LA FAMILLE
Famille : synonymes “clan”, “smala”, “tribu”, “proches”, “lignée”, “marmaille”, “attaches”… Voyager en famille : action de partir avec ceux qu’on aime par simple plaisir, cultiver la différence, ouvrir les horizons, apprendre et grandir au contact du monde.
LES CITÉS DES VOYAGEURS
PARIS 2E
55, rue Sainte-Anne
+33 (0)1 42 86 16 00
BORDEAUX
35, rue Thiac
+33 (0)5 57 14 01 48
BRUXELLES
23, chaussée de Charleroi +32 (0)2 543 95 50
GENÈVE
19, rue de la Rôtisserie +41 (0)22 519 12 10
GRENOBLE
16, boulevard Gambetta +33 (0)4 76 85 95 90
LAUSANNE
Rue-de-Bourg, 6 +41 (0)21 519 10 65
LILLE
147, boulevard de la Liberté +33 (0)3 20 06 76 25
LONDRES
First Floor
111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL) +44 (0)20 7978 7333
LYON 2E
5, quai Jules-Courmont +33 (0)4 72 56 94 56
MARSEILLE 1ER
25, rue Fort-Notre-Dame +33 (0)4 96 17 89 17
MONTPELLIER
8, rue du Palais des Guilhem +33 (0)4 67 67 96 30
MONTRÉAL
295, rue de la Commune Ouest +(1) 514 722 0909
NANTES
13, rue du Moulin +33 (0)2 40 20 64 30
Voyageurs en famille 01 42 86 16 00
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Directrice de la communication Nathalie Belloir Direction artistique Faustine Poidevin-Gros
Rédacteurs Baptiste Briand, Éléonore Dubois, Clara Favini, Marion Le Dortz, Faustine Poidevin-Gros
Secrétaire de rédaction Stéphanie Damiot Coordinatrice fabrication Isabelle Sire Responsable photo Marie Champenois Iconographe Daria Nikitina Photogravure Groupe Santerre Impression Imprimerie Chauveau Édition septembre 2024.
Remerciements Richard Mellor et Éric Tirelli (texte et traduction p. 61) ; Céline Roulleau (sélection “Petite librairie”).
Crédits – Couverture Claire Guarry Photos Boby, Chloé Simon, Faustine Poidevin-Gros (p. 22) ; Nina Davidson, Jess Vide/Pexels, Chloé Simon (p. 23) ; Carol Sachs (pp 24-35) ; Carol Sachs, Jackie Cole (p. 36) ; Birgit Sfat (pp. 41-45) ; Villa Mabrouka, Alexander/Stock.adobe.com (p. 48) ; Olivier Romano (pp. 50-59) ; Stéphanie Davilma (p. 60) ; Julia Nimke, Kate Berry, Chloé Simon (p. 66) ; Chloé Simon (p 74) ; Faustine Poidevin-Gros (pp. 76-85) ; Peter Nitsch, Faustine Poidevin-Gros (p. 86).
Voyageurs du Monde S.A. au capital social de 4 315 216 €. 55, rue Sainte-Anne, 75 002 Paris.
Tél. : 01 42 86 17 00 – RCS Paris 315459016. Immatriculation Atout France IM075100084. Assurance RCP : MMA 14, boulevard Marie-et-Alexandre Oyon, 72030 Le Mans, Cedex 9 – Contrat n° 127 113 949. Garantie financière : Atradius (823 646 252 – RCS Nanterre), 159, rue Anatole France, CS 50118, 92 596 Levallois-Perret Cedex.
“Voyageurs du Monde s’est engagée dans une gestion responsable de ses achats papiers en sélectionnant des papiers fabriqués à partir de fibres et de bois provenant de forêts gérées durablement. Le choix d’éditer notre brochure à l’imprimerie Chauveau, imprimeur écoresponsable, labellisé Imprim’Vert et certifié FSC, s’inscrit dans la continuité de notre engagement en matière de protection de l’environnement. Brochure imprimée avec des encres végétales.”
NICE
4, rue du Maréchal Joffre +33 (0)4 97 03 64 64
QUÉBEC
540, rue Champlain +(1) 418 651 9191
RENNES
31, rue de la Parcheminerie +33 (0)2 99 79 16 16
ROUEN
17-19, rue de la Vicomte +33 (0)2 32 10 82 50
STRASBOURG
16, rue Sainte-Barbe +33 (0)3 88 15 29 48
TOULOUSE
26, rue des Marchands +33 (0)5 34 31 72 72
ENSEMBLE
Qui seront les voyageurs de demain ? Chez Voyageurs du Monde, la question nous interpelle peut-être plus que de savoir s’ils choisiront la lune ou le train. Et la réponse se tient là, sous nos yeux. Haute comme trois, dix ou quinze pommes. Des cheveux en bataille, le sourire en coin, des yeux qui pétillent et répètent inlassablement “Et pourquoi ?”. Transmettre l’envie de bien voyager, de s’intéresser aux autres, prendre soin de notre précieux terrain d’exploration, envoyer balader ses idées à l’âge où elles se forment, se confronter, ne pas se conformer : voilà sans doute les principaux ingrédients du voyage en famille.
Au-delà du pur bonheur de se retrouver tous ensemble, loin du cadre et des habitudes. Et parce qu’il existe à peu près autant de dé nitions de la famille que d’espèces de papillons au Costa Rica, Voyageurs du Monde s’adapte à chaque lettre de la vôtre, veillant sur elle 24 heures sur 24. Vous pouvez alors vous concentrer sur l’essentiel : vivre pleinement et sans contrainte l’instant présent, comme des enfants.
JEAN-FRANÇOIS RIAL
Pdg de Voyageurs du Monde
Voyageurs en famille
Parce que nos conseillers sont aussi parents.
SOMMAIRE Quand je serai grand
Un calendrier bien utile pour choisir sa destination selon le mois de l’année.
Dix façons d’apprendre en voyageant.
Bien voyager avec ceux qu’on aime.
Les Hobbits et la Alice du pays des merveilles y sont nés. Un prétexte parmi d’autres à voyager en famille dans cette région surréaliste située à l’ouest d’Oxford, en Grande-Bretagne.
Une grille so british pour réviser son vocabulaire en s’amusant.
Cette terre d’ocre et de sable est la promesse de moments indélébiles à partager entre petits et grands.
50
À nous de jouer !
Toujours plus d’attentions dédiées, des conseils santé et des idées pour les distraire.
AFRIQUE DU SUD
Au cœur des plaines du KwaZulu-Natal, une réserve privée réunit les grandes stars de la savane : lions , guépards, girafes, éléphants… Le terrain de jeu idéal à une première expérience du bush.
Safari Kids 61
Des astuces pour augmenter leurs chances d’observer les animaux.
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OUEST AMÉRICAIN
Il était une fois… le road-movie d’une famille de quatre dans le Far West, ses mythes, ses héros, ses canyons et ses déserts. Moteur… Action !
Shows devant 75
Une sélection de séries US à binge-watcher avant de partir.
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THAÏLANDE
Romy-Jane, 15mois, fait (re)découvrir le royaume de Siam à ses parents. Le récit d’un voyage initiatique et d’une transmission, celle du beau et de l’envie d’aller voir plus loin.
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Bébé à bord
Prendre l’avion avec un tout-petit: quelques tips pour être bien préparé.
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Prévoir de ne rien prévoir…
WE ARE FAMILY
Parce que nos conseillers sont aussi parents
RING THE BELL
Trouver un gâteau d’anniversaire pour le petit, un musée qui plaira à l’ado, faire livrer le doudou oublié: notre conciergerie locale répond in situ aux envies et besoins de toute la famille. En plus d’anticiper vos demandes et de suggérer des idées adaptées.
ZÉRO CARBONE
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, Voyageurs du Monde agit suivant deux axes : la réduction des émissions de CO2 et l’absorption du reliquat grâce à des opérations de reforestation. Parce qu’apprendre à mieux voyager commence aujourd’hui.
LIKE A FRIEND
Un(e) habitant (e) de la ville propose une balade personnalisée et s’adapte selon les centres d’intérêt de toute la famille. Gastronomie, musique, shopping…, c’est aussi un moment convivial pour échanger sur le pays et la suite du voyage.
DÉPART SIMPLIFIÉ
Pré-seating; cartes d’embarquement reçues la veille; sur demande, enregistrement de vos bagages à domicile à Paris et dans le 92 (sur vol aller Air France et au départ de CDG uniquement) et transferts… Et la charge mentale des parents devient un poids plume.
FAST-TRACK AÉROPORT
Parce que leur patience a de courtes limites: à Roissy-CDG, les familles au départ sur des vols long-courriers profitent du passage prioritaire (enregistrements, contrôles). Sur demande, notre assistance vous accompagne jusqu’à l’embarquement. Service possible également au retour.
FIXEUR
Ils se passionnent déjà pour un domaine ultra pointu : nos contacts privilégiés sur place leur ouvrent les portes du pays visité et organisent des rencontres rares pour leur permettre d’en apprendre encore davantage.
WELCOME!
Arrivée matinale ou départ tardif, Voyageurs négocie avec vos hôtels afin que vous obteniez/conserviez votre chambre à votre convenance. Sur certaines escales, une chambre à la journée peut même être prévue.
ASSURANCE DÉDIÉE
Règle n°1 du voyage en famille : parer les imprévus. En cas de tracas, Voyageurs du Monde s’occupe des démarches à votre place: réactivité, fluidité et “destress” garantis !
RÉSERVATION DE TABLES
La meilleure pizza de la ville, le spot pour les dîne-tôt: votre conseiller anticipe et réserve votre table. Des lieux testés et approuvés à retrouver sur l’app et dans le carnet de voyage.
MILES CUMULÉS
En réservant chez Voyageurs du Monde, lesmembres du programme Flying Blue (à partir de 18ans) cumulent des miles. Un bonus de 1000 miles lors des trois premiers voyages et de 10000 miles à partir du quatrième.
DANS LA POCHE
L’app Voyageurs du Monde reprend ledéroulé de votre voyage, et le détail de vos hébergements. Elle joue les guides malins en compilant des adresses pour petits et grands, géolocalisées par genre (restaurants, boutiques, musées…).
ACCÈS AU LOUNGE
Dès l’aéroport, ils trépignent, s’allongent par terre… Bonne nouvelle, au départ de CDG, sur les vols éligibles, le lounge vous est ouvert. Un autre salon peut vous être réservé: les contrôles (police et sûreté) y sont effectués en privé. Enregistrement, cartes d’embarquement, etc. sont organisés pour vous. •
WIFI NOMADE
Vous partez avec des ados dans une zone sans wifi? Good luck! Voyageurs du Monde pense à votre tranquillité: sur certaines destinations, un mini-routeur wifi (ou une eSIM) vous est remis pour connecter jusqu’à 5 terminaux au réseau (1GO/jour inclus).
ASSISTANCE 24/24
Jamais à l’abri d’un bobo. Jour et nuit, quel que soit le décalage horaire, notre assistance vous aide à trouver une solution –logistique, médicale, administrative, mécanique… Avant le départ, vous pouvez aussi échanger avec notre médecin Voyageurs du Monde.
Des services toujours plus personnalisés, adaptés et adaptables à chaque instant, renforcés par une gamme d’attentions spécialement dédiée aux familles. Le voyage sans stress.
Voyageurs en famille 01 42 86 16 00 voyageursdumonde.com
OÙ PARTIR ?
SELON LA SAISON
JAN FÉV MAR AVR
JordanieÉquateurVietnam
Rajasthan
Côte Est des États-Unis
Nouvelle-Calédonie
Crète
Sur le Nil
Oman
Colombie
Laos
Marquises en Polynésie
Villes d’Italie
Madère
Cap-VertDubaï et Émirats
Cuba Kerala Sud de l’Australie Antilles françaises Islande
Kenya Brésil
Îles de Thaïlande
Hawaï Îles de la Réunion
Lanzarote et Canaries
Finlande
Afrique du Sud BélizeMalaisie Québec Australie Danemark Slovénie
MAI JUIN JUIL AOÛT AOUT SEP OCT NOV DÉC
SénégalGuatemala Philippines Floride Maldives Laponie Pérou
Madagascar Costa Rica Bali MongolieGrands parcs de l’Ouest américain Fidji Grèce continentale
Namibie Argentine CambodgeSeychelles République DominicaineZimbabweChine
TanzanieIslande NorvègeCorée du Sud OuzbékistanPolynésie Portugal
Maroc Chili Népal Île Maurice Nouvelle-ZélandeCycladesÉcosse
Botswana YucatanIndonésie Japon New York Croatie Sicile
Tunisie Basse-Californie Côtes turques Ouest du Canada Archipel des Baléares Corse et SardaigneAlaska
QUAND JE SERAI GRAND…
Dix façons d’apprendre en voyageant
Ils rêvent de devenir aventurier, chercheuse, DJ, se prennent déjà pour un paléontologue ou une championne de surf ? En rimant avec apprentissage et partage, le voyage fournit aux enfants une occasion unique de développer leurs passions, d’en créer de nouvelles et de grandir au contact du monde.
PETITS CHEFS
Épater ses copains de retour du Vietnam en réalisant le meilleur bò bún de la terre, apprendre à manier le couteau japonais ou préparer des tempuras avec un chef reconnu de Tokyo, mais aussi fabriquer de s pâtisseries marocaines avec une famille d’Essaouira, la vraie pizza à Sienne : la cuisine est un langage universel au plaisir communicatif. Du marché, où ils apprendront à choisir les bons ingrédients, à l’assiette qui en dit long sur le pays, développer ses papilles n’a jamais été aussi amusant.
JEUX DE MAINS
Trop souvent, leur répertoire de gestes se limite à appuyer sur quelques touches d’écran, au mieux à pratiquer un instrument. Se frotter à une autre culture permet d’explorer une large palette d’activités manuelles : fabriquer une poterie en Jordanie, de l’adobe au Pérou, des bijoux fantaisie à Oman, des azulejos à Madère… Copier la technique ancestrale d’un artisan javanais, manier la forge japonaise, le ciseau à bois au Chili et ramener son moaï… Mille façons de se tailler de beaux souvenirs.
DANSE DANSE
Hip-hop à Brooklyn, sbhujwa à Soweto, bharata natyam à Pondichéry, tango à Buenos Aires, salsa à Cuba… Pas une région du monde qui n’ait une danse à offrir. Un merveilleux outil pour libérer leur expression corporelle, les guider pas à pas pour trouver leurs rythmes préférés. Danser autour du monde est aussi un moyen de se faire des copains sans parler la même langue. Dans la même veine, le voyage permet de varier du piano et de la guitare et de se mettre au sitar, au berimbau ou à la cornemuse !
SKIPPY!
Chien, chat, che val ou poisson rouge…: ils ont déjà leur animal de compagnie préféré. Cela pourrait changer, car prendre un koala dans ses bras, donner le biberon à un bébé guépard, tomber nez à trompe avec un clan d’éléphants, nager avec un escadron de dauphins ou la plus grande baleine du monde donne des idées… Ma is suggère aussi des vocations grâce aux renco ntres avec l es soigneurs, pisteurs et autres scientifi ques qui vivent chaque jour leur passion animalière.
