• « Je suis Moche » • Avec les squatteurs du CROUS
• Portfolio : Tags, de Valparaiso à Paris
L’@mour
J-15 avant la rencontre…
Editorial
Par Louis Villers, directeur de la rédaction La rencontre, la rencontre, la rencontre… On vous aura bassiné avec ce mot. Comment rencontrer l'actualité, comment rencontrer des personnalités, comment rencontrer des étudiants ? Bref, des questions que la rédaction se pose tous les jours. Et bien après 7 numéros dans lesquels nous avons rencontré pour vous, nous vous donnons enfin les clés de la rencontre. Mais un autre type de rencontre. La rencontre au sens contemporain du terme. Quoi, vous ne voyez pas ? Tapez « rencontre » sur Google : « Rencontre amoureuse, rencontre sérieuse, rencontre chaude… ». Eh oui, nous avons pensé à vous, travailleurs, sérieux, lecteurs, surbookés, coincés, moches, vous qui n'avez pas eu le temps de vous trouver un copain/copine avant la date fatidique du 14 février. Nous sommes allés dans les locaux d'un site de rencontre, Souffledange.com. Nous avons demandé, pour vous les mecs, un avis de fille, qui vous détruira vos méthodes de drague bateau, voir catastrophiques. Et pour vous, les moches, nous sommes allé rencontrer…des moches, du moins, ceux qui se trouvent moches. L'étape délicate du « Bonjour, nous recherchons des moches, nous souhaiterions vous interviewer » franchie, nous avons réussi à réunir quelques témoignages sur la « condition du moche en France aujourd'hui ». Et comme dans chaque numéro, nous vous emmenons aussi en reportage. Notre journaliste est allé dans les locaux de Jeudi Noir, association qui squatte les immeubles vides de la capitale pour en faire des logements étudiants. Nous sommes allés à la rencontre des murs taggués, de Valparaiso à la région parisienne, alors qu'un arbitre expliquait à un autre de nos journalistes les problèmes liés à sa profession et plus généralement au monde du football. Nous continuons bien évidemment notre série de « blogueurs » avec Pierre Assouline. Enfin, comme les vacances de février approchent, que vous commencez à tous finir vos partiels, l'équipe de LINTERVIEW.fr s'apprête à vous suivre: le prochain numéro sortira le 28 février, le temps de savourer vos premières semaines en couple…
Sommaire La Une Les dessous d’un site de rencontre
Conseils Homme Sweet Homme 8
Culture Est Société « Je suis moche » Enquête Une journée avec les squatteurs du CROUS p12 Portfolio De Valparaiso à Paris
Sport Mots d’arbitres, maux d’arbitrage Etats généraux de la presse jeune Europa p37
Journal LINTERVIEW.fr / 32 rue de Montholon 75009 Paris / redaction@linterview.fr / 06-65-35-56-99 Fondateur, directeur de la rédaction : Louis Villers / Directeur de publication : Jean Massiet / Rédacteur en chef : Alexandre Marchand. Rédactrice en chef de « Culture Est Société » Alice Beauquesne Journalistes : Nadège Abadie (Photographies)/Nicolas Combalbert/Basile Scache/William Buzzy/Baptiste Gapenne/Alan Kaval/Vanessa Ferrere/Margaux Bergey/Caroline Gorge/Maria Martin Guitierez/Raphael Miossec/ Mise en page : L.V. Association LINTERVIEW.fr : Siège social : 32 rue de Montholon, 75009 Paris. Président : Louis Villers / Vice Président : Jean Massiet / Responsable financier : Alexandre Chavotier / Secrétaire : Alexandre Marchand
Argent, rencontre et drague…. …Online
Les dessous d’un site de rencontre Par Alexandre Marchand
Le train arrive dans la brume lumineuse de cette belle matinée de fin janvier. Gare de Valenciennes. Mais bordel qu’est-ce que je viens faire à Valenciennes ? Autant l’idée d’un reportage sur les coulisses d’un site de rencontre avec un concept un peu sympa avait paru bonne en conférence de rédaction, autant là je me demande ce que je viens faire ici. Une réponse est tombée dans ma boîte mail quelques jours plus tôt : « C'est avec plaisir que je vous recevrai dans nos locaux à Valenciennes ». L’expéditeur : Souffledange.com. Premier réflexe de journaliste professionnel: aller regarder sur une carte pour voir où ce trouve ladite