Supplèment au Palazzi A Venezia Septembre 2020

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Photo luigi ontani

Franco Bellucci Clara Claus Hélène Peytavi Anne Slacik Dominique Albertelli Chateau de Ratilly Pas de Cartier! Arbres et Yanomami Maurizio Nannucci Lamacchia & Raggi Paella Chimiellas AMOURS II EVGENIA SARE’ Thomas Lèvy Lasne Jeanne Rimbert Agnès Baillon Impressionisti/Monet Palazzo Albergati Chris Mars

Supplement à l’édition de “Palazzi A Venezia “ Septembre 2020


PALAZZI A VENEZIA Publication périodique d’Arts et de culture urbaine de l’association homonyme régie par la Loi de1901 ISSN/Commission Paritaire : en cours Distribution postale/digitale Président Directeur de la Publication Vittorio E. Pisu Photo paintinghere.com

Comité de Rédaction Marie-Amélie Anquetil Arcibaldo de la Cruz Vittorio E. Pisu

Rédacteur Arts Demetra Puddu Supplement à l’édition de Palazzi A Venezia du mois de Juin 2020 Textes et documents photographiques publiées ne seront pas rendus Tous droits reservés

Correspondance vittorio.e.pisu@free.fr palazziavenezia@gmail.com https://www.facebook.com/ Palazzi-A-Venezia https://www.vimeo.com/ channels/palazziavenezia PALAZZI 2 VENEZIA

e mois de septembre déjà entamé voici le supplément du mensuel qui pointe son nez dans un format différent de son grand frère, en essayant d’être plus pointus, plus intéressant, peut être même plus marrant. Vous me direz s’il y arrive, il aime bien savoir. En ce qui me concerne l’année recommence toujours le 15 aout, moment de bilans de l’année écoulée et de projets pour cette rentrée qui est bien différente des autres précédente. Bien de choses ne se passent pas comme d’habitude e bien que ne fréquentant plus les écoles depuis belle lurette, j’aperçois les problèmes que ce satané covid-19 crée et non seulement aux écoles mais aussi aux usines et aux bureaux. Certes beaucoup de mansions peuvent être effectuée à distance, mais pas toutes, surtout dans l’industrie comme on le comprend assez facilement, bien que les industries aient eu tendance ces dernières années à déserter l’Europe, pour se réfugier si je peux dire, au loin dans les pays aux salaires particulièrement bas. Lors du lancement de l’Apollo qui porta trois hommes dont deux sur la surface de la Lune, la NASA ayant à cette époque les computers les plus performants, un petit malin se posa la question du pourquoi ils étaient capables d’envoyer et surtout de faire revenir des hommes depuis la Lune et ne pas résoudre les problèmes du trafic automobile sur les autoroutes californiennes. La réponse digitale fut qu’il fallait déplacer le travail auprès des travailleurs et pas l’inverse, ce qui fut jugé cocasse et saugrenu. Mais c’est bien ce que le covid-19 a réalisé, bien que la comptabilité de British Airways déjà en 1982 était traitée au Bangladesh e sans internet en plus. Je n’ai pas l’impression que toutes les leçons est étaient tirées de ces mois de pandémie où finalement s’était les travaux les plus humbles et le moins considérés, pour ne pas dire les moins rémunérés, qui ont permis que la société ne s’effondre pas complètement. Par contre le commerce de produit inutiles s’est arrêté à tel point que des nombreuses sociétés ont mis la clef sous la porte et ce n’est pas fini. Confronté aux déclarations les plus contradictoires de ceux qui se nomment gouvernant et d’une manière très démocratique puisque aucune des prétendue grandes ou prétendues telles, nations de ce monde ont été capable d’avoir une réaction et une attitude cohérentes et constructives face à cette pandémie. Sans parler bien entendu des manifestations des négationnistes en tous genre, nouvellement diplômé virologue, qui prétendent ne pas respecter les règles minimales destinées à assurer un minimum de protection jusqu’à affirmer que nous sommes sous une dictature sanitaire quand ils ne dénient tout simplement le covid. Si c’était vraiment le cas, cette prétendue dictature aurait effectivement pris soins d’interdire un grand nombre de produits que nous savons dangereux pour notre santé mais que les lobbys des fabricants quasiment monopolistes s’évertuent à vouloir continuer à vendre pour leur plus grands profit. On a déjà connu les industriels du tabac qui rémunéraient grassement des scientifiques (sic) afin qu’ils publient des études qui contredisaient les observations, désormais vieilles de plus de soixante dix ans, sur la relation entre la fumée et le cancer quand ce ne sont pas les maladies cardiovasculaires. Une dictature sanitaire aurait déjà interdit la vente du tabac sous n’importe quelle forme, mais les impôts qu’elle encaisse dépassent largement les frais médicaux que les cancéreux occasionnent, sans compter les retraites qui ne seront pas payées à ces prématurés défunts. Une dictature sanitaire aurait déjà empêché la circulation des véhicules obsolètes et hautement polluants spécialement les vieux diésel, aurait limité la vitesse des véhicules en ville à 30 km heure, aurait imposé l’arrêt de l’urbanisation qui mite le territoire, bétonnant la campagne, détruisant les terres agricoles et faisant que la pluie devienne inondation et crues comme bien récemment. La liste est un peu longue de toutes les actions qu’une dictature sanitaire aurait faites si elle existait vraiment et je ne crois pas que le port d’un masque sanitaire sur le visage lorsque l’ont sort de chez soi (pour ceux qui en disposent d’ailleurs) soi attentatoire à notre liberté. Pendant que ceux qui ne produisent rien protestent, les Artistes, eux, continuent vaille que vaille et faisant feux de tout bois à nous proposer leur Art afin d’égayer à tout le moins notre quotidien compliqué et souvent pas vraiment jojo. Je vous invite à en découvrir ou redécouvrir certains en les remerciant de ce cadeaux qu’ils nous offrent. Vittorio E. Pisu


Photo diagonaledel’art

KATINKA SCHUETT elui qui fut longtemps diagnostiqué : « résidu asilaire irrécupérable » est mort le dimanche 30 août à l’âge de 75 ans. L’œuvre de Franco Bellucci compte parmi les plus fortes de l’art brut. Les sculptures hybrides que produisait Franco Bellucci sont constituées d’objets hétéroclites dont les destins sont inexorablement liés. Elles ont été présentées dans plusieurs grandes expositions comme la monographie qui lui a été consacrée au MADmusée de Liège, “Banditi dell’arte” (Halle Saint Pierre) et “art brut, collection abcd/ Bruno Decharme” (La maison rouge) à Paris ainsi qu’à la galerie Christian Berst en 2015. « Ces œuvres sont douées d’une puissance symbolique que bien des artistes ‘professionnels’ sont incapables d’atteindre. » (Philippe Dagen, Le Monde). On reconnaît le style de Bellucci comme on identifie immédiatement celui d’un autre géant de l’art brut Michel Nedjar. Et, cette reconnaissance est sans aucun doute due à la force immédiate que ses œuvres inspirent.

A l’instar des célèbres poupées de Nedjar, les assemblages «néo vaudous » confectionnés par Bellucci suscitent, d’ailleurs, un étrange mélange d’attirance et de répulsion. L’artiste associe dans son travail déchets et objets hétéroclites, souvent issus de l’univers de l’enfance (jouets, poupées, figurines, etc.), qu’il enserre fermement dans de subtils imbroglios de cordages. Tout y passe et semble pouvoir faire office de nouage : chambres à air, chaussettes, tuyaux d’arrosage, fils électriques, bandages, bas de femme, câbles USB, etc. Il serait vain d’énumérer et de vouloir décrire toutes les figures qui naissent de ces enchevêtrements, tant leurs formes sont variées et inattendues. De ces rencontres improbables naissent parfois des accouplements monstrueux entre un dinosaure et une poupée Barbie, une chaussure drag queen et un câble HDMI, ou des copulations plus prosaïques entre animaux de ferme. Parmi les pièces les plus intéressantes se trouvent celles dont les objets insérés ont été les plus

démembrés. On peine, alors, à distinguer dans l’enchevêtrement des morceaux de tissus, de plastiques et des corps désarticulés, une figure familière. On pense parfois à certaines poupées de Bellmer, ou pour les assemblages plus abstraits à ceux de Pascal Tassini. Quelquefois, ces assortiments de jouets et de déchets sont carrément enchainés avec des tiges de fer comme si elles avaient été torsadées par la poigne d’un géant. On mesure ainsi la force hors du commun de leur auteur. Bellucci était dit-on capable d’arracher radiateurs et robinets lors de ses accès de violence. Ce qui lui causait de graves blessures aux mains, et justifiait, alors, sa contention lors de ses premières hospitalisations. Toutefois cette brutalité, présente dans les assemblages, est nuancée par le choix des objets, et de leurs coloris. Bellucci affectionne tout autant les jouets en peluche que le chromatisme clinquant des T Rex et autres dinosaures qu’il se fait un malin plaisir d’étrangler. BIO ...DÉGRADABLE La reconnaissance méritée d’un PALAZZI 3 VENEZIA

Franco Bellucci Mort de l’irrécupérable de l’art brut http://diagonaledelart.blogs. liberation.fr/2020/09/01/ mort-dun-irrecuperable-de-lart/

artiste comme Franco Bellucci a une portée qui va bien au delà du seul domaine esthétique. Car non seulement ce créateur travaille à partir de détritus comme de nombreux artistes contemporains, mais il est lui-même considéré comme un « déchet » par une partie de notre société. Et, c’est l’un des intérêts des expositions d’art brut, non seulement, de revaloriser des œuvres et des matériaux jugés indignes autrefois, mais plus encore de changer notre regard à l’égard de personnalités mises au ban de notre culture. De fait Bellucci fut diagnostiqué « résidu asilaire irrécupérable » par la médecine de son temps. D’ailleurs, le mépris des déchets ne résulte pas seulement d’une vision idéaliste de la matière, mais plus encore du rejet les hommes chargés de s’en occuper, les éboueurs, les nettoyeurs, et de tous ceux qui vivent des détritus de nos sociétés. Ce rejet est peut-être encore tributaire d’une tradition de la philosophie grecque qui se gardait bien de rentrer en contact avec les matériaux abjects, et ceux qui s’en chargeaient. Si la philosophie classique et les beaux arts n’envisageaient que des objets et des thèmes policés, en anoblissant la matière (grâce à des procédés de décoration, de sublimation, de plaquage, de limage, de polissage), la première revalorisation des matériaux déchets est sans doute à chercher du côté de la poésie de Baudelaire avec le chiffonnier de Paris, mais aussi de Benjamin et des surréalistes qui feront des brocantes et des passages, le labyrinthe de leurs flâneries dans une poétique de l’objet récupéré. L’intérêt d’une esthétique du rebut est sans doute lié, également, à son caractère individuel. Le déchet est absolument unique, il s’impose par son unicité contre le modèle standard, l’objet neuf fabriqué en série. Tout comme le créateur d’art brut qui manifeste sa singularitéà l’écart de la normalité dominante. Pasolini, dans ses Ecrits Corsaires (1975), opposait déjà le centre à la périphérie, ou des cultures populaires authentiques en voie de disparition étaient supprimées par une culture standardisée. Toute marginalité était à ses yeux de plus en plus menacée par un processus d’homogénéisation qui ne relevait plus seulement du politique comme à l’époque du fascisme italien. Franco Bellucci appartient à ces laissés-pour-compte, ces marginaux que Gustavo Giacosa, lors de l’exposition à la Halle St Pierre de 2013, (suit page 4)


