POURQUOI GUYLANDE A-T-ELLE ÉTÉ NOMINÉE ?
Nominée Héroïne des Droits de l’Enfant
Guylande Mésadieu
PAGES 70–87
Guylande Mésadieu a été nominée au Prix des Enfants du Monde pour son combat en faveur des enfants les plus vulnérables d’Haïti, les enfants esclaves domestiques, les enfants des rues et les enfants prisonniers. En Haïti, 225.000 à 300.000 enfants vivent dans une famille autre que la leur en tant que restavèk. Ce sont des esclaves domestiques. Ils vont rarement à l’école, ils sont battus et parfois sexuellement exploités. Lorsque Guylande a vu tous ces enfants forcés de vivre dans la rue ou comme esclaves domestiques, elle et ses amis ont fondé l’organisation Zanmi Timoun, l’Ami des enfants. Depuis lors et pendant 20 ans, Guylande se bat pour les enfants vulnérables. Zanmi Timoun recherche les enfants esclaves, les enfants des rues et les enfants emprisonnés, les aide à obtenir un certificat de naissance et à aller à l’école. Les parents obtiennent de petits prêts qui leur permettent de démarrer une petite entreprise ou toute autre chose avec laquelle la famille peut gagner un peu d’argent afin de ne pas devoir placer leurs enfants en tant que restavèk. De nombreux enfants sont en prison sans jugement alors qu’ils sont souvent totalement innocents. Zanmi Timoun les aide à retrouver la liberté. Dans les écoles de Zanmi Timoun, les enfants peuvent suivre deux années scolaires par année, puisqu’ils ont commencé l’école plus tard. Lors du grand tremblement de terre de 2010, des centaines de milliers d’enfants se sont retrouvés dans la rue et les familles qui avaient tout perdu ont placé leurs enfants dans d’autres familles comme esclaves domestiques. Zanmi Timoun aide beaucoup de ces enfants. Zanmi Timoun a aussi de l’influence sur la politique haïtienne. Entre autres choses, cela a conduit à une loi nationale contre la traite et la maltraitance des enfants. Le président a nommé Guylande présidente du comité pour assurer le respect de la loi. 70
Guylande a quitté tôt sa famille. Lors de ses études de droit, elle a vu des enfants pauvres qui n’allaient pas à l’école et travaillaient comme esclaves domestiques dans d’autres familles. Elle a décidé de faire quelque chose et a lancé l’organisation Zanmi Timoun, L’ami des enfants.
L
orsqu’il a été temps pour Guylande Mésadieu de commencer le lycée, son père lui a dit qu’elle déménagerait à Port-au-Prince, la capitale d’d’Haïti. – Voici ton uniforme scolaire et une valise avec des vêtements. – Mais où vais-je vivre ? a demandé Guylande. – Nous t’avons trouvé une habitation, a répondu le père. Guylande avait l’habitude. Ses parents décidaient la plupart du temps. Elle comparait son père à un général. Ses mots étaient des ordres. À huit ans, il avait décidé qu’elle irait à l’école dans un autre village. Alors, quand ses parents ont dit qu’il était temps de s’en aller, Guylande
a obéi. Elle a quitté son village natal dans les montagnes pour une banlieue de la capitale. Dans la capitale, elle a vu une pauvreté qu’elle reconnaissait, mais il y avait plus de personnes sans travail et d’enfants qui n’allaient pas à l’école. Les enfants traînaient dans les rues, mendiaient, volaient et se battaient. De nombreux enfants vivaient chez d’autres personnes, où ils étaient obligés de faire le ménage, la lessive, la cuisine, les courses et amener d’autres enfants à l’école.
Pour aider les enfants Après le lycée, Guylande a commencé des études de droit à l’université. Elle a réuni ses amis pour discuter
de la manière dont ils pourraient aider les enfants. Ils ont décidé d’identifier les enfants de la zone résidentielle qui n’allaient pas à l’école. Ils ont demandé aux enfants pourquoi ils n’étaient pas à l’école. La plupart ont répondu qu’ils vivaient avec d’autres familles que la leur. Leurs propres parents n’avait pas les moyens de les nourrir, alors ils les avaient placés dans d’autres familles où ils travaillaient contre de la nourriture. Ils n’avaient pas le temps d’aller à l’école. Guylande a suggéré de rassembler chez elle le plus d’enfants possible. Ils allaient demander aux enfants ce qu’ils voulaient faire. Près de 50 enfants sont