Supplément Philippines
Cap sur le
CANADA Les clefs pour réussir, province par province
DESTINATION Sénégal
DOSSIERS PRATIQUES Travailler à l’étranger Argent et expatriation N° 110 – Novembre 2008
Belgique / Luxembourg 5,9 € - Suisse 9 FS – DOM 5,9 € Grèce / Italie / Portugal CONT 5,9 € - Canada 9$CAN Maroc 45 MAD – TOM 1000XPF – Afrique CFA 4200 CFA
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Edito par Jean-Pierre Pont
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Dans ce numéro, un dossier sur le Canada, destination qui fait rêver et avec raison ! Grands espaces, flexibilité du marché de l’emploi, facilités pour créer son entreprise... Bien des atouts pour les candidats à la mobilité internationale. Nous avons décrypté pour vous, province par province, les opportunités qui s’offrent à vous, avec des conseils de professionnels et de Français déjà installés. Sachez que ce dossier est un avant-goût de notre ouvrage Travailler ou étudier au Canada, qui sera disponible dès la mi-novembre en librairie. Nous nous sommes également intéressés aux Philippines, destination peu connue des francophones, qui dispose pourtant d’un énorme potentiel économique et permet d’accéder aux marchés de l’ASEAN et, qui sait, au marché chinois. Enfin, quelques jours au Sénégal nous ont permis de mieux connaître certaines filières de l’emploi et de l’investissement dans ce pays : saviezvous que le groupe de BTP Eiffage est freiné dans son développement en Afrique de l’Ouest pour cause de difficulté à recruter des conducteurs de travaux ?
Consultez aussi notre site Internet, www.vivrealetranger.com, où toutes ces informations sont régulièrement mises à jour gratuitement.
Rendez-vous en 2009
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Vivre à l’étranger N° 110 Novembre 2008
Vivre à l’étranger appartient à Focus Carrière, une marque du GROUPE VOCATIS 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois-Perret cedex France Tél. : + 33 (0)1 41 06 59 00 Fax. : + 33 (0)1 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com SAS au capital de 2 734 555 euros
Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com Directeur de la rédaction Nicolas Fellus-Vannier Rédactrice en chef adjointe Odile Gnanaprégassame odile.g@vocatis.fr Ont participé à ce numéro : Jeanne Dromatouré, Odile Gnanaprégassame, Emmanuel Langlois, Séverine Maestri Secrétaire de rédaction Claire Bélet-Mazari claire.mazari@free.fr
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SOMMAIRE Echos Les élections sénatoriales 2008 ....................................................................
Echos Le point sur la gratuité de la scolarisation à l’étranger .....................
Notre sélection de blogs d’expatriés ......................................................
Canada, Ô Canada ! ....................................................................................
Quebec La « belle province » vous tend les bras ...............................................
Ontario Le poumon économique du Canada .....................................................
La province du pétrole .................................................................................
Commission paritaire : N° CPPAP 1007U80038 Imprimé en UE. Imprimé par : BOCCIA Couverture : © Elena Elisseeva Fotolia.com
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Nouveau-Brunswick
Conception publicitaire Michaël Barek, Alexandre de Gassoswski et Aurélien Soula
Supplément Philippines : Caroline Couronne carolinecouronne@ ipfa-consulting.com
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Spécial Canada .................................................................... 11 Ce qu’il faut savoir
Immigrants demandés ! ..............................................................................
Régie publicitaire Internationale Véronique Martinet veronique.martinet@vocatis.fr Tél. : +33(0)1 41 60 59 02
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La blogosphere des expatriés
Conception partielle et exécution graphique Séverine Coatalen severine.coatalen@orange.fr
Régie publicitaire France Edouard Brisson edouard.brisson@vocatis.fr Tél. : +33(0)1 41 60 59 03
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Alberta 34
Colombie-Britannique Cap à l’ouest ! ................................................................................................
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Manitoba La voie d’accès au continent ....................................................................
Ile-du-Prince-Edouard Vous ne la choisirez pas au hasard ! ......................................................
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Nouvelle-Ecosse Une position stratégique ............................................................................
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Terre-Neuve-et-Labrador Petite province deviendra grande ? .......................................................
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SOMMAIRE Saskatchewan Un vent de prospérité .......................................................................................................................................................................
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Les Territoires canadiens L’ouverture au nord ...........................................................................................................................................................................
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Dossier Sénégal Le Sénégal en marche - En route vers la croissance - Le tourisme d’affaires, un secteur prometteur ? - S’implanter au Sénégal ...................................................................................................................................
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Supplément Philippines :
Une destination de choix à la culture très occidentale - Entre Orient et Occident - Entretien avec Bernard Flour, président de la Chambre de commerce française - Entretien avec Jacques Branellec, président de Jewellmer - Entretien avec Michel J. Lhuillier, président Lhuillier Philippines Inc. - Cebu, une province qui a des atouts - Travailler avec les Philippins - Retraités et étudiants, vous êtes les bienvenus ! - Entretien avec Louis-Paul Heussaf, président de Supply Oilfield Services Entretien avec Lance Gokongwei, Cebu Pacific
Français du monde A la rencontre des Français de l’étranger...............................................................................................................................
Dossier emploi Travailler à l’étranger, un eldorado ?...........................................................................................................................................
Dossier pratique Shopping détaxé, mode d’emploi ................................................................................................................................................
Dossier scolarisation Soutien scolaire pour enfants expatriés .....................................................................................................................................
Dossier pratique Banque, fiscalité et patrimoine ....................................................................................................................................................
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w w w. v i v re a l e t ra n ge r. c o m • Le guide pratique de l’expatriation, tous les contacts, les formalités, les astuces. • Dossiers Destinations, pays par pays, les adresses, les conseils, les pièges. • Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter. VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 110
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Echos I Les élections sénatoriales 2008 • Liste Pour l’Union et la solidarité des Français de l’étranger conduite par André Ferrand (27 voix, 1 élu) • Liste Français du monde pour un avenir solidaire conduite par Claudine Lepage (47 voix, 1 élu) •Liste Présence française dans le monde conduite par M.Christophe Frassa (25 voix, 1 élu)
Dimanche 21 septembre 2008. Lors des élections sénatoriales, le tiers des sénateurs représentant les Français de l’étranger a été renouvelé,soit 4 sièges sur 12. Claudine Lepage (SOC),Robert del Picchia (UMP), André Ferrand (UMP) et Christophe Frassa (DVD) ont été élus par les 153 Conseillers représentant
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Réactions
Le Palais du Luxembourg où siège le Sénat
les Français de l’étranger. Les sénateurs sortants étaient : Pierre Biarnès (ratt. CRC), Paulette Brisepierre (UMP), Robert del Picchia (UMP), André Ferrand (UMP).
5 listes étaient en lice • Liste RFE conduite par Robert del Picchia (36 voix, 1 élu) • Liste Ensemble une nouvelle énergie pour les Français de l’étranger conduite par Dominique Paillé (16 voix, 0 élu) 6
VIVRE A L’ÉTRANGER I NOVEMBRE 2008
Les transferts de voix lors de cette élection on été plus importants qu’à l’accoutumée a-t-on entendu. Ces transferts de voix ont posé la question du mode électoral. En effet, ce sont les 153 conseillers élus à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) qui élisent les sénateurs représentant les Français de l’étranger. Une élection indirecte donc,jusque là rien d’anormal,puisque c’est ainsi que sont élus les sénateurs métropolitains. Mais ces derniers « bénéficient » d’un collège électoral beaucoup plus conséquent. 153 grands électeurs suffisent-ils pour renouveler 4 sénateurs par tiers pour les Français de l’étranger ? De nombreux membres de l’Assemblée souhaitent plancher sur cette question. Et pas seulement. La création prochaine de députés des Français de l’étranger aussi est sur la table. Une bonne initiative pour une meilleure représentation des Français de l’étranger, bien que les modalités ne soient pas encore fixées. Combien de députés ? 8 ou 12 ? Ce qui est sûr, c’est que l’Assemblée dans son ensemble souhaite être consultée à ce propos.
Prochaines élections à l’Assemblée des Français de l’étranger Les 153 conseillers de l’AFE sont élus pour six ans au suffrage universel direct par les Français de l’étranger inscrits sur les listes consulaires.L’AFE est renouvelable par moitié tous les trois ans.Il existe 52 circonscriptions électorales. Les prochaines élections pour les circonscriptions de la série A auront lieu en juin 2009 ; et pour celles de la série B, en juin 2012. • Série A (77 sièges) = circonscriptions d’Amérique (30 conseillers) et d’Afrique (47 sièges) • Série B (76 sièges) = circonscription d’Europe (52 sièges), d’Asie-Océanie et Levant (24 sièges) L’Assemblée des Français de l’étranger est présidée par le ministre des Affaires étrangères et européennes, actuellement, M. Bernard Kouchner.Elle est composée de 153 Conseillers (bientôt 155) et 12 Sénateurs des Français de l’étranger. Viennent s’y ajouter 16 personnalités (bientôt 12) désignées par le ministre des Affaires étrangères. Pour en savoir plus sur cette institution, lisez l’ouvrage, paru récemment, du sénateur des Français établis hors de France, Joëlle Garriaud-Maylam, intitulé Qu’est-ce que l’Assemblée des Français de l’étranger ?, paru aux éditions L’Archipel. Consultez aussi www.vivrealetranger.com/ rubrique La représentation des Français de l’étranger,et découvrez bientôt en ligne nos vidéos présentant les membres de l’AFE. O.G.
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Echos I Le point sur la gratuité de la scolarisation à l’étranger Promise par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était en campagne pour la présidence, la mesure de gratuité de la scolarisation à l’étranger a été mise en place en septembre 2007. Non sans quelques remous.
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Une mesure qui coûte trop cher ?
A la rentrée 2008, les frais de scolarité pour les élèves inscrits en classe de première,dans l’un des établissements gérés par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), ont été pris en charge par l’Etat français. Ce fut déjà le cas en septembre 2007 pour les élèves de terminale.Cette mesure,pour la 1re année de son application, aurait coûté 20 millions d’euros d’après Bernard Kouchner, qui s’est exprimé devant la commission des Finances du Sénat en juillet dernier. Il souhaite aménager cette mesure, qui révèle des incohérences, affirmant notamment que certaines familles aux revenus élevés n’en auraient pas eu besoin.Par ailleurs,cette mesure serait défavorable aux familles locales qui souhaitent scolariser leur enfant dans un établissement français, puisqu’elles verraient les frais de scolarité augmenter pour compenser la mesure de gratuité. 8
VIVRE A L’ÉTRANGER I NOVEMBRE 2008
Il est difficile actuellement d’obtenir un chiffre sur le coût de cette mesure. Le livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France 2008/2020 propose d’aménager la mesure et annonce un coût d’ « environ 300 millions d’euros à l’horizon 2020, lorsque la montée en charge progressive sera arrivée à son terme. » La mesure devrait s’étendre progressivement à l’ensemble des cycles primaires et secondaires.Le 2 octobre 2008, lors des Etats Généraux de l’enseignement français à l’étranger, le ministre des Affaires étrangères et européennes à réitéré ses inquiétudes. Il doute que la mesure puisse être appliquée à tous les niveaux de classe. Le rapport de la Commission sur l’avenir de l’enseignement français à l’étranger, ne remet pas en cause la mesure de gratuité mais propose de plafonner le niveau de revenus des familles qui y prétendent, ainsi que le montant des droits de scolarité, écartant ainsi les établissements les plus chers.Par ailleurs, a été abordée la question du sous-financement de l’AEFE,qui pourrait être un frein à la modernisation et à l’extension des établissements français. Le rapport demande que le ministère de l’Education nationale
assume sa mission de service public à l’égard des familles françaises expatriées en prenant part au financement du réseau de l’AEFE.
Gratuité de la scolarisation, mode d’emploi La mesure de gratuité est appelée « Aide à la scolarité aux lycéens français scolarisés dans un établissement français à l’étranger ». Concrètement,les parents concernés doivent remplir un formulaire de demande de prise en charge des frais de scolarité,téléchargeable sur le site de l’AEFE, à renvoyer à l’établissement scolaire concerné.Mais c’est l’AEFE qui accorde la prise en charge dans la limite de la dotation budgétaire qui lui est allouée. Les familles doivent répondre à un certain nombre de conditions, elles doivent déclarer les revenus bruts de l’année précédente et indiquer si elles sont imposables ou non dans le pays d’accueil. La date limite de dépôt du dossier est fixée par les postes consulaires ou diplomatiques mais elle varie en fonction de la date d’arrivée de la famille dans le pays d’accueil.Les frais de scolarité pouvant être pris en charge sont :les frais annuels de scolarité ; les droits de première inscription ; les droits d’inscription annuelle. A la rentrée 2009, ces sont les élèves de seconde,en plus de ceux de terminale et de première, qui seront concernés pas la mesure. O.G.
AEFE : www.aefe.fr
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La blogosphère des expatriés Qui mieux que les expatriés sont à même de vous informer sur la vie à l’étranger ? Notre sélection de blogs...
Pour figurer sur cette page, envoyez un mail à odile.g@vocatis.fr
NORVEGE
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Sylvain est un jeune Français expatrié en Norvège. Après avoir terminé sa thèse à Supelec Rennes, il a suivi son amie à Oslo. Il travaille actuellement pour la société Saft Batteries. En parcourant son blog, c’est la Norvège que vous découvrirez : vie quotidienne (logement...), informations sur l’emploi, sur l’administration et bien d’autres choses encore ! • http://blog.becoz.org/blog
CHINE
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Après avoir fait ses études à l’IAE de Nantes et effectué ses stages en Chine, Aarabat M’Barek est actuellement en VIE toujours en Chine ! Sur son blog, plein de conseils pour aborder la société chinoise sans commettre d’impairs. Saviez-vous par exemple que la patience est une qualité importante pour faire des affaires avec les Chinois ? En effet, notre jeune VIE conseille de ne jamais abandonner, même si vous avez l’impression que les choses stagnent. • http://chine-voyage.blogspot.com
Comme son auteur l’explique, ce blog se veut « une ressource pour les Français et francophones vivant ou travaillant dans la région de San Francisco, ou ceux qui y songent ». Les posts d’Arnaud sont bien documentés, biens écrits et donnent à réfléchir sur la société américaine... C’est un plaisir de le lire. A découvrir absolument ! • http://siliconvalleyfrogs.com
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ETATS-UNIS
TURQUIE
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Marie-France, expatriée française, est assistante de direction pour un chantier naval turc et aussi “personal shopper” à Istanbul ! Elle nous explique que l’expatriation demande une adaptation réelle : « délaisser nos repères afin de renaître une deuxième fois ». Cette phrase parle d’elle-même ! A quoi sert-il de s’installer dans un autre pays si c’est pour continuer à vivre comme on le faisait auparavant ? Sur son blog, recettes, bonnes adresses et tout plein d’infos ! Prêt pour un voyage en Turquie ? • http://dumielauxepices.net
Tokyo comme si vous y étiez ! Thomas vous fait vivre son quotidien dans la capitale japonaise.Vous apprendrez comment vivent les Japonais, ce qu’il faut faire et ne pas faire, au risque de froisser votre interlocuteur... Dépêchez-vous de prendre connaissance de ce blog, son auteur quittera le Japon en décembre 2008, après plus de 4 années d’expatriation ! • http://finsou.free.fr/blog
CHINE
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Tombé amoureux de la Chine alors qu’il effectuait une partie de son MBA dans ce pays, Charles est reparti sitôt ses études finies ! Il est désormais VIE (Volontariat international en entreprise) pour le compte d’une entreprise et vit à Pékin. Lisez son blog rempli de bon sens et d’infos utiles ! • http://www.simaosavait.com
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JAPON
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Cap sur le Canada Le Canada est une vaste contrée composée de
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10 provinces et 3 territoires... Chacun d’eux est doté de nombreux atouts pour attirer les travailleurs étrangers, des profils qualifiés
• Manitoba .............. p 38
• Québec .................. p 18
• Ile-du-PrinceEdouard ................ p 40
• Ontario.................. p 24
• Nouvelle Ecosse ..... p 42
• NouveauBrunswick ............. p 30
• Terre-Neuveet-Labrador .......... p 44
• Alberta ................. p 34
• Saskatchewan ....... p 46
• ColombieBritannique ............p 36
• Territoires canadiens ............. p 49
© Véronique Martinet
• Ce qu’il faut savoir .................... p 12
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bien préparer votre installation.
© Véronique Martinet
de précieux conseils pour aborder ce pays et
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secteurs. Lisez notre dossier, vous y trouverez
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sont d’ailleurs recherchés dans plusieurs
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Ce qu’il faut savoir
Spécial Canada
I Canada, Ô Canada !
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D’ici la fin de l’année 2008, le Canada aura accueilli entre 240 000 et 265 000 nouveaux résidents permanents. Pouvoir d’achat élevé, 300 000 emplois créés chaque année depuis 2001, une qualité de vie incomparable, dépêchez-vous, il reste encore des places à prendre !
Toronto
REPERES
Le Canada • Superficie : 9 984 670 km2 • Densité : 3 hab/km2 (108 pour la France) • Nature du régime : démocratie parlementaire • Population : 33,1 millions d’habitants (au 1er janvier 2008) • Capitale : Ottawa • Langues officielles : anglais et français (depuis 1969) • Monnaie : dollar canadien : 1 dollar canadien = 0,64 € (au 30 août 2008) • Taux de chômage : 6,1 % (juillet 2008)
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Grand comme 18 fois la France, mais 2 fois moins peuplé, le Canada s’étire de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique. Pour traverser ce 2e plus grand pays au monde (après la Russie) il vous faudra passer par 10 provinces, 3 territoires,et franchir 6 fuseaux horaires ! Ainsi,quand il est midi à Terre-Neuve, il n’est que 7 h 30 dans le Yukon. Le Canada est une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire. Le chef de l’Etat est la reine Elisabeth II. Elle est représentée par un gouverneur général, désigné par le Premier ministre canadien.Celui-ci détient le pouvoir exécutif mais chaque province possède son propre gouvernement, son propre drapeau, sa propre capitale. Toute cette diversité se trouve néanmoins unifiée autour d’une charte :la Charte canadienne des
droits et libertés. Son but ? Protéger les droits des citoyens et réunir les Canadiens autour d’un ensemble de valeurs qui incarnent ces droits (égalité,libertés de circulation et d’établissement,libertés d’expression, d’association et liberté de réunion pacifique).
Un Canadien sur cinq est un immigrant Depuis 2001, la population immigrante a augmenté de 13,6 %, à un rythme 4 fois plus élevé que la population née au Canada.La communauté française installée au Canada est estimée à 150 000 personnes.Chaque province,en accord avec le gouvernement fédéral, est autorisée à sélectionner les personnes dont elle a besoin pour combler la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activité. C’est ce que l’on appelle le Pro-
gramme des candidats des provinces (PCP).Attention,la province du Québec fonctionne de manière autonome et possède son propre programme d’immigration ! Si le Québec vous tente, il vous faudra donc vous adresser au Bureau d’immigration Québec à Paris.Mais le visa final vous sera délivré par le gouvernement fédéral. Pour chacune des provinces, l’essentiel du programme est sur le lien www.cic.gc.ca/francais/immigrer/pro vinces/demande-qui.asp. Vous devez faire votre demande auprès de la province choisie et si vous êtes désigné par la province, celle-ci en informera le ministère Citoyenneté et Immigration Canada, auprès duquel vous devrez faire une demande de résidence permanente.
Visa permanent ou permis de travail temporaire ? Chaque année, plus de 90 000 étrangers partent travailler au Canada avec un permis de travail temporaire. La condition est d’avoir déjà trouvé un emploi dans le pays. L’employeur devra s’adresser à RHDSC (Ressources humaines et développement social Canada) qui s’assurera avec le ministère Citoyenneté Immigration Canada que votre arrivée va contribuer à la croissance économique du Canada et émettra une confirmation de l’offre d’emploi. De votre côté, il faudra demander votre permis de travail auprès d’un bureau canadien des visas à l’étranger. Infos (ambassade du Canada en France) :www.amb-canada.fr/visasrubrique « Travailler au Canada ».
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Ce qu’il faut savoir
Spécial Canada
Immigration I Ambassade du Canada à Paris : www.amb-canada.fr I Gouvernement du Canada : www.canada.gc.ca
I Gouvernement du Québec : www.gouv.qc.ca
I Citoyenneté et Immigration Canada : www.cic.gc.ca
I Bureau d’immigration du Québec : www.immigration-
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REPERES
SUR LE WEB...
quebec.gouv.qc.ca/fr/biq/paris/ index.asp
I Découvrir le Canada : www.canada.travel/france
I Immigration francophone : www.immigrercanadafranco phone.ca
I Vivre et travailler au Canada : www.serendreaucanada.gc.ca
Emploi I RHDSC : www.hrsdc.gc.ca I Emploi Avenir : www.emploiavenir.ca
I IMT : www.informationmarchetravail.ca
I Guichet emploi : www.guichetemplois.gc.ca
I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
Si vous optez pour l’installation définitive au Canada, il vous faudra un visa permanent. Rendezvous sur le site de l’ambassade, puis dans la rubrique « Visas et immigration » et « Immigrer au Canada. » Choisissez la catégorie qui vous correspond (« Travailleurs qualifiés » ou « Gens d’affaires ») et laissez-vous guider. C’est à partir de là que la dissociation Québec-autres provinces se fait et que vous aurez donc accès à deux sites différents. Les travailleurs qualifiés se définissent comme ayant au moins 1 an d’expérience professionnelle,connaissant l’anglais ou le français et ayant des facilités d’adaptation qui les aideront à vivre au Canada.
Dans la catégorie des gens d’affaires, on trouve les travailleurs autonomes (« ceux qui créent leur propre emploi », nous explique Caroline Decloedt, du service Communication de l’ambassade du Canada à Paris) et les entrepreneurs, (« ceux qui ont une expérience de gestion d’entreprise et qui vont créer des emplois au Canada », rajoute-t-elle).
La vie quotidienne Le climat. Certes, les hivers sont longs et rigoureux, mais si vous savez profiter des activités qu’offre chaque saison,vous deviendrez un vrai Canadien d’adoption.Ainsi, l’hiver, pendant que Peggy fait
La reconnaissance des diplômes et des compétences Il est conseillé de rendre lisibles vos diplômes pour qu’ils soient compris d’un employeur canadien. Les spécialistes de l’emploi s’accordent pour dire que le Canada n’a pas, comme en France, une culture du diplôme, mais une culture de la compétence et que les employeurs l’exigeront rarement sauf dans la fonction publique où les normes sont très strictes, ou encore dans le cadre des professions réglementées. Pour faire reconnaître vos diplômes, il existe 5 organismes reconnus et membres de l’Alliance canadienne des services d’évaluation de diplômes (ACSED, www.canalliance.org). Il faut savoir que 20 % des professions au Canada sont « réglementées ». Si vous êtes concerné, vous
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de la raquette au Nouveau-Brunswick, Christophe fait du ski au Québec,à 45 minutes de chez lui. Anglais et Français. La Loi sur les langues officielles (LLO) de 1969 assoit le statut officiel des 2 langues au Canada : l’anglais et le français.Son but est la recherche d’un maximum d’égalité dans l’usage des 2 langues dans des domaines comme l’administration, la justice,les communications avec le public, etc. Le français comme langue maternelle est parlé par un peu plus de 22 % des Canadiens, soit 9 millions de personnes. Se loger. Sites Internet spécialisés, petites annonces dans les journaux, ou encore agences immobilières...Utilisez les moyens traditionnels pour trouver un logement. Mais n’hésitez pas à faire un tour dans la ville, à la recherche de panneaux « For rent » (« à louer ») et ainsi faire du porte à porte ! Ça peut marcher ! Attention, si vous êtes en infraction d’une manière ou d’une autre,vous serez expulsé sans aucun état d’âme. Par ailleurs, renseignezvous bien sur la signification des termes employés dans les petites annonces présentant le logement à louer et dans le contrat de location avant de le signer. Les impôts. Ils sont directement prélevés à la source. Vous paierez
devrez donc obtenir un permis avant de commencer à travailler. Elles sont régies par des ordres professionnels qui seuls délivrent l’autorisation d’exercer. Attention, la procédure peut être lourde, car il faut souvent passer des examens professionnels, effectuer des stages ou des formations... Cela peut prendre un certain temps. Pour savoir si votre profession est réglementée, consultez le site du Centre d’information canadien sur les diplômes internationaux (www.cicic.ca) pour le Canada et celui de l’OPQ (Office des professions du Québec, www.opq.gouv.qc.ca) pour cette province. Consultez également le site www.workdestinations.org.
