hi storienne de l’art Elisabeth Otto, auteur de l’essai Hau nted Bauhaus. Spiritualité occulte, fluidité des genres, identités queer et politique radicale. Expert invité par la réalisatrice Susanne Ra delhof à participer au docu mentaire Bauhausfrauen. Sorti à l’occasion du cen tenaire de la fondation de l’école allemande, le film dresse le portrait de cinq protagonistes de cette expérience historique.

’histoire du Bau haus, telle que nous la connais sons, n’est pas

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Leurs travaux ont largement contribué à la conquête du monde par le design moderne du Bauhaus au 20e siècle. Avec ce livre, Ulrike Müller rend pour la première fois hom mage à la performance des femmes au Bauhaus dans tous les domaines de la création et présente dans ses portraits la vie et l’œuvre de 20 étudiantes, enseignantes et maîtresses*.

Les travaux artistiques de femmes hors du commun ont lon gtemps été ignorés ou étaient complètement tombés dans l’oubli au fil des décennies.

Elles voulaient devenir architectes, sculptrices, céramistes, créatrices de meubles, et plus tard, photographes.

Bauhausfrauen: Komplett überarbeitete und aktualisierte Neuauflage Ulrike Bauhaus-FrauenMüller

orsque le Bauhaus d’État a été fondé en 1919 par Walter Gropius à Weimar, c’était dans le but d’associer l’artisanat et l’art. L’histoire du Bauhaus est une histoire d’hom mes. L’histoire du Bauhaus est une histoire d’hommes. Le Bauhaus attirait les jeunes femmes non convention nelles! Pourtant, des femmes visionnaires comme Gunta Stölzl, Alma Buschers et Friedl Dicker ont également vécu et travaillé au Bauhaus. Aujourd’hui encore, elles restent injustement dans l’ombre de leurs collègues.

Le fondateur Walter Gropius avait promis une “égalité ab solue”, mais n’envoya d’abord les étudiantes que dans les ateliers de textile. Mais le tissage ne leur suffisait pas, même si elles s’y adon naient avec passion. Malgré la résistance de certains maîtres du Bauhaus, elles s’introduisirent dans les domaines de leurs camarades ma sculins et créèrent là aussi des œuvres exceptionnelles.

“Leur intrusion dans d’autres domaines supposait une

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GuntaGreteAlmaLouLillyBenitaLuciaIdaRébenstein-MarksMargareteFlorenceDörteGertrudIseFriedlaender-WildenhainMargueriteIlseFriedlMarianneOttiBerkenkampGertrudAlbersArndtBergerBrandtDickerFehlingGropiusGrunowHelmHenriHeymann-LoeSoupaultKerkoviusMoholyOtteReichScheperSiedhoff-BuscherSternStölzl

- Meisterinnen in Kunst, Handwerk und Design Ulrike Müller

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grande confiance en soi, elles devaient en outre être meilleures que leurs collèg ues masculins dans leur tra vail”, c’est ainsi qu’Ulrike Müller décrit une situation que les femmes vivent enco re aujourd’hui au quotidien.

Ce livre rend pour la pre mière fois hommage à la performance des femmes au Bauhaus dans tous les domaines de la création et présente leur vie et leur tra vail dans des portraits sensi bles. * Anni

QUE

La même confiance - certes quelque peu atténuée lors de l’événement de lancement en ligne - se dégage des chif fres de 2021, qui décrivent un marché de l’art en pleine forme : après la plus grande récession depuis dix ans en registrée en 2020, le marché mondial de l’art se redresse de 29 % sur 2020, atteignant des valeurs qui dépassent celles de 2019, avec des ventes globales totales de 65,1 milliards USD. Il s’agit peut-être de l’effet d’un rebond, mais la simple divulgation de ce chiffre rassure les inve stisseurs.

À la question du pavillon ukrainien “Peut-on faire de l’art après Buca ?”, la réponse implicite était affirmative.

La même attitude de base se lit entre les lignes dans l’in troduction du rapport de Marc Spiegler, directeur mon dial d’Art Basel : il exprime sa solidarité et sa proximité humaine avec les Ukrainiens et les Russes qui protestent contre la guerre dans leur pays, mais ne montre pas de réelle inquiétude. Il convient toutefois de noter que, dans le cas du rapport, ALORS LE

Comment concilier ce sentiment positif avec les scénarios inquiétants engendrés par le conflit en Ukraine ? À Venise, la guerre en Ukraine - cruelle, ancienne, insen sée - était un sujet de conversation plutôt que l’élément qui choque les consciences et inquiète les marchés.

L’ouverture de la Biennale était bondée et pleine d’év Cetteénements.année, la pression et la participation semblaient encore plus fortes que par le passé, presque une manife station plastique de la perception que la pandémie a été vaincue ; chez nous, beaucoup sont positifs, le virus, ici et surtout à l’Est, mord toujours, mais il y a une tendance à la scotomisation.

Il était impossible de ne pas superposer les deux images Le rapport photographie un marché de l’art imbriqué dans le scénario général, mais pas directement lié.

ous avons de mandé à Anto nella coordinatriceCrippa, Art Advisory & Fair Value de la Direction Art, Culture et Biens Historiques d’In tesa Sanpaolo et ancienne collaboratrice d’Artribune, un commentaire sur l’état de santé du marché de l’art à la lumière de ce qui est ressorti de la 59.ème Exposition internationale de Venise et le rapport an nuel publié par Art Basel et UBS. Depuis sa première édition, la Biennale est un formidable thermomètre du Pourmarché.ceux qui, par profes sion, sont habitués à saisir les aspects liés au marché, la Biennale est l’événeme nt de la période biennale. Dans le cas de l’édition 2022, reportée d’un an en raison de la pandémie, l’i nauguration a été organisée juste après la sortie de l’a nalyse quantitative la plus autorisée et documentée en circulation, l’Art Mar ket Report édité par Clare McAndrew.

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MONDE CONNAÎT GLOBALESGÉOPOLITIQUESCRISESDESETQUE LE VENT DE LA GUERRE SOUFFLE FÉROCEMENT, LE MARCHÉ DE L’ART FAIT PREUVE D’UNE ÉTONNANTE CAPACITÉ DE RÉCUPÉRATION ET COMMENTPOST-PANDÉMIE.D’ADAPTATIONEST-CEPOSSIBLE?QuestionsaAntonellaCrippa biennaleveneziaPhoto

Leonora Carrington est responsable du titre et du sens général de l’exposition.

Le mouvement dominant est le surréalisme, avec toutes ses recherches diversement tangentes, entrelacées ou Lesdérivées.capsules regorgent d’artistes tous à redécouvrir, dont les prix permettent encore de bons investissements.

les données se rapportent à l’année précédente, lorsque le conflit n’avait pas encore éclaté, par opposition à la semaine de Venise, lorsque ses développements étaient Dansévidents.quelle mesure les différentes géographies que nous avons vues à Venise comptent-elles sur le marché et pour les collectionneurs ?

Dans le Pavillon central et l’Arsenale, deux zones sont plus visibles que d’autres.