VIE EN VERT
Avoir 10 ans, entendre constamment parler d’écologie mais n’avoir jamais mis les pieds dans une forêt… Rien de mieux pourtant si l’on veut développer sa “conscience verte” que de s’immerger dans la nature pou r avoir envie de la protéger. Observer la flore de B ornéo dans les pas d’un botaniste, apprendre à reconnaître les plantes médicinales du Costa Rica aux côtés d’un nouvel ami de la tribu Bribri, voir pour la premiè re f ois l’effet du plancton et se faire expl i q uer la bioluminescence marine par un o céanographe : le réflexe écologique devient naturel.
FÉE DODO
Au sommet d’un phare, dans une maison troglodytique, un arbre perché, un lodge en pleine savane, un camp berbère au milieu du désert, un bateau à vapeur ou une bulle sous l’eau… Tous les rêves sont permis lorsqu’il s’agit de déplacer son lit auto ur du monde. Et ces nuits si particulières s’accrocheront longtemp s à leurs souvenirs. “Dis maman/pap a, quand est-ce qu’on va se coucher?”
BONNE ÉTOILE
La nuit, le ciel d’un petit citadin est bien souvent trop noir. S’éloigner des villes, dans l’air pur de l’Atacama ou sous la voûte céleste du Groenland, permet de se représenter une autre carte des étoiles. Toucher le Graal des aurores boréales, apprendre à reconnaître la Grande Ourse dans l’hémisphère Sud, écouter l’expérience d’un astronome en Australie… De belles façons d’élargir leurs horizons.
GRAINES DE CHAMPIONS
Surfer à Siargao, danser la capoeira à Rio, défier un maître kung-fu au temple Shaolin et léviter à Pokhara, cavaler dans le Mato Grosso, dévaler le Rio Pacuare en raft et les pentes poudreuses de Valdez… Voyager et pratiquer le sport dont ils ont toujours rêvé, accompagné par un(e) spécialiste de la discipline! Ou comment planter les bases d’une activité qui les suivra bien au-delà de ce périple.
COMICS TRIP
À force de les côtoyer dès la table du petit déjeuner, vous savez bien sûr qui sont Tortipouss, Yo Shindo, Sirius Black ou Percy Jackson… Pour pénétrer un peu plus dans leur univers – et celui de vos petits héros –, rien de mieux que de profiter d’un week-end à Londres, par exemple, pour parcourir le s d é co rs de Pou dlard. En retour, embarquez-les vers le Venise de Corto Maltese, la Cinecittà de Fellini, ou les pyramides de Gizeh dans les bottes du Dr. Indiana Jones.
L’ENTRÉE DES ARTISTES
Vos chers chefs-d’œuvre ont la fibre artistique? Et si vous les encouragiez un peu ? Graffer à Bushwick ou Melbourne so u s la p atte d’un s treet-artist local, prendre la pose à Los Angeles, figurer dans une production bollywoodienne, se mettre dans l’œil d’un photographe de Phnom Penh, apprendre le tissage avec une association de femmes péruviennes, la calligraphie avec un maître à Pékin, partager les platines d’un DJ d’Ibiza… Des voyages (ré)créatifs.
JAMAIS SANS MA TRIBU
Impossible de résumer la famille au schéma classique “2 + 2”. Chacun en possède sa propre dé nition : nombreuse, monoparentale, composée des grands et des tout-petits, recomposée, mais aussi avec les grands-parents, les cousins, les amis… Quel que soit votre pro l, nos conseillers se mettent au diapason a n de créer le voyage qui vous ressemble, en s’adaptant à toutes les envies et tous les budgets.
LES 3 PILIERS DU VOYAGE EN TRIBU
1
Un voyage adapté de A à Z : vols, chambres, étapes, expériences
2
La liberté de changer d’idée, de modifier en cours de route
ÉGYPTE : VOGUE
LA FAMILLE !
2
Conciergerie francophone, assistance 24/24, l’atout antistress
QUID DES HÔTELS
KIDS FRIENDLY
1 Place to be: à proximité directe du quartier sympa, des musées, de la plage.
2 Good vibe: un max d’activités pour eux, le côté zen pour les parents.
3 Kids club: adapté à chaque âge, des ateliers originaux, une piscine ludique et chaude.
UN JOUR J
PAS COMME LES AUTRES
Les 10 ans du petit dernier, les 18 de l’aîné, les 80 de leur grand-mère : un anniversaire est aussi un très bon prétexte pour partir tous ensemble souffler (les bougies), se retrouver, partager plus qu’une soirée.
LA FLÂNEUSE DU NIL, UNE MAISON SUR L’EAU Tranquillement, la Flâneuse du Nil quitte le quai d’Esna. Une fois lancée le long de la rive est du Nil, elle déploie ses deux voiles latines. Cinq jours de navigation à la faveur du vent du Nord dominant. Cette dahabieh, embarcation ancestrale des pharaons, glisse au rythme lent du fleuve et des envies. Entièrement privatisable, elle permet de recevoir toute la famille. Sept cabines aux tons pastel rehaussés d’objets chinés : à chacun sa bulle de sérénité. À la poupe, une grande suite avec terrasse privée (à réserver aux parents ou aux grands-parents?). On se retrouve au salon, intimiste, pour une partie d’échecs, un peu de lecture, une décoction d’hibiscus… Sur le sundeck et à l’ombre, un déjeuner préparé sur mesure par l’équipage aux petits soins. À chaque escale, la découverte de temples magistraux : Karnak, Edfou, Kôm Ombo… Et leurs yeux ébahis devant Sobek ou Osiris. Privilégiée par ses petites dimensions, la Flâneuse du Nil improvise également les escales au fil des berges. Des moments de vie égyptienne à partager.
CONTACTEZ UN CONSEILLER SPÉCIALISTE DE l’ÉGYPTE AU 01 84 17 19 01 (LIGNE DIRECTE)
TRANCHES DE VIE ME-UNI
S’il n’y a pas d’âge pour voyager, les envies et les critères de choix sont différents selon que vous partiez avec un tout-petit, des plus grands ou des ados.
DE 0 À 5 ANS Limitez les heures de vol et de route (le road-trip dans l’Ouest américain, pas avant 7 ans), le décalage horaire (plus pour vous que pour eux). Privilégiez les destinations européennes, les villes “poussettes friendly” (exit Lisbonne). Des destinations pour se (re) poser. Exceptions : l’Île Maurice, la Thaïlande (lire pp. 76-86), paradis des enfants quel que soit l’âge.
DE 6 À 11 ANS Les contraintes diminuent et leur imaginaire grandit, l’heure des premiers grands voyages a sonné : safaris africains, la Grande Pomme à croquer, le Costa Rica pour apprendre à surfer…
DE 12 À 18 ANS Ils ont leur univers, leurs caractères… Des voyages pour se rapprocher : shopping londonien, atelier street art à Melbourne, Tokyo dans les pas de leur japanime préféré, etc.
CHEZ VOUS, AILLEURS
DES MAISONS POUR TOUS LES GOÛTS
EN VILLE
La fin des plateformes de location entre particuliers, jugulées à New York notamment, ne signifie pas que l’hôtel est la seule solution. À Brooklyn, à La Havane ou Berlin, nos conseillers ont le bon réseau pour trouver le loft de vos rêves.
VILLA ET CÆTERA
Une maison d’architecte en Islande, un relais médiéval dans le Chianti, un riad à Marrakech, une pousada au Brésil : le plaisir d’avoir une maison pour accueillir toute la famille au bout du monde et partager une lucarne sur le design local.
MON ÎLE
Du phare au bateau, du musée à l’îlot privé : louez un lieu à part pour une famille exceptionnelle.
TOUT POUR LES GRANDSPARENTS ET LES PETITS ENFANTS
1
Une assistance 24/24 pour rassurer (surtout les parents)
LES TEENS L’ADORENT
LA CORÉE DU SUD
Ils sont fans de K-pop (ou de hip-hop), mais aussi de K-food et de K-séries… La Corée du Sud est la nouvelle destination préférée des ados. De Séoul, l’ultra-tiktokable, à la belle île de Jeju, pour faire plaisir aux parents aussi.
FAMILLE
EN GRAND
MULTIGÉNÉRATIONS
Du dernier-né au patriarche, ils seront tous du voyage. Nos conseillers vont gérer : les chambres les mieux adaptées, des activités pour tous les âges, le régime et le rythme de chacun. La meilleure façon de vivre tous ensemble en restant soi-même.
DANS MA BANDE
Entre ceux qui vivent à Sydney, les jeunes mariés, les tribus recomposées, pas évident de choisir le lieu et le timing idéal pour réunir sa famille ou ses amis. Voyageurs du Monde coordonne et adapte le planning de chacun, vous vous concentrez sur l’essentiel : profitez les uns des autres.
GRAND FRÈRE
Trouver un gâteau en forme de dinosaure et/ou un cadeau de dernière minute, réserver la plus grande table d’un restaurant renommé, organiser un pique-nique pour quinze, des rencontres et des ateliers personnalisés selon les âges : votre concierge francophone chapote pour vous la logistique de toute la troupe.
CONTACTEZ UN CONSEILLER VOYAGEURS DU MONDE
AU 01 42 86 16 00
2
Chauffeur, guide, visites : tout en privé pour mieux en profiter
3
Flexibilité et contact permanent avec votre conseiller privilégié
IT’S A KIND
OF MAGIC
Texte Baptiste Briand
Photos Carol Sachs
Nichés à l’ouest d’Oxford, les Cotswolds, classés pour leur beauté exceptionnelle, déroulent une campagne anglaise rebondissant entre collines et villages charismatiques. Un cadre qui a nourri l’imaginaire de nombreux auteurs de littérature jeunesse. Un prétexte parmi d’autres à voyager en famille dans cette région surréaliste.
Au fond d’un trou vivait un hobbit. Non pas un trou immonde, sale et humide, rempli de bouts de vers et de moisissures, ni encore un trou sec, dénudé, sablonneux, sans rien pour s’asseoir ni pour se nourrir : c’était un trou de hobbit, d’où un certain confort.” C’est l’heure de l’histoire, dans un cottage douillet de l’Oxfordshire. Tessa et Milo écoutent d’une oreille distraite les premières lignes de Bilbo le Hobbit, écrites au début des années 1930 sur un bout de copie vierge, à un jet de pierre de là, par un certain J.R.R. Tolkien (1892-1973). Passé par les bancs universitaires d’Oxford, d’abord étudiant, puis professeur de langue et de littérature anglaise, l’alchimiste de la trilogie du Seigneur des anneaux y a forgé sa Terre du Milieu. Un monde secondaire, formulé à partir de cultures nordiques médiévales et d’une imagination sans limite. Ce soir, avant que la situation entre les deux elfes ne dégénère en bataille de polochons, l’aînée s’imaginerait bien prendre le chemin d’Oxford et de la Bodleian Library visitée la veille, dans les pas d’Hermione Granger, aka Emma Watson. L’actrice, inscrite depuis la rentrée 2023 à Oxford, en master d’écriture créative (cursus qu’elle suivra principalement à distance – magie du cinéma oblige), rêve sans doute, elle aussi, de traverser le Divinity Hall dans lequel elle tourna une scène de la saga Harry Potter, pour une remise de diplôme bien réelle.
De toute évidence, la campagne anglaise bordant les comtés de l’Oxfordshire et du Gloucestershire est propice à l’imaginaire, depuis longtemps. Aux côtés de Tolkien, d’autres auteurs, dont son acolyte C. S. Lewis (1898-1963), auteur des Chroniques de Narnia, rent d’Oxford le creuset de la fantasy anglaise. Un genre littéraire né à la n du XIXe siècle, peuplé de gobelins, de trolls, d’esprits de la forêt et d’un bestiaire tour à tour drôle et e rayant.
Près d’un siècle avant eux, un autre professeur d’Oxford, le révérend Charles Lutwidge Dodgson, trempait sa plume dans les mêmes paysages pour écrire sous le pseudonyme de Lewis Carroll une histoire à dormir debout devenue l’un des phares de la littérature d’enfance. Inspiré par les llettes du doyen du Christ Church College, Henry Liddell, et à la demande de la plus jeune d’entre elles, le professeur de mathématiques, mais aussi photographe reconnu à travers le pays pour ses portraits, décida de coucher sur le papier ses élucubrations entamées lors d’un canotage sur la Tamise en leur compagnie… Les Aventures d’Alice aux pays des merveilles furent publiées en 1865. Une petite lle qui
tombe dans un autre monde et se miniaturise, un lapin en retard pour son rendez-vous avec la Reine, un chat qui a le don d’invisibilité, une parade de cartes à jouer : “P f, ça n’existe pas !” Les petits Français de 2024 ne s’en laissent pas facilement conter. Au réveil, la porte du doute s’entrouvre pourtant lorsque, derrière les fenêtres du salon perlées de rosée automnale, une biche dresse les oreilles avant de ler vers le bois, laissant planer une invitation à la suivre.
Et si ce pays existait bel et bien ? Qu’il s’appelait les Cotswolds ? Succession de collines (wolds, en anglais ancien) couvertes de pâturages – les cots étant ces anciens arcs de pierres servant d’enclos à ovins –, la région a bien été classée, dès 1966, pour sa beauté exceptionnelle : Area of Outstanding Natural Beauty. Puis, requali ée moins poétiquement en 2020, National Landscape (“Paysage national”). Des paysages qui ondulent sur deux mille kilomètres carrés, glissant du nord au sud entre Stratford-upon-Avon (lieu de naissance du dramaturge William Shakespeare) jusqu’à la ville thermale de Bath, délicieuse Aquae Sulis, qui déjà avait conquis les Romains au premier siècle de notre ère. Sur les hauteurs d’Oddington, au nord de la région, la brume se dissipe. Mais pas avant d’avoir infusé une carte postale régionale : perdue au bord d’un champ, une cabine téléphonique rouge est encerclée de moutons qui paissent nonchalamment. Shaun et ses compagnons ne manquent jamais une occasion de rappeler l’importance historique de leurs toisons pour la région. Acheminée jusqu’à Londres par la Tamise, qui prend sa source non loin d’ici, la laine de ces Lions des Cotswolds (“Des moutons-lions ? Vraiment, ça existe ?”) a contribué à la prospérité de l’Oxfordshire mais aussi de tout un pays. Aujourd’hui, le chancelier de la Chambre des Lords, deuxième ventricule du parlement londonien avec celle des Communes, siège sur le Woolsack, un banc de tissu rouge rembourré de la précieuse bre. Instauré au XIVe siècle, il rappelle en haut lieu le rôle qu’eut le commerce de la laine dans le développement économique de l’Angleterre.
