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DES NOUVEAUTÉS EN PLEIN ÉCRAN AU SOMMAIRE ❚ MARCHÉ FRANÇAIS COMPÉTITION SOUS HAUTE TENSION
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❚ ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES NOUVEAUX ACCÈS PAR SMARTPHONE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P. 32 ❚ STRATÉGIE PANEUROPÉENNE DE TELEROUTE « CÂLINOTHÉRAPIE » AVEC LES GRANDS GROUPES . . . . . . . . . . . . . . . P. 34 ❚ POSITIONNEMENT DE TIMOCOM A L’EST, PEU DE NOUVEAU . . . . . . . . . . . P. 36 RÉALISÉ PAR BENOÎT BARBEDETTE, LOUIS GUARINO ET ÉRICK DEMANGEON
Outil opérationnel et économique indispensable, génératrice de chiffre d’affaires, la bourse de fret attise les convoitises des opérateurs. En France, Teleroute, Nolis (filiales du même groupe Wolters Kluwer) et B2PWeb veulent marquer leur territoire, de leader ou d’outsider. En Europe, la compétition oppose Timocom, Teleroute et WTransnet. Cette concurrence tous azimuts sert indéniablement les intérêts des transporteurs et des commissionnaires, aux plans tarifaires et des services. Car les nouveautés foisonnent. Focus sur les stratégies commerciales et les évolutions technologiques avant les rendez-vous de Solutrans, fin novembre à Lyon, et du SITL, en mars 2012. L’Officiel des Transporteurs – N° 2620 du 18 novembre 2011
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MARCHÉ FRANÇAIS. C’est un euphémisme de dire que la compétition entre Teleroute, Nolis et B2PWeb est acharnée sur le sol français. Un contexte sensible, entre commerce agressif et lobbying, qui pousse chaque opérateur à cibler ses messages et à promouvoir ses offres sans relâche.
COMPÉTITION SOUS HAUTE TENSION Les trois représentants d’Helvetia France et du courtier Coste-Fermon (en compagnie de François Denis, à g. sur la photo), lors de la présentation du partenariat avec Teleroute, le 10 novembre, à Paris.
e - c o n f i rm, dispositif informatique de sécurisation, jugé indispensable dans le contexte d’ i n t e rnationalisation du transport routier et l’augmentation du cabotage. Un surcroît de sécurité qui modifie sensiblement la façon de travailler de l’exploitant, souvent sous pression. « C’est un service gra tuit, intégré dans le process, qui permet de sécuriser la transac tion. En trois clics, c’est fait. Et la traçabilité de la transaction est garantie », assure François Denis, Dg délégué de Teleroute France. l n’y a plus de monopole dans la bourse de fre t ! Dans l’ He x a g o n e, les transporteurs, du premier affréteur au dernier petit art isan (58 % des transporteurs utilisent tous les jours une bourse de fret), ont le choix et l’embarras. Devant leur écran : Teleroute, B2PWeb et No l i s ( d e vant Timocom et WTransnet concentrés sur les grands comptes et moins présents sur les flux domestiques) cherchent à occuper le plus large espace. Et la donne est la suiva n t e : si Te l e route demeure l’incontournable leader, fort de 25 ans d’expérience et plus de
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200 000 offres publiées quotidiennement, la place d’outsider oppose durement Nolis à B2PWeb. Pour une raison simple : dans une triangulaire, quel que soit le marché, il n’est jamais enviable d’être en 3ème position… Cette réalité oblige les trois bourses de fret à chercher à se distinguer, à hausser leur niveau de serv i c e, pour emporter la décision des clients et prospects. Elle a fait émerger plusieurs types de messages c o m m e rciaux et financiers, non sans arri è re-pensées politiques quand on sait que parmi les transporteurs action-
