VOYAGEURS EN POLYNÉSIE
VOYAGEURS EN POLYNÉSIE SOCIÉTÉ — TUAMOTU — MARQUISES — AUSTRALES
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Les Cités des Voyageurs Paris IIe
55, rue Sainte-Anne +33 (0)1 42 86 16 00
Bordeaux
28, rue Mably +33 (0)5 57 14 01 48
Bruxelles
23, chaussée de Charleroi +32 (0)2 543 95 50
Genève
19, rue de la Rôtisserie +41 (0)22 518 04 94
Grenoble
16, boulevard Gambetta +33 (0)4 76 85 95 90
Lausanne
Rue-de-Bourg, 6 +41 (0)22 518 04 94
Lille
147, boulevard de la Liberté +33 (0)3 20 06 76 25
Londres
Montpellier
8, rue du Palais des Guilhem +33 (0)4 67 67 96 30
Montréal
555, boulevard RenéLévesque Ouest +(1) 514 789 0101
Nantes
13, rue du Moulin +33 (0)2 40 20 64 30
Nice
4, rue du Maréchal Joffre +33 (0)4 97 03 64 64
Québec
5600, boulevard des Galeries +(1) 418 651 9191
Rennes
31, rue de la Parcheminerie +33 (0)2 99 79 16 16
Rouen
17-19, rue de la Vicomte +33 (0)2 32 10 82 50
First Floor 111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL) +44 (0)20 7978 7333
Strasbourg
Lyon II e
26, rue des Marchands +33 (0)5 34 31 72 72
5, quai Jules-Courmont +33 (0)4 72 56 94 56
16, rue Sainte-Barbe +33 (0)3 88 15 29 48
Toulouse
LES ÉDITIONS VOYAGEURS DU MONDE PAR DESTINATION
Afrique Amérique latine Asie Mineure et Centrale Asie du Sud-Est et Indonésie Australie Brésil Égypte Espagne et Portugal États-Unis et Canada Europe du Nord Europe centrale et Balkans Grèce Inde et les Himalayas Israël et Palestine Italie Japon Maroc et Moyen-Orient Polynésie Russie et Ukraine PAR THÉMATIQUE
Voyageurs… amoureux/ en famille/dans les îles Voyages intérieurs VACANCE notre magazine semestriel
Marseille I er
25, rue Fort-Notre-Dame +33 (0)4 96 17 89 17
Voyageurs en Polynésie 01 84 17 21 62 Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com
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Voyageurs en Polynésie 01 84 17 21 62 Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com
Directeur de la publication Jean-François Rial Rédactrice en chef Nathalie Belloir Rédacteur en chef adjoint Raphaël Goubet Directeur artistique Olivier Romano assisté de Camille Nordin Rédacteurs Rosanne Aries, Baptiste Briand, Lauriane Gepner, Patrick Poivre d’Arvor Secrétaire de rédaction Stéphanie Damiot Coordinatrice fabrication Isabelle Sire Iconographe Alix-Aurore Pardo Photogravure Cesar Graphic Impression Imprimerie Peau Édition juin 2019 Crédits Couverture Britney Gill Illustrations Fortifem (pp. 4-5 et pp. 8-9) ; Léa Morichon (p. 7, 19, 56) Photos Jessica Sample/Gallery Stock (p. 2) ; Damien Gobron/Stock. adobe.com (p. 21) ; Jessica Sample/ Gallery Stock/Britney Gill (p. 23) ; Salty Wings/Stock.adobe.com (p. 24) ; Elisabeth/Stock.adobe.com (p. 27) ; Alexander Shalamov/ Adobestock/ Britney Gill/Andreas Hub/Laif-RÉA/ Laurent Weyl/Argos diffusion/Saif images/Indy1227/Stock.adobe.com (pp. 28-29) ; Bettmann Archive (p. 30) ; Wolfgang Stahr/Laif-RÉA (p. 32) ; Tim McKenna/The Life Picture Collection/ Getty Images (pp. 34-35) ; LM Chabot (pp. 37-38) ; Motu Ninamu (p. 40) ; LM Chabot (p. 41) ; Roxy (pp. 43-44) ; Dietmar DENGER/Laif-RÉA (p. 47) ; Laurent Weyl/Argos/Saif images (p 48) ; Tinker Street/Tyson Wheatley/Gallery Stock (p. 49) ; Dietmar Denger/Laif-RÉA (P. 50) ; Britney Gill/Véronique Durruty pour Voyageurs/Aranui (p. 51) ; Aranui (p. 52) ; Britney Gill (p. 55).
Voyageurs du Monde S.A. au capital social de 3 691 510 €. 55, rue Sainte-Anne, 75 002 Paris. Tél. : 01 42 86 17 00 - RCS Paris 315459016. Immatriculation Atout France IM075100084. Assurance RCP : Allianz-N° 56039969. 1, cours Michelet - CS 30051 - 92 076 Paris-La Défense Cedex. Garantie financière : Atradius Credit Insurance NV - 44, avenue Georges-Pompidou, 92 596 Levallois-Perret Cedex. “Voyageurs du Monde s’est engagée dans une gestion responsable de ses achats papiers en sélectionnant des papiers fabriqués à partir de fibres et de bois provenant de forêts gérées durablement. Le choix d’éditer notre brochure à l’imprimerie Peau, imprimeur écoresponsable, labellisé Imprim’Vert et certifié FSC, s’inscrit dans la continuité de notre engagement en matière de protection de l’environnement. Brochure imprimée avec des encres végétales.”
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édito
Tahiti, Moorea, Bora-Bora, les Marquises, Fakarava : évoquer ces îles suscite instantanément un flot d’images bleutées. Paradoxalement, lorsqu’enfin vous réalisez votre rêve de Polynésie, vous comprenez que l’essentiel est invisible. Ici, on parle de “mana”, puissance mystérieuse et imperceptible à l’œil, qui se dégage de la terre, de l’océan, des pierres, d’une personne… Ainsi, limiter des îles plurielles (Poly – nésie) à un seul de nos sens n’en aurait aucun. Ce serait ignorer le parfum du tiaré – et le langage codé que les Polynésiens prêtent à ses fleurs –, ne pas percevoir la vibration du ukulélé, et surtout celle qui émane d’un peuple (en)chanteur. Qui, dès votre arrivée, vous accueille à bras ouverts : “’Ia Ora Na”, le bonjour polynésien, signifie littéralement “Que tu vives toujours”. Le souhait est réciproque.
LÉOPOLD ARIES Directeur Îles & Océanie
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Sommaire
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Cartographie
Archipel de la Société
L’Aranui : cargo de croisière
Et le rêve devient réalité…
Un lien vital pour les Marquises, qu’il ravitaille chaque mois. Focus.
La Polynésie en un clin d’œil.
6 L’esprit Voyageurs du Monde Notre façon d’envisager le monde.
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Archipel des Australes
Petite histoire du mythe et de l’atoll.
Le plus méridional de tous, véritable terre d’abondance.
8 Les services
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Nos attentions pour voyager en toute fluidité.
Archipel des Tuamotu À fleur d’eau, des îles doyennes à protéger.
10 Portfolio Le carnet polynésien du photographe Patrick Swirc.
18 Book lovers Une sélection des libraires Voyageurs du Monde.
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Marlon Brando : le parrain de cœur de Tetiaroa
42 Loin des vahinés Quatre Polynésiennes qui font mentir les clichés. Portraits.
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56 Le voyageur oublié Alain Gerbault, pionnier de la navigation et grand amoureux des “îles de beauté”, raconté par Patrick Poivre D’Arvor.
60 Do you speak tahitien ? Glossaire du savoir-vivre polynésien.
Archipel des Marquises Au cœur de ces mystiques et telluriques îles brutes.
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Cartographie Quelques repères • Vol Paris-Papeete : environ 22 heures (avec au moins une escale) • Décalage horaire : - 12 h (- 11 h en hiver) avec Paris • Saison idéale : d’avril à novembre • Point culminant : le mont Orohena, dans l’archipel de la Société, avec 2 241 mètres • Îles : 118, dont 76 habitées • Population : 283 007 hab. (Polynésie française)
Maupiti
Taha’a Huahine
Tetiaroa
Bora-Bora Moorea Raiatea
Archipel de la Société
Tahiti
Océan Pacifique Sud
Îles Maria Rurutu Durée des vols intérieurs Papeete > Maupiti : 53 min. Papeete > Rangiroa : 57 min. Papeete > Tikehau : 53 min. Papeete > Fakarava : 1 h 04 Papeete > Manihi : 1 h 09 Papeete > Rurutu : 1 h 13 Papeete > Raivavae : 1 h 25 Papeete > Mangareva : 4 h 25 Rurutu > Raivavae : 1 h 50
Rimatara
Archipel des Australes
Tubuai
Raivavae
Archipel des Marquises
Ua Huka
Nuku Hiva
Hiva Oa
Ua Pou Manihi
Tahuata Napuka
Tikehau
Ahe
Takaroa
Fatu Hiva
Takapoto Takume
Rangiroa Taenga
Raroia Fakarava
Amanu Marokau Hao
Archipel des Tuamotu
Nengo nengo
Nukutepipi
Vanavana
Marutea
Hereheretue
Archipel des Gambier
Tematangi
Mangareva
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L’esprit Voyageurs du Monde
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142 concierges à travers le monde veillent sur vous et exaucent vos souhaits à chaque instant.
