Assises de la logistique : l'entrepôt au service du client

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Animé par Catherine Fournier, rédactrice en chef de Logistiques Magazine, le Carrefour Expert des assises de la Logistique du 21 septembre a fait intervenir en ouverture, Sylvie Bourden, consultant manager et Damien Portmann, senior manager chez PEA Consulting.

Assises de la Logistique Carrefour Expert des Assises de la Logistique ■ Le dernier Carrefour expert des Assises de la logistique s’est déroulé le 21 septembre à Paris au Cercle national des armées (8e). La manifestation qui a attiré un public nombreux, a réuni les décideurs du transport et de la logistique du monde de l’industrie, de la grande distribution et de la prestation de service. ■ Le thème : l’entrepôt orienté client ■ Les conférences: ➤ Intégrer l’entreposage dans les enjeux financiers de la supply chain, par Sylvie Bourden et Damien Portmann, consultants chez PEA Consulting.

L’entrepôt au service du client ■ De plus en plus tirées par la demande des clients, les activités de l’entrepôt doivent s’adapter à l’évolution des besoins du marché par une plus forte flexibilité et réactivité afin de répondre à des exigences de délais de livraisons de plus en plus courts et de disponibilité optimale des produits.

➤ Centrale Leclerc Sud-OuestGenerix : pour une disponibilité maximale des produits en magasins, par Frank de Vos, coordinateur logistique et transport de la Scaso et Jean-Charles Deconninck, Pdg de Generix Group. ➤ Manutan International : plate-forme européenne agile pour une plus forte accélération des flux et une disponibilité maximale des produits, par Thierry Sicard, directeur supply chain group de Manutan International et Marc Gillot, directeur de projets supply chain.

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Adapter l’entreposage aux enjeux financiers de la supply chain omment intégrer la fon cti on d’en treposage dans les en j eu x financiers de la chaîne logistique? C’est la question centrale à laqu elle Sylvie Bo u rden, consultant manager et Damien Portmann, senior manager chez PEA Con sulting, ont apporté leurs réponses. Les deux consultants ont, à cet ef fet, dressé cinq a xes de progr è s . Le prem i er consiste à améliorer la flexibilité de l’entreposage qui doit être un facteur d’agilité pour perm ettre à l’en treprise de mieux aborder les va ri a ti ons inélu ct a bles de s m a rchés et des con tra i n te s externes diverses et variées.Appari ti on de nouveaux canaux de d i s tri buti on , con tra i n tes régl ementaires environ n em en t a l e , tra ç a bilité, notamment dans le secteur de la santé…

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■ Flexibilité, solutions adaptées, équilibre entre les coûts, trésorerie et service client, localisation adéquate et professionnalisation du personnel sont les clés délivrées par le cabinet de conseil PEA Consulting pour que l’entrepôt se plie aux enjeux financiers de la chaîne logistique. lité permanente de l’en treposage” a - t - elle ajout é . Autre exemple : le secteur pharmaceutiqu e .“Auparava n t , les indu s tri els dans le domaine ava i ent une appro ch e gl obale et locale sous la co n trainte des dépositaires et des officines… Au jou rd ’ h u i , les nouvelles exigen ces de traçabilité des produits cosmétiques, des médicaments ou

“Les réseaux logistiques se complexifient dans une logique de plus en plus collaborative”, SYLVIE BOURDEN, CONSULTANT MANAGER CHEZ PEA CONSULTING.

Agilité permanente Cet te évo luti on nécessite de s adaptations logistiques régulières au niveau de l’en trep ô t . “Le s r é seaux logi s tiques se co m pl exif i ent dans une logique de plus en plus collaborative en tre les divers a cteu rs de la chaîne, des fou rn i sseu rs jusq u’aux clients, quels que so i ent les se cteu rs d’activités. Ce qui augmen te la diversité et la complexité des flux et des schémas logistiques”,a estimé Sylvie Bourden. L’émergence du e-commerce en constitue une bonne illustrati on.“Au dépa rt , les consommateu rs re cherch a i ent essenti ell em ent le prix sur In tern et et n’ava i ent pas d’exi gen ces sur les délais de livra i sons des produ i t s qu’ils commandaient. Aujou rd’hui, ils sont plus exi geants dans le service, ce qui demande une agi20

