Rééquilibrage en perspective dans le monocolis

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DOSSIER

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SPÉCIAL MESSAGERIE

Rééquilibrage en perspective dans La messagerie rapide monocolis B to B s’est installée discrètement mais solidement sur le marché français depuis une dizaine d’années. Deux réseaux s’y affrontent, Exapaq et GLS. Ce dernier, qui s’était laissé distancer côté rentabilité, met la dernière main à un réseau tout neuf. Il va avoir besoin de volumes. Un dossier de Luc Battais et Antoine Heulard. AU SOMMAIRE : ■ GLS France termine la

transformation de son réseau ..........................p.16 ■ DPD mise sur

l’international et l’express .......................................p.18

a messagerie rapide monocolis est un concept mis en place en Allemagne à la fin des années 1970 et qui a cherché une expansion e u ropéenne au début des années 1990. L’idée est simple et elle a superbement résisté à l’épreuve du temps. Il s’ a g i t d’une messagerie rapide B to B livrée en 24/48 heures sur les marchés domestiques où elle est implantée, qui ne prend en c h a rge que des envois facilement «mécanisables » dans les centres de tri, à raison d’un colis de 30kg maximum par envoi.

Dès le départ, la stratégie des promoteurs du système était d’inciter les expéditeurs à trier leur fret pour bénéficier d’une tarification attra c t i ve.

L

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Offrir des prix bas Car en misant sur des volumes important de fret standardisé, acheminés à moindre coût par un plan de transport ro u t i e r extrêmement régulier, les réseaux de messagerie monocolis poulaient offrir des prix aussi bas que

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possible malgré un taux de service élevé avec des prestations proches de l’express en matière de suivi de colis. L’industrialisation du process de production devait leur perm e t t re, au passage, de réaliser des marges bien supérieures à ce qu’elles étaient dans la messagerie rapide classique. La messagerie monocolis a été lancée en Allemagne par des groupements de «spediteurs » qui trouvaient là le moyen de développer ensemble une

le monocolis grands réseaux concurrents se activité prometteuse sans se sont lancés dans l’ave n t u re gêner les uns les autres Cette avec le même modèle éconodémarche cara c t é risait assez mique, le même système d’exbien le marché de la messageploitation, les mêmes étirie outre-Rhin des années 1980 : q u e t t e s : DPD des acteurs diversifiés et puissants, « La messagerie (Deutscher Paket Dimonocolis chacun dans une enst) et German Para été lancée en cel. En 1995, ces zone géographique Allemagne par d o n n é e, un tissu c o n c u r rents histoéconomique et une des groupements riques ont commenurbanisation suffi- de spediteurs » cé à exporter leur samment bien rémodèle en Eu ro p e. p a rtis sur le territoire pour ofEn France, GLS créait Exapaq f rir des flux équilibrés à un en fédérant une vingtaine de système de distribution natiomessagers régionaux dont le nal. Un seul hub au centre de cahier des charges prévoyait l’Allemagne suffisait, et suffit que le site Exapaq toujours, à organiser les flux a vec l’ensemble des agences. Deux

qu’ils créaient devait être ent i è rement dédié au nouve a u s e rv i c e. De son côté, DPD confiait à son part e n a i rehistori q u e, Heppner, le soin de constituer un réseau «paquets » en France avec ses propres partenaires régionaux.

Tensions concurrentielles Cette intrusion de nouveaux acteurs sur un marché soumis à de fortes tensions concurrentielles attaquait la fraction la plus rentable des trafics des

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g rands messagers et les trafics B to B de l’activité colis de La Poste. Chacun réagissait à sa manière, Calberson créait un service « Pack 30 » tandis que La Poste créait ex-nihilo un réseau Dilipack qualifié de «biodégradable ». Le patron de Dilipack, qui employait cette formule, expliquait en substance que son réseau servait à protéger les marchés naturels de La Poste en at-

tendant la suite des événements. Et, de ce point de vue, l’avenir allait être d’une richesse insoupçonnée.