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conseillers, dont 19 experts de la Polynésie. Simples passionnés venus de tous les horizons ou natifs du pays, ils sont une formidable source d’inspiration.
carbone neutre : la totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages est absorbée grâce à divers projets de reforestation dans le monde.
arbres plantés chaque jour : une action parmi les nombreux projets environnementaux et humanitaires soutenus par notre fondation Insolite Bâtisseur-Philippe Romero.
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différence. Le budget que vous fixez avec votre conseiller sera respecté au plus juste. Une fois votre devis validé, aucuns frais supplémentaires ne sont à prévoir.
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Aborder le monde par son envers, dévoiler le véritable visage des destinations, composer des voyages personnalisés selon les envies et les rêves de chacun : tel est l’esprit de Voyageurs du Monde. Chaque jour, nos conseillers spécialisés par pays ou par région créent des expériences uniques, doublées d’une pléiade de services haut de gamme.
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nationalités représentées chez nos salariés. Une façon d’insuffler une vision du monde respectueuse des différences culturelles.
120 pays, des grands classiques aux régions plus confidentielles, Voyageurs du Monde peut vous emmener partout sur la planète.
Cités des Voyageurs : 13 en France, 2 en Suisse, 1 en Belgique, 1 à Londres et 2 au Canada. Des lieux accueillants où le voyage commence déjà.
maisons Voyageurs qui racontent chacune une part d’histoire. Le Steam Ship Sudan et la Flâneuse du Nil en Égypte, la Villa Bahia au Brésil, la Villa Nomade à Marrakech et la Satyagraha House à Johannesburg.
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Voyageurs du Monde en Polynésie Conciergerie Recommander le meilleur tatoueur de Moorea, la bonne roulotte où dîner sur le pouce à Papeete, organiser une rencontre aux Marquises, une virée romantique à vélo sur Maupiti, réserver un vol inter-îles : voici les missions régulièrement accomplies par notre service conciergerie en Polynésie. Une épaule précieuse et disponible sur laquelle vous pouvez compter à chaque instant.
Like a local L’accueil est, après le sourire, l’une des qualités premières des Polynésiens. Voyageurs du Monde vous propose de prolonger cette expérience par un dîner dans une famille de Moorea. Une belle occasion d’échanger sur le mode de vie local.
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Les services Voyageurs du Monde
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Zéro carbone Pour lutter contre le réchauffement climatique, Voyageurs du Monde contribue au financement de dispositifs d’absorption du carbone en vue d’accompagner la transition écologique.
Ring the bell
Gagner des miles
Réserver la bonne table, obtenir une visite privée, trouver une baby-sitter : notre conciergerie francophone locale répond in situ à vos envies. Son rôle est aussi d’anticiper vos attentes et de vous suggérer des idées.
Chaque voyage réservé chez Voyageurs du Monde permet de cumuler des miles sur le programme Flying Blue. Un bonus de 1 000 miles lors des trois premiers voyages et de 10 000 miles à partir du quatrième.
Like a local
Assistance 24/24
Un(e) habitant(e) des lieux propose une balade informelle, adaptée à vos centres d’intérêt. Partageant conseils et bonnes adresses, vous êtes informé sur les mœurs locales. Un moment décontracté et enrichissant.
Jour et nuit, quel que soit le décalage horaire, vous êtes sûr de trouver à qui parler. L’assistance vous aide à trouver une solution rapide et efficace aux aléas logistiques, administratifs, médicaux, voire mécaniques.
Fixeur
Dans la poche
Destiné à apporter un éclairage pointu (politique, religieux, économique, social) sur la destination, ce correspondant local vous ouvre les arcanes du pays. Pour un voyage ponctué de rencontres rares, obtenues grâce à un solide réseau.
L’application Voyageurs du Monde reprend le déroulé jour par jour de votre voyage, et le détail de vos hébergements. Intuitive et fluide, elle joue les guides malins en compilant des adresses personnalisées et géolocalisées.
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Bonnes adresses
Salons lounge
Disponible via l’appli et dans votre carnet de voyage, cette sélection ajustée à votre style pointe au fil de votre route les bons spots par genre (restaurants, boutiques, galeries, musées…).
Passagers au départ sur un vol long-courrier, même en classe éco, l’accès au lounge de l’aéroport vous est ouvert (salon Air France à Roissy-CDG). Au retour, selon la destination, le service est également proposé.
Wifi nomade
Simples formalités
Même coupé du monde, rien n’interdit l’envie de se connecter. Grâce à un mini-routeur wifi, Voyageurs du Monde permet de vous connecter au réseau mobile jusqu’à cinq terminaux (5 GO offerts).
Pre-seating et cartes d’embarquement reçues la veille, transferts aéroports, assistance au départ (enregistrement, sécurité) et passage prioritaire des douanes à l’arrivée : Voyageurs du Monde rend votre voyage plus fluide.
Mobile local
Signé ARTE
Sur certaines destinations, vous profitez dès votre arrivée d’un téléphone mobile équipé d’une carte sim locale et d’un crédit prépayé. Les numéros utiles (conciergerie, urgences…) y sont préenregistrés. Pratique !
Sur votre espace privé accessible en ligne, Voyageurs du Monde a sélectionné des documentaires ARTE en lien avec votre destination. Ou comment bien préparer son voyage en s’informant.
Fooding
Welcome !
Dénicheur iconoclaste de bonnes tables, le Guide Fooding met son flair au service de Voyageurs du Monde. Résultat : une soixantaine de villes passées au crible, et une sélection personnalisée et de bon goût.
Lors d’une arrivée matinale ou d’un départ tardif, Voyageurs du Monde négocie avec vos hôtels afin que vous obteniez/ conserviez votre chambre à votre convenance. Sur certaines escales, une chambre à la journée peut être prévue.
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portfolio
Le photographe Patrick Swirc construit une Ĺ“uvre sensible qui mĂŞle images, dessins et collages. Un voyage dans le voyage.
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librairie
Book lovers “Que dire à tous ces cocotiers ? Et cependant, j’ai besoin de bavarder ; aussi j’écris au lieu de parler”, notait le peintre Gauguin. Une invitation à lire ou relire cinq textes autour de la Polynésie, réelle ou fantasmée, mais à chaque fois révélée. Une sélection des libraires Voyageurs du Monde.
Récit autobiographique
Roman policier
Dictionnaire
Taipi d’Herman Melville
Crois-le ! – Al Dorsey, le détective de Tahiti de Patrice Guirao
Dictionnaire insolite de Tahiti de Rosanne Aries
Gallimard
Au Vent des Îles
Cosmopole Éditions
Croisant l’autobiographie et le récit anthropologique, Taïpi est le premier roman d’Herman Melville. Une grande épopée, de ses aventures de jeune matelot évadé à Nuku Hiva, aux Marquises, à son exploration de l’île, de sa rencontre avec le peuple des Taïpi aux liens qu’il tisse avec ses hôtes. Et, entre les lignes de ce voyage initiatique, une réflexion sur l’Autre, qui vous emmène… Ailleurs.
Al Dorsey, le seul détective privé de Tahiti, attend patiemment l’affaire qui le sortira de son triste bureau. Elle arrive un jour sous la forme d’une mystérieuse valise, trouvée sur l’île de Tatakoto. Un polar sous les tropiques qui compose avec une série de personnages inspirés de caractères de l’île, un suspense distillé tout au long de l’enquête et l’atmosphère singulière de Tahiti.
Voilà Tahiti dévoilée de A à Z au fil des pages. Où l’on apprend ce qu’est un bonitier filant dans l’archipel des Tuamotu, l’importance du ma’a Tahiti, les codes de la fleur d’hibiscus et l’origine du pareo, le respect de “l’animal-fleur” et les signes de reconnaissance du purau, où l’on s’initie à l’histoire, aux totems et démons des îles de Polynésie française.
Journal
Recueil de contes
Noa Noa de Paul Gauguin
Contes des sages de Polynésie de Céline Ripoll
Éditions Bartillat À 43 ans, Paul Gauguin embarque pour son premier voyage à Tahiti. Au fil des jours, il couvre son carnet de croquis et de mots, livrant ses sensations et impressions sur la culture et l’art de vivre tahitiens, oscillant entre la perpétuation du mythe et l’anti-carte postale. Gauguin dira de Noa Noa qu’il est “ce qu’exhale Tahiti”. Son écriture poétique le confirme.
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Seuil Céline Ripoll se définit comme “passeuse d’histoires du Pacifique”. Elle réunit dans ce livre joliment illustré vingt légendes de Polynésie recueillies de la bouche des Anciens et tissées d’un même fil : son talent de conteuse. Une fenêtre ouverte sur la Polynésie, au-delà du rêve - là où une autre rencontre avec la culture polynésienne est possible.
