Vulcain a passion for fine craftsmanship

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L’HISTOIRE DE LA MANUFACTURE VULCAIN

... L’ ardeur du bel ouvrage THE HISTORY OF THE MANUFACTURE VULCAIN

... A passion for fine craftsmanship


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Rédaction : Texts

Laurent Duvanel, Anick Vuille, La Chaux-de-Fonds Michel Jeannot, Neuchâtel

Création graphique mise en pages : Graphic design & layout

Nathalie Crocetti, atelier ch, Lausanne

Traduction : Translation

Susan Jacquet, Transcribe, Vuillerens

Photographie : Photography

Claude Joray, Guy Perrenoud, Bienne

Scannage : Scanning

Michel Riethmann, Les Bayards

Corrections : Proofreading

Vivian Thérèse Mathiot, Dijon

Iconographie crédits photographiques : Ilustrations and photo credits

Impression : Printing

Agence photographiques Roger Viollet, Paris (page 21, 90) Archives de l’Etat de Genève, Genève (page 44) Archives de l’Etat de Neuchâtel, Département de l’industrie I, No 42 (page 20) Arianespace, Evry-Courcourones Cedex (page 29) Antiquorum, Geneva (page 42, 47) Blackstone/Fotolia (page 48) Avery Architectural and Fine Arts Library, Columbia University in the City of New York (page 41) MIH, Musée International d’Horlogerie, La Chaux-de-Fonds (page 61) Musée d’Histoire, La Chaux-de-Fonds (page 17, 19, 35) Elen/Fotolia (page 112) Images.com/Corbis (page 80) José Luis Gutiérrez/ Stockphoto (page 10) Linda Macpherson/iStockphoto (page 30) Photo RMN - ©Jean-Gilles Berizzi (page 28) René Mansi/iStockphoto (page 116)

Darantiere, Quetigny (France)

Editeur - Publisher : Manufacture des Montres Vulcain SA Chemin des Tourelles 4, 2400 Le Locle, Suisse Switzerland www.vulcain-watches.com

DISCLAIMER Images and letters of U.S. Presidents displayed in this book are intended only to memorialize the historical fact that the Presidents received a VULCAIN watch and not as any endorsement of VULCAIN watches by such Presidents.


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Laurent Duvanel et Michel Jeannot

L’HISTOIRE DE LA MANUFACTURE VULCAIN

... L’ ardeur du bel ouvrage THE HISTORY OF THE MANUFACTURE VULCAIN

... A passion for fine craftsmanship


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Manufacture des Montres Vulcain. Mars/March 2010 Tous droits rĂŠservĂŠs/All right reserved ISBN : 978-2-8399-0651-7


Sommaire Préface :

ALCHIMIE ENTRE HOMME ET TECHNIQUES

par Jean-Daniel Pasche, président de la FH

Chapitre 1 :

FONDATION ET ESSOR INTERNATIONAL

1858 – 1890

P 10

Chapitre 2 :

CONSOLIDATION ET ACCÉLERATION

1891 – 1919

P 30

Chapitre 3 :

VULCAIN DANS SES MURS

1920 – 1947

P 48

Calibre Cricket : PREMIÈRE MONDIALE

P 66

Chapitre 4 :

VULCAIN EN POINTE

1948 – 1985

P 80

Chapitre 5 :

VULCAIN EN SOMMEIL

1986 – 2001

P 112

Chapitre 6 :

RÉSURRECTION ET RENOUVEAU

2002 – 2010

P 116

Contents Foreword :

A PERFECT BLEND OF INDIVIDUALS AND TECHNIQUES

by Jean-Daniel Pasche, President of the FH

Chapter 1 :

FOUNDING AND INTERNATIONAL EXPANSION 1858 – 1890

P 10

Chapter 2 :

CONSOLIDATION AND ACCELERATION

1891 – 1919

P 30

Chapter 3 :

VULCAIN IN ITS OWN PREMISES

1920 – 1947

P 48

calibre Cricket : WORLD FIRST

P 66

Chapter 4 :

VULCAIN AT THE PEAK

1948 – 1985

P 80

Chapter 5 :

VULCAIN’S LONG NIGHT

1986 – 2001

P 112

Chapter 6 :

VULCAIN AWAKENS

2002 – 2010

P 116

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Préface

Foreword

Pour qu’une marque horlogère perdure, une alchimie subtile doit s’établir entre hommes et technique, marchés et histoire. Ainsi, lorsqu’à l’image de Vulcain, une manufacture suisse dépasse un siècle et demi d’existence, cela ne peut que réjouir l’organisation faîtière que je préside. Certes, le chemin n’a pas toujours été rectiligne et sans cahot : parcourir l’histoire, traverser deux conflits mondiaux, subir plusieurs crises économiques n’est jamais simple, et cela laisse des traces. Les fondateurs et leurs descendants de la famille Ditisheim l’ont appris à leurs dépens. Et pourtant, malgré les aléas conjoncturels, ils ont su en tirer les conséquences: ils ont toujours trouvé l’énergie d’innover, de viser à la fois nouveauté et qualité tout en sachant maîtriser les impératifs de la production. Passage obligé que cette quête de l’excellence qui donne à une marque le plus indispensable pour sortir son épingle du jeu. Car l’horlogerie n’a qu’un marché: le Monde. Pour s’y imposer, une recette éprouvée que ces horlogers des montagnes neuchâteloises ont appliqué: voyager, aller voir chez eux les clients. Qui apprécient de voir un des membres de la famille venir personnellement les conseiller. Fabriquer et vendre des montres n’est pas qu’un métier, c’est une philosophie de vie. L’horlogerie transcende l’homme qui l’aborde: elle lui donne l’occasion de réfléchir à la marche du monde, de se définir face au temps qui passe. Parfois aussi l’horlogerie apprend à l’homme à prendre son temps. C’est le temps qu’il a fallu à Vulcain, sauvé des eaux à l’image du dieu romain qui lui a donné son nom, pour rebondir au XXIe siècle. Fasse le Temps que cette manufacture, dans son berceau neuchâtelois, au cœur de ce Jura suisse où furent écrites certaines des plus glorieuses pages de l’histoire horlogère, fête en 2058 son bicentenaire comme une marque respectée et reconnue. Elle le mérite, tant par la qualité de ses produits que par la sonorité inimitable de sa réussite la plus retentissante: la montre-réveil Cricket. Qui, en ellemême, porte la quintessence de l’histoire de cette marque. Inspirée de la nature, elle réanime un sens vital: l’ouïe. Ecoutez Vulcain ressuscité grâce à la ténacité des horlogers.

For a watch brand to endure, there must be a subtle alchemy between man and technology, markets and history. So when a Swiss manufacturer such as Vulcain endures beyond one and a half centuries, the umbrella organization of which I am president cannot help but rejoice. Admittedly, the road has not always been straight or smooth. Ensuring the survival of a company through a history including two world wars and several economic crises is never a simple matter, and leaves its mark. The Ditisheim family founders and their descendants have learned this at their own expense.Yet they were able to draw the lessons from the economic ups and downs : they have always found the energy to innovate, to aim for originality and quality at the same time, while successfully mastering the essentials of production. This quest for excellence is the road by which a brand must pass to acquire the “ something extra ” that enables it to play the game well. For watchmaking has only one market : the world. These watchmakers from the mountains of Neuchatel have used a proven recipe to make a name for themselves on that market: they have travelled to where the customers are. And the customers appreciate having a family member come to advise them personally. Making and selling watches is more than just a job, it is a philosophy of life. Watchmaking transcends its practitioner : it provides an opportunity to reflect on the workings of the world, to define oneself in the face of passing time. Sometimes watchmaking also teaches us to take our time. Time was what Vulcain needed so it could be rescued from deep waters, like its namesake the Roman god, to rally and live on in the 21st century. May time permit this Manufacture – in its Neuchatel birthplace, in the heart of the Swiss Jura where some of the most glorious pages in Swiss watchmaking history have been written – to celebrate its bicentennial in 2058 as a respected and recognised brand. It deserves such recognition, both for the quality of its products and for the inimitable resonance of its greatest success, the Cricket alarm watch – which carries within it the quintessence of this brand’s history. Inspired by nature, it reawakens a vital sense: hearing. Listen, then, to the sound of Vulcain, which has found new life thanks to the tenacity of its watchmakers.

Jean-Daniel Pasche Président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse FH

Jean-Daniel Pasche President, Federation of the Swiss Watch Industry FH

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1 - 1858-1890


Fondation et essor international Founding and international expansion

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ans la deuxième moitié du XIXe siècle, le contexte économique et social vit l’essor époustouflant de l’ère industrielle. Les progrès techniques, comme leitmotiv, génèrent l’invention de la photographie et du cinématographe. Ces nouveaux médias détournent l’attention de certains peintres sur la perception de la réalité, engendrant de nouvelles approches picturales. L’impressionnisme marque la rupture de l’art moderne avec l’académisme. Pissarro, Manet, Cézanne, Monet et Renoir entre autres, s’attachent à noter les rendus changeants de la lumière par touches, ne revendiquant plus aucune référence transcendantale. Ils rompent avec l’illusionnisme artistique qui a conditionné la pensée et les habitudes visuelles européennes depuis les origines de la perspective à la Renaissance florentine. L’impressionnisme est le terreau de l’art moderne : le mouvement a pour propos la perception de la réalité, ses variations dans le temps et selon le point de vue; il libère la couleur et pousse la dissolution des formes jusqu’aux scintillements d’ambiance. Une revendication : la peinture absolue.

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he economic and social context of the second half of the 19th century was marked by the staggering expansion of the industrial era. Technical advancements were a continuing leitmotif, leading to the invention of photography and the movie camera. These new media led some painters to turn their attention to the perception of reality, thus begetting new pictorial approaches. Impressionism marked the break between academicism and modern art. Pissarro, Manet, Cezanne, Monet and Renoir – among others – attempted to commit the changing renderings of light to canvas through brushstrokes, and no longer required any transcendental reference. They broke with the artistic illusionism that had shaped European thought and visual habits since perspective first appeared during the Florentine Renaissance. Impressionism was the breeding ground of modern art. The subject of this movement is the perception of reality and how it alters with time or changing points of view; it sets colour free and drives the dissolution of forms into scintillations of atmosphere. It has one demand : painting in the absolute.


MAURICE DITISHEIM 1831 - 1899

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Vulcain en devenir : de solides fondations Vulcain builds on solid foundations

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orsque le marchand alsacien Jacques Ditisheim cherche à s’établir à La Chauxde-Fonds avec sa famille de sept enfants, jamais il n’aurait imaginé que ses descendants allaient marquer l’histoire de l’horlogerie suisse. Citoyen respectueux des lois, il a commencé par demander fort poliment aux autorités le droit de domicilier sa famille dans ces austères montagnes piquetées de sapins. Dans la jeune République neuchâteloise née en 1848, l’esprit était certes à l’ouverture au monde, mais pas à l’établissement définitif de commerçants israélites, car les négociants locaux craignaient leur concurrence. Ils étaient priés de s’établir dans les communes avoisinantes. On n’acceptait de domicilier en ville que les commis ou les ouvriers juifs. Ce n’est qu’en 1857 que La Chaux-de-Fonds supprime cette inégalité, provoquant alors un afflux notable de négociants en tissus et habillement, venus de France, en majeure partie d’Alsace. Les Ditisheim étaient originaires de la commune d’Hegenheim. Situé aux portes de Bâle, ce bourg abritait une importante communauté juive, interdite de domicile dans la cité rhénane. Sa synagogue avait été brûlée lors de la guerre de 1815. Un ressortissant avait alors fui en Suisse ; par la suite, il avait vanté le pays à ses connaissances et de nombreux juifs d’Hegenheim s’y sont établis petit à petit. Ainsi la famille Ditisheim a pu trouver logis et être admise en 1858 sur le territoire de la commune.

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hen Jacques Ditisheim, a merchant from Alsace, wanted to settle in La Chauxde-Fonds with his family of seven children, he never could have imagined that his descendants would leave their mark on Swiss watchmaking history. A law-abiding citizen, he began by very politely asking the authorities for permission to reside with his family in these firdotted mountains. The young Neuchatel republic, established in 1848, was certainly open to the world, but not to the permanent establishment of Jewish merchants, because the locals feared competition from them. The Ditisheim family was asked to settle in the neighbouring towns. Of the Jews, only clerks and labourers were allowed to live in the city. It was not until 1857 that La Chaux-de-Fonds abolished this unequal treatment, leading to a significant influx of textile and clothing merchants from France, the majority from Alsace. The Ditisheims originally lived in Hegenheim. This village at Basel’s gates harboured a large Jewish settlement, to which residence inside the city on the Rhine was forbidden. This community’s synagogue had been burned in the war of 1815. One of the residents then fled to Switzerland ; later he sang the country’s praises to his acquaintances and many Hegenheim Jews gradually settled there.


Dorénavant, Maurice Ditisheim est inscrit au registre des impôts en tant que courtier en horlogerie et son frère Gaspard est mentionné comme horlogeur repasseur (qui est chargé notamment de placer l’échappement sur l’ébauche). Le frère aîné Aron, qui habitait à Sainte-Croix et vendait des étoffes, vient s’établir en terres neuchâteloises en 1860. Malgré l’ouverture officielle de la Suisse à toutes les religions, le sentiment antisémite perdure : il ne s’atténuera qu’au milieu du XXe siècle, après les horreurs nazies. Le chroniqueur Raoul Cop relève dans son Histoire de La Chaux-de-Fonds qu’à la suite de cette décision d’ouverture du conseil général, un certain nombre d’Israélites qui n’habitaient pas en ville « mais qui y exerçaient néanmoins leur commerce, sont venus s’y fixer ». Auparavant, ils habitaient tout simplement dix kilomètres plus loin, au Locle ou encore plus près, aux Éplatures, une commune jouxtant la ville qui n’existe plus aujourd’hui, mais dont le territoire abrite encore le cimetière juif de La Chaux-de-Fonds (où s’élève la tombe de Maurice Ditisheim). Après quelques années passées dans cette ville, Jacques Ditisheim et ses fils demandent en 1872, après l’annexion de l’Alsace par les Allemands, à devenir citoyens neuchâtelois, obtenant du même coup la nationalité suisse. Dans sa requête aux autorités, le père explique : « Nous avons maintenant le droit d’opter entre la nationalité allemande et la nationalité française ; plutôt que de choisir cette option qui ne coûterait rien, nous saisissons cette occasion de nous procurer la nationalité que nous préférons et qui nous coûtera un petit sacrifice financier ». Les autorités cantonales accèdent à la demande : une fois la somme versée, la famille obtient son passeport helvétique.

So it was that the Ditisheim family came to find a home, and was admitted to the city’s territory in 1858. From that time forward, Maurice Ditisheim was listed on the tax rolls as a courtier en horlogerie (watch broker) and his brother Gaspard is mentioned as a horlogeur repasseur (a watch finisher, who also used to be responsible for placing the escapement on the movement blank). His older brother Aron, who lived at Sainte Croix and sold fabric, came to the Neuchatel area in 1860. Though Switzerland was officially open to all religions, anti-Semitism endured : it was not to subside until the mid-20th century after the Nazi horrors. In his history of La Chaux-deFonds, chronicler Raoul Cop relates that after the Municipal Council’s decision in favour of opening the city to Jews, some Jews who did not live in the city “but who did business there came there to live.” Previously, they had simply lived ten kilometres farther away in Le Locle, or even nearer in Les Eplatures, a town adjoining the city. While the town no longer exists, the La Chauxde-Fonds Jewish cemetery (where Maurice Ditisheim is buried) is still located there. After spending some years in this city, Jacques Ditisheim and his sons asked to become citizens of Neuchatel in 1872 – after Alsace was annexed by the Germans – thus gaining Swiss citizenship at the same time. In his application to the authorities, the father explained, “We now have the right to choose between German and French citizenship ; rather than do this, which would cost nothing, we are jumping at this opportunity to acquire the citizenship we prefer at the cost of a small monetary sacrifice.” The cantonal authorities granted the request: once the amount had been paid, the family was duly issued its eagerly awaited Swiss passport.

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Apparition de la couronne remontoir

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ne innovation majeure pour les montres permet de mieux comprendre pourquoi les montagnes neuchâteloises virent fleurir les ateliers et manufactures d’horlogerie. Remplaçant la petite clé alors en usage (comme sur les pendules), un système de remontage et de mise à l’heure par une couronne ajustée au pendant a été introduit dans les année 18451850. Cette importante transformation est certes sans effet sur la marche et le réglage de la montre, mais ses avantages ont vite conquis le public. Rien de plus simple et de plus commode en effet, que de remonter directement la montre sans devoir l’ouvrir. Ainsi la boîte se conserve intacte et la propreté du mouvement est pleinement assurée. Un chroniqueur de l’époque, Charles Wuilleumier, note : « Seule la question des frais du nouveau mécanisme est un obstacle à sa vulgarisation et l’on s’applique partout à le simplifier de telle sorte qu’il puisse être fabriqué avec économie et appliqué aux montres communes de toutes grandeurs et à destination de tous pays. (…) L’application du remontoir au pendant donne une nouvelle et très grande impulsion à la fabrication de l’horlogerie.» Ainsi, la roue de la fortune tourne à l’avantage des frères Ditisheim. « La maison de commerce fondée dans votre ville prospère grâce à la liberté commerciale qui règne dans le canton de Neuchâtel et grâce aux soins qu’ils ont donnés à leur commerce et aux relations solides et honnêtes qu’ils ont su se créer.» Cette description est tirée de la lettre de demande de nationalité de 1872 et démontre combien les affaires étaient florissantes.


The winding crown appears

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major innovation for watches can help us to understand why watchmaking workshops and Manufactures were flourishing in the mountains of Neuchatel. From 1845 to 1850, a system for winding and setting by means of a crown fitted into the pendant was introduced, replacing the small key (as for clocks) previously in use. This important transformation of course had no effect on the operation or adjustment of the watch, but its advantages soon won over the public. Indeed, nothing could be simpler and more convenient than winding the watch directly without having to open it. This kept the case intact and ensured that the movement remained clean. Charles Wuilleumier, a writer of the day, noted, “The only obstacle to the new mechanism’s popularisation is its cost, and efforts are being made everywhere to simplify it in such a way that it can be made economically and used in common watches of all sizes and destined for all countries. (…) Keyless winding is giving watchmaking a new and very great impetus.” So the wheel of fortune turned in favour of the Ditisheim brothers. “The commercial firm founded in your city is prospering, thanks to the freedom of trade in the Canton of Neuchatel and thanks to the care and attention they have given to their business and to the solid, honest relationships they have forged.” This description is taken from the 1872 letter requesting citizenship and shows how the business was flourishing.

Montre de poche émaillée Maurice Ditisheim, répétition minutes, 1889. Enamelled pocket watch, Maurice Ditisheim, minute repeater, 1889.

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Vendre aux étrangers International sales

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’est à un des fils de Jacques, Maurice Ditisheim, que revient le mérite d’avoir compris que l’avenir était dans la vente internationale des produits de la manufacture. Il fut l’un de ces Neuchâtelois à qui les voyages ne faisaient pas peur. Comme le disait le conseiller fédéral vaudois Louis Ruchonnet dans un discours : « Combien j’aime ces Neuchâtelois partant pour l’Extrême-Orient ou se rendant dans le Nouveau Monde en faisant moins d’embarras que tel autre pour une simple course chez nous ». D’après l’inscription au registre de commerce, le frère aîné Aron - bien qu’établi officiellement à La Chaux-de-Fonds - résidait à Milan où il a tenu le premier comptoir horloger des Ditisheim à l’étranger. Gaspard, jouissant d’une fortune moindre et moins bien payé que ses deux frères, n’est plus mentionné dès 1875 que comme visiteur d’horlogerie. Après avoir repris de ses deux frères l’ensemble de la fabrique en 1886, Maurice Ditisheim a développé les réseaux de l’entreprise; d’abord en Italie, puis dans les principaux pays d’Europe avant de s’attaquer aux États-Unis, où les montres émaillées ont connu un succès mérité. L’entreprise s’appelle alors Maurice Ditisheim, successeur de Ditisheim Frères.

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t is one of Jacques’ sons, Maurice Ditisheim, who deserves all the credit for understanding that the future lay in selling the manufacture’s products internationally. He was one of those Neuchatel residents who was not afraid to travel. As Federal Councillor Louis Ruchonnet of Vaud once said in a speech, “How I love those people from Neuchatel, who depart for the Far East or the New World with less fuss than anyone else who is merely doing errands here.” According to the entry in the Register of Companies, the older brother Aron – although officially based in La Chaux-de-Fonds – lived in Milan, where he ran the first Ditisheim watch shop abroad. Gaspard, who had a smaller fortune and was less well paid than his two brothers, is no longer mentioned after 1875 except as a visiteur d’horlogerie (watch inspector). After buying the entire factory from his two brothers in 1886, Maurice Ditisheim developed the company’s networks – first in Italy, then in the major countries of Europe before taking on the United States, where enamelled watches met with well-deserved success. At that time, the business was called Maurice Ditisheim, successeur de Ditisheim frères (successor to Ditisheim Brothers).


1 17 Atelier Maurice Ditisheim, Av. Léopold-Robert 16, La Chaux-de-Fonds, vers 1876. Maurice Ditisheim workshop, 16 avenue Léopold-Robert, La Chaux-de-Fonds, circa 1876.

Plusieurs ateliers Au cours de ses premières années d’existence, l’entreprise louait ses ateliers. Ils n’occupaient pas une grande surface. Situé rue Léopold Robert 11, le premier établissement connu était logé dans un immeuble modeste. Premier déménagement en 1869, dans des locaux situés en face, rue Léopold Robert 10, dans un bâtiment qui existe encore ; il abrite aujourd’hui le tribunal local. Sept ans plus tard, la production se développant, les horlogers quittent ces locaux pour emménager au numéro 16 de la même rue, dans un immeuble commercial qui abrita ensuite un grand magasin. La numérotation a changé, mais le bâtiment subsiste.

A series of workshops During its first years of existence, the company rented its workshops, which were not large. Located at no. 11 Rue Léopold Robert, the first known establishment was housed in an unassuming building. The first move came in 1869, into premises across the street at no. 10 Rue Léopold Robert, in a building that still exists and today houses the local court. Seven years later, as production grew, the watchmakers left this building to move to no. 16 on the same street, a commercial building that later held a department store. The numbers have changed, but that building also still exists.


Crisis and recovery, birth of a lobby

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fter the Franco-Prussian war in 18701871, Swiss watchmaking regained its lustre by exporting an increasing number of watches beginning in 1872, especially to Germany. Still, there was one big problem : the North American market was in free fall. Machine tools for manufacturing standardized watch parts at a lower cost had gained a foothold across the Atlantic. They were invented in Switzerland, but Swiss manufacturers stayed away from them under pressure from their workers, who were afraid of losing their jobs. They provided a competitive advantage for some American watch manufacturers: parts became interchangeable and more accurate, and spare parts could be kept for use

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Crise et rebond, naissance d’un lobby

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près la guerre franco-allemande des années 1870-1871, l’horlogerie suisse retrouve son panache en exportant de plus en plus de montres dès 1872, vers l’Allemagne surtout. Il y avait pourtant un gros point noir : le marché nord-américain était en chute libre. Les machines-outils permettant de fabriquer à moindres frais des composants de montre de manière standardisée ont pris pied outre-Atlantique. Inventées en Suisse, mais boudées par les fabricants sous la pression des ouvriers qui craignaient de perdre leur travail, ces machines donnent un avantage concurrentiel certain aux fabricants d’horlogerie américains : les pièces sont désormais interchangeables, plus précises et on peut ainsi garder des fournitures en réserve pour réparer les montres. Notons que l’histoire se répétera un siècle plus tard avec les calibres quartz dont les fabricants japonais tirèrent grand profit alors que les Suisses en avaient développé les principes de base. Les chiffres sont éloquents : les ventes tombent de 204’000 montres et mouvements en 1873 à 187’000 en 1874 et se réduisent encore à 134’000 pièces en 1875. Sans le savoir, les horlogers suisses avaient anticipé la riposte à cette concurrence : après avoir mis sur pied des cours de formation, ils avaient créé des écoles. Ainsi, l’école d’horlogerie - que fréquenteront plusieurs descendants de Maurice - est inaugurée en 1865

in repairing watches. We note that history was to repeat itself a century later with quartz calibres. Japanese movement manufacturers benefited greatly from them, but it was the Swiss who had developed the basic principles. The numbers are telling. Sales decreased from 204,000 watches and movements in 1873 to 187,000 in 1874, and further declined to 134,000 pieces in 1875. Unknowingly, Swiss watchmakers had already reacted to this competition in advance, first creating training courses, then setting up schools. The watchmaking school, later attended by several of Maurice’s descendents, was founded in 1865 and the art and engraving school in 1870. But the most significant leap forward was the 1876 creation of the Société intercantonale des industries du Jura (Intercantonal Association of Jura Industries), a precursor association for the Swiss Chamber of Watchmaking. It brought together all of the large manufacturers in the “Jura arc.” The first priority was to create a body that could act as a liaison to the country’s political circles. The watchmaking lobby was born. alors que celle d’art et de gravure voit le jour en 1870. Mais le sursaut le plus significatif fut la fondation en 1876 de la Société intercantonale des industries du Jura, association précurseur de la Chambre suisse de l’horlogerie. Elle réunissait tout ce que l’Arc jurassien comptait de manufactures importantes. Il s’agissait en priorité de créer un organisme capable de servir d’intermédiaire entre les sphères politiques du pays. Le lobby horloger était né.


1 19 École d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds, inaugurée en 1865. School of Watchmaking in La Chaux-de-Fonds, founded in 1865.

Première participation à une exposition à La Chaux-de-Fonds 1881 Suivant une tendance alors en vogue, certains Chaux-de-Fonniers se mirent en tête d’encourager les commerçants indigènes. La Société d’émulation industrielle de la ville avait organisé pour la première fois - à l’occasion du Tir fédéral de 1863, grande réunion nationale de citoyens carabiniers - une exposition de produits mécaniques. Essentiellement locale, cette première foire fut suivie de deux autres, en 1879 et 1881. La dernière eut un caractère plus général que les précédentes. On compta 350 exposants, dont 210 Neuchâtelois et Suisses habitant le canton. C’est là que pour la première fois, les frères Ditisheim présentèrent leurs produits horlogers.

First showing at a major fair, La Chaux-de-Fonds, 1881 Following the current fashion, some residents of La Chaux-de-Fonds took it into their heads to encourage local merchants. In 1863, the city’s Société d’émulation industrielle (Association for Industrial Competitiveness) had for the first time organized an exhibition of mechanical products on the occasion of the 1863 Tir Fédéral, a national competition for citizen marksmen. This first fair, essentially local in character, was followed by two others, in 1879 and 1881. The last was broader in character than the others. There were 350 exhibitors, including 210 Neuchatel or Swiss citizens who lived in the canton. It was on this occasion that the Ditisheim brothers showed their watches for the first time.


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Courrier adressé à l’État de Neuchâtel le 22 octobre 1888. Letter to the State of Neuchatel, October 20th 1888.