Quoi qu’il en soit, en 2021, les États-Unis sont le marché de l’art le plus fort, celui qui a montré le plus de résil ience, avec ses 43% de la valeur vendue, suivis de plus de 29% si l’on agrège celui de la Grande-Bretagne. France, Allemagne, Suisse et Espagne, et une partie des 8% re stants. Quelles sont les trajectoires artistiques et culturelles ?

Cecilia Vicuña a remporté le Lion d’or pour l’ensem ble de sa carrière avec Ka tharina Fritsch. Surréal isme et magie. Modernité enchantée à la Collection Peggy Guggenheim, avec sa superbe sélection de chefs-d’œuvre, confirme le pouvoir et l’influence de ces artistes sur les nouvel les Débutgénérations.mars,“L’empire des lumières” de René Magrit te, chez Sotheby’s, a établi un nouveau record, juste en dessous de 60 millions de livres Autantsterling.d’éléments, et on pourrait en citer d’autres, qui vont dans le même sens. On ne peut manquer de re marquer dans cette Bien nale la prédominance des femmes artistes, cette moi tié de l’art longtemps et historiquement expulsée du canon dominant de l’art. Même parmi les pavillons nationaux, on trouve de nombreuses femmes ar tistes, souvent d’origine africaine ou issues de la diaspora, dans la force de l’âge mais aussi plus jeu Deuxnes. d’entre elles, Simo ne Leigh et Sonia Boyce, championnes des pavil lons des États-Unis et de la Grande-Bretagne, ont remporté le Lion d’or re spectivement pour l’artiste de l’exposition internatio nale et pour le pavillon na Parmitional. les autres, Jadè Fadojutimi, Jana Euler, Christina Quarles, Ku dzanai-Violet Hwami et Andra Ursuta, ainsi que les vétérans Miriam Cahn, (suit page 50)

Ceci est en partie influencé par la biographie de Cecilia Alemani, une Italienne vivant aux États-Unis.

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D’une part, il y a l’eurocentrisme des capsules, les mi ni-expositions représentant les origines du récit, tandis que l’actualité semble être dominée par les Amériques, Nord, Centrale et Sud ; même dans la sélection d’artistes non occidentaux, le regard semble venir de l’Atlantique.

PALAZZI 50 VENEZIA (suit de la page 49)

En 2021, le segment de l’art d’après-guerre et con temporain verra 50 % de ventes d’œuvres d’artistes vivants, un niveau jamais atteint auparavant. Il y a peu de place pour le NFT à Venise, alors que le rapport montre des ventes en plein essor : de 4,6 mil lions de dollars en 2019 à plus de 11 milliards de dol lars en 2021, en plus des ventes totales.

Il apparaît donc comme un marché tangent mais distin ct, hautement spéculatif et désintermédié, très éloigné de celui géré par les galeries soutenant les artistes présents à Venise. Nous parlions au début de l’étonnante capacité d’adap tation du secteur artistique. Ou, du moins, d’un de ses segments. On sait depuis un certain temps que l’extrême polarisation est l’une des caractéristiques du marché.

Mrinalini Mukherjee et Paula Rego ont été très convaincants pour les col Leslectionneurs.femmes artistes sont également de plus en plus présentes dans les cata logues de la vente du soir, où plus généralement la part des artistes vivants par rapport aux artistes décédés augmente : en 2021, dans le segment Art d’après-guerre et contem porain, on constate une augmentation de la part des artistes vivants par rapport aux artistes décédés.

La pandémie n’a pas contribué à l’équité dans les hiérarc hies du marché : les positions de tête sont de plus en plus Etéloignées.sitoutrebondit, c’est l’art qui connaît une croissance sans précédent, qui vaut plus de 10 millions et c’est enco re le segment contemporain qui cube le plus. Ce qui a ramené le volume des échanges aux niveaux pré-pandémiques, précise le rapport, c’est avant tout le nombre croissant et la richesse accrue des acheteurs (col lectionneurs et investisseurs) qui sont passés de 72 000 dépenses en moyenne en 2019 à 126 000 en 2020 et 274 000 en 2021. En conséquence, les prix de certains types d’œuvres spécifiques ont augmenté, absorbant la perte d’intérêt et donc de valeur d’autres actifs artistiques. 55% de la va leur du marché provient de transactions de biens d’art d’après-guerre et contemporain, plus 22% d’œuvres d’art moderne. Le lait des rêves nourrit ceux qui ont les deux passions en même temps. Cristina Masturzo https://www.labiennale.org/ithttp://www.artbasel.com/about/initiatives/the-art-market

En fait, il n’y avait prati quement pas de NFT à Ve nise, ni même d’art vidéo et numérique. Au contrai re, en 2021, ils étaient om niprésents dans la presse et sur les médias sociaux. Et dans la communication des maisons de vente aux enchères, où ils vendent également de manière très rentable des objets de col lection non artistiques tels que des bijoux, des mon tres, des sacs, des vins et des voitures de collection.

Selon le rapport, seuls 6 % des concessionnaires inter rogés ont vendu des NFT (qui semblent d’ailleurs ne rester dans la même propriété que pendant un mois).

L’artiste américain Joe Morford l’accuse d’avoir pla gié son œuvre Banana & Orange. Maurizio Cattelan, trublion de l’art contemporain ita lien qui a fait couler beaucoup d’encre en raison de la polémique autour de son installation The Comedian, est à nouveau accusé de plagiat.

Le juge du tribunal de Miami, Robert Scola, ayant décidé que les demandes de Morford étaient rece vables, l’affaire va donc passer par le tribunal.

uelques jours seulement après la fin du feu illeton judiciaire qui l’opposait au sculpteur Daniel Druet en France, Maurizio Cattelan est à nouveau au centre d’une controverse à propos d’un possible plagiat.

The Comedian de Maurizio Cattelan, sur le stand de la galerie Per rotin à Art Basel Miami en Klingelfuss

©Jessica2019

Le juge Robert N. Sco la Jr, en charge de cette nouvelle affaire, ironise : «Heureusement pour le tribunal, la question de savoir si une banane scotchée à un mur peut être de l’art est plus une question métaphysique qu’une question juridi que Mais». il réaffirme que la question juridique et les allégations de Morford doivent être débattues. Il souligne que « [Morford] a suffisam ment allégué que The Comedian de Cattelan présente une similitude substantielle avec […] des éléments de Banana & Orange». Cattelan connaissait-il l’existence de l’œuvre ?

The Comedian avait été présentée à la foire d’Art Ba sel Miami du 5 au 9 décembre 2019 par le galeriste Emmanuel L’installation,Perrotin.seulement composée d’une banane et d’un bout de scotch, était proposée à 120 000 dollars notamment en raison de la notoriété de Cattelan et de sa cote sur le marché de l’art. Il s’agissait de la première œuvre présentée par l’arti ste dans une foire d’art contemporain depuis plus de quinze ans. La galerie avait vendu trois exemplaires de l’œuvre ainsi que deux épreuves pour la somme de 390 000 dollars.

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L’artiste américain Joe Morford souhaite le poursuivre en justice pour avoir plagié une de ses œuvres, Banana & Orange, protégée par des droits d’auteur depuis 2000.