Il est temps de grignoter un peu de cette cocagne british. Sur la table en bois du petit déjeuner : pain au levain (sourdough), mu ns, con tures, œufs et yaourts en direct de la ferme biologique voisine, la Daylesford Farm. Une success story signée lady Carole Bamford, entrepreneuse londonienne qui depuis vingt-cinq ans a bâti un petit royaume agricole et économique dont l’épicentre s’étend ici, entre Kingham et Oddington.
dans le temps des Cotswolds, le pub – ici à Chipping Campden –reste une institution anglaise, mais ne se résume plus aux fries and sausages
À moins de deux heures de Notting Hill, les Cotswolds sont devenus en une dizaine d’années le refuge des golden boys and girls de la capitale. On parle même d’un “triangle d’or” entre les villages de Burford, Chipping Norton et Stow-on-the-Wold.
Neuf hectares de potagers, de vergers et de pâturages 100 % biologiques dans lesquels les cent-vingt vaches laitières sont elles aussi appelées “Ladies”, très sérieusement.
Ces dames reçoivent un traitement presque aussi royal que celui réservé aux membres du club privé qui s’est ajouté récemment à la collection d’adresses signées Bamford (au nombre de quatre, à Londres). À elles, l’herbe locale extrêmement nutritive et riche en trè e porte-bonheur, à eux la cuisine green du restaurant. Aux robes tachetées les rouleaux de brossage, aux esprits fourbus le spa, le yoga et le sound healing. Dans l’étable, la rencontre entre nos deux têtes blondes et les génisses fait mouche. Di cile de dire qui sont les plus intimidés : ceux qui tendent la main ou celles qui osent l’entourer de leurs langues râpeuses. On se remet de ses émotions autour d’un chocolat chaud et de quelques shortbreads, directement sélectionnés dans la grande épicerie attenante. Car ici, le concept de ferme glamour est cultivé jusqu’au bout des sabots : produits bio, soins de beauté, objets de déco, cours de cuisines, ateliers oraux… Mais aussi à travers deux restaurants, un café, trente-deux cottages redonnant vie à des hameaux gothiques du XIXe siècle et quatre pubs : du classique Wild Rabbit au plus edgy The Fox. Certains ruminent encore qu’après son Brexit, l’ex-Premier ministre du
Royaume-Uni Boris Johnson soit venu se mettre au vert ici, dans le sillon de David Cameron, de la famille Beckham, des sœurs Delevingne, entre autres. Il n’empêche que situé à moins de deux heures de Notting Hill, les Cotswolds sont devenus en une dizaine d’années le refuge des golden boys and girls de la capitale. On parle même d’un “triangle d’or” entre les villages de Burford, Chipping Norton et Stow-on-the-Wold dans lequel les fermes délabrées s’arrachent à coups de millions de pounds
“And we’ll never be royals/royals
It don’t run in our blood
That kind of luxe just ain’t for us
We crave a di erent kind of buzz…”
Depuis la banquette arrière, une princesse rebelle a pris les commandes audio de notre carrosse. “Baby I’ll rule/Let me live that fantasy” : le hit de 2013 de la Néo-Zélandaise Lorde résonne sur la route du château de Warwick. Un point de rendez-vous bien réel avec l’histoire anglaise, les armures du roi normand Guillaume le Conquérant et quelques fantômes récalcitrants. L’équipage marque une pause à Stow-on-theWold, un village perché dont le marché en t un point de passage commercial obligé au XVe siècle.
Aujourd’hui, on vient plutôt chiner dans ses magasins d’antiquités, s’o rir une bonne paire de chaussettes en laine locale, et se réchau er les papilles d’une soupe de butternut. Certains petits appétits se réservent pour le cake meringué citron-myrtille sur lequel ils ont louché dès la porte d’entrée. Ensuite, il faut se perdre dans les venelles de pierres blondes et passer au dos de l’église normande de St. Edward’s Church. Là, bordée de deux ifs plantureux, une ouverture en ogive aurait, selon la légende touristique, inspiré à Tolkien les portes de Durin. Un passage vers un autre monde, la cité des Khazâds, ces nains amis des hobbits. Les nôtres ne sont pas encore convaincus, mais peut-être plus si réfractaires à l’idée que cette région cache le long de ses chemins boueux, au creux de ses chênes centenaires, une frontière perméable avec l’imaginaire.
La réalité des Cotswolds se re ète aussi dans des villages de poupées aux teintes de miel, aujourd’hui victimes de leurs succès. Un charme rayonnant même les jours de pluie que ces petits bourgs gés dans l’Angleterre victorienne doivent au calcaire blond du sous-sol qui servit à les bâtir. Les façades euries de Bibury, de Broadway et celles bordées d’eau à Bourton-on-the-Water (surnommée la “Venise des Cotswolds”) attirent depuis la moitié du XIXe siècle peintres, poètes,
écrivains et aujourd’hui in uenceuses… Aux beaux jours, des bataillons entiers débarquent des États-Unis et du Japon pour se promener le long des canaux, se “sel ser” sur les petits ponts, s’o rir un brin de romance sous un pommier. Une envie sans doute légitime de dissoudre l’âpreté du XXIe siècle dans un peu de romantisme austenien (hello Jane!), d’entrer dans un décor peint près d’un siècle et demi plus tôt par John Singer Sargent (Œillet, Lys, Lys, Rose, 1885) ou Francis Davis Millet (A Cosey Corner, 1884, “Un coin tranquille”) qui n’a pas bougé d’une tuile. L’envie, peut-être aussi, de marcher sur les pas de T. S. Eliot (1888-1965).
À Chipping Campden, à huit kilomètres à peine de Broadway, un extrait du poème Burnt Norton, inspiré ici à l’auteur américain naturalisé, a été gravé au sol entre les pavés patinés de la halle médiévale du marché. “Maintenant la lumière tombe sur le champ dégagé, laissant l’allée profonde fermée par des branches, sombre dans l’après-midi” : l’inscription circulaire marque le point de départ d’un chemin bien connu des randonneurs, le Cotswold Way, qui trace vers le sud, à travers les collines et forêts pour rejoindre Bath, 102 miles plus bas. La famille se contentera pour l’instant d’un chat perché, sans oublier qu’aux Cotswolds, comme ailleurs, la meilleure façon de marcher reste de faire un pas de côté.
Les collines ondulent leurs écailles vertes et brunes sous un horizon capitonné de gros marshmallows blancs. Les champs cadrés de murets argentés glissent doucement à travers des forêts moussues.
Troquer le printemps pour la période où les arbres tournent au rouge royal et où les champs se tru ent de citrouilles. Abandonner alors les villages phares, et grimper vers les hameaux en lisière des radars. Cap au sud. Le rideau gris se déchire au-dessus d’un l d’asphalte qui ne laisserait pas la place de croiser un troupeau. Les collines ondulent leurs écailles vertes et brunes sous un horizon capitonné de gros marshmallows blancs. Les champs cadrés de murets argentés glissent doucement à travers des forêts moussues. Et là, Snowshill vous replonge dans l’imaginaire. Sortant de son chapeau un élevage d’alpagas moqueurs et des champs de lavande qui, dès la mi-juin, se prennent pour un coteau du Luberon, le village accroche à ses pentes des cottages miniatures, grignotés de glycine. Et, toujours, le blond des pierres.
L’église victorienne St. Barnabas se dresse là, au milieu des stèles, devant l’éternelle phone boot rouge. Milo décroche le combiné, tente une conversation avec l’Au-delà “parce que, tu sais, la reine d’Angleterre, elle est morte…” À quelques pas se dresse l’immanquable manoir de Charles Paget, personnage quirky (excentrique) qui, dans les années 1920, y amassa un incroyable bric-à-brac de plus de seize mille objets anciens en tout genre, du costume de théâtre aux boucles de souliers. Le lendemain matin, on le plus à l’ouest, à Kemerton, sur la crête de Bredon Hill. Là, les enfants sont attendus pour une session de poterie au Upper Court, manoir géorgien du XVIIIe siècle. “Let’s get muddy !”, lance Auriol. Notre hôte navigue entre son atelier londonien et cette belle demeure retapée par ses parents dans les années 1970. Entretemps, la céramiste a laissé la colline de son enfance, celle où son père lui a appris à récolter la terre malléable des rus, celle des amours perdues du poète Alfred Edward Housman (18591936), pour suivre le sien au Chili.
Dans la petite serre du potager, elle a planté ses tours et enseigne les bons gestes aux enfants du village, et à tous ceux de passage. Le plus jeune des deux élèves d’aujourd’hui ne se fait pas prier pour découper la terre au l à beurre avant de la malaxer généreusement, de sauter dessus à pieds joints pour l’aplatir. Sa sœur, elle, s’applique à suivre les conseils de la céramiste : réchau er la terre entre ses mains, jeter la boule au centre du tour, xer les bras, fermer les yeux. “La poterie vous apprend la patience, la résilience : faire, défaire, échouer, recommencer…”, commente Auriol.
Avec un enthousiasme communicatif, elle suggère également de suivre une autre façon de voyager. “Ici, nous sommes en dehors du triangle d’or, tout est plus calme”, con e-t-elle. Une invitation à arrêter de courir comme un lapin après le temps (ou après l’impossible, comme le veut l’expression anglaise “Chasing the white rabbit”). Pro ter de l’instant présent, les enfants savent faire… Simplement heureux de repartir avec un si et en terre et un petit pot de romarin qu’ils viennent de fabriquer. Un peu tristes aussi de laisser Arkala, le labrador câlin.
Un nouveau rendez-vous les attend au palais baroque de Blenheim, propriété de la famille Churchill pendant trois cents ans (le petit Winston y est né en 1874)… Ce lieu historique a également servi de cadre au tournage de Barry Lyndon, réalisé par Stanley Kubrick en 1976, et plus récemment de la minisérie La Reine Charlotte : un chapitre Bridgerton (2023). Dans le parc, devant le tronc au trou béant du cèdre pluricentenaire qui apparaît dans Harry Potter et l’Ordre du Phénix (2007), nos petits sorciers se préparent à a ronter les créatures malé ques qui, en cette veille d’Halloween, se sont invitées autour du château. Au crépuscule, ils se serrent les coudes devant deux Détraqueurs anqués sur de ténébreuses Valkyries qui xent le néant, une armée de Jack-o’-lantern, de soubrettes pâlottes et de morts-vivants qui déambulent.
Un vampire à l’humour sombrement british détend l’atmosphère en con ant aux enfants qu’il tente de changer de régime pour passer au chocolat chaud.
“La nuit promet d’être belle car voici qu’au fond du ciel apparaît la lune rousse”, contait Jacques Higelin (un autre ami des lutins, des faunes et des farfadets, mais aussi du Tom Bombadil de Tolkien) dans sa chanson Champagne, en 1979. Le hasard veut que ce soit dans les Cotswolds que l’élixir pétillant ait révélé pour la première fois le secret de sa fermentation, en 1662. Mais devant la danse ivre d’un zombie, mieux vaut s’éclipser : “Cocher lugubre et bossu, déposez-moi au manoir…”, poursuit la ritournelle.
Perché en équilibre sur le balcon est des Cotswolds, le nôtre a des airs de Marie-Antoinette excentrique, version So a Coppola. L’Estelle Manor brille dès l’allée qui, sous les frondaisons majestueuses d’un parc de mille deux cents hectares, mène à une façade néo-jacobéenne aux teintes dorées. À l’intérieur, un véritable labyrinthe de murs lambrissés, des plafonds de stucs dont descendent des lustres gigantesques et une cheminée aussi large qu’une maison de hobbits. “C’est wahou !” Dehors, l’étrange histoire se poursuit. Ici, les arbres touchent le ciel – des séquoias géants dont les graines furent ramenées
d’Amérique au milieu du XVIIIe siècle par deux jeunes explorateurs qui, ayant dépensé tout leur pécule dans l’achat de semences exotiques, gagnèrent leur place sur le bateau retour grâce à des combats de boxe organisés par le capitaine. Les voitures, elles, ont rétréci (“De plus en plus étrange”, dirait Alice) : des mini-Land Rover pour ler sur des pelouses taillées au cordeau, à perte de vue. “Cette fois, c’est moi qui conduis !”, lancent en chœur frère et sœur. Un géant nommé Nye joue les chefs scouts pour les deux lutins survoltés. Il leur apprend à allumer un feu de camp avec une pierre à feu et un brin d’écorce – “C’est magique !” –, à choisir le bon bâton pour y griller des marshmallows maison plus gros que la main de Milo – “Mmmm, trop bon !” –, à tirer à l’arc et à la carabine, #Tessatireusedelite.
Plus tard, avec un imperceptible frisson et beaucoup de erté, on s’appliquera aussi à réceptionner sur sa main gantée les serres d’Izzy, la buse de Harris. Autant dire que lorsque sonne l’heure de rejoindre Londres, les hobbits traînent un peu des bottes. Alors, les Cotswolds ? Rêve ou réalité ? Dans le rétroviseur, les regards pétillent, les sourires s’élargissent. Le doute plane encore un peu dans leurs esprits. Ils préfèrent donner leurs langues au chat… du Cheshire. Laissant à chacun le soin d’aller véri er par soi-même. •
3 BONNES RAISONS DE PARTIR 1
Se fondre dans la fantasy et la douceur d’un cocon hobbitien 2
Randonner à pied mais aussi à cheval dans de vertes collines
LA PETITE LIBRAIRIE
POUR LES KIDS
3
Apprendre la céramique au cœur d’un manoir typique, à Kemerton
Le Fermier Gilles de Ham de J.R.R. Tolkien (Gallimard, 2010). À partir de 8 ans Après avoir vaincu un géant, le fermierhéros doit cette fois affronter le dragon Chrysophylax le Riche. Flanqué de son chien Garm et armé de la légendaire épée Mordqueues, il repart en mission… Avec ce récit paru en 1949, l’auteur du Seigneur des anneaux livre un conte plein d’humour.
POUR LES TEENAGERS
Alice, de l’autre côté du miroir de Lewis Carroll (Soleil Métamorphoses, 2016). Illustrations Benjamin Lacombe
Un sublime livre-objet, illustré par le Français Benjamin Lacombe. Tout y est exquis et si bien exécuté qu’il est impossible de ne pas (re)plonger avec malice dans ce classique de Lewis Carroll paru initialement en 1871.
POUR LES GRANDS
Atlas de la Terre du Milieu de Karen Wynn Fonstad (Éd. Bragelonne, 2022)
Le travail titanesque de cette cartographe et géographe de renom qui a retracé les mondes imaginés par Tolkien, les itinéraires empruntés par ses personnages, les lieux stratégiques des batailles…
C’EST QUAND QU’ON PART?
1 Le bon moment: toute l’année, mais préférez l’automne (couleurs magnifiques et belles journées), voire l’hiver (les Cotswolds sont magiques sous la neige ). 2Y aller: Eurostar jusqu’à Londres, train jusqu’à Oxford (1h) et location de voiture. 3Budget : la semaine à partir de 2200 €/ personne, incluant Eurostar, véhicule électrique familial de location (HertzSt Pancras), hébergements, activités…
L’INCONTOURNABLE
DAYLESFORD VILLAGE COTTAGES
La Daylesford Farm a restauré plusieurs hameaux de cottages (32 au total) et accueille les voyageurs dans le plus grand confort : cheminée traversante, chauffage au sol, édredons douillets, cuisinière en fonte, spa et épicerie de la ferme.
