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WWW.WINDMAG.COM
r un rasage plus sûr surf à 4 ailerons pou Le magazine du wind
4 MIEUX QUE 2 ?
TRIP AU MEXIQUE Le vaccin antigrippe
DÉFI WIND DE GRUISSAN
Naish, Albeau, Teriitehau, Bringdal, Pat Belbeoc’h et Jacky Badearth… Tous unis pour le windsurf
XCLU MONDIALE MONDIALE EXCLUEX CLU MONDIALE XCLU MONDIALE
TEST
DU PREMIER QUAD DE SÉRIE E S 2010 VO
APPRENDRE ET PROGRESSER
12 pages
TARBOARD QUAD
WIND 337S - JUILLET 09 - DOM : 6,20 € - MAY : 6,50 € - BEL/LUX : 6,00 € - CH : SFR 10,00 - CAN : C$ 9,50 - ESP : 6,00 € - GR : 6,00 € - ITAL : 6,00 € - POR : 6,00 € - TOM S : 800 XPF - TOM A : 1 380 XPF
planing, allures, harnais, jibe, waterstart
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SOMMAIRE Windejuillet - #337
LES P’TITES GÂTERIES 03 ÉDITOTO L’éternel recommencement 06 REFRESCAPÉRO Exportation 012 TAMTAMDEJUILLET C'est les vacances chez les news 020 À VENIR Du 2010 déjà testé 026 PWA REPORTS Corée et Costa sont sur un Albeau… 069 PILOTAGE La panoplie du freerideur 082 LOVELY FRED A testé le Défi Wind sans vent 096 LOCALSCAHUÈTES Importation à la Pointe Rouge 098 DESSERT En août, c'est surprise party magazine
LE GROS DU WIND 031 QUAD, LA RÉVOLUTION VIENT DE CHEZ STARBOARD Test et reportage exclusif sur la première planche de série à 4 ailerons 038 MARGARITA VEUT SA PWA Vents sauvages sur le slalom et le freestyle 047 DÉFI Défi no wind de Gruissan, le re-retour du chat noir… 054 PORTFOLIO OSS 337 Beaux fonds de tiroir 062 PORTRAIT D'UN TRICOTEUR Aux basques d'Antxon Otaegui 084 TRIP AU MEXIQUE Et vaccin antigrippe
En couverture : Scott McKercher pris par la patrouille en Australie lors de l’essai utlime de la Quad Starboard 81. © John Carter/Starboard En sommaire : La star du X Raf Filippi pris sous tous les angles, depuis l’eau par Erik Aeder, et depuis l’hélico par Jérôme Houyvet. © Jérôme Houyvet
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TAMTAM 337
windmag.com Les news de la PWA sont sur k Roguet Texte : Franck Debaecker et Franc Photos : John Carter/PWA
EN ATTENDANT LE VENT Antoine Albeau, Ross Williams et Steve Allen, le trio gagnant de Costa Brava.
