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N° 1033 AVRIL 2019 WWW.LOFFICIEL.COM
Kiernan Shipka
L’actrice qui ensorcelle Hollywood
ISSN 0030.0403
THE NEW POWER GENERATION Kiernan Shipka en Fendi
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N° 1033 AVRIL 2019 WWW.LOFFICIEL.COM
Esther McGregor La force est avec elle
THE NEW POWER GENERATION Esther McGregor en Giorgio Armani
ISSN 0030.0403
Photographie retouchée
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#CHANELhandbagStories
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Printemps/Été 2019 Adèle et Angèle Marseille
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no 1033 – avril 2019
Édito page 20
Cecil Beaton, le magnifique page 38
Contributeurs page 22
Desert trip à Palm Springs page 40
PRÉLUDE
Cartier, un peu plus près des étoiles page 42
Anatomie d’un sac : le “Medium Kate” de Saint Laurent page 24 Marina Rinaldi, le goût du défi page 26 Plan C, histoire de famille page 28 Tomo Koizumi, le fou du volant page 30 Retour aux sources page 32 Les fantômes de Laurie Anderson page 33 Pinko, une femme italienne page 34
News bijoux : mise en forme page 44 Tendance bijoux page 45 Tendance montres page 46 Anatomie d’une montre : la “Tambour Spin Time Air” de Louis Vuitton page 47 Anatomie d’un bijou : la bague “B.zero1” de Bulgari page 48 News bijoux : jardin secret page 49
PAGE 24
PAGE 30
10
Photos Danny Lowe, Walter Pierre, Marine Billet, DR
Weyes Blood, sang chaud page 36
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MODE
MAGAZINE
Kiernan Shipka page 52
Emplacement réservé à Karl Lagerfeld page 134
Esther McGregor page 64 Teddy Quinlivan page 80 Casual couture page 92 Oslo Grace page 108 Haute joaillerie, the color of spring page 126
Peter Pan a encore frappé page 140 Gia Carangi, modèle déposé page 148 Les nouveaux stratèges de la mode digitale page 152 Miami stories au Surf Lodge page 156 BE WELL Hit beauté : la palette Shimmer Rush All‑Over d’Yves Saint Laurent Beauté page 160 Parfums, mythes et légendes page 162 Le spa du palace Es Saadi, temple du bien-être à Marrakech page 166
PAGE 108
Intimissimi, douce comme de la soie page 168 oOumm, parfums de lumière page 169 Train d’enfer à L’Usine Saint-Lazare page 170
Horoscope page 175 Dernières volontés page 176
PAGE 92
14
Photos Danny Lowe, Rokas Darulis
Nuriss, I’ve got you under my skin page 171
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n° 1033 – avril 2019
Directrice de la publication et de la rédaction Marie-José Susskind-Jalou Rédactrice en chef mode Vanessa Bellugeon
Directeur de création Jean-Marie Delbès
Rédactrice en chef magazine Adrienne Ribes
MODE
DÉPARTEMENT ARTISTIQUE
MAGAZINE
CONTRIBUTEURS
Market editor Laure Ambroise l.ambroise@jaloumediagroup.com Responsable shopping Samia Kisri s.kisri@jaloumediagroup.com Tél. 01 53 01 10 30
Consultante à la création Jennifer Eymère Directrice artistique Inès Dal Soglio Graphiste Bérangère Portella Iconographe Anaïs Boileau
Rédactrice en chef adjointe Léa Trichter-Pariente lea@jaloumediagroup.com Editor-at-large Delphine Valloire d.valloire@jaloumediagroup.com
Photographes Marine Billet Rokas Darulis Jessie Laitinen Danny Lowe Walter Pierre Julien Roux
JOAILLERIE/HORLOGERIE
PRODUCTION
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION
Emily Minchella emilyminchella@gmail.com Hervé Dewintre hervedewintre@hotmail.com
Joshua Glasgow j.glasgow@jaloumediagroup.com Éléonore Jalou e.jalou@jaloumediagroup.com
Secrétaire général de la rédaction David Navas d.navas@jaloumediagroup.com Secrétaire de rédaction Jeanne Propeck
BEAUTÉ
CASTING
CORRESPONDANTS
Mélanie Mendelewitsch melanie.mendelewitsch@gmail.com Rédactrice parfum Antigone Schilling aantigone3@aol.com
Jennifer Eymère j.eymere@jaloumediagroup.com Joshua Glasgow j.glasgow@jaloumediagroup.com
Editor-at-large Los Angeles Erica Pelosini Correspondante Rome Allegra Forneris Correspondant New York Jean-Claude Huon
LOFFICIEL.COM
Rédacteurs et collaborateurs Virginie Beaulieu Claire Beghin Mathilde Berthier Patrick Cabasset Gabriela Cambero Sofia Celeste Chrystèle Dessoy Marie-Anne Faure Lachaud Sophie Rosemont Shirine Saad Violaine Schütz Julien Welter Stylistes Christina Ahlberg Roberto Johnson Magali Martin Romain Vallos
Rédactrice en chef Karen Rouach k.rouach@jaloumediagroup.com Community manager Caroline Mas c.mas@jaloumediagroup.com
LES PUBLICATIONS DES ÉDITIONS JALOU L’Officiel de la Mode, L’Officiel Hommes, Jalouse, La Revue des Montres, L’Officiel Voyage, L’Officiel 1000 Modèles, L’Officiel Art, L’Officiel Shopping, L’Officiel Chirurgie Esthétique, L’Officiel Allemagne, L’Officiel Hommes Allemagne, L’Officiel Argentine, L’Officiel Autriche, L’Officiel Belgique, L’Officiel Brésil, L’Officiel Hommes Brésil, L’Officiel Chine, L’Officiel Hommes Chine, L’Officiel Hommes Corée, La Revue des Montres Corée, L’Officiel Espagne, L’Officiel Hommes Espagne, L’Officiel Voyage Espagne, L’Officiel Art Espagne, L’Officiel Inde, L’Officiel Indonésie, L’Officiel Italie, L’Officiel Hommes Italie, L’Officiel Kazakhstan, L’Officiel Hommes Kazakhstan, L’Officiel Lettonie, L’Officiel Liban, L’Officiel Hommes Liban, L’Officiel Lituanie, L’Officiel Malaisie, L’Officiel Maroc, L’Officiel Hommes Maroc, L’Officiel Mexique, L’Officiel Moyen-Orient, L’Officiel Hommes Moyen-Orient, L’Officiel Art Moyen-Orient, L’Officiel Pays-Bas, L’Officiel Hommes Pays-Bas, L’Officiel Pologne, L’Officiel Hommes Pologne, L’Officiel Russie, L’Officiel Voyage Russie, L’Officiel Singapour, L’Officiel Hommes Singapour, L’Officiel St Barth, L’Officiel Suisse, L’Officiel Hommes Suisse, L’Officiel Thaïlande, L’Officiel Hommes Thaïlande, L’Officiel Turquie, L’Officiel Hommes Turquie, L’Officiel Ukraine, L’Officiel Hommes Ukraine, L’Officiel USA, L’Officiel Hommes USA, L’Officiel Vietnam lofficiel.com, jalouse.fr, larevuedesmontres.com, jaloumediagroup.com
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DIRECTION Gérants Coprésidents des boards exécutif et administratif Marie-José Susskind-Jalou Maxime Jalou Directeur général Directeur des boards exécutif et administratif Benjamin Eymère b.eymere@jaloumediagroup.com Directrice générale adjointe Membre des boards exécutif et administratif Maria Cecilia Andretta mc.andretta@jaloumediagroup.com Éditeur délégué Membre du board exécutif Emmanuel Rubin e.rubin@jaloumediagroup.com Assistante de direction Céline Donker van Heel c.donkervanheel@ jaloumediagroup.com
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FABRICATION Impression, suivi de fabrication et papier par Valpaco, 3, rue du Pont-des-Halles, 94150 Rungis Imprimé sur des papiers produits en Italie et Finlande à partir de 0 % de fibres recyclées, certifiés 100 % PEFC Eutrophisation : papiers intérieurs Ptot 0,006 kg/tonne et Ptot 0,003 kg/tonne ; papier couverture Ptot 0,006 kg/tonne PHOTOGRAVURE Cymagina DISTRIBUÉ PAR LES MLP Publication inscrite à diffusion contrôlée OJD ÉDITÉ PAR LES ÉDITIONS JALOU SARL au capital de 606 000 € représentée par Marie-José Susskind-Jalou et Maxime Jalou, co-gérants, filiale à 100 % de la société L’Officiel Inc. S.A.S. Siret 331 532 176 00095 Siège social : 128, quai de Jemmapes, 75010 Paris Tél. 01 53 01 10 30 – Fax 01 53 01 10 40 Dépôt légal mars 2019 N° de commission paritaire 0323 K 80434 ISSN 0030.0403 Printed in EU/Imprimé en UE FONDATEURS Georges, Laurent et Ully Jalou (†) DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Marie-José Susskind-Jalou
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ÉDITO Par delphine valloire
L’icône rock Joan Jett affirmait dans les années 1980 : “Certains m’appelleront une rebelle, mais j’ai juste l’impression de vivre ma vie et de faire ce que je veux faire. Parfois, les gens appellent cela de la rébellion, surtout lorsque vous êtes une femme.” Les étoiles de demain de ce numéro se “rebellent” toutes à leur manière pour avancer. Kiernan Shipka, actrice prodige dans “Mad Men” puis sorcière féministe dans “Les Nouvelles aventures de Sabrina”, passe la frontière de l’état d’enfant star à une carrière d’adulte. Esther McGregor, fille du Jedi Ewan, va, elle, se battre contre l’étiquette “fille de” pour faire ses preuves sur grand ou petit écran. Du côté de la mode, Teddy Quinlivan, superbe mannequin transgenre, a eu le courage de faire son coming out en 2017 et, depuis, impose son allure hiératique sur les podiums. Tandis que le modèle californien Oslo Grace revendique haut et fort son genre non-binaire, ni homme ni femme. Des tops précurseurs de la génération Z qui n’hésitent pas à braver les idées préconçues pour imposer des beautés multiples, inclusives, sans limites.
© 2018 Harry Winston SA
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Harry Winston Emerald
PARIS, 29 AVENUE MONTAIGNE, +33 1 47 20 03 09 CANNES, 29 BOULEVARD DE LA CROISETTE, +33 4 20 10 07 66 MONACO, HÔTEL DE PARIS, PLACE DU CASINO, +377 99 99 69 00 HARRYWINSTON.COM
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L’OFFICIEL CONTRIBUTEURS
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ROBERTO JOHNSON Styliste Aujourd’hui installé à New York, ce styliste originaire de La Ceiba, ville portuaire du Honduras, exprime son amour des atmosphères chatoyantes : “Pour ma série avec Esther McGregor, j’ai voulu brosser un tableau inspiré de ma ville natale, de ses couleurs vives, en l’associant à une vision et à un style très urbains.” Parallèlement à ses travaux pour les magazines W ou Paper, Roberto Johnson travaille actuellement sur son premier “beau livre”, à quatre mains avec le photographe Evan Browning. (1)
WALTER PIERRE Photographe Metal Magazine, Odda, Contributor…, la presse indé s’arrache ce photographe à la patte brutaliste : “Pour moi, rien ne traduit aussi bien les images que j’ai dans ma tête que la photographie argentique. Elle dégage une certaine intimité, un engagement envers le sujet que j’apprécie.” En osmose avec la nouvelle génération de créateurs – surtout les disciples de Phoebe Philo –, son œil a capté le mystère Esther McGregor en couverture de ce numéro de L’Officiel. Originaire d’Afrique du Sud, Walter Pierre vit et œuvre à Amsterdam. (3)
Photos DR
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ROKAS DARULIS Photographe À 15 ans, Rokas Darulis emprunte à son grand-père un appareil photo. Le “mal” était fait… De sa Lituanie natale, ses voyages initiatiques le mènent ensuite à Chicago, Dublin, avant un crochet par Londres où il décroche un bachelor of arts en photo. Le jeune homme, portraitiste de talent, assistera dans la foulée Ben Toms et Matt Irwin avant de se lancer en solitaire pour The Last Magazine, Harper’s Bazaar et ES Magazine. Ruta, son premier film documentaire dédié à la nageuse championne olympique Ruta Meilutytė, est ainsi sorti en salles l’an dernier. (2)
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L’OFFICIEL ANATOMIE D’UN SAC
Le “Medium Kate” de Saint Laurent La nouvelle version de cet accessoire déjà icônique confère féminité et sensualité aux looks boyish et seventies signés Anthony Vaccarello. Par Léa TrichTer-ParienTe Photographie Marine BiLLeT
Chic versatile Créé pour la collection printemps-été 2019 par le designer Anthony Vaccarello, il a pour aîné le légendaire sac “Kate”. Cet été, l’accessoire prend donc de nouvelles allures, tantôt sobre et classique, tantôt pop et décalée. Disponible dans deux tailles, il est décliné dans différentes versions, notamment en cuir métallisé, à motifs multicolores, effet vieilli, en velours brodé de fil doré ou de patchs étoilés. Un accessoire magnétique Porté à l’épaule, agrémenté d’une chaîne gourmette, il présente, avec ses initiales YSL en métal, une élégance vintage intemporelle. Il s’insère ainsi parfaitement dans l’esprit de la collection printemps-été imaginée par Anthony Vaccarello dont chaque look est l’expression d’une individualité affirmée et dynamique qui mixe des éléments de différentes époques. Sophistiqué et androgyne Brillant, velouté ou étoilé, il est le prolongement direct de cette collection qui twiste et déride ce vestiaire grand soir dont l’allure masculin-féminin est un hommage à Helmut Newton. Sac “medium kate” en Suède, Saint laurent par anthony vaccarello.
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meherkakalia.com
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L’OFFICIEL MODE
Le goût du défi La maison Marina Rinaldi s’impose à travers plusieurs collections, celle du printemps-été bien sûr, mais aussi deux capsules, l’une signée de leur égérie Ashley Graham, l’autre du designer Fausto Puglisi. Focus.
Ashley Graham dans un look de la collection printemps-été de Marina Rinaldi.
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Depuis son lancement en 1980, Marina Rinaldi a relevé le défi d’habiller élégamment les femmes “plus size”, une révolution dans l’histoire de la mode puisqu’aucune marque ne s’y était essayée avant elle. Quatre décennies plus tard, la marque italienne est devenue la reine du genre avec des collections élégantes sans être
trop sophistiquée. Cela ne l’a cependant pas empêchée de se remettre en question en invitant des créateurs à la revisiter. Ainsi, après Tsumori Chisato et Stella Jean, c’est au tour du designer italien Fausto Puglisi et du mannequin américain et influenceuse Ashley Graham de proposer leur vision depuis plusieurs saisons.
Lui a imaginé une série de robes, caftans et pantalons à motifs d’inspiration moyenorientale (afin de célébrer l’ouverture du concept-store Marina Rinaldi à Dubai) ; elle s’est laissée aller vers les seventies avec des jeans taille haute au délavage super-disco, des blazers à double boutonnage et des robes seconde peau.
Photo DR
Par Laure Ambroise
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L’OFFICIEL STYLE
Pour sa nouvelle griffe, Plan C, Carolina Castiglioni, la fille de Consuelo Castiglioni avec qui elle travaillait chez Marni, s’est entourée de son père, Gianni, et de son frère, Giovanni. Rencontre. Par Léa TrichTer-ParienTe
Page de droite, une silhouette de la collection printemps-été de Plan C.
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C’est Via Visconti di Modrone à Milan, où l’arrière-grand-mère de Carolina Castiglioni a lancé son commerce de fourrure, Ciwifurs, au début des années 1960, que grandit l’histoire de famille Plan C. Aux commandes, Carolina a décidé de présenter deux collections par an, comprenant du prêt-à-porter, des tricots et des accessoires. Silhouettes dépouillées et sculpturales mêlant matières innovantes, volumes oversized et éléments masculin-féminin, cette première collection printemps-été 2019 sera disponible sur My Theresa et au Bon Marché à Paris.
est-ce que je le porterais ? J’aime mixer des pièces de manière inattendue. Les modèles de cette collection sont assez loose mais on peut les ceinturer pour les féminiser. Quelle est votre silhouette favorite ? Mon look préféré est un tailleur veste-short en pied-de-poule. Quel est l’esprit de cette collection ? Le mélange, des matières et surtout des couleurs. Cette confrontation crée une image unique. Combien y a-t-il de pièces dans cette collection ? Environ deux-cents. J’ai utilisé beaucoup de coton japonais et italien. Comment définiriez-vous cette collection ? Personnelle, indépendante et non-conventionnelle.
SES FAVORIS Jamais un été sans… un week-end à Formentera. Jamais un hiver sans… skier. Vos villes de prédilection ? Milan et Venise. Votre plat favori ? Des pâtes à la tomate avec beaucoup de basilic. Votre livre préféré ? “L’Artista” de Barbara A. Shapiro. Une chanson ? “Le storie vere” de Jovanotti. Votre film culte ? “Marrakech Express” de Gabriele Salvatores. Le mouvement artistique que vous préférez ? Le dadaïsme.
Photo DR
Histoire de famille
Quel est votre premier souvenir lié à la mode ? Carolina Castiglioni : J’ai grandi au milieu des tissus et des vêtements dans les bureaux de Ciwifurs et de Marni. Les moments les plus excitants étaient pour moi les coulisses des défilés. Comment vous est venue l’idée de Plan C ? Il y a un an, deux ans après avoir quitté Marni, on a commencé à en parler avec mon père et mon frère. On s’est dit que c’était vraiment dommage de laisser tout notre savoir derrière nous. On a eu envie de réaliser quelque chose de nouveau avec nos propres règles. Un business familial, responsable et organique. Avez-vous toujours rêvé d’être designer ? J’ai fait des études de business de mode à l’Institut Marangoni, mais je suis une créative dans l’âme. J’ai suivi des cours d’art au lycée. Je suis intéressée par le graphisme, l’art, les motifs, les couleurs… Où avez-vous fait vos armes ? J’ai travaillé treize ans pour Marni où j’ai fait beaucoup de choses différentes, du commercial à la vente en passant par les projets spéciaux. J’y ai aussi appris à réaliser une collection. Qui vous a donné envie de suivre cette direction ? Ma mère m’a toujours conseillé de suivre mon instinct et de ne pas trop écouter les autres. Comment décririez-vous l’ADN de Plan C ? Cette marque est le reflet de qui je suis. Lorsqu’on réalise un modèle, je me pose simplement la question :
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Le fou du volant Avec Tomo Koizumi, créateur japonais repéré par Katie Grand et porté par Bella Hadid ou Gwendoline Christie, la mode aurait‑elle trouvé son nouveau génie ? Par Mathilde Berthier
Page de droite, le défilé Tomo Koizumi présenté à New York en février dernier.
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Nuage de chantilly tutti frutti, bourgeon de fleur électro : dans le monde de Koizumi, le ruché a remplacé la crème fleurette, le volant d’organza japonais, le pétale de rose. Entre 50 à 80 mètres de tissu sont nécessaires pour la création d’une silhouette. En moyenne, puisque la robe, que dis-je, la pièce maîtresse portée par Gwendoline Christie lors du final du premier défilé de Koizumi, à New York en février dernier, compte 200 mètres d’organza rose bonbon, menthe à l’eau ou jaune poussin. On ne dissertera pas sur les heures de travail que celle-ci a engendrées mais plutôt sur la méticulosité de son savoirfaire : les bandes de volants sont créées une à une à partir d’un nuancier de 400 coloris, avant d’être assemblées à la machine à coudre selon le patron – plus ou moins mégalo – choisi. Onirique, opératique, tendant manifestement vers la couture, le travail de Tomo Koizumi est révélé grâce au flair infaillible de la styliste Katie Grand. Celle-ci, aiguillonnée par son ami Giles Deacon, a découvert le créateur sur Instagram. L’évolution éclair de Koizumi, vers des pièces toujours plus spectaculaires incite Grand à doper le phénomène. Nous
sommes en janvier : Katie lui propose de défiler en février. Un coup de fil à Marc Jacobs plus tard, d’autres au coiffeur Guido Palau, à la make-up artist Pat McGrath et quelques appels du pied à Rowan Blanchard, Emily Ratajkowski, Bella Hadid et Gwendoline Christie… Le sort en est jeté : le défilé aura lieu à la boutique Marc Jacobs de Madison Avenue le 8 février. L’évènement, largement relayé par les invités sur les réseaux sociaux, triplera le nombre d’abonnés du compte Instagram @ tomokoizumi, fera l’unanimité parmi la critique… et de l’œil aux acheteurs prestigieux – dont Dover Street Market et Net-a-porter. Costumier de formation, Tomo Koizumi a lancé sa marque en 2012 tout en poursuivant ses activités dans l’entertainment à Tokyo. En 2016, il habillait Lady Gaga d’une robe de ballet déstructurée (la diva a souvent du nez). Son travail représente à merveille le nouveau maximalisme, cette mouvance – en opposition au monachisme formel des années 2010 – qui avait commencé à sourdre à Londres, il y a deux, quand Molly Goddard en mettait plein les yeux avec ses robes en tulle pour raveuses naïves. Tendance qui s’était affirmée avec les premières collections du virtuose de la Central Saint Martins Matty Bovan (lui-aussi un protégé de Katie Grand), et celles du Suisse adepte de l’upcycling déluré Kevin Germanier. Avec ces créateurs, Tomo Koizumi partage le même souci de redéfinir par le “pop” la femme conquérante.