tées.La logi s tique d’entreposage dispose de nombreux moyens et s o lutions techniques ou informatiques. Il est indispensable de savoir les combiner pour une performance optimale et un retour sur investissement maximal.“Le marché des WMS – les logiciels de gestion de l’en trepôt – est arrivé à maturité. Il appo rte be a u coup de

des déch ets électroniques et électriques (DEEE) en matière d’environnement, changent la donne et requièrent une logi s tique pl u s fine, plus détaill é e”, a indiqué la con su l t a n te. Comment alors ga gner en flexibilité? “En adaptant les sol u tions logi s tiques aux besoins, en pilotant l’équilibre cash/coût/client, en professionnalisant le personnel et en localisant l ’ en trepo s a ge avec une pers pe ctive globa l e”, a répon du Sylvie Bo u rden.

Combiner les solutions techniques Deuxième axe de progrès : retenir des solutions logistiques adap-

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solutions”,a précisé Sylvie Bourden. Ces outils tech n o l ogiques doivent néanmoins s’appuyer sur les bonnes pratiques susceptibles d’améliorer la gestion de l’entrepôt.“Il faut fluidifier la réception des marchandises en planifiant les rendez-vous des transporteu rs et en instaurant un éch a n ge coll aboratif avec les fournisseurs. Puis, en adressant le bon empl a cement pour chaque produit. Il faut,enfin, acc é l é rer les opéra tions de pr é l èvem ent avec des choix technologiques qui contribuent à leur rapidité et à leur fiabilité”, a conseillé la consultante.“Mais entretemps, c’est le po s te d’ordonnancem en t de la pr é paration de commandes

qui est le ch ef d’orch e s tre de l’entrep ô t”, a-t-elle ajouté. Le ch oix des équipem ents de stockage (palettier classique, dynamique, transstockeur, armoire automatique) est également important. Il faut se proj eter sur la capacité de flexibilité de l’équipement.“Le pick to light s’applique à la préparation de colis de détail.La machine de tri est, elle, plus adaptée au textile pour la distribution des articles dans les maga s i n s”, a-t-elle évoqué. Le choix du système de gesti on de l’en trep ô t , su rto ut , est primordial.“Auparavant les WMS n’ of f ra i ent que des sol u tions de suivi de stocks.Aujourd’hui, ils ont multiplié leurs fonctionnalités pour une ge s tion plus fine et élaborée, comme le slotting, la ge s tion des ressources, le pilotage des flux jusqu’à la différenciation retardée des produits”, a souligné Sylvie Bourden . Quant à la RFID, elle est encore peu utilisée malgré l’omniprésence de la radiofréquence dans l’entrepôt.

Cash/coût/client Troisième axe d’améliora tion : le pilotage de l’équ i l i bre cash/coût/client.La performance optimale de la chaîne logistique repose sur le bon équilibre entre les coûts opérationnels, la situati on financière en cash de l’entreprise et la satisfaction des cl i ents. “Cela su ppo se de met tre en pl a ce un système de su ivi des coûts et de la perfo rmance, de suivre le retour sur investissement et d’opti m i ser le niveau de sto ck en lien avec le taux de servi ce”, a indiqué Damien Portmann.Pour ce faire, il est important de limiter les indicateurs pour ne suivre que ceux qui sont adaptés à son


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activité.“On doit sélectionner les indicateu rs en fonction des levi ers de gain dans l’entrepôt,pour réduire les coûts indire cts. Il s’agit, par ex em pl e , d’améliorer la fiabilité des pr é visions d’exp é d i tion pour évi ter les ru ptu res et augm en ter les taux de ch a rgem ent des camions”, a ajouté le consultant. On doit aussi suivre les indicateurs de performance d’activité, qui sont les points clés de l’entrepôt, comme le taux de servi ce en réception et en expédition, la qualité de préparati on de commandes, le suivi des pertes, des casses, la fiabilité des stock s … “On choisit très finem ent les indic a teurs d’activités qu’on pilote”, a r é sumé Damien Portmann. Piloter l’équilibre entre niveaux de stock et service client demande é ga l em ent d’uti l i s erdes outi l s spécifiques d’optimisation.“Ces derniers doivent reposer sur quatre fo n ctionnalités critiques : la pr évision avancée de la demande, la pri se en compte de données réelles ob servées, comme le calcul des