Année faste pour les Français. Quels que soient les spots, de la Corée à l'Espagne
À L'ARRACHE
Et dans la seule finale homme validée à Rosas, alors que le vent tourne et permet, au moment du départ, à Steve Allen de partir plein gaz au bateau, Antoine met Ils accumulent victoires de manches et d'étapes de coupe du monde, entraînant dans le turbo et s'impose aux jibes. Il est le patron et impossible de le reprendre sur un parcours pourtant très long leurs sillages la nouvelle garde du slalom français de plus en plus décomplexée. malgré le vent léger, mais qui permet aux coureurs d'avoir moins de risques de se faire couvrir. Derrière, Martin Brandner, le boss de JP, serait-il en train de rentabiliser son investissement du Ross Williams s'accroche et Steve Allen ne demande rien d'autre qu'une troisième début de l'année en slalom ? En d'autres termes, après avoir subodoré qu'Antoine place. Sans le savoir, tout est presque déjà joué car si le comité de course tente de Albeau ne serait plus aussi souverain dans le petit temps à cause de son changement relancer une seconde manche, il ne pourra la terminer, les points seront tous égalede planches, les prétendants au titre de champion du monde de slalom ne seraientment distribués aux favoris à l'exception de Cyril Moussilmani. Ce dernier part trop ils pas sonnés avant la fin de la saison ? Car après trois étapes de coupe du monde, tôt dans son quart (de la deuxième manche) pour ne pas se faire couvrir afin d'asAntoine Albeau fait “presque” le parcours sans faute et se retrouve en position idéale surer - espère-t-il - son départ, primordial dans ces conditions très légères. Pensant pour conserver son bien, sa couronne mondiale de slalom. Ces deux dernières vicavoir mis le frein à main avant la ligne pour ne pas être disqualifié, il se fait choper toires dans du petit temps, pas forcément ses conditions de prédilection, attestent par la patrouille. Du coup, le meilleur Français dans la catégorie « Marseillais grand de la forme du champion du monde, mais aussi de son niveau de préparation et de blond frisé » se retrouve PMS (départ prématuré) et dégage de la 5e à la 15e place. mise au point sur son matos. Car non seulement le Rétais est fort, mais en plus il est Une bourde qui ne reflète pas son niveau. En outre, comme il y a 57 coureurs, le comité celui qui commet le moins d'erreurs (quand il en fait, ndlr). Quand son rival Ross Wiln'a pas besoin de valider les deux demi-finales pour distribuer les points, ce sont liams sombre en Corée (14e), Antoine reste au sommet de la pyramide. Idem en Esdonc les 16 premiers du second slalom qui engrangent (règle bien particulière de la pagne. Une manche complète dans de la pétole, et une seconde stoppée au demi PWA qui n'arrange pas du tout les affaires de Cyril Moussilmani, ndlr). Parmi les Français et voilà Tonio qui gagne encore. Hormis en Corée, depuis le début de la saison, en vogue notons les belles performances de Pierre Mortefon et de Damien Le Guen. la PWA sauve les épreuves dans moins de 10 nœuds pour conserver un calendrier Alors que de nombreux Français du circuit AFF avaient fait l'impasse sur la PWA valable. Sportivement c'est assez moche, même s'il reste un extraterrestre. pour remonter plein nord en Hollande et tenter un coup sur le championnat du monde
dans la baie de Rosas, Valérie Ghibaudo et Antoine Albeau dominent leurs rivaux.
Les dernières news de la PWA en bref BORNES L'Ukrainien Dimitry Davydenko a parcouru 3700 kilomètres en voiture sans même avoir une place assurée aux inscriptions. Premier sur la liste d'attente, il a pu bénéficier de désistements pour avoir une place à la dernière minute.
CATCH OF THE DAY Pierre Mortefon et Xavier Le Guen se sont fait remar-
quer comme Sailor of the day sur le site PWA pour leurs performances dans les slaloms.
UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN Thorsten Luig a été disqualifié pour avoir utilisé une planche Thommen non enregistrée en tant que planche de série auprès de la PWA. L'Allemand dépité était allé jusqu'en Hollande pour trouver ce modèle particulier chez un "bon ami".
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EMBRASSONS LA MARIÉE Valérie Ghibaudo va se marier le 14 juillet avec son compagnon Italien. Tous nos vœux de bonheur à la mariée… Tant qu'elle ne s'inscrit pas à la prochaine compétition avec le numéro ITA 444.
RAPIDE EN MER, ESCARGOT SUR TERRE Alice Arutkin est l'une des plus rapides, mais grosse erreur sur son 1er slalom, elle était sur la plage quand sa
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EXCLU MONDIALE 2010 Evo Quad en test Interviews : Franck Debaecker Tests : Erwan Jauffroy Photos : DR/Starboard sauf mentions
LE QUAD PAR STARBOARD LA GENÈSE ET LE TEST EXCLUSIF Les planches quad vont-elles révolutionner le waveriding et effacer la mode twin ? Après les premiers tests de protos quad à Maui, les reporters de Wind continuent leurs tests et investigations. En Thaïlande, chez Starboard, nous avons assisté à la mise au point de la première planche de série montée en quad, l'EVO Quad, puis nous avons pu la tester en exclusiÀ Maui en Avril, Boujmaa Guilloul montre à qui veut bien le voir la configuration d'aileron particulière de ce quad Starboard.