Photo DR
L’OFFICIEL EN VUE
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Une silhouette du défilé Chloé printemps-été 2019.
Retour aux sources Son cœur balance entre Woodstock et la Rive Gauche. Aussi bien arty qu’organique, la baba cool 2019 est-elle nouvelle au point de mériter la particule “néo” ? Par Mathilde Berthier 32
Nul doute que, dans la grande famille des idées fixes de la mode, la baba cool des années 1960/70 tient la pole position : on ne s’en lasse pas. De la pâquerette, du patte d’éph’, des lunettes mouche sur fond d’idéaux peace & love… Ces cinquante dernières années auront fait de la festivalière de
Woodstock une caricature d’elle-même, délocalisée à Coachella et pétrie d’idéaux capitalistes. Une mise au point s’imposait donc. Bienvenue à l’ère néo-hippie, soit l’apologie d’une beatnik d’avant les shorts en jean couture, les Ray-Ban dorées et la cigarette électronique. Cette fille-là est insensible au bling et son style s’en ressent : les matières sont organiques, assemblées artisanalement. Ainsi chez Missoni, cet été, Angela insiste sur l’idée de vêtement en puissance plus qu’en acte, voué à être une pièce unique : poncho, combinaison, chemisier sur sarouel…, les formes épurées – voire ascétiques – croisent des imprimés géométriques travaillés sur l’ensemble de la silhouette. Chatoyante dans l’austérité, l’allure évoque la Germanopratine plus que la Californienne, Loulou de la Falaise plus qu’Alessandra Ambrosio… Chez Chloé par Natacha Ramsay-Levi, Vetements ou encore Paco Rabanne par Julien Dossena, cette attitude va au-delà de la référence nostalgique. Elle signe une adhésion à des idéaux bien d’aujourd’hui : la mode durable qu’on chine ici, ailleurs, et souvent qu’on fait main. La totale liberté de mouvements – littérale et imagée – d’une fille qui quitterait bien la ville pour la campagne. Rurbaine, donc, insoumise à la surenchère de tendances… Cette néo-hippie aurait, enfin, recouvré sa dimension engagée.
Photo Marcio Madeira
L’OFFICIEL TENDANCE
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CINÉMA L’OFFICIEL
Les fantômes de Laurie Dans “Heart of a Dog”, Laurie Anderson rend un vibrant hommage à ses bien-aimés disparus : son mari Lou Reed et sa chienne Lolabelle.
Photo DR
Par Virginie Beaulieu
La voix off hypnotique fait défiler les souvenirs comme des rêves, parfois un peu flous, parfois nimbés de pluie ou de neige. Le premier souvenir, dessiné, est d’ailleurs celui d’un cauchemar de Laurie Anderson où elle “accouche” de sa chienne Lolabelle. C’est mignon et touchant, puis légèrement inquiétant avant d’être carrément angoissant. Pour raconter cela, la musicienne et artiste d’avant-garde utilise son fameux voice filter, une voix déformée électroniquement, avec un léger écho qui a fait le succès en 1981 de son tube
O Superman. Une “voix de la conscience” pour elle. De fait, tout est incroyablement personnel dans le journal intime filmé Heart of a Dog avec, la plupart du temps, une caméra ellemême subjective, à hauteur de chien, près du bitume new-yorkais ou dans les hautes herbes de la côte ouest. Pionnière de la musique électronique, Laurie Anderson, musicienne/compositrice/artiste multimédia/poète/ activiste, a été la compagne de Lou Reed depuis 1992 jusqu’à sa mort en 2013 ; elle vient tout juste de remporter un Grammy pour son album Landfall. La petite musique qu’elle compose ici tourne autour de sa chienne adorée Lolabelle mais aussi, en filigrane, sur la disparition de Lou Reed, qui apparaît dans une séquence fugace de bonheur sur une plage. Laurie Anderson, bouddhiste, explique le bardo, sorte de limbes décrites dans Le Livre tibétain des morts, mais partage aussi ses pensées sur les images mentales, le cloud, les datas qui flottent dans les
airs ou les nouvelles menaces terroristes. Elle convie à ce flot de pensées en vrac ses albums de famille, une vidéo très lol de la petite Lolabelle qui joue du piano, Julian Schnabel, Goya, le philosophe Wittgenstein, les pyramides d’Égypte ou encore son ami l’artiste américain Gordon Matta-Clark qui coupait les maisons en deux. Plus qu’au bouddhisme, c’est au chamanisme qu’on songe ici : cette pratique qui permet d’accompagner les âmes des morts et de communiquer avec les esprits de la nature par le moyen de rêves ou de visions. En tant qu’artiste et surtout en tant que poète, Laurie Anderson fait le lien entre tous ces esprits flottants avec amour. Elle cite d’ailleurs comme inspiration la phrase de l’écrivain disparu David Foster Wallace : “Chaque histoire d’amour est une histoire entre fantômes.” Dans ces ombres, elle trouve une lumière universelle. “Heart of a Dog”, de Laurie Anderson, en salles le 27 mars.
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Une femme italienne Fondée à la fin des années 1980 par le couple Pietro Negra et Cristina Rubini, Pinko est devenue une marque engagée auprès des femmes et de l’environnement. Rencontre avec sa directrice artistique, Caterina Negra, fille des fondateurs, à qui l’on doit cette évolution. Par Laure ambroise Ci-dessus, des looks de la collaboration entre Pinko et Stella Jean. Le portrait de Caterina Negra. Page de droite, de haut en bas, backstage du défilé Pinko printempsété 2019. Jerry Hall et Mick Jagger à la Barbade en 1987.
Quel a été votre parcours ? Caterina Negra : Après mon diplôme au Liceo Artistico de Parme, je suis entrée dans l’entreprise familiale, qui a toujours été ma deuxième maison, en commençant par le département marketing. Après deux ans, je suis passée au merchandising, puis au style où j’ai vécu une expérience unique.
Pinko s’est toujours entourée de noms nouveaux, de personnalités, d’esprits indépendants comme Alessandro dell’Acqua, Mark Fast (jeune créateur anglais), Alessandra Facchinetti (Valentino, Gucci), Anna Dello Russo (icône mode) ou Viviana Volpicella (styliste et consultante) pour ne citer qu’eux, maîtrisant la notion de produit allié à la créativité. Je suis la directrice artistique de la marque depuis 2011. Si vous deviez décrire Pinko en quelques mots, lesquels seraient-ils ? Rock, sensuel, sophistiqué et contemporain. Le point de départ de votre collection printemps-été ? Nous voulions célébrer le courage et l’indépendance des femmes d’aujourd’hui. Le résultat est un hommage
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Photos Georges De Keerle/Getty Images, DR
STYLE L’OFFICIEL
à leur esprit éclectique et dynamique, qui a également inspiré la collection très urbaine et sensuelle. Avec, par exemple, le costume masculin, uniforme quotidien de notre safari urbain emprunt d’un esprit seventies rock’n’roll. Nous avons aussi revisité la féminité audacieuse des années 1980 avec des imprimés asymétriques. Les pièces phares de cette collection sont les vestes de smoking, les robes fourreau, les jupes portefeuilles brodées de sequins et les robes de bal, une ode à l’élégance et la joie de vivre de la femme Pinko. Que peut-on voir sur votre moodboard ? Des photos iconiques, des coupures de journaux, des images de voyage et de nature, toutes sortes d’échantillons. Je garde tout ce qui attire mon attention et m’inspire pour raconter une nouvelle histoire chaque saison. Si vous déviez choisir la pièce mode qui définit Pinko, laquelle serait-elle ? La combinaison. C’est un vêtement polyvalent qui allie les styles urbain et sportif. Qui est la muse de cette collection et pourquoi ? Jerry Hall pour sa beauté, son style et sa personnalité, une icône du glamour rock. Quel est votre monde créatif ? Ce que je préfère dans mon travail, c’est de pouvoir raconter de nouvelles histoires, saison après saison. Mon monde créatif est en constante évolution. Je n’ai pas de références récurrentes. L’unité des collections vient des valeurs de la marque auxquelles nous croyons. Nous vivons dans un monde où se mélangent des références stylistiques et
culturelles. Finalement, la seule règle est peut-être de ne pas en avoir. Le top Martha Hunt est l’égérie de votre nouvelle campagne, parlez-nous de cette rencontre… La personnalité de Martha est en adéquation avec les valeurs de la nouvelle collection : féminine, sensuelle, inattendue, confiante et tournée vers l’avenir. Cette saison, nous avons imaginé une garde-robe éclectique et sophistiquée, faite de vêtements à porter avec aisance et à mélanger avec audace, destinée à une femme élégante et spontanée, tout comme Martha. Qui est la femme Pinko ? Elle est à l’image de son temps : engagée, informée, curieuse, intelligente, ironique, consciente et confiante, profondément libre. Elle est indépendante et confiante mais ne craint pas de montrer ses émotions. Quels sont vos projets et collaborations dans un futur proche ? Au cours de la fashion week automne-hiver 2019/20, nous avons présenté notre collaboration avec la créatrice Stella Jean baptisée #StellaJeanPINKOtreedom. Cette capsule composée de cinq T-shirts s’inscrit dans notre partenariat à long terme avec l’association Treedom et célèbre les solutions de durabilité environnementale et sociale qui nous sont chères. Par exemple, avec Treedom, nous nous sommes engagés à créer Pinko Forest au Kenya, une plantation d’environ dix mille arbres fruitiers. Ce grand poumon vert sera confié aux populations locales pour le protéger, le cultiver, et il servira à nourrir la communauté. 35
Photo Brett Stanley
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MUSIQUE L’OFFICIEL
Sang chaud Mélodiste surdouée, féministe affirmée, artiste concernée par l’environnement… Avec son quatrième album, “Titanic Rising”, Natalie Mering, alias Weyes Blood, confirme son prodigieux talent. Par Sophie RoSemont
Cardigan en mohair rose, pantalon jaune poussin, longs cheveux bruns et lisses, visage de poupée énigmatique : Natalie Mering ne laisse personne indifférent. Au même titre que sa pop indie à l’aura quasi liturgique. C’est pour cette raison qu’à Paris, en ce jour où elle passe en coup de vent pour parler de son nouvel album, toutes les demandes d’interviews n’ont pu être satisfaites. L’heure de la consécration semble enfin être arrivée pour Weyes Blood. Née il y a 31 ans en Californie, Natalie grandit en Pennsylvanie au son de la musique religieuse qu’écoutent ses parents. Tous deux appartiennent au courant Born Again Christians, et encouragent leur fille à chanter dans les chorales. L’adolescence venue, elle enregistre ses premiers morceaux et choisit un nom de scène en référence au titre d’un des romans de l’écrivaine sudiste Flannery O’Connor, Wise Blood. Parce qu’en plus d’être multi-instrumentiste, Natalie s’intéresse à peu près à tout. Au théâtre absurde, à l’art expérimental ou à la peinture, qu’elle considère comme “l’alter ego de la musique car elle peut être abstraite ou impressionniste et parfois mélange tout en même temps”. Au-delà des grandes envolées lyriques et de l’orchestration luxuriante
de Titanic Rising, le message de Natalie est aussi intime que politisé. D’abord parce qu’elle évoque ses histoires d’amour avec une sincérité sans fards qui convoque l’écriture d’une autre grande songwriteuse, Joni Mitchell. “J’ai toujours voulu faire un album plus grand que mes ressentis car j’ai tendance à avoir des sentiments intenses pour le monde entier, sourit-elle. Écrire me permet de canaliser mes peurs existentielles.” Lorsqu’on lui demande si elle a déjà essayé la psychanalyse, elle répond malicieusement : “J’ai vu des thérapeutes mais je n’ai jamais été analysée. Je serais très curieuse de le faire, car j’ai des rêves un peu fous.” Ceux-ci doivent se retrouver dans ses chansons à l’ambiance onirique, néanmoins habitées par son regard de trentenaire sur le monde à la fois euphorisant par ses constantes évolutions, et terrifiant par son processus de décomposition écologique : “D’après moi, l’être humain a une capacité de survie dans des circonstances extrêmes, épidémies de peste ou guerres mondiales, et peut réussir à retrouver le sourire. Si j’ai un jour des enfants, leur environnement sera tellement… atomique !” D’ailleurs, si Natalie a baptisé son disque Titanic Rising, c’est non seulement en référence au film de James Cameron qui l’enchantait petite, mais également parce qu’elle voit dans ce célèbre naufrage un parallèle avec notre situation actuelle. “C’est tellement ironique qu’un Titanic ait été anéanti par un iceberg, et que nous fassions aujourd’hui fondre la calotte glaciaire… Dans les deux cas, ce sont les plus pauvres d’entre nous qui seront submergés par les eaux.” Qu’on ne se méprenne pas cependant : Natalie Mering
n’est pas une activiste, juste une jeune femme consciente des enjeux de son temps. Y compris le féminisme. Après les années lycée, Natalie a navigué de groupes en groupes, entre Portland et Los Angeles, où elle vit désormais, et a fait ses armes sur d’innombrables scènes. Très vite, elle a compris qu’elle devait s’imposer, surtout dans une industrie majoritairement masculine. “J’ai dû en surmonter des traumas et des doutes, confie-t-elle. Lors de ma première tournée, un mec de mon équipe, que je pensais être un ami, m’a harcelée pour coucher avec moi. Il me répétait que si je ne cédais pas, ce serait la ‘tournée de l’enfer’ ! Mon père était si respectueux des femmes que j’ai abordé ma vie professionnelle avec une naïveté qui m’a joué bien des tours. Depuis, je suis mieux entourée et, surtout, je repère plus vite les machos abusifs, quitte à ce qu’ils fassent courir le bruit que je suis une ‘crazy bitch’ !” Comme Los Angeles abritait jadis des cercles d’amis formés par Linda Ronstadt, Neil Young, Joni Mitchell, Frank Zappa ou Graham Nash, Natalie évolue aujourd’hui dans une galaxie californienne où gravitent Jonathan Wilson, Drugdealer, Ariel Pink ou encore Foxygen – dont le cofondateur, Jonathan Rado, a produit Titanic Rising. Et si elle n’avait pas été musicienne ? “J’aurais sans doute choisi un métier bizarre, réalisatrice ou biologiste marine, pour passer ma vie à nettoyer les océans.” Nous, on la préfère sur terre, Natalie, même si sa voix nous transporte aussi bien dans les contrées célestes qu’au fond des eaux profondes. “TiTanic Rising”, de Weyes Blood, (suB PoP). en conceRT le 2 mai à la maRoquineRie, à PaRis.
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Le magnifique Photographe mais aussi écrivain, peintre, designer et même reporter, Cecil Beaton marque le xxe siècle par son esthétique fascinante, tout en exauçant (presque) tous ses rêves les plus fous. Par Virginie Beaulieu
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Porté par une dévotion profonde pour la beauté telle qu’il la fantasmait, Cecil Beaton s’est tracé une vie de rêve et symbolise aujourd’hui l’esthète queer à l’anglaise, quelque part entre Oscar Wilde et Boy George. Il a immortalisé avec brio tout ce que le siècle a compté comme superstars : de Gary Cooper à Marilyn Monroe en passant par Coco Chanel, Marlene Dietrich ou Marlon Brando, jusqu’à Greta Garbo dont il tomba follement amoureux malgré son inclination indubitable pour des hommes charismatiques qui, eux, l’aimaient peu en retour. On lui doit aussi Audrey Hepburn sublimée en Eliza Doolittle dans My Fair Lady : sa direction artistique (costumes et décors) a fait du film de George Cukor, en 1964, un classique. Après s’être penchée sur Diana Vreeland et Peggy Guggenheim, la réalisatrice Lisa Immordino Vreeland trouve donc un autre “bon client” avec Beaton, et réussit dans le documentaire “Love, Cecil” à raconter cette vie avec un montage très fluide, des archives fantastiques, une voix off de Rupert Everett (un choix plus que parfait !) et un défilé de personnalités qui témoignent de leur adoration pour cet artiste atypique : Manolo Blahnik, Hamish Bowles bien sûr, Penelope Tree et le peintre David Hockney. Ces archives nous emmènent de son enfance au sein d’une petite bourgeoisie anglaise qui le frustre – lui qui aurait voulu naître dans une caste d’aristocrates excentriques – à ses études à Cambridge où il zappe les cours pour éblouir son public au club de théâtre par ses costumes et ses décors avant de s’intégrer
au légendaire et décadent groupe des Bright Young Things aux côtés de Stephen Tennant (l’oncle de Stella). Après un vrai succès en tant que photographe de mode, Hollywood devient son terrain de jeu dans les années 1930 jusqu’à ce qu’un dessin avec une annotation antisémite lui ferme toutes les portes en 1938 : une bêtise inacceptable qui tient aussi de l’acte manqué autodestructeur. Beaton se rachète avec fougue en tant que reporter de guerre dès 1939 : son incroyable portrait d’une petite fille avec un bandage sur la tête serrant son ours en peluche pendant le Blitz de Londres, réalisé pour Life, aurait aidé à l’entrée des États-Unis dans la guerre aux côtés des alliés. Viennent ensuite les années Buckingham Palace – il devient le portraitiste attitré d’Élisabeth II et de sa famille – puis c’est le Swinging London qui l’inspire (il shoote même Mick Jagger), avec cette nouvelle vague dont il est l’idole (comme le prouve le documentaire de David Bailey de 1971, Beaton by Bailey). Lisa Immordino Vreeland peine tout de même à rendre son sujet sympathique malgré les drames amoureux qui ont obscurci sa vie, sans doute à cause de cette réserve si anglaise dont fait preuve cette “old queen”, selon le mot de Hockney. Reste le mystère de la fameuse touche Beaton, du style de ce dandy hors pair qui a transcendé le réel à coups de jeux de lumière et de robes de rêves. “Love, Cecil”, un documentaire de Lisa Immordino Vreeland. Sortie le 27 mars.
Photos Cecil Beaton/Condé Nast via Getty Images, Hulton-Deutsch Collection/Corbis via Getty Images
L’OFFICIEL CULTURE
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Sir Cecil Beaton arborant un de ses costumes pour le théâtre, dans les années 1930. Page de gauche, le mannequin Andrea Johnson par Beaton, pour le “Vogue” américain en 1945.
