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vivre, travailler et investir au senegal
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O S S I E R
R É A L I S É
PA R
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E A N N E
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RO M ATO U R É
Présentation du pays p. IV Pa s à p a s , l e s g r a n d e s é t a p e s p o u r r é u s s i r p. VI Tr o u v e r u n e m p l o i s u r p l a c e , u n e m i s s i o n i m p o s s i b l e ? p. X Tr a v a i l l e r : q u e l q u e s p i s t e s . . . p. XII Les clés de l’économie sénégalaise p. XIV Des perspectives économiques favorables p. XV Créer une entreprise p. XVIII Zoom... sur les téléservices p. XX Zoom... sur le secteur du tourisme p. XXII
senegal
EDITO
Le Sénégal, futur pays émergent ?
...
Ces temps-ci, le Sénégal, c’est un peu l’endroit idéal pour l’expatriation. Un climat doux et ensoleillé tout l’année, une hospitalité légendaire, une stabilité politique historique et un milieu des affaires en pleine mutation : le Sénégal a bien des atouts pour attirer les aficionados de l’Afrique francophone. Plusieurs milliers d’étrangers ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Et ils sont toujours plus nombreux chaque année, à venir tenter l’aventure « sénégalaise » ; que ce soit dans le cadre d’ONG, de grandes institutions internationales, d’entreprises privées ou via la création d’entreprise. Fort d’une démocratie au pluralisme politique intégral depuis 1981 et d’une liberté d’expression, de presse et de droit à l’information, garantie par la constitution, le Sénégal a su s’attirer les louanges de la communauté internationale, les fonds des bailleurs et susciter l’intérêt de nombreux investisseurs. Après une période difficile dans les années 80, le Sénégal a repris le chemin de la croissance au milieu des années 90, favorisé par la dévaluation du Franc Cfa en 1994. Grâce à de nettes performances enregistrées dans la plupart des secteurs d’activité et le bon dynamisme des activités dans le secteur tertiaire, le taux de croissance est en moyenne de 5 % depuis 10 ans. Avec quelques secteurs phare en plein essor : les télécommunications, le tourisme et l’agro-industrie. Une véritable dynamique s’est même installée car le pays met tout en œuvre pour attirer les capitaux étrangers. Beaucoup reste à faire et c’est bien là le pari du pays. Avec la création de l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) et le lancement en 2007 de la Stratégie de croissance accélérée (SCA), le Sénégal mise sur un futur émergent, dans le droit fil du Maroc, de l’Inde et de l’Afrique du Sud. Le pays a ainsi assoupli les conditions et la durée nécessaires pour la création d’une entreprise. Des exonérations douanières et fiscales sont également accordées dans un certain nombre de secteurs. Même si le climat des affaires n’est pas encore à la hauteur des exigences internationales et que la région de Dakar, la capitale, est un chantier qui semble interminable, les dispositions sont relativement bonnes pour décider de choisir le Sénégal comme plate-forme régionale en Afrique de l’ouest.
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PRÉSENTATION
I Le Sénégal
REPERES
Les chiffres • Superficie : 193 722 km2 • Population : 11 millions d’habitants • Densité : 51 hab./km2 • Langues : le français est la langue officielle, le wolof est la langue locale la plus parlée • Monnaie : franc CFA (parité fixe avec l’euro) 1 euro = 655,96 franc CFA • Capitale : Dakar • Religions : islam (90 %), catholicisme (5 %), animisme (5 %) • Climat : tropical, humide au sud, sahélien au nord
Dossier STUDYRAMA 34-38, rue Camille Pelletan 92309 Levallois Perret cedex Tél. : 01 41 06 59 00 Fax : 01 41 06 59 09 e-mail : info@studyrama.com SAS au capital de 2 734 555 euros Directeur de la publication Jean-Pierre Pont jpp@vivrealetranger.com Chef de publicité Sénégal Mélanie Chaumont mch@vivrealetranger.com Tél. : 06 83 14 43 08 Fabrication Séverine Coatalen • Catherine Benoît Couverture : © NathLaurent Tisserand-Mani - Fotolia
IV
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La légende est formelle. C’est le peuple wolof qui aurait un jour nommé le pays « Su-nu-Gal », notre pirogue.Chemin faisant,le « U » se serait transformé en « E » pour donner naissance au « Sénégal ».Vrai ou faux, le pays, lui, pointe bien son nez sur la côte Atlantique du continent africain. Limité au nord par la Mauritanie, à l’ouest par le vaste Mali et au sud par la Guinée et la Guinée-Bissau,le Sénégal fait figure de petit territoire d’à peine 196 000 kilomètres carrés, situé en bordure du Sahel.Quelques 11 millions de personnes se partagent un pays relativement plat mais aux paysages variés.Alors que le nord-est subit les assauts d’une inexorable avancée du désert et offre des panoramas sahéliens parfois austères, la région Casamance au sud irradie de verdure grâce au fleuve du même nom. Seule constante : le climat de type tropical chaud et humide avec une saison des pluies qui s’étend de juillet à octobre, et une saison sèche marquée par l’harmattan, un fort vent sec venu du désert.
UN PAYS STABLE Indépendant depuis 1960,le Sénégal est un modèle de stabilité sur le continent. Il n’a jamais connu de guerre ni de coup d’Etat.Autant dire que sur la carte incertaine des démocraties africaines francophones, il fait partie des modèles. La première alternance politique a eu lieu dans le calme lors de l’élection présidentielle de 2000 qui a vu l’arrivée au pouvoir du libéral Abdoulaye Wade, réélu en février 2007 pour un mandat de cinq ans. Fort d’une démocratie
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au pluralisme politique intégral depuis 1981 et d’une liberté d’expression, de presse et de droit à l’information, garantie par la constitution,le Sénégal a su s’attirer les louanges de la communauté internationale,les fonds des bailleurs et susciter l’intérêt de nombreux investisseurs.
LES COMMUNAUTÉS ÉTRANGÈRES Le Sénégal compte de nombreux étrangers. Guinéens, Maliens et autres ressortissants des Etats de la sous région ouest-africaine côtoient des milliers de Libanais et de Toubabs,« les Blancs » en wolof. Arrivés au hasard d’une escale à la fin du XIXe siècle, les Libanais ont peu à peu été rejoints par des compatriotes. Trois à quatre générations plus tard,ils seraient aujourd’hui quelque 20 000 au Sénégal,très actifs dans le domaine du commerce et de la petite PME. Quant au « toubab », il est encore
majoritairement de nationalité française. Héritage colonial oblige, la communauté de l’Hexagone est largement majoritaire avec quelques 16 000 ressortissants immatriculés à l’ambassade,à quoi il faut ajouter près de 10 000 non-immatriculés. Détachés des institutions publiques, des Organisations non gouvernementales (ONG),des entreprises privées, de l’armée ou exerçant dans les institutions religieuses, les Français ont investit différents champs de la vie économique sénégalaise. Dans leur sillage,les ressortissants européens et américains se sont également implantés dans le pays.Avec la crise ivoirienne,les sièges de nombreuses organisations internationales et d’entreprises ont quitté Abidjan pour le calme dakarois, emmenant avec elles des milliers d’internationaux.La communauté canadienne serait forte d’environ 600 personnes,tandis qu’on compte quelques 500 ressortissants belges. J.D.
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S’INSTALLER
I Pas à pas, les grandes étapes pour réussir S’installer au Sénégal n’est pas bien compliqué, à condition de connaître les pratiques et adresses locales. Voici quelques pistes.
