2009 : l’évolution contrastée des aéroports régionaux

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2009 : l’évolution contrastée des aéroports régionaux AU SOMMAIRE : ■ Lyon Saint-Exupéry :

entre chauds et froids .....................................p. 18 ■ Marseille-Provence :

l’express flirte avec les sommets .....................p. 18 ■ Nice-Côte-d’Azur :

Emirates dait décoller le fret...............................p. 20 ■ Toulouse : sauvé par

l’express et le fret «constructeur » .........p. 20 ■ Bordeaux-Mérignac : la chute se poursuit.......p. 22 ■ Paris-Va t ry : une « annus horribilis »..................p. 23 ■ Bâle-Mulhouse espère stabiliser ses trafics ..p. 22 ■ Rennes subit un sévère retournement ............p. 24 ■ Châteauroux regagne le terrain perdu .............p. 24 ■ Nantes en baisse, SaintN a z a i reen hausse......p. 25

Selon les statistiques de l’Union des aéroports français, (UAF), les aéroports de province ont vu leur trafic de fret avionné se replier de 5,1 % l’an dernier, avec un total de 225 280 tonnes. Un résultat plutôt satisfaisant par rapport à la moyenne mondiale ou même française. Mais de l’insolente santé de Marseille ou Nice à l’effondrement de Vatry, de forts contrastes apparaissent, illustrant souvent la dépendance des plates-formes de province vis-à-vis d’une poignée d’opérateurs. Petit tour de France des principales plates-formes. on an, mal an, la répartition nationale reste sensiblement identique : Paris 90 %, province 10 %. 2009 ne déroge pas à la règle, mais le repli du trafic cargo est plus marqué sur les plates-formes paris i e n n e s,dont le trafic de fret avionné diminue de 10,6 % à 1909575tonnes, qu’en prov i nce où le trafic cumulé des aéroports ne perd que 5,1 % à 225280 t, selon les statistiques révélées par l’UAF le 10 mars. Mais cette relative bonne performance cache des réalités très diverses.

Marseille et Lyon, ses deux poursuivants dans le classement, il bénéficie aussi de la présence des grands expressistes qui nourrissent largement le trafic de fret avionné en province. Marseille

B

Les aéroports d’outre-mer en repli de 5,8 % En 2009, les aéroports d’outremer ont traité 83 241 t de fret avionné, soit 5,8 % de moins qu’en 2008. Numéro 1 dans cette catégorie avec 27 501 t, la Réunion se distingue par un essor de 2,3 %. En deuxième position, Tahiti souffre (-10,5 % à 14 271 t), tout comme les aéroports antillais de Pointeà-Pitre (-9,8 % à 12 442 t) et de Fort-de-France (-10,7 % à 11422 t). Fermant la marche des platesformes d’outre-mer dépassant

Des réalités très diverses Toulouse reste n° 1 des platesformes régionales fra n ç a i s e, mais doit essentiellement son statut à la présence d’Airbus. A l’instar des autres grandes mét ropoles françaises que sont Transports Actualités – N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

a de plus su tirer partie de son positionnement stratégique de «hub de la Méditerranée », terminant l’année sur une enviable croissance de 10 %, tandis que Lyon, avec -1 %, s’en sort plu-

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les 4 000 t, Nouméa La Tontouta perd 6,6 % à 5809 t tandis que Cayenne stagne à 4708 t (+0,1 %). Le trafic postal de l’ensemble des aéroports ultra-marins recensé par l’Union des aéroports français atteint 15030 t (+2,9%), dont 5642 t pour La Réunion (+9,4%), suivie de Pointe-à-Pitre (2 806 t, -4 %), Fort-de-France (2 450 t, +5,8 %), Cayenne (1320 t, +12 %), Nouméa (986 t, +4,8 %) et Ta h iti (925 t, -10,5 %).

tôt bien compte tenu du quasiarrêt de l’opération Beaujolais nouveau pour des raisons réglementaires.

Amère expérience pour Vatry En raison de la faiblesse des volumes en province, les opérateurs optant plutôt pour une remontée du fret par camion vers Paris, un grain de sable suffit en effet souvent à enra yer la machine. Vatry est sans conteste la plate-forme qui en a fait la plus a m è re expérience en 2009 : la défection de deux clients majeurs a engendré une chute de 44,6% en 2009 et influencera encore les résultats en 2010. A l’inverse, la forte dépendance visà-vis d’un nombre limité de clients peut avoir des effets positifs lorsque l’un d’ e n t re eux adopte une stratégie volontaris-

Classement des principaux aéroports régionaux français en 2009 (1) Rang 1 2 2 bis 3 4 5 6 7 8 9 10

Aéroport Toulouse Marseille Bâle-Mulhouse Lyon Vatry Saint-Nazaire Nice Châteauroux Rennes Nantes Bordeaux

Fret avionné (en tonnes) 50 606 48 748 31 132 28 819 22 394 18 122 11 221 8 664 8 652 7 953 6 285

Evolution (en %) 0,2 10 -19,6 -1 -44,6 5,5 43 31 -20 -12,5 -23,5

Source : Union des aéroports français (1) Ce tableau ne recense que les aéroports dont le trafic dépasse les 5 000 tonnes annuelles.

te de développement du fret. Ainsi, il a suffi qu’Emirates augmente ses fréquences à Nice en menant une véritable politique de commercialisation des capacités en soute pour que cet aéroport où le fret avionné déclinait depuis des années, affiche un spectaculaire essor de 43 %

« Nice, où le fret avionné déclinait depuis des années, affiche un essor spectaculaire »

l’an dernier et passe ainsi de la 10e à la 7e place des plates-formes régionales. Selon les statistiques de l’UAF, le trafic postal a quant à lui diminué de 2,9 % en province l’an dernier pour atteindre 45735 t, tandis que Paris régressait de 1,9 % à 249441 t. Anne Kerriou

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Lyon-Saint Exupéry : entre chauds et froids de faire évoluer Cargoport vers une plate-forme totalement multimodale et le lancement, en cours d’année, explique Eric Burdin, responsable fret de LyonSaint Exupéry, «d’un indicateur multimodal qui intègre tous les frets traités sur l’aéroportpar les agents du site ».

Alors que les expressistes ont redressé légèrement la tête et que le fret camionné a baissé de 20 %, l’aéroport lyonnais veut profiter des réserves foncières de Cargoport, sa zone de fret, et des activités des opérateurs présents pour développer une stratégie multimodale la plus large possible. e pire est-il passé ? Ma l g r é le contexte économique peu enchanteur et la quasi-disparition du Beaujolais nouveau qui faisait sa gloire, l’aéroport LyonSaint Exupérya bouclé l’année 2009 sur un résultat honorable mais contrasté en matière de marchandises.

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Des mauvaises nouvelles Fret et poste confondus, le trafic avionné est passé de 32815 t en 2008 à 32 609 t en 2009 (-0,6 %), après avoir chuté de 11 % l’année précédente. L’express, qui représente l’essentiel de ce trafic, a connu une embellie bienvenue, terminant à 25800 t (+3%), après un inquiétant recul de 10 % en 2008. Les expressistes ont conservé lignes, fréquences et capacités : Fe d Ex, DHL, UPS, TNT et Eu-

rope Airpost assurent chaque jour dix vols en provenance ou en direction de leurs hubs respectifs. La tendance est en revanche à la baisse du côté du trafic en soutes, qui passe de

3133 à 2847 t, ainsi que de l’activité charter qui s’effondre pour finir à 172 t à peine (contre 1600 t en 2007 et 1000 t en 2008). Le trafic postal gagne, quant à lui, 2,4 %, à 3 791 t. La pri n c i p a l e

Fusion d’Infofret et du Club des entrepreneurs Infofret, l’association qui rassemblait les différents acteurs du fret de Ly o n -Saint Exupéry, a fusionné avec le Club des entrepreneurs, son pendant version passagers, qui regroupe les entreprises pour lesquelles l’aéroport de Lyon a une incidence particulière sur l’activité. La nouvelle entité, le «Club des entrepreneurs des aéroports de Lyon », r egroupera près de 250 sociétés de Rhône-Alpes. Bruno Allenet, pré-

sident élu pour trois ans, et directeur du développement France de GDF Suez en Rhône-Alpes, compte redéfinir les « ambitions et les enjeux » de Saint Exupéry, notamment en matière de desserte interc o n t i n e n tale. Si Infofret disparaît, elle est en fait remplacée, au sein du Club, par une commission fret que préside Pascal Janvier de Nippon Express. L’espoir est que l’activité fret gagne ainsi en visibilité.

mauvaise nouvelle provient finalement du fret camionné, reflet de la dégradation économique générale : alors qu’il avait connu déjà une diminution de 8 % en 2008, il s’enfonce cette fois de près de 20 %, pour terminer à 80000 t en 2009, contre 100156 t en 2008 et 109586 t en 2007. Ainsi, l’aéroport Lyo n Saint Ex u p é ry a connu une année ponctuée de chauds et froids. Si DHL, par exemple, a rajouté en décembre une fréquence quotidienne vers son hub de Leipzig qui rejaillit déjà sur les chiffres de début 2010, Lyon a, en revanche, dû subir, pour la troisième fois, l’ a b a ndon de sa liaison directe avec New-York qu’assurait Delta Airlines depuis un an. Certes, l’incident affecte peu l’activité fret : opérée par un Boeing 757 qui

ne peut accueillir de fret palettisé, la ligne n’aura drainé durant l’année qu’une vingtaine de tonnes de fret. Mais cet arrêt illustre les limites au développement du fret avionné dans les aéro p o rts de prov i n c e, en l’absence de lignes internationales. Autre coup dur : l’évolution de la réglementation a quasiment mis un terme aux opérations de fret aérien, autrefois nécessaires, pour acheminer en temps et en heure le Beaujolais Nouveau.

