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vivre, travailler et investir au BENIN
Benin
EDITO
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Prenez des plages de sable blanc bordées de cocotiers, ajoutez-y des paysages de collines et de plaines variées. Saupoudrez l’ensemble d’un grand sens de l’hospitalité et vous obtenez le Bénin. Un pays qui fait le bonheur des curieux de l’Afrique de l’Ouest et qui séduit chaque année des centaines de candidats à l’expatriation. Il faut dire que sur la carte incertaine des démocraties ouest-africaines, cette ancienne colonie française fait figure de modèle. Au début des années 90, le Bénin a réussi une transition démocratique sans effusion de sang, ni coup d’Etat. Depuis, la stabilité politique est de mise, les finances publiques ont peu à peu été assainies, la privatisation des entreprises nationales a changé le paysage économique alors que la société civile a été renforcée. En 2006, un autre tournant a même été pris avec l’élection à la présidence de Thomas Yayi Boni qui a su attirer pour son pays les faveurs des investisseurs et des bailleurs. Autant dire qu’après quelques années difficiles et une croissance économique en berne au début des années 2000, l’espoir renaît. Désormais, fini la politique du statu- quo. L’heure est aux changements. Des changements radicaux. Lutte contre la corruption, initiatives en faveur de l’investissement et politique de grands travaux : les chantiers sont lancés tous azimuts. Le taux de croissance 2007 pourrait même atteindre les 6 % selon les dernières déclarations du ministre de l’Economie Pascal Koupaki. Ceci s’explique en partie par les mesures d’assainissement des finances publiques et par l’amélioration des recettes perçues par l’Etat. Malgré ces premiers résultats positifs, l’économie Béninoise reste très vulnérable car les nombreuses reformes entreprises par le nouveau gouvernement nécessiteront plusieurs années de travail pour arriver à moderniser l’administration, lutter contre la corruption, développer le secteur privé national, attirer les investisseurs étrangers, acquérir une certaine indépendance énergétique. Cependant, tous les espoirs sont permis. Grâce à sa stabilité politique et à ses relations privilégiées avec son voisin, le Nigeria, le Bénin est le mieux placé aujourd’hui en Afrique de l’Ouest pour devenir un modèle de pays émergent à l’horizon 2015. Bonne route.
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
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Vivre à l’étranger
sommaire
N° 106 Octobre/ Novembre/Décembre/2007 STUDYRAMA 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois-Perret cedex Tél. : 01 41 06 59 00 Fax. : 01 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com
presentation du benin .......................................... p. VI Vers une installation
SAS au capital de 2 734 555 euros
Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com
rEussie... ..................................................................................................... p. VIII
Journaliste Jeanne Dromatouré
Trouver un emploi sur place,
Chef de publicité Bénin Mélanie Chaumont mch@vivrealetranger.com Tél. : 06 83 14 43 08
une mission impossible ?............................. p. XIV
Fabrication Séverine Coatalen • Catherine Benoît
Quelques pistes pour travailler .................................................................... p. XV
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L’economie beninoise en bref ........ p. XVI L’investissement a tatons ................. p. XVIII CrEer une entreprise au BEnin ................................................................................................. p. XXIV Zoom... sur la zone franche industrielle ........................................................................... p. XXVIII Zoom... sur le tourisme ................................. p. XXX
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VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
BENIN
PRÉSENTATION
I Le Benin
REPERES
Les chiffres Le Bénin • Superficie : 113 440 km2 • Population : 6,9 millions d’habitants • Densité : 60 hab/km2 • Langues : français, langue officielle. L’anglais est utilisé dans les affaires, notamment pour les échanges avec le Nigeria voisin. Langues locales : fon, goun, mina, yorouba, dendi, bariba... • Monnaie : franc CFA, parité fixe avec l’euro (100 francs CFA = 0,15 euro) • Capitale : Porto-Novo • Religions : vaudou (61 %), catholicisme (19 %), islam (15 %), protestantisme (3 %), autres (2 %) • Climat : au sud, un régime subéquatorial tempéré ; au nord, climat plus chaud et sec
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Allez donc demander à quelqu’un ce qu’il connaît du Bénin. Il vous répondra qu’hormis sa stabilité politique et ses rites vaudou, il n’en sait pas grand chose. Normal, car à moins d’être un grand curieux de l’Afrique de l’Ouest ou de se pencher sur les forums de voyageurs qui pullulent sur Internet, il est rare aujourd’hui d’entendre parler de l’ancien Dahomey. En bien ou en mal d’ailleurs. Et pourtant, le pays existe bel et bien. Posé sagement sur le golfe de Guinée, c’est un tout petit territoire de 700 kilomètres de long et d’à peine 125 kilomètres de large. On le croirait pris en étau entre son jumeau, le Togo et le géant Nigeria à l’est.
UNE GÉOGRAPHIE RICHE ET VARIÉE Mais comme la taille ne fait pas la valeur, c’est ici que l’on trouve les paysages les plus variés du continent africain. Sur la côte, il y a de larges plages de sable fin sur fond de cocotiers et de paisibles lagunes. A l’intérieur du pays, des plateaux culminant à 200 m et recouverts de savane arborée. Le nord-ouest, lui, est occupé par la chaîne de l’Atakora dont le point culminant est le mont Sagdarao (658 m). Et puis il y a les cours d’eau, nombreux, qui se jettent dans des les lacs (Ahéma, Nokoué...) et les lagunes, et qui sont à l’origine de la richesse animalière du pays. Côté climat, l’alternance est
marquée par le type équatorial de transition, au sud, et le type tropical – de plus en plus sec –, au nord, renforcé par les bourrasques brûlantes de l’Harmattan. Il faut ainsi compter sur deux saisons de pluies (mars-juillet ; septembre-novembre) à Cotonou, la capitale, contre une seule au nord.
tie de la population béninoise est animiste (61 %) et pratique le « culte vodun », à l’origine du vaudou. Le pays est d’ailleurs considéré comme le berceau de cette religion vouée au culte des ancêtres. Malgré tout, le catholicisme, le protestantisme et l’islam dominent certaines régions du pays.
UNE POPULATION JEUNE
LA VIE POLITIQUE
Les quelque 7 millions d’habitants dont la moitié a moins de 20 ans, sont concentrés dans la partie sud du pays où se trouvent les villes de PortoNovo et Cotonou, la capitale économique. La population se divise en une quarantaine d’ethnies. Quant aux croyances, la majeure par-
Le Bénin a eu une histoire politique pour le moins tumultueuse. Il a connu six coups d’Etat pendant les douze premières années qui ont suivi l’indépendance en 1960. Et puis les temps ont changé et la vie politique s’est assagie. Après une période marxisteléniniste, le pays a été le premier Etat d’Afrique franco-
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phone à avoir amorcé un changement pacifique de pouvoir au début des années 90. En 2006,
LES COMMUNAUTES ÉTRANGÈRES Sur le continent africain, les migrations sont nombreuses et le Bénin n’échappe pas à la règle. Parmi les communautés étrangères, il faut donc compter sur les Nigérians Yoruba de la région frontalière, et les
Quelques dates clés • 1er août 1960 : proclamation de l’indépendance du Dahomey, Hubert Maga est président de la République. • 20 septembre 1960 : admission dans l’Organisation des nations unies. • 26 mai 1963 : signature de la Charte constituant l’Unité africaine. • Entre 1963 et 1972 : 5 coups d’Etat militaires et 6 régimes. • Novembre 1974 : le marxisme-léninisme devient l’idéologie officielle. • 30 novembre 1975 : proclamation de la République populaire du Bénin. • 7 décembre 1989 : annonce par le Président
Ibos qui ont immigrés lors de la guerre du Biafra (19671970). Les Libanais sont également bien implantés, ainsi que les Français. Héritage colonial oblige, ils seraient environ 4 000 ressortissants de l’Hexagone installés dans le pays. Les actifs sont en majorité des cadres, des professions intellectuelles, des professions intermédiaires, des artisans et des chefs d’entreprise, travaillant essentiellement dans le secteur tertiaire. Jeanne Dromatouré
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le Bénin a entamé un autre tournant politique : au mois de mars, un nouveau venu en politique a été élu à la tête de la République.Thomas Yayi Boni, candidat indépendant, a remplacé le septuagénaire Mathieu Kérékou. Aujourd’hui, le pays jouit d’une réelle stabilité politique. Les institutions démocratiques fonctionnent, les finances publiques sont peu à peu assainies, la privatisation des entreprises nationales va bon train et tout le secteur économique, de même que la société civile, ont été renforcés.
I Sur le continent africain, les migrations sont nombreuses et le Bénin n’échappe pas à la règle. Il y aurait environ 4 000 ressortissants de l’Hexagone installés dans le pays.
Kérékou du démantèlement du parti unique marxiste-léniniste. • 10 décembre 1990 : adoption par référendum de la nouvelle Constitution du Bénin. • Mars 1991 : Nicéphore Dieudonné Soglo remporte l’élection présidentielle. • Janvier 1994 : dévaluation du franc CFA de 50 %. • Mars 1996 : élection du général Mathieu Kérékou au deuxième tour de la présidentielle. • Décembre 1996 : 6e Sommet de la Francophonie à Cotonou. • Mars 2001 : réélection de Mathieu Kérékou à la tête de l’Etat. • Mars 2006 : Thomas Yayi Boni est élu président de la République.
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BENIN
S’INSTALLER
I Vers une installation réussie... S’implanter au Bénin n’est pas bien compliqué, à condition de connaître les pratiques et adresses locales. Voici quelques pistes.
