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GALERIES GÉNÉRATIONNELLES

GALERISTE ET ARTISTE

Pauline Pavec, Quentin Derouet et leur chien Nadja, entourés des œuvres d’Adam Bogey, pour l’exposition « Sur la route du Feu », jusqu’au 29 octobre.

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JEUNES GALERISTES

ACCOMPAGNER ET PROMOUVOIR LES ARTISTES ÉMERGENTS, PORTER LA JEUNE SCÈNE FRANÇAISE À L’INTERNATIONAL, CROISER LES UNIVERS ART ET DESIGN, PENSER EN RÉSEAU, SORTIR DU CADRE… PAULINE PAVEC ET QUENTIN DEROUET, GUIDO ROMERO ET TRISTAN PAPROCKI, CHARLOTTE KETABI ET PAUL BOURDET, SÉGOLÈNE BROSSETTE, TOUS, EN SOLO OU EN BINÔME, FONT SOUFFLER UN VENT NOUVEAU SUR LE MARCHÉ DE L’ART CONTEMPORAIN. VIVIFIANT ET SURPRENANT. PAR Virginie Bertrand

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1. Jacques Prévert, série des « Éphémérides », 1950-1960, feutres et pastels. Faisant office d’agenda, il y inscrit son emploi du temps, ses rendez-vous et quelques pensées. 2. Le duo Guido Romero et Tristan Paprocki. 3. Max Coulon, No reason to move, cabane, en hêtre et bastaing, 2022, H 392 cm. Sculpture réalisée in situ dans la forêt d’Ognon pour Greenline Foundation. 4. Lou Ros, Vanishing Landscape, acrylique, pastel et spray sur toile, 2022, 16, 55 x 46 cm. 5. Mario Picardo, Kick-Off 3, acrylique et polyuréthane sur toile, 2022, 195 x 130 cm.

PAULINE PAVEC, ÉTOILE MONTANTE D’ART PARIS

Quand celle-ci participe à cette foire d’art contemporain, les fleurs de Prévert couvrent les murs. Une découverte pour beaucoup, ignorant que le poète peignait une fleur par jour. Un almanach à la Prévert ! Quel est votre parcours ? J’ai cofondé la Galerie Pauline Pavec avec mon mari, Quentin Derouet, artiste. Il a été reçu 1er prix de la Villa d’Arson à Nice, et je suis historienne de l’art après des études à l’École du Louvre. Attachés à des artistes comme Robert Malaval, nous voulions créer un espace de dialogue entre les différentes générations, balayant le XXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Comment pensez-vous votre métier ? Notre démarche est de permettre la relecture de certaines œuvres historiques, souvent laissées de côté. Je pense que notre génération ne doit pas suivre les modes, mais avoir la curiosité d’aller regarder plus loin dans l’histoire de l’art ou l’avenir. Quels artistes représentez-vous ? Depuis 2018, nous présentons le travail de différents artistes : Jacques Prévert, Robert Malaval, Jacqueline Lamba, François Ristori ou René Iché, mais aussi celui de jeunes artistes comme Mathilde Denize ou Adam Bogey. Comment les repérez-vous ? Pour les artistes contemporains, cela part toujours d’une rencontre, d’un coup de cœur. Pour les artistes historiques c’est différent, nous faisons énormément de recherches. Votre dernier coup de cœur ? Le travail unique de Jacqueline Lamba, épouse d’André Breton. Une artiste qui a voué sa vie entière à la peinture. Votre programmation à venir ? Les toiles à paillettes des années 1970 de Robert Malaval avec les œuvres caméléons d’Olivier Mosset, produites spécialement pour ce dialogue inédit. 100 % électrique, dixit Pauline Pavec.

ROMERO PAPROCKI, L’ULTRA-CONTEMPORAIN

Le duo Guido Romero et Tristan Paprocki se pose rue Saint-Claude après une tournée des foires internationales, Art Paris, CAN à Ibiza, à Barcelone, au Luxembourg… Leur ligne curatoriale : l’ultra-contemporain. Quel est votre parcours ? Tristan Paprocki et moi, nous nous sommes rencontrés en 2020, après plusieurs collaborations sur diverses expositions avec son agence de conseil en art, Agence Studiolo. Nous nous sommes associés l’année suivante avec pour ambition d’ouvrir un grand espace parisien dans la continuité des galeries de la rue Chapon. Quels artistes représentez-vous ? La jeune scène émergente, les félicités des Beaux-Arts de Paris et d’autres fraîchement diplômés : Mario Picardo, Lou Ros, Max Coulon, Marion Flamand qui vient d’investir toutes les vitrines de la Samaritaine… et d’autres plus confirmés. Comment les repérez-vous ? Au-delà des visites d’atelier et des réseaux sociaux, nous suivons certaines galeries qui nous ressemblent à l’international, comme L21 à Majorque et Alegria à Barcelone. Nous proposons des échanges artistiques. Nous invitons l’un de leurs artistes dans une exposition collective, et eux convient l’un des nôtres. Cela permet d’exporter la jeune scène française et de montrer de nouveaux artistes pour la première fois en France. Votre dernier coup de cœur ? Max Coulon, le plus jeune des artistes de la galerie, diplômé et félicité des Beaux-Arts de Paris 2021. Il a une première exposition personnelle en Allemagne prochainement, initiée par le sculpteur Stephan Balkenhol, qui a été son ancien professeur. Votre programmation à venir ? Pour l’ouverture, Mario Picardo avec « Kick off », puis une exposition qui sera 100 % féminine et étrangère.