Un marché redessiné En 1996, en annonçant le rachat de l’Australien TNT, la poste néerlandaise lançait une extraordinaire recomposition du paysage européen et mondial de la messagerie et de l’express. Pen-

dant plus de 10 ans, les grandes postes européennes et quelques grandes compagnies ferroviaires se sont disputé les rachats de telle entre p rise ou de tel groupe de messagerie ou de logistique. Du fait de leur structure particulièrement solide, les réseaux monocolis sont pro b ablement ceux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu de cette période extravagante suivie de

GLS France termine la transformation de son

quelques coûteuses « gueules de bois » qui, encore aujourd’hui, continuent de re d e s s iner le marché de la messagerie en Europe et en France. Rachetés par des groupes postaux qui ont renforcé leur offre B to B, ils ont rejoint ce que le patron de Dilipack appelait «leur marché naturel ». Ainsi, à partir de 1998, le réseau DPD a été repris, franchise après franchise, par La

iliale de Royal Mail, la poste britannique, le réseau GLS est toujours dirigé d’une main de fer par Rico Back qui avait participé, il y a 20 ans, à la construction puis à l’expansion de Ge rman Parcel. Son credo n’a jamais va ri é : même si des spécificités locales sont tolérées lorsqu’elles son rentables, le métier de GLS est de produire, au moindre coût, une messagerie monocolis standardisée dans des délais compatibles avec un plan de transport routier infaillible sur le respect des engagements de livraison.

Une tâche énorme «Nos clients n’ont pas nécessairement besoin d’être livrés en express mais ils doivent pouvo i r être certains de recevoir leur marchandise comme ils l’ava i e n t prévu », rappelle Rico Back. Et si ce dernier ne veut plus que l’image de GLS soit associée, en France, à celle d’un expressiste, c’est qu’il vient de passer trois ans à tra n s f o rmer l’ancien réseau de l’expressiste Extand en un réseau de messagerie rapide monocolis. Le chantier devrait se terminer à la fin de cette année. Il y avait urgence car la rentabilité de la filiale se dégradait (voir ci-contre) de façon ré-

De son côté, German Parcel et ses franchises européennes ont été achetés par Royal Mail puis fédérés sous la marque unique GLS à partir d’octobre 2002. Au total, ces deux réseaux ont réussi leur pari d’extension euro-

de production allemands et lui donner une enverg u re suffisante pour tenir des délais de messagerie rapide nationale. Lancé fin 2007, le passage au vrac en France a donc été une évolution tardive mais dynamique qui se terminera à la fin de cette année. La tâche était énorme puisqu’il a fallu construire plusieurs hubs équipés de chaînes de tri mécanisées et remettre à plat un plan de transport qui fait désormais assez largement appel aux caisses mobiles. En France, GLS comp-

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te aujourd’hui 90 sites dont 5 hubs ouverts ou modernisés ces deux dernières années. Un hub supplémentaire est en cours de construction à Ca rvin, qui servira de point d’accès au réseau français pour les envois en provenance de Grande-Bretagne, d’Irlande et du Benelux.

Des méthodes identiques Carvin aura aussi pour mission de «dépalettiser » les envois en provenance du hub de Bruxelles, racheté à ABX en 2006. Car après la Fra n c e, il restera quelques mauvais élèves du monocolis dans le réseau GLS, la Belgique et l’ Italie qui « aiment bien la

« Les réseaux monocolis ont profité de la période de rachat lancé en 1996 »

LB

t i c u l a rité pour GLS qui utilise messagerie palettisée », selon un toujours Parcel Force, le réseau représentant de GLS. Ainsi, le B to B de Royal Mail. hub de Neuenstein, saint des saints du réseau allemand de Vers la création d’un GLS, doit toujours confier une réseau de relais-colis p a rtie de la distribution de ses colis en provenance d’Italie à La prochaine étape en France son confrère IDS, spécialisé dans devrait être la création d’un réla messagerie plus lourde. Reste seau de relais-colis dans les 2 que les deux princians. Cette évolution, paux marchés du rédéjà envisagée en « Un messager 2006, ne devrait plus seau fonctionnent qui fait du B to B pouvoir être repousdésormais selon les ne peut pas mêmes méthodes, s é e. Rico Back exse désintéresser ce qui ne pourra plique, en effet, qu’un du B to C » qu’améliorer leur messager qui fait du p roductivité et apB to B ne peut pas se peler des volumes supplémendésintéresser du B to C. «Il y a taires. Le troisième grand marencore 2 ans,la proportion du B ché européen du monocolis, la to C était de 15 % par rapport au Grande-Bretagne, garde sa parB to B.Aujourd’hui,cela peut at-