Philippe Godin http://diagonaledelart.blogs.liberation.fr

Photo Musée d’art moderne de collioure

(suit de la page 3) nommait des bandits-bandit, signifiant d’abord en italien ce qui a été mis au ban, banni, exclu, relégué hors des liens. Après une hospitalisation à Livourne où Bellucci détruit une grande partie du mobilier de l’hôpital, les médecins l’internent à l’asile psychiatrique de Volterra. Il passe alors la plupart des heures de la journée, attaché à son lit. En 1978, après la mise en vigueur de la loi 180 qui prévoit la clôture et le démantèlement de l’institution asilaire, sa famille l’accueille à nouveau. Son premier geste, après tant d’années d’absence, est de se précipiter vers sa chambre pour ouvrir le tiroir où il gardait ses jouets. Ils sont tous là. Il retourne à l’asile de Volterra, non plus attaché mais toujours confiné, jusqu’en 1998. L’année suivante, il est accueilli par la doctoresse Ivanna Bianco et son équipe au sein du Centre à « portes ouvertes » Franco Basaglia à Livourne où vient d’être créé l’atelier Blu Cammello sous la direction de Riccardo Bargellini. Dans cette résidence où le respect de l’individu est à la base des soins thérapeutiques, Franco déambule librement. Il devient un flâneur, capable de collecter tout ce qui peut devenir propice à sa création artistique. A l’instar de Forestier ou d’Arthur Bispo do Rosário qui fouillaient, déjà, les poubelles, et troquaient avec leurs compagnons d’asile les trésors de leur maigre pitance, Bellucci prolonge, sans le savoir, la démarche de l’Arte povera italien dénonçant une société de consommation déjà saturée d’objets standardisés. Sa réhabilitation du détritus, il la partage à son insu avec de nombreux plasticiens du XXe siècle, comme Kurt Schwitters ou Jean Dubuffet, mais également Spoerri ou Michel Blazy. Avec l’insertion du textile, et son goût du fétichisme, il renoue enfin avec une lignée d’autres artistes comme Tàpies, Beuys ou Boltanski. Au delà de toutes ces filiations invisibles, l’œuvre de Bellucci nous invite à retrouver la puissance de tout ce qui objecte, résiste et déborde de partout l’autorité des produits et des êtres les plus attendus. A l’heure d’un hypothétique « monde d’après… » et contre les illusions d’une modernité où le progrès consiste à poursuivre les innovations de dernier cri selon une fuite en avant sans finalité, cette objection n’est pas un luxe !

Des journées entières dans les arbres Clara Claus Hélène Peytavi Anne Slacik et des oeuvres issues de la collection du musée du 12 septembre 2020 jusqu’au 4 janvier 2021 Musée d’Art Moderne de Collioure 4 Route de Port-Vendres 66190 Collioure tel 04 30 44 05 46 www.museecollioure.com

ieu béni des dieux, le jardin est un espace clos et ordonné où, sous la main de l’homme, le chaos se transforme en refuge. Souvent clos, de préférence à l’abri des regards, il s’y déploie nombres d’arbres qui s’élancent vers le ciel. L’eau parfois y coule, les fleurs mélangent leurs parfums, les essences se mêlent et les chemins se croisent. Espace sacré par excellence, le jardin incarne les aspirations spirituelles des hommes. Dans un imaginaire plus domestique, aussi loin que nos souvenirs nous ramènent, le jardin accueille volontiers nos cachettes et nos cabanes, les rêveries joyeuses et les rires sonores de notre enfance. Devenu adulte, l’on sourit à l’évocation de ces journées entières dans les arbres, rempli de l’insouciance de la jeunesse et de la beauté du monde. Paradis perdu, et peut-être ici retrouvé. Car véritable jardin ouvert sur la mer, Collioure apparaît aux visiteurs comme un Eden à l’heuPALAZZI 4 VENEZIA

reuse harmonie. Le botaniste Charles Naudin y crée à la fin du XIXème siècle « une pépinière d’enfants des tropiques » où se côtoient orangers, citronniers, magnolias et eucalyptus. En 1905, Henri Matisse et André Derain découvrent palmiers et pins parasols, comme autant d’oasis de verdure éclatants de couleurs. Et si la vigne, depuis le dernier tiers du XIXème siècle, a largement pris possession des collines environnantes, elle voisine avec les figuiers, oliviers et chêneslièges qui abritent les jeux des gosses de Collioure, saisis par Augustin Hanicotte. A la même époque, Henri Vergé-Sarrat et Rolande Dechorain s’émerveillent devant les jardins de l’Horta, à proximité immédiate du couvent des Dominicains. Encore aujourd’hui, les artistes, avec une conscience écologique nouvelle, s’emparent de ce jardin comme d’un espace miraculeusement préservé offert à la contemplation. Les arbres d’Anne Slacik dialoguent avec les entrelacs de branches d’Hélène Peytavi

alors que les charbons de Clara Claus nous invitent à souffler sur les braises pour raviver quelques esprits endormis. Au fil des salles, les œuvres du musée dialoguent avec les travaux récents de peintres jardiniers et nous racontent la fascination des artistes qui, de souche ou récemment acclimatés, ont découvert ce jardin des merveilles. Clara Claus nous déclare sur son site : “J’interroge l’invisible, entre la matière et l’imaginaire, entre le réel et l’inventé, entre le présent et l’enfance, ce qui flotte, et ce qui s’échappe.” Hélène Peytavi déclare “Parmi les différentes formes d’expression que j’explore, le livre occupe une place privilégiée. Le dessin est alors moins une illustration... une nouvelle cartographie du monde sensible en relation avec le monde de l’enfance et du récit intime.” Quant à Anne Slacik elle vit et travaille à Saint-Denis et dans le Gard. Prix de peinture de la Fondation Fénéon en 1991. Voir la vidéo https://vimeo.com/252805137


et dessins présentés reviennent sur mes thèmes favoris, la dualité, l’animalité, l’humain et son rapport au monde. S’y ajoute pour cette série un peu plus de légèreté, liberté laissée à celui qui regarde. Mes toiles parlent toujours de l’humain, de sa solitude, et de son rapport au monde et aux autres. Les personnages nous sont proches, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait autres. Je travaille beaucoup sur ce double là: « Je est un autre ». Nous sommes plusieurs dans le même corps. Chaque facette s’adapte aux autres et aux situations. Parfois avec aisance, parfois avec une possible souffrance. Je peins cette altérité et cette adaptation permanente qui rendent aussi notre vie riche et intense. Ensemble, unis, chacun gardant sa vision du monde et son indiviDU 18 SEPTEMBRE dualité. AU 17 OCTOBRE 2020 Dans mes tableaux, il y a des formes abstraites, quasi organiques, VENDREDI 17 SEPTEMBRE qui se promènent dans l’air. à 19 heures Nous dégageons tous Christian Noorbergen quelque chose d’unià 19 heures 30 que, de l’ordre de l’invisible, qui touche les GALERIE DX autres et qui nous relie. 10 place des Quinconces Ces formes, et une cer33000 Bordeaux taine déformation des + 33 05 56 23 35 20 visages, sont aussi une +336 87 86 60 70 représentation d’instants de folie légère galeriedx33@gmail.com qui nous traversent, www.galeriedx.com et aussi des temps privilégiés de fulgurance qui hantent nos vies. voir la vidèo Dominique Albertelli vimeo.com/2610457 Photo galeriedx

es toiles

ur fond de boue, sur fond de ciel noué, ou de magma profond et fluctuant, insondable et sans assise, se détachent les toujours-là, les incréés fabuleux d’Albertelli, ses inhabitants terribles. Création déchirante, quand la peinture, crûment sexuée de mort, s’empare de l’univers, comme une bête de proie infinie. La nuit prend corps. Déshabillés de tout dehors, en brise-tendresse, ces surgissants implacables ne cessent d’écraser nos habitudes. Ils envoûtent nos solitudes. Dominique Albertelli sacrifie les apparences. Elle s’attaque au destin. Elle éteint les certitudes, elle fouille et faille les corps, quand même le socle d’humanité ne cesse de résister. Elle ensemence les combles charnels, et quelque chose d’étreint et de dévasté, qui ne tient pas en place, prend l’art à la gorge, et quelque chose d’interdit sidère tous les désordres graphiques. Les barrages du mental cèdent devant ces maudites et poi-

gnantes naissances. « On n’arrive pas là qu’avec son corps terrestre » dit-elle. Il y a des têtes en magma où on ne voit pas toute la vie, des visages en voyage de visages, de rudes masques aux gris indéfinis de la mort-vie, des cous aigus qui suintent la décapitation, des corps jetés en vrac, des orbites fendues et défendues, où l’âme muette hésite à traverser les regards… Œil noir au dedans, noir au-devant. Partout l’opacité règne. L’émotion, comme une exécution est capitale. Des taches inexplorées ensanglantent la toile, tandis qu’une absence nue sacrifie sans fin nos étreintes. Le regard peint est un gouffre immense. Le rouge et le noir tressaillent, s’abandonnent à leurs élans sacrilèges, et l’écho des corps résonne dans nos miroirs. La transe graphique, haletante et acérée, nie l’espace, et l’espace impensable engloutit tous les signes. Mais la main du peintre, comme un scalpel de sombre lumière, ne cesse de sauver la vie.

Elle circule dans les durs éclats de la chair broyée, dans la pulpe des meurtrissures vitales. Une magie agissante, austère et sauvage, fait disparaître toute normalité, bouleverse le temps insidieux de l’attente, et s’installe aux creux cruels des «silences oppressants d’Albertelli» ( Guy Denis «Les peintres de l’agonie » ). Art d’incantation brutale où palpitent d’éprouvantes saignées d’être. Art lourd et puissant, à la scénographie décantée, tribale, et prodigieuse. Toute chair est de passage, mais sans corps, l’homme se vide. Ici, dans l’œuvre, le corps insaisissable, inlassablement traqué, fait bloc, et l’espace est bloqué comme si le corps déserté avait tranché l’univers. Dominique Albertelli creuse l’énigme insondable d’exister, arrêtant le drame juste au bord de sa vie. L’art peut vivre de ces sublimes blessures. « Je vois autre chose que le corps » m’a–t-elle dit. Christian Noorbergen PALAZZI 5 VENEZIA

DOMINIQUE ALBERTELLI VERNISSAGE


à 16 heures

Photo lesamisderatilly

mi-parcours de l’exposition qui lui est consacrée à Ratilly, nous vous invitons à vous joindre à un hommage qui sera rendu à René Moreu, peintre très singulier qui fut aussi résistant, illustrateur et créateur du journal illustré Vaillant. Il nous a quittés le 16 mai 2020. Il aurait eu cent ans en novembre prochain. Nous le retrouverons à travers la lecture de quelques-uns des courts textes où il s’est livré, et le suivrons dans le lacis de son œuvre multiple : peinture, collage, dessin, hantée par l’aventure du végétal, comme lui aimantée à la lumière. A vingt-trois ans la survenue d’une demi-cécité vint brutalement bouleverser son travail et sa vie. Ce drame conduisit pourtant le peintre qu’il était essentiellement à s’abandonner à une alchimie dont il est né un «approfondissement étrange», une vision seconde, comme chamanique. Intervenants Jean Planche, critique d’art, auteur de “L’œil nu”, monographie consacrée à René Moreu publiée cet été chez Actes Sud Dominique Thibaud, galeriste, galerie Mirabilia (Lagorce Ardèche) Isabelle Giroud, présidente de l’association des Amis de Ratilly, céramiste en présence de Catherine Moreu epouse de l’artiste.

à 17 heures

Goûter avec rafraichissements et dégustations d’infusions aromatiques proposées par Caroline Hang, belles herbes provenant de sa petite herboristerie : mapetiteherboristeriebio.com Pour les adhérents à l’association des Amis de Ratilly : à 14h30 Assemblée générale de l’association des Amis de Ratilly. – rapport d’activités et approbation des comptes 2019 ; – projets et budget 2020, point sur la situation ; – renouvellement des membres du conseil d’administration ; – questions diverses. Nous vous proposons de venir dès 12h30 pour partager un déjeuner où chacun apporte une de ses meilleures spécialités ! Confirmations chateauderatilly@orange.fr Le port du masque est obligatoire dans les salles intérieures.