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Desert trip Dans le désert de Coachella, dressées entre les oasis et la mer artificielle de Salton, les installations de la biennale Desert X entraînent les visiteurs dans une aventure esthétique et historique en plein soleil. Par Shirine Saad
Ce fut jadis la terre des Indiens Cahuilla. À l’âge d’or de Hollywood, le désert de Coachella, à moins de deux heures de Los Angeles, se transforme en villégiature scintillante pour les stars. L’on y érige maisons modernistes et palmeraies majestueuses ; une économie touristique se développe. Avec le lancement du festival Coachella, l’ouverture de l’Ace Hotel et de plusieurs adresses festives ceintes par les arides montagnes, une nouvelle faune, plus jeune, redécouvre Palm Springs et ses étranges paysages. La deuxième édition de la biennale Desert X, juste avant le festival de musique, invite dix-neuf artistes à imaginer des installations de land art, entre la Salton Sea et la réserve naturelle de Whitewater. 40
À l’ère de l’activisme culturel et de la diversité dans le monde des arts, l’intrépide équipe de commissaires d’exposition a choisi des artistes mixtes et engagés. Le directeur artistique Neville Wakefield, connu pour ses projets avec Calvin Klein, Nike et la biennale Elevation 1049 à Gstaad, a opté pour des œuvres radicales, en fusion avec l’environnement. Ses collègues, les jeunes Amanda Hunt, Matthew Schum et Jenny Gil, ont fait appel à de jeunes artistes d’un peu partout pour créer des installations in situ sur une zone de plus de 85 kilomètres. “Le land art des années 1960 et 70 reposait sur les idées de destins singuliers, explique Wakefield. On fétichisait ce qui était unique et isolé, les œuvres étaient exécutées surtout par des hommes blancs d’âge moyen qui, grâce à des outils colossaux, marquaient la surface de la terre comme on trace un territoire. Un demi-siècle plus tard, on est davantage conscients de l’histoire ancienne des terres indigènes et des colonisateurs qui volèrent ces territoires pour le réinvestir. Desert X imagine ce que le land art pourrait devenir aujourd’hui en réaction à l’exploitation culturelle, sociale et minérale.” Au bord d’une autoroute, l’énorme monolithe orange fluo du sculpteur Sterling Ruby émerge d’une dune, comme tombé du ciel (en photo). Plus loin, une série d’images de l’artiste indigène Cara Romero immortalise les Indiens de la région. Nancy Baker Cahill a imaginé une incroyable application AR/ VR (réalité augmentée/réalité virtuelle) qui transforme les éléments symboliques du
paysage – champ d’éoliennes, mer agonisante de Salton – en animations oniriques sur l’écran. L’objectif : éliminer toute trace humaine sur l’environnement à l’ère de la crise climatique. “Des pancartes de Cara Romero au Western Flag de John Gerrard en passant par l’installation de Superflex, qui expose les problèmes de réchauffement climatique et de l’éventuelle submersion du désert, les problèmes de l’environnement sont omniprésents dans cette biennale, explique Wakefield. Mais c’est Nancy Baker Cahill, avec son expérience AR/VR, qui aborde le plus clairement l’idée de l’art sans trace. Comme les ‘hyperobjets’ de Timothy Morton, les installations sont vastes, impossibles à saisir. Elles sont à la fois virtuelles et immuables. Ce sont des expériences qui appartiennent à la terre sans forcer son occupation.” Si certaines œuvres incitent à la réflexion, à la méditation, d’autres, candides, invitent au jeu. Lover’s Rainbow, l’arc-enciel en acier de la jeune Mexicaine Pia Camil, est une ode joyeuse aux liens multiculturels, un affront à la politique et au mur de Donald Trump. Le tout aussi jeune artiste colombien Ivan Argote a sculpté une série d’escaliers en béton qui donnent sur la mer artificielle de Salton, évoquant les structures pyramidales des civilisations précolombiennes. Sur un réservoir d’eau abandonné non loin, le peintre Armando Lerma a imprimé d’énormes hiéroglyphes aux couleurs vives : un singe, un loup, un coquillage et autres figures mythiques des peuples originels de l’Amérique. www.desertx.org
Photo Lance Gerber/Desert X
L’OFFICIEL ART
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“Specter” (2019), l’installation de Sterling Ruby pour Desert X.
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L’OFFICIEL JOAILLERIE
Un peu plus près des étoiles L’esprit pionnier du plus célèbre joaillier du monde se manifeste dans “Les Galaxies de Cartier”, une nouvelle collection surprenante et hypnotique qui explore le cosmos. Par Hervé Dewintre Photographie julien roux
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A priori, sur le papier, il n’y a aucun point commun entre un collier “tutti frutti”, un bracelet “panthère”, une broche Art déco et une bague “clou”. Sur le papier seulement. Car un bijou Cartier, quelle que soit la fantaisie de sa forme, quel que soit le prisme de couleurs qu’il réfracte, quelle que soit la thématique qui anime sa conception, ou l’audace qui préside à sa conception, il est immédiatement reconnaissable. Par tous. Un rapide coup d’œil sur l’histoire du joaillier montre que celui-ci ne s’est rien interdit. Cela ne signifie pas que Cartier s’est tout autorisé : l’imposant volume de dessins (pourtant remarquables) rejetés en son temps par Pierre Cartier le prouve. Mais enfin, reconnaissons tout de même que l’imaginaire Cartier ne se résume pas si facilement. Alors comment, dans ces conditions, réussir à définir un style si universellement reconnaissable ? Pour Pierre Rainero, la réponse est pourtant simple : “Le style Cartier est un langage.” Pour éclairer cette singulière assertion, le directeur image, style et patrimoine du joaillier précise : “Le langage, c’est la capacité de raconter des histoires comprises par tous, quels que soient l’humeur, la culture et l’environnement des uns ou des autres. Le style Cartier est un langage d’autant plus admirable qu’il évolue avec son temps et les modes de vie, grâce à l’étendue d’un vocabulaire toujours enrichi et la force d’une grammaire solidement établie.” Une langue vivante. “Les Galaxies de Cartier”, c’est le nom d’une nouvelle collection de pièces de joaillerie éditée en série limitée
et numérotée. Une collection expérimentale, dans tous les sens du terme, divisée en quatre univers créatifs reliés à l’espace. Le cosmos, un territoire inexploré par le joaillier. Ici, ce qui compte, ce n’est visiblement pas la destination à atteindre, mais le voyage à parcourir. Fût-il intérieur. L’alignement des planètes est figuré par une rotation joaillière de perles de Tahiti dont les nuances moirées, les couleurs vert bronze, les teintes aile de mouche s’épanouissent à travers le design sculptural de deux bracelets-cages en or gris. Des diamants, montés en serti vibrant et ostensiblement détournés de leur rôle traditionnel, scintillent dans un dôme évidé de cristal de roche reposant sur un socle en métaquartzite. L’ensemble est une métaphore de la théorie de la relativité qui rechercherait son Big Bang sur une bague ou un bracelet. Un bracelet et un pendentif aux volumes démesurés développent des sensations inédites, aussi bien visuelles que tactiles – mais aussi sonores – en représentant la Terre vue depuis la nuit spatiale par le biais d’une hypersphère constellée d’une myriade de points multicolores : montés sur rail, disposés en chute, frémissant lors de leur déplacement, les saphirs jaunes et bleus, les opales de feu et les diamants élargissent ici le champ vibratoire du bijou. “Le plaisir que nous donne un artiste, écrivait Proust, est de nous faire découvrir un univers de plus.” Il est bien là le secret du style, du goût Cartier : ce n’est pas une technique ni même un enjolivement, c’est une qualité de vision.
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Bracelet en or jaune, diamants, saphirs jaunes, saphirs bleus et opales de feu, collection “Les Galaxies de Cartier”, Cartier.
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L’OFFICIEL NEWS BIJOUX
Mise en forme Goût du dépouillement, soif de verticalité, la joaillerie assigne à ses créations l’esthétisme de la radicalité pour imaginer des bijoux géométriques au caractère bien trempé.
Belle Africa Gaia Repossi affi rme dans sa nouvelle collection “Blast” la constance de ses engouements. Inspirée des bijoux tribaux africains et de leurs empilements caractéristiques, la créatrice conjugue accumulation de diamants flottants (sa signature) et travail de la matière pure. Graphique et raffi né. (1)
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Vers l’infi ni et au-delà Coup de cœur pour les joyaux de la créatrice londonienne Jo Hayes Ward qui sublime son obsession pour l’infi niment grand et l’infi niment petit le long des lignes claires de ses bijoux architecturaux, dont la beauté se révèle pleinement une fois qu’ils sont portés. (2) Bonheur à l’état brut Repérée par le Bon Marché, la marque de joaillerie américaine créée par Michal Kadar séduit par la vitalité de ses propositions créatives où percent minimalisme spirituel et réminiscence de l’art japonais. Le tout exalté par la parfaite harmonie des proportions, par la vigueur de l’exécution (les ateliers sont new-yorkais et italiens) et par le choix judicieux de l’or jaune. À suivre de très près. (3) 44
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Photos DR
Par hervé dewintre
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BIJOUX L’OFFICIEL
En solitaire Il y a un temps où il est bon de se recentrer sur l’essentiel, l’intemporel, l’unique. Réalisation emily minchella 2
1. DE BEERS Bague en platine et diamant taille émeraude.
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2. PIAGET Bague “Passion solitaire” en platine serti de diamants taille brillant. 3. REPOSSI Bague “Serti sur vide module” en or blanc et diamants, solitaire taille poire.
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4. DAVID MORRIS Bague en or blanc serti de diamants blancs taille brillant, et d’un diamant blanc taille émeraude. 5. HARRY WINSTON Bague “Classique Winston” en platine serti de diamants taille baguette et d’un diamant taille émeraude.
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6. TIFFANY & CO. Bague “Tiffany True” en platine serti d’un diamant. 7. MESSIKA Bague en or blanc serti de diamants et d’un diamant taille poire.
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Photos DR
8. CHOPARD Bague en or blanc serti de diamants et d’un diamant taille poire. 8
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L’OFFICIEL HORLOGERIE
All black
1. BULGARI Montre “Bvlgari Bvlgari”, boîtier en acier, bracelet en caoutchouc.
Radicalité chromatique pour ces montres qui conjuguent élégance et performance.
2. CHANEL HORLOGERIE Montre “Monsieur édition noire”, boîtier et cadran en céramique, bracelet en alligator. Édition limitée à 55 pièces.
Réalisation Emily Minchella
3. OMEGA Montre “Speedmaster Dark Side of the Moon Black”, boîtier en céramique, bracelet en nylon.
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4. CARTIER Montre “Ballon bleu” en acier, bracelet en cuir. 3
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7. JAQUET DROZ Montre “Grande seconde Off-Centered Onyx”, boîte en acier, cadran en onyx, bracelet en alligator. 8. HUBLOT Montre “Classic Fusion Tourbillon Orlinski”, boîtier et lunette en céramique, bracelet en caoutchouc.
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6. LOUIS VUITTON Montre “Tambour All Black” petite seconde, boîte en acier inoxydable avec revêtement PVD, bracelet en alligator.
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Photos DR
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5. AUDEMARS PIGUET Montre “Royal Oak tourbillon extra-Plat”, boîte en céramique, cadran à motif “Tapisserie évolutive”, bracelet en céramique.
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ANATOMIE D’UNE MONTRE L’OFFICIEL
prouvait avec le calibre exclusif “Spin Time” l’excellence de son savoir-faire et la pertinence de sa signature. Déclic Michel Navas est l’un des meilleurs spécialistes des complications horlogères. Ce virtuose de l’horlogerie développe sa vision et dispense son talent au cœur de la Fabrique du Temps – la manufacture de Louis Vuitton dressée dans le canton de Genève. C’est lui qui imagina le mouvement “Spin Time” : “Je voulais une lecture du temps totalement nouvelle, en phase avec l’art du mouvement de la maison.” Le succès de la première “Tambour Spin Time GMT” fut éclatant. Il n’a pas été démenti depuis.
La “Tambour Spin Time Air” de Louis Vuitton Plus aérien que jamais, le calibre “Spin Time” continue de créer la surprise dix ans après son apparition, et achève de placer La Fabrique du Temps de la maison française au premier plan des manufactures horlogères. Par Hervé Dewintre Photographie julien roux
Mythe C’était en 2009. Louis Vuitton confondait d’admiration les puristes du cénacle horloger avec la présentation d’une complication pleine de panache et d’esprit : des heures sautantes matérialisées par douze petits cubes rotatifs. Toutes les 60 minutes, de façon instantanée, deux d’entre eux tournaient sur eux-mêmes. La maison
Savoir-faire Constituée de sept modèles – dont quatre féminins –, la nouvelle collection, baptisée “Tambour Spin Time Air”, met en lumière un calibre délicieusement aérien (d’où son nom) qui semble faire léviter les cubes dédiés à l’affichage des heures. La face cachée de ces satellites espiègles, ainsi que la masse oscillante apparaissent par transparence au verso de ce garde-temps conçu comme un concentré de plaisir. Montre “Tambour Spin Time Air”, boîte en or blanc avec cornes serties de diamants, mouvement mécanique à remontage automatique, cadran avec fleurs de Monogram en laque et serti neige de diamants blancs et noirs, bracelet en taurillon, boucle ardillon en or blanc, Louis Vuitton.
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L’OFFICIEL ANATOMIE D’UN BIJOU
La bague “B.zero1” de Bulgari Pour célébrer avec éclat le 20e anniversaire de sa collection inspirée du Colisée, le joaillier italien réédite la bague originelle à cinq bandes et imagine de nouveaux bracelets redessinés pour un port plus léger. Par Hervé Dewintre Photographie julien roux
Mythe Le dessein de tout grand joaillier est d’imaginer un bijou qui raconte son histoire, et d’y graver sa philosophie de manière irréfutable et universelle. Bulgari a atteint ce Graal en 1999 avec la création de la bague “B.zero1” qui capture l’essence de l’art de vivre romain en injectant la géométrie fluide du Colisée dans les spirales singulières de ce bijou au design saisissant. Origine Pour imprimer sa signature tout en s’affranchissant des conventions, Bulgari a conjugué savoir-faire inédit et figure mythique. Créée dans les années 1960, la fameuse technique “Tubogas” – qui évoque les conduites de gaz – développe ici ses spirales généreuses et charnues avec un cœur cylindrique creux pour constituer un bijou de caractère, plein de force et de sensualité. Savoir-faire Pour cette collection anniversaire, les longs rubans d’or de la spirale “B.zero1” s’enroulent et s’imbriquent sans soudure pour former cinq bandes couronnées, en haut et en bas de la bague, d’anneaux plats ornés du logo bvlgari bvlgari. Ce logo se détache également sur de voluptueux bracelets à la structure fine qui facilite les empilements. Un “xx Anniversary” gravé sur l’anneau intérieur des bagues cinq bandes rappelle qu’il s’agit ici d’articles de collection.
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NEWS BIJOUX L’OFFICIEL
Jardin secret 1
Corolles endiamantées, baies précieuses, fleurs scintillantes : la joaillerie cultive son amour de la flore à travers des bijoux bucoliques chatoyants. Par hervé dewintre
Photos DR
Camélia forever Les ateliers Chanel capturent l’essence de la fleur préférée de Mademoiselle dans une collection de haute joaillerie exclusivement consacrée au camélia. Cinquante pièces exceptionnelles aux noms évocateurs – “Perles désinvoltes”, “Cristal illusion”, “Rouge tentation” – qui portent en elles le secret d’une allure inimitable. (1) Fruits des bois Le joaillier anglais David Morris agrémente sa collection “Berry” de nouvelles pièces montées sur or rose et déclinées en
chrysoprase, lapis-lazuli, onyx et perle akoya. Au sommet de ces baies gourmandes, une fleur aux pétales de brillants et au cœur de saphirs rappelle la fugacité de la floraison. (2) Robes fleurs On ne présente plus la montre “Dior Grand Bal” avec son célèbre calibre inversé. Il sera désormais possible de créer ce garde-temps sur mesure en fonction de vos goûts. Accompagnée d’un designer du studio, vous choisissez le boîtier, la lunette, les aiguilles, le bracelet et même la masse oscillante. 200 millions de possibilités pour une création unique : la vôtre. (3)
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Mode
THE NEW POWER GENERATION
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L’OFFICIEL COVER-GIRL
Kiernan Shipka PHOTOGRAPHIE DANNY LOWE
STYLISME VANESSA BELLUGEON TEXTE JULIEN WELTER
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Manteau et short en coton, boucle d’oreille et choker en métal et résine, FENDI.
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L’OFFICIEL COVER-GIRL
Élevée à Hollywood, Kiernan Shipka a échappé à la malédiction de l’enfant star grâce à des choix judicieux et de beaux scénarios. Un équilibre intellectuel et sexy qui lui permet, à 19 ans, d’être aussi à l’aise sur une séance photo pour Fendi qu’en sorcière vedette du phénomène teen Netflix, “Les Nouvelles Aventures de Sabrina”.
Créateur de Mad Men, Matthew Weiner a récemment songé à donner une suite à son chef-d’œuvre en déclarant : “La seule raison, c’est de voir ce qui est arrivé à Sally Draper. Ça, je le dois à Kiernan, elle est le cœur de cette série.” En incarnant, de 2007 à 2015, Sally, la fille impertinente du publicitaire Don Draper, Kiernan Shipka l’a effectivement rendue inoubliable. Son secret : jouer cette petite privilégiée comme une rebelle, tout en montrant qu’elle reste un pur produit de son environnement conservateur. Mad Men fut aussi l’occasion pour la comédienne d’affirmer son style. Grâce à la garde-robe de Sally Draper, son interprète, d’origine irlandoslovaque, née à Chicago de parents totalement étrangers au milieu du cinéma et de la mode, a rendu jalouses les filles en vue de Hollywood, sans avoir le temps 54
de prendre la grosse tête. Matt Weiner rallongeait les scènes dans lesquelles elle figurait, et Kiernan se forge une réputation en or qui lui permet de durer à Hollywood, et d’être aujourd’hui la star des Nouvelles Aventures de Sabrina. Seconde adaptation télé, cette fois assez sombre, parfois horrifique, d’un comics ultra-populaire, après celle, très kitsch, des années 1990, cette version Netflix est une relecture moderne du personnage de Sabrina, qui doit choisir entre deux mondes incompatibles : celui des mortels et celui des sorciers. Tours de magie, mots d’esprit sur le féminisme intersectionnel, voire sur l’autoritarisme patriarcal de Satan… Kiernan éblouit les fans de Sabrina. “Parfois, il faut une icône pour jouer une autre icône”, résume Roberto Aguirre‑Sacasa, le showrunner de la série.
Blouson en cuir nappa perforé au laser, boucle d’oreille en métal et résine, FENDI.
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L’OFFICIEL COVER-GIRL
Vous incarnez Sabrina, mi-sorcière, mi-humaine. C’est facile ? Kiernan Shipka : Le vrai défi, c’est quatorze heures de tournage chaque jour : rire à gorge déployée lors d’une prise, combattre un démon dans la suivante, puis piquer un sprint, éclater en larmes et résoudre un mystère en récitant deux pages de latin. Sans oublier de donner la réplique à Salem, le chat noir auquel je suis allergique. Dans ces moments-là, j’aurais bien besoin des superpouvoirs de Sabrina. Vous sentez-vous vulnérable ? Je vis depuis longtemps dans le milieu du cinéma. En grandissant, j’ai heureusement réussi à le considérer comme un métier. Ce recul m’a permis de me demander : “Est-ce que je veux en faire ma vie ?” C’est révélateur du besoin d’organiser mon existence. D’ailleurs, j’adore faire des listes de projets ! Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ? Trouver l’équilibre entre fun et professionnalisme ! La personnalité de Sally Draper a-t-elle déteint sur vous ? Le temps de la série, oui, j’ai été fashion addict comme elle. Puis j’ai eu une période de sevrage où j’ai réussi à cultiver ma fascination pour la mode tout en trouvant mon propre style vestimentaire. Et Sabrina, ne prend-elle pas aussi beaucoup de place dans votre vie ? Son fan-club est tel que je suis devenue l’objet d’une immense attention. 56
Mais je garde en tête que Sabrina est une formidable source d’inspiration pour les kids : partagée entre deux mondes, elle trace finalement sa propre voie, et j’espère qu’elle incitera ses fans à être eux-mêmes. Passer votre vie dans l’œil du public a donc un avantage ? J’ai longtemps été la seule enfant sur le plateau, mais je ne me suis jamais sentie en danger. C’est inestimable, d’autant qu’à mon âge, les expériences sont toujours nouvelles. Mais mon entourage veille à ce que je garde la tête sur les épaules. Votre collaboration avec Fendi en est une ? La grande variété de leurs vêtements me touche : avec Fendi, je peux être séductrice, fun, fashion ou edgy. Quant aux lunettes, je ne peux plus m’en passer. Vous êtes active sur les réseaux sociaux, et pourtant, votre ascension médiatique vous a préservée des campagnes de dénigrement. Comment expliquer ce miracle ? Si vous creusez dans les tréfonds d’internet, vous trouverez des photos de moi à 7 et 19 ans, avec ce commentaire : “La taille des seins est identique.” Alors, je ne me google jamais. Je gère seulement mon compte Instagram et je touche du bois pour le préserver des trolls. Je préférerais que Wes Anderson et Sofia Coppola le remarquent, car je rêve de tourner avec eux.
Brassière en Néoprène avec motif en 3D thermosoudé, jupe en mohair plissée, ceinture en cuir à poches, montre “Forever Fendi” en acier et diamants, sandales en filet technique, FENDI.
