Sur les traces des anciens "pays" de Wallonie

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Frédéric MARCHESANI

Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon



Frédéric MARCHESANI

Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon


Édition

Institut du Patrimoine wallon (IPW) 79, rue du Lombard B-5000 Namur

Éditeur responsable

Freddy JORIS, Administrateur général (IPW)

Suivi éditorial

Julien MAQUET et Frédéric MARCHESANI avec la collaboration de Christine CASPERS et Sophie BOURLAND (IPW)

Informations concernant la vente T. +32(0)81 23 07 03 ou +32 (0)81 65 41 54 F. +32 (0)81 23 18 90 E. publication@idpw.be

Conception graphique Snel, à Vottem

Mise en page

Institut du Patrimoine wallon

Impression

Snel, à Vottem

Illustrations de la couverture

En haut. Les armoiries et la devise de Charles Quint sur le beffroi de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine En bas. La citadelle de Namur. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine À gauche. L’abbaye de Stavelot. © ETC À droite. La seconde cour du palais des princes-évêques à Liège. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Toutes les cartes présentes dans l’ouvrage

Emmanuel VAN DER SLOOT (IPW) d’après la carte administrative de la Belgique en 1780 (© C. VANDERMOTTEN e.a. Géographie politique, Atlas de Belgique, tome 1 , Academia Press, Gand, 2007) et d’après la carte administrative de la Wallonie (Fabien CORNÉLUSSE © SPW-Patrimoine). © Institut du Patrimoine wallon Tous droits réservés pour tous pays. Le texte engage la seule responsabilité de l’auteur. L’éditeur s’est efforcé de régler les droits relatifs aux illustrations conformément aux prescriptions légales. Les détenteurs des droits qui, malgré ses recherches, n’auraient pu être retrouvés sont priés de se faire connaître à l’éditeur. Dépôt légal : D/2013/10.015/24 ISBN : 978-2-87522-120-9 2


« L’histoire locale et l’histoire régionale représentent les seules bases sérieuses de l’Histoire tout court. Pour avoir méconnu cette vérité, que de généralisations hâtives, que de synthèses prématurées qui devront être abandonnées ».

Félix ROUSSEAU, Le problème de l’enseignement de l’histoire en Wallonie, dans La Nouvelle Revue wallonne, octobre 1951, p.18

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REMERCIEMENTS Cet ouvrage n’aurait pu voir le jour sans la collaboration, l’aide précieuse et le soutien de nombreuses personnes parmi lesquelles M. Freddy Joris, Administrateur général de l’Institut du Patrimoine wallon, à l’origine de ce projet. Nous remercions chaleureusement, pour leurs conseils avisés, leur disponibilité et pour leurs relectures des listes de traces Mlle Marie-Cécile Charles, de l’Université de Luxembourg, MM. les professeurs Jean-Marie Cauchies (Facultés universitaires Saint-Louis) et Jean-Louis Jadoulle (ULg) et M. Thierry Scholtès, Chef de service aux Archives de l’État à Saint-Hubert. Nos vifs remerciements aux professeurs Marc Binard (ULg), Christian Vandermotten (ULB) et Étienne Van Hecke (KUL) pour leur collaboration et leur très beau travail de réalisation de la carte de la Belgique en 1780, document précieux de géographie historique pour toute personne qui s’intéresse aux anciens pays de Wallonie et, pour leurs conseils et leur remarquable travail dans l’ombre, à nos collègues à l’IPW Sandrine Langohr, Christine Caspers et Sophie Bourland, Julien Maquet et Emmanuel van der Sloot.

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Renvoie au glossaire. Indique un monument ou site classé. Indique un monument inscrit sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie.


INTRODUCTION Tout comme pour celle de la Belgique, l’histoire de la Wallonie avant la création officielle de la Région wallonne est dense et ponctuée d’appartenances à de nombreuses principautés territoriales. Si la Wallonie fut à l’Époque moderne en grande partie bourguignonne, espagnole puis autrichienne, le morcelage de son territoire au Moyen Âge est bien plus complexe. La carte de la Wallonie médiévale regorge de comtés, marquisats, duchés et principautés en tous genres. Leur création, il y a de nombreux siècles, fonde encore de nos jours l’identité wallonne. Retenons simplement les noms de nos actuelles provinces, hérités de ceux des anciens « États » médiévaux. Si l’histoire de ces anciens « pays » de Wallonie est relativement bien connue, il est toutefois encore trop rare d’accorder une place dans l’historiographie aux traces physiques que ceux-ci nous ont laissées. C’est dans cette optique que s’inscrit cet ouvrage dans la mesure du possible étant donné le caractère titanesque de l’entreprise. La démarche qui fut la nôtre a été de choisir la date-clé de 1795, celle du rattachement de la plupart de nos territoires à la République française, pour arrêter notre champ d’investigation. Nous avons ainsi relevé la liste des anciens « pays » tels qu’ils existaient encore dans leurs frontières d’Ancien Régime. Les deux cent soixante-deux communes actuelles de Wallonie et leurs localités faisaient alors partie de dix-sept « États » différents, certains regroupés dans des ensembles plus imposants. De ces anciens « pays », nous avons relevé les traces physiques de quatorze d’entre eux sur le territoire de la Région wallonne : la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy, la principauté épiscopale de Liège, le marquisat de Franchimont, le duché de Bouillon, le duché de Luxembourg, le duché de Brabant, le duché de Limbourg et le comté de Dalhem, le comté de Namur, le comté de Hainaut, le comté de Flandre, le baillage* de Tournai-Tournaisis, le royaume de France, l’Électorat de Trèves. Les témoignages matériels de ces « pays » conservés de nos jours demeurent nombreux. Certains sont connus de tous, voire continuent à jouer un rôle primordial dans la vie politique, civile, judiciaire ou économique de notre région ; d’autres sont méconnus, cachés, oubliés ou simplement ne sont plus liés dans la mentalité contemporaine à leur appartenance originelle. Ainsi, il n’a jusqu’ici pas été possible de trouver de traces matérielles de trois autres anciens « pays » ayant des possessions en terres wallonnes : le duché de Juliers 1, l’Électorat de Cologne 2 et les Provinces-Unies 3. Chaque ancien « pays » de Wallonie aurait, pour cette raison, mérité de faire l’objet d’un ouvrage unique le concernant tant l’étendue des recherches a été fructueuse. Des choix éditoriaux ont toutefois été nécessaires et c’est une présentation de ces traces en deux temps que le présent ouvrage propose. Pour chacune des principautés territoriales d’Ancien Régime qui nous ont laissé des témoignages matériels, diverses notices en détaillent les traces évidentes : lieux principaux du pouvoir, système défensif, institutions, bornes-frontières, lieux de mémoire et mentions diverses relatives à l’ancien pays ou à son chef. Chacune des notices comprend une brève description du bâtiment ou du monument et en présente également le caractère historique. La dernière notice de chaque chapitre reprend un inventaire le plus complet possible des autres traces et de leurs liens avec l’ancien « pays » concerné. Pour chaque chapitre, un bref aperçu historique et une carte des limites de l’ancien territoire, superposée à une carte actuelle de la Wallonie, permettront de remettre ces traces dans leurs contextes géographique et historique. Parmi ces anciens « pays », le marquisat de Franchimont, pourtant partie intégrante de la principauté de Liège sous l’Ancien Régime, a fait l’objet d’un traitement spécifique. Le choix de le présenter à part dans ses limites historiques d’avant l’annexion de 1795 a été dicté par le profond sentiment indépendantiste et francophile des Franchimontois au sein de la principauté et par le vœu clairement émis par les habitants du marquisat d’un rattachement à la France dès 1792. Une carte générale de la Belgique à la fin de l’Ancien Régime, présente en début d’ouvrage, permettra au lecteur de se rendre compte de l’état administratif de notre pays en 1795. Sur cette carte, l’accent a été mis sur le territoire de la Wallonie. Les frontières des anciens « pays » sont ainsi superposées aux limites des 5 provinces et des 262 communes wallonnes. On y retrouve les quatorze « pays » présentés dans l’ouvrage, trois autres « pays » périphériques comptant des possessions sur le sol wallon mais aussi huit autres anciens « pays » dont les possessions se trouvaient sur le territoire actuel de la Flandre. Un zoom de cette carte générale se trouve en début de chaque chapitre et permet d’identifier plus clairement les frontières des anciens « pays » de Wallonie. Enfin, en fin d’ouvrage, un tableau reprend les anciennes communes de Wallonie avant fusion en fonction de leur appartenance à tel ou tel « pays » d’Ancien Régime, le tout étant complété par un glossaire des termes techniques.

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Ancien duché du Saint-Empire romain germanique incorporé dans le Cercle de Westphalie* et enclavé entre le duché de Limbourg et l’Électorat de Cologne. La principauté archiépiscopale de Cologne, devenue par la suite Électorat de Cologne, était un État du Saint-Empire dont le seigneur temporel, l’archevêque de Cologne, était l’un des sept princes électeurs qui procédaient à l’élection de l’empereur. Situé à l’ouest de l’Allemagne actuelle, il comprenait notamment les villes de Cologne et Bonn. Nom porté par les sept provinces du nord des Pays-Bas espagnols après la proclamation de leur indépendance en 1581.

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Il ne nous a malheureusement pas été possible de nous rendre sur la totalité des lieux décrits et représentés dans cet ouvrage. De ce fait, nous ne pouvons pas avoir la certitude que certains éléments patrimoniaux soient bien parvenus jusqu’à nous. Malgré nos recherches sur le terrain et dans la littérature scientifique, nous n’avons pas toujours été en mesure de retrouver certaines bornes et d’autres éléments du petit patrimoine. Ne voulant pas faire l’économie de ces informations, nous avons toutefois décidé de les illustrer en nous basant essentiellement sur des clichés anciens issus de la photothèque de l’Institut royal du patrimoine artistique. Toutes les illustrations en couleur de l’ouvrage sont par contre des photos actuelles. Si l’objectif de cet ouvrage est d’aider chacun à partir sur les traces des anciens « pays » de Wallonie, il reste bien évident que les divers inventaires qu’il contient restent perfectibles et n’ont absolument pas la prétention d’être exhaustifs. Nous espérons néanmoins que les lecteurs prendront plaisir à découvrir ou redécouvrir, par l’intermédiaire de ce patrimoine spécifique, l’histoire de nos contrées et surtout, ici, les témoignages que de lointains empereurs, rois, princes, ducs ou comtes ont laissés en Wallonie.

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie CARTE GÉNÉRALE DES ANCIENS « PAYS »


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

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Anciens « pays »

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Tournaisis Comté de Hainaut « Pays » situés hors de Wallonie

Duché de Brabant Principauté épiscopale de Liège

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Enclaves et zones limitrophes

Seigneurie de Malines

Comté de Namur

Pays rétrocédés à la Flandre en 1713

Baronnie de Kessenich

Duché de Bouillon

Comté de Flandre

Baronnie de Lanaken

Comté de Dalhem

Royaume de France

Bancs de Saint-Servais

Duché de Limbourg

Électorat de Trèves

Ordre teutonique

Marquisat de Franchimont

Duché de Juliers

Thorn

Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

Provinces-Unies

Comté de Rekkem

Duché de Luxembourg

Électorat de Cologne

Terres de rédemption

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Carte générale des anciens « pays »

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Liste des communes Brabant wallon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27

Beauvechain Braine-l’Alleud Braine-le-Château Chastre Chaumont-Gistoux Court-Saint-Étienne Genappe Grez-Doiceau Hélécine Incourt Ittre Jodoigne La Hulpe Lasne Mont-Saint-Guibert Nivelles Orp-Jauche Ottignies-Louvain-la-Neuve Perwez Ramillies Rebecq Rixensart Tubize Villers-la-Ville Walhain Waterloo Wavre

Hainaut 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37

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Aiseau-Presles Anderlues Antoing Ath Beaumont Belœil Bernissart Binche Boussu Braine-le-Comte Brugelette Brunehaut Celles Chapelle-lez-Herlaimont Charleroi Châtelet Chièvres Chimay Colfontaine Comines-Warneton Courcelles Dour Écaussinnes Ellezelles Enghien Erquelinnes Estaimpuis Estinnes Farciennes Fleurus Flobecq Fontaine-l’Évêque Frameries Frasnes-lez-Anvaing Froidchapelle Gerpinnes Ham-sur-Heure-Nalinnes

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Hensies Honnelles Jurbise La Louvière Lens Le Rœulx Les Bons Villers Lessines Leuze-en-Hainaut Lobbes Manage Merbes-le-Château Momignies Mons Mont-de-l’Enclus Montigny-le-Tilleul Morlanwelz Mouscron Pecq Péruwelz Pont-à-Celles Quaregnon Quévy Quiévrain Rumes Saint-Ghislain Seneffe Silly Sivry-Rance Soignies Thuin Tournai

Liège 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34

Amay Amel - Amblève Ans Anthisnes Aubel Awans Aywaille Baelen Bassenge Berloz Beyne-Heusay Blegny Braives Büllingen - Bullange Burdinne Burg-Reuland Bütgenbach Chaudfontaine Clavier Comblain-au-Pont Crisnée Dalhem Dison Donceel Engis Esneux Eupen Faimes Ferrières Fexhe-le-Haut-Clocher Flémalle Fléron Geer Grâce-Hollogne

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Hamoir Hannut Héron Herstal Herve Huy Jalhay Juprelle Kelmis - La Calamine Liège Lierneux Limbourg Lincent Lontzen Malmedy Marchin Modave Nandrin Neupré Olne Oreye Ouffet Oupeye Pepinster Plombières Raeren Remicourt Saint-Georges-sur-Meuse Saint-Nicolas Saint-Vith Seraing Soumagne Spa Sprimont Stavelot Stoumont Theux Thimister-Clermont Tinlot Trois-Ponts Trooz Verlaine Verviers Villers-le-Bouillet Visé Waimes Wanze Waremme Wasseiges Welkenraedt

Luxembourg 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Arlon Attert Aubange Bastogne Bertogne Bertrix Bouillon Chiny Daverdisse Durbuy Érezée Étalle Fauvillers Florenville Gouvy Habay

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Herbeumont Hotton Houffalize La Roche-en-Ardenne Léglise Libin Libramont-Chevigny Manhay Marche-en-Famenne Martelange Meix-devant-Virton Messancy Musson Nassogne Neufchâteau Paliseul Rendeux Rouvroy Saint-Hubert Saint-Léger Sainte-Ode Tellin Tenneville Tintigny Vaux-sur-Sûre Vielsalm Virton Wellin

Namur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38

Andenne Anhée Assesse Beauraing Bièvre Cerfontaine Ciney Couvin Dinant Doische Éghezée Fernelmont Floreffe Florennes Fosses-la-Ville Gedinne Gembloux Gesves Hamois Hastière Havelange Houyet Jemeppe-sur-Sambre La Bruyère Mettet Namur Ohey Onhaye Philippeville Profondeville Rochefort Sambreville Sombreffe Somme-Leuze Viroinval Vresse-sur-Semois Walcourt Yvoir


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie PRINCIPAUTÉ ABBATIALE DE STAVELOT-MALMEDY


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1. Anthisnes 2. Aywaille 3. Clavier 4. Comblain-au-Pont 5. Durbuy 6. Ferrières 7. Flémalle 8. Grâce-Hollogne 9. Hamoir 10. Lierneux 11. Malmedy

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12. Manhay 13. Modave 14. Olne 15. Pepinster 16. Sprimont 17. Stavelot 18. Stoumont 19. Trois-Ponts 20. Trooz 21. Vielsalm 22. Waimes

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Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

La principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

La double abbaye de Stavelot et Malmedy a été fondée aux alentours de 650 par saint Remacle au centre d’un vaste domaine octroyé par le roi des Francs Sigebert III. Ce domaine s’accrût encore dans les siècles suivants, grâce à la générosité des souverains mérovingiens, carolingiens et ottoniens. Il devint dès lors un État à part entière avec à sa tête un prince-abbé, prince territorial du Saint-Empire. Mis à sac par les Normands en 881, les deux monastères frôlèrent la séparation et procédèrent au partage de leurs biens. La présence des reliques du saint fondateur à l’abbaye de Stavelot lui apporta la prééminence sur Malmedy. Sous les grands règnes des abbés Poppon (1021-1048) et Wibald (1130-1158), Stavelot fut véritablement la capitale de l’État. Le premier construisit une nouvelle abbatiale et fit de son abbaye un centre de la réforme monastique bénédictine. Le second se posa en diplomate aguerri et exerça un mécénat artistique des plus conséquents. De 1581 à 1731, la principauté fut aux mains des archevêques-électeurs de Cologne, également princes-évêques de Liège, puis des Fürstenberg, princes-évêques de Strasbourg liés étroitement aux souverains liégeois. Pendant 150 ans, les deux principautés de l’est de nos territoires furent dès lors gérées par la même main. C’est la Révolution qui mit fin à l’existence de l’abbaye, douloureusement ravagée, comme de la principauté elle-même. Le territoire fut annexé à la République française en 1795. Stavelot était en outre le chef-lieu d’une postellerie* qui portait son nom et qui comprenait treize bans*. Elle était le siège d’une haute cour de justice et d’une cour féodale* qui étendait ses compétences à toutes les seigneuries de la principauté. C’est également à Stavelot que se réunissaient les États. Malmedy, quant à elle, porta le nom de ville dès 1355 et fut ensuite qualifiée de « franchise* impériale » ou de bourg. Elle fut également le centre d’une postellerie* qui groupait la mayeurie de Malmedy et les bans* de Francorchamps et de Waimes. On y trouvait une haute cour de justice, de laquelle relevaient les cours de la postellerie*.

Stavelot, le site de l’abbaye Véritable centre du pouvoir principautaire, l’abbaye de Stavelot a subi les affres du temps pour parvenir jusqu’à nous avant sa restauration complète par la Région wallonne achevée en 2002. Ce site exceptionnel est aujourd’hui un témoin privilégié de ce que fut la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. Ancienne abbaye bénédictine fondée au milieu du VIIe siècle par saint Remacle, elle devint au fil des siècles un complexe

de grande importance dont subsistent actuellement les vestiges archéologiques de l’abbatiale, la porte de l’abbaye, les bâtiments de service à sa gauche, la façade sur cour du Conseil de la principauté à sa droite et les bâtiments abbatiaux disposés autour du cloître. Classée comme monument et comme site le 24 décembre 1958, l’abbaye et son environnement figurent aussi sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie. 13


Sur les traces des anciens ÂŤ pays Âť de Wallonie

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Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

Vue générale de l’abbaye de Stavelot. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine.

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les armoiries du prince-abbé François-Égon de Fürstenberg sur l’ancienne porte de l’abbaye. © IPW

L’ancienne porte de l’abbaye et l’arvô. © ETC

La porte de l’abbaye, construite par le prince-abbé Guillaume de Manderscheidt, est datée de 1522 par une inscription gothique présente sur l’édifice. Élevé en briques et calcaire sur deux niveaux, le bâtiment conserve le souvenir de deux souverains stavelotains : les armes de Guillaume de Manderscheidt, prince-abbé de 1499 à 1546, se trouvent à gauche de la large entrée en plein cintre ; un panneau armorié placé plus haut présente les armes martelées de FrançoisÉgon de Fürstenberg, prince-abbé de 1668 à 1692, surmontées du bonnet de prince du Saint-Empire romain germanique. Ce second panneau présente une longue inscription latine qui témoigne des travaux de réfection de l’édifice commandités en 1677 par ce dernier. À gauche de la porte subsistent plusieurs bâtiments de service : écuries, brasserie et boulangerie datés de 1714. À droite de la porte se trouve l’hôtel du Conseil de la principauté, millésimé 1717. Élevé en briques et calcaire et comptant cinq travées sur deux niveaux, le bâtiment a toutefois subi des modifications dans la seconde moitié du XXe siècle ; seule la façade principale est aujourd’hui conservée en l’état. Ce bâtiment abritait les séances du Conseil d’État, organisées sous la présidence du prince-abbé ou de son représentant et auxquelles participaient les deux prieurs de Stavelot et Malmedy ainsi que plusieurs conseillers. C’est à cet endroit que se trouvait également le quartier du Prince, édifié en 1718 mais lui aussi modifié par la suite. Les bâtiments conventuels constituent de nos jours la partie la plus imposante des vestiges de l’abbaye. Devenus 16

propriété de la Région par bail emphytéotique et restaurés entre 1999 et 2002, ils abritent aujourd’hui le musée de la principauté de Stavelot-Malmedy ainsi que le musée du circuit de Spa-Francorchamps et le musée Apollinaire. Les trois ailes actuelles, construites autour du cloître, avaient été édifiées aux côtés de l’ancienne abbatiale entre 1740 et 1780 en briques et calcaire dans le plus pur esprit classique de l’époque. La quatrième aile du cloître a disparu en même temps que l’église. Ces bâtiments conservent encore quelques traces matérielles liées à la présence des souverains stavelotains : la cheminée de la salle du chapitre est frappée des armes de la principauté ; les armoiries du prince-abbé Joseph de Nollet (1741-1753) ainsi que sa devise Nemini infensae sont inscrites sous un fronton courbe à l’ornementation très soignée situé à l’angle sud-est des bâtiments ; enfin, l’aile ouest comporte un fronton triangulaire orné des armes et de la devise de Jacques de Hubin, commanditaire de la reconstruction de deux ailes en 1774. Le seul témoin conservé de l’imposante église abbatiale se trouve en face de ces bâtiments. Une tour carrée, élevée en moellons de grès et de calcaire, présente des bases romanes appartenant à l’avant-corps ouest de l’église consacrée en 1040 par le prince-abbé Poppon. Reconstruite en 1536 par Guillaume de Manderscheidt comme l’indiquent un millésime et les armoiries du prince-abbé, la tour domine aujourd’hui les vestiges archéologiques de l’église détruite à la Révolution.


Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

La façade sud-est de l’abbaye et le fronton aux armes de Joseph de Nollet. © IPW

Les armoiries du prince-abbé Guillaume de Manderscheidt sur la porte de l’ancienne abbatiale. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La cathédrale Saints-Pierre-Paul-et-Quirin de Malmedy. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Malmedy, le monastère et la cathédrale des Saints-Pierre-Paul-et-Quirin L’ancien monastère bénédictin de Malmedy possède une longue histoire remontant au VIIe siècle. La ville se développe autour de son abbaye, qui subit de nombreuses épreuves à travers les temps. Détruite par des raids normands et hongrois aux IXe et Xe siècles, elle est également plusieurs fois la proie des flammes. Le prince-abbé Guillaume de Manderscheidt est à l’origine de nombreux travaux, principalement après l’incendie de 1521. Il rénove les bâtiments sinistrés, ajoute le quartier abbatial et reconstruit la tour de l’abbatiale de 1535 à 1539. Les bâtiments conventuels conservés de nos jours datent de 1708 comme le renseignent les restes d’une inscription en ancrage située dans le cloître. Amputé du « quartier du prince », disparu suite à l’incendie de 1689, le monastère présente toutefois une belle unité architecturale. Il se compose de quatre 18

ailes et deux avant-corps latéraux élevés en calcaire et moellons divers sur deux niveaux coiffés de hautes bâtières d’ardoises. Les bâtiments, annexés à la cathédrale, forment un grand cloître entourant une cour intérieure. Le bâtiment cessa d’être un monastère à la Révolution pour connaître depuis de nombreuses affectations. Il abrite aujourd’hui, dans une partie des bâtiments restaurés en 2005, le Trésor de la cathédrale de Malmedy, témoin de la riche histoire de la cité et de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. Y sont notamment conservés de nombreux objets liturgiques liés à l’histoire principautaire ainsi qu’une belle collection de portraits des derniers princes-abbés. Plus récemment, le monastère est devenu le « Malmundarium », cœur touristique et culturel de Malmedy. Espace de mémoire, d’art et d’histoire, il présente


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de nombreuses facettes de l’histoire malmedienne parmi lesquelles une imposante ligne du temps, l’ « Historium », retraçant quatorze siècles d’histoire depuis 648 jusqu’à nos jours. Témoin privilégié de l’histoire de Malmedy, le monastère est indissociable de son ancienne église abbatiale, aujourd’hui cathédrale. Bien que résidant la plupart du temps à Stavelot, le souverain était abbé de Malmedy et siégeait donc dans l’église dédiée aux saints Pierre, Paul et Quirin. Le bâtiment actuel, construit de 1776 à 1782, est le successeur de plusieurs églises abbatiales. Consacré en 1784, il a été élevé sur les plans de l’architecte Charles-Antoine Galhausen. L’ancienne abbatiale, détruite par le feu en 1689 comme le monastère suite au passage des troupes de Louis XIV, attendait un nouveau souffle depuis près d’un siècle. L’imposante façade présentant deux tours carrées sous coiffe à lanternon octogonal annonce à elle seule les proportions de l’édifice. La façade principale, tout comme les façades latérales, sont assez épurées ainsi que l’intérieur décoré tout en pureté et sobriété par le stucateurornemaniste François-Joseph Duckers qui réalisa notamment les bas-reliefs de la coupole. Siège spirituel du prince-abbé à Malmedy, la cathédrale conserve encore des traces manifestes de son appartenance à la principauté abbatiale : deux tombeaux en marbre noir et blanc sont murés dans le chœur. Le premier, à droite, porte les armoiries de la principauté ainsi que celles du prince-abbé Joseph de Nollet (1672-1753). Le second, à gauche, porte également les armoiries principautaires ainsi que celles du prince-abbé Dieudonné Drion (1669-1741). Les vitraux de la nef, bien que récents, témoignent eux aussi du passé prestigieux de la ville. Installés après les bombardements de 1944, ils présentent plusieurs devises et armoiries de princes-abbés de Stavelot-Malmedy, parmi lesquelles celles de Joseph de Nollet et de Jacques de Hubin. Le vitrail de la croisée du transept représente quant à lui les armoiries de l’ancienne principauté.

Le monument funéraire de Joseph de Nollet. © IPW

Le monument funéraire de Dieudonné Drion. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le vitrail moderne portant les armoiries de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. © IPW

Ferrières/Vieuxville, le château fort de Logne et son environnement L’actuel hameau de Logne se situe en contrebas des ruines de l’ancien château. Sous l’Ancien Régime, « Logne » désignait le village se trouvant à l’emplacement de l’actuelle localité de Vieuxville. Le nom apparaît pour la première fois dans une charte de l’abbaye de Stavelot de 862. Le château devient alors le centre militaire de la châtellenie* de Logne. Après le démantèlement de la forteresse en 1521, le princeabbé Guillaume de Manderscheidt prend le titre de « comte de Logne » et crée le comté du même nom qui désigne alors toute la partie occidentale de sa principauté. Implanté dans un site classé, au sommet d’un étroit et haut éperon barré naturel au confluent de l’Ourthe et de la Lembrée, cette ancienne place forte médiévale appartient aux moines de l’abbaye de Stavelot depuis la charte du roi Lothaire II de 862. Un castrum* servant de retraite à ces mêmes moines lors des invasions barbares est mentionné vers 883-885. En 1138, l’abbé Wibald de Stavelot améliore les installations et transforme le modeste refuge en un véritable château fort, placé sous l’autorité d’un « ministerial* » chargé 20

de l’organisation militaire et judiciaire du lieu. De nombreux sièges tenus aux XVe et XVIe siècles aboutissent à la destruction du lieu en 1521 par le seigneur de Sedan Robert II de la Marck, partisan du roi de France François Ier alors en guerre contre Charles Quint. Après le démantèlement de la place forte, le château est restitué à l’abbaye de Stavelot. Les ruines sont longtemps abandonnées jusqu’à un regain d’intérêt marqué par une première campagne de fouilles en 1898. La province de Liège acquiert le site en 1968 et en confie la gestion depuis à diverses asbl. Entretien, sauvegarde et exploitation touristique des ruines ont ainsi été réalisés. Les vestiges visibles de nos jours témoignent de trois phases de construction : - une phase primitive datant vraisemblablement du XIIe siècle comprenant une haute-cour et son enceinte ainsi qu’une tour-donjon ; - un corps de logis élevé probablement au XIIIe ou au XIVe siècle ;


Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

- un réaménagement complet dans le dernier quart du XVe siècle par l’érection d’un système de défense bas et extérieur à la vieille enceinte. La localité de Vieuxville compte encore deux bâtiments d’importance liés à son ancienne appartenance stavelotaine. Après la destruction du château, de nombreux monuments de Vieuxville furent construits avec une partie des matériaux de celui-ci, notamment la ferme de la Bouverie , maison du représentant de l’abbaye de Stavelot, encore dénommé alors « châtelain de Logne ». Propriété des moines, elle accueillait aussi le siège militaire des cours centrales et fiscales dont le prince-abbé était le chef. Ancienne exploitation agricole élevée en moellons de calcaire aux XVIe et XVIIIe siècles, le quadrilatère donne sur une cour pavée accessible par un portail du XIXe siècle. Au nord se situe le logis reconstruit en 1564 ; cette partie de la ferme conserve une pierre sculptée aux armes du prince-abbé Guillaume de Manderscheidt et datée de 1570. Le bâtiment abrite aujourd’hui le musée archéologique du comté de Logne. Non loin de là se trouve l’ancienne maison dite de l’abbé. Cette bâtisse du XVIIIe siècle, plusieurs fois remaniée depuis, est l’héritière d’une demeure plus ancienne comprenant la maison du prince-abbé de Stavelot-Malmedy, transformée avant la Révolution, et un oratoire aujourd’hui disparu. La maison conserve un intérieur ancien : portes du XVIIIe siècle, rampe d’escalier à balustres plats, taque de cheminée en fonte datée de 1560 et gravée de motifs et inscriptions religieuses.

Le comté de Logne Créé en 1521 lorsque Guillaume de Manderscheidt prend le titre de comte de Logne, le comté subsiste jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Il se divisait alors en quatre quartiers : - le quartier de Hamoir comprenant Hamoir, Ferrières, Filot, Sy, Logne, Vieuxville et Lorcé ; - le quartier d’Ocquier comprenant Ocquier, Hody, Xhoris, Pouhons, Jenneret et Atrin ; - le quartier de Comblain-au-Pont comprenant les deux Comblain, Fairon, Sart et Poulseur ; - le quartier de Louveigné comprenant Louveigné et Fraipont. Le territoire du comté comportait une partie centrale flanquée de deux appendices enclavés entre la principauté de Liège, le duché de Limbourg et le duché de Luxembourg. Les abbés de Stavelot avaient acquis ces localités pièce par pièce. Le châtelain de Logne, nommé par le prince-abbé afin de le représenter dans son comté, possédait des attributions militaires, administratives et en matière de police.

Vue aérienne des ruines du château fort de Logne. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Le blason de Guillaume de Manderscheidt sur le logis de la ferme de la Bouverie. © IPW

L’ancienne maison dite de l’abbé à Vieuxville. © IPW

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Les anciennes bornes aux frontières de la principauté Les frontières de l’ancienne principauté abbatiale conservent de nos jours un nombre considérable de bornes anciennes dont trois sont classées. Sept sites ont ainsi retenu notre attention. Anthisnes Une borne marquant la frontière entre les principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy est située devant le bâtiment de l’avouerie* d’Anthisnes. Elle est aujourd’hui le témoin d’un bornage plus conséquent effectué sur le domaine d’Anthisnes et étant le résultat d’un événement pour le moins important. Propriété ecclésiastique appartenant à l’abbaye de Saint-Laurent de Liège, Anthisnes releva de la principauté de Liège jusqu’au 23 avril 1768 lorsque, suite à un contrat d’échange entre le prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont et le prince-abbé Jacques de Hubin, le domaine passa dans le giron de la principauté de Stavelot-Malmedy. Le bornage réalisé la même année devait donc sceller cet accord et rectifier le tracé des frontières entre les deux principautés. Cette pierre calcaire est installée de nos jours devant le no 19 de l’avenue de l’abbaye. De section carrée, elle se termine par une petite pyramide galbée et porte des inscriptions gravées sur trois de ses faces : LG et l’emblème du perron d’un côté, la mention STAVELOT d’un autre côté et la date de 1768 sur un troisième.

La borne Liège-Stavelot située dans le hameau de Les Floxhes. © IPW

La borne Liège-Stavelot devant l’avouerie d’Anthisnes. © IPW

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Une seconde borne se situe dans l’entité d’Anthisnes, dans le hameau de Les Floxhes. Proche d’une grosse ferme des XVIIe et XVIIIe siècles constituant la principale construction du lieu, il s’agit à nouveau d’une borne-frontière des anciennes principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy qui est elle aussi un témoin de la rectification du tracé des frontières en 1768. Comme sa jumelle, elle se présente sous la forme d’un pilier quadrangulaire en calcaire d’environ 1 m de hauteur, à terminaison sphéroïdale cette fois, et porte les mêmes inscriptions sur trois de ses faces. Clavier L’entité de Clavier conserve trois bornes stavelotaines, toutes les trois classées le 14 mars 1940, qui témoignent de l’importance de la famille d’Argenteau, propriétaire de la seigneurie d’Ochain. Le territoire de l’actuelle entité de Clavier était sous l’Ancien Régime divisé entre la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy et le duché de Luxembourg. Les seigneuries d’Ochain et de Vervoz étaient luxembourgeoises et celle d’Atrin, stavelotaine. La pire al Messe , difficilement localisable, se situe dans le hameau d’Atrin, siège d’une seigneurie citée pour la première fois en 959 dans un acte de donation à l’abbaye de Stavelot. La seigneurie fut ensuite notamment propriété du comte de Luxembourg. Mesurant approximativement 1,3 m de hauteur, en calcaire, il ne s’agit pas d’une borne-frontière d’État. La croix d’Argenteau et les lettres mutilées OCHA marquent la limite de la seigneurie d’Ochain. Toutefois, une autre face de cette borne est gravée du loup de saint Remacle, emblème de la principauté de Stavelot. Devant le no 71 de la route de Bois à Clavier même, la pierre du Fond du Val est aussi une borne-frontière, une fois de plus entre les deux principautés. Haute de 1,25 m, elle se présente sous une forme à peu près conique et est décorée d’un écu frappé aux armoiries de la famille d’Argenteau ainsi que d’un cartouche comprenant le millésime 1611. Il s’agit d’une borne placée sous l’épiscopat et l’abbatiat d’Ernest de Bavière alors maître des deux principautés. À côté du no 10, rue de Vervoz, la pierre au Loup est encore une borne-frontière entre Liège et Stavelot. Elle fut installée en 1615 par Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège et prince-abbé de Stavelot-Malmedy comme son prédécesseur. Haute de 1,30 m, elle porte tout comme sa jumelle l’écu de la famille d’Argenteau, toutefois très effacé et un cartouche millésimé. De l’autre côté se trouve un cartouche portant le même millésime et un écu orné du loup de saint Remacle surmonté des initiales S◆A. Waimes L’actuelle commune de Waimes compte un nombre conséquent de témoignages des anciens bornages principautaires. Dès 670, la plus grande partie du territoire de Waimes était comprise dans le domaine de l’abbaye de Stavelot. Au Xe siècle, la frontière se fixant plus à l’est, le village se trouve complètement absorbé dans la principauté abbatiale. Les seigneurs 24

de Waimes fournirent ainsi plusieurs mayeurs et podestats*. La plus importante des bornes conservées aujourd’hui est située à Botrange et date de 1775. Cette pierre à trois coins se trouve au départ de l’allée Marie-Thérèse et porte des inscriptions sur ses trois faces : LUX, LIM et STAVELOT. L’endroit est symbolique et chargé d’histoire : à cet endroit, la principauté de Stavelot-Malmedy rencontrait les territoires des duchés de Luxembourg et de Limbourg, alors tous deux possessions autrichiennes. En 1755-1756, le prince-abbé Alexandre Delmotte avait cédé à l’impératrice Marie-Thérèse la route de Sourbrodt et la Fagne Rasquin. Cette négociation mettait fin à un long conflit autour des limites entre Robertville et Sourbrodt et fut à l’origine de l’installation de 30 bornes. À partir de la pierre à trois coins, une série de dix bornes, dites « Marie-Thérèse », sont conservées et situées entre Sourbrodt et la rivière Helle. Elles rectifient le tracé des frontières au détriment du territoire stavelotain. Plusieurs d’entre elles portent selon l’endroit les inscriptions LUX, LIM ou MALME et toutes font l’objet d’une protection par classement. C’est aussi le cas pour trois bornes Stavelot-Luxembourg près de Botrange, vers la petite Hesse et dans les bois de Sourbrodt. Non loin de là, sur le site de la Baraque Michel, est conservé le Boultè , peut-être autrefois l’ancien perron de Malmedy. Planté en bordure de la grand-route, il est considéré comme un des monuments les plus caractéristiques de la Fagne et a peut-être également servi de monument indicateur. Il s’agit d’une haute colonne de près de 5 m en forme de baratte (un boultè), annelée en son milieu et surmontée d’une pomme de pin. Mystérieux, le monument ne possède aucune inscription.

La pierre à trois coins. Photo de 1925. © KIK-IRPA, Bruxelles


PrincipautĂŠ abbatiale de Stavelot-Malmedy

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Hamoir/Comblain (Fairon), la maison natale du prince-abbé Célestin Thys Le hameau de Fairon a vu naître Célestin Thys (1730-1796), 76e et dernier prince-abbé de Stavelot-Malmedy de 1786 à 1792. Sur la façade de l’édifice se trouve aujourd’hui une plaque commémorative présentant le blason du prince-abbé dans le haut de la composition et une inscription dédicatoire « Dans cette maison est né Célestin Thys, dernier prince-abbé de Stavelot et de Malmedy », accompagnée de ses dates de naissance et de mort. En 1789, le souverain stavelotain avait subi lui aussi les conséquences des événements nés en France et qui se propagèrent à Liège et dans le Brabant. Les magistrats de Stavelot

et Malmedy demandèrent à ce moment à leur prince l’abolition des privilèges. Après avoir accepté, Célestin Thys finit par se rétracter. Cette décision marque le point de départ de sa chute et de l’explosion de la colère dans sa principauté. Emportant ses archives et des trésors du monastère, le princeabbé prend le chemin de l’exil. Il est évacué à Echternach, abbaye du duché de Luxembourg, avant de prendre la route de Hanau, ville de Hesse, et de Francfort. Après la bataille de Jemappes de 1792, la principauté de Stavelot est ouverte aux révolutionnaires. Célestin Thys, quant à lui, décède à Hanau le 1er novembre 1796.

La plaque en mémoire de Célestin Thys située sur la façade de sa maison natale. © IPW

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Portrait du prince-abbé Célestin Thys conservé au musée de la principauté abbatiale. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Le sarcophage de saint Poppon dans l’église Saint-Laurent. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

Stavelot, l’église Saint-Laurent Ancienne « Converserie Saint-Laurent » située au bord de l’Amblève, cette petite église consacrée le 26 décembre 1030 fut édifiée selon le modèle le plus simple de la chapelle romane. Elle présente un vaisseau rectangulaire et un chœur à chevet plat ainsi qu’un portail calcaire daté du XVIe siècle. Elle conserve deux sarcophages d’abbés des Xe et XIe siècles provenant de l’abbaye. L’un d’eux est considéré comme le sarcophage de saint Poppon, abbé fondateur et bâtisseur. Découvert en 1896 à l’emplacement de l’abbatiale et sculpté dans la pierre dans un style des plus dépouillés, il est daté de 1048.

Stavelot et Malmedy, les fontaines du prince-abbé Jacques de Hubin Avant-dernier prince-abbé de Stavelot-Malmedy de 1766 à 1786, Jacques de Hubin est le commanditaire de plusieurs monuments installés dans les deux villes d’importance de sa principauté. À Stavelot, la plus symbolique reste la fontaine-perron de la place Saint-Remacle. Cette imposante fontaine-abreuvoir érigée en calcaire est en effet surmontée d’un perron, symbole des libertés stavelotaines. Le chronogramme figurant sur le monument rappelle la date de son érection (1769) ainsi que son commanditaire : « PRINCIPE JACOBO IRRORANT NOS FLVMINA PACIS STAT FONS ET CLARIS HAEC LOCA SPARGIT 28

AQVIS » (Sous le règne de Jacques, des flots de paix nous arrosent. Une fontaine est érigée et arrose ces lieux de ses eaux claires). Plus haut, la devise de Jacques de Hubin, « Fluvius Pacis » (fleuve de paix), est insérée dans un cartouche armorié. Le monument est composé de trois parties distinctes : une large vasque octogonale dans laquelle repose un bloc fontaine carré et gonflé dans l’esprit baroque et décoré d’une tête de cracheur à chacun de ses angles ; un perron de section carrée court sur toute la surface et repose sur quatre loups assis, symbole de saint Remacle et de la principauté. La fontaine est l’œuvre du sculpteur français Dominique Truc, établi à Bomal depuis 1769, qui avait conclu un contrat avec le magistrat de Stavelot pour l’érection de cette fontaine, classée depuis le 25 janvier 1935. Toujours à Stavelot, la fontaine située à l’angle de la rue Haute et de la rue du Bac fait partie d’un lot offert à la ville par Jacques de Hubin en 1777. Deux autres, quasi identiques, subsistent encore, l’une à l’angle des rues de la fontaine et Général Jacques et la seconde rue du Vinâve. Toutes trois ont été classées comme monument le 14 septembre 1983. À l’arrière de deux bassins rectangulaires, elles présentent un pilier de section carrée couronné d’une belle mouluration. Une dalle de schiste est posée entre les deux bacs. Enfin, Malmedy conserve également une imposante fontaine offerte par le même prince-abbé : au centre de l’actuelle place Albert Ier, cet obélisque en calcaire fut édifié en 1781 avec


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La fontaine du perron, place Saint-Remacle. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La fontaine de la rue du Bac. © IPW

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L’obélisque-fontaine de la place Albert Ier. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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l’aide financière de Jacques de Hubin. Tout comme pour le perron de Stavelot, il y fit graver ses armoiries et sa devise Fluvius pacis, inscription toutefois effacée à la Révolution. Cet obélisque est donc également une fontaine : l’eau s’y déversait par quatre têtes de lions en fonte dans des vasques semi-circulaires, vraisemblablement remplacées au XIXe siècle et aujourd’hui au nombre de trois. L’ensemble, mesurant près de dix mètres de haut, est classé depuis le 29 mai 1952.

Portrait du prince-abbé Jacques de Hubin attribué à Louis Félix Rhenasteine conservé au musée de la principauté abbatiale. © KIK-IRPA, Bruxelles.

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Les mentions relatives aux princes-abbés et à la principauté Plusieurs localités gardent des traces des princes-abbés de Stavelot-Malmedy, détenteurs du pouvoir. Des armoiries et inscriptions diverses témoignent de ces personnalités qui se sont succédées à la tête de la principauté jusqu’en 1792. Comblain-au-Pont/Poulseur, l’église du Sacré-Cœur Poulseur comprenait à l’époque féodale cinq seigneuries dont trois dépendaient de Stavelot ; les deux autres étaient possessions du duché de Limbourg. Les seigneuries de Poulseur-sous-Reinardstein et de Poulseur-sous-Rahier ainsi que l’avouerie* de Sart-dessus-Poulseur se trouvaient dans la principauté de Stavelot-Malmedy, sur le territoire du comté de Logne. L’endroit possédait une tour de protection et d’observation face au duché de Limbourg, ainsi qu’un atelier monétaire où le prince-abbé Christophe de

Manderscheidt (1546-1576) frappa des florins d’or. L’église du Sacré-Cœur de Poulseur conserve une dalle funéraire des plus intéressantes. Cette église, bien que reconstruite en 1844 et à nouveau remodelée en 1906, est l’héritière d’une chapelle du XIe siècle. De nombreux éléments de mobilier ont toutefois été conservés ainsi que la dalle funéraire de Conrad de Crisgnée et de son épouse Marie d’Anthine. Datée de 1663-1671 et sculptée dans du calcaire de Meuse, cette dalle héraldique comporte une longue inscription rappelant les nombreux titres du défunt. Parmi ceux-ci, on peut notamment lire « Conseiller de Son Altesse Sérénissime et surintendant en sa principauté de Stavelot et comté de Logne ». L’inscription est entourée d’un imposant cartouche fait de volutes et surmonté des blasons couronnés des époux ainsi que de leurs quartiers.

La dalle de Conrad de Crisgnée dans l’église de Poulseur. © IPW

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Hamoir, le château des Vieux Fourneaux Cité pour la première fois en 895, le village de Hamoir et son château constituaient un fief* relevant de la Cour féodale* de Stavelot. Situé dans le comté de Logne, ce fief* était géré par une mayeurie* d’officiers héréditaires. Le château du Fourneau ou château des Vieux Fourneaux conserve lui aussi une trace matérielle rappelant son appartenance stavelotaine d’Ancien Régime. Ces fourneaux, cités depuis 1425, connurent une grande prospérité au XVIIe siècle, avant d’être délaissés. À la fin de ce siècle, les lieux devinrent propriété de l’abbaye de Malmedy avant d’être rapidement revendus en 1698. Ils sont le lieu de réunion de l’assemblée des officiers et gentilshommes du comté de Logne dès le début du XVIIIe siècle. Le fourneau subsiste jusqu’en 1805 ainsi qu’une forge jusque 1820. Le bâtiment actuel est divisé en deux parties, chacune flanquée de tours circulaires.

La taque de foyer portant les armes et la devise de Charles Quint au château des Vieux Fourneaux à Hamoir. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

Dans le château, une taque de foyer aux armes de la principauté de Stavelot-Malmedy date de l’année de la vente du domaine à celle-ci. Elle figure en son centre le blason au dragon, emblème de Malmedy, entouré des attributs abbatiaux : la mitre, la crosse et l’épée. Autour de la composition se trouve l’inscription gravée « INSIGNIA ABBATIA IMPERIALIS MALMONDANENSIS ». Le millésime 1698 est lui aussi présent. Plus curieux, le bâtiment conserve une autre taque de cheminée, cette fois aux armes de Charles Quint. Datée du XVIe siècle sans plus de précision, elle comporte les emblèmes impériaux traditionnels (aigle bicéphale, couronne, armoiries de Charles Quint) ainsi que la devise du roi d’Espagne « PLUS OULTRE ». Hamoir se trouvait pourtant sur le territoire du comté de Logne, faisant partie intégrante de la principauté de Stavelot-Malmedy.

La taque de foyer portant les armes et la devise de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy au château des Vieux Fourneaux. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Hamoir/Comblain (Fairon), l’église Saint-Martin Le hameau de Fairon était sous l’Ancien Régime le siège d’une cour de justice ressortissant de la Haute Cour de Malmedy. L’église Saint-Martin était le siège d’une paroisse dont la collation* appartenait à l’abbé de Stavelot depuis 1241. L’édifice actuel est formé d’une tour romane et d’un vaisseau néogothique de la seconde moitié du XIXe siècle. Dressée contre le mur ouest de la tour se trouve la dalle funéraire de François, Adolphe et Marie de la Vaulx-Renard. Elle comporte l’inscription « Adolphe de Lavaulx Renard, jadis maior de cavalerie de sa maiesté impériale (…) ». Plus loin, encastrée dans la façade ouest de la nef sud, la dalle funéraire de Guillaume de la Vaulx-Renard et de Barbe de Soheit mentionne deux princes-abbés dans l’épitaphe* gravée dans

Dalle de François, Adolphe et Marie de la Vaulx Renard dressée contre l’église de Fairon. © IPW

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le bas de la composition : « (…) Messire Guilleaume de La Vaulx Renard, en son temps officier en ce lieu de leurs altesses sérénissimes électoralles Ernest et Ferdinand de Bavière (…) ». Si Ernest et Ferdinand de Bavière étaient en effet électeurs de Cologne et princes-évêques de Liège, ils cumulaient également ces fonctions avec celles de prince-abbé de Stavelot-Malmedy. Ces deux dalles funéraires, bien conservées, sont assez similaires. Elles furent taillées en bas-relief vers 1700 dans du petit granit et du calcaire de Meuse. Toutes deux portent le blason des la Vaulx-Renard, surmonté d’une couronne perlée et entouré de deux palmes. Toutes deux comportent les mêmes symboles funéraires : crâne et sablier. Le tiers inférieur comprend la table sur laquelle sont gravées les inscriptions.

Dalle de Guillaume de la Vaulx Renard dressée contre l’église de Fairon. © IPW


Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

Malmedy, un panneau armorié Situé autrefois sur le pont d’Outrelepont, un panneau armorié se trouve aujourd’hui au no 15 de l’avenue Monbijou. Il porte à la fois les armoiries de la principauté de StavelotMalmedy, du comté de Logne et du prince-abbé Alexandre Delmotte. D’une hauteur d’environ 1,50 m, il fut placé à milongueur du pont au moment de sa construction en 1765.

Le panneau armorié de l’avenue Monbijou. © IPW

Stavelot, l’ancienne chapelle des Capucins La chapelle de l’actuel collège Saint-Remacle conserve la mention de quatre princes-abbés. Cette ancienne chapelle des Capucins, dédiée à la Vierge, saint Antoine de Padoue et saint François, a été construite en 1659. Elle fut un des rares bâtiments stavelotains à avoir échappé à l’incendie de la localité en 1689. Située au fond d’une courette bordée d’arbres,

Le monument funéraire de Jean Gilson. Photo de 1979. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

la chapelle est élevée en briques et calcaire et possède une nef unique. À l’intérieur se trouve le monument funéraire de Jean Gilson, révérend et conseiller de plusieurs princesabbés. Daté de 1767, le monument est construit en marbre noir et blanc et porte l’inscription suivante en son centre : « Icy repose le Révérend Seigneur Jean Gilson prêtre bénéficier de Marchienne-au-Pont. Recteur du cantuaire de Warnant, secrétaire et receveur général des Princes Nicolas de Massin, Dieudoné de Drion et Joseph de Nollet et Alexandre de Delmotte, décédé le 30 octobre 1767 ». Stoumont/La Gleize, la château de la Vaulx-Renard Le château et la ferme de la Vaulx-Renard témoignent de l’importance de la famille des la Vaulx-Renard, seigneurs du lieu. Ce siège d’une ancienne seigneurie foncière* relevant en fief* de la Cour féodale* de Stavelot depuis 1343 est un imposant ensemble semi clôturé construit aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Les seigneurs de la Vaulx-Renard étaient officiers héréditaires de la cour de justice du ban* de Roanne et certains se sont illustrés comme podestats* ou maréchaux des troupes de la principauté. Propriété des moines de l’abbaye de Stavelot en 1763 puis revendu à un particulier en 1793, le domaine est aujourd’hui une importante exploitation agricole située dans un vaste domaine privé dont les bâtiments sont séparés du château par des murs de clôture. La ferme et le château conservent chacun une trace de l’ancienne principauté abbatiale. Le château, ancienne maison seigneuriale construite en 1571, présente dans son immense âtre une crémaillère et une taque de fonte ouvragée datée de 1718 sur laquelle figurent un loup et la crosse de saint Remacle, emblèmes stavelotains. La ferme, qui date de la fin du XVIIe siècle, fut en partie agrandie en 1779 par les moines de Stavelot comme l’attestent deux girouettes en fer forgé représentant un loup gravé de cette date et rappelant la fin des travaux.

Les traces de la principauté de Stavelot-Malmedy se trouvant hors de ses frontières Hotton/Bourdon, la chapelle de Bourdon La chapelle de Bourdon, consacrée à saint Remacle, conserve un monument funéraire d’un seigneur de Bourdon apparenté au prince-abbé Joseph de Nollet, décédé dans le châteauferme de Bourdon puis enterré dans l’abbatiale de Malmedy. On y lit l’inscription suivante : « Icy gisent Noble et généreux seigneur Messire Charles-Louis de Nollet seigneur de Bourdon, Marenne, Verdenne, Magny qui trépassa le 28 septembre 1732 et Noble dame Anne Hubertine de Mozet, dame de Magery, Houmont, sa compagne, décédée le 10e jour d’avril 1710 et en mémoire du révérendissime et illustrissime seigneur Joseph de Nollet de Bourdon abbé et prince de Stavelot et de Malmedy mort au château de Bourdon le 16 septembre 1753. Priez Dieu pour leurs âmes ». 36

Hotton/Melreux, l’église Saint-Pierre Située sur le territoire du duché de Luxembourg, l’église Saint-Pierre de Melreux est un édifice classique composé d’une tour datée de 1671, d’une large nef de deux travées et d’un chœur d’une travée fermé par une abside à trois pans. L’intérieur, caractérisé par un abondant décor de stucs de style Louis XV datés de 1770, conserve une trace liée à l’histoire stavelotaine : l’église abrite en effet le monument funéraire de Jean-Ernest de Lœwenstein, seigneur de Rochefort mais également prince-abbé de 1715 à 1730. Taillé dans du marbre en 1731, il présente un portrait du défunt agenouillé devant un christ en croix, sa mitre et sa couronne posés sur une chaise à ses côtés ainsi qu’une inscription latine énonçant ses nombreux titres : « Joannes Ernestus S.R.F. Princeps in LœwensteinVertheim, Comes de Rochefort & Stabulensis et malmundariensis abbas et princeps (…) Obiit 26 Iulii 1731 (…) ». L’ensemble est surmonté des armoiries du défunt. Houyet/Fenffe, le château de Fenffe Le château de Fenffe, lui aussi situé en terres luxembourgeoises, est un ensemble composé d’une ferme en U servant d’avant-corps au château proprement dit, construit aux XVIe et XVIIe siècles. Appartenant sous l’Ancien Régime à des seigneurs locaux, il fut racheté en 1891 par Léopold II avant d’intégrer la donation royale. L’intérieur conserve notamment une taque de foyer aux armes du prince-abbé de StavelotMalmedy Jean-Ernest de Lœwenstein. Soumagne/Ayeneux, la chapelle des Carmes La chapelle des Carmes du domaine de Wégimont, située sur le territoire de la principauté épiscopale de Liège, conserve une pierre sculptée mentionnant la principauté de StavelotMalmedy, témoin des relations étroites entre les deux principautés d’Ancien Régime de l’est de la Wallonie. Plusieurs princes-évêques de Liège cumulèrent en effet leur fonction avec celle de prince-abbé de Stavelot-Malmedy. Cette pierre fait référence à Charles-Ernest de Lynden, gouverneur de la principauté 1.

D’autres traces liées à la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin au passé principautaire stavelotain parmi lesquels ceux cités ci-après. 1.

Anthisnes, château d’Ouhar, fief* de l’avouerie* d’Anthisnes dès 1470 relevé par de nombreuses familles nobles. Construit vers 1647 par Laurent de Charneux, membre du Conseil ordinaire du prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière (1650-1688).

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Voir p.121


Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

Le monument funéraire de Jean-Ernest de Lœwenstein dans l’église Saint-Pierre de Melreux. Photo de 1944. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens ÂŤ pays Âť de Wallonie

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Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

Pierre aux armes de François-Égon de Fürstenberg commémorant la restauration de l’ancien château de Stavelot (1672), conservée au musée de la principauté. © ETC

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Anthisnes, fief* Baré ou fief* d’Omalius , également lié à l’avouerie* d’Anthisnes. Résidence entre autres de Jean d’Omalius, greffier de la Haute Cour de Liège. Ensemble clôturé des XVIIe et XVIIIe siècles. Anthisnes, seigneurie de Vien , demeure néoclassique bâtie vers 1770 par un échevin de la Haute Cour de Liège. Ces trois premiers lieux ci-dessus furent souvent les témoins de hauts faits et l’habitation de grands personnages liés à la principauté de Liège. En vertu du contrat d’échange entre Charles-Nicolas d’Oultremont et Jacques de Hubin du 23 avril 1768, il faut toutefois les compter dans les possessions stavelotaines à la fin de l’Ancien Régime. Clavier (Atrin), ancienne ferme d’Atrin ou château d’Atrin, seigneurie relevant de la Cour féodale* de Stavelot. Citée pour la première fois en 959, la seigneurie fut la propriété des sires de Houffalize au XIVe siècle et de Jean, roi de Bohème et comte de Luxembourg, à partir de 1338. Conrad de Terwangne de la Tour, seigneur d’Atrin vers 1490, fut gentilhomme de l’Assemblée de l’État de la Principauté tenue en l’abbaye de Bernardfagne. Bien de la famille de Méan de 1660 à la Révolution. Clavier (Atrin), pire al gâte , borne seigneuriale aux blasons effacés. Clavier/Ocquier (Amâs), château d’Amâs, relevant en fief* de la Cour féodale* de Stavelot. Solide construction comprenant des parties érigées entre le XVIe et le XIXe siècle. Clavier/Ocquier, église Saint-Remacle , dalle funéraire de Nicolas de Vervoz d’Amâs, châtelain de Logne. Comblain-au-Pont, tour de l’ancienne église SaintMartin , au milieu du cimetière désaffecté encore fermé par une enceinte fortifiée, ancienne tour refuge de l’époque romane. Comblain-au-Pont/Poulseur, tour de Poulseur ou de Renastienne , ancienne seigneurie luxembourgeoise passée au XIVe siècle aux mains de la famille stavelotaine des Weismes, sires de Reinhardstein. Sans doute construction de la fin du XIIIe siècle remaniée par après. Comblain-au-Pont/Poulseur, neuve cense*, siège de l’ancien fief du Many cité au XIIIe siècle, qui passa ensuite entre les mains de diverses familles jusqu’au XVIIIe siècle. Ferrières/Xhoris (Saint-Roch), ancien monastère de Bernardfagne , actuel collège Saint-Roch, lieu de réunion de l’assemblée des officiers et gentilshommes du comté de Logne. Fondé en 1155 avec l’appui de l’abbé de Stavelot, il fut entièrement détruit à la fin du XVe siècle et reconstruit par la suite. Grâce-Hollogne/Horion-Hozémont, château de Horion, siège de la seigneurie de Pas-Saint-Martin et de la vouerie* de Horion. La commune de Horion-Hozémont réunissait sous l’Ancien Régime les seigneuries de Horion et de Pas-Saint-Martin, faisant partie de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy et les seigneuries de Hozémont et de Lexhy, faisant partie de la principauté de Liège. 39


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

14. Hamoir/Comblain (Fairon), ancienne Cour de justice* dépendant du chapitre de Malmedy. Construction du XIXe siècle comprenant des parties anciennes du XVIIe siècle. 15. Hamoir/Filot, ferme et ancien moulin banal des Gottes ou d’Insegotte, propriété des abbés de Stavelot-Malmedy à partir de 1597. 16. Hamoir/Filot, édifice nos 36-38 rue de Logne, ancien lieu de réunion des plaids* généraux et des chefs de famille sous l’Ancien Régime. 17. Lierneux/Bra (Noirefontaine), château-ferme de Noirefontaine, ancienne résidence campagnarde d’été des princes-abbés de Stavelot-Malmedy. Peut-être construite pour la première fois en 1540, détruite et relevée de ses ruines au XVIIIe siècle. 18. Olne/Mont-Saint-Hadelin, ancienne maison scabinale ou maison Ancion . Seigneurie de Mont-SaintHadelin, appartenant à la principauté abbatiale (quartier de Louveigné) mais enclavée dans le ban* d’Olne (pays d’Outremeuse, duché de Brabant). 19. Sprimont/Louveigné, tour Lempereur ou tour forte, siège d’un fief* de la principauté de Stavelot. Une avouerie* confiée aux seigneurs de Fraipont et une prévôté y dépendaient de la châtellenie* de Logne jusque tard dans l’Ancien Régime. 20. Stoumont/Chevron, maison forte, ancien château de Chevron, siège d’une cour de justice ressortissant à la Haute Cour de Stavelot et résidence des mayeurs héréditaires de Chevron du XVe au XVIIIe siècle. Bâtisse reconstruite en 1640 par le mayeur N.-L. de Harre et démolie en 1865 ; seule une ferme subsiste sur laquelle ont été replacées les ancres de l’ancienne maison forte. 21. Stoumont/Chevron, église Notre-Dame, dalle funéraire armoriée de Nicolas-Louis de Harre, « officier héréditaire du ban* de Chevron en la Haute Cour féodale* de comté de Logne ». 22. Stoumont/Chevron (Les Forges), ancien moulin banal de Chevron, construction probablement du XVe siècle, propriété des princes-abbés de Stavelot-Malmedy à partir du XVIIe siècle. 23. Stoumont/La Gleize, église de l’Assomption de la SainteVierge, dalle funéraire de Guillaume de Froidcourt, seigneur de Froidcourt et châtelain de Logne. 24. Stoumont/La Gleize, cimetière, croix de pierre aux armes des la Vaulx-Renard, seigneurs du ban* de Roanne, 1784. 25. Stoumont/La Gleize (La Venne), moulin Mignolet , ancien moulin banal de Lorcé, cité en 1670 et reconstruit au XVIIIe siècle. 26. Stoumont/La Gleize (Moustier), cimetière, croix (maçonnée dans le mur d’enceinte) de Jacques Mathieu de Nouville, échevin du ban* de Roanne, 1649 et croix armoriée de Gabriel Depresseux de Heilrimont et son épouse, échevin du ban* de Roanne. 27. Stoumont/Rahier, église Saint-Paul , pierre tombale de Gilles de Rahier, « seigneur de Rahier et souverain officier des pays de Stavelot et comté de Logne ». 40

28. Stoumont/Rahier, vestiges de l’ancienne maison-forte de Rahier. 29. Stoumont, château de Froidcourt , ruines de la forteresse du XVe siècle relevant du prince-abbé. Cheminée aux armes de Gilles-Ferdinand de Rahier, podestat et souverain officier de Stavelot et du comté de Logne, membre de l’État noble de Stavelot, provenant de l’ancienne maison-forte de Rahier. 30. Trooz/Fraipont (Haute-Fraipont), château de HauteFraipont, siège de la seigneurie du même nom qui relevait de la Cour féodale* de Stavelot. Reconstruit après avoir été incendié par des soldats français en 1677, le château était bâti sur les fondations d’une forteresse médiévale dont une partie des murailles est encore visible à l’intérieur de l’aile sud.


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie PRINCIPAUTÉ ÉPISCOPALE DE LIÈGE


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1. Amay 2 Andenne 3. Ans 4. Anthisnes 5. Awans 6. Bassenge 7. Berloz 8. Beyne-Heusay 9. Blegny 10. Braives 11. Burdinne 12. Chaudfontaine 13. Clavier 14. Crisnée

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15. Donceel 16. Durbuy 17. Engis 18. Esneux 19. Faimes 20. Fernelmont 21. Fexhe-le-Haut-Clocher 22. Flémalle 23. Fléron 24. Geer 25. Gesves 26. Grâce-Hollogne 27. Hamois 28. Hannut

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29. Havelange 30. Héron 31. Herstal 32. Huy 33. Juprelle 34. Liège 35. Marchin 36. Modave 37. Nandrin 38. Neupré 39. Ohey 40. Oreye 41. Ouffet 42. Oupeye

43. Remicourt 44. Saint-Georges-sur-Meuse 45. Saint-Nicolas 46. Seraing 47. Somme-Leuze 48. Soumagne 49. Tinlot 50. Verlaine 51. Villers-le-Bouillet 52. Visé 53. Wanze 54. Waremme 55. Wasseiges


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1. AnhÊe 2. Assesse 3. Beauraing 4. Ciney 5. Clavier 6. Daverdisse 7. Dinant 8. Doische 9. Durbuy 10. Gedinne 11. Gesves 12. Hamois 13. Hastière 14. Havelange

15. Hotton 16. Houyet 17. Libin 18. Marche-en-Famenne 19. Marchin 20. Modave 21. Namur 22. Nassogne 23. Ohey 24. Ouffet 25. Rendeux 26. Rochefort 27. Somme-Leuze 28. Tellin

29. Tinlot 30. Wellin 31. Yvoir

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1. Aiseau-Presles 2. Anhée 3. Assesse 4. Beaumont 5. Beauraing 6. Cerfontaine 7. Charleroi 8. Châtelet 9. Couvin 10. Dinant 11. Doische

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12. Farciennes 13. Florennes 14. Fontaine-l’Évêque 15. Fosses-la-Ville 16. Gedinne 17. Gerpinnes 18. Ham-sur-Heure-Nalinnes 19. Hastière 20. Houyet 21. Lobbes 22. Mettet

23. Merbes-le-Château 24. Montigny-le-Tilleul 25. Namur 26. Philippeville 27. Sambreville 28. Thuin 29. Viroinval 30. Walcourt 31. Yvoir


Principauté épiscopale de Liège

La principauté épiscopale de Liège

La naissance de la principauté de Liège constitue à elle seule un cas à part dans la formation des principautés territoriales dans nos régions au Moyen Âge. Les origines du territoire liégeois prennent place dans une configuration politique différente, celle de l’Église impériale, alors que les autres duchés et comtés étaient nés au détriment de l’autorité royale. Au Xe siècle, l’empereur d’Allemagne avait gardé la mainmise sur les sièges épiscopaux : les principales églises étaient alors placées sous la protection spéciale du souverain. Tel était le cas de l’évêché de Liège, terre d’empire. L’évêque y est désigné par l’empereur et est investi de sa fonction épiscopale au moyen d’objets hautement symboliques. L’idée de conférer aux églises des droits souverains telle la haute justice, des terres et des comtés entiers, déjà en vigueur en France, gagne les territoires germaniques. L’empereur Otton II, protecteur de l’évêque de Liège Notger, confirme à l’Église de Liège son immunité. En 985, sa veuve et régente Théophano offre à Notger le comté de Huy. Cette donation d’importance est aujourd’hui retenue comme date de naissance de la principauté de Liège, même si le souverain ne portait pas encore le titre de prince à l’époque. Notger cumule dans son comté de Huy les prérogatives comtales et épiscopales. Au cours des siècles suivants, les évêques de Liège n’auront de cesse d’agrandir leur territoire : donation du comté de Hesbaye (1040), achat du château de Bouillon (1096), annexion du comté de Looz (1361)… La principauté de Liège grandit ainsi au fil des siècles pour parvenir à son aspect de la fin de l’Ancien Régime : une accumulation de territoires morcelés et d’enclaves qui lui donnent une physionomie toute particulière. Imposant, le territoire s’étend sur les actuelles provinces de Liège, Namur, Luxembourg, Brabant wallon, Brabant flamand, Hainaut et Limbourg, ainsi qu’aux Pays-Bas. Placée sous l’autorité d’un personnage à la fois prince et évêque, la principauté est composée de quinze quartiers : Amercœur, Avroy, Sainte-Marguerite, Sainte-Walburge, Saint-Léonard, Entre-Sambre-et-Meuse, Amont, Condroz, Moha, Hesbaye, Franchimont, Montenaken, Looz, Stokkem et Horn. Née du système de l’Église impériale, la principauté reste liée à l’empire germanique tout au long de son histoire. Le prince-évêque fait partie de la Diète* d’Empire et sa principauté est intégrée au cercle de Westphalie* en 1512. Bien qu’au centre de toutes les attentions et de toutes les velléités de ses voisins directs, la principauté parvient à traverser les siècles pour ne disparaître qu’en 1795, lorsqu’elle est annexée à la France comme le reste des autres territoires de la future Wallonie.

Liège, le palais des princes-évêques Bâtiment emblématique du pouvoir et du centre de Liège, le palais des princes-évêques est certainement la trace la plus évidente et la plus imposante de l’ancienne principauté épiscopale. Siège du pouvoir dès avant Notger, il est construit à côté

de la cathédrale Saint-Lambert, le siège du pouvoir temporel étant ainsi joint à celui du pouvoir spirituel. Tout comme les palais abritent encore de nos jours des rois, princes et présidents, le palais de Liège est la résidence du chef de l’État. 45


Sur les traces des anciens ÂŤ pays Âť de Wallonie

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Principauté épiscopale de Liège

Vue aérienne du palais des princes-évêques à Liège. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine.

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Il est pourtant bien plus que cela : il sert de lieu de réunion pour les États jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et abrite les organes principaux du gouvernement de la principauté, à savoir le Conseil privé et la Chambre des comptes, il abrite les tribunaux, le Conseil ordinaire du prince, la Cour féodale*, la Cour allodiale*, la Cour des échevins, le tribunal ecclésiastique, le Synode*. Le bâtiment que nous connaissons actuellement garde les traces des interventions de nombreux prélats liégeois et est l’héritier de plusieurs autres bâtiments défunts. Les premières mentions d’un « palais épiscopal » remontent au IXe siècle, lorsque son occupant n’était encore qu’évêque de Liège. C’est toutefois sous l’épiscopat de Notger (972-1008), considéré comme le premier prince-évêque suite à la donation du comté de Huy en 985, que l’on trouve la trace d’un nouveau palais, que nous considérons aujourd’hui comme le « premier palais des princes-évêques ». L’incendie qui en 1185 ravage

la cathédrale notgérienne, détruit également le palais. Le siège du pouvoir est immédiatement reconstruit par Raoul de Zähringen (1167-1191) et connaît par la suite de nombreux aménagements. Les conflits entre Liège et Bourgogne et les guerres qui ravagent nos contrées dans la seconde moitié du XVe siècle ont raison de l’édifice. C’est sous le règne du richissime bâtisseur Érard de la Marck (1505-1538) que la renaissance du palais a lieu. L’édifice actuel en est encore en grande partie l’héritier : articulation autour de deux cours en enfilade dont la première est caractérisée par une série de colonnes aux motifs Renaissance. Tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, les princes-évêques n’auront de cesse d’imprimer leur marque dans l’intérieur de leur résidence dont ils modernisent les locaux. L’extérieur connaît de lourdes modifications sous le règne de Georges-Louis de Berghes (1724-1743) lorsqu’un grave incendie ravage le palais dans la nuit du 23 mars 1734 et détruit intégralement la façade Renaissance construite sous

Les monumentales armoiries de Georges-Louis de Berghes sur le fronton du palais des princes-évêques. © IPW

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Principauté épiscopale de Liège

Érard de la Marck. S’il perd ses fonctions de résidence princière et épiscopale après l’annexion de la principauté de Liège à la France en 1795, le palais ne connaît pas de modifications d’envergure depuis. La construction d’une aile néogothique du côté de la place du Marché et du palais provincial à partir de 1849 à l’emplacement des anciennes écuries constituent des ajouts au bâtiment d’origine. Siège du palais de justice et du palais provincial depuis lors, il est aujourd’hui le témoin le plus marquant du riche passé liégeois, en plus d’être le plus grand édifice civil public de Wallonie. Il ne revient pas ici de faire une étude architecturale détaillée du bâtiment, qui a déjà fait l’objet de nombreuses autres interventions 2. Comme cela est le cas pour les autres notices de cet ouvrage, il convient de dresser un aperçu le plus exhaustif possible de toutes les traces matérielles d’époque présentes dans l’édifice et rappelant le souvenir des princesévêques. Outre de nombreux portraits, plusieurs traces nous sont parvenues, la plupart témoignant des interventions ayant suivi l’incendie de 1734 : - le fronton courbe de la façade principale porte les armoiries de Georges-Louis de Berghes (1724-1743). Il est le témoin principal de la reconstruction par l’architecte bruxellois Jean Anneessens suite à l’incendie de 1734. Les armoiries datent de 1737 et présentent le blason du prince, entouré de deux lions et portant la couronne, la crosse et l’épée. Une inscription en-dessous de la composition rappelle l’incendie et la reconstruction suite à l’intervention des États : « Georges-Louis, évêque et prince de Liège, 2

Parmi les plus récentes et les plus complètes, voir GODINAS J., Le palais de Liège, IPW, Namur, 2008.

a restauré le palais, détruit partiellement par un incendie, grâce à la générosité des États, du Clergé et de la Cité – 1738 ». Disparues à la Révolution, ces armoiries furent rétablies vers 1905 ; - les voûtes des galeries de la première cour sont ornées des armoiries de plusieurs princes-évêques au niveau des clés de voûte. Seul témoin de la première campagne d’édification, les armes d’Érard de la Marck (1505-1538) se trouvent à l’angle nord-ouest. La fragilité de la construction obligea ses successeurs à ordonner des travaux de reconstruction et de consolidation tout au long du XVIe siècle. Les armoiries de Gérard de Groesbeeck (1564-1580), présentes dans la galerie est, commémorent la réfection des voûtes en 1568 ; la première arcade au nord-est porte quant à elle un chronogramme daté de la même année témoignant également de cette reconstruction et portant une inscription latine signifiant « À l’exemple de ton prédécesseur, Gérard de Groesbeeck ». Les armes d’Ernest de Bavière (1581-1612) figurent quant à elles dans la galerie nord et commémorent la restauration des voûtes en 1587. Un autre chronogramme, tracé non loin du premier témoigne lui aussi de cette campagne de restauration : « Ô chef et roi Ernest de Bavière, tu consolides les choses branlantes » ; - toutes les façades de la première cour sont ornées de nombreuses armoiries d’Érard de la Marck (1505-1538). Placées sous chaque baie, elles indiquent l’identité du commanditaire. Martelées à la Révolution, elles furent rétablies au XIXe siècle lors de la restauration des façades de la cour par l’architecte Lambert Noppius ; - le cabinet du Procureur général est notamment décoré d’une cheminée datée de 1742 dont le contre-cœur est orné des armoiries de Jean-Théodore de Bavière ;

Les armoiries du cardinal Érard de la Marck dans la première cour du palais des princes-évêques. © IPW

Le blason et l’inscription dédicatoire d’Ernest de Bavière sur les voûtes de la galerie nord de la première cour du palais des princes-évêques. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

- le cabinet du Premier Substitut du Procureur du roi abrite une brique de cheminée aux armes de Jean-Théodore de Bavière ; - la salle du conseil de la 4e chambre de la Cour d’appel conserve une taque de foyer datée de 1744 aux armes de Jean-Théodore de Bavière. Celles-ci se présentent sous leur forme habituelle : le blason de Bavière est entouré de la couronne, de la crosse, de l’épée et de deux lions. Sous l’ensemble, un bandeau portant la mention « I.T.H.B. 1744 » ; - la salle du Conseil de l’ordre des avocats abrite une taque de foyer aux armes et initiales de Jean-Théodore de Bavière. Datée de la même année que la précédente, elle est son exacte réplique et est elle aussi placée dans une cheminée en marbre de Saint-Rémy datée de 1750 ; - le cabinet du secrétaire du Procureur du roi conserve une taque de foyer aux armes et initiales de Charles-Nicolas d’Oultremont (1763-1771). Située sur la paroi est et datée de 1767, elle représente les armes traditionnelles du prince, telles que l’on peut les voir sur le fronton de l’église du Saint-Sacrement 3. L’inscription « C.N.A.O.E.P.L. » 4 est gravée dans le bas de la composition. La même cheminée comporte aussi une brique de foyer de 1764 aux armes de Jean-Théodore de Bavière (1744-1763) ; - l’escalier royal figure le monogramme de Georges-Louis de Berghes (1724-1743). Réalisé vers 1740, ce très bel ensemble en fer forgé présente les initiales G et L entrelacées, dans un médaillon surmonté du bonnet de prince du Saint-Empire romain germanique. Au sommet de cet escalier, une large baie est surmontée par le monogramme du même prince et ouvre sur la grande galerie ; - l’escalier du synode figure le monogramme de 3 4

Voir p.80. Charles-Nicolas-Alexandre d’Oultremont, Évêque et Prince de Liège.

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Jean-Théodore de Bavière. Installé entre 1762 et 1764, l’ensemble réalisé en fer forgé présente, en médaillon, les initiales J et T entrelacées, surmontées du bonnet de prince du Saint-Empire ; l’escalier des États conserve des motifs au monogramme de Jean-Théodore de Bavière (1744-1763) ; les galeries de la seconde cour sont aujourd’hui transformées en « galerie lapidaire » et conservent des pierres aux armes d’Érard de la Marck (1505-1538) et de MaximilienHenri de Bavière (1650-1688) ; la salle de l’ancienne chancellerie du Conseil privé, dite aussi « salle bleue » est entièrement lambrissée d’armoires aux initiales de Maximilien-Henri de Bavière, entrelacées et placées sous le bonnet de prince du Saint-Empire, rappelant que le prince était également Électeur de Cologne. Ces monogrammes constituent un témoin rare et privilégié de la décoration intérieure liégeoise de l’époque ; la salle du Conseil provincial, bien que datée du XIXe siècle, conserve la tribune de l’ancienne salle des échevins. La haute tribune en chêne sculpté et polychrome, portée par des atlantes et des putti date en effet du siècle précédent. Elle présente en son centre le blason des princes de Bavière : crosse, épée et couronne sur un grand manteau de prince du Saint-Empire, doublé d’hermine. Le tout est l’œuvre du sculpteur Jean Del Cour, sculpteur officiel de Maximilien-Henri de Bavière (1650-1688) mais ornait vraisemblablement le trône édifié pour Joseph-Clément de Bavière (1694-1723) ou Jean-Théodore de Bavière (1744-1763) ; le palais provincial abrite également l’escalier de la maison des États, dans les appartements du gouverneur de la province. Dessiné en 1749 par l’architecte Charles-Antoine Galhausen et réalisé par Jean-François Ermel en 1752, il comporte des motifs évoquant le monogramme de JeanThéodore de Bavière.

Détail de la rampe de l’escalier royal du palais des princes-évêques avec le monogramme de GeorgesLouis de Berghes. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Principauté épiscopale de Liège

Détail de la rampe de l’escalier du Synode avec le monogramme stylisé de Jean-Théodore de Bavière. © KIK-IRPA, Bruxelles

Le monogramme de Maximilien-Henri de Bavière dans la salle de l’ancienne chancellerie du Conseil privé. © KIK-IRPA, Bruxelles

Les armoiries de Bavière sur la tribune de la salle du Conseil provincial. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Seraing, le château Cockerill Le château de Seraing fut une des résidences préférées des princes-évêques de Liège depuis le Haut Moyen Âge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La terre de Seraing appartenait en effet directement aux souverains liégeois. D’abord simple maison de plaisance située en bord de Meuse et déjà mentionnée au XIe siècle, détruite puis reconstruite, la demeure devint un luxueux château de plaisance au XVIIIe siècle, richement décoré, entouré de splendides jardins et véritablement à la hauteur des souverains qui l’occupaient. Aujourd’hui dépourvu de bon nombre de ses dépendances et perdu dans la végétation industrielle serésienne, l’ensemble témoigne de la présence et de la personnalité de plusieurs princes-évêques qui firent de Seraing leur résidence. La construction de l’édifice débuta sous le règne de Georges-Louis de Berghes (1724-1743) qui érigea le pavillon nord-est, se poursuivit sous Jean-Théodore de Bavière (1744-1763) qui érigea l’aile sud et se termina par l’achèvement de l’aile nord sous FrançoisCharles de Velbrück (1772-1784). L’édifice présente depuis une grande unité de style : les divers corps ont les mêmes proportions, les briques rouges s’allient aux pierres de taille et les façades présentent une architecture classique des plus élégantes.

Le « nouveau pavillon » datant du règne de Georges-Louis de Berghes forme la partie gauche et une construction semblable est érigée à droite. Ces deux corps de logis sont surmontés d’un fronton décoré de sculptures décoratives. Ils comportaient à l’origine le blason de Georges-Louis de Berghes, aujourd’hui disparu. D’autres traces matérielles de l’occupation princière existent pourtant encore : l’ouverture cochère de la cour d’honneur porte les armes de Velbrück et les grilles de ferronnerie celles de Georges-Louis de Berghes. Au rezde-chaussée de l’aile sud, plusieurs clés de voûtes portent les armes de Jean-Théodore de Bavière et de Charles-Nicolas d’Oultremont. Le site est aujourd’hui connu sous le nom de château de Seraing ou château Cockerill, après son rachat par les frères Cockerill en 1817. La Révolution a fait disparaître les blasons des frontons et les dépendances ; les jardins disparaissent dans le courant du XIXe siècle. L’ensemble parvenu jusqu’à nous reste toutefois exceptionnel et témoigne de la richesse et du pouvoir princier à Liège à la fin de l’Ancien Régime. À côté du château se trouve l’église Notre-Dame, reconstruite en 1731 sous le règne de Georges-Louis de Berghes et absorbant la tour du XVe siècle de l’ancienne église.

Les armoiries de François-Charles de Velbrück à l’entrée de la cour du château de Seraing. © IPW

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Principauté épiscopale de Liège

Les armoiries de Georges-Louis de Berghes sur les grilles de ferronnerie du château de Seraing. © IPW

Le blason de Charles-Nicolas d’Oultremont sur le linteau des fenêtres du château de Seraing. © IPW

Le blason de Jean-Théodore de Bavière sur le linteau des fenêtres du château de Seraing. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le système de défense de la principauté Beauraing/Honnay, la porte de Lomprez Le hameau de Revogne, aujourd’hui rattaché au village de Honnay, était au Moyen Âge un site d’importance. Simple alleu* aux mains de propriétaires locaux, Revogne fut acquis par le prince-évêque de Liège Henri II de Leez en 1145 et rattaché au patrimoine de Saint-Lambert. L’ancien village disparu possédait une église et un château médiéval et portait autrefois le statut de ville, qui devint même le point d’appui et de défense d’une prévôté* composée d’une vingtaine de villages. Celle-ci était fortifiée par un rempart dont le but était de protéger l’endroit face au duché de Luxembourg tout proche. Le prévôt* administrait la forteresse et exerçait les pouvoirs civils au nom du prince-évêque ; un châtelain assurait la sécurité militaire. Revogne connut son apogée au début du XVe siècle avant d’être engagée dans la lutte contre le duc de Bourgogne et détruite en octobre 1466 par les troupes de Philippe le Bon. La forteresse fut alors démantelée, la ville délaissée par ses habitants et la prévôté* mise en engagère* pour devenir un simple domaine rural. De ces fortifications aujourd’hui disparues subsiste la porte de Lomprez. Cette tour-porche gothique en ruine, probablement du XIIIe siècle ou du XIVe siècle, fut toutefois restaurée en 1894 comme l’indique un chronogramme. Érigée en moellons de calcaire, la porte est caractérisée par une double arcade appareillée et soigneusement taillée. Ciney, les vestiges des remparts Depuis les origines, Ciney est liée à Liège. Sa collégiale, antérieure au IXe siècle, abritait une communauté de chanoines* qui étaient placés sous l’autorité du chapitre de SaintLambert de Liège. Ces derniers occupent une place prépondérante dans l’histoire de la cité. Ciney était une des Bonnes Villes* de la principauté de Liège mais également le siège d’une des douze résidences du prince-évêque. La ville fut rattachée à la principauté peut-être déjà au Xe siècle, certainement en 1006. L’endroit était stratégique : il se situait dans le morcellement des territoires du sud de la principauté, aux confins des terres namuroises et luxembourgeoises. La ville fut d’ailleurs incendiée par le comte de Namur puis par le comte de Hainaut, puis encore en 1276 lors de la Guerre de la Vache 5 et fut une des nombreuses victimes des luttes entre la principauté et les ducs de Bourgogne au XVe siècle. Afin de défendre son territoire, le prince-évêque Adolphe II de la Marck (1313-1344) fit ériger une muraille à partir de 1321. Ces remparts furent mis à mal une première fois en 1554 par les troupes du roi de France Henri II et en partie démantelés par les Français et les Autrichiens au XVIIe siècle. Certains tronçons de ces remparts subsistent encore de nos jours (rempart de l’Aurore), conservant même de maigres fragments d’une tour et de la courtine, rue rempart de la Tour. 5

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Voir p.156.

Vestiges de la porte de Lomprez, tour d’enceinte de la ville de Revogne. Photo Ph. Mignot © SPW-Patrimoine

Vestiges d’une tour circulaire située rue des remparts à Ciney. Photo Ph. Mignot © SPW-Patrimoine


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Dinant, les vestiges des fortifications Terre contestée, Dinant fut le sujet de rivalités entre le prince-évêque de Liège et le comte de Namur pendant près de deux siècles. Il fallut attendre l’intervention de l’empereur germanique au XIIe siècle pour que la ville soit définitivement attribuée à la principauté de Liège. Elle devint une Bonne Ville* et se vit ensuite dotée de fortes murailles dans le but de la protéger des assauts namurois. Dès le milieu du XIe siècle, le prince-évêque fit édifier un château sur le promontoire rocheux dominant la ville ; détruit et reconstruit

à plusieurs reprises, il n’en subsiste plus de nos jours que le tronçon d’une galerie de contremine. Position stratégique sur la Meuse, Dinant se situe face à Bouvignes, ville forte tenue par les Namurois. Lieu des confrontations entre les Français et les Espagnols à plusieurs reprises, la ville connut de multiples sièges militaires à travers les siècles. Une vaste enceinte fut érigée à Dinant dès le XIIIe siècle ; de nombreuses modifications eurent lieu en 1484 après le sac de la ville par les Bourguignons, d’autres tranches de travaux d’importance s’étalent de 1548 à 1561 et tout au long du XVIIe siècle.

La porte Saint-Martin à Dinant. © J.-L. Huppez

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Dinant ne conserve aujourd’hui que peu de vestiges évocateurs des fortifications médiévales et modernes de la cité. Parmi les éléments les plus significatifs, il faut compter la porte Saint-Martin, incluse dans les remparts urbains précédant l’occupation française de 1675. Cet édifice, accolé à l’hôtel de ville, a été fortement restauré après la Première Guerre mondiale et remonte à 1637 selon ses ancres et un chronogramme. Dressée face à la Meuse, la tour présente un arc en plein cintre formant un passage couvert au-dessus duquel se trouve un second niveau sous toiture. Les vestiges de la porte Saint-Nicolas sont encore visibles à l’arrière des habitations de la rue de la Grêle ; d’autres pans de murailles subsistent, le plus souvent dissimulés dans des constructions plus récentes. C’est le cas notamment des fortifications médiévales dont des vestiges sont visibles rue Pont-en-Isle ou à l’intérieur de l’Institut Cousot. En dépit des nombreuses destructions, la ville conserve également, au nord, un mur de fortifications au lieu-dit « Dry-les-Wennes ». Le mur surplombe la rue Saint-Pierre et correspond sans doute au tracé de l’enceinte du XIIIe siècle. Cette muraille exceptionnelle, classée en 1983, compte un tronçon ininterrompu de 450 m jalonné d’une imposante tour d’angle massive à sept faces, la tour Taravisée, et de quatre tourelles. Si Dinant conserve encore aujourd’hui de précieux témoins de ses fortifications principautaires, force est de

Vue aérienne des remparts de Dinant. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Le tronçon de remparts dans la salle de sports de l’Institut Cousot de Dinant. Photo J. Plumier © SPW-Patrimoine


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constater que la plupart ont été démantelés. Les traces encore visibles aujourd’hui témoignent avec force de l’importance de Dinant sur l’échiquier liégeois, de sa position stratégique face au comté de Namur, devenu bourguignon, espagnol puis autrichien et donc de la nécessité de protéger efficacement les frontières de l’État. Florennes, les vestiges des remparts Florennes fut le siège de l’une des plus importantes seigneuries liégeoises de l’Entre-Sambre-et-Meuse qui comptait ainsi près de la moitié des localités de l’actuel arrondissement de Philippeville. Au cours des siècles, la ville fut dotée de fortifications dans le but de la protéger des velléités des comtes de Namur, présents dans toute la région. La première enceinte d’importance fut érigée à partir de 1465 : des fossés protègent la cité sur trois côtés, un imposant château sur le quatrième. De nos jours, plusieurs témoins subsistent : la tour Jacquet, de plan circulaire et plusieurs pans de murailles remaniées derrière les habitations de la rue Montagne de la Ville et de la rue Saint-Gangulphe, où se trouve la tour de l’Occident, semi-circulaire, d’environ 7 m de diamètre et 5 m de hauteur. À gauche de celle-ci, un passage est peut-être l’héritier d’une servitude vers le « Posty », petite porte de sortie de l’enceinte. Huy, le château de Huy et les vestiges des fortifications Ville d’importance de la principauté, Huy possède également un relief qui fait d’elle une position stratégique en surplomb de la Meuse. Le Mont Picard, promontoire rocheux dominant la vallée, est depuis longtemps une position fortifiée. La donation du comté de Huy à l’évêque de Liège Notger en 985 annonce l’âge d’or de la cité mosane. Durant toute la

période médiévale, la ville devient lieu de villégiature et de protection des princes de Liège. Un imposant château est élevé dès le milieu du XIe siècle pour contrôler le passage de la Meuse et abriter le souverain liégeois lors de ses passages à Huy. Wazon (1042-1048) et Théoduin (1048-1075) érigent un solide donjon fortifié et augmenté de plusieurs bâtiments aux XIIe et XIIIe siècles. Détruit par les troupes bourguignonnes en 1467, le château est progressivement réhabilité à partir de 1472 et principalement restauré sous le règne d’Érard de la Marck (1505-1538). C’est dans cette résidence que le princeévêque Georges d’Autriche reçoit Charles Quint en février 1553. Les guerres perpétuelles menées par Louis XIV sonneront le glas de la forteresse : le « traité de la Barrière » de 1715 impose son démantèlement. Le château disparaît totalement et laisse l’emplacement désespérément vide durant plus d’un siècle, avant la construction par les Hollandais du fort actuel. Hormis ce château disparu, la ville se voit dotée de solides murailles, également sous les épiscopats de Wazon et Théoduin. D’autres murs sont élevés à la fin du XIIe siècle ; cette importante campagne de fortification de la ville s’achève vers 1220. Plusieurs témoins de cette enceinte subsistent sur la rive droite de la Meuse. Le tronçon le plus important de cette muraille est parallèle à la rue du Marché et des vestiges de murs et de tours se trouvent derrière le no 11 de la rue des Larrons. L’ensemble est dominé par une forte tour en partie masquée par des constructions récentes ; elle présente une grande ouverture cintrée sur presque toute sa hauteur. À droite de celle-ci, une seconde tour semi-circulaire est également conservée. L’actuelle rue des Remparts doit pour sa part son nom à la section de l’enceinte médiévale qui la borde. Les vestiges sont identiques à ceux de la rue des Larrons et de la rue du Marché : même hauteur et même maçonnerie. Elle est

Une importante portion de remparts hutois située rue des Remparts. © IPW

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Les vestiges d’une tour des remparts de Huy située derrière les habitations de la rue du Marché. © IPW

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ponctuée de deux tours. Un autre tronçon est visible derrière les bâtiments de la rue des Crépalles et de nombreux autres endroits conservent des vestiges divers. Malgré le démantèlement de l’enceinte par les Français au XVIIe siècle et les destructions urbanistiques des XIXe et XXe siècles, Huy conserve toutefois d’imposants témoins de son système de défense qui sont autant de traces du passé principautaire de la cité. Liège, les fortifications médiévales et modernes La capitale de l’État se doit bien entendu de posséder un système de défense digne de son rang. Une fois encore l’initiative vient de Notger, ce premier prince-évêque bâtisseur sous le règne duquel la physionomie de la ville a radicalement été modifiée. Notger donne à Thuin et Fosses-la-Ville leurs premières enceintes, il obtient de nombreuses prérogatives comtales sur ses domaines et mène une véritable politique militaire dont le point d’orgue est la construction de la première enceinte liégeoise. De cette œuvre millénaire, aucune trace visible ne subsiste. Si de récentes fouilles menées en 2011 ont permis de retrouver des fondations et si le tracé de cette enceinte nous est bien connu, force est de constater que l’œuvre notgérienne a bel et bien disparu. Au XIe siècle, la ville est pourtant enfermée dans de hautes murailles, le Mont-Saint-Martin est un véritable éperon barré et plusieurs portes gardent les entrées de la ville. Le besoin d’agrandir le tracé de Notger se fait sentir dès la fin du XIIe siècle et se poursuit tout au long de la période médiévale. De ces constructions ne subsistent que peu de vestiges.

La tour aux Moxhons, seul témoin des secondes fortifications liégeoises et datant de 1483, est encore visible au-dessus des degrés du thier de la Fontaine. Des travaux de consolidation sont entrepris sous le règne d’Érard de la Marck mais la plupart des interventions modernes sont exécutées sous les règnes des évêques de Bavière aux XVIIe et XVIIIe siècles. Des vestiges de la porte et tour des Bégards sont également visibles dans la rue du même nom. Adossée aux terrasses de la colline, il s’agit d’une tour carrée en briques et calcaire du XVIIIe siècle. Au départ de l’esplanade Saint-Léonard, quelques vestiges de pans de murailles montant vers l’actuel site de la Citadelle sont encore visibles le long des sentiers de promenades et à travers la végétation. Si le mur d’enceinte de la ville et les autres portes ont aujourd’hui disparu, le site de la citadelle témoigne encore de l’importance du site dominant la vallée et la cité. Une forteresse y est érigée dès 1255 par Henri III de Gueldre (1247-1274) mais la construction d’une véritable citadelle est entreprise sous le règne de Maximilien-Henri de Bavière (1650-1688). L’ouvrage, achevé en 1671, est détruit par les troupes françaises dès 1675 et reconstruit à partir de 1684. Malmenée et modifiée au cours des siècles par les Français et les Hollandais avant de devenir un lieu de promenade, la citadelle est un témoin marquant de la politique militaire des princes-évêques à l’Époque moderne. Une autre trace significative se trouve sur le territoire de l’ancienne commune de Grivegnée. Dépendant de la mense épiscopale* jusqu’en 1762, l’endroit est également la résidence

La tour aux Moxhons à Liège, rare vestige des remparts médiévaux de la ville. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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La tour du haut Vinâve à Grivegnée. © IPW

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de l’avoué* ou bailli* d’Amercœur. Aujourd’hui isolée dans un groupe de bâtiments disparates, la tour du haut Vinâve appartient au prince-évêque depuis 1321. La construction actuelle date vraisemblablement de la seconde moitié du XIVe ou de la première moitié du XVe siècle malgré quelques remaniements. Le donjon superpose cinq niveaux élevés en moellons de grès et était jadis entouré de douves. Il constitue un des seuls témoins des constructions défensives qui jalonnaient le territoire liégeois au Moyen Âge et à l’Époque moderne. Modave/Vierset-Barse, le château de Roiseux Le château de Roiseux défendait autrefois les confins de la principauté ; sa situation en bordure immédiate du Hoyoux faisait en effet de ce complexe castral une position stratégique des plus intéressantes. Situé aux portes du Condroz et non loin de l’Ardenne, il avait pour mission de barrer un des principaux accès de l’arrière-pays méridional de la Meuse et défendait la principauté vers le sud-ouest. Roiseux relevait en 1249 de Wauthier de Barse, dont la seigneurie avait été cédée en fief* au prince-évêque de Liège en 1232. Joint par la suite à la seigneurie de Vierset, il échut ensuite à partir de 1496 à diverses familles. Il fut notamment la possession de Mathias de Fléron, conseiller du prince-évêque Jean-Louis d’Elderen. Déjà cité au XIVe siècle, le complexe actuel nous est parvenu pratiquement intact depuis les modifications des XVIIe et XIXe siècles. Le complexe comprend une chapelle, une ferme castrale et le château en lui-même, forte construction élevée sur trois niveaux en moellons de grès condrusien et pierre calcaire.

Une tour à l’est domine le bâtiment ; elle est flanquée d’un corps de logis quadrangulaire, lui-même adjoint d’une seconde tour de plan carré. Philippeville/Sautour, les vestiges des fortifications La seigneurie liégeoise de Sautour fut détenue successivement par un grand nombre de familles au cours des siècles ; cependant, aucune ne résida jamais dans le château. La forteresse, citée dès 1155, appartenait au prince-évêque de Liège. Elle joua un rôle de première importance dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse de par sa situation à quelques encablures de Philippeville, possession namuroise puis française. Si Sautour figure dans la liste des biens de l’Église de Liège, les origines de cette possession restent de nos jours méconnues. La forteresse était commandée par un capitaine et avait le statut de ville franche dont les habitants devaient assurer la garde et participer à la défense. Après la création de la place forte de Philippeville en 1555, Sautour fut délaissé et son entretien ne fut plus assuré, malgré quelques occupations sporadiques. Établi au sommet d’un promontoire rocheux, le château se dresse sur le flanc occidental de la colline. Ville médiévale fortifiée sur un site de hauteur, Sautour a du voir son tracé médiéval fixé aux XIIIe et XIVe siècles. De nos jours, nous distinguons encore une tour médiévale de plan carré qui témoigne d’une implantation bien plus vaste encore. En ruine comme le reste des fortifications, le donjon ne s’élève plus que sur deux niveaux.

Vestiges de la forteresse de Sautour. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Les bornes aux frontières de la principauté Couvin/Presgaux Distantes d’une centaine de mètres, deux bornes en pierre bleue marquent la frontière entre la principauté et le comté de Hainaut. Elles se situent à la limite des localités de Presgaux (commune de Couvin, principauté de Liège) et de Baileux (commune de Chimay, comté de Hainaut), sur le territoire de la première. Elles sont ornées du côté ouest d’un glaive et des armes de Chimay et à l’est d’un perron liégeois. La première est en outre marquée « HaN » du côté hennuyer et « LiG » du côté liégeois, avec la date de 1767. Ces deux bornes, facilement visibles en face des nos 5 et 11 de la rue de la Naïe témoignent d’un important bornage entrepris à partir de 1735. Plusieurs autres bornes subsistent au lieu-dit « la Taille Seron », à la

Une borne-frontière Liège-Hainaut datée de 1767 située devant le no 5 de la rue de la Naïe à Presgaux. © IPW

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limite des actuelles provinces de Namur et du Hainaut mais sont malheureusement difficiles d’accès. Hastière/Agimont Une borne-frontière entre la principauté de Liège et le royaume de France a récemment été retrouvée sur le territoire de la localité d’Agimont, au bas de la route menant de Heer-Agimont à Petit-Doische. Datée de 1776, elle témoigne d’un bornage effectué à la suite de la signature du Traité des limites à Versailles en 1772 entre Louis XV et le prince-évêque François-Charles de Velbrück. Sur cette borne, mise à nouveau en évidence en décembre 2011, est gravée « France » sur un côté et « Liège » sur un autre.

Une borne-frontière Liège-Hainaut frappée du perron liégeois située devant le no 11 de la rue de la Naïe à Presgaux. © IPW


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Liège (Sclessin) Une borne-frontière entre les principautés de Liège et de Stavelot se trouve aujourd’hui au Val-Benoît. Autrefois située de l’autre côté du chemin de fer, dans la végétation, elle a été replacée à cet endroit en 2006 et témoigne de l’appartenance de Sclessin à la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy au Moyen Âge. Suite au grand partage de 1768 6, Sclessin et une partie de Cointe passent sous contrôle principautaire. La borne se compose de deux parties identiques, placées l’une en face de l’autre et servait à encadrer un bureau de l’octroi situé non loin de là. Le bloc de pierre calcaire, pointu à son extrémité, est sculpté sur une de ses faces. Le parchemin comporte une inscription qui témoigne de l’érection de ce monument et rend hommage à Henri de Bailly, bourgmestre de Liège en 1724 et 1731, puis conseiller de Charles-Nicolas d’Oultremont : « Honnore seigr Henry de Bailly, JurisConsult, conseiller interne de S. A. Évêque et Prince de Liège pour la 2me fois bourg[UE]m[AIT]re L[IÈGE] – 1771 ».

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Voir la notice consacrée aux bornes de l’ancienne principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy.

La borne frontière Liège-Stavelot située à Sclessin. © IPW

Philippeville/Samart Dans la rue de la chapelle, une borne quadrangulaire en pierre bleue datée de 1776 marque la frontière entre la principauté et la France. Elle porte les identifications « France / 1776 » sur sa face nord et « LIEGE » au revers. Sur le dessus se trouvent des flèches indiquant l’emplacement de deux autres bornes situées au lieu-dit « Sauvage pré » datant de la même année. Toutes trois témoignent du bornage convenu entre Louis XV et François-Charles de Velbrück dont il était déjà question pour la borne conservée à Agimont. Seraing/Boncelles Une autre borne marquant la frontière avec les terres stavelotaines et difficilement localisable se situe en bordure de la route du Condroz à Boncelles. Le monument est gravé d’une mitre et d’un F, symbolisant la personne du prince-évêque Ferdinand de Bavière (1612-1650) sous le règne duquel fut entrepris ce bornage. Soumagne L’actuelle localité de Soumagne faisait partie de la mense épiscopale* liégeoise et fut souvent mise en engagère* aux XVIIe et XVIIIe siècles. Implantée le long de la route menant à

La borne dite « La Belle Pierre » à Soumagne. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Herve, une imposante borne-frontière en calcaire marquait autrefois la limite avec le duché de Limbourg. Posée sur le parapet d’un pont franchissant le ruisseau du Bois-l’Évêque (anciennement pont Cloris), elle est contemporaine de la construction de l’ouvrage en 1787, comme l’indique une inscription présente sur le socle du monument. Haute d’environ 2 m, elle a la forme d’une pyramide tronquée et présentait autrefois sur sa face antérieure un cartouche décoré des écussons de la principauté de Liège et du Saint-Empire. La seconde face portait les armes des Pays-Bas autrichiens, dont faisait partie le duché de Limbourg. Les armes impériales et autrichiennes furent entièrement détruites à la Révolution et le cartouche ne conserve de nos jours que quelques traces des armes liégeoises, sur sa moitié droite. Viroinval/Olloy-sur-Viroin Olloy-sur-Viroin était sous l’Ancien Régime un des neuf villages de la seigneurie de Hierges, dépendant de la principauté de Liège depuis le Moyen Âge. Plusieurs bornes historiques marquant le territoire de la principauté sont situées au lieu-dit Try des Baudets, aujourd’hui occupé par un parc de vacances.