CHATEAU DE RATILLY JOURNÉE DE RENCONTRES ET VERNISSAGE DE FIN D’ÉTÉ Samedi 12 septembre 2020

René Moreu

l’Ébloui en son jardin

LES AMIS DE RATILLY

Nous remercions dès maintenant l’ensemble des adhérents dont le soutien vital a permis l’organisation de belles manifestations en cette année particulière. Il est encore temps d’adhérer à l’association des Amis de Ratilly soit par paiement sécurisé via www.helloasso.com, soit par voie postale en cliquant sur : Ratilly_Bulletin_Amis_2020.pdf, soit lors de votre venue. Vous pourrez ainsi bénéficier du catalogue original de l’exposition édité au Temps qu’il fait.

TERRE ATELIER ARTISANAL DE POTERIE

La Puisaye est le creuset d’une tradition et technique potière de grande réputation dès le XVIe siècle, grâce à sa terre argileuse très plastique et à l’étendue de ses forêts. Ratilly propose la découverte de son atelier et la vente de sa production : grès utilitaires tournés à la main et pièces uniques. En savoir +

COLLECTION DE GRÈS ANCIENS DE PUISAYE

Grès du XVIe au XXe siècle, grès bleus de St Vérain, grès au laitier brun. Le château de Ratilly fait partie de la commune de Treigny, au sud-ouest du département de l’Yonne, Région Bourgogne-Franche-Comté, dans le terroir préservé de la Puisaye :

Caroline Hang mapetiteherboristeriebio.com

Château de Ratilly 89520 Treigny (Yonne) Tél : +33 03 86 74 79 54 chateauderatilly@orange.fr www.chateauderatilly.fr PALAZZI 6 VENEZIA


Photo barbaracranenavarro

PAS DE CARTIER! omment Cartier concilie-t-il son modèle d’affaires d’extraction d’or qui détruit les arbres et dégrade la vie des autochtones avec ses expositions d’art “Nous les arbres” et “La lutte Yanomami”? Les articles publiés lors de l’exposition de la Fondation Cartier “La lutte Yanomami” (du 30 janvier au 13 septembre 2020) ignorent le fait que la Fondation Cartier “soutient” un peuple, les Yanomami, victime d’une activité d’extraction d’or sale, qui enrichit précisément la société de bijoux de luxe Cartier! La même question peut être posée concernant l’exposition précédente de la Fondation Cartier “Nous les arbres” du 12 juillet au 10 novembre 2019. De quels arbres exactement faisaient-ils allusion lorsqu’il est si évident qu’il est nécessaire de détruire les arbres et d’empoisonner les rivières et le sol afin d’extraire de l’or pour les montres et les bijoux Cartier ? Des dizaines de milliers d’arbres de la forêt tropicale

doivent être déracinées, des centaines de tonnes de sol extraites et mélangées à des dizaines de tonnes de polluants environnementaux toxiques qui contaminent les terres indigènes pour cet anneau d’or si spécial … En ligne, lors de la fermeture due au COVID-19, la Fondation Cartier a annoncé: “Ces temps nous donnent l’opportunité d’explorer des sujets que nous trouvons pertinents, comme l’environnement ou la défense des peuples autochtones, et de les remettre en lumière… ou bientôt , en hommage aux arbres, ces grands protagonistes du monde vivant.“ Et “Pendant cette période d’enfermement, Raymond Depardon et Claudine Nougaret partagent avec nous leur dernier film, “Mon Arbre”. Réalisé pour l’exposition “Nous les arbres” (2019), ce film donne une voix aux hommes et aux femmes qui en sont entourés, les chérissent, les observent, les défendent, les soignent, les admirent, et qui sont aussi un peu fatigués de vivre avec eux.“ Les Yanomami ne sont pas

Barbara Crane Navarro Rainforest Art Project

du tout fatigués de vivre avec des arbres et ont demandé au gouvernement brésilien d’obliger des dizaines de milliers de mineurs d’or qui détruisent les forêts et empoisonnent les rivières de quitter le territoire indigène Yanomami. Le vice-président brésilien, le général Mourao, a affirmé qu’il aiderait, mais déclare maintenant que retirer “3 500” mineurs d’or illégaux des terres Yanomami, comme il l’a promis, est une “tâche herculéenne” – mais en réalité, 25 000 mineurs d’or ravagent le territoire Yanomami et propagent le coronavirus… Un porte-parole des Yanomami, Davi Kopenawa, a évoqué les dangers de “Cannibal Gold” dans son livre “The Falling Sky” qui a été publié en 2013, lorsque des mineurs d’or ont apporté la rougeole et d’autres maladies aux peuples autochtones, mais avant que COVID-19 ne commence à décimer les communautés Yanomami: “Les choses que les blancs extraient si avidement des profondeurs de la terre, les thebridgegallery.nemours@gmail.com minerais et le pétrole… sont des choses mauvaises et danPALAZZI 7 VENEZIA

“Pas de Cartier !”

Les YANOMAMI et les ARBRES

3 septembre 2020

4 octobre 2020 Mines d’or et articles de luxe en or COVID-19 propagé par des mineurs

The Bridge Gallery Rue Hedelin Prolongée Nemours, 77140 www.barbaranavarro.com

gereuses, imprégnées de toux et de fièvre… Ils ont déjà plus qu’assez de biens. Malgré cela, ils continuent de creuser le sol sans relâche, comme des tatous géants. Ils ne pensent pas que, ce faisant, ils seront aussi contaminés que nous. Ils se trompent. … Ce n’est pas pour rien que les Blancs veulent aujourd’hui creuser le sol de notre forêt.… Les Blancs ont répandu leur épidémie de fumée dans toute la forêt pour rien, sans s’en rendre compte, en arrachant simplement l’or et les autres minéraux de la terre. … Ils ne se soucient que de la cuisson du métal et du pétrole pour fabriquer leurs produits. … L’épidémie de xawara prospère là où les blancs fabriquent leurs objets et les stockent. Mais les oreilles des blancs n’entendent pas les paroles des esprits! Ils ne paient que attention à leur propre discours et jamais ne se rendent compte que c’est la même fumée épidémique qui empoisonne et dévore leurs propres enfants. Leurs grands hommes continuent d’envoyer leurs gendres et leurs enfants pour arracher les mauvaises choses qui propagent les maladies dont nous souffrons tous à cause des ténèbres de la terre. Ainsi, le souffle de fumée des minerais brûlés se répand partout. Ce que les Blancs appellent “le monde entier” est corrompu par les usines qui produisent tous leurs biens, leurs machines et leurs moteurs. … Même les arbres tombent malades. Devenant des fantômes, ils perdent leurs feuilles, se dessèchent et se cassent d’eux-mêmes. Les poissons meurent également de la même cause, dans l’eau sale des rivières. Avec la fumée des minerais, du pétrole, des bombes et des objets atomiques, les blancs rendront la terre et le ciel malades.” La publicité en ligne de la Fondation Cartier continue: “pour nous remonter le moral en ces temps d’enfermement, Bernie Krause souhaite partager avec le public de la Fondation Cartier une immersion sonore unique de 60 minutes en Amazonie. Faisant écho à “La Lutte Yanomami” il nous amène au cœur de la forêt, (suit page 8)


(suit de la page 7) dans un habitat naturel proche des territoires Yanomami, dans lequel une attention très particulière aux sons naturels, vocalisations animales en particulier, est une composante essentielle du mode de vie Yanomami. Comme pour de nombreux enregistrements de Bernie Krause, ce paysage sonore et sa bio-phonie enregistrés en 1990 ne peuvent plus être entendus aujourd’hui, car cet habitat naturel a depuis été fortement compromis par l’exploitation forestière et minière intenses.“ Les bijoux, montres et accessoires en or de la compagnie de luxe Cartier ne sont pas en vente à la Fondation Cartier, mais la Fondation a été créée avec des fonds provenant de la vente d’articles de joaillerie de luxe et est subventionné par la société Cartier à hauteur d’environ cinq millions d’euros par an, selon la Directeur général de la Fondation Cartier Hervé Chandès. Dans une interview de Caroline Lebrun https://www. paris-art.com/herve-chandes-fondation-cartier/  Chandès précise que “La Fondation Cartier est privée, entièrement financée par Cartier pour ses communications.“ J’avais l’impression que la Fondation Cartier était une sorte de musée, mais des communications pour Cartier? Cela ne ressemble-t-il pas plus à de la publicité qu’à de l’art? Cela signifierait-il que l’art n’est qu’un moyen de vendre plus de produits de luxe en leur donnant une aura de culture ? Donc, selon la Fondation Cartier, les Yanomami et les arbres sont-ils de l’ART? – THÉÂTRE ? – FOLKLORE? …ou la définition même du greenwashing ? ! Jusqu’à 75% de l’or extrait chaque année est utilisé pour les bijoux, les montres et autres symboles de statut vains et futiles vendus par Cartier et d’autres sociétés de l’industrie du luxe dans le monde entier. Des études ont montré que l’extraction de l’or asphyxie la biosphère, empêchant les arbres et les plantes de repousser dans les zones qui ont été excavées pour les fosses minières. Les taux de récupération des arbres de la forêt amazonienne sont très faibles et les niveaux extrêmement élevés de mercure dus à l’extraction de l’or détruisent la forêt au-delà de tout espoir de récupération.

PAS DE CARTIER ! LES YA Lors de le pic de COVID-19 en France, la Fondation Cartier a déclaré: “Pendant le confinement, le jardin de la Fondation Cartier a pu se reposer et s’épanouir à l’abri des regards. De nouvelles mesures sont mises en place pour préserver toute sa beauté et son écosystème fragile.“ Cependant, la même considération n’a pas été accordée à l’écosystème fragile de la forêt amazonienne pendant le confinement. L’exploitation de l’or dans la forêt amazonienne a atteint des proportions “épidémiques”, en particulier dans les territoires autochtones. Une augmentation du prix de l’or a déclenché une ruée vers l’or, avec des centaines de milliers de mineurs illégaux se déployant dans les territoires autochtones dans l’espoir de devenir riche. Pendant ce temps, au 29 juillet, il y avait 335 cas confirmés de virus et 31 cas suspects ainsi que cinq décès confirmés et quatre décès suspects chez les Yanomami dus au COVID-19. Les dirigeants Yanomami blâment les orpailleurs et l’industrie de l’or pour la propaPALAZZI 8 VENEZIA

gation du virus et expriment leurs craintes de génocide. Le “GUIDE Jeune Public” de l’exposition “Nous les Arbres” de la Fondation Cartier est disponible en ligne et décrit en détail, avec des illustrations, les arbres magnifiques du jardin de la Fondation Cartier créé en 1994 par l’artiste Lothar Baumgarten “Theatrum Botanicum” (“Théâtre des plantes”). “Avec 200 espèces végétales, des espèces sauvages et naturelles, indigènes pour la plupart, plantées autour du majestueux cèdre du Liban planté par Chateaubriand en 1823.” Le “GUIDE Jeune Public” continue avec les informations suivantes pour les enfants et leurs parents: “LA DÉFORESTATION Dans plusieurs cultures, la forêt est considérée comme une personne à part entière, un esprit, une divinité. Elle est célébrée et remerciée pour tout ce qu’elle offre (air, nourriture, habitat, remède, etc.). Aujourd’hui, son équilibre est menacé : certaines personnes semblent avoir oublié que notre survie dépend du bien-

être des arbres. Comprendre que nous sommes tous membres d’une même communauté, celle du “vivant”, doit nous inviter à réfléchir à nos actions et à agir de façon plus responsable.“ “ARBRE, MON BEL ARBRE Les arbres sont nos ancêtres et sont depuis toujours une source de fascination et d’inspiration pour toutes les sociétés humaines que ce soit dans le domaine de la science, des arts ou des lettres. Mais qu’est-ce qui nous émerveille autant chez eux ? Outre la beauté de leur feuillage et leurs dimensions impressionnantes, les arbres semblent également poser des questions métaphysiques : quelle est notre place par rapport à ces géants du monde vivant ?” Ma réponse serait qu’après avoir réfléchi à nos actions et décidé d’agir de manière plus responsable, le résultat serait évidemment de refuser d’acheter ou de se parer des objets en or afin de protéger les Yanomami et les arbres. Et vous? Quelle serait votre réponse? Pas de Cartier!