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Pull en maille à découpes, pantalon cargo en toile, sac “Baguette” rebrodé de perles motif floral, sandales en filet technique, FENDI.
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Blouson transparent avec motif “FF” et finitions en cuir, short en Néoprène avec motif en 3D thermosoudé, FENDI.
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Brassière en Néoprène avec motif en 3D thermosoudé, jupe en mohair plissée, lunettes en métal et émail, montre “Forever Fendi” en acier et diamants, ceinture en cuir à poches, FENDI.
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“J’ai longtemps été la seule enfant sur le plateau, mais je ne me suis jamais sentie en danger. C’est inestimable, d’autant qu’à mon âge, les expériences
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Blouson en cuir nappa perforé au laser, boucle d’oreille en métal et résine, ceinture en cuir à poches, montre “Forever Fendi” en acier et diamants, sac et minisac “Baguette” en cuir avec motif monogramme en relief, sandales en filet technique, FENDI. Coiffure : Massimo Serini Maquillage : Luigi Rizzello Assistant photo : Stefano Moiraghi Assistante stylisme : Gabriela Cambero
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Chemise en georgette de soie imprimée, boucle d’oreille en métal et résine, FENDI.
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L’OFFICIEL COVER-GIRL
PHOTOGRAPHIE WALTER PIERRE
Esther McGregor STYLISME ROBERTO JOHNSON TEXTE SHIRINE SAAD
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Costume et veste en jacquard de soie, GIORGIO ARMANI. Collant en nylon imprimé, MULBERRY. Chaussures à plateformes en polyester, NICHOLAS KIRKWOOD.
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L’OFFICIEL COVER-GIRL
Elle chante, joue la comédie, prend la pose, surfe et s’engage… Bien plus qu’une “fille de”, Esther McGregor est l’incarnation d’une jeunesse brillamment touche-à-tout.
Par un matin ensoleillé, Esther McGregor, 17 ans, arrive au studio avec sa grande sœur, Clara. Elle est venue de Los Angeles assister à la fashion week new-yorkaise et le défilé de la créatrice Batsheva, pour lequel elle doit défiler et chanter. Elle rêve de vivre un jour dans cette ville essoufflante, comme Clara. Mais elle doit d’abord finir l’école, surfer encore et encore, travailler ses cours de théâtre, écrire des chansons et faire du baby-sitting. Mannequin à ses moments perdus, Esther aime bien la mode mais préfère à son dressing le cinéma et ses playlists avec, en tête, Nirvana (parce que c’est dark), Radiohead, Bob Dylan et David Lynch (pour la même raison). Le reste du temps, elle lit. Activiste en herbe, elle aime aussi participer à des mouvements féministes. Sous les coups de pinceau à makeup et de fer à lisser, Esther reste cool, souriante, drôle, impassible. Elle me montre la vague tatouée sur son poignet, marque de son amour pour le surf et l’océan, et parle un français impeccable, avec une touche d’accent américain. Elle a grandi en vadrouille avec sa famille qui suivait les tournages de son père, Ewan McGregor, a vécu à Londres puis à Los Angeles. “À L.A., je ressens une certaine pression, mais nous vivons de manière très confortable, dit-elle. À New York, il y a davantage d’énergie, la mode est plus 66
intéressante, c’est plus excitant. Quand je viens à New York tout change, et ce que je ne parviens pas à faire à L.A., j’arrive à le faire ici, comme écrire mes chansons… Les paroles viennent alors plus naturellement.” Esther poste ses chansons sur son compte Instagram, des ballades folk très personnelles, amalgames attachants de voix et de guitare. “L’art, c’est ce qui provoque des émotions profondes, déclaret-elle. Si je suis en colère et que j’éprouve l’envie d’écrire une chanson un peu dissonante, c’est parce que je veux toucher les autres. Je veux que ma musique inspire la réflexion, l’évolution.” Sous les projecteurs de L’Officiel, Esther aime les jeux de rôles, la sensualité exaltée, le romantisme créatif, les imaginaires fous d’une adolescence entêtante. Le jeu, l’humour, c’est un état d’esprit naturel pour elle. “Depuis que je suis née, je suis actrice. J’ai toujours voulu être actrice, ce qui est assez effrayant, raconte-t-elle. Le théâtre, le cinéma sont les bases de ma passion pour tout le reste, l’art, la musique. J’ai découvert tant d’univers grâce à cette passion. Mon désir est d’écrire de belles histoires et des scripts. Je veux travailler avec de grands metteurs en scène qui propulsent les gens, déstabilisent les esprits, vous font réfléchir à de nouvelles choses. J’adore les films d’art et les belles images. Je veux voir la beauté et aussi les horreurs du monde.”
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Blouson et jupe en coton, MATTHEW ADAMS DOLAN. Cardigan en satin, INTIMISSIMI. Collant en nylon imprimé, MULBERRY.
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Pull-over en cachemire et coton, boucles d’oreilles en métal et strass, CHANEL.
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Veste en cuir de poney, BRANDON BLACKWOOD. Robe en coton imprimé et robe en tulle, VERSACE. Sac en cuir, LE TANNEUR. Collant en nylon, CALZEDONIA. Bottes en cuir, MM6 MAISON MARGIELA.
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Col roulé en polyester, COLLINA STRADA. Pull en cachemire, PRABAL GURUNG. Jean en coton, AMERICAN VINTAGE. Boucles d’oreilles en argent, JENNIFER FISHER. Sac en cuir, BOYY.
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Pull en maille, MSGM. Robe en coton mélangé, ALTUZARRA. Collant en nylon imprimé, MULBERRY. Mules en cuir et broderies, MEHER KAKALIA.
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Top et pantalon en jacquard et coton imprimés, LOUIS VUITTON. Boucles d’oreilles en argent, JENNIFER FISHER. Collant en nylon imprimé, MULBERRY. Chaussures à plateformes en polyester, NICHOLAS KIRKWOOD.
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Pull asymétrique en cachemire, ERIC BOMPARD. Top en polyester, MSGM. Bague en or, saphir et diamant, MARMORRI.
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Body en maille jacquard, top en soie et jupe en soie imprimée, PRADA. Bague en or, saphir et diamant, MARMORRI. Collant en nylon imprimé, MULBERRY. Chaussures à plateformes en polyester, NICHOLAS KIRKWOOD.
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Manteau en cachemire et laine, MAX & MOI. Top en viscose, AMERICAN VINTAGE. Top en polyester, MSGM. Pantalon en laine et soie, ESCADA. Lunettes de soleil en métal, DRIES VAN NOTEN X LINDA FARROW.
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Manteau en nylon et viscose, DRIES VAN NOTEN. Body en coton brodé, INTIMISSIMI. Pantalon en coton, POLO RALPH LAUREN. Chaussures à plateformes en polyester, NICHOLAS KIRKWOOD.
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Gilet en satin, pantalon et bottes en cuir, MM6 MAISON MARGIELA. T-shirt en coton, COLLINA STRADA. Bague en or, saphir et diamant, MARMORRI.
“Depuis que je suis née, je suis actrice. J’ai toujours voulu être actrice, ce qui est assez effrayant. Le théâtre, le cinéma sont les bases de ma passion pour tout le reste, l’art, la musique. J’ai découvert tant d’univers grâce à cette passion.” РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
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Robe couture en soie compressée et débardeur en coton imprimé, CALVIN KLEIN 205W39NYC. Coiffure : Moiz Alladina Maquillage : Jaleesa Jaikaran Assistant photo : Andrew Espinal Assistante stylisme : Gabriela Cambero
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Teddy Quinlivan, the leader of the pack PHOTOGRAPHIE JESSE LAITINEN STYLISME CHRISTINA AHLBERG TEXTE SOFIA CELESTE
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Robe plissée en cuir, VALENTINO.
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L’OFFICIEL RENCONTRE
Mannequin, transsexuelle, activiste, Teddy Quinlivan parle ouvertement de sa condition de transgenre et dénonce le harcèlement si répandu dans le milieu de la mode. Elle vit aujourd’hui à Paris et rêve de journalisme.
Teddy Quinlivan utilise les podiums comme une nouvelle plate-forme pour soutenir la communauté LGBT contre ses détracteurs. En 2015, Teddy est découverte par Nicolas Ghesquière, directeur de la création de Louis Vuitton, une révélation qui la propulse dans le monde de la mode, où elle défile pour les plus belles maisons. À ses débuts, personne ne réalise qu’elle est un modèle transgenre. En 2017, elle décide de le revendiquer en signe de respect pour la communauté LGBT et déclare être transsexuelle dans une interview pour CNN. Un acte de courage qui met en péril les relations établies avec certaines maisons de mode. “Beaucoup n’étaient pas d’accord, ils n’étaient pas sûrs que ce soit le bon moment pour être représenté par une activiste transsexuelle. Et moi, en même temps, je ne me sentais pas à l’aise de travailler avec eux. Un peu comme quand ton petit ami, à ton insu, te trahit puis te quitte”, confie-t-elle. Sa présence sur les couvertures des magazines et dans les plus prestigieux défilés, aux côtés d’autres modèles transgenres ou non genrés comme Valentina Sampaio, Andreja Pejic ou Oslo Grace, est la preuve que la beauté n’a pas de sexe. Mais tandis que la mode et les médias sont de plus en plus à l’aise pour 82
traiter des questions de genre, une vague populiste gagne certains pays, comme le Brésil, où le nombre de violences contre les transsexuels ne cesse de croître. Aux États-Unis également, la politique de Donald Trump stigmatise la communauté LGBT. Dans ce contexte, Teddy s’engage. Élevée à Worcester, une petite ville près de Boston, Teddy a connu très tôt ce que sont la haine et l’ignorance. Encore dans la peau d’un garçon, elle a pratiqué le snowboard en compétition dans les montagnes du Vermont. C’était un moyen d’échapper aux mauvais traitements dont elle était victime à l’école. Teddy commence son traitement hormonal à l’adolescence. Elle convainc ses parents qu’elle est fondamentalement une femme et ils finissent par l’envoyer dans un internat pour filles. À 17 ans, elle commence sa carrière de mannequin en s’installant à New York, où elle affronte le côté sombre de l’industrie. En avril dernier, elle utilise son compte Instagram pour dévoiler les harcèlements sexuels dont elle a été la victime de la part de certains photographes et directeurs de casting. “Je ne m’attendais pas à ce que, lors de ma première saison, un directeur de casting puisse me proposer de me mettre
en couverture de magazines en échange de relations sexuelles, ou qu’un styliste puisse me mettre la main aux fesses lors d’une séance photo ou même qu’un photographe me pince le sein”, écrit-elle dans un message, après la tempête #metoo, “les femmes ne se sentent pas en confiance dans cette industrie. Nous avons besoin d’un changement. Mais rien ne se passera si les gens qui travaillent dans cette industrie n’en finissent pas avec l’indifférence.” À ce moment de notre entretien, Teddy semble détendue, très amicale. Elle finit de manger sa salade en cette belle aprèsmidi dans le quartier du Marais, à Paris, son nouveau chez-elle. “Il y a un autre air à Paris. Quand je vivais aux États-Unis, je me sentais acceptée par la communauté LGBT, mais pas par la communauté hétéro. Ici, je me sens acceptée par tous.” Elle convient que pour le moment, la mode est la bonne plateforme pour faire entendre sa voix. “Quand j’étais jeune, je voulais être un espion et travailler pour la CIA parce que j’aime les cas difficiles à résoudre. Maintenant, je me passionne pour le journalisme. J’ai commencé à comprendre son potentiel en cette ère de fake news, avec Trump au pouvoir.” Teddy n’a pas fini de s’engager. Traduction Géraldine Trole
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Veste en cuir, pantalon en tissu technique, ceinture en cuir, GIVENCHY.
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Robe ajourée en nylon, top en Lycra, jupe filet en cuir, culotte en Lycra, DIOR.
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Bustier en soie, EMPORIO ARMANI. Pantalon en laine, MAISON MARGIELA. Chapeau en plumes et ceinture en cuir, VALENTINO. Escarpins en cuir, FRANCESCO RUSSO.
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Chemise asymétrique en vinyle, pantalon en gabardine de laine, escarpins en cuir, MAX MARA.
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Mini-robe en cuir, ceinture et escarpins en cuir, MIU MIU. Chaussettes en nylon, PRADA.
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Salopette et sandales en cuir, SALAVATORE FERRAGAMO.
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Robe en soie imprimée, body en Néoprène, bottines en gomme, CALVIN KLEIN 205W39NYC. Coiffure : Christos Vourlis Maquillage : Mayumi Oda Assistant photo : Adrien Nicolay
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Casual couture PHOTOGRAPHIE ROKAS DARULIS STYLISME VANESSA BELLUGEON
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Robe boule en polyester à pois, bibi à voilette, CELINE PAR HEDI SLIMANE. Boucles d’oreilles créoles twistées en cristal et laiton, HÉLÈNE ZUBELDIA.
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Robe en lurex de soie, GUCCI. Bibi à voilette, CELINE PAR HEDI SLIMANE. Boucles d’oreilles en bronze et strass, BEGÜM KHAN chez Karry Gallery. Ceinture en cuir vintage. Gants en cuir, AGNELLE. Sandales en cuir verni, MICHEL VIVIEN.
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Corset en satin, ELISABETTA FRANCHI. Serre-tête en satin et métal, PRADA. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery.
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Robe longue à pois en viscose mélangé, REDEMPTION. Serre-tête en velours personnel. Boucles d’oreilles créoles twistées en cristal et laiton, HÉLÈNE ZUBELDIA. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery.
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Robe en organza de soie, ERMANNO SCERVINO. Chapeau en paille et viscose, BENOÎT MISSOLIN.
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Robe en lin, KENZO. Chapeau en coton, HERMÈS. Boucle d’oreille en organza et strass, FORTE FORTE. Mules en raphia, CLERGERIE.
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Body en maille, BALMAIN. Jupe en cuir de veau, BOTTEGA VENETA. Serre-tête en velours personnel. Boucles d’oreilles créoles twistées en cristal et laiton, HÉLÈNE ZUBELDIA. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery. Sandales en cuir, MANGO.
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Combinaison en sequins, PINKO. Chemise tissée à volants, ZUHAIR MURAD. Foulard en voile, FORTE FORTE. Boucle d’oreille vintage. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery. Boots en cuir laminé, LAURENCE DACADE.
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Robe en taffetas de coton et soie, MICHAEL KORS COLLECTION. Chapeau en raphia, BENOÎT MISSOLIN. Mules en cuir, STUART WEITZMAN.
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Bustier en satin et ceinture en faux cuir, ELISABETTA FRANCHI. Pantalon en chiffon de soie lurex, FORTE FORTE. Boucle d’oreille vintage. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery. Sandales en cuir métallisé, JIMMY CHOO.
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Robe en crêpe, bandes de plastique et organza brillant, VILLALBA. Col roulé en cachemire, BOTTEGA VENETA. Chapeau en feutre de lapin avec boucle en métal, MAISON MICHEL. Escarpins en tissu et lurex, CHRISTIAN LOUBOUTIN.
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Robe en mousseline de soie à volants, VALENTINO. Boucle d’oreille en perles, cristaux et laiton doré, CHABAUX. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery.
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Veste en viscose et lin, VIVIENNE WESTWOOD. Col roulé en coton, ALL SAINTS. Pantalon court en velours et satin, DUNDAS. Chapeau en raphia, BENOÎT MISSOLIN. Boucles d’oreilles en bronze, KARRY BERREBY chez Karry Gallery. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery.
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Chemise en taffetas, CARMEN MARCH. Pantalon en mélange de soie tissée et de maille, KRISTINA FIDELSKAYA. Serre-tête en velours et ceinture en cuir personnels. Bague vintage en or, diamants et perle, chez Karry Gallery. Sac en métal, MANGO. Sandales en cuir laminé, LAURENCE DACADE. Modèle : Alexis Sundman chez Next Maquillage : Anna Payne Coiffure : Roku Roppongi pour Kérastase Assistants photo : Edgar Chudoba et Neil Payne Assistante stylisme : Gabriela Cambero
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Oslo Grace, masculin féminin PHOTOGRAPHIE DANNY LOWE STYLISME MAGALI MARTIN ET ROMAIN VALLOS TEXTE MATHILDE BERTHIER
Veste et pantalon de tailleur en laine vierge et débardeur en maille brodé, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO. Bottines en alligator, CARVIL.
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Porte-étendard de la non-binarité, le mannequin californien Oslo Grace, 22 ans, ne se revendique d’aucun sexe quand il défile pour Gucci, Moschino ou Kenzo. Rencontre sans contrefaçon.
Veste en fibres mélangées, YS. Chemise en satin, ELISABETTA FRANCHI.
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RENCONTRE L’OFFICIEL
Je me souviens très bien du défilé Gucci, en février 2018 à Milan. Vous portiez dans vos bras un dragon cyborg… Oslo Grace : C’était insensé. Avant de l’avoir dans mes bras, je ne savais même pas que j’allais porter ce petit dragon… Au moment du casting, Alessandro Michele nous avait présenté son projet avec Makinarium, la boîte d’effets spéciaux, de manière à ménager le suspens. Les têtes coupées, les animaux… Nous savions tous que ces artefacts étaient une idée de génie, sans savoir comment ils allaient être reçus. Ce passage vous a valu le surnom de “Mother of dragons”… Je suis fan de Game of Thrones. J’ai effectivement posté sur Instagram, après le défilé, une photo de moi portant le dragon. Dans la foulée, mes abonnés ont commencé à taguer Emilia Clarke, qui joue Daenerys Targaryen dans la série… Êtes-vous geek, ou même nerd ? Je regarde assez peu de séries TV, finalement. Mes amis me perçoivent définitivement plus comme “dingo” que comme nerd. Quid de votre famille ? J’ai lu que vous aviez grandi avec sept frères… J’ai grandi avec deux frères biologiques mais, en 2012, ma famille a pris en charge cinq autres garçons. Certains vivent encore à la maison, d’autres ont déménagé… Je me suis construit dans une atmosphère insensée, chaotique, mais je n’échangerais ça pour rien au monde. Comment vous ont élevé vos parents, vous qui, aujourd’hui, vous revendiquez “transgender nonbinary”, c’est-à-dire ni femme ni homme ? D’une façon complètement binaire. Dans la première moitié de ma vie, ils ont voulu que je me conforme à l’archétype
de la “fille”. Je ne les blâme pas pour ça. Ils n’avaient eu, jusque-là, que des garçons, j’étais le seul de leurs enfants né fille… Assez tôt, vers 6 ou 7 ans, j’ai commencé à me différencier dans mon comportement. Ces aspirations, plus propres à un “garçon”, allaient devenir une source de tiraillement, puisque mes parents voulaient qu’il en soit autrement. Finalement, bien des années plus tard, ils m’ont largement soutenu quand j’ai fait mon coming out. Être à l’écoute de ses enfants, c’est un travail de longue haleine. Comment êtes-vous devenu modèle ? Enfant, on attendait de moi que je sois quelqu’un de féminin… et je détestais tout ce qui était girly. La mode en faisait partie. “Habille-toi en robe, mets du rouge à lèvres, et laisse-toi photographier pour que le monde entier te voie.” Ça résonnait comme une torture pour moi ! Mais la vie en a décidé ainsi… Au lycée, j’ai eu un sévère accident de rugby, dont ma mémoire à court terme a d’ailleurs gardé quelques séquelles. Il m’a fallu trouver un hobby autre que le sport. J’habitais près de New York, j’avais du temps libre, je me suis donc essayé au mannequinat. Cela a pris une tournure inattendue. Vous en avez fait un moyen d’affirmation de soi… Le mannequinat aide à comprendre, de manière accélérée, des choses sur soi-même. À apprendre de ses erreurs, à développer des compétences en conséquence. Vous voyez des photos de vous, certaines que vous aimez, d’autres non… On vous confronte à ce que vous projetez vraiment, ce qui n’est pas forcément ce à quoi vous aspirez. Cette tension entre l’être et le vouloir être, je l’ai prise comme un combat. Votre compte Instagram reflète cette évolution… C’est drôle, c’est vrai, j’ai gardé toutes
mes anciennes photos. Je ne voulais pas de rupture entre ma vie d’avant la mode et ma vie d’après. J’ai toujours pris beaucoup de photos, surtout de paysages. Si mes souvenirs sont bons, j’ai dû poster une seule photo de moi avant de devenir mannequin, n’est-ce pas ? Ma vie a considérablement changé depuis. La binarité est profondément ancrée dans notre société. L’affirmation d’un troisième sexe, un sexe neutre, est-elle nécessaire ? Théoriquement, chacun naît fille, garçon ou intersexué. Dans certains pays, on commence à parler de la reconnaissance d’un sexe neutre à l’état civil mais c’est sujet à controverse… Pour ma part, je demande simplement aux gens d’ouvrir les yeux et de reconnaître que tous les hommes ne sont pas des archétypes de masculinité. Et que toutes les femmes ne sont pas des archétypes de féminité. Oui, on peut naître femme, comme moi, homme, comme d’autres, mais s’identifier à un autre sexe que le sien. Ça ne se borne pas à la biologie. Comment voyez-vous votre avenir ? J’aimerais garder contact avec les gens que j’ai rencontrés dans la mode, mais je ne pense pas y rester éternellement. À long terme, je souhaite développer mon activité militante et finir ce que j’avais commencé à l’école, la biologie et les études vétérinaires… Étant très attiré par l’est de l’Asie, je m’imagine bien construire quelque chose là-bas, pourquoi pas dans l’environnement et la conservation animale. Un rêve de gosse ? La construction d’un conservatoire d’espèces animales et végétales le plus grand, le plus indépendant et le plus écologique qui soit. Ça, c’est mon rêve. Je ne sais pas si ça arrivera un jour, mais c’est bien de rêver. 111
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Smoking en cupro et soie, GIORGIO ARMANI. Chemise en popeline de coton à col classique français, CHARVET. Sneakers en cuir, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO. Page de droite : veste et pantalon en laine, col roulé en jersey et mocassins en cuir glacé, PRADA.
