Chefs-d'œuvre de la Mer

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CHEFS-D’ŒUVRE DE LA MER

UNE MER D’INSPIRATION

Comme le dit le proverbe, la mer prend et la mer donne. Mais la mer est aussi une source d’inspiration. Parfois subtile, dans ses plus infimes détails et sa palette de teintes marines. Mais souvent aussi de manière plus flagrante, ouverte et manifeste. La mer offre ainsi aux artistes un... océan de thèmes et de perspectives : d’un paysage marin feutré à une vue plus personnelle de la vie sur la plage, de symboles marins virils à des personnages de fables et des sirènes.

Pour les « Chefs-d’œuvre de la Mer », la conservatrice Annelies Ysebaert a sélectionné 12 maîtres flamands qui ont un lien avec la mer, la côte et la vie maritime ou qui s’en sont inspirés. Certains étaient de véritables enfants de la mer et y vivaient, d’autres étaient constamment attirés par elle. Tous ont développé un style personnel tout au long de leur œuvre.

Avec ce guide immersif, nous vous emmenons de l’extrême est de notre côte, à Knokke, jusque tout à l’ouest, à Coxyde, avec deux excursions à l’intérieur des terres, à Furnes et à Jabbeke. Ce voyage vous fera traverser les époques et les styles : du 17e au 20e siècle, des peintures aux sculptures, des artistes belges de renommée mondiale aux maîtres flamands moins connus, du baroque au surréalisme...

Certaines œuvres peuvent être admirées dans leur cadre « naturel », comme une église ou le Kursaal, d’autres sont exposées dans un musée entièrement consacré à l’artiste concerné ou parmi les œuvres d’autres peintres. Et pour vous immerger totalement dans leur univers de pensée et de vie, vous pouvez même explorer les ateliers authentiques ou les anciennes demeures de certains maîtres.

La mer à voir, en somme. Mais lorsque l’eau et l’art se rencontrent, des mondes complètement nouveaux s’ouvrent à vous. Poussez la porte des musées, églises, ateliers ou autres bâtiments et découvrez la puissance de ces Chefs-d’œuvre de la Mer.

TABLE DES MATIÈRES

CHEFS-D’OEUVRE

DE LA MER

leurs chefs-d’oeuvre en texte et en image

• Anna Boch

• Vigor Boucquet

• Marcel Broodthaers

• Jean Brusselmans

• Paul Delvaux

• James Ensor

• Georges Grard

• René Magritte

• Frans Masereel

• Luc Peire

• Constant Permeke

• Léon Spilliaert

L’OFFRE CULTURELLE PERMANENTE

Le Littoral lié aux maîtres flamands

L’ART À LA MER

L’offre culturelle générale à la Côte belge

MAITRES FLAMANDS IN SITU

Toerisme Vlaanderen

LES RESTAURANTS & LOGEMENTS ARTISTIQUES

LE LITTORAL PRATIQUE

‘ELLE

ÉTAIT L’UNE DES RARES FEMMES ARTISTES À PARTICIPER ACTIVEMENT À LA SCÈNE ARTISTIQUE D’AVANT-GARDE’

ANNA BOCH

(1848 — 1936)

Anna Boch était fascinée par James Ensor et s’est inspirée à plusieurs reprises de la côte belge et d’Ostende dans son œuvre. Une de ses œuvres peut être admirée dans la collection permanente de Mu.ZEE.

Née dans une famille aisée d’amateurs d’art, Boch a très jeune été exposée à l’art et à la culture. Elle se passionne ainsi pour la peinture et étudie dans plusieurs académies d’art en Europe. Elle est considérée comme l’une des artistes féminines (belges) les plus importantes de son époque.

Boch a été une pionnière en son temps, notamment dans le domaine de l’impressionnisme et du post-impressionnisme. Elle était l’une des rares femmes artistes à participer activement à la scène artistique d’avant-garde de son époque, et elle a bénéficié d’une reconnaissance et d’un respect internationaux pour son travail. L’une de ses œuvres les plus connues est « Les cygnes », une peinture représentant un groupe de cygnes nageant paisiblement sur un lac. L’œuvre se caractérise par des couleurs vives et des coups de pinceau isolés et impressionnistes.

MÉCÈNE ET COLLECTIONNEUSE D’ART

Anna Boch s’est également inspirée de la côte belge et d’Ostende, à tel point que la mer du Nord apparaît à plusieurs reprises dans son œuvre. L’artiste était également fascinée par Ensor, dont elle a acquis l’œuvre « La musique russe ».

Boch ne s’est pas contentée de peindre, elle a également soutenu d’autres artistes et était connue pour son rôle de mécène et de collectionneuse d’art. Elle était une grande admiratrice de Vincent van Gogh et a acheté plusieurs de ses tableaux, dont sa célèbre toile « La Vigne rouge ».

Bien qu’elle n’ait pas toujours reçu la reconnaissance qu’elle méritait de son vivant, Boch est aujourd’hui considérée comme l’une des artistes féminines les plus importantes de son époque. Son travail est toujours admiré et apprécié par les amateurs d’art du monde entier, et son héritage en tant que pionnière de l’histoire de l’art se perpétue. En 2023 – 175 ans après sa naissance –, un hommage lui a été rendu au Mu.ZEE avec l’exposition « Anna Boch, un voyage impressionniste ».

DUNES AU SOLEIL (1903)

Anna Boch nous montre ici une vue de la mer du Nord ou de la côte normande traitée de façon impressionniste. Elle juxtapose des touches de peinture de manière très personnelle et spontanée: virgules, hachures, frottis cohabitent afin de rendre palpable les variations de la lumière et les couleurs de la nature. Les crêtes des dunes sont soulignées par les végétaux, des oyats aux reflets d’or dont les ombres violettes témoignent de la force du soleil. La mer, quant à elle, est faite de petits traits de couleur. Ils rappellent le pointillisme, et ce n’est pas un hasard : l’artiste a adopté la technique de Seurat vers 1891, pour la façonner ensuite à sa main. Anna Boch a toujours aimé peindre les paysages et les bords de mer. Grâce à la fortune de ses parents faïenciers, elle a pu se consacrer à la peinture et aux voyages sans se soucier du lendemain.

© Collectie Museum van Elsene, Brussel

Dans La Promenade du Dimanche, Anna Boch capture l'atmosphère détendue d'une promenade dominicale. Au moyen de couleurs vibrantes et de coups de pinceau impressionnistes, elle dépeint un groupe de personnes marchant à travers un paysage naturel. Le jeu de lumière et le mouvement de l'œuvre évoquent un sentiment de calme et d'insouciance, typique des dimanches de repos de la bourgeoisie. Le sens du détail et de l'atmosphère de Boch crée un moment intime, une véritable harmonie entre l'homme et la nature.

PEIGNANT SUR LA PLAGE (1885)

LA PROMENADE DU DIMANCHE (1906 - '08)

Dans cette œuvre, Isidore Verhaeghe a immortalisé la peintre belge Anna Boch, assise au bord d'une plage calme, plongée dans son travail. Assise devant son chevalet, elle symbolise la sérénité et le dévouement de la peinture en plein air. Les artistes s'adonnaient à cette pratique pour capturer directement la nature, au grand air. Les couleurs douces et les lignes fluides évoquent un sentiment de sérénité. La présence de Boch quant à elle, est une véritable ode à son rôle prépondérant au sein de l'avant-garde belge. Le tableau dégage une atmosphère intime et créative et met en lumière à la fois la nature et l'art.

RETOUR DE LA MESSE (1893 - ‘95)

L’œuvre « Retour de la messe » fait partie de la période de maturité pointilliste de Boch. En 1892, elle acquiert le célèbre tableau de Georges Seurat « La Seine à la Grande Jatte », qui constituera une véritable référence pour son travail ultérieur. Elle préfère cependant les coups de pinceau plus libres, plus aériens, sans systématisme dans ses gestes. C’est pourquoi les personnages et les maisons de ce tableau sont peints avec des touches plus larges. Une fois que Boch a trouvé son propre style, elle n’hésite pas à mélanger différentes techniques dans un même tableau. Cette scène provient probablement d’un de ses séjours à Knokke-Heist, l’un de ses lieux de villégiature préférés, où elle a également réalisé plusieurs œuvres.

PENDANT L’ELEVATION (1893)

Depuis 1885, Anna Boch fait partie du groupe d’avant-garde artistique « Les XX », fondé par son cousin Octave Maus. Dans le tableau « Pendant l’Élévation », Boch montre clairement son départ du groupe « Les XX », après quoi elle rejoint le groupe « La Libre Esthétique ». Boch se concentre de plus en plus sur une variante libre et lumineuse de l’impressionnisme, caractérisée par des coups de pinceau tendres et une utilisation harmonieuse des couleurs. Dans cette œuvre aussi, on voit une chaude lueur, suggérée par une dominante rose violacée, qui capte avec subtilité et douceur le lyrisme sensible de l’artiste.

‘PLUS ON MONTE, PLUS ON SE RAPPROCHE DE L’ŒUVRE D’ART, UNE EXPÉRIENCE UNIQUE’

VIGOR BOUCQUET

(1619 — 1677)

Bien que son nom ne soit pas aussi connu que celui de certains de ses contemporains, le peintre baroque Vigor Boucquet –originaire de Furnes – a apporté une contribution majeure à la peinture flamande. Il était surtout connu pour ses œuvres religieuses et mythologiques. Plusieurs de ses œuvres sont exposées dans certains des musées les plus prestigieux du monde, comme le Louvre à Paris. Vous pouvez également voir deux de ses œuvres à Furnes et à Nieuport.

Boucquet a appris très jeune à peindre et a rapidement développé sa propre identité en tant qu’artiste. Son style se caractérise par des compositions audacieuses, des figures expressives et des couleurs vives. Ses peintures représentent souvent des scènes dramatiques tirées de récits bibliques et mythologiques. Il y donne vie aux émotions et aux drames humains des personnages de manière convaincante.

Outre ses œuvres religieuses et mythologiques, Boucquet a également peint des portraits et des paysages, mais dans une moindre mesure. Ses portraits présentent souvent des détails riches et un sens de l’individualité, tandis que ses paysages dégagent un sentiment de sérénité et d’harmonie.

LE GOTHIQUE SUR LA CÔTE

L’église Sainte-Walburge de Furnes, ville natale de Boucquet, abrite l’œuvre « Le Christ libère les âmes du Purgatoire en les lavant de son sang ». Au 10e siècle, cette église a reçu les reliques de sainte Walburge et, plus tard, une relique de la Sainte-Croix. L’église est le seul exemple d’un édifice gothique grandiose dans la région de la Côte. Le chœur avec ses chapelles radiales date même du gothique primitif.

Une autre œuvre de Boucquet peut être admirée dans l’église

Notre-Dame de Nieuport : « Le jugement de Cambyse ». Depuis un escalier géant, vous pouvez admirer l’église et la peinture d’un point de vue totalement différent. Plus on monte, plus on se rapproche de l’œuvre d’art, une expérience unique !

LE JUGEMENT DE CAMBYSE (1671)

À l’origine, Boucquet avait réalisé ce diptyque pour l’hôtel de ville de Nieuport, où la justice était encore rendue par les échevins à l’époque. L’œuvre raconte l’histoire d’un juge corrompu de l’Antiquité qui fut châtié pour son comportement : il fut écorché vif. Cette « scène de justice »

était un avertissement envoyé aux autres juges pour qu’ils fassent preuve d’équité et de dignité.

La peinture a probablement été payée par un condamné, en guise d’amende. Aujourd’hui, vous pouvez admirer l’œuvre à l’église Notre-Dame de Nieuport.

LES LAVANT DE SON SANG (1633)

On peut voir des peintures de Boucquet dans plusieurs églises de Flandre occidentale. Cette œuvre est accrochée dans l’église Sainte-Walburge de Furnes, sa ville natale. La toile était destinée à l’autel de la Confrérie des âmes fidèles, fondée par le pasteur Jacob de Wieu. Ses membres priaient pour implorer la grâce de Dieu pour les âmes du purgatoire. La scène, plutôt sanglante, montre le Christ se tenant dans une fontaine au purgatoire. À l’arrière-plan, deux anges hissent deux figures féminines hors du brasier. La famille de Wieu fit restaurer la toile en 1905.

‘LA CASSEROLE DE MOULES SYMBOLISE

LA CÔTE BELGE ET NOTRE CULTURE CULINAIRE NATIONALE’

MARCEL BROODTHAERS

(1924 — 1976)

Maître provocateur et artiste conceptuel, Marcel Broodthaers n’a pas toujours reçu la reconnaissance qu’il méritait de son vivant, mais il est aujourd’hui considéré comme l’une des figures les plus importantes du mouvement de l’art conceptuel. Sa « casserole de moules », mondialement connue, est un symbole de notre Littoral et de notre culture culinaire.

Broodthaers a commencé sa carrière artistique en tant que poète et écrivain, mais il est rapidement entré dans le monde des arts plastiques et a exercé une influence durable sur le mouvement de l’art conceptuel. L’une des œuvres les plus connues de Broodthaers est le « Musée d’Art Moderne – Département des Aigles », une installation représentant un musée d’art moderne fictif. Dans cette installation, il a combiné des éléments d’art visuel, de littérature et de poésie pour examiner et questionner les conventions du monde de l’art.

Un autre aspect important de l’œuvre de Broodthaers est l’utilisation du langage comme outil artistique. Il a souvent expérimenté avec les mots, les lettres et les phrases, utilisant le langage comme moyen d’expression d’idées et de concepts complexes. Ses textes poétiques et souvent énigmatiques font partie intégrante de ses œuvres d’art, contribuant à leur stratification et à leur profondeur.