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COMMENT JOUER ?
Rayez dans la grille tous les mots de la liste ci-dessous. Ces mots sont toujours inscrits en ligne droite, horizontalement ou diagonalement, à l’endroit ou à l’envers. Quand ce sera fait, il vous restera 15 lettres : assemblez-les et vous découvrirez une phrase anglaise qui fait écho à notre reportage made in UK
BACON
BANDE
BEANS
BREAKFAST
BRUME
RÊVE
TROUPEAU
VACANCES
VACHE VÉLO
VENT WHISKY
LE ROYAUME
DE TOUS LES
POSSIBLES
Texte Marion Le Dortz
Photos Birgit Sfat
Flâner dans les souks, se bercer de contes, s’adonner à l’art du tajine et à celui de la poterie, sentir l’effervescence de Marrakech, le souffle chaud du désert, avoir l’impression qu’on pourrait toucher les étoiles… Cette terre d’ocre et de sable, de Fès au Sahara, est la promesse de moments indélébiles à partager entre petits et grands.
C’est en les voyant courir pour s’engouffrer sous la porte Bab Boujloud que nous prenons conscience que, ça y est, nous l’avons fait : nous avons emmené les enfants au Maroc.
D’un grand-père marocain, il ne me reste que de vagues réminiscences. Impossible de savoir si les images du pays qui emplissent mon esprit m’ont été contées par lui ou abondamment relayées par d’autres. Aujourd’hui, nous sommes ici pour forger des souvenirs qui n’appartiennent qu’à nous. Blottie entre les pentes du Moyen Atlas et les plaines du Saïs, Fès fut, en son temps, la reine des cités marchandes, et il n’y a guère meilleur endroit pour humer cet héritage que la médina. Les allées étroites esquissent pour les bambins un terrain de jeu irrésistible que vient agrémenter le passage de quelques mules. Nous freinons quelque peu les ardeurs car, si l’ambiance est résolument bienveillante et n’autorise aucune inquiétude, les ruelles demeurent labyrinthiques et chargées. À chaque recoin sa spécialité : le souk Attarine aligne pyramides d’épices et herbes médicinales, celui de Kissaria exhibe tissus et broderies. De part et d’autre des échoppes sont suspendues les marchandises qui servent de vitrine. Les petits voudraient craquer pour tout et les vendeurs, un élan malicieux dans le regard, l’ont bien compris. Soudain, surgi de nulle part, un homme a able, la peau brune, o re de nous mener dans les coulisses de la tannerie Chouara. Quelques instants plus tard, nous voilà juchés sur les rebords d’immenses cuves en pierre qui s’étendent à perte de vue. Les enfants feignent de s’y pousser, ce qui nous distrait quelque peu de la puissante odeur qui se dégage des vasques. Autour, les peaux de chèvres, bœufs et chameaux sèchent au soleil. Demain, ces articles de cuir seront vendus dans les boutiques adjacentes. Parce que la ferveur ambiante nourrit, mais qu’elle consume aussi, nous nous autorisons une pause dans un café local, à l’ombre des mûriers. Les petits pieds douloureux sont vite
oubliés face au spectacle du service du thé à la menthe – on retient son sou e au fur et à mesure que la théière prend de la hauteur –, chaleureusement applaudi. L’aprèsmidi, c’est au tour de “Fred”, conteur spécialisé dans les répertoires traditionnels et joueur de guenbri, d’ensorceler la fratrie. Nous ne sommes pas fâchés que tout ce beau monde se relaie pour les divertir – nous serions presque tentés de nous éclipser au hammam pour nous faire enduire de rhassoul et de savon noir. Problème : nous sommes, nous aussi, suspendus aux lèvres du narrateur. Ce sont des têtes pleines de belles histoires qui pénètrent le riad en soirée. Un sortilège semble avoir été jeté sur la porte en bois de cèdre car, à peine passée, le monde extérieur – clameurs et odeurs entêtantes – disparaît complètement. Il n’y a plus que les carreaux de zellige, le murmure apaisant de la fontaine et l’hospitalité de nos hôtes marocains.
Le lendemain, nous entreprenons une étape cruciale du parcours initiatique vers nos (lointaines) origines : le cours de cuisine. L’aînée a un faible pour les zalabias, ces beignets enrobés de sirop au miel et à la eur d’oranger, quand le petit dernier dit ra oler des cornes de gazelle – même si la rumeur familiale veut qu’il en aime surtout le nom. Toutefois, avant de passer au sucré (même si la frontière est parfois mince au Maroc, et quel délice !), notre professeure du jour s’est mise en tête de nous enseigner l’art du tajine, ce populaire ragoût cuit à l’étou ée. Monsieur s’applique avec une ardeur qu’on ne lui connaissait pas et la leçon sombre peu à peu dans la compétition familiale. Deux heures plus tard, nous sommes rouges d’e ort et de erté lorsque la grande inaugure notre plat en soulevant, manches retroussées, le couvercle conique. “On pourra en refaire à la maison ?”, glisse le cadet, la bouche pleine. À peine quelques pas dans la ruelle et nous devenons les ers propriétaires d’un plat de terre cuite marchandé âprement par les enfants, qui font de bien meilleurs négociateurs que nous.
La magie de la cuisine ! Entre satisfaction d’avoir réalisé un plat par soi-même, surprise de la découverte (son aspect, ses saveurs) et plaisir du partage.
S’imprégner du cadre, intérieur et extérieur, nourrir son goût pour les matières, les couleurs, l’ailleurs…
Au troisième jour, après avoir récupéré la voiture de location, nous lons plusieurs heures durant sur la route du sud jusqu’à atteindre les plaines arides. Objectif : Marrakech, à l’ombre des montagnes. Derrière ses murailles ocre et sa rangée de palmiers, la cité berbère abrite un dédale de passages, escaliers, galeries propices aux explorations et aux élans d’imagination. Au creux d’un fondouk, ces caravansérails où s’installent depuis des millénaires les marchands, un tourneur sur bois et un dinandier semblent plongés dans un concours d’ingéniosité. Cela donne à toute la tribu une envie folle de produire quelque chose de ses mains. Un coup de l au concierge de l’agence et c’est organisé. Devant le tour de potier, c’est l’émerveillement, le découragement, puis l’émerveillement à nouveau. À la leçon de calligraphie arabe, la grande tire la langue, signe que la concentration est à son comble. Cela fera un ravissant souvenir que l’on ramène pour l’heure à l’hôtel. Niché dans la médina, le riad de la Villa Nomade célèbre l’art de vivre marocain. Sans tambour ni trompette, mais avec la délicatesse de quelques pétales de rose ottant sur l’eau d’un bassin. L’atmosphère y est sereine, équilibrée, somptueuse.
Un autre jour se lève, synonyme de nouvelles aventures. Sans aller jusqu’à traîner les bambins au musée Yves Saint Laurent, nous ne manquerions pour rien au monde le jardin
Majorelle, dont le bleu intense nous hantait bien avant l’arrivée. Bingo : la visite est un tel succès que les enfants veulent repeindre la maison dans les mêmes teintes au retour. Avant d’entreprendre un chantier d’une telle envergure, nous leur proposons, en guise de compromis, de choisir ensemble une pièce de décoration pour instiller un peu de Maroc chez nous. Sans surprise, le petit dernier tombe en amour devant le plus grand tableau du magasin (3 x 2 mètres tout de même), tandis que nous tentons subtilement de le réorienter vers les coussins. Le reste de la journée s’écoule sur un rooftop, a alés sur les banquettes striées, à jongler entre parties endiablées de Uno et rédaction des cartes postales réglementaires aux grands-parents. En tournant la tête, nous apercevons la lumière jouer de ses teintes sur la ville et, en arrière-plan, les montagnes de l’Atlas – majestueuses, irrésistibles. Avant de répondre à l’appel de ces éminences dorées, il y a encore une expérience marrakchie que la famille ne peut manquer : une virée nocturne sur la place Jemaa el-Fna. Le soir venu, l’esplanade grouille de monde. Comme dans une pièce de théâtre, les protagonistes dé lent. Scène 1, les commerçants. Scène 2, les musiciens. Scène 3, les charmeurs de serpents. Tandis que le reptile ondule, di cile de savoir qui, de l’animal ou de notre benjamin, est le plus hypnotisé.
Nichée un peu plus loin au creux d’une butte de sable, notre tente présente des proportions et un confort tout à fait épatants.
Face à l’immensité
du désert, son tissu lourd semble veiller sur nous.
Les petits garderont un souvenir ému de cette soirée où ils ont été autorisés à veiller dans la douceur de l’Orient. Et il fallait bien ce dernier bain de foule pour se préparer à la suite.
Mercredi, jeudi ? Nous avons perdu la notion des jours – c’est bon signe. En lant vers le sud-est, l’asphalte se fraie un chemin dans des décors bruns ponctués, çà et là, de guiers de barbarie. Une silhouette drapée dans l’uniforme des bédouins du désert jaillit avant de s’évanouir. Était-ce un mirage ? Lorsque Skoura surgit au détour d’un virage, nous croyons à une nouvelle apparition. À quarante kilomètres de Ouarzazate, la cité est un miracle sous forme de jardin. Palmiers-dattiers, oliviers, amandiers, grenadiers : un ingénieux système d’irrigation leur permet de survivre dans cet océan de sable. Du tapis de végétation s’échappent quelques constructions forti ées en pisé, les kasbahs C’est dans l’une de ces anciennes demeures de marchands que nous posons nos bagages. Les valises chargées de vêtements et de souvenirs ont remplacé les cargaisons d’or et d’épices. Pour faciliter l’exploration de la cité et ses alentours, nous décidons d’adopter une monture. Le petit frère veut s’enfuir vers l’oasis de Sidi Flah sur un âne, quand la grande sœur, conquise par l’atmosphère ambiante, préférerait sillonner la palmeraie à dos de dromadaire. La drôle de tête de ce dernier, qui mâchonne l’air d’un air revêche, persuade le cadet d’abandonner son idée première pour se hisser sur le camélidé. Nous avons la bonne idée d’immortaliser le moment où l’animal, notre progéniture installée sur le dos, passe de la position couchée à celle debout, ballottant son cavalier au passage. Dernière étape, et non des moindres : le Sahara, de l’arabe Sahra al Kubra – le “Grand Désert”. “Grand comment ? – Comme les États-Unis. – C’est grand comment les ÉtatsUnis ?” Nous dégainons une carte pour tenter de leur donner un ordre d’idée. L’aînée la garde en main pour suivre notre progression vers le sud, entre pitons escarpés et gorges
étroites. Passé le checkpoint de Foum-Zguid, le 4 x 4 quitte l’asphalte pour s’engager sur les pistes du désert. Les enfants sont copieusement secoués, mais principalement de rire, alors le chau eur s’en donne à cœur joie. Dégradé d’ocre et de brun, étourdissant répertoire de formes : des décors magnétiques dépourvus d’arti ces dé lent à travers les fenêtres. Une heure plus tard, le véhicule ralentit aux abords d’une dune qui, aux yeux non avertis, ressemble à toutes les autres. Pourtant, des porteurs se matérialisent soudainement à nos côtés pour décharger la voiture. À l’arrière, ça détale sur le sable, tandis que nous nous ébrouons après ce trajet extravagant. Nichée un peu plus loin au creux d’une butte de sable, notre tente présente des proportions et un confort tout à fait épatants. Face à l’immensité du désert, son tissu lourd semble veiller sur nous. Quant à la salle de bains attenante, nous avions beau avoir été prévenus de sa présence, elle soulève mille questions pratiques chez les plus jeunes. Alors que la lumière commence secrètement à décliner, un membre du camp équipe chaque tente d’une lampe à gaz, comme un phare dans la nuit, avant de dessiner un chemin de lanternes jusqu’à l’emplacement du dîner. Nous prenons place sur des coussins à même le sol pour le plus grand bonheur des petits qui apprécient comme il se doit ce pique-nique improvisé. Soupe harira , couscous, grillades : les plats semblent inépuisables – un nouveau tour de magie du désert. Après le repas, nous nous lovons sur le versant d’une dune pour admirer les étoiles. D’une voix feutrée, le benjamin formule tout haut ce que chacun pense tout bas : elles semblent plus proches ici qu’ailleurs. Le silence, assourdissant au premier abord, est progressivement devenu délicieux. Et lorsque nous e ectuons les quelques pas dans le sable devenu froid qui nous séparent de la tente, nous savons que les traces laissées auront disparu au matin. Car le désert, c’est aussi cela : une leçon d’humilité de bout en bout. •
3 BONNES RAISONS DE PARTIR
1 S’initier au surf à Taghazout, entre océan et montagne berbère 2 Flâner dans les ruelles de la merveille médiévale qu’est Fès
LA PETITE LIBRAIRIE
POUR LES KIDS
Le Maroc des enfants (Bonhomme de Chemin, 2009). À partir de 7 ans Apprendre en s’amusant a toujours fait ses preuves. Ce livret jubilatoire et ludique de 64 pages fait découvrir la culture du Maroc à vos petits voyageurs en herbe à coups de jeux de piste et de devinettes. Mon premier est un félin, mon deuxième est le morceau d’une phrase, mon tout a deux bosses. C’est un… ?
POUR LES TEENAGERS
Les voyages d’Ibn Battûta de Lotfi Akalay (Dupuis, 2020). Illustrations Joël Alessandra Dans la veine du carnet de voyage, l’auteur tangérois Lotfi Akalay (1943-2019) et le dessinateur aquarelliste Joël Alessandra livrent un roman graphique passionnant, sur les traces d’Ibn Battûta, pèlerin en partance pour la Mecque devenu le plus grand explorateur marocain du XIVe siècle.
POUR LES GRANDS
Morocco de Vincent van de Wijngaard (Louis Vuitton, 2017)
Une œuvre inspirée au photographe néerlandais par sa fascination pour le peintre Henry Matisse, lui aussi grand amoureux du Maroc. Lumineux et intime.
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Explorer et comprendre, grâce à un guide, comment fonctionne une oasis
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LE CHIFFRE
3
Il existe trois types de déserts sur Terre et ils sont tous présents au Maroc : le reg, comme à Agafay, est une plaine rocailleuse; la hamada, à la frontière avec l’Algérie et le Sahara occidental, est un plateau rocheux; l’erg, à l’est du pays, de Merzouga à Chegaga, est une vaste région couverte de dunes.
WE ARE FAMILY
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Un road-trip de deux mois à travers les ÉtatsUnis? Un long week-end dans une grande capitale européenne? Une semaine dans un cocon en pleine nature? Quelles que soient sa destination et sa durée, le voyage en famille est une belle occasion de se retrouver, de s’inspirer, d’apprendre ensemble. Parce que chaque tribu est différente, nos voyages en famille sont pensés spécialement pour la vôtre et à leur échelle : rythme, hébergements, activités, mais aussi adresses et attentions dédiées. Voyager en famille n’a jamais été aussi facile !
