Sir Journaal FR en NL

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Le JOURNAL SIR est une publication de la Fondation du Nettoyage

SIR JOURNAAL - FR - MARS 2019

POUR CEUX QUI VEULENT TRAVAILLER EN TOUT SÉCURITÉ DANS LE NETTOYAGE INDUSTRIEL !

NOUVEAU MEMBRE ARLANXEO

LA SIR EN CHINE

DE PLUS EN PLUS DE LIQUIDE À ANVERS

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“ Le dialogue La SIR fête ses fait avancer les choses” ans en 2019! En 2019, la SIR est trentenaire : un évènement à marquer d'une pierre blanche. La majorité d'entre vous se souvIent encore des 25 ans fêtés sur le SS Rotterdam, mais cette fois-ci, nous allons procéder autrement.

RÉUNION DES GROS BONNETS BELGES DU NETTOYAGE Le journal de la SIR a invité les cinq principales entreprises de nettoyage industriel en Belgique à un repas sur le thème de la sécurité. Le résultat : une discussion passionnante et franche sur la sécurité, le nettoyage en Belgique et aux Pays-Bas, les points communs et les différences entre la Flandre et la Wallonie et les objectifs de la SIR qui vise le zéro accident. Ni blessé, ni accident, ni dégâts : Voilà un objectif louable qui fait l'unanimité. Mais comment l’appliquer dans la pratique? Page 04.

Les membres de la SIR et la lutte contre le dérèglement climatique Vous vous souvenez probablement des températures record de l'été dernier. Si les vacanciers auront apprécié, les problèmes qu'elles ont engendrés en Italie l'automne dernier n'ont pas été du goût de tous.

APPEL Vos nouvelles nous intéressent !

Nous prions tous les membres d'ajouter l'adresse redactie@sir-safe. nl à leur liste d'envoi de communiqués de presse, de nouvelles et autres communiqués. Nous partagerons avec les autres membres de la SIR toutes les informations pertinentes par le biais de nos canaux de communication tels que le Journal SIR.

POUR CEUX QUI VEULENT TRAVAILLER EN TOUT SÉCURITÉ DANS LE NETTOYAGE INDUSTRIEL !


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LE PRÉSIDENT

NOUVELLES DU BUREAU DU STAFF

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NOUVELLES

PRÉFACE La Sécurité ne connait pas de frontières

BUREAU DU STAFF

La prévention des risques dans le

Anna van Linschoten travaille depuis le 1er août 2018

domaine du nettoyage industriel ne s’arrête pas aux frontières nationales. L’institut SIR est de ce fait l’organisation décisive en termes de procédures et de normes en vue d’améliorer sans cesse la sécurité dans le secteur du nettoyage industriel aux Pays bas et en Belgique. "La sécurité ne connait pas de frontière" est une devise de longue date du SIR.

Des tiers sont régulièrement intéressés par nos systèmes de formation et de qualification des travailleurs, par les normes d’utilisation, de certification et de mise en œuvre des équipements. Malgré leur intérêt, ces tiers ne franchissent pas une étape cruciale, notamment : devenir membre du SIR. Heureusement, en guise de "bon exemple", le SIR compte parmi ses membres plusieurs entreprises internationales. Soyez-en convaincu, consacrer du temps et de l’attention à la sécurité dans le domaine du nettoyage industriel est un élément incontournable pour éviter et diminuer des accidents. Il est bien entendu plus "facile" de relever les défauts chez les "autres" que de balayer devant sa propre porte, mais les membres du SIR ont depuis longtemps pris l’habitude de se concerter afin d’identifier les améliorations potentielles et d’en

dans le bureau du staff en tant que Coordinatrice formation et certification et a suivi une préparation intensive au cours des mois derniers. Elle a fait des

NOUVELLES DES GROUPES DE TRAVAIL:

stages d’observation chez différents donneurs d’ordres et entreprises de nettoyage. C’est fantastique de

La période des congés est terminée et les premières concertations des groupes de travail ont déjà eu lieu.

constater que nos membres n’épargnent aucun effort profiter collégialement. Cette attitude de remise en question, "il n’est jamais trop tard pour apprendre, même après quarante ans de métier" fait partie de l’ADN des membres du SIR. Les mesures de prévention développées au sein du SIR visent également "l’utilisation" et la "qualité" des équipements, les équipements jouant un rôle important dans cette approche sécuritaire. Le facteur

humain reste néanmoins l’élément essentiel dans la mise en œuvre de cette approche, il est l’élément clef (prenons pour exemple le travail à haute pression d’eau). L’institut SIR offre cette perspective "sans frontières" et pour une "amélioration continue". La collaboration entre la Belgique et les Pays Bas constitue à elle seule un beau challenge international (relevé avec brio),

en termes d’échanges de connaissances et de méthodologie de travail, mais indispensable. Générer un environnement de travail "sécurisé" pour nos travailleurs est non seulement une culture d’entreprise, mais également une obligation.

pour fournir à Anna une bonne idée de ce qu’est le

GROUPE DE TRAVAIL NETTOYAGE

nettoyage industriel. Suzanne van Mil a d’ores et déjà

TECHNIQUE / CHIMIQUE

introduit Anna aux tâches de base du bureau du staff et

Le groupe de travail Nettoyage Technique / Chimique a encore progressé dans l’élaboration d’un nouveau manuel qui devra être prêt en 2020. Un système a été élaboré pour répartir l’examen méthodique du manuel sur trois sous-groupes. Chaque sous-groupe (exécutants, donneurs d’ordres, fournisseurs) examine en premier lieu un certain nombre de chapitres et en conçoit le texte pour le nouveau manuel. Ensuite, ce texte sera examiné successivement par les deux autres sous-groupes. Le sous-groupe qui examine le texte en dernier est la partie la plus concernée par les directives ou sur laquelle les directives ont le plus d’impact. Ainsi, toutes les directives relatives aux moyens sont traitées par le sousgroupe donneurs d'ordre, puis par le sous-groupe exécutants et enfin par le sous-groupe fournisseurs.

Franca Nieuwenhuys lui a présenté le monde de l’équipe des formateurs et des examens. À présent, Anna gère de

Bienvenue à bord, manière autonome l’équipe des examens et entretient Président de la SIR, Mr Lejo Bekker

les contacts avec les formateurs.

Cela implique qu'à compter du 1er septembre, la répartition des tâches au sein du bureau du staff est la suivante:

Suzanne van Mil

Coördinatrice des groupes de travail & de conseil et des finances

Anna van Linschoten

Coordinatrice formations et certification et supervision des équipes d'examen

Franca Nieuwenhuys Projets

Martin van Teijlingen Manager bureau du staff

Au cours des mois à venir, le bureau du staff s’attaquera, en collaboration avec divers autres groupes de travail, aux tâches suivantes : • Déterminer les points à évaluer et les objectifs pédagogiques des différents examens Haute pression nouvelle formule ; les nouvelles exigences en matière d'examen pratique de haute pression, critères d'évaluation, examens, etc

.

• Déterminer les nouvelles exigences et critères d'évaluation pour les instances d'homologation de la haute pression. • La composition d'un manuel de la qualité pour le trajet de certification SIR et l'organisation interne de la SIR.

GROUPE DE TRAVAIL PRESSION/SOUS VIDE Ce groupe de travail œuvre d’arrache-pied à l’élaboration d'un nouveau manuel Pression / sous vide. Heureusement, tout n’est pas à revoir. Au cours des mois à venir, l’on passera en revue l’ancien manuel pour éventuellement en modifier le texte et le compléter. De plus, de nouvelles sections seront rajoutées par module, conformément à ce qui a déjà été décidé. Nous commencerons avec le module relatif aux exigences de construction d’un appareil de contrôle de la mise à la terre et à la procédure de test, ainsi qu'avec les exigences relatives à l’assemblage d’un flexible de pression sous vide et à la procédure de test.

GROUPE DE TRAVAIL HAUTE PRESSION

GROUPE DE CONSEIL SÉCURITÉ

Après l'élaboration du nouveau manuel, le groupe de travail Haute Pression se trouve dans une période plus calme. Il a toutefois traité un volume impressionnant de questions posées par les membres de la SIR et débattu d'un certain nombre de sujet à la demande du groupe de travail Sécurité. Il n’y a, pour l’instant, aucune raison de modifier ou de compléter le nouveau manuel. Le groupe de travail est toutefois heureux d’un système de retenue de flexible élaboré sur l’initiative de Shell.

Le groupe de conseils sur la sécurité doit faire face au départ de deux membres importants, à savoir Jasper Hersbach et Ludy Engwegen. Les deux hommes ont quitté l’entreprise Reyma pour un autre employeur. Ils manqueront beaucoup au groupe car ils furent les initiateurs de la signalisation des incidents et de leur traitement en toute transparence. Ils ont certainement contribué à (l’augmentation de) la signalisation des accidents par les entreprises nettoyage. Le groupe de conseil souhaite beaucoup de plaisir aux deux hommes à leur nouvelle fonction et poursuit les importantes tâches qu’elle effectue depuis des années.

Dans la pratique, l’accessibilité réduite ne permet pas toujours de doter les conduites d’un système de retenue de flexible traditionnel. Dans de tels cas, ce nouveau système constitue la solution. Les personnes intéressées peuvent trouver un complément d’information à ce sujet dans l’appli de la SIR sous ''Nouvelles haute pression".

Dans le cadre de la politique pluriannuelle de la SIR, le groupe souhaite approfondir son rôle consultatif envers le conseil. Cela s’applique particulièrement aux formations, notamment la formation continue des employés.


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EN CONVERSATION AVEC ...

EN CONVERSATION AVEC ...

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Nettoyage industriel Belgique

19 octobre 2018 LINK 21 à Herentals, le long de l’autoroute Anvers– Liège est un lieu très connu pour organiser des rencontres professionnelles. Le journal de la SIR y a invité les patrons des cinq plus grandes entreprises de nettoyage industriel en Belgique pour un repas sur le thème de la sécurité et de la SIR. Il y a environ 20 ans, il était impensable de réunir autour d’une table des personnes qui passent leurs journées à se faire concurrence. Si les rapports entre leurs prédécesseurs pouvaient être tendus, la génération actuelle voit, heureusement, les choses autrement.

Daniela El-Kadi - administratrice déléguée de Buchen, Philip Smet - PDG de Smetjet, Ronny Bertels - Directeur général de Mourik, Bart Vanstiphout administrateur de Peeters OIW, John Leenen - Chef d'exploitation de Peeters TPI et Jürgen Matthyns - Directeur général d'HCI ont estimé que cet événement était suffisamment important pour lui faire une place dans leur agenda.

De gauche à droite:

Hans Buitendijk, Jürgen Matthyns, Ronny Bertels, Daniela El-Kadi, Bart Vanstiphout, John Leenen, et Philips Smet..

Tout le monde était à l’heure et de nos jours, cela est en soi toute une prestation. Étrangement, certains se rencontraient pour la première fois ou ne se connaissaient que de nom. Toutefois, l’atmosphère est tout de suite devenue beaucoup plus conviviale après que Jürgen Matthyns ait versé un apéritif mousseux pour marquer le passage de HCI chez Veolia, tradition belge oblige. Une fois les premières présentations d’usage effectuées, Hans Buitendijk endossa le rôle d'animateur et posa la première question. Il s’ensuivit alors une discussion passionnante et franche sur la sécurité, le nettoyage en Belgique et aux Pays-Bas, les points communs et les différences entre la Flandre et la Wallonie et les objectifs de la SIR qui vise le zéro accident. C’est-à-dire aucun blessé, aucun accident, aucun dégât. Tout le monde s’accorde à reconnaître que cet objectif est louable. Mais comment l’appliquer dans la pratique? HB: Que pensez-vous en général de la sécurité dans le nettoyage en Belgique? "En Belgique, les entreprises du nettoyage sont en train de changer de mentalité. Cela a clairement mené à une réduction des accidents dans le secteur et à de meilleures prestations en matière de sécurité. Nous remarquons un grand changement depuis plusieurs années," lance Jürgen. "Est-ce uniquement imputable à la SIR? Je ne saurais dire, mais je vois bien que quelque chose est en train de changer. La raffinerie Total à Anvers a récemment décerné des récompenses aux meilleurs prestataires de services de navette 2018. Le premier prix est allé à Peeters OIW et le deuxième à HCI, sur une liste de plus de cent contractants et même Buchen a bien tiré son épingle du jeu. Ce sont de bons résultats pour notre secteur et nous pouvons en être fiers. On remarque une certaine évolution ; on peut conclure qu’il y a une forte amélioration par rapport au passé, lorsqu'on nous qualifiait d’entreprise sale et que nous avions mauvaise réputation."’

Bart intervient: "Oui c’est sûr, mais là tu parles d’il y a bien 25 ans!" Philip et Ronny confirment: "C’était comme ça dans tous les secteurs. En dehors du secteur du nettoyage, on constate aussi, depuis 10 ans, un changement de mentalité en matière de sécurité; les gens veulent désormais rentrer chez eux le soir sans aucun accident.’ Daniela rajoute: ‘Et la balle est dans notre camp. La solution, c'est la formation. Nous devons y investir du temps et de l'énergie. Il suffit de le faire pendant un an pour déjà remarquer la différence. Ça coûte du temps et de l'argent de former le personnel, mais il s'agit de personnes, de vies ; ça vaut donc toujours le coup!"

En matière de changement, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. HB: John, tu es le seul de ce groupe à être établi en Wallonie. Quelle est la situation dans ce coin du pays? "La Wallonie n’échappe pas au changement; c’est vraiment un signal positif. Mais cela dépend de quel secteur vous parlez. Les industries chimique et pétrochimique sont acquises à la cause de la sécurité, mais les industries plus anciennes ont encore du mal à intégrer les règles de la SIR dans leurs processus," répond John. "Oui mais il y a vraiment une différence visible entre la Flandre et la Wallonie," interrompt Philippe. "Et si on extrapole, on voit également de grosses différences entre les PaysBas et la Belgique." Daniela: ‘Cela est lié à la SIR’. ‘Non, cela est valable pour tous les secteurs’, contredit Ronny.

HB: Vous pensez réellement que la SIR est à la base des différences entre les Pays-Bas et la Belgique? Bart: "Non, je ne suis pas tout à fait d’accord. La question qui se pose est de savoir ce que l’on veut mesurer. Comment les gens perçoivent la sécurité? Et quels sont les instruments et les critères de mesure utilisés? Est-ce que le comportement et la mentalité du donneur d’ordres sont également pris en compte? Si l’on regarde les choses de cette manière, les différences ne sont pas si importantes." "Mais je trouve qu’il y a tout de même des différences notables entre la Wallonie et la Flandre," poursuit Daniela. "Lors de missions en Wallonie, il nous arrive que nos hommes soient complètement équipés de moyens de protection, alors que les employés de l’entreprise wallonne concernée se promènent en T-shirt. Difficile d’expliquer la situation à notre personnel. Chez Buchen, nous respectons toujours nos propres règles, quoi que les autres fassent, où que nous nous trouvions. Mais cela engendre de pénibles différences. Quand on sait le type de travail qu’ils vont devoir faire, ça fait de la peine à voir." "Je suis tout à fait d’accord avec toi," poursuit John. "Souvent, notre personnel est soumis à des règles beaucoup plus strictes que celui des autres entreprises. En Wallonie, on constate souvent que les règles imposées par les contractants sont différentes de celles que les donneurs d’ordres prescrivent. Les différences entre les règles internes et externes entraînent, en effet, toujours des situations délicates. Les règles de la SIR sont parfois appliquées, mais la majorité des entreprises ne les connaissent même pas. Et un tiers dira: fais ton travail comme tu le sens. De plus, c'est souvent difficile pour nous, les nettoyeurs, d'appliquer systématiquement les normes les plus strictes plutôt que les règles locales moins sévères. Du point de vue de la SIR, on pourrait décider de ne pas travailler pour des employeurs qui sont aussi peu scrupuleux en matière de sécurité, mais ce n’est pas aussi simple. À mon sens, il est d’une grande importance de rallier les donneurs d’ordres aux combats de la SIR. Dans ce domaine, nous sommes encore sur deux pistes en Wallonnie et c’est pourquoi je suis heureux de l’arrivée d’une version bilingue du journal de la SIR. Cela devrait être systématique." "Chez les multinationales, il y a plus de cohérence au niveau du sens à la sécurité, que l’on se trouve en Wallonie, en Flandre ou aux Pays-Bas," remarque Bart. "Oui, mais on voit quand même des différences," estime Philip. "Mais elles se rapportent au comportement général, à la culture," réplique Bart. Jürgen se mêle à la discussion: "Oui, il s’agit effectivement d’une différence culturelle. En Belgique, les gens ont un autre rapport avec la SIR qu'aux Pays-Bas. Aux Pays-Bas, on est convaincu du bien-fondé de ses actions, alors qu’en Belgique, elle est plus perçue comme une partie qui impose des règles. Chez HCE, nous avons aussi tenté de changer cette mentalité; c’était l’une des raisons pour devenir membre de la SIR. Mais en tant que direction, il faut effectivement être convaincu de l’importance de rehausser les règles de sécurité, sinon il est impossible de modifier la culture d’entreprise sur ce point"

HB: Si vous deviez donner une note sur 10 à la sécurité en Belgique, quelle serait-elle? Après une brève délibération, tout le monde s’accorde à lui donner un 7, et cela est caractéristique de la modestie belge.

HCI nv Fondée en: 1987 Logo et couleurs de l'entreprise: Texte bleu marine sur fond blanc Sites en Belgique:

Il n’est quand même pas nécessaire de devenir membre de la fédération des peintres en bâtiment si on veut faire peindre sa maison, non?

