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QUATRE VISIONS

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UN ŒIL NOUVEAU

UN ŒIL NOUVEAU

2. 3.

1. 4.

1. Stone Pine Tunnel, Pineto, Abruzzo, Italy, 2016, détail. Photographie extraite de la série « Arbres », de Michael Kenna, adepte des longs temps de pose. 2. Coupe d’artichaut, 1963. Photographie de Denis Brihat, en noir et blanc, à l’intensité renforcée par des métaux et pigments. 3. Arbos, photographie d’Éric Bourret, issue de ses marches dans la nature. 4. Sans titre, détail d’une photographie de Flore pour l’exposition « L’odeur de la nuit était celle du jasmin », dont le livre qui en a été tiré a reçu le Prix Nadar 2020.

Chaumont-sur-Loire

QUATRE VISIONS

DANS LE CADRE D’EXCEPTION DU DOMAINE, ENGAGÉ POUR LA BEAUTÉ ET LE RESPECT ENVERS LA NATURE, CHAUMONT-PHOTOSUR-LOIRE, 5 E ÉDITION, INVITE QUATRE PHOTOGRAPHES DONT LES ŒUVRES QUASI PICTURALES, DU DÉTAIL AUX PLANS LARGES, RAVISSENT L’ŒIL. UNE PARTITION EN QUATRE STYLES SUR L’INOUÏE PRÉCIOSITÉ DE NOTRE ENVIRONNEMENT. PAR Laurence de Calan

Si l’amour de la nature les rassemble, chacun exprime avec force sa propre volonté photographique. L’Anglais Michael Kenna travaille « sur le motif », à la façon des impressionnistes, en petit format et noir et blanc. Ses « Arbres », saules, chênes, pins aux graphismes complexes et dégradés nacrés, à l’aube, au crépuscule, dans la brume, la neige, le vent que l’on devine, semblent raconter une histoire. « J’aime les connaître intimement, les retrouver », confie ce voyageur, adepte des longs temps de pose, jusqu’à dix heures, qui réalise lui-même ses tirages argentiques. Denis Brihat habite Bonnieux, en Provence, où il connut Doisneau, Picasso, Fernand Léger et enseigna. Il milite depuis toujours pour la reconnaissance de la photographie comme art à part entière. Tulipes, lichens, aulx, aiguilles de cèdres, fleurs de carottes sauvages, ses images sont construites avec rigueur, tirées en noir et blanc, virées avec métaux et pigments. Le végétal semble y prendre vie dans une quête philosophique autant qu’esthétique. Six mois par an, huit heures par jour, Éric Bourret accomplit ses marches photographiques, en France ou par les forêts primaires de Chine, de Finlande. « Je suis constitué de paysages que je traverse et qui me traversent… En marchant, je vois avec le corps autant qu’avec les yeux… » Ses grands formats sont des débordements poétiques emplis de la puissance créatrice de la nature arpentée. Flore, la Franco-Espagnole, dont les grands-parents connurent l’Indochine de Marguerite Duras, voyage dans le temps, entre imaginaire et réalité, pour retrouver ce qui avait fasciné l’écrivaine et qui demeure. Au polaroïd ou à l’argentique, elle poursuit sa mythologie personnelle en noir et blanc, teinté au thé et ciré. Son livre L’odeur de la nuit était celle du jasmin reçut le Prix Nadar 2020 et sa série, exposée au palais de l’Institut, le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, en partenariat avec l’Acadé- CHAUMONTmie des beaux-arts. On ne saurait mieux PHOTO-SUR-LOIRE dire que Chantal Colleu-Dumond, com- — missaire de l’événement : « Entre ces quatre Du 19 novembre 2022 univers, il y a le temps et le silence, deux ingré- au 26 février 2023, dients photographiques qui offrent aux beautés domaine de Chaumont. de la nature la possibilité de se laisser contempler. » domaine-chaumont.fr

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