ville (avis à la postérité : non ce n’est pas en banlieue parisienne !). Un instant d’hésitation. Bon allez on court le risque, en route…Au fond c’est peut-être ça « l’info autrement » : au lieu de recopier les propos tout préparés d’un attaché de presse de Meetic, LINTERVIEW.fr envoie ses grand reporters dans le Nord passer une journée dans les locaux d’un petit site de rencontre. Une petite Smart noire à l’entrée de la gare. Dedans Sylvie Skierski, grande femme mince, blonde aux yeux gris, fondatrice et dirigeante de Souffledange.com. « Je ne suis pas une bête de la com’ et plutôt timide quand il faut répondre à des questions ». Ca commence bien. De mon côté, il vaudrait mieux que j’évite de lui avouer que je n’ai pas le moindre embryon de début de
commencement d’une racine d’un éventuel soupçon d’idée de ce sur quoi je vais écrire. Arrivée au siège de l’entreprise dans un grand bâtiment moderne. Tout est gris, tout est froid, tout se ressemble. Les couloirs sont une longue suite de boxes où se trouvent une multitude de petites PME spécialisées dans les nouvelles technologies. Les infrastructures de ce type sont légion à Valenciennes. Il faut dire que, bizarrement, avoir son ex-maire (en l’occurrence Jean-Louis Borloo) au gouvernement semble contribuer singulièrement au développement économique de la ville. Entre le box d’une boîte de jeux vidéo et celui d’un site de prestation de services sur le Net, voilà le QG de Souffledange.com. Désolé pour les éternels romantiques, ça n’est pas peint tout en rose avec des lumières tamisées et une musique langoureuse en fond sonore. A l’intérieur Sylvie travaille seule avec Blaise, le responsable technique. Au moins ça ne sera pas trop dur pour retenir les prénoms. Quelques tasses de café plus tard, les langues se délient. Sylvie Skierski, son parcours pourrait se résumer à un mot : l’amour. D’ailleurs les yeux de cette mère de famille s’allument quand elle en parle. Dans ces moments-là elle semble être sur une autre planète, parle lentement à voix basse. Elle n’est plus la dirigeante de Souffledange.com qui est en train de me faire sa pub, elle est juste en train de rêver. Après 20 ans de vie commune et plusieurs enfants, ça relève de l’exploit par les temps qui courent ! Ancienne salariée de l’industrie pharmaceutique, cette femme de 42 ans a monté son agence matrimoniale il y a quelques années. Son travail consistait à essayer d’organiser des rendez-vous entre ses clients à la suite d’un long entretien de personnalité avec eux. Souffledange.com, elle l’a monté en 2006 avec pour but de créer un site de rencontre sérieux mais avec un concept original. C’est d’ailleurs ce qui a attiré mon attention et justifie ma présence ici. Souffledange.com est basé sur les rêves! L’utilisateur rentre donc régulièrement sur le site ses souhaits les plus profonds. Le tout est analysé une fois par semaine par une intelligence artificielle qui, comme j’ai fini par l’intégrer au bout d’une bonne dizaine de fois, est « une exclusivité mondiale ». La machine recoupe donc les mots-clés et désigne à l’utilisateur les profils qui sembleraient lui correspondre. Cruelle désillusion : cela ne s’applique pas aux rêves que l’on fait en dormant, pour le site de rencontre freudien il faudra repasser. De quoi rêvent donc les gens ? Rien de très original : amour, enfants, voyages…Du grand classique donc, fautes d’orthographe incluses. Le jour où j’étais dans les locaux, la mode semblait être à vouloir acheter une péniche et/ou mourir dessus. Bon ce n’est pas tout mais trouver le grand amour ça a un prix : 29,99€ par mois. Prix unique pour tout le
« De quoi rêvent les gens? Rien que du grand classique, fautes d'orthographes incluses »