Anvers, Olen Sites hors de Belgique: Terneuzen (NL) Nombre moyen d'employés: 400 Nombre moyen d'unités de nettoyage: 145 Spécialités Nettoyage Haute Pression, Pression-Sous vide et

HB: Mais est-ce que vous ne vous sous-estimez pas un peu en vous donnant un 7 ? Dans le monde entier, la SIR et ses membres sont considérés comme des champions du monde de la sécurité. Le reste du monde a une haute opinion de nous, même la WJTA américaine. "Les différences entre la Wallonie et la Flandre sont vraiment importantes," estime Philippe. "En général, en Flandre, on suit les règles de la SIR, en Wallonie ce n’est pas encore le cas." Bart: "C’est vrai, mais si l’on compare le niveau de sécurité moyen dans le nettoyage industriel avec celui des autres secteurs, alors nous sommes moyennement bon, ce sont les statistiques des accidents qui le disent." Daniela: "Oui, je suis tout à fait d’accord, surtout en comparaison avec d’autres pays." Conclusion: On reste donc sur un 7. HB: Et ces fameuses différences au niveau du nettoyage industriel entre la Belgique et les Pays-Bas, comment sontelles apparues? "Dans sa législation, le gouvernement néerlandais réfère explicitement aux règles de la SIR comme étant les règles légales en vigueur. En Belgique, nous n’arrivons pas à atteindre ce stade-là," répond Jürgen. "De plus, j’ai remarqué dans le groupe de travail sur la haute pression que le gouvernement néerlandais appréhende différemment les accidents. Les cas sont étudiés plus en détails, les amendes sont plus élevées." Bart ajoute: "Le caractère formel est effectivement différent aux Pays-Bas. Mais je ne trouve pas que les entreprises de nettoyage aux Pays-Bas gèrent mieux la sécurité que nous en Belgique." L’on approuve d’un hochement de la tête. Ronny: "Oui mais qu’est-ce que cette note recouvre? Est-ce qu’il s’agit spécifiquement des activités de nettoyage? Ou bien inclue-ton les activités annexes, par exemple lorsqu’une personne se fait une entorse en trébuchant? Les véritables accidents concernant les activités de nettoyage sont heureusement très rares. Si ce chiffre concerne uniquement les activités de nettoyage, je trouve qu'il peut être plus élevé."

Chimique techique, Traitement des catalyseurs et des déchets


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EN CONVERSATION AVEC ...

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SIR. Jürgen: "La SIR a pour objectif clé de tirer les leçons des incidents signalés, pour ensuite les communiquer aux membres par le biais des Alertes de Sécurité. Tout le secteur devient plus intelligent et plus sûr grâce au partage des expériences. D’ailleurs, le partage de ce qui a été appris doit être l’objectif de la SIR."

C’est au niveau des donneurs d’ordres qu’on voit la plus grande différence entre la Belgique et les Pays-Bas.

BUCHEN INDUSTRIAL SERVICES NV & SA Fondée en : 1973 (Watco, Buchen à partir de 2006) Logo et couleurs de l'entreprise: Texte blanc sur fond rouge Sites en Belgique: Olen, Houthalen, Verrebroek, Zelzate, Ostende, Ivoz-Ramet et Manage. Sites hors de Belgique: Cologne (Allemagne), siège Nombre moyen d'employés: 220 Nombre moyen d'unités de nettoyage: 100

HB: Mais tout de même, on ne peut pas ignorer que nous avons quatre fois moins de membres belges que néerlandais. On peut en partie l'expliquer par le fait que la Belgique compte moins d’habitants (environ 11 millions contre environ 17 millions d’habitants) et que la Wallonie ne compte pas encore vraiment. Jürgen explique: "À l’époque, la SIR est apparue sur l’initiative des donneurs d’ordre. Les autorités néerlandaises ont alors décidé, à un certain moment, de donner aux directives de la SIR valeur de législation. C’est pour cette raison que de nombreuses entreprises néerlandaises, également donneurs d’ordres, sont devenues membres. Dans d’autres circonstances, ces entreprises ne se seraient peut-être pas affiliées. C’est ainsi que le nombre de membres néerlandais a fortement augmenté. Or, on ne retrouve pas cet aspect-là en Belgique. Ici, on constate que la majorité des entreprises de nettoyage sont membres. C’est au niveau des donneurs d’ordres qu’on voit la plus grande différence."

Spécialités: Nettoyage Haute Pression, Pression-Sous vide et Chimique techique, Traitement des catalyseurs et des déchets, Services offshore

SMET JET NV Fondée en: 1974 Logo et couleurs de l'entreprise: Texte blanc sur fond rouge Sites en Belgique: Oevel, St Gillis-Waas, Ostende, Flemalles et Courcelles. Sites hors de Belgique: Jubail en Arabie Saoudite, Secunda en Afrique du Sud Nombre moyen d'employés: 220 (Belgique) Nombre moyen d'unités de nettoyage: 155 Spécialités Nettoyage Haute Pression, Pression-Sous vide et Chimique technique, Traitement des catalyseurs et des déchets, déshydratation mobile des boues, hydrodémolition et construction d'installations de nettoyage automatisé

Lorsque la SIR a été créée, la situation était bien différente, plus dangereuse. "Avouez quand même que la situation a quelque chose d’ubuesque," complète Bart. "Ce serait donc à nous, les entreprises de nettoyage, de dire à nos clients qu’ils devraient devenir membres." "Effectivement’, ajoute Philippe, ‘il est logique qu’ils répondent alors: c’est vous les spécialistes. Ils ne deviennent souvent membres qu'en cas d'accident grave. Apparemment, ce n’est qu’à ce moment que la sécurité devient suffisamment importante et c’est vraiment dommage, car la sécurité est une responsabilité partagée du donneur d’ordre et du contractant. Ensemble, on peut éviter un nombre d’accidents bien plus important." Ronny: "Nous représentons les intéressés, les personnes qui effectuent le travail, et nous souhaitons éliminer du groupe tous les ‘cowboys." Mais si l’on fonde une organisation regroupant les clients, les exécutants et les fournisseurs, les choses se compliquent singulièrement, sachant qu’ils n’ont pas forcément tous les mêmes objectifs. C’est comme si on vous demandait de devenir membre de l’association des peintres en bâtiment parce que vous voulez faire peindre les bâtiments de votre entreprise. À mon sens, la SIR remplit parfaitement le rôle de pôle de connaissances, mais ses objectifs sont encore trop peu clairs, c’est un peu tout et n’importe quoi. C’est un pôle de connaissances, qui ambitionne une fonction réglementaire, une fonction commerciale de par la vente d’examens et de certificats, et tant qu’à faire une fonction de groupe d’intérêt. Il est impossible d’obtenir un tout cohérent." Les clients, et peut-être aussi l’administration, considèreront toujours une telle organisation avec méfiance, se demandant si elle cache autre chose que la simple promotion de la sécurité. "C’est exactement l’impression que j’ai eue’, poursuit Daniela, ‘lorsque je suis venue d’Allemagne pour travailler en Belgique. Je me suis vraiment demandé ce que pouvait bien être cette SIR. J’ai pensé en premier lieu à du protectionnisme. C’est ainsi que je l’ai ressenti, en tant que nouvelle venue. De plus, je trouvais les règles parfois extrêmement sévères. Je me demandais s’il était possible d’arriver à effectuer les travaux sans avoir à s’interrompre tout le temps. C’est une bonne chose que la SIR impose des règles de base, mais cela doit rester jouable’!

"Oui, mais qui est-ce qui fait que ça reste jouable?" demande Jürgen. "C’est nous! C’est pour cela que HCI est devenu membre de la SIR. Pendant des années, j’ai adopté une attitude critique, voire négative, vis-à-vis de la SIR. Lors des assemblées générales, en particulier, j’étais l’un des seuls qui la critiquaient ouvertement. C'est alors que le conseil m’a invité à le rejoindre. Et je me suis dit ‘Faute de les battre, faisons alliance’. Et c’est à partir de ce moment que je me suis investi. En matière de changement, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Sur la base des connaissances pratiques dont nous disposons tous, nous pouvons apporter des éléments importants et faire en sorte que la situation reste jouable." Bart rajoute: "Dans le fond, Ronny, c’est logique que les fournisseurs respectent également certaines règles si nous voulons collaborer sur la base d’une norme déterminée. N’est-ce pas ce que l’État attend de nous?" "Oui, je suis d’accord, mais ce qui me préoccupe, c’est l'image de la SIR. Dans la manière dont elle est composée, il me semble y avoir comme un conflit d’intérêts. S’il s’agissait d’une organisation de contractants, les choses seraient beaucoup plus claires, beaucoup plus simples. Pourquoi est-ce qu’un donneur d’ordre devrait être membre de la SIR? Quelle en est la valeur ajoutée ? La SIR ferait bien de soumettre cette question à débat!" Jürgen: "Chez la SIR, nous apprécions particulièrement la participation active et continue des donneurs d’ordres. C’est très important pour nous. Dans les années 80, les accidents au cours des activités sous haute pression étaient très nombreux, avec pour conséquences, des morts, des blessures, des dégâts etc. À un moment donné, Shell et Esso, tous deux donneurs d’ordres, se sont dit que ça ne pouvait plus continuer ainsi. De fait, plusieurs donneurs d’ordres ont donc dit : chers acteurs du nettoyage, nous allons désormais nous réguler et pour atteindre des résultats, nous allons nous affilier," complète Bart. "Et les grandes entreprises du nettoyage n’ont eu d’autre choix que de les suivre. C’est ainsi que ça s’est passé, et en Belgique, on peut faire pareil," estime Bart. "Il suffit d’annoncer que nous allons nous réguler." HB: Est-ce que votre entreprise signale toujours tous les incidents ou accidents à la SIR et recevez-vous une réaction adéquate? Tous les participants s’accordent à reconnaître que tous les incidents et les accidents en matière de sécurité du travail sont toujours signalés. Tous les membres ont accepté cette obligation lorsqu’ils ont signé la déclaration de politique de la

HB: Une tendance lourde actuellement consiste à éviter que le personnel se retrouve sur la ‘ligne de feu’, afin de concrétiser une politique du zéro accident. Est-ce que cela est réalisable d’un point de vue technique et pratique? Est-il possible de mécaniser et d’automatiser tous les travaux ? Récemment, la direction de Dow Chemical décidait qu’il serait désormais interdit de pénétrer dans les espaces confinés. Esso semble suivre la même tendance pour 2020 et BASF s’est fixé l’année 2025 comme année d’application. Quelle attitude la SIR doit-elle adopter face à ces développements? "Vu la façon de formuler la question, il me semble qu’il s’agit de haute pression," observe John. "Peut-être que c'est possible en matière de haute pression, mais il est impossible d'évacuer tout le monde de la ligne de feu dans toutes les activités. Comment intervenir en haut d'une tour de craquage de 80 m. sans y pénétrer?" Jürgen renchérit: "C’est un problème récurrent dans le monde entier: les décisions sont prises par des dirigeants trop éloignés de la base et qui ont donc une vision moins pratique des choses. Une telle politique ferait un beau slogan, mais son application est loin d’être toujours possible ou pratique. C’est malheureusement dans l’esprit du temps de prendre des décisions de cette manière." HB: Mais quelle attitude la SIR doit-elle alors adopter? Nous représentons tous ces membres. À partir du moment où de telles décisions sont prises, plus personne ne dit rien, que ces mesures soient réalisables ou pas. Est-ce donc la tâche de la SIR d’entrer en action? "L’idée d'évacuer tout le monde de la 'ligne de feu' est séduisante. Mais en avons-nous les moyens? Il nous faut tout de même prendre en compte ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Il y a des choses que l’on ne peut pas chambouler à court terme" estime John. "Et est-ce que les donneurs d’ordres en ont les moyens, et sont-ils prêts à payer un prix équitable?" complète Daniela. "Les clients nous mettent au défi d’innover. Ce n’est ni l’envie ni les moyens qui nous manquent mais sontils prêts à payer?" Bart: "Les donneurs d’ordres en question siègent également au conseil. Impossible de faire l’impasse; il faut en discuter." HB: Le secteur connaît une forte rotation du personnel ce qui, en général, ne favorise pas un bon niveau de sécurité et de connaissances. Comment faites-vous face à cette situation ? Et est-ce que la SIR peut avoir un rôle à jouer? "Chez Buchen, nous faisons passer tout nouvel employé par un long trajet de formation," lance Daniela. "Avant de pouvoir se rendre sur site, il faut avoir suivi cette formation de trois semaines. Et nous proposons aussi un système de jumelage pour accompagner intensivement les débutants." Philip: "Nous assurons nous-mêmes toute la formation de notre personnel." Jürgen renchérit: "Oui, c’est aussi notre approche, mais quand même, il faut bien se rendre compte que ce n’est pas suffisant. Lorsque la conjoncture est favorable, et que tous les secteurs sont à la recherche de personnel, on voit partir beaucoup d'excellents employés." "Je trouve que les salaires sont relativement bas par rapport à d’autres secteurs," estime Ronny. "Des horaires irréguliers, un travail qui n’est pas le plus agréable, un talent d’improvisation; on demande beaucoup d’un personnel dont le niveau de formation est relativement faible. En comparaison avec d’autres secteurs, on doit convenir que les salaires dans le nettoyage devraient être plus élevés. Et ce n’est pas une entreprise seule qui pourra y changer grand-chose. Par contre, une association

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professionnelle des nettoyeurs industriels en Belgique ou en Flandre, puissante et bien établie, pourrait faire la différence, mais malheureusement elle n’existe pas (encore)." Daniela confirme que, notamment dans le bâtiment, les tarifs sont différents. Et sur le principe, c'est pas cohérent: "Si l’on considère la teneur des travaux, il me semble que les tarifs dans notre secteur devraient être plus élevés que dans le bâtiment. Le fait que, d’une part, tout le monde est submergé de travail et que, d’autre part, les tarifs, et donc les salaires, restent trop bas, est un paradoxe économique qu’on a du mal à expliquer," conclut Ronny.

PEETERS OIW NV Fondée en: 1955 Logo et couleurs de l'entreprise: Lettres noires sur fond verd clair Sites en Belgique: Herentals, Anvers, Gand, Flémalle et Manage Sites hors de Belgique: Bergen op Zoom, Rotterdam Pays-Bas et Nörvenich, Allemagne Nombre moyen d'employés:

Nous devons maintenir le dialogue. C’est ainsi que nous avancerons.

1.000 Nombre moyen d'unités de nettoyage: 285 Spécialités: Nettoyage Haute Pression, Pression-Sous vide et Chimique technique, Traitement des catalyseurs et

HB: Le temps a passé à une vitesse folle. Vous aimeriez dire quelque chose pour terminer? "C’est énorme ce que la SIR a fait jusqu’à présent pour le secteur," dit Bart. "Tout le monde s’accorde à le reconnaître. En ce qui concerne l’avenir, disons les 20 prochaines années, il est important d’examiner le rôle que la SIR devrait remplir. Lorsque la SIR a été créée, la situation était bien différente. Comment aborderons-nous l’avenir? Par ailleurs, la SIR, les entreprises de nettoyage et les donneurs d’ordres doivent se concerter sur le contexte international. Je trouve le côté réglementaire assez complexe, particulièrement la combinaison pôle de connaissances-association professionnelle-organes réglementaires John enchaîne: "Le côté réglementaire, je le trouve aussi difficile. Surtout si celui qui établit les règles, contrôle également leur application. Ça complique les choses. Pour moi, notre force réside dans le partage de connaissances et d’expériences. Cette volonté de partager doit être encore plus stimulée. Et pour ce qui est de la régulation, il faut un tout autre statut." Daniela: "La SIR a beaucoup fait en Belgique et aux Pays-Bas; grâce à elle, notre travail est devenu beaucoup moins dangereux. Moins de morts, moins de blessés, moins de dégâts matériels; c’est le plus important. En ce qui me concerne, je suis encore en phase de découverte de la SIR, il faut voir ce que cette fondation peut signifier pour moi et mon entreprise. Je dois apprendre à mieux la connaître." "Le monde est devenu un grand village," poursuit Ronny, "nos clients viennent des quatre coins du monde. Alors oui, nous avons tout un rôle à remplir au niveau mondial!" "Oui, mais cette internationalisation n’est pas un cadeau," complète Jürgen. "Nous recevons des questions des quatre coins du monde, tout simplement parce que notre niveau de sécurité est le plus élevé. À l’heure actuelle, la SIR dispose de trop peu de personnel et de moyens pour faire face à la situation de manière optimale." John termine: "Je trouve que c’est surtout très positif que nous puissions débattre de ces thèmes ensemble. C’est ainsi que nous avançons." HB: Peut-être que nous ne nous en rendons pas encore compte, mais aujourd’hui, nous avons fait quelque chose d’unique en échangeant pendant trois heures sur des sujets très importants et cela sans animosité. Cela fait plaisir de constater que vous appréciez cette initiative et que vous aimeriez répéter l’expérience. Toute l’équipe de la SIR espère que toutes ces initiatives contribueront considérablement à la sécurité actuelle et future dans notre secteur. Je vous remercie de votre collaboration.

des déchets, Nettoyage des égouts, Cold Cutting, Nettoyage des aéros, Hydrodémolition, Nettoyage robotisé, Sponge blasting

MOURIK NV Fondée en: 1973 Logo et couleurs de l'entreprise: Texte noir et blanc sur fond jaune d'or Sites en Belgique: Anvers Sites hors de Belgique: Botlek-Rotterdam, Nieuwdorp et Velsen-Noord aux Pays-Bas Nombre moyen d'employés : 1160 (Groupe) Nombre moyen d'unités de nettoyage : 140 (Groupe) Spécialités : Nettoyage Haute Pression, Pression-Sous vide et Ultra-son, Traitement des catalyseurs et des déchets, Mécanique et Génie civil, Peinture & Conservation, Ingénierie de l'environnement, Électrotechnique

En Belgique, la SIR doit urgemment travailler à sa notoriété, mais aussi être disponible.