Les avocats de Cattelan estiment que le deuxième panneau du dyptique de Morford ainsi que la cou leur du fond, absents de l’œuvre de Cattelan, de vraient peser contre ces Cattelanaccusations.est également intervenu au sujet de la coordination et la di sposition de Banana & Orange qui ne sont « pas suffisamment origina les» pour justifier la pro tection du droit d’auteur. (suit page 52)

CATTELANMAURIZIO

Cette nouvelle accusa tion intervient quelques jours seulement après la fin de l’épisode juridique ayant opposé l’artiste ita lien à Daniel Druet au sujet de l’attribution de huit pièces en cire réal isées entre 1999 et 2006 par Druet sur une com mande de Cattelan.

Morford,Orange,&Bananajudiciaire.dossiervia©Photo

Hors de question pour les visiteurs de quitter la foire sans avoir pu admirer l’objet du scandale et prendre le plus tendance des selfies du moment. Imposture grotesque ou génial avatar de la pensée dada, l’installation est ainsi devenue en quelques heu res la nouvelle coqueluche des réseaux sociaux où se mirent bientôt à pulluler pastiches et dénonciations ou trées.

(suit de la page 51) L’autre question est de savoir si l’artiste pou vait être au courant de l’existence de Banana & Orange. Morford a affir mé que des vidéos sont disponibles sur la plate forme YouTube depuis 2008, avant que Cattelan rétorque que la possibilité d’un accès ne prouve pas qu’il y ait eu accès. A cette question, le juge Scola a répondu : «Mor ford n’a pas besoin d’établir que Cattelan a eu accès, mais seulement d’alléguer de manière plausible qu’il a eu ac cès». Il semble donc que l’af faire doive se jouer au Arnotribunal.Le Monnyerrenezune bana ne. Fixez-la sur un mur blanc à l’aide d’un mor ceau de ChoisissezGaffer.de préférence un lieu bien exposé. Puis vendez-la, disons 120 000 $. Voilà. Vous avez offusqué la planète entière. Félicit ations. Le Buster Keaton de l’art contemporain a encore frappé. Maurizio Cattelan, artiste post-Du champien semi-retraité de 59 ans, présentait cet te année sur le stand de la galerie Perrotin à Art Basel Miami (du 5 au 9 décembre) une œuvre aussi polémique qu’ap pétissante. Intitulée The Comedian (L’Humori ste), elle consiste en une simple banane, ni trop verte, ni trop mûre, fixée sur un mur à l’aide d’un morceau de scotch gris de type Gaffer ou Chatterton, couramment utilisé par les techniciens du monde du Laspectacle.banane la plus chère du monde Riche en potassium, périssable et a priori absurde, cette sculpture/installa tion existe en trois exemplaires dont deux se sont déjà vendus à 120 000 $ pièce (l’un des acquéreurs n’étant autre que Sarah Andelman, fondatrice du concept sto re Colette). Pour acquérir l’ultime version, il faudra cependant dépenser 150 000 $, édition limitée oblige. «120 000 $ pour une banane et du scotch ? Grotesque ! » me Certes,direz-vous.lasomme peut sembler choquante à qui vou drait qu’elle corresponde à la valeur réelle de l’objet et non à son usage conceptuel. Mais si l’on s’en tient à la cote actuelle de Maurizio Cattelan, l’un des artistes vivants les plus collection nés, elle est assez logique, d’autant plus qu’il s’agit là de la première œuvre présentée par l’artiste sur une foire d’art contemporain depuis quinze ans. Il n’en fallait pas plus pour que cette banane faite œuv re déchaîne les foules et les passions.

On pourra se désespérer de voir que l’artiste se fait aujourd’hui épicier, primeur ou marchand de Debibelots…fait,il est des fleuri stes dont le pseudo-lapin gonflable ne vaut pas 91 000 000 millions de dollars. Il y a bien quel que chose de pourri au royaume du Danemark mais justement pas cette

www.finestresullarte.info/arte-e-artisti/miami-artista-mangia-banana

De fait, ce qu’un collectionneur paie lorsqu’il donne 120 000 $ à la galerie Perrotin ce n’est pas une grosse banane achetée chez un primeur de Miami et un bout de scotch, mais bien l’idée de cette installation et le dispositif précis de son montage. Chaque exemplaire est ainsi accompagné d’un cer tificat d’authenticité et d’instructions, établies par l’artiste, précisant comment le fruit doit être changé plus ou moins tous les dix Maisjours.alors que voyonsnous ? Une pochette d’album par Andy Warhol. Un goûter énergétique. Un gag de Charlie UnChaplin.déchet oublié au fond d’une poubelle. Et pris dans ce flot d’i mages plus ou moins conscientes, arrivé au bout de nos grotesques tentatives pour rationali ser (vanité, hommage ou critique ?) ce qui n’aspi re pas à l’être, on sourit. De s’être laissé prendre au jeu, d’avoir pensé un peu devant ce reliquat de nourriture terrestre que l’artiste brandit devant nos yeux pour nous dire simplement : « Mais en fin, que regardes-tu ? ».

Car qui mange telle banane, périssable et interchan geable, ne fait pas pour autant disparaître l’idée de la banane et avec elle sa légion de symboles, phalliques, humoristiques, politiques, etc.

Nous touchons là à l’essence de l’art conceptuel se lon lequel l’idée prime sur sa mise œuvre et le savo ir-faire que l’on attend traditionnellement de l’artiste.

Victime de l’effet Mona Lisa qui menaçait la tranquil lité de la foire, The Comedian a donc dû être retiré le lendemain matin de son stand par la galerie Perrotin.

Alors, oui, on pourra s’of fusquer, pointer du doigt la décadence de l’art con temporain, l’obscénité de son économie, la bêtise des collectionneurs.

Nouveau coup de théâtre samedi lorsque l’artiste Da vid Datuna s’est brusquement emparé du fruit défendu pour le peler et le manger, arguant simplement du fait qu’il avait faim. Relevant de la blague potache plutôt que du geste ico noclaste, cette “performance” (intitulée The Hungry Man), n’a fait qu’accroître la notoriété de l’oeuvre et avec elle la foule de curieux se pressant dans les al lées d’Art Basel.

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Petite question de pataphysique : une installation-ba nane à demi dévorée existe-t-elle toujours ? Dans le monde de l’art selon Maurizio Cattelan : oui.

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L’œuvre, datée de 1988 et intitulée « Fait d’hiver » comme la campagne publicitaire, représente un cochon secourant une femme allongée dans la neige. Le Centre Geor ges-Pompidou a égalem ent été condamné pour l’avoir exposée en 2014. Le musée, Jeff Koons et sa société devront verser à Davidovici des indem nités plus élevées que ce qui avait été décidé en première instance. Une démarche d’« appro priation » ? C’est en ces termes que Jeff Koons défend cette forte inspiration de la publicité Naf-Naf, aux côtés des libertés de parodier et d’expression.