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naires de H2P (propriétaire de B2PWeb), certains peuvent être aussi de gros clients des bourses de fret concurrentes. TELEROUTE ASSURE AVEC HELVETIA Tout pour la sécurisation des transactions et… stop aux dét o u rnements de frets et usurpations d’identité ! Fin 2010, Teleroute a décidé de muscler son propos sur le thème de la sécurité et de la « nouvelle cri minalité », au moment où la bourse de fret quittait peu à peu le minitel (rangé définitivement au placard en septemb re 2011). Elle a lancé l’outil
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pation. Le nombre de vols n’a pas explosé mais les méthodes ont changé », note Philippe Bourge, responsable technique d’He l vetia France, en prise directe avec le problème. LA CARTE « MOBILITÉ » Sans surpri s e, les bourses de f ret concurrentes n’ont pas emboîté le pas à Teleroute sur le terrain de la sécurité. B2PWeb assure n’avoir connu aucun incident, moins exposée sur la zone Europe. « Nous restons vigilants, car le 100 % sécurisé n’ existe pas et la pa rade est difficile face à l’usur pation d’identité. Mais ce n’est pas une priorité », affirm e Benoît Aujay, directeur commercial de la bourse de fret détenue par la holding H2P. Edouard Sakakini, Dg de Nolis (à dr.) : « Notre volonté est de faciliter la vie des petites entreprises ». Pour Nolis, les enjeux sont aussi ailleurs. « Nous n’avons La version n°2 de e-confirm eu détournement de fret mal- risqué que d’attaquer une ban - pas de problème de sécurité et est sortie en juin, plus élabo- gré l’emploi de l’outil de sé- que », précise-t-il. Au « palma- pas de vol enregistré sur Nolis. rée. Elle a permis à Teleroute curité. Le dispositif vise les rès » des produits recherchés Les conditions d'accès à la re de présenter le 10 novembre transporteurs résidents en par les malfaiteurs : les maté- cherche de fret n'ont jamais été une offre originale : en parte- France mais dont les voyages riels Hi-fi mais aussi les den- libres. Il faut être transporteur, nariat avec l’assureur Helvetia peuvent être réalisés en rées alimentaires. « Les bour - code APE faisant foi, signer un et le courtier Coste Fermon Eu ro p e. « C’est une énorme ses de fret doivent augmenter c o n t rat quelle que soient les (59), Teleroute prend à sa avancée pour le déposant mais leurs barrières de sécurité. conditions financières de celuicharge les garanties de dom- aussi pour le consultant », as- Personne n’est à l’abri », souli- ci,l'existence de la société via son mage à la condition que l’ou- s u re le patron de Teleroute gne l’enquêteur. Qui précise numéro de Siret est vérifiée, il ne til e-confirm ait été utilisé lors France qui, depuis janvier, in- tout de même qu’il y a toujours faut pas qu'une procédure judi de la transaction. Autrement tervient aussi dans les cas un détail qui trahit le malfrat : ciaire existe.Le service financier dit, la bourse de fret a adossé d’impayés. un faux n° de fax, un faux n° de de Nolis vérifie la solvabilité de une assurance spécifique à etéléphone, un n° de licence er- l ' e n t reprise grâce à Dun et confirm et rembourse le charADRESSE DOUTEUSE roné ou une adresse dou- Société.com. Même si la dépose gement, dans la limite de Pour valider cette initiative, teuse... « Le détournement de de fret est gratuite chez Nolis, 50 000 euros par sinistre s’il y a François Denis fait référence à fret devient une vraie préoccu - une enquête de même type est une étude menée en avril par l’IFOP auprès de 799 transporFAUX DÉBAT OU VRAI ENJEU ? teurs, en partenariat avec TLF. « 93 % des interviewés estiment Combien rapporte une bourse de fret ? Et combien elle coûte ? que la sécurité des échanges et La double question est au cœur de la concurrence que se livrent la sûreté des transports sont des les opérateurs et au centre des réflexions des transporteurs. Pour critères de choix importants ou mesurer l’impact financier, Teleroute a fait réaliser un examen des très