La librairie Voyageurs du Monde Un passage obligé ! On y trouve tout pour préparer son voyage. Cartes géographiques, atlas, guides, albums photo, littérature d’aventure, polar, bd… Nos libraires passionnés sont là pour vous orienter et vous conseiller. 48, rue Sainte-Anne, Paris IIe
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Culture à la page Mystique mana Le “mana” (l’esprit) est au cœur de l’identité polynésienne. Tenter de le définir revient à étudier plusieurs hypothèses. Est-il cette force mystérieuse et surnaturelle qui habite les êtres et les choses ? “Un principe universel de vie, qui constituerait la substance des âmes”, comme l’écrivait Bergson ? Un fluide électrique, dont le courant entraîne autant l’échec que la réussite des personnes ou endroits qu’il traverse, selon sa teneur, bonne ou mauvaise ? Mystique, le mana distille toutes ces croyances fondamentales, des confins de la Polynésie… aux jeux vidéo d’aujourd’hui, où il y apparaît comme une réserve magique. Le joueur gagne du mana dès qu’il passe des obstacles. Les personnages qui ont le mana sont investis de superpouvoirs. Et lorsqu’ils en sont à court ? Rendus à leur condition humaine, donc vulnérables.
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Archipel deslaTuamotu de Société RO AN KE AN IHI B RG A -I RBO OAR A— —T IM OHOARUE A— —FA TAKHAIRTAI V—A R—A M I AT EA H U A H I N E — TA H A ’ A — M A U P I T I
L’idée est ancrée en nous, comme Aviateur, joueur de tennis, dandy, une sensation : le bout du monde existe. pionnier de la navigation, Alain Gerbault Certains de ces antipodes sont renversants, mena une existence des plus palpitante. idylliques, à l’instar des îles de la Société. Las, il fuit les mirages de la civilisation Mais au-delà du fantasme, ces anciens volcans moderne, et passa du paradis des îles bordés de lagons regorgent de possibilités, polynésiennes à l’enfer d’une fin entre nature foisonnante et légendes de vie faite d’errances. ancestrales.
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Vue de Bora-Bora, la divine.
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ora-Bora et Moorea : des sommets de beauté “Nulle part ailleurs”, s’est exclamé Paul-Émile Victor en arrivant à Bora-Bora. À 70 ans, l’explorateur s’installe sur le motu Tane, “l’îlot de l’homme”, pour y écrire ses mémoires. Les proportions “divines” de l’île le captivent. Face à lui, une montagne gorgée de fruits et d’esprits forme, avec le lagon bleu multiple, un triangle de 10 x 6 sur une base de 12 : “C’est le nombre d’or !”, dit-il – formule qui s’applique aux pyramides d’Égypte. Pure interprétation, diront les mathématiciens, ce qui n’enlève rien au charme de la perle du Pacifique. Les ancêtres ont vu juste en baptisant cette montagne Otemanu, “la cime qui aspire les êtres”. Même les soldats américains n’y ont vu que du vert quand ils débarquèrent en 1942 pour y installer une base de repli et construire le premier aérodrome du pays. L’opération Bobcat participera à la renommée de l’île. Impassible, le mont Otemanu continue de veiller, et les plus prestigieux pilotis gardent les yeux rivés sur lui. Autre témoin du passé de l’île aux huit sommets : la montagne percée de Moorea. À cinquante minutes de vol de Bora-Bora, Moua Puta fait tourner les têtes. Elle fait figure de brèche de Roland – un guerrier
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y aurait lancé sa flèche pour atteindre le cœur du sommet. Sur “l’île qui possède le pouvoir de faire revenir ceux qui y sont allés”, décrit, en 1920, Elsa Triolet, future épouse de Louis Aragon, les routes, bordées d’ananas et de bougainvilliers, dévalent les anciens volcans pour plonger dans l’océan, où règne une autre fleur, animale. Les Grecs anciens la disaient de pierre. Pourtant, elle est bien vivante, on craint même de la voir disparaître : le corail fait l’objet de toutes les protections dans le lagon de Moorea. “Le corail croît, le palmier pousse, mais l’homme s’en va”, dit le proverbe polynésien. Il sublime les mythiques baies d’Opunohu et de Cook d’où la lumière jaillit verte du lagon. Tahiti et Raiatea, aux airs lointains de métropole L’île d’en face remet les deux pieds sur terre, et la tête dans les nuages. C’est dire sa mesure. Les trois points culminants de la Polynésie française se dressent à Tahiti, à plus de 2 000 mètres. Pour gagner ces sommets, un guide s’impose, tant la nature reprend ses droits à la vitesse éclair. En bas, les lumières affolent, mais sans toujours satisfaire. Les trois quarts des Polynésiens ont gagné la grande île pour y vivre le dos à la montagne, les yeux rivés vers l’océan. Le marché de Papeete fait écho
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Moua Puta, la montagne percée de Moorea.
Le goût du voyage
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Lettre
Painapo
Monoï
Dans la langue tahitienne, le “e” se dit “é”, et le “u” se prononce “ou”. Pour Huahine, il faut donc dire “Hou-a-iné”. Par ailleurs, les “r” se roulent. Et, au pluriel, les mots ne prennent pas de s (comme pour les Tuamotu).
Plusieurs mots de la langue tahitienne tirent leur origine de l’anglais. C’est le cas de “tiurei” (“july”) pour juillet, “moni” (“money”) pour argent, et “painapo” (“pineapple”) pour l’ananas, qui pousse surtout à Moorea.
Contrairement à ce que dit la publicité, la fleur de monoï n’existe pas. La fameuse huile de monoï est obtenue à partir de la petite fleur blanche de tiare et de l’huile de coprah, issue de la noix de coco.
Edelweiss polynésienne La fleur de tiare (“apetahi”) pousse uniquement sur l’île de Raiatea, à quelque 800 mètres d’altitude, tout en haut du volcan éteint, le Temehani. Elle est composée de cinq pétales disposés en demi-corolle.
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Le spectacle des couleurs du lagon animé par le vent retiendrait un peintre pendant une vie entière.
à leur lointain : les productions de tous les archipels du pays s’étalent dans cet univers à part de la ville, aux côtés des couronnes de fleurs et des flacons de sable blanc. Le noir ne fait pas partie du mythe, et pourtant ces plages sans lagon, faites de sable fin et sombre, sont prisées des Polynésiens qui s’adonnent au surf sur cette côte heurtée par les vents. La pratique bat son plein au sud de Tahiti, sur le sommet le plus vanté de l’île : la vague de Teahupoo, surnommée “la mâchoire” du fait de sa taille et du corail qui y pousse à fleur d’eau. Le surfeur Kelly Slater y a raflé une dizaine de titres faisant de lui, comme les chefs qui s’y mesuraient autrefois, un demi-dieu. Une autre île joue les métropoles. Sans vague, mais avec panache. Le spectacle des couleurs du lagon animé par le vent retiendrait un peintre pendant une vie entière. Raiatea la Sacrée a naguère été considérée comme le Vatican ou la Mecque du pays : le marae Taputapuatea, le plus grand temple du territoire bâti sur des croyances ancestrales, témoigne de ce passé flamboyant. L’île-berceau marque le point de départ des migrations des Polynésiens vers Hawaï, l’île de Pâques et la NouvelleZélande. Les promeneurs à pied ou à cheval dépassent aujourd’hui le marae,
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classé au patrimoine mondial de l’Unesco, pour gagner les sommets ou la rivière Faaroa, la seule navigable de tout le pays. Dans le lagon, les windsurfers, poussés par le maraamu, l’alizé aussi chanté que le mistral, contrarient le peintre. Les poissons chirurgiens, les coraux noirs, les crevettes et les carangues à grosses têtes ajoutent à sa palette, tandis que les plongeurs plus avertis jouent aux chercheurs d’or sur l’épave d’un trois-mâts, coulé il y a plus de cent ans. Huahine, le paradis des femmes À Huahine l’Authentique, qui fait face à Bora-Bora, c’est surtout le goût de l’enfance qui est palpable. L’île est considérée comme le paradis des femmes. La légende hésite : elles auraient été épargnées par les sacrifices humains, ou seraient les seules à avoir gouverné l’île. Sa forme donnerait aussi à voir le corps d’une femme ou celui d’un sexe féminin. Cette île de tous les fantasmes est surtout celle qui a su le mieux préserver le Tahiti d’antan. Composée de deux terres séparées par de larges baies et reliées par un pont, Huahine présente avant tout des paysages à couper le souffle. Elle abrite aussi le seul animal que les Polynésiens se refusent de manger : l’anguille. La légende raconte que le premier cocotier aurait germé de
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la tête d’une anguille divine. Sacrée et précieuse, elle est épargnée et même nourrie. “Une rivière sans anguille est une rivière morte”, dit le proverbe local. Près du village de Faie, une colonie a élu domicile dans la rivière Vaiumete. Taha’a et son or noir Autre élément sacré : les orchidées, et surtout les vanilliers. Taha’a, l’île-vanille, produit 80 % de la récolte du pays. Une culture nécessitant une patience infinie : la fleur éphémère ne s’ouvre que quelques heures et doit être pollinisée par la main de l’homme, puis élevée durant deux années sous des ombrières exposées à la chaleur et à l’humidité. Les gousses sont ensuite séchées au soleil et se récoltent à pleine maturité, neuf mois plus tard, quand ses cousines malgaches, moins résistantes, sont retirées au bout de deux mois. Gonflée de plus d’arômes et de grains, l’espèce est plus fruitée. Les grands pâtissiers ne s’y trompent pas, et s’arrachent à prix d’or cette vanille de luxe qu’ils viennent eux-mêmes chercher, profitant au passage d’un lagon semé de corail de toutes les variétés – Alain Gerbault (lire pp. 56-59) s’y est échoué deux fois. C’est aussi à Taha’a que l’unique Relais et Châteaux du pays a choisi d’ouvrir les portes de ses pilotis.
