L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ DANS LA RÉGION EUROPÉENNE
« Améliorer durablement la situation sanitaire en Europe, avec plus d’équité » Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe travaille dans la Région européenne, un vaste territoire comprenant 53 pays et s’étendant du Groenland à la Fédération de Russie, de la Méditerranée à la mer Baltique. À sa diversité géographique correspond une incroyable variété de peuples, de cultures et de situations sanitaires. L’objectif global, à savoir une « meilleure santé pour l’Europe », est donc à la fois un défi passionnant et une occasion d’établir une collaboration novatrice entre les secteurs et les pays. Ces dernières années, la Région a fait des progrès considérables concernant plusieurs aspects de la santé, et l’espérance de vie globale a augmenté de 5 ans. Mais les avancées obtenues n’ont pas forcément profité équitablement à tout le monde, et d’importantes inégalités subsistent en matière de santé. Dans les prochaines années, le Bureau régional aidera les États membres à élaborer, à mettre en œuvre et à aligner leurs politiques nationales de la santé, dans le cadre unificateur de la politique Santé 2020 et des efforts déployés collectivement en vue de réaliser les objectifs de développement durable (ODD). Nous continuerons à encourager et à faciliter la collaboration multisectorielle, et nous aiderons les pays à renforcer leur capacité à fournir des services de santé efficaces, de haute qualité. Notre objectif ne sera pas seulement « une meilleure santé pour l’Europe »: nous aspirons à plus d’équité et de durabilité pour la Région dans le domaine de la santé.
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À l’heure où, dans ce domaine, nous affrontons des problématiques requérant une attention immédiate, depuis la charge des maladies non transmissibles, qui s’alourdit rapidement, jusqu’à l’impact des facteurs environnementaux sur la santé, nous allons devoir adopter des approches nouvelles et novatrices. La politique-cadre Santé 2020 de la Région européenne, adoptée par les 53 États membres, nous indique une voie à suivre pour relever ces défis, car elle constitue une assise exceptionnelle sur laquelle fonder la coordination des activités. En outre, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 fixe des objectifs mondiaux qui nous offrent la possibilité de transformer notre monde afin qu’il soit plus juste et plus durable, et de marquer l’avènement d’une ère d’amélioration de la santé. Je partage avec mon personnel compétent et dévoué la conviction que, en travaillant avec les pays, nous pouvons apporter encore plus de bienfaits pour la santé dans les années à venir, grâce à la collaboration et aux activités intersectorielles sur le plan de la prévention, de la protection, de la promotion de la santé, de la prise en charge et du traitement appropriés des maladies, et de la réadaptation.
En travaillant avec les pays, nous pouvons apporter encore plus de bienfaits pour la santé dans les années à venir, par le biais d’une collaboration sur le plan de la prévention, de la protection, de la promotion, de la prise en charge appropriée des maladies, et de la réadaptation.
Nous présentons ci-dessous certains des travaux déjà en cours dans divers domaines. Nous pourrions facilement écrire un livre sur les travaux entrepris par le Bureau régional en partenariat avec les États membres, mais j’espère que les histoires et études de cas relatées ici donneront un aperçu utile de notre impact dans la Région à tous les échelons, du niveau régional jusqu’à celui de l’individu. C’est un privilège que de diriger le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe et d’agir en tant que partenaire pour les 53 États membres et les diverses autres organisations avec lesquelles nous collaborons régulièrement. Je vous remercie de prendre le temps de vous informer davantage sur nos réalisations, nos luttes et notre manière d’ouvrir la voie vers un avenir où tous seront en meilleure santé. Dr Zsuzsanna Jakab Directrice régionale de l’OMS pour l’Europe 1
Santé 2020 : une voie à suivre Les 53 États membres de la Région européenne ont adopté Santé 2020 en 2012, après consultation d’un grand nombre d’intervenants – un processus sans précédent qui a duré deux ans. Le cadre stratégique qui en a résulté propose une vision, une stratégie pour aller de l’avant, et énonce des priorités afin d’aider les décideurs à déterminer:
comment améliorer la santé pour tous et faire reculer les inégalités sur le plan sanitaire; et
comment améliorer le leadership et la gouvernance participative pour la santé. Ce cadre se fonde sur des bases factuelles, mais aussi sur les valeurs inscrites dans la Constitution de l’OMS, à savoir « la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre » comme droit fondamental de tout être humain. Les stratégies qu’il propose sont adaptables aux nombreux contextes et réalités de la Région. Son but n’est pas, et n’a jamais été, de rendre les systèmes de santé nationaux et locaux uniformes; il aspire plutôt à les rendre uniformément meilleurs.
Pourquoi Santé 2020 ? La Région européenne est confrontée à de nombreuses mutations et difficultés qui affectent la santé et imposent de nouvelles manières de penser et d’agir. Il s’agit notamment de bouleversements sociaux, économiques, environnementaux et démographiques, de l’aggravation des inégalités en matière de santé et de temps difficiles sur le plan économique, ce qui sollicite à l’extrême des ressources limitées. Ces difficultés nécessitent une réponse intégrée et cohérente de la part des pays, et Santé 2020 propose une voie à suivre, axée sur une manière d’appréhender la santé publique comme un réseau dynamique d’intervenants à tous les niveaux de la société. Santé 2020 encourage les interventions en faveur de la santé, menées dans un seul et même but en tout point de la Région.
Quelle est l’aide apportée par Santé 2020 ? Si Santé 2020 s’adresse en particulier aux ministères de la Santé, son objectif est également d’assurer la participation des ministres et des décideurs de l’ensemble des pouvoirs publics, ainsi que celle des acteurs concernés à tous les niveaux de la société. Santé 2020 contient des informations qui peuvent aider tout le monde, depuis le premier ministre jusqu’au travailleur de la santé publique ou au militant local, à prendre des décisions plus saines et économiquement plus sages en vue d’une meilleure santé. Voici quelques éléments clés de cette politique-cadre : • Propositions de nouvelles formes de gouvernance pour la santé, avec une approche pansociétale et pangouvernementale ; • Un plaidoyer percutant, étayé par des bases factuelles, pour l’investissement et l’action dans le cadre de démarches intégrées pour la santé ; • Des systèmes recommandés de leadership collégial afin d’encourager des approches novatrices pour mettre en place des systèmes de santé équitables, durables, responsables ; • Tout un éventail de stratégies et d’interventions pour relever les principaux défis en matière de santé ; • Un ensemble commun de valeurs, dont l’engagement de toute la société en faveur de la santé ; • Des objectifs et un cadre de suivi pour mesurer les progrès réalisés et garantir une responsabilisation.
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Comment le Bureau régional prête-t-il assistance ?
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La mise en œuvre de Santé 2020 est en cours. Le Bureau régional de l’Europe aide les pays à élaborer des politiques nationales de la santé et à adapter Santé 2020 par les moyens suivants : il analyse la situation sur le plan de la santé publique, il détermine les atouts disponibles, il formule des recommandations concernant les politiques et le suivi des progrès accomplis, il propose des mécanismes en vue de démarches pansociétales et pangouvernementales, il aide à développer les capacités.
La réalisation des objectifs de Santé 2020 nécessitera un engagement politique résolu de la part des pouvoirs publics et un leadership fort de la part des responsables de la santé et des organisations œuvrant dans le domaine sanitaire. Le Bureau régional entend aider les pays à mettre intégralement en œuvre Santé 2020 dans les prochaines années.