Indicateur multimodal La plate-forme lyonnaise, compte tenu du poids économique de la région, reste cependant très attra c t i ve pour les opéra-

teurs, comme en témoigne l’arrivée de Schenker sur Ca rg oport, la zone fret de l’aéroport. Le logisticien a construit deux bâtiments représentant 17000m2 de magasins et 4000 m2 de bureaux, l’un dédié aux activités route nationale de SchenkerJoyau et l’autre aux activités internationales de DB Schenker. Et Cargoport dispose d’une réserve foncière non négligeable au sud : seuls 50 ha sur les 150 existants sont pour l’instant occupés. Par ailleurs, de plus en plus, les commissionnaires de tra n s p o rtprésents sur le site font appel à tous les modes de transports et pas seulement au routier et à l’aérien. D’où le projet, en cours de concrétisation,

De gros espoirs Ainsi, l’an passé, ce sont au total 131264 t de fret qui ont été traitées sur Cargoport, où travaillent désormais au quotidien près de 1300 personnes. De nombreux projets décidés ne peuvent que renforcer cette multimodalité : outre la réalisation du contournement ferroviaire fret de l’agglomération lyonnaise dont le t racé est désormais connu et qui desservira l’aéroport, LyonSaint Exupéryfonde de gros espoirs sur le projet Carex, qui concernera en premier lieu la liaison Lyon-Roissy. «Il y a un engouement de plus en plus mar-

qué des chargeurs et transporteurs pour ce pro j e t, note Eri c Burdin, et ça va se vérifier dans les mois qui viennent ». En attendant, les premiers chiffres de 2010 viennent confirmer le regain du trafic fret aérien à Lyon. L’aéroport a traité 2432 t de fret avionné en janvier (+22%), poste comprise, et 2852 t en févri e r (+25,5 %). Ces résultats sont «portés par le fret express », souligne l’aéroport de Lyon, précisant que DHL pro g resse de 40,5 % en cumul sur les deux premiers mois de l’année et UPS de 28,7 %. Jean-Claude Pennec

« Un engouement de plus en plus marqué des chargeurs pour le projet Carex »

Marseille-Provence : l’express fli rte avec les sommets Alger, Casablanca et Tripoli en 2010 et 2011. Actuellement, pour d e s s e rvir Alger et Casablanca, les expressistes transitent via Barcelone et Madrid.

L’aéroport Marseille-Provence a pulvérisé son propre record de 2008 avec une croissance de 10 % du fret avionné en 2009 (48 748 t hors poste). L’express, qui représente 87 % des marchandises traitées sur la plate-forme provençale, se développe à grand renfort d’ouvertures de lignes. Les intégrateurs sont de plus en plus nombreux à faire du « via Marseille ».

« Les leviers de développement de Marseille sont axés sur la Méditerranée occidentale »

ur l’aéroport de MarseilleProvence, le fret avionné traditionnel a été touché par la crise économique mondiale, avec une baisse de 13,7 % des tonnages (6442 t), tout comme le fret camionné qui passe de 18 000 à 15000 t. Le fret postal recule aussi de 5,4 % à 9173 t suite au basculement progressif de la Poste vers des modes terrestres afin de réaliser des économies sur ses coûts d’exploitation. En revanche, le fret express flirte avec les somm e t s. Totalisant 42 286 t, l’ e xpress a en effet pro g ressé de

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Confiance pour l’année 2010

14,7 %. No u velles capacités et nouvelles lignes expliquent cette performance. TNT exploite désormais un B757F, à la place d’un B737F sur l’axe Marseille-Roissy CDG et d’un BAE 146 sur Rennes.

Ouvrir de nouvelles lignes Europe Airpost, qui achemine le fret de Chronopost et Ciblex, conserve la pole position avec 12 791 t (+6,8 %), devant TNT (10082 t, +11,2 %), UPS (8265 t, +31,3 %) et DHL (6913t, + 9,9%).

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«L’express est en croissance grâce au hub fret de Tunis et Malte qui dynamise les volumes des expressistes internationaux.Le fret mondial de DHL, TNT et UPS destiné à Malte et Tunis,qui transitait par Rome,a basculé sur Marseille en 2008 et 2009 », explique JeanMarc Boutigny, responsable fret

de l’aéroport Marseille-Provence. Ces vols quotidiens opérés par West Air sur Tunis et Twin Jet sur Malte génèrent du fret en transit et des taxes aéroportuaires. Fort du succès de ces deux lignes, Marseille-Provence espère bien inciter les intégrateurs à en ouvrir d’ a u t res notamment sur

«Nos leviers de développement sont axés sur la Méditerranée occidentale », détaille Jean-Marc Boutigny, qui reconnaît avo i r subi de plein fouet la concurrence du tra n s p o rt maritime dont les prix sont re d e ve n u s compétitifs. «Avec la crise,les responsables logistiques ont des budgets revus à la baisse. Ils doivent faire des économies et pour certains types de fret,le critère financier prime sur les délais. Nous avons perdu du prêt-à-porter,de l’électronique,de la mécanique »,

admet le responsable fret. Cependant,Ma r s e i l l e - Prove n c e demeure optimiste pour 2010 au vu des performances des deux premiers mois de l’année. «Nous sentons des signes de reprise.Janvier a été positif et les programmes charters semblent soutenus au premier trimestre.Nous sommes confiants tant pour l’express que pour le fret traditionnel. Les échanges reprennent en aérien sur l’Algérie,le Maroc et la Tunisie », souligne Jean-Marc Boutigny, qui mise sur des destinations plus lointaines avec l’ouverture fin avril d’une liaison hebdomadaire vers l’Ile Maurice en B 747 et d’une 3e fréquence hebdomadaire vers l’île de la Réunion avec des soutes pouvant accepter du fret. Nathalie Bureau du Colombier

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Lyon-Saint Exupéry : entre chauds et froids de faire évoluer Cargoport vers une plate-forme totalement multimodale et le lancement, en cours d’année, explique Eric Burdin, responsable fret de LyonSaint Exupéry, «d’un indicateur multimodal qui intègre tous les frets traités sur l’aéroportpar les agents du site ».

Alors que les expressistes ont redressé légèrement la tête et que le fret camionné a baissé de 20 %, l’aéroport lyonnais veut profiter des réserves foncières de Cargoport, sa zone de fret, et des activités des opérateurs présents pour développer une stratégie multimodale la plus large possible. e pire est-il passé ? Ma l g r é le contexte économique peu enchanteur et la quasi-disparition du Beaujolais nouveau qui faisait sa gloire, l’aéroport LyonSaint Exupérya bouclé l’année 2009 sur un résultat honorable mais contrasté en matière de marchandises.

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Des mauvaises nouvelles Fret et poste confondus, le trafic avionné est passé de 32815 t en 2008 à 32 609 t en 2009 (-0,6 %), après avoir chuté de 11 % l’année précédente. L’express, qui représente l’essentiel de ce trafic, a connu une embellie bienvenue, terminant à 25800 t (+3%), après un inquiétant recul de 10 % en 2008. Les expressistes ont conservé lignes, fréquences et capacités : Fe d Ex, DHL, UPS, TNT et Eu-

rope Airpost assurent chaque jour dix vols en provenance ou en direction de leurs hubs respectifs. La tendance est en revanche à la baisse du côté du trafic en soutes, qui passe de

3133 à 2847 t, ainsi que de l’activité charter qui s’effondre pour finir à 172 t à peine (contre 1600 t en 2007 et 1000 t en 2008). Le trafic postal gagne, quant à lui, 2,4 %, à 3 791 t. La pri n c i p a l e

Fusion d’Infofret et du Club des entrepreneurs Infofret, l’association qui rassemblait les différents acteurs du fret de Ly o n -Saint Exupéry, a fusionné avec le Club des entrepreneurs, son pendant version passagers, qui regroupe les entreprises pour lesquelles l’aéroport de Lyon a une incidence particulière sur l’activité. La nouvelle entité, le «Club des entrepreneurs des aéroports de Lyon », r egroupera près de 250 sociétés de Rhône-Alpes. Bruno Allenet, pré-

sident élu pour trois ans, et directeur du développement France de GDF Suez en Rhône-Alpes, compte redéfinir les « ambitions et les enjeux » de Saint Exupéry, notamment en matière de desserte interc o n t i n e n tale. Si Infofret disparaît, elle est en fait remplacée, au sein du Club, par une commission fret que préside Pascal Janvier de Nippon Express. L’espoir est que l’activité fret gagne ainsi en visibilité.

