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Congo - Brazzaville
ÉTATS-UNIS Vivre Travailler
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DOSSIER PRATIQUE
Voiture : Location ou Transit Temporaire
DESTINATIONS
Autriche et Allemagne
Trimestriel N° 108 – Avril-Mai-Juin 2008
Belgique / Luxembourg 5,9 € - Suisse 9 FS – DOM 5,9 € Grèce / Italie / Portugal CONT 5,9 € - Canada 9$CAN Maroc 45 MAD – TOM 1000XPF – Afrique CFA 4200 CFA
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edito par Jean-Pierre Pont
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Dans le Guide du Routard de l’expatrié que j’ai écrit en 1999, je qualifiais la destination des Etats-Unis de faux eldorado... Depuis le cataclysme du 11 Septembre 2001, les difficultés pour aller travailler dans ce pays se sont accentuées pour plusieurs raisons : • les services de l’immigration sont de plus en plus exigeants concernant l’attribution des visas ; • la concurrence mondiale pour immigrer dans ce pays est grande, en particulier les candidats très compétents en provenance d’Asie et des pays d’Europe de l’Est ; • les Etats-Unis connaissent un début de récession économique, susceptible de durer. Cependant, ne perdez pas espoir si vous avez choisi cette destination, car tout est possible si l’on est bien informé.
C’est la raison pour laquelle nous vous proposons un premier dossier pour vivre, étudier et travailler aux Etats-Unis. En mai, dans la collection « Vivre à l’étranger » des éditions STUDYRAMA, nous publierons un ouvrage unique et complet sur le même thème. Enfin, n’hésitez pas à vous rendre sur notre site Internet, www.vivrealetranger.com, où vous trouverez également toutes les informations utiles pour bien préparer votre départ. Si vous avez choisi de pratiquer un métier ou de compléter vos connaissances dans un secteur d’activité en demande, vos chances d’obtenir un visa seront plus importantes. Ce sésame est indispensable ! Commencez donc par consulter le site des services de l’immigration : www.uscis.gov. D’autre part, il n’est pas inutile de participer à la loterie annuelle pour tenter de gagner une green card. Enfin, profitez de vos vacances pour sillonner les Etats qui vous tentent pour faire votre choix et vous créer des contacts : c’est le moment, le taux du dollar est faible ! Si vous êtes encore célibataire, on ne sait jamais, vous trouverez peut-être l’âme sœur, ce qui vous permettra de postuler sur place à l’attribution d’un visa K d’une durée de 6 mois, pour rechercher un emploi : on a le droit de rêver ! Bonne route !
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Vivre à l’étranger N° 108 Avril/Mai/Juin 2008 STUDYRAMA 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois-Perret cedex France Tél. : + 33 (0)1 41 06 59 00 Fax. : + 33 (0)1 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com
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sommaire ECHOS 2e Journée des Français de l’étranger : plus de 3 000 visiteurs ! ..................................................................................
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SAS au capital de 2 734 555 euros
Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com Directeur de la rédaction Nicolas Fellus-Vannier Rédactrice en chef déléguée Odile Gnanaprégassame odile.g@studyrama.com Ont participé à ce numéro : Leïla Zellouma, Alexandre Bellity, Emmanuel Langlois, Pascaline Roi, Christina Gierse,
La blogosphere DES EXPATRIES Notre sélection de blogs d’expatriés .........................................................
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DESTINATION Allemagne Entre Etat providence et tout libéral ...................................................
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DESTINATION autriche Entre passé et modernité .....................................................................
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SPECIAL ETATS-UNIS
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La nécessité de posséder un visa .............................................................
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Secrétaire de rédaction Pierre Barbezat Conception partielle et exécution graphique Séverine Coatalen severine.coatalen@orange.fr Conception publicitaire Michaël Barek, Alexandre de Gassoswski et Aurélien Soula Régie publicitaire France Edouard Brisson edouard.brisson@studyrama.com Tél. : +33(0)1 41 60 59 03 Justine Mallet justine.mallet@studyrama.com Tél. : +33(0)1 41 06 51 32 Régie publicitaire Internationale Véronique Martinet veronique.martinet@ studyrama.com Tél. : +33(0)1 41 60 59 02 Cahier central Congo-Brazzaville Marie de Clauzade Catherine Benoît cb@vivrealetranger.com Commission paritaire : N° CPPAP 1007U80038 Imprimé en UE. Imprimé par : BOCCIA Couverture : © Xavier MARCHANT - Fotolia.com
pARTIR vivre Du melting-pot à l’immigration régulée .............................................
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travailler Un marché du travail dynamique mais ... ............................................
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etudier Number one ! ..................................................................................................
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www.vivrealetranger.com • Le guide pratique de l’expatriation, tous les contacts, les formalités, les astuces. • Dossiers Destinations, pays par pays, les adresses, les conseils, les pièges. • Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter exclusive.
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sommaire Cahier central : Dossier special CONGO-Brazzaville
etudier « Pour intégrer un MBA aux Etats-Unis, prévoyez un an de préparation » ................................................................
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investir Première destination des capitaux français à l’étranger ....................................................................................................
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De la cote Est a la cote Ouest A la conquête du rêve américain... .............................................................................................................................................
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Dossier pratique Location et transit temporaire : bons plans pour les expats ! ...........................................................................................
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FRANcAIS DU MONDE A la rencontre des Français de l’étranger...............................................................................................................................
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TEMOIGNAGE S’implanter en Chine ..........................................................................................................................................................................
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Discutez, Partagez, Échangez...
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sur les
forums de
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echos e I 2 Journée des Français de l’étranger : plus de 3 000 visiteurs !
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Samedi 1er mars 2008. Le Palais du Luxembourg a accueilli la 2e Journée des Français de l’étranger, un événement majeur pour cette communauté estimée à près de 2,3 millions de Français à travers le monde. Plus de 3 000 visiteurs ont afflué pour rencontrer les acteurs incontournables de la mobilité internationale ! Vivre à l’étranger, partenaire de l’événement était sur place.
Hémicycle du Sénat
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VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008
Cette journée a été organisée à l’initiative du président du Sénat, Monsieur Christian Poncelet,qui,après concertation avec les représentants des Français de l’étranger,« a souhaité rendre un hommage appuyé à nos compatriotes », comme ce fut déjà le cas en 2006, lors de la première Journée des Français de l’étranger. Tous les acteurs institutionnels,associatifs ou privés se sont réunis lors d’un forum « Embarquez pour le monde »destiné à accueillir le grand public. Objectif ? Donner aux visiteurs tous les outils pour bien préparer leur expatriation. Un « Hub emploi » a même été mis en place, en présence de grandes entreprises et des réseaux incontournables tels Ubifrance,Eures ou Espace emploi international. Les visiteurs,parmi eux,de nombreux jeunes,souhaitant poursuivre une partie de leur cursus ou bien travailler à l’étranger – les Etats-Unis,le Canada,l’Europe, l’Australie et l’Asie faisant l’objet d’une demande d’information accrue – ont arpenté toute la journée les prestigieux couloirs du Sénat. Il faut dire que l’événement est aussi l’occasion pour de nombreux Français de visiter l’une des institutions de l’Etat. Des tables rondes, qui ont fait salle comble, ont été l’occasion de profiter des conseils et expertises d’intervenants de qualité, sur des thèmes comme la présence culturelle et économique française à l’étranger ;la recher-
che d’emploi ; les services aux Français de l’étranger... « Je fais partie d’une Junior entreprise qui fait du conseil en développement international pour les PME. J’ai pu recueillir pas mal d’informations aujourd’hui », confie la jeune Amina Khoungui.
TROPHÉES SÉNAT DE LA PRÉSENCE FRANÇAISE A L’ÉTRANGER Point d’orgue de cette journée, la cérémonie de remise des Trophées Sénat de la présence française à l’étranger.Pour la 1re fois,des Français vont être récompensés pour leur participation au rayonnement de la France dans le monde. Les 6 gagnants sélectionnés sur près de 350 candidatures, ont reçu leur trophée,trophée assorti d’un chèque de 5 000 € grâce au parrainage de six entreprises (Air France,HSBC,Caisse des Français de l’étranger, Groupe Taitbout,International SOS,Accor). Maryvonne Grunberg, 1re lauréate,a restauré une maison dont elle a hérité à Marrakech, pour en faire un riad. Elle aide aussi la population locale en établissant un partenariat avec la ville de Tours dont elle est originaire. Le 2e lauréat,David Santandreu Calonge,a réussi le pari de prendre en main le département de Français de la City University de Hong-Kong : résultat, il attire 2 500 élèves chinois contre 40 auparavant ! « Ce candidat nous
a impressionné par son tempérament entrepreneurial, nous comptons bien poursuivre nos relations avec lui », précise Gilles Denoyel, directeur général délégué de HSBC France. Yves Marre,3e lauréat,peut être fier d’avoir créé un bateau-hôpital ! C’est au Bangladesh que cela se passe, chaque année, près de 60 médecins étrangers viennent y travailler. D’ailleurs, annoncet-il en recevant son prix, « nous avons le projet de créer un deuxième hôpital ». Michèle Debrenne,elle,est tombée amoureuse de la Sibérie où elle est installée depuis 30 ans ! Enseignant-chercheur à l’université de Novossibirsk,elle promeut les relations interculturelles entre la France et la Russie. La cérémonie a été l’occasion pour les personnalités présentes, les sénateurs représentants les Français de l’étranger mais aussi Rama Yade,secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme,d’aborder les questions qui touchent directement cette communauté.Le sort d’Ingrid Bétancourt et la question de la sécurité en général sont évoqués : « Les Français n’ont pas été épargnés », dit-elle en faisant référence aux récents événements survenus en Mauritanie, au Niger et au Tchad. « Le gouvernement français veut tout faire pour améliorer le quotidien des Français de l’étranger », conclura-t-elle à la fin de la cérémonie.
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La blogosphEre des expatries Qui mieux que les expatriés sont à même de vous informer sur la vie à l’étranger ? Notre sélection de blogs... Leïla Zellouma et Alexandre Bellity
Pour figurer sur cette page, envoyez un mail à odile.g@studyrama.com
AUSTRALIE
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A la suite d’une belle rencontre amoureuse, Aurélie, 25 ans, décide de s’installer en Australie de façon définitive. C’est alors qu’elle en profite pour créer son propre blog, où elle dévoile une foule d’informations pratiques. Elle souhaite élaborer un site Internet touristique sur ce pays, et confirme donc que son retour en France n’est plus d’actualité : « l’Australie, c’est le paradis » • http://vivreenaustralie.canalblog.com
ESPAGNE
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Ce blog, consacré à Ténérife, plus grande île de l’archipel des Canaries, cherche à transmettre à tous les expatriés ou futurs expatriés, d’intéressantes informations pratiques à propos du territoire espagnol et plus précisément sur les îles Canaries : coutumes, accessibilité... Cela fait maintenant un an que Carole, jeune française, nous fait profiter de ses découvertes ! • http://vidadesol.blogspot.com
BULGARIE
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La Bulgarie vous intrigue ? Jean-Claude vous permet d’en savoir un peu plus sur ce pays, nouveau membre de l’Union européenne. Voilà six ans que ce pré-retraité vit à Sofia avec sa femme bulgare et leurs quatre enfants.Alors qu’il était technicien de fabrication en Alsace,JeanClaude a décidé, un beau jour, de quitter ses habitudes pour vivre la grande aventure. Découvrez son univers ainsi que sa passion pour cette destination. • http://bulgarie.over-blog.com
MAYOTTE
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Tranches de vie d’un couple d’enseignants français, Séverine et François, installé à Mayotte depuis octobre dernier. Constitué de très belles photos des paysages et des rues de Mayotte, ce blog nous donne une irrésistible envie de découvrir ces îles de l’océan Indien. Les auteurs, qui avaient envie de changer d’air et d’aller à la rencontre d’autres cultures, ne regrettent pas leur choix ! • http://iloni.over-blog.com
Un couple de Français, Arnaud et Emilie, nous raconte son expérience au Yémen, destination plutôt rare pour les expatriés. Lui travaille pour un groupe pétrolier, elle est kinésithérapeute au Right to Life Institute for Cerebral Palsy à Sanaa. Vie quotidienne, différences culturelles, et problèmes liés à la sécurité : ils nous livrent leurs impressions sur ce pays. • http://arnaud-emilie.blogspot.com
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YEMEN
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GUINÉE
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Blog de Jean-Baptiste, 30 ans, en mission pour l’Association Française des Volontaires du Progrès depuis mai 2006, mis à disposition d’une ONG guinéenne travaillant dans le champ de l’enfance et de la jeunesse. Il y raconte les avancées et difficultés à mener les projets sans oublier d’apporter un regard sur la situation politique pour le moins instable. On y apprend également que la présence française a laissé une trace bien particulière : la partie de pétanque ! • http://guinee.over-blog.com
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Destination allemagne I Entre Etat providence et tout libéral
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Ruinée par la guerre, l’Allemagne est devenue la 3e puissance économique mondiale, et la championne du monde à l’export, encore dopée par le Mondial 2006 de football.
SUR LE WEB
REPERES
Emploi I Ministère du Travail et des Affaires sociales : www.bma.bund.de
I Ambassade de France à Berlin : www. botschaft-frankreich.de
I Agence fédérale pour l’emploi : www.arbeitsamt.de I Agences locales pour l’emploi : www.arbeitsagentur.de
I Offres d’emploi : www.athenajob.de ; www.jobline.de ; www.jobware.de
I Association pour l’emploi des cadres : www.apec.fr I Espace emploi international : www. emploi-international.org
IVolontariat international avec Ubifrance : www.civiweb.org Vivre I Site de référence pour expatriés (en anglais) : www.howtogermany.com
I Moteurs de recherche allemands : www.allesklar.de ; http://web.de ; www.fireball.de
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VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008
La Porte de Brandebourg, Berlin
Près de 20 ans après la chute du Mur, le grand défi du pays reste la reconstruction de l’Est.Avec une main-d’œuvre et des infrastructures d’excellence,l’Allemagne,premier partenaire économique de la France,porte d’entrée sur les pays émergents,tente d’attirer les investisseurs et travailleurs étrangers, en particulier les ingénieurs et les technico-commerciaux qui lui font défaut, d’autant que la qualité vie outre-Rhin a de quoi séduire.
INVESTIR : LES VOYANTS À NOUVEAU AU VERT Depuis 80 ans, l’Allemagne est le premier partenaire commercial de la France. Championne du monde à l’export depuis 4 ans, le montant de son excédent commercial est estimé à 200 milliards d’euros l’an dernier. La France, au 5e rang des investisseurs étrangers en Alle-
magne,y dispose de 2 200 implantations de toutes tailles, qui emploient plus de 379 000 personnes. Les industries extractives et manufacturières représentent le premier secteur d’investissement de la France (41 %). L’immobilier, la location et les services aux entreprises arrivent en deuxième position, devant les activités financières.L’embellie de l’économie n’a,en tout cas, pas été portée par la consommation l’an dernier,puisque les foyers se sont équipés en biens durables (électroménager, voitures...) fin 2006 pour anticiper la hausse de la TVA, passée de 16 à 19 % au 1er janvier 2007. L’Allemagne a profité de l’élargissement de l’Union européenne aux pays de l’Est (PEO) et s’illustre dans la construction automobile (3e exportateur de véhicules au monde, 15 % de la richesse nationale en 2006), la chimie ou la
construction de machines.Les entreprises allemandes sont également très bien placées dans les technologies de pointe comme l’optique,le médical,l’environnement,le solaire, les nano et les biotechnologies. Exemple récent dans le secteur de l’environnement : le rachat par Veolia du groupe Sulo de Hambourg, numéro deux Allemand du traitement des ordures ménagères, pour 1,45 milliard euros.Dans l’exRDA,plusieurs entreprises françaises (Veolia,Connex,Total ou SaintGobain) se sont installées dans ces nouveaux Länder et y ont créé des emplois. Le secteur tertiaire augmente au détriment de l’industrie. L’Allemagne est le premier pays au monde pour l’organisation de foires et salons. Mais attention,prévient Gilles Untereiner,directeur de la Chambre de commerce française à Sarrebruck (voir encadré), pour vendre en Allemagne,
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il est essentiel d’être représenté au niveau régional :« Les Allemands ont leurs habitudes et sont têtus, une offre qui passe en France ne fonctionnera pas forcément ici. Le marketing, c’est l’école de la modestie. » Le modèle économique allemand repose sur les PME (plus de 3 millions) qui emploient 70 % des salariés.
A 9 %,le taux de chômage atteint son plus bas niveau depuis 12 ans. Avec la reprise économique, l’industrie manque d’ingénieurs ! Les entreprises de mécanique et d’ingénierie, branche clé de l’industrie,embauchent à tour de bras.Les secteurs de la machine-outil, la métallurgie,l’électricité,l’automobile, mais aussi les services sont en pénurie de main-d’œuvre qualifiée.Avec les départs à la retraite, 95 000 ingénieurs et 135 000 scientifiques manqueront à l’appel d’ici 2014 ! Une carte d’identité ou un passeport suffisent pour un ressortissant de l’Union européenne qui veut travailler en Allemagne. Une fois installé,et pour un séjour supérieur à 3 mois, l’office des étrangers vous délivrera une autorisation de séjour.Le contrat de travail, le plus souvent écrit, est encadré
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par la loi, mais il n’existe pas de salaire minimum.Les métiers techniques et manuels sont très bien considérés ici.Du coup,un bon BTS trouvera certainement plus facilement un emploi qu’un diplômé de grande école type HEC ! Pour un Français, la meilleure porte d’entrée est le volontariat international en entreprise (VIE). « La communauté des VIE est très active en Allemagne, explique Catherine Faure, de la Mission économique de Düsseldorf (lire encadré). Au sein du réseau, les échanges d’informations d’opportunités d’emploi sont intenses. » Sept millions d’étrangers vivent en Allemagne. Une expérience ici est indéniablement un tremplin pour l’international ; outre les grandes sociétés françaises,nombre de groupes internationaux ont choisi l’Allemagne comme siège européen. Plusieurs organismes vous aideront à trouver un emploi :l’Office fédéral du travail (Bundesanstalt für Arbeit) gère 150 agences pour l’emploi et vous renseignera sur les allocations familiales ou les indemnités chômage,l’Agence centrale pour l’emploi (Zentralstelle für Arbeitwermittlung) propose essentiellement des offres pour les métiers de l’agriculture,de l’hôtellerie et de la restauration.Enfin Athena,créée par les consulats généraux de France à Mayence et à Francfort.
Il accompagne les entreprises françaises en Allemagne Il y a eu la chute du Mur de Berlin. Puis les sociétés ont délocalisé à tout va dans les pays de l’Est, où elles représentent aujourd’hui, comme en Pologne ou en Slovaquie, plus du tiers de l’économie. Gilles Untereiner a vécu de l’intérieur tous ces changements en Allemagne. Directeur de la Chambre de commerce française à Sarrebruck, la grande ville industrielle de l’ouest, à deux pas de la Lorraine, du petit village de Dabo où il est né, a grandi, et appris son métier de conseil aux PME. « Ces pays émergents, dit-il, sont devenus des annexes commerciales et industrielles de l’Allemagne. Ils ont acquis une compétitivité extraordinaire. » Chaque année, l’équipe de
DOUCEUR (ET RIGUEUR !) DE VIVRE L’inflation a baissé en Allemagne,mais le coût de la vie reste élevé, et Berlin est comparable aux autres capitales européennes.Des services médicaux de qualité sont disponibles partout, mais très onéreux, d’où l’importance d’être bien couvert ! Un accord européen garantit une assurance médicale gratuite à tous les citoyens européens en Allemagne,mais si vous vous y installez, il faudra souscrire à l’assurance d’Etat.Côté qualité de vie,les Allemands accordent une part importante aux loisirs, au sport et à la nature.190 000 km de chemins balisés en font le paradis des randonneurs. Le réseau ferroviaire relie les principales villes frontalières d’Allemagne (Alsace,Lorraine,Luxembourg). Des lignes à grande vitesse (ICE) connectent Munich, Hambourg, Berlin, Brême, Francfort et Cologne. Le pays est équipé de 40 aéroports.Les axes routiers sont aussi très bons, il n’y a ni péage ni limitation de vitesse sur les autoroutes ! Quant aux contacts, oubliez un peu de votre culture latine. « Les relations avec les Allemands ne se nouent pas rapidement, analyse Arnaud Leretour, chef de la Mis-
40 personnes qu’il dirige accompagne autant d’entreprises françaises outre-Rhin. Mais la tâche n’est pas facile. Il faut en moyenne trois ans pour créer un marché, observer, analyser et identifier la demande locale. Pourtant, des opportunités existent. « Tout ce qui est fourniture, équipement pour l’industrie, c’est un marché du tonnerre de Dieu, s’emballe Gilles. Il faut absolument que les boîtes françaises y aillent ! » Revers de la médaille, avec la crainte du chômage, les achats de biens de consommation marquent le pas. Gilles Untereiner, 53 ans, vit à Sarrebruck avec sa femme, et se passionne pour les différences de culture de part et d’autre du Rhin. Cette incompréhension est souvent cause d’échec, dit-il, dans la création d’entreprises à l’étranger. Lui écrire : g.untereiner@e-netmail.com
L’Allemagne • Capitale : Berlin • Population : 82,6 millions d’habitants • Superficie : 356 910 km2 • Densité : 231 habitants/km2 • Régime : parlementaire, république fédérale comprenant 16 Etats fédéraux (Länder) • Langues parlées : allemand, anglais (affaires) • Villes principales : Berlin, Hambourg, Munich, Cologne, Essen, Francfort, Dortmund, Stuttgart, Düsseldorf et Leipzig • Monnaie : euro • Taux de chômage : 9 % (2007) • PIB : 603,66 milliards d’euros (PIB/habitant : 25 700 euros) • Secteur d’activité : Industrie automobile, construction de machines et de centrales énergétiques, industrie chimique, électronique et électronique, agriculture (lait, porc élevage de bétails, betterave à sucre et céréales), agriculture écologique, services (70% du PIB) • Taux de croissance : 2,7 % • Présence française : 139 000 personnes (estimation)
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REPERES
TRAVAILLER : RECHERCHE INGÉNIEURS, DÉSESPÉRÉMENT
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Destination allemagne REPERES
...SUR LE WEB Etudier I Les universités et Fachhochschulen : www.hochschulkompass.de
I Goethe Institut en France : www.goethe.de/france
« L’Allemagne manque d’ingénieurs » Trois questions à Catherine Faure, chargée de mission du programme VIE à la Mission économique française de Düsseldorf.