Santé 2020 propose quatre priorités pour l’action stratégique, qui constituent le point de départ de toutes les activités menées dans le cadre de cette politique: 1. Investir dans la santé en adoptant une perspective qui porte sur toute la durée de la vie et autonomiser les citoyens;
3. Renforcer les systèmes de santé centrés sur la personne et les capacités de santé publique, dont la préparation et les interventions en cas de crise;
2. Relever les principaux défis sanitaires de la Région en matière de maladies (non) transmissibles;
4. Créer des communautés résilientes et instaurer des environnements de soutien.
Dans les pages qui suivent, ces couleurs sont appliquées à des exemples concrets d’activités visant à réaliser les objectifs de Santé 2020 et les objectifs de développement durable
Santé 2020 propose une voie à suivre, axée sur une manière d’appréhender la santé publique comme un réseau dynamique d’intervenants à tous les niveaux de la société. Santé 2020 encourage les interventions en faveur de la santé, menées dans un seul et même but en tout point de la Région. 3
Les objectifs de développement durable En 2015, les États du monde entier se sont réunis afin d’adopter le Programme commun de développement durable à l’horizon 2030, pour terminer les tâches inachevées dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement et réagir à de nouveaux défis. Ce nouveau programme comprend un ensemble d’objectifs mondiaux – les objectifs de développement durable (ODD) – assortis de cibles, qui combinent les aspects économiques, sociaux et environnementaux et tiennent compte de leur interdépendance en vue de parvenir à un monde plus juste et durable. Alors que seul l’ODD 3 concerne uniquement la santé (permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge), la santé a un rôle vital et de premier plan à jouer dans les 16 autres objectifs. Plus de la moitié des ODD portent sur d’importants déterminants de la santé, et les progrès accomplis dans ces domaines exerceront inévitablement un impact important sur la santé. La réalisation des ODD implique de modifier nos méthodes de travail et de prendre l’engagement d’adopter des approches multisectorielles, pangouvernementales et pansociétales. Heureusement pour la Région européenne, cette perspective est déjà très proche de la vision de Santé 2020, et il existe de nombreux points communs entre les ODD et le cadre politique. La Région européenne a donc préparé le terrain pour la réalisation des ODD, même avant que ceux-ci ne soient adoptés, et le Bureau régional continuera à soutenir cet important travail dans les années à venir. Le Bureau régional fournira les ressources et les services essentiels aux États membres œuvrant à la réalisation des ODD, en s’inspirant du dispositif d’aide à la mise en œuvre de Santé 2020. Les pays bénéficieront d’un soutien adapté à tous les niveaux de l’Organisation, du Bureau régional aux bureaux de pays, et des conseils seront délivrés dans des domaines spécifiques d’activités et d’interventions prioritaires. Les progrès accomplis en vue d’atteindre les ODD seront examinés chaque année par le Conseil économique et social des Nations Unies, et tous les 4 ans par l’Assemblée générale des Nations Unies. Il sera donc indispensable que les États membres suivent et mesurent les progrès qu’ils auront réalisés en vue de la concrétisation de ces objectifs. Les ministères de la Santé et les acteurs du secteur de la santé en général pourront élaborer des politiques nationales et locales fondées sur des données probantes et ainsi promouvoir davantage la santé. Le Bureau régional s’est engagé à contribuer au renforcement des capacités nationales de collecte, de suivi, de notification et d’analyse des données, afin de prendre des mesures s’appuyant sur des bases factuelles, en permettant notamment aux États membres d’exploiter les possibilités offertes en matière de « big data » et de données ouvertes au XXIe siècle. Les objectifs mondiaux sont « intégrés et indissociables et d’une portée sans précédent », comme le précise la résolution 70/1 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Au cours de ces prochaines années, le Bureau régional s’inspirera principalement de Santé 2020 pour aider les pays à réaliser des progrès réels et durables dans l’accomplissement de ces objectifs ambitieux, qui ont la capacité de transformer positivement notre monde.
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À propos de l’Organisation mondiale de la santé Fondée en 1948, l’OMS est l’organisme spécialisé des Nations Unies pour la santé, ayant pour mission d’aider les populations du monde entier à atteindre le plus haut niveau de santé possible. Afin de fournir une aide sur mesure aux pays à propos de problématiques précises, l’OMS est divisée en six régions distinctes, dont la Région européenne. Chacune d’entre elles héberge un bureau régional ayant pour mission de servir les États membres de cette région. L’OMS dispose de bureaux de pays dans 154 États membres.
Le travail de l’OMS Le principal rôle de l’OMS est de diriger et de coordonner la santé au niveau international dans le cadre du système des Nations Unies, et ce par les moyens suivants : • en assumant un rôle de chef de file pour les questions de santé mondiales et en concluant des partenariats pour une action conjointe ; • en influençant les programmes de la recherche ; • en fixant des normes et des standards dans le domaine sanitaire, et en assurant le suivi de leur application ; • en formulant des options stratégiques conformes à l’éthique et fondées sur des données probantes ; • en fournissant un soutien technique aux pays ; • en observant et en évaluant les tendances en matière de santé.
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » – Préambule à la Constitution de l’OMS (1946)
L’OMS aide ses 194 États membres à coordonner les travaux de multiples secteurs des pouvoirs publics, tant avec des partenaires nationaux qu’internationaux (agences bilatérales et multilatérales, fonds et fondations, organisations de la société civile, secteur privé, etc.) pour atteindre des objectifs et soutenir des stratégies nationales dans le domaine sanitaire.
L’impact de l’OMS Le travail de l’OMS a un impact significatif sur la vie des individus. Avec l’aide de l’OMS et de ses partenaires : • un grand nombre de politiques publiques ont été mises en place pour veiller à ce que tous bénéficient du même accès à des soins de santé efficaces ; • plusieurs accords ont été conclus pour protéger contre les menaces sanitaires communes, comme le tabac, les flambées de maladie et la pollution chimique ; • des médicaments sont disponibles pour soigner la tuberculose, le VIH/sida et de nombreuses autres maladies mortelles ; • les populations sont protégées par des vaccins salvateurs contre la poliomyélite, la rougeole, la rubéole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la méningite et d’autres maladies ; • des meilleures pratiques ont été préparées et diffusées pour les sages-femmes, les chirurgiens et d’autres travailleurs de la santé ; • de nombreux secteurs de la vie publique, tels que les transports, l’agriculture, l’éducation et l’urbanisme, intègrent une composante sanitaire ; • des interventions bien ciblées rendent l’environnement plus sain et préviennent les maladies dues à l’insalubrité de l’eau, à la pollution de l’air et à une mauvaise hygiène. 5
La réforme de l’OMS L’OMS a entrepris un processus de réforme pour mieux se préparer à relever les défis de plus en plus complexes auxquels est confrontée la santé au XXIe siècle. L’Organisation a besoin des capacités et de la souplesse nécessaires pour réagir face à un environnement en mutation et à tous ses enjeux, depuis les problèmes persistants jusqu’aux nouvelles menaces pour la santé publique. En fin de compte, la réforme permettra à l’OMS de s’acquitter plus efficacement de son mandat constitutionnel. La réforme de l’OMS poursuit trois grands objectifs : • réforme des programmes pour de meilleurs résultats sur le plan sanitaire ; • réforme de la gouvernance pour une meilleure cohérence en matière de santé mondiale ; • réforme gestionnaire pour une organisation optimale. La Région européenne de l’OMS joue un rôle important dans la réforme de l’Organisation, car elle met immédiatement en œuvre les décisions prises à ce sujet par les organes directeurs et suggère de nouvelles initiatives.