importants », ra p p e l l e bilans d’une trentaine de PME, sur trois exercices. Résultat : la François De n i s. bourse de fret représente moins de 0,2 % des coûts de revient. L’initiative s’est aussi apSelon Teleroute France, le pourcentage serait passé de 0,25 % en puyée sur les services de 2007 à 0,19 % en 2009. «La bourse de fret a un rôle opérationnel Pa t rice Bo u vet, ancien genessentiel, chacun le sait, mais économiquement, c’est epsilon. darme re c o n verti dans le Certains ont voulu focaliser le débat sur des montants annuels, conseil et l’enquête privée. Cet jouant sur l’émotionnel, en oubliant de dire combien un outil homme de terrain, qui dépiste comme Teleroute rapporte en contrepartie en termes d’efficacité Selon B2PWeb, un «peu plus le crime organisé, ne manque et d’optimisation. La maîtrise des moyens, voilà le vrai enjeu », d’une vingtaine » jamais de rappeler le « savoirsouligne Alain Vernadat (Teleroute). Chez Norbert Dentressangle, d’ensembles, aux couleurs, faire » des structures mafieula facture annuelle de Teleroute représente… un jour de seront en circulation d’ici ses. Le fret des camions entre à la fin de l’année. consommation de gazole. Tout est relatif ! dans leur butin. « C’est moins L’Officiel des Transporteurs – N° 2620 du 18 novembre 2011
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Pour en avoir fait l’expérience et avoir demandé l’aide de la police, Armand El Bazis, dirigeant de Selectrans (95), reconnaît les risques du « détournement de fret » (ici en conversation avec Patrice Bouvet). « On fait face à des bandes très bien organisées. Et nos exploitants n’ont pas toujours le temps de tout vérifier ».
réalisée », souligne Édouard Sakakini, Dg de la bourse de fret depuis 2007. Ce dernier préfère miser sur le concept de « mo bilité », qui permet à Nolis de présenter une offre efficace sur iPhone et Androïd (vo i r page 32). « Nous sommes dans la continuité des offres de fret, accessibles partout et en tout temps », veut souligner Édouard Sakakini. La bourse de fret, qui revendique le statut de n°2 sur le marché fra n ç a i s, annonce 7 000 clients sous contrat et de gros déposants comme Nobert Dentressangle (26) et Malherbe (14). La population ciblée en priorité : les petits transporteurs et les artisans. Une population h é t é rogène et mouvante pas facile à atteindre a priori ! « Nolis tra vaille part i c u l i è re ment ce segment depuis 2007 car il sait que l'efficacité d'une bourse de fret passe par son vo lume de consultants. Les art i sans sont indépendants. Ils représentent la flexibilité que re c h e rc h e l'affretement. C'est une population apolitique qui continue de suivre Nolis malgré la concurrence parfois achar née », souligne dire c t e m e n t Édouard Sakakini. 20 000 UTILISATEURS « LOGGÉS » Pour cette clientèle, Nolis mise sur le volume de déposes, sur les interfaces avec des TMS
(tra n s p o rt management system) et sur l’intégration de solutions avec des métiers connexes. Un positionnement censé donner à Nolis un solide p a s s e p o rt pour l’ a ve n i r. « Notre volonté est de faciliter la vie des petites entreprises et de les aider à faire du busi ness ». Dans le même temps, Nolis s'interface désormais a vec Tivios (outils de planification et d'optimisation des transports) et avec TAS (outil de back office de gestion des
ordres de transport, racheté à Transics, cette année). Dans ce contexte, ayant étoffé ses effectifs (une quarantaine de collaborateurs dont 12 commerciaux), B2PWeb veut tirer son épingle du jeu. La bourse de fret revendique près de 10 000 sites équipés (seuil attendu en fin d’année) et 20000 utilisateurs identifiés (login + mot de passe). « Nous comptons 180 à 200 nouveaux abonnés par mois », assure Benoît Aujay. La bourse de fret