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DE L’ENTRÉE A LA RÉSIDENCE
Contacts En France I Ambassade de la République du Bénin : 87, avenue Victor-Hugo, 75116 Paris. Tél. : (33) 1 45 00 98 82. www.ambassade-benin.org
I Consulat de la République du Bénin : 89, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris. Tél. : (33) 1 42 22 31 91. E-mail : consulat-paris@ambassade-benin.org Consulats également à Bordeaux, Lille et Marseille. En Belgique I Ambassade de la République du Bénin : 5, avenue de l’Observatoire, Bruxelles 1180. Tél. : (32) 2 374 91 92.
En Suisse I Mission permanente du Bénin : 36, rue de Lausanne, 1201 Genève. Tél. : (41) 22 906 84 60. E-mail : info@missionbenin.ch Au Canada I Ambassade du Bénin : 58, avenue Glebe, Ottawa, Ontario K1S-2C3. Tél. : (613) 233 44 29. • www.benin.ca Au Bénin I Ambassade de France : Avenue Jean-Paul II, BP 966 Cotonou. Tél. : (229) 21 30 02 25 / 31 30 02 26. www.ambafrance-bj.org VIII
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Y ALLER Le Bénin n’est pas la destination aérienne la plus courue d’Afrique de l’Ouest. Hormis un vol direct entre Paris et Cotonou assuré quatre fois par semaine par Air France, il faut se plier au rythme des escales,via Dakar avec Air Sénégal,via Casablanca avec Royal Air Maroc, Tripoli avec Afriqiyah Airways ou encore Abidjan avec Air Ivoire. Comptez au minimum 1 000 euros pour un billet aller-retour. Il sera difficile de trouver moins cher : le pays n’est pas une destination touristique de masse, il y a donc très peu de vols charters dégriffés ou de dernière minute. Si vous êtes patients, vous pouvez toutefois essayer la technique du « pied de grue ». Le principe ? Attendre le jour des départs devant le guichet d’une des compagnies.S’il reste des places et que vous êtes chanceux, il est possible de dénicher des billets à des prix imbattables.Ce n’est qu’une histoire de patience...
Ressortissants de l’Union européenne ou du Canada, un visa est obligatoire pour se rendre au Bénin. Pour son obtention,une photo d’identité, le passeport en cours de validité et la photocopie du billet d’avion vous seront réclamés. Son prix dépend de la durée sur le territoire. Au-delà de trois mois, une carte de séjour sera exigée. Elle s’obtient auprès du service de l’immigration. Il en existe trois sortes : valables 1 an, 3 ans ou 10 ans. Petit « plus » non obligatoire,la carte consulaire vous assure une protection en cas de problèmes et offre quelques facilités en matière de formalités administratives telles que l’inscription sur les listes électorales ou la demande d’aide sociale.
SE LOGER Porto Novo est la capitale administrative, mais dans les faits c’est Cotonou,qui a su s’attirer les activités et les ministères. Autant dire que c’est là que ça se passe ! La ville est d’ailleurs en pleine mutation : les infrastructures se développent peu à peu et des immeubles sont construits dans tous les quartiers. Pour autant, trouver un toit à Cotonou est encore un véritable casse-tête, car l’offre locative est assez limitée. On trouve essentiellement des villas,souvent surdimensionnées. Les maisons de deux ou trois chambres,elles,sont peu nombreuses. Les appartements sont rares. Quant à la location en meublé,elle est quasi inexistante.N’allez pas non plus chercher à tout pris une agence immobilière, elles se comptent sur les doigts de la main !
BENIN
S’INSTALLER
Haro sur le moustique ! S’il y a un ennemi au Bénin, ce n’est pas le petit braqueur du coin ou le trafiquant d’essence à la frontière. L’ennemi, lui, est bien plus petit. Et c’est tout simplement le moustique. La femelle précisément. Cet anophèle, qui se régale à la nuit tombée sur des peaux fraîchement douchées dans les terrasses des maquis, est redoutable. Au Bénin, comme dans beaucoup de pays voisins, le paludisme demeure la première cause d’hospitalisation et la première cause de mortalité chez les enfants en bas âge. La surabondance des moustiques y est telle qu’elle a donné naissance à de nombreuses légendes. La plus connue
I Porto Novo est la capitale administrative, mais dans les faits c’est Cotonou, qui a su s’attirer les activités et les ministères. Autant dire que c’est là que ça se passe ! La ville est d’ailleurs en pleine mutation : les infrastructures se développent peu à peu et des immeubles sont construits dans tous les quartiers.
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considère que leur présence massive est due à la colère des dieux. Invoquer ces derniers à l’aide de masques sacrés serait donc un moyen de les éloigner. Mais en attendant d’assister à la danse des masques Gélédé, mieux vaut se prémunir des piqûres. Même s’il n’est pas nécessaire d’en faire un drame quotidien, tous les moyens de protections sont bons. Moustiquaires imprégnées, répulsif pour la peau et serpentin qui se consume sous la table : vous trouverez tout ce qu’il faut dans les pharmacies. Quant aux médecins sur place, ils sont légion et sont souvent bien mieux au fait du sujet que leurs collègues exerçant en Occident.
Le seul moyen de trouver à louer est de faire marcher le bouche-àoreille ou de faire appel aux services d’un démarcheur.C’est généralement un habitant du quartier qui s’improvise agent et qui demandera entre 1 000 et 2 000 francs CFA d’honoraires par visite. Dans le cas ou un contrat est signé, il se prendra aussi une commission, généralement égale à un mois de loyer. Le choix du quartier dépendra de vos moyens et de vos goûts. Si vous optez pour les coins résidentiels tels « Haie vive », « Cocotier » ou plus généralement le quartier des ambassades,les loyers seront plus élevés qu’ailleurs. Comptez au minimum 400 000 francs CFA pour une maison de quatre pièces en bon état. Si vous préférez les ambiances animées, prenez un appartement en centreville, entre Etoile rouge et Wologuédé, par exemple. Dernière possibilité, si vous voulez fuir la pollution,il y a des zones bien plus tranquilles,situées à l’écart tels que Abomey-Calavi. Même sans voiture, les « zems » (moto-taxis) qui
pullulent dans les rues se chargeront de vous emmener à bon port, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.Attention,les cautions demandées pour les locations peuvent parfois avoisiner les quatre mois de loyer.
S’ÉQUIPER, ÉLECTRICITÉ, EAU, GAZ, INTERNET Trouver de l’électroménager et meubler sa maison est aisé. Quelques enseignes locales proposent tout ce qu’il faut.Mais ne vous attendez pas pour autant à faire des affaires,tous les produits sont importés ! Il y a parfois de bonnes occasions si vous dénichez les listes d’expatriés sur le départ qui espèrent se débarrasser au plus vite de leur mobilier.En matière d’électricité,les prises et le voltage sont les mêmes qu’en France (230 V). Mais les coupures sont fréquentes.Autant dire qu’un groupe électrogène est un luxe quasi nécessaire. Quant à l’eau, les tarifs de consommation sont raisonnables. Mais les coupures elles aussi sont légion.Une citerne n’est donc pas de trop.Concernant le téléphone,c’est une autre affaire. Le délai d’installation d’une ligne fixe peut parfois prendre plusieurs mois, en raison du sous-dimensionnement du réseau câblé. Pour palier à ces difficultés,la société Bénin Télécom vient juste de lancer en juillet dernier, le Fixe sans fil (CDMA). De manière générale les liaisons téléphoniques fixes sont bonnes et le coût des appels locaux raisonnable (moins de 100 francs CFA les 3 minutes).A l’international,c’est nettement plus élevé (environ 1 600 francs CFA la minute). Avec l’engouement des Béninois pour les nouvelles technologies,les particuliers peuvent désormais s’équiper d’Internet en ADSL,même si les prix sont encore très élevés. Comptez 30 000 francs CFA /mois pour une connexion de 128 k, 80 000 francs CFA/mois pour du 512 k. Le Très haut débit n’est pas encore disponible dans le pays.
SE DÉPLACER Pour circuler dans le pays,les alternatives sont nombreuses.Il est possible d’utiliser l’autocar, en particulier par l’intermédiaire de la compagnie Africa Lines,ou les taxisbrousse (minibus ou voitures).L’unique ligne ferroviaire en service relie Cotonou à Parakou, mais le trajet est lent. La compagnie Trans Air Bénin assure toutefois des liaisons aériennes Cotonou-Natitingou et Cotonou-Parakou.Les grands axes routiers sont le plus souvent bitumés et de bonne qualité. Malgré tout, les pistes représentent près de 80 % du réseau routier.En raison des « coupeurs de route » qui s’attaquent aux automobilistes, il est déconseillé de rouler la nuit,en particuliers sur les axes reliant le Togo et le Nigeria. En ville, hormis la présence de quelques bus à Cotonou, les principaux modes de transports sont les taxis collectifs ou individuels,et surtout les moto-taxis et la voiture personnelle.Pour conduire au Bénin, un permis de conduire international est obligatoire. D’autres part, il est préférable d’acheter un véhicule sur place,plutôt que de le faire venir de l’étranger, car les formalités d’importation sont très longues. D’autant que de nombreuses marques sont représentées.Les voitures d’occasions,elles,ne manquent pas et sont de bonnes qualités.