L’essentiel sur l’OMS
Principaux événements annuels
Année de fondation : 1948 Gouvernance : Constitution de l’OMS, Conseil exécutif élu, Assemblée mondiale de la santé (tous les États membres), un comité régional pour chaque région États membres : 194 Siège : Genève (Suisse) Bureaux régionaux : 6 Bureaux de pays : 154 Membres du personnel à l’échelle mondiale : 7000 Centre collaborateurs de l’OMS : plus de 700 institutions dans plus de 80 pays
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Journée mondiale de lutte contre la tuberculose : 24 mars Journée mondiale de la santé : 7 avril Semaine européenne de la vaccination : dernière semaine d’avril Journée mondiale sans tabac : 31 mai
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Journée mondiale du donneur de sang : 14 juin Journée mondiale contre l’hépatite : 28 juillet Journée mondiale du sida : 1er décembre
À propos du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe Qui sommes-nous ? Le personnel dévoué du Bureau régional se compose de spécialistes dans les domaines de la santé publique, des sciences et des techniques, qui travaillent au siège central de Copenhague (Danemark), dans plusieurs centres techniques spécialisés et dans les bureaux de pays répartis dans 29 États membres de la Région.
Que faisons-nous ? Le Bureau régional soutient les États membres en fournissant des évaluations techniques et des conseils, en menant des activités de recherche en santé et en diffusant des informations, en formulant des recommandations et des stratégies pour la résolution des grands problèmes de santé et en aidant les pays à mettre en œuvre Santé 2020.
L’impact de notre travail Cette publication ne livre qu’un aperçu de l’impact du Bureau régional ces dernières années. Les études de cas et histoires suivantes fournissent des exemples détaillés des méthodes de travail de l’Organisation pour un large éventail de dossiers de santé, en partenariat avec les pays. Bien des progrès ont été réalisés pour améliorer la santé dans la Région européenne, mais beaucoup reste à faire. Le Bureau régional continuera à jouer un rôle essentiel pour aider les pays à réaliser d’ambitieux objectifs sanitaires tels que ceux décrits dans Santé 2020.
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Bien des progrès ont été réalisés pour améliorer la santé dans la Région européenne, mais beaucoup reste à faire. Le Bureau régional continuera à jouer un rôle essentiel pour aider les pays de la Région à réaliser d’ambitieux objectifs sanitaires tels que ceux décrits dans Santé 2020. 7
Domaines d’action principaux à l’échelle intersectorielle La couverture sanitaire universelle La couverture sanitaire universelle constitue une priorité stratégique de l’OMS, un objectif qui oriente le travail mené par le Bureau régional en vue du renforcement des systèmes de santé dans le contexte de Santé 2020, et qui est aligné sur l’ODD 3.8 : faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable. Cet objectif est également aligné sur l’ODD 3.c relatif au financement de la santé et au personnel de santé. La couverture sanitaire universelle permet à chacun d’avoir accès aux services de santé intégrés et de haute qualité dont il a besoin, dont la prévention, la promotion, les thérapies et la réadaptation, en étant, ainsi que sa famille, à l’abri des difficultés financières.
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Au cours de ces 10 dernières années, la Région a déployé des efforts considérables pour renforcer les systèmes de santé centrés sur la personne ainsi que les capacités de santé publique. La volonté politique en faveur des soins de santé universels se renforce dans tous les pays de la Région, et le Bureau régional intensifiera son aide pour que cette volonté se concrétise de manière durable. Le Bureau régional travaille main dans la main et côte-à-côte avec de multiples partenaires afin de formuler des recommandations à caractère technique et financier pour un nombre croissant de pays qui ont fait de la couverture sanitaire universelle le but de la réforme de leur système de santé. Il aide les autorités nationales à élaborer des plans et des politiques pour le renforcement des systèmes de santé. Les experts de l’OMS organisent des consultations avec des intervenants concernés, des ateliers de renforcement des capacités et des cours portant sur divers aspects importants de la couverture sanitaire universelle, tels que le financement de la santé, les ressources humaines pour la santé, les médicaments essentiels, la prestation de services et la collecte de données sur la sécurité et la santé.
« La couverture universelle témoigne de l’engagement d’un gouvernement et de son devoir de prendre soin de ses citoyens, de tous ses citoyens. Elle est l’expression ultime de l’équité. » Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS
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Par ailleurs, depuis l’approbation unanime de la résolution dans ce domaine par les Nations Unies en 2012, le Bureau régional participe à la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle (12 septembre).
La santé aux étapes clés de la vie : la santé publique envisagée sous l’angle de la prise en compte de tout le parcours de vie Grâce aux travaux qu’il mène dans les pays, grâce à la mobilisation de partenaires et grâce aux recherches qu’il dirige, le Bureau régional encourage les modes de vie sains et la prévention des maladies, et œuvre pour que chacun ait accès aux soins de santé les plus appropriés à toutes les étapes de la vie. Le Bureau régional envisage quatre phases de vie en matière de santé : la santé maternelle et infantile, la santé des enfants et des adolescents, la santé sexuelle et génésique, et la santé des seniors. La thématique de la sexospécificité est commune à ces quatre domaines. En 2015, une Conférence ministérielle européenne de l’OMS sur l’adoption d’une perspective portant sur toute la durée de la vie dans le contexte de Santé 2020 a été organisée pour rassembler de nouvelles bases factuelles – dans des domaines allant de la génétique à l’économie – sur ce que les pouvoirs publics peuvent faire en vue d’améliorer la santé tout au long de la vie, ainsi que pour donner aux décideurs les outils dont ils ont besoin pour favoriser un départ sain dans la vie et cibler les besoins des gens à chaque âge de leur existence.
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En collaboration avec les pays, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe travaille à la mise en œuvre de Santé 2020 sur de multiples fronts. Les histoires et études de cas suivantes sont des exemples d’interventions et de réalisations dans toute la Région.
Soutien aux pays dans la lutte contre l’obésité chez l’enfant Objectifs stratégiques de Santé 2020 : Améliorer la santé pour tous et réduire les inégalités de santé Améliorer le leadership et la gouvernance participative pour la santé
Domaines prioritaires de Santé 2020 : 1 : Investir dans la santé en adoptant une perspective qui porte sur toute la durée de la vie et responsabiliser les populations 2 : Relever les principaux défis sanitaires de l’Europe: les maladies transmissibles et non transmissibles Alignés sur l’ODD 2.2: mettre fin à toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030 La Région européenne est la Région du monde qui possède la charge la plus élevée de maladies non transmissibles. L’un des problèmes de santé les plus préoccupants – et qui fait grimper en flèche le risque de contracter d’autres maladies non transmissibles meurtrières comme les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète – est l’obésité. La tendance à l’aggravation de l’obésité dans la Région européenne est une source de préoccupation d’autant plus grande que ce phénomène touche les enfants. Le surpoids risque de devenir la nouvelle norme dans la Région: dans certains pays, jusqu’à 33% des adolescents de 11 ans sont en surpoids. Il est donc très important de parvenir à l’ODD 3.4 : d’ici à 2030, réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles. L’objectif du Plan d’action européen pour une politique alimentaire et nutritionnelle 2015-2020 est d’alléger sensiblement la charge des maladies non transmissibles évitables et liées à l’alimentation, ainsi que le fardeau de l’obésité, et ce grâce à une stratégie pangouvernementale. Le Bureau régional aide les pays à mettre en œuvre cette stratégie ; les partenariats qu’il a conclus avec les États membres et l’aide qu’il leur a apportée ont fait reculer considérablement l’obésité chez les enfants. Ce travail contribuera à la réalisation de l’ODD 2.2, à savoir mettre fin à toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030. L’un des exemples du partenariat étroit entre le Bureau régional et les pays dans ce domaine est l’Initiative de l’OMS pour la surveillance de l’obésité infantile en Europe. Face à la nécessité d’instaurer des systèmes de surveillance harmonisés pour le suivi des taux de surpoids et d’obésité, les pays participant à cette initiative mesurent systématiquement l’évolution de l’obésité chez les enfants fréquentant l’école primaire. Des institutions nationales désignées à cet effet collaborent avec le Bureau régional afin de fournir des statistiques uniformes pour cette initiative. Dans de nombreux pays, un large éventail d’acteurs concernés s’inspirent de ces données pour prendre des décisions stratégiques afin d’inverser la tendance à la hausse de l’obésité.