gulière. En 2000, pour des questions de prix, GLS avait laissé son propre enfant, Exapaq, lui échapper. Ce réseau, entièrement construit selon ses standards de gestion et de pro d u ction, était allé à La Poste. Royal Mail, qui ne pouvait rester absente du marché français, avait racheté Extand à Geodis. Mais tout était à recommencer en matière d’organisation des plans de tra n sport et cela a pris un peu de t e m p s. Ex t a n d était un expressiste spécialiste, notamment, des livraisons aux opticiens. So n réseau était donc organisé pour des livraisons ove rnight ( J+1 avant 8h ou 9h) de colis de très faible poids moyen et de petite dimension. Le système de production ne disposait pas de tri mécanisé et utilisait largement rolls ou sacs, à l’instar de ce que faisait La Poste. Pour opérer sa mutation, GLS France a dû à la fois aligner les caractéristiques de son réseau sur les standards

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Un pari réussi

péenne en changeant d’actionnaire, mais pas de modèle économique. Et cela semble plutôt bien leur réussir même s’ils restent d’une grande discrétion sur leurs chiffres. Et, à l’instar de ce que fait aujourd’hui GLS en France, quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, c’est le modèle historique qui sert de viatique au redressement.

réseau

GLS achèvera, à la fin de l’année, la transformation de son réseau français issu de l’expressiste Extand en système de distribution de messagerie rapide monocolis. Une évolution qui devrait permettre le retour à de meilleures marges.

F

Po s t e, suivi d’Exapaq en 2006. Logiquement, Dilipack était fermé.

teindre 30 % du fait de l’explosion de la vente par Internet.Pour nous,le phénomène a plusieurs conséquences : cela diminue les volumes livrés au commerce de détail et ceux de la vente à distance sur catalogue.Les gens préfèrent payer quelques euros de plus mais être livrés chez eux.Actuellement, dans l’ensemble du réseau, 20 à 22 % de nos livraisons sont faites à domicile et cela augmente très vite. Pour moi, c’est une surprise ». GLS, qui dispose de 4000 «Packet shops »en Allemagne, pense donc sérieusement sauter le pas et construire un réseau de points colis en France dans les deux prochaines années. LB

GLS principale source de profit de Royal Mail Le rachat de General Parcel, devenu GLS, a été une bonne affaire pour la poste britannique. Car le réseau de messagerie monocolis est aujourd’hui le principal contributeur à la marge bénéficiaire du groupe. En mai 2009, Royal Mail considérait même que son département « colis » Parcelforce et la fililale GLS devraient représenter dans quelques ann ées la moitié du chiffre d’affaires du groupe et 75 % de ses profits. La plus grande part de cette contribution revenant à GLS, qui bénéficie, en outre, de l’apprécia-

Les chiffres de Royal Mail en 2009 en Me(1) Royal Mail Letters GLS Parcelforce Worldwide Post Office Limited Divers Total groupe

Chiffre d’affaires 7 640 1 703 454,6 1 034,4 58,1 10 891

Résultat opérationnel 66,1 141 13,6 46,7 98 365,7

Source : Royal Mail. (1) Exercice clos en mars 2009, le cours de la livre utilisé pour la conversion est de 1,13 euro.

tion de l’euro par rapport à la livre sterling, monnaie dans laquelle Royal Mail publie ses comptes. Cependant, depuis plusieurs ann ées, les résultats de la filiale fran-

çaise ont marqué le pas. Entre 2006 et 2009, le chiffre d’affaires de GLS France est passé de 2 87 , 3 ME à 319 , 7 ME mais sa marge d’exploitation (CA/EBE) a

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baissé de 9,6 % à 1, 2 8 %. Une bonne raison de passer le plus vite que possible aux standards de production du réseau allemand qui ont fait leurs preuves. Car sur la même période, Exapaq, construit ex-nihilo sur le modèle de GLS Deutschland, affiche pour sa part des marges d’exploitation de l’ordre de 13à 15 % en 2008 pour un chiffre d’affaires de 264 ME. Exapaq dispose de 56 agences en France dont 2 plates-formes, (situées à Beaune et Tours) sont équipées de chaînes de tri automatisées.