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Maupiti : “à la polynésienne” Depuis Taha’a, à seulement quelque quarante kilomètres, on peut distinguer par temps clair Maupiti. L’île aux bleu-vert baigne dans son lagon émeraude. Motu déserts bordés de sable blanc, végétation comblée de fleurs, de fruits et de sites de culte ancestraux, elle est l’occasion des plus heureuses robinsonnades. Plus sauvage que sa voisine Bora-Bora, elle est aussi facilement qualifiée de rebelle – ses habitants refusant l’hôtellerie. Lagon, mer, pêche, culture de pastèque, melons, coprah : Maupiti vit à son rythme, elle n’est pour autant pas isolée grâce à sa vingtaine de pensions de famille. Y séjourner promet une immersion totale et un contact direct avec les Polynésiens.
VOYAGEURS DU MONDE Et si la Polynésie n’était qu’une escale ? Pour tous les voyageurs aspirants à un tour du monde, l’archipel de la Société apparaît comme un stop incontournable, quels que soient le sens et la durée envisagés. Rythme, choix de pays, logistique, saison : Voyageurs du Monde, grand spécialiste de ce Graal du voyage, vous aide à créer une circonvolution à votre diapason.
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Les pilotis Nés à Raiatea en 1966, les bungalows sur pilotis sont l’œuvre de trois aventuriers californiens surnommés les “Bali Hai Boys”. En quête du mythe des mers du Sud, ils décident de s’installer à Moorea en 1961, où ils ouvrent leur premier hôtel. Un succès. Ils en construisent donc un autre, cinq ans plus tard, sur l’île de Raiatea. Mais, faute de place suffisante sur terre, ils décident d’étendre leur projet sur le lagon. Ainsi naissent les fameuses petites maisons sur l’eau, présentes aujourd’hui dans les îles de la Société et aux Tuamotu. Connus dans le monde entier, les pilotis se sont adaptés à toutes les exigences : piscine, jacuzzi, duplex, plancher de verre, etc. La vue fait varier le prix. Mais l’occasion est ainsi donnée à tous les voyageurs d’être bordés par le lagon, et bercés par le ressac. On dit qu’il porte les humeurs : le grondement des vagues qui viennent buter sur la barrière de corail peut tourmenter ou donner à rêver à la tête d’un voilier, en toute sécurité.
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In the mood 1 Nager aux côtés des raies Manta, des poissons multicolores et des dauphins, partir en escapade dans le sillon d’une tortue, à Moorea, comptera très certainement parmi vos expériences les plus inoubliables. Vous goûterez ainsi à la saveur si particulière des îles polynésiennes. Celle du pain coco, de la vanille de Taha’a et du sable chaud, que l’on quitte un temps pour une sieste sur pilotis – ou une session de surf à Tahiti, sur la vague de Teahupoo, appelée “la mâchoire” et réservée aux experts. Vous pourriez aussi avoir envie de partir en quête de perles et de coquillages beaux comme des gemmes et peut-être craquerez-vous pour un collier en nacre noire. À moins qu’il ne soit de fleurs de tiaré, offert lorsque le visiteur arrive en Polynésie. Un bien long voyage d’ailleurs qui mérite, pour s’en remettre, la douceur suave du roi des fruits exotiques : l’ananas. “Maeva ! ’Ia Ora Na…” (“Bonjour ! Bienvenue…”) ! PLACE TO BE Intercontinental Resort&Spa (1) Pause voluptueuse à Moorea. Parfumerie & hôtel Coqui Coqui (2) Un must sur la plage de Matira, à Bora-Bora. Poerani Moorea Petite adresse raffinée, exclusive et méconnue, en bord de lagon. Vahine Island Resort & Spa Un coup de cœur au charme absolu, à Taha’a. Opoa Beach Hotel Sur Raiatea, l’île sacrée, un lieu à l’authenticité rare.
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Marlon Brando et la comédienne Tarita Teriipaia, qui fut son épouse de 1962 à 1972, sur le tournage des Révoltés du Bounty (1962).
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BRANDO Le parrain de cœur de Tetiaroa
C’est un coup de foudre qui a conduit l’icône du septième art à acheter cet atoll-paradis. Loin des indiscrétions hollywoodiennes, Tetiaroa était un prolongement de lui-même : un îlot secret à préserver.
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ifficile d’évoquer Tetiaroa sans voir surgir l’image de Marlon Brando. Il était le gardien de ce bout du monde. “Si j’ai pu me rapprocher d’une forme de paix, c’était là-bas”, écrit-il dans ses mémoires. Émanant de l’un des acteurs les plus tourmentés d’Hollywood, ces mots résonnent avec puissance. Pour saisir le lien qu’il tisse avec Tetiaroa, il faut imaginer un atoll de six kilomètres carrés posé au nord des Îles du Vent et cerclé de coraux, à une cinquantaine de kilomètres de Tahiti. Treize motu sous les cocotiers, îlots à fleur de lagon jouant avec toutes les nuances des tropiques. Longtemps, cet atoll-paradis s’appelait Teturoa (“haute mer”), et les familles royales tahitiennes y trouvaient refuge. Après avoir été la propriété du roi Pomare V, la reine Pomare IV (1827-1877) en hérite, mais le laisse à l’abandon. Teturoa se change alors en Tetiaroa
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(“celle qui se tient à distance”). Mais Tetiaroa a aussi marqué l’histoire à une autre occasion : en janvier 1789, trois marins désertent le navire anglais commandé par William Bligh et y échouent. Un premier pas vers la mutinerie qui sera menée le 28 avril contre le capitaine, le laissant avec dix-huit autres marins sur une chaloupe à la dérive. Les mutinés, avec Fletcher Christian à leur tête, partent à bord de la Bounty et se dispersent en Polynésie. Cent soixante-treize ans plus tard, Lewis Milestone et Carol Reed portent l’histoire de cette rébellion à l’écran, dans Les Révoltés du Bounty (1962). En tête d’affiche, dans le rôle de Fletcher Christian, un certain Marlon Brando. Révélé par Un tramway nommé désir à Broadway, puis dans le film du même nom (1947), l’enfant terrible d’Hollywood est alors au sommet de sa gloire. Il a joué le jeune rebelle au blouson de cuir
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“Si j’en ai le pouvoir, Tetiaroa restera toujours un endroit qui rappellera aux Tahitiens ce qu’ils sont et ce qu’ils étaient des siècles auparavant.” dans L’Équipée sauvage (1953), fasciné dans son interprétation du rôle-titre de Jules César (1953), et dans Sur les quais (1954) en ancien boxeur devenu docker. Mais Marlon Brando est déjà las de ce succès, refusant d’être le poster boy de service et préférant se tenir éloigné de ce monde. La première fois qu’il aperçoit Tetiaroa, c’est par le hublot d’un avion, lors des repérages des lieux où sera filmé Les Révoltés du Bounty. Le tournage se fait finalement entre Tahiti et Moorea. Là-bas, il tombe d’abord amoureux d’une femme : elle vient de Bora-Bora, s’appelle Tarita Teriipaia et est sa partenaire à l’écran. L’autre histoire d’amour a lieu après le tournage, lorsque Brando demande à des pêcheurs locaux de le mener jusqu’à l’atoll de Tetiaroa. Il écrit dans son autobiographie, Les chansons que m’apprenait ma mère (1994) : “Mon esprit s’apaise toujours quand je m’imagine, la nuit, assis sur mon île du Pacifique…” Peut-être voyait-il en Tetiaroa comme un prolongement de lui-même, à des kilomètres d’Hollywood… Au terme de négociations compliquées, Brando achète Tetiaroa en 1966 et signe un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans avec le gouvernement polynésien. Il s’y installe avec Tarita et y passe plusieurs mois par an de 1970 à 1990. Il faut se représenter Marlon Brando vivant des heures tranquilles, aux antipodes du rôle que sa célébrité le condamne à jouer. L’imaginer en sarong,
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pieds nus, cheveux ramenés dans un catogan, un sac de palme tressée à la main dans les rues de Papeete ou le sable de son atoll. Là-bas, il est simplement Marlon, Polynésien d’adoption. À Tetiaroa, il s’occupe de son inn, Tetiaroa Village, sur l’îlot d’Onetahi, aux bicoques modestes en toits de palme, entièrement fondues dans la végétation. Pas d’électricité, de climatisation ou d’eau courante, mais le luxe d’un retour à la nature réservé à une poignée d’invités. Parmi eux, ses amis Robert De Niro et Quincy Jones, mais aussi des scientifiques et chercheurs venus étudier la biodiversité et les ressorts de sa protection. Leur présence atteste de la mission de Marlon Brando, que cette phrase piochée dans son autobiographie résume : “Si j’en ai le pouvoir, Tetiaroa restera toujours un endroit qui rappellera aux Tahitiens ce qu’ils sont et ce qu’ils étaient des siècles auparavant.” L’homme caresse le rêve de voir un jour son atoll devenir un modèle d’écologie durable. En 1999, il réfléchit avec Richard Bailey, grande figure de l’hôtellerie de luxe, au futur du petit écolodge, du lagon et aux moyens de faire de Tetiaroa un centre de recherche et d’éducation à la protection de l’environnement. À la mort de Brando, en 2004, le projet suit son cours, respectant la volonté et l’engagement de l’acteur. Dix ans plus tard, The Brando ouvre : le resort est un modèle d’intégration à l’environnement naturel de l’atoll. •
