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edito par Jean-Pierre Pont Le gouvernement s’est mis au travail en essayant de concrétiser les promesses du nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy. L’instauration de la scolarité gratuite pour les enfants des Français de l’étranger à compter de la seconde semble rencontrer quelques difficultés techniques de mise en place à la rentrée prochaine : affaire à suivre.
L
Dans ce numéro, nous vous proposons des informations pour vivre, étudier, travailler et investir en Grande Bretagne, en Irlande, au Brésil, en Inde et au Sénégal. Nous pourrons désormais vous informer dans le domaine des études et de la formation à l’étranger grâce au savoir-faire du groupe STUDYRAMA que nous avons rejoint le 1er juillet.
“Guider la réussite... tout au long de la vie”, telle est la vocation de ce premier groupe indépendant d’information sur l’orientation, la vie étudiante et la réussite professionnelle. Studyrama, c’est cinq métiers : presse, édition, internet, salons et marketing direct. Près de cent dix salariés gèrent une cinquantaine de salons en France et à l’étranger ; permettent la diffusion de 5 millions de magazines ainsi que la vente de 500 000 guides chaque année. Les sites internet du groupe attirent chaque mois trois millions et demi de visiteurs ! Il faut savoir que le groupe Studyrama développe des produits correspondant aux “étapes-clés” de la vie. Le site www.studyrama.com aide les jeunes à bien s’orienter dans leur vie étudiante et dans la recherche d’un premier emploi. Studyparents.com délivre des informations aux parents afin de gérer au mieux la réussite de leurs enfants. Studyrama-pro.com présente aux salariés les clés pour mieux gérer leur carrière. Enfin, FocusRH.com s’adresse aux professionnels des ressources humaines. Bonnes vacances et rendez-vous en octobre avec un dossier complet sur le Canada.
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sommaire
N° 105 Juillet/ Août/Septembre/2007
STUDYRAMA 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois-Perret cedex Tél. : 01 41 06 59 00 Fax. : 01 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com SAS au capital de 2 734 555 euros Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com
ECHOS Des nouvelles pour les expatriés............................................................ Un sénateur sur le terrain..........................................................................
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A lire Lectures recommandées.............................................................................
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LE WEB DES EXPATRIES Cinq sites ludiques, pratiques et originaux à découvrir..................... 10
Directeur de la rédaction Nicolas Fellus-Vannier Rédactrice en chef déléguée Odile Gnanaprégassame odile.g@studyrama.com Conception partielle et exécution graphique Séverine Coatalen Conception publicitaire Michaël Barek, Alexandre de Gassoswski et Aurélien Soula Régie publicitaire France Edouard Brisson edouard.brisson@studyrama.com Tél. : 01 41 60 59 03 Régie publicitaire Internationale Véronique Martinet veronique.martinet@ studyrama.com Tél. : 01 41 60 59 02 Chef de pub Sénégal Mélanie Chaumont mch@vivrealetranger.com Tél. : 06 83 14 43 08 Commission paritaire : N° CPPAP 1007U80038 Imprimé en UE. Ce magazine comprend 56 pages paginées de 3 à 58 + 1 encart de 24 pages. Imprimé par : BOCCIA Couverture : © Jade Ikin - FOTOLIA
SPECIAL
11 GRANDE-BRETAGNE • IRLANDE Cap sur le royaume anglo-saxon ! p. 12 Une intégration mi-figue, mi-raisin
Diplômé dans la langue de Shakespeare !
p. 24
Destination Eire !
p. 26
Au pays du plein emploi
p. 28
Des universités attractives
p. 32
L’eldorado des entrepreneurs
p. 34
p. 14
Entre opportunités et flexibilité p. 16 Le b. a.-ba de la candidature
A la conquête du marché britannique
p. 19
p. 21
DESTINATION BRESIL Une puissance tranquille............................................................................. 36
DESTINATION INDE L’autre géant de l’Asie.................................................................................. 40
www.vivrealetranger.com • Le guide pratique de l’expatriation, tous les contacts, les formalités, les astuces. • Dossiers Destinations, pays par pays, les adresses, les conseils, les pièges. • Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter exclusive.
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sommaire ACTUALITE DE L’EMPLOI Les tendances du recrutement à l’international................................................................................................................... 44
FOCUS SECTEUR Le BTP a le vent en poupe !............................................................................................................................................................ 45
DOSSIER PRATIQUE Suivre son conjoint à l’étranger.................................................................................................................................................... 48
FRANcAIS DU MONDE A la rencontre des Français de l’étranger................................................................................................................................ 52
TEMOIGNAGES Une envie de voyager......................................................................................................................................................................... 54 Un retour réussi..................................................................................................................................................................................... 56
CREATEUR D’ENTREPRISE Le goût du risque................................................................................................................................................................................. 58
Dossier SPeCIAL Senegal Edito Présentation du pays Pas à pas, les grandes étapes pour réussir Trouver un emploi sur place, une mission impossible ? Travailler : quelques pistes... Les clés de l’économie sénégalaise Des perspectives économiques favorables Créer une entreprise Zoom... sur les téléservices Zoom... sur le secteur du tourisme
p. III p. IV p. VI p. X p. XII p. XIV p. XV p. XVIII p. XX p. XII
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echos INVESTIR EN CHINE : LA VILLE DE CHANGZHOU
Le permis
Située dans le delta du Yangtsé, à 160 km de Shanghai, la ville industrielle de Changzhou attire un nombre croissant d’investisseurs étrangers, parmi lesquels Auchan, Veolia Environnement ou encore Bombardier. Tout est fait pour accueillir les entreprises : infrastructures modernes, environnement agréable, services financiers et commerciaux, personnel chinois qualifié. Les secteurs de prédilection sont les équipements de transformation et de transmission électriques, l’industrie mécanique, les équipements agricoles et la machinerie, l’automobile et les pièces détachées, les nouvelles technologies textiles de la mode. L’industrie hi-tech est en plein développement (I-T, industrie pharmaceutique et nouveaux matériaux en particulier). www.ciip.gov.cn
de conduire européen prévu pour 2012 Le 3 avril 2006, les ministres européens des Transports ont
CouleurFrance.net, une radio pour les expats ! Michel Garnier, ancien responsable de RTL, a lancé en mars dernier, CouleurFrance, une webradio destinée aux plus de 2 millions de Français vivant à l’étranger. Ludique, conviviale et pratique, elle est accessible sur le net 24 h/24, 7 jours sur 7. Sa grille des programmes variée devrait séduire les expatriés avec ses rubriques pratiques traitées par des experts du ministère des Affaires étrangères, un flash info toutes les 30 minutes, de la musique française (à 80 %) et même un service de petites annonces et de messages personnels ! Depuis le 28 mai, la radio veut également sensibiliser ses auditeurs au sort des otages en Colombie et en particulier celui d’Ingrid Betancourt. Une raison de plus pour se rendre sur ce site ! www.couleurfrance.net
LE CHIFFRE
93 %
Le taux de réussite au baccalauréat des établissements français à l’étranger est nettement supérieur à celui des établissements situés sur le sol national (81,9 %). Il était de 93 % en 2006, atteignant même les 100 % au sein de 53 établissements homologués par le ministère de l’Education nationale, comme le lycée Rochambeau à Bethesda (Washington) ou le lycée Louis-Massignon à Abou Dhabi. Plus de la moitié des élèves obtient également une mention et un candidat sur quatre décroche une mention « bien » ou « très bien ». (Source : AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger)
décidé d’unifier les différents permis des Etats membres de l’Union européenne. Le traditionnel permis rose cèdera progressivement la place à un permis au format « carte de crédit » en plastique « infalsifiable », renouvelable tous les 10 ans. http://europa.eu/ bulletin/fr/200501/ p104051.htm
Une enquête sur la mobilité internationale par ECA International Les missions internationales en plein essor : 72 % des sociétés interrogées par ECA International ont proposé un nombre supérieur de missions à l’étranger et plus des deux tiers prévoient de continuer sur cette lancée. La prochaine destination en vogue sera sans nul doute l’Asie, qui rivalise avec l’Europe et les Etats-Unis en tant que vivier mais aussi pays d’accueil d’expatriés. L’expatriation au féminin : Le nombre de femmes salariées expatriées a triplé en 10 ans, passant de 6 % des expatriés en 1996 à plus de 20 % en 2006. Tokyo : les loyers les plus élevés au monde : Une fois de plus, Tokyo se classe à la tête du palmarès des villes les plus chères du monde pour le niveau de ses loyers, suivi de très près par Londres. Paris s’impose comme la deuxième ville la plus chère à la location en Europe, avec une augmentation de plus de 30 % des loyers au cours des 10 dernières années. La capitale la plus abordable au monde reste Santiago tandis qu’en Europe, c’est à Berlin, Bruxelles et Prague que l’on trouve les appartements les moins chers. 6
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echos I Un sénateur sur le terrain Vivre à l’étranger :Comment conciliez-vous le travail parlementaire avec la nécessité d’entretenir le lien avec la circonscription ? Michel Guerry :Ce n’est déjà pas une chose très aisée pour mes collègues élus en France,a fortiori lorsque l’on est sénateur des Français de l’étranger,c’est encore plus difficile parce qu’on est très sollicité. Ma circonscription,c’est le monde entier, sauf la France ! De ce fait, je fais de très nombreux déplacements tout au long de l’année pour rencontrer les Français de tous les continents.Durant le dernier trimestre 2006, je me suis rendu au Canada,au Brésil,àTaiwan,en Italie, en Inde et en Chine, et j’ai déjà prévu de me rendre cette année en R.D.du Congo et au Cameroun. Lorsque je suis à Paris, je siège à la commission des Affaires étrangères. En séance, dans l’hémicycle,j’ai été rapporteur de plusieurs projets de loi de ratification de conventions internationales. J’avoue que faire coïncider le calendrier parlementaire avec mon calendrier de déplacements est parfois une gageure. VAE : Comment concevezvous votre rôle de représentant des Français établis hors de France ? M. G. : En tant que législateur, je m’attache, lors des débats parlementaires,à faire entendre le point de vue des expatriés – dont j’ai fait partie durant plus de vingtet-un ans – sur les grands sujets qui les touchent directement ; ce fut dernièrement le cas lors de la discussion du projet de loi sur le contrôle de la validité des maria-
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Représentant des Français établis hors de France, Michel Guerry voyage toute l’année à la rencontre de ses pairs. Rencontre.
Michel Guerry
ges. Un autre aspect très important de mon rôle consiste à favoriser l’expatriation,tant par le dispositif législatif que par le soutien personnel que j’apporte à de nombreux projets, directement sur le terrain.J’ai le souci constant d’améliorer la visibilité,en France même, des Français expatriés. A ce titre, je parraine depuis de nombreuses années l’initiative d’une association en France qui, tous les deux ans, met à l’honneur la réussite des Françaises à l’étranger. J’ai aussi été le premier des sénateurs des Français de l’étranger à créer un site Internet pour que les expatriés,mais aussi ceux qui sont intéressés par l’expatriation, puissent communiquer avec moi et suivre mon actualité en ligne : www.guerry.info.
VAE : Combien de temps passez-vous chaque année sur le terrain ? M.G.:En moyenne,je consacre plus du tiers de mon temps aux déplacements à l’étranger,tant pour maintenir le lien électoral – nous sommes douze parlementaires pour représenter plus de deux millions d’expatriés – que pour rencontrer sur place mes collègues élus de l’AFE ainsi que tous les Français expatriés. L’année dernière, je me suis rendu dans dix-huit pays, en Afrique, en Asie,au Proche-Orient ou en Europe. Je m’attache,en liaison avec les services diplomatiques et en concertation étroite avec les élus à l’AFE de la zone, à rencontrer tous les acteurs de l’expatriation française sur le terrain. A ce titre, je rencontre systématiquement la commu-
I Je suis favorable à la création de sièges de députés des Français de l’étranger.
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Taïwan. Ainsi, 70% des produits taïwanais sont fabriqués en Chine, ce qui constitue pour Taïpeh un grand défi à relever. Pour sa part, Taïwan possède à la fois peu de ressources et automne, le sénateur Michel Guerry a soulipeu de terres cultivables, mais les habitants ont gné, dans un rapport, l’ambiguïté des relala religion du travail. La richesse par habitant tions entre Taïpeh et Pékin, marquées par une tension militaire qui n’empêche pas des est de 17 000 dollars et atteindra, selon le plan, échanges économiques intenses. Voici les 30 000 dollars en 2015, avec une croissance éléments qui en ressortent. moyenne de 5%. 600 Britanniques, 100 Allemands. Le En matière de défense, il y a une pression Exister au sein de la communauté nombre d’élèves franconsidérable de la part de la Chine. Huit cent internationale çais n’est pas suffisant missiles sont pointés en permanence sur Taïwan Sur le plan social, les manifestations se multipour une gestion convenable, aussi est-il proet cinquante sous-marins exercent une menace plient en Chine et le milieu rural est dans une posé que l’on ouvre des classes bilingues franquotidienne, alors que Taïwan n’en possède que situation fragile, ce qui est de nature à constiçais-anglais, comme c’est le cas à Hong Kong. douze. tuer un danger pour Taïwan. La communauté française semble bien intégrée Le plus grand souhait de Taïwan serait d’obtenir à la vie et à la société taïwanaises. L’attribution Interdépendance économique sa propre place au sein de la communauté de visas est en augmentation, près de 70 000 Pourtant, au niveau économique, les deux pays internationale mais les pays européens monsont établis chaque année. De plus, il n’existe sont fortement dépendants l’un de l’autre. trent peu d’intérêt pour l’île, dont le réseau pas de risque migratoire. Taïwan a investi 120 milliards de dollars sur le diplomatique diminue : il ne reste plus que Si Taïwan a du succès auprès des Français, l’incontinent et la Chine est son premier fournis24 pays avec lesquels Taïwan entretienne des verse est vrai aussi. Chaque année, près de seur. Le prix de l’énergie est relativement bas relations diplomatiques. 600 jeunes taïwanais vont étudier en France en Chine, ce qui favorise la croissance. Mais elle pour une durée moyenne d’un an, dont 70% de ne possède que 7% des réserves mondiales La communauté française à Taïwan filles. De plus, l’Alliance française compte deux d’eau et la pollution lui coûte 10% de sa crois- Il existe à Taïpeh une école européenne, la établissements, l’un à Taïpei, où l’on enregistre sance annuelle. A cela s’ajoute des prix de Taipei European School (TES), qui compte 2 000 inscriptions par an, l’autre à Kaohsiung, revient en Chine cinq fois inférieurs à ceux de 1 000 élèves dont 100 Français, avec 600 inscriptions annuelles.
Les rapports entre Pékin et Taïpeh I Au terme d’une mission à Taïwan cet
nauté française dans son ensemble, mais également les entrepreneurs et les enseignants, avec lesquels j’ai des entretiens particuliers. Les ambassadeurs m’organisent très souvent une journée de permanence dans les locaux diplomatiques pour que je puisse rencontrer en privé les Français qui le souhaitent.Enfin, je rends toujours visite aux écoles françaises,aux instituts culturels et aux Alliances françaises. Par ailleurs,je fais partie du réseau des parlementaires de la Banque mondiale, qui m’a demandé de m’impliquer dans les questions liées au développement des pays pauvres,au sida, à la tuberculose et au paludisme. VAE :Les revendications des Français établis hors de France ontelles évolué au cours de ces dernières années ? M.G.: Les revendications des Fran8
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çais de l’étranger sont le plus souvent liées à la zone géographique dans laquelle ils sont établis, mais elles demeurent constantes. Nos compatriotes à l’étranger sont très attachés à la qualité de l’enseignement français dispensé à travers le réseau de l’AEFE et à la couverture des soins médicaux. La sécurité est aussi devenue,dans certaines zones,une préoccupation constante et quotidienne de nos compatriotes. Sur les sujets de fond, j’interviens auprès des ministères, par la voie parlementaire de la question écrite ou par courrier. En cas d’urgence, c’est une intervention directe auprès des membres du gouvernement qui peut quelquefois débloquer la situation ; ce fut le cas lors de la crise en Côte d’Ivoire,pour venir en aide aux Français rapatriés.
© Pascal Chauffourd - Fotolia.com
echos
VAE : Jugez-vous suffisante,dans nos institutions, la représentation des Français de l’étranger ? M.G.: Non,et pour deux raisons : il faut rééquilibrer, avec l’Assemblée nationale, la représentation parlementaire et il faut renforcer les pouvoirs de l’Assemblée des Français de l’étranger,en faire une assemblée délibérative et autonome. L’idée de créer une collectivité d’outre-frontière me paraît être une solution d’avenir pour donner un véritable corps à la communauté française expatriée. Pour renforcer le poids des expatriés au Parlement, je suis favorable à la création de sièges de députés des Français de l’étranger ;mais la réforme constitutionnelle sera lourde et il ne faut rien précipiter. Jacques Michel Tondre
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A lire RÉDIGER SON CV EN ANGLAIS Valérie Lachenaud, Miren Lartigue et Amina Yala Editions Studyrama - Collection « Guides J » - 174 p. - 2007 - 10,95 euros Votre décision est prise, vous allez travailler à l’étranger. Angleterre, Etats-Unis, Canada ou Australie : ce sont les pays anglophones qui ont votre préférence. Il va donc falloir se pencher sérieusement sur la question du CV, votre carte de visite pour le grand saut... Ce guide est destiné à tous ceux qui souhaitent trouver un stage ou s’installer professionnellement à l’étranger. Il vous donne des conseils pour la rédaction et la présentation de votre curriculum vitae ainsi que différents exemples selon le pays choisi. Un lexique des termes spécifiques vous permet d’adapter les CV proposés à votre situation. Alors, prêt à partir ?
S’IMPLANTER EN ROUMANIE Mission économique de Bucarest Editions Ubifrance - 308 p. - 2007 - 65,40 euros La Mission économique de Bucarest réalise un ouvrage sur l’un des derniers venus dans l’Union européenne. Pays francophone, à la vie culturelle riche et variée, la Roumanie est en plein développement économique. Les entreprises bénéficient d’un terrain favorable à l’investissement : les 22 millions d’habitants constituent un marché de consommateurs non négligeable, de plus la main d’œuvre, qualifiée, y est bon marché. Les activités de conseils aux entreprises se sont développées ces dernières années. Des entreprises comme Orange, RenaultDacia, Auchan, Michelin et bien d’autres s’y sont implantées avec succès. Ce guide pratique, très bien informé, vous donnera toutes les clefs à connaître pour réussir votre implantation : cadre juridique, financement, fiscalité, analyses...
VIVRE ET TRAVAILLER DANS L’EUROPE DES 27 Marion Enguehard et Vivre à l’étranger Editions Studyrama - 211 p. - 2007 - 19,90 euros Le 1er janvier dernier, les frontières de l’Europe se sont élargies à la Roumanie et à la Bulgarie. Désormais, l’Union européenne compte 27 pays membres, qui offrent chacun des perspectives d’emploi et de nombreuses opportunités accessibles à tous. L’Europe vous tend les bras ! Cet ouvrage présente pour chaque pays, les informations essentielles à connaître : une carte d’identité pour commencer ; les formalités liées au visa et au permis de séjour ; les informations concernant l’emploi : présentation économique du pays, secteurs de pointe, conditions de travail, recherche d’emploi, législation ; une partie consacrée aux investissements et à la création d’entreprise ; la dernière partie aborde la qualité et le cadre de vie.
EXPATRIÉ, RÊVE ET RÉALITÉ Jean Pautrot et Yves Girouard - Editions Liaisons - 221 p. - 2004 - 20 euros Directeur Mobilité Groupe Services d’EDF, président du Cercle Magellan France, Jean Pautrot est très impliqué sur les questions liées à la mobilité internationale. Aussi engagé sur cette question, Yves Girouard, directeur du Cercle Magellan, consultant en Ressources humaines internationales, est à l’origine de la création du mastère spécialisé « Gestion des RH et mobilité internationale » à l’Ecole normale supérieure de Cachan. Ensemble, ils ont concocté cet ouvrage, sous forme de recueil de témoignages. En effet, qui mieux que les expatriés sont en mesure d’aborder la question de l’expatriation ? Ces témoignages, dont il est dit dans le préambule qu’ils sont des « récits d’apprentissage », en disent long sur le processus d’intégration dans le pays d’accueil. Chacun des témoignages devient alors à sa manière source de conseils, d’astuces...
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Le Web des Expatries Cinq sites ludiques, pratiques et originaux à découvrir... Farah Boucherak
Partagez votre expérience d’expatrié et restez en contact permanent avec vos proches en créant votre blog, gratuitement, sur le site d’Expat-blog.com. Pour les nantis, un blog, c’est un site internet personnel accessible à tous dans lequel vous pouvez publier votre journal de bord, vos photographies, des informations sur votre pays d’accueil, etc. Pour réaliser votre blog, c’est simple, il suffit de suivre les étapes indiquées dans la rubrique « blog gratuit », et de faire preuve d’un peu de créativité !• www.expat-blog.com
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BLOGS DU BOUT DU MONDE
PROFESSEUR DE FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE (FLE)
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Le site de la revue de la Fédération internationale des professeurs de français propose un service gratuit d’offres d’emplois et de stages dans le domaine du FLE, en France et dans le monde. Pour accéder aux annonces, rendez-vous sur leur site à la rubrique « Emploi », puis contactez directement les employeurs. La plupart d’entre eux exigent des candidats qu’ils possèdent au moins une maîtrise FLE, que vous pouvez obtenir notamment en suivant des cours à distance par le CNED (Centre national de l’éducation à distance). Vous pouvez également déposer votre CV sur leur site, gratuitement toujours, pendant un mois. En plus des offres d’emplois, vous trouverez des informations utiles sur la profession, des liens vers les sites du FLE, ainsi qu’un forum. • www.fdlm.org
Le site du quotidien South China Morning Post est l’un des plus fréquentés pour la recherche d’emploi à Hong Kong et Macao. Vous pouvez consulter les annonces gratuitement, avec une recherche multicritère et déposer votre CV en créant votre profil dans la rubrique « My career ». Vous trouverez également une mine d’informations sur les secteurs qui recrutent, des conseils pour rédiger votre CV ou encore pour passer un entretien à la rubrique « Career Centre ». Site disponible en anglais uniquement. • www.classifiedpost.com
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TRAVAILLER À HONG-KONG
Le British Council, l’agence du Royaume-Uni chargée de promouvoir la langue anglaise à l’étranger, propose des cours d’anglais en accès libre sur son site internet. Présentés de façon claire et ludique, les cours de grammaire, de vocabulaire, d’écoute et de lecture sont adaptés à tous les niveaux et tous les publics. Des enfants aux professionnels, du niveau débutant au niveau confirmé, chacun y trouve son compte. Pour connaître votre niveau, effectuez le test à la rubrique « Grammar and test your level ». Différent chaque semaine, ce test vous permet aussi d’évaluer vos progrès et de cibler vos points faibles. Pour vous détendre tout en apprenant, vous trouverez également des quiz, une BD, des jeux et des blagues en anglais dans la rubrique « Fun stuff » et pourrez même exercer votre plume en partageant vos textes à la rubrique « Your turn ». Have fun ! • www.britishcouncil.org/central.htm Pour les enfants : www.britishcouncil.org/kids • Pour les professionnels : www.britishcouncil.org/fr/professional
BON APPÉTIT ! Le mantiano au curry, les œufs texans ou le ceviche péruvien n’auront plus de secrets pour vous grâce au ProdelaCuisine.fr ! Que vous soyez plutôt viande rouge ou légumes verts,baguette ou fourchette, vous trouverez sur ce site, régulièrement alimenté par les internautes francophones du monde entier, des recettes des cinq continents. Sur le forum, convivial et animé, vous pourrez également partager vos expériences culinaires et débattre de dossiers brûlants comme les OGM ou les aliments irradiés, ou des sujets à feu plus doux comme la cuisine au wok ou les vertus relaxantes du chocolat noir... • www.leprodelacuisine.fr 10
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Special Grandebretagne & irlande Envie de tenter l’aventure OutreManche ? Sachez que la GrandeBretagne – qui rappelons-le comprend l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Ecosse – ainsi que la République d’Irlande vous tendent les bras ! Toujours aussi appréciés des Français, ces deux pays européens connaissent le quasi plein emploi et constituent un formidable tremplin vers d’autres pays anglophones. Alors, prêt pour le départ ?
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I Cap sur le royaume anglo-saxon ! C’est décidé, vous avez choisi la Grande-Bretagne. Vivre à l’étranger vous donne toutes les clés pour mieux connaître votre futur pays d’accueil.
REPERES
La Grande-Bretagne • Capitale : Londres • Population : 60,2 millions d’habitants • Superficie : 244 101 km2 • Densité : 244 habitants/ km2 • Régime : monarchie constitutionnelle • Langues parlées : anglais, gallois et gaélique écossais • Villes principales : Manchester, Birmingham, Glasgow, Liverpool, Leeds, Bristol, Cardiff, Edimbourg, Belfast • Monnaie : livre sterling (English Pound) • Taux de chômage (2006) : 5,3 % • PIB (2005) : 1 768 milliards d’euros • Secteurs d’activités (2005) : agriculture 1 % ; industrie 26,3% ; services 72,7 % • Taux de croissance (2005) : + 1,7 % • Communauté française : 200 000 habitants
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En tant qu’Européen, le passeport suffira pour entrer et circuler sur le territoire britannique. Vous n’aurez pas de formalités douanières à remplir puisque vous ne quittez pas l’Espace économique européen. Mais la GrandeBretagne impose la quarantaine durant six mois pour les animaux sauf pour les chats, chiens ou furets. Au-delà de six mois de présence en Grande-Bretagne vous pourrez demander un permis de résidence (resident permit) qui sera exigé pour obtenir, en particulier, le bénéfice d’avantages sociaux ou une bourse. Pour les formalités, adressez-vous au Home Office Immigration and Nationality Directorate.
L’INSCRIPTION AU CONSULAT Une fois installé,il est préférable de vous inscrire sur le registre des Français établis hors de France auprès du consulat.La démarche n’est pas obligatoire mais elle le devient dès lors que vous souhaitez vous inscrire sur les listes électorales,si vous demandez une bourse scolaire ou pour un renouvellement de vos papiers d’identité. Suite à cette inscription, une carte du consulat vous sera délivrée, vous assurant de la protection de la France. Vous pouvez vous inscrire directement au Consulat général de France à Londres muni des documents nécessaires.Si vous ne pouvez pas vous déplacer, inscrivezvous sur le site internet.
© www.britainonview.com
DES FORMALITÉS PEU CONTRAIGNANTES
Tower Bridge, Londres
LA PROTECTION SOCIALE Une fois arrivé en Grande-Bretagne, vous devrez vous rendre au Department of Social Security le plus proche muni d’une attestation de travail ou d’un contrat de travail.Un National Insurance Number (un numéro de Sécurité sociale) temporaire au départ vous sera attribué,puis vous recevrez un numéro définitif. Informez votre employeur de ce numéro, vous serez alors assuré que les cotisations sociales prélevées sur votre salaire iront bien sur votre compte de Sécurité sociale britannique. Pour bénéficier de la Sécurité sociale, inscrivez-vous chez votre médecin généraliste de quartier qui dépend du National Health Service (public), vous recevrez alors un numéro qui vous permettra de consulter gratuitement,sans conditions de cotisation. Pour consulter un spécialiste, il est conseillé de passer par ce médecin généraliste appelé G.P.,le General Prac-
titioner. La plupart des soins sont gratuits si vous passez par un établissement public, mais il faudra tout de même payer les ordonnances et les soins dentaires.
LA FISCALITÉ Vous relevez du même taux d’imposition que les ressortissants britanniques, l’impôt sur le revenu (Income tax) étant directement prélevé sur votre salaire. Pour l’année fiscale 2006/2007,le prélèvement était de 10 % sur les revenus annuels entre 0 et 3 139 euros (2 150 £) ;de 22 % sur les revenus annuels situés entre 3 139 et 48 180 euros (2 151 et 33 300 £) ; de 40 % sur les revenus annuels supérieurs à 48 180 euros (33 300 £). Vous ne devriez pas être victime de la double imposition sur le revenu puisque des accords ont été convenus avec les pays de l’UE. Mais si vous conservez une ou des propriétés bâties ou non bâties en France, vous devrez vous acquitter de la taxe foncière en France.
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rences bancaires de votre banque française, une recommandation en quelque sorte.
Les fameux black cabs
Lorsque vous achetez un bien immobilier,un droit de timbre est prélevé, excepté lorsque ce bien se situe dans l’un des zones dites défavorisées.Enfin, vous ne couperez pas à la Council tax, la taxe d’habitation locale.
TROUVER UN LOGEMENT Les prix de l’immobilier sont élevés à Londres qui reste l’une des capitales les plus chères du monde. Comptez environ 185 £ la semaine pour la location d’un studio. Que vous souhaitiez louer ou acheter, il est conseillé de prospecter bien avant votre arrivée par le biais d’agences immobilières qui diffusent leurs annonces en ligne. Il existe des publications en français qui diffusent des petites annonces de logements, jobs et emplois. Ici Londres et Bonjour London sont une véritable mine d’or pour les français qui s’installent ! Le quotidien Loot vous sera utile également. Pensez aussi au Centre Charles Péguy, une association française qui vient en aide aux jeunes Français qui arrivent à Londres. Pour un hébergement temporaire, pensez aux Bed & Breakfast, ces chambres que l’on loue chez le particulier.Le flatsharing est très répandu en Grande-Bretagne.
Alors si partager un appartement voire une maison avec plusieurs personnes est une solution qui vous correspond, n’hésitez pas ! Il faut juste savoir tirer parti des avantages et inconvénients de ce mode de vie : manque d’intimité, de tranquillité, départ impromptu de l’un des colocataires contre un espace de vie plus grand, un loyer divisé, idem pour les factures... Notez qu’une telle option peut être une alternative à la solitude que l’on peut ressentir lorsque l’on s’installe dans un pays que l’on ne connaît pas bien. Une fois votre nid douillet déniché, vous pourrez demander une aide au logement auprès du Local Council (l’équivalent de la mairie) dont vous dépendez.