I Lycée français de Berlin : www.bln.de/fg
I Lycée franco-allemand de Fribourg : www.dfg-lfa.com I Office allemand d’échanges universitaires : http://paris.daad.de
I Office franco-allemand pour la jeunesse : www.ofaj.org / www.dfjw.org
I Université francoallemande : www.dfh.ifa.org I Académie de Strasbourg (une mine d’or pour un étudiant étranger) : www.acstrasbourg.fr/orientation/html/e urope/allemagne.htm
I Reconnaissance/ équivalence de diplômes : http://citizens.eu.int
I logement étudiant : www.studentenwerke.de
I Informations sur les études :
Vivre à l’étranger : Comment se porte l’économie allemande ? Catherine Faure : L’Allemagne présente un bon bilan du marché de l’emploi avec un taux de chômage estimé à 8 % en 2007, en moyenne. En Bavière, certaines villes sont même en situation de plein emploi ! Mais se pose le problème du recrutement de personnel qualifié, même si l’accès au marché du travail est désormais facilité pour les étudiants étrangers diplômés en Allemagne et pour les ingénieurs. Ces difficultés de recrutement sont particulièrement sensibles dans l’industrie mécanique et automobile. VAE : Quelles sont les opportunités d’emploi pour les Français en Allemagne ? C.F. : Les formations les plus recherchées sont les mathématiques, l’informatique, la technique et les sciences naturelles. Les jeunes ingénieurs français, à
condition de parler l’anglais et l’allemand, ont toutes leurs chances pour un début de carrière outre-Rhin. La meilleure solution est une première expérience au sein d’une structure française (il y a 1 300 filiales !) via une mission VIE (volontariat international en entreprise). Près de 200 missions sont proposées aujourd’hui en Allemagne dans le secteur bancaire, des assurances et des équipementiers automobiles, pour des ingénieurs et des technico-commerciaux. VAE : Qu’est ce qui change dans les relations ? C.F. : On ne mélange pas la sphère professionnelle et la vie privée. Les actions à mener, les programmes fixés sont bien plus importants que les rapports personnels. On partage ses loisirs avec des amis connus depuis l’école, l’université, ou ses voisins. Un jeune Français, pour s’intégrer pleinement, devra rejoindre un club de sport ou, pratique très répandue, vivre dans une « WG » (Wohnengemeinschaft), une colocation en partageant un appartement avec de jeunes Allemands. Quant à l’image de l’Allemand rigide, je suggère la lecture de Nous, les Allemands, de Matthias Matussek, qui prouve que nos voisins ne manquent ni d’humour ni de fantaisie ! Lui écrire : catherine.faure@missioneco.org
www.study-in.de
IInformations sur toutes questions concernant les études supérieures : www.studienwahl.de
I Service central d’attribution des places d’études : www.zvs.de I Informations sur le TestDaf : www.testdaf.de
Emploi/Investir I Stratégie & Action : www.strategie-action.com
I Chambre franco-allemande de commerce et d’industrie : www.francoallemand.com
I Chambre de commerce et d’industrie française en Allemagne : www.ccfa.de I Athena : www.athenajob.de I Mission économique de Düsseldorf : www.dree.org/allemagne
I Le quotidien allemand des affaires : www.handelsblatt.com I Commission fédérale pour la promotion des investissements étrangers en Allemagne : www.invest-ingermany.de/en/
I Confédération des associations d’employeurs allemands : www.bda-online.de
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VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008
sion économique de Düsseldorf,mais elles sont solides. Une fois la confiance acquise, de véritables amitiés sont possibles. » Enfin, évitez d’arriver avec trois quarts d’heure de retard à un rendez-vous,les Allemands sont très ponctuels !
UN SYSTEME ÉDUCATIF D’EXCELLENCE Le niveau d’études allemand est considéré comme le plus élevé d’Europe. Quant à l’apprentissage des langues étrangères,« les Allemands ont en général des groupes plus petits et de meilleurs moyens audiovisuels », analyse Philippe Gagneur, éditeur de la méthode Assimil à Cologne. Pour l’entrée à l’université, les étudiants étrangers doivent posséder des connaissances en allemand leur permettant de suivre des cours. Ils doivent,auparavant,soit se présenter à un test en France, le TestDaf, soit réussir l’examen DSH auprès de l’établissement d’accueil en Allemagne. Certaines universi-
tés allemandes proposent toutefois des cursus en anglais où les connaissances en allemand ne sont pas nécessaires. Le système universitaire allemand comprend 330 établissements :les universités,générales et techniques (Fachhochschulen),les écoles d’art,de musique,de théâtre et de cinéma.De plus en plus, les universités proposent des cursus préparant aux diplômes internationaux « bachelor » et « master ». De ce côté-ci du Rhin, l’année universitaire se divise en deux semestres (celui d’hiver qui débute en octobre et celui d’été en avril. On peut commencer les cours indifféremment en été ou en hiver suivant les disciplines).L’université franco-allemande (voir « sur le web ») organise pour sa part plus de 140 cursus, dans des disciplines variées. Le baccalauréat, reconnu comme l’équivalent de l’Abitur allemand, est la condition principale pour être admis à étudier en Allemagne. Il n’existe pas d’examen d’entrée dans les établissements allemands, sauf
pour les filières artistiques, mais dans certaines matières (médecine, psychologie ou biologie), le critère de sélection sera la note générale du bac. Depuis 1994, l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) est chargé d’encourager les relations entre les universités allemandes et l’étranger, et d’assister les étudiants français en technologie, sciences administratives, administration publique ou gestion dans leur recherche d’emploi futur. Quant aux frais de scolarité,ils tournent souvent autour de 70 euros. Pour vivre comme étudiant en Allemagne, prévoyez un budget moyen de 590 à 770 euros par mois. Une chambre en cité universitaire coûte 180 euros, et une colocation ou un studio en moyenne 325 euros. Le temps de travail maximum autorisé pour un étudiant est fixé à 20 heures par semaine.Tous les étudiants doivent être affiliés au régime de l’assurance-maladie.La cotisation s’élève à 53 euros par mois. Emmanuel Langlois
Envie de donner une dimension internationale à votre carrière ? RECEVEZ GRATUITEMENT LA
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Destination autriche I Entre passé et modernité
© Sternschnuppe - Fotolia.com
On pense à Sissi, au Tyrol, à la valse et aux cafés viennois. Certes, l’Autriche a ces allures de carte postale surannée mais aussi un cœur économique et culturel qui bat au rythme du XXIe siècle, au centre de l’Europe, entre pays de l’Est et Occident.
Le château de Vienne
DES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS FACILITÉS
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SUR LE WEB Etudier I Tests de langue allemande reconnus : www.testdaf.de ou www.osd.at
I Cours de langue : à Vienne : www.vwu.at ; à Graz : www.vgu.at I Austrian Academic Exchange Service : www.oead.ac.at (portail des universités et associations étudiantes)
I Lycée français de Vienne : www.lycee-francais.at
I Ecole internationale de Vienne : www.vis.ac.at I Moteurs de recherche autrichiens : www.austriawww.at ; www.austronaut.at ; www.austrosearch.at
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L’un des atouts de l’Autriche est sa proximité géographique avec les nouvelles économies des pays d’Europe centrale et orientale (l’Autriche est le premier investisseur en Slovénie, Croatie et Bulgarie), avec lesquels elle a tissé des liens particuliers.Plus d’un millier d’entreprises internationales gèrent depuis l’Autriche leurs affaires avec les pays de l’Est, parmi lesquelles de nombreux groupes français (Citroën,SAGEM,Aventis Pharma, Renault,Alcan (minerais et métaux), Danone, Alstom (bâtiments et travaux publics),Société Générale ou Accor). La réforme de l’impôt sur les sociétés et les régimes de groupes de 2005 (le taux unique est passé de 34 % à 25 % sur les bénéfices, pas d’impôt sur la fortune ni taxe professionnelle) et le niveau de qualification de la main-d’œuvre
sont aussi de nature à attirer les investisseurs étrangers dans la patrie de Mozart et Freud. Le pays jouit également d’une stabilité politique et monétaire avec l’euro.Vienne accueille le siège d’organisations internationales comme l’AIEA (l’Agence pour l’énergie atomique). La France investit en majorité dans le secteur des services aux entreprises (60 %) et dans les services financiers (11 %). Depuis l’entrée du pays dans l’Union européenne en 1995, les investissements directs étrangers (IDE) n’ont cessé d’augmenter,d’autant qu’ils ne sont sujets à aucune autorisation préalable. Seuls les secteurs de la banque et de l’assurance requièrent le feu vert du ministère des Finances ; une demande d’inscription doit être déposée auprès du registre du tribunal de commerce le plus proche.Le droit autrichien des sociétés fait généralement la différence entre sociétés de capitaux et sociétés de personnes.Comme en France,la société
à responsabilité limitée (GmbH), calquée sur le modèle allemand,est la forme juridique la plus fréquente. La palette des aides proposées (développement régional,technologique, protection de l’environnement) est très variée : depuis les aides financières directes, en passant par les bonifications d’intérêts jusqu’à la prise en charge de garanties.Le pays concentre et attire aussi les cerveaux :le Land de Vienne est la quatrième région d’Europe pour la proportion de scientifiques (technologies de l’information et biotechnologies) ! Des avantages fiscaux sont d’ailleurs accordés (abattements jusqu’à 35 %) pour les dépenses de recherche et pour la formation. Plus de 2 800 instituts de recherche et développement (R&D) axés sur les nouvelles technologies font le lien entre les attentes des entreprises et l’expertise des scientifiques.Le système éducatif autrichien entretient d’ailleurs un lien étroit avec l’industrie. Les loyers de l’immobilier de
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RIGUEUR ET HARMONIE DANS LE TRAVAIL Pas de visa pour un Français :c’est le principe de libre circulation des travailleurs de l’Union européenne qui s’applique ici. Au-delà de trois mois, pour prétendre à un emploi, il faut se faire délivrer une attestation de déclaration au bureau des séjours (15 euros). Le marché des offres d’emploi est de plus en plus privatisé (en particulier pour les cadres),mais l’Agence autrichienne pour l’emploi (voir « sur le web ») propose gratuitement ses services. Pensez enfin au Job Center International de Vienne, qui affiche des emplois dans le secteur du tourisme. La durée légale du travail est offi-
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ciellement de 40 heures par semaine, mais beaucoup restent plus longtemps au bureau (en moyenne 44,1 heures par semaine).« Les gens travaillent avec plus de rigueur et d’organisation que chez nous, admet Bertrand Gosset, jeune Français, responsable « grands comptes » pour le groupe papetier Neusiedler à Vienne. A la première réunion, sur des problèmes ardus de production logistique, j’ai été sidéré. Quelqu’un intervenait et en dix secondes, c’était réglé ! » Les Autrichiens sont attachés à la sécurité de l’emploi. L’Autriche se targue d’un environnement social des plus sains.L’harmonie entre les syndicats et le patronat tient à un système de coopération et de négociation collective. La majeure partie de la population (69 %) est employée dans le secteur tertiaire. Le pays manque en revanche cruellement de main-d’œuvre qualifiée, dans le BTP et l’industrie métallurgique,avis aux amateurs ! La politique environnementale de l’Autriche est parmi les plus ambitieuses d’Europe. Le pays utilise déjà plusieurs sources d’énergie renouvelables comme le vent, le soleil, les biomasses...Ici,le contrat de travail peut être écrit ou oral, il n’est soumis à aucune forme précise ! Un salaire minimum autour de 1 000 euros a été pour la première fois mis en place l’automne der-
Restaurateur sans frontière à Vienne Il y a d’abord l’enfance en Afrique, au Nigeria, puis en Côte d’Ivoire, dans le sillage de ses deux parents enseignants, puis le retour près de Paris. Alexandre Trabys, 14 ans, se lance avec succès dans l’hôtellerie : bac pro en deux ans, major de sa promotion, et des stages dans les meilleurs établissements (Pavillon Royal au bois de Boulogne, Chez Pierre aux côtés de David Frémondière).Viendra le service militaire, comme assistant aux cuisines de la crèche de l’Elysée sous Jacques Chirac ! Alexandre s’envole ensuite un an pour Londres, avant de revenir au Nigeria, à Lagos, comme plus jeune chef d’un Sofitel ! C’est en Afrique qu’il rencontre sa femme, à un cours d’équitation, avec laquelle il part s’installer
nier en Autriche. Les cotisations à l’assurance sociale sont obligatoires dès que vos revenus dépassent le seuil d’affiliation. Ces cotisations,tout comme l’impôt sur le revenu,sont directement prélevés puis reversés par l’employeur. Les secteurs porteurs sont l’industrie métallurgique, la mécanique (800 000 moteurs automobiles sortent des chaînes autrichiennes chaque année !), la chimie, le textile ou l’habillement.Le tourisme,avec ses stations de ski réputées,est aussi un secteur important en Autriche. Bien sûr,il faudra vous mettre à l’allemand,mais le français reste la langue étrangère la plus étudiée en Autriche après l’anglais,grâce à une image prestigieuse. Paris et Vienne entretiennent des relations culturelles particulièrement riches.La Carte européenne d’assurance maladie (délivrée en France par la Sécurité sociale) permet une prise en charge des frais médicaux éventuels une fois sur place. Quant au stage, il faut s’y prendre à l’avance pour en décrocher un. En effet,les entreprises autrichiennes mettent généralement 4 à 6 mois pour recruter leurs stagiaires. Ces stages peuvent être rémunérés,entre 220 et 580 euros par mois, moins de risque donc de tomber sur un stage
ensuite en Norvège, à 600 kilomètres au-dessus du cercle polaire. « Ce fut une belle expérience, mais difficile, raconte Alexandre. On était loin de la ville, c’était difficile de se lier avec les gens. » Depuis quelque temps, l’idée d’ouvrir son propre restaurant lui trotte dans la tête. C’est à Vienne, en Autriche, que le projet prend forme. Le couple reprend l’Alexanders, un établissement très à la mode dans les années 80 mais tombé en désuétude depuis. En 2006, un article élogieux lance le restaurant. Aujourd’hui, 5 à 600 convives se pressent chaque mois dans cette ambiance cosy. « On propose une cuisine semi gastronomique, toujours à base de produits bio, explique le jeune chef. On travaille l’huile d’olive, les poivrons ou les anchois. Il n’y a pas de ces plats en sauce où on ne sent plus le goût de la viande ! » Lui écrire : office@anders.co.at
L’Autriche • Capitale :Vienne • Population : 8,3 millions d’habitants • Superficie : 83 853 km2 • Densité : 99 habitants/ km2 • Régime : république fédérale démocratique et parlementaire • Langues parlées : allemand, slovène, croate, tchèque et hongrois • Villes principales : Vienne, Salzbourg, Graz, Linz, Innsbruck, Klagenfurt • Monnaie : euro • Taux de chômage : 4,8 % • PIB : 233 milliards d’euros (32 500 euros par habitant), 4e place des pays de l’UE en terme de richesse • Secteur d’activité : industrie métallurgique et mécanique (exportation machines-outils), chimique (cellulose, pétrochimie), textile, habillement, papier (ressources forestières très abondantes), électrique et électronique (plus de 400 entreprises fabriquent des composants) et agroalimentaire. Le secteur des services (en particulier enseignement, recherche, services de santé...) emploie 57% des actifs. • Taux de croissance : 3,1 % • Présence française : 8 965 personnes (estimation)
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bureau sont plus attractifs en Autriche que dans d’autres capitales européennes.A 299 euros par an le mètre carré (frais généraux compris), Vienne est moins chère que Prague, Budapest,Varsovie,Rome,Bruxelles,Francfort ou Zurich.Côté logistique enfin,l’Autriche dispose d’un réseau dense de liaisons directes parfaitement rythmées avec les pays de l’Europe de l’Ouest, centrale et du Sud. Et cela s’applique à l’ensemble des modes de transport : le rail bien sûr,mais aussi les transports combinés où l’Autriche occupe la deuxième place du classement européen.
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Emploi / Investir I Ambassade de France à Vienne : www.ambafrance-at.org
I Agence de migration autrichienne : www.migrant.at
I Répertoire d’affaires pour l’Autriche : www.trend.at ; www.compnet.at
I Le magazine autrichien des finances : www.industriemagazin.at
I Austrian Business Agency : www.aba.gv.at
I Portail officiel de l’économie autrichienne dans le monde : www.advantageaustria.org
I Bank Austria Creditanstalt (principale banque d’affaires autrichienne) : www.ba-ca.com
I Chambre de commerce franco-autrichienne : www.ccfa.at/fr
I Agence de promotion des investissements en Autriche : www.aba.gv.at/fr/pages/
I Confédération d’employeurs autrichiens : www.voei.at
I Mission économique française : www.missioneco.org/autriche
I Service public de l’emploi autrichien : www.ams.or.at I Espace emploi international : www.emploiinternational.org
I Volontariat international avec Ubifrance : www.civiweb.org
Se loger I Sites Internet logement : www.immobazar.at ; www.immobilien.net ; www.immodirekt.at ; www.casaswap.com
I Annonces journaux : www.kurier.at ; www.krone.at ; www.derstandard.at ; www.diepresse.at
I Auberges de jeunesse : www.hostels.com
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UN SAVANT MÉLANGE ENTRE THÉORIE ET PRATIQUE En Autriche, le système de formation en alternance s’applique aussi bien aux professions de l’éducation qu’aux filières des écoles supérieures de formation professionnelle. Les entreprises forment des apprentis à un métier et accueillent des stagiaires.Des projets communs entre les écoles et l’industrie permettent de mettre en pratique les résultats obtenus en recherche et développement. Une vingtaine de hautes écoles spécialisées proposant 150 filières différentes et 13 universités des Länder entretiennent des contacts permanents avec l’industrie.De plus,le système éducatif autrichien met l’accent sur la spécialisation.Ainsi,l’Ecole supérieure d’ingénierie mécanique, par exemple, propose plus de dix spécialisations différentes. Les titres de séjour pour étudiants et élèves donnent l’autorisation à leur titulaire d’exercer une activité professionnelle en tant qu’indépendant ou salarié pendant la durée des études.La condition préalable est l’obtention d’une attestation auprès de l’agence pour l’emploi (voir « sur le web »). L’accès aux études universitaires (dans l’une des 21 universités autrichiennes) est possible pour toutes les personnes ayant obtenu leur baccalauréat. L’idéal pour s’inscrire est un échange de type Erasmus, qui facilite les choses (attention,les dossiers sont souvent à rendre courant décembre !). Comptez en moyenne 360 euros par trimestre de frais de scolarité.Dans certaines filières comme médecine,des quotas ont été mis en place vu l’afflux d’étudiants allemands voisins. Vous devrez aussi fournir une attestation de connaissance de la langue allemande, ou subir un test (DaF ou ÖSD) sur place.Plusieurs universités (Wien,
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...SUR LE WEB
« café-photocopieuse » ! Ils sont relativement bien structurés et définis.
Stephanplatz , à Vienne
Graz et Leoben) dispensent des cours de langue pour étudiants étrangers. Chloé Siganos, comédienne française de théâtre à Vienne, a appris l’allemand à ses débuts dans une Folkschule, une école pour immigrés.« On prend des cours pendant un an, pour obtenir un permis de travail, se souvient la jeune femme. Je me suis retrouvée avec des Tchèques, des Croates, des peintres en bâtiment, qui ne parlaient pas un mot d’allemand, c’était très sympa ! » Certaines écoles et universités françaises proposent également des aides financières pour effectuer des stages à l’étranger.
UNE DOUCEUR DE VIVRE À ÉCHELLE HUMAINE L’Autriche est un pays verdoyant et proche de la nature. « Vienne est à la fois un petit village et une grande ville, raconte AlexandreTrabys,restaurateur français en Autriche (voir encadré). On peut sortir à l’opéra tous les soirs, ce n’est pas cher comparé à Paris. Du centre de Vienne, en 15 minutes, on est à la campagne. » Même si les loyers sont moins chers que dans d’autres capitales européennes,les tarifs varient d’un Land à l’autre. Les étudiants du programme Erasmus peuvent bénéficier de logements universitaires (autour de
150 à 180 euros la chambre).Les jeunes peuvent opter pour la pension,l’échange d’appartements,les auberges de jeunesse (une centaine en Autriche) ou la colocation. « Vienne est vraiment une ville intermédiaire entre l’est et l’ouest de l’Europe,témoigne Marie Gouriano, photographe française à Vienne. On est aux portes de l’Europe de l’Est et, en même temps, la ville est restée très liée à l’Occident, à la France et à l’Allemagne. » Côté culture, la ville balance entre la valse de Sissi et les musiques électroniques des clubs à la mode (comme le Flex) et des cafés viennois design et branchés.Les Autrichiens ont tendance à être plus cérémonieux que les Français dans leur vie sociale et professionnelle. Ils n’emploient pas leur prénom lorsqu’ils se présentent, mais les utilisent couramment après la première rencontre. Il est normal de se serrer la main pour se dire bonjour et au revoir.On juge impoli d’entrer au restaurant ou dans un magasin sans dire « guten Tag » ou, plus habituellement,« Grüss Gott ». De même, sortir sans dire « auf wiedersehen » peut être jugé comme choquant.Enfin,on apprécie la légèreté sociale et l’aptitude à s’entretenir de la pluie et du beau temps ! Emmanuel Langlois
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Première puissance économique du monde avec le PIB le plus élevé, un taux de chômage de 5,1 % seulement pour 301 000 000 d’habitants, les Etats-Unis continuent d’attirer les travailleurs et étudiants étrangers, ainsi que les inconditionnels « du rêve américain ». Qu’est ce qui explique ce succès ? Peut-être une culture qui prône des valeurs comme la liberté d’action et le positivisme : chacun peut tenter sa chance, quels que soient les diplômes acquis, à condition d’avoir les compétences professionnelles recherchées ou un bon projet de création d’entreprise. Même si les conditions d’entrée se sont durcies ces dernières années, il faut savoir qu’il existe des programmes spécifiques pour y séjourner temporairement... Enfin, vous pourrez toujours tenter votre chance à la loterie pour gagner une green card... Vivre à l’étranger vous propose un dossier complet abordant notamment les villes américaines incontournables.