Photo Sérgio Bello “SOS Amazônia / Espíritos da Floresta”

ANOMAMI ET LES ABRES À propos de Barbara Crane Navarro - Rainforest Art Project Je suis un artiste français qui vit près de Paris. De 1968 à 1973, j’ai étudié à la Rhode Island School of Design à Providence, dans le Rhode Island, puis à l’Institut d’art de San Francisco, en Californie, pour mon BFA. Pendant de nombreuses décennies, mon travail a été informé et inspiré par le temps passé avec les communautés indigènes. Divers voyages d’étude consacrés à l’exploration des techniques et des pigments naturels m’ont conduit à l’origine chez les Dogons du Mali, en Afrique de l’Ouest, puis dans les communautés Yanomami du Venezuela et du Brésil. Pendant de nombreuses années, au cours des hivers, j’ai étudié les techniques de la peinture traditionnelle bogolaise. Les tissus tissés à la main sont teints avec de l’écorce bouillie de l’arbre Wolo ou des feuilles écrasées d’autres arbres, puis peints avec de la boue du fleuve Niger qui s’oxyde au contact de la teinture. À travers les Dogon et les

Yanomami, mon intérêt pour la multiplicité des techniques et des supports d’expression esthétique a influencé ma pratique artistique. Les voyages dans la forêt amazonienne ont inspiré plusieurs séries de peintures réalisées au cours de ma vie parmi les Yanomami. Le support utilisé est une toile grossièrement tissée, préparée avec un médium acrylique puis texturée avec un mélange de sable de la rive et de lave. Cette toile souple est ensuite roulée et transportée lors d’expéditions dans la forêt. Elles sont ensuite peintes avec un mélange de couleurs acryliques et d’Achiote et de Genipap, les pigments végétaux utilisés par les Yanomami pour leurs peintures corporelles rituelles et sur des outils pratiques et chamaniques. Ma préoccupation pour la dévastation continue de la forêt amazonienne a inspiré mes films et mes projets d’installation. Depuis 2005, j’ai créé un projet de spectacle et de film Sculpture de feu - pour attirer l’attention sur les problèmes urgents de la forêt tropicale.

Pour protester contre la destruction continue, j’ai publiquement mis le feu à mes sculptures totémiques. Ces sculptures en feu symbolisent la dégradation de la nature et l’annihilation des cultures indigènes qui dépendent de la forêt pour leur survie. Il vero costo dei gioielli di lusso: i cartelli riciclano denaro per droga vendendo oro a sangue a Cartier e altri nel settore del lusso, e lo Yanomami e altri popoli indigeni stanno pagando il prezzo De toute évidence, Cartier veut gagner autant d’argent que possible tout en semblant altruiste et les Yanomami et les arbres ne sont qu’un placage prétentieux et égoïste. Lorsque le joaillier et horloger Cartier ouvre la Fondation Cartier en 1984, l’arrangement entre les marques de luxe et l’art est encore nouveau. Le président socialiste, Mitterrand, envisagea de nationaliser Cartier et d’autres entreprises de luxe, car à cette époque les ornements ostentatoires étaient jugés politiquement incorrects – avant l’ère ultérieure du «bling-bling». PALAZZI 9 VENEZIA

Sculpture, photo, peinture – Barbara Crane Navarro Sérigraphie – Amazoner Arawak Peinture – Sérgio Bello, Constance Mallinson Assemblage – Catherine-Claire Greiner, Angle & Dawn Maquette – Jean José Cadilhac Dessin – artistes Yanomami Projection du film Barbara Crane Navarro, Ramiro Magalhães Son – César Antonio Estay Herrera Pour planifier une visite à The Bridge Gallery, svp, envoyez un courriel à: b.c.navarro.art@gmail.com Share this: TwitterFacebookLinkedInTumblrPinterest4Email

Désormais, pratiquement toutes les entreprises de luxe françaises ont leur propre fondation artistique. LVMH fait de même avec sa fondation d’art, mais ils n’utilisent pas (encore) les peuples autochtones et les arbres comme objets de promotion des ventes… anamariarenatamachado says: August 10, 2020 at 5:00 pm Oui, exactement! Magnifiquement dit! Il est de notre responsabilité en tant que consommateurs d’honorer la vie de la forêt, des peuples autochtones et de tout le monde vivant et de refuser d’acheter et d’utiliser des choses qui les endommagent et les dégradent! alessandrascarpulla says: August 10, 2020 at 5:23 pm Une présentation édifiante d’une situation catastrophique! Parce que le consumérisme permet l’hypocrisie, nous devons considérer d’où vient chaque chose que nous voulons, quels sont ses coûts pour la nature, pour la vie. Ceci est absolument valable pour l’or qui est représenté par la marque Cartier; l’or qui a été extrait avec la mort et le manque de respect pour les peuples autochtones et pour la nature. Nous devons nous demander, comment sommes-nous complices de chacune de ces atrocités… Barbara Crane Navarro Rainforest Art Project says: August 17, 2020 at 2:38 pm Bonjour Charlotte, Merci pour votre commentaire si bien développé. C’est enrageant de voir cette exploitation, voir cette perversion scandaleuse de l’art, des peuples premiers, et même de la nature par une entreprise vendant des articles de luxe objectivement inutiles qui sont acquis en détruisant la nature et en dégradant la vie des ces peuples. En tant qu’artiste, j’ai visité des expositions d’art à la Fondation Cartier pendant des décennies mais il n’y a aucun moyen, même si elles me payaient, de me convaincre de retourner à cet endroit dans le futur. Comme un orateur lors de l’inauguration de “La Lutte Yanomami” a déclaré: “C’est l’épisode ultime de la conquête des Amériques. L’accumulation d’or a permis à l’Europe de se développer. Nous devons nous mobiliser pour éviter la disparition des peuples indigènes.” – et la disparition des forêts essentiels à la vie! Pas de Cartier! https://barbara-navarro.com/


Photo robertopinto

’œuvre New Times for Other Ideas / Nouvelles idées pour d’autres temps est une double inscription faite avec des tubes au néon bleus et rouges que Maurizio Nannucci a conçu pour être placée sur la façade du pavillon 3, un bâtiment construit en 1923 par l’architecte Paolo Vietti Violi qui reste le seul pavillon survivant de la structure d’exposition du siège historique de la Fiera di Milano. Suivant un schéma proposé à plusieurs reprises par l’artiste, le spectateur (ou plus simplement le passant) est confronté à deux phrases presque en miroir qui stimulent une nouvelle interprétation du contexte spatial et invitent à réfléchir à nouveau sur l’idée, sur le passage du temps et les contaminations que de tels concepts génèrent. Dans un lieu, CityLife, où les interventions urbaines et architecturales ont été si radicales qu’elles ont modifié la ligne d’horizon de la ville et, par conséquent, la vie quotidienne du quartier, l’artiste tente de stimuler une réflexion sur les influences mêmes que ces changements ont sur notre vie et même sur notre façon de penser ou de concevoir la réalité elle-même. Ce raisonnement est renforcé par le fait que l’installation est installée sur un bâtiment symbolique, l’une des rares traces qui nous rappellent le passé et sert également de témoignage vivant de l’identité antérieure de ce lieu. “New Times for Other Ideas / Nouvelles idées pour d’autres temps” fait partie d’ArtLine Milano, le projet d’art public de la ville de Milan, coordonné par Roberto Pinto, qui se développe dans la zone du parc CityLife le long d’un parcours articulé de vingt œuvres permanentes.

Maurizio Nannucci (Florence 1939) vit en Italie et dans le sud de la Bade. Il a commencé son activité artistique au milieu des années soixante en travaillant sur la relation entre les images visuelles et le langage à travers l’utilisation de nombreux médias dont la photographie, la vidéo, le livre d’artiste, les installations, la performance, le son et l’expérimentation théâtrale. En 1967, Nannucci commence à réaliser ses premières œuvres avec des néons, qui

MAURITIUM NANNUCCI MAURITIUM NANNUCCI

News Times for Other Ideas Des idées nouvelles pour d’autres temps Ouverture le mercredi

9 septembre 2020 à partir de 19 heures Un projet d’ArtLine Milano Parc d’art contemporain CityLife Piazza Alberto Burri Milano Ufficio Stampa Comune di Milano Elena Conenna +39 02 88453314 | elenamaria.conenna@comune.milano.it

https://www.artlinemilano.it/ maurizio-nannucci/ PALAZZI 10 VENEZIA

constituent l’un des noyaux les plus importants de sa production, dans laquelle les aspects liés à l’art conceptuel s’entremêlent avec une dimension plus poétique et un dialogue avec le spectateur. Souvent construites comme des installations de grand format, ces œuvres sont créées par l’artiste en relation étroite avec l’espace architectural. Il a eu des expositions permanentes et des travaux dans les institutions internationales les plus prestigieuses. Maurizio Nannucci est l’un des protagonistes de l’art italien de ces dernières décennies et l’un des plus connus au niveau international. Depuis le milieu des années soixante, il explore la relation entre l’art, le langage et l’image, entre la lumière et l’espace, en créant de nouvelles propositions conceptuelles, caractérisées par l’utilisation de différents médias : néon, photographie, vidéo, son, éditions et livres d’artistes. Depuis lors, les recherches de Nannucci ont toujours été intéressées par un dialogue interdisciplinaire entre le travail, l’architecture et le pay-

sage urbain, comme le montrent ses collaborations avec Renzo Piano, Massimiliano Fuksas, Mario Botta, Nicolas Grimshaw, Stephan Braunfels. Il a participé à plusieurs reprises à la Biennale d’art et d’architecture de Venise, à la Documenta de Kassel, aux Biennales de Sao Paulo, Sydney, Istanbul et Valence et a exposé dans les plus importants musées et galeries du monde. Parmi ses installations au néon dans les lieux publics et les institutions, il convient de mentionner Complexe monumental Pilotta, Parme ; Carpenter Center - Université de Harvard, Cambridge ; Auditorium Parco della Musica, Rome ; Bibliothek des Deutschen Bundestages and Altes Museum, Berlin ; Kunsthalle, Vienne ; Lenbachhaus München ; Villa Arson, Nice ; Fondation Peggy Guggenheim, Venise ; Mamco, Genève ; Galerie d’art moderne, Turin; Hubbrücke, Magdebourg; Galerie des Offices, Florence ; Musée des Beaux-Arts, Boston ; Maxxi, Rome.


être fatale. Dans un cas, j’ai imaginé la chute se terminant dans un endroit similaire à celui d’où est parti Icare : un labyrinthe insensé de murs et de pièces sans plafond et avec peu de portes. Franco Raggi

ICARO DELLE CADUTE es lieux difficiles pour une taxonomie suspendue Celle qui tombe est la silhouette d’une femme vue de dos, portant une jupe noire et une chemise blanche repassée par le vent, on ne voit pas son visage, elle regarde en bas, mais peut-être pas. Je ne sais pas pourquoi Lucia a commencé à penser aux gens qui tombent. Peut-être intrigué par les positions étranges qu’adopte un corps lorsqu’il est irrésistiblement attiré par la force de gravité. Des positions involontaires, inhabituelles, qui suggèrent la résistance ou l’abandon, des positions qui contiennent une légèreté dynamique submergée par le poids, comme si l’embrassement de la force de gravité provoquait un sentiment de réaction, de défense, mais aussi de renoncement, dans le vertige de la chute. Je ne sais pas pourquoi Lucia a décidé de peindre ces figures en chute avec des couleurs claires et transparentes où le blanc qui est l’absence de couleur devient l’espace neutre et sans limite de la chute.