SCOLARISER Il existe actuellement quelques 450 établissements scolaires à programme français, répartis dans le monde entier. Au Bénin il n’y en a qu’un seul : c’est l’Ecole Montaigne.Sur le plan pédagogique,l’établissement est rattaché à l’académie de Nantes.Les enseignements vont de la maternelle à la terminale de lycée (sections ES,L,S).L’avantage,c’est que les programmes sont identiques à ceux des écoles et des lycées de l’hexagone, assurés par des professeurs détachés de l’Education nationale. Il n’existe pas de différence de niveau non plus. Cela permet aux élèves de poursui-
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BENIN
S’INSTALLER
Douceur de vivre à Cotonou Cotonou, c’est la grande ville, celle des échanges économiques, culturels et politiques. C’est aussi une ville où il fait bon vivre. Malgré l’explosion urbaine de ces dernières années et une pollution de l’air parfois des plus désagréables, la capitale économique du Bénin « reste un gros village, où tout le monde se connaît » (parole de Béninois d’adoption). Certains la considèrent tout simplement comme un petit havre de paix : peu d’insécurité dans les rues, peu de vols à la tire et une ambiance très animée, surtout entre les étals du marché de Dantokpa, le plus gros marché de toute l’Afrique de l’Ouest. Pour se restaurer, le menu y est aussi fourni que varié. Du « maquis » dans un coin de rue au resto plus chic, tendance nouvelle cuisine française, chacun y trouvera son bonheur. Côté sorties, la liste est longue. Ambiance jazzy pour les uns, rythme endiablé en boîte pour les autres, pendant que certains se détendent au cinéma du coin devant une superproduction bollywodienne. Sans oublier le repos le long des plages de sable fin...
vre leur cursus en France sans retard.Petit bémol :les frais d’inscription restent élevés.Des bourses peuvent toutefois être accordées aux enfants des familles ne disposant pas des ressources suffisantes.
Compagnies de déménagement international Plusieurs compagnies de déménagements assurent les liaisons entre l’Europe, le Canada et le Bénin. Le délai d’acheminement par bateau varie : compter un à deux mois. En matière de budget, compter à titre d’exemple, environ 8 000 euros pour un container de 40 pieds acheminé entre Nantes et Cotonou.
• AGS Bénin : Lot 532 Placodji, 01 BP 417, Cotonou. Avant le vieux pont, à 100 m du Club VIP. Tél. : (229) 21 31 78 18. Fax : (229) 21 31 78 05. E-mail : agsbenin@intnet.bj
Agences en Afrique, en Australie, en Asie et en Europe. • Carl Dork International :
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Carrefour Cadjehoun, 04 BP 0714, Cotonou. Tél. : (229) 21 30 30 98 / 21 30 40 73. Fax : (229) 21 30 40 73. E-mail : carldork@firstnet.bj
Agences uniquement en Afrique. Représenté par des agents en Europe, Asie et aux Etats-Unis. • Groupe Kajebau : Lot 1153, Haie-Vive (derrière la pâtisserie « Aux Délices »), 04 BP 452, Cotonou. Tél. : (229) 21 30 90 06 / 21 30 50 34. Fax : (229) 21 30 90 06. E-mail : kajebau@yahoo.fr
Agences dans 3 pays d’Afrique. Représentant de DEMCO en Afrique. • SOGEDEM Afrique : Bokicodji - Akpakpa, 01 BP 124, Cotonou. Tél. : (229) 21 33 50 90. Fax : (229) 21 33 50 90. E-mail : sogedemben@yahoo.fr
La demande se fait au consulat de France. Autre solution, l’enseignement à distance.Les cours sont dispensés par le Centre national de l’enseignement à distance (Cned). Tous les niveaux et plus de 3 000 thèmes d’enseignements sont proposés. Une option incontournable pour qui réside hors de Cotonou. Pour en savoir plus : • L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) : Tél. : (33) 1 53 69 30 90. www.aefe.diplomatie.fr • CNED - Accueil : Tél. : (33) 5 49 49 94 94. www.cned.fr
LES BANQUES Même si les cartes de crédit sont parfois acceptées dans quelques commerces haut de gamme (surtout les grands hôtels),le paiement en espèces reste de rigueur.Les opérations de change peuvent s’effectuer dans les banques, à l’aéroport et dans la plupart des hôtels, mais une commission de 2 à 5 % sera prélevée. Mieux vaut donc utiliser les guichets de retrait. Ils sont de plus en plus nombreux dans les grandes villes et les frais sont moins élevés, même s’ils varient d’une banque à l’autre.Votre conseiller saura vous préciser.Attention toutefois, la plupart – pour ne pas dire la totalité – des distributeurs au Bénin ne prennent que les cartes Visa, pour les autres, cela risque d’être très compliqué...
PAYER SES IMPÔTS Toute personne résidant au Bénin est imposable sur l’ensemble de ses revenus (IGR),sous réserve de l’application des conventions internationales signées entre pays (la France en a signé une qui évite la double imposition). Le montant de l’Impôt général sur le revenu (IGR) varie suivant que vous êtes en profession libérale ou salarié
Quelques adresses Les banques I Société générale de banques du Bénin (SGBBE) : Avenue Clozel, 01 BP 585, Cotonou. Tél. : (229) 21 31 83 00/ 21 31 82 92.
I Ecobank Bénin : Rue du Gouverneur-Bayol, Cotonou. Tél. : (229) 21 31 40 23 / 21 31 30 69.
www.ecobank.com I Bank of Africa ( BOA) : Avenue Jean-Paul II, Cotonou. Tél. (229) 21 31 32 28. www.bkofarica.net
I Continental Bank Bénin : 01 BP 2020, Cotonou. Tél. (229) 21 31 58 60 / 21 31 58 61. www.cbankbénin.com
I Diamond Bank Bénin : 308, rue du Révérend-PèreColineau, Ganhi, Cotonou. Tél. : (229) 21 31 79 27 / 21 31 79 28. www.diamondbank.com
I Banque internationale du Bénin (BIBE) : 03 BP 2098, Cotonou. Tél. : (229) 21 31 55 49.
d’une entreprise. Dans ce dernier cas,vous serez soumis à l’impôt progressif sur les traitements et les salaires (IPTS). Il est directement prélevé à la source. Son mode de calcul se fait en fonction de taux progressifs (IPTS).A titre d’exemple,pour un salarié qui gagne entre 250 001 et 500 000 francs CFA, le taux est de 25 %,au-delà,il est de 40 %. Des réductions sont toutefois accordées en fonction du nombre d’enfants à charge. Pour en savoir plus : www.izf.net Jeanne Dromatouré
BENIN
TRAVAILLER
I Trouver un emploi sur place, une mission impossible ? La route vers l’emploi est chaotique, mais il n’est pas impossible de trouver un travail, à condition de faire quelques concessions.
Autant le dire d’emblée : le marché de l’emploi au Bénin est très restreint.D’après le dernier recensement effectué en 2002,on estime que le secteur informel capte près de 90 % des travailleurs. Le secteur privé formel,lui,ne représente que 2,4 % des emplois. Il faudra donc s’armer de courage pour trouver un emploi sur place car les offres de postes à pourvoir ne courent pas les rues. Malgré tout,des solutions existent. Faire la chasse aux petites annonces dans les journaux panafricains par exemple ou sur les sites des quelques grands groupes qui ont des filiales au Bénin est un bon moyen d’entrer en contact avec les entrepreneurs. Vous pouvez aussi tenter votre chance sur les sites des nombreux cabinets de recrutements spécialisés sur l’Afrique. Mais la meilleure solution est d’être sur place,d’activer son carnet d’adresses et de faire marcher le boucheà-oreille.De fil en aiguille,quelques pistes se dessineront. Les techniciens, les ingénieurs, les commerciaux et les cadres des directions administratives auront plus de chance de trouver leur bonheur. Il existe aussi quelques possibilités pour les instituteurs,les travailleurs humanitaires ou de la santé et ceux XIV
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qui ont tout simplement une formation recherchée.
MAIN-D’ŒUVRE LOCALE Mais attention,il ne faut pas se faire d’illusions :dans la majorité des cas les entreprises proposent des contrats locaux. Au fil des ans, les multinationales ont changé leur manière de recruter :elles ont abandonné les contrats d’expatriés pour se tourner vers une main-d’œuvre locale bien formée et surtout meilleur marché.Quant aux PME/PMI béninoises, elles n’ont parfois pas les moyens d’offrir des conditions d’embauche « à l’occidentale ».Côté rémunération il faudra donc faire des compromis.Pour avoir un ordre d’idée, le salaire moyen d’un béninois est d’environ 25 000 francs CFA par mois... En matière d’indemnités de fonctions et de couverture sociale,des concessions seront aussi de mise. Mais rien n’est impossible et surtout, tout se négocie. Il suffit d’un bon bagout et d’une bonne connaissance du Code du travail béninois. Au final, avec un salaire local, on peut bien vivre, en faisant quelques petits compromis,sur le confort par exemple ou sur la nourriture. Une question de choix de vie... Jeanne Dromatouré
BENIN
TRAVAILLER
I Quelques pistes... S’il y a peu d’opportunités d’embauches au Bénin, il existe toutefois quelques entreprises, des institutions des Nations unies et des ONG internationales qui recrutent.