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Exposition universelle de Paris, 1889 : des préparatifs difficiles

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orsqu’il décide d’aller présenter ses produits de haute horlogerie à la plus grande foire commerciale du moment, Maurice Ditisheim prend ses précautions. Il cherche à obtenir un emplacement de choix. Une correspondance fournie s’établit entre Robert Comtesse, futur conseiller fédéral, alors conseiller d’État neuchâtelois responsable de l’Industrie et de l’Agriculture et Maurice Ditisheim. Ce dernier se plaint le 20 octobre 1888 que les conditions d’exposition prévues sont insuffisantes : « En réponse à votre circulaire du 16 octobre, j’ai l’honneur de vous aviser que l’espace de 0,20 m2 est trop restreint pour une exposition de 36 à 48 montres que j’avais souscrit ; de ce fait, je serai donc obligé de réduire ce nombre de 18 à 24 pièces au maximum, ce dont je vous prie de prendre note. Mes montres seront de qualités diverses, courantes et soignées, je demande donc à ce qu’elles soient classées dans la catégorie de la montre civile. Sans autre, je vous présente, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguées.» On remarque que le ton des salutations est relativement froid ; Ditisheim était déçu, il avait demandé une surface de 0,58 m2. Plus tard, dans un autre courrier, Maurice Ditisheim annonce qu’il a « l’intention de concourir pour une récompense personnelle, mais seulement pour une partie des montres


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La maison Ditisheim présente ses complications. The Ditisheim company exhibits its complication watches.

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Difficult preparations for the 1889 Paris World Fair

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n deciding to take his fine watchmaking products to the largest trade fair of the day, Maurice Ditisheim did not neglect to exercise due diligence. He attempted to secure a choice space. He engaged in a voluminous correspondence with Robert Comtesse, the future Federal Councillor, who at the time was the Neuchatel State Councilor for Industry and Agriculture. For example, on October 20, 1888, Ditisheim complained that the exhibition conditions were inadequate as planned : In reply to your circular of October 16, I am writing to inform you that the space of 0.20 m2 is too limited to exhibit the 36 to 48 watches to which I had committed ; for this reason, I will be forced to reduce the number to between 18 and 24 pieces, maximum. Please make a note of this. My watches will be of various qualities, plain and fancy, so I request that they be classified in the “civilian watch” category. That is all for the moment. I remain, Sir, Very Sincerely Yours. The tone of the salutation and closing are noticeably chilly : Ditisheim, who had requested a space of 0.58m2, was clearly disappointed. Later, in another letter, Maurice Ditisheim announced that it was his “intention to compete for a personal award, but only for some of the watches exhibited.” Having successfully negotiated with a Parisian business, CallmannLévy Frères, for the transfer of part of the


UNE QUALITE IRREPROCHABLE

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exposées.» Après avoir négocié avec un commerce parisien, Calmann-Lévy Frères, la cession d’une partie de l’espace que cette maison française avait réservé pour y exposer ses montres, Maurice Ditisheim revient à la charge ; en mars 1889, il insiste auprès de R. Comtesse pour obtenir une liste détaillée des exposants pour procéder à un échange de surfaces « afin de pouvoir participer à l’Exposition avec le nombre de montres déclaré primitivement. (…) Et ainsi tout pourrait s’arranger pour le mieux », assure le fabricant chaux-de-fonnier. C’est qu’il a travaillé d’arrache-pied en vue de l’événement : « J’attache une haute importance à la réussite de mes démarches car j’ai préparé pour l’Exposition un choix varié de fort belles pièces qui ne manqueront pas de faire honneur à l’industrie neuchâteloise : elles ont été faites exprès pour figurer à l’Exposition, dès le commencement de leur fabrication et par conséquent finies avec les plus grand soins. (…) Je vous présente Monsieur, l’assurance de ma haute considération.» Le ton est plus aimable, Ditisheim espère vraiment avoir l’appui de l’État pour s’imposer à Paris. Mais Comtesse ne répond pas, fait traîner les choses. Ditisheim téléphone même pour avoir des nouvelles. Peine perdue. Cela n’empêche pas la maison Ditisheim Frères de participer à la foire du siècle. Au catalogue officiel des sections suisses, figure la notice suivante : Ditisheim Maurice, Chauxde-Fonds fabrique, en qualité irréprochable, tous genres de montres simples et fantaisies, depuis celle métal, argent ou or aux pièces très compliquées : répétitions, quantièmes simples et perpétuels, chronographes, chronomètres, grandes sonneries et autres complications. Spécialités d’articles pour l’exportation, 40’000 montres par an.

space that the French firm had reserved for its own watches, Maurice Ditisheim was back on the offensive. In March 1889, he insistently troubled Robert Comtesse for a detailed list of exhibitors in order to trade spaces “so as to be able to participate in the Fair with the number of watches originally stated. (…) That way,” assured the watchmaker from La Chaux-deFonds, “everything may turn out for the best.” He had worked tirelessly to prepare for this event and explained, “I attach great importance to the success of what I have done, as I have prepared for the World Fair a varied selection of very beautiful pieces that will not fail to bring honour to Neuchatel’s industry. Right from the beginning of their manufacture they were made expressly to be shown at the World Fair, and consequently they were finished with the greatest care. (…) I am, Sir, Most Respectfully Yours.” The tone is friendlier here. Ditisheim truly hoped to gain government support so he could make a name for himself in Paris. But Comtesse did not reply and dragged his feet. Ditisheim even telephoned for an answer. His efforts were in vain. This did not prevent Ditisheim Frères from participating in the fair of the century. The following notice appeared in the official catalogue of Swiss exhibits : Ditisheim Maurice, of La Chaux-deFonds, manufactures watches of impeccable quality and of all kinds from the simple to the extravagant, ranging from metal, silver and gold pieces to highly complicated ones : repeaters, simple and perpetual calendars, chronographs, chronometers, grand strikes and other complications. Specialising in export articles, 40,000 watches per year. Now let us pay a visit to Paris to admire the many phenomena of the 19th century’s greatest World Fair. Located astride the Seine – on the


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Catalogue de la manufacture Ditisheim utilisé par les représentants commerciaux. Ditisheim manufacture catalogue used by the sales representatives.

République française, ministère du Commerce de l’Industrie et des Colonies, Exposition universelle de 1889, Le jury international des récompenses décerne un diplôme de médaille de bronze à Monsieur Maurice Ditisheim, Suisse, Groupe III - Classe 26, Paris. French Republic, Ministry of Commerce, Industry and the Colonies, 1889 World Fair. The international awards jury conferred a bronze medal certificate on Mr. Maurice Ditisheim, Switzerland, Group III - Class 26, Paris.


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« La Vallée de l’Arve » médaillée à Paris Transportons-nous maintenant à Paris pour admirer les multiples phénomènes de ce qui fut la plus grande exposition universelle du XIXe siècle: située à cheval entre rive gauche - sur le Champ de Mars ainsi que l’esplanade des Invalides - et rive droite - en direction du Trocadéro - son succès de curiosité a été sans précédent. Une chronique de l’époque relève qu’occupant 958’572 mètres carrés - soit grosso modo la superficie de cent terrains de football - « elle réunissait une foule d’attractions et on estime qu’elle a été visitée par près de 33 millions de personnes. On y remarquait surtout la galerie des machines de 420 mètres de long sur 115 de large et 45 de haut (…) et le dôme central, véritables merveilles de construction métallique; la tour de 300 mètres construite entièrement en fer de l’ingénieur Eiffel, les fontaines lumineuses de l’ingénieur Bachmann. Il y eut 55’486 exposants industriels et 5110 pour les Beaux-Arts.» Comme c’est souvent le cas pour ces énormes entreprises éphémères, les résultats financiers ne furent pas les meilleurs («relativement satisfaisants» grâce à une subvention de la Ville de Paris et de l’État français, note notre chroniqueur du moment), mais l’impact durable dans les esprits et la présence de la Tour Eiffel, inscrite depuis lors dans les rétines de tous les visiteurs de Paris, font de cette exposition un modèle du genre. Finalement, les efforts des frères horlogers furent récompensés par une médaille de bronze. Peu après cette exposition mémorable, atteint dans sa santé, Maurice Ditisheim doit passer la main à ses fils. La maison change alors de raison sociale. C’est l’objet du prochain chapitre.

Parmi les montres présentées par la maison Ditisheim Frères à l’Exposition universelle de Paris en 1889, la montre à complications « La Vallée de l’Arve » - No 2259 - est particulièrement remarquée et se voit récompensée d’une médaille de bronze. Par les complications qu’il intègre, ce garde-temps exceptionnel témoigne du savoir-faire de l’entreprise dès ses premières années. La décoration de son boîtier est à l’image de la complexité technique du mouvement qu’il abrite. Le calibre 20 lignes finement décoré propose, outre les heures, minutes et secondes, les complications grande sonnerie, répétition heures, quarts et minutes, quantième perpétuel avec indication des mois, des jours de la semaine, de la date et des phases lunaires. Doté de 30 rubis, de chatons et contrepivots, ce calibre à remontoir présente en outre une ancre en ligne droite avec levées visibles, un spiral Breguet double plateau et un balancier compensateur. Autant d’indications gravées sur la plaque en or figurant cidessus. Egalement façonné dans de l’or 18 ct et frappé du poinçon de Maurice Ditisheim, le boîtier se caractérise par une double rangée de perles serties sur chaque face et par deux scènes de peinture émaillée, l’une représentant un gentilhomme faisant la lecture à deux dames, l’autre un paysage de la Vallée de l’Arve, entre Genève et Chamonix. Cette pièce unique, réalisée pour le marché chinois lors de sa création, a été acquise au XXe siècle par Lord Michael Sandberg pour intégrer sa prestigieuse collection. Une collection, aujourd’hui dispersée, qui couvrait près de quatre siècles d’histoire de l’horlogerie et qui recensait des pièces dont l’originalité et le travail d’art décoratif les classaient dans une gamme d’objets tout à fait exceptionnels.


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“ La Vallée de l’Arve ” awarded a medal in Paris Champ de Mars and Esplanade des Invalides on the left bank, and over towards the Trocadero on the right bank – it generated unprecedented public interest. A contemporary writer noted that it covered 958,572 square metres – about the size of 100 soccer fields – with its “multitude of attractions, and it is estimated that nearly 33 million people visited it. Attracting special notice were the Hall of Machines, which was 420 meters long by 115 wide and 45 high (…) and the central dome, both true marvels of construction in metal; engineer Eiffel’s 300-meter tower constructed entirely of iron, and engineer Bachmann’s illuminated fountains. There were 55,486 industrial exhibitors and 5,110 finearts exhibitors.” As is often the case with such enormous short-term undertakings, the financial results were not the best. (Thanks to a subsidy from the City of Paris and the French government they were “relatively satisfactory,” according to our contemporary chronicler.) However, the lasting impression it made and the presence of the Eiffel Tower, visible since then to every visitor to Paris, made this World Fair a model of the genre. In the end, the watchmaking brothers’ efforts were rewarded by a bronze medal. Shortly after this memorable exhibition, Maurice Ditisheim’s health failed and he had to turn the business over to his sons. The company then changed its corporate name… but that is a story for the next chapter.

Among the watches presented by Ditisheim Frères at the Paris World Fair in 1889, the complication watch called “La Vallée de l’Arve” – no. 2259 – attracted special attention and earned a bronze medal. The complications included in this exceptional timepiece testified to the company’s expertise right from its early years. The case’s decoration reflected the technical complexity of the movement it housed. In addition to telling the time in hours, minutes and seconds, the subtly decorated 20-line caliber boasted the following complications: grand strike ; hour, quarter-hour and minute repeater ; and perpetual calendar with month, days of the week, date and moon phases. The watch was wound with a crown and had 30 jewels as well as chatons, endstones, a compensating balance, a straight-line lever with visible pallets, and a double roller Breguet overcoil balance-spring. All these indications were engraved on a gold plate. The case, also made of 18-carat gold and stamped with Maurice Ditisheim’s hallmark, had a double row of pearls set on each face and two scenes painted in enamel, one representing a gentleman reading to two ladies, the other a landscape of the Arve Valley, between Geneva and Chamonix. This unique piece was originally made for the Chinese market. It was acquired in the 20th century by Lord Michael Sandberg for inclusion in his prestigious collection, now dispersed, which covered nearly four centuries of watchmaking history. Some of the collected pieces were of such originality, and the workmanship of the decorative art so fine, that they were in a class by themselves.


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Montre de poche à complications Maurice Ditisheim en or 18ct, La Vallée de l’Arve, sertie de perles, scènes de peinture emaillée, médaille de bronze, Exposition universelle de Paris, 1889. La Vallée de l’Arve, an 18k gold pocket watch with complications by Maurice Ditisheim, set with pearls, painted with enamelled scenes. Bronze medal, 1889 Paris World Fair.


Calibre 20 lignes, grande sonnerie, répétition minutes, quantième perpétuel. 20 line movement, grand strike, minute repeater, perpetual calendar.

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Les forges de Vulcain, François Boucher, 1747. Vulcan’s Forge, François Boucher, 1747.

Mythologie océane et souterraine Vulcain est fils de Junon et Jupiter. Né difforme, il ne plaît pas à ses parents qui le jettent sans hésiter des hauteurs de l’Olympe. Sa chute se termine en mer, où Thétys et Eurynomé, filles d’Océan, le recueillent. Entouré des soins de ces belles naïades pendant neuf ans, il habite une grotte profonde, où il déploie son talent en leur fabriquant boucles, agrafes, colliers, bagues ou bracelets utilisant un volcan comme forge. Métal et feu Toutes les civilisations ont été fascinées par le feu qui fond le fer. En Egypte, Ptah est le dieu des artisans (protecteur des sculpteurs, orfèvres, forgerons, il travaille l’or considéré alors comme la chair des dieux). Chez les Hellènes, Héphaïstos, qui signifie en grec dieu du feu et du fer, est décrit dans les poèmes d’Homère comme le meilleur des ouvriers en métaux. Il devient Vulcain en latin, forgeron d’armes et de parures magnifiques habitant, selon la légende, sous l’Etna. Au Moyen-Âge, lorsque les alchimistes évoquent le sang de Vulcain, il s’agit de l’achillée millefeuille contenant, comme l’absinthe, la fameuse thuyone censée rendre les gens fous. Reste qu’au XXe siècle, ce dieu a retrouvé toute son aura : outre la marque de montre qui fait l’objet de cet ouvrage, il a été utilisé comme symbole de puissance par l’Agence spatiale européenne, qui a baptisé Vulcain un moteur du lanceur de la fusée Ariane.


Fusée Ariane / Ariane rocket.

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An undersea and underground god Vulcan (Vulcain in French) was the son of Juno and Jupiter. His parents, seeing that he was born deformed, were displeased and unhesitatingly threw him from the heights of Mount Olympus. He fell into the sea, where Thetis and Eurynome, daughters of Oceanus, rescued him. Cared for by these beautiful naiads for nine years, he lived in a deep cave, where he displayed his talent by making them buckles, hook fasteners, necklaces, rings and bracelets using a volcano as a forge. Iron and fire All civilizations have been fascinated by fire and its ability to melt iron. In Egypt, Ptah was the god of artisans (the protector of sculptors, goldsmiths, and blacksmiths, he worked gold, which was then thought to be the flesh of the gods). In Hellenic culture Hephaestos, which in Greek means the god of fire and iron, is described in Homer’s poems as the best of metalworkers. In Latin, he became Volcanus, who forged weapons and magnificent jewelry and according to legend lived beneath Mount Aetna. In the Middle Ages, when alchemists spoke of “Vulcan’s blood,” they were referring to Achillea millefolium (yarrow). Like wormwood, this plant contains the famous thujone, a compound that reportedly drives humans mad. But the fact remains that in the 20th century, this Roman god regained his cachet. His name, besides being that of the watch brand that is the subject of this work, has been taken as a symbol of power by the European Space Agency, which used it for one of the Ariane rocket’s launch engines.

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2 - 1891-1919


Consolidation et accélération Consolidation and acceleration

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e XXe siècle voit la fin de la conception historique de l’art. L’Art nouveau concilie deux penchants a priori contradictoires : un vocabulaire formel plein de fantaisie, une trame linéaire se déployant en ornements végétaux et la tendance constructive, technique, conforme au matériau employé. L’alliance entre l’art, les médias et la production industrielle renvoie non seulement à la proclamation d’un art nouveau, mais aussi à une nouvelle éthique : se fixer comme objectif de procéder à la modification du cadre de vie de l’homme. Les débuts concrets du design allient fonction et beauté des objets destinés à la consommation de masse. Dans cette période émergent le fauvisme, le cubisme et le futurisme, « l’art de l’avenir » italien motivé par une foi naïve et positiviste dans le progrès. L’époque se laisse aller à l’ivresse de la vitesse ; dynamisme et mouvement deviennent des formules magiques faisant presque oublier l’agressivité quasi terroriste des manifestes de ce mouvement. Jusqu’à ce que l’image se dilue totalement, révélant des artistes autrement intellectuels qui désiraient améliorer le monde et transformer la réalité sociale, ramenant l’art à la spiritualité : l’art abstrait naît ainsi en 1910.

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he 20th century saw the end of the historical notion of art. Art nouveau reconciled two propensities that at first sight seem contradictory : a formal playful vocabulary, a linear framework unfurling as plant-like ornamentation ; and the constructive, technical tendency working in harmony with the material used. The union of art, the media and industrial production points not only to the proclamation of a “new art” but also to a new moral philosophy : setting oneself the goal of changing mankind’s living environment. The concrete beginnings of design united functionality and beauty in objects intended for mass consumption. This period saw the emergence of fauvism, cubism and futurism – the Italian “art of the future” motivated by a naive and positivist faith in progress. The period gave itself over to the exhilaration of speed ; energy and movement became magic words that made it nearly possible to forget the almost terroristic aggressiveness of this movement’s manifestoes. This continued to the point where the image was completely diluted, allowing more intellectual artists wishing to improve the world and change the social reality, to flourish and bring art back to the level of spirituality. Such was the birth of abstract art in 1910.


LA DYNASTIE DITISHEIM

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Vulcain en progrès Vulcain makes great strides

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près le succès de ses montres en France, Maurice Ditisheim aurait pu continuer à diriger sa florissante entreprise, mais sa santé a brusquement décliné en 1891. Son jeune fils Ernest-Albert, âgé d’à peine 20 ans, est alors appelé à reprendre les rênes de la maison. Deux ans plus tard, en 1893, un changement de raison sociale symbolise cette passation de pouvoirs : Maurice Ditisheim successeur de Ditisheim Frères devient Ditisheim & Cie, successeurs de Maurice Ditisheim. Cette société en nom collectif reprend actif et passif en gardant la même adresse. La question des locaux fut le premier souci à régler pour le jeune Ernest-Albert : les ateliers de la rue Léopold-Robert devenant trop petits, il fallait rapidement étendre les surfaces de production. Ne trouvant pas chaussure à leurs pieds, les fabricants chaux-de-fonniers décident alors de construire de toutes pièces une nouvelle manufacture. Le choix se porte sur une parcelle proche de la gare, construite juste à l’orée de la ville, tout près du monumental hôtel des Postes, reflet de la puissance des régies publiques de l’époque. Modeste, le bâtiment ne compte qu’un étage sur rez-de-chaussée Les murs sont en pierre et la toiture, à très faible pente, est couverte de tôle. On dirait ainsi que l’immeuble a un toit plat. Il existe encore aujourd’hui.

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fter his watches’ success in France, Maurice Ditisheim might have continued at the head of his flourishing business, but his health suddenly deteriorated in 1891. His young son Ernest-Albert, barely 20 years old, was called upon to take the reins of the company. Two years later, in 1893, this changing of the guard was reflected by a modification of the company’s name : Maurice Ditisheim successeurs de Ditisheim frères became Ditisheim & Cie, successeurs de Maurice Ditisheim. This general partnership took over the assets and liabilities, and kept the same address. The company’s facilities were the first area of concern to be handled by young Ernest-Albert. The firm was outgrowing the workshops on Rue Léopold-Robert and the production facilities needed to be expanded quickly. Unable to find a suitable location, the company decided to build an entirely new Manufacture from the ground up. A piece of land near the train station was selected, just at the edge of the city and near the monumental post office building, a reflection of the power of the government-owned companies of the day. The modest building, which still exists today, has only one floor at ground level. The walls are made of stone and the very gently sloped roof, covered with sheet metal, looks flat.


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Nouveau nom

New names

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arallèlement à la construction de nouveaux locaux, coup de génie marketing, les fils de Maurice décident d’ajouter un nom fantaisie à leur marque. Le registre du commerce indique le 17 octobre 1898 la raison sociale suivante : Ditisheim & Cie, successeurs de Maurice Ditisheim, Fabrique Vulcain. Il est précisé qu’à partir de « mars 1899 les bureaux seront transférés à la rue Daniel Jean-Richard ». En 1910, cet intitulé est radié et une nouvelle dénomination est inscrite le 26 janvier 1911 : Ditisheim & Cie, Fabriques Vulcain et Volta. Poursuivant sur cette lancée, les frères ajoutent en 1915 une nouvelle maison à leurs deux dénominations, la Fabrique Studio, logée à la même adresse que la Fabrique Vulcain. La marque Studio est liée à des articles meilleur marché et plus en phase avec la mode que ceux de Vulcain dont la publicité met avant tout l’accent sur l’exactitude et la qualité des finitions.

s the new facilities were being constructed Maurice’s sons decided, in a stroke of marketing genius, to add an imaginative name to their brand. The Register of Companies entry for October 17, 1898 shows that the company’s name was lengthened to Ditisheim & Cie, successeurs de Maurice Ditisheim, Fabrique Vulcain. It is noted that beginning in “March 1899, the offices will be moved to Rue Daniel Jean-Richard.” In 1910, this wording was stricken and a new name was registered on January 26, 1911 : Ditisheim & Cie, Fabriques Vulcain et Volta. Continuing in this vein, in 1915 the brothers added a new factory to the other two, the Fabrique Studio, located at the same address as the Fabrique Vulcain. The Studio brand was associated with less expensive articles that were more attuned to popular fashion than those of the Vulcain line, which was advertised especially for its accuracy and the quality of the finish.


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Semaine anglaise pour les ouvriers An “English week” for the workers

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’époque était à l’expansion et à l’implantation de machines outils. Le rapport de 1909 de la Société de fabricants d’horlogerie contenait ces lignes singulières : « La concurrence et le progrès nous ont obligés à transformer les procédés de fabrication. Nous pourrions peut-être nous reprocher de n’être pas entrés assez tôt dans cette voie ; mais le temps perdu peut être rattrapé si nous savons profiter des expériences des autres. Il est juste d’ajouter que la faute n’en revient pas exclusivement aux fabricants, mais pour une large part aux ouvriers qui se sont montrés chez nous plus que partout ailleurs, des adversaires de la machine. Ils ont luttés et luttent encore pour conserver avant tout à chacun son métier.» Telle était alors l’opinion des patrons sur leurs ouvriers. Les employés étaient alors surveillés de près, comme en témoigne la teneur de ce règlement de fabrique datant de 1897 : La journée de travail est de dix heure et demie. (...) Les heures d’entrée et de sortie de l’atelier sont fixées selon les saisons par les chefs de l’établissement et les ouvriers doivent s’y conformer strictement. À moins d’autorisation spéciale, il est interdit : a) de fumer (…) d) d’apporter ou de faire usage de boissons alcooliques ou fermentées e) de tenir des conversations bruyantes, de chanter ou de siffler. Le même règlement prévoyait que «la paie a lieu tous les samedis». Remarquons que les 63 heures de travail hebdomadaires sont passées à 55 heures en 1915 (on parlait alors de semaine anglaise) puis à 48 heures en 1918.

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t was the time when machine tools were spreading and becoming established. The 1909 report of the Société de fabricants d’horlogerie [Watchmakers’ Association] contained these remarkable lines : “Competition and progress have forced us to change the manufacturing processes. We might reproach ourselves for not having entered on this path soon enough; but we may be able to make up for lost time if we can manage to learn from the experience of others. It is only fair to add that the fault lies not solely with the manufacturers, but also in large part with the workers who, here more than anywhere else, have shown themselves to be opposed to machines. They have fought and are continuing to fight above all to save each workers’ job.” Such was management’s opinion of its labor force at the time. In those days, the employees were closely supervised, as witnessed by these factory rules from 1897 : The workday is ten and a half hours long. (...) Opening and closing times of the workshop are set by the heads of the establishment depending on the season, and workers must strictly comply with them. Unless special authorization is granted, the following are prohibited. a) Smoking (…) d) Bringing in or using alcoholic or fermented beverages e) Conversing loudly, singing or whistling. The same rules provided that “paydays are every Saturday.” We note that the 63-hour working week was reduced to 55 hours in 1915 (at the time this was called the semaine anglaise, or “English week”), then to 48 hours in 1918.


2 35 Atelier de la fabrique Vulcain, rue Daniel Jean-Richard 44; La Chaux-de-Fonds, vers 1898. Vulcain workshop at 44 rue Daniel Jean-Richard, La Chaux-de-Fonds, circa 1898.

Lutter contre les rivaux étrangers Competing against foreign rivals

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u cours de la dernière décennie du XIXe siècle, de nombreuses associations patronales voient le jour pour soutenir la lutte contre les riches fabriques de l’étranger. La Chambre cantonale du commerce, de l’industrie et du travail est ainsi fondée en 1892. Il fallait s’unir pour créer un organisme spécial déchargeant les industriels de tâches auxquelles la plupart d’entre eux n’étaient pas préparés et leur permettant de consacrer leur temps à fabriquer des montres plutôt qu’à conclure des accords commerciaux avec des pays étrangers. La Société intercantonale des industrie du Jura deviendra en 1900 la Chambre suisse de l’horlogerie. Elle entend désormais combattre la chute des prix et unifier les salaires dans la branche, évitant ainsi la surenchère entre les patrons. Car en période de haute conjoncture économique, les ouvriers se font rares ou déménagent pour aller travailler à Bienne où ils sont mieux rétribués.

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uring the last decade of the 19th century, many employers’ associations were created to support the fight against rich foreign factories. For example, the canton’s Chamber of Commerce, Industry and Labor was founded in 1892. It was necessary to come together and create a special entity to unburden the manufacturers of tasks for which most of them were not prepared, allowing them to devote their time to watchmaking rather than negotiating trade agreements with foreign countries. In 1900, the Société intercantonale des industries du Jura (Intercantonal Association for Jura Industries) became the Swiss Chamber of Watchmaking. Its intent was, from that time forward, to counter the drop in prices and standardize pay within the watch business, thus avoiding a bidding war among the owners, because during economic boom times, workers were scarce or would relocate to Bienne where they were better paid.


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Rude concurrence entre horlogers Au tournant du siècle, La Chaux-de-Fonds est un grand centre commercial horloger où les acheteurs étrangers débarquent régulièrement pour passer commande. Les journaux locaux signalent leur présence. De ce fait les concurrents d’autres régions viennent offrir leur marchandise. Pour conserver cette clientèle à ses membres, la société des fabricants d’horlogerie obtient des journaux qu’ils cessent de publier les noms des acheteurs descendus dans les hôtels de la ville. On affiche alors la liste de ces commerçants à la Chambre cantonale du commerce. Les commissionnaires des usines viennent chaque matin relever son contenu. Mais cela ne va pas sans mal, certains croyant bon de s’approprier la liste, comme le relève un rapport de ladite Chambre de commerce : « À chaque instant le secrétaire de la Chambre est obligé d’intervenir pour rappeler aux convenances des employés malhonnêtes ou pour les empêcher de se livrer à des scènes de pugilat. Souvent il devait copier lui-même la liste parce que ceux qui étaient chargé de ce soin ne savaient pas écrire ».