La seconde concerne sa structure « Naked » que la Cour d’appel de Paris a reconnue comme étant une contrefaçon d’un cliché du photographe Jean-François Bauret en 2019. Elle était présente dans le catalogue de l’exposition de 2014 au Centre Pompidou aux côtés de « Fait d’hiver » et le musée avait également été condamné en appel. Antoine ne-pour-contrefacon-dans-laffaire-du-cochon-naf-nafjeff-koons/jeff-koons-definitivement-condamhttps://www.connaissancedesarts.com/artistes/Bourdon

a cour d’appel de Paris a confirmé, ce mar di 23 février, la condamnation de Jeff Koons pour contrefaçon pour sa statue représent ant une femme et un co chon, plagiée sur une pu blicité Naf-Naf de 1985. Un jugement similaire avait été rendu en 2018, dont Koons avait fait ap Lapel.justice persiste et si gne : Jeff Koons est bien coupable d’avoir contre fait une publicité de la marque de prêt-à-porter Naf-Naf de 1985 réalisée par Franck Davidovici. La cour d’appel de Paris a bien reconnu que des différences existaient entre les deux, mais n’a pas été convaincue par la défense de Koons, qui a invoqué sa liberté d’in spiration artistique.

La cour a cependant estimé « qu’il n’a pas présenté cette œuvre comme une œuvre critique, une carica ture ou inspirée d’une œuvre préexistante » d’après l’avocat de Davidovici.

Les dommages et intérêts que les trois accusés de vront verser au créateur de la publicité, reconnu au teur de l’œuvre « originale » par la cour, s’élèvent à 190 000 euros. Ces frais excèdent les 135 000 euros de peine pronon cés en 2018, et sont assortis d’une interdiction d’expo ser la sculpture et de la reproduire. Cette dernière mention concerne notamment la diffusion d’images sur Internet, qui sera sanctionnée par une astreinte de 600 euros par jour.

On aurait pu croire que Jeff Koons aurait retenu sa leçon après avoir déjà écopé de deux peines du même type, dont l’une pour « plagiat » aux États-Unis.

KOONSJEFF

Les avocats de l’artiste vivant le plus cher du monde peuvent désormais se pourvoir en cassation s’ils l’e stiment nécessaire.

Une petite phrase que j’ai voulu reprendre et qui concentre la sensibilité discrète mais aussi atten tive de cet artiste.

On peut sentir un voile de mélancolie dans ses photos, même lorsque les gens sourient”. Ces mots sont ceux d’une jeune fille désireuse d’ad mirer les photographies de Sabine Weiss prés entées dans l’exposition actuelle de la Casa dei Tre Oci à Venise.

Elle fréquente les milieux artistiques dont elle immor talise de nombreux visages (Stravinski, Casals, Brit ten, Dubuffet, Léger, Giacometti, Raushenberg…).

On les retrouve dans des collections prestigieuses (MoMa et Metropolitan Museum of Art de New

SABINE WEISS LA DELL’ISTANTEPOESIAjusqu’au230ctobre2022TreOciGiudecca43,Veneziafermata/stopZitelletel.+390412412332info@treoci.orghttps://treoci.org/it/

En 1955, Edward Steichen sélectionne trois de ses cli chés pour l’exposition mythique « Family of Man » au MoMA de New York.

Elle peut ainsi poursuivre des recherches plus person nelles, qui illustrent la condition humaine et rattachent son oeuvre au courant de la photographie humaniste. Ses images ont fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde.

Elle effectue de nombreux travaux de commande, na vigant entre mode, reportage et publicité.

abine Weber Weiss est née à Saint-Gingolph (Suisse) le 23 juillet 1924.Initiée très jeune à la photographie, elle apprend le métier à Genève au studio Boissonnas. Son diplôme en poche, elle ouvre en 1945 son propre atelier, avant de partir définitivement pour Paris en Elle1946.y devient l’assistante du photographe de mode Willy Maywald. En 1950, elle épouse le peintre américain Hugh Weiss et commence à exercer comme photographe Enindépendante.1952,Robert

Officier des Arts et des Lettres depuis 1999, Sa bine Weber Weiss a reçu en 2010 les insignes de Chevalier dans l’ordre du “Mérite.

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York, Centre Georges Pompidou, Art Institute de Chicago, Museum of Modern Art de Kyoto…).

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On pourrait appeler cela un théâtre de l’âme, où les acteurs, ou plutôt les protagonistes, sont si réels que nous pouvons saisir leurs sentiments et lire leurs intentions. Des vendeuses de chips, des gitans pauvres, des groupes d’enfants mon trant leur sourire et des vieillards avec leur chien allant s’enterrer représ entent un univers hu main palpable, si proche, même si éloigné dans le (suittemps.page 56)

Doisneau lui propose de le rejoindre au sein de l’agence Rapho, qui gère aussi le travail de Willy Ronis ou Edouard Boubat.

Le noir et blanc des pho tos d’après-guerre des sine, comme l’encre de Chine sur le papier, la physionomie d’une époq ue historique avec ses ombres et ses lumières.

(suit de la page 55) Sur ces visages, qu’ils soient français, espagnols ou italiens, les traits bien dessinés semblent con tenir la force tenace de peuples qui ont subi les méfaits d’une guerre non désirée, mais qui savent encore imaginer, parmi les feuilles vertes des branches qui peuplent leurs quartiers, le bleu d’un ciel qui illumine l’a Lesvenir.rues et les vêtements, les lieux et leurs vies por tent toute la dureté de ce moment de recommen cement au milieu des décombres qui viennent de L’enthousiasmedisparaître. pour son métier, c’est ce que Sa bine Weiss a également réussi à déverser dans cette dernière exposi tion qu’elle planifiait et préparait lorsque sa vie s’est arrêtée. En 1946, un an seulement après l’obtention de son certificat d’aptitude pro fessionnelle, suite à une déception amoureuse, mais surtout par désir de connaître le monde, elle s’installe à Paris où elle se propose comme as sistante du photographe Willy Maywald, un ami des artistes qui l’introdu it dans les milieux mon dains parisiens. Trois ans plus tard, elle rencontre son grand amour : le peintre améric ain Hugh Weiss, avec qui elle vivra dans un studio pour le reste de sa vie.

Son regard s’est posé en particulier sur les enfants, leurs corps, leurs gestes et leurs regards et elle a voulu

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Leur premier voyage les a conduits aux îles Bor romées, à Stresa, Milan, Vérone, Padoue et enfin Venise.

En 1952, elle rejoint l’agence Rapho, recommandée par le célèbre Robert Doisneau, qui soutient égalem ent sa candidature pour le magazine “Vogue”, avec lequel elle collaborera pendant une dizaine d’années.

Depuis le début de sa carrière, elle est fascinée par les décors nocturnes, mais surtout par les spectacles de rue et les personnes fragiles.

Sa poétique se définit clairement à la lecture de cette pensée qui est la sienne : “C’est dans les petits faits de la vie quotidienne et aussi dans les rituels, les foi res, les réunions politiques, les guerres, l’amour et la mort que le photographe peut témoigner de ce qu’il y a de plus profond en l’homme ; là où il est seul devant l’incompréhensible, l’ineffable.”