LE VOLONTARIAT INTERNATIONAL Partir en mission à l’étranger tout en bénéficiant d’un statut public protecteur ? Voilà qui est possible grâce au Volontariat international (VI). Chaque année,une centaine de jeunes diplômés effectue un Volontariat au Bénin, que ce soit dans le secteur privé (VE) ou dans l’administration (VA). Pour postuler à l’ancien statut de Coopérant du service national (CSN) il faut remplir certaines conditions :avoir entre 18 et 28 ans, être de nationalité française ou européenne, être en règle avec les obligations de service national de votre pays, mais surtout faire preuve d’une grande motivation. La durée des missions est de six à vingt-quatre mois. Véritable tremplin pour les jeunes diplômés, le VI concerne tous les secteurs de métiers, avec une prédominance pour le BTP,l’informatique,le commerce et la médecine. Rendez-vous sur le site Internet, vous y trouverez toutes les informations et les offres à pourvoir. • CIVI : 77,boulevard Saint-Jacques,75998 Paris Cedex 14. Tél. : (33) 810 10 18 28. www.civiweb.com
L’ENSEIGNEMENT Pour pénétrer le monde de l’enseignement au Bénin, mieux vaut être titulaire d’un diplôme dans
le métier. Pour les Français, ce sera l’Education nationale (CAPES, CAPET, agrégation, Concours de professeurs des écoles) avec une voie royale : postuler depuis la France, lors des demandes d’affectation annuelles. Peu d’offres toutefois : il n’existe qu’un seul établissement français. Sorti du cursus classique, il est possible de se faire recruter par un établissement privé sur place en contrat local et ce en postulant directement auprès des structures. L’Alliance française,qui assure la diffusion de la langue et de la culture française,embauche aussi des enseignants. Le personnel est géré le SCAC (Service de coopération et d’action culturelle) de l’Ambassade de France et des postes sont ouverts aux non-titulaires. • A.E.F.E : 19/21,rue du Colonel-Pierre-Avia, 75015 Paris. Tél. : (33) 1 53 69 30 90 / 1 53 69 31 99. www.aefe.diplomatie.fr
L’HUMANITAIRE On ne compte plus les ONG et les associations de solidarité internationale implantées au Bénin, surtout à Cotonou. Elles sont près de 2 000 au total. Il faut dire que le travail est énorme que ce soit dans le
domaine de la santé, de l’éducation ou du développement. On estime que plus de 50 % des Béninois vivent en dessous du seuil de pauvreté. Une pauvreté qui ne cesse d’augmenter ces dernières années.Depuis la dévaluation du franc CFA en 1994,le chômage s’est accru. L’explosion démographique et l’augmentation du prix du baril de pétrole n’ont pas arrangé les choses. Quelques structures des Nations Unies possèdent une antenne à Cotonou (UNICEF, OMS, Pam, etc.). Beaucoup d’ONG internationales sont également implantées,parmi lesquelles Médecins du Monde ou l’Ordre de Malte. Sans compter les milliers d’ONG béninoises dont les sièges fleurissent à chaque coin de rue.Toutes ont besoins de personnel, mais le recrutement se fait souvent sur le principe du bénévolat.
Quelques adresses En France I Espace emploi international : 48, boulevard de la Bastille, 75012 Paris. Tél. : (33) 1 53 02 25 50. Fax : (33) 1 53 02 25 95. www.emploi-international.org I Apec International : 51, boulevard Brune, 75689 PARIS Cedex 14. Tél. : (33) 1 40 52 20 01. Fax : (33) 1 40 44 40 94. www.apec.fr Quelques liens utiles : - www.africsearch.com - http://europa.eu/youth - www.cadremploi.fr/emploi/home - http://international.monster.fr - http://www.init-emploi.tm.fr
S’il s’agit d’une grosse structure internationale, ce sera depuis l’étranger, sur le site ou par bouche-à-oreille. Et comme les candidatures sont nombreuses,il vaut mieux être bien armé : avoir une formation solide et une expérience de terrain avérée. Le stage est aussi une très bonne porte d’entrée. Les structures embauchent aussi bien du personnel médical que des techniciens dans les secteurs de l’agronomie et des juristes. Jeanne Dromatouré VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
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BENIN
INVESTIR INVESTIR
I L’économie béninoise en bref Malgré une bonne croissance tout au long des années 90, l’économie béninoise reste vulnérable en raison de sa grande dépendance à l’égard de la production du coton et des aléas du commerce avec le Nigeria voisin.
Quelques Chiffres I PIB : 525 dollars US/hab. en 2005. I Croissance du PIB : en moyenne de 5 % de 19932002 ; 3,5 % en 2005. I Inflation : 5,4 % en 2005. I Exportations : Il s’agit surtout de matières premières agricoles (coton, fruits comestibles, noix de cajou) et des cigarettes. I Importations : les produits pétroliers arrivent en tête, suivis du riz et de ciments. I Balance commerciale : déficitaire de 101,8 milliards de francs CFA en 2004. I Clients en 2005 : La Chine est devenue de loin le premier client du pays, suivie de l’Inde et du Nigeria. La France est au 8e rang. I Fournisseurs en 2005 : La France est de loin le premier fournisseur du Bénin, même si son poids a diminué au fil des ans : 18,35 % de part de marché en 2005. Suivie par la Chine, le Ghana et la Côted’Ivoire. I Dette publique totale : 53,2 % du PIB en 2003.
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VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
LE SECTEUR PRIMAIRE (32,2 % DU PIB) Le Bénin est un pays à vocation essentiellement agricole.L’agriculture, considérée comme base de l’économie, occupe près de 60 % de la population active,qui s’adonne aux cultures vivrières (manioc,haricot, igname, sorgho, maïs, mil, riz) et surtout à la principale culture d’exportation :le coton.Le pays est d’ailleurs un des premiers producteurs de coton du continent et fait vivre 2 millions de Béninois.De 1990 à 2003, l’ « or blanc » a contribué à plus de 14 % du PIB. Reste que depuis trois ans,la filière connaît quelques difficultés en raison notamment de sa désorganisation et de la diminution du cours du coton sur les marchés internationaux. Le Bénin produit également de l’huile de palme, de la noix de cajou et en quantité restreinte du café,du cacao, de l’arachide et des graines de karité. Tout en étant relativement développé, l’élevage, essentiellement pratiqué dans le nord du pays,demeure insuffisant pour faire face à la demande, Les cheptels bovin,ovin (3,4 millions de chèvres et de moutons) et porcin (297 000 bêtes) ne couvrent que 60 % des besoins et le secteur est soumis à la très forte concurrence des importations de produits congelés en provenance de l’Union européenne.L’arboriculture est très développée,notamment le long de la côte où une cocoteraie naturelle de 2 à
5 km de large est exploitée.L’exploitation forestière,elle,est peu répandue (acajou,iroko,samba).Une politique de reboisement (filaos, teck, etc.) a été entreprise depuis plusieurs années. La pêche, pratiquée pour les trois quarts en eau douce,est essentiellement artisanale et fait vivre environ 300 000 personnes.La production annuelle varie de 7 000 à 10 000 tonnes pour la pêche maritime et de 30 000 à 40 000 tonnes pour la pêche continentale.Elle ne représente que 2 % du PIB et ne fournit que la moitié de la demande intérieure.
LE SECTEUR SECONDAIRE (13,3 % DU PIB) Le tissu industriel béninois est faible et n’occupe que 10 % de la population active. Il est essentiellement composé d’entreprises travaillant dans l’agro-industrie et notamment l’égrenage du coton (60 % des industries).Quelques entreprises produisent également des biens de consommations primaires destinés au marché intérieur. L’industrie textile est une branche dynamique, même si elle fait face à une concurrence internationale,notamment chinoise, de plus en plus vive. Dans le secteur du bâtiment, la production du ciment bénéficie d’une activité soutenue quoique les prix de vente soient toujours fixés par le gouvernement.Le sous-sol béninois est riche en potentialités. Mais l’exploita-
tion de ce domaine reste limitée. On y trouve de l’or,un gisement pétrolier off shore,du marbre,du calcaire, des phosphates et du fer.
LE SECTEUR TERTIAIRE (54,5 % DU PIB) Le commerce et le transport vers les pays voisins sont de loin les activités dominantes du secteur tertiaire et notamment les échanges commerciaux avec le Nigeria.Après un passage à vide, la reprise des relations commerciales avec le pays voisin a permis au secteur d’afficher une croissance de 4,5 % en 2005 après seulement 0,4 % en 2004. Principal contributeur de la croissance cette année-là,le commerce représenterait entre un quart et un tiers du PIB béninois, même si la majorité des échanges s’effectue encore par les circuits informels. Reste que les perspectives d’évolution du secteur sont mitigées, en raison des incertitudes qui pèsent sur l’évolution du commerce de réexportation.Le système financier,lui,a été redynamisé après la crise qu’il a connue au cours des années 80, mais les produits offerts sont peu variés. Quant au tourisme, il reste peu développé. L’absence pendant longtemps d’une véritable politique de développement touristique, n’a pas permis d’exploiter les potentialités importantes dont recèle le pays. Jeanne Dromatouré
BENIN
INVESTIR
I L’investissement à tâtons
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Eprouvé par une croissance en baisse et par une corruption endémique, le Bénin tente peu à peu de redresser la barre de son économie pour attirer les investisseurs.
Grenier à maïs Un vent nouveau souffle sur le Bénin.Aux terrasses des maquis de Cotonou,on parle de « reprise »,de « dynamisme » voire de « réelles perspectives ». Car le temps est à la construction du « nouveau Bénin », un pays débarrassé de sa corruption et où la croissance écoXVIII
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nomique à deux chiffres serait profitable à tous. Les autorités ambitionnent de faire du pays unTigre de l’Afrique à l’horizon 2015 et mettent donc les bouchées doubles pour attirer les investisseurs. Reste que pour voir « ce nouveau Bénin » prendre vie, il faudra bien des réformes. Car la croissance économique du pays connaît encore des hauts et des bas.Après des années 80 marquées par une crise économique et financière sans précédent, le pays a retrouvé le chemin de la croissance au cours des années 90. Au prix d’importants sacrifices, le programme d’ajustement structurel engagé avec les institutions de Bretton Woods a permis d’entamer une restructuration financière et économique. Bilan : sur la période 1994 - 2001,la croissance a été soutenue avec une moyenne de 5,2 %. Sauf que cette embellie n’a été que de courte durée. A partir de 2002, la croissance n’a cessé de décliner pour atteindre 3,5 % en 2005. « La crise en Côte d’Ivoire a eu des répercutions très fortes sur l’économie du pays. Mais à la différence de certains voisins, le Bénin n’a pas bénéficié des arrivées de capitaux et d’entrepreneurs qui quittaient la Côte d’Ivoire », explique Jean-Luc Tchifteyan, le directeur de la SOBEPEC. D’autre part,la mise en œuvre des politiques et les réformes structurelles a été insuffisante.Elle a certes permis la libération de la majo-
rité des entreprises publiques et la levée des restrictions qui frappaient certaines activités,mais elle n’a conduit ni à des entrées importantes d’investissements étrangers, ni à l’émergence d’un secteur privé national solide,capable d’impulser l’investissement qu’exige une croissance forte. Au contraire,elle a mis à jour le dysfonctionnement des principaux secteurs.
