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ÉVÉNEMENT ❱❱
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« Nous demandons à pouvoir équiper nos flottes de pneus “hiver”, comme en Allemagne, afin de ne pas revivre les coûteux blocages de décembre dernier ».
« Nous devons restaurer notre capacité à investir ». Jean-Michel Orst
Jean-Charles Fromage
ans les réunions de l’UNTF (Union nationale du tra n s p o rt frigorifique), et c’est probablement dû aux personnalités des chefs d’entreprise qui la composent, on ne tourne jamais autour du pot. À l’image du Livre noir de la palette (vraiment sombre sur les déri ves de la gestion des palettes !), les mots employés ont un seul sens et les chiffres exposés une réalité économique sans concession. Le rendez-vous de Sa i n t - Je a n - d e - Luz (64), les 12 et 13 juin, qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes (dont une soixantaine de raisons sociales), n’a pas dérogé à cette ligne de conduite qui a présidé à la création de l’UNTF, fin 2007, sur les décombres du GRDP. « Nous sommes tous dans une re cherche du retour aux marges fi nancières. À nous de prendre no t re destin en main, après deux années de crise très dure », a souligné d’emblée Nicolas Olano, coprésident et fondateur de l’UNTF. Le propos liminaire a donné le ton des messages portés pendant les deux jours par l’assemblée réunie. Voici quelques propos publics, entendus lors de l’assemblée générale, qui en disent long sur l’état d’esprit des patrons présents : « Le prix de transport, en -
D
Sur les terres luziennes chères à Nicolas Olano, les professionnels du transport frigorifique ont, durant deux jours, renforcé leurs liens et expliqué leurs travaux, sous les couleurs de l’UNTF. Une structure qui multiplie les initiatives pour «peser » dans les filières agroalimentaires, entre des clients scrupuleux et des expéditeurs sourcilleux.
relations entre intervenants de plus en plus difficiles et tendues »…
PROCESS LANCÉ Autant de leitmotivs qui font consensus au sein de l’UNTF. Dans ce contexte, trois dossiers résonnent aux oreilles des adhérents de l’UNTF : 1/ Le dossier des palettes. Un tre l’expéditeur et le destinataire, des prix n’est pas en phase ave c groupe d’experts appuyé par des n’est pas un détail secondaire » ; celle de nos coûts »; « On doit res - membres du groupe « Palettes », « La marge financière ne doit pas taurer nos capacités à investir » ; animé par Be rt rand De s c o t t e s être un sujet tabou » ; « L’évolution « Le contexte économique rend les (Frigo 7), sera chargé d’élaborer une grille de coûts de revient de la gestion des palettes, intégrant les coûts directs (achats palettes, réparations, e t c.), les coûts des retours et les coûts indirects (gestion administra t i ve). « Pour mé moire,la gestion des palettes coûte a minima 100 ME au transport frigorifique », souligne Jean-Paul Me y ronneinc, le délégué général, soulignant que la hausse des frais de stru c t u re, soit 18 % de l’ensemble des coûts, est deux fois plus importante qu’au début des années 90. 2/ La réduction des litiges. Défendu par Jérôme Hervé (Transports Salesky), un process de réception des marchandises sur les plateformes a été élaboré, pour clarifier les situations sur site La part du poste gazole a retrouvé en 2011 son niveau de 2008. et limiter la lourdeur administraSource : UNTF tive de la gestion des litiges. Une
L’Officiel des Transporteurs – N° 2598 du 20 mai 2011
Le nouveau bureau de l’UNTF (de g. à dr.) : Jean-Marc Bruère (STEF-TFE), Jean-Yves Gautier (STG), Philippe Antoine (Antoine Distribution), Nicolas Olano (groupe Olano) et Jean-Jacques Le Calvez (groupe Le Calvez). Il manque le trésorier Michel Fons.
lettre de voiture globale, créée par l’UNTF, doit devenir l’unique document quand il y a plusieurs expéditeurs pour un seul destinataire. Pour rappel : le process de réception des marchandises sur les plateformes a été lancé en février 2008, présenté à la SITL en mars 2009 puis, après avoir été exposé aux clients (grandes enseignes, syndicats…), mis en place en octobre 2010. Le déploiement du process auprès des enseignes et prestataires est en cours et… ne fait pas encore l’unanimité auprès des grandes enseignes (voir tableau), cert a ines se faisant tirer l’ o reille. « Des signatures globales sont espérées
APPLICATION DU 44 TONNES CHARGE SUPPLÉMENTAIRE (sur la base de 24 tonnes initiale de CU)
SURCOÛT VÉHICULE COMPLET
GAIN NET À LA TONNE TRANSPORTÉE
+1t
25 t
2%
2,1 %
+2t
26 t
4%
4,0 %
+3t
27 t
6%
5,8 %
+4t
28 t
8%
7,4 %
Le 44 t génère des surcoûts de gazole (+ 7%), de pneumatique (+5%), de maintenance (+1%) et de charges de structure (note de synthèse du CNR). Les gains de productivité avec le chargeur doivent être partagés. Source: UNTF
avec Au c h a n , In t e r m a rché et Monoprix », dit-on à l’UNTF qui reconnaît des discussions « plus complexes » avec Ca r refour et
Kuehne + Nagel. Et ce mot d’ord re : « les adhérents doivent en 2011 s’approprier le process, en in (Suite page 8)
LE DÉPLOIEMENT DU PROCESS DE RÉCEPTION DES MARCHANDISES AUCHAN
CARREFOUR
CASINO
Wissous
Beautiran St-Pierre C. Sennecé Combs Fleury Alby
Aix Castelnau Montélimar Grigny
CORA *
INTERMARCHÉ
LECLERC
??
??