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MISE EN OEUVRE MONDIALE DES DIRECTIVES

MISE EN OEUVRE MONDIALE DES DIRECTIVES

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Notre nouveau membre Arlanxeo veut appliquer les directives de la SIR dans le monde entier

Le fabricant de caoutchouc monte au créneau pour la sécurité au travail. Nous voici en visite chez Arlanxeo à Anvers, une entreprise spécialisée dans la production de caoutchoucs synthétiques qui se trouve sur la rive gauche. L'établissement Belge de l'entreprise expédie ses produits en Asie, en Amérique et en Afrique. Il joue donc dans la cour des grands. Arlanxeo s'est récemment affiliée à la SIR. Voilà une raison de plus de mieux faire connaissance avec cette entreprise fascinante. Quel est le coeur de métier d'Arlanxeo? "Nous élaborons six types de caoutchouc synthétique de qualité supérieure" précise le Directeur technique, Marc van Walleghem van wal. "Des caoutchoucs butyles et halobutyles flexibles de par la polymérisation d'isobutène et d'isoprène et éventuellement

Le journal SIR en Belgique pour parler avec Marc van Walleghem et Serge van Camp d'Arlanxeo.

ajout de brome et de chlore. Avec des usines au Canada, à Singapour et ici à Anvers, Arlanxeo est le plus grand fabricant au monde de ce type de caoutchouc. Notre tour de magie", dit Marc en riant, "consiste à transformer des gaz en granules de caoutchouc. Nous vendons ces granules sous forme de balle, principalement à l'industrie automobile, mais ils sont également utilisés dans le secteur médical, par exemple pour la production de capsules et de membranes pour des liquides à injecter. Par ailleurs, nous sommes en train de prendre des mesures pour des applications dans l’industrie alimentaire." Quel est l’impact des activités des objectifs de la SIR sur votre activité? "Chez nous, la sécurité est primor-

diale. Le nettoyage sous haute pression est fréquent sur nos sites de production.

Nous transformons les gaz en granules de caoutchouc, en particulier pour la fabrication de pneus automobiles C’est la raison pour laquelle nous nous sommes affiliés. Deux choses

sont pour nous aussi très importantes. Pour commencer, le nettoyage sous haute pression est une activité très dangereuse. De plus, elle ne fait pas partie de nos compétences clés. Nous ne disposons pas en interne des connaissances spécifiques requises, mais nous souhaitons tout de même que ces activités se déroulent en toute sécurité. C’est pourquoi, nous souhaitons travailler avec les sous-traitants adéquats, afin de limiter les risques. Nous avons une grosse préférence pour les partenaires certifiés par la SIR et appliquant ses directives. Nous remarquons, en effet, dans la pratique, que ce sont les meilleurs acteurs du marché. Le niveau auquel les membres de la SIR effectuent

un nettoyage sous haute pression est plus élevé que chez les autres entreprises. Par le passé, il nous est arrivé, au sein de notre groupe, de subir de très graves accidents, tant en Allemagne qu’à Singapour. Cela nous a incités à partir à la recherche des partenaires avec lesquels nous pourrions collaborer de manière adéquate. Cette quête nous a menés à la SIR, car son niveau de sécurité est le plus élevé au monde. C'est pourquoi nous souhaitons élaborer nos propres directives sur la base des directives et de l’expertise de la SIR et les appliquer à toutes les entreprises de notre groupe dans le monde entier." Quelles sont les activités de nettoyage industriel qui ont lieu sur votre terrain? "Lors de chaque navette, un nettoyage chimique peut avoir lieu à titre de décontamination. Il s’agit principalement de nettoyage sous haute pression, du nettoyage manuel de cuves. Il faut, de temps en temps, pénétrer dans ces dernières pour pouvoir les nettoyer." Serge van Camp, Responsable de la gestion des sous-traitants, ajoute: "Nous sommes en train de voir comment automatiser cette tâche. En principe, nous estimons qu’il faut, autant que possible, utiliser l’automatisation pour éviter de pénétrer dans les espaces confinés. Toutefois, cela n’est pas toujours possible; il faut bien considérer tous les aspects de la situation. Cela est lié à la fois au budget de développement et aux aspects pratiques. Notre expérience pratique indique que nous avons souvent à faire à des obturations de caoutchouc dans les cuves sous pression. Or, il faut les éliminer et pour l'instant, il n'existe tout bonnement pas de meilleure option que de pénétrer dans la cuve. Mais notre objectif est dans tous les cas d’automatiser partiellement cette activité dans un avenir proche." Qu’entendez-vous par Gestion des sous-traitants ? "Le service de gestion des contractants a été créé l’an dernier. Ce service examine très concrètement, pour chaque activité, tout ce qui est effectué par des contractants et présente un caractère particulier. Ce service examine très précisément l’exécution technique et la sécurité des activités concernées," explique Serge. "C’est ainsi que le nettoyage haute pression bénéficie de toute l’attention requise."

Est-ce que les protections des voies respiratoires sont souvent utilisées lors d’interventions dans des espaces confinés ? "Oui," poursuit Marc. "Nous utilisons les protections des voies respiratoires pour toute intervention dans un espace confiné. Nos contractants sont certifiés en la matière et notre propre personnel a été formé par le commandant de notre compagnie de pompiers. Toutes les personnes utilisant de l’air comprimé ont été formées à cet effet, que ce soient des internes ou des externes. Nos activités nous amènent parfois à utiliser les protections des voies respiratoires, par exemple lors du déchargement de brome ou de chlore." Quelle est la principale raison pour Arlanxeo de devenir membre de la SIR? "Nous ambitionnons d'acquérir des connaissances et d'en faire bénéficier le groupe Arlanxeo dans le monde entier. Le fait que les directives et les manuels de la SIR sont disponibles en quatre langues est d'une aide précieuse. Les nouvelles normes mondiales en matière de nettoyage sous haute pression constituent également une bonne base pour partager et imposer. Et cela nous permettrait de réduire le nombre d'accidents." Est-ce que vos contractants actuellement chargés du nettoyage sont affiliés à la SIR et disposent des justificatifs de compétences adéquats ? "Nous souhaitons une application stricte des règles et tentons

de travailler uniquement avec des contractants de nettoyage membres de la SIR," répond Marc. "Nous sommes en plein dans ce processus. D'ailleurs, une entreprise qui n’était pas membre a dû, à notre demande, adapter ses activités conformément aux directives de la SIR. Nous allons nous-mêmes suivre la formation ‘deskundig toezichthouder’ (responsable de la conformité) afin de pouvoir juger par nous-mêmes si une situation est traitée dans les règles." Vous dites vouloir collaborer activement ; accepteriez-vous de participer aux réunions des groupes de travail? Elles permettent de participer aux discussions et aux décisions en matière de règles de sécurité. "Cela nous intéresse beaucoup. Nous ne voulons pas être seulement un membre passif mais certainement participer activement ! Par exemple en participant aux activités de réseautage lors de l’Assemblée Générale des Membres et en siégeant dans l’un des groupes de travail."

Si la sécurité est compromise, tout le monde a le droit de refuser une tâche. Vous aimeriez rajouter quelque chose ? "Les collaborateurs et les contractants doivent complètement intégrer la sécurité ; cela doit faire partie intégrante de la culture d’entreprise. C’est cela le plus important ! Nous sommes très satisfaits de notre partenaire Peeters et nous apprécions beaucoup la manière dont il mobilise et forme son personnel. Il ne laisse rien au hasard. Nous en sommes très satisfaits ! Nous constatons combien il est important que les partenaires soient critiques, osent dire ce qui est important et indiquer les situations dangereuses. Qu’ils osent dire littéralement: "la situation est dangereuse, on ne va pas se mettre au travail comme ça." Si la sécurité est compromise, tout le monde a le droit de refuser une tâche. C'est tellement important!


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EN CONVERSATION AVEC ...

EN CONVERSATION AVEC ...

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Un nettoyeur chevronné sur

le nettoyage des cuves de carburant Yves, cela fait longtemps que vous travaillez dans le nettoyage. Quel est votre lien avec la SIR? "En fait, tout commence bien avant la SIR telle qu’on la connaît. Avec mon entreprise de nettoyage semi-industriel, spécialisée dans les cuves de carburant, j’étais membre de l’ICB (Industrial Cleaning Belgium), une organisation similaire à la SIR néerlandaise. Ces deux organisations avaient les mêmes objectifs et la même approche des examens, des directives etc. J’y étais également examinateur. À ce moment-là, l’ICB était moins avancée que la SIR sur le plan du contenu. Lorsque l’ICB et la SIR ont fusionné, j’ai obtenu un rôle similaire au sein de la SIR. J’ai intégré le groupe de travail 'pression/sous vide' ainsi que l’équipe des examens, et j’ai

Le journal SIR en Belgique pour un entretien avec Yves Van Nevel, Directeur Général de Buchen Industrial Services NV.

contribué à l’élaboration du nouvel examen pour la haute pression. Je me souviens de l’enthousiasme des membres et de la collaboration agréable avec les collègues néerlandais."

Une obligation morale d’adhérer à la SIR. Toutes les parties prenantes devraient la soutenir.

Comment êtes-vous arrivé chez Buchen ? Ma femme Nancy et moi, avons vendu notre entreprise Edelweiss à Smet Jet NV, une entreprise de nettoyage industriel également membre de la SIR. Nous y sommes restés pendant 12 ans en tant que salariés et avons occupé diverses fonctions. Lors d’un salon, j’ai rencontré un ancien collègue qui travaillait chez Buchen. Il me présenta au Directeur général de l’époque, et c’est ainsi que cela a commencé. J’ai tout de suite été impressionné par la taille de cette entreprise qui se trouvait aux mains d’une seule famille. Ma tâche fut de développer, avec ma femme, une section en Flandre occidentale. Nous trouvions cela fantastique de nous trouver à nouveaux ensembles dans le même

secteur. Au départ responsable de la section de la Flandre occidentale, je suis devenu Chef d’exploitation pour la Flandre orientale, la Flandre occidentale et Anvers, et à l’heure actuelle, je suis Directeur général de la NV. Depuis, la Flandre a subi une profonde mutation sous la houlette de Daniela El-Kadi, notre Directrice générale, et nous disposons d’une équipe de collaborateurs très enthousiastes. Quelle est votre spécialité ? Le cœur de métier de ma propre entreprise était le nettoyage des cuves. Après la reprise, j’ai acquis une expertise plus large, ce qui m’a permis de découvrir toutes les facettes du nettoyage industriel. Associée à 30 ans de gestion d’entreprise, voilà une combinaison qui vaut son pesant d’or! Si nous

parvenons à combiner cette expérience avec le support et la confiance de notre Directrice générale et à une bonne collaboration avec tous les employés, alors je pense que chacun ici contribue au succès enregistré actuellement par Buchen. Nous aimerions mieux faire connaître à nos membres le nettoyage des cuves de carburant. Pourquoi nettoie-t-on les cuves de carburant? "Il y a plusieurs raisons. Pour commencer, la législation exige un contrôle régulier de l'intérieur et de l'extérieur des cuves de carburant. Leur taille et leur contenance détermine la fréquence de ces contrôles. Une autre raison est la présence de souillures : boues, eau, rouille, qui doivent être éliminées le cas échéant. Les travaux de réparation et d’entretien constituent une troisième raison. De plus, les cuves de carburant doivent être nettoyées avant d’être mises hors service." Quels sont les plus grands risques en la matière ? "Le risque d’explosion et d’incendie est, bien entendu, le plus important. Mais la suffocation lors de la pénétration dans la cuve, les émissions de vapeurs et de gaz nocifs, l'écoulement accidentel du contenu et la pollution par le nettoyage constituent également des risques." Selon quelle fréquence une cuve de combustible doit-elle être nettoyée ? "Cela dépend de la raison du nettoyage. Elle doit être de toute manière nettoyée périodiquement, selon le type et la quantité, à une fréquence déterminée par la législation. Si je devais citer un chiffre, ce serait entre 5 et 20 ans. L’inspection environnementale vérifie si les entreprises respectent la législation. En Belgique, une cuve ne peut être remplie par un fournisseur qu’en présence d’un bouchon ou d’une étiquette verte fixée à l’orifice de remplissage. Le fournisseur vérifie ainsi immédiatement si la cuve concernée est conforme. La majorité des entreprises respecte suffisamment cette législation, et il est rare qu’elle ne soit pas respectée. Dans le secteur des particuliers, les choses ne sont pas toujours conformes, mais cela n'arrive pas souvent. En général, le secteur respecte la législation." Que fait-on des déchets du nettoyage ? "Là encore, la législation est très claire. Ces derniers doivent

être acheminés par un transporteur ou un collecteur agréé chez un transformateur agréé. Là aussi, le service environnemental d’une entreprise s’assure que les déchets arrivent chez le transporteur ou le collecteur adéquat. D’après mon expérience, les entreprises prennent leurs responsabilités en matière d’environnement avec sérieux. De nombreuses entreprises de nettoyage de cuves de carburant possèdent leur propre centre de transbordement, où elles stockent et traitent les produits. Le suivi y est sévère, clair et bien organisé. La documentation y est de qualité et les contrôles à l’aide d’échantillons, nombreux." Quelles mesures de sécurité doivent être prises lors du nettoyage de cuve ? "Outre les formations légales dont les opérateurs doivent justifier et les appareils de mesure adéquats, il faut également mettre en œuvre des matériaux adaptés, afin d’éviter les principaux risques, comme mentionné ci-dessus. Il faut effectuer des mesures, porter des équipements de protection individuelle (EPI) et utiliser le matériel adéquat. La formation est donc très importante. Je constate une différence notable entre la législation belge et la réglementation de la SIR. Si l’on examine les directives émises par la SIR, par exemple relatives au nombre de collaborateurs ou à l’utilisation des EPI et à la formation, elles sont bien plus exigeantes que la législation belge. En fait, la loi dit simplement: ‘vous devez faire en sorte que vos collaborateurs reçoivent des informations et des instructions suffisantes.’ Mais elle ne dit mot quant à la manière de s’y prendre. Elle ne dit rien quant à l’utilisation de véhicules spécifiques, aux homologations obligatoires, etc. La SIR, elle, est bien plus spécifique en la matière. Même les clients, notamment les grandes entreprises, élaborent, de leur propre chef, de nombreuses directives. Les entreprises soucieuses de satisfaire toutes les directives légales et de respecter les accords passés au sein de la SIR se démarquent tout de suite largement des entreprises qui ne font que suivre la loi dans le domaine de la sécurité. Telle est la situation en Belgique. Aux Pays-Bas, c’est différent; la législation néerlandaise renvoie directement à la réglementation de la SIR. Voilà qui ne peut être plus clair!" Devrait-on également viser cette situation en Belgique? "Ce serait une bonne chose pour pouvoir jouer à armes égales, et aussi pour stimuler la sécurité au travail. Aux Pays-Bas, tout

nettoyeur, même ceux qui ne sont pas membres de la SIR, sont tenus de respecter sa réglementation. Du point de vue de la qualité, je trouve que tout le monde devrait respecter la réglementation de la SIR, que ce soit aux Pays-Bas ou en Belgique. Je comprends bien que cela peut être difficile d’un point de vue économique, mais il serait bien de n’adopter qu’un seul principe pour la Belgique et les Pays-Bas. La sécurité devrait être la même pour tous." Nous avons encore beaucoup à faire! "Oui, ne serait-ce qu’au niveau du nettoyage des cuves de carburant, notre secteur compte des dizaines d’entreprises qui ne sont pas affiliées à la SIR. C’est à elles que nous devrions nous adresser. Les règles imposées par la SIR sont un bon point de départ et il est dommage que certaines entreprises ne les appliquent pas. Il nous faudrait développer un groupe de pression sur les pouvoirs publics et les clients potentiels. Informer sur les risques et les dangers concrets pour les employés. Le fait que la Belgique soit divisée en trois régions, les Flandres, la Wallonie et Bruxelles, ne nous aide pas non plus ; cela rend encore plus difficiles les accords d’harmonisation des règles. Il faudrait pouvoir créer une législation cadre." Quel message aimeriez-vous faire passer aux entreprises en Belgique qui ne sont pas encore membres? "L’adhésion à la SIR est la chose à faire si vous avez l’intention de rendre votre gestion d’entreprise plus sûre et plus professionnelle dans le domaine du nettoyage industriel. Je considère même que c’est une obligation morale vis-à-vis de vos collaborateurs et de votre environnement. En principe, toutes les parties prenantes d’une entreprise devraient être solidaires, que ce soit le client, l’État ou un exécutant. Ce n’est qu’en collaborant de cette manière que nous rendrons le monde plus sûr. D’un autre côté, il m’arrive de rencontrer des entreprises qui ne sont pas membres mais qui appliquent les règles de la SIR. J’aimerais dire à ces entreprises de passer le pas et de devenir membre. La SIR n’est pas uniquement là pour les grandes entreprises, mais pour toute entreprise active dans le nettoyage industriel, qu’il s’agisse d’un entrepreneur indépendant, d’une entreprise familiale ou d’une multinationale. La SIR est là pour les contractants aussi bien que pour les donneurs d’ordres."


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IFAT - MUNICH

BILLET D'HUMEUR DE JEAN GODTS

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BILLET D'HUMEUR

La parole est à:

JEAN GODTS

L'homologue français de la SIR

S3C,

Nous voici à la fin de notre deuxième cycle de trois années de fonctionnement et nous appréhendons désormais nos activités avec plus de clarté. Grâce à L’IFAT à Munich est un événement d’envergure monstrueuse, avec l’eau comme thème central. C’est le plus grand salon de son genre au monde. Il s’étend sur 18 énormes halles d’une surface totale de 250.000 m² et sur un terrain extérieur de 75.000 m². On y découvre tout ce

J’ai récemment été très attristé. J’ai lu que deux accidents lors de travaux de nettoyage industriel avaient fait deux morts. Un accident avait eu lieu en Allemagne et l’autre en République tchèque. Je n’ai pu m’empêcher de penser aux victimes, mais aussi aux personnes qui devront continuer à vivre avec les conséquences de ces accidents. Leurs familles, leurs amis, leurs collègues… je leur souhaite beaucoup de courage !

intéressantes se regroupe dans une seule halle. Cette année, on pouvait les trouver dans la halle 4C, une halle noire de monde du début à la fin du salon.

Le plus grand salon de l'environnement!