UNE ECONOMIE VULNÉRABLE Car les bases de l’économie béninoise restent fragiles. Pendant trente ans, le pays a fait le pari de faire de son agriculture l’assise de son développement et de l’industrie son moteur. Mais le constat aujourd’hui est peu encourageant. Le Bénin reste un des pays les moins industrialisés de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA). Les activités industrielles sont peu représentées dans la production nationale, occupant moins de 10 % de la population active et contribuant à 14 % au PIB. L’agriculture,quant à elle,connaît quelques difficultés. En particulier la filière coton qui constitue la principale culture d’exportation du pays. Important pourvoyeur d’emploi et de ressources,le secteur a connu des années noires. Sa production a même diminué de moitié entre 2005 et 2006. Sur le plan commercial,
BENIN
I En raison de sa position géographique, le Bénin est un véritable point d’entrée sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale et les pays de l’Hinterland.
INVESTIR
le Bénin est extrêmement dépendant de ses exportations avec le Nigeria voisin.De même,les autres services, tels que les services de transport sont peu performants en raison d’un environnement difficile. Le Port de Cotonou, poumon de l’économie béninoise, est particulièrement affecté.Quoique son trafic ait augmenté ces deux dernières années, l’évolution est timide. Autant dire que dans ce contexte, l’initiative privée reste étouffée.Les insuffisances du système judiciaire, une fiscalité inadaptée, des problèmes de gouvernance et une faible concertation entre l’Etat et les acteurs privés n’arrangent rien. Résultat :les taux d’investissement demeurent stables depuis 1997, aux alentours de 18 % du PIB. « Hormis les gros opérateurs de téléphonie qui se sont implantés dans le pays, les investissements étrangers se comptent sur les doigts de la main », regrette un industriel. D’après une enquête d’Evaluation du climat des investissements (ECI) menée par la Banque mondiale en 2005 au Bénin, la perception des investisseurs à propos de l’attractivité du pays reste même assez ambiguë.
ATOUTS Malgré tout,le pays ne manque pas d’atouts. En raison de sa position géographique,le Bénin est un véritable point d’entrée sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale et les pays de l’Hinterland. L’ancrage du Bénin dans les structures régionales que sont la CEDEAO et l’UEMOA pourrait également offrir des débouchés à plus de 200 millions d’habitants alors que ses rapports commerciaux privilégiés avec le Nigeria en font un interlocuteur incontournable.De plus, la stabilité politique du pays et la libéralisation progressive de plusieurs pans de l’économie au cours ont permis de modifier le visage de l’économie béninoise. Le Pays a certes encore une croisXX
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La téléphonie mobile en crise L’affaire fait grand bruit et porte quelque peu préjudice à l’image du pays. Depuis le 13 juillet dernier, le téléphone portable sonne dans le vide au Bénin. En cause : la suspension des licences d’exploitation délivrées à deux des quatre opérateurs GSM, Télécel et Areeba. Le contentieux porte sur les règles des licences que les opérateurs n’auraient pas respectées, et sur la hausse de la redevance qu’ils doivent payer à l’Etat. Résultat : plus d’un million d’abonnés au téléphone portable sont touchés par cette décision de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications. Les usagés sont coupés du monde alors que la ruée vers les autres opérateurs entraîne une saturation des réseaux. Pendant que les débats judiciaires se poursuivent au sommet de l’Etat, l’activité économique en prend un coup. Les entrepreneurs, eux, condamnent une décision qui ne fait que conforter les investisseurs dans leur scepticisme.
sance chaotique, mais les niches d’investissements ne manquent pas en raison notamment de la faiblesse de son tissu productif. « C’est un pays vierge ou tout est à faire. Avec des idées et de la patience, on peut y arriver », lance un entrepreneur. « Le tout est de savoir où on met les pieds... »
DES RÉFORMES EN MARCHE Conscient de ces avantages,le président Thomas Yayi Boni tente de redresser la barre du pays.Depuis son élection en mars 2006,ce docteur en économie, nouveau venu dans la vie politique locale,ne cache pas sa ferme intention de voir un « Bénin, futur pays émergent ». C’est dans cette logique,qu’à court terme, plusieurs réformes ont été entreprises notamment pour redresser la filière coton. Le gouvernement s’est également attelé à formuler une vision à long terme du Bénin émergent, avec l’adoption d’un document d’orientations stratégiques pour la période 20062011.Véritable chantier national, il envisage la reconstruction de l’administration, la promotion du renouveau économique, la poursuite résolue des réformes struc-
turelles (port,télécommunications, énergie électrique et eau),la valorisation du capital humain (gratuité de l’enseignement primaire) et la promotion du développement à la base à travers la décentralisation. Des grands travaux devraient également être entrepris. Au menu,il faudra compter sur une autoroute entre Cotonou et Bohicon, le carrefour commercial du pays, un échangeur et un nouvel aéroport. Le tout piloté par une Agence nationale des grands travaux.Afin de faire les yeux doux aux investisseurs,trois groupes de secteurs structurants pour un Bénin émergent ont été identifiés (l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, les autres industries et services,les transports et la logistique,le commerce et le tourisme). Un Conseil présidentiel de l’investissement devrait également être créé pour renforcer le dialogue entre le gouvernement et les investisseurs. Fort de ces réformes et des projets en cours, les prévisions de croissances affichées par le pays sont bonnes. D’après un récent rapport de la Banque centrale des
Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur les perspectives économiques des pays de la région,le taux de croissance du Bénin pourrait dépasser les estimations de 4,1 % annoncées en début d’années pour s’établir aux alentours de 5 % pour la fin de l’année 2007. « Je crois que le gouvernement est en train de changer beaucoup de choses en bien, explique Jean-Luc Tchifteyan. Tout le monde le sent, mais pour voir les résultats, il faudra attendre, ça ne peut pas se faire du jour au lendemain. » Et pour cause : sur le chemin de la croissance soutenue et durable, favorisée par un environnement des affaires de classe internationale, il faudra encore faire beaucoup. Malgré une réelle volonté politique de voir la vie économique assainie, les problèmes continuent à gangrener le pays en profondeur.
LUTTER CONTRE LA CORRUPTION En ligne de mire, il y a la corruption.Le PrésidentYayi Boni en avait fait le thème phare de son l’élection, car le problème est endémique et les cas de détournement des deniers publics ne se comptent plus.Les affaires sont régulièrement portées devant les tribunaux, mais rien n’y fait. Même les audits des ministères diligentés par le nouveau chef de l’Etat, n’ont pas donné de résultats concluants fin 2006.« On a une administration orientée vers le manger, explique un entrepreneur, avec au sommet un phénomène de cours et un ensemble de gens qui veulent aussi leur part du butin. C’est toute cette organisation qui doit changer. » La corruption gangrène l’administration à tous les niveaux des instances dirigeantes du pays,au point que « la moindre réforme est contestée par les profiteurs du système qui
s’accrochent à leurs privilèges », confie un financier. « Ce sera dur de faire bouger les choses. »
LE PROBLÈME DE L’ÉNERGIE L’autre défi à relever, c’est celui de l’énergie. La production électrique du pays dépend en grande partie du barrage d’Akosombo au Ghana.Le Bénin est donc tributaire de la baisse du niveau des eaux, à quoi s’ajoute l’ardoise des factures impayées de plusieurs milliards de francs CFA. Pour palier cette dépendance unilatérale, le Bénin se tourne de plus en plus vers le Nigeria où il se connecte à son puissant réseau électrique et à son gaz naturel. Mais le problème reste entier.Le pays sort tout juste d’une énième crise qui s’est caractérisée par un délestage infernal en décembre dernier... Jeanne Dromatouré
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BENIN
ENTRETIEN AVEC ...
I Christophe Aguessy, directeur général du Port autonome de Cotonou Vivre à l’étranger : Quels sont les principaux atouts du Port de Cotonou et comment comptez-vous relever les défis auxquels il est confronté ? Christophe Aguessy : Le principal atout est sa position géographique privilégiée qui en fait un port à vocation régionale et de transit. Il dispose d’infrastructures qui offrent des facilités physiques et d’excellentes conditions d’accueil et de stockage aux navires et aux marchandises. Les axes routiers menant à Niamey, Lagos, Lomé et à Ouagadougou sont bitumés et permettent au Bénin d’offrir le meilleur réseau routier pour l’acheminement des marchandises en transit. Mais pour affirmer le rôle de plateforme de distribution régionale, le Port doit encore relever quelques grands défis tels que la concurrence sous-régionale, les exigences en matière de sécurité, notamment le respect des dispositions du code ISPS et la modernisation des équipements et des infrastructures portuaires.Pour cela,on compte mobiliser l’ensemble de la Communauté portuaire pour poursuivre les efforts de maîtrise des coûts de passage portuaire et de simplification des formalités d’enlèvement des marchandises. La mise en service prochaine du SIGUCE facilitera l’enlèvement des marchandises. Quant à la modernisation des infrastruc-
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tures portuaires, la mise en œuvre du volet portuaire du Millenium Challenge Account (MCA) est une formidable opportunité pour devenir un port moderne,sûr et efficace. VAE : Le Port de Cotonou jouet-il pleinement le rôle économique qui devrait être le sien pour le développement du Bénin ? C. A. : Le Port de Cotonou assure plus de 90 % des échanges du Bénin avec l’extérieur. Il influence donc considérablement les activités industrielles et commerciales et rend possible les approvisionnements à des conditions avantageuses.Il facilite les transactions avec les marchés internationaux et constitue un puissant instrument de promotion industrielle. D’ailleurs,de nombreuses unités de traitement et de transformation se sont installées dans la zone portuaire et extra portuaire pour minimiser les coûts de transport et de stockage.Le Port joue un rôle économique de premier plan pour notre pays car c’est un instrument privilégié de création d’emplois. Il représente également une importante source de devises et contribue ainsi à l’équilibre de sa balance de paiement et par ricochet à son indépendance économique. VAE : Quel est aujourd’hui le niveau de conformité du Port de
Cotonou par rapport au Code ISPS ? C. A. : Le Code incorpore un certain nombre de prescriptions fonctionnelles dont les plus visibles concernent le contrôle des accès à l’installation portuaire et aux navires. Au Port de Cotonou, de nouvelles mesures strictes de réglementation des accès ont été prises récemment et sont en vigueur actuellement. Elles concernent l’identification des personnes ayant accès à l’enceinte portuaire par le port obligatoire d’un badge ou d’un brassard et une gestion plus rigoureuse des entrées et sorties des camions dans l’enceinte portuaire avec l’aménagement des horaires d’entrée pour ces gros porteurs et la limitation du stationnement à 48 heures sous peine d’une amende de 500 000 francs par camion. Avec le Millenium Challenge Account, nous procèderons aux investissements nécessaires quant aux équipements de communication et aux matériels nécessaires pour prévenir et faire face aux incidents de sûreté qui peuvent survenir. Comme vous le voyez, le Port de Cotonou s’est engagé à se mettre en conformité avec le Code ISPS. Sécuriser nos installations portuaires est aussi un atout compétitif.