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Partir I La nécessité de posséder un visa Si de nombreux ressortissants étrangers s’installent et travaillent illégalement sur le territoire américain, il est plus que recommandé de partir dans les règles... Même si vous échappez au contrôle, pensez au fait que si vous quittez le territoire, vous ne pourrez plus revenir dans le pays pendant plusieurs années (jusqu’à dix ans). Il existe de nombreux visas pour partir aux Etats-Unis. La législation est complexe et change très fréquemment. Renseignez-vous bien avant de faire vos démarches.
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PROGRAMME D’EXEMPTION DE VISAS Seuls les touristes et ceux qui souhaitent partir pour affaires, partant pour une durée inférieure à 90 jours et possédant un passeport à lecture optique (lisible en machine) délivrés avant le 26 octobre 2005 ou un passeport à données biométriques, sont dispensés de visa. Pour vérifier si votre passeport répond bien à ces conditions, le site de l’ambassade des Etats-Unis en France a mis une photo-type d’un visa valide. Il ne vous reste plus qu’à comparer ! Tous ceux qui envisagent de rester plus de trois mois aux EtatsUnis en touriste ou pour affaires, doivent demander un visa (respectivement B-2 et B-1). Ces visas ne permettent pas de travailler sur le territoire américain.
LES VISAS ÉTUDIANTS Trois visas sont requis pour les ressortissants français souhaitant étudier aux Etats-Unis : le visa F, M et J (le plus connu étant le J-1).
Le F est destiné aux étudiants qui sont inscrits dans un établissement général ;le M,dans un établissement technique ou professionnel et le J (voir pour cela notre rubrique dans les pages « Etudier ») dans un programme spécifique (échange, recherche, séjour au pair...), pour un stage ou un job d’été. A l’exception du visa J, ces visas ne permettent de travailler que la première année et sur le campus uniquement, 20 h/semaine maximum. Pour les autres années, il faut faire une demande.
LES VISAS DE TRAVAIL Le plus connu et le plus délivré par les autorités américaines est le visa H1-B, accordé pour une durée de trois ans renouvelable une fois.Il est très difficile à obtenir dans le sens où l’employeur doit effectuer des démarches lourdes (l’employeur doit notamment certifier qu’il vous paiera dans les mêmes conditions que les autres employés américains) et coûteuses (environ 3 000 dollars) et que ce visa est soumis à un quota de 50 000/an. En outre, pour tenter d’obtenir ce visa, il faut : soit posséder un « Bachelor’s Degree » ou son équivalent (correspondant à la licence en France au minimum),soit avoir une expérience professionnelle suffisamment importante pour compenser le manque de diplômes (sachant qu’une année d’études équivaut à environ trois années d’expérience professionnelle).
Les autres visas les plus courants sont les visas L (pour les cadres transférés entre sociétés affiliées) et E (investisseurs). Pour certains visas, les couples mariés (uniquement) peuvent bénéficier d’un visa d’accompagnateur. Tous ces visas sont des permis de travail temporaires et ne permettent par exemple pas de changer d’employeur,à moins de refaire les démarches en entier.Pour s’installer définitivement aux Etats-Unis, il est nécessaire de posséder la carte verte,la fameuse green card. Celle-ci vous donne le statut de résident permanent.Deux moyens de la décrocher : gagner à la lottery (50 000 personnes sur plus de six millions de participants !), organisée une fois par an, se faire parrainer par un membre de sa famille (quand on est marié à un citoyen américain notamment) ou par un employeur. Pascaline Roi
SUR LE WEB I Ambassade et consulats des Etats-Unis en France : www.amb-usa.fr
I Ambassade de France aux Etats-Unis (informations et adresses de tous les consulats) : www.ambafrance-us.org
I US Citizenship and Immigration Services : www.uscis.gov
I France Service : www.franceservice.com
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• Superficie : 9 629 090 km2 • Population : 301 000 000 d’habitants • Capitale fédérale : Washington D.C. (District of Columbia) • Nature de l’Etat : République fédérale (50 Etats + District of Columbia, la ville de Washington) • Principales villes : Washington D.C. (capitale du pays, 572 059 habitants), New York (8 143 000 hab.), Los Angeles (4 018 080 hab.), Chicago (2 873 490 hab.), Houston (2 144 491 hab.), Philadelphie (1 450 000 hab.), Dallas (1 232 940 hab.), Boston (589 141 hab.), San Francisco (744 041 habitants), Atlanta (486 411 hab.), Miami (404 048 hab.) • Régime : Démocratie présidentielle. • Langue officielle : pas de langue officielle ; l’anglais est la langue maternelle de 80% de la population (17% pour l’espagnol et 1,7% pour le français) • Religions : Protestants (172 millions) ; Catholiques (60 millions) ; Juifs (6 millions) ; Musulmans (4 millions) • PIB par habitant : 34 000 dollars • Seuil de pauvreté : 16 000 $ US pour une famille de trois personnes • Monnaie : dollar (US) • Croissance (2006) : 3.4% • Taux de chômage (2006) : 4,6% • Communauté française : 290 000 personnes
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I Du melting-pot à l’immigration régulée
LA NÉCESSITÉ D’AVOIR UN VISA A moins de travailler illégalement, ce qui n’est vraiment pas recommandé, vous devrez obligatoire-
ment posséder un visa pour travailler aux Etats-Unis. Le mythe du travail facile à décrocher est tombé en désuétude... Il était beaucoup plus aisé auparavant de décrocher un visa et de venir s’installer comme ça...,sans parler un seul mot d’anglais. Le « Patriot Act », à la suite des événements du 11 septembre 2001, a fini de durcir la législation pour les immigrés. Par exemple, les étudiants, même en possession de leur visa, ne peuvent plus travailler en dehors des jobs proposés sur le campus de leur université – la première année en tout cas –, à moins d’obtenir une autorisation. En revanche, il existe des visas intéressants et assez faciles à décrocher dans le cadre de programmes spécifiques. Un visa de travail permet également d’obtenir un Social Security number, un numéro de Sécurité sociale qui permet de vous identifier dans le pays et sans lequel vous ne pour-
rez pas ouvrir un compte bancaire ou bénéficier de la protection sociale minimum,qui reste insuffisante cependant.
SUR LE WEB
LA PATRIE DES AVOCATS
www.amb-usa.fr
Au pays des procès en tous genres, les avocats sont rois ! Un Français travaillant dans une grande société de finances nous confiait que récemment la direction avait eu peur de licencier un salarié qui avait des problèmes d’alcool au motif qu’il risquait de leur intenter un procès ! En tant qu’expatrié, que ce soit dans les démarches relatives aux visas d’immigration ou lors de la création d’une entreprise, tout se fait par l’intermédiaire d’un avocat : c’est plus simple (car en pratique, les démarches sont compliquées !), plus rapide mais également coûteux. Par exemple,vous devrez débourser entre 2 000 et 3 000 $ pour
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L’histoire contemporaine américaine s’est forgée avec les immigrants, venus par vagues successives de différents pays à partir du XVIIIe siècle, date de l’arrivée des premiers colons anglais... Le bureau du recensement américain évaluait pour l’année 2005 à 98 millions (soit 33 % de la population) le nombre de personnes appartenant à une minorité. Les Hispaniques (Mexicains pour la plupart, Cubains et Portoricains) constituent la communauté la plus importante (42,7 millions), suivie des Afro-Américains (39,7 millions), des Asiatiques (14,4 millions), des Indiens (4,5 millions) et des habitants des îles appartenant au pays (990 000). Aussi, vous n’aurez pas de mal à vous fondre dans le décor ! Et pourtant, il est devenu difficile de venir s’installer et durablement aux Etats-Unis : depuis 1990, le gouvernement a fixé un seuil de 675 000 immigrants par an. Les visas de travail sont distribués au comptegoutte,favorisant une immigration clandestine évaluée en janvier 2006 par le Département de la sécurité intérieure à 11 millions de personnes.
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Franchir l’Atlantique pour découvrir les Etats-Unis est à coup sûr une expérience inoubliable. Terre d’immigration depuis des siècles, ce pays continue de fasciner et attire toujours plus de prétendants. Il n’est pourtant plus aussi simple de s’y installer. L’une des conséquences du 11 Septembre...
Informations générales I Ambassade des Etats-Unis en France : I Ambassade de France aux Etats-Unis (et adresses de tous les consulats) : www.ambafrance-us.org
I Maison des Français de l’étranger : www.mfe.org Numéro de Sécurité sociale - www.socialsecurity.gov
Assurances santé françaises I CFE (Caisse des Français de l’étranger) : www.cfe.fr Complémentaires santé I Previnter : www.previnterworldwilde.com
I GMC Services : www.henner.com I AGF Santé : www.agf.fr
Assurances santé locales I Blue Cross Blue Shield : www.bcbs.com
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SUR LE WEB Logement (locations) - www.craigslist.org (choisir la destination) - www.rent.com - www.forrent.com - www.apartmentguide.com
(achats) - www.reator.com - www.freehomelistings.com
(colocations) - www.easyroommate.com - www.metroroomates.com
Fiscalité I Internal Revenue Service : www.irs.gov
I H&R Block, organisme spécialisé : www.hrblock.com I Logiciel d’impôt : www.turbotax.com
I Fiche du ministère des Finances : www.finances.gouv.fr/perform ance/pdf/fiscalite_etats_unis.pdf
Intégration I FIAFE (Fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger) : www.fiafe.org I Alliances françaises aux Etats-Unis : www.alliance-us.org
I French Tuesdays : www.frenchtuesdays.com
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monter une entreprise ;idem pour le visa de travail.
LA SANTÉ ET LE LOGEMENT, DEUX PROBLÈMES MAJEURS • Santé : les chiffres 2006 du Bureau du recensement américain indiquent que 84 % des citoyens américains bénéficient d’une assurance santé,soit par le biais d’une assurance privée (contractée à 60 % par leur employeur et 9 % à titre individuel),soit par le biais de programmes gouvernementaux (comme Medicaid,qui permet sous certaines conditions aux personnes à faibles revenus d’être couvertes). 16 % des citoyens américains ne bénéficient donc d’aucune couverture santé.En outre,rapporté aux immigrés qui vivent là-bas depuis au moins six ans, ce taux s’élève à 42 % et grimpe à 51 % pour les personnes installées depuis moins de six ans.En effet,aucune loi n’oblige un employeur (ou un salarié) à cotiser au titre de la santé. Généralement,la plupart des grandes entreprises contribue à des benefits incluant santé et plan de retraite pour vous couvrir, par le biais de sociétés d’assurances peu scrupuleuses. Le remboursement et les soins remboursés varient selon les entreprises.Si votre entreprise ne cotise pas pour vous,il est fortement conseillé de prendre une assurance car une simple visite chez le médecin généraliste coûte en moyenne 120 $ ;jusqu’à 500 $ pour un spécialiste ! Deux solutions s’offrent à vous :prendre une assurance française,du type CFE (Caisse des Français de l’étranger) à laquelle il vous faudra ajouter une mutuelle complémentaire car vous serez couvert sur les bases de la Sécurité sociale française, très inférieure aux tarifs américains ; ou prendre une assurance locale. Selon les cas, vous aurez plus ou moins de liberté pour choisir votre médecin.
• Logement : se loger aux EtatsUnis coûte cher d’une manière générale,surtout dans les grandes villes, en particulier à New York, à San Francisco, à Boston et à Washington. Pourtant, depuis 2006, les prix de l’immobilier avaient chuté.Ce qui aurait pu être une bonne nouvelle s’est avéré être une catastrophe car cette baisse des prix fut accompagnée par une hausse des taux d’intérêts à court terme (passés de 1 % à plus de 5 % entre 2004 et 2007). Certains Américains peu solvables,qui avaient contracté des crédits à risque (subprimes) sur la base d’une majoration du taux d’intérêt, se sont retrouvés dans l’incapacité de payer, entraînant la faillite des banques qui avaient offert ces crédits et qui, à cause de la baisse des prix, n’ont pas pu réaliser les plus-values escomptées en revendant les biens immobiliers. Cette crise,apparue à l’été 2007 sous le nom de « crise des subprimes », a entraîné une crise financière mondiale, dont les conséquences sont encore difficilement mesurables. Quoi qu’il en soit, les prix de l’immobilier restent élevés.Pour trouver à vous loger,les deux solutions les plus courantes sont les petites annonces immobilières appelées Classified dans la rubrique « Real Estate » des hebdomadaires locaux et l’appel à une agence (Real Estate Agency), qui prend généralement 15 % de commission. Partager un appartement avec d’autres locataires (roommates) est le moyen le moins onéreux de se loger.
UNE FISCALITÉ SOUVENT AVANTAGEUSE La fiscalité aux Etats-Unis est très complexe et il n’est pas rare de faire appel à des experts pour s’y retrouver ! Si vous faites partie des résidents fiscaux (ceux qui détiennent une carte verte ou qui ont résidé aux Etats-Unis plus de 183 jours durant la dernière année civile par exemple), vous
serez taxé comme un citoyen américain. Pour payer vos impôts,vous avez le choix entre la déclaration annuelle ou le prélèvement à la source (« pay as you earn ») avec un réajustement annuel. Certaines donations et dépenses de santé peuvent être déductibles. Généralement, les Français qui vivent aux Etats-Unis sont gagnants en termes d’impôts, comparé à la France, les taxes s’échelonnant entre 15 et 36% selon les revenus et la situation familiale.
POUR MIEUX S’INTÉGRER AU PAYS DE L’ONCLE SAM Il est important pour réussir son intégration et améliorer son anglais, de côtoyer au maximum la population locale. Cependant, si vous avez un peu le mal du pays et souhaitez bénéficier de conseils, des réseaux de Français existent. Au-delà de l’aspect relationnel,ils constituent souvent une mine d’informations (logement, emploi...) qui permettent de gagner du temps et parfois, de mieux s’intégrer. Deux principaux canaux existent : la FIAFE (Fédération internationale des accueils français et francophones à l’étranger), une association qui possède des points d’accueil dans les principales villes des Etats-Unis ; le réseau des Alliances françaises,qui proposent des activités culturelles variées (films, expositions...) et qui possèdent généralement une bibliothèque. Vous pourrez également contacter les « French Tuesdays », un réseau créé en 2003 par deux Français vivant aux Etats-Unis, Pierre Battu et Gilles Amsallem, dont le but est de faire se rencontrer les membres de la communauté francophone et francophile autour de soirées à thèmes organisées deux mardis par mois à New York,Los Angeles,Miami et San Francisco. Pascaline Roi
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I Un marché du travail dynamique mais... Avec 5,1 % de chômage et l’un des PIB les plus importants de la planète, l’économie américaine fait preuve de dynamisme et offre de nombreuses opportunités. La crise immobilière et la faible valeur du dollar n’ont pour le moment pas vraiment affecté le marché du travail. Cependant, la politique d’immigration est telle qu’il est devenu assez difficile d’y venir travailler.
DES EMPLOIS ET DES SECTEURS RÉSERVÉS L’une des bases du système de délivrance d’un visa de travail est de ne pas remplacer un Américain pour un emploi disponible. Ainsi, le fait de parler français pour un professeur de français ; d’être Chinois pour ouvrir un restaurant asiatique, etc., sont des atouts.Les emplois en pénurie ou apportant une forte valeur ajoutée constituent d’autres éléments fondamentaux. Les métiers manuels (boulanger, pâtissier, plombier...) ou hautement qualifiés et très spécialisés (ingénieur, chercheur, expert-comptable, consultant...) sont les deux types d’emplois dans lesquels vous avez le plus de chance d’obtenir un visa de travail. Comme l’indique Alexis de Bretteville, « les secteurs de la finance et de la banque sont ceux dans lesquels on rencontre le plus de Français, notamment sur la côte Est. Sur la côte Ouest, le secteur de l’informatique et du hightech est également très porteur et beaucoup de Français ont réussi à San Francisco et dans la Silicon Valley. Dans les métiers traditionnels du luxe, de la gastronomie et de la restauration, les Français sont évidemment très
appréciés et très présents. » Les régions les plus dynamiques restent la côte Est (Boston, New York, New Jersey, Philadelphie), la côte Ouest (de San Francisco à San Diego en passant par Los Angeles) mais aussi le Sud (Atlanta, Phoenix, Houston, Miami, Charlotte) où l’on trouve des régions en fort développement.
DES AVANTAGES... • Les salaires : Laurent Poulain, informaticien et administrateur du site Web « Bienvenue à Boston », et qui a vu défiler pas mal de Français, l’assure : « ce qui motive le plus les Français qui viennent travailler ici, ce sont les salaires ». En effet, comparativement à la France, les salaires vont du simple au double,comme
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Selon Alexis de Bretteville,directeur général Amériques du cabinet de recrutement Michael Page International, « il est généralement assez facile de trouver un emploi aux USA si l’on est prêt à travailler ! (...) Peu de secteurs sont affectés par les remous actuels, sauf peut-être dans certains métiers dans la banque, l’immobilier résidentiel et la grande distribution. Cependant, pour un Français, c’est plus difficile, notamment en raison de la difficulté d’obtenir un visa de travail. Passé cet obstacle, la maîtrise de la langue, la mobilité et la faculté d’accepter parfois un emploi peu qualifié sont les critères du succès ». L’âge d’or où les étrangers pouvaient décrocher un visa de travail facilement est révolu... Les événements du 11 Septembre sont également passés par là et le gouvernement est devenu plus frileux.Or,comme prévient Alexis de Bretteville, « dans notre cabinet, nous ne pouvons aider que ceux qui ont un visa de travail valide pour les USA, pour tous les postes de niveau cadre ». Cependant, il existe, comme nous le développons dans la partie « Etudier », d’autres possibilités d’avoir une première expérience professionnelle.Certains programmes sont ouverts à des personnes de plus de 30 ans et offrent la possibilité de faire un stage pen-
dant 18 mois au maximum. Des emplois bien spécifiques peuvent également permettre de décrocher le fameux sésame...
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LE PROBLÈME DE LA LANGUE ET DU VISA
SUR LE WEB Sites généralistes de recherche d’emploi américains - www.careerbuilder.com - www.monster.com - www.craigslist.org - www.jobs.com Organismes proposant des programmes jobs d’été et des stages pour les plus de 30 ans I Council On International Educational Exchange (USA)/Parenthèse (France) : www.parenthese-paris.com
I Interexchange (USA)/Aquarius (France) : www.aquariusabroad.org
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TRAVAILLER Alexis de Bretteville, directeur général Amériques du cabinet de recrutement Michael Page International : « Il faut être prêt à commencer au bas de l’échelle et faire preuve d’humilité : oubliez vos diplômes français ou européens, personne ou presque ne les connaîtra ici ! Il faut faire ses preuves : si vous êtes malin ou entrepreneur, vous pourrez réussir car aux USA tout est possible ! »
REPERES
SUR LE WEB Recherche de jobs d’été - www.coolworks.com - www.funjobs.com - www.summerjobs.com Principaux journaux américains I www.externalharddrive. com/usa/usalinks/usanewspapers.html
Agences de recrutement I Adecco USA : www.usadecco.com
I Manpower : www.us.manpower.com I Drake : www.drakeusa.com
I Mickael Page (cadres) : www.mickaelpage.com
I Spencer Stuart (cadres) : www.spencerstuart.com
Sites spécialisés I Informatique/ engineering : www.computerjobs.com ; www.computerwork.com
I Finance/comptabilité : www.acccountemps.com ; www.bankjobs.com ; www.careerbank.com
I Enseignement : www.recruitingteachers.com
I Restauration/croisières/ parcs : www.internationalservices.fr
Autres - www.webexpat.com - www.webexpat.org I Espace Emploi International : www.eei.com.fr
I Emplois et salaires : www.wages.com.au
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pour François, enseignant dans une école française à Philadelphie, voire au triple dans certaines professions. Les professions les mieux rémunérées selon le Bureau of Labor Statistics : les professionnels de la santé (anesthésistes, chirurgiens, pharmaciens...), de la finance (comptables, traders...), les ingénieurs et les chercheurs. Par ailleurs, il existe un salaire minimum national (5,15 $/heure), qui peut être plus élevé dans certains Etats (Washington,Oregon, Connecticut, New York...). Dans quelques professions cependant, le système n’est pas basé sur le salaire minimum. Par exemple, un serveur va plutôt être rémunéré avec un fixe très faible (2 $ environ/heure),les tips (pourboires) constituant l’essentiel de ses revenus ;les coiffeurs peuvent être payés « à la chaise » : ils toucheront une commission (50 % généralement) sur chaque client. • La chance à tout le monde : les Américains sont moins formels que nous dans leurs relations,y compris professionnelles. Ainsi,les employeurs américains attachent plus d’importance à l’expérience, aux savoir-faire et aux qualités d’un individu qu’à son diplôme ;un parcours en dents de scie ne constitue pas une faiblesse mais plutôt un atout si vous savez rebondir... • La liberté d’action : de nombreux contrats de travail se concluent oralement aux EtatsUnis. L’employeur pourra vous licencier sans délai et vous pourrez également quitter votre emploi quand bon vous semble, à condi-
tion d’avoir la carte verte (permis de travail et de résidence permanent aux Etats-Unis)...L’usage veut tout de même qu’un préavis de 15 jours soit observé.