Cette année, l’IFAT accueillait 3.305 exposants de 58 pays et pas moins de 142.272 visiteurs en provenance de 162 pays se rendirent à ce salon pendant une ou plusieurs journées. Le nombre croissant d’exposants provenant de pays tels que la Chine et la Russie fut particulièrement marquant. Il est clair que les industries chinoise et russe se développent et se spécialisent rapidement dans ce secteur. Il faudra certainement compter avec elles. Lors de l’IFAT, les nombreux visiteurs purent faire largement connaissance avec les techniques actuelles et futures favorisant un environnement plus propre et plus agréable. C’est donc tout naturellement que des délégations et des visiteurs issus du monde politique vinrent faire le point des dernières évolutions technologiques. Bien entendu, certains sujets, tels que le très actuel thème du recyclage des plastiques, furent particulièrement populaires sur de nombreux stands et lors de nombreuses présentations. Comme d’habitude, les très nombreux ateliers et forums de discussion avec des spécialistes et autres experts furent très fréquentés. Les entreprises Koks, Peinemann et Hammelmann, toutes trois membres de la SIR, décidèrent d'installer leurs stands proches les unes des autres. Les nombreux visiteurs de ces stands prouvèrent que ce fut un bon choix et considérant le grand nombre de visages familiers, on aurait pu se croire un moment à une mini assemblée générale de la SIR. Toutefois, il aurait été possible de mieux valoriser la SIR, en plaçant ici et là quelques bannières gratuitement mises à disposition. On fera mieux la prochaine fois… Sur le stand de Koks, on pouvait assister à un va et vient d’amis et 'd’ennemis' attirés par des boissons gracieusement offertes. Nous tenons à féliciter Gerard & Rick Koks et leurs collègues pour cette marque d’hospitalité particulière, qui illustre la manière dont nous pourrions nous comporter les uns envers les autres. Le stand de DIBO, DERC, Waterkracht, Rivard et Stoneage était également beau et soigné. Je trouve dommage qu’il

soit impossible de trouver sur un tel salon de véritables innovations mondiales ou alors doiton considérer comme tel le nouveau mini-LTC de Peinemann qui sera commercialisé après l’été. Nous avons également remarqué l’appareil à eau chaude sous 1.000 bars de Dibo, le Weedmaster de Waterkracht pour lutter contre les mauvaises herbes, le mini-combi de Rivard, très populaire en France, ainsi que les divers stands avec des ‘robots’ pour le nettoyage du fond des cuves. Ce qui nous a également frappés, c’est le peu d’attention accordée au thème de la sécurité personnelle. De très nombreuses entreprises travaillent avec motivation et énergie à l’élaboration de nouveaux moyens et de nouvelles méthodes, mais à mon grand regret, le secteur de la sécurité reste en retard en matière de protection du personnel par rapport au développement de produits nouveaux et améliorés. Quoi qu’il en soit, l’IFAT reste un incontournable pour tous ceux qui travaillent dans le nettoyage industriel ou sont intéressés par ce secteur. Que vous soyez donneur d’ordre, exécutant ou fournisseur, vous y trouverez toujours quelque chose d’intéressant. Aussi, je ne peux vous donner qu’un seul conseil: allez-y! Ceux qui n’ont pas pu se rendre à l’IFAT 2018, pourront peut-être se rattraper lors de l'édition 2020, du 4 au 8 mai. Si vous voulez absolument tout voir, il est préférable de réserver deux journées car elles ne seront pas de trop. Et n’oubliez pas d’emporter dans votre valise une paire de chaussures confortables, car le nombre de kilomètres à parcourir pourrait bien ressembler à une discipline olympique. Les hôtels et les billets d’avion (éventuellement au départ de Rotterdam et d’Anvers) sont souvent réservés de six mois à un an à l’avance car la majorité des visiteurs et des exposants veulent résider le plus près possible du salon et tirer le meilleur parti de leur présence. Les visiteurs qui doivent parcourir plus de 50 km pour se rendre à leur hôtel ne sont plus une exception. Pour tout complément d'informations, consultez www.ifat.de.

quotidiennement sur nos sites industriels en France.

ajouter quelques centaines de plus.

actuelle en matière de machines, méthodes et moyens. Bien entendu, le traitement des

de choix mais pour notre activité, le nettoyage industriel, la majorité des entreprises

collaborateurs pleinement certifiés travaillent désormais

Et d’ici la fin de l’année, nous pourrons sans doute y

que l’industrie du nettoyage, de la gestion des eaux et des déchets peut proposer à l’heure

déchets et le recyclage durable de l’eau et d’autres matières premières occupent une place

nos efforts au cours des 30 derniers mois, 3.120

Le nettoyage industriel est un beau métier, mais cela reste un métier à risques!

Ces collaborateurs sont principalement issus de la haute pression, bien que le sous vide réponde également à l’appel. Mais ce qui compte pour nous, c'est la

D’accord, ces accidents n’ont pas eu lieu aux Pays-Bas ni en Belgique, pays qui appliquent les règles de la SIR. Mais est-on certain qu’ils ne peuvent se produire chez nous? J’ai bien peur que non. Le risque zéro n’existe pas. Mais pouvons-nous faire quelque chose pour éviter que cela se produise chez nous? OUI! Loin d’être ressentie comme une obligation, la sécurité devrait, au contraire, faire partie de nos valeurs clés à tous.

certification des 52 coordinateurs, le personnel d’encadrement sur le site du client. Ces personnes comprennent désormais mieux les possibilités et les

Ce devrait être une valeur à entretenir et à expérimenter chaque jour de notre vie. Une valeur qui nous suit, du lever au coucher. La sécurité devrait être une sorte de réflexe naturel dans tout ce que nous faisons, même en dehors de notre travail. Au volant, par exemple, je veux éviter les accidents, et cela se ressent dans mon style de conduite. Les règles de la SIR sont là pour nous aider à travailler en toute sécurité. On devrait, au moins, disposer d’un matériel adéquat et sûr, ainsi que de procédures adaptées. Mais cela ne s’arrête pas là. En tant qu’intervenant, je joue un rôle très important dans la sécurité de mon travail et cela vaut pour nous tous. Je joue un rôle important pour ma sécurité, celle de mes collègues et de toutes les autres personnes avec lesquelles je traite. Je dois utiliser un équipement adéquat et en bon état. Je dois suivre les procédures et si ces dernières ne sont pas adéquates ou pas applicables, je dois en parler avec mon chef. Je dois réfléchir aux risques que ma tâche implique, pour moi-même et pour les autres. Je dois en parler à chaque fois avant de commencer une tâche (LMRA). Je dois signaler les situations dangereuses et permettre leur correction avant de commencer à exécuter mes tâches ou avant que des collègues ne se mettent au travail.

restrictions de leurs prestataires de services de nettoyage. Ainsi donc, les rapports entre les deux parties se sont considérablement améliorés, ainsi que la sécurité des employés sur place. Un client nous a d’ailleurs confié que les meilleurs rapports de travail ne contribuaient pas seulement à plus de sécurité générale mais avaient également réduit les temps de panne et augmenté les prestations de leurs installations après entretien.

Nous sommes en grande partie responsables de notre sécurité. Nos vies sont entre nos mains. Surtout ne l’oublions pas.

Nous avons utilisé le retour d’informations des diverses sources certifiées pour réviser et moderniser nos manuels techniques, améliorer la fiabilité de nos examens et augmenter considérablement le nombre de questions d’examen disponibles pour chaque sujet. Nous attendons 2018 avec impatience. Elle devrait être une année record.

Stuart Harwood, Directeur S3C


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INNOVATIONS EN MATIÈRE DE FORMATION

INNOVATIONS EN MATIÈRE DE FORMATION

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INNOVATIONS

EN MATIÈRE DE FORMATION Est-ce un jeu ? Non, c’est une formation!

L’IMPACT DE LA RÉALITÉ AUGMENTÉE Une start-up novatrice, regroupant plusieurs membres de la SIR, a mis au point un mode de formation moderne. Grâce à des techniques modernes, telles que la réalité augmentée jusqu’à présent surtout utilisée par l’industrie des jeux, une formation théorique se transforme en une expérience impressionnante. Comment ça marche?

Jusqu’à présent, les formations étaient toujours statiques. Lors de l’atelier de nettoyage, tout le monde doit toujours commencer sa tâche par une LMRA, une analyse des risques de dernière minute. Mais au fil du temps, après quelques répétitions, la perception du risque du personnel peut s'émousser. Il faut alors trouver des solutions. Une formation sérieuse doit faire en sorte que l’on n’oublie jamais les risques. Dans les centres dits Safety Centers, les évaluations ont lieu sur la base de cas pratiques que l'apprenant doit évaluer. Parfois, un tuyau est de travers, il manque un extincteur ou une étiquette. L’apprenant doit évaluer la situation et indiquer si elle est fiable ou pas. Si c’est en soi une bonne manière d’apprendre, cette dernière est statique alors que notre travail est dynamique. Il y a de cela environ 18 mois, les créateurs de ce nouveau type de formation firent connaissance avec la réalité augmentée. En bref, la réalité virtuelle reproduit intégralement une certaine situation et la projette ailleurs. Elle est, par exemple, appliquée par les cuisinistes. Ils réalisent une cuisine puis l'installent virtuellement en 3D dans votre maison. Dans le cas de la réalité augmentée, vous prenez un certain nombre d’éléments virtuels que vous placez dans un environnement existant. La toute jeune entreprise a créé un nettoyeur industriel à taille réelle, complètement dissimulé derrière des équipements de protection individuelle. Ce personnage est projeté dans un environnement réel, une halle de formation. L’apprenant peut le voir dès qu’il chausse une paire de lunettes spéciales, appelées HoloLens. Ce personnage est mis en scène dans dix situations de travail en environnement réel. Imaginez-vous : l’établi, l’extincteur et les chaînes sont réelles, le personnage avec sa meule portative et les gerbes d’étincelles y ont été ajoutés de manière virtuelle. Un masque anti projection est posé sur l’établi, le personnage ne le porte pas. La question que l’on peut alors poser est: cet homme peut-il se mettre à travailler dans ces conditions? La réponse est non. Il devrait porter le masque anti projection.

Il est possible de modifier le scénario pour un candidat suivant. Par exemple, on peut enlever en réalité l’extincteur, et mettre virtuellement le masque anti projection sur la tête du personnage. Chaque situation exige la plus grande attention. C’est cela, l’approche de cette formation: apprendre à bien observer. Dix situations ont été créées sur la base de dix situations dangereuses que nous rencontrons dans la pratique. Avec l’HoloLens sur sa tête, l’apprenant ne voit pas seulement la situation, mais également un chronomètre. Il reçoit, par exemple, cinq minutes pour évaluer les 10 situations. Pressé par le temps, il doit donc évaluer si elles sont dangereuses ou non. La personne équipée de l’HoloLens suit un parcours et dispose de 30 secondes pour évaluer chaque situation. La personne est-elle équipée d’EPI? C'est bon. Y a-t-il un extincteur? C'est bon. Il est en train de meuler, mais dans quelle direction les étincelles sont-elles dirigées? Dans la poubelle. Ce n’est pas bon. Pour chaque situation, l’apprenant doit déterminer si le travail est effectué en toute sécurité ou pas. Ou s’il doit s’adresser à une personne parce que la situation est dangereuse ("Monsieur, vous êtes en train de meuler sans casque, voulez-vous bien le mettre?"), ou bien s’il doit intervenir et faire cesser les travaux considérant que la situation qu’il observe est trop dangereuse ("Monsieur, voulez-vous vous arrêter immédiatement."). Tout ce que l’apprenant voit et dit est enregistré par l’intermédiaire de l’HoloLens, puis projeté sur un tableau numérique dans un local de cours, pour que le reste des apprenants puisse suivre la situation en direct. Eux aussi, doivent donc déterminer si la situation est dangereuse ou non et si leur collègue fait le bon choix. Dans la salle de classe, il est possible d’arrêter la projection ou de faire un retour sur images. Ainsi, les apprenants peuvent débattre d’une situation et se poser mutuellement des questions. Est-ce que tu aurais dû intervenir ? Est-ce que c’était une bonne chose d'intervenir? Est-ce que c’était une bonne chose de lui

adresser la parole? Comment t’es-tu adressé à lui? En bref, on apprend à communiquer et à interpeller! Quand c’est le tour du candidat suivant, il est possible de modifier aussi bien la mise en scène virtuelle que la situation réelle. Par exemple, on élimine les EPI virtuels et dans la réalité, on ajoute un extincteur. Ainsi, chaque apprenant dispose de 10 paramètres de formation et tous les candidats sont à chaque fois incités à observer avec attention.

Il est programmé comme ça. Tout ce que l’apprenant voit et dit est transmis en direct par l'HoloLens sur un écran numérique dans le local de classe. L’objectif final de ce type de formation est double. D’une part, les employés du nettoyage industriel apprennent à mieux observer, à rester attentif, à faire attention aux détails. D’autre part, ils sont formés à mieux communiquer. Ils apprennent à interpeller des gens, de la manière la plus efficace possible. Et comme nous ne nous limitons pas à une explication théorique de la situation, mais que celle-ci est vécue dans une formation interactive, semblable à un jeu attrayant pour tous, les connaissances acquises sont ancrées plus profondément. Il est extrêmement important que les gens sur site aient une vue d’ensemble de la situation. Et c’est cela que nous voulons leur enseigner : apprendre à observer, communiquer correctement et intervenir si nécessaire. C’est avec cette idée en tête que cette formation a été mise en place. Les premières sessions d’essais seront mises en place au milieu de l’été.

Formation en-ligne ACCROÎTRE LES CONNAISSANCES PRATIQUES Basée à Rotterdam, mais avec des bureaux à Kalmthout en Belgique, l’entreprise de formation Training & Cursus Centrum B.V. (TCC) a récemment passé un contrat avec l’entreprise Safety at Mainport (SAM). Ensemble, TTC et SAM proposent une plate-forme en ligne sur laquelle les deux entreprises proposeront toutes les formations SIR, SOG et BESACC. En d’autres termes, elles proposeront toutes les formations relatives aux tâches dangereuses dans le nettoyage industriel. Les formations se composent de modules de 20 minutes. Riches en matériel visuel, photos et films, ils ne comptent que peu de texte. Quel en est le fonctionnement et quels en sont les avantages? SIR a interrogé Peter Goedendorp, directeur et propriétaire de TCC. Peter entre de suite dans le vif du sujet: "On veut atteindre plusieurs objectifs. Pendant une journée de formation, on veut consacrer le plus de temps possible à une formation pratique. De plus, il est pratique que les apprenants connaissent déjà la théorie lorsqu’ils commencent leur formation pratique car ainsi ils peuvent immédiatement l’appliquer. Grâce à notre collaboration avec SAM, nos apprenants peuvent désormais étudier la théorie en ligne, au moment qui leur convient le mieux."

Comment ça marche? "La théorie de nos formations est proposée en modules de 20 minutes. L’ensemble du programme ressemble à un long questionnement. Vous commencez par donner une réponse à la première question. Si elle est bonne, vous passez directement à l’écran suivant. Et si votre réponse est incorrecte, le programme vous explique pourquoi. Vous avez donc rapidement terminé si vos connaissances sont adéquates, mais si elles sont insuffisantes, le programme vous permet de les approfondir. Dès qu’il a étudié tous les modules, le collaborateur passe un examen blanc. Ensuite, il est prêt à passer l’examen théorique qui a lieu en ligne chez le formateur. En cas de résultat positif, le collaborateur peut entamer la formation pratique." Comment ça marche dans la pratique? "Imaginez: vous avez un groupe de 10 apprenants. Le système contient les différents modules d’une formation. Les apprenants peuvent les étudier au moment qui leur convient le mieux. Ainsi, ils acquièrent des connaissances pratiques par la formation continue, par exemple en bouclant un module par semaine. De plus, un cadre peut envoyer un module spécifique à ses collaborateurs avant que ces derniers n’effectuent une mission particulière. Cela lui permet de se faire une idée plus précise des connaissances disponibles au sein de l’équipe et éventuellement de modifier la composition de cette dernière. Cela

permet également à l'entreprise de tirer plus efficacement parti du temps de ses employés. Il suffit de réviser rapidement ce qui a été appris avant de commencer avec la mission. Plutôt qu’un apprentissage concentré dans le temps en vue de passer un examen théorique, cette méthode favorise un apprentissage continuel grâce auquel les connaissances sont mieux ancrées dans la mémoire à long terme car immédiatement mises en pratique. Les connaissances théoriques ayant déjà été acquises avant la formation, la journée de formation offre plus de temps pour une formation pratique. À quoi pouvons-nous nous attendre à l’avenir? "TTC et SAM sont en train d'élaborer les formations pour la Belgique et les Pays-Bas. Mais le programme comporte beaucoup d’autres possibilités. Imaginez que vous souhaitiez organiser une formation au Moyen-Orient. Il suffit alors de traduire le contenu et de modifier quelques fichiers, et voilà, la formation en ligne est prête. Le suivi peut avoir lieu à partir des Pays-Bas ou de la Belgique. Seule la formation pratique reste à donner sur place. Ça fait une énorme différence au niveau des frais." Au cours des 18 mois à venir, TCC et SAM s’attendent à pouvoir fournir graduellement toutes les formations en ligne.


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AUTOUR DU MONDE EN COULISSES

Les règles de

la WJTA et de la SIR

dans le monde entier? Lors de la réunion annuelle de l'ICAC (association du nettoyage industriel chinoise) à Xi’an (voir numéro 22 du journal de la SIR), nous avons eu une conversation informelle avec notre collègue de la WJTA (Water Jet Technology Association) sur les possibilités d’instaurer des règles de sécurité minimales dans le monde entier en matière de travaux à haute pression. Généralement, ce genre d’idée ne dépasse pas le stade de la réunion, mais cette fois-ci, nous sommes arrivés plus loin. Au début de cette année, Kerry Siggins de la WJTA et Hans Buitendijk de la SIR se sont à nouveau contactés sur les possibilités d’organiser ensemble une conférence avec des organisations similaires à la SIR et à la WJTA, à laquelle participeraient également les propriétaires d’actifs.