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Le marketing d’aliments auprès des enfants est un autre aspect qui requiert l’attention des décideurs politiques, surtout en ce qui concerne les aliments contenant beaucoup de graisses, de sucres et de sel. En 2015, pour aider les pays à s’attaquer à cette problématique, le Bureau régional a élaboré un « modèle de profils nutritionnels », que les pays peuvent adapter et utiliser afin de classer les aliments en fonction de leur composition nutritionnelle et de déterminer s’ils doivent faire l’objet d’un marketing direct auprès des enfants. Une intervention collective, multisectorielle, menée dans les prochaines années peut aider à ralentir et à inverser la tendance à l’obésité chez les enfants de la Région, qui est devenue alarmante.
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L’OMS en action
La maladie à virus Ebola, une mise à l’épreuve des plans régionaux de préparation et de réaction en cas d’urgence dans le cadre du Règlement sanitaire international (2005) Objectifs stratégiques de Santé 2020 : Améliorer le leadership et la gouvernance participative pour la santé
Domaine prioritaire n° 3 de Santé 2020 : Renforcer les systèmes de santé centrés sur la personne et les capacités de santé publique, dont la préparation et les interventions en cas de crise Aligné sur l’ODD 3.d : renforcer les moyens dont disposent tous les pays, en particulier les pays en développement, en matière d’alerte rapide, de réduction des risques et de gestion des risques sanitaires nationaux et mondiaux Bien que la flambée épidémique de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, qui a atteint son pic en 2014, ait épargné la Région européenne, les pays de la Région ont pu mettre à l’épreuve leur plan de préparation à une situation d’urgence et déterminer comment le Règlement sanitaire international (2005) (RSI) s’applique face à une menace pour la santé publique mondiale d’une telle ampleur. Le Bureau régional et ses partenaires de l’Union européenne ont joué un rôle majeur envers les pays, les aidant à se préparer et, lorsque cela était nécessaire, à riposter à la maladie à virus Ebola. Quand l’OMS a déclaré que cette flambée était une urgence de santé publique de portée internationale aux termes du RSI, elle a recommandé que tous les États membres se préparent à détecter, à étudier et à gérer des cas de maladie à virus Ebola. Le Bureau régional a immédiatement procédé à l’évaluation de l’état de préparation des pays, en partenariat avec la Direction générale Santé et sécurité alimentaire et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, qui avaient entamé des évaluations dans les pays de l’Union européenne. Le Bureau régional s’est fondé sur la clairvoyance et les connaissances spécialisées du personnel de l’OMS travaillant dans les pays et au siège régional afin de réaliser des évaluations réalistes et précises pour tous les pays de la Région.
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La flambée épidémique de maladie à virus Ebola a présenté, pour les pays de la Région, une occasion de mettre à l’épreuve leurs plans de préparation à une situation d’urgence et de voir comment le Règlement sanitaire international (2005) s’applique face à une menace pour la santé publique mondiale d’une telle ampleur.
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Finalement, grâce aux systèmes de santé performants de la Région, celle-ci n’a été confrontée qu’à un risque minime de propagation de la maladie, un fait souligné très tôt et souvent dans les communiqués du Bureau régional pour dissiper les craintes de la population. Le Bureau régional n’a cessé de promouvoir les principes du RSI, c’est-à-dire la loi internationale aux termes de laquelle les pays s’engagent collectivement en faveur de la prévention, de la protection et de la riposte contre les menaces pour la santé publique, tout en limitant au maximum les perturbations du trafic et du commerce internationaux. Les experts du Bureau régional se sont tenus à la disposition des autorités pour prodiguer des conseils sur la meilleure façon de tenir compte du RSI lorsque l’on prend des décisions concernant les restrictions aux déplacements. Lors d’une série de séminaires médicaux organisés en anglais et en russe, le Bureau régional a dispensé aux autorités de santé publique des informations essentielles sur divers aspects de la gestion de la flambée de maladie à virus Ebola. L’expérience acquise dans la Région face à Ebola a été riche en enseignements sur des questions telles que la coordination, le déploiement rapide et les restrictions en matière de voyage, dont le Bureau régional entend tenir compte lors de la phase suivante, lorsqu’il se tiendra aux côtés des pays pour les aider à mettre le RSI en application.
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Alors que la Région européenne elle-même restait relativement en sécurité, isolée de la crise qui frappait l’Afrique de l’Ouest – et qui a coûté la vie à plus de 11 000 personnes – le personnel du Bureau régional a pris part à des missions dans les pays les plus touchés et a directement participé à la réaction de l’OMS. Dans le cadre de près de 40 missions, les membres du personnel ont été déployés en Afrique de l’Ouest ou au Siège de l’OMS afin de soutenir la riposte, pendant plus de 1300 jours de travail au total.
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Le processus européen Environnement et santé, un modèle d’engagement à haut niveau et de collaboration multisectorielle Objectifs stratégiques de Santé 2020 : Améliorer la santé pour tous et réduire les inégalités de santé Améliorer le leadership et la gouvernance participative pour la santé
Domaine prioritaire n° 4 de Santé 2020 : Créer des communautés résilientes et instaurer des environnements de soutien Aligné sur l’ODD 3.9 : d’ici à 2030, réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses et la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol ; également lié aux cibles 6.2, 8.8, 11.6, 12.4 et 13.3. L’un des exemples les plus frappants du soutien apporté par le Bureau régional à la prise de mesures intersectorielles afin de répondre aux grandes priorités de la santé remonte à 1989, date du lancement du processus européen Environnement et santé. Cette stratégie, la première en son genre à aborder le thème des principales menaces environnementales pour la santé humaine, s’est affinée au fil d’une série de conférences ministérielles coordonnées par le Bureau régional. Ces conférences, qui ont eu lieu à Francfort (1989), Helsinki (1994), Londres (1999), Budapest (2004) et Parme (2010), ont permis de susciter un engagement à haut niveau des secteurs ministériels de la santé et de l’environnement. Les gouvernements ont été encouragés à respecter leurs engagements en adoptant des approches pangouvernementales et pansociétales pour relever les défis sanitaires posés par l’environnement. La sixième conférence ministérielle aura lieu en 2017. Toute une série d’intervenants, dont des pays, l’OMS et d’autres organismes des Nations Unies, l’Union européenne et ses institutions, des organisations non gouvernementales, y compris des représentants de mouvements de jeunesse, les médias et les milieux d’affaires, ont donné corps au processus européen Environnement et santé. Globalement, celui-ci offre à tous une occasion unique de participer à un développement régional dynamique et durable, en relevant les défis d’aujourd’hui et de demain pour construire un avenir plus sain, plus sûr, plus équitable et plus vert pour tous.
Même s’il reste difficile de contrer les risques en matière de santé de l’environnement, ce qui requiert un effort concerté dans les prochaines années, la Région européenne de l’OMS a été pionnière de l’une des démarches les plus innovatrices pour la lutte contre ces menaces de grande envergure. Le processus européen Environnement et santé est devenu un exemple à suivre pour les approches multisectorielles de problématiques de santé publique dans d’autres régions du monde. © WHO/N
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Le processus européen Environnement et santé a entraîné de grands progrès en matière d’environnement et de santé en Europe. Un rapport publié au moment de l’examen à mi-parcours, qui a eu lieu à Haïfa (Israël) en avril 2015, a montré que les pays s’acheminent vers la concrétisation des cinq objectifs assortis d’échéances dont ils ont convenu. Il a également montré qu’ils restent confrontés à de nombreux défis. Voici, en bref, la position dans laquelle se trouve l’Europe :
Par le biais de son Centre européen de l’environnement et de la santé, établi à Bonn (Allemagne), le Bureau régional fournit des données scientifiques probantes qui sous-tendent les travaux menés dans le cadre du processus européen Environnement et santé ; il élabore des outils et formule des conseils normatifs sur des questions telles que l’air, le bruit et la qualité de l’eau pour aider les États membres à concrétiser leurs engagements.