OUVRIR UN COMPTE De manière générale ouvrir un compte en Grande-Bretagne peut se révéler assez fastidieux. Les banques britanniques se préoccuperont de savoir quel emploi vous occupez et pour quels revenus.En effet, il vous est conseillé de préparer un certain nombre de documents avant de vous y rendre : une pièce d’identité, une attestation de résidence, une lettre de votre employeur et vos réfé-
Vous pourrez sans problème importer votre véhicule en Grande-Bretagne. Si votre véhicule provient d’un Etat membre de l’UE, qu’il a plus de six mois et plus de 6 000 km au compteur, vous ne payerez pas de taxe.Veillez à ce que votre carte grise soit bien à jour. Depuis 2004, celle-ci est européenne et porte désormais le nom de Certificat d’immatriculation européen.Renseignez-vous auprès de votre préfecture. Cependant, passés 6 mois, votre véhicule doit être immatriculé en Grande-Bretagne. Le Vehicle Registration Office le plus proche de votre lieu de résidence vous fournira l’imprimé V 100. Vous devrez alors assurer votre véhicule dans votre nouveau pays d’accueil. Vous pourrez conduire avec votre permis français,sans obligation de passer le permis local. En cas de perte ou de vol de votre permis français, vous devrez obtenir une Attestation de permis de conduire auprès de la préfecture qui vous l’a émis et vous adressez à la Driving and vehicle licencing agency, autorité britannique compétente en la matière. C’est cette même autorité qui vous renseignera sur les possibilités d’échanger votre permis français contre le permis local si vous le souhaitez. Sachez que le réseau routier britannique est très vite saturé,et qu’il faut souvent prendre son mal en patience.De plus,le stationnement revient assez cher, il est préférable de garer sa voiture en dehors du centre-ville et faire le trajet en transports en commun. Enfin, la Grande-Bretagne est dotée d’un réseau ferroviaire très important. A Londres, la Travel Card vous permettra de circuler en bus et/ou métro,mais elle reste relativement chère.
SUR LE WEB
REPERES
© Britainonview/ FCO/ Damir Fabijanic
SE DÉPLACER
I Ambassade de GrandeBretagne en France : www.amb-grandebretagne.fr
I Consulat général de France : www.consulfrancelondres.org
I Site gouvernemental Inland Revenue : www.hmrc.gov.uk
I Convention fiscale entre la France et le RoyaumeUni : www.finances.gouv.fr I Driving and vehicle licencing agency : www.dvla.gov.uk
I Home Office Immigration and Nationality Directorate : www.ind.homeoffice.gov.uk
I Infos sur la vie culturelle et quotidienne : www.visitbritain.com
Logement I www.moveflat.com I www.gumtree.com I www.propertyfinder. co.uk I www.findaproperty.com I www.ici-londres.com I www.loot.com I www.ceifrenchcentre.com (Centre Charles Péguy)
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I Une intégration mi-figue, mi-raisin
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Tous les expatriés en Grande-Bretagne s’accordent à dire que les premiers temps passés dans ce pays ne sont pas faciles, ne serait-ce qu’au niveau de la pratique de la langue. Il y a forcément une période d’adaptation que vous vivrez plus ou moins bien.
Oxford Street, Londres
Repli communautaire ? Vous aurez peut-être besoin du soutien et de l’expérience de vos concitoyens sur place. La communauté française est très présente en Grande-Bretagne, en particulier à Londres où elle est très bien représentée. Il existe notamment de nombreuses associations de Français qui constituent un vivier de contacts, vous y tisserez des liens à travers diverses activités. La Fédération des associations
françaises de Grande-Bretagne (www.fafgb.org) en regroupe plusieurs. La FIAFE, Fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger (www.fiafe.org) possède des antennes à Londres, Edimbourg et Glasgow. Le site www.franceinlondon.com est le site dédié aux Français de Londres. Il répertorie toutes les activités qui pourraient vous rattacher à la France : sortie ciné de films français, actualités, et toutes les adresses françaises dans la capitale, des cafés français où vous pourrez prendre un petit déjeuner made in France aux boutiques de mode en passant par les restaurants !
UNE CULTURE À APPRIVOISER Même si se rapprocher de vos concitoyens est une démarche tout à fait naturelle, il est indispensable de vous immerger dans la culture britannique.Rester entre Français est un terrible frein à l’intégration. La Grande-Bretagne possède une
Elisabeth Delahaye, présidente de la Fédération des associations françaises en Grande-Bretagne « Je ne dirais pas que les Français ont du mal à s’intégrer, c’est plutôt qu’ils restent entre eux très facilement. Ils ne parlent pas très bien l’anglais. Mais le problème est aussi inverse, très peu de Britanniques font l’effort de parler le français ou une deuxième langue. En fait, je pense que c’est très naturel, ce repli communautaire. A Paris, ce n’est pas différent, les Britanniques se réunissent entre eux, tout simplement parce que c’est plus simple, plus facile de se retrouver avec des personnes qui mangent la même chose que vous ou qui vous comprennent. Ce qui n’aide pas les Français en Grande-Bretagne et en particulier à Londres, c’est qu’il y a vraiment beaucoup de choses qui sont faites pour eux et donc susceptibles de les rassembler. »
vie culturelle riche et variée ;celleci s’exprime surtout dans les grandes villes. Le rayonnement culturel de Londres n’est plus à présenter : comédies musicales, musées et expositions...Il n’y a pas seulement le foot qui compte,bien que celui-ci occupe une place importante dans le cœur des britanniques. La musique tient une place de choix, avec divers concerts et festivals mémorables organisés dans tout le pays. Du Carnival de Notting Hill à Londres au Cardiff Festival, les amateurs apprécieront ! Après une journée de travail,les Britanniques se retrouvent autour d’un verre dans un public house ou pub, c’est la tradition, un moyen de vous retrouver entre collègues dans une ambiance plus détendue.Il est vrai que la gastronomie britannique n’a pas toujours bonne réputation,mais il faut goûter avant de critiquer ! Il y a les fameux fish & chips, cheddar,tourte à la viande,gigot d’agneau à la sauce menthe... Mais sachez que dans les principales villes britanniques,vous trouverez toutes les spécialités du monde :indienne,chinoise,jamaïcaine...La vie nocturne londonienne est particulièrement animée : clubs et discothèques en tous genres parsèment la capitale avec un petit bémol : l’entrée est plutôt chère.Vous pouvez alors vous tourner vers les très nombreux bars, là aussi vous en aurez pour tous les goûts, des plus traditionnels aux plus déjantés. Bref, vous ne risquez pas de vous ennuyer ! Odile Gnanaprégassame
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I Entre opportunités et flexibilité La Grande-Bretagne dispose d’une législation du travail très souple et par conséquent d’un marché du travail très flexible. Mais les possibilités existent pour qui sait les saisir.
I Espace Ambassade Emploi de Grandeinternational Bretagne en France : www.emploi: international.org www.amb-grandebretagne.fr
I Réseau Consulat Eures général : de France : www.consulfrancehttp://europa.eu.int/eures londres.org I JobCentre : I Site gouvernemental www.jobcentreplus.gov.uk Inland Revenue : I Bureau emploi-formation : www.hmrc.gov.uk www.emploi-formation.org.uk
I Centre Convention Charles fiscale Péguy entre : la France et le Royaumewww.cei-frenchcentre.com Uni : www.finances.gouv.fr I Federation of Recruitment I Driving andand vehicle Employment : : licencing agency www.rec.uk.com www.dvla.gov.uk www.french-selection.co.uk I Home Office www.agencycentral.co.uk Immigration and
Nationality Directorate (portail d’agences de : recrutement) www.ind.homeoffice.gov.uk I Citizen Infos sur Advice la vie Bureau culturelle : et quotidienne : www.citizensadvice.org.uk www.visitbritain.com
Journaux Logement I The Times : I www.moveflat.com www.timesonline.co.uk I The www.gumtree.com Daily Telegraph : I www.propertyfinder. www.telegraph.co.uk co.ukFinancial Times : I The I www.findaproperty.com www.ft.com I The www.ici-londres.com Guardian : I www.loot.com www.guardian.co.uk I The www.ceiIndependent : frenchcentre.com www.independent.co.uk (Centre Charles Péguy) Sites emploi I www.monster.co.uk I www.quintcareers.com I www.careerbuilder.co.uk I http://uk.jobs.com I www.careerseurope.co.uk I www.prospects.ac.uk I www.totaljobs.com
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QUELS SONT LES SECTEURS QUI EMBAUCHENT ? C’est le secteur du tertiaire qui prédomine : nouvelles technologies, informatique,télécommunications, finances... Il est indispensable de parler un anglais impeccable. En effet,les Français sont concurrencés aujourd’hui par des travailleurs en provenance des pays de l’Est nouvellement entrés dans l’Union européenne,où la qualité de la formation et l’apprentissage de l’anglais n’ont rien à envier aux autres pays membres de l’Union.Alex Alix, conseiller du réseau Eures,apporte quelques précisions sur les possibilités d’emploi en Grande-Bretagne : « Les Français ne restent pas plus de quelques années en général, le temps d’une première expérience à l’international et de parfaire leur anglais. L’hôtellerie et la restauration ont toujours la cote et en point d’orgue les chefs et les pâtissiers, qui sont toujours très recherchés. La biochimie et la recherche offrent de nombreux postes. L’informatique de haut niveau est un secteur favorable aux Français car ceux-ci bénéficient de la très bonne réputation des forma-
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REPERES
SUR LE WEB
La Grande-Bretagne affiche l’un des taux de chômage les plus faibles d’Europe : 5,3 % en 2006. Décrocher un emploi qualifié peut demander plusieurs mois de recherche, tout dépend des compétences que possède le candidat à l’expatriation mais aussi des postes proposés.
Le secteur de l'hôtellerie / restauration recrute
tions françaises, notamment en mathématiques. Par ailleurs, ils bénéficient d’un préjugé favorable dans les secteurs de la mode et du luxe ; ils sont recherchés pour des postes de vendeur ou de représentant par exemple. L’accent français fait toujours son effet. Suivent les secteurs de la recherche scientifique et des nouvelles technologies, la finance. Les Français sont très attirés par les secteurs de la communication et du marketing dans lesquels beaucoup souhaitent travailler. Cependant, il faut une certaine expérience de vie dans le pays ainsi qu’une très bonne maîtrise de l’anglais pour espérer y être employé. Enfin, il
ne faut pas se focaliser sur Londres, tout le pays connaît un véritable renouveau économique. »
OÙ CHERCHER ? Petites annonces, internet, agences pour l’emploi, cabinets de recrutement, salons... Petit tour d’horizon. • Des structures spécialisées dans l’emploi à l’étranger vous seront d’une aide précieuse,car elles sont non seulement au contact des candidats désireux de s’expatrier mais aussi des entreprises qui recrutent. Elles sont à même de vous guider au mieux. L’Espace emploi international (EEI) possède de nombreuses
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I « Les Français
ne restent pas plus de quelques années en général, le temps d’une première expérience à l’international et de parfaire leur anglais. » Alex Alix
antennes régionales dans toute la France. Vous y trouverez offres d’emploi, conseils spécialisés pour votre candidature, et moult informations sur de nombreuses destinations. L’EEI travaille conjointement avec le réseau Eures (European Employment Service). • Pensez aussi au JobCentre, qui est l’équivalent de notre Agence nationale pour l’emploi (ANPE). Ce service public de l’emploi en Grande-Bretagne dispose de plus d’un millier de bureaux dans tout le pays. • Sur le web De nombreux journaux possèdent un supplément Emploi ou une rubrique Offre d’emplois.Mieux encore, la plupart de ces journaux propose une version en ligne,ce qui vous permet de vous faire une idée du marché du travail, des entreprises qui recrutent et des profils recher-
chés.Les sites internet dédiés à l’emploi sont légion,qu’ils soient généralistes ou spécialisés. • Les agences de recrutement Les services des Employment Agencies ou Personnel Consultants sont très utilisés en Grande-Bretagne. La Federation of Recruitment & Employment Services possède une liste des ces agences. • Le Bureau emploi-formation du Consulat général de France, basé à Londres, est destiné aux candidats de 25 ans ou plus résidant en Grande-Bretagne. Parallèlement aux offres d’emploi, un important fonds documentaire est à disposition en consultation (annuaires,liste d’entreprises françaises, modèles de candidature...). • Le Centre Charles Péguy, situé au cœur de Londres,s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 30 ans.
CULTURE PROFESSIONNELLE En matière d’emploi, le texte de référence est l’Employment Rights Act (1996). Sachez que le contrat de travail n’est pas obligatoire. Mais l’employeur est tenu de vous fournir dans les deux mois qui suivent votre embauche, un written statment, dans lequel sont précisés les termes de votre embauche. A savoir : la date d’engagement, l’identité et les coordonnées de l’employeur, celles du salarié, le lieu de travail, la fonction occupée, le salaire et modalités de paiement, les horaires, les congés payés et indemnités de maladie, la période
de préavis et les modalités de retraite,la référence à toute convention collective concernant les termes et les conditions du poste.Cette lettre d’embauche devra préciser également la convention collective à laquelle vous êtes rattaché.La durée légale hebdomadaire maximum est de 48 heures. En réalité, les britanniques travaillent 37 h 30 par semaine en moyenne. Le salaire minimum varie en fonction de l’âge du salarié, il est de 5,35 £ de l’heure pour les salariés âgés de plus de 22 ans.Les salariés bénéficient de 4 semaines de congés payés par an.En cas de désaccord avec l’employeur,adressezvous au Citizen Advice Bureau.
LES RELATIONS DE TRAVAIL Il existe certains codes dans les relations professionnelles. Aussi compétent que vous soyez,il est de bon ton de ne pas arriver en terrain conquis.Les britanniques sont plutôt dans la discussion,alors entrez dans le jeu et faites connaître vos positions en douceur. En clair, ne provoquez pas de conflit ouvert,vos collègues ou supérieurs le verraient d’un mauvais œil. Par ailleurs,votre employeur attend de vous rigueur et investissement pour travailler avec vous en toute confiance. Les initiatives et propositions sont les bienvenues, on vous considère avant tout comme un collaborateur. Odile Gnanaprégassame
Julien Bérard est consultant SEO (search engine optimisation, équivalent de référenceur web) chez NetBooster « La Grande-Bretagne est un pays où l’emploi dans ma branche, le marketing internet, est particulièrement florissant. Ma plus grande difficulté pour décrocher un emploi a été la barrière de la langue. Je pensais pourtant avoir un bon niveau d’anglais quand je suis arrivé. Etre Français est sans doute un atout sur le marché du travail britannique, si l’on veut travailler dans une entreprise qui fait des affaires avec la France, car très peu d’Anglais parlent couramment français. Cependant, les lois britanniques ne protègent pas aussi bien les travailleurs que les lois françaises. Il faut être prêt à sacrifier quelques “acquis sociaux”. Mais les entreprises britanniques donnent leur chance à des candidats inexpérimentés. Il faut savoir saisir sa chance. J’ai quasiment doublé mon salaire français. Au niveau plan de carrière, une expérience en Grande-Bretagne est un énorme plus. De plus, je suis maintenant complètement bilingue. »
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I Le b. a.-ba de la candidature Le CV ou résumé Comme en France,il peut comprendre une ou deux pages, en fonction de l’expérience du candidat. Pour un jeune diplômé, une page est généralement suffisante.En voici les éléments : • les données personnelles (personal details) : prénom et nom, adresse et coordonnées téléphoniques et électroniques.Nul besoin d’indiquer votre âge, votre date de naissance, votre statut marital, ni même de mettre une photo. • l’objectif professionnel (objective ou career objective) : cette information facultative a le mérite de dire clairement quel est justement votre objectif professionnel et quelles sont vos attentes. • la formation (education) : un jeune diplômé débutera par la formation,alors qu’une personne plus expérimentée commencera d’abord par l’expérience professionnelle. Dans tous les cas, il convient d’expliquer les diplômes mentionnés. Un employeur britannique n’est pas censé connaître le système scolaire français,un bac L ou un BTS MUC (management des unités commerciales) ne lui diront pas grand-chose, de même que HEC, Sciences Po... Donnez les équivalents anglais ou encore précisez le nombre d’années, les matières enseignées, le type d’établissement. Autre point apprécié des Britanniques : les notes, mentions, classement, prix et distinctions. Là aussi,donnez des précisions,surtout si vous avez obtenu de bons résultats pendant vos études. Et
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Toute recherche d’emploi passe par la rédaction des incontournables CV et lettre de motivation. Toutefois le modèle britannique diffère quelque peu de celui que vous connaissez.
bien entendu, commencez par le diplôme le plus récent. • l’expérience professionnelle (experience ou employment history) : détaillez votre expérience professionnelle avec des indications concrètes,chiffrées,concernant vos
réalisations et vos responsabilités (exemple : augmentation du chiffre d’affaires, montant du budget géré, nombre de personnes sous votre responsabilité...). Donnez également des précisions sur l’entreprise (secteur d’activité,
La candidature en ligne Il est aujourd’hui impératif de maîtriser la candidature en ligne. Les sites internet dédiés à l’emploi disposent très souvent des CVthèques et/ou vous proposent de répondre directement à une annonce via leur site. La candidature en ligne peut se présenter sous deux formes. Soit vous envoyez un mail de motivation au recruteur, la lettre de motivation est alors intégrée dans le corps du mail, elle est courte mais informative, et vous y joignez en pièce jointe votre CV. Le recruteur pourra analyser très rapidement si vous correspondez au poste ou si votre profil est susceptible d’intéresser l’entreprise. Vous pouvez aussi envoyer un mail au recruteur en expliquant succinctement qu’il s’agit d’un mail de candidature et que le CV et la lettre de motivation se trouvent en pièces jointes. Evitez les noms de fichiers joints farfelus et faites attention à la dénomination de votre adresse mail, il est convenable d’utiliser une adresse type nom-prénom@..., gardez à l’esprit que c’est à un potentiel employeur que vous vous adressez.
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Diplômes Baccalauréat : A levels Deug/Deust/DUT : Two-year university degree BTS : Two-year technical degree Licence : Bachelor degree Maîtrise : Masters degree Master (ancien DESS ou DEA) : Postgraduate diploma Doctorat : Ph.D. Mentions Mention assez bien : Fair Mention bien : Good Mention très bien : Very good
jours la possibilité de signaler que vous êtes en mesure d’apporter ces références ultérieurement avec une formule comme celle-ci : references available upon request. Pour ce qui est du style de rédaction, optez pour un ton dynamique qui se traduit par l’utilisation de verbes d’action et de tournures actives.Enfin,sachez que les AngloSaxons privilégient le « faire » sur l’« être ».
ils font l’objet de trois paragraphes distincts : • vos motivations pour le poste : après vous être brièvement présenté,dites pourquoi vous envoyez votre candidature, quel est votre intérêt pour le poste et pour l’entreprise. Si vous répondez à une annonce, n’oubliez pas d’en préciser les références • vos qualifications : indiquez vos compétences et aptitudes particulières pour remplir au mieux la fonction visée. Il ne s’agit pas d’en faire la liste exhaustive mais plutôt de choisir les plus adaptées au poste et de montrer en quoi elles font que vous correspondez pleinement au profil requis.Pour cela, il faut savoir quels sont les attentes et besoins précis de l’entreprise, et le faire savoir au recruteur.Cela demande donc un minimum de recherche d’informations de votre part.Pour les jeunes diplômés avec peu ou pas d’expérience professionnelle,cette partie devra dans ce cas davantage être axée sur les qualités personnelles et sur la capacité à s’adapter, l’envie d’apprendre et la volonté de progresser • la rencontre :terminez votre courrier en indiquant que vous êtes disposé à développer tous ces éléments au cours d’un entretien.Vous pouvez également annoncer que vous allez prendre contact avec votre interlocuteur prochainement.Cette prise d’initiative est plutôt bien perçue par les Anglo-Saxons.Pour finir, utilisez les formules de politesse d’usage. Elles sont plutôt courtes en anglais.Les plus classiques sont : « Yours sincerely » ou « Yours faithfully », tout simplement !
LA LETTRE DE MOTIVATION OU COVER LETTER La lettre de motivation est dactylographiée et doit tenir en une page. Il est toujours préférable de personnaliser son courrier et donc de l’envoyer au responsable du recrutement.Vous utiliserez dans ce cas les formules d’usage : « Dear Mr Smith » ou « Dear Mrs Johnson » par exemple. Si vous ne connaissez pas le nom de la personne responsable du recrutement,adressezvous alors au Human Resources Manager ou Recruitment Manager dans une grande entreprise, ou au Chief Executive Officer ou President dans une petite ou moyenne entreprise.Il convient alors d’employer des formules telles que « Dear Sir » pour un homme et « Dear Madam » pour une femme ou encore « Dear Sir or Madam ». Trois points fondamentaux doivent être abordés dans votre courrier ;
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REPERES
Les équivalences
taille...), si elle n’est pas mondialement connue. • les compétences linguistiques et informatiques (languages and computer skills) : précisez les langues que vous maîtrisez et le niveau que vous avez. Vous pouvez indiquer bilingual pour « bilingue », fluent pour « courant », working knowledge pour « connaissances professionnelles », advanced level pour « niveau avancé »,intermediate level pour « niveau intermédiaire »...Indiquez également vos séjours à l’étranger en précisant le pays, la date, la durée et le motif (stage de langues, travail, tourisme...). • les loisirs et les activités sociales (interests and activities ou extra professional activities) : les Britanniques accordent une importance particulière à cette rubrique. Vos loisirs, notamment le sport, ainsi que vos activités associatives constituent un bon indicateur de votre tempérament (sociable, solitaire, endurant, persévérant...) et de votre ouverture sur les autres. • les références (referees) : indiquez les références (noms et coordonnées) de deux personnes issues de votre environnement professionnel (supérieurs hiérarchiques, tuteurs) ou universitaire (enseignants) qui attesteront de vos compétences. N’oubliez pas de leur demander leur accord au préalable. Si vous ne souhaitez pas remplir cette rubrique, vous avez tou-
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En ce qui concerne la mise en page de la lettre,les Britanniques privilégient le modèle américain qui consiste à justifier le texte à droite et à gauche et à ne pas faire d’alinéas. Odile Gnanaprégassame et Amina Yala
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Etudier en gB
I Diplômé dans la langue de Shakespeare ! Chaque année, des centaines de milliers d’étudiants étrangers poursuivent leurs études en Grande-Bretagne. Quelles sont les différentes possibilités qui s’offrent à vous et comment vous inscrire ? Les raisons d’un tel engouement pour les universités britanniques ? Nombre d’universités,telles Cambridge ou Oxford, bénéficient d’une renommée internationale. De plus, étudier outre-Manche permet de perfectionner son niveau d’anglais, indispensable aujourd’hui sur le marché de l’emploi.
Le système d’enseignement supérieur britannique comprend deux cycles : undergraduate et postgraduate. • Le cycle undergraduate dure en général 3 ans. Les étudiants obtiennent alors le Bachelor qui est l’équivalent de la licence. Il poursuivront en 2e cycle ou postgraduate. • Le cycle postgraduate comprend le master et le Ph.D. Le master dure en général un an.Les masters les plus cotés sont le MA (Master of Arts), le MSc (Master of Sciences), le MBA (Master of Business Administration). Titulaire d’un master, vous pouvez vous diriger vers le Ph.D (Doctor of Philosophy), l’équivalent du doctorat, pour une durée de 3 ans en général.
LES MODALITÉS D’INSCRIPTION Une inscription en université britannique exige une année de préparation. Les inscriptions au niveau undergraduate ont lieu entre le 1er septembre et le 15 janvier de l’année précédent la rentrée. La clôture des inscriptions dans certains cursus, à savoir médecine générale, dentaire et
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LE SYSTÈME BRITANNIQUE
Université de Cambridge
vétérinaire, a lieu le 15 octobre de l’année précédent la rentrée. Pour une inscription en cycle undergraduate, il faudra vous adresser au University and Colleges Admission Service (UCAS) qui centralise toutes les demandes d’inscription moyennant une somme de 15 £. Vous trouverez le formulaire de candidature ainsi que des informations sur les établissements sur www.ucas.com. Pour une inscription dans une formation postgraduate, il faut contacter directement les établissements concernés ; il n’y a pas de date limite fixée pour l’inscription,mais il est conseillé de s’inscrire entre novembre et mars de l’année précédent la rentrée. Posséder le baccalauréat ne vous permet pas d’accéder automatiquement à une université britannique comme c’est le cas pour l’université française.
Remplir un formulaire d’inscription en temps et en heure ne sera donc pas suffisant pour obtenir une place. Vous serez soumis à la dure loi de la sélection. Vous devrez en quelques lignes, indiquer vos motivations et ce pourquoi vous souhaitez vous inscrire dans un établissement d’enseignement supérieur britannique.Attention,ne mentionnez pas d’établissement en particulier, puisque ce formulaire d’inscription sera envoyé à toutes les universités que vous aurez retenues. Certaines, comme Cambridge ou Oxford, pourront, suite à ce formulaire, vous convoquer pour un entretien. Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est conseillé de recueillir des lettres de recommandation de la part de vos professeurs.Vous devrez par ailleurs vous soumettre à un test de lanVIVRE A L’ÉTRANGER I N° 105
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Etudier en gB gue approuvé par l’établissement pour prouver votre bon niveau d’anglais. A savoir :les universités de Cambridge et d’Oxford requièrent un dossier spécifique et clôturent les demandes d’inscription au 15 octobre de l’année précédent la rentrée.Par ailleurs,si vous effectuez une demande d’admission pour Oxford,vous ne pourrez pas prétendre à une inscription pour Cambridge et vice-versa.En effet, ces deux universités sont rivales !
LES FRAIS D’INSCRIPTION Pour le cycle undergraduate, vous pouvez bénéficier d’un prêt du gouvernement britannique pour payer
les frais de scolarité (Tuition Fee Loan).Vous rembourserez ce prêt après avoir fini vos études et quand vous aurez commencé à travailler. Mais attention, les frais de scolarité sont variables, ils s’élèvent en général à £3070 par an en Angleterre. Le système est similaire, mais pas identique, au Pays de Galles. www.direct.gov.uk Dans les universités écossaises,les étudiants écossais et européens seront probablement obligés de payer un Graduate Endowment (en 2006-2007 cet Endowment était fixé à £ 2,289 pour les 4 ans d'études) après avoir terminé leurs études universitaires (4 ans en Ecosse). Pour en savoir plus :
www.student-support-saas.gov.uk. Certains établissements comme Oxford ou Cambridge nécessitent des frais supplémentaires, d’environ 3 000 £ (4 500 euros) en moyenne. Pour une inscription en 2e cycle, les frais varient selon les universités et le domaine d’études choisi. A noter que certaines universités londoniennes très cotées font payer un master 6 288 £ (9 432 euros) au minimum ! Pour les frais d’inscription en MBA (Master of Business Administration), il faudra compter entre 7 500 £ (11 250 euros) et 11 500 £ (17 250 euros). (source British Council) www.britishcouncil.org/learningeducation-information-shiits.htm
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LES BOURSES A noter que si vous êtes éligible à une bourse d’enseignement supérieur en France, celle-ci est compatible avec un cursus suivi en Grande-Bretagne.Renseignezvous auprès de votre Crous ou rectorat d’académie. • UK Research Councils Awards Ces bourses sont octroyées aussi bien aux étudiants chercheurs britanniques qu’aux étudiants en provenance de l’Union européenne • Bourses privées Grâce au travail mené par les directeurs de recherche, de nombreuses entreprises accordent leur sponsoring. Ainsi, des étudiants chercheurs se voient allouer
La question des équivalences Il n’existe pas d’équivalence entre les diplômes français et britanniques. La réforme LMD, instaurée par la Conférence de Bologne, prévoit pourtant d’harmoniser le système de diplômes autour de la licence ou bachelor, du master et du doctorat dans les pays de l’Union d’ici 2010. Mais peu de pays ont restructuré leur système d’enseignement supérieur. En attendant, seuls les diplômes de quelques professions réglementées bénéficient d’une reconnaissance automatique des diplômes au sein de l’Union européenne : médecins, infirmiers, dentistes, sages-femmes, vétérinaires, pharmaciens, architectes. Pour les autres diplômes, ce sera au cas par cas. Renseignez-vous auprès du centre ENIC-NARIC (Réseau national d’information sur la reconnaissance académique des diplômes européens) en Grande-Bretagne. www.naric.org.uk
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des sommes leur permettant d’assumer frais de scolarité et autres frais, puisqu’ils reçoivent pour ainsi dire un « salaire » d’un montant supérieur aux autres bourses de recherche. • Bourse Entente cordiale Dans le cadre d’un programme bilatéral France – Grande-Bretagne,le British Council délivre chaque année, 15 à 20 bourses destinées aux étudiants français qui souhaitent poursuivre une année au sein d’une université britannique à un niveau postgraduate. Pour en savoir plus rendez-vous sur le site www.educationuk.fr.
PARTIR DANS LE CADRE D’UN PROGRAMME Si vous souhaitez partir pour un court séjour,de 3 mois à 12 mois, vous pourrez opter pour des programmes spécifiques. Le programme Socrates organise des échanges de la maternelle à l’université : il comprend notamment le programme Erasmus,qui couvre l’enseignement supérieur et Lingua, qui assure la promotion de l’apprentissage des langues. Adressez-vous au service des Relations internationales de votre établissement. Erasmus (European Action Scheme for Mobility University Student) encourage la mobilité des étudiants au sein de l’Union. L’avantage : les crédits ECTS que vous aurez acquis durant votre séjour seront reconnus et validés dans votre cursus français. Lingua : ce programme est réservé aux étudiants inscrits dans un cursus de langue à partir du 2e cycle.Il propose des postes d’assistants, d’une durée de 3 à 8 mois.Les admissions se font sur dossier. Plus d’infos sur www.socratesleonardo.fr. A noter qu’il existe aussi des programmes très sélectifs destinés aux étudiants en 2e cycle,comme le programme Lavoisier ; ren-
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seignez-vous auprès de votre établissement français.
l’étranger, et aussi sur le site www.britishcouncil.org
LES TESTS DE LANGUES
VIE ÉTUDIANTE
Scolarisation Are you fluent ? Les universités exigeront de vous un bon niveau en anglais ;vous devrez alors vous soumettre à des tests et obtenir le minimum imposé par l’établissement en terme de notation ! • Le TOEFL (Test of English as a Foreign Language) est principalement utilisé pour intégrer une université canadienne ou américaine, mais les universités britanniques l’acceptent. Compréhension orale,grammaire,lecture, compréhension écrite et expression écrite sont au programme. Il existe plusieurs centres de passage en France, renseignez-vous sur www.toefl.org. • L’IELTS (International English Language Testing System) permet d’intégrer, entre autres, un établissement britannique. Compréhension écrite et orale, rédaction et entretien. Vous serez noté de 1 à 9 points. La note minimum dépend est fixée par les établissements. Renseignezvous sur www.ielts.org Cambridge propose des © Judy Mcphail ,tests de niveau FOTOLIA reconnus partout dans le monde : • Le CPE (Cambridge Proficiency of English) : compréhension écrite et orale, expression écrite et orale et anglais de situation. • Le CAE (Cambridge Advanced English) : compréhension écrite et orale,expression écrite et orale, anglais en situation. Ce test est destiné aux étudiants possédant un niveau avancé. Des informations complémentaires sur www.studyrama.com, rubrique International,Etudier à
L’année universitaire débute en septembre ou en octobre. Outre les frais d’inscription,il va falloir évaluer vos besoins, vos dépenses en fonction de vos ressources (bourse, aide des parents, job...). Vous devrez prévoir un budget de 1 125 euros à Londres ou de 975 euros en province pour pouvoir vivre correctement et assumer loyer, nourriture, loisirs, transport et éventuels manuels scolaires (estimation British council). Un studio à Londres,vous reviendra à 185 £,pour une solution plus économique, vous pourrez opter pour les résidences pour étudiants comme l’International Students House à Londres (www.ish.org.uk). Le National Union of Stu-
A l’école française, vos enfants suivront le programme homologué par le ministère de l’Education nationale, en plus ils bénéficieront de tous les atouts offerts par ce type d’établissement à savoir un enseignement bilingue et biculturel. L’AEFE, l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger, possède un vaste réseau d’établissements à travers le monde. La GrandeBretagne en compte plusieurs, basées notamment à Londres et Bristol. Plus d’infos sur www.aefe.diplomatie.fr.
dents (NUS), le syndicat national des étudiants britanniques,qui représente les droits des étudiants, négocie des tarifs préférentiels à destination des étudiants dans de nombreuses boutiques,théâtres,musées et cinéma et pour le transport également. Renseignez-vous auprès du NUS de votre université.Le NUS veille aussi à ce que l’accueil des étudiants, les infrastructures et services proposés sur les campus soient de qualité. Il est vrai que les campus britanniques ne sont pas comparables avec la majorité des campus français ! Odile Gnanaprégassame VIVRE A L’ÉTRANGER I N°105
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investir en gB
I A la conquête du marché britannique
I La GrandeBretagne dispose de nombreux atouts en matière d’investissement : une main-d’œuvre très qualifiée, une législation sociale souple, une fiscalité avantageuse.