Lejo Bekker et Kerry Siggins partagèrent la présidence alors que Kerry et Hans Buitendijk présentèrent le programme. Ensuite, Jürgen Matthyns expliqua les nouvelles exigences en matière de haute pression, puis la discussion à proprement parler débuta. Tous les délégués firent le point sur la situation dans leur pays ou leur entreprise et réagirent aux points composant le programme. Bien entendu, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’une réunion regroupant des participants si différents, avec des cultures et des habitudes propres, aille comme sur des roulettes. Toutefois, nous sommes tout de même parvenus à adopter une position commune. On peut bien entendu se demander dans quelle mesure ces pays et/ou entreprises ont la volonté et la capacité d’appliquer ces règles. Dans le compte rendu ci-joint, découvrez les personnes présentes et ce qui a finalement été convenu. Des tâches et actions à exécuter dans des délais acceptables furent notées sur l'agenda de la SIR, de la WJTA et des propriétaires d’actifs tels que DOW Chemical et BASF. Si aucune date n’a encore été définitivement choisie pour donner suite à cette réunion, il se pourrait bien que l’on en parle à nouveau à l’automne lors du salon de la WJTA à la nouvelle Orléans, si les progrès enregistrés sont suffisants.

Hans Buitendijk

4. Partage de connaissances et apprentissage continu Les nouvelles tendances en matière de méthode de travail sûres sont suivies et le partage de connaissances encouragé. En cas d’incident, les parties adéquates sont informées, les incidents font l’objet d’une discussion transparente et si nécessaire, les directives sont modifiées. 5. Application de méthodes de travail sûres Dans la mesure du possible, les travaux sont effectués en appliquant les méthodes les plus sûres et les moins éprouvantes physiquement. Chaque méthode de travail comporte des directives spécifiques relatives, notamment, aux tâches, aux responsabilités et aux mesures de gestion. Il s’agit principalement d’éviter que le personnel exécutant se retrouve en danger. • Exécuter les tâches selon la méthode la plus sûre possible (nettoyage automatisé et mécanisé (semi-automatique) en premier choix, nettoyage manuel en tant que dernière option) afin de réduire les risques potentiels. • Éviter autant que possible l’utilisation manuelle des flexibles et des lances. • Toujours porter des équipements de protection individuelle (EPI). • Toujours utiliser une soupape de sécurité ou un arrêt d’urgence. • Ne pas dépasser les forces de réaction. • Toujours utiliser un système de retenue de flexible. • Les pistolets haute pression doivent disposer d’une lance d'une longueur minimale. 6. Utilisation de matériel sûr La construction des appareils sous haute pression est soumise à certaines exigences. Ces dernières déterminent les valeurs de référence notamment pour la pression, la longueur, les forces de réaction etc. • Pression de travail. L’unité sous haute pression ne doit jamais fournir une pression de travail supérieure à la pression de travail du composant le plus faible. • Entretien et inspection. Les pompes, appareils, outils et composants sous haute pression doivent être régulièrement inspectés et entretenus. • N’intervenez jamais sur un appareil haute-pression qui est encore sous pression. Dépressurisez l’appareil haute-pression avant d’y apporter des modifications ou d’entretenir la pompe ou des pièces. • Préparation de l’installation ou de composants haute-pression à leur utilisation. Les protections anti rupture de flexible doivent être posées sur tous les raccords sous haute pression. Les roues des appareils sous haute pression doivent être bloquées, par exemple avec des cales. Si nécessaire, la pompe sous haute pression doit être mise à la terre. Une housse doit être posée sur chaque flexible haute pression avec lequel l’employé peut avoir un contact. • Dangers. Identifiez et communiquez tous les dangers sur la zone d’intervention aussi bien aux exécutants qu’aux donneurs d’ordres. • Verrouillage-Étiquetage. Mettez hors tension toutes les parties mobiles de l’équipement en suivant la procédure adéquate de verrouillage et d’étiquetage. • Parties mobiles. Faites attention aux parties exposées qui bougent et dans lesquelles vous pouvez rester coincé.

Considérant que, de toute manière, de nombreux participants potentiels se trouvaient déjà à Munich début mai pour l'IFAT, le plus grand salon de l’environnement au monde, il nous semblait bon d’organiser cette rencontre dans cette ville. Les préparatifs ont pris beaucoup de temps car, outre l’élaboration d’un programme, il a fallu cibler les invités. Les préparatifs purent commencer dès que le comité exécutif de la SIR donna son feu vert. Si l’organisation d'un lieu de rencontre, du matériel multimédia et de la restauration fut relativement aisée, l’établissement d’une liste des invités s'avéra être une toute autre paire de manches et nous a coûté plus d’une conférence téléphonique avec nos collègues américains. Ensuite, il fallu résoudre le problème des exigences minimales à formuler en matière de sécurité : en effet, quel niveau pouvait-on bien imposer à des nettoyeurs industriels de pays asiatiques et africains? Les deux parties se mirent rapidement d’accord sur au moins un point: la SIR est considérée, dans le monde entier, comme une organisation phare dans le domaine de la sécurité au niveau du nettoyage industriel. Forte de cette constatation, la SIR se chargea alors d'élaborer un programme en 12 points, devant constituer la base des sujets à aborder. Par la suite, cette liste fut quotidiennement mise à jour tant par la WJTA que par la SIR, jusqu’à devenir un document utilisable. C’est à partir de ce moment qu’il fut possible d’envoyer les invitations. Bien entendu, dans les semaines précédant la conférence, il a fallu encore envoyer quantité de courriels et de rappels, et passer de nombreux coups de téléphone, mais en fin de compte, ce furent plus de 30 personnes/organisations qui s’inscrivirent ; un résultat plus que satisfaifant. Le soir avant l’événement, dans un hôtel de Munich, quelques dernières retouches furent apportées aux derniers points du programme qui devait être traité le jour d’après.

BILLET D'HUMEUR HANS BUITENDIJK

Le 15 mai 2018, l’Association des Technologies à Jet d’eau (WJTA) et la Fondation du Nettoyage Industriel active dans le Benelux (SIR) organisèrent une rencontre entre des employeurs et différentes organisations mondiales de la sécurité. La réunion se déroula lors de l’IFAT à Munich, en Allemagne, le plus grand salon professionnel au monde pour la gestion des eaux, l’exploitation des eaux usées et l’industrie des déchets et des matières premières. La WJTA et la SIR y présentèrent l’importance de l’élaboration de normes de sécurité minimales dans le monde entier.

Sous la direction de Kerry Siggins, PDG de StoneAge et Vice-président de la WJTA, et de Lejo Bekker, ancien propriétaire de BekkerLaGram et président de la SIR, des représentants du monde entier participèrent à une discussion féconde portant sur l’élaboration et la mise en œuvre de normes de base mondiales, puis sur leur promotion et leur intégration à des formations, de manière à rendre le travail à haute pression plus sûr. La WJTA fut notamment représentée par le viceprésident Bill Gaff, également responsable des Ventes et du Marketing chez VTR, Gary Noto, président et secrétaire, et Peter Wright, Chef d'exploitation chez HydroChemPSC et responsable de l'administration. La SIR fut notamment représentée par Hans Buitendijk, vice-président des relations internationales, Jürgen Matthyns, propriétaire d'Antecho et chargé du portefeuille Haute Pression, Hans Borgt, propriétaire d'HCI et chargé du portefeuille Chimique-Technique, et par le coordinateur des solutions techniques chez Dow Chemical. Les organisations chargées de la sécurité suivantes étaient représentées lors de la réunion : WJTA (USA), SIR (Benelux), WJA (UK), S3C (France), EWJI (EU), VDMA (Allemagne), DFIV (Allemagne), ALTAP (Espagne), AusJet (Australie), ICAC (Chine) et KWJA (Corée). Quant aux donneurs d'ordre, ils furent représentés par DOW (USA, Pays-Bas), BASF (USA, Allemagne, Belgique),

Total (France), Dupont (Belgique), Vynova (Allemagne) en Wacker (Allemagne). Les principes décrits ci-dessous, relatifs au travail avec de la haute pression furent abordés en détails. Tous les participants donnèrent leur avis et s’accordèrent à dire que ces principes constituent le fondement de normes de base internationales. Pour la WJTA et la SIR, l’étape suivante consiste à étoffer ce document avec plus de détails et des exigences spécifiques, pour ensuite le diffuser auprès des participants afin qu’ils le commentent. On peut s’attendre à ce que la WJAT et la SIR constituent, plus tard cette année, un comité sur les normes internationales de nettoyage hydraulique. Les organisations garantes de la sécurité et les donneurs d’ordres sont priés de désigner, au sein de leur organisation, des volontaires qui contribueront au développement et à la mise en œuvre de ces normes. LES PRINCIPES D'UNE UTILISATION SÛRE DE LA HAUTE PRESSION 1. Responsabilité commune L'élaboration de lignes directices pour travailler sans danger relève de la responsabilité de tous. Les principaux acteurs sont : • les donneurs d'ordre, • les entreprises de nettoyage, • les fabricants et fournisseurs de matériel. 2. Trois domaines d'attention Les lignes directrices sont classées en trois catégories visant un travail sans danger : • les méthodes (comment le travail est effectué), • les moyens (utilisation adéquate du matériel, des outils et des techniques), • les personnes (responsabilité de chacun, sens de la sécurité et volonté de la préserver, formation). 3. Enseignement et formation du personnel Le personnel exécutant et le personnel surveillant est formé selon des méthodes de travail déterminées. Une formation continue et répétée est une nécessité.

7. Respect des directives • Surveillance par le biais de collaborateurs compétents des donneurs d'ordre et des entreprises de nettoyage. • Formation des collaborateurs (exécutants et surveillants) par des organismes de formation et validation de la formation par des examens et une certification indépendants. Les moyens mis en œuvre répondent aux exigences. Ils sont entretenus et approuvés conformément aux prescriptions du fabricant/fournisseur et de l’organe de contrôle de l’organisme de sûreté concerné. Pour plus d’informations sur cette initiative, prenez contact avec : Kerry Siggins (+ 1-970-779-1202 / Kerry.Siggins@stoneagetools.com) ou avec Hans Buitendijk (+ 32 475.141808 / Hans.Buitendijk@antecho.be) À PROPOS DE LA WJTA l’Association des Technologies à Jet d’eau (WJTA) est une association commerciale mondiale, composée de donneurs d’ordres, d’exécutants, de fabricants, de chercheurs, d’universitaires et d’autres parties prenantes partageant un intérêt pour le nettoyage sous haute pression, le nettoyage industriel par pression/sous vide et le nettoyage sous haute pression ainsi que toutes activités connexes. Constituée en 1983 afin de servir, dans de nombreuses applications, les intérêts de la technologie du nettoyage sous haute et ultra haute pression alors en pleine évolution, la WJTA favorise la sécurité, la communication intrasectorielle, les échanges commerciaux ainsi que les développements technologiques et la science relative aux technologies de la haute pression et de la pression/sous vide. À PROPOS DE LA SIR La Fondation du Nettoyage Industriel (SIR) s’adresse aux donneurs d’ordres, exécutants (entreprises de nettoyage), fabricants et fournisseurs de matériel, organismes de formation et agences d’intérim dans le Benelux et bien au-delà. Ses membres ont tout intérêt à l’élaboration de sérieuses directives de sécurité en matière de nettoyage industriel. Son influence se fait sentir dans les domaines du nettoyage sous haute pression et ultra haute pression, du nettoyage sous pression-vide, du nettoyage technique / chimique et de la protection des voies respiratoires. Fondée en 1989, la SIR compte plus de 270 membres. Son objectif principal consiste à favoriser et à élaborer des méthodes de travail sûres dans le secteur du nettoyage industriel. Chaque année, la SIR organise des examens dans différentes disciplines pour quelques 3 000 candidats et l'on compte plus de 8 500 certificats. Dans le monde entier, la SIR est considérée comme l’organisation à but non lucratif leader en matière de sécurité au travail dans le secteur du nettoyage industriel. La SIR estime que les règles de sécurité élaborées par et pour ses membres doivent être mises à disposition de tous les collaborateurs du nettoyage industriel de par le monde.

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BILLET D'HUMEUR HANS BUITENDIJK Membre du Comité exécutif Propriétaire de SATT-Group

LES EMPLOYEURS BELGES FONT-ILS CAS DE LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL? OUI, BIEN SÛR. Les statistiques en matière d'accidents qui ne cessent de baisser d'une année sur l'autre en sont la preuve. Mais alors, pourquoi, à quelques-unes près, ces entreprises belges s'impliquent-elles si peu dans la SIR ? Cela pourrait-il s'expliquer par la proportion de 4 contre 1 en faveur des Pays-Bas (contrairement aux prestations footbalistiques), constatée par la SIR Pays-Bas ? Nous ne pensons pas que cela soit un facteur déterminant. Le manque d’engagement dans la SIR me semble plutôt lié à une différence de mentalité et de perception de la sécurité au travail. De grandes entreprises de la pétrochimie telles qu'Exxonmobil, Monsanto, IBR, Solvay, Ineos, Borealis, BP Chembel, Tessenderlo Chemie procèdent quotidiennement à de nombreux nettoyages sur leur terrain et doivent, à chaque fois, se conformer à des règles strictes. Or, ces entreprises, qui ne sont pas membres, renvoient toutes à la SIR. Même l’inspection du travail belge le fait, sans même nous en avertir. Nous ne devons pas non plus oublier que l’esprit de la SIRE est peu, voire pas du tout, connu en territoire francophone où nous ne disposons que d’une poignée de membres. La SIRE pourrait y remédier en proposant, à l'avenir, une version francophone de ce journal. Contrairement aux Néerlandais, les Belges ont beaucoup moins tendance à se regrouper en organisations, même si un changement de mentalité semble s'amorcer ces dernières années. Pour les nombreux contractants belges qui, eux, sont membres de la SIR, et s'attachent à faire de la sécurité au travail une priorité absolue, il est désolant (mais pas démotivant, bien heureusement) que leurs donneurs d’ordres manifestent aussi peu d’intérêt. Allons-nous abandonner tout espoir de faire changer d’avis les propriétaires d’avoir belges ? Non, ce n’est certainement pas à l’ordre du jour, ne serait-ce que pour donner du courage aux membres belges. Erik Boone de Total-Atofina, membre récent du comité exécutif, mettra certainement son enthousiasme naissant à profit pour inciter les entreprises similaires à devenir membre. Et nous espérons aussi que les nouvelles exigences que la SIR est en train d’élaborer vis-à-vis des compétences des contrôleurs contribueront également à changer la donne. Si nous ne savons pas de quoi demain sera fait, nous suivons toutefois l’évolution de la situation à la loupe.


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La SIR en

LA SIR EN VISITE ...

LA SIR EN VISITE ...

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CHINE

En juin 2017, une relation en Chine nous invitait à présenter les activités de la SIR au cours de la réunion annuelle de

l’Association Professionnelle Chinoise du Nettoyage Industriel (APCNI) qui devait se tenir du 13 au 17 octobre à l’hôtel Empark à Xi’an. Comme un voyage d’affaires était déjà prévu, nous avons accepté cette proposition qui constituait une

occasion unique, et c’est ainsi que Marjolein Laenens d’Antecho et moi-même nous envolèrent le 10 octobre à bord de Hainan Airways pour Pékin. C’est tôt le matin du jour suivant, que David, notre contact en Chine, nous y accueillit. Tous les Chinois qui traitent avec des occidentaux choisissent un nom occidental car souvent, nous n’arrivons pas à prononcer leur nom chinois. Il nous a fallu affronter les six périphériques (!) de Pékin avant de pouvoir emprunter l’autoroute à péage en direction de Tientsin.

TIENTSIN

Avec ses bâtiments hypermodernes et ses barres d’habitation massives de 40 étages de haut, cette ville portuaire de ‘seulement’ 10 millions d’habitants, frappée par une explosion destructrice dans un entrepôt en 2016, dépassa toutes nos attentes. Pour le reste, elle ressemblait à ses consoeurs européennes et si l’on y voyait une myriade de BMW, Mercedes et Porsches, il était bien plus difficile de trouver une personne parlant anglais. Poussés par notre curiosité, nous avons tenté d’aller au-delà de cette apparence ultramoderne et nous avons alors découvert un tout autre visage de la Chine. Les habitants des constructions basses de plus en plus rares vivent surtout dans la rue ou ils cuisinent et jouent au majong. Les quelques rares étrangers dont nous faisons partie y sont encore dévisagés avec une surprise non dissimulée. Le jour d’après, David a tenu à nous montrer son entreprise d'accessoires de nettoyage sous haute pression ainsi que l’usine de pompes à haute pression de son ami Vincent. Nous n’en avons pas perdu une miette ; fraisage, tournage, alésage, soudage, montage, câblage, peinture et tests… tout se déroule dans une grande halle. En Chine, les repas sont une fête et nous avons donc été invités pour le repas de midi dans le restaurant local spécialiste du poisson, dont la taille n’avait rien à envier à une grosse salle omnisports. Au centre de l’établissement, les poissons les

plus exotiques évoluaient dans une bonne centaine de gros aquariums trônant sur un podium. Chacun pu choisir son poisson favori et une fois attrapé par un employé, ce dernier ne tarda pas à apparaître sur la table accompagné de nombreux accompagnements dont nous ignorions l’origine, après avoir fait un bref détour par la cuisine. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que nous nous rendîmes à l’aéroport de Tientsin (plus grand que Schiphol et Zaventem réunis) pour nous envoler vers Xi’an.