À partir de 1953, ses photos ont été publiées dans de grands journaux internationaux. Sabine et son mari vivent entourés de figures em blématiques de leur univers culturel contemporain. Sont exposés des portraits des artistes Alberto Gia cometti, Kees van Dongen, Niki de Saint-Phalle, de l’écrivain Françoise Sagan, des actrices Simone Si gnoret, Romy Schneider et Brigitte Bardot, entre au Avectres. des photographes tels que Doisneau, Willy Ro nis et Edouard Boubat, Sabine Weiss est un représent ant de l’école humaniste française qui a fait de l’hom me de la rue l’un de ses sujets favoris.

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Femme extrêmement dynamique et curieuse, elle continuera à traverser les villes et les pays du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est de notre hémisphère, jusqu’à plus de 80 ans, pour collecter et nous donner sa vision du monde. Patrizia Lazzarin “Lorsque [Sabine Weiss] photographie des enfants, elle devient elle-même un enfant. Il n’y a absolument aucune barrière entre elle, eux et sa caméra.” Hugh Weiss, artiste et mari de Sabine Weiss La Casa dei Tre Oci de Venise présente, jusqu’au 23 octobre 2022, la plus grande rétrospective jamais or ganisée à ce jour, la première en Italie, consacrée à la photographe franco-suisse Sabine Weiss, décédée à 97 ans à son domicile à Paris le 28 décembre 2021, l’une des plus grandes représentantes de la photo graphie humaniste française aux côtés de Robert Doi sneau, Willy Ronis, Edouard Boubat, Brassaï et Izis.

L’exposition est le pre mier et le plus important hommage à sa carrière, avec plus de 200 pho tographies. Organisée par Virginie Chardin, la rétrospective est promue par la Fondazione di Ve nezia, réalisée par Marsi lio Arte en collaboration avec l’Institut Berggruen, produite par le studio Sa bine Weiss à Paris et Lau re Delloye-Augustins, avec le soutien du Jeu de Paume et du Festival in ternational Les Rencon tres de la photographie Seuled’Arles. femme photo graphe de l’après-guerre à avoir exercé ce métier aussi longtemps et dans tous les domaines de la photographie - du repor tage aux portraits d’arti stes, de la mode aux pho tos de rue avec un regard sur les visages d’enfants, en passant par ses nom breux voyages à travers le monde - Sabine Weiss, qui a pu participer acti vement à la construction de cette exposition, avait ouvert ses archives per sonnelles, conservées à Paris, pour raconter pour la première fois de ma nière large et structurée son histoire extraordinai re et son travail. Les photographies exposées à la Tre Oci, dont plusieurs inédites (comme la série consa crée aux asiles, prise du rant l’hiver 1951-1952 en France dans le départ ement du Cher, et restée partiellement inédite à ce jour) ainsi que diverses publications (suit p. 58)

1950, elle a effectué de nombreux voyages en Europe, au Maroc, au Moyen-Orient et aux États-Unis. En 1958, sa première rétrospective a eu lieu au centre culturel Noroit à Arras, en France. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, ses voyages se poursuivent au Japon, au Portugal, en Grèce, en Turquie, en Hongrie et elle reçoit une bour se du ministère de la culture sur les coptes d’Égypte.

nous faire ressentir l’émotion qu’elle ressentait en les Dèsreprésentant.lesannées

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(suit de la page 57) et revues de l’époque, retracent toute la carrière de Weiss, de ses débuts en 1935 aux années 1980. Dès le début, Sabine Weiss, comme le mon trent les photos d’en fants et de passants de l’exposition, a dirigé son objectif sur les corps et les gestes, immortalisant les émotions et les senti ments, dans la lignée de la photographie humani ste C’estfrançaise.uneapproche dont elle ne s’écartera jamais, comme en témoignent ses propres mots : “Pour être puissante, une photo graphie doit nous parler d’un aspect de la condi tion humaine, nous faire ressentir l’émotion que le photographe a ressentie devant son sujet”. L’un des principaux axes de l’exposition “Sabine Weiss. The Poetry of the Instant” retrace précisément les années 1950, époque de la reconnais sance internationale du Enphotographe.1952,eneffet, sa car rière prend un tournant décisif lorsqu’elle rejoint l’agence Rapho, sur la re commandation de Robert ÀDoisneau.partir de 1953, ses photographies sont pu bliées dans de grands journaux internationaux tels que “Picture Post”, “Paris Match”, “Vogue”, “Le Ore”, “The New York Times”, “Life” et “Newsweek”. La même année, Weiss participe à l’exposition “Post War European Photography” PALAZZI 58 VENEZIA

au Museum of Modern Art de New York (MOMA) et, en 1954, l’Art Institute of Chicago lui consacre une grande exposition personnelle. En 1955, trois de ses clichés ont été choisis par Edward Steichen pour l’exposition anthologique hi storique “The Family of Man” au MOMA de New DeYork.1952 à 1961, Sabine Weiss a collaboré avec Vogue, aux côtés de photographes tels que William Klein, Henry Clarke et Guy Bourdin, réalisant des séances de photos de mode mémorables, dont l’exposition présente des clichés en couleurs vives ainsi qu’une quinzaine de numéros originaux du célèbre magazine. Une section de l’exposition est ensuite consacrée à ses portraits de peintres, sculpteurs, acteurs et musi ciens. Pendant cinq ans, Hugh Weiss a été le mentor de l’artiste Niki de Saint Phalle, tandis que Sabine était proche d’Annette Giacometti, l’épouse du grand sculpteur Alberto. Leurs portraits sont exposés aux côtés de ceux d’au tres personnalités telles que Robert Rauschenberg, Françoise Sagan, Romy Schneider, Ella Fitzgerald, Simone Signoret et Brigitte Bardot.

L’Amérique, qu’elle a rejointe en 1955 sur le paque bot Liberté en compagnie de son mari Hugh, l’a for tement impressionnée, et les clichés qu’elle a pris à New York dans ses rues grouillantes de détails, du Bronx à Harlem, de Chinatown à la neuvième avenue, ont été publiés par le New York Times dans un long reportage intitulé “Les New-Yorkais (et Washington)

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d’une Parisienne”. Ce sont des images qui racontent l’Amérique d’un point de vue français, avec un humour particulier, dont beaucoup sont exposées aujourd’hui.

lle s’est battue pour que les femmes aient leur place aux Jeux Olympiques. Pour cela, il y a 100 ans, jour pour jour, Alice Mil liat créait les tous pre miers Jeux Olympiques féminins près de Paris. Son histoire est méconn ue, et c’est pourtant grâce à elle que les femmes peuvent aujourd’hui par ticiper à l’ensemble des disciplines olympiques. Il y a 100 ans, la Française Alice Milliat créait les tous premiers Jeux Olympiques fémin ins, après des années de bataille et face au refus du fondateur des JO mo dernes (1896), Pierre de Coubertin, d’intégrer les femmes à la compétition. Il assurait alors ne pas vouloir “d’olympiade fe melle”, mais Alice Mil liat lui a tenu tête. Le 20 août 1922, elle permettait pour la pre mière fois aux femmes de pénétrer le monde, quasi exclusivement masculin à l’époque, des compétit ions sportives de haut-ni Uneveau. femme “autonome et libre” confrontée aux préjugés sexistes Née le 5 mai 1884 à Nan tes, Alice Milliat a “une chance, qui est aussi un Ellemalheur.aété mariée très jeu ne et [est devenue] veuve très jeune. Elle devient donc une femme autonome et libre, sous le joug de per sonne”, raconte Eric Flo rand, (suit page 60)

