VOYAGEURS EN AMÉRIQUE DU SUD
BRÉSIL COLOMBIE ÉQUATEUR PÉROU BOLIVIE CHILI ARGENTINE ANTARCTIQUE URUGUAY
BRÉSIL COLOMBIE ÉQUATEUR PÉROU BOLIVIE CHILI ARGENTINE ANTARCTIQUE URUGUAY
Paris 2e
55, rue Sainte-Anne
+33 (0)1 42 86 16 00
Bordeaux
28, rue Mably
+33 (0)5 57 14 01 48
Bruxelles
23, chaussée de Charleroi +32 (0)2 543 95 50
Genève
19, rue de la Rôtisserie
+41 (0)22 519 12 10
Grenoble
16, boulevard Gambetta
+33 (0)4 76 85 95 90
Lausanne
Rue-de-Bourg, 6 +41 (0)21 519 10 65
Lille
147, boulevard de la Liberté +33 (0)3 20 06 76 25
Londres
First Floor
111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL)
+44 (0)20 7978 7333
Lyon 2 e
5, quai Jules-Courmont +33 (0)4 72 56 94 56
Marseille 1 er
25, rue Fort-Notre-Dame +33 (0)4 96 17 89 17
Montpellier
8, rue du Palais des Guilhem +33 (0)4 67 67 96 30
Montréal
295, rue de la Commune Ouest +(1) 514 722 0909
Nantes
13, rue du Moulin +33 (0)2 40 20 64 30
Nice
4, rue du Maréchal Jo re +33 (0)4 97 03 64 64
Québec
540, rue Champlain +(1) 418 651 9191
Rennes
31, rue de la Parcheminerie +33 (0)2 99 79 16 16
Rouen
17-19, rue de la Vicomte +33 (0)2 32 10 82 50
Strasbourg
16, rue Sainte-Barbe +33 (0)3 88 15 29 48
Toulouse
26, rue des Marchands +33 (0)5 34 31 72 72
Voyageurs en Amérique du Sud 01 42 86 17 70
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“Tera Brasilis”, “Tiera de Patagones”, “Peru”… Le planisphère réalisé en 1529 par Diego Ribero, cartographe du roi d’Espagne, montre “tout ce qui a été découvert jusqu’alors”. Ces territoires désignés comme “Mundus Novus”, ou “Nouveau Monde”, apparaissent comme la dernière destination en vogue chez les grands explorateurs. Cinq siècles plus tard, la fascination pour l’Amérique du Sud ne faiblit pas: diversité des paysages bien sûr, et richesse inépuisable des civilisations qui l’ont habitée et ne cessent de se révéler. Mais ce continent inspire aussi par sa capacité à s’inscrire dans le présent, à l’image des créations avant-gardistes de l’Argentine Delia Cancela (p.86) ou à travers la gastronomie “enracinée” deschefs péruviens Pia León et VirgilioMartinez (p.70). Le Brésil (p. 26), lui, regarde vers demain, bien décidé à lutter contre le réchauffement climatique, en faveur des peuples autochtones… Des engagements qui résonnent particulièrement avec la manière dont Voyageurs du Monde souhaite vous amener à voyager, et une raison de plus pour traverser l’Atlantique.
Un formidable kaléidoscope naturel que l’on aborde par le nord pour glisser lentement vers le sud.
Si le mythe carioca a la peau dure, la ville ne cesse de se renouveler, de virées artistiques en hôtels, restaurants et clubs trendy.
42
La Colombie
Riche, magique (tel le réalisme de Gabriel García Márquez) et douce (comme les courbes chères à Botero), la Colombie envoûte.
50
L’Équateur
Des Andes à la côte Pacifique, en passant par l’Amazonie, ce miniterritoire fait le grand écart. Sans oublier les Galápagos, véritable pays des merveilles.
56 Pop culture
Des estrellas brillantes, figures déjà intemporelles de l’Amérique du Sud.
60
Le Pérou
Un vent de modernité inextinguible y souffle. Si le Machu Picchu reste un must-see, un autre Pérou, attractif et hors des sentiers battus, existe.
68
La Bolivie
État plurinational et pluriel, la Bolivie embrasse ses contrastes. Et son identité, forte et attachante.
70 Magazine - Pérou
Le couple de chefs stars, Pía León et Virgilio Martinez, décline par l’assiette la diversité des écosystèmes péruviens. Savoureux.
74 Le Chili
Surdimensionné, le pays invite à prendre le temps. Un voyage comme un éloge à la contemplation.
84
L’île de Pâques
Nouvelle donne pour Rapa Nui, ses habitants et ses moaï plurimillénaires.
86
Magazine – Argentine
Figure pop des sixties, l’artiste Delia Cancela navigue depuis toujours entre la mode et l’art, l’Argentine et l’Europe. Rencontre.
90
L’Argentine
Tout y est plus grand, plus loin, plus intense. Du nord au sud, ce pays-monde vibre d’une même énergie.
100 L’Antarctique
Une destination extrême que l’on atteint en bateau, au départ de l’Argentine ou du Chili, pour approcher glaciers, manchots et baleines.
102 L’Uruguay
Pays discret et paisible, ses atouts - naturels et humains - sont nombreux.
104
Magazine – Amérique latine Tango, bossa, cumbia, puis reggaeton : depuis un siècle, les musiques d’Amérique latine irriguent la pop mondiale.
108
L’usage du monde Hablas Sudamérica ?
Montevideo Cabo Polonio Colonia del Sacramento Porto Alegre
Mendoza Córdoba
Océan Atlantique Sud
Quelques repères
• Vol Paris-Rio de Janeiro sans escale : environ 12 heures
Rosario Santiago
Valparaíso
Mar del Plata Buenos Aires
Péninsule de Valdès
Puerto Montt Temuco
Concepción Île de Chiloé
• Vol Paris-Fortaleza, via Lisbonne : environ 10 heures
• Vol Paris-Bogotá sans escale : environ 11 heures
• Décalage horaire avec la France
Argentine et Brésil : UTC -3 h (en été)
Équateur (Galápagos) : UTC -6 h (en été)
• Population (en M d’habitants, 2022)
Brésil : 214,3
Chili : 19,49
Îles Falkland
Ushuaïa
Patagonie
El Calafate Torres del Paine
Cap Horn
Uruguay : 3,426
Antarctique : 0. Il n’y a pas d’habitants permanents. Durant l’hiver austral, les scientifi ques sont environ un millier. En été, leur nombre peut monter jusqu’à 5 000.
Puerto Natales
concierges à travers le monde, dont une dizaine pour l’Amérique du Sud, veillent sur vous et exaucent vos souhaits àchaque instant.
conseillers, dont 18 experts de l’Amérique du Sud. Passionnés venus de tous les horizons ou natifs du pays, ils sont une formidable source d’inspiration.
Chaque jour, nos conseillers spécialisés par pays ou par région créent des expériences uniques, doublées d’une pléiade de services haut de gamme. Aborder le monde par son envers, dévoiler le véritable visage desdestinations, composer des voyages personnalisés selon les envies de chacun : tel est l’esprit de Voyageurs du Monde.
nationalités représentées chez nos salariés. Une façon d’insu er une vision du monde respectueuse des di érences culturelles.
%
carbone neutre: la totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages est absorbée grâce à divers projets de reforestation dans le monde.
di érence. Le budget que vous fixez avec votre conseiller sera respecté au plus juste. Une fois votre devis validé, aucuns frais supplémentaires ne sont à prévoir.
arbres plantés chaque jour: une action parmi les nombreux projets environnementaux et humanitaires soutenus par notre fondation Insolite Bâtisseur-Philippe Romero.
pays, des grands classiques aux régions plus confidentielles, Voyageurs du Monde peut vous emmener partout sur la planète.
Cités des Voyageurs : 13 en France, 2 en Suisse, 1 en Belgique, 1 à Londres et 2 au Canada. Des lieux accueillants où le voyage commence déjà.
maisons Voyageurs qui racontent chacune une part de l’histoire du pays. Le Steam Ship Sudan et la Flâneuse du Nil en Égypte, la Villa Bahia au Brésil, la Villa Nomade à Marrakech et la Satyagraha House à Johannesburg.
Réserver à la dernière minute une bonne table à Rio ou une visite privée du MAC Niterói, trouver une baby-sitter à Santiago, rencontrer un historien à Cuzco, prolonger l’exploration aux Galápagos… À chaque instant de votre voyage, nos concierges francophones répondent in situ à vos demandes.
C’est l’ami(e) que l’on aimerait avoir aux quatrecoins du monde. Un(e) local(e) qui connaît les lieux comme sa poche. À ses côtés, on entre par les coulisses sans perte de temps: les quartiers du moment à Buenos Aires, le ceviche le plus savoureux de Lima, les meilleures adresses de Bogotá… C’est surtout l’occasion privilégiée d’échanger et de voir un vrai visage du pays.
Réserver la bonne table, obtenir une visite privée, trouver une baby-sitter: notre conciergerie francophone locale répond in situ à vos envies. Son rôle est aussi d’anticiper vos attentes et de vous suggérer des idées.
Pour lutter contre le réchau ement climatique, Voyageurs du Monde participe à des projets de reforestation qui permettent l’absorption carbone sur la totalité des voyages.
Un(e) habitant(e) des lieux propose une balade informelle, adaptée à vos centres d’intérêt. Partageant conseils et bonnes adresses, vous êtes informé sur les mœurs locales. Un moment décontracté et enrichissant.
Destiné à apporter un éclairage pointu (politique, religieux, économique, social) sur la destination, ce correspondant local vous ouvre les arcanes du pays.
Pour un voyage ponctué de rencontres rares, obtenues grâce à un solide réseau.
Jour et nuit, quel que soit le décalage horaire, l’assistance vous aide à trouver une solution aux aléas logistiques, administratifs, médicaux, voire mécaniques. Avant le départ, vous pouvez échanger avec notre médecin Voyageurs.
L’appli Voyageurs du Monde reprend le déroulé jour par jour de votre voyage, et le détail de vos hébergements. Intuitive et fluide, elle joue les guides malins en compilant des adresses personnalisées et géolocalisées.
Disponible via l’appli et dans votre carnet de voyage, cette sélection ajustée à votre style pointe au fil du parcours les bons spots par genre (restaurants, boutiques, musées…).
Pré-réservation de votre siège, cartes d’embarquement reçues la veille, transferts aéroports sur demande… : vos formalités courantes en un clin d’œil.
Même coupé du monde, rien n’interdit de communiquer. Sur certaines destinations, un mini-routeur wifi (ou une eSIM) est mis à votre disposition pour connecter jusqu’à 5terminaux au réseau (1GO/jour inclus).
À Roissy-CDG, passage prioritaire (enregistrement, contrôles) inclus au départ pour les passagers de vols long-courriers (sur demande au retour). Notre assistance vous accompagne jusqu’à l’embarquement.
Arrivée matinale ou départ tardif, Voyageurs du Monde négocie avec vos hôtels afin que vous obteniez/conserviez votre chambre à votre convenance. Sur certaines escales, une chambre à la journée peut être prévue.
Notre site voyageursdumonde.com propose près d’un millier de suggestions de voyages à travers le monde. Vous restez libre d’inventer et de modifier le vôtre à chaque instant.
Au départ de CDG, sur tous les vols (sur demande au retour), l’accès au lounge vous est ouvert. Un autre salon peut vous être réservé: les contrôles (police et sûreté) y sont e ectués en privé. Enregistrement, carte d’embarquement et accès direct au pied de l’avion sont organisés pour vous.
Chaque voyage réservé chez Voyageurs du Monde permet de cumuler des miles sur le programme Flying Blue. Un bonus de 1000 miles lors des trois premiers voyages et de 10000 miles à partir du quatrième.
L’Amérique du Sud regorge d’auteurs fabuleux: Gabriel García Márquez et ses Cent ans de solitude (1967), Mario Vargas Llosa, La Ville et les Chiens (1963), ou bien encore Luis Sepúlveda et son Vieux qui lisait des romans d’amour (1992). Une sélection (impossible) des libraires Voyageurs du Monde.
Biographie – Chili
Inès de mon âme
d’Isabel Allende
Livre de Poche
La construction de Santiago, c’est elle! Fresque romanesque parfaitement documentée, Inès de mon âme narre l’histoire extraordinaire et méconnue d’Inès Suarez. Petite couturière née enEstrémadure, l’une des régions lesplus pauvres d’Espagne, elle fut, au mitan du XVIe siècle, avec l’aide de conquistadors amoureux, à l’origine de la conquête du royaume du Chili. Une vie trépidante à laquelle la plume de conteuse hors pair d’IsabelAllende rend hommage.
Bande dessinée – Pérou
Carnet du Pérou: sur la route de Cuzco de Fabcaro
6 Pieds Sous Terre
Connu pour ses BD hilarantes (Zaï Zaï Zaï Zaï…), l’auteur et illustrateur a signé en 2013 un carnet de voyage. Plus exactement, un faux carnet de voyage! Pas plus qu’Hergé lorsqu’il publia Tintin au Congo, Fabcaro n’a mis les pieds au Pérou. Un récit à lire donc quelques degrés au-dessus du premier –on est chez Fabcaro, au royaume de l’absurde, et non de Cuzco – qui a aussi l’intérêt de déconstruire les clichés du genre.
Rivages
“Colosse au cou épais”, Octavio a pourtant une faille dont il a honte : il est analphabète. Mais le destin met sur son chemin Venezuela qui, sous le charme, lui apprend à lire et à écrire. Un monde infini s’o re alors à lui et le lecteur de suivre les aventures de Don Octavio à travers son pays. Ou l’art de redonner ses lettres de noblesse au roman picaresque. Ce récit initiatique, d’apprentissage (de la vie, de la lecture), est le tout premier roman, paru en 2015, de Miguel Bonnefoy, auteur francovénézuélien prometteur.