XI'AN

Forte de ‘seulement’ 12 millions d’habitants, cette ancienne capitale de Chine est connue pour sa citadelle, l’ancienne ville fortifiée et l’armée de terre cuite qui se trouve à proximité. Après un petit déjeuner chinois, lors duquel notre maîtrise des baguettes en étonna plus d’un, nous sommes partis voir l’armée de terre cuite accompagnés d’un guide anglophone. Installés comme des pachas dans une Land-Rover flambant neuve avec chauffeur, mise à disposition par l’un des participants au congrès, nous découvrîmes avec fascination les 8.000 statues dont chacune présentait un visage et un équipement unique. Après une visite guidée très poussée et les nombreuses et inévitables photos, nous sommes retournés à l’hôtel où nous avons été accueillis par monsieur ZHAO Zhike, le secrétaire général de l'APCNI, et par son équipe, en vue de discuter d’une

éventuelle collaboration entre la SIR et son homologue chinoise. Nos collègues chinois ont encore beaucoup à apprendre: en matière de sécurité, le nettoyage industriel tel que nous le connaissons n’en est encore qu’à ses balbutiements. Le lendemain, la conférence commença exactement à 8h30, après que le 'Martin van Teijlingen' de l’APCNI ait guidé de la voix, voire poussé, chacun à sa place. Lorsque chacun des 400 (!) participants eut gagné sa place, nous fûmes accompagnés à notre place d’honneur, puis ce fut le tour de la vingtaine de hauts dignitaires représentant, notamment, l’État et les ministères. Toute personne ayant vu un reportage télévisé sur un congrès du Parti Communiste en Chine peut s’imaginer un peu comment cela s’est passé. Les hauts fonctionnaires entamèrent une série de discours (que nous avons dû écouter par politesse, sans en comprendre un mot), avant de céder la place aux présentations chinoises. Nous avons pu en être dispensés et sommes partis en compagnie de notre guide, visiter les centres d'intérêt touristique de Xi’an, notamment la pagode et la vieille ville. Le chaos régnait sur la route : il semblerait bien que Xi’an puisse revendiquer la paternité des bouchons. Il nous a fallu plus de deux heures pour parcourir les 3 km entre le centre et l’hôtel, et ce soir-là, le président de l’APCNI, monsieur Zhao, a dû, par deux fois, repousser le dîner de gala. Au cours de cet événement, nous avons fait connaissance avec un usage qui semble être apparu en Chine après l'époque de Mao : toute personne le souhaitant peut venir s’asseoir à votre table pour porter un toast et échanger des cartes de visite. Et ne vous mettez surtout pas en tête de les ignorer! Nous nous sommes rapidement rendu compte que la majorité des Chinois remplissent leur verre à vin d’une limonade rouge pour trinquer sinon il est impossible de tenir la distance. Le lendemain, la conférence reprit à exactement 8h30 et ce fut alors à nous de présenter aux nombreuses personnes présentes, la SIR, son fonctionnement et ses réalisations. Toutefois, nous n’avons pas eu besoin de passer par la case "discours des officiels" car ces derniers partirent après le dîner de gala. La présentation PowerPoint sur la SIR fut projetée sur un écran de 8 x 20 m et mon discours fut brillamment interprété par David en chinois, ce qui lui valut un prestige certain. Après nous, quelques autres occidentaux donnèrent une présentation commerciale, puis l’événement toucha tranquillement à sa fin.

Avant le repas de midi, tout le monde fut conduit de main de maître à l’extérieur, où des tribunes spécialement construites pour l’occasion nous attendaient pour la photo de groupe officielle. Après le repas de midi, plusieurs présentations et démonstrations furent organisées, surtout par des fabricants chinois de pompes et accessoires. Il nous a fallu le voir pour le croire ; la centaine de personnes intéressées était si proche de l'opérateur que ce dernier n'a pu éviter de mouiller quelques costumes lors de sa démonstration avec un flexible sous haute pression. Heureusement, l'ambiance n'en a pas été affectée... Après avoir longuement et chaleureusement pris congé de tous ceux que nous avions rencontrés, nous sommes partis en direction de l’aéroport pour le vol du soir vers Pékin.

effectivement immense et avec la Cité Interdite à proximité, c’est vraiment un incontournable. Ne soyez toutefois pas pressé; l’énorme masse humaine qui s’y trouve en semaine ne vous permettra pas d’aller plus vite qu’un escargot. Le jour de notre passage, le Parti Communiste Chinois organisait son congrès quinquennal et nul doute que cet événement a attiré de nombreuses personnes. Quoi qu’il en soit, la ville grouillait de policiers. Plusieurs d'entre eux étaient postés à chaque coin de rue, et il y en a des coins de rues dans cette ville… Le mercredi à minuit, nous étions les seuls occidentaux parmi 350 Chinois à monter à bord d’un Boeing 777 de la Hainan Airways. 10 h plus tard, nous atterrissions à Bruxelles, après un vol transsibérien sans évènement notable.

PÉKIN

La Chine est un pays fantastique avec un riche patrimoine touristique et des habitants dont l’hospitalité pourrait inspirer bien des Européens. Il vaut sans aucun doute le détour. Pour la SIR, ce fut une riche expérience ; nous y avons rencontré de nombreuses personnes très intéressantes et avons appris à mieux connaître leur manière de travailler et de penser dans notre secteur et à son sujet. Bien entendu, il se produit encore trop d’accidents (graves) même si la majorité des équipements haute-pression utilisés sont européens ou américains. Il semblerait que les procédures de sécurité afférentes n’aient pas été importées en même temps que le matériel car l’on voit encore trop souvent cette scène surréaliste d’une personne en tongs en train de procéder à un nettoyage sous haute pression. Toutefois, il convient de dire que l’on travaille d’arrache-pied à rehausser considérablement le niveau de sécurité. La Chine est en train de faire tout son possible pour combler son retard et nous sommes convaincus que dans 10 ans elle y sera parvenue, voir même nous aura dépassés. Lors de ce voyage unique, nous avons posé des bases grâce auxquelles la SIR pourra continuer à jouer un rôle prépondérant dans la poursuite de l’internationalisation du secteur du nettoyage industriel. Des accords ont d’ores et déjà été passés pour que nos collègues chinois viennent nous rencontrer en Europe plus tard cette année et poursuivre nos discussions là où nous les avons laissées. Nous vous tiendrons au courant.

À elle seule, la ville de Pékin compte autant d’habitants que les Pays-Bas et la Belgique. Et pourtant, à l’exception des centres touristiques, il n’y avait pas tant de monde que cela dans la rue. Ayant atteint nos objectifs pour ce voyage, nous sommes tout de même restés deux jours de plus, afin de visiter la Grande Muraille et la Cité Interdite. L’hôtel ou nous arrivâmes autour de minuit s’avéra être un malentendu ; ce que les Chinois appellent un "hôtel des plaisirs masculins" et cela, ma compagne de voyage avait du mal à s’en accommoder. C’est donc au petit matin, et avant que les autres hôtes et leurs compagnes, ne se lèvent que nous nous rendîmes au Marriott pour poursuivre nos découvertes touristiques. Il faut jouir d'une bonne condition physique pour découvrir la Grande Muraille car elle suit des hauts et des bas, au sens propre comme au figuré. Mais c’est une chose à faire une fois dans sa vie. La place Tian'anmen est

Texte: Hans Buitendijk, Comité exécutif SIR et propriétaire de SATT Group. Photos: Marjolein Laenens, directrice Antecho Technics


LE SAFEBOOK DE LA SIR

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LE SAFEBOOK DE LA SIR L’avenir du partage de nos connaissances en matière de sécurité En conversation avec Martin van Teijlingen

S’il vous arrivait de vous demander, lors d'un moment de désœuvrement, combien il y a de chevaux aux PaysBas, vous ne tarderiez pas à trouver la réponse. Il suffit de poser la question à Google qui vous répondrait en quelques secondes qu’il y en a environ 450.000. Il y a de cela quelques dizaines d’années, la réponse aurait été un peu plus difficile à trouver. Tout ce que vous auriez pu faire de chez vous aurait été d’ouvrir une encyclopédie en espérant que son contenu soit encore relativement actuel.

Une combinaison de Google et Facebook La SIR a rassemblé ses plus précieuses connaissances dans des manuels. Si ces documents de grande valeur nous servent de référence lors de nos activités

quotidiennes, la jeune génération, suivie de plus en plus par les autres générations, hésite de moins en moins à aller sur Internet pour y trouver des informations. Or, la SIR souhaite atteindre tous ses membres. Pas uniquement les interlocuteurs de la SIR au sein des entreprises membres, mais également tous les collaborateurs certifiés de ces entreprises. La SIR a pour mission de s’assurer que le personnel du nettoyage industriel travaille en toute sécurité. Pour ce faire, l’idéal est de mettre nos connaissances à disposition de tous les collaborateurs du secteur. Mais comment s’y prendre? Voilà la question sur laquelle le bureau du staff s’est penché ces derniers temps. Comment continuer à atteindre nos membres à l’avenir? Voilà la question clé... Martin van Teijlingen se prononce sur la question: "Si nous voulons communiquer avec les collaborateurs de nos entreprises membres, nous allons devoir adopter la voie numérique. Par ailleurs, il est important que tout un chacun puisse facilement accéder à l’infor-

mation. Nous avons fait un premier pas en ce sens avec notre nouveau journal. Diffusé dans un plus grand nombre d’exemplaires, sous forme de journal accessible au lieu du magazine papier plus élitiste, il permettra à un plus grand nombre de lecteurs de découvrir nos récits. Mais le monde change… La numérisation facilite bien plus l’accès à des informations que les médias papier ne le faisaient. Il est temps de diffuser sous forme numérique toutes les connaissances de la SIR." Dans un monde idéal, il serait possible de combiner Google et Facebook ; un moteur de recherche rapide à une plate-forme utilisateur conviviale et accessible.

Toutes les informations de la SIR désormais en ligne et faciles à trouver

LE SAFEBOOK DE LA SIR

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"Ce système idéal, nous l’avons créé : c’est le Safebook de la SIR ," raconte Martin avec enthousiasme. " Il nous a tout de même donné du fil à retordre, car il ne suffisait pas de mettre tous les manuels au formats PDF. Ce que nous voulions, c’est proposer des informations de manière organisée et compréhensible. Nous voulions pouvoir rapidement trouver des informations, simplement en tapant un mot-clé ou une question. Nous voulions mettre en place une communication avec le bureau du staff inspirée de WhatsApp."

Trouver et faire suivre des certificats à un donneur d’ordre

À quoi ressemble le Safebook de la SIR? "Il s’agit d’une appli pour iPad ou téléphone portable. Imaginez un peu ; nous avons transféré sur cette plate-forme toutes les informations issues de la SIR. Les manuels, les Alertes de Sécurité, les certificats, les rapports annuels et la liste des membres. Tout comme avec Google, vous trouvez facilement des informations en saisissant un mot-clé ou une question. Il n’est plus nécessaire de feuilleter un pavé ; les informations sont simplement en ligne."

Le potentiel semble énorme… "En effet. La plate-forme comporte de nombreuses fonctions très pratiques. Par exemple, nous conservons de nombreuses questions posées afin d’élaborer, au fil des années, une base de données des questions les plus fréquentes. Cela nous permet de savoir ce qui intéresse les membres.

N’est-ce pas fantastique ! Mais où en sommes-nous à l’heure actuelle ? « Il existe d’ores et déjà une version de base et nous avons rassemblé environ 80 utilisateurs pour la tester. Ces derniers recevront un lien qu’ils peuvent utiliser pour accéder au Safebook et tester ce dernier. Ils pourront ensuite faire part de leurs observations au bureau du staff qui les utilisera pour affiner encore le Safebook. L’idée est que tous les collaborateurs certifiés puissent finalement y accéder.

Le Safebook contient également tous les certificats. Toutes les personnes certifiées par la SIR peuvent consulter leurs certificats par le biais du Safebook de la SIR, et cela en néerlandais, en anglais, en français et en allemand. Elles peuvent également l’envoyer à un donneur d’ordre si ce dernier en fait la demande pour une mission spécifique." Cette évolution impacte-t-elle les modalités d’examen? "Oui, certainement!", confirme Martin. "D’ailleurs, à l’avenir, un bureau d’examens numériques devrait en faire partie. Notre objectif est que l’équipe des examinateurs puisse faire passer des examens par le biais du Safebook. Avant l'examen, le candidat pourra accéder au SIR Safebook où se trouvent les manuels contenant ce qu’il doit apprendre. Il pourra également poser des questions et communiquer directement avec la SIR via la fonction WhatsApp. À l’avenir, l’équipe des examinateurs devrait ne finalement plus utiliser que le Safebook de la SIR."

À l’avenir, le système d’examens numériques sera entièrement intégré au Safebook de la SIR Toutes les connaissances de la SIR dans une appli : un vrai casse-tête ! "Le système de gestion de contenu a constitué le plus gros défi. Il a fallu trouver la méthode pour trouver rapidement du contenu dans un document Word ou PDF puis pour l’adapter à ce mode de partage d’information. Le programmeur a réalisé un véritable tour de force. Sans compter que le tout doit être convivial pour l’utilisateur et pour nous en coulisses ; nous devons pouvoir ajouter facilement et rapidement de nouvelles informations. L’identification de la technique adéquate a pris beaucoup de temps mais nous avons fini par y arriver. L’expert externe qui a développé ce système a réalisé du sur-mesure en tenant compte de nos souhaits. Nous disposons désormais d’une plate-forme regroupant toutes les connaissances de la SIR. Et nous en sommes très fiers!" Quelle est la durée de vie de ce système? "Il est construit de telle manière que les possibilités sont infinies. Il ne comporte aucun menu compliqué ; tout le monde peut l’utiliser facilement. Cette appli proposera également à l’avenir les nouvelles et les actualités, et les entreprises pourront même ajouter leurs propres nouvelles."

Elle devrait être à disposition de tous les membres d’ici l’été! Quand est-ce que l’appli sera mise en service? À quel moment les membres pourront-ils l’utiliser? "La version 1.0, destinée au groupe de test, est presque terminée. Sur la base de son retour et de ses suggestions, nous affinerons le système, puis la version 2.0 sera mise en service. Je m’attends à ce que cela ait lieu avant l’été."

En un mot: la SIR est déjà prête pour l'avenir. La numérisation impacte également la diffusion d’informations vers nos membres. Cette tendance passionnante et palpitante nous permettra de partager encore plus facilement nos connaissances sur la sécurité au travail. Nous vous tiendrons, bien entendu, au courant de l’évolution de ce projet.


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UNE FEMME CADRE DANS LE NETTOYAGE Mais qu'est-ce qu'elle fait là, elle? Par la journée la plus tempétueuse de l’année, nous avons rencontré à Olen, en Belgique, Daniela El-Kadi, Directrice générale chez Buchen. Avant de la rencontrer, de nombreuses questions se bousculaient dans notre tête. Comment une dame en arrive-t-elle à occuper une haute fonction dans le nettoyage industriel? Quel est son avis sur le secteur? Quelle est sa démarche? Quels défis rencontre-t-elle? "Au début c’était surtout: mais qu’est-ce qu’elle fait là elle?" Nous confie-t-elle. "Une femme à un poste élevé est loin d’être une évidence pour tout le monde. Ni aux Pays-Bas, ni en Belgique, ni en Allemagne. Et encore moins dans le secteur du nettoyage industriel." Un entretien avec une femme remarquable. Modeste mais déterminée, elle s'impose toute en féminité. Alliant une vision large à une approche pragmatique.

Qui est Daniela El-kadi et comment est-elle arrivée dans le secteur du nettoyage? "Par ou commencer? Je suis née à Berlin, d'un réfugié palestinien et d'une Allemande. Cela non plus, était loin d’être évident dans les années 70. Mon père pensait que les filles étaient aussi capables que les garçons, alors que tout le monde dans sa famille s’opposait à l’enseignement des filles. J'ai donc pu faire des études, contre l’avis de sa famille. J’ai étudié la psychologie mais je n’ai jamais travaillé dans ce domaine."

les clients, cela a été exactement la même chose. Cela a bien duré deux ans avant qu’ils ne se rendent compte que j’étais là pour rester. Je n’ai jamais lâché le morceau, j’ai toujours été là pour accompagner, géré des arrêts de production prolongés pour nettoyage, et fait des services de nuit. J’ai vraiment tout vécu. Mon employeur a même laissé tomber un certain nombre de clients, lorsque la situation avec une personne donnée chez le client n’était plus viable. Mon employeur a toujours été très strict sur ce point et me soutenait inconditionnellement."