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g rands messagers et les trafics B to B de l’activité colis de La Poste. Chacun réagissait à sa manière, Calberson créait un service « Pack 30 » tandis que La Poste créait ex-nihilo un réseau Dilipack qualifié de «biodégradable ». Le patron de Dilipack, qui employait cette formule, expliquait en substance que son réseau servait à protéger les marchés naturels de La Poste en at-

tendant la suite des événements. Et, de ce point de vue, l’avenir allait être d’une richesse insoupçonnée.

Un marché redessiné En 1996, en annonçant le rachat de l’Australien TNT, la poste néerlandaise lançait une extraordinaire recomposition du paysage européen et mondial de la messagerie et de l’express. Pen-

dant plus de 10 ans, les grandes postes européennes et quelques grandes compagnies ferroviaires se sont disputé les rachats de telle entre p rise ou de tel groupe de messagerie ou de logistique. Du fait de leur structure particulièrement solide, les réseaux monocolis sont pro b ablement ceux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu de cette période extravagante suivie de

GLS France termine la transformation de son

quelques coûteuses « gueules de bois » qui, encore aujourd’hui, continuent de re d e s s iner le marché de la messagerie en Europe et en France. Rachetés par des groupes postaux qui ont renforcé leur offre B to B, ils ont rejoint ce que le patron de Dilipack appelait «leur marché naturel ». Ainsi, à partir de 1998, le réseau DPD a été repris, franchise après franchise, par La

iliale de Royal Mail, la poste britannique, le réseau GLS est toujours dirigé d’une main de fer par Rico Back qui avait participé, il y a 20 ans, à la construction puis à l’expansion de Ge rman Parcel. Son credo n’a jamais va ri é : même si des spécificités locales sont tolérées lorsqu’elles son rentables, le métier de GLS est de produire, au moindre coût, une messagerie monocolis standardisée dans des délais compatibles avec un plan de transport routier infaillible sur le respect des engagements de livraison.

Une tâche énorme «Nos clients n’ont pas nécessairement besoin d’être livrés en express mais ils doivent pouvo i r être certains de recevoir leur marchandise comme ils l’ava i e n t prévu », rappelle Rico Back. Et si ce dernier ne veut plus que l’image de GLS soit associée, en France, à celle d’un expressiste, c’est qu’il vient de passer trois ans à tra n s f o rmer l’ancien réseau de l’expressiste Extand en un réseau de messagerie rapide monocolis. Le chantier devrait se terminer à la fin de cette année. Il y avait urgence car la rentabilité de la filiale se dégradait (voir ci-contre) de façon ré-

De son côté, German Parcel et ses franchises européennes ont été achetés par Royal Mail puis fédérés sous la marque unique GLS à partir d’octobre 2002. Au total, ces deux réseaux ont réussi leur pari d’extension euro-

de production allemands et lui donner une enverg u re suffisante pour tenir des délais de messagerie rapide nationale. Lancé fin 2007, le passage au vrac en France a donc été une évolution tardive mais dynamique qui se terminera à la fin de cette année. La tâche était énorme puisqu’il a fallu construire plusieurs hubs équipés de chaînes de tri mécanisées et remettre à plat un plan de transport qui fait désormais assez largement appel aux caisses mobiles. En France, GLS comp-

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te aujourd’hui 90 sites dont 5 hubs ouverts ou modernisés ces deux dernières années. Un hub supplémentaire est en cours de construction à Ca rvin, qui servira de point d’accès au réseau français pour les envois en provenance de Grande-Bretagne, d’Irlande et du Benelux.

Des méthodes identiques Carvin aura aussi pour mission de «dépalettiser » les envois en provenance du hub de Bruxelles, racheté à ABX en 2006. Car après la Fra n c e, il restera quelques mauvais élèves du monocolis dans le réseau GLS, la Belgique et l’ Italie qui « aiment bien la

« Les réseaux monocolis ont profité de la période de rachat lancé en 1996 »