Première destination touristique en Afrique noire francophone, le Sénégal est desservi par de nombreuses compagnies aériennes.Air France et Air Sénégal International relient Paris quotidiennement, SN Brussels Airlines propose 6 vols par semaine à destination de la capitale belge,tandis que quelques voyagistes ont mis en place des vols charters, avec des départs qui se font depuis les villes de province de l’Hexagone (Lyon et Marseille,deux fois par semaine). Les tarifs sont très variables et dépendent de la période de votre voyage. Le flot de touristes venant surtout pendant l’hiver, les prix sont alors plus élevés.La meilleure stratégie est donc de réserver tôt. Pour faire face à la concurrence des voyagistes, les grandes compagnies proposent également de nombreuses promotions. Si vous n’êtes pas pressé,vous pouvez opter pour les billets dernières minutes, invendus des compagnies réguliè-
Quelques adresses
www.royalairmaroc.com
I Iberia : www.iberia.com
I TAP Air Portugal :
VI
I Air France :
www.tap.pt
www.airfrance.com/sn
I Alitalia :
I Air Sénégal :
www.alitalia.com
www.airsenegalinternational.sn
I Fram :
I SN Brussels Airlines :
www.fram.fr
www.brusselsairlines.com
I Nouvelles Frontières :
I Royal Air Maroc :
www.nouvelles-frontieres.fr
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Y ALLER
res et charters. D’une semaine à quinze jours avant le départ, vous trouverez sur Internet des réductions allant jusqu’a 50 % sur le prix initial du billet. Dernière solution, la technique du « pied de grue ». C’est bien simple : il suffit de tenter sa chance le jour du départ, à l’aéroport,au guichet de la compagnie. S’il reste des places, la compagnie vous embarquera à des prix défiant toute concurrence.
DE L’ENTRÉE À LA RÉSIDENCE Pour les ressortissants de l’Union européenne,pas besoin de visa pour fouler le sol sénégalais. La présentation d’un passeport valide et d’un carnet de vaccination à jour suffiront (fièvre jaune indispensable). Au-delà d’un séjour de trois mois,une carte de résident est indispensable. Elle est délivrée par le ministère de l’Intérieur.Petit plus, non obligatoire,la carte consulaire.
Elle vous assure une protection en cas de problème, et offre quelques facilités en matières de formalités administratives telles que l’inscription sur les listes électorales ou la demande d’aide sociale.
DÉMÉNAGER Il y a ceux qui ont pour seul bagage un sac d’une vingtaine de kilos sur le dos et ceux qui veulent emporter avec eux tout leur « petit chez soi »...Qu’à cela ne tienne,plus d’une dizaine de compagnies de déménagements internationaux assurent les liaisons avec Dakar. Un agent viendra estimer le volume de chargement et vous proposera un devis. Il vous renseignera également sur les modalités de passage en douane et sur les assurances à contracter avant le déménagement.
SE LOGER Achat ou location,appartement ou villa,centre-ville ou banlieue ?Tout
Compagnies de déménagement international I AGS Sénégal :
dépendra de vos goûts,de votre budget et surtout de votre lieu de travail.Car Dakar est une ville embouteillée où il faut parfois plus d’une heure et demie pour relier deux points extrêmes. Quel que soit l’endroit, louer une habitation à un tarif raisonnable devient difficile.D’après les professionnels de l’immobilier, les prix auraient été multipliés par 4 voire par 10 dans certains quartiers, ces dix dernières années. Le centre-ville reste donc un luxe qui se paye. Pour les inconditionnels de l’ambiance « klaxon » et vie nocturne, ce coin offre quelques avantages.On y trouve de nombreux appartements de standing et pour lesquels il n’est pas nécessaire de se soucier des problèmes de sécurité, car un gardien est souvent chargé de surveiller les entrées des immeubles.On peut également y dénicher des villas, dans le quartier du plateau, le plus huppé du centre. Inconditionnel du bord de mer, vous trouverez votre bonheur dans les nombreux quartiers chics qui s’étalent le long de la Corniche, de la pointe de Fann jusqu’aux Almadies.C’est d’ailleurs dans ces lieux que de nombreuses institutions internationales et les ambassades ont élu domicile. Avec l’urbanisation galopante, de nouveaux quartiers dit « semi rési-
groupes français et internationaux. I SDV : Tél. : (221) 839 00 00. E-mail : sdvimpex@telecomplus.sn I Maerks Sénégal : Tél. : (221) 859 11 11. I Air Trans International : Tél. : (221) 869 83 30. E-mail : airtrans@sentoo.sn La société est présente principalement en France et en Italie.
dentiels » et moins onéreux ont également vu le jour ces cinq dernières années (Sacré Coeur 1 et 3, Extension VDN). Les adeptes des ambiances populaires, n’ont que l’embarras du choix avec les quartiers tels que les Libertés,les Sicap, Amitié,Yoff et Ngor pêcheur, même s’il vaut mieux se renseigner au préalable sur les conditions de sécurité... et de bruit. Pour cela, rien de tel que les « on-dit de la rue » et une petite déambulation.Un bon moyen de prendre le pouls du quartier et de se tenir informé d’une éventuelle location.Car en matière d’immobilier, l’information circule beaucoup de bouche à oreille.N’hésitez pas à demander à un habitant si un logement est disponible,il saura vous aiguiller. Dans certains endroits, on trouve des « courtiers » qui ont dans leurs dossiers parfois autant de logements que certaines agences.Leur honoraire de visite tourne en général autour de 1000 francs CFA. Les nombreuses agences immobilières qui ont l’exclusivité pour les grands logements, demandent un mois de loyer de frais d’agence et une caution de deux mois.Avant de signer un bail, pensez à procéder à un état des lieux minutieux,sans jamais hésiter à exiger les aménagements nécessaires (réservoirs d’eau,etc.) au risque d’avoir à payer
S’ÉQUIPER, ÉLECTRICITÉ, EAU, GAZ, INTERNET Trouver de l’électroménager et meubler sa maison n’est pas un problème. De nombreuses enseignes locales proposent tout ce qu’il faut, neuf et d’occasion. Ne vous attendez pas pour autant à faire des affaires : tous les produits sont importés ! Petite compensation toutefois : le plaisir de se faire faire des meubles sur mesure chez le menuisier du coin. En matière d’électricité, les prises et le voltage sont les mêmes qu’en France (230 V). Pour toute demande d’abonnement,il suffit de se rendre dans une des agences Sénélec, la compagnie générale d’électricité, muni du numéro de compteur et du bail. Reste que les coupures sont fréquentes. Autant dire qu’un groupe électrogène est presque incontournable pour qui ne veut pas passer sa journée à ruminer contre la Sénelec. L’eau, elle, coule à flot et est d’assez bonne qualité. La Sénégalaise des eaux en assure la distribution. Pour ce qui est du gaz,on trouve des bouteilles dans les stations services, les grandes surfaces et dans les petits commerces.La bouteille de 12,5 kg coûte 7 190 francs CFA. Avec le « boom » des télécommunications,l’accès à Internet s’est démocratisé et le réseau fonctionne relativement bien.Orange-Sonatel propose une connexion illimitée (ADSL 512) moyennant 20 000 francs CFA par mois.Les accros du haut-débit,peuvent se réjouir :des connexions d’un méga et de deux mégas sont également disponibles depuis peu (40 000 et 72 000 francs CFA).
CONTACTS En France I Ambassade du Sénégal : 14, avenue RobertSchumann, 75007 Paris. Tél : (33) 1 47 05 39 45. I Consulat du Sénégal : 22, rue Hamelin, 75116 Paris. Tél : (33) 1 47 04 40 56. www.amb-senegal.fr
En Belgique I Ambassade du Sénégal : 196, avenue Franklin-D.Roosevelt, Bruxelles 1050. Tél. : (32) 2 673 00 97.