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délais d’approvisionnem ent réels, le niveau de criti cité du client que la perte d’un simple boulon peut co n traindre à bloquer ses chaînes de production et la capacité à simu-

tent en puissance dans une logique de service aux patients. Il est important de pouvoir édu q u er le personnel aux exigences et aux enjeux logistiques, avant de le former par

“On doit sélectionner les indicateurs en fonction des leviers de gain en entrepôt”, DAMIEN PORTMANN, SENIOR MANAGER CHEZ PEA CONSULTING. ler le rapport entre va l eur du stock et taux de servi ce cl i en t”, a-t-il affirmé.

Personnel : le faire monter en compétence Quatrième axe de progrès :professionnaliser le pers onnel et le faire monter en compétence. Les ressources humaines repr é s entent un maillon important de la réussite. “Le se cteur hospitalier peut en être une bonne ill u s tration. Les servi ces logi s tiques mon-

la suite au changement d’organis a tion ou aux systèmes d’info rmation”, a souligné Sylvie Bo u rden.Pour répondre aux nouveaux be s oi n s , il est aussi néce s s a i re d’adopter une politique de rémun é ra ti on liée à la disponibilité des ressources et aux exigences de productivité. La politique RH doit éga l em ent tenir com pte de la compétitivité des compétences dans le bassin d’emploi où l’entrepôt est installé et se doit de stabiliser les ressources humaines

en proposant des solutions pour les op é ra teurs en basse saison d’activi t é .

Localisation d’entrepôt Dernier élément de progrès : la localisation de l’entrepôt. L’évolution de l’urbanisation des régions m on tre que la localisati on de s en trepôts est un point sensible sur les opéra ti ons de tra n s port , notamment leur accessibilité, et sur le profil des rec rutem en t s . “B i en situ er son en trepôt doit se faire dans une vision à long terme, avec une appro che gl obale sur so n accessibilité routière, son potentiel d’extension et sur la stabilité et la q u a l i f i c a tion des re s sou rce s humaines locales”, a préconisé Sylvie Bourden. Et de conclure :“On demande aujourd’hui plus de compétences aux directeurs logi s tiques qui doivent ajouter à leurs savoirfaire te chniques et managériaux, une vision stra t é gique et financi è re et un pilot a ge de la perfo rmance.” Bruno Mouly

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La Scaso et Generix, parte na optimale des produits en ex i gen ces des divers magasins et à la montée en puissance de s volumes.

■ Tirée par la demande des surfaces de vente Leclerc, l’activité de la plate-forme régionale du Sud-Ouest (Scaso) de l’enseigne, consiste à être la plus réactive possible. Pour ce faire, elle a fait appel à un WMS de Generix Group, capable de piloter et de gérer la complexité des flux d ’ a p p r ovisionnement des magasins. ssurer la disponibilité perm a n en te des produits en linéaire s , au meilleur coût, dans 35 magasins Lecl erc en Aquitaine (et 9 en Espagne) et répon d re ainsi aux exigences des dirigeants indépendants des centres de l’enseigne, est la mission quotidienne et complexe de la Scaso (Société cen trale d’approvi s i on n em ent du Sud-Ouest du groupe Leclerc).

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coordinateur logistique et transport de Scaso Lecl erc. La Scaso est donc en perm a n en ce à la recherche d’une logistique optimale “pour amen er le bon produ i t , au bon en d ro i t , au bon moment et au mei ll eur coût”.

Des flux logistiques complexes Pour ce faire , sa plate - forme d’une surface de 75000 m2,située

“La difficulté se situait dans la traçabilité avec des pratiques différentes à intégrer dans un outil standard”, JEAN-CHARLES DECONNINCK, PDG DE GENERIX. “Il nous faut satisfaire la standardisation des approvisionnements des su rf a ces de vente et les concil i er avec les demandes spécifiques des dire cteu rs des magasins. C’est à la fois notre fo rce d’avoir des clients indépendants dont les prises de décisions commerciales et logi stiques sont dire ctes et notre difficulté de travailler avec de propres pa trons”,a exposé Franck de Vos,