Les mausolées et sépultures des princes-évêques Malgré les transformations apportées aux édifices religieux au cours des siècles et les dévastations liées à la Révolution, on conserve encore, tant à Liège que dans le reste de la principauté, plusieurs sépultures ou monuments funéraires de princes-évêques. Tous n’étaient pas inhumés dans la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert, sépulture officielle, car certains choisirent un autre centre d’importance, ou un retour sur leurs terres natales. Huy, la collégiale La collégiale Notre-Dame de Huy, merveille du style gothique et joyau du bord de Meuse, a été édifiée en phases successives entre 1311 et 1536 ; elle a bénéficié d’une importante campagne de restauration en 1851 et d’une autre ces dernières années, toujours en cours. Lieu de villégiature des princes, la ville de Huy et sa collégiale gardent le souvenir des souverains liégeois. Les bâtiments ayant précédé l’église actuelle ont été consacrés par les princes-évêques

La crypte de Théoduin abrite aujourd’hui le Trésor de la collégiale Notre-Dame de Huy. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Baldéric II et Théoduin, celui qui accorda aux Hutois leur première charte d’affranchissement en 1066. Depuis les origines, l’édifice est un des lieux de sépulture des comtes de Huy, charge détenue depuis 985 par les évêques de Liège. Une crypte, découverte en 1906, avait été consacrée en 1066 par Théoduin de Bavière (1048-1075) et était alors destinée à exposer les reliques de saint Domitien. Le prince fut enterré dans l’église hutoise qu’il avait fait construire. Le choix de ce sanctuaire comme lieu de sépulture en 1075 est révélateur de l’affection portée à la ville de Huy par le princeévêque. Le 15 mars 1311, Thibaut de Bar (1303-1312) pose la première pierre d’une nouvelle église. Le chœur de l’édifice gothique est consacré en 1377 par le prince-évêque Jean d’Arckel (1364-1378). Liège Cathédrale Saint-Paul Héritière de la défunte cathédrale Saint-Lambert, SaintPaul est aussi une des sept collégiales historiques construites à Liège aux Xe et XIe siècles. Très bel exemple du style gothique mosan, l’édifice actuel a été reconstruit entre 1230 et

Les armoiries de Corneille de Berghes sur le pignon du portail Renaissance de la cathédrale de Liège. © IPW

1579. Il est aujourd’hui devenu un lieu de la mémoire du pouvoir princier disparu à la fin du XVIIIe siècle. Le portail gothico-renaissant situé du côté de la place Saint-Paul, édifié sous le règne de Corneille de Berghes (15381544), porte les armoiries de celui-ci qui surmontent un grand médaillon où est sculptée une « Conversion de saint Paul ». Mais les principaux souvenirs liés aux prélats liégeois conservés dans l’édifice sont toutefois liés à la disparition de la principauté et à la destruction de la cathédrale Notre-Dame-etSaint-Lambert. Dans le fond du collatéral nord, une dalle de marbre située au niveau de la crypte indique l’emplacement du caveau où furent transférés les restes de trois princesévêques après la Révolution : Érard de la Marck (15051538), Georges d’Autriche (1544-1557) et César-ConstantinFrançois de Hoensbroeck (1784-1792). Ils côtoient de nos jours les dépouilles d’évêques de Liège. Les restes d’ Albert de Cuyck (1194-1200) ont rejoint la crypte par la suite. Dans le cloître, parmi de nombreuses pierres tombales de chanoines*, se trouvent deux monuments funéraires provenant de l’ancienne cathédrale. Le premier est le cénotaphe* de Georges-Louis de Berghes (1724-1743). Du monument

La plaque commémorative des sépultures d’Érard de la Marck, Georges d’Autriche et César-Constantin-François de Hoensbroeck dans le collatéral nord de la cathédrale de Liège. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

d’origine réalisé par Guillaume Évrard en 1744, on n’a malheureusement conservé qu’un médaillon représentant le prince-évêque ainsi qu’une paire d’anges portant les symboles du pouvoir : la mitre (pouvoir spirituel) et des faisceaux à l’antique (pouvoir temporel). Ces éléments ont été intégrés à un monument neuf en 2002, reconstruction réalisée d’après une recherche menée en archives. Dans le bas de la composition, faite d’un monolithe noir de forme pyramidale, une plaque commémorative a été insérée. Elle reprend l’épitaphe* du prince : « Ci-gît Georges-Louis, des comtes de Berghes, évêque et prince de Liège, troisième du nom, dernier de sa lignée. Il dirigea l’église durant près de vingt années. Il comprit si bien les pauvres et les démunis qu’il les nourrit de son vivant (…) ». Ce monument, autrefois dans le déambulatoire de Saint-Lambert, fut miraculeusement sauvé en partie et échoua au séminaire épiscopal où il décora longtemps un mur du réfectoire jusqu’à son transfert à la cathédrale.

Le cénotaphe de Georges-Louis de Berghes dans l’aile sud du cloître de la cathédrale Saint-Paul. © IPW

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Un second cénotaphe* évoque le souvenir du princeévêque François-Charles de Velbrück (1772-1784). Tout comme pour le précédent, il s’agit d’une œuvre contemporaine réalisée en 2000 incorporant des éléments du mausolée d’origine, réalisé par le sculpteur François Dewandre. De style néoclassique, il se compose également d’un médaillon représentant le défunt et de deux imposants groupes sculptés : une figure féminine tenant une lyre appuyée sur une urne funéraire et un angelot assis sur les attributs des arts (un livre, une palette de peintre, un maillet, un compas, une équerre). Ces figures rappellent le goût de Velbrück pour l’art, la culture et la philosophie des Lumières ainsi que sa grande action de mécène. Une copie de l’inscription commémorative conservée au château de Hex fait partie intégrante de la nouvelle composition : « À la mémoire de François Charles, né des comtes de Velbrück le 11 juin 1719, élu évêque et prince de Liège le 16 janvier 1772 et décédé le 30 avril 1784. Au généreux protecteur


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des arts, au père des démunis, au compagnon des bons vivants, au soutien de la patrie, les arts recommandent l’immortalité ». Les ailes du cloître abritent également les très riches collections du Trésor de la cathédrale. Centre d’interprétation d’art et d’histoire de la principauté de Liège, il conserve de nombreuses pièces qui permettent d’embrasser huit siècles d’histoire liégeoise. Parmi les œuvres présentes figurent plusieurs portraits de princes-évêques ainsi que le cercueil d’Érard de la Marck, se trouvant autrefois dans un mausolée grandiose, détruit à la Révolution en même temps que la cathédrale qui l’abritait. Le blason de François-Charles de Velbrück autrefois présent sur son mausolée est également conservé au Trésor. Église Saint-Denis Fondée en 987, la collégiale Saint-Denis est un des édifices les plus caractéristiques de Liège. Son imposante tour de défense romane domine l’église qui présente un plan basilical à nef centrale accostée de part et d’autre par un double bas-côté s’appuyant sur les bras du transept. L’église fut le lieu de la sépulture du prince-évêque Nithard (1037-1042) et en conserve une trace. Une dalle de marbre de 85 cm de côtés fut placée en 1752 afin de commémorer le lieu de son inhumation. Elle rappelle que Nithard fut, aux côtés de Notger, un des fondateurs de l’église : « Trium fratrum qui hanc ecclesiam anno 987 conditam decimis et agriculturis beneficiarunt. D. Nithardus hic sepultus R.I.P. ». La chaire de vérité de l’église provient quant à elle de l’ancienne chapelle du palais des princes-évêques, l’église SainteUrsule, disparue suite à la reconstruction du palais en 1734 mais dont une partie du mobilier a été conservé. Décorée de bas-reliefs Louis XIV et rococo et de statuettes en bronze, cette chaire est attribuée au sculpteur van der Planck.

Le cénotaphe de François-Charles de Velbrück dans l’aile sud du cloître de la cathédrale Saint-Paul. © IPW

Église Saint-Gilles Ancienne abbatiale fondée autour d’un ermitage en 1124, l’église Saint-Gilles devient paroissiale en 1801 avant de connaître en 1893 un imposant chantier de reconstruction, suite à près d’un siècle d’abandon. Parmi les nombreuses pierres tombales encastrées dans les murs se trouve

La pierre commémorative de la sépulture de Nithard dans l’église Saint-Denis. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le mémorial du prince-évêque Albéron Ier dans l’église Saint-Gilles de Liège. Photo de 1942. © KIK-IRPA, Bruxelles

le monument commémoratif du prince-évêque Albéron Ier (1122-1128), inhumé selon son souhait au pied de l’autel dédié à saint Gilles. Détruite dans un incendie en 1568, cette sépulture a depuis disparu. Une dalle est alors érigée en 1646 à l’initiative de l’abbé Jean de Nollet pour rendre hommage à l’ancien bienfaiteur de l’abbaye. Sculptée dans la pierre, elle comporte l’inscription traduite suivante : « À la mémoire du seigneur, évêque et prince de Liège Albéron premier du nom, fils d’Henri II comte de Louvain (…) fondateur de cette première abbaye Saint-Gilles, qui mourut l’an du seigneur 1128 (…) ». L’inscription est surmontée des emblèmes princiers traditionnels, crosse, épée et mitre, et est encadrée des armoiries du prince-évêque à gauche et de Jean de Nollet, abbé de Saint-Gilles à l’origine de l’édification du monument, à droite. Un profil mouluré suit le contour de la plaque dont le décor comporte également quatre têtes de chérubins ailés. 68

Il est intéressant de noter que l’initiative de l’abbé de SaintGilles envers Albéron Ier survient la même année que celle de l’abbé de Saint-Jacques envers Baldéric II 7. En 1646, deux abbés rendent hommage à deux anciens princes-évêques, fondateurs de monastères. Église Saint-Jacques Ancienne abbatiale fondée en 1015 par le prince-évêque Baldéric II (1008-1018), l’église devient par la suite collégiale puis paroissiale. De l’église romane édifiée aux XIe et XIIe siècles subsistent le narthex, intégré à l’église gothique, et la crypte dans laquelle se fit enterrer le prince-évêque. L’édifice actuel est un chef-d’œuvre du style ogival flamboyant dont la nef, entièrement bordée de rinceaux et comportant une profusion de 7

Voir notice suivante.


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Le mausolée du prince-évêque Baldéric II dans l’église Saint-Jacques. © IPW

croisées d’ogives, fut construite entre 1514 et 1538 par Arnold van Mulcken, architecte attitré d’Érard de la Marck. Le transept sud conserve le mausolée de Baldéric II, dit aussi Baldéric de Looz et dont l’importance pour l’abbaye n’a jamais rien perdue en considération. Au départ installée dans la crypte qu’il avait lui-même consacrée, sa sépulture est plusieurs fois déplacée au cours des siècles. Elle se trouve dans le chœur en 1513 avant d’être reléguée dans le transept vers 1750, dans l’actuelle chapelle du Sacré-Cœur. Le monument que l’on peut admirer aujourd’hui date lui aussi en partie de 1750. Un cadre ornemental de style rocaille vient entourer une dalle funéraire datant de 1646 représentant le prince-évêque et qui faisait partie d’un mausolée démantelé lors d’une rénovation du mobilier de l’église. Baldéric est représenté mort, les yeux fermés, les mains croisées autour de sa crosse. La décoration de la pierre tombale est des plus riches : elle comporte notamment le blason de Looz et plusieurs têtes de chérubins ailés, telles qu’on peut en voir également sur le monument d’Albéron Ier. Une première inscription nous apprend que le monument a été réalisé à la demande de l’abbé Gilles Lambrecht en 1646

et érigé par son successeur Gilles Dozin. Une seconde reprend l’épitaphe* du défunt : « Ici repose Baldéric, prince de Liège, du lignage des comtes de Looz, qui sous l’empereur Henri fonda ce monastère et le laissa inachevé à sa mort inopinée ». Église Saint-Jean-l’Évangéliste Tout comme l’abbaye de Saint-Jacques et les six autres collégiales, l’église Saint-Jean fut fondée par un prince-évêque. Église préférée de Notger (972-1008), il la choisit comme lieu de sépulture. Si la localisation précise de sa tombe n’a malheureusement jamais été identifiée, l’édifice conserve toutefois le souvenir du premier prince-évêque de Liège. Un monument a été érigé à sa mémoire en 1570 et se trouve aujourd’hui dans une chapelle. Ne plaisant plus aux chanoines*, il fut remodelé en 1723. Il représente Notger agenouillé en prière et comporte l’inscription suivante : « Monument rénové à la bonne mémoire du révérend seigneur Notger évêque de Liège, fondateur et donateur de cette église ainsi que d’autres églises ». Reconstruite à plusieurs reprises entre le XIIe et le XVIIIe siècle, l’église actuelle a été bâtie selon les plans de 69


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La statue de Notger dans l’église Saint-Jean-l’Évangéliste © IPW

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La plaque indiquant le caveau de la famille Andriesens dans le cloître de l’église Saint-Jean-l’Évangéliste. © IPW

l’architecte Gaetano Matteo Pisoni en 1752 sur les fondements existants et remaniée à deux reprises dans les décennies suivantes. Mélange de styles et de diverses constructions, l’édifice conserve d’autres traces de l’ancienne principauté de Liège. La galerie sud du cloître comporte ainsi plusieurs chapiteaux représentant chacun un angelot sculpté dans la pierre. Parmi ceux-ci, tous datés des années 1500-1510 se trouvent deux chapiteaux dont les angelots tiennent un blason aux armes du prince-évêque Érard de la Marck et un troisième figurant l’aigle bicéphale impérial, nouvelle référence aux liens entre le Saint-Empire et la principauté. Dans la galerie est, parmi les nombreux monuments funéraires, se trouve le caveau de la famille d’Andriesens dont la dalle, déplacée, comporte une référence au prince-évêque Jean-Théodore de Bavière. Cette dalle carrée de marbre blanc gravé autour d’un cadre de marbre noir comporte en effet l’inscription « Marie Dieudonné du Vivier, épouse à Mr C.S. D’Andriesens, conseiller de Sa Mai[ESTÉ] Impér[IALE] (…) ». Basilique Saint-Martin Bâtiment emblématique du Mont-Saint-Martin, l’ancienne collégiale Saint-Martin a été fondée vers 963 par l’évêque de Liège Éracle, également fondateur de la collégiale Saint-Paul.

Devenue paroissiale après la Révolution et ensuite élevée au rang de basilique, l’église actuelle a été érigée à partir du XIVe siècle pour remplacer l’édifice primitif, ravagé par le feu en 1312. Le chœur a été édifié de 1511 à 1530 et la nef de 1540 à la fin du XVIe siècle. Saint-Martin conserve toujours actuellement le souvenir de son fondateur : le mausolée d’Éracle (959-971), qui se trouve de nos jours dans le chœur, est une reconstruction d’un monument du XVIe siècle détruit en 1746 et réalisé en 1939-1940 à partir d’un dessin d’époque. Des fragments du monument disparu dont une lame de laiton portant l’inscription funéraire et deux pilastres de pierre décorés d’arabesques ont été intégrés au projet contemporain. La plaque en question porte l’inscription « À Éracle, fils d’un duc de Pologne et d’une fille d’un duc de Saxe, évêque de ce pays et fondateur de cette église où il fut très noblement inhumé (…) ». La crypte de Saint-Martin conservait elle aussi un souvenir de son fondateur. Un fragment du même monument représentant la tête de l’évêque en gisant a été volé en 1970. L’édifice renferme également le souvenir d’un autre grand prince liégeois. Parmi son imposante action de mécénat, Érard de la Marck fit don de vitraux à de multiples sanctuaires parmi lesquels la collégiale Saint-Martin, dont les travaux de reconstruction s’opéraient sous son règne. En 1527, le 71


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le monument funéraire d’Éracle dans le chœur de la basilique Saint-Martin. © IPW

prince offrit donc trois verrières historiées représentant la vie de saint Martin, celle de saint Lambert et celle de la Vierge. Dans cette dernière, Érard se fit représenter sous un baldaquin carré, revêtu de la cappa magna de cardinal et agenouillé devant un autel sur lequel repose un calice que surplombent l’enfant Jésus tenant une hostie et la croix. Dans le bas et le haut de la composition figurent les armoiries du prince, surmontées du chapeau de cardinal. Villers-le-Bouillet/Warnant-Dreye, le château d’Oultremont Le château d’Oultremont, construit au départ d’une ancienne maison-forte, est une des rares propriétés wallonnes à n’avoir jamais changé de main depuis son édification au XIIIe siècle. Le hameau d’Oultremont, à l’écart du village de Warnant, abrite cet imposant domaine composé du château en lui-même, d’une ferme et d’une chapelle. Propriété de la famille du même nom, le château est lié à la personnalité de Charles-Nicolas d’Oultremont, prince-évêque de Liège de 1763 à 1771. La chapelle castrale édifiée en 1649 abrite le mausolée du prélat liégeois, réalisé par Guillaume Évrard pour 72

Le vitrail représentant le cardinal Érard de la Marck derrière le maître-autel de la basilique Saint-Martin à Liège. © IPW

la cathédrale Saint-Lambert. Lors de la démolition de cette dernière, le monument fut sauvé de la destruction et transporté à Warnant en 1809 où il fut reconstitué. Œuvre d’envergure faite de plusieurs sortes de marbres, le monument se compose d’un portique architectural dans lequel s’inscrit un groupe sculpté représentant une allégorie de la douleur adossée à une colonne représentant un perron. Un médaillon soutenu par un génie assis représente le défunt. L’ensemble repose sur trois lions eux-mêmes reposant sur un sarcophage. La pyramide est en marbre gris veiné de jaune, blanc et rouge ; elle se détache sur un fond gris ardoise tandis que les pilastres sont de marbre blanc veiné de gris. Similaire aux cénotaphes de la cathédrale de Liège bien qu’entier, le monument est réalisé de la même manière et comporte lui aussi, dans sa partie inférieure, une inscription funéraire : « Ci-gît Charles-Nicolas Alexandre, descendant des comtes d’Oultremont, évêque et prince de Liège né le 26 juin 1716, élu le 20 avril 1763, enlevé aux vivants par une mort subite le 22 octobre 1771 (…) ». Représentatif du style de Guillaume Évrard, le monument est considéré comme un des plus beaux témoins de la sculpture monumentale liégeoise du XVIIIe siècle.


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Le mausolée de Charles-Nicolas d’Oultremont au château de Warnant-Dreye. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les armoiries et blasons des princes-évêques La succession de princes-évêques durant huit siècles nous laisse de très nombreuses traces à travers toute la principauté. Malgré la disparition et le martèlement de nombreux blasons et armoiries à la Révolution, un nombre non négligeable de ceux-ci est parvenu jusqu’à nous. Awans/Villers-l’Évêque, le perron La seigneurie de Villers-l’Évêque appartenait à la mense épiscopale* depuis l’époque ottonienne. Le prince-évêque Hugues de Pierrepont (1200-1229) en acquit l’avouerie*. La seigneurie resta propriété du prince jusqu’en 1784, lorsque FrançoisCharles de Velbrück décida de la céder en engagère*. Le perron de Villers-l’Évêque porte les armoiries du prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont (1763-1771). Situé sur la place principale du village, le monument date de 1765 et se présente sous la forme d’une colonne frappée des armes du princeévêque et sommée d’une pomme de pin et d’une croix. Il a remplacé un perron plus ancien, déplacé au fil des ans et institué à nouveau sur ordre de Charles-Nicolas d’Oultremont ; c’est à son pied que se tenaient les plaids* généraux.

Les armoiries de Charles-Nicolas d’Oultremont sur le perron de Villers-l’Évêque. © IPW

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Charleroi/Marcinelle, l’église Saint-Martin Si l’actuelle ville de Charleroi se trouvait sur les terres du comté de Namur, l’entité de Marcinelle, elle, était possession principautaire. La localité devint en effet propriété du chapitre de Saint-Lambert au XIIe siècle. Sous l’Ancien Régime, Marcinelle constitue une petite seigneurie dont Couillet fait partie intégrante jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. L’église Saint-Martin, édifice remarquable érigé sur un petit tertre, conserve elle aussi le souvenir d’un prince de Liège. Au départ d’une tour carrée, l’église développe une nef bordée de bas-côtés vers un chœur au chevet à pans coupés. Elle est aujourd’hui l’héritière d’un édifice roman qui subsista jusqu’au XVe siècle, époque à laquelle le prince-évêque Jean de Hornes (1482-1505) la fit reconstruire de 1484 à la fin de son règne, en conservant toutefois la tour. L’édifice subit encore quelques transformations par la suite dont la reconstruction du transept au début du XVIIIe siècle. L’intérieur de l’église porte la marque de son constructeur : une clé de voûte située dans le bas-côté sud représente un ange tenant entre ses mains le blason de Jean de Hornes.

Le blason de Jean de Hornes sur une clef de voûte de l’église Saint-Martin de Marcinelle. © IPW


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Dinant/Foy-Notre-Dame, l’église Notre-Dame de Foy Lieu rendu célèbre par un pèlerinage dont l’origine remonte à 1609, l’église actuelle fut consacrée le 8 septembre 1624. Représentative des premières années du style baroque dans nos régions, l’église renferme un riche mobilier, de nombreuses œuvres d’art et est caractérisée par son exceptionnel plafond à caissons composé de 145 panneaux peints. Dans le chœur éclairé par dix-neuf hautes fenêtres se trouve un très beau maître-autel de style Louis XIII portant entablement et fronton triangulaire au centre duquel se trouve une niche abritant une statue du Christ sous les armoiries et la devise de Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège de 1612 à 1650. L’ensemble dominant le maître-autel fut en effet offert en

Le mémorial de Jean de Pierre dans l’église de Foy-Notre-Dame. © IPW

1626 par le prince, comme l’indique une inscription dédicatoire gravée en lettres d’or sur les deux côtés du tabernacle : « Ferdinand, duc des deux Bavières, électeur du Saint-Empire romain, prince-évêque de Liège (…) dédie et consacre (…) ce maître-autel pour l’honneur de la madonne de Foy (…) ». De l’autre côté de l’édifice, de part et d’autre de l’entrée, se trouvent plusieurs monuments funéraires parmi lesquels un fait lui aussi référence au prince-évêque de Liège. La dalle funéraire de Jean de Pierre, sculptée dans le marbre noir, comporte une grande table d’épitaphe dans laquelle est gravée l’inscription suivante : « En mémoire de Dom Jean de Pierre qui, sous le prince de Liège Ferdinand, a commandé les organismes de bienfaisance de la vierge de Foy (…) ».

Les armoiries de Ferdinand de Bavière en haut du maîtreautel de l’église Notre-Dame de Foy. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Faimes/Les Waleffes, le château de Waleffe-Saint-Pierre Le site de Waleffe-Saint-Pierre abrite plusieurs bâtiments d’exception qui gardent encore aujourd’hui le souvenir de princes-évêques liégeois ainsi que de souverains étrangers. Du XIIIe siècle à 1619, la plus grande partie du territoire de Waleffe-Saint-Pierre relevait du domaine allodial légué à l’Église de Liège en 1220 par le comte de Moha. La seigneurie fut mise en engagère* en 1619 par Ferdinand de Bavière (1612-1650). La ferme-château de Waleffe-Saint-Pierre, dite aussi ferme du château, ancienne résidence d’un échevin de Huy décédé en 1573, se réduit de nos jours à une longue aile à front de rue, entre deux tours cylindriques. L’accès au bâtiment se fait par une tour-porche de trois niveaux de la fin du XVIe siècle inscrite dans une maçonnerie de grand appareil calcaire. Au-dessus de la porte se trouve une dalle représentant saint Antoine et les blasons de familles ayant possédé le lieu. De part et d’autre de cette petite dalle figurent les armes du prince-évêque Georges d’Autriche (1544-1557) et de l’empereur Charles Quint. L’association de ces deux armoiries ne doit rien au hasard. Fils de Maximilien Ier de Habsbourg, le prince-évêque de Liège est l’oncle de Charles Quint. Enclavée dans les Pays-Bas bourguignons, propriété de l’empereur, la principauté de Liège a tout à gagner d’une entente avec Charles Quint et le règne de Georges

d’Autriche sera ainsi marqué d’une alliance forte avec le roi et son fils Philippe II. À rue, à droite de la tour-porche, une porte cintrée conserve une autre trace liée aux Habsbourgs. Une dalle calcaire du XVIe siècle porte en effet les armes de l’empereur d’Autriche Ferdinand Ier et le millésime de 1562. Empereur et archiduc d’Autriche (1556-1564), roi de Bohême et de Hongrie, Ferdinand était le frère de Charles Quint, nommé empereur du Saint-Empire par ce dernier en 1556 et dès lors à la base de la division entre Habsbourgs d’Espagne et Habsbourgs d’Autriche. Tout comme Charles Quint, Ferdinand était évidemment lui aussi neveu du prince-évêque de Liège. Plus loin dans le domaine se trouve la ferme SaintPierre, imposant édifice en quadrilatère situé à l’est du château. Édifiée en plusieurs phases de travaux aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, elle conserve deux traces liées au prince-évêque Érard de la Marck (1505-1538) : à l’intérieur, une belle cheminée gothique du XVIe siècle dont le manteau fut toutefois remanié en 1625 est décorée en son centre des armes et du cartouche « erard de marcka », avec croix et lambrequins et, une fois de plus, des armes d’Autriche ; plus loin, la porte de l’étable est surmontée d’une dalle calcaire portant également les armes du même prince-évêque. Cette dernière provient probablement du manteau de cheminée d’origine, déplacé au moment de son remaniement.

La dalle représentant saint Antoine entourée des armoiries de Charles Quint (à gauche) et de Georges d’Autriche (à droite) au château de Waleffe. © IPW

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La pierre commémorative de Ferdinand de Bavière sur un mur du presbytère de Fosses-laVille. Photo de 1944. © KIK-IRPA, Bruxelles

Fosses-la-Ville, le presbytère Localité forte d’un passé millénaire, Fosses-la-Ville était une des vingt-trois Bonnes Villes* de la principauté de Liège. Sa prospérité doit beaucoup à Notger, premier prince-évêque. Toutefois, cette appartenance amena la localité à être prise dans les feux des conflits opposant les princes-évêques aux comtes de Namur et aux ducs de Brabant. Dès 974, Fosses entrait dans la stratégie de défense du territoire liégeois. Des murailles sont alors érigées et le prince-évêque lui-même pourrait avoir été le commanditaire de la seconde église de Fosses. De nos jours, les environs de la collégiale Saint-Feuillen conservent les traces de deux princes-évêques. Place du chapitre, le presbytère, construction sans doute du XVIIe siècle, conserve une trace des plus intéressantes. Encastrée dans un mur de l’édifice se trouve une pierre commémorative de Ferdinand de Bavière (1612-1650). Taillé dans la pierre et d’une largeur de 58 cm, le bloc porte l’inscription suivante, partiellement effacée : « A VITA FIDE CONSERVAT OMNIA FERDINANDO BAVAR[IAE] PRINC[I] PE… BOVRGHEM[AIT]RES » et le millésime de 1612. Sur la place du marché, centre vital de la ville, se trouve un ancien moulin jadis desservi par un bief. Un cartouche portant le millésime de 1551 et le blason de Georges d’Autriche (1544-1557) a été replacé sur la façade du bâtiment.

Grâce-Hollogne, le château et la ferme de Grâce Sous l’ancien Régime, le territoire de l’ancienne commune de Grâce-Berleur était partagé entre deux seigneuries distinctes. Grâce-Saint-Martin était un alleu* qui était la propriété du chapitre de la collégiale Saint-Martin de Liège. Grâce-Courtejoye était une seigneurie hautaine* relevant en fief de la Cour féodale de Trognée, son seigneur était vassal* du seigneur de cette localité. Intéressant témoin de l’architecture mosane et de l’histoire principautaire, le château de Grâce était le siège de cette seigneurie. Situé dans le vallon de Grâce-Berleur, le château fut la propriété de diverses familles au fil des siècles et présente aujourd’hui des bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles. Le site abrite également la ferme castrale constituée d’un long bâtiment composé du corps de logis, d’étables et d’une grange. Devant le corps de logis de la ferme, près du muret des anciennes douves, repose une pierre semi-cylindrique sculptée sur toute sa surface des armes d’Érard de la Marck. Les bâtiments constituent aujourd’hui une propriété privée. Huy, l’hôtel de ville Autre Bonne Ville* de la principauté, la ville de Huy est liée à l’histoire principautaire depuis les origines. C’est lorsque 77


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La brique de cheminée aux armes de Charles-Nicolas d’Oultremont à l’hôtel de ville de Huy. © IPW

l’évêque Notger reçoit en 985 le comté de Huy que l’on s’accorde sur la date de fondation de la principauté. L’hôtel de ville, situé sur la Grand-Place, est un des bâtiments d’importance de la localité. Édifice classique construit en briques et calcaire à partir de 1765 par Jean-Gilles Jacob, il remplace alors une ancienne halle aux grains. Parmi les financiers du projet se trouve le prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont (1763-1771) ; le fronton triangulaire couronnant l’avantcorps et frappé des armes de la ville portait autrefois celles du prince-évêque, martelées à la Révolution. S’il s’agit là d’une trace disparue, le souvenir de Charles-Nicolas est toutefois encore discrètement présent à l’intérieur du bâtiment : une brique de cheminée portant ses armoiries et la date de 1764 est conservée dans le bureau du bourgmestre.

Les armoiries d’Ernest de Bavière sur la façade du château de Bonne-Espérance à Tihange. © IPW

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Huy/Tihange, le château de Bonne-Espérance Citée en 1155, la seigneurie de Tihange appartenait à la mense épiscopale*, le château relevant en fief* de la Cour féodale* de Liège. Ce village possédait sa propre cour de justice dont les membres étaient directement nommés par le prince-évêque jusqu’au XVIIIe siècle, lorsque la seigneurie fut engagée. Le château de Bonne-Espérance, imposante bâtisse en briques et calcaire, fut aménagé dans sa forme actuelle vers 1588 puis remanié aux XIXe et XXe siècles. Dominé par une haute tour de plan carré coiffée d’une flèche hexagonale, le château présente une imposante façade de huit travées. Entre chaque étage de la tour se trouvent trois panneaux de calcaire délimités par un pourtour de briques. Ils sont tous trois armoriés et millésimés de 1588. Le premier porte les armes d’Albert


Principauté épiscopale de Liège

Audacé, propriétaire à l’origine de la construction de l’édifice ; le second celles du prince-évêque Ernest de Bavière (1581-1612) ; le dernier les armes du Saint-Empire germanique, dont faisait partie la principauté de Liège en qualité de membre du cercle de Westphalie*. Liège En tant que capitale de la principauté, la ville de Liège conserve de très nombreuses traces liées à ses anciens souverains. Plusieurs blasons de princes-évêques se trouvent sur divers bâtiments situés aux quatre coins de la cité. Bien entendu, la ville de Liège conserve d’autres nombreuses traces principautaires. La notice suivante s’attache uniquement à évoquer les armoiries figurant ailleurs qu’au palais des princes-évêques.

Église Notre-Dame de l’Immaculée Conception Située rue Hors-Château, l’église Notre-Dame de l’Immaculée Conception est ornée d’un très bel exemple d’armoiries polychromes monumentales. Ancien lieu de culte des Carmes Déchaussés, désacralisée dès 1794, l’église de style Louis XIII a été érigée entre 1619 et 1655. La façade à front de rue, de style baroque, est richement décorée. Le portail est surmonté des armoiries de Maximilien-Henri de Bavière (1650-1688), peut-être sculptées par Jean Del Cour mais rénovées en 1839 après avoir été martelées à la Révolution. Les armoiries de Bavière, reconnaissables à leurs carreaux azur et argent, se trouvent dans un cartouche soutenu de part et d’autre par deux lions. Elles sont surmontées de la devise du prince-évêque « pietate et sapientia » et de ses attributs : la couronne de prince du Saint-Empire ainsi que

Les imposantes armoiries de Maximilien-Henri de Bavière au-dessus de l’entrée de l’église Notre-Dame de l’Immaculée Conception. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

l’épée et la crosse épiscopale symbolisant les pouvoirs temporel et spirituel, détenus par le souverain liégeois. Ces trois attributs se retrouvent fréquemment sur des armoiries princières liégeoises. Église du Saint-Sacrement Située sur le boulevard d’Avroy, l’église du Saint-Sacrement, construite selon les plans de Jacques Barthélemy Renoz à partir de 1766, garde le souvenir de deux princes-évêques ayant laissé leur empreinte au cours de la construction de l’édifice. Les armoiries de Charles-Nicolas d’Oultremont (1763-1771), dont le règne marqua le début des travaux de l’église, se trouvent sur la façade monumentale à front de rue qui repose sur un haut soubassement et quatre pilastres à chapiteaux composites. Ces derniers supportent un large entablement mouluré dominé par un fronton triangulaire en fort ressaut, frappé des armoiries polychromes du prince-évêque sculptées par Antoine-Pierre Franck, qui exécuta également les deux bas-reliefs présents sur la façade. Les armoiries se trouvent, comme sur l’église précédente, au centre d’un cartouche surmonté de la couronne princière, de la crosse et de

Les armoiries de Charles-Nicolas d’Oultremont sur le fronton de l’église du Saint-Sacrement à Liège. © IPW

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l’épée mais cette fois encadré par un lion et un homme sauvage portant un pagne fait de feuillages et tenant entre ses mains un bâton. L’intérieur de l’édifice, réalisé durant le règne de François-Charles de Velbrück (1772-1784), est richement décoré. Dans le chœur, entre les doubleaux du berceau et les nervures de l’abside, se trouvent plusieurs armoiries stuquées parmi lesquelles celles de ce prince-évêque. La composition de ces armoiries est analogue à celles de la façade. Hôtel particulier sur le Mont-Saint-Martin Le très riche quartier du Mont-Saint-Martin abrite un lot de maisons de maîtres et d’édifices constituant un patrimoine architectural et historique considérable. L’hôtel particulier situé au no 49, composé d’un corps d’habitation dans un jardin dont la façade donne sur la ville, garde la trace d’un prélat liégeois : une brique de foyer portant les armes du princeévêque Jean-Théodore de Bavière (1744-1763) est visible à l’intérieur de l’édifice. Datée de 1754 et portant l’inscription « Jean Theodore », elle est réalisée en céramique et présente le blason du prince-évêque surmonté des habituels attributs princiers, eux-mêmes surmontés du chapeau de cardinal. Né à

La brique de foyer aux armes de Jean-Théodore de Bavière dans une maison privée du Mont-SaintMartin. Photo de 1945. © KIK-IRPA, Bruxelles


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Munich en 1703, Jean-Théodore était le fils de l’Électeur de Bavière Maximilien II et devint cardinal en 1746. Il fut le dernier prince-évêque de Bavière à être élu à Liège et à y représenter la prestigieuse famille des Wittelsbach. La fontaine de la Tradition Située à l’extrémité de la place du Marché, la fontaine de la Tradition ou fontaine des Savetresses, installée au XVIe siècle, fut réédifiée en 1659 et en 1719. À cette occasion, une plaque de bronze fut placée sur le monument afin de transmettre le souvenir du prince-évêque Joseph-Clément de Bavière et des bourgmestres de Liège Nicolas Dieudonné de Trappé et Jacques Mathias de Lambinon. L’inscription figure dans le bas de la composition qui, sur le haut, comporte les armoiries princières ainsi que celles de deux bourgmestres. Érigée en calcaire et comportant un bac sur chacune de ses faces, la fontaine compte aussi trois autres plaques de bronze réalisées par Georges Petit, installées en 1930 et représentant des scènes traditionnelles de la vie populaire liégeoise : le cramignon, les marionnettes et les botteresses. L'ensemble s'achève par un couronnement mouluré, à nouveau orné de blasons

et surmonté de la pomme de pin. La fontaine est l’œuvre du sculpteur J. Cramillon ; le panneau et les mascarons de bronze ont été fondus par Pierre Levache. Ancien refuge de l’abbaye d’Aulne Place Saint-Paul, l’ancien refuge de l’abbaye d’Aulne daté de 1691 est un des bâtiments les plus intéressants du centreville. Il est également un des seuls à conserver une trace de Jean-Louis d’Elderen, prince-évêque de transition ayant régné entre 1688 et 1694. Cette belle demeure gothique du XVIe siècle, construite en briques et calcaire, présente un rezde-chaussée entièrement appareillé, une entrée cochère en arc surbaissé et deux baies au linteau en accolade. Au premier étage du bâtiment se trouve une cheminée aux armes du prince-évêque. Sur le manteau, se trouvent le blason de Jean-Louis d’Elderen et les armes de la ville de Liège, de part et d’autre de l’inscription « NIL ACTVM ESSE PVTA DVM QVID SVPERIBIT AGENDVM ». Chaque brique de foyer en céramique est frappée des initiales et de la devise du prince « DEO ET PATRIA » ; les attributs princiers et épiscopaux y figurent également.

La cheminée portant le blason du prince-évêque JeanLouis d’Elderen. Photo de 1945. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Chapelle de l’ancien hôpital de Bavière Sur la rive droite de la Meuse, l’hôpital de Bavière témoigne à lui seul de la présence d’un prince-évêque dans le quartier. Fondé par Ernest de Bavière (1581-1612) à hauteur de l’actuelle rue qui porte son nom, l’hôpital de Bavière fut reconstruit à son emplacement actuel en 1894 avant d’être en majeure partie détruit à la fin du XXe siècle. Le site a toutefois conservé sa chapelle, construite en 1606 sur le site primitif de l’hospice, démontée et reconstruite lors du transfert des activités hospitalières. Elle abrite toujours aujourd’hui une pierre de fondation datée de 1605 portant le blason de son fondateur. Sculpté dans du marbre noir de Theux, le monument est une grande dalle surmontée des armoiries princières et comportant un long texte dédicatoire débutant par « Ernestus Bavarus, Elector Colonien[SIS], Episcopus Leodien[SIS]… » et se terminant par un chronogramme indiquant la date de 1605.

La pierre de fondation de la chapelle de Bavière surmontée du blason du prince-évêque Ernest de Bavière. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Hôtel de ville Enfin, bâtiment d’importance s’il en est et lieu de pouvoir depuis le Moyen Âge, l’hôtel de ville de Liège garde lui aussi plusieurs traces, liées cette fois à Joseph-Clément de Bavière (1694-1723), sous l’épiscopat duquel le bâtiment fut édifié. Héritier du Conseil de la cité installé sur la place du Marché dès le XIIIe siècle et d’un hôtel de ville bâti au début du XVe siècle, l’édifice fut construit de 1714 à 1718 après la destruction de l’ancien bâtiment par les troupes françaises du maréchal de Boufflers en 1691. Surnommé « La Violette », le bâtiment est édifié en briques et calcaire sur trois niveaux. S’il est le lieu du pouvoir communal où siègent les deux bourgmestres de la ville, le souvenir du prince est toutefois très présent. Les armoiries des deux bourgmestres Michel-Nicolas de Lohier et Louis-Lambert de Liverlo présentes dans un fronton millésimé de 1718 côtoient ainsi, au centre, celles du prince-évêque. Les armes de Joseph-Clément de Bavière, comportant elles aussi le blason azur et argent de Bavière ainsi que deux lions, sont encadrées par l’aigle bicéphale impériale et, comme il se doit, par la représentation de la couronne, de la crosse et de l’épée. Le fronton actuel est une copie conforme de l’original, réalisé par Oscar Berchmans en 1923-1924. Les armes de Joseph-Clément se retrouvent également à l’intérieur, sur la balustrade du vestibule. La coupe du corps central montre en effet les armoiries du prince-évêque. L’édifice conserve enfin l’ancienne tribune épiscopale, située dans l’actuelle salle du Conseil communal.

Les armoiries de Joseph-Clément de Bavière sur le fronton de l’hôtel de ville de Liège. © IPW


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Les armoiries polychromes de Charles Quint et d’Érard de la Marck sur les portes du baptistère de l’église Saint-Berthuin à Malonne. © IPW

Namur/Malonne, l’église Saint-Berthuin Les origines de Malonne remontent au VIIe siècle lorsque saint Berthuin y fonda une abbaye qui garda la mainmise sur la localité jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. À partir du XIe siècle, Malonne devint terre liégeoise et constitue de ce fait une enclave dans les terres du comté de Namur. Malgré cette appartenance principautaire, l’abbé de Malonne conservât le pouvoir sur les plans paroissial, judiciaire et administratif. L’église paroissiale Saint-Berthuin est l’ancienne abbatiale reconvertie. L’édifice actuel a été construit aux XVIIe et XVIIIe siècles et renferme un superbe mobilier classique parmi lequel de très beaux confessionnaux. Au fond du sanctuaire, la chapelle baptismale conserve des vantaux Renaissance de la première moitié du XVIe siècle sur lesquels figurent les armoiries polychromes de Charles Quint et d’Érard de la Marck, que l’on peut dater entre 1523 et 1538. Nandrin/Saint-Séverin, l’église et le presbytère L’histoire de Saint-Séverin se confond avec celle de son prieuré, fondé en 1091 suite au don fait par le comte de Clermont à l’abbaye de Cluny. En outre, le village possédait une cour de justice. Remarquable édifice de style roman dont les origines remontent au XIIe siècle, l’église Saints-Pierre-etPaul fut bâtie entre 1136 et 1145 et est notamment caractérisée par sa tour octogonale percée de baies géminées inscrites dans des arcades et surmontée d’une frise de bandes lombardes, typique de l’architecture romane. Attaché à l’abbaye de Cluny jusqu’au début du XVIe siècle, le prieuré fut réuni à la mense épiscopale* de Liège sous le règne d’Érard de la Marck (1505-1536) et une campagne de restauration de tous les bâtiments fut entreprise par Arnold van Mulcken, architecte attitré du prince-évêque. Protégé dès 1851, cet édifice remarquable connut à nouveau à cette époque une importante période de restauration : reconstruction du chœur, du transept et des absides en 1862, des nefs en 1900. À l’extérieur, sous la fenêtre nord-est, se trouve une pierre aux armes d’Érard de la Marck. Sculptée vers 1531-1535, elle représente les armoiries traditionnelles du prince-évêque : son blason surmonté du chapeau de cardinal. Le prince-évêque fut en effet promu cardinal en 1520, avec l’appui de Charles Quint, qu’il avait soutenu face au roi de France François Ier pendant la campagne pour l’élection impériale. Il s’agit ici des

armoiries traditionnelles du prince de la Marck, que l’on retrouve encore aujourd’hui à maints endroits de la principauté. Le presbytère jouxtant l’église conserve également un souvenir du prince à l’origine de sa reconstruction : la cheminée de la cuisine est sculptée de trois blasons. Au centre les armoiries du prince-évêque, identiques à celle présentes sur le mur de l’église et accompagnées de l’inscription « erard – marck » ; de part et d’autres, le blason des la Marck-Sedan, branche de la famille dont était issue le prince-évêque et analogue au blason présent au centre de ses armoiries.

Les armoiries d’Érard de la Marck sur un mur de la sacristie de l’église Saints-Pierre-et-Paul de SaintSéverin. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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La cheminée portant les armoiries du prince-évêque Érard de la Marck dans le presbytère de Saint-Séverin. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

Rochefort, la maison Jacquet Rochefort est le centre de la principale seigneurie du sud de la principauté de Liège et la capitale du comté du même nom. Une partie du territoire du comté déborde des frontières liégeoises et fait partie de la terre de Hamerenne, seigneurie luxembourgeoise de la prévôté* de Durbuy. Ses habitants sont dotés d’une charte de franchise* en 1235 par le prince-évêque Jean d’Eppes. Érigée en comté en 1494 par Jean de Hornes, elle relève à la fois du prince-évêque et du duc de Luxembourg. L’histoire de Rochefort est aussi intimement liée à celle de l’abbaye Saint-Rémy, fondée à la fin du XIIIe siècle. La maison Jacquet, propriété au XVIIIe siècle de Pierre-Louis Jacquet (1683-1763), évêque suffragant* de Liège, est située en contrebas du château des comtes de Rochefort. Cette longue bâtisse d’allure classique a été élevée en briques et pierre bleue à la demande de son propriétaire. À l’intérieur se trouve un corps de cheminée daté de 1763 portant les blasons de Monseigneur Jacquet et du prince-évêque FrançoisCharles de Velbrück (1772-1784). 84

Seraing/Boncelles, l’église Notre-Dame L’église Notre-Dame de la Présentation de Boncelles, de style néo-gothique, a été reconstruite en 1919 en moellons et calcaire sur les plans de l’architecte Edmond Jamar. De l’édifice précédent, l’église a conservé une pierre très abimée datée de 1600, replacée sous la tour au moment de la reconstruction et figurant les armoiries d’Ernest de Bavière. Le blason, surmonté des attributs princiers et épiscopaux, est entouré de deux lions et surmonté du millésime. Dans le bas de la composition se trouve l’inscription « OMNIA ». Dépendant de Seraing, Boncelles appartenait directement au prince-évêque mais ne constituait alors qu’une simple dépendance de la seigneurie de Seraing. En 1687, ce dernier en fit une seigneurie qu’il céda en engagère*. Seraing/Jemeppe-sur-Meuse, le château d’Ordange Tout comme Boncelles, Jemeppe appartenait elle aussi directement au souverain liégeois et constituait une dépendance de la seigneurie hautaine* de Seraing. Le château d’Ordange


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Les armoiries d’Ernest de Bavière dans le porche de l’église de Boncelles. Photo de 1972. © KIK-IRPA, Bruxelles

Le blason de Gérard de Groesbeeck dans l’entrée cochère du château d’Ordange à Jemeppe-sur-Meuse. © IPW

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relevait de la Cour allodiale* de Liège et est cité dès le XVe siècle. Détruit vers 1490, il fut reconstruit en 1519 et appartient à partir de ce moment à plusieurs familles. De l’ancienne forteresse médiévale, le château a conservé son caractère fermé et ses douves. Deux tours circulaires du XVe ou XVIe siècle encadrent le porche d’entrée, dans lequel se trouve une pierre au blason du prince-évêque Gérard de Groesbeeck (1564-1580), accompagnées d’armoiries illisibles. Originaire du comté de Looz, possession liégeoise, le prélat cumula ses fonctions liégeoises avec celles de prince-abbé de Stavelot-Malmedy à partir de 1576. Il fut nommé cardinal en 1578 pour récompenser sa lutte contre l’hérésie et introduisit les Jésuites à Liège. Verlaine/Chapon-Seraing, la ferme du prince-évêque Les armoiries de ce même prince se retrouvent également sur le linteau de la porte d’entrée de la « ferme du prince-évêque »

de Chapon-Seraing. Localité signalée dès le XIIIe siècle, cette seigneurie appartenait directement au prince-évêque de Liège. Elle était administrée par la Chambre des comptes et le prince y nommait les membres de la Cour de justice. En face de la place et de l’église, cette ferme dite « du prince-évêque » était autrefois la plus importante construction du village. C’est dans son corps de logis que siégeait la cour de justice. En tant que seigneur de Chapon-Seraing et à titre personnel, le prélat liégeois exploitait plusieurs hectares de terres répartis sur tout le territoire de la seigneurie. Celle-ci fut mise en engagère* le 23 novembre 1771 par Charles-Nicolas d’Oultremont. Mise en vente en 1798 comme bien national, l’exploitation fut partiellement détruite. Aujourd’hui, la grange du XVIIIe siècle subsiste ainsi que des étables transformées en habitation et un corps de logis dont le perron est surmonté du blason de Gérard de Groesbeeck.

Le blason de Gérard de Groesbeeck sur le porche de la ferme du prince-évêque à Chapon-Seraing. © IPW

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Wanze/Huccorgne, le château de Famelette Ancien fief* du comté de Moha cédé à l’évêque de Liège au XIIIe siècle, Huccorgne entre ensuite dans la mense épiscopale* dépendant de la cour de justice de Wanze. En 1718, le prince-évêque Joseph-Clément de Bavière cède ses droits seigneuriaux à la baronne de Berlaymont. Faisant probablement partie des fortifications périphériques du château comtal de Moha, les origines du château de Famelette remontent au XIIIe siècle. Siège d’une seigneurie allodiale, passée entre diverses mains au fil des siècles, il est bâti sur un éperon dominant la Mehaigne et s’est développé autour d’un donjon de plan carré, sans doute du XIVe siècle. La plupart des bâtiments actuels, construits en moellons de calcaire, datent du milieu du XVIe siècle. Partiellement détruit vers 1670, il fut reconstruit dans le dernier tiers du XVIIe siècle. L’accès à l’ensemble se fait par une tour-porche et un

passage charretier menant à une vaste cour intérieure. Sous une fenêtre du porche côté cour, se trouve une dalle armoriée rappelant le souvenir du prince-évêque Georges d’Autriche (1544-1557).

Deux anciennes résidences du prince-évêque À l’époque médiévale, les chefs d’État se déplaçant de leur capitale dans celle d’un pays voisin ou dans une des villes importante de leur territoire, y disposaient le plus souvent d’une demeure leur appartenant, où ils descendaient pour y séjourner, donner des audiences, discuter avec les dignitaires locaux, recevoir des invités à leur table… Deux Bonnes Villes* principautaires conservent encore de nos jours des traces de ce type de résidence.

Le blason de Georges d’Autriche sur le porche du château de Famelette. © IPW

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Ciney/Braibant (Halloy) Centre d’un domaine féodal très important doté dès le XIe siècle d’un château fort qui fut une des douze résidences du prince-évêque de Liège et où le souverain siégeait en justice et passait des actes diplomatiques, puis de son représentant le grand bailli* de Condroz, le hameau cinacien de Halloy est encore aujourd’hui principalement caractérisé par son domaine castral. Sur une butte dominant le hameau, quelques traces de l’édifice princier subsistent, autour de la chapelle Saint-Pierre. L’actuel château de Halloy est plus récent et date de la création en 1740 d’une seigneurie hautaine* engagée à la famille de Villenfagne. Verviers Verviers fut en 1651 la dernière à obtenir le titre de Bonne Ville* de la principauté de Liège. Elle était située sur le territoire du marquisat de Franchimont, possession liégeoise. Nous choisissons toutefois d’évoquer ici le bâtiment qui, comme le précédent, servait de résidence au chef de l’État lorsqu’il se rendait sur ses terres verviétoises. La maison du prince, très belle construction de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle malheureusement en très mauvais état aujourd’hui, présente un rez-de-chaussée en moellons de grès et un seul étage en pans-de-bois, en encorbellement. À gauche de l’édifice, l’annexe de la maison du prince constitue

La maison du prince-évêque à Verviers, qui sera prochainement restaurée. © IPW

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la résidence formelle du prince-évêque. En avancée sur le logis principal, il s’agit d’une construction basse dont l’unique niveau a conservé le revêtement de zinc et les encadrements en bois destinés à la moderniser au début du XXe siècle. Selon toute vraisemblance, des pans-de-bois devraient se trouver encore en-dessous de cette intervention contemporaine. En qualité de marquis de Franchimont, le prince-évêque de Liège possédait donc ce type d’établissement dans la ville d’importance du marquisat. Vraisemblablement, chaque prince-évêque de Liège a pu séjourner à Verviers, tout du moins à partir du règne d’Ernest de Bavière (1581-1612). L’entretien de la demeure était confié au tenant du fief* du moulin banal de Verviers, situé à côté de la demeure mais ayant pour sa part été détruit lors d’un incendie en 1925.

Blegny/Saive, les châteaux Attesté dès le IXe siècle, le village de Saive faisait partie du grand domaine carolingien de Jupille. Située aux confins du comté de Dalhem, possession brabançonne, la seigneurie de Saive faisait partie de la principauté de Liège. Au Moyen Âge et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, il s’agissait d’une seigneurie allodiale qui marquait la frontière de l’État et faisait partie du quartier d’Amercœur, un des quatorze quartiers principautaires. L’entité conserve aujourd’hui un très riche patrimoine bâti, parmi lequel deux châteaux, étroitement liés à la grande histoire de la principauté. Le vieux château féodal de Saive, perché sur un éperon rocheux, était à l’origine une place forte destinée à protéger la frontière avec le duché de Limbourg. Détruit en très grande partie, nous conservons aujourd’hui un imposant donjon du XIIIe siècle. Le château fut en effet occupé en 1483 par Éverard de la Marck, menant la guerre pour le roi de France Charles VII contre le prince-évêque Jean de Hornes et l’empereur germanique Maximilien Ier. Quatre ans plus tard, Jean de Hornes ordonna la démolition de l’édifice, mais celleci ne fut pas complète. Au cours des siècles suivants, plusieurs familles possédèrent encore la seigneurie. En 1620, des aménagements furent apportés à l’édifice : meurtrières, encadrements de fenêtres, reconstruction du troisième étage. Le château fut progressivement abandonné à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, sa toiture s’effondre dans les premières années du XXe siècle. Longtemps recouvertes d’une végétation luxuriante, les parois du donjon ont récemment été partiellement remises à nu. Les épaisses murailles des trois niveaux inférieurs sont éclairées par des ouvertures pratiquées dans des niches. Aux quatre coins de la tour, des échauguettes* reposent sur de solides corbeaux en pierre. La face sud arbore un bas-relief aux armes du propriétaire de l’époque, le seigneur Matthieu de Monsen. Celles-ci sont elles-mêmes surmontées d’un perron liégeois. Le château des comtes de Méan est lui aussi étroitement lié à l’histoire principautaire. Cette belle demeure fut en effet le lieu de naissance en 1756 de François de Méan, éphémère


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Le vieux château de Saive. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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dernier prince-évêque de Liège. Dans la famille depuis le début du XVIIe siècle, la propriété actuelle fut reconstruite dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par Pierre de Méan. Appuyé sur la ferme castrale, le château forme un vaste quadrilatère élevé en briques et calcaire. Le corps de logis est flanqué de deux tours carrées et s’étend sur sept travées. Au centre, l’avant-corps est couronné par un fronton semi-circulaire décoré aux armes de Pierre de Méan et de son épouse entre des motifs végétaux. Bâti à la limite de l’ancienne seigneurie de Saive, il fut la seconde résidence seigneuriale après l’abandon du vieux château féodal. Progressivement délaissés à partir de 1917, les bâtiments sont aujourd’hui à l’abandon. Ils témoignent pourtant de l’existence d’une forte personnalité épiscopale ayant traversé les révolutions en conservant une position avantageuse. François-Antoine-Marie-Constantin de Méan fut au départ évêque d’Hippone puis évêque suffragant* de Liège avant d’être élu prince-évêque de Liège en 1792. Cette nomination, survenue après la Révolution liégeoise, ne laissera pas un grand champ d’action au prince : chassé en 1794, il choisit le chemin de l’exil et prépare sa reconversion. En 1816, il est choisi par Guillaume Ier des Pays-Bas pour devenir archevêque de Malines, fonction qu’il occupe jusqu’à

Le château de Méan à Saive. © M. Ory

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sa mort en 1831. Si François de Méan fut le dernier princeévêque de Liège, il fut également le premier archevêque de l’histoire de Belgique !

Saint-Georges-sur-Meuse, le château de Warfusée La seigneurie liégeoise de Warfusée fut le berceau de grands lignages hesbignons depuis le XIIe siècle. Érigée en comté en 1609, elle passa entre les mains des comtes d’Oultremont en 1707. C’est dans cette bâtisse que naquit le 26 juin 1716 le prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont. Nommé chanoine* de la cathédrale de Liège à l’âge de 17 ans, il devint prince-évêque à la mort de Jean-Théodore de Bavière en janvier 1763 et entra en fonctions le 8 avril 1764. Son règne fut essentiellement marqué par des actions d’ordre religieux : lutte contre le jansénisme et fondation de plusieurs institutions de charité publique. C’est également au château de Warfusée qu’il rendit son dernier souffle le 22 octobre 1771. Aujourd’hui, le château est composé de vastes bâtiments disposés en quadrilatère et qui sont le résultat de trois phases


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Le portrait de Charles-Nicolas d’Oultremont surmonté de ses armoiries dans le salon vert du château de Warfusée. © KIK-IRPA, Bruxelles

Le grand hall du château de Warfusée avec, à droite, le portrait du prince-évêque CharlesNicolas d’Oultremont et, à gauche, celui de François-Charles de Velbrück. © KIK-IRPA, Bruxelles

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de construction successives. L’aile d’entrée, construite par l’architecte Renesse à partir de 1622 et restaurée en 1720, se développe autour d’une tour-porche et de deux pavillons mansardés. En toile de fond se dresse le château en lui-même, élevé en 1754-1755 par le comte Florent d’Oultremont, frère aîné du prince-évêque. La bâtisse, comptant parmi les plus belles réalisations classiques de Wallonie, est l’œuvre de l’architecte Jean-Gilles Jacob, originaire de la région. L’intérieur, richement décoré par de grands ornemanistes de l’époque, garde encore un souvenir marquant de la vie du prince dans la demeure. L’important mobilier évoque son souvenir : y sont conservés son berceau, sa chambre à coucher et, dans le grand hall d’entrée, son portrait surmonté de ses armoiries exécuté par Louis-Joseph Rhénastienne en 1765.

Namur/Jambes, la seigneurie d’Anhaive Situé sur la rive opposée face à Namur, Jambes était autrefois possession liégeoise. Depuis le XIIIe siècle au moins, Jambes et Lives-sur-Meuse formaient une enclave liégeoise sur les terres du comté de Namur. Appartenant à un lignage apparu au XIe siècle, les terres entrent dans le giron du prince-évêque Jean de Flandre vers 1285.

Jean de Dampierre, dit aussi Jean de Flandre, est le fils cadet du comte de Flandre et comte de Namur Guy de Dampierre. Évêque de Metz avant d’être élu prince-évêque de Liège en 1282, il connaît alors un règne mouvementé. En 1285, il se brouille avec la bourgeoisie liégeoise et se retire à Huy pendant près de deux ans. La paix des clercs, signée le 7 août 1287 grâce à la médiation du duc de Brabant Jean Ier, met fin au conflit. En 1288, il sera enlevé pendant une partie de chasse et emprisonné cinq mois. Libéré sur rançon, il est incapable de gérer correctement sa principauté et en confie la charge à son père. Il se réfugie dans sa demeure jamboise et y décède le 14 octobre 1291. Après son décès, plusieurs familles seigneuriales occupent les lieux. Possession épiscopale jusqu’au XIVe siècle, la seigneurie fut ensuite rachetée par un bourgeois de Namur. La seigneurie d’Anhaive, proche de la Meuse, était autrefois un donjon d’habitation accompagné d’une maison seigneuriale flanquée d’une tour d’escalier à vis. Autrefois cernée de douves, elle pourrait résulter de deux campagnes de construction et remonter au Bas Moyen Âge. De plan carré, le donjon superpose trois niveaux tout en calcaire et chainés aux angles. En 1535, la famille Salmier-Lamistant construit à côté une demeure plus plaisante, d’esprit mosan, en briques et pierre bleue. Les deux bâtiments, récemment restaurés, sont aujourd’hui reliés par une annexe contemporaine entièrement vitrée.

La seigneurie d’Anhaive à Jambes. Photo G. Focant © SPWPatrimoine

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Huy, la maison du gouverneur Située rue Vankeerberghen, cette imposante demeure resta longtemps la propriété de la famille Brialmont de Fraiture. Au début du XVIIIe siècle, elle fut toutefois louée par la ville de Huy pour y loger son dernier gouverneur, Isaac de Cronström avant d’être vendue en 1792. Les gouverneurs de la ville et du château de Huy étaient des officiers nommés par le princeévêque et avaient pour mission de veiller à la sécurité de la ville et d’organiser sa défense en temps de guerre. Ce superbe édifice, daté de 1535, a été construit en briques et calcaire et présente une imposante aile d’entrée de deux niveaux dont le rez-de-chaussée est ouvert d’un porche central. Encadrant une cour pavée, les dépendances de la seconde moitié du XVIIIe siècle en briques et moellons enduits ajoutent de la grandeur à l’ensemble. La façade présente d’intéressants motifs décoratifs : l’entrée est encadrée d’un arc reposant sur des culots à tête humaine, les fenêtres sont entourées de linteaux prenant eux aussi appui sur des culots, tantôt décorés de têtes masculines ou féminines ou de motifs végétaux. Le décor intérieur est essentiellement néoclassique.

Liège, le perron Le perron liégeois est intimement lié à l’histoire de la cité et aux divers pouvoirs qui y étaient établis. Déjà Godefroid Kurth remarquait qu’au fur et à mesure que l’autonomie urbaine venait se placer à côté de l’échevinage pour lui disputer la juridiction de la cité, le perron changea de signification. Sans cesser de servir d’outil au prince et à l’échevinage, il devient de plus en plus un organe de publicité municipale et un symbole de la liberté communale. Ainsi, le perron devient symbole des pouvoirs acquis par la cité contre le princeévêque. Il participe à la promulgation des édits, des lois et des règlements ; à ses pieds ou à proximité, les échevins jugent les contrevenants, font connaître leurs sentences et appliquent les châtiments. Proche de l’hôtel de ville, il est un instrument et un témoin de l’application de la justice. Mentionné pour la première fois sous le règne du prince-évêque Raoul de Zähringen (1167-1194), il symbolise le pouvoir de justice détenu par le souverain liégeois. On retrouve mention du monument une seconde fois lors de l’installation d’une fontaine sur la place du Marché entre 1285 et 1308. Immédiatement, le perron est placé au-dessus de cette fontaine. Sa très forte signification fut également à l’origine de ses malheurs : en 1467, Charles le Téméraire enleva le monument pour l’emporter à Bruges et ainsi signifier aux Liégeois leur défaite et la perte de leurs libertés. Rendu par sa fille Marie de Bourgogne, il fut restauré à de nombreuses reprises entre 1568 et 1986. C’est au XVIe siècle que sa restauration lui apporta sa physionomie actuelle : la fontaine est reconstruite, embellie de colonnes et de bassins, de sculptures chimériques. En 1697, l’œuvre est à nouveau renouvelée par Jean Del Cour et ornée du groupe des trois grâces supportant une pomme de pin, symbole de

La maison du gouverneur à Huy. © IPW

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Le perron de Liège. © IPW

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la liberté civique. Les marbres sont remplacés par d’autres matériaux, fonte ou pierre de taille au XIXe siècle. De forme hexagonale, le massif du monument est entouré d’un portique qui s’appuie sur des colonnes en forme de balustres renversés et est couronnée par une balustrade. Au-dessus de l’ensemble, le perron s’élève sur un piédestal servant de base à quatre lions couchés. Son importance est aujourd’hui toujours bien présente : de nombreux endroits conservent des représentations des armoiries de la ville de Liège qui, depuis le XIVe siècle, intègrent le perron. Plusieurs princes-évêques firent également figurer le monument sur leurs monnaies.

Quelques références aux princes-évêques Bien d’autres endroits témoignent en Wallonie du prestigieux passé liégeois. Outre les armoiries et les sépultures détaillées séparément, d’autres lieux conservent des références ou des mentions relatives aux souverains liégeois. En voici quelques-unes.

Clavier/Bois-et-Borsu, le château de Hoyoux Le hameau de Hoyoux abrite le château du même nom, gentilhommière du prince-évêque François-Charles de Velbrück. Accroché au flanc d’une colline surplombant le Hoyoux, le château d’esprit classique a probablement été construit dans le courant du troisième quart du XVIIIe siècle pour servir de pavillon de chasse au souverain liégeois. Une cour d’honneur en terrasses donne sur le corps central de cinq travées flanqué de deux ailes d’une travée de baies identiques. À l’intérieur se trouvent d’intéressants lambris, portes et armoires d’encoignures en chêne ainsi qu’un escalier à balustres plats dans lequel se trouve un portrait du prince-évêque inscrit dans un médaillon datant de 1740. Né en 1719 dans le duché de Juliers, à proximité de Düsseldorf, François-Charles de Velbrück devient princeévêque de Liège en 1772, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1784 au château de Hex près de Tongres, une de ses résidences favorites. Francophile convaincu, il mène une politique étroite avec Louis XV mais c’est définitivement dans le domaine des arts que l’on retient son œuvre. Prince philosophe, Velbrück est à l’origine de nombreux projets à vocation

Portrait du prince-évêque François-Charles de Velbrück conservé au palais des princes-évêques de Liège. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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artistique ou culturelle : la société littéraire de Liège ou encore la fondation de la société libre d’Émulation. Protecteur des artistes, il crée en 1774 une académie publique de peinture, sculpture et gravure. Apprécié de son vivant, pleuré à sa mort, François-Charles de Velbrück est résolument un des princes-évêques qui nous laisse le plus de traces marquantes actuellement. Huy, la dalle funéraire de Marie-Madeleine de Saint-Mart et la chapelle Notre-Dame du Bon Conseil Une dalle funéraire de 1681 provenant de l’église de l’ancien prieuré Saint-Quirin de Huy conserve une mention relative à Maximilien-Henri de Bavière. Située rue des cloîtres et adossée au mur de clôture du jardin de la cure, la dalle de la prieure Marie-Madeleine de Saint-Mart, taillée en bas-relief, comporte une épitaphe* faisant référence à ses parents : « (…) Madame Catherine de Romrée, veuve de feu noble et généreux messire François de Saint-Mart, baron de Fraipont, seigneur de Neuville et commandant les armes pour son altesse de Liège entre Sambre et Meuse (…) ».

La dalle funéraire de Marie-Madeleine de Saint-Mart à Huy. © IPW

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Au pied du Mont Picard, sur la chaussée Napoléon, se trouve la chapelle Notre-Dame du Bon Conseil. Construite pour la première fois en 1649 par Paul-Jean de Groesbeeck, grand prévôt de la cathédrale Saint-Lambert et chancelier du prince-évêque Ferdinand de Bavière, elle fut détruite par un éboulement en 1788. L’édifice actuel date de 1882 et conserve une trace du sanctuaire d’origine faisant référence à son bâtisseur et au prince-évêque Ferdinand de Bavière (1618-1650). Encastrée dans le mur, la pierre de fondation sculptée aux armes de la famille de Groesbeeck et millésimée 1649, porte l’inscription suivante : « À messire Paul Jean baron de Groesbeeck, chanoine* et archidiacre de Condroz en l’église de Liège, abbé régulier de Dinant, seigneur de Franc-Waret, chancelier de son altesse sérénissime l’électeur de Cologne, évêque et prince de Liège et président de sa chambre des comptes ». Liège Église Saint-Barthélemy Consacrée le 30 octobre 1015, deux jours après la cathédrale notgérienne, Saint-Barthélemy est une des sept collégiales

La pierre de fondation de la chapelle Notre-Dame du Bon Conseil à Huy. © IPW


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liégeoises. Témoin particulier de l’architecture romane à Liège, l’édifice a récemment connu une profonde restauration, lui rendant son aspect extérieur du XIe siècle. L’intérieur de l’édifice, lui aussi restauré, correspond aux transformations architecturales du vaisseau à l’époque baroque. Outre les fonts baptismaux, œuvre majeure de l’art occidental, l’église conserve plusieurs pierres tombales. Au sol de la chapelle située dans le transept sud, la dalle funéraire de Philippe de Mohiville rappelle le souvenir d’Érard de la Marck. Ce chanoine* de la collégiale SaintBarthélemy, mort en 1567, contemporain du prince-évêque, avait assuré des fonctions au palais, comme l’indique son épitaphe* : « Ci-gît (…) Philippe de Mohiville, chanoine* de cette église (…) ainsi que chapelain du révérendissime sire Érard de la Marck, cardinal de Liège (…) ». La dalle représente le défunt en gisant, taillé en bas-relief et entouré de divers motifs parmi lesquels des médaillons circulaires portant les symboles des évangélistes.

La dalle funéraire de Philippe de Mohiville dans l’église SaintBarthélemy. © IPW

Église Sainte-Croix La collégiale Sainte-Croix, érigée à partir de 979, fait partie des collégiales fondées par Éracle et Notger. Les nombreuses transformations de l’édifice au cours des siècles ont fait de SainteCroix un lieu d’exception : l’église présente un plan de trois nefs d’égale hauteur et deux chœurs à absides opposés. Au fond de l’abside orientale se trouve le monument funéraire d’Hubert Mielemans, chanoine* de Sainte-Croix et receveur général du prince-évêque Georges d’Autriche. Le monument est imposant et riche quant à sa décoration : effigie du défunt posée sur un lit d’apparat au-dessus d’un sarcophage, pilastres ornés de motifs végétaux, représentation du calvaire, figures allégoriques, crânes, angelots… La partie basse du monument comporte en son centre l’épitaphe* d’Hubert Mielemans, faisant référence à la figure du princeévêque : « Ici, sous ce tombeau, reposent les restes de Hubert qui jadis était Mielemans, premier fidèle et receveur du prince-évêque autrichien et clerc sacré en l’église Sainte-Croix (…) ».

Le monument funéraire d’Hubert Mielemans dans l’église Sainte-Croix. Photo de 1999. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Le Vertbois L’ancien hospice des Incurables et des Filles repenties du Vertbois, fondé en 1701 par Jean-Ernest, baron de Surlet, est encore aujourd’hui formé d’un ensemble de bâtiments érigés entre 1701 et 1703 en briques et calcaire. Construit sur un plan en E, le complexe présente une aile centrale occupée par la chapelle Saint-Charles Borromée, dont la façade principale est rythmée par quatre imposants pilastres et un portail en plein cintre. Entre la chapelle et le reste des bâtiments se trouvent deux cours intérieures. Réaffecté à partir de 1994 par la Région wallonne, l’ensemble présente aujourd’hui un intérieur résolument contemporain alors que l’extérieur a bénéficié d’une restauration minutieuse. Un portrait du baron de Surlet, situé au-dessus de la porte à rue, est accompagné d’un cartouche portant une inscription commémorative rappelant que le fondateur de l’hospice était lié de par ses fonctions à deux princes-évêques : « (…) messire Jean Ernest baron de Surlet et du Saint-Empire, chanoine* et archidiacre d’Ardenne dans la cathédrale de Liège, abbé séculier de Visé, vicaire général de feu son altesse sérénissime MaximilienHenri, coadministrateur au spirituel de son altesse sérénissime Joseph-Clément (…) ».

La représentation du baron de Surlet sur l’aile latérale de l’ancien hôpital du Vertbois. © IPW

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Mettet/Furnaux, l’église de la Nativité de Notre-Dame L’actuelle localité de Furnaux partageait sous l’Ancien Régime les destinées de la principauté de Liège et du comté de Namur. La localité portait alors le nom de Fénal et constituait une seigneurie hautaine* relevant en fief* du seigneur de Morialmé et appartenant à la principauté de Liège. Le comte de Namur y possédait certains droits parmi lesquels l’ost et la chevauchée et certaines taxes (la moitié de la taille*, la formorture* et les mortemain*). Fénal est ainsi l’objet de nombreuses contestations entre Liège et Namur : en 1780, l’empereur ordonna la cession définitive de la seigneurie au prince-évêque de Liège. L’église du village, de style gothique, a été reconstruite vers le milieu du XVIe siècle et remaniée par la suite. Elle renferme plusieurs merveilles parmi lesquelles de superbes fonts baptismaux de la première moitié du XIIe siècle et plusieurs pierres tombales anciennes. Encastrée dans le mur nord du chœur se trouve la dalle funéraire d’Antoine de Franau et Marie de Reding (1725). Cette belle dalle bipartite comporte, dans sa moitié supérieure, un bas-relief composé d’un décor de volutes formant un piédestal, de deux écussons et d’un homme et d’une femme sauvages. L’épitaphe*, située dans la moitié inférieure, évoque

La dalle funéraire d’Antoine de Franau et Marie de Reding dans l’église de Furnaux. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles


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le prince-évêque Jean-Théodore de Bavière : « (…) Seigneur messire Antoine Alexandre de Franau, comte de Fenal, chambellan de son Altesse Sérénissime l’électeur de Cologne (…) lequel est décédé le 1er de mai 1757 (…) ». Viroinval/Dourbes, l’église Saint-Servais Dès le début du XIIIe siècle, Dourbes était partagé en deux seigneuries : la seigneurie de Dourbes-le-Mont, relevant du comté de Namur et la seigneurie de Dourbes-le-Val, dépendant de la principauté de Liège. L’église Saint-Servais, située sur un petit éperon au sud du village, a été édifiée essentiellement aux XIIIe et XIVe siècles. Le plan du bâtiment est composé d’une longue nef, d’un chœur à trois pans de même largeur et d’une chapelle perpendiculaire au sud. Placée contre un mur de la chapelle sud, l’épitaphe* de Charles de Baillet et d’Anne Darche de Tromecoute, datée des alentours de 1750, fait référence au prince-évêque JeanThéodore de Bavière (1744-1763). Cette dalle murale comporte deux blasons de forme ovale entourés de deux lions dans le haut de la composition. Le bas comporte l’épitaphe* en elle-même qui nous en apprend beaucoup sur les fonctions du défunt dans le système principautaire : « Icy reposent le corps de feu M. Charles J. de Baillet, en son vivant écuyer et bailly* des

L’épitaphe de Charles de Baillet dans l’église Saint-Servais de Dourbes. Photo de 1976. © KIK-IRPA, Bruxelles

forêts de la ville et châtellenie* de Couvin pour son altesse épiscopale prince de Liège et grand bailly* de la terre souveraine de Fagnolles pour son altesse le prince de Ligne (…) ». Visé/Lixhe, l’église Saint-Lambert L’église Saint-Lambert de Lixhe, déjà citée au XIIe siècle, a été profondément remaniée dans le second quart du XVIIIe siècle. Elle présente une tour massive élevée en moellons de grès, conserve des fonts baptismaux romans ainsi que de nombreuses pierres tombales. Au mur se trouve la dalle funéraire de Gérard de Brus, dit de Loën. Daté de 1646, le monument possède un important thème héraldique et une inscription gravée sur un cartouche au contour de cuirs déroulés, lui-même posé sur un second cartouche. L’épitaphe* évoque le règne de Ferdinand de Bavière : « Ici repose le noble et généreux seigneur Gérard de Brus dit de Loën, seigneur de Nivelle et de la vallée de Meuse, gentilhomme de la chambre de son altesse sérénissime Ferdinand de Bavière, évêque et prince de Liège (…) ».

La dalle funéraire de Gérard de Brus dans l’église de Lixhe. Photo de 1971. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Liège, deux taques de foyer aux armes impériales Hôtel de Sélys-Longchamps Situé à l’entrée du Mont-Saint-Martin, cet édifice de prestige vient récemment de connaître une profonde restauration et d’intégrer un complexe hôtelier luxueux. Constitué de cinq ailes et d’une tour qui s’articulent autour de deux cours intérieures pour former un plan en H, l’ensemble a été construit dans la première moitié du XVIe siècle. Il fut remanié au cours des deux siècles suivants et restauré une première fois en 1911 sur les plans de l’architecte Edmond Jamar. Une chambre à coucher située dans la tour abrite une taque de foyer des plus intéressantes. La cheminée, datée des années 1600-1610, comporte des jambages en pierre sculptée représentant un atlante et une cariatide supportant un lion tenant un écu muet. Le linteau en chêne sculpté compte plusieurs armoiries. La taque de foyer, certainement antérieure, est richement décorée. On y retrouve les armes et la devise de Charles Quint « plus oultre ». Cette présence atypique témoigne une fois encore des rapports entre l’empereur et les souverains liégeois : Charles Quint appuie la nomination d’Érard de la Marck au rang de cardinal en 1521 et fait de lui son vassal* ;

La taque de foyer aux armes de Charles Quint de l’hôtel de Sélys-Longchamps. Photo de 1944. © KIK-IRPA, Bruxelles

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l’empereur est également lié par le sang au prince-évêque Georges d’Autriche. Maison Baar-Lecharlier Cette trace des liens entre Liège et l’empereur se retrouve dans une autre demeure du centre de la Cité ardente. Située place Saint-Denis, la maison Baar-Lecharlier ainsi dénommée de nos jours était autrefois le siège de la poste impériale de Cologne. Cette construction du XVIe ou du premier quart du XVIIe siècle, de style gothico-renaissance, en briques et calcaire, a elle aussi été édifiée sur un plan en H. Un corps central de trois niveaux et demi sur cinq travées, flanqué d’ailes de deux niveaux constituent l’imposante façade de l’édifice. Une cheminée, située dans la pièce dénommée « bureau vert », construite entre 1791 et 1800 en marbre de Saint-Rémy, conserve une taque de foyer des plus intéressantes mais bien antérieure au reste de la composition. Comme pour celle de l’hôtel de SélysLongchamps, elle figure en son centre les armoiries de Charles Quint, également entourées de l’aigle bicéphale impériale.

La taque de foyer aux armes de Charles Quint de la maison Baar-Lecharlier. Photo de 1959. © KIK-IRPA, Bruxelles


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Dinant/Anseremme, le pont Saint-Jean Trace atypique parmi d’autres, le pont Saint-Jean franchissant la Lesse peu avant la confluence avec la Meuse, témoigne d’une autre facette du passé principautaire. Ce pont en calcaire a été reconstruit successivement en 1533-1534, en 1642 puis en 1719-1720, chaque fois aux frais des États de la principauté de Liège, par l’entrepreneur Jacques Wespin pour la dernière campagne. L’ouvrage presque tricentenaire parvenu jusqu’à nous possède deux arches surbaissées, appareillées, reliées par une pile centrale renforcée de part et d’autre par un bec triangulaire. Trois entités composent les États de la principauté de Liège, ainsi dénommés depuis le XVe siècle. Ainsi, à la fin du

Moyen Âge, une partie de la puissance publique est conjointement exercée par le prince et les États, c’est-à-dire les représentants de trois catégories sociales : les chanoines* de la cathédrale Saint-Lambert (État primaire), la noblesse (État noble) et la bourgeoisie urbaine (État tiers). Tous trois participent à l’exercice des pouvoirs édictal et judiciaire, consentent l’impôt et exercent un droit de regard sur la politique étrangère de la principauté. Le contrôle et la perception des impôts permettent ainsi aux États de financer leurs nombreuses dépenses parmi lesquelles figurent entre autres l’entretien des forteresses et la construction et la réparation des chaussées et ouvrages d’art.

Le pont Saint-Jean à Anseremme. © IPW

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Les traces de la principauté en dehors de son territoire Andenne/Landenne, l’église Saint-Rémy Située sur le territoire du comté de Namur, l’église SaintRémy de Landenne est un édifice classique construit en 17601761 par le chapitre Notre-Dame de Sclayn. Elle comprend une maigre tour, une large nef de trois travées, un transept saillant et un chœur à trois pans. L’église abrite plusieurs pierres tombales des XVIIe et XVIIIe siècles parmi lesquelles celle de Charles d’Oultremont et de ses deux épouses, datée de 1661. Encastrée dans le mur du transept sud, cette grande dalle de calcaire de Meuse peinte en noir et taillée en basrelief commémore le défunt, entre ses deux épouses, mains jointes. Un cartouche, situé sous les gisants, porte une inscription gravée : « Charles baron d’Oultremont (…) gentilhomme de la chambre de son altesse l’électeur de Cologne, prince de Liège et de son conseil ordinaire (…) ». L’inscription fait référence au prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière.

La dalle funéraire de Charles d’Oultremont dans l’église Saint-Rémy de Landenne. Photo de 1944. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Anhée/Bioul, l’église Saint-Barthélemy Terre namuroise constituant un des plus importants domaines féodaux du comté de Namur, Bioul a été érigée très tôt en seigneurie comme l’atteste encore la présence d’un important château. La seigneurie hautaine* a été engagée par les plus puissantes familles parmi lesquelles les d’Orbais dit de Bioul (avant 1085), les Jauche (1280) et les Brandebourg dit de Boulant (1522). Le 22 juillet 1708, la seigneurie fut vendue à Guillaume Bilquin, maîtres de forges à Marchienne-au-Pont ;

L’épitaphe de Guillaume Bilquin dans l’église de Bioul. Photo de 1972. © KIK-IRPA, Bruxelles


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celui-ci la passa en héritage à son gendre Guillaume-Nicolas Moreau le 21 avril 1736. Ses descendants parvinrent à s’y maintenir jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La localité renferme toutefois deux traces liées à la principauté de Liège. Proche du château, l’église Saint-Barthélemy a été reconstruite en style néogothique en 1844 mais abrite encore des éléments du sanctuaire précédent, dont plusieurs monuments funéraires. Parmi ceux-ci figure l’épitaphe* de François de Propper et Thérèse de Bilquin, érigé en marbre blanc, noir et rouge entre 1736 et 1759. Situé sur le mur est du transept nord, il comprend l’inscription suivante : « D. O. M. Ici reposent les corps de messire François Guillaume de Propper, seigneur de Hun, en son vivant commissaire général des troupes de son altesse sérénissime électeur de Cologne Joseph Clément, conseiller d’estat et directeur de la

L’épitaphe de François-Guillaume de Propper dans l’église Saint-Barthélemy de Bioul. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

chambre des finances de son altesse sérénissime électeur de Cologne Clément Auguste qui, chéri de ses princes (…), mourut chrestiennement comme il avoit vêcu (…) ». Non loin de là se trouve un monument similaire, érigé vers 1738-1747 et comportant l’épitaphe* de deux personnages liés au prince-évêque de Liège Jean-Théodore de Bavière et au comte de Namur : « D. O. M. En mémoire de Messirre Guillaume Bilquin, seigneur de Bioul et Marcienne au Pont, en son vivant grand bailly des bois de son altesse sérénissime électeur de Collogne et prince de Liège (…) et de messirre Guillaume Nicolas de Moreau, chevalier seigneur de Bioul, grand bailly de la ville de Charleroy (…) ». Anthisnes, l’avouerie L’ancienne avouerie* d’Anthisnes est aujourd’hui devenu le lieu de conservation de plusieurs dalles funéraires provenant de l’ancienne église Saint-Maximin. Dressée contre la façade, la dalle de Barbara Counotte évoque elle aussi la mémoire du prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière. L’inscription fait en effet référence à l’époux de la défunte : « épouse de messire Baptiste de Nuvolara, maïeur de la Cour féodale* de son altesse de Liège (…) ». La dalle funéraire se situe sur le territoire de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy.

La dalle funéraire de Barbara Counotte à l’avouerie d’Anthisnes. © IPW

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Habay/Hachy, l’oratoire de la rue des Cigognes Localité située sur le territoire du duché de Luxembourg, Hachy abrite néanmoins une trace liée à l’ancienne principauté de Liège. Un petit oratoire situé rue des Cigognes et réutilisant les éléments de l’ancienne église de 1735 détruite en 1924-1925, conserve une pierre de fondation de l’édifice d’origine. Autrefois installée entre la chaire de vérité et le chœur de l’ancienne église, cette pierre est encastrée au revers de la façade de l’oratoire datant de 1819. On peut y lire l’inscription suivante : « Noble et généreux messire Walthère de Liverlo, chevalier du Saint-Empire romain, seigneur du chef-ban* de Walhorn, conseiller de son altesse évêque et prince de Liège, ancien bourgmestre et noble dame Marie d’Ogier son épouse, ont bâti cette église. Anno 1735 ». L’inscription fait référence au conseiller de Joseph-Clément de Bavière, Walthère de Liverlo (1664-1737), dont un fragment du monument funéraire se trouve encore aujourd’hui dans la cathédrale de Liège.

D’autres traces liées à la principauté épiscopale de Liège De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin au passé principautaire liégeois, parmi lesquels ceux cités ci-après. 1.

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Amay, tour romane , résidence de l’avoué*, vassal* du prince-évêque et transmise sans interruption aux détenteurs de cette charge jusqu’en 1789. Autrefois isolée de la ville, située dans la plaine alluviale de la Meuse et entourée d’eau, tour médiévale exceptionnelle de la seconde moitié du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle. Amay, borne de seigneurie de 1617 aux armes de la famille de Mérode (propriétaire de la seigneurie de Jehay) et du chapitre de Saint-Lambert. Anhée/Denée, château-ferme de Denée, siège d’une seigneurie liégeoise depuis 1229. Ensemble construit à partir de la seconde moitié du XVIe siècle. Étable aux armes des Looz-Corswarem d’Aix, seigneurs de Denée, datée de 1771. Anthisnes/Tavier (Ouchenée), château d’Ouchenée, seigneurie relevant de la Cour féodale* de Liège. Le territoire de Tavier, cité en 814-816 pour la première fois était partagé entre plusieurs seigneuries relevant soit du duché de Limbourg soit de la principauté de Liège. Mentionné dès 1317, le château est remanié au XVIIIe siècle et présente encore de nos jours un vaste quadrilatère englobant un donjon et une ferme. Assesse/Crupet, donjon de Crupet , ancienne seigneurie luxembourgeoise dépendant de la principauté depuis 1304. Donjon médiéval du XIIIe siècle flanqué d’une tourelle d’angle ; porche d’entrée fortifié aux armes de Guillaume de Carondelet, seigneur de Crupet (1595). Awans/Fooz, vestiges de la motte féodale, sert de refuge au prince-évêque Louis de Bourbon en 1468 avant

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le sac de Liège. Une garnison s’y installe au début du XIIIe siècle, lors de la guerre des Awans et des Waroux. Beauraing/Javingue (Sevry), tour de Sevry , siège d’une seigneurie liégeoise. Tour carrée sur trois niveaux de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, remaniée par la suite. Berloz, château de Berloz, propriété de la famille des comtes de Berloz du XIIe à la fin du XVIIIe siècle, personnages qui ont occupé les postes les plus éminents du pays de Liège. Ferme castrale, érigée vers 1616 sur les fondations de l’ancien château fort. Blegny/Saive (Pixho), ferme de Pixho , seigneurie de l’avouerie* de Fléron mentionnée à partir du XVIe siècle. Très belle ferme clôturée ouverte par un portail en calcaire ; présence d’une dalle millésimée de 1629 mentionnant un seigneur de Saive. Cerfontaine, église Saint-Lambert. Dalle d’Adrien de Wéry, bailli* de Pesche. Charleroi/Marchienne-au-Pont, chapelle du château Bilquin de Cartier . Inscription « Noble seigneur messire Nicolas de Gherin, chevalier du Saint-Empire, seigneur de Flémalle et commissaire de Liège (…) anno 1710 ». Située dans l’enceinte de l’ancien château de Cartier dont subsistent le porche aux armes des Bilquin et une partie du logis. Charleroi/Monceau-sur-Sambre, château de Monceau . Mentionné comme forteresse dès le XIVe siècle, il passe dans diverses familles tout au long de l’Ancien Régime. Chaudfontaine/Chèvremont, ruines du château de Chèvremont , détruit en 987 par Notger. Seule une infime partie de l’enceinte subsiste encore. Ciney/Achêne, vieux château, siège d’une seigneurie hautaine* liégeoise engagée en 1619 au seigneur de Taviet. Important quadrilatère de ferme d’origine médiévale et modifié aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ciney (Biron), ferme-sur-le-mont, siège d’une seigneurie hautaine* de la principauté de Liège, indépendante de la mairie* de Ciney mais adjointe à celle-ci comme « lieu adjacent » pour la perception des aides du prince. Imposant logis de type traditionnel de la seconde moitié du XVIIe siècle (dépendances postérieures). Ciney, ancienne maison du prévôt. Habitation résultant de trois phases de construction du XVIIe siècle (façade recomposée par la suite). Clavier/Ochain, château d’Ochain, siège d’une seigneurie, lieu de plusieurs grands événements de l’histoire de la principauté telle la réunion des comtes de Flandre et de Zutphen et des ducs de Gueldre et de Juliers invités par Adolphe de la Marck en 1335. Le château fut aussi le lieu de la réconciliation entre Louis de Bourbon et le seigneur Guillaume d’Argenteau après la mort du Téméraire. Clavier/Terwagne, ferme-manoir dite « de la tour », siège d’une seigneurie relevant en fief* de la principauté mais dont les droits seigneuriaux étaient exercés par l’abbaye de Saint-Hubert. Plusieurs membres de la famille de


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Portrait du prince-évêque GeorgesLouis de Berghes conservé au palais des princes-évêques de Liège. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Terwagne furent avoués du lieu. Donjon de plan carré du XIVe siècle côtoyant des bâtiments plus récents. Couvin/Boussu-en-Fagne, château de Boussu-en-Fagne . Seigneurie dépendant de la châtellenie* de Couvin, propriété de la famille de Boussu au Moyen Âge dont les membres furent prévôts de la châtellenie* de 1218 au début du XVIe siècle puis passé entre diverses mains. Armes et devise des seigneurs du lieu sur le porche d’entrée. Bâtiments du XVIIe siècle remaniés au cours des trois siècles suivants. Couvin/Boussu-en-Fagne, moulin de Boussu. Ancien moulin banal du seigneur des lieux (lié au château ci-dessus). Couvin/Pesche, ancienne maison du Bailli , résidence de Toussaint de Robaulx, bailli* de Pesche de 1574 à 1618 et de ses descendants qui l’occupent jusqu’à la Révolution. Construction du début du XVIIe siècle, remaniée ensuite. Crisnée/Fize-le-Marsal, borne seigneuriale marquant une des limites de la seigneurie de Thys, héritière d’un bornage effectué en 1746. Dinant (Walzin ), château de Walzin, dépendance de Dréhance, fief* de la principauté de Liège. Sur un promontoire rocheux dominant la Lesse, ensemble architectural édifié du XVe au XXe siècle. À côté, ruines de Cavrenne, donjon lié au fief* de Walzin, donné au princeévêque de Liège qui inféode* ensuite le bien. Au XVe ou XVIe siècle, il disparaît au profit de son voisin de Walzin. Aujourd’hui, ruines d’un donjon complété de fortifications pouvant remonter au XIIIe siècle. Dinant/Furfooz, ferme de Sûre, ancien siège d’une seigneurie hautaine* relevant de la principauté de Liège et inféodée* depuis le milieu du XIVe siècle. Vaste ensemble semi-clôturé de construction plus récente dans lequel subsiste une tour forte médiévale, peut-être du XIIIe siècle. Dinant/Thynes, ferme du château, siège d’une seigneurie hautaine* liégeoise. Imposant ensemble qui s’est développé depuis le XVIIe siècle à partir d’un donjon et d’un logis seigneurial du Moyen Âge aux mains de la famille noble puis chevaleresque de Thynes. Donceel/Haneffe, ancien château de Haneffe, siège d’une des trente-deux seigneuries banneresses du pays de Liège, élevée au rang de baronnie en 1611. Bel ensemble architectural concentré autour de l’église et caractérisé par une ancienne forteresse reconvertie en ferme et construite au XIVe siècle pour servir de refuge au seigneur lors de la guerre des Awans et des Waroux. En 1627, la seigneurie est relevée par René de Rosey, grand bailli* de Hesbaye. Donceel/Haneffe, ancienne brasserie banale dans laquelle le seigneur avait également sa prison. Donceel/Jeneffe, église de la Nativité Notre-Dame. Dalle d’Ermentrude de Jeneffe, châtelaine de Waremme décédée en 1257. Donceel/Limont, maison forte ou donjon de Limont . Peut-être construit à partir du XIIIe siècle et aujourd’hui englobé dans des bâtiments agricoles et totalement en ruines.

30. Engis/Hermalle-sous-Huy, château de Hermalle, siège d’une seigneurie relevant de la Cour féodale* de Liège et citée depuis 1100. Imposant ensemble entouré d’un vaste parc composé d’un château du XVIIe siècle bordé de douves, d’une cour et d’une avant-cour bordée de remises, d’écuries et d’une ferme castrale. 31. Faimes, motte seigneuriale , témoin de l’installation du seigneur de Celles, avoué* du prince-évêque de Liège. Fouillée au début du XXe siècle, elle était probablement surmontée d’une petite construction datant du Haut Moyen Âge. 32. Farciennes, château de Farciennes, bien inféodé* à la principauté depuis le XIVe siècle. Édifice succédant à une forteresse médiévale signalée en 1344 et actuellement en ruines. De l’ensemble construit par le seigneur de Farciennes dans le premier quart du XVIIe siècle subsiste l’aile occidentale flanquée de ses deux tours. 33. Fernelmont/Forville (Seron), « maison du comte », ancien siège d’une seigneurie hautaine* dépendant de la principauté et construite dans l’esprit liégeois dans la première moitié du XVIIe siècle par Richard Ier de Hemricourt de Ramioul. Écoinçons et armoiries dudit seigneur sous les arcs de la galerie toscane du rez-de-chaussée. 34. Flémalle/Aux Awirs, château d’Aigremont , résidence des seigneurs d’Aigremont, avoués* de Hesbaye au Moyen Âge. Ferme d’époque ayant subsisté après la reconstruction du château de 1717 à 1725. 35. Flémalle/Chokier, château de Chokier , siège d’une seigneurie figurant parmi les fiefs relevant de l’avouerie* de Hesbaye. Le lieu sert de place forte au Moyen Âge et passe entre diverses mains avant d’être transformé en demeure de plaisance dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. 36. Flémalle/Chokier, église Saint-Marcellin . Dalle et armoiries de Godefroid de Fressez, mayeur de la Cour de justice de Chokier. Autel du bas-côté gauche, mausolée de la famille de Berlo, ayant fourni de nombreux seigneurs de Chokier de 1636 à la fin de l’Ancien Régime. 37. Fontaine-l’Évêque/Leernes, château de la Jonchière, haute vouerie* liégeoise construite par l’avoué* Denis de Liège en 1611. De l’ensemble ceinturé de douves ne subsistent que la base d’une tour d’angle et le mur pignon du corps d’habitation. 38. Fosses-la-Ville, château et ferme de Taravisée, ancien fief* relevant de la Cour féodale* de Liège déjà cité au XVIe siècle. 39. Geer/Hollogne-sur-Geer, brasserie castrale construite par le seigneur de Hollogne (relevant de la Cour féodale* de Namur, la seigneurie était placée sous la souveraineté du prince-évêque de Liège). Dépendance de l’ancien château, construite en 1753 par le baron de Hollogne et remanié par la suite. Armoiries et devise des Seraing-Soumagne, seigneurs de Hollogne dans un cartouche (1753). 40. Geer/Hollogne-sur-Geer, moulin castral , autre dépendance des seigneurs de Hollogne et érigé en 1646 par le


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seigneur du lieu. Armoiries et devise des Seraing-Ponty, seigneurs de Hollogne (dans un cartouche – 1646). Geer/Hollogne-sur-Geer, église Saint-Brice , mausolée de Godefroid de Seraing et Isabelle de Ponty, seigneurs de Hollogne. Geer/Hollogne-sur-Geer, ruines du château de Hollogne . À l’écart du village actuel, vestiges de l’ancienne demeure seigneuriale du XVIe siècle aujourd’hui disparue. Ham-sur-Heure-Nalinnes/Ham-sur-Heure, château de Ham-sur-Heure , arrière-fief* de la principauté de Liège depuis le XIIe siècle. Pierre aux armes de Philippe et Anne de Mérode, membres de la famille tenant le château de 1487 à 1941 ; pierre armoriée de l’ancien pont avec texte gravé et armoiries. Bâtiments des XVe, XVIe, XVIIIe et XIXe siècles. Ham-sur-Heure-Nalinnes/Jamioulx, ancien châteauferme des sires de Jamioulx. Bâtisse du XVIIIe siècle partiellement remaniée et groupant quatre habitations. Ham-sur-Heure-Nalinnes/Nalinnes, château Monnom, ancienne demeure des seigneurs de Morialmé. Édifice d’origine médiévale reconstruit au XVIIIe siècle. Hannut/Trognée, château-ferme , siège d’une seigneurie liégeoise relevant de la Cour féodale* de Morialmé et dont le premier seigneur fut bailli* de Fosses, de Thuin et de Couvin. L’ensemble des bâtiments actuels (corps de logis et bâtiments agricoles) a été érigé à partir de la fin du XVIe siècle. Havelange/Flostoy (Barsy), château-ferme de Froidefontaine , cité en fief* de la principauté de Liège depuis 1351. Plusieurs bâtiments construits du XVIe au XIXe siècle. Havelange/Flostoy, château d’Emeville, ancien fief* dépendant de la principauté de Liège alors que le reste du hameau était une seigneurie allodiale. Maison forte citée depuis 1349 et reconstruite dans la première moitié du XVIIe siècle. Havelange/Verlée, château-ferme de Chantraine , seigneurie hautaine* liégeoise. Ensemble traditionnel de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle; pierre tombale d’un seigneur de Chantraine et Verlée (†1593). Herstal, pompe publique place Licour installée par le prince-évêque François-Charles de Velbrück. Hotton/Fronville (Deulin), château de Deulin , siège sous l’Ancien Régime d’un petit fief* indépendant de l’avouerie* de Fronville. Hotton/Fronville, ferme du XIXe siècle au sud de l’église conservant un logis médiéval, ancien siège de l’avouerie* du lieu tenue en fief* par l’Église de Liège depuis le début du XIe siècle jusqu’au XVIIIe siècle. Houyet/Celles, château de Vêves , inféodé* à la principauté à la fin du XIVe siècle. Le château était compris dans une importante seigneurie hautaine* qui couvrait les villages de Celles, Furfooz, Gendron et Foy. Au sommet d’un éperon rocheux, château médiéval caractérisé par ses

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six tours et fruit de plusieurs campagnes de construction étalées entre le XIIIe et le XVIIIe siècle. Liège/Angleur, château de Colonster , passé entre les mains d’Érard de la Marck au début du XVIe siècle puis aux Horion de 1524 à la fin de l’Ancien Régime Liège, hôtel Desoër de Solières (du nom des derniers propriétaires), bâti de 1555 à 1561 par Guillaume d’Elderen, président du Conseil privé et de la Chambre des comptes du prince-évêque Robert de Berghes. Liège, société littéraire , fondée en 1779 par FrançoisCharles de Velbrück. Liège, société libre d’émulation , fondée en 1773 par François-Charles de Velbrück. Façade reconstruite après l’incendie de la Première Guerre mondiale. Liège, maison nos 7-9, Mont-Saint-Martin, demeure à la fin du XVIIIe siècle de François-Antoine de Méan, alors évêque suffragant de Liège et prévôt de Saint-Martin, dernier prince-évêque de Liège de 1792 à 1794. Liège/Sclessin, château de Beaumont , résidence de plaisance construite pour François-Charles de Velbrück au lieu-dit « Petit-Bourgogne ». Liège/Sclessin, château de Sclessin cité depuis 1254, résidence des comtes de Berloz, seigneurs de Sclessin et avoués* héréditaires d’Ougrée. Seuls subsistent deux pavillons carrés du début du XVIIIe siècle et les trois travées centrales qui les relient. Marche-en-Famenne/Waha, église Saint-Étienne . Chœur, pierre dédicatoire relatant la consécration de l’édifice en 1050 par le prince-évêque Théoduin de Bavière (Waha se trouve dans le duché de Luxembourg mais, au XIe siècle, dans le diocèse de Liège). Marchin, château des comtes de Marchin , à l’origine seigneurie ecclésiastique reconstruite au début du XVIIIe siècle par Guillaume van Buel, conseiller aux États du pays de Liège. Témoin de son activité politique liégeoise, série de portraits de princes-évêques de 1688 à 1763 : Jean-Louis d’Elderen, Joseph-Clément de Bavière, Georges-Louis de Berghes et Jean-Théodore de Bavière. L’aile nord abritait le siège de l’ancienne Cour de justice de Marchin. Marchin (Les Forges), rue Entre-deux-Thiers, borne seigneuriale HUY/MARCHIN datée de 1700. Modave, château de Modave , propriété depuis 1642 des comtes de Marchin, capitaine des armées des Pays-Bas, chef suprême du Conseil de guerre des rois d’Espagne. Seigneurie aliénée en 1682 en faveur de Maximilien-Henri de Bavière. Armes et couronne comtale des Marchin sur le porche ; généalogie des comtes de Marchin (blasons), plafond du hall. Nandrin, donjon ou tour de Nandrin , siège de la seigneurie de Nandrin, possession de l’évêque de Liège et siège de l’avouerie*. Ohey/Évelette (Libois), ferme de l’Avouerie , ancienne possession de l’avoué* Pierre de Rossius. Oreye, église Saint-Clément . Tombe de Godefroid de Bocholtz, membre du Conseil privé de son 107


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79. 80. Portrait du prince-évêque de Liège Jean-Théodore de Bavière conservé au palais des princes-évêques. Photo G. Focant © SPWPatrimoine

altesse l’électeur de Cologne, vers 1650 (= Ferdinand ou Maximilien-Henri de Bavière). Ouffet, ancienne Cour de justice du ban* d’Ouffet , possession liégeoise détachée de la terre de Durbuy depuis 1155 et construite pour la première fois par le princeévêque Henri de Leez. Détruite à deux reprises, elle fut chaque fois reconstruite et encore mentionnée en service au XVIe siècle. Philippeville/Jamagne, ferme no 31, rue général Hontoy, datée de 1679 et réminiscence de la maison seigneuriale du Moyen Âge. Jamagne fut longuement contestée entre le comte de Namur et le seigneur de Florennes, vassal du prince-évêque de Liège. Philippeville/Merlemont, château de Merlermont, castrum* cité depuis 1155 dépendant de la principauté de Liège. Installé sur un promontoire rocheux, château d’allure médiévale bien que construit au début du XVIIe siècle et transformé en 1884. Remicourt/Lamine, motte seigneuriale , témoin du castrum* de l’avoué* de Hesbaye. Remicourt/Momalle, église Notre-Dame . Dalle de Jacques Matonet, lieutenant-bailli* de Hesbaye. Saint-Nicolas/Montegnée, maison et ferme dite de la Grosse Houille, construite au début du XVIIIe siècle pour Gilles-Paul de Germeau, lieutenant bailli* de la cathédrale Saint-Lambert. Sambreville/Tamines, ancienne tour seigneuriale de la seconde moitié du XVe siècle située en terres liégeoises et comprise depuis 1503 dans une cense* détruite en 1914. Somme-Leuze (Somal), château-ferme de Somal , siège d’une seigneurie hautaine* liégeoise. Ensemble clôturé constitué au départ d’un manoir fortifié du XVIe siècle englobé dans une ferme du siècle suivant. Tinlot/Tavier, château de Xhos, avouerie* liégeoise dépendant du ban* d’Ouffet. Verlaine/Seraing-le-Château, château de Seraing, siège d’une seigneurie relevant de la Cour féodale* de Liège. Présence d’une tour forte vers 1304 jouant un rôle stratégique sur la route de Liège et abritant les cours féodale* et censale en plus de la Haute Cour de justice. Fortement remanié et reconstruit suite à un incendie survenu la nuit de la Saint-Sylvestre 1868-1869. Villers-le-Bouillet, ferme des voués d’Amay, résidence des avoués* depuis le XIVe siècle jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La seigneurie de Villers-le-Bouillet était à l’origine propriété des comtes de Louvain qui cédèrent leur terre à l’évêque de Liège au XIe siècle. Viroinval/Dourbes, ancien moulin banal de la seigneurie liégeoise de Dourbes-le-Val. Ensemble aujourd’hui daté des XVIIIe et XIXe siècles. Viroinval/Nismes, maison des baillis . Résidence des baillis* de la châtellenie* de Couvin, implantée au pied du château et de l’ancienne église. Peut-être érigé par Sébastien de Martin (†1616), lieutenant-bailli*, à partir d’un noyau plus ancien. 109


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

81. Visé/Lixhe (Nivelle), ferme de la Vouerie*, siège de la seigneurie de Nivelle, possession de l’église de Liège et mentionnée depuis le XIIe siècle. Reconstruit en 1608. 82. Visé/Lixhe, maison de la Tour , édifiée entre 1731 et 1734 par le dernier avoué* de Nivelle, également bourgmestre de Liège. Fronton aux armes des de la Tour, avoués de Nivelle. 83. Wanze/Bas-Oha, château rouge , héritier d’une forteresse du comté de Moha, considérablement reconstruit en 1627 par Henry de Leyten, lieutenant-bailli* de Moha puis acquis par Lambert de Liverlo, chancelier de Maximilien-Henri de Bavière. 84. Wanze/Huccorgne (Longpré), château de Fosseroule, fief* du comté de Moha devenu liégeois en 1225. Mentionnée à partir de 1323, la tour forte passe pour être un des bastions périphériques du château de Moha. Aujourd’hui, bâtiments agricoles et résidentiels construits entre le XVIIe et le XIXe siècle. 85. Wanze/Huccorgne, moulin de Huccorgne, ancien moulin banal présentant des constructions des XVIIIe et XIXe siècles. 86. Wanze/Moha, ruines du château de Moha , fief* liégeois et siège d’un comté dont le premier titulaire mentionné est Albert Ier en 1022. Le comté passe entre diverses mains avant d’être cédé en don au prince-évêque de Liège en 1204. Le château est démantelé en 1376 mais le fief* continue d’être relevé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Occupant un éperon rocheux, le site est à l’état de ruines et présente de nombreux vestiges des XIIe et XIIIe siècles. 87. Waremme, église Saint-Pierre. Dalle de Fastré de Longchamps, haut bailli* de Hesbaye, vers 1565-1579 ; dalle de Guillaume de Longchamps, lieutenant général de la Hesbaye.