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vité mondiale. Quatre ailerons valent-ils mieux qu'un, deux ou trois ? Début de réponse.
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FESTIVAL D’ORANGE MÉCANIQUE dmag.com La Wild Winds est sur www.win cker Texte et photos : Franck Debae
EL YAQUE
VEUT SA PWA La Wild Winds 2009 a rassemblé fin mai un bien joli plateau de coureurs PWA et de locaux talentueux. Deux disciplines, slalom et freestyle, le top 5 dans cette dernière, du joli monde sur la plage et une ambiance de feu le soir venu, cette Wild Winds restera dans nos mémoires de journalistes grassement payés pour couvrir les compétitions au bout du monde. L'alchimie a tellement bien pris que l'on susurre les dates d'une PWA en 2010 sur le spot des deux champions du monde de freestyle. Chiche ?
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Départ de la longue distance, Peter Volwater est déjà loin.
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1 2 Gollito, impérial en freestyle, ici en passage cana brava.
3 1-Ricardo et Gollito en slalom, pas commun. 2-Beach party. 3-La relève. 4-Peu de spectateurs le week-end…
Il est assis fièrement à la table, entouré des coureurs de la PWA. En face de lui, la presse, nationale et internationale, ses micros, ses caméras ses appareils photo. L'homme, la barbe du Che, une grosse bague au doigt qu'il tourne machinalement de son autre main, savoure. Il est le Comandante Farinas, représentant du Ministère du Tourisme en charge des nouveaux sports (kite et windsurf entre autres). Et si un jour une world cup débarque à Margarita, ce sera certainement après avoir paraphé le contrat pour débloquer les fonds. Alors respect. Les journalistes sont tenus de poser une question bien sagement les uns après les autres. Mais on ne se refait pas, quand vient le tour de la fouine de Wind, les mots fusent : « Alors, le pognon, vous en avez ou pas pour cette PWA ? » L'homme se dandine sur sa chaise, et en bon homme politique, esquive. À sa droite, Victor Martins, l'homme-orchestre d'El Yaque, l'interlocuteur du « Comandante » et la personne grâce à laquelle la prochaine PWA se fera certainement, reprend la main, trop heureux que nous ayons mis les pieds dans le plat. Victor, propriétaire et actionnaire de trois hôtels sur la plage d'El Yaque et windsurfeur passionné (il est aussi le parrain de Ricardo Campello, ndlr) rappelle que malgré tous les efforts et compétences de son équipe pour organiser un tel événement, rien ne se fera sans le budget de l'état pétrolifère dont les finances font le Yo-Yo avec les cours du brut, les coureurs de la PWA se déplaçant pour engranger du prize money. Mais rendez-vous est pris, avec cette petite réunion organisée entre les principaux protagonistes d'une possible PWA (hormis Jimmy Diaz, président de la PWA qui aurait décliné l'invitation selon nos sources), Victor met la pression, et c'est bien l'objectif recherché. Peutêtre que pour le bicentenaire de la création de la République du Venezuela l'année prochaine, une petite épreuve PWA serait une cerise de choix sur le gâteau des
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4 célébrations, et ce ne sont pas les locaux champions du monde, à commencer par Ricardo Campello et Gollito Estredo, qui s'opposeront à cette éventualité. Mais retour aux courses : l'intérêt de la Wild Winds est qu'elle mixe amateurs et pros, d'où son nom Pro Am. Ces derniers ne s'affrontent pas dans les mêmes heats, hormis durant la dernière journée, où des manches plus longues ont été organisées pour que tous se confrontent et « roustent » si possible quelques têtes de série. Cette mixité, avec ces minorités non visibles dans les magazines, je parle ici des filles et des amateurs,
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Cédric Bordes a profité de son passage à El Yaque pour régler son matos jusqu’à épuisement.
