Vivre, travailler, étudier en Australie et Nouvelle-Zélande - Cahier central : Burkina Faso

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Dossier spécial

Burkina Faso

Vivre, travailler, étudier en

Australie Nouvelle-Zélande DOSSIER PRATIQUE

Gérez votre argent à l’étranger

DESTINATIONS Suisse et Belgique

FOCUS EMPLOI

Le volontariat international

Trimestriel n°107 – Janvier-Février-Mars 2008

Belgique / Luxembourg 5,9 € - Suisse 9 FS – DOM 5,9 € Grèce / Italie / Portugal CONT 5,9 € - Canada 9$CAN Maroc 45 MAD – TOM 1000XPF – Afrique CFA 4200 CFA

OFFERT :

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edito par Jean-Pierre Pont

Ce premier magazine de l’année 2008 est complété pour la 6e fois par notre

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carte réactualisée des Français dans le monde. Au verso de ce document vous trouverez toutes les informations détaillées concernant la présence de nos compatriotes sur le 5 continents. Nous avons additionné, pays par pays, les Français inscrits sur les listes consulaires en 2006 à l’estimation des non-inscrits réalisée par les postes consulaires. Même si ces non-inscrits sont chiffrés de manière aléatoire, nous ne pouvons ignorer leur existence. De plus, les nouveaux outils informatiques de la Direction des Français de l’étranger vont permettre prochainement d’étudier de façon plus précise la typologie des résidents dans chaque région du monde. Dans ce numéro et prochainement sur www.vivrealetranger.com, nous vous donnerons les clefs de l’accès à l’emploi en Australie, Nouvelle-Zélande, mais aussi en Suisse, en Belgique et au Luxembourg. Pour conclure ce tour du monde, nous sommes également allé au Burkina Faso et en Algérie pour mieux connaître les filières de l’investissement. N’oubliez pas de regardez sur, TV5 MONDE (ou sur www.tv5.org), la nouvelle émission “Passeport pour la réussite”, dont nous sommes le partenaire, tous les 3e mardi du mois. La rédaction vous souhaite ses meilleurs vœux !

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Vivre à l’étranger N° 107 - Janvier/ Février/Mars/2008

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sommaire

STUDYRAMA 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois-Perret cedex France Tél. : 01 41 06 59 00 Fax. : 01 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com SAS au capital de 2 734 555 euros

Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com Directeur de la rédaction Nicolas Fellus-Vannier Rédactrice en chef déléguée Odile Gnanaprégassame odile.g@studyrama.com Ont participé à ce numéro : Leïla Zellouma, Tatiana Boulom, Emmanuel Langlois, Pascaline Roi Secrétaire de rédaction Pierre Barbezat Conception partielle et exécution graphique Séverine Coatalen Conception publicitaire Michaël Barek, Alexandre de Gassoswski et Aurélien Soula Régie publicitaire France Edouard Brisson edouard.brisson@studyrama.com Tél. : 01 41 60 59 03 Justine Mallet justine.mallet@studyrama.com Tél. : 01 41 06 51 32 Régie publicitaire Internationale Véronique Martinet veronique.martinet@ studyrama.com Tél. : 01 41 60 59 02 Chef de pub Burkina Faso Mélanie Chaumont mch@vivrealetranger.com Tél. : 06 83 14 43 08 Commission paritaire : N° CPPAP 1007U80038 Imprimé en UE. Imprimé par : BOCCIA Couverture : © Sportlibrary Fotolia.com

ECHOS 6

Des nouvelles pour les expatriés ..............................................................

La blogosphere DES EXPATRIES Notre sélection de blogs d’expatriés .........................................................

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DESTINATION belgique Une nation cosmopolite ................................................................................

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DESTINATION Luxembourg Le Grand-Duché, tirelire de l’Europe ...............................................

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DESTINATION SUISSE Mettez-vous à l’heure helvète ! .............................................................

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SPECIAL australie, & nouvelle-zelande

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presentation de l’australie Bienvenue dans le « lucky country » ......................................................

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vivre en australie Let’s go to Oz ! ..............................................................................................

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travailler en australie Des emplois qualifiés difficiles à décrocher .........................................

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www.vivrealetranger.com • Le guide pratique de l’expatriation, tous les contacts, les formalités, les astuces. • Dossiers Destinations, pays par pays, les adresses, les conseils, les pièges. • Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter exclusive.


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sommaire jeunes en australie Un pays qui attire la « young generation » ! ..........................................................................................................................

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Cahier central : Dossier special Burkina Faso etudier en australie Des conditions privilégiées ! ...........................................................................................................................................................

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investir en australie L’eldorado des investisseurs étrangers ........................................................................................................................................

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nouvelle-zelande L’éveil économique du « pays au long nuage blanc » ..........................................................................................................

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vonlontariat international Une porte d’entrée sur une carrière en or ! .............................................................................................................................

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Dossier pratique Gérez votre argent à l’étranger ....................................................................................................................................................

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FRANcAIS DU MONDE A la rencontre des Français de l’étranger...............................................................................................................................

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TEMOIGNAGE Rentrer pour mieux repartir ...........................................................................................................................................................

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planisphere 2008 OFFERT : la carte-calendrier des Français dans le monde, avec, au verso, des informations détaillées sur la présence de nos compatriotes à travers les 5 continents. VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 107

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echos Le secteur financier à la recherche de candidats Selon l’enquête « Financier et comptable : une année faste mais... une pénurie internationale de talents » publiée par Robert Half International (RHI), spécialiste du recrutement tertiaire, le secteur de la finance et de la comptabilité se porte bien. Mais l’étude révèle que 56 % des directeurs de ressources humaines et directeurs financiers rencontrent des difficultés à recruter de la main d’œuvre qualifiée. Ils seraient 43 % à exprimer leur crainte de voir partir leurs meilleurs éléments. Se pose aussi le problème du délai de recrutement. Normalement fixé à 5 semaines, il en atteint 7 en Espagne et 12 au Luxembourg ! D’après Max Messner, directeur général de RHI, « le recrutement [...] de professionnels qualifiés en finance pourrait être de plus en plus difficile dans les années à venir [...] en raison de l’accroissement de la demande de ces profils, mais également parce que des millions de baby boomers à travers le monde s’apprêtent à partir à la retraite ». Pour y remédier, les entreprises doivent améliorer les conditions de travail de leurs employés.

Le rendez-vous mondial des entreprises Les rencontres du commerce international ouvriront leurs portes du 23 au 30 janvier 2008 dans les locaux d’UBIFRANCE (Agence française pour le développement international des entreprises) à Paris. Pour cette 18e édition, UBIFRANCE et le réseau mondial des Missions économiques à l’étranger invitent les entreprises exportatrices françaises à participer à un tour d’horizon mondial. Au programme, des rencontres avec des chefs de missions économiques, des rendez-vous et des réponses personnalisées pour une optimisation de vos résultats à l’étranger. Un accès illimité aux animations, aux tables rondes sur le commerce international, et aux espaces dédiés au volontariat international des entreprises vous sera offert. Inscription et informations : www.ubifrance.fr

LE CHIFFRE :

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C’est le nombre d’expatriés en Chine qui auront l’honneur de porter la flamme olympique sur 200 mètres lors de la cérémonie d’ouverture des prochains Jeux Olympiques de Pékin en 2008 ! Une Américaine, un Philippin, un Allemand, une Indienne, un Japonais, un Colombien, un Russe et un Vénézuelien britannique font partie de la sélection, qui se veut la plus diversifiée possible. Dommage, pas de Français à l’horizon, mais que l’on se rassure, l’Europe est bel et bien représentée !

Devenez enseignant à l’étranger L’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) recrute des enseignants pour la rentrée 2008. Tous les postulants doivent s’inscrire sur le site Internet www.aefe.diplomatie.go uv.fr avant le 28 septembre 2008. Ils doivent ensuite retourner leur dossier avant le 2 octobre. Des postes supplémentaires seront susceptibles de se libérer en cours d’année scolaire dans le premier degré (directeur, adjoint AIS ou conseiller pédagogique). Pour tout renseignement, veuillez contacter le bureau des recrutements de l’AEFE ou rendez-vous sur le site Internet du Syndicat National Unitaire des Instituteurs Professeurs des écoles et PEGC (www.snuipp.fr) et de SEUNSA hors de France (http://seunsa.horsdefrance.free.fr. )

Merci les expatriés ! En septembre dernier, la ville de Shanghai honorait des expatriés en leur décernant le prix du Magnolia d’argent pour avoir participé à l’évolution socio-économique de la ville. Cette récompense fut offerte à des ressortissants d’Europe (dont la France), d’Amérique du nord et d’Asie. La plupart d’entre eux étaient techniciens, cadres commerciaux ou encore professionnels de l’éducation. (Source : Le quotidien du peuple en ligne)

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La blogosphEre des expatries Qui mieux que les expatriés sont à même de vous informer sur la vie à l’étranger ? Notre sélection de blogs... Leïla Zellouma

Pour figurer sur cette page, envoyez un mail à odile.g@studyrama.com

Vous souhaitez vous expatrier aux Etats-Unis, plus précisément à San Francisco, ville reconnue pour sa richesse architecturale et sa qualité de vie ? Son folklore et sa culture de la fête vous attireront comme ils ont déjà attiré Geneline. En effet, cette bloggeuse décrit, avec beaucoup d’entrain et d’enthousiasme, de son parcours dans cette grande cité. Installée à San Francisco depuis plus de vingt ans, cette Française a appris à découvrir cette région mythique. Libre à vous d’en faire autant en allant sur son blog ! • http://geneline.blogspot.com

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ÉTATS-UNIS

AFRIQUE DU SUD

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Prénommé Frédéric, ce globe-trotter de 30 ans est installé en Afrique du Sud depuis plus de deux ans. A travers son blog, il nous fait découvrir ce magnifique pays, en particulier la région de Durban. Doté de nombreuses références historiques et culturelles, son blog s’inscrit dans une logique d’information et propose un contenu riche et très bien documenté. A voir absolument ! • http://le-regent.net/blog/En-afrique-du-sud

Voici un blog qui nous conte le fabuleux destin d’un Parisien de 33 ans expatrié au Maroc. Après avoir vécu près de 10 ans en Côte d’Ivoire, Caryl décide de revenir en France mais ne se voit y rester éternellement. Il décide donc, en 2005, de partir tenter sa chance au Maroc. Depuis, il a créé son entreprise, non sans quelques embûches organisationnelles, qu’il dépeint avec humour... • www.caryl.fr

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CANADA

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« Vancouver V6J1L5 Canada » est un blog où vous trouverez des astuces et des bons plans dans la capitale de l’une des provinces canadiennes, la Colombie-Britannique. Il est vrai que cette destination est moins courue que le Québec, mais elle mérite tout autant d’être découverte. Répondant à toutes vos attentes, ce blog est vraiment très bien fait ! François, son rédacteur, maintenant installé à Sydney, a passé une année d’études à Vancouver. Il vous embarque ! • http://canada-vancouver.blogspot.com

C’est à travers quelques péripéties de la vie courante qu’Olivier, expatrié de 33 ans à Shanghai, nous fait découvrir la Chine du sud. Actualités et anecdotes s’entremêlent pour fournir un cocktail instructif. Sa vision de la société chinoise est plein de pertinence, et nous donne, à nous internautes, une autre idée de cette contrée asiatique. En plus d’une quantité importante d’informations et de liens vers les sites administratifs, nous est proposée une newsletter mensuelle ! • http://chine-expat.over-blog.com

BAHRAIN

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Voici un blog sympathique alimenté par un couple d’expatriés, Mag et Vinc, non moins sympathique... Il mérite votre attention, car il dépeint, avec humour, la vie quotidienne dans ce royaume du Moyen-Orient. Vous y trouverez des informations de toutes sortes : comment s’orienter et circuler dans la région, les coins à visiter, les endroits pour sortir, etc. • http://mag.vinc.bahrain.over-blog.com

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Destination Belgique I Une nation cosmopolite

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Située au cœur de l’Europe, le « pays plat » dispose de tous les atouts pour attirer les Français !

La Grand place, à Bruxelles

UN ÉTAT FÉDÉRAL AU SYSTÈME COMPLEXE Située au cœur de l’Europe,la Belgique dispose de nombreux atouts qui en font, malgré sa petite superficie,une puissance économique non négligeable aussi bien au niveau européen que mondial.C’est un Etat fédéral composé de 3 régions (Bruxelles-Capitale,Flandre,Wallonie), elles-mêmes composées de provinces (Anvers, Brabant flamand, Brabant wallon, Flandre occidentale,Flandre orientale,Hainaut, Liège, Limbourg, Luxem-

bourg, Namur). L’Etat fédéral est responsable des Affaires étrangères, de la Défense nationale, de la Justice, des Finances, de la Sécurité sociale et d’une grande part du secteur de la Santé publique ainsi que des Affaires intérieures. Les Régions exercent leurs compétences sur l’Aménagement du territoire, l’Environnement et l’Emploi. A ce découpage,s’ajoutent des Communautés issues des 3 langues officielles du pays :la Communauté française, la Communauté flamande, la Communauté germanophone.Celles-ci se chargent des questions relatives à la langue, la culture et l’enseignement notamment.Aujourd’hui, il est estimé que plus de 60 % de la population est néerlandophone, 40 % francophone et 1 % germanophone. Chaque région dispose d’un Parlement et d’un gouvernement, excepté la région flamande pour qui les institutions fusionnent avec celles de la Communauté.

RÉGION DE BRUXELLESCAPITALE C’est une région cosmopolite, en particulier, Bruxelles, la capitale

fédérale,qui accueille de nombreuses institutions européennes et internationales. 30 % de la population bruxelloise est étrangère. Cette région a la particularité d’abriter aussi bien des Flamands que des francophones, les Communautés Flamande et Française ont décidé de mener ensemble des politiques communautaires bruxelloises. La région constitue un véritable carrefour du marché européen. Le réseau ferré européen situe Bruxelles-Capitales à 1 h 25 de Paris, 2 h 20 de Londres, 2 h 40 d’Amsterdam ! Bruxelles-Capitale est aussi la 3e région la plus riche d’Europe après le Luxembourg et Londres, avec un PIB avoisinant les 49 000 € par habitant en 2005. L’économie de la région est centrée autour des services,qui représentent 88 % de l’emploi et 89 % de la valeur ajoutée,même si l’activité industrielle représente encore aujourd’hui 12 % de l’emploi (source : Mission économique Belgique).Les secteurs clefs sont principalement les TIC,les secteurs de la santé et des finances, l’automobile. Malgré cette bonne santé apparente,le taux de chômage est plus élevé que le taux national.

La Belgique

REPERES

Les ressortissants de l’Espace économique européen (hormis les 10 derniers entrants) n’ont pas besoin de visa pour entrer sur le territoire belge. Aucune autorisation de travail n’est requise pour occuper un emploi.En revanche, vous devrez vous signaler auprès du Service des étrangers de votre commune de résidence dans les 8 jours suivant votre arrivée afin d’obtenir un permis de séjour de trois mois dans un premier temps. Un permis de séjour d’une durée de 5 ans vous sera ensuite délivré.

• Superficie : 30 528 km2 • Population : 10, 5 millions d’habitants • Nature du régime : Etat fédéral, monarchie constitutionnelle • Capitale : Bruxelles • Villes principales : Anvers, Liège, Bruges, Namur, Charleroi,... • Langues officielles : français, flamand, allemand • Monnaie : euro • Taux de chômage : 11,4 % • PIB (2005) : 298 541 millions d’euros • Population française : 188 000 habitants

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Destination Belgique

LE PROGRAMME EURODYSSÉE Il s’agit d’un programme d’échange destiné aux jeunes de l’une des régions membre de l’Assemblée des Régions d’Europe (organisation politique des régions en Europe). Si vous avez entre 18 et 30 ans, que vous êtes jeunes diplômé et demandeur d’emploi, vous pouvez accéder à ce programme. Il vous permettra d’effectuer un stage d’une durée de 3 à 7 mois dans une entreprise d’une autre région européenne. La prise en charge est totale : frais de séjour, recherche de l’entreprise d’accueil, du logement, suivi du stage, couverture sociale et assurances, formation linguistique intensive, activités culturelles... Un bon plan pour une première expérience à l’étranger ! Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.eurodyssee.net.

La Flandre Au nord du pays,cette région,néerlandophone,concentre 60 % de la population ! C’est la région la plus prospère économiquement avec un taux d’emploi élevé. La Flandre réalise 80 % du commerce extérieur de la Belgique avec des clients essentiellement européens,comme la France, 2e client et 3e fournisseur. Les secteurs clefs de l’économie sont les suivants : l’assemblage automobile ; l’industrie pétrochimique ; la logistique, qui profite d’un réseau d’infrastructures de transports très développé, en particulier du port d’Anvers ; les sciences de la vie (biotechnologie,secteur pharmaceutique...) ; le secteur de l’ITC (graphisme,multimédia,telecom...).Les plus grandes entreprises internationales sont installées dans la région à l’image de Nike,Toyota, Décathlon,Total, Bayer... (source : Mission économique de Belgique). La Wallonie La région est confrontée aujourd’hui à des retards économiques dus à sa reconversion industrielle dans les années 70. Seule l’industrie chimique a traversé cette crise, avec l’aéronautique et les biotechnologies.Le taux de chômage flirte avec les 12 %.Le gouvernement wallon a lancé un programme,le Plan Marshall, afin de relancer l’économie en prônant des mesures telles que l’allègement de la fiscalité entrepreneuriale, l’encouragement à la création d’entreprises... A noter que la région est très impliquée dans les divers programmes et actions interrégionales, comme l’Euro Meuse-Rhin, la Saar-Lor-Lux.

TROUVER UN EMPLOI Le taux de chômage administratif a baissé de plus d’un pourcent et demi en un an,passant de 13 % en septembre 2006 à 11,4 % en septembre 2007. Mais les disparités régionales restent importantes.Il est toujours conseillé d’avoir des pistes avant de vous déplacer 10

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et donc de mener votre recherche d’emploi depuis la France. Cependant si cela n’aboutit pas rapidement,rien ne vous empêche de vous rendre sur place.Vous pourrez,selon la région dans laquelle vous comptez vous installer, vous inscrire auprès des organismes équivalents de nos ANPE,Actiris pour la région Bruxelles-Capitale, le Forem pour la Wallonie,le VDAB pour la Flandre.Les profils qualifiés sont recherchés.Nathalie Reubens,en charge du recrutement pour Alten Bénelux, nous explique pourquoi par exemple,les ingénieurs français sont recherchés : « Il y a majorité de Français qui travaille chez Alten en Belgique, ce pour deux raisons. D’une part, Alten est une entreprise française bien connue des étudiants français en ingénierie qui ont pour atout de sortir de l’école avec une expérience grâce à des stages effectués durant leur cursus. D’autre part, la pratique de la langue française constitue atout en Belgique. Alors qu’au Luxembourg et aux Pays-Bas, il est demandé aux candidats la pratique du Flamand, les Français y sont moins nombreux, chez Alten en tout cas ». La connaissance de la langue flamande est-elle nécessaire pour travailler en Belgique ? « Cela n’est pas indispensable pour la recherche d’un emploi, nous explique Monsieur Girodo,de l’ex Bureau Emploi formation au consulat de France à Bruxelles. Il s’agit plutôt d’une langue sociale, rappelons que 60 % de Belges parlent le flamand, sa maîtrise peut se révéler importante pour nouer des relations. Je conseille aux candidats Français de montrer leur volonté d’apprendre le néerlandais lorsqu’ils postulent pour en emploi ». Quoi qu’il en soit,la maîtrise de l’anglais reste indispensable,c’est la langue de travail pratiquée dans beaucoup d’entreprises anglophones implantées. La législation en matière de travail diffère quelque peu de la France. Le salaire minimum garanti pour tous les travailleurs de 21 ans et plus occupés à temps plein est de

1 283,91 euros brut (au 1er avril 2007).Au niveau des congés payés, vous aurez droit à 20 jours pour 5 jours de travail par semaine et à 24 jours pour 6 jours de travail par semaine. Le temps de travail hebdomadaire est de 38 heures par semaine,sauf dérogations pour des professions spécifiques.En plus d’un contrat de travail,l’employeur doit remettre à l’employé un « règlement de travail » qui précise les obligations respectives de chacun,notamment le mode de rémunération et les horaires de travail.Enfin,il faut savoir que les syndicats jouent un rôle très important en Belgique.

TRAVAILLEURS FRONTALIERS 24 000 Français traversent la frontière pour aller travailler en Belgique. Leur statut diffère de celui des Français qui choisissent de résider en Belgique.Plusieurs paramètres sont à prendre en compte avant d’opter pour le statut de travailleur frontalier.Voici les principales dispositions à connaître : • Les frontaliers français sont imposés sur le revenu dans leur pays de résidence à conditions qu’ils respectent les critères établis par la convention franco-belge de 1964, c’est-à-dire qu’ils doivent habiter en France dans un rayon de moins de 20 km autour de la frontière franco-belge et doivent travailler en Belgique dans un rayon de moins de 20 km de la frontière ; de plus ils doivent rentrer tous les jours en France. • En cas de chômage complet, le travailleur frontalier touche les prestations prévues par son pays de résidence. • Concernant l’assurance maladie, c’est en Belgique qu’il cotisera auprès de l’organisme de son choix.Retrouvez bientôt un dossier complet sur les travailleurs frontaliers sur notre site www.vivrealetranger.com.

INVESTIR La Belgique tire la majeure partie de sa richesse (PIB/ habitant :13 %) de son commerce extérieur,qui s’est



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Destination Belgique REPERES

SUR LE WEB IAmbassade de Belgique en France : www.diplomatie.be/paris ISite officiel de la Communauté française : www.cfwb.be

ISite officiel de la Communauté flamande : www.vlaanderen.be

ISite officiel de la Communauté germanophone : www.dglive.be

ISite officiel de la Région wallonne : http://gov.wallonie.be ISite officiel de la Région de Bruxelles-Capitale: www.bruxelles.irisnet.be

ISite officiel de la Région flamande (en Flandre, les compétences communautaires et régionales sont exercées par un seul gouvernement) : www.vlaanderen.be

IPortail de la Belgique : www.belgium.be

ITravailleurs frontaliers : http://crd-eures-lorraine.eu

Emploi Iwww.emploi.belgique.be Iwww.actiris.be Iwww.leforem.be Iwww.vdab.be Sites emploi Iwww.optioncarriere.be Iwww.monster.be Ihttp://be.tiptopjob.com Protection sociale Iwww.masecu.be Iwww.socialsecurity.be Iwww.socialsecurity.fgov.be Investir IEconomie, PME, Classes moyennes et Energie : www.economie.fgov.be

IAgence bruxelloise pour l’entreprise : www.abe-bao.be IFlanders Investment & trade : www.investinflanders.com/fr/home

IOffice for foreign investor : www.investinwallonia.be

IMission économique en Belgique : www.missioneco.org/belgique

IChambre française de commerce et d’industrie : www.cfci.be

Etudier Iwww.cfwb.be/equival Iwww.equivalences.cfwb.be Iwww.inforjeunes.be Iwww.cidj.be

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développé essentiellement avec les autres États membres.Elle est le 4e pays européen et le 6e mondial en termes d’accueil des investissements internationaux. La France est le 3e investisseur étranger en Belgique après les Pays-Bas et le Luxembourg.Environ 1 500 à 2000 entreprises françaises sont implantées dans le pays, générant près de 200 000 emplois dans le secteur tertiaire notamment le secteur financier avec la banque franco-belge Dexia, Axa, AGF, la Société Générale, BNP Paribas... ; Total, Suez ; la grande distribution avec Carrefour ou la Fnac ;les nouvelles technologies...La Belgique dispose de nombreux atouts pour séduire entrepreneurs et investisseurs :proximité de marchés du Luxembourg et des Pays-Bas ; c’est un marché sûr et stable sur lequel la France est bien implantée.En effet,les Belges séjournent souvent en France et connaissent nos produits. Mais la Belgique n’est une prolongation du marché français. La France doit défendre sa position sur des marchés tels que la gastronomie et le vin, car elle est concurrencée par les Allemands notamment. Pour les entrepreneurs, sachez que la forme juridique la plus utilisée est la SPRL (société de personne à responsabilité limitée), l’équivalent de la SARL française, nécessitant un capital de 6 200 euros. Les structures suivantes vous aideront à concrétiser votre projet : l’Agence bruxelloise pour l’entreprise, le Flanders Investment trade et l’Office for foreign investor pour la Wallonie.

ÉTUDIER Le système belge se partage entre université et cursus professionnalisant en Hautes Ecoles,tous deux ayant adopté la réforme LMD (cursus en 3 cycles).Les instituts d’arts et d’architecture forment un enseignement à part. Parmi toutes les universités du pays, il existe 9 universités francophones.Les étudiants français sollicitent en majorité les études en médecine ou en paramédical. Or,un décret,daté de 2006, limite le nombre d’admission d’étudiants étrangers dans certaines filiè-

res, très prisées : kinésithérapie, accoucheuse, logopédie, audiologie...Comment vous inscrire ? Pour une université en communauté française, vous devez établir un dossier d’équivalence auprès du ministère de la communauté française. Pour d’autres établissements,renseignez-vous directement auprès d’eux.Vous devrez quoi qu’il arrive, effectuer une demande d’équivalence.Celle-ci déterminera les cursus dans lesquels vous pourrez prétendre à une inscription. Au-delà de 3 mois, les étudiants issus de l’Union européenne auront besoin d’un visa étudiant qu’ils obtiennent en se rendant auprès du Commissariat de police local. Le coût des études est très abordable compte tenu des formations accessibles,équivalentes aux grandes écoles françaises : entre 400 et 700 €l’année.Pour le logement, il faut compter entre 175 à 255 € par mois pour un kot (logement universitaire), ces prix grimpent vite jusqu’à 450 €à Bruxelles.Les communautés française et flamande offrent des bourses sur critères sociaux aux étudiants européens. Plus d’infos :www.studyrama.com, rubrique International et www.studyrama.be

INTÉGRATION « En Wallonie, les Français s’intègrent plutôt bien, il n’y a pas de barrière de la langue, explique Benoît de Beauvais,26 ans,consultant chargé de la logistique chez Alten Belgique.Originaire du Nord de la France, je n’ai pas eu de choc culturel particulier, je suppose que c’eût été différent en Flandres. L’intégration dans l’entreprise s’est bien passée par conséquent. Mais ce que je trouve difficile, ce sont les démarches administratives assez lourdes, notamment pour obtenir une carte de séjour. » Le jeune homme se plaît en Belgique où dit-il l’on peut se rendre d’un point à l’autre sans trop de difficultés « les autoroutes ne sont pas payantes ». Cependant la vie culturelle et les activités économiques sont concentrées dans les grandes villes.

SYSTÈME DE SANTÉ Vous devrez vous inscrire auprès d’une mutuelle pour percevoir les prestations de l’assurance obligatoire soins de santé et indemnités. La carte SIS vous sera délivrée,permettant de vous identifier. Le système de santé belge est équivalent au notre.En fonction de votre organisme, vous pouvez bénéficier de remboursement pour des frais chez certains spécialistes (dentistes, orthodontie,diabète,kinésistes...).

TAXES ET IMPOSITION La France a signé une convention fiscale avec la Belgique,évitant tout problème de double imposition. Cependant,vous devrez tout de même faire une déclaration de vos revenus en France auprès du Centre des impôts des non-résidents et en Belgique.C’est dans votre nouveau pays de résidence que vous serez taxé. Si vous avez conservé un bien immobilier en France, vous devrez vous acquitter des taxes dues en France. L’impôt sur le revenu est calculé par tranches à taux progressifs allant de 25 % à 50 % ! Il est prélevé à la source, ce qui ne dispense pas d’effectuer une déclaration en ligne sur www.taxonweb.be, le site internet du Service public fédéral Finances. Si vous avez été trop prélevé, vous serez remboursé, si au contraire, les retenues ont été inférieures,vous devrez régler le solde.Il faut savoir que la propriété d’un véhicule donne lieu à l’acquittement de taxes : la taxe de mise en circulation que vous payez lors de l’immatriculation de votre véhicule, et la taxe de circulation redevable chaque année, le 1er juillet. Selon que vous rouliez au diesel ou au LPG, vous payerez également une taxe.Pour les formalités liées à votre véhicules, rendezvous sur le site www.mobilit.fgov.be. Par ailleurs,il existe un certain nombre de taxes régionales, provinciales et communales. Renseignez-vous auprès des administrations concernées sur lieu de résidence. Odile Gnanaprégassame


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Destination luxembourg I Le Grand-Duché, tirelire de l’Europe

© Bob Folscheid - Fotolia.com

Coincé entre l’Allemagne, la Belgique et la France, ce petit Etat n’en est pas moins la troisième capitale de l’Europe (après Bruxelles et Strasbourg) et une terre d’élection pour les investisseurs.

Le centre ville Luxembourgeois

INVESTIR : PRESQUE TOUS LES VOYANTS AU VERT Economie florissante, plein emploi (chômage à 4,5 %), endettement public réduit, inflation contrôlée : le Luxembourg,pays le plus riche du monde en PIB/habitant (près de 50 000 euros, +3,8 % en 2007), inspire confiance aux investisseurs, grâce notamment au secret bancaire.C’est le deuxième centre mon-

dial pour les fonds d’investissement (192 banques y sont établies),après la City de Londres mais devant Wall Street à NewYork.AOL,Microsoft, Amazon,Apple,Skype...contribuent aujourd’hui à la hausse des recettes fiscales du Grand-Duché. Mais on n’entre pas comme on veut dans ce coffre-fort du cœur de l’Europe. Excepté pour la constitution de holdings financières, le Luxembourg n’est pas la terre d’élection des créateurs d’entreprises.Le petit pays joue la carte du protectionnisme pour ses emplois.L’ouverture d’un commerce prend en moyenne 4 mois,et nécessite l’autorisation du ministère des Classes moyennes.« Il m’a fallu obtenir une attestation de capacité à gérer une activité commerciale, explique Pierre-Antoine Laurent, propriétaire du réseau de galeries d’art Museal, ex-cadre supérieur remercié d’une multinationale. Cette mesure peut paraître protectionniste

mais permet de limiter le nombre de dépôts de bilan. » Pour tout projet industriel,il faut une autorisation du ministère de l’Economie.Là,le candidat doit en plus prouver que son usine sera conforme aux normes strictes de protection de l’environnement. Pour les activités bancaires et financières, c’est la Commission de surveillance du secteur qui donne son feu vert (sauf pour les banques implantées dans un pays membre). Ailleurs aussi,des opportunités existent,comme dans l’audiovisuel (une quarantaine de sociétés de production sont présentes dans le pays), dans le tourisme d’affaires,les produits « bio » (vu le pouvoir d’achat élevé des consommateurs),le mobilier, le design, les arts graphiques et le commerce et marketing électroniques. La grande distribution offre aussi de réelles possibilités (Auchan, Cora Match...).

SUR LE WEB

REPERES

Bien que l’un des plus petits pays de l’Union européenne (à peine la surface d’un département français), le Luxembourg affiche une économie florissante. Reste que tout n’est pas si rose au Grand-Duché : les plans sociaux se multiplient dans l’industrie et la concurrence d’autres places financières comme Dublin,Francfort et Londres est de plus en plus forte. Mais ses atouts sont nombreux.