Les personnages en chute flottent sur un fond blanc, ils tombent en l’absence d’espace, peut-être ne tombent-ils pas et restent-ils immobiles, suspendus, soulevés en attendant un endroit pour tomber. Ils disent, mais personne n’est revenu pour le confirmer, que lorsque nous tombons, ou plutôt lorsque nous tombons dans la verticale droite et fatale, toute notre vie se présente devant nous comprimée dans la succession de moments infinis. Ils disent, mais nous ne savons pas à quel point c’est vrai, que la boule de souvenirs se déroule devant nos yeux ou dans notre esprit en un instant tourbillonnant. Un Aleph éblouissant qui contient et montre en même temps tout ce que nous avons vu, touché, entendu, aimé, détesté et vécu. Ils disent cela parce que peutêtre que la chute, qui est un abandon de soi et une perte de contrôle, est une condition dans laquelle le temps pourrait être suspendu, arrêté et où il nous est permis, dans cet instant d’immobilité, de repenser tout ce que nous avons fait

et aussi ce que nous n’avons pas fait et que nous voudrions terminer. Tout cela n’a peut-être pas grand chose à voir avec les figures de chute qui peuplent l’imagination de Lucia, qui aime sans doute collectionner comme dans un herbier ou dans une taxonomie poétique ces figures légères pour enregistrer une diversité de chutes. Femmes au foyer, boxeurs, soldats, petites filles, Chinois, dames élégantes, astronautes, chanteurs de rock, chevaux, footballeurs, employés, ours... mais où tombent-ils ? Comment Icare s’est-il relevé, soulagé par l’euphorie de la fuite qui l’a soudainement abandonné pour le ramener d’où il venait ? J’ai donc voulu dessiner des lieux imaginaires pour accueillir et achever leur chute solitaire. Je les imaginais inhospitaliers mais non hostiles, raréfiés mais non sans signes de salut qui amortiraient au moins le bruit de leur chute. Je les imaginais peuplés d’équipements archaïques où, selon un aride calcul de probabilité, la chute pourrait ne pas PALAZZI 11 VENEZIA

Lucia Lamacchia Francesco Raggi du 9 Settembre 2020

au 1 Ottobre 2020

Galleria Francesco Zanuso corso di Porta Vigentina 26 MILANO du lundi au jeudi de 15 heures à 19 heures vendredi matin et autres horaires sur rendez-vous Tél:+39 335 6379291 francesco.zanuso@gmail.com

Lucia Lamacchia nous dis: Je suis née à Messine sous un signe du feu le 14 décembre. J’ai passé mon enfance à Dinami, un petit village de Calabre où mon père, Sicilien de corps et d’esprit, était médecin. Un choix fait par amour. L’amour pour ma mère, qui vivait à proximité, et pour les gens simples du petit village vert. À dix ans, je suis allé en Toscane, à Arezzo, où je suis resté six ans, et malheureusement en internat. Ma seule joie à cette époque était les vacances, Noël et Pâques, pour finalement retourner dans mon sud. J’ai terminé mes études à Bergame, puis à Milan, où je me suis inscrit à l’Université du Sacré-Cœur. Je vis toujours à Bergame où je travaille et où vivent mes filles. Et mes chats. J’en ai dix. J’adore écrire et j’ai eu la chance de voir trois de mes livres publiés. Le premier livre, autobiographique, où je raconte ma terre : Focu Meu, c’est le titre. Le deuxième livre est un livre de contes : Arcanes siciliennes, histoires entre déceptions et enchantements. Ce sont vingt-deux contes, comme vingt-deux sont les Arcanes majeurs du Tarot. Chaque histoire est en fait accompagnée d’un Arcane. Le troisième livre est “Rencontres”. Ce livre... Oui, j’y ai beaucoup réfléchi avant de le proposer. Ce n’est rien d’autre qu’un résumé tiré de mes carnets de notes. Des notes prises au fil des ans, chaque jour, où, au fur et à mesure, je notais mes expériences “spirituelles”... J’ai eu la chance de toucher de mes propres mains ce qui est vraiment l’Univers qui nous entoure, et de rencontrer, et d’interagir, avec des figures d’autres dimensions... Un moment merveilleux de ma vie qui a fait disparaître toutes mes peurs et m’a donné une grande conscience. https://www.galleriafrancescozanuso.com/


Photo woytekkonarzewski

Paella Chimicos, puis Paëlla en 2000 et, depuis 2011, Paella?, de son vrai nom Michel Palacios, est un artiste français, affichiste et dessinateur, né en 1962. Paëlla Chimicos prend son pseudonyme (anagramme de ses nom et prénom) en 1985, date à laquelle il intègre le collectif des artistes des Frigos. Il participe au M.U.R. en juillet 2010. Son œuvre, dans la mouvance de la Figuration libre, se décline d’abord sous forme de multiples : tracts, et surtout, affichettes sérigraphiées et collées dans les rues. Loin des tags tonitruants qui couvrent les murs, les tracts de Paella Chimicos sont discrètement collés sur des tuyaux de descente d’eau de pluie ou dans un recoin de mur. Apposés à côté de petites annonces pour des cours de piano, des séances de massage ou des stickers annonçant la sortie d’un disque alternatif, ces tracts sont une chronique acide du quotidien. Discrets mais percutants, les tracts en noir et blanc, un simple dessin et un petit texte dans la tradition du dessin de presse, en disent plus que parfois un éditorial. Qu’il s’agisse de la surveillance d’internet, de la croissance en berne et de la précarité, des SDF, des primes aux patrons virés et des parachutes dorés, ces tracts font mouche. Ils font sourire aussi, l’humour est une arme. Commentateur de l’actualité de plasticien en proie aux pérégrinations de ses personnages à tête de spirale sur fond de recherche picturale quasi fondamentale. Au fil des séries, ses personnages vont se déployer sur les murs des galeries et de la ville. Les textes qui contournent ses compositions évoquent l’enfermement dans un mouvement circulaire de la réflexion pourtant imposée avec humour. Début 2000 il devient Paella ? et initie un travail où l’image et le texte se côtoient, toutefois l’interprétation de chacun dépend de l’autre, dans un rapport différent de celui de l’illustration. A ce jour près de 100 expositions personnelles..

PAELLA AFTER VELASQUEZ Paco Chimiellas

DU 11 SEPTEMBRE 2020 AU 30 SEPTEMBRE 2020

Vernissage le Vendredi 11 Septembre 2020 précautionneux bien entendu

à partir de 19 h

Galerie l’Aiguillage 19 rue des Frigos Paris 13°

n’exposition des œuvres de Paella est toujours un événement. Installé dans les Frigos, lieux emblématique de l’Art contemporain parisien, d’abord squats devenue depuis, on ne peut plus, lieux officiels de la résidence et des ateliers de nombreux artistes qui depuis lors on fait du chemin, il continue inlassablement à fournir une production extrêmement touffue et riche d’invitations à une réflexion intelligente sur notre époque e nous même. Paella Chimiellas, toujours fidèle aux personnages dont le visage en point d’interrogation, à moins qu’il s’agisse d’une spirale sans fin qui nous laisse nous questionner sur notre propre identité faciale, se n’est pas pour rien qu’il nous invite à dialoguer avec un peintre des plus classiques. Je pense que ce qui les accomunes est effectivement non seulement l’origine espagnole commune mais, bien que je n’ai jamais eu l’occasion et pour cause de rencontrer Diego Rodrigo da Silva y VelaPALAZZI 12 VENEZIA

squez (bien que je commence à être vraiment vieux, en 1660 je n’étais pas encore né) une très profonde élégance. Je déduis ce caractère non seulement pour l’avoir rencontré à l’occasion des vernissages de ses expositions personnelles ou collectives et avoir eu le privilège de l’interviewer quelques fois, mais justement parce que dans d’autres occasions, ayant eu la chance, l’opportunité et le privilège de pouvoir interviewer des artistes, femmes et hommes confondus, mondialement connus et d’être agréablement surprise de leur gentillesse, de leur simplicité de leur élégance et je dirais presque de leur humilité: Ce qui m’ait apparu souvent c’est la conscience que ces Maitres ont de la réalité du monde dans lequel nous vivons et comment, au travers de l’expression de leur Art, qu’elle soit picturales, plastique, musicale, photographique, littéraire ou tout cela à la fois et, bien que parfois puissent être non seulement attristés mais blessé par les actions

humaines souvent tragiques et condamnables, ne se départissent jamais d’une certaine confiance et optimisme dans la possibilité qui nous ait donnée néanmoins d’agir, même et surtout à chacun de nous à notre niveaux quel qu’il soit. Voilà je pense donc que Paella Chimicos, Paella Chimiellas, Paella? ou comment il aura envie de s’appeler plus tard, essayant gentiment de nous embrouiller pour nous aider à nous poser quelques questions même sur nous même, est assurément non seulement un très grand peintre, doublé d’un philosophe qui veut nous accompagner, parfois en nous faisant sourire avec ses aphorismes, dans le chemin difficile que notre réalité nous impose quotidiennement. Un grand Monsieur en fait, auquel je souhaite tout le succès dont il jouit et qu’il mérite largement, je regrette de ne pas pouvoir participer à cette manifestation. Vittorio E, Pisu Voir les vidéos https://vimeo.com/127126008 https://vimeo.com/98115330 https://vimeo.com/67819788


Photo tamina beausoleil

ous les masques, l’amour. « C’est fou c’que j’peux t’aimer C’que j’ peux t’aimer, des fois Des fois, j’voudrais crier - Car j’n’ai jamais aimé - Jamais aimé comme ça - Ça, je peux te l’jurer - Si jamais tu partais - Partais et me quittais - Me quittais pour toujours - C’est sûr que j’en mourrais - Que j’en mourrais d’amour - Mon amour, mon amour - C’est fou c’qu’il me disait - Comme jolis mots d’amour - Et comme il les disait - Mais il ne s’est pas tué Car, malgré mon amour - C’est lui qui m’a quittée - Sans dire un mot - Pourtant des mots - ‘Y en avait tant - ‘Y en avait trop », chantait en experte Edith Piaf. Qui n’a pas été pris au dépourvu sous ces mots-là? Sans mot dit, il y a le regard, la gorge nouée, une timidité naissante, un malaise de bonheur sous le masque de la peur. Pour cette exposition Amours saison II, c’est de nouveau un projet à épisodes inspiré des séries TV. Cet épisode 2020 est en deux actes où nous avons des œuvres

d’un format à peu près équivalent, mais tout aussi variées que peut l’être l’amour. Ces œuvres inaugurent également une histoire d’amour nouvelle, car c’est l’ouverture d’une galerie associative par un couple, la Galerie Héloïse, inspirée d’Héloïse et Abélard, dont le jardin du même nom est à quelques pas. Inaugurer un lieu de création et d’exposition en cette période austère et maladive est un acte héroïque, mais: « L’amour est le pouvoir suprême », fait dire Lars Von Trier à l’un de ses personnages dans son film Breaking the Waves. L’amour est ce qu’il y a de plus partagé au monde, c’est là où les femmes et les hommes s’assemblent malgré les différences d’éducation, de culture, d’âge, de peau, de richesse; l’amour est au-dessus de tout, mais c’est aussi un phénomène mystérieux, volatile, indéfinissable. Les artistes d’Amours II réussissent à en saisir quelques effluves qui vous laisseront des parfums frais ou voluptueux ou passionnés. Laurent Quénéhen

AMOURS II Premier acte Curateur Lauren Quénéhen

du 23 au 4 octobre 2020

Vernissage mercredi 23 septembre 2020 Galerie Héloïse 37 rue Dunois 75013 PARIS Métro Chevaleret Bibliothèque François Mitterrand PALAZZI 13 VENEZIA

avec Tamina Beausoleil, Nathalie Bibougou, Mairo Bordin, Marcos Carrasquer, Elsa Cha, Emilie Chaix, Dominique Chazy, Julie Dalmon, Frédérique Athenaïs-Dalmore, Delphine Ferré, Aurélie Galois, Justine Gasquet, Fanny Gosse, Violette Grosperrin, Marion Jannot, Dora Jeridi, Chloé Julien, Shalva Khakhanashvili Nils L.L., Low Art, Miguel Marajo, Sandra Martagex, Marine Médal, Camille Moravia, Murielle Patarroni, Julie Perin, Joël Person, Charlotte Pueras, Vincent Puren, Alice Sfintesco, Nathalie Tacheau, Anne-Claire Thevenot, Albertine Trichon, Jola Zauscinska.