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Ce qu’il faut savoir Mis en place en 2004 par l’ambassade du Canada et soutenu par Citoyenneté Immigration Canada, ce forum de l’emploi permet aux aspirants à l’immigration de France et de Belgique de rencontrer des professionnels canadiens qui viennent directement recruter à Paris, Toulouse et Bruxelles, des travailleurs temporaires ou permanents. Les employeurs qui souhaitent participer pourront déposer leurs annonces sur le site Internet de la
Les programmes de mobilité des jeunes Vous avez entre 18 et 35 ans ? Alors, vous êtes le bienvenu au Canada ! En effet, la France et le Canada ont signé en octobre 2003 un accord visant à favoriser les échanges de jeunes entre ces 2 pays. Il existe 4 programmes différents : le Programme vacances Travail (PVT), le stage d’études, l’emploi d’été et l’emploi de perfectionnement. Devant le succès de ces programmes, le quota annuel pour 2008 a été revu à la hausse, passant de 7 000 à 9 500 places. Infos : www.amb-canada.fr/jeunesse
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manifestation. Vous pourrez prendre connaissance de ces offres à l’approche de la date du forum. Pour participer, inscrivez-vous sur le site www.destination-canada-forum-emploi.ca. N’hésitez pas à consulter ce site Internet pour connaître les différentes modalités de participation, ainsi que les institutions et partenaires présents. Rendez-vous les 18 et 19 novembre 2008 à Paris, le 21/11 à Bruxelles et le 24/11 à Toulouse.
des impôts fédéraux (les mêmes pour tout le monde) et des impôts provinciaux (différents dans chaque province). Renseignez-vous auprès de l’Agence du revenu au Canada (ARC). Pour connaître le taux fédéral et les taux provinciaux 2008, reportez-vous au site www.cra-arc.gc.ca/tx/ndvdls/fq/ txrts-fra.html. L’assurance maladie. Inscrivezvous dès votre arrivée auprès de l’organisme d’assurance maladie de votre province. Les formulaires de demande sont disponibles dans n’importe quel cabinet médical ou hôpital public. Attention, dans certaines provinces,un délai de carence est observé, vous devrez patienter 3 mois avant de pouvoir bénéficier du régime d’assurance maladie public.Il est conseillé de souscrire à une assurance privée en attendant. Le NAS,ou numéro d’assurance sociale. Il est indispensable pour travailler au Canada,recevoir votre salaire, ouvrir un compte, bénéficier des aides sociales et autres prestations gouvernementales. Il est délivré par le ministère Ressources humaines et Développement social Canada. Le mieux est de se rendre sur le site Service Canada (www.servicecanada. gc.ca), qui vous explique tout. Ouvrir un compte. En théorie, c’est simple : il suffit de se présenter à la banque la plus proche de chez vous ! En pratique, c’est plus compliqué. Les cho-
ses deviennent plus simples si vous justifiez d’un emploi et d’un revenu local. Et il est vivement conseillé d’être en possession d’un « historique de crédit » obtenu auprès de votre banque française avant le départ. Au bout d’un an, quand vous aurez donné à votre banquier votre déclaration de revenus canadiens, les choses rentreront dans l’ordre. Votre intégration. Il existe une série de programmes financés par Citoyenneté Immigration Canada, destinés aux nouveaux arrivants, qui proposent des cours de langues gratuits,une orientation vers des services communautaires susceptibles de vous aider dans la recherche d’un logement, d’un médecin etc.(www.cic.gc.ca/francais/ressources/publications/nouveaux/section-04.asp). De nombreuses provinces investissent des sommes importantes réservées à l’accueil et à l’inté-
Consultez le site Internet Service Canada,qui répertorie pour chaque province les services auxquels vous avez accès : www.servicecanada.gc.ca, cliquez sur « Trouver un Centre Service Canada près de chez vous ».
Un marché de l’emploi dynamique Le marché du travail canadien est flexible ! Si l’employeur n’est pas satisfait de votre travail,il peut vous mettre à la porte très facilement. Le préavis est calculé en fonction de l’ancienneté (de 1 à 8 semaines) mais surtout,les indemnités de licenciement sont faibles. A l’inverse, un employé pourra partir tout aussi rapidement s’il trouve un emploi mieux rémunéré. Un marché qui fonctionne par besoins. Chaque province a ses propres besoins en main-d’œuvre qualifiée. Consultez le site internet Guichet Emploi (www.guichetemplois.gc.ca) sur lequel vous trouverez des informations sur le marché du travail, les normes
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Destination Canada : novembre 2008
gration des nouveaux arrivants. N’hésitez pas à vous tourner également vers les associations d’accueil francophones qui se feront un plaisir de vous guider dans vos démarches de la vie quotidienne. Bien souvent,elles organisent des manifestations destinées à mettre en relation population locale et nouveaux venus.
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Etudes supérieures, mode d’emploi Le système d’enseignement supérieur canadien est similaire à celui des Etats-Unis, la vie associative y est très active, les campus de véritables lieux de vie. Pour une durée supérieure à 6 mois, un permis d’études est obligatoire. Il faut postuler directement auprès de l’université choisie ; certaines provinces possèdent un service centralisé. Chaque université fixe ses propres règles d’admission. Mais il faut savoir que l’entrée se fait sur sélection. On demandera à l’étudiant de prouver son niveau en anglais avec l’un des tests de compétence linguistique (TOEFL, IELTS...). Notez que les procédures sont
sont pas affichées : c’est ce que l’on appelle le “marché caché”. Les connaissances, les relations, bref, le “réseautage”, sont donc primordiaux ». En France,vous pouvez faire appel à l’Espace Emploi International (EEI) et sa vingtaine d’antennes en région, qui gèrent 40 000 recrutements par an dans le monde (et 10 000 rien qu’à Paris). L’Amérique du Nord et le Canada représentent 20 % des recrutements, « en constante augmentation depuis quelques années », précise Oliver Sheppard, chargé de mission à l’EEI. Vous pourrez participer à des ateliers sur la mobilité internationale ou bénéficier d’un accompagnement personnalisé dans votre projet de mobilité internationale. L’EEI propose aussi des programmes « d’échanges de jeunes professionnels », dont un avec le Canada, qui permettent à de jeunes Français,pendant 6 à 18 mois,
spécifiques pour le Québec, par ailleurs, les étudiants français bénéficient des mêmes tarifs que les étudiants québécois, alors que dans les autres provinces, les tarifs sont plus élevés. Pour pallier les différents frais, les étudiants étrangers ont le droit de travailler. Avec un permis d’études, ils peuvent travailler au sein du campus, mais pas plus de 10 heures par semaine. Pour travailler en dehors du campus, il faut obtenir un permis de travail. Enfin, une fois le diplôme en poche, il est possible de prolonger son séjour au Canada pour une durée déterminée grâce au Programme de travail postdiplôme. Infos : www.canada-culture.org ; www.aucc.ca ; www.cicic.ca
d’acquérir une expérience internationale valorisante sur le plan professionnel,linguistique et culturel.
...SUR LE WEB
Investir : pourquoi pas vous ?
Investir
Les relations économiques entre la France et le Canada ont toujours été au beau fixe. La France est le 3e investisseur étranger au Canada et plus de 400 filiales y sont installées. Globalement, les secteurs porteurs sont l’aérospatial-aéronautique, l’agroalimentaire, les produits chimiques, les NTIC, l’environnement, les sciences de la vie, etc. « On peut créer son entreprise en 10 minutes sur Internet », raconte Frédérika Renaud, chef d’entreprise en Colombie-Britannique.Le Canada est un pays dynamique,favorisant la libre entreprise. L’impôt sur les sociétés y est le plus bas d’Amérique du Nord (32,02 %). Mais attention,au-delà des démarches, ce qui est essentiel, c’est votre « projet d’affaires ». Le plus dur est d’arriver au Canada sans être connu,vous n’obtiendrez pas facilement la confiance des institutions financières. Etudiez bien le marché sur lequel vous vous lancez. Différents organismes sont à votre disposition : l’ambassade du Canada à Paris, la chambre de commerce France-Canada, la chambre de commerce du Canada, la chambre de commerce française au Canada, le Programme d’appui à l’investissement dans les communautés, Ubifrance (l’Agence française pour le développement international des entreprises), et les missions économiques locales. Le RDEE (Réseau national de développement économique francophone) peut aussi vous aider (www.rdee.ca). Il s’adresse aux francophones et s’appuie sur des succursales dans les provinces (sauf au Québec).Objectif ? Optimiser le potentiel économique des communautés francophones et acadiennes et stimuler la création d’emplois. Séverine Maestri
www.entreprisescanada.ca
I Services aux entrepreneurs : I Investir au Canada : www.investiraucanada.ca
I Réseau national de développement économique francophone : www.rdee.ca I Programme d’appui à l’investissement dans les communautés :
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de travail par province, ainsi que des conseils pour la recherche d’emploi,la création de votre CV... etc. Il existe aussi un outil accessible sur le site Internet http://travailleraucanada.gc.ca,avec lequel vous pouvez effectuer une recherche précise par type de profession, province, et par ville ! Trouver un emploi. Accepter un petit boulot en attendant de trouver l’emploi qui vous correspond le mieux est vivement conseillé car les employeurs canadiens préfèreront embaucher une personne ayant une expérience de travail locale plutôt qu’une personne qui n’a jamais travaillé au Canada. Petits boulots ou bénévolat pourront être mis en valeur sur votre CV, et vous permettront de vous constituer un réseau précieux car, comme le souligne Catherine Rouanes, directrice générale du Comité d’Immigration du Grand Moncton, « environ 80 % des offres d’emploi canadiennes ne
www.paic.gc.ca
I Chambre de commerce France-Canada : www.ccfcfrance-canada.com
I Chambre de commerce du Canada : www.chamber.ca I Chambre de commerce française au Canada : www.ccfcmtl.ca
I Ubifrance : www.ubifrance.fr
I Missions économiques locales : www.missioneco.org/me
I Espace Emploi International : www.emploiinternational.org
Vivre/Intégration I Fédération des communautés francophone et acadienne du Canada (FCFA) : www.fcfa.ca I Fédération de la jeunesse canadienne-française : www.fjcf.ca
I Association canadienne d’éducation de langue française : www.acelf.ca I Fédération internationale des Accueils Français et francophones à l’Etranger : www.fiafe.org
I Service Canada : www.servicecanada.gc.ca
I Banques (non exhaustif) : www.bankofcanada.ca ; www.desjardins.com ; www.banquelaurentienne.ca ; www.bnc.ca ; www.banqueroyale.ca
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I La « belle province » vous tend les bras
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Qualité de vie, ouverture sur les Etats-Unis, accueil chaleureux des habitants, tout ceci explique que près de 80 % des Français qui souhaitent partir au Canada choisissent le Quebec pour s’y installer. Cependant, même si le français y est seule langue officielle, la maîtrise de l’anglais reste nécessaire.
Le château de Frontenac, à Québec
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Québec • Superficie : 1,7 million de km2 • Population : 7,6 millions d’habitants (2006) • Capitale : Québec • Villes principales : Montréal, Laval, Sherbrooke • Taux de chômage : 7,4 % (juillet 2008) • Taux de croissance du PIB : 2,4 % (2007) • Communauté francophone : 6 millions de personnes
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« Il existe en chaque Québécois une émotion française et il y a en chaque Français un rêve québécois », a déclaré le Premier ministre français, François Fillon, à son homologue Stephen Harper en clôture de son discours à l’occasion de sa visite pour la célébration du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, cette année. Des liens forts unissent les Français et leurs cousins québécois, liens fondés sur une histoire commune et le partage de la même langue. Au Québec, près de 80 % de la population est francophone, soit plus de 6 millions de personnes. La ville de Québec a même accueilli, pour la 3e fois depuis sa création, le XIIe sommet de la francophonie du 17 au 19 octobre 2008.
Immigrer au Québec Le Québec aura accueilli entre 46 700 et 49 000 immigrants en 2008,et cela constitue la première phase d’un plan de 3 ans qui portera ce nombre à 55 000 en 2010. Ce plan prévoit d’accueillir entre 36 500 et 38 000 travailleurs qualifiés (dont 12 000 environ en provenance d’Europe) et entre 6 000 et 7 000 « gens d’affaires (dont 200 en provenance d’Europe). Selon votre projet, vous pouvez demander un permis de travail temporaire ou permanent. La condition pour travailler temporairement est d’avoir déjà trouvé un emploi au Québec. L’employeur devra s’adresser à RHDSC (Ressources humaines et développement social Canada) qui s’assurera avec le MICC (ministère de
l’Immigration et des Communautés culturelles) du Québec que votre arrivée contribuera à la croissance économique du Québec et émettra une « validation d’emploi ». De votre côté, il faudra obtenir un certificat d’acceptation du Québec (CAQ) auprès du MICC. Une fois celuici accepté, vous demanderez votre permis de travail au niveau fédéral auprès de Citoyenneté et Immigration Canada. Un petit rappel des démarches à effectuer pour émigrer au Québec avec un visa permanent. Première étape. Connectez-vous sur le site www.immigration-quebec.gouv.qc.ca pour demander un CSQ (certificat de sélection du Québec). Vous pouvez évaluer en ligne vos chances d’être sélectionné en remplissant l’EPI (évaluation préliminaire d’immigration). Deuxième étape. Faites une demande de visa permanent auprès de l’ambassade du Canada (www.amb-canada.fr). Troisième étape. Emission du visa par l’ambassade. Si vous avez déjà un emploi ou un projet d’affaires, les démarches seront accélérées, il existe aussi un programme spécifique destiné aux « gens d’affaires », mais ce n’est pas le seul.L’OFQJ peut être un bon moyen de tenter l’aventure Québec. « Comme je rentrais dans la catégorie des entrepreneurs de moins de 35 ans, l’ambassade du Canada à Paris m’a mis en relation avec l’OFQJ (Office franco-québécois pour
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la jeunesse) qui m’a aidé à monter mon projet », raconte Christophe Serres, propriétaire d’un salon de coiffure à Montréal.
I Gouvernement du Québec : www.gouv.qc.ca
I Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles : www.immigrationquebec.gouv.qc.ca
I Service gouvernementaux : www.msg.gouv.qc.ca
I Consulat général de France : www.consulfrance-quebec.org
I Consulat général de France à Montréal : www.consulfrance-montreal.org
I 400 ans de Québec : www.quebec400.gc.ca ; www.monquebec2008.com ; www.francequebec400.com
I Tourisme : www.bonjourquebec.com
Emploi I Ministère du Travail : www.travail.gouv.qc.ca
I Emploi Québec : www.emploiquebec.net I ANAEM : www.anaem.ca
I AMPE-CITI : www.ampeciti.ca
I Les ordres professionnels : www.opq.gouv.qc.ca
Vivre/Intégration IApprendre le Québec : www.apprendrelequebec.gouv.qc.ca
I La Toile du Québec : www.toile.com
I Fédération des commissions scolaires du Québec : www.fcsq.qc.ca I Ministère Education, Loisir et Sport : www.meq.gouv.qc.ca I Assurance maladie : www.ramq.gouv.qc.ca
I Revenu Québec : www.revenu.gouv.qc.ca
I Régie du logement : www.rdl.gouv.qc.ca
I Trouver un logement : www.appartalouer.com, www.toutmontreal.com, www.logementquebec.com, www.vitevitevite.ca, www.cvendu.ca
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Travailler au Québec Le Québec devra combler quelque 700 000 emplois d’ici à 20102011. Le gouvernement du Québec a par ailleurs annoncé qu’il dépenserait 68 millions de dollars durant cette période pour permettre aux immigrants déjà arrivés de mieux s’intégrer au marché du travail et pour aider ceux qui,à l’étranger,désirent venir travailler au Québec. Alors quels sont les secteurs qui recrutent ? Pour le savoir,rendez-vous sur le site Internet d’Emploi-Québec, où vous trouverez la liste des métiers « en demande » pour lesquels le gouvernement a émis un avis « très favorable » ou « favorable ».Attention cependant aux professions réglementées qui dépendent d’un ordre professionnel qui seul est habilité à vous délivrer une autorisation d’exercice sous conditions. Mais il faut dire que des efforts sont faits pour faciliter et accélérer la question de la reconnaissance des compétences. Par exemple, le projet d’entente franco-québécoise pour la reconnaissance mutuelle des acquis et qualifications profession-
nelles qui va être signé prochainement, donnera plus de lisibilité entre les diplômes respectifs des deux partenaires. Par ailleurs, Yolande James, ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, a annoncé la mise en œuvre par certains ordres professionnels de 10 projets facilitant et accélérant la reconnaissance des compétences des nouveaux arrivants. Le Québec recrute même directement en France ! Lors des « Journées Québec », organisées en mars 2008, à Paris, Lyon et Toulouse, 12 entreprises québécoises ont pu recruter des profils recherchés. Initiée par l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations Québec en partenariat avec l’Espace emploi international et le Bureau d’immigration du Québec à Paris, l’opération pourrait être renouvelée l’année prochaine. Affaire à suivre Les relations de travail.Elles sont décloisonnées, détendues. On se tutoie facilement : « Les relations se construisent sur de véritables échanges, nous dit Christophe Serres. En France, on demande aux gens de faire quelque chose, et ils doivent le faire. Ici, on propose, on discute, on partage. Tout le monde est valorisé. » Attention,
Trois questions à Yann Hairaud, directeur de l’AMPE-CITI à Montréal Vivre à l’étranger : Quel est le rôle de l’AMPECITI ? Yann Hairaud : Nous délivrons des informations sur la réalité et les perspectives professionnelles au Québec. Sur les quelque 1 340 personnes reçues en 2007, environ 580 étaient de nationalité française et près de 445 ont trouvé un emploi grâce à nos services. VAE : Que retenir du CV québécois ? Y. H. : Il ne doit comporter aucune information d’ordre privée (origine de la personne, données sur sa vie privée, âge, etc.). On y détaille les expériences en mentionnant le titre de l’emploi
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cette apparente nonchalance n’exclut pas le professionnalisme. Si vous ne faites pas l’affaire, votre employeur n’hésitera pas à vous rendre votre liberté immédiatement, avec un délai de préavis de 0 à 4 semaines selon votre ancienneté et quasiment sans indemnités.L’inverse est vrai aussi :si vous trouvez un emploi mieux rémunéré, vous pourrez partir du jour au lendemain. Les qualités qui font de vous le candidat au profil idéal : modestie, esprit d’équipe, maîtrise de l’anglais. Les attitudes à éviter : l’arrogance,les débordements de colère, l’attitude hautaine. Cela est d’ailleurs valable en dehors de l’entreprise.
occupé et le nom de l’entreprise. On indique tâches effectuées en employant des verbes d’action (« calculer », « gérer », « administrer ») et éventuellement les résultats tangibles qu’on aura récoltés. VAE : Quels sont les principaux défauts des candidats français ? Y. H. : Parfois, ils pensent que le diplôme représente tout. Ils sont victimes d’un choc culturel. Par exemple, un ingénieur en France sera associé à un certain statut social, lui-même lié à un certain niveau d’études élevé. Au Québec, il sera considéré comme quelqu’un possédant une expertise dans un certain domaine. Pas plus. Pas moins. www.ampeciti.ca
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réal, c’est-à-dire du côté anglophone. Il est impossible de ne pas être bilingue dans cette ville où plus de 70 nationalités sont représentées. »
Vivre au Québec
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...SUR LE WEB Investir I Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation : www.mdeie.gouv.qc.ca
I Investissement Québec : www.investquebec.com/fr
I Montréal International : www.montrealinternational.com
Partez avec l’OFQJ ! Avec 5 programmes phare, l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), acteur de la mobilité professionnelle, permet aux 18-35 ans d’élargir leurs horizons ! De l’emploi au stage de perfectionnement, en passant par un programme dédié aux entrepreneurs, il y en a pour tous les projets ! Les candidats sont accompagnés et bénéficient d’une aide à la carte, en fonction de leurs besoins. « La mission de l’OFQJ est de donner goût à la mobilité internationale », précise
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Le peu de vacances par rapport à la France est compensé par des journées de travail « plus courtes » en apparence, la journée débute tôt et se termine tôt, vers 16-17 heures. Alors débute une « deuxième journée », consacrée à la famille et aux loisirs, qui constitue aussi des moments propices aux rencontres : idéal pour étoffer un réseau ! Enfin, même si vous vivez dans un environnement francophone,faitesvous à l’idée de travailler en anglais, comme Vanessa Girard, ostéopathe près de Montréal : « 75 % de ma clientèle parle français, mais 25 % parle anglais ». Déclaration confirmée par Christophe Serres : « Mon salon de coiffure se trouve en plus à l’Ouest de l’île de Mont-
Frédéric Lefret, secrétaire général de l’OFQJ. « Nous savons que l’insertion sur le marché du travail français est plus facile après une expérience à l’étranger. L’OFQJ est un accélérateur de carrière ». L’organisme bi-gouvernemental fête cette année ses quarante ans, avec un nouvel objectif, celui de s’internationaliser. Actuellement, un nouveau programme est testé, il consiste à envoyer un tandem Franco/Québécois dans un pays tiers pour aider au développement local. www.ofqj.org
Quelques clichés à abattre. « Tu verras, il fait - 40 ! », « On mange mal ». Les Français expatriés s’accordent pour dire que la nourriture est excellente : « J’ai découvert quantité de produits régionaux que je ne connaissais pas », raconte Christophe Serres. Quant aux rigueurs du climat, les hivers sont certes longs mais plutôt secs. Par contre, il faudra vous familiariser avec la langue française du Québec qui, mine de rien, n’est pas tout à fait la même que la nôtre. Il existe un excellent petit livre sur la question : Parlez-vous québécois ? (éditions d’Orbestier), dont l’auteure, Claire Armange, est une Française installée dans la province. Se loger. Comme dans le reste du Canada, se loger est moins compliqué qu’en France.Les logements sont grands et moins onéreux. Les impôts.Les résidents de la province du Québec doivent remplir deux avis d’imposition, pour la province et pour le gouvernement fédéral. Pour connaître le taux d’imposition, cliquez sur le lien : www.craarc.gc.ca/tx/ndvdls/fq/txrts-fra.html. La santé.La carte d’assurance maladie vous sera délivrée par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ,www.ramq.gouv.qc.ca),elle vous permet de recevoir des soins de santé gratuits dans les divers centres médicaux. Scolarisation de vos enfants. Le système scolaire se décompose en plusieurs étapes, de l’éducation préscolaire (durée 2 ans) à l’enseignement universitaire en passant par l’enseignement primaire, secondaire et par l’enseignement collégial (Cégep). La
langue officielle étant le français, pour inscrire votre enfant en maternelle, primaire, secondaire ou au collège vous devrez vous adresser à la Commission scolaire francophone de votre localité. Il existe 72 commissions scolaires au Québec dont 60 sont francophones.Pour les universités,vous aurez l’embarras du choix avec 18 établissements.Sachez que le ministère de l’Education nationale en France reconnaît deux établissements au Québec :le Collège Stanislas et le Collège Mariede-France.
Investir au Québec La position de la province est idéale pour accéder au marché des EtatsUnis. Par ailleurs, le taux d’imposition des sociétés y est de 32,02 %, le plus bas de toute l’Amérique du Nord. Montréal attire les entreprises étrangères par son caractère multiculturel, son bilinguisme et elle est mondialement connue pour quelques pôles d’excellence comme les hautes technologies, l’aérospatiale, les NTIC... Québec, en revanche, bénéficie d’un taux de chômage plus bas (7,7 % en août 2008) que Montréal (8,5 % pour la même période) et offre également des perspectives d’emploi dans les NTIC et la recherche. Selon une étude KPMG menée en 2008, la capitale québécoise se classe parmi les villes les plus concurrentielles d’Amérique du Nord en ce qui concerne les coûts de démarrage et d’exploitation d’une entreprise. Et puis, c’est LA ville francophone par excellence.Elle a été sous les feux des projecteurs en 2008 puisqu’elle a fêté en grande pompe le 400e anniversaire de sa fondation par le Français Samuel de Champlain. Rendez-vous sur : www.revenu.gouv.qc.ca/fr/entreprise/demarrage/demarches,pour connaître les démarches de création d’entreprise. Séverine Maestri
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I Le poumon économique du Canada
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L’Ontario présente l’une des sociétés les plus multiculturelles au monde : on y parle près de 70 langues et la moitié des immigrants qui viennent au Canada s’y installent. Elle abrite Toronto, la capitale provinciale et Ottawa, la capitale fédérale. Sa proximité avec les Etats-Unis en fait un bassin d’emploi des plus dynamiques et la communauté francophone y est la plus importante après celle du Québec.
Toronto
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L’Ontario exploite ses richesses naturelles (lacs,forêts,minéraux) et possède une industrie manufacturière très diversifiée qui lui permet de représenter plus de 53 % de la production industrielle du Canada (source :mission économique).C’est la province la plus peuplée avec 12,8 millions d’habitants dont plus d’un demi-million de francophones (soit 5 % de la population ontarienne).