Près de 1 900 filiales françaises sont implantées en Grande-Bretagne,ce qui représente 300 000 emplois.La 1re place boursière d’Europe et 3e mondiale facilite les échanges commerciaux et attire en masse les investissements étrangers. En 2005, la Grande-Bretagne était le 4e client de la France, en recul d’une place par rapport à 2004 (Mission économique de Londres). L’industrie automobile et les biens intermédiaires connaissent un recul notable.Le marché britannique est le second débouché pour les exportations françaises de fruits et légumes frais ; le premier pour l’exportation des vins français. Par ailleurs,les besoins développés dans le domaine des nouvelles technologies et de l’informatique en Grande-Bretagne en font le 2e marché européen pour le commerce électronique.Enfin,l’industrie pharmaceutique constitue un secteur
The Bagatelle Concept Ltd L’idée de créer The Bagatelle Concept, Jacky G. Lesellier l’a eue en s’apercevant que les hôtels et les restaurants de luxe se fournissaient en produits de boulangerie-pâtisserie industriels. Il tente une expérience aux Etats-Unis, où il développe l’idée d’ un centre de fabrication de produits haut de gamme en boulangerie-pâtisserie à destination de ces mêmes établissements de luxe. Mais l’affaire ne se fait pas, car il n’obtient pas les visas pour ses chefs français. Il décide alors d’étudier le marché britannique pour y créer sa société. Michel Glas, un investisseur français à Londres, intéressé par son projet, accepte de le soutenir. Dotée d’un capital de 200 000 £, The Bagatelle Concept Ltd s’installe à Londres en août 1989.Aujourd’hui, Jacky G. Lesellier emploie près de 100 personnes et son entreprise fait un chiffre d’affaires de £ 4 millions par an. « Un bon chiffre d’affaires sur notre positionnement », explique le fondateur de The
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Saviez-vous que la Grande-Bretagne est le premier pays d’implantation des sociétés françaises en Europe et le second dans le monde, après les Etats-Unis ?
La City, 1re place financière européenne
à forte valeur ajoutée. Il est vrai que la Grande-Bretagne dispose de nombreux atouts en matière d’investissement : une main-d’œuvre
très qualifiée,une législation sociale souple, une fiscalité avantageuse, une ouverture commerciale et financière à l’international.
Bagatelle Concept. Nous avons réussi a créer une marque de qualité. Nous faisons de la boulangerie-pâtisserie, nous avons aussi un service traiteur reception. The Bagatelle Concept fournit en produits frais et artisanaux des hôtels luxueux comme le Ritz, la chaîne britannique Waitrose et plus de 200 des meilleures tables de Londres. Les projets ? Nous tentons actuellement d’acquérir de nouveaux locaux pour l’année prochaine. Nous avons trouvé un centre de production à Park Royal, mais c’est compliqué. Le coût des loyers industriels reste le gros problème en Grande-Bretagne pour les PME françaises qui souhaitent s’installer. Nous procédons à cet investissement afin d’obtenir le label BRC, qui est la norme obligatoire imposée par la législation britannique pour la fourniture à la GMS. Enfin, notre souhait est aussi de décliner nos produits et notre marque à destination du grand public. » www.bagatelle-boutique.co.uk - www.bagatelle.co.uk
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L’agroalimentaire,les nouvelles technologies, la santé et la biotechnologie constituent les secteurs porteurs. Henri Baissas, responsable Service aux entreprises à la Mission économique de Londres : « Pour investir dans ce pays, il faut être malin et innovant, on est sur un marché très consommateur où il y a des cartes à jouer. En ce moment, le secteur de la décoration d’intérieur est assez dynamique. Des positions françaises sont en train de s’y construire : meubles, moquette de luxe... Le domaine de la boulangerie fonctionne très bien, avec des beaux exemples d’implantations réussies comme les enseignes Paul ou Poilâne. A la Mission économique, nous rencontrons plus de sociétés françaises désireuses de s’implanter ou de s’étendre en Grande-Bretagne que des projets individuels. Car, l’un des soucis majeurs dans ce pays reste le prix de l’immobilier. Il faut avoir les épaules solides lorsque l’on entreprend seul. Les propriétaires sont en droit d’augmenter librement les loyers. »
Différents organismes peuvent vous conseiller et vous informer sur les modalités de création ou sur le secteur d’activité dans lequel vous voulez investir. Quelle que soit la nature de votre projet,mieux vaut vous renseigner en France au préalable.Votre interlocuteur privilégie sera le UKTrade and Investment, organisme placé sous la tutelle conjointe du ministère des Affaires étrangères britannique et du ministère du Commerce et de l’Industrie. Les services dispensés y sont gratuits. La Mission économique et la Chambre de commerce française de Grande-Bretagne informent et orientent les entreprises françaises désireuses de s’implanter en Grande-Bretagne. Et les Euro info centres ont pour mission d’informer, conseiller et assister les petites et moyennes entreprises.
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CRÉER SA SOCIÉTÉ Avant de vous lancer, vous devrez d’abord choisir le statut de votre entreprise, qui dépendra d’un certain nombre d’éléments comme votre secteur d’activité, le statut que vous envisagez pour vous-même, vos objectifs à court et moyen terme... Il existe plusieurs statuts possibles, le plus courant étant la Private Limited Company ou Limited (Ltd.),équivalent de la SARL (société à responsabilité limitée). La Public Limited Company (PLC) correspond à la SA (société anonyme),sa gestion est plus complexe et plus lourde que celle de la Limited. Les formalités de création sont très simples et les délais très courts. Comptez en moyenne cinq jours pour créer votre structure.Ce délai peut même être ramené à 24 heures dans certains cas ! Pour enregistrer votre société au greffe du tribunal du commerce britannique, seuls deux documents sont requis : les statuts (Articles of association) et la charte constitutive (Memorandum of association). Autre argument de taille, la possibilité de créer sans avoir à immobiliser son capital sur un compte bancaire.On vous demandera juste une livre de dépôt, ce qui, en cas de faillite, limite votre responsabilité à... une livre ! En réalité, bien qu’aucun montant minimum légal ne soit soumis pour le capital social des Private Limited Companies, le capital déposé par les entreprises pour ce genre de structure est de 100 £ au minimum. A noter que les Public Limited Companies nécessitent de constituer un capital social minimum de 50 000 £ dont 12 500 £ versées au compte de la société avant que son activité débute. Autre point fort, la fiscalité.Les entreprises bénéficient de charges sociales modérées :12,8 % pour les charges patronales (à partir de 420 £ de salaire mensuel brut) et 11 % de charges salariales (à partir de 420 £ de salaire mensuel
brut) ;laTVA est à 17,5 % (contre 19,6 % en France). Les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 61 000 £ par an (soit environ 88 000 euros) ne sont pas soumises à la TVA. Enfin, l’impôt sur les sociétés est variable. Contrairement à de nombreux pays européens,dont la France (l’impôt sur les sociétés y est de 33 %, il peut être ramené à 15 % dans certaines conditions), il varie en fonction des bénéfices annuels : • 0 % en dessous de 10 000 £ (19 % dans certains cas, comme la distribution de dividendes). • 23,75 % entre 10 001 £ et 50 000 £. • 19 % entre 50 001 £ et 300 000 £. • 32,75 % entre 300 001 £ et 1 500 000 £. • 30 % au-delà de 1 500 001 £. De plus, les entreprises ne sont pas assujetties à la taxe professionnelle. Et la notion d’abus de biens sociaux n’existe pas dans la législation britannique. • Financement La Grande-Bretagne est championne en matière de business angels ! Elle en compterait près de 40 000 contre 3 500 pour la France.Ces « investisseur providentiels »,en général des entrepreneurs fortunés,apportent non seulement des fonds,mais font profiter les sociétés qu’elles aident de leur expérience.
SUR LE WEB
REPERES
OÙ SE RENSEIGNER ?
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I Inland Revenue : www.hmrc.gov.uk I UK Trade and Investment : www.ukinveStgov.uk I Ubifrance : www.ubifrance.fr I Chambre de commerce française de GrandeBretagne : www.ccfgb.com I Euro info centres : www.eic.minefi.gouv.fr
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Vivre en irlande
I Destination Eire ! Mélange de nature et d’urbanisme, l’Irlande offre un paysage plein de charme. La communauté française, plutôt jeune, est concentrée dans la capitale, Dublin.
de location chez l’habitant (voir encadré).
REPERES
La République d’Irlande • Capitale : Dublin • Population : 4,2 millions d’habitants • Superficie : 70 282 km2 • Densité : 57,5 habitants/km2 • Régime : démocratie parlementaire • Langues parlées : irlandais (langue gaélique) et anglais • Villes principales : Cork, Limerick, Galway, Waterford, Sligo • Monnaie : euro • Taux de chômage (2006) : 4,3 % • PIB (2006) : 177,6 milliards d’euros • Secteurs d’activités : agriculture 2,3 % ; industrie et services 97 % • Taux de croissance (2006) : 5,8 % • Communauté française : environ 25 000 habitants
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House Sharing
Une rue typique de la République d’Irlande
ENTRER SUR LE TERRITOIRE Pour entrer et circuler sur le territoire irlandais, un passeport ou une carte nationale d’identité en cours de validité suffira. Vous n’aurez pas de formalités douanières à remplir puisque vous restez au sein de l’Espace économique européen.Vous devrez respecter certaines règles liées au transport des animaux domestiques. Une fois sur place, il est préférable de vous enregistrer auprès du consulat de France,afin de faciliter vos démarches administratives et de vous assurer de la protection de la France.
TROUVER UN LOGEMENT La location de meublés est très répandue en Irlande mais les loyers pratiqués varient en fonction de la ville et du quartier choisi.A titre indicatif,vous louerez un trois pièces à partir de 1 200 euros dans la banlieue de
Dublin et à partir de 1 600 euros, par mois, hors charges dans les quartiers résidentiels de la capitale. Les quartiers résidentiels, les plus chers, sont situés au sud du centre ville.Une caution (deposit) équivalant à un mois de loyer est demandée à la signature du bail dont la durée est généralement d’un an. Pour trouver un appartement à louer, ce sont toujours les mêmes démarches : vous pouvez vous tourner vers une agence immobilière,les Estate Agents.De nombreux journaux publient des offres de location, de colocation voire
S’il vous est difficile financièrement d’opter pour la location en solo, sachez que la colocation est une pratique courante en Irlande. Les avantages : vous bénéficiez d’une surface plus grande, le loyer est divisé entre les colocataires, tous les frais sont partagés et c’est surtout un très bon moyen de rencontrer des irlandais et/ou personnes de tous horizons ! Les inconvénients : avoir un peu d’intimité voire de tranquillité devient difficile.Moralité : il faut bien choisir vos colocataires, établir des règles dès le début et bien étudier le contrat de colocation avant de le signer pour éviter bien des déboires. Si vous ne trouvez pas à temps, tentez les Bed & Breakfast ou les auberges de jeunesse. Les Bed & Breakfast proposent un logement plus « haut de gamme » puisqu’il s’agit de chambres chez l’habitant. La formule est tentante, elle vous offre une appro-
Gastronomie Si vous êtes de passage à Dublin, ne manquez pas de vous rendre au Merrion Hotel. L’occasion de déjeuner ou de dîner au restaurant Patrick Guilbaud, l’un des meilleurs restaurants de Dublin, avec vue sur les magnifiques jardins de l’hôtel. Les plats raffinés préparés à partir des ingrédients irlandais les plus fins et un service impeccable à la française rendront ce moment unique. www.merrionhotel.com
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Le Liffey traverse Dublin
che fort agréable de l’Irlande et de sa culture pour un prix modeste.
LE SYSTÈME DE SANTÉ Le système public de santé irlandais est géré par 8 organismes régionaux qui dépendent du Department of Health, le ministère de la Santé.Les services auxquels peuvent prétendre les citoyens sont évalués en fonction de leurs revenus,de leur situation familiale, de leur âge et de leur appartenance à la catégorie 1 ou à la catégorie 2 du programme de santé public.Que cela signifie-t-il concrètement ? Si vous faites partie de la catégorie 1, vous sera délivrée la Medical Card qui ouvre droit entre autres à des prestations gratuites : consultations chez votre médecin généraliste, médicaments et traitements,soins hospitaliers en hôpital public, soins dentaires... Si vous faites partie de la catégorie 2, vous ne bénéficiez pas de cette carte médicale, ce qui induit notamment une participation aux frais de soins et de consultations. Le système public subissant de nombreux désagréments tels une attente parfois longue pour des traitements chirurgicaux, le système de santé privé,qui offre une meilleure prise en charge, est de
plus en plus sollicité par les Irlandais. Mais bénéficier de ce système revient cher,il faut bien choisir son assurance médicale privée.
LE SYSTÈME FISCAL Dès que vous avez trouvé un emploi,vous devrez demander un Personal Public Service Number (PPS Number) auprès du bureau des affaires sociales de votre localité (Local Social Welfare Office) dépendant du ministère des Affaires sociales et de la famille. Ce numéro personnel qui vous est attribué vous identifie auprès des autorités irlandaises à la fois pour les questions de fiscalité et de protection sociale.Vous aurez à vous acquitter, comme les citoyens irlandais, de l’Income Tax ou impôt sur le revenu. Celui-ci est prélevé à la source. L’employeur se charge d’informer les services concernés du montant. De nombreux abattements sont prévus dans la fiscalité irlandaise soit sous forme de déductions d’impôts soit sous forme de dégrèvements (invalidité, personnes à charge,situation de famille,etc.). Enfin, notez que si vous possédez des biens immobiliers en France, vous devrez vous acquitter des impôts concernés...en France.Renseignez-vous auprès du Centre des impôts de non résidents.
Bien que l’importation de votre véhicule semble une solution toute indiquée,il faut tout de même penser que la conduite s’effectue à gauche. Un volant situé à droite est beaucoup plus approprié ne serait-ce que pour le confort de la conduite.Les compagnies d’assurances locales pourraient se montrer réticentes à assurer votre véhicule importé.Si vous décidez tout de même d’importer votre véhicule, vous devrez le faire immatriculer auprès du Vehicle Registration Office. Vous devrez pour l’occasion vous acquitter de la Vehicle Registration Tax. Vous pourrez conduire avec votre permis de conduire français jusqu’à 5 ans,au-delà,il vous faudra l’échanger contre un permis irlandais, moyennant finance, auprès du Department of Motor Tax and Driving Licencing.
L’INTÉGRATION Les Français n’ont généralement pas de difficultés à s’intégrer en République d’Irlande. Les Irlandais sont réputés pour leur accueil chaleureux, ce qui facilite les échanges et l’installation.Malgré quelques effluves de culture américaine, la société irlandaise possède une identité forte.La religion très solidement ancrée dans la vie sociale commence aujourd’hui à s’en détacher et à rejoindre le cercle de la vie privée. De nombreuses associations ou structures d’accueil et d’orientation des Français ou francophones existent, n’hésitez pas à leur rendre visite. L’Association des Français d’Irlande,par exemple,se donne pour objectif de se faire rencontrer Français, francophones et Irlandais en organisant de multiples activités sportives et culturelles.La Fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger (FIAFE) est aussi présente à Dublin.
REPERES
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SE DÉPLACER
SUR LE WEB I Ambassade d’Irlande en France : www.embassyofirelandparis. com I Ambassade de France en Irlande : www.ambafrance.ie I Centre culturel irlandais : www.centreculturelirlandais. com I Department of Health : www.doh.ie I Revenue Commissionners, Central Registration Office : www.revenue.ie I Department of Social and Family Affairs : www.welfare.ie I Office national du tourisme irlandais : www.discoverireland.com/fr
Logement I Irish Times : www.ireland.com I www.propertynews.com I www.daft.ie I www.myhome.ie
Assurance santé privée I Quinn Healthcare : www.bupa.ie I VHI Healthcare : www.vhi.ie I Vivas Health : www.vivas.ie
Associations françaises I FIAFE : www.fiafe.org I Association des Français d’Irlande : www.afi.ie
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travailler en irlande
I Au pays du plein emploi
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Des indicateurs économiques au beau fixe, un taux de chômage de 4,3 % en 2006, l’un des plus bas d’Europe, font de l’Irlande une destination rêvée pour l’emploi.
QUELLES SONT LES OPPORTUNITÉS POUR LES FRANÇAIS ? Les grandes villes comme Dublin, Cork et Limerick offrent des nombreuses perspectives d’emploi. De grands groupes français ont investi le pays dans les secteurs des services et de l’industrie. Alex Alix, conseiller du réseau Eures revient
sur les secteurs de prédilection des Français. « La République d’Irlande est surtout une plateforme informatique. Toutes les grandes entreprises y sont représentées. Les call center fonctionnent bien. Il faut néanmoins posséder un bon niveau d’anglais, ne serait-ce que pour communiquer avec ses collègues ou supérieurs hiérarchiques. L’hôtellerie et la restauration res-
Véronique Le Jallé, expatriée à Dublin depuis 7 ans « Trouver du travail en Irlande reste facile, à condition d’avoir un bon niveau d’anglais et d’être flexible par rapport à l’emploi proposé, dans les débuts du moins. Il faut savoir qu’une importance particulière est accordée à l’expérience. Les salaires sont plus attractifs, mais en contrepartie, le système de protection sociale est faible, il n’y a pas d’indemnité chômage, et le logement n’est pas bon marché. A condition de bien préparer son départ et son arrivée, l’Irlande reste le pays où tout est possible : exercer plusieurs métiers est courant, avoir un profil atypique n’est pas choquant, l’entrepreneuriat est encouragé. Cela m’a incité à créer ma société d’importation d’accessoires de mode exotiques (www.cotesoleil.net) tout en continuant d’enseigner le français des affaires auprès de grandes compagnies internationales, mon premier métier.»
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tent de bons filons également, les Français y sont bien vus. De même, dans le domaine des hautes technologies, les Français bénéficient d’une très bonne image qu’ils doivent à une formation réputée de bonne qualité. De manière générale, le tourisme est recruteur, on entend par là aussi bien les postes liés à la réception qu’à l’animation. Enfin, les secteurs de la santé et du social sont particulièrement demandeurs. On recrute des infirmières, des médecins. Il suffit alors de demander l’équivalence qui est automatique, mais un test de langue sera exigé. » A noter que l’industrie pharmaceutique et la finance connaissent une hausse des recrutements.
OÙ CHERCHER ? Les modes de recherche pour un emploi à l’étranger ne différent pas d’une recherche d’emploi en France : presse, internet, agence pour l’emploi, candidatures spontanées, cabinets de recrutement, bouche-à-oreille, sites d’entreprises qui vous intéressent.Voici quelques pistes ciblées pour trouver un emploi en Irlande. • Le FAS (Foras Aiseanna Saothair) est l’agence nationale publique pour l’emploi irlandaise.Il gère un réseau d’agences publiques pour l’emploi ainsi qu’un réseau de centres de formation couvrant tout le pays. Pour profiter des offres d’emploi et des conseils de cet organisme,il suffit de présenter une pièce d’identité et un justificatif de domicile en Irlande. • Il existe par ailleurs bon nom-
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travailler en irlande Hélène Conway, conseillère AFE et chef du département des langues du DIT
I Foras Aiseanna Saothair : www.fas.ie I Chambre de commerce Irlande-France : www.irelandfrance.com I Approach People : www.approachpeople.com
Journaux en ligne : I The Irish Times : www.irishtimes.com I The Irish Examiner : www.examiner.ie I Business and Finance : www.businessandfinance.ie I Evening Herald : www.evening-herald.ie I The Sunday Business Post : www.sbpost.ie I The Irish Echo : www.irishecho.com
Sites emploi généralistes : I www.irishjobs.ie I www.monster.ie I www.hallrecruitment.ie I www.recruitireland.com I www.parc.ie I www.osborne.ie I www.nixers.com I www.exp.ie Sites emploi spécialisés : I www.rescon.ie (secteur commercial, finance, vente, marketing) I www.nixers.com (recrutement de jeunes dans les services après-vente) I www.hoteljobs.com (hôtellerie) I www.nrc.ie (bâtiment, construction) I www.csr.ie (informatique, télécommunications, services clientèles, secrétariat, comptabilité, RH) I www.jobfinder.ie (comptabilité, finance, éducation, santé, secteur public)
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bre d’agences privées spécialisées dans certains secteurs ou dans le travail temporaire. • Le site de la Chambre de commerce Irlande-France vous permet de publier vos CV et lettre de motivation dans sa CVthèque consultée par les entreprises qui recrutent. • Les cabinets de recrutement constituent un excellent moyen de viser des postes très ciblés dans de nombreuses entreprises. Parmi tous ces cabinets,il en existe un spécialisé dans le recrutement de candidats français en Irlande : Approach People. • Les offres d’emploi mises à disposition dans les journaux sont aussi disponibles sur leurs sites internet.Profitez de votre navigation sur le web pour vous rendre sur les sites emplois.Outre des offres d’emplois, ces sites proposent parfois d’y déposer votre candidature afin d’être
repéré par une entreprise ;les plus performants disposent d’un système d’alerte par mail. Référez-vous à l’encadré « Sur le Web ».
LA CANDIDATURE La candidature pour un emploi en Irlande se calque sur le modèle britannique.Lisez l’article en page 19 dans le dossier consacré à la Grande-Bretagne.
LA CULTURE PROFESSIONNELLE DU PAYS En tant que membre ressortissant de l’Union européenne,vous n’avez pas besoin de permis de travail pour exercer une activité en Irlande. Le temps de travail hebdomadaire ne peut excéder 48 heures à raison de 9 heures par jour.En fait,le temps de travail dépend du secteur d’activité dans lequel vous exercez. Les
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REPERES
SUR LE WEB
« D’après Laurent Girard-Claudon, directeur général du cabinet de recrutement Approach people, il existe encore aujourd’hui un chômage négatif dans les domaines de la finance, de la vente et de l’informatique. Les employés sont alors en position forte pour négocier leurs salaires. En dehors de ces domaines il ne faut cependant pas viser trop haut au risque de n’avoir aucune offre. Quand on sait que les augmentations de salaire seront rapides, on peut se permettre d’être moins ambitieux pour démarrer. Ce qui peut apparaître comme de l’exploitation n’est qu’une courte phase. Mais ni l’employeur ni l’employé ne se trouvent prisonniers de leur sort, c’est l’avantage du plein emploi. »
congés payés octroyés sont en général de 4 semaines,mais cela dépend du temps travaillé. Le salaire minimum est de 7,65 euros de l’heure. • Le contrat de travail Il n’est pas obligatoirement écrit. Mais votre employeur est tenu de vous fournir une déclaration écrite évoquant les conditions de votre embauche :date de début de l’emploi, rémunération et méthode de calcul de celle-ci, périodicité de la rémunération, temps de travail, conditions relatives aux heures supplémentaires, conditions relatives aux congés payés, à l’incapacité de travail due à un accident ou une maladie, aux prestations de maladie, à la retraite, la durée du préavis en cas de départ ou de licenciement. A savoir : votre employeur peut directement vous référer à un document écrit qui consigne toutes les modalités évoquées ci-dessus et applicables dans son entreprise, document standard dans lequel certaines mentions peuvent renvoyer vers des textes de référence officiels. Mais il faut que ces derniers soient facilement accessibles à l’employé. Le contrat à durée indéterminée est la forme de contrat la plus répandue ; il existe aussi d’autres types de contrats (à durée déterminée,remplacement).Il faut savoir que le CDD peut être renouvelé de manière illimitée. La période d’essai est en général d’un an. Si l’emploi devait cesser, il est donné un mois de préavis au salarié comme à l’employeur. En cas de litige, vous devrez vous adresser au Labour Court,le tribunal qui se charge des conflits en milieu professionnel. • Les relations de travail Les relations professionnelles sont plus décontractées : on s’appelle par le prénom, on ne sert la main d’une personne que lorsqu’il s’agit de la première rencontre.Mais les Irlandais n’en restent pas moins professionnels. Odile Gnanaprégassame
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EDITO
Le Sénégal, futur pays émergent ?
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Ces temps-ci, le Sénégal, c’est un peu l’endroit idéal pour l’expatriation. Un climat doux et ensoleillé tout l’année, une hospitalité légendaire, une stabilité politique historique et un milieu des affaires en pleine mutation : le Sénégal a bien des atouts pour attirer les aficionados de l’Afrique francophone. Plusieurs milliers d’étrangers ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Et ils sont toujours plus nombreux chaque année, à venir tenter l’aventure « sénégalaise » ; que ce soit dans le cadre d’ONG, de grandes institutions internationales, d’entreprises privées ou via la création d’entreprise. Fort d’une démocratie au pluralisme politique intégral depuis 1981 et d’une liberté d’expression, de presse et de droit à l’information, garantie par la constitution, le Sénégal a su s’attirer les louanges de la communauté internationale, les fonds des bailleurs et susciter l’intérêt de nombreux investisseurs. Après une période difficile dans les années 80, le Sénégal a repris le chemin de la croissance au milieu des années 90, favorisé par la dévaluation du Franc Cfa en 1994. Grâce à de nettes performances enregistrées dans la plupart des secteurs d’activité et le bon dynamisme des activités dans le secteur tertiaire, le taux de croissance est en moyenne de 5 % depuis 10 ans. Avec quelques secteurs phare en plein essor : les télécommunications, le tourisme et l’agro-industrie. Une véritable dynamique s’est même installée car le pays met tout en œuvre pour attirer les capitaux étrangers. Beaucoup reste à faire et c’est bien là le pari du pays. Avec la création de l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) et le lancement en 2007 de la Stratégie de croissance accélérée (SCA), le Sénégal mise sur un futur émergent, dans le droit fil du Maroc, de l’Inde et de l’Afrique du Sud. Le pays a ainsi assoupli les conditions et la durée nécessaires pour la création d’une entreprise. Des exonérations douanières et fiscales sont également accordées dans un certain nombre de secteurs. Même si le climat des affaires n’est pas encore à la hauteur des exigences internationales et que la région de Dakar, la capitale, est un chantier qui semble interminable, les dispositions sont relativement bonnes pour décider de choisir le Sénégal comme plate-forme régionale en Afrique de l’ouest.
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PRÉSENTATION
I Le Sénégal
REPERES
Les chiffres • Superficie : 193 722 km2 • Population : 11 millions d’habitants • Densité : 51 hab./km2 • Langues : le français est la langue officielle, le wolof est la langue locale la plus parlée • Monnaie : franc CFA (parité fixe avec l’euro) 1 euro = 655,96 franc CFA • Capitale : Dakar • Religions : islam (90 %), catholicisme (5 %), animisme (5 %) • Climat : tropical, humide au sud, sahélien au nord
Dossier STUDYRAMA 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois Perret cedex Tél. : 01 41 06 59 00 Fax : 01 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com SAS au capital de 2 734 555 euros Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com Chef de publicité Sénégal Mélanie Chaumont mch@vivrealetranger.com Tél. : 06 83 14 43 08 Fabrication Séverine Coatalen • Catherine Benoît Couverture : © NathLaurent Tisserand-Mani - Fotolia
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La légende est formelle. C’est le peuple wolof qui aurait un jour nommé le pays « Su-nu-Gal », notre pirogue.Chemin faisant,le « U » se serait transformé en « E » pour donner naissance au « Sénégal ».Vrai ou faux, le pays, lui, pointe bien son nez sur la côte Atlantique du continent africain. Limité au nord par la Mauritanie, à l’ouest par le vaste Mali et au sud par la Guinée et la Guinée-Bissau,le Sénégal fait figure de petit territoire d’à peine 196 000 kilomètres carrés, situé en bordure du Sahel.Quelques 11 millions de personnes se partagent un pays relativement plat mais aux paysages variés.Alors que le nord-est subit les assauts d’une inexorable avancée du désert et offre des panoramas sahéliens parfois austères, la région Casamance au sud irradie de verdure grâce au fleuve du même nom. Seule constante : le climat de type tropical chaud et humide avec une saison des pluies qui s’étend de juillet à octobre, et une saison sèche marquée par l’harmattan, un fort vent sec venu du désert.
UN PAYS STABLE Indépendant depuis 1960,le Sénégal est un modèle de stabilité sur le continent. Il n’a jamais connu de guerre ni de coup d’Etat.Autant dire que sur la carte incertaine des démocraties africaines francophones, il fait partie des modèles. La première alternance politique a eu lieu dans le calme lors de l’élection présidentielle de 2000 qui a vu l’arrivée au pouvoir du libéral Abdoulaye Wade, réélu en février 2007 pour un mandat de cinq ans. Fort d’une démocratie
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au pluralisme politique intégral depuis 1981 et d’une liberté d’expression, de presse et de droit à l’information, garantie par la constitution,le Sénégal a su s’attirer les louanges de la communauté internationale,les fonds des bailleurs et susciter l’intérêt de nombreux investisseurs.