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Dison Jalhay Pepinster Soumagne Spa Sprimont Theux Trooz Verviers


Marquisat de Fr anchimont

Le marquisat de Franchimont

Créé territorialement à la fin du IXe siècle lorsque le domaine royal de Theux est offert à l’évêque de Liège Francon par le roi de Lotharingie Zwentibold dans un acte du 8 octobre 898, le « pays de Franchimont » devient une châtellenie* dépendant de la principauté de Liège jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Charles le Simple confirme cette donation et y ajoute la forêt de Theux le 25 août 915. Seule l’engagère* de la famille de la Marck constitue une parenthèse entre 1477 et 1505 qui interrompit cette dépendance épiscopale. Au XVIe siècle, le territoire est érigé en marquisat au moment où le prince-évêque Ernest de Bavière prend l’habitude de porter le titre de marquis. La principauté de Liège était divisée en une vingtaine de quartiers et baillages*, à la tête desquels se trouvaient des gouverneurs nommés par le prince-évêque. L’histoire du marquisat se confond ainsi avec celle de la principauté. La terre, située entre les duchés de Limbourg et de Luxembourg et la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy, comprenait cinq bans* : Jalhay, Sart, Spa, Theux et Verviers, le tout composé d’environ cinquante villages et hameaux. L’ensemble, détaché du reste de la principauté, constitue une véritable enclave liégeoise à l’est du territoire. Dans le marquisat, comme dans le reste du territoire liégeois, les villes et villages étaient régis par un bourgmestre et un conseil. Un haut voué* veillait à la sûreté du pays, le gruyer* veillait à l’observance des règlements forestiers. Le pouvoir judiciaire était exercé par des cours de justice. Chaque village un peu important possédait sa cour composée d’un mayeur, de sept échevins (faisant office de juges) et d’un greffier. Dans le marquisat, le château de Franchimont servait de prison pour les cinq bans* et la Cour de justice de Theux instruisait les procès et enfermait les condamnés dans cette prison. Andrimont, Jehanster, Troisfontaines et Surister possédaient également leur cour de justice.

Theux, le château de Franchimont Siège du marquisat, le hameau de Franchimont domine la ville de Theux et abritait une des douze résidences du princeévêque de Liège. Il est essentiellement caractérisé aujourd’hui par les imposantes ruines de la forteresse qui se dressent parmi une végétation abondante. Accessible uniquement du côté oriental, le château est défendu par un relief naturel et se situe ainsi à un emplacement des plus stratégiques. L’endroit fut cité pour la première fois sous le vocable de « castrum* Franchiermont » dans un diplôme du pape Adrien IV de 1155 dans lequel il confirme les possessions franchimontoises au

prince-évêque de Liège. Il est toutefois possible qu’un château ait été construit à cet emplacement à la fin du XIe siècle, au moment où la politique militaire des princes-évêques Henri de Verdun (1075-1091) et Otbert (1091-1119) entrainât l’érection d’une série de forteresses sur le territoire principautaire. L’endroit fut le témoin des principaux conflits médiévaux et modernes liés à l’histoire de la principauté : il fut occupé militairement par le duc de Brabant en 1195, en partie détruit et reconstruit en 1236, intimement mêlé à des guerres intestines aux XIIIe et XIVe siècles, accidentellement incendié 113


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Portrait du prince-évêque de Liège et marquis de Franchimont Ernest de Bavière conservé au Grand Curtius. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Marquisat de Franchimont

en 1387 et immédiatement reconstruit par le prince-évêque Arnould de Hornes (1378-1389). De 1477 à 1505, la seigneurie et la place-forte furent mises en engagère* par le princeévêque Louis de Bourbon (1456-1482) et relevée par la famille de la Marck. En 1487, son successeur Jean de Hornes (14821505) souhaita récupérer le château et mena un siège destructeur. L’arrivée sur le trône de Liège d’Érard de la Marck en 1505 calma les choses. Le prince désirait mener une politique de pacification et ordonna de lourds travaux à Franchimont dans le but de protéger à nouveau au mieux la forteresse devenue vétuste et inadaptée. C’est de cette époque que datent la grande enceinte, la tour d’artillerie et les casemates*. Durant la seconde moitié du XVIe siècle, le château devint la seule prison du marquisat et fut progressivement délaissé par les châtelains comme résidence principale. Des entretiens eurent encore lieu régulièrement au XVIIe siècle mais le passage des troupes de Louis XIV en 1676 laissa de profonds dégâts.

La Révolution de 1789 sonna le glas de la place forte qui fut pillée et détruite ; le château servit notamment de carrière au début du XIXe siècle. Propriété de la commune de Theux depuis 1959 et fouillé à partir de 1967, le site a connu depuis lors plusieurs campagnes de restauration plus que salutaires. Le site de Franchimont s’inscrit dans une enceinte pentagonale du début du XVIe siècle, élevée en moellons de grès et parfois de grand appareil, en grès local, schiste et psammite. Le pourtour de 264 m est composé de courtines fortement ébréchées, renforcées au nord-est par une tour d’artillerie qui, avant sa destruction en 1676, comprenait l’entrée de la place et, aux angles nord-ouest et sud-est, des casemates*. Le château est composé d’un ensemble de bâtiments groupés dans un rectangle flanqué à l’est d’un donjon assis directement sur le rocher. Le noyau primitif conserve les vestiges de trois niveaux. L’intérieur présente de très beaux espaces authentiques adaptés à l’usage de l’artillerie au XVIe siècle et la subsistance

Vue des ruines du château de Franchimont. © Les compagnons de Franchimont

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

d’escaliers intra-muros intacts donnent un attrait non négligeable à l’ensemble. Malgré les nombreuses destructions, le site reste toutefois un témoin privilégié de l’adaptation des places fortes et des progrès de la poliorcétique* à la Renaissance. L’entrée du château présente toujours un linteau frappé en son centre des armoiries du prince-évêque MaximilienHenri de Bavière (1650-1688). On y reconnaît les traditionnels attributs : bonnet de prince du Saint-Empire, crosse et épée. Personnage d’importance, il fut également prince-abbé de Stavelot-Malmedy et archevêque-électeur de Cologne. À gauche se trouvent les armoiries des Aspremont-Lynden, gouverneurs du Franchimont et à droite, les armoiries du marquisat, comportant un blason flanqué de trois lions surmonté d’une couronne.

Theux, l’église des Saints-Hermès-et-Alexandre Cet imposant édifice roman de la fin du Xe siècle ou du début du XIe siècle est caractérisé par sa silhouette massive et son vaisseau-halle de trois nefs, exemple rarissime dans nos régions. L’église est la seule du genre encore debout entre la Loire et le Rhin. Son aspect étonne et questionne tant le plan type des églises de nos contrées se voit bouleversé. De l’extérieur, installé sur un tertre, l’église fait autant penser à un château fort qu’à un lieu de culte. L’édifice est bel et bien fortifié : il se situe dans le Franchimont, à quelques encablures du château, fut lui aussi le témoin de luttes incessantes au Moyen Âge et servit de lieu de refuge à la population.

Le linteau d’entrée du château de Franchimont avec les armoiries de Maximilien-Henri de Bavière. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Marquisat de Franchimont

Les plafonds du chœur de l’église des SaintsHermès-et-Alexandre. © IPW

L’église des Saints-Hermès-et-Alexandre garde donc plusieurs traces matérielles de l’ancien marquisat. Les plafonds du chœur et des chapelles latérales sont entièrement composés de panneaux peints : l’église en compte 110, réalisés en 1630. Les panneaux latéraux sont décorés d’un motif, les centraux sont utilisés pour les donateurs locaux et représentent aujourd’hui des saints et des scènes de la vie du Christ. Parmi ces scènes, de nombreuses inscriptions prennent place et évoquent le souvenir de plusieurs gouverneurs du marquisat de Franchimont. Ils rappellent que la famille d’Aspremont-Lynden a occupé cette charge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime depuis Robert de Lynden, premier gouverneur de sa maison appelé à ces fonctions en 1578. Plusieurs pierres tombales de gouverneurs du Franchimont subsistent également dans l’église : - les plafonds du chœur portent deux inscriptions rappelant que deux panneaux peints ont été offerts en 1681 par les comtes d’Aspremont-Lynden. Le premier, représentant

« la nativité du sauveur », porte l’inscription suivante : « Ferdinand, comte d’Aspremont-Lynden, baron de Froidcourt (…) gentilhomme de la chambre et conseiller de S. A. électeur de Cologne, gouverneur du marquisat de Franchimont (…) ». Le second panneau représente une « adoration des mages » et porte l’inscription suivante : « Charles-Ernest comte d’Aspremont-Lynden, baron de Froidcourt, grand maître d’hôtel de son altesse sérénissime de son pays de Liège ». Ferdinand fut gouverneur du marquisat entre 1672 et 1687 ; il y représentait le marquis et prince de Liège Maximilien-Henri de Bavière. Suite à sa démission, son frère Charles-Ernest lui succède. Il gouverne le marquisat de 1687 à 1705 et y représente alors trois princes-évêques ; - un réservoir en marbre rouge installé dans une niche située dans la sacristie porte les armes d’Englebert de Presseux, châtelain de Franchimont de 1505 à 1516. Le châtelain exerce les fonctions de gouverneur du marquisat et réside encore principalement à cette époque dans la forteresse ; 117


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La pierre tombale du gouverneur Henri d’Eynatten dans l’église de Theux. Photo de 1941. © KIK-IRPA, Bruxelles

- la pierre tombale d’Henri d’Eynatten, gouverneur du marquisat décédé en 1579, est adossée au mur, à gauche du chœur. Elle contient deux médaillons aux armes d’Eynatten et une inscription dans sa partie inférieure : « Icy repose noble et généreux seigneur Henry d’Eynatten en son temps seigneur de Bolland (…) grand maitre d’hostel du sérénissime prince de Liège et gouverneur de Franchimont » ; - l’église abrite également la pierre tombale du gouverneur Robert de Lynden (1578-1607) et de son épouse. Les époux y sont représentés en prière et en gisant. L’inscription est aujourd’hui illisible et on devine des écus jumelés donnant les quartiers de chacun des conjoints ; - parmi les nombreux bancs anciens sculptés d’inscriptions dédicatoires remarquablement conservés, le premier banc face au chœur dans l’allée de droite comporte une inscription faisait référence à Joseph-Clément de Bavière : « Pour 118

La pierre tombale du gouverneur Robert de Lynden dans l’église de Theux. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

la famille de Monsr de Bounameau, conseiller de S.A. Serme Electle dans son Conseil ordinaire et l’un des anciens bourguemaitres de Liège – 1713 ».

Les bornes limitatives du marquisat Site de la Fagne Saint-Remacle Plusieurs bornes se trouvent sur le site de la « Fagne SaintRemacle », à cheval sur le territoire des communes de Theux et de Sprimont (Louveigné). Ces bornes-frontières situées sur le territoire franchimontois marquent la limite entre les principautés de Liège et de Stavelot. Elles ont été plantées le 14 octobre 1768 lors de la création de la route Liège-Spa via Louveigné et Theux en présence du chevalier Léonard de Streel, représentant du prince-évêque de Liège et marquis de


Marquisat de Franchimont

Franchimont Charles-Nicolas d’Oultremont et du baron de Sélys et de Fanson, représentant le prince-abbé de StavelotMalmedy Jacques de Hubin. Ces éléments d’1 m de hauteur environ et de forme pyramidale sont sculptés dans la pierre calcaire et portent les inscriptions suivantes sur quatre faces : LG / AO / 1768 / STAVELOT. Pepinster/Tancrémont Dans les bois de Tancrémont, plusieurs bornes limitatives du marquisat de Franchimont marquent la frontière avec la seigneurie stavelotaine de Louveigné.

Les perrons du territoire franchimontois Territoire d’une superficie minime, le marquisat de Franchimont possédait de nombreux perrons. Trois sont parvenus jusqu’à nous et témoignent de l’importance de ce type de monument. Alors que dans le Hainaut et en Flandre, le beffroi symbolise les libertés acquises au Moyen Âge, le perron est le symbole des libertés acquises par Liège et ses Bonnes Villes*. En effet, pour marquer leur appartenance à la principauté, certaines s’étaient dotées d’un perron comparable à celui de Liège, tel est par exemple le cas de Hasselt. Le territoire franchimontois n’est pas en reste : Verviers, Sartlez-Spa, Theux et Spa érigent un tel monument. À l’origine, la première fonction du perron pourrait donc être tout simplement de signifier aux habitants, aux voyageurs et aux étrangers la possession par la localité d’une série de privilèges et de libertés, d’un certain degré d’autonomie variable selon les cas, en rapport direct avec les libertés et franchises* accordées aux Bonnes Villes*. Le perron peut être considéré comme le centre géographique de la franchise*, servir de borne-frontière, être le témoin d’événements plus ou moins importants. Situé sur la place principale, là où se tient le marché et à proximité de l’hôtel de ville ou de l’église, il est chargé d’une signification qui en fait un symbole du pouvoir et des droits acquis : il participe à la promulgation des édits et des règlements, est le témoin de la justice rendue à ses pieds, le lieu de la convocation des plaids* généraux dans certains endroits. Jalhay/Sart-lez-Spa L’origine de Sart remonte au Xe siècle lorsque des habitants de Theux défrichèrent une partie de la localité voisine et donnèrent ainsi son nom au village. La première mention de Sart, en 1130, atteste l’existence d’une chapelle ; ce n’est que plus tard que le lieu fut érigé en paroisse et devient un des cinq bans* du marquisat de Franchimont. Les habitants reçoivent du prince-évêque Louis de Bourbon (1456-1482) le droit de bourgeoisie en 1457. Sart fit les frais de la politique principautaire et fut incendié par les troupes de Charles le Téméraire en 1468. Toujours situé sur la place du village, face à l’église, le perron de Sart existe selon toute vraisemblance depuis 1456. L’événement d’importance eut toutefois lieu le 14 septembre 1534, lorsque le prince-évêque Érard de la Marck accorda

officiellement à Sart une foire et un perron. Le monument, composé d’une colonne octogonale en calcaire posée sur six marches et surmonté d’une pomme de pin et d’une croix, doit son aspect actuel à une restauration entreprise en 1904. Theux Deux perrons furent érigés dans la capitale du Franchimont. Le premier, installé en 1457, représentait le symbole des libertés communales octroyées en 1457 par les bourgmestres de Liège qui mirent ainsi Theux au rang des Bonnes Villes* du pays. Il fut démoli dès 1468 par les troupes de Charles le Téméraire et reconstruit quelques années plus tard. Le monument a toutefois disparu à la fin du XVIIIe siècle. Situé place du perron, le monument actuel date de 1768. Il remplace l’ancien perron démoli et se présente sous la forme d’une colonne annelée, posée sur quatre marches et surmontée d’une pomme de pin et d’une croix. Il fut érigé à la demande du marquis de Franchimont et prince-évêque de

Le perron de Theux. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Liège Charles-Nicolas d’Oultremont, qui avait également octroyé un perron à Villers-l’Évêque 8. Les armes du prince, frappées au fût de la colonne, furent martelées à la Révolution et replacées en 1924 lors d’une réfection du monument. Verviers Verviers constituait sous l’Ancien Régime un des cinq bans* du marquisat de Franchimont. Ravagée elle aussi par les troupes bourguignonnes en 1468, la ville se releva progressivement dans la seconde moitié du XVIe siècle et profita alors de la ruine de la draperie rurale dans les Pays-Bas suite aux guerres de religion. Verviers devint un important bourg manufacturier suffisamment important pour obtenir le titre de Bonne Ville* de la principauté de Liège en 1651. La ville est dès lors ceinte d’une muraille, qui fut toutefois détruite dès 1675 par les troupes de Louis XIV, occupant la place forte de Limbourg toute proche. 8

Voir la notice consacrée au perron de Villers-l’Évêque, p.74.

Le perron de Verviers. © IPW

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Situé sur la place du Marché, le perron de Verviers fut lui aussi octroyé par Érard de la Marck en 1534. Il fut une première fois restauré en 1561 et entièrement remplacé en 1732 par le monument actuel qui, comme à Liège, consiste en une fontaine surmontée du perron. Il a été conçu comme cela au moment de la canalisation du ruisseau de Mangombroux qui passait à proximité et qui permettait de lier ce symbole des libertés de la population avec une commodité qui lui était aussi destinée. Classé en 1934, le monument est érigé en blocs de calcaire sur une hauteur de près de 4 m et surmonté d’une colonne de bronze achevée par une croix sur pomme de pin, comme la plupart des autres perrons. Chacune de ses faces est décorée par un masque d'angelot, en bronze également, qui crache son jet d'eau dans un vaste coquillage en pierre. Sur l'une des faces, une double porte en bois remplace la porte en bronze décorée d'armoiries placée en 1732. Les armoiries des bourgmestres Simonis et Delmotte ainsi que du princeévêque Georges-Louis de Berghes ont en effet été enlevées lors de la Révolution belge de 1830.


Marquisat de Franchimont

Les traces du marquisat de Franchimont en dehors de son territoire Anthisnes, la dalle funéraire de Florent de Rondelet Parmi les nombreuses pierres tombales présentes à l’avouerie* d’Anthisnes et provenant de l’ancienne église Saint-Maximin se trouve la dalle de Florent et Marie de Rondelet, datée de 1707. Taillée en relief et fort usée, elle comporte dans sa partie inférieure une table d’épitaphe* portant l’inscription : « Florent de Rondelet, en son vivant officier du marquisat de Franchimont et bailli* d’Anthisnes ». La pierre se trouve sur le territoire de la principauté de Stavelot-Malmedy. Soumagne/Ayeneux, la chapelle des Carmes La chapelle des Carmes du domaine de Wégimont, située sur le territoire de la principauté de Liège, témoigne elle aussi des liens indéfectibles entre le marquisat et la principauté. Une pierre sculptée située au-dessus de l’entrée de la chapelle rappelle le souvenir d’un gouverneur du marquisat. Au-dessus d’un linteau millésimé 1671, on peut lire l’inscription suivante :

« Messire Charles Ernest, baron de Lynden et de Froidcourt, visconte de Dormale, se[I]g[NEUR] de Soumaigne, Mélen, Ryanwe, grand m[AÎT]re d’hostel de son altesse sérénissime de Liège, gowerneur du principaulté de Stavelot et du marquisat de Franchemont (…) ». Le haut de la composition figure les armoiries des Aspremont-Lynden.

D’autres traces liées au marquisat de Franchimont Plusieurs autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin au passé franchimontois, parmi lesquels ceux cités ci-après. 1.

Pepinster (Harras), borne seigneuriale de 1660 marquant la limite avec Ensival, témoin des querelles de partages

La dalle funéraire de Florent de Rondelet à l’avouerie d’Anthisnes. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Vue du château de Franchimont depuis les hauteurs. Photo J. Poumay © Les compagnons de Franchimont

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des bois communaux entre Theux et Ensival pour marquer l’appartenance de Pepinster au territoire de Theux sous l’Ancien Régime. Monument en forme de pyramide tronquée et sculptée dans du calcaire, ornée d’un petit carré creusé et sculpté de la lettre E. Pepinster (Mousset), ancien moulin banal de la seigneurie de Grand-Rechain, jadis dans une enclave principautaire en terres limbourgeoises. Alimenté par un cours d’eau dont l’octroi accordé par la chambre des comptes du princeévêque remonte à 1525. Propriété depuis le XVIIe siècle du duc de Limbourg qui payait redevance à l’évêque. Theux/La Reid (Hautregard), château de Hautregard , siège d’une seigneurie résultant d’un octroi d’Érard de la Marck en faveur de la famille de Presseux détentrice de la charge de bailli* de Franchimont. Theux, place du Marché, chapelle Saint-Nicolas, sanctuaire de la fin du XIIIe siècle érigé à l’emplacement de l’assassinat en 1285 du prince-évêque Henri de Gueldre. L’église fait office de chapelle castrale du château de Franchimont jusqu’à la fin du XVIe siècle. Reconstruite en style classique en 1739.

5. 6. 7. 8. 9.

Theux, maison du bailli (ou maison Wolff ) construite au XVIe siècle par Englebert de Presseux, bailli* de Franchimont de 1505 à 1516. Theux, hôtel de ville , siège de la Cour de justice à partir de 1719. Reconstruit en 1770 par Barthélemy Digneffe en lieu et place de l’ancienne halle. Theux, moulin banal, cité depuis le IXe siècle et propriété du prince-évêque. Verviers, monument commémoratif du pont aux lions d’Érard de la Marck (lions d’origine conservés au musée communal). Verviers, hôtel de ville , construit avec l’accord de François-Charles de Velbrück et siège de la Cour de justice (déjà dans l’ancienne halle de 1527). Bâtiment de style classique construit de 1775 à 1780 sur les plans de Jacques-Barthélemy Renoz. Fronton autrefois aux armes princières, martelées à la Révolution et remplacées par le blason moderne de la ville et la devise « Publicité, sauvegarde du peuple ».


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie DUCHÉ DE BOUILLON


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1. Bertrix 2. Bièvre 3. Bouillon 4. Daverdisse 5. Gedinne 6. Libin 7. Libramont-Chevigny 8. Paliseul 9. Rochefort 10. Vresse-sur-Semois

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Duché de Bouillon

Le duché de Bouillon

À la fin du XIe siècle, le duc de Basse-Lotharingie est un des membres les plus importants de l’aristocratie du Saint-Empire. En effet, de nombreux vassaux de l’empereur d’Allemagne s’étaient vu conférer des territoires, marches et duchés, qu’ils devaient administrer en son nom. Au fil des ans, ces marquis et ducs administrent toutefois le domaine pour eux-mêmes et deviennent de véritables princes locaux. Situé aux confins de la France et du duché de Luxembourg, le château de Bouillon et le territoire alentour est entre les mains de Godefroid de Bouillon, devenu duc de Basse-Lotharingie en 1087. En 1096, le très célèbre duc vend sa terre au prince-évêque de Liège Otbert dans le but de financer sa croisade. À partir de ce moment, le domaine de Bouillon est terre principautaire et le souverain liégeois ne cesse d’affirmer sa souveraineté dans la région, tour en reprenant à son compte le titre ducal. Engagé à la famille de la Marck en 1484, le duché est restitué à la principauté en 1521, sous le règne d’Érard de La Marck qui poursuit une importante campagne de pacification de ses terres. Repris par les de la Marck en 1548 et occupé militairement par les troupes du roi de France entre 1551 et 1559, le duché revient encore au prince-évêque avant de finalement échoir par mariage en 1591 à la famille des de la Tour d’Auvergne, vicomtes de Turenne. Leur descendant, Godefroid-Maurice, reçut de Louis XIV le privilège d’exercer dans le duché une autorité absolue à la seule condition que soit maintenue une garnison française : on parle dès lors du « souverain duché de Bouillon ». Le traité de Nimègue de 1679, résultant d’une des nombreuses guerres de Louis XIV, attribue officiellement le territoire à la famille de la Tour d’Auvergne, qui détient le duché définitivement au détriment du prince de Liège. Les princes de La Tour d’Auvergne ne résidèrent jamais à Bouillon mais, sous leur gouvernement, le duché connut une salutaire période de paix. Les Français y établirent une sorte de protectorat et confièrent aux de la Tour d’Auvergne la charge de gouverneur du duché avant de l’annexer définitivement le 24 avril 1794, lorsque l’assemblée du peuple du duché instaura la République.

Le château de Bouillon et les fortifications de la ville médiévale et moderne Le site de Bouillon a de tout temps été occupé pour son important attrait stratégique. Le large méandre décrit par la Semois à cet endroit enserre un important éperon naturellement protégé par un escarpement rocheux et par la large rivière qui l’entoure. Le site est occupé dès le IIe siècle avant Jésus-Christ. À quelques centaines de mètres du site de l’actuel château, le plateau de la Ramonette qui culmine à 300 m d’altitude a lui aussi été occupé rapidement. Il servit d’assise

au Moyen Âge à une première fortification qui prenait la forme d’une motte castrale destinée à défendre le château. Celle-ci, la tour de Beaumont, disparut définitivement en 1141. Un premier château est quant à lui mentionné à Bouillon en 988. La construction de la seconde forteresse, à l’initiative du duc Godefroid de Bouillon, fut entamée sous son règne (1061-1100). Toujours en grande partie debout, la forteresse domine ce site grandiose et répond parfaitement, de par sa 125


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Portrait d’Érard de la Marck, prince-évêque de Liège et duc de Bouillon conservé au musée des beaux-arts de Liège. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Duché de Bouillon

position avantageuse, aux usages militaires du Haut Moyen Âge. Le château et son système de défense ont sans cesse évolué jusqu’au XVIe siècle. Devenus ducs de Bouillon, les princes-évêques n’eurent de cesse de perfectionner cette machine de guerre censée protéger le sud de leur territoire face au royaume de France et au duché de Luxembourg. À l’exception d’un élément de tour, peut-être médiéval, les bâtiments visibles de nos jours ne remontent pas au-delà du XVIe siècle. Les constructions médiévales ont en effet souffert du siège de Charles Quint en 1521. Il faut attendre 1551 et le règne de Georges d’Autriche pour que d’importants travaux soient réalisés : il fit construire la petite poudrière ronde, la porte à bossage et le frontispice du troisième châtelet d’entrée, la tour de l’Horloge et la tour d’artillerie qui porte son nom au début du château, la « tour d’Autriche ». Gravées sur celle-ci se

trouvent les armoiries du prince-évêque millésimées de 1551. La physionomie du site fut alors une première fois bouleversée et fit disparaître les éléments anciens ; contrairement aux croyances largement établies, le château ne conserve donc rien de l’époque du célèbre Godefroid de Bouillon. L’arrivée des de la Tour d’Auvergne en 1591 ouvrit près d’un siècle de contestation entre les princes-évêques et cette famille pour l’obtention du titre de duc de Bouillon, un siècle sans travaux majeurs. La prise du château en 1676 par Louis XIV lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg et la confirmation du titre aux vicomtes de Turenne en 1678 annoncèrent une nouvelle campagne d’importance. Une plaque en l’honneur du roi de France se situe d’ailleurs au-dessus du porche en plein cintre d’entrée du château. Datée de 1684, elle mentionne également le duc de Bouillon Godefroid-Maurice de

Vue aérienne du château de Bouillon. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La plaque en l’honneur de Louis XIV à l’entrée du château. © IPW

la Tour d’Auvergne et porte l’inscription latine « Ludovico Magno Galliar regi principum vindici belli pacis que arbitro Godef. Maurit. De Turre Avernae dei gratia bullionni dux (…) » 9. Vauban se rendit à Bouillon et, impressionné par le site, rédigea immédiatement un mémoire pour la fortification du château et de la ville. Dans un premier temps, les Français renforcèrent et modernisèrent les défenses du château : rehaussement des courtines, maisons pour officiers, casernes pour les troupes, nouvelle poudrière, nouvel arsenal. Dans un second temps, la ville se vit elle aussi fortifiée : les plans de Vauban apportèrent plusieurs courtines à créneaux, des portes, des casernes et l’édification de neuf tours bastionnées. Une ancienne caserne de Vauban subsiste boulevard Heynen ; construit en 1690, ce bâtiment constitue un remarquable exemple de corps de caserne de cavalerie. Plus loin, se trouve l’ancienne infirmerie militaire. Parmi les ouvrages conservés en ville, les bastions de Bretagne , de Bourgogne et du Dauphin constituent des éléments caractéristiques de l’art défensif de l’époque. Ce sont de solides bâtisses de schiste en forme de pentagone percés de meurtrières et présentant une échauguette*.

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Louis le Grand, roi de France, justicier et arbitre de la guerre et de la paix. Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne, par la grâce de Dieu, duc de Bouillon (…)

Le blason de Georges d’Autriche sur la tour qui porte son nom. © IPW

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Duché de Bouillon

Le bastion de Bretagne. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le bastion de Bourgogne. © Christian Jadoul

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le bastion du Dauphin. © Christian Jadoul

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Duché de Bouillon

Le musée ducal et l’hôtel de ville L’actuel hôtel de ville de Bouillon servait de palais ducal, sous le règne de la famille de la Tour d’Auvergne. Ce vaste ensemble enduit composé d’un bâtiment du XVIIe siècle, fortement reconstruit au XIXe siècle, situé à la pointe nord de l’esplanade du château et dominant la place ducale était donc la résidence du gouvernement bouillonnais. Nationalisé après la Révolution française, le bâtiment devint officiellement l’hôtel de ville de Bouillon en 1840. Inscrite dans le périmètre de l’ancien palais ducal, la résidence au gouverneur du duché est intimement liée au palais princier. Non loin de là, l’actuel musée ducal est installé dans un très bel hôtel particulier édifié par Nicolas-Joseph de Spontin, conseiller à la Cour souveraine du duché de Bouillon. Une cour s’étend face à l’entrée des bâtiments enduits de crépi blanchi et surmontés de toitures à la Mansart couvertes d’ardoises en schiste du pays. L’ensemble témoigne encore de l’esprit du XVIIIe siècle. En tant que musée d’histoire local, l’institution retrace plusieurs siècles d’histoire du duché.

L’actuel hôtel de ville de Bouillon. © IPW

L’ancienne résidence du gouverneur. © Nancy Perot

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

D’autres traces liées au duché de Bouillon Plusieurs autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin au passé bouillonnais, parmi lesquels ceux cités ci-après. 1. 2. 3. 4. 5. 6.

Bouillon, ancien hôpital civil, édifié par le duc de Bouillon Emmanuel de la Tour d’Auvergne. Important ensemble de style traditionnel construit en 1633. Bouillon, maison Dorival, résidence de plusieurs présidents de la Cour souveraine. Bouillon, couvent des Sépulcrines , fondé par le princeévêque de Liège Ferdinand de Bavière. Bouillon, maison du prévôt . Demeure construite en même temps que les casernes, dans le dernier tiers du XVIIe siècle. Logement du commandant de la place. Bouillon, ancien corps de garde de la Porte de la Poulie , une des portes d’accès de la ville construite par Vauban. Bouillon/Dohan, château de Dohan , siège d’une seigneurie du duché de Bouillon. Rebâti en 1619 par Florent Lardenois de Ville, seigneur de Dohan et capitaine-prévôt de Cugnon-Chassepierre. Manoir en schiste et grès des XVIIe et XVIIIe siècles surplombant la Semois.

7.

Bouillon/Ucimont (Botassart), château de Botassart, ancien siège de la seigneurie du même nom (Botassart était une des 4 « siries » du duché de Bouillon – sortes de pairies*). 8. Paliseul/Carlsbourg, école d’agriculture, ancien château de Carlsbourg, ayant appartenu aux ducs de Bouillon. Transformé et aménagé dans le troisième quart du XVIIIe siècle par les de la Tour d’Auvergne. 9. Paliseul/Opont (Beth), ancien château des Abbyes ou château de Beth, résidence du seigneur des Abbyes (remanié par la suite). 10. Bièvre/Gros-Fays, château-ferme de Gros-Fays, siège d’une seigneurie hautaine* du duché de Bouillon aux mains des Lamock (se trouve sur le territoire du duché de Luxembourg, prévôté d’Orchimont). Manoir traditionnel construit par Florent de Lamock en 1684, constitué d’un corps de logis flanqué de deux tourelles et de dépendances du XVIIIe siècle.

Le château de Bouillon avec, à l’avant-plan, la tour d’Autriche. © Jacques Barras

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie COMTÉ DE NAMUR


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1. Aiseau-Presles 2. Andenne 3. Anhée 4. Assesse 5. Beauraing 6. Braives 7. Burdinne 8. Charleroi 9. Châtelet 10. Courcelles 11. Ciney 12. Dinant

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13. Éghezée 14. Fernelmont 15. Fleurus 16. Floreffe 17. Florennes 18. Fosses-la-Ville 19. Gedinne 20. Gembloux 21. Gerpinnes 22. Gesves 23. Hamois 24. Hannut

25. Hastière 26. Ham-sur-Heure-Nalinnes 27. Houyet 28. Huy 29. Jemeppe-sur-Sambre 30. La Bruyère 31. Les Bons Villers 32. Mettet 33. Namur 34. Ohey 35. Onhaye 36. Oreye

37. Pont-à-Celles 38. Pronfondeville 39. Remicourt 40. Sambreville 41. Sombreffe 42. Villers-la-Ville 43. Walcourt 44. Wasseiges 45. Yvoir


Comté de Namur

Le comté de Namur

Du point de vue administratif, le royaume franc carolingien était au début du IXe siècle morcelé en plusieurs centaines de comtés (les pagi*) à la tête desquels se trouvaient des hommes issus de la classe aristocratique : les comtes. À cette époque, les titulaires de ces comtés s’efforcèrent de faire passer dans leur patrimoine familial la charge publique qui leur était confiée et faire de leur fonction une charge héréditaire. La plupart des duchés et comtés de Basse-Lotharingie dans laquelle s’inscrit la Wallonie actuelle apparurent à ce moment précis. Le comté de Namur, situé au confluent de la Sambre et de la Meuse, est issu dans l’ancien pagus* Lommacensis. Le premier comte connu fut un certain Bérenger (907-908) et Namur devint officiellement la capitale du comté en 974. Géographiquement, celui-ci ne correspondait en rien à la province actuelle : son territoire était compact, axé sur la Meuse et la Sambre et corseté par la principauté de Liège, le comté de Hainaut et les duchés de Brabant et de Luxembourg. Sa vaste surface déchiquetée comprenait également plusieurs enclaves. Les descendants de Bérenger se succédèrent à Namur jusqu’à l’arrivée de Henri l’Aveugle (†1196) qui parvint à rassembler les comtés de Namur, La Roche, Durbuy et Luxembourg et à se mettre ainsi à la tête d’un vaste territoire. Sa fille Ermesinde précipita le démembrement des possessions de Henri l’Aveugle : le bloc luxembourgeois se sépara alors du namurois. En 1429, le comté de Namur entra dans les possessions des ducs de Bourgogne, qui réunirent alors bon nombre de principautés qui aboutirent au siècle suivant à la formation des dix-sept provinces bourguignonnes, les Pays-Bas. Comté indépendant, Namur devint successivement bourguignon, espagnol sous Charles Quint puis autrichien en 1713 après le traité d’Utrecht. Le comté exista en tant que tel au sein des possessions bourguignonnes et habsbourgeoises jusqu’en 1795 lorsqu’il fut, comme le reste de nos territoires, annexé à la France. À la tête du comté était placé un gouverneur qui représentait l’empereur ; celuici était choisi parmi la noblesse d’Empire. Il présidait aussi le souverain baillage* du comté, cour féodale* qui recevait les actes et jugeait les différends. Le territoire était divisé en plusieurs baillages* (Bouvignes, Fleurus, Montaigle, Samson, Viesville et Wasseiges), mairies* (Namur, Feix) et comptait une prévôté* (Poilvache).

Namur, le château des comtes de Namur et le site de la citadelle La place forte de Namur est incontestablement caractérisée par le site de la citadelle, occupé depuis la Préhistoire. C’est sur ce site stratégique que la résidence des comtes de Namur est construite à partir du XIIe siècle. Le château comtal occupe alors la zone la plus basse de l’éperon et s’étage en terrasses recoupées par un fossé en son point culminant. La collégiale Saint-Pierre-au-Château, citée dès le XIIe siècle et

détruite en 1746, émergeait de l’ensemble des bâtiments. Les vestiges du château forment le noyau ancien de la citadelle. Si on ignore quand les comtes décidèrent de se fixer définitivement à cet endroit, l’existence d’une résidence comtale sur le site de la citadelle s’achève avec la vente du comté de Namur au duc de Bourgogne en 1421. La fonction résidentielle du lieu prend progressivement fin, le nouveau comte ne 135


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

résidant pratiquement jamais à Namur. Du logis comtal situé au point haut ne subsistent que l’âme de deux tours circulaires et quelques vestiges. En contrebas, vers le pont de Jambes, subsistent deux tours faisant partie de la seconde enceinte médiévale construite par le comte de Namur Guy de Dampierre : la tour Joyeuse et la tour César. La tour Dessus Bordial évoque quant à elle l’enceinte du XIVe siècle. Le site connaît ensuite un nouveau souffle et sa vocation militaire va croissante à partir du XVe siècle. Face à la principauté de Liège, Namur devient une place forte à la frontière de l’État bourguignon. Les ingénieurs de Charles Quint construisent une première véritable citadelle ; les Espagnols poursuivent le travail de fortification aux XVIe et XVIIe siècles. Vauban perfectionne l’ensemble après le siège de Namur par

Vue aérienne de la citadelle de Namur. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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les armées de Louis XIV et les Autrichiens poursuivront l’occupation stratégique du site au XVIIIe siècle. La citadelle de Namur, modifiée de tous temps, constitue encore aujourd’hui un site exceptionnel, conservant des vestiges de plusieurs époques et permettant à elle seule de témoigner de la présence des comtes de Namur, du Moyen Âge à l’époque autrichienne. Devant le fossé du donjon, une chapelle dédiée à saint Pierre fut élevée sous l’impératrice Marie-Thérèse en 1754 pour remplacer la collégiale détruite par un incendie suite à l’invasion des troupes françaises en 1746. Suite à la guerre de succession d’Autriche, l’empereur Joseph II décida du démantèlement partiel de la citadelle qui perdit son rôle militaire, jusqu’à l’annexion de nos territoires aux PaysBas en 1815.


Comté de Namur

Vestiges archéologiques sur le site de la citadelle de Namur. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Namur, le palais de justice L’actuel bâtiment abritant les services du palais de justice de Namur est l’héritier de la seconde résidence des comtes de Namur, appelée « hôtel du roi » ou « palais du gouvernement » lorsqu’elle devint le palais des gouverneurs du comté de Namur. La demeure fut édifiée en 1631 par l’architecte Roussel, maître des ouvrages de maçonnerie du comté et a été adaptée à ses nouvelles fonctions au XIXe siècle. L’édifice fut alors restauré et agrandi par l’architecte provincial Boveroulle dans un style néorenaissance. L’ensemble, élevé en briques et pierre bleue, est formé de quatre ailes encadrant une cour rectangulaire ; seule la façade côté rue est encore d’origine.

La façade principale est caractérisée par un avant-corps en forme de tour-porche au centre de laquelle se trouve un portail encadré de colonnes toscanes. Un passage voûté d’ogives donne accès à la cour intérieure, bordée d’une galerie d’arcades en plein cintre. En 364 ans, trente et un gouverneurs ont été placés à la tête du comté de Namur, depuis Antoine de Croÿ, nommé en 1429 par le duc de Bourgogne Philippe le Bon, jusqu’à François-Joseph-Rasse, prince de Gavre, nommé par l’empereur Léopold II en 1791. Au XVe siècle, sous les comtes de Namur de la maison de Bourgogne, le « gouverneur et 137


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La cour intérieure du palais de justice de Namur, ancienne résidence des comtes de Namur. © IPW

capitaine général du comté » était responsable, au nom du comte de Namur, de la défense du territoire et devait exercer le commandement sur les levées de troupes éventuelles et sur celles stationnées ou de passage sur ses terres. Le gouverneur était secondé par le souverain bailli*, principal officier des anciens comtes depuis le XIIIe siècle. Premier justicier du comté, il exerçait la lieutenance en l’absence du souverain. Après la création de la fonction de gouverneur, le bailli* seconda dans ses tâches le nouveau maître de Namur. À partir du XVIIe siècle, les prérogatives des gouverneurs diminuèrent progressivement. Philippe IV limita leur compétence en tant que capitaines généraux et resta seul maître pour convoquer les armées. L’hôtel du roi jouait un rôle central dans les cérémonies d’inauguration des souverains en tant que comtes de Namur. 138

La veille de l’événement, les États du comté de Namur se réunissaient au palais, dans l’appartement ordinaire de l’assemblée générale. Ils décidaient de la nomination de députés chargés de complimenter le prince. Le jour de l’inauguration, le cortège se formait au palais, le gouverneur en tête, et se rendait à la cathédrale Saint-Aubain avant de reprendre le même chemin en sens inverse. Des réjouissances étaient ensuite ouvertes durant plusieurs jours. Logé au palais, le nouveau comte de Namur rencontrait les compagnies bourgeoises de la ville dans la cour de l’édifice. Il assistait également à une comédie et se rendait le soir sur la citadelle pour assister à un feu d’artifice, comme cela fut le cas en 1712 pour l’inauguration de Maximilien-Emmanuel de Bavière. Capitale de son État éphémère entre 1711 et 1714, cette inauguration à Namur fut la seule qui soit célébrée par le comte en personne.


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Portrait du comte de Namur Maximilien-Emmanuel de Bavière attribué à Joseph Vivien et conservé au musée de Groesbeeck de Croix à Namur. © KIK-IRPA, Bruxelles

Floreffe, l’ancienne église abbatiale Entre 1102 et 1121, le comte de Namur Godefroid Ier rachète l’alleu* de Floreffe afin de le réunir à son comté. À partir de cet instant, le sort de Floreffe est lié à celui des destinées namuroises : l’endroit devient ville et franchise* et le comte accorde des libertés aux Floreffois. En 1121, il donne à saint Norbert une partie de ses droits et fait de Floreffe un centre religieux en lui permettant de fonder une abbaye. En même temps, la localité devient un des centres administratifs et économiques importants du comté de Namur ; située dans le baillage* de Fleurus, elle devient le chef-lieu d’une mairie* et possède une halle. Autour de l’abbaye, la ville devient aussi une position défensive et se trouve au centre de la politique stratégique du comte Henri l’Aveugle au milieu du XIIe siècle : le comte érige des murailles ponctuées de tours et portes. En 1289, le comte de Namur y détient les droits seigneuriaux fonciers et hautains dont la haute justice et y possède d’importants domaines. En 1672, la seigneurie hautaine* et foncière* est cédée par Charles II à l’abbé Guillaume de Jallet ; le monastère restera seigneur hautain jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. De l’enceinte de l’abbaye subsistent quelques murs du XVIIe siècle et cinq tours carrées. Le site de l’abbaye de Floreffe est exceptionnel à plus d’un titre ; l’ensemble est construit sur une pointe rocheuse qui domine la Sambre. De l’abbaye médiévale subsistent l’église, la salle du chapitre, le cellier, l’infirmerie et le moulin-brasserie. Des Temps modernes, un ensemble d’autres bâtiments parmi lesquels les quartiers abbatiaux. L’ancienne abbatiale retient

ici particulièrement notre attention de par sa richesse architecturale et de par son rôle politique d’importance : le sanctuaire est une des sépultures des comtes de Namur au Moyen Âge. Bordant le côté nord du périmètre abbatial, l’église a été érigée par l’abbé Gerland entre 1165 et 1188 ; de cette campagne subsistent la dernière travée de la nef, le transept avec le bas-côté occidental, les chapelles flanquant le chœur et la crypte. Les nefs gothiques sont achevées en 1250, le transept en 1552-1578. La grosse tour, construite au même moment, est achevée en 1563 comme l’atteste un millésime et un blason aux armes du comté de Namur présents sur la face sud. L’ensemble est coiffé d’une flèche baroque au XVIIe siècle. La superbe façade en briques et pierre bleue qui mélange l’esprit baroque et le style Louis XIV est construite sous l’abbatiat de Charles Dartevelle (1737-1756) ; l’intérieur sera pour sa part remodelé par Laurent-Benoît Dewez entre 1770 et 1775. Le chœur de l’abbatiale est encore orné de deux sépultures de comtes de Namur, reconstruits sous les travaux de décoration menés par Dewez. Du côté nord se trouve la tombe du comte de Namur Godefroid et de son épouse Ermesinde. Ce comte, né en 1067 et ayant régné entre 1102 et 1139, est à l’origine de la fondation de l’abbaye. Devenu comte de Namur, il répudia son épouse et se remaria en 1109 avec Ermesinde, fille de Conrad Ier, comte de Luxembourg, avec qui il aura cinq enfants. Il était également le frère du prince-évêque de Liège Frédéric de Namur (1119-1121). Avec son épouse Ermesinde de Luxembourg, ils reçurent à titre de fondateur de l’abbaye 139


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Vue aérienne de l’abbaye de Floreffe. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le blason du comté de Namur sur la tour de l’abbatiale de Floreffe. Photo de 1992. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Le chœur de l’abbatiale de Floreffe avec, à droite, un monument funéraire. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

leur sépulture dans l’église, devant le grand autel. Cette tombe ancienne, avant d’être déplacée dans le nouveau chœur en 1642, disparut lors des transformations apportées en 1770-1775. Elle fut remplacée par le monument que nous connaissons encore aujourd’hui, conçu en harmonie avec le nouveau décor et comme élément de la composition de l’habillage architectural. Le monument est résolument de son temps et comporte une riche décoration : un sarcophage, une tête de mort, une colonne et un pot-à-feu, assemblés avec draperie et fronton. Du côté sud, une composition analogue abrite la sépulture du comte de Namur Henri l’Aveugle et de son épouse Anne de Gueldre. Successeur de Godefroid et né en 1112, il règne sur le comté de Namur et le comté de Luxembourg, hérité de sa mère, entre 1139 et 1196. Une grave maladie lui fera perdre la vue en 1182, ce qui lui vaudra son surnom. L’histoire de ce monument est analogue au précédent, seule la composition est différente : sarcophage convexe, médaillon portant les armes du comté de Namur porté par deux angelots, tenture suspendue à une couronne et placée devant un obélisque.

Namur, l’église Notre-Dame Dédiée à l’origine aux saints Pierre et Paul et servant d’église au couvent des Franciscains avant de devenir paroissiale,

l’église Notre-Dame a été construite en style classique de 1749 à 1753 par l’architecte namurois J.T. Maljean. Érigée en briques et pierre bleue en remplacement d’un édifice gothique, elle adopte un plan traditionnel à trois nefs de cinq travées sur colonnes, transept saillant et chœur de trois travées fermé à l’est par une abside en hémicycle. Les proportions de l’édifice étonnent : le vaisseau est large, long et particulièrement élevé, offrant au sanctuaire un volume des plus conséquents. La façade, haute et sévère, superpose les ordres ionique et composite et porte en son centre un portail en plein cintre daté de 1751. L’édifice est actuellement en cours de réaffectation. Dans le chœur est conservée l’épitaphe* des comtes de Namur Guillaume Ier et Guillaume II et de leurs épouses. Les sépultures d’origine de ces comtes se trouvaient dans l’ancienne église et disparurent en même temps que l’édifice qui fut démoli en 1750 pour être reconstruit. Les tombes furent remplacées par une épitaphe* encastrée dans le décor du lambris du chœur. Il s’agit d’une dalle gravée, au décor rocaille encadrant l’inscription latine suivante : « IN SUBJECTA CHRYPTA JACENT AD BEATAM RESURRECTIONE COMITES NAMURCENSES GUILLELMUS PRIMUS ET SECUNDUS PATER FILIUS CUM UXORIBUS CATHARINA A SAUBADIA ET JOHANNA AB HARCOURT »

(Dans cette tombe reposent les bienheureux comtes de Namur Guillaume premier et second, père et fils, et leurs épouses Catherine de 141


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

L’épitaphe des comtes de Namur Guillaume Ier et Guillaume II dans le chœur de l’église Notre-Dame de Namur. © IPW

Savoie et Jeanne d’Harcourt). L’épitaphe* fait référence à Guillaume Ier le Riche (1324-1337-1391) et sa seconde épouse Catherine de Savoie (†1388) et à son fils Guillaume II (13451391-1418) et sa seconde épouse Jeanne d’Harcourt (1372-1456). Ces deux comtes issus de la maison de Dampierre comptent parmi les derniers souverains à régner uniquement sur le comté de Namur avant sa vente au duc de Bourgogne. Guillaume Ier, cinquième fils du comte de Namur Jean Ier, connut un règne sans désordre majeur qu’il occupa à acquérir des fiefs* dans le but d’agrandir son territoire. Son fils Guillaume II connut lui aussi un règne calme, passé à encourager l’industrie et fortifier le territoire. Mort sans descendance, son frère Jean III lui succéda.

Le système de défense du comté de Namur Dinant/Bouvignes, la forteresse de Crèvecœur et les vestiges des fortifications Siège d’un habitat depuis la Préhistoire, le site de Bouvignes et son attrait stratégique indéniable a de tous temps abrité des ouvrages défensifs. À partir du Xe siècle, l’appartenance de Bouvignes au comté de Namur lui procure une position importante, principalement caractérisé par sa proximité avec sa rivale liégeoise, Dinant. Dès le XIe siècle, un donjon est érigé sur l’éperon barré en même temps qu’une ville nouvelle qui concentre son habitat autour de l’église et du château réédifiés au XIIe siècle. En 1213, le comte de Namur accorde aux bourgeois de la ville des privilèges et des franchises* : Bouvignes devient la seconde ville du comté, elle est le siège d’un baillage*, circonscription administrative et judiciaire, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Au XIIIe siècle, des remparts ceinturent la ville au nord et au sud. La forteresse de Crèvecœur est construite au siècle suivant pour répondre aux 142

constructions liégeoises mais c’est sous le règne de Charles Quint que son apogée est atteint. La place forte est toutefois détruite par les troupes du roi de France Henri II en 1554 et ne s’en releva jamais vraiment ; le site est progressivement abandonné. Au début du XVIIe siècle, le château comtal se détache de la ville, des ordres religieux s’y installent et Bouvignes devient peu à peu une ville ouverte. Château et remparts sont démantelés, la ville devient véritablement une cité sans éclat au XVIIIe siècle. Malgré son déclin à l’Époque moderne, Bouvignes conserve encore aujourd’hui d’innombrables traces de son prestigieux passé : des bâtiments liés à son statut de chef-lieu de baillage* et des vestiges d’ouvrages défensifs. Situées sur un promontoire rocheux en bordure de l’agglomération, les ruines de l’ancien château comtal témoignent de l’importante forteresse créée par le comte de Namur à la fin du XIe siècle. De considérables travaux d’agrandissement et d’adaptation interviennent aux XIVe et XVe siècles. Aujourd’hui, le donjon ne subsiste plus qu’à l’état de ruines, envahies par la végétation. Dominant la ville, les ruines du château de Crèvecœur témoignent elles aussi de l’importance défensive de Bouvignes au Moyen Âge. Cette seconde forteresse est érigée par le comte de Namur vers 1321 suite au siège de la ville par le prince-évêque de Liège Adolphe II de la Marck. Avec le château comtal, Crèvecœur assure la défense de la localité au cours des multiples phases de la lutte entre les deux bourgades voisines. La forteresse est toutefois mise hors d’usage par Henri II en 1554. Du système défensif, nous conservons plusieurs ouvrages parmi lesquels la porte de la Val, proche de l’église SaintLambert. Cette ancienne porte d’entrée de la ville, remarquablement conservée, est composée de deux tours circulaires encadrant un passage voûté datant de la fin du XIVe siècle. Elle constitue le seul témoin notable des fortifications dont la ville


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Les ruines de la forteresse de Crèvecœur sur les hauteurs de Bouvignes. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Vue aérienne du site de Bouvignes avec la forteresse de Crèvecoeur et les vestiges d’une tour de défense au pied de l’église. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

était entourée depuis la charte communale de 1213 jusqu’au démantèlement par les Espagnols en 1672. D’autres vestiges des remparts médiévaux sont visibles rue de Meuse : un court pan de muraille évoque le souvenir de la porte Chevalier, autrefois entrée nord de l’enceinte. Plus loin se trouve une tour semi-circulaire, appelée tour Gossuin. En face du no 40 de la rue de Meuse se trouve une trace liée au duc de Bourgogne et comte de Namur Philippe le Beau (1478-1506). Héritier des possessions habsbourgeoises et bourguignonnes, il devient également par mariage lié au roi de Castille et de León. Véritable fondateur de la dynastie espagnole et autrichienne des Habsbourgs, il est le père de Charles Quint. La dalle, datée de 1505, est placée dans le mur de soutènement d’accès à l’église et figure les armes martelées du comte et une inscription à sa base : « Philippe, par la grâce de Dieu roi de Castille, de León et de Grenade, archiduc d’Autriche, prince d’Aragon, duc de Bourgogne, comte de Flandre et de Namur ». En dessous, un second blason martelé est entouré du collier de la Toison d’Or entre deux croix de Bourgogne.

Gembloux/Bossière, le château de Golzinne Le hameau de Golzinne conserve quelques ruines de l’ancien château des comtes de Namur, cité comme tel en 1230 et détruit en 1430. Le comte de Namur détenait personnellement la seigneurie hautaine* de Bossière et de Golzinne. Elle resta d’ailleurs dans le domaine direct des comtes de Namur jusqu’en 1628, lorsque Philippe IV accorda les droits seigneuriaux et de justice en engagère*. Le château de Golzinne était, dès le XIIe siècle, la résidence personnelle du comte de Namur. Il était administré par un châtelain nommé par le comte pour l’y représenter. Cet édifice était destiné à protéger les frontières nord du comté de Namur et était situé à quelques kilomètres du château de Corroy-le-Château, possession brabantoise. La forteresse fut toutefois détruite par les troupes du prince-évêque de Liège, en lutte contre celles du duc de Bourgogne Philippe le Bon, récemment devenu comte de Namur. L’unification bourguignonne et le renforcement des principales places fortes des nouveaux États ne permirent pas de reconstruire le château de Golzinne. En

Le blason du duc de Bourgogne Philippe le Beau à Bouvignes. Photo de 1988. © KIK-IRPA, Bruxelles

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subsistent par endroits le tracé des fossés, la base d’une tour à l’angle nord-ouest, une seconde tour en calcaire appareillé ainsi qu’une partie du mur d’enceinte sud. Dans le parc, un nouveau château a été construit en 1804. La chapelle, datant du XVIIe siècle, est l’héritière de la chapelle castrale édifiée sur le site en 1402 par le comte de Namur Guillaume II. Hastière/Waulsort, le château de Freÿr Sur la rive gauche de la Meuse, face aux célèbres rochers de Freÿr, se dresse le château du même nom. D’origine médiévale, il relève du comté de Namur et s’inscrit dans un site naturel des plus remarquables. Ce petit fief* relevant du baillage* de Bouvignes appartient à la famille de Blize à partir de 1289

et a pour vocation de défendre l’accès du comté de Namur devant un passage d’eau qui le sépare de la principauté de Liège (en face se trouve la seigneurie liégeoise d’Anseremme). Il est ensuite vendu au comte de Namur en 1345 avant d’être placé en engagère* dès 1378 et de passer entre diverses mains. Possession de la famille de Beaufort-Spontin de 1423 à 1836, le fief* ne cesse de se transformer au fil des siècles. Le château est détruit au cours de la guerre entre Charles Quint et Henri II en 1554, tout comme la place forte de Bouvignes et de nombreuses possessions namuroises. Un nouveau bâtiment est édifié à partir de 1571, toujours selon le modèle défensif : un quadrilatère renforcé de tours d’angle. La terre de Freÿr est érigée en baronnie en 1674 par le roi Charles II.

Vue aérienne du château de Freÿr et de ses jardins. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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De la forteresse défensive médiévale, rien ne subsiste. Le château est progressivement transformé en luxueuse demeure de plaisance entre les XVIe et XVIIIe siècles, au fur et à mesure que sa vocation première ne se fait plus sentir. En 1675, il sert de lieu de réunion pour la signature du traité de commerce dit « de Freÿr » entre les représentants de Louis XIV et de Charles II d’Espagne. Le château se compose aujourd’hui d’ailes en U flanquées de quatre tours cylindriques ; il allie la brique, la pierre calcaire et l’ardoise dans un style des plus classiques. La cour est fermée par de belles grilles de style Louis XV. L’important complexe castral est également connu pour ses remarquables jardins en bord de Meuse, jalonnés de diverses constructions. Parmi celles-ci, le bâtiment dit « Frédéric Salle », folie rococo érigée en 1774 et 1775, décoré de stucs des célèbres Moretti et ayant reçu la visite en 1784 de l’archiduchesse Marie-Christine, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens et fille de Marie-Thérèse d’Autriche, comtesse de Namur.

Jemeppe-sur-Sambre, le donjon de Villeret et le château de Mielmont La commune de Jemeppe-sur-Sambre compte sur son territoire deux édifices héritiers des défenses du comté de Namur. Le château de Mielmont à Onoz, siège d’une seigneurie hautaine* citée depuis 1125, est construit à la frontière de l’ancien duché de Brabant. La première mention du château apparait en 1189 suite à la prise de la forteresse de Mielmont par le comte de Hainaut Baudouin V, en lutte contre le comte de Namur Henri l’Aveugle. Uniquement foncière aux origines, la seigneurie se développe lorsqu’en 1289, le comte de Namur y détient personnellement la justice et les principaux droits seigneuriaux. En 1418, le comte Jean III octroie les droits hautains au seigneur de Mielmont. Le complexe castral est érigé sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Orneau et est protégé à l’est par un fossé. L’ensemble, en moellons de calcaire ponctué de tours, est construit entre le XIIe et le XXe siècle autour d’une cour triangulaire ouverte sur la vallée.

Le pavillon Frédéric Salle dans les jardins du château de Freÿr. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Le château de Mielmont à Onoz. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le donjon de Villeret à Saint-Martin. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La masse carrée d’un haut donjon coiffé d’un bulbe sommé d’un clocheton constitue le seul témoin des constructions d’origine, ainsi que le tracé polygonal de l’enceinte. L’aile sud est reconstruite au XVIe siècle ; d’importants travaux sont réalisés de 1870 à 1875. Malgré son allure résidentielle héritée de l’Époque moderne, le complexe castral actuel conserve toutefois une physionomie défensive hérité du Moyen Âge de par son site et de par la solidité de ses murailles. Le donjon de Villeret à Saint-Martin, planté au sommet du versant sud de la vallée de la Ligne, est lui aussi l’héritier d’une imposante construction érigée aux confins du duché de Brabant afin de protéger les terres du comté de Namur. Après avoir appartenue directement aux comtes de Namur, la seigneurie de Villeret est progressivement inféodée* aux XIIIe et XIVe siècles. Le comte reste toutefois seigneur hautain* du lieu jusqu’en 1626. La tour d’habitation est probablement érigée dans la première moitié du XIIIe siècle par le chevalier Ybert de Villeret, vassal* du seigneur de Morialmé, « homme » du comte de Namur. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le seigneur de Morialmé ou le comte lui-même ne soit intervenu dans la construction de la place. La maison forte, aujourd’hui à l’abandon, est érigée en grès et calcaire et est caractérisée par son coffre rectangulaire de trois niveaux fondés sur une cave voûtée.

Namur, les fortifications comtales Ville de Meuse, Namur est habitée depuis le Néolithique. Fortifiée à l’époque romaine, elle devient centre commercial à l’époque mérovingienne. C’est toutefois au Xe siècle que le sort de Namur bascule : l’installation du premier comte de Namur Bérenger donne à la ville son titre de capitale. La population s’accroît de manière impressionnante et se propage au-delà du confluent, sur la rive gauche de la Sambre. La rive droite de la Meuse fait quant à elle partie des possessions liégeoises et échappe à la juridiction des comtes de Namur. Réunissant l’ensemble depuis la fin du XIIe siècle, une enceinte clôture la ville et est renforcée par une série de tours dont trois subsistent. Namur devient à l’Époque moderne une des plus importantes places fortes d’Europe ; les fortifications se développent encore à la fin du XIVe siècle, une enceinte bastionnée double les remparts au XVIIe siècle et est une nouvelle fois renforcée par Vauban. Trois témoins de l’ancien système de défense de Namur sont toujours visibles actuellement. Située rue Basse-Marcelle, la tour Baduelle, dite également tour de la Monnaie, constitue un vestige de l’enceinte urbaine du XIVe siècle. Située en retrait de la rue dans une cour d’école dont l’accès est privé, il s’agit d’une tour semi-circulaire aujourd’hui à l’état de ruine très avancé et dont une portion de rempart est partiellement 147


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La porte de Bordial sur le site de la citadelle de Namur. Photo P.-H. Tilmant © SPW-Patrimoine

Le beffroi de Namur, ancienne tour comtale de défense. © IPW

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conservée à gauche. Le beffroi de Namur, situé derrière la place d’Armes et classé au patrimoine mondial de l’Unesco, était autrefois appelé tour Saint-Jacques. Cet édifice circulaire érigé en calcaire était compris dans la troisième enceinte de la ville, construite en 1388 sur les plans de l’architecte Godefroid de Boufiaule à la demande du comte de Namur Guillaume Ier. Probablement transformée au XVIe siècle, elle fut également restaurée par le magistrat de la ville en 1733. La tour de défense devient officiellement le beffroi de Namur en 1746 après l’incendie de celui de Saint-Pierre-au-Château. La construction, haute de trois étages, est coiffée d’un campanile en bois terminé par une flèche bulbeuse. Enfin, la tour Marie Spilar est elle aussi un vestige de la troisième enceinte namuroise. Construite de 1388 à 1390 en moellons de calcaire, il s’agit également d’une tour semi-circulaire massive, cette fois sur deux étages et toiture d’ardoises. Les Espagnols poursuivent la défense de la ville à l’Époque moderne. Charles Quint impose la construction d’un nouveau rempart en 1522 et trois grandes campagnes de travaux s’étalent entre 1630 et 1690. Deux bastions sont accolés à la muraille médiévale, les fossés sont élargis et de nouvelles portes d’entrée sont érigées. De celles-ci, seule subsiste la Porte de Bordial, sur la rive droite de la Sambre, caractérisée par son bossage baroque typique de l’époque.

Les ruines de la tour Baduelle à Namur. © IPW

La tour Marie Spilar à Namur. © IPW

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Onhaye/Falaën, le château de Montaigle La terre de Montaigle, donnée en fief* en 1215 à Gilles de Berlaymont, fit un retour dans l’escarcelle du comte de Namur Guy de Dampierre qui la racheta en 1298 ou 1299. À sa mort, il fit don du domaine à son second fils Guy de Flandre qui construisit le puissant château fort que nous connaissons encore aujourd’hui. Le bien appartint ensuite en douaire à Marguerite de Lorraine, première épouse de Guy de Flandre. Chef-lieu du baillage* de Montaigle dès le XIVe siècle, le château fut de tous temps étroitement lié au pouvoir comtal. La place soutint Bouvignes lors de ses nombreuses luttes avec Dinant et devint une des principales forteresses du système

de défense du comté de Namur. Comme la plupart des autres places fortes namuroises, Montaigle fut détruite par les troupes du roi de France en 1554 et délaissée par la suite. Le domaine fut morcelé à l’Époque moderne et la seigneurie fut engagée en 1640 au chevalier Jean Polchet, président du conseil du comté de Namur, dont le fils fit construire la château-ferme de Falaën. La forteresse occupe un site exceptionnel et profile ses ruines sur un éperon de roche calcaire situé au confluent du Flavion et de la Molignée. Les vestiges comprennent aujourd’hui un donjon rectangulaire formant l’ancien logis seigneurial, une cour et le logement de la garnison. Fouillées et

Vue aérienne des ruines de la forteresse de Montaigle. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Les vestiges du château de Montaigle. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

consolidées, les ruines sont classées depuis 1946 et reconnues patrimoine exceptionnel de Wallonie. Sur le plateau supérieur, le donjon de plan rectangulaire est accessible par un escalier étroit que commande une tour. On y trouve les pièces de vie du seigneur. Une tour de guet, la plus élevée du château, y est adjointe. De l’autre côté de l’ensemble se trouvent la cour et le logement de la garnison qui occupent le plan inférieur. Yvoir/Houx, le château de Poilvache Tout comme la plupart des forteresses médiévales barrant l’accès au comté de Namur, le château de Poilvache se situe sur un vaste promontoire rocheux dominant la rive droite de

la Meuse. La forteresse était le centre d’une prévôté* comprenant cinquante-huit fiefs*. La première mention de Poilvache remonte à 1228 sous le nom de « château de Méraude ». Assiégée sans succès par le prince-évêque de Liège Jean d’Eppes en 1238, la place forte tint toutes ses promesses. Les comtes de Namur et de Luxembourg se disputèrent ensuite sa possession tout au long du XIVe siècle ; le conflit ne fut réglé qu’avec la vente du comté de Namur au duc de Bourgogne Philippe le Bon en 1421. Celui-ci remit le château en état et en fit une position privilégiée lors des luttes entre Namur et Liège en 1430. Poilvache fut pris par les troupes du princeévêque Jean de Heinsberg, pillé et incendié. Le château ne se 151


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

releva pas de cette ultime attaque, trop endommagé pour être restauré. Seule la prévôté* subsista jusqu’en 1794. Centre administratif d’importance, elle couvrait alors une bonne part du Condroz occidental. Aujourd’hui, seules quelques ruines témoignent du passé défensif de l’endroit. Les fouilles archéologiques menées à partir de 1879 ont mis à jour un site exceptionnel de 2,5 ha

Vue aérienne des ruines de la forteresse de Poilvache. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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qui nous en apprend beaucoup sur l’occupation médiévale du site. La ville de Poilvache était alors entourée d’une muraille ponctuée de tours circulaires ; le château s’élevait devant la ville qui, en quelque sorte, lui servait de basse-cour. Les fouilles menées par la Région wallonne, propriétaire des lieux, ont permis de consolider et de redresser plusieurs murs et tours qui donnent un aperçu de l’étendue de la forteresse.


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Les vestiges de la forteresse de Poilvache. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les enclaves namuroises Braives/Fumal, le château de Fumal Depuis le Moyen Âge, le territoire de Fumal était partagé entre la principauté de Liège et le comté de Namur. La seigneurie, incluant le château, l’enceinte, l’église et les dépendances agricoles formait une enclave namuroise. L’essentiel du village situé tout autour se trouvait en terres liégeoises et relevait du comté de Moha. La seigneurie de Fumal fut citée pour la première fois au XIIe siècle et comprenait alors une tour de défense et une enceinte fortifiée. Le site exceptionnel conservé aujourd’hui est l’héritier de cette seigneurie médiévale. Il est situé sur un escarpement rocheux qui domine la vallée de la Mehaigne. On y trouve encore le château, la ferme castrale et l’église Saint-Martin, construits au XVIe siècle et remaniés entre le XVIIe et le XIXe siècle. L’église Saint-Martin, aujourd’hui paroissiale, était autrefois l’église domaniale comprise dans l’enceinte médiévale du château. L’édifice a été complètement remanié en 1884 en style néogothique par l’architecte Edmond Jamar. Construite en moellons de calcaire de Vinalmont, pierre de la région,

elle comprend une tour flanquée de deux annexes prolongeant les bas-côtés, trois nefs de deux travées et un chœur à trois pans. À gauche du sanctuaire se trouve la chapelle castrale érigée au XVIIe siècle par le seigneur de Fumal Nicolas Hinnisdael. Dans le cimetière attenant, quelques vestiges de l’ancienne tour médiévale du XIIe siècle témoignent de la présence d’un édifice fortifié depuis la première mention de la seigneurie en 1150. Le château de Fumal est aujourd’hui le principal témoin de l’occupation namuroise en principauté de Liège. Destiné à protéger l’enclave, il est signalé dès le milieu du XIVe siècle. L’édifice actuel a été construit à partir de 1622 par Nicolas Hinnisdael mais a été gravement endommagé par un incendie en 1722 et restauré par la suite. Il se compose de trois constructions formant un L et intégrant les plus anciens éléments du domaine : l’aile sud date de 1622 ; le grand quartier et le donjon datent du XVIe siècle mais ont été entièrement remaniés en 1622 également ; le nouveau quartier date de 1773, à l’emplacement de bâtiments du XVIe siècle. À l’extrémité est 153


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Vue aérienne du château de Fumal et de ses dépendances. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les ruines de la forteresse médiévale de Fumal, à quelques mètres du château actuel. © IPW

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de l’éperon rocheux, la cense* d’Al Fosse constitue sans doute le plus beau témoin de l’architecture civile du XVIe siècle en Hesbaye. Dotée d’un important logis gothico-renaissance, elle est classée depuis 1933. Le site, remarquable a plus d’un titre, a été classé dans son entièreté en 1976.

pavée, les bâtiments actuels ont été érigés principalement dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le logis conserve toutefois d’importants éléments de la première moitié du XVIIIe siècle, dont une fenêtre à croisée en pierre de Gobertange. Le seigneur y possédait une haute cour de justice.

Hannut/Wansin, la ferme du Tchestia Le village de Wansin était compris sous l’Ancien Régime dans une vaste seigneurie avec les villages de Wansineau et Chapeauville. Elle fit longtemps partie du domaine des comtes de Namur et de leurs successeurs avant d’être vendue en 1688 à Charles Zuallart et de passer entre diverses mains jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La ferme du Tchestia 10, vestige du château-ferme des seigneurs du lieu, était le siège de cette seigneurie constituant une enclave namuroise dans les terres du duché de Brabant. Organisés autour d’une cour

Oreye/Bergilers, la maison du bailli Déjà occupé à la Préhistoire et à l’époque romaine, Bergilers constituait durant le Haut Moyen Âge un franc-alleu* jusqu’en 1335 lorsque Clérembaut d’Atrive en fit hommage au comte de Namur Jean II qui releva le domaine en fief*. La localité devint à partir du XIVe siècle le siège d’une seigneurie qui constituait une enclave namuroise en pays de Liège. À sa possession était attaché le droit de siéger au nombre des douze pairs qui formaient, avec le comte de Namur, le tribunal suprême du comté. Vers 1400, la seigneurie fut mise en engagère* et passa entre diverses mains. Les seigneurs y possédaient une haute cour de justice et, au XVIe siècle du moins, un moulin.

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Tchestia signifie château en wallon.

La ferme du Tchestia à Wansin. © IPW

La maison du bailli à Bergilers. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

L’ancienne maison du bailli* est aujourd’hui le témoin le plus marquant de cette appartenance namuroise d’Ancien Régime. Située en retrait face à l’église, la bâtisse récemment restaurée a été construite au début du XVIIIe siècle en briques et calcaire, sous une bâtière à coyaux* de tuiles. Située dans le baillage* de Wasseiges, l’enclave de Bergilers possédait une résidence secondaire pour le bailli*, personnage exerçant dans sa circonscription des fonctions judiciaires, financières et militaires : veiller à l’application des ordonnances du comte de Namur, rendre la justice en appel des jugements rendus par les prévôts*, lever et collecter les impôts ou encore mobiliser les troupes en cas de conflit.

encore l’angle nord du donjon et une partie de sa face nordest, alors que le reste des ruines ne dépasse pas un mètre de hauteur. Un oratoire fondé par les seigneurs de Beaufort en 1127 est lui aussi encore visible au sud-ouest du donjon. Il est le survivant d’un ensemble religieux construit suite à l’autorisation conférée par une charte du prince-évêque de s’installer à cet endroit. Les fouilles menées entre 1969 et 1971 ont ainsi permis de mettre à jour bon nombre de vestiges et de découvrir avec certitude l’existence de deux complexes architecturaux : une communauté religieuse et un château fort.

Huy/Ben-Ahin, les ruines du château de Beaufort

Le cas de la ville haute de Charleroi est bien différent de celui de ces cités centenaires et millénaires qui existent en Wallonie depuis l’Antiquité et le Moyen Âge. Charleroi est véritablement le fruit de la volonté du roi d’Espagne de protéger ses frontières et peut être dans son entièreté considérée comme une trace de l’ancien comté de Namur. Le Traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 mettait fin à une longue guerre entre Français et Espagnols. Le roi Philippe IV d’Espagne s’efforça, après la fin de ce conflit, de renforcer à nouveau les frontières des Pays-Bas espagnols, sévèrement meurtries. Il décida de la création d’une forteresse nouvelle face à la France, près du village de Charnoy. Située sur la rive gauche de la Sambre, complétée par deux vallons latéraux et créant un éperon barré propice à une fonction défensive, la place forte sort de terre en 1666. La ville nouvelle est baptisée Charleroi en l’honneur du nouveau roi d’Espagne Charles II. La place forte, à vocation militaire uniquement, épouse la forme d’un hexagone embastionné autour de fossés à escarpes et contrescarpes et zones inondables. Un an plus tard, la forteresse fut déjà abandonnée par les Espagnols après un démantèlement partiel ; les Français prendront le relais et décidèrent dès 1668 de la reconstruire. Supervisés par les ingénieurs Choisy et Vauban, les travaux offrirent à Charleroi un plan radioconcentrique défini par l’actuelle place Charles II dont les rues adjacentes témoignent encore de la physionomie défensive du XVIIe siècle. Les Français fondèrent également une ville, entamèrent une œuvre d’urbanisation et installèrent progressivement une population civile. Le sort de Charleroi ne cessa d’évoluer dans les décennies suivantes : entre 1678 et 1748, la forteresse releva des Français, fut reprise par les Espagnols et intégra les Pays-Bas autrichiens. Elle fut une dernière fois modifiée en 1816 par les Hollandais avant d’être abandonnée progressivement après l’indépendance de la Belgique. Désarmée par étapes, elle fut démantelée à partir de 1867. De son riche passé de place défensive, Charleroi n’a malheureusement gardé que très peu de traces visibles. La Révolution industrielle et l’urbanisation effrénée ont résolument transformé le visage de la ville. La place Charles II correspond à l’ancienne place d’armes de la forteresse dont elle a gardé la forme hexagonale. L’église Saint-Christophe , située sur cette place, est l’héritière d’une chapelle construite en 1667

Mentionné pour la première fois en 1194 dans la chronique de Gislebert de Mons, chancelier du comte de Hainaut Baudouin V, le Bealfort castellum était à l’époque une possession liégeoise. Cité à nouveau en 1227, il est alors la propriété d’Arnold de Beaufort, chef des ministériaux* du princeévêque de Liège, avoué* de Huy et premier seigneur du lieu. La seigneurie était puissante et s’étendait sur un territoire non négligeable. En 1276, en pleine guerre de la Vache, le seigneur de Beaufort se rallia au comté de Namur. Ce conflit entre Namur et Liège avait été déclenché par le vol d’une vache par un habitant de Jallet (fief* namurois) à un habitant de Ciney (Bonne Ville* liégeoise). Le voleur fut arrêté et pendu par les gens du bailli* de Condroz : par vengeance, le seigneur Henri de Beaufort décida le pillage de Ciney. En représailles, les Hutois assiégèrent le château de Beaufort et obligèrent le seigneur à demander l’aide du comte de Namur Guy de Dampierre dont il dut se reconnaître vassal*. Cette guerre, déclenchée par un événement anodin, fit donc passer Beaufort de Liège à Namur. La seigneurie devint un des points stratégiques d’importance du comté de Namur, une enclave de plus sur l’important territoire namurois ; dès lors, le château constitua une menace constante et directe pour la ville liégeoise de Huy, située à quelques encablures. En 1330, le comte de Namur Jean II acquit définitivement et personnellement la seigneurie pour la donner en apanage à son frère Robert de Namur. Entre 1344 et 1353, la comtesse douairière de Namur, Marie d’Artois, fit un séjour prolongé dans le château de Beaufort avec ses trois fils. La place forte fut à nouveau assiégée et rasée en juin 1430 par les Hutois, au cours d’une nouvelle guerre d’importance entre le prince-évêque de Liège Jean de Heinsberg et le comte de Namur Philippe le Bon. À partir de ce moment, la forteresse fut progressivement abandonnée et ne subsiste de nos jours qu’à l’état de ruines. Le donjon, construit entre 1184 et 1194 sur un éperon rocheux en forme de triangle, est aujourd’hui réduit à des vestiges d’un pan de mur de 14 m de hauteur, de culées et d’une pile de pont-levis, élevés probablement par Lambert et Arnould de Huy. Au point culminant de l’éperon se dresse 156

Charleroi, le site de la ville haute


Comté de Namur

La pierre de fondation fleurdelisée à l’entrée de l’église Saint-Christophe de Charleroi. © IPW.

L’ancienne maison du bailli à Charleroi. © IPW

La borne du génie située au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi à Charleroi. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La chapelle Sainte-Anne à Charleroi, avec de part et d’autre de la porte d’entrée au niveau du sol, les pierres commémoratives de gouverneurs de la place forte. © IPW

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Comté de Namur

par les Français. Une pierre de fondation de cette chapelle disparue, millésimée 1667 et frappée de trois lys de France est toujours conservée dans le porche d’entrée de l’église actuelle. Les bâtiments d’importance de la place d’armes telle la caserne de cavalerie ou la maison du gouverneur, ont tous disparu. La maison du bailli *, aujourd’hui occupée par l’Espace Wallonie, se trouve toujours rue Turenne, à proximité de l’hôtel de ville. Datée de 1780, la bâtisse construite en briques enduites et pierre calcaire a fait l’objet d’une belle restauration. La porte est surmontée du millésime, d’une couronne et de guirlandes taillées dans le calcaire. Classé en 1989, cet édifice est un témoin privilégié de l’architecture civile de l’époque ; elle abritait le bailli*, représentant de justice dans la ville haute. Non loin de là, au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi, une borne marquée du nombre 80 et de la lettre G fait référence au génie, organisme qui décidait de l’alignement des habitations dans la forteresse. La chapelle Sainte-Anne, située rue de la chapelle, a pour sa part été bâtie en 1819. Récemment restaurée, elle a été élevée en pierre calcaire et briques enduites et conserve toujours deux pierres de commémoration antérieures à son édification rappelant le nom des donateurs à l’origine de la construction de l’édifice primitif en 1682, les gouverneurs de la place forte de Charleroi, Juan de la Paz Tementio et Don Juan Antonio Sarmiento y Camudio. Quelques vestiges des fortifications existent encore mais sont invisibles depuis la chaussée. Dans les caves du café « le Corto », situé rue de Montigny, sont conservées des casemates* ainsi qu’un tronçon de souterrain qui semblent dater de la forteresse française. Rue de Dampremy, les caves de l’immeuble situé au no 61 abritent encore une voûte de soutènement qui appartiendrait au chemin couvert de la forteresse française. À gauche du bâtiment se trouve une casemate* et, dans le jardin situé dans l’îlot, un long mur en pierre témoigne vraisemblablement des fortifications espagnoles ou françaises.

La pierre de commémoration du gouverneur Juan de la Paz Tementio sur la façade de la chapelle Sainte-Anne à Charleroi. © IPW

Namur, la halle al’Chair Située en bordure de la Sambre, l’ancienne halle des bouchers de Namur a été bâtie de 1588 à 1590 sur ordre du gouvernement de Philippe II, en remplacement de la vieille halle en bois, propriété des comtes de Namur depuis le Moyen Âge et ensuite entrée dans les possessions des Habsbourgs. L’édifice est bâti selon les plans de Conrad II de Nuremberg et Bastien Sion, maîtres des ouvrages du comté de Namur. Boucherie à l’origine, le bâtiment connaît dans les siècles suivants de nombreuses affectations : école dominicale de l’évêché de Namur, magasin, arsenal, hôpital, temple protestant, salle de théâtre, salle du Conseil communal, école primaire et enfin, depuis 1855, siège du musée archéologique de Namur. Reconnue patrimoine exceptionnel de Wallonie, la halle al’Chair est construite en briques et pierre bleue et constitue un des derniers témoins de l’architecture traditionnelle mosane de la fin

du XVIe siècle. Construit sur trois niveaux surmontés d’une grande toiture ardoisée ponctuée de lucarnes, le bâtiment est imposant et caractérisé par de hautes fenêtres à croisée. Capitale du comté et ville stratégique sur l’échiquier du roi d’Espagne, Namur devient une place d’importance dans la reconquête des Pays-Bas à la fin du XVIe siècle. C’est certainement dans ce sens qu’il faut comprendre la présence, audessus de l’entrée du bâtiment, des armoiries de Philippe II réalisées en 1589 par le tailleur de pierre Jehan David et remplacées depuis par une simple peinture polychromée et enrichie de dorures par Jehan de Saive. Ce cartouche d’assez belle taille présente en son centre un blason qui reprend les possessions de Philippe II : Castille, León, Grenade, Aragon, Sicile, Autriche, Bourgogne ancienne et moderne, Brabant, Flandre, Tyrol et, au centre de la composition, Namur. Ce 159


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les armoiries de Philippe II d’Espagne sur la façade de la halle al’Chair à Namur. © IPW

blason est entouré du collier de la Toison d’Or placé sur une croix de Saint-André, symbole des ducs de Bourgogne et sommé de la couronne royale d’Espagne. Il s’agit ici d’une des traces d’importance de l’appartenance de nos régions à la couronne espagnole et ses souverains. Philippe II, fils de Charles Quint né en 1527 devient roi d’Espagne et souverain des Pays-Bas espagnols en 1556 suite à l’abdication de son père. De par ses possessions, il est notamment comte de Namur, comte de Hainaut, duc de Luxembourg, duc de Brabant ou encore duc de Limbourg. Prince espagnol de la maison de Habsbourg, il règne jusqu’à sa mort en 1598.

Walcourt, l’église Saint-Materne Ville d’origine médiévale bâtie sur un promontoire peu élevé dominant la vallée de l’Eau d’Heure, Walcourt est située au carrefour des comtés de Namur et de Hainaut et de la principauté de Liège. La ville est toujours aujourd’hui caractérisée par l’imposante basilique Saint-Materne, héritière d’un édifice consacré en 1026 par le seigneur du lieu. Progressivement 160

agrandie et modifiée par la suite, elle est ravagée par un incendie en 1228. L’église est reconstruite en style gothique ; ses travaux s’étalent sur plusieurs siècles. Le voûtement est achevé au XVe siècle et l’aménagement intérieur se poursuit au XVIe siècle par l’installation des stalles et du jubé, peut-être offert par Charles Quint. Un nouvel incendie entraîne la reconstruction de la haute flèche de la tour occidentale en 1615. L’intérieur reçoit ensuite un mobilier baroque et une nouvelle sacristie est construite à partir de 1705. À la fois collégiale et lieu de pèlerinage, l’église porte le prestigieux titre de basilique. La pièce maîtresse est sans aucun doute l’imposant jubé dit « de Charles Quint ». L’œuvre datée de 1531 est surmontée d’un calvaire plus ancien. Elle est abondamment décorée : flammes, accolades enrichies de fleurons, frises, feuillages, pinacles, statues et médaillons dans le pur style gothique tardif. La tradition attribue en effet la donation de l’œuvre par le roi d’Espagne lui-même. Les armoiries de Charles Quint et de la maison d’Espagne figurent d’ailleurs sur le jubé. Le premier représente les armes personnelles de Charles Quint : un blason portant une aigle bicéphale impériale et surmonté de la couronne impériale.


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Le blason de Charles Quint surmonté de la couronne impériale sur le jubé de la basilique de Walcourt. © IPW

Les armoiries de la maison d’Espagne sur le jubé de la basilique de Walcourt. © IPW

Les secondes, celles de la maison d’Espagne, sculptées et peintes, rappellent celles plus tardives de Philippe II sur la halle al’Chair 11. Les différents quartiers qui forment les possessions espagnoles se retrouvent sur un blason entouré de la Toison d’Or et surmonté de la couronne royale. Une autre trace liée à Charles Quint est conservée dans l’église. Situé au mur ouest du côté nord, l’épitaphe* de Toussaint Staffe, écuyer et lieutenant maïeur de Walcourt date de 1621. À en croire les inscriptions présentes sur le monument, le défunt aurait vécu jusqu’à l’âge respectable de 110 ans ! Le texte précise qu’il a mené ses fonctions de maïeur de la Cour de justice pendant 60 ans « sous la commission de l’empereur Charles V ». 11 Voir la notice précédente.

L’épitaphe de Toussaint Staffe dans la basilique de Walcourt. Photo de 1944. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Namur, la cathédrale Saint-Aubain Les origines d’un sanctuaire dédié à saint Aubain remontent en 1047 lorsque le comte de Namur Albert II décide de fonder une collégiale sous son patronage. En 1559, le nouveau roi d’Espagne et comte de Namur Philippe II réorganise les diocèses sur son territoire et Namur devient siège d’un évêché. La collégiale devient cathédrale. L’édifice actuel ne correspond pourtant plus à celui des origines. L’architecte Gaetano Matteo Pisoni reconstruit le monument entre 1751 et 1767. La façade principale s’inspire de l’architecture italienne : précédée d’un large perron, c’est une imposante paroi élevée en petit granit qui présente des décorations typiques de l’époque (colonnes à chapiteau corinthien et composite, frontons courbes ou triangulaires, oculi, balustrades, potsà-feu, statues). Installée au centre de la place, face à l’ancien palais épiscopal, la cathédrale domine l’ensemble. Sa coupole surmontée d’un lanternon contribue à cette impression. L’intérieur de l’édifice est paré d’une décoration uniforme de style classique composée essentiellement de stucs de couleur blanche.

Depuis le Moyen Âge, la collégiale Saint-Aubain est une des sépultures des comtes de Namur. Les monuments funéraires ont disparu en même temps que le monument, au moment de sa destruction en 1751. Toutefois, derrière le maîtreautel est encore conservée la pierre tumulaire de Don Juan d’Autriche, fils illégitime de Charles Quint 12. Gravée dans le marbre au XVIIIe siècle pour être placée à cet endroit, elle rappelle la mort de l’intéressé en 1578 près de Namur. Elle porte une inscription latine rappelant les fonctions du défunt et dont voici la traduction : « D.O.M.S. Au très illustre Juan d’Autriche, fils de l’Empereur Charles, sous son commandement, après avoir soumis en Bétique les Maures révoltés et mis en fuite l’immense flotte turque, anéantie à Patras, alors qu’il gouvernait la Belgique au nom du roi, la fièvre ne cessa de monter, il s’éteignit dans la fleur de l’âge après qu’Alexandre Farnèse, prince de Parme et de Plaisance eut été désigné par son oncle bien-aimé comme successeur au gouvernement, par mandat de Philippe, très 12

La coupole de la cathédrale Saint-Aubain de Namur. © Conseil de fabrique

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Voir l’encadré consacré à Don Juan d’Autriche, p.164.


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L’épitaphe de Don Juan d’Autriche derrière le maître-autel de la cathédrale de Namur. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

puissant roi des Espagnes et des Indes. Cette table d’autel tient lieu de cénotaphe*, 1578 ». La première pierre avait été commandée par Philippe II lui-même et installée sur le maître-autel avec une urne en cuivre contenant le cœur du prince et un panier contenant son harnais de guerre, ses gantelets, son ceinturon, sa cotte d’armes… La niche était fermée par la pierre sur laquelle est gravée l’épitaphe*. Enterré en premier lieu dans la cathédrale de Namur avec son collier de la Toison d’Or, il fut transféré à l’Escorial dès 1579. La cathédrale Saint-Aubain est également un des lieux privilégiés de l’inauguration des souverains dans les anciens Pays-Bas 13. Point d’orgue de cette cérémonie, la cathédrale accueille le souverain qui reçoit de l’eau bénite et les compliments du doyen du chapitre. Il se dirige ensuite vers le chœur 13

Voir la notice sur le palais de justice de Namur, p.137-138.

de l’église, où il s’assied sous un dais de velours rouge garni d’or avec son portrait. Après la messe, on passe aux prestations de serment de la part du souverain et des trois États. Les cérémonies de la cathédrale achevées, le cortège retourne à son point de départ.

Namur, le pont de Jambes Ouvrage cité depuis le XIIe siècle, le pont de Jambes faisait alors office de frontière entre le comté de Namur et la principauté de Liège, présente sur la rive opposée de la Meuse. La première mention du pont figure dans le registre des cens et rentes du comté de Namur de 1289. On y décrit un pont de pierre et de bois présentant en son milieu une tour avec une grosse porte et herse en fer, la tour de Beauregard,

Sur les traces de Don Juan d’Autriche dans le comté de Namur L’infant Don Juan d’Autriche est né en 1545 à Ratisbonne. Il est le fils de Barbara Blomberg, fille d’un notable de la ville et de Charles Quint. Il ne connaît son père qu’en 1556 lorsqu’il arrive en Espagne et est reconnu par son demi-frère Philippe II comme membre à part entière de la famille. Il mène alors pour l’Espagne une brillante carrière militaire et défait notamment les Turcs au cours de la très célèbre bataille de Lépante. En 1576, il est nommé gouverneur des Pays-Bas par Philippe II et vient alors s’installer dans nos régions. Il meurt le 1er octobre 1578 du typhus, maladie contractée au cours d’une campagne militaire. Outre son cénotaphe* placé dans la cathédrale SaintAubain, bien d’autres lieux en région namuroise témoignent des dernières heures du gouverneur général : - Don Juan s’installe fin juin 1577 dans le palais des gouverneurs de Namur et y reçoit la reine Margot le 20 juillet de la même année ; - la chapelle-Dieu de Gembloux témoigne de la dernière bataille livrée contre les États généraux à cet endroit, comme le précise une pierre scellée dans l’enceinte du monument : « Cette chapelle a été érigée en souvenir de la défaite des Gueux par Don Juan d’Autriche dans la bataille qu’il leur livra ici le 31 janvier 1578 » ; - l’actuelle rue Don Juan d’Autriche à Bouge abriterait la dernière demeure de Don Juan. Au no 11 existe toujours une ferme dite « de Don Juan ». Cette imposante tour a peut-être été bâtie à l’emplacement du célèbre pigeonnier où le gouverneur mourut.

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La Chapelle-Dieu à Gembloux. © IPW


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Le pont de Jambes à Namur, autrefois poste-frontière. © IPW

La ferme dite « de Don Juan d’Autriche » à Bouge, lieu présumé de la mort du fils de Charles Quint. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

marquant la limite officielle entre les deux pays. Au début du XIVe siècle, on retrouve dans les comptes de la ville de Namur une description plus précise du pont. Il se composait, de la rive droite à la rive gauche, de huit piles en pierre pour se terminer par deux arches avec tablier de bois recouvert de pavement. La tour Beauregard s’élevait sur la septième pile et était protégée par un pont-levis défensif s’abaissant sur la huitième. Cette tour a été remplacée en 1760 par une clôture formée de deux pilastres en pierre disparus en 1828. Si le « poste frontière » n’existe plus depuis bien longtemps, le pont de Jambes est toujours présent pour témoigner de son passé de frontière d’État. Construit en calcaire et fortement réparé au XVIe siècle, il est adapté aux conditions de circulation et de navigation modernes en 1964 ; une grande arche centrale en remplace deux plus petites et porte le nombre d’arches à sept au lieu de huit. De part et d’autre de l’arche marinière se trouvent trois arches en faible tiers-point bien appareillées. Le pont fut également doublé en largeur en aval et son parement ancien fut remplacé.

Le pont Joseph II à Emptinne. © IPW

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Hamois/Emptinne, le pont Joseph II La terre d’Emptinne est comprise dans la prévôté* de Poilvache et constitue la partie la plus importante du ban* de Natoye. Jeté en travers du Bocq, un petit pont a été bâti vers 1722-1724 par le Namurois Nicolas Bolvin aux frais des États du comté de Namur. Construit en moellons de calcaire, il est composé de deux arches en arc surbaissé séparées par une large pile. Il est recouvert de grosses dalles de calcaire. Fortement endommagé, il a été restauré en 1986 et rebaptisé « pont Joseph II » en l’honneur d’un des derniers souverains namurois. Aujourd’hui, une plaque a été apposée sur le parapet du pont et précise toute l’importance de l’édifice sous l’Ancien Régime : « Pont Joseph II. Comte de Namur et empereur ». Ce pont ancien témoigne de l’importance et du rôle des États du comté de Namur. Ils apparaissent pour la première fois en 1421, lors de la vente du comté au duc de Bourgogne Philippe le Bon. On parle alors d’ « assemblée du pays », sorte


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de conseil du comte de Namur composé de seigneurs laïcs et ecclésiastiques et du maïeur ou des échevins de Namur, la seule ville d’importance du comté. Sa compétence s’étend aux questions politiques, administratives, judiciaires et financières. Comme la plupart des assemblées d’États sous l’Ancien Régime, les États du comté de Namur sont composés de trois membres : l’État du clergé, l’État noble et le TiersÉtat. Mis à part entre 1429 et 1510, sous la domination bourguignonne, les États se réunissent régulièrement, au moins une fois par an. Leurs attributions se résument en trois titres, lourds d’importance : inaugurer le nouveau comte de Namur lors de sa prise de fonctions, défendre les privilèges et gérer le service de corps et de bien ou le vote de l’aide. À partir de 1465, les États de Namur députent régulièrement des représentants aux États généraux du duché de Bourgogne puis des Pays-Bas espagnols et autrichiens, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. À l’aube de leur disparition en 1791, ils rédigeront une « Constitution du pays et comté de Namur ».

Les mentions relatives au comté de Namur et à ses souverains Plusieurs localités gardent des traces du comté de Namur et de ses souverains. En voici quelques-unes. Éghezée, l’église Saint-Hubert Appartenant à diverses familles à partir du XIIe siècle, la seigneurie d’Éghezée est achetée par le comte de Namur Guillaume II en 1363. La seigneurie hautaine* resta dans ses possessions jusqu’en 1755. L’église Saint-Hubert, entourée de son cimetière, est une bâtisse en briques et pierre bleue sur soubassement de grès construite en plusieurs étapes entre 1686 et 1845 et composée d’une tour, de trois nefs de trois travées et d’un chœur précédé d’une travée droite. Encastrée dans le mur nord du transept nord, l’épitaphe* de Nicolas de Woelmont et Marie de Haultepenne, datée de 1790, constitue une des dernières références au comté de

L’épitaphe de Nicolas de Woelmont dans l’église Saint-Hubert d’Éghezée. Photo de 1972. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Namur. Cette grande dalle de calcaire de Meuse taillée en basrelief est remarquablement conservée. De part et d’autre sont gravés les seize quartiers d’ascendance des défunts ; les blasons des époux figurent en haut de la composition ; un crâne et deux os terminent celle-ci dans le bas. Au milieu, l’inscription nous en apprend plus sur le défunt : « (…) Messire Nicolas Constant, baron de Woelmont, seigneur de Frocourt, Éghesée, Mehaigne-Saint-Germain, Soiron, Wignée, membre et ancien député de l’état noble du pays et comté de Namur (…) ». Namur/Dave, l’église Saint-Martin En 1284, le comte de Flandre et de Namur Guy de Dampierre donne en héritage à Warnier de Dave les droits seigneuriaux et de justice qu’il y possédait. Les seigneurs de Dave jouent en effet depuis les origines un rôle important dans le comté de Namur : ils possèdent de nombreux autres fiefs* et une résidence seigneuriale en bord de Meuse. L’église Saint-Martin de Dave, située en bordure de Meuse, est une petite bâtisse d’origine romane, en grande partie reconstruite au cours des siècles suivants. Du XIe siècle subsistent l’amorce de la nef centrale et le gros-œuvre de

la tour massive de plan carré surmonté d’un étage ardoisé octogonal qui fait corps avec une haute flèche bâtie au XVIe siècle. Le vaisseau composé de trois nefs date quant à lui de la première moitié du XVIIe siècle. L’intérieur abrite un mobilier et des œuvres d’art datées principalement des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles parmi lesquels on retrouve un maîtreautel Louis XV et des autels baroques. Le collatéral sud abrite toujours plusieurs monuments funéraires. Dans le coin sud-est de l’église se trouve le mausolée de Jean de Boullant et Catherine de Fexhe, portant une référence à Charles Quint. Cette tombe monumentale de 1535 est composée d’une dalle, d’un coffre et d’une plinthe. Les gisants, taillés dans le calcaire noir, sont représentés en prière. L’homme porte son armure et son épée, son épouse est couverte d’un long voile de veuve. Le coffre du mausolée, taillé quant à lui dans du calcaire de Meuse, ne possède que trois faces car il était à l’origine accolé à une paroi. La dalle est couverte d’une longue inscription gravée en lettres gothiques : « Messire Jehan de Boullant, seigneur de Roly et de Dave, conseiller et chambellan* de notre sire très redouté et dame Monseigneur le duc et duchesse d’Autriche et de Bourgogne (…) ».

Le mausolée de Jean de Boullant dans l’église Saint-Martin de Dave. Photo de 1970. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Le mausolée de Jean de Boullant dans l’église Saint-Martin de Dave. Photo de 1970. © KIK-IRPA, Bruxelles

Namur/Loyers, l’église Saint-Sébastien L’église Saint-Sébastien, proche du château, est un petit édifice gothique en calcaire, fortement remanié au XIXe siècle. Elle se compose d’un plan très simple comprenant un chœur à trois pans précédé d’une travée droite, d’une nef flanquée de deux chapelles et d’une tour latérale. L’église et le cimetière ont conservé de nombreux monuments funéraires des XVIe et XVIIe siècles. Parmi ceux-ci se trouve la dalle de Godefroid d’Ève et d’Hélène de Salmier, datée de 1552, encastrée dans le mur de clôture de l’ancien cimetière et mentionnant elle aussi l’ancien comté de Namur. De cette dalle à effigies, il ne reste pourtant que trois fragments. Sur la bordure de l’un d’eux se trouve une inscription en minuscules gothiques: « Godefroid d’Eve, chevalier de Loyers, en son temps bailli* de Bouvignes, lieutenant sous Monsieur le marquis de Berghes, capitaine général du duché de Luxembourg et comté de Chiny et depuis lieutenant sous monsieur le sénéchal du Hainaut, gouverneur et souverain bailli* du pays et comté de Namur (…) ».

Wasseiges/Acosse, l’église Saint-Martin La chapelle Saint-Martin, autrefois dépendant du diocèse de Liège, fut rattachée à celui de Namur en 1559. Le village d’Acosse était lui compris dans le baillage* de Wasseiges, relevant du comte de Namur. Le souverain namurois en reste d’ailleurs le seigneur jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Le sanctuaire fut reconstruit en 1902 en remplacement de l’édifice de 1773 dont il ne subsiste que la partie est de la tour. L’intérieur a toutefois conservé quelques monuments funéraires parmi lesquels celui de François de Fenck de Stenhoffen et Thérèse de Norenberg, faisant référence au comté et aux empereurs du Saint-Empire Léopold Ier (1658-1705) et Charles VI (1711-1740). Situé au mur, dans le porche, le monument est taillé en bas-relief dans du calcaire de Meuse et date de 1715. Il s’agit d’une dalle héraldique comportant deux écus surmontés de heaumes et de deux aigles, dont un bicéphale. Le bas de la composition présente un cartouche dans lequel est gravée une inscription : « François Ignace Wolfgang de Stenhoffen, lequel après 169


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avoir servi l’empereur Léopold et Charles (…) l’espace de vingt deux ans en qualité de capitaine depuis appelé à l’État noble de la province de Namur (…) ». Wasseiges, la ferme du Christ Le village de Wasseiges faisait partie du comté de Namur dont il était un des sept baillages* sous l’Ancien Régime. La seigneurie hautaine* appartenait directement au comte de Namur et ne fut engagée qu’en 1755 au baron Antoine-Joseph d’Obin. La ferme du Christ ou ferme de Spontin, propriété de la petite seigneurie de Crupet, garde une mention relative au roi d’Espagne Philippe IV (1621-1665) et de son épouse la reine Élisabeth. L’ensemble, assez homogène, a été érigé aux XVIIe et XVIIIe siècles, après l’achat de la seigneurie en 1617 par Charles de Spontin-Beaufort. Au centre de l’aile ouest, l’accès au bâtiment se fait par une tour-porche de trois niveaux caractérisée par un portail au cintre légèrement surbaissé. Il ouvre sur une cour carrée bordée de bâtiments parmi lesquels un donjon carré de trois niveaux, probablement de la seconde moitié du XVIIe siècle. Accolé au mur ouest dans la cour, presque à l’angle, un autel en calcaire surélevé sur une estrade porte l’inscription suivante. Sans doute daté de 1658,

comme le millésime présent sur la façade, elle fait référence au seigneur de Wasseiges à l’origine de la construction de la ferme : « Charles, comte de Beaufort, marquis de Spontin et du Saint-Empire, chambellan* de leurs majestés impériales et royales et Marie Margueritte, comtesse de Glymes et Saint-Empire, marquise de Florennes et dame de l’ordre de l’impératrice reine de Hongrie et de Bohème ».

Une trace du comté de Namur en dehors de ses frontières Terre franche* du duché de Brabant, Longchamps (Éghezée) constitue une exception tout au long de l’Ancien Régime par rapport au comté de Namur, dans lequel elle est enclavée. En 1330, un important conflit oppose Warnier de Longchamps au bailli* du comté de Namur afin que l’on reconnaisse son appartenance à la seigneurie de Bierbeeck, fief* du duché brabançon d’Aarschot. Longchamps est définitivement reconnue terre franche* ou libre à la fin du XVIIe siècle. La localité est érigée en baronnie en 1652 par Philippe IV au profit d’Hubert de Corswarem, député permanent de l’État noble

La tablette comportant une référence impériale dans la cour de la ferme du Christ à Wasseiges. © IPW

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La dalle funéraire d’Hubert de Corswarem dans l’église SaintFeuillen de Longchamps. Photo de 1972. © KIKIRPA, Bruxelles

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du comté de Namur. La géographie politique de l’époque est toutefois des plus complexes : l’appartenance du duché de Brabant et du comté de Namur aux Pays-Bas espagnols limite les querelles et permet alors à un noble namurois de posséder une terre franche* brabançonne. La famille Corswarem conserve le bien jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. L’église Saint-Feuillen de Longchamps est un édifice classique en briques et pierre bleue du XVIIIe siècle, agrandi au XIXe siècle. Il se compose d’une nef unique de trois travées et d’un chœur d’une travée terminé par une abside à trois pans. L’intérieur est orné de stucs néoclassiques et abrite plusieurs monuments funéraires parmi lesquels celui du précité Hubert de Corswarem, situé contre le mur nord de la nef. Le monument, sculpté en 1670 dans du calcaire de Meuse peint en noir, représente le défunt entouré de ses deux épouses, Isabeau Vandenbroecke et Marie Anne de Glymes. Le défunt porte une armure, une moustache pointue et une longue perruque qui lui retombe sur les épaules. Son casque et ses gants figurent à ses pieds. Une inscription gravée se trouve dans le bas de la composition et précise les relations entretenues par le défunt avec le comté de Namur : « Hubert de Corswarem, libre seigneur et baron de Longchamps, comte de Nyele et du SaintEmpire, seigneur de Grand-Leez, Faux et Leuze, pair du comte de Namur, lequel après avoir servi très utilement son roi et sa patrie en qualité de premier député des États nobles de la province dudit Namur (…) ».

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D’autres traces liées au comté de Namur De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé namurois parmi lesquels ceux cités ci-après.