Ontario • Superficie : 1 076 395 km2 • Capitale : Toronto • Population : 12,8 millions d’habitants (1er janvier 2008) • Principales villes : Ottawa, Hamilton, London • Taux de chômage : 6,3 % (août 2008) • Taux de croissance du PIB : 2,1 % (2007) • Population francophone : 549 400 personnes
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Immigrants, on vous attend ! Le gouvernement ontarien investit plus de 146 millions de dollars par an dans les services d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants et,selon le ministère des Affaires civiques et de l’immigration,ce sont plus de 125 000 nouveaux arrivants,soit plus de la moitié des immigrants s’établissant au
Recherche d’emploi : des interlocuteurs pour vous épauler Le Centre Expérience globale Ontario, mis en place par le ministère des Affaires civiques et de l’immigration, aide essentiellement les personnes formées à l’étranger à exercer leur profession en Ontario. Il fournit des conseils pour faire une demande de permis d’exercer nécessaire à ceux qui rentrent dans le cadre d’une profession
Canada, qu’accueille la province chaque année.Le ministère édite à ce titre un petit guide des programmes et des services, Bienvenue en Ontario (consultable sur son site Internet) qui vous fournit toutes les aides nécessaires pour vivre, travailler, étudier, créer son entreprise en Ontario. Le gouvernement a lancé en mai 2007 le PPCO,Programme pilote des candidats de l’Ontario, qui permet aux employeurs de sélectionner leurs candidats à l’immigration en fonction de leurs besoins. Il y a deux catégories : celle des employeurs (ceux-ci doivent proposer une offre d’emploi dans l’une des 20 professions spécifiques des secteurs de la santé, de l’éducation, de la construction ou du secteur manufacturier), et la catégorie des investisseurs multinationaux (cette catégorie vise à faciliter l’entrée de personnes-clé dans les entreprises qui font d’importants investissements en Ontario). Et si Toronto attire plus de 40 % des immigrants, dont une majorité de francophones, la ville ne
réglementée et oriente vers des programmes de formation, de stages et de mentorat. www.ontarioimmigration.ca/french/geo.asp Le collège Boréal propose, entre autres, et gratuitement, des ateliers sur la rédaction du CV, la lettre de motivation, la préparation de l’entrevue, etc. Il offre également de la formation continue, à laquelle les Canadiens sont très attachés. www.voierapideboreal.ca
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Ontario I Gouvernement de l’Ontario : www.gov.on.ca I Immigrer en Ontario : www.ontarioimmigration.ca ; www.etablissement.org
I Ministère des Affaires civiques et de l’immigration : www.citizenship.gov.on.ca/french
I Consulat général de France à Toronto : www.consulfrance-toronto.org
I Office des affaires francophones : www.oaf.gouv.on.ca
I Citoyenneté Immigration Canada : www.cic.gc.ca/francais/index.asp
I Commissariat des services en français : www.csf.gouv.on.ca/fr
I Ville d’Ottawa : www.ottawa.ca
I Ville de Toronto : www.toronto.ca
I Centre francophone : www.centrefranco.org/fr
Emploi I Professions réglementées : www.citizenship.gov.on.ca/fren ch/working/licensed
I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca I RDEE Ontario : www.rdeeont.ca
I Passeport-compétences de l’Ontario : http://skills.edu.gov.on.ca
I Information sur le marché du travail : www.labourmarketinformation.ca
I Fonction publique : www.gojobs.gov.on.ca
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possède pas de quartier francophone bien délimité, contrairement à Ottawa ou Sudbury par exemple. En dehors de ces trois villes, la communauté francophone est aussi installée dans les cités de Hamilton,London,ou encore Windsor. Si vous décidez de fuir les grands centres urbains, « renseignez-vous car ici les villes de 150 000 habitants sont de petites villes et la vie y est différente. Les gens vivent plus repliés sur eux-mêmes et c’est difficile pour un Européen qui arrive de s’intégrer », suggère justement Vincent Muller, journaliste à L’Express de Toronto,site internet d’informations francophone.
aussi réputée pour son festival du film qui s’y déroule chaque année au mois de septembre.C’est l’une des villes les plus multiculturelles au monde : « Au bureau, nous dit Vincent Muller de L’Express de Toronto, il y a une Belgeo-Marocaine, une Canadienne d’origine roumaine, une Canadienne d’origine éthiopienne, une Canadienne d’origine polonaise, et moi, qui suis Français. » Vous passerez donc inaperçu: « Ici, on est des immigrants comme les
avec le Québec,beaucoup de francophones y travaillent tout en vivant au Québec, plus précisément à Hull-Gattineau. Vie quotidienne. Vivre en Ontario, c’est aussi se loger, se soigner, scolariser ses enfants, bref, faire les démarches nécessaires pour bénéficier de tous les avantages comme les autres habitants de la province.Pour vous loger,vous pouvez passer par les annonces des journaux ou Internet, ou encore adopter l’attitude « routard » de
autres. Je ne me sens pas différent puisque je SUIS différent », rajoute Vincent. Pas vraiment la vision de Christophe Serres, un Français qui vit au Québec, mais qui s’est rendu plusieurs fois en Ontario : « Par son urbanisme, Toronto manque de caractère, les gens la comparent à New York car elle regroupe toutes les grosses compagnies canadiennes, américaines et autres. La vie est chère. Les rapports m’ont semblé distants. » Ottawa compte, quant à elle, 888 882 habitants, et fait partie des villes les plus agréables à vivre au Canada et plus généralement en Amérique du Nord. Par ailleurs, Ottawa recherche des personnes bilingues et la ville étant à 10 minutes de la frontière
Nathalie qui a vécu 3 ans et demi àToronto : « Un soir, j’ai parcouru (en rollers) les rues de mon quartier à la recherche de panneaux “for rent” (à louer) et j’ai directement sonné aux portes. La troisième fois, j’ai visité un appartement qui m’a plu et je l’ai pris. » Les démarches pour être pris en charge par l’assurance santé de l’Ontario devront être effectuées dès que vous arrivez mais sachez que votre couverture ne sera effective qu’au bout de trois mois.Pensez à prendre une assurance privée en attendant. Enfin,vous devrez vous acquitter de l’impôt fédéral d’une part et provincial, d’autre part. Ce dernier est calculé selon vos revenus, entre 6,05 et 11,16 % (taux 2008).
Vivre en Ontario Vivre en Français en Ontario ? L’Office des affaires francophones dénombre 549 400 francophones en Ontario.La Loi sur les services en français, qui a été instaurée en 1986, garantit de recevoir des services en français dans 25 régions de la province, un Commissariat aux services en français veille même à la bonne application de la loi.De nombreuses associations francophones existent et une Maison de la francophonie devrait voir le jour dans quelques années,nous apprend la directrice du Réseau de développement économique francophone (RDEE) Ontario : « Nous travaillons sur ce projet depuis plus de deux ans. Le processus est lent mais nous aimerions avoir un bâtiment en 2011. » Malgré cette apparente facilité,l’anglais vous sera indispensable. Toronto ou Ottawa ? Bâtie sur les rives du lac Ontario, Toronto est la plus grande ville du Canada avec 2,5 millions d’habitants.Elle est choisie par 80 % des immigrants en Ontario. Connue pour son industrie automobile, elle est
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Trois questions à Michèle Pignol, du bureau de l’emploi au consulat général de France à Toronto. Vivre à l’étranger : Quel est le profil de l’immigrant idéal ? Michèle Pignol : Il doit cumuler 3 atouts : maîtriser l’anglais, avoir un CV qui colle aux normes canadiennes et des références professionnelles locales. VAE : Comment acquérir ces 3 atouts essentiels ? M. P. : Pour parler anglais, faire du bénévolat, prendre un petit boulot pour se frotter à la langue. Le CV doit détailler les expériences
...SUR LE WEB
REPERES
Vie quotidienne I Ministère de la Santé et des soins de longue durée : www.health.gov.on.ca/indexf.html
I Comité français de la ville de Toronto : www.cfvt.org I Association des communautés francophones de l’Ontario : www.levillageacfo.ca/
I Ministère de l’Education : www.edu.gov.on.ca
I Se loger : www.mls.ca/index.aspx, www.pmrentals.com, www.relocatecanada.com, www.rent-ontario.com
Investir I Ministère des petites entreprises et des services aux consommateurs : www.sbe.gov.on.ca :
I Chambre économique de l’Ontario : www.ceo-on.com I Club canadien de Toronto : www.clubcanadien.ca
I Entreprises canada (lancer son entreprise) : www.entreprisescanada.ca
I Infos entrepreneurs : www.infoentrepreneurs.org
I Ressources entreprises : www.ressourcesentreprises.org
I Chambre de commerce française : www.ccfcmtl.ca
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professionnelles. Il peut être utile d’en préparer deux ou trois en fonction des objectifs professionnels visés. Pour les références locales, occuper un petit boulot, même sous-qualifié est utile. C’est en se familiarisant avec le marché du travail que les bonnes attitudes seront intégrées et que les employeurs considéreront le candidat comme une personne « no difficult », capable de s’adapter. VAE : Quels sont les atouts des immigrants français ? M. P. : Ils sont travailleurs, fidèles à l’entreprise (alors qu’ici le turn-over est grand). Ce sont des gens de parole. Si vous utilisez ces atouts tout en intégrant les normes locales, vous irez loin.
Scolarisation de vos enfants. L’Ontario dispose de systèmes d’éducation financés par les fonds publics partout dans la province. Il y a le système public de langue française d’un côté, et le système catholique de langue française de l’autre. Si vos enfants continuent leurs études,ils auront le choix entre 19 universités (dont quelques-unes sont bilingues) et 24 collèges d’arts appliqués et de technologie ainsi que d’autres établissements d’enseignement, bien sûr. Citons quelques références :laToronto French School qui délivre un enseignement bilingue de la maternelle à l’entrée à l’université ou encore le lycée français de Toronto. Rendez-vous sur le site http://etablissement.org, rubrique « Éducation ».
Travailler en Ontario En 2008,le gouvernement de l’Ontario a investi 27,4 millions de dollars dans 40 programmes de formation pour aider les immigrants à trouver rapidement un emploi dans leur secteur.Attention,il existe aussi en Ontario des professions réglementées pour lesquelles il faut faire montre d’une autorisation d’exercer. Renseignez-vous sur le site du ministère des Affaires civiques et de l’Immigration et n’oubliez pas, dès votre arrivée de demander votre sésame : le NAS
(numéro d’assurance sociale) ! N’hésitez pas non plus à consulter le PCO (passeport-compétences de l’Ontario) qui décrit clairement sur son site Internet les compétences recherchées sur le marché du travail et les habitudes à respecter pour bien s’intégrer. Etre bilingue :indispensable ? « Au début, nous dit Nathalie qui a passé 3 ans et demi à Toronto, j’étais très renfermée parce que je ne maîtrisais pas très bien l’anglais. Aussi, le temps paraît long avant de trouver ses repères et de comprendre la langue. » Sachez que le fait d’être bilingue au Canada est l’assurance de trouver un emploi plus facilement. Vous pouvez prendre des cours de langues organisés par le gouvernement fédéral (programme CLIC) ou vous renseigner auprès des associations francophones qui vous aiguilleront vers des cours de langue dispensés par la province.
Investir en Ontario L’Ontario bénéficie d’une position centrale idéale pour accéder aux marchés canadien et américain. Les entreprises françaises apprécient cet atout. Pour preuve, sur les 400 entreprises françaises installées au Canada,plus de 200 sont implantées en Ontario. En 2007,
la France était la 4e source d’investissements de capitaux étrangers en importance de l’Ontario. Les secteurs forts de l’économie. En 2007, l’Ontario a été le premier producteur automobile en Amérique du Nord. Le secteur de la construction est aussi florissant : selon Statistique Canada, depuis début 2008, l’Ontario (avec la Colombie-Britannique et l’Alberta) a accaparé la plus grande partie de la progression de l’emploi dans ce secteur. L’hébergement et les services de restauration, l’administration, la santé et l’éducation ont également enregistré de fortes hausses d’emploi. Le secteur agroalimentaire n’est pas en reste avec 23 % de la production agricole du Canada. La province a même inauguré un centre de marketing à Paris en juillet 2008, situé dans les locaux de l’ambassade, afin de renforcer les relations commerciales entre l’Ontario et la France, permettre de créer des emplois et de soutenir les investissements. Vous avez l’esprit entrepreneurial,comment vous faire aider ? Visitez le site d’Entreprises Canada et sa rubrique « Créer son entreprise ». Adressez-vous également au ministère des Petites entreprises et des Services aux consommateurs de l’Ontario qui vous « coache » sur le financement, les impôts, le processus d’enregistrement des entreprises, l’octroi de licences et autres formalités administratives à accomplir avant de créer l’entreprise de vos rêves.Vous avez entre 18 et 29 ans et déjà une idée en tête ? Contactez La Passerelle, un organisme réservé aux francophones émigrés en Ontario. Vous bénéficierez alors d’un tout nouveau programme entrepreneurial intitulé « Prendre ses affaires en main », appuyé par le RDEE de l’Ontario,qui vous offre également quantité de services pour vous lancer, grâce à son réseau très important. Séverine Maestri
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Nouveau-Brunswick I Immigrants demandés !
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Malgré sa proximité avec la très prisée province québécoise, le Nouveau-Brunswick attire de plus en plus d’immigrants, séduits par la qualité de vie, les perspectives d’emploi et le mythe des premières populations francophones (Acadiens). Seule province officiellement bilingue, elle est en pleine expansion.
REPERES
Le NouveauBrunswick • Superficie : 73 440 km2 • Population : 751 527 habitants • Capitale : Fredericton • Villes principales : Saint-Jean, Grand Moncton, Edmundston, Dieppe • Taux de chômage : 8,5 % (juillet 2008) • Taux de croissance du PIB : 1,6 % (2007) • Communauté francophone : 315 000 personnes
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I NOVEMBRE 2008
Situé bien à l’Est du Canada, et ouvert sur la mer, le NouveauBrunswick possède aussi une frontière avec les Etats-Unis.Le nombre de Français qui émigrent au Nouveau-Brunswick est en augmentation permanente. « Il y a 10 ans, explique Mario Boisvert, agent du programme d’Immigration au gouvernement du Nouveau-Brunswick, la province accueillait peu de Français, aujourd’hui, il y en a près de 150 qui arrivent chaque année ! » Le gouvernement ne tarit pas d’éloges sur sa province dans ses bro-
chures officielles à destination des immigrants : « L’endroit idéal pour établir une entreprise, élever une famille et profiter de la vie ! » Bien qu’encore agricole, le Nouveau-Brunswick s’illustre aussi dans les secteurs du tourisme,des produits fabriqués,des technologies de pointe (comme l’aérospatiale) entre autres.
Immigrer : vous êtes ici chez vous Greg Byrne, ministre en charge du Secrétariat de la croissance
Le Centre d’accueil et d’intégration des immigrant(e)s de Moncton Métropolitain (CAIIMM) Les membres du CAIIMM accueillent les nouveaux arrivants. Ils peuvent venir vous chercher à l’aéroport et vous faire visiter toutes les institutions francophones de la ville. Ils seront là, si vous cherchez un médecin, un juriste, une garderie ou autre chose utile à votre
démographique, a annoncé : « Nous voulons régler les problèmes associés au déclin démographique et augmenter la population de 6 000 habitants d’ici à 2009 et de 25 000 d’ici à 2015. Ce qui devrait nous mener au chiffre de 100 000 nouveaux habitants en 2026. » Le 30 mai 2008, le Secrétariat a présenté son budget pour 2008-2009 et dans son rapport, on apprend que le gouvernement investira plus de 725 000 dollars canadiens pour attirer les nouveaux arrivants au Nouveau-Brunswick dans l’année à venir. Bref, tout est prévu pour que vous vous sentiez... comme chez vous ! Et c’est vrai, la province du Nouveau-Brunswick espère bien que vous viendrez vous installer définitivement. Si vous faites votre demande par l’intermédiaire du Programme des candidats de la province,votre dossier sera traité plus rapidement. Pour postuler à ce programme, vous devez répondre à certains critères et être en possession d’une offre d’emploi permanent garantie ou d’un plan d’affai-
installation et vous guideront pas à pas dans vos démarches administratives. Au niveau de l’intégration, le CAIIMM vous proposera de participer et de vous impliquer dans diverses activités (sports, pique-nique, concerts, expositions, festivals, etc.). Enfin, ils pourront aussi vous trouver un “parrain” (ami, conseiller, accompagnateur, personne référent), qui vous fera découvrir votre nouveau pays.
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Le credo : la qualité de vie ! S’adapter au Nouveau-Brunswick ne semble pas donné à tout le monde ! Lucile Taillieu, coordonnatrice de projets au CAIIMM (Centre d’accueil et d’intégration des immigrants et immigrantes de Moncton métropolitain) prévient : « Il y a des différences profondes de culture entre la France et le Nouveau-Brunswick. Ici, c’est un autre monde, et l’adaptation peut s’avérer difficile, parfois impossible et se solder par un échec. La meilleure manière de réussir son intégration, est de ne pas penser qu’il s’agit d’un eldorado : l’hiver rude, les étés parfois pluvieux, l’éloignement des grands centres, les moustiques, c’est aussi ça, le NouveauBrunswick !... » Mais l’accueil réservé aux nouveaux venus est chaleureux. Et
Patrick Henderson ne dira pas le contraire. Parti de Bruxelles pour passer quelques années en France, il a fui le stress de son travail dans le secteur de la décoration d’intérieur pour fabriquer du fromage dans la région de Moncton : « La première semaine, tous les gens sont venus nous souhaiter la bienvenue. » « Home, sweet home. » Pour vous loger, c’est plutôt facile. Si vous avez de la chance,vous n’aurez pas besoin de caution, de contrat, ou de bail. C’est ce qui s’est passé pour Nicolas Parisi, qui a trouvé son logement en 24 heures :« Ici les gens vous font confiance. Votre parole a de la valeur. Mais il ne faut pas les trahir. Si vous ne payez pas votre loyer, vous êtes expulsé. » Le régime d’assurance santé au Nouveau-Brunswick ne sera accessible qu’au bout de 3 mois de résidence. Pour vous inscrire, renseignez-vous auprès du bureau des services Nouveau-Brunswick (SNB) le plus proche de chez vous ou cliquez sur www.gnb.ca /0394/eligibility-f.asp. « Money, Money ! » Pour ouvrir un compte, on vous demandera votre votre passeport et votre NAS (numéro d’assurance sociale). Celui-ci est à demander dès votre arrivée auprès du ministère de
Ressources humaines et Développement social Canada.Vous serez également assujetti à l’impôt fédéral ainsi qu’à l’impôt provincial dont vous trouvez le taux pour 2008 sur le site de l’Agence du Revenu Canada. La scolarité de vos enfants. La province dispose d’un système d’éducation public et gratuit, en anglais ou en français. Connectez-vous sur le site du ministère de l’Education pour connaître les districts francophones et anglophones. Le 30 mai 2008, une mesure du gouvernement fédéral a accordé au Nouveau-Brunswick 1,7 million de dollars pour « appuyer l’éducation en Français de la province ». La francophonie est très vivace au Nouveau-Brunswick. Comme le souligne Lucile Taillieu, « il est amusant de voir qu’un Acadien revendique son français, alors qu’un Français veut pratiquer son anglais. Quand on s’approche de quelqu’un, on ne sait jamais si on va devoir parler en anglais ou en français. Les premières secondes sont toujours incertaines. » A votre arrivée,vous serez pris en charge par un réseau associatif bien rôdé.
Travailleurs, on vient vous chercher !
SUR LE WEB... I Gouvernement du Nouveau-Brunswick : www.gnb.ca
I Service Canada : www.servicecanada.gc.ca
I Consulat français à Moncton : http://consulfrance-
REPERES
res approuvé. Si votre demande est acceptée, elle sera envoyée à CIC (Citoyenneté Immigration Canada) qui délivrera la résidence permanente. En effet, en passant par ce programme, vous vous engagez à vous installer de manière permanente au Nouveau-Brunswick. Rendez-vous sur le site du gouvernement provincial pour des informations détaillées.
moncton.org
Emploi I Emploi-Avenir NouveauBrunswick : http://nb.jobfutures.org
I Ministère de l’Education postsecondaire, de la Formation et du Travail : www.gnb.ca/0105/index-f.asp I RHDSC : www.hrsdc.gc.ca
I IMT : www.informationmarchetravail.ca
I Guichet emploi : www.guichetemplois.gc.ca
I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
I Site emploi : http://NewBrunswickJobShop.ca
Vivre/Intégration I Services NouveauBrunswick (SNB) : www.snb.ca/f/0001f.asp
I Agence du Revenu Canada : www.cra-arc.gc.ca/tx/ndvdls/ fq/txrts-fra.html
I Secrétariat de la croissance démographique : www.gnb.ca/3100/index-f.asp
I Ministère de l’Education :
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www.gnb.ca/0000/index-F.asp
Fredericton
« Depuis environ 6 ans, le Nouveau-Brunswick recrute 3 à 4 fois par an en France des candidats prêt à l’immigration », nous apprend Mario Boisvert,qui participe activement à cette démarche en se déplaçant aux sessions d’information proposées par l’ambassade du Canada ou l’Espace Emploi International. « J’arrive parfois avec des offres d’emploi et je repars avec des CV. » Attention, il existe aussi au Nouveau-Brunswick des professions réglementées dont vous trouverez la liste sur le site www.workdestinations.org.
I Liste des écoles francophones : www.nbed.nb.ca/repertoire
I Société des Acadiens et Acadiennes du NouveauBrunswick : www.saanb.org I Société nationale de l’Acadie : www.snacadie.org I CAIIMM : www.caiimm.org I Association FranceCanada Moncton : http://pgodin.net/fcm
I Centre communautaire Sainte-Anne : www.centresainte-anne.nb.ca
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Nouveau-Brunswick
...SUR LE WEB
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Investir I Entreprises NouveauBrunswick : www.gnb.ca/0398/index-f.asp
I Programme de développement des entreprises de l’APECA : www.acoa.ca/f/financial/busine ss.shtml
I Agence de développement économique communautaire : www.enterprise-entreprise.ca
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Les relations de travail sont, comme dans les autres provinces, détendues ! Peggy Tissandier et son mari ont le sentiment « d’être en vacances » car en début d’après-midi, quand l’activité de leur B&B ralentit,ils profitent de la plage en été, et pratiquent la raquette en hiver. « J’apprécie qu’il n’y ait pas de hiérarchie infranchissable », explique AnneLise Blin, 24 ans, adjointe administrative arrivée avec un permis « Vacances-Travail » et actuellement en attente de sa résidence permanente. « On peut aller travailler en jean et polo, tout le monde s’en moque du moment qu’on est efficace dans son travail », affirme Lucile Taillieu. En revanche, rajoute la jeune femme, « parler anglais est indispensable car c’est la langue de travail. Sur 3 personnes qui se présentent pour un emploi, on choisira d’abord la personne bilingue, ensuite la personne anglophone et en dernier la personne francophone. » Jean Nadeau, directeur général de Carrerbeacon,confirme : « Il est préférable de parler l’anglais pour travailler dans les milieux bilingues comme ceux de Moncton, Fredericton ou St-Jean. Plusieurs métiers et professions nécessitent un niveau de compétence minimum en langue anglaise. » On appréciera votre sens du travail en équipe (qualité très recherchée) et comme l’indique Mario Boisvert : « Les diplômes universitaires montrent votre savoir mais
pas votre savoir-faire, ce qui est plus important au Canada. » Pour cela, vos activités (stages, petit boulot, volontariat) doivent être bien mises en valeur sur votre CV.
Investir : on vous sollicite « C’est un plaisir pour moi de vous informer que le mois prochain, Entreprises Nouveau-Brunswick s’engagera énergiquement dans un plan triennal qui a pour but d’attirer de nouveaux investissements dans la province et d’annoncer à ceux qui cherchent le succès en affaires que le NouveauBrunswick est l’endroit par excellence. » Le ministre d’Entreprises Nouveau-Brunswick donne le ton avec cette annonce faite le 30 janvier 2008. Peggy Tissandier et son mari ont d’ailleurs bénéficié des services gratuits de la part d’Entreprises NouveauBrunswick qui les a aidés à monter leur « plan d’affaires » pour l’achat de leur Bed & Breakfast. L’économie de la province a longtemps reposé sur ses ressources naturelles et donc sur les 3 piliers que sont l’agriculture, la foresterie et la pêche. Mais la province a su s’affirmer dans des secteurs plus modernes comme les services financiers, les assurances, le tourisme et l’énergie. Les villes qui s’illustrent le plus dans cette dynamique économique sont Moncton, Saint-John et Fredericton. Selon Mario Boisvert, les secteurs les plus « en demande » sont : les
Spécial Canada
métiers de bouche (où les Français sont très appréciés),plus généralement l’hôtellerie-restauration, la construction (si vous êtes carreleur, plombier, électricien, vous êtes le bienvenu),l’éducation (psychologues pour jeunes enfants, enseignants en langue), la santé (médecins, infirmières). Le secteur de l’aérospatial n’est pas en reste :l’Association de l’aérospatiale et de la défense du NouveauBrunswick (AADNB) s’occupe de développer des débouchés pour la soixantaine d’entreprises du Nouveau-Brunswick de ce secteur, en tentant notamment de s’allier avec des associations situées en Floride. Les aides. Si vous voulez vous lancer, sachez que là encore tout est fait pour vous simplifier les choses au niveau des démarches administratives et des aides. Nicolas Parisi, restaurateur en a fait l’expérience : « Les banques prêtent facilement si on a une bonne idée, un dossier structuré et fiable et si l’on travaille bien. Ce que j’apprécie au Nouveau-Brunswick, c’est l’esprit entrepreneurial, mais qui n’est pas aussi poussé qu’aux EtatsUnis. Je ne me sens pas noyé au milieu des requins. Et puis, les charges et taxes sont 3 à 4 fois moins élevées qu’en France. On travaille beaucoup mais on profite aussi de l’argent que l’on gagne. » Pour créer votre entreprise, vous pouvez passer par la catégorie « gens d’affaires » dans le cadre du Programme des candidats de la province. Si vous répondez aux critères,vous bénéficierez d’aides du gouvernement. L’APECA (Agence de promotion économique du Canada atlantique), par l’intermédiaire de son Programme de développement des entreprises, peut également être d’un précieux soutien. Le réseau Entreprise vous aide aussi à démarrer ou à développer votre entreprise. Séverine Maestri
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Alberta I La province du pétrole
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Avec la croissance économique liée à l’exploitation de son pétrole, le plus faible taux d’imposition du pays, des salaires élevés, les Albertains disposent d’un pouvoir d’achat bien supérieur à celui des provinces voisines. La contrepartie de cette explosion économique est la pénurie de main-d’œuvre généralisée malgré l’arrivée des immigrants.
Calgary
C’est peu dire que l’Alberta détient une richesse naturelle qui vaut de l’or... noir ! Imaginez : en 2006, chaque Albertain a reçu un chèque d’un montant de 400 dollars de la part du gouvernement pour redistribuer les revenus générés par le pétrole. La province partage une frontière avec les Etats-Unis à qui elle fournit 80 % de son pétrole.