Nouvelles – Argentine Fictions de Jorge LuisBorges
Folio
Attention: chef-d’œuvre!
Uncondensé (180pages) du style borgésien. Publié en 1944, il reçut, dix-septans plus tard, lePrix international des éditeurs (qu’il partage avec le Comment c’est de l’Irlandais Samuel Beckett).
Divisé en deux parties, “Le jardin aux sentiers qui bifurquent” et “Artifices”, l’ouvrage est imprégné des thèmes chers à l’auteur argentin: littérature, théologie, métaphysique, labyrinthes et infini. Un must-read
Classique – Brésil
Bahia de tous les saints de Jorge Amado Folio
Salvador de Bahia fut la capitale duBrésil jusqu’à la moitié du XVIIIe siècle. C’est par sa baie (bahia) que les premiers colons portugais et les cargaisons d’esclaves africains débarquèrent. Elle est à la fois leberceau de la culture brésilienne et la ville la plus africaine du pays. Paru en 1935, ce roman magistral dépeint le quotidien et la survie d’un jeune garçon noir, dit Baldo, et son amitié avec un “pai de santo” – un prêtre du candomblé. Une œuvre politique, sociale, doublée d’une écriture puissante. Jorge Amado n’avait que 23ans lorsqu’elle fut publiée.
Un passage obligé ! On y trouve tout pour préparer son voyage. Cartes géographiques, atlas, guides, albums photo, littérature d’aventure, polar, bd… Nos libraires passionnés sont là pour vous orienter et vous conseiller. 48, rue Sainte-Anne, Paris IIe
Rien d’étonnant à découvrir que le plus célèbre des carnavals brésiliens tient ses origines d’une fête portugaise, l’Entrudo (pratique qui consistait à jeter de l’eau, bientôt remplacée par les confettis, sur la foule).
Le premier bal remonte à 1840, mais il fallut attendre 1917 pour que l’enivrante samba fasse son apparition. Auparavant, les festivités se déroulaient au rythme de la polka et de la valse ! À la fin du XIXe siècle, les cordões, les ancêtres des écoles de samba (désormais autour de 70 dans la seule ville de Rio de Janeiro), déambulent dans les rues tout en dansant et en jouant de la musique.
Aujourd’hui, sept jours durant, à cheval sur Mardi-Gras et le mercredi des Cendres, Cariocas et touristes du monde entier (plus de 2 millions lors de l’édition de février 2020) vibrent et exultent à coups de hanches, de plumes, de strass et de percussions. Un défilé organisé, mais néanmoins endiablé, sur le Sambodrome, une esplanade longue de 800 mètres et large de 12 mètres, de sorte que le jury puisse élire roi, reine et meilleure école de samba. D’autres écoles, moins bien dotées, défilent gratuitement ailleurs dans la ville. Un moment de liesse populaire auquel il est possible de prendre part. Notamment grâce à l’expertise de Voyageurs du Monde, qui permet également d’assister aux répétitions des danseurs, de rencontrer des musiciens… “Ô Abre Alas” (“Oh, ouvrez les allées”) !
© Marina AlmeidaLe fleuve au débit le plus important (l’Amazone), la chaîne montagneuse la plus longue (la cordillère des Andes), le désert le plus aride (l’Atacama), la capitale la plus haute (La Paz, en Bolivie)… Des records mondiaux qui donnent envie d’aller vérifier par soi-même la capacité d’envoûtement de ce continent époustouflant. Onze pistes à suivre pour s’inspirer. 12
Au cœur des Andes péruviennes, sur les hauteurs de la Vallée sacrée, se dessine un étrange paysage alvéolaire et blanc : les salines de Maras (photo) défient les lois de la nature. Accrochés à flanc de montagne, ces milliers de bassins, exploités par les Incas, approvisionnaient en sel le Pérou tout entier autour du II e millénaire avant J.-C. Toujours en activité, ces mines de sel constituent une merveille d’ingéniosité et un exemple parmi tant d’autres de l’héritage transmis par la civilisation inca.
© Pia RiverolaDans ce super-pays à la géographie folle, les paysages se déclinent, surréalistes, en déserts arides, lacs XXL, volcans solennels, glaciers craquants et sommets patagons. Terre de légendes, le Chili n’a de cesse d’obséder les voyageurs, des conquistadors assoiffés de richesses aux explorateurs avides de grands espaces. Ce mince ruban collé au Pacifique déroule, comme un long poème, un eldorado de liberté.
S’enfoncer dans ce que le Brésil a de plus primaire, dans sa nature vierge, là où l’homme a su rester à sa place. Étendu à travers les immenses plaines du Mato Grosso do Sul, le Pantanal s’affiche comme l’un des plus grands parcs naturels du monde. La saison humide, d’octobre à mars, facilite les déplacements par bateau. La saison sèche, elle, d’avril à septembre, est parfaite pour l’observation des animaux –oiseaux, reptiles et mammifères rares comme le jaguar, le cerf des marais ou le singe hurleur noir.
L’altiplano bolivien abrite une multitude de lacs et de lagunes aux eaux salines, des niches écologiques précieuses aujourd’hui menacées par le réchau ement climatique et l’évaporation des eaux. Certains de ces espaces se sont entièrement mués en déserts de sel, à l’instar du célébrissime Salar d’Uyuni. D’autres déclinent en leurs eaux cernées de rives de sel toute une palette fascinante –bleu turquoise, blanc laiteux, rose incandescent. Autant de miroirs limpides où se reflète le bleu du ciel, dans un royaume de pureté.
© Kevin FaingnaertQuelle intense expérience qu’une immersion au cœur de la selva amazonienne. Celle-ci se décline en deux éléments esthétiquement complémentaires: d’un côté la forêt primaire, exubérante, dont la chlorophylle n’a que peu d’égale dans le monde; de l’autre, les eaux mystérieuses du río Napo qui sillonne à travers l’Amazonie. Quelques touches de couleur se détachent de l’émeraude profonde des feuilles des arbres: le vert fluo d’un perroquet, la rouge de la terre, le rouille d’un papillon, le mauve d’une fleur sauvage.
De forêt et d’eau
Équateur© Lucy Laucht
Colombie
Quand les Andes s’érigent austères et grandioses, la côte caraïbe, elle, se montre volontiers douce, amène, scintillante et musicale. Entre terre et mer, le parc Tayrona protège la zone littorale de la Sierra Nevada de Santa Marta. Côté jungle, la canopée grimpe jusqu’à trente, voire quarantemètres. Le singe hurleur à pèlerine en est l’animateur sonore n° 1. Les oiseaux déploient une chatoyante palette chromatique. Aux heures matinales, on peut croiser un tapir furtif, une loutre, un daguet rouge.
© Brian FlahertyArgentine/Brésil
Par leurs dimensions, leur force et leur situation en pleine jungle, les chutes d’Iguaçu figurent parmi les plus spectaculaires du monde. Leur nom, “Grande eau” en langue amérindienne guarani, sonne presque comme un euphémisme. Cette merveille naturelle classée à l’Unesco se compose d’une batterie de cascades qui se déversent en un grand fracas humide, à raison de sixmillions de litres par seconde. Impressionnantes depuis les airs, les chutes sont aussi accessibles par voie terrestre : des parcours de visite sont aménagés tant du côté argentin que brésilien.
© Awasi Iguazu/Luciano BacchiUruguay
Coincé entre de géants voisins au tempérament de feu, l’Uruguay fait figure de sage décontracté. Influencé par un héritage européen resurgissant dans l’architecture et la gastronomie, ce pays miniature n’en concentre pas moins toute la culture latino-américaine. Une âme de gaucho élevé au maté et cavalant dans la pampa pour réunir son troupeau –on compte ici quatre vaches pour un habitant–, avant de rejoindre l’estancia. Un pays de poche, certes, mais où les espaces semblent parfois plus vastes qu’ailleurs.
Pérou/Bolivie/Chili
On ne saurait imaginer paysages plus dissemblables que les montagnes de Machu Picchu et le désert de sel d’Uyuni. Ils s’opposent comme la verticale et l’horizontale. Pourtant, ils appartiennent au même ensemble andin, où se rencontrent hauts lieux incas, déserts d’altitude, flamants et madones. Un voyage trois-en-un, du Pérou au Chili, en passant par la Bolivie, révèle toute la splendeur et la diversité d’une nature épique. Il montre aussi à quel point les Indiens en ont depuis longtemps pris la mesure, et avec quelle ingéniosité ils s’y sont installés.
Pérou/Équateur
Ces deux pièces maîtresses du puzzle andin ont en commun des paysages démesurés et des civilisations éternelles. Nature et culture ne sont pas irréconciliables en terre indienne, bien au contraire. Aller de l’une à l’autre, et du Pérou à l’Équateur, c’est voir défiler toute la majesté de l’Amérique du Sud –à pied à travers les capitales historiques, en train sillonnant les montagnes jusqu’à la citadelle du Machu Picchu, en bateau dans les forêts profondes d’Amazonie ou par le hublot de l’avion survolant l’archipel des Galápagos.
Le Chili et l’Argentine a chent des personnalités fascinantes, bien que di érentes de part et d’autre de la cordillère des Andes. Mais l’on retrouve en Patagonie chilienne et argentine cette même humilité émouvante, propre à ceux qui côtoient la nature au quotidien. Embarquer pour la Patagonie, c’est vendre son âme aux beautés de l’extrême Sud, dire oui à un voyage dont on revient changé, plus riche et plus respectueux à la fois. Un voyage inoubliable, unique. Le voyage d’une vie peut-être.
Dans l’ombre des starchitectes du pays, Lina Bo Bardi, Italienne naturalisée brésilienne en 1951, a planté les premières graines du modernisme tropical. Un dialogue avant-gardiste entre matériaux bruts et végétation.
La nuit à Morumbi, on peut encore entendre chanter les grenouilles. Dans ce quartier résidentiel de São Paulo, onzekilomètres à l’ouest des forêt de buildings de l’Avenida Paulista - centre économique verticalisé implanté à partir des années 1950-, la mata atlântica, jungle tropicale qui autrefois couvrait toute la région, garde ses droits. Ficus, bananiers, jacarandas et architecture ont poussé avec harmonie. À un bond de là, dans une ancienne plantation de thé, se tient l’un des plus frappants exemples du modernisme tropical brésilien.
Imaginée par l’architecte d’origine italienne Lina Bo Bardi, la Casa de Vidro (Maison de verre) raconte en transparence l’histoire d’un talent architectural révélé par la nature. En lévitation sous les frondaisons, relié aux flancs de la colline par de fins piliers métalliques d’un bleu émeraude caractéristique des fifties brésiliennes, le cube de verre et de béton héberge aujourd’hui l’institut dédié au travail de Lina et son mari, le marchand d’arts Pietro Bo Bardi.
Du Masp à la Casa de Vidro
Embarquant de Gênes pour Rio en 1942, le couple tourne le dos à une Europe en guerre. Dans ses malles, Pietro détient de nombreuses peintures italiennes et des artefacts. Il est rapidement invité par le mécène Assis Chateaubriand à réaliser, en 1947, le premier musée d’Art moderne du pays à São Paulo, le Masp (qui réunit aujourd’hui la plus grande collection d’art occidental de l’hémisphère sud). Lina est chargée de la conception de l’exposition et de l’architecture du bâtiment, inauguré en 1968.
C’est dans l’atelier de Gio Ponti, à Milan, que la jeune femme a fait ses armes brutalistes, langage alors majoritairement réservé aux hommes (le modernisme brésilien est associé à LeCorbusier d’abord, par la main de Lucio Costa; à Oscar Niemeyer, bien sûr, qui par son interprétation toute en courbes transformera le paysage urbain du pays,
jusqu’à Paulo Mendes da Rocha, Pritzker 2006). À l’ombre de la célébrité et des ficus, Lina Bo Bardi conçoit, en 1951, la Maison de verre, dans laquelle elle et son mari vivront jusqu’à leur mort (elle en 1992, lui en 1999), tel un atelier expérimental nourrissant ses di érents projets. Béton, verre et lumière composent les bases modernistes d’une palette sur laquelle se mélangent l’inspiration européenne (le parc Güell de Gaudí) et les techniques vernaculaires d’une arquitectura pobre (architecture pauvre), mettant en jeu les modes de vie et les matériaux naturels locaux qu’elle aura à cœur de développer au fil de sa carrière, à l’image de sa Casa do Chame-Chame, à Salvador. Une cohabitation réussie, tout comme celle entre la nature tropicale et la culture, invitée permanente à travers les objets et les artistes qui séjournent à la Casa de Vidro (Alexander Calder, Roberto Rossellini, Caetano Veloso…).
L’autre pilier essentiel du travail de Lina Bo Bardi est bien la végétation, à l’image de l’hévéa, axe central, encadré par des murs de verre, qui semble traverser les planchers du sol au plafond, suivi par un large escalier. Sur les septhectares de la propriété rasée de tout arbre lorsqu’elle s’y installe, Bo Bardi fit planter pas moins de 600espèces. “La maison représente une tentative de communion avec la nature. Je cherche à respecter cet ordre naturel avec clarté. Je n’ai jamais aimé les maisons fermées qui se détournent de l’orage et de la pluie”, disait la discrète architecte. Et les grenouilles semblent la remercier.