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Andenne/Bonneville, château de Bonneville , siège de la seigneurie hautaine* de Sclayn-Bonneville dépendant du comté de Namur. Ensemble en L cantonné de trois tours d’angle carrées, principalement du XVIIe siècle. Présence d’une pierre de remploi de 1622 aux armes de Jacques Zuallart, conseiller aux États du comté de Namur. Andenne/Landenne, ferme du château (ou ferme Libois), siège d’une seigneurie namuroise passée entre diverses mains. Andenne/Seilles, château-ferme de Seilles, siège d’une seigneurie hautaine*. Nombreux blasons des familles seigneuriales ayant occupé les lieux entre 1463 et 1753. Andenne/Seilles, ferme d’Atrive , ancien siège d’une seigneurie construite entre la seconde moitié du XVIe siècle et 1617. Linteau orné des blasons du seigneur Philippe d’Orjo et de son épouse Marguerite de Nève. Andenne/Thon, château-ferme de Thon, ancien siège d’une seigneurie foncière* réunie à la seigneurie hautaine* par les Rahier au XVIIIe siècle. Vaste ensemble clôturé flanqué de tours carrées qui s’est développé à partir d’un donjon médiéval aux XVIe et XVIIe siècles.

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Andenne/Thon (Samson), dominant la route de Gramptinne, quelques vestiges d’un château féodal, siège du baillage* de Samson. Andenne/Vezin (Melroy), château et ferme de Melroy, ancienne seigneurie engagée à partir de 1580 et dont les bâtiments ont été reconstruits au XVIIIe siècle. Anhée (Warnant), ferme de Corbais, dépendance de la seigneurie d’Ohey. Seigneurie hautaine* éclissée du domaine du comte de Namur et vendue en engagère* en 1630. Ensemble semi-clôturé des XVIIe et XVIIIe siècles. Anhée/Annevoie, château d’Annevoie , siège d’une seigneurie hautaine* et foncière* dépendant du baillage* de Montaigle. La seigneurie appartient à plusieurs familles sous l’Ancien Régime parmi lesquelles celle de Montpellier dont Charles-Alexis (1707-1807) fut le dernier bailli* de Montaigle. Élégante demeure sise dans les célèbres jardins d’Annevoie, intérieur décoré de stucs réalisés par les Moretti. Anhée/Bioul, château de Bioul, siège d’une seigneurie hautaine* dépendant du baillage* de Bouvignes. Profondément remanié au XVIIIe siècle par le maître de forges Guillaume de Bilquin. Anhée/Bioul, église Saint-Barthélemy. Au sol, au fond du collatéral nord, dalle de François del Forge « en son temps lieutenant bailli* et maieur* de Montaigle » (1575). Anhée/Denée (Maredsous), ferme de Maharenne, quadrilatère fortifié, ancienne seigneurie ressortissant au baillage* de Montaigle. Plusieurs fois modifiée et reconstruite, la ferme conserve toutefois des bâtiments du XVIIe siècle. Assesse (Arville), château d’Arville, siège d’une seigneurie hautaine*. Assesse/Maillen, ferme de la tour, siège probable d’une seigneurie dépendant de la prévôté* de Poilvache. Assesse/Maillen (Arche), château et ferme d’Arche , ancien fief* de la prévôté* de Poilvache. Vaste ensemble fortifié du début du XVIIe siècle. Assesse/Maillen (Ronchinne), château et ferme de Ronchinne , ancien fief* de la prévôté* de Poilvache. Blasons martelés de la famille de Spontin. Assesse/Maillen (Yvoy), ferme d’Yvoy, ancien fief* de la prévôté* de Poilvache relevé en 1658 par le seigneur de Courrière. Braives/Fumal, église Saint-Martin . Dalles funéraires des baillis* Jean et Guillaume de Fumal. Braives/Latinne (Hosdent), ancien château de Hosdent (ou ferme du Cortil), siège de la seigneurie de Hosdent qui relevait de la cour féodale* de Namur. Dalle funéraire imposante d’Eustache Charles de Salmier, baron de Hosden. Braives/Latinne (Hosdent), ancienne Cour de justice , possession du seigneur de Hosden. Cartouche armorié « Salmier » daté de 1685. Châtelet/Châtelineau, ancienne ferme no 12, rue Gendebien datant de 1630. Aurait été liée au château


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détruit à la fin du XVIIIe siècle et qui était alors une seigneurie hautaine* du comté de Namur. Dinant/Bouvignes, ancienne maison du baillage (aujourd’hui maison du patrimoine médiéval mosan), également appelée « maison espagnole », construite dans le dernier tiers du XVIe siècle dans l’esprit Renaissance. Dinant/Bouvignes, église Saint-Lambert . Au mur du transept sud, épitaphe* des frères Harroy : « Cy gist Piere de Harroy, escuier, seigneur dudit lieu, en partie capitaine du chasteau et maieur* de la ville de Bovigne qui après la ruine dudit par le François et pour lui avoir avecqz ses fidels bourgeois valeureusement résisté (…) » (1574). Au sol, dans le local sous les orgues, dalle de Marie de Neffe « espeuze a Waulthier, bailly et maieur de Waulsor et Hastuers et eschevin de ceste ville » et de son époux « Jean Waulthier, receveur des domaines du roy (…) et leur fils Antoine Waulthier, licencié en droits, avocat au Conseil de Namur (…) » (1618). Dinant/Falmignoul, ruines de Château-Thierry , siège d’une seigneurie luxembourgeoise de la prévôté* de Poilvache devenue namuroise en 1344. Mentionné pour la première fois en 1260, le château fort est assiégé et incendié par les Dinantais en 1390, reconstruit et à nouveau détruit par les troupes d’Henri II en 1554. À nouveau relevé de ses ruines et adapté à l’artillerie, il sera définitivement ruiné par les Français en 1675. Vestiges notamment d’un donjon et d’une tour circulaire du XVe siècle. Dinant/Sorinnes, église Saint-Martin. Au sol, dalle de Noël de Villenfagne « Seigneur des deux Sorinnes et javelan capitaine de grenadier au service de sa majesté très chrétienne (…) » (1744). Éghezée/Aische-en-Refail, château et ferme d’Aische , logis seigneurial cité dès 1289. Donjon imposant, ferme et portail de style classique aux armes de Simon-Charles de Neuf, seigneur d’Aische-en-Refail. Éghezée/Bolinne, château de Harlue , siège d’une seigneurie hautaine*. Ensemble architectural exceptionnel composé du château, de sa ferme, d’une église et de son presbytère, le tout daté des XVIIe et XVIIIe siècles et sis dans un vaste parc arboré. Éghezée (Frocourt), château de Frocourt, construit au début du XVIIe siècle par Louis de Beaurieu, seigneur hautain* du lieu. Éghezée/Hanret (Montigny), ferme de Montigny, ancienne seigneurie hautaine* citée depuis le XIVe siècle et engagée à partir de 1621. Ensemble fortifié des XVIIe et XVIIIe siècles presque entièrement ceinturé de douves. Éghezée/Liernu, ferme de la Rigauderie, ancien fief* (seigneurie hautaine*) cité depuis la première moitié du XIVe siècle. Éghezée/Leuze (Roissia), ferme de Roissia, ancien siège d’une seigneurie engagée notamment à Alphonse Chapelle, échevin de la Cour de justice de Namur dont la famille reste propriétaire jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

32. Éghezée/Mehaigne, ferme du Monceau , vendue en 1612 par les archiducs Albert et Isabelle à Maximilien de Jamblinne. 33. Éghezée/Meux (Mehaignoule), château de Mehaignoule, siège d’une seigneurie hautaine* comprenant aussi les hameaux de Matignée et de Tripsée. 34. Éghezée/Saint-Germain, ferme de la Sitine, ancien siège de la seigneurie hautaine* du fief* « delle motte » remontant au XIVe siècle. 35. Éghezée/Upigny, ferme Saint-Michel ou de la Tour, siège d’une seigneurie hautaine* citée pour la première fois en 1358. Ensemble homogène reconstruit par le seigneur du lieu en 1749. 36. Fernelmont/Franc-Waret, château de Franc-Waret , seigneurie du comté de Namur depuis le XIIIe siècle. Ensemble imposant dans une vaste propriété boisée reconstruit à partir du début du XVIIe siècle sur les plans de l’architecte Jean-Baptiste Chermanne. 37. Fernelmont/Noville-les-Bois, château de Fernelmont , ancien siège d’une petite seigneurie du comté de Namur détachée au XIIIe siècle de celle de Noville-les-Bois. Quadrilatère principalement du XVIe siècle construit à partir d’une tour-porche d’origine. 38. Fernelmont/Pontillas, château-ferme de Pontillas, siège d’une seigneurie hautaine* engagée pour la première fois en 1626. 39. Fernelmont/Tillier, château de Tillier, ancien fief* de la Motte, siège d’une seigneurie hautaine* depuis 1626. Logis seigneurial de la seconde moitié du XVIe siècle côtoyant des bâtiments postérieurs. 40. Fleurus/Wangenies, ferme du château, tirant son nom de la proximité du château détruit au XVIIIe siècle et siège de la seigneurie hautaine*. Portail aux armes de Louis de Hérissem, seigneur de Wangenies. À proximité, dans l’ancien cimetière, pierre tombale avec bas-relief de Guillaume de Gulpe, seigneur de Longchamps. 41. Floreffe/Soye, château, ancien siège d’une seigneurie hautaine* donnée en 1396 par le comte Guillaume II de Namur au seigneur de Denée et passée entre diverses mains ensuite ; bâtiments du XVIe au XVIIIe siècle. Ferme du château : ensemble homogène remarquablement conservé construit entre 1664 et 1688 ; armoiries du seigneur François-Philippe d’Yve présentes sur les deux porches d’entrée. 42. Florennes/Flavion, moulin de Flavion, ancien moulin banal cité dès 1265 comme possession du comte de Namur. Racheté et reconstruit en 1679 par François Houtart et remanié par la suite. 43. Florennes/Flavion, ferme du château, propriété construite par Jean de Niverlée, mayeur de la Haute Cour de justice de Flavion en 1560 et seigneur du lieu en 1578. 44. Florennes/Rosée, ferme de la Chevalerie, ancien siège du fief* des Chaudrons, un des deux fiefs principaux de la seigneurie de Rosée. 45. Florennes/Rosée, ferme de la Laiterie, mentionnée comme château au XVIIIe siècle, siège de la seigneurie de 173


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Vue aérienne de la ville de Charleroi. Au centre, la place Charles II et ses rues en étoile rappellent le tracé des rues de l’ancienne place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Rosée. Ensemble peut-être reconstruit par les Jacquier, seigneurs de Rosée qui réunirent en 1688 les seigneuries des Rosées et des Chaudrons. Fosses-la-Ville/Sart-Eustache, château de Sart-Eustache, siège d’une seigneurie hautaine* citée en 1664. Gembloux/Beuzet (Ferooz), château de Ferooz, ancien siège d’une seigneurie hautaine*. Édifice de la seconde moitié du XVIIIe siècle, remanié par la suite. Gembloux/Bothey, château et ferme d’Acosse, ancien siège d’une seigneurie hautaine*. Habitation seigneuriale traditionnelle du XVIIe siècle autour de deux cours pavées et plusieurs fois remaniée. Présence des initiales du seigneur François Pasquet et d’ancres sur la grange. Gembloux/Mazy, château-ferme de Falnuée , siège d’une ancienne seigneurie foncière* devenue hautaine* en 1626 lorsqu’elle fut engagée par Philippe IV et rattachée à la seigneurie hautaine* de Mazy. Gerpinnes/Acoz, château. Jadis alleu* créé en 1350, la terre d’Acoz devient seigneurie hautaine* après son rachat par Jean Marotte en 1543. Titrés chevaliers puis comtes, ses descendants embellissent la propriété aux XVIIe et XVIIIe siècles. Exceptionnel ensemble encore ceinturé de douves et présentant des éléments de nombreuses époques. Gerpinnes/Gougnies, ancienne ferme fortifiée, siège d’une seigneurie hautaine* du comté de Namur. Bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles. Gerpinnes/Villers-Poterie, ferme du château , ancienne ferme castrale jadis fortifiée et remontant au XVIe siècle. Siège d’une seigneurie hautaine* ; blason de Gérard d’Enghien d’Havré, seigneur de Presles. Gesves, château de Gesves, ancienne avouerie* de la prévôté* de Poilvache citée en 1333 lorsque le comte de Luxembourg la donne en fief* à Éverard de Bolland et passé entre diverses mains depuis. Aujourd’hui, ensemble développé au XVIIe siècle caractérisé par un donjon massif de trois niveaux et une tour ronde percée de meurtrières. Gesves/Faulx-les-Tombes, château de Faulx, siège d’un fief* du comté de Namur passé entre diverses mains jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Gesves/Haltinne, château de Haltinne , ancien siège d’une seigneurie hautaine*. Vaste quadrilatère cantonné de tours carrées et ceinturé de douves enjambées par un pont-levis. Gesves/Mozet (Goyet), actuel foyer intercommunal Saint-Antoine, autrefois siège d’une seigneurie hautaine* acquise en 1760 par Pierre-Joseph Deville. Hamois/Schaltin, château de Schaltin, siège d’une seigneurie hautaine* dépendant de la prévôté* de Poilvache. Ensemble reconstruit à partir de 1717. Hannut/Merdorp, vestiges de l’ancien château de Merdorp, siège d’une seigneurie hautaine*. Le village de Merdorp faisait partie sous l’Ancien Régime du comté de Namur ; la seigneurie hautaine appartenait au souverain du pays. Aujourd’hui subsistent trois tourelles englobées dans le mur d’enceinte de la propriété ; le tout date du XVIIIe siècle.

59. Huy/Ben-Ahin (Solières), borne du XVIIe replacée dans le parc du château de Solière et marquant la limite de juridiction des cours de justice de Marchin, Beaufort et Goesnes. 60. Jemeppe-sur-Sambre/Balâtre, ferme-château , ancien fief* tenu depuis le XIIIe siècle. 61. Jemeppe-sur-Sambre/Spy, château de Spy, seigneurie hautaine* relevant du comte de Namur et engagée à partir de 1613 au seigneur de Mielmont et passée entre diverses mains tout au long de l’Ancien Régime. Construction du derniers tiers du XVIIIe siècle. 62. La Bruyère/Émines (Hulplanche), ferme d’Hulplanche, seigneurie hautaine*. Cense* mentionné entre 1601 et 1602 comme propriété du seigneur Nicolas de Ponty. 63. La Bruyère/Émines (Saint-Martin), ferme de SaintMartin, ancien siège d’une seigneurie hautaine* engagée en 1642 à Paul de Berlo, dont la famille reste propriétaire jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 64. La Bruyère/Rhisnes (Arthey), ferme d’Arthey, siège d’une seigneurie hautaine* engagée en 1626 au seigneur de Reux. 65. La Bruyère/Rhisnes (La Falize), ferme de La Falize, ensemble fortifié anciennement siège d’une seigneurie hautaine*. 66. La Bruyère/Villers-lez-Heest, parc du château, deux piloris de justice, l’un aux armes Cuvelier, provenant de la place du village, l’autre aux armes Gavere provenant d’Aiseau. 67. La Bruyère/Villers-lez-Heest, ferme « la Petite-Tréhet », ancien fief* relevant de la Cour féodale* de Villers. 68. Mettet/Biesme, château de Biesme, ancien siège de la seigneurie acquise en 1671 par la famille de Gozée et revendue en 1709 aux seigneurs de Sart-Eustache. Ensemble des XVIe et XVIIe siècles flanqué de trois tours d’angle. 69. Mettet/Saint-Gérard, ferme de Libenne, seigneurie hautaine* relevée depuis 1343. Incendiée en 1914, elle est partiellement rebâtie. 70. Mettet/Stave, ferme du château, siège d’une seigneurie hautaine*. 71. Mettet/Stave, ferme du Coporal et ferme du pays du roy, biens appartenant aux seigneurs de Stave. 72. Namur/Champion, château au fond de la cour du pensionnat des sœurs de la providence, construit entre 1772 et 1778 par Albert-Ignace de Cuvelier, seigneur hautain* de Champion. Armoiries du seigneur et de son épouse sur le fronton central. 73. Namur/Dave, château de Dave , remplace une forteresse située sur les hauteurs et siège d’une seigneurie hautaine* citée depuis le XIVe siècle relevant de la mairie* de Namur. Bâtiments aujourd’hui du début du XVIIe siècle, remaniés au siècle suivant. 74. Namur/Flawinne, château David (ou château de Flawinne), siège d’une seigneurie hautaine* achetée en 1686 par Jean-Jacques d’Hinslin, seigneur de Maibes, dont la famille resta propriétaire jusqu’à la fin de l’Ancien 175


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Régime. Demeure du premier tiers du XVIIIe siècle, prolongée par des jardins à la Française en terrasses. Namur/Lives-sur-Meuse (Brumagne), château de Brumagne, siège d’une seigneurie foncière* dépendant de la Principauté de Liège et devenue en 1500 seigneurie hautaine* du comté de Namur. Namur/Loyers (Bossimé), ferme de Bossimé, siège d’une seigneurie hautaine* érigée en 1653 au profit de la famille d’Harscamp qui reste propriétaire jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Namur/Marche-les-Dames (Wartet), ferme du château , ancien siège de la seigneurie de la Tour. Ensemble fortifié qui s’est étendu depuis le Bas Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle. Chapelle seigneuriale conservant de nombreuses dalles funéraires et gisants des seigneurs du lieu des XVIIe et XVIIIe siècles. Namur, maison nos 5-7 rue des Brasseurs , ancien fief* du Barbeau, relevant de la Cour féodale* d’Upigny (Éghezée). Namur, maison nos 15-17 rue des Brasseurs, maison de rapport de Georges Zoude, seigneur de Courrière. Namur, église Saint-Loup et bâtiments de l’Athénée , construits avec l’aide des États du comté et des échevins de la ville pendant la première partie du XVIIe siècle. Namur, ancien hospice Saint-Gilles , passé sous la juridiction du comte de Namur puis de l’échevinat de la ville. Aujourd’hui siège du Parlement wallon. Namur/Saint-Marc, château de Saint-Marc, ancien siège d’une seigneurie hautaine*. Habitation traditionnelle du second tiers du XVIIIe siècle. Namur/Suarlée, centre d’accueil ou ancien château Zualart, autrefois siège d’une seigneurie hautaine* engagée en 1672. Petit château classique édifié dans le troisième quart du XVIIIe siècle. Namur/Vedrin (Berlacomine), ferme de Berlacomine , ancienne seigneurie citée au XVe siècle. Logis seigneurial du milieu du XVIe siècle côtoyant des bâtiments postérieurs. Namur/Vedrin (Frizet), ferme de Frizet, siège d’une seigneurie foncière* devenue hautaine* après son rachat en 1626 par Jean de Pinchart. Namur/Wierde, ferme no 14 rue de Jausse, arrière-fief* du comté de Namur cité à la fin du XIVe siècle. Namur/Wierde (Andoy), château d’Andoy, ancien siège d’une seigneurie hautaine*. Ohey/Goesnes, ferme du perron , ancien siège d’une seigneurie de la prévôté* de Poilvache. Point de départ en 1274 de la Guerre de la Vache au cours de laquelle elle fut détruite. Édifice entièrement reconstruit en 1687 par les seigneurs de Warnant-Waha comme l’indique une dalle armoriée sur le porche d’entrée. Ohey/Goesnes (Filée), ferme de la tour, ancienne propriété des seigneurs de Goesnes et siège d’une cour de justice. Donjon-porche du XIIIe siècle et ferme du XVIe siècle construite par les Warnant.

90. Ohey/Jallet (Houdoumont), château d’Houdoumont , ancienne dépendance de la seigneurie de Goesnes. Ensemble composé du logis seigneurial et d’une ferme fortifiée qui s’est développée à partir d’un donjon médiéval. 91. Ohey (Wallay), ferme de Wallay, route de Gesves, siège d’un fief* de Poilvache. 92. Onhaye/Anthée, château de la Forge, siège d’une seigneurie hautaine* du comté de Namur. Accolé au château, vaste ensemble de bâtiments de ferme. 93. Onhaye/Anthée, église Saint-Materne. Dans un local annexe, au nord du chœur, épitaphe* de Pierre de Senselle « escuier en son temps, seigneur de Saint Martin, bailli* de Namur et capitaine du chasteau dudict Namur (…) » (1559). 94. Onhaye/Falaën, château-ferme de Falaën . Le château est le centre de la terre de Falaën, ancienne fraction de Montaigle engagée à partir de 1628. Vaste quadrilatère homogène hérissé de quatre tours. Présence du pilori dans la cour, symbole de la justice du domaine de Montaigle et siège du baillage* après l’abandon de la forteresse. 95. Onhaye/Falaën, église Saint-Léger. Sur le mur nord du chœur, épitaphe* de Pierre Polchet « en son vivant cheualier seigneur de Montaigle la ville, sergeant maior au seruice de sa majesté catholique (…) » (1705). 96. Onhaye (Chestrevin), ferme de Chestrevin, siège primitif de la seigneurie du même nom, ensemble traditionnel en U de la seconde moitié du XVIIIe siècle. 97. Onhaye/Sommière, château-ferme de Hontoir, fief* dépendant du baillage* de Bouvignes et siège d’une seigneurie hautaine* détenue par le comte de Namur et ses successeurs jusqu’en 1626 lorsqu’elle est vendue et aliénée par Philippe IV. 98. Onhaye/Weillen, château de Weillen, siège d’une seigneurie hautaine* du comté de Namur dépendant du baillage de Bouvignes. 99. Philippeville/Roly, château-ferme de Roly , seigneurie partagée entre Liège et Namur mais dont le manoir était namurois. Imposant complexe castral encore partiellement entouré de fossés présentant un donjon du XIIIe siècle et des bâtiments des XVIe et XVIIe siècles. 100. Pont-à-Celles/Viesville, ancienne ferme clôturée dite ferme du bailli*. Bâtiments du dernier tiers du XVIIIe siècle, porche-colombier daté de 1779. 101. Profondeville/Arbre, château d’en-haut, construit dans le dernier tiers du XVIIIe siècle par Hyacinthe Bivort, seigneur hautain* d’Arbre et de Rivière. 102. Profondeville/Arbre, château d’en-bas, construit en 1776 par Hyacinthe Bivort, seigneur hautain* d’Arbre et de Rivière. 103. Profondeville/Lesve, ferme de la Bouverie, ancien siège de la seigneurie hautaine*. Quadrilatère en grès groupant autour d’une cour rectangulaire des bâtiments du XVIIe au XIXe siècle.


Comté de Namur

104. Profondeville/Lesve, château et ferme de Lesve, ancien siège d’une seigneurie hautaine*. 105. Sombreffe/Tongrinne, site du château de Tongrenelle, siège d’une seigneurie hautaine* de Namur dont ne subsistent que la ferme et les douves. 106. Somme-Leuze/Baillonville, église Saint-Hubert. Contre le mur sud du chœur, dalle funéraire de Claude de Waha

« seigneur de Bailhonville, de Grandchampt et de Vecmonz, en son temps prevost de Poilevache (…) » (1558-1560). 107. Villers-la-Ville/Marbais, donjon et vestiges médiévaux du château du Châtelet ou Vieux-Châtelet, possession de la famille chevaleresque du Châtelet dès le XIe siècle. Forteresse entrée dans la haute vassalité du comte de Namur au XIIIe siècle.

Vue aérienne du château de Poilvache. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La citadelle de Namur et le pont de Jambes. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

108. Walcourt/Thy-le-Château, château de Thy, seigneurie hautaine* du comté de Namur et possession du comte de Namur Henri l’Aveugle. Importante forteresse citée à partir du XIIe siècle, de nombreuses fois détruite et remaniée au fil des siècles. 109. Wasseiges, maison du bailli. Wasseiges était le siège d’un des 7 baillages du comté de Namur. La seigneurie hautaine* appartenait directement au comte de Namur jusqu’à son engagement en 1755. Bâtiment de la seconde moitié du XVIIIe siècle flanqué de deux cours et présentant un beau décor intérieur. 110. Yvoir/Évrehailles, château d’Évrehailles, siège d’un fief* cité depuis le XIIIe siècle et d’une seigneurie hautaine*. Reconstruit par la famille seigneuriale du lieu à la fin du XVIe siècle et remanié ensuite ; plafond stuqué aux armes des Maillart. 111. Yvoir/Évrehailles, ferme de la Bouverie, propriété des seigneurs d’Évrehailles et liée au château ci-dessus. 112. Yvoir/Godinne, vieille ferme, siège d’une seigneurie foncière* aux mains des Maillen depuis 1512 et dont François 178

de Maillen acquit la seigneurie hautaine* en 1612. Portail en plein cintre surmonté de ses armoiries et témoin de la reconstruction du lieu en 1623. 113. Yvoir/Houx, tour de Géronsart, maison forte. Siège d’un fief* relevant de Poilvache à partir du XVe siècle, érigée à la pointe d’un éperon abrupt et séparée de la forteresse de Poilvache par un ravin encaissé. Maison forte en ruine du début du XVe siècle et siège du fief* dit « de la Tour de Houx sous Poilvache ». 114. Yvoir/Spontin, château de Spontin , siège d’une puissante seigneurie luxembourgeoise entrée en 1344 dans les possessions du comté de Namur et relevant alors de la prévôté* de Poilvache. Imposant ensemble composé d’un château médiéval en quadrilatère cerné de douves en face de longs bâtiments de ferme. Le site exceptionnel conserve son enceinte, un châtelet d’entrée, le logis seigneurial, une ferme et une tour-porche.


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie COMTÉ DE HAINAUT


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1. Anderlues 2. Ath 3. Beaumont 4. Belœil 5. Bernissart 6. Binche 7. Boussu 8. Braine-l’Alleud 9. Braine-le-Château 10. Braine-le-Comte 11. Brugelette 12. Celles 13. Cerfontaine 14. Chapelle-lez-Herlaimont 15. Chièvres

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16. Chimay 17. Colfontaine 18. Courcelles 19. Doische 20. Dour 21. Écaussinnes 22. Ellezelles 23. Enghien 24. Erquelinnes 25. Estinnes 26. Flobecq 27. Fontaine-l’Évêque 28. Frameries 29. Frasnes-lez-Anvaing 30. Froidchapelle

31. Hensies 32. Honnelles 33. Ittre 34. Jurbise 35. La Louvière 36. Lens 37. Le Rœulx 38. Lessines 39. Leuze-en-Hainaut 40. Lobbes 41. Manage 42. Merbes-le-Château 43. Momignies 44. Mons 45. Mont-de-l’Enclus

46. Morlanwelz 47. Pecq 48. Péruwelz 49. Philippeville 50. Quaregnon 51. Quévy 52. Quiévrain 53. Rebecq 54. Saint-Ghislain 55. Seneffe 56. Silly 57. Sivry-Rance 58. Soignies 59. Tournai 60. Tubize


Comté de Hainaut

Le comté de Hainaut

Comme la plupart des anciens territoires de nos contrées, le comté de Hainaut tire son origine d’un comté carolingien, le pagus* Hainoensis, qui tire lui-même son nom de la Haine. Dans la première moitié du Xe siècle, la puissante famille des Régnier régnait sur ce territoire. Issus de la haute aristocratie lotharingienne, ils firent de Mons leur capitale et leur résidence fortifiée. En 958, le comte Régnier III fut démis de ses fonctions et exilé par le roi Otton Ier. Son fils Régnier IV reprit possession de ses terres avec l’aide du roi de France en 998. Sa lignée se maintint à Mons jusqu’en 1051. Les comtes de Hainaut étendirent alors considérablement leur domination dans la région et agrandirent sensiblement leur territoire (Chimay, Couvin, Valenciennes…). Ils devinrent également abbés-laïcs de Sainte-Waudru à Mons et accaparèrent de nombreux domaines fonciers appartenant à l’établissement religieux. En 1051, le comté fut transmis par mariage à la dynastie des Baudouin, membres de la maison de Flandre. Le comté de Hainaut fut brièvement uni au comté de Flandre en 1191 avant une nouvelle séparation en 1280 à la mort de Marguerite de Flandre. Le comté passa alors à la maison d’Avesnes avant d’entrer dans les possessions de la maison de Bavière en 1345. La comtesse Jacqueline de Bavière se vit contrainte en 1428 de reconnaître le duc de Bourgogne Philippe le Bon comme héritier. Artisan de l’édification d’un immense duché de Bourgogne, il joignit le Hainaut à ses possessions en 1433, devenant par la même occasion comte de Hainaut. Tout comme la plupart de nos territoires, l’entrée du comté dans les possessions bourguignonnes lui procura le même avenir que ses voisins : le territoire passa dans les possessions des Habsbourgs sous Charles Quint et devint ainsi une des composantes des Pays-Bas espagnols en 1549. Entre 1659 et 1678, la partie sud fut conquise par Louis XIV et rattachée au royaume de France. En 1713, le Hainaut fut rattaché aux PaysBas autrichiens par le traité d’Utrecht et continua d’exister sous cette dénomination jusqu’à son annexion à la France en 1795.

Mons, le site du château des comtes de Hainaut et le beffroi Autour du beffroi se situent aujourd’hui quelques traces de l’ancien complexe castral de Mons. Si l’implantation d’un premier château pourrait remonter aux IXe et Xe siècles, notamment suite à la politique d’instauration du pouvoir personnel de la dynastie des Régnier, il faut attendre le règne des Baudouin pour que le château ne prenne une véritable importance stratégique et politique. Sous le règne de la comtesse Richilde, dernière des Régnier, la forteresse se développe et se voit pour la première fois pourvue de constructions en pierre. La physionomie du site que nous connaissons

toutefois le mieux actuellement est l’œuvre des comtes de Hainaut Baudouin IV et Baudouin V, souverains guerriers et bâtisseurs. Le premier dote Mons de sa première enceinte dans le but d’en faire une position avancée pour son château qui devient une véritable place forte. À la fin du XIIIe siècle, le comte Jean II d’Avesnes modernise encore les installations, dote les courtines de tours et entreprend l’érection d’une nouvelle enceinte en 1290. Le château cesse d’être une résidence comtale après la cession du Hainaut au duc de Bourgogne en 1433. Le site reste toutefois le siège de la cour de Mons et 181


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le vitrail de l’« Apparition du Christ à sa mère » dans la collégiale SainteWaudru de Mons. Maximilien d’Autriche et Philippe le Beau. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Comté de Hainaut

Vue aérienne du site du château des comtes de Hainaut à Mons avec à l’avant-plan, le beffroi et, à gauche, la chapelle Saint-Calixte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La chapelle Saint-Calixte dans le square du château à Mons. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les armoiries du comté de Hainaut sur le beffroi de Mons. © IPW

du conseil souverain du comté de Hainaut jusqu’en 1565. Un châtelain, nommé par le nouveau comte, conserve notamment le droit d’y garder des prisonniers. De nouveaux bâtiments sont construits sur ceux de l’époque médiévale aux XVIe et XVIIe siècles, la cour revient siéger au château jusqu’en 1718, lorsqu’elle déménage définitivement. Le site, démantelé au fil des siècles suivants, a été transformé en parc en 1873. Ce « square du château » abrite aujourd’hui les vestiges de l’important complexe castral et conserve la mémoire de la présence sur les lieux des comtes de Hainaut. La chapelle Saint-Calixte et la conciergerie en constituent un des principaux témoins. Cette ancienne chapelle castrale abrite les gisants de Guillaume de Gavre et de Gilles de Chin, conseiller de Baudouin IV ; on y retrouve également une collection iconographique et sigillographique* des comtes de Hainaut. Adossée à la chapelle se trouve la conciergerie édifiée au XVe siècle. Dissimulés par des maisons, quelques vestiges de la première enceinte défensive sont conservés, ainsi que des souterrains datant du règne de Baudouin IV (1120-1171). Le jardin du beffroi abrite également la tourelle César, vestige de la première enceinte comtale. Le monument majeur du lieu est sans conteste le beffroi , classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Seul beffroi baroque de Wallonie, il a été construit entre 1661 et 1669. Bien que martelés à la Révolution, les blasons du comté de Hainaut et du duc d’Havré ont été réinstallés dès 1793. Plus tard, les blasons de la ville de Mons et du royaume de Belgique vinrent les rejoindre.

Mons, le site de la Grand-Place et l’hôtel de ville La ville de Mons constitue à elle seule une trace de l’ancien comté de Hainaut au sens large. Capitale de l’État, elle est le centre de tous les événements d’importance liés au comté et abrite les principales institutions hennuyères depuis les origines. Au centre de la cité, l’exceptionnelle Grand-Place et son hôtel de ville, reconnus patrimoine exceptionnel de Wallonie, comptent parmi les traces les plus importantes aujourd’hui 184

conservées. Si l’origine de Mons est liée à la fondation d’un monastère par sainte Waudru vers 650, son passé comtal se précise au IXe siècle, lorsque le château acquiert une position stratégique. Une première enceinte, érigée au XIIe siècle, lui confère son aspect de ville. Au siècle suivant, Mons accède à l’autonomie : le pouvoir communal est détenu par un mayeur et des échevins. C’est à cette époque également que la ville devient la capitale du comté de Hainaut. Mons se caractérise aussi par sa nouvelle tradition juridique : la ville est peuplée d’avocats et devient le siège de la justice échevinale, de la Cour comtale et du Conseil comtal puis de la Cour souveraine et des États du comté de Hainaut, le tout se réunissant habituellement à l’hôtel de ville. Après la cession du comté au duc de Bourgogne, Mons reste fidèle aux Bourguignons puis aux Espagnols. La ville est sérieusement dévastée par les troupes de Louis XIV en 1691 comme d’autres grands centres urbains de l’actuelle Wallonie. Comme d’autres villes, elle entre dans les possessions françaises avant d’être rendue à l’Autriche en 1749. Son importance politique reste constante jusqu’à nos jours : Mons devient chef-lieu du département de Jemappes avant d’être celui de la province du Hainaut. L’hôtel de ville de Mons domine la Grand-Place et attire le regard : son imposante façade gothique construite entre 1458 et 1477 est dominée par un élégant campanile érigé en 1717-1718. Il était le lieu le plus fréquent des réunions des États du comté de Hainaut qui se tenaient généralement dans la salle des États située au-dessus de la chapelle SaintGeorges, ou dans la salle Notre-Dame. Ce grand salon gothique est décoré des dix-sept écus des dynasties qui ont régné sur le comté et des blasons des cinquante-huit grands baillis* de Hainaut. Il arrivait parfois que ces réunions se tiennent dans l’abbaye du Val des Écoliers, dont une tour subsiste rue Masquelier. L’édifice conserve également une belle cheminée provenant de l’ancien château d’Havré et décorée des armoiries des ducs de Croÿ entourées d’un collier de la Toison d’Or. L’hôtel de ville participait également aux fêtes officielles (bal, diner, concert), organisées lors des inaugurations des souverains des Pays-Bas 14. 14

Voir la notice suivante, consacrée à la collégiale Sainte-Waudru.


Comté de Hainaut

La cheminée aux armes du duc d’Havré à l’hôtel de ville de Mons. © KIK-IRPA, Bruxelles

La salle Saint-Georges sur la Grand-Place de Mons. En haut, la représentation en buste de Philippe III d’Espagne. En bas à gauche, les armoiries de Philippe II surmontées de la couronne royale et en bas à droite, les armoiries de Philippe III, toutes deux entourées du collier de la Toison d’Or. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La façade de l’hôtel de la Toison d’Or sur la Grand-Place de Mons. © IPW

Sur la Grand-Place, de part et d’autre de l’hôtel de ville se trouvent deux immeubles portant des traces de l’appartenance de Mons et du comté de Hainaut à la couronne d’Espagne. À gauche, la façade de la salle Saint-Georges est décorée dans sa partie supérieure de deux blasons placés en-dessous d’un buste en bas-relief du roi Philippe III d’Espagne (1598-1621). Rehaussé de dorures, le portrait du roi est surmonté de la date de 1601 et accompagné de l’inscription « PHL[IPPU]S D[EI] G[RATIA] HISPANARV[M] AC INDIARVM REX » (Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Espagnes et des Indes). Le souverain porte sa couronne et le collier de la Toison d’Or. Le blason de gauche figure les armoiries de son père, le roi Philippe II. Entourées du collier de la Toison d’Or et surmontées de la couronne royale espagnole, 186

elles comportent les blasons des diverses possessions du souverain. La composition est analogue à celle présente sur la façade de la Halle al’Chair de Namur 15. Les armoiries de droite sont cette fois celles de Philippe III ; elles sont similaires à celles de son prédécesseur mais sont dépourvues de la couronne royale. L’immeuble situé à droite de la maison communale est justement nommé « hôtel de la Toison d’Or », il est orné de trois blasons surmontés d’une couronne et entourés de la célèbre décoration créée par Philippe le Bon, premier comte de Hainaut de la maison de Bourgogne. D’autres immeubles de la Grand-Place témoignent de la période impériale de la cité. Deux immeubles, construits 15

Voir p.159-160.


Comté de Hainaut

Les armoiries (à gauche) et la devise (à droite) de Charles Quint sur la façade de la maison « Au Blanc Lévrié » à Mons. © IPW

en 1763 et 1766 portent un nom logiquement lié à cet état de fait ; il s’agit des hôtels de la Couronne impériale et de l’impératrice . La maison dite « Au Blanc Lévrié », située non loin de l’entrée de la rue des Clercs et datée de 1530, porte sur sa façade les emblèmes impériaux. Un premier cartouche porte un blason représentant l’aigle bicéphale, surmonté d’une couronne et entouré du collier de la Toison d’Or ; il s’agit des armes de Charles Quint. A côté, une colonne se trouve derrière un bandeau sur lequel est inscrite la devise de l’empereur, « plus oultre ». Les armoiries de l’empereur sont également visibles dans la cour intérieure du musée chanoine Puissant. Un écu représentant l’aigle bicéphale est accompagné de la couronne, du collier de la Toison d’Or et de la devise de l’empereur ; le tout est encadré par deux piliers.

Mons, la collégiale Sainte-Waudru Reconnue patrimoine exceptionnel de Wallonie, la collégiale Sainte-Waudru et son chapitre de chanoinesses* ont de tous temps caractérisé l’histoire montoise. Un sanctuaire a existé depuis la fondation d’un monastère par la sainte vers la moitié

du VIIe siècle. L’église actuelle a été érigée de 1450 à 1491 et constitue un des chefs-d’œuvre du style gothique en Wallonie. Homogène, le sanctuaire comporte une tour occidentale inachevée, une triple nef de sept travées et un vaste chœur entouré d’un déambulatoire ourlé de chapelles. L’édifice étonne tant par sa sobriété que par ses dimensions. De tous temps, la collégiale et son chapitre ont été mêlés à la petite et grande histoire du comté de Hainaut. C’est dans l’ancienne église romane, alors en cours de démolition, que se tient en 1451 un chapitre de l’ordre de la Toison d’Or présidé par Philippe le Bon. La collégiale est aussi au cœur des cérémonies d’inauguration des souverains des Pays-Bas en qualité de comtes de Hainaut. Le jour de l’inauguration, l’ouverture de la cérémonie est annoncée par le carillon de Sainte-Waudru d’où arrive le cortège parti de l’hôtel de ville. Les chanoinesses* organisent alors une seconde procession en compagnie de la châsse de la sainte vers la Grand-Place, où se déroule l’essentiel de la cérémonie. Là, les membres de l’ordre du clergé, les représentants de Mons et des vingt-deux Bonnes Villes* du Hainaut assistent à la cérémonie présidée par le grand bailli* de Hainaut, commissaire du souverain. Après la prestation de serment sur la Grand-Place, le nouveau comte de Hainaut et 187


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les États de Hainaut Les premières réunions des ordres du comté de Hainaut apparaissent dans la première moitié du XIVe siècle. Ils se réunissent pour la dernière fois en 1793-1794, leur mise en congé officielle est actée le 27 juin 1794. Véritable institution du comté, ils se composent des délégués des 12 pairies*, 23 baronnies, 22 crosses et 22 Bonnes Villes* du comté, selon un document de 1470. On y trouve la chambre de la noblesse, formée de membres de la noblesse hennuyère détenant la haute justice et la noblesse ancienne, la chambre du clergé, composée des abbés du comté et des prévôts des églises des principales villes ; à partir du XVe siècle, les députés des Bonnes Villes* sont également convoqués. Le gouvernement est pour sa part représenté par le conseil du prince, les fonctionnaires les plus importants du comté, le bailli*, les prévôts* et châtelains.

D’un rôle consultatif à l’origine, les États obtiennent rapidement des pouvoirs de décision. Leur fonction principale était de répartir et percevoir l’aide. Ils jouent toutefois de nombreux autres rôles d’importance : un rôle constitutionnel (reconnaître le souverain et les baillis* en recevant leurs serments, contrôler le gouvernement) ; un rôle législatif en intervenant dans la rédaction d’ordonnances, chartes et coutumes ; un rôle politique ou exécutif (ratification d’accords internationaux, proclamation en 1364 de l’indivisibilité du territoire) et enfin un rôle militaire (défendre le territoire et déclarer la guerre). Les États votent également l’impôt et sont chargés de le répartir en fonction des besoins.

Le tombeau de la comtesse de Hainaut Alix de Namur à l’entrée du déambulatoire de la collégiale Sainte-Waudru. © IPW

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Comté de Hainaut

le cortège retournent à la collégiale pour assister à une messe votive et un Te Deum. La collégiale Sainte-Waudru compte également d’innombrables traces matérielles liées au comté de Hainaut. Parmi celles-ci, le tombeau d’Alix de Namur, épouse du comte Baudouin IV de Hainaut, décédée en 1169. Seul le sarcophage du monument d’origine a été conservé ; il a par la suite été intégré à un monument contemporain placé à l’entrée du déambulatoire. Il s’agit de la seule trace des sépultures des comtes de Hainaut, inhumés à Valenciennes à partir du XIIIe siècle. Les exceptionnels vitraux du XVIe siècle renferment quant

Représentation de Marguerite d’Autriche sur le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale SainteWaudru. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

à eux de multiples mentions au comté de Hainaut et à ses anciens souverains de la maison de Bourgogne. L’empereur Maximilien du Saint-Empire, époux de la duchesse Marie de Bourgogne, est représenté sur le vitrail de la Crucifixion ainsi que sur le vitrail du Christ au temple. Sur ce dernier figure également son fils, le duc de Bourgogne Philippe le Beau. Celui-ci apparaît en compagnie de ses fils sur le vitrail du Christ apparaissant à sa mère. Enfin, le vitrail de la Fuite en Égypte figure sa mère, Marie de Bourgogne, et sa sœur, Marguerite d’Autriche. Plus loin, le vitrail de l’Adoration des Mages compte de nombreux panneaux héraldiques

Représentation de Marie de Bourgogne sur le vitrail de la « Fuite en Égypte ». Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Représentation de l’empereur Maximilien Ier sur le vitrail de la « Crucifixion » dans la collégiale SainteWaudru. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

sur lesquels on peut notamment admirer les armoiries de Bourgogne, de Flandre et de Limbourg. Bien d’autres traces, parmi lesquelles plusieurs pierres tombales de dignitaires liés au comté de Hainaut, se trouvent dans l’édifice. En voici un inventaire le plus exhaustif possible : - deux clés de voûte portant les briquets de Bourgogne, datées de 1529, se trouvent à proximité de la chapelle SaintDonat. Les briquets de Bourgogne apparaissent sous le règne de Philippe le Bon. Il s’agit de deux « B » entrelacés qui rappellent la souveraineté du duc sur les deux Bourgognes. Ces briquets forment par ailleurs la chaîne du collier de la Toison d’Or ; - dans une chapelle du déambulatoire, le retable dit « de Marie de Hongrie » a été sculpté dans le marbre avant 1545 par Jacques du Brœucq. Il représente, dans sa partie supérieure, un édifice en construction, témoin des nombreuses réalisations de l’architecte pour la gouvernante des PaysBas espagnols ; - vitrail de la chapelle du Saint-Sang, « les chanoinesses* recevant du duc de Bourgogne les reliques du saint Sang » ; - pierre tombale de Jean de Pieters, prévôt* de la baronnie de Lens ; - pierre tombale de Charles Antoine Dieudonné Cossée, châtelain des villes et châtellenie* d’Ath, 1753 ; - pierre tombale de Pierre de Longcourt, conseiller du roi 190

Représentation de Philippe le Beau sur le vitrail de la « Crucifixion ». Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles.

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Philippe IV et dépositaire général du pays et comté de Hainaut, 1628 ; pierre tombale d’Antoine de Brabant, bailli* des villes, terre et pairie* de Chièvres, La Hamaide et Rebaix, 1715 ; pierre tombale de François Joseph de Wesemal, seigneur des mairies* d’Estinnes et Bray, 1776 ; pierre tombale de Pierre Daneau, seigneur de Jauche et avocat du roi en sa souveraine cour de Mons, 1665 ; pierre tombale de Philippe le Duc, membre du conseil ordinaire de sa majesté catholique, 1703 ; pierre tombale de Jean de Watie, maître de camp au service de sa majesté catholique, 1669 ; pierre tombale de François de Maldonade, conseiller du roi en son conseil ordinaire du Hainaut ; pierre tombale de Jean Baudouin de Bourlez, seigneur de Virelles, Cochenée, Marchiennes, chevalier de la noble et souveraine cour à Mons, 1696 ; pierre tombale Jean Louis de Blois, conseiller et avocat de sa majesté en son conseil du pays et comté de Hainaut, 1714 ; pierre tombale de Jacques Jacquenier, avocat de la noble et souveraine cour de Mons et greffier du grand baillage* du pays et comté de Hainaut, 1605 ; pierre tombale Philippe Bourlart, conseiller de la noble et souveraine cour de Mons, 1680 ; pierre tombale de Jacques Lambrez, officier au greffe du conseil souverain du Hainaut, 1722.


Comté de Hainaut

Une clé de voûte décorée des briquets de Bourgogne dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

Ath, les vestiges du château des comtes de Hainaut Citée dans les textes depuis 971, la ville d’Ath connaît une nouvelle destinée de par la volonté du comte de Hainaut Baudouin IV. Entre 1150 et 1155, il achète la partie du territoire qui appartenait à Gilles de Trazegnies, décide de faire de ce village une ville neuve et d’y construire quelques années plus tard une demeure. Le château des comtes de Hainaut à Ath ou château Burbant, imposante forteresse caractérisée par son donjon appelé « tour Burbant » devait assurer la protection et l’autorité des comtes de Hainaut face au comté de Flandre tout proche. Au même titre que Mons, Ath joue au XIIe siècle un rôle de premier plan dans la politique comtale. Toutefois, la fonction militaire d’Ath disparaît à partir de 1191 lorsque Baudouin V cumule les titres de comte de Hainaut et de Flandre ; le château demeure alors la seule construction d’ordre défensif de la cité. Cet état de fait ne perdure toutefois que peu de temps : les deux comtés sont à nouveau séparés en 1280. La dynastie hennuyère des Avesnes redonne alors à Ath son rôle de ville défensive et octroie à la cité un rôle politique et économique important. Ath devient une des villes les plus

importantes du comté de Hainaut et le chef-lieu d’une vaste châtellenie*. Vers 1328, la ville se voit dotée pour la première fois d’une enceinte, déjà remplacée en 1359 et pratiquement terminée en 1377. Cette enceinte est toutefois remplacée par des fortifications érigées par Vauban au XVIIe siècle. Située également non loin de la frontière française, Ath connaît une position stratégique mais également dangereuse. Prise par Turenne en 1667, elle est attribuée à Louis XIV l’année suivante et devient une véritable place forte. La ville revient aux Pays-Bas autrichiens en 1706 et est conquise une nouvelle fois par les Français en 1745 qui décident alors de démanteler la forteresse avant de quitter les lieux. La tour de Burbant et son site castral exceptionnel constituent sans aucun doute le témoin le plus marquant de la volonté des comtes de Hainaut de faire d’Ath une des positions les plus avantageuses de leur comté. Le donjon est érigé par Baudouin IV en 1166 et doté d’une enceinte castrale de 20 ha vers 1185. Au XIIIe siècle, une seconde enceinte lui est adjointe et forme une basse-cour des plus imposantes. Le château est 191


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Vue aérienne de la tour de Burbant et de l’ancien site du château des comtes de Hainaut à Ath. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

à l’époque le siège administratif de la châtellenie*, institution dépendant du comté de Hainaut et qui assurait la gestion d’un important territoire. Tout comme la plupart des ouvrages défensifs ou castraux du Moyen Âge, le site d’Ath est plusieurs fois modifié au cours des siècles. Le donjon est réaménagé une première fois entre 1370 et 1406 : le parement de la tour est remplacé, l’encadrement de baies modifié, un pavillon surmonté d’une charpente aujourd’hui disparu est érigé au sommet de l’ensemble par Jacques du Brœucq en 1570. Malgré ces modifications, la tour de Burbant reste un témoin des plus fidèles de l’architecture castrale de l’époque et fascine de par ses dimensions : le donjon mesure 20 m de hauteur, 14 m de côté et ses murs sont épais de 4 m. Les parties les plus anciennes de la haute-cour remontent pour leur part au XVIe siècle et ont à nouveau été modifiées au XVIIe siècle. Les bâtiments composant le château s’appuient directement sur la muraille primitive. 192

Binche, les vestiges du palais de Marie de Hongrie et du château des comtes de Hainaut Simple centre économique, administratif et religieux, Binche accède au rang de ville neuve en 1120 suite à une faveur comtale attribuée par Yolende de Gueldre, veuve du comte de Hainaut Baudouin III. Quelques années plus tard, Baudouin IV dote la ville d’une enceinte confiée aux bons soins de l’autorité communale, un cas unique. Comme cela sera le cas pour les principales villes du comté, de grands travaux de renforcement, d’agrandissement et de consolidation des remparts sont entrepris au XIVe siècle. Binche devient une des villes clés du Hainaut : elle est le siège d’une prévôté* et devient une des Bonnes Villes* du comté. L’histoire binchoise reste toutefois marquée par l’arrivée sur son territoire de Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, gouvernante et régente des Pays-Bas espagnols. Elle choisit Binche pour


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Vue aérienne des vestiges du château des comtes de Hainaut et du palais de Marie de Hongrie à Binche entourés des puissants remparts de défense de la ville. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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y installer une de ses splendides résidences et confie au célèbre architecte montois Jacques du Brœucq la construction d’un palais intra-muros. C’est dans ce lieu d’exception qu’elle recevra Charles Quint du 22 au 31 août 1549. L’empereur y est reçu avec son fils, le futur Philippe II, dans le but de présenter le prince héritier à ses futurs États des Pays-Bas. De cette résidence, il ne reste toutefois que très peu de vestiges. Les ruines du palais de Marie de Hongrie se confondent avec ceux du château des comtes de Hainaut, installé au même endroit. Creusé à même la roche, le donjon médiéval est accolé aux remparts et prend appui sur un éperon rocheux. Le donjon, résidence comtale édifiée au XIIe siècle, est accompagné d’une basse-cour, d’un marché et d’une église paroissiale. Les vestiges aujourd’hui retrouvés de ce château médiéval ont permis de montrer que le palais de Marie de Hongrie a quant à lui été édifié à partir du noyau castral primitif ; Jacques du Brœucq habille et surélève les structures existantes, réutilise certains volumes. Si de cette demeure, il ne reste que des ruines, plusieurs témoins plus conséquents ont été conservés : dix-huit colonnes provenant de la chapelle castrale du palais Renaissance se trouvent aujourd’hui dans l’église du Très Saint-Sacrement (anciennement église Sainte-Élisabeth de Hongrie) ; un portail de ce palais se trouvent aujourd’hui dans la cour du musée du Carnaval et du

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Le portail provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie devant le musée du masque à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine


Comté de Hainaut

Vue du chœur de l’église du Très Saint Sacrement à Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les remparts de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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masque de Binche et un second à l’entrée de l’ancien hôpital militaire situé rue Masquelier à Mons. Tout autour des ruines de ces anciennes résidences se trouvent les remparts de Binche , reconnus patrimoine exceptionnel de Wallonie. L’hôtel de ville de Binche compte lui aussi des traces considérables de la présence de Marie de Hongrie dans la cité. Ce monument exceptionnel date essentiellement du XVIe siècle et a longtemps servi de poste de guet pendant les guerres incessantes en Hainaut. Le beffroi est incendié par

les Français en 1554 et immédiatement reconstruit par Jacques du Brœucq à la demande de Marie de Hongrie. La façade porte encore les armoiries de la ville de Binche, de Charles Quint et de Marie de Hongrie, ainsi que le monogramme de la gouvernante des Pays-Bas espagnols. Des cartouches de pierre armoriés similaires se trouvent à l’étage. Enfin, la très belle et monumentale cheminée de la salle du Conseil, bien qu’étant une reconstitution, est décorée des armoiries et de la devise de Charles Quint.

Les armoiries de Charles Quint dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Le système défensif du comté de Hainaut Beaumont, les remparts et la tour Salamandre Situé sur un plateau rocheux dominant la vallée de la Hantes, le site stratégique de Beaumont est occupé dès l’époque romaine et choisi au XIe siècle par Richilde, épouse du comte de Hainaut Baudouin Ier, pour l’établissement d’une forteresse. À la fin du XIIe siècle, Baudouin IV le Bâtisseur entoure la ville d’une enceinte fortifiée et fait de Beaumont un des fers de lance du Hainaut dans la défense du territoire. L’importance et la gloire de la ville ne cesse de s’accroître par la suite et d’attirer l’attention des comtes de Hainaut. En 1453, la seigneurie de Beaumont est engagée

par Philippe le Bon à son favori Antoine de Croÿ et érigée en comté par Charles Quint en 1519 en faveur de Guillaume de Croÿ. Les XVIe et XVIIe siècles constituent ainsi l’âge d’or de la cité hennuyère : Charles de Croÿ restaure les remparts et poursuit les travaux du château construit par son père en 1549 et actuellement disparu. Les Croÿ vivent dans le luxe et le faste au cœur de Beaumont. Une épidémie décimant la moitié de la population en 1632 et un grave incendie détruisant les trois-quarts de la ville en 1639 entament le déclin de la cité, qui sera lourdement pillée par les troupes de Louis XIV en 1655.

La tour Salamandre à Beaumont. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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L’enceinte fortifiée construite par Baudouin V nous est bien connue. Longue de 2360 m, elle était flanquée d’une trentaine de tours rondes et s’ouvrait par trois portes et par une poterne. D’importants travaux de réparation et de reconstruction de murailles écroulées furent effectués au XVe siècle. Ces fortifications ont été partiellement démantelées par les troupes du roi d’Angleterre Guillaume III en 1691 ; d’autres parties menaçant ruine furent détruites en 1720. Aujourd’hui, Beaumont conserve toutefois de très importants témoins de ce système défensif voulu par les comtes de Hainaut. Le tronçon le mieux conservé des remparts se trouve à proximité de la tour Salamandre et borde le parc aménagé à l’emplacement de l’ancien château des CaramanChimay. Il comprend la partie inférieure des courtines en

moellons, avec la tour Sainte-Barbe à la pointe de l’éperon et bien entendu la tour Salamandre. Mentionnée sous ce vocable en 1432, elle est l’héritière d’un donjon élevé au XIe siècle et à partir duquel le noyau de Beaumont s’est développé. Restaurée en 1453, elle est chère au duc Charles de Croÿ qui l’embellit ; ses armes sont toujours visibles sur la tour aujourd’hui. Cet énorme donjon de plan rectangulaire superpose cinq niveaux ; son parement utilise le calcaire de SolreSaint-Géry et le grès thudinien, pierres de la région. Tout en conservant son rôle militaire, la tour abrite également des logements, un oratoire, des cabinets de travail… Hormis cette tour, d’autres vestiges subsistent encore en plusieurs endroits de la ville, inclus dans des jardins ou des bâtiments. La tour Saint-Jean-le-Sourd et la tour royale sont partiellement conservées. La poterne, située dans une tour de garde aujourd’hui en ruines, nous est également parvenue. Tout comme la tour Salamandre, elle présente une clé armoriée effacée entourée du collier de la Toison d’Or. Braine-l’Alleud/Ophain-Bois-Seigneur-Isaac, le château de Bois-Seigneur-Isaac Située à l’extrémité d’une enclave hennuyère en duché de Brabant, la seigneurie de Bois-Seigneur-Isaac fut successivement la propriété de plusieurs familles importantes depuis le XIe siècle. La seigneurie fut probablement installée au profit d’un seigneur d’Ittre, Isaac Ier, comme forteresse du comté de Hainaut. En effet, au Moyen Âge, Ophain dépendait du

Les armoiries de Charles de Croÿ au-dessus d’une porte de la tour Salamandre. © P.-V. Molinghen.

Le château de Bois-Seigneur-Isaac avec les douves et à droite, la tour médiévale, seuls vestiges de la forteresse défensive. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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duché de Brabant, alors que la seigneurie de Bois-SeigneurIsaac était hennuyère, ce qui lui conférait un emplacement des plus stratégiques. Le château que l’on connaît encore aujourd’hui est le résultat d’une transformation effectuée au XVIIIe siècle. Le bâtiment est l’héritier d’une forteresse médiévale destinée à protéger l’enclave. De cette construction subsistent encore une partie des douves, toutefois asséchées et une tour isolée à l’entrée des jardins, seul vestige de l’enceinte démantelée. Cette ancienne tourelle d’angle circulaire est percée de petites baies en pierre bleue et est sommée d’un toit conique à coyau*. Braine-le-Comte, la tour de Braine et les vestiges des remparts En 1150, le comte de Hainaut Baudouin IV acquiert la petite localité de Braine-la-Wilote dans le but stratégique de se repositionner face au duché de Brabant. Il y fait construire un donjon et une enceinte castrale. Le comte y établit un châtelain et la localité prend alors sa dénomination actuelle. Cette seigneurie principale devient par la suite le siège d’une importante châtellenie* du comté de Hainaut composée de onze communes. À partir du XIVe siècle, le comte ne souhaite plus réduire Braine-le-Comte à son seul rôle défensif et désire en faire une véritable ville. Il favorise le commerce

La tour de Braine, vestige des remparts de Braine-le-Comte. © IPW

et l’artisanat, établit un grand moulin et développe le système de défense de la ville. En 1364, Braine-le-Comte est ravagée par les troupes flamandes, en conflit avec le comte de Hainaut Albert de Bavière. Les troupes du duc de Brabant assiègent encore la ville en 1425, les Huguenots en 1583 et les armées de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle. Entre temps, le roi d’Espagne Philippe II décide de céder Braine-le-Comte à la famille d’Arenberg qui la conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. De nos jours, plusieurs témoins des fortifications médiévales et modernes sont conservés. Quelques tours médiévales en ruines subsistent dans des jardins privés, telles deux anciennes tours conservées ruelle Larcée, ou sont enclavées au milieu de bâtiments modernes ; c’est le cas d’une tour circulaire envahie dans la végétation, rue des Bas-Fossés. La partie inférieure du donjon comtal est également en partie conservée dans le jardin du no 2, rue de Bruxelles, en face de l’église Saint-Géry. Cette tour appelée « El thour de Braine » présente les vestiges d’une construction quadrangulaire fondée sur un massif rocheux et composée de briques et de schiste. Juste en face, au pied de l’église Saint-Géry, une pierre portant les armes royales espagnoles se trouve sur un mur de construction plus récente. Le blason est entouré du collier de l’ordre de la Toison d’Or et surmonté de la couronne royale.

La pierre armoriée aux armes d’Espagne située devant l’église Saint-Géry. © IPW

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Chièvres, la tour de Gavre et les vestiges de l’enceinte urbaine Citée dès 830, Chièvres abritait un atelier monétaire sous Charles le Chauve et devint au même moment le siège d’un comté seigneurial. La localité possédait à l’origine le statut d’alleu*. En 1076, elle devint une des douze pairies* du Hainaut et, à partir du XIIe siècle, se vit dotée par ses seigneurs d’éléments défensifs importants et de plusieurs institutions religieuses. En 1194, lors du partage de la seigneurie, une importante charte-loi fut accordée à la ville. Le comte de Hainaut lui-même acheta une partie de la seigneurie en 1289. Au XIVe siècle, le comte Aubert Ier de Bavière inclut Chièvres dans sa politique de développement des petits centres urbains et à partir de 1365, le comte Guillaume III octroya une série de privilèges et d’incitants économiques lui permettant d’édifier et d’entretenir une enceinte. La première phase de cette grande entreprise de fortification s’acheva en 1410. Le développement de la ville fut toutefois freiné par celui d’Ath, toute proche. Un donjon disparu se trouvait au départ à la pointe du relief. Avant 1186, le bourg castral fut complété par des murs, renforcés par deux tours carrées qui se dressaient à front de la place actuelle. Aucun vestige de cet ensemble castral et de son enceinte ne sont parvenus jusqu’à nous. Les vestiges des fortifications du XIVe siècle ont par contre profondément marqué

La tour de Gavre à Chièvres. © P.V. Molinghen

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le paysage urbain de Chièvres. Un vaste fossé et des levées de terre de 5 m de hauteur entouraient la ville et étaient doublés d’une puissante muraille. D’autres travaux de fortification furent lancés en 1436 ; de cette campagne subsiste notamment la tour de Gavre. Construite en pierre et brique, elle constitue le témoin le plus marquant du passé défensif de la cité mais également le mieux conservé. Elle offre un plan en fer à cheval et se trouve plus petite et moins épaisse que la plupart des tours défensives du comté existant à la même époque. Voisine de l’ancien château seigneurial, elle est aujourd’hui protégée par classement. Chimay, les vestiges des fortifications Chimay se vit liée au Hainaut aux alentours de 1150 lorsque le seigneur du lieu Allard III inféoda son alleu* au comte de Hainaut Baudouin IV. Il reçut alors le titre héréditaire de pair du Hainaut. Le domaine seigneurial s’étendit aux XIIe et XIIIe siècles et la ville s’entoura de remparts. La terre de Chimay fut érigée en comté par Charles le Téméraire en 1476 puis en principauté en 1486 par Maximilien Ier, empereur germanique, en faveur de Charles de Croÿ, futur gouverneur de Charles Quint. Comme de nombreuses villes des Pays-Bas espagnols, Chimay fut ravagée par les troupes du roi de France Henri II en 1552.


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Une ancienne tour de défense située rue de Noailles à Chimay. © IPW

L’enceinte de la ville était visiblement antérieure au siège de 1340 mais rien ne nous permet de l’affirmer avec précision. La muraille, longue d’1 km, intégrait le château et était flanquée de plus de vingt tours rondes ou carrées et percée de cinq portes. Il en reste quelques traces : les vestiges de deux petites tours rondes en moellons de calcaire, rue du MontJoly et une seconde au bord de l’Eau Blanche ; des tronçons de murailles à l’arrière des maisons des rue Rogier et Chienneterie. Rue de Noailles, la vieille tour ou grosse tour constitue le témoin le mieux conservé et l’unique vestige des fortifications médiévales. Peut être construite au XIIe siècle, elle a été remaniée à la demande de Charles de Croÿ au tournant des XVIe et XVIIe siècles. Elle a depuis été privée de ses parements et de sa partie supérieure. Se murs ont encore une épaisseur de 2 m dans leur partie inférieure. Quant au château, détruit par les troupes françaises, il est reconstruit à partir de 1607 et encore fortement remanié par les CaramanChimay au XIXe siècle. Écaussinnes/Écaussinnes-Lalaing, le château-fort Situé au sommet d’un escarpement rocheux, le château fort d’origine médiévale d’Écaussinnes-Lalaing était au Moyen Âge le fief* de la seigneurie d’Écaussinnes qui, à l’origine, comprenait également le château voisin de la Follie à Écaussinnes-d’Enghien. Le complexe castral fut érigé aux confins du comté de Hainaut vers le duché de Brabant et peut être considéré comme un ouvrage défensif typique du XIIe siècle. La propriété passa par mariage à Simon de Lalaing en 1357 ; cette famille laissa son nom à la propriété et à la localité, alors différenciée du second château aux mains de la

famille d’Enghien. De tous temps, le château et ses propriétaires furent liés au comté et à ses souverains. Au XVe siècle, le bien entra dans les possessions des Croÿ après l’alliance entre Marie de Lalaing et Jean de Croÿ, grand bailli* du Hainaut et conseiller intime à la cour des ducs de Bourgogne. Vendue pour la première fois en 1624, la seigneurie fut plusieurs fois engagée jusqu’à la fin de l’Ancien Régime ; elle appartint notamment au duc d’Arenberg.

Le château fort d’Écaussinnes-Lalaing. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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L’ensemble imposant formé par le château est constitué de nombreux bâtiments d’époques diverses, remaniés par les propriétaires successifs. Surplombant la place des Comtes, la tour d’angle nord-ouest de plan pentagonal remonte au Moyen Âge malgré plusieurs transformations mineures. Le complexe conserve son enceinte, composée de tours rondes et de la courtine nord. L’ancien logis seigneurial a été érigé en plusieurs campagnes entre la fin du XVe siècle et le début du XVIIe siècle. Une nouvelle aile est adjointe au logis précédent entre les XVIIe et XVIIIe siècles et comporte notamment des armes millésimées de 1719 des Van der Burch, seigneurs du lieu à cette époque. Le château est accessible par une tourporche d’entrée précédée d’un pont à deux arches et possède également une chapelle castrale. On y retrouve notamment une salle d’armes comprenant une cheminée en pierre bleue sur le linteau de laquelle figure les armoiries de la famille de Croÿ entourées du collier de la Toison d’Or, témoin de la réception de cette décoration par Michel de Croÿ en 1500. Une seconde cheminée, située dans la grande salle du rez-de-chaussée, présente une taque aux armes et à la devise de Charles Quint. Ces deux cheminées sont décorées d’un bâton écôté en bordure de linteau. Ce rameau de branches coupées est un motif traditionnel de l’iconographie bourguignonne remontant à Jean sans Peur et qui est considéré comme une manifestation de la fidélité envers la maison de Bourgogne.

La cheminée de la salle d’armes du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant au centre les armoiries de la famille de Croÿ entourées du collier de la Toison d’Or. © Frans Doperé

La cheminée de la grande salle du rez-dechaussée du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant une taque de foyer aux armes et à la devise de Charles Quint. © Frans Doperé

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Erquelinnes/Solre-sur-Sambre, le château de Solre-sur-Sambre Ancien siège d’une seigneurie tenue par les Barbençon, pairs du Hainaut, la terre de Solre-sur-Sambre connut une histoire mouvementée à la fin du Moyen Âge. Accusé d’avoir comploté contre Philippe le Bon, le seigneur fut condamné et exécuté en 1480. Sa terre fut confisquée par le duc de Bourgogne et rachetée par son chambellan* Antoine de Croÿ. Le château fort de Solre-sur-Sambre est situé en contrebas du village actuel, dans une plaine marécageuse irriguée par la Thure. La forteresse fut érigée dans le but de protéger le comté face à une enclave de la principauté de Liège et est encore de nos jours un des rares témoins conservés de l’architecture militaire de l’ancien comté de Hainaut. Les travaux se poursuivirent et furent achevés en 1486 par le nouveau seigneur de Solre, Jean Carondelet, grand chancelier de l’empereur Maximilien Ier. Bien que remanié par la suite, le plan de la forteresse reste cohérent : le donjon-porche du XIIIe siècle en constitue le point de départ et se dressait seul à l’origine au bord de la rivière. Au XIVe siècle, suivant le tracé de l’ancienne basse-cour,

une enceinte de 48 m sur 43 épaulée par quatre tours d’angles vint renforcer la défense du château. L’ensemble est entouré d’un fossé, toujours inondé par la Thure actuellement. Le donjon se vit alors intégré dans le circuit défensif, au même titre que les autres tours de l’édifice. Tous sont reliés par des courtines crénelées et hourdées reposant sur des arcades en plein cintre dont certaines sont conservées à l’ouest. Au même moment, un nouveau logis seigneurial fut aménagé et une chapelle castrale, aujourd’hui disparue, fut édifiée. À l’Époque moderne, le confort de la bâtisse prima sur son rôle défensif, les frontières des États médiévaux ayant depuis longtemps été redessinées. Le bel étage du donjon fut transformé en salon d’apparat, l’aile frontale ouverte sur l’extérieur. Fontaine-l’Évêque/Forchies-la-Marche, le château de Forchies Située dans la prévôté* de Binche, la terre de Forchies-laMarche était au Moyen Âge divisée en deux seigneuries : la ville, le château et la ferme de la Marche d’une part et Forchies de l’autre. Distinctes, elles furent visiblement réunies

Le château de Solre-surSambre. © F.-E. de Wasseige

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entre les mêmes mains à la fin du XVe siècle. Les seigneurs de la Marche furent également à plusieurs reprises seigneurs de Fontaine-l’Évêque. Positionné à la frontière entre la Principauté de Liège et le comté de Hainaut, duquel il dépendait, le château de Forchies-la-Marche fut à l’origine une forteresse médiévale destinée à protéger les frontières de l’État et transformée en demeure résidentielle au début du XVIIIe siècle. De la bâtisse d’origine ne subsistent que peu d’éléments : le haut soubassement de calcaire, la tour sud-est et une partie de l’aile d’entrée témoignent encore du passé défensif du château. L’ensemble a probablement été édifié au XVe siècle mais a toutefois subi les affres des armées du roi de France Henri II en 1554 et des armées républicaines françaises en 1794.

Le château de la Marche à Forchies-la-Marche. © IPW

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Mons, la tour Valenciennoise et les vestiges de l’enceinte comtale La défense de la capitale du comté était en premier lieu caractérisée par son château comtal, point névralgique des constructions défensives de la cité 16. Au XIIe siècle, une première enceinte confère à Mons son aspect de ville. Une nouvelle enceinte fut édifiée entre 1290 et 1395, au fur et à mesure de l’important accroissement de la population et des activités commerciales au Moyen Âge. En 1691, la ville et ses défenses furent détruites par les troupes de Louis XIV et reconstruites par Vauban. Malmenée entre France et Autriche 16

Voir p.181-184.


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La tour Valenciennoise à Mons alors en cours de restauration. Photo F. Dor © SPW-Patrimoine

tout au long du XVIIIe siècle, la ville redevint définitivement autrichienne en 1749. En 1781, l’empereur Joseph II décida du démantèlement des fortifications montoises. Si l’histoire militaire et défensive de Mons connût encore des rebondissements sous les régimes hollandais et belge, l’histoire de ses fortifications médiévales et modernes s’éteint définitivement avec l’Ancien Régime. Très peu de traces témoignent aujourd’hui de ce passé de place forte. Située à proximité du nouveau palais de justice, la tour Valenciennoise peut être considérée comme le plus important témoin encore debout. Cette massive tour cylindrique a été inaugurée en 1359 et élevée en moellons de grès. Rabaissée d’un bon tiers par la suite, elle constitue le seul vestige de l’enceinte dite « de Jean d’Avesnes », érigée tout au long du XIVe siècle et englobant la ville au-delà des murs du XIIe siècle sur près de 5 km. Les grands boulevards urbains épousent aujourd’hui le tracé de cette muraille. Les remparts étaient flanqués de tours, entourés de fossés et ouverts par sept portes. Ils furent fortifiés au XVe siècle et renforcés par des bastions au XVIIe siècle. La tour Valenciennoise conserve de nos jours deux niveaux couverts de voûtes et percés de meurtrières et de baies plus larges. Ses murs épais de 4 m ont certainement contribué à son sauvetage. Elle était autrefois surmontée d’une toiture conique.

La tour a fait l’objet de fouilles archéologiques en 2001 et d’une importante restauration entre 2005 et 2009. Philippeville/Fagnolle, les ruines de la forteresse de Fagnolle Terre franche* située aux confins de la principauté de Liège, Fagnolle appartient à la famille de Rumigny-Florennes à partir du XIIIe siècle. La première mention d’un seigneur de Fagnolle remonte à Hugues Ier en 1249 ; la seigneurie est entrée ensuite dans le patrimoine des Enghien et des Barbençon. Le château tombe aux mains des Français en 1554 et est repris l’année suivante par Guillaume le Taciturne qui le fait sauter tout en y maintenant une garnison. La ruine du château épuise le village même, qui est abandonné en même temps que la forteresse. Le château devient possession des princes de Ligne au début du XVIIe siècle et est abandonné en 1659. En 1770, la terre de Fagnolle est érigée en comté d’empire par Joseph II. Le château et la terre de Fagnolle ont sans conteste joué au Moyen Âge un rôle stratégique de premier plan dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse à l’époque où la forteresse devait défendre la trouée de l’Oise. Le château, édifié en calcaire, dessine un quadrilatère ponctué de quatre tours circulaires et cerné par des douves. Le 205


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Les ruines de la forteresse de Fagnolle. © IPW

complexe, aujourd’hui en ruines, aurait été érigé au XIIIe siècle, probablement au moment de la première prise du titre de sire de Fagnolle par Hugues Ier Rumigny. Les quartiers d’habitation dateraient de la seconde moitié du XIVe siècle. Deux tours d’angle sont encore partiellement debout et présentent un bel appareil de moellons de calcaire ; au dos des remparts se trouvent les vestiges des bâtiments résidentiels. Soignies, les vestiges des fortifications Les origines de Soignies sont irrémédiablement liées à la fondation d’une abbaye dédicacée à saint Vincent au milieu du VIIe siècle. Autour de la collégiale et du chapitre, une localité de type rural se développe à partir du Xe siècle. Au XIe siècle, Soignies passe du pagus* de Brabant à celui de Hainaut. En 1142, le comte de Hainaut Baudouin IV octroie à Soignies une charte-loi qui fixe les droits et devoirs respectifs du chapitre et de la population libre. Bien que liée au comté de Hainaut et à ses souverains, la ville reste profondément sous l’emprise du chapitre de Saint-Vincent qui, en véritable seigneur de 206

Soignies, contrôle l’administration et la justice ainsi que la vie économique. L’évolution de la bourgade atteint une nouvelle étape d’importance en 1365 lorsque débute l’érection d’une enceinte qui permet à Soignies d’accéder au rang de Bonne Ville* du comté de Hainaut. Le sac de la ville par les troupes du comte de Flandre un an plus tôt avait en effet décidé le chapitre à doter la ville de fortifications. L’enceinte urbaine de Soignies se présente sur un plan des plus simples ; elle est constituée d’imposantes levées de terres, bordées par de larges fossés partiellement inondés et interrompus par quatre portes-accès faiblement fortifiées. Le projet initial ne comporte donc ni murailles ni tours. Craignant de nouvelles incursions, le chapitre décide au XVe siècle de renforcer le système de protection et construit progressivement des murailles en pierre et des tours maçonnées pouvant abriter des armes et du matériel. À partir de 1677, ces murailles sont progressivement démantelées et finalement démolies. Aujourd’hui, la physionomie de la ville reste marquée par ce système défensif : les rues s’organisent selon un


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Vestiges des remparts de Soignies, au croisement de la rue Neuve et de la rue Félix Éloy. © IPW

plan radioconcentrique à partir de la collégiale et l’enceinte reste bien perceptible dans son tracé. Plusieurs vestiges caractéristiques sont toutefois parvenus jusqu’à nous : on retrouve des fragments de remparts place du jeu de balle, à proximité de l’ancienne porte de Braine et d’autres vestiges à l’angle de la rue neuve et de la place du jeu de balle. D’autres murailles subsistent à l’angle des rues Neuve et Eloy. Le rempart du vieux cimetière suit encore le tracé de l’enceinte et rend encore compte de la structure des défenses sonégiennes.

Les bornes aux frontières du comté Celles/Pottes, le château du Quesnoy Le village de Pottes fut, sous l’Ancien Régime, la combinaison de nombreuses seigneuries qui se partageaient son territoire parmi lesquelles celles de Guermignies et du Quesnoy retiennent encore aujourd’hui l’attention. La localité de Pottes s’est brièvement trouvée à la frontière entre le royaume de France

et le comté de Hainaut. La seigneurie du Quesnoy fut détachée entre 1669 et 1678 de la châtellenie* d’Ath et jointe au baillage* de Tournaisis, alors possession française dépendant de la coutume de Lille en tant que terre franche* française. Elle fut ensuite rendue au roi d’Espagne par Louis XIV. Toutefois, cette cession dut être partielle ou remise en question car il fallut attendre le Traité des Limites de 1769 pour que cette enclave de la châtellenie* de Lille ne soit définitivement rendue à la maison d’Autriche. Ancien siège de la seigneurie du Quesnoy, le château du même nom se présente sous la forme d’une ensemble semiclôturé, autrefois ceint de douves et composé du château en lui-même et de dépendances groupées en vis-à-vis sur plan en U. Le château du Quesnoy a été construit vers 1631 à partir d’un donjon du Bas Moyen Âge. Pour rappel de l’appartenance tendancieuse de la seigneurie du Quesnoy à deux juridictions et de la localisation de l’ensemble à même la frontière, une pierre encastrée dans la façade porte l’inscription « Lille » sur le côté gauche et « Hainaut » sur le côté droit. 207


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Péruwelz/Bon-Secours Les origines du hameau de Bon-Secours sont intimement liées au culte de la Vierge et à son pèlerinage. Un premier oratoire est bâti à cet endroit au début du XVIIe siècle. Situé aux confins du comté de Hainaut et du royaume de France, le sanctuaire fut pillé par les armées de Louis XIV en 1649. Une église y fut ensuite édifiée à partir de 1761. À son chevet se trouve une borne placée la même année et qui marque la frontière entre la France et les Pays-Bas autrichiens. Si l’imposant sanctuaire connu de nos jours a lui aussi été édifié à la frontière entre 1885 et 1895, la borne existe toujours en face de la basilique. Marquant la frontière entre Péruwelz et Condé-sur-Escaut, elle est accompagnée d’une longue ligne de pierre symbolisant la frontière et traversant la route. Cette frontière moderne est l’héritière d’une frontière bien plus ancienne remontant au

Moyen Âge lorsque la butte abritant aujourd’hui l’édifice religieux était plantée d’un chêne faisant office de borne. Quiévrain, l’octroi À l’entrée de la commune, rue de Mons, se situe un bâtiment qui servait d’octroi et de relais de poste à l’Époque moderne. Situé à la frontière et daté de 1751, il porte un écusson aux armes du comté de Hainaut au-dessus de la porte d’entrée et marquait alors la frontière entre le royaume de France et les Pays-Bas autrichiens. Le bâtiment témoigne du rôle joué par « l’octroi » sous l’Ancien Régime, sorte de douane qui servait à contrôler l’entrée des marchandises sur le territoire et à les taxer. Le bâtiment, qui était en outre propriété des seigneurs de Quiévrain, est également appelé « vieille barrière » ou « barrière autrichienne ».

L’austère borne-frontière de Bon-Secours. © IPW

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Comté de Hainaut

Le blason du comté de Hainaut daté de 1751 sur l’ancien octroi de Quiévrain. © IPW

Braine-le-Château, la mémoire de Maximilien de Hornes Encore aujourd’hui, le patrimoine de Braine-le-Château reste profondément marqué de l’empreinte de Maximilien de Hornes. Fidèles serviteurs de la maison de Bourgogne, les comtes de Hornes deviennent maîtres de Braine-le-Château après l’achat de la seigneurie par Jean de Hornes le 21 juin 1434. Ces puissants lieutenant des ducs de Bourgogne obtiennent ensuite des charges de prestige dans les Pays-Bas espagnols : sénéchal de Brabant, capitaine général du comté de Namur, capitaine général des armées de Charles le Téméraire, maréchal héréditaire de Hainaut, chambellan* de Charles Quint ou encore grand chambellan* des rois d’Espagne. La famille se devait de posséder une demeure à la hauteur de ces fonctions. Parmi ceux-ci, il semble que l’on doit à Maximilien de Hornes (1475-1542) la transformation du château médiéval en demeure résidentielle de prestige. En premier lieu, le château des comtes de Hornes en constitue le témoin le plus imposant. Parmi les monuments les plus représentatifs figure en première place le pilori* . Comme l’indique une inscription présente à la base de la lanterne, le monument a été édifié par

« Maximilien de Hornes de Gasbecke, chevalier de la Toison d’Or de l’empereur Charles, 1521 ». Le pilori*, instrument d’application des peines comme le perron dans la région liégeoise, est aussi le symbole du pouvoir judiciaire détenu par le seigneur de Braine sous l’Ancien Régime. Il est édifié au centre de la localité, ici sur la Grand-Place, non loin du château féodal. Le monument est exceptionnel, il constitue un des rares témoins de piloris* datés de cette époque parvenus jusqu’à nous. Il se compose d’une base hexagonale, surmontée d’une colonne de 3 m de hauteur couronnée d’un chapiteau portant l’inscription dédicatoire et lui-même surmonté d’une lanterne de 2,7 m de hauteur. Le monument, imposant, atteint une hauteur totale de 8,4 m de hauteur ; il est ainsi le plus haut et le plus ancien conservé en Belgique ! À quelques pas de là, la maison du bailli témoigne elle aussi du passé seigneurial de Braine-le-Château. Cette très belle demeure est un fleuron patrimonial de l’entité datant du XVIe siècle. Elle abritait le logement du bailli*, dont certains furent également régisseurs des biens des seigneurs de Braine. De ce passé 209


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le pilori de Braine-le-Château avec, à l’arrièreplan, la maison du bailli. © IPW

Le gisant de Maximilien de Hornes dans l’église de Braine-le-Château. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Comté de Hainaut

seigneurial subsiste également un moulin banal, en fonction depuis 1226. La bâtisse actuelle a été rebâtie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Proche du pilori* également, l’église Saint-Rémy conserve le gisant de Maximilien de Hornes. Compagnon de Philippe le Beau en Espagne en 1501, il entre dans l’entourage des ducs de Bourgogne et de leurs successeurs jusqu’à sa mort en 1542. Il cumule alors des fonctions d’importance : panetier* de Philippe le Beau, grand échanson* de Jeanne de Castille, lieutenant de la Cour féodale* et conseiller de Brabant, maréchal héréditaire de Hainaut, chambellan* de Charles Quint. Le gisant, sculpté dans l’albâtre, représente le défunt en armure arborant le collier de la Toison d’Or, le tout d’une manière des plus réalistes. Le défunt est représenté jeune, en prière, la tête reposant sur un coussin soutenu par deux angelots et un chien à ses pieds. Le monument ne porte aucune inscription.

Morlanwelz-Mariemont, le domaine de Mariemont Le prestigieux site de Mariemont doit son nom à la sœur de Charles Quint, Marie de Hongrie, nommée gouvernante générale des Pays-Bas par son frère en 1531. En 1545, elle choisit le site pour y élever une résidence d’été. De ce pavillon de chasse construit par son architecte attitré Jacques du Brœucq, rien ne subsiste. Incendié en 1554 par les troupes du roi de France, le domaine est abandonné durant plusieurs décennies avant d’être redécouvert par d’autres gouverneurs des Pays-Bas, les archiducs Albert et Isabelle à partir de 1605-1608. Ils demandent à l’architecte Wenceslas Cobergher de remanier les ruines de la demeure de Marie de Hongrie et agrandissent considérablement le domaine. Les vestiges de ce palais ont eux aussi définitivement disparus. Une nouvelle période d’abandon du site

La fontaine archiducale de Spa, au cœur du domaine de Mariemont. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les vestiges du palais de Charles-Alexandre de Lorraine, dans le parc de Mariemont. © IPW

s’ouvre en 1678 pour ne se terminer qu’en 1734 lorsque l’archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens, découvre l’endroit. Le domaine de Mariemont est alors remanié une fois de plus. Le but de la gouvernante était de transformer le site en haut lieu du thermalisme ; de cette volonté est conservée la fontaine archiducale de Spa. Érigée en 1741, elle est installée au centre d’un bassin circulaire pavé de pierre bleue et est décorée d’un cartouche portant les armoiries de la maison d’Autriche, aujourd’hui martelées. Elles sont surmontées de la couronne archiducale et accompagnées des initiales de la gouvernante M.E. En 1754, le nouveau gouverneur général Charles de Lorraine découvre à son tour le domaine. Jusqu’à sa mort en 1780, il travaille à embellir considérablement les installations de Mariemont. Il érige une vaste demeure de plaisance sur les fondations du château de Marie de Hongrie. Si la plupart de ces constructions ont elles aussi été détruites, le parc compte encore de nos jours des vestiges de l’orangerie et, au sud du parc, le double plan incliné dit « fer à cheval » construit par l’architecte Laurent-Benoît Dewez. En 212

1794, les révolutionnaires français pillent le château et incendient le domaine. De nouveaux bâtiments seront érigés par les Warocqué, figures historiques de Morlanwelz au XIXe siècle. Le domaine appartient aujourd’hui à l’État ; les vestiges des diverses constructions liées aux gouverneurs des Pays-Bas autrichiens prennent place dans un vaste parc arboré de 45 ha.

Les traces relatives à l’ancien comté et à ses souverains Boussu, la chapelle funéraire des seigneurs de Boussu La chapelle funéraire des seigneurs de Boussu constitue certainement le plus bel ensemble de mausolées Renaissance de Wallonie, peut-être même de Belgique. Les divers monuments funéraires qu’elle abrite fournissent de nombreuses informations historiques et généalogiques sur les seigneurs de Boussu, personnages influents et fortunés ayant occupé de hautes fonctions aux côtés des comtes de Hainaut, qu’ils soient bourguignons, espagnols ou autrichiens. Située


Comté de Hainaut

dans l’ancien cimetière communal désaffecté en 1832, la chapelle est proche de l’église Saint-Géry ; toutes deux ont été reconstruites en style gothique hennuyer à partir de 1501. L’intérieur compte de nombreux gisants, monuments funéraires et épitaphes* de seigneurs de Boussu érigés entre le XVe et le XIXe siècle. Plusieurs inscriptions présentes sur ces monuments font référence aux anciens souverains des Pays-Bas ; la plupart des seigneurs de Boussu étaient également chevaliers de la Toison d’Or, titre honorifique créé en 1430 par Philippe le Bon. Nous retrouverons uniquement ci-dessous un inventaire de ces épitaphes* mentionnant clairement les anciens pays et leurs souverains ainsi que les fonctions que ces seigneurs devenus comtes exerçaient dans leurs États :

- mausolée de Jean de Henin-Liétard (1499-1532) : « Messire Jean, comte de Boussu (…), chevalier de la Toison d’Or, capitaine général en diverses armées de sa majesté impériale Charles Cinq (…), Grand Bailli* des Bois du Hainaut (…) ». Sur cet imposant monument attribué au grand artiste montois Jacques du Brœucq, figure un écu aux armes du défunt entouré du collier de la Toison d’Or, représenté également au cou du défunt agenouillé ; - épitaphe* de Pierre d’Alsace de Hénin (1433-1490) « seigneur de Boussu, chevalier de la Toison d’Or, gouverneur de la ville d’Enghien pour l’Archiduc Maximilien » ; - épitaphe* de Jean d’Alsace de Hénin-Liétard († 1532) « premier comte de Boussu, chevalier de la Toison d’Or, gentilhomme

Urne en marbre contenant le cœur de Joséphine de Mérode-Westerloo. L’épitaphe précise « mariée à monsieur le marquis de Caraman, pair de France, ambassadeur du roi à Vienne » Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Statue du comte Jean de Henin-Liétard, premier comte de Boussu, portant autour du cou le collier de l’ordre la Toison d’Or. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le mausolée de Maximilien 1er de Hénin-Liétard. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

de la chambre et grand écuyer de l’empereur Charles V (…), grand maître des eaux et forêts du comté de Hainaut ». Intime de Charles Quint et élevé dans son entourage, il est titré premier comte de Boussu par l’empereur ; - épitaphe* de Jacques d’Alsace de Hénin de Boussu (†1618) « grand maître des eaux et forêts du comté de Hainaut ». Chimay, la collégiale La collégiale Saints-Pierre-et-Paul de Chimay conserve le souvenir du duc Charles de Croÿ, personnage indissociable de l’histoire chimacienne. Situé sous une arcade décorée de neuf écus d’armes, le très beau mausolée témoigne des relations entre Charles Ier de Croÿ, premier prince de Chimay, et Charles Quint. Rangé aux côtés de l’empereur Maximilien au cours des confrontations entre les héritiers de la maison de Bourgogne et des milices flamandes, il fut récompensé en 1486 lorsque l’empereur érigea le comté de Chimay en principauté. Mort en 1527, il fut le parrain et le précepteur de l’empereur. 214

Sculpté dans le marbre noir et l’albâtre, le gisant représente le prince en armure drapé d’un manteau et portant le collier de l’ordre de la Toison d’Or. Sa tête est ceinte de la couronne princière et repose sur un coussin. Sur le mausolée, sous le gisant, figure l’inscription suivante : « Icy gist très illustre et très vertueux Charles de Croÿ, premier prince de Chimay, seigneur d’Avesnes, de Buvrin, Lilers, Malanois, Marpent et en son temps premier chamberlain à l’empereur Charles 5e de ce nom, époux et mary à très noble et très vertueuse dame Louise d’Albrect, princesse de Chimay, dame d’Avesnes, lequel trépassa le 2 de septembre 1527 – Priez Dieu pour son âme ». Sur la voûte surplombant le mausolée sont peintes les armes de Charles de Croÿ, surmontées de la couronne princière et entourées du collier de la Toison d’Or. Sous la composition se trouve un bandeau sur lequel est inscrit « Charles de Croÿ, premier prince de Chimay ». Parmi les nombreux autres monuments funéraires situés dans la collégiale de Chimay se trouvent trois monuments eux aussi liés à l’ancien comté de Hainaut. À droite du porche


Comté de Hainaut

Détail du monument funéraire de Charles de Croÿ dans la collégiale de Chimay. © IPW

Les armoiries du duc de Croÿ au-dessus de son monument funéraire. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Monument funéraire du prince de Chimay Philippe de HéninLiétard dans le chœur de la collégiale de Chimay. © IPW

d’entrée, contre une colonne de la tribune d’orgue, se trouve le très beau monument de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre. Celui-ci est composé d’une table d’épitaphe en marbre blanc cerclée de marbre brun, surmontée d’un fronton décoré de deux chérubins et de ses armoiries. On peut y lire l’inscription suivante : « Au pied de ce pillier repose le corps de Dame Marie Thérèse Jacquier de Lompre, espouse de Mr de Rons, secrétaire de sa majesté catholique en son conseil privé à Bruxelles (…) ». Derrière le mausolée de Charles de Croÿ, au sol, se trouve une petite dalle de calcaire au centre de laquelle figure une table d’épitaphe en marbre blanc contenant l’inscription suivante : « Ci gît Jean Henri Flescher (…), conseiller clerc au conseil souverain du Hainaut (…) ». Enfin, de part et d’autre du maîtreautel se trouvent des monuments funéraires de princes de Chimay parmi lesquels celui de Philippe de Hénin-Liétard. Le monument est décoré du blason du défunt encadré par deux griffons, entouré du collier de la Toison d’Or et surmonté du bonnet de prince du Saint-Empire. On peut y lire la dédicace suivante « Philippe Gabriel Maurice Joseph d’Alsace d’Hénin Liétard, comte de Boussu, prince de Chimay (…), premier pair des comtés de Hainaut et de Namur (…) ». 216

L’épitaphe de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre dans la collégiale de Chimay. © IPW

Le Rœulx, le château du Rœulx Domaine ecclésiastique depuis le XIe siècle, Le Rœulx entra dans les possessions d’un seigneur laïc en 1174. La localité fut dotée d’une enceinte fortifiée en 1242 et poursuivit son autonomie par rapport au pouvoir religieux. La première mention d’une forteresse remonte au XIIe siècle, lorsque le seigneur Eustache du Rœulx, petit-fils du comte Baudouin II, érigea une maison forte. Après l’extinction de la race des Eustache en 1337, le château et la seigneurie retournent dans les possessions du comte de Hainaut. Le Rœulx, devenue entre temps une des douze pairies* du comté de Hainaut, fut cédée par la comtesse Jacqueline de Bavière en engagère* en 1432 à Antoine de Croÿ, grand chambellan* du duc de Bourgogne. Cette illustre famille détint la seigneurie jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et y construisit notamment un important château. En 1530, Le Rœulx fut érigée en comté par Charles Quint. Profondément ravagé par les troupes du roi de France Henri II en 1554, le château fut reconstruit par Adrien de Croÿ avant d’être rapidement détruit par un grave incendie. Réparé plusieurs fois par la suite, il fut toutefois profondément remanié en 1740 à la demande du duc Ferdinand de


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Le château du Rœulx avec, en son centre, un fronton présentant la couronne de prince du Saint-Empire. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Croÿ qui lui donna sa configuration actuelle. Le château témoigne de la richesse et de l’importance de la famille au sein de l’État. Les Croÿ ont au cours des siècles joué des rôles de premier plan et occupé des fonctions de prestige dans les hautes sphères du duché de Bourgogne, des Pays-Bas espagnols et autrichiens et de l’Empire au sens plus large. L’aile d’entrée témoigne de cette importance : le fronton richement décoré aux armes des Croÿ est surmonté d’une toiture à l’impériale, elle-même dominée par une couronne du SaintEmpire, en plomb. Cette couronne se retrouve également

dans les armes de la famille et rappelle que ses membres avaient été élevés au rang de princes du Saint-Empire. Le Rœulx/Thieu, la cense* du Roi Primitivement fief* de Thieu, cette seigneurie passa à la famille de Gougnies au milieu du XIVe siècle pour devenir par la suite domaine privé des comtes de Hainaut. Il n’en subsiste actuellement que quelques dépendances où s’ouvre une porte surmontée d’un linteau en bâtière portant les initiales couronnées de l’impératrice Marie-Thérèse et le millésime 1758. 217


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les armoiries de MarieThérèse d’Autriche sur la cense du Roi à Thieu. © IPW

D’autres traces liées au comté de Hainaut De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé hennuyer parmi lesquels ceux cités ci-après. 1. 2. 3.

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Ath, vestiges de la porte d’Enghien, seconde enceinte médiévale. Ath, vestiges des fortifications françaises de 1668-1673 (butte Rousseau et pont à la herse). Ath, ancien moulin banal du comte de Hainaut, aujourd’hui poste et appartements. Très fortement remanié mais intégrant quelques éléments de l’ancien bâtiment cité dès le XIIIe siècle et presque intégralement reconstruit en 1764. Ath/Irchonwelz, château d’Irchonwelz , siège d’une seigneurie, bastion de la châtellenie* d’Ath. Double entrée primitive remarquablement conservée, enceinte irrégulière du XIIIe siècle et habitation des XVIe-XVIIe siècles. Beaumont, ancienne maison du bailli*. Édifice remontant au XVIe siècle mais remanié ensuite. Beaumont, ancien château des Caraman-Chimay, successeur de la forteresse médiévale érigée par la comtesse de Hainaut Richilde vers le milieu du XIe siècle et reconstruit par les Croÿ à partir de 1549. Modifié au XIXe par les Caraman-Chimay. Le porche d’entrée constitue le seul vestige du château Renaissance. Beaumont, ancien moulin banal de Beaumont, reconstruit au début du XVIIe siècle par Charles de Croÿ. Beaumont/Barbençon, église Saint-Lambert , armes et devise des seigneurs de Barbençon (porte sud).

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Beaumont/Barbençon, château de Barbençon, résidence des seigneurs du lieu, pairs du Hainaut. Le seul vestige conservé de nos jours est le châtelet d’entrée du XIIIe siècle. Beaumont/Barbençon, château-ferme de Jette feuille , liée au château de Barbençon. Bernissart, pilori installé contre une dépendance la maison communale, élevé en 1716 et portant le blason des Croÿ et le collier de la Toison d’Or. Bernissart/Harchies, ferme du Préau , fief* cité depuis le XIIIe siècle, tenu par les Enghien puis par les sénéchaux du comté de Hainaut. Plusieurs fois modifié, corps d’entrée probablement du XVe siècle. Binche/Buvrinnes, ancienne seigneurie de Walhain, aujourd’hui vaste ferme clôturée. Dalle aux armes d’Amélie de Lattre (1761) dont la famille détenait la seigneurie au XVIIIe siècle. Binche/Buvrinnes, ferme de Fantignies, vestiges du château des seigneurs de Fantignies dont plusieurs furent prévôts* de Binche et hauts justiciers du comté de Hainaut. Binche/Buvrinnes, « Bois le Comte », tirant son nom du fait qu’il appartenait aux comtes de Hainaut au Moyen Âge. Binche/Épinois, château d’Épinois, ancien siège d’une seigneurie tenue par diverses familles. Armoiries et inscription « 1708 – le comte Despinoy ». Binche/Waudrez, ancien château de Clerfayt, siège d’une seigneurie indépendante du village de Waudrez attestée comme fief* de Belœil de 1357 à la Révolution.


Comté de Hainaut

Les armoiries et la devise de Charles Quint sur le beffroi de Binche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Reconstruit vers 1770 par le comte François-Sébastien de Clerfayt, feld-maréchal des armées impériales. Binche/Waudrez, ferme d’En-Bas, ancienne dépendance du château de Clerfayt. Panneau de pierre aux armes des Croix de Dumez, comtes de Clerfayt. Boussu, ruines du château de Boussu construit en 1539 par Jacques du Brœucq pour le comte de Boussu, pair du Hainaut et où résida Louis XIV en 1665. Détruit en 1944 par l’explosion d’un dépôt de munitions. Braine-le-Château, ancienne brasserie banale de Braine et Haut-Ittre dont les parties les plus anciennes remontent au XVIIe siècle. Braine-le-Château, moulin banal (actuel musée de la meunerie) cité depuis 1225 et dont les bâtiments actuels ont été construits entre les XVIe et XIXe siècles. Braine-le-Château, tour Deschamps, vestige de la seigneurie des champs, fief* le plus important dépendant de la seigneurie de Braine-le-Comte. Tour d’habitation du XVe siècle. Braine-le-Château, ancien cimetière . Tombe armoriée de Justinien Thienpont, régisseur du domaine et dernier bailli* de Braine-le-Château ; pierre tombale d’Arnould Cauwe, bailli* de Braine-le-Château et Haut-Ittre ; pierre tombale de François de Bomme, bailli* de Braine-leChâteau et Haut-Ittre. Braine-le-Château, ferme Binchefort ou ferme rose, propriété des comtes de Hornes mentionnée à partir de 1587. Arc en plein cintre au blason des Hornes. Braine-le-Comte, ferme de Bourbecq ou del tour, siège d’une mairie* relevant du chapitre de Sainte-Waudru de Mons mais devant dénombrement au comte de Hainaut.

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Quadrilatère largement reconstruit au début du XIXe siècle et situé à l’emplacement de la seigneurie médiévale de Bourbecq ; intégration de vestiges d’une tour-donjon présumée du XIIIe siècle. Braine-le-Comte, hôtel d’Arenberg , résidence des seigneurs de Braine-le-Comte. Probablement construit dans la seconde moitié du XVIe siècle, acquis par les ducs d’Arenberg en 1652 et loué aux magistrats de Braine à partir de 1720 suite à la destruction de la halle. Édifice en pierre bleue d’inspiration Renaissance surmontée d’un campanile. Brugelette/Attre, parc du château , tour Vignou, ruines de la maison seigneuriale à l’origine de la seigneurie hennuyère d’Attre ; « la grotte noire », pavillon de chasse construit en l’honneur de l’archiduchesse Marie-Christine dans le dernier quart du XVIIIe siècle dans l’ancien parc du château de Brugelette. Celles/Pottes, château de Pottes , ancien siège de la seigneurie de Guermignies, propriété successive de plusieurs familles parmi lesquelles les Croÿ et les Marnix. Déjà mentionné en 1388, édifice reconstruit en 1624 par Jean de Marnix et plusieurs fois remanié par la suite ; armoiries de Marnix presque effacées sur le porche. Cerfontaine/Daussois, église Saint-Vaast . Monument de Toussaint de Robaulx, baron de Pesche dans la châtellenie* de Couvin, bailli* de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Cerfontaine/Senzeilles, château de Senzeilles , propriété des riches seigneurs de Senzeilles, passé aux mains des Croÿ, princes de Chimay, qui y établirent leurs baillis*. Important ensemble gothique principalement érigé au XVIe siècle, augmenté et remanié par la suite. 219


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

31. Cerfontaine/Senzeilles, église Saint-Martin. Dalle d’Anne d’Orjo, femme de Toussaint de Robaulx, lieutenant bailli* d’Entre-Sambre-et-Meuse, de Pesche et de Couvin. 32. Cerfontaine/Soumoy, château et ferme de Robaulx de Soumoy, siège de la seigneurie acquise en 1616 par J. de Robaulx et constituant une terre franche* relevant de la seigneurie hennuyère de Senzeilles (prévôté de Maubeuge). Important ensemble de la première moitié du XVIIe siècle, situé non loin de l’ancienne chapelle castrale dédiée à saint André, devenue aujourd’hui église paroissiale. 33. Cerfontaine/Soumoy, église Saint-André, construite par Jacques de Robaulx, seigneur de Soumoy. Ancienne chapelle castrale. Dalle funéraire de J. de Robaulx « sire de Sommoy, gouverneur de Beaumont, 1657 ». 34. Chièvres, ancien château édifié vers 1560 pour Charles de Croÿ. 35. Chièvres, église Saint-Martin . Monuments funéraires des Croÿ, anciens seigneurs de Chièvres (dont Guillaume de Croÿ, sire de Chièvres, parrain et maître d’armes de Charles Quint). 36. Chimay, château des princes de Chimay, vestiges d’une forteresse construite à partir de 1607 par Charles de Croÿ sur des structures plus anciennes (donjon du XIIe siècle). 37. Chimay/Lompret, vestiges du château féodal. 38. Chimay/Virelles, château, siège de la seigneurie de Virelles. Installé sur un escarpement rocheux, édifice du XVIe siècle profondément remanié au XIXe siècle. 39. Écaussinnes/Écaussinnes-d’Enghien, château de la Follie , siège d’une seigneurie acquise en 1366 par Englebert d’Enghien / 1428 : Englebert II est autorisé à perfectionner sa forteresse par Philippe le Bon. Transformé en demeure de plaisance au XVIe siècle par Isabeau de Withem, veuve de l’échanson* de Philippe le Beau. 40. Écaussinnes/Écaussinnes-d’Enghien, ancien moulin banal (dit moulin Brûlé) de la seigneurie de la Follie, à l’abandon. 41. Écaussinnes/Écaussinnes-Lalaing, ancien moulin du fief*, moulin banal de la seigneurie d’ÉcaussinnesLalaing déjà cité en 1381 et situé non loin du château. Aujourd’hui reconvertis, les bâtiments remontent sans doute à la seconde moitié du XVIIe siècle. 42. Écaussinnes/Écaussinnes-Lalaing, église SainteAldegonde . Gisant de Michel de Croÿ. Au-dessus de la figure du défunt se trouvent deux anges entourant ses armoiries et le collier de la Toison d’Or. 43. Enghien, maison du bailli* (ou maison dite « le gouvernement »), siège du baillage* d’Enghien. 44. Enghien, entrée primitive du château d’Enghien , reconstruite vers 1541-1543 sous Charles de Carondelet, gouverneur d’Enghien au service de Marie de Luxembourg. 45. Enghien, maison Jonathas , reconnue comme ancien donjon d’habitation d’Hugues d’Enghien, fondateur de la ville et en partie démolie par le comte de Hainaut en 1194. 220

46. Enghien, parc des princes d’Arenberg . Pilori élevé en 1777 par le duc d’Arenberg. 47. Enghien, maison des orphelins, fondée par Anne de Croÿ. Inscription et armes effacées d’Anne de Croÿ sur le portail. 48. Enghien, maison Saint-Augustin, actuel collège. Armes du duc Léopold d’Arenberg, rénovateur du bâtiment. Armes de la duchesse Anne d’Arenberg, fondatrice du collège. 49. Enghien, chapelle Saint-François. Mausolée de Guillaume de Croÿ, primat d’Espagne ; tableau illustré des portraits de soixante-cinq membres des familles d’Arenberg et de Croÿ. 50. Enghien, église Saint-Nicolas . Plafond en stuc peint orné des armoiries du duc Philippe-François d’Arenberg. 51. Enghien/Petit-Enghien, château de Warelles, siège d’une seigneurie depuis le XIIIe siècle passé entre les mains des ducs d’Arenberg et des Croÿ. Vaste ensemble, principalement du XVIIIe siècle comprenant un château sur un plan en U et une basse-cour en quadrilatère. 52. Enghien/Petit-Enghien, « le grand rosier », ancienne dépendance des seigneurs de Warelles. Vaste quadrilatère daté de 1726 et 1738 ; cartouche aux armoiries de la famille d’Yve au centre de la façade. 53. Erquelinnes/Hantes-Wihéries, ancien château de Robaulx, ancienne demeure des seigneurs de Hantes érigée en 1715 mais fortement remaniée suite à un incendie survenu en 1914. 54. Estinnes/Vellereille-les-Brayeux, abbaye de BonneEspérance . Tombe de Jean de Fantignies, seigneur de Fantignies et prévôt* de Binche (mort en 1453). 55. Fontaine-l’Évêque, château de Fontaine , objet de convoitises entre le prince-évêque de Liège et le comte de Hainaut durant des siècles et rattaché définitivement au Hainaut en 1757 par l’impératrice Marie-Thérèse. Reconstruit en grande partie après les campagnes d’Henri II en 1554, le château conserve toutefois son enceinte du XIIIe siècle et sa chapelle gothique. Le reste des bâtiments date des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. 56. Frameries, église Sainte-Waudru, blason de l’archiduchesse Isabelle sur le cadre d’un tableau de Gérard Seghers. 57. Frameries/Sars-la-Bruyère, donjon et ferme de la poterie , vestiges de l’ancienne propriété des seigneurs de Sars ; seigneurie importante devenue marquisat en 1689. Vestiges d’un donjon des XIIe et XIIIe siècles, assez remanié. 58. Frasnes-lez-Anvaing/Arc-Wattripont, château des seigneurs de Wattripont, détruit en 1477 et rebâti au XVIIIe siècle. 59. Frasnes-lez-Anvaing/Arc-Wattripont, église SaintNicolas. Panneau armorié aux armes des seigneurs de Wattripont au-dessus de l’entrée ; ensemble de dalles funéraires des familles seigneuriales de Wattripont (XVIeXVIIIe siècles). 60. Frasnes-lez-Anvaing/Frasnes-lez-Buissenal, château des mottes. Texte peint au dos des vantaux de l’entrée : « (…) ce château fut l’asile de Charles Quint l’an 1516 (…) ».