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Alberta • Capitale : Edmonton • Population : 3 486 767 habitants (2007) • Superficie : 661 000 km2 • Villes principales : Calgary, Grande Prairie, Red Deer • Taux de roissance du PIB : 3,3 % (en 2007) • Taux de chômage : 3,5 (août 2008) • Population francophone : 75 000 environ.
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Un eldorado pour les immigrants ? Le gouvernement fédéral va verser sur 3 ans (2007 à 2010) la somme de 1,2 millions de dollars afin de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants. La province recherche de la main-d’œuvre qualifiée dans tous les secteurs. Pour immigrer via le Programme des candidats de l’Alberta, qui comporte plusieurs catégories, il faut déposer une demande auprès de la province.La catégorie « Travailleur qualifié » vous oblige à avoir
une offre d’emploi au préalable dans une profession qualifiée (liste sur www.albertacanada.com/immigration) ;la catégorie « Travailleur semi-qualifié » requiert des qualifications pour travailler dans certaines industries. Il existe également une catégorie réservée aux « Travailleurs indépendants agricoles ». Certes, les salaires sont avantageux,mais le coût de la vie reste parmi les plus élevés du Canada.Comme nous le dit JeanGabriel Hasbani, depuis 8 ans au Canada et chercheur à l’université de Calgary : « Les logements restent onéreux, une place en garderie coûte dans les 1 000 dollars par mois (contre environ 200 dollars au Québec). » A ne pas oublier. En arrivant, pensez à demander votre NAS (numéro d’assurance sociale) indispensable pour travailler, en vous rendant au Canada-Alberta Service Center le plus proche de chez vous et votre carte-santé
auprès de l’AHCIP (Alberta Health care Insurance Plan). Sachez que vous paierez, en plus de l’impôt fédéral, l’impôt provincial sur le revenu qui représente 10 % du revenu imposable, le taux le plus bas du pays. L’éducation de vos enfants. Il existe 28 écoles francophones réparties sur tout le territoire, administrées par 5 autorités scolaires régionales francophones. Le lycée français Louis-Pasteur à Calgary,accueille les enfants de la maternelle au baccalauréat. Au-delà, la province abrite 4 universités, à Edmonton, Calgary, Lethbridge et Athabasca. Des associations francophones vous orientent une fois arrivé sur place. Le CANAF par exemple, Centre d’accueil pour les nouveaux arrivants francophones, vous accompagne pour une meilleure intégration économique, sociale et culturelle.
L’Alberta en français Le français a été la première langue européenne parlée dans la province. La culture francophone y est vraiment vivante et s’exprime à travers toutes sortes de manifestations : fête franco-albertaine, festival annuel du film francophone de Waterton, Jeux de la francophonie,toutes ces activités permettent de réunir à travers la province les 75 000 francophones qui y vivent. 3 municipalités sont même officiellement bilingues : Beaumont, Légal et Falher, et un secrétariat francophone de l’Alberta a été créé en 1999.
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Un marché de l’emploi qui s’emballe
Madeleine Ngoma, coordinatrice à Connexion Carrière, nous parle des services offerts par ce tout nouvel organisme : « Nous proposons deux sortes de services : un service d’information ( journaux locaux, catalogue d’entreprises, ordinateurs, téléphones) et un service individualisé. Un conseiller est disponible pour orienter les demandeurs, selon
leurs salariés : « Les horaires de travail sont très flexibles, raconte Jean-Gabriel, et il est possible de ne travailler que 4 jours par semaine. »
Investir : pétrole, TIC, agroalimentaire et recherche Devant cet engouement économique, il est facile de monter son entreprise.Les secteurs forts de l’économie sont bien sûr le pétrole (l’Alberta détient les 2e plus grosses réserves de pétrole après l’Arabie Saoudite), l’exploitation minière du gaz naturel et du charbon (près de la moitié de la production du charbon au Canada est extraite en Alberta),les technologies de l’information, les produits agroalimentaires,chimiques et pétrochi-
leurs besoins, vers des ateliers de recherche d’emploi (traduction de CV, rédaction de la lettre de motivation et préparation aux techniques d’entretien, cours d’anglais). Trouver un emploi n’est pas une mince affaire. Il faut bien se préparer. Ce qui fait défaut aux francophones qui s’installent, c’est vraiment leur niveau d’anglais. Un conseil : préparez votre immigration. » http://bowvalleycollege.ca/ careerconnection
SUR LE WEB I Gouvernement de l’Alberta : www.gov.ab.ca I Alberta Immigrant Nominee Program (AINP) : www.albertacanada.com/immig ration/immigrate/ainp.html
I Portail Alberta :
REPERES
L’Alberta présente d’impressionnantes statistiques : taux de chômage le plus bas (3,5 %, août 2008), salaire horaire moyen de 23,51 dollars (en août 2008), croissance de l’emploi qui s’étend à toutes les branches de l’économie, population jeune (10 % seulement de personnes de plus de 65 ans en 2007). Le marché de l’emploi se porte bien,l’Alberta recrute. « On voit partout l’inscription : “Ici, on embauche.” J’ai même vu un véhicule de police qui roulait avec un panneau : “On recrute” collé sur la voiture », s’étonne encore Nabil Dahbi, Junior Business Analyst pour la mairie de Calgary, nouvellement arrivé dans la province. « On vous donne votre chance mais la maîtrise de l’anglais est indispensable pour progresser professionnellement », rappelle Nabil. Attention, l’Alberta réglemente certaines professions. Pour en connaître la liste,rendez-vous sur le site http://workdestinations.org. Vous serez peut-être obligé de suivre une formation, de passer un examen de langue ou une évaluation pour exercer. La pénurie de main-d’œuvre est telle qu’il ne faut pas 2 jours pour trouver un emploi. Le turnover est important, donc les employeurs rivalisent d’ingéniosité et de souplesse pour garder
Un organisme efficace : Connexion Carrière
www.albertacanada.com
Emploi I Ministère de l’Emploi et de l’Immigration : http://employment.alberta.ca
miques. La recherche en général est soutenue par le gouvernement provincial, comme le souligne Jean-Gabriel, chercheur lui-même : « L’Alberta octroie de nombreuses bourses et le secteur privé est généralement enthousiaste lorsqu’il faut participer à toutes sortes de projets. En conséquence, les salaires des chercheurs sont élevés aussi », conclut-il. L’Alberta offre en outre un avantage non négligeable : elle n’impose pas de taxe provinciale. Les organismes qui vous aideront dans les différentes étapes de votre projet :le CDEA (Centre de développement économique de l’Alberta) ou encore le DEO Alberta (Diversification de l’économie de l’Ouest Canada), Alberta First. Séverine Maestri
I Ressources Humaines et développement social : www.hrsdc.gc.ca
I Guichet Emploi : www.guichetemplois.gc.ca
I Professions réglementées en Alberta : www.alis.gov.ab.ca /pdf/cshop/workinginAlberta.pdf
I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
I Centre d’emploi francophone : www.centredecarriere.ab.ca
I Sites emploi : www.workopolis.com ; www.albertajobs.com
Vivre/Intégration I Association canadienne française de l’Alberta : www.acfa.ab.ca I Le Franco,journal francophone : www.lefranco.ab.ca
I CANAF : www.centredecarriere.ab.ca
I Association multiculturelle francophone de l’Alberta : http:// cnc.virtuelle.ca/amfa/index.html
I Francophonie Jeunesse Alberta : www.fja.ab.ca I Ministère de la Santé : www.health.alberta.ca
Investir
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I DEO Alberta : www.wd.gc.ca/default_f.asp I CDEA : www.lecdea.ca
I Alberta First : www.albertafirst.com
I Chambre de commerce de l’Alberta : www.abchamber.ca I Entreprises Canada : www.entreprisescanada.gc.ca/i
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Colombie-Britannique I Cap à l’ouest ! Du Pacifique aux montagnes Rocheuses s’étend la Colombie-Britannique, à la géographie spectaculaire, et au climat doux. Pont idéal entre l’Amérique du Nord et l’Asie, l’anglais vous sera plus qu’indispensable pour vous intégrer, travailler ou faire des affaires. Vous y trouverez néanmoins une communauté francophone active, la 4e en importance hors du Québec.
© Véronique. Martinet
Vos premiers pas
Vancouver
REPERES
ColombieBritannique • Superficie : 947 800 km2 • Capitale : Victoria • Population : 4 402 931 habitants (2007) • Principales villes : Vancouver, Richemond, Kelowna, Abbotsford • Taux de chômage : 4,3 % (août 2008) • Taux de croissance du PIB : 3,1 % (2007) • Population francophone : 65 000 (1,5 % de la population)
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Au sud, les Etats de Washington, de l’Idaho et du Montana forment la frontière avec les Etats-Unis. A l’ouest, la province s’ouvre sur la mer et elle est bien plus proche de l’Asie que de l’Europe (le Japon n’est qu’à 7 500 km des côtes). Les 2 plus importantes villes sont Vancouver, la capitale économique, et Victoria, la capitale provinciale.
« Professions stratégiques » Dans le cadre de son Programme des candidats des provinces, la
Colombie-Britannique étudie dans quelle mesure vous pouvez apporter des avantages économiques à la province. Ce programme propose 2 catégories. Pour accéder à la catégorie « Professions stratégiques », il est nécessaire d’avoir obtenu une offre d’emploi au préalable dans l’un des secteurs listés (professionnel de la santé,enseignement, hôtellerie-restauration, etc.). La 2e catégorie est celle des « Gens d’affaires » qui souhaitent créer leur société en Colombie-Britannique.
Frederika Renaud, 33 ans, a participé au programme « Etre en affaires » La jeune femme a ainsi créé sa société qui propose des ateliers de conversation à qui souhaite améliorer son niveau en français : « Ce programme dure 48 semaines. Il est structuré en 3 phases : les 1res semaines permettent de suivre des ateliers de comptabilité, de marketing, etc. Dans un 2e temps, on nous aide à écrire notre projet d’affaires et à
A Vancouver, 4 immigrants sur 5 sont originaires d’Asie.L’immigration francophone étant largement minoritaire, la maîtrise de l’anglais sera essentielle pour vous intégrer. « J’ai dû prendre des cours pendant 1 mois en arrivant car je croyais avoir le niveau, mais ce n’était pas suffisant »,raconte Jacques Becker,à l’époque représentant Champagne Pommery dans la province. Il faut savoir qu’aucune loi n’oblige à délivrer des services en français, cependant, un « Plan stratégique de la Colombie-Britannique sur les affaires francophones 20062009 » a été adopté pour encourager le développement d’infrastructures de services. A votre arrivée, vous pourrez aussi prendre contact avec la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique qui regroupe une quarantaine d’associations et dont la mission est de représenter les droits et intérêts des francophones et d’en maintenir le patrimoine linguistique et culturel
passer de l’idée de l’entreprise à sa réalisation. Enfin, on vole de ses propres ailes mais on continue d’être suivi une fois par mois pendant les premiers temps. Ce qui est très positif, c’est le soutien reçu pour ne pas lâcher notre projet. Dans les affaires, la plus grande erreur est de laisser tomber quand les obstacles se présentent. » Son entreprise : www.frenchworkshops.ca / E-mail : info@enfr.ca
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Vancouver, objectif JO 2010 : on recrute des francophones ! Sébastien Theberge, gestionnaire des relations avec les médias nationaux, détaille les besoins : « Nous recherchons 25 000 bénévoles et près de 1 500 employés salariés. Pour être recruté en tant que bénévole, il n’y a aucun profil spécifique recommandé, si ce n’est de pouvoir travailler équipe ! Pas besoin d’être bilingue, vous ne serez pas tous en contact avec le public. Les candidatures sont acceptées sur le site Internet jusqu’en février. Pour postuler à un emploi salarié, les candidatures seront encore acceptées bien après
moitié de votre loyer. Des loyers plutôt chers – à Vancouver en tout cas d’après Jean Becker : « Entre la mer d’un côté et la montagne de l’autre, le terrain commence à manquer pour construire. » Consultez le Guide de survie du locataire sur le site Vivre en Colombie-Britannique. Les impôts. Vous devrez payer votre impôt fédéral et votre impôt provincial. Ce dernier fonctionne par tranches progressives allant de 7,24 à 14,7 %.
Un marché du travail dynamique Avec un faible taux de chômage et le salaire horaire moyen le plus élevé après l’Alberta (21,99 dollars en août 2008), le marché de l’emploi reste porteur dans beaucoup de secteurs :l’enseignement, la biotechnologie, les technologies de l’information et de la communication,l’industrie aérospatiale,la construction. Un autre fleuron de l’économie locale est l’industrie cinématographique. On trouve à Vancouver de nombreux studios qui
février 2009. Les candidats à l’aise avec la langue de Shakespeare et dotés de compétences sont les bienvenus dans toutes les sphères des Jeux : antidopage (médecins spécialisés dans ce domaine), services médicaux divers (kinésithérapeutes, etc.), service au Comité national olympique et paralympique (journalistes...), hôtellerie, billetterie, relais de la flamme olympique, transports (aucun parking n’est prévu) car les Jeux vont se dérouler entre la ville de Vancouver et la ville de Whistler, à 200 km. Il faut donc prévoir de transporter les athlètes et le public. » www.vancouver2010.com www.workopolis.com
lui valent le surnom d’« Hollywood du Nord ». Consultez le site Travail-Avenir qui recense les perspectives d’emploi pour plus de 200 professions en Colombie-Britannique. Comment trouver un emploi ? D’abord pensez à demander votre NAS (numéro d’assurance sociale) sans lequel vous ne pourrez pas être embauché. Prenez contact avec le collège Educacentre qui aide à la recherche d’emploi ou au démarrage d’entreprise.En attendant l’emploi de vos rêves, n’hésitez pas à accepter un travail un peu éloigné de votre secteur professionnel, qui vous permettra de vous familiariser avec les codes du travail et avec la langue.Frederika Renaud, enseignante,confie avoir accepté un emploi de chargée de clientèle. « Puis j’ai trouvé différents postes d’enseignante avant de monter ma propre entreprise. » Reconnaissance des diplômes. Comme dans les autres provinces se posera le problème de la reconnaissance de vos diplômes. Adressez-vous à l’International Credential Evaluation Service,reconnu par le gouvernement (www.bcit.ca/ices). Vous devrez par ailleurs peut-être obtenir un permis d’exercer si votre profession est réglementée (liste par province sur le site http://workdestinations.org).
Des conseils pour investir
SUR LE WEB I Gouvernement de la Colombie-Britannique : www.gov.bc.ca
I Programme des candidats des provinces : www.tted.gov. bc.ca/French/ProfessionsStrateg iques/Pages/default.aspx
I Welcome BC : www.welcomebc.ca
I Ville de Vancouver : www.city.vancouver.bc.ca
I Ville de Victoria : www.victoria.ca
Vivre/Intégration I Vivre en ColombieBritannique : www.vivreen colombiebritannique.ca
I Conseil scolaire francophone : www.csf.bc.ca I Ministère de l’Education : www.gov.bc.ca/bced
I Ministère de l’Enseignement supérieur : www.gov.bc.ca/aved
I Fédération des parents francophones CB : www.fpfcb.bc.ca
I Ministère de la Santé : www.healthservices.gov.bc.ca/msp
Emploi I Travail-Avenir : www.workfutures.bc.ca
I Collège Educacentre : www.educacentre.com
I Guichet emplois : www.guichetemplois.gc.ca
Si créer son entreprise est « simple comme un clic » (« Pour 20 à 50 dollars, on s’enregistre sur Internet et en 10 minutes, c’est fait », explique Jacques Becker), il faut néanmoins avoir un dossier bien structuré.Pour préparer votre projet de création,la SDECB (Société de développement économique de la Colombie-Britannique), dédiée aux francophones, sera un partenaire incontournable. Citons également le programme gratuit « Etre en Affaires » du collège Educacentre.
I Ressources Humaines et développement social : www.hrsdc.gc.ca
I Information sur le marché du travail : www.informationmarchetravail.ca
I Offres d’emploi : www.bcjobs.com, www.britishcolumbiajobs.com
Investir I Invest BC : www.investbc.ca I SDECB : www.sdecb.com I Chambre de commerce franco-colombienne : www.commerce.ca
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(www.lacolombiebritannique.ca). Consultez également le site Internet provincial www.canadaspacificgateway.ca, très bien fait. Info-santé. Pour vous faire soigner,inscrivez-vous au service d’assurance santé en remplissant le formulaire qui se trouve sur le site du ministère de la Santé. 3 mois après votre inscription,vous recevrez votre carte, mais pendant ce délai, il est conseillé de souscrire à une assurance privée. Info-éducation. Le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique gère 40 écoles primaires et secondaires regroupant plus de 4 100 élèves. L’enseignement postsecondaire est dispensé, lui, dans 25 établissements : 4 universités de recherche, 2 universités spécialisées, 3 collèges universitaires, 12 collèges, 3 instituts provinciaux et 1 institut autochtone. Info-logement. Pour trouver votre nid douillet, les sites Internet ou les journaux francophones ne manquent pas.Votre propriétaire vous demandera en général une caution équivalant à la
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Manitoba I La voie d’accès au continent La position centrale du Manitoba (Winnipeg, sa capitale, n’est qu’à une heure de la frontière américaine et à 8 heures de Minneapolis) en fait une place de choix pour qui veut réaliser des affaires. Sa communauté francophone est la 3e en importance hors du Québec.
Saint-Boniface » peut-on lire sur le site du gouvernement.Quartier en plein essor depuis quelques années, la ville de Winnipeg a même débloqué 800 000 dollars en 2004 pour réaménager son boulevard principal dans un esprit plus « français ».En plus,les associations francophones se sont multipliées.
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L’essentiel pour s’installer
Winnipeg
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Manitoba • Superficie : 649 550 km2 • Capitale : Winnipeg • Population : 1 190 400 (2007) • Principales villes : Brandon • Taux de chômage : 3,8 % (août 2008) • Taux de croissance du PIB : 3,3 % (en 2007) • Population francophone : 50 000 personnes
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Contrée des lacs (plus de 100 000), vastes forêts (40 % du territoire), le Manitoba est la province qui bénéficie aussi de plus d’heures d’ensoleillement par an. En pleine expansion, elle a accueilli en 2007, selon un récent rapport de Statistiques Canada, plus de 10 947 immigrants internationaux.
S’établir au Manitoba Pour savoir si vous êtes admissible au Programme des Candidats du Manitoba (PCM), rendez-vous sur le site Internet du gouvernement provincial. Vous devez répondre aux critères de l’un des 7 volets du programme. Le volet « Employeur direct » permet à un employeur d’embaucher un candidat qui travaille depuis au moins 6 mois avec un visa temporaire au Manitoba et de lui faire une offre d’emploi permanent.Le
volet général accepte que les candidats ayant fait une évaluation en ligne et qui obtiennent au minimum 55 points présentent une demande de résidence permanente à la province du Manitoba. En fonction des volets, vous n’êtes pas obligé d’avoir une offre d’emploi pour accéder au PCM. Les services en français. La politique sur les services en langue française (LSF) du Manitoba, mis en place à la fin des années 80, n’est pas une vaine expression.Le Manitoba possède même son Service aux affaires francophones qui fait le lien entre le gouvernement et la communauté francophone. En 2002, la province a ouvert 3 centres de services bilingues dans les régions qui concentrent le plus de résidents francophones. Saint-Boniface, une ville dans la ville. Les « restaurants enchanteurs du quartier français de
« Nous venions d’acheter une maison dont le sous-sol s’est effondré. Tous nos amis ont spontanément organisé une soirée dansante pour récolter des fonds. Ils ont réuni 3 500 dollars », raconte Brigitte Arondel-Parent,encore reconnaissante.Sentiment partagé par Nathalie Gérard, agente de communication au Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba),arrivée en 2006 : « Au début, mon appartement était vide. Ma directrice m’a conseillé d’envoyer un e-mail aux 24 personnes de l’entreprise pour lister ce dont j’avais besoin et en une semaine, j’étais meublée. Tout le monde m’a aidée. » Le moins que l’on puisse dire c’est que l’accueil qui vous est réservé est chaleureux. L’éducation de vos enfants. En 1994, le gouvernement a créé la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) qui gère le système scolaire francophone. Il existe 23 écoles affiliées au DSFM,régies par 4 conseils scolaires. Le Manitoba possède également plusieurs collèges et universités. On trouvera d’ailleurs,dans le quartier français,le collège universitaire de SaintBoniface.
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Les relations de travail
pas de hiérarchie, je me sens valorisée. C’est un vrai travail d’équipe. »
Brigitte Arondel-Parent nous parle de la relation infirmière-médecin, si différente de la France. « Je travaille depuis 20 ans dans un “long séjour”, une maison de retraite spécialisée dans la maladie d’Alzheimer. Ici, la profession d’infirmière est plus spécialisée. Nous pouvons ausculter un patient et discuter des traitements avec les médecins. Il n’y a
Nathalie Gérard, agente de communication au CDEM raconte ses premiers étonnements : « Quand le directeur général vous rencontre dans les couloirs pour la première fois et vous tutoie, c’est surprenant. Les portes des bureaux sont toujours ouvertes, ça m’a intimidée au début mais les gens m’ont tout de suite mise à l’aise. »
SUR LE WEB
Travailler : anglais indispensable
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Malgré la facilité de vivre en français au Manitoba, l’anglais reste indispensable car c’est la langue de travail et des affaires. La Division de l’immigration et du multiculturalisme propose des cours d’« anglais langue additionnelle » aux nouveaux arrivants. Tous les secteurs manquent de main-d’œuvre.Vous trouverez une liste des professions en demande, mise à jour en janvier 2008, sur le site du gouvernement. Certai-
nes professions sont estampillées « recrutement actif ». Pour savoir si votre profession est réglementée,consultez le site Internet http://workdestinations. org, vous serez, si nécessaire, dirigé vers l’ordre professionnel dont vous dépendez. Brigitte ArondelParent, qui est infirmière, s’est retrouvée face à cette difficulté : « Mon diplôme obtenu en France n’était pas reconnu. J’ai passé 4 fois le TOEFL pour pouvoir simplement suivre une formation qui allait me permettre de passer et d’obtenir mon diplôme national d’infirmière ici. »
« Au Manitoba, votre réussite, c’est notre affaire » Voilà ce qu’on peut lire sur le site du gouvernement, section « Entreprises ». Le Manitoba encourage les entrepreneurs à venir s’établir dans la province et à profiter d’un vaste réseau de services offerts aux nouveaux arri-
vants entrepreneurs.Le PCM,section « Gens d’affaires » permet de recruter des gens d’affaires qualifiés, qui ont l’intention et la capacité de s’établir au Manitoba et d’y acheter une entreprise. Le volet « Stratégique » du PCM, avec des critères financiers moins exigeants,s’adresse aux plus petits entrepreneurs. Les secteurs clés sont : la construction, l’agriculture, le tourisme, l’aérospatial.
I Site du gouvernement du
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Santé et fiscalité. Pour votre carte d’assurance-santé,adressezvous à Santé Manitoba. Pensez à demander votre Numéro d’assurance sociale (NAS) qui vous identifiera,entre autres,auprès du service des impôts.En plus de l’impôt fédéral,l’impôt sur le revenu provincial au Manitoba sera calculé en fonction de la tranche dont vous faites partie (taxation de 10,9 à 17,4 % – taux 2008).
Manitoba : www.gov.mb.ca
I Division de l’Immigration et du multiculturalisme : www.immigreraumanitoba.com
I Ville de Winnipeg : www.winnipeg.ca
Emploi I Ressources Humaines et développement sociale : www.hrsdc.gc.ca
I Guichet Emplois : www.guichetemplois.gc.ca
ANIM et CDEM : deux interlocuteurs indispensables
I Professions en demande :
L’ANIM (Association nationale et internationale manitobaine) a pour mission,comme nous l’explique Brigitte Léger,coordonnatrice de l’immigration d’affaires, de « faciliter l’échange commercial entre le Manitoba et les pays de langue française (France, Belgique pour l’instant) ». L’ANIM travaille en étroite collaboration avec le CDEM, que Nathalie Gérard nous présente : « Le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba vous aide à développer votre projet d’affaires (études de marché, plan marketing), vous accompagne dans vos démarches et vous aide à faire connaître votre future entreprise. » Le CDEM offre aussi un atelier appelé « Business Start » qui aiguise vos compétences en finances et marketing. Infos : www.animcanada.com / www.cdem.com
http://mb.jobfutures.org
www.gov.mb.ca/tce/lmi/hdo/h do_listfr.html
I Emploi Avenir : I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
Vivre/Intégration I Société francomanitobaine : www.sfm-mb.ca I Accueil francophone : www.accueilfrancophonemb.com ISanté Manitoba : www.gov.mb. ca/health/index.fr.html
I Division scolaire francomanitobaine : www.dsfm.mb.ca
I Santé Manitoba : www.gov. mb.ca/health/index.fr.html
Investir I Programme « Gens d’affaires » PCM : www.gov.mb.ca/labour/immigr ate/business.fr.html
I Société du Commerce et de l’investissement du Manitoba : www.manitobacanada.com
I Entreprises Canada : www.entreprisescanada.ca
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Ile-du-Prince-Edouard I Vous ne la choisirez pas au hasard !
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Située entre la Nouvelle-Ecosse et le Nouveau-Brunswick, « la terre bercée par les vagues » comme l’appelaient les Mi’kmaq, premiers habitants de l’île, offre un qualité de vie qui vous séduira, loin des grands centres urbains. Charlottetown, capitale de la province, compte près de 40 000 habitants.