LES COMMUNAUTÉS ÉTRANGÈRES Le Sénégal compte de nombreux étrangers. Guinéens, Maliens et autres ressortissants des Etats de la sous région ouest-africaine côtoient des milliers de Libanais et de Toubabs,« les Blancs » en wolof. Arrivés au hasard d’une escale à la fin du XIXe siècle, les Libanais ont peu à peu été rejoints par des compatriotes. Trois à quatre générations plus tard,ils seraient aujourd’hui quelque 20 000 au Sénégal,très actifs dans le domaine du commerce et de la petite PME. Quant au « toubab », il est encore
majoritairement de nationalité française. Héritage colonial oblige, la communauté de l’Hexagone est largement majoritaire avec quelques 16 000 ressortissants immatriculés à l’ambassade,à quoi il faut ajouter près de 10 000 non-immatriculés. Détachés des institutions publiques, des Organisations non gouvernementales (ONG),des entreprises privées, de l’armée ou exerçant dans les institutions religieuses, les Français ont investit différents champs de la vie économique sénégalaise. Dans leur sillage,les ressortissants européens et américains se sont également implantés dans le pays.Avec la crise ivoirienne,les sièges de nombreuses organisations internationales et d’entreprises ont quitté Abidjan pour le calme dakarois, emmenant avec elles des milliers d’internationaux.La communauté canadienne serait forte d’environ 600 personnes,tandis qu’on compte quelques 500 ressortissants belges. J.D.
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S’INSTALLER
I Pas à pas, les grandes étapes pour réussir S’installer au Sénégal n’est pas bien compliqué, à condition de connaître les pratiques et adresses locales. Voici quelques pistes.
Première destination touristique en Afrique noire francophone, le Sénégal est desservi par de nombreuses compagnies aériennes.Air France et Air Sénégal International relient Paris quotidiennement, SN Brussels Airlines propose 6 vols par semaine à destination de la capitale belge,tandis que quelques voyagistes ont mis en place des vols charters, avec des départs qui se font depuis les villes de province de l’Hexagone (Lyon et Marseille,deux fois par semaine). Les tarifs sont très variables et dépendent de la période de votre voyage. Le flot de touristes venant surtout pendant l’hiver, les prix sont alors plus élevés.La meilleure stratégie est donc de réserver tôt. Pour faire face à la concurrence des voyagistes, les grandes compagnies proposent également de nombreuses promotions. Si vous n’êtes pas pressé,vous pouvez opter pour les billets dernières minutes, invendus des compagnies réguliè-
Quelques adresses
www.royalairmaroc.com
I Iberia : www.iberia.com
I TAP Air Portugal :
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I Air France :
www.tap.pt
www.airfrance.com/sn
I Alitalia :
I Air Sénégal :
www.alitalia.com
www.airsenegalinternational.sn
I Fram :
I SN Brussels Airlines :
www.fram.fr
www.brusselsairlines.com
I Nouvelles Frontières :
I Royal Air Maroc :
www.nouvelles-frontieres.fr
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© Cyril Galline - Fotolia.com
Y ALLER
res et charters. D’une semaine à quinze jours avant le départ, vous trouverez sur Internet des réductions allant jusqu’a 50 % sur le prix initial du billet. Dernière solution, la technique du « pied de grue ». C’est bien simple : il suffit de tenter sa chance le jour du départ, à l’aéroport,au guichet de la compagnie. S’il reste des places, la compagnie vous embarquera à des prix défiant toute concurrence.
DE L’ENTRÉE À LA RÉSIDENCE Pour les ressortissants de l’Union européenne,pas besoin de visa pour fouler le sol sénégalais. La présentation d’un passeport valide et d’un carnet de vaccination à jour suffiront (fièvre jaune indispensable). Au-delà d’un séjour de trois mois,une carte de résident est indispensable. Elle est délivrée par le ministère de l’Intérieur.Petit plus, non obligatoire,la carte consulaire.
Elle vous assure une protection en cas de problème, et offre quelques facilités en matières de formalités administratives telles que l’inscription sur les listes électorales ou la demande d’aide sociale.
DÉMÉNAGER Il y a ceux qui ont pour seul bagage un sac d’une vingtaine de kilos sur le dos et ceux qui veulent emporter avec eux tout leur « petit chez soi »...Qu’à cela ne tienne,plus d’une dizaine de compagnies de déménagements internationaux assurent les liaisons avec Dakar. Un agent viendra estimer le volume de chargement et vous proposera un devis. Il vous renseignera également sur les modalités de passage en douane et sur les assurances à contracter avant le déménagement.
SE LOGER Achat ou location,appartement ou villa,centre-ville ou banlieue ?Tout
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Compagnies de déménagement international I AGS Sénégal :
dépendra de vos goûts,de votre budget et surtout de votre lieu de travail.Car Dakar est une ville embouteillée où il faut parfois plus d’une heure et demie pour relier deux points extrêmes. Quel que soit l’endroit, louer une habitation à un tarif raisonnable devient difficile.D’après les professionnels de l’immobilier, les prix auraient été multipliés par 4 voire par 10 dans certains quartiers, ces dix dernières années. Le centre-ville reste donc un luxe qui se paye. Pour les inconditionnels de l’ambiance « klaxon » et vie nocturne, ce coin offre quelques avantages.On y trouve de nombreux appartements de standing et pour lesquels il n’est pas nécessaire de se soucier des problèmes de sécurité, car un gardien est souvent chargé de surveiller les entrées des immeubles.On peut également y dénicher des villas, dans le quartier du plateau, le plus huppé du centre. Inconditionnel du bord de mer, vous trouverez votre bonheur dans les nombreux quartiers chics qui s’étalent le long de la Corniche, de la pointe de Fann jusqu’aux Almadies.C’est d’ailleurs dans ces lieux que de nombreuses institutions internationales et les ambassades ont élu domicile. Avec l’urbanisation galopante, de nouveaux quartiers dit « semi rési-
groupes français et internationaux. I SDV : Tél. : (221) 839 00 00. E-mail : sdvimpex@telecomplus.sn I Maerks Sénégal : Tél. : (221) 859 11 11. I Air Trans International : Tél. : (221) 869 83 30. E-mail : airtrans@sentoo.sn La société est présente principalement en France et en Italie.
dentiels » et moins onéreux ont également vu le jour ces cinq dernières années (Sacré Coeur 1 et 3, Extension VDN). Les adeptes des ambiances populaires, n’ont que l’embarras du choix avec les quartiers tels que les Libertés,les Sicap, Amitié,Yoff et Ngor pêcheur, même s’il vaut mieux se renseigner au préalable sur les conditions de sécurité... et de bruit. Pour cela, rien de tel que les « on-dit de la rue » et une petite déambulation.Un bon moyen de prendre le pouls du quartier et de se tenir informé d’une éventuelle location.Car en matière d’immobilier, l’information circule beaucoup de bouche à oreille.N’hésitez pas à demander à un habitant si un logement est disponible,il saura vous aiguiller. Dans certains endroits, on trouve des « courtiers » qui ont dans leurs dossiers parfois autant de logements que certaines agences.Leur honoraire de visite tourne en général autour de 1000 francs CFA. Les nombreuses agences immobilières qui ont l’exclusivité pour les grands logements, demandent un mois de loyer de frais d’agence et une caution de deux mois.Avant de signer un bail, pensez à procéder à un état des lieux minutieux,sans jamais hésiter à exiger les aménagements nécessaires (réservoirs d’eau,etc.) au risque d’avoir à payer
S’ÉQUIPER, ÉLECTRICITÉ, EAU, GAZ, INTERNET Trouver de l’électroménager et meubler sa maison n’est pas un problème. De nombreuses enseignes locales proposent tout ce qu’il faut, neuf et d’occasion. Ne vous attendez pas pour autant à faire des affaires : tous les produits sont importés ! Petite compensation toutefois : le plaisir de se faire faire des meubles sur mesure chez le menuisier du coin. En matière d’électricité, les prises et le voltage sont les mêmes qu’en France (230 V). Pour toute demande d’abonnement,il suffit de se rendre dans une des agences Sénélec, la compagnie générale d’électricité, muni du numéro de compteur et du bail. Reste que les coupures sont fréquentes. Autant dire qu’un groupe électrogène est presque incontournable pour qui ne veut pas passer sa journée à ruminer contre la Sénelec. L’eau, elle, coule à flot et est d’assez bonne qualité. La Sénégalaise des eaux en assure la distribution. Pour ce qui est du gaz,on trouve des bouteilles dans les stations services, les grandes surfaces et dans les petits commerces.La bouteille de 12,5 kg coûte 7 190 francs CFA. Avec le « boom » des télécommunications,l’accès à Internet s’est démocratisé et le réseau fonctionne relativement bien.Orange-Sonatel propose une connexion illimitée (ADSL 512) moyennant 20 000 francs CFA par mois.Les accros du haut-débit,peuvent se réjouir :des connexions d’un méga et de deux mégas sont également disponibles depuis peu (40 000 et 72 000 francs CFA).
CONTACTS En France I Ambassade du Sénégal : 14, avenue RobertSchumann, 75007 Paris. Tél : (33) 1 47 05 39 45. I Consulat du Sénégal : 22, rue Hamelin, 75116 Paris. Tél : (33) 1 47 04 40 56. www.amb-senegal.fr
En Belgique I Ambassade du Sénégal : 196, avenue Franklin-D.Roosevelt, Bruxelles 1050. Tél. : (32) 2 673 00 97.
REPERES
Tél. : (221) 821 09 06 / 822 54 30. E-mail : tdicasa@telecomplus.sn I SGC Sénégal : Tél. : (221) 545 03 35. E-mail : g.chancogne@sgcmaritime.com SGC Sénégal est également présente en France. I DTAM : Tél. : (221) 820 50 66/ 820 50 68. E-mail : dtam.senegal@arc.sn Travaille avec de nombreux
vous-même les travaux... Et surtout, n’oubliez pas les arriérés de facture, un grand classique !
En Suisse I Consulat honoraire du Sénégal : 25, route de Berne, 1010 Lausanne. Tél. : (41) 21 652 18 42. Egalement d’autres consulats honoraires à Zürich, à Lugano et à Fribourg.
Au Sénégal I Ambassade de France : 1, rue Hassan-N’Doye, Dakar. Tél. : (221) 839 51 00. http://www.ambafrancesn.org I Ambassade de Belgique : Avenue des Jambaars, BP 524 Dakar. Tél. : (221) 889 43 90. www.diplomatie.be/dakarfr I Ambassade de Suisse : Rue René-N’Diaye (angle rue Seydou-Nourou-Tall), B.P. 1772, Dakar. Tél. : (221) 823 05 90. http://www.eda.admin.ch/d akar
SCOLARISER En matière de structures scolaires, les bonnes adresses ne manquent pas :de l’école privée au Lycée français en passant par les établisseVIVRE A L’ÉTRANGER I N°105
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ments internationaux.Pour les adeptes de l’enseignement « à la française », le mieux reste les structures conventionnées par l’Aefe (Association des écoles françaises de l’étranger) car les enseignements des programmes sont identiques à ceux des écoles, des collèges ou des lycées de l’Hexagone, assurés par des professeurs détachés de l’Education nationale. Pas de différence de niveau non plus. Et les examens (brevet et baccalauréat) sont organisés sur place. Cela permet donc aux élèves de poursuivre leurs études en France, sans retard.Petit bémol toutefois : les frais d’inscriptions qui restent élevés.Autre solution, l’enseignement à distance. Les cours y sont dispensés par le Centre national d’enseignement à distance (Cned). Tous les niveaux et plus de 3 000 thèmes d’enseignements sont proposés. Une option presque incontournable pour qui réside hors de Dakar (à l’exception de Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor qui comptent des écoles élémentaires conventionnées).Pour ce qui est de l’enseignement supérieur,de nombreuses universités européennes et canadiennes proposent également un certain nombre de diplômes par correspondance avec, dans certains cas, des examens organisés sur place. Pour en savoir plus : www.cned.fr http://telesup.univ-mrs.fr/, le site de la Fédération Interuniversitaire de l’enseignement à distance en France (FIED) (385 formations proposée par 37 universités). www.teluq.uquebec.ca, le site de l’enseignement à distance de l’université du Québec à Montréal (UQUAM).
GÉRER Le Sénégal fait partie de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) qui regroupe 8 pays de la sous-région.A ce titre,la monnaie est le franc CFA, indexé sur l’euro depuis janvier 1999,avec une parité fixe. VIII
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Des Masters français delivrés au Sénégal I Le Centre TRAINMAR de Dakar, pôle d’excellence de formation, première structure en Afrique à délocaliser des masters français, démarre ses inscriptions pour l’année académique 2006-2007. Sous la tutelle du ministère de l’Economie Maritime et des Transports Maritimes Internationaux et sous l’égide du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) et du Port Autonome de Dakar (PAD), le Centre Trainmar de Dakar a démarré depuis 2003, en partenariat avec l’Université des Sciences et Technologies de Lille, des formations débouchant sur l’obtention de deux Masters : • Euro Master en Commerce et Management des Affaires Internationales (Master CMAI) • Euro Master en Management Logistique et Ingénierie des Transports (Master MLIT) Il s’agit d’une délocalisation des enseignements en vue de l’obtention de diplômes français de 3ème cycle à Dakar. Niveau~minimun requis: Maîtrise, diplôme d’Ingénieur ou équivalent. Les trois premières promotions du Centre Trainmar de Dakar ont eu pour Parrains respectifs: ISon Excellence Maitre Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal, IMonsieur Macky SALL, Premier Ministre , IMonsieur Djibo Leyti KA, Ministre d’Etat, Ministre de l’Economie Maritime et des Transports Maritimes Internationaux. Les recrutements pour l’année académique 2006/2007 ont démarré. Les personnes intéressées par ces formations sont priées de prendre contact avec le Centre TRAINMAR de Dakar dans les meilleurs délais.Attention, le nombre de places est limité. • Pour toutes informations complémentaires, contacter: Le CENTRE TRAINMAR de Dakar, Immeuble COSEC 1er étage avenue Malick SY X Autoroute - Dakar Tel : 822 51 20 - 8490707 - 651 96 18 - Fax : 823 1659 - 823 Il 44 E.mail: trainmar@sentoo.sn - ctrainmar@yahoofr • Site web : www.trainmar.sn
Scolarisation 1. LES ÉTABLISSEMENTS HOMOLOGUÉS I Lycée Français Jean Mermoz : Route de Ouakam, Dakar. Tél. : (221) 860 45 33. http://membres.lycos.fr/lyceeme rmozdakarI Institution Sainte Jeanne d’Arc : 147, avenue du Président Lamine-Guèye, BP 2074, Dakar. Tél. : (221) 821 67 69/ 821 30 52. I Cours Sainte-Marie-de-Hann : Route des Pères-Maristes, Dakar. Tél. : (221) 832 08 29. www.refer.sn/sngal_ct/edu:csmh /accueil.htm I Ecole Franco-Sénégalaise Dial Diop : 56, avenue Franklin-Roosevelt ; B.P. 6033, Dakar. Tél. : (221) 821 64 73. www.efsdialdiop.com
I Ecole Franco-Sénégalaise de Fann : Rue Aimé-Césaire, BP 5045, Dakar. Tél. : (221) 825 04 58. E-mail : efsfann@telecomplus.sn 2. LES ÉTABLISSEMENTS INTERNATIONAUX I Dakar Academy : Route des Pères-Maristes, Hann II, B.P. 3189, Dakar. Tél. : (221) 832 06 82. www.dakar-academy.org I The International School of Dakar : Fenêtre Mermoz, BP 51 36, Dakar. Tél. : (221) 825 08 71/860 23 32. www.isd.sn I Ecole Actuelle Bilingue : Corniche Ouest, BP 21 901, Dakar. Tél. : (221) 825 48 25.
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LES BANQUES
PAYER SES IMPÔTS
Les opérations de change peuvent s’effectuer dans les banques,à l’aéroport et dans la plupart des grands hôtels,mais ils prélèvent une commission de 2 à 5 %. Mieux vaut donc utiliser les guichets de retraits. Les frais seront moins élevés,quoiqu’ils soient variables en fonction des établissements bancaires. Votre conseiller saura vous le préciser.Même si les cartes de crédit sont acceptées dans un nombre croissant de commerces,la monnaie liquide reste de vigueur en matière de paiement. Pas de problème,de nombreuses banques nationales et internationales sont représentées au Sénégal. Des établissements bancaires français aux banques américaines (Citibank et Western Union) en passant par la banque marocaine.Toutes sont équipées de guichets de retrait.
Au Sénégal, le régime de l’impôt sur le revenu est déclaratif. Il incombe au contribuable d’effectuer sa déclaration d’impôt auprès de l’administration fiscale.Toutefois, ce système n’est pas applicable aux contribuables n’ayant que des revenus salariaux.Ces derniers sont soumis au régime de la retenue à la source. Le mode de calcul repose sur un droit proportionnel et un droit progressif.En ce qui concerne le droit progressif, il y a dix tranches de revenus avec des taux variant de 0 à 50 %. Pour des revenus de 0 à 600 000 francs CFA, le taux est de 0,de 600 001 à 2 475 000 francs CFA, il varie de 18 % à 28 %. Au-dessus, il s’échelonne entre 30 et 50 %.Le barème progressif prévoit l’application de 5 parts maximum selon la situation de famille
et le nombre d’enfants à charge. Les versements volontaires pour la constitution d’une retraite,les primes d’assurance vie,les pensions et les rentes viagères sont déductibles du revenu global. L’ensemble des avantages en nature (logement,véhicule de fonction) consentis par les entreprises au profit de leurs salariés est susceptible d’être intégré dans le calcul de l’impôt. J.D.
Banques I CBAO : 1, place de l’Indépendance, BP 129, Dakar. Tél. : (221) 839 96 96. www.cbao.sn I Banque international pour le Commerce et le crédit du Sénégal (BICIS) : 2, avenue Léopold-SédarSenghor, BP 392, Dakar. Tél. : (221) 839 03 90/ 839 03 91. www.bicis.sn I Société générale des banques au Sénégal (SGBS) : 19, Av. Président Léopold-Sédar-Senghor, BP 323 Dakar. Tél. : (221) 839 55 00. www.sgbs.sn I Attijariwafabank : 31 Avenue Léopold Sédar Senghor, Dakar. Tél. : (221) 889 98 98. www.attijariwafabank.sn I Caisse Nationale du Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) : 45, avenue Albert-Sarrault, BP 3890, Dakar. Tél. : (221) 839 36 36. www.cncas.sn
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I Trouver un emploi sur place, une mission impossible ? Ils sont quelques-uns à venir tenter leur chance au Sénégal, sans le sésame du contrat d’expatriation. Un pari culotté, mais pas impossible, même si la route vers un emploi est parfois chaotique.
I Il vous faudra donc faire face à une rude concurrence dont celle de jeunes Sénégalais très diplômés parfois sortis tout droit d’écoles européennes et qui reviennent travailler dans leur pays.
Ils sont jeunes, parfois moins jeunes, ils veulent changer de vie ou sont déçus par le manque d’emploi ou de perspectives de carrière intéressantes dans leur pays.Alors ils viennent au Sénégal. Un choix d’expatriation qui n’est pas sans embûches. « C’est loin d’être facile », constate Mari Lehoux, directeur de la représentation de l’Anaem, l’Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations au Sénégal et au Mali, « il y a pas mal de gens qui restent sur le carreau. » Car le marché de l’emploi est encore très restreint au Sénégal : alors qu’on estime que 40 % de la population active est sans emploi, c’est le secteur informel qui capte près de 70 % des travailleurs. Au total, il y aurait quelque 200 000 emplois recensés dans le secteur « formel », dans à peine plus de 1 000 entreprises. Autant dire que les offres ne courent pas les rues.Vu le nombre de chômeurs, certains corps de métiers ont une politique de préférence nationale.
Quelques adresses En France • Espace Emploi International : 48, boulevard de la Bastille, 75012 Paris. Tél. : (33) 1 53 02 25 50. www.emploi-international.org • Apec International : 51, boulevard Brune, 75689 Paris Cedex 14. Tél. : (33) 1 40 52 20 01.
A titre d’exemple, les architectes, avocats,pharmaciens n’ont aucune chance d’obtenir un permis de travail. Pour les autres, il faut faire la chasse à la petite annonce dans les journaux internationaux et sur les sites des grands groupes qui ont des filiales au Sénégal. Vous pouvez aussi tenter une petite balade sur les nombreux sites des cabinets de recrutement spécialisés sur l’Afrique. Sur place, les moyens de dénicher une offre d’embauche sont minces. En un an, l’Anaem n’a diffusé qu’une petite dizaine d’offres d’emploi. Si ce n’est pas par bouche à oreille ou grâce à un bon réseau relationnel que l’information vous arrive, il y a une autre une solution,pour les ressortissants français :le comité de l’emploi au Consulat de France.Créé en 1995, cette structure fait une démarche active auprès des entreprises de l’Hexagone et étrangères.Et si votre profil convient à une des entreprises,vous voilà en bonne voie. « Il a fallu se faire connaître mais maintenant on a de plus en plus
www.apec.fr A Dakar • ANAEM : place de l’Indépendance, 4, avenue L.-S.-Senghor, BP 4114, Dakar. Tél.: (221) 821 08 42 www.anaem.social.fr • Comité Consulaire pour
l’emploi : 1, rue EL Hadj Amadou-AssaneNdoye, Dakar. Tél. : (221) 839 52 63.
d’offres », affirme Delphine Guzzo, conseillère emploi-formation au Consulat de France. « En 2002, on n’a eu que 25 postes à pourvoir, alors que depuis 5 mois nous en sommes a 41. » Les profils les plus recherchés sont les techniciens et ingénieurs de l’industrie et du BTP, les commerciaux et les cadres pour les directions administratives et financières. Une condition donc : apporter une plus-value.Même s’il ne faut pas se faire d’illusion : dans la majorité des cas, les entreprises proposent des contrats locaux. « Les employeurs ont changé leur manière de recruter »,explique Mari Lehoux, « ils abandonnent le contrat expatrié et se tournent vers une maind’œuvre locale de mieux en mieux formée et meilleure marché. » Il vous faudra donc faire face à une rude concurrence dont celle de jeunes Sénégalais très diplômés parfois sortis tout droit d’écoles européennes et qui reviennent travailler dans leur pays. Point positif toutefois : bon nombre d’entreprises locales aiment à faire remarquer qu’elles emploient des expatriés. Bien souvent,le personnel international apporte des expériences et des connaissances enrichissantes à l’établissement. Côté salaires, il vaut mieux ne pas miser sur les niveaux occidentaux. A moins bien sur, d’avoir un profil très recherché et cela se négocie. Mais rien n’est impossible ! Avec un salaire local, on peut très bien vivre,en faisant quelques petits compromis,sur le confort par exemple ou la nourriture. Une question de choix de vie... J.D.
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I Quelques pistes... En plus du secteur privé, il y aussi un certain nombre de grandes institutions des Nations Unies et d’ONG internationales qui recrutent.
LE VOLONTARIAT INTERNATIONAL
I Véritable tremplin pour les jeunes diplômés, le VI concerne tous les secteurs de métier, avec une prédominance pour le BTP, l’informatique, le commerce et la médecine.
Partir en mission à l’étranger tout en bénéficiant d’un statut public protecteur ? Voilà qui est possible grâce au Volontariat international (VI). Chaque année, une centaine de jeunes diplômés effectuent leur Volontariat au Sénégal,que ce soit dans le secteur privé (VE) ou dans l’administration (VA). Pour postuler à l’ancien statut de Coopérant du service national (CSN) il faut remplir certaines conditions : avoir entre 18 et 28 ans, être de nationalité française ou européenne, être en règle avec les obligations de service national de votre pays, mais surtout faire preuve d’une grande motivation.La durée des missions est de six à vingtquatre mois. Véritable tremplin pour les jeunes diplômés, le VI concerne tous les secteurs de métier,avec une prédominance pour le BTP,l’informatique,le commerce et la médecine. Rendez-vous sur le site Internet, vous y trouverez toutes les informations et les offres à pourvoir. CIVI : 77, boulevard Saint-Jacques, 75998 Paris Cedex 14. Tél. : (33) 810 10 18 28. www.civiweb.com
L’ENSEIGNEMENT Pour pénétrer le monde de l’enseignement au Sénégal,mieux vaut être titulaire d’un diplôme dans le métier.Pour les Français,ce sera l’Education nationale (Capes, XII
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Capet,agrégation,concours de professeurs des écoles) avec une voie royale : postuler depuis la France, lors des demandes d’affectation annuelles. Le Sénégal est une destination très demandée, mais les besoins sont importants. Dix établissements sont gérés ou travaillent en collaboration avec l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) qui affecte et rémunère les titulaires de l’Education nationale. Sorti du cursus classique,il est possible de se faire recruter par un établissement sur place en contrat local et ce en postulant directement auprès des structures. L’Alliance française, qui assure la diffusion de la langue et de la culture française,embauche aussi des enseignants.Le personnel est géré le SCAC (Service de coopération et d’action culturelle) de l’Ambassade de France et des postes sont ouverts aux non-titulaires. A.E.F.E : 19/21, rue du ColonelPierre-Avia, 75015 Paris. Tél. : (33) 1 53 69 30 90 / (33) 1 53 69 31 99. www.aefe.diplomatie.fr
L’HUMANITAIRE On ne compte plus les ONG et les associations de solidarité internationales implantées au Sénégal,surtout à Dakar. Il faut dire que le travail est énorme,que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation ou du développement. On estime que plus de 50 % des Sénégalais vivent en dessous du seuil
de pauvreté. Une pauvreté qui ne cesse d’augmenter ces dernières années. Depuis la dévaluation du Franc CFA en 1994, le chômage s’est accru. L’explosion démographique, la diminution de la production agricole et l’augmentation du prix du baril de pétrole n’ont pas arrangé les choses. La plupart des structures internationales possède une antenne à Dakar (Unicef, HCR, Pam, etc.) et bien souvent un bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest qui coordonne les bureaux des pays. Beaucoup d’ONG sont également implantées, parmi lesquelles, La Croix Rouge Internationale (CICR), l’Ordre de Malte, Caritas, Aide et Action, Oxfam,Tostan, Save The Children.Sans compter les milliers d’ONG sénégalaises dont les sièges fleurissent à chaque coin de rue. Le Congad,le Conseil des ONG d’Appui au Développement pourra vous fournir la liste des structures présentes au Sénégal.Toutes ont besoin de personnel, mais le recrutement se fait souvent depuis l’étranger,sur le site ou par bouche à oreille.Et les candidatures sont nombreuses. Il faut donc avoir une formation solide et une expérience de terrain avérée. Les structures embauchent aussi bien du personnel médical,que des techniciens dans les secteurs de l’agronomie et des juristes. Congad : Sacré Cœur 3, Villa N°114, BP 4109, Dakar, Sénégal. Tél. : (221) 824 41 16. www.congad.sn J.D.
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I Les clés de l’économie sénégalaise Depuis une dizaine d’année, l’économie sénégalaise se porte relativement bien en raison d’une croissance soutenue, portée par un secteur tertiaire dynamique. Toutefois, la base économique du pays reste fragile en raison d’une faible diversité des activités, d’un tissu industriel peu développé et d’une dépendance importante vis-à-vis de l’agriculture.
• PIB : 353 019 francs CFA par habitant en 2006. • Croissance du PIB : 5 % (2000-2005), 2 % (2006). • Inflation en 2006 : + 2,1 %. • Exportations : + 8,4 % en 2005. Produits arachidiers, produits de la pêche, acides phosphoriques et engrais. • Importations : + 12,3 % en 2005. Il s’agit de produits pétroliers, de riz, de blé et de biens de consommation. • Balance commerciale : déficitaire d’environ 1,45 milliards d’euros. • Les clients : Le Mali est le premier client, suivi par l’Inde et la France. La Gambie, l’Italie et l’Espagne deviennent aussi d’importants clients. • Les fournisseurs : la France est de loin le premier fournisseur du Sénégal : 28 % de part de marché en 2005. Suivie par le Nigeria, le Brésil, la Thaïlande, les Etats-Unis et la Chine. • Dette publique extérieure : 47 % du PIB en 2005, 17 % en 2006. Elle a diminué en raison de l’annulation de la dette par le FMI.
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REPERES
Quelques chiffres
L’hôtellerie, un secteur porteur
LE SECTEUR PRIMAIRE (14,7 % DU PIB) L’agriculture a enregistré une hausse de 12,2 % en 2005, grâce à une bonne campagne agricole. Mais dans l’ensemble,son taux de croissance est incertain car la production agricole, dominée par l’arachide et les céréales (mil),se heurte aux contraintes liées aux aléas climatiques et aux restructurations des circuits de distribution. Et si elle continue à occuper la majorité de la population active sénégalaise,sa désaffection est constante, même si aujourd’hui, des efforts encore timides sont faits sur les cultures maraîchères d’exportation. La pêche, essentiellement artisa-
nale,connaît également une baisse de ses rendements depuis plusieurs années en raison d’une diminution de la ressource halieutique.
LE SECTEUR SECONDAIRE (21,7 % DU PIB) Les tensions inflationnistes du marché pétrolier ont été défavorables au secteur secondaire. Sa croissance est estimée à 4,2 % en 2005 contre 6,2 % en 2004. L’extraction des ressources naturelles constitue le pan le plus important du secteur secondaire, avec notamment des phosphates : 1,5 million de tonnes de phosphates sont produites et transformées chaque année. L’industrie agroalimentaire représente une part
importante du tissu industriel en terme de chiffre d’affaire.Avec ses huileries, les unités de décorticage des arachides et du riz,sucreries,conserveries industrielles,usines de transformation des produits de la mer et brasserie,elle se taille une part importante. De nombreux produits de consommation sont également produits sur place tels que les emballages, les parfums et les cosmétiques. Dans le domaine de la construction, les investissements de la diaspora soutiennent l’activité du BTP et la production de ciment (plus de 2 millions de tonnes par an).
LE SECTEUR TERTIAIRE (63,6 % DU PIB) Depuis plus d’une dizaine d’années, le secteur connaît une véritable embellie. Il enregistre une hausse de 5,5 % en 2005,grâce aux télécommunications. Les très bonnes infrastructures ont engendré de nombreux investissements dans les téléservices (centre d’appel) et l’Internet. En matière de tourisme,le Sénégal est entré dans le peloton de tête des pays africains recevant des milliers de touristes. Près de 700 000 pour l’année 2006, d’après les chiffres du gouvernement.Malgré son potentiel,le secteur connaît quelques difficultés. J.D.
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I Des perspectives économiques favorables Avec une croissance soutenue, des infrastructures en plein essor et une fiscalité favorable, le Sénégal fait les yeux doux aux investisseurs.