Fierce competition among watchmakers At the turn of the century, La Chaux-de-Fonds was a great hub of the watch trade where foreign purchasers regularly arrived to place their orders. The local newspapers reported their presence, and competitors from other regions came to offer their merchandise. In order to preserve this clientele for its members, the Société des fabricants d’horlogerie persuaded the papers to stop publishing the names of the purchasers who were staying in the city’s hotels. Instead, a list of these dealers was then posted at the Cantonal Chamber of Commerce. Messengers from the factories came to copy the list each morning. This process was not without problems, however, since some thought it perfectly acceptable to appropriate the list for themselves, as mentioned in a Chamber of Commerce report. “The Chamber Secretary is forced to intervene constantly to remind dishonest employees of appropriate behaviour or prevent fistfights. He often had to copy the list himself because those responsible for this task did not know how to write.”


Montre de poche Vulcain en or 18ct, décor Art nouveau, répétition minutes, env. 1898. Vulcain 18ct gold pocket watch, art nouveau decoration, minute repeater, circa 1898.

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Développer l’outil de production Development of production tools

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otons qu’au cours de sa trépidante existence, la manufacture Vulcain a souvent déménagé. En effet, comme les ateliers successifs de la rue Léopold Robert, la maison du rue Daniel Jean-Richard 44 s’est avérée trop petite après une quinzaine d’années. Ainsi, en plein conflit mondial, les Ditisheim se sont attelés à construire un véritable palais de l’horlogerie. La planification de cette nouvelle usine a pris plusieurs années, alors que l’industrie horlogère connaissait une prospérité extraordinaire, bien que forcée et passagère. Reste que, la production désormais logée, il fallait toujours vendre et surtout vendre aux étrangers : Américains, Asiatiques ou Européens, tous les marchés étaient visés par Vulcain. Pour se faire connaître, il était incontournable d’avoir une vitrine dans les grands rassemblements de l’époque, les expositions.

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e note that in the course of its busy existence, the Vulcain factory relocated quite frequently. Like the successive workshops on the Rue Léopold Robert, the premises at 44 Daniel Jean-Richard had been outgrown after about fifteen years. So, in the middle of a world war, the Ditisheims got to work building a truly palatial watchmaking facility. Planning for this new factory took several years, during a period when the watchmaking industry was enjoying extraordinary prosperity, forced and temporary though it may have been. The fact remains that once production was housed, watches still had to be sold, especially to foreigners : Americans, Asians, Europeans – Vulcain was targeting all markets. To gain recognition, it was essential to have exhibits at those great gatherings of the day, the world fairs.

Un principe : Encouraging exciter l’émulation industrial des industriels emulation

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ne idée maîtresse guidait les concepteurs de ces manifestations: présenter les procédées industriels et commerciaux en les vulgarisant. Une foi puissamment ancrée dans le progrès les animaient : « De la vulgarisation naît à la fois l’esprit d’invention, le besoin de perfectionnement, l’extension de l’utilisation des produits, le développement de la concurrence. De ce point de vue, l’utilité des expositions est incontestable, car elles donnent la publicité la plus large à toutes les industries (…) Elles sont, en effet, une excellente école pour les industriels de chaque nation, qui trouvent réunis sous leurs yeux les produits étrangers.» Cet extrait d’une encyclopédie de l’époque, Le nouveau Larousse illustré, démontre l’impact grandissant de ces expositions.

The organisers of these events were guided by one main idea: explaining industrial and commercial processes while popularising them. They were motivated by their powerful faith in progress. “The inventive spirit, the need to perfect, the expanded use of products, and the development of competition all arise simultaneously from popularization. From this standpoint, there is no doubt that exhibitions are useful, for they provide the broadest of advertising to all industries (…). In effect, they are an excellent school for manufacturers of every nation, who find foreign products assembled there right before their eyes.” This passage from a contemporary encyclopedia, Le nouveau Larousse illustré, shows the increasing impact of these exhibitions.


Montre pendentif dame Vulcain en or 18ct, émaillée, env. 1905. Vulcain 18ct gold ladies’ pendant watch, enamelled, circa 1905.

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Par acte du Congrès des États-Unis d’Amérique, la Commission colombienne mondiale de l’Exposition internationale tenue dans la cité de Chicago, État de l’Illinois, en l’an 1893, est autorisée à décréter l’octroi d’une médaille pour un mérite spécifique décrit ci-dessous sur décision d’un juge unique agissant comme examinateur et en fonction des constatations d’un groupe de juges internationaux à Maurice Ditisheim, Suisse, La Chaux-de-Fonds pour les pièces exposées : montres, prix pour un travail de grande classe en montres complications, grandes sonneries, répétitions minutes, calendriers perpétuels, rattrapantes, montres châtelaines finement décorées, à ancre, 17 lignes.

The United States of America by Act of their Congress have authorized The World’s Columbian Commission At the International Exhibition held in the City of Chicago, state of Illinois, in the year 1893, to decree a medal of specific merit which is set forth below, upon the decision of an individual judge acting as an examiner and upon the findings of a board of international judges, to Maurice Ditisheim, Switzerland, La Chaux-de-Fonds, Exhibit : Watches, “Award”, for a high class of work in complicated watches, self-striking watches, repeaters, calendars, Split seconds, chatelaine watches highly decorated and one seven-line anchor.

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Chicago 1893: Triomphe en Amérique

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niverselle, cette exposition visait à montrer aux Français que les États-Unis savaient faire mieux qu’eux. En effet, l’Exposition de Paris en 1889 avec sa tour Eiffel et ses 33 millions d’entrées avait marqué les esprits. De plus, il s’agissait de fêter les 400 ans de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Situés au bord du lac Michigan, les bâtiments témoignaient de la vitalité de l’architecture moderne, dont Chicago était un des foyers principaux. Visant le marché nord-américain, Vulcain se devait donc d’y être présent. Sur place, de nombreux curieux se pressaient dans d’imposants palais de verre et d’acier pour voir les nouvelles merveilles de la technique et les produits du commerce international (Le nouveau Larousse illustré, tome 4, Paris 1910). Le recensement indique 27’477’212 visiteurs, chiffre étonnant si l’on songe que le village de Chicago comptait, soixante ans auparavant, à peine plus de 500 habitants. Les voyageurs qui arrivaient en train passaient devant les usines de conserves de viande qui ont fait la célébrité de la cité. Puis ils admiraient les premiers gratte-ciel grimpant à une vingtaine d’étages à l’époque. Finalement, ils découvraient le plan d’eau artificiel formant le coeur de l’exposition.


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Vue de Chicago, Exposition universelle, 1893. View of the 1893 Chicago World Fair.

Chicago 1893: an American triumph This World Fair was intended to show the French that the United States could beat them at their own game. After all, the Paris World Fair of 1889, with its Eiffel Tower and 33 million tickets sold, had made quite an impression. In addition, it was time to celebrate the 400th anniversary of Christopher Columbus’ discovery of the Americas. The fair buildings, located on the shore of Lake Michigan, bore witness to the vitality of modern architecture, of which Chicago was one of the major centres. Since Vulcain was targeting the North American market, it was to the company’s advantage to be there. On the grounds, a curious public crowded into impressive glass and steel pavilions to see the new marvels of technology and the products of international trade. (Le nouveau Larousse illustré, vol. 4, Paris 1910) Attendance figures indicate that there were 27,477,212 visitors, an astonishing number considering that sixty years before, the city had been a village of scarcely more than 500 residents. Travellers arriving by train passed the meatpacking plants for which the city was famous. Then they could admire the first skyscrapers, which at the time rose to about twenty stories. Finally, they would glimpse the artificial lake at the heart of the exhibition.


2 42 Montre de poche émaillée Maurice Ditisheim, grande complication, env. 1893. Enamelled pocket watch by Maurice Ditisheim, grand strike, circa 1893.

Rapport élogieux du député Tissot

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es autorités nationales envoyaient dans ces manifestations des représentants pour évaluer les performances des exposants. Ainsi à propos de Vulcain, Charles-Émile Tissot, conseiller national du Locle et membre du jury international écrivait en 1894 dans son «Rapport spécial sur l’exposition d’horlogerie» de Chicago : « Maurice Ditisheim possède une vitrine qui attire tous les regards par le nombre et la variété des montres qu’elle contient ; nous voyons en pièces compliquées : une répétition avec chronographe rattrapante et plusieurs genres semblables à ceux d’autres exposants qui s’occupent de pièces compliquées. Belle collection de montres de dame dont les grandeurs varient de 6 à 14 lignes, mouvements à ancre en qualité, réellement soignées, décorées avec diamants et peintures artistiques. » Une manière fort diplomatique de louer les efforts d’excellence de la manufacture chaux-de-fonnière. Le conseiller national Tissot n’était guère avare de compliments pour ses compatriotes ; il termine son rapport en fanfare : «L’exposition suisse à Chicago a obtenu un succès incontesté.

Nous pouvons le proclamer sans arrières pensées et sans crainte d’être contredit (…) La Suisse a incontestablement démontré aux yeux de tous, qu’aujourd’hui comme hier, elle occupe le premier rang dans la fabrication de l’horlogerie». Une des montres exposées par la manufacture Ditisheim à Chicago a eu l’honneur de décrocher une médaille d’or. Pour ce qui est de la Suisse Vulcain a également exposé des montres de valeur à Genève, lors de l’Exposition nationale suisse.


High praise from National Councillor Tissot The national governments sent representatives to these events to evaluate the exhibitors’ performances. In 1894 Charles-Emile Tissot, a member of the National Council [one of the houses of the Swiss parliament] from Le Locle and a member of the international jury wrote about Vulcain in his “Special Report on the Watchmaking Exhibition” for Chicago. “Maurice Ditisheim,” he said, “has a showcase that is attracting everyone’s attention thanks to the number and variety of watches it contains. As far as complication watches go, we see a repeater with a split-second chronograph and several types similar to those of other exhibitors showing complication watches. A beautiful collection of ladies’ watches ranging in size from 6 to 14 lines, lever movements of truly meticulous quality, decorated with diamonds and artistic painting.” This was very diplomatic praise of the manufacture’s efforts to produce excellence. Tissot was hardly stingy with his compliments for his countrymen, ending his report with a flourish : “The Swiss exhibit in Chicago was an unqualified success. We can declare this without reservations and without fear of being contradicted. (…) Switzerland has indisputably shown everyone that today, as in the past, it ranks first in watchmaking.” One of the watches exhibited in Chicago by the Ditisheim manufacture was awarded a gold medal. The certificate reads as follows : “ The United States of America By Act of their Congress have authorized The World’s Columbian Commission At the International Exhibition held in the City of Chicago, state of Illinois, in the year 1893, to decree a medal of specefic merit which is set forth below over the name of an individual judge acting as an examiner, upon the finding of a board of international judges, to Maurice Ditisheim, Switzerland, La Chaux-deFonds, Exhibit : Watches“Award” for a high class of work in complicated watches, selfstriking watches, repeaters, calendars, Split seconds, chatelaine watches highly decorated and one seven-line anchor.” But back to Switzerland… Vulcain also put on display valuable watches in Geneva at the Swiss National Exhibition.

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Vue de Genève, Exposition nationale, 1896 avec le célèbre ballon captif. View of 1896 Geneva national Fair with the famous captive balloon.

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Genève, 1896 : le modernisme Geneva, 1896 : the modernism

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itrine de la production industrielle helvétique, l’exposition - inaugurée le 1er mai 1896 et ouverte jusqu’au 25 octobre - fait ressortir le modernisme et les valeurs helvétiques : une certaine ruralité (bétail et vin) mâtinée d’industrie (horlogerie et textile). C’est une période décisive pour la ville : on entre dans l’ère moderne avec l’arrivée de l’électricité et du tram (dont un prototype circulait dans l’exposition). Cette dernière attire 2,3 millions de visiteurs. Le grand géographe Alfred Bertrand est chargé d’animer la section « Voyages et explorations » dans laquelle il présente des objets rares et précieux rapportés d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. On admire surtout le 1er ballon captif de l’histoire aérienne helvétique, seul moyen d’effectuer un baptême de l’air au XIXe siècle. 2279 ascensions permettent à plus de 30’000 visiteurs - la nacelle décolle avec au minimum 12 passagers - de découvrir les joies d’un survol et le panorama à près de 400 m d’altitude. Chaque ascension, numérotée et photographiée, faisait l’objet d’un diplôme.

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his exhibition, a showcase for Swiss industrial production first held from May 1 to October 25, 1896, highlighted modernism and the Swiss values of the rural economy (livestock and wine) mixed with industry (watchmaking and textiles). This was a crucial time for the city : the modern era was being ushered in with the arrival of electricity and the tram (a prototype of which operated at the exhibition). The event attracted 2.3 million visitors. A leading geographer, Alfred Bertrand, headed up the “ Voyages and Exploration ” section, in which he exhibited rare and precious objects that he had brought back from Africa, America and Asia. A special attraction was a captive balloon, the first in Swiss aeronautical history and the only means of getting off the ground in the 19th century. In 2,279 ascents of a gondola that took off with a minimum of 12 passengers, over 30,000 visitors discovered the joys of a flyover and the view from an altitude of nearly 400 meters. Each numbered ascent was photographed and entitled the passenger to a certificate as a souvenir.


Stand Vulcain pour les Américains Vulcain booth for the Americans

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e pavillon des Beaux-Arts abrite les stands des horlogers. Situé sur la plaine de Plainpalais tout proche de l’entrée principale, c’était un des premiers à impressionner le visiteur par la richesse des produits présentés : montres or, grandes complications, montres de précision. La présence de Vulcain figure au catalogue officiel des exposants. On y précise la nature des créations exposées dans les vitrines de la marque au marteau : Montres or pour dames, cylindre et ancre de 7 à 14 lignes, simples et de fantaisie. Joaillerie. Émail peinture. Parures-montres. Montres civiles pour hommes et chronomètres. Répétitions avec toutes complications et en toutes grandeurs. « Specialities for the english and american trade. » Notons enfin que nos horlogers chaux-de-fonniers obtiennent à Genève une médaille d’argent. Mentionnons encore la présence de Vulcain à l’Exposition universelle de 1900 à Paris, où l’indicateur Davoine - qui recense toutes les marques de montres suisses - était orné d’une réclame Vulcain vantant une «répétition Vulcain avec régulateur silencieux supprimant le bruit du petit rouage». Voilà qui prouve que Vulcain a, de tout temps, accordé une grande importance au son ! Mais n’anticipons pas, il faudra encore un quart de siècle avant que les fils d’Ernest-Albert réussissent à maîtriser les vibrations de l’air pour créer la plus célèbre des montres Vulcain.

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he Fine Arts pavilion housed the watchmakers’ booths. Located on the Plainpalais field close to the main entrance, it was one of the first exhibits to capture the visitor’s attention by the richness of the products shown : gold watches, grand complications, and precision watches. Vulcain’s exhibit features in the official catalogue, which lists the types of creations shown by the hammer brand : “- Ladies’ gold watches, cylinder and lever escapements from 7 to 14 lines, plain or fancy. - Jewellery. Enamel painting. Watch and jewellery sets. - Men’s civilian watches and chronometers. - Repeaters with all complications and in all sizes. - Specialties for the English and American trade.” Finally, we note that the watchmakers from La Chaux-de-Fonds were awarded a silver medal in Geneva. We should also mention Vulcain’s presence at the 1900 World Fair in Paris, where the Davoine directory of Swiss timepiece makers – which listed all of the Swiss watch brands – was embellished with a Vulcain advertisement that sang the praises of a “ Vulcain repeater with a silent regulator, eliminating the noise from the small gears. ” This goes to show that Vulcain has always considered sound to be very important ! But we are getting ahead of ourselves. It was still a quarter of a century before Ernest-Albert’s sons succeeded in controlling the vibration of air to create Vulcain’s most famous watch.

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E.-A. DITISHEIM 1870-1956

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Il n’aimait pas les montres automatiques

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ndustriel avisé, Ernest-Albert Ditisheim a en priorité cultivé l’image de la marque avec des motifs flattant le désir de grandeur de la clientèle : armoiries inspirées de la royauté (fleurs de lys notamment) ou des symboles du pouvoir, orientaux ou d’inspiration arabe. Il savait la force de séduction de la réclame. C’est lui qui a commencé, progrès aidant, à utiliser les techniques les plus modernes du moment, comme la glyptographie pour les illustrations des catalogues. C’était le temps où Vulcain commençait à baptiser ses montres de noms pleins de fantaisie. Parfois orné sur le cadran ou au dos d’un motif évoquant le nom, chaque modèle - dûment déposé auprès des autorités compétentes - était destiné à un marché particulier. Ainsi, les clients de la péninsule italienne pouvaient obtenir un modèle Lido où figurait un gondolier vénitien. Horloger de l’ancienne école, Ernest-Albert Ditisheim a toujours refusé, de son vivant, que Vulcain commercialise des calibres automatiques. Il avançait que cette technique nuisait à la précision du mouvement. Si cette position peut se défendre d’un point de vue purement mécanique, elle a commercialement ses limites, bien

des individus détestant ou oubliant simplement de remonter leur montre : l’entreprise ou le commerçant se coupe ainsi d’un potentiel certain. À sa décharge, souvenons-nous que de longue date, Vulcain s’est illustré par la précision et la fiabilité des mouvements de ses montres. La règle «pas d’automatique» s’est perpétuée pendant de nombreuses années, par crainte ou par respect de l’ancêtre, homme « qui représentait le type traditionnel mais devenu rare, d’un chef qui ne sépare pas le devoir familial du dévouement à la fabrique et à la profession », comme le note le Journal du musée d’horlogerie et de la bijouterie en 1956 dans sa nécrologie. Relevant qu’Ernest-Albert « aimé et respecté dans tous les milieux de notre branche» a « dû succéder très jeune à son père frappé par la maladie », cette revue loue son savoir-faire et signale qu’il a mis « au service de l’entreprise ses connaissances pratiques et ses dons d’animateur (…) Il donna à ses collaborateurs l’exemple de l’ardeur au travail, d’une scrupuleuse honnêteté et d’une confiance à l’épreuve des crises ou des guerres ». Il fut effectivement un des artisans de la prospérité horlogère helvétique.


The man who awoided automatic watches

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Montre de poche Maurice Ditisheim, fleur-de-lys, répétition minutes, motifs émaillés, env. 1900. Maurice Ditisheim fleur-de-lys pocket watch, minute repeater, enamelled motifs, circa 1900.

rnest-Albert Ditisheim was a shrewd industrialist. He cultivated the brand image first and foremost through motifs catering to the clientele’s desire to be important – coats of arms inspired by royalty (mainly fleurs-de-lis) and oriental or Arabian-inspired symbols of power. He knew the seductive power of advertising. It was he who embraced progress and began using the most modern technologies of the time, such as glyptography for catalogue illustrations. This was when Vulcain began giving its watches fanciful names. The watches were sometimes decorated on the dial or on the back with a motif evoking the name. Each model, duly registered with the appropriate authorities, was intended for a specific market. For example, clients from the Italian peninsula could obtain a Lido model decorated with a Venetian gondolier. Ernest-Albert Ditisheim was an old-school watchmaker. As long as he lived, he never wanted Vulcain to sell automatic calibres. He postulated that this technique ruined the movement’s accuracy. While this position is defensible from a purely mechanical standpoint, commercially speaking it has its limits, since many people dislike winding a watch, or simply forget to do it, which means that certain potential for customers is being lost. In his defense, it should be recalled that Vulcain had long been known for the accuracy and reliability of its movements. The “no automatic” rule continued for many years, out of fear or respect for this forefather, a man “who represented the traditional, but now rare, archetype of a leader who did not separate family duty from dedication to the factory and the profession,” as the Journal du musée d’horlogerie et de la bijouterie reported in 1956 in his obituary. This publication noted that Ernest-Albert, who “was loved and respected in all circles of our business” had “been obliged to succeed his father, who was taken ill, at a very young age.” It praised his expertise and pointed out that he had used “his practical knowledge and his leadership gifts in the company’s service (…) He served as an example to his employees of passion for his work, scrupulous honesty and confidence equal to crises and wars.” He was, in fact, one of the architects of Swiss watchmaking’s prosperity.

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3 - 1920-1947


Vulcain dans ses murs Vulcain in its own premises

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e Bauhaus pose les bases de la réflexion sur l’architecture moderne et suscite l’adhésion d’un grand nombre d’artistes d’avantgarde de toute l’Europe. Dans le manifeste du Bauhaus, Gropius annonce l’objectif de l’école de Weimar : « Le but final de toute activité plastique est la construction ! (…) Il n’existe aucune différence essentielle entre l’artiste et l’artisan. (…) Voulons, concevons et créons ensemble la nouvelle construction de l’avenir, qui embrassera tout en une seule forme. » La dynamique d’après-guerre pousse les milieux intellectuels à reformuler les rapports entre l’esthétisme et l’industrie. Les artistes du bloc soviétique se voient influencés par les théories du Bauhaus et développent le constructivisme parallèlement au suprématisme. Malevitch, El Lissitsky et Tatline révèlent la beauté de la machine, de l’objet industriel et rendent abordable l’art destiné à tous. Du côté de Paris, dès 1925, l’Art déco est extrêmement influent dans l’architecture et le design. Les créateurs se tournent aussi vers des formes épurées et essentiellement géométriques. Cette période voit apparaître un rêve d’artistes : la production en série. L’annonce des prémices de la société de consommation : le beau à moindre prix.

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he Bauhaus laid the foundations for the consideration of modern architecture and elicited the support of many avant-garde artists from all over Europe. In the Bauhaus manifesto, Gropius stated the objective of the Weimar School : “ The final goal of all plastic activity is construction! (…) There is no essential difference between the artist and the craftsman. (…) Let us desire, design and create together the new construction of the future, which will encompass all within a single form. ” The dynamics of the post-war period incited intellectual circles to reformulate the relationship between aestheticism and industry. Artists from the Soviet bloc were influenced by Bauhaus theories, simultaneously developing constructivism and suprematism. Malevich, Lissitzky and Tatlin revealed the beauty of the machine, of the industrial object, and made possible art intended for everyone. As far as Paris is concerned, art deco was extremely influential in architecture and design from 1925 on. Artists also moved toward refined and essentially geometric shapes. This period saw the appearance of an artists’ dream : mass production. It offered a fascinating foretaste of the consumer society’s first fruits : beauty at reduced cost.


Une usine qui parait surgir de nulle part : la fabrique Vulcain, 135 rue de la Paix, alors en périphérie de La Chaux-de-Fonds, à l’ouest.

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A factory seems to spring up out of nowhere: Vulcain factory, 135 rue de la Paix, then on the western edge of La Chaux-de-Fonds.

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Vulcain en force

Vulcain reaches full strength

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u sortir de la première guerre mondiale, Vulcain se trouvait dans une phase d’industrialisation et d’intensification de sa production. Les locaux exigus de la rue Daniel Jean-Richard ne suffisaient plus à abriter les nombreux ouvriers et ouvrières qui contribuaient à la renommée de la marque au grand V. C’est ainsi qu’en automne 1919, une vaste usine flambant neuve a été inaugurée au bout de la rue de la Paix alors en bordure de la ville. Les travaux ont été préparés de longue main : toutes les autorisations de construction de l’État signées et visées ont été obtenues par Ernest-Albert Ditisheim pendant la guerre. L’administration était omnipotente à l’époque : une fois les démarches terminées, il fallait encore un arrêté des autorités cantonales pour exploiter des locaux industriels, y installer des machines et surtout un moteur électrique pour les entraîner. Cet arrêté a été signé le 23 septembre 1919 par le président du Conseil d’État ; il mentionne que l’autorisation d’exploitation est accordée suite « à deux rapports de l’expert cantonal des fabriques sur l’inspection des locaux ». L’usine du rue de la Paix 135 a été abondamment utilisée dans les réclames. C’est ainsi que l’on nommait la publicité en ces temps où les prospectus et autres catalogues étaient toujours imprimés en noir et blanc.

s World War I ended, Vulcain found itself in a phase of industrialisation and intensifying production. The cramped facilities on the Rue Daniel Jean-Richard no longer adequately housed the many men and women who were working to spread the fame of the “ big V ” brand. So in the fall of 1919, a huge, spanking new factory was opened at the end of the Rue de la Paix, which was then at the edge of the city. Preparations for the work had been done well in advance: all of the signed, sealed and delivered construction permits from the government had been obtained by Ernest-Albert Ditisheim during the war. Government was omnipotent in those days. Once the formalities were complete, an order from the cantonal authorities was still needed before the industrial facilities could be operated and the machines installed there, especially an electric motor to drive them. This order was signed on September 23, 1919 by the president of the Conseil d’Etat (the council heading the cantonal government). He noted that authorization to operate was granted based “ on two reports from the cantonal expert on factories, after inspection of the premises.” The factory at 135 Rue de la Paix was extensively used in advertisements in those days, when the circular and other catalogues were always printed in black and white.


De nombreux ouvriers attentifs et précis. Many workers focusing on precision.

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Une vraie manufacture A real Manufacture

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es ateliers spacieux accueillaient plus d’une centaine d’ouvriers, car à l’époque Vulcain était déjà en mesure de fabriquer l’ensemble des composants des montres vendues. Contrairement aux établisseurs qui se fournissaient en ébauches auprès d’autres fabricants, Vulcain pouvait se targuer d’employer des ouvriers horlogers capables de sortir des ébauches de plusieurs calibres pour satisfaire les demandes les plus diverses. C’est à cette époque notamment que les montres-bracelets pour dames font une apparition remarquée dans les catalogues et qu’à nouveau, Vulcain choisit d’aller présenter sur les marchés étrangers en profitant d’une exposition universelle.

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he spacious workshops housed more than a hundred workers, for at that time Vulcain was already in a position to make all components of the watches it sold. In contrast to the makers known as établisseurs, who bought movement blanks from other manufacturers, Vulcain boasted watchmakers who were able to produce blanks of several calibres to meet the most varied requirements. It was during this period especially that ladies’ wristwatches made a conspicuous appearance in the catalogues, and that Vulcain again chose to take advantage of a world fair to present its products on foreign markets.


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1929 : Barcelone en superlatifs One superlative after another at the Barcelona World Fair, 1929

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onçue comme exposition jumelle avec son pendant à Séville, l’Exposition internationale de Barcelone a remodelé l’urbanisme de la ville de manière visionnaire, lui fournissant un immense stade qui a encore pu être utilisé pour les Jeux olympiques plus de soixante ans après. Inaugurés en pleine euphorie économique, les plus vastes bâtiments de la colline de Montjuïc suivaient une ligne néo-classique. Mentionnons un fleuron avant-gardiste : le pavillon allemand. Sa construction avait été confiée à l’architecte Mies van der Rohe, qui sera nommé l’année suivante directeur du Bauhaus. Sa visite est aujourd’hui indispensable pour tout étudiant en architecture qui se respecte. van der Rohe a même conçu une chaise pour ce pavillon, la Barcelona, devenue un classique de l’ameublement ; la rumeur veut que, lors de l’inauguration de l’exposition, le roi et la reine d’Espagne n’auraient pas osé s’y asseoir de peur de la casser... Sur le modèle des expositions du XIXe siècle, les participants présentaient leurs produits dans des palais thématiques, en compétition avec les produits espagnols. Grâce à ses produits d’excellente qualité, Vulcain a décroché lors de cette exposition un Grand Prix « por su fabrica de relojes », décerné par le jury international.