mauvaise nouvelle provient finalement du fret camionné, reflet de la dégradation économique générale : alors qu’il avait connu déjà une diminution de 8 % en 2008, il s’enfonce cette fois de près de 20 %, pour terminer à 80000 t en 2009, contre 100156 t en 2008 et 109586 t en 2007. Ainsi, l’aéroport Lyo n Saint Ex u p é ry a connu une année ponctuée de chauds et froids. Si DHL, par exemple, a rajouté en décembre une fréquence quotidienne vers son hub de Leipzig qui rejaillit déjà sur les chiffres de début 2010, Lyon a, en revanche, dû subir, pour la troisième fois, l’ a b a ndon de sa liaison directe avec New-York qu’assurait Delta Airlines depuis un an. Certes, l’incident affecte peu l’activité fret : opérée par un Boeing 757 qui

ne peut accueillir de fret palettisé, la ligne n’aura drainé durant l’année qu’une vingtaine de tonnes de fret. Mais cet arrêt illustre les limites au développement du fret avionné dans les aéro p o rts de prov i n c e, en l’absence de lignes internationales. Autre coup dur : l’évolution de la réglementation a quasiment mis un terme aux opérations de fret aérien, autrefois nécessaires, pour acheminer en temps et en heure le Beaujolais Nouveau.

Indicateur multimodal La plate-forme lyonnaise, compte tenu du poids économique de la région, reste cependant très attra c t i ve pour les opéra-

teurs, comme en témoigne l’arrivée de Schenker sur Ca rg oport, la zone fret de l’aéroport. Le logisticien a construit deux bâtiments représentant 17000m2 de magasins et 4000 m2 de bureaux, l’un dédié aux activités route nationale de SchenkerJoyau et l’autre aux activités internationales de DB Schenker. Et Cargoport dispose d’une réserve foncière non négligeable au sud : seuls 50 ha sur les 150 existants sont pour l’instant occupés. Par ailleurs, de plus en plus, les commissionnaires de tra n s p o rtprésents sur le site font appel à tous les modes de transports et pas seulement au routier et à l’aérien. D’où le projet, en cours de concrétisation,

De gros espoirs Ainsi, l’an passé, ce sont au total 131264 t de fret qui ont été traitées sur Cargoport, où travaillent désormais au quotidien près de 1300 personnes. De nombreux projets décidés ne peuvent que renforcer cette multimodalité : outre la réalisation du contournement ferroviaire fret de l’agglomération lyonnaise dont le t racé est désormais connu et qui desservira l’aéroport, LyonSaint Exupéryfonde de gros espoirs sur le projet Carex, qui concernera en premier lieu la liaison Lyon-Roissy. «Il y a un engouement de plus en plus mar-

qué des chargeurs et transporteurs pour ce pro j e t, note Eri c Burdin, et ça va se vérifier dans les mois qui viennent ». En attendant, les premiers chiffres de 2010 viennent confirmer le regain du trafic fret aérien à Lyon. L’aéroport a traité 2432 t de fret avionné en janvier (+22%), poste comprise, et 2852 t en févri e r (+25,5 %). Ces résultats sont «portés par le fret express », souligne l’aéroport de Lyon, précisant que DHL pro g resse de 40,5 % en cumul sur les deux premiers mois de l’année et UPS de 28,7 %. Jean-Claude Pennec

« Un engouement de plus en plus marqué des chargeurs pour le projet Carex »

Marseille-Provence : l’express fli rte avec les sommets Alger, Casablanca et Tripoli en 2010 et 2011. Actuellement, pour d e s s e rvir Alger et Casablanca, les expressistes transitent via Barcelone et Madrid.

L’aéroport Marseille-Provence a pulvérisé son propre record de 2008 avec une croissance de 10 % du fret avionné en 2009 (48 748 t hors poste). L’express, qui représente 87 % des marchandises traitées sur la plate-forme provençale, se développe à grand renfort d’ouvertures de lignes. Les intégrateurs sont de plus en plus nombreux à faire du « via Marseille ».

« Les leviers de développement de Marseille sont axés sur la Méditerranée occidentale »

ur l’aéroport de MarseilleProvence, le fret avionné traditionnel a été touché par la crise économique mondiale, avec une baisse de 13,7 % des tonnages (6442 t), tout comme le fret camionné qui passe de 18 000 à 15000 t. Le fret postal recule aussi de 5,4 % à 9173 t suite au basculement progressif de la Poste vers des modes terrestres afin de réaliser des économies sur ses coûts d’exploitation. En revanche, le fret express flirte avec les somm e t s. Totalisant 42 286 t, l’ e xpress a en effet pro g ressé de

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Confiance pour l’année 2010

14,7 %. No u velles capacités et nouvelles lignes expliquent cette performance. TNT exploite désormais un B757F, à la place d’un B737F sur l’axe Marseille-Roissy CDG et d’un BAE 146 sur Rennes.

Ouvrir de nouvelles lignes Europe Airpost, qui achemine le fret de Chronopost et Ciblex, conserve la pole position avec 12 791 t (+6,8 %), devant TNT (10082 t, +11,2 %), UPS (8265 t, +31,3 %) et DHL (6913t, + 9,9%).

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«L’express est en croissance grâce au hub fret de Tunis et Malte qui dynamise les volumes des expressistes internationaux.Le fret mondial de DHL, TNT et UPS destiné à Malte et Tunis,qui transitait par Rome,a basculé sur Marseille en 2008 et 2009 », explique JeanMarc Boutigny, responsable fret

de l’aéroport Marseille-Provence. Ces vols quotidiens opérés par West Air sur Tunis et Twin Jet sur Malte génèrent du fret en transit et des taxes aéroportuaires. Fort du succès de ces deux lignes, Marseille-Provence espère bien inciter les intégrateurs à en ouvrir d’ a u t res notamment sur

«Nos leviers de développement sont axés sur la Méditerranée occidentale », détaille Jean-Marc Boutigny, qui reconnaît avo i r subi de plein fouet la concurrence du tra n s p o rt maritime dont les prix sont re d e ve n u s compétitifs. «Avec la crise,les responsables logistiques ont des budgets revus à la baisse. Ils doivent faire des économies et pour certains types de fret,le critère financier prime sur les délais. Nous avons perdu du prêt-à-porter,de l’électronique,de la mécanique »,

admet le responsable fret. Cependant,Ma r s e i l l e - Prove n c e demeure optimiste pour 2010 au vu des performances des deux premiers mois de l’année. «Nous sentons des signes de reprise.Janvier a été positif et les programmes charters semblent soutenus au premier trimestre.Nous sommes confiants tant pour l’express que pour le fret traditionnel. Les échanges reprennent en aérien sur l’Algérie,le Maroc et la Tunisie », souligne Jean-Marc Boutigny, qui mise sur des destinations plus lointaines avec l’ouverture fin avril d’une liaison hebdomadaire vers l’Ile Maurice en B 747 et d’une 3e fréquence hebdomadaire vers l’île de la Réunion avec des soutes pouvant accepter du fret. Nathalie Bureau du Colombier

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Nice-Côte d’Azur : Emirates fait décoller le rand soleil sur l’aéroport de Nice-Côte d’Azur pour le fret avec 18 000 t traitées en 2009, soit une hausse de 20 %. A contre-courant du marché, le fret avionné explose littéralement puisqu’il augmente de 43% pour atteindre 11221t. Une tendance qui s’explique principalement par le développement d’un opérateur : Emirates. En décembre 2008, la compagnie est passée à 5 fréquences par semaine vers Dubaï, augmentant sensiblement ses capacités d’emport. Et bien qu’il s’agisse avant tout d’une liaison passagers opérée en A330, Em i rates a fait le choix d’analyser attentivement le potentiel fret de la région, outil de rentabilité pour la ligne. Ré-

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Record de progression en 2009 sur l’aéroport de Nice-Côte d’Azur avec un fret avionné en hausse de 43 %, grâce, notamment, à l’augmentation des fréquences d’Emirates à destination de Dubaï. Résultat : la plate-forme voit son trafic fret total grimper de 20 % avec 18 000 tonnes. sultat, avec 4888 t, la compagnie des Emirats arabes unis représentait l’an dernier 43,6 % du fret avionné de Nice.

sagers », se félicite Michel Tohanne, responsable du département études et déve l o p p ement de l’aéroport de Nice. La contribution de Delta reste toutefois modeste, avec 493 t en 2009. L’express a également marqué une hausse de 3,4 % avec 3127 t traitées l’an dernier. «Le transport de petits colis urgents est appelé à se développer », souligne Eric Montariol. Le responsable du terminal fret à Ni c e ajoute que seul le fret camionné est en recul de 3,4 % sur l’aé-

Hausse des fréquences «Nous sommes les seuls à avoir un potentiel porteur avec des destinations intercontinentales vers les Etats-Unis et l’Asie via Dubaï. Sur ces appareils, il y a de la place pour les palettes et le fret est un argument sur lequel on s’appuie dans notre stratégie de développement du trafic pas-

roport avec un peu plus de 7000t. «Il s’agit d’une baisse continue depuis 6 ans.Nos meilleurs clients ont tendance à envoyer leur fret sur les hubs de Roissy, Lyon et Marseille », commente-t-il. En 2010, Emirates est bien partie pour confirmer sa position de leader. La compagnie émiratie a encore augmenté les fréquences en janvier pour passer à un vol quotidien non-stop, offrant aux chargeurs 90 t de fret hebdomadaire. Une opportunité saisie au vol par les exportateurs et importateurs puisque, sur le seul mois de janvier2010, Emirates Skycargo a réalisé 53% du volume total fret de l’aéroport qui progresse de 27 %. Une performance due au fait qu’Emi-

Toulouse sauvé par l’express et le L’aéroport de Toulouse-Blagnac a réussi à se maintenir au-dessus des 50000 t de fret en 2009. Mais il est plus que jamais sous la concurrence directe de Marseille-Pr o v e nce pour la place de n° 1 des aéroports de province.