« En route vers le sommet. »Tel est le slogan actuel du gouvernement sénégalais. Des grands panneaux publicitaires répartis sur les grands axes de la capitale se chargent de le rappeler.Le Sénégal ambitionne d’être un pays émergeant et pour cela, il met les bouchées doubles. Grands Travaux et promotion de l’investissement,voilà les deux maîtres mots de la stratégie mise en
œuvre pour atteindre un taux de croissance soutenu d’au moins 8 % à l’horizon 2015. Les perspectives sont plutôt favorables, mais il reste beaucoup à faire. Après une période difficile,le Sénégal a repris le chemin de la croissance au milieu des années 90,favorisé par la dévaluation du franc CFA en 1994.Les indicateurs économiques sont alors passés au vert : le
taux de croissance du PIB a été en moyenne de 5 %, entre 1995 et 2005,avec un pic de 6,1 % pour la seule année 2005. L’économie sénégalaise a enregistré de nettes performances dans la plupart des secteurs d’activités, portée par un dynamisme des activités dans le secteur tertiaire (commerce et télécommunications) et l’agriculture. Fort de cette trajectoire de crois-
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sance et ces bons résultats,le Fonds monétaire international a annulé sa dette multilatérale.Résultat :en 2006,la dette extérieure du Sénégal n’était plus que de que 17 % du PIB. « On est dans un contexte relativement favorable aux investissements », confirme Michel Derrac,chef de la Mission économique à l’Ambassade de France de Dakar, « d’autant que le pays présente beaucoup d’avantages : il est politiquement stable, le cadre de vie est agréable et il est bien situé par rapport aux capitales européennes et New-York. »
DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE En raison de sa position géographique, le pays est aussi un véritable point d’entrée sur toute l’Afrique de l’Ouest. L’ancrage du Sénégal dans de nombreuses structures régionales (Union économique et monétaire ouest-africaine,le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, l’Union africaine) et l’amélioration progressive des relations avec les pays voisins, pourrait à terme permettre de véritables débouchés vers les 70 millions de consommateurs de la région. Le Sénégal a certes une petite économie,mais elle présente de nombreuses niches d’investissements, notamment en raison de la faiblesse de son tissu productif. Depuis 2000 et l’arrivée au pouvoir du Président libéral Abdoulaye Wade, d’importantes réformes structurelles ont modifié le paysage économique du pays. Au fil des années,de nombreuses entreprises publiques ont été privatisées, à la fois dans la filière agricole (Sonacos pour l’arachide et Sodefitex pour le coton) et dans les infrastructures (eau, transport ferroviaire et surtout télécommunications).
FAVORISER LA CROISSANCE Autant d’atouts que l’Apix (Agence nationale pour la promotion de L’investissement et des grands travaux)
n’hésite pas à mettre en avant pour attirer les entrepreneurs du monde entier. Cette structure autonome, créée en 2000, est la pièce maîtresse d’une dynamique économique dévolue aux investisseurs principalement étrangers.Afin de créer un environnement favorable aux affaires,un guichet unique a été mis en place dés 2000,mais n’est véritablement opérationnel que depuis peu. « Grâce à la simplification des procédures et le regroupement de toutes les entités ministérielles dans nos locaux, il ne faut aujourd’hui que 48 heures pour créer une entreprise »,assure Soulèye Wade,chargé de communication à l’Apix.Un nouveau code de l’investissement instauré en 2004 a également permis des exonérations douanières et fiscales dans un certain nombre de secteurs.Depuis janvier 2005, les autorités sénégalaises ont même lancé une Stratégie de croissance accélérée (SCA),mise en oeuvre en 2007.L’objectif est d’atteindre une croissance soutenue de 7 à 8 % afin de faire du Sénégal un pays émergeant d’ici à l’horizon 2015. Avec cette stratégie,les autorités se lancent un défi à elles-mêmes en déclarant vouloir transformer l’actuel environnement des affaires,encore trop souvent compliqué,en un environnement des affaires de classe internationale.Pour cela,5 « grappes » à fort potentiel ont été identifiées autour desquelles il s’agit de bâtir de véritables pôles de compétitivité (Agriculture et agro-industrie, NTIC, Tourisme et produits dérivés,Textile et confection,Industrie culturelle artisanat d’art et les produits de la mer).
NOMBREUX CHANTIERS Et comme il n’y a pas d’investissement sans infrastructures,l’Etat a entamé de nombreux chantiers. Jusqu’à présent, le pays vivait sur les infrastructures en place à son indépendance.Plus de 40 ans après, les routes sont en mauvais état et aucune autoroute ne permet de dés-
engorger l’urbanisation galopante et la pression des activités dans la région de Dakar qui regroupe à elle seule près d’un quart de la population.Quant à l’aéroport,il devient vite saturé sous l’affluence des 700 000 voyageurs annuels. « Le retard d’équipement est important », précise Michel Derrac,« mais cela commence à bouger, même si c’est un peu désordonné. » Résultat,depuis un an : la capitale sénégalaise et sa banlieue sont truffées de trous. Les grues et les entrepreneurs s’activent, si bien qu’aujourd’hui, les bâtiments et les routes bitumées commencent à sortir de terre comme des champignons. Le nouvel aéroport International Blaise Diagne, devrait être opérationnel d’ici 5 ans. Quant à la première phase de l’autoroute (Dakar-Pikine, 12 kilomètres), elle serait en service en 2008. Dans la zone Nord du port,des réaménagements pour les portes conteneurs devraient également permettre d’améliorer la compétitivité du Port autonome de Dakar,un des plus modernes sur les côtes d’Afrique de l’Ouest.
INVESTISSEMENTS EN HAUSSE Les investisseurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompé.Héritage colonial oblige,la majorité d’entre eux,sont français et ils couvrent tous les secteurs d’activités. On compte aujourd’hui au moins 250 entreprises hexagonales implantées au Sénégal, dont deux tiers de PME. Mais si la France reste le premier bailleur de fonds et le premier investisseur du pays,l’implantation d’autres nationalités est de plus en plus importante. Les Américains, les Canadiens,les Espagnols viennent ainsi se frayer un chemin sur le marché sénégalais aux cotés des redoutables concurrents que sont les pays émergeants tels que l’Inde,la Chine, l’Afrique du Sud ou le Maroc. En 2004, une forte progression du taux d’investissement (7 %) a été enregistrée. Cette année-là, il représentait 21,1 % du PIB séné-
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SECTEUR DE L’ÉNERGIE Reste que sur cette partition harmonieuse il y a quelques petits bémols. Et pour cause : en 2006, le Sénégal a enregistré un des taux de croissance du PIB le plus faible de cette dernière décennie avec à peine plus de 2 %. « Cela nous a fait très mal, mais il ne faut pas avoir de conclusions hâtives il s’agit d’un petit soubresaut », précise Soulèye Wade, « c’est un ensemble de facteurs qui nous ont porté préjudices : nous avons essuyé un an de campagne électorale dans un
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pays ou tout est très politique et il faut dire que l’augmentation du prix du pétrole a fait tomber à l’eau toutes nos prévisions. » Le Sénégal fait face à un accroissement considérable de sa facture pétrolière. Une augmentation qui fait aussi resurgir un problème structurel, celui de la production d’énergie. La Senelec, l’entreprise nationale connaît des difficultés de trésorerie et souffre de l’insuffisance de la production. Or, « le secteur de l’énergie est incontournable si on veut relancer l’environnement des affaires », estime Madani Tall, directeur des opérations à la Banque Mondiale. Le pays n’a jamais cherché à développer les énergies alternatives,alors pour palier ces manques d’électricité,il a recours à des centrales indépendantes et à la production du barrage de Manantali au Mali qui fournit l’appoint nécessaire d’élec-
tricité. Mais si la situation s’est un tout petit peu améliorée, le mauvais état des infrastructures en matière de transport et de redistribution d’électricité cause encore de fréquents délestages et pannes, au point d’handicaper de nombreuses entreprises.Alors même si à l’heure actuelle, le Sénégal parvient à attirer des investisseurs étrangers, Madani Tall estime « que ce n’est pas à la mesure de son potentiel. Il faut pour cela que l’environnement des affaires soit bien meilleur ». Un point de vue que partage l’ensemble des acteurs de l’économie au Sénégal. « Une réforme des institutions est nécessaire pour empêcher les impayés et la corruption, admet Michel Derrac, car les entreprises courent souvent après leur paiement et font face à des contrôles fiscaux un peu tordus et ce sont les PME qui en souffrent le plus. »
POUR EN SAVOIR PLUS I S’implanter au Sénégal, Mission économique de Dakar, UbiFrance, 2006 230 pages - 64,40 euros H.T. Réf. : 9782279451813. I L’Apix : www.investinsenegal.com
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galais (contre 20,4 % en 2003) et serait même de 21,8 % du PIB en 2005. Peu a peu, l’investissement privé devient plus dynamique que l’investissement public et rapproche le pays de son objectif de 25 % établi dans le cadre de la stratégie de croissance accélérée.
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I La Mission économique de l’Ambassade de France: www.ambafrance-sn.org
I Investir en zone Franc : http://www.izf.net/izf/index.htm
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I Créer une entreprise au Sénégal Avec des procédures simplifiées, la création d’une entreprise devient un jeu d’enfant.
Créer une entreprise au Sénégal est relativement simple et rapide. Un guichet unique a été mis en place en 2000. C’est l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) qui regroupe dans ses locaux des représentants de chaque ministère impliqué. Le temps nécessaire pour la création de l’entreprise a donc considérablement diminué : il faut désor-
mais entre 48 heures et une quinzaine de jours. En matière de financement,il existe de nombreuses possibilités. Au niveau national,les banques implantées au Sénégal, les organismes de crédit-bail et de micro crédit et l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) peuvent accompagner les entrepreneurs. Au niveau international, la
Le groupe BOLLORE au Sénégal lève un coin de voile... Un groupe qui investit et croit au Sénégal Doté de 500 km de côte sablonneuse le long de la façade occidentale la plus avancée du continent africain, le Sénégal est au confluent de l’Europe et des Amériques et à ce titre, est à un carrefour des grandes routes maritimes et aériennes. Le Groupe Bolloré établi au Sénégal depuis 1926 par le biais de la SOCOPAO, est aujourd’hui, leader dans les branches d’activités que sont : la Consignation, la Manutention, la Logistique, le Transit et l’Entreposage. Elle est représentée par les filiales du groupe que sont SDV, SAGA, SOCOPAO et SENEGAL -TOURS. Le Groupe Bolloré peut se targuer d’avoir accompli, par sa capacité d’anticipation et de vision à long terme, un travail de titan qui porte ses fruits. De fait, avec prés de 2000 personnes au Sénégal et des investissements annuels de plusieurs milliards de Francs CFA, le Groupe au Sénégal fait partie des acteurs économiques de référence.
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Ce ne peut être une fin en soi car la concurrence et l’ouverture des marchés pouvant à tout moment affaiblir ce leadership. Une place de choix qu’il faut conserver sinon développer Au port tout comme dans les rues de Dakar, la « marque » SDV, SAGA ou SENEGAL-TOURS est indéniable. C’est dire que le groupe pèse dans l’échiquier national au vu du montant des taxes douanières collectées via ses services transit, des impôts qui sont versés à l’Etat et de la masse salariale octroyée à ses employés. Il convient de souligner que dans un milieu économique particulièrement difficile, le Groupe Bolloré reste « un partenaire incontournable pour le développement économique de notre pays » selon le Ministre sénégalais du travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Organisations Professionnelles
Société financière internationale (SFI),l’Agence française de développement (AFD) et sa filière Proparco proposent des appuis à l’investissement. La Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque ouest africaine de développement (BOAD) fournissent également des programmes de financement.
PRÉCAUTIONS À PRENDRE Avant de se lancer dans l’aventure il est recommandé de bien se renseigner.Toute implantation suppose des études préalables.Pour se familiariser avec le marché local, rien de tel que des voyages de prospection.Il ne faut pas non plus hésiter à frapper aux portes des cabinets locaux de conseils à l’implantation, et même à sonner chez les « anciens », les entreprises déjà implantées.Ils peuvent être de très bon conseil. Au moment de la création, il vaut mieux se tourner vers des spécialistes, avocats d’affaires et notaires reconnus,car s’il faut toujours prendre des précautions avant toute implantation,cette pratique est particulièrement valable ici.« Le Sénégal, c’est beaucoup d’informel, mêlé à un cocktail de contrôles administratifs, il faut être blindé », remarque un chef d’entreprise. Et pour cause :l’environnement des affaires n’est pas entièrement assaini et les cas d’arnaques sont encore fréquents. « On voit beaucoup de gens qui viennent ici et
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Trois questions à... I Pierre Michaud, Directeur de Fidafrica, cabinet de conseil
juridique et fiscal membre de Price Waterhouse Coopers. Le Sénégal souhaite avoir un environnement des affaires de classe internationale. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il y a une réelle volonté politique pour améliorer l’environnement des affaires, mais il faudrait encore que les initiatives arrivent au plus bas niveau de l’administration. Il suffit de voir les contrôles fiscaux pour s’apercevoir qu’il y a quand même un peu de corruption. C’est la même chose en matière de justice. Mais personne n’en parle. Que conseillez-vous aux entrepreneurs qui veulent investir au Sénégal ? Il faut être le plus réglementaire possible. Les gens ont parfois tendance à aller voir untel, lui donner quelque chose pour faire avancer le dossier, mais c’est biaisé dès le départ. Ce qu’il faut, c’est de la patience et l’affaire finira par avancer d’elle-même. Vous êtes un observateur de la vie économique sénégalaise depuis plus de 30 ans, y a-t-il des secteurs particulièrement porteurs aujourd’hui ? Dans un contexte de mondialisation et avec la concurrence de pays comme l’Inde ou la Chine, les investisseurs européens doivent apporter de la plus value. S’il s’agit d’industrie, il faut entreprendre dans des domaines techniques très précis. Sinon, il faut s’orienter vers le tourisme, les centres d’appels et les cultures agricoles de contre-saison. Je pense qu’un des secteurs d’avenir, c’est l’agro-industrie.
qui se cassent les dents parce qu’ils ne sont pas préparés », note un industriel.
OPTIONS POSSIBLES Pour implanter une activité au Sénégal,il y a plusieurs alternatives.Première possibilité : créer un bureau de représentation qui n’a pas vocation commerciale et qui sert de relais entre le siège et le pays. Deuxième option : la succursale. Cette structure n’a pas de personnalité juridique et elle a vocation à exister deux ans au maximum. Ou bien, et c’est le modèle le plus répandu, la filiale de droit sénégalais. L’entreprise peut prendre plusieurs formes : SARL, SA, entreprise individuelle, groupement d’intérêt économique ou société en nom collectif.L’appui aux entreprises est assuré par divers établissements.
La Chambre de commerce offre aux opérateurs économiques une assistance en aval et joue le rôle de médiateur entre les pouvoirs publics et les acteurs privés.Trois syndicats patronaux existent au Sénégal tandis que le CIFAS (Club des investisseurs français au Sénégal) regroupe 110 entreprises. Pour en savoir plus : • Apix : www.apix.sn • Agence française de développement : www.afd.fr • Banque ouest africaine de développement : www.boad.org • Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises : www.adepme.sn • Banque européenne d’investissement : www.bei.org J.D.
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I Zoom... sur les téléservices Avec des infrastructures téléphoniques à la pointe et de nombreux investissements, le secteur des téléservices est en plein boom.
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I Aujourd’hui, le Sénégal peut se targuer, à l’image de l’Afrique du Sud, de gérer l’un des réseaux du continent les mieux ouverts sur l’international.
Alors que certaines entreprises se sont frayé un chemin dans le secteur des télécommunications,d’autres optent pour les téléservices,un secteur qui connaît une belle embellie depuis 5 ans. Le premier centre d’appel a été créé à Dakar en 2002. Aujourd’hui, on en compte près d’une vingtaine. « C’est un des secteurs les plus prometteurs en terme de croissance et de service que l’on peut générer », estime Gilberto de Barros, spécialiste du secteur privé à la Banque mondiale. Dans les pas du Maroc, mais à un degré moindre, le Sénégal essaye de se positionner sur le marché mondial.Le secteur fait d’ailleurs partie d’une des cinq branches de la Stratégie de croissance accélérée (SCA) et bénéficie à ce titre d’un certain nombre d’avantages fiscaux et douaniers.
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Trois questions à... I Alexis Madrange, administrateur Général du groupe ADHAO Que fait un Centre de contact multimédia ? On propose des services haut de gamme pour le compte d’entreprises françaises. On fait notamment de la prise de rendezvous en couplant appels téléphoniques et mails. On utilise aussi le chat, les SMS ou le Fax. On a démarré il y a un an en optant pour un marché de niche, ce qui nous permet d’assurer la pérennité de nos investissements. On a actuellement 22 clients et 34 personnes en production et nous prévoyons d’être une centaine début 2008. Vous être installé au Sénégal, quels avantages présente le pays pour une entreprise comme la vôtre ? Avant tout, on voulait faire du service mais en y associant une notion de développement. Le Sénégal nous permettait de monter une entreprise de taille relativement importante en sachant que très vite elle serait rentable. Dans la logique d’un service haut de gamme, il nous fallait aussi du personnel qualifié. Or on est dans un pays francophone, et on trouve des jeunes à minimum bac +3, à qui on propose de bons salaires. Pensez-vous que dans le domaine des téléservices, le pays ait les moyens d’être parmi les leaders mondiaux ? Le Sénégal commence à se positionner sur le marché comme outsider. En matière d’offshore, il fait aujourd’hui partie des quatre premières destinations citées, ce qui n’était pas le cas l’année dernière. Mais il y a encore quelques efforts à faire notamment en matière de locaux : les bureaux n’existent presque pas et les coupures d’électricité représentent aussi un coût supplémentaire à gérer.
Il faut dire que le pays ne manque pas d’atouts.La main-d’œuvre est relativement bien formée et, surtout,les infrastructures téléphoniques sont de très bonne qualité. Le réseau de la téléphonie fixe est à la pointe de la technologie avec des centres de commutations numé-
risés tandis que le débit de la bande passante ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui,le Sénégal peut se targuer,à l’image de l’Afrique du Sud, de gérer l’un des réseaux du continent les mieux ouverts sur l’international grâce aux liaisons téléphoniques directes utilisant la transmission par câble sous-marin à fibre optique et les transmissions par satellites. J.D.
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I Zoom... sur le secteur du tourisme Pilier majeur de l’économie sénégalaise, le secteur du tourisme est aujourd’hui à la recherche d’un deuxième souffle.
encore insuffisamment promu,alors que les professionnels estiment que cela suffirait à relancer la destination sur le marché.De plus,la formation dans le domaine de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration reste faible, tant en volume qu’en qualité.
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TOURISME D’AFFAIRES
Le lac rose Ret Ba
I En 2005, le pays a enregistré plus de 700 000 entrées de touristes, d’après les statistiques frontalières.
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Mélangez des plages de sable blanc avec un climat doux et ensoleillé toute l’année,ajoutez-y une pointe de patrimoine historique et vous obtenez le Sénégal.Une tambouille qui a de quoi attirer les curieux. « La Californie de l’Afrique » comme aimait à la définir le poète Léopold Sédar Senghor, est aujourd’hui la première destination touristique d’Afrique Noire francophone.Pour autant,« le tourisme n’en est encore qu’à ses balbutiements », remarque Jean-Claude Rash,le directeur à Dakar de Sénégal Tour. Depuis les années 80, le secteur connaît des hauts et des bas. Après un ralentissement de l’activité dans les années 90,en raison de la crise casamançaise,le tourisme balnéaire « made in Sénégal » a su se faire un nom.Résultat : en 2005, le pays a enregistré plus de 700 000 entrées de touristes, d’après les statistiques frontalières. Un chiffre qu’il faut toutefois relativiser.Selon les statistiques des
professionnels,seules 467 000 personnes se seraient rendues dans des établissements hôteliers cette même année, un chiffre quasi identique depuis près de 5 ans.
UN SECTEUR À PROMOUVOIR « On stagne, lance un hôtelier, heureusement que les Français continuent à venir par sympathie sinon la destination n’est plus très attractive. » Principal frein à ce développement du tourisme : le prix du billet d’avion. Les taxes d’aéroport représenteraient en effet près de 30 % du prix d’un billet charter,à quoi il faut ajouter la concurrence de destinations comme celles des Caraïbes. « Avec la parité franc CFA/euro et un dollar faible, nos prix ont considérablement augmenté par rapport à nos concurrents de la zone dollar », regrette Jean-Claude Rash.Malgré la création d’une Agence nationale de promotion touristique, le secteur est
Mais la donne pourrait bien changer d’ici peu,car le secteur constitue une des priorités de la Stratégie de croissance accélérée (SCA). Pour atteindre les 1,5 million de touristes à l’horizon 2010,un certain nombre d’exonérations douanières et de crédits d’impôts sont accordés aux entrepreneurs. Dans le cadre des travaux qui sont effectués pour le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui doit se ternir à Dakar en mars 2008, l’Etat mise également sur le tourisme d’affaires. Il s’agit de faire de Dakar, une capitale attractive avec des hôtels cinq étoiles et des lieux d’accueil pour les congrès. Un pari que le pays n’aurait pas de mal à réussir. De quoi, peut-être, créer une véritable dynamique profitable à l’ensemble du secteur... Pour en savoir plus : www.sapco.sn Bureau du tourisme à Paris, Ambassade du Sénégal à Paris : 14, avenue Robert-Schumann, 75007 Paris.Tél.:(33) 1 47 0539 73. www.ambassenparis.com J. D.
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Etudier en irlande s
I Des universités attractives Les étudiants, en particulier les Français, sont de plus en plus nombreux à choisir l’Irlande pour y effectuer une partie de leur cursus. Attrait du pays, de sa littérature et de sa culture, dira-t-on. Mais pas seulement. L’enseignement supérieur y est de qualité.
design, le tourisme. Il en existe 14 dans tout le pays. L’étudiant qui suit cette voie prépare un National Certificate en 2 ans,puis un National Diploma d’une durée d’un an. Ce diplôme permet d’intégrer un Bachelor.
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LES MODALITÉS D’INSCRIPTION
Trinity College, Dublin
LE SYSTÈME D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
I Véritables lieux de vie, les campus mettent à la disposition des étudiants de nombreux équipements et infrastructures culturelles et sportives.
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L’Irlande a adopté la réforme LDM,c’est-à-dire le système européen d’unités d’enseignements capitalisables et transférables,les crédits ECTS. Les cursus sont semestrialisés. Pour obtenir une licence, il vous faudra valider 180 crédits par exemple. Deux niveaux se distinguent : undergraduate qui correspond au 1er cycle et postgraduate qui correspond au 2e cycle. Après 3 ou 4 ans en cycle undergraduate, vous obtenez le Bachelor, équivalent de la licence.Vous continuerez en master qui est sanctionné par un diplôme après une ou deux années d’études. Enfin,le Doctorate s’obtient deux ans après le master.
LES TYPES D’ÉTABLISSEMENTS Il existe plusieurs types d’établissements d’enseignement supérieur. • Les universités : La National University of Ireland,qui regroupe University College Dublin, University College Galway, University College Cork et St Patrick’s College à Maynooth ainsi que le National College of Art and Design et le Royal College of Surgeons in Ireland ;Dublin City University, Trinity College Dublin, University of Limerick. • Les Collèges d’éducation, tenus par des religieux. • Les Instituts de technologie (Institutes of Technology),qui dispensent un enseignement professionnel dans plusieurs domaines comme le commerce, l’informatique,le paramédical,le
Les établissements irlandais bénéficient d’un financement important de l’Etat. Le coût des études au niveau undergraduate est alors quasiment gratuit. Cependant,un master vous coûtera entre 8 000 et 15 000 . Pour vous inscrire, vous devrez impérativement déposer une candidature avant la date de clôture des inscriptions, qui se situe autour du 1er février de l’année précédent la rentrée. Pour une inscription en cycle undergraduate, vous devrez contacter le Central applications office (CAO) qui gère les candidatures moyennant une somme de 40 euros. Le CAO vous fournit un formulaire à remplir, que vous devrez renvoyer avant le 1er février.Si vous effectuez cette demande par internet sur le site du CAO, il vous en coûtera 10 euros de moins. Notez que le tarif est multiplié par deux si vous attendez la deuxième session, le 1er mai, pour envoyer votre candidature. Pour une inscription en cycle postgraduate, vous devrez vous adresser directement aux établissements visés. Certains d’entre eux pourront vous faire passer un test de langue voire un examen d’entrée.
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PROGRAMMES D’ÉCHANGE
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et l’espagnol. Il propose des postes d’assistants, d’une durée de 3 à 8 mois.Les admissions se font sur dossier. • Les bourses bilatérales Ces bourses sont proposées dans le cadre d’accords bilatéraux entre la France, via le ministère des Affaires étrangères, et l’Irlande.Vos études sont ainsi financées. Mais ces bourses ne sont accessibles qu’aux étudiants de niveau bac + 4 minimum, ayant moins de 35 ans. Pour y être éligible, il faut présenter un projet de recherche ou de spécialisation qui justifie votre séjour en Irlande. • Programme Lavoisier Mis en place par le ministère des Affaires étrangères, ce programme est destiné aux étudiants de moins de 35 ans,titulaires d’un bac +5 au minimum. Le montant de la bourse accordée ne couvre que les dépenses liées au projet de l’étudiant.
LES TESTS DE LANGUE Beaucoup d’établissements exigeront de vous de très bons résultats au TOEFL, 550 points minimum, mais certains vous demanderont seulement un bon niveau d’anglais. Même si l’anglais est l’une des langues officielles du pays, il y a un accent auquel vous devrez vous habituer, par exemple, Dublin se prononce Dobline.Pour en savoir plus sur les tests de langue, rendez-vous sur www.studyrama.com, rubrique « International », « Etudier à l’étranger ».
La très attendue remise des diplômes
VIE ÉTUDIANTE La vie sur le campus est comparable au modèle britannique. Véritables lieux de vie, les campus mettent à la disposition des étudiants de nombreux équipements et infrastructures culturelles et sportives. Les journées sont rythmées par les cours, mais aussi par les différentes animations organisées par une pléiade de clubs et associations. Le sport tient, bien entendu, une place de choix. Le campus de l’université de Limerick est un exemple probant en la matière.Il possède le plus grand centre de sport universitaire du pays avec une piscine de 50 mètres. Sachez aussi que l’équipe de football de la University College Dublin évolue en 1re division du championnat irlandais !
SUR LE WEB
REPERES
Pour un séjour n’excédant pas un an, pourquoi ne pas partir dans le cadre d’un programme d’échange ? • Le programme Socrates propose deux programmes susceptibles de vous intéresser : le programme Erasmus, qui couvre l’enseignement supérieur et Lingua, qui assure la promotion de l’apprentissage des langues. Adressez-vous au service des Relations internationales de votre établissement. Erasmus Le European action scheme for mobility university student encourage la mobilité des étudiants au sein de l’Union européenne. Vous devrez déposer un dossier qui sera soumis à sélection :un bon niveau d’anglais et de bonnes notes dans votre cursus sont requis ; de plus vous devrez démontrer votre motivation.Il faut savoir que vous ne pourrez pas compter uniquement sur les bourses Erasmus puisque cellesci sont accordées ou non en fonction des dossiers.De plus, elles ne couvrent pas toutes vos dépenses. Lingua Ce programme est réservé aux étudiants inscrits dans un cursus de langue à partir du 2e cycle. Au départ créé pour promouvoir des langues peu choisies, comme le danois ou le suédois,ce programme s’est étendu à l’anglais,l’allemand
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I Central applications office : www.cao.ie I Ministère de l’Education irlandais : www.education.ie I Irish Council for International Students : www.icosirl.ie
I Liste des établissements et cursus : www.hea.ie I Programme Socrates : www.socrates-leonardo.fr
I Gouvernement irlandais : www.irlgov.ie I Programme Lavoisier : www.egide.asso.fr
Odile Gnanaprégassame
Le Lycée français d’Irlande Créé en 1967, cette école franco-irlandaise est devenue en 2000, le Lycée français d’Irlande. Il fait partie du réseau des établissements d’enseignement du français à l’étranger, l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger). Le Lycée français d’Irlande possède deux campus situés dans les quartiers résidentiels au sud de Dublin. A noter que les Conseillers du commerce français de l’Irlande organisent un dîner de gala le 14 juillet, jour de la fête nationale française, afin de collecter des fonds pour cet établissement. En effet, le Lycée français d’Irlande accueille aujourd’hui près de 500 élèves français, francophones et irlandais. Pour un meilleur fonctionnement, il lui faudrait construire une nouvelle école. www.lfi.ie
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I L’eldorado des entrepreneurs
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L’Irlande a développé une politique en faveur des investissements étrangers qui a porté ses fruits, mais le pays se trouve aujourd’hui confronté à une baisse de compétitivité.
L’île verte constitue le 7e pays d’accueil des investissements français. En décembre 2005,la Mission économique recensait 130 implantations françaises. De grands groupes se sont implantés dans le secteur
industriel, Pernod-Ricard dans l’agroalimentaire,Aventis Pharma Ireland, les laboratoires Servier, Valois dans le domaine de la pharmacie et la parapharmacie.Le secteur financier a également attiré les grands groupes comme BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole.Toujours dans les services,on retrouve les groupes Accor, Mazars,J.C Decaux International... Xavier de Bustos, président des Conseillers du Commerce extérieur de la France en Irlande,fait le point sur les opportunités en Irlande. « L’économie se porte bien et les possibilités d’investissements sont aussi bonnes qu’avant. Le Tigre Celtique ne rugit certes pas aussi fort qu’avant, mais la croissance est toujours à plus de 4-5 %... ce qui laisse rêveur... Tous les secteurs du commerce sont en pleine expansion : la vente au détail, l’ameublement, le prêt-à-porter, la restauration et l’hôtellerie, etc. Mais aussi, les secteurs de l’agro-alimentaire,
Xavier de Bustos, créateur de Nathéma Xavier de Bustos est à la tête de Nathéma, une société de conseil en innovation basée à Dublin. Ses 3 filiales, en pleine croissance, fournissent leurs services aux entreprises partout en Europe et en Asie. « Nous allons devoir recruter de nouveaux collaborateurs et sans doute nous agrandir », explique-t-il. Iknowvation, Iknowtech et Iknowresource apportent aux entreprises des approches innovantes alliant la technologie, la technique et les conseils. Son agence de recrutement, Iknowresource, ne se contente pas de proposer aux entreprises des profils compétents dans l’innovation, elle apporte aussi des stratégies RH et des outils permettant de développer la compétitivité et la créativité de l’entreprise. En plus d’être un entrepreneur performant Xavier de Bustos est aussi très actif dans la promotion de la France en Irlande, il est notamment président des Conseillers du Commerce extérieur de la France en Irlande. Ces conseillers, bien souvent entrepreneurs, sont à même d’orienter les entreprises françaises désireuses de s’implanter sur l’île d’Emeraude (www.ccef-irland.com). www.nathema.com
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de l’artisanat... Les services, notamment dans le conseil et le recrutement, la finance, la banque et l’assurance, sont extrêmement développés et très porteurs. Les TPME, PME dans les domaines de pointe et innovant comme les biotech et biomédicales, la santé, l’agro-alimentaire ont un avenir radieux en Irlande. Je reste plus mesuré pour le secteur de la construction qui va devoir réduire ses coûts et sur l’industrie traditionnelle (production-assemblage) qui perd de la compétitivité du fait des coûts du travail en hausse et des insuffisances d’infrastructures. Mais tout cela reste très relatif car la consommation intérieure est très importante, la confiance est au plus haut, les investissements externes affluent. »
OÙ SE RENSEIGNER ? En France, plusieurs organismes peuvent vous aider dans vos recherches et démarches en vue de créer une entreprise en Irlande :l’ambassade d’Irlande,la Chambre de commerce franco-irlandaise, les Euro info centres. Toute personne souhaitant investir sur le territoire irlandais est vivement encouragée à se référer au Department of Enterprise,Trade and Employment (ministère de l’Entreprise, du commerce et de l’emploi irlandais).D’autres organismes en Irlande vous seront d’un précieuse aide :la Mission économique française ;l’Irish Exporters Association qui s’adresse à tous les entrepre-
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neurs évoluant dans le domaine du commerce international. Enfin, l’Industrial Development Agency, organisme gouvernemental irlandais,a pour mission de favoriser l’investissement étranger dans le pays. Elle accorde notamment des aides financières en fonction du nombre d’emplois créés.