VAE : Quelle est l’évolution du trafic au Port de Cotonou ? C. A. : On note une augmentation constante du trafic de marchandises : il est passé de 5 152 859 tonnes en 2005 à 5 369 134 tonnes en 2006, soit une progression de 4,20 %. La part du trafic de transit a aussi augmenté et représente plus de 40 % du trafic global. Le Niger, le Burkina Faso, le Mali et le Nigeria, nous font de plus en plus confiance pour le traitement de leurs importations et exportations de marchandises. Le trafic des véhicules d’occasion passant par ici est en constante augmentation et je peux affirmer que nous reprenons,grâce aux efforts conjugués du gouvernement du Bénin et de la Communauté portuaire toute entière la part qui avait été détournée vers les ports voisins il y a quelques années.Ce trafic en 2006 a connu une nette augmentation (32,28 %) par rapport à l’année 2005. Il est passé de 153 911 unités en 2005 à 203 599 unités en 2006. Ce regain est dû essentiellement aux nombreuses actions (réorganisation des escortes, réduction des redevances,mise en place d’un comité de suivi...) initiées par le gouvernement depuis le mois de mai 2006 pour redynamiser la filière.
BENIN
ENTRETIEN AVEC ...
I Alassane Baba-Moussa, Directeur général de la SONEB Vivre à l’étranger : Monsieur le Directeur Général de la SONEB, comment se présente la problématique de l’eau au Bénin ? Alassane Baba-Moussa : Au plan institutionnel au Bénin, l’approvisionnement en eau potable est géré par deux institutions au sein du ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau (MMEE).La Direction Générale de l’Eau (DGE) s’occupe de l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain et la Société nationale des eaux du Bénin (SONEB), s’occupe de l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain,c’est-à-dire essentiellement les chefs-lieux des communes. La répartition géographique et le domaine de compétence sont bien déterminés de sorte que ces deux institutions ensemble couvrent tous les aspects de l’approvisionnement en eau potable au Bénin. Et nous avons deux grands modes d’alimentation en eau potable : l’approvisionnement à partir des eaux souterraines et celle à partir des eaux de surface dans les régions où la ressource en eau est limitée ou inexistante. VAE : Quel est, M. le Directeur Général,le rôle de la SONEB dans la gestion et la distribution de l’eau au Bénin ? A B-M : La SONEB est une Société Anonyme Unipersonnelle à caractère industriel et commercial. Elle a pour mission, le captage, le traitement et la distribution d’eau potable,ainsi que le traitement et l’évacuation des eaux usées en milieu
urbain et périurbain au Bénin. Le taux de couverture nationale par la SONEB des besoins en eau potable de la population béninoise est de l’ordre de 50 %.Avec le but fixé dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD),le taux de couverture national devra atteindre 75 % en 2015 et la population desservie sera alors de 2,95 millions de personnes ce qui équivaut à 246 000 clients. VAE : En qualité de membre de l’AAE, votre société, la SONEB recevra en février 2008,le congrès africain de l’Eau sous le thème : « Partenariat et Bonne Gouvernance pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement dans le domaine de l’Eau et de l’assainissement en Afrique ». Pouvez-vous, en tant que Président de ce Congrès, nous en parler ? A B-M : Cotonou abritera en effet du 25 au 28 février 2007, le 14e Congrès de l’AAE qui est une haute instance dont la mission est d’assurer l’amélioration des connaissances de ses membres en matière d’Eau Potable,d’Assainissement et d’Environnement notamment sur les plans technique, juridique,administratif et économique et d’encourager les contacts, les échanges et les meilleurs relations entre les professionnels du secteur en Afrique et dans le monde. A Cotonou,au cours du 14e Congrès, sont attendus plus de 400 acteurs du domaine de l’eau en Afrique et des experts internationaux. Ils
échangeront leurs expériences lors de sessions techniques autour de 34 thèmes couvrant les activités du secteur de l’eau et de l’assainissement. Cotonou offrira ainsi l’occasion aux acteurs de l’Eau et de l’Assainissement,à travers des échanges et des partages, de mettre en place les bases d’une stratégie globale africaine de la gestion de l’Eau Potable et de l’Assainissement, ainsi qu’une politique de transfert,d’exploitation des techniques et des technologies modernes. VAE : Quels sont, M. le Président du Congrès,les avantages pour les sociétés étrangères à participer à ce Congrès ? Quelles opportunités voyez-vous par exemple pour les entreprises installées au Bénin à participer à cet événement ? A B-M : Au cours du Congrès se tiendra en marge de sessions techniques,une grande exposition internationale de matériels d’eau et d’assainissement à laquelle participent de nombreuses sociétés africaines et internationales opérant dans le secteur de l’eau. C’est là pour les entreprises installées au Bénin une occasion exceptionnelle de montrer au public leurs produits et leur savoir-faire et de nouer des contacts entre partenaires, ce qui est essentiel pour les affaires.C’est pourquoi nous les invitons à prendre part au Congrès. Toutes les informations complémentaires peuvent être obtenues sur le site du Congrès : www.aae-event.com VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
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INVESTIR
I Créer une entreprise au Bénin Vous souhaitez monter une industrie laitière ? Une fabrique de tuiles ? Vous avez pensé à une société de production audiovisuelle ? Voilà qui est possible au Bénin.Ici,le Code des investissements garantit à toute personne physique ou morale la liberté d’entreprendre et ce,quelle que soit l’activité. Une priorité et
Quelques adresses • Mission économique de l’Ambassade de France au Bénin : Rue Ambassade d’Allemagne, BP 966, Cotonou. Tél. : (229) 21 31 26 27. www.missioneco.org/Benin • Maison de l’Afrique à Paris : 2, Rue de Viarmes, 75001 Paris. Tél. : (33) 1 55 65 35 51. www.lamaisondelafrique.com Elle assure la promotion des pays francophones d’Afrique et oeuvre pour une meilleure connaissance de leurs économies. Elle publie un dossier économique sur chacun de ces pays. • Département Afrique de la Chambre de commerce de Paris (CCIP) : 2, Rue de Viarmes, 75001 Paris. Tél. : (33) 1 55 65 36 75. www.international.ccip.fr En partenariat avec la Maison de l’Afrique, ce département exerce des missions opérationnelles d’expertise auprès des entreprises qui en font la demande dans des domaines aussi divers que la recherche de partenaires locaux ou des études de marché.
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• Le CIAN (Conseil des investisseurs français en Afrique) : 190, boulevard Haussmann, 75008 Paris. Tél. : (33) 1 45 62 55 76. www.cian.asso.fr Il a pour objet de promouvoir les intérêts et les investissements du secteur privé en Afrique, auprès des gouvernements et des organisations professionnelles. •Africadre : 2, rue de Compiègne, 75010 Paris. Tél. : (33) 1 42 82 70 86. www.africadre.com Organisme de conseil, formation et d’accompagnement de projets sur l’Afrique noire francophone. • Cadres sans frontières Afrique international : 76, rue d’Assas, 75006 Paris. Tel : (33) 1 53 63 26 48. • Ubifrance, l’Agence française pour le développement international des entreprises : 10, avenue d’Iéna, 75783 Paris. Tél. : (33) 1 40 73 30 00. www.ubifrance.fr Source d’informations sur les marchés étrangers, l’agence mène aussi des actions au service des performances export des entreprises françaises.
des avantages sont toutefois accordés aux entreprises qui contribuent à la valorisation des ressources locales et à la création d’emploi et de valeur ajoutée. Dans cette logique, un régime de droit commun, un régime spécial et trois régimes privilégiés sont institués (A,régime de la PME ;B,régime de la grande entreprise ; C, régime de stabilisation fiscale). La demande d’agrément aux régimes du Code des investissements est à adresser au ministère du Plan. Comptez un mois et demi avant l’obtention d’une réponse de la commission chargée de l’examen du dossier.