L’AMOUR DE LA MER

Outre ses installations et ses poèmes, Broodthaers a également été actif en tant que cinéaste, réalisant un certain nombre de films expérimentaux qui explorent son intérêt pour le langage, l’image et le son. Fasciné par la côte et la navigation, il a combiné son amour du cinéma et de la mer dans le film « A Voyage on the North Sea » (avec le livre qui l’accompagne).

L’une de ses œuvres les plus célèbres est sans aucun doute la « Grande Casserole de Moules ». En créant cette œuvre très médiatisée, Broodthaers a tenté de créer une confusion entre les termes « la moule » et « le moule ». En outre, la casserole de moules symbolise également la côte belge et notre culture culinaire nationale, une harmonie savoureuse entre la mer et ses produits régionaux.

Aujourd’hui encore, son œuvre reste une source d’inspiration et de débat pour les artistes et les critiques du monde entier. Son héritage en tant qu’innovateur de l’art contemporain se perpétue.

UN

VOYAGE EN MER DU NORD (1973)

Broodthaers a créé à la fois un film et un livre avec « Un voyage en Mer du Nord ». Le film se déroule pour ainsi dire comme un livre : il commence par une page de titre et est divisé par des titres de pages qui séparent les différentes prises (comme dans les films). Les prises montrent des détails d’une peinture du 19e siècle représentant une flotte de pêche et des photos prises par Broodthaers lui-même lors d’un voyage en voilier dans les années 1970. L’absence d’action et de mouvements de caméra donne à l’ensemble une allure de diaporama. Les tours de passe-passe non dissimulés et les clins d’œil délibérés que Broodthaers a incorporés dans le montage du film font le lien entre le cinéma pré-studio des années 1900 et l’essor de la photographie et de la vidéo amateur de

la fin du 20e siècle. Comme le film, le livre contient également des images autour de la navigation, mais il est plutôt conçu comme une étude comparative dans la veine d’un diaporama académique.

L’interaction complexe de Broodthaers avec la peinture, la photographie, le livre et le film ouvre une mer de contradictions dans laquelle l’original et la copie, l’image et le texte, et les 19e et 20e siècles semblent fusionner et s’éloigner simultanément.

L’artiste a souvent publié ses films avec un livre pour créer une double forme inhabituelle d’édition d’artiste qu’il a appelée « livre-film ».

© The Estate of Marcel Broodthaers c/o Sabam Belgium 2024

BOUTEILLE À LA MER (1971)

Dans Bouteille à la mer, Marcel Broodthaers joue avec l'idée de communication et de signification. L'œuvre, une bouteille contenant une lettre à l'intérieur, évoque un appel à l'aide ou un message perdu dans l'espace et le temps. Broodthaers, célèbre pour son approche conceptuelle, incite le spectateur à réfléchir au langage, à l'interprétation et au caractère insaisissable de l'art. Oscillant entre poésie et ironie, l'œuvre invite à réfléchir à la manière dont les messages sont reçus… ou non.

GRANDE CASSEROLE DE MOULES (1966)

L’une des œuvres les plus connues de Broodthaers est sans aucun doute la « Grande casserole de moules ». Cette œuvre sculpturale combine plusieurs aspects cruciaux de l’œuvre de Broodthaers : la nature et la culture, le quotidien et l’artificiel, le fonctionnel et l’esthétique. À travers l’œuvre, l’artiste sème également la confusion entre « la moule » et « le moule ». Ce jeu de mots donne lieu à un jeu linguistique qui ouvre un large éventail de nouvelles possibilités de sens. Ce faisant, la moule symbolise, entre autres, la Belgique et sa culture culinaire nationale. Ce n’est pas un hasard si le mot « casserole » désigne également la « prostituée » en français et si la moule fait également référence au sexe féminin. Pour Broodthaers, la moule est quelque chose d’indépendant et d’autonome, elle existe dans sa propre coquille, ne se laisse pas modeler par les caprices de la société et est parfaite en ce sens.

© The Estate of Marcel Broodthaers c/o Sabam Belgium 2024
© The Estate of Marcel Broodthaers c/o Sabam Belgium 2024

« Le Manuscrit trouvé dans une Bouteille » de Broodthaers s’inspire d’un récit de 1833 sur un naufrage de l’écrivain américain Edgar Allan Poe (1809-1849). Le récit nous est parvenu parce que l’un des membres de l’équipage avait jeté à la mer une bouteille contenant l’histoire juste avant que le navire ne coule. L’œuvre se compose de trois éléments : une bouteille de vin portant l’inscription « The Manuscript 1833 » ; du papier de soie avec un texte faisant référence à l’histoire de Poe mais aussi au manuscrit dans la bouteille ; et une boîte en carton portant le titre de l’œuvre. En ne mettant pas le manuscrit dans la bouteille mais en l’entourant, Broodthaers déforme l’histoire originale. Il semble ainsi indiquer que l’art ne proclame pas la vérité absolue et critique la fausse valeur attribuée, selon lui, aux œuvres d’art.

La lithographie Citron-Citroen est une reproduction d’une ancienne affiche destinée à attirer les touristes vers la côte belge (Réclame pour la Mer du Nord). L’œuvre reprend certains thèmes chers à Broodthaers et met également en lumière la richesse des zones de pêche de la mer du Nord. En reproduisant une vieille affiche, et non seulement l’image, mais aussi les déchirures, les plis, les défauts et les trous d’épingle qui se trouvaient sur l’original, Broodthaers suit la voie de « l’objet trouvé » de Duchamp. Sur la deuxième frise de Citron-Citroen, nous voyons la moule : non seulement le plat national belge, mais aussi probablement la première image qui nous vient à l’esprit lorsque nous pensons à l’œuvre de Broodthaers. Avant d’entamer sa carrière d’artiste, Broodthaers était poète, et parmi ses écrits, ce poème se distingue nettement :

‘La moule

Cette roublarde a évité le moule de société. Elle s’est coulée dans le sien propre. D’autres, ressemblantes, partagent avec elle l’anti mer. Elle est parfaite.’

À première vue, le titre Citron-Citroen semble n’avoir aucun rapport avec le sujet de l’œuvre. Il s’agit d’un nom plutôt surréaliste, comparable à « La trahison des images » de Magritte (légendée « Ceci n’est pas une pipe »). D’autre part, l’ajout du mot « citron » n’est pas aussi illogique qu’il n’y paraît, puisque la rondelle de citron est également la garniture traditionnelle du poisson.

© The Estate of Marcel Broodthaers
The Estate of Marcel Broodthaers c/o Sabam Belgium 2024

‘BRUSSELMANS A PEINT DES SCÈNES DE PLAGE INSPIRÉES DE STATIONS BALNÉAIRES POPULAIRES

TELLES QUE ZEEBRUGES ET OSTENDE’

JEAN BRUSSELMANS

(1884 — 1953)

D’abord peintre décorateur, Jean Brusselmans est devenu une source d’inspiration pour les artistes du monde entier grâce à son style unique. Il s’est lui-même inspiré, entre autres, de certaines de nos stations balnéaires les plus populaires.

Sa vaste œuvre couvre un large éventail de styles artistiques, allant des paysages (urbains) aux natures mortes et aux portraits. Le fil conducteur de son travail est une palette de couleurs vibrantes.

Ses premières œuvres sont influencées par des artistes tels que Van Gogh et Cézanne, mais il a rapidement développé son propre style. Les peintures de Brusselmans se caractérisent souvent par des couleurs vives, des formes géométriques frappantes, des lignes fortes et un sens de la simplicité. Il avait une affinité particulière pour le quotidien et parvenait à donner vie aux sujets les plus simples grâce à ses coups de pinceau et ses couleurs vivantes.

ZEEBRUGES ET OSTENDE

L’œuvre de Brusselmans témoigne à la fois de son habileté technique et de sa capacité à assimiler différents styles. Parmi ses œuvres les plus importantes, citons « Boerderij in Dilbeek », une œuvre illustrant sa transition vers le cubisme, « Zelfportret met Baard », une image de lui-même dans un style expressionniste, et « Het Gele Huis », une œuvre typique avec une utilisation frappante de la couleur et des formes abstraites.

Brusselmans s’est également inspiré de la mer et de la côte, en peignant des scènes de plage inspirées de stations balnéaires populaires telles que Zeebruges et Ostende. On lui doit plusieurs scènes colorées montrant des baigneurs profitant d’une journée à la plage.

Bien que Brusselmans ne soit pas aussi connu que certains de ses contemporains, il reste très apprécié pour sa contribution à l’art moderne belge. Son style unique et ses compositions vivantes restent une source d’inspiration pour les artistes du monde entier, et ont notamment ouvert la voie au développement de nouveaux courants artistiques en Belgique au début du 20e siècle.

LE PHARE D’OSTENDE (1936)

« Le phare d’Ostende » est une version simplifiée du prédécesseur du « Lange Nelle », l’actuel phare d’Ostende. Brusselmans ridiculise phare, comme le chantent les Ostendais dans une vieille chanson folklorique sur leur phare « Leve de torre van Ostende ». Brusselmans a commencé sa composition à partir du phare encore existant sur le chenal d’Ostende. La tour se trouve en plein milieu et attire immédiatement l’attention. Autour d’elle, l’artiste a également disposé d’autres éléments maritimes, tels que des nuages, le marché aux poissons et un voilier. Dans ce tableau, la prédilection de Brusselmans pour la géométrie est évidente. La structure sous le phare est purement constructiviste, ce qui explique son surnom de « cubiste populaire ». Il a un œil attentif pour les motifs rythmiques, les dessins et les formes géométriques.

JEAN
Collectie Mu.ZEE - Vlaamse Gemeenschap. Foto Steven Decroos

SCÈNE DE PLAGE AVEC DES BAIGNEUSES (1935)

Pour le thème des baigneuses, Brusselmans s’est inspiré de la tradition française de Cézanne et Matisse. Pour souligner les formes et les contours de ses personnages, il utilise des aplats de couleur en guise de fond. Dans « Scène de plage avec des baigneuses », le plan de couleur est détaché du paysage, comme un brise-vent ou le mur d’une cabine de plage. La composition du tableau est planifiée, comme le décor d’un théâtre. La toile représente cinq femmes nues se coiffant dans les dunes. La propre femme de Brusselmans a servi de modèle pour les différentes poses des corps nus. Les figures ne sont pas achevées, certains fragments de corps manquent et des esquisses sous-jacentes sont encore visibles ici et là. Au loin, on aperçoit l’horizon avec une transition brumeuse entre la mer et le ciel. Les nuages très élaborés sont un élément pictural qui caractérise fortement Jean Brusselmans.

Cette œuvre s’éloigne encore plus de la réalité des paysages marins et s’apparente à un décor de théâtre avec des figures remarquables. Brusselmans réduit les formes naturelles des objets et des intérieurs à quelques figures géométriques simples. Au centre se trouve le triangle jaune, entouré de trois assiettes ornementales disposées symétriquement. En dessous se trouvent deux coquilles Saint-Jacques. Entre les coquilles commence la ligne centrale de la composition, qui se poursuit le long de la pointe supérieure du triangle et à travers l’assiette ornementale supérieure. Le damier à droite et l’éventail à gauche ferment la composition dans les coins inférieurs. L’avant-plan et l’arrière-plan sont complètement mélangés. La boîte d’allumettes est démesurément agrandie et l’emplacement des objets est également déconnecté de la réalité. Le jeu de quilles et la boîte d’allumettes ornent le mur entre les assiettes. La « Nature morte au griffon » ressemble davantage à un collage cubiste à la Picasso et Braque qu’à une nature morte réaliste.

Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Cedric Verhelst.
Collectie Mu.ZEE - Foto Steven Decroos.

LA TEMPÊTE (DE STORM) (1936)

Brusselmans a peint une première version de cette œuvre dans un format plus grand en 1936. Plusieurs dessins et une aquarelle témoignent de la détermination formelle avec laquelle il a façonné ce thème. Il y a une tempête en mer, et deux bateaux de pêche s’agitent contre les dernières vagues. De gros nuages d’orage noirs et dorés planent au-dessus de l’eau, menaçants, mais derrière eux, le soleil pointe son nez. Un imposant rayon de soleil traverse les nuages et brille sur l’eau, l’accalmie est proche. Comme pour ses natures mortes, Brusselmans a également divisé cette composition en deux parties horizontales. La structure triangulaire du rayon de soleil jaune qui brille sur l’eau à travers les nuages est frappante. Malgré le dynamisme et la turbulence de cette scène naturelle, il semble que la tempête se soit figée dans un état immobile. Le contraste clair-obscur entre le premier plan et l’arrière-plan crée un effet dramatique, renforcé par le contraste des nuages et la netteté de leurs contours.

LA PLAGE (HET STRAND)

À partir des années 1920, Brusselmans a développé son propre style géométrique, fait de grands aplats de couleurs (vives), de lignes claires et de coups de pinceau constructifs. L’artiste a toujours perçu le monde sous forme de trames et de structures, de perspectives inclinées. L’environnement personnel de Brusselmans et le paysage côtier sont ses principales sources d’inspiration et, selon lui, peuvent être facilement réduits à quelques formes géométriques simples. Pour Brusselmans, la nature est un « merveilleux monument mathématique ». Elle se compose de divers motifs ordonnés, stylisés ou même presque mathématiques qui jouent un rôle important dans ses compositions abstraites.