Ouverte au public, la Casa de Vidro abrite les précieuses archives de Bo Bardi et accueille régulièrement artistes et événements. Visitez le quartier, et la fondation Americano voisine posée dans un parc de 7,5 hectares, avec un guide privé.
Formidable kaléidoscope naturel qu’est cepays dans lequel se réfléchissent diverses influences culturelles. Parmi les innombrables façons de l’aborder, celle-ci consiste à se laisser glisser lentement du nord au sud. 30
PREÁ — SÃO JOSÉ — OLINDA — SALVADOR DE BAHIA MINAS GERAIS — OURO PRETO — TIRADENTES — BELO HORIZONTEL’Amazonie en house-boat
Sur le fleuve río Negro, une façon à part de plonger au cœur du poumon vert de la planète. Baignade avec les dauphins roses, randonnée dans la forêt amazonienne, pêche au piranha… Le tout dans un respect parfait de l’écosystème.
Brasília : un saut dans le futur
Inaugurée en 1960, la ville fut conçue par 3 hommes visionnaires, dont l’architecte
Oscar Niemeyer. Bâtie à 1 100 m d’altitude, elle est une ode à la géométrie et à l’espace (elle a le plan d’un avion).
Classée par l’Unesco, elle reste méconnue des voyageurs.
Le fragile éden de Pantanal
C’est l’un des plus grands parcs naturels du monde. Sa variété de plantes et d’animaux sauvages en fait l’égal de l’Amazonie. Safaris photo, balades à pied et en canoë sont de précieuses activités pour saisir la beauté et l’importance à préserver de tels lieux.
Chutes d’Iguaçu : haut débit
Véritables montagnes d’eau surgissant de la jungle, elles forment un ensemble monumental constitué de 275 cataractes, dont la plus haute dégringole de 80 mètres. Le nom indigène Iguaçu signifie “grande eau”. Tout s’explique.
Boipeba, l’île enchanteresse
Creuset de culture
bahianaise, ce bijou serti de coraux et de cocotiers, refuge de poissons tropicaux en tout genre, se mérite. Uniquement accessible en bateau, chérie et préservée par ses habitants, l’île est la promesse d’une robinsonnade idyllique.
© Alix PardoEntrer par le Nordeste, ou comment remonter à la source du Brésil. La troisième région du pays est une planète à elle seule. Un patchwork qui juxtapose l’aridité du Sertão – ce “grand désert” dans lequel les cordéistas (poètes populaires) trempent leurs plumes–, des délires géologiques telles les Lençóis de Maranhenses, lagunes de cobalt surréalistes lovées aux pieds de dunes d’albâtre, ou encore les forteresses rocheuses de la Chapada Diamantina, un Ouest américain qu’un dieu taquin aurait passé au vert. Anticonformiste, le Nordeste a placé soncœur à la périphérie de son territoire bombé, face à l’Atlantique. La moitié de sa population vit sur ce littoral luxuriant qui ondule nonchalamment sur 2500kilomètres. La plage est d’ailleurs bien souvent le plus court chemin pour naviguer autour de Jericoacoara, où pullulent les pousadas, ou de Preá, petit paradis et dernier spot sur lequel les mordus de kitesurf ont jeté leur dévolu. Face à cette nature grandiose, le Nordeste a posé les premiers pavés de l’histoire coloniale portugais, que foulèrent les esclaves arrachés à leur Afrique natale, et bâti des villes fortes. Parmi elles, Recife balance entre la culture paysanne de l’arrière-pays du Pernambouc et la fougue de l’océan.
Dès l’aube, le grand marché de São José bat son plein: on donne de la voix entre les montagnes de goyaves, d’acérolas et de citrons verts qui arroseront les crevettes du déjeuner. Énergisante, la ville invite à danser, de jour comme de nuit, pieds nus sur le sable de la plage de Boa Viagem (“Bon voyage”).
Le son du mangue beat, croisement
de musiques traditionnelles, de rap et de reggae qui tient son nom de l’écosystème fertile de la mangrove, résonne dans une fête perpétuelle. Merveille de culture et d’histoire, sa voisine baroque Olinda, aussi païenne que mystique, vibre autant aux sons endiablés et carnavalesques du frevo qu’aux cantiques des églises.
Sentir l’énergie de Bahia
Dérouler le fil de cette côte, vers le sud, mène inéluctablement à Salvador. Lapremière capitale du pays (1548), actuel chef-lieu de l’État de Bahia –à qui elle emprunte bien souvent le nomreste l’épicentre de la culture afro-brésilienne. Chaque année en février, son carnaval de rue, emmené par la samba-reggae des trios elétricos (camions conçus pour transporter musiciens et haut-parleurs puissants), réunit plus de monde que celui de Rio. Face à la baie de tous les saints, ville haute et ville basse forment la caisse de résonance du continent africain. Le culte du candomblé et ses orishas (divinités associées aux éléments naturels, mais aussi à une couleur, un jour, un objet, et secrètement vénérées durant l’évangélisation) y est aujourd’hui encore majoritairement pratiqué.
Dans les ruelles étroites entourant lePelourinho, centre historique aux façades polychromes, plane l’esprit du Bahia de tous les saints (lire aussi p.10), conté avec limpidité par Jorge Amado, écrivain emblématique né dans une plantation de cacao d’Itabuna. Bahia semble ainsi gommer la frontière entre l’imagination et la réalité, dans un entrechoquement permanent de cultures et d’époques.
Ici tout cohabite, et tout devient bahianais. “À Bahia, l’assimilation n’est pas une démarche, c’est la vie, c’est l’air que l’on respire!”, témoigne BrunoGuinard, à la barre de la Villa Bahia, demeure coloniale portugaise du XVIIe siècle rénovée par Voyageurs du Monde devenue halte intimiste. L’énergie bahianaise bat dans la moiteur tropicale tout autant que dans les pas du forró, la danse populaire. Elle se di use dans les accords de Caetano Veloso, rebondit dans la voix de sa petite sœur Maria Bethânia et de celle de Gilberto Gil, tous trois enfants de Bahia dont les auras respectives auront largement dépassé les frontières du pays.
Minas Gerais: d’or et d’art Collé au sud de l’État de Bahia, celui du Minas Gerais ouvre un autre chapitre. De ses paysages verts intenses jaillissent des joyaux baroquesaux noms de héros romanesques: Ouro Preto (“Or Noir”), Tiradentes, Belo Horizonte. Des villes figées dans le XVIIIe siècle, leur âge d’or à plus d’un titre. À l’époque, Ouro Preto est la plus peuplée des deux continents américains: 100000habitants, soit quatrefois plus qu’à New York.
L’ancienne capitale est alors au centre de l’exploitation des mines aurifères et de celles de diamants qui, par la voie royale descendant jusqu’à la côte, gonflent les cales des galions repartant vers la couronne portugaise. La légende raconte qu’à Ouro Preto, l’or était alors si abondant qu’une fine couche de poussière dorée recouvrait la ville. De ce passé mirifique, suspendu d’un jour à l’autre, ces cités ont gardé intact
un inestimable patrimoine d’architecture baroque. Des églises, couvents et autres maisons patriciennes au style importé d’Europe mais tropicalisé. Sur les murs, vierges et saints se sont métissés, le maracuja a remplacé le tournesol, et l’épi de maïs celui de blé. Dans les ruelles pentues de Tiradentes se serrent des maisons aux façades roses et bleues abritant des patios où résonnent des airs de sertaneja, une country brésilienne à l’oreille novice, qui en réalité raconte la saudade du Minas. Sa terre qui a vu jaillir les églises baroques sculptées par le génie d’Aleijadinho cultive dorénavant l’art contemporain dans un jardin botanique de 140hectares semé d’espèces rares. Sous les frondaisons de la mata atlântica entre broméliacées et cactacées, l’institut Inhotim réunit au grand air près de septcentsœuvres d’artistes internationaux, du Danois Olafur Eliasson à la Japonaise YayoiKusama. La scène contemporaine brésilienne y est largement représentée, notamment à travers lesflamboyantes coccinelles de Jarbas Lopes (Troca-Troca) et les azulejos détournés de la carioca Adriana Varejão. Des fragments de modernité au cœur d’un paysage sauvage, comme un appel à rejoindre la ville. Et Rio se profile déjà à l’horizon.
S’appuyant sur un solide réseau par région, un carnet d’adresses foisonnant et une maison signée Voyageurs du Monde à Salvador (la Villa Bahia), nos spécialistes proposent un Brésil ultra personnalisé.
La Villa Bahia, demeure coloniale portugaise du XVIIe siècle, est devenue une halte intimiste pour voyageurs.
Naviguer dès l’aube sur le delta du fleuve Parnaíba et voir émerger forêts, dunes, lagunes survolées d’ibis rouges: le Brésil déploie sa palette de paysages. La musicalité des cris des singes capucins et des toucans toco rappelle vite qu’ici comme en Amazonie le premier des sens est bien l’ouïe. Puis, vient le goût, constamment stimulé en ce pays, notamment grâce aux fruits endémiques : açaí, pitanga, corossol, abricot d’Amazonie… À Salvador de Bahia, le chef Beto Pimentel en a fait la base de sa cuisine tropicale, rendant sa table quasiment aussi incontournable que la fondation Pierre Verger, où repose un fonds photographique unique, tissant le lien avec l’Afrique. Sur l’île de Boipeba, vous succomberez aux plongées cristallines, à Trancoso au parfum happy hippie, dans le Nordeste aux plages dorées ou, à l’autre extrémité de ce pays immense, aux chutes d’Iguaçu. Sensationnel, le Brésil vous initie aux rites du candomblé, à la capoeira, au surf, au forró et à la samba… Un pays touche-à-tout et visionnaire, à l’instar d’Oscar Niemeyer, architecte phénoménal à l’origine du musée d’art contemporain de Niterói, aux portes de Rio, ou de Brasília, capitale fédérale futuriste et arbre devant la forêt d’un pays ultra créatif.
Au cœur du Pelourinho, la Villa Bahia (2) incarne une part de l’histoire de Salvador. Perchée dans le quartier de Santa Teresa, Mama Ruisa (1) reflète l’esprit arty des lieux.
Si le mythe carioca a la peau dure (mais aussi douce et salée), laville n’hésite plus à s’éloigner de ses plages iconiques, se renouvelant de virées artistiques en hôtels, restaurants et clubs trendy.
Du haut de sa colline, Santa Teresa domine la baie. Refuge dela noblesse administrative portugaise au milieu du XIXe siècle, lequartier abrite désormais le cœur bohème de la ville. Derrière les façades desanciens manoirs ont fleuri les ateliers et galeries, l’étonnant Museu da Chácara do Céu et de nombreuses adresses pour siroter une caïpi, savourer un risotto inattendu et écouter les talents locaux taper le bœuf.
Le “petit Montmartre” carioca héberge aussi les oiseaux voyageurs. Parmi les nids douillets, Mama Ruisa se démarque parson mobilier brésilien des années 1950 et l’esprit maison particulière, tissé par son propriétaire français Jean-Michel Ruiz. Encadrant les grandes fenêtres et la vue plongeante sur le Pain de Sucre, dessins de Cocteau et photos de Colette accompagnent une collection d’artefacts brésiliens et reflètent le cordon unissant Santa Teresa à l’Europe. La tentation de se blottir sur la colline est forte mais serait contraire à l’esprit ouvert de notre hôte, jamais à court d’idées pour redescendre à la rencontre du dernier visage de Rio. La plage reste un rendez-vous incontournable, claro, mais les Cariocas ne focalisent plus sur la mythique Copacabana ou le Posto Nove (9) d’Ipanema. On suit le mouvement vers le nord, sur le sable de Leblon, un bairro devenu phare. Ici, on peut désormais,
sans scrupule, tourner le dos à l’océan. Ledimanche, la jeunesse y chine, àBaixo Gávea, avant une expo à l’instituto Moreira Salles ou une session de stand-up paddle sur la lagune. Pour une virée artistique, visez le centre-ville, avec la Casa Amarela Providência, projet social del’artiste JR, le Musée d’art de Rio et, del’autre côté de la baie, l’ovni MAC deNiterói. Infatigable noctambule, Rio balance toujours entre les clubs trendy (Leblon, encore) et les éternelles casas desamba deLapa. Outre les paillettes, la ville pense aussi aux papilles. Avec deuxrestaurantsétoilés dans un rayon de 700mètres, le quartier de Botafogo est au piano. Son voisin, Jardim Botânico, cultive lesbonnes tables latino-européennes et les microbrasseries. Enfin, en bon Carioca, on cède souvent aux sirènes glamour etsixties de Buzios, deux heures plus àl’est. À l’opposé, sur la Costa Verde, c’est Paraty, joyau historique lusophone bordé de mer émeraude qui attire et promet une transition douce et bienvenue après l’e ervescence de Rio.
Rio by night dans les pas d’un Carioca, visites privées des ateliers d’artistes de Santa Teresa, cours de stand-up paddle ou de samba : vous gardez la liberté d’improviser à tout instant.
BOGOTÁ — RISARALDA — CALDAS — QUINDÍO
LOS NEVADOS — MEDELLÍN — SANTANDER
CARTHAGÈNE DES INDES — PÉNINSULE DE BARÚ
TAYRONA — PROVIDENCIA — CHOCÓ — NUQUÍ
Des forêts tropicales, des volcans enneigés, des plages dorées, des cités coloniales et des palmiers gratte-ciel... Riche,la Colombie sait également se montrer magique et douce.
Apaisée, elle ensorcelle.