« L’activité économique est en train de repartir, ce qui ne peut être que favorable au fret express »

près avoir à nouveau dépassé la barre des 50000 t de fret en 2008, l’aéroport de Toulouse-Blagnac a connu une croissance étale de son trafic en 2009. C’est d’ailleurs ce qu’avaient prévu ses responsables dès le mois de mars. Le trafic a porté sur 50606 t, soit une hausse très modeste de 0,2 %. Et sans la rep rise du fret express à partir de septembre 2009, c’est même une diminution qu’aurait dû supporter cette plate-forme très marquée par l’importance des vols constructeurs. Comme les cadences de production n’ont pas baissé l’année dernière, c’est même un léger essor (+ 1,6 %) qu’a connu ce secteur à 33383 t. Le fret express s’est bien com-

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porté puisqu’il a renoué avec la croissance (+ 3,7%) à l’issue de deux années de repli consécutif. Comme les lignes et les modules utilisés n’ont pas changé, c’est le coefficient de charg ement des avions qui s’est amélioré à compter de la rentrée 2009.

L’impact des grèves TNT, UPS et DHL assurent trois q u a rts des 14 092 t traitées, le reste étant réparti entre Fedex et Ciblex. Pour ce dernier expressiste, les vols sont assurés sur

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Ro i s s y-CDG à l’aide d’avions d’Europe Airpost. Les vols mixtes ont continué à chuter même si le recul (- 5,6 %) est inférieur de près de moitié à celui enregistré en 2008. Ce trafic de 2459 t seulement est à mettre en parallèle avec les 4000 à 5000 t recensées au début des années 2000. Les avions d’Air France, principal opérateur de la plate-forme, transportent moins de fret en soute qu’ a u p a ra vant et cette baisse n’est pas compensée, dans des volumes suffisants, par les

fret

rates a choisi Nice comme hub cargo pour le Sud de la France a vec un hinterland qui s’étend jusqu’au Nord de l’Italie et en Catalogne côté espagnol.

Des investissements Le fret transite ensuite via le hub cargo d’Emirates à Dubaï avant d’être réacheminé sur des vols en direction de l’Asie-Pacifique. La nature du fret, qui représen-

d’Antonov affrétés auprès de Volga Dnepr. «L’an dernier,372 t ont été expédiés en 6 vols», indiquent les responsables de la plate-forme. Le terminal bénéficie d’installations permettant de traiter jusqu’à 30000 t de fret par an. En mars 2010, l’ensemble de la zone fret sera équipé d’un poste d’inspection filtrage qui représente un investissement de plus de 300 000E. L’an dernier, les travaux ont porté sur la rénovation et l’augmentation de la chambre forte destinée à recevoir des biens de très haute valeur tels que de la joaillerie ou de l’horlogerie. Cannes, SaintTro p ezne sont en effet pas très loin.

te 20 % des recettes générées par cette ligne, est très variée avec à l’export essentiellement des produits issus de l’industrie de la parfumerie grassoise. L’aéroport de Nice-Côte d’Azur traite également des trafics biens spécifiques tels que les matériels destinés aux foires, salon et congrès mais également les satellites d’Alcatel Alenia Space expédiés vers la Guyane à bord

« Le transport de petits colis urgents est appelé à se développer »

Nathalie Bureau du Colombier

fret «constructeur » louse-Blagnac, «Nous prévoyons vols long-courriers, notamment une légère croissance en 2010. ceux à destination de La Réunion. L’activité économique est en train Les vols charter ont, quant à eux, de repartir,ce qui ne peut être que chuté lourdement avec un recul favorable au développement du de 55% à 609t. L’explication tient fret express et les vols charter reau fait que les tensions sur des l i v raisons en juste à temps de prennent ». moteurs, par exemple, ont été De nouvelles capacités moins fortes au cours de l’exercice 2009 qu’en 2008. Le trafic Les vols mixtes pourraient même postal est, en revanche, reparti enregistrer une embellie à la faà la hausse (+ 4,9%) à 4409 t. A veur des nouvelles capacités en l’instar d’ a u t res aéro p o rts de soute apportées par le transporprovince comme teur canadien Air Transat. Celui-ci a, Re n n e s, ToulouseBlagnac a mal débu- « Des annulations en effet, obtenu les té l’année 2010. Le de vols, suite aux droits de trafic pour t rafic enre g i s t re, en intempéries qui transporter du fret ont affecté la e n t re Toulouse et effet, une diminution p late-forme » Montréal en saison de 6,6 % à 8 189 t. estivale. Des volumes Celle-ci est due aux importants sont donc attendus mouvements de grève des contrôsur les deux dessertes hebdoleurs aériens qui ont entraîné madaires opérées en Airbus A310l’annulation de vols et aux in300, les clients potentiels étant tempéries ayant affecté la plateen particulier les sous-traitants f o rme à plusieurs reprises. Pour aéronautiques de Mi d i - P y r éautant et ainsi que le confirme nées travaillant notamment pour Gwenael Ronsin-Hardy, responle compte de Bombardier. sable études et développement du réseau à l’aéro p o rt de TouOlivier Constant

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N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

– Transports Actualités


DOSSIER

DOSSIER

SPÉCIAL AERIEN

Nice-Côte d’Azur : Emirates fait décoller le rand soleil sur l’aéroport de Nice-Côte d’Azur pour le fret avec 18 000 t traitées en 2009, soit une hausse de 20 %. A contre-courant du marché, le fret avionné explose littéralement puisqu’il augmente de 43% pour atteindre 11221t. Une tendance qui s’explique principalement par le développement d’un opérateur : Emirates. En décembre 2008, la compagnie est passée à 5 fréquences par semaine vers Dubaï, augmentant sensiblement ses capacités d’emport. Et bien qu’il s’agisse avant tout d’une liaison passagers opérée en A330, Em i rates a fait le choix d’analyser attentivement le potentiel fret de la région, outil de rentabilité pour la ligne. Ré-

G

Record de progression en 2009 sur l’aéroport de Nice-Côte d’Azur avec un fret avionné en hausse de 43 %, grâce, notamment, à l’augmentation des fréquences d’Emirates à destination de Dubaï. Résultat : la plate-forme voit son trafic fret total grimper de 20 % avec 18 000 tonnes. sultat, avec 4888 t, la compagnie des Emirats arabes unis représentait l’an dernier 43,6 % du fret avionné de Nice.

sagers », se félicite Michel Tohanne, responsable du département études et déve l o p p ement de l’aéroport de Nice. La contribution de Delta reste toutefois modeste, avec 493 t en 2009. L’express a également marqué une hausse de 3,4 % avec 3127 t traitées l’an dernier. «Le transport de petits colis urgents est appelé à se développer », souligne Eric Montariol. Le responsable du terminal fret à Ni c e ajoute que seul le fret camionné est en recul de 3,4 % sur l’aé-

Hausse des fréquences «Nous sommes les seuls à avoir un potentiel porteur avec des destinations intercontinentales vers les Etats-Unis et l’Asie via Dubaï. Sur ces appareils, il y a de la place pour les palettes et le fret est un argument sur lequel on s’appuie dans notre stratégie de développement du trafic pas-

roport avec un peu plus de 7000t. «Il s’agit d’une baisse continue depuis 6 ans.Nos meilleurs clients ont tendance à envoyer leur fret sur les hubs de Roissy, Lyon et Marseille », commente-t-il. En 2010, Emirates est bien partie pour confirmer sa position de leader. La compagnie émiratie a encore augmenté les fréquences en janvier pour passer à un vol quotidien non-stop, offrant aux chargeurs 90 t de fret hebdomadaire. Une opportunité saisie au vol par les exportateurs et importateurs puisque, sur le seul mois de janvier2010, Emirates Skycargo a réalisé 53% du volume total fret de l’aéroport qui progresse de 27 %. Une performance due au fait qu’Emi-

Toulouse sauvé par l’express et le L’aéroport de Toulouse-Blagnac a réussi à se maintenir au-dessus des 50000 t de fret en 2009. Mais il est plus que jamais sous la concurrence directe de Marseille-Pr o v e nce pour la place de n° 1 des aéroports de province.