Collectie Mu.ZEE - Vlaamse Gemeenschap. Foto Steven Decroos.
Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België (Brussel), inv. 9241, foto J. Geleyns.
‘C’EST

AU CASINO KURSAAL QUE VOUS TROUVEREZ SANS AUCUN DOUTE L’UNE DE SES ŒUVRES LES PLUS IMPRESSIONNANTES’

PAUL DELVAUX (1897 — 1994)

Avec un tableau de 26 mètres sur 5 au Casino Kursaal d’Ostende, Paul Delvaux est sans doute l’artiste le plus visible de la côte. À Coxyde, un musée entier est consacré au peintre surréaliste.

Delvaux est surtout connu pour ses peintures rêveuses et mystérieuses qui combinent des éléments classiques avec des thèmes et des motifs surréalistes. À une époque où il

était difficile d’aller à l’encontre des conventions sociales, la persévérance et la détermination de Delvaux ont eu raison de la résistance de ses parents à l’idée que leur fils se construise une vie d’artiste.

L’œuvre de Delvaux comprend souvent des femmes (semi-) nues, des gares hantées et des paysages déserts, évoquant un certain sentiment d’aliénation et de mystère. Sa palette de couleurs, composée de tons neutres et d’ombres contrastées, contribue également à l’atmosphère onirique de son travail. L’une de ses œuvres les plus connues est « La gare », une peinture surréaliste représentant une gare abandonnée peuplée de personnages mystérieux. L’œuvre témoigne de la capacité de Delvaux à explorer les limites de l’imagination et confirme son surnom de « maître du rêve ».

UNE COMBINAISON ET UN CROISEMENT UNIQUES

C’est au Casino Kursaal d’Ostende que vous trouverez sans aucun doute l’une des œuvres les plus impressionnantes de Delvaux. Cette fresque de 26 mètres sur 5 présente des figures surréalistes telles que des personnages féminins, des sirènes et une ondine, sur un fond à dominante bleue représentant la mer.

Un peu plus à l’ouest, le long de la côte, vous pourrez découvrir une extraordinaire collection de l’artiste au musée Paul Delvaux à Saint-Idesbald (Coxyde). En plus de sa propre donation, la collection est enrichie par la contribution prestigieuse d’une collection privée exceptionnelle. Pendant des années, un couple d’amateurs d’art s’est consacré à la collection des œuvres moins connues – et souvent précoces – de Delvaux.

La combinaison et le croisement de ces deux vastes collections offrent aux visiteurs un aperçu visuel complet de l’œuvre de Delvaux et comprennent mieux l’importance historique de cet artiste. Les années 1920 et 1930, sous-estimées, sont réappréciées comme des phases successives qui ont préfiguré son œuvre largement connue.

HÔTEL DES DUNES (1948)

Dans Hôtel des Dunes, Paul Delvaux crée une ambiance onirique et mystérieuse, un hôtel vide au milieu des dunes au centre. La désolation du bâtiment et son environnement calme évoquent un sentiment d'intemporalité et d'abandon, typique du style surréaliste de Delvaux. Ses figures emblématiques, souvent dans des poses immuables, sont ici absentes, laissant toute la place à une ambiance de désolation et de mystère. L'œuvre stimule l'imagination et laisse le spectateur s'interroger sur les histoires et les secrets que ce lieu renferme.

© Fondation Paul Delvaux, Brussel - Sabam België 2024

PAUL DELVAUX

Dans Aquarel avec vue sur la mer, Paul Delvaux immortalise un panorama serein et presque surréaliste de la côte. En utilisant des tons doux et des coups de pinceau délicats, il peint une mer calme qui semble infinie

PAUL DELVAUX
© Fondation Paul Delvaux, Brussel - Sabam België 2024

AQUARELLE AVEC TRAM DE LA CÔTE (1945)

Dans Aquarel avec tram de la côte, Paul Delvaux unit sa fascination pour le quotidien banal et le surréaliste. Le tramway côtier, élément reconnaissable du paysage de la côte belge, semble abandonné et glisse dans un décor calme et intemporel. Les couleurs douces et l'atmosphère feutrée évoquent un sentiment d'aliénation, comme si le tramway se trouvait dans un paysage onirique. Comme souvent dans l'œuvre de Delvaux, la vie humaine est absente, ce qui confère à la scène un caractère mystérieux, presque magique. L'œuvre invite à la contemplation et à la réflexion sur le voyage, le temps et l'espace.

KURSAAL D’OSTENDE (1952)

Cette peinture murale est sans aucun doute l’une des œuvres les plus impressionnantes de Delvaux. Mesurant 26 mètres sur 5, ce joyau artistique du Kursaal a été précédé de dessins et d’avant-projets détaillés réalisés par Delvaux et son équipe. La fresque elle-même présente des figures surréalistes telles que des personnages féminins, des sirènes et une ondine, sur un fond à dominante bleue représentant la mer. En 2021, l’œuvre a été entièrement restaurée par des professionnels, après avoir souffert de son emplacement dans ce lieu de fête et d’événements. Au cours des travaux de restauration, les experts se sont familiarisés avec les techniques utilisées par Delvaux à l’époque. Il avait ainsi combiné la peinture à l’eau avec des œufs comme liant.

PAUL DELVAUX
© Fondation Paul Delvaux, Brussel - Sabam België 2024
© Fondation Paul Delvaux, Brussel - Sabam België 2024

NU SUR LA PLAGE (1930)

Les femmes et la nature sont deux des thèmes favoris de Delvaux, tous deux fortement présents dans cette peinture à l’huile. Il s’agit de l’une des œuvres réalisées par Delvaux dans les années 1930. Les peintures de cette période sont très rares, car l’artiste venait de quitter sa première femme et lui avait laissé la maison, y compris son atelier et tout son contenu.

« Nu sur la plage » suggère que les rêves prennent peu à peu le pas sur la réalité. Les yeux fermés et les bras levés, la jeune femme semble être à la merci des plaisirs de la rêverie. Elle évoque l’image de la célèbre Vénus endormie, dont elle offre une version apaisée. Son corps de sirène est allongé sur la plage, qui s’est subtilement transformée en une mer calme. Les vagues sont comme un écho des nuages dans un ciel clair avec la lumière du Nord. La palette de couleurs limitée contribue à l’impression de calme qui se dégage de l’ensemble. Cette composition réunit deux éléments chers à l’artiste : la femme et la nature. Le cadrage serré du corps nu, l’enserrant de la tête aux pieds, permet au peintre de donner de la puissance à un sujet d’une extrême simplicité. Cette peinture à l’huile est le témoignage d’une œuvre encore en construction.

PAUL DELVAUX
© Fondation Paul Delvaux, Brussel - Sabam
‘ENSOR

A PUISÉ SON INSPIRATION DANS LA CULTURE LOCALE, LA MER ET LA VIE URBAINE ANIMÉE’

JAMES ENSOR

(1860 — 1949)

Qui dit Ostende, dit James Ensor, et vice versa. Ce pionnier du symbolisme et de l’expressionnisme belges est connu non seulement pour ses masques grotesques et ses éléments carnavalesques et absurdes, mais aussi pour son regard satirique sur le tourisme côtier de l’époque.

Les premières œuvres d’Ensor sont fortement influencées par le réalisme et l’impressionnisme. Ses peintures et dessins mettent souvent en scène des masques, des squelettes et d’autres personnages bizarres, évoquant un sentiment de menace et d’aliénation. Ces éléments symboliques constituent une forme de critique de l’hypocrisie et de l’étroitesse d’esprit de la société. Ensor était également connu pour son travail graphique, notamment ses gravures et ses lithographies. Sa maîtrise de ces techniques a contribué à faire de lui l’un des artistes les plus polyvalents de son époque.

UNE JOURNÉE À LA MER

Tout au long de sa vie, Ensor a entretenu des liens étroits avec la « reine des plages », Ostende. Il est d’ailleurs considéré comme l’un des artistes les plus importants que la ville balnéaire ait produits. Ensor y est né et y a passé une grande partie de sa vie. Il a puisé son inspiration dans la culture locale, la mer et la vie urbaine animée.

Ce lien est également souvent présent dans ses œuvres, notamment à travers des scènes de la vie maritime et des tableaux illustrant la culture balnéaire florissante de la côte belge. Dans le tableau « Les Bains à Ostende », Ensor montre sa fascination pour la vivacité des baigneurs et l’aspect social de la station balnéaire. Il s’agit d’une peinture remarquable, d’une composition vivante qui dépeint de manière satirique l’atmosphère ludique et joyeuse d’une journée à la mer.

L’influence de la lumière changeante de la mer joue également un rôle important dans l’œuvre d’Ensor. L’artiste a été intrigué par les reflets de la lumière du soleil sur l’eau ondulante, et ces nuances de lumière et de couleur figurent souvent dans son œuvre. La mer et l’environnement côtier ont été une source d’inspiration constante pour Ensor. Il a réussi à intégrer ces éléments dans son art d’une manière unique et symbolique. C’est ce lien avec la mer qu’Ostende chérit encore aujourd’hui comme un aspect important de son patrimoine artistique.

LE CHRIST APAISANT LA TEMPÊTE (1891)

L’œuvre dépeint une violente tempête en mer, dans laquelle les effets de lumière, la couleur, l’atmosphère et la dynamique jouent le rôle principal. Ensor pensait-il à la mer du Nord lorsqu’il a peint les eaux agitées de la mer de Galilée ? La barque du Christ et de ses disciples semble disparaître dans une explosion de « drame, de couleur et d’atmosphère ». La lumière est rendue comme un jeu infini de contrastes de formes. Ce qui a particulièrement fasciné Ensor, c’est la façon dont il pouvait capturer les changements constants de lumière et de couleurs dans le ciel. Lors de son anoblissement en 1930, il a choisi comme devise « Pro luce nobilis sum » : « Pour la lumière, je suis noble. » On peut supposer qu’Ensor s’identifie au Christ dans cette œuvre, mais la petite taille des personnages rend la chose difficile à dire.

JAMES ENSOR
Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Adri Verburg - vzw Arcobaleno.

Dans cette gravure colorée, Ensor capture la culture de la baignade sur la côte belge. L’œuvre se caractérise par des couleurs vives et une composition animée. La peinture représente divers objets (tels que des cabines de bain) ainsi que des baigneurs profitant de la mer. Les nombreux personnages qui se baignent forment de petites scènes grotesques, seuls ou à deux, tandis que les scènes individuelles sont assemblées pour former un grand panorama. L’œuvre présente le style typique d’Ensor, mêlant des éléments réalistes au symbolisme et à sa vision artistique unique. L’œuvre offre non seulement une vision drôle et cynique des plages d’Ostende, mais elle est aussi l’expression de la critique d’Ensor à l’égard de la classe ouvrière et de la pudibonderie qui régnait à l’époque.

LA MORT COQUETTE (1922)

« La mort coquette » est une lithographie dont le centre est occupé par un squelette pouponné, entouré de plusieurs personnages. L’œuvre a ensuite été retravaillée par Ensor dans une peinture. Masques, squelettes et crânes sont quelques-uns des éléments les plus connus de son art. Derrière les squelettes se cache une histoire à multiples facettes qui commence lors de ses années d’études à l’Académie de Bruxelles. Ensor y dessinait des squelettes pendant ses cours d’anatomie. Il était fasciné par la mort et possédait même une collection de notices nécrologiques. Ce thème a intrigué son œuvre mais

aussi sa personne jusqu’à la fin de sa vie. Ensor était également surnommé « le peintre des masques ». Les masques lui offrent de nouvelles possibilités d’expression. Le laid ou le faible ne se cache plus derrière un masque charmant, mais l’artiste utilise le déguisement pour montrer la vraie nature des personnages.

LES BAINS À OSTENDE (1890)

JAMES ENSOR
Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Cedric Verhelst.
Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Cedric Verhelst.

GRANDE MARINE – COUCHER DE SOLEIL (1885)

Bien qu’il ait acquis une renommée mondiale en tant que peintre de mascarades hilarantes et de persiflages grotesques, au début de sa carrière, Ensor a été l’un des grands réalistes du 19e siècle et était un adepte du pleinairisme (peinture en plein air). Ensor aimait la mer du Nord et a peint intensivement des dizaines de marines entre 1880 et 1885. Vivant à 50 mètres à peine de la mer, il observait quotidiennement les nuages, la brume et le vent, ainsi que les innombrables nuances de lumière et de couleur. Dans cette œuvre, une forte tempête de pluie passe au-dessus de la mer. Avec Ensor, l’orage sombre devient une scène colorée de bleus, de gris, de blancs et de nombreuses nuances de bruns et d’oranges, un spectacle magnifique. Il se concentre entièrement sur la représentation de la lumière et de la couleur et sur son expérience personnelle de cette réalité. Plus tard dans sa vie, il décrira la lumière comme « la reine de nos sens ».

COUPLE DE PÊCHEURS (1873 – 1875)

Le tableau « Couple de pêcheurs » sur carton rose est une peinture à l’huile très précoce, à dater d’une série d’œuvres dans lesquelles Ensor explore la « reine des plages » Ostende et de ses environs. L’œuvre d’art est basée sur un prototype existant. L’œuvre ne présente aucun lieu reconnaissable d’Ostende, et la tenue du couple n’a rien de typiquement ostendaise. En revanche, l’œuvre témoigne d’un talent précoce qui ose déjà travailler de manière moins romantique et placer des clés ici et là.

Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Adri Verburg - vzw Arcobaleno.
Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Adri Verburg - vzw Arcobaleno.

GEORGE GRARD

(1901 — 1984)

Avec « La baigneuse » et « De Zee » (plus connue sous le nom de « Dikke Mathille ») comme œuvres les plus connues, le sculpteur George Grard a été clairement inspiré par la mer. Son œuvre se caractérise par des sculptures de nus et de personnages mythologiques tels que dieux et déesses, ainsi que par ses influences classiques.