BOBOLOGIE
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En plus de la trousse médicale habituelle (désinfectant, antalgique, antipyrétique, solution de réhydratation, collyre, répulsif anti-moustiques, crème solaire…), gardez les bons réflexes : se laver régulièrement les mains, consommer de l’eau en bouteille (ou filtrée). Selon le lieu, privilégiez les aliments cuits et chauds, les fruits pelés, évitez glaces et fruits de mer, particulièrement dans les stands de rue, même si c’est tentant. Autre rappel : anticipez la mise à jour des vaccins universels avant le départ et emportez le carnet de vaccination.
POUR LES DISTRAIRE
LES BASIQUES QUI ONT FAIT LEURS PREUVES
1. Tester le jardin d’enfants local. Une opportunité pour faire des rencontres, partager son goûter et obtenir de bonnes idées d’activités sur place.
2. Explorer le marché ou le supermarché. L’occasion de découvrir une montagne de produits rigolos et d’expérimenter son jeune palais.
3. Essayer tous les transports locaux : tramway, ferry, tuk-tuk, char à zébus… De nouvelles expériences et des histoires à raconter à ses copains.
4. Aller chez le coiffeur! Quelle est la coupe du moment à Tokyo, Séoul ou Rio? Réponse en trois coups de ciseaux. Au pire, ça repousse.
5. Se débrouiller tout seul dans une langue inconnue pour acheter son gâteau ou demander son chemin : un défi qui fait grandir.
SAFARI
PREMIER À NAMBITI
À une heure de vol de Johannesburg, au cœur des plaines du KwaZulu-Natal, cette réserve privée, hors des pistes habituelles, réunit les grandes stars de la savane : lions, guépards, girafes, éléphants… Le terrain de jeu idéal à une première expérience du bush .
Mardi: Joburg dans le jardin de Gandhi
Paris-Nambiti ou l’itinéraire de deux enfants
gâtés. Ce premier voyage hors d’Europe commence bien pour Mona-Lou, 9 ans, et Gabriel, 14 ans. En douze heures, sœur et frère ont déjà expérimenté le lounge de l’aéroport, leur premier vol en Airbus et un passage de douane VIP. Mais ce matin, fraîchement débarqués à Johannesburg, ils sont conduits par leur chau eur privé vers un lieu en forme d’éloge à la sobriété. Abritée des rumeurs de la ville par un petit jardin clos foisonnant où se déploient des magnolias et deux “Pride of India” (lilas des Indes) centenaires, se dresse une maison blanche tout en rondeurs. C’est ici, sous un toit de chaume, qu’en 1908 vivait Mohandas Gandhi. Aujourd’hui, la Satyagraha House est une maison d’hôtes et un lieu de mémoire. Le petit cottage adjacent a été réservé pour la famille. Décoration impeccable, teintes organiques et objets chinés. La cheminée crépite, la fatigue fond sous un massage divin complété par une séance de méditation et un déjeuner végétarien à la fraîcheur du jardin. Du salon à la mezzanine, on parcourt une exposition retraçant le passage du Mahatma en Afrique du Sud. Une période méconnue composant pourtant plus de vingt ans au cours desquels le père de l’indépendance indienne bâtira sa philosophie, la satyagraha (“force de la vérité”, en sanskrit).
Mercredi : destination Nambiti
Moteur. Le petit Cessna 402 prend son élan et quitte le tarmac de Grand Central Airport. Cap sur Durban, au sudest, pour la réserve de Nambiti, à une heure de vol. Ciel de coton. À bord du jet privé, des sourires, régulièrement cripés par les turbulences. Le regard s’accroche à l’horizon, une toile de fond percée par les crêtes noires du Drakensberg (“la montagne du Dragon”). Les palettes d’ocre et de kaki dé lent. Dernières secousses. Un premier passage pour “nettoyer la piste” (éloigner les animaux qui pourraient l’occuper) et en n le bimoteur se pose. Le KwaZulu-Natal déroule le grand tapis vert à ses invités – pas fâchés de retrouver le plancher des bu es. L’aventure est belle et commence là, entre la piste herbeuse d’atterrissage et un lodge camou é dans cette réserve privée d’environ 90 kilomètres carrés. Deux cents fois plus petit que le célèbre Kruger, premier parc du pays, la tranquillité en plus.
Pemba, le ranger, a les dents du bonheur, vingt ans de brousse et un instinct immédiat pour apprivoiser l’Homo sapiens. Le temps que chacun se remette de ses émotions, il invite à grimper à bord du game viewer, gros 4 x 4 à l’habitacle ouvert et rehaussé pour o rir à ses passagers un meilleur point de vue sur la faune (“game” en langage safari) et les paysages de cette région à l’écart des routes touristiques. L’agenda familial est déjà bien rempli. Point d’orgue : la rencontre avec les “Cinq Grands”, Big Five en anglais. Autrement dit, les têtes d’a che de la savane : l’éléphant, le rhinocéros, le bu e, le lion et le léopard. Mais d’abord un peu d’histoire, juste pour savoir où l’on pose la patte. Ces grandes plaines de savane parsemées de kopjes (imposants promontoires de granit) furent d’abord parcourues par les Bochimans – premiers habitants de l’Afrique australe – avant d’être le théâtre des “Battle elds”, champs de bataille sur lesquels s’opposèrent Boers, Anglais et Zoulous au tournant du XXe siècle. Cent ans plus tard, en 2000, la diversité de ces paysages sauvages retient l’attention de Rob le Sueur et Gordon Howard, acquéreurs des terres d’une poignée de fermes sur lesquelles ils créent la réserve privée de Nambiti. Réintroduite progressivement, la population animale de Nambiti a che aujourd’hui une quarantaine d’espèces mammifères. La diversité de la faune et des paysages lui vaut le surnom de “petit Masai Mara”, soit une version miniature de la prestigieuse réserve kényane. En dehors des Big Five, la densité de game au mètre carré est élevée, et la chance de faire de belles rencontres totale.
Jeudi : premier game drive
Chacun prend place à bord. La banquette est confortable. Une bonne chose à raison de deux safaris quotidiens (cinq à six heures de route en tout), elle sera ces prochains jours leur seconde maison. À peine deux minutes et premier émoi : “Là… C’est Pumba !”, lance le papa, pointant une famille de phacochères qui détale en se dandinant. Fou rire général. La piste court sous “les vertes collines d’Afrique”. L’introduction au grand mythe de la savane africaine, raconté par Hemingway, Kessel ou Disney, se dessine au présent, sous des yeux ébahis. Soudain, le ranger coupe le moteur. Il tend les jumelles à Mona-Lou. Là-bas, sous les acacias, elle observe sa première girafe. Avec grâce, l’animal, entre deux microsiestes, s’étend pour grignoter les feuillages tendres. “Ça doit faire mal au cou !”, pense tout haut Mona-Lou.
Baptêmes de l’air à répétition pour Mona-Lou et Gabriel qui, après leur premier long-courrier depuis Paris la veille, s’apprêtent à prendre place dans ce petit Cessna, direction la réserve de Nambiti.
Aux premières loges ! L’habitacle ouvert du game viewer, un gros 4 x 4 conduit par le ranger, offre à ses passagers un point de vue saisissant sur la faune et les paysages.
Démarche chaloupée, élégance incarnée, la grande dame rejoint son petit (avalanche de “oh” et de “ah”, festival de superlatifs : “trop mignon/trop belle/trop stylée…”). Position girafe (les deux pattes avant en écart), elle se penche et saisit un os d’omoplate abandonné. Stupéfaction générale. Cette icône paci que ne serait pas végétarienne ? “Elle le mâche a n de couvrir ses besoins en calcium”, rassure Pemba. Question de croissance. Le 4 x 4 redémarre. À bord, on est d’ores et déjà à l’a ût de nouvelles têtes. Mona-Lou a d’ailleurs sorti une loupe incongrue et, malgré le sol chaotique, regarde dé ler en gros plan le trombinoscope de la savane : koudous aux cornes tirebouchons, impalas dont le “M” naturellement dessiné sur l’arrière-train vaut un surnom de chaîne de hamburgers, gnous au physique disgracieux – mélange d’antilope, de bu e et de hyène, dit la légende –, mais dont les excellents sens (vue, odorat, ouïe) en font un allié hors pair pour repérer l’ennemi. Chacun sa technique de survie. Les zèbres, tout en crêtes iroquoises rosées et pyjamas à rayures, comptent sur l’e et d’optique pour tromper l’assaillant. Pemba ralentit à nouveau, repérant à l’horizon une imposante masse foncée qui se confond avec
un rocher : un rhinocéros noir broute paisiblement. Malgré la distance, la puissance de l’animal transparaît. “On y va ?”, s’interroge un passager un brin inquiet. Pemba sourit et mène l’équipage jusqu’à Falcon Point, nid imprenable surplombant la savane, pour un coucher de soleil éblouissant. Dernier bout de piste, le 4 x 4 plonge vers le lodge.
Vendredi : le temps des éléphants
“Good morning !” Il est 5 heures, Pemba frappe à la porte. Le réveil rappelle les épines d’acacia (ndlr – ça pique). Entre l’orage grondant dans le canyon, les éclairs illuminant la chambre et les araignées (ino ensives) aux murs, la nuit a été courte et les deux chambrées se sont vite retrouvées sous une même moustiquaire. Mèche de travers, regard brumeux, les visages se réjouissent pourtant à l’idée d’un nouveau game drive. À l’heure où certains ruminent sur le périphérique, d’autres comptent les girafes. Vivre au rythme du soleil, loin de toute forme de pollution, visuelle ou sonore, oublier cette course quotidienne contre le temps, adopter le rythme animal, activités le matin et en n de journée, sieste aux heures chaudes…
Vivre au rythme du soleil, loin de toute forme de pollution, visuelle ou sonore, oublier cette course quotidienne contre le temps, adopter le rythme animal, activité le matin et en fin de journée, sieste aux heures chaudes… Voilà, en dehors de l’observation des Big Five, ce que l’on vient chercher dans ce coin de savane perdu.
Voilà, en dehors de l’observation des Big Five, ce que l’on vient chercher dans ce coin de savane perdu. “Une déconnexion totale”, qui fait lever les bras de l’ado. Comme lui, certains “indécrochables” traitent quelques a aires depuis la terrasse, d’autres préfèrent ne pas quitter leur lit. Simple plaisir de ne rien faire dans un décor unique. “Lire Tolstoï le matin, partir en safari l’après-midi, c’est la belle vie”, lance un esprit philosophe. Quant aux sportifs, la réserve impose quelques règles de bon sens. Au père de famille trépignant devant l’impossibilité de faire son footing matinal, les propriétaires répondent : “Ici, vous êtes l’animal le moins rapide.” Prisonnier de l’environnement, ironie de la savane qui inverse les rôles. Autrement dit, en anglais : “Only food runs” (“Seule la nourriture court”), d’après le dicton local. On évitera donc de sortir du périmètre autorisé, sous peine de tomber nez à nez avec un félin cherchant son petitdéjeuner. Seule issue dans cette situation délicate, “reculer sur la pointe des pieds”, conseille Pemba. En voiture, donc. Malgré un soleil d’hiver généreux, à 1 200 mètres d’altitude, on se glisse volontiers sous les épaisses couvertures. Bercé par les ornières, Gabriel termine sa nuit. Une lumière veloutée arrose les collines. Soudain, à l’approche d’un point d’eau, on surprend une lionne postée sur une crête, bientôt rejointe par deux acolytes. “Elles chassent”, annonce Pemba. Un cri étranglé con rme. Une femelle koudou s’enfuit. Elle ne servira pas de petit déjeuner ce matin. Déçus, les trois fauves dégringolent de leur perchoir, droit sur l’habitacle du 4 x 4, qui retient son sou e dans un frôlement de moustaches. Pemba ne semble pas inquiet : “Les animaux voient le véhicule comme une grosse forme indéterminée, ils ne se risquent pas à l’attaquer. Il faut simplement éviter de trop bouger, de parler, et surtout le conducteur doit faire attention de ne pas leur barrer la route.” L’homme fait con ance à son instinct pour analyser leurs comportements. Cela vaut bien un fusil. On garde celui-ci pour les braconniers 2.0 qui sévissent désormais en s’appuyant sur les réseaux sociaux pour localiser leurs cibles. Lorsqu’un Big Five est signalé au sud de la réserve, on évite donc les posts trop précis.
La piste le sur de grandes plaines blondes, avant de grimper à nouveau. Pemba a repéré une déjection, mais elle date un peu. Pourtant, au détour d’un virage, ils sont là ! Une vingtaine d’éléphants, de toutes tailles, occupés à se baigner le long de la piste étroite. La voiture stoppe net.
Au
détour d’un virage, ils sont là! Une vingtaine d’éléphants, de toutes tailles, occupés à se baigner le long de la piste étroite. La voiture s’arrête à deux pas. Un mâle énorme à la défense cassée échange un regard noir mais pacifique avec les passagers.
L’esprit de sobriété et le calme de la Satyagraha House, à la fois musée et maison d’hôtes, classée au patrimoine historique de “Joburg”, offrent un repos salvateur au cœur de la trépidante aventure sud-africaine.
Un mâle énorme à la défense cassée échange un regard de mise en garde avec les passagers. Pas question d’interrompre le bain. Ils sou ent bruyamment, s’arrosent, se roulent dans la boue, puis s’éloigne tranquillement. Un éléphanteau suit sa mère sous les regards émus. La rencontre a duré quelques minutes mais le temps s’est arrêté. Grande leçon d’humilité.
Samedi : derniers guépards et bush bar
Ce matin, Pemba est pressé. Sa radio annonce un rendezvous rare. L’œil novice peine à distinguer la silhouette efflanquée. Contre toute attente, il marche au pas, lui, l’animal le plus rapide de la planète. Roi menacé d’extinction, le guépard est ici en phase de réintroduction. “Face à la destruction de son habitat, le guépard cesse simplement de se reproduire. Et puis, il s’apprivoise facilement, à ses dépens. Les milliardaires du Moyen-Orient en sont fans” , regrette Pemba. Les propriétaires des neuf lodges de Nambiti, coresponsables de la vie animale, de l’entretien des clôtures et des pistes, œuvrent également à familiariser le léopard à la présence humaine. Celui-ci, longtemps chassé
pour le prestige qu’il incarne auprès des chefs d’État peu scrupuleux et des sangoma (sorciers), est devenu un fantôme nocturne. Après les bu es vus ce matin, ce sera l’unique Big Five manquant au tableau de Gabriel et Mona-Lou. Ce soir, le bush bar monté en pleine brousse permet de savourer un dernier verre autour du boma, le feu de camp traditionnel, sous une voûte étoilée magistrale. Mona-Lou s’endort dans son assiette, des rêves de savane plein la tête. Demain, elle rendra sa casquette de ranger en herbe, avec une larme de crocodile. L’avion-taxi ramène la petite famille vers Johannesburg. On cherche des hippos dans les nuages. Dernier safari, urbain cette fois-ci. On traque les fantômes du pays au musée de l’Apartheid, les œuvres d’art en liberté dans le Nirox Park et les adresses trendy de Parkhurst. Un retour en douceur à la civilisation. Soudain, une citation de Gandhi lue sur les murs de la Satyagraha House fait écho. Lui, dont l’aventure débuta aussi sur les plaines du KwaZulu-Natal pour s’achever à Johannesburg : “Sincèrement, c’est après mon passage dans ce pays que je suis devenu qui je suis aujourd’hui.” •
3 BONNES RAISONS DE PARTIR 1
Dormir au cœur de la savane du parc Kruger et observer les étoiles 2
Arpenter Maboneng, le quartier alternatif et en vogue de Johannesburg 3
Prolonger par Le Cap, la plus cool des villes australes
LA PETITE LIBRAIRIE
POUR LES KIDS
Contes d’Afrique – Les animaux conté par Souleymane Mbodj (Milan, 2018).