Comté de Hainaut

Le vitrail de la « Fuite en Égypte » dans la collégiale Sainte-Waudru de Mons. Marguerite d’Autriche et Marie de Bourgogne. © KIK-IRPA, Bruxelles

61. Froidchapelle/Boussu-lez-Walcourt, partie des dépendances agricoles du château des seigneurs de Boussu, détruit à la fin du XVIIe siècle et siège d’une seigneurie locale tenue depuis le XIIIe siècle par des Barbençon dits de Boussu. Portail nord, armoiries et devise des Barbençon de Boussu. 62. Honnelles/Fayt-le-Franc, ferme fortifiée de Rampemont, ancien siège de la seigneurie de Rampemont (prévôté de Mons). Le village appartient à l’origine aux comtes de Hainaut puis au comte de Boussu qui l’échangea avec l’abbaye de Saint-Ghislain.

63. Jurbise/Herchies, château d’Egmont, propriété des seigneurs de Lens et d’Herchies, pairs du Hainaut. Vestiges d’un important château fort du Bas Moyen Âge, plusieurs fois transformé par la suite. Blason du seigneur Charles de Berlaymont et de son épouse Adrienne de Ligne (XVIe siècle). 64. Le Rœulx, maison dite « Saint-Nicolas », propriété vers 1700 d’Antoine Cuvelier, bailli* de Trivières puis conseiller-régent au conseil suprême de l’impératrice Marie-Thérèse, trésorier général et surintendant directeur général de Tournai et du Tournaisis. À la fin du 221


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XVIIIe siècle, maison en possession de Théodore Larcin, bailli* du Rœulx. Le Rœulx, vestiges des fortifications de la ville. Porte nivelloise et murs du château, tour du bailli* et tour Cauveau. Lessines/Bois-de-Lessines, château de Lestriverie , fief* aux confins de la Flandre et du Hainaut cité depuis le XIIIe siècle. Seigneurie tenue par la famille de Lestriverie et passée définitivement aux d’Yve à la fin du XVIIIe siècle. Maison forte du XVe siècle construite probablement à l’emplacement d’une ancienne motte féodale et agrandie en château de type traditionnel par la suite. Lessines, vestiges d’une tour médiévale de l’enceinte fortifiée dans la cour de l’école moyenne. Traces de quelques fragments de murailles et de tourelles rue des moulins. Vestiges des fortifications érigées à partir de 1230-1240 pour protéger la cité des conflits opposant les comtes de Flandre et de Hainaut de 1280 à l’intégration des possessions au duché de Bourgogne. Leuze-en-Hainaut/Blicquy, château de la Catoire , ancienne maison et cense* de Cattoire-lez-Blicqui relevant des seigneurs de Dameries. Résidence des marquis de Chasteler au XVIIIe siècle. Momignies/Beauwelz, blason du prince de Chimay Philippe II de Henin (porte de l’église de la Sainte-Vierge). Mons, actuel externat Saint-Joseph , vestiges de la basse-cour de l’enceinte castrale. Mons/Havré, ruines du château d’Havré . La seigneurie d’Havré, contiguë à Mons, appartenait à l’origine aux comtes de Hainaut avant d’être cédée aux châtelains de Mons puis à diverses familles dont les Croÿ en 1518. Philippe II érige la seigneurie en marquisat en 1574, Philippe IV en duché en 1627. Les ruines actuelles évoquent la forteresse des XIVe et XVe siècles, adaptée au cours des deux siècles suivants. Mons/Havré, chapelle du Bon Vouloir , bâtie entre 1625 et 1632 par les princes de Croÿ, seigneurs d’Havré. Audessus du porche, cartouche aux armes d’une princesse de Croÿ ; les armes des seigneurs du lieu sont également présentes sur le banc de communion. Mons/Nouvelles, ferme du Haras, rue Briffaut, ancienne ferme seigneuriale construite en 1647 par Hugues Ghodemart, receveur général des aides du Hainaut. Armoiries de la famille Ghodemart. Péruwelz/Brasmenil, château de Maisnil, ancienne terre des princes d’Épinoy passée à diverses familles à partir de 1620. Ceinturée d’un vaste parc, demeure érigée en 1695 et remaniée par la suite. Péruwelz/Bury, château de Bitremont, terre des seigneurs d’Antoing depuis le XIIIe siècle puis propriété des familles d’Enghien, d’Argenteau et de Mérode. De l’ensemble d’origine ne subsistent que le donjon-porche de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle à côté de la propriété construite par les Antoing en 1800. Péruwelz, château de Péruwelz, siège d’une seigneurie dépendant du comte de Hainaut et reconstruit vers

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1642 lorsque les Croÿ acquièrent la terre et la seigneurie. Bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles. Péruwelz, maison du moulin. Dalle portant les armes de Marie de Milendonck, veuve d’Alexandre Emmanuel de Croÿ et attestant ses droits sur l’édifice. Péruwelz/Wasmes (Briffœil), vestiges du château de Briffœil, siège d’une seigneurie appartenant aux Antoing puis à diverses familles (chapelle castrale et donjon conservés). Péruwelz/Wiers, château du Biez, ancien siège d’une seigneurie propriété des Épinoy, de Melun et de Croÿ. Porche baroque aux armes de Guillaume de Melun. Philippeville/Fagnolle, ancienne maison du bailli . Autrefois cense* du seigneur acquise par la famille de Niverlée qui occupe le poste de bailli* de la seconde moitié du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle ; la bâtisse sert de presbytère depuis 1827. Quévy/Genly, pont bisé, construit en 1733 à la demande du seigneur du lieu (au nord de la cure). Saint-Ghislain/Baudour, château (parc communal), ancien relais de chasse des comtes de Hainaut acquis en 1335, passé à la maison de Bourgogne puis à Charles Quint. Baudour était au Moyen Âge une des douze pairies* du comté de Hainaut ayant appartenu à l’origine aux comtes eux-mêmes puis à diverses familles dont celle du duc de Croÿ-Havré et aux Ligne qui la conservent jusqu’à la Révolution. Seneffe/Feluy, château de la Rocq (ou château de Feluy), fief* relevant du comté de Hainaut et établi à la limite du duché de Brabant. Vaste ensemble érigé entre le XVIe et le XIXe siècle et encore ceinturé de douves. Seneffe/Feluy, maison du Croquet, considéré comme le siège de l’ancienne seigneurie du Croquet, fief* relevant de la Cour féodale* de Fontaine-l’Évêque. Corps de logis du XIXe siècle conservant des éléments plus anciens ; dépendances des XVIe et XVIIe siècles. Soignies/Louvignies, château de Louvignies, siège d’une seigneurie avec haute, moyenne et basse justice depuis 1389 aux mains de plusieurs propriétaires dont Rodrigue Martinez, gouverneur de Charleroi de 1706 à 1730. Tournai/Mourcourt, château de Baudignies , siège d’un fief* cité depuis le XIIIe siècle et composé de constructions d’époques diverses comprenant notamment un donjon probablement d’origine.


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie DUCHÉ DE LUXEMBOURG


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1. Amel - Amblève 2. Arlon 3. Attert 4. Aubange 5. Aywaille 6. Bastogne 7. Beauraing 8. Bertogne 9. Bertrix 10. Bièvre 11. Büllingen - Bullange 12. Burg-Reuland 13. Bütgenbach 14. Chiny 15. Ciney 16. Clavier 17. Daverdisse

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18. Durbuy 19. Érezée 20. Étalle 21. Fauvillers 22. Ferrières 23. Florenville 24. Gedinne 25 Gouvy 26. Habay 27. Havelange 28. Herbeumont 29. Hotton 30. Houffalize 31. Houyet 32. La Roche-en-Ardenne 33. Léglise 34. Libin

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35. Libramont-Chevigny 36. Lierneux 37. Malmedy 38. Manhay 39. Marche-en-Famenne 40. Martelange 41. Meix-devant-Virton 42. Messancy 43. Musson 44. Nassogne 45. Neufchâteau 46. Paliseul 47. Rendeux 48. Rochefort 49. Rouvroy 50. Saint-Hubert 51. Saint-Léger

52. Saint-Vith 53. Sainte-Ode 54. Somme-Leuze 55. Sprimont 56. Stoumont 57. Tellin 58. Tenneville 59. Tinlot 60. Tintigny 61. Vaux-sur-Sûre 62. Vielsalm 63. Virton 64. Vresse-sur-Semois 65. Waimes 66. Wellin 67. Yvoir

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Duché de Luxembourg

Le duché de Luxembourg

La formation d’un État médiéval luxembourgeois remonte à 963 lorsque le comte Sigefroid, membre de la maison d’Ardenne, construisit la première forteresse de Luxembourg sur un promontoire rocheux obtenu par échange avec l’abbaye SaintMaximin de Trèves. Son arrière-petit-fils Conrad Ier (†1086) fut le premier membre de son lignage à porter le titre de comte de Luxembourg à partir de 1083. L’État, au début du XIe siècle, est donc un comté. À la mort du comte Conrad II de Luxembourg en 1136, le territoire passa dans les possessions de son cousin et héritier le comte de Namur Henri l’Aveugle, père de la comtesse Ermesinde de Luxembourg (1196-1247). En 1199, sous le règne de cette dernière, le territoire du comté s’agrandit considérablement en englobant les anciens comtés de La Roche et de Durbuy et l’entièreté du comté de Namur, passé dans l’héritage de la comtesse. De par son mariage avec le duc Waleran III de Limbourg, elle annexa également au Luxembourg le comté d’Arlon en 1214. En 1354, le comté de Luxembourg fut érigé en duché au profit de Wenceslas Ier (1353-1383). Le territoire du duché, lui aussi ancienne principauté du Saint-Empire romain germanique, comprenait alors l’actuelle province du Luxembourg, le territoire du Grand-Duché de Luxembourg et une partie de la province de Liège, une partie de la Lorraine française et des territoires de l’actuel Land de Rhénanie-Palatinat. En 1443, Élisabeth de Goerlitz, duchesse engagère* de Luxembourg et épouse du duc de Limbourg et de Brabant Antoine de Bourgogne, vendit son duché au duc de Bourgogne Philippe le Bon qui poursuivit alors l’entreprise d’agrandissement de son territoire. Incorporé dans les Pays-Bas bourguignons, le duché connut la même destinée que les États voisins : il devint successivement possession espagnole puis autrichienne. En 1795, le territoire fut annexé à la République française ; Luxembourg devint le chef-lieu du département des Forêts.

La Roche-en-Ardenne, les ruines du château féodal La Roche est sous l’Ancien Régime la capitale d’un comté qui porte son nom. La ville est installée dans une boucle de l’Ourthe, dans une vallée encaissée surplombée par un éperon rocheux sur lequel les comtes érigent leur château fort. Affranchie dans les premières années du XIIIe siècle, la ville obtient en 1332 de Jean l’Aveugle le droit d’ériger des remparts dont ne subsistent aujourd’hui que des maçonneries et une tour presque complète derrière l’église. En contrebas du château, une petite agglomération se développe à partir du XIIe siècle et devient le siège de ce comté s’étendant de Marche à Bastogne et comprenant quatre pairies*

(Houffalize, Beauraing, Han-sur-Lesse et Humain). À la fin du XIVe siècle, ce grand domaine va se fragmenter en trois prévôtés* distinctes : Marche, La Roche et Bastogne. Le comté de La Roche se compose dès lors de la ville et de la franchise* de La Roche, de quatre hautes cours de justice, de neufs pleins fiefs* et d’une centaine de communs fiefs* et de petites cours foncières. Dix seigneuries hautaines* ressortent de ce comté. Les vestiges de la forteresse de La Roche témoignent aujourd’hui de l’importance du complexe castral à l’époque médiévale. Naturellement défendu, le site est occupé dès le 225


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le vitrail moderne représentant la comtesse Ermesinde à Clairefontaine (1877). Photo J.-C. Muller © IAL

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Duché de Luxembourg

Les ruines du château féodal de La Roche. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Haut Moyen Âge et même antérieurement. Le château est construit entre le XIe et le XIIe siècle et entre en 1046 dans les possessions de l’empereur Henri III du Saint-Empire qui l’échange avec Frédéric de Luxembourg (†1065), duc de Basse-Lotharingie. Il passe ensuite entre les mains du comte Albert III de Namur (1064-1106) dont sont issus les premiers comtes de La Roche. En 1102, Henri Ier de La Roche s’installe à cet endroit. En 1153, le château passe dans l’apanage d’Henri l’Aveugle et, en 1199, définitivement dans le patrimoine de Thibaud de Bar, époux de la comtesse Ermesinde Ire de Luxembourg. Le comté et son château fort entrent dans les possessions des comtes de Luxembourg et assument dès lors un rôle stratégique dans la défense du lieu. Avec l’essor urbain des XIIIe et XIVe siècles, le château est agrandi et continue de protéger le chef-lieu du comté. Avec l’intégration du duché de Luxembourg dans les terres d’Empire en 1549, La Roche se retrouve sur la ligne de défense du sud des PaysBas espagnols. Le château médiéval est adapté à l’artillerie à poudre et une grande terrasse bastionnée est érigée à l’est de l’entrée. Devenus maîtres de la place à la fin du XVIIe siècle,

les Français adaptent le château à l’art de la guerre de siège. Il est pourtant laissé à l’abandon après leur départ et il faut attendre son rachat au milieu du XIXe siècle pour qu’il soit sauvé de la ruine complète. Toujours aujourd’hui, un chemin escarpé mène au sommet de l’éperon vers le châtelet d’entrée composé d’une porte en plein cintre flanquée de part et d’autre de deux énormes tours. Le quadrilatère de la haute-cour, érigé au XIVe siècle, se trouve sur la plate-forme la plus élevée. On y trouvait alors la demeure seigneuriale, une aire d’honneur et divers bâtiments, le tout cerné par une courtine et protégé par trois tours.

Arlon/Autelbas, le tombeau de la comtesse Ermesinde à Clairefontaine Les origines du hameau de Clairefontaine sont indissociables de la fondation par la comtesse de Luxembourg Ermesinde Ire d’une abbaye dans la première moitié du XIIIe siècle dans le but d’en faire une nécropole de famille et de concrétiser la 227


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

prise de possession territoriale par le comte de Luxembourg du comté d’Arlon. Clairefontaine sera ainsi choisie pour devenir la nécropole comtale pendant près d’un siècle. Le monastère s’affilie à l’ordre de Cîteaux en 1258, s’installe dans le creux d’une vallée boisée et se développe au fil des siècles : abbatiale, bâtiments abbatiaux, moulin, scierie, logis d’ouvriers, maison de justice. Le tout sera ravagé en 1794 par des soldats français et laissé à l’état de ruines. Au XIXe siècle, de nouvelles constructions réutilisant les matériaux de la défunte abbaye s’implantent aux alentours. Objet d’importantes campagnes de fouilles archéologiques, l’abbatiale devait se déployer sur près de 20 m de long et 20 m de large. Sa nef centrale abrita jusqu’au XVIIe siècle les tombeaux de la famille comtale, depuis déplacés dans une chapelle construite par les Jésuites d’Arlon. En contrebas, les ruines de l’abbaye résultant des fouilles menées par la Région wallonne, sont visitables. Elles présentent les vestiges de l’abbatiale des XIIIe et XIVe siècles et en particulier de la chapelle Sainte-Marguerite. Propriétaire du lieu depuis de la fin du XIXe siècle, la communauté des Jésuites d’Arlon décide d’édifier une chapelle néoromane en 1936 afin de commémorer la présence sous l’Ancien Régime d’une abbaye sur le site. Élevé en pierre de Mertzig, calcaire local, selon les plans de l’architecte Charles Arendt, il s’agit d’une petite et élégante construction mononef

Le vitrail contemporain représentant le comte Henri V de Luxembourg dans la chapelle de Clairefontaine (1918). © IPW

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greffée d’absides semi-circulaires. La façade est sommée d’un clocheton à courte flèche octogonale. La chapelle est décorée de très beaux vitraux des XIXe et XXe siècles représentant des figures saintes ou historiques. Parmi celles-ci se trouvent les représentations de la comtesse Ermesinde, assoupie dans la forêt, de la comtesse de Luxembourg Marguerite de Bar (1200-1275) et de son époux, le comte de Luxembourg Henri V le blond (1216-1281). Au centre de la chapelle, au sol, se trouve une grande dalle de marbre noir datée de 1875 et replacée ici après la construction de l’édifice contemporain. Elle comporte une longue inscription dédicatoire évoquant la comtesse Ermesinde « Voici les os d’Ermesinde de Luxembourg, comtesse de Namur et de Luxembourg, princesse pieuse et magnanime (…) ». Les lieux ont été restaurés conjointement par la Région wallonne et le gouvernement grand-ducal entre 1997 et 2000. À cette occasion, les deux gouvernements ont fait apposer deux plaques, dans les deux langues, de part et d’autre de l’entrée de la chapelle : « Cet endroit est sacré. Ici se trouvent : les vestiges de l’abbaye noble de Notre-Dame de Clairefontaine, les tombes des moniales, le mausolée d’Ermesinde, comtesse de Luxembourg, la source bénite par saint Bernard et la statue de Notre-Dame du Bel-Amour ». Dans la crypte de l’édifice repose toujours la comtesse Ermesinde. Son cénotaphe* représente un gisant simple,

Le vitrail contemporain représentant la comtesse de Luxembourg Marguerite de Bar dans la chapelle de Clairefontaine (1918). © IPW


Duché de Luxembourg

sculpté dans du bois et peint. Il contient un coffret contenant les ossements d’une femme du XIIIe siècle que l’on identifie comme étant ceux de la comtesse. Née en juillet 1186, elle est la fille unique d’Henri l’Aveugle, comte de Luxembourg et de Namur et d’Agnès de Gueldre. Elle hérite uniquement du Luxembourg à la mort de son père et, de par sa politique habile et ses mariages avisés, parvient à regrouper sous son autorité des territoires disséminés et à mener une première unification luxembourgeoise. Mariée une première fois au comte Thibaud de Bar, elle règne avec lui sur le Luxembourg. Veuve en 1214, elle se remarie la même année avec Waleran, héritier du duché de Limbourg sur lequel il règne sous le nom de Waleran III. Sous son règne, les comtés de La Roche, Durbuy et Arlon sont intégrés au comté de Luxembourg. Décédée en 1247 à l’âge de 61 ans, elle cède sa place à son fils, Henri V le blond.

Le monument présent aujourd’hui dans la crypte est l’héritier de plusieurs mausolées ayant abrité la dépouille de la comtesse. Du premier, installé dans l’abbatiale après son décès, nous ne possédons aucune information. Un second mausolée fut érigé ensuite dans la chapelle Sainte-Marguerite ; détruit en même temps que l’abbaye, nous n’en possédons également aucune description. Les reliques changent à nouveau de place en 1552 et intègrent un troisième monument funéraire. Afin de les protéger des vandales, les moniales de Clairefontaine prennent la décision en 1747 de déplacer une fois de plus les restes de leur fondatrice et font réaliser un cénotaphe* de marbre représentant Ermesinde en gisant. Les reliques ne se trouvent pas dans le monument mais sont placées dans un loculus* à 2 m de là. C’est à cet endroit que les Jésuites retrouvent en 1875 le coffret contentant les ossements de la comtesse. Les pères décident alors de construire un

Le cénotaphe de la comtesse Ermesinde de Luxembourg à Clairefontaine. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

nouveau monument, analogue au précédent mais cette fois en bois. Il est placé au-dessous d’un vitrail représentant son fils, Henri V de Luxembourg. En 1984, le monument est déplacé de la chapelle vers la crypte.

Florenville/Villers-devant-Orval, les ruines de l’abbaye Les origines de l’implantation d’une abbaye à Orval remontent à 1070 lorsque des moines bénédictins venus de Calabre s’installent sur des terres offertes par le comte de Chiny Arnoul Ier. Le 9 mars 1131, l’abbaye passe à l’ordre de Cîteaux et le comte de Chiny Otton II la dote d’un vaste territoire d’environ 1200 ha pris sur la forêt comtale. En tant qu’unique abbaye installée sur le territoire du comté, elle devient en toute logique la sépulture des comtes de Chiny qui la choisissent pour y reposer entre 1162 et 1384 : les comtes de Chiny Albert II, Louis IV et les comtesses Jeanne de Chiny, Jeanne de Blamont et Marguerite de Lorraine étaient autrefois inhumés ici. La légende attribue la fondation de l’abbaye

à un geste de gratitude le comtesse Mathilde de Toscane (1046-1115), veuve du duc de Basse-Lotharingie Godefroid le Bossu et tante du célèbre Godefroid de Bouillon. Encore aujourd’hui, la célèbre fontaine Mathilde célèbre cette légende selon laquelle la comtesse se serait arrêtée au bord d’une fontaine dans la forêt et y laissa tomber son alliance qui lui fut ramenée par une truite. Elle donna alors une forte somme aux moines installés ici par le comte Arnould de Chiny pour qu’ils édifient une église. En 1364, Orval devient une abbaye du comté de Luxembourg, suite à la vente du comté de Chiny à Wenceslas Ier. L’abbaye passe ensuite dans le giron bourguignon puis espagnol et entretient alors des rapports avec Charles Quint qui autorisa les moines à construire une forge. La période espagnole a également soumis l’élection de l’abbé au bon vouloir du souverain qui se réservait un droit de véto. Ces rapports étroits avec la couronne espagnole sont encore aujourd’hui discrètement présents. Le pignon du portail d’entrée comporte plusieurs pierres armoriées abimées et martelées en 1793 parmi lesquelles une pierre aux armes d’Espagne, entourée du collier de la Toison d’Or, surmontée de la couronne royale et encadrée de deux lions.

Les armoiries royales espagnoles sur le pignon de l’aile d’entrée de l’abbaye d’Orval. © IPW

La célèbre fontaine Mathilde à Orval. © IPW

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L’abbaye se développe considérablement jusqu’au XIVe siècle et possède de nombreux bâtiments, reconstruits et agrandis dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La Révolution en stoppe net la progression et un terrible incendie dévaste le site le 23 juin 1793. Les ruines des bâtiments médiévaux et classiques tombent dans l’oubli pendant plus d’un siècle avant que débute leur sauvetage, favorisé ensuite par l’implantation d’une nouvelle communauté et l’édification d’une nouvelle abbaye entre 1926 et 1947. Durant l’été 1930, une campagne de fouilles a permis la mise au jour de débris du mausolée de Wenceslas Ier, duc de Luxembourg et de Brabant. Né à Prague en 1137 du mariage de Jean l’Aveugle, comte de Luxembourg et roi de Bohème avec Béatrice de Bourbon, Wenceslas entre en 1353 en possession des terres luxembourgeoises érigées en duché à son intention par son frère l’empereur Charles IV du Saint-Empire. Son mariage avec Jeanne, héritière du duc de Brabant et de

Limbourg fait de lui un des personnages les plus importants des Pays-Bas, sans pour autant que ces États aient fusionné. Il fait sa joyeuse entrée dans ses territoires le 3 janvier 1356 et poursuit l’œuvre d’unification des terres luxembourgeoises entreprises un siècle auparavant par Ermesinde. En effet, il acquiert en 1364 le comté de Chiny et l’intègre au duché de Luxembourg. Vivant entre Bruxelles et Luxembourg, il meurt le 8 décembre 1383 dans la capitale du duché de Luxembourg après avoir manifesté son désir d’être enterrée à Orval et légué une rente en ce sens à l’abbaye. Le duc marque ici l’importance de la bonne intégration du comté de Chiny dans ses possessions en souhaitant reposer dans le plus puissant centre religieux de cette terre du sud de ses provinces : Wenceslas est le premier duc de Luxembourg et le dernier comte de Chiny à reposer à Orval. Au milieu du sanctuaire abbatial, le caveau du duc est érigé en mausolée sculpté dans la pierre noire et surmonté d’un gisant de marbre blanc allongé sous un dais

Le tombeau de Wenceslas Ier de Luxembourg dans les ruines de l’abbaye d’Orval. © IPW

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gothique. Il est transféré en 1780 dans l’église Saint-Bernard avant d’être démoli en même temps que l’abbaye en 1793. Bien qu’en grande partie détruit par la suite, le monument nous est bien connu par un dessin et une description datant de 1786. En 1967, les moines d’Orval ont recomposé ce tombeau à son emplacement primitif et dans sa forme originale, avec les éléments retrouvés en 1930. Là où les pierres sculptées font défaut, le décor a été esquissé dans le ciment ; le dais a pour sa part été reconstitué et une reproduction de la lame de bronze portant l’épitaphe* a été réalisée. On peut y lire « Ci gist Très excellaint et vallaint prince Wenceslas de Boème, duc de Lucembourch, de Brabant, de Laimbourch, de Lotrin et conte de Chiny qui trespasant l’an 1383 la nuit de concepcion de NotreDame. Priez pour lui, que Dieu en ait l’âme ». Aujourd’hui, seul manque le gisant, définitivement disparu et trônant autrefois sur cet imposant monument.

Les mentions relatives au duché de Luxembourg, évocations de souverains et emblèmes impériaux Arlon Considérée comme la plus ancienne ville de Wallonie, Arlon est de nos jours essentiellement associée à son passé galloromain dans l’esprit collectif. Bien après l’occupation romaine et les invasions barbares, Arlon devient au Xe siècle le chef-lieu d’un pagus* devenu au siècle suivant un comté

dirigé par Waleran Ier. Le comté d’Arlon est assez étendu : il comprend l’arrondissement actuel, une partie semblable du Grand-Duché et quelques localités de Bastogne, Virton et Neufchâteau. Le château des comtes d’Arlon est érigé sur la Knipchen, butte surplombant encore aujourd’hui la ville. En 1214, le mariage de la comtesse de Luxembourg Ermesinde Ire avec Waleran, comte d’Arlon et duc de Limbourg est à l’origine de l’unification des régions ardennaises et du territoire arlonais. Les destinées de l’ancien comté se confondent alors avec celles du comté de Luxembourg. La ville est pillée à cinq reprises par les troupes des rois de France François Ier, Henri II et Charles IX. Entre 1681 et 1697, elle est occupée par les troupes de Louis XIV avant de retourner aux couronnes espagnole puis autrichienne. Le territoire de la commune d’Arlon abrite aujourd’hui trois témoins liés aux anciens souverains du duché de Luxembourg à l’Époque moderne. L’église Saint-Donat Du passé espagnol, nous trouvons une trace sur la Knipchen où rien ne subsiste du château des comtes d’Arlon, un couvent s’y étant installé à partir de 1626. L’actuelle église SaintDonat a été reconstruite à partir de 1719 et restaurée au XIXe siècle. Encastrée dans la façade, une pierre de remploi provenant de l’ancien couvent représente les armoiries de Philippe II entourées du collier de la Toison d’Or, soutenues par deux lions et timbrées de la couronne royale espagnole. Deux colonnes plates, posées sur un encorbellement, accostent le tout et supportent un tympan en saillie.

La pierre de remploi aux armes du roi d’Espagne Philippe II sur la façade de l’église Saint-Donat à Arlon. Similaires aux autres compositions, ces armoiries sont ici encadrées de deux lions. © IPW

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Le moulin Lampach et le moulin Kayser Du passé autrichien, deux traces sont parvenues jusqu’à nous. Elles font partie de la longue liste de panneaux armoriés datant du règne de l’impératrice Marie-Thérèse (1740-1780) et placés sur des moulins du territoire luxembourgeois. Le moulin Lampach, situé sur le territoire de la ville d’Arlon, a été érigé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle à l’initiative de l’impératrice elle-même. Une plaque armoriée placée

au-dessus de l’entrée témoigne de cette volonté. Elle représente l’aigle impérial portant un écu martelé et sommé de la couronne impériale ; de part et d’autre se trouvent les initiales M et T. Une autre trace similaire est présente sur le moulin Kayser à Udange. Ce complexe de bâtiments crépis a été érigé à la même époque. Une porte du moulin est surmontée d’une plaque sculptée aux armes de Marie-Thérèse d’Autriche et millésimée 1773.

Les armoiries de Marie-Thérèse d’Autriche sur le moulin Kayser à Udange. © IPW

Les armes autrichiennes sur le moulin impérial de Nobressart. © IPW

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Attert/Nobressart, le moulin impérial Faisant partie intégrante de la seigneurie luxembourgeoise de Thiaumont, le ban* de Nobressart comprenait également au Moyen Âge les villages de Heinstert, Almeroth et Louchert. Les droits seigneuriaux appartenaient directement au duc de Luxembourg jusqu’à leur engagement à la comtesse de Reckem en 1646. En 1652, la seigneurie est acquise par l’abbaye de Clairefontaine avant d’être rachetée une dernière fois par les maîtres de forges de Habay-la-Neuve. Une trace similaire à celles conservées sur le sol arlonais subsiste dans la localité de Nobressart. Il s’agit une fois de plus d’un moulin reconstruit en 1776 par l’architecte Nicolas Burton, bien qu’ici remanié au cours des deux siècles suivants. Entre la seconde et la troisième travée du volume principal, à l’étage, se trouve un cartouche remarquablement conservé et frappé de l’aigle bicéphale, des initiales M et T et du millésime 1776. La composition est analogue à celle des traces liées à l’impératrice Marie-Thérèse : un blason entouré de l’aigle bicéphale et surmonté de deux couronnes.

Bastogne, l’église Saint-Pierre L’église Saint-Pierre de Bastogne conserve plusieurs traces datant du règne de Charles Quint. Classé en 1938 et ayant miraculeusement échappé aux destructions de la Seconde Guerre mondiale, l’édifice est mentionné depuis 893. L’église actuelle s’inspire du modèle rhénan, il s’agit d’une église halle de style gothique flamboyant. La voûte polychrome est entièrement couverte de peintures murales attribuées à Renadin de Wicourt. Des scènes tirées des testaments côtoient des personnages ayant réellement existé, parmi lesquels Charles Quint, qui aurait visité le sanctuaire en 1536. Tous sont liés à l’ancien duché de Luxembourg : - la seconde travée de la nef centrale comporte une clef de voûte datée de 1535-1536 et portant les armoiries polychromées de l’empereur. On y retrouve l’aigle bicéphale, la croix de Saint-André, la couronne impériale et le grand briquet de Bourgogne placés sur un écusson de forme ronde gravé en relief ;

La représentation de Charles Quint et sa devise sur les voûtes de l’église Saint-Pierre de Bastogne. © IPW

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La clé de voûte représentant l’aigle bicéphale et les briquets de Bourgogne dans l’église Saint-Pierre de Bastogne. Photo de 1946. © KIK-IRPA, Bruxelles

- dans chacun des quatre voûtains de la nef latérale sud figurent deux médaillons portés par des figures fantaisistes et représentant des personnages de l’époque que rien ne permet d’identifier avec certitude. Selon la brillante étude de Louis Lefebvre, il pourrait s’agir de la lignée bourguignonne et donc des ascendants de Charles Quint (peutêtre l’empereur jeune ou encore Philippe le Beau) 17 ; - la 5e travée de la nef sud représente Charles Quint de manière formelle cette fois. Revêtu d’une armure et portant la couronne impériale, il est représenté à genoux, les mains jointes devant un prie-Dieu. Ses armoiries toutefois plus facilement identifiables et entourées d’un collier de la Toison d’Or, apparaissent sur sa cuirasse, à droite. Audessus, une inscription étonnante « pas plus oultre », déformation de la devise de l’empereur. Son épouse Isabelle de Portugal lui fait face, également en prière et portant la même couronne que son époux ; - la première travée de la nef latérale nord porte les armes de Robert de Boulant, grand prévôt* d’Ardenne sous le règne de Charles Quint. Ce blason date pour sa part de 1545. 17

LEFEBVRE L., L’église Saint-Pierre à Bastogne in Annales de l’Institut archéologique du Luxembourg, t. CI – CII, Arlon, 1970-1971, 354 pages.

Bertogne/Longchamps, le cimetière Longchamps est une localité reconnue comme centre d’un domaine impérial jusqu’au XIe siècle. La plus grande partie de la commune appartient ensuite à la seigneurie de Rolley, fief* du comté de La Roche. Au centre du cimetière se trouve une tombe figurant un gisant en demi-relief. Une inscription en lettres gothiques gravée sur le pourtour évoque l’ancien duché : « Ci-gît honore seigneur Guillaume de Boulant, seigneur de Rolley, haut justicier du duché de Luxembourg et comté de Chiny, grand prévôt* d’Ardenne qui trépassa l’an 1554 ». Le défunt est un des membres de la famille de Boullant, détentrice de la seigneurie de Rolley depuis 1291 et à la tête de ce fief* qui relevait du comté de La Roche jusqu’en 1600. Quelques vestiges de leur forteresse située à Longchamps subsistent actuellement et sont remployées dans d’autres constructions ; le château de Rolley constituait au Moyen Âge une des places fortes d’importance du duché de Luxembourg. Bertrix/Orgeo, le château de Gerlache Le château de Biourges, également appelé château de Gerlache a de tous temps été lié au pouvoir seigneurial. Dès le Haut Moyen Âge, le château est une dépendance de la 235


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seigneurie d’Herbeumont pour laquelle Jean Ier de Rochefort détenait le titre de seigneur d’Orgeo. Passé à la fin du Xe siècle dans le domaine des comtes de Chiny, la seigneurie est acquise en 1420 par Éverard II de la Marck. Biourges, hameau d’Orgeo, était alors un fief* mouvant de la seigneurie d’Herbeumont. À l’Époque moderne, le domaine appartient à des maîtres de forges qui reconstruisent le château au XVIIe siècle et aux comtes d’Ansembourg ou de Marchant qui l’agrandissent au début du XVIIIe siècle. La famille de Gerlache en devient acquéreur en 1746-1747. L’ensemble, construit en pierre de France, est disposé en carré autour d’une cour clôturée par un haut mur aveugle, vestige des anciennes dépendances. Cette cour est accessible

par un porche du premier quart du XVIIIe siècle, défendu par des meurtrières et surmonté d’une toiture en forme de double pyramide sommée d’une girouette aux armes des Groulard. L’aile centrale est occupée par le corps de logis caractérisé par une tourelle circulaire abritant un escalier à vis. Le château conserve une trace des plus originales de l’ancien duché. Une porte cloutée se trouvant dans un mur extérieur et datée du XVIIIe siècle arbore une serrure représentant l’aigle bicéphale. Chiny/Jamoigne, l’église Saint-Pierre Cité dans le domaine carolingien dès 888, Jamoigne est dotée d’une importante paroisse dédiée à saint Pierre. Le village, possession des comtes de Chiny, est érigé en seigneurie

La serrure représentant l’aigle bicéphale sur une porte du château de Gerlache. Photo de 1945. © KIK-IRPA, Bruxelles

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haute-justicière sous l’autorité de la famille du Faing. Elle est ensuite élevée au rang de baronnie en 1623 par les archiducs Albert et Isabelle et mise en engagère* à partir de 1728. Considérée comme l’une des plus anciennes dépendances de l’abbaye d’Orval, l’église Saint-Pierre conserve une tour imposante élevée au XIIe siècle. Le bâtiment a connu d’importants remaniements en 1724 puis en 1871-1872. Parmi les monuments funéraires conservés, celui du seigneur Jehan du Faing de Tassigny décédé en 1594, retient l’attention. Il porte une inscription mentionnant deux rois d’Espagne : « pour le

service de l’empereur Charles V et roy Philippe II ». La tombe de l’épouse du baron de Huart décédé en 1738 mentionne pour sa part que le défunt était « chevalier du Saint-Empire, lieutenant des armées de sa majesté catholique ». Étalle/Villers-sur-Semois, l’église Saint-Martin Jusqu’en 1709, la communauté villageoise de Villers-sur-Semois faisait partie intégrante de la prévôté* d’Étalle dont elle était une des mairies*. La localité fut alors érigée en seigneurie au profit d’Henri Henriquez, seigneur de Sainte-Marie-sur-Semois.

Le monument funéraire de Jehan du Faing de Tassigny dans l’église Saint-Pierre de Jamoigne. Photo de 1918. © KIK-IRPA, Bruxelles

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L’église Saint-Martin a été érigée, transformée et restaurée à plusieurs reprises entre le XVIe et le XXe siècle. La nef est probablement antérieure à l’établissement du collatéral daté de 1582 par un millésime. Les intrados* des deux dernières travées de la nef sont également des témoins de cette tranche de travaux, ils comptent des clés et culots dissemblables du style gothique tardif. Le décor présent sur les deux derniers arcs est très fourni : millésimes, motifs végétaux et géométriques, cartouches… Parmi cette décoration, plusieurs éléments font référence aux symboles traditionnels bourguignons et espagnols : aigle bicéphale sous couronne, croix et écots de Bourgogne, croix de Saint-André. Florenville/Lacuisine, le moulin Fondé selon toute vraisemblance au début du XIVe siècle, le village de Lacuisine est affranchi en 1304 par le comte Arnould IV de Chiny. Le village conserve lui aussi un moulin, construit dans le premier tiers du XVIIIe siècle. L’édifice est cette fois caractérisé par la présence d’une girouette représentant l’aigle bicéphale des Habsbourgs d’Autriche installée le 21 novembre 1770. La pose de cet élément au sommet de la toiture correspond en effet à l’achat de girouettes pour les usines de l’impératrice d’Autriche et place Lacuisine parmi les douze bâtiments qui obtiennent à l’époque le statut

La girouette du moulin de Lacuisine. © IPW

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particulier « d’usine domaniale », privilège accordé par l’impératrice aux exploitants d’usines de ce type. Le bâtiment était en effet un moulin-scierie fonctionnant avec une roue à aubes et constitue aujourd’hui un témoin privilégié de cette volonté de Marie-Thérèse d’imprimer sa marque sur les bâtiments industriels de ses territoires. Les divers exemples luxembourgeois de panneaux armoriés peuvent également être reliés à ce genre d’entreprise. Florenville/Villers-devant-Orval, le manoir Affranchi au XIIIe siècle par les seigneurs de Villers, la localité reste liée à la fondation d’une importante abbaye cistercienne. Un vaste alleu*, propriété au XIIe siècle des seigneurs de Han-sur-Lesse, constituait alors la base d’une seigneurie haute-justicière qui, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, resta en marge de la prévôté* de Chiny. La localité passa aux mains des seigneurs de la famille de Custinne puis, jusqu’en 1559, aux mains des seigneurs de Sapogne. Le village fut entièrement détruit par les troupes du roi de France Louis XIII en 1637. L’abbaye d’Orval se rendit maître des lieux au XVIIIe siècle et apporta une salutaire période de prospérité et de calme. Le village conserve plusieurs témoins de son riche passé parmi lesquels le « Manoir », caractérisé par sa toiture « à l’espagnole » et une tour médiévale, vestige de l’ancien château

Le manoir de Villers-devant-Orval, autrefois possession monacale. © IPW


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seigneurial situé à la frontière française. La ferme Guerlot, également appelée manoir de Villers-devant-Orval, est réellement le bâtiment le plus impressionnant du lieu. Millésimé de 1595, elle conserve une taque de foyer frappée aux armes de Philippe II dans la cheminée du premier étage. Houffalize/Tavigny, l’église Saint-Rémy Entourée de son cimetière et sise sur une butte, cette belle église classée a été érigée vers 1736 en moellons enduits et blanchis. À l’ouest se trouve une tour presque aveugle surmontée d’une flèche octogonale d’ardoises. L’entrée se fait par un portail cintré vers un vaisseau à nef unique de trois travées. Encastrée dans les lambris du côté droit de l’église, une pierre tombale oblongue porte l’épitaphe* de Jean-Charles d’Ouren : « Icy gist honore Jean-Charles d’Ouren, seigneur d’Ouren, Tavigni, Limpach, Feilen, conseiller de courte robe au conseil provincial de sa maiesté à Luxembourg, capitaine et prévost* de la dite ville et prévosté* et député des trois Éstats du duché de Luxembourg et comté de Chini, lieutenant collonel d’un régiment d’infanterie ».

Léglise/Mellier, l’ancien moulin de Thibessart La localité de Mellier, habitée depuis la Préhistoire, passe au Xe siècle dans le domaine des comtes de Chiny. Ces derniers y érigent une forteresse qui est occupée et détruite par le comte de Luxembourg en 1268. Le ban* de Mellier forme ensuite avec la seigneurie de Neufchâteau un ensemble territorial administré en prévôté* et regroupant une quarantaine de villages. Au cours de la période luxembourgeoise, elle est notamment gouvernée par les de la Marck et les Arenberg. Le village est sous l’Ancien Régime fortement caractérisé par ses forges, au centre d’une importante activité économique. En bordure du ruisseau de Mandebras, un ancien moulin témoigne lui aussi de l’entreprise impériale de marquage des bâtiments industriels. Aujourd’hui volume de ferme en schiste crépi superbement rénové, le complexe présente un noyau remontant au XVIIIe siècle. À l’arrière se trouve une dalle maçonnée aux armes impériales analogue aux autres. Toutefois, celle-ci nous est parvenue dans un très bon état

La pierre tombale de Jean Charles d’Ouren dans l’église Saint-Remy de Tavigny. Photo de 1944. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Les armoiries de Marie-Thérèse d’Autriche sur le moulin de Thibessart. © IPW

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de conservation, contrairement à celles d’Udange et d’Arlon. On y distingue clairement l’aigle bicéphale surmontée de la couronne, les lettres M et T et la date de 1778. Marche-en-Famenne/Waha, l’église Saint-Étienne La seigneurie hautaine* de Waha fut donnée en 1226 à l’abbaye de Saint-Hubert par Lambert, seigneur de Waha. Elle conserva ce bien jusqu’en 1608, lorsqu’elle céda ses droits au seigneur de Melreux et Charneux. L’église Saint-Étienne de Waha est certainement un des plus beaux édifices romans de Wallonie. Construite en moellons de grès, sa nef date du Xe siècle et dessine un plan carré. L’édifice est également caractérisé par la conservation de sa pierre dédicatoire rappelant l’inauguration de l’édifice par

l’évêque de Liège Théoduin en 1050. Sous la tour se trouve une imposante dalle portant les armes de Philippe II (15561598). La partie supérieure de la pierre constitue l’essentiel de la composition ; elle figure un écu entouré du collier de la Toison d’Or sommé d’une couronne royale et posé sur les écots de Bourgogne. En-dessous de cet écu figure une inscription gravée : « PH[ILIPPU]S DEI GRATIA HIS/ PZ[=PANARUM] REX DUX LVXE[M]B[URGENSIS] » (Philippe, par la grâce de Dieu, roi d’Espagne et duc de Luxembourg). Cette inscription surmonte deux autres cartouches aux armes du duché de Luxembourg et de la ville de Marche. Cette pierre pourrait provenir des anciennes fortifications de la ville de Marche-en-Famenne, démantelées à la fin du XVIIe siècle, vraisemblablement de la Porte Haute.

La grande pierre portant les armoiries de Philippe II d’Espagne entourées du collier de la Toison d’Or et des écots de Bourgogne et surmontées de la couronne royale dans l’église Saint-Étienne de Waha. Dans la partie inférieure, le blason du duché de Luxembourg (à gauche) et de la ville de Marche (à droite). Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Paliseul, la maison Istace-Dambour Parmi les cheminées de la demeure, une très belle taque de foyer en fonte retient l’attention. Placée dans une cheminé en bois sculpté datée de 1700-1710, une taque millésimée 1559 porte les armes impériales. Au centre de la composition, un écu représente l’aigle bicéphale surmontée d’une couronne royale entourée du soleil et de la lune et supporté de part et d’autre par deux griffons couronnés. Un bandeau au-dessus de la composition date l’œuvre « AN[N]O 1559 ». La présence dans une demeure du duché de Luxembourg d’une taque aux armes impériales autrichiennes est des plus originales pour l’époque. En 1559, le duché est possession de la couronne espagnole, depuis trois ans entre les mains du roi Philippe II, fils de Charles Quint. L’empereur du Saint-Empire, dont les armes figurent ici à Paliseul est à ce moment Ferdinand Ier, l’oncle du roi d’Espagne, désigné par son frère Charles Quint à sa succession en 1556 au moment de son abdication. Il est à l’origine de la branche autrichienne des Habsbourgs.

La taque de foyer aux armes d’Autriche dans une cheminée de la maison Istace-Dambour à Paliseul. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Rouvroy, l’église Saint-Martin L’église Saint-Martin a été reconstruite en style néogothique en 1856-1857. Elle conserve toutefois des éléments plus anciens comme la tour, millésimée 1709, du mobilier et plusieurs monuments. Parmi ceux, ci, un mémorial fait référence à l’empereur Joseph II d’Autriche. Le monument de Joseph de la Fontaynne, comte de Harnoncourt, se présente sous la forme d’une pierre sculptée dans du marbre noir et blanc figurant les armoiries du défunt et comportant une longue inscription dans la partie inférieure de la composition : « Ci-gît son excellence haut et puissant seigneur Joseph Louis Mathieu de la Fontaynne, comte d’Harnoncourt, chambellan* de S.M. l’empereur d’Autriche, général de cavalerie, ancien propriétaire d’un régiment de cuirassiers, commandant général de la Pologne autrichienne (…) ». Saint-Hubert, la basilique et la maison de l’abbé Saint-Hubert se développe dès l’an mil autour de l’abbaye qui, encore aujourd’hui, caractérise la localité. Au Moyen Âge et à l’Époque moderne, l’abbaye est sans nul doute un des plus importants établissements monastiques du diocèse de Liège. Sa gloire et sa popularité sont sans conteste liés à la présence des reliques du saint, évêque de Tongres-Maastricht et à l’existence d’un pèlerinage de renom. Située sur les terres du duché de Luxembourg, l’abbaye se rapproche des souverains à l’aube de l’Époque moderne. En 1451, l’abbé Nicolas Ier de Vervoz assiste à la séance des États qui reconnaîssent Philippe le Bon comme duc de Luxembourg et admettent ainsi la dépendance de Saint-Hubert aux Pays-Bas bourguignons, au moment où le prince-évêque de Liège revendique encore sa souveraineté sur les terres abbatiales. En 1509, Érard de la Marck interdit à l’abbé Nicolas III de Malaise de siéger à Luxembourg. À partir du XVIIe siècle, les abbés deviennent francophiles ; en 1718, l’abbé Clément Lefebvre refuse d’assister à la reconnaissance de l’empereur d’Autriche comme duc de Luxembourg. Entre 1744 et 1748, l’abbé Célestin de Jong se réfugie à Sedan au cours de la guerre opposant Français et Autrichiens. Il faut attendre l’abbatiat de Nicolas Spirlet (1760-1794) pour que se renversent les alliances : Saint-Hubert est à nouveau proche des cours de Bruxelles et de Vienne. L’ancienne église abbatiale , promue basilique en 1927, est un édifice d’origine romane détruit par un incendie en 1525 et reconstruit ensuite en style gothique entre 1525 et 1567. L’imposant sanctuaire de 90,5 m de long a englobé des éléments médiévaux tels la tour ou la crypte et a été embelli d’une haute façade-écran de style classique entre 1700 et 1702. Parmi la riche décoration intérieure, un élément retient ici l’attention : le chapiteau du 5e pilier sud est décoré de l’aigle bicéphale et de la couronne espagnole, témoin de la reconstruction de l’abbatiale sous les règnes de Charles Quint et Philippe II. Le monastère se place ainsi sous la protection directe de l’empereur dans le conflit qui opposait l’abbé de Saint-Hubert au prince-évêque Érard de la Marck au début du XVIe siècle. Un autre aigle, cette fois dépourvu de couronne, est présent sur la colonne maîtresse se trouvant derrière l’autel dédié à sainte Agathe, datant lui aussi de la première moitié du XVIe siècle.


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Le chapiteau représentant deux anges tenant un blason à l’aigle bicéphale dans la basilique de Saint-Hubert. © IPW

La basilique compte également plusieurs monuments funéraires, le plus souvent d’abbés. Parmi ceux-ci, la dalle de Jean-Bernard Wervy retient notre attention. Cette dalle de calcaire noir veiné de blanc, réalisée en 1726 dans un style rococo comporte une inscription faisant référence aux fonctions du défunt : « Cy git Jean Bernard de Wervy, escuyer vivant seigneur de Bourdon, Habaye, Marene et autres lieux dans la province de Luxembourg (…) ». Les motifs végétaux du haut de la composition encadraient autrefois un blason. Le hameau de Saint-Michel, non loin de là, conserve pour sa part une trace liée à la couronne autrichienne. La porte de la maison dite de l’abbé de Saint-Hubert est décorée d’un blason à l’aigle daté de 1771. L’édifice fait partie de l’important domaine du Fourneau Saint-Michel , édifié la même année par Dom Nicolas Spirlet, dernier abbé de Saint-Hubert.

La pierre tombale de Jean Bernard de Wervy dans la basilique de Saint-Hubert. © IPW

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Tinlot/Ramelot, le château-ferme de Ramelot Bien que le site ait été occupé depuis l’époque romaine, il faut attendre 1160 pour que le nom du village ne soit mentionné. Dépendant du duché de Luxembourg, la seigneurie de Ramelot est alors aux mains de la famille du même nom jusqu’au XVIe siècle avant d’être engagée à plusieurs familles jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Si la plupart des constructions datent actuellement du XIXe siècle, le château-ferme de Ramelot a été construit essentiellement au XVIIe siècle, bien que fortement remanié au cours des deux siècles suivants. En 1700, l’ensemble est acheté par Mathias-Guillaume de Louvrex, juriste liégeois et conseiller privé des princes-évêques Joseph-Clément de Bavière et Georges-Louis de Berghes. De

la bâtisse d’origine est conservée une brique de foyer millésimée 1696 et représentant un aigle bicéphale couronné.

Aywaille/Harzé, le château de Harzé La seigneurie luxembourgeoise de Harzé était au Moyen Âge enclavée entre des terres limbourgeoises, liégeoises et stavelotaines. Elle fut déjà citée en 890 parmi les dépendances du comté de Montaigu en Ardenne et appartint ensuite aux Clermont, aux de la Marck puis aux princes de Ligne. Les seigneurs du lieu détenaient les droits de haute et basse justice. Le complexe primitif a été construit par Louis

La taque de foyer à l’aigle bicéphale au château de Ramelot à Tinlot. Photo de 1945. © KIK-IRPA, Bruxelles

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de Clermont (1285-1332) et s’est développé à partir de l’église Saint-Jacques, mentionnée dès 1131 et détruite en 1878. Dès les origines, les seigneurs de Harzé avaient installé leur logis à cet emplacement pour sa haute valeur stratégique ; le château est en effet assis sur un faux éperon au nord de la localité. Des deux bâtisses médiévales encore en place bien que remaniées par la suite, l’imposant donjon apparaît comme l’élément le plus ancien du domaine et aurait été construit au tournant des XIIIe et XIVe siècles. Le logis seigneurial pourrait dater quant à lui des XIVe ou XVe siècles. L’essentiel de la physionomie du complexe castral actuel date toutefois du XVIIe siècle, lorsque les familles d’Aspremont-Lynden et Suys acquirent la seigneurie et décidèrent d’agrandir le domaine. Les bâtiments connurent encore d’autres interventions mineures aux XVIIIe et XIXe siècles. Le château et ses dépendances forment un domaine d’envergure, aujourd’hui propriété de la Province de Liège et formé de plusieurs parties distinctes. À l’ouest, une importante cour de ferme aux angles pointés de deux tours calcaires circulaires délimite le périmètre ; elles encadraient autrefois des ailes détruites en 1880. Différentes ailes de la basse-cour subsistent au nord, ainsi que l’aile sud percée d’une entrée cochère aujourd’hui sommée d’un panneau aux armes SuysLynden et d’une pierre de remploi millésimée 1647. À l’est

se dresse le château formant un L et érigé en trois campagnes ; le massif rectangulaire septentrional est le plus ancien. L’imposant corps central a été érigé par le comte Ernest de Suys dans le second quart du XVIIe siècle. Il est caractérisé par une forte tour d’angle de plan carré, élément principal de la physionomie du château ; elle est coiffée d’une haute toiture d’ardoises à quatre faces. La façade est de cette aile principale s’ouvre sur la cour d’honneur caractérisée par une remarquable galerie couverte de style Renaissance, longue de quatorze travées. Enserré entre ce massif du XVIIe siècle et le portail se trouve un noyau calcaire plus ancien, chaîné d’angle, aux murailles épaisses de près de 2 m. Enfin, sur la droite, un imposant portail à crossettes, pilastres et bossages a été édifié en 1753. Il constitue l’entrée principale du domaine et est séparé du château par un petit pont de pierre enjambant les anciennes douves.

Bastogne, la porte de Trèves Bien qu’une occupation du site remonte à la Préhistoire, le nom de Bastogne apparait à l’époque mérovingienne, dans un texte de 634. L’endroit est alors divisé en deux parties, une première appartenant à l’abbaye Saint-Maximin de Trèves

La porte de Trèves à Bastogne, ancienne tour de défense. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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et la seconde où se développe une maison forte, résidence des maires du palais* et plus tard, un atelier monétaire sous le règne de Charles le Chauve, devenu empereur d’Occident en 875. La localité entre par la suite dans les possessions des comtes de Luxembourg. Le 12 juin 1332, le comte Jean l’Aveugle accorde à la ville une charte d’affranchissement. Les domaines bastognards sont unifiés et les habitants sont autorisés à ériger des murailles afin de se protéger des incursions de pillards. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, la ville vit à l’intérieur de ses remparts. Doublée de fossés sur tout le pourtour, l’enceinte compte deux portes et une vingtaine de tours. À l’intérieur se trouvent l’église fortifiée dédiée à saint Pierre, une halle, deux couvents d’hommes et une maison de religieuses qui participent à la vie de la localité. La ville devient au Moyen Âge le chef-lieu d’une prévôté* du duché de Luxembourg. En 1688, les armées de Louis XIV procèdent au démantèlement des remparts de Bastogne. De ces fortifications, la ville garde toutefois un témoin d’importance. Classée dès 1938, la porte de Trèves est une des entrées de la ville depuis le XIVe siècle. Plus anciennement dénommée « porte basse » ou « porte du moulin », il s’agit d’une imposante construction défensive érigée en moellons de grès et chaînée d’angle. De plan carré mesurant 8 m de côté, ouvert d’un passage voûté, elle possédait à l’origine une herse comme le témoigne encore une glissière. La tour est surmontée d’une toiture ardoisée en forme de pyramide tronquée, elle-même sommée d’un toit surbaissé ; cette toiture typique du XVIIe siècle a sans aucun doute remplacé une toiture primitive. À sa base, la porte de Trèves a un périmètre de 34 m contre 32 au sommet ; le faîte du toit culmine à 17 m de hauteur. L’ouvrage existe dès 1332, son nom est cité régulièrement depuis le XVe siècle. Il s’agit de

la seule porte de ville fortifiée encore debout dans la province du Luxembourg en plus d’être un vestige des plus rares de l’architecture militaire du comté de Luxembourg au Moyen Âge. Des meurtrières, des archères, des cantonnières, trois mâchicoulis et des bretèches indiquent encore clairement les fonctions militaires de la porte sous l’Ancien Régime. Avant le démantèlement de 1688, la porte et les reste du système défensif permirent aux habitants de Bastogne de résister aux invasions hollandaises de 1602 et de rester protégés intra muros. La tour fut ensuite reconvertie en prison en 1725 et joua ce rôle jusqu’à la fin du XIXe siècle. Après une importante restauration en 1982, la porte de Trèves a été transformée en musée.

Paliseul/Maissin, le pont Marie-Thérèse Situé au nord du village, à cheval sur les communes de Paliseul et Libin, un pont franchit la Lesse sur l’ancienne route Bouillon-Liège qui, sous l’Ancien Régime, reliait la principauté de Liège et les Pays-Bas autrichiens. Cette remarquable construction en moellons de schiste classée le 12 mai 1989 comporte quatre arches surbaissées et un parapet coiffé de pierres de taille en demi-lunes. Il est élargi de chaque côté afin de permettre de canaliser les animaux avant de franchir la rivière. En amont, trois becs sont situés entre les arches afin d’orienter les eaux vers les quatre ouvertures. L’ouvrage doit son nom, selon la tradition, à l’impératrice Marie-Thérèse qui l’aurait fait construire à la suite d’un accident dont elle fut victime en franchissant la Lesse à cheval. Ce pont a longtemps facilité le passage de la route reliant Paris à Liège.

Le pont Marie-Thérèse à Maissin. © IPW

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Une trace du duché de Luxembourg hors de ses frontières Située sur le territoire de l’ancien comté de Namur, l’église Saint-Martin de Haltinne (Gesves) abrite toutefois une trace liée au duché de Luxembourg. Édifice classique construit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle sur un haut soubassement de pierre calcaire, l’église compte notamment une belle chaire de vérité datée de 1621. Encastrée dans le mur extérieur sud

et cachée par un monument récent se trouve la dalle de Jean de Goër de Herve, datée de 1776. Elle comporte un blason couronné taillé en bas-relief et une inscription : « (…) Messire Jean Louis, baron de Goër de Herve, capitaine de dragons* au service de leurs hautes puissances, membre de l’État de la noblesse du duché de Luxembourg (…) ».

La dalle funéraire de Jean de Goër de Herve dans l’église Saint-Martin de Haltinne. Photo de 1971. © KIK-IRPA, Bruxelles

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D’autres traces liées au duché de Luxembourg De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé luxembourgeois parmi lesquels ceux cités ci-après. 1.

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Arlon, immeuble « les caves » , résidence du gouverneur ou prévôt* d’Arlon. Lourdement remaniée, la bâtisse conserve une entrée cochère en plein cintre fermée par une porte de bois à motifs gothiques et un passage couvert de même style voûtée d’ogive et millésimé 1566. Arlon, fortifications françaises de 1681 autour de la Knipchen faisant du promontoire une enceinte bastionnée témoin de l’occupation de la ville par les troupes de Louis XIV. Arlon/Autelbas, ruines du château des seigneurs d’Autel , seigneurie luxembourgeoise, haut-lieu de la résistance au régime de Bourgogne. Ancien château fort remontant au XIIIe siècle édifié sur l’emplacement d’une place forte et transformé en maison seigneuriale au XIVe siècle. Assiégé et ruiné en 1413, il est reconstruit par la suite mais est définitivement ravagé par un incendie en 1983. Manteau de cheminée aux armes des seigneurs d’Autel (encastré dans le mur extérieur). Arlon/Guirsch, château de Guirsch , siège de la seigneurie hautaine* de Guirsch. Imposante construction de la fin de l’Ancien Régime (1749-1763), dans un vaste parc arboré et constituant la troisième demeure de la seigneurie de Guirsch, ayant succédé au château détruit par les Bourguignons en 1413 et au château des Busleyden datant du XVIe siècle. Panneau aux armes des MarchesVilain XIIII ; fronton couronné d’un tableau aux armes des Marches-de Reiffenberg. Arlon/Guirsch, église Saint-Willibrord , érigée au XVIe siècle à partir de l’ancienne chapelle castrale. Armoiries des Busleyden, seigneurs de Guirsch. Arlon/Sterpenich, château-ferme de Sterpenich , notamment propriété de Jean-Baptiste Henron, conseillerreceveur général des aides du duché de Luxembourg. Attesté comme château défensif au XIVe siècle, il date pour l’essentiel du XVIIe siècle dans sa configuration actuelle. Aywaille (Amblève), ruines du château d’Amblève ou château des Quatre Fils Aymon ou Neuf-Chasteau-surAmblève, siège de la justice de Sprimont et de ses seigneurs (Aywaille faisait partie du quartier de Durbuy et Sprimont de la seigneurie Au-delà des Bois, tous deux possessions luxembourgeoises). Construite sur un éperon rocheux, la forteresse remonte au Xe siècle ; elle est agrandie restaurée à l’époque bourguignonne et démolie en 1578 à la demande d’Alexandre Farnèse, gouverneur des Pays-Bas espagnols. Aywaille/Harzé, moulin banal du seigneur de Harzé mentionné pour la première fois au XVIe siècle ; remaniements au XIXe siècle. Bastogne, ancienne prévôté, érigée au XVIIIe siècle.

10. Beauraing, château de Beauraing , siège d’une seigneurie luxembourgeoise connue comme pairie* du comté de La Roche. La seigneurie est érigée en baronnie par Charles Quint en 1555. La fin de l’Ancien Régime entraine la destruction de la place forte. Du château subsistent néanmoins d’importants vestiges dont des tours portant des noms en rapport avec les anciens pays wallons : tour Charles Quint, tour du Hainaut, tour de Namur. 11. Beauraing/Javingue, château de Javingue, ancienne demeure du bailli* de la prévôté* d’Agimont reconstruite en style classique en 1770. La seigneurie de Javingue était en effet comprise dans le comté d’Agimont. 12. Bertogne/Longchamps (Rollé), château de Rolley ou Rollé, siège d’une seigneurie hautaine*, arrière-fief* luxembourgeois (fief du comté de La Roche). Relève au XVe siècle de Jehan de Bollant, conseiller des ducs de Bourgogne. Siège d’une cour de justice. 13. Bertogne/Flamierge (Roumont), château de Roumont , situé en bordure de la « chaussée Marie-Thérèse », reliant Bruxelles et Luxembourg. Construit en 1764 sur les bases d’une maison seigneuriale antérieure : Joseph II le visite et y prend le déjeuner le 4 juin 1781. 14. Bertrix/Cugnon, château Pierlot, demeure des princes de Lœwenstein, seigneurs hautains* de Chassepierre et siège de la haute-Cour et du baillage* de Cugnon-Chassepierre. Pierre de remploi dans une dépendance XIXe siècle aux armes des princes de Lœwenstein, datée de 1756. 15. Burg-Reuland, ruines du château de Burg-Reuland , siège d’une seigneurie depuis le Xe siècle (Terre de SaintVith), propriété des comtes de Luxembourg au XVe siècle et dont les seigneurs ont été à un moment chambellans* du duché de Luxembourg et du comté de Chiny. Pierre d’angle armorié Pallandt-Millendonck. Château incendié par les troupes françaises et définitivement saccagé au XIXe siècle. 16. Burg-Reuland, église Saint-Étienne , mausolée de Balthasar de Pallandt et d’Élisabeth de Millendonck, seigneurs de Reuland. 17. Chiny/Izel, église Saint-Pierre , monument funéraire de Laurent de Neuheuser, receveur des domaines du comté de Chiny (†1796). 18. Clavier/Ocquier (Vervoz), château de Vervoz , siège d’une seigneurie hautaine* et d’une cour féodale* du duché de Luxembourg, aux mains des Tornaco depuis le XVIIIe siècle. Pierre aux armes des Tornaco, 1764, façade nord. 19. Daverdisse, château de Daverdisse, ancien château des seigneurs de Daverdisse (chef-lieu de quartier et siège d’une seigneurie hautaine*). Ne subsistent aujourd’hui de l’ensemble que deux tours d’angle probablement du XVIe siècle et intégrées à un nouveau château édifié à partir de 1732. En contrebas, quelques monuments funéraires de seigneurs de Daverdisse sont intégrés au mur de clôture du cimetière.


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20. Durbuy, maison no 62 rue Éloy, habitation du prévôt* de la terre de Durbuy. 21. Durbuy, château de Durbuy, ancienne propriété des comtes de Durbuy, issus de la maison comtale de Namur. Mentionné pour la première fois en 1078, par deux fois incendié par les Liégeois ; importants remaniements au cours des siècles. 22. Durbuy, ancienne halle , siège principal sous l’Ancien Régime des activités judiciaires et administratives de la terre de Durbuy. Bâtiment en pans-de-bois principalement daté du XVIe siècle également appelé « maison espagnole » ou « halle aux blés ». 23. Durbuy, vestiges de murailles de l’enceinte médiévale de la ville. 24. Durbuy, maison nos 113-115 rue du comte Théodule d’Ursel, habitation achetée en 1630 par Nicolas de Blier, prévôt de Durbuy. 25. Durbuy, église Saint-Nicolas. Pierre sépulcrale portant l’inscription « échevin de la franchise* de Durbuy et haut voué de la prévôté* et terre … » (fond de l’édifice). 26. Durbuy/Grandhan, église Saint-Georges. Dalle de « François de Cassal, seigneur de Rendeux, capitaine de cavalerie pour sa majesté catholique, prévôt* et grand gruyer* de Durbuy » ; pierres de deux Lambert de Han, prévôts* de Durbuy (mur du fond à droite).

27. Durbuy/Grandhan (Petite-Eneille), château-ferme, siège d’une seigneurie dépendant de Durbuy. 28. Durbuy/Izier, ferme de Fermine, siège d’une seigneurie. Bâtiments construits entre le XVIIe et le XXe siècle sur base d’un logis plus ancien. 29. Durbuy/Izier, ferme de la tour, seigneurie citée dès 1124, donjon du XIVe siècle. 30. Durbuy/Wéris, maison médiévale no 12 rue de Heyd, sans doute liée au statut de Wéris au Moyen Âge, siège d’une des quatre cours de la terre de Durbuy. Également tour seigneuriale. 31. Érezée/Amonines (Blier), château-ferme de Blier, siège sous l’Ancien Régime d’une seigneurie dépendant de Durbuy (tour ouest, écus et armoiries de Jean-Ernest de Hamal, seigneur de Blier, 1673). 32. Érezée (Erpigny), château-ferme d’Erpigny, siège du fief* aux Oiseaux dépendant de Durbuy (armoiries du seigneur François de Montini et de son épouse sur la cheminée, 1727). 33. Érezée/Soy, château-ferme de Soy . Portail, dalle avec blason de François-Antoine de Cassal, seigneur de Soy et prévôt de Durbuy (1717). 34. Étalle, église Saint-Léger-et-Saint-Blaise, mémorial funéraire de François de Senocq (1611), lieutenant prévôt* de Chiny et monument funéraire de Servais François

La chapelle de Clairefontaine. © IPW

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de Baillet, député ordinaire de l’État noble du duché de Luxembourg (†1750). Étalle, château de la Margelle ou « grosse tour », édifié en 1283 par le comte Thibaud II de Bar afin de consolider sa suzeraineté sur le comté de Chiny en édifiant une ville neuve fortifiée. Incendié en 1596 par les troupes françaises et restauré à partir de 1602. Sous l’Ancien Régime, château des seigneurs d’Étalle. Étalle/Sainte-Marie-sur-Semois, gisant de François de Malberg, seigneur de Sainte-Marie, Hollange et Vance, 1725 (enchâssé dans le mur du cimetière). Florenville, ancienne gendarmerie rue du Monty, ancienne maison castrale du fief* de Florenville, siège d’une seigneurie. Gouvy/Bovigny, moulin de Cierreux , ancien moulin banal du comté de Salm déjà mentionné en 1600. Gouvy/Cherain, ancien moulin banal, propriété des seigneurs de Houffalize. Attesté dès 1564 et resté en activité jusqu’en 1971. Bâtiments aujourd’hui des XVIIIe et XIXe siècles. Gouvy/Limerlé (Steinbach), château des Beurthé , seigneurie achetée en 1626 par Martin de Steinbach à Philippe IV et reconstruite à partir de 1721. Girouettes millésimées 1766 ajourées des initiales de Michel-Joseph Beurthé, seigneur du lieu. Gouvy/Montleban, moulin. Un des moulins banaux de la seigneurie d’Houffalize avec ceux de Cherain, Les Tailles et Houffalize. Gouvy était partagé sous l’Ancien Régime entre la seigneurie d’Houffalize et le comté de Salm. Cité depuis 1545 et remanié au XIXe siècle. Habay/Habay-la-Vieille, monument adossé à l’église : dalle funéraire de Servais François Marchant, capitaine et prévôt* d’Arlon. Hastière/Agimont, ruines du château d’Agimont, ancienne possession liégeoise (comté d’Agimont) inféodée* notamment aux comtes de Chiny avant d’entrer dans les possessions du duché de Luxembourg. Détruit par les Français en 1554, il est racheté en 1555 par Charles Quint qui le reconstruit en sa qualité de duc de Luxembourg. Passé près d’un siècle possession française, il est rendu aux Pays-Bas en 1773 et est alors constitué en seigneurie hautaine*. Ancienne forteresse en ruines (juste une tour subsiste), nouvel édifice construit en 1880. Havelange/Barvaux-Condroz, château de Ramezée, enclave luxembourgeoise en terre liégeoise, la seigneurie revient au XVIIIe siècle à Pierre Grégoire de Vivario, nommé baron du Saint-Empire par Joseph II en 1782. Ensemble homogène en U de style classique construit en plusieurs étapes à partir du XVIIIe siècle. Herbeumont, ruines du château d’Herbeumont , siège d’une importante seigneurie haute-justicière crée peu avant 1200, issue de la terre d’Orgeo et résidence des baillis* de la seigneurie de Cugnon-Chassepierre jusqu’à la fin du XVIe siècle. Détruit par les troupes françaises en

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1657, le site est abandonné avant d’être fouillé pour la première fois en 1973. Houffalize, vestiges des murailles et tours d’angles de la seconde forteresse des seigneurs de Houffalize. Au Moyen Âge, la localité est un site défensif coincé entre deux boucles de l’Ourthe, entourée de murailles et flanquée d’un château féodal. La ville a été profondément meurtrie en 1944 lors de la bataille des Ardennes. Houffalize/Mabompré, ancien château de Mabompré, siège d’une seigneurie hautaine* et remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles par les seigneurs de Mabompré. Houffalize/Mont (Taverneux), ensemble clôturé anciennement dénommé « haute cour » en raison de son rôle de cour de justice sous l’Ancien Régime. La Roche-en-Ardenne/Beausaint, ferme au no 17 dont la partie la plus ancienne constitue les restes de l’ancien château féodal, siège d’une seigneurie hautaine* du comté de La Roche reconstruite au milieu du XVIIe siècle. La Roche-en-Ardenne, maçonneries no 10 rue Chamont, vestiges des remparts construits en 1332 par Jean l’Aveugle, probablement d’une tour. La Roche-en-Ardenne/Samrée, ferme de Hennet, siège d’un fief* dépendant du comté de La Roche. Léglise, maison communale, bâtie sur le site de l’ancien château dont une aile des écuries subsiste. Pierre armoriée du XVIIe siècle aux armes des Lanchette d’Obange, de la Cour et de Sologures, seigneurs d’un fief* de la prévôté* de Neufchâteau. Marche-en-Famenne/Aye, ferme du château, siège d’une seigneurie hautaine* depuis 1672. Marche-en-Famenne/Hargimont, château de Jemeppe , siège d’une seigneurie hautaine*. Marche-en-Famenne/Humain, château de Humain, siège d’une des quatre pairies* du comté de La Roche sous l’Ancien Régime. Fronton de 1756 avec armes martelées du seigneur Charles de Rossius. Marche-en-Famenne, hôtel de ville, ancienne halle du XVIIe siècle dont l’étage servait de salle de réunion à la Cour de justice de la prévôté* de Marche. Marche-en-Famenne, musée de la Tourelle, ancienne tour des remparts de la ville. Meix-devant-Virton/Villers-la-Loue, église Saint-Hubert, dalle funéraire d’Alexandre d’Alouine de Beauregard (†1717), « lieutenant-colonel d’infanterie au service de sa majesté catholique et major des ville et duché de Luxembourg et comté de Chiny ». Nassogne/Grune, château et ferme de Grune , siège d’une seigneurie hautaine* dépendant du comté de La Roche. Dalle à l’arrière de l’édifice portant l’inscription « Gilles de Mozet, seigneur de Grune, capitaine d’une compagnie des Esleux luxembourgeois pour le service des sérénissimes Archiducs de Brabant… ». Neufchâteau/Hamipré, église Notre-Dame. Pierre tombale partiellement illisible « Godefroid Hadei escuyer (…) prévôt* et voué* héréditaire de la seigneurie du neucha… »,


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vers 1676-1700 ; dalle de Lambert Mourman, « capitaine et prévôt* des ville et terre du Neuchatau », 1731 ; dalle de Jean de Thierry « capitaine et prévôt* des ville et terre de Neuchateau », 1756. Neufchâteau/Grandvoir, château de Grandvoir, siège d’un fief* de la prévôté* de Neufchâteau. Massif châteauferme construit principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles. Neufchâteau/Grandvoir, ancienne forge de Grandvoir, construite en 1668 par François de Valfleury, prévôt* de Neufchâteau. Caractérisé par une tourelle cylindrique du XVIIIe siècle et deux bâtisses simples du XIXe siècle. Neufchâteau/Grapfontaine, ferme de Montplainchamps, siège de l’ancien fief* de ce nom. Neufchâteau, tour griffon , un des derniers témoins du château fort de Neufchâteau, avec quelques vestiges de l’enceinte dont la Tour Carrée. Neufchâteau, ancien moulin banal, à proximité du moulin Roland. Petit ensemble enduit du XVIIIe siècle. Onhaye/Anthée, château de Fontaine , siège de la seigneurie de Fontaine partagée entre comté de Namur et

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comté d’Agimont (Liège), passée dans le territoire du duché de Luxembourg en 1555. Rendeux/Marcourt, imposante maison construite vers 1632 en remplacement du château de Montaigu, siège de la prévôté* du même nom (comté de Montaigu) et d’une haute cour de justice. Rendeux/Marcourt, site de l’ermitage Saint-Thibaut , lieu occupé du XIe au XVe siècle par le château des comtes de Montaigu. Rendeux (Rendeux-Bas), château et ferme de RendeuxBas, siège d’un fief* dépendant du comté de La Roche. Propriété construite au XVIIe siècle et aménagée au siècle suivant par les seigneurs du lieu. Rochefort/Lavaux-Sainte-Anne, église Saint-Rémi. Dans le collatéral nord, épitaphe* de Jacques Renard « Baron de Roveroit, seigneur de Lavaux, en son temps général de l’artillerie de sa majesté catholique (…) » (1656). Rochefort/Mont-Gauthier, ferme de Briquemont, seigneurie luxembourgeoise passée par achat aux comtes de Rochefort en 1556.

La lame funéraire du duc Wenceslas Ier de Luxembourg sur son monument funéraire à l’abbaye d’Orval. © IPW

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71. Rouvroy/Dampicourt, château de Montquintin , possession du comté de Chiny puis duché de Luxembourg. Vestiges du château féodal dont les origines se situent entre les XIe et le XIIIe siècle, plusieurs fois ruiné et reconstruit au fil des siècles. Siège sous l’Ancien Régime de la seigneurie de Montquintin. 72. Rouvroy/Dampicourt, église Saint-Quentin à Montquintin. Chapelle des seigneurs de Montquintin. Clé de voûte aux armes des Ville, seigneurs du lieu au XVe siècle ; pierre funéraire de la famille de Seys, autres seigneurs du lieu. 73. Saint-Hubert/Mirwart, château de Mirwart , ancienne seigneurie, siège de la terre de Mirwart, profondément remanié. 74. Sainte-Ode/Tillet, château-ferme de Laval, siège d’une seigneurie relevant de la prévôté* de Bastogne. Ensemble de bâtiments comprenant l’habitation principale autour d’une cour-ferme et un donjon néomédiéval. 75. Saint-Vith, tour Büchel (Büchelturm), dernier témoin de l’ancienne fortification de la ville élevée en 1350 par Johann von Valkenburg. Tour cylindrique de deux niveaux comprenant encore une dalle de grès portant une inscription témoignant de son histoire. 76. Saint-Vith/Recht, bornes de l’enclave de Salm (Poteauer straße) de 1778. Ces hautes bornes de schiste de Recht délimitaient sous l’Ancien Régime l’enclave de Salm et sont encore visibles dans les bois du Huppertzberg, entre Recht et Poteau. 77. Tellin/Grupont, maison espagnole ou « du bourgmestre », siège de la Haute Cour de justice de Grupont à l’Époque moderne. Belle maison en pans-de-bois, briques et torchis datée de 1590. 78. Tellin, ancien relais de la poste impériale, construit en 1750 à l’emplacement des ruines du château des seigneurs de Tellin. L’endroit se trouvait sur l’axe très important reliant Paris à Marche et Liège. 79. Tintigny/Rossignol, église Notre-Dame de l’Assomption , monument funéraire de Gilles de Waha, capitaine et officier du comté de Rochefort. 80. Vaux-sur-Sûre/Sibret, église Saint-Brice. Dalle de Louis de Carcano « gentilhomme de la sa… de sa maiesté à Bastogne, seigneur de Sibret, Assenoy, Arloncourt », 1714. 81. Vielsalm (Salmchâteau), château de Salmchâteau , édifié en 1362 suite à un octroi de la comtesse de Salm, Mahaut de Thuin. Résidence des comtes de Salm et siège du comté du même nom jusqu’en 1500 ; ensuite, résidence d’un haut officier et d’un personnel de garde. Incendié à deux reprises au cours des guerres de succession d’Espagne puis d’Autriche. 82. Vielsalm, site de l’ancien château des comtes de Salm, en ruines. 83. Virton/Bleid, maison forte ou château de Bleid , construite vers 1573 par Henri de Sterpigny, prévôt* d’Arlon, lieutenant-général d’artillerie des Pays-Bas et gouverneur de la région. Bâtisse de la seconde moitié du 252

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XVIe siècle présentant une tourelle défensive, un corps d’habitation et des bâtiments agricoles ; importants remaniements en 1818. Virton/Chenois, église Saint-Pierre, dalle funéraire de Jean Foulon (†1610) « receveur et gruyer* des villes et prévôté * de Virton » provenant de l’ancienne église détruite en 1941. Virton/Latour, église Saint-Martin , dalle funéraire de J.-B. des Baillet (†1714), « conseiller de courte robe au conseil provincial de Luxembourg et député ordinaire de l’État noble des pays et duché de Luxembourg et comté de Chiny ». Virton/Saint-Mard, château de Laittres ou vieux castel de Saint-Mard, forteresse de plaine défendant les positions avancées du comté de Luxembourg au XIIIe siècle. Reconstruit en 1589, réparé au XVIIe siècle et transformé en château de plaisance au XVIIIe siècle. Virton/Saint-Mard, église Saint-Médart, pierres tombales provenant de l’ancienne église démolie en 1872. Dalle de Jean Didier Rossignon (†1819), « avocat au conseil souverain de Luxembourg » ; dalle de Jean Didier Rossignon (†1784), « juge assesseur des villes et prévôté* de Virton ». Vresse-sur-Semois/Orchimont, ancien château d’Orchimont, siège d’une seigneurie appartenant à la puissante famille d’Orchimont puis au duc de Luxembourg. Devient le siège d’une prévôté* en 1609. Seuls quelques vestiges sont conservés parmi lesquels une petite tour ronde, remontée de ses ruines au XXe siècle et quelques pans de murs en schiste. Wellin, vestiges de l’enceinte médiévale. Wellin/Lomprez, vestiges de l’enceinte fortifiée de l’ancienne ville (XIIe siècle), fief* du duché de Luxembourg. Ancienne ville fortifiée dont les remparts et les fossés sont en partie conservés et développés à partir d’un château aujourd’hui disparu. Une charte de 1264 précise que Lomprez est tenu en fief et en hommage par le comte Henri V de Luxembourg. De l’ancienne enceinte de plan polygonal sont conservés des pans de murs et appareillages en schiste, grès et calcaire, ainsi que les vestiges d’une tour d’angle et d’une demi tour. Wellin/Sohier, château de Sohier, siège d’une seigneurie hautaine*. Édifice fortement modifié notamment au XIXe siècle mais conservant des parties et bases des XVIe et XVIIe siècles. Waimes/Robertville, château de Reinhardstein , reconstruit en 1354 par Renaud de Waimes sur autorisation du duc Wenceslas de Luxembourg. Waimes faisait partie de la principauté-abbatiale de Stavelot-Malmedy. Toutefois, la forteresse de Reinhardstein se trouvait à la pointe septentrionale du duché de Luxembourg, aux confins des principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy. Déjà citée en 1354, la forteresse médiévale a connu d’importantes dégradations à partir du XIXe siècle et reconstruite à partir de 1969.


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie ROMAN PAÏS DU DUCHÉ DE BRABANT


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1. Aiseau-Presles 2. Beauvechain 3. Braine-l’Alleud 4. Braine-le-Château 5. Braine-le-Comte 6. Braives 7. Chapelle-lez-Herlaimont 8. Charleroi 9. Chastre 10. Chaumont-Gistoux 11. Courcelles 12. Court-Saint-Étienne 13. Éghezée

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14. Fleurus 15. Fosses-la-Ville 16. Geer 17. Gembloux 18. Genappe 19. Grez-Doiceau 20. Ham-sur-Heure-Nalinnes 21. Hannut 22. Hélécine 23. Incourt 24. Ittre 25. Jodoigne 26. La Hulpe

27. La Louvière 28. Lasne 29. Les Bons Villers 30. Lincent 31. Manage 32. Mont-Saint-Guibert 33. Nivelles 34. Orp-Jauche 35. Ottignies-Louvain-la-Neuve 36. Oupeye 37. Perwez 38. Pont-à-Celles 39. Ramillies

40. Rebecq 41. Rixensart 42. Sambreville 43. Seneffe 44. Sombreffe 45. Tubize 46. Villers-la-Ville 47. Visé 48. Walhain 49. Waterloo 50. Wavre

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ROMAN PAÏS DU DUCHÉ DE BR ABANT Le duché de Brabant

Les origines du duché de Brabant sont étroitement liées à l’expansion de l’autorité des comtes de Louvain, dont le premier est cité en 1003. En accédant au titre de duc de Basse-Lotharingie en 1106, le comte de Louvain voit en effet son autorité s’étendre pour donner petit à petit naissance au duché de Brabant. Henri Ier change ces titres pour devenir duc de Lothier et de Brabant en 1190. Suite à la bataille de Worringen de 1288, le duc Jean Ier réunit le duché de Limbourg au Brabant. Son petit-fils Jean III meurt sans descendance et provoque en 1356 la guerre de succession de Brabant après avoir nommé sa fille Jeanne de Brabant, épouse de Wenceslas de Luxembourg, comme héritière. À sa mort en 1405, le duché de Brabant est transmis à son neveu Antoine, fils du duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Le territoire passe en 1430 dans les possessions de Philippe le Bon. Le duché de Brabant, toujours lié au duché de Limbourg ainsi qu’aux pays d’Outremeuse, passe ensuite entre les mains des Espagnols puis des Autrichiens. Une bonne partie du territoire brabançon est toutefois détaché des possessions habsbourgeoises et rattaché au territoire des Provinces-Unies. Tout comme les autres territoires formant l’actuelle Wallonie, le duché est annexé à la France en 1795. Le territoire du duché est, au Moyen Âge, d’une importance significative et compte nombre de grandes villes parmi lesquelles Bruxelles, Louvain, Bréda ou Bois-le-Duc. La partie comprise sur l’actuel territoire de la Wallonie et dans laquelle les habitants pratiquent une langue romane est appelée « roman païs du duché de Brabant ». On compte parmi ces possessions de nombreux territoires éparpillés dans les actuelles provinces du Hainaut, de Namur, de Liège et du Brabant wallon, réparties en terres franches, baillages*, comtés et mairies* : baillages* de Hannut, de Nivelles et de Jodoigne ; mairies* de Genappe, de Louvain, de Nivelles, de Jauche, de Mont-Saint-Guibert, de Grez, de La Hulpe, de Jodoigne, de Jandrain, de GeestGerompont, d’Incourt, d’Orp-le-Grand et de Saint-Jean-Geest, ainsi que le comté de Gembloux.

Villers-la-Ville, l’abbaye, ancienne sépulture des ducs de Brabant La première implantation d’une abbaye sur le site de Villersla-Ville eut lieu en 1146 lorsque des moines de l’abbaye de Clairvaux vinrent s’installer à cet endroit suite à l’intervention de saint Bernard. Sous le règne de l’abbé Charles de Seyne, les bâtiments primitifs furent remplacés et augmentés entre 1197 et 1209. Une intense activité de construction et d’expansion se poursuivit tout au long du XIIIe siècle et durant la première moitié du XIVe siècle. L’église et le quartier abbatial furent encore modifiés entre 1254 et 1545. En 1568,

des dommages furent causés par la révolte des Gueux menée depuis deux ans par Guillaume d’Orange, puis un siècle plus tard par les troupes de Louis XIV. Le XVIIIe siècle apporta un calme bénéfique et vit la remise en état de l’abbatiale par Laurent-Benoît Dewez, architecte attitré des abbayes (Gembloux, Floreffe, Orval, Heylissem…). Le site fut lourdement pillé pendant la Révolution brabançonne et lors du passage des armées françaises en 1794. Supprimée et mise en vente en 1797 après un grave incendie, l’abbaye 255


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Vue des ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville, autrefois sépulture des ducs de Brabant. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Roman païs du duché de Brabant

servit alors de carrière. Propriété de l’État depuis 1892, les ruines sont aujourd’hui classées, restaurées, protégées et forment toujours, malgré leur destruction, un site abbatial de premier ordre. L’abbaye fut de tous temps liée au duché dans lequel elle se trouvait, les moines cherchant la protection et les faveurs des ducs de Brabant. Durant la seconde moitié du XIIe siècle, l’abbaye tenta d’assurer sa situation vis-à-vis des princes laïques, en particulier des ducs de Brabant. Dans un premier temps, l’abbé obtint une promesse de protection des ducs Godefroid III et Henri Ier, ainsi que du comte de Namur Henri Ier l’Aveugle. À partir de 1205, le nom du domaine fut même transformé en abbaye de Villers-en-Brabant. Les princes accordèrent aussi l’exemption d’impôts à l’abbaye et en devinrent les avoués*. La plupart des propriétés de Villers se trouvaient par ailleurs en terres brabançonnes. Cet état de fait perdit progressivement de l’importance en même temps que s’opéra le premier déclin de l’abbaye dans les dernières décennies du XIIIe siècle. Au XIIIe siècle, l’abbaye fut choisie comme lieu de sépulture par plusieurs ducs de Brabant. Nous ne conservons

Le blason présent sur les vestiges du monument funéraire de Conrad de Souabe à l’abbaye de Villersla-Ville. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

rien des monuments funéraires d’Henri II de Brabant (12351248) et de Sophie de Thuringe ainsi que de celui de Jean III (1312-1355) et de Marie d’Évreux. Situées dans le sanctuaire de l’église abbatiale, les sépultures ont subi des dégradations lors des troubles religieux de 1588, lorsque des iconoclastes saccagèrent l’abbaye. Un rapport remis en 1620 aux archiducs Albert et Isabelle précise que les monuments furent gravement endommagés. Quelques dessins anciens tendent à démontrer qu’il est probable que les tombeaux aient été restaurés à la demande des archiducs. Les deux monuments ont toutefois été définitivement détruits par les armées républicaines en 1794. De nombreux autres monuments funéraires existaient à Villers-la-Ville. Parmi les rares exemplaires conservés dans la galerie lapidaire du cloître, celui de Conrad de Souabe retient l’attention. Il s’agit en effet de la dalle funéraire d’un haut personnage du duché de Brabant, conseiller du duc Henri II. Quelques fragments du monument funéraire de Godefroid de Perwez sont également conservés. Situés dans l’église, au côté sud du chœur, ils témoignent de la sépulture de ce seigneur de Perwez, lui aussi conseiller du duc Henri II.

Vestiges de la tombe présumée de Godefroid de Perwez, conseiller du duc de Brabant. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le système défensif des ducs de Brabant Gembloux, les vestiges des remparts Ancienne dépendance de la principauté de Liège à l’origine, Gembloux devient une avouerie* et se développe autour de son monastère fondé au Xe siècle. Fortement liée à son abbaye, la ville entre toutefois dans la zone d’influence brabançonne lorsque les comtes de Louvain, ancêtres des ducs de Brabant, en deviennent les avoués*. Chef-lieu du comté de Gembloux, la cité est une des premières villes brabançonnes à être dotée de fortifications entre 1152 et 1185, à l’initiative du pouvoir abbatial. Entourée d’un fossé, percée de quatre portes et flanquée de douze tours groupées en majeure partie sur la face sud, l’enceinte de Gembloux apparait comme une place capable de résister à un siège. La ville est d’ailleurs au centre de quatre conflits liés à l’histoire du duché : elle est attaquée en 1185 lors de la guerre entre le duc de Brabant Henri Ier et le comte de Namur Henri Ier l’Aveugle, en 1356 lors de la

guerre de succession de Brabant, en 1489 lors du conflit opposant le comté de Flandre à Maximilien d’Autriche et enfin en 1578 lors du conflit entre Don Juan d’Autriche et l’armée des États généraux. En 1329, le duc de Brabant déclare l’abbé maître de la justice dans la seigneurie, érigée en comté sous l’autorité du monastère au XVIe siècle. Les abbés siègent par ailleurs aux États du duché de Brabant. De ces fortifications subsistent plusieurs témoins parmi lesquels une tour d’angle de l’enceinte médiévale située rue du moulin, en contrebas du parc de l’abbaye Il s’agit d’une construction en grès schisteux plusieurs fois réparée à l’aide de briques et composée d’un rez-de-chaussée voûté d’arêtes au-dessus d’une cave également voûtée. Plus loin, à l’angle du parc et de la maison du bailli*, se trouve la tour de guet, tour circulaire en grès, fortement talutée à sa base.

La tour des Sarrasins à Gembloux, tour d’angle des fortifications de la ville élevée en 1156. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Roman païs du duché de Brabant

La tour du guet à Gembloux, autre imposant vestige de l’enceinte médiévale. © IPW

Gembloux/Grand-Manil, le château de la Tour Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, Grand-Manil faisait partie du comté de Gembloux. La première mention de la terre de Grand-Manil remonte au début XIe siècle ; elle fut acquise par l’abbaye de Gembloux à la fin du siècle. L’abbé-comte de Gembloux y exerçait la haute justice. Au sud du village, un grand parc emmuraillé abrite le château de la Tour qui, à l’origine, faisait partie du système de défense du duché de Brabant face au comté de Namur. Le donjon, probablement érigé en moellons de grès au XIIe ou XIIIe siècle sur plan carré comporte trois niveaux, dont le dernier est surmonté d’une haute toiture d’ardoises. Le porche est orné des armoiries de Guillaume Salmier, capitaine d’une compagnie d’infanterie wallonne, également présentes audessus de la porte de la maison du bailli* à Gembloux.

Ittre/Virginal-Samme, la tour d’Hasquempont Sous l’Ancien Régime, Virginal était une terre franche* alors que Samme relevait de la mairie* de Nivelles. Le prévôt* de Sainte-Gertrude aurait possédé une seigneurie et des terres à Samme dont dépendaient les terres censales et des fiefs* dont faisaient partie la ferme ou cense* del Tour, aussi appelée cense del Tour d’Hasquempont. Ancien château également appelé « la Tourette », la tour d’Hasquempont a été érigée afin de défendre la vallée de la Senette au XIIe siècle. Elle s’intègre dans le système de protection créé par le duc de Brabant pour s’opposer aux incursions hennuyères et se rattachait à une ferme citée depuis 1440. Située dans une boucle de la rivière, la tour commandait le passage d’un gué et se présentait à l’origine sous la forme d’un donjon-porche qui s’ouvrait vers une cour fermée. De 259


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La tour d’Hasquempont à Virginal-Samme. © IPW

l’ensemble ne subsistent actuellement que la tour et un appentis perpendiculaire des XVe et XVIe siècles. De plan rectangulaire, la tour est édifiée en moellons et coiffée d’une bâtière d’ardoises. On y retrouve quelques traces de meurtrières ainsi que d’une porte cintrée. La tour a été l’objet d’une restauration par François Dandel, prévôt* de Nivelles au XVIIe siècle, comme l’atteste une inscription millésimée 1632 présente sur une des poutres du plafond au 3e niveau. 260

Jodoigne, les vestiges des fortifications Le passé médiéval de Jodoigne est lié au comté de Brugeron, une des nombreuses composantes nées du morcellement du pagus* de Hesbaye au Xe siècle. Possession du duc de Brabant Godefroid III en 1182, la seigneurie de Jodoigne bénéficia d’une charte d’affranchissement accordée par son successeur Henri Ier en 1194. Celui-ci confirma également l’échevinage en 1211 et ouvrit ainsi la voie à l’édification de remparts


Roman païs du duché de Brabant

Vestiges des remparts de Jodoigne. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

fortifiés entre 1211 et 1224. Le prince installa une ville neuve au pied du château et au nord de l’ancien centre domanial de Saint-Médard. Au même moment, Jodoigne devint le siège d’un des deux baillages* institués par le duc dans l’actuel Brabant wallon. La ville connut une relative prospérité commerciale à partir du XIIIe siècle et devint une ville de marché importante. Les guerres de religion entamèrent le déclin suite aux incendies et destructions de 1568, 1578 et 1588, des épidémies dont la ville fut victime en 1597 et 1632 et comme cela fut le cas pour la plupart de nos régions, des campagnes dévastatrices de Louis XIV dans la seconde moitié du XVIIe siècle. L’enceinte fut redressée en 1646 et de nombreuses constructions sortirent de terre à cette époque. De cette campagne de reconstruction, Jodoigne a conservé une belle unité architecturale et présente toujours de nombreuses façades en pierre de Gobertange, matériau régional de prédilection. Plusieurs tours des fortifications qui en comptaient huit ou neuf ont été détruites à la demande de Joseph II à la fin du XVIIIe siècle. Les portes et remparts furent rasés en 1821 et l’avant-dernière

tour disparut en 1901. Aujourd’hui, nous ne conservons que les vestiges d’une ultime tour se trouvant dans le jardin d’un immeuble de la rue Saint-Jean. L’édifice est accompagné d’un tronçon de rempart ; tous deux ont été classés en 1976. Des morceaux de murs de l’ancienne enceinte sont aussi conservés à l’arrière de la Vicomté et aux alentours du château de la Comté. Nivelles, la tour Simone L’histoire de Nivelles débute avec la fondation d’une abbaye au milieu du VIIe siècle. Au fur et à mesure de l’agrandissement du domaine et de la popularité d’un pèlerinage autour de la sépulture de sainte Gertrude, la ville prend de l’importance. Elle devient une des villes marchandes du duché de Brabant et atteint son apogée au XIIIe siècle lorsqu’une muraille de défense est érigée. Tout comme la plupart des villes du roman païs du duché de Brabant, Nivelles se trouve au sud des importantes terres brabançonnes et dès lors proches des comtés de Hainaut et de Namur. La période est aussi 261


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La tour Simone à Nivelles, récemment restaurée et réaménagée. © Musée communal de Nivelles

marquée par des luttes de pouvoir incessantes entre les abbesses de Nivelles, les ducs de Brabant et les bourgeois qui cherchent à s’émanciper de l’autorité seigneuriale. Au cours de l’Époque moderne, Nivelles est prise entre les feux des guerres de religion et des incessantes guerres européennes, bien qu’elle n’y joue aucun rôle stratégique. De l’enceinte urbaine, percée de sept portes, défendue par trois tours et précédée d’un fossé large et profond, il ne subsiste actuellement que la tour Simone. Classée en 1950, elle est le seul témoin des fortifications élevées au XIIIe siècle. Haute de 8 m et de plan semi-circulaire, elle est édifiée en grès, pierre blanche et calcaire et percée de meurtrières. Après l’abandon progressif de Nivelles comme position stratégique, la tour devient en 1689 la salle de réunion de la gilde des arbalétriers avant d’être abandonnée à la fin du XIXe siècle ; elle a fait l’objet de deux campagnes de restauration, en 1958 et 2006. Elle abrite aujourd’hui un plan en relief de la ville en 1600 qui permet de se rendre compte de l’état des murailles à l’époque. 262

Les terres franches et enclaves brabançonnes Braives/Fallais, le château de Fallais Au début du Moyen Âge, la localité de Fallais relevait de la Cour allodiale* de Liège. Le prince-évêque Wazon l’accorda en 1044 à la famille de Beaufort qui, à la fin du XIIIe siècle, prit le nom de Fallais. En 1276, Richard II de Beaufort, sire de Fallais, fit hommage de son bien au duc de Brabant Jean Ier en pleine guerre de la Vache et demeura depuis lors une enclave brabançonne en terres liégeoises. Passée entre diverses mains à partir de 1373, la seigneurie fut transmise en héritage à Charles le Téméraire en sa qualité de duc de Brabant. En 1501, Baudouin de Bourgogne, bâtard de Philippe le Bon, devint seigneur de Fallais. Au XVIIe siècle, la seigneurie fut revendiquée par les Provinces-Unies alors que les seigneurs hautains* y possédaient une haute cour de justice qui reconnut successivement comme chef de cens les échevins de Liège et le conseil souverain de Brabant. En 1614, le fief* fut


Roman païs du duché de Brabant

érigé en comté par les archiducs Albert et Isabelle, au profit du seigneur Herman de Bourgogne. En 1675, Louis XIV y fit un court séjour avant d’ordonner la destruction de deux tours du château. Situé au bord de la Mehaigne, le château de Fallais se présente aujourd’hui sous la forme d’un vaste quadrilatère gardé par quatre tours d’angle circulaires et entouré de douves. Sa physionomie résolument médiévale est trompeuse ; la forteresse a en effet subi une importante restauration menée par l’architecte gantois Auguste van Assche en 1881. Celui-ci préserva le dispositif d’ensemble mais sacrifia fortement le caractère de la bâtisse d’origine. L’édifice actuel a toutefois été construit entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Le châtelet d’entrée, précédé d’un pont en pierre, est limité par deux tourelles en poivrière. À gauche se trouvent le quartier et la tour de Bourgogne, détruits par les armées françaises en 1675 et reconstruits en 1881. À droite, le grand logis et la tour SaintJean, probablement du XVIe siècle mais profondément remaniés par van Assche. Le logis seigneurial occupe l’endroit

présumé du donjon d’origine construit au XIe siècle et englobé par la suite dans l’aile d’habitation. Une courtine relie l’aile sud à la tour Grignard, située à l’angle nord-est et bombardée en 1675 ; elle fut reconstruite en 1757 pour servir de pigeonnier. Les constructions de la basse-cour comprennent une vieille grange et des écuries et formaient autrefois une esplanade extérieure, elle aussi cernée de douves. Charleroi/Gosselies, la chapelle Notre-Dame de Grâce Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi ou Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche* relevant du duché de Brabant. Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche* fut reconnu par le duc de Brabant en 1597.

Le château de Fallais à Braives. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Située place des Martyrs, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval de Gosselies. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs de Gosselies, dont les armes sont encore inscrites au-dessus de l’entrée. La chapelle Notre-Dame de Grâce conserve un témoin de l’appartenance de la localité aux Pays-Bas espagnols. Ce petit oratoire en moellons de grès et pierre calcaire a été bâti dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformé en habitation au siècle suivant. Sur la façade, la porte principale est surmontée d’un arc en anse de panier portant les armes des comtes de Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer, la famille Sainte-Aldegonde remonte au XIIe siècle et migre au XVe siècle vers la Flandre où ses membres s’impliquent dans la politique espagnole. Deux d’entre eux deviennent conseillers de Charles Quint. Le comte Maximilien de Sainte-Aldegonde, conseiller des archiducs Albert et Isabelle, reçoit en effet l’ordre de la Toison d’Or et est promu comte du Saint-Empire le 4 mai 1605.