à Cestas en Gironde,a été conçue au servi ce des points de ven te qui sont de diverses dimensions (de 980 à 12000 m2). La Scaso y tra i te une grande diversité de produits (PGC,textile, drog u erie et hygiène, bazar, produits f rais et su r gel é s , eaux minérales…) qui en traîne des flux logi s ti ques com p l exes et va ri é s tels que les flux ten dus pour les

La Scaso : chiffres clés > Chiffre d’affaires : 552 millions d’euros > Effectif : 370 salariés > Volume : 31 millions de colis par an > Tournées de livraison : 27 500 par an > Flux palettes : 714 000 par an > Valeur des stocks : 28,5 millions d’euros sur 19 jours

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produits frais et su r gelés et des flux pour le lendemain ou le surlendemain pour les PGC, le nonalimentaire,les eaux minérales… “Notre problématique est de piloter des politiques de flux différentes par familles de produits et pou r d iverses tailles de magasins. Nous l ivrons par exem ple les magasins en produits frais tous les mati n s , avec la po s s i bilité d’une se co n d e l ivraison l’après-midi”,a souligné Frank de Vos.Du coup, la société d ’ a pprovi s i onnement met to ut en œuvre pour satisfaire ses clients “internes”.“On essaie d’abord de co m penser notre mauvais po s itionnement géographique qui est loin d’être au barycentre du réseau de magasins que l’on couvre , en

“Pour gérer la baisse des réserves de stockage des magasins et déplacer la nécessité de stockage au sei n de notre centrale, cet outil est indispensable pour communiquer entre notre pl a te - fo rme et les magasins et op é rer la traçabilité des produ i t s”, a jouté le dirigeant de la Scaso. Le WMS peut ainsi absorber l’ensemble des informations utiles aux maga s i n s , de la fich e produit créée au niveau nati onal ju s qu’au bon de livraison dans les magasins.“Il nous donne une vision gl obale de l’activité et n ous permet d’être connectés à tout événement de façon à ga gn er en efficacité. L’outil est capa ble de tracer chaque palette, chaque produ i t , chaque mouvement…”, a tenu à préciser Frank de Vos. “S ouvent la co n tra i n te pou s se à

“Souvent, la contrainte pousse à l’innovation”, FRANK DE VOS, COORDINATEUR LOGISTIQUE ET TRANSPORT DE SCASO LECLERC

essayant de faire partir des camions à plein. Mais nous sommes aussi dans un monde d’indépendants où les choix pol i tiques et personnels peuvent intervenir en une heure seulement autour d’une table. C’est un facteur de croissance auquel on se doit répondre en étant le plus r é a ctif pour le su ivi de la productivité, des commandes…”, a indiqué Frank de Vos.C’est pourquoi la Scaso s’est dotée depuis quelques années d’un outil WMS de l’éditeur Generix, capable de répondre aux évolutions des besoins et des

l ’ i n n ovation. La co m pl exité des flux, la dispa rité des volumes, la diversité des tra i tements étaient un chall en ge intéressant à rel ever pour notre WMS. La difficulté se situait dans la traçabilité des produits alimen t a i re s , avec des pratiques différen tes à intégrer dans un ou til standard”, a insisté de s on côté Jean-Charles Deconn i n ck , Pdg de Gen erix Gro u p. Avec une tra ç a bilité à 100 %, la mise à jour des stocks se fait ainsi en temps réel.“Notre WMS doit calculer et opti m i ser les approvi-


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rte naires de la disponibilité its en magasins Leclerc

Jean-Charles Deconninck, Pdg de Generix Group et Frank de Vos, coordinateur logistique et transport de SCASO Leclerc.

sionnements en fonction de l’augmen t a tion des volumes, tout en baissant les co û t s”, a-t-il ajout é .