Illustrations Roland Garrigue. À partir de 5 ans
Dix contes à lire (et/ou à écouter sur CD) à la tombée de la nuit, comme le veut la tradition orale africaine… Des histoires de chèvre rêveuse ou de crapaud esseulé qui ne sont pas sans rappeler les fables de La Fontaine. Un recueil plein d’esprit où humour et philosophie font bon ménage.
POUR LES TEENAGERS
Bêtes de brousse de Ianna Andréadis et Franck Bordas (Les Grandes Personnes, 2012) Un petit livre illustré qui met en scène les photographies réalisées dans le parc national Kruger par Andréadis et Bordas, accompagnés de leurs fils de 14 et 16 ans. Avec beaucoup de poésie, c’est toute la vie de la brousse qui y est restituée.
POUR LES GRANDS
Travel Book – Afrique du Sud de Liu Xiaodong (Louis Vuitton, 2016)
La vision et les impressions du célèbre peintre chinois Liu Xiaodong sur l’Afrique du Sud apportent un éclairage inattendu sur le pays et ouvrent de nouveaux horizons – esthétiques notamment –, comme autant d’invitations au voyage.
C’EST QUAND QU’ON PART?
1 Le bon moment: toute l’année!
2 Y aller: avec Air France, vol direct Paris-Johannesburg (durée d’environ 11 heures).
3 Budget : 13 jours à partir de 3800€ par personne, incluant vols, nuits en cottage/suite familiale, safaris, wifi nomade, conciergerie, carnet de voyage…
L’INCONTOURNABLE
LA SATYAGRAHA HOUSE
Résidence de Mohandas Gandhi entre 1908 et 1909, la Satyagraha House, restaurée par Voyageurs du Monde en maison d’hôtes-musée, est un lieu unique qui héberge les voyageurs dans un esprit d’ascétisme soigné, en hommage au Mahatma.
MÉMO VOYAGEURS
EN AFRIQUE DU SUD
Les conseillers Leur parfaite connaissance du terrain leur permet de vous faire découvrir toutes les richesses de l’Afrique du Sud. Safaris, plages, musées, observation des baleines et des éléphants, shopping au Cap… : tout cela est possible en un seul et même voyage. Demandez-leur et échangez avec eux sur vos envies. C’est l’assurance de vivre une aventure inoubliable.
La conciergerie francophone Pas toujours facile de s’y retrouver dans un pays dont on ne maîtrise ni les codes, ni la langue. Ultraréactive, l’équipe sur place intervient pour résoudre problèmes et imprévus. Son excellent réseau local est également la garantie de suggestions précieuses (un brunch à Cape Town, du paddle à Hermanus, etc.).
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SAFARI KIDS
DES ASTUCES POUR AUGMENTER LEURS CHANCES D’OBSERVER LES ANIMAUX.
OBSERVER DANS LE SENS OPPOSÉ Regardez de droite à gauche! Cela entraînera votre cerveau à être plus alerte. C’est un tuyau couramment utilisé par les guides. Recherchez alors des formes ou des couleurs inhabituelles – et acceptez qu’au moins 50% d’entre elles ne soient que des monticules de termites et pas un groupe de lions.
ÉCOUTER Chaque fois qu’ils aperçoivent un prédateur, les animaux de proie émettent des sons pour alerter les autres membres du groupe. Les cris du koudou ou encore du chacal sont souvent la garantie qu’un lion, léopard ou guépard est à proximité. Encore mieux si vous pouvez voir la direction dans laquelle la sentinelle se tourne.
REPÉRER LES HABITATS Les léopards transportent leurs proies en haut des arbres, mais pas n’importe lesquels. Le jackalberry, l’arbre à saucisses, le marula et le haricot boer pleureur sont en haut de la liste. Vous voulez voir des
girafes? Cherchez des acacias, appréciés aussi des lions grimpants d’Ouganda, tout comme les figuiers sycomores. Les guépards seront le plus souvent dans les prairies ouvertes et plates, d’où ils peuvent guetter hyènes et lions.
DÉVELOPPER SON ODORAT La puanteur d’une carcasse d’animal est une bonne chose : les restes sont le lieu de rendez-vous des hyènes, des vautours, voire des crocodiles. À reconnaître aussi : la fétidité, type pop-corn, de l’urine des léopards, le relent équin des éléphants, les effluves des troupeaux de bisons.
GUETTER LES POINTS D’EAU La plupart des proies boivent le matin et en début de soirée. Et les prédateurs peuvent être en embuscade. Observer une source d’eau au lever ou au coucher du soleil devrait augmenter considérablement les chances de rencontres inoubliables. Sans parler de la baignade journalière des éléphants…
SURVEILLER L’HEURE L’aube et le coucher du soleil ont la faveur des animaux. Aux heures les plus chaudes de la journée, il est possible d’apercevoir des lions paresseux à l’ombre des arbres, ou des reptiles qui utilisent le soleil pour stimuler leur métabolisme.
ÊTRE PATIENT Un esprit découragé pourrait être tenté de bouger et d’aller voir ailleurs s’il y a plus de vie. Mais la patience paie toujours…
JOUER AU DÉTECTIVE Les empreintes des lions sur les pistes humaines sont davantage révélatrices à l’aube – la rosée permettant d’éclaircir le caractère récent ou pas des traces, et donc de deviner où les fauves pourraient se trouver. D’autres indices? Les excréments frais d’éléphants ou de rhinocéros témoignent que ces derniers sont passés par là il y a peu. Idem pour les crottes blanches (couleur due au calcium) des hyènes.
WESTERN
MODERNE
Il était une fois la réalisation d’un rêve un peu fou : le road-movie d’une famille de quatre dans l’Ouest américain. Le Far West, ses mythes, ses héros, ses canyons et ses déserts. Moteur… Action !
Tout commence à LAX. L’odeur des fast-foods de l’aéroport nous met tout de suite à l’heure américaine : Oh my God! Nous sommes à Los Angeles. En récupérant la voiture, nous faisons la connaissance d’une tribu au format sensiblement identique au nôtre – deux enfants de 14 et 6 ans – avec laquelle nous partageons visiblement un bout d’itinéraire. Nous échangeons nos numéros. Qui sait, le désert nous réunira peut-être ?
Alors qu’à l’avant nous nous e orçons de garder la tête froide face aux highways tentaculaires reliant les collines à l’océan, la banquette arrière, elle, est déjà en surchau e. S’il existe une ville à l’image de la démesure américaine, c’est bien L.A. Pulp Fiction, Drive, Blade Runner, La La Land… Nous vivons le mythe. Dans la chambre, on se colle à la grande baie vitrée, du plus petit au plus grand, comme les Dalton, pour admirer la vue sur les collines d’Hollywood. Dans leurs têtes en ébullition, nous voyons déjà tourbillonner les milkshakes gargantuesques et les casquettes de baseball, les stars du Walk of Fame et les palmiers de Sunset Boulevard. Nous voulons visiter le Lacma (Los Angeles County Museum of Art) et fouler l’iconique Mulholland Drive. Ils veulent voir la plage de Malibu et faire du skate à Venice Beach. Alimentées en smash burgers, jukebox vintage et glaces XXL, les négociations vont bon train. Les studios de cinéma, le street art de Downtown et les dunks des Lakers au Staple Center mettent tout le monde d’accord. À moins que ce ne soit, déjà, l’appel irrésistible de la route.
“Une fois en route, tout se simpli e.”
Journal de voyage, Alexandra David-Néel
Cités-dortoirs et champs d’éoliennes s’effacent peu à peu à la faveur des étendues minérales du désert des Mojaves. Message de nos doubles : ils sont dans la Vallée de la Mort, le point le plus chaud d’Amérique du Nord. Nos enfants lèvent un sourcil perplexe. Cela sonne comme un passage infranchissable de jeu vidéo. Death Valley – GAME OVER. Puis nous parvient une photo d’un chaos de roches volcaniques, pics et crevasses beiges, blancs, rouges. Cela rappelle à la petite dernière certaines œuvres du Getty Center de L.A. Quand son frère lit “Welcome to
Fabulous Las Vegas!” sur un panneau multicolore, c’est le branlebas de combat à l’arrière. On s’agite, on se tord le cou, on veut ouvrir les vitres pour apercevoir en entier les hôtels géants qui s’alignent le long du Strip et, avec eux, la tour Eiffel, les canaux de Venise, les pyramides d’Égypte, les colonnes de la Rome antique… Sans oublier les tyroliennes, les montagnes russes et cette foule hétéroclite qui rivalise d’exubérance. Dans les déserts d’ici apparaissent décidément de drôles de mirages. Sur la moquette kitsch des casinos, sous 15°C de clim, le brouhaha électronique électrise tout le monde, le mythique show eau/son/lumière du Bellagio aussi. Ardent, le soleil n’épargne personne et les piscines de l’hôtel deviennent rapidement notre lieu préféré sur terre. Après un ultime tour de Strip, les enfants, le front collé à la fenêtre de la chambre, scrutent par-delà les buildings : le désert.
“J’ai toujours aimé le désert. (…)
On ne voit rien. On n’entend rien.
Et cependant quelque chose rayonne en silence…”
Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
Le halo des néons peine à disparaître dans le rétroviseur. Bercée par le ronronnement du moteur, la banquette arrière s’est assoupie. Au réveil, elle voit défiler, incrédule, les paysages flamboyants du Valley of Fire State Park, dont les formations rocheuses aux zébrures ocre ressemblent par endroits à un gigantesque cake marbré. Les arches et les colonnes aux courbes curieuses évoquent tout sauf le désert qu’ils avaient imaginé. C’est qu’il y en a beaucoup, ici, des déserts. Celui du Zion National Park, en Utah, est creusé de gorges spectaculaires. C’est le Grand Canyon ? Non, pas encore. Mais face à ces panoramas orangés aux roches érodées par la vie, on comprend la confusion. À l’orée du parc, ils découvrent avec enthousiasme la suite du programme : glamping ! La tente est immense et tournée vers les montagnes de Zion. Il est d’ailleurs temps d’en savoir un peu plus : nous partons à vélo à l’assaut du Pa’rus Trail qui longe la Virgin River. De retour au camp, une fois la nuit tombée, on allume les bougies. Assis sur la terrasse, on admire les étoiles qui semblent beaucoup plus nombreuses que dans notre ciel à nous.
Pleins feux sur les véritables stars des lieux : les mesas, caractéristiques du sud-ouest des États-Unis et très cinématographiques.
Les départs sont de moins en moins durs, nous embrassons la magie du road-trip: se consoler de quitter un lieu en songeant déjà au prochain. En l’occurrence, un canyon très étroit au nom rigolo. Peek-A-Boo est un paradis pour les photographes amateurs que nous sommes et pour nos Indiana Jones en herbe. Dans ce décor grandiose, on scrute chaque roche pour tenter d’y apercevoir des traces de dinosaures. Faisaient-ils aussi du surf sur les dunes?
“Nous allons tête baissée au-devant d’une nouvelle et folle aventure sous le ciel.”
Sur la route, Jack Kerouac
Les départs sont de moins en moins durs, nous embrassons la magie du road-trip : se consoler de quitter un lieu en songeant déjà au prochain. En l’occurrence, un canyon très étroit au nom rigolo. Peek-A-Boo est un paradis pour les photographes amateurs que nous sommes et pour nos Indiana Jones en herbe. Dans ce décor grandiose, on scrute chaque roche pour tenter d’y apercevoir des traces de dinosaures. Faisaientils aussi du surf sur les dunes ? Juché sur une sandboard, notre ado glisse avec aisance sur le sable de Coral Pink Sand Dunes, étonnant petit Sahara. Nous aidons la petite à descendre elle aussi la colline de sable chaud. Sur la route, nous allumons la radio. “Well I’m going back to Utah / Utah is the place where I want to be Utah / You tell me ’bout all the places that you / Wish you could see…” La pop seventies de The Osmonds nous porte vers Bryce Canyon. Non, toujours pas le Grand Canyon, mais un lieu d’une autre planète, tout droit sorti de l’imagination de George Lucas (Star Wars) ou Frank Herbert (Dune). Une forêt de hoodoos, cheminées de pierres rouges sculptées comme de la dentelle, âgées de millions d’années. Cela nous laisse pensifs, et c’est en silence que nous abordons la panoramique Scenic Byway 12, l’une des plus belles routes des États-Unis. Nous roulons à travers des vallées encaissées, d’in nies étendues désertiques et des villes du Far West gées dans le temps. Émerveillés, nous en
avons presque perdu nos ré exes de survie : notre troupe d’explorateurs meurt de faim. Heureusement, il se trouve toujours aux États-Unis, même au beau milieu du désert, une bonne âme pour ravitailler les aventuriers en burgers. Celui de notre petite dernière est plus gros qu’elle. En guise de dessert nous parvient un message qui met les enfants en joie : l’autre petite famille nous attend à Torrey !
“Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d’herbes, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel (…), la mer, les montagnes. C’est dans tout cela que coule la vie (…)” Journal de voyage t. 1, Alexandra David-Néel
Soixante kilomètres plus tard, au milieu des déserts rouges de l’Utah, ce village à l’esprit pionnier apparaît comme une oasis de verdure et d’apparente tranquillité. Nous peinons à contenir les élans des kids sur lesquels les mots “motel” et “piscine” ont eu un e et euphorisant. En un temps record, les voilà dans l’eau, absorbés par le récit de leurs amis : le Sand Hollow State Park, l’immense réservoir, les baignades et l’aura mystique de la forêt pétri ée. De bon matin, audessus d’une généreuse tour de pancakes, nous prévoyons tous ensemble les explorations à venir. À nous le Capitol Reef National Park, connu pour ses grands espaces, ses montagnes, ses canyons et ses forêts. Sur place, nous sommes presque seuls. Nous grimpons vers le Goosenecks Overlook, perché à 150 mètres au-dessus de la rivière Sulphur Creek.
Au détour d’un sentier, les petits s’écrient : “Là, un château !”