I Chambre de commerce et d’industrie française du Luxembourg : www.cfci.lu I Conseillers du commerce extérieur de la France au Luxembourg : www.ccef.lu I Mission économique Belgique/Luxembourg : www.missioneco.org/belgique

I Guide Ubifrance implantations françaises au Luxembourg : www.ubifrance.fr/librairie/prodou vrage.asp?SKU=001B0735443A

I Administration de l’emploi (gestion des offres et demandes) : www.adem.public.lu I Agefi, mensuel économique luxembourgeois : www.agefi.lu I Portail d’information sur la place financière : www.luxembourgforfinance.lu

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son troisième fournisseur après la Belgique et l’Allemagne.On recense environ 150 filiales ou entreprises à capitaux français au Luxembourg, dans la banque et l’assurance pour l’essentiel.Reste que la croissance devrait se ralentir cette année, en raison de mesures de réajustement de l’Etat prévoyant une diminution des aides sociales, ainsi qu’une hausse de la TVA pour certains services.

Le Grand-Duché de Luxembourg

REPERES

• Capitale : Luxembourg • Villes principales : Esch-surAlzette, Differddange, Dudelange, Pétange, Remich • Population : 459 000 habitants (dont 40 % d’origine étrangère) • Superficie : 2 586 km2 • Densité : 183 habitants/km2 • Régime : monarchie constitutionnelle bicamérale • Langues parlées : luxembourgeois, anglais, français et allemand • Monnaie : euro • Taux de chômage : 4,8 % • PIB/habitant : 64 300 euros (le plus élevé au monde) • Secteurs d’activité : sidérurgie (minerai importé de France) : 10 % du PIB ; industries de pointe, services bancaires et financiers (deuxième plus grand gestionnaire de fonds d’investissement au monde) : 25 % du PIB ; tourisme, agriculture (reproduction, vin, bois, céréales, pommes de terre) • Taux de croissance : 6,2 % (2006) • Présence française : plus d’une centaine d’entreprises françaises implantées au Grand-Duché, dont un tiers dans le secteur financier (BNP Paribas, l’un des 20 principaux employeurs et 1er employeur français au GrandDuché), services informatiques (Steria, Capgemini), BTP (Fougerolle,Tralux), grands groupes (Saint-Gobain,Air Liquide ou Total) et nombreuses PME • Grande distribution : Auchan (2e employeur français au Luxembourg) • Tourisme : Accor (8 hôtels), Carlson Wagonlit ou Sodexho

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LES BONNES RAISONS D’INVESTIR

TRAVAILLER : FINANCES, MAIS PAS SEULEMENT...

Les investissements directs étrangers sont libres.Des subventions sont offertes aux PME qui ouvrent dans le commerce de détail, l’hôtellerie ou la restauration.Des exonérations d’impôts sont aussi prévues pour les entreprises qui créent des activités nouvelles.Le secteur le plus prometteur au Luxembourg reste celui des finances (30 % du PIB environ, 40 % des recettes de l’Etat), favorisé par un cadre légal et des régimes fiscaux et juridiques souples et avantageux (toutes les formalités sont confiées à des cabinets d’experts comptables).Les charges sociales sont inférieures à la moyenne européenne. De plus, le Luxembourg a signé avec de nombreux pays une charte évitant la double imposition.Les contrôles fiscaux sont presque inexistants. La sécurité sociale, loin d’être dans le rouge comme en France, consent même des prêts ! Le Luxembourg exporte surtout du fer et de l’acier, des équipements électroniques,des machines et du plastique. « Il y a eu différents mouvements migratoires, explique Yvon Hell, expertcomptable à la Société de gestion financière (voir encadré). Avant, c’était un pays rural et sidérurgique, avec des flux venus d’Italie et du Portugal. Aujourd’hui, avec la place financière, on a 120 000 frontaliers (dont la moitié de Lorraine) chaque jour, et des Allemands, des Belges et des Anglais. » La France est le deuxième client du Grand-Duché après l’Allemagne,et

Salaires élevés, environnement de travail international et multiculturel,le Luxembourg attire les compétences de toute l’Europe. C’est bien sûr le tertiaire,principalement la sphère financière (elle emploie 82 % de la population active) et le service aux entreprises (lobbying, cabinets d’avocats), le secteur le plus représenté au Luxembourg.La Cour européenne de justice recrute aussi des juristes.Mais,et on l’oublie souvent, l’industrie est aussi présente, avec la chimie et la sidérurgie,principal pôle d’exportation. Sait-on que le siège du leader mondial de l’acier, Mittal-Arcelor, est au Luxembourg ? Même si la crise, comme chez son voisin la Lorraine,a aussi laissé des traces ici : les plans sociaux se sont multipliés,700 frontaliers ont perdu leur emploi en 4 ans. Aujourd’hui, les minerais du pays sont épuisés, la matière première vient de France.Le secteur des assurances (une centaine de compagnies internationales et 250 sociétés de réassurance) et de l’audiovisuel (Société européenne des satellites, Compagnie luxembourgeoise de télévision) fournissent aussi de belles opportunités.Tout comme les industries de pointe et le tourisme, (hôtellerie d’affaires,restauration), qui apporte au Grand-Duché des revenus non négligeables et génère des emplois. Ici, l’accès au marché du travail est libre pour les ressortissants de l’Union européenne (pas de permis),mais néces-

site une carte de séjour et un examen médical préalable à l’embauche. D’autant que le pays manque de ressources, « dans nos métiers, finances, audit, expertise comptable ou juridique, on ne trouve plus de personnel qualifié, expliqueYvon Hell. Moi, je suis allé recruter jusque dans le sud de la France. » Le contrat de travail est écrit.La durée légale est de 39 heures par semaine, avec 5 semaines de congé par an, et un SMIC à près de 1 500 euros. Comme en France, la loi fixe un salaire minimum indexé sur l’inflation et un système de Sécurité sociale couvre les salariés (c’est l’employeur qui effectue les démarches). Pour les 60.000 frontaliers français quotidiens (1re communauté étrangère la journée), une convention avec la France facilite les choses.

BILINGUISME DE RIGUEUR Quant à la langue, mieux vaut se mettre à l’allemand en plus de l’anglais,explique Catherine Dauger De Caulaincourt,juriste chez Clifford Chance, important cabinet d’avocats anglais basé dans le nouveau quartier des affaires,le Kirchberg : « Ce n’est pas si évident de se faire une place ici. Les étudiants partent faire leurs classes aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne et reviennent bardés de diplômes et d’expériences professionnelles. » Dans les faits, le français est la langue courante de la loi et des écoles, des magasins et de la télévision,l’allemand et le luxembourgeois sont celles de l’administration et de la justice.Une agence,l’ADEM (voir « Sur le web ») centralise toutes les offres déposées par les employeurs, mais beaucoup d’embauches ont lieu après des contacts informels, hors de tout système d’annonce. Chaque salarié doit présenter à son employeur une « carte d’impôt » délivrée par le Centre commun des contributions et être titulaire d’un permis de travail. Les salaires ne sont versés que sur un compte ouvert au Luxembourg.



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Destination luxembourg ••• I Fédération des industriels luxembourgeois : www.fedil.lu/Accueil

I Chambre de commerce du Luxembourg : www.cc.lu I Créations d’entreprises, guichet unique : www.entreprises. public.lu/index.php

I Toute la législation luxembourgeoise : www.legilux.public.lu

I Banque européenne d’investissement : www.bei.org I Cour de justice des communautés européennes : www.curia.eu.int

Logement I Portail consacré au logement et à l’habitat au Luxembourg : www.athome.lu I Bureau immobilier Fischbach : www.fischbach.lu I Vente et location à Luxembourg-Ville : www.adequat-immobilier.lu

Emploi I Administration de l’emploi : www.adem.public.lu

I Offres du quotidien Tageblatt : www.tageblatt.lu/Edition

I La filiale de Monster propose un bon millier d’opportunités : www.monster.lu

I Sites proposant des offres d’emploi : www.emploi.lu, www.luxjob.lu, www.les-pagesemploi.com/luxemburg, www.proactif.lu, www.remschaffen.lu

I Ministère du travail et de l’emploi : www.mt.etat.lu Enseignement I Université du Luxembourg : www.uni.lu

I Lycée français Vauban : www.vauban.lu

I International School of Luxembourg : www.islux.lu En France I Association pour l’emploi des cadres : www.apec.fr IEspace Emploi International : www.emploi-international.org

I Volontariat International avec Ubifrance : www.civiweb.com

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La plupart de la population vit dans le sud du pays,où se trouve la capitale, Luxembourg Ville.Vu que les salaires et le coût de la vie sont élevés, les logements font cruellement défaut sur ce petit espace. Selon une étude du réseau d’agences immobilières ERA en 2005, Luxembourg est la capitale la plus chère en Europe. Le prix moyen d’achat est supérieur de 80 % au tarif pratiqué à Paris ! Certes, le gouvernement a récemment injecté plus d’1,1 milliard d’euros d’aide à la construction (9 000 logements supplémentaires entre 2002 et 2007),mais ce n’est pas suffisant. Pour les jeunes,la colocation reste la solution la moins onéreuse. Les tarifs sont plus abordables dans le nord, moins prisé. Le Luxembourg,cadre de vie calme et agréable,(le quartier historique et les fortifications sont classées « patrimoine mondial de l’UNESCO ») est un pays de migrants (40 % de la population est étrangère dans le pays, 60 % dans la capitale).« On se croirait à l’ONU, c’est la planète en miniature, sourit Alan Prescott, Ecossais employé au sein d’un groupe financier international. Rien qu’au département assurance, 24 nationalités sont représentées sur 250 personnes ! » Les institutions internationales (secrétariat général du Parlement européen, Banque européenne d’investissement et Cour européenne de justice) sont rassemblées sur le plateau de Kirchberg,quartier en pleine mutation. Quant aux transports, l’infrastructure routière est irréprochable, comme dans les autres pays d’Europe du Nord.Le réseau des bus est dense.Le Luxembourg, devient un carrefour de l’Europe : depuis juin dernier, le TGV met le Grand-Duché à 2h15 de Paris. Le Luxembourg est aussi relié au nord de l’Allemagne,et à la ligne Bruxelles Strasbourg Suisse. Ici, on est à 45 minutes de vol de Paris. Le pays possède deux compagnies

aériennes : Luxair et Cargolux. La part des travailleurs frontaliers venus de France et d’Allemagne (110 000 dont la moitié de Lorraine) est unique en Europe.Revers de la médaille :les autoroutes vers Thionville et Metz affichent complet aux heures d’entrée et de sortie des bureaux !

ÉTUDIER : UNIVERSITÉ MELTING-POT... Des étudiants issus de 85 pays (54 % de Luxembourgeois seulement),des enseignants venus de 20 nations différentes.Le maître mot de la toute jeune université du Luxembourg, créée en 2003,c’est l’international ! Les étudiants,dès le bachelor (bac +3),doivent passer au moins un semestre à l’étranger. Autre atout de l’université,sa proximité avec les institutions européennes et la place financière internationale. 500 intervenants extérieurs (juges,experts financiers...) renforcent au quotidien l’équipe pédagogique.L’idée est de permettre aux étudiants d’entrer le plus tôt possible en contact avec leurs futurs employeurs. Beaucoup de cours sont donnés sous formes de séminaires,et non de manière magistrale.Un système de tutorat a également vu le jour.Les étudiants peuvent choisir entre 11 bachelors professionnels ou académiques, parmi 14 masters et 6 autres formations continues.Le nombre des étudiants au Luxembourg a augmenté de 21,5 % en un an. Cette année, ils sont 4 059 inscrits pour des études supérieures au GrandDuché (dont près de la moitié en droit, économie et finance). Cette hausse de fréquentation est due entre autres au fait que l’Univer-

sité offre désormais des cycles de formation complets.

... ORIENTÉE VERS LA RECHERCHE L’université du Luxembourg a trois objectifs :l’enseignement,la transmission du savoir, et la recherche interdisciplinaire.Trois facultés mettent en pratique ces programmes : Sciences, technologies et communication, Droit, économie et finances et Lettres, sciences humaines, arts et sciences de l’éducation. « La création de l’université correspond à une volonté de faire participer le Luxembourg à l’économie de

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REPERES

SUR LE WEB

VIVRE : BIENVENUE DANS LE « CŒUR VERT DE L’EUROPE »

la connaissance et, à terme, à fournir des relais de croissance au pays », explique Pierre-Henri Conac,professeur de droit européen (voir encadré).Jusqu’en 2009,sept axes prioritaires ont été choisis : informatique (sécurité et fiabilité), sciences des matériaux, de la vie, droit européen,des affaires,finances, sciences de l’éducation et études luxembourgeoises. Comme à Berkeley ou à Stanford en Californie il y a quelques années,il règne, dit-on, sur les trois campus Limpertsberg,Kirchberg et Walferdange cet enthousiasme des débuts qui autorise toutes les audaces... Emmanuel Langlois


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Destination SUISSE I Mettez-vous à l’heure helvète !

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La Suisse concentre la deuxième plus grande communauté française à l’étranger ! Comment s’explique cet attrait pour la Confédération ? Un marché de l’emploi ouvert aux travailleurs européens sans doute, mais aussi une qualité de vie recherchée.

Le lac Léman à Genève

l’Union européenne en 1992.Mais aujourd’hui, elle multiplie les accords en vue de mieux s’intégrer au paysage économique européen. En effet, les deux tiers de son commerce extérieur sont réalisés en Europe...

DES ACCORDS QUI FACILITENT L’ACCÈS AU TERRITOIRE Suite à la signature de 7 accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne,en 1999,des modifications ont été apportées à la législation. L’accord bilatéral sur la libre circulation des personnes, entré en vigueur en juin 2002, facilite l’entrée et le séjour en territoire suisse. Par cet accord,les citoyens de l’Union européenne et de l’AELE [Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Fin-

lande, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Portugal, RoyaumeUni,Suède (UE17/AELE)] peuvent accéder aux mêmes conditions de vie et de travail que les Suisses. Depuis le 1er juin 2007, le nombre d’autorisations de séjour permettant d’exercer une activité économique salariée ou non salariée n’est plus limité pour les ressortissants de l’UE-17/AELE. Ceux-ci doivent tout de même s’annoncer auprès de leur commune de résidence,et fournir une pièce d’identité ou un passeport en cours de validité ainsi qu’une attestation d’emploi pour les travailleurs salariés. Il faut savoir qu’aucune autorisation de séjour n’est requise pour exercer une activité d’une durée de moins de trois mois,il faut néanmoins s’annoncer auprès de votre

La Suisse • Superficie : 41 285 km2 • Capitale : Berne • Nature de l’Etat : Etat fédéral (26 cantons) • Nature du régime : démocratie semi-directe • Population : 7,2 millions d’habitants • Langues officielles : français, suisse allemand, italien, romanche • Villes principales : Genève, Zurich, Bâle, Lausanne • Monnaie : franc suisse • Taux de chômage (octobre 2007) : 2,6 % • Taux de croissance du PIB (2005) : 1,9 % • Population française : environ 171 000 habitants

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REPERES

« Même si le pays est une confédération avec parfois ses conflits inter-cantons, ce qui réunit tout le monde, c’est le business, c’est une culture, je dirais presque une seconde nature. La Suisse a toujours su trouver des solutions économiques pour faire prospérer le pays, malgré des ressources naturelles et humaines limitées en nombre », commente David Talerman, un Français expatrié en Suisse, auteur du livre « Travailler et vivre en Suisse : guide pratique pour les résidents et frontaliers» et créateur du site www.travailler-en-suisse.ch. Belle entrée en matière pour décrire en quelques mots notre voisin Suisse. La Confédération est un pays à l’organisation complexe : pas moins de 4 langues officielles et 26 cantons ! Stable au niveau économique,monétaire,social,la Suisse n’a pas voulu entrer dans


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Destination SUISSE commune.Il existe plusieurs types d’autorisation de séjours en fonction de chaque profil : • Autorisation de courte durée (L CE/AELE); Autorisation de séjour durable (B CE/AELE) ; Autorisation frontalière (G CE/ AELE) ;Autorisation C (autorisation d’établissement CE/AELE).

UN MARCHÉ DE L’EMPLOI OUVERT AUX EUROPÉENS I Les Suisses sont

capables d’effacer leurs querelles personnelles si la bonne marche de l’entreprise s’avère entravée.

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Les emplois en Suisse ne sont plus réservés en priorité aux nationaux. Désormais, les Suisses et les ressortissants de l’Union européenne (UE 15) et de l’AELE sont sur un pied d’égalité concernant le marché de l’emploi suisse. D’après l’Office cantonal pour l’emploi de Genève, les secteurs qui recrutent sont les suivants : la chimie, l’horlogerie, le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’hôtellerie-restauration, même si dans ce secteur,les emplois non qualifiés représentent la majorité des offres disponibles et sont rapidement pourvues. La Suisse connaît un bon taux d’emploi,le taux de chômage étant de 2,6 %. Si vous recherchez un emploi qualifié correspondant à des compétences et un profil bien précis,faites appel aux cabinets de recrutements. Le site www.avgseco.admin.ch,vous sera d’une aide utile, il répertorie les cabinets de placement incontournables.Consultez également les portails emploi, nombreux en Suisse. Mais sachez que beaucoup d’informations sur les postes vacants circulent dans le réseau informel. Le réseau joue donc un rôle essentiel. Les entreprises françaises installées en Suisse reçoivent beaucoup de candidatures émanant de postulants français. Les recruteurs attendent une candidature ciblée. Ce qui compte à leurs yeux, ce sont les missions que vous avez remplies, et surtout vos résultats. Le CV peut alors compter 2 pages maximum et la lettre de présentation doit être dac-

tylographiée et ne pas excéder une page.Certes le marché de l’emploi suisse recrute, mais il ne faut pas oublier pour autant qu’un licenciement est plus facile à opérer qu’en France. Le droit du travail suisse prévoit 4 semaines de congés payés contre 5 en France,il n’existe pas de salaire minimum... Il n’existe pas de codification du droit du travail suisse,le travail est régit par le Code des obligations (CO), les conventions collectives de travail (CCT) et la législation fédérale.Par ailleurs, la vie en entreprise n’est pas la même qu’en France.Il est rare de voir un Suisse critiquer son supérieur. Les Suisses respectent la hiérarchie,ils sont capables d’effacer leurs querelles personnelles si la bonne marche de l’entreprise s’avère entravée. La notion de « collectivité » est très importante en Suisse, on la retrouve d’ailleurs à tous les niveaux, pas seulement en entreprise. Faut-il maîtriser le suisse allemand pour être recruté ? « Pas forcément, explique David Talerman. De nombreuses entreprises installées dans la partie allemande de la Suisse sont anglophones. La maîtrise de l’anglais est le minimum requis pour espérer travailler dans ce pays ». Didier Assandri, expatrié à Bâle, a créé son entreprise d’expertise en informatique en gestion des identités. Il n’est pas tout à fait d’accord : « Aujourd’hui, nous employons 15 personnes, nous avons 3 bureaux en Suisse et un bureau en Suède. Quasiment tous nos employés sont Français, car en raison de la bonne santé du marché de l’emploi, les Suisses trouvent rapidement un emploi, il y a donc une pénurie de candidats. Cependant, il vaut mieux maîtriser l’allemand en plus du français, car les postulants sont confrontés à la concurrence ». Vous pouvez contacter l'Office pour l'emploi de votre canton,dont dépendent les 130 ORP (Office régionaux de placement).Ces structures délivrent des conseils et toute l'infor-

mation nécessaire pour intégrer le marché de l'emploi suisse.

LES TRAVAILLEURS FRONTALIERS Il y a près de 59 000 frontaliers qui partent travailler en Suisse. Le transfrontalier franco-suisse répond à une définition bien précise. Il doit posséder une autorisation frontalière G,qui lui permet de travailler dans toute la Suisse.En effet, il n’est plus nécessaire d’habiter la zone frontalière en France ni de travailler dans la zone frontalière en Suisse pour avoir ce statut (sauf pour les 8 derniers entrants dans l’UE).Il n’est désormais plus tenu de rentrer chaque jour en France,mais au minimum une fois par semaine. Il doit à ce moment là déclarer son arrivée au service de l’immigration de sa commune de résidence sous 8 jours. Le travailleur français frontalier dépend du droit du travail suisse mais en cas de chômage complet, il sera indemnisé par la France.En matière de sécurité sociale,les Français ont le choix entre le système de santé suisse ou français. Ceux qui choisissent l’affiliation au système de santé suisse,pourront bénéficier de soins en France et en Suisse.Ceux qui choisissent de s’affilier au régime français devront s’assurer auprès de la CMU (Couverture Maladie Universelle) ou d’une assurance privée comme la CFE (Caisse des Français à l’étranger), par exemple. Pour l’impôt sur le revenu,c’est plus complexe, l’imposition dépend de plusieurs paramètres, notamment du canton où le frontalier travaille. Les Français désireux de travailler en Suisse peuvent se renseigner auprès de la Maison Transfrontalière européenne, située à Annemasse en Haute-Savoie. « L’ANPE de Seynod remplit également une mission d’information ; nous menons des actions de coopération sur la formation et l’information avec des structures comme l’Office cantonal pour l’emploi à Genève », explique Marie-France



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SUR LE WEB

Rapinier,directrice de l’ANPE Seynod et responsable des relations transfrontalières.

IAmbassade de Suisse en France :

ÉTUDIER

www.eda.admin.ch/eda/fr/hom e/reps/eur/vfra/regfra.html

IAmbassade de France en Suisse : www.ambafrancech.org

ISite de la Confédération : www.ch.ch

IPortail administration suisse : www.admin.ch/index.html

IFrontalier : www.frontaliers.org

Emploi IOffice cantonal de l’emploi Genève : www.geneve.ch/emploi

IAnnuaire d’entreprises : www.osec.ch

IInformations officielles : www.espace-emploi.ch - www.travailler-en-suisse.ch - www.bureaudesmetiers.ch - www.swisshotel.com - www.emploi-international.org - http://europa.eu.int/eures

Investir ISecrétariat d’Etat à l’économie : www.secoadmin.ch/?lang=fr

IMission économique : www.missioneco.org/suisse

IGuichet en ligne pour la création d’entreprise : www.kmuadmin.ch I www.locationswitzerland.ch

Sécurité sociale : Iwww.guidesocial.ch Etudier IConférence des recteurs des universités suisses (CRUS ): www.crus.ch ILogement universitaire : www.unifr.ch/rest

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L’enseignement suisse est réputé de qualité.Le système est composé de 12 Hautes Ecoles Universitaires reconnues (10 universités et 2 écoles polytechniques). Il faut savoir que les filières en droit et en médecine ne sont pas accessibles aux étrangers. Par ailleurs, il existe 7 Hautes Ecoles Spécialisées et Hautes Ecoles Pédagogique,qui offrent un cursus professionnalisant mais délivrent tout de même des bachelor et master comme les universités.Les formations dispensées par les Hautes Ecoles constituent de véritables tremplin pour l’emploi, leur point fort étant la formation pratique. Pour étudier en Suisse,vous devez au préalable obtenir l’accord de l’établissement choisi,puis vous rendre à l’ambassade de Suisse.Il vous sera demandé de maîtriser la langue utilisée dans l’établissement en question. Vous devez être en possession d’un baccalauréat français ou un titre équivalent. Sinon, on pourra vous demander de passer un examen d’admission.Une fois arrivé en Suisse,vous devrez prouver que vous avez les ressources financières exigées (1 500 Francs suisses) et une attestation d’hébergement en vue d’obtenir un permis de séjour étudiant renouvelable chaque année. Comptez entre 1 000 et 1 500 € de droits de scolarité annuels ainsi qu’un budget mensuel de 1 170 € environ. Pour en savoir plus sur les études en Suisse,rendez-vous sur www.studyrama.com, rubrique International et sur www.studyrama.ch.

INVESTIR La France y est le 4e investisseur étranger en Suisse.La Mission économique recense plus de 430 implantations françaises sur le territoire suisse,se répartissant entre une majorité de PME et une dizaine de grandes entreprises (Alstom, Losinger/Bouygues, Orange, Car-

refour, Darty, Fnac...). Ces entreprises sont essentiellement implantées en Suisse Romande,tandis que la Suisse Alémanique commence à prendre de l’importance en matière d’investissements étrangers. Les cantons de Genève, Vaud, Zurich, Berne et Bâle en accueillent la majorité.Les secteurs desTIC,du négoce des biens de consommations prennent de l’ampleur.Bien que le régime des investissements étrangers soit très libéral,certaines activités nécessitent une autorisation. C’est la cas pour le secteur financier par exemple. Les différentes formes juridiques des sociétés sont similaires au modèle français mais le marché suisse ne s’appréhende pas de la même manière que le marché français. Didier Assandri, qui est aussi Conseiller du commerce extérieur de la France,souligne les quelques codes importants à connaître en affaires : « La ponctualité est primordiale en Suisse. Il ne faut pas arriver à 9 h 05 si on a rendez-vous à 9 h 00. C’est quelque chose qui est inscrit dans la culture, et qui ne transparaît pas seulement dans le monde des affaires mais aussi dans la vie courante. Deuxième chose : il ne faut pas penser que les Suisses Allemands ne comprennent pas le français. Alors, il faut éviter de faire des apartés devant eux. Au niveau vestimentaire, la cravate est encore de rigueur en Suisse, alors qu’elle l’est de moins en moins en France. »

UNE QUALITÉ DE VIE ÉLEVÉE Les salaires sont plus élevés qu’ailleurs en Europe, mais en contrepartie, le coût de la vie est assez élevé,en particulier les loyers.Des sociétés se proposent moyennant finance, de se porter caution pour vous, comme Swisscaution ou Assurcaution. Sinon, vous devrez ouvrir ce qu’on appelle un « compte garantie de loyer », conjointement avec votre propriétaire. Sur ce compte,le montant équivalent à un, deux ou trois mois de loyer est versé.

Le propriétaire y puisera en cas de défaut de paiement. Les résidents Français en Suisse doivent s’affilier au système d’assurance-maladie de base obligatoire,le LaMal.L’assurance de base obligatoire (LaMal) ne couvre pas certains traitements comme les soins dentaires ou d’optique. Les étrangers sont prélevés à la source pour l’impôt sur le revenu, sachant que la France a signé une convention fiscale avec la Suisse afin d’éviter la double-imposition. Malgré le coût plutôt élevé de la vie, la communauté française en Suisse reste la plus importante à l’étranger. Qu’est-ce qui explique cet attrait ? « La sécurité qui règne dans les villes, le respect des gens ; dans la vie courante, le code vestimentaire ne donne pas lieu à des préjugés par exemple, déclare Didier Assandri.Et puis, il n’y a quasiment jamais de grève, je me déplace à 90 % en train. En fait la Suisse et les Suisses usent et abusent du consensus. C’est une mentalité différente de celle de la France. » Il ne faut pas croire qu’en dehors de Genève ou de la partie francophone de la Suisse,il n’est pas envisageable de s’installer. A Bâle, par exemple,est implantée la plus vieille école française à l’étranger ! Le théâtre de la ville propose même une saison en Français,sans compter nombre d’activités destinées aux francophones. Zurich est la 3e ville francophone de Suisse malgré les apparences ! Cependant,il ne faut éviter le communautarisme et apprendre à aller vers la culture suisse dans son ensemble.C’est une vision que partage David Talerman qui conseille aux personnes intéressées par la Suisse de bien s’informer sur ce pays, son fonctionnement, son histoire et sa culture. « Beaucoup ne connaissent pas la capitale de la Suisse, pensant à tort qu’il s’agit de Genève ! Il ne faut surtout pas arriver en terrain conquis », renchérit-il. Odile Gnanaprégassame


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Special australie et nouvelle-zelande

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On vous dit Australie - Nouvelle-Zélande, vous pensez plages de sable blanc, soleil, surf ou encore rugby ? Vous aimeriez y travailler pour quelques années ? Comment faire pour que le rêve devienne réalité ? Sachez que ces deux destinations s’ouvrent aux étrangers seulement si le marché de l’emploi s’y prête. Il faut savoir que les Australiens ont priorité sur les emplois qualifiés. Mais, actuellement, les entreprises australiennes ont du mal à recruter, c’est le moment d’en profiter ! La Nouvelle-Zélande, elle, subit la fuite de ses jeunes diplômés à l’étranger, des opportunités sont donc à saisir dans certains secteurs. Attention, la concurrence est rude... Vivre à l’étranger vous donne toutes les clefs pour réussir !

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Presentation australie I Bienvenue dans le « Lucky Country » © martin simonet - Fotolia.com

Même si l’Australie reste moins prisée que ses « cousins » du Commonwealth britannique, elle attire de plus en plus de Français.

REPERES

L’Australie 2

• Superficie : 7 741 220 km (14 fois la France) • Population : 20,3 millions d’habitants (92 % de Caucasiens, 7 % d’Asiatiques et 1 % d’Aborigènes) • Densité absolue : 3 habitants/ km2 • Population urbaine : 92,28 % • Capitale : Canberra • Constitution : Etat fédéral (8 Etats, 2 territoires avec la Tasmanie) • Les villes principales : Sydney, Melbourne, Adélaïde, Perth, Darwin, Brisbane, Hobart • Langue officielle : anglais • Régime : monarchie constitutionnelle avec un régime parlementaire. Le pays appartient au Commonwealth ; la reine d’Angleterre est représentée par un gouverneur général nommé sur avis du Premier ministre, qui est John Winston Howard depuis mars 96 • Religions : anglicans (26,1%) ; catholiques (26 %) ; autres chrétiens (24,3 %) • Monnaie : dollar australien ; 1 AU$ = 0,5842 € • Croissance (2005) : 2,5 % (en volume du PIB) • Taux de chômage (2007) : 5,1 % • Communauté française : environ 52 312 résidents français

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UNE TERRE LOINTAINE QUI FAIT RÊVER Egalement appelée « Downunder » (au plus bas du bas), l’Australie est une terre lointaine et encore préservée,et fait partie des pays qui font le plus rêver les Français. A la fois ancestral (les Aborigènes étaient là environ 50 000 ans avant les colons !) et récent (les premiers colons européens ne s’établirent qu’à la fin du XVIIIe siècle), le pays offre de multiples avantages aux candidats à l’expatriation : un climat ensoleillé huit mois par an (attention, la moitié des Australiens contracte des cancers de la peau...), 25 800 km de côtes et plus de 7 000 plages, des paysages immenses et époustouflants, des villes dynamiques et cosmopolites... Une sorte de « Lucky Country » comme l’appellent euxmêmes les habitants. Les amateurs de sport en tous genres :surf, footy,rugby,cricket,rafting,snorkeling, ski... et de nature : plages de rêve, faune et flore majestueuses,animaux hors du commun (kangourous et koalas bien sûr mais également wombats, platypus,dingos,diables de Tasmanie...) ne seront pas déçus ! Pas étonnant donc que l’Australie ait vu le nombre d’expatriés français qua-

siment doubler en quelques années ! Depuis l’instauration en 2004 du Working Holiday Visa (WHV) pour les jeunes de 18 à 30 ans, l’Australie a notamment la faveur des Backpackers, ces voyageurs qui partent,sacs à dos, à l’aventure pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois. Certes,cet environnement a un coût : il vous faudra composer avec un prix du billet d’avion peu abordable (entre 1000 et 3000 € l’aller-retour selon la période), des frais d’études qui, bien qu’inférieurs à ceux pratiqués par l’Angleterre ou les Etats-Unis,restent chers et un coût de la vie qui a augmenté d’une manière significative ces dernières années... Il faut savoir également qu’il n’est pas si facile de trouver un emploi qualifié en Australie, du moins au début. Mais le jeu en vaut la chandelle...