REPERES
Tél. : (221) 821 09 06 / 822 54 30. E-mail : tdicasa@telecomplus.sn I SGC Sénégal : Tél. : (221) 545 03 35. E-mail : g.chancogne@sgcmaritime.com SGC Sénégal est également présente en France. I DTAM : Tél. : (221) 820 50 66/ 820 50 68. E-mail : dtam.senegal@arc.sn Travaille avec de nombreux
vous-même les travaux... Et surtout, n’oubliez pas les arriérés de facture, un grand classique !
En Suisse I Consulat honoraire du Sénégal : 25, route de Berne, 1010 Lausanne. Tél. : (41) 21 652 18 42. Egalement d’autres consulats honoraires à Zürich, à Lugano et à Fribourg.
Au Sénégal I Ambassade de France : 1, rue Hassan-N’Doye, Dakar. Tél. : (221) 839 51 00. http://www.ambafrancesn.org I Ambassade de Belgique : Avenue des Jambaars, BP 524 Dakar. Tél. : (221) 889 43 90. www.diplomatie.be/dakarfr I Ambassade de Suisse : Rue René-N’Diaye (angle rue Seydou-Nourou-Tall), B.P. 1772, Dakar. Tél. : (221) 823 05 90. http://www.eda.admin.ch/d akar
SCOLARISER En matière de structures scolaires, les bonnes adresses ne manquent pas :de l’école privée au Lycée français en passant par les établisseVIVRE A L’ÉTRANGER I N°105
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senegal
S’INSTALLER
ments internationaux.Pour les adeptes de l’enseignement « à la française », le mieux reste les structures conventionnées par l’Aefe (Association des écoles françaises de l’étranger) car les enseignements des programmes sont identiques à ceux des écoles, des collèges ou des lycées de l’Hexagone, assurés par des professeurs détachés de l’Education nationale. Pas de différence de niveau non plus. Et les examens (brevet et baccalauréat) sont organisés sur place. Cela permet donc aux élèves de poursuivre leurs études en France, sans retard.Petit bémol toutefois : les frais d’inscriptions qui restent élevés.Autre solution, l’enseignement à distance. Les cours y sont dispensés par le Centre national d’enseignement à distance (Cned). Tous les niveaux et plus de 3 000 thèmes d’enseignements sont proposés. Une option presque incontournable pour qui réside hors de Dakar (à l’exception de Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor qui comptent des écoles élémentaires conventionnées).Pour ce qui est de l’enseignement supérieur,de nombreuses universités européennes et canadiennes proposent également un certain nombre de diplômes par correspondance avec, dans certains cas, des examens organisés sur place. Pour en savoir plus : www.cned.fr http://telesup.univ-mrs.fr/, le site de la Fédération Interuniversitaire de l’enseignement à distance en France (FIED) (385 formations proposée par 37 universités). www.teluq.uquebec.ca, le site de l’enseignement à distance de l’université du Québec à Montréal (UQUAM).
GÉRER Le Sénégal fait partie de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) qui regroupe 8 pays de la sous-région.A ce titre,la monnaie est le franc CFA, indexé sur l’euro depuis janvier 1999,avec une parité fixe. VIII
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Des Masters français delivrés au Sénégal I Le Centre TRAINMAR de Dakar, pôle d’excellence de formation, première structure en Afrique à délocaliser des masters français, démarre ses inscriptions pour l’année académique 2006-2007. Sous la tutelle du ministère de l’Economie Maritime et des Transports Maritimes Internationaux et sous l’égide du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) et du Port Autonome de Dakar (PAD), le Centre Trainmar de Dakar a démarré depuis 2003, en partenariat avec l’Université des Sciences et Technologies de Lille, des formations débouchant sur l’obtention de deux Masters : • Euro Master en Commerce et Management des Affaires Internationales (Master CMAI) • Euro Master en Management Logistique et Ingénierie des Transports (Master MLIT) Il s’agit d’une délocalisation des enseignements en vue de l’obtention de diplômes français de 3ème cycle à Dakar. Niveau~minimun requis: Maîtrise, diplôme d’Ingénieur ou équivalent. Les trois premières promotions du Centre Trainmar de Dakar ont eu pour Parrains respectifs: ISon Excellence Maitre Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal, IMonsieur Macky SALL, Premier Ministre , IMonsieur Djibo Leyti KA, Ministre d’Etat, Ministre de l’Economie Maritime et des Transports Maritimes Internationaux. Les recrutements pour l’année académique 2006/2007 ont démarré. Les personnes intéressées par ces formations sont priées de prendre contact avec le Centre TRAINMAR de Dakar dans les meilleurs délais.Attention, le nombre de places est limité. • Pour toutes informations complémentaires, contacter: Le CENTRE TRAINMAR de Dakar, Immeuble COSEC 1er étage avenue Malick SY X Autoroute - Dakar Tel : 822 51 20 - 8490707 - 651 96 18 - Fax : 823 1659 - 823 Il 44 E.mail: trainmar@sentoo.sn - ctrainmar@yahoofr • Site web : www.trainmar.sn
Scolarisation 1. LES ÉTABLISSEMENTS HOMOLOGUÉS I Lycée Français Jean Mermoz : Route de Ouakam, Dakar. Tél. : (221) 860 45 33. http://membres.lycos.fr/lyceeme rmozdakarI Institution Sainte Jeanne d’Arc : 147, avenue du Président Lamine-Guèye, BP 2074, Dakar. Tél. : (221) 821 67 69/ 821 30 52. I Cours Sainte-Marie-de-Hann : Route des Pères-Maristes, Dakar. Tél. : (221) 832 08 29. www.refer.sn/sngal_ct/edu:csmh /accueil.htm I Ecole Franco-Sénégalaise Dial Diop : 56, avenue Franklin-Roosevelt ; B.P. 6033, Dakar. Tél. : (221) 821 64 73. www.efsdialdiop.com
I Ecole Franco-Sénégalaise de Fann : Rue Aimé-Césaire, BP 5045, Dakar. Tél. : (221) 825 04 58. E-mail : efsfann@telecomplus.sn 2. LES ÉTABLISSEMENTS INTERNATIONAUX I Dakar Academy : Route des Pères-Maristes, Hann II, B.P. 3189, Dakar. Tél. : (221) 832 06 82. www.dakar-academy.org I The International School of Dakar : Fenêtre Mermoz, BP 51 36, Dakar. Tél. : (221) 825 08 71/860 23 32. www.isd.sn I Ecole Actuelle Bilingue : Corniche Ouest, BP 21 901, Dakar. Tél. : (221) 825 48 25.
LES BANQUES
PAYER SES IMPÔTS
Les opérations de change peuvent s’effectuer dans les banques,à l’aéroport et dans la plupart des grands hôtels,mais ils prélèvent une commission de 2 à 5 %. Mieux vaut donc utiliser les guichets de retraits. Les frais seront moins élevés,quoiqu’ils soient variables en fonction des établissements bancaires. Votre conseiller saura vous le préciser.Même si les cartes de crédit sont acceptées dans un nombre croissant de commerces,la monnaie liquide reste de vigueur en matière de paiement. Pas de problème,de nombreuses banques nationales et internationales sont représentées au Sénégal. Des établissements bancaires français aux banques américaines (Citibank et Western Union) en passant par la banque marocaine.Toutes sont équipées de guichets de retrait.