Nous levons les yeux. En e et, The Castle, immense formation rocheuse multicolore, ressemble à s’y méprendre aux remparts d’un château. Plus loin, face aux parois rocheuses recouvertes de pétroglyphes (de silhouettes d’hommes et d’animaux) par les Fremont, ils n’en reviennent pas : des dessins vieux de mille ans, vraiment ?
Notre joyeux convoi reprend la direction de l’est en longeant un temps la Fremont River qui a donné son nom au peuple dessinateur. La route 24 serpente dans la Goblin Valley, peuplée d’amusants gnomes de pierre. Un décor de science- ction. La région a d’ailleurs accueilli de nombreux tournages : Thelma et Louise, Indiana Jones et, plus récemment, Star Wars, épisode 1 : la Menace fantôme. Nous ne résistons pas à la tentation de lancer l’épique thème de la saga signé John Williams alors que nous traversons Moab à bord de notre Faucon Millenium/4 x 4. Nous posons nos valises dans de petits chalets western au sein d’un ranch immense, au bord du Colorado. Certains lent tout droit à la piscine, d’autres vont saluer les chèvres et les ânes, les derniers se mettent en quête du spa. Le soir, autour du feu de camp, les enfants s’essaient à l’art très américain des s’mores,
de petits sandwichs de biscuits, chocolat et marshmallows grillés. Il y en aura aussi, au Grand Canyon ?
“But no matter, the road is life.”
Sur la route, Jack Kerouac
Tandis que nos amis partent pour le parc de Canyonlands et ses paysages lunaires, nous prenons place dans un petit raft pour descendre le Colorado, entourés par les immenses falaises rouges du canyon. Les enfants sont étonnés par la couleur de l’eau rendue brune par le limon. Quand on se baigne, on ne voit plus son corps, trop bizarre ! Sans parler des rapides, quelles sensations ! À peine remis de nos émotions, nous prenons la direction de l’emblématique Monument Valley, traçant notre route à travers le “painted desert”. Un tableau minéral rouge, orange, rose, gris. Ce qui impressionne vraiment les enfants, ce sont ces énormes monolithes orange qui se dessinent à l’horizon. Cela nous évoque les aventures de John Ford et John Wayne. John qui ? Depuis, les Indiens ont pris leur revanche sur les cowboys et le sanctuaire est désormais géré par les Navajos. La petite s’interroge : mais qui les a fabriqués ? Le guide, membre de la tribu, nous mène jusqu’à des vestiges du peuple des Anasazis et de mystérieux lieux de cérémonie – de vraies histoires d’Indiens.
Highway One, Route 24 ou 66 : les kilomètres défilent. L’impression d’être dans un film ne faiblit jamais. De nombreux tournages ont d’ailleurs eu lieu dans ces décors mi-SF, mi-western (Thelma et Louise, Star Wars…).
Nous mettons le cap sur Page, parcourant les réserves des Hopis et des Navajos.
À l’arrivée, le panorama est Inédit. Qui a inondé le désert? Il s’agit du Lake Powell, site phare du Far West.
Des étoiles dans les yeux et un arc-en-ciel en plein désert ! Ce sont les Seven Magic Mountains (2016) de l’artiste Ugo Rondinone. Elles trônent dans le Nevada, non loin de Las Vegas.
Puis, nous mettons le cap sur Page, parcourant les réserves des Hopis et des Navajos. À l’arrivée, le panorama est inédit. Qui a inondé le désert ? Il s’agit du Lake Powell, site phare du Far West, un gigantesque lac arti ciel (300 kilomètres de long). À l’hôtel, les enfants continuent à lorgner le lac depuis la piscine. Nous les rassurons : demain, nous le verrons d’encore plus près.
Le bu et du petit déjeuner est indécent et nous les observons, un peu ahuris, emplir leurs assiettes de hashbrown, bacon, œufs brouillés et gaufres noyées sous le sirop d’érable. À Wahweap Marina, nous prenons possession de notre houseboat. Les kids sont surexcités, et nous un peu anxieux à l’idée de manœuvrer cette maison ottante. Une fois l’engin bien en main, nous nous frayons un chemin à travers les méandres du lac aux quatre-vingt-seize canyons. Notre destination : le Rainbow Bridge, une arche de roche enjambant le lac, l’un des plus grands ponts naturels au monde. L’après-midi, nous jetons l’ancre à l’ombre d’un canyon pour nous balader en paddle. Les chutes se multiplient et les fous rires nous sont renvoyés en écho par les immenses murs naturels. Le soir, nous jouons aux cartes sur le pont supérieur. On peut rester ici pour toujours ? De retour sur la terre ferme, nous restons évasifs quant à notre prochaine destination. À notre arrivée à l’hôtel à Tusayan, en
Arizona, le réceptionniste nous accueille d’un “Hey folks, is it your rst time in the Grand Canyon?” L’heure a sonné.
“Je ne me suis jamais sentie aussi éveillée.”
Thelma et Louise, de Ridley Scott
Nous n’avons eu aucun mal à réveiller les enfants qu’un élan extraordinaire a projetés hors du lit. Seules dix minutes de route nous séparent du site le plus mythique de l’Ouest américain. Lorsque nous avançons sur le skywalk, balcon de verre accroché à la falaise 1 200 mètres au-dessus du euve, un rêve familial se réalise. Prouesse tellurique de 443 kilomètres de long et 30 de large, le Grand Canyon ne semble pas assez grand pour contenir notre bonheur. Les enfants sont scotchés. Di cile de les faire quitter ce perchoir. Le long du Trail of Time, nous remontons aux origines géologiques du site, à travers les di érentes couches de roche. “C’est comme les cercles dans le tronc des arbres ?”Un peu, mais ici les traits représentent des millions d’années. À notre retour à Tusayan, l’air est si chaud que l’hôtel a organisé une soirée Poolmovie, le cinéma sans sortir de la piscine. Sur l’écran, Rango, lézard de ville égaré dans le désert des Mojaves, voit sa vie changer lorsqu’il rencontre l’Esprit de l’Ouest. True story. •
3 BONNES RAISONS DE PARTIR
1
Se baigner dans les criques du giga et artificiel
Lake Powell 2
Escalader, rafter, randonner dans le parc de Zion (Utah)
LA PETITE LIBRAIRIE
POUR LES KIDS
Il était deux fois dans l’Ouest de Séverine Vidal (Sarbacane, 2015).
À partir de 8 ans. Illustrations
Anne-Lise Combeaud
3
Jouer à se faire peur sur le rollercoaster du Strat Hotel, à Las Vegas
C’EST QUAND
QU’ON PART ?
1 Le bon moment: toute l’année sauf, pour les plus frileux, de décembre à début mars.
2Y aller: avec Air France, vol direct Paris-Los Angeles (durée d’environ 11h30).
3Budget : 15 jours à partir de 3300€ par personne, incluant vols, location de véhicule, conciergerie, activités…
L’INCONTOURNABLE
ACADEMY MUSEUM OF MOTION PICTURES
À L.A., ce musée sur l’industrie du cinéma est parfait en ouverture d’un road-(movie) trip en famille! Expositions, ateliers, matinées dédiées aux enfants – il y a même une expérience immersive dans laquelle ils reçoivent un Oscar. It’s show time!
Une histoire d’amitié et d’amour naissant entre Luna, en vacances d’été à Monument Valley, et Josh, un jeune et joli garçon indien navajo, qui donne lieu à une déambulation folle au cœur de l’Arizona.
POUR LES TEENAGERS
Journal de Los Angeles, tomes 1 & 2 de Violet Fontaine (LDP Jeunesse, 2018)
Partie vivre à Los Angeles, Violet fait sa rentrée en première à Albany High. Mystères et mélodrames de campus, stage dans les studios de Hollywood… : les rebondissements se succèdent dans la vie trépidante de l’ado.
POUR LES GRANDS
Road-trip dans les parcs américains de Renée et Matthew Hahnel (Gallimard Voyage, 2020)
Les auteurs et photographes de ce beau livre ne se sont pas contentés des parcs de l’Ouest. Ce sont tous les parcs nationaux des États-Unis (59 au total) qui sont mis à l’honneur ici. Un périple véritablement bigger than life!
MÉMO VOYAGEURS
AUX ÉTATS-UNIS ME-UNI
Les conseillers La destination bénéficie de trente spécialistes rien que pour l’Ouest, dont sept référents par région (Californie, Rocheuses, Oregon…) répartis dans toutes nos Cités des Voyageurs! Vous ne pouvez pas vous déplacer? Un rendez-vous en visio pourra être programmé.
La conciergerie francophone Indispensable lors d’un road-trip! Dispatchée sur le territoire, l’équipe, ultra réactive, se tient à votre écoute.
CONTACTEZ UN CONSEILLER SPÉCIALISTE DE L’OUEST AMÉRICAIN AU 01 86 95 65 87 (LIGNE DIRECTE)
BIG LITTLE LIES BIG SUR
Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Meryl Streep. Et, en guise de scène, la côte, entre San Francisco et L.A.
BREAKING BAD
NOUVEAUMEXIQUE
Un prof de chimie en phase terminale se lance dans la production de méthamphétamines afin d’assurer l’avenir de sa famille.
FRIENDS
NEW YORK CITY INDIANA MODERN FAMILY
Dans cette sitcom des nineties qui n’a pas pris une ride, une joyeuse bande de trentenaires apprivoise New York et la vie.
À VOIR AVANT DE PARTIR
SHOWS DEVANT
En posant le pied aux États-Unis, un sentiment de déjà-vu prédomine. Taxi à la robe criarde, diner aux banquettes pourpres, motel trapu : autant d’images auparavant glanées sur petit écran. Champions incontestés des séries télé à l’international, les States n’ont pas fini de se mettre en scène… Alors, qu’il s’agisse de se donner des idées, un avant-goût du voyage, ou bien de raviver les souvenirs d’un road-trip mémorable, toute la famille s’ancre sur le canapé pour une projection en bonne et due forme. Les uns s’impatientent tandis que les autres chipent un snack dans le placard. Lorsque tout le monde est paré, d’un seul clic, l’aventure est lancée. Une heure plus tard, à la clôture de l’épisode, un consensus enthousiaste répond à l’éternelle question: “On en lance un autre ?”
HOUSE OF CARDS
WASHINGTON
Les Underwood, power couple influent, sont prêts à tout – surtout au pire – pour parvenir à leurs fins politiques.
Un père remarié à une Colombienne, un fils homosexuel qui décide d’adopter : cliché, mais seulement sur le papier.
STRANGER THINGS
Lorsqu’ils ne combattent pas les créatures de l’Upside Down, ces ados attachants pédalent dans l’Indiana des années 1980.
OUTER BANKS CAROLINE DU NORD
“Kooks”, “Pogues” : deux clans d’ados embarquent dans une chasse aux trésors le long de la côte Atlantique Sud.
LES SIMPSON OREGON
Les Simpson, c’est l’archétype de la famille américaine moyenne. En jaune. Et en plus désopilant.
TRIO
THAÏ
Quelque part entre Bangkok et la baie de Phang Nga, sur un longtail face aux “îles Poufs”, en courant derrière les crabes ou en dégustant une mangue fraîche, on a sou é le goût des voyages à notre enfant. On a piqué la curiosité de notre lle, on lui a montré qu’un monde se cachait derrière son horizon, on lui a donné envie d’aller voir plus loin, jusqu’au bout de ses rêves.
J’aimerais retourner en Thaïlande comme si c’était la première fois”, soupire mélancoliquement notre conseiller lors de la réservation de nos billets. Qui ne souhaiterait pas s’envoler vers l’Asie comme si c’était la toute première fois ? Revivre après quelques heures d’avion seulement ce dépaysement si surprenant, cette bou ée d’air épais, chargé d’humidité, d’odeurs sucrées. Atterrir à Bangkok, traverser le hall d’arrivée fourmillant de l’aéroport et, les yeux lourds, les oreilles bourdonnantes, les bras chargés, tout à coup, se sentir délestés. Ici, l’hiver est très très loin… Nous laissons tout derrière nous : le mois de janvier qui n’en nit pas, les allers-retours à la crèche sous la pluie, les virus qu’on se re le à l’in ni, et l’on (re)découvre le royaume de Siam à travers les yeux émerveillés de notre bébé.
Autour des cous, d’odorants colliers de phuang malai se balancent et l’air du van climatisé se charge petit à petit de ce si caractéristique parfum de jasmin. Notes orales, fraîcheur subtile, douceur et euphorie s’emparent de notre petite famille. Le conducteur zigzague entre les ponts suspendus, le brouillard plombe le ciel et à l’est de la ville le soleil perce à peine. Entre coups de klaxons et virages serrés, les couleurs explosent, les sens s’éveillent,
Couleurs, formes, matières… Il y a tant de choses à découvrir pour un bébé de 15 mois que tout réjouit.
les moteurs vrombissent et Bangkok se révèle. Sur nos genoux, Romy-Jane, 15 mois, pointe déjà tout du doigt. “Ça ?”, montre-t-elle, un point d’interrogation dans la voix. Avec elle, l’ensemble prend une dimension hallucinante. Quel bouleversement ce doit être de se retrouver d’un coup propulsé si loin de ses repères ? Pourtant, rien ne semble perturber ce bébé, pour qui l’essentiel, nalement, est d’être près de nous tout le temps.
D’un coup de volant expert, notre chau eur quitte les artères palpitantes de la bouillonnante mégalopole pour pénétrer dans un véritable écrin de luxe et de tranquillité. Plus intime que la plupart des hôtels de prestige de Bangkok, The Siam réserve un accueil doux et chaleureux. Vêtu d’un sarong élégant, Pong, notre majordome, nous attend. Tandis que l’on admire a ches anciennes, gramophones, meubles antiques, clins d’œil vintage et touches coloniales qui se répondent harmonieusement, Romy-Jane, elle, barbote déjà joyeusement dans un des bassins d’eau fraîche, jouant parmi les eurs de lotus. Paris semble vraiment loin. Nous qui avions prévu moult siestes réparatrices, stratégies du sommeil et calculs élaborés pour combattre le jet-lag et réorganiser le rythme circadien du bambin, sommes surpris par l’élan de vitalité que cette ville éveille en nous. THAÏLANDE
Sur nos genoux, Romy-Jane, 15mois, pointe déjà tout du doigt. “Ça?”, montre-telle, un point d’interrogation dans la voix. À travers son regard, l’ensemble prend une dimension hallucinante. Quel bouleversement ce doit être de se retrouver d’un coup propulsé si loin de ses repères? Pourtant, rien ne semble perturber ce bébé, pour qui l’essentiel, finalement, est d’être près de nous tout le temps.
À peine le temps de se changer que déjà nous voilà installés sur une confortable barge en bois de teck, glissant le long du Chao Phraya, euve des rois. “Bâteau sur l’eau”, nous amusons-nous à fredonner pour notre lle, dont les grands yeux curieux brillent déjà d’excitation et d’émerveillement. On accoste au pied de Wat Arun, temple de l’Aube, qui s’élance vers le ciel tout en èches d’or et mosaïques scintillantes.