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L’exposition consacre également une large place aux œuvres réalisées depuis les années 1980, à l’âge de soixante ans, lors de ses voyages au Portugal, en Inde, en Birmanie, en Bulgarie et en Égypte. Comme l’observe la commissaire Virginie Chardin, on y trouve “une extraordinaire vivacité intellectuelle aux accents sentimentaux, axée sur la solitude, la foi et les moments de réflexion dans l’existence”. Outre les photographies, l’exposition présentera égal ement des extraits de films documentaires qui lui sont consacrés (“ La Chambre Noire “ en 1965 ; “ Sabine Weiss “ en 2005 ; “ Mon travail de photographe “ en 2014) dans lesquels la photographe a raconté, à dif férentes périodes de sa vie, son parcours artistique, ses expériences de voyage et les difficultés d’être une femme photographe. La force de sa curiosité pour le monde et sa joie de voir et de documenter font de Sabine Weiss un sym bole de courage et de liberté pour toutes les femmes Lephotographes.catalogue, publié par Marsilio Arte, présente de nombreuses images inédites et des textes de Virginie Chardin, commissaire de l’exposition, et de Denis Curti, directeur artistique de la Casa dei Tre ne/588-sabine-weiss-la-poesia-dell-istantetreoci.org/it/2013-02-05-10-08-35/in-programmazioOci.”.

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MILLIATALICE

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elle essuie deux refus de la part de Pierre de Coubertin, créateur des Jeux Olympiques modernes, qui ne veut toujours pas les ouvrir aux femmes. En réponse, elle décide donc de créer un premier meeting féminin à Monte-Carlo en 1921, précise la Fondation Alice Milliat sur son site internet, avant de lancer les premiers Jeux Olympiques féminins, le 20 août 1922, au stade Pershing dans le bois de Vincen nes, près de Paris.

“Un coup de pression” de la Française qui rassem ble 13 athlètes de Grande-Bretagne, 22 Françaises, 10 Tchécoslovaques, 7 Suisses et 13 Américaines, devant 5 à 20.000 spectateurs, selon les articles de l’époque. Une première victoire.

“Le sport féminin a sa place dans la vie sociale au même titre que le sport masculin”, déclare-t-elle en Mais1917.

“Elle a été au bout de ce qu’elle pensait” Dès la fin de ces premiers Jeux, ceux-ci sont renom més “Jeux mondiaux féminins”, le CIO interdisant l’utilisation du mot “olympique” pour la compétition. Quatre autres éditions sont organisées, entre 1926 et 1934.

https://www.fondationali-cemilliat.com/alice-milliat

Le principal défi d’Alice Milliat fut de développer les pratiques et les com pétitions féminines dans une société occidentale qui associait les sports à des qualités présumées masculines : la virilité, la force, le courage”, rés ume l’historienne Floren ce Carpentier dans “La Revue Malgréd’Histoire”.tout,ausortir de la Première Guerre mon diale, Alice Milliat enga ge “un bras de fer” avec le Comité international olympique pour créer des Jeux Olympiques fémin ins, explique Florys Ca stan-Vicente, maîtresse de conférence en histoire à l’université de Lyon. À l’époque, les fem mes étaient autorisées à participer aux JO clas siques mais seulement dans quelques épreuves comme le tir à l’arc et l’escrime, et n’étaient de toute façon pas vraiment les bienvenues, selon les dires des organisateurs eux-mêmes. Devenue présidente du club Fémina-Sport en 1915, elle fait partie des fondatrices de la Fédération des So ciétés Féminines Sportives de France en 1917, dont elle prendra la tête en 1919.

PALAZZI 60 VENEZIA (suit de la page 59) créateur de la Fondation Alice Milliat. Sans contraintes, elle part vivre en Angleterre où “elle découvre que le sport fait partie de la so ciété, y compris pour les Lafemmes”.Française pratique alors l’aviron à haut ni veau, après avoir essayé la natation et le hockey sur Maisgazon.deretour en France, elle se heurte aux préjug és sexistes de la société: les médecins estiment que le sport est trop vio lent pour les femmes qui doivent avoir un enfant, quand d’autres assurent que des cuisses découv ertes troubleraient les “hommes.

Le dernier événement de ce type, à Londres en 1934, “attire plus de 6.000 spectateurs chaque jour”, expli que la Fondation à son nom. “Elle a été au bout de ce qu’elle pensait, femme libre et intelligente. Quand on lui a dit non, elle a conti nué”, rappelle Eric Florand, qui veille à la perpétuat ion de sa mémoire. Malgré tout, “il y a eu beaucoup de réactions misogynes dans la presse internationale et notamment française”, relève Florys Castan-Vicen te, avant d’ajouter : “La presse britannique que j’ai consultée était beaucoup plus enthousiaste alors que la presse française était souvent moqueuse.”

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Mais face au succès de ces épreuves 100% féminin es, le CIO accepte dès 1928 et les Jeux d’Amsterdam l’entrée des femmes, notamment dans les épreuves reines comme l’athlétisme. “Sauf qu’une fois que le sport féminin a été accepté aux Jeux, les hommes ont repris le pouvoir dessus, sans vraiment s’y intéresser, elles ont été broyées par le système”, déplore Eric Florand. L’épreuve du 800 mètres sera par exemple “utilisée pour tenter de décrédibiliser l’athlétisme féminin”, abonde Florys Castan-Vicente.

Alice Milliat arrête tout en 1936 et meurt à Paris dans l’anonymat total. “On s’est aperçu que le combat était toujours d’actua lité, La parité arrive enfin aux Jeux, en France en 2024, mais 100 ans plus tard… Et elle est encore loin d’être atteinte dans l’encadrement et aux Paralympi ques”, précise Eric Florand. Un documentaire sur Alice Milliat, “Les incorrectes”, sera diffusé au mois de novembre sur Histoire TV. Voir la https://youtu.be/zPvidèoZwHK8MiII lice Joséphine Marie Milliat (nom de jeune fille Million ; Nantes, 5 mai 1884 - Pa ris, 19 mai 1957) était une nageuse, canoéiste et diri geante sportive française, pionnière du sport féminin en France et dans le reste du Ellemonde.est née à Nantes de parents Hyppolite et Joséphine Million, pro priétaires d’une épicerie dans le centre ville. Le 10 mai 1904, Alice a épousé le clerc Joseph Milliat, qui est décédé quatre ans après le maria Enge. 1909, elle a fondé, avec Pierre Payssé, Femi na Sport, le premier club sportif féminin de France. En 1917, elle a rejoint le club En Avant, dirigé par Albert Pélan, et ils ont fondé ensemble la Féd ération des sociétés fém inines sportives de France En(FSFSF).1919, elle en devient la présidente et fait en trer deux autres femmes au conseil d’administra tion : Jeanne Brulé, se crétaire générale, et Eliane Thébaut, trésorière . À partir de 1921, la féd ération change de nom et devient la Fédération fém inine sportive de France Le(FFSF).31octobre 1921, Alice Milliat fonde la Fédérati on Sportive Féminine In ternationale (FSFI), qui se donne pour mission de su perviser les manifestations féminines internationales. (suit page 62)

Ce qui est presque incroyable, c’est l’âge de sa con struction, qui remonte à quelque 11 600 ans, soit en viron sept mille ans avant la pyramide de Gizeh, à titre de Gobeklicomparaison.Tepeestdonc le plus ancien exemple con nu d’architecture monumentale, la première con struction réalisée par des humains travaillant en semble pour l’ériger.