Bogotá, capitale vibrante Bogotá porte son accent tonique sur le “a”. Comme pour matérialiser phoniquement son envie d’avancer, d’appréhender ce qui vient avec optimisme. Les façades colorées du quartier historique de La Candelaria ne sont désormais qu’un confetti au cœur de l’immense damier capital, perché à 2600mètres d’altitude. La croissance urbaine se mesure aisément, les rues sont numérotées. La Carrera1 serpente au pied de la Cordillère orientale, sous l’œil attentif des Cerros Monserrate et Guadalupe, qui o rent des vues grisantes sur ce gigantisme aux barrios hétéroclites: Teusaquillo, La Castellana et les branchés Usaquén et Chapinero. Épicentre de l’animation nocturne, ce dernier abrite la “Zona G” –pour “gastronomique”– où, depuis quelques années, Bogotá se régale dans des adresses pointues qui n’ont rien à envier aux autres capitales. Également éminemment culturelle et toujours en mouvement, la ville vibre de festivals, concerts, pièces de théâtre et nuits exaltées. Au nord, se cachent dans des recoins andins de petits villages au charme intouché, à la vie douce.
Villa de Leyva, sa vaste Plaza mayor, ses maisons coloniales et ses pavés taillés grossièrement. Barichara, aux ruelles dénivelées et aux portes sculptées, murs
blanchis à la chaux et toits de tuile rouge. À flanc de montagne, le temps s’est arrêté.
Le Triangle du café
À l’ère des co ee-shops à l’américaine, lesvendeurs de café ambulants ont encore de beaux jours devant eux dans le pays. Indissociable de la Colombie, le café fait partie de son identité, il fait vivre et transforme les paysages dans le “Triangle du café” qui lie les départements de Risaralda, Caldas et Quindío. Là, dans la vallée de Cocora, le village pittoresque de Salento s’est réservé un emplacement de choix, au cœur de montagnes verdoyantes et de fincas où paissent, paisibles, vaches et chevaux. Silhouettes frêles à travers la brume, les palmiers de cire endémiques semblent vouloir aller toujours plus haut. Peut-être est-ce pour rivaliser avec les géants du parc national naturel de LosNevados (le pays en compte 50): huitvolcans, qui cohabitent avec forêt de nuages, páramo, sources chaudes et neiges éternelles.
La mue de Medellín
Sous le soleil de Medellín résonne un accent chantant, comme un écho à l’énergie de la ville, à sa mue spectaculaire. Si le nom de Pablo Escobar émoustille les étrangers, ici, il a une autre valeur. On veut passer à autre chose et cela se voit.
Les quartiers en cours de réhabilitation s’ouvrent aux visiteurs qui, bien accompagnés, mettent en perspective ce qu’ils ont sous les yeux. La place principale est décorée des sculptures de Botero qui s’expose aussi avec ses congénères au Museo de Antioquia. Lequartier d’El Poblado accueille, fougueux, les noctambules sur fond de cumbia et de reggaeton. Le parc écotouristique Arví, sur les pentes de la vallée d’Aburra, invite à s’extraire de la fièvre urbaine et o re sur Medellín un œil nouveau.
Des perles des Caraïbes… Massif flirtant avec la mer, la Sierra Nevada de Santa Marta est l’une des plus hautes chaînes côtières du monde. Sa forêt tropicale, dense et humide, abrite sur les terres des Kogis une cité dite “perdue”, plus vieille que le Machu Picchu. À moins de 50 kilomètres de là s’étire la côte caraïbe, ses plages de rêve et ses cités de caractère.
Perle coloniale des Caraïbes colombiennes où les heures semblent plus longues, les couleurs plus vives et la mer plus pure, Carthagène des Indes rayonne depuis 1533 d’une énergie unique.
Cette e ervescence joyeuse file comme une métaphore littorale jusqu’à la péninsule de Barú, à l’ouest, et à l’est jusqu’au Tayrona, parc national comme on en croise peu dans une vie. Le Cabo SanJuan del Guía et ses rochers y toisent la jungle et son tohu-bohu du vivant.
Ça hurle et ça chante à tout-va, les colibris virevoltent, on slalome de beau en beau.
Quant aux eaux turquoise des Caraïbes, elles mènent tout droit à San Andrés et Providencia, pedacitos de Colombie insulaire flottant avec grâce au large du Nicaragua.
… aux richesses du Pacifique Mais la Colombie est aussi pacifique. À vol d’oiseau, le Chocó n’est pas très loin de Cali, reine de la salsa vibrant au sud-ouest de Bogotá. Cette région méconnue de la côte ouest incarne pourtant une page essentielle de l’histoire du pays. Amenés d’Afrique, les esclaves ont fui Carthagène et leur destin sombre pour s’installer en ces terres reculées et di ciles d’accès. Ils y ont fondé des communautés, ont inventé une langue commune, donnant naissance à une culture afro-colombienne riche. La richesse du Chocó se mesure aussi en nature. Les baleines le visitent régulièrement du côté de Nuquí, la présence des toucans endémiques est, elle, moins volatile, tout comme celle des capucins, des ocelots et des tatous qui évoluent entre orchidées et kapokiers.
De Bogotá à Carthagène, de la Sierra à la péninsule de Barú, nos spécialistes adaptent, en détail, votre voyage à votre profil : en duo, avec des ados, fan de Botero, de street-art et de plages désertes… Chaque moment est pensé spécialement pour vous.
Les eaux turquoise des Caraïbes mènent tout droit à San Andrés et Providencia, pedacitos de Colombie insulaire flottant avec grâce au large du Nicaragua.
Tiempo numero uno : à Bogotá, enfourcher un vélo, dans la roue d’un Bogotano. À 2 600mètres d’altitude, il faut ménager son coup de pédale. Pour un réveil en douceur, préférer la grande serre du jardin botanique José Celestino qui condense tous les écosystèmes du pays. Le dimanche, filer au marché aux puces de Usaquen. Un premier café avant de chiner (contactez la conciergerie pour rapatrier toutes ces trouvailles). Déjeuner de pasteles de pipian dans la “Zona G”, (se) poser sous les façades coloniales colorées de La Candelaria, avant un gra ti-tour à la découverte des talents locaux. Tiempo numero dos : dans le Triangle du café, prendre de la hauteur. La vallée de Cocora bouscule la perception, des palmiers géants aux minuscules colibris. On les suit sur la canopée, séances tyroliennes et ponts de singes, le regard (et le cœur) bien accroché(s) aux cimes enneigées de la cordillère. Tiempo numero tres : à Medellín (prononcez “Medejin”), suivre l’art des courbes de Botero au musée Antioquia, et le pas de deux habitants d’une comuna (un quartier) en pleine mutation. Tiempo numero quatro : à Carthagène, sans le savoir, vous avez déjà le rythme colombien… Un cours de salsa: uno, dos, tres, quatro… Vous dansez!
Vous êtes plutôt lodge en bois au cœur de la Sierra Nevada ? Choisissezla Casa Oropendola(2). Pour un écrin colonial à Carthagène, cédez à La Passion Hotel(1).
QUITO — CUENCA — CORDILLÈRE DES ANDES
MANTA — PARC NATIONAL MACHALILLA
ISLA DE LA PLATA — GALÁPAGOS
Avec un pied dans chaque hémisphère, ce mini-territoire fait le grand écart, des Andes à la côte Pacifique, en passant par l’Amazonie.
Sans oublier lesGalápagos, rêve d’explorateur et véritable pays des merveilles.
À quelque mille kilomètres au large des côtes de l’Équateur, les îles Galápagos incarnent la vision la plus pure du paradis terrestre.
Equidistante des pôles, la ligne imaginaire de latitude 0° traverse treize pays à travers le globe, mais n’a donné son nom qu’à un seul. Unnom qui sonne comme une invitation à l’aventure. C’est à partir de l’équateur que se mesurent tous les points géographiques de la planète – à partir de l’Équateur aussi, sans doute, que se mesure toute la grandeur de l’Amérique latine. Car le plus petit pays andin concentre tout ce qui fait l’essence du continent. Sasuperficie réduite rend accessible en un voyage une multitude de paysages et de cultures. Côte Pacifique, Andes, Amazonie: d’ouest en est, trois mondes distincts exposent trois aspects de la vie sous latitude 0°.
Des montagnes enneigées à la torpeur tropicale de l’Amazonie On aborde le plus souvent l’Équateur par Quito, sa capitale. Parfois reléguée au rang d’escale, ce trésor colonial – Quito est la première ville d’Amérique latine a avoir été classée à l’Unesco– s’étend sur des kilomètres en un panorama impressionnant. Le sommet du téléphérique de Pichincha (4000mètres) s’ouvre sur lesvolcans chapeautés de neige, les gratte-ciel et le centre historique aux murs colorés et toits inégaux. Plus au sud, lesruelles pavées et les maisons pastel deCuenca sont elles aussi classées. Entre les deux s’étire la cordillère des Andes, ici appelée Sierra, gardienne de villages perdus en plein páramo (pampa d’altitude), de marchés multicolores et de montagnes minérales gris acier d’où surgit parfois une bulle bleue, lac niché au creux d’un cratère. À savoir le Cotopaxi, plus haut volcan en activité du pays (5897mètres),
cône parfait se détachant dans le ciel. À ses pieds évoluent lamas, chevaux sauvages, loups andins et le majestueux condor. À mi-chemin entre Quito et Cuenca, Riobamba est la première ville du pays à avoir été fondée par lesEspagnols vers 1530. En contrebas, le lit de la rivière Chambo et, tout autour, lesaiguilles enneigées des grands volcans équatoriens. La piste dégringole de la cordillère et, à chaque boucle, la végétation se transforme. Malgré un ciel couvert, la torpeur tropicale s’intensifie, faisant vite tomber le bonnet en alpaga. L’Amazonie ouvre ses portes.
Une vie de forêt, d’eau et d’oiseaux Ici, les routes sont des rivières et les chemins des ruisseaux. Reste quelques sentiers à sec, pour marcher. Au petit matin, des toucans se perchent près d’une cabane, des perroquets vert fluo piaillent. La pirogue glisse, suivie par des cris de singes. Plus loin, le royal quetzal fait l’hommage de sa présence à quelques visiteurs chanceux. Gros varans et petites grenouilles venimeuses aux robes éclatantes sont là également. Sous l’eau, des crocodiles en pagaille et quelques piranhas. La nuit, tout ce petit monde s’endort. Les arbres paraissent plus grands encore, les insectes s’activent. Çà et là, on croise un trogon jaune qui sommeille, la tête sous son aile. Frontière naturelle entre les Andes et la côte, la forêt nuageuse de Mindo est le royaume des cascades. Un havre vert où guetter le réveil des colibris, oiseaux de parapluie, toucans de montagne et autres pensionnaires de ces bois. La côte Pacifique, région peu connue –une aubaine–, est elle aussi immensément sauvage.
Si les Indiens de la Sierra y perpétuent lescoutumes andines, sur le littoral, plutôt sauvage, les pêcheurs se sont installés en villages. On s’aventure en kayak le long de la côte, àcheval sur le sable ou dans les forêts demangrove. On prend le large pour plonger avec les requins et les raies Manta ou épier les baleines à bosse. On guette les pélicans et les albatros dans le parc deMachalilla, les singes hurleurs et lestatous sur la Isla de la Plata.
Les Galápagos, un écosystème unique au monde
À millekilomètres de là, miraculeusement préservés par leur isolement, lesGalápagos incarnent la vision la plus pure du paradis terrestre. Darwin y a élaboré sa théorie de l’évolution desespèces; le commandant Cousteau les a érigés au rang de célébrité. Dans ce réservoir de faune unique au monde, la vie est si douce que les oiseaux n’ont pas besoin de savoir voler, les otaries paraissent sereinement et les tortues sont si grandes que l’on se croirait au pays des merveilles. Les centres d’interprétation initient à l’histoire, au climat et aux enjeux actuels de l’archipel. Premiers contacts avec la beauté irréelle de ces terres épargnées: les cratères et les tunnels de lave, les arbres et les oiseaux. Sur l’île de Santa Cruz, on salue les tortues géantes de la réserve El Chato et la faune marine
exceptionnellement riche (poissons multicolores, requins tintoreras, raies Manta) qui voisinne non loin du confetti sauvage de Santa Fé.
À quelques encablures, l’île Seymour est le royaume des frégates et des fameux fous à pattes bleues; l’île Bartolomé celui du sable noir et des cônes de tuf volcanique. Un saut de puce en avion (quelle vue!) permet d’atteindre Isabela, la plus grande des îles. D’autres fous ici, masqués, mais également des pélicans et des lions de mer, qui nichent en colonies autour des tunnels de lave de Cabo Rosa. Les paysages, issus du refroidissement brutal des coulées lorsqu’elles entrent en contact avec la mer, sont stupéfiants. Si l’île peut s’explorer à vélo, c’est à pied que l’on approche la caldeira du SierraNegra ou les dômes du volcan Chico, dans un décor lunaire où pointent ça et là quelques rares cactus candélabres. On en prend plein les yeux et le cœur.
Remonter l’histoire coloniale de Quito auprès d’un habitant, accompagner un naturaliste aux Galápagos, gravir le Chimborazo ou le Cotopaxi, survoler les Andes en montgolfière, rencontrer les artisans de Cuenca, dévaler le río Pastaza en raft… Découvrez toutes nos idées pour étoffer votre voyage en Équateur.
Le plus petit pays andin rend accessible en un voyage une multitude de paysages et de cultures.