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DÉFI WIND DE GRUISSAN
2009
LA LOI DES CHIFFRES Toujours plus fort que la péto le molle Texte : Gilles Debrix et Gaëlle Photos : Bernard Biancotto et JeanRey Souville
Si on vous dit que la formule magique du Défi Wind de Gruissan marche avec ou sans vent, si on vous certifie que, malgré tout, nous serons encore plus nombreux en 2010 pour communier, pros et amateurs, autour de notre passion, le croirez-vous ? Naish est venu, il reviendra, et nous aussi, les oracles l'ont prédit. La preuve par les chiffres.
Le Défi Wind 09 s’est transformé en Défi Wind 69… Quand on vous dit que cet événement est une énorme fusion des passions. Vendredi soir au Festival du film de windsurf, un régal d’images animées relevé par le punch Sport Away. Premier briefing sur la sécurité. Ça ne rigole pas, mais c’est bien le seul moment comme cela en quatre jours de fiestas.
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LE DÉFI VU DE L'INTÉRIEUR PAR LADY GAGA En cette fin mai, une microtribu au sein de la Grande Tribu s'est donné rendez-vous à Gruissan. Six individus apparemment tranquilles convergent vers le Sud. Ils se disent «wind-surfeurs», et parlent le même langage. Ils arrivent des quatre coins de France par petits groupes ou seuls. Une même foi les anime : participer ensemble à cet événement mythique qu'est le Défi Wind. Certains ont pris ça à la légère, comme Jean-Luc. Depuis sa Bretagne il voyage léger sans matos, par la voie des airs. Cette année pour lui c'est plutôt repérage, analyse, bref pas d'inscription officielle. Il a pris l'option fiesta. Il compte bien coacher son voisin Vince jusqu'au jour J. Et ça, ce n'est pas un mince défi ! Car le Vince, lui, il l'aborde tout autrement cette race de brute ! Deux ans qu'il le prépare cet événement. Ses indicateurs sont tous au vert. Condition physique au top, ratio poids/matos optimum. Le porte-monnaie en a pris un coup, mais rien n'est trop beau pour son défi. De nouvelles voiles: on ne sait jamais, ce serait trop bête d'être surtoilé ou sous-toilé. La remorque est bien assez grande, elle supportera bien quatre voiles de plus. Et puis une nouvelle planche, plus orientée speed. Il le sait, car c'est bien ça qui lui a coûté la victoire en 2007. Huit heures de trajet plus tard, à lui le Défi ! Dans une autre voiture, trois membres peinent à arriver depuis Lyon. C'est qu'il n'y a pas qu'eux sur les routes ce mercredi. Y'a ce qu'on appelle les “touristes”. Eux aussi convergent dans le Sud, et en masse. Mais dans cette voiture, des signes ne trompent pas: planches, voiles et mats débordent de partout. À l'avant un duo de mecs - bien agités - parle ailerons, stratégie de course, départ au lièvre. Gus donne des indications à Francky. Car pour celui-là, c'est sa première fois, son premier Défi ! Un baptême du vent qu'il commence à bien mesurer: ça ne va pas être de la tarte ! Et tout le poids des abus de l'hiver sur les Haribo, et certaines boissons bien alcoolisées lui pèsent. La musique à donf ne réussira pas à réveiller l'unique passagère. Val' est bien camouflée à l'arrière entre trois planches, sept voiles, six mâts et trois harnais. Elle dormira profondément pendant tout le trajet et tant mieux pour elle. Depuis la fenêtre du TGV, Lady Gaga (autrement dit moi-même) songe à sa tribu, et à ses futurs exploits. On sait bien avec Val', pourquoi on a été castées par Gus et Francky. Fort potentiel de windsurfeuse, volontaires, déconneuses et pas prises de tête. J'oubliais… patientes aussi ! Nos petits copains respectifs sont toujours dans l'euphorie qu'on atteigne nous aussi un jour le planning… Nous, on rêve de ressembler à Émilie, la copine de Vince, une windsurfeuse accomplie. Seulement voilà, ce ne sera pas pour cette année le Défi pour elle, avec le bébé qui vient d'arriver. Un petit gabarit léger, taillée pour la voile et la planche, Émilie est aussi délicieuse et tenace sur l'eau que sur terre. L'eau est le domaine où elle excelle, pour ce Défi elle pourrait certainement faire mieux que tous les garçons de la tribu. Mais chut c'est tabou. Gus et Francky ont donc misé chacun sur leurs débutantes, roockies comme ils les appellent. Et au final, partir pour ce Défi sans leur copine, leur aurait crevé le cœur. Donc nous faisons partie des chanceuses, en tous les cas on le prend comme ça nous aussi ! Ce mercredi soir, les membres de notre petit groupe sont presque tous arrivés : un peu fébriles, et réunis pour ce Défi Wind 2009 ! Jeudi 21 mai 09 - Premier jour de compétition - Pas de vent ! Découverte du terrain de jeu: les oriflammes, les stands, la plage et l'eau. La petite Tribu déambule. Les sponsors sont présents en force. Ça grouille de windsurfeurs avec leurs petits bracelets orange. Certains portent déjà toute la panoplie : le shorty ou la combi intégrale, le dossard et… le feu à main. On ne sait jamais. D'autres, plus cool, papotent une bière à la main. Sur la plage, ça s'agite aussi. Pas trop sur l'eau, on a le temps de voir passer les paddles ! Tiens, Le Belbeoc'h qui interpelle notre Francky à propos de sa planche. Ça y est, on y est au Défi ! Amateurs et professionnels se côtoient, respect et bonne humeur sont de mises. Tout le monde est conscient de réaliser un truc de malade - 900 fumeurs d'ailerons - comme ils disent. En un même lieu, en un même temps - qui dit mieux dans le monde ?
5 L'expérience que nous menons depuis 9 ans au pays du vent et des bras qui s'allongent le prouve : le Défi Wind de Gruissan répond à des lois devant lesquelles les plus grands météorologues restent muets, des lois supranaturelles obéissant à la science des nombres. Nous vous l'accordons, cela fait froid dans le dos même avec une combinaison de 5 mm. Mais comment, hein, expliquer que chaque année, hein, à la même période, tous les accros de bords sans fin de la planète bleue convergent, hein, vers la belle station balnéaire de Gruissan. Est-ce pour son petit vin, pour la fragrance suave laissée par Béatrice Dalle lors du tournage de 37, 2° perdurant au sein des chalets, pour les cacahuètes délicatement salées du PMU ? Certes, ces éléments aident au succès de l'épreuve, mais cela n'explique pas tout, et l'on reste pantois devant les 900 inscrits (soit plus de 20 nationalités) de cette neuvième édition (liste close une petite semaine après l'ouverture des inscriptions). Une centaine en 2001, plus de 200 en 2002… 700 en 2007, 800 en 2008, 900 en 2009, devinez combien nous serons en 2010 ? Le “Petit Prince” et maire Didier Codorniou n'a pas dérogé à la tradition et a annoncé lors de la cérémonie de clôture que nous serions 1000 en 2010. Et après ? La puissance des nombres est implacable, même les esprits les plus rationnels s'inclinent. La numérologie a toujours raison. Quoique ? La règle météo-réaliste qui régit la tramontane au Défi Wind de Gruissan et qui énonce que tous les quatre ans il y a pétole (2004, 2008…) a été mise à mal cette année. Oui, le monde libre l'a constaté, il n'y a pas eu de vent du 21 au 24 mai 2009 à Gruissan. Les prévisionnistes nous laissaient même très peu d'espoir, juste quelques petits planings arrachés par certains avec leur grande voile dans un 10 nœuds d'est frustrant. Mais la pilule a été plus facile à avaler qu'en 2008 où la tramontane nous avait bel et bien nargués la veille et le lendemain de l'épreuve. Cette fois, nada ! On n'aura même pas eu le loisir de voir Naish chausser un strap, mais on aura tout de même admiré le Messie accompagné de son disciple et distributeur français (Yann Nguyen) marcher sur les eaux une rame en main. La pilule est bien passée, car l'organisation sans faille du Gruissan Windsurf Organisation (GWO) dirigée par le docteur Philippe Bru a une nouvelle fois soigné sa prescription. Chaque année, on se dit, mais « que va-t-il encore inventer ? Comment faire mieux, toujours mieux ? » Et chaque week-end de l'Ascension, le Défi Wind de Gruissan prend des tours avec pour 2009 un vrai village (avec stand en bois d'arbre) réservé
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sur windmag.com Les images qui bougent sont
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Une seule issue pour Robby Naish, le king du old school style qui déchire encore et toujours plus fort : un long bottom pour échapper à l’ultra-rapide vague de Lane’s, le spot jumeau d’Ho’okipa (Maui). © Benjamin Thouard
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LES KINGS DU FS mag.com Les gros moves sont sur wind cker Texte et photos : Franck Debae
basques d'Antxon A` 25 ans, Antxon Otaegui a la chance de faire partie du team NP/JP international. Un privile`ge qui ne lui monte pas a` la teˆte. Ce freestyleur, originaire de Lanzarote aux Canaries, a doucement e´leve´ son niveau, obtenant la reconnaissance du milieu au fil des anne´es, accumulant les re´sultats pour se forger sa propre image dans un team ou` cohabitent de grosses individualite´s. Nous l avons rencontre´ a` Margarita, en marge de la Wild Winds 09.