"J’ai commencé ma vie professionnelle chez Daimler Chrysler, puis chez Continental Airlines. La fusion de Continental et d’United Airlines a entraîné de nombreux licenciements et mon équipe n'y a pas échappé. C’est alors qu’un chasseur de têtes m’a appelée pour me proposer un poste dans le nettoyage, dans une petite entreprise américaine. Je n’y suis restée que peu de temps, ensuite je suis passée chez Lobbe, en Allemagne. Jusqu’alors, je ne connaissais pas vraiment le monde du nettoyage industriel. Ce qui m’a tout d'abord frappée, ce fut la résistance des hommes. Elle été grande, incroyablement grande. Et cela, uniquement parce que j’étais une femme ; sans aucune considération pour mes qualités. J’estimais que la meilleure manière d’apprendre est de mettre la main à la pâte. J’ai alors passé 7 mois sur le chantier, dans la pluie et le vent, à apprendre le métier. J’ai dû travailler la nuit, diriger des projets en portant un masque et cela a finalement porté ses fruits : j’ai enfin obtenu le respect et je suis devenue 'l’un d’entre-eux'. C’est ainsi que les choses ont évolué. J’ai appris à connaître tout le monde et j’ai découvert les forces et les faiblesses de mon équipe. Et chez

"Et ensuite, je suis venu en Belgique et là encore, ce fut une toute autre histoire. Bien sûr, j’avais un réseau en Allemagne, je connaissais la législation du pays, j’y respectais les gens et j’en avais obtenu le respect. Ce n’est que lorsque l’on respecte les autres que l’on est respecté à son tour," ajoute-t-elle. "En Belgique, j’ai dû littéralement tout recommencer. J’ai eu beaucoup à apprendre des usages, des différentes langues et cultures de ce pays. Et la SIR, avec ses prescriptions, ses règles et ses exigences. Cela aussi c’était nouveau pour moi!" "Je travaille désormais depuis août 2016 chez Buche, ici, en Belgique donc. La mentalité y est très différente de la mentalité allemande. Si, en Allemagne, on arrivait encore à m’ignorer, ici en Belgique, nombreux sont ceux qui choisirent la confrontation. Aussi bien au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur. Mais maintenant, après plus d’un an, mon rôle chez Buchen est désormais plus clair. Les bases posées en Wallonie sont solides et nous commençons aussi à faire des bénéfices en Flandres. Les gens d’ici sont à nouveau fiers de leur travail!" "Tout commence avec la formation. C’est vraiment capital de commen-

cer dans cette branche avec une solide formation. Sur ce point-là aussi, je constate des différences entre l’Allemagne et la Belgique. En Allemagne, il existe une formation de trois ans. Un nouvel employé reçoit un salaire, mais la première année il passe deux jours par semaine sur le terrain et trois jours en formation. Ce processus dure trois ans. À la fin de cette période, l’employé est complètement formé et travaille à plein temps. Lobbe accueille ainsi chaque année de 20 à 30 jeunes travailleurs en formation. Un lien s’instaure avec l’entreprise pendant ces trois années de formation, et ce n'est qu'à la fin de cette période que les jeunes sont entièrement indépendants. Ici, en Belgique et aux Pays-Bas, c’est le contraire: on laisse une personne qui débute se débrouiller. À cela vient s’ajouter la SIR, avec ses prescriptions et ses exigences élevées! Une combinaison des deux systèmes me semblerait idéale. Chez Buchen, les nouveaux venus passent tout d’abord une semaine en interne puis ils suivent une formation propre à l'entreprise. Ce n’est ensuite qu’ils travaillent à l’extérieur, et encore, en tant que troisième homme. C’est certainement un investissement mais je suis persuadée qu'il améliore la sécurité. Les risques, notamment en matière de haute pression sont encore trop peu connus. Même les médecins les ignorent souvent." Mais revenons sur le plan privé. "Je suis mariée et j’ai deux filles; Olivia et Sophie, qui habitent à Louvain. Plus tard, mes filles veulent aussi travailler dans le nettoyage et faire la même chose que moi. Je ne les y oblige pas, ce que je trouve, par contre, très important c’est qu'elles grandissent dans la certitude que les filles peuvent tout faire. Ça,

ça me convient. Il m’arrive encore si souvent d’entendre: "Danielle, tu es au travail, où sont tes enfants maintenant?" Comme si j’étais une mère indigne... Alors je réponds toujours: "Elles ont aussi un père." Je pense qu’elles doivent être éduquées de manière à pouvoir être indépendantes plus tard. Il faut beaucoup communiquer, et de temps en temps mettre un peu d’eau dans son vin. Si je suis souvent à l’extérieur? Ça dépend. Si c’est plus calme au niveau travail, je suis plus souvent à la maison. Et si ce n’est pas le cas, c’est généralement de ma faute. Je dois encore apprendre à savourer les moments de calme." "On me trouve généralement dans les bureaux; je ne vais chez le client qu’en fonction de mes tâches ou pour négocier. Je peux alors être stricte et j’annonce clairement la raison de ma présence. Autrement, seuls les responsables des ventes et des opérations sont en déplacement. Quant à moi, je suis le dernier atout. Je me manifeste lorsque la situation le demande. En vêtements de sécurité, lunettes, casque et gants inclus." Elle prend une gorgée de son Coca-Cola zero sugar. Quel est votre point fort ? "J’identifie rapidement les points forts d’une personne et le contexte dans lequel elle donnera le meilleur d’elle-même. Lorsque je suis arrivée ici, je suis allée parler avec tous les collaborateurs. Je leurs ai demandé: "Qui es-tu, quel est ton point fort?" Un contrôleur de gestion n’est pas forcément un bon comptable, de même qu'un technicien dans l’âme n’est pas obligatoirement un bon chef d’exploitation. Maintenant, chacun est à sa place dans l’entreprise. Une personne qui est au bon poste est aussi bien dans sa peau. Je veux entendre les gens rire, voir qu’ils ont plaisir à travailler. Pour moi, c’est important. J’ai également investi dans deux conseillers en prévention. Ils nous accompagnent, nous coachent et améliorent notre comportement en matière de sécurité. Nous avons récemment fêté Noël avec tout le personnel. C’était la première fois en 10 ans et j’étais pas peu fière car tout le monde était là, même ceux qui n’ont jamais voulu participer à quoi que ce soit au cours des dernières années." Ça vous fait quoi, en tant que femme, d’occuper un poste de cadre dans une grande entreprise, dans un secteur où ce sont largement les hommes qui dominent? Vous y voyez des avantages? "Peut-être qu’il y a des avantages. Je pense qu’il est plus facile d’obtenir un premier contact. Mais personnellement j’en ai particulièrement ressenti les inconvénients. Les femmes doivent, encore et toujours, déployer plus d’énergie pour faire leurs preuves. Mais tout va bien une fois que vous avez gagné leur respect. Cela fait plus d’un an que je suis ici et maintenant tout va bien, alors qu’au début j’ai dû convaincre.

Un autre avantage d’être une femme est peut-être de se sentir concernée par la sécurité et la santé du personnel. Je me préoccupe du bien-être de tous et fais en sorte que tout le monde se sente bien. Nous utilisons à la fois notre corps et notre esprit. Ils doivent être en équilibre. J’essaye d’y veiller." Pensez-vous que dans ce monde, les portes s’ouvrent plus facilement pour une femme? "Oui je le pense ; surtout pour un premier entretien. Je pense aussi qu’il y a une part de curiosité dans cela. Vous pensez bien; une femme, et dirigeante qui plus est… J’aimerais conseiller à un plus grand nombre de femmes de venir travailler dans ce secteur. Je dispose désormais d’une femme dans le nettoyage industriel, dans le conseil en prévention et comme chef de chantier. Je ne peux qu’encourager un tel développement. Elles font exactement le même travail physique que leurs collègues masculins. Il n’y a pas si longtemps, pour le nettoyage d’un échangeur thermique, je me suis rendue sur place avec une équipe uniquement féminine. Nous avons trouvé la bonne solution et l'avons mise en oeuvre. Il est vrai que le recrutement n’est pas axé sur les femmes. Et c’est dommage, surtout que nous risquons de manquer de personnel de qualité dans le nettoyage. J’entends souvent : "Pas question! Je vais devoir investir dans des vestiaires et des toilettes pour femmes." C’est un thème intéressant qui mérite d’être à nouveaux abordé plus en details!" Buchen est une entreprise allemande. Constatez-vous une différence de culture d’entreprise entre l’Allemagne et la Belgique en matière de sécurité au travail? "Le nettoyage, c’est le nettoyage ; il y a peu de différences au niveau des tâches. La grande différence, c’est la SIR! Ce sont toutes ces règles que nous devons respecter, au niveau des véhicules, de l’homologation des tuyaux, ce genre de choses. Cela m’a vraiment impressionnée. Le niveau de sécurité chez les clients qui exigent que nous intervenions conformément aux directives de la SIR est bien plus élevé que celui d’entreprises similaires en Allemagne. Et en Belgique, d’autres aspects sont également à prendre en compte. Notamment, la différence de législation en Wallonie et en Flandres, mais les méthodes de travail, les langues et les dialectes sont aussi différents! Il m’arrive de participer à des réunions du comité d’entreprise ou des collègues belges ne comprennent pas leur dialecte respectif ! En Wallonie, la mentalité est, de toute manière, différente. Les choses changent, mais lentement. Ça prend du temps. Il nous arrive aussi de batailler avec des clients. Mais si, auparavant, nous avions tendance à dire "oui" à certaines tâches, maintenant nous disons "non" et nous entamons les pourparlers. Je suis persuadée que c’est par le dialogue que nous améliorerons les choses."

Que pensez-vous de la SIR? "La SIR, c’est la sensibilisation à la sécurité. Elle promeut un travail en toute sécurité et informe sur les dangers, même si je trouve qu’elle est très exigeante! Cela dit, j’y vois aussi des opportunités. Avec toutes les connaissances que la SIR recèle, toutes les personnes importantes qui y jouent un rôle, il serait possible de faire plus de lobbying, par exemple pour augmenter le temps de formation obligatoire. Par ailleurs, notre secteur devrait être beaucoup plus proactif en matière de recherche de stage, de fourniture d’informations et d’échanges sur le secteur. Le nettoyage est un secteur mal connu; une plus grande notoriété ne peut que lui faire du bien, particulièrement en matière d’emploi. Dans ce domaine, la SIR peut avoir un grand rôle à jouer." Mais comment y arriver? En Belgique, la SIR ne compte que trois donneurs d’ordres parmi ses membres. Quant aux autres, ils estiment que l’affiliation de leurs contractants à la SIR est bien suffisante. "Je pense que, pour commencer, il faudrait augmenter la notoriété du secteur. Par exemple, lancer des campagnes dans les écoles. Réfléchir aux moyens d’atteindre les jeunes gens et les jeunes filles. Par exemple, en passant une fois par an dans les écoles primaires, pour faire des démonstrations. Il faudrait oser investir dans ces activités, même si cela prend 10 à 15 ans avant que ce groupe ne pénètre le marché du travail. Il faudrait déterminer un cap sur la base d’un objectif à long terme, et s’y tenir." À quoi ressemblera le secteur du nettoyage dans 5 à 10 ans? Avez-vous des souhaits? "J’espère que le nettoyage évoluera non seulement vers plus d’automatisation, mais aussi vers des tâches moins lourdes pour le personnel. Après des dizaines d’années dans le secteur du nettoyage, on voit souvent apparaître des problèmes physiques. Ce serait déjà très bien de bénéficier de matériaux et de flexibles plus légers et de réduire la pénibilité physique, notamment lorsque l’on doit soulever des choses. J’espère que très bientôt, les fournisseurs se pencheront sur les moyens d'alléger littéralement notre travail. Ce thème bénéficie déjà de toute l’attention dans d’autres secteurs. Des matériaux améliorés, plus légers ; cela doit aussi pouvoir être possible au niveau d’un flexible non? Il suffit de voir combien les voitures se sont allégées ces dernières décennies pour se dire que cela doit aussi être réalisable dans le nettoyage. Vous ne croyez pas? Si l’on réfléchit aux maladies professionnelles propres à ce secteur et qu’on s’en sert comme base à des améliorations ergonomiques, on devrait obtenir de très bons résultats. C’est tout du moins mon souhait."


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ADIEUX À UN EXPERT CHEVRONNÉ Membre du comité de la SIR depuis plus de neuf ans, Jean Godts a donné sa démission lors de l’assemblée générale de décembre dernier. La SIR perd, en sa personne, un spécialiste des plus impliqués dans le domaine de la sécurité. Lors d’un entretien à cœur ouvert, nous passons en rétrospective neuf années de SIR et l'évolution en Belgique, aux Pays-Bas et à l’étranger.

"Nous devons déterminer la politique à suivre. Sinon d’autres le feront à notre place. Et à un niveau inférieur au nôtre." Comment êtes-vous devenu membre du comité exécutif de la SIR? "Ma première réunion de la SIR s’est déroulée à Gilze-Rijen (NL). J’ai travaillé à Feluy jusqu’en 2018. En 2017, un grave accident lié à la haute pression s'y est produit. Un matériel de nettoyage inadéquat a été utilisé et la buse a eu un violent mouvement de recul. Touché, l’opérateur a subi un traumatisme crânien et a perdu un œil dans l’accident. Nous avons parlé aux personnes impliquées et j’ai trouvé leurs réponses inacceptables. Les risques étaient connus car un accident grave s’était déjà produit. Toutefois, personne n’avais jugé bon de faire l’effort de prendre les mesures adéquates. Franchement, ce n’est pas à moi qu’il faut dire ça.

Le plus grand risque réside dans les moments où tout va bien Suite à cet accident, nous avons pris contact avec la SIR. Pour nous, les choses étaient claires : les règles de la SIR devront désormais être appliquées à tous travaux de nettoyage. Total avait déjà décidé que les coordinateurs devaient avoir des connaissances du nettoyage sous pression car c’est une activité risquée et que des accidents s’étaient produits. J’ai toujours trouvé les accidents inacceptables et je n’ai pas changé. Tout le monde doit pouvoir rentrer tranquillement chez soi après une journée de travail. J’ai commencé à Anvers le 1er janvier 2009 et je me suis immédiatement porté candidat au

poste de membre du comité de la SIR. Un vote a eu lieu, et j’ai pu commencer. Au vu de ma longue expérience - 28 années dans le domaine de la sécurité, de l’environnement et de la santé - il était logique que l’on me confie le portefeuille de la sécurité. C’est dans ce domaine que résident mes connaissances et mon potentiel.

en hauteur et dans des espaces confinés ainsi que le nettoyage sous haute pression en font partie. C’est dans ce type de travaux que la majorité des accidents se produit de part le monde.

Un groupe de travail intitulé "sécurité" existait déjà. Il avait d’une part pour tâche de contrôler les manuels des groupes de travail professionnels et d’autre part de tirer des leçons des accidents et de s’assurer que les procédures soient toujours respectées. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le risque est toujours le plus grand au moment où tout va bien. C’est à ce moment-là que l'attention se relâche et que des choses peuvent justement tourner mal. En matière de sécurité, qui n’avance pas recule. Et donc, il est clair que ce thème impose une attention soutenue qui sous-tendra toutes les actions du groupe de travail sur la sécurité."

Avec sa culture et son organisation en matière de sécurité dans le domaine du nettoyage industriel, la SIR fait figure de précurseur. Elle a beaucoup à transmettre, tant en Europe que dans le reste du monde.

Les personnes motivées sont les meilleures, alors pourquoi choisir de ne plus faire partie du comité? "En octobre 2016, j’ai changé de fonction. Or, les activités de la SIR ne font plus partie des priorités de ma nouvelle fonction. Bien entendu, la SIR et moi-même avons contesté cet état de fait, car nous avons besoin de personnes motivées et ayant des connaissances en la matière. Je trouve dommage de devoir quitter la SIR. Il est toujours intéressant de poser les questions qui font mouche, de faire les propositions adéquates. À Paris, Total a mis en place un grand centre centralisé dans lequel plusieurs services inter-sectoriels se sont penchés sur la réglementation, la sécurité personnelle, le transport et la culture. Dans le cadre du thème sécurité personnelle et culture, un service détermine les 10 emplois les plus risqués : le travail

La concurrence est loyale uniquement si nous opérons au même niveau C’est une bonne chose que de se mettre à collaborer avec la France et d’autres pays. Nous devons aider les autres à atteindre notre niveau. Mais attention à ne pas baisser notre garde ; nous devons justement

préserver le haut niveau de sécurité qui nous caractérise et entraîner les autres dans notre sillage." Sous votre direction inspirée, le groupe de travail sur la sécurité se compose désormais de personnes hautement qualifiées et a fortement rehaussé le niveau. Quel regard posez-vous sur 9 années chez la SIR? Au cours de ces 9 années, le groupe est devenu un groupe de personnes qualifiées et déterminées à promouvoir la sécurité, qui se sont attelées à la tâche avec beaucoup de respect les unes pour les autres ainsi que pour le thème de la sécurité. La largeur d’esprit et l’honnêteté sont des valeurs qui s’y sont bonifiées au fil du temps. Nous étions capables de collaborer les uns avec les autres avec une grande transparence. Les Alertes de Sécurité en sont un bon exemple. Auparavant, nous recevions du bureau du staff une liste d’accidents qui était ensuite traitée en réunion. Nous sélectionnions ceux qui étaient susceptibles d’intéresser le plus grand nombre pour ensuite en parler. Nous souhaitions avoir un groupe homogène et une répartition égale entre les donneurs d’ordres,

les exécutants et les formateurs. Toute personne absente devait envoyer un remplaçant pour préserver la répartition du groupe. La dernière année, nous avons atteint un tournant décisif dont je suis extrêmement heureux. Jusqu’à présent, la responsabilité des accidents était toujours portée par l’exécutant. Depuis l’année dernière, les exécutants ont ordre de nous signaler toute commande refusée pour cause de sécurité insuffisante. Cette rupture de tendance est significative. Nous avons ainsi pu cartographier l’origine des situations à risque, et nous avons constaté que la cause d’un accident repose aussi souvent auprès du donneur d’ordre, et non pas uniquement auprès de l’exécutant. Nous avons ensuite rencontré des donneurs d’ordre pour discuter de telles situations. Et c’est ainsi que nous avançons ensemble." Un changement de mentalité est l’une des choses que nous comptons à notre actif. Pouvez-vous nous en dire plus? Les accidents sont traités au sein du comité. La première question qui

était posée était de savoir chez qui. C’était, semble-t-il, très important ; surtout que cela se produise chez un autre et non chez nous ! À l’heure actuelle, nous nous informons tout d’abord sur la victime et la cause de l’accident. Heureusement, le lieu de l’accident est devenu moins important."

La SIR se trouve en pole position et nous devons œuvrer à conserver cette place. Notre niveau de sécurité est le meilleur au monde.

Les Alertes de Sécurité ne paraissent qu’une à deux fois par an, pourquoi? L’an dernier, nous voulions en émettre au moins six, mais finalement, nous avons augmenté leur nombre. Ce choix est motivé par le fait que chaque alerte mérite toute l’attention de chacun. Toutefois, je conviens que le processus devrait être plus rapide. Les alertes sont encore trop souvent renvoyées de l’un à l’autre au sein de la SIR avant que le texte ne soit définitif. Le service des relations publiques de la SIR a très certainement encore du pain sur la planche à ce sujet. Il incombe au président du groupe de travail de mieux guider ce processus." Cela fait 28 ans que vous travaillez dans la pétrochimie. Est-ce que vous avez observé de nombreux changements dans le secteur pendant cette période? Beaucoup de choses ont changé depuis 2005. Les matériaux ont été améliorés, les véhicules sont plus surs. L’automatisation, aussi, apporte son lot de changements: de nombreux processus ont été lancés en vue de l’automatisation ou de la semi automatisation. Ces processus


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DE PLUS EN PLUS DE LIQUIDE À ANVERS

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DE PLUS EN PLUS DE LIQUIDE

À ANVERS sont encore en cours. Je m’attends à de nombreux changements tant dans le nettoyage sous haute pression que dans le secteur pression/sous vide. Par ailleurs, les procédures ont également été fortement améliorées. Nous avons beaucoup gagné à la standardisation des procédés. Cependant, amélioration ne rime pas forcément avec plus de sévérité mais souvent avec plus de logique, de simplicité et de facilité d’utilisation. Inspiré par le groupe de travail sur la protection des voies respiratoires, le manuel sur la haute pression est devenu, sur ce point, un véritable ouvrage de référence pour tout le secteur.