Sous la chaleur moite de cette n d’après-midi, nos corps pleins de fatigue et de joie, déambulent calmement dans les dédales du temple. Chaque recoin révèle une élégance et un ra nement baigné d’un mysticisme envoûtant. Il su t de traverser la rive pour découvrir le temple de Wat Pho. De ce côté, le soleil décline et les touristes semblent s’être enfuis. Les derniers rayons du jour illuminent les toits dorés, les contours du temple se découpent dans le ciel en ammé, créant une silhouette majestueuse, sereine et imposante. Des moines vêtus de robes orange vif glissent silencieusement à travers les cours ombragées. Nous délaissons poussette et tongs à l’entrée d’un bâtiment. Trônant, un immense Bouddha couché apparaît : 46 mètres de long, 15 mètres de haut, entièrement recouvert de feuilles d’or. Bouddha souriant semble se prélasser. Sa présence est étrangement rassurante. Le calme se fait, une sensation de quiétude et
de sérénité nous enveloppe tous les trois. Pendant quelques secondes, le temps se suspend et l’émotion nous saisit. RomyJane nous tire de notre contemplation : à quelques mètres de là, un petit chat siamois éclipse Bouddha.
De retour dans la rue, l’e ervescence nous surprend. RomyJane, droite comme un “i” dans sa poussette, ne s’est pas plainte une seule fois. Étrange. Pro tons-en. En ce début de soirée, les rues étroites du Flower Market débordent de stands colorés : eurs tropicales, épices envoûtantes, bouillons relevés, plats fumants, arômes alléchants (ou non). Nous slalomons entre les étals de street-food, les enseignes lumineuses clignotent, nos appareils photo crépitent et Romy-Jane tombe de fatigue. Quelques jours plus tard, c’est presque à reculons que nous quittons le tourbillon de Bangkok, The Siam, Pong, notre guide Like a friend et la barge en teck de l’hôtel. L’appréhension de départ à l’idée de découvrir une ville si dense avec un bébé s’est totalement envolée. Il y a tant à voir, à faire… Les distractions sont innombrables et les Thaïlandais d’une gentillesse et d’une patience in nies. Déjà, nous nous imaginons parcourir Tokyo, Hong Kong ou New York en compagnie de notre “mini-us”, dé nitivement citadine et absolument pas déboussolée.
La nostalgie est de courte durée, l’appel de la plage se fait entendre. On the road baby! Notre longtail navigue doucement sur les eaux lisses de la baie de Phang Nga. Notre bébé endormie dans les bras, nous nous sourions. Soupir d’aise. En quelques minutes, nos peaux hivernales rougissent au soleil et nos yeux, fatigués par de nombreuses nuits trop courtes, s’embuent. La vie avec un enfant a ce mérite qu’elle permet de savourer chaque instant. On réapprend complètement à vivre l’instant présent, à s’extasier en entendant le hululement d’un oiseau, à s’émerveiller devant telle eur, telle plante, devant ce tout petit escargot. On bat des paupières avec délice en regardant le soleil scintiller sur l’eau translucide. On renoue avec une petite part de cette âme d’enfant, innocente, pure et si sage, qui s’était perdue quelque part en chemin. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas voyagé avec autant de présence.
En plein cœur de la baie, Romy-Jane s’éveille : “Pouf”, s’écrie-t-elle d’un coup en pointant les majestueux pitons karstiques qui émergent à l’horizon. Rebaptisées, les îles “Pouf” se pro lent, falaises calcaires grimpant vers le ciel, végétation tropicale dégoulinante, grottes millénaires mystérieuses… En approchant de l’île de Koh Yao Noi, les
eaux se teintent d’un bleu plus profond et révèlent des récifs coralliens éclatants. Nous posons nos pieds dénudés sur le sable chaud et étincelant, l’air humide nous enveloppe, les palmes se balancent au rythme de la brise et le temps semble s’être arrêté.
Une parenthèse s’ouvre pour quelque temps. Nos journées se remplissent de massages thaï huilés et enveloppants, de plongeons dans la mer aux aurores, de méditation matinale, de dégustation de pad thai et de green curry, d’excursions en paddle, de couchers de soleil éblouissants, de piqûres de moustiques aussi. Pour une matinée, on s’octroie une pause bébé que l’on con e aux mains d’une baby-sitter dévouée. Nous en lons masques et tubas et partons caboter d’île en île, nous découvrons Koh Deng, Nok, Samet et Laem Haad. Les touristes sont rares, les plages désertes et l’eau à la parfaite température. Notre skipper du jour, un marin expérimenté originaire de la baie, nous emmène pique-niquer sur un îlot désert. À l’ombre de la mangrove, nous dégustons une salade de papaye verte. Romy-Jane retrouvée, nous décidons de traverser l’île en side-car, direction le Sunset Bar. Sur des airs de reggae, backpackers et voyageurs se retrouvent sous cette paillote de fortune pour un cocktail de n de journée.
La connexion avec la Thaïlande est immédiate : on y réapprend à vivre l’instant présent, à s’extasier devant la moindre fleur, le plus petit oiseau… On renoue avec son âme d’enfant.
Backpackers et voyageurs se retrouvent sous cette paillote de fortune pour un cocktail de fin de journée. Le ventilateur tourne dans le vide, un jeune homme nous offre un Polaroid
de notre fille qui danse sur Could You Be Loved de Bob Marley. “Don’t let them change you Romy-Jane”…
Le ventilateur tourne dans le vide, un jeune homme nous o re un Polaroid de notre lle qui danse sur Could You Be Loved de Bob Marley. “Don’t let them change you RomyJane…” Le lendemain matin, nous ré-empaquetons notre barda pour la dernière étape de notre périple thaïlandais : quelques jours dans une demeure privée perchée dans la jungle. Une voiturette de golf nous mène à notre éden. Le portail s’ouvre sur une petite maison de bambou au toit de chaume. L’éclairage est doux et tamisé, les rideaux sont en tissu léger et les meubles en rotin. Au bout des portesfenêtres, une piscine émeraude re ète la canopée.
Un dernier dîner face à la baie. Les pitons karstiques se teintent de touches dorées, le ciel se pare de pourpre et petit à petit les étoiles et les lumières dansantes des chalutiers se mêlent sur la toile nocturne. Nous réalisons : dans moins de 24 heures,
nous serons chez nous, le chau age à fond, le métro, le boulot, les plats réchau és. Pour encore quelques instants, pro tons… La nuit, la jungle s’anime, les animaux font la course sur le toit de paille. Au loin, un orage tropical éclate, les éclairs illuminent à intervalles réguliers la petite chambre. Blottis tous les trois sous la moustiquaire, à l’autre bout du monde, on ne se sera jamais autant senti en sécurité. Le dernier jour apparaît dans l’aube matinale. Le temps a lé à toute vitesse, et déjà le retour parisien se dessine. Rebelote : bateau, aéroport de Phuket, escale à Bangkok. Nous dévalisons la boutique à souvenirs de l’hôtel où nous passons la nuit et un roomservice gourmet nous replonge dans la civilisation… Après douze heures de vol, Romy-Jane bat des mains face au tapis roulant qui déverse nos valises dans le Hall 2 de l’aéroport Charles-de-Gaulle : “Bravooo !” De Bangkok à Paris, pas le temps pour la mélancolie. •
3 BONNES RAISONS DE PARTIR 1
Découvrir Bangkok en tuk-tuk et goûter à la street food locale
2
Faire un safari nocturne dans le parc national de Khao Sok
LA PETITE LIBRAIRIE
POUR LES KIDS
3
Pour les plus gourmands, s’initier à un cours de cuisine thaïe
Tuk-Tuk Express de Didier Lévy (ABC Melody, 2018). À partir de 4 ans Tham-Boon et son tuk-tuk font la paire. Ce chauffeur jovial adore son bolide tout cabossé et met tout en œuvre pour conduire ses clients à bon port. L’aéroport pour Miss Crumble, qui risque bien de manquer son avion à cause du trafic… Mais c’est compter sans la verve et l’ingéniosité de Tham-Boon.
POUR LES TEENAGERS
Juice, vol. 1, 2 & 3 d’Art Jeeno (Çà et Là, 2018-2019)
Une trilogie consacrée à un trio d’ados signée par un jeune et talentueux auteur de BD thaïlandais, né à Chiang Mai en 1987. Dans Juice, Art Jeeno relate les années lycée : la révolte adolescente, l’ennui, la foi en la musique rock (l’un des personnages, Tim, est fan des Ramones)… Un portrait subtil et une œuvre sensationnelle.
POUR LES GRANDS
Thaïlande : 9 jours dans le Royaume par 55 photographes internationaux
Collectif (Pacifique, 2007)
Le titre dit tout, ou presque, de ce bataillon d’objectifs pointés et dispersés à travers villes, villages, grottes souterraines, montagnes… pour tenter de capter l’âme de la Thaïlande.
C’EST QUAND QU’ON PART?
1 Le bon moment: de novembre à avril, pendant la saison sèche et chaude. De mai à octobre, le climat est plus humide.
2 Y aller: avec Air France, vol direct Paris-Bangkok (durée d’environ 12heures).
3Budget : 13 jours à partir de 3200 € par personne, incluant vols, nuits en chambres doubles ou bungalow familial, transferts privés, conciergerie, activités…
L’INCONTOURNABLE
THE SIAM HOTEL
Dans le quartier Dusit, cette pépite bordée par la rivière Chao Phraya met une barge privée à disposition qui dessert tous les sites de Bangkok. Intime (39 chambres) et cosy (inspiration Art déco, beaux volumes, spa incroyable), The Siam est votre royaume le temps de quelques jours.
MÉMO VOYAGEURS
EN THAÏLANDE
Les conseillers Une trentaine d’experts dédiés à l’Asie du Sud-Est et à l’Indonésie, répartis dans toutes les Cités des Voyageurs, se tiennent prêts pour composer avec vous le voyage, unique, qui ressemble à votre tribu. Une occasion privilégiée d’échanger avec des passionnés en contact permanent avec leurs pays de prédilection. Ce qui leur permet de personnaliser au mieux les projets selon le profil et le budget de chacun.
La conciergerie francophone Réserver à la dernière minute une bonne table à Bangkok, programmer une excursion en kayak ou une session de snorkeling sur l’île de Ko Phra Thong, louer des vélos pour filer vers le village de Baan Ta Louk, dans la province de Chiang Mai… À chaque instant de votre voyage, nos concierges francophones répondent in situ à vos demandes.
CONTACTEZ UN CONSEILLER SPÉCIALISTE DE LA THAÏLANDE AU 01 84 17 19 47
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L’AVION AVEC UN TOUT PETIT
1 - FAITES-VOUS AIDER Être parent ajoute une telle charge mentale que si vous pouvez nous déléguer la réservation des hôtels, des restaurants, d’activités, le seating, la location de voiture, le contact des prestataires…, vous voyagerez déjà l’esprit plus léger.
2 - PARTEZ EN TRIBU
Vous embarquez les grandsparents, la tante, l’oncle par alliance, toute la “smala” pour avoir du relai et pléthores de bras libres. Déléguer, c’est la seule façon de souffler.
3 - DÉSTRESSEZ
Le pre-seating . Nous vous réservons les sièges les plus adaptés en amont. Opter pour le premier rang côté hublot (et accessoirement dans la cabine Premium éco) est un véritable avantage : de l’espace par terre pour jouer, la possibilité d’installer un berceau jusqu’aux 10 kilos de votre enfant, un supplément d’intimité en cas d’allaitement.
Le passage des contrôles prioritaire (au départ et à l’arrivée). Formalités de police, douanes, sécurité, vous grillez les files en toute légitimité. Demandez-nous!
L’accès au Salon Air France (à Paris-Charles de Gaulle sur les vols éligibles). Idéal pour faire le plein d’en-cas et laisser vos bambins gambader en toute sécurité.
L’assistance VIP à l’arrivée
Le must absolu après douze heures de vol : une délégation vous accueille à la sortie de l’avion, s’empare de vos bagages à main et vous installe dans
une voiturette de golf pour traverser l’aéroport à toute allure. Le seul problème c’est qu’après avoir goûté à ce service, vous ne pourrez plus vous en passer.
4 - ÉQUIPEZ-VOUS
Visez l’essentiel : la poussette YOYO, une sélection de jouets inédits , que vous aviez gardé secrets jusqu’ici : des spinners à coller sur le hublot, de nouveaux livres, profusion de sachets de gommettes… De l’eau, du lait, du sérum, des compotes et des purées. La restriction des liquides de plus de 100 ml ne s’applique pas. Le doudou (évidemment). Des tétines de rechange . Une couverture et un pyjama bien chaud pour protéger votre mini-bout de la climatisation. Ne radinez pas niveau couches !
5 - CALCULEZ VOTRE COUP
Vous privilégiez les vols de nuit pour optimiser les temps de sommeil de votre tout-petit. Sinon misez sur les siestes, quitte à décaler le rythme quelques jours en amont.
6 - COMMUNIQUEZ
Expliquez, parlez, racontez
Quelques jours avant le départ n’hésitez pas à communiquer avec votre bébé (même tout petit) et à lui décrire l’expérience qu’il s’apprête à vivre.
7 - RELAYEZ-VOUS
Dans le cas (très rare) d’un REFUS TOTAL de dodo, vous vous relayez et sillonnez l’avion, l’occasion de sympathiser avec d’autres parents et les membres de l’équipage.
8 - PROTÉGEZ… ses petites oreilles au décollage et à l’atterrissage en le faisant téter, boire, ou en lui donnant une tétine. N’hésitez pas à solliciter les hôtesses qui vous prépareront deux gobelets contenant une serviette en papier imbibée d’eau chaude et essorée (technique connue sous le doux nom “d’oreilles de Mickey” ).
9 - RELATIVISEZ
Ignorez les quelques regards agacés ! En toute honnêteté, vous rencontrerez davantage de bienveillance et de solidarité que vous auriez pu l’imaginer. Et puis, surtout, ce ne sont que 8, 10 ou maximum 13 heures de votre existence . Rien que vous ne sauriez surmonter !
LE VOYAGE DÉSORGANISÉ
Ils ont de l’imagination, vous aussi… Et pour changer d’avis, ils sont les rois. Voilà pourquoi Voyageurs du Monde propose de faire de la spontanéité le maître-mot de votre voyage en famille. Tout simplement aussi parce que les meilleurs moments sont bien souvent ceux qui n’étaient pas prévus au programme. Quel programme d’ailleurs ? Hormis la destination et quelque s étapes peut-être, le déroulé se décidera en direct sur place, grâce à un lien permanent avec votre conseiller. Un voyage à votre image, évolutif et intuitif, à l’écoute des sentiments.
PAR DESTINATION
Afrique
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Mexique, Amérique centrale & Grandes Antilles
Asie Mineure, centrale & Chine
Asie du Sud-Est & Indonésie
Australie, Nouvelle-Calédonie & Nouvelle-Zélande
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Europe centrale & Balkans
Europe du Nord
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