Jungle, volcans, océan… Ce petit pays est d’un naturel hyperactif! Sa topographique exceptionnelle entre les crêtes enneigées du Chimborazo (6 223 mètres d’altitude), la forêt amazonienne –qui couvre la moitié du territoire- et les îles Galápagos (comptant plus de flamants roses que d’habitants au mètre carré) en fait un terrain de jeu rêvé pour un voyage avec des ados Plonger au milieu du récif corallien d’Isla de la Plata, dans le Pacifique, rencontrer un hielero, ces “casseurs de glace” acheminant des blocs de glacier à dos de lama, remonter en pirogue la rivière Napo et passer sa première nuit en Amazonie, se réveiller avec vue sur la canopée, apprendre à distinguer le chant des oiseaux et les plantes médicinales, cavaler dans le lit d’un ancien volcan, sur l’île Isabela, aux Galápagos, ou jouer le farniente sur la plage de Tortuga Bay… Un champ de possibilités quasiment aussi vaste que la biodiversité de cet archipel.
Fermez les yeux et laissez-vous bercer par la forêt amazonienne au Sacha Lodge (1). Forêt toujours, sertissant les bungalows du Cerro Lobo (2), une maison d’hôtes surplombant le Pacifique.
De la bossa nova du Brésilien João Gilberto au réalisme magique du Colombien Gabriel García Márquez, en passant par la défense des droits de la nature menée par la leader indigène d’Équateur Patricia Gualinga, ces figures d’Amérique du Sud sont déjà intemporelles.
América González (Venezuela, 1998)
Repérée sur Instagram en 2019, elle défile pour la première fois pour la marque belge Dries Van Noten. Lors de la Fashion Week automne-hiver 2022, elle participe à pas moins de 34 shows. Son mètre quatre-vingt et son air mutin vont devenir incontournables.
Gabriel García Márquez (Colombie, 1927-2014)
Journaliste de formation, il est un géant des lettres sud-américaines, auteur de l’éternel Cent ans de solitude (1967), roman-fleuve écrit en douze mois. Nobel de littérature en 1982, il a fait de son pays un mythe littéraire universel.
Maluma (Colombie, 1994)
Depuis 2013, l’auteur-compositeur-interprète multiplie les collaborations : Madonna, Shakira… Également acteur, la star de la trap et du reggaeton – aux quelque 63 millions de followers (février 2023) – joue aux côtés de J.Lo dans la rom-com Marry Me (2022).
Elli Medeiros (Uruguay, 1956)
Toi mon toit et A bailar calypso restent des tubes pop inoubliables de la fin des années 1980. Tout comme leur fascinante chanteuse, née à Montevideo, devenue une pionnière et égérie du punk à la française. Elle est également dessinatrice et actrice.
Patricia Gualinga (Équateur)
Fille de chaman, du peuple Kichwa de Sarayaku, elle est “Saramanta Warmikuna”, une messagère de la lutte amazonienne et défenseuse des droits de la nature, des indigènes et de la Terre Mère. Un combat qui lui a valu d’être menacée de mort en 2018 !
Juan Pablo Gumiel (Bolivie, 1983)
Il se forme à l’école hôtelière de La Paz et fait ses armes dans divers restaurants. Considéré comme l’un des chefs cuisiniers majeurs du pays, il nourrit une a ection particulière pour la cuisine chuquisaca, la meilleure de Bolivie selon lui.
Víctor Pecci (Paraguay, 1955)
Meilleur tennisman paraguayen de l’histoire, il est, en 1979, en finale de Roland-Garros face à Björn Borg. Loin des courts, il rentre en politique en 2013, en devenant ministre des Sports. Fin 2022, il est candidat au poste de sénateur d’honneur du parti Colorado.
Eva Perón (Argentine, 1919-1952)
Née dans une famille pauvre, actrice désargentée, syndicaliste engagée, elle épouse en 1945 le futur président de la République du pays. Déterminée, elle se bat pour tous les défavorisés et les femmes. Elle restera à jamais la madone du peuple argentin.
Francis
Cuisinier et auteur culinaire, il est le maître du feu et des braises, et plus précisément de l’asado, le barbecue argentin. Propriétaire de nombreux restaurants dans le monde, il était encore assez méconnu en Europe avant d’intégrer le jury de l’émission Top chef 2022.
Michelle Bachelet (Chili, 1951)
Elle est la première femme présidente du Chili, élue deux fois, en 2006 et 2014. Incarcérée sous Pinochet, elle obtient ses diplômes de médecin et chirurgien au début des années 80. En 2022, elle quitte son poste de haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
C’est en écoutant les grenouilles et les oiseaux des montagnes andines que la jeune Yma Sumac racontait avoir pris ses premiers cours de chant. D’où ses surnoms de “rossignol des Andes”, “d’oiseau chanteur péruvien” ou encore de “diva aux quatre octaves”…
João
Il est le cofondateur d’un genre musical à la fois révolutionnaire et suave : la bossa nova. Né à Bahia, le musicien est aussi l’un des plus brillants interprètes du XXe siècle. Son génie aura rendu des titres comme Desafinado, Estate ou Corcovado immortels.
Mallmann (Argentine, 1956) Yma Sumac (Pérou, 1922-2008) Gilberto (Brésil, 1931-2019)LIMA — PACASMAYO — MÁNCORA — NAZCA
AREQUIPA — YANQUE — LAC TITICACA
VALLÉE SACRÉE — MACHU PICCHU — AMAZONIE
Il sou e sur ce pays fait de mystères, de paysages démesurés et de civilisations éternelles un vent de modernité inextinguible. Bien sûr, il y a l’indétrônable Machu Picchu, mais ce n’est pas le (seul) Pérou. Un autre, tout aussi attractif, hors des radars, existe.
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Dans ce pays, les mythes du voyageur –dans lesquels l’Unesco a largement puisé pour alimenter le patrimoine mondial–se succèdent. Et s’il faut savoir rendre hommage au magnétique Machu Picchu, gracilement perché au-dessus des nuages sur son promontoire vert, le Pérou regorge de zones à explorer. Se révélant à la fois fascinant et créatif, moderne et ra né.
Des délices de Lima à la côte Pacifique Face à l’océan, la “Ciudad de los reyes” (“la Cité des rois”) fait peau neuve et lâche la bride à une créativité tous azimuts. El Malecón, à Miraflorès, accueille parmi ses jardins hôtels en vue et boutiques élégantes. Le quartier bobo de Barranco est le théâtre de soirées bouillonnantes. San Isidro, orienté finance, s’est doté d’importantes institutions culturelles. Rues étroites, maisons aux murs olive, jaune pâle, roses. À travers laHuaca Huallamarca et la Huaca Pucllana, leLima précolombien est toujours bien présent. Une porte d’entrée essentielle, oùl’on se familiarise avec les di érents visages du Pérou. Et où l’on goûte à la cuisine nikkei (nippo-péruvienne) et à la cocina
novoandina qui ont propulsé le pays sur le devant de la scène gastronomique mondiale. Les surfeurs, eux, se donnent rendez-vous sur la côte nord, dans larégion de Pacasmayo, pour tenter de dompter la vague de Chicama ou, plus haut, pour chiller à Máncora. Au cœur du désert longeant le Pacifique sud, à 300kilomètres au sud de la capitale, on reste sans voix devant les dessins géants de Nazca. Des centaines de géoglyphes tracés par une civilisation mystérieuse –œuvres d’astronomes géniaux, d’artistes fous ou d’extraterrestres ?
Andissime
Plus au sud encore, en s’enfonçant dans lesterres, on gagne les Andes péruviennes. Ciel bleu très pur, que seul traverse un nuage rêveur. Arequipa, la ville qu’un tuf volcanique (le sillar) fait blanche, est dominée par le cône régulier du volcan Misti. Dans le canyon de Colca –versants escarpés, cultures en terrasse, cimetières suspendus–, le ballet aérien des grands condors suscite une émotion sans pareille. Autour de Yanque, on mesure toute la dimension des Andes au pas de randonneur. Passées les steppes herbeuses de la puna, place à la terre aymara.
À3800mètres d’altitude, un pays bosselé, des sommets enneigés pour skyline. Letête-à-tête du ciel immense et du lac Titicaca crée des nuances infinies de bleu. Berceau d’antiques civilisations, des communautés indiennes vivent encore aujourd’hui sur ses berges et sur ses îles, naturelles ou artificielles.
Sur les traces de l’empire inca En remontant la cordillère, on perd en altitude: 3400mètres. La brume du petit matin colle aux toits de tuiles de l’ancienne capitale inca. Cuzco, nombril du monde andin, s’éveille entre fondations indiennes et balcons espagnols. La Vallée sacrée de l’Urubamba aligne villages et sites archéologiques comme à la parade. Montagnes roses, mosaïque verte des champs de quinoa, maisons de briques, terrasses cultivées sur des versants inaccessibles, la course des nuages. Písac, village typique, dévoile marché, terrasses et citadelle incaïque. À l’autre bout de la vallée, le site fortifié d’Ollantaytambo. Dans l’intervalle, les terrasses concentriques de Moray et les milliers de bassins des salines de Maras. Non loin d’Aguas Calientes, les traits sinueux du Camino del Inca dessinent unsillage de poussière ocre jusqu’au Graal :
le Machu Picchu. Un silence absolu règne sur les vestiges. L’architecture s’élève vers le ciel: un immense escalier de pierre, une première maison rectangulaire, quelques lamas. Le site provoque cette sensation singulière de se retrouver, par-delà les siècles, à l’unisson des Incas.
Au cœur de l’Amazonie péruvienne Déjà, à Machu Picchu, on pressent l’Amazonie. Au bord de la rivière Madre de Dios, des réserves naturelles publiques et privées protègent la variété des milieux amazoniens. On s’y promène dans la forêt, par terre, sur l’eau, dans la canopée même –un monde inconnu peuplé de pensionnaires en tout genre. Seules préoccupations: compter les papillons, tendre l’oreille et ouvrir l’œil pour tenter de plonger dans celui du jaguar et de l’ours à lunettes. C’est l’autre Pérou, celui auquel on ne pense pas forcément, mais dont le fort caractère séduit tout autant.
Atelier cuisine à Lima, visite privée de Cuzco, randonnée à cheval autour de Puca Pucara, spa au Machu Picchu… : demandez la lune à votre conseiller.
En remontant la cordillère, on perd en altitude: 3400mètres. La brume du petit matin colle aux toits de tuiles de l’ancienne capitale inca, nombril du monde andin: Cuzco.
Lorsque Lima sort la tête de labrume (garúa), fin septembre, il fait bon déambuler sous les façades baroques, entrer dans la cathédrale San Juan où repose Francisco Pizarro, avant de filer au MAC de Barranco qui réunit des artistes contemporains surdesthèmes aussi intemporels quelelien au soleil ou laplace desplantes amazoniennes dans laspiritualité péruvienne. L’esprit ouvert, l’appétit comblé par l’un desmeilleurs ceviches au monde, on s’éblouit un peu plus devant les meubles incrustés de nacre et de feuille d’or du Museo Pedro de Osma, la pyramide d’adobe de la Huaca Pucllana, précieux vestige de la civilisation huari imbriqué entre les quartiers de Miraflores et San Isidro. Siroter un dernier capitán sur le Pacifique et prendre son envol pour les Andes. Cuzco est bien le siège de la culture inca mais aussi nazca, mocwwhica, huari, comme le rappelle un passage inévitable au musée d’art précolombien et dans le quartier de San Blas, où les artistes puisent l’inspiration dans leurs racines. Une invitation à poursuivre l’exploration, grimper à bord du Belmond Andean Explorer, véritable palais sur rail, filer jusqu’à Arequipa, au pied du volcan Misti.
Les belles adresses se fondent dans l’histoire et les paysages, à l’image du Cirqa (1), installé dans un monastère du XVIe siècle, ou du Titilaka(2 & 3) dont les dix-huitchambres ont vue plongeante sur le lac Titicaca.
Le blanc du salar d’Uyuni, désert de sel infini; le rose des flamants dePotosí; le pittoresque bariolé de La Paz, l’ordre métissé de Sucre, la capitale; la quena (la flûte andine traditionnelle) et le smartphone… La Bolivie embrasse ses contrastes. Et son identité, forte et attachante.
Et si la Bolivie était la clé de voûte de l’Amérique du Sud?
Lesgrandes formes géocontinentales viennent s’y appuyer et en déterminent l’unité –un champ de forces– et les couleurs variées: del’anti-paysage immaculé du salar d’Uyuni àl’Amazonie; des flamants de lalagune dePotosí aux aras du parc d’Amboro, sousle coude des Andes; delaforêt nébuleuse d’altitude à la puna rase del’Altiplano. L’ouest et le sud sontadossés à la cordillère, le reste glissant progressivement vers l’ensemble amazonien.
L’enclavement n’est pas seulement physique, il est aussi politique: cinqÉtats enserrent la Bolivie. Cettepression a produit une histoire instable et imaginative. Et une identité qui se conçoit diverse: Estado Plurinacional de Bolivia. Ainsi, La Paz o re-t-elle le pittoresque d’une ville désordonnée, improvisatrice et bariolée, qui déjoue toute tentative de planification. Loin de l’ordre métissé que reflète encore Sucre, la capitale, fondée au XVIe siècle comme
“Ciudad de la Plata de la Nueva Toledo” (Ville de l’Argent de la Nouvelle Tolède). LeCerro Rico de Potosí a fait la fortune de la Bolivie coloniale. Une montagne co re-fort bourrée d’un argent qui a irrigué l’économie de la Renaissance. Fortune et malheur car, lorsque les co res sont vides, la révolution industrielle est ardue à mener.