La tour de l’ancien château de Gosselies, siège d’une enclave brabançonne. © IPW

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Ham-sur-Heure-Nalinnes/Cour-sur-Heure, la château-ferme de Cour-sur-Heure Partie du domaine agricole de l’abbaye de Lobbes en 868, la terre de Cour-sur-Heure en est détachée à partir de 960 et devient, à la fin du XIIIe siècle, un franc-alleu* noble des sires de Morialmé relevant de la Cour féodale* de Brabant jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. L’un d’eux, Nicolas de Condé, en fit un fief* de reprise de la Cour féodale* de Brabant. Cour-surHeure devient dès lors une seigneurie franche enclavée entre le comté de Namur et la principauté de Liège. Comme pour toute terre franche*, les habitants de Cour-sur-Heure étaient exemptés de payer l’impôt aux États de Brabant. Situé en bordure du village, le domaine forme un vaste quadrilatère fortifié dont les bâtiments s’ordonnent autour de l’ancienne basse-cour, aujourd’hui cour rectangulaire. L’enceinte est cantonnée de quatre tours d’angle circulaires millésimées 1593. L’aile ouest est encadrée de deux tourelles coiffées d’une toiture d’ardoises en poivrière ; elle abrite les étables et présente en son centre un porche d’entrée ouvert de

Les armoiries des comtes de Sainte-Aldegonde entourées du collier de la Toison d’Or au-dessus de l’entrée de la chapelle Notre-Dame de Grâce à Gosselies. © IPW


Roman païs du duché de Brabant

deux portes charretières. En face, au milieu de l’aile nord, se situe le logis seigneurial du XVIIIe siècle, aujourd’hui englobé dans des dépendances de ferme construites au XXe siècle. Manage/Fayt-lez-Manage, le château de l’Escailles Autrefois enclavée dans la seigneurie hennuyère de Fayt, l’ancienne terre franche* de l’Escailles est attestée depuis le XIVe siècle et relève du duché de Brabant. Le château actuel a été construit vers le milieu du XVIIIe siècle et se présente sous la forme d’un double corps de logis en U édifié en briques peintes, calcaire et grès. La façade arrière s’ouvre sur un grand parc et un étang au bord duquel se trouve une pierre commémorative du passage en 1739 de l’archiduchesse MarieÉlisabeth, gouvernante des Pays-Bas autrichiens. Née à Linz le 12 décembre 1680 et fille de l’empereur du Saint-Empire Léopold Ier, elle est nommée gouvernante des Pays-Bas en 1725 par son frère, l’empereur Charles VI (1711-1740). Elle fit agrandir le château de Mariemont, où elle décéda le 26 août 1741. Le château de l’Escailles est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite. Visé/Argenteau, le château d’Argenteau Argenteau était à l’origine une seigneurie libre et mouvante de l’Empire dont les détenteurs relevèrent toutefois par la suite des ducs de Brabant. Cette seigneurie trouva son origine dans le château fort construit en bord de Meuse à un endroit stratégique et qui constituait alors une terre franche* brabançonne. Jusqu’en 1594, les habitants étaient exemptés de toute redevance envers le souverain. La forteresse fut de tous temps le témoin des relations conflictuelles entre Liège et le Brabant. Si, au XIe siècle, le prince-évêque y possédait un droit de garnison et si un seigneur d’Argenteau participa en 1213 à la bataille de Steppes dans les rangs liégeois, les troupes du prince-évêque s’emparèrent du château au XIVe siècle alors qu’il était tenu par un sénéchal du duché de Limbourg. Au XVIe siècle, Liège contesta aux Pays-Bas la souveraineté sur la seigneurie qui fut prise et reprise par les Hollandais et les Espagnols pendant la guerre de Trente ans (1618-1648) ; le château fut détruit par les troupes de Louis XIV en 1674. Construit sur un rocher dominant le fleuve en face du village de Hermalle, le premier château d’Argenteau date du XIe siècle et occupait alors une plate-forme étroite et fortifiée dont l’accès se faisait par un pont-levis remplacé au XVIIIe siècle par un pont à deux arches. Doté de plusieurs tourelles, il abritait le logis du seigneur, une salle d’armes, une chapelle castrale et des casernes. En 1343, le seigneur Thierry d’Argenteau le reconstruit une première fois ; la forteresse fut toutefois déjà détruite par les Liégeois en 1347. Elle est relevée à la fin du siècle par Renaud IV et subsiste jusqu’au siège mené par les Espagnols en 1634. À nouveau partiellement détruit, le château est mis en vente en 1671 et acheté par le comte de Clermont. Le siège mené par les armées françaises en 1674 sonne le glas de la forteresse médiévale. Le nouveau propriétaire entame ainsi la construction d’un château de plaisance en 1683, à l’emplacement des anciennes casernes de garnison.

Passablement remanié au XIXe siècle, il est à nouveau agrandi vers 1925, est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

Braine-l’Alleud, deux bornes limitatives du duché de Brabant Au Moyen Âge, Braine-l’Alleud comptait plusieurs seigneuries dont l’une des plus importantes était un fief* ducal aux mains des châtelains de Bruxelles qui y créèrent une franchise* en 1218. Le territoire de la localité conserve deux bornes liées aux périodes bourguignonne et espagnole du duché de Brabant. La première, dite « borne de Marie de Bourgogne », est située dans l’enceinte du prieuré Notre-Dame de Jéricho ou de la Rose, appelé aussi chapelle de l’Ermite ou du VieuxMoûtier. Cet endroit est signalé depuis 1131 lorsque le duc de Brabant Godefroid Ier le Barbu céda le terrain à l’abbaye de Gembloux. Le nom de la borne fait référence à la duchesse de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne (1457-1477-1482) et est liée à l’ancien abornement de la forêt de Soignes. Son mariage avec l’archiduc Maximilien d’Autriche ouvrit la voie à un regroupement des territoires des Pays-Bas à la fin du XVe siècle : mère de Philippe le Beau à qui elle transmit la Bourgogne en héritage, elle fut également la grand-mère de Charles Quint.

La borne dite « de Marie de Bourgogne » dans l’enceinte du prieuré Notre-Dame de Jéricho à Brainel’Alleud. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La borne du Culot à Braine-l’Alleud. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La seconde borne, dite « borne du Culot » ou « borne de la Franche Garenne » , date de l’époque de Charles Quint. Située rue du Cuisinier, elle est l’héritière d’un bornage voulu par l’empereur en 1520 et devant nouvellement marquer les limites de la forêt de Soignes. Ce bornage d’envergure ne fut achevé qu’en 1556 sous le règne de Philippe II ; on compte alors 4171 bornes. Les premières furent placées en 1523 et arboraient la croix de Bourgogne. La borne du Culot tire son nom du fait qu’elle se trouvait alors dans le hameau du Culot et est un des rares témoins des procédés de bornage au XVIe siècle. Elle est aujourd’hui le dernier exemplaire de grand format marqué de la croix de Bourgogne que nous ayons conservé et a, à ce titre, a fait l’objet d’une procédure de classement aboutie le 6 avril 2012. 266

D’autres traces liées au roman païs du duché de Brabant De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé brabançon parmi lesquels ceux cités ci-après. 1.

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Aiseau-Presles/Aiseau, vestiges de l’ancien château réédifié en 1721 sur les bases d’un édifice médiéval par le marquis d’Aiseau et détruit par les Français en 1794. Dalle calcaire de 1722 aux armes des princes de Gavre. Braine-l’Alleud, église Saint-Étienne , tombe de Philippe de Witthem, seigneur de Beersel et Braine-l’Alleud. Braine-l’Alleud/Lillois-Witterzée, ferme del tour, siège


Roman païs du duché de Brabant

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d’un plein-fief relevant du duché de Brabant sous le nom de « court de Witterzée ». L’édifice abrite au Moyen Âge un lignage chevaleresque attesté à Witterzée depuis 1202 environ. Braives/Fallais, église Notre-Dame. Dalle d’Albert Pynssen-Vanderaa, bailli* et châtelain de Fallais. Braives/Fallais, moulin banal. Élevé sur un noyau du XVIIe siècle et remanié par la suite. Chastre/Blanmont, château de Blanmont, fief* de GrandLeez et arrière-fief de Perwez compris dans la mairie* de Mont-Saint-Guibert. Construit vers 1640 et modifié au siècle suivant, le château devient le siège d’une baronnie en 1751. Chastre/Cortil-Noirmont, tour des Sarrasins, vestige du château détruit en 1625 et témoin de la seigneurie de Noirmont, issue de l’héritage des Walhain. Chastre/Gentinnes, château de Gentinnes, domaine brabançon cité depuis le XIe siècle, érigé en baronnie en 1716 et reconstruit à cette époque. Chaumont-Gistoux/Bonlez, château de Bonlez, ancienne propriété des Walhain construit pour la première fois vers 1230 comme château fort, remanié plusieurs fois puis élevé en baronnie en 1634 avant d’être annexé au comté de Laurensart (duché de Brabant, mairie de Grez). Chaumont-Gistoux/Corroy-le-Grand, ferme du château, ancienne ferme-château fortifiée du sire de Vieusart (mairie Mont-Saint-Guibert). Vestiges d’une enceinte fortifiée et bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles disposés autour d’une vaste cour carrée. Chaumont-Gistoux/Dion-le-Val, château de Quirini, domaine d’origine médiévale (mairie de Mont-Saint-Guibert). Court-Saint-Étienne, chapelle Notre-Dame (hameau de Sart-Messire-Guillaume), chapelle d’origine castrale, en ruines. Gembloux/Corroy-le-Château, château de Corroy-leChâteau , forteresse de plaine du duché de Brabant construite dans la première moitié du XIIIe siècle par la famille des Brabant-Perwez passée en diverses mains. Ensemble imposant, reconstruit et remanié à plusieurs reprises au fil des siècles. Gembloux, maison du bailli*. Contre une tour du rempart, peut-être dépendance de l’abbaye et résidence du maïeur ou bailli* de Gembloux au XVIIIe siècle, nommé par l’abbé. Parties anciennes du XVIe siècle dont une tour millésimée de 1589 aux armes de Guillaume de Salmier. Genappe/Baisy-Thy, château de Baisy-Thy (XVIIeXVIIIe siècles), héritier d’une très ancienne seigneurie dont le fief* relevait des seigneurs d’Héverlée (duché de Brabant, pays d’Héverlée). Genappe/Bousval, château de la Motte, seigneurie médiévale relevant de Rumst (duché de Brabant, margraviat d’Anvers, pays de Rumst), reconstruit en 1760. Possession successive de Paul de Rameau, résident du prince de Liège à la cour de Bruxelles et de ses successeurs, titulaires de

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charges au duché de Brabant. Porche, pierre tombale de Paul le Rousseau, seigneur de la Motte décédé en 1664. Genappe/Houtain-le-Val, château, anciennement appartenant à la famille de Houtain, racheté comme fief* du duché de Brabant ; nombreux remaniements depuis. Genappe/Vieux-Genappe, église Saint-Géry. Dalle funéraire du seigneur Jean Charles Godefroid, bailli* et mayeur de Promelles, 1745. Grez-Doiceau/Archennes, ruines et vestiges du château de la Motte, fief* brabançon (fouilles réalisées par le Service public de Wallonie, vestiges au musée de Grez-Doiceau). Grez-Doiceau/Archennes, château d’Archennes (XVIIIe siècle), successeur d’une seigneurie vassale du duché de Brabant érigée en domaine indépendant au XVe siècle. Grez-Doiceau/Bossut-Gottechain, ferme du seigneur (Brabant, mairie de Grez). Ancien manoir de la famille Amezaga, seigneurs de Bossut, construit du XVIe au XVIIIe siècle. Grez-Doiceau, château de Piétrebais, vestiges médiévaux dans le donjon, siège d’un fief inféodé au Brabant et dont les parties les plus anciennes ont été érigées au XIIIe siècle par les comtes de Grez, appartenant à la familia du duc de Brabant. Grez-Doiceau/Gastuche, château de Laurensart, seigneurie médiévale de Sart (comté ou mairie de Grez) élevé au rang de comté de Laurensart par Charles II d’Espagne en 1674. Château fort entouré de douves souvent remanié au fil des siècles. Hannut/Grand-Hallet, église Saint-Blaise. Dalle de Jean de Paheau, « capitaine et chef d’infanteries wallonnes pour le service de sa majesté » (1670). Hannut/Lens-Saint-Rémy, église Saint-Rémy . Dalle de la famille de Chentinne (1700). Albert de Chentinne fut secrétaire de la surintendance du roi à Bruxelles et agent des États du haut quartier de Gueldre. Hannut/Trognée, église Saint-Trudon. Dalle de Jean et Philippe de Grimont, seigneurs de Trognée ( Jean : colonel et brigadier des armées des États généraux des Provinces-Unies / Philippe : colonel au service de sa majesté impériale). Hélécine/Linsmeau, château féodal des comtes de Linsmeau, manoir d’un fief* brabançon plusieurs fois remanié mais conservant des parties du XIVe et du XVIe siècle. Hélécine/Neerheylissem, château héritier d’un alleu* des XIIe-XIIIe siècles qui fut inféodé* au Brabant (noyau du XVIIe siècle, remanié par la suite). Incourt/Opprebais, ferme du château , vestiges du château médiéval mentionné en 1440, pion défensif du duché de Brabant aux mains du lignage chevaleresque du lieu. Incourt/Opprebais, église Saint-Aubin, dalle de Fontigny-Dommartin, mayeur de Geest-Gérompont. 267


Sur les traces des anciens ÂŤ pays Âť de Wallonie

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Roman païs du duché de Brabant

Vue aérienne des ruines de Villers-la-Ville. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

31. Ittre, ancienne brasserie banale. Pierre de fondation aux armes du seigneur d’Ittre Guillaume de Rifflart. 32. Jodoigne, chapelle Notre-Dame du Marché , tombe de Winant de Glymes, seigneur de Jodoigne. 33. Jodoigne, vestiges du château de la Comté (donjon du XIIIe siècle) présents au sein de la bâtisse construite à partir de 1729. 34. Jodoigne, château de la Vicomté, ancien fief du Brabant cité depuis 1412 et demeure entre 1643 et 1720 des vicomtes de Jodoigne, titre créé par l’empereur du SaintEmpire Ferdinand III. 35. Jodoigne, ferme de la Comté ou de la Franche Comté, dépendance du château de la Vicomté. 36. Jodoigne/Mélin, grande cense* du seigneur ou ferme de Rebais, siège de la seigneurie de Mélin, créée en 1284 par le duc Jean Ier de Brabant (nombreux remaniements). 37. Jodoigne/Saint-Rémy-Geest, église Saint-Rémy, dalle funéraire de Raes de Fontenoy, mayeur de Geest-Gérompont. 38. Lasne/Ohain, château remanié du XVIIe au XIXe siècle mais ancien siège d’une seigneurie brabançonne engagée pour la première fois en 1299-1300 par le duc Jean II. Propriété au XVe siècle de Jean Hinckaert, bâtard de Brabant et de ses successeurs jusqu’au siècle suivant. Bâtiments aujourd’hui datés des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. 39. Les Bons Villers/Mellet, donjon de Mellet . Ancien donjon médiéval sans doute de la fin du XIIIe siècle et accolé à un château de plaisance au XVIe siècle. Siège d’un fief* brabançon, le château fut occupé au Moyen Âge par les seigneurs de Mellet, qui possédaient également le fief* voisin de Biemellet, enclave namuroise. 40. Lincent/Racour, avouerie* de Racour. La seigneurie appartenait au duché de Brabant. En 1229, le duc Jean Ier accorda une rente annuelle, créant une avouerie* qui se maintint jusqu’à la Révolution. Bâtie dans la seconde moitié du XVIe siècle par le vicomte de Montenaken, avoué de Racour et alors appelée « de recht bank » (le ban de justice). Construction remaniée en 1811. 41. Mont-Saint-Guibert/Corbais, tour de Griffon du Bois ou tour des Sarrasins, du nom du vassal* des Walhain (mairie Mont-Saint-Guibert). Donjon roman de la première moitié du XIIIe siècle. 42. Mont-Saint-Guibert/Hévillers, château de Bierbais , ancien château du lignage noble de Bierbais-Bierbeek, inféodé* au duché de Brabant au XIIIe siècle Entièrement reconstruit à la fin du XVIIIe siècle, il en subsiste un vieux donjon d’habitation des XIIe-XIIIe siècles ; chapelle castrale Sainte-Croix, éléments d’origines de la même époque. 43. Nivelles/Bornival, ferme du seigneur ou « cinse du Castia », siège d’une seigneurie vassale* du duché de Brabant (baillage de Nivelles) mentionnée au XIIIe siècle et possédé jusqu’au XVe siècle par la famille de Bornival qui s’était mise au service du duc de Brabant. 270

44. Orp-Jauche/Jauche, château de Jauche , héritier d’une riche seigneurie féodale passée entre diverses mains et citée depuis 1100 au moins. Le complexe fut reconstruit au XVIIe siècle et fortement réaménagé après 1715. 45. Orp-Jauche/Noduwez, tour Gollard, vestige médiéval d’un château disparu, siège d’une seigneurie de la famille chevaleresque du même nom relevant du duc de Brabant. Le premier seigneur mentionné en 1264 est vassal des sires de Jauche. 46. Ottignies-Louvain-la-Neuve/Céroux-Mousty, donjon et ferme de Moriensart , seigneurie incluse dans le duché de Brabant (mairie de Genappe), érigée en baronnie en 1657 pour la famille espagnole des Coloma. 47. Ottignies-Louvain-la-Neuve/Ottignies, château d’Ottignies , domaine ducal du Brabant donné en fief depuis le XIIe siècle à une famille d’Ottignies et passé entre diverses mains depuis. 48. Perwez/Malèves-Sainte-Marie-Wastinnes, église SaintUlric-et-Sainte-Cornélie, tombe de Louis de Stradiot, bailli* de Nivelles et du Brabant, homme d’armes de Charles Quint. 49. Ramillies/Huppaye, ferme du Grand Château, fief* cité au XIIe siècle. 50. Rixensart, château de Rixensart , siège d’une seigneurie mentionnée depuis 1217 et reconstruit au XVIIe siècle par le comte de Bruay après avoir été notamment possession des Croÿ et des Grave. 51. Rixensart/Rosières, ferme de Woo ou de Rosierbois, siège d’une petite seigneurie tenue en fief* du duché de Brabant. 52. Sombreffe, château de Sombreffe , ancien fief* de la famille des Sombreffe, vassaux* du duc de Brabant et relevant de la Cour féodale* d’Aarschot. Vaste propriété fortifiée autour d’un donjon-porche ; éléments d’époques diverses. 53. Tubize/Clabecq, château « des Italiens » , à l’origine fief* de Gaasbeek (Brabant, mairie de Gaasbeek). 54. Villers-la-Ville/Marbais, château fort du Châtelet, ancienne forteresse de la famille noble puis chevaleresque des Marbais. 55. Walhain/Nil-Saint-Vincent, tour de Vaux ou tour d’Alvaux , ruines de la résidence seigneuriale de Vaux bâtie peu après 1199 et dont la seigneurie relevait du duc de Brabant. À côté, moulin des XVIIIe et XIXe siècles, cité depuis 1536 et unique vestige des dépendances de l’exploitation domaniale. 56. Walhain/Walhain-Saint-Paul, ruines de l’ancien château de Walhain , seigneurie au service du duc de Brabant. 57. Waterloo, chapelle royale vouée à saint Joseph et sainte Anne, en faveur de la descendance du roi d’Espagne. 58. Wavre/Limal, grande maison du bailli*, ancienne résidence des baillis* de la baronnie locale. 59. Wavre, ferme de l’Hosté, auparavant ferme de la seigneurie de Wavre, cartouche de 1767 aux armes de Looz-Corswarem.


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie DUCHÉ DE LIMBOURG ET PAYS D’OUTREMEUSE


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1. Anthisnes 2. Aubel 3. Baelen 4. Blegny 5. Dalhem 6. Dison 7. Esneux 8. Eupen 9. Herve 10. Kelmis - La Calamine 11. Limbourg

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12. Lontzen 13. Neupré 14. Olne 15. Pepinster 16. Plombières 17. Raeren 18. Sprimont 19. Thimister-Clermont 20. Verviers 21. Visé 22. Waimes

23. Welkenraedt


DUCHÉ DE LIMBOURG

Le duché de Limbourg

Moins connu dans la mémoire collective, le petit duché de Limbourg n’en est pas moins important sur l’échiquier géopolitique européen au Moyen Âge. Comté à l’origine, il tire ses origines de l’ancien domaine royal de Baelen dans lequel le seigneur Frédéric, cadet de la maison de Luxembourg, érigea une forteresse sur les hauteurs de Limbourg-sur-Vesdre en 1020. Cet important seigneur local possédait également la terre de Sprimont et était l’avoué* des abbayes de Saint-Trond et de Stavelot-Malmedy. En 1046, il reçut de l’empereur Henri III le titre de duc de Basse-Lotharingie. Son fils Henri IV (†1119) est considéré comme le véritable fondateur de la dynastie limbourgeoise : il domina les terres de la vallée de la Vesdre (LimbourgBaelen) et de l’Ourthe-Amblève (Sprimont) qui formèrent alors le comté de Limbourg. Au cours du XIIe siècle, le territoire passa plusieurs fois entre les mains des successeurs de Henri, qui continuèrent à porter le titre ducal et entre les mains de la maison de Louvain. C’est cette volonté des comtes de Limbourg de porter le titre ducal qui fut à l’origine du titre de « duc de Limbourg ». En 1126, le duc Waleran de Limbourg devint comte de Luxembourg grâce à son mariage avec Ermesinde. En 1283, la dernière duchesse de Limbourg Ermengarde mourut sans descendance et entraîna une guerre de succession dont le duc Jean Ier de Brabant sortit vainqueur en 1288. À partir de cette date, bien que continuant à exister de facto et sans que soit modifiée la constitution intérieure du pays, le duché de Limbourg fut lié au duché de Brabant. Le duc de Brabant porte donc également le titre de duc de Limbourg. Après cette intégration, l’autonomie administrative et judiciaire du territoire limbourgeois subsista jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. C’est ainsi qu’il entra en 1430 dans les possessions des ducs de Bourgogne et devint, à l’Époque moderne, une des composantes des Pays-Bas espagnols en 1549 puis des Pays-Bas autrichiens en 1713. Le duché fut conquis par les troupes françaises et annexé à la République en 1795. Le territoire du duché s’étendait grosso modo au nord de la capitale, Limbourg-sur-Vesdre, entre la Meuse et Aix-la-Chapelle et comprenait cinq hauts-bans. Les hauts-bans de Baelen, Walhorn et Montzen constituaient l’essentiel de nos actuels cantons germanophones ; le haut-ban de Herve, appelé quartier wallon, s’étendait à l’ouest du territoire ; plus bas, le haut-ban de Sprimont formait une enclave séparée du reste du duché entre les principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy et comprenait sept seigneuries dites « au-delà des bois ».

Limbourg, le site de la ville haute Limbourg fut dès l’origine la capitale du comté et du duché du même nom et a toujours été une petite ville fortifiée installée sur un promontoire rocheux dominant une courbe de la Vesdre. La ville naquit aux alentours de 1020 lorsque Frédéric de Luxembourg, membre de la maison d’Ardenne-Verdun et futur duc de Basse-Lotharingie, édifia la forteresse de

Limbourg qui donna son nom à la nouvelle principauté territoriale, qui ne prit le titre de duché qu’au cours du XIIe siècle. La ville haute vécut des siècles durant au rythme de son duché, de ses appartenances successives et des nombreuses guerres européennes dont il fut le centre. La forteresse fut ainsi ruinée par onze sièges et huit incendies dont un siège de deux mois mené 273


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Vue aérienne de la ville haute de Limbourg-sur-Vesdre. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

en 1101 par l’empereur d’Allemagne Henri IV ou encore celui mené par les Liégeois en guerre contre le duc de Bourgogne en 1465. Les malheurs se poursuivirent jusqu’en 1703 lorsque, près d’un quart de siècle après la prise de la ville par Louis XIV, les troupes du commandant Marlborough bombardèrent la ville. Limbourg se releva petit à petit de ses ruines sous le gouvernement autrichien qui mit définitivement fin au rôle de position défensive et stratégique de la ville. Reconnue dans son entièreté patrimoine exceptionnel de Wallonie depuis 1993, la ville haute de Limbourg est un musée à ciel ouvert, une plongée dans un passé glorieux qui fait de cette tranquille bourgade de la vallée de la Vesdre une des plus importantes places fortes médiévales de Wallonie et le siège d’une capitale d’un État disparu. Nombreuses sont les traces qui encore aujourd’hui attestent de ce passé.

Les vestiges des fortifications Dès l’entrée dans Limbourg, par le Thier, deux massives tours en moellons couronnées de créneaux accueillent le visiteur. Bien que datant du XIXe siècle, l’une d’elle comprend une pierre de remploi millésimée 1707 et portant les lettres WB sous une couronne, initiales du major de Berset, commandant de la place forte entre 1705 et 1707. Non loin de là se trouve le site de l’ancien château de Limbourg, entièrement détruit par les troupes de Louis XIV. À l’entrée de l’actuel cimetière, la porte d’En-Bas est un ancien bastion de la forteresse. Une partie des remparts est toujours visibles, à proximité des casemates qui pénètrent dans la muraille, et constitue aujourd’hui une promenade qui suit le tracé de l’ancienne enceinte et de son chemin de ronde. À gauche de la porte de Caldenborg, l’ancien magasin à munitions construit à la fin du XVIIe siècle évoque lui aussi

Une tour de défense des fortifications de la ville-haute de Limbourg avec l’église SaintGeorges en arrièreplan. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les blasons de Caldenborg et de Barbieus au-dessus de la porte de l’ancienne réserve de munitions. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

le statut de place forte de Limbourg. Classé, ce monument comporte un linteau millésimé 1631 et décoré des armoiries de Guillaume de Caldenborg, maïeur* de la haute cour, haut drossard*, lieutenant des fiefs* et député des États du duché de Limbourg et de sa seconde épouse Anne-Marie de Barbieus. Les institutions de l’ancien duché La place Saint-Georges est le centre névralgique de la ville depuis le Moyen Âge. En son centre se trouvait l’ancienne halle ou maison de ville construite en 1446 et où se réunissaient les États du duché, les échevins de la Haute Cour, la chambre féodale, les juges et la chambre des tonlieux*. Le lieu fut détruit lors du passage des troupes françaises en 1675 et remplacé par l’hôtel de ville en 1687, appelé « arvô » par les Limbourgeois. Construit entre 1681 et 1687, le bâtiment

Le sceau de la ville de Limbourg au pied de la façade de l’ancien hôtel de ville. © IPW

Le blason et la devise de Mathias de Amezaga sur la porte de l’ancienne prévôté. © Ville de Limbourg

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accueillait les autorités communales et judiciaires, les États se réunissant alors à Henri-Chapelle 18. Au centre de la clé de voûte du passage couvert se trouve un blason représentant la croix de Bourgogne et le millésime 1681. Une grande dalle provenant de l’ancienne halle se trouve dans le bas de la façade au niveau du sol et porte quant à elle le sceau de la ville et l’inscription « Sigillum ville Lemborgensis » Derrière l’église, la porte de la prévôté* porte encore les armes de Mathias de Amezaga (1615-1666), prévôt* de Limbourg en 1652 et abbé de Rolduc en 1664. La clé est accompagnée de la devise du prévôt* « DOMINUS PROVIDEBIT ». Cette porte s’ouvre sur un jardin à gauche de l’édifice de culte et constitue le seul vestige encore conservé de la prévôté* de Limbourg. 18

Voir p.278-279.


Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

De nombreuses traces dans l’église Saint-Georges Adossée à la muraille est et semblant plonger dans la vallée, l’église Saint-Georges est remarquable à plus d’un titre. Construite en style gothique au XVe siècle à partir de l’ancienne chapelle castrale du XIIe siècle, elle a subi depuis plusieurs modifications, notamment suite aux destructions françaises de 1675 et à un incendie survenu en 1834. Mémoire de la ville haute, l’église compte, outre plusieurs pierres tombales de dignitaires, plusieurs traces de l’ancien duché de Limbourg : - à l’entrée de la tour, sur le linteau de la porte d’accès, se trouvent la croix de Bourgogne et le lion de Limbourg ; - une armoire offerte par l’empereur Joseph II se trouve dans la sacristie. Elle a été offerte à la ville après un

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incendie ayant détruit le mobilier la nuit de l’arrivée de l’empereur à Limbourg. Elle comporte les armoiries de Joseph II et l’inscription dédicatoire « IOSEPHUS SECUNDUS IMPERATOR REGALI BENEFICENTIA RESTAURAVIT » ; pierre tombale d’Albert de Coulons, maïeur* de la Cour de Neuberg et procureur de la Haute Cour du duché de Limbourg, 1699 ; pierre tombale de Mathias de la Saulx, maïeur* et lieutenant drossard* du duché de Limbourg ; pierre tombale de Bartholomé Ulrich, capitaine d’une compagnie libre pour sa majesté catholique, 1668 (évoque le roi d’Espagne Charles II, duc de Limbourg) ; pierre tombale de Nicolas Torner, lieutenant de la compagnie des invalides au service de sa majesté impériale et

Les armoiries du duché de Limbourg sur l’église Saint-Georges de Limbourg. Photo de 1942. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Vue de l’église Saint-Georges et des remparts de Limbourg depuis le cimetière. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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catholique, 1723 (évoque l’empereur germanique Charles VI, duc de Limbourg) ; pierre tombale de Henry de Caldenborg, greffier puis maïeur* de la Haute Cour de justice du duché de Limbourg, 1605 ; pierre tombale de Pierre-Henri Dautzenberg, lieutenant capitaine au service de Sa Majesté Impériale ; pierre tombale de Guillaume de Bibaus, échevin de la Haute Cour de Limbourg et seigneur de Harsin, 1723 ; pierre tombale de Pierre Hubin de Gulchen, avocat au conseil de Brabant, 1652 ; pierre tombale de Jean-Guillaume Poswick, commissaire à la chambre féodale du duché de Limbourg, 1762 ; pierre tombale de Pierre Blancheteste, écuyer et échevin de la Haute Cour du duché de Limbourg, 1621.

Welkenraedt/Henri-Chapelle, l’hôtel de la Couronne Henri-Chapelle est pour la première fois mentionné dans une charte de 1172. En 1263, le duc de Limbourg Waleran IV élève la localité au rang de franchise* avant de devenir seigneurie hautaine* en 1384 et d’être engagée à Jean de Gronsveld, 278

drossard* du duché de Limbourg. Elle appartient également à partir de 1644 à Nicolas de Croonenborg, lieutenant-colonel au service de l’Espagne. Situé au centre de la localité, l’hôtel de la Couronne est une ancienne auberge dont les bâtiments datent du début du XVIIIe siècle comme l’indique le millésime 1706 présent sur un panneau orné d’une couronne et des lettres GG. Un autre panneau armorié, présent sur le linteau de la porte de la façade côté cour, est lui aussi frappé de la couronne et du millésime 1704. Construits en moellons de calcaire, les bâtiments forment un L et sont éclairés par des fenêtres au linteau bombé à clé datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La cour est accessible par un portail daté de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle. Le bâtiment est pourtant plus ancien, une auberge à l’enseigne In den croon est citée en 1637 comme appartenant à Gérard Goor, maïeur de la cour foncière du Ruyff. Le choix en 1704 de l’hôtel comme lieu de réunion des États fut l’occasion d’une restauration complète de l’ensemble. En effet, l’hôtel était le lieu le plus fréquent de réunion des États du duché de Limbourg. Jusqu’en 1777, chaque composante du duché possédait ses États particuliers (duché de Limbourg, comté de Dalhem, comté de Fauquemont et seigneurie de Rolduc). Par une ordonnance de Joseph II du 29 janvier 1778, tous furent réunis en un seul corps. Les États se réunissaient


Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

L’hôtel de la couronne à Henri-Chapelle. Sur la façade, on peut voir une pierre armoriée représentant la couronne et la date de 1706, ainsi que le nom de MarieThérèse. © IPW

dans la pièce qui, encore aujourd’hui, porte le nom de « salle des États ». Jusqu’en 1696, la cour féodale* du duché se réunissait aussi souvent à Henri-Chapelle, endroit plus central des terres limbourgeoises et dès lors plus facilement accessible par tous. Un tribunal souverain fut également établi à l’hôtel de la Couronne après l’inauguration en 1703 de Charles III d’Espagne en tant que duc de Limbourg.

Les États du duché de Limbourg et des pays d’Outremeuse ont connu au cours de leur histoire quatre formes distinctes : - les États provinciaux, à la base desquels se trouvent les quatre chefs-villes du duché : Limbourg, Fauquemont, Rolduc et Dalhem ; - les États régionaux de Brabant et de Limbourg, à partir de 1356 ; - les États généraux, à partir de 1465 ; - les États fédéraux à partir de 1743 où les députés des différents pays s’assemblent sur un plan fédératif. Le duc de Brabant, en sa qualité de duc de Limbourg, convoque les États. Ceux-ci regroupent des représentants du clergé (représentants des abbayes de Rolduc et de Val-Dieu entre autres), des représentants de la haute noblesse du duché et enfin de la paysannerie. Ils possèdent des pouvoirs constitutionnels, judiciaires, militaires ainsi qu’en matière d’administration locale. Au contraire des États des autres composantes des Pays-Bas bourguignons et espagnols, les villes ne sont ici pas représentées.

Herve, le collège royal Marie-Thérèse Le domaine rural de Herve fut un des noyaux constitutifs du comté puis du duché de Limbourg. Vers 1270, la bourgade fut élevée au rang de ville par le duc de Limbourg Waleran IV : ses habitants furent réputés bourgeois et une cour de justice de la franchise* de Herve fut instituée. La ville possède un château fort à côté de l’église dont la tour-donjon servait de refuge. La franchise* fut élevée en seigneurie hautaine* en 1655 et passa dès l’année suivante des les possessions de Robert d’Aspremont-Lynden dont les descendants restèrent seigneurs jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La position centrale de Herve attira toutes les attentions du pouvoir central qui aurait voulu en faire la nouvelle capitale du duché de Limbourg ; sous le régime autrichien, elle devint ainsi le siège de divers organismes du duché sans en devenir le chef-lieu pour autant. Le collège royal Marie-Thérèse est encore aujourd’hui un des rares témoins de la politique religieuse et d’enseignement de l’impératrice, par ailleurs duchesse de Brabant et de Limbourg. Fondatrice de nombreux établissement d’enseignement à l’origine de nos athénées, Marie-Thérèse laisse son nom à bon nombre de collèges. La suppression de la Compagnie de Jésus décidée le 21 juillet 1773 par le pape Clément XIV provoqua dans les Pays-Bas autrichiens la suppression de dix-sept collèges tenus par les Jésuites. Cette décision papale incita Marie-Thérèse à créer des collèges royaux sur le modèle des collèges thérésiens autrichiens afin de les remplacer. Le collège royal Marie-Thérèse de Herve, actuellement le seul à toujours porter le nom de sa fondatrice, fut fondé le 9 mars 1777 par un décret qui ordonna de créer un certain nombre d’établissements dans les Pays-Bas autrichiens, dont un devait se trouver dans le duché de Limbourg. Mieux située au cœur de la province, la ville de Herve fut choisie au détriment de la capitale du duché. Les bâtiments du nouveau 279


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le collège royal Marie-Thérèse à Herve. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

collège englobent les constructions du refuge des Récollets de Bolland et furent inaugurés dès le 1er janvier 1778 par CharlesAlexandre de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas. Le collège fut supprimé dès 1794 par les troupes françaises qui réquisitionnèrent les bâtiments. En 1803, un établissement privé appelé « école spéciale » intégra les bâtiments qui renouèrent avec l’enseignement. L’appellation de l’institution évolua encore et fit à nouveau référence à sa fondatrice après l’indépendance de la Belgique : collège de Marie-Thérèse ou collège thérésien (1838), collège Marie-Thérèse (1872) et enfin collège royal Marie-Thérèse en 1927.

Herve/Bolland, le château de Bolland Le hameau de Bolland abrite un ensemble architectural exceptionnel, composé d’un château et de sa basse-cour, d’une ferme fortifiée, d’un moulin et d’une église. Jusqu’au XIVe siècle, l’endroit constituait une terre inféodée* relevant du marquisat d’Anvers, partie intégrante du duché de Brabant. Durant les trois siècles suivants, les seigneurs de Bolland ne cessèrent de revendiquer leurs biens comme terre franche* 280

Portrait de l’impératrice Marie-Thérèse conservé au collège royal de Herve. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

et furent protégés par les ducs de Limbourg. À partir de 1314, ils relevèrent leur fief* devant la cour féodale* du duc de Brabant au titre de marquis d’Anvers. Au XVIIe siècle, les seigneurs de Bolland décidèrent de se placer sous la protection des rois d’Espagne en leur qualité de ducs de Brabant et de Limbourg suite aux nombreuses guerres européennes. Le territoire devint dès lors une terre franche* rattachée au duché de Limbourg. La seigneurie possédait une haute cour de justice. La seigneurie fut citée pour la première fois en 1147 lorsque le premier sire de Bolland, Winand de Houffalize, s’installa à cet endroit. Le château actuel ne date pourtant essentiellement que du XVIIe siècle. On ne connaît toutefois que peu de choses sur sa construction, si ce n’est qu’une représentation peinte datée de 1642 et figurant sur une toile conservée dans l’église de Bolland nous renseigne sur l’aspect du domaine à l’époque. On y voit une forteresse entourée de douves et flanquée de trois tours. Dans la seconde moitié du siècle, l’édifice connaît plusieurs modifications. Louis XIV ordonne la destruction de la grosse tour de l’aile orientale pour punir le seigneur de Bolland de s’être lié au roi d’Espagne Charles II et les douves sont comblées en 1677. Les troupes françaises


Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

occupant le duché de Limbourg passeront à nouveau par Bolland le 20 septembre 1689 : le château est pillé et partiellement incendié. Aujourd’hui, il présente un dispositif en U autour d’une cour dessinant un fer à cheval et ouverte sur le parc. Il est encore ponctué de deux tours du XIIIe ou du XIVe siècle, comprises dans les bâtiments érigés au XVIIe siècle. Le château est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite. Fondée par les seigneurs de Bolland, l’église SaintApollinaire a été consacrée le 3 mai 1730. De style classique, elle a été construite entre 1714 et 1717 à l’initiative du curé de la paroisse. On peut y voir deux autels latéraux dédicacés par des seigneurs de Bolland en 1624 et 1643 et provenant de l’ancien édifice ainsi que plusieurs dalles funéraires parmi lesquelles celle de Jean d’Eynatten, seigneur de Bolland décédé en 1510.

Esneux, le château de la Tour et l’église Saint-Hubert

La dalle funéraire de Jean d’Eynatten dans l’église SaintApollinaire de Bolland. Photo de 1944. © KIK-IRPA, Bruxelles

La seigneurie d’Esneux était une des sept seigneuries au-delà des bois du duché de Limbourg, la plus importante d’entre elles. Son territoire était bien supérieur à celui de la commune actuelle et comportait plusieurs enclaves. Esneux appartenait avant 1140 à la famille de Duras puis passa entre divers mains avant d’être engagée à la famille d’Argenteau au XIVe siècle. Cette famille resta propriétaire de la seigneurie jusqu’en 1787 et éleva la terre en comté. Esneux possédait sa cour de justice, qui relevait de la Haute Cour de Limbourg, et une cour féodale* pour ses arrière-fiefs. Les sires d’Argenteau, comtes d’Esneux, possédaient une maison forte sur leurs terres. Le château de la Tour, siège du comté, barrait le passage entre l’Ourthe et la colline et défendait ainsi les positions du duché au sud de ses territoires. Aujourd’hui privé de sa cour intérieure, l’ensemble ne conserve plus que l’aile d’habitation construite entre les XVIe et XVIIIe siècles en moellons de grès et en calcaire. Le bâtiment est caractérisé par une toiture à la Mansart percée de lucarnes et par une tourelle d’angle en échauguette* de construction récente (1931) avec remploi d’éléments divers parmi lesquels une dalle funéraire d’un enfant d’Argenteau du XVe ou du XVIe siècle. Au nord se trouve la partie la plus ancienne du château millésimée 1582 ; la façade est est ornée de deux dalles armoriées de Guillaume II d’Argenteau et Jeanne d’Autel. De la tour qui donna son nom au château et qui fut détruite par une crue de l’Ourthe au XVIe siècle, nous ne conservons rien. L’église Saint-Hubert d’Esneux compte quant à elle plusieurs monuments funéraires parmi lesquels la dalle funéraire de Guillaume d’Argenteau et de ses deux épouses, datant de la première moitié du XVIe siècle. Située au mur dans le porche, elle a été taillée dans le calcaire de Meuse. On y trouve également la dalle de Gilles Martin Stassart, maïeur* du ban* de Sprimont (†1687). 281


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les armoiries de Jeanne d’Autel sur la façade du château de la Tour à Esneux. © IPW

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La pierre tombale de Guillaume d’Argenteau dans le porche de l’église Saint-Hubert d’Esneux. Photo de 1942. © KIK-IRPA, Bruxelles

Waimes, des bornes de l’ancien duché

Deux mentions relatives au duché de Limbourg

La baraque Michel et le territoire de Waimes sont riches en bornes-frontières 19. Parmi celles-ci, une borne de 1755 marque la limite entre les duchés de Limbourg et de Luxembourg. Elle se trouve quelque peu en aval de la source de la Helle entre les Wéz et les Waidages et est accompagnée de deux autres bornes datées de 1815 et 1830, au lieu-dit « trois bornes » marquant encore aujourd’hui la frontière entre Belgique, Pays-Bas et Allemagne. Plus loin se trouvent les bornes de l’Eupendergraben, situées le long du fossé entre le Spoorbach et la Getz. Ce fossé fut creusé en 1744 pour marquer la frontière entre le duché de Limbourg et le duché de Juliers, ancien duché du Saint-Empire romain germanique, membre du cercle de Westphalie*.

Sprimont, l’église Saint-Martin Citée depuis 760, l’église Saint-Martin passe au XIe siècle à l’abbaye de Stavelot. En 1286, elle est entièrement détruite et reconstruite par après ; encore aujourd’hui, elle domine le centre de l’agglomération. Elle est caractérisée par une imposante tour d’entrée surmontée d’une flèche octogonale du XVIIIe siècle. Parmi les quelques pierres tombales présentes dans l’édifice, la dalle de Bertin de Malmedy mentionne l’ancien duché. Située à l’extérieur, sur la façade nord, elle date de 1712 et a été taillée dans du calcaire de Meuse. On peut y lire « Sépulture de l’honorable Bertin de Malmedie, en son vivant juge en la chambre des Thols au duché de Limbourg, échevin de la haute cour de Louveigné (…) ».

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Une trace du duché en dehors de ses frontières : Liège, l’église Saint-Antoine Ancien lieu de culte des frères mineurs, l’église Saint-Antoine a été érigée au XIIIe siècle et parée d’une façade monumentale

Voir la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy.


Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

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La dalle funéraire de Jean de Ruischenberg dans l’église Saint-Antoine de Liège. © IPW

baroque en 1645 ; les bas-côtés ont quant à eux été reconstruits en 1670. Une pierre tombale encastrée au mur du collatéral sud de l’église mentionne l’ancien duché de Limbourg ainsi que Philippe IV d’Espagne. Ce mémorial a été érigé en 1623 par Jean de Ruischenberg en mémoire de son fils décédé cette année-là à l’âge de 18 ans. La composition aligne plusieurs blasons parmi lesquels, au centre, celui du jeune homme. Une inscription dédicatoire se trouve sur le cartouche inférieur et énonce les titres du commanditaire : « Jean de Ruischenberg, d’Oeverbach, maréchal héréditaire du duché de Limbourg, maréchal héréditaire de Rochette, avoué* de Fléron, officier militaire de sa majesté catholique et de l’électeur de Saxe ».

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D’autres traces liées au duché de Limbourg

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De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé limbourgeois parmi lesquels ceux cités ci-après.

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Chemin du duc, ancienne route reliant le duché de Limbourg à Rolduc. Anthisnes/Tavier (Baugnée), ferme de Baugnée. Ancien château de Baugnée, elle était le siège de l’une des sept « seigneuries au-delà des bois » du duché de Limbourg

connue depuis le XIVe siècle. Bien de nombreuses familles en furent propriétaires sous l’Ancien Régime parmi lesquelles celle du seigneur Arnould III de Bolland. Anthisnes/Tavier (La Chapelle), château-ferme de La Chapelle, siège de la seigneurie de Tavier, une autre des « seigneuries au-delà des bois ». Mentionnée depuis le XIIe siècle, la maison forte actuelle comprend des bâtiments des XVe et XVIe siècles. Anthisnes/Tavier (Le Sart), ferme-donjon du Sart, siège d’une des seigneuries limbourgeoises « au-delà des bois ». Les seigneurs du Sart furent les avoués de la terre stavelotaine de Hody à partir de 1444. Anthisnes/Tavier, ferme-château de Tavier, siège d’une des sept seigneuries « au-delà des bois », construite essentiellement au XVIIe siècle. Le premier seigneur de Tavier mentionné fut le seigneur Jean de Villers-aux-Tours en 1406, personnage important également propriétaire de la seigneurie du Sart. Anthisnes/Villers-aux-Tours, château de la Heyd, siège d’une autre seigneurie « au-delà des bois » relevant de la Cour féodale de Limbourg. Baelen, château de Vreuschemen , siège d’une seigneurie citée à partir du XVe siècle. Petit château de plaisance, propriété de la famille seigneuriale du même nom pendant près de quatre siècles et probablement construit à l’emplacement d’une autre construction. Dalhem/Neufchâteau (Wodémont), château et ferme de Wodémont, terre de la seigneurie de Neufchâteau passée notamment entre les mains des Hoen-Neufchâteau et des Gulpen. Petite seigneurie « en deçà des bois » du duché de Limbourg aux confins des pays d’Outremeuse. Dalle armoriée de J. de Gulpen portant la devise de la famille. Dalhem/Neufchâteau (Gros-Pré), moulin banal de la terre et seigneurie de Neufchâteau. Panneau armorié Hoen-Neufchâteau et Gulpen ; armes de la famille du comte de Gulpen, seigneur de Wodémont. Esneux (Beauregard), ferme de Beauregard, propriété des comtes d’Esneux (reconstruite au XIXe siècle). Esneux (La Vaux), château de La Vaux , érigé en enclave du duché de Limbourg, fief issu probablement du bien patrimonial des comtes d’Esneux. Esneux/Hony, « La tour », siège d’un fief* relevant d’Esneux, une des sept seigneuries « au-delà des Bois » et résidence d’une famille noble aux XIIIe et XIVe siècles. Eupen, burg Stockem , siège d’une seigneurie citée depuis le milieu du XIVe siècle. Vaste château-ferme présentant un portail d’entrée flanqué de tourelles circulaires donnant accès à une grande cour bordée de plusieurs bâtiments. Herve/Battice, château-ferme de Crèvecœur, reconstruit vers 1642 par Guillaume de Caldenborg, lieutenant des fiefs* et drossard* du duché de Limbourg et siège de la seigneurie hautaine* des bans* de Herve, Charneux et Thimister depuis 1644. Vaste construction de style Renaissance mosane du XVIIe siècle formée de trois ailes flanquées de deux tours carrées. Sous le porche, grand bac 283


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en calcaire surmonté d’une dalle armoriée Caldenborg (1643) ; pierre similaire de 1642 dans l’aile ouest. Herve/Bolland, ferme et château Les Cours ou Lognay. Résidence de nombreux baillis* de Bolland. Aujourd’hui, bâtiments des XIXe et XXe siècles. Herve/Charneux, ancienne brasserie banale. Noyau du XVIe siècle largement transformé au XVIIIe siècle. Linteau millésimé 1567 portant les emblèmes du brasseur. Herve/Charneux, château de Haméval ou vieux château de Charneux, ancienne propriété allodiale élevée en fief* par les archiducs Albert et Isabelle. Maison forte de plan rectangulaire reconstruite au XVIIe siècle. Kelmis/Hergenrath, château d’Eyneburg , rare château du duché de Limbourg implanté comme celui de Limbourg, sur une éminence. Limbourg/Bilstain (Villers), ferme de Bougnoulx, siège de la seigneurie de ce nom, acquise en 1614 par Guillaume de Caldenborg, maïeur* de la Haute Cour de Limbourg. Limbourg/Goé, château de Goé, siège de la seigneurie hautaine* acquise au roi d’Espagne Philippe IV en 1649 par Jean-Baptiste de Caldenborg, passée ensuite entre diverses mains. Limbourg/Goé, église Saint-Lambert . Dalle funéraire d’Henri, seigneur de Goé (vers 1722, mur de chevet de l’église) ; dalle funéraire de J.N. Thisquen, échevin de Goé et Limbourg (1782). Limbourg/Goé (Nantistay), borne calcaire portant l’inscription « Goé », héritière d’un bornage réalisé en 1711 par le seigneur de Goé dans le but de délimiter les juridictions du ban* de Baelen et de la seigneurie de Goé (sur le chemin menant à la ferme du Blanc Bodet). Limbourg, dalle d’Anne de Hack, fille du commissaire des vivres et des munitions de guerre des États généraux de Limbourg, armoiries. Limbourg, auberge de la croix d’or (place, no 22), aurait abrité l’empereur Joseph II. Limbourg, porte à l’arrière du no 31 place Saint-Georges , clé aux armes de Guillaume de Caldenborg, maïeur* de la Haute Cour, lieutenant des fiefs* du duché et député des États du duché de Limbourg. Limbourg, maison no 49 place Saint-Georges , cheminée aux initiales d’Ignace de la Saulx de Gulchen, wautmaître du duché de Limbourg. Limbourg, no 26, thier de Limbourg (rue O. Thimus), inscription « anno 1674 », souvenir de la gouvernance de Limbourg par François-Désiré, prince de Nassau, chevalier de la Toison d’Or. Limbourg (Belle-Vue), borne placée en 1711 par le seigneur de Goé dans le but de délimiter les juridictions du ban* de Baelen et de la seigneurie de Goé (en face de la ferme de Belle-Vue). Inscriptions « Goé » et « Baelen ». Lontzen/Walhorn, croix érigée par Étienne Heyendal, drossard* du ban* de Walhorn (route de Kettenis, à 600 m de l’église de Walhorn). Lontzen/Walhorn, château-ferme « Thor » , héritier du

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château-siège du ban* de Walhorn, reconstruit à partir de 1700. Buste de l’empereur Charles VI de Habsbourg. Neupré/Rotheux-Rimière, château-ferme de la Brassine, fief* relevant du duc de Limbourg. Olne/Froidbermont, cense* seigneuriale de Froidbermont, ancienne dépendance du château (détruit en 1806), résidence des barons d’Olne de Froidbermont, possesseurs de droits seigneuriaux depuis 1694. Ferme en quadrilatère construite à partir de 1703 en même temps que le défunt château. Olne/La Neuville, ancien moulin banal (Olne était un ban* du comté de Dalhem). Bâtiments en moellons de grès dont subsistent des parties du XVIIIe siècle. Olne, ancienne brasserie banale. Long bâtiment en moellons de calcaire des XVIIIe et XIXe siècles. Olne, maison seigneuriale construite vers 1703 sur les ruines de l’ancien château des seigneurs d’Olne. Siège de l’ancienne avouerie*, elle fut intégrée à la seigneurie sous le régime espagnol. Olne/Rafhay, pavillon d’entrée du château d’Olne, siège de la maison de justice et dernier vestige de la résidence construite par Guillaume d’Olne en 1703 après le rachat de la seigneurie. Olne/Rafhay, à proximité des ruines du château, ancien arbre de justice d’Olne. Olne/Vaux-sous-Olne, moulin Lochet, ancien moulin banal de Soiron (Olne se trouvait jusque 1648 dans le duché de Limbourg, tout comme Soiron). Cité depuis 1243, il est incendié par les Liégeois en 1465 et vendu en 1580 à Pirot de Grandry, également propriétaire du second moulin banal de Soiron. Actuellement, construction des XVIIIe et XIXe siècles. Pepinster (Mousset), moulin Verdin, érigé en 1692 et propriété à partir de 1747 du comte P.-J. Woestenraedt, seigneur de Grand-Rechain. Une partie de Mousset était intégrée à la seigneurie limbourgeoise de Grand-Rechain et se partageait le territoire de l’actuelle localité avec une enclave de la principauté de Liège. Pepinster/Soiron, ancienne brasserie, reconstruite au XVIIIe siècle. Pepinster/Soiron, château de Soiron , héritier d’une maison forte citée depuis le IXe siècle et reconstruit de 1723 à 1749 par le seigneur de Soiron, Nicolas-Ignace II de Woelmont comme l’atteste le chronogramme présent sur le fronton de la façade principale. Pepinster/Soiron, église Saint-Roch . Dans le chœur, peintures commémoratives des donateurs dont Mathieu Gouvi, lieutenant-capitaine du ban* de Soiron. Dans le pavement du chœur, dalle de Nicolas de Woelmont, seigneur de Soiron. Pepinster/Soiron (Bouhaye), cense* des Prez ou cense du Pré Colette, partie de la réserve seigneuriale de Soiron citée en 1669. Plombières/Hombourg, château de Vieljaren , siège de la seigneurie hautaine* du ban* de Hombourg. Manoir


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La porte de l’auberge à la croix d’or sur la place Saint-Georges de Limbourg. © IPW

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fortifié des XVe et XVIe siècles encore entouré de douves. Dalle armoriée de la famille de Ghoor, seigneurs du lieu jusqu’à la fin du XVIe siècle. Plombières/Montzen, château de Streversdorp , fief* relevé devant la Cour féodale* de Limbourg après avoir été possession ecclésiastique et brabançonne. Remarquable burg médiéval protégé par de larges douves et comprenant une basse-cour bordée de deux ailes de bâtiments agricoles et d’une chapelle castrale. Plombières/Moresnet, château de Bempt, siège de l’une des six seigneuries de Moresnet. Plombières/Moresnet, château-ferme d’Alsenberg , importante demeure seigneuriale du XVIIe siècle groupant autour d’un burg fortifié du XVe siècle des bâtiments de ferme du XVIIe siècle et autrefois une demeure seigneuriale démolie il y a quelques décennies. Plombières/Sippenaken, château de Beusdael , ancien siège de la seigneurie du même nom (un des derniers seigneurs de Beusdael fut le prince-évêque de Liège de Hoensbroeck). Ensemble formant un plan en L et présentant un corps de logis des XVIe et XVIIe siècles ; donjon coiffé de girouettes aux armes de Gérard Colyn, seigneur de Beusdael de 1606 à 1643 ; cheminée Renaissance de la maison noble aux armes des familles seigneuriales d’Eys-Beusdael et d’Elleborn. Raeren/Eynatten, « petite maison » ou château Herrenhaus , siège de la seigneurie hautaine* depuis 1650. Appelé également Amstenrather haus, maison forte entourée de fossés et formée d’un bâtiment d’un étage construit dans la seconde moitié du XVIe siècle par le seigneur Jean d’Eynatten. Transformations en 1647 par Arnold d’Amstenraedt, seigneur de Brusthem. Au premier niveau, pierre armoriée du même seigneur Raeren, Burg Raeren , important château du XIVe siècle, profondément remanié et agrandi à la fin du XVIe siècle par Philippe de Lomont, drossard* de Walhorn, propriétaire du lieu à partir de 1583. Sur le portail, pierre de remploi aux armes du même seigneur. Raeren, Haus Raeren , siège de la seigneurie primitive. Imposant donjon de plan rectangulaire coiffé d’une toiture d’ardoises à quatre pans faisant de l’édifice un des plus remarquables « Wasserburgs » conservé et peu modifié au fil des siècles. Raeren, Burg Bergscheid , château-ferme dépendant du domaine de Haus Raeren. Édifice principalement du XVIIIe siècle comprenant un corps de logis flanqué de deux courtes ailes et d’une tour contre laquelle s’élève le portail d’entrée. Sprimont/Gomzé, château de Gomzé (ou Neufchâteausur-Amblève), lieu de l’emprisonnement de Jean de Hornes par Guillaume de la Marck en 1482 et siège d’une seigneurie limbourgeoise. Sprimont, château de Sprimont, (XVIe siècle). Sprimont/Rouvreux, château-fort de Neufchâteau-surAmblève , bien ayant appartenu à l’abbaye de Stavelot

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et au comte de Flandre avant d’être abandonné en 1288 au duc de Brabant Jean Ier, nouveau maître du duché de Limbourg. Sprimont, château des baillis*, siège d’une seigneurie hautaine* qui échut au duc de Brabant après la guerre de succession de Limbourg. Thimister-Clermont/Clermont, ferme de Bauduinthier. Portail aux armoiries de Jean Hinckens, maïeur* de la Cour de justice de Clermont de 1613 à 1639. Thimister-Clermont/Clermont, château-ferme des Couves, relève de la Cour féodale* de Limbourg. Thimister-Clermont/Clermont (Moulin La Haye), ancien moulin banal de Clermont. Reconstruit au XIXe siècle. Thimister-Clermont/Clermont (Val de la Berwinne), maison Ernst, demeure érigée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par et pour Jean-Joseph-François Ernst, échevin de la Haute Cour du duché de Limbourg. Thimister-Clermont/Clermont, ferme du château de Clermont, résidence des seigneurs de Clermont depuis le XIVe siècle aujourd’hui détruit. Panneau armorié du seigneur de Clermont J.-H. Scheiffard de Mérode (1635) sur le porche d’entrée. Thimister-Clermont/Clermont, maison no 21 place de la Halle. Blason de la famille Legro dont François Legro fut président du souverain tribunal établi à Limbourg par Joseph II. Thimister-Clermont/Clermont, église Saint-Jacquesle-Majeur . Autel de la nef latérale droite, pierre tombale de Thiry de Couves, maïeur* de la Cour de justice de Clermont de 1518 à 1533 ; en haut de la nef droite, ancien banc seigneurial portant le blason de Fabius de Schell, seigneur de Clermont de 1714 à 1741. Verviers/Petit-Rechain, perron , place Xhovémont, dressé en 1784 par le baron Henri-Frédéric de Libotte pour affirmer les droits du seigneur, jaloux de ses prérogatives. Verviers/Petit-Rechain, château de Petit-Rechain. Siège de la seigneurie au Moyen Âge. Possession dans le milieu du XVIe siècle du seigneur Ada de Bueren, époux de Marie d’Autriche, petite-fille de l’empereur Maximilien. Reconstruit vers 1741 par les nouveaux propriétaires, les Libotte (armoiries sur une tour). Welkenraedt/Henri-Chapelle (Lohirville), Cour Bibaus ou château de Lohirville, construit par Jean-Jacques Bibaus, seigneur de Harzin et issu d’une famille ayant rempli d’importantes fonctions judiciaires dans le duché de Limbourg. Deux bâtiments du XVIIIe siècle autour d’une cour pavée. Welkenraedt/Henri-Chapelle (Ruyff ), vieux château de Ruyff , siège d’une seigneurie relevée pour la première fois en 1314. Ferme du château située à côté. Welkenraedt/Henri-Chapelle (Ruyff ), château de Baelen , siège d’une seigneurie issue du démembrement de l’ancienne seigneurie de Ruyff en 1547. Quatre ailes blanchies, essentiellement des XVIIe et XVIIIe siècles flanquées de deux tours plus anciennes de plan carré.


PAYS D’OUTREMEUSE

Les pays d’Outremeuse À l’est de la principauté de Liège, une série de territoires appartiennent au duc de Brabant, tout comme le duché de Limbourg. Ils sont situés sur la rive droite de la Meuse et sont ainsi dénommés « pays d’Outremeuse ». Ils comprennent le comté de Dalhem, le comté de Fauquemont (Valkenburg, aujourd’hui aux Pays-Bas) et la seigneurie de Rolduc (Herzogenrath, aujourd’hui en Allemagne), cette dernière possédant une abbaye qui fut au Moyen Âge la sépulture des ducs de Limbourg. Suite à l’incorporation des possessions brabançonnes par les ducs de Bourgogne, ces territoires forment un ensemble distinct de petits États autonomes relevant directement du duc de Brabant et de Limbourg. En 1661, après la guerre de Quatre-vingts ans, le comté de Dalhem est transféré aux Provinces-Unies et ne retourne aux Pays-Bas autrichiens qu’après la signature du traité de Fontainebleau en 1785.

Dalhem, les vestiges du château des comtes de Dalhem Dalhem était la capitale du comté du même nom, possédait un château et des fortifications et était, au moins depuis le XIVe siècle, une franchise* ayant le titre de ville. Le comté de Dalhem eut à l’origine des souverains particuliers et passa sous la domination des ducs de Brabant en 1243. Dès l’année suivante, le duc Henri II porta également le titre de comte de Dalhem et intégra le territoire dans les pays d’Outremeuse. La Cour féodale* du comté avait son siège au château et fut de tous temps présidée par le comte en personne, entouré de ses vassaux. Le comté était composé de huit bans* (Aubel, Dalhem, Cheratte, Fouron, Trembleur, Olne, Cadier et Oost), des deux seigneuries laïques de Neufchâteau et Mouland, de cinq terres ecclésiastiques (Richelle, Mortier, Berneau, Bombaye et Housse) et de deux enclaves, Feneur appartenant à la principauté de Liège et Fouron-Saint-Pierre, terre d’Empire. Le château était occupé par le drossard*, lieutenant du duc de Brabant pour lequel il gardait la forteresse et gouvernait le comté. Les fortifications furent détruites par les troupes françaises lors des guerres menées par Louis XIV au

moment où Dalhem, entre 1661 et 1785, avait été transférée dans les possessions des Provinces-Unies avant de retourner à la couronne autrichienne quelques années seulement avant la Révolution. Les vestiges du château médiéval des comtes de Dalhem sont encore visibles aujourd’hui. Ils se composent d’un important massif quadrangulaire en moellons de grès, quelques bâtiments d’habitation et une cour intérieure. Non loin de là subsiste un vestige de la porte haute de la ville. Le château, l’église et la ville formaient une agglomération située sur un rocher et qui était entourée de murailles et de bastions.

Aubel, l’abbaye de Val-Dieu L’abbaye cistercienne Notre-Dame du Val-Dieu a été fondée en 1216 après le transfert des moines de l’abbaye de Hocht, attirés par le duc de Limbourg Henri III et le comte de Dalhem Lothaire II. La communauté s’installa à l’époque à cheval sur 287


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les vestiges du château des comtes de Dalhem. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Les ruines de la porte d’En-Haut à Dalhem. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

le territoire de deux seigneuries, la seigneurie de Charneux (duché de Limbourg, ban* de Herve) et la seigneurie de Neufchâteau (comté de Dalhem, ban* d’Aubel). L’abbaye atteignit son apogée dans la seconde moitié du XIIIe siècle et possédait alors un vaste domaine comprenant moulins, granges, maisons, vignes, fermes et terres faisant de l’abbé le plus riche propriétaire foncier de la région. Au XVIIIe siècle, une grande campagne de reconstruction de l’abbaye et de ses propriétés fut entreprise sous l’abbatiat de Jean Dubois (1711-1749). Après la Révolution, l’abbaye vit la dispersion de sa communauté abbatiale en 1796, fut rachetée par l’abbé Uls et la vie conventuelle reprit en 1805. Au centre du domaine se trouve l’église abbatiale dédiée à la Vierge et construite sur plan basilical en style gothique. La flèche de la croisée du transept est une réplique installée en 1934 de l’original effondrée en 1839. Achevée en 1884, la reconstruction conserve des étapes antérieures allant du XIIIe au

XVIIe siècle. Les bâtiments conventuels sont répartis autour du cloître, au sud de l’église ; à l’ouest se trouve le quartier abbatial et le quartier des étrangers ou logis des hôtes portant encore les armes de l’abbé Jean Dubois. Dans les ailes opposées à la cour d’honneur se trouve la basse-cour ou ferme de l’abbaye et, de l’autre côté de la route, le moulin de Val-Dieu toujours en activité. Démolis et reconstruits à plusieurs reprises, les bâtiments abbatiaux remontent principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles. Au fil des siècles, la communauté abbatiale de Val-Dieu a joué un rôle de premier plan dans la région, notamment au niveau politique. L’abbé de Val-Dieu siégeait en effet aux États du duché de Limbourg et des pays d’Outremeuse et participait de ce fait à ses décisions. Le salon du quartier des étrangers de l’abbaye conserve une trace des relations étroites entre le pouvoir politique et l’abbaye. Une cheminée est ornée d’un portrait de l’empereur Léopold Ier du Saint-Empire (1658-1705).

Vue de l’abbaye de Val-Dieu à Aubel. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Portrait de l’empereur Léopold Ier au-dessus de la cheminée du salon du quartier des étrangers à l’abbaye de Val-Dieu. © KIK-IRPA, Bruxelles

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Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

Visé/Richelle, l’ancienne cour de justice Richelle était sous l’Ancien Régime une seigneurie ecclésiastique sur laquelle le drossard* exerçait les droits de haut-avoué au nom du duc de Brabant. Cette terre appartenait au chapitre de Notre-Dame d’Aix-la-Chapelle. La seigneurie hautaine* du village appartenait toutefois au comte de Dalhem puis à ses successeurs de Limbourg, Brabant, Bourgogne, Espagne et Autriche. En 1661, le village fut compris dans les possessions des pays d’Outremeuse attribués aux ProvincesUnies et ne revint aux Pays-Bas autrichiens qu’en 1785. Non loin de l’église se trouve le siège de l’ancienne Cour de justice de Richelle. Il s’agit d’une ferme des XVIIe et XVIIIe siècles, remaniée par la suite, s’ouvrant par un portail en calcaire de 1745 et portant les armes de Jean-Mathias d’Odémont, maïeur* de Richelle et de Mortier et receveur des États du comté de Dalhem. Ce personnage important de la région est à l’origine de la construction du grand portail avec chaînage en pierre de taille qui rappelle son parcours : greffier de la Cour de justice en 1731 et receveur des États en 1741. Le corps des bâtiments est percé de fenêtres à meneaux en pierre de taille. À l’intérieur, le siège de la Cour de justice, en fonction

jusqu’à la Révolution, est caractérisé par un plafond à caissons orné de stucs présentant en son centre la Colombe symbolique irradiant 8 rayons, symbole du Saint-Esprit et de « l’âme du juste ». C’est là que le maïeur* et ses échevins rendaient la justice courante.

Aubel, la maison « à l’Empereur » Créé en 1251 et détaché de Fourons-le-Comte, le ban* d’Aubel faisait partie du comté de Dalhem, rattaché au duché de Brabant depuis 1239. Resté aux Pays-Bas espagnols après le partage de 1661, Aubel et les autres localités du Dalhem espagnol, passèrent aux Pays-Bas autrichiens en 1713. La seigneurie hautaine* d’Aubel et sa cour de justice appartenaient directement au roi d’Espagne avant d’être vendue en 1645 par Philippe IV. Sur la place Ernst, au centre de la localité, la maison dite « à l’empereur » témoigne de l’appartenance d’Aubel et des pays d’Outremeuse aux Habsbourgs d’Autriche depuis

L’ancienne cour de justice de Richelle. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

le traité d’Utrecht ayant mis fin à la guerre de succession d’Espagne. Cette maison construite dans le derniers tiers du XVIIIe siècle en briques et calcaire sur quatre niveaux de hauteur dégressive conserve une enseigne sculptée d’un buste de profil au-dessus de la banderole gravée « À L’EMPEREUR ». Elle est intégrée à la façade du rez-de-chaussée, malheureusement transformé depuis ; il pourrait s’agir d’une représentation de l’empereur Joseph II, selon toute vraisemblance, la construction de l’édifice étant contemporaine de son règne.

1.

D’autres traces liées aux pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

3.

Plusieurs autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé dalhemois parmi lesquels ceux cités ci-après.

2.

4.

Aubel (Buschaye), château d’Altena, siège du fief* de Donsart, relevant de la Cour féodale* de Dalhem. Seigneurie aux mains des Gulpen jusqu’en 1665. Cartouche aux armes de Léonard de Gulpen au-dessus de la porte d’entrée. Ensemble fortifié autrefois entouré de douves construit à partir de 1620. Aubel (Donsart), ferme du château de Donsart, siège du fief* du même nom et détruit au XIXe siècle. La ferme a conservé un très intéressant logis du XVIIe siècle de style mosan ; linteau aux armes du seigneur Guillaume van der Heyden (1670). Château classique remanié en 1767. Aubel (Gorhez), château de Gorhez, siège d’une seigneurie relevant du comté de Dalhem, propriété de l’abbaye de Val-Dieu depuis la donation d’un alleu* en 1224. Domaine devenu avouerie* des ducs de Brabant en 1282. Aubel (Gorhez), ancienne cour de justice de la seigneurie de Gorhez (bâtiments du XVIIe siècle).

La probable représentation de Joseph II sur la façade de la maison dite « à l’Empereur » à Aubel. © IPW

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Duché de Limbourg et pays d’Outremeuse

La représentation de la colombe du Saint-Esprit dans l’ancienne cour de justice de Richelle. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

5.

6.

7.

8.

Blegny/Housse, ferme du château , vestiges des possessions seigneuriales de la famille de Frorgteau et qui était un fief* sans juridiction relevant de la Cour féodale* de Dalhem. Blegny/Housse, ferme de Leval, possession de l’abbaye de Val-Dieu dont le duc de Brabant était l’avoué* jusque 1672. Après la fusion des deux cours de justice de Housse, seul le château de Housse abrita le siège de la juridiction. Dalhem/Berneau, château de Longchamps, construit vers 1555 à partir d’un donjon médiéval par Jacques de Gulpen, seigneur de Berneau. Armes de Jacques de Gulpen audessus de la porte. Dalhem/Berneau, château de Berneau , occupé par les seigneurs de Berneau depuis le XIVe siècle. Dalle aux armes de Frambach de Gulpen.

9.

Dalhem/Feneur, ferme de la cour, rue du village, ancienne cour de justice. Feneur fut une immunité ecclésiastique liégeoise jusqu’en 1548. 10. Dalhem/Neufchâteau (Aubin), église Saint-Laurent, chapelle funéraire des comtes de Hoen-Neufchâteau. 11. Visé/Cheratte, château Saroléa , premièrement engagé aux Argenteau par Philippe II d’Espagne puis reconstruit par Gilles de Saroléa en 1643, siège du ban* de Cheratte. Monogrammes de Gilles de Saroléa (linteau de l’entrée, grille du parc).

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

L’abbatiale de Val-Dieu. © IPW

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie TOURNAISIS


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3 8 4

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6

1 10 2

1. Antoing 2. Brunehaut 3. Celles 4. Estaimpuis 5. Frasnes-lez-Anvaing 6. Leuze-en-Hainaut 7. Mouscron 8. Pecq 9. PĂŠruwelz 10. Rumes 11. Tournai

296

9


Tournaisis

Le Tournaisis

Cité royale au Ve siècle, Tournai devint en 481 le lieu de sépulture du roi des Francs Childéric, père de Clovis. À partir de ce moment historiquement symbolique, la destinée de la cité ne cessa d’évoluer au fil des siècles. Au Haut Moyen Âge, la ville fut le chef-lieu du pagus Tornacensis, le « pagus* de Tournai ». À sa tête se trouvait un comte qui administrait aussi les pagi* de Gand et Courtrai ; ses limites prirent de l’importance jusqu’à l’intégration du pagus* au comté de Flandre dont il devint une des châtellenies*. Tournai et sa région revinrent à la couronne de France en 1187 avant de retrouver leur autonomie lorsque le roi Charles VI décida en 1383 de créer le baillage* de Tournai-Tournaisis. La ville prospéra rapidement et devint la quatrième du royaume. En 1513, Tournai fut prise par les troupes du roi d’Angleterre Henri VIII dont ce fut l’unique conquête dans nos contrées. Après un bref retour à la France, Charles Quint s’empara de Tournai en 1521 et rattacha la ville ainsi que tout le Tournaisis au comté de Flandre. Pourtant, lors de la réunion des États généraux des Pays-Bas espagnols du 23 décembre 1521, les députés du Hainaut revendiquèrent les terres tournaisiennes. Sommés de choisir, les Tournaisiens choisirent la Flandre. Au fil des années, les magistrats de la ville reçurent également le nom d’États et se distinguèrent de ceux de la Flandre : les États de Tournai-Tournaisis siégeaient en effet aux États généraux. Le territoire se révéla être politiquement autonome et constitua une province des Pays-Bas avec des contributions propres. Le 25 juin 1667, Louis XIV entra dans la ville qui se rallia rapidement au monarque. En 1668, le traité d’Aix-la-Chapelle annexa le Tournaisis à la France, en même temps que la Flandre gallicante et la châtellenie* d’Ath. Le Traité d’Utrecht de 1713 fit passer le Tournaisis à la couronne autrichienne mis à part les territoires méridionaux restant à la couronne de France. Après les événements révolutionnaires, Tournai se rendit aux armées françaises en 1792 et fut rattachée au Hainaut dans le département de Jemappes en 1795, tout en conservant son siège épiscopal.

Tournai, quatre lieux évoquant les États de Tournai-Tournaisis La cathédrale Notre-Dame Tournai devint cité épiscopale dans les premières heures du Moyen Âge ; on situe l’édification d’une première cathédrale vers l’an 500. L’évêque fut de tout temps étroitement lié au pouvoir : entre 630 et 1146, l’évêché de Tournai est uni à celui de Noyon et son chef spirituel porte le titre de comte, représentant personnel du roi. Après 1146, Tournai retrouva son propre évêque alors que le pouvoir laïque prit le dessus lorsque la ville fut rattachée au royaume de France et reçut une charte de franchise* de la part de Philippe Auguste. Par la suite, la cathédrale resta au centre de la vie politique

du baillage* de Tournai-Tournaisis sous le régime espagnol. En 1531, pour marquer l’importance qu’il conférait à Tournai récemment annexée, Charles Quint choisit la cathédrale Notre-Dame pour y réunir le vingtième chapitre de l’ordre de la Toison d’Or qui n’avait plus été convoqué depuis douze ans. C’est également à Notre-Dame que furent conservés sous l’Ancien Régime les papiers des États du Tournaisis, siégeant à quelques pas de là 20. Située contre le flanc sud 20

Voir p.299-300.

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Vue aérienne de la cathédrale Notre-Dame de Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Tournaisis

La borne des États de Tournai-Tournaisis au pied de la cathédrale. © IPW

de la cathédrale, une borne des États de Tournaisis taillée dans la pierre et datée du XVIIe siècle rappelle elle aussi l’existence et l’importance de la principale institution tournaisienne à l’Époque moderne. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la cathédrale de Tournai est exceptionnelle à plus d’un égard. D’une beauté et d’une ampleur remarquables, elle s’élève au cœur même de l’ancienne cité, sur une petite colline qui surmonte les quartiers riverains de l’Escaut. Sa silhouette ponctuée de cinq hautes tours domine son environnement sur une vaste étendue. Entièrement édifiée en pierre de Tournai, elle présente diverses parties d’époques différentes et combine ainsi une nef romane du XIIe siècle et un chœur gothique du XIIIe siècle reliés par un transept dont le style marque la transition.

Le siège des États du Tournaisis En 1734, une élégante bâtisse est construite dans l’aile nordouest de l’évêché, situé à quelques pas de la cathédrale, dans le but d’y installer le siège des États du Tournaisis. De l’édifice lourdement endommagé au cours de la Seconde Guerre mondiale ne subsiste que la façade à rue, construite en briques et pierre sur quatorze travées de deux niveaux. La travée centrale est encadrée de pilastres et présente une large porte sous un arc en plein cintre. La composition est richement décorée : feuillages, coquille, cornes d’abondance, fleurs. Ce palais prolonge le palais épiscopal, non loin de la cathédrale et témoigne encore de nos jours de l’importance de l’évêque de Tournai qui, sous l’Ancien Régime, était président en titre des États. Détachés progressivement des États 299


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le palais des États de Tournai-Tournaisis. Collection privée

du comté de Flandre, les États de Tournai-Tournaisis évoluent progressivement tout au long du XVIe siècle. Leurs délibérations sont enregistrées officiellement pour la première fois en 1556 et des députés de Tournai seront nommés pour représenter le baillage* aux États généraux à partir de 1560. Un sceau leur est accordé en 1577. Leur compétence, fiscale au départ (voter les impôts), devint ensuite financière, politique (inaugurer le souverain par exemple), sociale et économique. L’hôtel du baillage de Tournai-Tournaisis Sur la Grand-Place subsiste une des deux maisons de l’ancien baillage* construites en 1612. De style Renaissance, la façade présente un pignon avec rampants concaves et courbes. Le siège du baillage* avait primitivement été fixé au hameau 300

de Maire à Froyennes avant d’être transféré en 1539 dans une maison de la Grand-Place, nommée « la Couronne ». Appelée également « halle du Roy », elle était ornée des armes des archiducs Albert et Isabelle. L’immeuble fut reconstruit au XVIIe siècle et comportait deux maisons détruites pendant la Première Guerre mondiale. L’une d’elles a été remplacée par un bâtiment moderne en 1930 et l’autre reconstruite dans un style assez libre à la même époque. On y retrouve sur la façade les armes de Charles Quint à la Toison d’Or. La halle aux draps Bel édifice de style Renaissance, l’ancienne halle aux draps a été construite en 1610-1611 par l’architecte Quentin Ratte, sur les plans du peintre Jacques van den Steen ; le Gantois


Tournaisis

La halle aux draps sur la Grand-Place de Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Gérard Spelbault ajoutera à l’ensemble une vaste cour à galerie avec étage d’appartements en 1616. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le bâtiment a été reconstruit suite à un écroulement. La façade principale, sur la Grand-Place de Tournai, est haute de deux niveaux en pierre bleue sur onze travées délimitées par des colonnes toscanes et ioniques. Sous l’Ancien Régime, les États du Tournaisis se réunissaient occasionnellement dans le bâtiment.

Tournai, les fortifications médiévales et modernes Les enceintes communales Après avoir été défendue par une enceinte gallo-romaine et une enceinte épiscopale, Tournai est dotée d’une première enceinte communale dans la seconde moitié du XIe siècle. Cette muraille est octroyée par le roi de France PhilippeAuguste dans une charte royale conférant à Tournai le statut de commune. Plus étendue et plus imposante, nous en

conservons des traces hors du sol contrairement à ses prédécesseurs. La tour des Rédemptoristes, située dans le jardin du couvent de cet ordre et construite en moellons de calcaire tournaisien, affiche toujours un plan rectangulaire d’environ 1,50 m sur la courtine et rejoint la tour du Cygne, autre ouvrage défensif constitué de deux niveaux d’époques différentes. Récemment, en juillet 2013, des archéologues du Service public de Wallonie ont retrouvé, non loin de celleci, une autre tour de la première enceinte communale de Tournai construite entre 1188 et 1202 sur la rive gauche de l’Escaut. Le Fort Rouge, tour d’angle greffée à cette première enceinte communale, est quant à elle un vestige des plus imposants des constructions défensives érigées à la suite de l’affranchissement de la ville par le roi de France en 1187. La bâtisse a été modifiée par les Français comme le témoigne une pierre de remploi sculptée d’un écu aux armes de France porté par deux anges présente au-dessus d’une baie du XVIIe siècle. Contemporaine et de même appareil, la tour Saint-Georges, de plan circulaire, est rattachée à un pan de muraille qui s’étend encore sur une bonne longueur. 301


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le Fort Rouge à Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le pont des Trous à Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Tournaisis

La tour Saint-Jean, vestige des fortifications tournaisiennes construites à la fin du XIIIe siècle. © Ville de Tournai

Suite à l’extension démographique du XIIIe siècle liée à la nouvelle prospérité économique de la ville, une seconde enceinte communale est mise en chantier dans le dernier quart du siècle et achevée dans les premières années du XIVe siècle. Démolie au XIXe siècle, son tracé est encore bien clair aujourd’hui et plusieurs témoins nous sont parvenus parmi lesquels le pont des Trous, rare exemple conservé de porte d’eau. L’édifice constituait l’accès à Tournai en aval du fleuve et a été construit en trois étapes de 1281 à 1329 environ. Remanié à plusieurs reprises, il a du subir une lourde restauration en 1947 suite aux dégâts causés lors de la Seconde Guerre mondiale. Les deux grosses tours situées aux extrémités étaient autrefois greffées sur la courtine et percées d’un passage. Parmi les tours et portes qui jalonnaient cette seconde enceinte, les

tours de Marvis et Saint-Jean, ainsi que la porte de Marvis sont aujourd’hui conservées. Le château d’Henri VIII Ce château, dont seule une tour subsiste, témoigne de l’occupation par les troupes anglaises de la ville de Tournai à partir de 1513. L’hostilité de la population face à cet envahisseur d’Outre-Manche poussera le gouverneur anglais de la place à construire un château sur la rive droite de l’Escaut entre 1515 et 1518. La tour Henri VIII, seule partie encore debout, est un imposant édifice de plan circulaire, ceinturé d’une solide muraille et couronné d’un larmier*. Rarissime exemple d’architecture anglaise dans nos régions, la tour abrite notamment une cheminée de style Tudor. 303


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La tour Henri VIII à Tournai, rare vestige de l’occupation anglaise dans nos régions à l’Époque moderne. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La citadelle L’année même de l’annexion en 1668, les Français décident de construire une citadelle, sur les plans de l’ingénieur Deshoulières et dont les travaux sont conduits par de Mesgrigny, directeur des fortifications de Flandre. À partir de 1671, l’enceinte urbaine est renforcée d’un système de bastions en demi-lunes dont nous ne conservons rien aujourd’hui. La citadelle tombe aux mains des Hollandais en 1709 et sera reprise par Louis XV en 1745 ; fortement endommagée, elle reste en ruines jusque 1789. Autrichiens et Hollandais la restaurent avant que les fortifications ne soient abandonnées après l’indépendance de la Belgique ; le démantèlement est entamé en 1869. Aujourd’hui, seuls peu de témoins de cette citadelle sont conservés : des vestiges d’Ancien Régime subsistent l’ancienne porte Royale (courtine nord), le flanc droit de l’ancien bastion d’Orléans et le flanc gauche du bastion du Roi.

Estaimpuis/Néchin, le château de la Royère Sous l’Ancien Régime, le territoire de l’actuelle localité de Néchin était partagé entre trois états différents : la seigneurie de Lobel relevait de la châtellenie* de Courtrai (comté de Flandre), la seigneurie de la Royère de la châtellenie* de Lille (royaume de France) et le reste du territoire appartenait au Tournaisis. Au Moyen Âge, la Royère est possession du 304

comté de Flandre avant d’être annexée à la France suite à l’entrée de Louis XIV dans Tournai en 1667. En 1769, la seigneurie est cédée aux Pays-Bas par la Convention des Limites et rattachée au Tournaisis en 1779. Propriété du grand bailli* de Flandre Arnould IV d’Audenarde au XIIIe siècle puis de la comtesse Marguerite de Flandre et ensuite de la famille de Cysoing au XIVe siècle, le château de la Royère passa aux princes de Ligne à la fin du XVIe siècle, jusqu’à la date probable de son abandon en 1668 après l’annexion française. Aujourd’hui en ruines et toujours ceinturée de douves, la forteresse construite en calcaire remonte sans doute au XVe siècle. Elle forme un décagone flanqué d’un châtelet d’entrée défendu par deux tours semi-circulaires et renforcé de quatre tours d’angle similaires alternant avec cinq échauguettes*, aveugles comme les courtines. Le plan du château constitue un type de tracé assez rare dans nos régions ; il pourrait dater du Bas Moyen Âge et a certainement remplacé un édifice plus ancien cité dans les textes en 1227 et ne pouvant adopter un tel plan pour l’époque.

Brunehaut/Bléharies, une ancienne borne-frontière autrichienne Une autre trace d’importance est aujourd’hui installée dans le parc de la coupure de Bléharies. Il s’agit d’une borne-frontière


Tournaisis

Les vestiges du château de la Royère à Néchin. © I. Deramaix

2.

entre le royaume de France et les Pays-Bas autrichiens, dont faisait partie le Tournaisis. Elle fut une des nombreuses bornes installées dans la région suite à la signature d’un traité à Bruxelles le 18 novembre 1779 et qui vit l’échange de territoires entre Louis XVI et Marie-Thérèse. La borne est sculptée du mot France et de trois fleurs de lys d’un côté, du mot Autriche et de l’aigle bicéphale surmontée d’une couronne de l’autre. Une autre de ces bornes a été replacée dans la cour de la mairie de Maulde en France, à quelques centaines de mètres seulement de la frontière.

D’autres traces liées au Tournaisis Plusieurs autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé tournaisien parmi lesquels ceux cités ci-après. 1.

Antoing, château d’Antoing , siège de la seigneurie d’Antoing. Donjon édifié par Jean de Melun vers 1432, bien passant dans le patrimoine de la famille de Ligne qui le possède toujours actuellement. Donjon d’origine jouxtant une demeure seigneuriale du XVIe siècle fortement aménagée et amplifiée au XIXe siècle. Pierre sculptée aux armes de Melun (ouverture en arc brisé près du donjon).

Antoing/Calonne, église Saint-Éloi, dalles funéraires des sires de Calonne. 3. Antoing/Calonne, château-ferme de Curgies ou des Quatre-Vents, ancien siège d’une seigneurie. Quadrilatère du XVIIe siècle comprenant le logis seigneurial et une tour d’escalier datée de 1633. 4. Brunehaut/Hollain, château de Lannoy , reconstruit en 1760 mais siège d’un fief* tenu depuis le XVe siècle par les Gardin et passé au XVIIe siècle à Jacques des Enffans, anobli en 1642. Construction du château actuel de style classique en 1760 en remplacement d’un château de type traditionnel. 5. Brunehaut/Jollain-Merlin, château de Merlin, siège d’une seigneurie détenue par les Formanoir à partir de 1562 puis par d’autres familles. Présence d’armoiries des seigneurs du lieu millésimées de 1714 sur le porche d’entrée. 6. Brunehaut/Jollain-Merlin, église Saint-Saulve. Bas-relief funéraire du seigneur Pierre de Formanoir, 1630. 7. Estaimpuis/Estaimbourg, caveau des seigneurs de Bourgogne, descendants en ligne batarde de Jean sans Peur. Le château a été détruit et reconstruit en 1854. À côté, caveau abritant des niches funéraires de l’illustre famille datant des XVIIIe et XIXe siècles. 8. Pecq, vestiges du château de Pecq (actuellement communs restaurés et transformés en habitation). Siège d’une baronnie créée pour le souverain bailli* de Flandre et siège d’une des hautes justices dépendant de la cour de Maire et membre des États du baillage* de Tournai-Tournaisis. 9. Pecq/Warcoing, tour d’habitation, vestige du moulin seigneurial (sur la chaussée menant de Tournai à Audenarde, au carrefour du chemin de Tournai à Courtrai, à son embranchement vers Audenarde). 10. Tournai/Froyennes, ferme du moulin seigneurial , ensemble attaché au château de Froyennes, largement démoli en 1865. Pierre millésimée de 1723 avec les armes des Lossy, à l’extérieur de la tourelle est. 305


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Vue intérieure de la cathédrale de Tournai. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie ÉTATS PÉRIPHÉRIQUES Comté de Flandre / Royaume de France / Électorat de Trèves


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4 3

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7 2

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1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.

Comines-Warneton Leuze-en-Hainaut Mont-de-l’Enclus Mouscron Pecq Péruwelz Tournai

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COMTÉ DE FLANDRE

Le comté de Flandre Après le partage de l’empire de Charlemagne, le territoire situé à l’ouest de l’Escaut devient le pagus* Flandrensis, ancêtre du comté de Flandre. On y retrouve alors les actuelles provinces de Flandre orientale et occidentale, la Flandre romane (Tournaisis historique et région de Mouscron), et la Flandre française (Lille, Douai, Dunkerque…). En 862, Baudouin Bras de Fer devient le premier comte de Flandre et s’installe à Bruges. Souvent en conflit avec les rois de France, les comtes de Flandre remportent la célèbre bataille des Éperons d’Or le 11 juillet 1302, conquièrent l’Artois par deux fois et conservent le territoire de 1382 à 1659. Comme la plupart des autres États féodaux de nos régions, le comté de Flandre entre dans les possessions des ducs de Bourgogne : le mariage de Philippe le Hardi avec l’héritière du comté de Flandre en 1369 fait de lui le nouveau comte à la mort de son beau-père en 1384. Il joint les possessions flamandes à celles de son duché et les transmet à ses descendants par héritage. Né à Gand dans le comté de Flandre, Charles Quint intègre le territoire dans les Pays-Bas espagnols officiellement en 1529. Le Traité d’Utrecht de 1713 entérine le passage du comté aux Pays-Bas autrichiens et voit une série de territoires rendus au comté de Flandre. Ces « pays rétrocédés » comprenaient notamment la châtellerie de Warneton dans laquelle se trouvait l’actuelle commune de Comines-Warneton. La fixation de la frontière linguistique en Belgique en 1963 et les négociations qui y sont liées ont fait passer quelques terres historiquement flamandes dans le territoire de la province du Hainaut. C’est ainsi que la région de l’ancien comté de Mouscron, qui faisait partie du Courtraisis, se trouve aujourd’hui en terres wallonnes. Bien que les traces de cet ancien pays soient logiquement moindres en Wallonie, deux exemples significatifs ont aujourd’hui été conservés.

Mouscron, le château des comtes de Mouscron Mouscron apparait pour la première fois dans les textes en 1060 et 1066 lorsque le comte de Flandre y attribue des terres à la collégiale Saint-Pierre de Lille. Trois seigneuries importantes se partageaient le territoire au Moyen Âge : la seigneurie de Mouscron relevant de la Cour féodale* d’Harelbeke, le fief* du Val dépendant de Warcoing et la seigneurie de Saint-Pierre de Lille. La seigneurie de Mouscron s’étendait sur les trois-quarts de la paroisse et appartenait au seigneur d’Audenarde, une branche cadette de la maison de Louvain à l’origine du duché de Brabant. Le domaine fut mis en engagère* pour la première fois en 1332. En 1627, le seigneur Ferdinand de Liedekerke reçut le titre de comte du roi d’Espagne Philippe IV. Un premier château fut habité à Mouscron au XIIIe siècle par Roger de Ramées ou de Mouscron et détruit vers 1340 ;

il s’élevait à quelques centaines de mètres de l’édifice actuel. Il fut remplacé avant 1359 par une bâtisse érigée sur le site où se dresse encore aujourd’hui le château des comtes, devenu résidence ordinaire des seigneurs de Mouscron en 1430. Malmené au cours des guerres incessantes des XVIe et XVIIe siècles, assiégé par les troupes de Louis XIV, il subit de graves dommages. Le donjon s’écroula quant à lui en 1801. Au début de l’Époque moderne, la bâtisse était entourée de douves qui séparaient la ferme du logis et qui étaient traversées par un pont de pierre précédant un pont-levis. La résidence comtale, sur un plan en U, était cantonnée de deux tourelles d’angle au sud. Entourés par le lit des douves asséchées, les bâtiments actuels, construits en briques, pierre blanche et pierre bleue datent des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. On accède à l’ensemble par un portail reconstruit dans lequel s’inscrit 309


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Armoiries du comte de Mouscron Ferdinand de Liedekerke sur son mausolée dans l’église SaintBarthélemy de Mouscron. Photo de 1943. © KIK-IRPA, Bruxelles

une pierre de 1609 gravée de deux écus ; à gauche, les murs d’une dépendance portent également le millésime de 1609. Du côté sud se trouve une pierre aux armes de Ferdinand de Liedekerke. Le logis ancien, paré d’une nouvelle façade de type tournaisien à la fin de l’Ancien Régime, a la physionomie d’un imposant manoir. Il est coiffé par une toiture fortement inclinée percée de trois lucarnes côté cour et d’une seule vers l’arrière. Une demi-tourelle d’escalier s’adosse toujours au pignon nord. Fleuron de l’architecture mouscronnoise dont il constitue le témoin le plus ancien sur le territoire de la commune, il fut l’objet d’une importante campagne de restauration qui lui permit de retrouver son lustre d’antan.

Tournai/Maulde, terre franche du comté de Flandre Maulde était une enclave flamande dans la châtellenie* d’Ath (comté de Hainaut) dont la seigneurie était tenue par la famille de Maulde dès le XIe siècle. En 1584, le bien passa dans 310

les possessions des Carondelet qui le vendirent en 1652 à Jacques Fariaux, serviteur des Habsbourgs qui obtint du roi Charles II d’Espagne que sa terre soit érigée en vicomté. En 1668, sa terre fut rattachée au royaume de France par le traité d’Aix-la-Chapelle avant de retourner au comté de Flandre. Sise vieille place, l’ancienne « maison commune » a été construite en 1606 par un Carondelet, seigneur de Maulde, pour servir aux plaids* de sa cour d’Abaumont. Un millésime sculpté sur une semelle de poutre à l’étage et accompagné des armoiries du seigneur atteste de la date de construction. Cette bâtisse a été érigée sur deux niveaux sous bâtière de tuiles à coyaux* et entièrement crépie par la suite, probablement au XIXe siècle.


États périphériques

Le château des comtes de Mouscron. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

311


5

2

1 7

8 6 4

3

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.

312

Beaumont Brunehaut Couvin Doische Estampuis Froidchapelle Hastière Philippeville


ROYAUME DE FR ANCE

Le royaume de France en terres wallonnes

Les conquêtes et incessantes guerres françaises à l’Époque moderne ont particulièrement marqué les territoires de l’actuelle Wallonie. Si les campagnes d’Henri II en 1554-1555 ont surtout semé ravages et destructions, les campagnes de Louis XIV ont été marquées par les sièges, occupations et prises de possession des grands centres urbains. Si certains territoires restèrent possession française pendant plusieurs décennies voire jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, d’autres villes furent occupées sur une moins longue durée. La physionomie de celles-ci fut souvent modifiée : les Français démantelèrent certaines places fortes, en modifièrent ou reconstruisirent d’autres. Les architectes français nous ont ainsi laissé des traces marquantes à Tournai, Ath, Bouillon, Charleroi, Arlon ou Namur. Dans cette dernière, outre la citadelle, un arsenal est construit et toujours conservé de nos jours. Philippeville et Mariembourg sont conquises et restent possession de la couronne de France. Quelques localités de l’actuelle province du Hainaut ont quant à elles été partie intégrante de la Flandre française, dite aussi Flandre gallicante.

Philippeville, ville royale Née au même moment que sa voisine de Mariembourg, Philippeville est héritière de la volonté de Charles Quint de défendre l’Entre-Sambre-et-Meuse par une série de places fortes suite aux terribles campagnes menées par Henri II en 1554. La forteresse de Philippeville est édifiée de toutes pièces près du village disparu d’Écherennes, entre Florennes et Sautour, et baptisée ainsi en l’honneur du roi d’Espagne Philippe II. La première garnison de la ville intègre ses quartiers le 17 janvier 1556, suivie par la suite d’une population civile. La place forte participe à toutes les opérations militaires de la fin du XVIe siècle. La forteresse est agrandie sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle et devient alors une véritable ville. En 1659, le traité des Pyrénées fait passer Philippeville à la France en même temps que Mariembourg. Les fortifications sont renforcées et développées selon les plans de Vauban et jouent un rôle de premier plan dans les opérations militaires menées par Louis XIV dans la région. Rattachée au départ au comté de Namur, Philippeville fait ensuite partie du baillage* d’Avesnes après son passage à la

couronne de France. Malmenée d’une juridiction à l’autre, elle est définitivement rattachée au parlement de Douai en 1721 en même temps que Mariembourg et resta possession française jusqu’en 1815. Le plan radioconcentrique de la place forte est encore aujourd’hui sensiblement apparent dans le tracé des rues de la ville, au départ de la place d’Armes, bien que les remparts aient disparu et aient été remplacés par des voiries. La prise de possession de Philippeville par les Français a modifié considérablement la physionomie de la place. Vauban repense les fortifications, tout en gardant le tracé primitif. De nombreux autres bâtiments de l’époque française subsistent encore de nos jours. Parmi ceux-ci, plusieurs casernes d’infanterie, l’ancien hôpital militaire, quelques pans de l’ancien arsenal, la halle , l’ancienne maison du gouverneur de la place forte et le magasin à poudre, devenu en 1922 la chapelle Notre-Dame des remparts . L’église Saint-Philippe , seul monument contemporain de la fondation de la ville par les Espagnols, décentré par rapport à la place d’Armes, conserve 313


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

L’arsenal de Namur, construit pendant une période d’occupation française de la ville. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Vue aérienne de la ville de Philippeville et de ses rues rappelant l’ancien tracé radioconcentrique de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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États périphériques

La halle de Philippeville avant restauration. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La chapelle Notre-Dame des remparts de Philippeville, ancien magasin à poudre de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

La pierre de fondation de l’église de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles

La pierre tombale de Guillaume de Silhac dans l’église SaintPhilippe de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles

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États périphériques

des monuments funéraires de hauts personnages liés au passé militaire de la ville à l’époque française. On y trouve également une longue inscription témoignant de la fondation de l’édifice en 1556. Des fortifications, nous conservons des galeries de contremine, en sous-sol, dont une partie est accessible au public. Les constructions en surface n’ont pas résisté au démantèlement de la forteresse entrepris en 1856.

Couvin/Mariembourg, la ville fortifiée La ville de Mariembourg fut, comme Charleroi, construite de toutes pièces dans un but défensif. Son édification avait également pour objectif de protéger les frontières des Pays-Bas espagnols face à la France. La petite ville forte fut créée en 1546 par Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint et gouvernante générale des Pays-Bas. La place prit ainsi le nom de sa fondatrice. Le terrain choisi, bordé par deux rivières, était possession liégeoise et fut acquis par les Espagnols par échange

avec le prince-évêque Georges d’Autriche, oncle naturel de la gouvernante des Pays-Bas espagnols et de Charles Quint. Marie de Hongrie confia le travail à l’ingénieur italien Donato di Boni qui dressa les plans de la place forte et traça un plan presque carré et radioconcentrique atour d’une place centrale où aboutissent huit rues. Prise par les Français en 1554 comme la plupart des forteresses du comté de Namur, Mariembourg fut rendue aux Espagnols dès 1559 à la suite de la signature du Traité de Cateau-Cambrésis. Ses fortifications furent réparées et renforcées au début du XVIIe siècle. Par le Traité des Pyrénées de 1659, Philippe IV d’Espagne céda la place forte à Louis XIV qui fit raser son enceinte dans un premier temps. En 1676, il décida d’élever de nouvelles fortifications suivant le tracé des précédentes. La ville resta française jusqu’en 1815 et son rattachement au royaume des Pays-Bas. La situation juridique de Mariembourg était toutefois hybride et peu commune : la coutume de Namur était d’application en matière réelle mais les lois françaises l’étaient en matière pénale. La ville était le siège d’une prévôté* rattachée au Parlement de Douai en 1721.

Vue aérienne de la ville de Mariembourg et du plan radioconcentrique de ses rues au départ de la place Marie de Hongrie. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Les armoiries de Marie de Hongrie dans l’église de Mariembourg. Photo de 1976. © KIK-IRPA, Bruxelles

Une pierre frappée de trois lys de France dans l’église Sainte-Madeleine de Mariembourg. Photo de 1976. © KIK-IRPA, Bruxelles

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États périphériques

L’hôtel de ville de Mariembourg, construit en 1884 contre l’extrémité orientale de l’ancien arsenal. Photo A. Lambotte © Amande

319


Sur les traces des anciens ÂŤ pays Âť de Wallonie

320


États périphériques

Actuellement, si la forteresse a disparu définitivement en 1853, bien des traces de ce passé militaire subsistent à Mariembourg. Le tracé des rues au départ de la place Marie de Hongrie rappelle encore le plan radioconcentrique de la place forte et des boulevards ont épousé le tracé des remparts. Créée à des fins stratégiques, la ville abritait une garnison placée sous la direction d’un chef militaire, le gouverneur, dont l’habitation existe toujours en partie rue de France. Bordant à l’origine une excroissance de la place principale, il s’agit d’une aile du XVIIe siècle, seul vestige de la bâtisse d’origine. La maison du Major, dont la façade est encadrée par deux tours carrées, a été construite au début du XVIIIe siècle et est encore aujourd’hui pratiquement intacte. L’église SainteMadeleine, érigée quelques années après la création de la place forte, abrite quant à elle plusieurs témoignages dont un blason aux armes de Marie de Hongrie, situé sur un portail d’influence Renaissance et une dalle portant le collier de la Toison d’Or sous le bénitier gauche. Plusieurs pierres tombales de gouverneurs et capitaines de Mariembourg se trouvent également dans l’édifice.

Brunehaut/Howardries, la mémoire de la Flandre française La seigneurie de Howardries aurait eu des seigneurs de son nom avant la fin du XIIIe siècle. Elle passa ensuite entre les mains des Lalaing puis des Chastel au XIVe siècle ; ces derniers conservèrent leur terre jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et prirent le nom de seigneurs du Chastel de la Howardries. La seigneurie se trouvait en Flandre gallicante, à la frontière avec les terres autrichiennes, dont la limite fut définitivement fixée le 18 novembre 1779 et relevait de la châtellenie* de Lille. Sur la place de la localité se trouve l’ancien château du Chastel de la Howardries, cité depuis 1200 et possession de la famille du Chastel depuis le mariage en 1330 de Jehan avec Peronne de Lalaing. Détruit à la fin du XVe siècle, il fut remplacé par un manoir mentionné au début du XVIIe siècle. Encore une fois saccagé au cours de guerres ayant ravagé le Tournaisis, il fut reconstruit vers le milieu du XVIIIe siècle et adopta un plan en U. Deux pavillons d’angle furent bâtis au siècle suivant. Désaffecté et démoli en 1869, il n’en subsiste aujourd’hui que l’aile droite, les pavillons d’angle et les fossés. Le véritable chef-d’œuvre de la localité est sans aucun doute conservé dans l’église Sainte-Marie-Madeleine et constitue la mémoire des anciens seigneurs du lieu. Les monuments funéraires de plusieurs membres de la famille du Chastel de la Howardries rappellent à plusieurs égards ceux de la chapelle funéraire des seigneurs de Boussu 21. On y trouve : - le monument funéraire de Nicolas du Chastel et de ses deux épouses, de style Renaissance et daté de 1592. Les défunts figurent à genoux en prière, devant leur épitaphe* ; - la dalle gravée d’Antoine et Lamoral du Chastel, 1609 ; - la lame funéraire de Jacques du Chastel, 1576 ; - les cénotaphes* de François et Nicolas du Chastel ; - les épitaphes* gothiques de Simon et Jacques du Chastel ; - le monument funéraire de Jeanne Lamberte de Croÿ, épouse d’Antoine du Chastel, 1624, sculptée en bas-relief ; - le monument de Guillebert du Chastel, 1570 ; - le monument d’Agnès de Sainte du Chastel, 1562 ; - la lame funéraire d’Isabeau de la Howardries.

La maison du gouverneur à Mariembourg. Photo A. Lambotte © Amande

21

Voir p.212-214.

321


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Le monument funéraire de Nicolas du Chastel de la Howardries et de ses deux épouses. © KIK-IRPA, Bruxelles

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États périphériques

Le monument funéraire de François du Chastel de la Howardries dans l’église Sainte-Marie-Madeleine. © KIK-IRPA, Bruxelles

Le monument funéraire de Guillebert du Chastel de la Howardries. © KIK-IRPA, Bruxelles

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2 1 4

3

5

1. 2. 3. 4. 5.