MONOPRIX SYSTÈME U
APPROCHE / DÉMARCHE UNTF VOLONTÉ D’APPLIQUER LE PROCESS VOLONTÉ DE SIGNER UN ACCORD GLOBAL JUGEMENT SUR LES PREMIERS RETOURS
PLATEFORMES QUI POSENT SOUCIS
Réponse positive vis-à-vis des adhérents ou de l’UNTF (oralement) * dans le cadre de l’accord STEF.
Incertain, variable selon les PF et avec des conditions
Refus quasi certain
Velaine Neuville Wissous Gennevilliers
??
Pas de reprise récente des discussions Source : UNTF
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« Avec l’écotaxe, on en est presque à demander un statut de collecteur d’impôt. »
« Nous, chefs d’entreprise, soyons plus présents dans les instances européennes. »
Jean-Marc Bruère (s’adressant à Michèle Alliot-Marie)
Pedro Conejero (Transport Caudete, en Espagne)
manent sur les process et les coûts, effectué au travers des commissions mises en place. Afin de ne pas se disperser et de renforcer la capacité de travail, un « recentrage » a été réalisé autour de quat re commissions : Économie & Gestion pilotée par Jean-Jacques Le Calvez ; Métiers & Pro c e s s ( p rincipalement structurée autour des métiers du groupage produits frais), dirigée par Philippe Antoine ; commission technique, encadrée par Jean-Yves Gautier ; et l’international guidé par Nicolas Olano. Soit deux commisA l’invitation de Nicolas Olano, Michèle Alliot-Marie, député de la circonscription, est venue s’adresser aux transporteurs. Elle a fait passer quelques sions déjà opérationnelles (Métier & Pro c e s s, et Économie & messages, validés par Thierry Mariani, secrétaire d’État aux Transports. Gestion) et deux nouve l l e s formant leurs clients et en met - l’UNTF, il aurait été urgent d’ a t- ( Technique et In t e rn a t i o n a l ) . tant en place les lettres de voiture tendre. Tant pis ! « La commission Dans cette visée, le rapprocheglobales », rappelle Jérôme Hervé. Économie et Gestion attend donc ment avec Transfrigoroute, avec 3/ La mise en place du 44 tonnes le devenir de l’appel d’offres (qui Nicolas Olano à la manœuvre, de(qui vise plus les spécialistes du doit choisir le consortium collec- v ra avoir un impact à l’échelon lot complet que les «groupeurs»). teur de la taxe, ndlr). Avec un es - européen. Elle revendique, enfin, Selon un chiffrage de l’UNTF, elle poir :que le mécanisme de collecte un objectif : être force de propogénère des surcoûts de gazole soit remis à plat », assure Jean- sitions « constructives » à destina(+7 %), de pneumatiques (+5 %), Jacques Le Calvez, président de tion des chargeurs et donneurs de maintenance (+1 %) et de char- la commission. Rappelons que le d’ordre, qui sont « eux-mêmes très ges de structure. Le principe du décret sur les modalités de réper- structurés » (voir la FCD, l’Ania, gain de productivité à partager cussion de la taxe aux clients est Pause-café avec avec le chargeur reste le credo attendu. les sponsors (voir tableau p. 7 d’après la note équipementiers de synthèse du CNR). QUATRE COMMISSIONS et fournisseurs. Le sujet de l’écotaxe n’a pas Au tra vers de cette nouvelle aséchappé aux débats. L’assemblée, semblée, l’UNTF a montré ce qui qui comprenait beaucoup de fait son originalité. Elle respecte Bretons, a profité de l’occasion d’abord un principe : l’union dans pour interpeller Michèle Alliot- le transport frigorifique fait la force Ma ri e, député du cru, venue à à condition d’être structurée et col’invitation de Nicolas Ol a n o. hérente. Une volonté de serrer les Représentant T h i e r ry Ma riani, rangs visible dans la nomination l’élue locale, ancien ministre de quatre nouveaux administrad’État, tout sourire, n’a pas laissé teurs : Be rt rand De s c o t t e s le moindre espoir : il n’y aura pas (Frigo7) ; Rémy Oertli (N7 Froid); de retour en arrière sur l’écotaxe Monica Macle (Norbert Dentre sPL, un « principe retenu dans le sangle) et Jean-Marc Platero (préGrenelle de l’Environnement » et sident de Transfrigoroute France). dont le produit financier sera « af - Elle défend, ensuite, une méfecté aux infrastructures ». Pour thode : un travail de fond et perL’Officiel des Transporteurs – N° 2598 du 20 mai 2011
« Les comptes de l’UNTF sont équilibrés. L’ensemble des adhérents, en cumulé, gère en propre près de 12 000 moteurs. » Michel Fons
Ligeriaa et l’AUTF par exemple). Le triptyque permet à l’UNTF de rassembler les principaux opérateurs français du transport frigorifique (à l’exception de Delanchy). STEF-TFE et Norbert Dentressangle ont augmenté leur implication. Dans cette dynamique, l’UNTF souhaite voir émerger un indice “hors gazole seule ment” (mais qui tiendrait compte des évolutions du fioul intégrées avec les autres postes) et entamer un « cycle de formation » sur les coûts de revient, proposé aux adhére n t s. La production d’ u n « panorama des chargeurs » (et de leur rentabilité !) et d’un bilan de santé du transport frigorifique en France serait également dans les tuyaux. Mais attention, cet activisme ne veut pas empiéter sur les plates-bandes des trois organisations professionnelles, qui ont fait le déplacement à Saint-Jeande-Luz le 13 mai, incarnées par Philippe Bouchez (président de TLF), Bernard Lataste (président de l’OTRE) et Frédéric Ducamin (FNTR Aquitaine). ● B. B.