Cependant, ce stade-là à son tour dépassé, avec ses vastes domaines naturels, sa culture étendue entre quena (la flûte andine traditionnelle) et smartphone, sa population résiliente et déterminée face aux enjeux contemporains, le pays a des atouts. Les Indiens du lac Titicaca n’en pensent pas moins. Ils n’en sont pas à une révolution près et le reflet du ciel dans l’eau transparente leur garantit sinon l’éternité du moins la permanence du monde.
VOYAGEURS DU MONDE
Guide privé à Sucre, rencontres autour du Titicaca, La Paz dans les pas d’un local francophone… Composez un voyage qui vous ressemble.
Au firmament de la gastronomie, le couple de chefs stars formé par Pía León et Virgilio Martinez
décline par l’assiette la diversité des écosystèmes péruviens. Une démarche qui s’inscrit bien au-delà de la simple aventure gustative.
Un voyage vertical, du Pacifique à “l’extrême altitude”, sans jamais quitter la table. Huitplats comme autant d’écosystèmes composant la diversité des paysages péruviens : telle est la suggestion du chef Virgilio Martinez, dont le Central, à Lima, a été élu trois fois meilleur restaurant d’Amérique latine, et de son épouse Pía León, consacrée meilleure che e 2021 par le World’s 50Best Restaurant. Perché à 3800mètres d’altitude, surplombant le site inca de Moray, l’une de leurs quatre adresses, le Mil, vous embarque ainsi pour un voyage culinaire “au-dessus du niveau de la mer” et à travers la biosphère péruvienne.
Des “tableaux organiques” qui atteignent des sommets gustatifs
La gastronomie du pays avait acquis ses lettres de noblesse, depuis une dizaine d’années déjà, servie d’une part par l’immense diversité géographique et climatique nourrissant des ingrédients de tous les horizons –des palourdes au cabri andin, des fruits d’Amazonie au maïs sacré et à l’emblématique pomme de terre (plus de 4000variétés) préparée à toutes les sauces. Mais aussi par cinqsiècles de fusion entre la culture latine et celles de ses diverses migrations –européennes, asiatiques, arabes et africaines. Ajoutez à cela l’émergence de talents
dont José del Castillo (Isolina à Lima) ou l’indétrônable Gastón Acurio, chez qui le couple a fait ses classes–, et le panorama gustatif péruvien semblait bien établi.
C’était compter sans l’arrivée d’une nouvelle génération dont Pía León (37 ans) et Virgilio Martinez (46ans), peu impressionnés par les projecteurs, portent le flambeau. Élevés aux céréales andines,
aux produits du marché et de la pêche du quartier de Barranco, où ils ont établi leurs QG –Central pour lui et Kjolle, nommé d’après un arbuste andin aux fleurs orange poussant au-dessus de 3 000mètres, pour elle–, tous deux apportent une dimension inédite centrée sur les ingrédients mais aussi sur les gestes et les traditions, différentes d’une vallée à l’autre. La récolte de l’huacatay (sorte de menthe noire), des kallampas (champignons andins) ou du kañiwa (un quinoa du futur), qui entrent dans la composition des plats du Mil ou du Kjolle, véritables “tableaux organiques”, est ainsi passée par de longs mois d’études.
Épaulés par une équipe d’anthropologues, de biologistes et de botanistes menée par Malena Martinez (sœur de), les cuisiniers remontent ainsi au plus profond de la culture locale. Mater, c’est le nom qu’ils ont donné à ce laboratoire dans lequel, en étroite collaboration avec les diverses communautés régionales, les deux chefs scrutent, infusent et distillent des pans de culture péruvienne qui se muent en concepts culinaires. Une approche qui dépasse largement la cuisine, s’intéressant aussi bien à la création artisanale. La démarche rappelle celle du Danois René Redzepi, chef triplement étoilé qui ferme définitivement les cuisines du Noma pour se consacrer à l’exploration culinaire. Une génération qui cumule les toques avec talent.
Réserver votre table au Mil, au Central ou au Kjolle, participer à un atelier de cuisine ou suivre l’un des projets de l’initiative Mater : notre service conciergerie à Lima s’occupe de tout.
“En Patagonie, celui qui se dépêche perd son temps.” Ce dicton, riche de sens, pourrait s’appliquer au Chili tout entier, tant le pays, surdimensionné, invite à prendre le temps –de s’enfoncer, digresser, s’émerveiller. Un voyage, éloge à la contemplation.
Un futur en vert
Le Chili possède l’une des géographies les plus extravagantes au monde. Sur cette bande de terre longiligne coincée entre le Pacifique et de géants voisins, le littoral court sur plus de 6000kilomètres. La cordillère andine, épine dorsale du continent sud-américain, dessine une frontière naturelle jusqu’à plonger dans les eaux australes. En résulte une multitude de parallèles, de climats, d’altitudes–de quoi donner le vertige. Cette géographie folle fait du Chili l’un des pays les plus attractifs pour le développement de projets d’énergies renouvelables. À l’extrême nord, dans les salines d’Atacama, si l’extraction de lithium à grande échelle n’est pas sans impact sur les ressources en eau et le futur des sols, c’est dans le désert salé que devrait voir le jour le plus grand parc éolien du continent. Dans le même temps, le pays signe des accords pour promouvoir la production d’hydrogène vert et d’autres sources d’énergie décarbonée. Le Chili voit le futur en vert et semble en prendre les mesures. L’univers aride et fragile de l’Atacama chilien abrite également des formes de vie extrêmes, renfermant peut-être les clés de l’évolution sur Terre. C’est là qu’ont été testés les robots destinés à explorer la planète Mars. Là aussi que le sel des lagunes côtoie une nature parcimonieuse où les flamants des Andes trouvent
pitance, où le vent transporte le silence, où les pluies sporadiques provoquées par El Niño laissent apparaître, tel un mirage, le desierto florido (le désert fleuri). Atacama est un autre monde où le voyageur est à la fois astronome en goguette et alien illuminé.
Avant la Patagonie: Santiago et Valparaíso
En redescendant vers la Vallée Centrale, on renoue avec un climat plus méditerranéen et des terres fécondes en vignes et arbres fruitiers. L’influence de l’océan Pacifique et de la terre granitique, couplée à une philosophie respectueuse de l’environnement, fait naître ici de grands vins. De part et d’autre, deux villes font battre le cœur du Chili. Santiago et son énergie folle, celle d’une capitale de caractère semée de monuments qui, pour les anciens, rappellent l’Europe et, pour les autres, marquent l’appartenance au village mondial. Dans les bars, la vie est à la fête, la nuit toujours jeune et infusée au pisco. Centkilomètres à l’ouest, Valparaíso est une œuvre en 3D bariolée. Autour d’une baie où les heureux triomphateurs du Cap Horn amarraient pour célébrer leur exploit et oublier leurs frayeurs, des collines en ribambelle: les fameux cerros. Des hauteurs jusqu’au vieux port, un amas dense et poétique de maisons colorées et de fresques murales retraçant l’histoire de “Valpo”.
Puis, direction le sud: l’appel de la Patagonie se fait sentir. Avant elle pourtant, des centaines de kilomètres et l’Araucanie, territoire des Indiens Mapuche et pays de volcans fouetté par les vents. Un paradis oublié qui fait le bonheur des alpinistes, skieurs et randonneurs. Passée la région des rivières vient celle des lacs et, avec elle, l’archipel de Chiloé aux maisons montées sur échasses, la péninsule vallonnée de Rilán, l’empreinte germanique de Puerto Varas. Une sorte de préPatagonie insulaire, flottante et déjà immensément sauvage, nichée entre ord et Pacifique.
De glaciers craquants en lacs d’icebergs: en route vers l’Antarctique chilien
C’est la Carretera Austral (route n°7) qui marque la frontière avec la Patagonie: 1 567kilomètres de piste et d’asphalte, de Puerto Montt à Villa O’Higgins, aux portes de la calotte glaciaire du Campo de Hielo Sur. Pour la construire, l’homme a dû se frayer un chemin à travers montagnes millénaires, ords lumineux, lacs bleus éblouissants et rivières rugissantes. Un road-movie sponsorisé par la plus puissante des productrices: lanature. C’est dans les territoires extrêmes que finit de s’exprimer la superbe chilienne. La Patagonie continentale, confins desconfins, est autrement rude
et brute. Indomptable, elle étale à nos pieds ses glaciers craquants et ses lacs d’icebergs bleus. Puerto Natales fait face au ord au nom poétique d’Ultima Esperanza, le“dernier espoir”. De là, on s’enfonce dans le parc de Torres del Paine, joyau présidé par des pics a ûtés. Le contraste des couleurs est saisissant, la nature écrasante de pureté. Le bout du monde est, littéralement, à portée d’horizon. Seules quelques croisières australes s’aventurent vers l’Antarctique chilien: des chenaux en pagaille, serpentant au cœur de l’archipel de la Terre de Feu; de prodigieux glaciers, aux déclinaisons inouïes de blanc-bleu, dont les craquements semblent venir des profondeurs; des îles sauvages et végétales; le ballet des orques, la parade des manchots, l’indolence des phoques. Et, finalement, le Cap Horn, l’extrême continental. Dramatiquement beau.
Road-trip sur la Carretera Austral, glamping dans l’Atacama, Santiago dans les pas de Neruda… L’inspiration ne manque pas pour zigzaguer dans ce pays tout en longueur : ateliers cuisine ou astronomie, balades street-art, chevauchées patagones… Votre conseiller est là pour vous aiguiller.
Entre montagnes millénaires et ords lumineux, la Carretera Austral o re un road-movie sponsorisé par la plus puissante des productrices: lanature.
Les églises en bois de Chiloé
Témoins d’un fragile équilibre entre facteurs environnementaux, sociaux et spirituels, ces églises (une centaine, dont 16 sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco) en bois d’alerce, seule matière première de l’archipel, ont été érigées durant les XVIIe et XVIIIe siècles.
Une terre viticole
Bordé par l’océan Pacifique, le territoire bénéficie d’un climat favorable pour une viticulture d’exception.
Vinotecas urbaines de Santiago ou viñas des vallées de l’Elqui (pisco), de l’Aconcagua (syrah), en passant par celle du Maipo (cabernet sauvignon)… : autant de possibilités à goûter et à explorer.
Les joyaux du lac General Carrera
Il est le plus grand lac du Chili et le second plus grand d’Amérique du Sud (1 850 km2).
À la surface, une couleur émeraude intense. En profondeur, un trésor naturel : des “chapelles de marbre” sculptées dans la roche par les eaux mêmes. Il s’étend côté argentin. Son nom : le lac Buenos Aires.
Sur la route des parcs de Patagonie
Une destination aux confins du monde, entre Puerto Montt et le Cap Horn, et au panorama grandiose constitué de 17 parcs nationaux, 11,5 millions d’hectares de terres protégées, 140 espèces d’oiseaux, 46 espèces de mammifères, 60 communautés villageoises…
Depuis ses paysages aux allures de planète Mars, on scrute la vie… extraterrestre ! Espace, altitude, ciel totalement dégagé une grande partie de l’année, air sec et froid font du Chili un endroit propice à l’astronomie. Un tour des observatoires est possible dans le Petit Nord ou en Atacama.
© Eliseo Miciu/Explora Patagonia/Hôtel Salto Chico Le parc national Torres del Paine : plus de 181 000 hectares partagés entre sommets granitiques, lacs et glaciers…“J’ai grandi dans cette ville, ma poésie est née entre la colline et la rivière, elle a pris la voix de la pluie, et comme le bois, elle s’est imprégnée des forêts…” En une phrase, Pablo Neruda exprime toute l’étendue de sa “douce patrie” longiligne. Des villes (Santiago, Valparaíso, Isla Negra) dans lesquelles le poète a vécu, écrit, milité – les trois maisons dans lesquelles le Nobel avait installé son imago mundi, cabinets de curiosités façonnés au fil de ses exils consulaires, se visitent encore Comme d’éternels ports d’attache au Chili. Au sud, les palafitos colorés et les églises en bois de Chiloé reflètent la rudesse du “Grand Océan” de Neruda, un Pacifique déchaîné, colonne vertébrale liquide du pays. Les vagues grondantes, l’eau glaciale et nourricière, l’air gorgé de bruine: qu’importe l’humeur des éléments, il y aura toujours, après une virée à cheval, à pied, ou en kayak sur la péninsule de Rilán, une cabaña pour se réchauffer, quelques empanadas, un caldillo (ragoût de poissons) que l’on apprendra à mijoter. Se rêver artiste à Santiago, anthropologue à Hanga Roa, gaucho à travers les plaines du Torres del Paine : le Chili est un voyage ancré dans l’imaginaire.
Avec sa carapace de bois de hêtre à moitié enterrée dans la pampa, le Tierra Patagonia (2) se fond dans les paysages grandioses de Torres del Paine. Ses immenses baies donnent sur le lac Sarmiento et les sommets. Dehors si e le vent, dedans un écrin de bois, laine et cuir, et la chaleur du spa: un écho à l’esprit endémique du Tierra Chiloé (1)
Après avoir subi le surtourisme, l’île de Pâques a mis à profit l’épreuve du confinement. Résultat: une fréquentation raisonnée et un nouveau projet, qualitatif et respectueux d’un patrimoine unique, conçu par ses habitants. Une voie d’avenir pour les moaï plurimillénaires.
Àtrois mille cinq centskilomètres des côtes chiliennes, l’île de Pâques a vu atterrir ses premiers voyageurs en août 2022, après deux années de fermeture dues à la pandémie de Covid-19. Plus d’avions. Et on pouvait attendre lesbateaux! Retour aux potagers pour lesquelque huit mille habitants deRapaNui. Avec, comme partout, bien des questions que le vide du tarmac invitait soudain à poser. Alors qu’une nouvelle solidarité était née dans le partage des ressources disponibles, n’était-il pas temps de réévaluer letrésor culturel local, tête de gondole d’unproduit touristique de grande consommation?