Au Sénégal, le régime de l’impôt sur le revenu est déclaratif. Il incombe au contribuable d’effectuer sa déclaration d’impôt auprès de l’administration fiscale.Toutefois, ce système n’est pas applicable aux contribuables n’ayant que des revenus salariaux.Ces derniers sont soumis au régime de la retenue à la source. Le mode de calcul repose sur un droit proportionnel et un droit progressif.En ce qui concerne le droit progressif, il y a dix tranches de revenus avec des taux variant de 0 à 50 %. Pour des revenus de 0 à 600 000 francs CFA, le taux est de 0,de 600 001 à 2 475 000 francs CFA, il varie de 18 % à 28 %. Au-dessus, il s’échelonne entre 30 et 50 %.Le barème progressif prévoit l’application de 5 parts maximum selon la situation de famille
et le nombre d’enfants à charge. Les versements volontaires pour la constitution d’une retraite,les primes d’assurance vie,les pensions et les rentes viagères sont déductibles du revenu global. L’ensemble des avantages en nature (logement,véhicule de fonction) consentis par les entreprises au profit de leurs salariés est susceptible d’être intégré dans le calcul de l’impôt. J.D.
Banques I CBAO : 1, place de l’Indépendance, BP 129, Dakar. Tél. : (221) 839 96 96. www.cbao.sn I Banque international pour le Commerce et le crédit du Sénégal (BICIS) : 2, avenue Léopold-SédarSenghor, BP 392, Dakar. Tél. : (221) 839 03 90/ 839 03 91. www.bicis.sn I Société générale des banques au Sénégal (SGBS) : 19, Av. Président Léopold-Sédar-Senghor, BP 323 Dakar. Tél. : (221) 839 55 00. www.sgbs.sn I Attijariwafabank : 31 Avenue Léopold Sédar Senghor, Dakar. Tél. : (221) 889 98 98. www.attijariwafabank.sn I Caisse Nationale du Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) : 45, avenue Albert-Sarrault, BP 3890, Dakar. Tél. : (221) 839 36 36. www.cncas.sn
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TRAVAILLER
I Trouver un emploi sur place, une mission impossible ? Ils sont quelques-uns à venir tenter leur chance au Sénégal, sans le sésame du contrat d’expatriation. Un pari culotté, mais pas impossible, même si la route vers un emploi est parfois chaotique.
I Il vous faudra donc faire face à une rude concurrence dont celle de jeunes Sénégalais très diplômés parfois sortis tout droit d’écoles européennes et qui reviennent travailler dans leur pays.
Ils sont jeunes, parfois moins jeunes, ils veulent changer de vie ou sont déçus par le manque d’emploi ou de perspectives de carrière intéressantes dans leur pays.Alors ils viennent au Sénégal. Un choix d’expatriation qui n’est pas sans embûches. « C’est loin d’être facile », constate Mari Lehoux, directeur de la représentation de l’Anaem, l’Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations au Sénégal et au Mali, « il y a pas mal de gens qui restent sur le carreau. » Car le marché de l’emploi est encore très restreint au Sénégal : alors qu’on estime que 40 % de la population active est sans emploi, c’est le secteur informel qui capte près de 70 % des travailleurs. Au total, il y aurait quelque 200 000 emplois recensés dans le secteur « formel », dans à peine plus de 1 000 entreprises. Autant dire que les offres ne courent pas les rues.Vu le nombre de chômeurs, certains corps de métiers ont une politique de préférence nationale.
Quelques adresses En France • Espace Emploi International : 48, boulevard de la Bastille, 75012 Paris. Tél. : (33) 1 53 02 25 50. www.emploi-international.org • Apec International : 51, boulevard Brune, 75689 Paris Cedex 14. Tél. : (33) 1 40 52 20 01.
A titre d’exemple, les architectes, avocats,pharmaciens n’ont aucune chance d’obtenir un permis de travail. Pour les autres, il faut faire la chasse à la petite annonce dans les journaux internationaux et sur les sites des grands groupes qui ont des filiales au Sénégal. Vous pouvez aussi tenter une petite balade sur les nombreux sites des cabinets de recrutement spécialisés sur l’Afrique. Sur place, les moyens de dénicher une offre d’embauche sont minces. En un an, l’Anaem n’a diffusé qu’une petite dizaine d’offres d’emploi. Si ce n’est pas par bouche à oreille ou grâce à un bon réseau relationnel que l’information vous arrive, il y a une autre une solution,pour les ressortissants français :le comité de l’emploi au Consulat de France.Créé en 1995, cette structure fait une démarche active auprès des entreprises de l’Hexagone et étrangères.Et si votre profil convient à une des entreprises,vous voilà en bonne voie. « Il a fallu se faire connaître mais maintenant on a de plus en plus
www.apec.fr A Dakar • ANAEM : place de l’Indépendance, 4, avenue L.-S.-Senghor, BP 4114, Dakar. Tél.: (221) 821 08 42 www.anaem.social.fr • Comité Consulaire pour
l’emploi : 1, rue EL Hadj Amadou-AssaneNdoye, Dakar. Tél. : (221) 839 52 63.
d’offres », affirme Delphine Guzzo, conseillère emploi-formation au Consulat de France. « En 2002, on n’a eu que 25 postes à pourvoir, alors que depuis 5 mois nous en sommes a 41. » Les profils les plus recherchés sont les techniciens et ingénieurs de l’industrie et du BTP, les commerciaux et les cadres pour les directions administratives et financières. Une condition donc : apporter une plus-value.Même s’il ne faut pas se faire d’illusion : dans la majorité des cas, les entreprises proposent des contrats locaux. « Les employeurs ont changé leur manière de recruter »,explique Mari Lehoux, « ils abandonnent le contrat expatrié et se tournent vers une maind’œuvre locale de mieux en mieux formée et meilleure marché. » Il vous faudra donc faire face à une rude concurrence dont celle de jeunes Sénégalais très diplômés parfois sortis tout droit d’écoles européennes et qui reviennent travailler dans leur pays. Point positif toutefois : bon nombre d’entreprises locales aiment à faire remarquer qu’elles emploient des expatriés. Bien souvent,le personnel international apporte des expériences et des connaissances enrichissantes à l’établissement. Côté salaires, il vaut mieux ne pas miser sur les niveaux occidentaux. A moins bien sur, d’avoir un profil très recherché et cela se négocie. Mais rien n’est impossible ! Avec un salaire local, on peut très bien vivre,en faisant quelques petits compromis,sur le confort par exemple ou la nourriture. Une question de choix de vie... J.D.
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TRAVAILLER
I Quelques pistes... En plus du secteur privé, il y aussi un certain nombre de grandes institutions des Nations Unies et d’ONG internationales qui recrutent.
LE VOLONTARIAT INTERNATIONAL
I Véritable tremplin pour les jeunes diplômés, le VI concerne tous les secteurs de métier, avec une prédominance pour le BTP, l’informatique, le commerce et la médecine.