DÉMARCHES À SUIVRE Afin de soutenir les investissements privés au Bénin,un certain de nombre de mesures ont été prises. Il y a d’abord le Centre de promotion des investissements (CPI).Créé en 1998, ce centre est à la disposition des investisseurs pour les aider dans leurs démarches : assistance dans le cadre des modalités d’installation,d’identification de partenaires, des relations avec l’administration, et une mine de renseignements sur les créneaux porteurs.Un Guichet unique,appelé Centre de formalités des entreprises (CFE) a également été mis en
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Même si les conditions d’installation sont de plus en plus attractives, les démarches administratives restent longues et fastidieuses.
place en 1997. Installé dans les locaux de la Chambre de commerce du Bénin (CCIB) il permet aux investisseurs d’accomplir en un même lieu, dans un délai minimum et à un coût réduit, les formalités liées à la création d’entreprises individuelles et sociétaires et d’établissements secondaires. Mais si, sur le papier, il faut à peine 10 jours pour créer une entreprise,dans les faits, les délais s’avèrent bien plus longs car ce Guichet unique n’est pas véritablement opérationnel...
PRÉCAUTIONS À PRENDRE Avant de se lancer dans l’aventure il est recommandé de bien se renseigner.Toute implantation sup-
LES STRUCTURES JURIDIQUES Pour ce qui est du statut juridique, plusieurs options sont possibles en fonction de l’activité envisagée : la société à responsabilité limitée (SARL),la société anonyme (SA), la société en nom collectif (SNC), la société en commandite simple (SCS) et le groupement d’intérêt économique (GIE). A noter : le statut d’entreprise individuelle n’existe plus au Bénin.
(BIC). Depuis 1996, il existe un barème établi en fonction du chiffre d’affaires annuel. Les petites sociétés qui ne se retrouvent pas dans ce barème, payent la Taxe professionnelle unique (TPU) au taux de 13 %. A noter : depuis 1er janvier 2006, les entreprises nouvelles ne sont plus soumises au paiement de l’acompte BIC sur le capital.
QUELQUES ORGANISMES • L’Agence de la francophonie dans son programme « FFSPME » (Fonds francophone de soutien à la PME). Il finance les micro-entreprises à forte valeur ajoutée locale, des secteurs identifiés comme prioritaires (bâtiment et construction, textile, agro-alimentaire...). L’agence peut aussi intervenir financièrement par l’intermédiaire du Fonds francophone de développement pour répondre aux activités productives des groupements associatifs professionnels et coopératifs. • La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale,finance des projets dans des secteurs très divers. • L’Agence française de développement (AFD) et sa filiale Proparco. Cet organisme dispose de nombreux produits financiers couvrant l’ensemble des étapes d’un projet, du financement de l’étude préalable à celui des investissements
(prêts à moyen et long terme pour les très petites entreprises). • Fonds de préparation de projets privés (F3P). Ce fonds est destiné à financer les études pour des projets de création, de développement et diversification ou de privatisation au profit d’entreprises de production ou de services,dans un cadre concurrentiel jugé utile au développement du pays. • Le Fonds européen de développement (FED) finance tout projet ou programme contribuant au développement économique,social ou culturel des pays de l’ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) dans le cadre de la Convention de Lomé. Le Centre pour le développement des entreprises (CDE) est un intermédiaire. Il met en relation des entrepreneurs des pays ACP et des Etats membres de l’Union européenne apportant leur technologie et leur savoir-faire.Il joue également un rôle d’interface entre les entreprises partenaires et des organismes financiers susceptibles de financer des projets de développement. • La Banque africaine de développement (BAD). Institution financière de développement régional,elle finance les investissements à long terme des entreprises publiques et privées.Ces investissements peuvent être couverts par des lignes de crédit extérieur.
FISCALITÉS DES ENTREPRISES
Les aides à la création d’entreprise
En plus des tarifs douaniers communs à l’ensemble des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une série de taxes et de droits sur certains produits bien spécifiques est perçue. Il faut aussi et surtout s’acquitter de l’Impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux
Pour financer la création d’une entreprise, deux alternatives sont possibles : le national et l’international. Au Bénin, comme dans la quasitotalité des pays africains francophones, il n’existe plus de Banque Nationale de Développement. L’émergence du secteur privé, à la fin des années 80, a donné naissance à la création des
POUR EN SAVOIR PLUS I Ministère des finances et de l’économie (MFE) : Tél. : (229) 21 30 02 01 / 21 30 10 20. www.mdef.bj I Chambre de commerce et d’industrie du Bénin : Tél. : (229) 21 31 43 86/ 21 31 20 81. E-mail : ccib@bow.intnet.bj Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir. Internet : www.ccib.bj
REPERES
pose des études préalables.Pour se familiariser avec le marché local, rien de tel que des voyages de prospection.Il ne faut pas non plus hésiter à frapper aux portes des cabinets locaux de conseils à l’implantation, et même à sonner chez les « anciens », les entreprises déjà implantées.Ils peuvent être de très bon conseil. Au moment de la création, il vaut mieux se tourner vers des spécialistes, avocats d’affaires et notaires reconnus,car s’il faut toujours prendre des précautions avant toute implantation,cette pratique est particulièrement valable ici. Et pour cause :l’environnement des affaires n’est pas assaini et les cas d’arnaques sont encore fréquents. « Les gens s’avancent beaucoup : il arrive même qu’on vous promette de rencontrer le président de la République pour 100 000 francs CFA », ironise un industriel, « la meilleure chose à faire est de toujours s’adresser aux grosses structures. »
Jeanne Dromatouré
banques commerciales privées. On en dénombre près d’une quinzaine qui opère dans le financement des différents secteurs d’activité pour assurer la création et le développement des entreprises. Reste que ces dernières ne s’intéressent pas toujours aux petites entreprises sous prétexte qu’elles ne présentent pas de garanties suffisantes. Au niveau international, divers organismes peuvent intervenir pour financer des projets de création développement et de restructuration au Bénin.
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
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BENIN
PUBLI-REPORTAGE
I Port de Cotonou : atouts et perspectives motion du Port de Cotonou). 3. Un accompagnement inter-
Voici la nouvelle image du Port de Cotonou prêt à relever tous les défis de compétitivité.
1. Une volonté politique fortement
affirmée d’en faire un pôle de développement. Une concrétisation de cette volonté au plus haut niveau s’est manifestée par l’initiative d’un séminaire gouvernemental sur la compétitivité du port de Cotonou qui a réuni le 26 juin 2007 autour de la personne du Chef de l’Etat béninois le DocteurYayi BONI,tous les membres du gouvernement et tous les acteurs de la communauté portuaire.A la suite de cette assise inédite dans l’histoire récente du bénin, une autorité de mise en œuvre des recommandations issues de ce forum a été mise sur pied ayant à sa tête le Président de la République avec une périodicité mensuelle de réunion. 2. Une communauté portuaire dynamique et soudée qui est désormais décidée à travailler en synergie pour la compétitivité et la promotion du port au-delà des oppositions et certaines contradictions inhérentes à la chaîne des transports. Le creuset dans lequel se fondent les actions de cette communauté est l’APPC (Association pour la ProXXVI
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national à travers le MCA (Millenium Challenge Account) programme américain devant permettre d’injecter pour les quatre années à venir une somme d’environ 100 milliards de FCFA pour rendre plus compétitif ce port qui se veut une vocation régionale.Cet accompagnement américain constitue sans aucun doute un gage de confiance en l’avenir de ce port 4. Des infrastructures routières en bon état pour permettre un post acheminement sans heurt ni rupture de charge.
DES REFORMES EN COURS 1. Actualisation des textes réglementaires régissant l’exploitation portuaire, l’accostage et le placement des navires pour les adapter aux nouvelles réalités du commerce international; 2. Délocalisation des opérations d’empotage et de dépotage des conteneurs de l’enceinte portuaire ; 3. Sortie du dépôt douane de l’enceinte du port ; 4. Nouveau plan de zoning qui tient compte des données actuelles des activités maritimes et portuaires et des performances de chacun des trois manutentionnaires opérant sur la plateforme portuaire; 5. Mise en conformité du port aux exigences du Code ISPS.
Toutes ces réformes déjà en chantier n’ont qu’un seul objectif, rendre le port plus compétitif et plus fluide tant sur rade,à quai,qu’à l’intérieur du domaine portuaire luimême.
Pour profiter au maximum des infrastructures routières, des actions assez hardies ont été conduites par le gouvernement pour décourager le rançonnement et les tracasseries sur les différents corridors béninois. Ces actions concertées du gouvernement et de la Communauté Portuaire ont permis au Bénin de faire revenir la clientèle du port de Cotonou,notamment du Burkina Faso, du Niger,du Mali,etc.Ainsi la campagne cotonnière 2006-2007 a vu transiter par le port de Cotonou plus de 8 000 tonnes de coton fibre du Burkina et en même temps de ramener dans ce pays 12 000 tonnes d’intrants agricoles débarqués à Cotonou. Un retour timide mais assez réconfortant pour les efforts déployés par les béninois pour faire revenir les opérateurs économiques du Burkina...