À gauche : Antxon Otaegui est un freestyleur discret et qui n’a pas la grosse tête. Ses conditions de prédilection : de la houle et du vent pour jumper. Ce qu’il n’aime plus, les moves tout en glissade, mais rassurez-vous, il sait faire aussi. © Franck Debaecker
À droite : À Margarita, sur le spot d’El Yaque, Antxon se chauffe avant son premier heat sur la Wild Winds. © Franck Debaecker
Wind : D'où viens-tu ? Comment as-tu commencé le windsurf ? Antxon Otaegui : Je suis de Lanzarote. Je viens de là. J'ai commencé le windsurf à 6 ans. Un voisin m'a donné une voile rose et une planche, du matos de débutant. C'était au début de l'été. Trois mois plus tard, sur le spot de Las Cucharas, je savais jiber et partir en waterstart. Avec mon frère plus âgé de cinq ans, il y avait entre nous une forte émulation. Et comme je suis la brebis galeuse de la famille, dans le sens où je n'ai jamais rien fait comme mon frère et ma sœur, je me suis doucement orienté vers le windsurf.
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Avec un nom comme le tien, ta famille est basque non ? Oui. Ils se sont installés sur l'île de Fuerteventura pendant un an puis sur Lanzarote, il y a 33 ans. Mon père est architecte. Il n'avait pas trop de boulot sur le continent. Il a eu une opportunité de travailler sur cette île où il n'y avait rien à l'époque.
Te lancer comme professionnel en windsurf n'a pas été une décision facile ? J'ai étudié à Lanzarote jusqu'à l'âge de 14 ans. Puis je suis parti en Floride pour un an dans le cadre d'un
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échange scolaire. Je pensais arriver en Californie, voir ce que l'on voyait dans les séries, les sports de glisse, les jolies filles… J'ai atterri dans une bourgade où ne vivaient que des retraités. La pire année de ma vie, c'était ennuyeux, il n'y avait pas grand-chose à faire.
Ensuite ? Je suis allé à Madrid et j'ai réalisé ce que je voulais faire : du windsurf. J'ai tout de même tenu un an et demi à l'université pour être physiothérapeute. Je suis rentré à Lanzarote pour annoncer ma décision à mes parents. Mon père a dit « ok, mais je ne mettrai pas un
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sou ». Alors j'ai commencé à bosser dans un hôtel. J'étais barman. Je bossais 11 heures par jour pour économiser. Je suis alors parti à Margarita pour être au contact des meilleurs en freestyle, à commencer par Ricardo Campello. Je suis resté pendant six mois ici. C'était en 2003, et c'est comme cela que j'ai commencé ma carrière professionnelle.
Six mois à Margarita, cela n'a pas été long ? Je ne savais pas que c'était si petit. Le dernier mois, c'était dur, mais j'étais comme un fou en regardant les images de Ricardo faire des shakas. Je décortiquais
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ÉTAT GRIPPAL mag.com Le vaccin anti-peur est sur wind Texte : Carine Camboulives et Manu Photos : Maxime Houyvet
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Quoi de mieux qu’un bon bord de travers (de porc) sur les eaux chaudes mexicaines pour échapper au lavage de cerveaux généralisé.