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t i c u l a rité pour GLS qui utilise messagerie palettisée », selon un toujours Parcel Force, le réseau représentant de GLS. Ainsi, le B to B de Royal Mail. hub de Neuenstein, saint des saints du réseau allemand de Vers la création d’un GLS, doit toujours confier une réseau de relais-colis p a rtie de la distribution de ses colis en provenance d’Italie à La prochaine étape en France son confrère IDS, spécialisé dans devrait être la création d’un réla messagerie plus lourde. Reste seau de relais-colis dans les 2 que les deux princians. Cette évolution, paux marchés du rédéjà envisagée en « Un messager 2006, ne devrait plus seau fonctionnent qui fait du B to B pouvoir être repousdésormais selon les ne peut pas mêmes méthodes, s é e. Rico Back exse désintéresser ce qui ne pourra plique, en effet, qu’un du B to C » qu’améliorer leur messager qui fait du p roductivité et apB to B ne peut pas se peler des volumes supplémendésintéresser du B to C. «Il y a taires. Le troisième grand marencore 2 ans,la proportion du B ché européen du monocolis, la to C était de 15 % par rapport au Grande-Bretagne, garde sa parB to B.Aujourd’hui,cela peut at-

gulière. En 2000, pour des questions de prix, GLS avait laissé son propre enfant, Exapaq, lui échapper. Ce réseau, entièrement construit selon ses standards de gestion et de pro d u ction, était allé à La Poste. Royal Mail, qui ne pouvait rester absente du marché français, avait racheté Extand à Geodis. Mais tout était à recommencer en matière d’organisation des plans de tra n sport et cela a pris un peu de t e m p s. Ex t a n d était un expressiste spécialiste, notamment, des livraisons aux opticiens. So n réseau était donc organisé pour des livraisons ove rnight ( J+1 avant 8h ou 9h) de colis de très faible poids moyen et de petite dimension. Le système de production ne disposait pas de tri mécanisé et utilisait largement rolls ou sacs, à l’instar de ce que faisait La Poste. Pour opérer sa mutation, GLS France a dû à la fois aligner les caractéristiques de son réseau sur les standards

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Un pari réussi

péenne en changeant d’actionnaire, mais pas de modèle économique. Et cela semble plutôt bien leur réussir même s’ils restent d’une grande discrétion sur leurs chiffres. Et, à l’instar de ce que fait aujourd’hui GLS en France, quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, c’est le modèle historique qui sert de viatique au redressement.

réseau

GLS achèvera, à la fin de l’année, la transformation de son réseau français issu de l’expressiste Extand en système de distribution de messagerie rapide monocolis. Une évolution qui devrait permettre le retour à de meilleures marges.

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Po s t e, suivi d’Exapaq en 2006. Logiquement, Dilipack était fermé.

teindre 30 % du fait de l’explosion de la vente par Internet.Pour nous,le phénomène a plusieurs conséquences : cela diminue les volumes livrés au commerce de détail et ceux de la vente à distance sur catalogue.Les gens préfèrent payer quelques euros de plus mais être livrés chez eux.Actuellement, dans l’ensemble du réseau, 20 à 22 % de nos livraisons sont faites à domicile et cela augmente très vite. Pour moi, c’est une surprise ». GLS, qui dispose de 4000 «Packet shops »en Allemagne, pense donc sérieusement sauter le pas et construire un réseau de points colis en France dans les deux prochaines années. LB

GLS principale source de profit de Royal Mail Le rachat de General Parcel, devenu GLS, a été une bonne affaire pour la poste britannique. Car le réseau de messagerie monocolis est aujourd’hui le principal contributeur à la marge bénéficiaire du groupe. En mai 2009, Royal Mail considérait même que son département « colis » Parcelforce et la fililale GLS devraient représenter dans quelques ann ées la moitié du chiffre d’affaires du groupe et 75 % de ses profits. La plus grande part de cette contribution revenant à GLS, qui bénéficie, en outre, de l’apprécia-

Les chiffres de Royal Mail en 2009 en Me(1) Royal Mail Letters GLS Parcelforce Worldwide Post Office Limited Divers Total groupe

Chiffre d’affaires 7 640 1 703 454,6 1 034,4 58,1 10 891

Résultat opérationnel 66,1 141 13,6 46,7 98 365,7

Source : Royal Mail. (1) Exercice clos en mars 2009, le cours de la livre utilisé pour la conversion est de 1,13 euro.

tion de l’euro par rapport à la livre sterling, monnaie dans laquelle Royal Mail publie ses comptes. Cependant, depuis plusieurs ann ées, les résultats de la filiale fran-