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Ile-du-PrinceEdouard • Capitale : Charlottetown • Superficie : 5 660 km2 • Population : 139 103 habitants (2007) • Taux de croissance du PIB : 2 % (2007) • Taux de chômage : 10,4 % (août 2008) • Population francophone : 6 100 environ
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Qui n’a pas lu Anne... La Maison aux pignons verts, le mémorable roman de L.M.Montgomery dont l’action prend place dans l’île ? En 2008 sera célébré le 100 e anniversaire de la publication, véritable fierté pour la province !
Comment immigrer ? Depuis 2001 le gouvernement de l’Ile-du-Prince-Edouard est habilité à sélectionner ses futurs immigrants par le biais de son Programme des candidats de la province. Peuvent participer à ce programme, notamment : les « immigrants partenaires » (il faut acquérir un commerce dans l’île et avoir le rôle de directeur ou de manager), les « immigrants entrepreneurs » (pour créer votre entreprise) ou les « immigrants
qualifiés » (il faut pour cela détenir une offre d’emploi).
Douceur de vivre... Le temps s’écoule lentement sur l’Ile-du-Prince-Edouard. Parfois même il s’arrête,comme le raconte Hubert Lihrmann, d’origine alsacienne, propriétaire d’un B&B à Alberton : « Ce qui m’a le plus surpris quand je suis arrivé, c’était de voir un jour le conducteur d’une voiture s’arrêter pour discuter avec celui d’une voiture arrivant en sens contraire. Malgré la circulation, il n’y a pas eu de klaxon ». Bienvenue ! Un Guide des nouveaux arrivants est disponible en français sur le site du gouvernement (www.gov.pe.ca/photos/original/popsec_welcom_f.pdf). Une fois installé, vous pouvez vous adresser à la Prince Edward
Island Association for Newcomers to Canada (PEIANC), qui accueille et assiste les nouveaux arrivants. Elle possède un programme spécifique,appelé « programme d’établissement des francophones », qui délivre une série de services (assistance pour l’installation,inscription pour des services de garde d’enfants, pour l’école,la recherche d’emploi...). Où loger ? Pour trouver un logement,regardez les petites annonces des journaux locaux ou frappez directement aux portes des maisons sur lesquelles vous verrez accroché un panneau « for rent » (« à louer »).Sinon,suivez le lien sur le site du gouvernement : www.gov.pe.ca/immigration et cliquez sur « Settling in Prince Edward Island ». Sachez que d’ordinaire un bail sera signé pour une durée d’un an entre le propriétaire et vous. La scolarité de vos enfants. Il existe 6 écoles francophones. Si vous ne voulez pas donner à votre enfant uniquement une éducation en français,sachez que beaucoup d’écoles anglaises proposent des programmes en français. Au niveau postsecondaire, il existe une université :l’université de l’Iledu-Prince-Edouard.La seule institution postsecondaire de langue française est le collège communautaire de langue française de la province, situé à Wellington. Les autres démarches. N’oubliez pas de demander votre NAS (Numéro d’assurance sociale) en retirant dès votre arrivée un formulaire auprès du bureau de Service Canada à Charlottetown.Pour
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Italo Marzari, 41 ans de Canada ! Italo Marzari quitte son Italie natale pour étancher sa soif de découvrir le monde. Il arrive au Québec en 1967, où il travaille comme serveur pendant 2 ans, il apprend le français, qu’il pratique encore plus depuis qu’il a rencontré sa femme, québécoise. Puis, direction Toronto, où il a gravi les échelons dans la restauration
SUR LE WEB pendant 12 ans : « De serveur, je suis devenu garçon de table, chef de rang, et enfin maître d’hôtel dans un grand hôtel ». Après un passage de 6 ans à la NouvelleEcosse, il se décide à créer sa propre affaire. Il achète alors un garage à Charlottetown, capitale du l’Ile-du-Prince-Edouard, et le transforme en restaurant... italien ! Le Sirenella est né et cela fait 16 ans que ça dure ! Son restaurant : www.sirenella.ca
De bonnes perspectives d’emploi Parler anglais, indispensable ? « Non, répond Francis Thériault. Certaines régions sont à 85 % francophones. On peut très bien, en 2008, arriver à l’Ile-du-PrinceEdouard en étant unilingue et développer ses compétences en anglais par la suite. » Mais à terme,un bon niveau d’anglais est préférable pour éviter un confinement dans la communauté francophone et s’ouvrir à de plus larges perspectives professionnelles (ou rencontres humaines).
Un marché ouvert sur les Etats-Unis et des perspectives vers l’Europe Traditionnellement, le tourisme, l’agriculture et la pêche sont les piliers de l’économie.Hubert Lihrmann s’étonne que le tourisme ne soit pas davantage développé vers
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Actuellement, la province recherche des travailleurs spécialisés dans l’aérospatiale, les technologies de l’information, les biosciences, les métiers de la santé, le travail social ou les métiers de bouche. Comme le précise Francis Thériault, gestionnaire du RDEE (Réseau de développement économique et d’employabilité) de l’Iledu-Prince-Edouard : « Nous avons plus de 280 entreprises qui ont la capacité d’offrir un service bilingue à leurs clients. » Les francophones sont donc les bienvenus ! Le RDEE vous facilite même la tâche à distance en matière de recherche d’emploi.Comme le confie FrancisThériault :« Quelqu’un peut nous envoyer un mail en nous disant : “Je suis ingénieur civil et je veux travailler chez vous”, on lui offrira alors un service personnalisé et on préparera le terrain pour lui. »
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l’Europe : « Les Français bénéficient d’une monnaie forte et ont beaucoup de vacances par exemple ». Alors que la pêche connaît un déclin relatif,d’autres secteurs, l’aérospatiale, les biosciences et les technologies de l’information et du multimédia sont devenus d’importants moteurs de la croissance économique. Les secteurs porteurs pour créer votre entreprise sont l’industrie agroalimentaire, l’aérospatiale (4e plus importante industrie de l’île),les biosciences et la recherche et développement dans les domaines de la médecine vétérinaire,l’aquaculture,la santé,le secteur bio-informatique,les technologies de l’information, le cinéma et les nouveaux médias. Les aides.Le PARI (Programme d’aide à la recherche industrielle) soutient les petites et moyennes entreprises canadiennes en vue de développer leur capacité en technologie et d’innovation.L’APECA (Agence de promotion économique du Canada atlantique) permet d’obtenir des prêts remboursables sans intérêt pour créer ou développer votre entreprise. Enfin,le Centre de services aux entreprises et la Chambre de commerce de Charlottetown vous apportent aussi un précieux soutien.
I Site du gouvernement :
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demander votre carte-santé, vous pouvez trouver un formulaire de demande chez un médecin, dans une pharmacie, un organisme au service des immigrants ou au ministère de la Santé.Vous paierez aussi un impôt provincial (en plus de l’impôt fédéral), entre 9,8 et 16,7 % de vos revenus (taux pour 2008). Le point sur la francophonie. Aujourd’hui, 12 % de la population de la province est bilingue ;6 000 personnes environ ont pour langue maternelle le français. La plupart des francophones vivent dans l’ouest de l’île.
www.gov.pe.ca
I Programme des candidats de la province : www.gov.pe.ca/immigration
Vivre/Intégration I Ministère de la Santé : www.gov.pe.ca/health
I Société Saint-Thomasd’Aquin : www.ssta.org I PEIANC : www.peianc.com I Education : www.gov.pe.ca/education
Emploi I Ressources Humaines et développement social : www.hrsdc.gc.ca
I Guichet emploi : www.jobbank.gc.ca
I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
I Emploi Avenir : www.pei.jobfutures.org I RDEE : www.rdeeipe.ca
Investir I PARI : http://irap-pari.nrccnrc.gc.ca I APECA : www.acoa.ca I Centre de services aux entreprises : www.rcsec.org/pe
I Chambre de commerce de Charlottetown : www.charlottetownchamber.com
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Nouvelle-Ecosse I Une position stratégique
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Paysages spectaculaires, environnement commercial concurrentiel, laissez-vous séduire par le rythme de vie et la culture dynamique de la Nouvelle-Ecosse.
Halifax
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Nouvelle-Ecosse • Superficie : 55 491 km2 • Capitale : Halifax • Population : 935 106 (fin 2007) • Taux de chômage : 8 % (août 2008) • Taux de croissance du PIB : 1,6 % (2007) • Population francophone : 37 000 environ
La Nouvelle-Ecosse, presque entièrement entourée par l’océan Atlantique, bénéficie d’une position stratégique pour accéder aux marchés mondiaux.Son meilleur atout est sa capitale, Halifax, le port maritime libre de glaces le plus profond de la côte est. La qualité de vie de la province est louée,loin de l’agitation des grandes villes. La communauté francophone,forgée par les Acadiens, est d’un dynamisme remarquable, même si elle ne représente que 3,8 % de la population.
Attirer de nouveaux arrivants En août 2008,le gouvernement provincial a annoncé la création d’un nouveau Conseil consultatif sur l’immigration qui fournirait (entre autres) « des conseils stratégiques [...] afin d’aider la province à attirer et retenir un plus grand nombre d’immigrants ». L’objectif est d’atteindre 3 600 immigrants par 42 VIVRE A L’ÉTRANGER
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an d’ici à 2011.La Nouvelle-Ecosse dispose de son Programme des candidats qui comporte 4 catégories d’immigration.Parmi elles :« Travailleurs qualifiés » (il faut avoir obtenu une offre d’emploi permanent à temps plein) ;« Reconnu par la Communauté » : une quinzaine d’associations,dont la FANE (Fédération acadienne de la NouvelleEcosse) soutient la candidature des personnes qui peuvent contribuer à l’essor de la communauté ;«Travailleurs en entreprise familiale » (il faut être employé par un proche parent).D’après Martin Paquet, de l’Accueil francophone de Halifax, « 75 à 80 % des nouveaux arrivants s’établissent à Halifax ».
Une vie proche de la nature « Ici, on parle français. » En décembre 2004,la Nouvelle-Ecosse a adopté la Loi sur les services en français qui montre l’engagement du gouvernement à améliorer les
services offerts à la population acadienne et francophone. Le site Internet du tourisme en Nouvelle-Ecosse fournit une liste de divers établissements qui,dans chaque ville,arborent le logo: « Ici, on parle français. » Les francophones, vous les rencontrerez autour de Halifax et de l’île du Cap-Breton. Qu’est-ce qui les fait rester ? Des immigrants francophones témoignent : « Ici, on vous encourage pour avancer, en France on vous critique. » (Karim Amedjkouh) ; « Je suis venu travailler 6 mois, j’ai adoré la nature exceptionnelle. Les gens sont curieux et cherchent à vous connaître. » (Jean-Pierre Gallois). Logement,NAS (numéro d’assurance sociale),santé.La majorité des propriétaires exige la signature d’un bail en bonne et due forme,mais parfois vous pourrez avoir de la chance, comme Karim et Jeanne-Françoise : « On m’a juste demandé de signer une lettre d’engagement attestant que j’allais rester pendant un an », raconte Karim. « Parfois on vous demandera de déposer un demiloyer de caution », précise JeanneFrançoise Caillaud, directrice adjointe de l’association des juristes d’expression française de Nouvelle-Ecosse. Demandez votre numéro d’assurance sociale dès votre arrivée pour notamment être identifié auprès du service des impôts.Quant aux soins de santé, vous pouvez remplir le formulaire de demande de carte sur le site Internet du ministère de la Santé. L’éducation en français. Le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) compte 19 écoles de
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Vivre à l’étranger : Quels sont les secteurs qui recrutent ? Julie Oliver : Les technologies de l’information et la santé. Les régions acadiennes manquent de francophones. Il va y avoir une vague de départs à la retraite qui va accélérer le manque de personnel dans ces secteurs. L’aéronautique se développe également. VAE : Qu’est-ce qu’une bonne candidature ? J.O. : Celle qui va adhérer aux compétences
demandées. Les employeurs n’ont pas de temps à perdre, donc le CV et la lettre de motivation doivent être conformes aux normes canadiennes. Un CV en anglais sera un plus car au service des ressources humaines des entreprises, il n’y a pas forcément quelqu’un qui parle français. VAE : Quels services proposez-vous pour la création d’entreprise ? J.O. : Nous venons d’ouvrir une page Internet destinée aux entrepreneurs et aux travailleurs qualifiés. On recherche des entrepreneurs pour reprendre des restaurants, des cafés, des stationsservice, des maisons de vacances, des campings. Pour chaque offre, vous trouverez une description de l’entreprise et son coût.
SUR LE WEB I Site du gouvernement :
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Trois questions à Julie Oliver, directrice générale du Conseil de développement économique de la Nouvelle-Ecosse
www.gov.ns.ca
I Programme des candidats de la Nouvelle-Ecosse : www.novascotiaimmigration.com
Emploi I HRDSC : www.rhdsc.gc.ca I Guichet emploi : www.guichetemplois.gc.ca
I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
I Recherche d’emploi : www.gov.ns.ca/snsmr/lifeevents /f/job/fr-default.asp
I Emploi dans la province : www.theworkplace.ca
Vivre/Intégration
Travailler en suivant les règles « La province est à 95 % anglophone, souligne Martin Paquet. N’attendez pas d’arriver en Nouvelle-Ecosse pour parfaire votre anglais, vous gagnerez du temps dans votre intégration sur le marché de l’emploi », précise-t-il. Côté relations de travail,elles sont plus détendues, le tutoiement est de mise : « Il y a moins de protocole, mais on n’ira pas jusqu’à tutoyer un ministre ! », raconte Jeanne-Françoise Caillaud. Certaines offres d’emploi sont disponibles sur le site de la FANE ou du CDENE (Conseil de développement économique de la Nouvelle-Ecosse). Professions réglementées et reconnaissance de diplôme. Enseignant, médecin, ingénieur, votre profession fait peut-être partie des quelque 50 professions réglementées (liste sur :
http://workdestinations.org). « Je suis actuellement une formation pédagogique pour obtenir la certification nécessaire afin d’enseigner dans le réseau scolaire francophone, mais pour suivre cette formation il a fallu que je prenne des cours supplémentaires... de français ! », témoigne Karim.
Investir : la recette du succès De nombreuses sociétés internationales sont installées en Nouvelle-Ecosse, comme Exxon Mobil, IBM, Xerox, ou encore Michelin,qui possède 3 usines dans la province. Quel que soit le secteur, les investisseurs trouvent en Nouvelle-Ecosse une position idéale pour accéder aux marchés en plein essor de l’Est du Canada et du Nord-Est des Etats-Unis. Ajoutez à cela les réserves de ressources énergétiques de la province, une maind’œuvre qualifiée, de faibles coûts d’exploitation et une excellente qualité de vie, et vous avez là toutes les conditions pour réussir en affaires.Mais il faudra parfois un peu de persévérance.
Jean-Pierre Galois,chef pâtissier, a quitté un emploi au prestigieux hôtel Crillon à Paris pour la Nouvelle-Ecosse. Il y a travaillé de manière saisonnière l’été,durant 15 ans.Revenu dans la province, il a créé « Gourmandises Avenue » pour approvisionner les hôtels et restaurants.Mais ceuxci lui ferment la porte. « Je suis directement allé à la rencontre des consommateurs sur les marchés fermiers et les demandes ont commencé à affluer, raconte-til. C’est un défi. Aujourd’hui, je travaille sur toute la chaîne de production, de la fabrication à la vente ; cela rassure le client. »
I FANE : www.fane.ns.ca I Service de santé en langue française : www.gov.ns.ca/health/fls
I Conseil scolaire acadien provincial : http://csap.ednet. ns.ca/info_pub/coor_ecoles.htm
I Association des juristes d’expression française de la Nouvelle-Ecosse : www.ajefne.ns.ca
I L’Acadie de la NouvelleEcosse : www.vienouvelleecosse.ca
I Education : www.ednet.ns.ca I Université Sainte-Anne : www.usainteanne.ca/default.php
Investir I Conseil de développement économique : www.cdene.ns.ca
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langue française offrant un enseignement de la maternelle au secondaire. 12 établissements postsecondaires proposent des programmes dans tous les domaines, dont l’université SainteAnne, seule université de langue française.
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Terre-Neuve-et-Labrador I Petite province deviendra grande ?
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L’île de Terre-Neuve et la péninsule du Labrador forment la province la plus à l’Est du Canada. L’industrie minière du fer et la découverte de gisements de pétrole ont fait entrer cette province, auparavant essentiellement tournée vers la pêche, dans une nouvelle ère en 1997. Malgré une économie fragile, elle réussit tout de même à émerger dans plusieurs secteurs et abrite une communauté francophone en plein essor.
St John’s
REPERES
Terre-Neuve-etLabrador • Superficie : 405 720 km2 • Capitale : Saint-Jean (SaintJohn’s en anglais) • Population : 507 475 habitants (2007) • Taux de chômage : 13,8 % (août 2008) • Taux de croissance du PIB : 9,1 % (2007) • Population francophone : environ 1 200 personnes
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I NOVEMBRE 2008
Entre tradition et modernité, la province tente de se développer. Les Terre-Neuviens sont plus de 500 000 et la population francophone se répartit dans les régions de Port-au-Port dans l’ouest, du Labrador et de Saint-Jean, la capitale,grande ville entourée de régions plutôt rurales.
Un, deux, trois, partez ! Le programme des candidats de la province.Il permet à la province d’attirer les immigrants dont elle aura besoin pour son essor économique. Pour la catégorie « Travailleurs qualifiés », il faudra au préalable avoir une offre d’emploi permanent.Pour la catégorie « Entrepreneurs », il vous faudra remplir certains critères et prouver que vous allez créer ou reprendre tout ou partie d’une
entreprise et que vous serez salarié de cette entreprise (vous aurez créé votre propre emploi). Rendez-vous sur le site Internet du Bureau de l’immigration et du multiculturalisme.
« Osez Terre-Neuve-etLabrador » Quelle meilleure publicité pour les francophones de la province que cette vidéo promotionnelle élaborée par la Fédération des francophones deTerre-Neuve et du Labrador (FFTNL) et le Conseil scolaire francophone,avec l’appui du Réseau de développement économique et d’employabilité (RDEE) local ? Elle s’intitule Osez Terre-Neuveet-Labrador (à visionner en ligne à l’adresse www.francotnl.ca/Oseztnl).Cette vidéo est doublée du Guide des nouveaux arrivants. Chaque
région possède son association, consultez le portail des francophones de Terre-Neuve-et-Labrador, www.francotnl.ca. « Unissons nos voix pour mieux nous faire entendre », lit-on sur le site de la Fédération porte-parole des francophones, la FFTNL. Plus de 23 000 personnes maîtrisent la langue française à Terre-Neuve-etLabrador. Malgré tout, les francophones doivent se battre pour imposer leur culture et leur langue car il n’existe aucune politique de services en français dans la province. Mémento des démarches. Assurance santé, scolarisation de vos enfants... A qui vous adresser ? A Service Canada pour votre numéro d’assurance sociale ; au ministère de la Santé pour votre carte d’assuré.Sachez que la province manque de médecins, il y a « deux médecins pour 10 000 habitants à Labrador City », explique Marie-Josée Richard, directrice générale de l’association francophone du Labrador. Pour scolariser vos enfants, il existe 5 écoles gérées par le Conseil scolaire francophone de Terre-Neuve-et-Labrador. Pour les études postsecondaires, il n’y a qu’une université :la Mémorial university.En plus,il existe un collège public, plus divers collèges privés disséminés dans la province. Attention aux impôts : un impôt fédéral sera prélevé, sans compter l’impôt provincial sur les revenus dont le taux varie entre 8,2 à 16 % selon les tranches (2008).
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SUR LE WEB
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I Site du gouvernement : www.gov.nl.ca © alainder - Fotolia.com
I Programme des candidats des provinces : www.nlpnp.ca
Emploi I Ressources Humaines et développement social : www.hrsdc.gc.ca
I Guichet emploi :
Un marché de l’emploi qui sort la tête de l’eau D’après le ministère Ressources humaines et développement social Canada,la situation du marché de l’emploi s’est améliorée en 20062007. Si la province connaît toujours un taux de chômage élevé (13,8 % en août 2008), celui-ci baisse de manière régulière et la récente exploitation des ressources minières devrait créer de nombreux emplois. En effet, la mine de Voisey’s Bay et le champ pétrolier en mer Terra Nova sont opérationnels depuis 2003,et la production pétrolière de White Rose (depuis 2005) devrait croître encore.Par ailleurs,un forage supplémentaire est prévu à Hébron, dont la construction débutera en 2010.Sans oublier le projet d’expansion de la compagnie minière IOC, filiale de Rio Tinto, à Labrador City.Le secteur de la construction prévoit d’embaucher 200 personnes dans les 2 prochaines années.Malgré tout,les gisements de pétrole n’ont qu’une durée limi-
tée (environ 20 ans) et les ressources ne sont pas éternelles ; qu’adviendra-t-il ensuite ? « Do you speak english ? » Parler anglais est indispensable pour travailler. Véronique Lavoie, du RDEE Terre-Neuve-et-Labrador prévient : « 95 % de la population de Terre-Neuve-et-Labrador a pour langue maternelle l’anglais. Pour profiter pleinement de ce que la province offre, il est préférable de savoir communiquer dans cette langue. » L’association francophone de Terre-Neuve-etLabrador propose des cours d’anglais (payants) dispensés par le Collège of the North Atlantic. Les professions réglementées. Si vous voulez savoir si votre métier fait partie des professions réglementées à Terre-Neuve-etLabrador, consultez le site http://workdestinations.org.
Investir : les secteurs clés L’économie de Terre-Neuve-etLabrador est dopée par les exportations pétrolières et le taux de
Entretien avec Véronique Lavoie, agente de communication au RDEE Terre-Neuve-et-Labrador Vivre à l’étranger : Quels sont les secteurs qui recrutent le plus les francophones ? Véronique Lavoie : D’abord la vente et les services, ensuite les sciences sociales, les affaires, et enfin la finance et l’administration.
croissance du PIB a bondi à 9,1 % en 2007. Les secteurs pétrolier et minier ainsi que la pêche sont au cœur de l’économie provinciale. Mais la technologie océanologique, la foresterie et l’agroalimentaire, l’aérospatiale et la défense, ainsi que le secteur du tourisme sont aussi très dynamiques. Qui peut vous aider ? Pensez au RDÉE TNL,qui soutient et encourage le développement économique et la création d’emplois au sein des 3 régions francophones et acadiennes de Terre-Neuve-etLabrador. Ce soutien est effectif dans 4 domaines : développement rural, employabilité et entrepreneuriat jeunesse,tourisme et économie du savoir. Enfin, la province vient de signer un contrat pour être membre du réseau fédéral PerLE, qui vous conseille dans les dédales administratifs (www.bizpal-perle.ca).
www.jobbank.gc.ca
I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
Vivre/Intégration I Fédération des francophones de TerreNeuve et du Labrador : www.fftnl.ca
I Education : www.ed.gov.nl.ca/edu
I Conseil scolaire francophone provincial : www.csfp.nl.ca
I Fédération des parents francophones de TerreNeuve et du Labrador : www.fpftnl.ca
Investir I RDEE TNL : www.rdeetnl.ca I Programme d’aide à la recherche industrielle : http://irap-pari.nrc-cnrc.gc.ca
I Agence de promotion économique du Canada atlantique : www.acoa.ca
Séverine Maestri
VAE : Quelles sont les futures tendances de l’emploi ? VL : Avec l’exploitation de ressources naturelles (secteurs minier et pétrolifère), la province aura besoin de main-d’œuvre qualifiée pour combler des postes spécialisés (bobineurs, mécaniciens, ingénieurs, etc.). Par ailleurs, les 5 écoles de langue française sont toujours à la recherche d’enseignants et de professionnels de l’éducation, le système de santé manque de médecins et de spécialistes.
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Saskatchewan I Un vent de prospérité
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Située entre le Manitoba et l’Alberta, la Saskatchewan partage aussi une frontière avec les Etats-Unis. Elle connaît de fortes pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs et gagne à être connue par les candidats à l’immigration qui pourraient envisager d’y vivre et d’y travailler.
Saskatoon
REPERES
Saskatchewan • Superficie : 651 900 km2 • Capitale : Régina • Population : 1 003 299 habitants (2007) • Principales villes : Saskatoon, Prince Albert, Moose Jaw • Taux de chômage : 4,5 % (août 2008) • Taux de croissance du PIB : 2,8 % (2007) • Population francophone : 15 500 environ
Encore sauvage avec ses plaines à perte de vue, la Saskatchewan voit son développement économique s’intégrer dans celui que connaissent les provinces de l’Ouest du Canada depuis quelques années. Les deux principales villes sont Régina,la capitale, pôle financier et économique, et Saskatoon,plus peuplée,qui commence à devenir une destination prisée des immigrants.Ildephonse Bigirimana,francophone nouvellement arrivé dans la province, après avoir vécu au Québec durant 5 ans, nous sert de guide.
« Quand les immigrants réussissent, le Canada est gagnant. » Une déclaration du secrétaire parlementaire, Ed. Komarnicki, au nom du ministère Citoyenneté et Immigration,le 8 août 2008,pour annoncer que 2,2 millions de dollars seraient bientôt débloqués afin de faciliter l’établissement des nouveaux arrivants en Saskatchewan (cours de langue, recherche d’emploi, etc.).