324

Ans Awans Bßllingen - Bullange Grâce-Hollogne Saint-Vith


ÉLECTOR AT DE TRÈVES

L’Électorat de Trèves

La principauté archiépiscopale de Trèves, devenue plus tard l’Électorat de Trèves, faisait partie des nombreuses principautés ecclésiastiques du Saint-Empire romain de la Nation germanique et était un des trois électorats ecclésiastiques avec Cologne et Mayence. L’archevêque de Trèves était un des sept princes-électeurs chargés de procéder à l’élection de l’empereur. Au sein de l’immense empire germanique, l’Électorat de Trèves appartenait au cercle électoral du Rhin ou cercle de Rhénanie électorale. Sur l’entièreté du territoire qui se présentait comme une bande allongée qui épousait le cours de la Moselle puis s’étendait au-delà du Rhin, l’archevêque de Trèves exerçait la souveraineté territoriale. Depuis 1576, le prince-électeur était également administrateur de l’abbaye princière de Prüm, une des plus riches et importantes abbayes médiévales. Au XVIIe siècle, l’archevêque-électeur fixa sa résidence à Coblence. L’Électorat fut envahi par les armées républicaines et annexé à la France en 1795 avant de devenir possession prussienne au Congrès de Vienne en 1814. Parmi les possessions de l’Électorat de Trèves se trouvent des terres situées aux frontières de l’ancien duché de Luxembourg, à l’est de l’actuelle Wallonie et aujourd’hui situés sur les territoires des communes de Bullange et de Saint-Vith ainsi qu’une enclave située sur les communes d’Ans, Awans et Grâce-Hollogne.

Büllingen-Bullange/Manderfeld, l’église Saint-Lambert Une trace significative de l’ancien Électorat de Trèves se situe sur le territoire de l’actuelle localité de Manderfeld. C’est dans la villa de Manderfeld que l’empereur Lothaire Ier fit rédiger en 845 un diplôme en faveur de l’abbaye de Prüm. Le destin et l’importance du lieu ne cessèrent d’augmenter au Moyen Âge : dans le courant du XIVe siècle, les seigneurs de Daun, dans l’Eifel, s’attribuèrent les droits de justice sur un quart du territoire de Manderfeld avant que le domaine ne soit vendu en 1404 à l’abbaye de Prüm puis racheté en 1469 par les comtes de Manderscheidt, autre famille dynastique de l’Eifel. La justice de Manderfeld dépendait alors de l’office de Schönberg, dans l’Électorat de Trèves ; cette appartenance fut concrétisée à partir du XVIIe siècle par l’installation

d’un poste de douanes face aux territoires luxembourgeois de la terre de Saint-Vith. Un château se trouvait sur le territoire mais fut détruit par les troupes de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle ; il n’en subsiste rien de nos jours. L’église paroissiale Saint-Lambert est un édifice gothique possédant encore une tour romane, sans doute des XIe et XIIe siècles. Le sanctuaire fut restauré après 1520 à la demande de Richard von Geiffenclau, prince-électeur de Trèves de 1511 à 1531. Ancien chanoine de la cathédrale de Trèves avant d’être élu prince-électeur, il prit part en 1519 à l’élection de Charles Quint ainsi qu’à la célèbre Diète de Worms de 1521, où il tenta en vain de convaincre Martin Luther de se rétracter. L’église de Manderfeld porte encore aujourd’hui la marque des 325


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

importants travaux entrepris par Richard von Greiffenclau : ses armoiries figurent au coin nord-est de la tour. Non loin de là, la localité de Schönberg, dans l’actuelle commune de Saint-Vith, faisait elle aussi partie de l’Électorat de Trèves. Un important château qui surplombait la vallée de l’Our, possession depuis 1209 du lignage des von Schonenberg, vassaux de l’abbé de Prüm, était à l’origine une possession du duché de Luxembourg. En 1374, les droits féodaux sont attribués par l’empereur Charles IV à l’abbé de Prüm. En 1376, ce dernier obtient le château et ses dépendances. La situation complexe fut fortement simplifiée lorsque les possessions de l’abbaye de Prüm furent transférées à l’archevêque de Trèves en 1576. Comme ce fut le cas pour le château de Manderfeld, la forteresse de Schönberg fut incendiée en 1689 par les troupes françaises. Actuellement, peu subsiste de ce burg, situé sur l’éminence de la localité. Mis en vente publique pour démolition en 1803, il ne présente plus de nos jours qu’un pan de muraille en moellons de grès du côté ouest et un fragment de mur en grès rouge vers l’est.

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Les armoiries polychromes de Richard von Greiffenclau sur la tour de l’église Saint-Lambert de Manderfeld. © IPW


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie ANNEXES


APPARTENANCES DES COMMUNES ET LOCALITÉS WALLONNES AUX ANCIENS « PAYS » DE WALLONIE

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Abée

Tinlot

Liège (quartier Condroz)

Abolens

Hannut

Brabant (baillage de Hannut)

Achêne

Ciney

Liège (quartier Condroz) et Namur (prévôté de Poilvache)

Achet

Hamois

Liège (quartier Condroz)

Acosse

Wasseiges

Namur (baillage de Wasseiges)

Acoz

Gerpinnes

Namur (baillage de Bouvignes)

Agimont

Hastière

Liège (comté d’Agimont)

Aineffe

Faimes

Liège (quartier Moha)

Aische-en-Refail

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Aiseau

Aiseau-Presles

Brabant (mairie de Genappe)

Aisemont

Sambreville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Alle

Vresse-sur-Semois

Bouillon (terre franche) et Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Alleur

Ans

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Amay

Amay

Liège (quartier Moha)

Amberloup

Sainte-Ode

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Ambly

Nassogne

Liège (quartier Amont)

Ambresin

Wasseiges

Namur (baillage de Wasseiges)

Amel (Amblève)

Amel (Amblève)

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Amonines

Érezée

Luxembourg (terre de Durbuy)

Amougies

Mont-de-l’Enclus

Flandre (châtellenie d’Alost)

Ampsin

Amay

Liège (quartier Moha)

Andenne

Andenne

Namur (avouerie du comté de Namur)

Anderlues

Anderlues

Hainaut (prévôté de Binche)

Andrimont

Dison

Franchimont

Angleur

Liège

Liège (quartier Avroy)

Angre

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Angreau

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Anhée

Anhée

Namur (prévôté de Poilvache puis baillage de Bouvignes)

* L’élaboration de cette liste a été en grande partie basée sur les indications se trouvant dans le dictionnaire des communes de Belgique (Hasquin, voir bibliographie).

328


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Anlier

Habay

Luxembourg (quartier d’Arlon)

Anloy

Libin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Annevoie-Rouillon

Anhée

Namur (baillage de Montaigle)

Ans

Ans

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Anseremme

Dinant

Liège (quartier Amont)

Anserœul

Mont-de-l’Enclus

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Anthée

Onhaye

Namur (baillage de Bouvignes)

Antheit

Wanze

Liège (quartier Moha)

Anthisnes

Anthisnes

Liège puis Stavelot en 1768

Antoing

Antoing

Tournaisis

Anvaing

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Arbre

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Arbre

Profondeville

Namur (baillage de Bouvignes)

Arbrefontaine

Lierneux

Stavelot-Malmedy (comté de Salm)

Arc-Ainières

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Archennes

Grez-Doiceau

Brabant (mairie de Louvain)

Arc-Wattripont

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Argenteau

Visé

Brabant (terre franche)

Arlon

Arlon

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Arquennes

Seneffe

Brabant (mairie de Nivelles)

Arsimont

Sambreville

Namur (baillage de Bouvignes) et Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Arville

Saint-Hubert

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Asquillies

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Assenois

Léglise

Comté de Chiny puis Luxembourg (prévôté de Neufchâteau)

Assesse

Assesse

Namur (prévôté de Poilvache)

Ath

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Athis

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Athus

Aubange

Duché de Bar-Lorraine (baillage de Longwy) puis Luxembourg (prévôté d’Arlon) en 1769

Attert

Attert

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Attre

Brugelette

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Aubange

Aubange

Duché de Bar-Lorraine (baillage de Longwy) puis Luxembourg (prévôté d’Arlon) en 1769

Aubechies

Belœil

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Aubel

Aubel

Pays d’Outremeuse, comté de Dalhem

Aublain

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Auby-sur-Semois

Bertrix

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre franche de Cugnon, quartier de Neufchâteau)

Audregnies

Quiévrain

Hainaut (prévôté de Mons)

Aulnois

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Autelbas

Arlon

Luxembourg (seigneurie d’Autel)

Autre-Église

Ramillies

Brabant (mairie de Jauche)

Autreppe

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Auvelais

Sambreville

Namur (baillage de Bouvignes) et Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Ave-et-Auffe

Rochefort

Ave, Liège (quartier Amont) puis Bouillon en 1478 et Auffe, Luxembourg (prévôté de Marche)

Avennes

Braives

Liège (quartier Moha)

Avernas-le-Bauduin

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Avin

Hannut

Namur (baillage de Wasseiges)

Awans

Awans

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Awenne

Saint-Hubert

Luxembourg (terre de Mirwart)

Awirs

Flémalle

Liège (quartier Hesbaye)

Aye

Marche-en-Famenne

Luxembourg (prévôté de Marche)

Ayeneux

Soumagne

Franchimont

Aywaille

Aywaille

Luxembourg (quartier de Durbuy)

Baelen

Baelen

Limbourg (ban de Baelen)

329


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Bagimont

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Baileux

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Bailièvre

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Baillamont

Bièvre

Bouillon et Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Bailleul

Estaimpuis

Flandre gallicante (châtellenie de Lille)

Baillonville

Somme-Leuze

Liège (quartier Condroz)

Baisieux

Quiévrain

Hainaut (prévôté de Mons)

Baisy-Thy

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Balâtre

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Bande

Nassogne

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Barbençon

Beaumont

Hainaut (prévôté de Maubeuge)

Barchon

Blegny

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Baronville

Beauraing

Liège (quartier Amont)

Barry

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Barvaux

Durbuy

Luxembourg (quartier de Durbuy)

Barvaux-Condroz

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Basècles

Belœil

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Bas-Oha

Wanze

Liège (quartier Moha)

Basse-Bodeux

Trois-Ponts

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Bassenge

Bassenge

Liège (quartier Hesbaye)

Bassilly

Silly

Hainaut (baillage d’Enghien)

Bastogne

Bastogne

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Bas-Warneton

Comines-Warneton

Flandre (châtellenie d’Ypres)

Battice

Herve

Limbourg (quartier wallon)

Baudour

Saint-Ghislain

Hainaut (prévôté de Mons)

Bauffe

Lens

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Baugnies

Péruwelz

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Baulers

Nivelles

Brabant (baillage de Nivelles)

Beaufays

Chaudfontaine

Liège (quartier Franchimont)

Beaumont

Beaumont

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Beauraing

Beauraing

Luxembourg (prévôté de Marche)

Beausaint

La Roche-en-Ardenne

Luxembourg (comté de La Roche)

Beauvechain

Beauvechain

Liège (quartier Hesbaye)

Beauwelz

Momignies

Hainaut (prévôté de Chimay)

Beclers

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath) et Flandre (terre franche)

Beez

Namur

Namur (mairie de Namur)

Beffe

Rendeux

Luxembourg (terre de Durbuy)

Beho

Gouvy

Luxembourg (comté de Salm)

Belgrade

Namur

Namur (baillage de Fleurus)

Bellaire

Beyne-Heusay

Liège (quartier Amercœur)

Bellecourt

Manage

Hainaut (prévôté de Binche)

Bellefontaine

Tintigny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Bellefontaine

Bièvre

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Bellevaux

Bouillon

Bouillon (mairie de Paliseul)

Bellevaux-Ligneuville

Malmedy

Stavelot-Malmedy et Luxembourg

Belœil

Belœil

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Ben-Ahin

Huy

Liège et Namur (1238)

Bende

Durbuy

Stavelot-Malmedy

Bergilers

Oreye

Namur (baillage de Wasseiges)

Berloz

Berloz

Liège (quartier Montenaken)

Berneau

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Bernissart

Bernissart

Hainaut (châtellenie d’Ath)

330


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Bersillies-l'Abbaye

Erquelinnes

Hainaut (prévôté de Maubeuge puis de Beaumont à la fin du XVIe siècle)

Bertogne

Bertogne

Luxembourg (comté de La Roche)

Bertrée

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Bertrix

Bertrix

Luxembourg (terre franche de Bertrix, quartier de Neufchâteau)

Berzée

Walcourt

Namur

Bettincourt

Waremme

Liège (quartier Hesbaye)

Beuzet

Gembloux

Namur (baillage de Fleurus)

Bevercé

Malmedy

Stavelot-Malmedy

Beyne-Heusay

Beyne-Heusay

Liège (quartier Amercœur)

Bienne-lez-Happart

Lobbes

Hainaut (prévôté de Binche)

Biercée

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Bierges

Wavre

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Bierghes

Rebecq

Hainaut (baillage d’Enghien)

Bierset

Grâce-Hollogne

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Bierwart

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges)

Biesme

Mettet

Namur (baillage de Bouvignes)

Biesmerée

Mettet

Namur (baillage de Bouvignes)

Biesme-sous-Thuin

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Bièvre

Bièvre

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Biez

Grez-Doiceau

Brabant (mairie de Grez)

Bilstain

Limbourg

Limbourg (ban de Baelen)

Binche

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Bioul

Anhée

Namur (baillage de Bouvignes)

Blaimont

Hastière

Namur (baillage de Bouvignes)

Blandain

Tournai

Tournaisis

Blaregnies

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Blaton

Bernissart

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Blaugies

Dour

Hainaut (prévôté de Mons)

Blegny

Blegny

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Bléharies

Brunehaut

Tournaisis

Bléhen

Hannut

Liège (quartier Hesbaye)

Bleid

Virton

Luxembourg (quartier de Virton)

Bléret

Waremme

Liège (quartier Hesbaye)

Blicquy

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Boëlhe

Geer

Liège (quartier Hesbaye)

Bohan

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Boignée

Sombreffe

Namur (baillage de Fleurus)

Boirs

Bassenge

Liège (quartier Hesbaye)

Bois-de-Lessines

Lessines

Hainaut (baillage de Flobecq-Lessines)

Bois-de-Villers

Profondeville

Namur (baillage de Bouvignes)

Bois-d'Haine

Manage

Hainaut (prévôté de Binche)

Bois-et-Borsu

Clavier

Liège (quartier Condroz)

Bolinne

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Bolland

Herve

Brabant puis Limbourg (terre franche)

Bomal

Ramillies

Brabant (mairie de Jauche)

Bomal

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Bombaye

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Boncelles

Seraing

Liège (quartier Avroy)

Boneffe

Éghezée

Namur (baillage de Wasseiges)

Boninne

Namur

Namur (mairie de Namur)

Bonlez

Chaumont-Gistoux

Brabant (mairie de Grez)

Bonnert

Arlon

Luxembourg (seigneurie de Guirsch et seigneurie d’Useldange)

331


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Bonneville

Andenne

Namur (baillage de Samson)

Bon-Secours

Péruwelz

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Bonsin

Somme-Leuze

Liège (quartier Condroz)

Borlez

Faimes

Liège (quartier Moha)

Borlon

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Bornival

Nivelles

Brabant (baillage de Nivelles)

Bossière

Gembloux

Namur (baillage de Fleurus)

Bossut-Gottechain

Grez-Doiceau

Brabant (Bossut, mairie de Grez et Gottechain, mairie d’Incourt)

Bothey

Gembloux

Namur (baillage de Fleurus)

Bouffioulx

Châtelet

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Bouge

Namur

Namur (mairie de Namur)

Bougnies

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Bouillon

Bouillon

Bouillon, capitale du duché

Bourlers

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Bourseigne-Neuve

Gedinne

Namur (prévôté de Poilvache)

Bourseigne-Vieille

Gedinne

Namur (prévôté de Poilvache)

Boussoit

La Louvière

Hainaut (prévôté de Binche)

Boussu

Boussu

Hainaut (prévôté de Mons)

Boussu-en-Fagne

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Boussu-lez-Walcourt

Froidchapelle

Hainaut (prévôté de Maubeuge)

Bousval

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Bouvignes

Dinant

Namur (baillage de Bouvignes)

Bouvignies

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Bovenistier

Waremme

Liège (quartier Hesbaye)

Bovesse

La Bruyère

Namur (mairie de Namur)

Bovigny

Gouvy

Luxembourg (comté de Salm)

Bra

Lierneux

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Braffe

Péruwelz

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Braibant

Ciney

Liège (quartier Amont et quartier Amercœur)

Braine-l'Alleud

Braine-l’Alleud

Brabant (mairie de La Hulpe)

Braine-le-Château

Braine-le-Château

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Braine-le-Comte

Braine-le-Comte

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Braives

Braives

Liège (quartier Moha)

Branchon

Éghezée

Namur (baillage de Wasseiges)

Bras

Libramont-Chevigny

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Brasménil

Péruwelz

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Bray

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Bressoux

Liège

Liège (quartier Amercœur)

Brugelette

Brugelette

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Brûly

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Brûly-de-Pesche

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Brunehaut

Brunehaut

Tournaisis

Bruyelle

Antoing

Tournaisis

Brye

Fleurus

Namur (baillage de Fleurus)

Buissenal

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Buissonville

Rochefort

Liège (quartier Amont et quartier Condroz)

Büllingen (Bullange)

Büllingen (Bullange)

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Burdinne

Burdinne

Namur

Bure

Tellin

Liège (quartier Amont)

Burg-Reuland

Burg-Reuland

Luxembourg (quartier Saint-Vith et Vianden)

Bury

Péruwelz

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Bütgenbach

Bütgenbach

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

332


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Buvrinnes

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Buzenol

Étalle

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Buzet

Pont-à-Celles

Brabant (terre franche)

Callenelle

Péruwelz

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Calonne

Antoing

Tournaisis

Cambron-Casteau

Brugelette

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Cambron-Saint-Vincent

Lens

Hainaut (prévôté de Mons)

Carlsbourg

Paliseul

Bouillon (seigneurie et pairie ancienne)

Carnières

Morlanwelz

Hainaut (prévôté de Binche)

Casteau

Soignies

Hainaut (prévôté de Mons)

Castillon

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Celles

Celles

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Celles

Faimes

Liège (quartier Hesbaye)

Celles

Houyet

Liège (quartier Condroz)

Cerexhe-Heuseux

Soumagne

Liège (quartier Amercœur)

Cerfontaine

Cerfontaine

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Céroux-Mousty

Ottignies-Louvain-la-Neuve

Brabant (Céroux, mairie de Genappe et Mousty, mairie de Mont-Saint-Guibert)

Chaineux

Herve

Limbourg (quartier wallon)

Chairière

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (quartier d’Orchimont)

Champion

Namur

Namur (mairie de Namur)

Champlon

Tenneville

Luxembourg (comté de La Roche)

Chanly

Wellin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Chantemelle

Étalle

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Chapelle-à-Oie

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Chapelle-à-Wattines

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Chapelle-lez-Herlaimont

Chapelle-lez-Herlaimont

Brabant (terre franche)

Chapon-Seraing

Verlaine

Liège (quartier Moha)

Charleroi

Charleroi

Namur

Charneux

Herve

Limbourg (quartier wallon)

Chassepierre

Florenville

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre franche, quartier de Neufchâteau)

Chastre

Chastre

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Chastrès

Walcourt

Namur (baillage de Bouvignes)

Châtelet

Châtelet

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Châtelineau

Châtelet

Namur (baillage de Fleurus)

Châtillon

Saint-Léger

Comté de Châtillon puis Luxembourg (quartier d’Arlon)

Chaudfontaine

Chaudfontaine

Liège (quartier Amercœur)

Chaumont-Gistoux

Chaumont-Gistoux

Brabant

Chaussée-Notre Dame-Louvignies

Soignies

Hainaut (prévôté de Mons)

Chênée

Liège

Liège (quartier Amercœur)

Cherain

Gouvy

Luxembourg (terre d’Houffalize)

Cheratte

Visé

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Chercq

Tournai

Tournaisis

Chevetogne

Ciney

Luxembourg (prévôté de Marche)

Chevron

Stoumont

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Chièvres

Chièvres

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Chimay

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Chiny

Chiny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Chokier

Flémalle

Liège (quartier Hesbaye)

Ciergnon

Houyet

Namur (prévôté de Poilvache)

Ciney

Ciney

Liège (quartier Condroz)

Ciplet

Braives

Liège (quartier Moha)

Ciply

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

333


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Clabecq

Tubize

Brabant (mairie de La Hulpe)

Clavier

Clavier

Luxembourg et Stavelot-Malmedy

Clermont

Thimister-Clermont

Limbourg (quartier wallon)

Clermont

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Clermont-sous-Huy

Engis

Liège (quartier Condroz)

Cognelée

Namur

Namur (mairie de Namur)

Colfontaine

Colfontaine

Hainaut (prévôté de Mons)

Comblain-au-Pont

Comblain-au-Pont

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Comblain-Fairon

Hamoir

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Comines

Comines-Warneton

Flandre (châtellenie d’Ypres)

Conneux

Ciney

Liège (quartier Condroz)

Corbais

Mont-Saint-Guibert

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Corbion

Bouillon

Bouillon

Cordes

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Corenne

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Cornesse

Pepinster

Limbourg (ban de Herve)

Cornimont

Bièvre

Bouillon

Corroy-le-Château

Gembloux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Corroy-le-Grand

Chaumont-Gistoux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Corswarem

Berloz

Liège (quartier Montenaken)

Cortil-Noirmont

Chastre

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Cortil-Wodon

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges)

Couillet

Charleroi

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Courcelles

Courcelles

Hainaut (prévôté de Binche)

Courrière

Assesse

Liège (quartier Condroz)

Court-Saint-Étienne

Court-Saint-Étienne

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Cour-sur-Heure

Ham-sur-Heure-Nalinnes

Terre franche enclavée entre Liège et Namur

Couthuin

Héron

Liège (quartier Moha)

Coutisse

Andenne

Namur (baillage de Samson, avouerie)

Couture-Saint-Germain

Lasne

Brabant (mairie de Genappe)

Couvin

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Cras-Avernas

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Crehen

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Crisnée

Crisnée

Liège (quartier Hesbaye)

Croix-lez-Rouveroy

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Crombach

Saint-Vith

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Crupet

Assesse

Liège (quartier Condroz)

Cuesmes

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Cugnon

Bertrix

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre franche de Cugnon, quartier de Neufchâteau)

Cul-des-Sarts

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Custinne

Houyet

Liège (quartier Condroz)

Dailly

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Dalhem

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Dampicourt

Rouvroy

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Dampremy

Charleroi

Namur (baillage de Viesville)

Darion

Geer

Liège (quartier Moha)

Daussois

Cerfontaine

Hainaut (terre franche)

Daussoulx

Namur

Namur (mairie de Namur)

Dave

Namur

Namur (baillage Entre-Sambre-et-Meuse)

Daverdisse

Daverdisse

Luxembourg (quartier de Daverdisse)

Denée

Anhée

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Dergneau

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

334


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Deux-Acren

Lessines

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Dhuy

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Dinant

Dinant

Liège (quartier Amont)

Dion

Beauraing

Liège puis Luxembourg (prévôté d’Agimont et prévôté de Marche)

Dion-le-Mont

Chaumont-Gistoux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Dion-le-Val

Chaumont-Gistoux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Dison

Dison

Limbourg (ban de Herve)

Dochamps

Manhay

Luxembourg (comté de Montaigu)

Dohan

Bouillon

Bouillon

Doische

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Dolembreux

Sprimont

Limbourg (seigneurie au-delà des Bois)

Donceel

Donceel

Liège (quartier Hesbaye)

Dongelberg

Jodoigne

Brabant (mairie de Jodoigne)

Donstiennes

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Dorinne

Yvoir

Liège (quartier Condroz)

Dottignies

Mouscron

Flandre (châtellenie de Courtrai)

Dour

Dour

Hainaut (prévôté de Mons)

Dourbes

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Dréhance

Dinant

Liège (quartier Condroz)

Durbuy

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Durnal

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Eben-Emael

Bassenge

Liège (quartier Hesbaye)

Ébly

Léglise

Comté de Chiny puis Luxembourg

Écaussinnes

Écaussinnes

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Écaussinnes-d'Enghien

Écaussinnes

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Écaussinnes-Lalaing

Écaussinnes

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Éghezée

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Ehein

Neupré

Liège (quartier Condroz)

Ellemelle

Ouffet

Liège (quartier Condroz)

Ellezelles

Ellezelles

Hainaut (baillage de Flobecq et Lessines)

Ellignies-Sainte-Anne

Belœil

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Élouges

Dour

Hainaut (prévôté de Mons)

Elsenborn

Bütgenbach

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Embourg

Chaudfontaine

Liège (quartier Amercœur)

Émines

La Bruyère

Namur (mairie de Namur)

Emptinne

Hamois

Namur (prévôté de Poilvache)

Enghien

Enghien

Hainaut (baillage d’Enghien)

Engis

Engis

Liège (quartier Hesbaye)

Enines

Orp-Jauche

Brabant (mairie de Jandrain)

Ensival

Verviers

Franchimont

Épinois

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Éprave

Rochefort

Liège (quartier Amont)

Erbaut

Jurbise

Hainaut (prévôté de Mons)

Erbisœul

Jurbise

Hainaut (prévôté de Mons)

Ere

Tournai

Tournaisis

Érezée

Érezée

Luxembourg (terre de Durbuy)

Ermeton-sur-Biert

Mettet

Namur (baillage de Bouvignes)

Ernage

Gembloux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Erneuville

Tenneville

Luxembourg (comté de La Roche)

Ernonheid

Aywaille

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Erpent

Namur

Namur (mairie de Namur)

Erpion

Froidchapelle

Hainaut (prévôté de Maubeuge)

335


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Erquelinnes

Erquelinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Erquennes

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Escanaffles

Celles

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Esneux

Esneux

Limbourg (seigneurie au-delà des bois)

Esplechin

Tournai

Tournaisis

Esquelmes

Pecq

Tournaisis

Estaimbourg

Estaimpuis

Tournaisis

Estaimpuis

Estaimpuis

Tournaisis et Flandre gallicante (châtellenie de Lille)

Estinnes

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Estinnes-au-Mont

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Estinnes-au-Val

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Étalle

Étalle

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Èthe

Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Eugies

Frameries

Hainaut (prévôté de Mons)

Eupen

Eupen

Limbourg (ban de Baelen)

Évegnée-Tignée

Soumagne

Liège (quartier Amercœur)

Évelette

Ohey

Liège (quartier Condroz)

Évregnies

Estaimpuis

Tournaisis

Évrehailles

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Eynatten

Raeren

Limbourg (ban de Walhorn)

Fagnolle

Philippeville

Hainaut (terre franche)

Faimes

Faimes

Liège (quartier Hesbaye)

Falaën

Onhaye

Namur (baillage de Montaigle)

Falisolle

Sambreville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Fallais

Braives

Brabant (terre franche) et Liège (quartier Moha)

Falmagne

Dinant

Namur (prévôté de Poilvache)

Falmignoul

Dinant

Liège (quartier Amont)

Familleureux

Seneffe

Brabant (mairie de Nivelles)

Farciennes

Farciennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Faulx-les-Tombes

Gesves

Namur (baillage de Samson)

Faurœulx

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Fauvillers

Fauvillers

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Faymonville

Waimes

Luxembourg

Fayt-le-Franc

Honnelles

Hainaut (prévoté de Mons)

Fays-les-Veneurs

Paliseul

Bouillon (mairie de Fays-les-Veneurs)

Fayt-lez-Manage

Manage

Hainaut (prévôté de Binche)

Felenne

Beauraing

Liège (quartier Amont) puis Luxembourg (prévôté d’Agimont) en 1555

Feluy

Seneffe

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Feneur

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Fernelmont

Fernelmont

Liège (quartier Moha)

Ferrières

Ferrières

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Feschaux

Beauraing

Liège (quartier Amont)

Fexhe-le-Haut-Clocher

Fexhe-le-Haut-Clocher

Liège (quartier Hesbaye)

Fexhe-Slins

Juprelle

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Filot

Hamoir

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Finnevaux

Beauraing

Luxembourg (prévôté de Poilvache) puis Liège (comté Agimont) en 1237 puis Luxembourg (prévôté d’Agimont) 1555

Fize-Fontaine

Villers-le-Bouillet

Liège (quartier Moha)

Fize-le-Marsal

Crisnée

Liège (quartier Hesbaye)

Flamierge

Bertogne

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Flavion

Florennes

Namur (baillage de Bouvignes)

Flawinne

Namur

Namur (baillage de Fleurus)

Flémalle

Flémalle

Liège (quartier Avroy)

336


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Flémalle-Grande

Flémalle

Liège (quartier Avroy)

Flémalle-Haute

Flémalle

Liège (quartier Avroy)

Flénu

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Fléron

Fléron

Liège (quartier Amercœur)

Fleurus

Fleurus

Namur (baillage de Fleurus)

Flobecq

Flobecq

Hainaut (baillage de Flobecq et Lessines)

Flône

Amay

Liège (quartier Moha)

Florée

Assesse

Namur puis Liège (quartier Condroz)

Floreffe

Floreffe

Namur (baillage de Fleurus)

Florennes

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Florenville

Florenville

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Floriffoux

Floreffe

Namur (baillage de Fleurus)

Flostoy

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Focant

Beauraing

Luxembourg (châtellenie de Lomprez)

Folx-les-Caves

Orp-Jauche

Brabant (mairie de Geest-Gérompont)

Fontaine-l'Évêque

Fontaine-l’Évêque

Hainaut (prévôté de Binche)

Fontaine-Valmont

Merbes-le-Château

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Fontenelle

Walcourt

Namur (baillage de Bouvignes)

Fontenoille

Florenville

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre franche de Chassepierre, quartier de Neufchâteau)

Fontenoy

Antoing

Tournaisis

Fooz

Awans

Liège (quartier Hesbaye)

Forchies-la-Marche

Fontaine-l’Évêque

Hainaut (prévôté de Binche)

Forest

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Forêt

Trooz

Franchimont

Forge-Philippe

Momignies

Hainaut (prévôté de Chimay)

Forges

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Forrières

Nassogne

Luxembourg (seigneurie de Rochefort)

Forville

Fernelmont

Liège (quartier Moha)

Fosse

Trois-Ponts

Stavelot-Malmedy

Fosses-la-Ville

Fosses-la-Ville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Fouleng

Silly

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Fourbechies

Froidchapelle

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Foy-Notre-Dame

Dinant

Liège (quartier Condroz)

Fraipont

Trooz

Stavelot-Malmedy (comté de Logne) et Liège (quartier Franchimont)

Fraire

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Fraiture

Tinlot

Liège (quartier Condroz)

Frameries

Frameries

Hainaut (prévôté de Mons)

Framont

Paliseul

Bouillon (mairie de Paliseul)

Franchimont

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Francorchamps

Stavelot

Stavelot-Malmedy

Franc-Waret

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges)

Franière

Floreffe

Namur (baillage de Fleurus)

Frasnes

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Frasnes-lez-Anvaing

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Frasnes-lez-Buissenal

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Frasnes-lez-Gosselies

Les Bons Villers

Brabant (mairie de Genappe)

Freloux

Fexhe-le-Haut-Clocher

Liège (quartier Hesbaye)

Freux

Libramont-Chevigny

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Froidchapelle

Froidchapelle

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Froidfontaine

Beauraing

Luxembourg (châtellenie de Lomprez)

Froidmont

Tournai

Tournaisis

Fronville

Hotton

Liège (quartier Condroz)

337


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Froyennes

Tournai

Tournaisis

Fumal

Braives

Namur (enclave) et Liège (quartier Moha)

Furfooz

Dinant

Liège (quartier Condroz)

Furnaux

Mettet

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse) et Namur (baillage de Bouvignes)

Gages

Brugelette

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Gallaix

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Gaurain-Ramecroix

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Gedinne

Gedinne

Liège puis Bouillon

Geer

Geer

Liège (quartier Hesbaye)

Geest-Gérompont-Petit-Rosière

Ramillies

Brabant (mairie de Geest-Gérompont et mairie d’Incourt)

Gelbressée

Namur

Namur (mairie de Namur)

Gembes

Daverdisse

Bouillon

Gembloux

Gembloux

Brabant (comté de Gembloux)

Gemmenich

Plombières

Limbourg (ban de Montzen)

Genappe

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Genly

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Gentinnes

Chastre

Brabant (maire de Mont-Saint-Guibert)

Genval

Rixensart

Brabant (mairie de La Hulpe)

Gérin

Onhaye

Namur (baillage de Bouvignes)

Gérompont

Ramillies

Brabant (mairie de Geest-Gérompont)

Gérouville

Meix-devant-Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Gerpinnes

Gerpinnes

Namur (baillage de Bouvignes)

Gesves

Gesves

Namur (prévôté de Poilvache)

Ghislenghien

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Ghlin

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Ghloy

Lessines

Hainaut (baillage d’Enghien)

Gilbecq

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Gilly

Charleroi

Namur (baillage de Viesville)

Gimnée

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Givry

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Glabais

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Glain

Liège

Liège (quartier Avroy)

Gleixhe

Flémalle

Liège (quartier Hesbaye)

Glimes

Incourt

Brabant (mairie d’Incourt)

Glons

Bassenge

Liège (quartier Hesbaye)

Gochenée

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Godarville

Chapelle-lez-Herlaimont

Brabant (mairie de Nivelles)

Godinne

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Goé

Limbourg

Limbourg (ban de Baelen)

Goegnies-Chaussée

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Goesnes

Ohey

Namur (prévôté de Poilvache)

Gomzé-Andoumont

Sprimont

Franchimont

Gondregnies

Silly

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Gonrieux

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Gosselies

Charleroi

Brabant (terre franche)

Gottignies

Le Rœulx

Hainaut (baillage du Rœulx)

Gougnies

Gerpinnes

Namur (baillage de Bouvignes)

Gourdinne

Walcourt

Namur

Gouvy

Gouvy

Luxembourg (terre d’Houffalize)

Gouy-lez-Piéton

Courcelles

Brabant (mairie de Nivelles)

Gozée

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Grâce-Berleur

Grâce-Hollogne

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

338


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Grâce-Hollogne

Grâce-Hollogne

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Graide

Bièvre

Luxembourg (prévôté de Poilvache puis châtellenie de Lomprez-Mirwart en 1357)

Grand-Axhe

Waremme

Liège (quartier Hesbaye)

Grandglise

Belœil

Hainaut (prévôté de Mons)

Grand-Hallet

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Grand-Halleux

Vielsalm

Luxembourg (comté de Salm)

Grandhan

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Grand-Leez

Gembloux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Grand-Manil

Gembloux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Grandménil

Manhay

Luxembourg (terre de Durbuy)

Grandmetz

Leuze-en-Hainaut

Flandre (terre franche)

Grand-Rechain

Herve

Limbourg (ban d’Herve)

Grand-Reng

Erquelinnes

Hainaut (prévôté de Beaumont et prévôté de Binche)

Grandrieu

Sivry-Rance

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Grand-Rosière-Hottomont

Ramillies

Brabant (mairie d’Incourt)

Grandville

Oreye

Liège (quartier Looz)

Grandvoir

Neufchâteau

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre et quartier de Neufchâteau)

Grapfontaine

Neufchâteau

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre et quartier de Neufchâteau)

Graty

Silly

Hainaut (baillage d’Enghien)

Graux

Mettet

Namur (baillage de Bouvignes)

Grez-Doiceau

Grez-Doiceau

Brabant (mairie de Grez-Doiceau)

Grivegnée

Liège

Liège (quartier Amercœur)

Grosage

Chièvres

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Grosfays

Bièvre

Liège puis Bouillon puis Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Grune

Nassogne

Luxembourg (prévôté de Marche)

Grupont

Tellin

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Guignies

Brunehaut

France - Flandre gallicante (châtellenies de Lille et Douai)

Guirsch

Arlon

Luxembourg (seigneurie de Guirsch)

Habay-la-Neuve

Habay

Luxembourg (quartier de Chiny)

Habay-la-Vieille

Habay

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Habergy

Messancy

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Haccourt

Oupeye

Liège (quartier Hesbaye)

Hachy

Habay

Luxembourg (quartier d’Arlon)

Hacquegnies

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Haillot

Ohey

Namur (prévôté de Poilvache)

Haine-Saint-Paul

La Louvière

Hainaut (prévôté de Binche)

Haine-Saint-Pierre

La Louvière

Hainaut (prévôté de Binche)

Hainin

Hensies

Hainaut (prévôté de Mons)

Halanzy

Aubange

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Halleux

La Roche-en-Ardenne

Luxembourg (comté de La Roche)

Halma

Wellin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Haltinne

Gesves

Namur (baillage de Samson)

Hamipré

Neufchâteau

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre et quartier de Neufchâteau)

Hamme-Mille

Beauvechain

Brabant (mairie de Louvain)

Hamoir

Hamoir

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Hamois

Hamois

Liège (quartier Condroz)

Hampteau

Hotton

Luxembourg (terre de Durbuy)

Ham-sur-Heure

Ham-sur-Heure-Nalinnes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Ham-sur-Heure-Nalinnes

Ham-sur-Heure-Nalinnes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Ham-sur-Sambre

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Haneffe

Donceel

Liège (quartier Hesbaye)

Hannêche

Burdinne

Namur (baillage de Wasseiges)

339


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Hannut

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Hanret

Éghezée

Namur (baillage de Wasseiges)

Han-sur-Lesse

Rochefort

Luxembourg (prévôté de Marche)

Hantes-Wihéries

Erquelinnes

Hante, Hainaut (terre franche), Wihéries, Hainaut (prévôté de Maubeuge puis de Beaumont en 1699)

Hanzinelle

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Hanzinne

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Harchies

Bernissart

Hainaut (prévôté de Mons)

Hargimont

Marche-en-Famenne

Luxembourg (prévôté de Marche)

Harmignies

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Harnoncourt

Rouvroy

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Harre

Manhay

Luxembourg (terre de Durbuy)

Harsin

Nassogne

Luxembourg (prévôté de Marche)

Harveng

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Harzé

Aywaille

Luxembourg (quartier de Durbuy)

Hastière

Hastière

Namur (baillage de Bouvignes)

Hastière-Lavaux

Hastière

Namur (baillage de Bouvignes)

Hastière-par-delà

Hastière

Namur (prévôté de Poilvache)

Hatrival

Saint-Hubert

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Haulchin

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Hauset

Raeren

Limbourg (ban de Walhorn)

Haut-Fays

Daverdisse

Luxembourg (quartier d’Orchimont)

Haut-Ittre

Ittre

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Haut-le-Wastia

Anhée

Namur (baillage de Bouvignes)

Hautrage

Saint-Ghislain

Hainaut (prévôté de Mons)

Havay

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Havelange

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Havinnes

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Havré

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Heer

Hastière

Liège (comté d’Agimont) puis Luxembourg (prévôté d’Agimont) en 1555 puis Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse) 1772

Heinsch

Arlon

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Hélécine

Hélécine

voir Opheylissem

Hellebecq

Silly

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Hemptinne

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges)

Hemptinne

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Hennuyères

Braine-le-Comte

Brabant (mairie de Nivelles)

Henri-Chapelle

Welkenraedt

Limbourg (ban de Baelen)

Henripont

Braine-le-Comte

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Hensies

Hensies

Hainaut (prévôté de Mons)

Heppenbach

Amel - Amblève

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Heppignies

Fleurus

Namur (baillage de Viesville)

Herbeumont

Herbeumont

Comté de Chiny puis Luxembourg (seigneurie d’Herbeumont, quartier de Chiny)

Herchies

Jurbise

Hainaut (prévôté de Mons)

Hergenrath

Kelmis - La Calamine

Limbourg (ban de Baelen)

Hérinnes

Pecq

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Hermalle-sous-Argenteau

Oupeye

Brabant (terre franche)

Hermalle-sous-Huy

Engis

Liège (quartier Condroz)

Hermée

Oupeye

Liège (quartier Saint-Léonard)

Hermeton-sur-Meuse

Hastière

Namur (baillage de Bouvignes) puis Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse) en 1772

Héron

Héron

Liège (quartier Moha)

Herquegies

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (terre franche)

Herseaux

Mouscron

Flandre (châtellenie de Courtrai)

Herstal

Herstal

Liège (quartier Saint-Léonard)

340


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Hertain

Tournai

Tournaisis

Herve

Herve

Limbourg (quartier wallon)

Heure

Somme-Leuze

Luxembourg (prévôté de Marche)

Heure-le-Romain

Oupeye

Liège (quartier Hesbaye)

Heusy

Verviers

Franchimont

Hévillers

Mont-Saint-Guibert

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Heyd

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Hingeon

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges)

Hives

La Roche-en-Ardenne

Luxembourg (comté de La Roche)

Hodeige

Remicourt

Liège (quartier Hesbaye)

Hodister

Rendeux

Luxembourg (comté de La Roche)

Hody

Anthisnes

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Hogne

Somme-Leuze

Liège (quartier Condroz)

Hognoul

Awans

Liège (quartier Hesbaye)

Hollain

Brunehaut

Tournaisis

Hollange

Fauvillers

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Hollogne-aux-Pierres

Grâce-Hollogne

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Hollogne-sur-Geer

Geer

Liège (quartier Hesbaye)

Hombourg

Plombières

Limbourg (ban de Montzen)

Hompré

Vaux-sur-Sûre

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Hondelange

Messancy

Luxembourg (seigneurie de Guirsch)

Honnay

Beauraing

Liège (quartier Amont)

Honnelles

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Horion-Hozémont

Grâce-Hollogne

Liège (quartier Hesbaye)

Hornu

Boussu

Hainaut (prévôté de Mons)

Horrues

Soignies

Hainaut (prévôté de Mons)

Hotton

Hotton

Luxembourg (comté de Montaigu)

Houdemont

Habay

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Houdeng-Aimeries

La Louvière

Hainaut (baillage du Rœulx)

Houdeng-Goegnies

La Louvière

Hainaut (baillage du Rœulx)

Houdremont

Gedinne

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Houffalize

Houffalize

Luxembourg (terre d’Houffalize)

Hour

Houyet

Namur (prévôté de Poilvache)

Housse

Blegny

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Houtaing

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Houtain-le-Val

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Houtaing-Saint-Siméon

Oupeye

Liège (quartier Hesbaye)

Houthem

Comines-Warneton

Flandre (châtellenie d’Ypres)

Houx

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Houyet

Houyet

Liège (quartier Condroz)

Hoves

Silly

Hainaut (baillage d’Enghien)

Howardries

Brunehaut

France - Flandre gallicante (châtellenie de Lille)

Huccorgne

Wanze

Liège (quartier Moha)

Huissignies

Chièvres

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Hulsonniaux

Houyet

Namur (prévôté de Poilvache)

Humain

Marche-en-Famenne

Luxembourg (comté de La Roche)

Huppaye

Ramillies

Brabant (mairie de Jandrain)

Huy

Huy

Liège (quartier Condroz)

Hyon

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Incourt

Incourt

Brabant (mairie d’Incourt)

Irchonwelz

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Isières

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

341


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Isnes

Gembloux

Namur (baillage de Fleurus)

Ittre

Ittre

Brabant (mairie de Nivelles)

Ivoz-Ramet

Flémalle

Liège (quartiers Avroy et Condroz)

Izel

Chiny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Izier

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Jalhay

Jalhay

Franchimont

Jamagne

Philippeville

Liège (fief du comté de Namur)

Jambes

Namur

Liège et Namur

Jamiolle

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Jamioulx

Ham-sur-Heure-Nalinnes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Jamoigne

Chiny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Jandrain-Jandrenouille

Orp-Jauche

Brabant (mairie de Jandrain)

Jauche

Orp-Jauche

Brabant (mairie de Jauche)

Jauchelette

Jodoigne

Brabant (mairie de Jauche)

Javingue

Beauraing

Liège (quartier Amont) et Luxembourg (prévôté d’Agimont)

Jehay-Bodegnée

Amay

Liège (quartier Moha)

Jehonville

Bertrix

Bouillon (mairie de Jehonville)

Jemappes

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Jemelle

Rochefort

Liège (quartier Amont)

Jemeppe-sur-Meuse

Seraing

Liège (quartier Avroy)

Jemeppe-sur-Sambre

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Jeneffe

Donceel

Liège (quartier Hesbaye)

Jodoigne

Jodoigne

Brabant (baillage de Jodoigne)

Jodoigne-Souveraine

Jodoigne

Brabant (mairie de Jauche)

Jollain-Merlin

Brunehaut

Tournaisis

Joncret

Gerpinnes

Namur (baillage de Bouvignes)

Julémont

Herve

Limbourg (quartier wallon)

Jumet

Charleroi

Liège puis Brabant (terre franche)

Jupille-sur-Meuse

Liège

Liège (quartier Amercœur)

Juprelle

Juprelle

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Jurbise

Jurbise

Hainaut (prévôté de Mons)

Juseret

Vaux-sur-Sûre

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Kain

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Kelmis (La Calamine)

Kelmis (La Calamine)

Limbourg (ban de Montzen)

Kemexhe

Crisnée

Liège (quartier Hesbaye)

Kettenis

Eupen

Limbourg (ban de Walhorn)

Keumiée

Sambreville

Namur puis Brabant (mairie de Genappe)

La Bouverie

Frameries

Hainaut (prévôté de Mons)

La Bruyère

La Bruyère

Namur (mairie de Namur)

Labuissière

Merbes-le-Château

Hainaut (prévôté de Binche)

Lacuisine

Florenville

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Ladeuze

Chièvres

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Laforêt

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

La Glanerie

Rumes

Tournaisis

La Gleize

Stoumont

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Lahamaide

Ellezelles

Hainaut (châtellenie d’Ath)

La Hestre

Manage

Hainaut (prévôté de Binche)

La Hulpe

La Hulpe

Brabant (mairie de La Hulpe)

La Louvière

La Louvière

Hainaut (baillage du Rœulx)

Lamain

Tournai

Tournaisis

Lambermont

Verviers

Limbourg (ban d’Herve)

Lambusart

Fleurus

Namur (baillage de Fleurus)

342


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Lamine

Remicourt

Liège (quartier Hesbaye)

Lamontzée

Burdinne

Liège (quartier Moha)

Lamorteau

Rouvroy

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Lanaye

Visé

Liège (quartier Hesbaye)

Landelies

Montigny-le-Tilleul

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Landenne

Andenne

Namur (baillage de Wasseiges)

Laneffe

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Lanquesaint

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Lantin

Juprelle

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Lantremange

Waremme

Liège

Laplaigne

Brunehaut

Tournaisis

La Reid

Theux

Franchimont

La Roche-en-Ardenne

La Roche-en-Ardenne

Luxembourg (comté de La Roche)

Lasne

Lasne

Brabant (mairie de Genappe)

Lathuy

Jodoigne

Brabant (mairie d’Incourt)

Latinne

Braives

Liège (quartier Moha)

Latour

Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Lavacherie

Sainte-Ode

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Lavaux-Sainte-Anne

Rochefort

Liège (quartier Amont)

Lavoir

Héron

Liège (quartier Moha)

L'Écluse

Beauvechain

Brabant (mairie de Cumptich)

Leernes

Fontaine-l’Évêque

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Leers-et-Fosteau

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Leers-Nord

Estaimpuis

France - Flandre gallicante (châtellenie de Lille)

Léglise

Léglise

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre et prévôté de Neufchâteau)

Leignon

Ciney

Namur (prévôté de Poilvache)

Le Mesnil

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Lens

Lens

Hainaut (prévôté de Mons)

Lens-Saint-Rémy

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Lens-Saint-Servais

Geer

Brabant (baillage d’Hannut)

Lens-sur-Geer

Oreye

Liège (quartier Looz)

Le Rœulx

Le Rœulx

Hainaut (baillage du Rœulx)

Le Roux

Fosses-la-Ville

Brabant (mairie de Genappe)

Les Avins

Clavier

Liège (quartier Condroz)

Les Bons Villers

Les Bons Villers

Brabant (mairie de Genappe)

Les Bulles

Chiny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

L'Escaillère

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Lesdain

Brunehaut

Tournaisis

Les Hayons

Bouillon

Bouillon

Lessines

Lessines

Hainaut (baillage de Lessines)

Lessive

Rochefort

Liège (quartier Amont)

Lesterny

Nassogne

Luxembourg (terre de Mirwart)

Lesve

Profondeville

Namur (baillage de Bouvignes)

Les Waleffes

Faimes

Waleffe-Saint-Georges et Waleffe-Saint-Pierre, Liège (quartier Moha)

Leugnies

Beaumont

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Leuze

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Leuze-en-Hainaut

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Leval-Chaudeville

Beaumont

Hainaut (prévôté de Maubeuge puis de Beaumont au XVIIe siècle)

Leval-Trahegnies

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Liberchies

Pont-à-Celles

Brabant (mairie de Genappe)

Libin

Libin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Libramont

Libramont-Chevigny

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

343


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Liège

Liège

Liège, capitale de la principauté

Lierneux

Lierneux

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Liernu

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Liers

Herstal

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Ligne

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Ligney

Geer

Brabant (baillage d’Hannut)

Ligny

Sombreffe

Brabant (mairie de Genappe)

Lillois-Witterzée

Braine-l’Alleud

Brabant (mairie de La Hulpe)

Limal

Wavre

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Limbourg

Limbourg

Limbourg, capitale du duché

Limelette

Ottignies-Louvain-la-Neuve

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Limerlé

Gouvy

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Limont

Donceel

Liège (quartier Hesbaye)

Lincent

Lincent

Brabant (baillage de Jodoigne)

Linsmeau

Hélécine

Brabant (mairie d’Orp-le-Grand)

Lisogne

Dinant

Namur (prévôté de Poilvache)

Lives-sur-Meuse

Namur

Liège et Namur (mairie de Namur)

Lixhe

Visé

Liège (quartier Hesbaye)

Lobbes

Lobbes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Lodelinsart

Charleroi

Namur (baillage de Viesville)

Lombise

Lens

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Lommersweiler

Saint-Vith

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Lompret

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Lomprez

Wellin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Loncin

Ans

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Longchamps

Bertogne

Luxembourg (comté de La Roche)

Longchamps

Éghezée

Brabant (terre franche)

Longlier

Neufchâteau

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre et quartier de Neufchâteau)

Longueville

Chaumont-Gistoux

Brabant (mairie d’Incourt)

Longvilly

Bastogne

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Lontzen

Lontzen

Limbourg (ban de Baelen)

Lonzée

Gembloux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert) et Namur

Lorcé

Stoumont

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Louette-Saint-Denis

Gedinne

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Louette-Saint-Pierre

Gedinne

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Loupoigne

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Louveigné

Sprimont

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Loverval

Gerpinnes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Loyers

Namur

Namur (mairie de Namur)

Luingne

Mouscron

Flandre (châtellenie de Courtrai)

Lustin

Profondeville

Namur (prévôté de Poilvache)

Luttre

Pont-à-Celles

Brabant (terre franche)

Mabompré

Houffalize

Luxembourg (quartier Houffalize et comté de La Roche)

Macon

Momignies

Hainaut (prévôté de Chimay)

Macquenoise

Momignies

Hainaut (prévôté de Chimay)

Maffe

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Maffle

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Magnée

Fléron

Liège (quartier Amercœur)

Maillen

Assesse

Namur (prévôté de Poilvache)

Mainvault

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Maisières

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Maissin

Paliseul

Luxembourg (terre de Mirwart)

344


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Maizeret

Andenne

Namur (baillage de Samson)

Malempré

Manhay

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Malèves-Sainte-Marie-Wastines

Perwez

Brabant (mairie d’Incourt)

Malmedy

Malmedy

Stavelot-Malmedy

Malonne

Namur

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Malvoisin

Gedinne

Bouillon

Manage

Manage

Brabant (mairie de Nivelles)

Manderfeld

Büllingen - Bullange

Électorat de Trèves

Manhay

Manhay

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Maransart

Lasne

Brabant (mairie de Genappe)

Marbais

Villers-la-Ville

Namur (baillage de Fleurus)

Marbaix

Ham-sur-Heure-Nalinnes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Marche-en-Famenne

Marche-en-Famenne

Luxembourg (prévôté de Marche)

Marche-les-Dames

Namur

Namur (mairie de Namur)

Marche-lez-Écaussinnes

Écaussinnes

Hainaut (prévôté de Mons)

Marchienne-au-Pont

Charleroi

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Marchin

Marchin

Liège (quartier Condroz)

Marchipont

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Marchovelette

Fernelmont

Namur (mairie de Namur)

Marcinelle

Charleroi

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Marcourt

Rendeux

Luxembourg (comté de Montaigu)

Marcq

Enghien

Hainaut (baillage d’Enghien)

Marenne

Hotton

Luxembourg (prévôté de Marche)

Mariembourg

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse) puis Namur en 1546 puis France en 1659

Marilles

Orp-Jauche

Brabant (mairie de Jandrain)

Marneffe

Burdinne

Liège (quartier Moha)

Marquain

Tournai

Tournaisis

Martelange

Martelange

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Martouzin-Neuville

Beauraing

Luxembourg (châtellenie de Lomprez)

Masbourg

Nassogne

Luxembourg (terre franche)

Masnuy-Saint-Jean

Jurbise

Hainaut (prévôté de Mons)

Masnuy-Saint-Pierre

Jurbise

Hainaut (prévôté de Mons)

Matagne-la-Grande

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Matagne-la-Petite

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Maubray

Antoing

Tournaisis

Maulde

Tournai

Flandre (terre franche)

Maurage

La Louvière

Hainaut (baillage du Rœulx)

Mazée

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Mazy

Gembloux

Namur (baillage de Fleurus)

Méan

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Meeffe

Wasseiges

Liège (quartier Moha)

Mehaigne

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Meix-devant-Virton

Meix-devant-Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Meix-le-Tige

Saint-Léger

Luxembourg (quartier d’Arlon)

Melen

Soumagne

Franchimont

Mélin

Jodoigne

Brabant (mairie de Mélin)

Mellery

Villers-la-Ville

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Melles

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Mellet

Les Bons Villers

Brabant (mairie de Genappe)

Mellier

Léglise

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre et prévôté de Neufchâteau)

Membach

Baelen

Limbourg (ban de Baelen)

Membre

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

345


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Merbes-le-Château

Merbes-le-Château

Hainaut (prévôté de Binche)

Merbes-Sainte-Marie

Merbes-le-Château

Hainaut (prévôté de Binche)

Merdorp

Hannut

Namur (baillage de Wasseiges)

Merlemont

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Meslin-l'Évêque

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Mesnil-Église

Houyet

Liège (prévôté de Revogne)

Mesnil-Saint-Blaise

Houyet

Namur (prévôté de Poilvache)

Messancy

Messancy

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Mesvin

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Mettet

Mettet

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Meux

La Bruyère

Namur (mairie de Feix)

Mévergnies-lez-Lens

Brugelette

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Meyerode

Amel - Amblève

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Micheroux

Soumagne

Franchimont

Miécret

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Mignault

Le Rœulx

Hainaut (baillage du Rœulx)

Milmort

Herstal

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Mirwart

Saint-Hubert

Bouillon puis Luxembourg (terre de Mirwart)

Modave

Modave

Liège (quartier Condroz)

Moha

Wanze

Comté Moha puis Liège (quartier Moha) en 1225

Mohiville

Hamois

Namur (prévôté de Poilvache) et Liège (quartier Condroz)

Moignelée

Sambreville

Brabant (mairie de Genappe)

Moircy

Libramont-Chevigny

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Molenbaix

Celles

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Momalle

Remicourt

Liège (quartier Hesbaye)

Momignies

Momignies

Hainaut (prévôté de Chimay)

Monceau-en-Ardenne

Bièvre

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Monceau-Imbrechies

Momignies

Hainaut (prévôté de Chimay)

Monceau-sur-Sambre

Charleroi

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Mons

Mons

Hainaut (prévôté de Mons), capitale du comté

Mons-lez-Liège

Flémalle

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Monstreux

Nivelles

Brabant (mairie de Nivelles)

Mont

Houffalize

Luxembourg (terre d’Houffalize)

Mont

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Montbliard

Sivry-Rance

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Mont-de-l'Enclus

Mont-de-l’Enclus

Flandre (châtellenie d’Alost)

Montegnée

Saint-Nicolas

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Mont-Gauthier

Rochefort

Liège (quartier Condroz) et Luxembourg (prévôté de Marche)

Montignies-lez-Lens

Lens

Hainaut (prévôté de Mons)

Montignies-Saint-Christophe

Erquelinnes

Hainaut (prévôté de Maubeuge puis de Beaumont après 1699)

Montignies-sur-Roc

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Montignies-sur-Sambre

Charleroi

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Montigny-le-Tilleul

Montigny-le-Tilleul

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Montleban

Gouvy

Luxembourg (terre d’Houffalize)

Montrœul-au-Bois

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Montrœul-sur-Haine

Hensies

Hainaut (prévôté de Mons)

Mont-Saint-André

Ramillies

Brabant (mairie de Jauche)

Mont-Saint-Aubert

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Mont-Saint-Guibert

Mont-Saint-Guibert

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Mont-Sainte-Aldegonde

Morlanwelz

Hainaut (prévôté de Binche)

Mont-Sainte-Geneviève

Lobbes

Hainaut (prévôté de Binche)

Mont-sur-Marchienne

Charleroi

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

346


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Montzen

Plombières

Limbourg (ban de Montzen)

Moresnet

Plombières

Limbourg (ban de Montzen)

Morhet

Vaux-sur-Sûre

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Morialmé

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Morlanwelz

Morlanwelz

Hainaut (prévôté de Binche)

Morlanwelz-Mariemont

Morlanwelz

Hainaut (prévôté de Binche)

Mormont

Érezée

Luxembourg (terre de Durbuy)

Mornimont

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Mortier

Blegny

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Mortroux

Dalhem

Limbourg (pays wallon)

Morville

Florennes

Namur (baillage de Bouvignes)

Moulbaix

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Mourcourt

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Mouscron

Mouscron

Flandre (châtellenie de Courtrai)

Moustier

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Moustier

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Mouzaive

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Moxhe

Hannut

Liège (quartier Moha) et Brabant (baillage d’Hannut)

Mozet

Gesves

Namur (baillage de Samson)

Muno

Florenville

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre franche Muno, quartier de Neufchâteau)

Musson

Musson

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Mussy-la-Ville

Musson

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

My

Ferrières

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Naast

Soignies

Hainaut (prévôté de Mons)

Nadrin

Houffalize

Luxembourg (terre franche de Wibrin)

Nafraiture

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Nalinnes

Ham-sur-Heure-Nalinnes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Namêche

Andenne

Namur (baillage de Wasseiges)

Namur

Namur

Namur (mairie de Namur), capitale comté

Nandrin

Nandrin

Liège (quartier Condroz)

Naninne

Namur

Namur (baillage d’Entre-Meuse-et-Arche)

Naomé

Bièvre

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Nassogne

Nassogne

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Natoye

Hamois

Namur (prévôté de Poilvache)

Néchin

Estaimpuis

Tournaisis et France - Flandre gallicante (châtellenie de Lille)

Neerheylissem

Hélécine

Brabant (mairie de Gètte)

Nessonvaux

Trooz

Franchimont

Nethen

Grez-Doiceau

Brabant (mairie de Louvain)

Nettine

Somme-Leuze

Liège (quartier Condroz)

Neufchâteau

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Neufchâteau

Neufchâteau

Comté de Chiny puis Luxembourg (ville et quartier de Neufchâteau)

Neufmaison

Saint-Ghislain

Hainaut (prévôté de Mons)

Neufvilles

Soignies

Hainaut (prévôté de Mons)

Neu-Moresnet

Kelmis - La Calamine

Limbourg (ban de Montzen)

Neupré

Neupré

Liège (quartier Condroz)

Neuville

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Neuville-en-Condroz

Neupré

Liège (quartier Condroz)

Nil-Saint-Vincent-Saint-Martin

Walhain

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Nimy

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Nismes

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Nivelles

Nivelles

Brabant (baillage de Nivelles)

Niverlée

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

347


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Nives

Vaux-sur-Sûre

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Nobressart

Attert

Luxembourg (seigneurie de Thiaumont)

Nodebais

Beauvechain

Brabant (mairie de Grez)

Noduwez

Orp-Jauche

Brabant (mairie d’Orp-le-Grand)

Noirchain

Frameries

Hainaut (prévôté de Mons)

Noirefontaine

Bouillon

Bouillon

Noiseux

Somme-Leuze

Liège (quartier Condroz)

Nollevaux

Paliseul

Bouillon (mairie de Paliseul)

Nothomb

Attert

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Nouvelles

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Noville

Bastogne

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Noville

Fexhe-le-Haut-Clocher

Liège (quartier Hesbaye)

Noville-les-Bois

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges)

Noville-sur-Mehaigne

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Obaix

Pont-à-Celles

Namur (baillage de Viesville)

Obigies

Pecq

Hainaut (châtellenie d’Ath), Tournaisis (terre franche) et Flandre (terre franche)

Obourg

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Ochamps

Libin

Luxembourg (comté de Rochefort)

Ocquier

Clavier

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Odeigne

Manhay

Stavelot-Malmedy

Odeur

Crisnée

Liège (quartier Hesbaye)

Œudeghien

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Offagne

Paliseul

Bouillon (mairie de Jehonville)

Ogy

Lessines

Hainaut (baillage de Flobecq-Lessines)

Ohain

Lasne

Brabant (mairie de La Hulpe)

Ohey

Ohey

Namur (prévôté de Poilvache)

Oignies-en-Thiérache

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Oisquercq

Tubize

Brabant (mairie de La Hulpe)

Oizy

Bièvre

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Oleye

Waremme

Liège (quartier Hesbaye)

Ollignies

Lessines

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Olloy-sur-Viroin

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Olne

Olne

Limbourg sauf entre 1661 et 1785 (Provinces-Unies)

Omal

Geer

Liège (quartier Moha)

Ombret-Rawsa

Amay

Liège (quartier Moha)

Omezée

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

On

Marche-en-Famenne

Luxembourg (seigneurie de Rochefort)

Onhaye

Onhaye

Namur (baillage de Bouvignes)

Onnezies

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Onoz

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Ophain-Bois-Seigneur-Isaac

Braine-l’Alleud

Ophain, Brabant (mairie de La Hulpe), Bois-Seigneur-Isaac, Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Opheylissem

Hélécine

Brabant (mairie de Gette)

Opont

Paliseul

Bouillon

Opprebais

Incourt

Brabant (mairie d’Incourt)

Orbais

Ramillies

Brabant (mairie d’Incourt)

Orchimont

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Orcq

Tournai

Tournaisis

Oret

Mettet

Namur (baillage de Bouvignes)

Oreye

Oreye

Liège (quartier Looz)

Orgeo

Bertrix

Comté de Chiny puis Luxembourg (seigneurie d’Herbeumont, quartier de Chiny)

Ormeignies

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Orp-Jauche

Orp-Jauche

Brabant

348


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Orp-le-Grand

Orp-Jauche

Brabant (mairie d’Orp-le-Grand)

Orroir

Mont-de-l’Enclus

Flandre (châtellenie d’Alost)

Ortho

La Roche-en-Ardenne

Luxembourg (comté de La Roche)

Ostiches

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Oteppe

Burdinne

Liège (quartier Moha)

Othée

Awans

Liège (quartier Hesbaye)

Otrange

Crisnée

Liège (quartier Looz)

Ottignies

Ottignies-Louvain-la-Neuve

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Ottignies-Louvain-la-Neuve

Ottignies-Louvain-la-Neuve

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Ouffet

Ouffet

Liège (quartier Condroz)

Ougrée

Seraing

Liège (quartier Avroy)

Oupeye

Oupeye

Liège (quartier Saint-Léonard)

Outrelouxhe

Modave

Liège (quartier Condroz)

Paifve

Juprelle

Provinces-Unies

Pailhe

Clavier

Liège (quartier Condroz)

Paliseul

Paliseul

Bouillon (mairie de Paliseul)

Papignies

Lessines

Hainaut (baillage de Flobecq-Lessines)

Patignies

Gedinne

Bouillon

Pâturages

Colfontaine

Hainaut (prévôté de Mons)

Pecq

Pecq

Tournaisis et Flandre (terre franche)

Peissant

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Pellaines

Lincent

Brabant (baillage de Jodoigne)

Pepinster

Pepinster

Franchimont

Péronnes

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Péronnes

Antoing

Tournaisis

Péruwelz

Péruwelz

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Perwez

Perwez

Brabant (mairie d’Incourt)

Perwez

Ohey

Liège (quartier Condroz)

Pesche

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Pessoux

Ciney

Liège (quartier Condroz) et Namur (prévôté de Poilvache)

Petigny

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Petit-Enghien

Enghien

Hainaut (baillage d’Enghien)

Petit-Fays

Bièvre

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Petit-Hallet

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Petit-Rechain

Verviers

Limbourg (ban d’Herve)

Petit-Rœulx-lez-Braine

Braine-le-Comte

Brabant (mairie de Nivelles)

Petit-Rœulx-lez-Nivelles

Seneffe

Brabant (mairie de Nivelles)

Petit-Thier

Vielsalm

Luxembourg (comté de Salm)

Petite-Chapelle

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Philippeville

Philippeville

Écherennes Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse) devenu Philippeville, comté de Namur 1556 puis France 1678

Piéton

Chapelle-lez-Herlaimont

Hainaut (prévôté de Binche)

Piétrain

Jodoigne

Brabant (mairie de Saint-Jean-Geest)

Piétrebais

Incourt

Brabant (mairie d’Incourt)

Pipaix

Leuze-en-Hainaut

Flandre (terre franche)

Pironchamps

Farciennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Plainevaux

Neupré

Liège (quartier Condroz)

Plancenoit

Lasne

Brabant (mairie de La Hulpe)

Ploegsteert

Comines-Warneton

Flandre (châtellenie d’Ypres)

Plombières

Plombières

Limbourg (ban de Montzen)

Polleur

Theux

Franchimont

Pommerœul

Bernissart

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Pondrôme

Beauraing

Luxembourg (prévôté de Marche)

349


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Pont-à-Celles

Pont-à-Celles

Namur (baillage de Viesville)

Pont-de-Loup

Aiseau-Presles

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Pontillas

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges) et Liège (quartier Moha)

Popuelles

Celles

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Porcheresse

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Porcheresse

Daverdisse

Luxembourg (quartier d’Orchimont)

Pottes

Celles

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Poucet

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Poulseur

Comblain-au-Pont

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Poupehan

Bouillon

Bouillon

Pousset

Remicourt

Liège (quartier Hesbaye)

Presgaux

Couvin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Presles

Aiseau-Presles

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Profondeville

Profondeville

Namur (baillage de Bouvignes)

Pry

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Purnode

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Pussemange

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Quaregnon

Quaregnon

Hainaut (prévôté de Mons)

Quartes

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Quenast

Rebecq

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte et baillage d’Enghien)

Queue-du-Bois

Beyne-Heusay

Liège (quartier Amercœur)

Quevaucamps

Belœil

Hainaut (prévôté de Mons)

Quévy

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Quévy-le-Grand

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Quévy-le-Petit

Quévy

Hainaut (prévôté de Mons)

Quiévrain

Quiévrain

Hainaut (prévôté de Mons)

Rachecourt

Aubange

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Racour

Lincent

Brabant (mairie de la Gette)

Raeren

Raeren

Limbourg (ban de Walhorn)

Ragnies

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Rahier

Stoumont

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Ramegnies

Belœil

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Ramegnies-Chin

Tournai

Tournaisis

Ramelot

Tinlot

Luxembourg

Ramillies

Ramillies

Brabant (mairie de Geest-Gérompont)

Ramillies-Offus

Ramillies

Brabant (mairie de Geest-Gérompont)

Rance

Sivry-Rance

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Ransart

Charleroi

Brabant (terre franche)

Rebaix

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Rebecq

Rebecq

Brabant (mairie de Nivelles)

Rebecq-Rognon

Rebecq

Brabant (terre franche)

Recht

Saint-Vith

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Recogne

Libramont-Chevigny

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Recogne

Bastogne

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Redu

Libin

Luxembourg (quartier d’Orchimont)

Remagne

Libramont-Chevigny

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Remicourt

Remicourt

Liège (quartier Hesbaye)

Rendeux

Rendeux

Luxembourg et Liège

Renlies

Beaumont

Hainaut (prévôté de Maubeuge)

Ressaix

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Resteigne

Tellin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Retinne

Fléron

Liège (quartier Amercœur)

350


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Reuland

Burg-Reuland

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Rèves

Les Bons Villers

Brabant (terre franche et mairie de Nivelles)

Rhisnes

La Bruyère

Namur (mairie de Namur)

Richelle

Visé

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Rienne

Gedinne

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Rièzes

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Rivière

Profondeville

Namur (baillage de Bouvignes)

Rixensart

Rixensart

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Robechies

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Robelmont

Meix-devant-Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Robertville

Waimes

Stavelot-Malmedy

Rochefort

Rochefort

Liège (quartier Amont) et Luxembourg (prévôté de Durbuy)

Rochehaut

Bouillon

Bouillon

Rocherath

Büllingen - Bullange

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Roclenge-sur-Geer

Bassenge

Liège (quartier Hesbaye)

Rocourt

Liège

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Rognée

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Roisin

Honnelles

Hainaut (prévôté de Mons)

Roloux

Fexhe-le-Haut-Clocher

Hainaut (prévôté de Chimay)

Roly

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Romedenne

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Romerée

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Romsée

Fléron

Liège (quartier Amercœur)

Rongy

Brunehaut

Tournaisis

Ronquières

Braine-le-Comte

Brabant (mairie de Nivelles)

Rosée

Florennes

Namur (baillage de Bouvignes)

Roselies

Aiseau-Presles

Liège et Namur

Rosières

Rixensart

Brabant (mairie de Vilvorde)

Rosoux-Crenwick

Berloz

Liège (quartier Montenaken)

Rossignol

Tintigny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Rotheux-Rimière

Neupré

Limbourg (seigneurie au-delà-des-bois)

Roucourt

Péruwelz

Flandre (terre franche)

Rouveroy

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Rouvreux

Sprimont

Luxembourg (seigneurie Au-delà-des-Bois)

Rouvroy

Rouvroy

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Roux

Charleroi

Liège puis Brabant (terre franche)

Roux-Miroir

Incourt

Brabant (mairie d’Incourt)

Roy

Marche-en-Famenne

Luxembourg (prévôté de Marche)

Ruette

Virton

Luxembourg (quartier de Virton)

Rulles

Habay

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Rumes

Rumes

Tournaisis

Rumillies

Tournai

Tournaisis

Russeignies

Mont-de-l’Enclus

Flandre (châtellenie d’Alost)

Saint-Amand

Fleurus

Namur (baillage de Fleurus)

Saint-André

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Saint-Aubin

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Saint-Denis

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Saint-Denis

La Bruyère

Namur (mairie de Feix)

Saint-Georges-sur-Meuse

Saint-Georges-sur-Meuse

Liège (quartier Moha)

Saint-Gérard

Mettet

Namur (baillage de Bouvignes)

Saint-Germain

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Saint-Géry

Chastre

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

351


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Saint-Ghislain

Saint-Ghislain

Hainaut (prévôté de Mons)

Saint-Hubert

Saint-Hubert

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Saint-Jean-Geest

Jodoigne

Brabant (mairie de Saint-Jean-Geest)

Saint-Léger

Estaimpuis

Tournaisis

Saint-Léger

Saint-Léger

Luxembourg (quartier de Virton)

Saint-Marc

Namur

Namur (mairie de Feix)

Saint-Mard

Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Saint-Martin

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Saint-Maur

Tournai

Tournaisis

Saint-Médard

Herbeumont

Comté de Chiny puis Luxembourg (seigneurie et prévôté d’Herbeumont)

Saint-Nicolas

Saint-Nicolas

Liège (quartier Sainte-Marguerite)

Saint-Pierre

Libramont-Chevigny

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Saint-Rémy

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Saint-Rémy

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté Dalhem)

Saint-Rémy-Geest

Jodoigne

Brabant (mairie de Saint-Jean-Geest)

Saint-Sauveur

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Saint-Servais

Namur

Namur (mairie de Namur)

Saint-Séverin

Nandrin

Liège (quartier Condroz)

Saint-Symphorien

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Saint-Vaast

La Louvière

Hainaut (baillage du Rœulx)

Saint-Vincent

Tintigny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Saint-Vith

Saint-Vith

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Sainte-Cécile

Florenville

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre franche de Chassepierre, quartier de Neufchâteau)

Sainte-Marie-sur-Semois

Étalle

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Sainte-Marie-Chevigny

Libramont-Chevigny

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Sainte-Ode

Sainte-Ode

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Saintes

Tubize

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Saive

Blegny

Liège (quartier Amercœur)

Salles

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Samart

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Sambreville

Sambreville

Namur (baillage de Fleurus)

Samrée

La Roche-en-Ardenne

Luxembourg (comté de La Roche)

Sars-la-Bruyère

Frameries

Hainaut (prévôté de Mons)

Sars-la-Buissière

Lobbes

Hainaut (prévôté de Binche)

Sart-lez-Spa

Jalhay

Franchimont

Sart-Bernard

Assesse

Namur (baillage de Samson)

Sart-Custinne

Gedinne

Bouillon

Sart-Dames-Avelines

Villers-la-Ville

Brabant (mairie de Genappe)

Sart-Eustache

Fosses-la-Ville

Namur (baillage de Bouvignes)

Sart-Fagne

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Sart-Saint-Laurent

Fosses-la-Ville

Namur (baillage de Fleurus)

Sautin

Sivry-Rance

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Sautour

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Sauvenière

Gembloux

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Schaltin

Hamois

Namur (prévôté de Poilvache)

Schönberg

Saint-Vith

Électorat de Trèves

Sclayn

Andenne

Namur (baillage de Samson)

Scy

Hamois

Namur (prévôté de Poilvache)

Seilles

Andenne

Namur (baillage de Wasseiges)

Sélange

Messancy

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Seloignes

Momignies

Hainaut (prévôté de Chimay)

Seneffe

Seneffe

Brabant (mairie de Nivelles)

352


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Sensenruth

Bouillon

Bouillon (mairie de Sensenruth)

Seny

Tinlot

Liège (quartier Condroz)

Senzeilles

Cerfontaine

Hainaut (prévôté de Maubeuge)

Septon

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Seraing

Seraing

Liège (quartier Avroy)

Seraing-le-Château

Verlaine

Liège (quartier Moha)

Serinchamps

Ciney

Liège (quartier Condroz) et Luxembourg (prévôté de Marche)

Serville

Onhaye

Namur (baillage de Bouvignes)

Sibret

Vaux-sur-Sûre

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Silenrieux

Cerfontaine

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Silly

Silly

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Sinsin

Somme-Leuze

Luxembourg (prévôté de Durbuy)

Sippenaken

Plombières

Limbourg (ban de Montzen)

Sirault

Saint-Ghislain

Hainaut (prévôté de Mons)

Sivry

Sivry-Rance

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Sivry-Rance

Sivry-Rance

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Slins

Juprelle

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Smuid

Libin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Soheit-Tinlot

Tinlot

Liège (quartier Condroz)

Sohier

Wellin

Luxembourg (quartier d’Orchimont)

Soignies

Soignies

Hainaut (prévôté de Mons)

Soiron

Pepinster

Limbourg (ban d’Herve)

Solre-Saint-Géry

Beaumont

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Solre-sur-Sambre

Erquelinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Sombreffe

Sombreffe

Brabant (mairie de Genappe) et Namur

Somme-Leuze

Somme-Leuze

Liège (quartier Condroz) et Luxembourg (prévôté de Durbuy)

Sommethonne

Meix-devant-Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Sommière

Onhaye

Namur (baillage de Bouvignes)

Somzée

Walcourt

Namur, sauf enclave liégeoise de Saint-Maert

Sorée

Gesves

Liège (quartier Condroz) et Namur (prévôté de Poilvache)

Sorinne-la-Longue

Assesse

Namur (prévôté de Poilvache)

Sorinnes

Dinant

Namur (prévôté de Poilvache)

Sosoye

Anhée

Namur (baillage de Montaigle)

Sougné-Remouchamps

Aywaille

Luxembourg (quartier Durbuy)

Soulme

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Soumagne

Soumagne

Franchimont

Soumoy

Cerfontaine

Hainaut (terre franche)

Sourbrot

Waimes

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Souvret

Courcelles

Brabant (terre franche)

Sovet

Ciney

Liège (quartier Condroz) et Luxembourg (prévôté de Durbuy)

Soy

Érezée

Luxembourg (terre de Durbuy)

Soye

Floreffe

Namur (baillage de Fleurus)

Spa

Spa

Franchimont

Spiennes

Mons

Hainaut (prévôté de Mons)

Spontin

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Sprimont

Sprimont

Luxembourg (seigneurie au-delà-des-bois)

Spy

Jemeppe-sur-Sambre

Namur (baillage de Fleurus)

Stambruges

Belœil

Hainaut (prévôté de Mons)

Stave

Mettet

Namur (baillage de Bouvignes)

Stavelot

Stavelot

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot), capitale de la principauté

Steenkerque

Braine-le-Comte

Hainaut (châtellenie de Braine-le-Comte)

Stembert

Verviers

Franchimont

353


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Stoumont

Stoumont

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Straimont

Herbeumont

Comté de Chiny puis Luxembourg (prévôtés de Chiny, Herbeumont et Neufchâteau)

Strée

Beaumont

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Strée

Modave

Liège (quartier Condroz)

Strépy-Bracquegnies

La Louvière

Hainaut (prévôté de Binche)

Suarlée

Namur

Namur (mairie de Namur)

Sugny

Vresse-sur-Semois

Liège et Bouillon

Surice

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Suxy

Chiny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Tailles

Houffalize

Luxembourg (terre d’Houffalize)

Taintignies

Rumes

Tournaisis

Tamines

Sambreville

Namur (baillage de Fleurus) et Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Tarcienne

Walcourt

Namur (baillage de Bouvignes) sauf Ahérée, Liège.

Tavier

Tinlot

Liège (quartier Condroz)

Taviers

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Tavigny

Houffalize

Luxembourg (terre d’Houffalize)

Tellin

Tellin

Luxembourg (terre de Mirwart) et Liège (quartier Amont)

Templeuve

Tournai

Tournaisis

Temploux

Namur

Namur (baillage de Fleurus)

Tenneville

Tenneville

Luxembourg (comté de La Roche)

Termes

Chiny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Tertre

Saint-Ghislain

Hainaut (prévôté de Mons)

Terwagne

Clavier

Liège (quartier Condroz)

Theux

Theux

Franchimont, capitale du marquisat

Thiaumont

Attert

Luxembourg (seigneurie de Thiaumont)

Thieu

Le Rœulx

Hainaut (baillage du Rœulx)

Thieulain

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath) et Flandre (terre franche)

Thieusies

Soignies

Hainaut (prévôté de Mons)

Thiméon

Pont-à-Celles

Namur (baillage de Viesville)

Thimister

Thimister-Clermont

Limbourg (quartier wallon)

Thimister-Clermont

Thimister-Clermont

Limbourg (quartier wallon)

Thimougies

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Thines

Nivelles

Brabant (mairie de Nivelles)

Thirimont

Beaumont

Hainaut (prévôté de Maubeuge)

Thisnes

Hannut

Namur (baillage de Wasseiges)

Thommen

Burg-Reuland

Luxembourg (terre de Saint-Vith)

Thon (Thon-Samson)

Andenne

Namur (baillage de Samson)

Thorembais-les-Béguines

Perwez

Brabant (mairie d’Incourt)

Thorembais-Saint-Trond

Perwez

Brabant (mairie d’Incourt)

Thoricourt

Silly

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Thuillies

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Thuin

Thuin

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Thulin

Hensies

Hainaut (prévôté de Mons)

Thumaide

Belœil

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Thy-le-Baudouin

Florennes

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Thy-le-Château

Walcourt

Namur (baillage de Bouvignes)

Thynes

Dinant

Liège (quartier Condroz)

Thys

Crisnée

Liège (quartier Looz)

Tihange

Huy

Liège (quartier Condroz)

Tilff

Esneux

Liège (quartier Amercœur)

Tillet

Sainte-Ode

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Tilleur

Saint-Nicolas

Liège (quartier Avroy)

354


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Tillier

Fernelmont

Namur (baillage de Wasseiges)

Tilly

Villers-la-Ville

Brabant (mairie de Genappe)

Tinlot

Tinlot

Liège (quartier Condroz)

Tintange

Fauvillers

Luxembourg (prévôté Arlon)

Tintigny

Tintigny

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Toernich

Arlon

Luxembourg (seigneurie de Koerich)

Tohogne

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Tongre-Notre-Dame

Chièvres

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Tongre-Saint-Martin

Chièvres

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Tongrinne

Sombreffe

Brabant (mairie de Genappe) et Namur (baillage de Fleurus)

Tontelange

Attert

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Torgny

Rouvroy

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Tourinne

Braives

Liège (quartier Moha)

Tourinnes-la-Grosse

Beauvechain

Liège (quartier Hesbaye)

Tourinnes-Saint-Lambert

Walhain

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Tournai

Tournai

Seigneurie du roi de France puis des Pays-Bas à partir de 1522, capitale du baillage de Tournai-Tournaisis

Tournay

Neufchâteau

Comté de Chiny puis Luxembourg (terre et quartier de Neufchâteau)

Tourpes

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Transinne

Libin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Trazegnies

Courcelles

Brabant (terre franche)

Treignes

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse) sauf Matignolle, Namur (baillage de Bouvignes)

Trembleur

Blegny

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Trivières

La Louvière

Hainaut (prévôté de Mons)

Trognée

Hannut

Liège (quartier Hesbaye)

Trois-Ponts

Trois-Ponts

Stavelot-Malmedy (postellerie de Stavelot)

Trooz

Trooz

Liège (quartier Franchimont)

Tubize

Tubize

Brabant (mairie de Nivelles)

Ucimont

Bouillon

Bouillon

Upigny

Éghezée

Namur (mairie de Feix)

Vance

Étalle

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Vaucelles

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Vaulx

Chimay

Hainaut (prévôté de Beaumont)

Vaulx

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Vaux-Chavanne

Manhay

Luxembourg (terre Durbuy)

Vaux-et-Borset

Villers-le-Bouillet

Liège (quartier Moha)

Vaux-lez-Rosières

Vaux-sur-Sûre

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Vaux-sous-Chèvremont

Chaudfontaine

Liège (quartier Amercœur)

Vaux-sur-Sûre

Vaux-sur-Sûre

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Vedrin

Namur

Namur (mairie de Feix)

Velaine

Sambreville

Namur (baillage de Fleurus)

Velaines

Celles

Hainaut (châtellerie d’Ath)

Vellereille-les-Brayeux

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Vellereille-le-Sec

Estinnes

Hainaut (prévôté de Binche)

Velroux

Grâce-Hollogne

Liège (quartier Hesbaye)

Vencimont

Gedinne

Liège (quartier Amont)

Vergnies

Froidchapelle

Hainaut (prévôté de Maubeuge)

Verlaine

Verlaine

Liège (quartier Moha)

Verlaine

Neufchâteau

Luxembourg (terre de Neufchâteau)

Verlée

Havelange

Liège (quartier Condroz)

Verviers

Verviers

Franchimont

Vesqueville

Saint-Hubert

Luxembourg (terre de Saint-Hubert)

Vezin

Andenne

Namur (baillage de Wasseiges)

355


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Vezon

Tournai

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Vielsalm

Vielsalm

Luxembourg (comté de Salm)

Viemme

Faimes

Liège (quartier Moha)

Vierset-Barse

Modave

Liège (quartier Condroz)

Vierves-sur-Viroin

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Viesville

Pont-à-Celles

Namur (baillage de Viesville)

Vieux-Genappe

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Vieuxville

Ferrières

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Vieux-Waleffe

Villers-le-Bouillet

Liège (quartier Moha)

Villance

Libin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Ville-en-Hesbaye

Braives

Namur (baillage de Wasseiges)

Ville-Pommerœul

Bernissart

Hainaut (prévôté de Mons)

Villerot

Saint-Ghislain

Hainaut (prévôté de Mons)

Villers-aux-Tours

Anthisnes

Limbourg

Villers-deux-Églises

Cerfontaine

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Villers-devant-Orval

Florenville

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Villers-en-Fagne

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Villers-la-Bonne-Eau

Bastogne

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Villers-la-Loue

Meix-devant-Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Villers-la-Tour

Chimay

Hainaut (prévôté de Chimay)

Villers-la-Ville

Villers-la-Ville

Namur (baillage de Fleurus et terre franche)

Villers-le-Bouillet

Villers-le-Bouillet

Liège (quartier Moha)

Villers-le-Gambon

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Villers-le-Peuplier

Hannut

Brabant (baillage d’Hannut)

Villers-le-Temple

Nandrin

Liège (quartier Condroz)

Villers-l'Évêque

Awans

Liège (quartier Hesbaye)

Villers-lez-Heest

La Bruyère

Namur (mairie de Namur)

Villers-Notre-Dame

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Villers-Perwin

Fleurus

Brabant (mairie de Genappe)

Villers-Poterie

Gerpinnes

Namur (baillage de Bouvignes)

Villers-Saint-Amand

Ath

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Villers-Saint-Ghislain

Mons

Hainaut (prévôté de Binche)

Villers-Saint-Siméon

Juprelle

Liège (quartier Sainte-Walburge)

Villers-Sainte-Gertrude

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Villers-sur-Haine

Le Rœulx

Hainaut (baillage du Rœulx)

Villers-sur-Lesse

Rochefort

Liège (quartiers Amont et Condroz)

Villers-sur-Semois

Étalle

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Chiny)

Vinalmont

Wanze

Liège (quartier Moha)

Virelles

Chimay

Hainaut (prévôtés de Beaumont et Chimay)

Virginal-Samme

Ittre

Brabant (Virginal, terre franche et Samme, mairie de Nivelles)

Viroinval

Viroinval

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Virton

Virton

Comté de Chiny puis Luxembourg (quartier de Virton)

Visé

Visé

Liège (quartier Hesbaye)

Vitrival

Fosses-la-Ville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Vivegnis

Oupeye

Liège (quartier Saint-Léonard)

Vivy

Bouillon

Bouillon (mairie de Paliseul et seigneurie de Rochehaut)

Vodecée

Philippeville

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Vodelée

Doische

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Vogenée

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Vonêche

Beauraing

Liège (comté Agimont)

Voroux-Goreux

Fexhe-le-Haut-Clocher

Liège (quartier Hesbaye)

Voroux-lez-Liers

Juprelle

Liège (quartier Sainte-Walburge)

356


Appartenances des communes et localités wallonnes aux anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Vottem

Herstal

Liège (quartier Saint-Léonard)

Vresse

Vresse-sur-Semois

Luxembourg (prévôté d’Orchimont)

Vyle-et-Tharoul

Marchin

Liège (quartier Condroz)

Wadelincourt

Belœil

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Wagnelée

Fleurus

Namur (baillage de Fleurus)

Waha

Marche-en-Famenne

Luxembourg (prévôté de Marche)

Waillet

Somme-Leuze

Liège (quartier Condroz)

Waimes

Waimes

Stavelot-Malmedy

Walcourt

Walcourt

Namur (baillage de Bouvignes)

Walhain

Walhain

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Walhain-Saint-Paul

Walhain

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Walhorn

Lontzen

Limbourg (ban de Walhorn)

Wancennes

Beauraing

Liège (quartier Amont)

Wandre

Liège

Liège (quartier Saint-Léonard)

Wanfercée-Baulet

Fleurus

Baulet, Namur (baillage de Fleurus) et Wanfercée, Brabant (mairie de Genappe)

Wangenies

Fleurus

Namur (baillage de Fleurus)

Wanlin

Houyet

Namur (prévôté de Poilvache)

Wanne

Trois-Ponts

Stavelot-Malmedy

Wannebecq

Lessines

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Wansin

Hannut

Namur (baillage de Wasseiges)

Wanze

Wanze

Liège (quartier Moha)

Warchin

Tournai

Tournaisis

Warcoing

Pecq

Tournaisis

Wardin

Bastogne

Luxembourg (prévôté de Bastogne)

Waremme

Waremme

Liège (quartier Hesbaye)

Waret-la-Chaussée

Éghezée

Namur (baillage de Wasseiges)

Waret-l'Évêque

Héron

Liège (quartier Moha)

Warisoulx

La Bruyère

Namur (mairie de Namur)

Warnant

Anhée

Namur (baillage de Bouvignes)

Warnant-Dreye

Villers-le-Bouillet

Liège (quartier Moha)

Warneton

Comines-Warneton

Flandre (châtellenie de Warneton)

Warquignies

Colfontaine

Hainaut (prévôté de Mons)

Warsage

Dalhem

Pays d’Outremeuse (comté de Dalhem)

Warzée

Ouffet

Liège (quartier Condroz)

Wasmes

Colfontaine

Hainaut (prévôté de Mons)

Wasmes-Audemez-Briffœil

Péruwelz

Tournaisis et Hainaut (châtellenie d’Ath)

Wasmuel

Quaregnon

Hainaut (prévôté de Mons)

Wasseiges

Wasseiges

Namur (baillage de Wasseiges)

Waterloo

Waterloo

Brabant

Wattripont

Frasnes-lez-Anvaing

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Waudrez

Binche

Hainaut (prévôté de Binche)

Waulsort

Hastière

Namur (baillage de Bouvignes)

Wauthier-Braine

Braine-le-Château

Brabant (mairie de La Hulpe)

Wavre

Wavre

Brabant (mairie de Mont-Saint-Guibert)

Wavreille

Rochefort

Liège (quartier Amont)

Wayaux

Les Bons Villers

Namur (baillage de Viesville)

Ways

Genappe

Brabant (mairie de Genappe)

Wegnez

Pepinster

Limbourg

Weillen

Onhaye

Namur (baillage de Bouvignes)

Welkenraedt

Welkenraedt

Limbourg (ban de Baelen)

Wellin

Wellin

Luxembourg (terre de Mirwart)

Wépion

Namur

Namur (mairie de Namur)

357


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Localité

Commune actuelle

Appartenance avant 1789*

Werbomont

Ferrières

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Wéris

Durbuy

Luxembourg (terre de Durbuy)

Wez-Velvain

Brunehaut

Tournaisis

Wibrin

Houffalize

Luxembourg (terre franche)

Wierde

Namur

Namur (mairie de Namur)

Wiers

Péruwlez

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Wiesme

Beauraing

Liège (quartier Amont) et Luxembourg (prévôté d’Agimont)

Wihéries

Dour

Hainaut (prévôté de Mons)

Wihogne

Juprelle

Liège (quartier Hesbaye)

Willaupuis

Leuze-en-Hainaut

Hainaut (châtellenie d’Ath)

Willemeau

Tournai

Tournaisis

Willerzie

Gedinne

Luxembourg (terre franche)

Winenne

Beauraing

Liège (comté d’Agimont)

Witry

Léglise

Luxembourg (seigneurie de Witry, quartier de Neufchâteau)

Wodecq

Ellezelles

Hainaut (baillage de Flobecq et Lessines)

Wolkrange

Messancy

Luxembourg (prévôté d’Arlon)

Wonck

Bassenge

Liège (quartier Hesbaye)

Xhendelesse

Herve

Limbourg (ban d’Herve)

Xhendremael

Ans

Liège (quartier Hesbaye)

Xhoris

Ferrières

Stavelot-Malmedy (comté de Logne)

Yernée-Fraineux

Nandrin

Liège (quartier Condroz)

Yves-Gomezée

Walcourt

Liège (quartier Entre-Sambre-et-Meuse)

Yvoir

Yvoir

Namur (prévôté de Poilvache)

Zétrud-Lumay

Jodoigne

Brabant (terre franche)

358


GLOSSAIRE Alleu : héritage, terre, bois, eau ou bâtiment libre par sa nature de toute charge et redevance, indépendant de tout prince ou seigneur et qui en théorie relevait de Dieu seul. Quoique indépendants par nature, les alleux devaient reconnaître la souveraineté du prince dont ils occupaient le territoire et se soumettre à la juridiction des tribunaux établis par lui. Avoué/avouerie ou voué/vouerie : l’avouerie est la charge de l’avoué. Dans le droit féodal, l’avoué était la personne chargée de la protection et de la représentation juridique d’une institution ecclésiastique, pour les affaires séculières de la vie quotidienne. C’était en général un seigneur qui mettait ses forces au service d’une institution ecclésiastique en échange d’une rémunération perçue sous forme d’impôt ou d’une partie des amendes. Un même seigneur pouvait assurer la défense des biens de plusieurs établissements religieux différents. L’avouerie a été instituée à l’époque carolingienne quand les grands domaines ecclésiastiques se sont formés, les gens d’Église ne pouvant théoriquement faire couler le sang ni s’occuper d’affaires civiles. Par la suite, l’avouerie devint une charge qui se transmit et se négocia comme un fief* héréditaire. Baillage/Bailli : nom donné au territoire soumis à la juridiction d’un bailli. Celui-ci était un officier princier, ducal ou comtal et il était investi de fonctions très étendues dans les domaines administratif, judiciaire, financier et militaire. Ban : c’est le pouvoir de commander, d’interdire et de punir. Dès le XIIIe siècle le mot « ban » fut décerné aux villages groupés sous une même administration. Bonnes Villes : dans l’Europe du Moyen Âge, ville bénéficiant d’un statut particulier marqué par une relation privilégiée avec le roi, le prince, le duc ou le comte et qui implique un degré minimum d’indépendance par rapport à d’autres seigneurs. Les villes pouvaient ainsi obtenir des aides financières ou administratives, des chartes de franchises*, des aides du souverain ou encore le droit d’ériger des fortifications. Le cas de figure le plus important dans nos régions est celui des vingt-trois Bonnes Villes de la principauté de Liège qui étaient les localités les plus importantes du territoire. Elles envoyaient des représentants au Tiers-État et pouvaient s’entourer d’un mur d’enceinte, avec l’obligation d’en défendre l’accès. Casemate : abri enterré et protégé contres les bombes.

Cense : terme wallon désignant une ferme dont le tenancier entretenait avec le seigneur un rapport de droit privé symbolisé par une redevance, le cens, qui le distinguait des autres paysans ; il tient donc à cens un patrimoine foncier. Cercle de Westphalie : cercle impérial du Saint-Empire romain germanique fondé en 1500 et dont faisaient partie les principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy. Chambellan ou camérier : officier aulique de la cour chargé du service de la chambre du souverain. Chanoine : dignitaire ecclésiastique appartenant au clergé séculier, membre du chapitre d’une église cathédrale ou d’une collégiale. Châtellenie : elle désigne le territoire sur lequel le maître du château exerce ses droits banaux. En son centre se trouve le château qui est le chef-lieu de la châtellenie, administré par un châtelain, officier comtal ou princier nommé et rémunéré. Il exerce également l’ensemble des droits par délégation, militaire et judiciaire. Collation : action, droit de conférer à quelqu’un un titre, un bénéfice ecclésiastique. Cour allodiale : cour de justice compétente en matière d’alleu*. Cour féodale : cour de justice compétente en matière de vassalité et de fief*. Coyau : pièce de bois placée horizontalement sous l’arêtier d’un comble. Diète : assemblée politique. Dans le Saint-Empire romain germanique, elle est réunie sur l’invitation de l’empereur dans différentes villes. Après 1250, les députés des villes se joignent aux princes, aux nobles et aux grands dignitaires ecclésiastiques. En 1489, elle se divise en trois collèges distincts : électeurs, princes et villes. Elle devient permanente en 1663 et son siège est fixé à Ratisbonne. Dragon : soldat de cavalerie.

Castrum : héritier du camp romain au Moyen Âge, le castrum désignait une zone fortifiée puis le complexe militaire dans lequel le seigneur installait sa résidence, sa suite et son armée.

Drossard : héritier du sénéchal, le drossard est le premier officier du duc dans le duché de Brabant et son représentant personnel. Au début du XIVe siècle, il cède la main sur l’administration au receveur de Brabant et devient le principal officier de justice et de police du pays.

Cénotaphe : tombeau élevé à la mémoire d’un mort et qui ne contient pas son corps.

Échanson : officier aulique d’une maison royale ou seigneuriale dont la fonction était de servir à boire à la table du prince. 359


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Échauguette : abri en pierre placé en encorbellement aux angles des châteaux forts ou des bastions pour en surveiller les abords.

Pairie : titre et dignité de pair. Le pair se disait du vassal ayant même rang par rapport à son seigneur.

Engagère : mise en gage par le prince de certains offices gouvernementaux ou d’administrations subalternes (seigneuries par exemple). La pratique remonte au Bas Moyen Âge et s’amplifie pour devenir courante du XVIe siècle à la fin de l’Ancien Régime.

Panetier : officier aulique de bouche chargé du pain.

Épitaphe : inscription funéraire ou tablette qui porte cette inscription. Fief : le fief désigne, durant l’époque médiévale et moderne, un bien ou un revenu, le bénéfice, confié en rétribution d’un service. Formorture : droit du seigneur sur les biens des bâtards et des nonbourgeois morts dans sa seigneurie. Franc-alleu : terre de pleine propriété, affranchie de toute obligation ou redevance. Franchises : droit limitant l’autorité souveraine au profit d’une ville, d’un corps, d’un individu. Gruyer : officier royal ou seigneurial chargé des eaux et des forêts et de juger les délits commis dans les bois dont il a la charge. Inféodé : soumis, comme un fief. Intrados : partie intérieure et concave d’un arc, d’une voûte. Larmier : partie saillante en haut d’un édifice destinée à faire tomber l’eau de pluie en gouttes à distance du pied de l’édifice, pour éviter les dégâts qu’y causerait le ruissellement. Loculus : loge ou cellule dans un columbarium ou une catacombe, niche funéraire. Mairie ou maïeur ou maire : sous l’Ancien Régime et dans un sens territorial, circonscription placée sous l’autorité d’un maire ou maïeur. Mense épiscopale : revenus affectés à la table d’un évêque. Ministérial ou ministériaux : au Moyen Âge, nom donné à des nonlibres chargés par leurs seigneurs de missions de confiance qui finirent par constituer une classe particulière et privilégiée de la société. De par leur condition, ils étaient souvent plus dociles que les vassaux et se virent ensuite confier des missions militaires et le droit de porter les armes. Dès la fin du XIIIe siècle, ils fusionnent avec la classe des hommes libres pour donner naissance à la Chevalerie, ancêtre de la noblesse d’Ancien Régime. Mortemain : droit de mainmorte, droit du seigneur de disposer des biens de ses serfs morts. Pagus/pagi : subdivision administrative à l’origine placée sous l’autorité d’un comte. 360

Pilori : le pilori est le dispositif destiné à exposer un condamné en public. Sous l’Ancien Régime, c’est une peine infamante plus grave que le blâme et l’amende honorable. Le pilori pouvait prendre diverses formes, du simple poteau de bois à la colonne de pierre et comporte parfois aussi une structure en lanterne pouvant contenir un homme plus ou moins debout. « Pilori » désigne également le supplice luimême dont la durée était variable, allant de quelques heures à plusieurs jours. Il pouvait accompagner d’autres peines. Utilisé depuis le Moyen Âge, il était un droit seigneurial qui, par un simple poteau planté sur la place du village, permettait au seigneur de signifier qu’il avait le droit de justice sur ce territoire. Plaid : juridiction locale présidée par un agent subalterne, souvent le maire* ou maïeur*. Podestat : titre donné au Moyen Âge au premier magistrat de certaines villes. Poliorcétique : relatif à l’art d’assiéger les villes ou technique du siège des villes. Postellerie : nom donné dans la principauté de Stavelot-Malmedy à deux des trois circonscriptions fiscales du pays devant fixer chaque année la quote-part des impôts qu’elle doit répartir entre toutes les circonscriptions judiciaires de son ressort. Prévôté/prévôt : nom donné à la charge du prévôt, agent du seigneur, du duc ou du comte, chargé essentiellement de rendre la justice et d’administrer les domaines. Seigneurie : terme désignant à la fois l’ensemble des droits seigneuriaux et le territoire sur lequel ils s’exercent. Ce territoire peut être une circonscription homogène, il peut aussi consister en parcelles dispersées ou isolées les unes des autres. Son étendue peut varier considérablement, elle est en général médiocre et dépasse rarement une ou deux localités et les campagnes qui les entourent. La seigneurie constitue un droit réel immobilier ; comme tout autre immeuble, elle est alleu*, fief * ou même censive. Seigneurie foncière : seigneurie ne disposant que d’une juridiction contentieuse civile, la cour foncière, limitée à une seule catégorie de biens. Seigneurie hautaine : propriété dont le seigneur est en droit d’établir des « justices hautaines » dont les prérogatives sont beaucoup plus étendues que dans les seigneuries foncières*. Au civil, les seigneuries hautaines jugent les causes qui ont pour objet les immeubles et droits réels « mouvant » de leur seigneur et tranchent les litiges relatifs aux personnes et aux biens meubles ; au pénal, elles sanctionnent les délits et les crimes. Les seigneurs hautains assument en outre la fonction de « haut officier » : ils poursuivent les criminels et les délinquants et les traduisent par-devant leurs propres justices.


Glossaire

Sigillographique : qui a un rapport avec la sigillographie, l’étude des sceaux. Suffragant : qui dépend de tel archevêque, en parlant d’un évêque. Synode : assemblée d’ecclésiastiques convoqués par l’évêque ou l’archevêque pour délibérer sur les affaires du diocèse et les affaires générales de l’Église. Terre franche : territoire libéré de certaines servitudes (charges, taxes…). Taille : imposition sur les personnes, réparti selon des règles complexes, que le seigneur ou que le roi lève sur les sujets, en particulier pour financer la protection et la police qu’il assure. Tonlieu : impôt prélevé sur la vente et le transport des marchandises. Vassal : homme libre lié à son seigneur par le serment et l’hommage. Voué/vouerie : voir avoué/avouerie.