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The Brando Cinq étoiles - zéro carbone
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L’atoll de Tetiaroa : du rêve de Marlon à l’hôtel Brando Du projet de Marlon Brando, The Brando a gardé le nom et la promesse : celle d’une retraite au bout du monde intégrée à la nature. Un sanctuaire qui protège et exalte la beauté de l’atoll de Tetiaroa. Depuis Tahiti, Tetiaroa est à un court vol (vingt minutes). Et l’atoll apparaît d’abord par le hublot, vision inouïe de ses treize motu plongeant dans un lagon céladon. Là, entre les feuilles de pandanus, miki-miki et cocotiers, The Brando égrène depuis 2014 ses trente-cinq villas de luxe, posées sur la plage, regardant l’horizon - à l’abri des regards. Barack Obama y a d’ailleurs séjourné pour l’écriture de ses mémoires. L’image de ce paradis polynésien ferait presque oublier l’essentiel : depuis l’ouverture, l’hôtel s’engage en faveur du respect de son environnement, de la flore, de la faune et de l’air de Tetiaroa. Il est aujourd’hui proche de l’empreinte carbone zéro. L’énergie de l’hôtel est produite par des panneaux solaires, et la climatisation est assurée par un système innovant de puisement d’eau froide au plus profond du Pacifique. Le jardin potager fournit les fruits et légumes des restaurants de l’hôtel, qui se double d’une station de recherche sur la protection des atolls tropicaux. Autant de façons de réaliser le rêve de Marlon…
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Archipel des Tuamotu R A N G I R O A — FA K A R A V A — T I K E H A U — M A N I H I — N U K U T E P I P I R A N G I R O A — T I K E H A U — FA K A R A V A — M A N I H I
Anneaux coralliens formés sur plusieurs millions d’années, les 77 atolls des Tuamotu Aviateur, joueur de tennis, dandy, sont les îles les plus âgées de la Polynésie pionnier de la navigation, Alain Gerbault française. À fleur d’eau, elles sont aussi parmi mena une existence des plus palpitante. les plus menacées. Paysages lunaires Las, il fuit les mirages de la civilisation aux teintes jusqu’alors inconnues, eldorado moderne, et passa du paradis des îles des plongeurs, lagons de perles, vagues polynésiennes à l’enfer d’une fin parfaites : on ne peut que s’incliner face de vie faite d’errances. à tant de splendeurs.
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Sur l’île privée de Nukutepipi.
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Nukutepipi côté plage.
Le goût du voyage Îles Gambier
Saison
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Requin
Associé aux Tuamotu, l’archipel réunit quatorze îles dont une habitée de façon permanente : Mangareva, située à quatre heures de vol de Tahiti, et considérée comme le berceau du catholicisme polynésien.
Avec près de 3 000 heures de soleil par an aux Tuamotu, le pays bat des records d’ensoleillement. La température se maintient en moyenne à 27° C toute l’année, et l’eau des lagons, autour de 26° C.
Si des perles sont vendues à plus d’un million d’euros, à l’origine, les Polynésiens lui préféraient la nacre (coquille de l’huître), vendue aux Européens pour la fabrication de boutons.
Le plus visible des requins dans les eaux polynésiennes est aussi le plus craintif : le requin pointe noire donne aux baigneurs l’occasion de se vanter d’avoir côtoyé et nagé avec un de ces spécimens.
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ivre dans les Tuamotu, c’est vivre sur une bande de terre large de quelques mètres. Avec d’un côté la furie de l’océan, et de l’autre le calme d’un grand lac marin. Entre les deux, il faudrait inventer de nouvelles gammes pour décrire ce monde fait de transparence et de couleurs. Toutes semblent trop opaques ou manquer d’éclats pour le dépeindre. Pourtant, sous l’effet du sable blanc et la limpidité de l’eau, les nuances s’effacent sur un atoll à première vue. À la seconde, la lumière qui vient du ciel, du lagon et du sol révèle une palette jusqu’alors inconnue. Même les nuages en prennent la couleur. C’est fascinant. Aux Tuamotu, le soleil ne plombe pas tout ce qu’il touche. Seules les palmes semblent immobilisées d’extase. Mais la vie grouille.
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Rangiroa et Fakarava : paradis environnementaux Les paysages lunaires de l’atoll de Rangiroa et ses tombants vertigineux, où baignent requins, raies Manta et dauphins, en ont fait l’eldorado des plongeurs. Des plages de sable rose jouent les dégradés aux côtés d’immenses étendues de corail blanc : faites de minuscules coquillages, elles sont uniques en Polynésie. Et comme si ça n’était pas assez, une vigne, plantée à fleur d’eau, défie les éléments. C’est le pari fou
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d’un homme, qui fit plusieurs tentatives avant de parvenir à ce résultat. Aujourd’hui, le domaine s’étend sur six hectares au milieu de la cocoteraie d’un motu. Le terreau ? Du corail. Un exploit. Ici, les vendanges sont réalisées deux fois par an. Seul le capitaine Cook avait tenté jadis l’expérience à Huahine et obtenu du raisin qui n’existe plus que dans les récits. À Fakarava, l’extraordinaire se mobilise autour des passes récifales qui percent l’anneau corallien. Véritable sas de vie, de l’océan au lagon, elles attirent alentour les villageois qui s’y fixent. Sous l’eau, une faune exceptionnelle s’y nourrit et s’accouple. Avec ses 1 600 mètres d’envergure, la passe de Garuae est la plus large de l’archipel, on y croise la plus grande densité de coraux, ainsi que des poissons lagonaires et pélagiques. Des barracudas, des loches, des raies aigles et Manta, des requins gris et marteaux, des dauphins, des tortues, mais aussi les fameux mérous marbrés immortalisés dans un documentaire par le biologiste et photographe Laurent Ballesta. Chaque année, ces poissons font un long voyage pour se rassembler dans la passe et attendre le jour de la pleine lune pour s’y reproduire tous en même temps. À Fakarava, on parle de paradis environnemental : l’atoll et ses îles voisines sont, depuis 2006, classés réserve de la biosphère par l’Unesco.
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Le motu Ninamu sur Tikehau.
Tikehau et Manihi : des plongeurs dans des écrins de nacre Se mettre les pieds dans l’eau à Tikehau suffit aussi à observer une faune exceptionnelle. L’atoll possède le lagon le plus poissonneux de la Polynésie. Comme une oasis au milieu d’un désert océan, qui réunit près de 800 espèces lagonaires. Ou le bain privilégié des plongeurs chevronnés et amateurs. Bleu turquoise, vert jade, bleu de paon ou d’un blanc éblouissant : les kitesurfeurs mondiaux ne s’y trompent pas en optant pour ce vaste lac. Les surfeurs y apprécient quant à eux la vague tubulaire de la passe, réputée parfaite. D’autres encore y cultivent des huîtres perlières. Les perles naturelles issues des lagons sont conçues par l’huître quand elle est agressée par un grain de sable : elle le recouvre de nacre jusqu’à complètement l’isoler. Le grain de sable devient perle, l’animal transforme sa souffrance en joyau. Sigmund Freud s’en est inspiré pour décrire la formation
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des symptômes. Agatha Christie en reprendra l’image dans Mort sur le Nil. Les premières fermes perlières ont vu le jour sur l’atoll de Manihi : à la place du grain de sable, une bille de coquillage est introduite dans la nacre. Tons gris, aubergine, vert d’eau, bleu marine : les perles portent les teintes du lagon. Une seule sur 100 sort parfaitement ronde. Au-delà de 14 millimètres, elle est jugée exceptionnelle. Mais le bijou est menacé : du fait de leur faible élévation, les atolls seront les premiers à disparaître. Rangiroa est à 80 centimètres de la submersion.
VOYAGEURS DU MONDE Nos conseillers Polynésie comptent dans leurs rangs des plongeurs confirmés, prêts à vous souffler leurs spots secrets, vous conseiller sur la logistique et le matériel, privatiser au pied levé un bateau ou encore trouver le meilleur binôme pour vous accompagner.