« L’activité économique est en train de repartir, ce qui ne peut être que favorable au fret express »

près avoir à nouveau dépassé la barre des 50000 t de fret en 2008, l’aéroport de Toulouse-Blagnac a connu une croissance étale de son trafic en 2009. C’est d’ailleurs ce qu’avaient prévu ses responsables dès le mois de mars. Le trafic a porté sur 50606 t, soit une hausse très modeste de 0,2 %. Et sans la rep rise du fret express à partir de septembre 2009, c’est même une diminution qu’aurait dû supporter cette plate-forme très marquée par l’importance des vols constructeurs. Comme les cadences de production n’ont pas baissé l’année dernière, c’est même un léger essor (+ 1,6 %) qu’a connu ce secteur à 33383 t. Le fret express s’est bien com-

A

Transports Actualités – N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

porté puisqu’il a renoué avec la croissance (+ 3,7%) à l’issue de deux années de repli consécutif. Comme les lignes et les modules utilisés n’ont pas changé, c’est le coefficient de charg ement des avions qui s’est amélioré à compter de la rentrée 2009.

L’impact des grèves TNT, UPS et DHL assurent trois q u a rts des 14 092 t traitées, le reste étant réparti entre Fedex et Ciblex. Pour ce dernier expressiste, les vols sont assurés sur

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Ro i s s y-CDG à l’aide d’avions d’Europe Airpost. Les vols mixtes ont continué à chuter même si le recul (- 5,6 %) est inférieur de près de moitié à celui enregistré en 2008. Ce trafic de 2459 t seulement est à mettre en parallèle avec les 4000 à 5000 t recensées au début des années 2000. Les avions d’Air France, principal opérateur de la plate-forme, transportent moins de fret en soute qu’ a u p a ra vant et cette baisse n’est pas compensée, dans des volumes suffisants, par les

fret

rates a choisi Nice comme hub cargo pour le Sud de la France a vec un hinterland qui s’étend jusqu’au Nord de l’Italie et en Catalogne côté espagnol.

Des investissements Le fret transite ensuite via le hub cargo d’Emirates à Dubaï avant d’être réacheminé sur des vols en direction de l’Asie-Pacifique. La nature du fret, qui représen-

d’Antonov affrétés auprès de Volga Dnepr. «L’an dernier,372 t ont été expédiés en 6 vols», indiquent les responsables de la plate-forme. Le terminal bénéficie d’installations permettant de traiter jusqu’à 30000 t de fret par an. En mars 2010, l’ensemble de la zone fret sera équipé d’un poste d’inspection filtrage qui représente un investissement de plus de 300 000E. L’an dernier, les travaux ont porté sur la rénovation et l’augmentation de la chambre forte destinée à recevoir des biens de très haute valeur tels que de la joaillerie ou de l’horlogerie. Cannes, SaintTro p ezne sont en effet pas très loin.

te 20 % des recettes générées par cette ligne, est très variée avec à l’export essentiellement des produits issus de l’industrie de la parfumerie grassoise. L’aéroport de Nice-Côte d’Azur traite également des trafics biens spécifiques tels que les matériels destinés aux foires, salon et congrès mais également les satellites d’Alcatel Alenia Space expédiés vers la Guyane à bord

« Le transport de petits colis urgents est appelé à se développer »

Nathalie Bureau du Colombier

fret «constructeur » louse-Blagnac, «Nous prévoyons vols long-courriers, notamment une légère croissance en 2010. ceux à destination de La Réunion. L’activité économique est en train Les vols charter ont, quant à eux, de repartir,ce qui ne peut être que chuté lourdement avec un recul favorable au développement du de 55% à 609t. L’explication tient fret express et les vols charter reau fait que les tensions sur des l i v raisons en juste à temps de prennent ». moteurs, par exemple, ont été De nouvelles capacités moins fortes au cours de l’exercice 2009 qu’en 2008. Le trafic Les vols mixtes pourraient même postal est, en revanche, reparti enregistrer une embellie à la faà la hausse (+ 4,9%) à 4409 t. A veur des nouvelles capacités en l’instar d’ a u t res aéro p o rts de soute apportées par le transporprovince comme teur canadien Air Transat. Celui-ci a, Re n n e s, ToulouseBlagnac a mal débu- « Des annulations en effet, obtenu les té l’année 2010. Le de vols, suite aux droits de trafic pour t rafic enre g i s t re, en intempéries qui transporter du fret ont affecté la e n t re Toulouse et effet, une diminution p late-forme » Montréal en saison de 6,6 % à 8 189 t. estivale. Des volumes Celle-ci est due aux importants sont donc attendus mouvements de grève des contrôsur les deux dessertes hebdoleurs aériens qui ont entraîné madaires opérées en Airbus A310l’annulation de vols et aux in300, les clients potentiels étant tempéries ayant affecté la plateen particulier les sous-traitants f o rme à plusieurs reprises. Pour aéronautiques de Mi d i - P y r éautant et ainsi que le confirme nées travaillant notamment pour Gwenael Ronsin-Hardy, responle compte de Bombardier. sable études et développement du réseau à l’aéro p o rt de TouOlivier Constant

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SPÉCIAL AERIEN

Bordeaux-Mérignac : la chute se poursuit phénomène de commandes par internet qui induit une exigence de livraison rapide ». La visibilité pour 2010 restant très réduite, les projets de l’ a é rop o rt sont au point mort. La c o n s t ruction de nouveaux locaux que réclamaient les trans i t a i resest en suspens, d’ a utant plus que ces derniers ne sont plus aussi demandeurs.

Baisse sensible de 20,9 % du fret à l’aéroport de BordeauxMérignac, après une année 2008 déjà marquée par une chute de 8,8 %. Le trafic atteint 25 375 t, dont 6 28 5 t pour le fret avionné (-23 %). l est clair que la conjoncture économique morose impacte beaucoup plus le fret que le tra n s p o rt voy a g e u r s », commente Jean-Luc Poiroux, directeur du déve l o p p e m e n t commercial de l’ a é ro p o rtde Bordeaux. Entrées et sort i e s ont été également touchées.

«I

Un projet structurant toujours d’actualité

ce de 24 % à 14650 t. Le fret postal stagne, quant à lui, à 4 440 t (-1,7 %). «La Poste a privilégié le remplissage de ses pro p re s Seuls l’électronique et le petit avions », constate Jean-Luc Poimatériel militaire ne se sont roux. L’Aquitaine pas trop mal comayant des activités portés. A l’exception « La Poste économiques très du cargo en soute a privilégié diversifiées, les re smixte qui est passé le remplissage ponsables de l’ a éde 483 t à 750 t de ses propres ro p o rt pensaient ( + 5 5 %), tous les avions » qu’un seuil de vogrands types de fret lume de fret pouront été affectés : le rait être préservé, mais cela n’a fret avionné régresse ainsi de pas été le cas. Car les secteurs 23 % à 6 285 t, la voie de surfa-

les moins touchés par la crise économique ont été malgré tout très attentifs à réduire les coûts, et, notamment, ceux du t ra n s p o rtet de la logistique. «Les entreprises ont voulu diminuer leurs dépenses, quitte à avoir des délais d’acheminement plus longs », analyse JeanLuc Poiroux. CE dernier précise également : « Avec le redémarrage, les professionnels vont re venir à l’express. Ce secteur a encore de beaux jours devant lui, notamment grâce au

De plus longs délais d’acheminement

«Nous n’allons pas nous lancer dans la construction de bâtiments de 1500 à 2000 m2 sans avoir une garantie de vente de 20 à 40 % des surfaces la première année », commente JeanLuc Poiroux. Quant au projet structurant de logistique routière, il est toujours d’actualité. Toutefois, ce projet d’urbanisme lourd sur 30 0 0 0 à 50 000 m2, qui représente un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros, demande des études poussées en matière d’impact sur l’environnement. Claude Mandraut

Paris-Vatry : une «annus horribilis » La perte de deux opérateurs importants a fortement impacté les résultats de l’aéroport de Paris-Vatry en 20 09 . L’année 2010 s’annonce d’ores et déjà comme très difficile. adis en course pour se positionner comme le numéro2 des aéro p o rts de province derrière Toulouse, Paris-Vatry doit remettre à plus tard ses ambitions dans le fret. La plate-forme marnaise a connu une «annus horribilis » en 2009 en perdant près de la moitié de son trafic à 22 394 t (-44,6 %). C’est tout d’abord la suspension au printemps des opérations de DHL qui a fait perd re à l’aéroport l’équivalent de 6000 t de fret en année pleine.