ET DES INCONVÉNIENTS... • Travailler dur : la semaine de travail est généralement de 40 heures,la pause déjeuner étant le plus souvent courte et devant l’ordinateur. Cela dit, il n’existe pas de durée légale de temps de travail et la plupart du temps,vous ne compterez pas vos heures de travail,en particulier à New York ! Plus du tiers des Américains travailleraient plus de cinquante heures par semaine. Ne comptez pas sur les vacances pour compenser : là encore, aucune législation n’existe. Les employeurs accordent tout de même au moins 15 jours de vacances par an,parfois beaucoup plus selon les contrats. • La difficulté de changer d’emploi quand on a un visa de travail temporaire : c’est l’exception qui confirme la règle car lorsque l’on possède un visa de travail temporaire,il est difficile de changer d’employeur car il faut à nouveau trouver une entreprise qui veuille bien vous sponsoriser. • Moins de sécurité d’emploi : a contrario pour les immigrants permanents, étant donné qu’un employeur peut licencier très facilement, le risque de perdre son emploi est plus important.Cependant, des assurances chômage existent et les aides se sont renforcées depuis 2002.
LES MOYENS POUR CHERCHER UN JOB Aux Etats-Unis, 80 % des offres d’emploi ne sont pas diffusées (marché caché). La plupart des emplois se trouvent par l’intermédiaire d’un réseau (networking) ou du bouche-à-oreille. Ce peut être en vous inscrivant sur des sites Internet spécialisés ou en faisant des rencontres tout simplement.
Pensez à contacter les structures françaises,comme les Alliances françaises,les points accueils du réseau FIAFE ou certains réseaux comme les « French Tuesdays » (voir notre rubrique intégration dans l’article « Vivre »). Contactez également les entreprises françaises,sachant que le plus souvent, elles recrutent en interne ou du personnel local.Les autres moyens sont classiques : petites annonces dans les journaux ou sur le Web ;agences d’intérim,de placement,cabinets de recrutement, centres de recherche d’emploi publics (job services) ou privés (employment agencies).
LES CANDIDATURES GAGNANTES • Les règles du CV : anti-discrimination oblige, le CV américain proscrit les photos, l’âge, la date de naissance, la nationalité et le statut civil. Généralement, il se fait sur deux pages maximum, mais certains peuvent faire beaucoup plus ! Commencez par l’objet de votre recherche (objective), puis décrivez votre expérience (plus importante que les diplômes), toujours de manière antichronologique,en insistant sur les résultats ; pour votre formation, expliquez les équivalences ;enfin, n’hésitez pas à parler de vos expériences extra-professionnelles ; terminez par le fait que vous êtes prêt à fournir des références (references). • Les règles de la lettre de motivation (cover letter) : elle est importante aux Etats-Unis. Elle doit expliquer vos motivations, vos points forts, mais de façon brève et directe.Elle est toujours dactylographiée. • L’entretien d’embauche : souvent, le premier a lieu au téléphone, avant d’être suivi d’un entretien en face-à-face. Là encore, soyez direct, concis et honnête, une qualité pour laquelle les Américains vous seront toujours reconnaissants. Pascaline Roi
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Selon les chiffres de l’Institute of International Education, en 2006/2007, plus de 580 000 jeunes, dont 6 700 Français, se sont rendus aux Etats-Unis pour étudier, ce qui fait de ce pays la première destination au monde pour les études...
Université Columbia, New-York
LE SYSTÈME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES I Comptez entre
11 000 $ et 50 000 $ pour une année universitaire en incluant les frais d’inscription et les frais de scolarité.
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Le système d’études supérieures américain est complexe. En effet, il n’existe pas de ministère de l’Education nationale ;les établissements fonctionnent de façon autonome au niveau financier, des programmes, des examens et même des vacances scolaires ! A la sortie de la high school (qui correspond à notre baccalauréat),les étudiants ont le choix entre aller à l’université – désignée tantôt par college, tantôt par university – dans un institute (plus technique,basé sur une grande discipline) ou encore dans un community college (qui correspondrait à notre BTS, un moyen intéressant d’intégrer ensuite une université). Généralement,les universités sont composées de colleges (plutôt destinés aux étudiants de niveau undergraduate,
un premier cycle de quatre ans après le bac, qui est sanctionné par un bachelor) et de schools, répartis sur les campus par spécialité : droit, médecine,arts,business...Le second cycle,graduate, est destiné aux étudiants de master (un ou deux ans), de doctorat (Ph.D) ou de post-doctorat. L’une des originalités du système universitaire américain est qu’il est très souple.Il y a des cours obligatoires,mais le choix des options est particulièrement important et très libre. Autre particularité : à la différence de nos partiels, ponctuels dans l’année,les examens sont ici beaucoup plus réguliers et la participation orale est très importante. Difficile dans ces conditions de sécher les cours ou de bachoter !
DES CONDITIONS DE VIE PRIVILÉGIÉES Partir étudier aux Etats-Unis est une chance quand on regarde tout
ce qu’offre la vie sur un campus : des bâtiments magnifiques au milieu de parcs immenses,des salles entières équipées d’ordinateurs dernier cri, des salles de sport avec parfois plusieurs piscines,des salles de conférence, des salles de billards, des salles de télévision, des bibliothèques très riches, du matériel pédagogique sophistiqué (écrans électroniques,laboratoires de langues...), des boutiques, bref, des conditions idéales pour travailler et se détendre...Généralement,les étudiants (surtout undergraduate) vivent sur le campus, une véritable ville dans la ville. Souvent, les campus possèdent un lieu de vie où l’on trouve une cafeteria et des chaînes de restauration rapide connues,des canapés,des tables où les étudiants travaillent, des associations...
UNE QUALITÉ QUI SE PAYE ! Plus que le visa, le principal obstacle pour aller étudier aux EtatsUnis est le coût des études (que ce soit dans le privé ou dans une moindre mesure dans le public). Comptez entre 11 000 $ et 50 000 $ pour une année universitaire en incluant les frais d’inscription (application fees, entre 25 et 100 $) et les frais de scolarité (paiement de cours),variables en fonction du type d’études,de la réputation de l’université et de son emplacement,du niveau d’étude et de la filière. Cependant, si vous obtenez une bourse ou si votre université participe à un programme d’échange, le tarif peut considérablement diminuer !
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COMMENT RÉDUIRE LES FRAIS ? • Participer à un programme d’échange : votre université organise peut-être un programme
Les meilleures universités au monde 1. Harvard University (US) 2. Cambridge University (UK) 3. Oxford University (UK) = 4. Massachusetts Institute of Technology (US) = 4. Yale University (US)
6. Stanford University (US) 7. California Institute of Technology 8. University of California, Berkeley (US) 9. Imperial College London (UK)
10. Princeton University (US) (Source : Times Higher Education Supplement, 2006)
d’échange avec une université américaine ou est affiliée à l’un des deux organismes principaux, l’ISEP (International Student Exchange Program) et la MICEFA (Mission internationale de coordination et d’échanges franco-américain), qui mettent en lien les établissements français et américains.Dans ce cas,chaque étudiant participant paye à son université d’origine pour l’autre étudiant participant. Renseignez-vous auprès du service international de votre université. • Obtenir une bourse : ce n’est pas chose aisée mais il existe tout de même plusieurs organismes à qui vous pouvez vous adresser : le CROUS, le ministère des Affaires étrangères, la Fulbright... Pensez également aux Conseils régionaux et généraux.
DES CONDITIONS D’ENTRÉE DIFFICILES • Réussir les tests de langue et de sélection : systématiquement, quel que soit votre niveau,vous aurez à passer leTOEFL (Test of English Foreign Language) pour entrer dans une université américaine.
Depuis 2005,leTOEFL iBT (Internet Based-Test) remplace leTOEFL CBT et son score maximum a été revu à la baisse (120 au lieu de 300).Certains établissements,principalement les colleges au niveau undergraduate, vous demanderont également de passer le SAT (Scholastic Assesment Test), qui évalue vos connaissances en anglais et en mathématiques,complété parfois par le SAT II ou subject test (connaissances de base dans la spécialisation choisie). Les étudiants postulant à un master devront passer,en plus duTOEFL,le GRE (Graduate Record Examination),éventuellement complété par un Subject Test. Enfin, les étudiants en MBA sont soumis au test du GMAT (Graduate Management Admission Test). Ces tests peuvent être passés en France,à Paris et dans quelques villes de province.
I La réussite des
tests de langue et de sélection et un bon dossier de demande d’admission seront des éléments déterminants pour intégrer une université américaine.
• Avoir un bon dossier de demande d’admission : parmi les pièces importantes à fournir (toutes traduites en langue anglaise certifiée) lors de l’inscription : les lettres de recommandation (d’un professeur par exemple), les diplômes et les relevés de notes. VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108
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SUR LE WEB Informations générales I Commission francoaméricaine d’échange universitaires et culturels / Fulbright Commission : www.fulbright-france.org
I Département d’Etat américain : www.state.gov (rubrique « Youth and Education »)
I Gouvernement américain sur les études supérieures : www.educationusa.state.gov
Programmes d’échanges I ISEP : www.isep.org I MICEFA : www.micefa.org Bourses - http://fastweb.monster.com/ - http://edupass.org/finaid/
I Ministère des Affaires étrangères : www.diplomatie.gouv.fr I Egide : www.egide.asso.fr
Tests de sélection I TOEFL : www.toefl.org I SAT : www.collegeboard.org I GRE : www.gre.org I GMAT : www.MBA.com Equivalences I ENIC NARIC France : www.ciep.fr/enic-naricfr/
Universités I US News (classement) : www.usnews.com
I Columbia University, New York : www.columbia.edu I Georgetown University, Washington : www.georgetown.edu
I University of Pennsylvania, Philadelphie : www.upenn.edu
I MIT (Massachusetts Institute of Technology), Boston : http://web.mit.edu I Harvard University, Boston : www.harvard.edu I Berkeley, University of California, San Francisco : www.berkeley.edu
I UCLA, University of California, Los Angeles : www.ucla.edu
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Anne-Sophie Ract, avocate en France, est partie faire un Master of Laws (LL.M en droit) à la prestigieuse University of Pennsylvania (UPenn) Law School. Témoignage. « Nous sommes 93 étudiants venant du monde entier. L’échange est extraordinaire. Je fais partie d’un groupe de 15 étudiants et nous nous sentons comme une grande famille car nous sommes tous loin des nôtres. De plus, les professeurs sont beaucoup plus disponibles qu’en France, ce qui est très agréable ici. Ils invitent tous leurs étudiants à venir frapper à leur bureau ou à déjeuner avec eux, si nous avons la moindre question. Les manuels sont également très différents dans la mesure où le raisonnement juridique américain commence par la jurisprudence puis par la règle de droit, alors que nous faisons le contraire en France. La particularité de UPenn, qui est aussi un grand avantage, c’est que les LL.M sont mélangés aux étudiants américains dans les cours et que nous sommes notés exactement comme si nous étions Américains, à l’exception près que nous avons une heure de plus pendant les examens. »
Par ailleurs,s’il n’existe pas de système d’équivalence entre diplômes français et américains, des correspondances sont effectuées : un bachelier français pourra entrer en première année d’un cycle undergraduate ; un étudiant ayant obtenu une maîtrise (plus rarement une licence) pourra intégrer les graduate studies... Dans tous les cas, les notes obtenues dans l’année du dernier diplôme doivent être toutes supérieures à 10 pour être accepté dans une université américaine.
COMMENT CHOISIR SON UNIVERSITÉ ? Etant donné la diversité et la complexité du paysage universitaire américain, il est difficile de donner des chiffres précis, mais on estime le nombre d’établissements supérieurs (publics et privés) à environ 4 500 dans tout le pays (colleges, universités, écoles spécialisées).Pour vous aider,sachez que Le Times Higher Education Supplement et la Shangai JiaoTong University donnent un classement mondial des universités.L’US News détermine les meilleures universités par spécialité. Dans le classement du Times Higher Education Supplement 2006, sur les dix premières universités mondiales, sept sont américaines (voir notre encadré). Dans ce classement, on retrouve le groupe de la Ivy League, qui réunit les huit universités
les plus prestigieuses et les plus anciennes (Harvard, Columbia, Princeton, Brown, University of Pennsylvania, Cornell, Darmouth et Yale).Bien sûr,vous n’aurez pas forcément la chance d’entrer dans l’une de ces prestigieuses universités, dont la sélection est draconienne ! Il existe bien d’autres universités dont la qualité des programmes est tout à fait honorable mais qui sont moins connues. Pour Christian Joly,responsable de la coopération universitaire à l’ambassade de France à Washington, « il y a de bonnes universités partout : en Floride (University of Florida, Florida International University...), en Californie (UCLA, University of South California...), par exemple ; dans la région de Boston également, on trouve beaucoup de petits colleges (niveau undergraduate généralement) qui sont de vrais petits bijoux (Wellesley par exemple), avec de belles installations. Une idée à faire passer est qu’une université plus modeste par sa taille ou sa réputation, et qui est en outre plus accessible, peut offrir des services excellents et peut permettre à un étudiant de passer une année formidable... ». « Il ne faut pas faire son choix sur la réputation d’un établissement mais plutôt par rapport à la spécialité que l’on veut étudier », confirment Céline Ouziel et Lindsay Turlan, conseillères à la Commission
franco-américaine d’échanges universitaires et culturels à Paris, la Fulbright Commission.
LES DOMAINES LES PLUS DEMANDÉS D’après Jon Herrmann, directeur de Campus Philly à Philadelphie, 80 % des étudiants viennent préparer un MBA ou faire des études d’ingénieur. • Les MBA, la voie royale : voir l’article sur les MBA. • Les études d’ingénieur : d’après une étude réalisée en 2007 par le Council of Graduate Schools, le nombre des inscriptions d’étudiants étrangers a augmenté de 8 % dans les sciences de l’ingénieur, l’une des plus fortes augmentations.Les établissements les plus réputés en la matière sont le MIT (Massachusetts Institute ofTechnology) à Boston,Stanford et la University of California-Berkeley notamment. • Le journalisme / les médias / la communication : selon la Commission franco-américaine, le journalisme /les médias/la communication d’une manière générale,font partie des matières les plus demandées par les étudiants Français, principalement à l’université Columbia à New York, réputée en la matière.La University of Missouri, moins connue, offre également un enseignement de qualité et est plus accessible. En dehors de la qualité de l’enseignement,la force des bonnes univer-
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sités américaines réside dans le réseau d’anciens élèves (principe que l’on retrouve chez nous dans les grandes écoles) et dans les services d’emploi post-études, appelés couramment career education center. Cependant,d’après Céline Ouziel et Lindsay Turlan, les demandes sont assez variées et vont du droit aux sciences sociales,en passant par les disciplines artistiques.
COMMENT BOOSTER SON ANGLAIS ? Différentes formules existent pour améliorer son anglais, y compris pour ceux qui en ont besoin dans leur vie professionnelle. • Les IEP (Intensive English Programs) : en ce qui concerne les étudiants du supérieur, ce sont des cours d’anglais proposés soit par des community colleges (2 ans post-
QUELQUES GRANDES UNIVERSITÉS AMÉRICAINES : • Columbia University, New York : fondée en 1754, c’est la cinquième université la plus ancienne (appartient à la Ivy League) et l’une des meilleures du pays. Elle est notamment réputée pour son école de médecine, la première du genre et pour son école de journalisme, créée par Joseph Pulitzer en 1912. • Georgetown University, Washington : fondée en 1788 par le Père John Carroll, elle est la plus ancienne université catholique de style roman des Etats-Unis. Elle offre de nombreuses possibilités de diplômes, notamment dans le domaine médical (école de médecine, école d’infirmières, dentaire...), les relations internationales, le droit et le business. • University of Pennsylvania, Philadelphie : fondée en 1740 par Benjamin Franklin, elle fait partie de la Ivy League. C’est là que se trouve la Wharton School, l’une des meilleures écoles de management au monde. • MIT (Massachussetts Institute of Technology), Boston : fondé en
bac), soit par des universités. Les cours s’étalent généralement de 18 à 30 heures,cinq jours par semaine (pendant quelques semaines, l’été généralement, à une année), et s’adressent aussi bien aux débutants qu’à ceux qui possèdent un niveau intermédiaire ou avancé en anglais. Les coûts varient entre 800 $ et 1600 $. Il est nécessaire d’avoir un visa étudiant F car il s’agit
1861 par William Barton Rogers, cet établissement est considéré comme l’un des meilleurs dans les sciences et les technologies, mais offre également d’autres domaines d’enseignement (architecture, économie, linguistique...). • Harvard University, Boston : fondée en 1636, cette université privée, située à Cambridge près de Boston, est la plus ancienne des EtatsUnis. Elle fait partie du groupe de la Ivy League. Plus de quarante prix Nobel sont sortis de ses rangs. Tous domaines confondus, les classements la placent comme la meilleure université au monde. • Berkeley, University of California, San Francisco : Berkeley, situé dans la baie de San Francisco, est le plus ancien (1868) et l’un des dix campus les plus réputés de l’université de Californie (université publique) et fait partie du top cinq des meilleures universités de la planète. • UCLA, University of California, Los Angeles : fondée en 1919, elle fait partie, avec Berkeley, des campus les plus réputés de l’université de Californie et des universités les plus prestigieuses. Avec 22 départements de recherche et plus de 5 000 projets scientifiques, elle est un des leaders de la recherche mondiale.
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SUR LE WEB Cours d’anglais/séjours linguistiques I Office national de garantie des séjours et stages linguistiques : I Union nationale des organisations de séjours linguistiques et des écoles de langues : www.unosel.com Organismes agréés pour délivrer des visas J-1 (programmes, jobs et stages pour étudiants notamment) I Council On International Educational Exchange (USA) / Parenthèse (France) : www.parenthese-paris.com
I Interexchange (USA)/Aquarius (France) : www.aquariusabroad.org
I ASSE International (USA) / Calvin Thomas (France) : www.calvin-thomas.com
I American Institute for Foreign Study (camps de vacances) : www.campamerica.co.uk
I British Universities North America Club (BUNAC) (camps de vacances) : www.bunac.org/france
I Espace Emploi International (EEI) : www.emploi-international.org
I Chambre de commerce franco-américaine : www.faccny.org
Recherche de jobs et stages pour étudiants - www.aboutjobs.com - www.campuscareercenter.com - www.collegegrad.co
I Recrutement de stagiaires diplômés en affaires, finance, commerce et informatique : www.usaplacement.com I Club TELI : www.teli.asso.fr
Au pair I Liste des agences agréées : http://exchanges.state.gov/ed ucation/jexchanges/private/au pair.htm
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www.loffice.org
Université de l’Illinois
de cours qui durent plus de 18 h/ semaine. • Les organismes de séjours linguistiques : cours intensifs,séjours dans une famille d’accueil,échange, cours couplés avec des activités sportives ou culturelles, préparation au TOEFL, de nombreuses options sont proposées par les organismes de séjours linguistiques. Comptez entre 1 000 et 1 500 € pour un séjour de quinze jours selon les formules. Pour plus d’infos, consultez www.studyrama.com, rubrique International.
TRAVAILLER EN ÉTANT ÉTUDIANT • Les programmes spécifiques : le visa étudiant permet de travailler 20 h/semaine mais uniquement la première année et sur les campus. Pour les autres années, il faut faire une demande. Par ailleurs, pour les étudiants qui étudient en France mais qui veulent travailler ou faire un stage aux Etats-Unis, des programmes faciles d’accès permettent d’avoir une première expérience professionnelle aux Etats-Unis ; pour ce faire, il est nécessaire de passer par des organismes privés ayant reçu l’agrément des autorités américaines et qui sont chargés de vous délivrer le visa (le « J-1 ») correspondant au programme géré :
Work and Travel pour le CIEE (Council on International Educational Exchange) représenté en France par Parenthèse ; Summer Work and Travel pour InterExchange, représenté en France par Aquarius... Ces programmes concernent principalement des jobs d’été pour lesquels il faut être disponible entre 3 et 4 mois généralement.Selon les organismes,vous aurez le choix ou non de choisir votre emploi. Aux frais du visa peuvent s’ajouter différents services (assurance, frais d’envoi, etc.). Certains organismes, comme Parenthèse, délivrent également des visas pour effectuer des stages (18 mois maximum) qui concernent à la fois des étudiants et des professionnels expérimentés.D’après Maryam Bozorgmehr, fondatrice et directrice de Parenthèse, « il est beaucoup plus facile aux Etats-Unis qu’en France de trouver un stage rémunéré. En dehors du secteur culturel, souvent mal ou non rémunéré, les rémunérations peuvent s’apparenter à un vrai salaire : 1 500 à 2 000 $/mois en moyenne, et beaucoup plus dans la finance ou l’informatique par exemple ! Je ne connais aucun stagiaire qui gagne cette somme en France ! ». • Travailler au pair : les services d’immigration américains considèrent Au Pair toute personne nour-
rie et logée dans une famille américaine en contrepartie de services (maximum 10 h/jour et 45 h/ semaine) éventuellement rémunérés (garde d’enfants, aide aux tâches ménagères ou enseignement de langues étrangères). Parmi les conditions :avoir entre 18 et 26 ans, le permis de conduire un niveau bac. Attention ! Un visa de tourisme ne permet pas de travailler au pair. Il est nécessaire d’obtenir un visa J.Et pour obtenir ce visa,il est nécessaire de partir avec une agence agréée par le Département d’Etat américain (il en existe onze). Les organismes agréés sont dans l’obligation de vous trouver des cours d’anglais en parallèle. • Décrocher un visa de travail : l’une des meilleures solutions pour décrocher un visa de travail est d’étudier d’abord dans le pays avec un visa étudiant. En effet, les diplômes français, même des grandes écoles, ne sont pas connus des entreprises américaines ; en outre, vous aurez une expérience locale, maîtriserez la langue de Shakespeare et surtout, pourrez faire un stage dans une entreprise qui pourra effectuer les démarches de visa si elle souhaite vous garder.Sachez également qu’à la fin de vos études en master,votre visa d’étudiant vous permet de travailler pendant un an. Pascaline Roi
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etudier I « Pour intégrer un MBA aux Etats-Unis, prévoyez un an de préparation » Très complet, le dossier de candidature pour un MBA américain demande une année de finalisation. En effet, il implique un travail de recherche et de rédaction, une préparation aux tests mais aussi une réflexion sur son projet professionnel. Car le tout n’est pas d’avoir un bon dossier, encore faut-il se projeter dans « l’après-MBA ».
Sur les 120 à 150 Français qui envoient leur dossier complet pour Harvard chaque année, seuls quinze sont retenus à l’issue de l’entretien final.