WTRANSNET ET LE CABOTAGE Quelle place pour WTransnet sur le marché français ? Avec moins de surface et de moyens financiers que l’opérateur allemand Timocom, la bourse de fret espagnole creuse son sillon en France depuis trois ans, en se positionnant comme un « complément ». Elle revendique 600 entreprises clientes dans l’Hexagone (sur un total de 9 000), principalement des commissionnaires (dont quelques grands noms comme Gefco, Geodis, Ducros Express, Schenker, Kuehne & Nagel…) et trois partenariats avec Astre, Tred Union et Evolutrans. « Notre position de leader en Espagne et au Portugal nous ouvre des portes », confie Grégory Joubert, représentant la bourse espagnole en France. Comme Timocom, WTransnet est aussi un outil qui favorise le cabotage en France. Les grands commissionnaires l’ont bien compris. Les transporteurs, qui développent leur service affrètement, aussi. Et les petits commissionnaires ne sont pas en reste. « Le cabotage est une réalité », admet Grégory Joubert. WTransnet mettra en avant lors de Solutrans son produit « Contract », une bourse de trajets réguliers, censée mettre en relation divers intervenants sur une même ligne.
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revendique une volumétrie de près de 5 0000 offres par jour en ce moment, à 90 % des PME françaises. Et met en exergue son abonnement illimité de 25 à 150 e u ros par mois, selon la taille de l’ e n t reprise. Sans conteste, B2PWeb bénéficie pleinement du contact renoué entre les pri n c i p a u x groupements français (Astre, FLO, Evolutrans, Tred Union et France Benne) et de leur soutien officiel sans réserve. « Le point de départ a été la création de la holding H2P en 2010. Désormais, nous nous rencon trons toutes les six semaines », soulignait récemment Éric Cabaillé, vice-président du groupement Astre (L’OT 2617). La bourse de fret compte aussi un VRP de luxe à plein temps en la personne de Vincent Le Prince, l’homme pivot, désormais plus libre de ses mouvements depuis la cession de son entreprise, durant l’été, à Euro-Logistic (14), d e venue Eu ro - No rm a n d i e Logistic (L’OT 2610). Le No rmand, dont chacun loue le sens tactique, présidera la prochaine assemblée générale, le 1er d écembre, en marge de Solutrans, à Lyon. En projet : le contrôle à 100 % de la SAS B2PWeb par la holding H2P. En attendant, une centaine de transporteurs seraient sur liste d’attente pour d e venir actionnaires (ticket d’entrée à 1000 E). ● B. B.
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EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES
NOUVEAUX ACCÈS PAR SMARTPHONE À l’attention des TPE qui ne peuvent accéder aux bourses de fret à l’aide de PC connectés à Internet, les accès sur smartphones fleurissent. Teleroute, Nolis et B2PWeb en sont les pionniers avec la fourniture d ’ i n t e rfaces pour la recherche et parfois la dépose de fret. TimoCom et Wtransnet privilégient, pour l’heure, le téléphone portable. Tour d’horizon des offres et des tarifs proposés. p a rtir d’une connexion In t e rnet, les bourses de fret en ligne sont accessibles depuis longtemps via des PC portables quel que soit l’endroit sans déve l o p p ements particuliers ni frais supplémentaires. La montée en puissance des smartphones comme l’ i Phone d’ Apple ou de ses concurrents sous système d’exploitation Androïd, change toutefois la donne en multipliant les accès mobiles pour la recherche voire la dépose de fret. La plup a rt des bourses se sont ainsi lancées dans la fourniture d’applications et d’ i n t e rf aces adaptées gratuites ou payantes. Elles ciblent en priorité les T PE et art i s a n s conducteurs ainsi que les responsables d’entreprises de transport en mouvement désireux d’avoir une vision des volumes et de l’activité sur le marché spot.