J

Les responsables de l’aéroport tablent sur un trafic de 7000 t seulement en 2010. Si ces prévisions se réalisent, l’aéro p o rt sera ainsi passé du 3e au 9e rang français en deux ans seulement.

les trois quarts de l’activité de l’aéroport. Ces départs n’ont pu être compensés par l’arrivée de l’opérateur Madina Air en novembre 2009. Au mieux, l’activité de cette compagnie reliant Paris-Vatry à Tripoli deux fois par semaine en Airbus A300 ne pourra représenter que 3000 à 4000t annuelles. Les autres dessertes de l’aéro p o rt comprennent des vols vers Manabo (Guinée Eq u a t o riale) avec la compagnie Ceiba et vers HassiMessaoud (Algérie). L’heure n’est pas à l’optimisme à Paris-Va t ry.

Adapter les effectifs de la plate-forme La plate-forme va donc devoir adapter ses effectifs qui sont actuellement de 85 salariés. Cette baisse pourrait cependant être limitée grâce à l’arrivée prochaine d’une compagnie à bas tarifs (passagers). Une importan-

te prospection sur le marché charter fret pourrait également déboucher sur l’accueil de nouveaux tonnages. En attendant, l’aéroport a été intensivement utilisé en janvier à la faveur des vols organisés vers Haïti pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre. Ce sont ainsi une quinzaine de vols grosp o rteurs qui ont décollé de la plate-forme, le tonnage de fret global traité au cours de ce même mois s’étant élevé à 650 t. Un autre vol à destination du Chili, frappé également par un tremblement de terre, a été réalisé en février. Les tonnages totaux t raités durant ce même mois n’ont porté que sur 500 t, soit dix fois moins qu’avant la crise. Olivier Constant

Le départ d’Avient vers Liège « Une prospection sur le marché charter fret pourrait amener de nouveaux tonnages »

Mais c’est surtout le départ vers Liège du principal opérateur Avient à l’automne qui a précipité le déclin. Cette compagnie o p é rant avec trois DC10-30F vers Lagos, Entebbe et Ou a g adougou représentait à elle seule

Bâle-Mulhouse espère stabiliser ses trafics mestre. Principalement destinés à l’ e x p o rt, les produits en provenance pour les deux tiers de Suisse et pour un tiers de Fra n c e, se sont montrés plus résistants dans le secteur pharmaceutique par rapport aux pièces détachées automobiles, aux biens d’équipement et aux produits chimiques.

Après un recul de 16 % du trafic fret l’année dernière, les responsables de l’EuroAirport estiment que l’activité devrait se stabiliser en 2010.

« Un déplacement des envois du fret général vers le fret express »

a conjoncture économique a entraîné avec elle les chiffres du fret de l’aéroport trinational. Après avoir enre g i stré une baisse de 6 % en 2008, les tonnages manutentionnés sur la plate-forme aéroport u a ire ont reculé de 16 % pour atteindre 84000 t l’année dern i ère. Le repli avoisinait même les 24 % en août dernier avant que les chiffres ne se re d re s s e n t quelque peu au quatrième tri-

L

Transports Actualités – N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

Des liaisons suspendues en 2009 Le « general cargo », qui ava i t grimpé à 15000 t, il y a deux ans, est redescendu aux alentours des 5 000 t après avoir enre g i stré une diminution de 51 % l’année dernière. Crise économique

22

oblige, Korean Air qui assurait deux liaisons hebdomadaires vers Séoul, a interrompu ses o p é rations depuis l’ Eu ro A i r-

p o rt en mai 2009. Point positif, la compagnie malaisienne MASKargo présente depuis 2004 sur la plate-forme, a quant à elle

re p ris ses trafics en septembre après dix mois d’arrêt. Des vols qui empruntent la route Kuala Lumpur-Penang-AmsterdamBâle-Kuala Lumpur. En matière de fret expre s s, les leaders mondiaux DHL, FedEx, TNT et UPS, implantés sur la plateforme, ont vu leurs trafics se replier de 8 % pour atteindre 26000 t l’année dern i è re. Une chute relativement limitée en raison d’un re p o rtdes tra f i c s tout-cargo : «En période de crise, en raison d’une baisse du poids moyen du fret général, nous assistons à un déplacement des envois du fret général vers le fret express. En effet, pour des colis

re l a t i vement légers, il est plus intéressant d’utiliser le fret express,d’autant que celui-ci offre un service porte à porte à des prix attractifs », détaille Ra l p h Erh a rt, le chef du département fret à l’Eu ro A i r p o rt.

L’activité fret devrait se stabiliser De son côté, le fret camionné, plus volatil, a enregistré une contraction de 14 % à environ 53 000 t. Dans ce contexte plutôt morose, les responsables de l’aéroport de Bâle-Mulhouse se veulent rassurants et estiment que l’activité fret devrait se stabiliser cette année : «Pour l’Eu-

23

roAirport, un bon indicateur de cette stabilisation demeure l’augmentation de la demande en fret express », précise le chef du département fret. Néanmoins, la baisse des activités due à la crise économique a gelé tempora irement les projets d’augmentation des capacités. « No u s constatons que la capacité de nos infrastructures demeure suffisante pour les deux à trois ans qui viennent. Mais les pro j e t s d’une halle d’expédition des produits sensibles et d’un bâtiment dédié au fret express restent toutefois d’actualité », assure Ralph Erhart.

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Philippe Bohlinger – Transports Actualités


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SPÉCIAL AERIEN

Bordeaux-Mérignac : la chute se poursuit phénomène de commandes par internet qui induit une exigence de livraison rapide ». La visibilité pour 2010 restant très réduite, les projets de l’ a é rop o rt sont au point mort. La c o n s t ruction de nouveaux locaux que réclamaient les trans i t a i resest en suspens, d’ a utant plus que ces derniers ne sont plus aussi demandeurs.

Baisse sensible de 20,9 % du fret à l’aéroport de BordeauxMérignac, après une année 2008 déjà marquée par une chute de 8,8 %. Le trafic atteint 25 375 t, dont 6 28 5 t pour le fret avionné (-23 %). l est clair que la conjoncture économique morose impacte beaucoup plus le fret que le tra n s p o rt voy a g e u r s », commente Jean-Luc Poiroux, directeur du déve l o p p e m e n t commercial de l’ a é ro p o rtde Bordeaux. Entrées et sort i e s ont été également touchées.

«I

Un projet structurant toujours d’actualité

ce de 24 % à 14650 t. Le fret postal stagne, quant à lui, à 4 440 t (-1,7 %). «La Poste a privilégié le remplissage de ses pro p re s Seuls l’électronique et le petit avions », constate Jean-Luc Poimatériel militaire ne se sont roux. L’Aquitaine pas trop mal comayant des activités portés. A l’exception « La Poste économiques très du cargo en soute a privilégié diversifiées, les re smixte qui est passé le remplissage ponsables de l’ a éde 483 t à 750 t de ses propres ro p o rt pensaient ( + 5 5 %), tous les avions » qu’un seuil de vogrands types de fret lume de fret pouront été affectés : le rait être préservé, mais cela n’a fret avionné régresse ainsi de pas été le cas. Car les secteurs 23 % à 6 285 t, la voie de surfa-

les moins touchés par la crise économique ont été malgré tout très attentifs à réduire les coûts, et, notamment, ceux du t ra n s p o rtet de la logistique. «Les entreprises ont voulu diminuer leurs dépenses, quitte à avoir des délais d’acheminement plus longs », analyse JeanLuc Poiroux. CE dernier précise également : « Avec le redémarrage, les professionnels vont re venir à l’express. Ce secteur a encore de beaux jours devant lui, notamment grâce au

De plus longs délais d’acheminement

«Nous n’allons pas nous lancer dans la construction de bâtiments de 1500 à 2000 m2 sans avoir une garantie de vente de 20 à 40 % des surfaces la première année », commente JeanLuc Poiroux. Quant au projet structurant de logistique routière, il est toujours d’actualité. Toutefois, ce projet d’urbanisme lourd sur 30 0 0 0 à 50 000 m2, qui représente un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros, demande des études poussées en matière d’impact sur l’environnement. Claude Mandraut

Paris-Vatry : une «annus horribilis » La perte de deux opérateurs importants a fortement impacté les résultats de l’aéroport de Paris-Vatry en 20 09 . L’année 2010 s’annonce d’ores et déjà comme très difficile. adis en course pour se positionner comme le numéro2 des aéro p o rts de province derrière Toulouse, Paris-Vatry doit remettre à plus tard ses ambitions dans le fret. La plate-forme marnaise a connu une «annus horribilis » en 2009 en perdant près de la moitié de son trafic à 22 394 t (-44,6 %). C’est tout d’abord la suspension au printemps des opérations de DHL qui a fait perd re à l’aéroport l’équivalent de 6000 t de fret en année pleine.

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Les responsables de l’aéroport tablent sur un trafic de 7000 t seulement en 2010. Si ces prévisions se réalisent, l’aéro p o rt sera ainsi passé du 3e au 9e rang français en deux ans seulement.

les trois quarts de l’activité de l’aéroport. Ces départs n’ont pu être compensés par l’arrivée de l’opérateur Madina Air en novembre 2009. Au mieux, l’activité de cette compagnie reliant Paris-Vatry à Tripoli deux fois par semaine en Airbus A300 ne pourra représenter que 3000 à 4000t annuelles. Les autres dessertes de l’aéro p o rt comprennent des vols vers Manabo (Guinée Eq u a t o riale) avec la compagnie Ceiba et vers HassiMessaoud (Algérie). L’heure n’est pas à l’optimisme à Paris-Va t ry.