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INDEX

Index des personnes Adrien IV, pape 113 Albéron Ier, prince-évêque de Liège 68,69 Albert Ier, comte de Moha 110 Albert II, comte de Chiny 230 Albert II, comte de Namur 162 Albert III, comte de Namur 227 Allard III, seigneur de Chimay 200 Archiducs Albert et Isabelle, voir D’Autriche Albert et D’Autriche Isabelle Arendt Charles 228 Arnoul Ier, comte de Chiny 230 Arnould IV, comte de Chiny 238 Audacé Albert 79 Baldéric II, prince-évêque de Liège 65, 68, 69 Baudouin Ier, comte de Hainaut 197 Baudouin II, comte de Hainaut 216 Baudouin III, comte de Hainaut 192 Baudouin IV, comte de Hainaut 181, 184, 189, 191, 192, 197, 199, 200, 206 Baudouin V, comte de Hainaut 146, 156, 181, 191, 198 Baudouin Bras de Fer, comte de Flandre 309 Bérenger, comte de Namur 135, 147 Berchmans Oscar 82 Bibaus Jean-Jacques 286 Bilquin Guillaume 102, 103, 172 Bivort Hyacinthe 176 Blancheteste Pierre 278 Bolvin Nicolas 166 Bourlart Philippe 190 Carondelet Jean 203 Cauwe Arnould 219 Chapelle Alphonse 173 Charlemagne, empereur d’Occident 309 Charles Ier, roi d’Espagne, voir Charles Quint Charles II, roi d’Espagne 139, 145, 146, 156, 174, 267, 277, 280, 310 Charles III, roi d’Espagne 279 Charles IV, empereur germanique 231, 326 Charles VI, empereur germanique 169, 265, 278, 284 Charles VI, roi de France 297 362

Charles VII, roi de France 88 Charles IX, roi de France 232 Charles le Chauve, roi des Francs 200, 246 Charles le Simple, roi des Francs 113 Charles le Téméraire, duc de Bourgogne 93, 119, 200, 209, 262, 265 Charles Quint 20, 33, 57, 76, 83, 100, 127, 135, 136, 142, 144, 145, 149, 160, 161, 162, 164, 165, 168, 181, 187, 192, 194, 196, 197, 200, 202, 209, 211, 214, 216, 219, 220, 222, 230, 234, 235, 237, 242, 248, 250, 264, 265, 266, 270, 297, 300, 309, 313, 317, 325 Chermanne Jean-Baptiste 173 Childéric Ier, roi des Francs 297 Churchill John, duc de Marlborough 275 Clément XIV, pape 279 Clovis Ier, roi des Francs 297 Cobergher Wenceslas 211 Colyn Gérard 286 Conrad Ier, comte de Luxembourg 139, 225 Conrad II, comte de Luxembourg 225 Cossée Charles Antoine Dieudonné 190 Counotte Barbara 103 Cuvelier Antoine 221 D’Alouine de Beauregard Alexandre 250 D’Alsace de Hénin Pierre 213 D’Alsace de Hénin-Liétard Jean 213 D’Alsace de Hénin de Boussu Jacques 214 D’Amstenraedt Arnold 286 D’Anthine Marie 32 D’Arenberg Anne 220 D’Arenberg Léopold 220 D’Arenberg Philippe-François 220 D’Arckel Jean, prince-évêque de Liège 65 D’Argenteau Guillaume 104, 281, 282 D’Argenteau Guillaume II 281 D’Argenteau Renaud IV 265 D’Argenteau Thierry 265 D’Aspremont-Lynden Charles-Ernest 117 D’Aspremont-Lynden Ferdinand 117 D’Aspremont-Lynden Robert 279 D’Artois Marie, comtesse douairière de Namur 156 D’Audenarde Arnould IV 304

D’Autel Jeanne 281, 282 D’Autriche Albert, gouvernant des Pays-Bas 173, 211, 237, 250, 257, 263, 264, 284, 300, 313 D’Autriche, Don Juan 162, 163, 164, 165, 258 D’Autriche Georges, prince-évêque de Liège 57, 65, 76, 77, 87, 97, 100, 127, 128, 317 D’Autriche Isabelle, gouvernante des Pays-Bas 173, 211, 237, 250, 257, 263, 264, 284, 300, 313 D’Autriche Marguerite, gouvernante des Pays-Bas 189, 221 D’Autriche Marie-Christine, gouvernante des Pays-Bas 146, 219 D’Autriche Marie-Élisabeth, gouvernante des Pays-Bas 212 D’Autriche Marie-Thérèse 24, 136, 146, 217, 218, 220, 221, 233, 234, 238, 240, 246, 248, 279, 280, 305 D’Autriche Maximilien, voir Maximilien Ier D’Avesnes Jean II, comte de Hainaut 181, 205 D’Elderen Guillaume 107 D’Elderen Jean-Louis, princeévêque de Liège 61, 81, 107 D’Enghien Englebert 220 D’Enghien Englebert II 220 D’Enghien Hugues 220 D’Enghien d’Havré Gérard 175 D’Eppes Jean, prince-évêque de Liège 84, 151 D’Ève Godefroid 169 D’Évreux Marie, duchesse de Brabant 257 D’Eynatten Henri 118 D’Eynatten Jean 281, 286 D’Harcourt Jeanne, comtesse de Namur 142 D’Hinslin Jean-Jacques 175 D’Ittre Isaac Ier 198 D’Obin Antoine-Joseph 170 D’Odémont Jean-Mathias 291 D’Olne Guillaume 284 D’Omalius Jean 39 D’Orjo Anne 220 D’Orjo Philippe 172 D’Oultremont Charles 102 D’Oultremont Charles-Nicolas, princeévêque de Liège 23, 39, 50, 52, 53, 63, 72, 73, 74, 78, 80, 86, 90, 91, 119, 120


Index

D’Oultremont Florent 92 D’Ouren Jean-Charles 239 D’Yve François-Philippe 173 Dandel François 260 Daneau Pierre 190 Darche de Tromecoute Anne 99 Dartevelle Charles, abbé de Floreffe 139 Dautzenberg Pierre-Henri 278 David Jehan 159 De Amezaga Mathias 276 De Baillet Charles 99 De Baillet Servais François 249, 250 De Bailly Henri 63 De Bar Thibaud, voir Thibaud Ier De Bar Thibaud II 250 De Bar Thibaut, prince-évêque de Liège 65 De Bar Marguerite, comtesse de Luxembourg 228 De Barbieus Anne-Marie 275, 276 De Barse Wauthier 61 De Bavière Albert, comte de Hainaut 199 De Bavière Aubert Ier, comte de Hainaut 200 De Bavière Ernest, prince-évêque de Liège 24, 34, 49, 78, 79, 82, 84, 85, 88, 113, 114 De Bavière Ferdinand, prince-évêque de Liège 24, 34, 63, 75, 76, 77, 96, 99, 109, 132 De Bavière Jacqueline, comtesse de Hainaut 181, 216 De Bavière Jean-Théodore, prince-évêque de Liège 49, 50, 51, 52, 53, 71, 80, 90, 99, 103, 107, 109 De Bavière Joseph-Clément, prince-évêque de Liège 50, 81, 82, 87, 104, 107, 118, 244 De Bavière Maximilien-Emmanuel, comte de Namur 138, 139 De Bavière Maximilien-Henri, princeévêque de Liège 36, 50, 51, 59, 79, 96, 102, 103, 107, 109, 110, 116, 117 De Bavière Thédoduin, voir Théoduin De Beaufort Arnold 156 De Beaufort Henri 156 De Beaufort Richard II 262 De Beaurieu Louis 173 De Berghes Corneille, prince-évêque de Liège 65 De Berghes Georges-Louis, prince-évêque de Liège 48, 49, 50, 52, 53, 65, 66, 105, 107, 120, 244 De Berghes Robert, prince-évêque de Liège 107 De Berlaymont Charles 221 De Berlaymont Gilles 150 De Berlo Paul 175 De Bibaus Guillaume 278 De Bilquin Guillaume 172 De Bilquin Thérèse 103 De Blamont Jeanne, comtesse de Chiny 230 De Blier Nicolas 249 De Blois Jean Louis 190 De Bocholtz Godefroid 107

De Bolland Arnould III 283 De Bolland Éverard 175 De Bollant Jehan 248 De Bomme François 219 De Boufiaule Godefroid 149 De Bouillon Godefroid 125, 127, 230 De Boulant Guillaume 235 De Boulant Robert 235 De Boullant Jean 168, 169 De Bourbon Louis, prince-évêque de Liège 104, 115, 119 De Bourgogne Antoine, duc de Brabant et de Limbourg 225 De Bourgogne Baudouin 262 De Bourgogne Herman 263 De Bourgogne Marie, duchesse de Bourgogne 93, 189, 221, 265 De Bourlez Jean Baudouin 190 De Brabant Antoine 190 De Brabant Jeanne, duchesse de Brabant 255 De Brus de Loën Gérard 99 De Caldenborg Guillaume 276, 283, 284 De Caldenborg Henry 278 De Caldenborg Jean-Baptiste 284 De Carcano Louis 252 De Carondelet Charles 220 De Carondelet Guillaume 104 De Cassal François 249 De Cassal François-Antoine 249 De Castille Jeanne, reine d’Espagne 211 De Charneux Laurent 36 De Chentinne Albert 267 De Chin Gilles 184 De Chiny Jeanne, comtesse de Chiny 230 De Clerfayt François-Sébastien 219 De Clermont Louis 244, 245 De Condé Nicolas 264 De Corswarem Hubert 170, 171, 172 De Crisgnée Conrad 32 De Cronström Isaac 93 De Croonenborg Nicolas 278 De Croÿ Adrien 216 De Croÿ Alexandre Emmanuel 222 De Croÿ Anne 220 De Croÿ Antoine 137, 197, 203, 216 De Croÿ Charles 197, 198, 200, 201, 214, 215, 216, 218, 220 De Croÿ Guillaume 197, 220 De Croÿ Jean 201 De Croÿ Jeanne Lamberte 321 De Croÿ Michel 202, 220 De Coulons Albert 277 De Couves Thiry 286 De Cuvelier Albert-Ignace 175 De Cuyck Albert, prince-évêque de Liège 65

De Dampierre Guy, comte de Namur 92, 136, 150, 156, 168 De Dampierre Jean, voir De Flandre Jean De Fantignies Jean 220 De Fenck de Stenhoffen François 169 De Fexhe Catherine 168 De Flandre Guy, comte de Namur 150 De Flandre Jean, prince-évêque de Liège 92 De Flandre Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainaut 181, 304 De Fléron Mathias 61 De Fontenoy Raes 270 De Formanoir Pierre 305 De Franau Antoine 98, 99 De Fressez Godefroid 106 De Froidcourt Guillaume 40 De Fumal Guillaume 172 De Fumal Jean 172 De Fürstenberg François-Égon, princeabbé de Stavelot-Malmedy 16, 39 De Gavre Guillaume 184 De Germeau Gilles-Paul 109 De Glymes Marie Anne 172 De Glymes Winant 270 De Goé Henri 284 De Goër de Herve Jean 247 De Goerlitz Élisabeth, duchesse engagère de Luxembourg 225 De Grandry Pirot 284 De Grimont Jean 267 De Grimont Philippe 267 De Groesbeeck Gérard, princeévêque de Liège 49, 85, 86 De Groesbeeck Paul-Jean 96 De Gronsveld Jean 278 De Gueldre Agnès, comtesse de Namur et de Luxembourg 229 De Gueldre Anne, comtesse de Namur 141 De Gueldre Henri III, princeévêque de Liège 59, 122 De Gueldre Yolende, comtesse de Hainaut 192 De Gulchen Pierre Hubin 278 De Gulpen Frambach 293 De Gulpen Jacques 283, 293 De Gulpen Léonard 292 De Habsbourg Albert, voir D’Autriche Albert De Habsbourg Charles, voir De Lorraine Charles De Habsbourg Isabelle, voir D’Autriche Isabelle De Habsbourg Marguerite, voir D’Autriche Marguerite De Habsbourg Marie, voir De Hongrie Marie De Habsbourg Marie-Élisabeth, voir D’Autriche Marie-Élisabeth De Habsbourg, Maximilien, voir Maximilien Ier De Hack Anne 284 363


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

De Hamal Jean-Ernest 249 De Han Lambert 249 De Harre Nicolas-Louis 40 De Harroy Pierre 173 De Haultepenne Marie 167 De Heinsberg Jean, princeévêque de Liège 151, 156 De Hemricourt de Ramioul Richard Ier 106 De Hénin Philippe II 222 De Hénin-Liétard Jean 213 De Hénin-Liétard Maximilien Ier 214 De Hénin-Liétard Philippe 216 De Hérissem Louis 173 De Hoensbroeck César-Constantin, prince-évêque de Liège 65, 286 De Hongrie Marie, gouvernante des Pays-Bas 190, 192, 193, 194, 196, 211, 212, 317, 318, 321 De Hornes Arnould, prince-évêque de Liège 115 De Hornes Jean, prince-évêque de Liège 74, 84, 88, 115, 209, 286 De Hornes Maximilien 209, 210, 211 De Houffalize Winand 280 De Hubin Jacques, prince-abbé de StavelotMalmedy 16, 19, 23, 28, 31, 39, 119 De Huy Arnould 156 De Huy Lambert 156 De Jamblinne Maximilien 173 De Jeneffe Ermentrude 106 De Jong Célestin, abbé de Saint-Hubert 242 De la Fontaynne Joseph 242 De la Howardries Isabeau 321 De la Marck Adolphe II, princeévêque de Liège 54, 104, 142 De la Marck Érard, prince-évêque de Liège 48, 49, 50, 57, 59, 65, 67, 69, 71, 72, 76, 77, 83, 84, 97, 100, 107, 115, 119, 120, 122, 125, 126, 242 De la Marck Éverard 88 De la Marck Éverard II 236 De la Marck Guillaume 286 De la Marck Robert II 20 De la Paz Tementio Juan 159 De la Saulx Mathias 277 De la Saulx de Gulchen Ignace 284 De la Tour d’Auvergne Emmanuel 132 De la Tour d’Auvergne GodefroidMaurice 125, 127, 128 De la Vaulx-Renard Adolphe 34 De la Vaulx-Renard François 34 De la Vaulx-Renard Guillaume 34 De la Vaulx-Renard Marie 34 De Lalaing Marie 201 De Lalaing Peronne 321 De Lalaing Simon 201 De Lambinon Jacques Mathias 81 De Lamock Florent 132 364

De Lattre Amélie 218 De Leez Henri II, prince-évêque de Liège 54, 109 De Libotte Henri-Frédéric 286 De Liedekerke Ferdinand 309, 310 De Liège Denis 106 De Liverlo Lambert 110 De Liverlo Louis-Lambert 82 De Liverlo Walthère 104 De Loewenstein Jean-Ernest, princeabbé de Stavelot-Malmedy 36, 37 De Lohier Michel-Nicolas 82 De Lomont Philippe 286 De Longchamps Fastré 110 De Longchamps Guillaume 110 De Longchamps Warnier 170 De Longcourt Pierre 190 De Lorraine Charles-Alexandre, gouvernant des Pays-Bas 212, 280 De Lorraine Marguerite, comtesse de Chiny 150, 230 De Louvrex Mathias-Guillaume 244 De Luxembourg Frédéric, duc de Basse-Lotharingie 227, 273 De Luxembourg Marie 220 De Lynden Charles-Ernest, voir d’Aspremont-Lynden Charles-Ernest De Lynden Robert 117, 118 De Maillen François 178 De Malberg François 250 De Malaise Nicolas III, abbé de Saint-Hubert 242 De Maldonade François 190 De Malmedy Bertin 282 De Manderscheidt Christophe, princeabbé de Stavelot-Malmedy 32 De Manderscheidt Guillaume, prince-abbé de Stavelot-Malmedy 16, 17, 18, 20, 21, 22 De Marnix Jean 219 De Martin Sébastien 109 De Massin Nicolas, prince-abbé de Stavelot-Malmedy 36 De Méan, François-Antoine, princeévêque de Liège 88, 90, 107 De Méan Pierre 90 De Melun Guillaume 222 De Melun Jean 305 De Mérode Anne 107 Dé Mérode Philippe 107 De Mérode-Westerlo Joséphine 213 De Milendonck Marie 222 De Millendonck Élisabeth 248 De Mohiville Philippe 97 De Mons Gislebert 156 De Monsen Matthieu 88 De Montini François 249

De Montpellier Charles-Alexis 172 De Mouscron Roger, voir De Ramées Roger De Mozet Anne Hubertine 36 De Mozet Gilles 250 De Namur Alix, comtesse de Hainaut 188, 189 De Namur Frédéric, prince-évêque de Liège 139 De Namur Robert 156 De Neffe Marie 173 De Neuf Simon-Charles 173 De Neuheuser Laurent 248 De Nève Marguerite 172 De Nollet Charles-Louis 36 De Nollet Jean 68 De Nollet Joseph, prince-abbé de Stavelot-Malmedy 16, 17, 19, 36 De Norenberg Thérèse 169 De Nouville Jacques Mathieu 40 De Nuremberg Conrad II 159 De Paheau Jean 267 De Pallandt Balthasar 248 De Perwez Godefroid 257 De Pierre Jean 75 De Pierrepont Hugues, princeévêque de Liège 74 De Pieters Jean 190 De Pinchart Jean 176 De Ponty Isabelle 107 De Ponty Nicolas 175 De Presseux Englebert 117, 122 De Propper François 103 De Rahier Gilles-Ferdinand 40 De Rameau Paul 267 De Ramées Roger 309 De Reding Marie 98 De Rifflart Guillaume 270 De Robaulx Jacques 220 De Robaulx Toussaint 106, 219, 220 De Rondelet Florent 121 De Rondelet Marie 121 De Rosey René 106 De Ruischenberg Jean 283 De Saint-Mart François 96 De Saint-Mart Marie-Madeleine 96 De Sainte-Aldegonde Maximilien 264 De Sainte du Chastel Agnès 321 De Saive Jehan 159 De Salmier Eustache Charles 172 De Salmier Guillaume 267 De Salmier Hélène 169 De Saroléa Gilles 293 De Savoie Catherine, comtesse de Namur 142 De Schell Fabius 286 De Senocq François 249 De Senselle Pierre 176 De Seraing Godefroid 107


Index

De Seyne Charles, abbé de Villers-la-Ville 255 De Soheit Barbe 34 De Souabe Conrad 257 De Spontin Nicolas-Joseph 131 De Spontin-Beaufort Charles 170 De Steinbach Martin 250 De Stradiot Louis 270 De Streel Léonard 118 De Surlet Jean-Ernest 98 De Terwangne de la Tour Conrad 39 De Thierry Jean 251 De Thuin Mahaut, comtesse de Salm 252 De Thuringe Sophie, duchesse de Brabant 257 De Toscane Mathilde 230 De Trappé Nicolas Dieudonné 81 De Trazegnies Gilles 191 De Valfleury François 251 De Velbrück François-Charles, princeévêque de Liège 52, 62, 63, 66, 67, 74, 80, 84, 91, 95, 96, 107, 122 De Vervoz Nicolas Ier, abbé de Saint-Hubert 242 De Vervoz d’Amâs Nicolas 39 De Villenfagne Noël 173 De Villeret Ybert 147 De Vivario Pierre Grégoire 250 De Waha Claude 177 De Waha Gilles 252 De Watie Jean 190 De Wéry Adrien 104 De Wesemal François Joseph 190 De Wicourt Renadin 234 De Witthem Philippe 266 De Woelmont Nicolas 167, 168, 284 De Woelmont Nicolas-Ignace II 284 De Zähringen Raoul, princeévêque de Liège 48, 93 Del Cour Jean 50, 79, 93 Del Forge François 172 Delmotte Alexandre, prince-abbé de Stavelot-Malmedy 24, 35, 36 Depresseux de Heilrimont Gabriel 40 Des Baillet Jean-Baptiste 252 Deville Pierre-Joseph 175 Dewandre François 66 Dewez Laurent-Benoît 139, 212, 255 Di Boni Donato 317 Don Juan d’Autriche, voir D’Autriche, Don Juan Dozin Gilles 69 Drion Dieudonné, prince-abbé de Stavelot-Malmedy 19, 36 Du Brœucq Jacques 190, 192, 194, 196, 211, 213, 219 Du Chastel de la Howardries Antoine 321 Du Chastel de la Howardries François 323 Du Chastel de la Howardries Guillebert 323 Du Chastel de la Howardries Jacques 321

Du Chastel de la Howardries Jehan 321 Du Chastel de la Howardries Lamoral 321 Du Chastel de la Howardries Nicolas 321, 322 Du Chastel de la Howardries Simon 321 Du Faing de Tassigny Jehan 237 Du Rœulx Eustache 216 Du Vivier Marie Dieudonné 71 Dubois Jean, abbé de Val-Dieu 289 Duckers François-Joseph 19 Éracle, évêque de Liège 71, 72, 97 Ermel Jean-François 50 Ermesinde, comtesse de Luxembourg 135, 225, 226, 227, 228, 229, 231, 232, 273 Ermesinde, comtesse de Namur 139 Ernst Jean-Joseph-François 286 Évrard Guillaume 66, 72 Farnèse Alexandre, gouverneur des Pays-Bas 162, 248 Ferdinand Ier, empereur germanique 76, 242 Ferdinand III, empereur germanique 270 Flescher Henri 216 Foulon Jean 252 Franck Antoine-Pierre 80 François Ier, roi de France 20, 83, 232 Francon, évêque de Liège 113 Galhausen Charles-Antoine 19, 50 Ghodemart Hugues 222 Gilson Jean 35, 36 Godefroid Ier, comte de Namur 139, 141 Godefroid Ier le Barbu, duc de Brabant 265 Godefroid III, duc de Brabant 257, 260 Godefroid le Bossu, duc de BasseLotharingie 230 Godefroid Jean Charles 267 Goor Gérard 278 Guillaume Ier, roi des Pays-Bas 90 Guillaume Ier le Riche, comte de Namur 141, 142, 149 Guillaume II, comte de Namur 141, 142, 145, 167, 173 Guillaume III, comte de Hainaut 200 Guillaume III, roi d’Angleterre 198 Guillaume le Taciturne, prince d’Orange 205 Henri Ier l’Aveugle, comte de Namur, voir Henri IV l’Aveugle Henri Ier, comte de La Roche 227 Henri Ier, duc de Brabant 255, 257, 258, 260 Henri II, comte de Louvain 68 Henri II, duc de Brabant 257, 287 Henri II, roi de France 54, 142, 145, 173, 200, 204, 216, 220, 232, 313 Henri III, duc de Limbourg 287 Henri III, empereur germanique 227, 273 Henri IV, duc de Limbourg 273 Henri IV, empereur germanique 273, 275

Henri IV l’Aveugle, comte de Luxembourg 135, 139, 141, 146, 178, 225, 227, 229, 257, 258 Henri V le Blond, comte de Luxembourg 228, 229, 230, 252 Henri VIII, roi d’Angleterre 297, 303, 304 Henri de Verdun, prince-évêque de Liège 113 Hinckaert Jean 270 Hinckens Jean 286 Hinnisdael Nicolas 153 Houtart François 173 Jacob Jean-Gilles 78, 92 Jacquenier Jacques 190 Jacquier de Lompre Marie-Thérèse 216 Jacquet Pierre-Louis 84 Jamar Edmond 84, 100, 153 Jean l’Aveugle, comte de Luxembourg 225, 231, 246, 250 Jean Ier, duc de Brabant 92, 255, 262, 270, 273, 286 Jean Ier, comte de Namur 142 Jean Ier, comte de Rochefort 236 Jean II, comte de Namur 155, 156 Jean II, duc de Brabant, 270 Jean III, comte de Namur 142, 146 Jean III, duc de Brabant 255, 257 Jean sans Peur, duc de Bourgogne 202, 305 Joseph II, empereur germanique 136, 166, 205, 242, 248, 250, 261, 277, 278, 284, 286, 292 Kurth Godefroid 93 Lambrecht Gilles 69 Lambrez Jacques 190 Larcin Théodore 222 Lardenois de Ville Florent 132 Le Duc Philippe 190 Le Pestre de Vauban Sébastien 128, 132, 136, 147, 156, 191, 204, 313 Le Rousseau Paul 267 Lefebvre Clément, abbé de Saint-Hubert 242 Lefebvre Louis 235 Legro François 286 Léopold Ier, empereur germanique 169, 265, 289, 290 Léopold II, empereur germanique 137 Léopold II, roi des Belges 36 Lothaire Ier, empereur d’occident 325 Lothaire II, comte de Dalhem 287 Lothaire II, empereur d’occident 20 Louis IV, comte de Chiny 230 Louis XIII, roi de France 238 Louis XIV, roi de France 19, 57, 115, 120, 125, 127, 128, 136, 139, 146, 181, 184, 191, 197, 199, 204, 207, 208, 219, 232, 246, 248, 255, 261, 263, 265, 275, 280, 287, 297, 304, 309, 313, 317, 325 Louis XV, roi de France 62, 63, 95, 304 Louis XVI, roi de France 305 Marchant Servais François 250 365


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Marlborough, voir Churchill John Marotte Jean 175 Martinez Rodrigue 222 Matonet Jacques 109 Maximilien Ier, empereur germanique 76, 88, 190, 200, 203 Maximilien II, électeur de Bavière 81 Mielemans Hubert 97 Moreau Guillaume-Nicolas 103 Mourman Lambert 251 Nithard, prince-évêque de Liège 67 Noppius Lambert 49 Notger, prince-évêque de Liège 45, 48, 57, 59, 67, 69, 70, 77, 78, 97, 104 Otbert, prince-évêque de Liège 113, 125 Otton Ier, empereur germanique 181 Otton II, comte de Chiny 230 Otton II, empereur germanique 45 Pasquet François 175 Petit Georges 81 Philippe II, roi d’Espagne 76, 159, 160, 161, 162, 164, 185, 186, 194, 199, 222, 232, 237, 239, 241, 242, 266, 293, 313 Philippe III, roi d’Espagne 185, 186 Philippe IV, roi d’Espagne 138, 144, 156, 170, 175, 176, 190, 222, 250, 283, 284, 291, 309, 317 Philippe IV Auguste, roi de France 297, 301 Philippe le Beau, duc de Bourgogne 144, 182, 189, 190, 211, 220, 235, 265 Philippe le Bon, duc de Bourgogne 54, 137, 144, 151, 156, 166, 181, 186, 187, 190, 197, 203, 213, 220, 225, 242, 255, 262 Philippe le Hardi, duc de Bourgogne 255, 309 Pisoni Gaetano Matteo 71, 162 Polchet Jean 150 Polchet Pierre 176 Poppon, prince-abbé de StavelotMalmedy 13, 16, 28 Poswick Jean-Guillaume 278 Pynssen-Vanderaa Albert 267 Rasse François-Joseph, prince de Gavre 137 Ratte Quentin 300 Régnier III, comte de Hainaut 181 Régnier IV, comte de Hainaut 181 Renard Jacques 251 Renoz Jacques-Barthélemy 80, 122 Rhénastienne Louis-Joseph 92 Richilde, comtesse de Hainaut 181, 197, 218 Rossignon Jean Didier 252 Rumigny Hugues Ier, seigneur de Fagnolle 205, 206 Saint Bernard 228, 255 Saint Remacle 13 Salmier Guillaume 259 Sarmiento y Camudio Juan Antonio 159 Scheiffard de Mérode J.-H. 286 366

Sigebert III, roi des Francs 13 Sigefroid Ier, comte de Luxembourg 225 Sion Bastien 159 Spelbault Gérard 301 Spirlet Nicolas, abbé de Saint-Hubert 242, 243 Staffe Toussaint 161 Stassart Gilles Martin 281 Théoduin, prince-évêque de Liège 57, 64, 65, 107, 241 Théophano 45 Thibaud Ier, comte de Bar 227, 229 Thienpont Justinien 219 Thisquen J.N. 284 Thys Célestin, prince-abbé de Stavelot-Malmedy 26, 27 Torner Nicolas 277 Truc Dominique 28 Ulrich Bartholomé 277 Van Assche Auguste 263 Van Buel Guillaume 107 Van der Heyden Guillaume 292 Van Mulcken Arnold 69, 83 Vandenbroecke Isabeau 172 Vauban, voir Le Pestre de Vauban Sébastien Von Greiffenclau Richard 326 Von Valkenburg Johann 252 Waleran Ier, comte d’Arlon 232 Waleran III, duc de Limbourg 225, 229, 232, 273 Waleran IV, duc de Limbourg 278, 279 Wazon, prince-évêque de Liège 57, 262 Wenceslas Ier, duc de Luxembourg 225, 230, 231, 232, 251, 252, 255 Wervy Jean-Bernard 243 Wibald, prince-abbé de Stavelot-Malmedy 13, 20 Zoude Georges 176 Zuallart Charles 155 Zuallart Jacques 172 Zwentibold, roi de Lotharingie 113

Index des lieux Abée 328 Abolens 328 Achêne 104, 328 Achet 328 Acosse 169, 328 Acoz 175, 328 Agimont 62, 63, 250, 328 Aineffe 328 Aische-en-Refail 173, 328 Aiseau 175, 266, 328 Aiseau-Presles 10, 44, 134, 254, 266, 328, 350, 351 Aisemont 328 Aix-la-Chapelle (Aachen, D) 273, 291, 297, 310

Alle 328 Alleur 328 Almeroth 234 Amay 10, 42, 104, 328, 337, 342, 348 Amberloup 328 Amblève (Aywaille) 248 Ambly 328 Ambresin 328 Amel – Amblève 10, 224, 328, 340, 346 Amonines 249, 328 Amougies 328 Ampsin 328 Andenne 10, 42, 102, 134, 172, 328, 332, 334, 343, 345, 347, 352, 354, 355 Anderlues 10, 180, 328 Andoy 176 Andrimont 113, 328 Angleur 107, 328 Angre 328 Angreau 328 Anhée 10, 43, 44, 102, 104, 134, 172, 328, 329, 331, 334, 340, 353, 357 Anlier 329 Anloy 329 Annevoie (Annevoie-Rouillon) 172, 329 Ans 10, 42, 324, 325, 328, 329, 344, 358 Anseremme 101, 145, 329 Anserœul 329 Anthée 176, 251, 329 Antheit 329 Anthisnes 10, 12, 23, 24, 36, 39, 42, 103, 104, 121, 272, 283, 329, 341, 356 Antoing 10, 296, 305, 329, 332, 333, 337, 345, 349 Anvaing 329 Arbre (Ath) 329 Arbre (Profondeville) 176, 329 Arbrefontaine 329 Arc-Ainières 329 Arc-Wattripont 220, 329 Arche 172 Argenteau 265, 329 Arlon 10, 224, 225, 227, 228, 229, 232, 233, 241, 248, 313, 329, 331, 339, 340, 355 Arquennes 329 Arsimont 329 Arthey 175 Arville (Assesse) 172 Arville (Saint-Hubert) 329 Asquillies 329 Assenois 329 Assesse 10, 43, 44, 104, 134, 172, 329, 334, 337, 344, 352, 353 Ath 10, 180, 191, 192, 200, 207, 218, 313, 329, 332, 338, 341, 343, 344, 346, 347, 348, 349, 350, 356 Athis 329


Index

Athus 329 Atrin 21, 24, 39 Attert 10, 224, 234, 329, 348, 354, 355 Attre 219, 329 Aubange 10, 224, 329, 339, 350 Aubechies 329 Aubel 10, 272, 287, 289, 291, 292, 329 Aublain 329 Aubin 293 Auby-sur-Semois 329 Audregnies 329 Aulnois 329 Autelbas 227, 248, 329 Autre-Église 329 Autreppe 329 Auvelais 329 Aux Awirs 106, 329 Ave-et-Auffe 329 Avennes 329 Avernas-le-Bauduin 329 Avin 329 Awans 10, 42, 74, 104, 324, 325, 329, 337, 341, 349, 356 Awenne 329 Aye 250, 329 Ayeneux 36, 121, 329 Aywaille 10, 12, 224, 244, 248, 329, 335, 340, 353 Baelen 10, 272, 273, 283, 284, 329, 345 Bagimont 330 Baileux 62, 330 Bailièvre 330 Baillamont 330 Bailleul 330 Baillonville 177, 330 Baisieux 330 Baisy-Thy 267, 330 Balâtre 175, 330 Bande 330 Baraque Michel 24, 282 Barbençon 218, 330 Barchon 330 Baronville 330 Barry 330 Barvaux 330 Barvaux-Condroz 250, 330 Barsy 107 Basècles 330 Bas-Oha 110, 330 Basse-Bodeux 330 Bassenge 10, 42, 330, 331, 335, 338, 351, 358 Bastogne 10, 224, 225, 232, 234, 235, 245, 246, 248, 330, 344, 348, 350, 356, 357 Bas-Warneton 330 Battice 283, 330 Baudour 222, 330 Bauffe 330

Baugnée 283 Baugnies 330 Baulers 330 Beaufays 330 Beaumont 10, 44, 180, 197, 198, 218, 312, 330, 343, 350, 353, 354 Beauraing 10, 43, 44, 54, 104, 134, 224, 225, 248, 330, 335, 336, 337, 341, 342, 345, 349, 356, 357, 358 Beauregard (Esneux) 283 Beausaint 250, 330 Beauvechain 10, 254, 330, 339, 343, 348, 355 Beauwelz 222, 330 Beclers 330 Beez 330 Beffe 330 Beho 330 Belgrade 330 Bellaire 330 Belle-Vue (Limbourg) 284 Bellecourt 330 Bellefontaine (Bièvre) 330 Bellefontaine (Tintigny) 330 Bellevaux 330 Bellevaux-Ligneuville 330 Belœil 10, 180, 329, 330, 335, 339, 350, 353, 354, 357 Ben-Ahin 156, 175, 330 Bende 330 Bergilers 155, 156, 330 Berlacomine 176 Berloz 10, 42, 104, 330, 334, 351 Berneau 287, 293, 330 Bernissart 10, 180, 218, 330, 331, 340, 349, 356 Bersillies-l’Abbaye 331 Bertogne 10, 224, 235, 248, 331, 336, 344 Bertrée 331 Bertrix 10, 124, 224, 235, 248, 329, 331, 334, 342, 348 Berzée 331 Beth (Paliseul) 132 Bettincourt 331 Beuzet 175, 331 Bevercé 331 Beyne-Heusay 10, 42, 330, 331, 350 Bienne-lez-Happart 331 Biercée 331 Bierges 331 Bierghes 331 Bierset 331 Bierwart 331 Biesme 175, 331 Biesmerée 331 Biesme-sous-Thuin 331 Bièvre 10, 124, 132, 224, 330, 331, 334, 339, 346, 347, 348, 349 Biez 331 Bilstain 284, 331

Binche 10, 180, 192, 193, 194, 195,196, 218, 219, 331, 332, 333, 335, 343, 349, 350, 357 Bioul 102, 103, 172, 331 Biron 104 Blaimont 331 Blandain 331 Blaregnies 331 Blanmont 267 Blaton 331 Blaugies 331 Blegny 10, 42, 88, 104, 272, 293, 330, 331, 341, 347, 352, 355 Bléharies 304, 331 Bléhen 331 Bleid 252, 331 Bléret 331 Blicquy 222, 331 Blier (Érezée) 249 Boëlhe 331 Bohan 331 Boignée 331 Bois-de-Lessines 222, 331 Bois-de-Villers 331 Bois-d’Haine 331 Bois-et-Borsu 95, 331 Bois-le-Duc (‘s-Hertogenbosch, NL) 255 Bolinne 173, 331 Bolland 280, 281, 284, 331 Bomal (Durbuy) 28, 331 Bomal (Ramilies) 331 Bombaye 287, 331 Boncelles 63, 84, 85, 331 Boneffe 331 Boninne 331 Bonlez 267, 331 Bonnert 331 Bonneville 172, 332 Bon-Secours 208, 332 Bonsin 332 Borlez 332 Borlon 332 Bornival 270, 332 Bossière 144, 332 Bossimé 176 Bossut-Gottechain 267, 332 Botassart 132 Bothey 175, 332 Botrange 24 Bouffioulx 332 Bouge 164, 165, 332 Bougnies 332 Bouhaye (Pepinster) 284 Bouillon 10, 45, 124, 125, 127, 128, 131, 132, 246, 313, 330, 332, 334, 335, 343, 348, 350, 351, 353, 355, 356 Bourdon 36 367


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Bourlers 332 Bourseigne-Neuve 332 Bourseigne-Vieille 332 Boussoit 332 Boussu 10, 180, 213, 219, 332, 341 Boussu-en-Fagne 106, 332 Boussu-lez-Walcourt 221, 332 Bousval 267, 332 Bouvignes 55, 135, 142, 143, 144, 145, 150, 173, 332 Bouvignies 332 Bovenistier 332 Bovesse 332 Bovigny 250, 332 Bra 40 Braffe 332 Braibant 88, 332 Braine-l’Alleud 10, 180, 198, 254, 265, 266, 332, 344, 348 Braine-le-Château 10, 180, 209, 210, 219, 254, 332, 357 Braine-le-Comte 10, 180, 199, 219, 254, 332, 340, 349, 351, 353 Braives 10, 42, 134, 153, 172, 254, 262, 263, 267, 329, 332, 333, 336, 338, 343, 355, 356 Branchon 332 Bras 332 Brasmenil 222, 332 Bray 332 Bréda (NL) 255 Bressoux 332 Briffœil 222, 357 Brugelette 10, 180, 219, 329, 332, 333, 338, 346 Brûly 332 Brûly-de-Pesche 332 Brumagne 176 Brunehaut 10, 296, 304, 305, 312, 321, 331, 332, 339, 341, 342, 343, 351, 358 Bruxelles 216, 231, 242, 248, 255, 265, 267, 305 Bruyelle 332 Brye 332 Buissenal 332 Buissonville 332 Büllingen – Bullange 10, 224, 324, 325, 332, 345, 351 Burdinne 10, 42, 134, 332, 339, 343, 345, 349 Burg-Reuland 10, 224, 248, 332, 351, 354 Bury 222, 332 Buschaye 292 Bütgenbach 10, 224, 332, 335 Buvrinnes 218, 333 Buzenol 333 Buzet 333 Cadier (Cadier en Keer, NL) 287 Callenelle 333 Calonne 305, 333 Cambron-Casteau 333 368

Cambron-Saint-Vincent 333 Carlsbourg 132, 333 Carnières 333 Casteau 333 Castillon 333 Celles 10, 180, 207, 219, 296, 333, 336, 346, 350, 355 Celles (Faimes) 333 Celles (Houyet) 107, 333 Cerexhe-Heuseux 333 Cerfontaine 10, 44, 104, 180, 219, 220, 333, 334, 353, 356 Céroux-Mousty 270, 333 Chaineux 333 Chairière 333 Champion 175, 333 Champlon 333 Chanly 333 Chantemelle 333 Chapeauville 155 Chapelle-à-Oie 333 Chapelle-à-Wattines 333 Chapelle-lez-Herlaimont 10, 180, 254, 333, 338, 349 Chapon-Seraing 86, 333 Charleroi 10, 44, 74, 104, 134, 156, 157, 158, 159, 174, 254, 263, 313, 317, 333, 334, 338, 342, 344, 345, 346, 350, 351 Charneux 284, 333 Charnoy 156 Chassepierre 333 Chastre 10, 254, 267, 333, 334, 338, 351 Chastrès 333 Châtelet 10, 44, 134, 172, 332, 333 Chatelineau 172, 333 Châtillon 333 Chaudfontaine 10, 42, 104, 330, 333, 335, 355 Chaumont-Gistoux 10, 254, 267, 331, 333, 334, 335, 344 Chaussée-Notre-Dame-Louvignies 333 Chênée 333 Chenois 252 Cherain 250, 333 Cheratte 287, 293, 333 Chercq 333 Chestrevin 176 Chevetogne 333 Chèvremont 104 Chevron 40, 333 Chièvres 10, 180, 200, 220, 333, 339, 341, 342, 355 Chimay 10, 62, 180, 181, 200, 201, 214, 215, 216, 220, 330, 332, 333, 337, 343, 344, 351, 352, 355, 356 Chiny 10, 224, 236, 248, 333, 342, 343, 354 Chokier 106, 333 Ciney 10, 43, 54, 88, 104, 134, 156, 224, 328, 332, 333, 334, 343, 349, 353 Ciplet 333

Ciply 333 Clabecq 270, 334 Clairefontaine 226, 227, 228, 229, 249 Clermont (Thimister-Clermont) 286, 334 Clermont (Walcourt) 334 Clermont-sous-Huy 334 Coblence (Koblenz, D) 325 Cognelée 334 Colfontaine 10, 180, 334, 349, 357 Cologne (Köln, D) 5, 325 Comblain-au-Pont 10, 12, 21, 32, 39, 334, 350 Comblain-Fairon 334 Comines-Warneton 10, 308, 309, 330, 334, 341, 349, 357 Conneux 334 Corbais 270, 334 Corbion 334 Cordes 334 Corenne 334 Cornesse 334 Cornimont 334 Corroy-le-Château 144, 267, 334 Corroy-le-Grand 267, 334 Corswarem 334 Cortil-Noirmont 267, 334 Cortil-Wodon 334 Couillet 74, 263, 334 Courcelles 10, 134, 180, 254, 334, 338, 353, 355 Courrière 334 Cour-sur-Heure 264, 334 Court-Saint-Étienne 10, 254, 267, 334 Couthuin 334 Coutisse 334 Couture-Saint-Germain 334 Couvin 10, 44, 62, 106, 181, 312, 317, 329, 332, 334, 337, 338, 345, 349, 350 Cras-Avernas 334 Crehen 334 Crisnée 10, 42, 106, 334, 336, 342, 348, 349, 354 Croix-lez-Rouveroy 334 Crombach 334 Crupet 104, 170, 334 Cuesmes 334 Cugnon 248, 250, 334 Cul-des-Sarts 334 Custinne 334 Dailly 334 Dalhem 10, 272, 279, 283, 287, 288, 293, 330, 331, 334, 336, 347, 351, 352, 357 Dampicourt 252, 334 Dampremy 334 Darion 334 Daussois 219, 334 Daussoulx 334 Dave 168, 169, 175, 334


Index

Daverdisse 10, 43, 124, 224, 248, 334, 338, 340, 350 Denée 104, 172, 334 Dergneau 334 Deulin 107 Deux-Acren 335 Dhuy 335 Dinant 10, 43, 44, 55, 56, 57, 75, 101, 106, 134, 142, 150, 173, 329, 332, 335, 336, 337, 338, 344, 353, 354 Dion 335 Dion-le-Mont 335 Dion-le-Val 267, 335 Dison 10, 112, 272, 328, 335 Dochamps 335 Dohan 132, 335 Doische 10, 43, 44, 180, 312, 335, 338, 345, 347, 351, 353, 355, 356 Dolembreux 335 Donceel 10, 42, 106, 335, 339, 342, 344 Dongelberg 335 Donsart 292 Donstiennes 335 Dottignies 335 Douai (F) 309, 313, 317, 339 Dour 10, 180, 331, 335, 358 Dourbes 99, 109, 335 Dréhance 106, 335 Dunkerque (F) 309 Durbuy 10, 12, 42, 43, 135, 224, 249, 330, 331, 332, 335, 339, 341, 342, 353, 355, 356, 358 Durnal 335 Düsseldorf (D) 95 Eben-Emael 335 Ébly 335 Écaussinnes 10, 180, 201, 220, 335, 345 Écaussinnes-d’Enghien 201, 220, 335 Écaussinnes-Lalaing 201, 202, 220, 335 Echternach (L) 26 Éghezée 10, 134, 167, 170, 173, 176, 254, 328, 331, 332, 335, 340, 343, 344, 345, 348, 351, 354, 355, 357 Ehein 335 Ellemelle 335 Ellezelles 10, 180, 335, 342, 358 Ellignies-Sainte-Anne 335 Élouges 335 Elsenborn 335 Embourg 335 Émines 175, 335 Emptinne 166, 335 Enghien 10, 180, 220, 335, 345, 349 Engis 10, 42, 106, 334, 335, 340 Énines 335 Ensival 121, 122, 335 Épinois 218, 335 Éprave 335

Erbaut 335 Erbisœul 335 Ere 335 Érezée 10, 224, 249, 328, 335, 347, 353 Ermeton-sur-Biert 335 Ernage 335 Erneuville 335 Ernonheid 335 Erpent 335 Erpigny 249 Erpion 335 Erquelinnes 10, 180, 203, 220, 331, 336, 339, 340, 346, 353 Erquennes 336 Escanaffles 336 Esneux 10, 42, 272, 281, 282, 283, 336, 354 Esplechin 336 Esquelmes 336 Estaimbourg 305, 336 Estaimpuis 10, 296, 304, 305, 330, 336, 343, 347, 352 Estinnes 10, 180, 220, 334, 336, 340, 349, 351, 355 Estinnes-au-Mont 336 Estinnes-au-Val 336 Étalle 10, 224, 237, 249, 250, 333, 336, 352, 355, 356 Èthe 336 Eugies 336 Eupen 10, 272, 283, 336, 342 Évegnée-Tignée 336 Évelette 107, 336 Évregnies 336 Évrehailles 178, 336 Eynatten 286, 336 Fagnolle 205, 206, 222, 336 Faimes 10, 42, 76, 106, 328, 332, 333, 336, 343, 356 Fairon 21, 26, 34, 40, 334 Falaën 150, 176, 336 Falisolle 336 Fallais 262, 263, 267, 336 Falmagne 336 Falmignoul 173, 336 Familleureux 336 Farciennes 10, 44, 106, 336, 349 Faulx-les-Tombes 175, 336 Fauquemont (Valkenburg, NL) 279, 287 Faurœulx 336 Fauvillers 10, 224, 336, 341, 355 Faymonville 336 Fayt-le-Franc 221, 336 Fays-les-Veneurs 336 Fayt-lez-Manage 265, 336 Felenne 336 Feix 135 Feluy 222, 336 Feneur 287, 293, 336 Fenffe 36

Fernelmont 10, 42, 106, 134, 173, 331, 334, 336, 337, 340, 341, 345, 348, 350, 355 Ferooz 175 Ferrières 10, 12, 20, 21, 39, 224, 336, 347, 356, 358 Feschaux 336 Fexhe-le-Haut-Clocher 10, 42, 336, 337, 348, 351, 356 Fexhe-Slins 336 Filée 176 Filot 21, 40, 336 Finnevaux 336 Fize-Fontaine 336 Fize-le-Marsal 106, 336 Flamierge 248, 336 Flavion 173, 336 Flawinne 175, 336 Flémalle 10, 12, 42, 106, 329, 333, 336, 337, 338, 342, 346 Flémalle-Grande 337 Flémalle-Haute 337 Flénu 337 Fléron 10, 42, 337, 344, 350, 351 Fleurus 10, 134, 135, 173, 254, 332, 337, 340, 342, 351, 356, 357 Flobecq 10, 180, 337 Flône 337 Florée 337 Floreffe 10, 134, 139, 140, 141, 173, 255, 337, 353 Florennes 10, 44, 57, 134, 173, 313, 334, 336, 337 ; 340, 347, 351, 354 Florenville 10, 224, 230, 238, 250, 333, 337, 342, 347, 352, 356 Floriffoux 337 Flostoy 107, 337 Focant 337 Folx-les-Caves 337 Fontaine-l’Évêque 10, 44, 106, 180, 203, 220, 337, 343 Fontaine-Valmont 337 Fontenelle 337 Fontenoille 337 Fontenoy 337 Fooz 104, 337 Forchies-la-Marche 203, 204, 337 Forest 337 Forêt 337 Forge-Philippe 337 Forges 337 Forrières 337 Forville 106, 337 Fosse (Trois-Ponts) 337 Fosses-la-Ville 10, 44, 59, 77, 106, 134, 175, 254, 337, 343, 352, 356 Fouleng 337 Fourbechies 337 369


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Fouron 287 Fouron-Saint-Pierre 287 Fourons-le-Comte 291 Foy-Notre-Dame 75, 337 Fraipont 21, 40, 337 Fraire 337 Fraiture 337 Frameries 10, 180, 220, 336, 337, 342, 348, 352 Framont 337 Franc-Waret 173, 337 Francfort (Frankfurt am Main, D) 26 Franchimont 45, 113, 115 Franchimont (Philippeville) 337 Francorchamps 13, 16, 337 Franière 337 Frasnes 337 Frasnes-lez-Anvaing 10, 180, 220, 296, 329, 332, 334, 337, 339, 340, 346, 347, 348, 352, 357 Frasnes-lez-Buissenal 220, 337 Frasnes-lez-Gosselies 337 Freloux 337 Freux 337 Frizet 176 Frocourt 173 Froidbermont 284 Froidchapelle 10, 180, 221, 312, 332, 335, 337, 355 Froidfontaine 337 Froidmont 337 Fronville 107, 337 Froyennes 300, 305, 338 Fumal 153, 154, 172, 338 Furfooz 106, 107, 338 Furnaux 98, 338 Gages 338 Gallaix 338 Gastuche 267 Gaurain-Ramecroix 338 Geer 10, 42, 106, 107, 254, 331, 334, 338, 341, 343, 344, 348 Geest-Gérompont 255, 338 Gedinne 10, 43, 44, 124, 134, 224, 332, 338, 341, 344, 345, 349, 351, 352, 355, 358 Gelbressée 338 Gembes 338 Gembloux 10, 134, 144, 164, 175, 254, 255, 258, 259, 267, 331, 332, 334, 335, 338, 339, 342, 344, 345, 352 Gemmenich 338 Genappe 10, 254, 255, 267, 330, 332, 338, 341, 344, 356, 357 Genly 222, 338 Gentinnes 267, 338 Genval 338 Gérin 338 Gérompont 338 Gérouville 338 370

Gerpinnes 10, 44, 134, 175, 328, 338, 342, 344, 356 Gesves 10, 42, 43, 134, 175, 247, 336, 338, 339, 347, 353 Ghislenghien 338 Ghlin 338 Ghloy 338 Gilbecq 338 Gilly 263, 338 Gimnée 338 Givry 338 Glabais 338 Glain 338 Gleixhe 338 Glons 338 Gochenée 338 Godarville 338 Godinne 178, 338 Goé 284, 338 Goegnies-Chaussée 338 Goesnes 176, 338 Golzinne 144 Gomzé (Gomzé-Andoumont) 286, 338 Gondregnies 338 Gonrieux 338 Gorhez 292 Gosselies 263, 264, 338 Gottignies 338 Gougnies 175, 338 Gourdinne 338 Gouvy 10, 224, 250, 330, 332, 333, 338, 344, 346 Gouy-lez-Piéton 338 Goyet 175 Gozée 338 Grâce-Berleur 77, 338 Grâce-Hollogne 10, 12, 39, 42, 77, 324, 325, 331, 338, 339, 341, 355 Graide 339 Grand-Axhe 339 Grand-Hallet 267, 339 Grand-Halleux 339 Grand-Leez 339 Grand-Manil 259, 339 Grand-Rechain 339 Grand-Reng 339 Grand-Rosière-Hottomont 339 Grandglise 339 Grandhan 249, 339 Grandménil 339 Grandmetz 339 Grandrieu 339 Grandville 339 Grandvoir 251, 339 Grapfontaine 251, 339 Graty 339 Graux 339 Grez-Doiceau 10, 254, 267, 329, 331, 332, 339, 347

Grivegnée 59, 60, 339 Grosage 339 Gros-Fays 132 Gros-Pré 283 Grune 250, 339 Grupont 252, 339 Guignies 339 Guirsch 248, 339 Habay 10, 104, 224, 250, 329, 339, 341, 351 Habay-la-Neuve 234, 339 Habay-la-Vieille 250, 339 Habergy 339 Haccourt 339 Hachy 104, 339 Hacquegnies 339 Haillot 339 Haine-Saint-Paul 339 Haine-Saint-Pierre 339 Hainin 339 Halanzy 339 Halleux 339 Halloy 88 Halma 339 Haltinne 175, 247, 339 Ham-sur-Heure 107, 339 Ham-sur-Heure-Nalinnes 10, 44, 107, 134, 254, 264, 334, 339, 342, 345, 347 Ham-sur-Sambre 339 Hamipré 250, 339 Hamme-Mille 339 Hamoir 10, 12, 21, 26, 33, 34, 40, 334, 336, 339 Hamois 10, 42, 43, 134, 166, 175, 328, 335, 339, 346, 347, 352 Hampteau 339 Han-sur-Lesse 225, 340 Hanau (D) 26 Haneffe 106, 339 Hannêche 339 Hannut 10, 42, 107, 134, 155, 175, 254, 255, 267, 328, 329, 331, 334, 339, 340, 343, 346, 347, 349, 350, 354, 355, 356, 357 Hanret 173, 340 Hantes-Wihéries 220, 340 Hanzinelle 340 Hanzinne 340 Harchies 218, 340 Hargimont 250, 340 Harmignies 340 Harnoncourt 340 Harras 121 Harre 340 Harsin 340 Harveng 340 Harzé 244, 245, 248, 340 Hasselt 119


Index

Hastière 10, 43, 44, 62, 134, 145, 250, 312, 328, 331, 340, 357 Hastière-Lavaux 340 Hastière-par-delà 340 Hatrival 340 Haulchin 340 Hauset 340 Haut-Fays 340 Haut-Ittre 340 Haut-le-Wastia 340 Haute-Fraipont 40 Hautrage 340 Hautregard 122 Havay 340 Havelange 10, 42, 43, 107, 224, 250, 330, 337, 340, 344, 345, 346, 350, 355 Havinnes 340 Havré 222, 340 Heer-Agimont 62 Heinsch 340 Heinstert 234 Hélécine 10, 254, 267, 340, 344, 347, 348 Hellebecq 340 Hemptinne 340 Hennuyères 340 Henri-Chapelle 276, 278, 279, 286, 340 Henripont 340 Hensies 10, 180, 339, 340, 346, 354 Heppenbach 340 Heppignies 340 Herbeumont 10, 224, 250, 340, 352, 354 Herchies 221, 340 Hergenrath 284, 340 Hérinnes 340 Hermalle-sous-Argenteau 340 Hermalle-sous-Huy 106, 340 Hermée 340 Héron 10, 42, 334, 340, 343, 357 Herquegies 340 Herseaux 340 Herstal 10, 42, 107, 340, 344, 346, 357 Hertain 341 Herve 10, 64, 272, 273, 279, 280, 283, 284, 330, 331, 333, 339, 341, 342, 358 Heure 341 Heure-le-Romain 341 Heusy 341 Hévillers 270, 341 Heyd 341 Heylissem 255 Hingeon 341 Hives 341 Hodeige 341 Hodister 341 Hody 21, 283, 341

Hogne 341 Hognoul 341 Hollain 305, 341 Hollange 341 Hollogne-aux-Pierres 341 Hollogne-sur-Geer 106, 107, 341 Hombourg 284, 341 Hompré 341 Hondelange 341 Honnay 54, 341 Honnelles 10, 180, 221, 328, 329, 336, 341, 345, 346, 348, 351 Hony 283 Horion-Hozémont 39, 341 Hornu 341 Horrues 341 Hosdent 172 Hotton 10, 36, 43, 107, 224, 337, 339, 341, 345 Houdemont 341 Houdeng-Aimeries 341 Houdeng-Goegnies 341 Houdoumont 176 Houdremont 341 Houffalize 10, 224, 225, 239, 250, 341, 344, 346, 347, 354, 358 Hour 341 Housse 287, 293, 341 Houtain-le-Val 267, 341 Houtaing 341 Houtaing-Saint-Siméon 341 Houthem 341 Houx 151, 178, 341 Houyet 10, 36, 43, 44, 107, 134, 224, 333, 334, 341, 346, 357 Hoves 341 Howardries 321, 341 Huccorgne 87, 110, 341 Huissignies 341 Hulplanche 175 Hulsonniaux 341 Humain 225, 250, 341 Huppaye 270, 341 Huy 10, 42, 57, 58, 59, 64, 65, 77, 78, 92, 93, 96, 134, 156, 175, 330, 341, 354 Hyon 341 Incourt 10, 254, 255, 267, 338, 341, 348, 349, 351 Irchonwelz 218, 341 Isières 341 Isnes 342 Ittre 10, 180, 254, 259, 270, 340, 342, 356 Ivoz-Ramet 342 Izel 248, 342 Izier 249, 342 Jalhay 10, 112, 113, 119, 342, 352 Jallet 156, 176

Jamagne 109, 342 Jambes 92, 342 Jamiolle 342 Jamioulx 107, 342 Jamoigne 236, 237, 342 Jandrain-Jandrenouille 255, 342 Jauche 255, 270, 342 Jauchelette 342 Javingue 104, 248, 342 Jehanster 113 Jehay-Bodegnée 342 Jehonville 342 Jemappes 342 Jemelle 342 Jemeppe-sur-Meuse 84, 85, 342 Jemeppe-sur-Sambre 10, 134, 146, 175, 330, 339, 342, 347, 348, 352, 353 Jeneffe 106, 342 Jenneret 21 Jodoigne 10, 254, 255, 260, 261, 270, 335, 342, 343, 345, 349, 352, 358 Jodoigne-Souveraine 342 Jollain-Merlin 305, 342 Joncret 342 Julémont 342 Jumet 342 Jupille-sur-Meuse 88, 342 Juprelle 10, 42, 336, 342, 343, 349, 353, 356, 358 Jurbise 10, 180, 221, 335, 340, 342, 345 Juseret 342 Kain 342 Kelmis – La Calamine 10, 272, 284, 340, 342, 347 Kemexhe 342 Kettenis 342 Keumiée 342 La Bouverie 342 La Bruyère 10, 134, 175, 332, 335, 342, 346, 351, 356, 357 La Chapelle 283 La Falize 175 La Glanerie 342 La Gleize 36, 40, 342 La Hestre 342 La Hulpe 10, 254, 255, 342 La Louvière 10, 180, 254, 332, 339, 341, 342, 345, 352, 354, 355 La Neuville 284 La Reid 122, 343 La Roche-en-Ardenne 10, 224, 225, 250, 330, 339, 341, 343, 349, 352 La Vaux (Esneux) 283 Labuissière 342 Lacuisine 238, 342 Ladeuze 342 Laforêt 342 371


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Lahamaide 342 Lamain 342 Lambermont 342 Lambusart 342 Lamine 109, 343 Lamontzée 343 Lamorteau 343 Lanaye 343 Landelies 343 Landenne 102, 172, 343 Laneffe 343 Lanquesaint 343 Lantin 343 Lantremange 343 Laplaigne 343 Lasne 10, 254, 270, 334, 343, 345, 348, 349 Lathuy 343 Latinne 172, 343 Latour 252, 343 Lavacherie 343 Lavaux-Sainte-Anne 251, 343 Lavoir 343 L’Écluse 343 L’Escaillère 343 Le Rœulx 10, 180, 216, 217, 221, 222, 338, 343, 346, 354, 356 Le Roux 343 Le Sart (Anthisnes) 283 Leernes 106, 343 Leers-et-Fosteau 343 Leers-Nord 343 Léglise 10, 224, 239, 250, 329, 335, 343, 345, 358 Leignon 343 Lens 10, 180, 330, 333, 343, 344, 346 Lens-Saint-Rémy 267, 343 Lens-Saint-Servais 343 Lens-sur-Geer 343 Les Avins 343 Les Bons Villers 10, 134, 254, 270, 337, 343, 345, 351, 357 Les Bulles 343 Les Floxhes 23, 24 Les Forges (Marchin) 107 Les Forges (Stoumont) 40 Les Hayons 343 Les Waleffes 76, 343 Lesdain 343 Lessines 10, 180, 222, 331, 335, 338, 343, 348, 349, 357 Lessive 343 Lesve 176, 177, 343 Leugnies 343 Leuze (Éghezée) 173, 343 Leuze-en-Hainaut 10, 180, 222, 296, 308, 331, 333, 338, 339, 343, 349, 354, 355, 358 Leval-Chaudeville 343 Leval-Trahegnies 343 372

Liberchies 343 Libin 10, 43, 124, 224, 246, 329, 343, 348, 350, 353, 355, 356 Libois 107 Libramont-Chevigny 10, 124, 224, 332, 337, 343, 346, 350, 352 Liège 10, 42, 45, 47, 52, 54, 59, 62, 65, 67, 68, 72, 77, 79, 80, 81, 82, 86, 91, 93, 94, 95, 96, 97, 100, 104, 105, 107, 118, 119, 120, 126, 151, 156, 246, 252, 282, 283, 329, 332, 333, 338, 339, 342, 344, 351, 357 Lierneux 10, 12, 40, 224, 329, 332, 344 Liernu 173, 344 Liers 344 Ligne 344 Ligney 344 Ligny 344 Lille (F) 207, 304, 309 Lillois-Witterzée 266, 344 Limal 270, 344 Limbourg-sur-Vesdre 10, 120, 272, 273, 274, 275, 276, 277, 278, 279, 284, 285, 286, 331, 338, 344 Limelette 344 Limerlé 250, 344 Limont 106, 344 Lincent 10, 254, 270, 344, 349, 350 Linsmeau 267, 344 Lisogne 344 Lives-sur-Meuse 92, 176, 344 Lixhe 99, 110, 344 Lobbes 10, 44, 180, 331, 344, 346, 352 Lodelinsart 344 Logne 20, 21 Lohirville 286 Lombise 344 Lommersweiler 344 Lompret 220, 344 Lomprez 54, 252, 344 Loncin 344 Longchamps (Bertogne) 235, 248, 344 Longchamps (Éghezée) 170, 171, 172, 344 Longlier 344 Longpré 110 Longueville 344 Longvilly 344 Lontzen 10, 272, 284, 344, 357 Lonzée 344 Lorcé 21, 40, 344 Louchert 234 Louette-Saint-Denis 344 Louette-Saint-Pierre 344 Loupoigne 344 Louvain (Leuven) 255 Louveigné 21, 40, 118, 119, 344 Louvignies 222, 333 Loverval 344

Loyers 169, 176, 344 Luingne 344 Lustin 344 Luttre 344 Mabompré 250, 344 Macon 344 Macquenoise 344 Maffe 344 Maffle 344 Maillen 172, 344 Mainvault 344 Maire 300 Maisière 344 Maissin 246, 344 Maizeret 345 Malempré 345 Malèves-Sainte-Marie-Wastines 270, 345 Malmedy 10, 12, 13, 18, 19, 25, 28, 35, 36, 224, 330, 331, 345 Malonne 83, 345 Malvoisin 345 Manage 10, 180, 254, 265, 330, 331, 336, 342, 345 Manderfeld 325, 326, 345 Manhay 10, 12, 224, 335, 339, 340, 345, 348, 355 Maransart 345 Marbais 177, 270, 345 Marbaix 345 Marche-en-Famenne 10, 43, 107, 224, 241, 250, 329, 340, 341, 345, 348, 351, 357 Marche-les-Dames 176, 345 Marche-lez-Écaussinnes 345 Marchienne-au-Pont 102, 104, 345 Marchin 10, 42, 43, 107, 345, 357 Marchipont 345 Marchovelette 345 Marcinelle 74, 263, 345 Marcourt 251, 345 Marcq 345 Maredsous 172 Marenne 345 Mariembourg 313, 317, 318, 319, 321, 345 Mariemont 211, 212, 265, 347 Marilles 345 Marneffe 345 Marquain 345 Martelange 10, 224, 345 Martouzin-Neuville 345 Masbourg 345 Masnuy-Saint-Jean 345 Masnuy-Saint-Pierre 345 Matagne-la-Grande 345 Matagne-la-Petite 345 Maubray 345 Maulde (F) 305 Maulde (Tournai) 310, 345


Index

Maurage 345 Mayence (Mainz, D) 325 Mazée 345 Mazy 175, 345 Méan 345 Meeffe 345 Mehaigne 173, 345 Mehaignoule 173 Meix-devant-Virton 10, 224, 250, 338, 345, 351, 353, 356 Meix-le-Tige 345 Melen 345 Mélin 270, 345 Mellery 345 Melles 345 Mellet 270, 345 Mellier 239, 345 Melreux 36, 37, 345 Melroy 172 Membach 345 Membre 345 Merbes-le-Château 10, 44, 180, 337, 342, 346 Merbes-Sainte-Marie 346 Merdorp 175, 346 Merlemont 109, 346 Meslin-l’Évêque 346 Mesnil-Église 346 Mesnil-Saint-Blaise 346 Messancy 10, 224, 339, 341, 346, 352, 358 Mesvin 346 Mettet 10, 44, 98, 134, 175, 331, 335, 338, 339, 346, 348, 351, 353 Meux 173, 346 Mévergnies-lez-Lens 346 Meyerode 346 Micheroux 346 Miécret 346 Mignault 346 Milmort 346 Mirwart 252, 346 Modave 10, 12, 42, 43, 61, 107, 346, 349, 354, 356 Moha 110, 346 Mohiville 346 Moignelée 346 Moircy 346 Molenbaix 346 Momalle 109, 346 Momignies 10, 180, 222, 330, 337, 344, 346, 352 Monceau-en-Ardenne 346 Monceau-Imbrechies 346 Monceau-sur-Sambre 104, 346 Mons 10, 180, 181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 191, 196, 204, 205, 221, 222, 333, 334, 337, 338, 340, 341, 342, 344, 346, 347, 348, 351, 352, 353, 356 Mons-lez-Liège 346

Monstreux 346 Mont (Houffalize) 250, 346 Mont (Yvoir) 346 Mont-de-l’Enclus 10, 180, 308, 328, 329, 346, 349, 351 Mont-Gauthier 251, 346 Mont-Saint-André 346 Mont-Saint-Aubert 346 Mont-Saint-Guibert 10, 254, 255, 270, 334, 341, 346 Mont-Saint-Hadelin 40 Mont-Sainte-Aldegonde 346 Mont-Sainte-Geneviève 346 Mont-sur-Marchienne 346 Montaigle 135, 150 Montbliard 346 Montegnée 109, 346 Montignies-lez-Lens 346 Montignies-Saint-Christophe 346 Montignies-sur-Roc 346 Montignies-sur-Sambre 346 Montigny-le-Tilleul 10, 44, 343, 346 Montigny (Éghezée) 173 Montleban 250, 346 Montrœul-au-Bois 346 Montrœul-sur-Haine 346 Montzen 273, 286, 347 Moresnet 286, 347 Morhet 347 Morialmé 347 Morlanwelz 10, 180, 211, 212, 333, 346, 347 Mormont 347 Mornimont 347 Mortier 287, 291, 347 Mortroux 347 Morville 347 Moulbaix 347 Moulin la Haye 286 Mourcourt 222, 347 Mouscron 10, 296, 308, 309, 310, 311, 335, 340, 344, 347 Mousset 122, 284 Moustier 40, 347 Mouzaive 347 Moxhe 347 Mozet 175, 347 Munich (München, D) 81 Muno 347 Musson 10, 224, 347 Mussy-la-Ville 347 My 347 Naast 347 Nadrin 347 Nafraiture 347 Nalinnes 107, 347 Namêche 347

Namur 10, 43, 44, 83, 92, 134, 135, 136, 137, 138, 141, 142, 147, 148, 149, 159, 160, 162, 163, 164, 165, 175, 176, 186, 313, 314, 330, 331, 332, 333, 334, 335, 336, 338, 342, 344, 345, 347, 352, 354, 355, 357, 358 Nandrin 10, 42, 83, 107, 347, 352, 356, 358 Naninne 347 Naomé 347 Nantistay 284 Nassogne 10, 43, 224, 250, 328, 330, 337, 339, 340, 343, 345, 347 Natoye 347 Néchin 304, 305, 347 Neerheylissem 267, 347 Nessonvaux 347 Nethen 347 Nettine 347 Neufchâteau 10, 224, 232, 250, 251, 339, 344, 347, 355 Neufchâteau (Dalhem) 283, 287, 289, 293, 347 Neufmaison 347 Neufvilles 347 Neu-Moresnet 347 Neupré 10, 42, 272, 284, 335, 347, 349, 351 Neuville 347 Neuville-en-Condroz 347 Nil-Saint-Vincent 270, 347 Nimy 347 Nismes 109, 347 Nivelle 110 Nivelles 10, 254, 255, 261, 262, 270, 330, 332, 346, 347, 354 Niverlée 347 Nives 348 Nobressart 233, 234, 348 Nodebais 348 Noduwez 270, 348 Noirchain 348 Noirefontaine 40, 348 Noiseux 348 Nollevaux 348 Nothomb 348 Nouvelles 222, 348 Noville (Bastogne) 348 Noville (Fexhe-le-Haut-Clocher) 348 Noville-les-Bois 173, 348 Noville-sur-Mehaigne 348 Obaix 348 Obigies 348 Obourg 348 Ochain 104 Ochamps 348 Ocquier 21, 39, 248, 348 Odeigne 348 Odeur 348 Œudeghien 348 Offagne 348 373


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Ogy 348 Ohain 270, 348 Ohey 10, 42, 43, 107, 134, 176, 336, 338, 339, 348, 349 Oignies-en-Thiérache 348 Oisquercq 348 Oizy 348 Oleye 348 Ollignies 348 Olloy-sur-Viroin 64, 348 Olne 10, 12, 40, 272, 284, 287, 348 Omal 348 Ombret-Rawsa 348 Omezée 348 On 348 Onhaye 10, 134, 150, 176, 251, 329, 336, 338, 348, 353, 357 Onnezies 348 Onoz 146, 147, 348 Oost (NL) 287 Ophain-Bois-Seigneur-Isaac 198, 348 Opheylissem 348 Opont 132, 348 Opprebais 267, 348 Orbais 348 Orchimont 252, 348 Orcq 348 Oret 348 Oreye 10, 40, 107, 134, 155, 330, 339, 343, 348 Orgeo 235, 236, 348 Ormeignies 348 Orp-Jauche 10, 254, 270, 335, 337, 342, 345, 348, 349 Orp-le-Grand 255, 349 Orroir 349 Ortho 349 Ostiches 349 Oteppe 349 Othée 349 Otrange 349 Ottignies 270, 349 Ottignies-Louvain-la-Neuve 10, 254, 270, 333, 344, 349 Ouchenée 104 Ouffet 10, 42, 43, 109, 335, 349, 357 Ougrée 349 Oupeye 10, 42, 254, 339, 340, 341, 349, 356 Outrelouxhe 349 Paifve 349 Pailhe 349 Paliseul 10, 124, 132, 224, 242, 246, 333, 336, 337, 344, 348, 349 Papignies 349 Patignies 349 Pâturages 349 Pecq 10, 180, 296, 305, 308, 336, 340, 348, 349, 357 Peissant 349 374

Pellaines 349 Pepinster 10, 12, 112, 119, 121, 122, 272, 284, 334, 349, 353, 357 Péronnes (Antoing) 349 Péronnes (Binche) 349 Péruwelz 10, 180, 208, 222, 296, 308, 330, 332, 333, 349, 351, 357 Perwez 10, 254, 270, 345, 349, 354 Perwez (Ohey) 349 Pesche 106, 349 Pessoux 349 Petigny 349 Petit-Doische 62 Petit-Enghien 220, 349 Petit-Fays 349 Petit-Hallet 349 Petit-Rechain 286, 349 Petit-Rœulx-lez-Braine 349 Petit-Rœulx-lez-Nivelles 349 Petit-Thier 349 Petite-Chapelle 349 Petite-Eneille 249 Philippeville 10, 44, 61, 63, 109, 176, 180, 205, 222, 312, 313, 314, 315, 316, 336, 337, 342, 346, 347, 348, 349, 351, 352, 354, 356 Piéton 349 Piétrain 349 Piétrebais 349 Pipaix 349 Pironchamps 349 Pixho 104 Plainevaux 349 Plancenoit 349 Ploegsteert 349 Plombières 10, 272, 284, 286, 338, 341, 347, 349, 353 Poilvache 135, 151, 152 Polleur 349 Pommorœul 349 Pondrôme 349 Pont-à-Celles 10, 134, 176, 254, 333, 343, 344, 348, 350, 354, 356 Pont-de-Loup 350 Pontillas 173, 350 Popuelles 350 Porcheresse (Daverdisse) 350 Porcheresse (Havelange) 350 Pottes 207, 219, 350 Poucet 350 Pouhons 21 Poulseur 21, 32, 39, 350 Poupehan 350 Pousset 350 Presgaux 62, 350 Presles 350

Profondeville 10, 176, 177, 329, 331, 343, 344, 350, 351 Prüm (D) 325, 326 Pry 350 Purnode 350 Pussemange 350 Quaregnon 10, 180, 350, 357 Quartes 350 Quenast 350 Queue-du-Bois 350 Quevaucamps 350 Quévy 10, 180, 222, 329, 331, 332, 338, 340, 350 Quévy-le-Grand 350 Quévy-le-Petit 350 Quiévrain 10, 180, 208, 209, 329, 330, 350 Rachecourt 350 Racour 270, 350 Raeren 10, 272, 286, 336, 340, 350 Rafhay 284 Ragnies 350 Rahier 40, 350 Ramegnies 350 Ramegnies-Chin 350 Ramelot 244, 350 Ramillies 10, 254, 270, 329, 331, 338, 339, 341, 346, 348, 350 Ramilies-Offus 350 Rance 350 Ransart 350 Rebaix 350 Rebecq 10, 180, 254, 331, 350 Rebecq-Rognon 350 Recht 252, 350 Recogne (Bastogne) 350 Recogne (Libramont-Chevigny) 350 Redu 350 Remagne 350 Remicourt 10, 42, 109, 134, 341, 343, 346, 350 Rendeux 10, 43, 224, 251, 330, 341, 345, 350 Rendeux-Bas 251 Renlies 350 Ressaix 350 Resteigne 350 Retinne 350 Reuland 351 Rèves 351 Revogne 54 Rhisnes 175, 351 Richelle 287, 291, 293, 351 Rienne 351 Rièzes 351 Rivière 351 Rixensart 10, 254, 270, 338, 351 Robechies 351 Robelmont 351


Index

Robertville 24, 252, 351 Rochefort 10, 43, 84, 124, 224, 251, 329, 332, 335, 340, 342, 343, 346, 351, 356, 357 Rochehaut 351 Rocherath 351 Roclenge-sur-Geer 351 Rocourt 351 Rognée 351 Roisin 351 Roissia 173 Rollé 248 Roloux 351 Roly 176, 351 Romedenne 351 Romerée 351 Romsée 351 Ronchinne 172 Rongy 351 Rosée 173, 351 Roselies 351 Rosières 270, 351 Rosoux-Crenwick 351 Rossignol 252, 351 Rotheux-Rimière 284, 351 Roucourt 351 Roumont 248 Rouveroy 351 Rouvreux 286, 351 Rouvroy 10, 224, 242, 252, 334, 340, 343, 351, 355 Roux 351 Roux-Miroir 351 Roy 351 Ruette 351 Rulles 351 Rumes 10, 296, 342, 351, 354 Rumillies 351 Russeignies 351 Ruyff 286 Saint-Amand 351 Saint-André 351 Saint-Aubin 351 Saint-Denis 351 Saint-Georges-sur-Meuse 10, 42, 90, 351 Saint-Gérard 175, 351 Saint-Germain 173, 351 Saint-Géry 351 Saint-Ghislain 10, 180, 222, 330, 340, 347, 352, 353, 354, 356 Saint-Hubert 10, 224, 242, 243, 252, 329, 340, 346, 352, 355 Saint-Jean-Geest 255, 352 Saint-Léger 10, 224, 333, 345, 352 Saint-Marc 176, 352 Saint-Mard 252, 352 Saint-Martin ( Jemeppe-sur-Sambre) 147, 352

Saint-Martin (La Bruyère) 175 Saint-Maur 352 Saint-Médard 352 Saint-Nicolas 10, 42, 109, 346, 352, 354 Saint-Pierre 352 Saint-Rémy (Chimay) 352 Saint-Rémy (Dalhem) 352 Saint-Rémy-Geest 270, 352 Saint-Sauveur 352 Saint-Servais 352 Saint-Séverin 83, 84, 352 Saint-Symphorien 352 Saint-Vaast 352 Saint-Vincent 352 Saint-Vith 10, 224, 252, 324, 325, 326, 334, 344, 350, 352 Sainte-Cécile 352 Sainte-Marie-Chevigny 352 Sainte-Marie-sur-Semois 250, 352 Sainte-Ode 10, 224, 252, 328, 343, 352, 354 Saintes 352 Saive 88, 89, 90, 104, 352 Salles 352 Salmchâteau 252 Samart 63, 352 Sambreville 10, 44, 109, 134, 254, 328, 329, 336, 342, 346, 352, 354, 355 Samrée 250, 352 Samson 135, 172, 354 Sars-la-Bruyère 220, 352 Sars-la-Buissière 352 Sart (Comblain-au-Pont) 21 Sart-Bernard 352 Sart-Custinne 352 Sart-Dame-Avelines 352 Sart-Eustache 175, 352 Sart-Fagne 352 Sart-lez-Spa 113, 119, 352 Sart-Messire-Guillaume 267 Sart-Saint-Laurent 352 Sautin 352 Sautour 61, 313, 352 Sauvenière 352 Schaltin 175, 352 Schönberg 325, 326, 352 Sclayn 352 Sclessin 63, 107 Scy 352 Seilles 172, 352 Sélange 352 Seloignes 352 Seneffe 10, 180, 222, 254, 329, 336, 349, 352 Sensenruth 353 Seny 353 Senzeilles 219, 220, 353

Septon 353 Seraing 10, 42, 52, 53, 63, 84, 331, 342, 349, 353 Seraing-le-Château 109, 353 Serinchamps 353 Serville 353 Sevry 104 Sibret 252, 353 Silenrieux 353 Silly 10, 180, 330, 337, 338, 339, 340, 341, 353, 354 Sinsin 353 Sippenaken 284, 353 Sirault 353 Sivry 353 Sivry-Rance 10, 180, 339, 346, 350, 352, 353 Slins 353 Smuid 353 Soheit-Tinlot 353 Sohier 252, 353 Soignies 10, 180, 206, 207, 222, 333, 341, 347, 353, 354 Soiron 284, 353 Solre-Saint-Géry 353 Solre-sur-Sambre 203, 353 Somal 109 Sombreffe 10, 134, 177, 254, 270, 331, 344, 353, 355 Somme-Leuze 10, 42, 43, 109, 177, 224, 330, 332, 341, 347, 348, 353, 357 Sommethonne 353 Sommière 176, 353 Somzée 353 Sorée 353 Sorinne-la-Longue 353 Sorinnes 173, 353 Sosoye 353 Sougné-Remouchamps 353 Soulme 353 Soumagne 10, 36, 42, 63, 112, 121, 329, 333, 336, 345, 346, 353 Soumoy 220, 353 Sourbrodt 24 Souvret 353 Sovet 353 Soy 249, 353 Soye 173, 353 Spa 10, 112, 113, 118, 119, 353 Spiennes 353 Spontin 178, 353 Sprimont 10, 12, 40, 112, 118, 224, 272, 273, 282, 286, 335, 338, 344, 351, 353 Spy 175, 353 Stambruges 353 Stave 175, 353 Stavelot 10, 12, 13, 15, 19, 28, 35, 337, 353 Steenkerque 353 Steinbach 250 Stembert 353 375


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

Sterpenich 248 Stoumont 10, 12, 36, 40, 224, 333, 342, 344, 350, 354 Straimont 354 Strée (Beaumont) 354 Strée (Modave) 354 Strépy-Bracquegnies 354 Suarlée 176, 354 Sugny 354 Surice 354 Surister 113 Suxy 354 Sy 21 Tailles 354 Taintignies 354 Tamines 109, 354 Tancrémont 119 Tarcienne 354 Taverneux 250 Tavier (Anthisnes) 104, 283 Tavier (Tinlot) 109, 354 Taviers 354 Tavigny 239, 354 Tellin 10, 43, 224, 252, 332, 339, 350, 354 Templeuve 354 Temploux 354 Tenneville 10, 224, 333, 335, 354 Termes 354 Tertre 354 Terwagne 104, 354 Theux 10, 112, 113, 115, 116, 118, 119, 122, 343, 349, 354 Thiaumont 234, 354 Thibessart 239, 240 Thieu 217, 218, 354 Thieulain 354 Thieusies 354 Thiméon 354 Thimister-Clermont 10, 272, 286, 334, 354 Thimougies 354 Thines 354 Thirimont 354 Thisnes 354 Thommen 354 Thon 172, 354 Thorembais-les-Béguines 354 Thorembais-Saint-Trond 354 Thoricourt 354 Thuillies 354 Thuin 10, 44, 59, 331, 335, 338, 343, 350, 354 Thulin 354 Thumaide 354 Thy-le-Baudouin 354 Thy-le-Château 178, 354 Thynes 106, 354 Tihange 78, 354 Tilff 354 376

Tillet 252, 354 Tilleur 354 Tillier 173, 355 Tilly 355 Tinlot 10, 42, 43, 109, 224, 244, 328, 337, 350, 353, 354, 355 Tintange 355 Tintigny 10, 224, 252, 330, 351, 352, 355 Toernich 355 Tohogne 355 Tongre-Notre-Dame 355 Tongre-Saint-Martin 355 Tongrinne 177, 355 Tontelange 355 Torgny 355 Tourinne 355 Tourinnes-la-Grosse 355 Tourinnes-Saint-Lambert 355 Tournai 10, 180, 222, 296, 297, 298, 299, 300, 301, 302, 303, 304, 305, 308, 310, 313, 330, 331, 333, 335, 336, 337, 338, 340, 341, 342, 345, 346, 347, 348, 350, 351, 352, 354, 355, 356, 357, 358 Tournay 355 Tourpes 355 Transinne 355 Trazegnies 355 Treignes 355 Trembleur 287, 355 Trèves (Trier, D) 225, 245, 325 Trivières 355 Trognée 107, 267, 355 Trois-Ponts 10, 12, 330, 337, 355, 357 Troisfontaines 113 Trooz 10, 12, 40, 112, 337, 347, 355 Tubize 10, 180, 254, 270, 334, 348, 352, 355 Ucimont 132, 355 Upigny 173, 355 Val de la Berwinne 286 Valenciennes (F) 181, 189 Vance 355 Vaulx (Chimay) 355 Vaulx (Tournai) 355 Vaux-Chavanne 355 Vaux-et-Borset 355 Vaux-lez-Rosières 355 Vaux-sous-Chèvremont 355 Vaux-sous-Olne 284 Vaux-sur-Sûre 10, 224, 252, 341, 342, 347, 348, 353, 355 Vedrin 176, 355 Velaine 355 Velaines 355 Vellereille-les-Brayeux 220, 355 Vellereille-le-Sec 355 Velroux 355

Vencimont 355 Vergnies 355 Verlaine 10, 42, 86, 109, 333, 353, 355 Verlaine (Neufchâteau) 355 Verlée 107, 355 Verviers 10, 88, 112, 113, 119, 120, 122, 272, 286, 335, 341, 342, 349, 353, 355 Vervoz 24, 248 Vesqueville 355 Vezin 172, 355 Vezon 356 Vielsalm 10, 12, 224, 252, 339, 349, 356 Viemme 356 Vierset-Barse 61, 356 Vierves-sur-Viroin 356 Viesville 135, 176, 356 Vieux-Genappe 267, 356 Vieux-Waleffe 356 Vieuxville 20, 21, 22, 356 Villers-aux-Tours 283, 356 Villers-deux-Églises 356 Villers-devant-Orval 230, 238, 239, 356 Villers-en-Fagne 356 Villers-la-Bonne-Eau 355 Villers-la-Loue 250, 356 Villers-la-Tour 356 Villers-la-Ville 10, 134, 177, 254, 255, 256, 257, 269, 270, 345, 352, 355, 356 Villers-le-Bouillet 10, 42, 72, 109, 336, 355, 356, 357 Villers-le-Gambon 356 Villers-le-Peuplier 356 Villers-le-Temple 356 Villers-l’Évêque 74, 120, 356 Villers-lez-Heest 175, 356 Villers-Notre-Dame 356 Villers-Perwin 356 Villers-Poterie 175, 356 Villers-Saint-Amand 356 Villers-Saint-Ghislain 356 Villers-Saint-Siméon 356 Villers-sur-Haine 356 Villers-sur-Lesse 356 Villers-sur-Semois 237, 356 Vinalmont 356 Virelles 220, 356 Virginal-Samme 259, 260, 356 Viroinval 10, 44, 64, 99, 109, 335, 343, 345, 347, 348, 355, 356 Virton 10, 224, 232, 252, 331, 336, 343, 351, 352, 356 Visé 10, 42, 64, 99, 110, 254, 265, 272, 291, 293, 329, 333, 343, 344, 351, 356 Vitrival 356 Vivegnis 356 Vivy 356 Vodecée 356


Index

Vodelée 356 Vonêche 356 Voroux-Goreux 356 Voroux-lez-Liers 356 Vottem 357 Vresse-sur-Semois 10, 124, 224, 252, 328, 330, 331, 333, 342, 345, 347, 348, 350, 354, 357 Vyle-et-Tharoul 357 Wadelincourt 357 Wagnelée 357 Waha 107, 241, 357 Waillet 357 Waimes 10, 12, 13, 24, 224, 252, 272, 282, 336, 351, 353, 357 Walcourt 10, 44, 134, 160, 161, 178, 331, 333, 334, 337, 338, 343, 350, 351, 353, 354, 356, 357, 358 Walhain 10, 254, 270, 347, 355, 357 Walhain-Saint-Paul 270, 357 Walhorn 273, 284, 357 Wallay 176 Walzin 106 Wancennes 357 Wandre 357 Wanfercée-Baulet 357 Wangenies 173, 357 Wanlin 357 Wanne 357 Wannebecq 357 Wansin 155, 357 Wansineau 155 Wanze 10, 42, 87, 110, 329, 330, 341, 346, 356, 357 Warchin 357 Warcoing 305, 309, 357 Wardin 357 Waremme 10, 42, 110, 331, 332, 339, 343, 348, 357 Waret-la-Chaussée 357 Waret-l’Évêque 357 Warisoulx 357 Warnant (Anhée) 172, 357 Warnant-Dreye 72, 73, 357 Warneton 357 Warquignies 357 Warsage 357 Wartet 176 Warzée 357 Wasmes (Colfontaine) 357 Wasmes (Péruwelz) 222, 357 Wasmuel 357 Wasseiges 10, 42, 134, 135, 169, 170, 178, 328, 345, 357 Waterloo 10, 254, 270, 357 Wattripont 357 Waudrez 218, 219, 357 Waulsort 145, 357 Wauthier-Braine 357 Wavre 10, 254, 270, 331, 344, 357

Wavreille 357 Wayaux 357 Ways 357 Wégimont 36, 121 Wegnez 357 Weillen 176, 357 Welkenraedt 10, 272, 278, 286, 340, 357 Wellin 10, 43, 224, 252, 333, 339, 344, 353, 357 Wépion 357 Werbomont 358 Wéris 249, 358 Wez-Velvain 358 Wibrin 358 Wierde 176, 358 Wiers 222, 358 Wiesme 358 Wihéries 358 Wihogne 358 Willaupuis 358 Willemeau 358 Willerzie 358 Winenne 358 Witry 358 Wodecq 358 Wodémont 283 Wolkrange 358 Wonck 358 Xhendelesse 358 Xhendremael 358 Xhoris 21, 39, 358 Yernée-Fraineux 358 Yves-Gomezée 358 Yvoir 10, 43, 44, 134, 151, 178, 224, 335, 336, 338, 341, 346, 350, 353, 358 Yvoy 172 Zétrud-Lumay 358

377


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Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

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Sur le duché de Luxembourg L’ancienne abbaye de Clairefontaine, fiche patrimoine no 97.B1.1, DGATLP, Namur. Le château de Gerlache à Biourges, fiche patrimoine no 93.7, DGATLP, Namur. Le moulin-scierie de Lacuisine, fiche patrimoine no 99.5, DGATLP, Namur. Orval, neuf siècles d’histoire : catalogue de l’exposition, abbaye d’Orval, Orval, 1970. DE LEUZE A., Fiefs du comté de La Roche, 2e partie : seigneuries hautaines in Annales de l’Institut archéologique du Luxembourg, XLI, 1906. DIERKENS A., DUVOSQUEL J.-M., NYST N. (dir.), L’ancienne église abbatiale de SaintHubert, Études et documents – Monuments et sites, no 7, DGATLP, Namur, 1999. FERGLOUTE R., Le patrimoine de Bastogne, Carnet du Patrimoine, no 80, Institut du Patrimoine wallon, Namur, 2011. GOURDET L., Inventaires des blasons de la province de Luxembourg d’après les sources monumentales, De Boeck, Gembloux, 1960. GRÉGOIRE C., La restauration du mausolée de Wenceslas à l’abbaye d’Orval in Hémecht, revue d’histoire luxembourgeoise, 21e année, Luxembourg, 1969. KOCKEROLS C., Luxembourg, entre mémoire et oubli. Une découverte de la province au travers de son patrimoine funéraire, Éole, La Roche-en-Ardenne, 2002. LEFEBVRE L., La porte de Trèves à Bastogne in Bulletin trimestriel de l’Institut archéologique du Luxembourg, nos 1-2, 1985. LEFEBVRE L., L’église Saint-Pierre à Bastogne in Annales de l’Institut archéologique du Luxembourg, CI - CII, 1970-1971. PETIT A., Épitaphes et mémoriaux de la Gaume in Le pays gaumais, 1943/1944, 1945/1946, 1948, 1950, 1951. RUWET J. (dir.), Le duché de Luxembourg à la fin de l’Ancien régime, 8 tomes, Presses de l’UCL, Louvain-la-Neuve, 1982-1997. 380

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Sur le roman païs du duché de Brabant Histoire du Brabant du duché à nos jours, Waanders Uitgevers & Fondation La ville brabançonne, Zwolle, 2004. BOUSSARD-COLIN G., L’enceinte urbaine de Gembloux in Bulletin trimestriel du Crédit communal de Belgique, no 73, juillet 1965. DE MOREAU E., L’abbaye de Villers-en-Brabant aux XIIe et XIIIe siècles. Étude d’histoire religieuse et économique, A. Dewit, Bruxelles, 1909. KOCKEROLS H., Les gisants du Brabant wallon, éditions namuroises, Namur, 2010. OSTERRIETH M., Le patrimoine de Nivelles, Carnet du Patrimoine, no 74, Institut du Patrimoine wallon, Namur, 2010. TORDOIR J., KALUT V., Le patrimoine de Jodoigne, Carnet du Patrimoine, no 64, Institut du Patrimoine wallon, Namur, 2009.

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PAUCHENNE L., Histoire de la franchise et de la paroisse de Henri-Chapelle, éd. J.-J. Jespers-Grégoire, Dison, 1955. POSWICK G., Les délices du duché de Limbourg, Verviers, 1951. POSWICK G., Pierres tombales et épigraphie de Limbourg in Bulletin des archives verviétoises, t.7, Verviers, 1971. VAN HOMMERICH L., Gouvernés et gouvernants dans le duché de Limbourg et les autres pays d’Outre-Meuse in Anciens pays et assemblées d’États, t.33, Louvain-Paris, 1965.

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Sur le royaume de France BERCKMANS O., Mariembourg et Philippeville, villes neuves et fortes de la Renaissance in Bulletin de la CRMS, t.6, 1977 – t.8, 1979. DE ROBAULX DE SOUMOY A., Recherches sur l’histoire de Mariembourg et l’origine de Charlemont in Annales de la société archéologiques de Namur, t.8, Namur, 1863-1864.


TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS .........................................................................................................................................................................................................

4

INTRODUCTION ............................................................................................................................................................................................................

5

CARTE GÉNÉRALE DES ANCIENS « PAYS » .............................................................................................................................................................

8

PRINCIPAUTÉ ABBATIALE DE STAVELOT-MALMEDY La principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy .................................................................................................................................................................... - Stavelot, le site de l’abbaye ................................................................................................................................................................................................. - Malmedy, le monastère et la cathédrale des Saints-Pierre-Paul-et-Quirin ......................................................................................................................... - Ferrières/Vieuxville, le château fort de Logne et son environnement ................................................................................................................................. - Les anciennes bornes aux frontières de la principauté ........................................................................................................................................................ - Hamoir/Comblain (Fairon), la maison natale du prince-abbé Célestin Thys ..................................................................................................................... - Stavelot, l’église Saint-Laurent .......................................................................................................................................................................................... - Stavelot et Malmedy, les fontaines du prince-abbé Jacques de Hubin ................................................................................................................................ - Les mentions relatives aux princes-abbés et à la principauté .............................................................................................................................................. - Les traces de la principauté de Stavelot-Malmedy se trouvant hors de ses frontières ......................................................................................................... - D’autres traces liées à la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy .................................................................................................................................

13 13 18 20 23 26 28 28 32 36 36

PRINCIPAUTÉ ÉPISCOPALE DE LIÈGE La principauté épiscopale de Liège ...................................................................................................................................................................................... - Liège, le palais des princes-évêques .................................................................................................................................................................................... - Seraing, le château Cockerill .............................................................................................................................................................................................. - Le système de défense de la principauté ............................................................................................................................................................................. - Les bornes aux frontières de la principauté ........................................................................................................................................................................ - Les mausolées et sépultures des princes-évêques ............................................................................................................................................................... - Les armoiries et blasons des princes-évêques ..................................................................................................................................................................... - Deux anciennes résidences du prince-évêque ..................................................................................................................................................................... - Blegny/Saive, les châteaux ................................................................................................................................................................................................. - Saint-Georges-sur-Meuse, le château de Warfusée ........................................................................................................................................................... - Namur/Jambes, la seigneurie d’Anhaive ............................................................................................................................................................................ - Huy, la maison du gouverneur ............................................................................................................................................................................................ - Liège, le perron .................................................................................................................................................................................................................. - Quelques références aux princes-évêques .......................................................................................................................................................................... - Liège, deux taques de foyer aux armes impériales ............................................................................................................................................................... - Dinant/Anseremme, le pont Saint-Jean ............................................................................................................................................................................ - Les traces de la principauté en dehors de son territoire ...................................................................................................................................................... - D’autres traces liées à la principauté épiscopale de Liège ...................................................................................................................................................

45 45 52 54 62 64 74 87 88 90 92 93 93 95 100 101 102 104 381


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

MARQUISAT DE FRANCHIMONT Le marquisat de Franchimont .............................................................................................................................................................................................. - Theux, le château de Franchimont ..................................................................................................................................................................................... - Theux, l’église des Saints-Hermès-et-Alexandre ................................................................................................................................................................ - Les bornes limitatives du marquisat ................................................................................................................................................................................... - Les perrons du territoire franchimontois ........................................................................................................................................................................... - Les traces du marquisat de Franchimont en dehors de son territoire ................................................................................................................................. - D’autres traces liées au marquisat de Franchimont .............................................................................................................................................................

113 113 116 118 119 121 121

DUCHÉ DE BOUILLON Le duché de Bouillon ........................................................................................................................................................................................................... - Le château de Bouillon et les fortifications de la ville médiévale et moderne ..................................................................................................................... - Le musée ducal et l’hôtel de ville ........................................................................................................................................................................................ - D’autres traces liées au duché de Bouillon ..........................................................................................................................................................................

125 125 131 132

COMTÉ DE NAMUR Le comté de Namur ............................................................................................................................................................................................................. - Namur, le château des comtes de Namur et le site de la citadelle ....................................................................................................................................... - Namur, le palais de justice .................................................................................................................................................................................................. - Floreffe, l’ancienne église abbatiale .................................................................................................................................................................................... - Namur, l’église Notre-Dame .............................................................................................................................................................................................. - Le système de défense du comté de Namur ....................................................................................................................................................................... - Les enclaves namuroises .................................................................................................................................................................................................... - Huy/Ben-Ahin, les ruines du château de Beaufort ............................................................................................................................................................. - Charleroi, le site de la ville haute ........................................................................................................................................................................................ - Namur, la halle al’Chair ..................................................................................................................................................................................................... - Walcourt, l’église Saint-Materne ....................................................................................................................................................................................... - Namur, la cathédrale Saint-Aubain ................................................................................................................................................................................... - Namur, le pont de Jambes .................................................................................................................................................................................................. - Hamois/Emptinne, le pont Joseph II ................................................................................................................................................................................. - Les mentions relatives au comté de Namur et à ses souverains .......................................................................................................................................... - Une trace du comté de Namur en dehors de ses frontières ................................................................................................................................................. - D’autres traces liées au comté de Namur ............................................................................................................................................................................

135 135 137 139 141 142 153 156 156 159 160 162 164 166 167 170 172

COMTÉ DE HAINAUT Le comté de Hainaut ........................................................................................................................................................................................................... - Mons, le site du château des comtes de Hainaut et le beffroi ............................................................................................................................................. - Mons, le site de la Grand-Place et l’hôtel de ville .............................................................................................................................................................. - Mons, la collégiale Sainte-Waudru .................................................................................................................................................................................... - Ath, les vestiges du château des comtes de Hainaut ........................................................................................................................................................... - Binche, les vestiges du palais de Marie de Hongrie et du château des comtes de Hainaut ................................................................................................. - Le système défensif du comté de Hainaut ......................................................................................................................................................................... - Les bornes aux frontières du comté .................................................................................................................................................................................... - Braine-le-Château, la mémoire de Maximilien de Hornes ................................................................................................................................................ - Morlanwelz-Mariemont, le domaine de Mariemont ......................................................................................................................................................... - Les traces relatives à l’ancien comté et à ses souverains ...................................................................................................................................................... - D’autres traces liées au comté de Hainaut ..........................................................................................................................................................................

181 181 184 187 191 192 197 207 209 211 212 218

DUCHÉ DE LUXEMBOURG Le duché de Luxembourg .................................................................................................................................................................................................... - La Roche-en-Ardenne, les ruines du château féodal ......................................................................................................................................................... - Arlon/Autelbas, le tombeau de la comtesse Ermesinde à Clairefontaine ........................................................................................................................... - Florenville/Villers-devant-Orval, les ruines de l’abbaye ..................................................................................................................................................... - Les mentions relatives au duché de Luxembourg, évocations de souverains et emblèmes impériaux ................................................................................. - Aywaille/Harzé, le château de Harzé .................................................................................................................................................................................

225 225 227 230 232 244

382


Table des matières

- Bastogne, la porte de Trèves ............................................................................................................................................................................................... - Paliseul/Maissin, le pont Marie-Thérèse ............................................................................................................................................................................ - Une trace du duché de Luxembourg hors de ses frontières ................................................................................................................................................ - D’autres traces liées au duché de Luxembourg ...................................................................................................................................................................

245 246 247 248

ROMAIN PAÏS DU DUCHÉ DE BRABANT Le duché de Brabant ............................................................................................................................................................................................................ - Villers-la-Ville, l’abbaye, ancienne sépulture des ducs de Brabant ...................................................................................................................................... - Le système défensif des ducs de Brabant ........................................................................................................................................................................... - Les terres franches et enclaves brabançonnes ..................................................................................................................................................................... - Braine-l’Alleud, deux bornes limitatives de l’ancien duché de Brabant .............................................................................................................................. - D’autres traces liées au roman païs du duché de Brabant ...................................................................................................................................................

255 255 258 262 265 266

DUCHÉ DE LIMBOURG ET PAYS D’OUTREMEUSE Le duché de Limbourg ......................................................................................................................................................................................................... - Limbourg, le site de la ville haute ....................................................................................................................................................................................... - Welkenraedt/Henri-Chapelle, l’hôtel de la Couronne ....................................................................................................................................................... - Herve, le collège royal Marie-Thérèse ................................................................................................................................................................................ - Herve/Bolland, le château de Bolland ................................................................................................................................................................................ - Esneux, le château de la Tour et l’église Saint-Hubert ........................................................................................................................................................ - Waimes, des bornes de l’ancien duché ................................................................................................................................................................................ - Deux mentions relatives au duché de Limbourg ................................................................................................................................................................ - D’autres traces liées au duché de Limbourg ....................................................................................................................................................................... Les pays d’Outremeuse ........................................................................................................................................................................................................ - Dalhem, les vestiges du château des comtes de Dalhem ..................................................................................................................................................... - Aubel, l’abbaye de Val-Dieu ............................................................................................................................................................................................... - Visé/Richelle, l’ancienne cour de justice ............................................................................................................................................................................ - Aubel, la maison « à l’Empereur » ....................................................................................................................................................................................... - D’autres traces liées aux pays d’Outremeuse (comté de Dalhem) .......................................................................................................................................

273 273 278 279 280 281 282 282 283 287 287 287 291 291 292

TOURNAISIS Le Tournaisis ....................................................................................................................................................................................................................... - Tournai, quatre lieux évoquant les États de Tournai-Tournaisis ......................................................................................................................................... - Tournai, les fortifications médiévales et modernes ............................................................................................................................................................. - Estaimpuis/Néchin, le château de la Royère ...................................................................................................................................................................... - Brunehaut/Bléharies, une ancienne borne-frontière autrichienne ...................................................................................................................................... - D’autres traces liées au Tournaisis ......................................................................................................................................................................................

297 297 301 304 304 305

ÉTATS PÉRIPHÉRIQUES Comté de Flandre Le comté de Flandre ............................................................................................................................................................................................................ - Mouscron, le château des comtes de Mouscron ................................................................................................................................................................. - Tournai/Maulde, terre franche du comté de Flandre ..........................................................................................................................................................

309 309 310

Royaume de France Le royaume de France en terres wallonnes ........................................................................................................................................................................... - Philippeville, ville royale .................................................................................................................................................................................................... - Couvin/Mariembourg, la ville fortifiée .............................................................................................................................................................................. - Brunehaut/Howardries, la mémoire de la Flandre française ..............................................................................................................................................

313 313 317 321

Électorat de Trèves L’Électorat de Trèves ............................................................................................................................................................................................................ - Büllingen-Bullange/Manderfeld, l’église Saint-Lambert ...................................................................................................................................................

325 325

383


Sur les traces des anciens « pays » de Wallonie

ANNEXES APPARTENANCES DES COMMUNES ET LOCALITÉS WALLONNES AUX ANCIENS « PAYS » DE WALLONIE .....................................

328

GLOSSAIRE .....................................................................................................................................................................................................................

359

INDEX ............................................................................................................................................................................................................................... Index des personnes ............................................................................................................................................................................................................. Index des lieux .....................................................................................................................................................................................................................

362 362 366

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................................................................................

378

TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................................................................................................................

381

384



Le livre 1795. Les territoires de l’actuelle Wallonie sont annexés à la République française. Ce rattachement marque irrémédiablement la fin de l’Ancien Régime dans nos contrées et la disparition définitive de principautés pluriséculaires qui existaient depuis le Xe et le XIe siècle. Si certains sont oubliés ou méconnus du grand public, ces anciens « pays » restent parfois très présents dans l’inconscient collectif de tous les Wallons. En effet, nos cinq provinces tirent leur nom de ces anciens « pays » médiévaux. Si l’histoire de ceux-ci a été étudiée sous de nombreux aspects depuis près d’un siècle et demi, les traces matérielles qui en subsistent n’avaient jamais fait l’objet d’un recensement systématique sur l’ensemble du territoire de la Wallonie actuelle. Grâce à de nombreuses notices richement illustrées, à des cartes inédites et à une liste des anciennes localités (avant fusion de 1976) qui permet de situer géographiquement celles-ci dans les frontières antérieures à 1795, le lecteur partira sur les traces de quatorze « pays » d’Ancien Régime parvenues jusqu’à nous : celles de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy, de la principauté épiscopale de Liège, du marquisat de Franchimont, du duché de Bouillon, du comté de Namur, du comté de Hainaut, du duché de Luxembourg, du duché de Brabant, du duché de Limbourg et des Pays d’Outremeuse, du Tournaisis, du comté de Flandre, du royaume de France et de l’Électorat de Trèves. Cet ouvrage permettra ainsi au lecteur de découvrir ou de redécouvrir par l’intermédiaire de ces éléments patrimoniaux l’histoire de nos contrées lorsqu’elles étaient morcelées, autant de témoignages, quelquefois bien discrets, que nous ont laissés de lointains comtes, ducs, princes, rois et empereurs.

L’auteur Licencié et agrégé en Histoire de l’Université de Liège, Frédéric Marchesani poursuit depuis 2007 ses activités d’historien au sein de la cellule Publications de l’Institut du Patrimoine wallon (IPW), tout en étant collaborateur scientifique au Trésor de la cathédrale de Liège. Il est déjà l’auteur de divers ouvrages, dont deux édités par l’IPW : Sur les traces du Mouvement wallon (avec Freddy Joris, 2009) et Le Théâtre de Liège (2012).

Prix de vente : 45 € ISBN : 978-2-87522-120-9

Institut du Patrimoine wallon (IPW) 79, rue du Lombard B-5000 Namur


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