PALAZZI 62 VENEZIA (suit de la page 61) En réponse au refus de l’IAAF d’inclure des épreuves féminines dans le programme d’athlétis me des Jeux Olympiques, la FSFI a décidé d’organi ser un nouvel événement international exclusive ment féminin : les Jeux Olympiques féminins. Alice Milliat dirige le co mité d’organisation des Jeux olympiques fémin ins, qu’elle conçoit com me une opposition aux Jeux olympiques mascu Leslins. premiers Jeux Olym piques féminins ont eu lieu à Paris en 1921 et ont vu la participation de 77 athlètes de cinq pays. Pour la troisième édition, le Comité international olympique a convaincu Alice Milliat de changer le nom de l’événement international en échange de l’ouverture des Jeux olympiques aux femmes. La demande est acceptée et les Jeux féminins pren nent le nom officiel de Jeux mondiaux féminins. Lors des Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam, cinq compétitions rés ervées aux femmes sont introduites, auxquelles participent dix équipes na Lationales.dernière édition des Jeux mondiaux féminins a eu lieu à Londres en 1934. La FSFI a ensuite été con trainte de céder le contrôle de l’athlétisme féminin à l’IAAF, la fédération internationale fondée en 1912, qui est responsable de ce sport au niveau mon dial. wikipedia.org ne importante découverte archéologique est susceptible de conduire à une reconsi dération de tout ce qui avait été supposé jusqu’à présent sur l’évolution de l’homme Selonprimitif.les théories actuelles, ce n’est qu’après l’a vènement de l’agriculture, et la sédentarisation qui s’en est suivie, que nos ancêtres néolithiques se sont adonnés à des pratiques religieuses.

Le site de Gobekli Tepe (colline arrondie) en Tur quie, dont les fouilles ont commencé en 1994, réfute ces Trèsthéories.impressionnant, et ressemblant vaguement à Stonehenge, il a été construit bien avant tous les éd ifices religieux connus à ce jour, avec des blocs de calcaire carrés, ornés de bas-reliefs d’animaux : ga zelles, serpents, renards, scorpions et sangliers.

On ne sait pas non plus comment ni pourquoi il a été construit : à l’époque de sa construction, les hu mains vivaient en tribus nomades, qui subvenaient à leurs besoins en chassant et en cueillant des lég umes.

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TEPEGOBEKLI

Ce qui est également important, c’est ce qui n’a pas été trouvé sur le site : aucune trace d’habitation, ni de cantine, ce qui montre qu’il s’agissait exclusive ment d’un centre cérémoniel. Découvrir que des chasseurs-cueilleurs avaient con struit Gobekli Tepe, c’était comme trouver quel qu’un capable de construire un 747 (un avion) dans une cave avec un couteau”, a déclaré l’archéologue responsable des fouilles, Klaus Schmidt.

Pourtant, les bâtisseurs de temples étaient capables de tailler, façonner et transporter d’énormes blocs de pierre, pesant 16 tonnes, sans connaître la roue, ni avoir de bêtes de somme.

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Paradoxalement, Go bekli Tepe semble être à la fois un présage du monde civilisé à venir et le dernier et plus grand emblème d’un passé no made qui était déjà en train de disparaître. La réalisation est frap pante, mais il est difficile de comprendre comment elle a été faite, ou ce qu’elle signifie. Schmidt suggère que l’impulsion humaine de pratiquer des rituels sacrés est née chez nos ancêtres noma des pour se sentir partie intégrante du monde na turel, avec l’intention de le maîtriser, et, plus rév olutionnaire encore, que l’esprit humain a créé la civilisation, et non les conditions environne Lementales.sitearchéologique de Gobelki Tepe a récemm ent ouvert ses portes au public. Annalisa Lo Monaco Lectrice compulsive et blogueuse “par ha sard”, j’ai commencè à écrire sur des faits qui n’ont toujours fascinè, presque comme un pari, pour trasmettre une sai ne curiosité a propos d’époques, de lieux, de personnes et d’événeme nts lointains (ou pas) qui peuvent avoir beaucoup a nous apprendre.

sterioso-al-mondo/to-archeologico-piu-migobekli-tepe-il-sinillamagazine.it/https://www.vasa-lo-monaco/gazine.it/author/annalihttps://www.vanillama

L’écriture était inconnue, tout comme les métaux et les céramiques, mais les piliers de Gobekli Tepe sont sculptés comme les contours rigides de géants, les animaux gravés dans la pierre, à la lumière du feu, deviennent évocateurs d’un monde spirituel, qui a peut-être commencé ici, initiant une pratique qui persiste jusqu’à aujourd’hui : le pèlerinage reli Legieux.site se compose d’une colline artificielle, hau te de 15 mètres, et de quatre enceintes circulaires, bordées d’énormes piliers, qui symbolisaient peutêtre des assemblées d’hommes, avec des pierres en forme de T enfoncées dans le sol ; sa construction a duré des centaines d’années, de trois à cinq siècles, puis mystérieusement, vers 8000 avant J.-C., Go bekli Tepe a été abandonné, et délibérément enterré avec de la terre apportée par l’homme.

TENDRES ASSEMBLÉES DE FEMMES ET AUTRES MERVEILLES ODY SABAN La vie et la création d’Ody Saban jeudi 22 sept. 18h La peinture d'Ody Saban jeudi 29 sept. 18h GALERIE LES YEUX FERTILES 27 Rue de Seine, 75006 Paris - 01 43 26 27 91 - contact@galerie-lesyeuxfertiles.com 15 SEPTEMBRE - 8 OCTOBRE 2022 VERNISSAGE MERCREDI 14 SEPTEMBRE 17 H - 21 H Ody Saban : Joe Bousquet & Ody Saban, Imagination, Nantes, Walusinski, 2022, 76 pages, étui. Édition originale Jeudi, Vendredi, Samedi de 14 h à 19h et sur rdv au 06 07 44 58 78 Peintures, aquarelles, dessins, livres d’artiste Thomas Mordant Lecture de poèmes jeudi 6 oct. 18h & signature du livre 2015: Assemblée de femmes pour la transformation des objets magiques. 116x148cm. Aquarelles, encre de Chine sur papier de soie.

Saban dessine à l’en cre de Chine sur du papier de soie, papiers de l’extrême orient, pratique l’aquarel le et la peinture (huile et Cesacrylique).sortes de broderies aux couleurs chaudes rappellent les miniatures, mais aussi l’univers cosmopolite, ce dont elle reste imprégnée. Ses dessins évoquent l’érot isme amoureux et chaque feuille est remplie d’enche vêtrements de corps, de vi sages, de fleurs, exprimant ainsi la plénitude féminine. Si elle s’identifie à Lilith, la femme maudite, c’est pour mieux combattre la misogy nie, mais aussi pour révéler la magie qui se dégage de son univers chargé d’oniri sme fantastique.»