Partir en mission à l’étranger tout en bénéficiant d’un statut public protecteur ? Voilà qui est possible grâce au Volontariat international (VI). Chaque année, une centaine de jeunes diplômés effectuent leur Volontariat au Sénégal,que ce soit dans le secteur privé (VE) ou dans l’administration (VA). Pour postuler à l’ancien statut de Coopérant du service national (CSN) il faut remplir certaines conditions : avoir entre 18 et 28 ans, être de nationalité française ou européenne, être en règle avec les obligations de service national de votre pays, mais surtout faire preuve d’une grande motivation.La durée des missions est de six à vingtquatre mois. Véritable tremplin pour les jeunes diplômés, le VI concerne tous les secteurs de métier,avec une prédominance pour le BTP,l’informatique,le commerce et la médecine. Rendez-vous sur le site Internet, vous y trouverez toutes les informations et les offres à pourvoir. CIVI : 77, boulevard Saint-Jacques, 75998 Paris Cedex 14. Tél. : (33) 810 10 18 28. www.civiweb.com
L’ENSEIGNEMENT Pour pénétrer le monde de l’enseignement au Sénégal,mieux vaut être titulaire d’un diplôme dans le métier.Pour les Français,ce sera l’Education nationale (Capes, XII
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Capet,agrégation,concours de professeurs des écoles) avec une voie royale : postuler depuis la France, lors des demandes d’affectation annuelles. Le Sénégal est une destination très demandée, mais les besoins sont importants. Dix établissements sont gérés ou travaillent en collaboration avec l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) qui affecte et rémunère les titulaires de l’Education nationale. Sorti du cursus classique,il est possible de se faire recruter par un établissement sur place en contrat local et ce en postulant directement auprès des structures. L’Alliance française, qui assure la diffusion de la langue et de la culture française,embauche aussi des enseignants.Le personnel est géré le SCAC (Service de coopération et d’action culturelle) de l’Ambassade de France et des postes sont ouverts aux non-titulaires. A.E.F.E : 19/21, rue du ColonelPierre-Avia, 75015 Paris. Tél. : (33) 1 53 69 30 90 / (33) 1 53 69 31 99. www.aefe.diplomatie.fr
L’HUMANITAIRE On ne compte plus les ONG et les associations de solidarité internationales implantées au Sénégal,surtout à Dakar. Il faut dire que le travail est énorme,que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation ou du développement. On estime que plus de 50 % des Sénégalais vivent en dessous du seuil
de pauvreté. Une pauvreté qui ne cesse d’augmenter ces dernières années. Depuis la dévaluation du Franc CFA en 1994, le chômage s’est accru. L’explosion démographique, la diminution de la production agricole et l’augmentation du prix du baril de pétrole n’ont pas arrangé les choses. La plupart des structures internationales possède une antenne à Dakar (Unicef, HCR, Pam, etc.) et bien souvent un bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest qui coordonne les bureaux des pays. Beaucoup d’ONG sont également implantées, parmi lesquelles, La Croix Rouge Internationale (CICR), l’Ordre de Malte, Caritas, Aide et Action, Oxfam,Tostan, Save The Children.Sans compter les milliers d’ONG sénégalaises dont les sièges fleurissent à chaque coin de rue. Le Congad,le Conseil des ONG d’Appui au Développement pourra vous fournir la liste des structures présentes au Sénégal.Toutes ont besoin de personnel, mais le recrutement se fait souvent depuis l’étranger,sur le site ou par bouche à oreille.Et les candidatures sont nombreuses. Il faut donc avoir une formation solide et une expérience de terrain avérée. Les structures embauchent aussi bien du personnel médical,que des techniciens dans les secteurs de l’agronomie et des juristes. Congad : Sacré Cœur 3, Villa N°114, BP 4109, Dakar, Sénégal. Tél. : (221) 824 41 16. www.congad.sn J.D.
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INVESTIR
I Les clés de l’économie sénégalaise Depuis une dizaine d’année, l’économie sénégalaise se porte relativement bien en raison d’une croissance soutenue, portée par un secteur tertiaire dynamique. Toutefois, la base économique du pays reste fragile en raison d’une faible diversité des activités, d’un tissu industriel peu développé et d’une dépendance importante vis-à-vis de l’agriculture.
• PIB : 353 019 francs CFA par habitant en 2006. • Croissance du PIB : 5 % (2000-2005), 2 % (2006). • Inflation en 2006 : + 2,1 %. • Exportations : + 8,4 % en 2005. Produits arachidiers, produits de la pêche, acides phosphoriques et engrais. • Importations : + 12,3 % en 2005. Il s’agit de produits pétroliers, de riz, de blé et de biens de consommation. • Balance commerciale : déficitaire d’environ 1,45 milliards d’euros. • Les clients : Le Mali est le premier client, suivi par l’Inde et la France. La Gambie, l’Italie et l’Espagne deviennent aussi d’importants clients. • Les fournisseurs : la France est de loin le premier fournisseur du Sénégal : 28 % de part de marché en 2005. Suivie par le Nigeria, le Brésil, la Thaïlande, les Etats-Unis et la Chine. • Dette publique extérieure : 47 % du PIB en 2005, 17 % en 2006. Elle a diminué en raison de l’annulation de la dette par le FMI.
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Quelques chiffres
L’hôtellerie, un secteur porteur
LE SECTEUR PRIMAIRE (14,7 % DU PIB) L’agriculture a enregistré une hausse de 12,2 % en 2005, grâce à une bonne campagne agricole. Mais dans l’ensemble,son taux de croissance est incertain car la production agricole, dominée par l’arachide et les céréales (mil),se heurte aux contraintes liées aux aléas climatiques et aux restructurations des circuits de distribution. Et si elle continue à occuper la majorité de la population active sénégalaise,sa désaffection est constante, même si aujourd’hui, des efforts encore timides sont faits sur les cultures maraîchères d’exportation. La pêche, essentiellement artisa-
nale,connaît également une baisse de ses rendements depuis plusieurs années en raison d’une diminution de la ressource halieutique.
LE SECTEUR SECONDAIRE (21,7 % DU PIB) Les tensions inflationnistes du marché pétrolier ont été défavorables au secteur secondaire. Sa croissance est estimée à 4,2 % en 2005 contre 6,2 % en 2004. L’extraction des ressources naturelles constitue le pan le plus important du secteur secondaire, avec notamment des phosphates : 1,5 million de tonnes de phosphates sont produites et transformées chaque année. L’industrie agroalimentaire représente une part
importante du tissu industriel en terme de chiffre d’affaire.Avec ses huileries, les unités de décorticage des arachides et du riz,sucreries,conserveries industrielles,usines de transformation des produits de la mer et brasserie,elle se taille une part importante. De nombreux produits de consommation sont également produits sur place tels que les emballages, les parfums et les cosmétiques. Dans le domaine de la construction, les investissements de la diaspora soutiennent l’activité du BTP et la production de ciment (plus de 2 millions de tonnes par an).
LE SECTEUR TERTIAIRE (63,6 % DU PIB) Depuis plus d’une dizaine d’années, le secteur connaît une véritable embellie. Il enregistre une hausse de 5,5 % en 2005,grâce aux télécommunications. Les très bonnes infrastructures ont engendré de nombreux investissements dans les téléservices (centre d’appel) et l’Internet. En matière de tourisme,le Sénégal est entré dans le peloton de tête des pays africains recevant des milliers de touristes. Près de 700 000 pour l’année 2006, d’après les chiffres du gouvernement.Malgré son potentiel,le secteur connaît quelques difficultés. J.D.
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INVESTIR
I Des perspectives économiques favorables Avec une croissance soutenue, des infrastructures en plein essor et une fiscalité favorable, le Sénégal fait les yeux doux aux investisseurs.