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© WHO/Tahmina Alimamedova
• Aujourd’hui, plus de 90% des citoyens de la Région ont accès à de meilleurs services d’assainissement et d’approvisionnement en eau, mais 67 millions de personnes restent privées d’installations élémentaires d’assainissement et 100 millions de personnes ne bénéficient pas d’un accès facile à un réseau d’eau potable. • Entre 2000 et 2011, le nombre d’enfants de moins de 14 ans décédés des suites de traumatismes non intentionnels et d’accidents de la route a baissé de 40%, mais les progrès ont été moins importants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que dans les pays à revenu élevé. • En 2012, 38 pays avaient interdit de fumer dans les écoles et 32 avaient banni le tabac des universités, mais il reste souvent difficile de mettre en œuvre ces politiques dans la Région et de veiller à ce qu’elles soient respectées. • L’adoption d’une convention sur le mercure, en 2013, a été un pas important vers une protection des enfants contre les effets de ce métal, mais une étude de l’OMS montre que jusqu’ici, seulement la moitié des pays européens ont pris des mesures. • La plupart des pays européens ont interdit l’utilisation de l’amiante, mais près d’un tiers l’emploient toujours et quelques-uns en sont toujours producteurs. • 22 pays européens disposent de stratégies nationales d’adaptation aux changements climatiques, notamment au moyen d’interventions visant à en réduire l’impact sanitaire.
Lutter contre la résistance aux antimicrobiens par des mesures intersectorielles et interdisciplinaires Objectif stratégique de Santé 2020 : Améliorer le leadership et la gouvernance participative pour la santé
Domaine prioritaire n° 2 de Santé 2020 : Relever les principaux défis sanitaires de l’Europe: les maladies transmissibles et non transmissibles Aligné sur l’ODD 3.3 : d’ici à 2030, mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles L’OMS considère la résistance aux antimicrobiens comme l’une des principales menaces sanitaires de notre époque. Bien que la résistance des microbes aux traitements soit un phénomène naturel, l’utilisation abusive et excessive d’agents antimicrobiens a fortement accéléré le rythme d’apparition et de propagation de cette résistance. La résistance aux antimicrobiens n’est pas le problème d’un pays en particulier : pour la combattre avec succès, il faut que tous les pays prennent des mesures intersectorielles, interdisciplinaires et internationales. En 2011, les pays de la Région européenne de l’OMS ont adopté un Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques. Depuis lors, le Bureau régional soutient leurs efforts de lutte contre cette menace. Un plan d’action mondial a été adopté en 2015.
©WHO/A. Kristensen
Le travail du Bureau régional en matière de résistance aux antimicrobiens est interdisciplinaire et s’effectue dans de nombreux secteurs à la fois, comme la sécurité sanitaire des aliments, l’agriculture, les technologies de la santé et les produits pharmaceutiques. C’est un exemple du travail intersectoriel, inter-pays prôné par Santé 2020. Ces activités, dont la création du réseau AMC (consommation des médicaments antimicrobiens) et du réseau de Surveillance de la résistance aux antimicrobiens en Asie centrale et en Europe orientale, ont permis d’augmenter la quantité de données fiables et comparables sur la consommation d’antibiotiques et sur la résistance à ces derniers, respectivement. Ces données ont également permis d’inciter les pays à prendre des mesures contre la résistance aux antimicrobiens, en sensibilisant davantage les décideurs à cette problématique à résoudre de toute urgence.
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Depuis 2008, pour mettre l’accent sur leur responsabilité partagée en matière de prévention de la résistance aux antimicrobiens, les pays de la Région célèbrent la « Journée européenne d’information sur les antibiotiques » le 18 novembre. Le Bureau régional s’est associé à cette initiative depuis 2012 afin de l’élargir à davantage de pays et, aujourd’hui, de nombreux événements ayant pour thème la résistance aux antibiotiques sont organisés chaque année dans la Région. S’inspirant de cette réussite, l’OMS lance aujourd’hui la première Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques.
Le Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques comporte sept axes d’intervention : 1. Promouvoir la coordination intersectorielle au niveau national. 2. Renforcer la surveillance de la résistance aux antimicrobiens. 3. Renforcer la surveillance et encourager la gestion d’un bon usage des antimicrobiens. 4. Renforcer la surveillance de l’utilisation des agents antimicrobiens, et de la résistance à ces derniers, dans l’industrie des animaux destinés à la consommation. 5. Renforcer la lutte anti-infectieuse et la gestion de la résistance aux antimicrobiens dans les établissements de soins. 6. Promouvoir l’innovation et la recherche sur les nouveaux médicaments et les nouvelles technologies. 7. Garantir la sécurité des patients et améliorer la sensibilisation en matière d’utilisation des antimicrobiens et de résistance à ces médicaments.
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©WHO/A. Kristensen
Beaucoup d’analyses de la situation des pays en matière de résistance aux antimicrobiens, qui résument l’état actuel des choses et préconisent des mesures de suivi, ont insisté sur l’importance du renforcement de la surveillance. Le but ultime est d’aider les pays à mettre en place de solides plans d’action nationaux fondés sur le plan mondial et le plan européen.
Une approche durable, systématique de la santé des migrants Objectifs stratégiques de Santé 2020 :
©WHO/Sara Barragán Montes
Améliorer la santé pour tous et réduire les inégalités de santé Améliorer le leadership et la gouvernance participative pour la santé
Domaine prioritaire n° 4 de Santé 2020 : Créer des communautés résilientes et instaurer des environnements de soutien Aligné sur l’ODD 10 : réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre (cible 10.7 : faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées) La Région explore une nouvelle piste innovatrice en matière de santé et de migration ; celle-ci pourrait bien servir d’exemple pour d’autres régions de l’OMS.
La migration pose un défi de santé publique toujours plus important dans la Région européenne, qui compte quelque 74,5 millions de migrants représentant près de 8,4% de la population totale. Alors que les conséquences sanitaires des migrations ont souvent été envisagées dans l’optique des situations d’urgence et des crises humanitaires, le Bureau régional a, toujours plus, encouragé et aidé les pays à adopter une démarche systématique, inscrite dans le long terme, par rapport aux migrations et à la santé.
La Région a commencé à examiner la faisabilité de cette démarche en 2011, époque où une réunion ministérielle de haut niveau tenue à Rome (Italie) a débouché sur un engagement du Bureau régional à prendre des mesures concrètes au sujet de la santé et de la migration dans le Plan d’action de Rome, et où le gouvernement italien a fourni un soutien financier pour la création du projet « Public Health Aspects of Migration in Europe » (Migration et santé publique en Europe) (PHAME). La contribution stratégique de l’Italie a permis à la Région de transformer une difficulté en opportunité, ce qui en fait la première – et, à ce jour, la seule – Région de l’OMS à aborder les conséquences sanitaires de la migration de manière systématique et globale.
Depuis sa création, le projet PHAME a apporté un appui continu aux ministères européens de la Santé sous la forme d’évaluations du système de santé, d’une assistance technique sur le terrain et de conseils en matière de politiques. À la suite de l’évolution des routes migratoires, ces activités se sont tout d’abord concentrées sur les pays d’Europe méridionale bordant la Méditerranée, pour ensuite s’étendre au sud-est de la Région.