Carine Camboulives et Manu Bouvet accompagnés de leur ami kitesurfeur Jérémie Eloy et du photographe Maxime Houyvet sont partis à la recherche d'un Mexique dont on ne parle pas. Loin des guerres des cartels du Nord et des barres de béton de Cancun ou Acapulco, ils ont trouvé un authentique Mexique, enfin presque… Puisqu'ils y étaient en pleine grippe dite “porcine”.
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La famille, se prépare pour Mardi gras. Ce n’est pas la fête pour tout le monde.
euf ans plus tard, je reprends, en famille cette fois, le chemin du Mexique. Jérémie Eloy, notre ami kitesurfeur est du voyage. Max Houyvet se dit qu'il a plus de chance de passer la frontière du Mexique que celle des États-Unis (à laquelle il a été refoulé pour cause de visa peu de temps avant, ndlr), quant à Lou elle fait confiance à ses parents. Voilà notre équipe au complet.
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J'avais largement eu le temps entre ces deux voyages de me faire une idée d’où nous pourrions trouver du vent et des vagues. Depuis longtemps le Mexican Pipeline de Puerto Escondido fait le plein d'amateurs de gros tubes qui ferment sur le sable. Trop de monde à mon goût et peu de chance d'y trouver du bon vent… Même constatation un peu plus loin sur le spot The Search de la coupe du monde de surf d'il y a quelques années. Toujours des gros tubes qui ferment - beaucoup moins cette fois -, mais tellement médiatisés qu'on y trouve une cinquantaine de surfeurs à l'eau lors d'un bon swell. Peu de chance que le vent passe la falaise et, de toute façon, je ne me vois pas batailler en windsurf dans la foule.
Depuis quelques années, nous nous demandons pourquoi les possibilités de faire du windsurf au Mexique se limitent à la seule Baja California. Cette langue de terre, péninsule de 1500 kilomètres qui prolonge l'état américain du même nom en territoire mexicain, serait-ce donc le seul endroit où le vent et les vagues se donnent rendez-vous ? Quid des 2000 autres kilomètres de côte Mexicaine bordant le Pacifique côté continent, idéalement orientés pour recevoir les swells de sud qui bombardent l'Amérique Centrale d'avril à octobre ? En attendant de les découvrir, je m'étais rendu en Baja California il y a quelques années à l'invitation de Kai Katchadorian. Je l'avais d'abord retrouvé chez lui dans la région de San Francisco où il préparait son 4x4 qui nous conduirait jusqu'à Punta San Carlos pour une étape du championnat américain de vagues. Je m'étais alors préparé psychologiquement à faire 18 heures de route en écoutant du heavy métal (Kai est un accro de cette zique, ndlr). C'est dire si j'étais motivé ! On m'avait beaucoup parlé du spot et de sa longue droite balayée par un vent side off (un peu de terre, ndlr) régulier comme une horloge. Tout était au rendez-vous, sauf le Mexique que j'espérais découvrir. Le cadre y était magnifique et les couleurs explosives lorsque les falaises désertiques s'embrasent à la tombée de la nuit. Mais j'étais resté sur ma faim : le windsurf camp idéalement placé au-dessus du spot était une enclave US en plein désert. Pas l'ombre d'un Mexicain sous un sombrero.
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Nous irons donc un peu plus loin au sud vers la région du Chiapas, en espérant mieux. Difficile en tout cas pour un pays d'avoir plus mauvaise presse que le Mexique au moment où nous y sommes. La guerre des cartels de la drogue au nord du pays fait rage depuis quelques années. En 2008, 5300 personnes ont été tuées par balles, dont 2000 juste pour la petite ville de Ciudad Juarez ! L'enjeu est le contrôle du plus gros marché mondial de la drogue : celui du voisin, les ÉtatsUnis. Comme souvent, ce type de conflit est très localisé, mais c'est le pays tout entier qui est assimilé à cette violence. Contrairement à ce que racontent les médias, nous pensons qu'il fait bon vivre partout ailleurs au Mexique.