Grard a commencé sa carrière artistique à l’Académie royale des Beaux-Arts de Tournai en tant que peintre. Il a rapidement découvert que sa véritable vocation était plutôt la sculpture. Ses sculptures se distinguent par leurs formes puissantes et sensuelles et leurs expressions expressives.

Bien que, de son vivant, il ait souvent été associé au genre figuratif classique de « l’École belge », Grard avait également un côté moderniste et expérimentait des formes et des matériaux abstraits. Il a su allier avec brio les techniques traditionnelles et une sensibilité contemporaine, devenant ainsi l’un des sculpteurs les plus polyvalents et les plus influents de son époque.

‘LA

BAIGNEUSE DÉGAGE

UN SENTIMENT DE SÉRÉNITÉ ET D’INTIMITÉ’

L’influence de Grard s’est étendue bien au-delà de la Belgique et ses œuvres ont été exposées dans des galeries et des musées du monde entier, ainsi que dans des espaces publics et des jardins. Il a participé à plusieurs expositions d’art importantes et a reçu de nombreux prix pour son travail, dont le prestigieux « Prix de Rome » en 1931.

SAVOIR-FAIRE ET ESTHÉTIQUE

Grard avait une affinité particulière pour le corps féminin. Son travail est souvent salué pour sa capacité à capturer la beauté et la puissance de la forme féminine. L’une de ses œuvres les plus connues est « La Baigneuse », une sculpture en bronze représentant une femme nue s’apprêtant à prendre un bain. Cette œuvre dégage un sentiment de sérénité et d’intimité et est considérée comme l’un des points culminants de son œuvre. Un parangon de son savoir-faire et de son sens de l’esthétique.

LA CAILLE (1960)

Comme beaucoup de sculptures de Grard, l’œuvre « La Caille » existe en plusieurs versions, qui diffèrent non seulement par la taille, mais surtout par la finition et la taille. Le sculpteur tenait à tailler lui-même à la main les surfaces de ses sculptures, même pour les pièces monumentales. Le grain de peau est donc la marque de fabrique de Grard : sa douceur reflète une intense sensualité. « La Caille » désigne littéralement l’oiseau, mais « ma caille » est également un sobriquet affectif pour les enfants ou les filles dans un contexte familial, bien que le mot puisse également avoir une connotation érotique.

GEORGE GRARD
© Sabam België 2024 - © Stichting George Grard.

DE ZEE/NU COUCHÉ/DIKKE MATHILLE (1954)

DE ZEEMEERMIN (LA SIRÈNE) (1950-1952)

À l’occasion de la construction d’un rond-point à Coxyde, le conseil communal a accepté d’acheter l’œuvre d’art de Grard intitulée « De Zeemeermin ». Ce choix n’est pas fortuit, car Grard a passé une grande partie de sa vie à Sint-Idesbald (une commune de Coxyde). L’artiste a créé cette sculpture au début des années 1950. Sa compagne Isette Gabriels était son modèle. C’était d’ailleurs également elle qui avait posé pour l’œuvre « De Zee » – populairement surnommée « Dikke Mathille » – à Ostende. Selon Chantal, la fille de Grard, « De Zeemeermin » est censée être une fontaine. Les mèches de cheveux rappellent les vagues de la mer et la sirène devrait devenir le symbole de la commune de Coxyde.

L’avenue Léopold II s’enroule gracieusement autour de la statue de bronze de femme la plus célèbre d’Ostende : « De Zee » du sculpteur George Grard. Cette femme est également appelée « Nu Couché », mais les habitants de la ville la surnomment invariablement « Dikke Mathille » (la grosse Mathille).

Le sculpteur Grard avait une préférence pour le nu féminin dans son œuvre. Dans « De Zee », il dépeint la luxuriance et la sensualité de la mer dans une figure féminine voluptueuse et nue.

GEORGE GRARD
© Sabam België
Stichting George Grard.

FEMME REGARDANT LE SOLEIL

Pour cette œuvre, Grard s’est inspiré de l’artiste Francine Van Mieghem. Tout au long de sa vie, elle est devenue son grand soutien, son réconfort et sa muse.

Aujourd’hui, une version de cette imposante sculpture se trouve dans le parc communal de Furnes et sur le site Ten Bogaerde à Coxyde. Vous pourrez y admirer les sculptures de la collection permanente de Grard dans un lieu unique où l’art, la nature et le patrimoine se confondent.

La sculpture en bronze de Grard intitulée « L’eau » est une figure nue, allongée et mystérieuse qui symbolise le lien avec la nature libre et l’eau. La femme est allongée sur le dos, les jambes croisées et les bras repliés pour soutenir sa tête. À première vue, elle semble prendre un bain de soleil en regardant les nuages d’un air rêveur. Bien que l’image incarne le style typique de Grard (la combinaison harmonieuse entre la nature et la femme), elle contient également des éléments nouveaux. Le corps mince et léger de la femme dans « L’Eau » contraste avec les types de

corps ronds dominants dans l’œuvre du sculpteur. La forme plus ouverte de la silhouette a également évolué. Alors que l’artiste avait l’habitude de présenter principalement des formes serrées et compactes, ici, au contraire, il y a plus de place pour des formes ouvertes avec des passages de lumière.

L’EAU
GEORGE GRARD
© Sabam België 2024 - © Stichting George Grard.
© Sabam België 2024 - © Stichting George Grard.

‘SES ŒUVRES INSOLITES ET ONIRIQUES QUESTIONNE LA RÉALITÉ ’

RENÉ MAGRITTE

(1898 — 1967)

René Magritte, connu dans le monde entier comme le porte-drapeau du surréalisme belge, a fait ses débuts dans la peinture avec des œuvres plutôt futuristes et abstraites. Au Casino de Knokke, vous trouverez un hommage à son œuvre et à sa vision unique de la réalité.

Après avoir étudié l’art à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Magritte est devenu, tout au long de sa carrière, un véritable maître du surréalisme. Ce mouvement artistique explore l’imagination et évoque des mondes oniriques. Magritte est connu pour ses représentations réalistes d’objets quotidiens, mais toujours avec une touche d’irrationalité.

Ses œuvres insolites et oniriques défient la réalité et invitent à reconsidérer les perceptions habituelles des objets et des situations. C’est éminemment vrai pour l’une des œuvres les plus emblématiques de Magritte : « La trahison des images », plus connue sous le nom de « Ceci n’est pas une pipe ». Cette peinture soulève la question philosophique de la relation entre les images et la réalité, et du rôle du langage dans l’interprétation de l’art.

PRÉCISION ET ALIÉNATION PHOTOGRAPHIQUES

D’autres œuvres de Magritte se caractérisent également par son sens du détail et sa capacité à transformer des objets du quotidien en symboles mystérieux. Ses peintures, qui font souvent preuve d’une précision quasi photographique, contiennent un élément d’aliénation qui met le spectateur au défi de découvrir les significations cachées.

Outre ses peintures, Magritte était également connu pour ses déclarations provocatrices sur l’art et la créativité. Il croyait fermement au pouvoir de l’imagination et affirmait que « tout ce que nous voyons n’est qu’un rêve à l’intérieur d’un rêve ».

Le Casino de Knokke abrite la salle Magritte, entièrement consacrée à Magritte et à sa contribution au monde de l’art. Ses murs sont décorés de sa fresque monumentale peinte à la main « Le Royaume enchanté », qui contient également des références à la mer.

CASINO DE KNOKKE (1952 – 1953)

Magritte a réalisé cette peinture murale monumentale à 360° en 1952-1953 à la demande de Gustave Nellens, alors directeur du Casino de Knokke. Ce dernier était un grand amateur d’art et voulait une grande fresque panoramique dans le casino. L’œuvre n’a rien perdu de sa force impressionnante : la peinture murale de 72 mètres de long et 7 mètres de haut est connue et appréciée dans le monde entier. À l’aide de scènes colorées et surréalistes, Magritte raconte aux visiteurs des histoires magiques tirées de son propre univers. Il combine la fascination des enfants avec des messages d’adultes. Il n’est pas surprenant que, grâce à ce chef-d’œuvre impressionnant, la rotonde de l’architecte Léon Stynen ait été rebaptisée « Salle Magritte ».

L’HOMME DU LARGE (1927)

« L’homme du large » est l’une des œuvres les plus importantes de la période noire de Magritte (1925-1930). Ses œuvres d’art de l’époque représentent des scènes caractérisées principalement par une atmosphère menaçante, voire macabre. Les paysages sombres, les draperies rouges ou grises et les espaces clos sont souvent le décor d’objets et de personnages étranges. Dans ces décors aux couleurs sombres, l’artiste présente des objets du quotidien de manière inattendue et théâtrale. Les nombreuses œuvres de cette période sont minutieusement peintes et nous plongent dans un univers mystérieux et enchanteur. D’une manière poétique, Magritte fait de ses peintures des « concepts visibles » qui contribue à l’émancipation de l’esprit.

LA FLÈCHE DE ZÉNON (1954)

Le philosophe grec Zénon a élaboré une série de paradoxes, dont celui de la flèche. Il décrit une flèche lancée et pose qu’à chaque instant précis, la flèche se trouve à une position précise dans l’espace et qu’elle est donc immobile. Si l’on étend cette idée à l’ensemble du vol de la flèche, on a l’impression que la flèche ne bouge jamais, car à chaque instant, la flèche a une position fixe et n’est donc pas en mouvement. Zénon en conclut que si la flèche est immobile à chaque instant, alors elle est toujours immobile et le mouvement n’est donc qu’une illusion. Magritte rend hommage au paradoxe de Zénon avec l’image tout aussi improbable d’un gros rocher flottant au-dessus de la mer. Peut-être ne devons-nous pas nous demander comment ce bloc est arrivé là ou où il va, puisque tout mouvement est impossible.

LE SÉDUCTEUR (1950 & ‘53)

« Le séducteur » est un tableau surréaliste que Magritte a réalisé une première fois en 1950 et une seconde fois en 1953. La version de 1950 appartient au Musée des Beaux-Arts de Virginie, tandis que la version de 1953 fait partie d’une collection privée. « Le séducteur » constitue essentiellement une réflexion de Magritte sur les différents modes d’interprétation. Le bateau joue un rôle prépondérant dans cette œuvre et ne se distingue presque pas de la mer au premier plan. Ainsi, le sujet et l’arrière-plan se fondent en quelque sorte l’un dans l’autre, Magritte brouillant la hiérarchie traditionnelle entre le pictural et le décoratif.

SHÉHÉRAZADE (1950)

La mythique Shéhérazade a capté l’attention et finalement le cœur de Shahryar (le « roi ») avec ses histoires. Trahi par sa première épouse, le roi décide d’épouser chaque jour une jeune fille qu’il tuera le lendemain matin, après la nuit de noces. Shéhérazade s’offre au roi et lui raconte des histoires si extraordinaires que sa vie est à chaque fois épargnée et qu’elle peut continuer la nuit suivante. C’est ainsi que le roi garde Schéhérazade en vie tout en attendant avec impatience chaque nouvelle histoire, jusqu’à ce que, mille et une nuits d’aventures et trois fils plus tard, le roi ait non seulement été diverti, mais aussi sagement éduqué à la moralité et à la bonté par Schéhérazade, qui devint alors sa reine. L’œuvre est basée sur l’histoire d’Edgar Allan Poe concernant la reine perse Shéhérazade, narratrice des Mille et une nuits. Dans l’œuvre, Magritte concentre principalement son attention sur ses yeux et sa bouche rouge, siège de tout son pouvoir. Avec ses traits recouverts d’un délicat voile de diamants, cette figure irrésistible devient un rappel visuel des voiles qui recouvrent la vérité des choses. Pour savoir ce qui est réel, il faut voir au-delà des apparences.

© Succession René Magritte - © Sabam België 2024
© Succession René Magritte - © Sabam België 2024
‘MASEREEL A ÉGALEMENT

ÉTÉ INSPIRÉ PAR LA MER ET LA VIE DES PÊCHEURS’

FRANS MASEREEL (1889 —

1972)

Originaire de Blankenberge, Masereel est un enfant de la mer. Il a développé un style très particulier avec ses gravures sur bois, qui contiennent régulièrement des références à la vie maritime et à la mer.

Plus connu comme artiste graphique, Frans Masereel a été un pionnier de la gravure sur bois moderne. Cette technique consiste à découper un dessin dans un bloc de bois, puis à utiliser ce bloc comme un tampon pour imprimer des images sur le papier.

Masereel a suivi une formation artistique à l’Académie des Beaux-Arts de Gand. S’il a commencé sa carrière en tant que peintre, il a rapidement découvert sa véritable vocation dans l’art graphique. Grâce à sa technique caractéristique de la gravure sur bois, l’artiste raconte une histoire sans avoir besoin d’utiliser des mots. Ses gravures sur bois sont souvent frappantes par leur simplicité, mais en même temps pénétrantes par leur message. Elles témoignent en outre de sa maîtrise de la ligne, de la forme et de la composition.

LE POUVOIR DE L’ART

Masereel – dont les œuvres se caractérisent par des images puissantes et expressives explorant des thèmes sociaux et politiques – croyait au pouvoir de l’art en tant qu’agent de changement social. Son art est donc souvent considéré comme une réaction aux événements sociaux de son époque, tels que les deux guerres mondiales.

Masereel a eu une influence considérable sur l’art graphique, au-delà des générations et des frontières nationales. Son œuvre a inspiré de nombreux artistes et écrivains, dont les cinéastes expressionnistes allemands et le dessinateur américain Lynd Ward.