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he Barcelona event was designed as a double exhibition with a satellite location in Seville. It reshaped the city’s urban planning in a visionary way, providing it with an immense stadium that was re-used for the Olympic Games more than sixty years later. The most enormous of the buildings on Monjuic hill, unveiled in the midst of an economic boom, took a neo-classical line. We should also mention an avant-gardist jewel, the German pavilion. It was built by architect Mies Van der Rohe, who would be appointed as the director of the Bauhaus in the following year. Today, it is a must-see for any self-respecting student of architecture. Van der Rohe even designed a chair especially for this pavilion, the Barcelona chair, which became a modern furniture icon. Rumour has it that when the exhibition opened, the King and Queen of Spain did not dare sit on it for fear of breaking it... In keeping with the previous century’s world fairs, participants at the event could present their products in theme halls, in competition with Spanish products. The excellent quality of Vulcain’s products at this exhibition earned it a Grand Prize awarded by the international jury “ por su fabrica de relojes.”


Montre homme Vulcain en or 18ct, Art dÊco, rectangulaire curvex, env. 1925. Vulcain 18K gold men’s watch, art deco, curved rectangle, circa 1925.

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Real Madrid, coupe d’Espagne, 1934

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La fascination du football Une des forces principale du marketing de Vulcain a été de déceler très tôt l’attrait exercé par le ballon rond. Notez que le marketing n’existait pas sous cette dénomination, on appelait cela tout simplement technique de vente. Mais retournons au stade : sport d’équipe par excellence, le football a connu une vogue indéniable dans les pays hispanophones - où la marque était bien implantée dès le début du siècle. L’association entre une montre, le ballet des passes et un groupe de jeunes sportifs d’élite était un mariage gagnant, comme en témoigne la remarque de l’entraîneur du Real Madrid, Francisco Bru : « Nos entraînements, calculés à l’aide d’un chronomètre Vulcain d’une précision époustouflante, nous ont amené à notre succès le plus éclatant au Championnat d’Espagne de 1934. » De plus, Bru a mené cette même année l’équipe à une victoire en Coupe d’Espagne. C’était le début du règne du président du club Santiago Bernabéu. Très connu d’abord comme joueur, il a marqué plus de 1200 buts pour le Real Madrid ; il a ensuite donné son nom au stade de l’équipe madrilène. Sur la photo, on remarquera la présence du mythique gardien de but de l’époque, Ricardo Zamora dit El Divino, dont le nom est perpétué par le Trofeo Zamora, remis au gardien qui encaisse le moins de buts par année dans la Liga espagnole. Plus tard, une équipe italienne portera aussi des montres Vulcain : la Fiorentina, club de la cité de l’Arno. L’année de son premier triomphe en championnat d’Italie 1955/56, la Fiorentina envoie à la marque un cliché de la première équipe dont les joueurs portaient des Vulcain.


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ertains dirigeants de l’entreprise étaient eux-mêmes des sportifs accomplis : ainsi André Didisheim était-il un fervent adepte du tennis et du vélo. Il a participé à plusieurs courses et fut parmi les animateurs de la première heure du Tennis-Club Montbrillant de La Chaux-de-Fonds. L’ancrage social des patrons de Vulcain passait ainsi par deux axes : le sport et la culture. En effet, plusieurs membres des familles Ditisheim et Didisheim, appréciant les uns la musique et les autres les BeauxArts et l’histoire, figurent parmi les mécènes d’institutions telles que la Salle de musique ou le Musée international de l’horlogerie, tous deux de réputation internationale.

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ome of the company managers were themselves accomplished athletes. For example, André Didisheim was an avid tennis and cycling enthusiast. He participated in several races and was one of the driving forces in the early days of the Montbrillant Tennis Club in La Chaux-de-Fonds. The social roots of Vulcain’s owners were thus doubly anchored sports and culture. Indeed, several members of the Ditisheim and Didisheim families, some lovers of concert and others of fine arts and history, are counted among the patrons of institutions such as the music hall and the International Watchmaking Museum, each of which enjoys an international reputation.

A fascination with soccer One of Vulcain’s main marketing strengths was that it discovered the appeal of football very early on. Note that marketing did not exist under that name at the time, it was quite simply called “ sales technique.” But back to the stadium… soccer, the archetypal team sport, was unquestionably fashionable in Spanish-speaking countries, where the brand had been well established since the beginning of the century. The association of a watch, the ballet of passes and a group of young elite athletes was a winning combination, as witnessed by a remark by Real Madrid’s coach Francisco Bru. “ It was our training sessions, timed with an amazingly accurate Vulcain chronometer, that brought us our most resounding success in the Spanish championship of 1934.” That same year, Bru also led this team to a victory in the Spanish Cup. This was the beginning of Santiago Bernabeu’s term as the club’s president. Very well known as a player first, he scored over 1200 goals for Real Madrid. Later, the Madrid team’s stadium was named after him. Present in the photo is that era’s legendary goalkeeper, Ricardo Zamora, also known as El Divino. His name lives on in the Zamora Trophy, which is awarded to the goalkeeper who concedes the fewest goals per year in the Spanish league. Later La Fiorentina, an Italian club from Florence, also wore Vulcain watches. The year it won its first Italian championship in 1955-56, La Fiorentina sent the brand a photo of the first team whose players wore Vulcain watches.

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Une ambiance chaleureuse A warm atmosphere

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e hasard fait parfois bien les choses : au détour d’une conversation, un nom est évoqué : « Vous devriez chercher à voir Mademoiselle Rohr, si elle est encore vivante ». Surprise : le service après-vente de Vulcain possédait ses coordonnées. Nous avons ainsi rencontré cette employée entrée au service de « la Vulcain » en 1936. Alors âgée de 15 ans, cette demoiselle est restée de nombreuses années à l’usine, œuvrant principalement au bureau technique où les ingénieurs-horlogers dessinaient pièces, ébauches et autres cadrans. Mademoiselle Émilie Rohr est une petite femme vive au regard souriant qui s’illumine lorsque nous lui parlons de ses années passées sous les ordres de Robert Ditisheim : « Les directeurs étaient des gens agréables, je garde un bon souvenir de l’ambiance chez Vulcain. Et ils étaient surtout corrects avec les femmes ». Fort réservée et n’aimant guère se mettre en avant - « Lorsqu’il y avait des photographes, je me cachais derrière les autres » -, Mlle Rohr a suivi les travaux d’élaboration du fameux calibre Cricket au cours de la seconde guerre mondiale. « Je n’ai pas fait grand-chose de précis ; on tirait des plans sur hélio, il fallait classer des documents et ces messieurs faisaient beaucoup de calcul.

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ometimes a stroke of luck comes along, in the course of a conversation a name comes up… “ You should try to see Mademoiselle Rohr, if she is still alive.” Surprisingly, Vulcain’s after-sales service department had her contact information. So we met with this employee, who began working at Vulcain in 1936 at the age of 15. She spent many years at the factory, working mainly in the technical office where the watchmaking engineers designed parts, blanks and other dials. Mademoiselle Emilie Rohr is a small lively woman with a cheerful glance that lights up when one speaks to her about her years working for Robert Ditisheim. “ The managers were nice people, I have fond memories of the atmosphere at Vulcain. And they treated women especially well.” Mademoiselle Rohr is a very reserved person who does not like to be in the spotlight (“When they took photographs I hid behind other people”). She tracked the development work on the famous Cricket calibre during World War II. “I didn’t do much in particular. We printed plans on the photo engraving equipment, the documents had to be filed and the gentlemen did a lot of calculations. I was always fairly proficient with numbers and with machines. From time to time Robert Ditisheim needed a letter typed.


Montre de poche Vulcain en platine et sertie, Art dĂŠco, env. 1928. Vulcain platinum pocket watch, art deco, set with jewels, circa 1928.

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Je n’ai jamais eu de problèmes avec les chiffres et les machines. Il y avait de temps à autre une lettre à taper pour Robert Ditisheim. Parfois, pour les clients qui souhaitaient mettre leur nom sur une série de montres, pour les donner ou les vendre sous leur marque, j’ai fait des essais de lettrage. On proposait plusieurs sortes d’écriture. Certains avaient déjà une marque tout prête, il fallait la reproduire à l’échelle ». Du private label avant la lettre en quelque sorte. Polyvalente, Emilie Rohr connaissait sur le bout des doigts le fonctionnement des ateliers, savait l’agencement de la salle des ventes, allait au besoin donner un coup de main à l’expédition et garde sûrement dans sa mémoire quelques secrets que sa modestie a empêché de nous révéler. Tout comme elle garde précieusement la montre Cricket en or qu’elle a reçue de la direction pour services rendus à l’occasion de ses vingt ans de service. Lorsqu’une de ses connaissances lui a appris que la marque avait retrouvé son lustre d’antan, elle s’est empressée de faire contrôler et nettoyer sa montre dans les ateliers du Locle. « Mais pour me réveiller, je préfère un bon gros réveil avec un gros bouton sur lequel on peut appuyer. La Cricket, c’est pour les voyageurs de commerce ! » s’exclame-t-elle, espiègle.

Sometimes, for customers who wanted to put their name on a watch series to give away or sell under their brand name, I did some lettering tests. We offered several types of writing. Some customers had a trademark or hallmark all ready and it had to be reproduced to scale.” In other words, a sort of “private label” before the term existed. The multi-talented Emilie Rohr knew the operation of the workshops inside and out, and how the showroom was arranged. She also helped out in the shipping department when needed, and certainly must be keeping some secrets that her discreet nature prevents her from revealing to us. Just as she carefully keeps the gold Cricket watch she was given by management on her twentieth anniversary with the company in recognition of services rendered. When one of her acquaintances told her that the brand had regained its former prestige, she hastened to have her watch checked and cleaned in the Le Locle workshops. “ But to wake up to, I prefer a nice big alarm clock with a large button you can push. The Cricket is for business travellers ! ” she exclaims mischievously.


Montre bracelet dame Vulcain en argent, type baignoire, Art déco, env. 1928. Vulcain ladies’ silver baignoire wristwatch, art deco, circa 1928.

Montre-bracelet dame Vulcain en or blanc 18ct et sertie, Art déco, env. 1930. Vulcain ladies’ 18ct white gold wristwatch, art deco, set with jewels, circa 1930.

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Montre de poche Vulcain en or 18ct, Art déco, env. 1930. / Vulcain 18ct gold pocket watch, art deco, circa 1930.

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UNE PETITE MAIN DISCRÈTE

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Au voleur ! Un soir, le directeur Robert Ditisheim reçoit à son domicile un appel téléphonique affolé d’un voisin de son usine. L’homme annonce tout de go : - Un voleur s’est introduit dans la fabrique de la rue de la Paix. Il vient de sortir par la fenêtre à côté de l’entrée de service. Faites vite. Vérification faite, le directeur a pu rassurer le quidam inquiet. En fait de voleur, il s’agissait d’une employée du bureau technique, mademoiselle Rohr, Émilie de son prénom, qui avait effectué des heures supplémentaires sans en avertir le concierge ; ce dernier avait, comme d’habitude, fermé les portes une fois le dernier ouvrier parti. Et comme seuls les directeurs avaient les clés de la manufacture, Mlle Rohr, fort avisée, avait décidé de ne pas déranger quiconque et de sortir par la fenêtre du rez-de-chaussée où était situé son lieu de travail.

Stop thief ! One evening, Director Robert Ditisheim had a panicky phone call from one of his factory’s neighbours. The man announced straight out, “ A thief has gotten into the Rue de la Paix factory. He just left by the window next to the service entrance. Come quickly ! ” After checking up, the manager was able to reassure the worried fellow. The “ thief ” was an employee of the engineering office, Mademoiselle Emilie Rohr. She had been working late without informing the caretaker, who, as usual, had locked the doors once the last worker had left. Since only the managers had the keys to the factory, Mademoiselle Rohr had very sensibly decided not to bother anyone and to leave by the window on the ground floor where her workplace was located.


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Vue d’un atelier d’horlogerie dans les années 50. View of a watchmaking workshop in the 1950s.


Le représentant de Vulcain aux USA, Bernard Lippman, télégraphie le 26 mai 1944 : « Parcouru 6000 miles dans les États de l’Ouest suis fier et heureux de pouvoir signaler que les montres Vulcain sont présentes dans pratiquement toutes les bijouteries de première classe leur qualité très appréciée (...) Important besoin plus grandes quantités pour une meilleure implantation de Vulcain.» A Vulcain representative in the United States, Bernard Lippman, sent the following telegram message to the sales managers on May 26 1944 : “Completed journey 6000 miles all over Western states are proud and happy to advise Vulcain watches are in practically all first class jewelry stores quality highly appreciated (...) ”.

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Avant la pointeuse Before the time clock

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râce à cette rencontre, il est possible de se faire une idée de la vie à l’usine. « Il n’y avait pas de pointeuse, les heures de travail étaient fixées une fois pour toutes et pour tout le monde. Il fallait arriver exactement à l’heure le matin et en début d’après-midi, car ensuite, le concierge fermait la porte et tous les ouvriers et employés savaient que si quelqu’un arrivait en retard, il devait sonner et se faire ouvrir la porte par le concierge ». Celle ou celui qui abusait se faisait forcément mal voir ! Plus tard, la pointeuse a donné plus de flexibilité aux horaires, tout en maintenant l’exactitude chère aux horlogers. Quant aux vacances, il n’y en avait guère qu’une seule semaine au départ, prise obligatoirement lorsque l’usine fermait. Mais le côté humain n’était jamais laissé pour compte : la famille des propriétaires veillait à répondre aux besoin des ouvriers. Emilie Rohr précise : « Si quelqu’un devait travailler à la maison pour une raison ou une autre, il était possible de trouver un arrangement. Et question augmentation, je n’ai personnellement jamais eu à en demander ; généralement, les augmentations étaient accordées en fonction des mérites de chacun. » Pourtant ces patrons veillant à maintenir un bon climat de travail avaient d’autres soucis que de rémunérer de manière équitable leurs employés : les canons tonnaient juste de l’autre côté de la frontière, à quelques kilomètres de là.

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uring our meeting with Mademoiselle Rohr we were able to get an idea of life at the factory. “ There was no time clock. Work hours were set once and for all and applied to everyone. You had to be there exactly on time in the morning and afternoon, because then the caretaker locked the door and all the workers and employees knew if someone came in late – you had to ring the bell and get the caretaker to open the door. ” Anyone who did this a few too many times was inevitably looked at askance ! Later, the time clock made hours more flexible while preserving the exactitude dear to watchmakers. There were hardly any vacations early on, except for one week, which was necessarily taken when the factory closed. The human side was never neglected. The owners’ family saw to it that the workers’ needs were met. Emilie Rohr clarified, “ If someone had to work at home for some reason or other, it was possible to make arrangements. And as far as raises go, I personally never had to ask for one. Generally speaking, raises were given based on each person’s merits. ” And yet, these owners who were striving to preserve a good working environment had worries other than fairly paying their employees : artillery was firing just across the border, only a few kilometres away.


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Ruse de guerre

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A wartime stratagem

endant la seconde guerre mondiale, une des principales craintes des propriétaires de Vulcain était de voir l’Allemagne envahir la Suisse. Conséquence logique pour cette époque en proie à un antisémitisme à peine dissimulé : on s’efforça à tout prix de dissimuler l’origine israélite des familles Ditisheim et Didisheim afin d’éviter une mise sous séquestre de la fabrique et une saisie des biens par les nazis en cas d’invasion. Le stratagème imaginé fut le suivant : mettre toute l’entreprise au nom d’une seule personne de nationalité helvétique ayant un nom bien suisse. Un dénommé Louis Vuille, fondé de pouvoir, devint soudain ainsi l’unique propriétaire de toutes les actions de la manufacture. Ce stratagème, pour simple qu’il fut, comportait un énorme risque : celui de voir Vuille garder les actions à la fin du conflit. Mais la confiance placée dans cet employé fidèle a été récompensée : loyal, Vuille remit sans discuter à ses patrons les actions qu’il avait « gardées » à l’abri pendant ces années de plomb. Ainsi les patrons célébrèrent la fin de la guerre avec soulagement : dès l’annonce de la reddition allemande, pendant la nuit, une enveloppe contenant un billet de 100 francs - somme rondelette pour l’époque - fut déposée à tous les postes de travail. La fin du conflit mondial ne signifiait pas se reposer sur ses lauriers : Vulcain se devait de trouver un nouveau souffle. Ayant poursuivi sans relâche depuis 1942 ses recherches sur une sonnerie pour montre-réveil, Robert Ditisheim fut en mesure de présenter cinq ans plus tard, une première mondiale : la montre Cricket.

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uring World War II, one of the biggest fears of Vulcain’s owners was that Germany would invade Switzerland. As a logical consequence of this period, which had fallen prey to barely-concealed anti-Semitism, the Ditisheim and Didisheim families tried to conceal their Jewish roots at all costs, to avoid having the factory impounded and the goods seized by the Nazis should an invasion occur. The tactic devised was to place the entire business in the name of a single person who was a Swiss national, with a very Swiss-sounding name. An authorised representative named Louis Vuille thus suddenly found himself in the position of being the sole owner of all the manufacture’s shares. This stratagem, simple though it was, involved enormous risk – the risk that Vuille would keep the shares at the end of the war. But the trust placed in this faithful employee was rewarded: the loyal Vuille returned the shares he had kept safe during these grim years to his bosses, without a word. So for the owners, the end of the war was an occasion to show their relief: as soon as the German surrender was announced, in one night, an envelope containing a 100.- franc note – a tidy sum for that time – was placed on the workbenches and desks at each work station. The end of the world war did not mean Vulcain could rest on its laurels : it owed itself a new lease on life. Since 1942, Robert Ditisheim had been searching ceaselessly for a chime for an alarm watch. Five years later, he was able to introduce a world first : the Cricket watch.


Montre bracelet chronographe Vulcain, env. 1940. Vulcain wrist chronograph, circa 1940.

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Le légendaire calibre Cricket, une première mondiale présentée en 1947. The legendary Cricket, calibre a world first introduced in 1947.

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Calibre Cricket : première mondiale

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a mise au point d’un mouvement mécanique pour une montre-bracelet réveil a été le cauchemar de bien des horlogers. La difficulté de miniaturiser l’ensemble du mécanisme de sonnerie, de l’intégrer à un mouvement mécanique précis, d’assurer suffisamment d’énergie pour les fonctions de marche de la montre et de l’alarme, de trouver le moyen de diffuser le son hors du boîtier tout en maintenant ce dernier étanche - le tout dans quelques centimètres cubes – découragea plus d’une société de se lancer dans la résolution de cette équation comptant bien trop d’inconnues. Robert Ditisheim n’était pas homme à renoncer, quand bien même il savait que d’autres avant lui s’étaient aventurés dans cette quête du son miniature… et qu’ils avaient dû rendre les armes. Au début du XXe siècle en effet, l’essor de la montre-bracelet conduit les fabricants les plus expérimentés à tenter de miniaturiser des complications existantes pour les montres de poche afin de les intégrer dans les volumes restreints qu’exigent les montres de poignet. De nombreuses complications voient ainsi le jour pour la première fois dans la montre-bracelet. Mais l’une de ces complications résiste à toutes les tentatives, l’alarme-réveil; la difficulté liée à la miniaturisation du mécanisme semblant notamment incompatible avec les exigences de puissance sonore. Ainsi les années 1910 et 1920 verront les premières tentatives de lancement de montres-bracelets réveils à un ou deux barillets, mais les résultats ne furent pas à la hauteur des espérances de leurs concepteurs, ces garde-temps ne donnant guère plus satisfaction sur le plan de l’acoustique que sur celui de la fiabilité du mouvement. Non seulement les vibrations de ces premiers mécanismes avaient tendance à dérégler la montre, mais le son n’était par ailleurs pas assez puissant pour réveiller un dormeur. Des défauts majeurs qui n’offrirent guère de chance à ces garde-temps de dépasser le stade du prototype.


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À gauche : première montre-bracelet Vulcain en or 18ct dotée du calibre Cricket, 1947 À droite : montre-bracelet Vulcain Cricket en acier, 1947. Left : first Vulcain 18K gold wristwatch to use the Cricket calibre 1947 Right : Vulcain Cricket wristwatch in steel, 1947.

The Cricket calibre: a world first

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he challenge of perfecting a mechanical movement for an alarm wristwatch caused nightmares for many watchmakers. The difficulty of miniaturising the entire striking mechanism, incorporating it into a precise mechanical movement, ensuring sufficient power for both the watch functions and the alarm, and finding a way to disperse the sound outside the case – all while keeping the case’s seal intact and the size within a few cubic centimetres – was enough to discourage more than one company from trying to solve this equation of far too many unknowns. Robert Ditisheim was not a man to give up, even though he knew that others before him had ventured into the territory of miniaturized sound and been forced to surrender. Indeed, in the early 20th century, the wristwatch’s soaring popularity led the most experienced manufacturers to try miniaturizing existing complications in order to fit them into the limited volume of a wristwatch. So many complications made their first appearance in wristwatches. One, however, resisted all such attempts : the alarm. In particular, the difficulty of miniaturizing the mechanism seemed incompatible with the need for a loud sound. The first alarm wristwatches with one or two barrels were introduced in 1910 and 1920, but the results failed to meet the designers’ expectations and these timepieces were equally unsatisfactory in terms of both acoustics and the reliability of their movements. Not only did the vibrations of these first alarm mechanisms tend to throw the watch out of adjustment, but the sound was not loud enough to awaken someone who was asleep. Such major defects gave these timepieces very little chance of moving beyond the prototype stage.


ROBERT DITISHEIM 1898 - 1987

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Cinq années de recherches

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ngénieur de formation, issu de la division de mécanique et d’électronique de l’École polytechnique de Zurich, Robert Ditisheim bénéficia, dit-on, de l’enseignement du professeur et physicien Auguste Piccard. Scientifique et explorateur d’horizons inconnus, ce dernier a-t-il eu besoin de souffler au jeune Ditisheim qu’il n’y avait de défi qui ne valait la peine d’être relevé ? Toujours est-il que le patron de Vulcain choisit dès 1942 de se lancer à la conquête d’une innovation qu’il pressentait comme une possible avancée majeure pour l’horlogerie : proposer dans le volume restreint d’une montrebracelet un mécanisme d’alarme-réveil à la fois audible et fiable. Ses connaissances en physique et en métallurgie lui permirent d’entamer, entouré d’une équipe de techniciens et d’horlogers aux compétences reconnues, les premières recherches dans le domaine de l’acoustique, point noir sur lequel d’autres avaient buté avant lui. Dès 1943, rassuré par le physicien Paul Langevin qui estimait que si un petit animal comme le criquet parvenait à émettre un son audible à plus de 30 mètres, un petit boîtier abritant un mécanisme complexe devait pouvoir en faire presque autant, Robert Ditisheim parvint à maintenir l’enthousiasme dans son équipe. Le patron de Vulcain fit également appel durant ces années de recherches à divers ingénieurs et techniciens, dont le professeur Perret, citoyen neuchâtelois comme lui, spécialiste de l’acoustique qu’il avait côtoyé lors de ses études à Zurich. Au cours des cinq années de développement de la montre-réveil de Vulcain, une douzaine de prototypes furent réalisés pour tester l’ensemble des paramètres qui devaient permettre de solutionner, puis d’améliorer les problématiques liées à l’acoustique, à la fiabilité du calibre, à la réserve d’énergie nécessaire à la bonne marche du mouvement et du réveil ainsi qu’à l’étanchéité de l’ensemble. Comme le révèle des documents d’époque, le prototype No 1, réalisé en 1942, fut « exécuté seulement pour contrôler si les caractéristiques prévues pour quelques éléments du dispositif de sonnerie donnent satisfaction ». On est déjà au cœur du problème puisqu’il s’agit « notamment de juger si le ressort, l’échappement et le marteau prévus donnent une intensité et une durée de frappe convenables ». Il faudra cinq années de recherches, un financement conséquent, une bonne dose d’audace et l’agilité des prototypistes pour parvenir à trouver les combinaisons optimales. Tous les principes de frappe des marteaux ont été testés, toutes les options d’acoustique ont été travaillées, tous les matériaux - de l’or au béryllium en passant par divers type d’aciers – ont fait l’objet d’innombrables essais pour aboutir à cette quête du Graal que représentait pour l’équipe Vulcain la conception et la fabrication de la première montre-bracelet réveil véritablement fonctionnelle.


L’équipe des concepteurs du calibre Cricket. The Cricket calibre design team.

Five years of research

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obert Ditisheim was an engineer trained in the mechanics and electronics division of the Swiss Federal Institute of Technology in Zurich. He was reportedly taught by professor and physicist Auguste Piccard, a scientist and explorer of unknown horizons who perhaps felt the need to whisper to young Ditisheim that no challenge is unworthy of being attempted. In any case, in 1942 Vulcain’s owner chose to take on the challenge of mastering an innovation that he sensed could be a major advance for watchmaking – that of offering a reminder/alarm mechanism that would be audible, reliable, and able to fit within the limited space of a wristwatch. Thanks to his knowledge of physics and metallurgy, he and a team of technical experts and watchmakers famous for their know-how were able to begin the initial research in acoustics, a problem that had stymied others before him. From 1943 onward, Robert Ditisheim managed to keep up his team’s enthusiasm for the task, with reassurance from physicist Paul Langevin that if such a small animal as the cricket could manage to make a sound audible from over 30 metres away, a small case for a complex mechanism ought to be able to do nearly as well. During these years of research, Vulcain’s owner also called on various engineers and technical experts, including professor Perret – like Ditisheim, a citizen of Neuchatel – was a specialist in acoustics. Their paths had crossed while Ditisheim was studying in Zurich. During the five years it took to develop Vulcain’s alarm watch, a dozen prototypes were made. They were used to test all of the parameters involved in finding solutions – and better solutions – to the challenges posed by the watch : the acoustics, the reliability of the calibre, the power reserve required to operate both the watch and the alarm, and the seal. As contemporary documents reveal, prototype number 1, which was made in 1942, was “ created solely to test whether the characteristics planned for some elements of the striking mechanism were satisfactory.” So the researchers had already arrived at the crux of the problem, which was “ in particular, to judge whether the planned spring, escapement and hammer give an appropriate intensity and duration of strike.” It took five years of research, considerable financial resources, a fair amount of daring and nimble prototype makers to succeed in working out the optimal combinations. All of the hammers’ striking characteristics were tested, all acoustical options were worked out, all materials – ranging from gold through various types of steel to beryllium – were subjected to countless tests in order to succeed in designing and manufacturing the first truly functional alarm wristwatch. This was the Vulcain team’s quest for the Holy Grail.

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Plot, membrane, marteau : le trio de choc ! Au vu de la nécessité de se protéger face à la concurrence qui s’intéressait de près aux développements en cours dans les ateliers de la manufacture Vulcain, les premiers principes fondamentaux retenus font immédiatement l’objet d’un dépôt de brevet. Ainsi, le 27 septembre 1943, Robert Ditisheim dépose au Bureau fédéral [suisse] de la Propriété Intellectuelle une demande de brevet relative à un mécanisme de réveil pour montre-bracelet. Ce brevet énumère deux systèmes de sonnerie, dont le principe de plot et de membrane finalement retenu. Le brevet sera publié le 15 janvier 1949 – deux ans après la présentation du premier modèle Cricket – ce qui devait en principe protéger l’innovation de Vulcain contre les copies. L’histoire montrera qu’il fallut en réalité de longs procès pour que la manufacture Vulcain soit de fait reconnue dans ses droits.