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Offre de fret reçue sur smartphone à l’aide de la solution Teleroute Plus.
Depuis novembre 2010, Teleroute propose à ses abonnés la solution gratuite baptisée Teleroute Pl u s, et a optimisé en parallèle l’accès de son site intern e t à l’ i Phone ou tout type de smartphone, compatibles JAVA. Avec un recul d’un an, François Denis, son directeur général délégué, reconnaît aujourd’hui que « l’en gouement escompté ne s’est pas vérifié ». Bien que ra p i d e, le déploiement des smartphones sur la cible visée semble expliquer « ce succès encore limité ». Sur la base d’une étude de marché sur la mobilité réalisée en Europe auprès de tra n sp o rteurs de moins de 20 véhicules, « 40 % sont équipés d’un smartphone et sur nos 70 000 clients, on recense seulement quel ques centaines d’utilisateurs de Teleroute Plus ». JUDICIEUX PARTENARIATS L’application permet de consulter les offres de fret et d’ ê t re mis directement en contact avec les déposants. Présentées lors du SITL 2010, les solutions iPhone et Androïd de Nolis sont disponibles depuis juillet 2011. Les interfaces conçues, en intern e, s’adressent aussi bien aux abonnés de la bourse avec prix dégressif (10 à 0 Ä par mois) qu’aux non abonnés avec formule illimitée en nombre de recherches pour 29 Ä par mois. « Le marché des TPE ciblé de 1 à 10 véhicules en posses sion de smartphones a très bien réagi. Chaque jour, nous enre g i s trons au moins un nouvel utilisa teur et Nolis comptait à fin octobre 350 clients de ses services iPhone et An d ro ï d ; la plupart étaient déjà clients de la bourse », confie Édouard Sakakini, directeur général. À la demande, l’option iRecherche permet de filtrer les offres de
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Interface pour smartphone développée par B2PWeb avec le concours de la société Boréal.
fret depuis une carte et d’affiner la zone de recherche. De son côté, B2PWeb avance sur deux fronts. En juillet puis en septembre 2011, la bourse de fret a lancé successivement ses applications iPhone et Androïd dont l’accès est gratuit pour ses clients. En para l l è l e, elle développe des part e n a riats avec des éditeurs spécialisées dans la géolocalisation à l’image de TomTom finalisé en janvier 2011, et des fournisseurs d’informatique embarquée à l’image de GreenCat dont la passerelle est disponible depuis le mois d’août. « Celle avec Qualcomm est en cours de finalisation. Dans le cas de TomTom et de GreenCat, à p a rtir des critères sélectionnés par le trans -
Service Transportbarometer Lite proposé sur smartphone par TimoCom.
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porteur, les offres de fret sont directement Dusseldorf, se distingue par la largeur du envoyées géolocalisées sur son GPS ou son champ d’application. Baptisée Transportbarometer Lite, elle ordinateur de bord. Il voit ainsi la position de son véhicule par rapport aux proposi - p e rmet pour un coût de 0,79 Ä d’accéder tions de rechargement », présente Christo- au service « baromètre du transport » qui phe Leininger, directeur technique. Selon dresse un état actualisé de l’offre et de la la demande de ses clients, B2PWeb demande de fret et de véhicules sur pluconçoit les interfaces souhaitées et s’as- sieurs liaisons ro u t i è res euro p é e n n e s. sure de leur stabilité avant de les propo- Dans l’immédiat, TimoCom ne propose ser sur catalogue. « L’ensemble des adap - pas de service de recherche et/ou de détations sur le site web sont pose de fret sur iPhone ou menés en interne tandis Androïd mais à l’aide de téque les interfaces iPhone et léphone portable via la solution TimoCom to go, lanAn d roïd ont été conçues cée en avril 2011. Dans ce avec le concours d’une so c a s, le tra n s p o rteur ciété spécialisée (dont abonné à TC Truck & Cargo B2PWeb ne souhaite pas contacte la bourse, et ses divulguer le nom) dans la o p é rateurs se charg e n t création de ce type d’appli g ratuitement de rechercations ». Aujourd’hui, encher ou de déposer (dispoviron 10 % des abonnés nible depuis août 2011) un B2PWeb utilisent de façon régulière ces interfaces qui f ret ou un véhicule adéChristophe Leininger, permettent la consultation quat pour son compte. Se directeur technique de et la recherche des offres démarquant, Wtransnet ne B2PWeb. de fret ainsi que la mise en commercialise aucun sercontact direct avec le déposant. vice iPhone et Androïd. « Aucun de nos Pa rmi les interfaces iPhone et Androïd clients nous l’a demandé à ce jour », déproposées par les bourses de fret, celle de clare Grégory Joubert. La bourse fournit TC Truck & Cargo, développée par le en revanche un service par SMS sur télég roupe allemand Ti m o Com basé à phone portable. « Le tra n s p o rteur saisit
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La solution iRecherche de Nolis sur smartphone.