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Veste croisée en toile de laine et mohair, débardeur côtelé transparent en jersey technique, pantalon large à taille haute en toile et mohair, ceinture en cuir, collection homme, DIOR. Page de gauche : veste à carreaux en laine et soie, chemise en coton et mocassins en cuir, GUCCI. Pantalon de smoking en coton, MARTIN MARGIELA. Ceinture en cuir, A.P.C.
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Trench-coat en coton mélangé, UNIQLO X J.W. ANDERSON. T-shirt à manches longues en satin, DROME. Pantalon en coton et lin, INTMISSIMI. Chaussettes en coton, CALZEDONIA. Sandales en veau velours, PIERRE HARDY. Page de droite : costume en laine, VERSACE. T-shirt à manches longues en polyester, SANKUANZ.
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Manteau en laine et lin mélangés, HALLIE SARA. Ensemble en viscose, MICHAEL MICHAEL KORS. Derbys en veau ciré, ADIEU. Page de droite : spencer en gabardine de laine, chemise en popeline de coton, pantalon en cuir d’agneau, derbys en suède et strass, CELINE PAR HEDI SLIMANE. Ceinture en cuir, A.P.C.
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Veste longue et pantalon en fibres et coton mélangés, WEILL. Cravate en soir, HUGO BOSS. Derbys en veau ciré, ADIEU. Boucles d’oreilles vintage. Page de droite : veste et jupe en cuir et chaussettes en coton, MIU MIU. Soutien-gorge en tulle stretch, ERES. Boucles d’oreilles vintage. Sandales en cuir, STUART WEITZMAN.
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Trench-coat en cuir, BOTTEGA VENETA. Veste en lin mélangé, GOLDEN GOOSE DELUXE BRAND. Jean en denim, GNDR. Boucles d’oreilles en Plexiglas, GIORGIO ARMANI. Ceinture en cuir, MAISON BOINET. Mules en cuir, STUART WEITZMAN. Page de droite : chemise en coton, JACOB COHËN. Collant en lurex, OROBLÙ. Boucle d’oreille vintage.
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Veste en denim, AMERICAN VINTAGE. Page de gauche : chemise en coton, ESCADA. Chemise manches longues en nylon, ACNE STUDIOS. Short crêpe stretch, CHANEL. Bas en tulle à pois, CALZEDONIA. Derbys en cuir, A.P.C. Coiffure et maquillage : Louise Garnier. Assistant photo : Julien Hardy. Assistante stylisme : Claire Rumeau.
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The color of spring PHOTOGRAPHIE JULIEN ROUX RÉALISATION EMILY MINCHELLA
Ci-dessus : collier en or blanc et or jaune gravés et diamants, boucle d’oreille en or blanc et or jaune gravés, diamants et perles baroques, BUCCELLATI. Page de droite : bagues en or jaune, or blanc, diamants blancs et diamants jaunes, boucles d’oreilles en or jaune et diamants jaunes, GRAFF.
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Ci-dessus : clip “Gerbéra” en or blanc, or rose, platine, émeraudes, tsavorites et diamants, VAN CLEEF & ARPELS. Page de gauche : bracelet “Lion protecteur” et bague “Lion rugissant” en or blanc et diamants, CHANEL JOAILLERIE.
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Ci-dessus : collier en saphir violet taille coussin, diamants tailles poire et brillant et platine, HARRY WINSTON. Page de droite : collier “Joséphine aigrette impériale” en or blanc serti d’un saphir taille poire et de diamants tailles poire et brillant, bague “Joséphine aigrette impériale” en platine serti d’un saphir taille poire et de diamants taille brillant, CHAUMET.
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Ci-dessus : collier “Plaisir champêtre diamant” en ors jaune, blanc et rose, grenats tsavorites et spessartites, émeraudes, diamants jaunes, saphirs roses, violets et jaunes, turquoise, bracelet “Tresse rubis” en platine, ors rose et jaune, diamants, rubis, saphirs violets et roses, DIOR JOAILLERIE. Page de droite : collier haute joaillerie en or gris, diamants et émeraude, bracelet haute joaillerie en or gris, émeraude, cristal de roche, onyx et diamants, CARTIER.
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L’OFFICIEL HOMMAGE
EMPLACEMENT RÉSERVÉ À KARL LAGERFELD Disparu le 19 février dernier, le Kaiser de la mode accède instantanément au statut d’immortel. C’est à travers sa discipline de fer, sa force de travail colossale et sa soif inassouvie de culture qu’il faut comprendre la stature de ce talent à nul autre pareil. Par Patrick cabasset
Si la mode est un miroir de la société, Karl Lagerfeld en a été le cadre le plus étincelant. S’adaptant à chaque époque et multipliant les styles durant sept décennies, il n’est pas l’homme d’une robe mais de centaines de styles. Des années 1950 à aujourd’hui, il aura habillé des millions de femmes, parfois même à leur insu car ses créations ont été réalisées pour d’autres griffes. Au-delà de l’homme de culture, du mondain souvent mordant, du photographe passionné et du créateur de mode virtuose, ce que l’histoire retiendra de cette force de la nature, c’est son sens du travail : “Je ne me vois pas comme une célébrité globale, déclarait-il à la série documentaire 7 Jours de Netflix, à l’occasion de son défilé de haute couture printemps-été 2018, je suis juste de la classe des travailleurs.” Et puis, légèrement narquois : “Vous savez, travailler c’est classe !” Avant de redevenir sérieux : “J’ai le souci du travail.” Personne d’autre ne pouvait l’avoir pour 134
lui… Car contrairement à la plupart des créatifs de sa trempe et de sa génération, Karl était seul et unique : “Ce que j’ai le plus souvent remarqué chez les légendes de mode, c’est qu’il faut être deux pour danser le tango : une force créative et un partenaire plus discret côté business, affirme le journaliste et réalisateur américain Matt Tyrnauer. Pensez Valentino et Giancarlo Giammetti, Saint Laurent et Pierre Bergé. Karl était davantage un loup solitaire, un homme-orchestre capable de faire vivre sa légende, de nourrir le business et de maintenir un flot de créativité débordante pour des générations, en une seule action. Il était aussi l’un des plus spirituels et attachants sujets que j’ai jamais interviewés.” D’UNE TENDANCE À L’AUTRE Formé à l’École de la chambre syndicale de la couture parisienne au début des années 1950, Karl Lagerfeld n’aura pas eu la chance de son camarade de classe d’alors, Yves Mathieu-Saint-Laurent. Pas
Karl Lagerfeld à son bureau en 1979.
Photo Roland Witschel/Picture Alliance via Getty Images
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L’OFFICIEL HOMMAGE
d’engagement chez Dior pour lui, pas de direction de la couture à la suite de Monsieur Dior, pas de maison de haute couture à son nom dans un monde où habiller les belles dames riches était la norme, le sommet de la pyramide de la mode de l’après-guerre. Cette “malchance”, Karl Lagerfeld la retournera en avantage. Comprenant très vite que ce monde classique était en train de changer, il va se consacrer au tout nouveau “prêt-à-porter”. Mieux, il devinera son avenir et en peaufinera le concept rudimentaire, né aux États-Unis au début des années 1950 et à peine pratiqué en France par quelques marques aventureuses. Il en fixera les règles par une pratique constante du dessin, une ascèse des essayages et un tournoiement décapant des idées, passant d’une tendance à l’autre sans état d’âme. Son goût naturel le pousse vers l’exploration du xviiie siècle classique ou plus baroque, puis vers l’Art déco ou encore le style Memphis. Mais tous les styles l’intéressent. Il les retravaille à sa façon, savamment, méthodiquement, régulièrement. Sa curiosité et sa discipline de fer seront très vite couronnées de succès. Chez Chloé dès 1964, il impose ce savoir-faire inédit, dessinant sans cesse des collections changeantes, surprenantes, inimaginables la veille. Avant cela, après son passage chez Jean Patou (de 1958 à 1963), il avait collaboré avec un faisceau de marques naissantes : Timwear, Krizia, Ballantine, Cadette, Charles Jourdan, Mario Valentino, etc. S’il reste chez Chloé jusqu’en 1984, il enchaîne immédiatement d’autres collaborations et commence à travailler pour les sœurs Fendi à Rome en 1965. Dormant peu, ce stakhanoviste du dessin de mode réalise collections sur collections, sans faillir, avec un aplomb si juste qu’il fait à tous les coups le succès commercial des maisons qui l’emploient. Avant même l’invention du mot styliste, ce métier de créatif qui s’apprend aujourd’hui dans les écoles de mode industrielle coulait dans ses veines semble-t-il. Mieux, sa résilience et le renouvellement permanent de ses idées 136
en font le collaborateur le plus fidèle de certaines marques : il restera vingt ans chez Chloé (puis y reviendra de 1992 à 96), plus de cinquante ans chez Fendi, plus de trente-cinq ans chez Chanel enfin. Un surhomme. Quant à sa marque propre, il la fera revivre plusieurs fois contre vents et marées sous divers noms (KL, Lagerfeld Gallery, Karl Lagerfeld). Sans s’aventurer sur l’immense terrain de ses innombrables collaborations exceptionnelles, il suffit de remarquer que celle avec H&M définira l’essence même du “masstige”, cette mode de prestige pensée pour le plus grand nombre. Alors que nombre de créateurs souffrent de surmenage, pas étonnant qu’il se soit adapté mieux que d’autres au rythme effréné des nouvelles collections, lignes capsules, précollections, etc., envahissantes et chronophages. Ceci à un âge où la plupart des gens envisagent depuis longtemps la retraite ! OUVERT À TOUT ET À TOUS Personnage public impressionnant, il joue instinctivement avec les médias. C’est un “bon client” en interview comme sur les plateaux de télévision grâce à un sens de la repartie inimitable. Il n’est d’ailleurs pas moins impressionnant au travail. Si tous reconnaissent son respect des employés qui l’entourent et de ses proches collaborateurs, son aura au sein du studio Chanel reste inoubliable pour ceux qui l’ont approché : “Inès (de La Fressange), Karl et Gilles (Dufour) dans le studio Chanel… Mon premier travail, c’était dans cette pièce, se souvient Olympia Le-Tan. C’était terrifiant, mais aussi très amusant et j’ai appris beaucoup plus que dans n’importe quelle école de mode.” Passionné par la modernité, il laisse entrer dans son univers des profils atypiques : “La première fois que j’ai rencontré Karl, j’étais très jeune, raconte le top-modèle Devon Aoki, petite selon les normes d’alors, inhabituelle selon les critères de race et avec un portfolio qui n’était pas exactement rempli de publicités pour des marques de référence. Je me souviens avoir
De haut en bas, Karl Lagerfeld et Claudia Schiffer au défilé Chanel automne-hiver 1992/93. Séance d’essayage avec Inès de La Fressange au studio Chloé, à Paris en 1983.
Photos Bertrand Rindoff Petroff/Getty Images, Pierre Vauthey/Sygma/Sygma via Getty Images
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“Il a changé ma vie, il a cru en moi quand tant d’autres n’y croyaient pas, moi incluse.” Cara Delevingne
Photo Hendrik Ballhausen/Picture Alliance via Getty Images
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HOMMAGE L’OFFICIEL
Cara Delevingne et Karl Lagerfeld pendant le fina du défilé Chanel automne-hiver 2014/15.
pris rendez-vous pour le show Chanel rue Cambon en étant persuadée que ce serait une courte visite. Dernière d’une fratrie de sept enfants, je n’avais vraiment rien de joli à porter. Ado fanatique de punk rock j’avais les cheveux verts, des patchs sur mon sac à dos et des Dr. Martens aux pieds… Mais il y avait une totale liberté dans ce que faisait Karl, il n’était pas limité par les conventions. M’apercevant à travers l’embrasure d’une porte, il m’a immédiatement fait entrer et m’a transformée en quelque chose de très différent de ce que je pensais pouvoir être. J’ai été peinte en or, des orteils aux lobes des oreilles. Il suffisait de le côtoyer pour sentir sa force, ses convictions et sa douceur.” Un sentiment partagé par Cara Delevingne : “Il a changé ma vie, il a cru en moi quand tant d’autres n’y croyaient pas, moi incluse.” Idem pour Claudia Schiffer : “Karl était ma poudre magique : il m’a transformée de jeune Allemande en topmodèle. Il m’a appris la mode, le style et la survie dans le monde de la mode. Ce que Warhol était à l’art, il l’était à la mode.” Au-delà de sa propre carrière, il reste également attentif à celle des autres. Il s’intéresse aux évolutions de la mode, à ses acteurs et ses créateurs. Au lendemain de sa disparition, Marc Jacobs témoigne : “Le plus significatif et le plus extraordinaire des souvenirs que j’ai de lui m’est parvenu avant même d’avoir rencontré Karl. C’est un télégramme de sa part me félicitant d’avoir été nommé directeur de la création chez Perry Ellis, il y a plus de trente ans. Dans le télégramme, il m’a dit combien il avait de respect pour Perry et comment il le connaissait et le considérait… Il a été l’un des rares à montrer son soutien à ce gosse inconnu que j’étais.” Même les plus récents talents de la mode le fascinent. Ainsi, le designer Alessandro Michele, qui avait travaillé pour lui comme designer d’accessoires chez Fendi dans les années 1990, déclarait après son dernier show Gucci : “Il était un bel exemple pour moi, pas seulement dans la mode, mais dans la vie. Il m’a montré comment vivre. Quand nous travaillions ensemble, il me traitait de DJ parce que j’avais toujours de la
musique avec moi et qu’il aimait ça. Il ressemblait à Peter Pan, à un garçon de 14 ans. Il aimait écouter tout si fort que vous ne pouviez pas parler.” LA MODERNITÉ INCARNÉE Boulimique de travail, de livres, de photos, de design, son emploi du temps semble être dix fois plus rempli que celui de ses contemporains. Avant même l’invention des réseaux sociaux, son cerveau semble fonctionner de façon instantanée. Ses décisions sont ultrarapides et souvent sans appel, que ce soit pour la création de produits, le choix d’un mannequin ou celui de ses proches. L’instinct est chez lui une autre forme d’intelligence. C’est sans doute pourquoi, derrière des apparences proustiennes, son mode de vie étincelant définissait si bien la modernité. Côté presse et édition, si l’on ne devait garder qu’une seule trace de sa créativité sans limites, ce serait peut-être cette publicité d’un magazine Façade des années 1980. Une double page blanche avec juste en son centre un bristol contrasté : “Emplacement réservé à Karl Lagerfeld”. Un comble du snobisme, de la nonchalance et de l’efficacité qui fait que, près de quarante ans plus tard cette annonce reste gravée dans bien des têtes, comme le symbole d’une époque. On ne peut pas résumer la vie d’un créatif aussi prolifique et multiforme en quelques concepts réducteurs, et on constate que derrière ses éventails, ses bons mots, ses lunettes noires mais aussi derrière la caricature de lui-même qu’il revendiquait, amusé, se cachait un autre Karl. Le styliste, photographe, éditeur, collectionneur, esthète, dandy et toucheà-tout génial n’aura finalement cultivé qu’une seule philosophie, celle du travail. Pas celui accompli, celui en devenir. “Ce que j’ai fait ne compte pas, déclarait-il récemment au Figaro. C’est bien d’avoir fait, mais c’est mieux encore de faire. Je ne suis jamais content de moi, je pratique une sorte d’auto-fascisme et je vais mourir d’insatisfaction… Je ne suis fier de rien, surpris tout au plus.” Une morale du travail hors norme qu’il aura pratiquée tout au long de sa vie. 139
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L’OFFICIEL PHÉNOMÈNE
PETER PAN A ENCORE FRAPPÉ
Le syndrome de la jeunesse éternelle touche à nouveau les créateurs cette saison : les filles rêvent de s’habiller comme des princesses modernes (voir les derniers défilés Molly Goddard, Rodarte, Marc Jacobs ou Valentino). La pop culture, elle, se plonge dans un grand bain de jouvence à coups d’esthétique Barbie et de vedettes issues de la génération Z. Au cinéma, Disney revisite “pour de vrai” tous ses classiques, de “Dumbo” au “Roi Lion”. Ne manque plus que la Fée Clochette pour nous embarquer au pays de Neverland…
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Photo Marka/Alamy Stock Photo
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Une image de “Peter Pan”, le chefd’œuvre signé Walt Disney en 1953, adapté de l’auteur écossais J.M. Barrie.
Défilé Marc Jacobs automnehiver 2019/20.
Photo Marcio Madeira
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PHÉNOMÈNE L’OFFICIEL
MOI, GRANDE ? JAMAIS Le monde de l’enfance inspire depuis longtemps la mode à renfort de détournements de la pop culture, de robes contes de fées et, plus récemment, de casting juvénile. Retour sur les raisons de ce phénomène. Par Laure Ambroise
Le syndrome de Peter Pan est très répandu dans le monde de la mode, notamment chez les designers. Quand on parle de grandir, la liste est longue de ceux qui s’y refusent. Rester un enfant est tellement plus tentant… Pourquoi les designers sont-ils davantage concernés ? Plusieurs raisons peuvent expliquer le phénomène, comme le besoin d’aborder la mode avec plus de légèreté, la rendre moins cérébrale, plus abordable avec des références culturelles populaires, qui touchent tout le monde. Arrêtons d’enfermer les marques avec des cibles, elles veulent s’adresser à toutes les générations, CSP++ mais aussi millennial et génération Z. Facile donc de se rendre compte de l’étendue du phénomène avec les collaborations Disney qui ne s’arrêtent jamais et que personne ne refuse. D’hier à aujourd’hui, il y a eu Stella McCartney et Batsheva avec Alice du pays des merveilles, Givenchy époque Riccardo Tisci avec Bambi, Jean-Charles de Castelbajac, Lacoste, Rag&Bone ou Shiatzy Chen avec Mickey Mouse, Christian Louboutin avec Cendrillon, Alber Elbaz avec Minnie. Plus récemment, c’est la marque américaine Coach et son directeur artistique Stuart Vevers, qui voue un culte à Dumbo (comme Tim Burton qui va sortir sa version au cinéma), avec Les Aristochats cette saison, alors qu’hier c’était avec Blanche-Neige et les sept nains. BOB, DIANA, MICKEY ET LES AUTRES Les personnages de Disney ne sont pas les seuls à inspirer les créateurs de mode. Ainsi, depuis 2013, Jeremy Scott pour Moschino anime la fashion week milanaise en détournant des figures de la pop culture telles que Bob l’Éponge, Barbie ou Mon Petit Poney qu’il utilise en toile de fond pour ses collections ; un monde enfantin qui se frotte à l’univers transgressif du designer haut en couleur. Et c’est sans parler des Simpson dans ses collections dédiées. Mais le syndrome de Peter Pan ne s’arrête pas là. Les créateurs font transparaître leur refus de grandir avec leur
obsession pour le look teenager. Ainsi, Miu Miu, pour sa collection prefall 2019, s’inspire de Lady Diana dans les années 1980, lors d’un voyage imaginaire dans le Tyrol, et mixe avec brio chemisiers volantés à des pulls d’écoliers tyroliens, corset en cuir doré et culotte taille haute vert loden comme les enfants dans La Mélodie du bonheur. De son côté, Virgil Abloh pour Off-White se remémore ses années lycée avec sa collection “Do You Cheer ?” composée de chandails de fratrie à logo, survêtements, jupes plissées de pom-pom girls, pyjamas d’internat et sacs graffitis, le tout porté par un casting de la génération Z. Quant à Alessandro Michele pour Gucci, plus qu’une mode – même si son pantalon taille haute imprimé “fraises” et son sac “Mickey” sont hautement régressifs –, il s’est follement amusé dans sa dernière collection prefall où les mannequins prennent la pause de jeunes filles en fleurs ultra-lookées tenant des ballons de fête foraine à la main. DÉFILÉS PARADES Ainsi, le syndrome Peter Pan ne quitte pas les podiums, il persiste et signe même, comme on l’a vu lors les collections automne-hiver 2019/20 à New York avec des icônes de contes de fées revisitées par Rodarte et ses robes phénoménales ornées de volants oversized et de manches ballons plus que théâtrales. Mais c’est Marc Jacobs et son monde enchanté, mélange de Cendrillon, Bernard et Bianca et La Belle au bois dormant, qui remporte la palme avec des robes du soir brodées de plumes noires, beaucoup de crinolines et de capes, de grands volumes, des manches plus que ballons… Notre préférée : une robe portée par Rianne Van Rompaey réincarnation de Catherine Deneuve dans Peau d’âne (en photo). Un défilé magique qui a marqué un tournant pour le designer. Le luxe aime bousculer ses propres règles et cherche à séduire toujours plus. Il n’est plus question de nostalgie mais de nouveaux défis. 143
Le groupe londonien Honey Hahs.