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Cinq ans après le début de ses recherches, Vulcain présente en 1947 la première montre-bracelet réveil au monde véritablement fonctionnelle. En son cœur bat le légendaire mouvement réveil Vulcain, le calibre 120, plus connu aujourd’hui sous la dénomination de calibre Cricket. D’emblée, cette première mondiale suscite l’enthousiasme des amateurs de montres mécaniques tant ses caractéristiques techniques sont remarquables. S’il émet le son strident du criquet, le calibre Vulcain 120 le doit notamment à la solution technique retenue qui voit un plot fixé sur une membrane. Lors de l’action du marteau, cette dernière entre en résonance et le son est alors amplifié par un double fond percé d’orifices. Grâce à son double barillet, le calibre Vulcain 120 (12 ‘’’) à remontage manuel est capable d’émettre une puissante sonnerie durant près de 25 secondes ! Le réglage de l’ensemble est fort simple et ne fait appel qu’à une couronne à 3h remontant dans les deux sens (l’un pour le mouvement, l’autre pour le mécanisme de sonnerie) et à un poussoir à 2h pour le réglage de l’heure de réveil. Fait peu courant, cette complication est dotée d’une aiguille de secondes au centre.

Pin, membrane and hammer : a striking trio

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iven the need to protect itself against the competition, which paid close attention to the developments underway in Vulcain’s workshops, a patent application was immediately submitted for the first basic principles used. On September 27, 1943, Robert Ditisheim filed a patent application with the Swiss Federal Patent Office concerning a mechanism for a wristwatch alarm. This patent listed two striking systems; the pin and membrane system was the one eventually used. The patent was published on January 15, 1949 – two years after the first Cricket model was unveiled – and in principle should have protected Vulcain’s innovation from being copied. History was to show, however, that long court proceedings were in fact needed before the Manufacture Vulcain’s rights were actually acknowledged. In 1947, five years after beginning its research, Vulcain introduced the world’s first truly operational alarm wristwatch. At its heart was the legendary Vulcain Calibre 120 alarm movement, better known today as the Cricket calibre. The technical characteristics of this world first were so remarkable that it was enthusiastically received right from the start by lovers of mechanical watches. It was the technical solution chosen – namely, a pin fixed on a membrane – that enabled the Vulcain Calibre 120 to produce the shrill sound of a cricket. When the hammer moved, the membrane resonated and the sound was then amplified by a pierced double back. Thanks to its double barrel, Vulcain’s manually wound Calibre 120 (12’’’) could sound its powerful alarm for nearly 25 seconds ! The entire mechanism was very easy to set, requiring only a crown at 3 o’clock, which could be wound in both directions (one way for the movement and the other for the alarm) and a button at 2 o’clock to set the alarm time. Another feature, rare for its day, was that this complication even had a centre seconds hand.


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L’autre brevet : l’Exactomatic Le calibre Cricket est également lié à un autre développement exclusif de la manufacture Vulcain, une innovation brevetée en 1946 sous le nom d’Exactomatic. Le principe de l’Exactomatic a pour caractéristique d’égaliser les frottements, dans toutes les positions, au niveau de l’axe du balancier, en modifiant les contre-pivots des Incabloc. Cela a pour effet de générer une amplitude plus régulière. Le principe de l’Exactomatic assure ainsi une plus grande précision et une meilleure régularité de la marche de la montre au porté, ce qui accentuera encore davantage l’intérêt des connaisseurs pour tous les calibres de la manufacture Vulcain.

The other patent : the Exactomatic The other patent: the Exactomatic. The Cricket caliber was also related to another exclusive development by the Manufacture Vulcain, an innovation patented in 1946 as the Exactomatic. The purpose of the Exactomatic principle is to equalise the friction on the balance-wheel axis in all positions by modifying the Incabloc endstones. This provides a more regular amplitude. So the Exactomatic principle provides greater accuracy and better regularity in the operation of the watch while it is being worn. This sparked even greater interest by connoisseurs in all of Vulcain’s calibres.


Lancement de la Cricket en première mondiale à New York, en décembre 1947. Debout au milieu, Bernard Lippman, président de Vulcain Watch Co USA et à sa gauche George Ditisheim, vice-président de Vulcain Watch Co USA; assis, montrant son poignet, André Ditisheim. The Cricket’s world premiere in New York, December 1947. Standing in the middle, Bernard Lippman, president of Vulcain Watch Co USA and on his left, George Ditisheim, vice-president of Vulcain Watch Co USA; sitting, showing his wrist, Andre Ditisheim.

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Presse en éveil

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’accueil réservé dès 1947 au calibre Vulcain Cricket est révélateur de la portée de l’innovation. Des milliers d’articles de presse relatent l’événement au niveau international en insistant sur l’aspect novateur, performant et pratique de cette première mondiale. La Vulcain Cricket séduit d’emblée les foules, mais aussi les puissants de ce monde, à l’instar des présidents américains. En Suisse, comme de ce magazine de Lausanne en juin 1948, les médias sont à l’unisson de la presse internationale et ne tarissent pas d’éloges sur cette percée significative de l’art horloger : « La plus récente de ces découvertes constitue cependant une date dans l’histoire de la montre-bracelet, la plus populaire et la plus répandue.» En effet, depuis plus d’un demi-siècle, les techniciens tentaient de réaliser une montre-bracelet réveil, ce qui posait le problème difficile et apparemment insoluble de loger dans l’espace réduit d’une montre-bracelet de calibre ordinaire le mécanisme de la montre, le mécanisme de la sonnerie et le mécanisme du réveil. Toutes les tentatives faites jusqu’ici : cloche, chevalet comportant des organes acoustiques et même griffe effleurant le poignet du porteur, avaient donné des résultats décevants. Ce sera l’honneur de la manufacture Vulcain d’avoir doté l’horlogerie suisse de la première montrebracelet réveil qui sonne véritablement aussi fort qu’un réveil de grand format et dont le bruit strident est aussi insistant que celui du grillon, ce qui lui a valu le nom de montre « grillon » ou « cricket » (en anglais). Ce n’est, il est vrai, qu’au bout de cinq années de recherches, conduites par une équipe de techniciens et d’ingénieurs spécialisés, que le prototype définitif put être créé. Qu’on imagine les difficultés et la complication d’une telle œuvre ! La platine à elle seule exige plus de cent opérations. La fabrication de l’ébauche réclame un temps double d’une ébauche habituelle. Et la membrane d’acier formant une partie de la caisse de résonance subit elle aussi 29 opérations. L’originalité de la « cricket » apparaît surtout dans cette caisse de résonance formant double cuvette, ajourée comme celle d’un violon et sur laquelle frappe le marteau de la sonnerie. La question acoustique une fois résolue, de nombreux problèmes se sont posés qui ont tous trouvé des réponses extrêmement ingénieuses. Malgré tout, la « cricket » conserve l’allure classique d’une montre-bracelet ayant toutes les qualités d’une montre de précision, imperméable aux poussières et d’une simplicité élégante. Un seul poussoir s’ajoute à la couronne habituelle, ces deux organes permettant de commander toutes les fonctions (remontage, mise à l’heure, mise en place de l’aiguille du réveil, arrêt de la sonnerie, etc.) Cette simplicité même n’est pas le moindre mérite d’une invention technique qui atteint à un des sommets de l’art horloger.


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Lancée tout d’abord sur le marché américain, qui est le plus important de tous ceux que compte notre grande industrie nationale d’exportation, la montre « grillon » ou « cricket » fit véritablement sensation. Trois mille journaux américains l’évoquèrent, les uns pour signaler l’invention, les autres pour la commenter longuement en soulignant qu’elle ne peut manquer de rendre des services importants dans la vie sociale et familiale. Selon l’heure choisie, en effet, la « cricket » sera une cloche d’avertissement et de rappel. Rappel que le train part à telle et telle heure et qu’il faut s’acheminer vers la gare. Rappel que l’heure a sonné – sans jeu de mots – de se rendre à tel ou tel rendez-vous… Réveil vrillant du matin et réveil aussi dans le train où l’on s’endort, juste avant la station où il faut descendre. En effet, le triple avantage de la montre « cricket » est d’être en même temps une sonnerie d’avertissement, une montre de précision et une montre-bracelet. Chose précieuse dans la vie, si l’on en croit ce journaliste américain qui écrivait : « Nous vivons dans un temps si pressé et si rapide que quinze minutes de retard peuvent parfois vous faire perdre une vieille amitié ou une bonne affaire. On imagine dès lors quel service vous rend une montre qui, du poignet, vous tinte aux oreilles et vous secoue la mémoire en vous obligeant d’être exact… » Cette évocation louangeuse reflète l’enthousiasme qui accueillit l’avènement de la montre Vulcain Cricket. Le succès commercial ne se fit pas attendre, au point que la manufacture Vulcain, débordée de commandes, ne put toutes les honorer. Car au-delà des aspects techniques liés au calibre 120, Vulcain proposait une montre parfaitement dans son époque : avec l’essor des échanges et des déplacements, la montre réveillait le voyageur de commerce, hôte chaque nuit d’un hôtel différent, rappelait un rendez-vous ou un coup de téléphone à donner ou encore prévenait l’automobiliste de la fin d’une durée de stationnement. Le succès fut à ce point considérable que la montre-réveil mécanique vécut son âge d’or dans les années 1950. De nombreuses manufactures s’intéressèrent dès lors à ce domaine en plein essor, la montre-réveil devenant un modèle obligé dans l’offre des plus prestigieuses manufactures. Quelques sociétés développèrent leur propre calibre selon des principes plus ou moins éloignés de ceux retenus pour la Cricket, d’autres entrèrent en partenariat commercial avec Vulcain pour se fournir en mouvements mécaniques réveils.


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The Cricket wakes up the press

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he reception given to Vulcain’s Cricket in 1947 and beyond shows just how innovative the watch was. Thousands of press articles recounted the event at the international level, stressing the innovative aspect, excellent performance and practicality of this world first. Vulcain’s Cricket won over the masses right away, and was also a favourite of the powerful, such as American presidents. In Switzerland, the media echoed the international press with one voice, and offered boundless praise for this significant breakthrough in the art of watchmaking, as in a Lausanne-based magazine from June 1948 : “ The most recent of these discoveries, however, constitutes an important date in the history of the wristwatch, which is the most popular and widespread. “ In fact, for over a half-century, technical experts have been trying to create an alarm wristwatch, which poses the difficult and apparently insoluble problem of fitting the watch mechanism, the striking mechanism, and the alarm mechanism into the small space of a wristwatch of ordinary calibre. All attempts to date – bells, a bridge consisting of acoustical parts, and even a claw that brushes the wearer’s wrist – have yielded disappointing results. “ It is a credit to the Manufacture Vulcain that it has given Swiss watchmaking the first alarm wristwatch that really does ring as loudly as a large alarm clock, with a shrill noise as insistent as the chirping of a cricket, which is how the watch got its name – ‘grillon’ in French or ‘cricket’ in English. “ It is true that the final prototype was created only after five years of research by a team of technical experts and specialist engineers. Imagine how difficult and complicated such work must be ! The plate alone requires over a hundred operations. Manufacture of the blank takes double the time required for a normal blank. And the steel membrane that is part of the resonance chamber also undergoes 29 operations. The originality of the ‘cricket’ is seen in this resonance chamber, which forms a double basin with cut-outs as on a violin and which is struck by the striking mechanism’s hammer. Once the acoustical issue had been resolved, several other problems arose; extremely ingenious solutions were found for all of them. “ Yet in spite of everything, the ‘cricket’ still has the classic look of a wristwatch of elegant simplicity with all the qualities of a precision watch, sealed against dust. There is a single button in addition to the usual crown, and these two controls operate all the functions (rewinding, setting the time, setting the alarm hand, stopping the striking mechanism, etc.). This simplicity itself is not the least of the merits of this technical invention that has reached one of the pinnacles of the watchmaking art. “ The ‘grillon’ or ‘cricket’ was initially launched on the American market, which is the largest of all the markets in our national export industry. It was a great sensation. Three thousand newspapers in the U. S. wrote about it, some to report the invention and the others to comment on it at length, stressing that it could not fail to perform useful functions in social and family life. Depending on the time for which the alarm is set, the ‘cricket’ will serve as a warning bell and a reminder: a reminder that the train will leave at such and such a time and it is time to go to the station, a reminder that the hour has struck – no pun intended – and it is time to go to a meeting, etc. A piercing alarm for the morning, or for use on the train so a sleeping traveller can wake up just before the train reaches his station. The three-fold advantage of the ‘cricket’ is that it is simultaneously a reminder/alarm clock, a precision watch and a wristwatch. This is a precious thing in life, if we are to believe the American journalist who wrote ‘We live in such a hurried and fast age that being fifteen minutes late can sometimes lose you an old friendship or a good business deal. So you can imagine how handy it is to have a watch that makes your ears ring from your wrist and jogs your memory, forcing you to be on time…’.” This laudatory mention reflects the enthusiasm that greeted the advent of the Vulcain Cricket. Commercial success was not far behind; it was so great that the Manufacture Vulcain was flooded with orders and could not honour them all. Why this success? Because aside from the technical aspects of the Calibre 120, Vulcain was offering a watch that was perfectly in step with its time. Exchanges and travel were increasing rapidly, and the watch could awaken the business traveller who stayed in a different hotel every night, provide a reminder of a meeting or a telephone call to be made, or warn a driver when the parking meter was about to expire. The mechanical alarm watch was so successful that the 1950s were its golden age. Many manufactures then became interested in this rapidly expanding area, and it was de rigueur for the most prestigious of them to offer an alarm watch among their models. Some companies developed their own calibre along lines differing to varying degrees from those chosen for the Cricket, others entered into commercial partnerships with Vulcain to supply their mechanical alarm movements.


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Calibre Vulcain Cricket 402, 1962. Vulcain Cricket calibre 402, 1962.

Les successeurs du calibre 120

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a concurrence ne restant pas de marbre et au vu de l’attrait croissant pour les montres-réveils mécaniques, la manufacture Vulcain s’ingéniera à développer des calibres exclusifs répondant aux souhaits d’une clientèle nouvelle. Le calibre Vulcain 120 aura donc des successeurs, plus ou moins dignes d’intérêt. Désireuse de continuer à faire la course en tête dans son domaine de prédilection en proposant de nouveaux modèles innovants, la manufacture Vulcain lance coup sur coup en 1958 et en 1962 deux nouveaux calibres mécaniques réveils : l’un pour homme, le calibre 402, l’autre pour une montre-réveil dame, la fameuse Cricket Golden Voice et son calibre 406. De même dimension que le calibre 120 (12’’’), le nouveau calibre 402 se singularise par l’adjonction d’une date à 3h et d’une petite seconde à 6h (en lieu et place de la seconde centrale). Différence notable par rapport à son prédécesseur, le calibre 402 dispose d’un seul barillet remontant à la fois le mécanisme horaire et celui du réveil, un dispositif limitant la durée de sonnerie à 15 secondes pour ne pas décharger totalement le ressort moteur. Malgré ses caractéristiques, le calibre 402 n’eut pas un succès important et ne réussit pas à détrôner le traditionnel calibre 120. En revanche, le calibre 406 Golden Voice pour dame trouvera son public et connaîtra un remarquable succès. Là encore, le problème majeur pour les constructeurs de la manufacture Vulcain résidait dans l’adjonction du mécanisme de réveil dans un volume toujours plus restreint, d’où de nécessaires prodiges de miniaturisation. Ce sera le cas de la Golden Voice, ou calibre 406, qui malgré ses dimensions réduites (8,75’’’, soit 19,5 mm de diamètre pour 5,25 mm d’épaisseur), se permet d’embarquer une seconde centrale et les 44 pièces supplémentaires nécessaires au fonctionnement du mécanisme de réveil en regard d’un mouvement ordinaire. Du fait de la réduction de taille de la membrane, la manufacture Vulcain testera plusieurs matériaux pour déterminer celui qui allait offrir les meilleures performances acoustiques. C’est l’or qui fut finalement retenu, à la fois en raison de la puissance du son émis et de la résistance du matériau à la corrosion. Ainsi, par la sonorité plus douce de son mécanisme réveil et par le matériau adopté, la « Golden Voice » mérita deux fois son nom.

La plus ancienne complication horlogère ? S’il a fallu attendre 1947 et l’avènement du calibre Cricket de Vulcain pour disposer de la première montre-bracelet réveil digne de ce nom, la résolution des problèmes liés au mécanisme de sonnerie a hanté les horlogers depuis de nombreux siècles. Ainsi l’alarmeréveil est probablement la plus ancienne des complications horlogères. Il semble en effet qu’au XIIe siècle, il existait déjà des horloges monastiques rappelant par une sonnerie les heures des offices – avant même l’apparition des aiguilles. Au XVe siècle, les horloges de table sont souvent munies d’un mécanisme de réveil sonnant sur une petite cloche ; en 1601, la Corporation des horlogers de Genève exige même de quiconque veut devenir « maître » la fabrication d’une « petite horloge à réveil-matin ». Au XVIe siècle apparaissent des montres de poche réveils avec couvercles ajourés facilitant le passage du son. Au XVIIe siècle, on crée également des « montres de carrosse » de grandes dimensions, avec des mécanismes destinés à réveiller les voyageurs pour leur éviter de manquer leurs correspondances.


The Calibre 120’s successors

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ince the competition did not remain indifferent, and in view of the growing appeal of mechanical alarm watches, the Manufacture Vulcain strove to develop exclusive calibres that would meet the needs of a new clientele. So the Vulcain Calibre 120 was to have successors, which were more or less noteworthy. Wishing to continue to lead the race in its favourite domain by offering new innovative models, in 1958 and in 1962 the Vulcain manufacture released two new mechanical alarm calibres in succession: the Calibre 401 for men and the Calibre 406 for a ladies’ alarm watch, the famous Cricket Golden Voice. The new Calibre 406 , which was the same size as the Calibre 120 (12’’’), was remarkable for the addition of a date at 3 o’clock and a small second hand at 6 o’clock (replacing the centre second hand). A notable difference from its predecessor was that the Calibre 406 had a single barrel that rewound both the time mechanism and the alarm mechanism. This meant that the alarm could sound for only 15 seconds so as not to completely run down the driving spring. Despite its features, the Calibre 401 was not a great success and did not manage to supplant the traditional Calibre 120. In contrast, the Golden Voice Calibre 406 for ladies was to find a following and meet with remarkable success. Here, again, the main problem for the builders at the Manufacture Vulcain was to add the alarm mechanism in an ever more limited space, hence the need for incredible feats of miniaturization. Such was the case with the Golden Voice, or Calibre 406, which despite its small size (8.75’’’, or 19.5 mm in diameter and 5.25 mm thick), was able to make room for a centre seconds hand and the 44 extra parts (compared to an ordinary watch) that operated the alarm mechanism. Because the size of the membrane had to be reduced, the Manufacture Vulcain tested several materials to determine which would provide the best acoustical performance. Gold finally won out due to both its sound level and its resistance to corrosion. So the “Golden Voice” deserved its name on two counts : for the softer sound of its alarm, and because of the material used.

The oldest watchmaking complication ? If the world had to wait until 1947 for the first alarm wristwatch worthy of the name, with the advent of Vulcain’s Cricket calibre, it was because the challenges related to the striking mechanism had been haunting watchmakers for many centuries. The alarm is probably the oldest horological complication. In fact, it seems that in the 12th century, some monks already had clocks that struck the hours of the services – even before hands had made an appearance. In the 15th century, table clocks often had an alarm mechanism that would strike on a small bell ; in 1601, the Corporation des Horlogers de Genève (Geneva Watchmakers’ Corporation) even required that whoever wanted to become a “ master ” clock and watchmaker make a “ small clock with an alarm.” In the 16th century, pocket watches with alarms appeared. They had openwork covers to allow the sound to escape. In the 17th century, large “ carriage watches ” were created. These mechanisms were intended to awaken travellers so they would not miss their connections.

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4 - 1948-1985


Vulcain en pointe Vulcain at the peak

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FRANÇOIS DIDISHEIM 1924 - ...

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Naissance de MSR The birth of MSR 4

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4


MICHEL DITISHEIM 1934 - ...

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De Hambourg à Madrid From Hamburg to Madrid

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L’émissaire de la famille Ditisheim The Ditisheim family’s emissary

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Communications quotidiennes Daily communications

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OF GJOF EBZ TUJMM USBWFMMJOH GPS 7VMDBJO BT JU XBT ESBXJOH TUSFOHUI GSPN UIF $SJDLFU T TVDDFTT .JDIFM %JUJTIFJN XFOU UP ,V XBJU i *U XBT $ PO UIF UBSNBD XIFO * BSSJWFE *O UIFJS PGGJDFT XF ESBOL GSVJU KVJDF SJHIU PVU PG UIF DPOUBJOFS 5IBU XBT UIF GJSTU UJNF * TBX B UFMF QIPOF JO B DBS 8F BWPJEFE DBMMJOH UIFO JU XBT UPP FYQFOTJWF 8F PGUFO TFOU UFMFHSBNT MBUFS XF DPNNVOJDBUFE CZ UFMFY UIFO CZ GBY #VU JO UIF CFHJOOJOH * XSPUF NZ SFQPSUT FWFSZ EBZ BU UIF IPUFM PO B )FSNFT #BCZ UZQFXSJUFS * NBJMFE JU JO UIF FOWFMPQF XJUI UIF PSEFST 5IF NBJM XBT WFSZ SFMJBCMF JO UIPTF EBZT u 5IF GBDU UIBU IF XBT B NFNCFS PG UIF GBNJMZ UIBU PXOFE UIF CSBOE XBT VORVFTUJPOBCMZ BO BTTFU i *U XBT WJUBM GPS EF WFMPQJOH USVTU 'VSUIFSNPSF PVS QSPEVDUT XFSF BEBQUFE UP UIF UBSHFU NBSLFUT XF VTFE SPTF HPME JO DPVOUSJFT XIFSF QFPQMF MJLFE JU u 8IFO IF XBT DBMMFE VQPO UP SFQMBDF IJT DPVTJO 'SBOÉPJT %JEJTIFJN BT 7VMDBJO T SFQSFTFOUBUJWF JO .43 .JDIFM %JUJTIFJN EJE IJT CFTU UP TUBOE VQ GPS UIF GBNJMZ CSBOE *O .43 DBNF QFSNBOFOUMZ VOEFS UIF DPO USPM PG 3FWVF 5IPNNFO 5IF 4USBVNBOO GBNJMZ BDRVJSFE UIF NBKPSJUZ PG UIF TIBSFT 0ODF UIF 4USBVNBOOT IBE HBJOFE UIF NBKPSJUZ UIF GBDUT IBE UP CF GBDFE i " DPSQPSBUJPO JT OPU B EF NPDSBDZ u OPUFT .JDIFM %JUJTIFJN XJUI B IJOU PG GBUBMJTN i4JODF XF DPVMEO U DPOUJOVF UP HBM MPQ BMPOH PO UISFF IPSTFT UIBU JT UP XPSL XJUI UISFF CSBOET .43 DPNNJTTJPOFE B TUVEZ UP EFUFSNJOF XIJDI CSBOE XPVME CF CFTU UP QVTI CBTFE PO SFQVUBUJPO RVBMJUZ BOE HSBQIJD EFTJHO *U UVSOFE PVU UIBU .BSWJO XBT UIF FBTJFTU UP QSP OPVODF BOE 7VMDBJO UIF NPTU SFTQFDUFE #VU UIF 4USBVNBOOT XBOUFE UP LFFQ 3FWVF u


.POUSF CSBDFMFU SÊWFJM 7VMDBJO FO BDJFS FOW 7VMDBJO TUFFM BMBSN XSJTUXBUDI DJSDB


4

« Les montres Vulcain résistent aux conditions les plus dures »

$

PNNF EBOT MFT BOOÊFT MFT DPNNFS DJBVY EF MB NBSRVF DIBVY EF GPOOJÍSF NFUUFOU MFVST NPOUSFT BVY QPJHOFUT EF TQPSUJGT DIFWSPOOÊT 0VUSF MF GPPUCBMM 7VMDBJO WJTF UBOU MFT TPNNFUT RVF MFT BCZTTFT 1MBDF BVY BMQJOJTUFT E BCPSE 5SPJT FYQÊEJUJPOT FO NPOUBHOF NÊSJUFOU E ËUSF NFOUJPOOÊFT MB QSFNJÍSF B QPVS DBESF MFT "OEFT BV D VS EF MB $PSEJMMFSB 7JMDBCBNCB BV DFOUSF EV 1ÊSPV -F BPÚU VOF FYQÊEJUJPO GSBODP CFMHF EJSJHÊF QBS #FSOBSE 1JFSSF FU EFVY ÊRVJQFT BNÊSJDBJOFT POU WBJODV QBS MF WFSTBOU OPSE FTU MF 4BMDBOUBZ DVMNJOBOU Æ NÍUSFT E BMUJUVEF $ ÊUBJU VO EFT EFSOJFST HSBOET TPNNFUT JOWJPMÊT EFT "O EFT -F TJÍHF B EVSÊ QMVT EF USPJT TFNBJOFT FOUSFDPVQÊ EF UFNQËUFT EF OFJHF 0VUSF M FYQMP SBUFVS MZPOOBJT DJUÊ MB DPSEÊF GSBOÉBJTF DPNQSF OBJU VOF GFNNF $MBVEF ,PHBO 1FV BQSÍT MFVS FYQMPJU #FSOBSE 1JFSSF ÊDSJU Æ 7VMDBJO j +F TVJT IFVSFVY EF WPVT EJSF NBJOUFOBOU UPVU MF CJFO RVF KF QFOTF EF DFUUF NPOUSF RVJ O B KBNBJT RVJUUÊ NPO QPJHOFU -B $SJDLFU B GBJU UPVUF M BT DFOTJPO w BUUFJHOBOU VOF BMUJUVEF TVQÊSJFVSF Æ NÍUSFT .BMHSÊ MFT HSBOEFT EJGGÊSFODFT EF UFNQÊSBUVSF EJVSOF FU OPDUVSOF NBMHSÊ MB OFJHF FU M IVNJEJUÊ FMMF O B KBNBJT FV MB NPJOESF EÊGBJMMBODF v 1BS MB TVJUF #FSOBSE 1JFSSF T FTU SFOEV BWFD MB NËNF NPOUSF Æ M &MCVS[ FO *SBO "VQBSBWBOU