UNE SOCIÉTÉ MULTICULTURELLE Vous ne vous sentirez pas vraiment étrangers là-bas. D’après la formule d’un Français expatrié vivant à Sydney, « tout le monde est chez soi car tout le monde est étranger » ! Rappelons au pas-

sage qu’environ 23 % de la population est née hors du pays, deux fois plus qu’aux Etats-Unis, que 40 % disent avoir des origines mélangées et qu’on y trouve plus de 114 nationalités différentes ! Ce melting-pot est le résultat d’une histoire complexe. Après l’exploration de l’Est de l’Australie par James Cook en 1770 et plusieurs conflits avec les Aborigènes,le territoire de la Nouvelle-Galles du Sud (où se trouve Sydney) est déclaré possession britannique et accueillera de nombreux bagnards. Dans les années 1850, la découverte d’importants gisements d’or généra un flux massif d’immigrants, dont beaucoup d’Asiatiques.En 1901,le pays devint une nation à part entière organisée en Etats et les flux de migration n’ont cessé d’augmenter. D’après les derniers chiffres du recensement australien (2006), 0,42 % des personnes interrogées se réclament de descendance française (soit 79 079 personnes sur près de 19 millions) et la population francophone est en hausse (43 219 personnes en 2006 contre 39 643 en 2001). Les Français sont principalement étables à Sydney. Pascaline Roi

Un avant-goût d’Océanie Pour avoir un avant-goût d’Australie, mais également de NouvelleZélande, plongez dans l’ambiance de l’unique restaurant parisien Kiwi Corner : décoration typique, serveurs et cuisine du cru (« Ika Mata », thon mariné dans un jus de coco citronné ; kangourou...). Autre adresse : The AustralianNZ Shop, seule boutique en France à vendre exclusivement des produits australiens, néo-zélandais et des îles du Pacifique Sud (art, bijoux, vêtements, alimentation...).


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I Let’s go to Oz ! CHOISIR ET OBTENIR SON VISA Il existe de nombreux visas pour partir en Australie.Selon que vous souhaitez travailler, étudier, ou simplement visiter, voici les plus courants : • Le visa de tourisme : le plus courant est l’Electronic Travel Authority (ETA),(Subclass 976). C’est en fait une autorisation électronique de voyage.Pour 20 AU$, vous pouvez voyager partout dans le pays pendant 3 mois.Il ne vous permet pas de travailler mais vous pouvez étudier jusqu’à 90 jours (au-delà, prendre un visa étudiant). Un formulaire est disponible en ligne sur le site de l’ambassade d’Australie à Paris en lien avec le département de l’immigration du ministère australien de l’Immigration et de la Citoyenneté (DIAC). • Le Working Holiday Maker (WHM) ou Working Holiday Visa (Subclass 417) : voir l’article « Un pays qui attire les jeunes » dans ce dossier. • Le visa étudiant ou Student Visa : voir l’article « Etudier en Australie – Des conditions privilégiées », dans ce dossier. • Le visa de parrainage ou Employer Sponsored Temporary Business Visa (Subclass 457) : c’est un visa temporaire de séjour long qui vous permet,si vous avez la chance de l’obtenir, de rester entre 4 mois et 4 ans (en fonction de votre contrat avec l’employeur). Pour l’obtenir, il faut trouver un sponsor australien ou étranger en Australie,c’est-à-dire une entreprise qui souhaite vous embaucher et qui fera la demande d’obtention de ce visa (2 mois

environ de procédure).Les conditions sont strictes, d’où la difficulté de se faire sponsoriser :bon niveau d’anglais (4,5 à l’IELTS), l’entreprise doit justifier notamment qu’elle ne peut pas embaucher un Australien... Le prix du visa comprend la participation de l’entreprise, votre demande et la nomination pour l’emploi. • Les visas d’affaires ou Business Visas :il en existe plusieurs (investisseurs, entrepreneurs...), temporaires (de 3 mois pour des études de marché,réunions...à 4 ans) ou permanents. Ceux-ci ne sont ouverts qu’aux personnes ayant déjà une expérience dans ce domaine. • La résidence permanente ou Permanent Resident : elle peut être obtenue de différentes manières (au titre de la qualification professionnelle, du parrainage d’entreprise, du regroupement familial...). Le visa d’immigration permanente ou Skilled (visa pour migrants qualifiés,capables d’intégrer le marché du travail australien) est le plus répandu parmi les visas de résidence permanente. Il est basé sur un système de points (en fonction de critères comme l’âge,la profession, la maîtrise de l’anglais...). Le DIAC publie régulièrement une liste des professions acceptées pour ce type d’immigration (SOL) et une liste des métiers particulièrement recherchés (MODL). Depuis le 1er septembre 2007, la législation régissant la catégorie des visas Skilled a changé de manière importante (niveau d’anglais, expérience professionnelle...), renseignez-vous. Des sociétés spécialisées et homo-

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Visa, santé, logement, intégration, tout pour vous préparer avant d’atterrir...

Sydney, la capitale économique

loguées par la MARA (Migration Agent Registration Authority), comme Accent Migration,qui ont un site en français, peuvent vous informer et vous aider dans vos démarches de demandes de visa et dans la traduction de documents, parfois complexes. Une première évaluation, au vu de votre qualification, formation et niveau d’anglais,est effectuée gratuitement.

LE SYSTÈME DE SANTÉ Seuls les résidents permanents installés depuis au moins deux ans bénéficient du système de santé australien appelé Medicare et auquel tout salarié cotise à hauteur de 1,5 % de son salaire. L’Etat fédéral prend en charge une part importante des frais médicaux et la totalité des frais VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 107

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SUR LE WEB

REPERES

I Ambassade d’Australie en France : www.france.embassy.gov.au

I Department of Immigration and Citizenship (DIAC) : www.immi.gov.au I Accent Migration : www.immigration-australie.com ou www.accentmigration.com

Santé I Ministère de la Santé australien : www.health.gov.au I Unicare : www.unicare.com I Caisse des Français de l’étranger : www.cfe.fr Logement I Hostelling International, pour les auberges de jeunesse : www.hihostels.com I YHA : www.yha.com.au I VIP Backpacker : www.backpackers.com

I Nomads Backpackers : www.nomads world.com

I Pour les jeunes et les étudiants à l’international : www.casaswap.com

I Location-colocation : www.2share.com.au ; www.au.easyroommate.com ; www.flatmates.com.au ; www.francedownunder.com

I Agences immobilières : www.domain.com.au et www.RealEstate.com.au

I Foreign Investment, Review Board (FIRB), pour la législation sur l’achat d’une maison ou d’un appartement : www.firb.gov.au

Intégration I FIAFE (Fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger) : www.fiafe.org ; en Australie : www.canberraaccueil.org.au

(Canberra) et www.sydneyaccueil.com

(Sydney) I Fédération des Alliances Françaises d’Australie : www.alliancefrancaise.com.au

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d’hôpitaux,mais du secteur public uniquement ; les soins dentaires sont très peu remboursés, et les médecines parallèles (acupuncture,kinésithérapie,psychothérapie...) pas du tout. En revanche, même les résidents étrangers temporaires qui travaillent ne jouissent d’aucune couverture médicale en Australie. Il est donc fortement conseillé de souscrire à une assurance privée, australienne (comme Unicare par exemple) ou française (Caisse des Français de l’étranger,Globe Partner...). Pour les étudiants, une loi les oblige parallèlement à leur visa à souscrire à une assurance privée (liste sur le site Internet du ministère de la Santé) entrant dans l’Overseas Students Health Cover, sorte de système privé de protection médicale. En dehors des frais dentaires et de l’optométrie, la plupart des frais de santé sont remboursés.Le coût de la couverture est d’environ 150 AU$ pour une période de 12 mois.

TROUVER UN LOGEMENT Le logement en Australie est globalement moins cher qu’en France et il est assez facile de se loger. Plusieurs solutions s’offrent à vous,selon vos activités et la durée de votre séjour : • Les auberges de jeunesse : appelées backpackers, elles constituent une solution sympathique,simple et bon marché pour tous ceux qui sont amenés à changer souvent de lieux.Vous y dormirez le plus souvent dans une chambre partagée (dorm room). Les prix sont variables en fonction des prestations et des villes (entre 14 et 24 AU$ la nuit).Plusieurs réseaux internationaux existent (Hostelling International, YHA, VIP Backpacker Resorts, Nomads Backpackers...). • Les résidences étudiantes : réservés aux étudiants,elles sont souvent situées sur les campus, en centre ville ou en banlieue,selon les universités. Attention, elles sont chères.

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Brisbane

• Le système de colocation (flatsharing), en appartement ou en maison,est très en vogue en Australie et le moyen le plus économique de se loger (comptez entre 80 et 150 €/sem.). Le boucheà-oreille, des sites Internet spécialisés et les petites annonces dans les rubriques « Headings share accomodations » ou « Flat to let » de la presse locale vous aideront dans vos recherches. Le site d’informations en ligne réalisé par des Français installés en Oz, France Down Under, diffuse également des annonces. • Acheter ou louer un appartement ou une maison : les agences immobilières sont répertoriées dans les pages jaunes sous la rubrique « Real Estate Agent » et réparties par quartier. Sinon, deux sites Internet spécialisés regroupent la plupart des annonces. Le prix de la location est à la semaine.Les agences et les propriétaires australiens sont beaucoup moins exigeants qu’en France au niveau des garanties. Si vous désirez acheter une maison ou un appartement, vous devrez payer une taxe au gouvernement (stamp duty) qui s’élève à environ 10 % de la valeur de la propriété. Des restrictions peuvent s’appliquer si vous n’êtes pas résident permanent.

S’INTÉGRER Il est important pour réussir son intégration et améliorer son anglais, de côtoyer au maximum la population locale. Cependant, si vous avez un peu le mal du pays et souhaitez bénéficier de conseils, des réseaux de Français existent. Au-delà de l’aspect relationnel,ils constituent souvent une mine d’informations (logement, emploi...) qui permettent de gagner du temps et parfois, de mieux s’intégrer.Deux principaux canaux : la FIAFE (Fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger),une association qui possède un bureau à Canberra et un autre à Sydney ; le réseau des Alliances Françaises, qui proposent des activités culturelles variées : il y en a 31 en Australie, regroupées en fédération. « Certains se retrouvent autour de manifestations régulières telles que le “Bastille Day” tous les ans au 14 juillet », raconte Maryline Faure-Boisard, Présidente de l’association France-Australie Paris Ile-de-France, qui œuvre pour les échanges entre Français et Australiens autour de manifestations culturelles et conviviales. Pascaline Roi


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I Des emplois qualifiés difficiles à décrocher... Si le Working Holiday Visa permet d’exercer temporairement de nombreux petits boulots, les emplois qualifiés sont plus difficiles d’accès. Cependant, dans certains secteurs précis, le pays offre des opportunités intéressantes.

REPERES

SUR LE WEB Fiscalité I Récupération des taxes sous certaines conditions : www.taxback.com

I Fisc australien : www.ato.gov.au

I Double imposition, pour la France : www2.impots.gouv.fr/conventi ons_fiscales/austra76.htm ;

pour la Belgique : www.fisconet.fgov.be

Autres I Emplois et salaires : www.wages.com.au

Benjamin Chaminade, un FrancoAustralien spécialiste en ressources humaines,nous explique ce qu’il appelle lui-même l’« australian paradox » : « L’Australie a un taux de chômage stagnant à 5 % et une enquête récente a révélé que 90 % des chefs d’entreprise australiens ne pouvaient pas recruter car ils ne trouvaient pas de candidats. Le Département de l’immigration est même en train de faciliter les démarches pour les entreprises souhaitant sponsoriser des travailleurs étrangers. Le paradoxe, c’est que malgré toutes ces raisons, il est toujours difficile de trouver un emploi ici en tant que migrant si l’on n’a pas au préalable d’expérience en Australie, sauf sous forme de stages non rémunérés et de boulots précaires. La seule différence étant que votre progression sera exponentielle et qu’une fois vos preuves faites sur un ou deux ans vous serez à un niveau d’emploi supérieur à celui auquel vous étiez en France. »

LES SECTEURS PORTEURS ET LES MÉTIERS PRIORITAIRES Le gouvernement australien pratique une politique d’immigration choisie et donne la priorité aux Australiens pour les emplois qualifiés. Il existe malgré tout une liste des 26

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UN MARCHÉ DU TRAVAIL ACTIF MAIS DIFFICILE D’ACCÈS

secteurs et des métiers en pénurie de main-d’œuvre publiée par le gouvernement et disponible sur le site du ministère de l’Immigration, la Migration Occupations in Demand List (MODL). Parmi les secteurs et les métiers les plus recherchés : la santé (médecins,infirmières,pharmacie,recherche...),l’éducation,le tourisme et la restauration (chefs cuisiniers, serveurs...), les technologies de l’information et de la communication (informatique,Internet, télécommunications, multimédia)

– secteur affichant la plus forte croissance actuellement –, la gestion/ finance (comptabilité/audit et banques),le secrétariat,l’industrie minéralogique (ingénieurs, géologues), le management, le BTP, les assurances et la vente/marketing. N’oubliez pas que vous êtes Français et que certains savoir-faire sont particulièrement reconnus là-bas :la cuisine, le tourisme, l’informatique, la mode,les mines (notamment des francophones ayant travaillé en Afrique) tout particulièrement.Parler fran-


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çais peut aussi vous ouvrir des portes dans les métiers de l’enseignement et de la traduction. Attention ! Pour les métiers du médical, notamment les infirmières, il y a beaucoup de formalités pour pouvoir exercer :il faut notamment passer un IELTS et obtenir une très bonne note, faire 3 mois de stage non rémunéré et faire traduire tous les papiers par un traducteur certifié.

En ce qui concerne l’emploi, les grandes villes comme Sydney,Melbourne et Brisbane sont les lieux qui génèrent le plus d’activités.Perth connaît également un succès grandissant.Cela dit,n’hésitez pas à sortir des sentiers battus, vous aurez moins de concurrence ! • Sydney :c’est la ville la plus grande et la plus peuplée d’Australie (4 millions de Sydneysiders).Capitale de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud et capitale économique du pays, c’est là que s’établirent les premiers colons européens à la fin XVIIIe siècle, émerveillés par l’une des plus belles baies du monde, Port Jackson.C’est également ici que la majorité des sièges des grandes entreprises a élu domicile,dans le Central Business District (CBD) principalement, d’où pointe la Sydney Tower, qui du haut de ses 305 m domine la ville. Si vous cherchez un emploi qualifié dans l’informatique, la finance ou l’audit notamment, c’est l’endroit idéal. De nombreuses sociétés informatiques, notamment étrangères, y sont basées (NEC,Computer Associates, Salesforce...), ainsi que les grandes banques australiennes et internationales (ANZ, Commonwealth Australia,JP Morgan,Deutsche Bank...) et les grands cabinets d’audit internationaux (Robert Half, Ernst & Young,Deloitte...).Attention tout de même, la concurrence est féroce et les profils sont de haute volée ! • Melbourne :c’est la grande rivale

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LES OPPORTUNITÉS PAR VILLE de Sydney. Seconde ville du pays avec 1,5 million d’habitants, Melbourne peuple le plus petit Etat d’Australie qu’est le Victoria.C’est la ville la plus européenne en Australie dans sa culture et son architecture. Melbourne est donc une ville importante et de nombreuses grandes entreprises y ont établi leur siège ou des représentations : AXA (siège), Michelin (représentations), Air Liquide (représentations), Danone (représentations), L’Oréal (unité de production), Moët (qui exploite un vignoble dans laYarra Valley),Alcatel,Infogrammes (jeux vidéos),pour les françaises ;Telstra (Télécommunications),ANB (Australian and New Zealand Banking) ou BHP Hilton (mines) pour les australiennes. Comme Sydney, c’est une ville privilégiée pour les métiers de la finance, de l’informatique, du marketing... • Brisbane : troisième ville du pays avec ses 1,6 million d’habitants,elle fait partie du Queensland,l’Etat du soleil. Là-bas, en dehors de la saison des pluies,il fait beau 300 jours par an ! Brisbane est réputée pour ses industries (raffineries de pétrole, papier, métal) et pour sa position de pionnier en matière de nouvelles technologies, particulièrement les biotechnologies, en lien avec les laboratoires de recherche des universités du Queensland.La division physique/chimie du fameux

CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), l’équivalent de notre CNRS, se trouve ici. Les technologies de l’information et les services financiers, autour du Central Business District et en banlieue offrent également des opportunités.Par ailleurs,Brisbane se trouve à une trentaine de kilomètres de la Gold Coast,haut lieu touristique propice aux emplois saisonniers. • Canberra :la capitale fédérale de l’Australie,qui compte 320 000 habitants,est à la fois une ville implantée au cœur du bush et un Etat : le Territoire de la capitale australienne (ACT : Australian Capital Territory). Ville administrative et politique du pays,Canberra est surtout réputée pour être une ville de fonctionnaires.Des possibilités existent dans le secteur de la recherche (le CSIRO ou Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation,l’équivalent de notre CNRS,y a son siège) dans de nombreux domaines. • Adélaïde : située au cœur de l’« Outback » (arrière-pays si l’on peut dire,appelé « Grand Rouge » en raison de la couleur de sa terre désertique),concentre plus de 80 % de la population de l’Etat d’Australie-Méridionale avec 1,52 million d’habitants.L’économie d’Adélaïde repose principalement sur les industries liées à la défense (70 % des entreprises de défense se situent

I Sydney est la capitale économique du pays, c’est ici que la majorité des sièges des grandes entreprises a élu domicile.

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I Lors de votre recherche d’emploi, il est conseillé de cibler en priorité les entreprises australiennes.

à Adélaïde) et à l’automobile (la moitié des voitures fabriquées dans le pays proviennent d’Adélaïde), particulièrement les systèmes électroniques.Les revenus générés par l’électronique ont augmenté de 15 %/an depuis 1990 et ce secteur emploie plus de 13 000 personnes. Parmi les grandes entreprises :Mitsubishi et General Motors,la société de gaz et de pétrole Santos (South Australia Northern Territory Oil Search),la brasserie Coopers ou la société de médias News Corporation appartenant à Rupert Murdoch.Dans le domaine de la finance et des banques, la State Bank of South Australia ou la société d’investissements Argo Investments Limited sont les plus réputés. • Darwin : c’est la plus grande ville (et presque la seule !) appartenant au Territoire du Nord, sans doute la région la plus sauvage d’Australie avec la Tasmanie.C’est dans cette région que vivent la majorité des Aborigènes d’Australie (30 % de la population de l’Etat, soit 207 700 habitants).Les deux secteurs principaux pour y travailler sont les mines (or et bauxite surtout,mais également gaz naturel et uranium) et le tourisme. Si

vous souhaitez travailler dans le domaine agricole, vous trouverez de nombreux ranchs (appelés ici stations) dans la région. • Perth : avec 1,3 million d’habitants,Perth est la capitale de l’Etat de l’Australie de l’Ouest, un Etat qui représente 1/3 du territoire australien,5 fois la France ! C’est aussi la ville qui connaît le taux de chômage le moins important en Australie. La région est réputée pour l’abondance de ses mines et les besoins de main-d’œuvre sont très importants (géologues,techniciens et ingénieurs, mais aussi ouvriers et cuisiniers pour travailler sur les chantiers).

COMMENT CHERCHER ? A moins d’avoir un diplôme ou une expérience de plusieurs années,très recherchés dans un pays anglophone, Benjamin Chaminade conseille plutôt « d’aller directement sur place rencontrer les employeurs plutôt que d’envoyer son CV de France » et surtout, « de cibler en priorité les entreprises australiennes », car les entreprises françaises débordent de candidatures !

Marie-Claude Lechair a travaillé pendant 9 ans à Melbourne dans des organismes d’échanges culturels notamment. Témoignage. « Avant de partir en Australie, je travaillais en France dans le service finance internationale d’une banque. Sur place, malgré mes 13 ans d’expérience, les entreprises ne souhaitaient pas m’embaucher dans ma branche : pour les postes de junior, j’avais trop d’expérience et en senior, je n’étais pas dans le bon créneau, ni en âge, ni en compétences, ni en langue. Je me suis donc tournée vers d’autres secteurs... J’ai mis en avant les atouts que je pouvais avoir en tant que Française. Comme je donnais des cours de français, j’ai également fait un peu de traduction. Au moment où je finissais mon programme de soutien à la recherche d’emploi, le Commonwealth Employment Service (les joblink actuels, équivalents de nos ANPE, ndlr) m’a proposé d’intégrer le département très spécialisé de l’équivalent d’un IUT français comme formatrice pour aider les étudiants étrangers dans la rédaction de leur CV, LM... Au bout d’un an, j’ai travaillé pour deux organismes australiens d’échanges de programmes scolaires : SCCE et SEA. Il faut savoir que dans les cursus australiens, certaines matières à fort coefficient aident à booster l’entrée dans des cursus comme médecine, droit ou architecture, d’où l’intérêt pour des langues comme le Français ou le Japonais. »

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Les sites Internet généralistes et spécialisés, les agences de recrutement et les annonces dans les journaux constituent vos trois alliés principaux dans votre recherche d’emploi. Vous pouvez aussi vous inscrire dans les Centrelink, équivalents de nos agences ANPE. Détaillons les outils de votre recherche d’emploi : Le CV australien (resume) n’est pas du tout le même qu’en France. Il doit dépasser les trois pages, faisant souvent 6 ou 8 pages (sauf pour les petits boulots, une page suffira) ! Il est donc plus détaillé, particulièrement sur l’expérience. Valorisez aussi la partie « hobbies », centres d’intérêt. Pour vos courriers de candidature privilégiez les enveloppes A4, les recruteurs australiens n’aiment pas les documents pliés ! Sachez aussi que la photo n’est pas vraiment de mise. Les principales rubriques à développer :personal details (identité et coordonnées),education (formation), qualifications/training (facultatif), skills (compétences) (facultatif), career history (carrière), employment history (expérience professionnelle, le cœur du CV :responsabilités,résultats,raisons de vos départs),interests (compléments,loisirs...), referees (références,à préciser lors de l’entretien). • Comme en France, le CV s’accompagne d’une cover letter (lettre de motivation) en Australie.Elle ne doit pas dépasser une page et doit être composée de 3 ou 4 paragraphes. Essayez d’obtenir le nom de la personne à qui il est plus judicieux de l’envoyer. Dans tous les cas,les éléments suivants doivent figurer dans votre lettre : coordonnées, date, nom du contact, une petite introduction, vos motivations principales, vos expériences et vos résultats, sollicitation d’un entretien, formule de politesse et signature. • L’entretien (job interview) peut se faire par téléphone pour un premier contact : ne soyez pas surpris !


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I L’esprit d’entreprise...

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« La Destination à ne pas manquer ». Voilà ce que le Burkina Faso mettait en avant, il n’y a pas si longtemps sur les écrans de quelques chaînes internationales. Désormais, c’est le slogan du pays, sa marque de fabrique, son modus vivendi. Certains y succombent d’ailleurs. Tantôt version touriste, tantôt version expatrié. Chaque année, ils sont ainsi de plus en plus nombreux à venir tenter l’aventure « burkinabé », que ce soit dans le cadre d’ONG, de grandes institutions internationales, d’entreprises privées ou via la création de leur propre boîte. Il faut dire que le pays a de quoi titiller la fibre des amoureux de l’Afrique de l’Ouest. D’abord, il y a le cadre de vie : une hospitalité légendaire, un pays calme, rythmé par les grands évènements culturels et autres curiosités. Et puis il y a le contexte politique. Avec l’adoption de la constitution en 1991 et la mise en place des institutions de la Quatrième République sous le régime du président Blaise Compaoré, la démocratie s’est progressivement installée. Les espaces d’expression et de libertés publiques se sont peu à peu élargis. Des avancées notables ont été relevées, à la fois au plan politique, des droits humains, des médias, et de la société civile. Du coup, le pays a su s’attirer les louanges des bailleurs de fonds et susciter l’intérêt des investisseurs. Surtout que, depuis plus de dix ans, le Burkina Faso connaît un taux de croissance important et soutenu. Grâce à de nettes performances enregistrées dans la plupart des secteurs d’activités et un bon dynamisme des activités dans le secteur agricole, le taux de croissance pour l’année 2007 avoisinerait les 6,5 %. Rapporté à la population, il est un des plus importants de la région, même si le pays reste encore un des plus pauvres du monde... De bons chiffres, qui ont de quoi surprendre, tant le Burkina cumule de handicaps : enclavement, absence de ressources pétrolières et des revenus qui proviennent majoritairement d’une agriculture victime des aléas climatiques. A priori, dans l’environnement économique actuel, le pays ne part pas vraiment favori pour réaliser, un jour, une croissance à deux chiffres. A priori... Car dans les faits, le pays semble braver la logique et surmonter les contraintes, grâce notamment à une politique entreprenante de la part des autorités. Grands travaux d’aménagement à Ouagadougou, multiplication des surfaces irrigables, promotion de l’investissement, amélioration de l’environnement des affaires : le gouvernement met tout en oeuvre pour faire de l’investissement privé le moteur de son développement. Des idées sont lancées, de nombreux projets ont démarré. Et toutes les pistes sont permises : mines, télécommunications, tourisme, agro-industrie... Beaucoup reste à faire pour inscrire le pays au rang des puissances émergeantes, mais les dispositions actuelles sont relativement bonnes... Alors, curieux ? Jeanne Dromatouré

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N° 107 Janvier/ Février/Mars/2008 STUDYRAMA 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois-Perret cedex France Tél. : 01 41 06 59 00 Fax. : 01 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com SAS au capital de 2 734 555 euros

Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com Journaliste Jeanne Dromatouré Chef de publicité Burkina Faso Mélanie Chaumont mch@vivrealetranger.com Tél. : 06 83 14 43 08 Fabrication Séverine Coatalen • Catherine Benoît Crédit photo : © Loïc Francois - Fotolia.com

presentation du BURKINA FASO ................................................................................... p. VI Les grandes Etapes d’une installation rEussie... ..................... p. X Trouver un emploi sur place, une mission impossible ?.......................... p. XVI Quelques pistes pour travailler ............................................................ p. XVIII les cles de L’economie burkinabe ................................................................................................ p. XX Quelles perspectives pour l’investissement ? ............................. p. XXII CrEer une entreprise au BURKINA ..................................................................................... p. XXVI Zoom... sur le secteur du tourisme ............................................................................ p. XXVIII Du maraichage a l’agro-industrie .................................................................. p. XXX VIVRE A L’ÉTRANGER I N°107

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PRÉSENTATION

REPERES

Les chiffres Le Burkina Faso • Superficie : 274 190 km2 • Population : 13,4 millions d’habitants • Densité : 50,7 hab./km2 • Langues : français (officiel), moré, gourma, foulfouldé, tamacheq... • Monnaie : franc CFA (parité fixe avec l’euro). 1 euro = 655,96 F CFA • Capitale : Ouagadougou • Religions : animisme (majoritaire), islam (52 %), catholicisme (30 %) • Climat : tropical, sahélien au nord, plus humide au sud

Question pour un camembert bleu. Quel est le pays situé sur la boucle du Niger, dont le point le plus proche de l’Atlantique est éloigné de 500 km ?.... Une idée, un indice ?...Allez,c’est facile...Vous savez bien, tous les deux ans on y célèbre le Fespaco ?... Oui, bingo, c’est le Burkina Faso.Un des pays d’Afrique de l’Ouest qui a de quoi redire sur la partition géographique des colons... Pas de littoral qui soit ici. Le pays est enclavé et doit donc essayer de jouer la carte de la solidarité avec ses multiples voisins :au sud-est le Bénin,au nord et à l’ouest le Mali, au nord-est le Niger et au sud le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Au total,ce sont 45 provinces réparties entre 13 régions administratives dont les paysages n’ont rien à envier aux Etats côtiers.Ce pays sahélien peut en effet se targuer d’être une mine de dégradés de couleurs. Le désert du Nord s’efface peu à peu pour laisser place à une végétation luxuriante dans le sud. Même si un grand plateau latéri-

Quelques dates • 5 août 1960 : indépendance de la Haute-Volta • 1982 : le commandant Ouedraogo prend la tête du pays après un coup d’Etat • 1983 : le capitaine Thomas Sankara, aidé par la Libye du colonel Kadhafi, renverse le gouvernement • Août 1984 : le pays prend le nom de Burkina Faso (« terre des hommes intègres ») • 15 octobre 1987 : Assassinat de Thomas Sankara. Le capitaine Blaise Compaoré dissout le Conseil national de la révolution (CNR), fonde le Front populaire et devient chef de l’Etat. • 2 juin 1991 : adoption d’une nouvelle constitution par référendum. Le multipartisme est instauré. • 1er décembre 1991 : Compaoré est élu pour la première fois président

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I Le Burkina

tique de faible altitude domine l’ensemble du territoire,quelques falaises situées au sud-est et à l’ouest viennent se frayer un chemin au milieu des cours d’eau (falaise de Gobnangou, Banfora avec le Tenkourou,le point le plus haut du pays qui culmine a 747 m). Côté climat, c’est la zone tropicale de type soudanien, caractérisée par une saison sèche (octobre-mars) et une saison humide

de la République avec 75 % d’abstentions. • 1992 : plan de privatisations des entreprises d’Etat • Décembre 1996 : 19e sommet Afrique-France à Ouagadougou. • Février 1998 : 21e Coupe d’Afrique des nations de football au Burkina Faso. • Juin 1998 : 34e sommet de l’OUA à Ouagadougou. • 13 décembre 1998 : assassinat de Norbert Zongo, directeur du journal L’Indépendant. • Novembre 2004 : 10e Sommet de la francophonie à Ouagadougou. • 5 février 2007 : Ouverture à Ouagadougou du dialogue direct inter-ivoirien, sous l’égide de Blaise Compaoré. • 4 mars 2007 : signature de l’accord de Ouagadougou pour la relance du processus de paix en Côte d’Ivoire.

(mai-septembre).Le temps en général,est sain,ensoleillé,chaud et sec. La pluviométrie est plus importante au sud et l’amplitude thermique d’autant plus grande qu’on se dirige vers le nord. Seule constante, une température moyenne de 30° C en journée qui aurait pris quelques degrés supplémentaires en quarante ans...

UNE POPULATION JEUNE Plus de 13 millions d’habitants, dont la moitié ont moins de 20 ans, sont répartis en une soixantaine d’ethnies. Mossi, Peuls, Lobi, Kurumba, Gourmantché, Bobo, Bwa,Touaregs et bien d’autres cohabitent en parfaite harmonie.Même si le français est la langue officielle, il existe donc aussi une multitude de langues, dont deux majoritaires : le mooré parlé par les Mossi et le bamanakan, la langue des Dioula. Quant aux croyances,elles sont dominées par l’animisme (65 %),suivi par l’islam et le christianisme. Même si les migrations vers les gros centres urbains comme Ouagadougou,la capitale,et BoboDioulasso sont nombreuses,la popu-


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I Le gouvernement a progressivement mis en place de nombreuses institutions démocratiques et des organes consultatifs.

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lation Burkinabé vit encore à 80 % en zone rurale.