Photo Oliver Pearch
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QUAND LA POP RETOMBE EN ENFANCE Musique, make-up, style… L’angoisse ou le refus de devenir un adulte semble avoir atteint tout le monde. Tour d’horizon de ces tendances qui nous replongent dans l’âge le plus tendre. Celui d’avant Tinder et le réchauffement climatique. Par Violaine Schütz
La scène a lieu au (Pardon), bar éphémère parisien de la rue Oberkampf, ouvert par le webzine intellol Brain en février dernier. Après avoir franchi la devanture dans laquelle se trouve une poupée à l’effigie d’un des chanteurs du boys band 2B3 et des dessins d’enfants, une foule de kidults (contraction de kid et adult) danse au son de titres des Spice Girls et d’Aqua. Un couple retient particulièrement l’attention. Le garçon porte un jean délavé court, des chaussettes Snoopy et des bretelles, tandis que la fille sautille sur le dancefloor avec ses couettes roses et son minisac à dos en Plexiglas. De quoi rappeler les boums de notre pré-adolescence, quand on ne buvait que du Capri-Sun (boisson qui fait son grand retour chez les rappeurs). Depuis quelques mois, dans la capitale et dans le reste de l’Hexagone, les fêtes où l’on retombe en petite enfance sont légion. Ainsi, les soirées dédiées aux années 1990 Trilogie du Samedi du Supersonic, bar/club hype rock parisien, attirent des millennials qui n’avaient qu’une dizaine de printemps quand Oasis trustait les charts. Au Chair de Poule, rue Saint-Maur, qui attire une faune de néo-hipsters fans de garage, des tournois de ping-pong et des blind-tests sont organisés, tout comme à la Station, porte d’Aubervilliers, où l’esprit friche berlinoise se mâtine de tables de jeux. Les jeunes adultes de 2019, surtout ceux qui veulent rester dans le coup, semblent refuser de grandir et de se mettre aux aftwerworks guindés. TOUT DOUX Céréales arc-en-ciel, coquillettes au jambon au déjeuner et soirée karaoké, maquillage Crayola par Clinique, palette de fards aux airs d’accessoires de poupées chez Too Faced, collab’ Coach x Disney sur le dos : on aime tout ce qui nous rappelle le temps où
jouer à la console et goûter devant un dessin animé avant de faire la sieste constituaient notre to-do list. L’âge où les réseaux sociaux n’étaient qu’une utopie et où le monde semblait moins compliqué (on ne connaissait pas encore la signification des mots travail et chagrin d’amour). La bande-son correspondant à ce syndrome Peter Pan généralisé ? Des musiques qui rassurent, à l’image de Stop Him, l’hymne juvénile anti-Trump signé des Honey Hahs, groupe londonien formé de trois sœurs âgées de 16, 13 et 11 ans et produit par Steve Mackey de Pulp. Le succès des vidéos ASMR (autonomous sensory meridian response) montre aussi à quel point on a besoin pour se relaxer de sons régressifs : ces courtes vidéos de musique créées à partir d’objets du quotidien, de voix doucereuses et de jouets comptent des millions de vues sur YouTube ; même Cardi B en a réalisé une avec les joujoux de sa fille, Kulture. De vraies berceuses pour la génération Snapchat. GRANDES FILLES Le label anglais PC Music, à travers l’un de ses fleurons, Hannah Diamond, fait dans l’image et le son rose bonbon. Comme si Barbie avait grandi et qu’elle portait un treillis de raveuse. Enfin, l’imagerie kinderwhore (mélange de cols Claudine et de sexyness débridé) des années 1990 promue par Courtney Love et ses copines Riot Grrrl se voit célébrée par l’univers de la mode cette année comme jamais auparavant. Batsheva lui a rendu hommage lors de son dernier défilé à Los Angeles. Quant à Molly Goddard, elle invente une nouvelle silhouette de grande fille inadaptée pour affronter les affres de l’âge adulte. “Je suis in, inadaptée”, chantait en 1968 une autre grande enfant, l’inénarrable Brigitte Fontaine (de jouvence). 145
Une scène du film “Dumbo”, de Tim Burton, avec Colin Farrell, Nico Parker et Finley Hobbins.
Photo Disney
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PHÉNOMÈNE L’OFFICIEL
UN ÉLÉPHANT QUI VOLE, POUR DE VRAI ? “Live-action adaptation” : voilà la dernière recette Disney pour réjouir les foules, des versions “réelles” de ses célèbres dessins animés, pensées autant pour les grands que pour leur progéniture. “Dumbo” par Tim Burton poursuit cette série de résurrections de classiques de notre enfance… Par Delphine Valloire
Il a d’immenses yeux bleu pervenche, des oreilles démesurées, il a perdu sa maman, sait voler et a le pouvoir de faire pleurer les foules. Dumbo, le petit éléphant dessiné par Walt Disney en 1941, revient sur les écrans “pour de vrai” grâce à des effets spéciaux fabuleux – personne ne saura résister à son expression si triste lorsqu’il est peinturluré en clown – et au savoir-faire du réalisateur Tim Burton. La bande-annonce compte déjà 10 millions de vues sur la chaîne YouTube Disney et le casting a, lui, son comptant de superstars : Eva Green en trapéziste, Colin Farrell en directeur de cirque, mais aussi Michael Keaton et Danny de Vito ainsi qu’une adorable nouvelle venue, Nico Parker, la fille de Thandie Newton. On peut imaginer ce qui a attiré Tim Burton dans cette fable : l’univers cruel et fantaisiste du cirque qu’il avait déjà un peu effleuré dans Big Fish et le personnage touchant de ce petit outsider, handicapé par cette apparence qui fait de lui un petit “monstre” avec ses oreilles géantes qui, tel l’albatros de Baudelaire “l’empêchent de marcher” mais lui permettent de voler. On compte sur Tim Burton pour mettre en valeur le côté inquiétant de ce monde imaginaire, qui déjà avec Disney en 1941 avait combiné sur le public l’effet crève-cœur et l’effet merveilleux. REMEMBER… Pourquoi une telle stratégie de la part de Disney ? Si le chemin a été pavé par quelques précédents, dont Cendrillon, réalisé par ce bon vieux shakespearien de Kenneth Branagh en 2015 (avec Cate Blanchett et Lily James, un succès honnête au boxoffice avec une recette de plus de 500 millions de dollars), et Le Livre de la jungle de Jon Favreau en 2016 (avec Bill Murray, Scarlett Johansson, Idris Elba et Lupita Nyong’o pour un résultat de 960 millions), c’est La Belle et la Bête qui a boosté l’effet live-action adaptation. En 2017, le film a explosé tous les records et a récolté 1,2 milliard de dollars. Pourtant il s’agissait là d’une version très (trop) sage calquée, presque plan pour plan, costume pour costume, sur la version animée de 1991, avec deux stars très british : Emma Watson (l’Hermione d’Harry Potter) et Dan Stevens (Downton Abbey). Ce succès dément a dopé leur politique de revisiter les classiques Disney en images réelles, pour rivaliser tout en haut du box-office mondial avec
les franchises Marvel et DC Comics ou même avec les Star Wars déjà dans le giron Disney. Et même si le remake de Mary Poppins fin 2018 a reçu un accueil mitigé, les superproductions vont s’enchaîner toute l’année à venir. En mai, c’est Guy Ritchie qui revisite Aladdin avec Will Smith en génie bleu, et deux jeunes stars Naomi Scott et Mena Massoud dans les rôles principaux. En juillet, ce sera la déferlante du Roi Lion réalisé par Jon Favreau avec un casting plus que royal : Donald Glover en Simba et l’icône Beyoncé en Nala. En 2020, ce sera au tour de Mulan, avec un budget pharaonique et un casting asiatique parfait : la jeune révélation Liu Yifei dans le rôle principal ainsi que Jet Li et Gong Li. Dans les starting-blocks des préproductions, on trouve aussi en vrac un projet de Cruella avec Emma Stone, La Belle et le Clochard, La Petite Sirène, Pinocchio et Blanche-Neige. Tout le catalogue risque d’y passer. QUAND LA MAGIE DEVIENT RÉELLE Quelle est la valeur ajoutée ? Parfois un bon réalisateur comme Tim Burton ou Jon Favreau, et aussi une dimension de prouesse technique. La bande-annonce du Roi Lion, somptueuse, donne le frisson et se termine avec un mot à double sens : “remember” (souvenez-vous). On est de fait dans le registre de la petite madeleine de Proust, plus celle de tante Léonie mais celle de l’oncle Walt qui a structuré nos enfances depuis 1937 avec Blanche-Neige et les 7 nains. On y ajouterait un ingrédient qui fait la différence : une soi-disant réalité filmée, ironique quand on pense que les gens sont de plus en plus accros au virtuel et aux fake news. En 2019, il n’y plus ou presque de barrières techniques : 3D, matte painting, les effets spéciaux ont fait des progrès fulgurants pour des budgets pas impossibles à tenir. Tous les décors, tous les personnages, tous les mouvements sont possibles. C’est l’imagination d’hier au pouvoir ; Disney rend donc la magie réelle. Et les producteurs reçoivent des montagnes de pièces d’or comme s’ils en avaient fait le souhait auprès du bon génie de la lampe, des sommes à faire s’évanouir l’oncle Picsou. Conte de fées, vous avez dit conte de fées ? “Dumbo”, de Tim Burton, Sortie le 27 mars.
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GIA CARANGI, MODÈLE DÉPOSÉ
Sorte de “James Dean de la mode”, le top-modèle a eu une carrière éclair de trois ans à la fin des années 1970, avant de mourir du sida en 1986. Sa beauté rebelle et androgyne continue de faire bruisser Instagram et ses héritières sont légion… Par Virginie Beaulieu
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gueule, ses excès d’enthousiasme ou de colère la rendent immédiatement légendaire dans l’univers compassé de la couture qui déambule entre Milan, Paris et New York. Il faut dire que respecter l’autorité n’a jamais été son fort. Née en 1960 dans une banlieue aisée de Philadelphie, Gia grandit sans filet entre un père absent et une mère qui a déserté le foyer familial avant de se remarier. Pas vraiment surveillée, elle ne connaît pas de limites imposées, entre les concerts de David Bowie, l’école buissonnière, ses coups de cœur incessants pour les jolies filles et les fêtes sous Quaalude. UN PEU BUTCH, UN PEU PIN-UP Sur le conseil d’un photographe local, elle débarque à New York à 18 ans directement devant le bureau de Wilhelmina Cooper, qui dirige une fameuse agence de mannequins : elle signe à cette jolie punk, un peu butch, un peu pin-up, un contrat dans l’heure. À contrecourant des autres filles, très blondes, très saines, comme Patti Hansen ou Jerry Hall, Gia la provocante incarne toute une population de brunes mal représentées par la mode. En 1979, elle travaille dur, aligne les covers plus vite que son ombre, du Cosmopolitan américain à tous les Vogue (US, anglais et français), et pose pour le
Photo Andrea Blanch/Getty Images
Page de droite, Gia Carangi en 1982.
Si vous tapez son nom dans Google, vous obtiendrez près de 400 000 résultats, sans compter 22 000 publications sur Instagram, 9 000 sur YouTube ou des dizaines de fanpages sur Facebook. C’est pourtant entre 1978 et 1981 que Gia Carangi, un des premiers supermodèles, a connu une gloire aussi sidérante qu’éphémère, figée à jamais sur papier glacé. “Too beautiful to die, too wild to live” (trop belle pour mourir, trop sauvage pour vivre), comme le dit le slogan du film HBO Gia réalisé en 1998 et inspiré de sa vie, qui vaudra à la presque inconnue Angelina Jolie, qui l’interprète, son deuxième golden globe. Comme celle de James Dean au cinéma, la trajectoire de Gia dans la mode, coupée net par la drogue, n’en finit pas de fasciner un public épris de pop culture vintage. Toutefois, il y a quelque chose de puissamment moderne dans son tempérament, comme dans celui de James Dean : une androgynie, un côté sauvage, urbain, unisexe et garçon manqué pour celle qui emprunte sa panoplie “T-shirt-jean-Converse” au vestiaire masculin avant tout le monde. Elle exsude le danger, l’interdit, et pour cause. Avec un culot dingue, Gia n’hésite pas à envoyer sur les roses des photographes célèbres ou, au contraire, à poser nue spontanément quand elle se sent à l’aise. Ses coups de
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gratin des photographes de mode : Richard Avedon, Chris von Wangenheim, Helmut Newton, Arthur Elgort ou encore Francesco Scavullo. L’illustrateur Joe Eula la fait poser aussi pour ses dessins de mode ; il se souvient dans une biographie signée Stephen Fried d’un modèle extraordinaire : “Gia adoptait la bonne attitude pour ressentir ce luxe inouï autour d’elle. C’était une vraie actrice, vraiment une star en face de moi, portant des merdes à 5 ou 10 dollars et vous donnant l’impression que c’étaient les plus beaux vêtements depuis l’invention de la couture.” Le photographe Scavullo l’adore, même s’il lui est impossible de la diriger : “Vous aviez ces photos prises sur le vif et elles étaient divines… Elle avait le corps parfait pour poser : des yeux, bouche, cheveux parfaits et pour moi, et la parfaite attitude ‘je me fous de tout’.” En 1980, il l’appelle pour qu’elle prête son jean déchiré-juste-ce-qu’il-faut à Diana Ross pour la pochette de son album mythique Diana. Sur la photo, la star du disco a emprunté non seulement le jean mais aussi la dégaine de Gia : cheveux mouillés, sans make-up, braguette ouverte et T-shirt blanc roulé aux manches. Son fameux “bouton de pantalon ouvert” est aussi immédiatement copié par les stylistes de mode. À force de naturel, cette fan de Blondie lance le “street chic”.
Page de droite, Gia Carangi et Sandy Linter au Mudd Club, à New York au début des années 1980.
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AU PAYS DES FAUX-SEMBLANTS Souvent incontrôlable dans sa vie professionnelle – elle plante des clients, mange des cuisses de poulet en robe Yves Saint Laurent Couture ou s’enfuit par la fenêtre des toilettes au milieu d’un shooting Versace avec Avedon –, Gia n’arrive pas mieux à gérer sa vie sentimentale. Elle tombe amoureuse de nouvelles filles chaque semaine et s’accroche à des hétéros qu’elle essaie de séduire en leur envoyant des brassées de roses, comme la belle maquilleuse Sandy Linter, avec qui elle vit une liaison houleuse entre deux sorties au Studio 54. Comme l’exprime si bien l’écrivain Stig Dagerman parlant de la condition humaine : “Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.” Et Gia parvient mal à masquer sa colère, cette folle insécurité créée par l’abandon de sa mère, ou à se débarrasser de l’idée qu’elle ne
mérite pas tout ce qui lui arrive. Un syndrome carabiné d’imposture mine cette fille qui n’a pas fait d’études mais rêve de devenir chef opératrice de cinéma. En 1980, la mort subite de Wilhelmina, son modèle, sa mère de substitution, la fait déraper : Gia se laisse glisser dans des paradis artificiels de plus en plus destructeurs, s’injectant l’héroïne fournie par des dealers de luxe, puis dans d’insalubres galeries de shoots du Lower East Side. C’est la dégringolade, et personne ne s’en soucie jusqu’au moment où des marques pas très photogéniques apparaissent sur ses bras, où sa beauté se fane et où ses retards deviennent des absences. C’est le moment où, dans l’une de ses rares apparitions à la télévision, elle murmure, le regard perdu après deux heures de coiffure-maquillage : “Et nous voilà au pays des faux-semblants, pas vrai ? Du fantasme.” En 1981, elle disparaît des radars. Ruinée et au bout du rouleau, elle est retournée en douce chez sa mère et galère entre désintox et petits boulots. Une rechute en 1985 tourne mal : elle attrape la maladie qui vient de tuer Rock Hudson et commence à décimer le monde de la mode. Gia décède en 1986, première femme célèbre victime du sida. Cette année-là, une brune qui lui ressemble beaucoup, plus mainstream et moins subversive, signe avec l’agence Elite à New York : Cindy Crawford sera longtemps surnommée “Baby Gia”. Aujourd’hui, c’est la fille de Cindy Crawford, Kaia Gerber, portant en elle ce “Gia factor”, qui enflamme les podiums (plus sagement). De Gia, restent d’un côté les images glamour de von Wangenheim et consorts qui circulent à l’infini sur Pinterest ou Tumblr, de l’autre sa biographie, plus âpre mais non moins extraordinaire, écrite par le journaliste Stephen Fried, qui retrace sa vie autant qu’une époque et un milieu. Ses héritières spirituelles, boyish, spontanées et subversives se nomment Cara Delevingne et Kristen Stewart, des wild girls portées aux nues, mais bien mieux armées qu’elle pour ne pas tomber dans le piège du miroir aux alouettes. À lire, la biographie de Stephen Fried : “Thing of Beauty, the Tragedy of Supermodel Gia” (Pocket Books, 2011).
Photo Sasha Borodulin/The Borodulin Collection
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L’OFFICIEL POWER PLAYERS
LES NOUVEAUX STRATÈGES DE LA MODE DIGITALE
Dans notre industrie, les dynamiques de pouvoir ont changé. C’est maintenant sur les réseaux sociaux que tout se joue, y compris les places les plus chères pour les professionnels les plus aguerris. Présentation de quelques éminences grises. Par Claire Beghin
Ils sont “manager des stratégies de contenus”, “responsable des partenariats mode” ou les premiers lanceurs d’alerte du milieu, et ils font la pluie et le beau temps dans l’industrie de la mode. Alors que plus de 90 % des achats de luxe sont aujourd’hui influencés par les interactions digitales, qui pour beaucoup prennent racine sur Instagram, c’est dans ce secteur que gravitent les nouvelles éminences grises, grâce à un flair indéniable et des carnets d’adresses longs comme le tapis rouge du Met Gala. “Tout est une question d’émotion”, observe Raven Smith. Ce directeur créatif free-lance est également chroniqueur pour le Vogue anglais, où il décrypte chaque semaine l’actualité de la mode et de la pop culture avec un humour au troisième degré brillant. Ses posts Instagram, où il met en scène son quotidien de façon hilarante, lui ont rapporté plusieurs dizaines de milliers de followers. Un temps Commissioning director chez Nowness, la plate-forme de vidéos artistiques de LVMH, il conseille aujourd’hui les marques sur la bonne stratégie digitale à adopter pour toucher leur cible. “Aujourd’hui, on s’informe et on consomme sur Instagram, poursuit-il. On absorbe tellement de contenu en une journée 152
qu’une marque doit réussir à produire le post sur lequel on s’arrêtera quand on scrollera l’application. Tout repose sur cet instant, très bref, entre le moment où un post provoque une émotion, et celui où cette émotion déclenchera l’action qu’on veut engendrer, que ce soit chercher à en savoir plus, s’abonner au compte de la marque ou acheter une paire de chaussures.” MAÎTRISER LES CODES Produire ce type d’émotion sur le digital est devenu un métier à part entière, à la croisée d’une création éditoriale inspirante et de la pure stratégie marketing. Pour occuper ces fonctions clés, Facebook, Instagram ou YouTube font appel à des personnalités qui connaissent par cœur le milieu de la mode et ses ramifications. Alors que les ventes en ligne de l’industrie du luxe devraient atteindre 87 milliards de dollars en 2025 (selon le cabinet de conseil McKinsey & Company), ces personnes doivent à la fois maîtriser les codes de la communication digitale, avoir une vision pertinente des consommateurs, et un réseau assez vaste pour mettre à contribution des personnalités qui ont une influence directe sur les actes d’achat : les top-modèles, les créateurs stars comme Virgil Abloh ou Olivier
Photo David M. Benett/Dave Benett/Getty Images for Chaos
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Raven Smith le maestro d’Instagram qui influence aussi bien les marques que les influenceuses.