Lesstatues moaï, bâties entre les XIIIe et XVe siècles, étant d’ailleurs fragilisées dans leur pierre même. Changement climatique? Fréquentation désinvolte?
Il se dit qu’elles auraient provoqué l’e ondrement de la civilisation des premiers habitants de l’île au XVIIe siècle. Leurs contemporains allaient-ils en retour causer le leur ? En tout cas, la part de mystère que conservent ces géants les assure de signifier encore quelque
chose pour lesPascuans et les voyageurs. Il fallait sansdoute renouer avec ce sens, que suggère le large regard de leurs visages.
Cette recherche de sens a abouti et s’est notamment concrétisée en une réduction de la fréquentation de l’île, passant de quatorze vols par semaine en 2019 à deux vols hebdomadaires. Le nombre de visiteurs annuel passerait donc environ de 160000 à 23 000. Plus de noria, mais untourisme d’élection (aux séjours limités à un mois maximum). Désormais, onviendra sur l’île de Pâques non parce qu’elle fait partie du circuit, mais parce qu’elle tient à cœur. Pas de marche arrière envisageable pour les habitants, ni d’installation dans un état d’exception: une nouvelle donne en revanche entre les moaï et la fascination qu’ils exercent.
Ce voyage extraordinaire mérite une logistique parfaitement réglée, des adresses finement sélectionnées. À vous alors la liberté de tout apprendre sur les moaï, sillonner l’île à vélo, vous initier au surf et palmer autour des motus…
Avant-gardiste pluridisciplinaire, Delia Cancela est également une icône punk et féministe.
© Celeste LeeuwenburgFigure pop des sixties, l’artiste aujourd’hui octogénaire navigue depuis toujours entre la mode et l’art, l’Argentine et l’Europe. Rencontre.
Nous aimons les journées ensoleillées, les plantes, les Rolling Stones, les bas blancs, roses et argentés…” Malgré les apparences, cet inventaire à la Prévert, écrit par un couple d’étudiants de l’institut Torcuato di Tella (ITDT) de Buenos Aires en 1966 est bien plus qu’un pêle-mêle sur une époque colorée. Un demi-siècle plus tard, il résonne toujours sous la crinière de feu de Delia Cancela.
Écrit avec Pablo Mesejean, son compagnon de vie et d’art pendant près de vingt ans, alors que tombe sur l’Argentine le voile de la dictature, leur manifiesto marque à la fois un cri de liberté face au régime qui réprime les cheveux longs et l’excentricité, et le point de départ d’une carrière artistique pop débridée. “C’était l’attirance pour un monde qui nous paraissait encore inaccessible. Une vision de liberté, celle de décider de sa vie”, confie l’artiste installée dans son atelier de Colegiales, quartier tranquille de la capitale argentine, après trente années passées entre New York, Londres et Paris. La vision avant-gardiste de ce duo guidé par l’amour, la persistance avec laquelle Delia Cancela, Alice au pays des merveilles rousse, continue à interroger une société patriarcale (qui n’a légalisé l’avortement qu’en 2020) sur la place de la femme, la sexualité, le genre (“girl-girl, boy-girl, girlboy et boy boy”, lit-on dans le manifeste de 1966) ont fait d’elle une icône sans frontière.
Refusant d’entrer dans les cases, l’artiste a navigué entre mode, sculpture, peinture, scénographie et explore aujourd’hui, à 83 ans, la vidéo. Des robes surdimensionnées, des livres enveloppés de tissus peints, des portraits psychédéliques (Bob Dylan, Sonny & Cher), des collages… Talent précoce pour le dessin et la danse, découpant les revues de mode que son père distribue, elle intègre l’école des beaux-arts à 12ans, avant de rejoindre l’ITDT. Rapidement exposée, de Rio à Minneapolis, elle reçoit le prix Braque en 1966. L’artiste lui-même les invite, Pablo et elle, à rejoindre Paris. Vingt jours de traverséeet une première escale à Londres. “La
notion du temps était différente, sourit-elle sans regretter l’avion. Mon seul désaccord avec Greta (Thunberg, la jeune militante écologiste– ndlr).”
Les créations se multiplient, la mode est leur terrain de prédilection. En 1969, ils gagnent New York. Leur style interpelle la rue et leur ouvre les pages du magazine Vogue. Une de leurs ceintures en cuir peint habille la guitare de Jimi Hendrix. Nouveau voyage à Londres. Séduite par leur romantisme sophistiqué, Grace Coddington, future tête créatrice (et rousse elle aussi) du Vogue US, flashe sur leur style caricatural: robe en lamelles de cuir (exposée au Victoria & Albert Museum), pantalons en plaid jaune pétard (plagié par Saint Laurent), jupes tulipes XXL sont shootés par les photographes les plus en vue (Barry Lategan et Guy Bourdin).
Plus inspiré par la Nouvelle Vague que le tango, le couple atterrit à Paris et crée sa marque, Pablo & Delia. Mais la mode française est moins réceptive. Leur excentricité sauvage trouve néanmoins refuge dans certains lieux comme le Palace, célèbre club de la capitale. Puis, chacun explore ses propres chemins. Pablo Mesejean meurt en mars 1986, un mois après la naissance de Celeste, la fille de Delia Cancela. Mère et fille naviguent alors entre Paris et Buenos Aires. Et Delia Cancela de retrouver ses premières amours: le dessin, la peinture, avant de revenir à un art “cross-over” avec la performance (Coser y Cortar) Celeste Leeuwenburg, elle, devient photographe. Elle travaille notamment sur l’œuvre de sa mère et la transmission. En 2001, un incendie détruit une grande partie des archives de Delia Cancela. L’artiste, touchée au cœur, retient cette phrase de la chanteuse Björk, qu’elle avait gravée sur une poupée emportée par les flammes, et qui aurait pu conclure son manifiesto : “L’amour est plus fort que l’art”.
Votre conseiller Argentine peut mettre en place rencontres et visite d’ateliers, mais aussi cours de dessin, sculpture ou danse avec un(e) artiste.
Tout y est plus grand, plus loin, plus intense.
On y adule le tango, le football, le gaucho.
On y grimpe des montagnes, des glaciers, des gratte-ciel. Du nord au sud, des Andes au río de la Plata, ce pays-monde vibre d’une même énergie.
Elle est désarçonnante. Langoureuse, aussi,comme un air de tango. Souvent considérée comme la plus européenne des capitales d’Amérique latine, Buenos Aires est tellement vivante qu’elle semble ne jamais se reposer. De l’éléphantesque Avenida 9de Julio aux ruelles historiques de San Telmo, le ballet estincessant, la représentation ayant lieu à toute heure, à tout âge. Sur la place de Mai, face au palais présidentiel, on se souvient des mèresaux enfants disparus.
Au pied de la Casa Rosada, la vie n’est pas toujours rose… Mais les Porteños sont résilients. Et passionnés. Le football, l’asado et le maté sont des clichés mais aussi des réalités. Le quotidien devenu culture. L’art, aussi, que Buenos Aires distille sous toutes ses formes, du Museo Nacional de Bellas Artes aux bars “clandestins”, mais aussi au TeatroColón, dont l’acoustique frôle la perfection. Canaille à LaBoca, hype à Palermo, tru é de boutiques de créateurs, co eeshops et clubs en vogue, la capitale
estm’as-tu-vu à Puerto Madero
où desgrues portuaires désœuvrées se reflètent dans des tours flambant neuves – troublant éclectisme architectural. Le quartier bourgeois et haussmannien de la Recoleta, dernière demeure d’Evita Perón (lire p.58), côtoie des façades baroques mais aussi brutalistes, Art déco et Art nouveau. L’impressionnant Palacio Barolo, de cent mètres de haut, est, lui, inspiré de LaDivine Comédie. Dantesque.
Noroeste multicolore
À la frontière avec la Bolivie et le désert chilien d’Atacama existe une Argentine de western, aux plaines arides, aux vallées lunaires, aux salines scintillantes et quebradas (canyons) vertigineuses. Dans ce panorama déroutant, des villages ton sur ton, aux murs d’adobe et églises aux toits de cactus, jouent à cache-cache avec les montagnes. Perchée à 2 300 mètres d’altitude, la paisible Cachi, traversée de rues pavées et ponctuée depetites maisons coloniales, est à quelques grains de sable du parc national LosCardones, au cœur des vallées Calchaquíes.
Péninsule Valdés : paradis des animaux marins
Trésor de la Patagonie atlantique, elle est la destination n° 1 pour voir baleines franches australes, manchots de Magellan ou lions de mer… Presqu’île unie au continent par un isthme, elle est l’une des réserves naturelles les plus variées du pays.
Tigre, ville flottante
Accessible en train depuis Buenos Aires (située à une trentaine de kilomètres), la ville est une station balnéaire prisée des Porteños. Si elle se laisse visiter à pied (marché artisanal, architecture victorienne, centre historique…), son delta, entrelacs d’îles, de forêts et de canaux, se découvre en bateau.
Le gaucho : un mythe argentin
Il hante l’imaginaire du voyageur et celui de tout un peuple. Figure de la pampa, il est le cow-boy de l’Argentine. Ses valeurs (courage, honneur, liberté) font de lui un héros humble. Depuis une estancia, il équipe les chevaux pour aller garder les bœufs et se frotter à la rudesse des éléments.
Esteros del Iberá : des eaux magiques
Cette zone méconnue du nord-est voit barboter dans ses nombreux marécages, lagunes et étangs une grande quantité d’animaux (près de 250 espèces d’oiseaux, 85 de mammifères, 35 de reptiles).
L’écosystème y est largement préservé et réserve un spectacle des plus fascinants.
italienne
Avec une immigration soutenue de 1814 à 1970, l’Argentine a accueilli quelque trois millions d’Italiens. Résultat : pizza, polenta, milanesa (devenue plat national), sorrentinos (pâtes farcies) font concurrence aux viandes de l’asado et aux empanadas. Pour le plus grand plaisir des gourmands.
À Buenos Aires, la place du Congrès, dans le quartier porteño de Monserrat, édifiée en 1910 pour le centenaire de la Révolution de Mai. © Lucy LauchtL’ombre majestueuse du condor glisse lelong des étendues arides plantées de cactus cierges entre lesquels slaloment guanacos, pumas et viscaches. De Purmamarca, petit pueblo de pisé, lessentiers s’élancent vers l’irréel Cerro de los Siete Colores (“colline aux sept couleurs”): un arc-en-ciel allant du rose au vert, imprimé dans la roche du canyon. Une prouesse tellurique d’une beauté folle qui s’étend à d’autres quebradas de la région. Maimará a sa Paleta del Pintor (“palette du peintre”), Humahuaca son Hornocal (une montagne aux quatorze couleurs). Contemplation magnétique. À Salta, “laLinda”, l’esthétique se trouve dans l’harmonie architecturale héritée de l’ère coloniale, et dans l’art de vivre: le Noroeste s’y révèle gourmet, convivial et d’une grande richesse culturelle.
Vers le bout du monde et au-delà!
Terre de Feu. C’est le nom donné à cet archipel de l’extrême austral par les premiers explorateurs, inspirés par les feux de camps des peuples indigènes. Des terres pourtant faites d’eau et de neiges éternelles, de ords et de glaciers que se partagent l’Argentine et le Chili. Ushuaïa, mythique escale du bout dumonde, évoque à elle seule une région dont on ne saurait, sans y être allé,
a rmer qu’elle existe vraiment. Pourtant, le mythe prend ici des formes bien concrètes que des navigateurs privilégiés admirent depuis le large, remontant lecanal Beagle, passage historique obligé vers le redouté Cap Horn.
Dans le Parque Nacional Tierra del Fuego, la nature, maîtresse en son royaume, a fait peu de concessions face à l’homme. La beauté sauvage des glaciers, des lagunes et des forêts le pousse dans ses derniers retranchements. Mais la frontière avec leChili est longue et la Patagonie vaste. La Route40 qui caracole du nord au sud en sait quelque chose.
Quant à l’explorateur, il se heurte à des paysages d’envergure. Ceux des Glaciares, géants de glace, tels le légendaire Perito Moreno ou bien encore l’Upsala, qui alimentent en icebergs le lago Argentino. Leurs craquements semblent venir des profondeurs de la Terre, leur bleu appartenir à un autre monde chromatique. E rayant et sublime.
Face aux dimensions de l’Argentine, l’imprévu ou la simple envie de changer de programme est bien légitime. Conseillers et concierges restent à votre écoute tout au long de votre voyage.
À Buenos Aires, s’enfoncer dans les fauteuils en cuir du Café Tortoni, un cortado machiatto posé sur unguéridon de marbre, sous laverrière de cette institution signée Alejandro Christophersen, architecte en chef de la ville. Audébut du XXe siècle, Borges y écrivait des monuments sur un coin de table… Le dimanche, enchaîner avec la Feria de San Telmo, chiner bijoux anciens ou objets kitsch. Remonter ensuite Palermo et le temps, lors d’un brunch à la Casa Cavia. Ici se télescopent cadre 1930, cuisine locale, cocktails aux plantes du jardin agroécologique, livres et fleurs. Ensuite, cap au sud de la ville et au musée d’Art moderne (le Mamba) de San Telmo, à la fondation Proa de la Boca, au Centre métropolitain de design de Barracas. En fin de journée, entamer la tournée des milongas cachées, dans les pas d’un Porteño et de Carlos Gardel, “roi du tango”, ou assister à une interprétation moderne de Gustavo Zajac. Alors, s’envoler, loin, planer devant la perfection du cône de Salta, cavaler jusqu’à une bodega de Cafayate et savourer un Malbec bien charpenté par le microclimat. Puis, pousser jusqu’à la Terre de Feu, approcher en catamaran le Perito Moreno et entendre le glacier gémir, se réveiller au-dessus du canal Beagle, embarquer vers Isla Magdalena et ses manchots. Selaisser déboussoler par le temps et l’espace argentins.