JM M BWBJU QPSUÊF MPST E VOF FYQÊEJUJPO EBOT MF )PHHBS "MHÊSJF -B TFDPOEF FYQÊEJUJPO FVU MJFV FO )JTUPJ SF EF GËUFS MFT BOT EV $MVC BMQJO JUBMJFO VOF ÊRVJQF EF BMQJOJTUFT USBOTBMQJOT T ÊUBJU KVSÊ EF WBJODSF QPVS MB QSFNJÍSF GPJT MF , TPNNFU IJNBMBZFO NZUIJRVF EF MB DIBÏOF EV ,BSBLPSVN TJUVÊF BVY DPOGJOT EF M *OEF EF MB $IJOF FU EV 1BLJTUBO 4PVT MB EJSFDUJPO EV QSPGFTTFVS EF HÊPMPHJF "SEJUP %FTJP QPSUFVST USBOTQPSUÍ SFOU QMVT EF USFJ[F UPOOFT EF NBUÊSJFM KVTRV BV DBNQ EF CBTF TJUVÊ Æ N E BMUJUVEF BV QJFE EF DFUUF NBHOJGJRVF QZSBNJEF EF SPDIF FU EF HMBDF -F KVJMMFU MFT NFNCSFT EF MB DPS EÊF EF -JOP -BDFEFMMJ FU E "DIJMMF $PNQBHOPOJ BUUFJHOFOU N m TFVM M &WFSFTU FTU QMVT IBVU BDDPNQBHOÊT EF MFVST $SJDLFU /PUF[ RV VO EFT QMVT DÊMÍCSFT BMQJOJTUFT JUBMJFOT 8BMUFS #POBUUJ GBJTBJU QBSUJF EF M FYQÊEJUJPO *M BWBJU UPVU KVTUF BOT MPSTRV JM QBTTB VOF OVJU TBOT PYZHÍOF Æ N FU TBOT UFOUF % BVDVOT FTUJNBJFOU JN QPTTJCMF EF TVSWJWSF EBOT DFT DPOEJUJPOT .BJT #POBUUJ QBSBEPYBMFNFOU DIBSHÊ EF QPSUFS MFT UVCFT E PYZHÍOF QPVS MB DPSEÊF EF UËUF QSPVWB MF DPOUSBJSF 'JO TPOOF MF HMBT QPVS 7VMDBJO .43 IPM EJOH BCBOEPOOF EÊGJOJUJWFNFOU MB NBSRVF 7VM DBJO FU MB QSPEVDUJPO EV DBMJCSF $SJDLFU TF QPVS TVJU VOJRVFNFOU TPVT E BVUSFT EÊOPNJOBUJPOT



4

“ Vulcain watches stand up to the toughest conditions ”

"

T JO UIF T NBSLFUJOH SFQSFTFOUBUJWFT GPS UIF -B $IBVY EF 'POET CSBOE QMBDFE UIFJS XBUDIFT PO UIF XSJTUT PG TFBTPOFE BUIMFUFT *O BEEJUJPO UP TPDDFS 7VMDBJO TFU JUT TJHIUT PO CPUI UIF IFJHIUT BOE UIF EFQUIT 'JSTU UIF NPVOUBJOFFST 5ISFF NPVOUBJO FYQFEJUJPOT EFTFSWF NFOUJPO 5IF GJSTU XBT JO UIF "OEFT JO UIF IFBSU PG UIF $PSEJMMFSB 7JMDBCBNCB JO DFOUSBM 1FSV 0O "VHVTU B 'SBODP #FMHJBO FYQFEJUJPO MFE CZ #FSOBSE 1JFSSF BOE UXP "NFSJDBO UFBNT DPORVFSFE UIF NFUSFT 4BMDBOUBZ GSPN UIF OPSUIFBTU TMPQF *U XBT POF PG UIF MBTU VODMJNCFE IJHI QFBLT JO UIF "OEFT 5IF FGGPSU UPPL NPSF UIBO UISFF XFFLT BOE XBT JOUFSSVQUFE CZ TOPXTUPSNT *O BEEJUJPO UP UIF FYQMPSFS GSPN -ZPOT UIF 'SFODI QBSUZ JODMVEFE B XPNBO $MBVEF ,PHBO 4IPSUMZ BGUFS UIFJS GFBU #FSOBSE 1JFSSF XSPUF UP 7VMDBJO FOUIVTJOH BCPVU IJT UJNFQJFDF i * BN QMFBTFE UP UFMM ZPV OPX IPX IJHIMZ * UIJOL PG UIJT XBUDI XIJDI OFWFS MFGU NZ XSJTU 5IF $SJDLFU NBEF UIF FOUJSF BTDFOU w SFBDIJOH BO BMUJUVEF HSFBUFS UIBO NFUSFT %FTQJUF UIF MBSHF EJGGFSFODF CFUXFFO EBZ BOE OJHIU UFNQFSBUVSFT EFTQJUF UIF TOPX BOE

EBNQOFTT JU OFWFS TIPXFE UIF TMJHIUFTU TJHO PG NBMGVODUJPOJOH u 5IF TFDPOE FYQFEJUJPO XBT JO 5P DFMFCSBUF UIF UI BOOJWFSTBSZ PG UIF *UBMJBO .PVOUBJOFFSJOH $MVC B UFBN PG USBOTBMQJOF NPVOUBJOFFST IBE TXPSO UP CF UIF GJSTU UP DPORVFS , UIF NZUIJDBM )JNBMBZBO QFBL JO UIF ,BSBLPSBN SBOHF MPDBUFE PO UIF PVUTLJSUT PG *OEJB $IJOB BOE 1BLJTUBO 6OEFS UIF MFBEFSTIJQ PG HFPMPHZ QSPGFTTPS "SEJUP %FTJP QPSUFST USBOTQPSUFE PWFS UIJSUFFO NFUSJD UPOT PG FRVJQNFOU UP UIF CBTF DBNQ BU BO BMUJUVEF PG NFUFST BU UIF GPPU PG UIJT NBHOJGJDFOU QZSBNJE PG SPDL BOE JDF 0O +VMZ UIF SPQFE QBSUZ PG -JOP -BDFEFMMJ BOE "DIJMMF $PNQBHOPOJ BDDPNQBOJFE CZ UIFJS $SJDLFUT SFBDIFE NFUSFT 0OMZ &WFSFTU JT IJHIFS 0OF PG UIF NPTU GBNPVT *UBMJBO NPVOUBJOFFST 8BMUFS #POBUUJ XBT BMTP JODMVEFE JO UIJT FYQFEJUJPO )F XBT CBSFMZ ZFBST PME XIFO IF TQFOU B OJHIU BU NFUSFT XJUI OP PYZHFO BOE OP UFOU 4PNF CFMJFWFE UIBU TVSWJWBM XPVME CF JNQPTTJCMF #VU #POBUUJ XIP QBSBEPYJDBMMZ XBT SFTQPOTJCMF GPS DBSSZJOH UIF PYZHFO DBOJTUFST GPS UIF MFBE QBSUZ QSPWFE UIFN XSPOH


4

&YQÊEJUJPO JUBMJFOOF BV , BWFD VOF 7VMDBJO BV QPJHOFU *UBMJBO FYQFEJUJPO UP , XFBSJOH 7VMDBJO XBUDIFT

Un sommet réputé A supposedly inaccessible unconquerable peak

2

VFMRVFT BOOÊFT QMVT UBSE FO VOF ÊRVJQF DPNQSFOBOU #POBUUJ FU E BVUSFT NFNCSFT EF MB QSFNJÍSF FYQÊEJUJPO UPVKPVST GBTDJOÊF QBS M )JNBMBZB FTU QBSUJF Æ M BTTBVU EV (BTIFSCSVN *7 N TPNNFU EV ,BSBLPSVN SÊQVUÊ JOBDDFTTJCMF $FUUF GPJT DJ 7VMDBJO B PGGFSU MFT $SJDLFU ÊRVJQBOU MFT BMQJOJTUFT -F QIPUPHSBQIF 'PTDP .BSJBOJ TJHOBMF EBOT VOF MFUUSF EF SFNFSDJFNFOUT RVF MB NPOUSF j O B KBNBJT FV BVDVOF EÊGBJMMBODF v &U MF QSPGFTTFVS EF TLJ EF $PVSNBZFVS 5POJ (PCCJ GBJU TBWPJS RVF UPVU BV MPOH EF M BTDFOTJPO MB $SJDLFU B SFOEV E ÊNJOFOUT TFSWJDFT NBMHSÊ MFT DIPDT TVS MFT SPDIFST FU RV FMMF O B QBT CSPODIÊ NËNF BQSÍT j VOF CBJHOBEF HMBDJBMF RVF K BJ TVCJF MPSTRVF MB DSPÚUF E VO QFUJU MBD HFMÊ T FTU CSJTÊF TPVT NFT QBT v (SBOE TVDDÍT QPVS DFT NPOUSFT TVJTTFT RVJ EJU MB QVCMJDJUÊ E ÊQPRVF j TFSWFOU GJEÍMFNFOU MFVST QSPQSJÊUBJSFT FO MFVS EPOOBOU M IFVSF FYBDUF FU FO TPOOBOU BV NPNFOU WPVMV v

4

PNF ZFBST MBUFS JO TUJMM GBTDJOBUFE CZ UIF )JNBMBZBT B UFBN UIBU JODMVEFE #POBUUJ BOE PUIFS NFNCFST PG UIF GJSTU FYQFEJUJPO TFU PGG UP DPORVFS (BTIFSCSVN *7 NFUSFT B QFBL JO UIF ,BSBLPSBN SBOHF UIBU XBT UIPVHIU UP CF VODMJNCBCMF 5IJT UJNF 7VMDBJO QSPWJEFE UIF $SJDLFUT XPSO CZ UIF NPVOUBJOFFST *O B UIBOL ZPV MFUUFS QIPUPHSBQIFS 'PTDP .BSJBOJ SFQPSUFE UIBU UIF XBUDI i OFWFS NBMGVODUJPOFE JO UIF MFBTU u "OE $PVSNBZFVS TLJ JOTUSVDUPS 5POJ (PCCJ DPNNVOJDBUFE UIBU UISPVHIPVU UIF BTDFOU UIF $SJDLFU IBE CFFO PG FOPSNPVT TFSWJDF EFTQJUF CFJOH LOPDLFE BHBJOTU UIF SPDLT BOE IBE OPU GBMUFSFE FWFO BGUFS i BO JDZ EVOLJOH * IBE XIFO UIF DSVTU PO B TNBMM GSP[FO MBLF CSPLF VOEFS NZ GPPUTUFQT u *U XBT B TVDDFTT BMM EPXO UIF MJOF GPS UIFTF 4XJTT XBUDIFT XIJDI BDDPSEJOH UP DPOUFNQPSBSZ BEWFSUJTJOH i GBJUIGVMMZ HBWF UIFJS PXOFST UIF FYBDU UJNF BOE SBOH UIFJS BMBSN BU UIF EFTJSFE NPNFOU u


4

-B QSFNJÍSF $SJDLFU /BVUJDBM NPOUSF CSBDFMFU SÊWFJM EF QMPOHÊF 5IF GJSTU $SJDLFU /BVUJDBM BO BMBSN XSJTUXBUDI GPS EJWJOH

Apnée de la Cricket : naissance de la Nautical A Cricket underwater : birth of the Nautical

-

B TFVMF NPOUSF BV NPOEF RVJ TPOOF TPVT M FBV EPJU CFBVDPVQ BVY FYQMPJUT E VO IPNNF IPST EV DPNNVO )BOOFT ,FMMFS %ÍT TPO ÊDPMF EF SFDSVFT DF ;VSJDIPJT FTU QBTTJPOOÊ EF QMPOHÊF BV TFSWJDF NJMJUBJSF VO DBNBSBEF BWBJU SÊWÊMÊ BV KFVOF ,FMMFS MFT CFBVUÊT EF MB WJF TPVT NBSJOF 6O NBOVFM EF QMPOHÊF MVJ BQQSFOE RV VO TBWBOU TVÊEPJT QSÊUFOE RV PO QFVU QMPOHFS FO TJNQMF IBCJU E IPNNF HSFOPVJMMF Æ EFT QSPGPOEFVST SÊQVUÊFT EBOHFSFVTFT FU BDDFTTJCMFT TFVMFNFOU FO MPVSE TDBQIBOESF -B QMPOHÊF TPVT NBSJOF O BWBJU Æ QSJPSJ SJFO Æ WPJS BWFD 7VMDBJO 4BOT BDDÍT Æ MB NFS MB 4VJTTF FTU SJDIF FO QJPOOJFST EFT EÊDPVWFSUFT NBSJUJNFT QFOTPOT Æ +BDRVFT 1JDDBSE FU TFT FYQMPSBUJPOT EFT QSPGPOEFT GPTTFT EFT .BSJBO OFT FU BVY WJDUPJSFT QMVT SÊDFOUFT EFT j NBSJOT E FBV EPVDF v IFMWÍUFT EBOT MFT DPVSTFT IBVUV SJÍSFT PV MPST EF MB SÊHBUF MB QMVT QSFTUJHJFVTF EV NPOEF &O MFT FYQMPJUT SÊQÊUÊT E )BOOFT ,FMMFS TPOU QBSWFOVT BVY PSFJMMFT EFT EJSJHFBOUT EF 7VMDBJO *MT EÊDJEFOU EF NFUUSF BV QPJOU TVS TFT DPOTFJMT VOF NPOUSF JOEJRVBOU QSÊDJTÊNFOU MFT QBMJFST EF EÊDPNQSFTTJPO MB DÊMÍCSF /BV UJDBM %F QMVT TB TPOOFSJF T FOUFOEBJU USÍT CJFO

5

IF POMZ BMBSN XBUDI JO UIF XPSME UIBU XPSLT VOEFSXBUFS PXFT B HSFBU EFBM UP UIF FYQMPJUT PG BO FYUSBPSEJOBSZ NBO )BOOFT ,FMMFS 4JODF IJT CBTJD USBJOJOH EBZT UIJT ;VS JDI SFTJEFOU IBT IBE B QBTTJPO GPS EJWJOH *U XBT POF PG IJT NJMJUBSZ GSJFOET XIP IBE TIPXO ZPVOH ,FMMFS UIF CFBVUJFT PG UIF VOEFSXBUFS XPSME 'SPN B QSBDUJDBM EJWJOH NBOVBM IF MFBSOFE UIBU B 4XFEJTI FYQFSU DMBJNFE JU JT QPTTJCMF UP EJWF JO OPUIJOH CVU B GSPHNBO TVJU UP EFQUIT UIBU BSF TVQQPTFEMZ EBOHFSPVT BOE BDDFTTJCMF POMZ JO B IFBWZ EJWJOH TVJU "U GJSTU TJHIU EFFQ TFB EJWJOH IBE OPUIJOH UP EP XJUI 7VMDBJO 4XJU[FSMBOE IBT OP BDDFTT UP UIF TFB m ZFU JU JT B OBUJPO PG NBSJUJNF QJPOFFST 'PS FYBNQMF +BDRVFT 1JDDBSE FYQMPSFE UIF EFFQ .BSJBOB USFODI BOE NPSF SFDFOUMZ 4XJTT i GSFTI XBUFS TBJMPST u IBWF CFFO WJDUPSJPVT JO EFFQ TFB SBDFT BOE UIF XPSME T NPTU QSFTUJHJPVT SFHBUUB *O 7VMDBJO T EJSFDUPST HPU XJOE PG )BOOFT ,FMMFS T SFQFBUFE FYQMPJUT 0O IJT BEWJDF UIFZ EFDJEFE UP QFSGFDU B XBUDI UIBU XPVME BDDVSBUFMZ JOEJDBUF UIF EFDPNQSFTTJPO TUPQT 5IF GBNPVT /BVUJDBM XBT CPSO "EEJUJPOBMMZ JUT DIJNF DPVME CF IFBSE WFSZ XFMM VOEFSXBUFS BO PCWJPVT QMVT JO UIF EBSLOFTT PG UIF PDFBO EFQUIT



4

)BOOFT ,FMMFS DIBNQJPO EF QMPOHÊF )BOOFT ,FMMFS EJWJOH DIBNQJPO

TPVT M FBV VO QMVT ÊWJEFOU EBOT M PCTDVSJUÊ EFT HSBOET GPOET *M GBVU TBWPJS RV BWBOU ,FMMFS MFT QMPOHFVST FO TDBQIBOESF DSBJHOBJFOU MF NBM EFT DBJTTPOT EFT QFSUFT EF DPOOBJTTBODF FOUSBÏOBOU MB NPSU TJ EF USÍT MPOHT QBMJFST EF EÊDPNQSFTTJPO O ÊUBJFOU QBT PCTFSWÊT 1PVS QMPOHFS Æ N EF QSPGPOEFVS PO FTUJNBJU RV JM GBMMBJU BV NJOJNVN IFVSFT QBS QBMJFS QPVS SFNPOUFS TBJO FU TBVG ,FMMFS B QSPVWÊ RV PO Z BSSJWBJU FO NJOVUFT -PST EF TB QSFNJÍSF UFOUBUJWF E BUUFJOESF NÍ USFT EF QSPGPOEFVS EBOT MF -BD .BKFVS BWFD VO NÊMBOHF SÊWPMVUJPOOBJSF EF HB[ m DBMDVMÊ QBS VO QSPGFTTFVS EF M &1'; m FU EFT UFNQT EF EÊDPN QSFTTJPO GPSUFNFOU SBDDPVSDJT ,FMMFS O BUUJSF QBT MFT GPVMFT TFVM VO KPVSOBMJTUF EV KFVOF RVPUJEJFO #MJDL Z BTTJTUF .BJT MB OPVWFMMF GBJU MF UPVS EV NPOEF QMVT EF BSUJDMFT EF QSFTTF MB NFO UJPOOFOU FU MFT BDUVBMJUÊT DJOÊNBUPHSBQIJRVFT SFOEFOU JNNÊEJBUFNFOU MF QMPOHFVS DÊMÍCSF ,FM MFS CBUUSB FOTVJUF TPO QSPQSF SFDPSE WFST M ÏMF EF $BUBMJOB BV MBSHF EF -PT "OHFMFT *M BWBJU EÚ TF SFOESF BVY 64" DBS MB NBSJOF BNÊSJDBJOF SFGV TBJU EF DSPJSF RVF QBSFJM FYQMPJU ÊUBJU SÊBMJTBCMF -F EÊDFNCSF JM EFTDFOEJU Æ NÍUSFT EJT UBODF DMÊ D FTU MB QSPGPOEFVS NPZFOOF EFT CBT GPOET BVUPVS EFT UFSSFT ÊNFSHÊFT PV QMBUFBVY DPOUJOFOUBVY *M PVWSBJU BJOTJ VOF TVSGBDF EF QMV TJFVST NJMMJPOT EF LJMPNÍUSFT DBSSÊT Æ M FYQMPSB UJPO TPVT NBSJOF NJOJÍSF FU QÊUSPMJÍSF TVSUPVU $F GVU VOF SÊVTTJUF FYUSBPSEJOBJSF QPVS 7VMDBJO RVF EF QSÊTFOUFS ,FMMFS DPNNF QPSUF ESBQFBV

6OF EFT DIBNCSFT EF QMPOHÊF VUJMJTÊF QBS ) ,FMMFS 0OF PG UIF EJWJOH DIBNCFST VTFE CZ ) ,FMMFS

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Extrêmes et performances Extreme conditions, top performance

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Vulcain obtient enfin gain de cause Vulcain finally wins out

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4


5 - 1986-2001


Vulcain en sommeil Vulcain’s long night

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Déménagements

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6 - 2002-2008


Résurrection et renouveau Vulcain awakens

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chaque limite franchie, l’espace d’expérimentation artistique s’ouvre sur de nouveaux plans, en profondeur. L’art relationnel met l’accent sur l’idée que « l’art est un état de rencontre ». Plusieurs artistes démontrent ainsi dans leurs travaux que l’expérience de la relation sociale peut, ou non, se matérialiser sous forme d’objets d’art en laissant des « traces » de ces instants de rencontre. La difficulté de ces démarches in situ éphémères résidant partiellement dans le choix de la forme témoignant de l’acte mis en valeur, pousse à l’usage de médias tels que la photographie, la vidéo ou la prise de son. Les artistes du Land art, du Happening ou de l’art relationnel, en utilisant ces médias pour témoigner de leurs activités au public, sont confrontés aux conditions de production et de diffusion de l’industrie audiovisuelle. Une partie non négligeable d’artistes contemporains s’interrogent directement sur les médias (télévision; radio; cinéma; technologies de communication). Un nouveau domaine d’expérimentation s’ouvre sur la production d’images électroniques, virtuelles, invisibles, mais supplantant imperceptiblement l’objet traditionnel d’exposition.

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ith each boundary that is crossed, new and deeper levels of space become available for artistic experimentation. Relational art stresses the idea that “art is a state of encounter.” For example, many artists’ undertakings demonstrate that the experience of the social relationship may or may not materialise as objets d’art, leaving “hints” of these brief encounters. The difficulty of these ephemeral in situ approaches lies partly in choosing the form that bears witness to the accentuated act; this difficulty encourages the use of media such as photography, video and sound recording. By using these media to attest their activities to the public, artists using land art, happenings or relational art are confronted with the production and broadcasting conditions in the audiovisual industry. A not insignificant fraction of contemporary artists do their exploring directly in the media (TV; radio; film; communications technologies). A new area has opened up for experimentation in producing images that are electronic, virtual, invisible, but that are imperceptibly supplanting the traditional exhibition object.


Le calibre V-10 de Vulcain, la Cricket du XXIe siècle. Vulcain’s V-10 calibre, the Cricket of the 21st century.

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Vulcain, la renaissance

118 « La force d’une marque tient à la réalité de son histoire et à la vérité de son produit ». Lorsqu’il présente à la presse le renouveau de Vulcain en ces termes en mars 2002, et avec lui le travail réalisé depuis près d’un an par la nouvelle équipe en place, Bernard R. Fleury connaît la richesse du patrimoine légué. Encore faut-il que les nouvelles montres Vulcain soient à la hauteur de cette réputation. C’est pourquoi le nouveau patron de la société évoque d’emblée la « vérité du produit ». Aussi riche soit-elle, l’histoire n’y suffira pas ; c’est par la qualité et par l’originalité de collections bâties sur un calibre exclusif et légendaire – mais amélioré - que Vulcain entend bâtir son avenir. Quelques mois plus tard, l’histoire montrera que le nom de Vulcain est demeuré présent dans les mémoires des amateurs et que le calibre Cricket continue à faire rêver. Si la renaissance de Vulcain devient réalité en mars 2002, il faut remonter dans le temps pour comprendre comment cette marque endormie depuis une quinzaine d’années a repris son envol. Soutenu par des investisseurs indépendants passionnés d’horlogerie, Bernard R. Fleury fonde en 2001 la société PMH Production et Marketing Horloger SA, au Locle. avec plusieurs idées en tête, dont celle de faire revivre ce pan de l’histoire horlogère qu’est le calibre Cricket associé à la marque Vulcain. En septembre 2001, la jeune société PMH acquiert de la masse en faillite Vulcain & Studio SA les marques Vulcain, Cricket et Golden Voice, ainsi que les droits exclusifs d’exploitation et les outils de production du calibre réveil mécanique Cricket. Forte de son projet, la société s’installe dans une maison de maître au Locle, à la rue des Tourelles 4, au cœur d’un quartier très horloger.

Vulcain awakens

“A brand’s strength lies in the reality of its history and the authenticity of its products.” When Bernard R. Fleury spoke to the press in these terms in March 2002 to present Vulcain’s revival – and with it the work that had been done for nearly a year by the new team – he was fully cognisant of the brand’s rich heritage. Vulcain’s new watches had to live up to this reputation. That is why the company’s new leader brought up the “ truth of the product ” right away. Rich though it may be, history is not sufficient to make that happen : Vulcain intends to build its future on the quality and originality of collections developed using an exclusive and legendary – but improved – calibre. Some months later, history was to show that the Vulcain name was still present in the minds of connoisseurs and that the Cricket calibre was still the stuff of their dreams. While it was in March 2002 that Vulcain’s renaissance became a reality, we must go farther back in time to understand how this brand, which had been dormant for about fifteen years, managed to take off again. In 2001, supported by independent investors who were also keen watchmaking enthusiasts, Bernard R. Fleury founded the PMH Production et Marketing Horloger SA company in Le Locle. He had several ideas in mind, one of which was to revive the period in watchmaking history represented by the Vulcain brand’s Cricket calibre. In September 2001, the young PMH company acquired the Vulcain, Cricket and Golden Voice brands, as well as the exclusive exploitation rights and production tools for the Cricket mechanical alarm calibre, from the Vulcain & Studio SA bankruptcy assets. With its plans already made, the company moved into a mansion in Le Locle at 4 Rue des Tourelles, in the heart of a watchmaking neighbourhood.


Siège de la manufacture Vulcain, Le Locle, Suisse. / The Vulcain Manufacture’s headquarters in Le Locle, Switzerland.

S’inspirer de l’histoire et construire l’avenir Drawing inspiration from the past in building the future

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lors que l’horlogerie mécanique connaît à nouveau un intérêt croissant en tous les points du globe et que les marques de haute horlogerie – légitimes ou non – débarquant sur les marchés sont légions, les objectifs évoqués au Locle par les repreneurs sont précis et mesurés : la stratégie de Vulcain n’est pas de renverser les montagnes ni de dépasser toute mesure dans les ambitions de la société. C’est peu à peu que la marque, qui s’apprête à sortir de quinze ans de léthargie, doit d’abord revivre, puis se relancer. Et c’est par une stratégie basée sur une vision à long terme que la nouvelle société entend réoccuper une place de niche dans l’univers horloger. Autre attitude claire retenue dès les premiers mois d’activités de PMH en vue du renouveau : en dépit du riche passé de Vulcain, la nouvelle société ne veut pas mener une politique passéiste, tant en termes de produits que de marketing. Ce n’est pas pour refaire à l’identique ce qui a été réalisé il y a cinquante ans que Bernard R. Fleury et ses collaborateurs déploient leur énergie. On en est persuadé à la rue des Tourelles 4 : c’est sur la force de ce calibre réveil mécanique que doit se bâtir la nouvelle société, mais on entend bien l’utiliser comme un point de départ vers de nouveaux horizons. Il n’en demeure pas moins que la renaissance du printemps 2002 se devait de marquer clairement le lien fort qui relie les années de gloire du calibre Cricket à la nouvelle entité. Ce sera chose faite au travers de collections qui empruntent au meilleur de l’histoire de Vulcain pour l’apprêter dans un style parfaitement contemporain.

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hile mechanical watchmaking has again met with growing interest everywhere in the world, and there are any number of fine watchmaking brands – legitimate or not – arriving on the markets, the rescuers’ objectives in Le Locle were specific and moderate: Vulcain was not going to try to move mountains or set the company’s goals sky-high. Rather, the strategy was that little by little the brand, which was about to awaken from its fifteen-year sleep, would first revive, then take off. The new company intended to re-claim its niche in the watchmaking world through a strategy based on a long-term vision. Another clear position taken by PMH right from its first months in business was that despite Vulcain’s rich past, the new company did not want to pursue a backward-looking strategy in terms of either products or marketing. Bernard R. Fleury and his colleagues had no intention of expending their energy simply to repeat the same thing that had been done fifty years before. Everyone at no. 4, Rue des Tourelles was convinced that the new company should be built on the strength of this mechanical alarm movement, but they firmly intended to use it as the starting point to explore new horizons. Nonetheless, the spring 2002 revival needed to clearly show the strong ties connecting the Cricket’s glory years to the new entity. This was done through collections that took the best elements of Vulcain’s history and dressed them in a perfectly contemporary style.

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La renaissance de Vulcain annoncée à la presse le 7 mars 2002. Vulcain’s renaissance announced to the press on March 7, 2002.