C’est le premier conseil que donne Eva Chen aux créateurs : montrer ce qui se passe backstage, envoyer des selfies, se montrer accessible plutôt que de cultiver une image trop figée. Et poster, poster, poster…
Si l’on en croit son Instagram, Derek Blasberg est partout, absolument partout. À Los Angeles avec Miley Cyrus ou Katie Perry, à Paris avec Zendaya, à Londres avec David et Victoria Beckham.
Photos Christian Vierig/Getty Images, Taylor Hill/FilmMagic
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POWER PLAYERS L’OFFICIEL
Rousteing et, bien sûr, les influenceurs, dont le marché est évalué à un milliard de dollars, selon une étude de l’agence marketing Mediakix. Dans ce cercle très fermé, Derek Blasberg est roi. L’auteur et journaliste de mode américain a récemment rejoint YouTube en tant que Fashion and beauty director, un choix hautement stratégique pour booster le volume et la qualité des contenus mode de la plate-forme. Avec un CV qui compte le Wall Street Journal, CNN Style, Vanity Fair et Harper’s Bazaar, et des amitiés avec les plus grands noms de l’industrie (Bella Hadid, Karlie Kloss, Diane von Furstenberg…), il est l’une des figures les plus connectées – dans tous les sens du terme – du milieu de la mode. Un réseau qu’il a commencé à construire il y a plus de quinze ans, depuis son dortoir universitaire new-yorkais, et qu’il a peaufiné en produisant des vidéos montrant les coulisses des défilés et en assistant à chacune des soirées organisées par les gens les plus influents du milieu. Quitte à n’y passer que quelques minutes. L’important est de se montrer aimable, disponible ou, comme il le confiait récemment au site Business of Fashion : “Content d’être là, et facile au travail.” Un motto qui l’a hissé jusque dans les bureaux de YouTube où “le Truman Capote de sa génération” (citation du New York Times qu’il reprend sur son site) occupe désormais l’un des postes les plus influents du métier. Bien sûr, conseiller les plus grandes marques sur les bonnes stratégies à adopter sur les réseaux sociaux nécessite d’en maîtriser soi-même tous les codes, et de savoir jouer avec sa propre image, au moins aussi bien que ses clients. Si l’on en croit son Instagram, Derek Blasberg est partout, absolument partout. À Los Angeles avec Miley Cyrus ou Katie Perry, à Paris avec Zendaya, à Londres avec David et Victoria Beckham, qui vient d’ailleurs de lancer sa chaîne YouTube. L’ART DU STORYTELLING “Instagram est devenu comme une école mondiale de la mode”, assure Eva Chen. Cette New-Yorkaise de 39 ans sait de quoi elle parle, elle est responsable des
partenariats mode de la plate-forme Instagram, là où tout se passe. Elle n’hésite pas à documenter toute sa vie, de ses virées aux fashion weeks à son quotidien avec ses enfants. Insider de la mode depuis ses plus jeunes années (elle était auparavant rédactrice en chef du magazine Lucky, puis responsable de la beauté pour Teen Vogue), elle a compris que la clé pour booster son audience est d’offrir aux gens la possibilité d’accéder à un monde qui les fait rêver. “La mode a longtemps eu cette mentalité de ‘Tu ne peux pas t’asseoir avec nous’. Aujourd’hui, tout le monde peut participer. Instagram a donné accès aux premiers rangs des défilés à tout le monde, permet de voir comment les stylistes travaillent ou comment les mannequins développent leur carrière.” C’est d’ailleurs le premier conseil qu’elle donne aux créateurs : montrer ce qui se passe backstage, envoyer des selfies, se montrer accessible plutôt que de cultiver une image trop figée. Et poster, poster, poster… “Il faut être actif, s’abonner, commenter, répondre aux messages privés. Les gens qui consomment de la mode sur internet ouvrent Instagram 32,5 fois par jour, et 500 millions de personnes utilisent les ‘stories’ quotidiennement.” L’une de ses plus grandes réussites a été de développer des filtres personnalisés pour les marques, comme celui qui permettait récemment d’essayer une paire de lunettes Off-White à travers son téléphone. “Mon rôle est de répondre aux besoins et aux désirs des différentes communautés de la mode pour les connecter au monde. (…) Cela fait de moi une sorte de thérapeute d’Instagram.” La mode ne s’est jamais montrée aussi stratégique pour apparaître plus authentique. Là est tout le paradoxe du digital, où l’on voit également naître les premiers lanceurs d’alerte du milieu, comme le mannequin Cameron Russell qui a publié des centaines de témoignages anonymes de professionnels de la mode victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles. Ou encore comme le fait le compte Instagram Diet Prada, qui dénonce les copies, l’appropriation culturelle et les marques qui s’inspirent un peu trop des collections de jeunes créateurs. Une façon autrement pertinente de capitaliser sur l’authenticité. 155
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ÉVASION L’OFFICIEL
MIAMI STORIES
Après cinq ans de rénovation, le légendaire Surf Club rouvre ses portes à Surfside, au nord de Miami. Le club privé né en 1930 se présente à nouveau comme une spectaculaire propriété privée, revisitée par Richard Meier. Un magnifique refuge au soleil.
Photo Christian Horan/The Surf Club
Par Caroline mas
L’idée du Surf Club est précisément née sur le yacht de Harvey Firestone, magnat du pneumatique, à la fin des années 1920. Parti explorer les côtes de Miami Beach, Firestone et quelques amis, dont les figures locales Carl Fisher et Irving Collins, tombent sous le charme d’un superbe terrain surplombant l’océan. L’architecte Russell T. Pancoast, maître du style Art déco de l’époque, est appelé pour donner vie au projet. Le club privé ouvrira ses portes alors que la Prohibition s’évanouira peu de temps après. Inauguré le 31 décembre 1930, le lieu fut le cadre de fêtes hors du commun, attirant des personnalités exceptionnelles, tels Frank Sinatra, Dean Martin, Elizabeth Taylor et Winston Churchill, qui avait pour habitude de peindre dans son cabanon de plage. Autant d’anecdotes et d’événements incroyables qui ont contribué à faire de ce spot l’un des hauts lieux du glamour. Riche de son passé, le Surf Club conjugue aujourd’hui la gloire des Années folles aux opportunités de demain, inspirées par une clientèle internationale de plus en plus exigeante. Cinq ans de rénovation auront été nécessaires pour rouvrir les portes de ce lieu mythique : étendu sur plusieurs centaines de mètres de sable blanc, le projet ambitieux, signé de l’architecte américain Richard Meier, domine en porte-à-faux l’initial club house, ouvrant ainsi un dialogue entre l’ancien et le contemporain. À l’intérieur, c’est un
sentiment de volupté absolue qui gagne le visiteur. Maîtrisés par le designer Joseph Dirand, les espaces reflètent l’environnement océanique de l’hôtel de façon subtile. La lumière est brillamment exploitée à travers les grandes baies vitrées des 77 chambres et suites de l’hôtel, mettant en valeur leur mobilier fonctionnel raffiné. Les amateurs de cuisine pourront se délecter d’une expérience exclusive au restaurant Sirenuse – né de la collaboration entre Le Sirenuse Hotel de Positano et le groupe Four Seasons – où le chef italien Antonio Mermolia sublime les essentiels de la gastronomie de la côte amalfitaine dans le cadre grandiose du vaste ballroom d’autrefois. La légendaire Peacock Alley, pièce maîtresse du Club, témoigne du style Art déco et de l’ambiance glamour des années jazz. Autre espace au charme intemporel, le spa et son style hérité des cabanons de plage des années 1930 à 40, un incontournable pour qui souhaite faire l’expérience d’un soin d’exception face à l’océan. Condensé d’histoire et de culture, le Surf Club a su s’entourer des meilleurs acteurs pour continuer d’écrire son destin hors norme. Le dernier talent arrivé sur la propriété n’est autre que l’emblématique Thomas Keller, chef américain triplement étoilé au Michelin, invité à célébrer les années Rat Pack dans son nouvel établissement : The Surf Club Restaurant, où les grands classiques de la cuisine américaine sont délicieusement mis à l’honneur.
Page de gauche : la piscine de l’hôtel Four Seasons at The Surf Club.
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De haut en bas, fête hawaïenne au Surf Club, en 1946. Des élégantes, dans les années 1940. Page de droite, le bar à champagne du restaurant Le Sirenuse, situé dans l’ancienne salle de bal du Surf Club.
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Photos Adrien Dirand/The Surf Club
L’OFFICIEL ÉVASION
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BE WELL 1. DÉCOUVRIR
5. RENCONTRER
2. SUCCOMBER
6. SUER
3. PROFITER
7. SOIGNER
Douze parfums mythiques Le spa du Es Saadi à Marrakech
4. ADOPTER
La soie selon Intimissimi
Maria Bosoni, fondatrice de oOumm
L’Usine ouvre à Saint-Lazare Tatiana Korsakova nous présente le Dr Anita Sturnham
Photo Callum Toy
La palette bijou Yves Saint Laurent Beauté
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BE WELL L’OFFICIEL
1. LE 3-EN-1 SIGLÉ YSL Dédiée à la fois au sourire, au teint et au regard, la palette Shimmer Rush All-Over d’Yves Saint Laurent Beauté ne quittera plus votre sac cette saison. Par Mélanie Mendelewitsch Photographie Marine Billet
I
nspiré par la belle saison, le maestro Tom Pecheux imagine un tout-en-un radieux pour les lèvres, le teint et les paupières. Must-have annoncé de la saison des festivals, ce concentré d’éclat contenu dans un boîtier bijou translucide met à l’honneur à la fois la sobriété, à travers des couleurs pastel, et la
flamboyance, avec des teintes scintillantes. Six teintes complémentaires. Caramel doré, violet intense et cuivre ardent : ce camaïeu opalin évoque de lointains paysages exotiques. Intensément pigmentées, les teintes irisées illuminent le regard, tandis que les deux roses gourmands viennent rehausser les lèvres
et le teint à l’approche des beaux jours. Un ADN rock et coloré. Incarnée par la sensuelle Staz Lindes, la campagne printanière de la marque donne à voir l’égérie dans son quotidien, sur scène, dans la moiteur d’un festival endiablé où elle apparaît sur fond de soleil couchant hypnotique. 161
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L’OFFICIEL BE WELL
2. MYTHES ET LÉGENDES Quelques parfums ont marqué leur époque et sont devenus des classiques. Des jalons historiques à (re)découvrir. Par Antigone Schilling Photographie MArine Billet
De gauche à droite, First de Van Cleef & Arpels (1976), le précieux. Premier parfum pour une marque de joaillerie, First devait être “un parfum qui ait l’air d’un bijou et qui sente comme un joyau”. Composition de Jean-Claude Ellena, First joue l’opulence d’un grand bouquet autour du jasmin et de l’hédione. Un festival de matières avec plus d’une centaine d’ingrédients. L’Air du Temps de Nina Ricci (1948), l’icône. Après la guerre, on célèbre une nouvelle ère de 162
paix. À un premier flacon soleil succéda le flacon mythique de 1951, tourbillon de cristal sur lequel sont juchées deux colombes enlacées. Floral épicé, le parfum se dessine avec légèreté autour d’un opulent bouquet d’œillet, rose, gardénia, jasmin, iris sur fond santal. Élu flacon du siècle en 1999. No 5 de Chanel (1921), l’archétypal. “Parfum de femme à odeur de femme”, le No 5 a été créé par Ernest Beaux avec les plus belles matières florales (rose, jasmin…) et une touche d’aldéhydes un brin
métallique. Un flacon carré, la sobre élégance d’un étui noir et blanc, le choix d’un chiffre fétiche, la légende de Marilyn… ces éléments composent le parfum le plus célèbre du monde. Shalimar de Guerlain (1925), le légendaire. Sur la route enchantée de l’Inde, une belle histoire d’amour à l’ombre du Taj Mahal et la naissance d’un magnifique oriental. Un cœur floral se pose sur l’opulence d’un fond sensuel à base d’opoponax, tonka et une surdose magistrale
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d’éthylvanilline. Le flacon, une vasque surmontée d’un bouchon bleu en éventail, est comme un prologue au conte. Diorissimo de Dior (1956), le modèle. Reflet de la passion du couturier pour les fleurs, Diorissimo est un quasi-soliflore autour du muguet, fleur muette en parfumerie. Porte-bonheur, l’accord muguet recomposé est enrichi de jasmin et de boronia, une magnifique création signée Edmond Roudnitska. Après des débuts dans un flacon
amphore en cristal, Diorissimo a ensuite eu pour écrin un flacon géométrique orné de l’ovale inspiré des fauteuils médaillon. Trésor de Lancôme (1990), l’incontournable. Un nom précieux et un succès magnifique. Création de Sophia Grojsman, surnommée l’alchimiste des roses, Trésor se dessine autour d’une rose otto “aux accents miellés et épicés” avec un délicieux côté poudré sur fond boisé vanillé ambré. Un flacon pyramide à l’envers et
des égéries magnifiques contribuèrent à la réussite d’un grand parfum. Calèche d’Hermès (1961), l’emblématique. Un nom évocateur de l’attelage symbolique de la maison et un flacon inspiré d’une forme de lampe signent ce parfum devenu un des Classiques Hermès. Très féminine, la fragrance pétille de notes hespéridées sur un cœur floral (ylang-ylang, rose, jasmin) relevé d’aldéhydes et iris, sur fond boisé de vétiver et santal.
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L’OFFICIEL BE WELL
De gauche à droite, Opium d’Yves Saint Laurent (1977), le mythique. Fasciné par l’ExtrêmeOrient, Yves Saint Laurent rêvait d’un parfum pour une impératrice de Chine avec un nom sulfureux évoquant l’addiction. Dans un flacon en forme d’inro à effet de laque rouge, Opium se dévoile à travers une bulle de verre. Parfum au sillage puissant (très concentré), il magnifie un cœur floral épicé à base de girofle et de cannelle, sur un fond opulent, sensuel. Un magnifique 164
oriental de transgression. Angel de Mugler (1992), l’éclatant. Ovni dans la parfumerie à son lancement, Angel est devenu le chef de file d’une très grande famille. Puissamment gourmande, la création d’Olivier Cresp répondait à la perfection au souhait de Thierry Mugler. Un côté fruits rouges, praline avec l’audace de l’éthyl-maltol sur un fond vanille et patchouli à très haute dose. Pour sertir ce parfum brûlant, un froid galactique incarné par le bleu et
un flacon étoile. Le dernier des mythes. Calandre de Paco Rabanne (1969), l’avantgardiste. “Le métallurgiste”, comme le surnommait Coco Chanel, aimait jouer avec les matières et les matériaux. Ode au métal, le flacon de Calandre s’inspire de la forme d’un radiateur de voiture et s’orne d’un pourtour vifargent. Floral vert et métallique avec ses notes d’aldéhydes, il pose son bouquet sur un fond boisé avec la première utilisation de l’evernyl
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(mousse de chêne). Un parfum futuriste en réponse à l’idée d’une étreinte torride dans une voiture ! Femme de Rochas (1945), le sublime. La quintessence de la féminité dans un flacon amphore aux courbes opulentes, et le souvenir de Mae West (dentelle dans l’étui). Edmond Roudnitska eut l’idée d’agrémenter sa composition chyprée d’une puissante note fruitée de prune sans oublier des épices (cumin,
cannelle, girofle), le tout sur un fond boisé. Ode à la nouvelle épouse de Marcel Rochas, la belle Hélène, Femme demeure un grand floral. Arpège de Lanvin (1927), l’éternel. Jeanne Lanvin fit créer Arpège en l’honneur de sa fille Marie-Blanche, musicienne émérite. Muguet, lilas et une soixantaine d’ingrédients composent cette partition olfactive. Boule noire, le flacon est illustré du dessin doré d’Iribe représentant Jeanne Lanvin veillant sur sa fille.
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L’OFFICIEL BE WELL
3. RITUELS DE LUXE DANS LA MÉDINA En quête d’une parenthèse ensoleillée bienfaisante ? Cap sur le spa du palace Es Saadi, temple du bien-être à Marrakech.
L
e spa du palace Es Saadi est l’un des QG du bien-être de la ville rouge, passage obligé des beautistas locales ou en visite. Étendu sur 3 000 mètres carrés, cet endroit d’exception est notamment célèbre pour sa piscine intérieure baignée de lumière, instagrammable au possible. Doté d’un Dior Institut et d’un vaste salon de la marque de soins capillaires végétaux Phyto, le spa est aussi réputé pour son parcours Oriental Thermae, parenthèse régénérante d’exception, qui combine savoir-faire ancestral et innovations haute technologie dernier cri. Au programme, la cabine de bain herbal bio “du bled”, qui ouvre les pores et booste le métabolisme ; un sauna finlandais pour stimuler la circulation sanguine et la récupération musculaire ; un laconium, un bain de vapeur musical à la lavande ou axé sur la chromothérapie ; des 166
douches à expériences aux jets et aux températures variables ; sans oublier la fontaine à glace aux sublimes zelliges de Fez, qui met l’artisanat marocain à l’honneur. Entre deux brasses et un soin, on s’attable à l’extérieur, sur le solarium de mille mètres carrés où l’on savoure des mets healthy tout en faisant le plein de vitamine D. On y teste quoi ? Pour commencer en beauté, on renoue avec les fondamentaux en s’initiant au rituel incontournable du hammam où s’enchaînent gommages, enveloppements et modelages aux huiles essentielles, à la sauce typiquement marrakchi ou agrémenté de touches indiennes et japonaises, selon l’humeur. Vient ensuite le choix cornélien du soin : les traitements visage puisent leur inspiration dans les secrets de beauté ancestraux des Marocaines, et mettent à profit les bienfaits infinis des ingrédients
locaux que sont la rose, le miel et l’huile d’argan. Musts absolus, les massages signature sur mesure sont autant de chorégraphies rythmées qui alternent les mouvements raffermissants pour les tissus, et apaisent les moindres tensions. Mention spéciale au Bienheureux, ballet exquis à quatre mains agrémenté de ballons d’eau chaudes, véritable festival de sensations. Enfin, on expérimente les protocoles iconiques du Dior Institut que sont le soin miracle l’Or de vie ou le rituel d’exception Dior Prestige, échappées belles planantes qui fusionnent anti-âge et détente totale. Le luxe ultime ? Le Spa Suite, saint des saints ultra-exclusif comprenant vestiaires et salon de repos indépendants, hammam privatif, balnéothérapie duo et deux tables de massage, idéal pour une parenthèse délassante en couple ou entre amies.
Photos DR
Par Mélanie Mendelewitsch
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4. DOUCE COMME DE LA SOIE Intimissimi fait à nouveau appel au top-modèle Irina Shayk pour incarner sa nouvelle collection capsule.