Photo evgénia sarkisian saré

e la scène à la toile Evgénia Sarkisian (dite Evgenia Saré) est née en 1959 à Erevan, Arménie. En 1976, elle entre à l’Académie des Beaux-Arts d’Erevan, où elle obtient en 1982 un Diplôme d’État en scénographie et costumes de théâtre et de cinéma. En 1979, encore étudiante, elle est invitée à réaliser sa première scénographie au Théâtre Dramatique National Stanislavski, qu’elle intègre officiellement en 1982. En 1987, elle devient scénographe-en-chef du Théâtre National de la Jeunesse, avant de quitter définitivement l’Arménie en 1991 pour s’installer à Paris et se consacrer entièrement à la peinture. En tant que scénographe elle a plus de 40 productions théâtrales et 4 productions cinématographiques à son actif. En parallèle, l’artiste explore différentes techniques pour donner vie à ses personnages. Dans le passé, elle a utilisé la céramique, le bronze, la gravure et le monotype et se consacre entièrement à la peinture à l’huile depuis qu’elle s’est installée à Paris en 1991. Evgenia Saré peint des personnages purs directement issus d’un conte de fées. Son univers de réalisme grotesque est peuplé de créatures aux habits sophistiqués et souvent raffinés - contribution certaine de son premier métier de scénographe. Ses créatures évoquent le Moyen Âge, les inventions des grands peintres flamands, le monde fantastique des Contes d’Hoffmann, ou encore apparaissent « sorties des pages d’un Gombrowicz » (Le Figaro). Libérés de toute corruption extérieure, ces personnages peuvent “continuer leur vie sur ses tableaux avec sérénité et bonheur”. Bien que leurs corps et leurs visages soient déformés, les personnages d’Evgenia Saré sont plus authentiques et plus vrais. Elle semble revisiter sous son pinceau l’univers des contes et des légendes de notre enfance et, en même temps, la peinture médiévale septentrionale.

Saré

“Insanlık Komedyası

Human Comedy” solo exhibition

du 10 septembre au 10 octobre 2020 du lundi au samedi de 10h00 à 18h00

Galerie 77

Hacımimi Mah. Necatibey Cad. Sakızcılar Sok. No: 1 / E Karaköy 34425 Beyoglu, Istanbul Tél : 0212 251 27 54

www.galeri77.com

Ses dames fort élégantes mais au physique peu avenant tiennent autant de la princesse virginale que de la vielle fille revêche et ingrate. Les corps déformés, les nez camus, les ports et attitudes incongrus souvent couplés à des attributs et autres montures grotesques que Jérôme Bosch n’aurait pas reniées, nous laissent à penser que Saré développe sur la toile tout son potentiel caustique. Nous ne pouvons nous empêcher de sourire devant une créativité aussi jubilatoire. Il est évident que l’artiste puise son inspiration dans celui des contes mais également dans la vie quotidienne. Ce vocabulaire allégorique est palpable et Saré touche du doigt à l’absurdité du monde par le biais de personnages qui nous évoquent ceux qui s’égaillaient dans les kermesses et autres noces immortalisées par les grands maîtres flamands. Cependant, que de tendresse dans les huiles de Saré, que de mélancolie aussi! Sous leur allure de gnomes facétieux, les êtres de l’artiste nous jettent des regards très PALAZZI 14 VENEZIA

profonds, nostalgiques et langoureux. En cela, ils en deviennent vite fabuleusement attachants. Si l’artiste déboulonne les codes de beauté, elle ne tombe en aucun cas dans le caricatural. Sa touche comme sa pratique de l’huile dénotent un talent et une hardiesse remarquables. Rien n’est mièvre, tout est cinglant, fin et spirituel chez Saré. Elle convoque sur la toile une autre humanité que la nôtre, vue comme dans le reflet d’un miroir déformant. Mais en grattant le vernis, il nous apparait d’étranges correspondances avec notre propre réalité. Sous la dentelle, les rubans et les froufrous, avec humour et esprit, l’artiste nous taquine gaillardement et c’est rafraîchissant. La principale motivation de l’artiste est le plaisir qu’elle prend à peindre, elle se sent à l’aise avec les créatures douces et mignonnes qu’elle crée. Une façon d’échapper à un monde réel parfois trop abrupt. Les œuvres de l’artiste font partie de nombreuses col-

lections privées et de musées en France, mais aussi au Luxembourg, aux États-Unis, au Canada et en Autriche. Ses œuvres figurent dans les collections du Musée français de la carte à jouer et du Musée National de l’Art des peuples d’Orient (Moscou). Ses tableaux sont exposés en permanence à la Galerie Mouvances (Paris), Galerie Talbot (Paris), Galerie Au-delà des apparences (Annecy) à la galerie Édition 886 (Luxembourg) et à la Muse Gallery (Columbus USA.) En octobre 2017, Saré remporte le 1er Prix ainsi que le Grand Prix de la 10ème Triennale Mondiale de l’Estampe à Chamalières. La meme année elle expose à Paris à la galerie Da Vinci Art. En janvier 2018, son œuvre fait la couverture du magazine Artension. https://www.artmajeur.com/ fr/sare/news https://www.artistescontemporains.org/artistes/evgenia-sare-sarkisian/

voir la vidéo https://vimeo.com/242165366


THOMAS LÉVY-LASNE L’asphyxie Exposition du 04.09.20 au 24.10.20 Vernissage le 03.09.20 de 15H à 21H

17, rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris 01 42 74 47 05 www.fillesducalvaire.com Contact : s.borderie@fillesducalvaire.com

a peinture tourne autour d’une esthétisation calme du réel: un spectacle à échelle humaine, un matérialisme confiant, un premier degré souriant, une attention au tragique de l’existence en tension avec un appétit de peindre et une joie à rendre le trésor quotidien qu’est le monde des apparences. Cependant mon réalisme bute depuis quelques années sur une aporie : j’ai l’impression désagréable de m’inscrire dans un temps long menacé par l’urgence de notre vulnérabilité. La continuité de nos modes de vie dans des conditions satisfaisantes me paraît un défi collectif majeur. Reste alors à trouver des pistes pour intégrer ce vertige : l’exposition « L’asphyxie » à la galerie Les filles du calvaire est une première tentative. Notre sensibilité étant déjà émoussée par le flot d’informations que charrie l’ère de l'Anthropocène, nous ne croyons pas à ce que nous savons. C’est peut-être le rôle de l’art de faire vivre la question plutôt que de l’énoncer. J’ai cherché ce que pouvait

être une peinture de paysage contemporain : un paysage tragique. Un paysage qui interroge l’hébétude du spectateur alors que c’est cette passivité qui sera la cause de sa perte par le paysage même. Un paysage des-anthropocentré que les agitations humaines laissent indifférent, sans hiérarchie de représentation, un paysage aussi banal que le mal qu’il renferme. Je suis parti d’une mise à plat de lieux de catastrophes comme la centrale de Tchernobyl, sa forêt rousse, sa ville fantôme ou encore l’entrée du camp de concentration (camp d’extermination ndr) d’Auschwitz-Birkenau et la sérénité de son saule pleureur. Je présente également les strates de plastique des dunes normandes, la standardisation des paysages picards par l’industrie agro-alimentaire, la beauté suspecte des couchers de soleil de périphériques pollués, l’explication que des touristes hors-sol requièrent devant un arbre. Enfin deux tableaux figurent les biotopes reconstitués de jungle ou de golfe marin visibles

au Biodôme de Montréal, musée se voulant « vivant » mais qui m’est apparu comme une vision de science fiction d’un monde totalement artificiel. Mon choix d’utiliser du fusain, soit des bouts de bois brûlés, pour le dessin immersif de 3x4m, « le Bosco » de la Villa Médicis n’est pas anodin. C’est certes la représentation d’un lieu scintillant et immémorial mais il est pourtant voué à une disparition rapide, les arbres sont malades et tombent sous la violence de vents romains nouveaux. Je présente également une variation de fusains sur papier autour du thème du spectacle: cinéma, concert, théâtre. La réserve du papier blanc, la lumière est mise en scène par des strates de noir plus ou moins dense. On y retrouve l’enjeu archaïque et simple de se regrouper à plusieurs autour d’un foyer lumineux. En ces temps de barrières sanitaires, ces scènes banales sont déjà voilées d’une nostalgie qui me laisse, comme presque tout le monde, pris de court." Thomas Lévy-Lasne PALAZZI 15 VENEZIA

THOMAS LÉVY-LASNE

L’ASPHYXIE du 4 septembre au 24 octobre 2020

Vernissage le 3 septembre 2020 de 15h à 21h Galerie Les filles du calvaire 17, rue des Filles du Calvaire

75003 Paris paris@fillesducalvaire.com

fillesducalvaire.com

homas Lévy-Lasne est né en 1980 à Paris, il vit et travaille à SaintOuen. Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2004. Il a travaillé comme cadreur sur les films de Justine Triet. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, il travaille cinq ans pour le critique d’art Hector Obalk à filmer tous les musées d’Europe pour la télévision. En 2011, il tient le premier rôle du moyen métrage multi-primé (Berlinale, Angers, Brive…) “Vilaine fille, mauvais garçon” de Justine Triet (Ecce films) inspiré de sa vie et de ses peintures et collabore au scénario de «Victoria» deuxième long métrage de cette dernière. En 2014, il co-organise avec le peintre Marc Molk le colloque « La Fabrique de la peinture » qui se tient au Collège de France dans le cadre de la chaire de métaphysique et de philosophie de la connaissance du professeur Claudine Tiercelin, 16 peintres témoignent de leurs pratiques dont Jeff Koons, Chéri Samba, Anne Neukamp ou Jules de Balincourt. Son intervention a pour titre « Le grand jeu, peinture de la réalité, réalité de la peinture». En 2015, il réalise l’artwork de l’album Salto de PerezIl écrit les pages Beaux-Arts du magazine de mode CitizenK depuis 2016. En 2017, Il réalise “Le Collectionneur”, son premier court-métrage, avec Benoît Forgeard et Pierre Jouan. Il écrit les pages Beaux-Arts pour le magazine de mode CitizenK depuis 2016. Son projet de résidence à la Villa Médicis est d’approfondir sa pratique de la peinture à l’huile autour du thème des modalités humaines d’habiter le monde. Aquarelles de fête, fusains de manifestations, dessins érotiques de webcam, peintures à l’huile de la solitude urbaine, il aborde d’une manière classique les sujets les plus divers et les plus contemporains. “Reste alors à trouver des pistes pour intégrer ce vertige : l’exposition « L’asphyxie » à la galerie Les filles du calvaire est une première tentative.” www.thomaslevylasne.com/