Bientôt un TMS Reste que le pilotage autom atique des flux est encore incomp l et à la Scaso, ainsi d’aill eu rs que l’automatisation des opérati ons au sein de la plate - form e de Ce s t a s . “Par choix pol i ti q u e , nous avons abandonné un projet d’automatisation qui demandait un investi s sem ent de 70 millions d ’ eu ros et qui aurait en traîné le l i cenci em ent de 180 salariés sur les 270 du site”, a révélé Frank de Vos. Ce qui fait surto ut défaut a u j o u rd ’ hui à la Scaso, c’est le contrôle automatique du transport .“On a une véritable volonté de dématérialisation de cette fonction et d’acquérir ainsi un TMS, logici el de ge s tion du transport, qui nous donnerait la possibilité de trouver une organisation pour optimiser les opéra tions de transport que l’on effectue en co re à l’aide du bon vi eux bon de livra ison en pa p i er”, a-t-il affirm é . La Scaso est en ef fet con f rontée comme tout le monde à la pénurie de moyens et aux aléas de s l ivra i s ons de ses fo u rn i s s eu rs . “Tous les rendez-vous et ordres de

livra i sons sont envoyés 72 h eu res avant l’approvisionnement de notre plate-forme”,a précisé Frank de Vos. La Scaso s’appuie néanm oins sur un outil de pilotage fourni par Business Object et un o util statistique, qui permettent à la centrale d’obtenir des indicateurs de qualité de servi ce des m a gasins et de tra i ter les liti ges en moins de 72 heures. La centrale étudie égalem ent la po s s i-

bilité de se do ter d’un TMS et d’un système de pr é p a ration vocale pour 2011. En attendant,“l’évolution de la logi s tique qui va vers plus d’optimisation, donc de collaboration, devrait accroître l’uti l i s a tion de systèmes d’info rm a tions collaboratifs en tre les divers acteu rs de la su pply chain, fournisseu rs, ch a rgeurs, transporteu rs , où chacun ira ch erch er des gains de perfo r-

mance en partageant les informations et en mu tualisant leurs opéra ti o n s”, s el on Je a n - Ch a rl e s Deconninck. Et avec les activités à forte va riation saisonnière qui ont tendance à se dével opper, l’ex p l oi t a ti on de ces outi l s se fera également “à la demande, en ne payant que le temps d’utilisation”,a conclu le Pdg de Generix Group. Bruno Mouly

E. Leclerc : un groupe de travail spécifique à la logistique Les magasins Leclerc fonctionnent tous différemment et individuellement mais sont rattachés chacun à une centrale d’approvisionnement régionale. Au total, 16 plates-formes fournissent en produits de toutes sortes l’ensemble des surfaces de l’enseigne sur le territoire national. Au sein de ce mouvement d’indépendants, le groupement d’achat des centres E. Leclerc (Galec) coordonne et met en œuvre la politique commerciale de l’enseigne au s e rvice des centres Leclerc. Organisé par univers commercial (épicerie, liquides, produits frais,

m a rchandises générales, textiles…), le Galec a pour mission de référencer et de négocier les conditions commerciales pour l’ensemble des magasins. Créée en 2000, Logilec est une filiale du Galec. Elle intervient comme prestataire de services logistiques pour les 16 centrales régionales et plus de 550 magasins dans toute la France. L’optimisation de la chaîne d’approvisionnement est la mission de cette équipe de douze personnes. L’exigence de réactivité de l’activité logistique nécessite la fiabilité et les bonnes performances d’un

système informatique. “C’est au sein de Logilec que nous avons créé, il y a 6 mois, un groupe de travail pour plancher sur la logistique. Ce groupe s’appuie sur des visites réciproques par les directeurs logistiques des diverses centrales d’approvisionnement de l’enseigne et sur leurs échanges d’opinions pour se comparer, se mesurer afin d’en tirer les meilleurs enseignements de fonctionnement”, a indiqué Frank de Vos, responsable de la Société centrale d’approvisionnement du Sud-Ouest (Scaso) des établissements E. Leclerc.

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Manutan International accélère ses livraisons

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ace au changement cultu rel du marché de la vente à distance (VAD), notamment avec l’émergen ce du e-com m erce, l’of f re des produits s’élargit et leur dispon i bilité doit être plus rapide. Conséqu en ce directe : les délais de livra i s onse rédu i s ent mécaniquement. C’est dans ce nouveau contexte que Manutan International est dans l’obligation de rem et tre en cause son mod è l e l ogi s ti que histori qu e . “Sachant que le référen cem ent de nos produits va continuer de croître, nous

■ Le spécialiste de la vente à distance d’équipements industriels et de fournitures de bureau pour les entreprises, se dote d’un entrepôt européen agile et “assembleur de supply chain” capable d’accélérer ses livraisons et d’améliorer la disponibilité de ses produits. de produits et doit les livrer en qu a n tité rédu i te en l’espace de 48 heures.