Masereel a également été inspiré par la mer et la vie des pêcheurs. Dans ses œuvres, on retrouve souvent un lien avec la vie maritime sur la côte. Sur ses gravures, il place, par exemple, des sirènes et des poissons au premier plan, dans une mer infinie pleine de bateaux et d’ancres.

ANCRES (1968)

Masereel est surtout connu au niveau international pour son travail graphique pacifiste et humanitaire. On perd aussi souvent de vue qu’il était un « poète visuel » en plus d’être un artiste. Il a créé des dizaines de toiles et de gravures sur bois inspirées par la mer et la mythologie marine, son habitat naturel. Pour l’artiste de Blankenberge, la mer et tous les objets qui s’y rapportent évoquent la force de la nature et une fascination.

© Sabam België 2024 - © Frans Masereel Stiftung Saarbrücken

Les sirènes de Masereel apparaissent dans plusieurs de ses œuvres maritimes. Selon la mythologie grecque, ces sirènes sont en fait mi-femmes, mi-hommes. Elles sont assises sur le rivage d’une île et, par leur chant enchanteur, elles attirent les navires de passage sur les récifs. Dans les œuvres de Masereel, ces jolies figures apparaissent souvent la nuit dans l’imaginaire des pêcheurs et des marins. Elles sont en quelque sorte la personnification de l’attrait irrésistible et parfois même fatal qu’exerce la mer. D’autre part, les créatures symbolisent également le désir indéfinissable de l’homme pour tout ce qui est inaccessible et insaisissable.

DROMERIGE MATROOS (MARIN RÊVEUR) (1967)

Frans Masereel a grandi à Blankenberge entre le bruit des vagues déferlant sur la plage et le cri des mouettes. Dans les années 1890, Blankenberge est encore un village de pêcheurs où le petit Masereel grandit. Ses premiers souvenirs de Blankenberge se résument alors à un vieux pêcheur qui l’emmenait se promener dans les dunes et dans le « Bassin des pêcheurs ». Les marins et autres navigateurs jouent également un rôle central dans son imagination, comme ce marin rêveur.

La mer, dans toute sa simplicité et sa complexité, était un thème de prédilection pour Masereel, qui revient sans cesse dans ses œuvres, dans son langage formel si typique et si simple. L’artiste s’intéresse également aux gens qui vivent dans la mer et autour de la mer, qu’il dépeint de manière naturelle, pure et puissante.

PEINTURE DE DEUX PÊCHEURS (1928)

Dans les dunes du quartier du port de pêche de Boulogne-sur-Mer, Masereel peint toute une série de silhouettes impressionnantes autour de la vie maritime. Dans le tableau « Deux pêcheurs », l’artiste présente un portrait expressif de deux pêcheurs de forte corpulence. À l’aide d’un couteau à palette, Masereel opte pour des couches épaisses de peinture avec une large touche carrée, ce qui ajoute à l’intensité de la vie rude et âpre des pêcheurs.

NAAMLOOS (BLOTE VROUW)
‘ON

RETROUVE UN LIEN INDÉNIABLE AVEC LA MER

DANS L’ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE DE CALME ET DE SÉRÉNITÉ QUI ÉMANE DE SES ŒUVRES’

LUC PEIRE

(1926 — 1994)

Avec la sélection de Luc Peire pour le thème « Chefs-d’œuvre de la Mer », nous vous emmenons à Knokke pour vous présenter un aperçu de son art et de sa vie en relation avec la mer et la côte. Peire est considéré comme un représentant important de l’art géométrique abstrait.

Après avoir débuté comme sculpteur, il s’est tourné vers la peinture. Il peignait principalement des compositions abstraites combinant des formes géométriques et des couleurs. Son style est caractérisé par l’harmonie, l’équilibre et la sérénité, des traits qui symbolisent la côte et la mer.

Bien que Luc Peire ne soit pas spécifiquement connu pour ses paysages marins, vous trouverez un lien indéniable avec la mer dans l’atmosphère générale de calme et de sérénité qui émane de son travail. Par ailleurs, dans ses premières années, il a peint quelques marines que l’on peut voir dans le viewmaster.

INSPIRÉ PAR LA NATURE ET LA CÔTE

En outre, le lien que l’artiste entretenait avec Knokke-Heist était très tangible et concret puisqu’il possédait un atelier sur la Duinbergenlaan. La ville balnéaire était, et est toujours, connue comme une communauté artistique qui attire de nombreux artistes en raison de son environnement inspirant. Ce fut également le cas de Luc Peire, qui s’est inspiré de la nature environnante et de l’environnement côtier dans son atelier de Knokke.

Depuis juillet 2003, vous pouvez visiter l’atelier de l’artiste à « l’Atelier Luc Peire – Fondation Jenny & Luc Peire ». Créée par Peire lui-même par testament, cette fondation a pour but d’ouvrir son œuvre au plus grand nombre et de préserver son cadre de vie et de travail. Les archives de la Fondation rassemblent et conservent toutes les données et le matériel sur Luc Peire, son œuvre, son environnement artistique et familial.

La Fondation est située à Knokke-Dorp, De Judestraat 64. C’est là que se trouvent l’ancien atelier, le bungalow et le jardin de Jenny et Luc Peire. Un nouveau bâtiment fonctionnel a également été construit pour servir de « coffre-fort » aux œuvres de Luc Peire, y compris un petit espace d’exposition conçu par les architectes De Bruycker-De Brock. Ils ont également conçu une « salle de jardin » dans le jardin qui a été spécialement agrandi pour exposer l’œuvre clé de Peire, « Environnement I ».

ENVIRONNEMENT (1967)

C’est dans son atelier de Knokke que Luc Peire a peint les murs iconiques en graphite (peintures noires sur formica) de son premier « Environnement ». Ensuite, il en fera deux autres. « Environnement » se concentre sur deux concepts importants : d’une part, l’être humain et, d’autre part, l’espace dans lequel cet être humain se trouve. Maître du verticalisme abstrait, Peire a créé un espace vertigineux avec cette installation dans laquelle les murs miroirs évoquent une intrigante impression d’infini. Selon l’artiste, le sentiment de « tendre vers l’infini » est l’essence même de la quête de chaque individu. C’est pourquoi il décrit lui-même son propre travail comme « l’image la plus explicite » de sa quête. L’œuvre a voyagé dans le monde entier et a notamment été exposée à Paris, Lille, Bruges, Rotterdam, Helsinki, Stuttgart, Cologne, Venise...

VUE DE MER (LA PLAGE) (1949)

Luc Peire évoque de manière abstraite le paysage côtier dans un jeu de lignes épurées et de formes verticales. Son style minimaliste présente une vision aliénante de la plage, où les éléments naturels tels que le sable et la mer ont été réduits à des formes géométriques et à de subtiles zones de couleur. Les lignes verticales suggèrent un espace infini et soulignent la fascination de Peire pour l'équilibre entre l'ordre et le chaos. Ce travail stimule l'imagination et invite le spectateur à regarder au-delà de la réalité visible pour une interprétation plus profonde et abstraite du paysage.

PLAGE (STRAND) (1935)

Plage de Luc Peire est une œuvre intrigante qui représente l’essence de la côte de manière abstraite. Avec ses lignes verticales caractéristiques et ses formes géométriques, Peire crée une scène dynamique et moderne. Les lignes épurées et les couleurs contrastées transmettent un sentiment de mouvement et d’énergie, comme si la mer et la plage prenaient vie sur la toile.

Dans Marine I, Peire aborde la mer avec cette même vision abstraite. L'infinité de la mer est représentée par des lignes horizontales nettes, tandis que les structures verticales donnent une impression d'équilibre et de profondeur. Le calme de la mer se ressent dans les contrastes subtils de couleurs et les formes simples.

Dans Pagilu, Luc Peire explore les limites de l’abstrait et de la verticalité. Le tableau est composé de longues lignes verticales et de surfaces nettes, qui évoquent un sentiment de mouvement et d’espace. La composition minimaliste et l’utilisation de contrastes sombres et clairs créent une atmosphère presque méditative. L’œuvre de Peire, y compris Pagilu, met en évidence sa recherche d’harmonie et d’équilibre dans un espace structuré, en soulignant l’essence des formes et des lignes. Cette peinture abstraite invite le spectateur à trouver un sens dans la simplicité de cette composition.

MARINE (1947)
PAGILU (1991)
© Sabam België
Stichting Jenny & Luc Peire
‘INSPIRÉ

PAR LES PAYSAGES ACCIDENTÉS

DE LA CÔTE ET LA VIE DIFFICILE DES PÊCHEURS, PERMEKE A CRÉÉ DES PEINTURES DE PLUS EN PLUS MONUMENTALES ’

CONSTANT PERMEKE

(1886 — 1952)

Bien que le style de Permeke soit principalement caractérisé par des couleurs et des tons terreux, le peintre et sculpteur anversois entretient un lien indissociable avec le Littoral.

Avec ses œuvres puissantes et robustes qui mettent l’accent sur les formes et une palette de couleurs sombres, Permeke est considéré comme l’un des plus importants représentants de l’expressionnisme flamand. Il a d’abord suivi une formation de sculpteur, mais s’est rapidement découvert une passion pour la peinture. En 1912, il s’installe sur la côte et commence à développer son style caractéristique. Inspiré par les paysages accidentés de la côte belge et la vie difficile des pêcheurs, Permeke crée des peintures de plus en plus monumentales, empreintes d’émotion et d’un sentiment de primitivité.

Ses œuvres sont souvent peuplées de personnages massifs et peintes à grands coups de pinceau dans des couleurs sombres et terreuses. Son œuvre témoigne ainsi d’une profonde compassion pour l’humanité et reflète les aspects sociaux et humains de la vie. D’autre part, l’utilisation de lignes de contour lourdes et de formes simplifiées crée un sentiment de monumentalité et d’éternité dans l’œuvre de Permeke.

LE CYCLE DE LA VIE ET DE LA MORT

L’une de ses œuvres les plus connues est « Le semeur », un tableau imposant représentant un fermier semant des graines dans un paysage aride. L’œuvre symbolise le cycle éternel de la vie et de la mort, et la force de la volonté humaine à survivre dans des conditions difficiles.

Permeke a également peint des paysages marins à l’huile sur toile. Ceux-ci peuvent être admirés, entre autres, au Mu.ZEE à Ostende et au musée Permeke à Jabbeke, situé dans son ancien atelier/domicile.

BLAUWE MARINE (1947)

À partir du milieu des années 1920, Permeke se concentre sur les paysages marins. Le thème de la mer du Nord dans toute sa puissance et sa splendeur a continué à le fasciner tout au long de sa vie. Pour Permeke, la représentation de la masse d’eau en mouvement est un miroir de sa propre âme et, surtout, un moyen d’exprimer ses émotions personnelles. Au début, ses marines comprennent encore des parties de la plage et des brise-lames, mais par la suite, seule l’essence de la mer subsiste. Dans « Blauwe marine », cette simplicité est évidente. Permeke évite tout anecdotisme et opte pour une expression pure et émotionnelle de la couleur.

DE SJEES (LA CARRIOLE) (1926)

« De Sjees » est l’un des points forts de l’œuvre de Permeke et a été peint près de Jabbeke. Le choix de tons chauds et contrastés fait de ce tableau un élément remarquable de son œuvre des années 1920. La légèreté de la représentation contraste fortement avec la prédominance du noir dans ses peintures. Ce qui caractérise Permeke, c’est la déformation poussée de l’homme et de l’animal. Malgré la monumentalité des personnages et du cheval, le peintre veut rendre compte de la bienveillance dominicale. La crinière flamboyante du cheval, et surtout sa démarche légère, presque joyeuse, rendent un hommage ludique à la vie rurale (de l’époque).

HELDERE MARINE (MARINE LUMINEUSE) (1928)

Avec sa « Heldere Marine », Permeke prouve que la mer est pour lui une source d’inspiration inépuisable. Il a peint la mer à de nombreuses reprises, et sous toutes ses formes. Elle est tantôt calme, tantôt orageuse, mais pour l’artiste, elle est toujours le miroir de sa propre âme. Et bien que son travail soit souvent sombre, Permeke en peint ici une version plutôt claire et colorée. Expressif et avec des coups de pinceau épais, vous pouvez déduire la férocité et la puissance de la mer dans la peinture, l’œuvre d’un véritable « maître de la mer » passionné.

LA GRANDE MARINE (1935)

FEMME DE PÊCHEUR (1921)

Fascinée par la dureté de la vie des pêcheurs, Permeke a observé et dessiné les pêcheurs déchargeant leurs bateaux dans le quartier des pêcheurs d’Ostende, ainsi que leurs femmes vendant ensuite le poisson. Dans son atelier, il élabore les croquis, tantôt en dessins au fusain plus grands que nature, tantôt en dessins plus petits comme cette « Femme de pêcheur ». Au début des années 1920, Permeke découvre également l’art primitif à travers les œuvres de Picasso et le cubisme de Gust De Smet et Oscar Jespers. Les formes simples et puissantes des figurines et des masques primitifs ont particulière-

ment inspiré les dessins et les peintures de Permeke. Il a schématisé et déformé les visages et les corps des pêcheurs et des paysans afin d’exprimer davantage de sentiments et d’expressions. Grâce à des tableaux ayant une fonction de commutation comme cette « Femme de pêcheur », Permeke a été immédiatement intégré à la scène moderniste et expressionniste.