CRÉER SA SOCIÉTÉ
Les structures les plus courantes sont : • la Private Limited Company (Ltd.), équivalent de la SARL (Société à responsabilité limitée) française ; • la Public Limited Company (PLC), équivalent de la SA (Société anonyme) en droit français. Elle requiert au moins sept associés et un capital minimum de 38 092 euros.
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La Private Limited Company, appelée aussi plus simplement limited,facile à créer et peu coûteuse, est la solution choisie par la majorité des Français qui créent une affaire en Irlande. Elle présente peu de contraintes : un capital variable,librement fixé ; un nombre d’associés pouvant être compris entre un et cinquante ; la responsabilité des associés est limitée aux apports. Son fonctionnement est relativement souple. Il faudra vous enregistrer auprès du Companies Registration Office (registre des sociétés) qui délivre un statutory declaration of compliance (certificat de conformité). Pour l’ensemble de la procédure, comptez environ trois semaines. • Fiscalité L’impôt sur les sociétés (Corporation Tax) s’applique de la même manière aux entreprises,quelle que soit leur forme.La politique actuelle vise à réduire progressivement cet impôt. Depuis le 1er janvier 2003, son taux est de 12,5 % sur les revenus commerciaux.Les revenus non commerciaux (intérêts,loyers,redevances, etc.), eux, sont soumis à
Une implantation réussie I Olivier Sabella, vice-président responsable de la vente des services de maintenance pour l’Europe basé dans la filiale irlandaise de Business Objects, implantée en Irlande depuis 3 ans Vivre à l’étranger : Qu’est-ce qui a motivé Business Objects à s’implanter en Irlande ? Olivier Sabella : Business Objects édite des logiciels de Business Intelligence. La société, en constante croissance, est leader sur le marché mondial, distribue ses produits dans plus de 80 pays, emploie près de 6 000 personnes et fait un chiffre d’affaires de 1 milliards d’euros par an. Nous avions besoin tout d’abord d’un centre d’excellence européen pour tout ce qui concerne ce que nous appelons le « Back Office », c’est-à-dire, les activités de finances, administration des ventes et distribution de logiciels notamment. En parallèle nous
un taux de 25 %,à quelques exceptions près. L’assujettissement à laTVA dépend du chiffre d’affaires réalisé dans l’année.Les entreprises assujetties sont celles qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 25 390 euros pour les services et à 50 790 euros pour les livraisons de biens.Le taux de la TVA est de 21 % en Irlande, sauf pour les énergies domestiques et la presse (13,5 %) et pour les produits alimentaires, les produits pharmaceutiques et les livres (pas de TVA). Les entreprises doivent s’informer auprès du Revenue Commissionners. Enfin, sachez qu’il n’existe pas d’impôt sur la fortune en Irlande. Odile Gnanaprégassame et Amina Yala
SUR LE WEB
REPERES
En tant que ressortissants européens, les Français ont la possibilité de créer ou reprendre une entreprise. Toutefois, certaines activités sont réglementées (les tours opérateurs et agences de voyage par exemple), il faut alors obtenir une autorisation préalable avant d’entreprendre la moindre démarche. L’organisme qui s’en charge est le National Standards Authority of Ireland (NSAI).
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I Chambre de commerce et d’industrie franco-irlandaise : www.franceireland.com I Euro info centres : www.eic.minefi.gouv.fr I Department of Enterprise : www.entemp.ie I Mission économique : www.missioneco.org/irlande I Industrial Development Agency (IDA) : www.ida.ie I Irish Exporters Association (IEA) : www.irishexporters.ie I National Standards Authority of Ireland (NSAI) : www.nsai.ie I Companies Registration Office (CRO) : www.cro.ie I Revenue Commissionners : www.revenue.ie
voulions également développer une activité européenne de téléventes pour la vente de logiciel aux PME/PMI et pour la vente de nos services de maintenance. Ces activités étant un peu dispersées dans chacune de nos filiales, elles provoquaient des doublons et ne nous permettaient pas de réaliser d’économies d’échelle. Voilà pourquoi notre structure en Irlande réunit désormais ces activités. VAE : Quels sont les atouts d’une implantation en Irlande ? O. S. : L’Irlande est un vivier de main d’œuvre qualifiée, jeune et multiculturelle intéressante. Il ne faut pas croire que les entreprises s’y installent uniquement pour la fiscalité qui leurs est assez favorable. Néanmoins en raison du plein emploi, l’employeur se doit d’instaurer un environnement de travail agréable et se doit d’investir massivement pour supporter le développement de ses employés sous peine de perdre ses meilleurs éléments sans cesse courtisés par les chasseurs de têtes.
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Destination Bresil I Une puissance tranquille
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Le Brésil n’est pas un mais plusieurs. Malgré ses difficultés, ce pays a réussi à relever bien des défis. Son économie attire désormais les investissements étrangers.
Copacabana, au sud de Rio de Janeiro
I C’est la région du
sud-est du Brésil qui est économiquement la plus active avec deux grands centres : São Paulo, la capitale économique du pays et Rio de Janeiro.
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Depuis quelques années, le Brésil connaît un véritable renouveau économique, social et politique. Mais ce pays reste complexe car les inégalités persistantes, qui ne datent pas d’hier, empêchent un profond changement de la société brésilienne même si l’évolution est largement entamée. Dans ces conditions, la mutation ne peut être que progressive. En résumé, le Brésil est une terre de contrastes... géographiques et sociaux : des favelas aux quartiers chics, il n’y a qu’un pas. Pour vous rendre au Brésil, vous aurez besoin d’un passeport en cours de validité d’une durée supérieure ou égale à 6 mois. Les ressortissants français n’ont pas besoin de visa pour un séjour touristique n’excédant pas 90 jours.Ce séjour peut être prolongé une fois, vous devez en faire la demande sur place.Attention : si vous restez sur le terri-
toire brésilien au-delà,vous risquez une amende et aurez 8 jours pour quitter le pays.En revanche,il vous faudra un visa de travail pour espérer vivre et travailler dans ce pays. Il est fortement conseillé de se faire vacciner contre la fièvre jaune et la variole.
DE LA DIFFICULTÉ D’OBTENIR UN VISA DE TRAVAIL Si vous souhaitez partir travailler au Brésil, accrochez-vous ! Vous devrez trouver un emploi depuis la France, afin d’être en possession d’un contrat de travail en vue d’obtenir le fameux sésame d’entrée.Il existe 2 types de visas pour travailler : le visa temporaire V et le visa permanent. Le visa de travail temporaire est accordé aux étrangers justifiant d’un contrat de travail pour une entreprise brésilienne pour un emploi de type cadre,
ingénieur...;il est valable 2 ans,avec possibilité de le renouveler une fois à condition de continuer à travailler pour la même entreprise. Le visa de travail permanent est accordé aux chefs d’entreprise disposant d’un contrat de travail longue durée (2 ou 3 ans) approuvé par la Coordenação-Geral de Imigração, du ministère du Travail et de l’emploi du Brésil. Mais puisqu’il est extrêmement difficile de trouver un emploi depuis la France,il est conseillé de se rendre sur place pour prospecter.Une fois que vous avez trouvé, vous devez revenir en France pour faire établir vos papiers officiellement puis repartir.C’est la région du sudest du Brésil qui est économiquement la plus active avec deux grands centres :São Paulo,la capitale économique du pays et Rio de Janeiro. La plupart des filiales françaises y sont implantées.
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cations, de la grande distribution, de l’environnement sont porteurs d’emploi. Des postes sont proposés pour les ingénieurs et les techniciens, pour les secrétaires bilingues ou encore dans la finance (source EEI). Où chercher ? • Avant tout,renseignez-vous auprès des entreprises françaises qui possédent une filiale implantée au Brésil.Pour cela,consultez les annuaires d’entreprises ; Ubifrance répertorie les filiales françaises au Brésil dans l’un de ses ouvrages. Notez que la Chambre de commerce France-Brésil (CCFB), publie un bulletin mensuel diffusé auprès de 600 entreprises, dans lequel vous pouvez publier une annonce de demande d’emploi. • Pensez aux sites internet emploi et aux sites de recrutement (voir encadré en fin d’article). • Les journaux regorgent d’offres d’emploi : O Dia, O Estado de São Paulo, la Folha São de Paulo, Jornal do Brasil, O Globo, la Gazeta Mercantil. • Le Comité consulaire pour l’emploi et la formation professionnelle de Rio de Janeiro oriente et conseille les non-résidents sur le marché de
Florian Gourcy, créateur de Bresil Counsulting Vivre à l’étranger : En tant que directeur d’une société de conseil aux entreprises, vous êtes à même d’établir un portrait économique du Brésil, quelles en sont les principales caractéristiques ? Florian Gourcy : Première puissance économique de l’Amérique du Sud, grande comme 17 fois la France, le Brésil n’a pas volé son surnom de géant. C’est un pays qui a peu de relations avec l’extérieur. Mais cela commence à changer. Le taux de développement est faible mais régulier, mais malgré un potentiel de développement important,sa puissance,le Brésil reste un géant endormi,pas très actif.Dans certains domaines,comme les biocarburants,l’armement léger,l’aviation légère, le Brésil est très compétitif. Mais le pays reste dépendant de l’extérieur pour les savoir-faire, en fait c’est un pays de matières premières (sucre,soja, fruit, café...) qui sont semi- transformées et expor-
l’emploi brésilien. •Vous pourrez effectuer des candidatures spontanées, il s’agit d’une démarche courante au Brésil. Le porte-à-porte peut aussi fonctionner :présentezvous directement aux entreprises pour remettre en mains propres votre candidature. Mais ce qui va fonctionner de manière plus efficace, c’est le réseau de relations ! Multipliez les contacts une fois sur place peut s’avérer très payant. La candidature De manière générale,elle doit être rédigée en portugais ; en anglais si on vous le demande. Le CV ne doit pas excéder 3 pages, l’idéal étant qu’il n’en dépasse pas deux. L’accent sera mis sur l’expérience, sur le type de poste que vous avez déjà occupé et sur les résultats obtenus. Vous donnerez aussi des informations détaillées sur votre formation. Important :si vous êtes muni d’un permis de travail,mentionnez-le. La lettre de candidature n’est pas
tées quitte à revenir dans le pays sous d’autres formes. Par exemple, au Brésil il n’y a paradoxalement pas la même variété de café dans les supermarchés qu’en Europe. VAE : Dans quels secteurs investir ? F. G. : Il y a des affaires à faire dans tous les secteurs. Il y a de la place sur le plan géographique et concurrentiel. Les PME-PMI veulent essentiellement sous-traiter ou fabriquer leurs produits sur place. Et ce pour deux raisons. D’une part, il y a un énorme marché intérieur avec une population nombreuse et portée sur la consommation et sur les crédits, d’autre part le Brésil constitue une plateforme commerciale en direction des pays du Mercosur. Tout ce qui est français est bien vu, comme la boulangerie-pâtisserie, les vins, les fromages. La « french touch » chic marche bien.Pour les plus grandes entreprises, c’est la sous-traitance ou la distribution.
République Fédérative du Brésil • 26 états • Capitale : Brasilia • Population : 186 millions d’habitants (estimation 2006) • Superficie : 8 511 965 km2 • Densité : 22 hab/km2 • Climat : variable d’une région à l’autre, climat équatorial, climat tropical • Régime : république fédérale, démocratie présidentielle • Langues parlées : portugais (langue officielle), anglais, espagnol • Villes principales : Rio de Janeiro, São Paulo, Salvador, Belo Horizonte • Monnaie : real brésilien (BRL) (1 réal = 0,36 euro) • Taux de chômage (2005) : 8,3 % • PIB (2005) : 795,7 milliards de dollars US • Secteurs d’activité : agriculture 10,2 %, industrie 38,6 %, services 51,2 % • Taux de croissance (2005) : 2,3 % • Communauté française : environ 25 000 habitants
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REPERES
Il faut savoir qu’au vu de la difficulté et de la longueur de la délivrance des visas de travail,les entreprises basées au Brésil préféreront embaucher un Brésilien qui aura les mêmes compétences que vous. Si elle opte pour un recrutement à l’extérieur,l’entreprise doit prouver que le poste qu’elle propose à un étranger ne peut pas être occupé par un Brésilien. Quant au salarié, il devra justifier qu’il dispose d’une compétence particulière ou que l’utilisation de la langue française est demandée pour l’emploi auquel il postule. S’ajoute à cela, une autre difficulté :le candidat qui souhaite travailler au Brésil doit posséder 5 ans d’expérience au minimum dans son domaine et maîtriser la langue portugaise. Enfin, il devra aussi prouver qu’il gagnera un salaire plus élevé que celui perçu en France. Les secteurs qui embauchent Les Français sont réputés pour leurs compétences dans le domaine de l’hôtellerie/restauration. L’enseignement de la langue française constitue un bon filon également. Les secteurs de l’automobile, de l’industrie chimique, des banques, de l’assurance, des télécommuni-
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Destination Bresil I Le prix des loyers peut
rié. Les salariés bénéficient d’un mois de congés payés.
• Formalités A votre arrivée, vous devrez vous enregistrer auprès des autorités locales.Vous effectuerez une demande de cédula de identidade (carte de séjour) auprès de la Police fédérale, dans les 30 jours suivants votre entrée sur le territoire. Ensuite, direction l’Administação regional ou le Posto avançado le plus proche de votre domicile,pour demander la carteira de trabalho
celles-ci ne sont pas uniquement centrées autour de la convivialité. On attendra de vous respect, rigueur et une apparence soignée. La durée hebdomadaire du travail est de 44 heures, à raison de 8 heures par jour. L’employeur gère l’inscription à la Sécurité sociale (INSS), et à l’établissement d’un fonds de garantie, le FGTS,dont la somme est retenue sur le salaire, et qui garantit une indemnité de départ pour le sala-
(carte de travail) délivrée par le ministère du Travail et de l’emploi. • Protection sociale Bien entendu, il est préférable de vous inscrire sur le registre des Français établis hors de France auprès du consulat de France. Pour faire valoir vos années de travail au Brésil, vous aurez tout intérêt à vous affilier à la CFE pour obtenir une retraite de base,‘à la CRE-IRCAFEX pour la retraite complémentaire et au GARP pour le risque chômage. En effet, il n’existe pas de
VIE QUOTIDIENNE
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dépasser les tarifs pratiqués dans les grandes villes européennes, de 25 à 50 % parfois !
systématiquement demandée. Elle doit être dactylographiée, adaptée à l’entreprise visée,enfin n’hésitez pas à la personnaliser. A savoir que l’entretien se déroule de manière moins formelle qu’en France.Mais cette ambiance pour le moins détendue ne doit pas vous déstabiliser. Cela reste un entretien professionnel durant lequel vous aller devoir convaincre un recruteur. La culture professionnelle Vous l’aurez compris, le monde du travail brésilien est basé sur les relations avec les autres.Mais
La mégalopole de São Paulo
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convention de Sécurité sociale entre la France et le Brésil.Même chose pour le système de santé.Vous bénéficierez,comme tout travailleur brésilien, de soins dans les établissements publics.Mais il est préférable de souscrire une assurance complémentaire privée pour bénéficier de meilleurs soins dans des établissements de santé privés. • Fiscalité Il faudra vous identifier auprès de l’administration fiscale au Cadastro de Pessoas Fisicas (CPF) afin d’obtenir un numéro d’identification fiscale.Sachez qu’il existe une convention entre la France et le Brésil afin d’éviter la double imposition. En tant que ressortissant français travaillant au Brésil, vous payerez vos impôts sur le revenu au Brésil. A noter que les résidents brésiliens sont imposés sur leurs revenus mondiaux. • Logement Pour louer un appartement, il faut être résident.Le bail est concédé pour une durée de un à trois ans,un mois de loyer et un garant sont demandés. Le prix des loyers peut dépasser les tarifs pratiqués dans les grandes villes européennes, de 25 à 50 % parfois ! • Transport Votre permis français sera valable à condition de vous soumettre à un examen médical. Plutôt que d’importer son véhicule, il est conseillé d’en acheter un sur place,d’autant que les véhicules d’occasion ne sont pas autorisés de manière définitive.
ETUDIER • Formalités Il vous faudra obtenir le visa temporaire IV pour entrer au Brésil en tant qu’étudiant. On vous demandera alors l’original de la
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INVESTIR
lettre d’acceptation de l’université brésilienne ou une preuve de votre inscription dans un établissement d’enseignement supérieur reconnu par le ministère de l’Education. De plus, vous devrez fournir l’attestation de bourse dans laquelle doit figurer son montant ou, à défaut, vous devrez apporter la preuve que vous êtes en mesure de faire transférer sur un compte brésilien la somme minimum de 500 euros par mois requise pour vivre dans le pays. Enfin,vous devrez fournir un certificat d’hébergement.Sachez qu’il n’est plus nécessaire de légaliser vos diplômes français, mais l’équivalence de ces derniers sera soumise à l’appréciation des autorités brésiliennes. • Le système brésilien Il existe deux niveaux : ensino superior (de 3 à 6 ans) et pós gra-
duação qui comprend le mestrado (master) et le doutorado (doctorat).Le système d’enseignement supérieur est composé d’universités publiques et privées qui proposent une palette de formations très large. Vous devrez parfois apporter la preuve que vous maîtrisez la langue portugaise avec le certificat CELPEBRAS. Quoi qu’il en soit, les étudiants étrangers sont incités à prendre des cours de portugais. Pour vous inscrire, vous devrez contacter directement les établissements visés et devrez passer le vestibular, un examen d’entrée imposé à cause du nombre élevé de demandes d’inscriptions. • Programmes et bourses Le programme Boursiers français de l’étranger (BFE) proposé par le ministère des Affai-
Le niveau des investissements directs étrangers a augmenté de 7 % en 2005 par rapport à 2004. Toujours cette même année, la France se place 4e au rang des investisseurs pour finalement se positionner au 8e rang au premier semestre 2006,avec 333 millions de dollars US investis. D’après la Mission économique, 460 groupes français sont implantés au Brésil, employant près de 250 000 personnes.La Sociedade limitada ou Limitada (Ltda) qui correspond à la Société à responsabilité limitée et la Sociedade anônima (société anonyme) sont les formes de société les plus répandues. Pour monter une affaire de petite taille, il est conseillé d’utiliser la Limitada. Il n’y a pas de minimum imposé pour le capital social sauf pour les entreprises d’import-export et celles nécessitant l’autorisation du gouvernement. Il faudra vous armer de patience pour la mise en route de votre société. De la demande d’habilitation auprès de l’Inspetoria reginal de Licenciamento e Fiscalizasção (IRLF) à l’enregistrement des statuts sociaux à la Junta Comercial, les démarches pourront prendre de 3 à 6 mois.
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res étrangères, comprend le programme de recherche Lavoisier ainsi que des bourses bilatérales. Le gouvernement brésilien propose le programme COFECUB, un programme de coopération scientifique entre la France et le Brésil ; les bourses du CNPq sont destinées aux chercheurs qui développent un projet dans un centre au Brésil. Enfin, le Réseau français d’études brésiliennes est un programme d’aide à la mobilité proposé par l’Ambassade de France au Brésil et destiné aux chercheurs âgés de moins de 35 ans.
SUR LE WEB I Ambassade du Brésil en France : www.bresil.org I Consulat du Brésil en France : www.consulatbresil.org
I Ambassade de France au Brésil : www.ambafrance.org.br
I Mission économique : www.missioneco.org/bresil
I Chambre de commerce France-Brésil : www.ccfb.com.br
I Ministère du Travail et de l’emploi : www.mte.gov.br I Département de la police fédérale : www.dpf.gov.br I Institut national de la propriété industrielle : www.inpi.gov.br
I Secretaria da Receita Federal : www.receita.fazenda.gov.br
Etudier I Réseau français d’études brésiliennes : www.ambafrance.org.br/refeb www.egide.asso.fr
Emploi • www.emploi-international.org • www.curriculum.com.br • www.altrix.com.br • www.catho.com.br • www.contacto-rh.com.br • www.rhnetwork.com.br • http://jbonline.terra.com.br • www.worknet.com.br • www.precisa-se.com.br
Journaux • www.estado.com.br • www.folha.uol.com.br • http://oglobo.globo.com • www.gazetamercantil.com.br • http://odia.terra.com.br
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Destination INDE I L’autre géant de l’Asie
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Deuxième pays au monde par sa population, l’Inde est aussi la plus grande démocratie de la planète où il règne une diversité des religions, des langues et même des cultures... Tous les conseils pour vous installer.
Le célèbre Taj Mahal
I L’Inde recherche
des profils expérimentés. Vous serez en concurrence avec une population active locale très qualifiée dans certains domaines.
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L’Inde s’urbanise et se développe sans cesse, même s’il persiste de gros retards en matière d’infrastructures. Les grandes villes sont occidentalisées et présentent de nombreux attraits pour les jeunes gens d’aujourd’hui : discothèques, restaurants,cybercafés...Néanmoins, l’Inde reste un pays difficile d’accès. Au sens propre du terme d’abord. Pour entrer sur le territoire indien,vous aurez besoin d’un passeport en cours de validité d’une durée supérieure ou égale à 6 mois. En tant que travailleur ou étudiant, un visa spécifique vous sera demandé.A noter que vous ne pourrez pas transformer la nature de votre visa une fois sur place.Au sens figuré, la difficulté d’accès réside dans la différence culturelle que génère un tel pays. Système des castes encore présent malgré son abolition,pauvreté, bakchich,lenteur administrative...
TRAVAILLER Le visa « employment » est requis pour quiconque souhaite travailler en Inde.Son obtention est soumise à conditions.Vous devrez présenter l’original du contrat de travail, traduit en anglais. L’Inde recherche des profils expérimentés.Vous serez en concurrence avec une population active locale très qualifiée dans certains domaines. Par exemple, les secteurs de l’informatique et des hautes technologies sont difficiles à pénétrer car l’Inde forme de très bons ingénieurs et techniciens. Vous devrez prouver que l’emploi pour lequel vous postulez ne peut pas être occupé par un Indien. A noter que les professions libérales (avocat,médecin...) sont réservées aux Indiens. • Où chercher ? L’Espace emploi international sera votre interlocuteur privilégié dans
un premier temps. On vous y délivrera des informations sur le marché du travail indien, les possibilités d’emploi en rapport avec vos qualifications. Vous pourrez aussi vous rendre sur les sites emplois, le plus important étant www.naukri.com, sur lequel vous pourrez non seulement visualiser les milliers d’offres d’emplois mais aussi déposer votre CV.
LA CULTURE PROFESSIONNELLE Il existe de nombreux textes de loi qui régissent le droit du travail en Inde.Le plus important est l’Industrial Disputes Act (IDA),qui a pour objectif d’assurer la paix sociale. Il gère les conditions de travail des employés et des ouvriers,catégorie appelée worker. Les cadres n’entrent pas dans cette catégorie.Alors que le licenciement des ouvriers est très règlementé par
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travaillé à temps complet pendant au moins 5 ans.
VIE QUOTIDIENNE La première démarche consiste à vous enregistrer auprès du Foreigner’s Regional Registration Office (FRRO) afin d’obtenir un permis de résident. • Protection sociale L’Inde ne possède pas de régime de Sécurité sociale.Seuls les employés qui travaillent pour une entreprise d’au moins 20 personnes et qui perçoivent un salaire inférieur à 6 500 roupies (120 euros) cotisent de manière obligatoire à une caisse de prévoyance. • Fiscalité Vous serez tenu d’effectuer une déclaration de vos revenus (Return of income) si vous répondez à au moins l’un des 6 critères établis par l’administration fiscale. Le fait de louer un bien immobilier ou un véhicule motorisé,de posséder une carte de crédit ou encore d’avoir effectué un voyage à l’étranger vous
Michel Testard, consultant international en management, auteur de L’Appel de l’Inde (Ed. Pearson Education France) : « Aujourd’hui, il y a un attrait économique qui s’ouvre en Inde. Une classe moyenne importante qui consomme beaucoup s’y développe. Avant de s’implanter en Inde, il faut bien vérifier que l’activité que l’on souhaite entreprendre est ouverte aux étrangers. En effet, certains secteurs sont interdits aux non Indiens, d’autres nécessitent la collaboration d’un Indien. Il faut s’attendre à une certaine lenteur administrative. Enfin, il faut vérifier que l’activité est viable économiquement. D’autre part, il faut s’approvisionner et produire localement. Réussir son implantation est plus difficile pour les très petites entreprises, qui doivent redoubler d’efforts par rapport aux grandes structures. Quelle que soit la taille de sa société, l’entrepreneur pas-
oblige à faire cette déclaration.Les autorités locales vous attribueront alors un Permanent Account Number (PAN), numéro d’identification qui vous sera demandé pour certaines démarches comme l’achat d’un bien immobilier par exemple.L’impôt sur le revenu est retenu à la source. • Se déplacer La conduite s’effectue à gauche.Le trafic, très dense, est parfois dan-
sera par une phase d’apprentissage, car l’Inde est un pays très contrasté. Je conseille aux jeunes Français, diplômés ou non, d’y effectuer un stage, un VIE ou autre chose. L’idéal pour eux étant d’être embauchés par des entreprises indiennes. On apprend beaucoup plus en 6 mois en Inde qu’en 3 ans dans une école en France. Mais l’Inde est un pays compliqué, au climat difficile, aux infrastructures décadentes, où l’on passe beaucoup de temps à régler des problèmes, c’est assez usant. C’est une société difficile à aborder pour les étrangers. Plusieurs aspects de la vie pratique peuvent paraître étonnants, comme la promiscuité, le système de valeurs, le poids de la famille, le rapport entre les sexes. Cependant, il faut nuancer ces propos. Dans les grandes villes, c’est un peu différent. En fait, il y a un choc permanent dans ce pays. Les étrangers qui s’adaptent sont ceux qui démontrent un réel intérêt pour l’Inde, et qui font ainsi fi des problèmes. »
La République de l’Inde • 28 états • Capitale : New Delhi • Population : 1,1 milliard d’habitants • Superficie : 3,2 millions de km2 • Densité : 329 hab/km2 • Climat : variable selon les régions ; tempéré, tropical... • Régime : démocratie parlementaire • Langues officielles : hindi, anglais ; 18 langues sont reconnues par la Constitution et parlées dans le pays • Villes principales : Mumbai (Bombay), Kolkata (Calcutta), Chennai (Madras), Bangalore, Hyderabad, Lucknow • Monnaie : roupie (INR) (1 roupie = 0,018 euro) • PIB (2006) : 798 milliard de dollars US • Taux de chômage (2004) : 7,3 % • Taux de croissance : 8,5 % • Secteurs d’activité : agriculture 20 % ; industrie 26 % ; services 54 %. • Communauté française : 8 300 habitants
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l’IDA, celui des cadres est défini dans le contrat de travail par un préavis d’un mois pouvant aller jusqu’à trois mois. Ce contrat de travail est conclu par accord mutuel entre l’employeur et le salarié, qui choisissent d’y faire figurer les clauses qu’ils jugent nécessaires. Seule condition, que ces clauses soient établies dans le respect de la réglementation prévue par la loi. Le contrat qui lie un employeur à un cadre est à durée déterminée, mais renouvelable à volonté.Le salaire minimum,fixé par le Minimum Wages Act (1948),est ajustable par chaque Etat fédéré. Les salaires pratiqués sont bien évidemment en rapport avec le coût de la vie :un jeune ingénieur gagne l’équivalent de 400 euros, un chef de service l’équivalent de 3 000 euros (source Mission économique de New Delhi). Le Payment of Gratuity Act (1972) prévoit le versement d’une prime de départ pour tout salarié qui a
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Destination INDE I Le coût de la vie
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pourra vous paraître dérisoire si vous vous amusez à faire la conversion roupie/euro. Cependant, votre pouvoir d’achat sera déterminé en fonction de ce que vous gagnerez... en roupies.
La capitale indienne, New Delhi
gereux.Le permis français n’est pas valable pour les résidents, vous devrez obtenir un permis indien auprès de la Motor Licensing Authority. Sachant que l’importation d’un véhicule étranger est soumise à une taxation très lourde,il est conseillé d’acheter sur place.