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In the mood Plages de sable rose et vastes étendues de corail blanc, on pourait se perdre dans cette immensité. Pourtant, Nukutepipi est le septième plus petit atoll de l’archipel de Tuamotu. Île privée idyllique pouvant héberger jusqu’à 52 personnes, ce micro-atoll abrite une faune et une flore foisonnantes. Ce qui donne lieu à une production de miel parmi les plus délicats. Une douceur qui n’a pas échappé aux nombreux honeymooners qui viennent célébrer leurs noces en admirant les couchers de soleil. Un spectacle à apprécier tout en profitant d’un massage sur des tables posées dans l’eau (à Manihi), après avoir plongé dans le lagon de Tikehau, incroyable aquarium sous-marin, ou dans la large passe de Garuae, à Fakarava, pour observer les requins… PLACE TO BE Nukutepipi Private Island Paradis privé et enchanteur. Hôtel Kia Ora Resort & Spa À Rangiroa, idéal pour les plongeurs et les jeunes mariés. Ninamu Resort La vie de Robinson, authentique et insolite, sur un motu de Tikehau. Havaiki Lodge À Fakarava, 10 bungalows côté lagon et 5 côté jardin. Avec une ferme perlière tout près.
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Elles sont créatrice, avocate, surfeuse ou chanteuse folk, toutes engagées et attachées à leurs convictions. Guidées par des figures féminines fortes et fières de leur culture, ces jeunes Polynésiennes ont choisi de s’affranchir des clichés. Elles racontent.
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VahinĂŠ Fierro, championne du monde junior de surf.
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lle a le pragmatisme vissé au corps. Avec elle, une idée devient un projet. Par exemple, pour trouver un job, elle crée sa société. “J’ai eu beaucoup de chance et des opportunités.” Qu’elle a su saisir. À force de travail, la Tahitienne Cattleya Maléjac a lancé Poétique, une marque engagée de prêt-à-porter en cuir végétal. Avec Pauline Weinmann, son associée, elle partage une obsession : traquer le CO2 et se départir de la matière animale – même pour le perfecto de la collection. Trouver des alternatives pour rester au plus près de ses convictions : la seule voie que Cattleya s’autorise. Pour elle, la différence se joue entre celui qui ose et les autres. La jeune femme s’est forgé son audace en Polynésie, avant de gagner Paris. Enfant déjà, celle qui porte un nom d’orchidée parce que “maman, comme toutes les Polynésiennes, aiment les fleurs”, avait cette volonté de tenir les rênes. Elle s’inspire de sa mère “libre et créative”, qui vit à Tahiti. À chaque retour, Cattleya file la rejoindre sur les hauteurs de Punaauia, la ville des cueilleurs d’oranges. De la montagne, “on a une vue magnifique sur Moorea. Et les émotions me reviennent subitement, comme si je n’étais jamais partie”.
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des affaires. “J’avais besoin de me sentir utile.” La Polynésienne porte un flambeau. Celui des femmes qui l’ont poussée à s’affirmer : sa mère Maeva, sa tante Diana, dont le décès tragique lui a montré un nouveau chemin, et sa grand-mère, Alice, “une femme d’un immense courage”. “Elles m’ont permis d’aller au bout en se dévouant aux autres”. Leurs forces l’accompagnent jusque dans le prétoire. L’avocate a fait broder sur un revers de sa robe “À Alice et Diana, muses de mon destin”. Comme une façon de porter aussi la Polynésie, explique Timeri qui revient à la maison dès qu’elle le peut, “faire une cure de ma’a tinito”, la cuisine chinoise de Tahiti, sourit-elle. Après le mahi mahi au lait de coco, le chao men (pâtes fines sautées aux crevettes, poulet et légumes) est l’autre plat populaire du pays.
“Muses de mon destin” Aller voir de l’autre côté de l’horizon, c’est aussi le choix fait par Timeri Law. Coïncidence ou destin, elle fait honneur à son nom et à sa culture : elle est la seule avocate polynésienne du Barreau de Paris. Timeri s’est spécialisée en droit
Vahiné Fierro puise ses ressources à Huahine, l’île où elle a grandi.
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“Les femmes de ma famille m’ont toujours inspirée. Ma grandmère m’a appris la discipline, le plus sûr chemin vers la liberté.” – Vaiteani, chanteuse Pour Vahiné Fierro, ça sera poisson cru, patate douce, taro, et beaucoup de yoga. Ou la combinaison idéale pour atteindre le cœur de la vague, avec fluidité, puissance et style, décrivent les commentateurs. La championne du monde junior de surf puise ses ressources à Huahine, l’île où elle a grandi. Le surf est une tradition familiale chez les Fierro, dont le père s’est mesuré naguère aux meilleurs, comme Kelly Slater. Pourtant, le clan vit depuis toujours dans la montagne. C’est une chance pour Vahiné qui aime aussi s’éprouver en randonnées : Huahine a tout pour plaire, selon la championne. Pour celle qui parle l’anglais, l’espagnol, le français et le tahitien, “les plus belles plages de la planète” se trouvent sur son île. Quant à Vaiteani, elle a choisi pour se ressourcer PK18, la longue plage de sable blanc située entre Punaauia et Paea, à Tahiti. Comme un bain de jouvence, la chanteuse vient y nager
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entre deux tournées, dans les palmes de son père, originaire de Taha’a, qui y faisait autrefois ses longueurs. Auteure, compositeure, Vaiteani, dont le prénom signifie “Source du ciel”, forme avec Luc un duo inédit de folk polynésien. S’inspirant de leurs origines et de leurs voyages dans le Pacifique, en métropole ou en Afrique, ils parlent d’amour, mais aussi de résistance en langues tahitienne, française ou anglaise. C’est elle qui écrit les textes. “Les femmes de ma famille m’ont toujours inspirée. Ma grand-mère m’a appris la discipline, le plus sûr chemin vers la liberté. Ma mère était très active, généreuse, elle m’a aussi montré la voie.” Dans la peau d’un modèle de Gauguin Pour aborder la féminité, Vaiteani s’est appuyée sur Paul Gauguin. À contre-pied. Des reproductions affichées il y a quelques années dans sa chambre d’étudiante, elle dit : “Là où j’avais aimé ses couleurs, je ne voyais plus que le vide dans les yeux de ces femmes. C’est un avis très personnel, je crois qu’il n’est pas parvenu à capter leur essence…” Dans sa chanson A Peni mai (“Peins-moi”), Vaiteani a finement choisi de se glisser dans la peau d’un modèle du peintre. Qui d’autre qu’elle pour oser s’emparer du sujet… et redonner voix à la femme, aux femmes, polynésiennes. •
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Archipel des Marquises H I V A O A — N U K U H I V A — U A P O U — FAT U H I V A
Mystiques Marquises aux airs de Jurassique. Une houle lourde et profonde vient déferler contre leurs falaises élevées et sur leurs grandes plages de sable noir. Ces îles brutes, dépourvues de lagons, sont couvertes de végétation jusqu’au plus haut de leurs sommets. Leur puissance tellurique saisit aux premiers pas.
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Époustouflante Fatu Hiva.
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e relief est heurté, tourmenté, mais émoussé par une généreuse et puissante nature qui se déploie, verte et épaisse, jusque sur les cimes les plus élevées. Pas une crête dénudée, ni un pic dépouillé, les vallées sont engorgées : sur les îles Marquises, les immenses falaises semblent vouloir se débarrasser de leur envahisseur exubérant en se précipitant dans la mer. Rien à faire. Les derniers palmiers, bien que vacillants, résistent, trempant leurs plumes tantôt dans le bleu du ciel, tantôt dans celui de l’océan.
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Hiva Oa : sur les traces de Gauguin et Brel Quand il arrive à Hiva Oa en 1901, Paul Gauguin cherche quant à lui à se débarrasser de l’influence de la civilisation, et peindre comme l’enfant. “Je me suis reculé bien loin, plus loin que les chevaux du Parthénon… jusqu’au dada de mon enfance…”, consigne-t-il dans ses carnets. Mais ses nus et ses couleurs vives, hors la loi, ne convainquent pas à Paris. Et l’homme multiplie les altercations avec les autorités locales. Las, il décède, deux ans après son arrivée, dans sa Maison du Jouir. Il est enterré dans le cimetière de la commune d’Atuona, à quelques mètres de la tombe de Jacques Brel. “Nous serons comme deux larrons à côté du Christ”, avait souhaité, bien des années plus tard, le chanteur. Après cinquanteneuf jours en mer, lui cherche à se débarrasser de sa notoriété. Il décide de s’installer à Hiva Oa, parce que le postier, Fiston, lui demande à son arrivée de décliner son identité. Jacques Brel s’en réjouit. Il achète une maison à Atuona, puis un avion, Jojo. Jusqu’à sa mort, trois ans plus tard, en octobre 1978, il offre ses services aux Marquisiens, transportant les enfants, les malades et les religieuses,
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ainsi que le courrier. Sa maison n’existe plus, mais son avion trône dans un espace culturel au cœur de la commune, non loin d’une réplique de la Maison du Jouir de Gauguin. Le cimetière est désormais le plus visité de la Polynésie française. La dernière reine d’Hiva Oa y est aussi enterrée, depuis 1909, avec sa bicyclette. Impassible et impérieux, le mont Temetiu veille sur le village, tandis qu’en contrebas l’îlot Hanakee joue les sentinelles, le dos rond aux assauts de l’océan. À quelques vallées d’ici, l’un des plus riches sites archéologiques des Marquises est niché en plein cœur d’une inextricable végétation, dans la baie de Puamau. On y trouve Takai, le plus grand des tiki polynésiens. Parmi les onze îles des Marquises, Hiva Oa est sans nul doute la plus remarquable : “L’île la plus jolie, disait encore Robert Louis Stevenson, et de loin, l’endroit le plus inquiétant.”