Pendant les mois d’été, de 1930 à 1937, Permeke faisait souvent de la voile sur son bateau De Zeeuw, amarré le long du canal d’Ostende. Bien qu’il ne fasse plus de grands voyages en haute mer comme auparavant, la mer est à nouveau le thème favori de ses peintures. En 1935, Permeke a peint « La Grande Marine » pour le pavillon maritime de l’Exposition universelle de Bruxelles. C’est aussi d’emblée la plus grande marine de son œuvre, une toile monumentale de 2 mètres sur 4 qu’il

a peinte en 48 heures seulement. Avec le ciel nuageux menaçant et la mer sombre, l’œuvre semble à première vue très sinistre et mélancolique. Pourtant, la lumière brille à l’horizon.

L’écume blanche qui apparaît ici et là rend l’ensemble un peu plus digeste.

LÉON SPILLIAERT

(1881 — 1946)

PEUVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME UNE

Né à Ostende, Léon Spilliaert est largement considéré comme une figure majeure du symbolisme et de l’expressionnisme. Ses œuvres reflètent une vision introspective et souvent mélancolique de la vie. Et, bien qu’il n’ait pas choisi d’emblée des sujets maritimes, son œuvre est souvent imprégnée de l’atmosphère particulière de la côte.

Spilliaert a commencé à dessiner et à peindre dès son plus jeune âge, à la recherche de son propre style. Dans certaines de ses premières œuvres, l’artiste se concentre principalement sur des paysages sombres et lugubres qui évoquent un sentiment de désolation et d’aliénation. En outre, l’art de Spilliaert se caractérise principalement par une combinaison unique de symbolisme, d’éléments abstraits et de rendus réalistes. En jouant avec l’ombre et la lumière, il crée un effet dramatique qui confère à ses œuvres une atmosphère poétique et contemplative.

En tant qu’artiste originaire d’Ostende, le lien de Spilliaert avec la mer et la côte est évident. Bien qu’il n’ait pas toujours représenté des sujets maritimes, son œuvre dégage souvent l’atmosphère unique de la côte. Ses scènes nocturnes et ses réflexions peuvent être considérées comme une exploration artistique des mystères de la mer. Un exemple ? L’œuvre de Spilliaert intitulée « Fillettes devant la vague », une peinture qui symbolise la puissance de la mer par des lignes et des contrastes évocateurs. Vous pourrez admirer une vaste collection d’œuvres de Spilliaert au Mu.ZEE. ‘SES

BRISE D’OSTENDE (1900-1901)

EXPLORATION ARTISTIQUE DES MYSTÈRES DE LA MER’

DANS LA PSYCHÉ DE L’ARTISTE

Son intérêt pour le monde intérieur de l’homme se reflète également dans ses nombreux autoportraits – comme le célèbre « Autoportrait à la lanterne » – qui symbolisent ses propres peurs, doutes et désirs. En tant que spectateur, le regard intense, presque hypnotique, vous invite à pénétrer, pour ainsi dire, dans la psyché de l’artiste.

Le père de Spilliaert, Léonard-Hubert Spilliaert, tenait un salon de coiffure-parfumerie dans la Kapellestraat d’Ostende. Il créait parfois ses propres parfums, comme sa « Brise d’Ostende ». Ce dessin du fils Spilliaert fait référence à ce même parfum. S’agissait-il d’un projet d’affiche ou même d’étiquette ? On y voit une femme dont la robe est balayée par le vent, un thème qui revient également dans l’œuvre « Le coup de vent ».

Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Cedric Verhelst.

COQUILLAGE (1909)

Lors de ses promenades, Spilliaert est complètement absorbé par ses réflexions. Son esprit et son regard ne sont jamais au repos. Dans l’environnement familier d’Ostende, dans les parcs, au bord de la mer ou à la campagne, il trouve toujours une raison de s’émerveiller et cela se reflète dans son art. Même des objets simples comme les coquillages ont pour lui quelque chose de poétique et de mystérieux. Il les juxtapose, comme des objets silencieux sans identité propre. Spilliaert tente ainsi de repositionner les coquillages dans l’espace. Peu à peu, il parvient à percer le secret de leur structure. Les reflets de la lumière éclairent leur structure matérielle. Ils restent réalistes dans leur aspect mystérieux, mais ont aussi quelque chose de précieux et deviennent prétexte à un jeu de courbes élégantes et décoratives.

LE COUP DE VENT (1904)

Dans « Le coup de vent », Spilliaert représente une femme au bord de l’eau. Elle s’accroche à la rambarde du quai et fixe l’horizon. Elle se trouve à la barricade et crie peut-être à pleins poumons. Le vent est très fort et pourtant le silence est assourdissant. Le thème d’une femme à la robe balayée par le vent au bord de la mer revient souvent dans les œuvres graphiques de la fin du 19e siècle. Félicien Rops et Édouard Dubar ont également réalisé des gravures similaires mais plus humoristiques. Spilliaert a donné à cet événement banal une expression et une forme expressionnistes. Il a réduit la femme à une silhouette sombre, dont les contours se détachent nettement sur le jeu décoratif de l’eau ondulante. Une silhouette qui évoque très brièvement le personnage d’Edvard Munch dans « Le cri ». Spilliaert était fasciné par la relation particulière des femmes avec la mer et par leur tempérament similaire.

Collectie Mu.ZEE - Bruikleen uit privéverzameling. Foto Steven Decroos.

Juste après les Galeries royales d’Ostende, vous trouverez un monument posthume en l’honneur de Léon Spilliaert, basé sur l’un de ses chefs-d’œuvre, « Le Vertige ». Le monument et le dessin montrent une construction en forme de tour composée de plateaux concentriques émergeant de l’obscurité. Une femme voilée tente de se maintenir et de lutter contre le vent. Les différentes marches sont trop hautes pour vous permettre de vous dégager rapidement. La femme est prise au piège d’un cauchemar et il n’est pas question de s’échapper. Spilliaert crée ici une vision d’horreur et de désespoir. La femme s’accroche à l’escalier vertigineux, la peur la saisit et la spirale descendante semble sans fin. Elle semble également mettre prudemment un pied dans l’inconnu. Son salut se trouve-t-il dans les profondeurs, ou n’est-ce pas plutôt sa chute ?

LES BAIGNEURS (1917)

Dans « Les baigneurs », Spilliaert observe depuis un point de vue élevé un jeune homme qui a pris sa petite amie sur son dos et qui se tient au bord de l’eau. Dans une étreinte étroite, elle s’accroche à lui. Le couple contraste fortement avec les vagues abstraites. Avec cette lithographie, Spilliaert revisite l’un de ses thèmes de prédilection, celui des baigneurs de la côte. En tant que spectateur, on reconnaît immédiatement l’influence de la gravure japonaise et des Nabis (ou prophètes), un groupe de peintres français post-impressionnistes actifs dans la dernière décennie du 19e siècle.

LE VERTIGE (1908)
Collectie Mu.ZEEStad Oostende. Foto Steven Decroos.
Collectie Mu.ZEE - Stad Oostende. Foto Steven Decroos.

LAISSEZ-VOUS

INSPIRER TOUTE L’ANNÉE PAR LES CHEFS-D’ŒUVRE DE LA MER

Depuis des siècles, la mer inspire les artistes de tous les courants. Vous aussi, laissez-vous inspirer par le Littoral avec une foule d’idées pour un voyage passionnant et instructif. Car aujourd’hui encore, le lien entre les artistes de ce guide immersif et la mer demeure tangible et visible. Dans les musées, les églises, les bâtiments

MUSÉE PAUL DELVAUX COXYDE

Plongez littéralement dans la vie et dans l’œuvre de Paul Delvaux ! Vous y trouverez la plus grande collection de toiles du peintre surréaliste. Sur plus de 1000 mètres carrés d’espace d’exposition, le musée vous invite à découvrir les peintures, aquarelles, dessins, carnets de croquis et gravures de cet artiste de renommée internationale. Plongez dans un monde poétique où se mêlent femmes et squelettes, architecture néoclassique et trains...

Autant d’éléments qui composent l’univers onirique de Paul Delvaux. Outre la collection permanente, dont la scénographie est fréquemment remaniée, le musée accueille chaque année des expositions temporaires qui offrent de nouvelles perspectives sur un corpus d’œuvres complexe et varié.

AVENUE P. DELVAUX 42 – 8670 SINT-IDESBALD OUVERT DE 10H30 À 17H30 LES WEEK-ENDS ET LES JOURS FÉRIÉS. WWW.PAULDELVAUXMUSEUM.BE

FERMÉ LE LUNDI, POUR LES AUTRES JOURS DE LA SEMAINE VEUILLEZ CONSULTER LE SITE WEB. PÉRIODE DE FERMETURE DU 06/01/25 AU 21/02/25.

CENTRE D’ART TEN BOGAERDE

COXYDE

Un centre d’art installé dans une ancienne ferme abbatiale ? C’est possible. La ferme abbatiale Ten Bogaerde fut léguée à l’abbaye des Dunes vers 1148. L’école d’agriculture s’y installa à partir de 1950. Dans les années 1990, l’ancien bâtiment de l’église fut restauré et transformé en centre culturel. Grâce à son cadre authentique, la cour intérieur de la ferme abbatiale offre un décor de rêve pour les concerts, les expositions, les réceptions et les conférences.

Au premier étage, parmi les œuvres qui composent la collection permanente, vous pouvez admirer celles de Georges Grard. Vous y trouverez une collection unique qui vous offre une rétrospective des œuvres les plus importantes de la carrière de Grard. Ne manquez pas de jeter un coup d’œil au jardin médiéval du domaine où vous pourrez admirer une dizaine de statues monumentales.

LE SITE ET LE JARDIN DE SCULPTURES SONT OUVERTS TOUS LES JOURS ET GRATUITEMENT : DE 10H À 18H ACCESSIBLE. POUR LES HEURES D'OUVERTURE DES EXPOSITIONS TEMPORAIRES, CONSULTEZ LE SITE WEB.

ÉGLISE NOTRE-DAME DE NIEUPORT

Admirer une œuvre d’art étape par étape – ou marche par marche – jusque dans les moindres détails ? C’est possible à l’église Notre-Dame de Nieuport où est accrochée l’œuvre de Vigor Bouquet « Le jugement de Cambyse ». Vous pourrez y admirer et même étudier la peinture de ce maître flamand d’un point de vue complètement différent. Plus on monte, plus on se rapproche de l’œuvre d’art.

Il s’agit d’ailleurs de l’église principale de Nieuport. Il s’agit d’une église-halle gothique à triple nef, avec une tour nord presque indépendante. Après la Première et la Seconde Guerres mondiales, l’église a été reconstruite selon les plans originaux. Admirez également ses précieux vitraux, qui représentent non seulement des thèmes bibliques mais aussi des événements historiques locaux. Le bateau de pêche qui se trouve sur l’autel de Notre-Dame est le symbole de la ville.

HEURES D’OUVERTURE : DE 10 HEURES À 18 HEURES.

MU.ZEE OSTENDE

Là où vous pouviez autrefois déambuler dans les rayons d’un grand magasin, vous pouvez aujourd’hui étancher votre soif d’art grâce à une impressionnante collection d’œuvres d’art (contemporaines). Mu.ZEE est le seul endroit au monde qui se concentre sur l’art moderne et contemporain en Belgique, de 1880 à nos jours. Avec des œuvres d’Anna Boch, Jean Brusselmans, James Ensor, Constant Permeke et une vaste collection de Léon Spillaert, notre panier de « Chefs-d’œuvre de la Mer » est déjà bien rempli.

Au Mu.ZEE, vous pouvez découvrir à la fois le bâtiment emblématique et sa magnifique collection, et approfondir vos connaissances sur les œuvres d’art d’une manière chaleureuse, accueillante et généreuse. D’ailleurs, vous y trouverez encore quelques références à l’ancien grand magasin.

ROMESTRAAT 11 – 8400 OSTENDE

WWW.MUZEE.BE

OUVERT DU MARDI AU DIMANCHE (11H00 À 17H30).

MU.ZEE SERA FERMÉ DU 06.01.2025 AU PRINTEMPS 2028 POUR CAUSE DE TRAVAUX DE RÉNOVATION. LES ŒUVRES DE LA COLLECTION MU.ZEE FONT L'OBJET D'UNE TOURNÉE ET PEUVENT ÊTRE VISITÉES À DIFFÉRENTS ENDROITS.

LA MAISON JAMES ENSOR OSTENDE

Marchez littéralement dans les pas de James Ensor !

C’est en effet ici, sur la Vlaanderenstraat, que James Ensor a vécu et travaillé jusqu’à sa mort en 1949. Il a hérité de l’immeuble de son oncle. Auparavant, il habitait un peu plus loin, avec ses parents. Après sa mort, la maison a été transformée en musée et est ainsi restée dans son état d’origine. Le tout nouveau centre d’expérience comprend la maison d’Ensor et cinq salles d’expérience interactives. L’interactivité est à prendre au pied de la lettre, car vous pouvez

littéralement y donner vie aux peintures d’Ensor, farfouiller dans ses objets personnels et jouer avec ses masques de carnaval, parcourir ses lettres et ses photos, et jeter un coup d’œil à son espace de vie et de travail, tel qu’il était à l’époque. En bref, ici, vous ne ferez plus qu’un avec Ensor.

Nous vous recommandons de réserver vos billets en ligne à l’avance afin de pouvoir choisir votre créneau horaire.

VLAANDERENSTRAAT 29 – 8400 OSTENDE WWW.ENSORHUIS.BE

OUVERT TOUS LES JOURS DE 10 H À 18 H. FERMÉ LE LUNDI, SAUF PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES FLAMANDES ET LES JOURS FÉRIÉS. FERMÉ LE 01/01 & 25/12.