UN PAYS STABLE Dans les 30 premières années qui ont suivi l’indépendance de la HauteVolta en 1960,la vie politique a été quelque peu tumultueuse.De coups d’Etats successifs en prises de pouvoir par les militaires,le pays a pourtant réussi à s’affirmer comme une nation stable.Après le coup d’Etat de Blaise Compaoré en octobre 1987 et l’avènement du Front populaire,le Burkina a peu à peu entamé un processus de transition démocratique au début des années 90. La Constitution de la quatrième

PRÉSENTATION

République a été adoptée en 1991. Depuis, le pluralisme politique est de mise alors que le gouvernement a progressivement mis en place de nombreuses institutions démocratiques et des organes consultatifs. Forts d’un réel engagement en faveur de la bonne gouvernance et de résultats macro-économiques encourageant, le pays s’attire aujourd’hui les bonnes grâces de la Communauté internationale.

LES COMMUNAUTÉS ETRANGERES Comme partout ailleurs en Afrique de l’Ouest, le Burkina compte de nombreux étrangers.Maliens,Béni-

nois,Sénégalais côtoient quelques 800 Libanais et une communauté européenne largement dominée par les Français. Ils seraient environ 3 200 enregistrés au consulat de Ouagadougou auxquels il faut rajouter près de 300 non-inscrits. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis la crise en Côte d’Ivoire. Détachés des institutions publiques, des organisations non gouvernementales (ONG), des entreprises privées ou membres de congrégations religieuses, les Français ont investit différents champs de la vie économique et sociale du Burkina. Jeanne Dromatouré


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S’INSTALLER

I Les grandes étapes d’une installation réussie Des informations et des adresses. Voici quelques clés pour réussir votre installation au Burkina Faso.

Y ALLER Avec le développement du tourisme ces dix dernières années, la fréquence des vols entre l’Europe et le Burkina s’est considérablement développée.Trois compagnies assurent désormais des vols directs entre Paris et Ouagadougou : Air France (5 vols par semaine), Air Burkina (3 vols par semaine) et Point Afrique.Air Sénégal,Royal Air Maroc,Iberia,Alitalia et Afri-

Contacts

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En France I Ambassade et Consulat Général du Burkina Faso : www.ambaburkinafrance.org Consulats également à Lyon, Marseille, Bordeaux, Grenoble, Poitiers, Rouen, Mulhouse et Nice. En Belgique I Ambassade du Burkina Faso : 16, place Guy-d’Arezzo, 1180 Bruxelles. Tél. : (32)2 3459912 • Fax : (32)2 3450612 www.ambassadeduburkina.be En Suisse I Consulats du Burkina Faso : • Zurich : Albisriederstrasse 416, 8047 Zurich. Tél. : (44) 350 55 70 • Fax : (44) 350 55 71 • Genève : 1211 Genève 17. Tél. : 079/200 50 10 • Fax : 022/310 96 76 www.consulat-burkina-faso.ch

Au Burkina Faso I Ambassade et Consulat Général de France : Avenue du Trésor, BP 504, Ouagadougou. Tél. : (226) 50 49 66 66 • Fax : (226) 50 49 66 09 www.ambafrance-bf.org

I Ambassade de Belgique : Immeuble Me Benoît-Sawadogo, 994, rue AgostinoNeto, Koulouba, Ouagadougou. Tél. : (226) 50 31 21 64/65 • Fax : (226) 50 31 06 60 www.diplomatie.be/ouagadougou

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quiyah Airways ont également su se frayer un chemin en proposant des liaisons avec quelques villes de province (Lyon, Marseille, Nantes...) ou avec les autres capitales de régions, même s’il y a une petite contrainte : l’escale. Les tarifs sont très variables et dépendent de la période de votre voyage. Le flot de touristes se déversant

surtout pendant l’hiver, les prix sont alors plus élevés. Même constat pendant les périodes de vacances scolaires. La meilleure stratégie est donc de réserver tôt. A noter que pour faire face à la concurrence des voyagistes,les grandes compagnies se lancent parfois dans des campagnes de promotion. Si vous n’êtes pas pressé,vous pou-


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Quelques adresses Les banques I Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’artisanat au Burkina (BICIA-B) : Avenue Kwamé-N’Krumah, Ouagadougou. Tél. : (226) 60 62 26/27/28/29. www.biciab.bf

I Banque internationale du Burkina (BIB) : (Siège) rue de la Chance, Ouagadougou. Tél. : (226) 30 61 69/70/71. www.bib.bf

I Banque pour le financement du commerce et des investissements (SGBB) : (Siège) 4, rue du Marché, secteur 1, Ouagadougou. Tél. : (226) 30 60 35 /40/45. www.sgbb.bf

I Banque commerciale du Burkina (BCB) : (Siège) avenue NelsonMandela, Ouagadougou. Tél. : (226) 30 78 78 /88/99. www.bcb.bf

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I Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) : Avenue de la Nation, 01, BP 1644, Ouagadougou. Tél. : (226) 50 30 24 88/90.

I Ecobank Burkina : 633, rue Maurice-Bishop, 01, BP 145, Ouagadougou. Tél. : (226) 50 31 89 75. www.ecobank.com

vez aussi opter pour les billets de dernière minute,invendus des compagnies régulières et charters.D’une semaine à quinze jours avant le départ, vous pouvez trouver des réductions allant parfois jusqu’à

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Ouagadougou... l’ambianceuse Ouaga, c’est d’abord la ville des Mossis, la capitale administrative installée en plein cœur du pays. Une ville de quelque 1,3 million d’habitants, presque tous juchés sur des motos à l’heure du rush vers le boulot. Eh oui, ici on circule peu en gros 4x4 ou en bus, mais en deux roues. Ouaga, c’est aussi la star du cinéma, celle qui se pare tous les deux ans, vers février/mars, de ses plus beaux atours. Le reste du temps, c’est dans les salles de ciné disséminées ça et là dans les coins de la ville que ça se passe. Ambiance garantie, mais toujours à la tombée de la nuit. Malgré les grandes avenues bordées d’arbres, la chaleur à Ouaga peut être harassante. Autant dire qu’on évite de mettre le nez dehors entre midi et 15 heures. Ce n’est donc que plus tard, que les centres culturels, les terrasses des maquis et autres restos commencent à se remplir. Les bonnes adresses ne manquent pas et elles sont pleines tous les soirs. D’hommes et de femmes tous bien habillés venus se délecter d’un « poulet télévision » ou d’un « poulet bicyclette », c’est selon... Pour en savoir plus : www.ouaga-ca-bouge.net

50 % sur le prix initial du billet. Les sites d’enchères sont alors une bonne solution.Et si vous n’êtes pas pressés,il y a la technique du « pied de grue ». Le principe est simple : il s’agit de tenter sa chance le jour du départ, à l’aéroport, au comptoir de la compagnie. S’il reste quelques places invendues, elles vous seront proposées à des prix défiant toute concurrence.

DE L’ENTRÉE A LA RÉSIDENCE Pour les ressortissants des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un passeport valide suffit pour fouler le sol burkinabé.Pour les autres,européens ou canadiens, il vous faudra également un carnet de vaccination à jour (fièvre jaune obligatoire) et surtout un visa. Il en existe plusieurs sortes : le visa court séjour (jusqu’a 90 jours) à entrée simple ou multiple et le visa long séjour (de 3 à 6 mois maximum), lui aussi avec entrée simple ou multiple. Les prix varient

d’un pays de départ à l’autre. Se renseigner auprès du service consulaire. Au-delà de six mois, un visa long séjour sera nécessaire (valable 1 an), mais il peut également s’établir dans les ambassades moyennant un paiement en cash. Dans le cas d’une résidence,il existe un petit plus, non obligatoire : la carte consulaire. Non seulement elle vous assure une protection en cas de problème,mais en plus elle offre quelques facilités en matière de formalités administratives telles que l’inscription sur les listes électorales ou la demande d’aide sociale. Et permet également, lors de votre passage en Europe, de prouver votre situation de non-résident pour bénéficier d’achats en détaxe...

I La carte consulaire vous assure une protection en cas de problème, mais en plus elle offre quelques facilités en matière de formalités administratives telles que l’inscription sur les listes électorales ou la demande d’aide sociale.

SE LOGER Location, meublé ou vide, centre ville ou banlieue ? A vous de choisir. On trouve toutes sortes d’habitations et de prix, que ce soit à Ouaga ou à Bobo. Tout dépendra de votre lieu de travail.Une chose est certaine,se loger VIVRE A L’ÉTRANGER I N°107

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BURKINA FASO dans la capitale est plus cher qu’ailleurs. Compter entre 500 000 et 1 million de francs CFA pour une villa avec quatre chambres en bon état dans des quartiers résidentiels tels que Ouaga 2000,Zone du bois, Petit Paris ou zone de la Rotonde.Pour les budgets moyens (200/300 000 F CFA), il y a des mini-villas et des appartements dans les quartiers de Dassasgho ou Cissin.N’hésitez pas à demander conseil à des gens installés sur place depuis longtemps ou à la seule agence immobilière de la place. Autre solution, se rapprocher des « rabatteurs ». Si vous repérez un quartier qui vous plait, ce sont généralement les premiers informés sur les locations vacantes car, en matière d’immobilier, l’information cir-

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Bobo Dioulasso... la tranquille Bobo Dioulasso, c’est la deuxième ville du pays, quelque 550 000 habitants à la croisée des chemins entre le Mali, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Niger. Un véritable carrefour des échanges dans le sud-ouest du pays qui vit pourtant à son rythme... tranquille. Tout le monde se chargera de vous prévenir, n’arrivez pas à l’heure à un

cule surtout de bouche à oreille et les bonnes affaires ne restent pas longtemps sans locataires.Ils prennent généralement une commission égale à un mois de loyer. Mais attention, pensez toujours à tout faire par écrit, la parole n’est pas vraiment gage d’engagement ! Avant de signer un bail, procédez à un état des lieux minutieux,sans jamais hésiter à exiger les aménagements nécessaires (réservoir d’eau, clim...) au risque d’avoir à payer vous-même les travaux.

S’ÉQUIPER Trouver de l’électroménager et meubler sa maison est aisé. Même s’il est de plus en plus difficile de se faire faire du mobilier sur mesure chez l’artisan du coin, quelques enseignes locales proposent ce qu’il faut.Pas toujours du meilleur goût, à moins bien sûr d’aimer le mobilier « Dubaï style ».Ne vous attendez pas non plus à faire des affaires,tous les produits sont importés ! Il y a parfois de bonnes occasions si vous dénichez les listes d’expatriés sur le départ qui espèrent se débarrasser au plus vite de leur mobilier. XII

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rendez-vous, vous risquez d’attendre un bon moment ! De nombreuses entreprises y sont installées essentiellement dans le domaine agroalimentaire, de l’agroindustrie, des industries légères ou de la chimie et ses dérivés. Bobo est encore appelée capitale économique du pays, mais la ville a été particulièrement affectée par la crise en Côte d’Ivoire. Pour en savoir plus : www.bobodioulasso.net

En matière d’électricité, les prises et le voltage sont les mêmes qu’en France (230 V). Pour toute demande d’abonnement,il suffit de se rendre dans l’agence SONABEL (Société nationale d’électricité du Burkina) de votre quartier et d’en faire la demande.L’installation est assez rapide et les coupures sont peu nombreuses contrairement à quelques-uns des pays voisins de la région... Pour ce qui est du téléphone fixe, il n’y a qu’un opérateur,c’est l’ONATEL.Toutefois, l’ouverture d’une ligne peut prendre un certain temps...Qu’à cela ne tienne ! Avec le boom de la téléphonie mobile, il ne faut pas plus d’un quart d’heure pour acheter une puce chez l’un des trois opérateurs du pays (TELMOB, CELTEL, TELCEL). Le réseau marche relativement bien dans les centres urbains (ce qui n’est pas du tout le cas dans les zones rurales) et les « cartes prépayées » sont vendues à tous les coins de rue. Depuis l’établissement de la première connexion en 1997, l’accès à Internet s’est considérablement démocratisé, les cybercafés pullulent et le réseau fonctionne assez


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BURKINA FASO bien. L’accès à Internet est théoriquement possible à partir de n’importe quelle ligne téléphonique,reste que le débit est faible, car seules Ouagadougou et Bobo-Dioulasso sont équipées en ADSL. Avec l’ouverture du secteur au privé, il existe quatre prestataires de services Internet, mais les tarifs sont encore élevés. A titre d’exemple, l’ONATEL propose une connexion illimitée (ADSL 512) moyennant 59 900 F CFA par mois. Les adeptes du haut débit peuvent se réjouir : des connexions de un et deux mégas sont également disponibles depuis peu... à condition d’y mettre le prix (114 900 et 219 900 F CFA/mois)

SCOLARISATION En matière de structures scolaires,il y a quelques bonnes adresses.On trouve entre autres l’Ecole internationale américaine à Ouaga ainsi que des établissements adeptes de « l’enseignement à la française ». Au Burkina il y a deux établissements scolaires homologués par l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) :c’est

AICI, Agence Internationale de commercialisation Immobilière L’expertise européenne au service du marché immobilier africain. Voilà ce qui fait le secret de l’Agence internationale de commercialisation immobilière (AICI). Le groupe, implanté à Abidjan, Libreville, Cannes et Paris, a ouvert il y a peu une agence au cœur de Ouagadougou. Actuellement c’est la seule sur le marché qui soit homologuée (FNAIM). Elle propose des villas, des bureaux ou des appartements, à la location et à la vente. Le tout avec contrat de bail en bonne et due forme, et des commissions moins élevées que celles des rabatteurs. Comptez un demi-mois de loyer pour le locataire. Pour en savoir plus : www.aici.fr Tél. : (226) 50 30 62 65. aici.burkina@fasonet.bf

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l’école française André Malraux de Bobo-Dioulasso (attention,les cours en direct s’arrêtent à la 6e) et l’Ecole et lycée Saint-Exupéry de Ouagadougou. Sur le plan pédagogique, le Lycée est rattaché à l’Académie de Toulouse.Les enseignements vont de la maternelle à la terminale (sections ES, L, S). L’avantage de ce type de scolarisation, c’est que les programmes sont identiques à ceux des écoles et des lycées de l’Hexagone,assurés par des professeurs détachés de l’Education nationale. Pas de différence de niveau non plus. Cela permet aux élèves de poursuivre leur cursus en France sans retard. Petit bémol : les frais d’inscription sont élevés.Des bourses peuvent toutefois être accordées aux enfants des familles ne disposant pas des ressources suffisantes.La demande se fait au consulat de France. Autre solution, l’enseignement à distance. Les cours sont dispensés par le Centre national de l’enseignement à distance (CNED). Tous les niveaux et plus de 3 000 thèmes d’enseignements sont proposés. Une option incontournable pour qui réside hors des deux grandes agglomérations.

SE SOIGNER Dans les grandes villes il y a ce qu’il faut : des infrastructures sanitaires relativement satisfaisantes et des médecins très compétents. Les médicaments « de base » ne manquent pas non plus. Il existe de nombreuses pharmacies très bien achalandées où l’on trouve généralement ce qu’on recherche sans trop de difficultés... et ce, sans jamais acheter les médicaments vendus dans la rue,bien sûr ! Comme le Burkina est une zone impaludée, mieux

Compagnies de déménagement International Plusieurs compagnies de déménagement assurent les liaisons entre l’Europe, le Canada et le Burkina Faso. Le délai d’acheminement par bateau puis par la terre varie : comptez quelques mois. N’hésitez pas à contacter plusieurs compagnies, elles vous proposeront un devis et vous renseigneront sur les formalités de douanes et sur les assurances à contracter avant le déménagement. I AGS International: 36, avenue Malick-Sy, Zone du bois 01, BP 1767, Ouagadougou 01. Tél. : (226) 50 36 16 79. Fax : (226) 50 36 18 25. E-mail : ags@liptinfor.bf www.ags-demenagement.com

Agences : Ouagadougou et Bobo Dioulasso. La société est également présente en Europe. I Trans’dem Burkina : 01, BP 163, Ouagadougou 01. Tél. : (226) 50 30 27 35. Fax : (226) 50 30 29 32. E-mail : transdem@fasonet.bf www.transdemburkina.fr.st

I Packinter : Rue 13-441, 01, BP 5302, Ouagadougou 01. Tél. : (226) 50 36 09 25 / 26. Fax (226) :50 36 09 27 / 25. E-mail : packi@fasonet.bf www.packinter.net

I Maersk Sealand : 01, BP 6426, Ouagadougou. Tél.:(226) 50 31 62 03 / 50 31 61 75. Fax : (226) 50 31 62 05. Email : ouamla@maersk.com www.maersksealand.com

I SDV-Burkina : 32, rue de l’Unicef, 01, BP 379, Ouagadougou 01. Tél. : (226) 50 49 30 50. Fax : (226) 50 30 87 02. Email : secretariatdg.sdvbf@bf.dti.bollore.com www.sdv.com


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Quelques adresses Scolarisation

I Ecole internationale américaine, Ouagadougou :

I Ecole et lycée français Saint-Exupéry de Ouagadougou :

www.state.gov/www/about_stat e/schools/oouagadougou.html E-mail: isoua@fasonet.bf Tél. : (226) 36 21 43. Fax : (226) 36 22 28.

www2.ac-toulouse.fr/lycsaintex-ouaga/

I Ecole française André Malraux de Bobo-Dioulasso : 01, BP 194, Bobo-Dioulasso, 99331 Burkina Faso. Tél. : (226) 20 97 12 15. Fax : (226) 20 97 01 15. E-mail : efambobo@fasonet.bf

vaut prendre ses précautions avant le départ et sur place. Les médecins sauront vous conseiller dans les centres médicaux spécialisés. Pour en savoir plus : www.tropisante.com www.sante-voyage.net

LES BANQUES Même si les cartes de crédit sont parfois acceptées dans quelques commerces haut de gamme (surtout les grands hôtels), le paiement en espèces reste de rigueur. Les opérations de change peuvent s’effectuer dans les banques, à l’aéroport et dans la plupart des hôtels, mais une commission de 2 à 5 % sera prélevée. Mieux vaut donc utiliser les guichets de retrait. Ils sont de plus en plus nombreux dans les grandes villes et les frais sont moins élevés, même s’ils varient d’une banque à l’autre. Votre conseiller saura vous préciser. Attention toutefois,la plupart – pour ne pas dire la totalité – des distributeurs

I L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) : Tél. : (33) 1 53 69 30 90. www.aefe.diplomatie.fr

I CNED, Accueil Tél. : (33) 5 49 49 94 94. www.cned.fr

Des réductions sont toutefois accordées en fonction du nombre d’enfants à charge. Attention : mieux vaut être parfaitement informé de votre statut fiscal au Burkina (résident ou non-résident,contrat de droit local ou expatrié), afin de définir clairement votre assujettissement à la fiscalité burkinabée ou de votre pays. Cela évite quelques surprises désagréables au moment de votre départ définitif du Burkina ou lors de votre retour en Europe... Jeanne Dromatouré

Pour en savoir plus : www.tresor.bf www.droit-afrique.com

au Burkina ne prennent que les cartes Visa. Pour les autres,cela risque d’être plus compliqué...

L’IMPÔT SUR LE REVENU Toute personne résidant au Burkina est imposable sur l’ensemble de ses traitements et salaires, quelle que soit sa nationalité,sous réserve de l’application des conventions internationales signées entre les pays (la France en a signée une qui évite la doubleimposition). Le montant de l’Impôt unique sur les traitements et salaires varie suivant que vous êtes profession libérale ou salarié d’une entreprise. Dans ce dernier cas, et si votre contrat est « de droit local », vous serez soumis à l’impôt progressif. Il est prélevé directement à la source, et ce mensuellement. A titre d’exemple, pour un salarié qui gagne entre 170 100 et 250 000 francs CFA, le taux est de 27 %, au-delà, il est de 30 %. VIVRE A L’ÉTRANGER I N°107

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TRAVAILLER

I Trouver un emploi sur place, une mission impossible ? La route vers l’emploi est chaotique, mais il n’est pas impossible de trouver un travail, à condition de faire quelques concessions.

Autant le dire d’emblée : le marché de l’emploi au Burkina est très restreint. D’après le dernier rapport rédigé par l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (ONEF), le secteur

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informel capte près de 70 % des travailleurs urbains. Le secteur privé formel,lui,représente moins de 10 % des emplois. L’informel serait la règle, le formel l’exception ! Il faudra donc s’armer de courage pour trouver un emploi sur place car les offres de postes à pourvoir ne courent pas les rues. Malgré tout, des solutions existent.Faire la chasse aux petites annonces dans les journaux pan-africains par exemple ou sur les sites des quelques grands groupes qui ont des filiales au Burkina est un bon moyen d’entrer en contact avec les entrepreneurs. Vous pouvez aussi tenter votre chance sur les sites des nombreux cabinets de recrutements spécialisés sur l’Afrique. Le bureau emploi-formation de l’Ambassade de France qui était bien utile, lui, a fermé. Qu’importe,la meilleure solution est encore d’être sur place, d’activer son carnet d’adresses et de faire marcher le bouche-à-oreille. De fil en aiguille, quelques pistes se dessineront.Les techniciens, ingénieurs, les commerciaux et les cadres des directions administratives auront plus de chance de trouver leur bonheur. Il existe aussi quelques possibilités pour les instituteurs, les travailleurs humanitaires ou de la santé et ceux qui ont tout simplement une formation recherchée.

CONTRATS LOCAUX Mais attention, il ne faut pas se faire d’illusions : dans la majorité des cas les entreprises proposent des contrats locaux. Au fil des ans, les multinationales ont changé leur manière de recruter :elles ont abandonné les contrats d’expatriés pour se tourner vers une main-d’œuvre locale bien formée et surtout meilleur marché. Quant aux PME/PMI burkinabées et étrangères, elles n’ont parfois pas les moyens d’offrir des conditions d’embauche « à l’occidentale ». Côté rémunération il faudra donc faire des compromis. Pour avoir un ordre d’idée, le salaire moyen d’un Burkinabé tourne autour de 27 000 francs CFA/mois (soit 42 €)... En matière d’indemnités de fonctions et de couverture sociale,les concessions seront aussi de mise. Mais rien n’est impossible et surtout, tout se négocie. Il suffit d’un peu de bagout et d’une bonne connaissance du Code du travail burkinabé. Au final, avec un contrat local, on peut bien vivre,en faisant quelques petits compromis, sur le confort par exemple ou sur la nourriture.Une question de choix de vie... Jeanne Dromatouré


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TRAVAILLER

I Quelques pistes... S’il y a peu d’opportunités d’embauches au Burkina, il existe toutefois quelques entreprises, des Institutions des Nations Unies et des ONG internationales qui recrutent.

LE VOLONTARIAT INTERNATIONAL

Quelques adresses I En France • Espace emploi international : 48, boulevard de la Bastille, 75012 Paris. Tél. : (33) 1 53 02 25 50. Fax : (33) 1 53 02 25 95. www.emploi-international.org

• Apec international : 51, boulevard Brune,75689 Paris Cedex 14. Tél. : (33) 1 40 52 20 01. Fax : (33) 1 40 44 40 94. www.apec.fr

Quelques liens utiles : - www.ouaga-ca-bouge.net/Forum-emploi-.html - www.africsearch.com - http://europa.eu/youth - www.cadremploi.fr/emploi/ home - http://international.monster.fr - www.init-emploi.tm.fr - www.afriqueindex.com/Pays/ Burkina

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Partir en mission à l’étranger tout en bénéficiant d’un statut public protecteur et d’une rémunération ? C’est possible grâce au Volontariat international (VI). Chaque année, plusieurs dizaines de jeunes diplômés effectuent leur Volontariat au Burkina, que ce soit dans le secteur privé (VE) ou dans l’administration (VA). Pour postuler,il faut remplir certaines conditions : avoir entre 18 et 28 ans, être de nationalité française ou européenne, être en règle avec les obligations de service national de votre pays, mais surtout faire preuve d’une grande motivation. La durée des missions est de six à vingt-quatre mois. Véritable tremplin pour les jeunes diplômés, le VI concerne tous les secteurs de métier, avec une prédominance pour le BTP, l’informatique,le commerce et la médecine. Rendez-vous sur le site Internet, vous y trouverez toutes les informations et les offres à pourvoir. • CIVI 77,boulevard Saint-Jacques,75998 Paris Cedex 14. Tél. : (33) 810 10 18 28. www.civiweb.com

L’ENSEIGNEMENT Pour pénétrer le monde de l’enseignement au Burkina,mieux vaut être titulaire d’un diplôme dans le métier.Pour les Français,ce sera

l’Education nationale (Capes, Capet,agrégation,concours de professeur des écoles) avec une voie royale : postuler depuis la France, lors des demandes d’affectation annuelles. Peu d’offres toutefois : il n’existe que deux établissements homologués. Sorti du cursus classique,il est possible de se faire recruter par un établissement privé sur place en contrat local et ce en postulant directement auprès des structures. Un diplôme en FLE (Français langues étrangères) est un bon atout. L’alliance française qui assure la diffusion de la langue et de la culture française embauche aussi des enseignants.Le personnel est géré le SCAC (Service de coopération et d’action culturelle) de l’Ambassade de France et des postes sont ouverts aux non-titulaires. • A.E.F.E : 19/21,rue du Colonel-Pierre-Avia, 75015 Paris. Tél. : (33) 1 53 69 30 90 / (33) 1 53 69 31 99. www.aefe.diplomatie.fr

L’HUMANITAIRE On ne compte plus les ONG et les associations de solidarité internationale implantées au Burkina,surtout à Ouaga et Bobo. Elles sont plusieurs milliers au total. Il faut dire que le travail est énorme, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation ou du développement. On estime que plus de 50 % des Burkinabé vivent en dessous du seuil de pauvreté. Une pauvreté qui ne

cesse d’augmenter ces dernières années. Depuis la dévaluation du Franc CFA en 1994, le chômage s’est accru. L’explosion démographique et l’augmentation du prix du baril de pétrole n’ont pas arrangé les choses. Toutes les structures des Nations Unies possèdent une antenne pays à Ouaga (Unicef, OMS, PAM, Unesco, etc.). Beaucoup d’ONG internationales sont également implantées,parmi lesquelles ETSHER, Catholic Relief Service, Oxfam UK et Oxfam Belgique,etc.Sans compter les centaines d’ONG burkinabéés dont les sièges fleurissent à chaque coin de rue. Le BSONG (le Bureau de suivi des ONG, une structure officielle rattachée au ministère de l’Economie et du Développement) saura vous renseigner. Toutes ont besoins de personnel, mais le recrutement se fait souvent sur le principe du bénévolat.S’il s’agit d’une grosse structure internationale,ce sera depuis l’étranger, sur le site ou par bouche-à-oreille. Et comme les candidatures sont nombreuses, il vaut mieux être bien armé : avoir une formation solide et une expérience de terrain avérée.Le stage est aussi une très bonne porte d’entrée. Les structures embauchent aussi bien du personnel médical que des techniciens dans les secteurs de l’agronomie et des juristes. Jeanne Dromatouré


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I Les clés de l’économie burkinabé Depuis les années 2000, l’économie du Burkina se porte bien avec un taux de croissance moyen supérieur à 6 % par an. Reste que son évolution est encore aléatoire car fortement dépendante du secteur agricole.

LE SECTEUR PRIMAIRE (31,5 % DU PIB) I L’activité touristique connaît une croissance continue depuis plus de dix ans

Ce secteur joue un rôle prépondérant dans l’économie du Burkina, particulièrement l’agriculture qui enregistre de bons résultats et occupe plus de 80 % de la population active. La campagne céréalière de 2005-2006 a permis d’obtenir une production record dépassant les 4 millions de tonnes. La filière coton connaît, elle aussi,un développement spectaculaire. Premier produit d’exportation, « l’or blanc » est suivi de loin par l’élevage (bovins,ovins,caprins, volailles),les fruits et légumes (haricots verts et mangues) ainsi que les oléagineux. Malgré tout, le secteur connaît un taux de croissance incertain car il est très vulnérable aux facteurs exogènes,tels que la pluviométrie (les inondations de l’hivernage 2007 pourraient avoir de lourdes conséquences économiques) et le cours des matières premières (l’augmentation du prix du pétrole et la diminution du cours du coton sur le marché mondial affectent les exportations burkinabé)

LE SECTEUR SECONDAIRE (18,2 % DU PIB) Le secteur qui occupe 3 % de la population active est surtout dominé par la transformation agroalimenXX

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taire (sucre, farine, boissons, huilerie),les fibres et textiles et les bâtiments et travaux publics (BTP).Ce dernier connaît d’ailleurs une embellie (+ 7,5 % par an depuis 2001) en raison de l’investissement immobilier privé et de la relance des infrastructures. L’industrie extractive renaît avec la construction en cours de quelques mines d’or (dont la mine de Poura) et le zinc (le gisement de Perkoa). Le sous-sol recèle également manganèse,cuivre,phosphates,bauxite, marbre et diamants.Mais dans l’ensemble l’exploitation minière, est insuffisamment développée et encore peu rentable. Sur le plan énergétique, le Burkina n’a pas de pétrole et se caractérise par l’un des taux d’électrification national (19 %) les plus bas de la région. L’industrie de transformation est peu développée et soumise à une concurrence internationale accrue.

LE SECTEUR TERTIAIRE (50,3 % DU PIB) Le secteur a connu une hausse de 5,5 % en 2006. L’activité touristique connaît une croissance continue depuis plus de dix ans,alors que le sous-secteur des transports renaît avec l’intensification du transport de marchandises,notamment celui du coton et la reprise du trafic sur l’ensemble des corridors desservant le Burkina.Les télécommunications

et le commerce, quant à eux, connaissent un léger ralentissement après un gros boum au début des années 2000. Jeanne Dromatouré

Quelques chiffres I PIB : 198 884 F CFA/ hab. I Taux de croissance du PIB : + 6,1 % en 2006 (+ 6,7 % prévu pour 2007)

I Inflation : 2,4 % en 2006 I Exportations : 263,2 milliards de F CFA en 2005

I Importations : 500 milliards de F CFA en 2005

I Balance commerciale : déficitaire de 236,8 milliards de F CFA en 2005

I Les clients en 2005 : Chine (32 %), Singapour (11 %), Ghana (4,7 %), Bangladesh (4,3 %)

I Les fournisseurs en 2005 : Côte d’Ivoire (18,8 %), France (18 %), Allemagne (4,5 %), Ghana (4,4 %)

I Dette publique extérieure : 35,8 % du PIB en 2004 (en diminution constante depuis 2000)


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I Quelles perspectives pour l’investissement ?

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Fort de bons résultats macro-économiques, le Burkina met désormais les bouchées doubles pour attirer les investisseurs.

Petit à petit l’oiseau fait son nid. Le Burkina, lui, se construit une assise économique qui fait aujourd’hui bien des envieux en Afrique de l’Ouest. Ce pays enclavé, aride, que beaucoup d’observateurs regardaient incrédules faire ses petites réformes il n’y a pas si longtemps,serait aujourd’hui en bonne voie vers une « révolution tranquille ». Après une période difficile,le Burkina a repris le chemin de la croissance au milieu des années 90,favorisé par la dévaluation du franc CFA en 1994 et la reprise des cours internationaux des produits primaires. Les indicateurs économiques sont alors passés au vert. Depuis les années 2000, le Burkina connaît un taux de croissance moyen de XXII

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6,2 % par an, avec 7,5 % pour la seule année 2005.6,5% seraient prévu pour 2007.L’économie burkinabé a enregistré de nettes performances dans la plupart des secteurs d’activité, porté par un dynamisme des activités du tertiaire (reprise du commerce et des transports et boom des télécommunications mobiles) et de l’agriculture avec les bonnes récoltes de la filière cotonnière (sa production a été multipliée par 5 en dix ans). Un constat encourageant et d’autant plus surprenant que l’économie du pays, pourtant fortement liée à la Côte d’Ivoire,n’a pas subi le contrecoup d’envergure escompté avec la crise ivoirienne.Même si 66 % des importations et des exportations burkinabés transitaient par le port d’Abidjan, le pays a joué la carte du partenariat régional et prouvé sa capacité de résistance en développant des corridors alternatifs d’évacuation des marchandises via le Bénin et le Togo. Autre temps,autre défi,désormais il s’agit d’inscrire cette croissance sur le long terme et de diversifier une économie encore fortement dépendante de l’agriculture et pénalisée par la faiblesse de son tissu industriel. Dans la continuité de privatisations successives (téléphonie mobile en 2000, coton en 2004) les autorités mettent donc les bouchées doubles pour favoriser l’investissement privé.Services,mines,construction et industrie agroalimentaire : les pouvoirs publics explorent toutes les pistes.