De l’estancia traditionnelle du XIXe siècle au bivouac glamour: l’hôtellerie argentine fait la part belle à l’histoire et aux paysages du pays.
Territoire indépendant entièrement dédié à la paix et à la recherche depuis 1959, le grand continent blanc figure parmi ces destinations extrêmes auxquelles on rêve sans imaginer pouvoir un jour les atteindre. Un privilège rendu possible en bateau, au départ de l’Argentine ou du Chili, pour approcher glaciers, manchots et baleines.
S’aventurer sur le continent de glace, étendu au-delà du cercle polaire antarctique, relève du privilège, à savourer pleinement.
Et ce dès l’arrivée, alors qu’un sentiment d’exclusivité se fait sentir, semblable à celui éprouvé par les premiers navigateurs à se risquer aussi loin.
Durant la première moitié du XXe siècle, ce désert blanc n’est fréquenté que par quelques scientifiques, reclus dans des bases construites à l’initiative d’une dizaine de pays di érents.
À partir de 1959, les revendications territoriales sont prohibées, faisant de l’Antarctique un territoire o ciellement indépendant et entièrement dédié à la paix et à la recherche.
La faune locale y vit alors plus librement que nulle part ailleurs. Les millions de manchots, divisés en colonies, se déplacent en file indienne, glissent sur la banquise, plongent à la recherche d’un potentiel déjeuner, avant de rejoindre la terre ferme, comme propulsés depuis les profondeurs des eaux sombres. Leur comique involontaire assure
le spectacle. Tout autour des glaciers, les baleines viennent s’alimenter pendant l’été austral. Et, dans le ciel, pétrels et albatros semblent répéter en permanence un véritable ballet.
Depuis l’Argentine et le Chili, des navires robustes mettent le cap vers le sud avec à leur bord quelques visiteurs chanceux. Ceux qui l’ont connu vous raconteront la houle légendaire du passage de Drake, itinéraire le plus court vers les terres polaires. Et si elles fascinent autant qu’elles e raient, peut-être est-ce dû aux secrets encore bien enfouis sous l’épaisse couche de glace, où René Barjavel a, un jour, trouvé une civilisation perdue.
Parce qu’il est autorisé de rêver d’Antarctique sans s’appeler Shackleton, nos spécialistes ont sélectionné des bateaux-croisières aux dimensions à la fois humaines et confortables, privilégiant l’observation et la qualité des conférences. Pour connaître les dates et ports d’embarquement, rapprochezvous de votre conseiller.
Pays discret, cerné par les géants argentin et brésilien, ses atouts -naturels et humains- n’ent sont pas moins innombrables. Ceux qui l’ont compris gardent précieusement le secret.
Dans les rues étroites du quartier de Ciudad Vieja, à Montevideo, leslocaux, à la nonchalance étudiée, se promènent chaque jour avec leur tasse ou leur thermos de maté (une sorte de thé aux herbes). Un rituel aussi immuable que l’utilisation du mot “tranquilo” qui ponctue nombre de leurs conversations. Rien d’étonnant dans ce pays si sûr et si paisible.
Du littoral aux plaines désertiques de la pampa
Face aux gratte-ciel de Buenos Aires, installée sur la rive opposée du río de la Plata, Colonia del Sacramento arbore fièrement ses influences espagnoles et portugaises, comme ses constructions Art déco. Fondée au XVIIe siècle, elle continue de happer le voyageur avec ses couchers de soleil sur le fleuve, mais aussi ses petites boutiques d’antiquités.
Le long du littoral, les surprises se multiplient. Sur la côte est, quelques villages de pêcheurs s’accrochent aux plages. Les lions de mer s’alanguissent au bord de l’eau… Changement de décor dès lors que l’on tourne le dos à l’océan. Les plaines désertiques de la pampa s’étendent à perte de vue. Bienvenue dans le monde des gauchos ! Ces hommes travaillent principalement à la garde du bétail, accompagnés de leurs chevaux. En allant d’une estancia à l’autre, on les imite (on essaie -les montures ne se laissent pas faire). À la clé: un nouveau point de vue sur une nature grandiose.
La proximité avec l’Argentine invite logiquement à passer d’un pays à l’autre. L’énergie de Buenos Aires en introduction, l’esprit cool de Montevideo et les estancias de Pueblo Eden ensuite. Et toujours, notre conciergerie sur place pour garder le lien.
MONTEVIDEO — COLONIA DEL SACRAMENTO CARMELO — PUEBLO EDEN — JOSE IGNACIOAprès les vieilles villes de Colonia et de Montevideo, un passage par les vignobles et sur les greens de Carmelo, cap sur le phare de José Ignacio, petit Saint-Tropez uruguayen. Un brin d’art contemporain à la fondation Atchugarry avant de cavaler dans la pampa. On pagaie sur la laguna, puis direction les longues plages de Punta del Diablo pour une session de surf ou un trek dans la réserve de Cabo Polonio Une boucle qui invite à recommencer.
Une posada à Colonia, une bodega à Carmelo, une estancia à Pueblo Eden… L’Uruguay a beau être tourné à 100% vers l’extérieur, le pays soigne les intérieurs dans lesquels il reçoit ses hôtes. On navigue ainsi de “cabanes” nichées au milieu des vignes (Sacromonte Landscape Hotel) en bulle écodesign épurée (El Legado)
© Matthieu SalvaingComme le tango dansé, inscrit au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco depuis 2009, les musiques d’Amérique latine font tourner les têtes et les platines mondiales.
© Kevin FaingnaertTango, bossa, cumbia, puis reggaeton: depuis un siècle, les musiques d’Amérique latine irriguent et inspirent la pop mondiale.
La tomate, le maïs, le haricot, le cacao, la pomme de terre ou encore l’avocat sont quelques-uns des délices d’Amérique du Sud qui ont conquis le monde depuis l’époque de Christophe Colomb. On s’en ferait un festin, rythmé par l’autre o rande de l’Amérique latine au reste du monde, tout aussi riche et variée dans ses saveurs : la musique. Elle s’est construite au fil des siècles, en mélangeant des influences amérindienne, européenne et africaine, et se décline dans une multitude de genres.
Il faudra attendre la première moitié du XXe siècle pour qu’arrivent en Europe des musiques nées sur les rives du Río de la Plata ou dans les faubourgs de Rio de Janeiro. Premiers tangos à Paris : Mistinguett danse ce nouveau genre venu d’Argentine en 1910 dans un cabaret, ouvrant le grand bal des musiques latines en France. Jusque dans les années 1950, Paris est la seconde capitale mondiale du tango. Carlos Gardel, icône argentine et précurseur du tango chanté, y triomphe et y possède même un luxueux appartement dans le XVIe arrondissement. Il est aujourd’hui établi qu’il était né à Toulouse en 1890!
Au début des années 1960, ce sont la samba et la bossa brésiliennes qui font leur apparition. Entre l’extravagance des batucadas carnavalesques et la suavité intimiste de la bossa, toute une palette de nouvelles émotions musicales s’o re aux oreilles européennes et nord-américaines. La mode épouse le tempo de la géo-politique : à côté des cocktails hédonistes et sucrés des années 1950-60 (bossa et samba, mais aussi mambo, boogaloo et calypso caribéens), débarquent le folk protestataire et les compositions andines, en phase avec les révolutions populaires d’Amérique latine et d’ailleurs. Les chansons engagées de la Chilienne Violeta Parra ou des Argentins Atahualpa Yupanqui et Mercedes Sosa éveillent les consciences tout autant que Bob Dylan, Joan Baez ou Georges Moustaki. Les écoliers français des années 1970 apprennent l’espagnol en chantant El Condor Pasa (et l’anglais avec la version de Simon
& Garfunkel). Dans les rues de Paris, on croise désormais des musiciens en poncho qui grattent leurs charangos et soufflent dans des flûtes de pan. Créés dans le bien nommé quartier latin, à Paris en 1959, par des musiciens espagnol, péruvien et costaricien, les Machucambos auront surfé sur presque toutes ces vagues.
Shakira, Maluma, Anitta et les autres
Vous êtes plutôt Schweppes ou Nescafé? Dans les consuméristes années 1980, Essa moça tá diferente, une samba du Brésilien Chico Buarque, et LaColegiala, une cumbia colombienne interprétée par Rodolfo Y Su Tipica, deviennent en France d’énormes tubes grâce à des pubs télé. Depuis, divers courants ont réchau é le monde, depuis Cuba (l’épopée nostalgique du Buena Vista Social Club) ou d’origine incontrôlée. En 1989, les Brésiliens Kaoma triomphent avec la Lambada, plagiat d'un morceau bolivien. Dixans plus tard, Manu Chao fait le tour du monde avec Clandestino, inspiré par sa traversée de la Colombie en train.
Au XXIe siècle, la vague latine la plus moderne amorcée par la Colombienne Shakira devient un tsunami baptisé reggaeton. Né dans les Caraïbes, ce style fusionne le reggae et le hip-hop avec une production électronique d’aujourd’hui. À travers le Colombien Maluma, la Brésilienne Anitta et toute une sarabande de musiciens et DJ, il s’impose depuis une dizaine d’années au sommet des charts mondiaux, à la vitesse d’un clic sur YouTube. La musique est dématérialisée et déterritorialisée, mais comme à l’époque du tango argentin, c’est toujours l’Amérique du Sud qui gagne à la fin.
Nos spécialistes Amérique du Sud s’intéressent eux aussi à la musique ! Trouver des places de concerts à Bogotá, les meilleurs bars à samba de Rio, une école de danse à Cuba, un cours de flûte à Lima, de tango à Buenos Aires est totalement dans leurs cordes.
Dix mots ou expressions à connaître pour vivre un voyage des plus bacano !
Au Brésil,
pour dire “bonjour”/“bonsoir”
Incontournable au Venezuela,
est une galette de maïs que l’on garnit au choix de viande, fromage, poisson, fruits de mer…
“Au fait…”, vous êtes en Argentine
La pomme de terre s’appelle
et non “patata”, comme en Espagne
résonnera quotidiennement à vos oreilles. Pas pour évoquer le célèbre révolutionnaire, mais pour attirer l’attention
En Uruguay,DIVINO
signifie “Bonne journée!”
En Colombie, pour dire “génial!”, “super!”, “top!”
En Équateur, et donc en langue quechua, la réalisation du
est un concept de vie. Un “bien vivre” fondé sur des relations harmonieuses entre les êtres, la nature, le passé et le futur
En Bolivie, vous aurez peut-être l’occasion de participer à un
Au Chili, on vous parlera souvent de Boston
“Comment ça va?–Et vous?” sont formés à partir du “Que tal?” espagnol et de laville de Talca et du “Y vos?” devenu “Y bos…(ton)”!
La boisson santé de l’hiver au Pérou se nomme
Un repas partagé avec la communauté où chacun apporte une préparation culinaire
À base d’orge, d’herbes et de citron, elle est servie chaude par des marchands ambulants ou sur les marchés
MONDE
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Afrique
Amérique du Sud
Amérique centrale et Grandes Antilles
Asie Mineure, centrale et Chine
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Directeur artistique
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Rédacteur
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Ont collaboré à la rédaction
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Iconographes
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Photogravure Groupe Santerre
Impression Imprimerie Peau
Édition Mars 2023
Crédits – Couverture Kevin Faingnaert
Illustrations Førtifem (p. 5, 8, 9, 10).
Photos Alix Pardo, Nati Shohat/FLASH-90/ REA, Ariane Citron/Fotolia, Fernando Lombardi/Uxua Hotel Casa, Zoé Fidji (pp. 38-39) ; Grant Harder, Mathieu Salvaing, Pia Riverola, Marta Nascimento/REA (p. 45) ; Kevin Faingnaert, Faustine Poidevin, Brian Flaherty, Matthieu Salvaing, Casa Galavanta (p. 49) ; Pia Riverola, Tommy Picone/Fotolia (p. 52) ; Sacha Lodge, Arnaud Montagard, Pia Riverola, Cerro Lobo (p. 55) ; Abaca Press/Alamy Stock, Erik Pendzich/Alamy Stock Photo, Philippe Le Tellier/All rights reserved 2023/ Bridgeman Images (p. 57) ; Valeria Scrilatti/CONTRASTO-REA, AGIP/ Bridgeman Images, Dr, Photo12/Alamy/GL Archive (p. 58) ; Valentine Vermeil/REA, Keystone Press/Alamy Stock Photo, Evandro Inetti/ZUMA/REA, Photo12/Alamy/ZUMA Press, Inc (p. 59) ; Victor Bensusi, Kevin Faingnaert, Jérôme Galland (p. 63) ; Jérôme Galland, Brian Flaherty, Daniel Dorsa (p. 66) ; Circa, Jérôme Galland (p. 67) ; Kevin Faingnaert (p. 68) ; Alix Pardo, Jérôme Galland (pp. 82-83) ; Michael Turek, Kevin Faingnaert, David Axelbank/Gallery Stock, Lucy Laucht, Marta Tucci/Gallery Stock, Eliseo Miciu/Gallery Stock (pp. 98-99).
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