Adapter les effectifs de la plate-forme La plate-forme va donc devoir adapter ses effectifs qui sont actuellement de 85 salariés. Cette baisse pourrait cependant être limitée grâce à l’arrivée prochaine d’une compagnie à bas tarifs (passagers). Une importan-

te prospection sur le marché charter fret pourrait également déboucher sur l’accueil de nouveaux tonnages. En attendant, l’aéroport a été intensivement utilisé en janvier à la faveur des vols organisés vers Haïti pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre. Ce sont ainsi une quinzaine de vols grosp o rteurs qui ont décollé de la plate-forme, le tonnage de fret global traité au cours de ce même mois s’étant élevé à 650 t. Un autre vol à destination du Chili, frappé également par un tremblement de terre, a été réalisé en février. Les tonnages totaux t raités durant ce même mois n’ont porté que sur 500 t, soit dix fois moins qu’avant la crise. Olivier Constant

Le départ d’Avient vers Liège « Une prospection sur le marché charter fret pourrait amener de nouveaux tonnages »

Mais c’est surtout le départ vers Liège du principal opérateur Avient à l’automne qui a précipité le déclin. Cette compagnie o p é rant avec trois DC10-30F vers Lagos, Entebbe et Ou a g adougou représentait à elle seule

Bâle-Mulhouse espère stabiliser ses trafics mestre. Principalement destinés à l’ e x p o rt, les produits en provenance pour les deux tiers de Suisse et pour un tiers de Fra n c e, se sont montrés plus résistants dans le secteur pharmaceutique par rapport aux pièces détachées automobiles, aux biens d’équipement et aux produits chimiques.

Après un recul de 16 % du trafic fret l’année dernière, les responsables de l’EuroAirport estiment que l’activité devrait se stabiliser en 2010.

« Un déplacement des envois du fret général vers le fret express »

a conjoncture économique a entraîné avec elle les chiffres du fret de l’aéroport trinational. Après avoir enre g i stré une baisse de 6 % en 2008, les tonnages manutentionnés sur la plate-forme aéroport u a ire ont reculé de 16 % pour atteindre 84000 t l’année dern i ère. Le repli avoisinait même les 24 % en août dernier avant que les chiffres ne se re d re s s e n t quelque peu au quatrième tri-

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Transports Actualités – N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

Des liaisons suspendues en 2009 Le « general cargo », qui ava i t grimpé à 15000 t, il y a deux ans, est redescendu aux alentours des 5 000 t après avoir enre g i stré une diminution de 51 % l’année dernière. Crise économique

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oblige, Korean Air qui assurait deux liaisons hebdomadaires vers Séoul, a interrompu ses o p é rations depuis l’ Eu ro A i r-

p o rt en mai 2009. Point positif, la compagnie malaisienne MASKargo présente depuis 2004 sur la plate-forme, a quant à elle

re p ris ses trafics en septembre après dix mois d’arrêt. Des vols qui empruntent la route Kuala Lumpur-Penang-AmsterdamBâle-Kuala Lumpur. En matière de fret expre s s, les leaders mondiaux DHL, FedEx, TNT et UPS, implantés sur la plateforme, ont vu leurs trafics se replier de 8 % pour atteindre 26000 t l’année dern i è re. Une chute relativement limitée en raison d’un re p o rtdes tra f i c s tout-cargo : «En période de crise, en raison d’une baisse du poids moyen du fret général, nous assistons à un déplacement des envois du fret général vers le fret express. En effet, pour des colis

re l a t i vement légers, il est plus intéressant d’utiliser le fret express,d’autant que celui-ci offre un service porte à porte à des prix attractifs », détaille Ra l p h Erh a rt, le chef du département fret à l’Eu ro A i r p o rt.

L’activité fret devrait se stabiliser De son côté, le fret camionné, plus volatil, a enregistré une contraction de 14 % à environ 53 000 t. Dans ce contexte plutôt morose, les responsables de l’aéroport de Bâle-Mulhouse se veulent rassurants et estiment que l’activité fret devrait se stabiliser cette année : «Pour l’Eu-

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roAirport, un bon indicateur de cette stabilisation demeure l’augmentation de la demande en fret express », précise le chef du département fret. Néanmoins, la baisse des activités due à la crise économique a gelé tempora irement les projets d’augmentation des capacités. « No u s constatons que la capacité de nos infrastructures demeure suffisante pour les deux à trois ans qui viennent. Mais les pro j e t s d’une halle d’expédition des produits sensibles et d’un bâtiment dédié au fret express restent toutefois d’actualité », assure Ralph Erhart.

N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

Philippe Bohlinger – Transports Actualités


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DOSSIER

SPÉCIAL AERIEN

Rennes subit un sévère retournement cours des deux premiers mois de l’année. Au-delà de la conjoncture actuelle avec un redémarrage de l’activité qui tarde à venir, la grève des contrôleurs aériens durant près d’une semaine en janvier-février a eu un impact certain sur les tonnages traités.

Si 2008 avait été faste pour l’aéroport de Rennes-SaintJacques avec la meilleure croissance fret de tous les aéroports français, il n’en va pas de même pour 20 09. Le trafic fret de Rennes présente en effet une baisse de 20,05 % à 8 6 52 t. vec un déclin quatre fois supérieur à la moye n n e des aéro p o rts de province (-5,1 %), Rennes a fort logiquement reculé au classement des aéroports français, sa huitième place étant dorénavant occupée par Châteauroux. Interprétant ces résultats, Daniel Lambert, directeur des aéroports de Rennes et de Dinard, explique que «le contexte n’est pas différent de celui des autres platesformes françaises et européennes. Il y a une conjoncture économique pas très favorable qui influe sur nos activités ». Et dans ce domaine, la plus mauvaise nouvelle de l’année 2009 est venue de l’arrêt de la ligne de fret express Rennes-Marseille

Une dizaine d’hectares à commercialiser

A

en mars. Exploitée par TNT, cette dern i è regénérait à elle seule près d’un quart de l’ a c t ivité fret de l’aéro p o rt.

200 a bien résisté, le repli étant contenu à 2,5 % (4674 t). Le fret camionné acheminé sur Roissy-CDG connaît également une diminution significative avec -36,6 % et 344 t seulement. Pour la seconde année consécutive, les vols charter se sont, en reva n c h e, bien comportés : + 157,97 % à 814 t. Enfin, le trafic postal s’est replié de 3,5 % à 3066 t. A l’instar d’autres platesformes françaises, Rennes-SaintJacques a fort mal commencé l’année 2010. Le trafic a subi une nouvelle érosion de 22 % au

Le redémarrage tarde à venir Toutes les autres lignes de fret express ont reculé : le RoissyCDG-Rennes-Brest d’ Eu rope Airpost a chuté de près de 5 % tandis que le Séville-RennesLiège de TNT s’est inscrit en baisse de plus de 24 %. Seule la ligne UPS Rennes-Roissy-CDGCologne opérée en Boeing 767-

Dans ces conditions, la dire ction de l’aéroport dont le nouveau gestionnaire est, depuis le 1er mars 2010, un groupement constitué de la CCI de Rennes, Vinci Airports et de la CCI du Pays de Saint-Malo, table sur un prudent 9000t de fret pour cette année. Après avoir achevé l’aménagement de sa zone fret fin 2009, la plate-forme dispose encore d’une dizaine d’hectares déjà viabilisés. Une démarche de commercialisation de cette surface auprès d’ o p é ra t e u r s souhaitant disposer d’un accès direct au parking avions est en cours via l’agence de développement économique IDEA 35.

Nantes en baisse, Saint-Nazaire en hausse Les années se suivent et se ressemblent. Si Nantes a accusé un nouveau repli en 2009, tel n’est pas le cas de SaintNazaire, à nouveau en progression grâce aux vols constructeurs. roisième année de baisse consécutive à Nantes-Atlantique où les tonnages ont atteint 7 953 t, en recul de 12,5 % par rapport à l’exercice précédent. La plate-forme est ainsi passée derrière Châteauroux au classement des principaux aérop o rts de fret français dont elle occupe, à présent, la neuvième place. La direction de l’aéroport

T

confirme que «le fret est le secteur aérien le plus touché par la crise économique ». Rappelons ici que le trafic est principalement composé de fret express, DHL desservant deux lignes au d é p a rt de l’aéro p o rt vers Bo rdeaux et Leipzig. En revanche, tous les indicateurs sont au ve rt pour Saint-Nazaire-Montoir.