MAISON DE L’ENTREPRISE Dans cette perspective, une Maison de l’entreprise (MEBF) est créée en 2004. Structure indépendante dédiée aux entreprises privées, elle fournit non seulement des coordonnées de services, mais abrite également un guichet unique qui permet aux investisseurs d’effectuer en un même lieu et en un temps réduit l’ensemble des formalités liées à la création d’entreprises. Résultat : il faut désormais 18 jours pour créer une entreprise. Afin d’assainir le climat des affaires, le Burkina Faso a également mis en place un Palais de justice des tribunaux de commerce spécialisés et a diminué les coûts d’exécution du jugement en réduisant les droits d’enregistrement de 4 % à 2 % du montant du jugement. Le coût de l’enregistrement de propriété a été réduit à 12,2 % de la valeur du bien.Par ailleurs,une révision du Code du travail a également été menée. Dans le cadre du projet Zaca (Zone d’activités commerciales et administratives), la ville de Ouaga fait aussi peau neuve.Une vaste modernisation des infrastructures est menée, et déjà bien visibles dans le quartier de Ouaga 2000, la « capitale bis » voulue par le président Blaise Compaoré. Fort de ces initiatives, le pays voit de plus en plus d’entreprises s’installer sur son sol. « Il y a des boites qui ouvrent régulièrement », confirme un entrepreneur. « C’est un pays stable, politiquement et


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I En novembre dernier, le Burkina a même été couronné par la Société financière internationale (SFI) qui classe le pays parmi les cinq plus grands réformateurs d’Afrique en matière d’affaires, pour l’année 2006-2007.

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économiquement et puis il y a la sécurité. C’est extrêmement important. » Des entrepreneurs qui sont burkinabés, libanais, et français pour la plupart, voire même des « anciens de la Côte d’Ivoire »...En novembre dernier, le Burkina a même été couronné par la Société financière internationale (SFI) qui classe le pays parmi les cinq plus grands réformateurs d’Afrique en matière d’affaires, pour l’année 2006-2007. De là,à parler d’un environnement des affaires de classe internationale ? C’est encore un peu tôt.Car il y a quelques points rouges sur la copie de ce bon élève de la Banque mondiale. En ligne de mire, il y a le coût des facteurs de production très élevés, en raison de

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l’enclavement et du prix de l’énergie. A titre indicatif, en matière d’électricité,le tarif de pointe pour les industriels est l’un des plus élevés de la sous-région : 76 F CFA le kW/h. La liaison haute tension entre BoboDioulasso et Ouagadougou devrait être terminée fin 2008,mais il faudra attendre l’interconnexion avec le réseau électrique du Ghana en 2010, pour permettre une diminution sensible des tarifs. Autres handicaps :le temps d’importation et d’exportation des marchandises vers les ports régionaux (il faut compter parfois 3 mois) et l’importance du secteur informel et de la fraude qui y est associée (fiscale et douanière...). D’autre part, si le secteur bancaire est relativement

solide, « les demandes de financements pour les entreprises existantes ou pour la création sont souvent rejetées », regrette un industriel. Même quand elles sont accordées, les taux pratiqués sont très élevés (entre 10 et 18 %). A l’heure actuelle,l’investissement privé ne représente encore que 10,3 % du PIB (en 2005). Et à peine plus de 200 entreprises sont agréées au Code des investissements depuis 1995. Pour autant, les autorités sont bien résolues à faire du secteur privé le moteur du développement du pays. Autant dire que la donne pourrait peut être changer. Avis aux investisseurs... Jeanne Dromatouré


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I Créer une entreprise au Burkina Code de l’investissement, fiscalités, démarches à suivre : voici les grandes lignes pour créer son entreprise...

I Au moment de la création, il vaut mieux se tourner vers des spécialistes, avocats d’affaires et notaires reconnus, car s’il convient toujours prendre des précautions avant toute implantation.

Vous souhaitez monter une laiterie ? Une exploitation agricole ? Vous voulez créer une société de spectacle où un campement écotouristique ? C’est possible au Burkina.Ici,le Code des investissements (institué en 1995) garantit à toute personne physique ou morale la liberté d’entreprendre et ce,quelle que soit sa nationalité et l’activité développée,dans la mesure où elle participe au développement économique et social du pays. Le Code des investissements dans ses régimes d’agréments (loi n° 027/99/ du 25 novembre 1999) instaure six régimes bénéficiant d’une fiscalité privilégiée.Toute entreprise désirant bénéficier des avantages de l’un de ces régimes privilégiés doit déposer auprès du ministère chargé de l’Industrie un dossier de demande d’agrément.La décision du Ministre est notifiée sous un délai d’un mois et demi après le dépôt du dossier. A noter : les entreprises exerçant exclusivement une activité de prospection ou d’exploitation commerciale de ressources minières relèvent d’un code spécifique assorti d’avantages fiscaux parti-

Le portail IZF, toute l’information sur l’investissement en Zone franc Créé en octobre 1998, le site Internet Izf.net est un puissant outil d’intégration économique régionale. Propriété commune de la CEMAC (Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale) et de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), il entend promouvoir l’investissement dans la Zone

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culiers (cf. Code minier, loi du 08 mai 2003).

DÉMARCHES A SUIVRE Afin d’accompagner la création d’entreprise, de faciliter et simplifier les démarches du promoteur auprès des différentes administrations,des Centres de formalités des entreprises (CEFORE) ont été créés. Leur gestion a été confiée à la Maison de l’entreprise du Burkina Faso. Sur la base d’un document unique, il est possible d’y faire l’inscription au Registre du commerce et du crédit immobilier (RCCM), l’immatriculation aux services des impôts, l’affiliation à la Sécurité sociale et l’immatriculation aux services du commerce. Deux centres sont actuellement fonctionnels : le CEFORE de Ouagadougou,inauguré en 2006, et celui de BoboDioulasso. Mais si la devise, c’est « un seul lieu, un seul interlocuteur, un seul document et un seul délai », dans les faits le fonctionnement du CEFORE est encore un peu brouillon...

franc, favoriser les relations de partenariat entre investisseurs du Sud et du Nord et intensifier les relations entre les opérateurs économiques du Sud. Dans cette logique, il met en ligne des informations macroéconomiques et juridiques de qualité sur l’ensemble des pays de la Zone. Soit plus de 8 000 pages et environ 2 000 liens vers des sites externes. Premier site francophone en terme d’audience (plus de 14 000 visiteurs par jour), il propose également un outil thématique dédié aux entreprises, ainsi qu’un portail « Exportation ».

PRÉCAUTIONS A PRENDRE Avant de se lancer dans l’aventure il est recommandé de bien se renseigner.Toute implantation suppose des études préalables.Pour se familiariser avec le marché local, rien de tel que des voyages de prospections.La Chambre de commerce permet également de dénicher de nouveaux marchés à l’échelle nationale et internationale en mettant à votre disposition des opportunités de partenariat présentées par des entreprises locales ou reçues sur son site Internet.Il ne faut pas non plus hésiter à frapper aux portes des cabinets locaux de conseils à l’implantation, et même à sonner chez les « anciens », les entreprises déjà implantées. Ils peuvent être de très bon conseil. Au moment de la création, il vaut mieux se tourner vers des spécialistes, avocats d’affaires et notaires reconnus,car s’il convient toujours prendre des précautions avant toute implantation,cette pratique est particulièrement valable ici.Et pour cause : l’environnement des affaires n’est pas encore assaini et les cas d’arnaque sont fréquents.

LES STRUCTURES JURIDIQUES Le Burkina fait partie des 14 pays membres de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA).Les nouveaux textes adoptés en avril 1997 constituent les bases d’un droit économique modernisé commun aux pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de l’Union douanière des Etats de l’Afrique Centrale (UDEAC). Ils modifient en profondeur le paysage


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Les aides à la création d’entreprise

I L’Agence de la francophonie dans son programme « FFSPME » (Fonds francophone de soutien à la PME). Il finance les micro-entreprises à forte valeur ajoutée locale, des secteurs identifiés comme prioritaires (bâtiment et construction, textile, agro-alimentaire). L’agence peut aussi intervenir financièrement par l’intermédiaire du Fonds francophone de développement. www.francophonie.org I La Société financière

des affaires en prônant la libéralisation de l’activité économique, avec des garanties juridiques solides.Dans ce contexte, le statut d’entreprise individuelle n’existe plus. Mais plusieurs options restent possibles en fonction de l’activité envisagée. La société a responsabilité limité (SARL), la société anonyme (SA), la société en nom collectif (SNC), la société en commandite simple (SCS) et le groupement d’intérêt économique (GIE).

FISCALITÉ DES ENTREPRISES En matière d’impôts directs,il faut compter sur l’impôt sur les béné-

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internationale (SFI) filiale de la Banque mondiale, elle, finance des projets dans des secteurs très divers. www.ifc.org/french I L’Agence française de développement (AFD) et sa filiale Proparco. Cet organisme dispose de nombreux produits financiers couvrant l’ensemble des étapes d’un projet, du financement de l’étude préalable à celui des investissements (prêts à moyen et long terme pour les très petites entreprises). www.proparco.fr I Le Fonds européen de développement (FED) finance tout projet ou programme contribuant au développement économique, social ou culturel des pays de l’ACP (Afrique, Caraïbe et Pacifique) dans le cadre de la Convention de Lomé. Le Centre pour le développement des entreprises (CDE) est un intermédiaire. Il met en relation des entrepreneurs des pays ACP et des états membres de l’Union européenne apportant leur technologie et leur savoir-faire. Il joue également un rôle d’interface entre les entreprises partenaires et des organismes financiers susceptibles de financer des projets de développement. http://europa.eu/scadplus/leg/fr/l vb/r12102.htm

fices industriels et commerciaux et agricoles (IBIC).Pour les entreprises relevant du régime du bénéfice réel,le taux est de 35 %.Il faut y ajouter, l’impôt sur les bénéfices non commerciaux (IBNC), l’impôt minimum forfaitaire sur les professions industrielles et commerciales (IMFPIC). En matière de taxes,il en existe plusieurs : la taxe patronale et d’apprentissage (TPA) qui est due par tout employeur privé.Son taux est de 4 % des salaires bruts versés lorsqu’il s’agit de salariés nationaux et de 8 % lorsqu’il s’agit d’étrangers. La taxe spécifique des biens de mainmorte (TBM) est due par

les sociétés par actions et propriétaires d’immeubles. Il y a aussi l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM). Il s’agit d’une taxe spécifique qui frappe les dividendes,les intérêts de dépôts et de créances et autres revenus de même nature. En matière de droits de douane, le code douanier en vigueur est celui de l’UEMOA, conçu pour favoriser la libération des échanges et la promotion des exportations.Les produits importés sont soumis à quatre tarifs douaniers, alors que tous les droits et taxes à l’exportation ont été supprimés et les produits exemptés de TVA. Pour en savoir plus : Un guide « Comment s’implanter au Burkina ? » est disponible sur le site Internet www.apce.com

POUR EN SAVOIR PLUS I Siège de l’Association IZF, la Commission de l’UEMOA : 01, BP 543, Ouagadougou 01. Tél. : (226) 50 30 11 08. Fax : (226) 50 31 88 72. www.izf.net

REPERES

Pour financer la création d’une entreprise, deux solutions sont possibles, au niveau national ou international. Au Burkina, l’émergence du secteur privé à la fin des années 80 a permis la création de banques commerciales privées. On en dénombre 11, renforcées par la présence d’une dizaine d’institutions financières (la liste est disponible sur le site de la Chambre de commerce). Au niveau international, divers organismes peuvent intervenir pour financer des projets de création développement et de restructuration au Burkina. En voici quelques-uns :

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Quelques adresses • Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF) : Avenue de Lyon, 01, BP 502, Ouagadougou 01. Tél. : (226) 50 30 61 14 / 50 30 61 15. Fax : (226) 50 30 61 16. www.ccia.bf • Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF) : www.mebf-guichet.org • Mission économique de l’Ambassade de France au Burkina Faso : 01, B.P. 4382, Ouagadougou. Tél. : (226) 50 49 66 60. www.missioneco.org/Burkinafaso • La Maison de l’Afrique à Paris : 2, rue de Viarmes, 75001 Paris. Tél. : (33) 1 55 65 35 51. www.lamaisondelafrique.com • Département Afrique de la Chambre de commerce de Paris

(CCIP) : 2, rue de Viarmes, 75001 Paris. Tél. : (33) 1 55 65 36 75. www.international.ccip.fr • Le CIAN (Conseil des investisseurs français en Afrique) : 190, boulevard Haussmann, 75008 Paris. Tél. : (33) 1 45 62 55 76. www.cian.asso.fr • Africadre : 2, rue de Compiègne, 75010 Paris. Tél. : (33) 1.42.82.70.86. www.africadre.com • Cadres sans Frontières Afrique International : 76, rue d’Assas, 75006 Paris. Tel. : (33) 1 53 63 26 48. • Ubifrance, l’Agence française pour le développement international des entreprises : 10, avenue d’Iéna, 75783 Paris. Tél. : (33) 1 40 73 30 00. www.ubifrance.fr

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I Zoom sur le secteur du tourisme Avec des chiffres en hausse constante et une réelle politique promotionnelle de la part des autorités, le secteur du tourisme au Burkina a de beaux jours devant lui...

I Si les Européens fournissent le plus gros contingent de visiteurs, le Burkina attire aussi une large clientèle en provenance des pays voisins.

Le SITHO : objectif tourisme ! Naguère, les opérateurs africains avaient beaucoup de difficultés à agir directement sur les marchés touristiques émetteurs européens. Qu’à cela ne tienne ! Depuis 4 ans, le Burkina Faso a trouvé une solution. Avec le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouaga (SITHO), le pays expérimente chaque année, une nouvelle approche de promotion du secteur. L’idée

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Au Burkina il y a du sable à profusion mais pas de plage.Une chaleur torride à faire fuir la moindre antilope. Et pourtant, le pays est aujourd’hui la 4e destination touristique d’Afrique de l’Ouest. Les uns s’y rendent pour assister aux grandes manifestations culturelles (Salon de l’artisanat,FESPACO,Semaine de la culture,etc.). Les autres choisissent d’y découvrir ses villages ou d’y faire de l’humanitaire... En somme, on trouve ici l’archétype du tourisme « solidaire et militant »,tendance « sac à dos,pataugas et bonne volonté ».Une recette qui fonctionne plutôt bien. Et ce, sans beaucoup de publicité.

est de donner l’occasion aux tour-operateurs occidentaux de venir en Afrique pour tisser leurs relations commerciales et découvrir par là même, les produits que le Burkina ainsi que les pays voisins (Bénin, Togo, Niger, Ghana et Côte d’Ivoire) vont proposer à leurs clients. Un concept inédit qui a déjà attiré 4 tour-opérateurs internationaux en 2006, 8 pour l’édition 2007. Pour en savoir plus : www.sitho.bf

Résultat :depuis 1994,le tourisme connaît une croissance moyenne de 5,8 % par an.En 2006,le Burkina a accueilli entre 25 000 et 300 000 touristes qui ont généré plus de 35 milliards de F CFA de recettes. Une manne importante pour les quelque 17 000 personnes qui vivent directement ou indirectement du secteur. Et si les Européens fournissent le plus gros contingent de visiteurs, le Burkina attire aussi une large clientèle en provenance des pays voisins, grâce à sa situation géographique de carrefour sous-régional. Il faut dire que le Burkina Faso ne manque pas d’atouts : au nord, c’est la lisière du désert (dunes vives d’Oursi) ; au sud et à l’ouest, il y a la forêt, les grands fleuves et les collines ; et à l’est, les plus grandes réserves d’animaux sauvages de la région (quelque 5 000 éléphants y résideraient encore !). Le tout entrecoupé de champs, de villages et d’une capitale où l’ambiance n’a pas sa pareille.Mais « ce que nous avons de plus cher », explique Filippe Savadogo, ministre de la Culture,duTourisme et de la Communication, « ce sont les hommes et leur sens de l’accueil ». Bref, autant de potentiel qu’il y a de formes de tourisme à développer. Et c’est justement là l’intention des autorités. Conscient des opportunités d’emploi que représente le secteur comme remède à la pauvreté,

le gouvernement met les bouchées doubles et consolide peu à peu la santé du tourisme. A long terme, il s’agit d’atteindre les 500 000 visiteurs annuels en développant d’une part un tourisme d’affaires,et d’autre part un tourisme d’aventure, rural, solidaire et respectueux de l’environnement.

L’ACTION DES AUTORITÉS Plusieurs mesures ont donc été entreprises en ce sens. En 2005, l’Assemblée nationale a voté la Loi d’orientation touristique.Le texte, qui constitue le point de départ d’une politique sur 5 ans,prévoit un investissement de 6 milliards de F CFA (9 millions d’euros) dans les structures d’accueil (hôtels et campements à proximité des sites les plus fréquentés). La communication et la promotion ont également fait l’objet d’une attention particulière. En 2006, une campagne publicitaire internationale a ainsi été lancée pendant cinq semaines, sur trois chaînes de télévision – Canal Horizon,TV5 et Euronews – pour vanter la « destination à ne pas manquer ». Afin de répondre aux objectifs de professionnalisation du secteur,une section de formation au métier de guide touristique a également été ouverte à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam). Plus de 52 agences de


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voyages ont obtenu l’aval du ministère en charge du Tourisme alors que l’accès aux destinations a été amélioré. Désormais,neuf compagnies aériennes desservent le pays. Le projet d’aménagement de l’aéroport de Ouagadougou devrait encore accroître les dessertes puisqu’il ambitionne d’être un Hub pour toute l’Afrique de l’Ouest, situé à seulement une heure de vol d’une quinzaine de capitales de la région. Reste à savoir si toutes ces mesures seront suffisantes pour booster ce « tourisme à visage humain » et attirer annuellement 200 000 visiteurs supplémentaires, car en

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matière d’aménagement des sites et d’hébergement, il y a quelques lacunes. L’accès aux différents points d’attraction demeure difficile (Cascade de Banfora, etc.). Le pays ne dispose que de 200 hôtels, soit une capacité d’à peine 4 000 chambres. En dehors de la capitale,qui abrite le tiers des établissements hôteliers, et de Bobo-Dioulasso, le reste du pays est sous-équipé et pas toujours de bonne qualité. Un Fonds de développement du tourisme a été créé pour construire des campements, mais il faut encore convaincre les banques et les promoteurs.Un pari d’autant plus difficile qu’à l’heure actuelle, le tou-

risme d’affaire reste la norme avec une durée moyenne de séjour qui n’excède pas les 72 heures. Pour autant, les professionnels du secteur sont optimistes. « Le Burkina a les moyens de développer un tourisme de proximité d’envergure, car la volonté politique est réelle, explique Christophe Victorin, le directeur de l’hôtel Les Palmiers à Ouaga, mais on en est encore qu’aux balbutiements. » Pour en savoir plus Office National du Tourisme Burkinabé : www.ontb.bf Jeanne Dromatouré

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INVESTIR

I Du maraîchage à l’agro-industrie Malgré des conditions climatiques difficiles, le Burkina Faso dispose de produits maraîchers riches et variés. Un réel potentiel qui reste à développer.

I La Société burkinabé des fruits et légumes (SOBFEL) a démarré ses activités en décembre 2004 à Ouagadougou.

Haricots verts, tomates, oignons, fraises, épinards, mangues... On trouve tous ces produits au Burkina Faso. Il suffit de se balader aux abords de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ou dans les zones irriguées proches des barrages pour découvrir des milliers de petits potagers individuels et des grandes zones maraîchères.

AMELIORATION DES RENDEMENTS À L’HECTARE Depuis une dizaine d’années, la filière fruit et légumes connaît un développement constant. Elle regrouperait quelque 180 000 acteurs contre 50 000 en 1996. D’après le ministère de l’Economie et du développement, la production globale de fruits et légumes est estimée à 863 000 tonnes en 2005. Quant à la campagne 2004-2005, elle aurait dégagé 15 milliards de Francs Cfa de recettes, contre 8 milliards en 2001. De bons résultats qui sont essentiellement dû à une amélioration des rendements à l’hectare de l’ordre de 25 %, grâce, notamment, à l’aménagement de nombreux périmètres irrigués (Sourou,Bagré, Rive gauche du Nakambé). Reste que la transformation est encore assez marginale et dominée par le séchage ;la mangue étant le produit le plus transformé (90 %),suivi par la tomate et l’oi-

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gnon.La majorité des unités de production sont des entreprises de type « familial » qui évoluent surtout dans le secteur informel. Même si quelques unités locales artisanales ou semi-industrielles commercialisent des jus,confitures, sirops, principalement à base de mangue, la plupart connaissent des difficultés de fonctionnement dues en partie à des équipements insuffisants, et peu performants.

COMMERCIALISATION Et puis,il y a le problème de la commercialisation, particulièrement au niveau national. Le marché intérieur peine en raison d’un caractère très informel alors que la distribution se fait au travers des marchés locaux traditionnels où les grossistes stockent le plus souvent les produits dans des hangars inappropriés. Au niveau extérieur, 69 % des exportations s’effectuent vers les pays de l’UEMOA – Union économique et monétaire Ouest Africaine – (mangue,tomate,agrumes et oignon). Et si les exportations vers l’Union Européenne ne sont pas en reste, seules la mangue et les haricots verts sont concernés. Le durcissement des normes sanitaires de l’UE n’a rien arrangé, puisqu’une diminution importante des quantités exportées a été enregistrée ces dernières années.

UNE RELANCE PROMETTEUSE Pour autant, l’avenir s’annonce sous de meilleurs auspices.« Nous avons une capacité agro-industrielle indéniable et nous sommes en train de la consolider », précise Salif Diallo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques. Afin d’atténuer la dépendance au coton, qui représente 60 % des recettes d’exportations,les autorités ont en effet relancé l’investissement au niveau de différentes infrastructures de traitement post récolte. La Société burkinabé des fruits et légumes (SOBFEL) – détenue par des actionnaires privés et par l’Etat – a ainsi démarré ses activités en décembre 2004 à Ouagadougou. Avec le Programme de développement intégré de la vallée de Samandéni et la construction d’un important barrage hydroélectrique, quelque 21 000 hectares de terres irriguées devraient être aménagés. Quant à la construction du terminal de conditionnement fruitier à Bobo-Dioulasso et la réhabilitation des chambres froides de l’aéroport de Ouagadougou, ils devraient permettre aux exportateurs de répondre aux exigences précises sur la qualité des produits... Jeanne Dromatouré


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LE DROIT DU TRAVAIL

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ple).En moyenne,les salaires sont moins élevés qu’en France à poste égal mais ils sont proportionnels au coût de la vie, comparable à celui d’une grande ville de province française. Les salariés de moins de 21 ans ont des salaires inférieurs de 30 à 40 % à ceux qui sont plus âgés. Il existe un salaire minimum qui varie selon les contrats.

LA FISCALITÉ : TAXES ET IMPOSITION

© François CHRISTIANN - Fotolia.com

Toute personne résidant en Australie, même temporairement, doit déposer à la fin de l’année fiscale (fixée en Australie au 30 juin de

avant la fin de l’année fiscale,vous pouvez faire une déclaration anticipée.L’Australie a conclu plusieurs conventions préventives de la double imposition, notamment avec la France et la Belgique,donc vous ne devriez pas y être soumis. Les taux d’imposition sur les revenus pour l’année fiscale 2006-2007 sont les suivants (les données sont en dollars australiens) : 1/ Pour ceux qui se déclarent résidents : - 0 % (Tax-free threshold, non imposable) : de 0 $ à 6 000 $. - 15 % : de 6 001 $ à 25 000 $. - 30 % : de 25 001 $ à 75 000 $. - 40 % :de 75 001 $ à 150 000 $. - 45 % : 150 001 $ et au-delà. 2/ Pour ceux qui se déclarent nonrésidents : • De 0 a 25 000 AU$ :29 cents/dollar perçu. • De 25 001 AU$ à 75 000 AU$ : 7 250 AU$ fixe + 30 cents/dollar perçu au-delà de 25 000 AU$. • De 75 001 a 150 000 AUD : 22 250 AU$ + 40 cents/dollar perçu au-delà de 75 000 AU$. • Au-delà de 150 000 AUD : 52 250 AU$ fixe + 45 cents/dollar perçu au-delà de 150 000 AU$.

LA VIE AU TRAVAIL entre 35 et 40 heures (le plus souvent 38 heures) selon les contrats. Au-delà des ordinary hours (heures légales),les heures supplémentaires sont comptées 50 % plus chères pour les deux premières heures et 100 % pour les heures suivantes. Les congés sont variables d’un Etat à l’autre mais s’établissent généralement à 4 semaines par an, en plus des jours fériés (8 par an minimum,plus selon les Etats). Il n’y a pas d’âge légal de départ à la retraite en Australie. Du côté des salaires,il n’existe pas de grille et les rémunérations sont très variables suivant les postes et les responsabilités exercées (entre 20 AU$ et 150 AU$ de l’heure,soit entre 12,30 et 92,20 € dans les nouvelles technologies par exem-

l’année suivante) une déclaration de revenus (Tax Return) auprès de l’AustralianTaxation Office (ATO), le fisc australien.Deux options sont possibles : par Internet, (recommandé car plus simple) ou en vous rendant dans les agences ATO. En Australie,l’impôt sur le revenu est prélevé à la source. C’est votre numéro d’immatriculation fiscale (Tax File Number) qui vous a obligatoirement été attribué avant d’occuper un emploi qui détermine votre niveau de taxation. Attention ! Le montant des taxes dépend aussi de votre statut :résident ou non-résident. Etre résident fiscal en Australie suppose d’y posséder sa résidence principale ou d’y habiter plus de 6 mois par an. Si vous prévoyez de partir

D’une manière générale, les rapports hiérarchiques sont moins prononcés que chez nous : les familiarités sont d’usage à tous les niveaux et le travail s’effectue dans une atmosphère bien plus détendue.Les journées finissent plus tôt qu’en France (entre 15 h et 18h30), mais on commence aussi plus tôt (entre 6h30 et 8h30) et la pause déjeuner est courte (généralement une demi-heure, quand elle ne se fait pas devant l’écran d’ordinateur car il n’y a pas de restaurant d’entreprise). Au quotidien,la ponctualité est particulièrement de mise.Petite gaffe à éviter également, ne pas serrer la main de quelqu’un pour dire bonjour ! Ici, on ne se serre la pince qu’après avoir conclu un accord ou signé un contrat !

SUR LE WEB

REPERES

En dépit d’une forte représentation syndicale, l’emploi reste peu protégé en Australie.Comme dans les pays d’influence anglo-saxonne, la flexibilité est la règle, d’autant qu’une nouvelle loi entrée en vigueur le 27 mars 2006 a assoupli encore plus les obligations des entreprises. Le contenu des contrats de travail ressemble au nôtre (noms de l’employeur et du salarié,date d’embauche,lieu de travail,salaire,intitulé du poste,type de contrat,durée etc.).Légalement,le temps de travail hebdomadaire est fixé à 40 heures par semaine.En pratique,il varie

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I Liste officielle des emplois recherchés : www.immi.gov.au/skilled/gene ral-skilled-migration/skilledoccupations/occupations-indemand.htm

I Department of Immigration and Citizenship (DIAC) : www.immi.gov.au I Sites généralistes de recherche d’emploi : www.seek.com.au ; www.mycareer.com.au ; www.employment.byron.com.au ; www.careerone.com.au

I Site gouvernemental Australian Job Search : www.jobsearch.gov.au

I Réseau d’agences nationales pour l’emploi : www.centrelink.gov.au

I Liens vers tous les journaux d’Australie : www.nla.gov.au/npapers/

I Agences de recrutement : www.hudsonresourcingcom.au ; www.talent2.com ; www.polyglot.com.au/bwWebsi te/followon.aspx?PageID=3200

I Emplois dans la finance : www.emploi. efinancialcareers.fr ; www.derwentexec.com.au ; www.hsg.com.au ; www.accountancyoptions.com.au

I Informatique : www.ccjobs.com.au, www.jobnet.com.au

I Hôtellerie-restauration : www.pinnaclehospitality.com.au

I Recherche, CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) : www.csiro.au I Mines : www.gnomic.com.au ; www.miningemployment.com.au

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I Un pays qui attire la young generation !

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En 2006, 6 000 jeunes se sont rendus en Australie dans le cadre du Working Holiday Visa et 2 000 dans le cadre des études. Voici les différentes possibilités qui s’offrent à vous pour découvrir le pays...

LE WORKING HOLIDAY VISA Le Working Holiday Visa (WHV) ou Visa vacances-travail (VVT) est entré en vigueur le 1er janvier 2004 pour les ressortissants français. Il permet à des jeunes de 18 à 30 ans (jusqu’à la veille de leur 31 ans) de visiter l’Australie en travaillant et/ou en étudiant (4 mois maximum) et,à l’inverse, à de jeunes Australiens de venir en France. Les conditions : en dehors de l’âge, il est interdit de travailler plus de 6 mois pour le même employeur et il faut disposer de 3 000 € sur son compte en banque au moment de la demande. Bonne nouvelle : il n’y a pas de quota :le nombre de visas est donc illimité... Il est valable un an à partir de la date d’entrée sur le territoire. Son coût : 190 AU$. Depuis 2006, les demandes se font exclusivement 30

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par Internet sur le site de l’ambassade d’Australie en remplissant un formulaire.Généralement, l’obtention se fait en quelques jours mais il est arrivé qu’il faille 4 semaines pour obtenir ce visa, donc ne vous y prenez pas au dernier moment !

WHV ET EMPLOI Lancé à l’origine pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans les fermes australiennes et limité à 6 mois chez le même employeur, le WHV n’a pas été conçu pour décrocher des emplois qualifiés, plutôt des casual jobs (emplois occasionnels/petits boulots). Cependant,le système des stages ne faisant pas partie de la culture en Australie, il peut permettre de faire ses preuves pour un employeur australien avant que celui-ci ne vous parraine. Les emplois les plus faciles à

décrocher et les plus courants avec un WHV sont relatifs au fruitpicking (cueillette et ramassage des fruits et/ou des légumes). En effet,il ne nécessite ni compétences particulières ni une bonne maîtrise de la langue anglaise – seulement une bonne motivation – et les offres sont nombreuses toute l’année,mais prenez garde :c’est un travail très physique (préférez le tri ou l’emballage sur les chaînes, le packing, moins fatigant) et pas toujours rentable quand on est payé au rendement.Le salaire dépend du type de produits récoltés : les gros fruits ou légumes (pommes, poires...) sont mieux payés que les petits (fraises,petits pois),et du système de paiement : au rendement (nombre de seaux) ou à l’heure (souvent plus avantageux). Salaire moyen : comptez entre 10 et 14AU$ de l’heure, (soit entre 6 et 8,40 €). Très souvent vous pourrez loger sur place dans la ferme, dans des backpackers environnants ou dans un camping.Ceux qui ont travaillé 3 mois consécutifs dans une ferme peuvent renouveler une fois leur WHV, sous certaines conditions (des restrictions existent sur les régions). Les régions du sud-est du pays sont très prisées pour cette activité mais parfois saturées, surtout l’été.Pour postuler,plusieurs moyens :les backpackers (auberges de jeunesse), qui ont souvent des missions à proposer,les revues gratuites type Backpackers et les sites Internet spécialisés. Si vous décidez de vous installer quelques temps en ville,le fruitpicking ne sera pas toujours accessible, mais vous pourrez tenter


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à trouver d’emploi ou que vous n’entrez pas dans les critères du WHV,il vous reste le volontariat. Le WOOFING (Willing Worker On Organic Farms), où vous êtes logé-nourri en travaillant dans des fermes bio est très répandu.