DES PROMOTIONS POUVANT ATTEINDRE 1 000 PERSONNES Afin de se différencier de ces mastodontes (une promotion de MBA à Harvard compte 1 000 étudiants, 800 pour Wharton), certains établissements,plus modestes,jouent la carte de l’ouverture et misent sur d’autres atouts comme la convivialité.Une façon de se distinguer, notamment aux yeux des candidats étrangers. Ceci est le cas, par exemple, de Tuck School of Business at Dartmouth. Située à deux heures de Boston, Tuck propose un MBA dont chaque promotion n’accueille « que » 240 étudiants, soit 580 étudiants au total dont une dizaine de Français. « Il ne faut pas s’arrêter aux rankings et élargir sa recherche en fonction de sa personnalité et surtout de son affinité ou non avec tel ou tel endroit car on va y passer deux années », explique Christie SaintJohn, directrice du recrutement
MBA : Combien ça coûte ? Combien ça rapporte ? Un MBA américain coûte en moyenne entre 100 000 et 120 000 dollars pour les deux ans en comptant les frais de logement et les assurances, les universités privées étant un peu plus chères que les publiques. Le salaire moyen d’un diplômé oscille entre 100 et 180 Keuros par an, voire beaucoup plus pour les profils financiers.
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Les critères de sélection d’un MBA américain à un autre sont, à première vue,similaires.Toutes les universités, qu’elles soient publiques ou privées, demandent les résultats obtenus par le candidat aux deux tests-clés que sont le GMAT, qui évalue la logique et les capacités managériales, et le TOEFL pour le niveau d’anglais.A cela s’ajoutent des lettres de recommandations d’anciens employeurs ainsi que des essais exposant les motivations du candidat et le projet professionnel. Le degré de sélectivité dépend de la notoriété de l’université, en sachant que le quatuor de tête (Harvard,Stanford,Columbia et Wharton) distingué régulièrement par les rankings (classements) internationaux reste le plus difficile à intégrer.
à Tuck. Un état d’esprit qui se reflète dans les critères de sélection : « Nous apprécions tout particulièrement les candidats qui sont engagés au niveau humanitaire, dans des associations ou des organisations religieuses. Nous pensons que les qualités humaines sont aussi importantes que le cursus scolaire et professionnel. » VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108
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etudier
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a intérêt à débuter sa préparation bien en amont. Après l’admission écrite,viennent les entretiens. Les représentants de la plupart des MBA américains se déplacent en Europe une fois par an pour rencontrer les candidats,aidés parfois d’anciens étudiants vivant sur place. Lors de cet entretien, l’un des principaux critères de sélection sera bien sûr votre personnalité mais aussi et surtout votre projet professionnel. « Un bon MBA doit être transformé rapidement et déboucher dans les mois qui suivent, voire même avant la fin du diplôme, sur un projet ou un recrutement,insiste Christie Saint-John. A défaut, on risque de perdre du temps et de l’argent. »
REPERES
Classement mondial des MBA du Financial Times 2008 I
1 University of Pennsylvania : Wharton
2 London Business School I 3 Columbia Business School I 4 Stanford University GSB I 5 Harvard Business School I 6 Insead I 7 MIT : Sloan I 8 IE Business School I 9 University of Chicago GSB I 10 University of Cambridge I
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« UN BON MBA DOIT OUVRIR UN MAXIMUM DE PORTES » Contrairement à de nombreux MBA français,le MBA américain
« UN BON MBA DOIT DEBOUCHER RAPIDEMENT SUR UN PROJET » Pour le dossier à proprement parler, comptez une année de préparation, surtout si vous travaillez et ne disposez que de peu de temps. Exemple : pour une rentrée en août, commencez vos démarches l’été précédent. Certains documents peuvent être longs à obtenir (lettres de recommandations) ou à élaborer (essays, dans lesquels vous expliquez vos motivations). Pour les tests, prévoyez au minimum quatre mois d’entraînement pour préparer le GMAT et le TOEFL. Un peu plus si votre niveau d’anglais laisse à désirer, ou si vous n’êtes pas un scientifique car le GMAT favorise,dans une certaine mesure, les profils dotés d’une certaine logique. Autant dire que le littéraire « pur »
s’étend sur deux années pleines. La première consiste en un tronc commun durant lequel on aborde tous les aspects de l’entreprise : finance,comptabilité,gestion,ressources humaines, marketing... La deuxième année, plus souple, permet aux étudiants de se spécialiser dans la ou les matières de leur choix. Les cours sont choisis parmi une offre pouvant aller de 50 à 200 « electives » selon les programmes. « Même si cette seconde année est utile pour se spécialiser, je conseille de garder un maximum de cordes à son arc car nul n’est amené à faire le même métier toute sa vie. Même le financier doit avoir une vision large de l’entreprise car rien ne dit qu’il finira sa carrière dans la finance », conclut Christie Saint-John. Aux Etats-Unis, il n’est pas rare de changer de poste tous les deux à cinq ans, et de secteur d’activité plusieurs fois dans sa vie. Christina Gierse
Témoignage Alain de Mendonça, entrepreneur « made in Harvard » « Créer ma propre entreprise était mon rêve. » A 37 ans, Alain de Mendonça est le jeune Pdg-fondateur du groupe KaravelPromovacances. Un parcours qu’il reconnaît devoir en partie à son MBA de Harvard : « Je trouve que le système éducatif français prépare plutôt mal à la création d’entreprise. Les Américains possèdent cette culture entrepreneuriale qui nous fait défaut. Très pragmatiques, ils ne partent pas dans des démonstrations abstraites. Leur mot-clé est “action”. Cette approche anglo-saxonne se traduit concrètement par une forte volonté d’entreprendre : près de la moitié des diplômés d’Harvard sont self-employed, c’est-à-dire qu’ils travaillent en indépendant ou ont créé leur propre business. » Outre la formation, Harvard fait bénéficier de son réseau toute personne qui suit l’un des ses cursus. Un réseau dont les ramifications s’étendent dans les hautes sphères de la finance internationale, y compris dans le monde fermé des fonds de pension. Le sésame magique pour qui veut lever des fonds. « Dans toute démarche de création d’entreprise, il faut à un moment ou un autre faire appel au capital pour financer sa croissance, note Alain de Mendonça. Un réseau bien étoffé permet d’avoir accès plus facilement aux bonnes personnes. »
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INVESTIR I Première destination des capitaux français à l’étranger Avec 10,4 % du total des investissements directs étrangers (IDE) du pays, la France est le cinquième investisseur étranger aux Etats-Unis. Industrie, finance, nouvelles technologies, mais également immobilier, gastronomie et commerce de gros... les secteurs sont nombreux. En outre, ce pays hors normes offre des facilités pour lancer sa propre entreprise.
Liberté, créativité, rapidité... les Etats-Unis représentent encore une terre privilégiée pour tous ceux qui souhaitent prendre un nouveau départ. A l’image de ce libraire travaillant dans les locaux de l’Alliance française de Miami, parti il y a quelques mois de France pour tenter l’aventure américaine. Assez de la France, de ses salaires trop bas,du mauvais temps...les arguments vont bon train.En effet,ici, si les visas restent difficiles à obtenir,même les visas d’investisseur, on peut encore monter une affaire en 24 heures sans capital minimum. Enfin presque... D’après Léo,qui a monté un salon de coiffure avec son frère Franck à Miami Beach, pour monter une affaire et donc obtenir un visa d’investisseur, « il faut investir 50 % de la somme globale de son investissement dans son business (achat de matériel, paiement d’un local...) pour prouver aux autorités que l’affaire est sérieuse ». C’est d’ailleurs l’un des motifs, avec les procédures,souvent compliquées, pour lesquels de nombreux Français ne se lancent pas forcément dans cette quête du visa, à moins de prendre un avocat, une technique très courante mais qui coûte tout de même entre 3 000 et 8 000 dollars.De même, au niveau fiscal, prendre un avocat et un expert comptable est fortement conseillé. Autre diffi-
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LE PAYS OÙ TOUT EST POSSIBLE ?
culté : les licences requises pour exercer son activité.Didier Simonin, négociant en vin à Washington, nous confiait que pour monter une société dans ce domaine, il fallait une licence de distribution (au niveau de l’Etat) et d’importation (au niveau fédéral) qui donne l’accès à un permis d’alcool. « Il m’a fallu remplir tout un tas de papiers, prouver que j’avais un casier judiciaire vierge... cela demande du temps. En outre, vous ne pouvez pas obtenir ces licences si vous n’êtes pas citoyen américain. Etant marié avec une Américaine, j’ai demandé à ma belle-mère de se porter majoritaire dans la société. » Sachez également que la législation et les taxes varient en fonction des Etats (la TVA par exemple).
LES SECTEURS PORTEURS En terme d’investissements, ce sont les secteurs de l’industrie manufacturière (chimie,matériel aéronautique, automobile, énergie...), à hauteur de 40 %, suivis des secteurs de la finance (19 %),des technologies de l’information (18 %) et du commerce de gros (11 %) qui raflent la mise. Il en est de même, à plus forte raison, pour les exportations,pour lesquelles les produits industriels représentent 61 % du total.Les autres secteurs porteurs concernent, dans une moindre mesure l’agroalimentaire, l’immobilier,le luxe,les cosmétiques, la mode... • L’industrie pharmaceutique et les biotechnologies : paradoxalement, le système de santé américain est l’un des plus chers du VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108
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INVESTIR
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SUR LE WEB Informations générales I Missions économiques aux Etats-Unis : www.missioneco.org/etatsunis
I Agence française pour le développement international des entreprises : www.ubifrance.fr
I Chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger : www.uccife.org Création d’entreprises I Ailcorp : www.ailcorp.com I Corporate : www.corporate.com
I All Business : www.allbusiness.com
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monde et les besoins sont très importants dans ce domaine. Le New Jersey, Philadelphie et sa région,notamment,représentent des bassins d’emploi intéressants en la matière. • Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) : depuis l’éclatement de la bulle Internet,le secteur connaît une nouvelle période de croissance.Les achats en ligne et le marché des logiciels,notamment,fonctionnent à plein régime, touchant tous les secteurs d’activités. Les « business angels », ces investisseurs potentiels qui apportent des fonds à des structures en phase de lancement en prenant une participation au capital, ont refait surface, mais avec plus de prudence...Trois régions sont particulièrement dynamiques dans ce domaine :en tête,la fameuse « Silicon Valley », au sud de la baie de San Francisco ; Boston et sa région ;New York et sa région. Le rapport de l’organisme Joint Venture Silicon Valley Network indique que 30 000 emplois ont été créés entre juillet 2005 et 2006, notamment dans les biotechnologies et les énergies renouvelables, pour lesquelles 900 millions de dollars ont été investis. • L’immobilier : malgré la récente crise des subprimes en 2007 aux
Etats-Unis,l’immobilier a encore de beaux jours devant lui.La Floride, particulièrement la ville de Miami,en pleine expansion,apparaît comme la plus dynamique : les Français représenteraient entre 10 et 15 % des achats. Selon le consul général de France à Miami, un Français sur deux dans la région a passé le diplôme de realtor, le diplôme d’agent immobilier !
PARCE QUE VOUS ÊTES FRANÇAIS... Certaines images d’Epinal sont toujours bien ancrées dans les mentalités.A l’étranger,et notamment aux Etats-Unis, les Français sont réputés pour leur savoirfaire en matière de gastronomie et dans tout ce qui touche au luxe (mode, cosmétiques...). D’après Anne-Joëlle Lorda, propriétaire du Coin des Délices,une boutique spécialisée dans les produits alimentaires français au sein de l’Alliance française de Miami et qu’elle a ouverte il y a quelques mois, « il y a des besoins. La chaîne de boulangeries Paul, par exemple, commence à s’implanter dans la région. » Didier Simonin, qui a lancé son affaire dans l’importation de vins français le reconnaît lui-même : « vendre du vin français quand on est Français est un atout, on est beaucoup plus crédible ».
S’IMPLANTER AUX ÉTATS-UNIS Si vous souhaitez vous implanter aux Etats-Unis, différentes solutions s’offrent à vous : • Etablir une succursale (branch) sous la forme d’un bureau de représentation ou d’un bureau d’achat/vente.L’inconvénient est que l’entreprise n’ayant pas de personnalité juridique, elle peut être traînée en justice devant les tribunaux américains. • Créer une société : trois formes juridiques existent : - La corporation (filiale de l’entreprise française), très courante
aux Etats-Unis. La responsabilité des actionnaires est limitée à leur investissement.L’entité fiscale étant distincte de ses actionnaires, elle ne peut bénéficier du pass through, (taxation des actionnaires) considéré comme un avantage généralement - La limited liability company (LLC) : elle combine les avantages de la corporation au niveau de la responsabilité limitée et du partnership (lire plus loin) au niveau de la taxation fiscale en permettant le pass through. Elle est cependant plus complexe et plus coûteuse que la corporation. - La sole proprietorship ou DBA (doing business as) : elle s’apparente à la société individuelle française, pour laquelle le propriétaire est tenu pour entièrement responsable sur ses propres biens. • Créer un partnership : c’est une association de deux ou de plusieurs personnes (copropriétaires) qui souhaitent exercer des activités à but lucratif. Le partnership general engage tous les associés dans la gestion de l’entreprise et leur responsabilité est illimitée,tandis que le limited partnership n’a qu’un seul associé responsable,les autres ayant une responsabilité limitée à leur apport en capital. • Conclure une joint venture : c’est un accord entre deux ou plusieurs personnes ou entreprises qui vont créer une entité commune (corporation, partnership ou LLC). Les procédures sont longues et complexes. • Acquérir une structure locale existante : il est très difficile d’acquérir une entreprise américaine dans le sens où les procédures sont vraiment fastidieuses (recherches, négociations, vérifications, contrat...). L’intervention d’un avocat mais aussi de banquiers par exemple, est encore plus nécessaire dans ce cas. Pascaline Roi
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De la cote Est a la cote Ouest
I A la conquête du rêve américain...
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Pendant longtemps terre d’accueil des nouveaux immigrants, les Etats-Unis continuent d’attirer et de faire rêver les populations du monde entier...
New York
NEW YORK Avec plus de 8 millions d’habitants, 18 millions si l’on compte l’agglomération, New York, située dans l’Etat du même nom, est la ville la plus peuplée des Etats-Unis. Pas étonnant quand on sait qu’elle continue d’accueillir les principaux candidats à l’immigration,une tradition matérialisée par le check point d’El-
lis Island, transformé aujourd’hui en musée et par lequel ont transité les premiers immigrants,entre 1892 et 1924. La “Big Apple” est également la capitale économique du pays, siège des principales entreprises. Gigantisme, diversité, culture, innovation, New York offre une image particulière de l’Amérique. C’est la ville de toutes les ambitions,de toutes les passions, de toutes les réussites... Une ville qui vit à cent à l’heure,de jour comme de nuit ! Loin des autres clichés de l’Amérique profonde...
LE MELTING-POT PAR EXCELLENCE Ici encore plus qu’ailleurs,la diversité culturelle saute aux yeux : 200 nationalités différentes et plus de 80 langues.Il faut dire que 40 % des New-Yorkais sont nés hors des
frontières et que plus de la moitié n’ont pas la nationalité américaine. Parmi les communautés les plus importantes, on trouve, par ordre d’importance,les Hispaniques (l’espagnol est devenu la seconde langue officielle de New York après l’anglais), la communauté AfroAméricaine, la communauté juive, et dans une moindre mesure des Asiatiques (Chinois,Indiens et Pakistanais principalement),des Italiens, des Russes, des Irlandais, des Arabes et des Indiens d’Amérique,soit près de 60 % de la population de la cité. Un communautarisme qui, s’il se retrouve dans certains quartiers comme China Town ou Little Italy à Manhattan – l’un des cinq borough (districts) de la City avec Brooklyn,le Queens,le Bronx et Staten Island – semble moins tranché que dans les autres villes du pays.
SUR LE WEB
REPERES
Malgré une politique d’immigration très fermée,c’est encore le premier pays d’immigration au monde. Les destinations préférées de ces étrangers, notamment des Français,en quête d’idéaux ? Les grandes villes bordant les frontières est et ouest : New York,Washington, Philadelphie, Boston, Miami, San Francisco et Los Angeles...Tour d’horizon.
NEW YORK I Consulat général de France à New York : www.consulfrancenewyork.org
Intégration I Accueil New York : www.accueilnewyork.org
I French Institute / Alliance française : www.fiaf.org
I French Tuesdays : www.frenchtuesdays.com
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De la cote Est a la cote Ouest UNE VILLE CHÈRE POUR SE LOGER
I New York abrite le premier marché financier au monde : le New York Stock Exchange (NYSE), créé en 1792 par vingt-quatre agents de change qui se réunissaient au 68 Wall Street.
D’après le classement 2007 de Mercer Human Resource Consulting, qui prend d’ailleurs New York comme référence avec un indice de 100, New York est la 15e ville la plus chère du monde et la ville la plus chère d’Amérique du Nord.Un recul de cinq places par rapport à l’année précédente, qui s’explique en partie par la dépréciation du dollar. Comparativement à Moscou, Londres ou Tokyo, New York peut donc sembler bon marché ! Mais il s’agit d’un classement global, incluant des critères aussi variés que l’alimentation, l’habillement, les loisirs, le logement... Si l’on prend en compte le logement par exemple, l’un des postes de dépenses les plus importants, New York devient l’une des villes les plus chères du monde.Par exemple, pour un studio en plein Manhattan,il faut compter entre 1 500 et 1 800 $/mois ! Christelle, une française qui a vécu 6 mois dans
Un petit coup de blues, une recherche d’informations sur la City ? Allez rencontrer l’équipe fort sympathique d’Accueil New York, qui appartient au réseau FIAFE et qui a fêté ses 20 ans en mars 2008. Entretien. Vivre à l’étranger : Peut-on dire qu’il y a une communauté française à New York ? Accueil New York : Oui, car elle est assez importante et de plus en plus variée. VAE : Y a-t-il des quartiers que les Français investissent en particulier ? ANY : Non, ils sont assez dispatchés. Certains habitent à Manhattan, d’autres à Brooklyn, d’autres en banlieue ou dans le New Jersey... Cependant, la concentration se fait par rapport aux écoles, autour du Lycée Kennedy notamment. VAE : Comment est né Accueil New York et comment l’association a-t-elle évolué ? ANY : Au départ, l’association a été créée par deux femmes d’expatriés qui ont suivi leur mari et qui souhaitaient proposer des activités pour s’occuper. Depuis, l’association a évolué : concernant les adhérents, nous avons toujours majoritairement des femmes parmi nos membres, mais ce ne sont plus seulement des femmes qui ne travaillent pas. Par exemple, nous avons un club de working girls ; à une époque, nous avions un petit groupe d’adolescents et nous venons de lancer un
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la « Big Apple » raconte : « Quand je suis arrivée à New York, j’ai logé en banlieue, à Brooklyn. C’était beaucoup moins cher qu’à Manhattan. Par la suite, j’ai dû rendre l’appartement et j’ai eu du mal à en retrouver un. J’ai finalement atterri chez un homme d’affaires qui avait un superbe appartement de 120 m2, mais qui me proposait de louer une surface minuscule dans son salon pour la somme de 2 000 $ ! ».
LA MECQUE DE LA FINANCE New York abrite le premier marché financier au monde : le New York Stock Exchange (NYSE), créé en 1792 par vingt-quatre agents de change qui se réunissaient au 68 Wall Street,attirant dans ce quartier les magnats de la finance. A Wall Street, mais aussi à Times Square,en haut des plus beaux buildings de la ville, traders, compagnies d’assurance, banquiers (on compte plus de 200 banques inter-
nationales à NY et le quart des réserves d’or mondiales est précieusement conservé dans les bureaux de la Fed, la Federal Reserve Bank)...font grimper ou baisser les cours. Si la crise la bulle Internet de la fin des années 90 et les événements du 11 Septembre 2001 ont plombé l’économie,les affaires redémarrent.« Il a fallu plusieurs années pour se remettre à la suite du 11 Septembre. Il y a trois ans, les entreprises, dont l’un des“Big Four” (Ernst & Young, Deloitte, KPMG et PricewaterhouseCoopers) pour lesquels je travaillais, licenciaient à tour de bras. Aujourd’hui, les entreprises embauchent à nouveau », précise Philippe, un Français qui travaille depuis comme directeur de projets informatiques dans l’une des plus importantes sociétés financières américaines. Un emploi très intéressant mais aussi très stressant... « On ne compte pas ses heures. Les 35 heures, c’est une bonne blague ici ! Les horaires peuvent aller de 7 h du matin à 19 h le
réseau pour les hommes ! Il y en a de plus en plus qui suivent leur femme qui ont obtenu un visa de travail. VAE : Qui sont les Français qui viennent vous voir ? ANY : Nous avons un peu de tout : des étudiants qui sont tombés amoureux et qui ne veulent plus rentrer en France mais qui sortis du cadre de leurs études cherchent un soutien, des personnes âgées qui s’ennuient, beaucoup de gens de passage qui viennent tester la vie à New York, des gens très dynamiques qui veulent s’investir dans l’association... VAE : Quels services proposez-vous ? ANY : Nous animons des permanences tous les jeudis matin pendant lesquelles nous échangeons avec les Français qui viennent nous rencontrer et tentons de répondre à leur demande, en donnant des pistes, des adresses, des conseils, sur tous types de sujets : écoles, travail, logement... Nous publions un guide pratique sur tous les sujets qui peuvent intéresser quelqu’un qui arrive dans un pays étranger. Les adhérents (près de 500 membres), moyennant une cotisation de 40 $/an, ont accès à nos petites annonces. Cependant, nous ne sommes ni une agence immobilière ni une agence de recrutement ! Nous sommes plutôt un relais d’entraide et de soutien moral. Nous organisons des activités à travers une quinzaine de clubs, qui vont du bridge au tennis, en passant par le tricot ou l’art floral, des sorties (musées, spectacles...), des conférences, des ateliers lecture, de conversations franco-américaines... Je reste un peu étonnée de certaines demandes : récemment, une personne handicapée nous a demandé si nous pouvions lui trouver une famille d’accueil. Nous faisons un peu office de palliatif pour tous ceux dont les parents sont loin.