Entrepôt opérationnel en janvier 2011 Du co u p, l ’ en treprise se do te d’un en trepôt eu rop é en de

“Nous sommes confrontés à une distorsion entre nos flux amont offshore massifs et nos flux aval de distribution directe à nos clients”, THIERRY SICARD, DIRECTEUR SUPPLY CHAIN GROUP DE MANUTAN INTERNATIONAL. sommes co n f rontés à une disto rsion entre nos flux amont offshore massifs qui provi en n ent de notre sou rcing lointain, n ot a m m ent d’Asie, et nos flux aval de distribu tion dire cte à nos clients qui peuvent se rédu i re à une livra ison à l’unité”, a indiqué Th i erry Si c a rd , directeur su pp ly ch a i n group de Manutan In tern a ti onal. En clair, le gro u pe achète très loin de grandes qu a n tités

42000 m2 à Gonesse (Val d’Oise), opérationnel en janvier 2011, qui sera la pierre angulaire de sa nouvelle logistique, garantissant pour l’ensemble des filiales du groupe, l ’ acc é l é ra ti on des flux et la dispon i bilité des produits dem a ndés par les clients. La plate-forme, certifiée HQE, se veut particulièrem ent agi l e , car il s’ a git de tra iter à la fois les approvi s i on n ements lointains lon gs (il faut

compter une durée de 6 semaines pour un conten eur venant de Chine) et des livra i s ons de plus en plus co u rtes, en faibles quantités, sur des références élargi e s (80000) issues de commandes multicanal.“Ou tre le stockage, la préparation et l’exp é d i tion cl a ssiques des produits, l ’ en trepôt de Go n e s se , qui sera ori enté cl i en t , gérera en plus les flux pour acc élérer leur traitem ent, s’adaptera

de formation,son studio photo… “La plate-forme sera au cœur des d é cisions marketi n g , juridiques, financières… du grou pe”, a-t-il ajouté.Surtout,ce nouveau “hub” sera inséré dans un réseau européen d’échanges entre les mu ltiples plates-formes logi s tiques de Manutan dans l’objectif d’être le maillon de con cen tra ti on des flux offshore, avant de les répartir dans les autres en trepôts.“Le but est d’avoir le mei ll eur sto ck au meill eur en d ro i t”, a pr é c i s é Th i erry Si c a rd. Con tra i rem en t à ses en trepôts histori ques qu i se con ten t a i ent d’op é rer une s o luti on su pp ly chain unique pour tous les clients, le nouveau site sera “un assem bl eur de su p-

“Le hub de distribution de Gonesse a été conçu comme un outil multifonction afin de traiter la diversité des flux”, MARC GILLOT, DIRECTEUR DE PROJETS MANUTAN INTERNATIONAL.

SUPPLY CHAIN GROUP DE

à la variabilité de la demande, sera plus réacti f aux aléas et s’inscrira dans une démarche de développem ent du ra bl e”, a soulign é Thierry Sicard. Tout sera cen tralisé d’aill eu rs à Gonesse, le siège Europe de l’entreprise,son centre

ply chain qui offrira une solution par cl i ent et par co m m a n d e”, indique le directeur supply chain. “Par la diversité croissante de nos produ i t s , n ous sommes dans la même logique de l’industrie automobile où beaucoup de véhicules

Manutan, un professionnel de la VAD d’équipements industriels et de fournitures de bureau Manutan International est une entreprise européenne familiale, cotée en Bourse, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros sur l’exercice 2008-2009. Elle emploie 1 500 salariés et sert quelque 600 000 entreprises clientes à travers l’Europe. Le

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groupe dispose de 24 filiales dans 20 pays européens, de 150000 m2 de surface de stockage et de plus 200 000 références produits. Pour servir ses clients, Manutan fait appel à 1 800 fournisseurs. L’entreprise possède encore plusieurs entre-

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pôts traditionnels en Europe qui assurent un rôle d’intermédiaires entre un stock de type grossiste et une distribution au détail. Trois d’entre eux, situés en région parisienne et bientôt remplacés par le nouveau hub européen de Gonesse, couvrent la distribution

des produits en Europe du Sud. Un autre, positionné en Hollande, assure la distribution pour l’Europe du Nord. Enfin, le groupe dispose d’un entrepôt dans chacun des pays clés de son réseau européen.