sa requête sur PC ou la communique à no tre service client par téléphone,et Wtransnet se charge, à l’aide d’un système automati que de matching, de lui tro u ver un fret cor respondant à sa recherche.Les offres lui sont transmises par SMS avec l’ensemble des in formations nécessaires pour faire son choix et contacter directement le déposant ». Destiné aux abonnés de la bourse, ce service est payant sur la base de forfaits mensuels avec un nombre prédéfini de SMS dans le mois. ● E. D.
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STRATÉGIE PANEUROPÉENNE DE TELEROUTE
« CÂLINOTHÉRAPIE » AVEC LES GRANDS COMPTES Teleroute mise sur une politique « low cost » en partenariat avec l’opérateur roumain Bursa et... prépare une offre intégrée pour les grands comptes en 2012. Le but est d’interfacer la gestion des ordres de transport et les TMS avec les bourses de fret. n pleine turbulence au sein de la zone euro, Teleroute n’a pas envie de perdre son triple A. S’il n’existe pas d’agences de notation pour évaluer la bourse de fret, laquelle fourn i t ses prestations dans 36 pays européens, cela ne veut pas dire qu’elle est à l’abri d’une perte de confiance de la part des utilisateurs. Qu’il s’agisse des grands comptes internationaux (« International key accounts »), des PME nationales ou des TPE et/ou responsables d’ e xploitation. « Les transporteurs se concentrent sur les portefeuilles de clients où ils gagnent un peu d’argent donc sur ceux qui leur four nissent des volumes stables », affirme Alain Ve rnadat, chief sales officer chez Teleroute. La stratégie n’est pas positive pour les opérateurs comme Teleroute ou Wotrant (maison mère deWtransnet) parce que cela limite considérablement le besoin de bourse de fret. Sans compter que la crise économique a un effet notable : la base des clients augmente en Europe de l’Est parce que les entreprises se délocalisent de deux manières. Soit elles s’implantent en Europe de l’Est, soit elles le font de manière informelle en faisant varier le ratio d’affrètement. «Cette tendance va s’amplifier à partir du 1er jan vier 2012 avec l’arrivée de deux nouveaux en trants autorisés à caboter, la Roumanie et la Bulgarie », souligne le dirigeant. Dans ce contexte, Teleroute adopte deux politiques concomitantes en Europe de l’Est, laquelle représente 25 % des volumes. Une politique « premium » assez agressive au plan commercial pour ceux qui souhaitent faire du cabotage. « Nos clients français commen cent à être moins effrayés de traiter avec ces pays grâce à notre politique de sécurisation (SMP/e-confirm), analyse le responsable. Ils nous demandent même de plus en plus de les aider à affréter là-bas.» Ainsi, lorsque le client fait du business avec un Roumain ou un Bulgare, il peut confirmer la transaction en ligne après avoir visualisé le profil du tra n sporteur. Teleroute propose aussi le « star index ». C’est un moyen pertinent de définir la qualité de l’usage de la bourse de fret que les