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soir, parfois plus. Sans compter les week-ends, où l’on peut être d’astreinte ! »
LA VILLE DE TOUS LES POSSIBLES
des Etats-Unis, la ville est un des berceaux de la naissance du pays. Malgré tout,depuis les années 50, la ville connaît une crise sociale, économique et démographique. Depuis quelques années,elle renaît à nouveau...
VILLE FONDATRICE DES ÉTATS-UNIS C’est à Philadelphie que les délégués du Premier Congrès continental, une assemblée qui réunissait la quasi-totalité des colonies, ont signé la Déclaration d’indépendance, le 4 juillet 1776 ; à Philadelphie que fut élaborée la Constitution américaine,en 1787 ;encore à Philadelphie que fut établie la première capitale des Etats-Unis, de 1789 à 1799. La ville fut également un
...SUR LE WEB NEW YORK Emploi/logement/annonces /forum/ intégration I VoilaNewYork : www.voilanewyork.com
I EntreNewYork : www.entrenewyork.com
I Craigslist : www.newyork.craigslist.org
I France Amérique : www.france-amerique.com
Emploi - www.newyorkcity.com/jobs
I The New York Times : www.nytimes.com
I eFinancialCareers.fr : www.emploi.efinancialcareers.fr
IChambre de commerce francoaméricaine : www.faccnyc.org Logement - www.nyhabitat.com - www.nyc-apartments.net - www.new-york-apartment.com
I The New York Times : www.nytimes.com
I Village Voice : www.villagevoice.com (mercredi)
Etudes I CUNY (City University of New York) : www.cuny.edu I NY University : www.nyu.edu I Columbia University : © J. Tomaselli - Fotolia.com
PHILADELPHIE Philadelphie, tendrement appelée Philly, est la 6e plus grande ville du pays et la plus importante de l’Etat de Pennsylvanie. La ville compte près d’1,5 million d’habitants, près de 6 millions agglomération comprise.Première capitale
New York
foyer culturel important au XVIIIe siècle, sous l’impulsion de Benjamin Franklin notamment,qui fonda la prestigieuse université de Pennsylvanie et la Société américaine de philosophie. Aujourd’hui, Philadelphie est le siège de nombreu-
www.columbia.edu
I Fashion Institute of Technology : www.fitnyc.edu Investir I Mission économique : www.missioneco.org/etatsunis
IChambre de commerce francoaméricaine : www.faccync.org
Philadelphie
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REPERES
New York offre d’autres opportunités de travail,à condition de posséder un visa naturellement. Sur le site Web de la Chambre de commerce franco-américaine,vous trouverez quelques offres concernant la finance bien sûr, mais également le marketing et l’administratif, en secrétariat de direction par exemple. Sachez également que beaucoup d’entreprises américaines recherchent également du personnel bilingue anglais-français,notamment celles qui travaillent avec le Canada. Et bien sûr,la ville fourmille de petits boulots en tous genres : livreurs, serveurs, hommes ou femmes de ménage... Dans les rues, vous verrez aussi de nombreuses personnes distribuant des liflets et autres flyers, notamment dans le quartier touristique de Times Square. Kristelle, restée 9 mois aux EtatsUnis, a multiplié les petits jobs en parallèle des cours de français qu’elle donnait. « A un moment donné, j’en avais quatre en même temps. Je travaillais jour et nuit mais j’arrivais à gagner jusqu’à 3 000$/ mois ! » Avec quelques surprises toutefois : « Lorsque mes cours de français ont diminué, je n’arrivais plus à payer mon loyer malgré mes autres jobs. Ce qui est incroyable ici, c’est que du jour au lendemain, vous pouvez soit gagner beaucoup d’argent, soit tout perdre... ».
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De la cote Est a la cote Ouest REPERES
SUR LE WEB PHILADELPHIE Intégration I Philadelphie Accueil : www.philadelphieaccueil.com
I Alliance française : www.alliancefrancaisephiladelp hia.com
Emploi/logement/annonces/ forum/intégration I Craigslist : www.philadelphia.craigslist.org
Emploi I Monster Philadelphia : www.philly.com/philly/jobs/
I Philadelphia Inquirer : www.philly.com/inquirer/
I Philadelphia Business Journal : www.philadelphia.bizjournals.co m/philadelphia
Logement - www.phillyapartmentco.com - www.hellophiladelphia.com
Etudes I Community College of Philadelphia : www.ccp.edu I Philadelphia University : www.philau.edu
I University of Pennsylvania : www.upenn.edu
I Temple University : www.temple.edu
I Drexel University : www.drexel.edu
I Campus Philly : www.campusphilly.org
Investir I Mission économique : www.missioneco.org/etatsunis
I Chambre de commerce franco-américaine : www.faccphila.org
ses institutions fédérales, notamment le gouvernement fédéral, qui emploie plus de 30 000 personnes.
UNE ANCIENNE VILLE INDUSTRIELLE QUI SE REDYNAMISE Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, Philadelphie était une ville industrielle importante.Agriculture,charbon puis textile, métallurgie, fabrication de papier constituaient ses principales richesses. Elle fut également pionnière en matière de construction de routes et de voies ferrées. La SEPTA (Southeastern PennsylvaniaTransportation Authority), fondée en 1965, fait partie de cet héritage. En assurant les réseaux de bus,de métros et de trains dans cinq comtés de la région, elle constitue le cinquième plus grand réseau des Etats-Unis et se trouve être encore aujourd’hui l’un des principaux employeurs de la ville.Cependant,comme de nombreuses autres cités industrielles,depuis les années 50, date à laquelle la ville comptait 2 millions d’habitants, Philadelphie connaît une crise sociale, économique et démographique. Entre 1950 et 2000,la ville a perdu plus de 480 000 habitants et d’après le Bureau du recensement américain, en 2006, le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté atteint 24,5 %, presque deux fois plus que la moyenne nationale (13,3 %).Depuis quelques années cependant,les efforts de réhabilitation et la revitalisation économique autour des activités de services,devenues prédominantes (services financiers, télécommunications...) ont donné un nouvel essor à la ville. Aujourd’hui, les secteurs porteurs sont les activités juridiques, la finance, les industries pharmaceutiques et les activités portuaires.
UNE VILLE ÉTUDIANTE OUVERTE À L’INTERNATIONAL L’un des moyens qu’a choisi la ville pour sortir de la crise a été d’at36
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tirer les jeunes,principalement des étudiants. Comme nous l’explique Josh Sevin, manager du « Knowledge Industry of Initiatives »,« c’est une stratégie économique. Les jeunes qualifiés sont une richesse pour les entreprises locales, notamment les jeunes qui viennent de l’étranger, qui sont à l’origine de grandes réussites : Google, par exemple, a été fondé par un jeune Russe, etc. ». Avec 107 519 étudiants en 2005, soit 13,5 % de la population totale de la ville,Philadelphie et sa région s’affichent clairement comme une ville étudiante. La ville possède de nombreux établissements d’enseignement,comme le Community College of Philadelphia ou la prestigieuse University of Pennsylvania (qui fait partie de la très convoitée Ivy League), Drexel ou la Temple University. Au nombre de 12 500,les étudiants internationaux sont particulièrement les bienvenus et viennent de tous les pays,tout particulièrement de Chine,du Canada, du Japon,de Corée et d’Inde.Continuer d’attirer les étudiants internationaux, c’est l’une des missions
que s’est fixée Jon Herrmann,directeur de Campus Philly, une organisation à but non lucratif qui œuvre à la promotion et au développement de Philadelphie auprès des étudiants :« nous avons trois programmes d’action : recruter des étudiants internationaux ; mettre en contact l’ensemble des étudiants (américains et internationaux) avec les entreprises de la région pour des stages et les aider à trouver un emploi ». Le but ? Dynamiser l’économie de la région. Les Européens, notamment les Français, comme dans la plupart des universités américaines, arrivent assez loin derrière mais la ville est tout de même jumelée avec Lyon. A noter par exemple que la Temple School of Law a un programme d’échange entre le barreau américain et le barreau français.
WASHINGTON Comparativement à New York, Washington, la capitale des EtatsUnis,plus communément appelé DC (District of Columbia) par les Américains,vous semblera plutôt « bas »
Didier Simonin a monté une société d’importation de vins français en Virginie il y a huit ans, Simon N Cellars. Aujourd’hui, 70 % de son CA se fait à Washington. Témoignage. « J’étais issu du milieu de l’immobilier et je ne parlais pas anglais, mais je m’intéressais beaucoup au vin et j’ai appris la langue grâce à des émissions de cuisine à la télévision ! Après avoir fait une étude de marché sur place, j’ai commencé avec une toute petite structure. J’étais seul à faire la sélection des vins, les prises de commandes et les livraisons. Ce n’était pas évident au début car bien que passionnant, c’est un milieu très fermé. Je travaillais avec 10 petits domaines français autour de la région du Rhône et de Bordeaux ; j’achetais exactement ce que mon capital pouvait permettre d’acheter, des petites appellations connues en France faciles à vendre mais de qualité. J’étais très content lorsque j’ai vendu ma première caisse à 200 $ la commande auprès des restaurants français notamment et des cavistes spécialisés ! Cela dit, j’ai toujours fait quelques bénéfices, mais je suis passé de 300 000 $ de CA la première année à 2 millions de CA aujourd’hui... Aujourd’hui, l’entreprise compte huit employés, toute la logistique est intégrée et informatisée et nous avons une offre très diversifiée. Mon prochain défi est d’importer des millésimes de différentes régions de France... »
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Anglais, le premier édifice a survécu grâce à un violent orage ! Enfin la Cour suprême,non loin du Capitole. Ce sont les trois piliers politiques des Etats-Unis. Sans compter tous les ministères et autres administrations importantes.Sachez également que c’est à Washington que vous trouverez le plus de journalistes au monde, le « 4e pouvoir ». ABC news, l’agence française AFP,par exemple, ont des bureaux ici.
POUVOIR POLITIQUE ET ADMINISTRATIF
DES EMPLOIS EN CONSÉQUENCE
Siège de la Maison Blanche et du Congrès,Washington bat au rythme des événements politiques et juridiques. Ici travaillent 300 000 employés fédéraux, 80 000 lobbyistes et 40 000 avocats ! La Maison Blanche d’abord, le quartier général du Président des Etats-Unis :réplique exacte du château de Rastignac,en Périgord,elle prit ce nom suite au ravalement dont elle fut l’objet après que les Anglais l’aient incendiée lors de la guerre de 1814. Malheureusement, depuis le 11 Septembre,elle ne se visite plus, par mesure de sécurité... Le Capitole ensuite, siège du Congrès : lui aussi victime des flammes des
Siège du pouvoir politique, c’est également à DC que sont situées certaines grandes organisations internationales (FMI, Banque mondiale,Banque Interaméricaine de Développement...). D’après l’Alliance française et l’association Washington Accueil,la majorité des Français travaille pour l’une d’elles,en particulier la Banque mondiale. Contrairement aux autres Français qui ont généralement un visa H1B pour travailler aux EtatsUnis, la plupart a d’ailleurs des visas G4 à Washington ! Voir article sur les visas. Dans le secteur privé, de nombreux Français travaillent pour Lafarge ou EADS,
© Time Hacker - Fotolia.com
La Maison blanche, Washington
qui ont généralement des bureaux en dehors de Washington, en Virginie. Depuis quelques années, de grandes zones d’activités se sont développées autour de l’industrie aérospatiale et de l’informatique particulièrement. A ne pas négliger bien sûr : le secteur de l’hôtellerie-restauration. Vous verrez notamment quelques restaurants aux noms français (et généralement tenus par des Français !) dans les rues de la capitale, auprès desquels vous pouvez tenter votre chance : la Fourchette, à Adams Morgan ; Bistrot Français à Georgetown ; Au bistrot du coin,sur Connecticut Avenue... Malgré tout,les possibilités d’emploi restent assez limitées.
SUR LE WEB WASHINGTON I Ambassade de France aux Etats-Unis : www.ambafranceus.org/fr/ambassade/
Intégration I Consulat général de France à Washington : www.consulfrancewashington.org
I Washington Accueil : www.washingtonaccueil.org
I Alliance française : www.francedc.org
Emploi/logement/annonces/ forum/intégration I Craigslist : www.washingtondc.craigslist.org
Emploi I Washington Employment : www.washjob.com
UNE COMMUNAUTÉ FRANÇAISE PLUTOT ÂGÉE
I Washington Post :
Il y a environ 4 000 Français inscrits au consulat à Washington. D’après Marion Berger Fayard,coprésidente de l’association Washington Accueil (FIAFE), « il y a des jeunes qui viennent étudier à Washington mais surtout beaucoup d’expatriés avec une famille ou des Français qui sont installés depuis très longtemps ». Ces deux dernières catégories constituent d’ailleurs le public principal de l’association,dont les 300 membres ont environ 40 ans en moyenne. On note la présence d’une communauté française importante près du lycée Français,à Bethesda,dans l’Etat du Maryland. « Les jeunes vont à Manhattan, confirme Ann Stein-Schneider, de Washington Accueil,mais quand on a une famille, qu’on veut s’installer, Washington et sa banlieue offrent de nombreux avantages. C’est une ville magnifique, aérée, peu stressante et la vie culturelle est animée, avec le Kennedy Center, les musées ; en banlieue également, avec les Community Centers notamment, sortes de centres culturels. » Quant à savoir s’il est facile de s’intégrer dans la capitale, « tout dépend des caractères », s’amuse Ann Stein-Schnei-
I eFinancialCareers.fr :
www.washingtonpost.com
I Washington Times : www.washingtontimes.com www.emploi.efinancialcareers.fr
Logement - www.Rent-In-Washington.com
Etudes I University of Washington : www.washington.edu
I Georgetown University : www.georgetown.edu
Investir I Mission économique : www.missioneco.org/etatsunis
IChambre de commerce francoaméricaine : www.faccwdc.org
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en terme de hauteur d’immeubles et bien tranquille : 553 000 habitants, beaucoup de bureaux et des quartiers résidentiels...Cependant, elle offre des avantages à ceux qui ne resteront pas sur cette première impression : des musées magnifiques et tous gratuits, des quartiers plein de charme et de vie comme Georgetown ou Adams Morgan, et l’intérêt d’être au centre du pouvoir politique américain...
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De la cote Est a la cote Ouest rent des écrivains célèbres comme Edgar Poe ou Henry James. Aujourd’hui, Boston est un centre culturel intéressant. La ville offre de nombreux musées,de nombreuses conférences, organisées par Harvard ou le musée Kennedy par exemple. © Al Teich - Fotolia.com
DE L’INDUSTRIE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES
Boston
SUR LE WEB
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BOSTON I Consulat général de France à Boston :
der. « Il y a beaucoup de divorces par exemple parmi les couples franco-américains... Question de culture ! » Mais d’après Marion Berger Fayard, la difficulté principale reste le problème de la langue...
www.consulfrance-boston.org
Intégration I Boston Accueil :
BOSTON
www.bostonaccueil.org
I Alliance française : www.frenchlib.org
I Boston French Party : www.bostonfrenchparty.com
Emploi/logement/annonces/ forum/intégration I Bienvenue à Boston : www.bienvenueaboston.org
I Craigslist : www.boston.craigslist.org
Emploi I Monster Boston :
Boston est la capitale et la ville principale de l’Etat du Massachusetts. Centre culturel et économique de la Nouvelle-Angleterre,elle compte en effet environ 590 000 habitants, 5,8 millions avec l’agglomération. Avec Philadelphie,elle est l’une des villes les plus anciennes des EtatsUnis et l’un des berceaux de l’indépendance américaine, où souffle encore un air d’Europe...
www.boston.com/jobs/
I Boston Herald : www.bostonherald.com
I Boston Globe : www.boston.com
Logement - www.bostonforrent.com - www.4wallsinboston.com
Etudes I Boston University : www.bu.edu
I Massachusetts Institute of Technology : http://web.mit.edu I Harvard : www.harvard.edu
Investir I Mission économique : www.missioneco.org/etatsunis
IChambre de commerce francoaméricaine : www.faccne.org
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UN FOYER RELIGIEUX ET INTELLECTUEL Fondée en 1630 par des puritains anglais, Boston a pendant longtemps véhiculé des valeurs religieuses strictes.La prestigieuse université d’Harvard, qui date de 1636, était à l’origine une université de théologie et a largement contribué à cet état d’esprit.De là rayonnaient les pensées intellectuelles d’alors. C’est également à Boston qu’a été créée la première école américaine,la Boston Public Latin School ; là que fut lancé l’un des premiers journaux américains : le Boston News Letter, et là où vécu-
Boston construisit sa richesse grâce à son port, par lequel transitaient les bateaux en provenance d’Angleterre et des Antilles.Par la suite, les immigrés italiens et surtout irlandais,apportèrent une force de travail importante dans l’industrie textile.De riches familles,surnommées les « Brahmans de Boston » s’enrichirent. C’est le cas notamment de la famille Kennedy, originaire d’Irlande. Dans les années 1970, Boston devint une place financière importante,comme en témoignent les premiers buildings sortis de terre dans le Financial District,contrastant avec les modestes constructions historiques en brique rouge. C’est également dans ces annéeslà que commencent à se développer un pôle informatique important, autour de la route 128 particulièrement, où les entreprises Wang ou Digital ont connu leurs heures de gloire. Depuis quelques années,Boston est devenu le second pôle technologique après la Silicon Valley, dans le secteur de l’informatique et des biotechnologies particulièrement. Un développement permis par la présence d’universités phare comme le MIT (Massachusetts Institute ofTechnology) ou Harvard. Comme le souligne Laurent Poulain,administrateur du site Internet pour les francophones « Bienvenue à Boston » et qui travaille également à Boston comme informaticien, « les universités sont souvent à l’origine des développements de pôles importants. A Boston, beaucoup d’anciens élèves du MIT ont monté leur société d’informatique, avant même la fin de leurs études (l’un des fondateurs
d’Akamai, par exemple). A tel point que pendant la bulle Internet, l’école avait imposé que tous les étudiants qui partaient avant la fin de leur cursus ne pouvaient plus revenir pour valider leur diplôme ! ». Aujourd’hui, avec celui des nouvelles technologies,l’enseignement, la banque/finance/assurances et la santé constituent les principaux secteurs d’activités de la ville.
LES FRANÇAIS À BOSTON D’après l’Alliance française,la plupart des Français qui vivent à Boston sont des post-docs.Laurent Poulain mentionne également de nombreuses jeunes filles au pair. Il n’y a pas vraiment de quartier français à Boston selon nos informations. Certaines familles avec enfants sont cependant installées autour de l’école internationale bilingue à Arlington et du lycée à Cambridge. On trouve également des Français à Jamaica Plain. Globalement, Boston est une ville assez jeune qui accueille de nombreux étudiants,américains et internationaux. Cependant, les bars et les boîtes de nuit ferment à 2 h, le métro à 0 h 30 et il est difficile de trouver un restaurant ouvert après 22 h ! Ainsi,d’après Laurent Poulain,« les jeunes Français qui aiment faire la fête toute la nuit ne s’y retrouvent pas vraiment à Boston... ». Il faut dire que les Bostoniens sont fervents de house parties, organisées chez eux. Une tradition que les Français ont imitée en lançant les Boston French Party,mais d’une autre manière puisqu’il s’agit de soirées à thèmes où la communauté francophone et francophile se retrouvent deux mardi par mois dans un lieu différent.
MIAMI Située à l’extrême sud de l’Etat de Floride, « l’Etat du soleil », la ville de Miami est un centre commercial et culturel important aux portes des pays d’Amérique latine :
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plus de 400 000 habitants,autour de 5,5 millions avec son agglomération,soit la cinquième ville la plus peuplée du pays. Selon votre état d’esprit,vous préférerez vous retrouver sur le continent, où se situent les principaux quartiers de Miami et les entreprises,ou sur l’île de Miami Beach, vitrine touristique de Miami avec ses bâtiments Art Déco et son ambiance festive.
UN PETIT AIR D’AMÉRIQUE DU SUD Miami
du travail. « La plupart des entreprises traitent en anglais et en espagnol, ce qui représente un obstacle supplémentaire pour un Français qui souhaite travailler à Miami »,
Léo, un Français de 26 ans vient de lancer avec son frère Franck, 30 ans, un salon de coiffure design et branché en plein cœur du quartier « hype » de South Beach, à Miami Beach. Entretien. Vivre à l’étranger : Comment en êtes-vous arrivés à créer un salon à Miami ? Nous travaillions comme managers pour « Tony and Guy » à Paris. Nous nous sommes installés à Miami il y a deux ans. Nous avons exercé en tant que coiffeurs dans plusieurs salons avant de lancer le nôtre, une franchise américaine que nous avons achetée à Laurent Dufourg, le patron de l’enseigne « Privé », que nous avions rencontré pendant des vacances à Los Angeles. VAE : Pourquoi Miami ? Il y a tout à faire ici ! Avant c’était une ville de retraités. Depuis quelques années la ville a explosé et attire les jeunes. Et puis ici, la qualité de vie est vraiment agréable : il y a la plage et du soleil toute l’année... Malgré tout, même si de nombreuses personnes qui viennent y travailler pensent que c’est une ville de vacances ; en réalité, si vous souhaiter réussir, il faut travailler dur ! VAE : Cela a-t-il été facile de vous lancer ? Cela prend du temps, surtout pour trouver un local abordable. Nous sommes au 2e étage, c’est beaucoup moins cher : 4 000 $/mois pour 140 m2 contre 20 000 $/mois pour un local similaire en rez-de-chaussée !
souligne Laurence-Anne Ismael, vice-présidente de Miami Accueil, du réseau d’accueil francophone FIAFE (Fédération Internationale des Accueils Français et francophones à l’Etranger). Historiquement, le premier Européen à découvrir la ville est le conquistador espagnol Juan Ponce Leon,au début du XVIe siècle.Les premiers Cubains arrivèrent dans les années 1960, à la suite de la prise de pouvoir de Fidel Castro.