DES INVESTISEMENTS A COURT, MOYEN ET LONG TERMES Pour booster la compétitivité du port de Cotonou,d’énormes investissements ont été réalisés. 1. Acquisition de deux grues de
grande capacité par le groupe MAERSK pour une valeur de quatre milliards de francs CFA ; 2. Construction toujours par le groupe MAERSK, premier manutentionnaire de conteneurs à Cotonou, d’un port sec à proximité du domaine portuaire pour la délocalisation des opérations de dépotage et d’empotage et la facilitation des opérations de post acheminement à destination des pays sans littoral ;
Capacité prévisionnelle : 2 000 à 2 500 TEU. Valeur de l’investissement 4300 millions de franc CFA. Fin des travaux prévue pour le 21 août 2007 et mise en service courant troisième trimestre 2007. 3. La construction – en cours d’achèvement – par le Port Autonome de Cotonou dans l’enceinte du port d’un parking pour gros porteurs pour les pays de l’Hinterland.Superficie actuelle : un hectare devant être porté à trois après la première phase ; 4. le dragage dans les prochaines semaines de la passe d’entré au port de Cotonou pour porter les calaisons des navires à au moins 10 mètres. Coût :plus d’un milliard de francs. Toutes ces actions visent à accélérer les opérations de déchargement et de chargement et par conséquent de réduire les attentes sur rade de certains navires de ligne régulière. La délocalisation des activités de dépotage et d’empotage des conteneurs de l’enceinte portuaire à travers le port sec du groupe MAERSK vise à rendre plus aisées les opérations de manipulations des boites et partant un accroissement de productivité. Outre ces actions à court terme, il est envisagé dans le cadre du MCA (Millenium Challenge Account) la construction à l’ouest dans le bassin actuel du port de Cotonou de deux quais à conteneurs dont la mise en exploitation après concession aux privés ne peut qu’améliorer la compétitivité de ce qui est considéré comme le poumon de l’économie béninoise.
BENIN
INVESTIR
I Zoom... sur la Zone franche industrielle Dotée d’un statut original et d’avantages concurrentiels, la Zone franche béninoise fais les yeux doux aux investisseurs.
I Pour être éligible à la zone franche, les entreprises doivent s’engager à satisfaire plusieurs conditions, notamment l’exportation d’au moins 65 % de leur production annuelle et réserver en priorité des emplois permanents aux nationaux béninois.
Le Conseil des investisseurs privés au Bénin Acteur clé de la vie économique béninoise, le Conseil des investisseurs privés au Bénin (CIPB) regroupe une trentaine d’entreprises intervenant dans différents secteurs. Le but de cette association fondée fin 2002 : promouvoir un espace favorable à l’investissement au Bénin.
XXVIII
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
La Zone franche industrielle (ZFI), n’est pas née d’hier. Sa création remonte à 1999, sur le papier en tout cas. Dans les faits, il faut attendre 2003 pour voir une série de décrets en fixer les règles. Opérationnelle depuis 2005,c’est une enclave hors des barrières douanières. La principale plateforme est située à Sémè-Podji, à l’est de Cotonou, à une vingtaine de kilomètres du port et de l’aéroport et desservie par le réseau autoroutier le plus important du pays. Les entreprises essentiellement tournées vers l’export y bénéficient de traitements favorables et d’exonérations fiscales.
Cercle de réflexions, d’échanges, d’analyses et de propositions, le CIPB joue aujourd’hui un rôle important vis-à-vis des instances nationales de décision en tant que conseiller, éclaireur, voire réformateur sur les plans économique, social et fiscal.
I Conseil des investisseurs privés au Bénin : Tél. : (229) 21 31 47 67. www.cipbenin.org E-mail : infos@cipbenin.org
CRITERES D’ÉLIGIBILITÉ Pour être éligible à la zone franche, les entreprises doivent s’engager à satisfaire plusieurs conditions : garantir l’exportation d’au moins 65 % de leur production annuelle, réserver en priorité des emplois permanents aux nationaux béninois, contribuer à la formation des nationaux béninois à occuper dans la ZFI des fonctions exigeant une haute qualification et utiliser en priorité des matières premières d’origine béninoise. L’agrément s’obtient sur présentation d’un dossier à l’Agence d’administration de la ZFI. Il est délivré dans un délai d’un à un mois et demi. Avantage non négligeable,il n’est pas nécessaire d’être dans une des trois principales zones géographiques délimitées pour bénéficier de ce statut. Il existe aussi des Points francs.
LES AVANTAGES • Avantages douaniers : pendant toute la durée de vie de l’entreprise, l’investisseur bénéficie à l’importation et à l’exportation d’une exonération des droits et taxes d’entrée et des droits et taxes de sortie. • Avantages fiscaux : pendant la durée de l’agrément,l’investisseur bénéficie de nombreuses exonérations (BIC,TVA, patente,TFU) et réductions fiscales.
Quelques adresses Pour en savoir plus : I Agence d’administration de la Zone franche industrielle (A-ZFI) : Immeuble Sainte Trinité, Cotonou. Tél. : (229) 21 32 78 81/82. www.a-zfibenin.com E-mail : info@a-zfibenin.com
• Autres avantages : l’entrepreneur peut utiliser son propre réseau de télécommunications, produire de l’énergie pour sa propre consommation, avoir des comptes en devises, rapatrier ses bénéfices,transférer librement des capitaux. Petite originalité de cette ZFI, c’est le secteur privé qui l’administre. Et ce par le biais de l’Agence d’administration de la ZFI (A-ZFI). Reste que malgré ces avantages et d’importants travaux de viabilisation réalisés sur les 230 hectares du site de SémèPodji, la ZFI peine encore à attirer les entreprises. A ce jour, une quarantaine d’investisseurs ont manifesté leur intérêt pour la zone, mais seuls une dizaine de dossiers de demande d’agrément seraient en court de traitement. Jeanne Dromatouré
BENIN
INVESTIR
I Zoom ... sur le tourisme Avec des monuments historiques et des paysages de carte postale, le Bénin recèle mille et une possibilités en matière de développement touristique.
© ploum1 - Fotolia.com
l’heure actuelle,leur nombre serait à peine plus important. « Ce sont des touristes sac à dos et des couples aventuriers, ou alors des expatriés et des gens des pays voisins », décrit un hôtelier de Cotonou, « mais cela n’est pas suffisant pour constituer une véritable manne profitable au développement économique du pays. »
REPERES
POUR EN SAVOIR PLUS I Site officiel du tourisme au Bénin : www.benintourisme.com
I Office de tourisme du Bénin à Paris : Tél. : (33) 1 42 84 36 39.
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VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
On dit du Bénin qu’il a les plus belles réserves naturelles d’Afrique francophone. On dit aussi que la richesse de son histoire et de ses monuments en fascine plus d’un. Preuve que le Bénin n’a pas sa pareille pour aiguiser le regard des curieux et séduire les amoureux de l’Afrique. Et pourtant, les touristes se font rares,pour ne pas dire invisibles. Une lacune à placer en regard des multiples possibilités d’évasion que possède le pays. A l’heure actuelle,le Bénin n’est que la cinquième destination touristique d’Afrique de l’Ouest.Une position inchangée depuis plus de 10 ans. En 2000, on enregistrait quelques 163 000 touristes. A
MANQUE D’INFRASTRUCTURES Au Bénin, comme dans beaucoup de pays voisins,le tourisme a longtemps été le parent pauvre du développement économique. « Le marxisme a même détruit le peu qu’il y avait. Maintenant il faut reconstruire et tout est à faire », explique Jean-LucTchifteyan,propriétaire de l’Hôtel la Casa del Papa. Et même si depuis les années 90 les gouvernements successifs ont cherché à changer la donne,rien n’a véritablement été fait. Résultat aujourd’hui : les infrastructures hôtelières sont peu nombreuses : il y a quelques grands hôtels dans les environ de Cotonou (Novotel, Marina),des auberges disséminées dans différentes contrées,mais peu de structures pour un tourisme de masse à l’internationale.Quant aux taxes aéroportuaires, elles s’élèveraient à 230 euros par trajet,soit près de 30 % du prix d’un billet aller-retour.Pas de quoi concurrencer le Sénégal ou la destination Caraïbe qui est bien moins onéreuse.
UN AVENIR PROMETTEUR « Le Bénin a tout à gagner à développer et promouvoir le secteur », analyse Roland Riboux, président du Conseil des investisseurs privés au Bénin. « Car les atouts du pays sont indéniables. » Du tourisme safari, à l’option balnéaire, en passant par l’éco-tourisme :les possibilités fourmillent. D’autant que le pays est un des rares de la région à pouvoir mettre en avant la richesse de ses monuments historiques et de ses coutumes. A quoi il faut ajouter un sens de l’accueil. « Les gens sont extrêmement agréables », poursuit Jean-Luc Tchifteyan,« vous pouvez vous balader partout dans le pays. Il n’y a aucun problème de sécurité. » En attendant de voir plus d’adeptes du tourisme « made in Bénin », l’actuel gouvernement s’emploie à mener à bout le projet de développement touristique de la « Route des Pêches ». Un projet ambitieux qui doit transformer quelques 32 kilomètres de côtes en une véritable cité touristique dotée de 2 000 chambres, de centres commerciaux et de villages vacances.Bref,une vitrine qui pourrait générer quelques 9 000 emplois directs.Toutes les études s’accordent sur sa faisabilité.Reste à trouver les investisseurs... Jeanne Dromatouré
PORT DE COTONOU www.portdecotonou.com
Plus de 40 ans au Service des Echanges Extérieurs Ouest - Africains DIRECTION GENERALE DU PORT AUTONOME DE COTONOU 01 BP 927 RP Avenue de la Marina Tél : 21 31 52 80 / 21 31 28 90 Fax : 21 31 28 91 / 213143 87 Cotonou - République du BENIN
Représentation au Burkina Faso Représentation Burkina Faso Email :au porcotonourepburkinafaso@yahoo.fr Email : porcotonourepburkinafaso@yahoo.fr 01 BP 6327 Ouagadougou 01 BP 6327 TélOuagadougou : (226) 50 30 45 15 / 78 83 31 44 Tél : (226) 50 30 45 15 / 78 83 31 44 Fax : (226)Fax 50: (226) 39 90 50 7939 90 79 BURKINA FASO BURKINA FASO
Représentation au Niger Représentation au Niger Email : catniger@intnet.ne Email : catniger@intnet.ne BP : 12963 Niamey BP : 12963Tél Niamey : (227) 20 96 62 61 Tél : (227) 20 96 62 61 Fax :74 (227)20 Fax : (227)20 34 29 74 34 29 NIGER NIGER
Email : porcotonourepburkinafaso@yahoo.fr