« En route vers le sommet. »Tel est le slogan actuel du gouvernement sénégalais. Des grands panneaux publicitaires répartis sur les grands axes de la capitale se chargent de le rappeler.Le Sénégal ambitionne d’être un pays émergeant et pour cela, il met les bouchées doubles. Grands Travaux et promotion de l’investissement,voilà les deux maîtres mots de la stratégie mise en
œuvre pour atteindre un taux de croissance soutenu d’au moins 8 % à l’horizon 2015. Les perspectives sont plutôt favorables, mais il reste beaucoup à faire. Après une période difficile,le Sénégal a repris le chemin de la croissance au milieu des années 90,favorisé par la dévaluation du franc CFA en 1994.Les indicateurs économiques sont alors passés au vert : le
taux de croissance du PIB a été en moyenne de 5 %, entre 1995 et 2005,avec un pic de 6,1 % pour la seule année 2005. L’économie sénégalaise a enregistré de nettes performances dans la plupart des secteurs d’activités, portée par un dynamisme des activités dans le secteur tertiaire (commerce et télécommunications) et l’agriculture. Fort de cette trajectoire de crois-
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senegal La CCIAD au service du développement économique Acteur incontournable Créée en 1888, la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Dakar est un établissement public à caractère professionnel. Interface privilégié entre les pouvoirs publics et le secteur privé, elle joue un rôle pivot dans l’économie sénégalaise. La CCIAD représente l’ensemble des opérateurs économiques de la région de Dakar et défend les intérêts généraux des entreprises industrielles, commerciales et agricoles. Elle est consultée sur toutes les questions concernant la vie de l’entreprise et donne son avis sur tous sujets d’actualité économique. Les missions de la CCIAD Elle participe activement au développement de la région de Dakar et mène de nombreuses actions pour remplir ses missions. • Assister les entreprises La CCIAD joue un rôle prépondérant dans les domaines de la création, la promotion, l’encadrement et l’assistance des entreprises privées. Elle met son expertise au service des opérateurs économiques en leur offrant une large gamme de services adaptés à leurs besoins. • Former Offrir des ressources humaines de qualité en formant des hommes et des femmes aptes à répondre aux besoins des entreprises, c’est l’une des missions fondamentales de la CCIAD. Le Centre de Formation Consulaire propose une formation initiale et continue adaptée aux exigences du marché. • Informer La CClAD fournit des informations économiques pratiques et fiables. Elle édite de nombreux ouvrages, brochures et revues et dispose d’un fonds documentaire spécialisé très riche. XVI
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INVESTIR
sance et ces bons résultats,le Fonds monétaire international a annulé sa dette multilatérale.Résultat :en 2006,la dette extérieure du Sénégal n’était plus que de que 17 % du PIB. « On est dans un contexte relativement favorable aux investissements », confirme Michel Derrac,chef de la Mission économique à l’Ambassade de France de Dakar, « d’autant que le pays présente beaucoup d’avantages : il est politiquement stable, le cadre de vie est agréable et il est bien situé par rapport aux capitales européennes et New-York. »
DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE En raison de sa position géographique, le pays est aussi un véritable point d’entrée sur toute l’Afrique de l’Ouest. L’ancrage du Sénégal dans de nombreuses structures régionales (Union économique et monétaire ouest-africaine,le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, l’Union africaine) et l’amélioration progressive des relations avec les pays voisins, pourrait à terme permettre de véritables débouchés vers les 70 millions de consommateurs de la région. Le Sénégal a certes une petite économie,mais elle présente de nombreuses niches d’investissements, notamment en raison de la faiblesse de son tissu productif. Depuis 2000 et l’arrivée au pouvoir du Président libéral Abdoulaye Wade, d’importantes réformes structurelles ont modifié le paysage économique du pays. Au fil des années,de nombreuses entreprises publiques ont été privatisées, à la fois dans la filière agricole (Sonacos pour l’arachide et Sodefitex pour le coton) et dans les infrastructures (eau, transport ferroviaire et surtout télécommunications).
FAVORISER LA CROISSANCE Autant d’atouts que l’Apix (Agence nationale pour la promotion de L’investissement et des grands travaux)
n’hésite pas à mettre en avant pour attirer les entrepreneurs du monde entier. Cette structure autonome, créée en 2000, est la pièce maîtresse d’une dynamique économique dévolue aux investisseurs principalement étrangers.Afin de créer un environnement favorable aux affaires,un guichet unique a été mis en place dés 2000,mais n’est véritablement opérationnel que depuis peu. « Grâce à la simplification des procédures et le regroupement de toutes les entités ministérielles dans nos locaux, il ne faut aujourd’hui que 48 heures pour créer une entreprise »,assure Soulèye Wade,chargé de communication à l’Apix.Un nouveau code de l’investissement instauré en 2004 a également permis des exonérations douanières et fiscales dans un certain nombre de secteurs.Depuis janvier 2005, les autorités sénégalaises ont même lancé une Stratégie de croissance accélérée (SCA),mise en oeuvre en 2007.L’objectif est d’atteindre une croissance soutenue de 7 à 8 % afin de faire du Sénégal un pays émergeant d’ici à l’horizon 2015. Avec cette stratégie,les autorités se lancent un défi à elles-mêmes en déclarant vouloir transformer l’actuel environnement des affaires,encore trop souvent compliqué,en un environnement des affaires de classe internationale.Pour cela,5 « grappes » à fort potentiel ont été identifiées autour desquelles il s’agit de bâtir de véritables pôles de compétitivité (Agriculture et agro-industrie, NTIC, Tourisme et produits dérivés,Textile et confection,Industrie culturelle artisanat d’art et les produits de la mer).
NOMBREUX CHANTIERS Et comme il n’y a pas d’investissement sans infrastructures,l’Etat a entamé de nombreux chantiers. Jusqu’à présent, le pays vivait sur les infrastructures en place à son indépendance.Plus de 40 ans après, les routes sont en mauvais état et aucune autoroute ne permet de dés-
engorger l’urbanisation galopante et la pression des activités dans la région de Dakar qui regroupe à elle seule près d’un quart de la population.Quant à l’aéroport,il devient vite saturé sous l’affluence des 700 000 voyageurs annuels. « Le retard d’équipement est important », précise Michel Derrac,« mais cela commence à bouger, même si c’est un peu désordonné. » Résultat,depuis un an : la capitale sénégalaise et sa banlieue sont truffées de trous. Les grues et les entrepreneurs s’activent, si bien qu’aujourd’hui, les bâtiments et les routes bitumées commencent à sortir de terre comme des champignons. Le nouvel aéroport International Blaise Diagne, devrait être opérationnel d’ici 5 ans. Quant à la première phase de l’autoroute (Dakar-Pikine, 12 kilomètres), elle serait en service en 2008. Dans la zone Nord du port,des réaménagements pour les portes conteneurs devraient également permettre d’améliorer la compétitivité du Port autonome de Dakar,un des plus modernes sur les côtes d’Afrique de l’Ouest.