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I NOVEMBRE 2008
Le Programme des candidats immigrants pour la Saskatchewan. La province souhaiterait atteindre les 2 800 candidatures dans le cadre de ce programme pour 2008-2009, qui comporte 8 catégories. Si par exemple vous souhaitez immigrer dans la catégorie « Travailleur qualifié », vous devrez obtenir au préalable une
Quels sont les secteurs porteurs ? Ildephonse Bigirimana, conseiller en développement au Conseil de la coopération de la Saskatchewan, répond à notre question : « Avec le boom économique et l’arrivée massive des immigrants, il y a un gros besoin de logements, le secteur de la construction est en plein développement. Ce qui favorise les métiers du bâtiment. Il y a un fort potentiel également dans le commerce de détail car on importe du Québec énormément de produits qu’on
offre d’emploi.Si vous rentrez dans la catégorie des « Professionnels de la santé », il vous faudra déjà avoir travaillé dans la province pendant au moins 6 mois.Si vous êtes agriculteur et que vous souhaitez acheter une ferme, vous choisirez la catégorie « Agriculteurs ». Les entrepreneurs s’orienteront vers la catégorie « Gens d’affaires ». Le point sur la francophonie. La communauté fransaskoise (francophone) s’éparpille aux 4 coins de la province,même dans les plus petits villages,mais elle ne représente que 2 % de la population.Malgré tout,les services en langue française se multiplient,en particulier depuis 2005, grâce à l’« Entente Canada-Saskatchewan pour les services en français 2005-2009 ». Enfin, l’Office de coordination des affaires francophones (OCAF) assure le lien entre le gouvernement et la communauté fransaskoise.
ne trouve pas ici. Il y a aussi une demande dans les services d’entretien de voitures garages. On peut dire que ce sont les trois domaines qui ont de l’avenir si vous voulez créer votre entreprise. » La Saskatchewan s’appuie aussi sur ses secteurs traditionnellement phares : l’exploitation de ses ressources naturelles (pétrole, gaz naturel, forêts) et l’agriculture. Mais la province connaît une percée dans les technologies de pointe (biotechnologie agricole) et dans le secteur de la transformation des aliments.
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Spécial Canada
Travailler : mode d’emploi Mettre toutes les chances de son côté. Parler anglais sera indispensable.Si besoin,les organismes d’accueil francophones vous aiguilleront vers des cours de langues. La société Open Door Society, un organisme d’accueil,dispense également un programme d’anglais en milieu professionnel.Renseignez-vous sur les perspectives
(liste sur www.aee.gov.sk.ca) peuvent vous conduire à suivre des formations complémentaires. En 2007 a été créé le Bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers (BORTCE), qui informe et oriente les personnes formées à l’étranger.
Investir : l’essentiel à savoir
SUR LE WEB I Site du gouvernement : www.gov.sk.ca
I En apprendre plus sur la province : www.gov.sk.ca/aboutsaskatchewan
I Immigrer :
Les avantages. Parmi les provinces de l’Ouest canadien,la Saskat-
www.immigrationsaskatchewan. org/immigration/provincial.html ; www.immigration.gov.sk.ca
REPERES
La population de la Saskatchewan a dépassé le million en 2007, après une année 2006 qui l’avait vue arriver à son plus bas niveau depuis 25 ans.Pourtant,selon Statistiques Canada, fin 2007, elle bénéficiait du record de migration interprovinciale, les immigrants étant attirés par les perspectives d’emploi. C’est ce moment-là qu’Ildephonse Bigirimana a choisi pour s’installer dans la province : « Je voulais évoluer professionnellement, et on parlait déjà depuis quelques années du boom économique de la province. » NAS et carte d’assurance-santé. Après avoir demandé votre numéro d’assurance sociale qui vous sera réclamé par votre employeur, pensez aussi à votre carte d’assurance santé.Demandez votre formulaire à la Saskatchewan Health service. L’éducation.La DSF (Division scolaire de langue française) en Saskatchewan gère 9 régions scolaires francophones qui regroupent au total 12 écoles (voir la liste sur le site de la DSF). La Saskatchewan possède aussi 2 universités : celle de Régina et celle de la Saskatchewan, reconnue dans tout le pays pour sa spécialité en « accélération de particules ».
d’emploi dans différents secteurs (jusqu’en 2011) en consultant sur le site www.publications.gov.sk.ca. Le Guichet unique, organisme francophone,renseigne sur le marché de l’emploi et répertorie les offres pour bilingues (rendez-vous sur www.guichetunique.ca/francais/index.cfm,onglet « Chercheur d’emplois »). C’est grâce à cette structure qu’Ildephonse a trouvé son premier emploi : « On recherchait des enseignants de français pour des classes d’immersion dans les écoles anglaises. » Ne pen-
Emploi I RHDSC : www.rhdsc.gc.ca I Outil Travailler au Canada : http://travailleraucanada.gc.ca
I Guichet unique : www.guichetunique.ca/francais /index.cfm I Emploi Avenir : www.empavenirsask.ca
I Open Door Society : www.sods.sk.ca
Vivre/Intégration © doug Olson - Fotolia.com
Vie quotidienne : l’essentiel
sez pas néanmoins que le parcours du nouvel arrivant au Canada soit sans embûches. Il faut être patient,comme le conseille Ildephonse,socio-économiste de formation, qui a travaillé dans une usine d’emballage,fait de la cueillette,a été agent de sécurité tout en suivant des cours à l’université à son arrivée au Québec. « Il faut temporairement accepter de baisser vos exigences, avant de retrouver plus ou moins rapidement un métier qui correspond à votre niveau de formation », explique-t-il. Il est aujourd’hui conseiller en développement au Conseil de la coopération de la Saskatchewan. Professions réglementées et reconnaissance des diplômes. Les professions réglementées,
chewan offre le plus bas taux d’imposition sur le revenu des sociétés. De 5 % en 2005,il est même descendu à 4,5 % au 1er janvier 2008. Les employeurs ne paient pas de charges sociales pour leurs employés et ces derniers ont accès à des formations gratuites. Les aides. Le Conseil de la coopération de la Saskatchewan (CCS) aide les personnes qui veulent créer leur entreprise,de l’idée à la réalisation, en passant par le montage du dossier à présenter aux banques. Même quand l’entreprise a démarré, « nous leur offrons notre soutien dans la gestion au quotidien quand cela s’avère nécessaire » , explique Ildephonse Bigirimana.
I Assurance santé : www.health.gov.sk.ca/how-toregister
I Coût de la vie : www.thinksask.ca/costofliving
I Assemblée communautaire fransaskoise : www.fransaskois.sk.ca
I Division scolaire francophone : www.dsf.sk.ca
Investir I Investment Saskatchewan : www.investsask.com
I Saskatchewan Industry and Resources : www.ir.gov.sk.ca
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Les Territoires canadiens
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I L’ouverture au nord Le Canada possède 3 vastes territoires situés au Nord du pays : le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Leur économie est basée essentiellement sur l’exploitation des ressources minières.
Les 3 Territoires possèdent leur propre gouvernement mais n’ont pas de pouvoir constitutionnel comme les provinces. La densité de population est faible,en raison sans doute de la rudesse du climat (étés courts, hivers très longs).
SUR LE WEB
REPERES
Yukon I Site du gouvernement : www.gov.yk.ca/fr
Yukon : plus grand que nature
I Association francoyukonnaise : www.afy.yk.ca I Service Info-emploi du Yukon :
Avec 31 115 habitants (dont 1 200 francophones environ),leYukon est le seul des 3Territoires à avoir conclu un accord avec le gouvernement fédéral en ce qui concerne l’immigration. Le Programme territorial de candidature à l’immigration (PTCI) duYukon a été mis en place en mai 2008 (infos sur le lien www.immigration.gov.yk.ca/fr/ynp _overview.html). Intégration. Lorsque vous arriverez,l’association franco-yukonnaise, porte-parole des francophones, vous épaulera dans vos démarches (ateliers à thèmes, cours d’anglais gratuits...).
http://yuwin.ca/francais/index.cfm
I Investir au Yukon : www.investyukon.com
Territoires du N-O I Site du gouvernement : www.gov.nt.ca
I Fédération franco-ténoise : www.franco-nord.com
I Services TNO : www.servicestno.ca/fr/index.html I CDÉTNO : www.cdetno.com
I Emploi-Avenir : www.jobfutures.stats.gov.nt.ca
Nunavut I Site du gouvernement : www.gov.nu.ca/french
I Association francophone du Nunavut : www.franconunavut.ca/accueil.html
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I RDEE : www.definunavut.com
Le Yukon 48 VIVRE A L’ÉTRANGER
I NOVEMBRE 2008
Quid du marché de l’emploi ? Si vous cherchez un emploi,consultez le service Info-emploi du Yukon ou le RDEE (Réseau de développement économique et d’employabilité) qui lui est attaché. D’après Annie-Claude Dupuis, agente de projet au RDEE, les secteurs en forte demande sont l’exploitation minière (mines de cuivre et d’or), la santé, le tourisme et la construction.
Territoires du Nord-Ouest : terre d’aventures C’est le plus peuplé des 3 Territoires du Canada et il compte environ 1 200 francophones. La croissance de son PIB en 2007 a été plus forte que celle de toutes les provinces et territoires réunis avec 13,1 %. Au rythme de la nature. « L’été le soleil se couche à peine, raconte Elodie Bedouet, récemment installée, on fait du canoë jusqu’à minuit. L’hiver, on a seulement
5 heures de lumière par jour ! » Dès votre arrivée, consultez le « Services TNO », guichet unique où vous trouverez nombre de services en français. La FFT (fédération franco-ténoise),qui regroupe les francophones vous guidera aussi dans votre intégration. Ici, on embauche ! « Tous les domaines sont en pénurie de maind’œuvre. Les secteurs minier et gazier restent les plus grands pourvoyeurs d’emplois », précise Demba Diakhaté, agent de développement économique au CDETNO (Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest).
Nunavut : au pays des Inuits Le Nunavut est le plus récent des 3 Territoires :sa création date de 1999. Il possède la plus jeune population au Canada et sa croissance a été la plus forte du pays après celle des territoires du NordOuest en 2007. Francophonie. La communauté francophone est difficilement chiffrable, car en majorité constituée de Québécois de passage venus travailler quelque temps, comme le souligne Danielle Samson, directrice du Franco-centre de l’association francophone du Nunavut. Perspectives d’emploi. Le taux de croissance économique a atteint le chiffre enviable de 13 % en 2007. Les secteurs forts sont le tourisme,l’exploitation et la prospection minière, la pêche, l’art et l’artisanat inuit, la construction. Renseignez-vous auprès du RDEE du Nunavut. Séverine Maestri A Lire : Travailler ou étudier au Canada aux éditions Vocatis.
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Des opportunités à saisir au
SENEGAL Dossier réalisé par Jeanne Dromatouré
• Le Sénégal en marche .............. p 50 • En route vers la croissance ....... p 52 • Le tourisme d’affaires .............. p 56 • S’implanter au Sénégal ............. P 57
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PRÉSENTATION
I Le Sénégal en marche Un climat doux et ensoleillé toute l’année, une hospitalité légendaire, une stabilité historique et un milieu des affaires en pleine mutation : le Sénégal a bien des atouts pour attirer les aficionados de l’Afrique francophone.
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• Population : 12,4 millions • Capitale : Dakar • Langues parlées : Français (officiel), wolof, poular... • Présence française : 30 000 personnes (estimation) • Monnaie : Franc CFA • PNB/hbts : 820 dollars en 2007 • Croissance du PIB : 4,8 % en 2007 • Inflation : 5,9 % en 2007 • Exportations : + 8,4 % en 2005. Produits arachidiers, produits de la pêche, acides phosphoriques et engrais • Importations : + 12,3 % en 2005. Produits pétroliers, riz, blé et biens de consommation. • Balance commerciale : déficitaire d’environ 1,45 milliard d’euros. • Clients : 1er client le Mali, suivi par la France et l’Inde en 2007 • Fournisseurs : 1er fournisseur, la France, suivie par le Nigeria, le Brésil, la Thaïlande, les Etats-Unis et la Chine. • Dette publique extérieure : 20 % du PIB en 2008 (estimation). Elle a diminué en raison de l’annulation de la dette par le FMI.
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Un pays stable Indépendant depuis 1960, le Sénégal est un modèle de stabilité sur le continent.Il n’a jamais connu de guerre ni de coup d’Etat. Autant dire que sur la carte incertaine des démocraties africaines francophones, il fait partie des modèles. La première alternance politique a eu lieu dans le calme lors de l’élection présidentielle de 2000 qui a vu l’arrivée au pouvoir du libéral Abdoulaye Wade,réélu en février 2007 pour un mandat de 5 ans. Fort d’une démocratie au pluralisme politique intégral depuis 1981 et d’une liberté d’expression, de presse et de droit à l’information, garantie par la constitution, le Sénégal a su s’attirer les louanges de la communauté internationale, les fonds des bailleurs et susciter l’intérêt de nombreux investisseurs.
Dynamique économique Grâce à de nettes performances enregistrées dans la plupart des secteurs d’activité et à un bon dynamisme des activités dans le secteur tertiaire,le taux de croissance est en moyenne de 5 % depuis 10 ans. Avec quelques secteurs phare en plein essor : les télécommunications, le tourisme d’affaires et l’agro-industrie. Une véritable dynamique s’est même installée car le Sénégal met tout en œuvre pour attirer les capitaux étran-
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Le Sénégal
Dakar
gers. Beaucoup reste à faire et c’est bien là le pari du pays. Avec la création de l’Agence nationale pour la promotion des grands travaux et de l’investissement (APIX) et le lancement en 2007 de la Stratégie de croissance accélérée (SCA), le Sénégal mise sur un futur émergeant,dans la droite lignée du Maroc, de l’Inde et de l’Afrique du Sud. Toutefois, la base économique du pays reste fragile en raison de la faible diversité des activités,d’un tissu industriel peu développé et d’une dépendance importante vis-à-vis de l’agriculture.
Les clés de l’économie Le secteur primaire (12,5 % du PIB).Après une année 2007 difficile (-0,3 %), l’agriculture
devrait enregistrer une hausse de 5,3 % en 2008 si l’hypothèse d’un bon hivernage s’avère juste et grâce notamment aux politiques agricoles mises en œuvre par l’Etat (GOANA). Le secteur secondaire (20,8 % du PIB). Les tensions inflationnistes du marché pétrolier sont relativement défavorables au secteur, dominé par l’extraction des ressources naturelles et l’industrie agroalimentaire. Le secteur tertiaire (62,3 % du PIB). Il connaît une véritable embellie depuis 10 ans, grâce notamment aux nombreux investissements dans les téléservices (centres d’appels), l’Internet et le tourisme.
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ECONOMIE
I En route vers la croissance
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Avec des infrastructures en plein essor et une fiscalité favorable, le Sénégal fait les yeux doux aux investisseurs et ça lui réussit plutôt bien.
Chantiers à tout va.Une corniche refaite à neuf, une autoroute qui prend forme...Ces derniers temps, dans la patrie du poète Léopold Sédar Senghor, le maître mot est « changement ». Les autorités rêvent de transformer le Sénégal en un pays émergeant. Elles mettent donc les bouchées doubles.Résultat :grands travaux et promotion de l’investissement sont aujourd’hui les moteurs d’une stratégie qui vise à atteindre un taux de croissance soutenu d’au moins 8 % à l’horizon 2015. Les perspectives sont plutôt favorables, mais il reste beaucoup à faire.
Une économie dynamique
A Lire S’implanter au Sénégal. Mission économique de Dakar, UBIFRANCE, 2006, 230 pages, 64,40 euros, référence : 9782279451813
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Après une période difficile, le Sénégal a repris le chemin de la croissance au milieu des années 90,favorisé par la dévaluation du Franc CFA en 1994. Les indicateurs économiques sont alors passés au vert : sur les 10 dernières années, le taux de croissance du PIB a été en moyenne de 5 %. Après un creux conjoncturel en
2006, l’année 2007 a été marquée par la reprise de l’activité économique avec un taux de croissance de 4,8 % qui, selon les observateurs, devrait se poursuivre en 2008. De nettes performances ont été enregistrées dans la plupart des domaines d’activités, portées par un bon dynamisme dans le secteur tertiaire (commerce et télécommunications). Fort de cette trajectoire de croissance,le Fonds monétaire international a annulé sa dette multilatérale.Résultat :en 2008, la dette extérieure du Sénégal est estimée à 20 % du PIB du pays.
Atouts Aux yeux des investisseurs, le Sénégal ne manque pas d’atouts. Le pays est stable, la démocratie bien ancrée et les perspectives économiques relativement favorables. En raison de sa position géographique, le pays est aussi un véritable point d’entrée sur toute l’Afrique de l’Ouest. L’ancrage du Sénégal dans de nombreuses structures régionales (Union économique et monétaire ouest-africaine, Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, Union africaine) et l’amélioration des relations avec les pays voisins pourraient à terme permettre la création de liens durables avec les 70 millions de consommateurs de la région.De plus,l’économie sénégalaise présente de nombreuses niches d’investissement, notamment en raison de la faiblesse
de son tissu productif. Depuis 2000 et l’arrivée au pouvoir du président libéral Abdoulaye Wade, d’importantes réformes structurelles ont modifié le paysage économique du pays.De nombreuses entreprises publiques ont été privatisées,à la fois dans la filière agricole (Sonacos pour l’arachide et Sodefitex pour le coton) et dans les infrastructures (eau, transport ferroviaire et surtout télécommunications).
Tout pour l’investissement L’APIX (Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux) n’hésite pas à mettre en avant tous les avantages précédemment évoqués pour attirer les entrepreneurs du monde entier. Cette structure autonome, créée en 2000, est la pièce maîtresse de la nouvelle dynamique économique.Son point fort : un guichet unique pour faciliter la création d’entreprises. Un nouveau code de l’investissement,instauré en 2004, permet également des exonérations douanières et fiscales dans un certain nombre de secteurs. Pour renforcer ce dispositif, les autorités sénégalaises ont lancé en 2005 la Stratégie de croissance accélérée (SCA).L’objectif est d’atteindre une croissance soutenue de 7 à 8 % afin de faire du Sénégal un pays émergeant d’ici à l’horizon 2015. Avec cette politique, les autorités se lancent un défi en déclarant vouloir, transformer l’actuel environnement des
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SUR LE WEB I Volontariat International avec Ubifrance : www.civiweb.com
I Espace Emploi International : www.emploiinternational.org
I Association pour l’emploi des cadres : www.apec.fr I APIX : www.apix.sn I Mission économique de l’ambassade de France : www.ambafrance-sn.org
I Site Investir en zone Franc :
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ECONOMIE
affaires, encore compliqué, en un environnement des affaires de classe internationale. Pour cela, « 5 grappes » à fort potentiel ont été identifiées,autour desquelles il s’agit de bâtir de véritables pôles de compétitivité (agriculture et agro-industrie, NTIC, tourisme et produits dérivés, textile et confection,industrie culturelle,artisanat d’art et produits de la mer).
de construction de l’autoroute (Dakar-Pikine, 12 kilomètres), elle devrait être terminée d’ici 2009.Dans la zone nord du port, des réaménagements pour les porte-conteneurs devraient également permettre d’améliorer la compétitivité du port autonome de Dakar, un des plus modernes des côtes d’Afrique de l’Ouest.
Nombreux chantiers
Investissements en hausse
Côté infrastructures,la donne est aussi en train de changer. Il faut bien pallier près de 50 ans d’indépendance sans travaux d’envergure ! Les routes sont en mauvais état et aucune autoroute ne permet de désengorger la région de Dakar qui regroupe à elle seule près d’un quart de la population du pays. Quant à l’aéroport, il est rapidement saturé sous l’affluence des 800 000 voyageurs annuels. Du coup, de nombreux chantiers ont été lancés.Première bénéficiaire de ce lifting :la capitale sénégalaise. Les grues et les entrepreneurs s’y activent jour et nuit. Les bâtiments et les voies bitumées poussent comme des champignons.La route de la corniche est terminée depuis le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en mars denier. Le nouvel aéroport international Blaise-Diagne, dont les travaux ont démarré en 2006, devrait être opérationnel d’ici 5 ans.Quant à la première phase
Les investisseurs ne s’y sont pas trompés. Le Sénégal suscite des vocations. Héritage colonial oblige,la majorité d’entre eux sont français, et ils couvrent tous les secteurs d’activités. On compte au moins 250 entreprises hexagonales implantées au Sénégal, dont 2 tiers de PME. La France reste le premier bailleur de fonds et le premier investisseur du pays, mais l’implantation d’autres nationalités est de plus en plus importante. Les Américains, les Canadiens, les Espagnols viennent ainsi se frayer un chemin sur le marché sénégalais aux côtés des redoutables concurrents que sont les pays émergeants tels que l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud ou le Maroc. En 2004, une forte progression du taux d’investissement (7 %) a été enregistrée. Cette année-là, il représentait 21,1 % du PIB sénégalais (contre 20,4 % en 2003). « Entre 2000 et 2006, la moyenne annuelle de l’investissement agréé privé, qui
correspond aux secteurs dans lesquels nous souhaitons avoir le plus d’investissement, a triplé », confirme Aminata Niane, directeur général de l’APIX. « Ces 6 derniers mois, le bureau a enregistré plus de 2000 nouvelles créations d’entreprises, de très grandes comme de très petites ». Peu à peu, l’investissement privé devient plus dynamique que l’investissement public et rapproche le pays de son désir de voir le taux d’investissement passer à 25 %. Il a établi cet objectif dans le cadre de la stratégie de croissance accélérée.
Le problème de l’énergie Reste quelques bémols.A l’image de la plupart des pays non producteurs de brut, le Sénégal fait face à un accroissement considérable de sa facture pétrolière. Une augmentation qui fait resurgir le problème structurel de la production d’énergie.La Senelec, la société nationale d’électricité, connaît des difficultés de trésorerie et souffre de l’insuffisance de la production. « C’est un gros handicap », confie un entrepreneur, « cela augmente considérablement nos coûts de production ». Le pays n’a jamais cherché à développer les énergies alternatives, alors pour pallier ces manques en électricité, il a recours à des centrales indépendantes et à la production du barrage de Manantali au Mali,qui fournit l’appoint nécessaire en énergie. Même constat du côté de l’environnement des affaires.Le rapport « Doing Business 2009 » de la banque mondiale et de la Société financière internationale (SFI) classe certes le Sénégal parmi les 10 meilleurs réformateurs mondiaux en termes d’environnement global des affaires – le pays passant du 168e au 149e rang mondial – mais il faudra encore bien des efforts pour que le Sénégal attire des investisseurs à la mesure de son J.D. potentiel...
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SECTEUR EN DÉVELOPPEMENT
I Le tourisme d’affaires, un secteur prometteur ? Le tourisme balnéaire est à la recherche d’un deuxième souffle ? Qu’à cela ne tienne ! Le Sénégal mise aussi sur le tourisme d’affaires.
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« Des efforts sont nécessaires »
I « Avec la crise en Côte-d’Ivoire, la capitale sénégalaise est devenue la plateforme du business et des séminaires en Afrique de l’Ouest »
Costume cravate et attaché-case... Les hommes et les femmes d’affaires sont nombreux à venir séjourner à Dakar. « Avec la crise en Côte-d’Ivoire, la capitale sénégalaise est devenue la plate-forme du business et des séminaires en Afrique de l’Ouest », confie un diplomate. Les institutions internationales et de nombreux groupes d’envergure continentale ayant installé leur siège ici, les travailleurs viennent de partout :des pays de la sous-région bien sûr, mais aussi d’Europe, des Etats-Unis et d’Asie. Il faut dire que l’endroit est idéal : climat doux et ensoleillé, un front de mer refait à neuf et des espaces qui s’étendent à perte de vue entre les palmiers. Rien de tel pour le farniente entre deux négociations...
Le tourisme, 2 e source de revenus Aucun chiffre précis sur ce tourisme d’affaires,mais un nombre 56 VIVRE A L’ÉTRANGER
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d’entrées aéroportuaires en augmentation : 800 000 pour cette année 2008,selon les statistiques frontalières. De plus en plus de lignes aériennes desservent la capitale,alors que les compagnies traditionnelles augmentent leurs fréquences de vol.La branche des affaires serait-elle un marché touristique prometteur ? C’est en tout cas le pari des autorités sénégalaises.Le tourisme,qui constitue la deuxième source de revenus du pays, est une des priorités de la Stratégie de croissance accélérée (SCA) lancée en 2005.L’objectif visé : atteindre, 1,5 million d’entrées à l’horizon 2010. Dans un contexte où le tourisme traditionnel de type balnéaire stagne depuis quelques années – en raison d’un dollar faible et de taxes aéroportuaires élevées –, la destination Sénégal en termes d’affaires permettrait sans doute de créer une dynamique profitable à l’ensemble du secteur.
« A l’instar du Maroc et de la Tunisie, le Sénégal a une carte à jouer dans ce domaine, mais pour qu’il soit véritablement concurrentiel, des efforts sont nécessaires », estime Jean-François Remy,le directeur général de l’hôtel Radisson à Dakar. Il faut dire que non seulement le Sénégal ne bénéficie pas de la même proximité avec l’Europe que les pays du Maghreb (compter 5 heures de vol), mais en plus sa fiscalité, est moins favorable. Pour l’heure,les hôtels 4 ou 5 étoiles se comptent sur les doigts de la main : Sofitel, Novotel, Méridien...tous affichent complet presque toute l’année. Mais la donne est en train de changer.Plusieurs opérateurs occidentaux et autres investisseurs du Golfe ont lancé des chantiers tous azimuts.Résultat : des bâtiments pharaoniques sont en construction dans les moindres recoins de la Corniche, soit l’équivalent de près d’un millier de lits supplémentaires. Une dizaine d’hôtels grand luxe sortent peu à peu de terre. La plupart devraient ouvrir leurs portes dans le courant de l’année 2009. Affaire à suivre. J.D.