OSTENDE

MUSEE PERMEKE JABBEKE KURSAAL

Ostende est souvent associée à James Ensor et Léon Spilliaert, mais au Casino-Kursaal, c’est Paul Delvaux qui retient l’attention. Le bâtiment du Kursaal, conçu par Léon Stynen (1953), domine la vue sur la promenade Albert Ier. Le casino se trouve sur le site où un premier casino avait été érigé en 1875. Après que le bâtiment a été rasé pendant la Seconde Guerre mondiale, il aura fallu attendre huit ans avant de voir le Casino actuel sortir de terre. Ce bâtiment

remarquablement grand – il est considéré comme le plus grand casino d’Europe – est un exemple typique de modernisme. La salle de jeux, avec les peintures murales de Paul Delvaux, est bien sûr l’élément phare du bâtiment.

Faites un voyage dans le temps et remontez dans les années 1920. En effet, le musée Permeke à Jabbeke est situé dans ce qui était jadis la maison et l’atelier de Constant Permeke. Vous y trouverez non seulement une précieuse collection de ses peintures, dessins et sculptures, mais aussi un aperçu de son atelier et de l’environnement naturel qui l’a inspiré. Le bâtiment lui-même est un exemple de l’architecture expressionniste des années 1920. Le musée Permeke organise régulièrement des expositions temporaires et des événements culturels liés à l’art de Permeke et de ses contemporains.

Vous pouvez également y suivre toutes sortes de programmes éducatifs et de visites qui vous permettront de mieux comprendre la vie et l’art de Permeke. En été, vous apprécierez le magnifique jardin écologique réaménagé, où vous pourrez faire une pause, ou vous retrouver pour une papote ou un pique-nique.

OUVERT DE 10H À 17H30 - FERMÉ LE MARDI. (DU 01.11.2024 AU 31.03.2025 ÉGALEMENT FERMÉ LE LUNDI).

GISTELSTEENWEG 341 – 8490 JABBEKE WWW.PERMEKEMUSEUM.BE

CENTRE BELLE ÉPOQUE BLANKENBERGE

Le Centre Belle Époque évoque la gloire passée de cette période de prospérité pour la bourgeoisie européenne, qui a duré de 1870 à 1914 environ et a été brusquement interrompue par la Première Guerre mondiale.

À cette époque, Blankenberge était en train de devenir une importante ville balnéaire avec des réalisations architecturales majeures. L’exposition interactive retrace le récit nostalgique de cette période faste.

ELISABETHSTRAAT 24 – 8370 BLANKENBERGE WWW.BELLEEPOQUECENTRUM.BE

OUVERT DU MARDI AU DIMANCHE (14H00 À 17H00), FERMÉ LE LUNDI. RENDEZ-VOUS POUR LES GROUPES EST ÉGALEMENT POSSIBLE LE MATIN (DU MARDI AU VENDREDI, DE 9 H À 12 H).

PEIREMUZEE KNOKKE-HEIST

Venez découvrir de vos propres yeux ce qui a inspiré Luc Peire ici à Knokke. L’exploitation de l’Atelier Luc Peire a récemment été transférée au Mu.ZEE. En visitant le Peiremuzee, vous en saurez plus sur l’histoire de l’art de l’artiste Luc Peire et de son œuvre, et vous pourrez visiter la « chambre forte » (contenant des dizaines d’œuvres de Luc Peire et collectionnées par

lui) ainsi que le jardin, l’atelier et le bungalow. La visite de la salle de jardin, avec la surprenante installation de miroirs « Environnement I » (1967) de Luc Peire, est le point culminant de la visite. Cette illusion d’optique vous donne l’impression de regarder l’infini au milieu d’une salle remplie de miroirs.

DE JUDESTRAAT 64 – 8300 KNOKKE-HEIST WWW.LUCPEIRE.COM

OUVERT DU VENDREDI AU LUNDI (11H00 À 17H00), PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES TOUS LES JOURS (11H00 À 17U00). WWW.LUCPEIRE.COM ET WWW.PEIREMUZEE.BE (À PARTIR DE 2025)

L’ART EN BORD DE MER : OFFRE CULTURELLE GÉNÉRALE À LA CÔTE

La Côte belge propose un mélange unique de culture et de mer. Outre ses nombreux musées, vous y trouverez notamment l’impressionnant Parc de sculptures Beaufort, des espaces publics transformés, des quartiers classés, de l’art de rue et des joyaux architecturaux cachés.

Grâce à la Triennale d’art de Beaufort, la Côte dispose d’un parc de sculptures permanent avec de nombreuses œuvres d’art. Cette magnifique collection de chefs-d’œuvre peut être admirée tout au long de l’année. Les amateurs d’art peuvent en outre découvrir de nombreux lieux particuliers et des adresses sympathiques. Que vous soyez un passionné d’art ou que vous aimiez simplement les belles choses, il y en a pour tous les goûts. Le festival d’art de rue le plus célèbre de la Côte est le Crystal Ship à Ostende. Chaque année, de nouveaux artistes rejoignent ceux qui colorent déjà les façades et les monuments de la ville balnéaire. Sur la Côte, vous trouverez également trois quartiers classés, pour des heures de flânerie et de nombreuses découvertes : le quartier Dumont à La Panne, la Concessie à De Haan et le quartier des villas de Joseph Stübben à Le Zoute, derrière la Knokse Kustlaan.

Venez découvrir la richesse artistique et culturelle de la Côte belge, vous ne serez pas déçu !

SCANNEZ ET DÉCOUVREZ L’OFFRE

MAÎTRES FLAMANDS IN SITU : LÀ OÙ L’ART EST À SA PLACE

MAÎTRES DE LA MER

Van Eyck. Rubens. Les surréalistes et expressionnistes flamands. Les maîtres anciens et modernes sont chez eux en Flandre. C’est ici qu’ils ont vécu et travaillé. C’est ici qu’ils ont trouvé leur inspiration. Et ici, vous pouvez encore admirer une grande partie de leurs œuvres, parfois même dans des endroits uniques.

Les Maîtres flamands ont souvent créé leurs œuvres pour un lieu spécifique : une église, un monastère, un hôtel de ville, un château... Une grande partie de ces œuvres ont depuis déménagé dans des musées, mais certaines peuvent encore être admirées à leur emplacement d’origine. Une expérience unique. On est là où l’artiste s’est probablement tenu, et on voit ce qu’il a vu : l’endroit précis où son œuvre allait se trouver, la lumière, l’espace qui l’entourait.

En Flandre, vous trouverez encore des dizaines de peintures, sculptures, retables et autres œuvres à l’endroit où elles ont été créées, ou à l’endroit où elles se trouvent souvent depuis des siècles.

Est-ce l’air marin ? La lumière ? Le clapotis perpétuel des vagues ? Les artistes ont toujours été attirés par la mer. James Ensor a vécu toute sa vie à Ostende. Paul Delvaux et Constant Permeke, quant à eux, ont commencé leur carrière de peintre ailleurs, mais ont finalement atterri au littoral pour ne plus jamais le quitter.

Suivez leurs traces lors de ce Parcours de Maîtres. Des musées aux petites églises pittoresques, en passant par les maisons des peintres: votre fil rouge sera la mer bleue.

• Musée Paul Delvaux, Koksijde

• Musée Permeke, Jabbeke

• Atelier Luc Peire, Knokke

• Église Notre-Dame, Nieuport

• Église Sainte-Walburge, Veurne

Découvrez la Flandre et rendez visite à nos Maîtres chez eux et dans nos musées.

www.FlemishMastersinSitu.com

SÉJOURNEZ AVEC

STYLE

C-HOTELS CONTINENTAL - DE PANNE

Le C-Hotels Continental est idéalement situé au cœur de La Panne, à proximité du front de mer et du centre rustique. Cet hôtel unique allie une histoire riche au luxe moderne et est heureux de vous emmener dans son interprétation contemporaine de l’Art nouveau.

Derrière la façade historique se cachent des chambres élégantes. Le C-Hotels Continental est le point de départ idéal pour des vacances à la plage. De plus, vous êtes d’emblée à l’adresse idéale pour faire du shopping, manger ou découvrir l’art, la culture et la détente. Laissez-vous surprendre et entrez dans l’histoire de cet hôtel emblématique !

DUINKERKELAAN 11, 8660 LA PANNE

WWW.CONTINENTALHOTEL.BE

HÔTEL VILLA SELECT – LA PANNE

À la recherche d’un logement unique en bord de mer ? L’Hôtel Villa Select à La Panne est la destination idéale avec ses vues panoramiques sur la plage et la mer du Nord depuis les chambres doubles spacieuses. Les chambres familiales valent également le coup d’œil pour les familles.

WALCKIERSTRAAT 7, 8660 LA PANNE

WWW.HOTELVILLASELECT.BE

B&B SUMMERTIME – COXYDE

Charmant B&B à Coxyde où tout rime avec détente. L’intérieur du logement fait référence à la Scandinavie et à la vie nordique : hauts plafonds, murs blancs immaculés, parquet en mélèze, cuisine ouverte et cheminée chaleureuse. Commencez chaque matin par un copieux buffet de petit déjeuner, puis explorez les nombreuses activités et expériences de la région, notamment les promenades sur la plage, le shopping et les attractions culturelles.

ROBERT VANDAMMESTRAAT 40, 8670 COXYDE

WWW.BNBSUMMERTIME.COM

THE CORNR HOTEL – NIEUPORT

Plus qu’un hôtel, The CORNR Hotel est un lieu mer-veilleux où les gens peuvent se rencontrer et passer des moments inoubliables ensemble. Venez profiter de l’air salin de la côte et plongez dans une expérience inoubliable de luxe et de confort. Ils ont pensé au moindre détail pour créer le sentiment de vacances parfait dans un environnement chaleureux et familier. Commencez la journée par un buffet de petit déjeuner délicieusement copieux et terminez-la en beauté par un dernier verre. Faites-vous dorloter à The CORNR Hotel et sentez-vous comme chez vous à la mer.

ALBERT I-LAAN 129, 8620 NIEUPORT

WWW.CORNRHOTEL.BE

B&B TERRE DU NORD – RAMSKAPELLE (NIEUPORT)

Le B&B Terre du Nord est un B&B spécial avec un atelier d’argile, où vous pourrez – et devrez – être complètement vous-même. C’est un endroit destiné à vous inspirer et où vous pourrez trouver la paix pour vous détendre et revenir à vous. Avec ses 4 chambres décorées avec goût, le B&B propose un séjour douillet et confortable. Il y a également un étang de baignade où vous pourrez vous baigner en toute tranquillité et un salon confortable où vous pourrez profiter d’un bon livre ou de la vue sur les champs.

DIKSMUIDSE WEG 8A, 8620 RAMSKAPELLE

WWW.TERRE-DU-NORD.BE

C-HOTELS SILT - MIDDELKERKE

SILT constitue littéralement le point central de Middelkerke, à la croisée de la nature et de la mer, pour stimuler tous les sens. Cet hôtel quatre étoiles propose 70 chambres luxueuses offrant une vue imprenable sur la mer. Le nom SILT fait référence au goût salé, zilte en néerlandais, de la mer, sur laquelle le bâtiment donne.

ZEEDIJK 117D, 8430 MIDDELKERKE

WWW.C-HOTELS.BE/FR/SILT

B&B MAISON NOIRE – WESTENDE

Le B&B Maison Noire est idéalement situé à 200  mètres de la plage de Westende-Bad. La villa Art déco est décorée de façon moderne tout en conservant son style caractéristique. Vous serez accueilli chaleureusement dans une atmosphère familiale unique. La Maison Noire est le point de départ idéal pour des vacances reposantes, une promenade de santé ou une randonnée à vélo.

PARKLAAN 60, 8434 WESTENDE

WWW.BBMAISONNOIRE.BE/FR

HÔTEL DU PARC – OSTENDE

Vivez une expérience unique en séjournant à l’Hôtel Du Parc, un joyau architectural de style Art déco qui possède une riche histoire et respire l’élégance. L’histoire de l’Hôtel Du Parc est imprégnée de la présence d’écrivains inspirants et d’hôtes notables, dont Albert Einstein, James Ensor et le légendaire musicien Arno. L’Hôtel Du Parc offre un mélange unique d’histoire, de convivialité et de raffinement.

MARIE JOSÉPLEIN 3, 8400 OSTENDE

WWW.HOTELDUPARC.BE

HOTEL

THERMAE PALACE – OSTENDE

La grandeur dans un cadre historique. C’est sur la superbe plage de sable d’Ostende que se trouve l’emblématique Thermae Palace Hotel. En entrant dans l’hôtel, l’ancien promenoir de Léopold II vous conduit au hall central dans un style authentique de la Belle Époque. Situé à 500 mètres du centre-ville animé d’Ostende, c’est l’endroit idéal pour se détendre.

KONINGIN ASTRIDLAAN 7, 8400 OSTENDE

WWW.THERMAEPALACE.BE

LEOPOLD HÔTEL – OSTENDE

Le Leopold Hotel Ostend est un hôtel de caractère situé à seulement 150 mètres de la plage. C’est l’endroit idéal pour se détendre et se relaxer. L’hôtel est installé dans un bâtiment Art déco unique datant de 1928. Le Leopold Hotel Ostend dispose de son propre bar et bistro. Le matin, tous les clients peuvent profiter d’un copieux buffet de petit déjeuner. L’hôtel est le point de départ idéal pour explorer Ostende.