• Coût de la vie Le coût de la vie pourra vous paraître dérisoire si vous vous amusez à faire la conversion roupie/euro. Cependant, votre pouvoir d’achat sera déterminé en fonction de ce que vous gagnerez... en roupies. Attention à ne pas vous faire d’illusions.Un récent rapport émis par
Ma petite entreprise I Emmanuel Ferré, 38 ans, créateur de Goa Jungle Adventure « Amateur de sports extrêmes, j’ai créé mon entreprise de tourisme à Goa il y a 5 ans. Cela m’a coûté 25 000 roupies, ce qui représente une somme conséquente sur place mais abordable pour un européen. Les barrières sont tombées au fur et à mesure. Il a fallu convaincre l’administration locale que mon activité pouvait créer des possibilités d’emploi pour les Indiens. La traditionnelle lourdeur administrative indienne est plus marquée à Goa. En effet, il s’agit d’un petit Etat, où l’achat de terrains par des étrangers est vu comme une spoliation. Aujourd’hui, Goa Jungle Adventure génère un chiffre d’affaires de 25 000 euros. J’ai commencé avec une petite structure en proposant des activités de trekking et du canyoning. Pour étendre mon activité, j’ai ouvert un parc aventure pour lequel je loue un terrain car il est très difficile d’acheter ; et comme la loi incite les entrepreneurs étrangers, j’ai embauché des Indiens issus de l’Etat de Goa.Des plus riches à la recherche d’un expérience unique à une clientèle composée de touristes en passant par une clientèle indienne issue de la classe moyenne, la clientèle de mon, agence est variée. Je vends mes produits dans un rayon de 500 km autour de Goa : Bombay, Karnataka, Bangalore… L’activité de Goa Jungle Adventure est aussi connue à l’international par le biais de tour-opérateurs. Enfin, le bouche-à-oreille est positif : l’Inde est un véritable melting-pot de touristes en provenance du monde entier ! »
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la Mission économique de New Delhi indique que la location d’un 2-3 pièces au cœur de la capitale indienne vous coûtera entre 250 et 1 000 euros. Certaines banques françaises sont implantées dans les grandes villes comme Bombay ou Delhi, la carte bleue est acceptée un peu partout. Attention, la roupie n’est pas une monnaie exportable. Pour ce qui est du logement, les modalités de location varient selon les villes, on vous demandera de 1 à 6 mois de loyer à l’avance,les baux sont fixés de manière variable aussi.
UN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DE QUALITÉ Vous aurez plusieurs avantages à étudier dans une université indienne. L’enseignement y est de qualité, le coût des études vous reviendra moins cher qu’un cursus suivi aux EtatsUnis ou en Grande-Bretagne ;enfin, une grande partie des diplômes délivrés bénéficie d’une reconnaissance internationale.
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tères d’admission. Les diplômes étrangers ne bénéficient pas d’une reconnaissance ou d’un système d’équivalence. L’acceptation d’un dossier de candidature est soumise à l’appréciation des établissements. L’accès à un IIT est soumis à la réussite du très sélectif concours d’entrée. L’année universitaire débute soit en juin, soit en juillet selon les Etats.Sachez que les campus indiens possèdent des infrastructures de qualité :bibliothèques,laboratoires, matériel informatique... • Enseignement à distance L’Inde possède aussi un important réseau d’enseignement à distance,appelé Universités ouvertes. Ce réseau offre une certaine souplesse dans le choix des filières et la sélection est moins rude. L’Indira Gandhi National Open University (IGNOU),à Delhi,propose pas moins de 43 programmes dans des domaines aussi variés que les sciences sociales,la gestion d’entreprise,
l’ingénierie et bien d’autres encore. • Programmes Certaines universités nationales ont développé des programmes d’échange avec des établissements français.La recherche scientifique, les sciences humaines et sociales sont propices à ce genre d’échanges.
UN MARCHÉ QUI S’OUVRE La France a exporté pour 2,5 milliards d’euros en 2006 vers l’Inde, dont 60 % de biens d’équipement. Près de 300 entreprises françaises sont implantées dans les secteurs de l’environnement et de l’énergie (Alstom, Veolia,Total...) ; de l’industrie (Sanofi, Renault, SaintGobain...) ;des technologies de l’information (Alcatel, Cap Gemini, Safran...) ;des services (BNP Paribas,Société Générale,Euro RSCG, Thomson...). Les investissements français représentent 2,7 % des IDE.L’Inde n’autorise pas les investissements dans certains secteurs : la distribution au détail, l’énergie nucléaire, les professions libérales entre autres. L’accès à d’autres secteur est limité :activité de petite industrie, équipement de défense, assurances, télécoms... Les secteurs privilégiés pour investir sont ceux des infrastructures et des services, des biens d’équipement,des biens intermédiaires et des biens de consommation. (Source : rapport Mission économique de New Delhi) • Créer sa société Chaque société enregistrée et gérée en Inde dépend du droit indien.C’est le Registrar of Companies (RoC) de l’Etat dans lequel s’implante l’entreprise qui gère l’enregistrement des sociétés. La Private Limited Company ou Pvt Ltd Co nécessite un capital minimum de 100 000 roupies (1 831 euros). Pour créer une Public Limited Company ou PLC, il vous faudra réunir un capital minimum de 500 000 roupies (9 155 euros).
SUR LE WEB I Ambassade de l’Inde en France : www.amb-inde.fr I Portail du gouvernement indien : www.india.gov.in I Etudier : www.education.nic.in
I Informations sur le pays : www.incredibleindia.org
Emploi I www.emploiinternational.com I www.edgeindia.com I www.indolink.com I www.webindia.com
Investir I Agence pour la création d’entreprises : www.apce.com
I Mission économique : www.missioneco.org/inde
I Ministère des Affaires des entreprises : www.mca.gov.in
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• Système indien Il y a d’une part les universités publiques qui bénéficient du financement de l’Etat. Parmi elles, on compte notamment les 18 universités nationales et les Indian Institutes ofTechnology (IIT). Ces dernières bénéficient d’une très bonne réputation internationale. D’autre part, il y a les colleges qui délivrent pour la plupart un enseignement de premier cycle.Comme vous l’aurez compris, l’organisation des études est calquée sur le modèle britannique avec les cycles undergraduate et postgraduate. L’enseignement est dispensé en anglais mais de nombreuses universités demandent la pratique d’une deuxième langue. Vous devrez prouver votre niveau d’anglais en passant un test de langue comme leTOEFL ou le GMAT. Pour en savoir plus,rendez-vous sur www.studyrama.com, rubrique International/Etudier à l’étranger. Chaque établissement définit ses cri-
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Actualite de l’emploi La province d’Alberta recrute Grands espaces, cow-boys et pétrole : la province d’Alberta située à l’ouest du Canada et ouvre ses portes aux Français qui souhaitent s’y installer. En effet, avec un taux de croissance estimé à 7 % – le plus élevé du Canada – la province manque de main-d’œuvre dans pratiquement tous les métiers. Elle recherche en particulier des opérateurs de machine, des mécaniciens, des techniciens, des ingénieurs, des managers dans les secteurs de l’art, de la culture et des sports, des professionnels de la santé (dentistes et infirmières en particuliers), des managers dans le secteur primaire (sauf agriculture) et des gestionnaires. Selon la Chambre de commerce franco-canadienne, 109 000 postes seraient à pourvoir dans les dix prochaines années. Avec des salaires comptant parmi les plus élevés du Canada, un cadre de vie excellent, les taxes les plus faibles du pays et une population multiculturelle, la province d’Alberta a de sérieux atouts pour séduire les français.
• http://employment.alberta.ca • www.centredecarrière.ab.ca • www.albertajobs.com
FOCUS SUR L’ESPACE EMPLOI INTERNATIONAL L’Espace emploi international gère des échanges bilatéraux avec certains pays situés en Europe et hors Union européenne. Ce système permet à des candidats français de partir travailler à l’étranger et à des candidats étrangers de venir travailler en France. Outre l’obtention d’un emploi et la perspective d’une expérience à l’international, ces accords simplifient les procédures d’obtention du visa de travail, document qu’il est assez difficile à acquérir. Ces contrats, d’une durée de 12 mois, peuvent être prolongés 6 mois maximum. Les places sont contingentées : de 200 à 1 500 selon les destinations. A noter que l’accord franco-américain OMI-AIPT offre des places illimitées et que la Nouvelle-Zélande n’en offre que 4 pour l’instant. Voici la liste des pays concernés par ces accords :
• Etats-Unis • Argentine • Canada • NouvelleZélande
• Bulgarie • Hongrie • Pologne • Slovaquie • Roumanie
• Maroc • Tunisie • Sénégal
www.emploi-international.org
Suisse : recrutement en hausse des cadres étrangers Le Centre of Human Resources Information Systems (CHRIS) des universités Francfort-sur-le-Main et de Bamberg et le portail de gestion de carrière Monster Worldwide ont mené une enquête auprès des 1 000 entreprises les plus importantes du pays pour connaître les tendances du recrutement. Résultat : les entreprises suisses devraient recruter de plus en plus de cadres étrangers dans les 5 prochaines années, en raison d’une pénurie croissante de spécialistes nationaux.
Le programme Mobil’Asie Coordonné par l’association Batik International avec le l’hôtellerie/restauration ou encore l’artisanat, mais la liste soutien de l’Espace Emploi International, le programme Mobil’Asie de la région Ile-de-France permet aux demandeurs d’emploi franciliens, âgés de 19 à 30 ans, soit d’effectuer un stage professionnel de 6 mois à Hanoi, soit de créer une entreprise sur place. Chaque parcours comporte 2 mois de formation obligatoire en anglais et de préparation interculturelle à Paris, ainsi qu’une initiation au vietnamien. Les secteurs visés concernent le modélisme et la couture, l’informatique, les métiers de bouche, le tourisme, 44
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n’est pas exhaustive. Pour y participer, vous devez être ressortissant de l’Espace économique européen et/ou avoir le droit de travailler au Viêt Nam, avoir un niveau de formation de préférence inférieur ou égal à bac +2 et avoir de bonnes bases en anglais. Enfin, vous devez être disponible 9 mois à partir d’août 2007. Sachez que Mobil’Asie se charge du voyage aller-retour et de votre assurance (rapatriement et responsabilité civile) et vous aide dans toutes vos démarches administratives et votre recherche de logement. www.batik-international.org
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Focus secteur
I Le BTP a le vent en poupe ! Il y aura toujours des logements à construire, des immeubles à rénover, des infrastructures à réaliser, des projets architecturaux d’envergure... Le secteur du BTP à l’international connaît une activité soutenue, porteuse d’emplois.
UNE ACTIVITÉ QUI SE PORTE BIEN Le rapport Activité et emploi dans le BTP, édité en décembre 2006 par le ministère des Transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer,délivre des informations essentielles sur le secteur,extraites de l’enquête annuelle de le Fédération nationale des travaux publics et de l’enquête annuelle de la revue américaine, Engineering News Record, intitulée « The 225 top international contractors » (août 2006). Ce rapport permet de déterminer les zones d’activités dans le monde, de connaître la position des majors françaises et étrangères à l’international. • Les entreprises françaises D’après les enquêtes trimestrielles menées par la FNTP, l’activité des entreprises françaises sur les marchés extérieurs a été soutenue au 1er semestre 2006. Les entreprises de travaux publics et leurs filiales étrangères ont réalisé,hors métropole,8,6 milliards
d’euros de chiffres d’affaires, ce qui représente une augmentation de 10,3 % par rapport au 1er semestre 2005. L’enquête annuelle 2005 révèle que l’Europe est la première zone d’activité à l’international des groupes français et de leurs filiales, qui y réalisent 50 % de leur activité à l’international dans les travaux publics et les trois quarts de leur activité dans le bâtiment. Les pays de prédilection sont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et les pays de l’Est. La deuxième zone d’activité pour les travaux publics est l’Amérique du Nord, suivie par l’Afrique ; pour le bâtiment, l’Asie représente la seconde zone d’activités. En 2005, ces groupes français et leurs filiales locales participent
aussi à de grands travaux d’envergure,comme le pont de Masan Bay en Corée du Sud, le barrage de Wasi Dayqah à Oman, le tunnel de Lok Ma Chay à Hong-Kong par exemple. • Les grands groupes internationaux de construction L’enquête annuelle de la revue Engineering News Record révèle que le chiffre d’affaires des 225 premiers constructeurs mondiaux en 2005, sur les marchés extérieurs hors le marché domestique,s’élève à 152 milliards d’euros, soit 189,4 milliards de dollars US. Un chiffre d’affaires en progression qui démontre la bonne santé du secteur. C’est l’Europe qui arrive en tête des zones d’activité, suivent l’Asie-Australie, l’Amérique du Nord, le MoyenOrient, l’Afrique et l’Amérique
I Les entreprises
françaises de travaux publics et leurs filiales étrangères ont réalisé, hors métropole, 8,6 milliards d’euros de chiffres d’affaires.
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Certaines grandes entreprises françaises se classent parmi les meilleures du secteur dans le monde. Le savoir-faire français en la matière est toujours aussi estimé. Ce sont surtout les travaux publics qui génèrent une activité à l’international. En témoignent les nombreux contrats remportés en 2005 sur tous les continents. Aujourd’hui, l’environnement constitue le nouveau défi de ce secteur.
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Focus secteur 7. Bechtel (USA) = 7,7 milliards US $ www.bechtel.com 8. Fluor Corp USA = 7,1 milliards US $ www.fluor.com 9. Technip (France) = 6,4 milliards US $ www.technip.com 10. Bilfinger Berger (Allemagne) = 5,8 milliards US $ www.bilfingerberger.de
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« RECHERCHE CADRE CONFIRMÉ AVEC EXPÉRIENCE »
Latine. Les trois premières activités de ces grands groupes sont le bâtiment,les infrastructures de transport,les installations pétrolières et industrielles.A noter que les groupes français détiennent le quart du marché européen.
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• Classement Les 10 premiers groupes de construction à l’international en 2005,classés par chiffre d’affaires international en milliards de dollars US (Engineering News Record) : 1. Hochtief (Allemagne) = 14,7 milliards US $ www.hochtief.de 2. Skanska (Suède) = 11,9 milliards US $ www.skanska.com 3. Vinci (France) = 10,3 milliards US $ www.vinci.com 4. Strabag (Autriche) = 8,7 milliards US $ www.strabag.com 5. Bouygues (France) = 7,8 milliards US $ www.bouygues.com 6. KBR (USA) = 7,7 milliards US $ www.kbr.com
Ce sont surtout des postes de direction et d’encadrement qui sont à pourvoir. En général, il est demandé aux candidats de deux à cinq ans d’expérience minimum. Du chef de projet au responsable maintenance en passant par le responsable méthode, l’ingénieur études de prix, le directeur de projet,le directeur ou conducteur de travaux, l’architecte, les postes à pourvoir existent. Mais les conditions d’embauche sont exigeantes. Les ingénieurs issus des grandes écoles sont très recherchés,cependant,les candidats issus de formations universitaires, BTS ou DUT ont aussi leurs chances.Tout dépend du profil et de l’expérience acquise par le candidat. Il est rare qu’un débutant sortant tout juste de formation parte immédiatement travailler à l’étranger,sauf si cela se fait dans le cadre du Volontariat international en entreprise (VIE). De nombreux jeunes diplômés du BTP ont l’opportunité de participer à un chantier à l’étranger par ce biais. L’enquête Emploi ingénieurs de mai 2007 de l’Ecole supérieure des travaux publics (ESTP), révèle une tendance à l’internationalisation qui s’explique par un réel dynamisme du secteur. Cette internationalisation débute
durant les études puisque l’ESTP impose à ses étudiants un séjour de 5 semaines minimum à l’étranger pour valider leurs cursus. 15 % de la promotion 2006 travaille à l’étranger contre 10 % pour la promotion 2005.Les jeunes diplômés partant dans le cadre d’un VIE représentent 5 % de la promotion 2006 contre 2,5 % en 2005. Sur l’ensemble des 3 dernières promotions de l’ESTP,12 % travaillent à l’étranger,16 % ont des missions à l’international dans le cadre de leur emploi.
COMMENT TROUVER UN POSTE À L’ÉTRANGER ? Outre le VIE, le meilleur moyen pour travailler à l’étranger consiste à postuler directement auprès des entreprises étrangères. Vous pouvez aussi intégrer l’une des nombreuses filiales des majors françaises implantées à l’étranger. Mais, là où auparavant les groupes français arrivaient à imposer un staff conséquent de Français pour l’encadrement de chantiers et de projets, certains pays imposent dorénavant des quotas.Il est de plus en plus courant que le recrutement des cadres soit local. Les entreprises en charge du chantier doivent faire appel aux candidats sur place ; seul un directeur de chantier français peut être amené à être embauché. Les qualités recherchées chez un candidat qui souhaite travailler à l’international sont les mêmes pour n’importe quel secteur. A savoir l’adaptabilité.Vous ne pouvez pas travailler à l’étranger si vous n’avez pas cette capacité à vous adapter à votre nouvel environnement professionnel.La maîtrise de l’anglais est aussi indispensable, celle de la langue du pays où vous allez travailler est un atout supplémentaire.
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ENTRETIEN avec Philippe Pasquier, président du cabinet de recrutement Eureka, spécialisé dans les métiers du BTP. Vivre à l’étranger : Comment se positionnent les candidats français dans le secteur du BTP à l’international ? Philippe Pasquier : Le cabinet de recrutement Eureka cherche des talents depuis 1989. Nous avons près de 45 clients à travers le monde, incluant de grandes entreprises comme Vinci ou Spie Batignolles, par exemple. C’est un sujet que je connais bien. Les Français se positionnent bien au niveau des compétences mais mal en termes d’adaptabilité. Et ce pour plusieurs raisons. Il y a d’une part un véritable problème de maîtrise des langues étrangères dont l’anglais. D’autre part, les Français sont chers. Ils n’ont pas souvent envie de travailler en contrat local, car ils sont habitués au « confort social » qu’ils connaissent en France. Partir aux Etats-Unis ou en Allemagne reste encore possible, mais de là à partir au Vietnam, au Gabon ou en Algérie, c’est une autre affaire. Il y a manque de motivation de la part des candidats français. Les entreprises vont alors recruter dans d’autres pays, où les travailleurs sont moins difficiles concernant les conditions de travail. Par exemple au Canada, en Grande-Bretagne, dans les pays de l’Est, où les législations du travail et sociale ne sont pas aussi réglementées et favorables aux travailleurs. VAE : Comment remédier à cette concurrence ? P. P. : La maîtrise de l’anglais est impérative. Son enseignement est négligé dans les écoles d’ingénieurs, où il est estimé qu’une heure de cours par semaine est suffisante. C’est faux. Il s’agit là d’un vrai problème de formation en langues qui posera plus tard des problèmes d’adaptabilité sur le marché international. Par ailleurs, il faudrait développer les structures qui favorisent l’expatriation. Si une organisation d’assistance prenait en charge toutes les démarches à caractère administratif pour ce qui concerne des domaines comme la retraite par exemple, l’expatriation serait rendue plus attractive. Reste à informer les intéressés de l’existence de ce type de structure.
VAE : L’expatriation, un passage indispensable dans le secteur du BTP ? P. P. : Les jeunes ne doivent pas être pressés de partir travailler à l’étranger. Souvent le départ à l’étranger est mythifié, on pense partir au soleil, vivre dans des conditions plus faciles. C’est loin d’être le cas. Partir travailler à l’étranger est utile pour une carrière mais pas indispensable. D’autant que cela exige un certain nombre de qualités, comme l’ouverture à la culture d’autrui. Il faut se comporter en tant qu’invité dans le pays où l’on s’expatrie et éviter de critiquer le savoir-vivre local. Il faut surtout se souvenir que l’on est dans ce pays pour remplir une tâche, qu’il faut donc être compétent et apporter une plus-value. Sinon quel est l’intérêt de votre embauche ? C’est pour cela que lors des recrutements chez Eureka, je teste la tolérance des candidats et cherche à savoir comment ils envisagent leur expatriation. Je préviens aussi les candidats que partir à l’étranger ne signifie par forcément qu’ils vont gagner plus d’argent. Il faut considérer le rapport salaire et coût de la vie dans le pays. Nous procédons à 150 recrutements par an environ, dont 80 à l’export. Je rencontre deux ou trois personnes pour
I Partir travailler à
l’étranger est utile pour une carrière mais pas indispensable. D’autant que cela exige un certain nombre de qualités, comme l’ouverture à la culture d’autrui.
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un poste. Le taux d’échec est rare. Enfin, je tiens à rajouter que l’expatriation n’est forcément synonyme d’aventure au bout du monde ! Il y a encore un tiers des pays seulement que l’on peut considérer comme potentiellement dangereux, l’Indonésie, la Malaisie ou Madagascar par exemple. secretariat.choisy@cabinet-eureka.fr
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Dossier pratique I Suivre son conjoint à l’étranger Votre partenaire a trouvé un poste à l’étranger et vous avez décidé de le suivre ? Ne partez pas à l’aveuglette. 41 % des échecs en expatriation surviennent suites à des problèmes familiaux, liés à la carrière du conjoint notamment. (Enquête ECA International, 2006)
I Les femmes
représentent aujourd’hui 20 % des salariés en mission à l’étranger, ce qui est très peu en comparaison du nombre d’hommes expatriés (ECA Int.).
Il y a une vingtaine d’années,le portrait de la famille expatriée était le suivant : un homme d’une quarantaine d’années, occupant des fonctions importantes, accompagné de sa femme, mère au foyer et de leurs enfants.Aujourd’hui,les profils se diversifient : les jeunes couples sont de plus en plus nombreux à partir et le nombre de femmes expatriées a triplé en 10 ans. Elles représentent aujourd’hui 20 % des salariés en mission à l’étranger, ce qui est très peu en comparaison du nombre d’hommes expatriés (ECA Int.).Ainsi,ce sont encore généralement les femmes qui mettent leur carrière entre parenthèses pour suivre leur compagnon à l’étranger et plus de la moitié d’entre elles ne parvient pas à retrouver un emploi sur place.
Pauline Guérin a suivi son mari à Shanghai « Un DESS d’aménagement du territoire en poche, il n’était pas facile de trouver un emploi ici, mais je voulais absolument travailler, quitte à être peu rémunérée. Alors j’ai commencé comme professeur de français, puis j’ai pris les responsabilités administratives et marketing de cette même école pour un salaire de 300 euros ! Imaginez ! Je touchais plus de 2 000 euros par mois en France. J’ai ensuite trouvé un autre poste dans l’administration à l’école française, mais j’avais envie de la vraie Chine. Depuis août dernier, je travaille dans l’une des plus grosses agences immobilières de Chine, où nous sommes 3 étrangers pour plus de 100 salariés chinois, c’est très excitant ! »
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PORTRAIT DE FAMILLE
Toutefois, Jean Pautrot, auteur d’Expatriés : rêves et réalités (Ed. Liaisons) et président du cercle Magellan, un réseau de responsables en ressources humaines et de la mobilité internationale (www.magellan-network.com), observe qu’« au sein des jeunes couples, ce n’est plus forcément la femme qui fait l’impasse sur sa carrière. Il s’agit plutôt de suivre celui ou celle qui aura trouvé un poste intéressant à l’étranger ».
à l’international, ou encore apprendre une nouvelle langue », explique Jean Pautrot.D’ailleurs,les familles candidates à l’expatriation sont beaucoup plus nombreuses pour les pays anglophones et hispanophones : la possibilité de valoriser une langue au retour fait toute la différence.L’expatriation est aussi porteuse d’espoirs :s’enrichir,changer de vie,réaliser ses rêves.Mais attention :il peut être beaucoup plus difficile de trouver un emploi dans les pays en voie de développement.
LES RAISONS DU DÉPART
UN EXIL DORÉ ?
Le salarié part dans l’espoir de booster sa carrière.Son conjoint le suit pour des raisons différentes : « agrandir la famille, faire du bénévolat, poursuivre ses études, acquérir une expérience professionnelle
Les familles d’expatriés français, partant dans le cadre de leur entreprise,sont souvent perçues comme privilégiées.En effet,beaucoup jouissent d’un excellent niveau de vie à l’étrange,les indemnités d’expatria-
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tion faisant augmenter les salaires. Cependant, l’expatriation peut entraîner une perte de revenus, si le conjoint, actif en France, ne retrouve pas d’activité professionnelle.
FEMME DE Nombreuses sont les conjointes d’expatriés qui ne parviennent pas à retrouver un emploi sur place. Actives en France, elles deviennent brutalement femmes au foyer. Certaines vivent très bien ce changement,d’autres beaucoup moins, même avec un bon niveau de vie. Chargé de la communication au sein d’une agence,Sandra a quitté son emploi pour suivre son mari en poste à Singapour. « En France, j’étais Sandra. A Singapour, je suis devenue Sandra, la femme de Marc. Malgré moi, je me suis transformée en “Tai-tai”, en “Expat wife”, soit une femme aisée qui ne travaille pas et passe ses journées à faire du shopping et à s’occuper des enfants. » Au bout de deux ans, elle réussit à convaincre son mari d’interrompre sa mission pour rentrer en France.
DE NOMBREUX DIVORCES Si le couple Sandra/Marc a survécu, ce n’est pas le cas pour de nombreux couples expatriés. D’après une étude du Cabinet Settler International, près de 3 couples sur 5 ne survivent pas à une expatriation, même dorée. Pourquoi cet écart ? Selon Jean Pautrot, la famille en expatriation est sous tension.Le salarié expatrié doit redoubler d’efforts pour s’adapter à son nouvel environnement culturel et linguistique, alors que le conjoint, qui a du mal à trouver un emploi, se sent un peu seul et inutile. Paradoxalement, selon les sociologues et les psychologues industriels, il s’avère que les candidats à l’expatriation espèrent souvent que celle-ci résoudra leurs problèmes de couple. « C’est illusoire, estime Jean Pautrot, l’expatriation
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demande au couple qu’il se serre les coudes. » Enfin, les expatriés sont souvent soumis aux tentations locales. « Dans certains pays, leur activité professionnelle nécessite la présence d’une interprète, souvent jeune et jolie et qui, parfois les suit à leur retour... », note Jean Pautrot. Mais attention : divorcer à l’étranger n’est pas une mince affaire,surtout si le conjoint demandeur introduit une action en divorce devant la justice locale et que l’autre conjoint s’y oppose.
tout à coup la personne qui va devoir organiser le voyage et soutenir son mari dans l’aventure, ce qui peut être lourd à porter », expliquet-elle. Le bien-être de l’enfant est aussi pris en compte chez Adeo.Ces derniers sont impliqués dans le projet de famille et les frais de scolarité,souvent élevés à l’étranger,sont pris en charge. Résultat : Adeo compte les échecs en expatriation sur les doigts de la main.
L’ENTREPRISE, PARTENAIRE DE L’EXPATRIATION
Quitter son emploi pour suivre son conjoint n’est pas une décision qui se prend à la légère,surtout si l’on n’est pas prêt à mettre sa carrière en sourdine. Vos chances de trouver un emploi depuis la France ou sur place vont dépendre de la destination choisie,des permis de travail, de votre maîtrise de la langue et de votre profession. • PartnerJob Les couples à double carrière sont de plus en plus nombreux et les femmes acceptent moins facilement de quitter leur emploi. C’est pourquoi une partie des groupes du CAC 40 s’est engagé à accueillir des conjoints de salariés d’autres groupes français dans leurs filiales locales en créant PartnerJob.com, un portail pour l’emploi réservé aux conjoints des salariés expatriés.Par
En expatriation,les échecs coûtent cher aux entreprises.Une étude réalisée par Total a démontré qu’une installation ratée peut coûter plus de 200 000 euros à l’entreprise, notamment en terme de perte d’opportunités d’affaires. C’est pourquoi les entreprises sont tentées d’éviter la problématique conjoint/famille et préfèrent envoyer des célibataires ou des collaborateurs en fin de carrière déchargés de leurs enfants. Cependant, d’autres font face au problème en soutenant les familles. Certaines font appel aux resettlers, des cabinets de conseil qui aident les expatriés et leurs familles dans leurs différentes démarches :visas,recherche d’un logement, inscription à l’école,achat d’une voiture, etc. D’autres entreprises, comme Adeo (ex-Leroy Merlin),qui a reçu leTrophéeTaitbout de l’expatriation en 1999,ont développé leur propre programme.Pascale Mc Lachrie, responsable de la mobilité internationale du groupe,estime que l’expatriation est plus difficile pour le conjoint que pour le salarié expatrié qui,malgré la pression au travail,garde ses repères. « Parce que c’est généralement la femme qui accompagne son mari à l’étranger, elle se retrouve souvent sans emploi et devient
QUITTER SON EMPLOI
I Quitter son emploi pour suivre son conjoint n’est pas une décision qui se prend à la légère, surtout si l’on n’est pas prêt à mettre sa carrière en sourdine.
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ce biais, les conjoints d’expatriés ont la possibilité de poursuivre leurs carrières dans une entreprise du même réseau. www.partnerjob.com • Net Expat Les entreprises peuvent également faire appel à des bureaux spécialisés dans le coaching des conjoints d’expatriés.La société bruxelloise Net Expat par exemple a développé
une large gamme de programmes personnalisés pour aider ces derniers à poursuivre leur carrière à l’étranger: aide à la rédaction du CV, préparation à l’entretien, conseils pour la préparation au départ et à l’installation sur place, etc. Net Expat possède plusieurs bureaux dans le monde. http://www.netexpat.com (Site en anglais). • Les visas et permis de travail Au sein de l’Union européenne,pas de souci concernant les permis de travail et les visas :vous pouvez travailler et circuler librement au sein des 27 Etats-membres de l’UE.Ailleurs,le conjoint qui suit obtiendra son visa à la seule condition d’être reconnu comme conjoint, en
La convention Cindex (Centre inter-entreprises de l’expatriation) Dix-neuf entreprises (Air France, Alcatel CIT, Areva, Axa, Bouygues Construction...) ont signé une convention qui permet au conjoint d’un salarié expatrié de bénéficier d’un congé sans solde de 5 ans maximum. Pour en bénéficier, l’expatrié et son conjoint doivent tous deux être salariés d’une entreprise signataire de la convention. Cependant, cette convention reste ouverte à toute autre entreprise qui souhaiterait y adhérer. Tél. : 01 53 67 70 73/74. • cindex.cindex@total.com
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sachant que le PACS n’est pas reconnu à l’étranger. • Les femmes et les restrictions au travail Les femmes n’ont pas toujours les mêmes droits que les hommes à l’étranger, notamment au sein des Emirats Arabes Unis où l’accès à l’emploi leur est restreint. Valérie,consultante marketing à Dubaï, a pu trouver un emploi uniquement grâce aux contacts de l’entreprise de son mari. • Prof de français : un passeport pour l’emploi Delphine Martel,auYémen pour suivre son mari qui travaille pour une compagnie pétrolière,est professeur à l’école française de Sanaa :« Etre prof de français est un sacré atout quand on part à l’étranger, a fortiori pour des destinations pas très rock’n’roll ! » Si vous souhaitez enseigner le français langue étrangère (FLE) en tant qu’indépendant, vous pouvez obtenir une maîtrise FLE par correspondance via le CNED,qui vous permettra de travailler au sein des Alliances françaises, des instituts culturels français, des centres de langues et des écoles locales et universitaires.www.cned.fr • Démissionner La démission pour suivre son conjoint,son partenaire (PACS) ou son concubin à l’étranger est un cas de démission légitime et vous permet de bénéficier des allocations chômage à votre retour en France. Pour cela, vous devez envoyer une lettre de démission en recommandé avec accusé de réception à votre employeur. La date de démission doit impérativement correspondre à la date de votre départ à l’étranger à un mois près.Au retour, vous devrez présenter à l’Assedic votre lettre de démission,tout document justifiant de l’activité du conjoint à l’étranger (bulletins de paie,contrat de travail) ainsi qu’une preuve de la résidence commune à l’étranger. Si vous perceviez déjà une allocation chômage en France,vous devez déclarer votre expatriation aux
Assedic qui suspendront le versement des allocations pendant un délai de trois ans maximum. Au retour,dans ce délai,et sous réserve que vous n’ayez pas exercé d’activité professionnelle à l’étranger, vous pourrez percevoir de nouveau ces allocations. Bon à savoir : Pour les pays de l’UE, le Liechtenstein, l’Islande, la Norvège et la Suisse,vous pouvez bénéficier d’allocation chômage locale. Se renseigner directement auprès des autorités du pays concerné. • Les demandes de congé Les congés vous permettent de partir tout en réintégrant votre poste, ou une fonction similaire dans l’entreprise au retour.Pendant le congé, le contrat de travail et l’ancienneté sont suspendus. Il existe plusieurs types de congés : Le congé sans solde : si vous partez pour une durée comprise de 1 à 5 ans,vous pouvez négocier avec votre employeur un congé sans solde.Cependant,si vous démissionnez à l’issue du congé, vous n’aurez pas droit aux allocations chômage au retour. Le congé sabbatique : tout salarié justifiant d’une ancienneté professionnelle de 6 ans,dont 36 mois consécutifs ou non dans l’entreprise peut en bénéficier.Vous devez en informer l’employeur par lettre recommandée avec accusé de réception au moins 3 mois avant le départ, en précisant la date de départ et la durée du congé (6 à 11 mois maximum). Le congé parental d’éducation : ouvert aux salariés justifiant au minimum d’un an d’ancienneté professionnelle à la date de naissance de l’enfant.Il peut être pris jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant ou à compter de trois ans à la date d’arrivée d’un enfant adopté. Si vous êtes déjà en congé maternité :l’Assedic considère la démission qui intervient à la fin de l’arrêt déjà ouvert lors du départ du conjoint à l’étranger comme étant légitime.A la suite du congé maternité, vous pouvez soit prendre un congé parental, soit démissionner. Farah Boucherak
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vivre a l’etranger Français du monde Un petit tour de la planète, à la rencontre des Français expatriés. Avec Emmanuel Langlois, de France Info.