çaise ont marqué le pas. Entre 2006 et 2009, le chiffre d’affaires de GLS France est passé de 2 87 , 3 ME à 319 , 7 ME mais sa marge d’exploitation (CA/EBE) a

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baissé de 9,6 % à 1, 2 8 %. Une bonne raison de passer le plus vite que possible aux standards de production du réseau allemand qui ont fait leurs preuves. Car sur la même période, Exapaq, construit ex-nihilo sur le modèle de GLS Deutschland, affiche pour sa part des marges d’exploitation de l’ordre de 13à 15 % en 2008 pour un chiffre d’affaires de 264 ME. Exapaq dispose de 56 agences en France dont 2 plates-formes, (situées à Beaune et Tours) sont équipées de chaînes de tri automatisées.

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DOSSIER

SPÉCIAL MESSAGERIE

DPD mise sur l’international et l’express Leader incontesté des envois en B to B sur ses terres d’origine, DPD est également le fondateur de la messagerie monocolis. Depuis son rachat par GeoPost, la marque n’a plus de raison de s’implanter en France où ses colis sont distribués par Exapaq. Elle se déploie à travers 40 pays et marche progressivement sur les plates-bandes des expressistes.

des dernières années. DPD avance « une croissance de 60 % » dans les pays de l’ex-bloc communiste, avant la cri s e. Da n s chaque pays où elle s’implante, la filiale de GeoPost applique les recettes qui ont fait son succès en Allemagne. DPD «pense global » et « agit localement ». En clair, l’opérateur ne se contente pas d’expédier ses colis dans les pays convoités, mais ambitionne de s’y imposer comme un acteur de premier plan.

Le partenaire privilégié des entreprises «Nous ne voulons pas être seulement une tête de pont pour des o p é rations d’import - ex p o rt, avance Arnold Schroven. Mais nous voulons créer un réseau national pour y acheminer des flux internationaux ». Re s t e qu’au-delà de ces évolutions, Deutscher Paket Dienst n’oublie pas ce qui a fait sa force : se positionner comme le partenaire privilégié des entreprises. Leader incontesté des expéditions en B to B outre-Rhin, l’opérateur a aussi su accompagner les développements du commerce électronique. Le portefeuille de services B to C s’est donc sensiblement étoffé. Un exemple parmi d’autres : en Grande-Bretagne, la f i rme allemande est la seule à proposer «une fenêtre de livraisons d’une heure »chez les particuliers.

est l’annonce du printemps vent le même parcours que les chez DPD : désormais, paquets rapides «classiques ». 80 % des adresses néerlandaises Pour les trajets court s, une sipeuvent bénéficier d’une livraignalétique spécifique permet son express J+1 «garantie avant de traiter ces envois en pri o ri10h », pour des paquets envoyés té dans les 75 dépôts que compdepuis l’Allemagne, la Belgique te DPD en Allemagne. Pour les ou le Luxembourg. A première longues distances, les paquets vue, la nouvelle ne transitent par un hub « L’opérateur situé au centre du semble pas spectachasse sur culaire. Mais elle est pays, permettant de les terres des r é v é l a t rice des amcouvrir des tra j e t s spécialistes de est-ouest et nord-sud bitions de la filiale de GeoPost. Spécialisé l’express comme dans la nuit. L’entredans l’expédition de DHL ou FedEx » prise s’est ainsi offert colis entre entreprises, un ticket d’entrée à l’ o p é rateur dirigé par Arn o l d prix réduit. L’investissement est Schroven tisse toujours plus sa limité à un million d’euro s. toile à l’ i n t e rnational et n’hésiL’autre avantage de cette forte pas à chasser sur les terres des mule est une très grande flexibilité, qui a notamment permis spécialistes de l’express comme DHL ou Fe d Ex. à DPD de réagir rapidement à la crise. L’an dernier, au plus fort Un investissement limité de la récession et alors que la à un milllion d’euros demande express très onéreuse était en berne, l’opérateur a Pour re j o i n d rele club des expu se maintenir à flot en incipressistes, DPD s’est appuyé sur tant ses clients à basculer vers ses infrastructures existantes : un envoi « classique » : une liles colis express sont achemiv raison en J+2 et un tarif cinq nés par la route et suivent sou-

C’