Photo alternatif-art.com

univers de Jeanne Rimbert est un monde qui tourne, qui tourne. Dès l’entrée, des roues suspendues à des chaines font face. Tels de lourds colliers de géants, ces modernes talismans rappellent les objets africains détournés, réemployés et sacralisés. Il y a ces contrastes entre la dure fragilité de la faïence et la souplesse du caoutchouc, entre la verticalité de la chaine en métal et la symbolique de la roue, en sanskrit la Shakra, alignée ici en série et attachée à des batteries périssables. Ces roues, à l’instar du lm Crash de David Cronenberg, ont la puissance de l’accident, ce sont les roues du destin, inévitables. Un peu plus loin, l’installation “Lost city of J.” émerge en vis-à-vis de Notre-Dame de Paris. Une multitude de pièces superposées y sont enchevêtrées en un équilibre précaire : il y a des échelles qui s’élancent vers le ciel, des tubes troués, des ponts, des cellules en ruine, des circonvolutions aux couleurs de métal ou de rouille. C’est une cité post-apocalyptique composée de pièces en correspondances. Elles paraissent sonores, comme un orgue, on en perçoit presque la composition musicale. Cette oeuvre prégnante semble être le souvenir matérialisé d’un rêve prémonitoire. Tout près, d’autres roues encore, les Dégonfées. Les pneus font maintenant partie de l’œuvre, comme une prothèse. Sur ces pneus, une forme trouée, désarticulée, ouverte aux vents mauvais. Parfois la forme s’étale sur le caoutchouc, telle une coulure, faisant écho aux montres molles de Salvador Dali dans un tableau qu’il nommait “La persistance de la mémoire”. C’est ce genre de persistance, d’archéologie du futur, que l’on retrouve en constellation avec les roues et les engrenages présentés comme des astres. Rien de plus ordinaire qu’un disque de frein ou une jante de voiture, à moins de les modeler à sa guise pour en

JEANNE RIMBERT

Archéologie du futur du 22 septembre 2020 18:00

Galerie du Haut Pavé 3, quai Montebello Paris 75005 Tél:+33(0)607292448 rimbertjeanne@gmail.com www.haut-pave.org/galerie PALAZZI 16 VENEZIA

faire ressortir l’esthétique industrielle. C’est le vide médian qui permet à l’engrenage de tourner et c’est sur un fond en goudron noir que scintillent ces planètes saturniennes surgies des casses automobiles. Leur agencement rappelle les mécaniques horlogères : tout semble tourner suivant un ordre cosmogonique venu de la nuit des temps, un enchaînement immuable. Une autre constellation voisine ces engrenages, que l’artiste nomme Cosmo pneu. Ces sculptures planètes semblent être des compléments aux disques, aussi rondes qu’ils sont plats. Fixées pour l’éternité, ces planètes mettent là encore en valeur le travail formel de l’artiste. Sans perdre leur mystère, elles attirent le regard comme un aimant, une attraction. Dans ce cycle de la terre au ciel, on traverse aussi la mer, via une immersion dans son travail le plus récent.

Des formes marines, gées par la faïence et le grès, se jouent de la lumière et de ses reflets. Du bleu au vert, du rose au pourpre, ces fleurs artificielles brillent de tous leurs sombres feux. Elles sont composées de scoubidous pour enfants, de filets de pêche, de fausses plantes, de grillages en plastique. Comme au théâtre, c’est par l’excès d’artifices que l’artiste crée un monde parallèle merveilleux. Vingt mille lieux sous l’amer apparaît un univers pensé et scénographié tout aussi spirituel que la cathédrale qui le voisine. Jeanne Rimbert a une inclination obsessionnelle dans son travail sur tout ce qui tourne plus ou moins bien : les pneus, les engrenages, la vie ; mais elle sublime son quotidien et crée un univers hybride extra ordinaire.” Laurent Quénéhen https://alternatif-art.com/


Photo agnèsbaillon

etrouver les œuvres de Agnès Baillon dans une autre expo, cette foi à Saint Rémy de Provence cela doit être assurément un plaisir exquis. Je ne parle pas par expérience parce qu’en fait j’ai vu les œuvres de Agnès Baillon uniquement en photo, et ce n’est pas à cause du confinement parce que j’avais déjà publiée une page, en relatant sur ce mensuel, une de ses exposition bien avant le confinement, mais malheureusement ou par chance je me trouvais déjà en Sardaigne. Je n’ai non plus jamais rencontré Agnès Baillon, ce qui ne m’a pas empêché d’être immédiatement frappé par les images de ses sculptures. En recherchant des informations sur son œuvre et sa vie j’ai été surpris de ne trouver que deux lignes d’informations que je transcris ici fidèlement. Née en 1963/Born in 1963 Diplômée de L’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris en 1989. Rien de plus. Alors comment arriver à savo-

ir quelques choses sur Agnès Baillon ? En continuant mes recherches je suis arrivé à trouver un texte plus prolixe: Agnès BAILLON est née en 1963 dans l’Aisne, elle vit et travaille actuellement à Paris. Son enfance se déroule sur le causse du Larzac où elle est mise en contact avec le militantisme des années 1970. Elle associe souvent un sens inné de la rébellion à l’humour subtil qu’elle traduit parfois dans ses œuvres (Marianne tirant une langue « bleu, blanc, rouge »). Elle s’installe à Paris en 1982. Inscrite aux Beaux-Arts, elle obtient son diplôme en 1989 dans l’atelier de peinture de Leonardo Cremonini. C’est dans le cadre de ses études qu’elle commence la sculpture presque « par hasard» et pour se libérer du poids de la peinture : « À l’approche du diplôme, j’ai commencé à faire des « petits bonhommes » broches. Skira [assistant de L.C.], a vu ce travail et a trouvé ça très drôle. Il voyait aussi que je m’amusais et que je prenais beau-

coup de plaisir à les fabriquer « en douce », que j’étais libre dans ce registre. » Ses premières expositions associaient peintures et sculptures. Les corps étaient peints (très souvent des baigneurs), tandis que les têtes étaient sculptées et présentées sur des socles. À partir de 1990, elle se consacre exclusivement à la sculpture (sculpture réalisée en résine, bronze et papier mâché). Agnès Baillon a ainsi façonné un monde à son image, intime, sensible et silencieux. Ses œuvres ont été présentées à Paris depuis la fin des années 1990 par la Galerie Marie Vitoux, puis Lefor-Openo, enfin la galerie Felli et en province (Lyon,Poitiers, Limoges) mais également à l’étranger (USA, Allemagne, Grèce.) Son travail est représenté dans des collections privées comme la collection Treguer, la Fondation Frissiras d’Athènes (Grèce) et le Wurth Museum (Allemagne). La voilà donc maintenant à la Point Rouge Gallery pour une expo en duo avec Christophe Abadie dont il n’est pas non PALAZZI 17 VENEZIA

Christophe Abadie

Agnès Baillon du 09 septembre 2020

au 11 octobre 2020 Vernissage le samedi 12 septembre 2020 Point Rouge Gallery 21 rue Carnot Saint-Rémy-de-Provence Tel : 33 (0) 490 211 961 www.pointrouge-gallery.com

plus très aisé d’avoir des renseignements sur sa personne puisque lui aussi sur son site ne nous indique que sa date de naissance et le fait qu’il soit et continue à y vivre et travailler à Paris. Je suis sur que si je leur pose la question ils vont me répondre que leurs œuvres parlent pour eux. Ce qui est à tout le moins inexacte puisque une œuvre d’Art, dès que l’Artiste l’abandonne la considérant terminée ne parle plus de Lui, mais de Nous, avec qui elle commence à entretenir un rapport qui, si nous sommes suffisamment patients et attentifs et surtout assumons notre responsabilité de spectateur, nous révélera bien de choses et non seulement celles que quelque fois nous avons peut être délibérément oubliées de nous même. Il faut donc que l’Artiste s’exprime surtout parce que lorsqu’il nous raconte les pourquoi et les comment c’est plutôt à lui même qu’il explique les raisons profondes de sa démarche et les mets même un peu en ordre, arrivant même dans son élan communicatif à découvrir sur sa propre personnalités et ses propres actions conscientes ou inconscientes bien de choses rigolotes ou sérieuse et en tout cas importantes. Je regrette donc doublement de ne pouvoir être présent pendant le déroulement de l’expo et j’en suis désolé. Ce qui ne m’empêchera pas le moment venu et éventuellement propice, de poser ces questions aux Artistes même s’il se donnent la peine de me faire visiter leurs atelier et de me raconter quand, comment et pourquoi ils ont, non seulement commencé, mais poursuivis cette œuvre créatrice qui nous est présentée ici comme dans d’autres galeries et expositions et qui nous enchante et nous aide à trouver la vie, surtout en ce moment particulièrement catastrophique et chargé de tristes présages et visions apocalyptique de prochaines restrictions à notre liberté de déambuler tranquillement, plus supportable et plus intéressante. Ce dont il faut les remercier tous les deux bien que je puisse exprimer une légère préférence pour les sculptures de Agnès Baillon. Il ne me reste plus qu’à leur souhaiter le succès qu’ils méritent assurément en leur augurant, comme de tradition: Merde! Vittorio E. Pisu


Photo arthemisia.it

partir du 29 août 2020, l’activité d’exposition a repris au Palazzo Albergati de Bologne avec 57 chefs-d’œuvre de Monet et des grands représentants de l’impressionnisme français tels que Manet, Renoir, Degas et bien d’autres, provenant du musée Marmottan Monet à Paris, connu dans le monde entier comme la “maison des grands impressionnistes”. Une première absolue puisque, pour la première fois depuis sa fondation en 1934, le musée parisien prête un corpus d’œuvres uniques, dont beaucoup n’ont jamais été exposées ailleurs dans le monde. “Tout était prêt pour l’inauguration prévue le 12 mars dernier, lorsque la propagation de la crise sanitaire du Coronavirus - déclare Iole Siena, présidente du groupe Arthemisia - a contraint les chefs-d’œuvre de Monet et les plus grands impressionnistes à une retraite brutale. Après cinq mois, le monde n’est plus le même qu’avant et le monde de la culture, particulièrement touché par la pandémie, connaît un net recul. Dans ce contexte, l’ouverture d’une exposition exceptionnelle comme “Monet et les impressionnistes. Les chefs-d’œuvre du musée Marmottan Monet à Paris” va à contre-courant de la tendance sur la scène internationale et enthousiasment plus que d’habitude, car ouvrir, c’est jeter son cœur par-dessus l’obstacle, surmonter les peurs et les incertitudes et préférer l’intérêt du public au sien”. C’est le message qu’ils veulent faire passer, ensemble, le musée Marmottan Monet et Arthemisia, qui ont travaillé dur pour reprogrammer l’exposition, qui aura lieu du jusqu’au 14 février 2021. La municipalité de Bologne, en collaboration avec Bologna Welcome, participe activement à la promotion de l’exposition, également à travers l’instrument Card Cultura. Afin d’assurer un accès à l’exposition dans le respect de toutes les normes de sécurité, à partir du lundi 6 juillet, les préventes seront ouvertes sur le site www.ticket.it. Toutes les informations sont disponibles en visitant ce site et les sites : www.palazzoalbergati.com www.ticket.it Tél: +39 051 030141.