ÇA DÉMARRE FORT Fraîchement arrivés et déjà attablés, nous ne prêtons guère attention aux détonations qui se font entendre à l'extérieur du restaurant. Le Mexicain est festif, nous en sommes certains, les feux d'artifice doivent être quotidiens… En plus, la Semana Santa (semaine sainte) bat son plein avec son lot de festivités sonores. Mais quand le vigile armé du restaurant fait irruption dans la salle en criant avant de se jeter sous une table, suivi comme son ombre par Max, je sors de ma torpeur. En un clin d'œil, clients et serveurs disparaissent sous les tables, Jérémie, à qui il en faut beaucoup pour s'énerver, consent finalement à se jeter à terre. Je me retrouve quelque peu démuni avant d'attraper Lou par le bras et de nous cacher sous la table. Carine, qui n'aime pas être dérangée quand elle mange, ne nous rejoint que quelques longues secondes plus tard, morte de rire… Un silence pesant règne dans le restaurant, Lou et moi sommes seuls sous une table. Elle arbore un large sourire pour me dire « tout le monde y se cache, c'est rigolo ! » « - Heu… oui, mais il ne faut pas faire de bruit pour qu'ils ne nous trouvent pas », je lui chuchote avec un doigt sur la bouche et un faux sourire. « - Ze vais faire une blague, ze vais sortir et vais crier “bouhou” pour leur faire peur ! » poursuit-elle ravie. « - Non ce n'est pas une bonne idée, Lou… Il vaut mieux rester cachés si on veut gagner le jeu » répondsje maladroitement.
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Carine, maman sans peur et au harnais.
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Grande farce ou réalité ? Où est la vérité ? Dans le doute, tous aux abris.
Un soleil radieux, une eau chaude et claire, des collines vierges de toute construction et piquées de cactus majestueux. Vous n'y échapperez pas, vous êtes déjà contaminé par le virus du Mexique.
embaument la ville entière, les délicieuses salades de fruits à trois francs six sous, les barrages avec militaires masques et armes jusqu'aux dents, la gentillesse imperturbable des Mexicains que nous avons rencontrés. Tout ça sous un soleil radieux, dans une eau chaude et claire, entourés de collines vierges de toute construction et piquées de cactus majestueux.
CONTAGION Mais tout cela vous irez le vivre vous-mêmes, lors de votre prochain voyage au Mexique, en famille ou avec des copains. Vous n'y échapperez pas, vous êtes déjà contaminé par le virus du voyage. Vous en ressentez les premiers symptômes ; vous vous imaginez déjà taper un gros aerial sous le nez de votre pote qui remonte au pic, vous checkez sans cesse le site de prévisions météorologiques du spot en question. Les images et odeurs exotiques qui vous titillent, empêchent toute réflexion prolongée. Mais attention, il y a un vaccin contre cette épidémie
merveilleuse, délicieuse contagion : la peur. Au moindre relâchement, elle vous est administrée par voie auditive ou visuelle, à dose homéopathique ou sous forme de piqûres de rappel. Vous n'avez rien demandé à personne, mais on vous a prescrit un traitement de choc qui déjà vous fait réviser vos rêves à la baisse… Attention ! Voilà que vous vous demandez si ce voyage est bien raisonnable, « avec tout ce qu'on raconte… » seul antidote : vite, vite prenez les billets pour la famille et les copains !
ROAD BOOK SAISON : avril à octobre pour les swells de sud et le vent de sud/sud ouest. C'est la bonne période pour naviguer dans les vagues. Light wind. DÉCEMBRE À MARS : vent de nord qui peut souffler durant plusieurs semaines entre 40 et 60 nœuds ! C'est la spécialité de la région !
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CONTACT : Carlos pour vous servir de guide sur place. Il s'occupe de la voiture et du logement. Le localisme est très fort dans la région et il est quasi impossible d'accéder aux vagues sans être « bien accompagné ». surfinders@gmail.com CONTACT : l'office du tourisme Mexicain en France pour les formalités. tourismemexique@gmail.com
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