Solaire et politique en Belgique Pierre-Yves Le Borgn’ aime à raconter qu’il a manifesté pour la première fois à trois ans et demi, sur les épaules de son père.C’était en mai 1968, à Quimper, qui l’a vu naître, près du petit village d’Ergué-Gabéric où il a grandi. C’est de là, peut-être, que lui est venu son engagement,inspiré aussi par deux parents, enseignants et militants de gauche. Viendra ensuite le droit, à Nantes, puis Science Po. Pierre-Yves intègre le prestigieux Collège de Bruges, en Belgique, d’où il sort juriste international diplômé. Suivront trois années en Californie,où le jeune homme apprend le goût du travail, et aujourd’hui Bruxelles.Pierre Yves Le Borgn’ travaille dans l’énergie solaire, secteur d’avenir s’il en est. « En Belgique, on est au milieu de tout, plongé dans l’international », ditil, employé par une société américaine, basée en Arizona, dont le siège européen est en Allemagne ! A 43 ans, Pierre-Yves Le Borgn’ est aussi Premier secrétaire du PS et de l’Assemblée des Français de l’étranger, et prend très à cœur ces plus de deux millions d’expatriés éparpillés sur la planète. Un temps localier pour le Télégramme de Brest, il n’a jamais perdu de ses racines, jusqu’à se faire envoyer régulièrement par ses parents une revue de presse de Bretagne !
Exil fiscal et BD à succès dans le Kent Le succès dérange parfois. Olivier Cadic,créateur à 20 ans,avec 20 000 francs de l’époque en poche, d’une société de circuits imprimés pour l’électronique, en a fait l’expérience. L’entreprise prospère,emploie jusqu’à 25 personnes, avec des clients comme Dassault ou Airbus.Et le fisc fran-
Lui écrire : p.y.leborgn@assemblee-afe.fr 52
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qu’il y avait un manque. Donc on a décidé de publier Lucky Luke, Blake et Mortimer, Thorgal, en langue anglaise. » Aujourd’hui, sa société,CineBook,a des relais aux Etats-Unis,à Singapour et en Nouvelle-Zélande. Lui écrire : olivier@cinebook.co.uk
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çais lui demande des comptes.Trop à son goût. En 1996, Cadic a 35 ans. Il s’exile et s’explique devant micros et caméras : « Je pars contre mon gré, et le faire sans bruit me donnerait l’impression de déserter. » Le jeune homme fait école. A tel point que le gouvernement Jospin de l’époque crée une taxe, surnommée « Loi Cadic »,pour tenter de freiner l’hémorragie. Cadic pose ses valises en Angleterre, à Ashford, dans le Kent, à deux heures de Paris. Sept ans plus tard, en 2003, il revend sa société et se lance dans sa vraie passion, la BD. Son idée:traduire les albums européens,et tenter de les imposer face au comics américains et aux mangas japonais. « Il y avait toujours l’irréductible gaulois Astérix et Tintin. Et il me semblait
Stages et placement en Afrique du Sud C’est grâce à un stage que Caroline Auzias a découvert la « nation arc-en-ciel », après des études en histoire et en communication. De retour au Cap,où elle avait rencontré son compagnon, la jeune femme a d’abord trouvé un job à l’Ecole française,mais pas suffisamment payé à son goût.Alors, Caroline,30 ans,investit 500 euros pour monter sa propre affaire,une agence pour faciliter, grâce à son réseau,la venue d’étudiants français en Afrique du Sud. Comme elle, quelques années plus tôt. « L’Afrique du Sud est un pays anglophone, explique Caroline, où les choses sont moins formelles et où on fait beaucoup confiance aux jeunes, ce qui est très formateur pour un étudiant. En plus, grâce à mon réseau, je place souvent les étudiants dans
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des petites ou moyennes entreprises, donc ils peuvent voir vraiment comment fonctionne l’entreprise de A à Z. » Son agence, Kunjani, (« Comment allez-vous ? » en langue xhosa),aide les jeunes à s’installer et à trouver leur entreprise. « Y’a une énergie fantastique ici, difficile à décrire. Il se passe plein de choses, c’est un pays neuf, qui bouge, dynamique, pas un pays facile mais pour cette raison, il vous fait vous sentir vivre à fond », s’enthousiasme la jeune femme.
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de l’actionnisme viennois des années 70-80, où le rôle de l’artiste, comédien ou metteur en scène, était plus politique. » Clélia, comédienne, photographe et musicienne,travaille aussi sur des spectacles pour enfants, des lectures et des performances à Bratislava, en Slovaquie toute proche,et prépare en ce moment une création sur King Kong,une autre idée du théâtre contemporain. Lui écrire : clelia.colonna@gmail.com
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de Vienne.Clélia,diplômée en arts appliqués,travaille pour une compagnie de théâtre indépendante. « En Autriche, explique la jeune femme, il n’y a pas d’intermittents. Même les petites troupes sont subventionnées. Les comédiens sont rémunérés, mais peu. Tous ont un autre job à côté. » Vienne a changé de siècle,reconnaît Clélia. Une flopée de jeunes artistes : architectes, musiciens, designers,viennent s’installer dans les quartiers de l’ouest,et des bars tendance ouvrent tous les jours en ville. Quant à la création, elle manque parfois de souffle, regrette-t-elle. « On est bien loin
Lui écrire : patrice@feiyue-shoes.com
OCÉAN INDIEN
Lui écrire : info@frenchnetwork.org
Création artistique atone à Vienne Clélia Colonna, 28 ans, qui a grandi à Nogent-sur-Marne,près de Paris,avait déjà une belle carrière dans le théâtre lorsqu’elle est arrivée en Autriche, l’an dernier.Depuis que sa route,en vacances avec des copines à Panama, a croisé celle d’un bel ingénieur
pour la version cuir, chausse désormais les pieds des teenagers et trentenaires européens (une vingtaine de boutiques en France la distribuent), en attendant la Chine. Feiyue,qu’on pourrait traduire par la basket pour « voler et traverser, participer à l’élévation du corps et de l’esprit ».
ASIE Chausseur français à Shanghai Des chaussures de kung-fu. En Chine, les Feiyue font référence, mais ont bien failli péricliter, en chute libre depuis 50 ans à cause de la concurrence de Nike. Cette basket mythique,née en 1920,allait disparaître et avec elle tous les emplois d’une petite entreprise locale. « En Chine, les jeunes mettent de côté leur culture, ils ne sont tournés que vers les valeurs de l’Occident. Du coup, le patrimoine chinois disparaît », regrette Patrice Bastian,Français expatrié depuis 7 ans à Shanghai, et grâce à qui la petite usine a pu rallumer ses fours. « Toutes les classes sociales : paysans, politiciens, en passant par le moine Shaolin ou le capitaine de l’équipe nationale de football ont adopté la Feiyue, symbole de la Chine populaire », explique Patrice, en expert, adepte des arts martiaux et chargé du marketing de la marque.Aujourd’hui, la « Shaolin Soul »,le modèle phare de Feiyue,de 50 à 85 euros la paire
Jazz et sangs mêlés sur l’Ile Maurice Une île « Toucouleur ». Patrick Joulain, sa femme et ses trois enfants,vivent depuis un peu plus d’un an à l’Ile Maurice, incroyable melting-pot dans l’océan Indien. « On a des Européens d’origine, des Indiens, des Africains, et des Sino-Mauriciens, qui viennent plutôt de Chine. » Patrick Joulain dirige l’hôtel Mövenpick de Bel Ombre,dans le sud encore sauvage de Maurice, au milieu des plantations de cannes à sucre,dont l’île tirait jadis la majeure partie de ses revenus, avec le textile, avant que le tourisme de luxe ne les remplace. Maurice accueille 7 à 800 000 touristes par an,à commencer par les Français, ancienne colonie oblige.Patrick Joulain,né à Blain, près de Nantes, a été formé à l’Ecole hôtelière de Saint-Nazaire et dans les bonnes maisons de La Baule,puis dans une grande chaîne internationale,une fois « monté » à Paris. A Maurice, il se verrait bien ouvrir un petit club de jazz dans l’hôtel. « J’aimerais recréer cette ambiance “jam session”, il y d’excellents musiciens sur l’ Ile Maurice, ils jouent au feeling et de façon fantastique, ils n’apprennent pas la musique de manière formelle. » Parce que quand on a dirigé, comme lui, l’hôtel où descendaient les invités du festival de jazz de Juan-les-Pins, et il en reste forcément quelque chose. Lui écrire : patrick.joulain@moevenpick.com
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temoignage I Une envie de voyager Cuisinier de formation, Christophe Bourdiol, 23 ans, a quitté son emploi dans un restaurant 2 étoiles Michelin en France pour s’installer au Venezuela où il vit depuis 6 mois.
Venezuela avec un visa touristique et pour seul bagage une valise de 25 kg !
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L’APPRENTISSAGE DE LA CULTURE
LE TÉMOIGNAGE I C’est sûr qu’il faut
être un peu aventurier pour partir comme ça. Il faut s’intégrer au pays et non l’inverse. Par exemple ici, il n’y a pas d’horaires de bus, vous attendez qu’il passe.
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« En novembre dernier, j’ai rendu visite à une amie au Venezuela. Je me suis rendu compte du potentiel de ce pays par rapport à mon métier. J’ai décidé de m’y installer. J’ai longuement préparé mon départ, durant 2 mois environ. Il a fallu que je vende ma voiture, ma moto, que je résilie mes différents abonnements...Tout cela m’a paru bien fastidieux et bien long. Tous les sites et sources d’informations que j’avais consultés conseillaient de partir au Venezuela en possession d’un visa de travail. Mais en réalité,il y a un fossé entre ce qu’il faudrait faire et ce que l’on peut faire. Il est très difficile de trouver un emploi à l’étranger depuis la France pour obtenir ce fameux visa. Je suis donc parti au
Arrivé au Venezuela, je n’ai pas eu de souci de logement,puisque la famille de mon amie m’a accueilli comme un membre à part entière. Durant les quinze premiers jours, je me suis accoutumé à la culture du pays et j’ai dû apprendre la langue. Ce qui a été relativement facile,au bout de 4 mois,je pouvais comprendre et tenir une conversation en espagnol. Ensuite, j’ai appris à connaître les spécialités du pays en vue de mon métier. J’ai commencé à chercher un emploi en me présentant dans les grands restaurants. J’ai effectué des stages non rémunérés pour apprendre à travailler dans ce nouvel environnement. Puis j’ai commencé à travailler sans contrat, mais en étant très bien rémunéré. Je gagnais 2,5 millions de bolivars alors que le salaire moyen est de 7 000 bolivars. En fait, ça a marché parce qu’un chef m’a pris sous son aile.
LA RENCONTRE Dernièrement, j’ai rencontré un Français,qui est l’un des plus gros investisseurs sur Caracas. Il m’a proposé un poste de chef dans le Bistrot français étoilé qu’il compte ouvrir dans l’un des clubs les plus huppés de Caracas.Les travaux ont déjà commencé.J’aurai un contrat de travail. Ma situation au Venezuela va donc changer. Je suis en cours d’acquisition des mes papiers
officiels.Mais je suis passé par l’une de ces personnes qui vous proposent, moyennant finance, de vous « faire des papiers ». Il faut savoir que les structures officielles mettent du temps à délivrer ces papiers. Une fois mes papiers acquis, je devrais entamer des démarches pour tout ce qui concerne la fiscalité, la retraite. Cela ne m’inquiète pas trop, je laisse venir. Au Venezuela, les choses ne sont pas aussi réglementées qu’en Europe par exemple.
S’ADAPTER AU PAYS Le Venezuela est un pays où celui qui a envie peut réussir.Je ne regrette pas, je me suis offert une nouvelle vie. La vie n’est pas très chère mais le système de protection sociale est faible. Les relations de travail sont plus souples, les gens plus agréables, c’est une autre mentalité. C’est sûr qu’il faut être un peu aventurier pour partir comme ça.Il faut s’intégrer au pays et non l’inverse. Par exemple ici, il n’y a pas d’horaires de bus, vous attendez qu’il passe.Cela peut être quelque chose de difficile à comprendre pour une personne qui vient d’Europe, des Etats-Unis ou du Canada. Ici, il y a des paroles d’une chanson que l’on entend beaucoup « Je reste au Venezuela parce que je suis optimiste ». Je compte rester au Venezuela deux ou trois ans, puis je reprendrai la route pour aller ailleurs. Je rentrerai en France vers l’âge de 30 ans je pense. »
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L’ANALYSE DE L’EXPERT
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sie, on est curieux, on critique la France...Mais le choc culturel fait aussi partie des étapes de l’expatriation.Tôt ou tard, Christophe, comme n’importe quel autre expatrié, va avoir le mal du pays, vouloir manger quelque chose qui lui rappelle la France voire développer une certaine intolérance par rapport à son pays d’accueil.S’il réussit à surmonter cette étape,viendra ensuite l’étape de l’intégration ; Christophe s’adaptera, acceptera cette culture. Mais, s’il ne s’occupe pas rapidement des questions de fiscalité et de retraite, entre autres, ce jeune homme risque de perdre ses droits acquis durant son expatriation. Je rappelle qu’il y a 6 étapes que l’expatrié va vivre :durant la 1er phase, le futur expatrié reçoit une proposition d’emploi à l’étranger, par la biais de son entreprise ou en effectuant ses propres recherches ; il est confiant. Lors de la 2e étape, il prépare son départ ; stress, pression commencent à envahir le candidat à l’expatriation. La 3e étape, c’est la départ,inquiétude et réactions psychosomatiques peuvent se faire sentir.Arrivé dans le pays,c’est donc la phase d’enthousiasme. La 5e phase correspond au choc culturel que j’ai abordé précédemment. Enfin, la dernière étape, si tout se passe bien,verra l’expatrié s’adapter à son pays d’accueil.
Anna Eicher, directrice de Consulting Mobility International (CMI), agence de relocation, de consulting et de coaching, revient sur la bonne attitude à adopter si l’expatriation est envisagée. Elle insiste notamment sur la préparation du départ et sur les LE CONSTAT différentes étapes, Les candidats à l’expatriation prennent rarement le temps de bien se parfois difficiles à renseigner sur leur destination avant vivre, qui vont de partir bien que cela soit primordial. Ils pensent trop souvent jalonner le parcours tout savoir ou en connaître assez de l’expatrié. sur leur destination.Beaucoup par« Christophe a l’air d’être tombé amoureux du Venezuela.C’est classique,l’enthousiasme est l’une des étapes de l’expatriation :on s’exta-
tent presque sur un coup de tête, avec un visa touristique qu’ils reconduisent parfois le temps de trouver un emploi sur place. Et une fois cet emploi trouvé, ils restent
dans le pays d’accueil sans prendre le temps de rentrer en France pour faire établir correctement leurs papiers (visa de travail). C’est une alternative risquée, surtout si l’on part dans un pays à la législation compliquée ou instable politiquement. L’expatrié risque de ne plus pouvoir quitter le pays de l’expatriation.
LES CONSEILS Il est conseillé de partir s’installer à l’étranger muni d’un visa de travail. Or l’on sait qu’il n’est pas évident de trouver un travail depuis la France. Un voyage dans le pays choisi s’impose alors. Non seulement, le candidat à l’expatriation peut ainsi prospecter en vue d’un éventuel contrat de travail mais en plus ce voyage lui permet de se faire une idée plus précise de la vie qui l’attend sur place. Ensuite, il doit revenir en France avec une promesse d’embauche ou un contrat de travail et peut demander un visa de travail.Le départ dans le pays convoité se fera alors dans la légalité. Je conseille à toute personne qui souhaite s’expatrier de se préparer au mieux afin de bien connaître la législation du pays dans lequel elle souhaite partir.Il faut se poser toutes les questions possibles et pouvoir se dire “si ça ne me plaît pas, il faut que je puisse rentrer”. Pour cela, il est bien de se faire accompagner par un consultant avant le départ mais aussi une fois sur place. Cependant, comme il s’agit d’un service payant,les futurs expatriés rechignent à faire appel à ces professionnels.Il faut au minimum se rendre à l’Espace emploi international qui dispose de très bonnes informations. Bien sûr, procéder ainsi retarde le départ définitif, mais le candidat à l’expatriation est tellement mieux préparé. »
I Sur cette
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temoignage I Un retour réussi Hélène Hulin, 30 ans, est rentrée depuis moins d’un an en France, après 6 ans d’expatriation en Hongrie. Elle raconte comment elle a su rebondir.
Les conditions étaient intéressantes,le salaire aussi :je gagnais 2 000 euros par mois, avec une prime d’éloignement. J’ai donc accepté.
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UN RETOUR EN FRANCE ATTENDU
LE TÉMOIGNAGE
I Je pense que
l’expérience en Hongrie m’a beaucoup servi pour obtenir ce poste. Je suis contente de l’avoir fait.
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« J’ai répondu à une annonce de la Fondation franco-hongroise pour la jeunesse qui recherchait des professeurs de français pour enseigner dans des établissements en Hongrie.La Fondation a mis à ma disposition,à mon arrivée en Hongrie, une personne pour m’aider à m’installer et à effecteur les démarches administratives.Pour mon départ, je n’ai pas eu de formalités trop compliquées à remplir en France ; à 23 ans je vivais chez mes parents. J’ai juste dû me mettre en règle avec l’administration fiscale. Et je suis partie en Hongrie en septembre 2000.J’ai travaillé durant deux années pour l’Alliance française et des lycées hongrois. Je gagnais environ 500 euros par mois en étant logée.Ensuite,j’ai trouvé un poste de recrutée locale par le biais du ministère des Affaires étrangères.
J’aurais pu reconduire mon contrat avec le ministère des Affaires étrangères, je devais pour cela changer de pays, puisque l’on ne peut pas travailler plus de 4 ans dans le même pays. Mais je voulais rentrer en France, où mon ami m’attendait. J’étais donc prête psychologiquement à rentrer.Ce retour a été plus difficile que le départ en Hongrie. Un guide m’a indiqué les démarches à suivre. Il y a une structure au sein du ministère des Affaires étrangères qui aide les Français de l’étranger à se réinsérer. Je m’y suis rendue dès le mois de janvier pour préparer mon retour en France alors que je ne devais rentrer qu’en septembre.Là,on m’a donné des informations sur les différents concours auxquels je pouvais accéder,les études que je pouvais reprendre.
REMISE EN QUESTION Une fois rentrée, j’ai reçu les allocations chômage du ministère des Affaires étrangères, durant presque deux ans. Je me suis dit que c’était le bon moment pour réfléchir à ce que je voulais faire et tout reprendre à zéro.Avant de partir en Hongrie,je travaillais,de petits contrats en petits contrats, et je ne souhaitais plus continuer ainsi. Je voulais complètement changer de voie. Mais comme je n’arrivais pas à rester inactive,j’ai commencé à regarder les annonces à l’ANPE pour les cours de français langue
étrangère.J’ai recherché un emploi dans ce domaine de manière intensive en octobre,novembre,décembre.J’ai fini par trouver un contrat qui a débuté en février 2007.Je suis employée par un organisme qui vend des cours de Français langue étrangère à des entreprises. Au départ il s’agissait d’un CDD, qui devrait se transformer en CDI. Je pense que l’expérience en Hongrie m’a beaucoup servi pour obtenir ce poste.J’y ai passé tout de même 6 années à enseigner le Français, c’est une expérience enrichissante et cela constitue un plus pour l’emploi. Je suis contente de l’avoir fait.
PARTAGER MON EXPÉRIENCE Le plus difficile dans mon retour en France a été de me retrouver sans emploi au début. Quand j’ai commencé à envoyer des candidatures, j’ai reçu immédiatement des réponses positives. Cela a été le déclic qui m’a fait poursuivre dans ma voie,l’enseignement du français langue étrangère. Le retour a été plus facile au niveau de l’intégration, dans le sens où j’avais gardé un contact régulier avec mon entourage, mes amis, mon compagnon durant ces années d’expatriation. Je pense que c’est très important pour ne pas se sentir perdu et incompris lorsque l’on revient en France. Mon entourage était venu me rendre visite et a pu voir où je vivais et travaillais. Je pouvais en parler avec ma famille et mes amis sans problème,ils me comprenaient.C’est vrai qu’internet aide beaucoup, j’ai pu ainsi partager beaucoup de choses durant mon expatriation et à mon retour. »
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L’ANALYSE DE L’EXPERT
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passée par une phase de remise en question avant de revenir sur la voie qu’elle avait empruntée auparavant.Hélène a eu la bonne attitude. Il est vrai que garder contact avec sa famille, ses amis est une très bonne chose.Internet est le vecteur incontournable aujourd’hui. Mais recevoir son entourage et rentrer en France dès que l’on peut pour des week-ends ou des vacances est aussi important.Son témoignage est beaucoup plus positif que ceux que je reçois habituellement. Mais cela est aussi dû à sa jeunesse ; quand on est plus âgé,que l’on revient avec une famille, c’est autre chose.
LE CONSTAT
Barbara Prod’homme, qui elle aussi a vécu l’expérience de l’expatriation puis du retour en France, est aujourd’hui directrice de l’agence In’Pat. Cette structure accueille et oriente les «inpats» comme elle aime à nommer les ex-expatriés. Elle nous livre ses conseils. « Ce qui est intéressant dans le témoignage d’Hélène, c’est qu’elle est un cas exceptionnel. En règle générale,il est plus difficile de retrouver un emploi en France après une expatriation.Ceux qui s’en sortent, sont ceux qui sont capables de tout remettre à plat. C’est en quelque sorte ce qu’a fait Hélène. Elle est
J’ai moi-même été “inpat”,j’ai vécu 5 retours en France. Lors du dernier retour en France,en 2000,cela a été extrêmement difficile. J’ai décidé de lancer In’Pat, en 2003, dans l’idée d’aider les Français de retour. Concrètement nous avons des sociétés clientes qui nous informent qu’elles ont un salarié expatrié qui va rentrer en France.Celuici nous contacte directement.Nous le rencontrons avec son épouse. Le plus souvent, il s’agit de couples et même de familles. Et nous les aidons dans un premier temps à retrouver un logement, chose qui reste très difficile du fait de l’image d’Epinal dont souffrent les expatriés de retour en France,celle de gens riches ou aisés qui ont la possibilité d’acheter un appartement ou une maison. Il faut savoir qu’il est difficile pour un expatrié qui revient de l’étranger de se retrouver confiné dans un petit appartement, alors qu’il était habitué à vivre dans une surface beaucoup plus grande à moindre coût, puisque son employeur français s’acquittait du loyer. En revenant en France, l’ex-expatrié doit revoir ses exigences. De plus, les expatriés ont souvent de gros-
ses lacunes sur le fonctionnement du service public français.Bien souvent, ils souhaitent les meilleures écoles pour leurs enfants, des écoles bilingues notamment.Mais celles-ci coûtent cher.Or leurs revenus diminuent lorsqu’ils sont de retour en France. Ils ne bénéficient plus des avantages comme la prise en charge des frais de scolarité, une prime d’éloignement ou encore un salaire confortable. Tout ceci engendre une certaine incompréhension de la part des expatriés qui rentrent ;ils sont parfois – et même souvent – exigeants. Concernant l’emploi, la situation est catastrophique pour les conjointes qui ont suivi leur mari.Ces femmes ont du mal à retrouver leurs repères. Quant au salarié expatrié qui rentre, il doit se réintégrer au sein de son entreprise. Celle-ci ne met pas forcément en place les moyens pour accueillir son salarié de retour alors qu’elle dispose souvent de moyens importants pour organiser l’expatriation. Les DRH sont d’accord pour dire qu’il y a des progrès à faire en ce sens.
I Sur cette
page, un expert analyse le témoignage que vous venez de lire précédemment.
LES CONSEILS Il ne faut pas que les expatriés retardent leur retour en France par peur. Il est très important de s’informer bien avant la date du retour prévu et d’éviter de s’y prendre au dernier moment.Le salarié qui va rentrer en France doit réactiver son réseau, se “revendre” auprès de ses supérieurs, montrer qu’il est au courant de l’actualité de sa boîte. Partir à l’étranger,c’est positif pour la carrière professionnelle, mais à long terme seulement.Il faut se dire que l’on va vivre une période un peu difficile lorsque l’on rentre en France,mais que si l’on s’accroche, l’expérience de l’expatriation sera à terme bénéfique. Odile Gnanaprégassame
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createur d’entreprise I Le goût du risque En 1988, son diplôme de l’Edhec en poche, Vincent Chevalier effectue son service militaire en Argentine au titre de la coopération. Arrivé sur place, c’est le coup de foudre : « ce pays m’a beaucoup plu, je n’en suis plus jamais reparti. » Et cela fait 20 ans que ça dure !
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DU TOURISME RÉCEPTIF AU TOURISME D’AFFAIRE
I Comme à chaque crise, Vincent Chevalier réfléchit à de nouvelles orientations. Les prix de l’immobilier ayant chuté, il acquiert un immeuble pour 500 000 dollars en vue d’y ouvrir un hôtel.
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« A cette époque, l’Argentine traversait une grave crise économique, le taux d’inflation était de 100 %, la monnaie locale dévaluée. C’était devenu une destination peu chère pour les étrangers et les touristes. Je me suis dit qu’il y avait un créneau à exploiter. » Voila comment tout a commencé.Vincent Chevalier,42 ans est un chef d’entreprise comblé. Il a créé son affaire et a réussi à faire face aux difficultés imposées par un système économique instable et ainsi préserver son activité.Son secret ? « Surmonter les crises en se diversifiant et en anticipant... et avoir le goût du risque ! »
L’IDÉE En 1990, il créé Equinoxe, une agence de voyage basée à Buenos Aires. Il parcourt le pays et crée des circuits qu’il vendra ensuite à des agences en France.C’est un contrat avec un tour-opérateur français qui va vraiment lancer son affaire. Il reçoit alors deux à trois groupes de touristes chaque mois.Et ça marche plutôt bien. Mais la situation économique de l’Argentine va à nouveau changer avec la création, en 1992, d’une nouvelle monnaie, stable, le peso argentin. Les prix augmentent du jour au lendemain.
Le tourisme réceptif dont vivait l’agence Equinoxe s’effondre. Vincent Chevalier est obligé d’augmenter ses prix de 30 à 40 %. « Les groupes de touristes prévus ont peu à peu été annulés, j’ai perdu du terrain à ce niveau-là. » Mais l’entrepreneur qu’est Vincent Chevalier ne se laisse pas abattre par la situation. « Certes, le tourisme a pâti de la nouvelle donne économique de l’Argentine, mais les investissements ont été favorisés. De nombreux groupes français comme EDF, la Lyonnaise des Eaux, France Télécom et des groupes étrangers se sont implantés, profitant d’une politique de privatisation menée par le gouvernement. Cette décision a eu des répercussions positives sur le développement économique du pays. » Le créateur d’Equinoxe va alors avoir une idée pour diversifier l’activité de son agence : organiser des voyages d’affaires à destinations de ces entreprises. « Cette activité complémentaire va sauver mon affaire. » Parallèlement,le pouvoir d’achat des Argentins augmente considérablement, la population locale devient consommatrice de voyages. Dans son agence, Vincent Chevalier développe un secteur émissif qui lui sera destiné. Aujourd’hui, l’activité de l’agence Equinoxe est équilibrée. Elle fonctionne avec 47 salariés
et a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars US.
NOUVELLE CRISE ÉCONOMIQUE, NOUVELLES OPPORTUNITÉS Entre temps, le fondateur d’Equinoxe entreprend la création d’un petit centre d’affaires, Eurosur, créé suite à l’acquisition de bureaux à Buenos Aires. Objectif ? Offrir des bureaux équipés aux PME-PMI étrangères qui souhaitent se développer sur le marché argentin. En 2002, l’Argentine subit une nouvelle crise économique, le peso argentin est dévalué, les prix divisés par trois. Le pays redevient une destination prisée par les touristes,les circuits touristiques de l’agence Equinoxe font le plein.Mais,comme à chaque crise,Vincent Chevalier réfléchit à de nouvelles orientations. Les prix de l’immobilier ayant chuté, il acquiert un immeuble pour 500 000 dollars en vue d’y ouvrir un hôtel.C’est chose faite en mars 2004 :l’Art hotel,situé dans le quartier résidentiel Barrio Norte-Recoleta à Buenos Aires, ouvre ses portes. Dernier projet en cours ? L’acquisition d’une propriété à la campagne, destinée à l’organisation d’événements,et la création d’un parc d’aventure,Altura & Aventura dans cette même propriété. Inauguration prévue en octobre 2007. www.equinoxe.com.ar Odile Gnanaprégassame