©WHO/Sara Barragán Montes
Grâce au projet PHAME, le Bureau régional a aidé les États membres à appliquer l’approche interpays et multisectorielle prônée par Santé 2020 face au problème de la santé des migrants. Dans le cadre des partenariats constitués entre le Bureau régional et les pays afin d’évaluer la capacité actuelle et de mettre en œuvre de nouveaux plans à long terme pour l’amélioration de la santé des migrants, la Région explore une nouvelle piste innovatrice qui pourrait bien servir d’exemple pour d’autres régions de l’OMS. Dans le même temps, elle gère les migrations de manière systématique, durable.
Migration et santé : un outil de l’OMS Des missions d’évaluation conjointes ont été menées avec les ministères de la Santé de la Région européenne, en appliquant la méthodologie de l’OMS pour l’évaluation de la capacité des systèmes de santé à gérer un afflux massif de migrants durant la phase aiguë. Ce nouvel outil d’auto-évaluation a été élaboré par l’OMS en consultation avec les États membres afin de pouvoir bien gérer ce problème complexe, socialement déstabilisant, délicat sur le plan politique et exigeant énormément de ressources. 17
L’intervention de l’OMS face à la crise des réfugiés et des migrants En 2015, la Région européenne de l’OMS a connu un afflux sans précédent de réfugiés et de migrants. D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus d’un million de personnes sont arrivées en Europe par la Méditerranée, la majorité d’entre elles provenant de zones de conflit comme l’Afghanistan, l’Irak et la République arabe syrienne. Elles s’ajoutent à plus de 3 millions de citoyens syriens déjà réfugiés en Turquie. Avec l’aggravation de la crise des réfugiés et des migrants dans la Région, l’OMS s’est employée à renforcer ses capacités afin de réagir sans attendre et avec efficacité à l’accroissement du nombre d’arrivées et de demandes d’aide émanant en particulier des pays de transit et d’accueil. Parmi les efforts déployés par l’Organisation à cet égard, il convient de mentionner la préparation de missions supplémentaires d’évaluation des systèmes de santé, la distribution de fournitures médicales, l’organisation d’activités de formation sur la santé des réfugiés et des migrants à l’intention des professionnels de la santé et d’autres secteurs, et la préparation d’un matériel d’information fondé sur des bases factuelles, et visant également à combattre plusieurs préjugés sur la migration. Reconnaissant que l’afflux de migrants dans la Région européenne n’est pas une crise isolée mais bien une réalité persistante qui aura un impact sur les pays européens pendant un certain temps, le Bureau régional de l’OMS a réuni les pays afin qu’ils adoptent une approche commune pour relever les défis posés par la santé des migrants. Des réunions de haut niveau organisées lors de la session du Comité régional de septembre 2015 et en Italie en novembre 2015 (réunion accueillie par le ministère italien de la Santé) ont contribué à ce que les pays s’accordent sur une vision commune, du point de vue de la santé publique, des migrations à grande échelle dans la Région européenne, et ont permis de définir des priorités en termes de recherche, d’élaboration de politiques et d’assistance technique. L’OMS continuera d’œuvrer à la préparation d’un cadre régional pour cette problématique importante. Le travail mené par l’OMS sur la migration et la santé englobe de nombreux domaines, notamment la prise en charge des maladies transmissibles et non transmissibles, l’impact de la migration sur les systèmes de santé, l’effet de la migration comme déterminant de la santé et ses répercussions sur l’équité en santé. Dans tous ces domaines, l’OMS veille à ce que chaque personne déplacée ait accès, sans restriction, à un environnement hospitalier, à la prévention et, lorsque cela est nécessaire, à des soins de haute qualité, sans discrimination fondée sur le sexe, l’âge, la religion, la nationalité ou la race, selon les principes et les valeurs ancrées dans Santé 2020.
Les rapports du Réseau des bases factuelles en santé En l’absence de données fiables et comparables sur les caractéristiques et les tendances de la migration en Europe, le Bureau régional a demandé au Réseau des bases factuelles en santé de publier une série de rapports de synthèse à ce sujet. Les trois premiers rapports se concentrent sur trois groupes de migrants pour lesquels des approches politiques différentes doivent être adoptées: migrants sans papiers, travailleurs migrants ainsi que réfugiés et demandeurs d’asile. Chaque rapport dresse le bilan des politiques et interventions permettant d’atténuer les inégalités quant à l’accès aux soins de santé et à leur qualité. D’autres rapports porteront sur d’autres domaines pertinents, tels que la santé mentale et la santé maternelle des migrants et des réfugiés.
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Diriger le secteur de la santé dans les situations de crise humanitaire : le sud de la Turquie et l’est de l’Ukraine
©WHO/Murat Simsek
Objectif stratégique de Santé 2020 : Améliorer la santé pour tous et réduire les inégalités de santé
Domaine prioritaire n° 3 de Santé 2020 : Renforcer les systèmes de santé centrés sur la personne et les capacités de santé publique, dont la préparation et les interventions en cas de crise Aborde plusieurs cibles des ODD, notamment 1.5, 11.5 et 16.1 Les crises sanitaires et humanitaires sont généralement imprévisibles, résultant d’événements catastrophiques soudains tels que les tremblements de terre ou les inondations, ou de situations d’urgence complexes comme les conflits violents; elles peuvent aussi résulter de la dégradation progressive des institutions sociales d’un pays. Lorsqu’une catastrophe survient dans la Région européenne, le Bureau régional de l’OMS collabore avec les pays et avec des partenaires nationaux et internationaux pour gérer les conséquences sanitaires et aider à atténuer leurs effets à long terme. Ces dernières années, la Région européenne a fait face à deux graves crises humanitaires: le conflit dans l’est de l’Ukraine et la guerre civile en République arabe syrienne, qui a des répercussions pour la Turquie. Le Bureau régional a joué un rôle actif, essentiel dans la réaction à ces deux crises.
Turquie : Principales activités En tant qu’agence chef de file du groupe de responsabilité sectorielle Santé lors des crises humanitaires, l’OMS a travaillé avec le ministère turc de la Santé et d’autres partenaires pour veiller à une coordination efficace et assurer un meilleur accès, équitable, à des services d’importance vitale pour les réfugiés syriens. L’OMS a établi une présence sur le terrain à Gaziantep (Turquie) en octobre 2013. Depuis, elle a augmenté ses capacités et développé ses activités. A la mi-2015, l’OMS avait procuré 116 kits d’urgence à distribuer dans les provinces touchées pour répondre aux besoins sanitaires essentiels de 170 000 personnes pendant 3 mois et avait assuré un traitement pour 1 300 cas urgents et 4000 opérations chirurgicales.
L’OMS aide le ministère turc de la Santé à réagir aux problématiques sanitaires immédiates, comme l’organisation d’une campagne de vaccination dans le district de Suruç après l’afflux de quelque 190 000 réfugiés, et à soutenir des activités permanentes de surveillance et de vaccination pour empêcher l’importation et la propagation de poliovirus. C’est notamment grâce à ces activités que l’on a pu atteindre une couverture vaccinale de 90% dans la région du sud-est de la Turquie limitrophe de la © Al Hurriya Hospital République arabe syrienne et dans les villes ayant accueilli des réfugiés syriens. Par ailleurs, en collaboration avec le ministère turc de la santé et l’université de Gaziantep, l’OMS a élaboré un programme de cours et des formations pour les médecins syriens, afin d’adapter leurs compétences à celles des services de santé et des cabinets médicaux turcs.