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“L’œuvre du diable !”, décrétèrent les missionnaires face aux hommes tatoués des pieds à la tête, même sur la langue et le sexe. La pratique fut longtemps interdite pour être à nouveau autorisée en 1980.
L’île marquisienne de Fatu Hiva reste le seul endroit de l’archipel où les habitants fabriquent encore le tapa traditionnel, l’ancêtre du tissu. L’étoffe est confectionnée à partir d’écorce d’arbre.
Si huit espèces baignent dans l’archipel de la Société, on peut observer aux Marquises l’insolite dauphin électre. Habituellement friand des eaux profondes, il ose, à Nuku Hiva, s’approcher du littoral.
Comme l’huile d’olive pour la région méditerranéenne, le lait de coco est la signature culinaire polynésienne. Poulet, porc, crevettes crues au lait de coco : il est issu de l’amande râpée de la noix.
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Hiva Oa, l’île des Marquises “la plus jolie”, disait Stevenson.
Nuku Hiva et Ua Pou : sauvages et inspirantes La même gamme de verts, de gris, de bruns et la même étrange courbure à l’horizon, comme si l’île avait été mise sous cloche, sont visibles à Nuku Hiva. L’île accueille tous les voiliers qui font le tour du monde. Plus sauvage que sa cousine, elle est l’assurance d’insolites balades à cheval, même pour les débutants. Moins de dix ans avant d’écrire Moby Dick, Herman Melville, âgé de 23 ans, y débarque après avoir déserté son baleinier. L’Américain est le premier à écrire sur les îles du Pacifique Sud. Seuls les navigateurs et les missionnaires s’étaient jusqu’ici prêtés à l’exercice. Une stèle, près du cimetière de Paahatea, rappelle son souvenir. Herman Melville passait de longues heures dans la rivière du clan des Taïpi, la Taipivai. Terres sauvages, dont le nom marquisien signifie “terre des hommes”, les Marquises attirent autant qu’elles questionnent :
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“Quand on me demande de les décrire, disait le charismatique et sage Lucien Kimitete, ancien maire de Nuku Hiva, je réponds toujours que c’est un miroir. Le premier miroir, c’est cet océan. Le deuxième miroir, c’est la solitude : on ne peut pas se mentir à soi-même aux Marquises.” Ce qui questionne surtout, c’est la puissance que dégagent ces îles, situées à environ quatre heures d’avion de Tahiti. Comme ses voisines, Ua Pou impressionne avec ses douze pitons qui, telles “des flèches volcaniques”, écrit l’auteur de L’Île au trésor, défient les cieux. Saisissant.
VOYAGEURS DU MONDE Envie d’élargir votre culture polynésienne ? Notre équipe conciergerie organise à la demande des rencontres : avec un biologiste marin, un tailleur de pirogues, un archéologue, une descendante de la famille royale… Des moments d’échanges qui enrichissent votre voyage.
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In the mood “Gémir n’est pas de mise aux Marquises”, dixit feu Jacques Brel. Ça tombe bien, car on a davantage envie d’aller explorer la végétation et scruter les cimes des palmiers et des pitons volcaniques. En progressant dans la jungle, vous tomberez sûrement sur des tiki (statues sacrées) très anciens et en profiterez pour vous recueillir en faisant le vœu de revenir en Polynésie. D’aucuns préféreront pour cela se rendre à la messe dominicale où, en plus des chants et des prières, émergent de beaux chapeaux tressés artisanalement et piqués de fleurs. Tradition parmi les traditions, vous pourrez aussi opter pour un tatouage, aux effets protecteurs face aux influences maléfiques… Que l’on y croit ou pas, les tatoueurs polynésiens sont reconnus internationalement et vous marqueront de leur art. Après tout cela, vous irez vous coucher, comblés et heureux, bercés par les airs enjôleurs des ukulélés. PLACE TO BE Keikahanui Au bout du monde, à Nuku Hiva. Seul hôtel de l’île avec vue sur la baie de Taiohae. Hôtel Hanakee Pearl Lodge Face au mont Temetiu, un lieu unique qui surplombe l’océan Pacifique. Idéal pour un pèlerinage Gauguin/ Brel dans le village d’Atuona.
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archipel des marquises
L’Aranui Cargo de croisière
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focus aranui
Chaque mois depuis 1978, l’Aranui ravitaille les îles Marquises. Lien vital entre cet archipel isolé et celui de la Société, le cargo embarque aussi des passagers en quête d’une autre Polynésie.
ur le port de Papeete, l’Aranui 5 appareille. Les deux grues du pont avant s’activent dans un balai hypnotisant. “Le Grand Chemin” (traduction de son nom tahitien) charge ses cales de fret destiné à six îles (sur quatorze) perdues en plein Pacifique, 1 400 kilomètres plus au nord : les Marquises. Barils de gasoil, sacs de ciment et de riz, palettes de boissons et médicaments… Des tonnes de marchandises qui, une fois par mois depuis 1978, approvisionnent cet archipel coupé du monde. En retour, chaque grain de cette “Terre des hommes” livre ses richesses locales : coprah (écorce de coco), nonos (fruit local), poissons, citrons. Une tournée de quatorze jours orchestrée par la famille Wong, propriétaire de la Compagnie polynésienne de transport maritime. En 1984, six ans après l’ouverture de la liaison avec les Marquises, l’Aranui embarque ses premiers passagers. Une dizaine de cabines seulement, réservées à des voyageurs peu pressés et curieux d’explorer une Polynésie loin des pilotis. Aujourd’hui, dans sa version 5, le navire a démultiplié sa capacité d’accueil, offrant une centaine de cabines, dont des suites confortables. L’expérience,
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elle, reste identique. L’arrivée au petit port de Nuku Hiva, sous les grands pics de basalte, après une journée de pleine mer et une escale aux Tuamotu, est chaque fois un événement. Six escales et toujours la même impression joyeuse, le sentiment de vivre une rencontre privilégiée avec les Marquises et leurs habitants. Chaque mouillage est l’occasion de s’échapper pour la journée, de fouler cette terre précieuse. Rendre visite aux tikis géants de Lipona sur Hiva Oa ; à Brel et Gauguin, pensionnaires éternels du petit cimetière du Calvaire ; aborder la culture marquisienne auprès des tisseuses de Fatu Hiva, des sculpteurs d’Ua Huka ; se poser sous un banian sacré, déjeuner sur une plage merveilleuse, avant de reprendre la mer. Et perdre, d’île en île, la notion du temps.
VOYAGEURS DU MONDE L’Aranui propose également, une à deux fois dans l’année, une croisière exceptionnelle de treize jours dans le Pacifique Sud reliant les archipels des Gambier, des Australes et les mythiques îles de Pitcairn. Pensez à réserver au moins neuf mois à l’avance.
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Archipel des Australes T U B U A I — R A I V A V A E — R U R U T U — R I M ATA R A — R A PA
Sous l’influence de l’Antarctique, la douceur tempérée du plus méridional des archipels polynésiens détonne. Résultat : les terres sont fertiles et font des Australes de véritables jardins d’abondance.
es nuages sont si bas dans ce coin du Pacifique qu’ils enveloppent les crêtes et s’allongent même sur les pentes. Les Australes n’ont rien de tropical. Les Polynésiens du Nord les appellent même “les Glaciales”. Avec leur climat tempéré, tout pousse sur ces îles. À Tubuai comme à Raivavae, plaines et pâturages fertiles s’étalent. Il y a même des vaches. Pommes de terre, carottes, choux, oignons, caféiers, orangers, pêchers, etc. : la goélette-cargo remplit régulièrement ses cales de fruits et de légumes pour approvisionner le reste du pays. Rares sont les voyageurs en revanche à venir dans cet archipel situé à 600 kilomètres de Tahiti. Un illustre osa s’y aventurer. Rurutu abrite des grottes aux mille légendes, dont l’une a été rebaptisée “Mitterrand” après que l’ex-président eut été reçu par ses habitants.
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Des visiteurs d’un autre genre viennent aussi s’y baigner de juillet à octobre : les baleines s’accouplent et mettent bas dans les eaux polynésiennes, où elles sont protégées. À Rimatara, des perruches tapageuses bénéficient également de ce privilège. Le vini, qui désigne aussi le téléphone portable, ne chante plus que sur cette île : la dernière reine imposa un tabou (un interdit) sur l’oiseau, pour assurer sa survie.