VAN ISEGHEMLAAN 110, 8400 OSTENDE

WWW.LEOPOLDHOTELOSTEND.COM

VILLA OSTINATO – OSTENDE

Envie de tout oublier et de vous amuser l’espace d’un instant ? À la Villa Ostinato, vous séjournerez dans un cadre idéal pour vous détendre complètement. La Villa Ostinato est un hôtel de charme unique pour les gourmands et les épicuriens, situé au cœur du centre animé d’Ostende et à proximité de la plage. Tous les sites touristiques, musées et autres possibilités de loisirs sont accessibles à pied depuis l’hôtel. Les six suites uniques offrent une expérience exclusive, où le confort contemporain s’allie au charme authentique.

KAREL JANSSENSLAAN 10, 8400 OSTENDE

WWW.VILLAOSTINATO.BE

VILLA DUINRUST – BREDENE

Au début de l’avenue Hendrik Conscience, la pittoresque villa Duinrust attire l’attention. Cette spacieuse chambre d’hôtes est l’un des plus anciens bâtiments de Bredene. Elle a été construite en 1908 pour un antiquaire gantois. Certains détails de la villa, comme une pierre datée de 1650 sur le palier de l’escalier d’entrée et les petits lions sur la clôture, peuvent être expliqués par la profession du client.

HENDRIK CONSCIENSELAAN 2, 8450 BREDENE

LELITTORAL.BE/VILLA-DUINRUST

HÔTEL MANOIR CARPE DIEM – LE COQ (VLISSEGEM)

Bienvenue au Manoir Carpe Diem, un élégant hôtel quatre étoiles situé dans le beau quartier des villas Belle Époque du Coq, à deux pas de la mer. Vous serez plongé dans une atmosphère chaleureuse et accueillante où le raffinement et le romantisme sont à l’honneur. Que vous vous détendiez dans les chambres pleines de caractère, que vous profitiez d’un moment de calme dans le charmant salon ou que vous vous relaxiez dans le jardin avec sa piscine extérieure chauffée, le Manoir Carpe Diem vous offre le cadre idéal pour lever le pied.

PRINS KARELLAAN 12, 8421 VLISSEGEM

WWW.MANOIRCARPEDIEM.COM

GRAND HOTEL BELLE VUE – LE COQ

Welkom bij Manoir Carpe Diem, een stijlvol viersterrenhotel gelegen in de prachtige belle-epoquevillawijk van De Haan, op steenworp afstand van de zee. Je wordt ondergedompeld in een warme, huiselijke sfeer waar verfijning en romantiek centraal staan. Of je nu ontspant in de karaktervolle kamers, geniet van een rustig moment in de gezellige zithoek of tot rust komt in de tuin met verwarmd buitenzwembad, Manoir Carpe Diem biedt de perfecte setting om te onthaasten.

KONINKLIJK PLEIN 5, 8420 LE COQ

WWW.HOTELBELLEVUE.BE

HÔTEL GATSBY – BLANKENBERGE

Le Gatsby Hotel Blankenberge est idéalement situé dans le centre de Blankenberge, à 100 m de la plage, du centre commercial et de la gare. Cet hôtel historique dispose de chambres spacieuses et élégantes qui offrent tout ce dont vous avez besoin pour un séjour dans le centre-ville.

MARIE JOSÉLAAN 2, 8370 BLANKENBERGE

WWW.GATSBYHOTEL.BE

HÔTEL PANTHEON PALACE – BLANKENBERGE

L’hôtel Pantheon Palace vous accueille dans un cadre chaleureux et confortable. Cet hôtel 4 étoiles est situé dans le centre de Blankenberge, à deux pas de la plage. Avec ses 33 chambres, toutes décorées dans un style Art nouveau et équipées du confort nécessaire, l’hôtel Pantheon Palace offre une expérience luxueuse en bord de mer. Commencez votre journée par un petit-déjeuner varié et terminez-la le soir dans l’atmosphère feutrée du salon.

LANGESTRAAT 36, 8370 BLANKENBERGE

WWW.PANTHEONPALACE.BE

HÔTEL BRITANNIA – KNOKKE-HEIST

L’imposant hôtel Britannia est un joyau de l’architecture côtière anglo-normande au Zoute, à Knokke-Heist. L’hôtel se trouve à 100 mètres de la plage et du cœur animé du Zoute. Outre sa façade emblématique, cet hôtel se distingue par un style unique qui respire la tranquillité et la classe à tous les niveaux, grâce à la récente rénovation totale de l’intérieur et des chambres.

ELIZABETLAAN 85, 8300 KNOKKE-HEIST

WWW.HOTELBRITANNIA.BE

B&B BINNENHOF – KNOKKE-HEIST

Le Bed & Breakfast Binnenhof est situé à 500 mètres du parc naturel du Zwin, à 1 km de la plage et à 1,5 km des rues commerçantes du Zoute. Une galerie d’art au rez-de-chaussée et au sous-sol présente des œuvres de jeunes artistes et d’artistes connus.

PAULUSSTRAAT 7, 8300 KNOKKE-HEIST

WWW.BBBINNENHOF.BE

RESTAURANTS ET CAFÉS ARTISTIQUES

BRASSERIE SINT-IDESBALD

La brasserie Sint-Idesbald se trouve sur le même site que le centre artistique Ten Bogaerde. Profitez ici d’une ambiance chaleureuse associant l’art et la culture de la bière. Le café sert une gamme de bières locales soigneusement sélectionnées, accompagnées de snacks traditionnels et de plats locaux, le tout avec un clin d’œil à la riche culture de la région.

TEN BOGAERDELAAN 12B, 8670 COXYDE

WWW.BROUWERIJSINTIDESBALD.BE

MONDIEU

– COXYDE-OSTDUNKERQUE

Le restaurant Mondieu à Coxyde, situé sur le site de Ten Bogaerde, offre une expérience culinaire raffinée dans un cadre culturel unique. Le lieu, entouré des sculptures inspirantes de Georges Grard, crée une ambiance particulière qui réunit l’art et la gastronomie. Mondieu est la destination idéale pour ceux qui recherchent la sophistication culinaire dans un cadre artistique.

TEN BOGAERDELAAN 10, 8670 COXYDE

WWW.MONDIEU.EU

CAFÉ DU PARC - OSTENDE

Le Café Du Parc à Ostende est un établissement emblématique de style Art déco qui possède une riche histoire culturelle. Situé sur la place Marie-José, le café dégage une atmosphère d’antan et était autrefois un lieu de rencontre pour les artistes, les écrivains et les musiciens. Avec son intérieur élégant, ses hauts plafonds et ses grandes fenêtres, le Café Du Parc offre un cadre charmant pour le petit déjeuner, le déjeuner ou le café. Son atmosphère authentique et sa belle décoration en font un endroit populaire pour les habitants et les visiteurs qui veulent découvrir l’héritage culturel d’Ostende.

MARIE JOSÉPLEIN 3, 8400 OSTENDE

WWW.HOTELDUPARC.BE/FR/CAFE-DU-PARC

BELLE DE JOUR – OSTENDE

Le restaurant Belle de Jour à Ostende est un joyau culinaire doté d’un flair artistique. L’intérieur du restaurant reflète la fascination de la propriétaire Els pour l’artiste belge Jean Brusselmans. Le décor associe des éléments anciens à des œuvres d’art contemporaines, créant ainsi une ambiance unique et inspirante. La cuisine se concentre sur des plats raffinés et de saison avec une touche de créativité, en mettant l’accent sur les fruits de mer locaux. Belle de Jour est l’endroit idéal pour les gourmets en quête d’une expérience culinaire rehaussée d’une touche culturelle.

MADRIDSTRAAT 9, 8400 OSTENDE

WWW.BELLEDEJOUR.BE

LAFAYETTE - OSTENDE

Après la visite d’un musée, vous pourrez profiter d’une excellente musique dans le cadre enchanteur de ce bar musical. Depuis 27 ans, Lafayette est le lieu incontournable au cœur du Montmartre d’Ostende. Vous pouvez déguster l’une des savoureuses bières, un cocktail ou un thé à la menthe fraîche. Le café est connu pour son chaleureux melting-pot musical de soul, blues, jazz, reggae, ska, variété, pop-corn, entrecoupé d’une belle sélection de classiques du rock et de la pop. Découvrez ici la « soul Ostendaise ».

LANGESTRAAT 12, 8400 OSTENDE

WWW.LAFAYETTE.BE

CULTUURCAFÉ DE GROTE POST – OSTENDE

De Grote Post à Ostende est une maison culturelle dynamique située dans un ancien bâtiment postal à l’architecture moderniste impressionnante. Ce centre créatif propose un programme varié de spectacles, d’expositions et d’événements. Le grand café, à l’atmosphère chaleureuse et artistique, sert de délicieux plats à base de produits locaux. L’un des points forts est la terrasse sur le toit, qui offre une vue imprenable sur la ville et la mer, ce qui en fait l’endroit idéal pour profiter de l’expérience culturelle et culinaire de De Grote Post.

HENDRIK SERRUYSLAAN 18A, 8400 OSTENDE

WWW.CULTUURCAFEDEGROTEPOST.BE

GALERIE BEAUSITE – OSTENDE

Humez l’air salé, goûtez l’immaculé et plongez dans un monde de stimulation artistique. Avec son caractère universel, la Galerie BeauSite offre un cadre époustouflant et inspirant pour vous-même. Un lieu où l’art et l’enthousiasme culinaire se disent « oui ».

Appréciez le littoral surprenant, laissez les saveurs naturelles de leurs authentiques recettes rouler sur votre langue et entrez dans un monde nostalgique mêlant l’art, le vintage et le design. Cette plateforme culinaire, dont la galerie d’art est l’alter ego, ou l’inverse, baigne dans une atmosphère d’anticonformisme et d’hospitalité.

ALBERT I-PROMENADE 39, 8400 OSTENDE

WWW.GALERIEBEAUSITE.COM

VILLA DE TORRE – LE COQ

Située juste en face de l’arrêt de tram idyllique et dans le centre historique de la pittoresque station du Coq, la Villa de Torre vous propose de dîner dans le style authentique de la Belle Époque. Le restaurant offre une ambiance feutrée qui rappelle la grandeur d’antan. Villa de Torre est un restaurant de fruits de mer qui sert des plats et des boissons simples et sains. Dans le souci d’offrir un rapport qualité/prix optimal, une attention particulière est accordée aux matières premières de base et à l’environnement, en respectant toujours les produits locaux.

MEMLINGLAAN 2, 8420 LE COQ

WWW.VILLADETORRE.BE

ONISM – BLANKENBERGE

L’onisme désigne la prise de conscience que l’on ne verra qu’une petite partie du monde au cours de sa vie. C’est pourquoi Korneel et Stefanie vous apportent un peu du monde. Par le goût, l’expérience et les moments à chérir. Onism, c’est la cuisine du monde dans un intérieur inspirant. Le plaisir dans un concept raffiné et original. Des plats et des boissons qui surprennent et ravissent. Onism, c’est une aventure.

GRAAF JANSDIJK 5, 8370 BLANKENBERGE

WWW.ONISM.BE

PRATIQUE

TRAM DU LITTORAL ET TRAIN

Le tram du littoral – la plus longue ligne du monde ! – vous amène rapidement et en toute sécurité de Knokke à La Panne. Il y a des gares ferroviaires à La Panne, Coxyde, Ostende, Blankenberge, Zeebruges et Knokke-Heist.

LELITTORAL.BE/PREPARER-MON-SEJOUR/LE-TRAM-DULITTORAL

SÉJOURNER EN BORD DE MER

Réservez votre séjour à la Côte, directement aux meilleures conditions via

LELITTORAL.BE/DORMIR-0

MARCHE ET VÉLO

Les réseaux de pistes cyclables et de sentiers pédestres vous conduisent vers les plus beaux espaces naturels et les attractions culturelles les plus captivantes. Dans chaque station balnéaire, vous pouvez découvrir des joyaux architecturaux cachés au fil de promenades du patrimoine.

LELITTORAL.BE/RANDONNEE-PEDESTRE/SE-PROMENERLA-MER

CARTE DE LA CÔTE

Pour une vue d’ensemble des activités à la Côte. Disponible gratuitement dans les offices de tourisme ou via SHOP.WESTTOER.BE

MÉTÉO

DE LA CÔTE

Il a été prouvé plus d’une fois que le soleil brille davantage au bord de la mer. Consultez la météo de la Côte grâce aux webcams.

WWW.LELITTORAL.BE/DESTINATIONS/WEBCAMS-LITTORAL

AGENDA DE LA CÔTE

Vous aimeriez aller au musée, découvrir le parc de sculptures Beaufort ou assister à un festival, un concert ou une représentation théâtrale ? L’agenda de la Côte classe tous les événements par station balnéaire. Pratique !

LELITTORAL.BE/FAIRE/AGENDA

OFFICES DE TOURISME

Vous recherchez des informations pratiques supplémentaires ou des conseils judicieux ? Dans chaque commune côtière, vous pouvez frapper à la porte d’un ou plusieurs points d’information accueillants et de services touristiques.

LELITTORAL.BE/DESTINATIONS/OFFICES-DE-TOURISME

Scannez le code QR et découvrez l’histoire des maîtres flamands et de leurs œuvres en regardant différentes vidéos inspirantes. Vivez l’art et la culture comme jamais auparavant au bord de la mer ! Éditeur responsable :

Découvrez les histoires cachées des maîtres flamands dans le projet unique Chefs-d’œuvre de la mer ! Laissez-vous emporter par des œuvres d’art qui donnent vie à la mer et au Littoral. Dans chaque ville balnéaire, des projecteurs jettent une lumière nostalgique sur des endroits surprenants. Regardez à travers l’objectif et admirez les chefs-d’œuvre qui reflètent la richesse de notre histoire et de notre culture maritimes. Prenez un guide et plongez dans le monde de l’art, ou laissez-vous inspirer par les musées de la région côtière.

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