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INVESTIR
I S’implanter au Sénégal Créer son entreprise, trouver des financements... quelques pistes pour ficeler au mieux votre projet.
Pour faire financer son projet, il existe de nombreuses alternatives.Au niveau national,les banques implantées au Sénégal, les organismes de crédit-bail et de microcrédit ainsi que l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) peuvent accompagner les entrepreneurs, quoique dans l’ensemble,les taux soient exorbitants et les conditions d’emprunt souvent draconiennes. Au niveau international, la Société financière international (SFI), l’Agence française de développement (AFD) et sa filière Proparco proposent des appuis à l’investissement. La banque européenne d’investissement (BEI) et la banque ouest-africaine de développement (BOAD) ont également des programmes de financement.
Le co-développement Pour rendre l’argent des migrants plus productif et permettre à une diaspora hautement qualifiée
ciations de migrants et convenus avec les populations des zones concernées.
Précautions Comme dans toute création d’entreprise,mieux vaut se renseigner au préalable.Pour se familiariser avec le marché local, rien de tel que des voyages de prospection. Un jeu d’enfant,car les Européens n’ont pas besoin de visa pour entrer au Sénégal s’ils y restent moins de 3 mois ! Un bon moyen de frapper aux portes des cabinets locaux de conseil qui vous aiguilleront dans les démarches à suivre. Et si création d’entreprise il y a,tournez-vous toujours vers des spécialistes,avocats d’affaires et notaires sur place. Ils sont nombreux et de bon conseil. Car l’environnement des affaires s’est certes assaini ces dernières années,sans être tout rose pour autant... J.D.
SUR LE WEB I Banque Européenne d’Investissement : www.bei.org
I Banque Ouest-africaine de développement : www.boad.org
I Agence française de développement : www.afd.fr I Proparco : www.proparco.fr I Projet Initiative co-développement : www.codev.gouv.sn
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Financements
d’apporter ses compétences à son pays d’origine, la France et le Sénégal ont lancé en 2000,le projet « initiative co-développement ». Le principe : accompagner dans leurs projets les Sénégalais désireux de participer au développement de leur pays. Une initiative à 3 composantes.Dans un premier volet,elle offre aux porteurs de projets un accompagnement qui va du conseil à la conception et au montage des projets, en passant par le renforcement des capacités adapté au secteur d’intervention envisagé,ainsi que des actions de suivi pendant une durée d’au moins 12 mois.Dans un deuxième volet,l’initiative mobilise la diaspora hautement qualifiée désireuse d’apporter son savoir et ses compétences au pays. Enfin, un troisième volet,met en œuvre des projets de développement à caractère collectif,initiés par les asso-
REPERES
Monter une exploitation agricole en Casamance, une école hôtelière ou un centre d’appel à Dakar ? Tout est possible. Depuis la mise en place du guichet unique en 2000, créer une entreprise est devenu relativement simple. Désormais, 48 heures suffisent pour monter un dossier et obtenir les agréments. L’Agence nationale pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) regroupe dans ses locaux des représentants de chaque ministère et se charge de coordonner le processus.
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Un petit tour de la planète, à la rencontre des Français expatriés. Avec Emmanuel Langlois, de France Info.
Ingrid Dubach-Lemainque
EUROPE Experte en œuvres d’art en Suisse Cap sur le nord ! Lorsque Ingrid Dubach-Lemainque a quitté Talence, en Gironde, sa maîtrise d’histoire en poche, c’est près de Lille qu’elle obtient son premier poste,comme assistante du conservateur du musée de Valenciennes. L’expérience dans les musées publics dure deux ans. Ingrid s’installe alors à Berne, dans les bagages d’un mari Suisse et diplomate. Elle trouve vite un poste à l’ambassade de France, où elle est chargée d’organiser des échanges entre universités et écoles d’ingénieurs suisses et françaises.Mais l’histoire de l’art lui manque, et Ingrid se met à la recherche d’un emploi.Pas évident dans une ville germanophone comme Berne : « C’est une langue que je ne connaissais pas du tout, sourit Ingrid. Ça a été une plongée dans le bain, direct ! » Un an après son arrivée en Suisse, Ingrid décroche un emploi dans un petit cabinet d’expertise indépendant : « C’est exactement ce que je cherchais, se souvient-elle, une petite équipe : deux Allemands et moi. » Le bureau est appelé par des sociétés d’assurance pour expertiser les œuvres 58
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d’art de propriétaires qui souhaitent simplement évaluer leur collection, ou bien celles de particuliers détériorées par un dégât des eaux ou par le feu. « C’est beaucoup plus éclectique qu’un musée, compare Ingrid. On voit passer des meubles, des tapis, des sculptures d’époques différentes. On a un petit rayon (beaux-arts, peintures, arts graphiques) que l’on traite nous-mêmes. Pour le reste, on fait appel à des spécialistes et des restaurateurs le cas échéant. » Passionnée de peinture ancienne (XVIIe et XVIIIe siècles), Ingrid regrette que les Suisses n’aient commencé à collectionner qu’au milieu du XIXe, à l’époque des grandes fortunes constituées dans l’industrie : « Ils aiment beaucoup l’art moderne, de l’Impressionnisme à Picasso, jusqu’au Cubisme. » Berne,capitale de la Suisse, est le siège des administrations, ministères et ambassades du pays. Le couple vit sur les hauteurs, à 10 minutes du travail d’Ingrid, dans une maison divisée en trois appartements : « C’est un principe courant en Suisse, ce côté collectiviste, détaille la jeune femme, il y a un jardin qu’on partage, et une machine à laver pour tout l’immeuble à la cave. » Son mari a un contrat jusqu’à l’an prochain à Berne. Ensuite, pourquoi pas Fribourg,Neufchâtel ou Genève, des villes plus « latines » à son goût. « A Berne, il y a de moins en moins de francophones, observe Ingrid, ils habitent plutôt en périphérie. La tradition des bourgeois de Berne qui parlaient le français disparaît au profit de l’allemand. » Ses heures de
temps libre, Ingrid les consacre au karaté,qu’elle pratique depuis deux ans (ceinture orange), et à la radio. Elle enregistre parfois pour la Radio Suisse Romande un carnet de route sonore,témoin de ses rencontres dans une vallée du Valais ou de ses pérégrinations en Autriche. Lui écrire : ingrid.dubachlemainque@gmail.com
AFRIQUE Groupes électrogènes en Afrique du Sud « Être au bon endroit, au bon moment. » Quand sa société leurs a proposé, à lui et à sa compagne Amélie,de quitter Brest pour l’Afrique du Sud, David Raison a saisi l’occasion.Né dans le petit village du Relecq Kerhuon, dans le Finistère, diplômé à SaintBrieuc d’un bac f3 (électricité), et d’un BTS technico-commercial, le jeune homme était paré pour l’aventure.Il avait déjà 5 ans d’expérience en Bretagne au sein de la société, SDMO, 3e groupe mondial dans le secteur du groupe électrogène. Avant lui, son père y a fait toute sa carrière.Sa mère vendait, elle, des cosmétiques et des produits d’entretien à domicile. « L’Afrique du Sud était un tout petit marché jusque-là, explique le jeune homme, c’était le 2e ou le 3e pays le moins cher en terme de prix au kilowatt/heure pour les utilisateurs. L’inconvénient, c’est qu’EdgeCom (l’équivalent d’EDF là-bas), n’a pas eu assez de rentrées d’argent pour planifier l’avenir. » Résultat,en janvier dernier, c’était le black-out :
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Vivre à l’étranger
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Français du Monde avec
Emmanuel Langlois, tous les
samedis et dimanches France Info. 60
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sur
qu’à protéger les autres de nos postillons ! », observe Julien. Alors que ses masques à lui sont équipés de filtres interchangeables. Sa société en vend une cinquantaine chaque mois ; c’est un début.Ses acheteurs sont surtout des étrangers, plus inquiets que les locaux de ces niveaux de
a quitté son poste d’éducatrice spécialisée au conseil général de la Mayenne pour le suivre sous ces latitudes.Elle a repris des études de psychologie par correspondance via le CNED. « L’important, pour une expatriation réussie, c’est que les deux s’y plaisent et s’y retrouvent », conclut David. Lui écrire : david.raison@sdmo.com
ASIE Masques antipollution en Chine Dès son premier passage en Chine, Julien Chol a pris goût à l’Empire du Milieu. Ces quelques mois de stage chez Décathlon à Shanghai lui ont donné aussitôt l’envie de revenir,après ses études en France. Un peu plus tard, c’est à EDF Pékin que débarque Julien. Le jeune homme est chargé de superviser les centrales électriques que gère l’opérateur français en Chine. Mais Julien Chol,sans doute inspiré par ses parents entrepreneurs, est ici avec l’idée de créer sa propre société.Ce sera dans l’environnement, dans un pays où la pollution est un fléau de tous les instants. « Dans les rues de Pékin, il y a 1 000 voitures de plus chaque jour, explique le jeune homme de 26 ans. Les autorités font des efforts, mais l’accroissement de l’activité est tel que même les petites économies de polluants qu’on peut faire ne sont pas suffisantes. » Julien, né à Rambouillet près de Paris, a été élève au lycée Henri-IV. Après l’obtention de son diplôme à Centrale, il commence par commercialiser des purificateurs d’air, mais ça ne marche pas. Il se lance alors dans la distribution de masques antipollution produits en Grande-Bretagne. « On voit les Chinois dans les rues avec des masques chirurgicaux qui n’ont aucun impact sur la pollution qu’on respire. Ils ne servent
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Johannesburg privée d’électricité pendant 7 heures ! Depuis l’incident, les hôtels, les banques, les hôpitaux et les sociétés d’informatique s’équipent en groupes électrogènes pour sécuriser leurs systèmes, et même les particuliers. Autant dire que le marché est énorme ! David travaille beaucoup, mais le mal du pays le saisit parfois. « Les amis et la famille nous manquent, bien sûr, mais on a la chance, explique le jeune homme, avec SDMO, de pouvoir rentrer trois fois par an en Bretagne. » David et son épouse vivent dans une petite maison à Bryanstown, quartier hautement sécurisé, avec barbelés et miradors, sur les hauteurs de Johannesburg. Le gros problème de l’Afrique du Sud, c’est l’insécurité. « Il y a beaucoup d’ethnies ici, explique le jeune Français, la plus importante, les “Zoulous”, a pris l’habitude de s’emparer par les armes des terres ou des emplois qui les intéressent. » Les autorités devront avoir réglé le problème d’ici le Mondial de football de 2010 (le premier jamais organisé sur le continent africain), et en avoir fini aussi avec une police corrompue jusqu’à l’os. Mais David Raison garde espoir, et compte rester encore quelques années à Johannesburg. Son épouse Amélie,née à Concarneau,
Julien Chol en Chine
pollution record. « Quand, à Pékin, on dit que l’air est bon, détaille le jeune homme, que l’on peut sortir, faire du sport, on est à 150 mg/m3 de polluant. En France, le niveau maximal, c’est 125 mg/m3, et là, la consigne, ce serait : “Restez à la maison, calfeutrez-vous et surtout laissez votre voiture au garage !” » Usines à l’arrêt,circulation réduite : les autorités chinoises, certes, ont mis le paquet cet été pour que le ciel de Pékin reste bleu pendant les JO, mais cela n’a duré que deux mois ! Le jeune homme vit dans les quartiers est de la capitale, « Chao Yang », comme beaucoup d’étrangers et de Chinois fortunés. Également président de la Jeune chambre économique de Pékin, il aide les jeunes entrepreneurs français à venir s’installer en Chine. « On les conseille sur “comment comprendre l’environnement chinois ?” », résume le Français. Car faire son trou ici est une épreuve de longue haleine.C’est peut-être pour cela que Julien s’est mis à l’escalade, le long des murs artificiels construits dans Pékin, comme une autre école de la patience. Lui écrire : julien@pollutionchina.com
Dossier emploi I Travailler à l’étranger, un eldorado ? Une expérience à l’étranger, rien de tel pour booster votre carrière ! Dans un monde globalisé, les entreprises se développent à l’international avec pour objectif de se positionner sur les nouveaux marchés. Et si vous preniez part à ce mouvement ?
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La mobilité internationale fait partie du paysage. Aujourd’hui, personne n’échappe à la mondialisation,les étudiants sont bien informés de l’importance d’un séjour à l’étranger,jusqu’au apprentis,reçus à Bercy en octobre dernier ! Pour ceux qui sont déjà sur le marché du travail, la mobilité internationale peut donner à votre carrière une dimension qu’elle n’aurait jamais pris sur le sol national :plus d’autonomie, plus de responsabilités, plus de compétences.
Pourquoi partir travailler à l’étranger ? Quelles motivations ? Envie de connaître d’autres manières de fonctionner, envie tout simplement de bouger, de se lancer un défi, d’être plus autonome,ou tout simplement envie de travailler ? Il faut dire que la situation du marché de l’emploi français pousse parfois à se tourner vers l’étranger, vers des pays où « flexibilité » rime avec « possibilités ».Le Canada,les Etats-Unis, le Royaume Uni ou l’Irlande bénéficient d’un marché de l’emploi plus flexible par exemple. « On vous donne votre chance, on ne vous colle pas d’étiquette », ces mots reviennent souvent dans la bouche de Français qui ont tenté l’aventure. Vos diverses expériences ne seront pas vues comme un handicap, tant que votre parcours reste cohérent.Plus facile d’y trouver un emploi ? En réalité,ces pays ne disposent pas d’une législation du travail ni d’une pro-
tection sociale aussi développées qu’en France.Résultat,les entreprises n’hésitent pas à embaucher, mais attention, il faut être compétent ! Autrement dit,si vous ne faites pas vos preuves,on ne vous retient pas. Il est moins difficile qu’en France de licencier donc,mais il est aussi simple pour un employé de quitter son entreprise, presque du jour au lendemain ! Bien sûr le schéma est un peu édulcoré et le système a aussi ses défauts. Les candidats à l’expatriation peuvent se retrouver à occuper des emplois pas forcément en rapport avec leurs compétences avant de trouver chaussure à leur pied.En effet,dans ces pays,les recruteurs préfèrent les candidats ayant déjà eu une expérience de travail locale.Ceci n’est pas valable si êtes
envoyé par votre entreprise française dans l’une de ses filiales. Quoi qu’il en soit,un projet de mobilité internationale se prépare soigneusement.Vous devez avant tout analyser cette envie :pourquoi souhaitez-vous travailler à l’étranger ? Quelles sont vos motivations ? Pour combien de temps ? Où ? Qu’estce que vous allez gagner ou perdre ? Quelles concessions êtes-vous prêt à faire ? Quelles sont vos compétences ? Quel poste briguez-vous ? Toutes ces questions vous permettront de faire un point sur votre carrière professionnelle, sur son évolution et sur vos aspirations. Une fois que vous avez les idées bien claires,votre projet peut avancer.Vous pouvez commencer votre recherche d’emploi en utilisant les mêmes
I Un projet de mobilité internationale se prépare soigneusement. Vous devez avant tout analyser cette envie : quelles sont vos motivations ?
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Dossier emploi
I D’après une enquête menée par ECA International, la Chine arrive en tête des principales destinations pour les missions à l’étranger. Mais il faut savoir que l’Europe concentre la moitié des Français expatriés.
méthodes employées pour une recherche en France.Identifiez les employeurs potentiels, répondez de manière ciblée aux offres auxquelles votre profil correspond, envoyez des candidatures spontanées... Si vous travaillez dans une entreprise française présente à l’international, faites savoir qu’une mission dans l’une des filiales du groupe vous intéresse. Quelles qualités ? Pour une expatriation réussie,il faut être capable de s’adapter à un nouveau mode de fonctionnement,être ouvert et humble ;pratiquer l’anglais est un minimum,pratiquer la langue locale est un plus... Vous n’allez pas seulement changer d’environnement professionnel mais aussi de société et de culture. L’arrivée dans un nouveau pays est un véritable bouleversement.De plus en plus,les entreprises font appel à des consultants spécialisés dans l’interculturel pour préparer leur futur expatrié et sa famille,mais cela coûte cher.Alors les entreprises ont tendance à accorder cette préparation uniquement pour des pays éloignés en terme de culture,les pays du Moyen-Orient, certains pays d’Asie entre autres. Mais pas pour l’Allemagne par exemple. Et c’est une erreur ! Au sein même de l’Europe, des différences culturelles existent, elles se traduisent notamment dans le mode de fonctionnement de l’en-
treprise... Alors attention aux clichés et aux préjugés.Chaque pays a ses spécificités et nécessite une préparation pour être abordé sereinement. Quels sont les pays qui ont la cote ? Dans son panorama 2008 de la mobilité internationale (Managing Mobility),effectué d’après une enquête menée en avril-mai 2008, auprès de responsables Ressources Humaines de plus de 200 entreprises (Accenture,Accor, Microsoft...), ECA International annonce que la Chine arrive en tête des principales destinations pour les missions à l’étranger, suivie des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Mais il faut savoir que l’Europe concentre tout de même la moitié des Français qui travaillent à l’étranger. Il faut dire qu’elle offre un cadre privilégié sur certains points,chers aux expatriés : proximité de la France pour des retours plus réguliers, harmonisation de la sécurité sociale et des questions relatives à la retraite... etc. Seulement, il y a une contrepartie à cela : de moins en moins, les entreprises françaises qui envoient leurs salariés à travers le Vieux Continent, accordent de compensations financières liées à la mobilité, ce qu’on appelle le « package rémunération ». Celuici comprend des avantages intéressants, de l’acquittement du loyer aux diverses primes de mobilité,
Des opportunités à saisir pour les jeunes
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en passant par l’octroi de billets d’avion pour toute la famille pour un retour annuel en France,les frais de scolarité des enfants ou de protection sociale...Pratiquement seuls les cadres envoyés dans des pays dits « à risque » en bénéficient, et cela n’est pas une obligation,la décision revient à l’entreprise.
Réduction des coûts liés à l’expatriation Et les entreprises de faire le constat suivant : l’expatriation coûte cher. Il faut réduire les coûts liés à la mobilité internationale.Envoyer un collaborateur en mission à l’étranger, c’est aussi, bien souvent, y envoyer sa famille.Là,les entreprises se heurtent à un paramètre difficilement contrôlable, à savoir que,de l’adaptation de l’expatrié et de sa famille dans le pays d’accueil, va parfois dépendre la réussite de la mission.L’expatriation en famille entraîne fréquement des situations de conflits entre le cadre expatrié et son conjoint, qui, bien souvent a abandonné un emploi pour le suivre et a,parfois,du mal à en retrouver un sur place. Les membres de la famille subissent parfois une perte de revenus et surtout une perte de repères. L’échec de l’expatriation en famille peut entraîner un échec de la mission, ce qui signifie une grosse perte pour l’entreprise.
l’IAE de Nantes, a ainsi trouvé un poste chez Veolia, en Chine par le biais du site Internet www.civiweb.com.
Si vous ne travaillez pas dans un grand groupe qui possède des filiales à l’étranger, ne faites pas une croix sur l’expatriation. Des opportunités sont à saisir pour les jeunes et dans certains secteurs, comme l’enseignement, la recherche.
Le Visa Vacances Travail Il s’agit d’un visa délivré pour une année, sans condition préalable d’emploi. Il vous permet de voyager à travers tout le pays et de travailler pour gagner votre vie. Le Canada, le Japon ou encore l’Australie proposent ce type de visa. Contactez les ambassades à Paris.
Le VIE Le Volontariat International en Entreprise, géré par Ubifrance, constitue un excellent tremplin pour les 18-28 ans qui souhaitent travailler à l’étranger. Il s’agit bien souvent de postes à responsabilité dans les filiales des grandes entreprises françaises. Aarrabat, jeune diplômé de
Enseignement, recherche Si vous êtes enseignant, vous pouvez postuler à l’étranger via l’AEFE, qui gère des établissements français à l’étranger. Vous pouvez postuler directement auprès d’établissements locaux aussi. Pour les chercheurs, le passage par l’international est quasi obligatoire !
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Dossier emploi Deux interlocuteurs de référence : Espace emploi international et le réseau EURES Ces deux organismes sont une mine d’informations pour qui veut travailler à l’étranger ! Conseils d’experts, aide à la réalisation du CV et de la lettre de motivation adaptée en fonction du pays, et même, des offres d’emplois. Il sera presque incontournable de les solliciter ! www.emploi-international.org www.europa.eu.int/eures
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A lire : Travailler ou étudier en Europe, aux Editions Vocatis, 381 pages, 19,90 €
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Celle-ci peut anticiper en compensant, la plupart du temps financièrement,mais aussi en offrant une préparation au départ pour les familles, afin qu’elles puissent s’y retrouver.Tout en ayant pour objectif de réduire les coûts,les entreprises mettent en place des politiques de rémunération harmonisées pour tous leurs salariés à l’étranger. Entre alors en jeu le contrat de travail, ou plutôt les différents types de contrat de travail. « Le contrat de travail international n’existe pas en soi car il n’y a pas de législation commune aux différents pays et l’on touche à des données sensibles comme la durée du temps de travail par exemple », explique Christine Pellissier, avocate chez Fidal, Direction Internationale.Le contrat que vous allez signer sera proposé après examen de plusieurs critères, le coût et la destination notamment.Cela donne des contrats en « expatriation pure », des contrats locaux ou encore des contrats « local + ». Dans certains pays, où le niveau de protection sociale est moindre qu’en France par exemple, l’expatrié peut se voir proposer un « contrat local + ».C’est un contrat local, qui répond donc à la législation du travail locale, mais qui comprend quelques avantages en plus : une aide au déménagement, les frais de protection sociale par exemple.
De plus en plus de missions courtes. Malgré cette réduction des coûts voulues par les entreprises, les candidats sont toujours plus nombreux, l’enquête Managing Mobility révèle que 62 % des employés considèrent l’expatriation comme une expérience « enrichissante et utile pour les perspectives de carrière ». Mais l’enquête évoque aussi un phénomène plutôt nouveau : les missions courtes se développent. D’une durée de 1 à 12 mois, elles représenteraient 37 % de l’ensemble des missions d’expatriation. Les problèmes liés à la famille sont devenus un frein pour l’expatriation longue durée d’après 61 % des répondants à l’enquête et ce facteur serait évoqué en cas d’échec de l’expatriation,pour 41 % des répondants. Alors les entreprises optent de plus en plus pour des missions à l’étranger plafonnées à 2 ou 3 ans, c’est le cas chez AlstomTransport « où les missions ne durent pas plus de deux ans », d’après Hélèna Poizat,Compensation and Benefits director,qui est intervenue lors des Premières Rencontres de la mobilité internationale, organisées en juin dernier par le groupe Taitbout. Elle rajoute aussi que des centres de recrutement sont créés dans certains pays,en Inde par exemple,certaines compétences étant difficiles à trouver en France. Et justement, la concurrence inter-
nationale est rude ! Les entreprises choisissent de plus en plus de recruter localement des profils tout aussi compétents, mais avec des salaires locaux.
Le retour en France, difficile ? Parmi les freins à une expatriation longue durée,la peur de connaître des difficultés lors du retour en France. Si vous êtes envoyé à l’étranger par votre entreprise française,pensez à bien vérifier les clauses de votre contrat.Ce dernier doit indiquer,entre autres,qui est votre employeur (entreprise en France, la filiale ?) et les critères de réintégration.Ce dernier point est crucial.La réintégration des expatriés dans la maison-mère étant le talon d’Achille des entreprises.De retour, les ex-expatriés ont du mal à retrouver leur place, ils ont évolué, l’entreprise aussi. Bien souvent, ces cadres retrouvent un poste équivalent à celui qu’ils avaient quitté mais c’est peut être aussi l’occasion de changer de poste ou de fonction. Cependant, « les individus s’affranchissent de plus en plus de leur entreprise. La difficulté pour l’entreprise est de capitaliser sur l’expérience du salarié », explique JeanLuc Cerdin, expert en matière de gestion internationale des ressources humaines.Les responsables RH l’ont compris et mettent en place des politiques de réintégration et de formation. Il est important de garder un contact permanent avec son entreprise d’origine durant l’expatriation,d’y revenir au moins une fois par an, de se tenir au courant des évolutions internes. Si vous êtes directement embauché par une entreprise étrangère, vous aurez un contrat de travail local. Le retour en France doit là aussi se préparer. Odile Gnanaprégassame
Pour en savoir plus, lisez notre rubrique Emploi / Mener une carrière internationale sur www.vivrealetranger.com
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Dossier pratique I Shopping détaxé, mode d’emploi Vous êtes expatrié ? Vous avez plus de 15 ans et vous allez dépenser un minimum de 175 € dans la journée et dans le même magasin ? Vous pouvez sans doute bénéficier de la détaxe.
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Une aubaine pour les expatriés
Le principe est simple : il suffit de remplir un bordereau que vous remettra le commerçant. Le montant du remboursement figure en case D2.Si le vendeur vous accorde immédiatement la détaxe,la somme est alors inscrite dans la case D1. Le client se verra ainsi rembourser en moyenne 12 % de TVA sur le montant de ses achats. Généralement,le vendeur effectue un virement sur le compte bancaire de l’acheteur après réception du justificatif de l’exportation. Il peut aussi recourir à une société de service (banque) opérant à la frontière ou à l’aéroport, aussitôt passée la douane. Elle verse à l’acheteur le montant de TVA après déduction de frais de dossier, contre remise des justificatifs d’exportation visés 66
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par la douane,et se fait ensuite rembourser par le vendeur les taxes versées,sur présentation des justificatifs de l’exportation.Mais attention au montant de la commission ! Au dernier aéroport,avant de quitter le territoire de l’Union européenne, et dans un délai de 3 mois après vos achats, faites valider et tamponner vos factures à la douane, avec la marchandise dans vos bagages personnels. Renvoyez ensuite dans les six mois les exemplaires roses tamponnés dans l’enveloppe pré-affranchie remise lors de vos achats,et conservez l’exemplaire vert pour toute éventuelle contestation.Les achats détaxés ne sont plus possibles pour les voyages d’un pays d’Europe à un autre pays d’Europe.