WHV ET FISCALITÉ Fiscalement, les possesseurs du Working Holiday Visa sont généralement considérés comme nonrésident fiscal,mais pour vous en assurer et savoir si vous êtes résident ou non-résident, vous pouvez faire le test officiel : « Are you a resident ? » sur le site Internet de l’ATO (Australian Taxation Office). Pour les non-résidents, les taxes sont plus élevées et s’élèvent généralement à 29 %. Pour les résidents, à 15 %. Mais les nonrésidents peuvent,sous certaines conditions,récupérer leur argent (Tax Refund) à la fin de leur séjour en allant sur des sites spécialisés qui se chargeront des démarches moyennant un pourcentage sur les taxes récupérées. Vous devez déclarer vos revenus à la fin de l’année fiscale, soit le 30 juin de l’année suivante. Attention ! Lorsque vous débutez un travail, si vous ne donnez pas votre TFN (Tax File Num-

Renaud, 29 ans, est parti 6 mois en Australie avec un Working Holiday Visa. « J’ai d’abord atterri dans une auberge de jeunesse à Sydney. Au bout de trois jours, j’avais déjà trouvé, par bouche-à-oreille, une colocation dans une maison et un travail en faisant du porte-à-porte avec mes CV en anglais. J’ai travaillé pendant un mois chez Sumo Salad, une chaîne de restauration axée sur la diététique où j’étais payé 14 AU$/heure, un mois comme serveur dans un restaurant italien, et pour finir, un mois dans la construction de cours de tennis ! Ensuite, je suis parti visiter le pays avec un van et j’ai fait un peu de fruit-picking au nord de Melbourne, dans le Victoria, où j’étais chargé de ramasser du raisin de table, une expérience vraiment éprouvante physiquement. J’ai particulièrement apprécié la gentillesse des Australiens, ouverts et disponibles et la variété des paysages. Souvent, on résume l’Australie aux kangourous, aux requins et au surf, alors qu’il y a plein de choses différentes !... »

ber) ou numéro fiscal à votre employeur sous 28 jours, votre taux d’imposition prélevé sur votre salaire grimpera à 47 % !

LES SÉJOURS LINGUISTIQUES En France, la plupart des organismes spécialisés sur les études en Australie proposent différentes formules de séjours linguistiques dans les universités ou dans des écoles privées : Languages and Travel, Francaustralia Education... En Australie, l’institut de langues de l’université de Nouvelle-Galles du Sud est le premier centre de langues et l’un des plus prestigieux ;parmi les écoles privées, Phoenix English Language Academy, ACE (Australian College of English), South Australia Adelaide Language Centre (à Adélaïde) ou le Magill English Language Centre sont réputés. Comptez en moyenne autour de 280 AU$/semaine. Le CIDJ (Centre d’information et de documentation jeunesse) édite une brochure sur les séjours linguistiques en Australie.

PARTIR AU PAIR Vous avez envie de vivre au sein d’une famille australienne pour perfectionner votre anglais et découvrir une autre culture ? Vous souhaitez travailler auprès d’enfants ? Travailler au pair peut être une bonne solution.Il n’existe pas de visa spécifique. Le visa étudiant est recommandé.Vous partagerez votre temps entre cours d’anglais (à mi-temps ou à plein temps) et les tâches relatives à la famille. Vous pouvez être rémunéré entre 120 et 250 AU$ par semaine (soit entre 74 et 153 €) en plus du logement. Des sites Internet australiens vous mettent en contact avec des familles d’accueil.Vous pouvez également faire appel en France à des organismes spécialisés dont vous pourrez trouver la liste sur la fiche « Au pair à l’étranger » du CIDJ.

REPERES

votre chance dans les bars, restos,boulangeries,boutiques (surf, vêtements....) pour des jobs de serveurs,cuisiniers,livreurs,caissiers, téléprospecteurs, distributeurs de liflets (prospectus)...Les jobs où le contact avec la clientèle est important nécessitent tout de même une maîtrise minimale de la langue.Attention néanmoins, dans les grandes villes (particulièrement Sydney) et en été,vous serez en concurrence avec de nombreux backpackers et les Australiens pour ce genre de petits boulots. Si vous avez un peu d’expérience, vous pourrez aussi décrocher des jobs dans le secrétariat, l’accueil ou les services éducatifs (crèches, centres de vacances...) par exemple en vous inscrivant dans des agences spécialisées. Les petits boulots sont le plus souvent rémunérés à la semaine,plus rarement à la journée. Les immigrants,étudiants et jeunes possédant le WHV sont le plus souvent payés au taux minimum de 10 à 20 AU$ de l’heure cash ou 15 AU$ s’ils sont déclarés. Les samedis,dimanches et jours fériés sont beaucoup mieux rémunérés que les autres jours de travail, surtout à Noël : pensez-y ! Si vraiment vous n’arrivez pas

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SUR LE WEB I Ambassade d’Australie en France : www.france.embassy.gov.au

I Australian Taxation Office : www.ato.gov.au I Récupération de taxes : www.taxback.com

Fruit-picking I www.jobsearch.gov .au/harvesttrail

I www.fruitpickingaustralia .com

I Northern Victoria Fruitgrower’s Asssociation : www.nvfa.com

I Dans le Queensland : www.fruitpicking.tripod.com

I WWOOFING : www.wwoof.com.au

Autres casual jobs I www.gumtree.com.au I www.austraveljobs.com Les séjours linguistiques I Languages and Travel : www.langtra.com

I Francaustralia Education : www.francaustralia.com

I CIDJ : www.cidj.asso.fr Partir au pair I www.aupairaustralia. com.au

I www.findanannyonline. com.au

I www.familymatch.com.au I www.nanniesandhelpers. com.au

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I Des conditions privilégiées !

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En 2006, pas moins de 2 000 Français se sont rendus en Australie pour étudier. Des chiffres en constante augmentation. Voici ce qu’il faut savoir avant de vous inscrire...

I L’Australie est en tête des pays de l’OCDE en terme de part de PNB alloué à l’Education supérieure, notamment pour la promotion des étudiants étrangers.

L’Australie accueille chaque année un nombre grandissant d’étudiants étrangers. Ils étaient 375 000 en 2005, soit 10 fois plus qu’en 1985,faisant de l’Australie la 5e destination d’études pour les étudiants internationaux. Si la majorité de ces étudiants est asiatique,les Français sont de plus en plus attirés : l’impact du Visa vacances-travail, les avantages à étudier en Australie (le coût des études – moins élevé qu’aux EtatsUnis par exemple –, le mode de vie,le climat,les conditions d’études...), la qualité des programmes et la mise en œuvre en quelques années d’un système très efficace de promotion de son enseignement supérieur à l’étranger,expliquent pour une large partie cet engouement.

LE SYSTÈME D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR Le système d’enseignement supérieur australien ne comporte que 32

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deux filières post-baccalauréat : les collèges et les TAFE (établissements publics d’enseignement technique et professionnel), pour les formations courtes et techniques, et les universités, les formations les plus demandées par les étudiants étrangers. Comme dans le système britannique, le système universitaire comprend 2 cycles : le cycle Undergraduate, qui délivre le Bachelor Degree (3 ans) et le Bachelor Degree of Honor, et le cycle Postgraduate,qui délivre le Graduate Certificate ou Diploma (1 ou 2 ans),le Master Degree (1 ou 2 ans) et le Doctoral Degree ou PhD, Doctor of Philosophy.

LES UNIVERSITÉS Les universités australiennes offrent des programmes de qualité,certains reconnus internationalement.Le classement de Shangai 2006,élaboré par l’université Jiao Tong, classe deux universités australiennes dans les 100 pre-

mières mondiales :l’ANU à Canberra (54e) et l’université de Melbourne (78e) ! Les campus universitaires sont généralement vastes et accueillants, arborant espaces verts et infrastructures d’avant-garde. Les cours se font en petits groupes (15-20 étudiants),les professeurs sont disponibles, les activités extérieures (le sport est obligatoire !) valorisées.Il faut dire que l’Australie est en tête des pays de l’OCDE en terme de part de PNB alloué à l’Education supérieure, notamment pour la promotion des étudiants étrangers.L’année scolaire s’organise selon le calendrier de l’hémisphère Sud et est divisée en deux semestres (de fin février à fin juin et de mi-juillet à fin novembre), avec la possibilité pour les étudiants de commencer le cursus soit par l’un soit par l’autre. Les cours de Business Administration ont toujours la cote, surtout auprès des étudiants asiatiques, mais ils coûtent chers. Ils s’adressent à un public privilégié et plus âgé que pour les autres diplômes. Les étudiants français se tournent plutôt vers d’autres diplômes (sciences,droit, communication,journalisme,commerce, engineering...). Sur les 38 universités publiques et les 2 universités privées (Bond University et University of Notre-Dame) que compte le pays, huit d’entreelles sont particulièrement réputées (également les plus chères et les plus difficiles d’accès !) :



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Etudier en australie

© Véronique Martinet

• University of Sydney : fondée en 1850,c’est la plus ancienne et la plus grande université australienne, avec 47 000 étudiants (dont 9 000 étudiants internationaux) répartis sur sept campus. Avec plus de 430 diplômes répartis dans 18 facultés, c’est l’université qui propose le plus grand nombre de diplômes et d’options. Les disciplines enseignées vont de la comptabilité à l’agriculture,en passant par les sciences, le commerce, l’art ou le droit. • University of New South Wales (UNSW) : c’est l’autre université phare de Sydney. Le campus principal est celui de Kensington,au centre de la ville,mais elle compte 10 facultés (sciences

University of New South Wales (UNSW), à Sydney

sociales,médecine,management, arts...), 40 000 étudiants, dont plus de 9 000 étudiants internationaux, et bénéficie de nombreux services et équipements sportifs. • University of Melbourne : le campus principal de Melbourne, Victoria,se situe dans le quartier de Carlton,au nord de Melbourne, à cinq minutes du centre ville. C’est l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses universités d’Australie. L’université compte plus de 40 000 étudiants,dont un quart d’étudiants internationaux. Elle est divisée en plusieurs facultés : architecture, arts, économie et commerce,éducation,engineering, droit, agriculture, médecine et sciences médicales, musique, science. Elle propose également des formations doubles Bachelors plutôt originales (contruction/commerce ;agriculture/commerce...). • Monash University : créée en 1958, l’université Monash est devenue, au fil du temps, un établissement diversifié et dynamique englobant six campus situés à Melbourne. Depuis la fin des années 90, l’université Monash s’est engagée à poursuivre une politique de qualité dans les domaines de la recherche internationale, tout particulièrement dans la recherche scientifique de pointe.Cette orientation se traduit par l’implantation de sites universitaires hors des frontières

de l’Australie (en Malaisie, en Afrique du Sud, à Londres et à Prato en Italie), avec la possibilité de passerelles entre les universités.Les étudiants étrangers, issus de plus de 100 pays différents, constituent 30,6 % de la population estudiantine de l’université sur un ensemble de 55 726 étudiants. • University of Queensland : c’est la plus grande et la plus ancienne université de l’Etat de Queensland. Etablie en 1909, elle possède aujourd’hui trois campus principaux,sur lesquels se répartissent plus de 37 000 étudiants dont plus de 6 000 étudiants internationaux. Le campus principal est basé à St.Lucia,en plein centre ville de Brisbane.L’université prépare à plus de 380 diplômes, dont les plus prestigieux concernent les arts, les affaires, l’engineering, les études médicales, les sciences de la mer, le droit, les sciences sociales. • Adelaide University : créée en 1874,elle a d’abord fondé sa réputation sur les sciences et la médecine tout particulièrement (avec trois prix Nobel, en 1915, 1945 et 2005).Aujourd’hui,elle enseigne de multiples disciplines : la médecine et les sciences,mais également l’agriculture, le business, le droit, l’engineering, les mathématiques,l’informatique,l’architecture, les sciences humaines et sociales, la musique et l’enseignement.Elle accueille plus de

Caroline Ripoll est responsable des études supérieures à Languages & Travel (Langtra), organisme d’études français spécialisé sur l’Australie et partenaire en France de la société IDP (International Development Project) créée et financée notamment par les universités publiques australiennes. « Ceux qui sont partis par le biais du Visa vacances-travail en Australie ont donné envie aux étudiants d’aller en Australie. D’une façon générale, ce sont les universités situées à Sydney (Macquarie et UTS, la University of Technology of Sydney) et à Perth qui sont les plus prisées par les Français. Au niveau des filières, le commerce, la communication et l’ingénierie sont majoritaires, mais globalement, toutes les filières sont représentées surtout au niveau du master. Les avantages à aller étudier là-bas sont nombreux : travail en petit groupe, professeurs très accessibles et disponibles, esprit critique très développé, services Internet... Tout est fait pour amener l’étudiant vers le haut. Nous avons même eu des cas où certains jeunes étaient en échec scolaire et qui sont revenus après avoir validé leur diplôme car ils se sentaient valorisés et aidés. »

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Etudier en australie REPERES

SUR LE WEB I Ambassade d’Australie en France : www.france.embassy.gov.au

I DIAC (Department of Immigration and Citizenship) : www.immi.gov.au/students/ind ex.htm (visa étudiant)

I Programmes, modalités d’inscription, conditions d’accueil dans les universités : www.australianuniversities.com

I Studyrama : www.studyrama.com

I Ministère australien de l’Education : www.study-in-australia.org et www.dest.gov.au

I Le site gouvernemental pour les études supérieures : www.goingtouni.gov.au

Programmes d’échanges et bourses I Egide : www.egide.asso.fr/ fr/programmes/pai/appels/fast .jhtml

I Endeavour : www.endeavour.dest.gov.au/d efault.htm

I Gouvernement australien pour l’Education : www.dest.gov.au

Organismes spécialisés sur l’Australie I ASAP : www.asap.com I Australie mag : www.australiemag.com

I Francausatralia Education : www.francaustralia.com

I Languages and Travel-IDP : www.langtra.com et www.idp.com/fr

Tests d’anglais I TOEFL (Test of English as a Foreign Language) : www.toefl.org

I IELTS (International English Language Testing System) : www.ielts.org

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19 000 étudiants dont environ 4 500 étudiants internationaux venus de 90 pays. • Australian National University (ANU) : établie en 1946 dans la capitale du pays,elle est considérée comme une des meilleures universités de tout l’hémisphère méridional,notamment au niveau de la recherche dans le domaine des études politiques et stratégiques.Elle est également renommée en tant que centre de perfectionnement professionnel pour les diplomates et les fonctionnaires gouvernementaux d’une façon générale. • University of Western Australia (UWA) : c’est la première université de l’Etat.Etablie en 1911 à Perth sur trois facultés (arts, ingénierie et sciences), l’université comprend aujourd’hui neuf facultés et 17 000 étudiants. Le choix de la spécialité importe parfois plus que celui de l’université.Par exemple,la Macquarie University (qui ne fait pourtant pas partie du « groupe des 8 » mais qui se classe tout de même 82e dans le classement du Times),n’a pas son pareil pour le business et le management.C’est aussi l’une des plus prisées par les étudiants français.

MODALITÉS D’INSCRIPTION Renseignez-vous sur les accords entre votre université et les universités australiennes.Vous pouvez également passer par des organismes spécialisés qui se chargeront de vous orienter (IDP-Languages and Travel, Francaustralia Education, Australie Mag...). • Le Student Visa ou visa étudiant : il est obligatoire pour tous ceux qui souhaitent étudier à plein temps en Australie plus de 90 jours, quel que soit le type d’études.Pour obtenir ce visa,les candidats doivent être inscrits dans un établissement australien, avoir payé l’inscription et avoir un budget minimum. En outre, ce visa vous offre la possibilité de

travailler (attention ! pas plus de 20 heures par semaine sauf pendant les vacances où vous aurez droit à 40 heures) aussi longtemps que durent vos études.Un ou deux mois supplémentaires peuvent vous être accordés pour visiter le pays ou travailler. Il vous en coûtera 430 AU$ + 60 AU$ si vous souhaitez travailler. • Equivalences et diplômes requis pour entrer à l’université : généralement,il est nécessaire d’avoir le baccalauréat pour entrer dans une université australienne. Cependant,il existe des programmes préparatoires appelés Foundation Studies d’une durée d’un an en général et qui coûtent entre 9 000 et 14 000 AU$. Concernant les autres diplômes,il existe un Memorandum of Understanding entre la France et l’Australie, ce qui signifie que toutes les qualifications académiques sont généralement reconnues réciproquement. • Présenter un examen d’anglais : il vous sera systématiquement demandé de joindre à votre dossier d’inscription les résultats d’un test ou d’un examen d’anglais,les deux plus fréquents étant le TOEFL (Test of English as a Foreign Language) et l’IELTS (International English Language Testing System). Des écoles et des centres de langues proposent, en France ou sur place,différents programmes qui vous préparent au besoin aux études universitaires ou professionnelles et aux examens d’anglais.

LES PROGRAMMES D’ÉCHANGES ET LES BOURSES En dehors des programmes d’échanges (Study Abroad Program) très spécifiques comme le Programme FAST (Programme franco-australien pour la science et la technologie), il n’existe pas de programmes d’échanges internationaux entre la France et l’Australie.En revanche,il existe des accords entre uni-

versités françaises et australiennes, renseignez-vous. Concernant les bourses,il est rare que les universités ou le gouvernement australien en proposent avant le 3e cycle.En France,vous pouvez toujours demander aux Conseils régionaux ou généraux qui, selon certains critères (âge, revenus, projet...), en accordent pour des destinations un peu exotiques notamment. Les bourses les plus courantes accordées à nos étudiants sont l’Australia-Europe Scholarship qui concerne les chercheurs de moins de 35 ans ou l’Overseas Postgraduate Research Scholarship (OPRS) pour lequel il faut s’adresser directement à l’université concernée et qui finance des PhD dans le domaine scientifique. Le Programme Endeavour rassemble toutes les bourses d’Etat internationales offertes par le ministère de l’Education australien et prévoit d’allouer plus de 9 000 bourses au mérite en 5 ans d’ici à 2011.

LE COÛT DES ÉTUDES Pour les étudiants internationaux, le coût des études en Australie est élevé comparativement à nos standards européens (le fait que la quasi-totalité des universités australiennes soient publiques ne change rien aux tarifs) mais malgré tout compétitif par rapport à d’autres pays anglo-saxons comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni.Le coût moyen des études dans une université australienne varie entre 40 000 AU$ et 70 000 AU$,soit entre 24 000 et 100 000 € pour toute la durée des études. Néanmoins,le coût peut varier en fonction du type d’études, de la réputation de l’université, du niveau d’étude et de la filière (Par exemple : une année Undergraduate en lettres coûte 6 000 € alors qu’en droit elle coûte 15 000 € !). Pascaline Roi



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I L’eldorado des investisseurs étrangers

I La France, qui a vu son stock d’IDE vers l’Australie augmenter de 31,4 % entre 2005 et 2006, est devenue la sixième nation d’investisseurs en Australie.

L’investissement direct étranger (IDE) est aujourd’hui un des principaux moteurs de l’économie australienne. Au total, l’IDE en stock s’élevait en 2004 à plus de 41 % du PIB australien,faisant de l’Australie la sixième destination mondiale des IDE, derrière les EtatsUnis, le Royaume-Uni, la Chine et le Luxembourg. Jusque dans les années 90,les échanges franco-australiens furent assez lents et limités. Depuis,les exportations de la France ont doublé entre 1999 et 2005, et on compte aujourd’hui 300 filiales d’entreprises françaises en Australie (Accor,Total,Veolia,AXA...), employant environ 85 000 salariés australiens. La France, qui a vu son stock d’IDE vers l’Australie augmenter de 31,4 % entre 2005 et 2006, est devenue la sixième nation d’investisseurs en Australie avec un montant total d’investissements de 13,3 milliards d’euros.

Barbara Delevoy est directrice d’Accent Migration Australia, une société de conseil en immigration qu’elle a créée. Entretien. Vivre à l’étranger : Pourquoi avoir monté une entreprise en Australie ? Barbara Delevoy : L’idée est venue de l’identification d’un besoin sur le marché et d’un désir d’assister mes compatriotes à réaliser ce que j’avais réussi à obtenir. VAE : Comment avez-vous procédé ? B.D. : J’ai démarré en tant que sole trader, le statut le plus simple pour une petite société. Les démarches de création sont très faciles. Lors de mon expansion, avec l’aide de mon comptable la société est devenue

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Les derniers chiffres publiés par le Bureau australien des statistiques en 2007 montrent une capacité croissante de l’Australie à être une destination attractive pour les investissements. La France, notamment, est devenue la sixième nation d’investisseurs en Australie.

POURQUOI INVESTIR EN AUSTRALIE L’Australie bénéficie d’atouts considérables : stabilité économique et politique ; taux de croissance de 3,6 % en 2006 ;taux de chômage de 5,1 % ; main-d’œuvre multilingue,qualifiée et bon marché (les

salaires sont plus bas que dans d’autres grands pays financiers) ;position géographique stratégique aux portes des marchés asiatiques ;secteur financier très dynamique et très performant, qui génère à lui seul 11 % du PIB total ; coûts d’emplacement professionnel bon mar-

Pty Ltd, un format plus flexible pour l’emploi de salariés. VAE : Quelles sont les principales difficultés ? B.D. : Une personne désirant monter une entreprise en Australie doit soit déjà détenir un visa de résidence permanente, soit postuler pour un visa d’affaires pour gestionnaire de société, réservé aux personnes d’affaires chevronnées ayant déjà une expérience de gestion de société dans leur pays d’origine. VAE : Quels conseils donneriez-vous aux Français qui souhaitent créer une entreprise en Australie ? B.D. : Bien évaluer et rechercher son projet et sa fiabilité ; s’assurer du soutien de professionnels avisés (comptables, bookkeepers, avocats, agents immobiliers, etc.).


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DANS QUELS SECTEURS INVESTIR ?

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(FIRB). En général la propriété doit être neuve.De réputation,l’Etat du Queensland est l’Etat qui facilite le plus l’achat d’une propriété. • Les mines :d’après l’OCDE,l’activité minière connaît une envolée jamais atteinte depuis 30 ans.L’investissement des entreprises,en particulier dans les industries extractives et les infrastructures qui s’y rattachent, s’accroît à un rythme supérieur à 10 %.

CRÉER SON ENTREPRISE Le système australien est caractérisé par sa rapidité et sa facilité en termes de procédures d’enregistrement et de création des sociétés. Pour créer une PTY LTD par exemple (l’équivalent de nos SARL), la forme la plus répandue en Australie, il suffit de remplir un formulaire auprès de l’ASIC (Australian Securities and Investments Commission) et de payer 800 AU$. L’imposition des entreprises (30 % pour les sociétés) est équivalente à celle des entreprises françaises ; malgré la couverture sociale, il y a moins de cotisations (17 à 48 %) et le prélèvement de l’impôt sur le revenu se fait à la source.La taxe nationale auprès de l’ATO (via le Tax File Number) et la taxe fédérale (dépend des Etats) sont les principales taxes quand on crée une entreprise. Les principales entités juridiques sont : sole proprietor (entreprise individuelle), partnership (société en nom collectif), PTY LTD ou public limited company (SARL) et LTD (SA), branch (succursale), joint venture (co-entreprise) et trust, utilisée surtout dans certains montages financiers (fonds de pension, gestion patrimoniale privée...).Une fois votre entreprise montée, vous pouvez protéger le nom ou la marque à la propriété intellectuelle auprès d’IP Australia.Par ailleurs, pour acquérir une société quand on est étranger,les projets doivent remporter l’approbation du FIRB (Foreign Investment Review

Board), organisme dépendant du ministère du Trésor. En dehors des secteurs sensibles (médias, mines, banques, immobilier...), le régime des investissements étrangers reste assez libéral et presque toutes les propositions sont autorisées.

OÙ SE RENSEIGNER ? • L’Australian Trade Commission (Austrade) : c’est l’organisme de promotion des exportations du Gouvernement Fédéral Australien. • Invest Australia : Invest Australia,qui dépend du ministère australien de l’Industrie, du Tourisme et des Ressources, est l’organisme national australien responsable des investissements étrangers en Australie.Elle a été créée en 1997 dans le but de promouvoir ces investissements étrangers. Invest Australia France intervient en France, en Belgique et au Luxembourg. Les Missions économiques de Sydney et de Canberra (représentées en France par Ubifrance), qui publient le guide « S’implanter en Australie » et les Chambres de commerce françaises basées à Sydney,Melbourne et Brisbane peuvent également vous aider.Par ailleurs, les entreprises australiennes et françaises peuvent échanger des informations et leurs expériences au sein d’associations telles que l’Australian Business in Europe (ABIE).

SUR LE WEB

REPERES

• La recherche et développement : l’Australie est un des pays qui dépensent le plus en la matière. Le gouvernement,les universités et les groupes informatiques internationaux (Sun, Microsoft, IBM...) collaborent étroitement par le biais de programmes de développement innovants. Alcatel, par exemple, qui dispose d’un centre de R&D sur place,a investi le créneau de la logistique pour optimiser la gestion des flux de transport (ITS). • Les télécommunications et les technologies de l’information et de la communication (TIC) : étant donné les distances et la faible densité de la population, beaucoup de travaux ont été lancés sur le segment des réseaux et de la communication sans fil,y compris satellites, et dans les logiciels liés à la formation à distance (e-learning) ou de la santé. • Le secteur bancaire : dans les vingt dernières années, le secteur bancaire et financier a connu une croissance de 4,9 % par an alors que l’économie australienne progressait de 3,6 % par an. De fait, l’Australie est désormais le quatrième marché mondial pour les fonds sous gestion, ce qui est peu connu du grand public. • Le marché de l’immobilier : en Australie,près de 70 % de la population est propriétaire ! Le marché est très dynamique et a connu depuis l’an 2000 des hausses spectaculaires,surtout à Sydney,à Melbourne, et depuis 2 ans, à Perth. Cependant, pour pouvoir acheter une propriété, un résident étranger doit obtenir l’autorisation de la Foreign Investment Review Board

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chés (66 % meilleur marché à Sydney qu’à Londres) ;réglementation souple et libérale depuis quelques années (réduction des barrières tarifaires notamment) ; démarches administratives rapides pour créer une entreprise...

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I Australian Securities and Investments Commission (ASIC) : www.asic.gov.au

I Austrade (Australian Trade Commission) : www.austrade.gov.au

I Invest Australia : www.investaustralia.gov.au

I Missions économiques en Australie : www.missioneco.org/australie

I Ubifrance : www.ubifrance.fr

I Chambre de commerce et d’industrie francoaustralienne (FACCI) : http://www.uccife.org/austral ie/votreccife/roles_missions/in dex.htm

I ABIE (Australian Business in Europe) : www.abie-france.net

I IP Australia : www.ipaustralia.gov.au

I Foreign Investment Review Board (FIRB) : www.firb.gov.au

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Nouvelle-Zelande I L’éveil économique du pays du long nuage blanc... Comparée à l’Australie, la Nouvelle-Zélande est un petit pays. Pourtant, moins saturée que son voisin, elle est passée en quelques années d’une économie des plus protégées à une économie ouverte et compétitive en affichant aujourd’hui le taux de chômage le plus faible de l’OCDE.

IAmbassade de NouvelleZélande en France : www.ambafrance-nz.org

INew Zealand Immigration Service (NZIS) : www.immigration.govt.nz

INew Zealand Qualifications Authority (NZQA) : www.nzqa.govt.nz IMission économique :

© Speedfighter ...Fotolia.com

REPERES

SUR LE WEB

www.missioneco.org/nouvelleze lande

INew Zealand Trade and Enterprise : www.nzte.govt.nz INew Zealand Venture Investment Fund : www.nzvif.co.nz

IAutres sites utiles : www.companies.govt.nz ; www.business.govt.nz/ ; www.businessnz.org.nz

ISite généraliste pour les Backpackers et les titulaires du WHV : www.backpackerboard.co.nz

ISite à connaître : www.trademe.co.nz

Intégration IFIAFE : www.fiafe.org IAuckland Accueil : www.aucklandaccueil.org.nz

IAlliances françaises : www.ambafrance-nz.org

Fiscalité IInland Revenue : www.ird.govt.nz

IConvention avec la France : www2.impots.gouv.fr/conventi ons_fiscales/austra76.htm

IConvention avec la Belgique : www.fisconet.fgov.be

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Auckland

Des performances économiques ajoutées à un mode de vie particulièrement agréable font donc de la Nouvelle-Zélande une destination de plus en plus prisée pour étudier,travailler ou simplement vivre...