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Ukraine : des activités essentielles Le nombre de personnes touchées par le conflit dans l’est de l’Ukraine depuis le début des hostilités en 2014 est estimé à 5 millions. La plupart d’entre elles n’ont pas accès à des services de santé élémentaires. L’OMS travaille avec le ministère ukrainien de la Santé et ses partenaires pour remédier aux défaillances en matière de fourniture de soins primaires et secondaires de haute qualité pour les personnes déplacées par le conflit. Jusqu’ici, près de 200 000 personnes ont bénéficié de consultations dans des unités mobiles de soins primaires d’urgence en zone de conflit, avec apport de fournitures médicales et de médicaments essentiels aux 370 000 personnes vivant dans ces zones. D’énormes efforts sont consentis pour lutter contre les maladies transmissibles, dont l’infection par le VIH et la tuberculose, et contre les maladies non transmissibles comme l’hypertension et le diabète. La couverture vaccinale contre la poliomyélite et d’autres maladies à prévention vaccinale étant fort peu étendue, l’OMS, avec certains de ses partenaires, est en train de finaliser un nouveau plan national pour l’améliorer. L’OMS, le ministère ukrainien de la Santé, les partenaires et la communauté des donateurs tirent parti de la réaction à la crise ukrainienne pour moderniser davantage le système de santé et les fonctions publiques en Ukraine. Des efforts sont déployés pour soutenir les services et établissements de soins de santé dans les zones non contrôlées par le gouvernement, et pour l’achat de médicaments au niveau du pays tout entier.
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L’élimination de la rougeole et de la rubéole en Europe est un objectif réalisable, suivant l’exemple de la poliomyélite et du paludisme Domaine prioritaire n° 2 de Santé 2020 : Relever les principaux défis sanitaires de l’Europe: les maladies transmissibles et non transmissibles Aligné sur l’ODD 3.3 : d’ici à 2030, mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles; aborde également l’ODD 3.8 : faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable. En 2010, tous les États membres de la Région européenne ont reconfirmé leur objectif commun d’éliminer la rougeole et la rubéole de la Région. Si d’excellents progrès ont été réalisés à cet égard, des lacunes persistent en matière de vaccination, notamment dans les pays à revenu élevé, où les coûts encourus pour vacciner chaque personne sont 15 fois inférieurs à ceux des soins dispensés pour un seul cas de rougeole. D’importantes flambées épidémiques de rougeole et de rubéole, et les effets dévastateurs que le syndrome de la rubéole congénitale peut provoquer sur les nouveau-nés, continuent de se déclarer et compromettent les efforts déployés afin d’éliminer ces maladies au niveau régional. L’OMS recommande un taux de couverture de 95% à l’aide de deux doses du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Quand la couverture systématique est suffisamment élevée, elle crée un véritable « mur » d’immunité au sein de la population. Les cas importés peuvent entraîner quelques cas secondaires, mais le mur empêche efficacement la survenue d’une flambée épidémique importante et durable. L’édification de ce mur constitue donc l’étape la plus importante du processus d’élimination. Si l’on se base sur l’expérience de la Région des Amériques dans ce domaine, l’élimination de la rougeole et de la rubéole est possible, et la Région européenne a déjà démontré qu’elle était capable d’endiguer des maladies graves par le déploiement d’efforts collectifs. Un processus similaire de développement de l’immunité a permis la certification de l’éradication de la poliomyélite en Europe en 2002. Depuis lors, plus de 90 millions de nourrissons de la Région ont reçu les trois doses recommandées de vaccin contre la poliomyélite. Les laboratoires et les systèmes de surveillance nationaux et régionaux ont d’ailleurs veillé à ce que tous les cas de poliomyélite soient dépistés. Ces efforts, conjugués à de grandes mesures de préparation et de riposte en cas de flambée épidémique, ont permis à la Région de maintenir son statut de Région exempte de poliomyélite, malgré plusieurs épisodes d’importation de poliovirus sauvage au fil des ans, dont une flambée importante au Tadjikistan en 2010. L’interruption de la transmission locale du paludisme en Europe à la fin de 2015 constitue un autre exemple d’élimination réussie. Grâce à un engagement politique résolu combiné à un dépistage et à une surveillance accrus, à la participation des communautés, à la collaboration transfrontalière et à une communication sur les risques, le nombre de cas déclarés et acquis localement a considérablement diminué en vingt ans, pour passer de plus de 90 000 en 1995 à seulement 2 cas au Tadjikistan en 2014. Néanmoins, quelque 5 000 cas ont été importés dans la Région en 2014, et la menace d’une réintroduction de cette maladie persiste. Un cadre régional élaboré pour 2014-2020 considère que la vigilance continue, la surveillance des vecteurs, la lutte antivectorielle et le dépistage précoce des cas dans la population constituent des conditions essentielles pour prévenir la réintroduction et la propagation du paludisme. Les progrès réalisés à cet égard dans de nombreux pays attestent que l’Europe est en voie d’éliminer la rougeole et la rubéole. Ces avancées doivent être maintenues et intensifiées. Un nombre beaucoup plus important de pays pourraient interrompre rapidement la transmission, mais le seul moyen de parvenir à l’élimination, d’empêcher les souffrances inutiles et de sauver des vies et de réaliser des économies dans l’ensemble de la Région est de consentir à un effort concerté dans ce domaine.
© M.Bring
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De meilleurs soins pédiatriques en hôpital grâce à des partenariats solides Objectif stratégique de Santé 2020 : Améliorer la santé pour tous et réduire les inégalités de santé
Domaines prioritaires de Santé 2020 : Cependant, l’impact du projet dépasse de loin 4 : Créer des communautés résilientes et instaurer des environnements de les chiffres. Cette initiative soutien a également eu un effet tangible Aligné sur l’ODD 3.2 : d’ici à 2030, éliminer les décès évitables de nouveau-nés et sur les personnes, d’enfants de moins de 5 ans que ce soit les travailleurs de Au Kirghizistan et au Tadjikistan, un projet visant à améliorer les soins pédiatriques en la santé ou les milieu hospitalier a permis de montrer comment le travail du Bureau régional au niveau des patients. pays peut améliorer la santé et le bien-être de groupes de population tout en progressant dans la concrétisation des objectifs régionaux, tels que ceux de la stratégie européenne pour la santé des enfants et des adolescents 2015-2020 de l’OMS. 1 : Investir dans la santé en adoptant une perspective qui porte sur toute la durée de la vie et responsabiliser les populations
Le but de ce projet triennal, réalisé grâce à un financement de la Fédération de Russie, était de susciter, au niveau national et dans les hôpitaux, une dynamique qui stimulerait une amélioration de la qualité des soins pédiatriques. Pour y parvenir, le Bureau régional et ses partenaires ont sélectionné, dans chaque pays, 10 hôpitaux pilotes au niveau des districts. Après une évaluation des soins pédiatriques dans ces établissements, des experts de l’OMS et les partenaires de cette dernière ont élaboré un plan d’amélioration, en commençant par adapter au contexte local le WHO Pocket book of hospital care for children [Livre de poche des soins pédiatriques en hôpital de l’OMS], une série de lignes directrices cliniques pour les travailleurs de la santé. Le Bureau régional a ensuite dirigé des sessions de formation pour les experts nationaux de la santé, afin de leur apporter les connaissances et les compétences nécessaires pour appliquer les lignes directrices adaptées. Le projet prévoyait non seulement des activités de formation et de guidance, mais aussi l’achat d’équipements d’importance vitale et la rénovation d’hôpitaux. Une estimation systématique de l’impact de ce projet au Kirghizistan a révélé des améliorations dans tous les domaines où des problèmes avaient été constatés lors de l’évaluation initiale. Par exemple, le pourcentage des hospitalisations inutiles d’enfants est passé de 62% à 13%, et celui des cas d’utilisation irrationnelle de médicaments a reculé encore plus sensiblement, chutant de 84% à 12%.