Nous devons déterminer la politique à suivre, sinon d’autres le feront à notre place. Et cerise sur le gâteau, on a observé une amélioration considérable au niveau de l’approche du travail, de l’attitude et du niveau de formation des gens, aussi bien au sein des directions que parmi les exécutants et les contractants. La sécurité au travail n’est pas seulement évoquée ; elle est aussi réellement mise en œuvre. Toute analyse de risque devant être menée, fait préalablement l’objet de concertations et les différentes parties prenantes se traitent mutuellement avec un respect croissant. Collaborer, examiner ensemble, avant et pendant une tâche ; toutes les parties prenantes se sentent désormais plus responsables. La collaboration est bien plus constructive." Les donneurs d’ordres belges hésitent à devenir membres de la SIR et à soutenir nos objectifs. C’est un gros problème. À quoi cela est-il dû? "Le marché du nettoyage industriel belge n’est pas grand. Il faut savoir que la majorité des contractants sont membres de la SIR. Aussi, les donneurs d’ordres se demandent bien pourquoi ils devraient devenir membres et payer une contribution si les contractants qu’ils engagent sont déjà membres et doivent suivre les règles ? Ils prennent leurs distances et ont une autre manière de penser. En cas d’accident grave en Belgique, les manuels de la SIR servent de ligne directrice aux administrations. Les membres belges ont décidé de jouer un rôle plus actif car cela cadre avec leur politique ; ils se sentent plus impliqués et participent aux groupes de travail.

Nous vous avons entendu dire une fois que l’organisation française de la sécurité, la S3C, souhaite uniquement être homologuée par la SIR pour pouvoir faire travailler ses entreprises nettoyage dans le Benelux. Quelle est votre opinion à ce sujet ? "Beaucoup de choses ont changé en France depuis que je suis membre du comité exécutif. Chez la SIR, les choses sont simples. Si un groupe se rencontre pour des discussions, tous ses membres ont un objectif en commun : le travail en toute sécurité. Les intérêts de l’entreprise sont mis de côté et deviennent moins importants que l’amélioration de la sécurité. Pour cette raison, les discussions sont particulièrement constructives. En France, le secteur est organisé d’une manière très différente. Là-bas, le nettoyage industriel fait partie des contrats de sous-traitance mécanique. Ces contractants devaient traditionnellement se charger du nettoyage. C’est ainsi que la culture du nettoyage a commencé en France, alors qu’en Belgique et aux Pays-Bas sont apparues des entreprises dont le nettoyage est l’unique activité. Elles ont donc un tout autre bagage. En France, au début, on a surtout fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. De grandes discussions ont mené à des réalisations minimes. C’est alors qu’un groupe d’entrepreneurs a décidé de prendre les choses en main pour changer. Ce mouvement s’est heurté au départ à beaucoup de méfiance. Dans la culture française, tout le monde doit être convaincu avant de pouvoir collaborer ; les échanges sont donc intenses. La réglementation en France est également très différente et d’un point de vue juridique, les responsabilités sont équitablement partagées. Il était donc hors de question de reprendre tels quels les manuels de la SIR. Mais nous avons déjà enregistré de grands progrès. Je trouve que les développements sont positifs et j’ai confiance en l’apparition d’une culture de la sécurité sérieuse en France. Et ce point est capital, car tant que les niveaux ne sont pas identiques, nous ne pouvons faire appel à aucune entreprise française en Belgique ou aux Pays-Bas. Je trouve normal que l’on fasse uniquement appel à des entreprises certifiées SIR ou équivalent. Ce n’est que lorsque l’on fonctionne à un niveau identique que les coûts de formation et de matériel sont similaires et c’est uniquement à partir de ce moment que la concurrence est loyale. Vous avez fait de la sécurité au travail votre spécialité. Où en est-on au sein de la SIR dans ce domaine? "La SIR occupe dans le monde entier la pole position et nous devons tout faire pour conserver cette place. Il est important de rester en contact les uns avec les autres, et de faire en sorte que le dialogue reste ouvert. Dans le domaine du nettoyage industriel, la SIR est synonyme de qualité supérieure. Et nous visons très haut en voulant encore améliorer ce niveau."

Votre billet d’humeur dans le journal de la SIR nous permettra de rester en contact. Cela dit, quel message ou quel conseil souhaitez-vous donner à la SIR, à ses membres en général et aux membres du comité exécutif en particulier? "Je leur dirai ce que j’ai dit lors de l’assemblée générale: il faut aborder le monde avec un esprit ouvert. Nous nous trouvons dans une période de mutations constantes. La SIR doit réfléchir à son avenir dans le monde qui s’annonce, caractérisé par des changements rapides. Nous pouvons jouer un rôle determinant considérant que nous sommes les meilleurs. Bien que notre priorité soit la Belgique et les Pays-Bas, nous souhaitons, en fin de compte, que le nettoyage industriel ne déplore plus aucun accident, nulle part dans le monde. La seule manière de rester au sommet consiste à participer à un niveau international et à jouer un rôle de meneur. Et n’oubliez pas : une telle situation est riche d’opportunités! La mise en œuvre demande à notre organisation de s’adapter. En effet, comment concrétiser ces objectifs ? Au niveau européen, il nous faut quelqu’un qui représente nos principes. Est-il possible de confier cette tâche à un bénévole? La question mérite mûre réflexion ! Les relations internationales sont importantes pour l’avenir car l’Europe va imposer ses propres règles si la SIR ne dépasse pas le cadre de la Belgique et des Pays-Bas. Ces règles risquent d’être d’un niveau inférieur à celui auquel nous sommes habitués et ce serait vraiment dommage d'avoir fait tous ces efforts pour rien.

L’Europe va imposer ses propres règles si la SIR ne dépasse pas le cadre de la Belgique et des Pays-Bas. J’ai conscience que ce choix est difficile car cela implique que la SIR doit profondément revoir son organisation. Nous nous trouvons dans une zone de confort ; tout va bien et nous améliorons constamment la situation sur un marché protégé. Mais ce marché protégé va être ouvert et élargi. Où en sera la SIR dans 5 ans, dans 10 ans ? Nous devons nous pencher sur la question, y trouver des réponses et œuvrer à leur application, sinon d’autres prendront cette décision pour nous."

N’imaginez pas qu’il pleuve plus souvent sur le port d’Anvers qu'à Rotterdam, par exemple, ou bien que les Anversois ont plus souvent les pieds dans l’eau. Non, nous parlons ici d'un important changement de cap dans la capacité de transbordement et de stockage de ce port en pleine croissance à l’extrémité de l’Escaut occidentale.

Le port d’Anvers est le deuxième au monde présentant la plus grande concentration d’entreprises pétrochimiques au monde, coiffé au poteau par Houston, mais là-bas, ils ont aussi plus de place. En fait, vous y trouverez tous les principaux acteurs de la pétrochimie mondiale. Il n’est donc pas étonnant que des entreprises telles que Boréalis et Ineos aient annoncé, ces derniers mois, des investissements de presque 2 milliards d’euros. Tous leurs processus de fabrication utilisent des matières premières sous forme liquide qui doive également être stockées quelque part après traitement. À l’heure actuelle, il peut être plus lucratif de stocker pendant un certain temps un produit (semi-)fini pour le commercialiser plus tard. Anvers a toujours été principalement un port de matières sèches et jouit d’une excellente réputation dans la manutention des colis, grâce à un grand groupe de travailleurs spécialisés qui semblent être plus capables que leurs collègues des pays voisins de faire face à ces tâches grosses consommatrices de main d'oeuvre. Toutefois, le port d’Anvers se métamorphose, lentement mais sûrement, et traite de plus en plus des marchandises en vrac, et en particulier des produits chimiques spécifiques de grande valeur, comme peuvent en attester les cuves d’entreposage que l’on voit apparaître aux quatre coins du port. Bien entendu, presque toutes les entreprises pétrochimiques ont déjà leurs cuves d’entreposage, mais ces dernières années, la capacité de stockage de produits liquides a fortement augmenté chez les entreprises qui se sont spécialisées dans cette activité. Vopak fut l'une des premières,

suivie de près par ITC Rubis. Là où, autrefois, se trouvaient les entrepôts des diverses corporations, l’on voit apparaître depuis quelques années de gros parcs de cuves. Il ne s’agit ici pas de mastodontes de 100.000 m³, comme ceux de la Maasvlakte, mais plutôt de réservoirs de 5.000 à 10.000 m³ dans lesquels une très grande variété de produits peuvent être entreposés simultanément. Des investisseurs futés, dont SEA Invest de l’entrepreneur gantois Philippe van de Vyvere, ont créé une importante capacité de stockage en cuve là où, auparavant, l’on chargeait et déchargeait de l’acier ou des balles de coton. L’entreprise a récemment annoncé son intention de transformer, en

Augmentation du transbordement de produits liquides; bonne nouvelle pour le nettoyage industriel

collaboration avec MOL tankers, une partie du terminal à minerais sur le dock Delwaide en un terminal de stockage en cuve de 500.000 mètres cubes. La fin de ce projet marquera un quasi doublement du volume de transbordement des produits liquides dans le port d’Anvers, passant, en 10 ans, de 40 millions de tonnes à presque 75 millions de tonnes et cela, malgré la proximité du port de Rotterdam. Bien entendu, cette transformation est une aubaine pour l’industrie du nettoyage car toutes ces cuves devront régulièrement être nettoyées, tout au moins lors des changements de produits, avec de nouveaux emplois à la clé, et une hausse de l’utilisation des unités sous haute pression, des véhicules vide-pression mais aussi des véhicules de sécurité. Tous ces produits devront être acheminés par route, voie fluviale ou maritime et cela aussi, ça amène de l’animation. En ce qui concerne le trafic routier, tous ceux qui sont déjà venus à Anvers savent que les embouteillages peuvent y être redoutables. Les hommes politiques sont à pied d’œuvre pour préparer le dock Deurganck sur la rive gauche. Ce dock fournit une ouverture vers l’Escaut, mais pour cela, il faut rayer de la carte le village Doel et cela entraîne bien des protestations, même s'il est déserté depuis des années. L’on s’attend à ce qu'un nouvel élargissement du port entraîne de nouveaux investissements dans les capacités de stockage de liquide. Si Anvers ne dispose pas d’assez d’espace pour des parcs gigantesques tel que l’Europoort, elle dispose néanmoins d’assez d’espace pour construire une capacité de stockage jusqu’à 10.000 m³. Voilà, en fin de comptes, de bonnes nouvelles pour les entreprises du nettoyage industriel.


PAGE 26 - JOURNAL SIR MARS 2019

ESSAIS HYDROSTATIQUES

LES ESSAIS HYDROSTATIQUES... Qu’est-ce que c’est? Pour pouvoir être utilisé, le matériel sous haute et ultra haute pression doit être soumis à des tests annuels d’étanchéité. Pour mener ce test en toute sécurité, l’inspecteur (homologué par la SIR) doit utiliser un banc d’essai hydrostatique permettant d’obtenir une pression très élevée et de rédiger en même temps un rapport du test.

Parmi les membres de la SIR, nous trouvons deux fabricants, à savoir Resato à Roden et Itensify à Wolvega. Cette fois-ci, nous avons mis le cap vers le nord pour demander à Inne Yntema, directeur van Itensify, d’éclairer notre lanterne en la matière. C’est quoi un test hydrostatique? "Un test hydrostatique revient à vérifier l’étanchéité et la résistance d’un objet sous pression. Pendant une durée déterminée, l’objet (tuyau, lance, buse, pompe, soupape de réglage) est exposé à une certaine pression, généralement de 150 % de la pression de fonctionnement normal. Pour les objets neufs, un facteur 2 est souvent utilisé. Un nombre croissant de personnes se prononce par ailleurs en faveur d’une réduction de la pression de test à 125 % de la pression d’utilisation dès la mise en service initiale, cela afin de prolonger la durée de vie de l’objet, sans toutefois réduire la sécurité." Commençons par le début: Qu'est ce que la (haute) pression? "La pression est l’activité des molécules sur les parois d’un objet : un fût, conduit, flexible ou composant. Il peut également s’agir de la tension exercée sur la surface d’un objet qui se trouve dans un fluide, notamment de l’eau. Pensons, par exemple, à un sous-marin. Nous ne traiterons pas de la pression dans un corps solide et n’examinerons que la pression des liquides. La pression s’exerce simultanément dans tous les sens. Elle peut se produire dans un liquide ou dans un gaz. Dans le cadre de cet article, nous traiterons de la pression d’un liquide à l’intérieur d’un objet." Comment obtenir une hausse de pression? "La pression est obtenue en ajoutant un fluide dans un espace clos. Pour les tests hydrostatiques, on utilise généralement de l’eau. L’augmentation de la pression est en grande partie déterminée par la quantité de fluide à ajouter." Comment augmenter une pression déjà élevée? "On augmente la pression en ajoutant de l’eau à un fut fermé et déjà plein d’eau. Cette opération est généralement prise en charge par une pompe. La plage de pression de la majorité des pompes est généralement faible et toutes ne conviennent pas à l’utilisation de l’eau. De toutes les pompes, c’est la pompe à trois pistons (radiaux) qui est la plus adaptée, et c’est d’ailleurs cette pompe qui est utilisée dans le nettoyage. Toutefois, ce qui rend cette pompe inapte à l’exécution de tests de pression, c’est la difficulté à obtenir une pression exacte au-dessus de 3.000 bars et l’apparition de pics de pression du fait que les trois pistons atteignent leur pression maximale l’un après

l’autre. C’est pourquoi l’on utilise généralement des multiplicateurs de pression pour l’exécution de tests de pression. Un multiplicateur de pression est une pompe axiale à un piston. La pression (ultra haute) est obtenu grâce une différence de surface entre le vérin d'entraînement (faible pression et grande surface) et le piston plongeur (haute pression et petite surface), un effet dit de levier. La différence de surface (le levier) constitue un facteur de renforcement de la pression (rapport). Généralement, les multiplicateurs de pression utilisés pour les tests hydrostatiques sont actionnés par de l’air comprimé (pression d’utilisation jusqu’à 10 bars). Ils permettent d’obtenir une pression supérieure à 5 000 bars. Si ces multiplicateurs de pression pneumatiques ont pour avantage un prix relativement modique, un réglage aisé de la pression et un faible encombrement, leurs inconvénients sont, par contre, le faible volume d'une course, l'apparition (inévitable) de pointes de pression, la réduction de rendement lors d'une augmentation de la pression, les frais d'entraînement (compresseur), les frais d'entretien (garnitures d'étanchéité) et le niveau sonore. Intensify a résolu ce problème en utilisant une pompe électrique de mise sous pression préalable, permettant d'atteindre plus rapidement le volume de remplissage. Le test se déroule ainsi plus rapidement, au point qu'il n'est plus nécessaire d'utiliser de l'air comprimé, même pour des pressions de test de 6.000 bars, ce qui est un avantage non-négligeable." Facteurs déterminants lors de l'augmentation de la pression "Ces facteurs sont successivement: la pression de test, le volume de test, l’objet à tester et le fluide de test. Plus la pression souhaitée est élevée, plus il faut de temps pour l’atteindre, et cela est également valable pour le volume à tester. Il faut également tenir compte du coefficient de dilatation de l’objet sujet au texte. Par exemple, un flexible soumis à une pression élevée a tendance à se dilater considérablement. Bien entendu, la capacité de compression du fluide de test joue un rôle; si l’eau est quasiment incompressible, ce n’est pas le cas de l’huile. Par ailleurs, les bulles d’air restent plus longtemps dans l’huile que dans l’eau. L’objet du test doit donc toujours être bien purgé de son air car ce dernier est compressible. Enfin, la température du fluide de test joue également un rôle; l’eau chaude se dilate et occupe un volume plus important que de l’eau froide." La compressibilité, c’est quoi? "Pour faire passer un fût d’un litre d’eau d’une pression d’1 bar à 1 000 bars, il suffit d’ajouter 5 % du volume d’eau. Pour

mettre le même volume de gaz à 1 000 bars, il faut y rajouter encore 1.000 l, soit 100 % du volume." Prenons, par exemple, un flexible soumis à une pression de 1 500 bars. Quelle est le meilleur moyen d’en réduire la pression? "Dans les tests hydrostatiques, la dépressurisation est une étape sous-estimée. La réduction de la pression a lieu par l’élimination de fluide ou l’échappement de la pression (arrêt de la pompe et ouverture de la soupape). Il s’agit d’une étape très importante du cycle de test car une dépressurisation trop rapide peut entraîner une implosion et le détachement de la membrane interne d’un flexible haute pression. C’est la principale raison pour laquelle les utilisateurs de flexible haute pression se plaignent parfois qu’un flexible soumis à un test présente des fuites ou bien se bouche. C’est pour cette raison que nous utilisons un appareil appelé DeEnergizer. Cet appareil élimine l’énergie de l’objet et l’installation de test, ce qui permet ensuite d’ouvrir l’obturateur." Qu'est-ce que l'étalonnage? "L'étalonnage consiste à vérifier et à régler la précision d'un instrument de mesure. Les membres de la SIR doivent le faire effectuer une fois par an ou après chaque réparation. Pour cela, l’on utilise un manomètre étalonné ou un capteur de pression. La pression indiquée par un manomètre est directement lisible, mais moins précise (+/- 1 %), alors que le capteur de pression affiche la pression sous forme numérique avec une très grande précision (+/- 0,25%)." Et enfin le plus important, outre la sécurité: le certificat de test "Il est bien entendu de la plus grande importance de consigner les résultats du test sur un certificat. Un certificat bien rempli indique au moins les coordonnées du propriétaire, les données du produit et du test, par exemple le type d’objet, le numéro de série et le résultat du test, de préférence sous la forme d’un graphique ou d'un diagramme de pression. Ce document constitue la preuve selon laquelle le propriétaire du produit respecte les directives et l’objet testé peut être utilisé sans danger. Les données sur le certificat de test doivent correspondre à celles qui se trouvent sur l’objet même, notamment le numéro de série."

SJ, au nom de la SIR, merci pour cette explication limpide.


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