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1. Michele Landel, Eve and Adam, photographie, tissu, fils et pastels, pièce unique, 2022. 2. Ségolène Brossette, fondatrice de la galerie éponyme. 3. Fabien de Chavanes, Dessusdessous 10, série « Dessus-dessous », deux tirages argentiques tissés, 2020, pièce unique. 4. Idir Davaine, Triptyque du mausolée - l’adieu des tournesols 1, acrylique et caséïne sur papier, 2022, 130 x 170 cm. Il fait partie de son solo show réunissant un ensemble d’œuvres représentant des variations autour du thème du tournesol. 5. Charlotte Ketabi et Paul Bourdet.

SÉGOLÈNE BROSSETTE, PHOTOGRAPHIE ET DESSIN

Il y a trois ans, elle choisit d’ouvrir sa galerie, mettant en lumière des artistes travaillant à partir de ces médiums tout en créant des liens avec d’autres arts. Quel est votre parcours ? À l’origine je voulais devenir psychanalyste et j’ai finalement opté pour l’art. J’ai pensé que les artistes sublimaient leur névrose et que quelque chose de positif en ressortait. Au début, j’ai commencé par travailler avec des experts en photographie. Puis j’ai voulu me rapprocher des artistes en participant à la production d’événements artistiques comme Les Ateliers de Rennes, une biennale d’art contemporain. Comment pensez-vous votre métier ? Je vois mon métier comme une passerelle entre deux mondes : celui des artistes et les autres, que ce soient des collectionneurs avertis ou des primo-collectionneurs. Quels artistes représentez-vous ? En 2019, j’ai ouvert un lieu fixe avec mon logo sur la façade, à Saint-Germain-des-Prés. Je représente en grande majorité d’artistes français. Je crée des ponts avec les autres techniques artistiques au lieu de les cloisonner. Comment les repérez-vous ? C’est une quête permanente, dans les salons pour jeunes artistes comme le Salon de Montrouge, les expositions de centres d’art excentrés, par des commissaires d’exposition, des lectures de portfolios. Lorsque je retiens un artiste c’est que j’ai un projet d’exposition. Votre dernier coup de cœur ? Julia Morlot qui sera exposée du 2 au 17 décembre un projet sur l’agriculture. À cette occasion, elle a créé des œuvres en lien avec le blé qu’elle intègre dans ses camées en céramique. Votre programmation à venir ? Christophe Beauregard, photographe, et Mathieu Delacroix, designer, dans « Face à moi mon image », dans le cadre de la manisfestation PhotoSaintGermain, du 21 octobre au 19 novembre,

KETABI BOURDET, ALLIANCE DE L’ART DU DESIGN

Charlotte Ketabi s’associe à son ami Paul Bourdet pour l’art contemporain et le design du XXe siècle, ils lancent ensemble Ketabi Bourdet. Quel est votre parcours ? Nous avons un peu les mêmes parcours. Nous avons étudié le marché de l’art , à l’EAC pour Paul, et moi au Sotheby’s Institute. Puis nous avons rejoint des galeries importantes, Paul chez François Laffanour, Galerie Downtown, et moi chez Nathalie Obadia. Comment pensez-vous votre métier ? Nous créons un nouveau modèle où nos deux passions sont liées. Cette double casquette nous enrichit et nous permet de proposer un éventail très large de la création contemporaine, des années 1980 à nos jours. Nous nous voyons comme un lieu où nos collectionneurs viennent pour échanger sur l’histoire de l’art et du design. Quels artistes représentez-vous ? Paul a créé Paul Bourdet Fine Furniture en 2019 et moi Ketabi Projects en 2020. Ketabi Bourdet, en 2022. Nous faisons la promotion d’artistes de notre génération comme Inès Longevial, Audrey Guttman, Julien Saudubray ou Pauline d’Andigné, et d’autres tel Richard Texier. Nous présentons également du mobilier des années 1980-90 : Philippe Starck, Martin Szekely, Jean-Michel Wilmotte et du design contemporain : les totems de Tim Leclabart ou les lampes de Maxime Louis-Courcier. Comment les repérez-vous ? Pour les dénicher, avec les yeux, pour les retenir, avec le cœur ! Nous visitons régulièrement les pépinières d’artistes. Votre dernier coup de cœur ? L’artiste de 26 ans, Cyrielle Gulacsy, passionnée par l’espace et les nébuleuses à la galerie Anne-Sarah Bénichou. Votre programmation à venir ? Idir Davaine, « Éclatax Sunshine », jusqu’au 19 novembre, puis un solo show de Pauline d’Andigné et un autre de Philippe Starck (années 1980), à partir du 8 décembre. Adresses page 192

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