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AH

fois moins élevé que chez les expressistes misant sur l’avion. Fondé en 1976 par le regroupement de plusieurs opérateurs régionaux, DPD a aussi rapidement étendu ses activités hors de ses bases. Présente actuellement dans 40 pays, l’ e n t rep rise a surtout jeté son dévolu sur l’ Eu rope de l’Est au cours

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« Nous voulons créer un réseau national pour y acheminer des flux internationaux »


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SPÉCIAL MESSAGERIE

DPD mise sur l’international et l’express Leader incontesté des envois en B to B sur ses terres d’origine, DPD est également le fondateur de la messagerie monocolis. Depuis son rachat par GeoPost, la marque n’a plus de raison de s’implanter en France où ses colis sont distribués par Exapaq. Elle se déploie à travers 40 pays et marche progressivement sur les plates-bandes des expressistes.

des dernières années. DPD avance « une croissance de 60 % » dans les pays de l’ex-bloc communiste, avant la cri s e. Da n s chaque pays où elle s’implante, la filiale de GeoPost applique les recettes qui ont fait son succès en Allemagne. DPD «pense global » et « agit localement ». En clair, l’opérateur ne se contente pas d’expédier ses colis dans les pays convoités, mais ambitionne de s’y imposer comme un acteur de premier plan.

Le partenaire privilégié des entreprises «Nous ne voulons pas être seulement une tête de pont pour des o p é rations d’import - ex p o rt, avance Arnold Schroven. Mais nous voulons créer un réseau national pour y acheminer des flux internationaux ». Re s t e qu’au-delà de ces évolutions, Deutscher Paket Dienst n’oublie pas ce qui a fait sa force : se positionner comme le partenaire privilégié des entreprises. Leader incontesté des expéditions en B to B outre-Rhin, l’opérateur a aussi su accompagner les développements du commerce électronique. Le portefeuille de services B to C s’est donc sensiblement étoffé. Un exemple parmi d’autres : en Grande-Bretagne, la f i rme allemande est la seule à proposer «une fenêtre de livraisons d’une heure »chez les particuliers.

est l’annonce du printemps vent le même parcours que les chez DPD : désormais, paquets rapides «classiques ». 80 % des adresses néerlandaises Pour les trajets court s, une sipeuvent bénéficier d’une livraignalétique spécifique permet son express J+1 «garantie avant de traiter ces envois en pri o ri10h », pour des paquets envoyés té dans les 75 dépôts que compdepuis l’Allemagne, la Belgique te DPD en Allemagne. Pour les ou le Luxembourg. A première longues distances, les paquets vue, la nouvelle ne transitent par un hub « L’opérateur situé au centre du semble pas spectachasse sur culaire. Mais elle est pays, permettant de les terres des r é v é l a t rice des amcouvrir des tra j e t s spécialistes de est-ouest et nord-sud bitions de la filiale de GeoPost. Spécialisé l’express comme dans la nuit. L’entredans l’expédition de DHL ou FedEx » prise s’est ainsi offert colis entre entreprises, un ticket d’entrée à l’ o p é rateur dirigé par Arn o l d prix réduit. L’investissement est Schroven tisse toujours plus sa limité à un million d’euro s. toile à l’ i n t e rnational et n’hésiL’autre avantage de cette forte pas à chasser sur les terres des mule est une très grande flexibilité, qui a notamment permis spécialistes de l’express comme DHL ou Fe d Ex. à DPD de réagir rapidement à la crise. L’an dernier, au plus fort Un investissement limité de la récession et alors que la à un milllion d’euros demande express très onéreuse était en berne, l’opérateur a Pour re j o i n d rele club des expu se maintenir à flot en incipressistes, DPD s’est appuyé sur tant ses clients à basculer vers ses infrastructures existantes : un envoi « classique » : une liles colis express sont achemiv raison en J+2 et un tarif cinq nés par la route et suivent sou-

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fois moins élevé que chez les expressistes misant sur l’avion. Fondé en 1976 par le regroupement de plusieurs opérateurs régionaux, DPD a aussi rapidement étendu ses activités hors de ses bases. Présente actuellement dans 40 pays, l’ e n t rep rise a surtout jeté son dévolu sur l’ Eu rope de l’Est au cours

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« Nous voulons créer un réseau national pour y acheminer des flux internationaux »


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