Vulcain revient

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e Locle, rue des Tourelles 4, jeudi 7 mars 2002. La direction de Vulcain a convié la presse nationale et les journalistes spécialisés à la conférence annonçant le retour de Vulcain sur la scène horlogère. L’occasion pour la direction de détailler la philosophie de ce retour, la stratégie et les ambitions de la marque, et de présenter les premiers modèles des nouvelles collections. La démarche de PMH est parfaitement entendue et, dès le lendemain, les premiers échos des quotidiens sont stimulants. « Cinquante-cinq ans après avoir marqué d’un son strident l’histoire horlogère, la montre réveil Cricket va à nouveau chanter avant l’été », se réjouit le quotidien Le Temps. La vénérable Neue Zürcher Zeitung annonce quant à elle « la renaissance de la marque horlogère suisse de renommée Vulcain », tandis que le Quotidien Jurassien se plaît à relever que « Vulcain renaît de ses cendres ». La presse lémanique use de raccourcis plus évocateurs : « La montre des présidents renaît ! », alors que L’Impartial souligne que « silencieuse depuis une quinzaine d’années, la montre-bracelet qui émet le son du grillon se réveille avec des modèles des années 50 remis à la mode ». Dans les semaines et les mois qui suivirent, à l’aube notamment des grands rendez-vous horlogers du printemps 2002, une multitude d’articles paraissent dans des revues et magazines du monde entier pour évoquer le retour attendu de Vulcain et du calibre Cricket dans le concert horloger.

Vulcain returns

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ateline Le Locle, 4 Rue des Tourelles, Thursday, March 7, 2002. Vulcain’s management had invited the national press and specialist reporters to a press conference announcing Vulcain’s return to the watchmaking scene. It was an opportunity for the management to explain in detail its philosophy in bringing back the brand, to lay out its strategy and goals, and to introduce the first models in the new collections. PMH’s approach was understood perfectly, and beginning the very next day, initial feedback from the dailies was encouraging. “ Fifty-five years after its shrill alarm sounded a wake-up call for the watchmaking world, the Cricket alarm watch will sing again before summer,” rejoiced the daily Le Temps. For its part, the venerable Neue Zuercher Zeitung announced “ the renaissance of the renowned Swiss watch brand Vulcain,” while the daily Quotidien Jurassien was pleased to note “ Vulcain is rising from its ashes.” The Geneva press was pithier and more evocative : “ The Presidents’ Watch is back ! ” L’Impartial reported that “ after a silence of about fifteen years, the wristwatch that sounds like a cricket is singing again with updated models from the 1950s.” In the weeks and months that followed, particularly during the period of the major international watch fairs in the spring of 2002, a multitude of articles mentioning the expected return of Vulcain and the Cricket calibre to watchmaking appeared in journals and magazines from around the world.


Raffinement esthétique. Aesthetic refinement.

Expertise technique. Technical expertise.

Les clés du renouveau Key factors in the revival

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e fait de pouvoir se prévaloir d’un passé prestigieux ne suffit pas nécessairement à relancer une marque avec succès. Le regain d’intérêt pour l’horlogerie mécanique dans les années 1990, et avec lui les tentatives de retour de plusieurs marques « historiques », a suffit à démontrer que l’équation « passé prestigieux = succès » ne présentait aucune garantie. Pourquoi la marque Vulcain a-t-elle évité cet écueil et comment a-t-elle procédé pour retrouver d’emblée sa crédibilité ? Plusieurs observateurs notèrent dès 2002 que la force du calibre Cricket et la légende qui l’entoure, alliées à une collection proposant un subtil équilibre entre clin d’œil au passé et affirmation contemporaine, expliqueraient l’acceptation immédiate des clients pour cette marque renaissante. En d’autres termes, la stratégie mise en place et les produits présentés auraient suffi à susciter l’adhésion plutôt que la suspicion. À l’analyse, cinq éléments de la nouvelle offre Vulcain ont sans doute été déterminants dans l’appréciation des acheteurs : la modélisation sur des outils 3D du calibre Cricket qui a permis sa fiabilisation; l’industrialisatin de ce même calibre nécessaire à produire les dizaines de milliers de montres vendues depuis lors; l’adjonction d’une date au calibre de base; l’évolution esthétique du calibre Cricket au cours des premières années du renouveau; et enfin, les modèles forts sur lesquels s’est appuyée la renaissance de la marque, à savoir Nautical et Aviator.

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he fact that a brand can boast a prestigious past is not necessarily sufficient to ensure its successful return. A revival of interest in mechanical watches in the 1990s, and the attempted returns of several “ historical ” brands that went with it, was sufficient to demonstrate that the equation “ prestigious past = success ” is never guaranteed to be true. How did Vulcain avoid this pitfall, and what did it do to regain its credibility right from the start ? A number of observers noted in 2002 and thereafter that the Cricket’s strength and the legend surrounding it, in combination with a collection offering a subtle balance between a nod to the past and an affirmation of things contemporary, could explain the clientele’s immediate acceptance of the revitalized brand. In other words, the strategy employed and the products introduced elicited support rather than suspicion. Analysis reveals that five elements of Vulcain’s new line were probably determining factors explaining why customers liked the products: modelling the Cricket calibre using 3D software which served to ensure its reliability; organising industrial production of the same calibre in order to produce the tens of thousands of watches sold since then; adding a date to the base calibre; introducing an aesthetic evolution of the movement during the first years of renewal; and finally, the strongly distinctive models on which the brand rebirth has been founded, the Nautical and the Aviator.

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Audience internationale International audience

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ans le marché hyper concurrentiel qu’est celui de la haute horlogerie aujourd’hui et sur lequel tentent de percer tous les ans des dizaines de nouvelles marques, trouver son public demeure une gageure. Et l’histoire récente est venue démontrer que si le nouveau venu n’apporte pas quelque chose de réellement différent sur le marché, ses chances de succès sont bien maigres. Or dès l’annonce de son renouveau, dès la présentation des premières collections en 2002, Vulcain est parvenue à susciter l’intérêt. Et le marché horloger est ainsi fait qu’il faut d’abord convaincre agents et détaillants de représenter votre marque avant de pouvoir espérer toucher le client final. Beaucoup de jeunes marques n’ont pas réussi à passer ce premier écueil, l’agonie fut pour elles assurée. Jouissant de sa réputation d’antan, Vulcain avait certes un premier atout dans son jeu. Mais dans un univers peu perméable où l’offre de nouvelles marques dépasse la très faible demande des professionnels de la vente, cela ne pouvait suffire. Il était donc indispensable pour Vulcain de proposer des garde-temps dont ces mêmes professionnels seraient persuadés qu’ils répondraient aux envies et exigences de leur clientèle. La réponse ne s’est pas fait attendre. Après moins d’un an d’activités, la position de niche occupée par Vulcain dans le marché de la montre réveil mécanique s’est révélée être très attractive pour de nombreux distributeurs et détaillants et les premiers objectifs furent rapidement dépassés. La réponse enthousiaste des marchés fut donc interprétée par la direction de la marque comme un agréable encouragement

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n today’s super-competitive fine watchmaking market, where tens of new brands try to break in every year, gaining a following is next to impossible. Recent history has shown that if a newcomer does not bring something truly different to the market, its chances for success are very slim. Now, right from the moment Vulcain’s revival was announced, and the moment it introduced its first collections in 2002, it succeeded in attracting interest. And given the structure of the watchmaking market, a brand must first convince dealers and retailers to represent it before having even a hope of reaching the end customers. Many young brands have not managed to get past this first stumbling block, thus assuring their demise. Of course Vulcain, which enjoyed a reputation inherited from its former self, already held a trump card. But in this rather impermeable world in which the supply of new brands exceeds the very low demand from sales professionals, that could not suffice. So it was essential for Vulcain to offer timepieces that could convince these professionals of their ability to fulfill customers’ desires and needs. The answer was not long in coming. After less than a year in business, Vulcain’s niche position on the mechanical alarm watch market proved highly attractive to many distributors and retailers, and the initial objectives were soon


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Lancement glamour des nouvelles montres Vulcain à Hong Kong. Glamorous launch of new Vulcain watches in Hong Kong.

à poursuivre dans la voie tracée jusque-là. Dans les faits, la société a établi rapidement un réseau de distribution efficace en Extrême-Orient, en particulier au Japon, à Hong Kong, à Singapour, en Thaïlande et à Taïwan. L’Europe, avec notamment la Suisse, l’Italie, l’Allemagne et la France, s’est rapidement laissée convaincre par le renouveau de Vulcain, tandis que le MoyenOrient, l’Amérique du Sud et les Caraïbes ont rapidement suivi. La réalité oblige à dire que les capacités de production et de livraison ont été les seuls freins à une distribution plus rapidement étendue. Mais Vulcain a suivi la ligne qu’elle s’était fixée au départ : l’ouverture d’un nouveau marché n’a été effective que lorsque la société avait la certitude de pouvoir livrer correctement et régulièrement. C’est en procédant de la sorte que la marque a souhaité établir des bases commerciales saines et démontrer qu’elle n’était en rien un phénomène de mode. Présente dans une trentaine de pays stratégiques à l’aube de son 150e anniversaire, la manufacture locloise a depuis lors renoué avec un pays qui a beaucoup contribué à faire du calibre Cricket la légende que l’on sait, les États-Unis. Vulcain a effectivement fait son retour dans ce marché d’importance auquel la « montre des présidents » doit sa notoriété internationale.

exceeded. The markets’ enthusiastic response was therefore interpreted by the brand’s managers as pleasant encouragement to continue along the same path. In fact, the company quickly established an effective distribution network in the Far East, especially in Japan, Hong Kong, Singapore, Thailand and Taiwan. Europe – in particular Switzerland, Italy, Germany and France – was soon convinced by Vulcain’s revival, and the Middle East, South America and the Caribbean followed shortly after. Truth to tell, production and delivery capacity were the only factors limiting more widespread distribution. But Vulcain stuck to its initial line, which was that a new market would not be opened until the company was certain it could supply that market properly and on a regular basis. The brand hoped that by proceeding in this manner, it would be able to establish a healthy marketing foundation and show that it was in no way a mere fashion phenomenon. By the time of its 150th anniversary, the Manufacture in Le Locle was present in about thirty strategic countries and has since then re-established ties with a country that greatly contributed to making the Cricket calibre the legend that it is: the United States. Vulcain has indeed made a comeback on this important market to which the “ Presidents’ watch ” owes its international fame.


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150ème anniversaire de Vulcain : le feu d’artifice A firework display of creativity to celebrate Vulcain’s 150th anniversary 128

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n siècle et demi d’histoire, d’aventures, de défis, de recherches, de succès et naturellement aussi de difficultés, ponctué de quelques innovations marquantes devenues des repères dans l’histoire de l’horlogerie, telle est la trajectoire de Vulcain dans l’univers de la mesure du temps. L’année 2008 a ainsi naturellement été l’occasion de célébrer ce jubilé, de faire connaître à la fois l’histoire et l’actualité de la société - par le biais notamment de diverses expositions dans le monde – pour que Vulcain gagne en visibilité et en notoriété. Les premières salves du feu d’artifice que fut ce 150ème anniversaire furent tirées au cours de Baselworld 2008. Outre la présentation d’un développement majeur pour la marque – le premier calibre Cricket à remontage automatique – Vulcain a profité du plus important rendezvous mondial de l’horlogerie pour célébrer, en compagnie de quelque 150 clients, amis de la marque et représentants de la presse internationale, son siècle et demi d’existence au cours d’une soirée prestigieuse. Les festivités se sont ensuite poursuivies tout au long de l’année, à l’instar d’une exposition tenue dès avril à L’Heure Asch à Genève, ou de plusieurs événements en Asie qui ont permis de célébrer le 150ème anniversaire de Vulcain à Tokyo en juin, à Singapour en septembre et à Kuala Lumpur en novembre. Sur cette lancée, la France a accueilli en 2009 une exposition itinérante sur le thème « Vulcain, la montre des présidents U.S. », tandis que d’autres expositions et événements en Suisse, dans plusieurs pays d’Asie et à Mexico mettaient une fois encore en lumière le travail de la manufacture du Locle. Autant d’événements qui ont contribué à remettre en valeur l’héritage historique de Vulcain et la réalité de la société et de ses produits phares depuis son renouveau.

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century and a half of history, adventures, challenges, research, success – and of course difficulties too – punctuated by several major innovations that have become milestones in watchmaking history: such is the trajectory pursued by Vulcain within the universe of time measurement. The year 2008 also naturally provided a chance to celebrate this jubilee and to make known both the company’s history and its present activities – particularly through various exhibitions around the world – in order to enhance its visibility and its reputation.

The first sparks of the 150th anniversary “firework display” flew at Baselworld 2008. In addition to presenting a major development for the brand – the first self-winding Cricket calibre – Vulcain took the opportunity of the world’s largest watchmaking event to celebrate its century and a half of existence at a prestigious evening event, in the company of around 150 clients, friends of the brand and representatives of the international press. The festivities continued throughout the year, including an exhibition held from April onwards at L’Heure Asch in Geneva, as well as several 150th anniversary events held in Tokyo in June, followed by Singapore in september and Kuala Lumpur in November. In 2009, France hosted a travelling exhibition entitled “Vulcain, the U.S. Presidents’ Watch”, while other exhibitions and events in Switzerland, in several Asian countries and in Mexico once again highlighted the work undertaken by the company based in Le Locle. All these occasions contributed to focusing attention on Vulcain’s historical heritage and on the current reality of the company including the flagship products introduced since its revival.

Vulcain célèbre son siècle et demi d’existence à travers le monde. Vulcain celebrate its century and a half of existence around the world.

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Le modèle anniversaire pour Barack Obama The anniversary model for Barack Obama

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e 4 novembre 2008 fera date dans l’histoire: ce jour-là Barack Obama est élu 44ème président des Etats-Unis. En ce matin du 5 novembre, peu après 5 heures – heure du Locle – les médias américains annoncent en effet la victoire du candidat démocrate face à John McCain. Le sénateur de l’Illinois devient ainsi le premier président noir des Etats-Unis. Moins d’une heure plus tard, Barack Obama est sur la scène du Grant Park de Chicago, son fief, pour fêter sa victoire et assurer aux Américains que «le changement est arrivé». En dépit de cette élection historique et du message du nouveau président, quelques traditions vont pouvoir se maintenir. La manufacture Vulcain entre alors en scène. Aux poignets de Harry Truman, de Dwight Eisenhower, de Lyndon Johnson et de Richard Nixon, « la montre des présidents » a déjà connu des heures de gloire. Elle s’apprête à en vivre d’autres grâce à Barack Obama. Avec pour objectif de poursuivre cette tradition de plus de 60 ans qui a permis à la marque de gagner sa notoriété internationale, Bernard Fleury, CEO de Vulcain, adresse en mars 2009 à la Maison Blanche un exemplaire de l’édition limitée Cricket Anniversary Heart à l’intention de Barack Obama. Personnalisé, ce garde-temps est gravé sous le fond du boîtier de la mention « President of the United States of America Nov. 4th 2008 » puis de la touche finale « Barack Obama ». Le mouvement alarme-réveil Cricket V-18 est également gravé d’un « Barack Obama Nov. 4th 2008 ». En date du 14 août 2009, par une lettre signée de sa propre main, Barack Obama exprime à Bernard Fleury ses profonds remerciements pour le magnifique présent et relève que dans un monde toujours plus interdépendant, « il est gratifiant de savoir que nous pouvons travailler ensemble pour le bénéfice de nos deux nations. » Un nouveau chapitre de la fabuleuse histoire de « la montre des présidents » vient de s’écrire. La tradition se perpétue.

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ovember 4th 2008 will go down in history as the day Barack Obama was elected the 44th President of the United States. It was shortly after 5 am in Le Locle when the American media announced the victory of the Democratic candidate over John McCain. The Illinois senator thus became the first black U.S. President. Less than an hour later, Barack Obama took the stage at Grant Park in his stronghold, Chicago, to celebrate his victory and assure supporters that “change has come”. Despite this historic election and the message of the new president, certain traditions would be maintained – enter the Manufacture Vulcain. The “Presidents’ Watch” has already experienced some hours of glory on the wrists of Harry Truman, Dwight Eisenhower, Lyndon Johnson and Richard Nixon. It is now to enjoy others thanks to Barack Obama. In March 2009, with a view to pursuing this over 60 year-old tradition that has earned the brand international recognition, Vulcain CEO Bernard Fleury dispatched to the White House a limited-edition Cricket Anniversary Heart watch intended for Barack Obama. This customised timepiece is engraved on the case-back with the legend “President of the United States of America Nov. 4th 2008), followed by the words “Barack Obama”. The Cricket V-18 alarm watch also bears a “Barack Obama Nov. 4th 2008” engraving. On August 14th 2009, Barack Obama personally signed a letter expressing his sincere thanks to Bernard Fleury for this magnificent gift and stating that in an ever more interdependent world, “it is gratifying to know that we can work together for the benefit or our two nations”. A new chapter in the fabulous history of the “Presidents’ Watch” has been written. The tradition lives on.


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Mars 2009 : Vulcain adresse un exemplaire de l’édition limitée Cricket Anniversaire Heart personnalisée à l’intention de Barack Obama March 2009: Vulcain sends a customised limited-edition Cricket Anniversary Heart watch to Barack Obama


V-10: le calibre Cricket et ses évolutions V-10: the Cricket calibre and its advanced versions

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ès le rachat du nom, des droits et des outils liés au calibre Cricket, la société PMH choisit d’adapter le fameux mouvement manuel pour le mettre en conformité avec les standards et exigences de ce début de 3e millénaire. Plus de cinquante années s’étaient écoulées depuis l’arrivée du premier calibre Cricket sur le marché et certaines adaptations étaient susceptibles de le rendre plus performant. Ainsi le nouveau calibre Cricket V-10 – qui allait équiper tous les modèles nés du renouveau de Vulcain – présente plusieurs améliorations, dont un amortisseur de choc Incabloc, un organe réglant réactualisé et des matériaux plus performants. Il propose en outre des terminaisons plus soignées que celles de son prédécesseur et des vis en acier bleuies. Entièrement modélisé, le calibre V-10 est produit de manière industrielle selon les procédés de fabrication actuels. Au sortir de la fabrication confiée en sous-traitance à des entreprises de l’Arc jurassien, ses 157 composants sont contrôlés puis assemblés à la main chez Vulcain. Le nouveau mouvement Cricket n’a pas changé dans ses dimensions (12’’’ ); il est toujours équipé du système Exactomatic (brevet Vulcain), dispose de deux barillets (un pour le mouvement, l’autre pour la sonnerie) pour une réserve de marche de 42 heures et une durée de sonnerie de 20 secondes. Dès qu’ils se mettent en tête de relancer la marque Vulcain et son fameux mouvement réveil, les nouveaux propriétaires estiment que l’avenir de la société passe également par l’évolution du calibre Cricket. Dans cette optique, un département construction est intégré à la manufacture avec pour mission de faire évoluer le mouvement en lui ajoutant notamment des fonctions additionnelles. Le résultat ne tardera pas. Deux ans après son renouveau, et fort du travail de son département construction, la manufacture Vulcains pose une première pierre tangible sur la voie de l’évolution du calibre Cricket V-10. Ce sera chose faite deux ans plus tard. De fait, avec le lancement du calibre Cricket V-11, qui présente

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rom the time PMH purchased the Cricket calibre’s name, rights and tools, it chose to adapt the famous manually wound movement to bring it up to the standards and requirements of the early third millennium. More than fifty years had passed since the first Cricket calibre had been put on the market and certain adaptations were likely to improve its performance. So the new Cricket V-10 calibre, which was to be used in all of the new models created for Vulcain’s revival, featured several improvements, including an Incabloc anti-shock system, an updated regulator and better materials. It also offered more meticulous finishing than its predecessor and blued steel screws. The fully modelled V-10 movement is industrially produced using modern production methods. After being manufactured by subcontractors from the “ Jura mountains,” its 157 components are inspected, then assembled by hand at Vulcain. The size of the new Cricket (12’’’) has not changed ; it still has the Exactomatic system (patented by Vulcain) as well as two barrels (one for the movement, the other for the alarm) for a 42-hour power reserve and a 20-second alarm. From the moment the new owners had the idea of reviving the Vulcain brand and its famous alarm movement, they felt that the company’s future would also depend on how the Cricket calibre was developed. With this in mind, a development department was included in the Manufacture Vulcain with the mission of building on the movement, especially by adding new functions. The results of this approach were soon to emerge. Two years after its revival and based on the work of its construction department, the Manufacture Vulcain laid a first tangible milestone on the path towards evolving the Cricket Calibre V-10. With the launch of the Cricket Calbre V-12, featuring


Le calibre V-11 avec un quantième à guichet The Vulcain V-11 calibre with a calendar in a date window.

Le calivre V-18 un hommage au légendaire mouvement Cricket. The Vulcain V-18 calibre a tribute to the legendary Cricket movement.

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toutes les caractéristiques de son aîné mais qui peut se prévaloir d’une indication additionnelle en un quantième (date) à guichet, Vulcain répond à une attente évidente de la clientèle. Ainsi des 2004, deux calibres Cricket font battre les modèles des collections de la manufacture Vulcain.

all the characteristics of its predecessor and equipped with an additional window-type date display, Vulcain was meeting clearly expressed customer expectations. From 2004 onwards, two Cricket calibres powered the models in the brand’s collection.

La machine est lancée et la manufacture du Locle n’entend pas en rester à cette première évolution de son mouvement historique. Après le V-11, la société présente une évolution de ce nouveau mouvement avec date, décoré et traité de couleur anthracite, le calibre Cricket V-16. Vulcain lève également pour la première fois de son histoire le voile sur une part de sa légende en présentant un autre mouvement Cricket - le calibre V-13 - délicatement ouvragé à la main avec des composants évidés pour laisser entrevoir une partie des rouages. Il sera suivi d’un autre développement dans la même veine - le calibre Vulcain Cricket V-18 - un mouvement squelette aérien et moderne, traité anthracite, gravé à la main et présentant des finitions soignées propres à la hautre horlogerie. Les calibres V-13 et V-18 proposent les fonctions heures, minutes, secondes et alarme-réveil. Les calibres V-11 et V-16 affichent en outre une date à guichet.

Development was thus resolutely under way and Vulcain had no intention of stopping at this first evolution of its historical movement. After the V-12, the company presented an advanced version of this new calibre with a date display, decorated and coated with a charcoal grey colour: Cricket Calibre V-16. For the very first time, Vulcain was also unveiling part of its legend by presenting another Cricket movement – Calibre V-13 – delicately hand-crafted with certain components cut out to reveal part of its gear train. This was to be followed by another development along the same lines – Vulcain Cricket Calibre V-18 – an airy, modern charcoal grey-coated skeletonised movement, hand-engraved and featuring the kind of meticulous finishing inherent to fine watchmaking. Calibres V-13 and V-18 feature hour, minute, seconds and alarm functions, while Calibres V-12 and V-16 also display a date indication.


2008 : Le premier mouvement réveil Cricket à remontage automatique, le calibre V-21 2008: The first self-winding Cricket alarm movement, Calibre V-21

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V-21: Cricket à l’ère automatique

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ucun autre mouvement mécanique n’aura marqué à ce point l’histoire de la montre réveil. Depuis 1947, le calibre réveil Cricket à remontage manuel a fait les belles heures de la société Vulcain. Or c’est incontestablement un pas de géant que la manufacture Vulcain réalise en 2008 en présentant son premier mouvement réveil à remontage automatique, le calibre Cricket V-21. Plus de soixante ans après le lancement du calibre réveil Cricket à remontage manuel, l’ère du réveil automatique sonne enfin pour la manufacture du Locle.

Imaginé, développé et mis au point par les construteurs de Vulcain en collaboration avec des développeurs et des maîtres horlogers externes, le calibre réveil automatique Cricket V-21 est remarquablement né. Développé sur la base fiabilisé du légendaire calibre V-10, résultante de plus de soixante ans d’évolutions et d’améliorations, le nouveau mouvement réveil présente diverses similitudes avec son aîné. Comme son prédécesseur, le calibre Cricket V-21 automatique est un mouvement 12 lignes (12’’’) doté de deux barillets, un pour délivrer l’énergie nécessaire aux fonctions heures, minutes et secondes, l’autre pour assurer la fonction réveil et ses 15 à 20 secondes de sonnerie. Il bat à 18’000 alternances par heure et présente une réserve de marche de 42 heures. Le mouvement réveil automatique Cricket V-21 est également équipé du système Exactomatic (brevet Vulcain) qui garantit une amplitude régulière, donc une plus grande précision et une meilleure régularité de marche de la montre au porté.

Intégrant 257 composants, le calibre Cricket V-21 présente plusieurs spécificités au niveau de sa masse oscillante. Dotée d’un roulement à billes en céramique et assurant un remontage unidirectionnel, elle a nécessité la mise au point d’un train complet de rouages pour démultiplier le couple et garantir un remontage optimal. Elle est par ailleurs protégée par deux sécurités antichocs : un fraisage en « V » au centre de la matière permet une légère déformation de la masse en cas de choc avant que cette dernière reprenne sa forme initiale. Dans le même esprit, un trottoir réalisé sur le bâti automatique permet au rotor de trouver appui en cas de chocs et d’éviter toute tension extrême. La présence même d’une masse oscillante a nécessité de revoir complètement le système de plot et de membrane qui servait ce fameux son strident du cricket sur la version manuelle. Ainsi, le mouvement réveil automatique Cricket V-21 présente un nouveau système de marteau et d’enclume destiné à la fonction réveil. L’innovation réside dans un bras qui, couplé au marteau, vient frapper l’enclume désormais placée au centre du mouvement. Le calibre automatique Cricket V-21 propose les fonctions heure, minute, seconde, alarme-réveil et date à guichet. Une version automatique sans date intégrant 221 composants – le calibre Cricket V-20 – est également disponible dans l’offre de la manufacture du Locle.


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o other mechanical movement has had such a major influence on the history of alarm watches. Since 1947, the handwound Cricket alarm calibre has forged Vulcain’s reputation. The company took a giant leap forward in 2008 by presenting its first self-winding alarm movement, Cricket Calibre V-21. Over 60 years after the launch of the hand-wound Cricket alarm movement, the automatic alarm age has finally dawned for the brand from Le Locle. Conceived, developed and fine-tuned by Vulcain’s movement design engineers in cooperation with external developers and master-watchmakers, the self-winding Cricket Calibre V-21 is a worthy new addition to a noble line of proprietary movements. Developed on the basis of an even more accurate and reliable version of the legendary Cricket Calibre V-10, and thus representing the sum of more than 60 years of evolution and improvements, the new alarm movement shares a definite family likeness with its forebear. Like its predecessor, the self-winding Cricket Calibre V-21 is a 12-lignes (12’’’) movement equipped with twin barrels: one to deliver the energy required for the hour, minute and seconds functions; and the other to control the alarm function and its 15-to-20-second ring. It beats at a cadence of 18,000 vibrations per hour and is endowed with a 42-hour power reserve. The new self-winding Cricket Calibre V-20 is also equipped with Vulcain’s patented Exactomatic system which guarantees regular amplitude and thus enhanced precision and improved regularity of rate on the wrist. Comprising 257 parts, Cricket Calibre V-21 comprises an oscillating weight displaying several specific features. Winding in one direction only and equipped with ceramic ball bearings, it called for a whole new going train to reduce torque and guarantee optimum winding. It is also protected by two anti-shock devices: a V-shaped cut in the centre of the metal enables a slight distortion of the oscillating weight in case of impact, before the latter returns to its initial shape; and in the same spirit, a “pavement” on the lower bridge of the automatic winding mechanism providing the rotor with a point of support in case of impacts and thus avoiding any risk of excessive tension.