CHOISIR ET OBTENIR SON VISA Pour les ressortissants français (mais également belges,canadiens ou suisses) qui souhaitent rester dans le pays plus de 3 mois, un visa est indispensable. Le service néo-zélandais de l’immigration, le NZIS, a ouvert un bureau à l’ambassade de Nouvelle-Zélande à Paris que vous pouvez contacter directement par téléphone. • Le Working Holiday Visa (WHV) ou Visa vacances-travail (VVT) : Depuis le 2 juin 1999, les ressortissants français (mais également belges et canadiens) âgés de 18 à 30 ans (jusqu’à la veille de vos 31 ans) peuvent partir 12 mois

en Nouvelle-Zélande pour découvrir le pays tout en travaillant (des petits jobs généralement). A la différence de l’Australie, la durée consécutive d’un emploi chez le même employeur n’est pas limitée. Ce visa vous permet également d’étudier pendant 3 mois maximum. Vous pouvez l’utiliser jusqu’à un an après son obtention.Pour l’obtenir, vous devez vous rendre à l’ambassade de Nouvelle-Zélande à Paris pour déposer votre dossier ou l’envoyer par la poste, moyennant la somme de 65 euros. Par ailleurs, vous devez disposer de 4 200 dollars néo-zélandais (ZD$),soit environ 2 100 euros sur votre compte en banque au moment de la demande.Délai d’obtention :entre 15 jours et 1 mois. • Le WorkVisa : il est valable 3 ans maximum.Deux critères principaux sont pris en compte : la situation actuelle du marché et de l’emploi local, et la preuve que l’emploi ne

peut être satisfait par un Néo-Zélandais.Vous avez vos chances si votre secteur d’activités entre dans la liste des emplois prioritaires diffusés par le gouvernement (voir notre rubrique travail).Il coûte 120 €.Un formulaire est disponible en ligne sur le site de l’immigration néo-zélandaise.Une fois obtenu,vous devrez demander un permis de travail (Work Permit) sur place. • Le visa étudiant : les Français qui veulent étudier pendant plus de 3 mois doivent demander un Student Visa.Pour l’obtenir,il faut remplir un dossier de candidature après avoir reçu la confirmation de votre inscription et réglé les frais de scolarité.Coût :entre 100 et 160 ZD$ (soit environ 42 à 67 €). Les étudiants inscrits à plein temps à un cours de troisième cycle ont le droit de travailler jusqu’à 15 heures par semaine. • Les visas de résidence : la politique d’immigration en Nouvelle-


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nouvelle -

REPERES

La Nouvelle-Zélande • Capitale : Wellington • Superficie : 270 530 km2 • Population : 4 millions d’habitants (dont 74,5 % d’Européens et 9,7 % de Maoris) • Densité absolue : 15 habitants/km2 • Population urbaine : 85,93 % • Territoire : 2 territoires (Ile du Nord et Ile du Sud) • Villes principales : Auckland (1 159 400 hab.), Hamilton (171 000 hab.) dans l’Ile du Nord ; Christchurch (342 000 hab.) et Dunedin (110 000 hab.) dans l’Ile du Sud • Langue officielle : anglais • Régime : monarchie constitutionnelle avec un régime parlementaire. Le pays appartient au Commonwealth ; la reine d’Angleterre est représentée par un gouverneur général nommé sur avis du Premier ministre, qui est Helen Clark depuis 2001 • Religions : anglicans (24 %) ; catholiques (15 %) ; autres chrétiens (28 %) • Monnaie : dollar néo-zélandais ($NZ, ou NZD) ; 1 $NZ = 0,47929 € • Croissance (2005) : (en volume du PIB) 2,2 % en 2005, 1,7 % en 2006 • Taux de chômage : 3,7 % • Communauté française : 7 714 Français. La majeure partie de la communauté française (50 %) est établie dans l’agglomération d’Auckland, capitale économique du pays, suivie de Wellington et sa région

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TROUVER UN LOGEMENT

Zélande repose sur un système de points,que l’on accumule selon des critères d’âge,de maîtrise de la langue anglaise,de qualifications,d’expérience professionnelle, de situation familiale,de moyens financiers... Vous pouvez postuler sous différentes catégories (migrants qualifiés, investisseurs, regroupement familial...). Normalement, un visa de résidence est valable un an, et il est à entrée unique.Pour rester dans le pays de manière illimitée, vous devez obtenir un permis de résidence à votre arrivée.En dehors du Business Category,dont le coût est de 2 500 NZ$,tous les autres visas permanents s’élèvent à 500 NZ$.

LE SYSTEME DE SANTÉ Le système de sécurité sociale pour les Néo-Zélandais, le National Healthcare System,est financé par les impôts. Seuls les résidents néo-zélandais et les titulaires d’un visa de 2 ans ou plus ont accès à ce système : soins gratuits dans les hôpitaux publics, médicaments et consultations subventionnés par l’Etat... En outre,un grand nombre de NéoZélandais préfèrent prendre une assurance de santé privée car il faut souvent des mois d’attente pour être pris en charge...Dans la plupart des cas,vous n’aurez droit qu’au dispositif ACC (gratuité des soins en cas d’accident). Ainsi, il est fortement conseillé de souscrire à une bonne couverture santé avant de partir (Unicare, Southern Cross, Frogs,Globe Partner,CFE...),couverture qui pourra en outre vous être demandée avant d’entrer sur le territoire ! Les étudiants peuvent acheter une police d’assurance par l’entremise de leur université d’accueil. Les coûts varient entre 200 et 500 NZ$ pour une police de 12 mois.

En Nouvelle-Zélande, le logement est généralement un peu moins cher qu’en France à surface égale, mais reste cher comparé au niveau des salaires. Plusieurs solutions s’offrent à vous,selon vos activités et la durée de votre séjour :les auberges de jeunesse ou backpackers (du réseau Hostelling International par exemple) ; les résidences étudiantes (attention aux logements universitaires, appelés ici halls of residence ou student hostels : ils sont très chers – autour de 200 NZ$/ semaine – et la qualité n’y est pas toujours ! Préférez la colocation (le flatting),qui vous coûtera environ 120 NZ$ (70 €) par semaine sans les charges.Consultez les petites annonces de la presse locale (rubrique « Headings share accomodations » ou « Flat to let ») et les panneaux des universités. Les homestay ou private board (chez l’habitant), souvent dans des maisons en banlieue, peuvent être une solution intéressante pour améliorer votre anglais et vous intégrer. Comptez environ 180 NZ$ (100 €) par semaine. Enfin,vous pouvez louer un appartement via les agences immobilières répertoriées dans les pages jaunes sous la rubrique « Real Estate Agent » ou en consultant les annonces dans les journaux (rubrique « Property » généralement).

S’INTÉGRER AU PAYS DES MOUTONS Les Néo-Zélandais sont particulièrement réputés pour être accueillants,authentiques et vraiment gentils. Par ailleurs, le pays offre de multiples activités,sportives notamment, dans une nature brute et enchanteresse. Cependant, même si les expériences sont toutes différentes, il n’est pas toujours évident de s’intégrer dans le pays :climat (le vent notamment !), isolement, urbanisme (certains

Français regrettent l’absence de réel centre ville à Auckland)...Pour atténuer vos moments de « blues » et retrouver un peu de France,vous pouvez vous mettre en contact avec des associations françaises,comme les Alliances françaises (Auckland, Wellington, Christchurch, Hamilton et Dunedin),qui proposent des activités variées, et l’association Auckland Accueil appartenant à la FIAFE (Fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger).

FISCALITÉ : IMPÔTS ET TAXES En Nouvelle-Zélande, l’impôt sur le revenu est prélevé à la source. Toute personne résidant en Nouvelle-Zélande (c’est-à-dire qui possède un lieu de résidence permanent en Nouvelle-Zélande ou séjournant plus de 183 jours par an) est dans l’obligation de se faire attribuer un numéro d’immatriculation fiscale (IRD pour Inland Revenue Department) auprès de l’Inland Revenue,le fisc néo-zélandais. Outre le fait que ce numéro vous sera automatiquement demandé pour l’ouverture d’un compte bancaire et par votre employeur, il permet aussi au gouvernement de déterminer votre niveau de taxation. L’année fiscale s’étend du 31 mars au 1er avril. Le barème d’imposition est le suivant : • De 0 à 38 000 NZ$ : 19,5 % • Entre 38 000 NZ$ et 60 000 NZ$ : 33 % • Au-delà de 60 000 NZ$ : 39 % Par ailleurs,la Nouvelle-Zélande a conclu plusieurs conventions préventives de la double imposition avec la France et la Belgique notamment, dont vous pouvez consulter les textes sur Internet.

TRAVAILLER EN NOUVELLEZÉLANDE La Nouvelle-Zélande affiche un taux de chômage de 3,6 %,le plus bas depuis 20 ans.Plus connue pour


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- zelande Entretien avec Sébastien Michel, fondateur de la société Frogs, à la fois agence de voyages en ligne et site d’informations sur le pays : Vivre à l’étranger : Est-il facile de trouver du travail en Nouvelle-Zélande pour un Français ? Sébastien Michel : Il y a vraiment des opportunités d’emploi intéressantes en Nouvelle-Zélande, notamment pour les Français car il y a un besoin de main-d’œuvre. A partir du moment où vous avez une spécialité, vous avez de fortes chances de trouver du travail. Je connais beaucoup de Français qui travaillent dans des secteurs très différents tels que l’informatique, le marketing, le fret, le vin... VAE : Même pour des emplois qualifiés ? S.M. : Bien sûr, il faut rester réaliste, ce n’est parfois pas facile, mais avec des qualifications et un minimum

d’entrain, on trouve ! En revanche, on commence souvent à un niveau inférieur à celui qu’on avait en France mais comme le Français est habitué aux rythmes de travail européens, plus élevés qu’ici, il monte généralement rapidement les échelons !

SUR LE WEB

VAE : Quels sont les conseils que vous donneriez ? S.M. : Ne pas croire que les entreprises françaises vont vous embaucher. Généralement ce sont des petites structures et elles sont tellement envahies que la Chambre de commerce franco-kiwi ne donne plus de liste ! Il vaut mieux cibler les entreprises néo-zélandaises en répondant à des annonces notamment, dans les journaux du type NZ Herald à Auckland ou The Dominion à Wellington. Enfin, rester humble sur les prétentions salariales. En effet, le montant des salaires est 30 % environ inférieur aux salaires français et ne compense pas un coût de la vie pourtant plus faible...

ISite des « Institutes of Technology » et des «Polytechs » (ITP) :

Etudes ISites du ministère néozélandais de l’Education : www.educationnz.org.nz ; www.minedu.govt.nz

www.itpnz.ac.nz

IUniversités, enseignement supérieur, bourses : www.newzealandeducated .com/fr

INew Zealand ViceChancellor’s Committee (NZVCC) : www.nzvcc.ac.nz IListe des écoles et des universités concernées (programmes d’échanges) : www.diplomatie.gouv.fr/fr/articl eimprim.php3?id_article=52991

ses verts pâturages et ses produits agricoles,elle est surtout,en dehors de ses exportations,un pays de nouvelles technologies (les biotechnologies tout particulièrement) et de services (67,3 % du PNB). Le tissu économique des entreprises est à une écrasante majorité constitué deTPE et de PME.Cependant, quelques grandes multinationales disposent de succursales en Nouvelle-Zélande,surtout à Auckland, la capitale économique. • Un marché relativement ouvert : l’immigration ne parvenant pas à compenser les déficits de main d’œuvre dus en partie au vieillissement de la population et au départ des jeunes diplômés néo-zélandais à l’étranger (brain drain, fuite des cerveaux), de nombreux secteurs sont en pénurie : agriculture, bâtiment, informatique, santé, éducation, commerce, communication, marketing... La Immediate Skill Shortage List identifie les besoins professionnels urgents dans les différentes régions du pays.La Long Term Skill Shortage List, elle, dresse le bilan des postes à pourvoir et des qualifications recherchées à long terme. Malgré tout, si les petits boulots sont faciles à décrocher, les Fran-

çais se heurteront encore au principe de préférence nationale pour les emplois qualifiés. • Les opportunités pour les Français : les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, du tourisme (devenu la principale ressource en devises du pays), du commerce, de la communication,de la finance, de l’industrie marine et des industries créatives.Autre piste à exploiter, l’assistanat ou les cours particuliers de français (la langue de Molière est la première langue étrangère enseignée). Bien sûr, vous aurez affaire à la concurrence asiatique (chinoise surtout) et anglaise principalement ; là aussi,votre niveau d’anglais devra être plus que correct.Mais l’ouverture est là ! Côté petits boulots, le fruit-picking (cueillette de fruits et légumes) est de mise bien sûr, mais aussi la restauration. Pensez aux stations de ski également, surtout dans l’île du Sud, génératrices d’emplois. La Coupe du monde de rugby, prévue pour septembre-octobre 2011, dont les retombées économiques sont évaluées à 6 milliards d’euros, promet d’importants gisements d’emplois (transports, bâtiment, tourisme...). Attention ! Toutes

les qualifications professionnelles étrangères ne sont pas reconnues, notamment dans le secteur médical.Contactez la New Zealand Qualifications Authority (NZQA).

IBourses : www.newzealandeducated.com /scholarships/page1.html ; www.egide.asso.fr ; http://guilde.jeuneschercheurs. org/Alire/guide/

IStudyrama :

ÉTUDIER EN NOUVELLE-ZÉLANDE

www.studyrama.com

Comme pour l’Australie, si la plupart des étudiants étrangers qui viennent étudier en NouvelleZélande sont originaires d’Asie (à 80 %), de Chine principalement, les universités néo-zélandaises attirent de plus en plus d’étudiants européens, notamment français. La création du Visa Vacances-Travail,dont les demandes ont été multipliées par cinq entre 1999 et 2006 (5 000 visas environ délivrés en 2006) explique en partie ce nouvel engouement,mais également la langue anglaise et le coût des études,(plus abordable que dans d’autres pays anglophones). Normalement, les étudiants étrangers qui viennent étudier en Nouvelle-Zélande paient des frais d’inscription de 3 à 4 fois plus élevés que les étudiants néo-zélandais (qui, eux-mêmes, paient des frais déjà bien plus élevés qu’en France) :entre 7 800 à 10 400 € par an pour une formation universitaire de premier

Assurances santé privées IUnicare : www.unicare.com ISouthern Cross : www.southerncross.co.nz IFrogs : www.frogs-in-nz.com

IGlobe Partner : www.assistanceetudiants.com/fr /page/globe

Logement IAuberges de jeunesse : www.hihostels.com ; www.flatfinder.co.nz ; www.nzflatmates.co.nz ; www.te.co.nz

IPages jaunes : www.yellowpages.co.nz

Journaux www.nzherald.co.nz ; www.dominion.co.nz

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REPERES

Des opportunités d’emploi


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Nouvelle-Zelande REPERES

cycle et jusqu’à 40 000 NZ$ (22 600 €) en 3e cycle.Une chance, grâce à un accord entre la NouvelleZélande et la France,dans certains cas, les étudiants français de 2e et 3e cycle paient le même montant que les Néo-Zélandais. En outre, depuis le 1er janvier 2006, les doctorants étrangers (de toutes nationalités) ne paient plus le surcoût des frais d’inscription universitaires normalement appliqués aux étudiants étrangers. Pour décrocher une bourse,il est préférable de faire partie d’un programme d’échanges (il en existe une trentaine entre la France et la Nouvelle-Zélande) ou d’un système de co-tutelles.Malgré

SUR LE WEB Emploi IAccès aux listes des emplois prioritaires : www.immigration.govt.nz

ISite officiel du gouvernement sur l’emploi en NZ : www.kiwicareers.govt.nz

INew Zealand Qualifications Authority : www.nzqa.govt.nz

IAssistance trouver un emploi : www.newkiwis.co.nz ISite leader en NouvelleZélande : www.seek.co.nz IAgences d’intérim :

le tourisme, l’hôtellerie, le design ou l’anglais. Les universités offrent des formations selon le système éducatif anglo-saxon bachelor-masterdoctorat comparable au modèle australien et au nouveau modèle commun européen LMD (licence master doctorat). Malgré certaines spécialisations « historiques » (médecine et dentaire à Dunedin, administration publique à Wellington, gestion/finance/commerce à Auckland),les universités néo-zélandaises tentent de rester généralistes. Les diplômes néo-zélandais jouissent d’une forte crédibilité à l’échelle internationale,notamment dans le secteur des biotechnologies,

www.adecco.co.nz ; www.manpower.co.nz ; www.hanz.org.nz ; www.hudsonresourcing.co.nz ; www.buzzrecruitment.co.nz ; www.ciep.fr

IMarine Industry Association (MIA) : IBanque-finance, agence de recrutement Recruitment Solutions : www.recsol.co.nz

IBâtiment, agence Hays Construction : www.hayshps.co.nz

© labelverte - Fotolia.com

www.nzmarine.com/home.php

IEmplois saisonniers : www.seasonalwork.co.nz ; www.goharvest.com ;

IAgriculture/fruit-picking : www.fruitgrowers.org.nz IStations de ski : www.snow.co.nz ; www.whakapapa.co.nz

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Wellington, la capitale néo-zélandaise

des efforts de certaines universités néo-zélandaises, il est en effet difficile d’obtenir une bourse en dehors de projets très spécifiques (pour ceux qui préparent une thèse (PhD) par exemple). Le système d’enseignement supérieur néo-zélandais constitue un ensemble de petite taille mais globalement de qualité,composé d’établissements d’enseignement supérieur, à savoir : • 25 instituts technologiques et polytechniques • 9 universités, toutes publiques et basées dans les principales villes (Auckland,Wellington, Christchurch, Dunedin, Hamilton). • Environ 860 établissements privés spécialisés dans le commerce,

du management, de l’ingénierie et du droit. Le classement du Times Higher Education Supplement de novembre de 2006 place deux universités néo-zélandaises parmi les 100 meilleures du monde,à savoir : Auckland University (46e) et Otago University (79e).Les cursus les plus populaires auprès des étudiants internationaux sont les études de commerce, de sciences humaines, de sciences naturelles et de santé. Etape obligée à votre admission dans un établissement d’enseignement supérieur,la reconnaissance de votre diplôme français (la plupart ne sont pas reconnus là-bas) par la New Zealand Qualifications Authority (NZQA) pour un coût de 450 NZ$ (255 €).Par ailleurs,l’entrée à l’uni-

versité requiert une bonne maîtrise de la langue anglaise et vous devrez présenter les résultats obtenus au TOEFL ou à l’IELTS. Certains organismes spécialisés sur l’Australie offrent également des prestations sur la Nouvelle-Zélande.

INVESTIR Depuis les déréglementations des années 80 et les diversifications de sa production, l’économie néozélandaise s’est ouverte à l’Europe, à l’Asie,aux Etats-Unis et à l’Australie surtout (qui absorbe plus de 40 % de ses exportations manufacturées). La Nouvelle-Zélande attire en moyenne 0,5 % du total des investissements internationaux, les pays anglo-saxons pour les deux tiers, qui investissent dans le secteur banque-assurance principalement.La France occupe une part croissante.Les secteurs le plus porteurs pour investir : l’immobilier, les transports, le vin, le matériel agricole. Il est très rapide, simple (cela peut se faire en ligne) et bon marché de créer une entreprise en Nouvelle-Zélande.Malgré tout,les perspectives de création sont assez réduites car le marché intérieur est assez petit, et les charges restent élevées. La Partnership (société en nom collectif) est la forme la plus courante de création d’entreprise.Pour créer votre société,il vous faudra demander le visa In Restor ou le Long Term Business Visa (3 ans). La New ZealandTrade and Enterprise (NZTE), l’agence gouvernementale responsable du développement du commerce et de l’économie,possède un bureau à Paris et peut vous aider dans le choix des exportations.Par ailleurs,un nouveau guide, « Business of Angel Investing », a été publié par le New Zealand Venture Investment Fund (NZVIF) pour attirer les investisseurs potentiels et doper une croissance actuellement en creux, grâce à une économie à forte valeur ajoutée, avec comme principaux moteurs l’innovation et les exportations. Pascaline Roi



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Volontariat international

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I Une porte d’entrée sur une carrière en or ! Depuis sa mise en place en 2001, le système du volontariat international (VIE, VIA) a gagné ses galons et fait chaque année toujours plus d’adeptes. Mais nombreuses sont encore les entreprises qui n’en mesurent pas l’impact dans un monde où l’internationalisation est de mise.

I La barre des 5 000 volontaires internationaux en poste dans le monde a été franchie en août dernier.

Tester un jeune pendant deux ans à l’étranger et se positionner sur un marché hors de France ce faisant, c’est idéal, non ? L’actualité ne nous donnera pas tort : la barre des 5 000 volontaires internationaux en poste dans le monde a été franchie en août dernier. L’occasion pour Hervé Novelli, secrétaire d’État aux Entreprises et au Commerce extérieur,de faire le point sur ces 6 ans de VIE et de distinguer la symbolique 5 000e VIE, Anne-Élodie Renault en mission en Slovaquie et Hongrie pour la société Flash Europe. Retour sur une formule, qui – que vous soyez jeune diplômé ou entrepreneur – a tout pour vous séduire.

VIE OU VIA ? RAPIDE DECRYPTAGE C’est la loi du 14 mars 2000 qui a permis l’éclosion du VIE, petit

frère de l’ancienne « coopération et service national en entreprise ». Un jeune (18 à 28 ans) peut effectuer un volontariat international dans le cadre d’une mission professionnelle à l’étranger pour le compte d’une entreprise française. Cette mission s’échelonne sur une période de 6 à 24 mois maximum,la durée moyenne étant de 17 mois. Parmi les missions qui peuvent lui être confiées : création d’une filiale, développement d’un portefeuille client,étude sur un marché étranger, test de nouveaux produits, activation d’un réseau de distribution, etc. Il est important de noter que le jeune volontaire a la possibilité de passer,sur l’ensemble de son VIE,165 jours en France, pour y être formé par exemple... Deux formules de volontariat existent : le VIE, en entreprise, et le VIA, en administration. Le VIA

s’effectue sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères ou de la direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE).Les missions se font au sein des ambassades, des alliances françaises ou autres missions économiques pour des postes en communication, des postes d’informaticiens, de médecins, d’architectes,de graphistes ou de professeurs.Ces missions sont moins nombreuses que celles proposées en entreprise et la seule façon d’y accéder est de consulter les offres sur le site du Civi (Centre d’information pour le volontariat à l’international). En revanche, un jeune souhaitant effectuer un volontariat en entreprise peut monter un dossier – en béton armé si possible ! – et démarcher lui-même les entreprises... Au nombre des dix pays plébiscités dans le cadre d’un VIE : les USA, la Chine, l’Allemagne, le Royaume-Uni,la Belgique,l’Italie, le Japon et la Roumanie.

PAS D’EXCUSE AUX ENTREPRISES : UBIFRANCE VOUS FACILITE LE TRAVAIL !

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u l t x o e t o.

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En échange d’une indemnité forfaitaire mensuelle,Ubifrance s’occupe de gérer le volontaire à l’étranger (contrat,rémunération, protection sociale). Nuance de taille :le volontaire ne compte pas au nombre des effectifs de l’entreprise,ce qui exonère cette dernière de charges sociales le concernant. Les entrepre-


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Etats-Unis. Pour information, un Guide pratique à l’usage des entreprises est téléchargeable gratuitement sur le site d’Ubifrance.

UN ACCÉLÉRATEUR DE CARRIÈRE Notez que les jeunes sont bien mieux informés sur le VI que les entreprises. Les représentants du Civi se rendent d’ailleurs dans les écoles et universités pour informer les étudiants sur cette formule et leur expliquer en quoi cela pourrait être utile à leur carrière.36 % des jeunes partis en VIE ont mis entre un et trois mois (2003) à trouver la mission comme l’entreprise, il faut donc s’y prendre un peu en avance ! Pour séduire les entreprises, on conseille à ces derniers de mettre en avant leurs projets, compétences et perspectives,les recruteurs privilégiant volontiers une personnalité à un parcours.Inutile de préciser qu’une première expérience à l’international (stage ou Erasmus) sera presque une condition sine qua non ! Le VIE, c’est surtout la possibilité pour les jeunes de décrocher un premier emploi intéressant un peu plus facilement et avec un niveau de responsabilités quasi jamais confié à des débutants en France. Selon Laurent Diné,chef du service Engagement VIE et méthodes pour Ubifrance, « c’est le moyen de les aider à booster leur CV. 70 % des jeunes se voient proposer un poste en France ou à l’étranger à l’issue de leur VIE. Il n’y a pas de niveau d’études minimum, mais les entreprises, c’est indéniable,

Faire passer les VIE de 5 000 à 10 000 en 2 ans Hervé Novelli – secrétaire d’État en charge des Entreprises et du Commerce extérieur – a défini un certain nombre d’axes de travail ayant pour but, à terme, d’augmenter le nombre de VIE : prospecter un public plus large et mieux ciblé, mobiliser les 2 000 entreprises titulaires d’un agrément, convaincre les 40 000 entreprises exportatrices, renforcer les partenariats entre Ubifrance et divers organismes, solliciter des opérateurs privés via Ubifrance, développer la communication, simplifier les procédures pour les PME, etc.

recherchent plutôt des profils commerciaux ou techniques type ingénieurs que des jeunes niveau bac. Pour plus de sécurité, les jeu-

Aides aux entreprises Entrepreneurs, on ne saurait trop vous conseiller de vous renseigner au niveau de votre région : il existe des aides au financement du VIE, parfois à hauteur de 50 % des frais engagés. Les PME peuvent même bénéficier d’un crédit d’impôt plafonné à 40 000 €. Ubifrance peut, enfin, aider les entreprises à trouver une structure d’hébergement du volontaire à l’étranger pour les PME qui ne disposent pas des moyens adaptés. Bref, Ubifrance a les moyens de trouver beaucoup de solutions à tous vos problèmes pratiques, il serait donc dommage de reculer par peur de la paperasse !

nes doivent remettre un rapport de fin de mission et sont encouragés à faire part de leur point de vue. Nous souhaiterions que les entreprises intègrent le VIE dans leur politique RH. » Encourager le volontariat international en entreprise c’est, pour l’État français,un moyen de positionner ses PME sur des marchés hors de France.Au sein d’une Union européenne en mouvement et compte tenu de la montée en puissance des marchés chinois et indiens,toute initiative qui permettra de contribuer au rayonnement de la France à l’international est louable. Le but d’Hervé Novelli serait de toucher les quelque 100 000 entreprises exportatrices.Car le nombre de 40 000 jeunes intéressés par le VIE – et ayant posé leur candidature – va bien audelà des 5 000 sélectionnés... Il s’agirait donc de simplifier encore plus les démarches de VIE pour les entreprises, de poursuivre une campagne de communication de plus grande ampleur sur le sujet, etc. En résumé, vous n’avez pas fini d’en entendre parler et c’est tant mieux ! • www.ubifrance.fr • www.civiweb.com • Postes en humanitaire : www.clong-volontariat.org

REPERES

neurs intéressés doivent faire, auprès d’Ubifrance,une demande d’agrément qui validera la capacité financière de l’entreprise à utiliser le volontariat international. Pas de panique, une fois cet agrément accordé il est valable cinq ans. Il s’agit ensuite de dénicher la perle rare (les CV sont consultables en ligne) et d’en définir la mission. Pour Philippe Higelin, DG de Flash Europe, le plus important dans le choix d’un jeune pour une mission en VIE, « c’est sa personnalité, son potentiel. Nous avons privilégié à 50 % la motivation, l’état d’esprit des candidats. J’ai été frappé par leurs valeurs et favorablement impressionné par la qualité de ces jeunes : ils parlent plusieurs langues, font des stages... Je pense que, si on a de l’ambition, un VIE eu sein d’une PME est plus intéressant qu’un VIE dans un grand groupe, les missions ont plus d’intérêt. » Il nous précise également que recruter un jeune en VIE « correspond à une procédure de recrutement classique. Le taux de réponse dépend du pays dans lequel on projette d’envoyer le volontaire. L’Espagne rassemble un fort taux de réponse, la Roumanie a également du succès. En revanche, on ne peut pas dire que l’Allemagne ou la Slovaquie déchaînent les foules ! » Le coût pour l’entreprise est environ de 20 000 € HT,mais dépend des pays d’affectation et du CA de l’entreprise :il s’échelonne entre 1 539€ et 3 123 € par mois selon qu’il se déroule au Maroc ou aux

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ZOOM • Départs en VIE en 2006-2007 : + 25 %. • Volontaires en poste : 5 005. • Entreprises concernées : 1 141. • Nombre de jeunes partis en VIE en 6 ans : 14 500. • Etats-Unis (2007) : 655 VIE dans 185 entreprises. • Chine (2007) : 576 VIE dans 303 entreprises. • L’Europe rassemble : 41 % des missions en VIE. • Hommes : 69 % des VIE. • Entreprises utilisatrices du VIE : 62 % de PME.

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Volontariat international 3 questions à Bianca Salgado Ruiz

I Le VIE a facilité

Vivre à l’étranger : Comment avez-vous découvert la formule VIE ? Bianca Salgado Ruiz : Je suis Espagnole et je suis venue à Paris en 2004 pour y achever mes études en DEA Génie des procédés industriels. Dans ce cadre, j’ai commencé à chercher du travail et ai entendu parler du VIE lors d’un forum d’emploi. Ce genre de formules n’existe pas en Espagne et la France permet aux jeunes de nationalité européenne d’en bénéficier, je me suis donc inscrite sur la base du Civi et Veolia m’a contactée par la suite. J’ai effectué mon VIE au sein de cette entreprise.

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mon intégration dans le monde du travail puisque à la clef j’avais une proposition d’embauche !

Blanca Salgado Ruiz, jeune Espagnole de 26 ans et ingénieur en génie civil pour Veolia, nous raconte son VIE à Pékin.

VAE : Comment se sont déroulées les formalités et quelle était votre mission ? B. S. R. : Veolia ayant l’habitude d’embaucher des jeunes en VIE, tout s’est organisé très rapidement. Ils m’ont recrutée pour mon profil et ensuite nous avons défini mon affectation

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ensemble. J’ai d’abord été formée à Paris pendant 6 mois puis je suis partie à Pékin pour participer à leur Business management. Il s’agissait pour moi de me renseigner sur les possibilités qu’offrait le marché local à Veolia, sur les contraintes techniques consécutives à la transposition des technologies de pointe appliquées en France pour le traitement des déchets, etc. Appréhender la gestion d’une entreprise au niveau chinois m’a beaucoup appris également. Enfin, le département de Veolia en Chine comptant 250 personnes, ça a simplifié la procédure d’encadrement (Veolia m’a, par exemple, trouvé un logement). Travailler au sein d’une équipe cosmopolite s’est avéré très enrichissant. Et les 1 700 € par mois que me versait Ubifrance suffisaient amplement pour bien vivre en Chine ! VAE : Quel bilan feriez-vous de cette expérience ? B. S. R. : Elle m’a beaucoup plu, c’est une évidence. Mais il est difficile de s’intégrer en Chine, on se sent facilement isolé et peu de gens parlent anglais. La barrière de la langue reste un problème dans la vie courante, mais dès que vous avez quelques notions de chinois, les gens se montrent très cordiaux. C’est une expérience que je recommanderais tant d’un point de vue personnel que professionnel. Et puis en Espagne, il est difficile d’accéder au marché de l’emploi : on nous demande d’emblée quatre à cinq ans d’expérience et les postes à responsabilité sont malaisés à atteindre. Le VIE a facilité mon intégration dans le monde du travail puisque à la clef j’avais une proposition d’embauche ! Je travaille aujourd’hui en Espagne pour Veolia comme ingénieur en charge du développement international. Il y a eu un réel investissement RH de la part de Veolia qui m’a interrogée sur mes désirs professionnels à la fin de mon VIE. Le seul bémol, c’est que le VIE reste une expérience à court terme et qu’on ne peut aller au bout des projets que l’on initie... Peut-être que plus tard je m’expatrierai à nouveau. Ce serait fantastique en tout cas que cette initiative française soit reprise dans les autres pays de l’Union !

Marianne Riou


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Dossier pratique I Gérer votre argent à l’étranger Lorsque vous vous expatriez, vous êtes souvent amené à modifier votre budget,votre niveau de vie peut augmenter, stagner ou bien diminuer, en fonction de votre situation. « Les Français expatriés ont une capacité d’épargne plus importante à l’étranger et ont donc des problématiques de transferts internationaux, par exemple pour rapatrier des fonds afin d’alimenter et optimiser leurs placements », explique Sarah Fauvel, de la Banque Transatlantique. Ajoutons à cela les réglementations parfois méconnues et les diverses tentations que suscite la découverte d’un pays, attention à ne pas se faire piéger ! Mais dire que tous les Français expatriés ont un pouvoir d’achat et des revenus élevés est un mythe. Tout dépend de la situation propre à chacun. Une chose est sûre, tous ont besoin d’avoir les outils pour gérer au mieux leur argent lorsqu’ils sont à l’étranger.

QUAND L’ARGENT TRAVERSE LES FRONTIÈRES En vous expatriant, vous devenez non-résident fiscal français (sauf cas particulier :si par exemple vous travaillez à l’étranger et que votre famille demeure en France,surveillez les conventions fiscales existantes entre la France et le pays de votre expatriation, elles peuvent modifier la définition de résident fiscal), votre compte en France devient un compte de non-résident et cela implique des conséquences concernant vos épargnes et

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Lorsque vous vous installez à l’étranger pour plus de 6 mois, vous comptes bancaires doivent souvent déménager avec vous ... Avec la mobilité internationale, le secteur bancaire se doit d’adapter ses services à une clientèle expatriée.