« Artiste inclassable, cet te dessinatrice est parfois étiquetée “brute”, d’autres fois “surréaliste” ou encore “contemporaine”. Si elle a étudié dans des écoles d’art, elle n’en conserve pas moins une imagination inépuis able, une liberté médusante et une inspiration débridée.

Au plaisir de vous voir. Ody dy Saban est une artiste française associée aux cou rants de l’art brut, hors-les-normes et surréalis te. Elle a été élevée dans un univers mi-juif et mi-musul man, a étudié dans des écol es catholiques, trait qui mar que sa signature artistique.

«» La dernière série de pein tures d’Ody Saban représ ente de grands bateaux vo lants qui la relient à l’utopie révolutionnaire célèbrent à sa façon érotique et amou reuse, le thème de l’émigrat Odyion.

« Les Yeux Fertiles » m’a offert une exposition personnelle en septembre et octobre 2022. J’envoie en email ci-joint, le carton d’invitation de cette exposition et le dépliant où Thomas Mordant a écrit une présentation de mon œuvre. J’ai pris la parole en public, début juillet, sur le li vre édité pour la première fois, “Imagination” de Joë Bousquet que j’ai illustré. J’y ai notamment dit ceci : « J’avais peint des milliers d’amoureux et d’amou reuses avant que la Cour Suprême des États-Unis n’encourage les plongeons dans le prosaïsme des assassinats les plus sordides en une large palette en supprimant le devoir par les états d’autoriser et d’or ganiser au niveau fédéral l’avortement. Avant cette décision, des invitations avaient déjà commencé à être envoyées pour mon exposition per sonnelle à la galerie « Les Yeux fertiles ». Cette exposition, je l’avais nommée « Tendres assem blées de femmes ». Elle prend maintenant un sens po litique inattendu et un sourire de solidarité avec mes sœurs du « Nouveau Monde ». Ce n’est pas seulement l’inspiration incontrôlable qui peut resserrer les liens entre les êtres, ce sont aussi les hasards objectifs induits parfois par pesanteur maca bre qui nous sont les plus hostiles. »

TENDRES ASSEMBLEE DE FEMMES ET AUTRES MERVEILLES du 15 septembre 2022 au 12 octobre 2022 ODYGALERIESABAN LES YEUX FERTILES 27, rue de Seine 75006 Paris Tél+33 (0)1.43.26.27.91 Fax+33 www.galerie-lesyeuxfertiles.com/contact@galerie-lesyeuxfertiles.com(0)1.46.34.19.27

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Laonjour,galerie

Cette peinture figurative sans se vouloir narrative, raconte des histoires, celle de la société de consommation, des mythes, de la vie quotidienne ; mais il faut les décrypter.

D’autres images viennent des décors des mosquées, celles-ci sont alors détournées.

Si l’on ne bénéficie pas de l’aide de l’artiste pour nous aider, l’approche que l’on peut avoir peut se suffire. Tous les personnages qui s’entremêlent, occupent toute la toile et nous invitent au dialogue.

Cette figuration née du hasard car l’artiste ne fait jamais d’esquisse. André Robert Retrouvez le clip d’Ody Saban sur News Art Tv

Today

universporteSabannouvelledanssonsurréaliste

etrouvez le clip d’Ody Saban sur News Art Today

PALAZZI 66 VENEZIA cm Ody

Tv L’ART fait partie intégrante de la vie, nécessité absolue . Bien sûr chacun le vit individuellement, car des actions du quotidien peuvent être considérées comme des actes Avantartistiques.les performers Proudhon décrivait lors de sa captivité à Sainte Pélagie le chant des prisonniers regagnant leurs cellules comme un » art en situation « . L’histoire nous a appris que les créations pouvaient descendre des Sicimaises.notre patrimoine artistique s’enrichit chaque jour, grâce aux »nomades de l’art « , ces artistes qui se donnent à l’art, le terme de nomade convient parfaitement à Ody CetteSaban.femme née à Istanbul, ayant suivit des études artistiques en Israël et vivant en France, a mené un parcours identique dans l’art. Les voyages, c’est bien connu, enrichissent la Quepensée.peut-il arriver à quelqu’un qui en plus d’un cursus d’études artistiques classiques (université, beauxarts), s’enrichit d’une formation chez Lecoq, et de plus travaille en C’estgroupe. en artiste pluridisciplinaire que Ody Saban découvre Art cloche elle l’a conquise avec la fougue d’une Elleguerrière.s’impose très vite autant dans l’univers plastique, que dans les performances du groupe. Après l’expulsion d’Art cloche du squatt de la rue d’Oran, l’aventure picturale et poétique continue, avec une liberté acquise au cours de ces années de nomadisme, l’artiste nous montre aujourd’hui des productions loin des compromis esthétiques de l’art Ilofficiel.yadans chaque œuvre des références orientales, celles-ci sont exécutées avec une liberté acquise en SesOccident.œuvres racontent toute une histoire, où évoquent un conte, très imprégnées de symboles de la société turque, ainsi la tulipe symbole d’Istanbul sert souvent de prétexte ou de base à une œuvre.

TENDRES ASSEMBLÉES DE FEMMES ET AUTRES MERVEILLES ODYEXPOSITIONSABAN15 SEPTEMBRE- 8 OCTOBRE 2022

Comme souvent chez Ody Saban, plus les œuvres se présentent comme naïves et presque simplement narratives, plus l’identité des per sonnages et les rapports entre eux la vie et l’univers se complexifient.

Parallèlement, les relations entre les matières, les perspectives, les lumières, les couleurs, les formes et les mouvements s’affinent et se troublent pour nous troubler.

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2021. Tendre assemblées de femmes avec un témoin mâle considérable. 116cm x 148 cm Aquarelles, encre de Chine sur papier de soie. Mais les forêts et les océans d’Ody se sentent offerts à des assemblées de femmes. L’objectif constant de ces vastes réunions semble être de conjuguer la poésie visuelle avec la poésie tactile, kinesthésique, olfactive et doucement sonore.

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Pour ce faire, des images s’échangent à même la peau avec des caresses, des danses, des chants. Des femmes et leurs désirs se meuvent.Àl’intérieur du féminisme de la nécessité immédiate et de la volonté révolutionnaire, se présente, à perte de vue, un surréalisme féministe. Ici, une liberté éblouissante. Des parfums pour embellir les rêves. Des civilisations nourries au lait de foudre.

Les objectifs précis, conjoncturels de ces groupements humains très librement structurés sont toutefois ouvertement affichés comme l’indiquent les titres de ces œuvres. Il s’agit par exemple de « faire naître des volcans perliers », de « sublimer les feux les plus intenses », de « marier la musique érotique avec les chants d’oiseaux », d’apprendre les gestes et les paroles pour que « les éléphants et les albatros s’entr’apprivoisent », d’investir le « Bateau Soleil », d’initier tant d’autres actes collectifs indispensables.

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