LUXE, AGITATION ET VOLUPTÉ... 365 jours de soleil par an,des plages de rêve, de belles voitures, de jolies filles...C’est l’image que véhiculent les agences de voyages et les séries américaines. Il est vrai que Miami est l’une des villes qui attire les plus grosses fortunes des EtatsUnis.Premier port au monde pour le transport de passagers de croisières, la ville compte un quartier financier important composé principalement de banques et de cabinets d’avocat.A Miami Beach surtout,la partie touristique qui abrite les plus belles plages,on trouve une profusion de grands hôtels,de boutiques de luxe et de boîtes de nuit. En fait,la ville se compose de nombreux autres quartiers et Miami offre un visage plus méconnu.Derrière cette vitrine dorée,il convient de préciser que 26,9 % de la popu-
SUR LE WEB MIAMI
I Consulat général de France à Miami : www.consulfrancemiami.org
Intégration I Miami Accueil : www.miamiaccueil.org
I Alliance française : www.afmiami.org
I French Tuesdays : www.frenchtuesdays.com
Emploi/logement/annonces/ forum/intégration I Craigslist : www.miami.craigslist.org
Emploi I Miami Recruiter : www.miamirecruiter.com
I Miami Herald : www.miamiherald.com
I Chambre de commerce franco-américaine : www.faccmiami.com
Logement - www.miami.roomsDB.net
Etudes I University of Miami : www.miami.edu
I Miami University : www.muhoio.edu/graduate
Investir I Mission économique : www.missioneco.org/etatsunis
I Chambre de commerce franco-américaine : www.faccmiami.com
I Miami Business Forum : www.miamibusinessforum.com
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A Miami, la population hispanophone,originaire de Cuba principalement, représente environ 60 % de la population.Il faudra donc vous attendre à parler espagnol en plus de l’anglais.Une particularité que l’on retrouve aussi bien dans la vie quotidienne que dans le monde
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De la cote Est a la cote Ouest
Los Angeles
lation vit sous le seuil de pauvreté, deux fois plus que dans le reste du pays.
UN DÉVELOPPEMENT QUI ATTIRE LES JEUNES Moins chère que New York, Los Angeles ou San Francisco, Miami
Michel Bron travaille depuis 27 ans à Los Angeles... Temoignage. « Je suis arrivé en 1981 à Los Angeles, à 21 ans, après avoir interrompu mes études de médecine. A l’époque, quand vous partiez en Californie vous étiez considéré comme un demi-dieu ! Les palmiers, le Pacifique, Venice... Cela faisait rêver ! Comme beaucoup de petits Français je travaillais dans des restaurants de 17 h à 23 h avant d’aller en boîte ! C’était la belle vie... J’ai l’impression que c’est une époque un peu révolue... J’ai exercé tous les métiers ici, de vendeur de plantes vertes en porte-à-porte à chauffeur de camion ! J’ai tout de même repris des études en informatique/business et aujourd’hui, je travaille dans l’immobilier depuis huit ans. J’ai essayé de quitter LA. En 1998 je suis rentré en France mais LA est comme une drogue, on y revient toujours... J’apprécie le côté relax de cette ville, le fait de pouvoir s’habiller comme on veut, le caractère multiethnique de la population, son côté « healthy » (axé santé) aussi. J’ai totalement modifié mon mode de vie en vivant ici. Par exemple, cela fait longtemps qu’on ne fume plus dans cette ville ! Les touristes qui viennent voir LA disent souvent qu’il n’y a rien à voir, mais c’est ce n’est pas une ville qui se visite, c’est une ville qui se vit... ».
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est une ville en plein développement. Depuis quelques années, la ville, réputée pour son image de retraités,attire de nombreux jeunes,principalement à Miami Beach, pour les vacances mais également pour l’emploi. D’après Léo,un Français qui a lancé un salon de coiffure à South Beach (voir notre encadré), « les personnes branchées du milieu de la mode et du commerce, viennent ici maintenant ». Les Français,dont la communauté est évaluée à environ 15 000 personnes, y sont surtout présents dans l’hôtellerie-restauration,les commerces,l’immobilier et le milieu de la nuit. Vous trouverez quelques cafés français le long d’Espagnola Way notamment. Les bureaux des entreprises plus classiques (banques,assurances...) se situent plutôt à « Downtown Miami », sur le continent. D’une manière générale, de nombreuses entreprises travaillant avec l’Amérique du Sud sont basées à Miami. D’après la Chambre de commerce française, qui possède un service emploi,les secteurs d’activités sont variés ;il n’y a pas vraiment de pôle d’activités, en dehors du quartier de Coral Gables,qui concentre tout de même de nombreuses entreprises de luxe. La Chambre de commerce reçoit
surtout des offres de PME francophones ou américaines travaillant avec des francophones, pour des postes administratifs, dans le commerce ou le business.Les grandes entreprises françaises comme L’Oréal ou Cartier, recrutent principalement en interne.
LOS ANGELES Deuxième plus grande ville des Etats-Unis après New York, Los Angeles (dit « LA »),située en Californie, accueille 4 millions d’habitants, plus de 20 millions dans son agglomération. Son climat et sa réputation, mythique, attirent les immigrés du monde entier.
UNE VILLE TYPIQUEMENT AMÉRICAINE L’une des premières choses qui impressionne lorsqu’on arrive à Los Angeles ? Son étendue :1 290 km2 de superficie ! L’absence de véritable centre-ville,avec comme corollaire un étalement urbain excessif, constitue souvent la critique principale que font les visiteurs et même ses habitants,notamment les Français,comme François,un jeune ingénieur chimiste de 26 ans qui a travaillé pendant deux ans pour
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LE MYTHE HOLLYWOODIEN Bien que les célèbres studios de cinéma comme Paramount,Universal ou Buena Vista tournent de plus en plus de films en dehors de la ville ou même du pays, le quartier d’Hollywood reste le principal centre de production cinématographique des Etats-Unis,voire du monde, et l’un des plus rentables.On y tourne également la plupart des séries télévisées. D’après Gilles Amsallem, l’un des fondateurs des « French Tuesdays », ces soirées à thème où la communauté francophone mais également américaine et étrangère se rencontrent deux mardis par mois, nous indique que le pourcentage de Français ou de francophones travaillant dans le monde de « l’acting » fréquentant ces soirées sont plus importants à Los Angeles que dans les autres grandes villes du pays où ont lieu les autres « French Tuesdays ». C’est notamment le cas de l’acteur Jean-Pierre Gillain, d’origine belge, qui a tourné dernièrement avec Alan Rickman dans le
film « Bottle Shock » et dans « Crossing Over » avec Harrison Ford, et qui se tient toujours à l’affût des nouvelles productions.C’est notamment par le biais d’une école réputée de LA, où il a suivi des cours, qu’il a commencé.« Les réalisateurs allaient puiser directement dans l’école les acteurs qu’ils voulaient recruter. Ensuite, cela fonctionne beaucoup par le bouche-à-oreille. Il y a également des sociétés spécialisées qui mettent en contact les directeurs de castings et les agents », explique Jean-Pierre Gillain. « Le succès peut arriver vite », poursuit-il.« Je connais quelqu’un qui après avoir fait une simple figuration a été remarqué par un grand réalisateur ». Cependant,les candidats sont nombreux et la chance ne sourit pas à tout le monde :« Tous les jours arrivent des bus et des gens en provenance de partout et de tous horizons. Il y a même des avocats qui ont arrêté leur carrière pour devenir acteur ! Moi-même, j’ai lâché un bon travail dans le domaine du matériel médical... ».
LES IMMIGRÉS DU MONDE ENTIER CONTINUENT D’AFFLUER Avec 140 nationalités différentes et plus de 224 langues étrangères, Los Angeles est un des principaux foyers d’immigration des Etats-Unis. Parmi les principales communautés,une majorité d’Hispaniques,la communauté juive (la 2nd après celle de New York) et des Iraniens. D’après Gilles Amsallem,il y a beaucoup de familles avec des enfants – scolarisés au lycée français pour la plupart – parmi les Français (estimés à 30 000 dans la région), qui viennent essentiellement pour la qualité de vie.Avec 325 jours d’ensoleillement par an,la ville fait partie de la « Sun Belt » (« ceinture du soleil »).« A 90 %, le beau temps constitue la principale raison pour laquelle les Français viennent s’installer à Los Angeles. » On les trouve
principalement dans les secteurs de l’habillement (les jeans notamment), de la coiffure, du maquillage, de la restauration (sur Sunset Plazza notamment), les night-clubs... Assez peu dans les entreprises françaises, qui n’y sont pas très présentes,en dehors de grandes sociétés comme Vivendi Universal. « La ville est tellement loin, isolée du monde, que les Français viennent exercer des professions qui leur conviennent. C’est ce qui angoisse le plus les Français et la raison pour laquelle certains finissent par partir : la distance par rapport à l’Europe... ». Il n’y a pas vraiment de quartier français à LA.West Hollywood,situé entre Beverly Hills et Hollywood, apparaît comme la ville où les Français ont tendance à s’établir.
SUR LE WEB LOS ANGELES I Consulat général de France à Los Angeles : www.consulfrancelosangeles.org
Intégration I Los Angeles Accueil : www.losangelesaccueil.org
I Rendez-vous LA : www.rendezvousla.com
I Alliance française : www.afdela.org
I French Tuesdays :
SAN FRANCISCO
www.frenchtuesdays.com
I FrancoLA : www.french.meetup.com
Quatrième plus grande ville de l’Etat de Californie,San Francisco compte près de 744 000 habitants, plus de 7 millions dans l’agglomération. Cependant,sa densité (la plus importante après New York) la rend humaine et très agréable à vivre. Entourée de collines verdoyantes, située en bord de mer, elle offre les avantages d’une ville moderne et d’une nature généreuse...
Emploi/logement/annonces/ forum/intégration I Craigslist : www.losangeles.craigslist.org
Emploi I Chambre de commerce franco-américaine : www.frenchchamberla.org
I LA Casting : www.lacasting.com (publicité uniquement)
I Actors Access : www.actorsaccess.com
L’HÉRITIERE DE LA BEAT GENERATION C’est l’écrivain américain Jack Kerouac qui fut le premier à utiliser le terme de Beat Generation pour décrire son cercle d’amis écrivains et artistes engagés dans un mouvement libertaire et créatif,dont Allen Ginsberg,William Burroughs, Kenneth Rexroth ou Lew Welch. Avec New York, San Francisco fut la principale représentante de ce mouvement. De là, dérive également le terme de « Beatnik »,apparu pour la première fois dans le San Francisco Chronicle en 1958 pour désigner de manière péjorative les générations de jeunes contestataires
Logement - www.losangeles.craigslist.org - www.recycler.com - www.westsiderental.com - www.roomateexpress.com (colocation) - www.roomatematchers.com (colocation)
Etudes I University of California, Los Angeles : www.ucla.edu I California States University, Los Angeles : www.calstatela.edu
Investir I Mission économique : www.missioneco.org/etatsunis
I Chambre de commerce franco-américaine : www.frenchchamberla.org
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les Laboratoires Pierre Fabre :« les seuls quartiers qui sont suffisamment denses et animés pour se passer de voiture sont les quartiers de Hollywood et de Venice. En dehors, il n’y a rien ! ». Los Angeles est à la fois une ville et un comté comprenant différentes villes où la voiture est reine : moins de 10 % des transports utilisés sont en commun.Ce qui a pour effet de rendre la circulation très difficile,avec pour conséquence une pollution importante, matérialisée par le fameux smog, nuage provoqué par les gaz d’échappement et les rejets industriels. Aussi, depuis quelques années, la ville multiplie les efforts pour améliorer le réseau de transports en commun et tenter de créer un centre-ville par la construction de lotissements (10 000 sont en cours) et de nombreux projets,notamment sur l’axe de la Grand Avenue, les futurs Champs-Elysées...
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De la cote Est a la cote Ouest REPERES
SUR LE WEB SAN FRANCISCO I Consulat général de France à San Francisco : www.consulfrancesanfrancisco.org
Intégration I San Francisco Bay Accueil : www.sfbacc.org
I Alliance française : www.afsf.org
épris de liberté. Il faut dire que San Francisco est une ville d’avantgarde en termes d’émancipations sociales.C’est là que se sont développés des mouvements comme les Black Panthers ou les hippies dans les années 60 et 70, initiateurs de la paix au Viêtnam notamment ; un vent de liberté que des quartiers comme HaightAshbury, investis par les boutiques branchées et baba-cool,tentent de conserver.
I French Tuesdays : www.frenchtuesdays.com
Emploi/logement/annonces/ forum/intégration I Craigslist : www.sanfrancisco.craigslist.org
Aujourd’hui encore, San Francisco apparaît comme une ville à part. Comme le souligne Vivien Roussie, un Français qui vit et travaille à San
LA SILICON VALLEY, AU CŒUR DE L’INNOVATION San Francisco est également une ville d’avant-garde en matière d’innovations technologiques. La Silicon Valley,située au sud de la baie de San Francisco et surnommée ainsi depuis les années 70 en raison de l’un des matériaux de base des composants électroniques (le silicium), est considérée comme le pôle technologique le plus important des Etats-Unis. C’est ici que les plus grands noms de l’informatique sont nés, notamment Hewlett Packard, dans un garage !
à la purification des composants électroniques et des ressources financières importantes. Les activités financières représentent d’ailleurs le second secteur pourvoyeur d’emploi à San Francisco,les banques et les sociétés spécialisées étant principalement implantées dans le centre ville de San Francisco.Vivien Roussie,analyste financier dans une petite société de capital-risque, fait partie de ces Français qui lèvent des fonds pour investir dans des entreprises en forte croissance,notamment des start-up,permettant ce dynamisme économique et créatif.Depuis l’éclatement de la bulle Internet,la Sili-
Emploi - www.careers.org
I San Francisco Chronicle (annonces du dimanche) : www.sfgate.com
I San Jose Mercury (annonces du dimanche et du lundi) : www.mercurynews.com
I San Francisco Bay Area Jobbank : www.careercity.com I DBF (association) : www.dbf.net
I Silicon French (association) : © Alexandre Quilliet - Fotolia.com
www.siliconfrench.com
I Chambre de commerce franco-américaine : www.faccsf.com
Logement - www.citiapartments.com - www.roommatelink.com (colocation) - www.roomateexpress.com (colocation)
Etudes I University of San Francisco : www.usfca.edu I Berkeley : www.berkeley.edu Investir - Mission économique : www.missioneco.org/etatsunis
- Chambre de commerce franco-américaine : www.faccsf.com
- Mayor’s Office of Economic and Workforce Development : www.sfgov.org/site/business
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San Francisco
Francisco depuis plusieurs années, « la ville possède un feeling très européen. Compacte, elle peut se parcourir facilement en transports en commun ; elle possède un vrai centre-ville et des quartiers très différents et animés. En outre, la région est fabuleuse. On peut faire de la voile dans la baie, du ski, visiter les magnifiques parcs nationaux alentours... Comme on dit ici, “Work hard and play harder” : les gens travaillent dur, mais prennent également le temps de vivre... ».
Aujourd’hui ce sont plus de 6 000 entreprises de haute-technologie qui ont établi leur campus dans les multiples localités de la Valley, dont Cisco Systems, eBay à San José ; Intel, Sun Microsystems à Santa Clara ;HP,Facebook à Palo Alto... La réussite de la Silicon Valley tient surtout à la combinaison de trois facteurs principaux : la présence dans la région de centres universitaires de pointe, comme Stanford, un accès facile à l’eau nécessaire
con Valley s’est diversifiée dans les biotechnologies et dans les énergies renouvelables. Avec un taux d’emploi en augmentation de 2,6 % entre janvier 2006 et janvier 2007, la région connaît une croissance exceptionnelle jamais atteinte depuis 2001.Des anciens de la Silicon Valley,riche en vergers à l’origine,se sont également reconvertis dans le secteur viticole. Napa Valley notamment est une région importante de production. Pascaline Roi
Collection
Des conseils pour préparer efficacement son départ des informations sur la vie au quotidien (logement, transport, coût de la vie…) un panorama des études, universités et grandes écoles, des modalités d’inscription et de financement une étude sur le marché de l’emploi, de ses opportunités et ses contraintes une présentation des possibilités d’investissement un tour d’horizon des grandes villes (population, culture, scolarité, hébergement, emploi…)
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Dossier pratique I Location et transit temporaire : bons plans pour les expats ! Lors d’un retour momentané en France, deux options s’offrent à vous : la location d’un véhicule ou l’achat en transit temporaire. Vivre à l’étranger revient sur les avantages de chacune d’elles et vous aide à choisir la formule la plus adaptée.
© Bernd Kröger - Fotolia.com
Renault Eurodrive, Citroën TT, et Peugeot Open Europe vous proposent un système d’achat/rachat, garantissant une reprise du véhicule lors de votre départ, et s’occupent de toutes les démarches administratives.Ces offres incluent généralement un kilométrage illimité, ainsi qu’une assurance tout risque sans franchise et une assistance 24 h/24 et 7 j/7... le rêve !
À SAVOIR Transit temporaire • Conservez vos justificatifs sur vous en cas de contrôle. • Il est possible de prolonger le délai de séjour suite aux conséquences d’un événement imprévisible et inévitable empêchant le bénéficiaire d’exporter son véhicule à l’expiration du régime. Ceci est exceptionnel. Une autorisation de prolongation est délivrée au bénéficiaire par les services ayant octroyé le bénéfice du régime.
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UN PAVÉ DANS LA MARE DES LOUEURS
Le statut d’expatrié vous permet, lors d’un retour temporaire en France, de bénéficier d’avantages fiscaux non négligeables. Sachez que les marques, aussi bien loueuses que vendeuses,se plient en quatre pour gagner vos faveurs. D’abord grâce au transit temporaire (TT).C’est sous cette expression que se cache la possibilité d’être exonéré des droits de douane et de laTVA lors de l’achat d’un véhicule neuf, pour les personnes résidents hors de l’Union européenne ou dans un territoire d’outre-mer. Condition sine qua non pour bénéficier de cet avantage : la voiture ne doit pas passer plus de six mois sur le territoire national (jusqu’à un an pour les étudiants).Pour profiter de cette disposition fiscale, il vous suffit de déposer une demande
d’admission au bénéfice du régime TT après l’achat du véhicule auprès de votre bureau de douane, muni des justificatifs nécessaires (voir le tableau en fin d’article).L’administration douanière vous fournira alors un document (846B) vous permettant de faire immatriculer votre voiture enTT (plaque avec caractères blancs sur fond rouge comportant la date limite de validité du régime). A savoir : les véhicules concernés par le régime TT sont : les véhicules à moteur,à deux ou trois roues, d’une cylindrée supérieure à 50 cm3 ;voitures automobiles de tourisme ; autocaravanes, caravanes soumises à immatriculation propre. Autre solution, vous pouvez faire appel aux branches spécialisées dans le transit temporaire des grands constructeurs français.
Une sorte de location à durée déterminée,à des tarifs très compétitifs, et la possibilité de choisir votre modèle.Motorisation,finition,couleur...vous décidez de tout,et depuis n’importe quel lieu ! En effet,vous pouvez obtenir un devis complet, via Internet, sur les sites des constructeurs. Pour les plus sceptiques,sachez que les fabricants y trouvent largement leur compte. Car la voiture quasi neuve qu’ils récupèrent lors de votre départ devient une star sur le marché de l’occasion, tout comme les voitures de direction. Kilométrage faible, premières mains, ces voitures immatriculées TT sont décidément de bonnes affaires... Si ces offres font des heureux chez les expatriés (97,7 % de satisfaits selon le site de Peugeot Open Europe), elles constituent un pavé dans la mare des loueurs de voitures.D’abord parce qu’à quelques exceptions près, les tarifs propo-
D’autres entreprises se sont logiquement attaquées à un marché fort de 2 millions de cibles poten-
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tielles.C’est le cas de TTCAR,spécialiste de la vente de véhicules hors taxe. En plus d’être l’un des mandataires des divisions TT des constructeurs automobiles, le groupe s’est spécialisé,via sa filiale Key Services International,dans la location de voitures pour les expatriés et les touristes séjournant en France.Réservée aux non-résidents, la société peut proposer des tarifs compétitifs grâce à sa collaboration avec les loueurs internationaux. Une sorte d’intermédiaire entre vous et le prestataire chargé de vous obtenir un bon prix.
donné la variété des cas et des offres. En effet,sachez par exemple que les constructeurs automobiles font appel à des mandataires pour leurs ventes en transit temporaire.Ainsi, les prix peuvent varier selon votre pays de résidence et le moment de l’achat. Néanmoins nous avons pu constater que sur une période donnée,ici du 1er mars au 30 mai 2008, l’écart de prix pour la même Renault Scénic pouvait atteindre 876 €entre le transit temporaire et la location.Un écart réduit de moitié chez les loueurs ayant adapté leurs offres aux expatriés.
DES BARRIÈRES DOUANIÈRES À L’EXPORT
Enfin, sachez qu’il vous est possible, une fois l’expiration de votre régime TT ou lors du retour, de ramener le véhicule acheté hors taxe.Si vous ne payez pas de taxes lors de la sortie du véhicule, les biens destinés à l’export étant exonérés de TVA, méfiez-vous des conditions d’import dans votre pays de résidence. En effet,certains Etats ont érigé des barrières douanières susceptibles au mieux d’annuler le bénéfice de votre immatriculation enTT dans l’Hexagone,au pire de vous coûter un peu plus d’argent ! La location et le système d’achat/rachat sont alors nettement plus appropriés.