O
n la voit partout, à Venise pour le dernier film de son fiancé Bradley Cooper, A Star Is Born, à Milan sur le podium de Versace, en couverture des magazines et, bien sûr, dans les campagnes de pub de ses amis, comme Riccardo Tisci pour Burberry ou pour Intimissimi, qui l’a découverte en Russie il
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y a plus de dix ans. Irina Shayk (en photo) a commencé à travailler en tant que mannequin pour la marque de lingerie avant de devenir son égérie pour le catalogue iconique “The Perfect Bra Book” shooté par Sante D’Orazio en 2016, puis pour la campagne “Insideandout” en 2017. Cette saison, elle reprend la pose pour
la nouvelle collection soie. En plus du classique pyjama que portait déjà Sarah Jessica Parker, la collection aux accents sportswear de luxe se complète désormais de chemises oversized, de pantalons cocooning, de caracos seconde peau, disponibles dans seize coloris, sans oublier plusieurs modèles de lingerie. Vivement l’été !
Photo DR
Par Laure Ambroise
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5. PARFUMS DE LUMIÈRE Rencontre avec Maria Bosoni, fondatrice de la marque parisienne de fragrances d’intérieur et d’objets oOumm. Quand l’art de vivre rejoint l’excellence. Par Laure Ambroise
Photo DR
Q
uel est votre parcours ? Maria Bosoni : Je n’aime pas trop parler de moi, je préfère laisser ma marque s’exprimer pour moi. Disons simplement que je suis entrepreneuse dans l’âme ! Pouvez-vous nous expliquer le concept de oOumm ? Avec oOumm, je voulais donner ma vision d’une marque de fragrances d’intérieur et d’objets s’aventurant là où aucune autre marque n’était allée : des fragrances inédites portées par des objets contemporains, sculpturaux et signés. Si vous deviez résumer votre marque en quelques
mots, lesquels seraient-ils ? Matières, parfums, design, excellence et savoir-faire. Quelle est la différence entre oOumm et vos concurrents ? J’ai créé oOumm avec la volonté de développer aussi bien des parfums d’intérieur que des objets d’exception, d’affirmer ce lien entre une bougie parfumée de qualité et des photophores pensés par des designers et réalisés dans de belles matières (marbre, laiton, bois, verre) selon des savoir-faire traditionnels. Je crois que cette volonté d’aborder aussi bien le contenu que le contenant distingue oOumm des autres marques.
Quelles sont vos inspirations ? L’une des premières, c’est l’art : la sculpture, la peinture, la recherche formelle, la matière elle-même. Parallèlement, j’aime l’idée de travailler autour de l’ombre et la lumière. C’est la raison pour laquelle chacune de nos pièces porte le nom d’une constellation ! Vous êtes passionnée par l’art contemporain, avez-vous pensé oOumm comme une œuvre d’art ? La création d’objets nécessite plutôt de s’interroger sur la pertinence et la fonctionnalité d’une pièce, de ce qu’elle apporte de différent. Donc, disons plutôt que l’idée est de
proposer des bougies et objets à la marge, avec un style fort et assumé. Le principal, je crois, c’est de creuser son propre sillon. oOumm s’adresse à qui ? À une clientèle internationale, exigeante, curieuse et en quête d’objets sensibles et de parfums de niche. Quelles sont vos dernières créations ? La nouveauté de ce début d’année s’appelle “Cassiopée”. C’est une pièce néoclassique en marbre et laiton martelé. Un objet qui joue sur la complémentarité des matières. C’est une pièce de savoir-faire, artisanale… et forte je crois ! 169
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6. UN TRAIN D’ENFER Le célèbre groupe sportif L’Usine dévoile son troisième club parisien, au cœur de la gare Saint-Lazare.
C
’est comment ? Jamais deux sans trois : forts du succès de leurs spots à Opéra et Beaubourg, les fondateurs de l’Usine, Patrick Rizzo et Patrick Joly, lèvent le voile sur leur dernier-né, un espace de 2 000 m2 niché dans la gare Saint-Lazare. Rencontre magistrale entre un site d’exception et une offre sportive ultrapointue, l’adresse peut aisément rivaliser avec les clubs Equinox, QG américains de la forme physique où se pressent les grands noms de la mode et du 7e art. Oublié, les lieux bruyants aux éclairages sinistres, L’Usine SaintLazare consacre une place de choix à l’architecture et au design. Avec sa 170
structure Eiffel XXL, sa façade (classée) aux arcades majestueuses et sa hauteur sous plafond colossale, ce club de sports nouvelle génération conserve l’esthétique industrielle d’origine, association harmonieuse de bois, acier et béton ciré. Mention spéciale aux vestiaires pastel instagrammables où s’accorder une séance de sauna ou de hammam après l’effort, meilleur remède pour une récupération optimale. On y teste quoi ? Du running with a view sur la cour du Havre, grâce à l’alignement spectaculaire de tapis de course Woodway, must absolu du genre, ou encore un training bootcamp musclé sur le pont Queenax – le premier en France – qui
permet de varier les entraînements en stimulant l’ensemble des groupes musculaires. Au deuxième étage, on découvre l’espace cardio, celui de cycling à la vue panoramique sur les toits de Paris, mais aussi le Studio, espace grandiose de 150 m2 où les 75 heures de cours hebdomadaires sont dispensées par des coachs experts. Nos activités favorites ? Les sessions express “Tablettes” et “Fessiers 3D” qui sculptent les abdos et l’arrière-train en trente minutes seulement, ainsi que le cours “Train like a model” du vendredi soir, pour une remise en forme façon anges Victoria’s Secret.
Photo Teddy.Bob
Par Mélanie Mendelewitsch
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7. I’VE GOT YOU UNDER MY SKIN Tatiana Korsakova, créatrice de Vaara, rencontre le Dr Anita Sturnham, experte ès épidermes et fondatrice de la clinique londonienne Nuriss. Les deux beauty gurus décryptent les techniques de pointe pour une peau zéro défaut. Par Mélanie Mendelewitsch
T
atiana Korsakova : En quoi consiste votre approche ? Anita Sturnham : Dans un monde parfait, une seule consultation annuelle chez son dermatologue suffirait à maintenir l’éclat de l’épiderme, sans distinction d’âge ou de type de peau ! Ce n’est hélas pas le cas, et un rendez-vous avec un expert en la matière est un investissement ingénieux sur le long terme. Dans ma clinique, j’ai pu rencontrer beaucoup de patients qui dépensaient des fortunes en soins cosmétiques et mixaient différentes marques sans jamais être réellement satisfaits de l’apparence de leur peau, c’est pourquoi il est essentiel de s’entourer de professionnels chevronnés qui déterminent la routine beauté la mieux adaptée. C’est l’un des facteurs déterminants
Photo Daria Bah (Instagram @daria_bah_photo)
Anita Sturnham, à gauche, et Tatiana Korsakova.
d’une peau éclatante, le socle sur lequel on va s’appuyer pour concocter des traitements non invasifs high-tech et multitâches, qui vont traiter simultanément les rides, l’hyper-pigmentation et les signes de fatigue. Selon les besoins de chacune, je crée une combinaison unique de lasers, de microneedling, d’ultrasons focalisés ou encore de led. Tatiana : Quelles sont les innovations game changers dans l’industrie de la beauté de ces dernières années ? Anita : L’apparition des cosméceutiques a été selon moi une révolution. On utilise désormais des formules haut de gamme aux effets prouvés cliniquement, qui agissent en profondeur au niveau cellulaire. Le marché du skincare a commencé à se développer en utilisant
les effets bénéfiques des facteurs de croissance, des cellules-souches et des peptides botaniques. Pour leur part, les interventions de médecine esthétique évoluent, et on tend à délaisser les injectables au profit de solutions comme la radiofréquence et les ultrasons qui augmentent la production naturelle de collagène et permettent de rajeunir sans risquer l’effet factice. Tatiana : Quelles sont vos astuces pour garder une peau saine même en période de stress ? Anita : Notre peau reflète bien souvent notre bien-être interne. Quand nos journées sont surchargées et qu’on dort peu, notre épiderme s’en fait le témoin. C’est pourquoi j’insiste sur la nécessité de respecter sa routine matinale et du soir, quel que soit notre emploi du temps. Je recommande d’appliquer un masque régénérant aux acides de fruits une fois par semaine, et d’adopter des formules chargées en acides lactique et glycolique. On peut également miser sur des compléments alimentaires riches en collagène marin, en acide hyaluronique et en phytocéramides pour booster la peau de l’intérieur. Tatiana : Pouvez-vous nous en dire davantage sur la marque de soins que vous avez imaginée ? Anita : Après des années passées à étudier la science cutanée et ses secrets, je crois plus que jamais dans l’importance d’une peau soignée avec les bons nutriments, au bon moment de la journée. Riche de mon background médical, dermatologique et cosmétique, j’ai imaginé pour Nuriss une gamme de soins qui simplifie l’approche traditionnelle qu’on peut avoir des cosméceutiques, pour des résultats visibles et durables sans concession sur la richesse des textures et la qualité des packagings. 171
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L’OFFICIEL ADRESSES
MODE, JOAILLERIE ET HORLOGERIE A.P.C. apc.fr Acne Studios 01 42 60 51 88 Adieu 01 42 21 12 95 Agnelle agnelle.com All Saints allsaints.com Altuzarra altuzarra.com American Vintage 01 42 21 46 73 Benoît Missolin benoitmissolin.com Bottega Veneta 01 42 65 59 70 Boyy boyybag.com Brandon Blackwood brandonblackwood.com Calvin Klein calvinklein.fr Calzedonia calzedonia.com Cartier cartier.fr Carmen March carmenmarch.com Celine 01 40 70 07 03 Chabaux chabaux.com Chanel 08 00 25 50 05 Christian Louboutin 0 800 94 58 04 Clergerie 01 40 20 43 80 Collina Strada collinastrada.com Dior 01 40 73 73 73 Dries Van Noten 01 44 27 00 40 DROMe drome.it Dundas dundas.com Elisabetta Franchi 01 42 36 69 83 Emporio Armani 01 53 63 33 50 Eres eresparis.com Eric Bompard 01 45 22 75 50 Ermanno Scervino 01 40 98 00 44 Escada 01 42 89 83 45 Fendi 01 49 52 84 52 Forte Forte 01 43 21 68 33 Francesco Russo 01 49 27 97 03 Giorgio Armani 01 56 62 12 16 Givenchy 01 44 31 19 52 Gucci 01 56 69 80 80 Hallie Sara halliesara.com Hélène Zubeldia helenezubeldia.com Hermès 01 40 17 46 00 HUGO 01 53 57 35 40 Intimissimi 01 43 07 23 84
Jacob Cohën www.jacobcohen.it Jennifer Fisher jenniferfisherjewelry.com Jimmy Choo 01 58 62 50 40 Jo Hayes Ward chez White Bird à Paris Karry Gallery 01 40 15 63 72 Kenzo 01 40 39 72 03 Kristina Fidelskaya kristinafidelskaya.com Laurence Dacade laurence-dacade.com Le Tanneur 01 40 07 08 39 Louis Vuitton 01 53 57 52 00 Maison Margiela 01 45 49 06 68 Maison Michel 01 45 08 94 62 Mango shop.mango.com Marina Rinaldi marinarinaldi.com Matthew Adams Dolan matthewadamsdolan.com Max & Moi maxemoi.com Max Mara 01 42 61 75 67 Meher Kakalia meherkakalia.com Michael Kors 01 70 36 44 40 Michel Vivien michelvivien.fr Miu Miu 01 58 62 53 20 MM6 Maison Margiela 01 73 77 51 52 MSGM www.msgm.it Mulberry 01 42 60 00 64 Nicholas Kirkwood nicholaskirkwood.com Oroblù oroblu.com Pierre Hardy 01 42 60 59 75 Pinko 01 42 66 32 11 Polo Ralph Lauren 01 44 77 77 00 Prabal Gurung prabalgurung.com Prada 01 58 18 63 30 Redemption redemption.com Salvatore Ferragamo 01 47 23 36 37 Stuart Weitzman 01 42 60 47 92 Tomo Koizumi tomo-koizumi.com Uniqlo uniqlo.com Valentino 01 85 34 10 91 Versace 01 47 42 88 02 Villalba villalba.store Vivienne Westwood 01 84 79 33 99 Weill weill.com Ys 01 42 21 42 93 Zuhair Murad 01 45 63 03 06
BE WELL ET LIFESTYLE Es Saadi essaadi.com L’Usine 1, cour du Havre, Paris 8e Nuriss nuriss.co.uk oOumm ooumm.com The Surf Club thesurfclub.com Yves Saint Laurent yslbeauty.fr
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MYMUESLI C’est l’histoire de trois copains étudiants qui en avaient marre des müeslis fades et démodés dont les goûts et combinaisons n’avaient rien d’excitant. Au lieu de continuer à se plaindre, ils ont décidé de créer Mymuesli et de proposer une nouvelle façon de composer du müesli. L’idée était de pouvoir composer son müesli soi-même sur internet : un müesli 100 % bio, sans arômes ni couleurs artificiels et composé d’ingrédients provenant en majorité de fermes régionales allemandes. Pour Pâques, une nouvelle gamme est disponible en ligne. (1)
MARIGANCE Fruit d’un savoir-faire exemplaire, les bourses Marigance sont réalisées à Paris et confectionnées à la main avec les plus beaux cuirs et tissages français couture. En collection ou personnalisables au gré de vos envies, l’univers raffiné et chic de Marigance se veut accessible et propose aux femmes des bourses bijoux, objets d’exception du quotidien. (2) Découvrez le moDèle “GarDen Party” (165 €) ainsi que toute la collection PrintemPs-été
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HANA Hana est une marque de sandales solidaires confectionnée à la main. Chaque modèle peut être personnalisé au niveau de la matière et de la couleur et être ajusté aux mesures des clientes. Chaque paire vendue permet de financer la scolarité d’un élève de maternelle à Madagascar pendant un an. Et cerise sur le gâteau : un prix fixe de 105 € pour tous les modèles de paires de sandales, avec la personnalisation, l’ajustement des mesures et les frais de ports offerts. (3)
2019 sur mariGance.com. DisPonible uniquement sur le site
fr.mymuesli.com
hana-sanDales.fr.
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ACCESSOIRES COMPOSANTS CONFECTION & TRICOTAGE ENNOBLISSEMENT MATIÈRES PREMIÈRES TECHNOLOGIES CRÉATIVES ORGANISMES PROFESSIONNELS SERVICES
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AVRIL 2019 Carreau du Temple, Paris
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Horoscope Avril 2019
Photo Jose A. Bernat Bacete/Getty Images
Par Chrystèle Dessoy
BÉLIER (21 mars-20 avril) FORME : un cocktail de planètes booste votre vitalité, mais attention au surmenage ! AMOUR : vous devez faire preuve de patience, ménager votre impulsivité. Sachez laisser le temps au temps. VIE SOCIALE : un emploi temporaire pourrait se transformer en un vrai contrat, au prix d’une rude bataille. MON CONSEIL : bannissez la routine et la monotonie.
CANCER (22 juin-22 juillet) FORME : un mois en dents de scie, vous aurez l’impression de ne pas en voir le bout. AMOUR : quelques tensions, isolez-vous dans un coin de verdure pour vous ressourcer. VIE SOCIALE : entre l’envie de changer et la peur de lâcher la proie pour l’ombre, vous réagissez de manière agressive et déconcertez votre entourage. MON CONSEIL : déléguez davantage, c’est vital.
TAUREAU (21 avril-21 mai) FORME : un moral fragile dans une période un peu morose, restez dans votre bulle. AMOUR : vous pensez avoir croisé l’âme sœur, attention vous pourriez vous attacher à quelqu’un de décevant. VIE SOCIALE : vous avez du mal à changer vos habitudes mais vous évitez le piège d’un enracinement stérile. MON CONSEIL : accueillez toutes les nouveautés en positivant.
LION (23 juillet-23 août) FORME : olympique, tout va pour le mieux. AMOUR : tout ce que vous souhaitez entreprendre côté cœur commence à se mettre en place. Faites confiance à la vie ! VIE SOCIALE : vous donnez la pleine mesure de votre talent, on vous confie une mission qui requiert diplomatie et qualités commerciales, vos relations deviennent passionnantes. MON CONSEIL : ne fanfaronnez pas !
GÉMEAUX (22 mai-21 juin) FORME : vous croquez le monde à pleines dents ! AMOUR : vous supportez mal les exigences de votre partenaire, vous clamez votre indépendance, veillez tout de même à consacrer du temps aux personnes qui vous sont chères. VIE SOCIALE : ce n’est pas le meilleur moment pour signer des contrats, vos rapports avec la loi et ne sont pas favorisés. MON CONSEIL : jouez la carte de la lucidité.
VIERGE (24 août-23 septembre) FORME : quelques tracas et vous somatisez déjà, songez à méditer… AMOUR : la pression quotidienne vous empêche de prendre le temps de rêver, évadez-vous ! VIE SOCIALE : on vous demande de vous mettre en avant, mais vous préféreriez vous réfugier dans un trou de souris. MON CONSEIL : nuancez votre comportement, vous éviterez les non-dits.
BALANCE (24 septembre-23 octobre) FORME : une vitalité un peu en baisse, faites une cure de vitamines ! AMOUR : si votre couple bat de l’aile, vous pourriez y mettre un terme. Vous êtes sur le point de prendre un virage important ; contrairement à vos habitudes, ne prenez pas conseil. VIE SOCIALE : les astres vous poussent à vous différencier et à vous démarquer. MON CONSEIL : fiez-vous à votre intuition.
CAPRICORNE (22 décembre-20 janvier) FORME : échappez-vous un peu dès que vous en avez la possibilité. AMOUR : vous avez besoin de voir du monde, favorisez les échanges et les rencontres, ils vous feront prendre du recul face aux difficultés de couple. VIE SOCIALE : accrochages et contretemps vous obligent à patienter pour vos projets. MON CONSEIL : soyez endurante et persévérante comme vous savez l’être.
SCORPION (24 octobre-22 novembre) FORME : quelques coups de pompe mais votre combativité ne faiblit pas. AMOUR : si votre partenaire se lasse de la routine, mettez un peu de piment en l’invitant dans un endroit romantique… VIE SOCIALE : la charge qui pèse sur vos épaules ne vous aide pas à trouver le sommeil, faites un break ! MON CONSEIL : exprimez vos émotions, vous somatiserez moins.
VERSEAU (21 janvier-19 février) FORME : vous avez de l’énergie à revendre. AMOUR : si vous êtes en couple, l’idée de mettre un bébé en route fait son chemin. VIE SOCIALE : vous n’attendez pas que le destin frappe à votre porte, vous êtes en pleine ascension et ceci grâce à votre carnet d’adresses. MON CONSEIL : ayez davantage le sens du détail.
SAGITTAIRE (23 novembre-21 décembre) FORME : vous envisagez de faire du sport ? Il vous reste à trouver du temps. AMOUR : votre tempérament de feu fait ressurgir une libido qui s’était un peu endormie, votre partenaire ne s’en plaint pas. VIE SOCIALE : jouez davantage la carte de la diplomatie. Vous avez tendance à prendre trop parti ? Cela peut vous jouer des tours. MON CONSEIL : restez humble !
POISSONS (20 février-20 mars) FORME : prenez soin de vous et songez à manger équilibré. AMOUR : vous plaisez à la terre entière, si vous croisez la perle rare, elle succombera à votre charme… VIE SOCIALE : vous nagez en eaux troubles, votre hiérarchie ou vos collaborateurs adoptent une attitude qui ne vous plaît guère, défendez votre cause avec conviction ! MON CONSEIL : essayez de tendre au maximum vers votre idéal. 175
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DERNIÈRES VOLONTÉS Par virginie beaulieu
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1. Arborer les créoles acidulées issues de la collection “Bubble Gum” signée de la Californienne Irene Neuwirth. 2. Plonger dans l’inconscient troublant de l’artiste surréaliste Dorothea Tanning
grâce à sa rétrospective à la Tate Modern de Londres. 3. Respirer l’air de la forêt de Kiso avec des senteurs de bois, de mousse, d’encens et de cuir, avec le parfum Amber Kiso de D.S & Durga.
4. Savourer l’île flottante rose de Jean-François Piège à La Poule au Pot, aux Halles, à Paris. 5. Rêvasser dans une des chambres au style chalet high-tech du nouvel hôtel Cœur de Megève.
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6. Profiter du tea-time avec les biscuits pistache et crème de Fortnum & Mason. 7. Se prendre pour Virginia Woolf se rendant à une brillante soirée du Bloomsbury Circle avec Gucci.
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Photos “Children’s Games” (1942), de Dorothea Tanning/DACS 2019, Marine Billet, Sébastien Tavares Gomes, Marcio Madeira, DR
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L ’A B U S D ’A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É . À C O N S O M M E R AV E C M O D É R AT I O N.
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