INVESTISSEMENTS EN HAUSSE Les investisseurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompé.Héritage colonial oblige,la majorité d’entre eux,sont français et ils couvrent tous les secteurs d’activités. On compte aujourd’hui au moins 250 entreprises hexagonales implantées au Sénégal, dont deux tiers de PME. Mais si la France reste le premier bailleur de fonds et le premier investisseur du pays,l’implantation d’autres nationalités est de plus en plus importante. Les Américains, les Canadiens,les Espagnols viennent ainsi se frayer un chemin sur le marché sénégalais aux cotés des redoutables concurrents que sont les pays émergeants tels que l’Inde,la Chine, l’Afrique du Sud ou le Maroc. En 2004, une forte progression du taux d’investissement (7 %) a été enregistrée. Cette année-là, il représentait 21,1 % du PIB séné-
SECTEUR DE L’ÉNERGIE Reste que sur cette partition harmonieuse il y a quelques petits bémols. Et pour cause : en 2006, le Sénégal a enregistré un des taux de croissance du PIB le plus faible de cette dernière décennie avec à peine plus de 2 %. « Cela nous a fait très mal, mais il ne faut pas avoir de conclusions hâtives il s’agit d’un petit soubresaut », précise Soulèye Wade, « c’est un ensemble de facteurs qui nous ont porté préjudices : nous avons essuyé un an de campagne électorale dans un
pays ou tout est très politique et il faut dire que l’augmentation du prix du pétrole a fait tomber à l’eau toutes nos prévisions. » Le Sénégal fait face à un accroissement considérable de sa facture pétrolière. Une augmentation qui fait aussi resurgir un problème structurel, celui de la production d’énergie. La Senelec, l’entreprise nationale connaît des difficultés de trésorerie et souffre de l’insuffisance de la production. Or, « le secteur de l’énergie est incontournable si on veut relancer l’environnement des affaires », estime Madani Tall, directeur des opérations à la Banque Mondiale. Le pays n’a jamais cherché à développer les énergies alternatives,alors pour palier ces manques d’électricité,il a recours à des centrales indépendantes et à la production du barrage de Manantali au Mali qui fournit l’appoint nécessaire d’élec-
tricité. Mais si la situation s’est un tout petit peu améliorée, le mauvais état des infrastructures en matière de transport et de redistribution d’électricité cause encore de fréquents délestages et pannes, au point d’handicaper de nombreuses entreprises.Alors même si à l’heure actuelle, le Sénégal parvient à attirer des investisseurs étrangers, Madani Tall estime « que ce n’est pas à la mesure de son potentiel. Il faut pour cela que l’environnement des affaires soit bien meilleur ». Un point de vue que partage l’ensemble des acteurs de l’économie au Sénégal. « Une réforme des institutions est nécessaire pour empêcher les impayés et la corruption, admet Michel Derrac, car les entreprises courent souvent après leur paiement et font face à des contrôles fiscaux un peu tordus et ce sont les PME qui en souffrent le plus. »
POUR EN SAVOIR PLUS I S’implanter au Sénégal, Mission économique de Dakar, UbiFrance, 2006 230 pages - 64,40 euros H.T. Réf. : 9782279451813. I L’Apix : www.investinsenegal.com
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galais (contre 20,4 % en 2003) et serait même de 21,8 % du PIB en 2005. Peu a peu, l’investissement privé devient plus dynamique que l’investissement public et rapproche le pays de son objectif de 25 % établi dans le cadre de la stratégie de croissance accélérée.
I La Mission économique de l’Ambassade de France: www.ambafrance-sn.org
I Investir en zone Franc : http://www.izf.net/izf/index.htm
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INVESTIR
I Créer une entreprise au Sénégal Avec des procédures simplifiées, la création d’une entreprise devient un jeu d’enfant.
Créer une entreprise au Sénégal est relativement simple et rapide. Un guichet unique a été mis en place en 2000. C’est l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) qui regroupe dans ses locaux des représentants de chaque ministère impliqué. Le temps nécessaire pour la création de l’entreprise a donc considérablement diminué : il faut désor-
mais entre 48 heures et une quinzaine de jours. En matière de financement,il existe de nombreuses possibilités. Au niveau national,les banques implantées au Sénégal, les organismes de crédit-bail et de micro crédit et l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) peuvent accompagner les entrepreneurs. Au niveau international, la
Le groupe BOLLORE au Sénégal lève un coin de voile... Un groupe qui investit et croit au Sénégal Doté de 500 km de côte sablonneuse le long de la façade occidentale la plus avancée du continent africain, le Sénégal est au confluent de l’Europe et des Amériques et à ce titre, est à un carrefour des grandes routes maritimes et aériennes. Le Groupe Bolloré établi au Sénégal depuis 1926 par le biais de la SOCOPAO, est aujourd’hui, leader dans les branches d’activités que sont : la Consignation, la Manutention, la Logistique, le Transit et l’Entreposage. Elle est représentée par les filiales du groupe que sont SDV, SAGA, SOCOPAO et SENEGAL -TOURS. Le Groupe Bolloré peut se targuer d’avoir accompli, par sa capacité d’anticipation et de vision à long terme, un travail de titan qui porte ses fruits. De fait, avec prés de 2000 personnes au Sénégal et des investissements annuels de plusieurs milliards de Francs CFA, le Groupe au Sénégal fait partie des acteurs économiques de référence.
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Ce ne peut être une fin en soi car la concurrence et l’ouverture des marchés pouvant à tout moment affaiblir ce leadership. Une place de choix qu’il faut conserver sinon développer Au port tout comme dans les rues de Dakar, la « marque » SDV, SAGA ou SENEGAL-TOURS est indéniable. C’est dire que le groupe pèse dans l’échiquier national au vu du montant des taxes douanières collectées via ses services transit, des impôts qui sont versés à l’Etat et de la masse salariale octroyée à ses employés. Il convient de souligner que dans un milieu économique particulièrement difficile, le Groupe Bolloré reste « un partenaire incontournable pour le développement économique de notre pays » selon le Ministre sénégalais du travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Organisations Professionnelles
Société financière internationale (SFI),l’Agence française de développement (AFD) et sa filière Proparco proposent des appuis à l’investissement. La Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque ouest africaine de développement (BOAD) fournissent également des programmes de financement.
PRÉCAUTIONS À PRENDRE Avant de se lancer dans l’aventure il est recommandé de bien se renseigner.Toute implantation suppose des études préalables.Pour se familiariser avec le marché local, rien de tel que des voyages de prospection.Il ne faut pas non plus hésiter à frapper aux portes des cabinets locaux de conseils à l’implantation, et même à sonner chez les « anciens », les entreprises déjà implantées.Ils peuvent être de très bon conseil. Au moment de la création, il vaut mieux se tourner vers des spécialistes, avocats d’affaires et notaires reconnus,car s’il faut toujours prendre des précautions avant toute implantation,cette pratique est particulièrement valable ici.« Le Sénégal, c’est beaucoup d’informel, mêlé à un cocktail de contrôles administratifs, il faut être blindé », remarque un chef d’entreprise. Et pour cause :l’environnement des affaires n’est pas entièrement assaini et les cas d’arnaques sont encore fréquents. « On voit beaucoup de gens qui viennent ici et
Trois questions à... I Pierre Michaud, Directeur de Fidafrica, cabinet de conseil
juridique et fiscal membre de Price Waterhouse Coopers. Le Sénégal souhaite avoir un environnement des affaires de classe internationale. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il y a une réelle volonté politique pour améliorer l’environnement des affaires, mais il faudrait encore que les initiatives arrivent au plus bas niveau de l’administration. Il suffit de voir les contrôles fiscaux pour s’apercevoir qu’il y a quand même un peu de corruption. C’est la même chose en matière de justice. Mais personne n’en parle. Que conseillez-vous aux entrepreneurs qui veulent investir au Sénégal ? Il faut être le plus réglementaire possible. Les gens ont parfois tendance à aller voir untel, lui donner quelque chose pour faire avancer le dossier, mais c’est biaisé dès le départ. Ce qu’il faut, c’est de la patience et l’affaire finira par avancer d’elle-même. Vous êtes un observateur de la vie économique sénégalaise depuis plus de 30 ans, y a-t-il des secteurs particulièrement porteurs aujourd’hui ? Dans un contexte de mondialisation et avec la concurrence de pays comme l’Inde ou la Chine, les investisseurs européens doivent apporter de la plus value. S’il s’agit d’industrie, il faut entreprendre dans des domaines techniques très précis. Sinon, il faut s’orienter vers le tourisme, les centres d’appels et les cultures agricoles de contre-saison. Je pense qu’un des secteurs d’avenir, c’est l’agro-industrie.
qui se cassent les dents parce qu’ils ne sont pas préparés », note un industriel.