Eclaté du calibre réveil Vulcain Cricket V-21 Exploded view of Vulcain Cricket V-21 alarm calibre

V-21: the Cricket calibre in the self-winding era

The very presence of an oscillating weight involved completely redesigning the blom stud and the membrane that enhanced the shrill cricket-like sound on the hand-wound version. The Cricket V-21 self-winding alarm movement features a new “hammer and anvil” system designed for the alarm function. The innovation lies in the arm which, when coupled with the hammer, strikes the “anvil” that is now placed at the centre of the movement. The self-winding Cricket Calibre V-21 displays the hour, minute, seconds, alarm and windowtype date functions. A date-free self-winding version comprising 221 parts – Cricket Calibre V-20 – is also available in the range of movements from the Manufacture in Le Locle.

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Cricket Nautical.

Nautical, un parfum de légende Nautical, the stuff of legends

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ui mieux que le modèle Cricket Nautical pouvait servir le renouveau de Vulcain ? Emblème de la marque, indispensable à établir le lien entre le passé et le présent, mais parfaitement contemporaine tant par ses dimensions que par son esthétique, la Cricket Nautical est rééditée en 2002. Équipée du calibre Cricket V-10, cette exacte réédition du modèle plongeur Vulcain lancé en 1961 se caractérise notamment par son boîtier à triple fond, son cadran à deux niveaux indiquant les tabelles de décompression, son alarme audible sous l’eau et son étanchéité à 300 mètres. Si un bracelet en caoutchouc moderne remplace avantageusement le bracelet d’époque, Vulcain propose également la Cricket Nautical dans un prestigieux coffret comprenant un bracelet en cuir et un autre en acier, ainsi que tous les outils nécessaires à en changer.

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hat could have been better than the Cricket Nautical to help revive Vulcain ? An icon of the brand, essential for establishing the link between the past and the present, yet perfectly contemporary in its size and aesthetic, the Cricket Nautical was reissued in 2002. This exact reissue of the Vulcain diving model introduced in 1961, but equipped with a Cricket Calibre V-10, has a triple-backed case, a twolevel dial showing the decompression tables, an alarm that can be heard underwater, and a seal that holds to a depth of 300 metres. While a modern rubber strap has replaced and improved upon the original, Vulcain also offers the Cricket Nautical in a handsome boxed set that includes a leather strap and a steel bracelet, along with tools to change between them.


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Aviator Dual-Time.

Aviator GMT.

Aviator : à portée de monde Aviator : the world is their playground

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ancés dès le renouveau de la société en 2002, les modèles Aviator Dual-Time et GMT ont pris une part significative à l’édification de l’image moderne de Vulcain. Les modèles Aviator Dual-Time et Aviator GMT sont équipés du calibre mécanique Cricket V-10 à remontage manuel avec indications heure, minute, seconde et réveil. Le modèle Aviator Dual-Time propose un second fuseau horaire sur 12h activé par la couronne vissée à 4h. Le modèle Aviator GMT présente une fonction heure mondiale sur 24h également activée par la couronne à 4h. Ces modèles sont dotés d’un boîtier de 42 mm de diamètre à double fond agissant comme chambre de résonance et assurant une étanchéité à 100 mètres. Les collections Aviator Dual-Time et GMT sont proposées en or rose 18 carats ou en acier, une alternative qui sera reprise ensuite pour l’essentiel des nouveaux garde-temps Vulcain. En 2009, l’Aviator GMT et l’Aviator Dual-Time, ambassadeurs emblématiques de la marque, se présentent sous une esthétique plus contemporaine et sportive. Dotées desormais d’un fond saphir, ils battent toujours au rythme du mythique calibre Cricket V-10.

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he Aviator Dual-Time and GMT models, launched with the company’s revival in 2002, played a significant role in building Vulcain’s modern image. They contain the Cricket V-10 manually-wound mechanical calibre, display hours, minutes, and seconds, and have an alarm. The Aviator Dual-Time offers a second time zone on 12 hours, activated by the screw-lock crown at 4 o’clock. The Aviator GMT has a world time function on 24 hours, also activated by the crown at 4 o’clock. The case for these models is 42 mm in diameter. It has a double back that acts as a resonance chamber and guarantees water resistance to 100 metres. In 2009, the Aviator GMT and the Aviator DualTime, two iconic brand models, showed up in a more contemporary, sporting design. Now equipped with a sapphire crystal case-back, they continue to beat to the rhythm of the Cricket V-10 movement.


Pour commémorer dignement le 60e anniversaire du légendaire calibre Cricket, Vulcain présente en 2007 cette édition limitée « The World » en émail. In 2007, as a fitting commemoration of the 60th anniversary of the legendary Cricket calibre, Vulcain brought out this limited enamelled edition called “The World”.

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Un art séculaire au goût du jour An ancient art updated

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’oubliant pas que l’horlogerie est le concentré d’une myriade de savoir-faire artisanaux et artistiques, la manufacture Vulcain a souhaité dès son retour apporter sa contribution à des métiers essentiels à la haute horlogerie, expression de sa réelle valeur ajoutée, parfois en voie de disparition, en mettant en valeur l’art de l’émaillage. Chaque année ou presque, une série limitée de modèles avec cadrans émaillés est venue compléter l’offre de nouveautés. Cet hommage à l’émailleur est d’autant plus finement souligné que Vulcain a utilisé pour ses cadrans la technique de l’émail cloisonné, le plus complexe à réaliser. Le cloisonné permet une extrême précision dans le dessin et une exceptionnelle qualité des couleurs. Sa difficulté tient à la minutie et à la patience nécessaires dans l’exécution des motifs avec des fils d’or fin – à peine plus épais qu’un cheveu – délimitant le contour du sujet tout en évitant le mélange des couleurs. Après avoir collé ces cloisons sur une plaque d’or, l’exigeant soudage des fils commence : l’artisan dépose l’émail dans chaque alvéole à l’aide d’une plume d’oie. L’émailleur répète cette opération à de multiples reprises pour obtenir une qualité optimale dans les dégradés chromatiques. Vient ensuite l’étape du surfaçage qui permet, à l’aide d’une lime diamantée, d’égaliser l’émail, les fils et l’or du support. Pour parvenir à la qualité recherchée, chaque cadran exige plus d’une semaine de travail et au minimum treize passages au four à environ 800 degrés.

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he Manufacture Vulcain has not forgotten that watchmaking is the distillate of countless kinds of artistic expertise and craftsmanship. Right from the time it started back in business, it wanted to contribute to the essential horological crafts, which express fine watchmaking’s real added value ; some of these are disappearing. It decided to do so by focusing on the art of enamelling. Nearly every year, a limited series of models with enamelled dials has enriched the new product offering. This tribute to the enameller is subtly emphasised even more by the fact that Vulcain used the cloisonné enamel technique – the most complicated – for its dials. Cloisonné allows for extreme precision in the design and exceptional quality in the colours. Its difficulty is due to the meticulousness and patience needed to execute the designs in fine gold wires – scarcely thicker than a hair – that outline the object and prevent the colours from mixing. After gluing these cloisons, or compartments, on a gold plate, the demanding task of soldering the wires begins : the craftsman then places the enamel in each cell using a goose quill. The enameller repeats this operation many times to produce colour shadings of optimal quality. Next comes the surface finishing step, in which a diamond file is used to smooth out the enamel, wires and supporting gold plate. To achieve the desired quality, each dial requires over a week of work and at least thirteen firings at about 800°C.


6 139 Le modèle GMT édition limitée «Les pandas» met en valeur un symbole universel de paix pour célébrer un savoir-faire séculaire. The GMT limited-edition “Pandas” model highlighted a universal symbol of peace honouring the time-honoured skill of enamelling.

Minutie et patience sont nécessaires pour délimiter des motifs à l’aide de fils d’or fin le contour du sujet, évitant ainsi le mélange des couleurs. Meticulous care and patience are needed to execute the designs in fine gold wires that outline the object and prevent the colors from mixing.

En 2008, «Le dragon» met en scène à travers un cadran finement émaillé le puissant symbole de la mythologie chinoise incarnant l’énergie cosmique et le mouvement In 2008, The “Dragon” watch was adorned with a finely enamelled dial depicting the powerful Chinese mythological symbol embodying cosmic energy and movement.


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Première mondiale, le modèle Imperial Gong doté d’un calibre tourbillon réveil avec timbre cathédrale. A world first, the Imperial Gong model with a tourbillon alarm calibre and cathedral chime.

La montre-réveil a sa cathédrale The alarm watch acquires a cathedral chime

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ès son retour sur le devant de la scène, la manufacture Vulcain est rapidement parvenue par ses produits à se bâtir une réelle légitimité horlogère. Ce fut davantage le cas encore en 2005 lorsque la société présente une nouvelle première mondiale dans l’univers de la haute horlogerie. Doté du nouveau calibre Vulcain V-30, le modèle Imperial Gong est la première montre-réveil à tourbillon. Vulcain a ainsi choisi d’intégrer un calibre réveil, dont les éléments techniques distinctifs sont inspirés du calibre Cricket, à la plus prestigieuse des complications, le tourbillon, combiné à un double barillet et à une réserve de marche de 130 heures. Un véritable exploit en matière de miniaturisation salué dès sa présentation au printemps 2005. Rappelons que le tourbillon, inventé par Abraham-Louis Breguet à la fin du XVIIIe siècle, a été conçu pour compenser les effets de la gravitation terrestre sur la marche de la montre, et donc améliorer la précision du mouvement. Miniaturisé à la dimension d’une montrebracelet dans les années 1980, le tourbillon est

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rom the moment it returned to centre stage, the Manufacture Vulcain quickly acquired legitimacy on the watchmaking scene thanks to its products – even more so when, in 2005, the company introduced a new world first in fine watchmaking. The Imperial Gong model, with its new Vulcain Calibre V-30, is the first alarm watch with a tourbillon. In creating this watch, Vulcain chose to incorporate an alarm calibre, with its distinctive technical elements inspired by the Cricket calibre, into the most prestigious of all complications, the tourbillon, combined with a double barrel and a 130-hour power reserve. This was a true feat of miniaturisation that won great acclaim when it was introduced in the spring of 2005. It must be recalled that the tourbillon, invented by Abraham-Louis Breguet at the end of the 18th century, was designed to compensate for the effects of the earth’s gravity on the watch’s operation, and so to improve the movement’s


6 141 Une attention extrême portée aux plus infimes détails. Extremely close attention is paid to even the tiniest details.

rapidement devenu l’une des plus prestigieuses complications. En présentant son Imperial Gong, la manufacture Vulcain associait pour la première fois cette complication emblématique à la fonction réveil. Techniquement, le mécanisme de tourbillon se compose d’une cage mobile dans laquelle sont enfermés l’organe réglant (balancier-spiral) et l’échappement, et qui effectue un tour sur elle-même en une minute. Noblesse oblige, Vulcain a développé l’une des formes de tourbillons les plus sophistiquées qui soient et les plus complexes à réaliser, le tourbillon volant. Une construction aérienne, sans pont, qui donne l’impression de flotter dans le vide et qui se laisse admirer sous toutes ses faces grâce à l’ouverture dans le cadran et au fond transparent. La cage de ce tourbillon compte 62 pièces pour un poids d’à peine 0,5 gramme ! Manufacturé dans l’esprit de la haute horlogerie, doté d’un timbre cathédrale digne des plus remarquables répétitions minutes, le modèle Imperial Gong a d’emblée été considéré comme la plus noble des montres-réveils.

accuracy. It was miniaturised to fit into wristwatches in the 1980s, and quickly became one of the most prestigious complications. Vulcain’s Imperial Gong was the first watch to associate this iconic complication with the alarm function. Technically speaking, the tourbillon mechanism consists of a mobile carriage that encloses the regulator (hairspring) and the escapement, and rotates at one revolution per minute. Noblesse oblige, Vulcain developed one of the most sophisticated forms of tourbillon in existence, and one of the most complicated to make, the flying tourbillon. Its ethereal structure, with no bridge, gives the impression that it is floating in space, and it can be admired from all sides through an opening in the dial and through the transparent case back. This tourbillon’s carriage consists of 62 pieces for a weight of scarcely 0.5 grams! Manufactured in the spirit of fine watchmaking and given a cathedral-type alarm worthy of the most outstanding minute repeaters, the Imperial Gong was considered to be the most noble of all alarm watches right from the start.


6 142 La délicate opération de l’emboîtage. The delicate casing-up operation.

Festival créatif

A display of creativity

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Hommage à 150 ans d’une histoire riche et passionnante, le modèle Anniversary Heart laisse entrevoir le mouvement de légende indissociablement lié à la notoriété de Vulcain.

In tribute to 150 years of a rich and fascinating history, the Vulcain Anniversary Heart model provides a glimpse of the legendary movement inextricably bound up with Vulcan’s reputation.

De fait, quel plus bel hommage pouvait-on rendre à l’histoire de Vulcain et à son fameux Calibre réveil que de dévoiler discrètement cette subtile mécanique ? Réalisé en édition limitée (150 pièces en or rose et 450 pièces en acier), le modèle Anniversary Heart révèle par son cadran semi squelette le calibre Cricket V-18.

What finer homage could one render to the history of Vulcain and its famous alarm calibre than to discreetly unveil its subtle mechanism? Produced in limited editions (150 in rose gold and 450 in steel), the Anniversary Heart reveals Cricket Calibre V-18 through its partially openworked dial. This hand-wound alarm movement is

’excellente réputation de Vulcain est indissociable de l’étincelle créative qui anime les équipes de designers et d’horlogers depuis 2002. Tous les ans, la marque a complété et fait évoluer ses collections dans le souci de dynamisme qui lui est propre, mais également pour répondre aux incessantes demandes de nouveautés que réclame le marché.

ulcain’s revivial is inseparable from the creative spark that has been the driving force behind the design and watchmaking teams since 2002. Each year, the brand has added to its collections and developed them – out of concern for keeping up its own momentum, but also in response to the market’s incessant demands for new products.


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Anniversary Heart édition limitée révèle par son cadran semi squelette le calibre Cricket V-18 The limited-edition Anniversary Heart features a partially openworked dial revealing Cricket Calibre V-18

Ce mouvement réveil à remontage manuel se caractérise par son traitement anthracite et ses finitions soignées. Ses deux barillets assurent une réserve de marche de 42 heures et une sonnerie de 15 à 20 secondes. Il affiche les fonctions réveil, heure, minute et seconde centrale. Doté d’index biseautés et entouré d’un rehaut, le cadran semi squelette laisse apparaître les rouages et les terminaisons soignées du mouvement anthracite. Proposé en acier ou en or rose 18 carats, le boîtier de 42 mm de diamètre, étanche à 50 mètres et cannelé sur le flanc de carrure, est doté d’une glace et d’un fond saphir rehaussé du « V » stylisé de Vulcain.

distinguished by its charcoal grey treatment and superb finishes. Its twin barrels ensure a 42-hour power reserve and a 15 to 20-second alarm. It also drives central hour, minute and seconds hands. Featuring bevelled hour-markers and surrounded by a flange, the partially openworked dial offers tantalizing views of the gear trains and the meticulous finishes of the charcoal grey movement. Available in steel or in 18-carat rose gold, the 42 mm-diameter case, water-resistant to 50 metres and featuring a fluted motif along the middle, is fitted with a sapphire crystal and case-back, the latter being adorned with the stylised “V” for Vulcain.


La Revolution est en marche A Revolution on the move

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e premier mouvement réveil Cricket automatique – le calibre V-21 - a fait son entrée dans les collections Vulcain en animant les deux modèles Cricket GMT et Cricket Dual-Time de la collection Vulcain Cricket Revolution. Proposées dans des versions en acier dotées de boîtiers de 42 mm de diamètre, ces deux montres automatiques s’inscrivent dans le style propre et identifiable de la manufacture du Locle. Hommage au nouveau calibre V-21, les cadrans sont légèrement ajourés au centre pour laisser apparaître en transparence le premier mouvement Cricket à remontage automatique de l’histoire. Chiffres et index appliqués en Superluminova, nouvelles formes d’aiguilles, date ajourée à 6h et couronnes frappées du sigle de la fonction complètent le dispositif. Les modèles GMT et Dual-Time sont proposés à choix avec un fond saphir - permettant d’admirer la qualité et les finitions du mouvement rhodié - ou avec le triple fond caractéristique de Vulcain servant de chambre de résonance. De Londres à Hong Kong en passant par Dubaï, Mexico, New York ou Tokyo, l’heure du monde entier est à portée de main grâce au modèle Vulcain Cricket Revolution GM. Il propose les fonctions heure, minute, seconde centrale, réveil et date par guichet. L’indication de l’heure mondiale dans 24 villes du monde est réglable par la lunette tournante intérieure activée par la couronne vissée à 4h. Le modèle Vulcain Cricket Revolution GMT est proposé sur bracelet alligator ou bracelet cuir en veau caoutchouté.

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he first self-winding Cricket movement – Calibre V-21 – made its grand entrance into the Vulcain collections by powering the two Cricket GMT and Cricket Dual-Time models of the Vulcain Cricker Revolution collection. Available in versions featuring 42 mmdiameter steel cases, these two new watches are entirely in tune with the inimitable style of the Manufacture from Le Locle. In tribute to the new V-21 calibre, the dials are slightly cut-out in the centre to provide a transparent view of the first self-winding Cricket movement in history. These models also feature applied Superluminova-coated numerals and hour-markers, new hand shapes, an openworked date at 6 o’clock and crowns bearing the function monogram. The GMT and Dual-Time models are available with either a sapphire crystal case-back – serving to admire the quality and the finishing of the rhodium-plated – or with the signature Vulcain triple case-back acting as a resonance chamber. From London to New York and from Dubai or Mexico to New York or Tokyo, the Vulcain Cricket Revolution GMT brings time around the world within easy reach. It offers central hour, minute and seconds functions, along with an alarm and window-type date display. The world-time indication in 24 cities around the world is adjustable by means of an inner rotating bezel activated by a screw-lock crown at 4 o’clock. The Vulcain Cricket Revolution GMT comes fitted with a choice of alligator leather or rubber-coated calfskin straps.

Egalement animé par le nouveau calibre automatique manufacture Cricket V-21, le modèle Cricket Revolution Dual-Time propose les fonctions heure, minute, seconde centrale, réveil et date par guichet. La fonction double fuseau horaire est réglable par la lunette tournante intérieure activée par la couronne vissée à 4h. Le nouveau modèle Vulcain Cricket Revolution Dual-Time est proposé sur bracelet alligator ou bracelet cuir en veau caoutchouté.

Also driven by the new proprietary self-winding Calibre V-21, the Cricket Revolution Dual-Time model displays the central hour, minute and seconds functions, along with an alarm and a windowtype date indication. The dual time-zone function is adjustable via an inner rotating bezel activated by a screw-lock crown at 4 o’clock. The new Vulcain Cricket Revolution Dual-Time is fitted with a choice of alligator or rubber-coated calfskin straps.

Ces deux garde-temps sont les dignes représentants de la nouvelle génération des garde-temps de la manufacture Vulcain.

These two timepieces are worthy representatives of the latest generation of timepieces from the Manufacture Vulcain.


Revolution Dual-Time automatic V-21 Calibre

Revolution GMT automatic V-21 Calibre

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X-Treme : la puissance signée Vulcain X-Treme : power by Vulcain

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es cimes montagneuses aux abysses océanes, le sport et l’aventure extrême sont partie intégrante de l’histoire de Vulcain. Il était donc naturel que la manufacture du Locle développe des modèles spécifiques à ces univers. C’est notamment le cas du modèle X-Treme Automatique qui mêle fiabilité, caractère racé, virilité et avancées technologiques. Il abrite le mouvement réveil Cricket V-21 à remontage automatique intégrant 257 composants et proposant les fonctions heures, minutes, seconde au centre, date, alarme-réveil ainsi qu’un compteur gradué en 60 minutes activé par une lunette tournante unidirectionnelle. Ce concentré d’informations se décline dans une nouvelle signature esthétique au tempérament sportif. Les mensurations du boîtier de 44 mm proposé en titane/acier ou titane/acier noir (édition limitée à 300 pièces pour cette dernière version avec Superluminova bleu ou blanc) semblent dopées par l’asymétrie créée entre le poussoir de correction rapide de la date à 10 h et celui du réveil, entre 2 h et 3 h, prolongé par la couronne de remontoir à 3 h 30. Verrouillé au dos par le mythique triple fond Vulcain qui permet à la sonnerie du réveil de se diffuser parfaitement dans l’eau comme dans les airs, le boîtier en titane rehaussant l’acoustique de la montre. Et ce en toutes circonstances, sur toutes les voies d’aventure et d’exploration, des sommets aux grandes profondeurs.

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hether on mountain peaks or ocean beds, sport and extreme adventure are an integral part of Vulcain’s history. It is thus only natural that the manufacturer in Le Locle should develop models specifically dedicated to these environments. Such is the case of the XTreme Automatique model combining reliability, sophisticated character, rugged sportiness and technological breakthroughs. It houses the 257part Cricket V-21 alarm movement driving the central hour, minute and seconds hands, as well as the date and alarm functions and a graduated 60-minute counter activated by a unidirectional rotating bezel. This impressive line-up of information is presented within a sporty new design. The 44 mm diameter of the case available in titanium/steel or titanium/black steel versions (the latter in a 300-piece limited edition with blue or white Superluminova) is powerfully underscored by the asymmetrical effect created by the fast date-adjustment pushpiece located at 10 o’clock and the alarm corrector between 2 and 3 o’clock – extended by the winding-crown at 3.30. Secured by the legendary Vulcain triple case-back that ensures ideal sound diffusion both in water and in the open air, the titanium case enhances the acoustic quality of the watch in any circumstances on the paths of adventure – from the dizziest heights to abyssal depths.


Cricket X-TREME automatic V-21 Calibre

Cricket X-TREME Automatic Limited Edition V-21 Calibre

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Une ère nouvelle s’ouvre pour Vulcain A new era dawns for Vulcain

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epuis son renouveau en 2002, la manufacture Vulcain a réalisé, aux yeux des observateurs les plus attentifs, un parcours véritablement digne d’intérêt. Outre les développements techniques sur la base du légendaire mouvement Cricket à remontage manuel et la conception, mise au point et production du nouveau mouvement Cricket réveil à remontage automatique, la société est parvenue, grâce à une collection équilibrée et variée, à répondre aux attentes de consommateurs à la recherche de pièces de haute horlogerie techniques battant au rythme d’un mouvement de manufacture. Après une première période ayant permis à la société de faire revivre le nom et l’histoire de Vulcain, de développer son audience internationale et de s’implanter sur des marchés stratégiques, une nouvelle ère s’ouvre pour Vulcain. En décembre 2009, la société PMH SA – rebaptisée depuis lors Manufacture des Montres Vulcain SA - passe sous le contrôle d’Excellence Holding, un groupe basé en Suisse, propriétaire notamment de la chaîne de magasins Les Ambassadeurs, représentant dans ses quatre boutiques en Suisse les marques horlogères et joaillières les plus prestigieuses. «Vulcain a tout ce dont une marque horlogère couronnée de succès a besoin : une histoire unique et des montres fabriquées dans sa propre manufacture» expliquait lors de l’acquisition Dr. Renato A. Vanotti, président du conseil d’administration et PDG d’Excellence Holding. Pour le CEO de Vulcain, Bernard Fleury, l’alliance avec le groupe Excellence est considérée comme une étape importante : «Depuis 150 ans, nous cultivons notre passion de l’horlogerie tout en axant notre activité sur la créativité, l’innovation et le savoir-faire acquis au fil du temps. Avec Excellence Holding, la marque Vulcain a, devant elle, un avenir très prometteur». L’apport du groupe devrait en particulier permettre à Vulcain de se renforcer sur la plan commercial, d’ouvrir de nouveaux marchés, d’intensifier sa communication et de poursuivre les développements de produits innovants en lien avec le mythique calibre Cricket.

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ince its revival in 2002, the Manufacture Vulcain has made impressive headway duly noted by the most attentive industry observers. In addition to technical progress based on the legendary hand-wound Cricket movement, and the design, development and production of the new self-winding Cricket alarm movement, the company has succeeded in producing a well-balanced and varied collection meeting the expectations of consumers looking for technical fine watchmaking pieces beating to the rhythm of a finely crafted movement. After an initial period that enabled the brand to give a new lease on life to the Vulcain name and history, to develop an international audience and to establish itself on strategic markets, a new era is dawning for Vulcain. In December 2009, the PMH SA company – now renamed the Manufacture des Montres Vulcain SA – was bought up by Excellence Holding, a Swiss-based group that also owns the Les Ambassadeurs chain representing the most prestigious watch and jewellery brands in its four Swiss boutiques. In commenting on the takeover, Dr. Renato A. Vanotti, Chairman of the Board of Directors and CEO of Excellence Holding, stated that “Vulcain has everything a successful watch brand needs: a unique history and in-house crafted watches”. Vulcain CEO Bernard Fleury considers the alliance with the Excellence group as an important stage in company development: “For 150 years, we have cultivated our passion for watchmaking by focusing our activity on the creativity, innovation and expertise acquired over time. The Vulcain brand has a bright future ahead of it with the Excellence Holding group”. The group’s support should in particular reinforce Vulcain in commercial terms, enabling it to open up new markets, to intensify its communication and to pursue the development of innovative products relating to the celebrated Cricket calibre.


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Si ces premières collections anniversaire sont à l’image de la société qui les a vu naître, elles le sont aussi des équipes qui, au quotidien, reconstruisent la marque Vulcain entre tradition et innovation. Un positionnement et un travail de reconstruction salués tant par les professionnels que par les clients qui, toujours plus nombreux, placent leur confiance dans ces garde-temps de manufacture ayant redonné de la voix au légendaire calibre Cricket. Et dès lors que les constructeurs de mouvements chez Vulcain s’appliquent à les faire évoluer, il est possible d’imaginer qu’à l’ère nouvelle qui s’ouvre pour la marque répondra un son d’un nouveau Cricket.

While these first anniversary collections reflect the character of the company that created them, they also express the nature of the teams that are daily rebuilding the Vulcain brand through a balance between tradition and innovation. This positioning and this reconstruction work are saluted both by professionals and by the everincreasing number of customers who choose to trust these proprietary timepieces that are giving a new voice to the legendary Cricket calibre. And in light of the intense efforts devoted to development by the Vulcain movement design engineers, one can well imagine that the new era dawning for the brand may be greeted by the sound of a new Cricket.


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Remerciements Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération Horlogère Suisse Raoul Cop pour ses recherches historiques Michel Ditisheim pour la mise à disposition d’archives et de pièces de collection François Didisheim pour son témoignage Bernadette Richard pour sa collaboration Emilie Rohr pour son témoignage Antoine Tschumy, Atelier de design Aux collaboratrices et collaborateurs de la manufacture Vulcain

Acknowledgements Jean-Daniel Pasche, President of the Federation of the Swiss Watch Industry. Raoul Cop for his historical research Michel Ditisheim for making archives and collection items available François Didisheim for his testimony Bernadette Richard for her cooperation Emilie Rohr for her testimony Antoine Tschumy, design studio The entire staff of the Manufacture Vulcain


Achevé d’imprimer en mars 2010 sur les presses de l’imprimerie Darantiere à Quetigny – 21800 – Imprimé en France Printed in March 2010 on the printing presses of the Imprimerie Darantiere in Quétigny, France - 21800

Dépôt légal : mars 2010 Numéro d’impression : 100214 Registration of copyright: March 2010 Printing number: 100214




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