©WHO/Kuba Monolbaev
Cependant, l’impact du projet dépasse de loin les chiffres. Cette initiative a également eu un effet tangible sur les personnes, que ce soit les travailleurs de la santé ou les patients. Comme l’a déclaré une infirmière, « je travaille dans cet hôpital depuis 40 ans, et maintenant nous offrons un milieu convivial pour les enfants ». Comme les travailleurs de la santé ont désormais le savoir et les outils nécessaires pour dispenser des soins de plus haute qualité, les enfants du Kirghizistan et du Tadjikistan vivent aujourd’hui des expériences plus positives dans leur hôpital local, avec une plus grande sécurité. Ces retombées bénéfiques vont de pair avec un autre avantage important: des économies pour les hôpitaux. Un hôpital a indiqué avoir réalisé une économie de 68% dans deux de ses services sur une période de 1 an.
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Statistiques et bases factuelles De meilleures informations pour de meilleures décisions dans le domaine de la santé L’information sanitaire et les bases factuelles du secteur de la santé sont l’épine dorsale de la santé publique et des politiques publiques. Il existe dans la Région européenne une foule de données et de conclusions d’études relatives à la santé, mais, à moins de faire la synthèse de ces informations, de les interpréter et de les rendre accessibles, elles ne pourront avoir un impact réel sur la santé publique. L’Initiative européenne d’information sanitaire est un réseau réunissant des partenaires multiples déterminés à améliorer la situation sanitaire en améliorant les informations sur lesquelles se basent les politiques. Ceci implique de favoriser la collaboration internationale pour échanger les connaissances spécialisées, renforcer les capacités et harmoniser les données recueillies. Le réseau englobe des États membres, des Centres collaborateurs de l’OMS, des réseaux d’information sanitaire et des organismes indépendants. Cette initiative a vu le jour en 2012 avec des fonds de démarrage des Pays-Bas et est supervisée par le Bureau régional. Également créé en 2012, le Réseau pour des politiques inspirées de bases factuelles (EVIPNet) va encore un peu plus loin en matière d’information sanitaire, car il renforce la capacité des pays à appliquer systématiquement les résultats de la recherche en santé pour l’élaboration des politiques. Les plates-formes établies au niveau des pays grâce à EVIPNet Europe rassemblent des décideurs, des chercheurs et des représentants de la société civile afin de traduire le savoir en stratégies.
Le portail de l’OMS pour les informations et bases factuelles sur la santé L’information sanitaire doit être rapidement accessible. Dès lors, en 2014, l’OMS a ouvert un « guichet unique » pour des informations sanitaires compilées : elle a lancé un portail pour les informations et bases factuelles sur la santé. Ce portail fournit des informations quantitatives assorties d’informations qualitatives en provenance de l’OMS, d’autres organisations concernées et de partenaires, et est disponible en anglais et en russe. Il couvre des thèmes pertinents pour les politiques, tels que Santé 2020, les maladies non transmissibles, vieillir en bonne santé, la résistance aux antimicrobiens, l’environnement et la santé et les inégalités en matière de santé. Ce portail présente également de nouveaux profils sur la santé dans les 53 pays de la Région européenne.
Rapport sur la santé en Europe Dans le cadre de son mandat, qui le charge d’observer la situation sanitaire dans la Région européenne de l’OMS et d’établir des rapports à ce sujet, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe publie tous les trois ans le Rapport sur la santé en Europe, son ouvrage phare. Ce rapport vise à fournir aux décideurs et aux professionnels de la santé publique des données épidémiologiques pour atteindre les objectifs stratégiques, les cibles et les priorités de Santé 2020 ; à analyser les déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé ; à répertorier les obstacles que l’on pourra rencontrer au cours des dix prochaines années lorsque l’on mesurera la santé et à établir collégialement un programme pour le recueil, l’analyse et l’exploitation des données sanitaires de toute la Région.
Un journal bilingue sur la santé, avec comité de lecture En juin 2015, le Bureau régional a lancé son premier journal bilingue libre d’accès avec comité de lecture, appelé Public Health Panorama [Panorama de la santé publique]. La mission de ce journal est de contribuer à améliorer la santé dans la Région en publiant des études fiables en temps utile et en fournissant des bases factuelles, des informations et des données pour la prise de décisions dans le domaine de la santé publique. Il est publié en anglais et en russe.
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Partenariats Le Bureau régional a établi des partenariats avec un grand nombre d’organismes de santé ou en rapport avec la santé dans la Région européenne, veillant ainsi à ce que les travaux des organisations nationales et internationales soient coordonnés pour améliorer les conditions de vie des habitants de la Région. Parmi les principaux partenaires, il convient notamment de mentionner des agences, des programmes et fonds des Nations Unies, l’Union européenne et ses institutions, l’Organisation de coopération et de développement économiques, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Alliance GAVI ainsi que des organisations non gouvernementales et de la société civile internationales, régionales et nationales. En outre, le Bureau régional collabore avec de nombreux réseaux sous-régionaux, tels que le Réseau-santé de l’Europe du Sud-Est, le Conseil nordique des ministres, le Partenariat pour la santé publique et le bien-être social de la Dimension septentrionale, l’Initiative des petits pays, la Communauté des États indépendants, le Réseau Régions-santé, le Réseau des Villes-santé et d’autres réseaux intergouvernementaux et non gouvernementaux. Le Bureau régional est également un partenaire de l’Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé, et héberge ce dernier. Sans ses partenaires, le Bureau régional ne pourrait accomplir ses tâches. En outre, ces partenaires contribuent à l’ODD 17.17 : encourager et promouvoir les partenariats publics, les partenariats publicprivé et les partenariats avec la société civile, en faisant fond sur l’expérience acquise et les stratégies de financement appliquées en la matière.
Budget, financement et affectation des ressources Le budget de l’OMS est d’environ 4 milliards de dollars par période de 2 ans. Les contributions régulières des États membres de l’OMS représentent environ un quart de cette somme; les 75% restants proviennent des contributions volontaires versées par les pays, les agences et d’autres donateurs. Ce budget couvre les activités de l’OMS aux trois niveaux de l’Organisation : le Siège, les bureaux régionaux et les bureaux de pays. Le budget de la Région européenne de l’OMS par période de 2 ans est d’environ 240 millions de dollars, provenant à la fois de contributions régulières et de contributions volontaires. Ce budget est structuré en six catégories et exécuté conformément aux priorités convenues avec les États membres.
Le budget de la Région européenne de l’OMS en six catégories Maladies transmissibles Maladies non transmissibles Promouvoir la santé à travers toutes les étapes de la vie Systèmes de santé Préparation, surveillances et intervention Services institutionnels/fonction d’appui
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Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe L’Organisation mondiale de la santé (OMS), créée en 1948, est une institution spécialisée des Nations Unies à qui incombe, sur le plan international, la responsabilité principale en matière de questions sanitaires et de santé publique. Le Bureau régional de l’Europe est l’un des six bureaux régionaux de l’OMS répartis dans le monde. Chacun d’entre eux a son programme propre, dont l’orientation dépend des problèmes de santé particuliers des pays qu’il dessert. États membres Albanie Allemagne Andorre Arménie Autriche Azerbaïdjan Bélarus Belgique Bosnie-Herzégovine Bulgarie Chypre Croatie Danemark Espagne Estonie Ex-République yougoslave de Macédoine Fédération de Russie Finlande France Géorgie Grèce Hongrie Irlande Islande Israël Italie Kazakhstan Kirghizistan Lettonie Lituanie Luxembourg Malte Monaco Monténégro Norvège Ouzbékistan Pays-Bas Pologne Portugal République de Moldova République tchèque Roumanie Royaume-Uni Saint-Marin Serbie Slovaquie Slovénie Suède Suisse Tadjikistan Turkménistan Turquie Ukraine
Organisation mondiale de la santé Bureau régional de l’Europe UN City, Marmorvej 51, DK-2100 Copenhague Ø, Danemark Tél. : +45 4533 70 00 Fax : +45 45 33 70 01 Courriel : contact@euro.who.int Site web : www.euro.who.int