OPTIONS POSSIBLES Pour implanter une activité au Sénégal,il y a plusieurs alternatives.Première possibilité : créer un bureau de représentation qui n’a pas vocation commerciale et qui sert de relais entre le siège et le pays. Deuxième option : la succursale. Cette structure n’a pas de personnalité juridique et elle a vocation à exister deux ans au maximum. Ou bien, et c’est le modèle le plus répandu, la filiale de droit sénégalais. L’entreprise peut prendre plusieurs formes : SARL, SA, entreprise individuelle, groupement d’intérêt économique ou société en nom collectif.L’appui aux entreprises est assuré par divers établissements.
La Chambre de commerce offre aux opérateurs économiques une assistance en aval et joue le rôle de médiateur entre les pouvoirs publics et les acteurs privés.Trois syndicats patronaux existent au Sénégal tandis que le CIFAS (Club des investisseurs français au Sénégal) regroupe 110 entreprises. Pour en savoir plus : • Apix : www.apix.sn • Agence française de développement : www.afd.fr • Banque ouest africaine de développement : www.boad.org • Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises : www.adepme.sn • Banque européenne d’investissement : www.bei.org J.D.
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INVESTIR
I Zoom... sur les téléservices Avec des infrastructures téléphoniques à la pointe et de nombreux investissements, le secteur des téléservices est en plein boom.
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I Aujourd’hui, le Sénégal peut se targuer, à l’image de l’Afrique du Sud, de gérer l’un des réseaux du continent les mieux ouverts sur l’international.
Alors que certaines entreprises se sont frayé un chemin dans le secteur des télécommunications,d’autres optent pour les téléservices,un secteur qui connaît une belle embellie depuis 5 ans. Le premier centre d’appel a été créé à Dakar en 2002. Aujourd’hui, on en compte près d’une vingtaine. « C’est un des secteurs les plus prometteurs en terme de croissance et de service que l’on peut générer », estime Gilberto de Barros, spécialiste du secteur privé à la Banque mondiale. Dans les pas du Maroc, mais à un degré moindre, le Sénégal essaye de se positionner sur le marché mondial.Le secteur fait d’ailleurs partie d’une des cinq branches de la Stratégie de croissance accélérée (SCA) et bénéficie à ce titre d’un certain nombre d’avantages fiscaux et douaniers.
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Trois questions à... I Alexis Madrange, administrateur Général du groupe ADHAO Que fait un Centre de contact multimédia ? On propose des services haut de gamme pour le compte d’entreprises françaises. On fait notamment de la prise de rendezvous en couplant appels téléphoniques et mails. On utilise aussi le chat, les SMS ou le Fax. On a démarré il y a un an en optant pour un marché de niche, ce qui nous permet d’assurer la pérennité de nos investissements. On a actuellement 22 clients et 34 personnes en production et nous prévoyons d’être une centaine début 2008. Vous être installé au Sénégal, quels avantages présente le pays pour une entreprise comme la vôtre ? Avant tout, on voulait faire du service mais en y associant une notion de développement. Le Sénégal nous permettait de monter une entreprise de taille relativement importante en sachant que très vite elle serait rentable. Dans la logique d’un service haut de gamme, il nous fallait aussi du personnel qualifié. Or on est dans un pays francophone, et on trouve des jeunes à minimum bac +3, à qui on propose de bons salaires. Pensez-vous que dans le domaine des téléservices, le pays ait les moyens d’être parmi les leaders mondiaux ? Le Sénégal commence à se positionner sur le marché comme outsider. En matière d’offshore, il fait aujourd’hui partie des quatre premières destinations citées, ce qui n’était pas le cas l’année dernière. Mais il y a encore quelques efforts à faire notamment en matière de locaux : les bureaux n’existent presque pas et les coupures d’électricité représentent aussi un coût supplémentaire à gérer.
Il faut dire que le pays ne manque pas d’atouts.La main-d’œuvre est relativement bien formée et, surtout,les infrastructures téléphoniques sont de très bonne qualité. Le réseau de la téléphonie fixe est à la pointe de la technologie avec des centres de commutations numé-
risés tandis que le débit de la bande passante ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui,le Sénégal peut se targuer,à l’image de l’Afrique du Sud, de gérer l’un des réseaux du continent les mieux ouverts sur l’international grâce aux liaisons téléphoniques directes utilisant la transmission par câble sous-marin à fibre optique et les transmissions par satellites. J.D.
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INVESTIR
I Zoom... sur le secteur du tourisme Pilier majeur de l’économie sénégalaise, le secteur du tourisme est aujourd’hui à la recherche d’un deuxième souffle.
encore insuffisamment promu,alors que les professionnels estiment que cela suffirait à relancer la destination sur le marché.De plus,la formation dans le domaine de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration reste faible, tant en volume qu’en qualité.
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TOURISME D’AFFAIRES
Le lac rose Ret Ba
I En 2005, le pays a enregistré plus de 700 000 entrées de touristes, d’après les statistiques frontalières.
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Mélangez des plages de sable blanc avec un climat doux et ensoleillé toute l’année,ajoutez-y une pointe de patrimoine historique et vous obtenez le Sénégal.Une tambouille qui a de quoi attirer les curieux. « La Californie de l’Afrique » comme aimait à la définir le poète Léopold Sédar Senghor, est aujourd’hui la première destination touristique d’Afrique Noire francophone.Pour autant,« le tourisme n’en est encore qu’à ses balbutiements », remarque Jean-Claude Rash,le directeur à Dakar de Sénégal Tour. Depuis les années 80, le secteur connaît des hauts et des bas. Après un ralentissement de l’activité dans les années 90,en raison de la crise casamançaise,le tourisme balnéaire « made in Sénégal » a su se faire un nom.Résultat : en 2005, le pays a enregistré plus de 700 000 entrées de touristes, d’après les statistiques frontalières. Un chiffre qu’il faut toutefois relativiser.Selon les statistiques des
professionnels,seules 467 000 personnes se seraient rendues dans des établissements hôteliers cette même année, un chiffre quasi identique depuis près de 5 ans.
UN SECTEUR À PROMOUVOIR « On stagne, lance un hôtelier, heureusement que les Français continuent à venir par sympathie sinon la destination n’est plus très attractive. » Principal frein à ce développement du tourisme : le prix du billet d’avion. Les taxes d’aéroport représenteraient en effet près de 30 % du prix d’un billet charter,à quoi il faut ajouter la concurrence de destinations comme celles des Caraïbes. « Avec la parité franc CFA/euro et un dollar faible, nos prix ont considérablement augmenté par rapport à nos concurrents de la zone dollar », regrette Jean-Claude Rash.Malgré la création d’une Agence nationale de promotion touristique, le secteur est
Mais la donne pourrait bien changer d’ici peu,car le secteur constitue une des priorités de la Stratégie de croissance accélérée (SCA). Pour atteindre les 1,5 million de touristes à l’horizon 2010,un certain nombre d’exonérations douanières et de crédits d’impôts sont accordés aux entrepreneurs. Dans le cadre des travaux qui sont effectués pour le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui doit se ternir à Dakar en mars 2008, l’Etat mise également sur le tourisme d’affaires. Il s’agit de faire de Dakar, une capitale attractive avec des hôtels cinq étoiles et des lieux d’accueil pour les congrès. Un pari que le pays n’aurait pas de mal à réussir. De quoi, peut-être, créer une véritable dynamique profitable à l’ensemble du secteur... Pour en savoir plus : www.sapco.sn Bureau du tourisme à Paris, Ambassade du Sénégal à Paris : 14, avenue Robert-Schumann, 75007 Paris.Tél.:(33) 1 47 0539 73. www.ambassenparis.com J. D.