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cès aux bourses de fret. « Nous sommes en train d’imaginer des interfaces bidirectionnel les », analyse-t-il. L’entre p rise peut déposer ➜ 250 employés du fret quand elle en a trop mais si elle dis➜ 70000 utilisateurs/jour en moyenne. pose d’un logiciel d’optimisation pour les tra➜ 250 000 offres en temps réel, 1 million jets, ce que permet le logiciel Tivios en mode de tonnes transportées par jour SaaS (Software as a Se rvice), elle créera da➜ Taux de disponibilité : 99,95 % vantage de valeur. L’étape suivante, c’est la ➜ Implanté dans 2 7 pays consultation pour remplir le véhicule et op➜ Services disponibles dans 3 6 pays timiser les chargements. Cela passe par des interfaces de consultation qui ne sont pas enclients font les uns vis-à-vis des autres (qua- c o re commerc i a l i s é s. Au-delà d’une plus lité, paiements…). Second volet de la straté- grande satisfaction des grands comptes, l’ing i e, une extension des part e n a riats ave c térêt des interfaces bidirectionnelles est d’anBursa Transport, première bourse de fret rou- ticiper la baisse tendancielle des offres sur le maine que Teleroute a acquise en 2008. marché spot. « Si l’équation économique reste « Nous avons démarré nos partenariats en comme elle est, le spot va diminuer, estime dehors de la Roumanie en mettant de l’ar - Alain Vernadat. Car le spot n’est souvent perçu gent sur la table pour développer la Hongrie, la République Tchèque et bientôt la Bulgarie, les Balkans et la Po l o g n e , précise Alain Vernadat. C’est une approche ultra low cost. On apporte à Bursa des moyens qu’ e l l e n’ a vait pas pour faire de la commercialisa tion en dehors de la Roumanie. » Initiée fin 2010, cette politique à l’Est vise à concurrencer les bourses low cost comme Logintrans.
L’ E S S E N T I E L
INTERFACES BIDIRECTIONNELLES La part de marché de Teleroute en Europe du Nord (Benelux, Royaume-Uni, Allemagne) représente 20 % des volumes. En Allemagne, l’opérateur historique, Timocom, reste en tête. Pour autant, Teleroute commercialise depuis janvier 2011, l’offre Teleroute Active et revendique 250 clients. « Nous avons travaillé les interfaces avec les TMS, insiste Alain Vernadat. Pour les grands comptes, nous proposons des offres avec des synergies. On pourra interf a cer toute la gestion des ordres de transport, les TMS et les optimiseurs avec les bourses de fret. » L’offre sera disponible en 2012. Aux yeux du responsable, les besoins non satisfaits sont chez les grands comptes. Ces derniers souhaitent avoir une meilleure intégration entre l’ a r rivée des offres de transport, l’organisation des flottes (y compris externes) et l’ac-
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Alain Vernadat, chief sales officer de Teleroute : « Nous avons une offre d’intégration, des contrats européens avec des outils et des engagements mutuels pour les grands comptes ».
que comme le résultat d’une mauvaise gestion préalable. Il faut donc parvenir à capter plus d’ o f f res en amont, vo i re toutes les offres de transport. D’où l’intérêt d’ a voir une meil leure connexion avec les donneurs d’ordres et d’optimiser l’ensemble. » Au lieu de visualiser les 10 % sur la base de l’affrètement, il faut parvenir à capter les 3 % sur la totalité des offres. A l’évidence, Teleroute fait du pilotage des flux l’alpha et l’omega de la création de valeur ajoutée. ● L.G.