I Votre compte en

France devient un compte de non-résident et cela implique des conséquences concernant vos épargnes et livrets livrets. Prévenez votre conseiller financier le plus tôt possible afin qu’il étudie la solution la mieux adaptée à votre cas.Pour un séjour de moins de 6 mois,l’ouverture d’un compte à l’étranger n’est pas toujours conseillée ou possible en rai-

son des formalités parfois longues. Généralement,ce n’est pas un souci puisque la plupart des cartes bancaires fonctionnent dans tous les pays.Cependant les frais de retrait et de virement sont souvent coûteux,c’est pourquoi certaines ban-

À savoir • Le « Guide de la mobilité » de la Fédération bancaire française (FBP) est disponible sur leur site ou dans toutes les agences. • Les offres aux expatriés ne tiennent pas compte des éventuels frais de change ou ceux que vous pouvez devoir à votre banque du pays d’accueil. • Vous ne payez aucun frais de retrait dans les distributeurs automatiques de billets (DAB) de la zone euro, quelle que soit votre banque (à la différence des retraits en guichet).

• Les comptes anonymes sont interdits en Union européenne. • Vous devez obligatoirement déclarer au fisc l’ouverture d’un compte à l’étranger sous peine d’une amende de 750 € par compte non déclaré et d’une possible taxation des sommes, titres ou valeurs transférés par l’intermédiaire de comptes non déclarés. • Si vous transférez des sommes, titres ou valeurs, de la France ou vers la France, sans l’intermédiaire d’un établissement financier, vous devrez déclarer aux douanes les transferts d’un montant égal ou supérieur à 7 600 €.

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Dossier pratique ques françaises ont développé des « packs » destinés aux expatriés. En qualité de non-résident fiscal en France, vous aurez certainement besoin d’ouvrir un compte local pour vos rémunérations en devises étrangères et les opérations bancaires courantes. Dans certains pays on vous demandera une lettre de recommandation que vous pourrez demander à votre banque avant de partir.

CONSERVER UN COMPTE EN FRANCE

I En qualité de non-résident fiscal en France, vous aurez certainement besoin d’ouvrir un compte local pour vos rémunérations en devises étrangères et les opérations bancaires courantes.

La délivrance d’un chéquier ou d’une carte bancaire par une banque étrangère peut prendre un certain temps.Il est alors avantageux,voire même conseillé de conserver un compte en France. Ainsi, vous disposez de moyens de paiement en attendant.Cela peut être utile aussi lorsque vous passez vos vacances dans votre pays, en cas d’urgence, ou même lors de votre retour en France.Il vous facilitera les démarches pour régler la taxe d’habitation par exemple si vous êtes concerné.

LES SERVICES BANCAIRES AUX EXPATRIÉS Aujourd’hui banques ou cabinets de conseil vous aident à gérer votre argent depuis l’étranger. Les banques cumulent souvent plusieurs fonctions : information, accompagnement dans vos démarches,assurances ou gestion de patrimoine. Certaines se sont même doté d’un pôle spécialisé en expatriation et viennent concurrencer les cabinets de conseil patrimonial...La plupart des offres pour les expatriés comprennent une carte internationale et un service de consultation et de gestion en ligne de vos comptes.Voici un petit tour d’horizon des différents services proposés. Crédit Agricole Le Crédit Agricole est présent dans 55 pays à travers le réseau CALYON.L’agence Mobilité inter50

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nationale du Crédit Agricole est composée d’experts en fiscalité internationale qui vous proposent le bouquet de services Tout en un Expat’ entre 4,20 et 25 € selon votre âge et la destination.Pour un séjour d’au moins 6 mois,cette formule couvre tous les besoins des Français (étudiants ou dans la vie active) et s’adresse également aux entreprises souhaitant expatrier leurs collaborateurs. Le Compte-Service Expat vous permet de simplifier votre budget :carte bancaire internationale, un à trois virements internationaux mensuels gratuits, possibilité d’obtenir des prêts en devise étrangère,assurance perte et vol des moyens de paiement, gestion des comptes à distance, etc. Un effort d’accompagnement personnalisé est fait tout au long de vos différentes démarches : conseiller financier personnel,dossier « l’essentiel » sur le pays d’accueil et mise en relation avec une banque partenaire sur place. Enfin, le Crédit Agricole prend en charge votre retour en France : rapatriement des fonds et réactualisation de la situation fiscale et financière. www.ca-expat.com BNP Paribas BNP Paribas est couverte par l’accord Global Alliance avec Bank of the West,Barclays,Scotiabank, Deutsche Bank et Westpac, ce qui vous permet d’effectuer des retraits sans commissions dans plus de 32 000 distributeurs à travers le monde.Les clients de la BNP Paribas peuvent souscrire gratuitement à l’offre Monde Expat et bénéficier d’une réduction* de 50 % sur différents services pendant toute la durée de leur expatriation : virements internationaux émis et reçus et frais de commandes de devises et chèques de voyage. Etudiants de moins de 30 ans, que vous partiez pour un stage, un VIE ou vos études,l’offre Global Student vous donne droit à des services gratuits pendant un an notamment un crédit pour financer vos études sans

frais de dossier (sous réserve d’acceptation). Pour un séjour de plus de 90 jours et à partir de 7 euros par mois,l’Assistance Global Student couvre vos frais et le déplacement d’un membre de votre famille en cas d’hospitalisation ainsi que le rapatriement et la perte de vos bagages. Les tarifs de l’assurance varient selon la durée du séjour et la destination. * La réduction est valable sur les packages Esprit Libre Référence et Esprit Libre Premier et s’applique sur les tarifs suivants :Esprit Libre Référence avec une carte Visa Classic coûte annuellement 37,20 €Esprit Libre Premier avec une carte Premier coûte annuellement 198 €. www.bnpparibas.net/expatries Société Générale La Société Générale est présente dans l’Europe centrale et de l’Est, le bassin méditerranéen, l’Afrique et les DOM-TOM. Le pôle Assistance Expatriés composés d’experts de la mobilité internationale répond à vos questions et vous aide à gérer votre patrimoine depuis l’étranger. Jazz International est une offre dédiée aux expatriés pour une durée de 6 mois minimum à l’étranger. Les avantages :12 virements internationaux par an quel que soit le sens de l’opération et la devise (hors commission de change éventuelle), exonération de commissions Société Générale pour les retraits dans n’importe quel distributeur et pour les paiements chez les commercants voire mise à disposition d’un coffre en agence à moitié prix. Les tarifs mensuels varient en fonction de la carte choisie.Vous pouvez épargner avec Sogemonde Epargne sous des conditions très avantageuses :taux de rémunération de 3,25 % jusqu’à 15 000 € (3 000 € pour les moins de 30 ans). Les jeunes de 18 à 29 ans bénéficient d’une réduction de 50 %. http://particuliers.societegenerale.fr (rubrique «Votre argent au quotidien »/« Les comptes courants »)


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la plus proche de votre domicile et effectue toutes les démarches. Vous accédez également à une assistance juridique et spécifique au pays. www.hsbc.fr (rubrique « Particulier, international ») CIC Banque Transatlantique La BanqueTransatlantique accompagne depuis longtemps les Français installés à l’étranger ou qui s’apprêtent à résider hors de l’Hexagone. Forte d’une clientèle répartie dans 170 pays,elle possède une importante expérience concernant les problématiques patrimoniales et fiscales liées à l’expatriation. L’offre CapTransat intègre tous les produits bancaires indispensables ainsi que des lignes de services spécifiques :une assistance pour l’ou-

verture d’un compte dans une banque locale grâce à son réseau de 52 partenaires dans le monde, un accès à une ligne « conseil juridique et fiscal » où des experts répondent aux questions courantes liées à l’optimisation dans un contexte international.Et pour répondre aux questions concernant la protection santé de la famille,la banque propose des solutions simples et adaptées à la situation de chacun. www.transat.tm.fr (Rubrique « Expatriés et diplomates ») Optimiser ses revenus avec le groupe Crystal Référence en matière de conseil patrimonial international, Crystal s’adresse aux expatriés et investisseurs français.L’essentiel de son

Les conseils d’un expert Entretien avec Aubin Robert, manager en charge du service Patrimoine de Taj, société d’avocats, membre de Deloitte Touche Tohmatsu. Vivre à l’étranger : En devenant non-résident fiscal, que faut-il savoir par rapport à la perte de statut que subit un expatrié ? Aubin Robert : Certains produits bancaires comme le Plan d’épargne en actions (PEA), le Livret de développement durable (nouveau nom du Codevi), le Livret jeune ou le Livret d’épargne populaire sont réservés à des résidents de France et doivent donc être clôturés au moment du départ (aucun impôt n’est perçu sur les intérêts, ndlr). Toutefois, il est bien évidemment possible de conserver des comptes bancaires en France. Les contrats d’assurance vie ou les livrets A par exemple (de même que les Compte épargne logement, Plan épargne logement, Plan épargne populaire, ndlr) peuvent être détenus par des nonrésidents de France. Enfin, il ne faut pas oublier que les non-résidents peuvent rester imposables en France sur leurs revenus de source française (sous réserve des conventions fiscales internationales). De même, les non-résidents peuvent être taxables en France à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) sur leurs biens situés en France à l’exception des placements financiers.

VAE : Quels sont les pièges à éviter quand on ouvre un compte à l’étranger? A. R. : Il est fondamental de s’interroger sur la fiscalité applicable dans le pays. Les taux et les règles de taxation sont différents de ceux qui s’appliquent en France. Le mode de recouvrement des impôts peut aussi être différent. Par exemple, en Grande-Bretagne, l’impôt sur le revenu des salariés est directement retenu sur le salaire. La protection sociale (et évidemment son coût) et les droits à la retraite doivent être regardés attentivement. Il faut également s’interroger sur le traitement fiscal des sommes qui seront détenues sur ces comptes et s’il est opportun de détenir ses économies dans une banque installée dans son Etat de résidence ou dans un autre Etat. Il est parfois plus avantageux d’opter pour le Prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de vos revenus de placement dont le taux s’élève à 27 %. Cependant si votre taux d’imposition est inférieur, mieux vaut inclure vos revenus de placement dans le revenu global. Inversement, dans un pays comme la Grande-Bretagne, il peut dans certains cas être plus intéressant de détenir ses économies dans un autre pays car les « résidents non domiciliés » sont soumis à l’impôt sur les intérêts. Enfin, en cas de retour en France, il ne faudra pas oublier de déclarer les comptes détenus à l’étranger au moment du dépôt de la déclaration d’impôt sur le revenu.

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Dossier pratique

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nationaux (accès aux plus grandes places boursières) et multi-devises.Vous avez même la possibilité de percevoir des intérêts dans une devise différente de l’euro. Le site internet de la banque vous permet à tout moment d’acheter et de vendre en direct des actions, fonds d’investissements et trackers. Vous pouvez dialoguer en direct avec votre conseiller financier via une messagerie sécurisée !

activité consiste à établir une analyse du patrimoine afin de proposer des solutions personnalisées pour chacun. Avec une présence dans 30 pays, les conseillers vos proposent une large gamme de supports financiers (comptes titres, placements internationaux,assurances vie,etc.) vous permettant de gérer votre argent et d’optimiser votre fiscalité depuis l’étranger. Crystal gère aussi bien les grandes fortunes que les petits placements financiers des particuliers. www.groupe-crystal.com

À L’ÉTRANGER Cortal Consors Luxembourg Cortal Consors Luxembourg,service de BNP Paribas, propose à une clientèle de non-résidents et d’expatriés une gamme de produits et de services destinés à dynamiser leur épargne et la gestion de leurs portefeuilles. Votre épargne va fructifier grâce à l’offre de placements financiers inter52

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Quelques prestations : • La gestion conseillée : un conseiller financier vous accompagne de façon personnalisée dans la gestion de votre portefeuille d’actions et/ou de fonds d’investissements. Ce service personnalisé est accessible à partir de 25 000 €. • La gestion sous mandat : confiez la gestion de votre patrimoine financier à un spécialiste. Cortal Consors propose 8 mandats de gestion correspondant chacun à

EN CAS D’URGENCE • Si vous avez besoin d’argent, le consulat pourra vous avancer une somme à condition d’avoir obtenu au préalable une garantie de remboursement auprès de vos proches. • Sinon, les sociétés de transfert d’argent comme Western Union ou Money Gram constituent une bonne alternative pour recevoir de l’argent rapidement de la part de vos proches. Ce service, bien que coûteux, peut dépanner en cas de problème.

un profil d’investissement particulier. Ce service personnalisé est accessible à partir de 50 000 €. • L’assurance vie :les contrats sont multi-supports et vous permettent d’investir dans plus de 600 fonds d’investissement, et ce dans plusieurs devises.Investissement minimum : 10 000 €. www.cortalconsors.lu / info@cortalconsors.lu ING Belgique Les spécialistes d’ING assurent le suivi de vos affaires bancaires, de vos assurances et de votre patrimoine. La banque belge propose un service ING VIP Expat qui comprend : un compte à vue en euro,des comptes à vue en d’autres devises ; des comptes épargnes et des comptes d’investissement en euro et en d’autres devises. En plus d’une gestion par Internet avec possibilité d’effectuer des transferts internationaux multidevises, vous avez accès de manière illimitée à ING Expat Contact Centre par téléphone (32 2 464 66 62) ou par mail (expat@ing.be). D’autre part,la banque belge offre une tarification compétitive à la pièce pour de nombreux produits : produits d’investissements financiers avec optimalisation fiscale (assurances vie...) ; prêts hypothécaires sur des biens immobiliers en Belgique ; assistance gratuite en matière de gestion de pensions dans un contexte international. Pour les résidents et les propriétaires de biens immobiliers en Belgique, ING propose aussi des assurances risques. Après votre départ de Belgique, ING vous propose également ses services internationaux pour nonrésidents. Bref, ING vous accompagne lors des différentes étapes qui jalonnent votre vie d’expatrié en Belgique. Tatiana Boulom



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vivre a l’etranger I Français du monde Un petit tour de la planète, à la rencontre des Français expatriés. Avec Emmanuel Langlois, de France Info.

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Cuisine offensive en Thaïlande C’est une croisade.Michel Bezardin,président des Ambassadeurs du bon goût français, l’association qu’il a créée à Bangkok, en Thaïlande, avec une poignée de chefs, dernier rempart, pense-til,dressé face aux plus de 200 restaurants italiens de Bangkok, déferlement de pizzas et de spaghettis carbonara. « Les Asiatiques ont une méconnaissance en terme culinaire. Donc ils se rapprochent de la cuisine italienne à cause des pâtes. » Michel Bezardin vit en Asie depuis qu’il a mis la clé sous la porte de son agence de pub à Paris, après les fastes des années quatre-vingts.Derrière lui aussi la chanson avec Antoine et les Charlots,quand ils brûlaient les planches du Golf Drouot.Apres un premier succès a HongKong avec le Café de Paris, Michel a monté a Bangkok l’Indigo, premier restaurant avec terrasse,puis le Bistingo, restaurant gastronomique dans une superbe maison coloniale.Avec deux amis restaurateurs, ils songent à un événement culinaire afin de démontrer aux palais thaïlandais que la cuisine française est bien la meilleure du monde.

Lors d’un déjeuner organisé pour le prince héritier de Thaïlande.

Lui écrire : michelbezardin@hotmail.com

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OCEAN INDIEN

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Environnement fragile à Maurice L’école, ce n’était pas son truc, à Jérôme Billy. Et puis le jeune homme se sentait un peu à l’étroit à Cholet, Maine-et-Loire, qui l’a

vu grandir. Après des études de commerce, il se retrouve sur l’île Maurice,l’ancienne colonie française de l’océan Indien, où il vit depuis deux ans. « C’est assez drôle ici : on pense anglophone, la langue officielle, c’est l’anglais, alors que les employés des hôtels parlent entre eux en français ! » Ici, Jérôme Billy travaille pour l’hôtel Mövenpick Mauritius Bel Ombre dans le sud sauvage de Maurice, ce petit rocher de 80 kilomètres de long. « Il y a des régions surexploitées au niveau tourisme, comme le nord. Mais Maurice protège son environnement : station d’épuration, recyclage d’eau dans chaque hôtel qui ouvre, aucune eau usée n’est rejetée à la mer. » Jérôme vit à dix minutes de son travail, dans un paysage de carte postale, une grande maison sur la plage,avec sa compagne. Elle a quitté son poste de chef de produit pour une grande marque de chaussures pour le suivre dans l’océan Indien, et peut-être plus loin encore... Lui écrire : jerome.billy@moevenpick.com

EUROPE Ambiance Compostelle au Danemark Incontournable. La brasserie le Saint-Jacques,le restaurant que dirige depuis 10 ans Daniel Letz à Copenhague, dans le quartier d’Ostrebo, est l’un des établissements les plus renommés du pays. On se damnerait pour son saumon ! Né à Strasbourg, Daniel a fait ses classes chez Troisgros et Guérard. Il vit depuis 22 ans au pays de la Petite Sirène.

D’abord directeur d’un Relais & Châteaux,la Cave du Roi Jean. « A l’époque,se souvient-il, j’avais vendu mon appartement pour acheter un vieux bar. Après 8 mois de travaux, le Saint-Jacques ouvrait. Depuis, on refuse du

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ASIE

monde : 100 couverts par jour l’hiver, 180 l’été. Ici, les bénéfices sont taxés à 30 %, mais je réinvestis tout ce que je gagne. » En 1999,Daniel Letz rachète une usine en faillite au Danemark pour y produire son propre saumon, qu’il distribue depuis jusqu’en Espagne. Dans la foulée, il ouvre un magasin de produits gourmands (foie gras,saucisson d’Arles,miel des Vosges) dans le quartier latin de Copenhague, et compte maintenant monter en Pologne une plate-forme logistique pour conquérir les pays de l’Est. Lui écrire : lsj@letzonline.dk

CARAÏBES Le réveil de la Guadeloupe Bien sûr il y a les plages et les lagons, et le soleil toute l’année. Mais la Guadeloupe est au-delà de ces clichés.Depuis 2004,LaurentTrabalzini,32 ans,né et grandi à Périgueux,en Dordogne,dirige


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la Créole Beach, le quatre étoiles de la pointe de la Verdure à Gosier,la plage de Pointe-à-Pitre. L’île s’est réveillée,redressée après la désaffection des années 20002001, la faute au laisser-aller

de l’accueil, les Guadeloupéens sont passés sans vraie formation de la canne à sucre au tourisme, et à la concurrence offensive de Cuba et de Saint-Domingue. « C’est vrai qu’il y a eu l’effet curiosité des personnes, et l’effet du prix également. Ils se sont vite rendus compte qu’en Guadeloupe, il y a une sécurité, on peut utiliser sa carte Vitale ! La clé du succès, c’est l’authenticité », dit LaurentTrabalzini.A la Créole Beach, tout le personnel est local. « Le chef métropolitain, il va avoir une présentation très carrée. Par contre, au niveau du goût, un chef antillais va savoir mieux utiliser les épices et les produits de la saison. » Lui écrire :

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Avec quelques vendeuses de la boutique chocolat / bonbons.

EUROPE Boulanger pâtissier du Liban au Qatar Alfred Salgueiro se souviendra longtemps de son arrivée au Liban. C’était il y a un peu plus de dix ans. « Ça n’a pas été facile de débarquer dans un pays qui sortait de plusieurs années de guerre. Tout était à reconstruire. » Alfred, né et grandi en Auvergne, à Enval, petit village près de Clermont-Ferrand,a fait ses classes à Paris, en Suisse et en Allemagne, après un CAP en boulangerie pâtisserie.Au Liban,

Lui écrire : info@overtongrangehotel.com

CANADA

Lui écrire : alfredsalgueiro@yahoo.fr

ltrabalzini@creolebeach.com

MOYEN-ORIENT

c’était le “Fish & Chip” dans les pubs. Aujourd’hui, des chefs étrangers sont venus ouvrir les yeux des Anglais sur la gastronomie et les cartes sont de plus en plus élaborées. » La cuisine que propose Franck Choblet à l’Overton Grange,imposant manoir qu’il a transformé en hôtel 3 étoiles, est évidemment d’inspiration française. Parti de France à 23 ans, après avoir appris le métier dans de grandes brasseries, vendu du matériel médical et des équipements de cuisine,Franck compte bien, lui aussi, un jour, voir son nom figurer dans le Michelin !

il a travaillé au casino de Maameltein, près de Beyrouth, un énorme resort : six restaurants, des dîners spectacles et des buffets. Alfred Salgueiro prépare aussi les bêtes à concours. En 2003 et 2005,c’était lui le coach de l’équipe du Liban pour la Coupe du monde de pâtisserie et de boulangerie. Son palmarès en dit long :dix-sept médailles dont dix d’or ! « Le Liban manque encore de bonnes écoles de formation en métiers de bouche », regrette Alfred. L’homme poursuit aujourd’hui son aventure, en famille, à Doha au Qatar, dans un hôtel 5 étoiles de 250 chambres qui vient d’ouvrir avec traiteur haut de gamme et plus de 1 500 m2 de boutiques, unique dans le Golfe.

Pèlerinage à « Gourmetville » Vu les prairies au vert intense et les moutons,pas de doute,nous sommes en Angleterre. Sur les hauteurs de Ludlow, minuscule village du Shropshire,perdu entre Cardiff et Birmingham,et où l’on se presse pourtant depuis que trois de ses restaurants sont étoilés au guide Michelin ! Ludlow seraitil en passe de voler la vedette à Londres ? Depuis vingt ans qu’il vit en Grande-Bretagne, la moitié de sa vie en somme, Franck Choblet l’a vue changer,cette gastronomie britannique.« Au départ,

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Alliance des vins et des mets à Québec Il porte bien son nom, l’Utopie, le restaurant qu’a ouvert Stéphane Modat il y a trois ans et demi dans le nouveau quartier Saint-Roch de Québec.Stéphane, élève en LEP hôtelier à Perpignan, puis un an et demi chez les frères Pourcel à Montpellier. Sa femme, sa « blonde », qu’il a rencontrée en vacances sur la Côte d’Azur, était de Québec, alors ils s’y sont installés. « Ici, c’est un village, raconte Stéphane, c’est rare que tu te balades dans la rue et que tu ne connaisses pas quelqu’un ! » A l’Utopie,le regard est attiré par la salle à la décoration noble et minimaliste :troncs d’arbre inclinés, formes cassant le regard. Le cellier se détache aussi, 3 000 bouteilles rangées dans un espace de métal et de verre, imposant. « Ici, explique Stéphane, on travaille la carte autour des vins. Les sommeliers les choisissent, on les goûte ensemble avec les plats. » La spécialité de l’Utopie, c’est le crabe géant d’Alaska (sa seule patte pèse 2 kilos !), roulé dans une gelée d’algues à côté d’un melon de Cavaillon. Lui écrire :

Stéphane Modat, à Québec.

105.5 Retrouvez l'émission

Français du Monde avec

Emmanuel Langlois, tous les

samedis et dimanches sur

France Info.

stephanemodat@hotmail.com VIVRE A L’ÉTRANGER I N°107

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temoignage I Rentrer pour mieux repartir Après 14 ans d’expatriation, la famille Sudan rentre en France, pour se réacclimater et penser à de futurs départs. Mais l’atterrissage est-il si facile qu’on l’imagine ?

remporte un appel d’offre en Suède et l’envoie à Stockholm, lui, sa femme,et leur petite fille.« On avait la chance d’habiter au rez-de-chaussée d’une maison avec des propriétaires au 1er étage qui nous ont vraiment fait entrer dans la vie suédoise, avec les fêtes et les anniversaires. » Suivront deux ans et demi au Danemark, 3 ans en Jordanie, 2 ans en Suisse, et 4 ans en Italie.

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RETOUR AU PAYS

LE TÉMOIGNAGE I C’est finalement

avec les familles qui ont bougé, comme elle, que les Sudan, réinstallés en France, ont le plus d’affinités.

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C’est quelque chose qu’il avait en lui,l’envie d’aller voir ailleurs. « Je me suis très vite senti européen, se souvient Olivier Sudan, fils de médecins d’Aix-en-Provence. Dès la sixième, je passais tous les étés un mois à l’étranger : Allemagne, Angleterre, Etats-Unis... » Son bac en poche,Olivier « monte à Paris », pour faire ses classes,prépa scientifique au collège Stanislas, et s’oriente vers les télécoms. Après ses études d’ingénieur,jeune marié, il part en Tunisie, en VSN (service civil en entreprise),comme responsable de projet pour Alcatel. L’expérience dure 18 mois.Très vite,son épouse,avocate de formation,avait choisi de tirer un trait sur sa carrière à elle.Retour en France chez FranceTélécom,un an.L’opérateur

Au printemps dernier, la famille (et maintenant ses 4 enfants) s’installait donc en France après 14 années passées à l’étranger ! « Ça correspondait à un moment où on avait envie de rentrer pour se réacclimater », explique le jeune homme. Et surtout, Olivier Sudan venait de décrocher un poste de choix chez Schneider Electric,responsable d’une ligne de produits, une entité complète à développer avec des équipes sur trois continents. On ne laisse pas passer ce genre opportunité ! « Ça a surtout été dur au niveau de l’espace physique, explique l’ingénieur. A Milan, on avait une maison avec jardin. A Paris, on vit dans un appartement au Chesnay. » Pour le reste, il assure que l’atterrissage s’est bien passé. « Certes, les enfants ont laissé leurs copains en Italie, mais ils se sont bien acclimatés ici. Et puis ils n’ont jamais vécu en France, donc ils prennent cela comme un nouveau pays ! » C’est d’ailleurs après avoir trouvé l’école (un établissement international) qu’Olivier a cherché l’appartement, « c’était comme un point de ralliement, on voulait être sûr

que les enfants seraient scolarisés ensemble. » Il a pris ses fonctions en France en mai, et profitait des ses allers-retours pour prospecter, en attendant le déménagement du reste de la famille.

DÉCALAGE Quant aux amis, « ceux qu’on avait laissés, qui n’ont pas bougé, qui ont toujours vécu dans le même cadre, ce qu’on a fait les intéresse souvent moyennement. Alors qu’on a fait plein de choses, dans plein de pays, on aimerait faire partager cela, mais on n’a pas toujours cette attente-là. » C’est finalement avec les gens qui ont bougé,comme eux, que le couple a le plus d’affinités, en particulier ceux rencontrés à l’étranger avec qui les souvenirs sont les plus forts.Les enfants aussi se sont retrouvés entre expatriés, dans une école internationale des Yvelines,où l’un des fils a retrouvé une camarade d’Italie. « On a toujours gardé un fil rouge, explique Olivier, au niveau de leur éducation, un lien avec le programme français mais aussi une ouverture sur les langues locales : l’anglais, l’arabe en Jordanie, l’italien. J’espère qu’ils auront un peu pris l’oreille des langues étrangères ! » Chez Schneider Electric, les cadres tournent tous les 3-4 ans. La France n’est qu’une étape pour eux. Les Sudan pensent déjà, un doigt sur la mappemonde, à de nouveaux départs vers l’Inde ou l’Amérique du Sud. L’expatriation n’est pas un virus dont on guérit. Lui écrire : olivier.sudan@schneider-electric.com



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L’ANALYSE DE L’EXPERT Aller voir ailleurs, prendre du champ. Une expérience à l’étranger, quoi de plus grisant dans la carrière d’un cadre. Mais pense-t-on seulement à son retour ? Pas suffisamment, analyse l’expert Jean-Luc Cerdin. Selon un sondage TNS Sofres de juin dernier pour Les Echos, l’idée de partir travailler à l’étranger séduit un Français sur deux. Et parmi ceux qui ont eu le courage de quitter leur pays, 80 % ne se voient pas rentrer en France. Et pourtant, il faut y songer, explique Jean-Luc Cerdin,professeur à l’ESSEC,expert en mobilité internationale, et auteur de « S’expatrier en connaissance de cause » aux éditions Eyrolles.Tôt ou tard, parce que les enfants ont grandi, parce

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qu’une mission s’achève,ou que naît l’envie de poser ses valises,le retour s’impose, on doit s’y résigner et s’y préparer,comme pour un départ, explique l’expert : « C’est toujours un moment délicat à gérer. L’important, c’est de garder du lien, du réseau, des contacts, dans sa vie professionnelle et personnelle, comme le fait Olivier en se rapprochant naturellement de connaissances qui ont aussi vécu une expérience hors de France. » Professionnellement, l’important est aussi de ne pas se faire oublier par le siège en France lorsqu’on est en mission pour une entreprise ou un groupe ;il faut veiller à sa place pour éviter le placard au retour.

CHOISIR L’ECOLE DES ENFANTS Les enfants, aussi, lorsqu’ils sont en âge scolaire comme ici, vous aident à prendre pied dans cette vie nouvelle « c’est ce qu’on appelle une activité structurante, explique Jean-Luc Cerdin, les enfants vous obligent à vous réinsérer dans une culture. » D’autant que chez les Sudan, on a choisi une école internationale, où la famille sera forcément en contact avec d’anciens expatriés ou des étrangers en poste en France, loin de leurs bases.Quant à la bonne durée d’expatriation, M. Cerdin l’évalue à 23 ans. « 14 ans hors de son pays d’origine, comme les Sudan, c’est vraiment beaucoup. Il y a quand même une probabilité que l’on soit devenu étranger dans son propre pays. » Il y a d’ailleurs ce décalage que mentionne Olivier : « l’expatriation est une expérience qui va vous métamorphoser, précise Jean-Luc Cerdin. Vous êtes confronté à d’autres cultures, vous devenez quelqu’un de différent. Et les personnes qui sont restées en France elle aussi évoluent, mais d’une autre façon. C’est tout un

environnement qui a été modifié. Il faut anticiper, se préparer psychologiquement à ce contrechoc culturel, car il peut être violent. On n’a pas vécu les mêmes choses. On peut parler aux autres de son expérience, mais de manière intelligente, en la rendant compréhensible par l’environnement qui vous écoute, il faut remettre ce que vous racontez dans son contexte. »

CAPITALISER SUR SON EXPERIENCE Professionnellement,une expatriation permet de vendre ses nouvelles compétences auprès de l’entreprise (Olivier Sudan a décroché un poste à haute responsabilité chez Schneider). Dans de grands groupes,dans le contrat de travail,tout est stipulé, une clause qui garantit la réintégration à un poste à pourvoir au sein de l’entreprise.Cependant,la gestion de la réintégration n’est pas une chose simple,ni pour l’employeur, ni pour l’expatrié. Il faut consulter les cabinets consultants pour participer à un coaching de « rapatriation ». Si vous êtes à la recherche d’un emploi,vous devez impérativement vous inscrire à l’ANPE ou, pour les cadres, à l’APEC, afin de ne pas perdre vos droits.Pour faciliter votre installation dans une région ou une ville, vous pouvez utiliser les services de sociétés de relocation. Généralement,le budget est pris en charge par votre entreprise. « L’évolution professionnelle pousse aujourd’hui les cadres à s’expatrier. Il y a quelques années, c’était la prime de mobilité qui les séduisait. Actuellement, la hausse de la rémunération arrive loin derrière l’enrichissement du parcours professionnel, en termes de motivation », conclut Jean-Luc Cerdin. Lui écrire : cerdin@essec.fr Emmanuel Langlois

I Sur cette

page, un expert analyse le témoignage que vous venez de lire précédemment.




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