« Mon fils vit au Mexique, il achète régulièrement en détaxé aux Galeries Lafayette à Paris, explique Chris. La dernière fois, il a même eu droit à une ristourne supplémentaire, parce que c’était les soldes ! Seul problème, il a fallu attendre 2 heures au bureau des détaxes, car celles-ci ne se font pas immédiatement en caisse mais globalement à la fin des achats ! » Attention, les services,voyages,développement photos, retouches et réparations, tabacs manufacturés,timbres poste, armes, biens culturels, moyens de transport à usage privé, ainsi que leurs biens d’équipement et leur ravitaillement en vivres et carburant ne font pas l’objet d’une détaxe. Le montant minimum de 175,01 € s’entend hors extensions de garanties,formations,assurance,billetterie,adhésion,abonnement presse... Ces achats ne bénéficient pas de la détaxe. Pour le reste, des vêtements aux bibelots en passant par les parfums, tout peut être détaxé, à condition que ce ne soit pas en vue de revendre la marchandise. Mais tous les commerces ne sont pas familiers de la vente en détaxe, et n’ont souvent pas à portée de main les formulaires nécessaires.A Paris et dans les grandes villes (comme Strasbourg), le mieux est donc de cibler les grands magasins comme les Galeries Lafayette ou le Bon Marché,où
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Dossier pratique
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sera demandé au moment de l’achat ainsi que,parfois,votre billet d’avion. La nationalité de l’acheteur n’a aucune importance.Seule sa qualité de résident hors de la Communauté européenne est prise en considération. Les membres des missions diplomatiques,consulaires et des organisations internationales en poste en France sont exclus de la détaxe. Il n’est pas possible,en revanche,pour l’acheteur,de se faire rembourser directement la TVA par les services des impôts ou des douanes !
Train et vols à escales
tout est fait pour favoriser la détaxe.Ici,le remboursement de laTVA est immédiat dans des espaces dédiés,à condition de laisser une empreinte de sa CB en garantie, et de renvoyer le bordereau de détaxe signé par les douanes dans les trois semaines suivant son retour.
REPERES
SUR LE WEB...
Une avance remboursable
I Leader mondial de la détaxe touristique :
« Notre principal outil marketing, explique Hubert Boillot, directeur général de Global Refund, leader mondial des services de détaxe touristique, est notre logo “Tax Free Shopping”,reconnu par plus de 70 % des touristes étrangers. Nous prenons en charge, pour le compte des commerçants, la fourniture des bordereaux, des enveloppes T et imprimés, le contrôle et l’enregistrement des bordereaux, la vérification de leur validité et le remboursement en espèces ou par correspondance. Notre service n’est pas financé par le commerçant mais par le client. C’est la différence entre le montant remboursé et la TVA qui nous permet de financer notre activité et les prestations rendues. » Cet avantage de la détaxe étant réservé aux personnes n’appartenant pas à l’Union européenne ou aux expatriés, et pour des séjours en France inférieurs à six mois,votre passeport vous
www.globalrefund.com I Service de détaxe, remboursement de TVA : www.detaxe.com I Spécialiste du Tax Free Shopping : www.premiertaxfree.fr I Site Internet de la douane : (les conditions de détaxe) www.douane.gouv.fr
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Pour vous faire rembourser la taxe sans passer par les douanes, si vous quittez l’Union européenne par le train,contrairement aux aéroports et aux ports, les gares parisiennes ne possèdent pas de bureaux de douane.Renseignez-vous avant de partir : les bordereaux peuvent être visés par les douanes soit en cours de voyage,soit à la gare frontière à la sortie de l’Union européenne. Pour les vols avec escale, si vous débutez par exemple votre voyage à destination des Etats-Unis à l’aéroport de Paris Charles-deGaulle et que vous transitez par Londres, vous devez faire certifier l’exportation des objets contenus en soute par les services douaniers de Roissy.Les objets contenus dans vos bagages de cabine devront, eux, être certifiés par les services de Londres. Dans des cas exceptionnels (par exemple, lorsque les objets sont contenus dans des bagages expédiés à l’avance ou après coup), l’attestation d’exportation et de domicile à l’étranger peut être délivrée, à la place du bureau de douane frontalier français,par une représentation étrangère de France située dans le pays de domicile de l’acheteur. Une attestation délivrée par les services douaniers du pays tiers n’est pas reconnue comme justificatif de l’exportation. En cas d’oubli, il est toujours possible d’adresser,par la poste, une demande de régula-
risation, dans les six mois qui suivent l’achat, et en indiquant les motifs qui vous ont empêché d’accomplir ces formalités douanières. Vous devrez y joindre un document officiel justifiant de votre résidence habituelle, ainsi que la preuve de l’exportation des marchandises.
Une manne financière conséquente Près de 80 % des achats détaxés réalisés en France ont lieu à Paris, et 64 % de ces achats concernent les produits de mode et les vêtements. Rien que dans cette ville, le marché des produits détaxés représentait l’an dernier 1,5 milliard d’euros. Pour les 27 millions de touristes qui visitent la capitale, le shopping est la 2e motivation après la culture !Global Refund édite ainsi le Paris Shopping Guide qui recense les lieux incontournables de la capitale (mode, joaillerie, maroquinerie,cosmétique,optique ou décoration d’intérieur),en particulier dans les nombreux commerces proposant des produits déjà détaxés, et repérables grâce à l’autocollant « Tax Free Shopping ».Ils sont souvent situés dans les « spots » touristiques : quartier de l’Opéra, des Champs-Elysées ou du Palais Royal, et proposent des produits de luxe (parfum, maroquinerie...). Cette manne a donné des idées à d’autres pays. Ainsi, depuis cette année, le Maroc détaxe à son tour le shopping des touristes. Certes, Marrakech n’est pas Dubaï,ni Casablanca Abu Dhabi, mais à travers cette mesure fiscale, le royaume chérifien cherche à accroître son attractivité en tant que destination du tourisme de shopping. La gestion de la détaxe a été confiée à un consortium maroco-irlandais Morocco Tourist Refund SA qui a entrepris des actions auprès des organismes publics et privés pour les sensibiliser aux avantages économiques de cette initiative.D’autres pays du Maghreb pourraient suivre. Emmanuel Langlois
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Dossier scolarisation I Soutien scolaire pour enfants expatriés Pour pallier les difficultés scolaires de leur enfant ou pour les anticiper, de nombreux parents expatriés font appel à des organismes spécialisés qui proposent diverses formes de soutien scolaire : cours à la carte dans certaines matières pour garder un lien avec le programme scolaire français, cours de soutien interactifs, stages de prérentrée ou de vacances. Le choix est vaste..
I Etablissements français de l’étranger : www.scola.education.gouv.fr
I Agence pour l’enseignement français à l’étranger : www.aefe.fr I Centre national d’enseignement à distance : www.cned.fr
I Cours Legendre : www.cours-legendre.fr
I Cours Hattemer à distance : www.hattemerdistance.com I Educatel : www.educatel.fr
I Université francophone à distance : www.teluq.uquebec.ca (la seule en Amérique du Nord)
I Mission laïque française : www.mission-laique.com
I Acadomia : www.acadomia.fr
I Anacours : www.anacours.com
I Methodia : www.methodia.fr
Le public, le CNED Le Centre national d’enseignement à distance,établissement public du ministère de l’Education nationale, propose des cours de la maternelle 70
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à la terminale (8 à 12 devoirs par matière), sur des supports modernes :fichiers MP3 ou cédéroms.Les tarifs sont intéressants et l’élève dispose du même encadrement pédagogique que celui des établissements en France. Les inscriptions peuvent être prises en « classe complète » mais ce sont les « cours à la carte » qui sont le plus fréquemment demandés pour une matière précise (langues, options rares...). Le CNED propose aussi deux programmes de soutien interactifs,l’un destiné aux élèves de 3e et l’autre aux élèves de lycée.
L’excellence, Hattemer Les Cours Hattemer sont dispensés dans l’établissement parisien du même nom mais aussi à distance. Les cours sont disponibles sur Internet pour le primaire,ils sont mis progressivement en ligne pour le collège. Hormis quelques matières, il est nécessaire de posséder des ouvra-
ges en complément.Pour le collège, le nombre de devoirs dans les disciplines principales, varie de 12 à 18.Pour le primaire,comptez deux devoirs par semaine (français et calcul).« Généralement, les parents qui inscrivent leurs enfants souhaitent qu’ils acquièrent les connaissances scolaires du pays dans lequel ils se trouvent, et parallèlement qu’ils aient de bonnes connaissances du français écrit, constate Catherine Jousse, responsable de l’enseignement à distance chez Hattemer. De plus, ces enfants peuvent avancer à leur rythme, ils peuvent aller jusqu’au bout d’une question. » Les élèves sont toujours corrigés par les mêmes professeurs et des questions peuvent être posées sur les copies.
Le pionnier, Legendre Les cours Legendre proposent sans doute la plus large gamme de soutien scolaire et de cours par correspondance, en continu ou ponc-
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REPERES
SUR LE WEB...
Les familles installées à l’étranger inscrivent leur enfant au lycée français du pays pour qu’il ne soit pas coupé du système scolaire français. Mais celles qui vivent loin de ces lycées se voient obligées d’envoyer leur enfant dans un établissement local. Pour certains, c’est même un choix pour intégrer leur enfant dans la culture locale.Quoi qu’il en soit, les enfants expatriés ont, comme leurs camarades en métropole, besoin parfois de soutien scolaire ou d’approfondir certaines connaissances. « Mais attention à bien connaître son enfant et à se connaître soimême avant de tenter l’aventure ! », témoigne Anne,prof de maths certifiée, en disponibilité et expatriée à Johannesburg (Afrique du Sud). La plupart du temps, les cours à la carte ou le soutien scolaire sont accessibles à distance,grâce à l’Internet,ce qui demande une certaine rigueur, de la part des parents, qui doivent être disponibles pour soutenir leur enfant, et de la part de l’enfant pour qui la charge de travail sera plus élevée.Dans le cadre du soutien scolaire à proprement parler,pareil,il n’y a plus le bon professeur à domicile qui est derrière l’enfant. Il faut donc adapter les formules en fonction de l’âge de l’enfant et de ses capacités de travail et d’assimilation.
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tuel.Présents sur le marché du soutien scolaire depuis 1928, ils emploient des professeurs qu’ils recrutent comme salariés. Comptez 154 € (primaire),213 € (collège),244 €(lycée) pour le soutien scolaire approfondi continu toute l’année. A l’expatriation, les cours s’adaptent au rythme de la vie de la famille,avec possibilité de répartir sa scolarité sur l’année civile,des cours adaptés au calendrier scolaire du pays d’accueil,un suivi personnalisé : les professeurs sont les mêmes pendant toute la durée des études et un bilan méthodologique trimestriel est effectué. En 2001, les cours Legendre ont
mis en place et à la disposition des familles, un système original de tutorat sur Internet, www.legendreontheweb.com.
A l’école au mois d’août ! Que votre enfant s’apprête à intégrer un lycée français à l’étranger, qu’il s’apprête au contraire à réintégrer un établissement en France,sachez qu’il existe des formules plus spécifiques.Pour un tarif moyen de 200 € les 10 heures de cours,plusieurs organismes proposent des stages de prérentrée et une myriade de formules.Cela se passe généralement au mois d’août.
Des cours en français avec « Flam » Mère de trois enfants, Valérie Lion-Poulain, expatriée à Miami (Etats-Unis), a mis en place en Floride un programme « Flam » de consolidation du français, langue maternelle. Créé en 2001, « Flam », financé par le Quai d’Orsay, est destiné aux enfants français expatriés scolarisés dans des établissements locaux. Vivre à l’étranger : Comment fonctionne le programme « Flam » ? Valérie Lion-Poulain : Il faut réunir au minimum 10 enfants français, monter un budget et présenter le projet. A Miami, par exemple, on offre des cours de différents types : • après l’école (la journée à l’école aux États-Unis se termine à 14 ou 15 heures) ; • pendant la classe (cours dans certaines écoles publiques et privées) ;
Legendre propose ainsi des séjours éducatifs de prérentrée à la campagne d’une ou deux semaines, de la quatrième à la terminale (890 et 1 490 €,hébergement compris). Acadomia,leader du marché,a aussi imaginé des ateliers d’éveil destinés aux 3/10 ans et un pôle d’orientation pour les plus grands. « Mais attention, prévient Philippe Coléon, directeur général d’Acadomia, nos enseignants ne sont pas des magiciens. Il s’agit d’une relation basée sur la confiance et sur un travail collaboratif, qui ne doit pas se substituer à celui que fait l’Education nationale, mais peut le compléter. » De son côté,Anacours met en avant son « Profileur »,censé déterminer « les grandes lignes comportementales de l’élève ». Méthodia justifie également ses tarifs plus élevés en expliquant se concentrer sur la méthode, là où d’autres se contentent de faire répéter les leçons à l’élève. Emmanuel Langlois
Toutes les infos sur la scolarisation sont sur : www.vivrealetranger.com, rubrique « La scolarisation de vos enfants ».
• et l’école du samedi, pour moi c’est vraiment l’esprit « Flam »... Ces cours sont un peu contraignants au départ, mais les enfants adorent. VAE : Qu’est-ce qui vous a intéressée dans ce programme ? V. L-P. : Le fait que le gouvernement subventionne la moitié des coûts des cours pendant 5 ans. Cela nous permet de mettre en place un programme, de financer les livres, les profs... et au fur et à mesure, de faire en sorte que le programme s’autofinance. VAE : Rien n’aurait été possible autrement ? V. L-P. : Disons que cela crée une impulsion. La plupart de mes amies finançaient des cours particuliers pour leurs enfants. Avec « Flam », c’est un peu moins cher pour les familles, mais surtout, plus structuré. Lui écrire : lionpoulain@comcast.net
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Dossier pratique I Banque, fiscalité et patrimoine
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Comment gérer son argent depuis l’étranger ? Faut-il ouvrir un compte bancaire sur place ? Mon statut fiscal va-t-il changer ? Où payer mes impôts ? Au moment de quitter la France, les questions sont nombreuses. Éléments de réponses.
La première préoccupation d’un expatrié est d’ouvrir un compte dans son pays d’accueil pour obtenir des références et des moyens de paiement locaux indispensables à sa vie sur place. Si la législation le permet,il pourra obtenir un compte en devises, afin de régler les dépenses sur place et d’y domicilier son salaire,à condition que cette devise soit convertible et librement transférable. Prenez vos précautions : dans certains pays, il faut attendre jusqu’à 6 mois de résidence pour avoir accès à une carte bancaire ! Reste qu’ouvrir un compte à l’étranger posera toujours moins de problèmes qu’envoyer ou recevoir systématiquement de l’argent. Vous avez, par ailleurs, tout intérêt à conserver un compte en euros en France. Il vous sera utile à votre arrivée dans le pays d’accueil pour faire face aux premières dépenses, et par la suite, aux paiements que vous devrez continuer à assu72
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rer,notamment lors de vos séjours en France.N’oubliez pas que cette dernière est un précurseur en matière de sécurité de paiement, grâce à la carte à puce.Ce n’est pas le cas partout dans le monde :selon les pays, une pièce d’identité peut vous être demandée pour vérifier la validité de la signature au dos de votre carte.
Les cas difficiles Dans certains cas, dans les pays en proie à une forte corruption, les entreprises françaises préfèrent parfois préserver les intérêts financiers de leurs salariés,en conservant leurs revenus en France.Ainsi,Jean,cadre supérieur pour une multinationale, vit uniquement avec du liquide : « Chaque semaine, l’entreprise me verse un montant en monnaie locale, retenu sur mon salaire versé en France. Je ne dispose d’aucun compte localement et je n’utilise sur
place aucun chèque ou carte de crédit. Les opérations bancaires sont ici trop risquées. » Nul besoin alors de transférer l’ensemble de ses avoirs à l’étranger. Votre statut d’expatrié vous oblige simplement à transformer votre compte de résident en compte de non-résident. De plus, certains pays en voie de développement maintiennent le contrôle des changes afin de protéger la monnaie locale.Il est normalement interdit d’y posséder un compte en devises, mais une tolérance peut être accordée aux expatriés.Bernard a ainsi séjourné pendant deux ans en Ouzbékistan,dans le cadre d’un programme européen. « A ce titre, explique-t-il, il m’a été accordé de conserver un compte en dollars, véritable monnaie de réserve du pays. »
Les expatriés toujours plus courtisés Les banques multiplient les offres pour garder leurs clients, même à l’autre bout du monde. Le Crédit Agricole a,le premier,pris conscience du phénomène. La banque verte propose à ses clients un réseau d’avocats spécialisés dans la mobilité internationale et des courtiers d’assurance.Dès 1999,elle a ouvert à Lyon une agence internationale. « Notre grande force, explique Martine Louis, la directrice, c’est d’accompagner les expatriés, d’abord en établissant avec eux un bilan fiscal et juridique avant leur départ. Puis nous les suivons tout au long de leur séjour, et nous anticipons leur retour pour optimiser leur fiscalité. » La banque propose notamment un compte en devises du pays
Banques partenaires et correspondants Chez HSBC,à la demande du client, un conseiller peut être désigné à l’étranger. Le compte est ouvert en 3 jours, les cartes et chéquiers sont disponibles en 10 jours. Les virements internationaux sont gratuits dans les 77 pays où est présente la banque.HSBC propose aussi un service de dépannage en espèces partout dans le monde. De taille plus modeste, la Banque Transatlantique (filiale du groupe Crédit Mutuel-CIC), s’appuie sur son réseau de 230 correspondants à travers le monde et son expertise à l’international.« Notre atout, avance Jean-Philippe Labonde,responsable du développement de la clientèle, c’est notre excellente connaissance des fiscalités locales, ce qui nous permet de proposer à nos clients une stratégie patrimoniale cohérente avec leur nouvelle situation d’expatrié. » Le Crédit Lyonnais propose de son côté une liste de banques partenaires à l’étranger et des conseils pour une expatriation réussie (immatriculation consulaire, formalités douanières, fiscalité...). Enfin, la Compagnie 1818 (filiale de la Caisse d’Épargne) affiche sur son site Internet des « guides pays » qui renvoient aux différentes missions économiques de l’ambassade de France, et
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d’accueil,ce qui a permis,par exemple,à de jeunes cadres français expatriés au Canada de bénéficier d’un prêt du Crédit Agricole... en dollars canadiens ! Auprès d’une banque locale,il leur aurait fallu attendre au moins un an d’ancienneté dans leur nouvelle agence.La BNP a quant à elle créé un guide de l’expatriation et imaginé une offre tarifaire comprenant la gestion des comptes et de l’épargne par Internet,ainsi que des cartes bancaires à demi-tarif. A la Société Générale,les expatriés peuvent utiliser leur carte de paiement dans les mêmes conditions qu’en France, sans commission sur les retraits et les règlements.
un accès aux diverses conventions fiscales.
Un nouveau statut fiscal Quelques semaines avant votre départ de France,vous devrez informer votre banque de votre changement de résidence, à la fois pour remplir certaines obligations légales, organiser votre vie bancaire à l’étranger et être informé des conséquences de la réglementation sur vos comptes et placements. Quitter la France entraîne la plupart du temps un changement de statut fiscal.La majorité des expatriés sont considérés comme « non-résidents fiscaux français »,ce qui implique une réorganisation complète de
leur patrimoine,voire de leur régime matrimonial, en fonction du pays d’accueil. A l’inverse, si vous remplissez l’un des quatre critères suivants,vous serez toujours considéré comme résident fiscal français : • vous disposez de votre foyer principal en France ; • vous exercez,à titre principal,une activité professionnelle en France, salariée ou non ; • vous séjournez en France plus de 183 jours par an ; • vous avez en France le centre de vos intérêts économiques. En outre, votre pays d’accueil dispose de critères similaires pour déterminer si, du point de vue de sa propre réglementation fiscale, vous êtes résident ou non. Si les
« Maintenir un portefeuille équilibré »
Trois questions à Philippe Krafft, banquier privé à la « Compagnie 1818 » Vivre à l’étranger : Quels sont les avantages fiscaux dont bénéficient les expatriés ? Philippe Krafft : Ils ne sont pas soumis à l’ISF sur les placements financiers déposés en France, ils ne paient pas de droits de succession en France sur les biens mobiliers non français, ils ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux et bénéficient d’un statut particulier dans le cadre de l’assurance-vie. VAE : Avez-vous une vue différente sur la gestion du patrimoine d’un client, selon qu’il est expatrié ou non ? P. K. : Oui bien entendu, au département Gestion de Fortune de La Compagnie 1818 - Banquiers Privés -, la notion de conseil et de particularisme lié à chaque situation nous guide dans nos relations avec les non résidents. Nous pratiquons la gestion personnalisée adaptée à leur nouveau statut, et un département d’ingénierie patrimoniale et fiscale leur permet d’optimiser leur situation. VAE : Vu la crise actuelle, qui n’épargne aucune place financière, quel est le type de placements à préconiser ? P. K. : Dans une optique moyen long terme, nous conseillons de maintenir un portefeuille équilibré. Avec une approche plus court terme nous proposons à nos clients d’investir sur des SICAV monétaires, voire sur des SICAV investies dans des valeurs du trésor. Lui écrire : pkrafft@lacompagnie1818.com
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Dossier pratique SUR LE WEB...
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I Banque Transatlantique : www.banquetransatlantique.com
I Agence mobilité internationale du Crédit Agricole : www.ca-expat.com I Société Générale : www.societegenerale.fr
deux pays vous considèrent comme résident fiscal,vous risquez la double imposition ! L’application d’une convention internationale, si elle existe, permettra alors de déterminer lequel des deux pays conservera cette prérogative.
A ne pas prendre à la légère
I Crystal Finance : www.groupe-crystal.com
I Crédit Lyonnais : www.clparticuliers.com
I La Compagnie 1818 : www.lacompagnie1818.com
I Banque HSBC : www.hsbc.com
I Banque de gestion privée du groupe Caisse des dépôts : www.vegafinance.fr I Maison des Français de l’étranger (ministère des Affaires étrangères) : www.mfe.org
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Non exhaustif
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On imagine le fossé entre les deux impositions,d’où l’impérative nécessité de savoir si l’on est résident fiscal français... ou pas. D’un point de vue bancaire et patrimonial, comprendre et déterminer votre nouveau statut fiscal est primordial : il détermine en effet la nature des comptes bancaires et des placements que vous êtes en droit de détenir et les règles d’imposition auxquelles vous serez soumis en France et dans votre pays d’accueil. Si,une fois expatrié,vous êtes considéré comme non-résident fiscal en France et si votre famille vous accompagne, vous devez effectuer votre déclaration de revenus et payer vos impôts avant de partir. Dans le cas contraire,vous n’avez aucune formalité à effectuer. Si vous gar-
dez un logement en France et si vous partez dans un pays qui n’est pas lié avec la France par une convention, demandez à être exonéré de l’imposition sur une base forfaitaire.Vous devez donc réaliser un audit de votre situation bancaire en fonction de votre nouveau statut fiscal et mettre en œuvre des mesures opérationnelles avec l’aide d’un professionnel spécialisé (clôture obligatoire du PEA, du livret de développement durable (ex-Codevi), ainsi que du livret d’épargne populaire,et ouverture de compte de non-résident). Et attention à ceux qui veulent passer à travers les mailles du filet. La probabilité de redressement est importante !
Des exonérations supplémentaires Le statut de non-résident procure d’importants avantages fiscaux : intérêts des comptes sur livrets et dépôts à terme non imposés, exonération totale sur les plus-values de cession des valeurs mobilières, ainsi que des droits de succession en France, sans aucun plafonnement (en France :152 500 euros),
pour tous les versements effectués sur un contrat d’assurance-vie (jusqu’aux 70 ans du bénéficiaire). Seule condition : le contrat doit être souscrit en France, pendant l’expatriation. L’assuré doit être redevenu résident fiscal français au moment du décès. Ainsi, la période d’expatriation peut être mise à profit pour constituer ou faire fructifier son patrimoine. Il peut être utile dans certaines situations d’ouvrir un compte bancaire au Luxembourg où il n’y a pas de fiscalité sur les plus-values d’actions.
Quitus fiscal Quant aux 90 % d’expatriés qui reçoivent une partie de leur salaire en France, et l’autre dans le pays d’accueil, ils ne déclarent dans le pays d’expatriation que ce qu’ils y reçoivent. Ces revenus ne sont pas imposables en France. En revanche, l’administration fiscale est en droit de demander au non-résident une justification du paiement de l’impôt dans le pays d’accueil, si cet impôt est inférieur de deux tiers à celui qu’ils paieraient en France,ils peuvent être « rectifiés » fiscalement. Prudence, donc. Dans tous les cas, si vous avez acquitté des impôts à l’étranger, pensez à demander un « quitus fiscal ». Le document vous sera utile,aussi bien lors de votre départ qu’à votre retour en France. Enfin, sachez qu’un contribuable domicilié à l’étranger, peut être invité à désigner, en France, un représentant (cabinet fiscal,banque ou organisme spécialisé) qui sera habilité à répondre aux demandes concernant l’assiette,le recouvrement et le contentieux de ses impôts. Emmanuel Langlois
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