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POSITIONNEMENT DE TIMOCOM
A L’EST PEU DE NOUVEAU Timocom assure que la crise économique n’a pas d’impact sur les offres de fret et de véhicules. L’optimisme du leader historique en Allemagne ne prouve pas que ses pions avancent en Europe de l’Est. zone géographique. Les parts de marché sont d’autant plus difficiles à estimer qu’elles dépendent de facteurs dive r s : taille du marché des entre p rises, besoins réguliers ou sporadiques. « On ne peut trans porter un fret physiquement qu’une seule fois dans un ca mion alors qu’un fret virtuel peut être placé dans plusieurs plateformes », insiste Ma rc e l Frings.
Pour Timocom, la nouvelle loi sur l’encadrement du cabotage n’aura pas d’impact négatif en Europe.
ras de fer ? Mano à mano ? L’opérateur allemand tient un discours à contre courant de celui de son c o n c u r rentTelero u t e. « Chez Timocom, aucune trace de la crise ne se fait ressentir, affirme Marcel Frings, porte-parole de Timocom et spécialiste du m a rketing. Nous pro g ressons dans tous les domaines. » Sur la période janvier à septembre 2011, les offres de fret ont progressé de + 17,4 % et les offres de véhicules de + 13,3 %. En parallèle, TCeBid (R), la plateformes d’appels d’ o f f re s créée en 2009 et destinée aux c h a rgeurs (industriels, enseignes de la grande distribution) et aux transporteurs qui ont besoin de faire appel à la soust raitance enregistre une progression de + 30,3 % de janvier à septembre 2011. « En l’espace
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de neuf mois, cela représente au total plus de 37 millions d’offres de fret et de véhicules », remarque Ma rcel Frings. Pour autant, cette tendance se retrouve-t-elle dans les taux observés par zone géographique? « Nous progressons dans tous les pays européens mais plus
particulièrement en France et en Italie », souligne le porte-parole. Il reste difficile de savo i r si les trafics en Eu rope de l’Est, notamment ceux liés au cabotage, constituent une variable d’ajustement des volumes. « Nous partons du principe que la nouvelle loi sur l’encadre ment du cabotage n’aura pas d’impact négatif en Euro p e, estime Marcel Frings. Un rapport rédigé et publié l’an dernier par l’Office fédéra l - t ra n s p o rt de m a rchandises montre que les s e rvices de transport se démar quent pour leurs prestations de qualité et leur capacité d’inno vation. Afin de tirer partie de cette nouvelle loi, l’essentiel est d’ a voir une bonne connais sance du marché du transport.» Marcel Frings, porte-parole de Il n’en demeure pas moins Timocom : « Nous partons du prin que le responsable fait un cipe que la nouvelle loi sur l’en cadrement du cabotage n’aura pas constat lucide pour apprécier les taux de pro g ression par d’impact négatif en Europe ».
L’Officiel des Transporteurs – N° 2620 du 18 novembre 2011
LA SÉCURITÉ EN QUESTION À l’instar de son concurre n t Teleroute, Timocom est capable d’avoir une vision précise de ses clients grâce à TC Profile (R), son annuaire pour les transports en Europe. Chaque utilisateur présente le profil de son entreprise, afin de pouvoir être trouvé par des contacts commerciaux potentiels. « Si l’on considère ces « cartes de visite » virtuelle, le profil de nos clients en Italie par exemple est constitué par 20,7 % de com missionnaires et 30,3 % d’affré teurs », ajoute-t-il. Au-delà des disparités géogra p h i q u e s, l’ o p é rateur peu disert sur ses innovations technologiques et c o m m e rc i a l e s, affirme qu’ i l présentera ses nouveautés en 2012. En para l l è l e, il assure qu’il s’engagera plus que jamais en faveur de la sécurité des opérations. C’est un véritable défi pour les trafics en Europe de l’Est où l’usurpation d’identité n’est plus une pratique rare. L’ o p é rateur a encore des marges de progrès à réaliser en la matière. « Timocom ne demande pas la licence de tra n s p o rt lors de l’enre g i s t re ment sur la bourse », indiquet-on chez Teleroute. A bon entendeur… ● L. G.