Monet

et les Impressionistes Capolavori dal Musée Marmotta Monet

Parigi

29 aout 2020 14 février 2021 Palazzo Albergati Via Saragozza 28 Bologna T +39 051 030141 www.palazzoalbergati.com/

voir la vidéo https://www.facebook. com/etvrete7/videos/993030677835104 PALAZZI 18 VENEZIA

éjà maintenant, vous pouvez acheter le billet sur place, mais il est fortement recommandé de réserver. L’exposition sera ouverte tous les jours de 10h00 à 20h00 (fermeture de la billetterie à 19h00) et 25 personnes pourront entrer toutes les 20 minutes, pour un maximum de 75 visiteurs par heure, avec obligation de porter le masque. L’EXPOSITION Principalement Monet, mais aussi Manet, Renoir, Degas, Corot, Sisley, Caillebotte, Morisot, Boudin, Pissarro et Signac seront les protagonistes incontestés de l’exposition Monet et les impressionnistes. Chefs-d’œuvre du musée Marmottan Monet, Paris : une occasion unique de retracer l’évolution du mouvement pictural le plus aimé au niveau mondial. Une exposition qui présentera (à côté de chefs-d’œuvre clés de l’impressionnisme français tels que le “Portrait de Madame Ducros” (1858) de Degas, le “Portrait de Julie Manet “(1894) de Renoir et les “Nymphéas” (c. 1916-1919) de Monet) des œuvres inédites pour le grand public car elles n’ont jamais quitté le

musée Marmottan Monet. C’est le cas de “Portrait de Berthe Morisot couchée” (1873) d’Édouard Manet, “Le Pont de l’Europe, gare Saint-Lazare” (1877) de Claude Monet et “Fille assise au chapeau blanc” (1884) de Pierre Auguste Renoir. L’exposition “Monet et les impressionnistes. Chefs-d’œuvre du musée Marmottan Monet”, Paris veut également rendre hommage à tous ces collectionneurs et bienfaiteurs - dont de nombreux descendants et amis des mêmes artistes exposés - qui, depuis 1932, ont contribué à enrichir la prestigieuse collection du musée de Paris en en faisant l’une des plus riches et des plus importantes dans la préservation de la mémoire impressionniste. Sous le patronage de la Région Emilie-Romagne et de la Municipalité de Bologne, l’exposition est produite et organisée par le Groupe Arthemisia en collaboration avec le Musée Marmottan Monet à Paris et le commissaire est Marianne Mathieu, directrice scientifique du Musée. L’événement est recommandé par Sky Arte. Catalogue publié par Skira. http://www.arthemisia.it/it/ impressionisti-bologna/


Photo PALAZZOALBERGATI

PALAZZO ALBERGATI ur les fondations d’anciens immeubles résidentiels situés dans la Via Saragozza, à Bologne, à partir du 28 avril 1519, la construction de l’actuel Palazzo Albergati (construit par la famille bolognaise homonyme et importée) a commencé avec l’autorisation du Sénat de Bologne. Le magnifique bâtiment est toujours au centre d’un débat sur l’attribution de l’ambitieux projet architectural, qui si les sources traditionnelles remontent à Baldassarre Peruzzi, les plus récentes suggèrent Domenico Aimo da Varignana. Dans une position exceptionnelle par rapport aux autres, le Palazzo Albergati se distingue dans la rue, dans le centre historique de Bologne, par sa longue façade de 54,70 mètres, qui n’a pris sa forme définitive qu’en 1612, accompagnée de fenêtres en rochers sur le piano nobile. La façade simple, dépourvue d’ordres architecturaux, a été construite en brique avec des éléments décoratifs en grès; elle comporte deux étages, séparés par une bande de mar-

queterie de style dorique et décorés de métopes avec patène et bucrani, et culmine en mezzanine de grenier. Les fenêtres du bas, sans tympan, sont très différentes de celles du premier étage, encadrées par des kiosques à journaux de style ionique. Au rez-de-chaussée, en forme de chaussure avec une bordure supérieure et sans boutiques (caractéristique de la région de Ferrare et Bologne), il y a deux portails : dorique et très “roman” celui de gauche, plus élancé et archaïsant celui de droite. La partie inférieure de la façade a été achevée en 1540, comme le rappelle l’inscription “ANNIBALE ALBERGATI MDXXXX”, qui immortalise ceux qui ont joué un rôle fondamental dans l’imposant bâtiment. Une fois passé le rideau unificateur de la façade, deux entités architecturales autonomes se sont développées : à l’ouest, la branche sénatoriale de la famille Albergati s’est installée, tandis qu’à l’est, la branche secondaire, qui, comme le montrent les immenses vestiges laissés à découvert

sur la façade, est restée inachevée. La distinction en deux parties se poursuit dans le jardin, séparé par un haut mur. Vers la via Malpertuso est délimitée par le bâtiment inférieur qui abritait les écuries, aujourd’hui converties en garage. En entrant par le n° 28, via Saragosse, on accède à un couloir dont la plaque murale en haut à droite témoigne du passage du tsar de Russie Nicolas Ier en 1845. Dans la sobre cour intérieure quadrangulaire qui s’ouvre peu après sur la gauche se trouve la statue grandeur nature “Il cuoco del Faraone”du sculpteur Camillo Bersani, dont on peut voir d’autres œuvres dans le salon de l’appartement du premier étage. Dans l’entrée d’un appartement du rez-de-chaussée, le seul déjà connu du public, se trouve le plafond décoré par Francesco Gessi (Bologne 1588 - 1649) représentant Jupiter arrachant sa langue au mensonge dans un cadre blanc de stuc hexagonal mélangé à des dorures de la première moitié du XVIIe siècle. PALAZZI 19 VENEZIA

ne loge rectangulaire attenante a un plafond entièrement recouvert de décorations en stuc telles que cornucopies, corniches à volute, festons, giralis et têtes de femmes de style baroque, au centre desquelles est peint un cupidon en vol tenant des flèches et un carquois, que l’on peut attribuer à Andrea Sirani (1610-1670). Sur le palier de la mezzanine, après une volée d’escaliers, se trouve une copie du portrait de Bartolomeo Cesi (1556-1629) représentant le Bienheureux Niccolò Albergati (13731443). Le tableau original a été détruit dans un incendie et il reste la copie qui, dans les années 50, a été héritée par Camillo Bersani, dont les ancêtres ont acheté le palais à la fin du XIXe siècle aux héritiers de Francesco Cesare, le dernier de la famille Albergati. Le 8 août 2008, la partie ouest du Palazzo Albergati a été touchée par un incendie. Les travaux de restauration suite aux importants dégâts ont concerné notamment certains appartements du rez-dechaussée et du premier étage, avec la récupération totale de tous les décors peints à fresque, datant du XVIIe au XIXe siècle. Au rez-de-chaussée, suite aux effondrements provoqués par l’événement traumatisant, la frise avec les Histoires d’Hannibal peintes par Bartolomeo Cesi vers 1615 a été mise en lumière, qui était restée cachée sous la voûte peinte de motifs floraux : quinze compartiments séparés par des cariatides où l’on trouve également quelques événements de la seconde guerre punique, éclaircis par diverses inscriptions latines ; parmi les sujets les plus frappants, le passage des Alpes et les batailles avec les éléphants. Les fresques du Cesi, interprète courtois et néo-maniériste de l’art de la Contre-Réforme, témoignent de la survie de son atelier d’origine du XVIe siècle, en dialogue plutôt qu’en antithèse avec la déclinaison populaire et naturaliste des Carrache, que le peintre a interprétée avec beaucoup d’inventivité, de vigueur et de génie, en même temps que les peintures de stricte observance de la Contre-Réforme produites dans son activité tardive. https://www.palazzoalbergati. com/about-palazzo-albergati/


Photo chrismars

epuis dix ans, autour de la revue et de ses expositions outsider pop s’est construite une communauté internationale d’artistes. Pour la plupart autodidactes ou revendiquant l’autodidaxie, ils œuvrent à défier les codes de l’art dominant et ont été présentés par HEY! pour la première fois en France grâce à la Halle Saint Pierre dès 2011. Depuis 2017, HEY! est aussi devenue une galerie de vente d’œuvres. La mouvance artistique présentée par HEY! se définit par son caractère narratif souvent surréaliste, son goût pour une production libre, le rejet du formatage et une habileté à créer de nouveaux réseaux. Les beaux-arts, sans être reniés, y sont cités, parfois revendiqués ; les arts folk, pop et de rue y sont valorisés ; les arts singuliers et outsiders – « œuvres instinctives, dans tous les cas déconditionnées de la chose apprise » comme les évoquait Alain Bourbonnais à Jean Dubuffet – s’y voient associés. Ce groupement hétérogène ne défend pas d’école ou de courant théorisé, il transcrit un état d’esprit, un rythme interne obsessionnel de création, un positionnement au monde et une porosité des frontières quant à l’utilisation des médiums de production. La revue HEY! accompagne depuis 2010 cette dynamique avec ses trois concepts fondateurs : «la mixité par le rassemblement, la résistance par l’imaginaire, l’action du moderne ».

CHRIS MARS Commissariat Anne Richard fondatrice de HEY!

DU 5 SEPTEMBRE 2020 AU 18 OCTOBRE 2020 LA HALLE SAINT PIERRE MUSEUM 2 Rue Ronsard 75018 Paris www.hallesaintpierre.org L’ART DÉFENDU PAR HEY!

www.heyheyhey.fr/en/

hris Mars (26 avril 1961-Etats Unis) Artiste Autodidacte, peintre majeur de la scène historique du surréalisme pop américain, Il a été le batteur du groupe de rock alternatif The Replacements, phare de Minneapolis, de 1979 à 1990, puis il a rejoint le supergroupe informel Golden Smog avant d’entamer une carrière solo. Dans “Alt Rock-a-Rama de Rolling Stone”, Mars décrit le genre d’enfer que lui et les autres remplaçants - le chanteur-guitariste Paul Westerberg, le guitariste principal Bob Stinson et le bassiste Tommy Stinson - ont vécu lorsqu’ils étaient ensemble. Mars n’est apparu que sur quelques chansons du dernier album des Replacements, All Shook Down (1990), et est parti avant la tournée suivante, mécontent du contrôle croissant que Westerberg exerçait sur le groupe. Le premier album solo de Mars, “Horseshoes and Hand Grenades” (1992), a été une révélation pour les fans. Il a écrit tous les morceaux et a joué de la batterie, de la guiPALAZZI 20 VENEZIA

tare et des claviers, en plus de s’occuper de toutes les voix principales et des chœurs. Il a sorti un autre album, Anonymous Botch (1996), avant de se consacrer entièrement à sa carrière d’artiste visuel. Mars a laissé la musique derrière lui à la fin des années 1990 pour se concentrer sur son travail artistique. Son œuvre célèbre les individus stigmatisés par des conditions de vie ou de naissance, dénonce l’hégémonie des trust pharmaceutiques pour lesquels le médicament n’est qu’une marchandise. Cinéaste accompli, son travail est en sélection officielle de festivals internationaux comme Sundance ou projeté au musée d’Art Moderne de New York. Son style de peinture, dont les exemples ornent toutes les couvertures de ses albums, est marqué par des paysages cauchemardesques et des figures grotesques et déformées. Il s’inspire de la lutte de son frère aîné contre la schizophrénie. Il aime généralement utiliser des huiles ou des pastels, bien

qu’il s’aventure dans d’autres supports, comme l’acrylique et le scratchboard. Il a créé un film d’animation de 13 minutes sur son travail intitulé “The Severed Stream”. Sa peinture a intégré de nombreuses collections officielles en musée. Son œuvre, qui a atteint des prix de plus de 30 000 dollars, a été présentée dans tous les États-Unis et au Canada. Il a eu des expositions personnelles au Billy Shire Fine Arts, au Erie Art Museum, au Minneapolis Institute of Arts, au Steensland Museum, à la Coker Bell Gallery et au Mesa Arts Center. Les œuvres sélectionnées de Chris Mars pour la Halle Saint Pierre (Escaping the Albatross – 2020 ou encore The Sea Witch - 2019) sont totalement inédites en Europe, permettant d’admirer son travail sur 10 ans, et d’en apprécier l’évolution . Mars vit à Minneapolis avec sa femme, Sally Mars. https://www.chrismarspublishing.com/ www.heyheyhey.fr/en/


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