B.M.


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Thierry Sicard, directeur supply chain group de Manutan International et Marc Gillot, directeur de projets supply chain group.

sont fabriqués sur mesu re. On ne co n s truit plus une commande, on a s sembl e”, a-t-il ajout é . L’ en trepôt europ é endevra ainsi rel ever le défi de concen trer ses flux offs h ore, ce qui impose une or ganisati on com p l exe ori entée sur la con s ti tution de com m a n de s différenciées.“Le hub de Gonesse a été conçu comme un ou til mu lti fo n ction afin de tra i ter la diversité des flux. Il est organisé en U avec une zone de sto ck a ge dédiée à chaque type de produits et un e s pa ce d’assem bl a ge des produits que l’on adre s se dire ctement aux clients”,a révélé Marc Gillot,directeur des projets supply chain chez Manutan International. Chaque trilogie “produits/stockage/flux” fera l’obj et d’un processus adapté et optimisé (confecti on de petits colis,picking en racks,cross docking et regroupement). Puis, les éléments se rejoindront pour l’ass em bl a ge , process dans lequ el ch a que commande est finalisée et mise en conformité avec les exigences des clients (packaging,

p a l et ti s a ti on , documentation export, copacking).”

Outils informatiques sophistiqués Cette nouvelle fonction d’assembl eur s’appuiera sur de s outils inform a ti ques soph i s tiqués,WMS,WCS,Slotting, TMS. “Mais les nécessaires planification, synchronisation et supervision des différents flux seront surtout assurées par le WMS de l’éditeur Manatthan Associates”a poursuivi Marc Gillot. Le stockage sera assuré par slotting (ge s ti on des em p l acem ents) sans automatisation. En revanche,la préparation de comm a n des sera mécanisée à l’aide d’un convoyeur.“Nous avons tout de même 15000 références en picking sur six modules de sto ck a ge différen t s”, a souligné le directeur des proj ets su pp ly chain. “Mais l ’ a n a lyse physique et économique de nos flux en coopéra tion avec le cabinet conseil Di a gma a limité le recou rs à l’automati s a tion à une chaîne de pr é paration de co m-

mandes du fabricant Savoye qui n’assurera que 50 % des flux du nouvel entrepôt”,a nuancé Thierry Sicard. Manut a n , groupe familial, ti ent manife s tem ent à “n e pas trop auto m a ti ser son en trepôt, une démarche destru ctri ce d’emplois”.“ Mais la question peut revenir dans 5 à 10 ans”, a-t-il cependant indiqu é .

Souplesse, sécurité, rapidité L’organisation de l’activité de la plate-forme se fera autour de la zone de consolidation des flux hétérogènes de produits, qui a n é a n m oin s l’inconvénient de prendre de la su rf ace et de créer une ru ptu re de ch a r ge s . “Pou r pallier ceci, il faudra que le WMS affecte automatiquement les produits aux diverses zones de l’en-

trep ô t , n ot a m m ent cell e du packing où s’effectuent des tâches d’em ba ll a ge à valeur ajoutée. Nous aurons alors trois axes de développement, souplesse, sécurité, rapidité pour sati sfaire le cl i ent final”, a évoqué Marc Gillot. Pour Ma nut a n , cette plateforme européenne orientée client sera un assembleur supply chain, en donnant une vision mobile et n on statique de l’en trep ô t . “Le client sera placé au centre des priorités de l’entrepôt et non la productivité ou l’opti m i s a tion pour ellesmêmes. Ce sera un outil en perpétuelle adaptation face à l’évolution constante de la demande et du sourcing. Il faut savoir que la diversité de notre cl i entèle s’éten d du petit artisan à la mu l ti n a ti on a l e”, a con clu Th i erry Si c a rd . L’ en trepôt de Gon e s s e , n o uvel outil multifonction et stratégique de l’entreprise,remplacera les activités de trois entrepôts franciliens existants, voués à être fermés. Bruno Mouly

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