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NOUVEAUX CHAPITRES
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LUMIÈRE !
Inscrite au titre des monuments historiques, la salle Ovale rénovée impressionne par ses dimensions : un espace de 43,70 mètres sur 32,80 mètres et 18 mètres de haut. Le plafond est composé d’une verrière centrale entourée d’un entrelacs de feuilles d’acanthes dorées, et de seize oculi (œilsde-bœuf) vitrés, décorés de mosaïques.
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L’INSTANT
Après douze ans de travaux titanesques, le site historique de la Bibliothèque nationale de France, au cœur de Paris, dévoile dans ses habits neufs, ses nouvelles ambitions. La mythique salle Ovale s’ouvre désormais aux lecteurs amateurs, le musée s’enrichit de salons et de galeries hier fermés , et l’ensemble des 58 000 mètres carrés gagne en lumière, en accessibilité, en désirabilité.
TEXTE Virginie Bertrand
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ENCYCLOPÉDIQUE ET UNIVERSALISTE
1. La galerie Mazarin est désormais l’écrin du nouveau musée, une « galerie des trésors » puisés dans les collections encyclopédiques de la BnF : pièces rares, œuvres de provenances prestigieuses ou célèbres. 2. Le parcours chronologique commence dans la salle des Colonnes. Y sont exposées, les riches collections d’antiquités rassemblées dans le Cabinet du roi, et acquises lors des siècles suivants. 3. Département des Arts du spectacle, lieu de la mémoire de toutes les expressions du spectacle vivant : théâtre, cirque, danse, marionnette, mime, music-hall ou cinéma. 4. Le département des Manuscrits conserve l’une des plus importantes collections au monde de manuscrits médiévaux, modernes et contemporains.
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INVITATION À LA CONNAISSANCE
L’escalier d’honneur, conçu par les architectes Virginie Brégal et Bruno Gaudin, se glisse dans sa rotonde toute hauteur qui l’entoure d’une douce lumière zénithale. Cette hélice ajourée en acier et en aluminium verni est une forme d’hommage à l’architecture métallique du XIXe siècle. Il s’intègre dans un univers de pierre monochrome et imprime une nouvelle identité contemporaine à l’institution séculaire.
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Les façades noircies de la BnF bordant les rues de
Richelieu, Colbert, Vivienne et Petits-Champs ont laissé la place à un quadrilatère rutilant. Les échafaudages sont tombés, révélant une deuxième entrée précédée d’un jardin papyrifère – avec des plantes dont l’écorce peut servir à faire du papier – imaginé par Gilles Clément, la possibilité de traverser l’ensemble de part et d’autre, de gagner les étages par un vaste escalier hélicoïdal. Tout ici invite à se poser, à se soustraire aux trépidations extérieures, à se suspendre au temps. Riche de documents patrimoniaux, centrés sur les arts du spectacle, les estampes, les photographies, les manuscrits, les cartes et plans, les globes célestes et terrestres, la musique, le lieu devait se transformer pour mieux se partager. Également par souci de préservation, toujours en 110 volts, avec système de stockage datant du XIXe. Or, quelque vingt millions d’archives y sont classées sur quarante-deux kilomètres de linéaires, sans compter les collections amassées sur plusieurs siècles, une continuité historique s’enrichissant toujours même sous la Révolution par les saisies. Les architectes Virginie Brégal et Bruno Gaudin ont facilité la lecture de ce palimpseste de cinq siècles d’architecture du XVIIIe à aujourd’hui. Ils ont insufflé une douce contemporanéité, de verre et d’acier, privilégiant la transparence afin d’éclairer l’histoire, de donner à voir les histoires. Le musée méconnaissable, hier poussiéreux, dédié aux monnaies et médailles, déroule aujourd’hui ses trésors accumulés depuis Colbert, ministre de Louis XIV : le trône de Dagobert, le jeu d’échecs de Charlemagne, un des globes de Coronelli, la bible de Gutenberg, la partition du Don Giovanni de Mozart, le manuscrit de La Chartreuse de Parme de Stendhal, celui des Fragments d’un discours amoureux de Barthes, des estampes de Matisse, des photographies de Marine Franck… Se découvrent la galerie Mazarin aux peintures baroques de Romanelli, les salons Louis XV aux décors de Van Loo, Natoire ou Boucher. Autre lieu emblématique, la salle Ovale de lecture, jusqu’à maintenant réservée aux chercheurs et aux étudiants, accueille désormais tout public. Vingt mille ouvrages et neuf mille bandes dessinées sont en accès libre, de quoi donner le goût de la lecture. Sur l’impulsion toujours de Laurence Engel, présidente de la BnF, une commande publique pour la chaise qui allait se marier, en deux cents exemplaires, aux longues tables du XIXe siècle, a été faite au Mobilier national. Ce type de partenariat entre institutions publiques pour un acte d’édition de mobilier remonte à l’ère Pompidou et aux créations de Pierre Paulin et Olivier Mourgue pour le palais de l’Élysée. Le designer Patrick Jouin a remporté ce concours mené conjointement. Il a dessiné une chaise légère, tout en chêne massif, résumant à elle seule la philosophie architecturale qui a conduit cette rénovation « Une chaise de concentration. Cette approche de la fonction est une source de forme. Je voulais qu’elle s’inscrive dans l’ambiance. Résolument de notre époque, elle se glisse dans l’histoire. » Tout est dit. La Bibliothèque nationale de France Richelieu inaugure ses prochains chapitres. Adresse page 192
DESIGN ET TRADITION
PAGE DE GAUCHE 1. La BnF a fait appel au Mobilier national pour le lancement d’un concours de design de la future chaise de lecture de la Salle Ovale dont Patrick Jouin a été lauréat. Devant Eñaut Jolimon de Haraneder, P.-D.G. de l’atelier de meubles Alki et Laurence Engel, présidente de la BnF, Hervé Lemoine, président du Mobilier national, et Patrick Jouin, designer. 2. La chaise « Orria » de Patrick Jouin, prototypée par l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national. Elle est en chêne massif et cuir, empilable, pèse à peine plus de 5 kilos et a demandé une technicité de pointe en usinage alliée au savoir-faire artisanal basque de l’atelier Alki.