Que vous choisissiez d’opter pour l’une ou l’autre formule,vous pourrez tout organiser depuis chez vous, via Internet.Et profiter de votre véhicule dès votre sortie de l’avion...pratique ! L’autre avantage incontestable offert par le Web est la possibilité de comparer les prix en quelques clics, et choisir la formule le plus adaptée à vos besoins. La rédaction a effectué pour vous un petit comparatif tarifaire entre la location et le transit temporaire sur un modèle de voiture précis.Les résultats que nous avons obtenus sont à prendre à titre indicatif étant
REPERES
sés par les grands loueurs sont supérieurs, ensuite parce que ces derniers ne peuvent rivaliser avec l’étendue de choix proposés par les constructeurs. En effet, les loueurs ne sont généralement pas en mesure de vous proposer un modèle en particulier mais seulement une catégorie (compact, éco, familiale...). Quasiment impossible donc de choisir la marque ou la finition de votre voiture.Néanmoins,certaines grandes enseignes de location ont décidé d’adapter leurs offres aux expatriés.C’est le cas des grands loueurs que sont Hertz, Avis et Europcar qui tentent clairement de réagir en vous proposant des offres équivalentes au système d’achat/rachat. Qu’elles s’appellent « Douce France », « Séjour en France » ou « Destination France », ces formules peuvent s’avérer très intéressantes.A partir de 3 jours de location, vous bénéficiez des mêmes avantages qu’avec une formuleTT, à savoir le kilométrage illimité,l’annulation de la surcharge aéroport et une assurance tout risque sans franchise (à partir de 14 jours). Ainsi qu’une assistance médicale et technique. (Ces avantages peuvent sensiblement varier d’un prestataire à un autre) Une différence majeure toutefois :le contrat dure au maximum 90 jours,contre 180 pour l’acquisition d’un véhicule en transit temporaire. Les conditions de location,évidemment plus strictes que pour un achat, sont les suivantes : être âgé de 21 ans être et être titulaire du permis depuis 12 mois. Notez tout de même que les conducteurs ayant passé la conduite accompagnée bénéficient d’une dérogation chez certains loueurs,leur permettant d’emprunter un véhicule dès leur majorité s’ils sont titulaires du permis depuis un jour franc.Et qu’un supplément jeune conducteur est souvent exigé pour les moins de 25 ans.
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SUR LE WEB - Avis : www.avis.fr - Hertz : www.hertz.fr - Europcar : www.europcar.fr - Sixt : www.sixt.fr - TTCar : www.ttcar.com - www.peugeot-openeurope.com - www.citroentt.com - www.renault-eurodrive.com Liste non-exhaustive
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Dossier pratique Les différentes conditions d’accès au régime du transit temporaire BÉNÉFICIAIRES À TITRE COURANT Touristes et expatriés hors UE séjournant en France Conditions : • Résider en dehors de l’Union européenne • Séjourner moins de 6 mois dans l’Union européenne • Ne pas exercer d’activité lucrative pendant le séjour Justificatifs : • Pièce d’identité • Documents d’identité établissant votre qualité de résident tiers • Justificatif de domicile • Certificat de résidence Durée du régime : • 6 mois non renouvelables Résidents des DOM-TOM Conditions : • Résider dans un Dom-Tom • Séjourner moins de 6 mois dans l’Union européenne • Ne pas exercer d’activité lucrative pendant le séjour Justificatifs : • Pièce d’identité • Documents d’identité établissant votre qualité de résident tiers • Justificatif de domicile • Certificat de résidence Durée du régime : • 6 mois non renouvelables
BÉNÉFICIAIRES À TITRE DÉROGATOIRE Personnes de retour sur le territoire français mais en attente d’une réaffectation hors UE Conditions : • Etre réaffecté hors de l’Union européenne dans les six mois à compter du retour en France • Ne pas exercer d’activité lucrative pendant le séjour Justificatifs : • Carte d’identité • N’importe quel document officiel prouvant l’attente d’une nouvelle affectation
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Durée du régime : • 6 mois non renouvelables Résident de l’Union européenne en cour d’expatriation imminente - hors UE Conditions : • Etre résident de l’UE et être sur le point de transférer sa résidence dans un pays tiers • Ne pas exercer d’activité lucrative pendant le séjour Justificatifs : • Pièce d’identité • Justificatif de résidence • Justificatif du changement de résidence Durée du régime : • 3 mois non renouvelables Etudiant au sein de l’Union européenne dont la résidence normale se situe hors des frontières de l’UE Conditions : • Ne pas être résident de l’Union européenne • Ne pas exercer d’activité lucrative durant le séjour Justificatifs : • Certificat de résidence • Carte d’étudiant ou certificat de scolarité prouvant l’inscription dans une université pour l’année en cours. Durée du régime : • 12 mois non renouvelables Missionnaires et stagiaires au sein de l’Union ayant leur résidence normale en dehors des frontières de l’UE Conditions : • Ne pas être résident de l’Union européenne Justificatifs : • Fournir une attestation de votre stage ou de votre mission Durée du régime : • Régime accordé pour la durée du stage ou de la mission sans excéder 12 mois non renouvelables Journalistes Conditions : • Etre accrédité auprès du gouvernement français Justificatifs : • Détenir une carte de presse ainsi qu’une carte d’accréditation délivrée par le ministère des Affaires étrangères Durée du régime : • Régime pour la durée de la présence en France, accordé par périodes de 12 mois renouvelables (Source : www.douane.gouv.fr)
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vivre a l’etranger I Français du monde Un petit tour de la planète, à la rencontre des Français expatriés. Avec Emmanuel Langlois, de France Info.
MOYEN-ORIENT Tourisme et artisanat folklorique en Egypte Maryse Borhan a d’abord été hôtesse, formée à l’école Tunon à Paris.Après quelques petits boulots sur les salons en France, à 18 ans, la jeune femme s’envole vers l’Espagne,pour des tour-opé-
rateurs français. Grâce à des contrats renouvelés,elle visite toutes les îles d’Espagne.L’aventure se poursuit en Egypte, dont elle tombe amoureuse. Maryse pose ses valises, ouvre au Caire le bureau d’une agence américaine, puis rencontre son mari, Ismail, un Egyptien.Il est guide pour des croisières sur le Nil. En 1992, le couple ouvre un magasin d’artisanat face à la mosquée d’Ibn Touloun,loin des pyramides et des sphinx « made in China » pour étrangers pressés. « Ce sont des verres, bois, tissus, broderies de toute l’Egypte, explique Maryse. Au départ, on a fait tout le pays pour chercher des paniers ou des poteries. Maintenant, on nous les envoie par voiture ou par courrier ! ». Le magasin de Maryse et Ismail n’est pas dans le quartier le plus touristique du Caire,
Pierre-et-Miquelon,ce minuscule archipel français niché à l’est du Canada, dans le golfe du SaintLaurent. Mais à l’adolescence, elle s’est sentie un peu à l’étroit sur ce petit caillou et ses 6 000 habitants. « J’avais vite fait le tour, j’avais besoin d’espace à l’âge adulte, de vivre seule, et loin des parents, et d’aller voir ailleurs. » La jeune femme débarque alors au Nouveau-Brunswick, seule province bilingue au Canada. A Moncton, elle étudie la communication et les sciences politiques, et se passionne pour cette terre des Acadiens et de la Nouvelle-France,riche de quatre siècles d’histoire commune et tourmentée avec la France, que les jeunes générations ont tendance à oublier. « On sentira tout le temps cet attachement à leur histoire, en particulier chez les personnes plus âgées. C’est un peuple déporté, avec les blessures que cela comporte. Les gens connaissent l’histoire, mais pas les jeunes. » Manon Arsenault dirige aujourd’hui l’antenne de la Chambre de commerce française du Canada à Dieppe, dans la banlieue de Moncton.
un peu en dehors des circuits bien tracés. Les clients sont pour la plupart des Egyptiens ou des expatriés bien informés.
Lui écrire :
Lui écrire :
MOYEN-ORIENT
touloun92@hotmail.com
Hôtel de luxe à Abu Dhabi Il a le parcours classique de ces Français d’excellence que l’on retrouve dans les hôtels internationaux.Né à Saint-Jean-de-Luz, bachelier à Bayonne, avant de monter à Paris,à l’école hôtelière
AMÉRIQUE DU NORD Une fille des îles au Nouveau-Brunswick Manon Arsenault est née à Saint-
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Ambiance internationale au Luxembourg Il rêvait de soleil et de Martinique, mais c’est à Nice que s’arrête d’abord le voyage,là où vivent les parents de son épouse.Yvon Hell,Alsacien né à Strasbourg,termine ses études d’expert-comptable sur la Côte d’Azur.Viendra ensuite la République tchèque.La famille (il a deux enfants de 1 et 6 ans) s’installe à Prague. Nous sommes en 1994, « l’après-Mur de Berlin, était une période fantastique, raconte Yvon, tout était à refaire, tout était permis. » Yvon s’envole ensuite pour le Gabon, engagé pour mener à bien la scission de l’Office des postes et télécoms.L’expérience dure deux ans. Les enfants ont grandi.La famille cherche à rentrer en Europe pour leur éducation.Yvon Hell décroche un poste d’expert-comptable, son premier métier,à la Société de gestion financière du Luxembourg. Mais l’homme déchante,« on s’est dit, ici on parle français, c’est un melting-pot, il y a 40 % d’étrangers, ça va être facile de s’intégrer pour un expatrié. En fait, c’est très compliqué. C’est un pays de réseaux, où on cohabite mais on ne s’entrecroise pas toujours. » Lui écrire : yvon.hell@sgf.lu
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Jean-Pierre Garat
Médéric. Suivra une première expérience en France puis JeanPierre Garat,Basque bondissant, s’envole pour l’Angleterre, en répondant à une petite annonce. Il prend goût à l’étranger. Suivra le Moyen-Orient, un passage éclair par Porto Rico, et à nouveau le Golfe,où le jeune homme est depuis 4 mois directeur de la restauration à l’Emirates Palace d’Abu Dhabi, l’hôtel le plus cher au monde : quatre milliards de dollars,propriété du Cheikh Khalifa,le nouvel homme fort de l’Emirat. « L’hôtel, dans les Emirats, c’est un centre de vie, pour les communautés d’expatriés, résume Jean-Pierre Garat,36 ans.Ce sont les seuls établissements, dans ces pays musulmans, à disposer de licences pour vendre de l’alcool. » Le jeune homme vit à l’hôtel avec son épouse,leur fils de 7 ans et son frère de 9 mois,le temps de trouver un appartement ou une villa.
et atterri là lui aussi par hasard. Et comme l’élevage ne suffisait pas pour vivre sur ces terres battues par les vents, Stéphane file et tricote la laine de ses moutons. Aujourd’hui, les 5 à 600 pulls qu’elle produit chaque année sont vendus dans des magasins de luxe aux Etats-Unis,au Japon,en Norvège et en Autriche. « Chaque modèle de pull tricoté et filé à la main est un vêtement complètement original, même avec la même toison. D’une année sur l’autre, on n’aurait pas le même pull. Moi, j’aime faire les dessins, le côté créatif. Ensuite, j’écris le patron et je le donne à d’autres tricoteuses qui le tricotent pour moi. »
tourne ensuite vers l’enseignement.D’abord assistante au Centre culturel arabe,professeur titulaire, puis responsable du département de langue française dans une école internationale. Ce qui lui vaudra de se remettre aux études à Cambridge pour obtenir le titre d’examinateur international ! Lui écrire : daniefadel@cec.sy
AMÉRIQUE DU NORD
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stephjaegerknitwear@yahoo.com
MOYEN-ORIENT Pharmacienne en Syrie
Lui écrire :
jeanpierre.garat@kempinski.com
Pulls haut de gamme en Ecosse On les dirait sculptées par la mer. Bienvenue dans les Orcades,dans le nord de l’Ecosse, sur la route des Shetland. C’est ici, à Burray, dans le sud de l’archipel, que vit Stéphane Jaeger.Grandie à Paris auprès d’un père galeriste,la jeune femme s’est d’abord mise au piano, avant d’aller courir le monde. L’Amérique du Sud,puis les Orcades, où elle a rencontré son mari, éleveur de brebis, né au Pakistan, passé par l’Inde et l’Afrique,
105.5 Retrouvez l'émission
Français du Monde avec
Emmanuel Langlois, tous les
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Les chiens ne font pas des chats. Danielle Fadel a d’abord suivi les traces de son père pharmacien,jusque sur les bancs de la fac de Lyon où elle rencontre son futur mari, Fouad, Syrien d’Alep. En 1970,c’est le grand saut,le couple,et leurs deux enfants,partent s’installer en Syrie. « On manquait de tout », se souvient Danielle. Alep, peut-être la plus ancienne ville du monde,la séduit pourtant. « Le souk est entièrement en pierres, 16 kilomètres de petites routes couvertes et de petites boutiques classées par métiers (or, argent, tissus, cordes, cuivres, épices) », expliquet-elle. Danielle et son époux ouvrent un laboratoire d’analyses médicales, puis une pharmacie,dans la campagne puis elle se
MBA, accélérateur de carrière dans le Massachusetts Lorsque Jean-Yves Lagarde, né à Paris, grandi entre la Lorraine et Fumel,dans le Lot-et-Garonne, s’est inscrit en MBA,master pour cadres supérieurs dans les affaires et la gestion,à l’université de Dartmouth, dans le New Hampshire, aux Etats-Unis,c’était pour ouvrir son horizon.Diplômé de l’école d’ingénieur ENSEIT de Toulouse, le jeune homme a déjà quelques années d’expérience derrière lui. Aux Etats-Unis,Jean-Yves rencontre sa femme,Américaine du Massachusetts. A sa sortie, il découvre l’univers du capital-risque, où des banques misent les millions de dollars de leurs clients sur des
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start-ups prometteuses dans les hautes technologies.Son job,c’est l’analyse rigoureuse de ces jeunes pousses, du pedigree de leurs dirigeants à la taille du marché à viser. « Il faut développer des réseaux d’entrepreneurs, de banquiers d’affaires, intermédiaires, recruteurs, chercheurs en université, au carrefour de beaucoup de dimensions humaines et d’intervenants de tout poil ! » Lui écrire : jean@bmpvc.com
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temoignage I S’implanter en Chine Norbert Benacchio, 37 ans, fondateur et directeur associé d’IPW Group, a réussi le pari de l’implantation en Chine dans le domaine de la sous-traitance industrielle.
Norbert Benacchio s’accorde à dire que l’étranger l’a toujours attiré. Ce pilote de formation n’a pas attendu qu’une place se libère pour exercer la profession pour laquelle il a été formé.Il décide de changer de voie, tout en restant dans son optique de voyage.« Je travaille avec la Chine parce que j’ai rencontré deux Chinois, si j’avais rencontré deux Russes, j’aurai fait des affaires en Russie... ». En 1994, il fait cette rencontre qui va l’emmener en Chine. Il est alors étudiant à Grenoble et fait la connaissance de deux Chinois, qui deviendront par la suite des amis. « Après mes études, nous avons fait quelques affaires ensemble, mais pas très importantes, et par la suite nous avons gardé contact. » Quelques années plus tard, l’un de ses amis chinois le contacte pour un projet.« Il m’a parlé de Shenzhen, cette ville était devenue l’atelier du monde pour tout ce qui est plasturgie. Il m’a demandé si je pouvais trouver une entreprise française qui travaillerait avec lui dans ce domaine. Ce que j’ai réussi à faire. Cette entreprise lui a commandé trois moules d’injection plastique », raconte Norbert Benacchio.
DU TRAVAIL D’INTERMÉDIAIRE À LA FABRICATION Et c’est ainsi que l’aventure chinoise a débuté. Le jeune entrepreneur prend l’avion pour Shenzhen où il rejoint ses amis. « Nous avons eu de plus en plus de commandes. Les entreprises françai-
ses nous demandaient de repérer les bons fabricants chinois. Notre tâche consistait donc à jouer les intermédiaires avec les fournisseurs chinois. Mais notre mission ne s’arrêtait pas là. Nous devions suivre le travail effectué par ces fournisseurs », précise Norbert Benacchio. Cette première expérience dure deux ans. Mais s’agissant d’un domaine très concurrentiel,l’équipe a dû se diversifier, comme l’explique le directeur associé d’IPW Group :« Nous avons fait l’acquisition d’une usine de 1 000 m2, dans laquelle nous produisions nos propres pièces en plastique, sans abandonner pour autant notre travail d’intermédiaire ». L’usine est détenue par la Limited créée à Hong-Kong avec l’aide d’un avocat-expert,les formalités administratives étant assez lourdes en Chine. « Shenzhen étant limitrophe de HongKong, il était facile pour nous de faire des allers-retours ». Et ça fonctionne plutôt bien. Aujourd’hui, l’entreprise sino-française affiche un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros.L’usine compte maintenant 10 machines sur une surface de près de 3 500 m2. « Nous employons 110 personnes, dont 5 en France où se situent nos bureaux commerciaux ; Hong-Kong héberge le bureau financier et un bureau commercial vient d’ouvrir aux Etats-Unis. 98 % de nos clients sont des entreprises françaises pour l’instant, essentiellement de grands noms... Nous nous développons tout doucement mais sûrement », ajoute Norbert Benacchio.
« La Chine peut paraître un pays difficile, mais c’est un pays où l’on peut se débrouiller, les étrangers s’entraident sans hésiter. D’ailleurs, nous avons trouvé pas mal de clients via des expatriés présents sur place et qui étaient en recherche de solutions pour leurs entreprises. La relation entre un client occidental et un fournisseur chinois sera toujours superficielle, même si l’on est toujours bien reçu. » C’est pourquoi,ces sont les deux collègues chinois de Norbert Benacchio qui se chargent des relations avec les fournisseurs chinois.Une démarche nécessaire selon le directeur associé,car « il faut aller au fond des choses et anticiper les éventuels problèmes pour ne pas se faire avoir ». De plus, ce sont des personnes d’expérience,qui ont le souci de confidentialité et savent sélectionner les bons fournisseurs. Avoir des collègues issus du pays est bien sûr un avantage. « Lorsque l’on travaille avec les Chinois, il faut toujours vérifier le travail effectué. Ils sont capables de tout faire et très bien si on leur explique correctement ce que l’on veut. Ils sont ouverts aux conseils qu’on peut leur donner. Mais ça peut être l’inverse aussi... », argumente-t-il. L’entreprise s’est donc dotée d’un centre qualité,elle est également certifiée ISO 9001:2000. Norbert Benacchio a vécu en Chine durant 4 ans, de 2002 à 2006. Il y retourne trois à quatre fois par an. Il occupe en France le poste de directeur des ventes pour IPW Group. « La Chine me manque ; on y vit bien. Ce n’est plus comme il y a 20 ans », termine-t-il.
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L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
LE TÉMOIGNAGE
I Nous faisons un
chiffre d’affaires de 5 millions d’euros. 98 % de nos clients sont des entreprises françaises pour l’instant, essentiellement de grands noms.
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L’ANALYSE DE L’EXPERT
Franck Letournet, responsable de Ascon Group à Shanghai, un cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement de PME-PMI françaises et francophones en Chine, analyse le parcours de Norbert Benacchio. « C’est une expérience riche, c’est quelqu’un qui connaît le terrain, les spécificités du marché chinois... », analyse Franck Letournet.« Comme le dit Norbert Benacchio, il faut être constamment vigilant avec le travail effectué, particulièrement avec la Chine, il faut vérifier, revérifier en amont, pendant l’exécution du travail et après, soit à chaque étape de la fabrication. Mais il y a aussi le problème de la langue et de la culture. Il ne suffit
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pas de faire intervenir un traducteur. En effet, l’interprète ne va pas forcément traduire correctement les demandes. Norbert Benacchio n’a pas tort lorsqu’il explique pourquoi ce sont ses deux collègues chinois qui s’occupent des relations avec les fournisseurs chinois. Il est presque indispensable d’avoir des interlocuteurs de confiance sur place. La communication entre Chinois et Européens est un gros problème, car il y a une façon de dire les choses en Chine. Les Européens ont tendance à être trop directs, alors que les Chinois préfèrent une communication plus en douceur. »
LE CONSTAT « Il est nécessaire de bien connaître le marché chinois avant de se lancer. Il est fortement conseillé de faire un séjour en Chine. » Comment l’expert explique l’attractivité de ce pays ? « C’est le nouveau dynamisme de l’Asie en général qui attire les investisseurs. On sent que les choses vont très vite, de plus il y a un très gros marché ici. Il faut savoir que la Chine est le premier capteur d’IDE (investissements directs étrangers), avec 60 milliards de dollars par an ! La porte d’entrée des activités commerciales reste la ville de Shanghai, qui est, en quelque sorte, la vitrine de la Chine moderne. Les multinationales y ont leur siège. Quant à la ville de Shenzhen, elle est plutôt tournée vers l’industrie. Mais depuis le début de l’année 2008, le gouvernement chinois chercher à attirer les investissements liés aux nouvelles technologies et à l’écologie, c’est-à-dire des investissements à valeur ajoutée. » Franck Letournet évoque aussi l’une des problématiques majeures en Chine, la contrefaçon. « Le gouvernement tente bien de lutter contre la contrefaçon, mais il faut dire aussi que cela fait vivre
beaucoup de personnes. Les entreprises ne peuvent pas faire grand chose contre ces pratiques. Il est toujours difficile de garantir au client que l’on va empêcher la copie à 100 %. Par ailleurs, la justice chinoise reste difficile, on en a eu l’exemple avec la marque française Lacoste. La marque avait été déposée à Hong-Kong par des entrepreneurs chinois au début des années 1970 sous le nom Crocodile Garments quelques années avant Lacoste. Plus de vingt ans de conflits juridiques se sont passés autour de la propriété intellectuelle du fameux reptile. Un accord à l’amiable a été signé il y a seulement quatre ans.»
I Sur cette
page, un expert analyse le témoignage que vous venez LES CONSEILS de lire « Pour entreprendre et s’implanprécédemment. ter en Chine, mieux vaut avoir une vision très ouverte, savoir s’adapter. Je conseille de séjourner un maximum dans ce pays afin de comprendre la mentalité, la façon de travailler chinoise. Voire même, pourquoi pas, de travailler pour une entreprise chinoise avant de lancer sa propre affaire. Chez Ascon Group, nous avons une équipe franco-chinoise, nous apportons une valeur ajoutée, nous évitons à nos clients les erreurs à ne pas commettre. Nous proposons un accompagnement tout au long des projets menés. Créer une entreprise en Chine est administrativement lourd, les lois changent d’une province à une autre, d’une ville à une autre. En plus d’apporter notre savoirfaire en matière de conseil et de création d’entreprise en Chine, nous évaluons la viabilité des projets sur ce marché. Il nous est déjà arrivé de dire à l’un de nos clients que leur projet n’était pas viable. » Odile Gnanaprégassame