Un nombre accru de rotations de Beluga En l’espace de cinq ans seulement, le trafic y est passé de 12353 t à 18122 t. Pour l’année 2009, la croissance s’est ainsi établie à 6,2%. «Un nombre accru de rotations de Beluga liées à la

montée en puissance de l’Airbus A380 explique ces bons résultats. Saint-Nazaire-Montoir occupe actuellement le cinquième rang des aéro p o rts de province pour le fret », souligne un responsable de la plate-forme qui, à l’instar de celle de Nantes-Atlantique, est gérée par la CCI de Nantes. 2009 a également été marquée par d’ i m p o rtants inve s t i s s ements sur la plate-forme nazairienne. Ce sont au total 3ME qui ont été consacrés à l’extension du tarmac et au déplacement du dépôt pétrolier et du bâtiment SSLIA (sécurité incendie) près de l’aérogare. Olivier Constant

Olivier Constant

Châteauroux regagne le terrain perdu L’aéroport de Châteauroux-Centre a, en 2009, fait plus que compenser la chute de trafic enregistrée en 2008 (-15 %). Avec un tonnage de 8 6 64 t, la plate-forme berrichonne a, en effet, vu son trafic s’envoler de 31 %. elon Ma rtin Fraissignes, directeur de la stratégie et du développement de l’aéroport de Châteauroux-Centre, «la cro i ssance de 2009 s’explique par l’ouverture, à la rentrée 2008, de la ligne régulière Châteauroux-Lisbonne-Dakar exploitée par TAP à raison d’un aller-retour hebdomadaire en Airbus A300. Il y a,par ailleurs,un intérêt de plus en plus marqué des opérateurs de fret aérien pour des aéroports alternatifs, économiques, bien desservis par les voies autoro u-

S

tières et ouverts 24 heures sur 24». La ligne assurée par la TAP a cependant été fermée début mai 2009 en raison d’un coefficient de chargement insuffisant entre Lisbonne et Châteauroux.

«l’aéroport travaille intensément sur l’ouverture de plusieurs lignes régulières » sans plus de précisions toutefois. Représentant les trois quarts de l’activité de la plate-forme, les vols charters continuent de bien se port e r avec des vols à destination de l’ A f rique et du Moye n - O ri e n t dont Dubaï. Une partie des ache-

De nouvelles lignes Une autre ligne régulière reste opérée par Egyptair pour l’acheminement de haricots ve rts à p a rtir de l’automne. Cette liaison pourrait bien ne pas rester unique très longtemps car Martin Fraissignes confirme que

Transports Actualités – N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

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minements organisés par de grands brokers comme Chapman, ACS, Air Partner et Dynami sont ensuite transportés vers leur destination finale par voie maritime. Forts de ces perspectives, les responsables de l’aérop o rt anticipent un trafic supérieur à 10000 t cette année. Olivier Constant

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Rennes subit un sévère retournement cours des deux premiers mois de l’année. Au-delà de la conjoncture actuelle avec un redémarrage de l’activité qui tarde à venir, la grève des contrôleurs aériens durant près d’une semaine en janvier-février a eu un impact certain sur les tonnages traités.

Si 2008 avait été faste pour l’aéroport de Rennes-SaintJacques avec la meilleure croissance fret de tous les aéroports français, il n’en va pas de même pour 20 09. Le trafic fret de Rennes présente en effet une baisse de 20,05 % à 8 6 52 t. vec un déclin quatre fois supérieur à la moye n n e des aéro p o rts de province (-5,1 %), Rennes a fort logiquement reculé au classement des aéroports français, sa huitième place étant dorénavant occupée par Châteauroux. Interprétant ces résultats, Daniel Lambert, directeur des aéroports de Rennes et de Dinard, explique que «le contexte n’est pas différent de celui des autres platesformes françaises et européennes. Il y a une conjoncture économique pas très favorable qui influe sur nos activités ». Et dans ce domaine, la plus mauvaise nouvelle de l’année 2009 est venue de l’arrêt de la ligne de fret express Rennes-Marseille

Une dizaine d’hectares à commercialiser

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en mars. Exploitée par TNT, cette dern i è regénérait à elle seule près d’un quart de l’ a c t ivité fret de l’aéro p o rt.

200 a bien résisté, le repli étant contenu à 2,5 % (4674 t). Le fret camionné acheminé sur Roissy-CDG connaît également une diminution significative avec -36,6 % et 344 t seulement. Pour la seconde année consécutive, les vols charter se sont, en reva n c h e, bien comportés : + 157,97 % à 814 t. Enfin, le trafic postal s’est replié de 3,5 % à 3066 t. A l’instar d’autres platesformes françaises, Rennes-SaintJacques a fort mal commencé l’année 2010. Le trafic a subi une nouvelle érosion de 22 % au

Le redémarrage tarde à venir Toutes les autres lignes de fret express ont reculé : le RoissyCDG-Rennes-Brest d’ Eu rope Airpost a chuté de près de 5 % tandis que le Séville-RennesLiège de TNT s’est inscrit en baisse de plus de 24 %. Seule la ligne UPS Rennes-Roissy-CDGCologne opérée en Boeing 767-

Dans ces conditions, la dire ction de l’aéroport dont le nouveau gestionnaire est, depuis le 1er mars 2010, un groupement constitué de la CCI de Rennes, Vinci Airports et de la CCI du Pays de Saint-Malo, table sur un prudent 9000t de fret pour cette année. Après avoir achevé l’aménagement de sa zone fret fin 2009, la plate-forme dispose encore d’une dizaine d’hectares déjà viabilisés. Une démarche de commercialisation de cette surface auprès d’ o p é ra t e u r s souhaitant disposer d’un accès direct au parking avions est en cours via l’agence de développement économique IDEA 35.

Nantes en baisse, Saint-Nazaire en hausse Les années se suivent et se ressemblent. Si Nantes a accusé un nouveau repli en 2009, tel n’est pas le cas de SaintNazaire, à nouveau en progression grâce aux vols constructeurs. roisième année de baisse consécutive à Nantes-Atlantique où les tonnages ont atteint 7 953 t, en recul de 12,5 % par rapport à l’exercice précédent. La plate-forme est ainsi passée derrière Châteauroux au classement des principaux aérop o rts de fret français dont elle occupe, à présent, la neuvième place. La direction de l’aéroport

T

confirme que «le fret est le secteur aérien le plus touché par la crise économique ». Rappelons ici que le trafic est principalement composé de fret express, DHL desservant deux lignes au d é p a rt de l’aéro p o rt vers Bo rdeaux et Leipzig. En revanche, tous les indicateurs sont au ve rt pour Saint-Nazaire-Montoir.

Un nombre accru de rotations de Beluga En l’espace de cinq ans seulement, le trafic y est passé de 12353 t à 18122 t. Pour l’année 2009, la croissance s’est ainsi établie à 6,2%. «Un nombre accru de rotations de Beluga liées à la

montée en puissance de l’Airbus A380 explique ces bons résultats. Saint-Nazaire-Montoir occupe actuellement le cinquième rang des aéro p o rts de province pour le fret », souligne un responsable de la plate-forme qui, à l’instar de celle de Nantes-Atlantique, est gérée par la CCI de Nantes. 2009 a également été marquée par d’ i m p o rtants inve s t i s s ements sur la plate-forme nazairienne. Ce sont au total 3ME qui ont été consacrés à l’extension du tarmac et au déplacement du dépôt pétrolier et du bâtiment SSLIA (sécurité incendie) près de l’aérogare. Olivier Constant

Olivier Constant

Châteauroux regagne le terrain perdu L’aéroport de Châteauroux-Centre a, en 2009, fait plus que compenser la chute de trafic enregistrée en 2008 (-15 %). Avec un tonnage de 8 6 64 t, la plate-forme berrichonne a, en effet, vu son trafic s’envoler de 31 %. elon Ma rtin Fraissignes, directeur de la stratégie et du développement de l’aéroport de Châteauroux-Centre, «la cro i ssance de 2009 s’explique par l’ouverture, à la rentrée 2008, de la ligne régulière Châteauroux-Lisbonne-Dakar exploitée par TAP à raison d’un aller-retour hebdomadaire en Airbus A300. Il y a,par ailleurs,un intérêt de plus en plus marqué des opérateurs de fret aérien pour des aéroports alternatifs, économiques, bien desservis par les voies autoro u-

S

tières et ouverts 24 heures sur 24». La ligne assurée par la TAP a cependant été fermée début mai 2009 en raison d’un coefficient de chargement insuffisant entre Lisbonne et Châteauroux.

«l’aéroport travaille intensément sur l’ouverture de plusieurs lignes régulières » sans plus de précisions toutefois. Représentant les trois quarts de l’activité de la plate-forme, les vols charters continuent de bien se port e r avec des vols à destination de l’ A f rique et du Moye n - O ri e n t dont Dubaï. Une partie des ache-

De nouvelles lignes Une autre ligne régulière reste opérée par Egyptair pour l’acheminement de haricots ve rts à p a rtir de l’automne. Cette liaison pourrait bien ne pas rester unique très longtemps car Martin Fraissignes confirme que

Transports Actualités – N ° 938 du 2 au 15 avril 2010

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minements organisés par de grands brokers comme Chapman, ACS, Air Partner et Dynami sont ensuite transportés vers leur destination finale par voie maritime. Forts de ces perspectives, les responsables de l’aérop o rt anticipent un trafic supérieur à 10000 t cette année. Olivier Constant

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