VOYAGEURS DU MONDE Si la Polynésie pointe régulièrement en tête de liste des voyages de noces, c’est le plus souvent pour réaliser un rêve de pilotis et de lagons. Vœu bien entendu exaucé par nos conseillers. Mais nos spécialistes sont capables d’orchestrer des lunes de miel bien plus originales, de la destination aux attentions. Les Australes sont une piste parmi d’autres…
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In the mood Café et taro ! À travers les plantations de Raivavae, en grimpant dans les hauteurs, vous pourrez avoir une vue panoramique et saisissante. Du vert, du bleu… Et, dans le bleu, barboter paisiblement. À Rurutu, en revanche, le bleu accueille les baleines à bosse, qui s’y accouplent puis donnent naissance, onze mois plus tard, à leurs petits. PLACE TO BE Le Manotel Pension de charme située en bord de mer, à Rurutu. Son propriétaire, chaleureux et très accueillant, ne manquera pas de vous faire partager sa passion pour l’île. Nota bene : dans les Australes, on vit surtout chez l’habitant.
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récit
Aviateur, joueur de tennis, dandy, pionnier de la navigation, Alain Gerbault mena une existence des plus palpitante. Las, il fuit les mirages de la civilisation moderne, et passa du paradis des îles polynésiennes à l’enfer d’une fin de vie faite d’errances. Un hommage signé par l’écrivain et journaliste Patrick Poivre d’Arvor, pour raviver le souvenir d’un sombre héros de la mer.
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’ai découvert pour la première fois Alain Gerbault autour d’un court de tennis. C’était en 1929, à RolandGarros, du nom de l’aviateur français disparu onze ans plus tôt dans un combat aérien à la toute fin de la Grande Guerre. Mais c’est un tout autre héros que l’on s’apprête à célébrer en ce 28 juillet, lors de la finale de la Coupe Davis France-ÉtatsUnis. Lorsque notre ami Gerbault pénètre dans la tribune présidentielle, au moment où se dispute le double, l’arbitre de chaise annonce son arrivée aux quelque 10 000 spectateurs et provoque de fait l’interruption de la rencontre. Le public, comme un seul homme, se met à entonner La Marseillaise, et Borotra et Cochet, les finalistes français, abandonnent leurs raquettes et se précipitent vers Alain Gerbault pour l’embrasser.
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Pourquoi cet accueil de star ? Pas uniquement parce qu’il fut lui aussi, pendant la guerre, un as de l’aviation. Pas davantage parce qu’il fut un remarquable tennisman, finaliste du double à RolandGarros en 1921 et du simple l’année suivante au tournoi de Monte-Carlo. Non. Le 26 juillet, Alain Gerbault bouclait un incroyable tour du monde à bord de son mythique voilier, le Firecrest. Arrivé au Havre, il avait été accueilli triomphalement par une foule immense (il recevra même la Légion d’honneur quelques jours plus tard). Ainsi, pour reprendre les bonnes vieilles habitudes, il s’était rendu au stade Roland-Garros, accompagné de la grande championne Suzanne Lenglen, une amie intime avec laquelle il disputa de nombreux doubles mixtes. Alain Gerbault ressent l’appel de la mer lorsqu’il est enfant,
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à Dinard, sur le yacht paternel. L’homme qu’il est devenu a de la constance dans les idées et sait sortir des sentiers battus. Ainsi, une première fois, il ose une traversée de l’Atlantique d’est en ouest. Sur son petit bateau de onze mètres, il essuie vents et courants contraires et met plus de cent jours pour relier Nice à New York, en 1923. Il en fait le récit dans Seul à travers l’Atlantique (1924), immense succès de librairie. Les fortunes de mer ne le décourageant pas, il ne reste en France qu’une petite année, le temps de renouer fugacement avec sa vie de dandy et de bourreau des cœurs. Car Alain Gerbault s’ennuie. Il lui faut à la fois plus de mer, plus d’aventure, plus d’évasion. Il imagine donc un nouveau voyage, encore plus palpitant et beaucoup plus long. Toujours sur son Firecrest et toujours en solitaire, il repart de New York le 2 octobre 1924, pour un tour du monde de cinq ans. Cap sur les îles : Bermudes, Tahiti après le canal de Panama, Fidji, La Réunion, Sainte-Hélène, le Cap-Vert… Jusqu’à cette arrivée héroïque au Havre en 1929. Le Tout-Paris se l’arrache, il croule sous les invitations, Yvonne Printemps lui consacre une chanson… Mais il n’est pas heureux en France. D’autant qu’en 1932, sa tendre amie la navigatrice Virginie Hériot disparaît à l’âge de 42 ans. “Mes trois ans de retour à la vie civilisée me semblent vides, terriblement vides, plus vides qu’une semaine passée dans un atoll, tant la vie trépidante et compliquée de la civilisation moderne appauvrit la mémoire en enlevant le temps de réfléchir. Seul subsiste le souvenir d’un tourbillon perpétuel et incessant de voyages.” Il lui faut donc repartir. Voyager : la grande affaire d’Alain Gerbault.
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“Mes trois ans de retour à la vie civilisée me semblent vides, terriblement vides (…). Seul subsiste le souvenir d’un tourbillon perpétuel et incessant de voyages.” J’aurais tellement aimé qu’il m’embarque à son bord, le 28 septembre 1932, à Marseille d’où il appareille avec son nouveau bateau, dont il avait dit qu’il serait son tombeau… Sans fausse modestie, il lui avait donné le nom d’Alain Gerbault… Après des années d’errance, sans jamais revenir en France, la prophétie du marin se réalise le 16 décembre 1941, sur l’île de Timor où il rend l’âme. Entretemps, tout au long de ces neuf ans de vagabondage dans les îles polynésiennes, il aura approché une certaine idée du paradis. Il y fouille tous les archipels du Pacifique Sud, y apprend les langues locales et fait renaître des traditions de populations colonisées par l’administration mais aussi par l’alcool. Il retrouve enfin les Marquises tant aimées de son premier tour du monde. Jamais il n’oubliera cette “route du vrai retour”. Il y aura goûté la sérénité, ce qu’il rapporte dans Îles de beauté (1941), l’ouvrage de la réconciliation avec le monde vivant. Il partage le quotidien des pêcheurs, leurs jeux, leurs rires, leurs traditions. Mais au fil des années, sa vision de la Polynésie se fait plus sombre. Un paradis se meurt (parution posthume en 1949) est le titre de son livre-testament, que je recommande à chaque voyageur partant à la découverte du Pacifique. Malgré cela, il aura fait quelques
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mauvais choix, bien éloignés des réalités métropolitaines : Pétain plutôt que de Gaulle. Et alors que l’Océanie se rattache à la France libre, il lui faut fuir. Les îles Samoa, Tonga. Toujours plus loin, toujours l’errance. Il passe le détroit de Torrès et arrive dans l’océan Indien. Le voilà au Timor portugais. Il vit à moitié nu sur son bateau, sa maigreur fait peur, il traîne sur la plage, rongé par la malaria. Le navigateur tente de repartir, mais son bateau s’écrase contre les récifs. Lui s’en sort en nageant, mais très affaibli par la maladie, il agonisera pendant une semaine. Soixante-dix ans plus tard, je suis retourné à Dili, au Timor. Puis à Bora-Bora, où Alain Gerbault a fini par être enterré, chez ceux qu’il aimait. Sa tombe était reléguée derrière les poubelles du port. Avec quelques amis et les autorités locales, nous avons financé sa restauration. En mémoire de celui qui avait écrit : “Le marin appareille sur son navire Toujours il reprend le large Un jour, pour la première fois, il avait pris la mer. Et c’est elle qui le reprend toujours. Le marin s’est enseveli avec son navire. Il ne bravera plus l’orage Toujours il reprenait la mer Et c’est elle qui l’a pris pour toujours.” •
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l’usage du monde
DO YOU SPEAK tahitien ? Dix choses à savoir pour que votre venue en Polynésie ait le goût de paradis.
MAHI MAHI
ON SE DIT TU Le vouvoiement n’existe presque pas et c’est plus chaleureux
TABOU
signifie “interdit”. Ainsi, il est “tabou” de toucher un tiki (statue sacrée)
réside dans leurs genoux, le haut du corps restant immobile
LES ROULOTTES À la fin d'une conversation,
Poisson cru mariné dans du lait de coco : c’est le plat traditionnel
NANA veut dire “Au revoir”
Signe de bienvenue, et portée sur l’oreille, la
FLEUR DE TIARÉ à droite indique que vous êtes libre ; à gauche, que vous êtes pris
Le secret des vahinés pour danser le
TAMURE
Pour rencontrer des Polynésiens, dînez dans les “food trucks” locaux :
Les Polynésiens parlent avec leurs
SOURCILS
Un même mouvement peut dire dix mille choses (entre autres “oui”)
Et si vous repartiez avec un souvenir indélébile ?
FIU TATOUAGE
exprime le spleen, quel qu’il soit : “Je suis fiu” (“je suis fatigué”), “c’est fiu la pluie”…
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Autrefois réservé aux grands chefs et aux figures importantes, le tatouage était sacré.
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VOYAGEURS EN POLYNÉSIE SOCIÉTÉ — TUAMOTU — MARQUISES — AUSTRALES
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