monde. « On remarque une fracture assez frappante : les hommes s’inscrivent généralement pour un mois tandis que les femmes préfèrent prendre un abonnement de 3 à 6 mois ». Alors les hommes plus confiants d’euxmêmes ou simplement plus radins ? Le débat est ouvert. Assis sur ma chaise dans un coin de la salle, j’ai un peu l’impression d’être le mauvais écolier qu’on a mis à l’écart. Aujourd’hui, mardi, est le jour de l’analyse des rêves. Sylvie, en bidouillant un nombre impressionnant de fichiers assez incompréhensibles, lance l’intelligence artificielle. C’est l’artisanat appliqué à l’Internet. Votre grand amour est au tournant du fichier 0dll3e45.zip, qu’est-ce que vous attendez ? Une bonne partie de son travail quotidien consiste à faire de la modération sur le site, à valider les rêves et tests, à corriger certaines fautes d’orthographe, à supprimer des profils. Et quand je lui demande comment des personnes peuvent se faire supprimer leur profil, la réponse me surprend : « Pas mal de profils sont supprimés. En fait, en général, c’est pour des raisons d’argent. C’est quelque chose que j’ai fini par apprendre au cours du temps : des réseaux organisés en Afrique essayent de profiter d’Européens en mal de sentiments. Ils se font passer pour une personne résidant en Afrique qui promet à l’utilisateur de venir vivre le grand amour avec elle/lui mais pour cela il faut lui envoyer une somme d’argent nécessaire à payer le voyage ». Le reste de la journée est surtout consacré à boucler des opérations de partenariat, à préparer un plan média, à monter des partenariats…Ici, TF1 qui, devant le succès de l’émission « Maman cherche l’amour » de M6, monte l’équivalent et cherche de la chair fraîche du côté des sites de rencontre. Là, un bijoutier avec qui Sylvie essaye de monter un partenariat pour faire gagner un gros diamant à ses utilisateurs dans le cadre d’un concours pour la Saint Valentin. Le succès du site dépend énormément de la communication, Sylvie concentre donc surtout sa stratégie sur les médias régionaux. « Pour pouvoir accéder aux gros médias, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée que nous n’avons pas les moyens de nous payer ». Allons bon tout va bien, LINTERVIEW.fr est là ! « Non non je ne pense pas que ça soit une très bonne idée. Ca risque de donner une image un peu brouillonne du site si jamais un investisseur voit ça » rétorque-t-elle au restaurant à son musicien de mari qui me proposait de mettre un lien vers son Myspace en fin d’article. Le jour où un investisseur à gros cigare lira ces lignes, c’est que les temps auront
« Votre grand amour est au tournant du fichier 0dll3e45.zip, qu’est-ce que vous attendez ? »
bien changé…Mais je suis là pour remplir mon magazine, elle pour vanter son site. C’est de bonne guerre. Difficile dans le contexte pour un petit site de lutter face aux géants du domaine. Les 20 000 utilisateurs de Souffledange.com sont peu de chose à côté des 6 millions d’inscrits sur Meetic. « Ma démarche est complètement différente par rapport à des business men qui vont créer un modèle économique. Moi j’ai une passion que j’ai voulu mettre en oeuvre » affirme Sylvie. Un concept original peut faire la différence mais surtout les moyens comptent. Près de deux ans et demi après le lancement de Souffledange.com, Sylvie ne s’octroie toujours pas de salaire. Outre son concept original basé sur le recoupement de rêves, elle cherche à se développer sur des niches. A côté de Souffledange.com, elle a développé les sites monoparent.com et lovefarmers.com. Même concept mais appliqué à une population particulière, en l’occurrence les parents célibataires pour le premier et les gens de la campagne pour le second. Au fond l’idée est géniale : cela permet d’attirer des gens et ne coûte rien à faire. Mais tout bon cynique qui se respecte ne peut que légitimement se demander où est passé l’amour dans tout cela. La rencontre sur Internet n’est pas tout à fait l’archétype du romantisme. En tout cas je n’en ai pas encore vu dans les films américains. « C’est sûr que la rencontre sur Internet est avant tout un service. Mais elle sert énormément aux personnes débordées, timides,… ». Mais Sylvie veut croire (et me convaincre) que l’amour est toujours là. Elle y voit même une retour de la correspondance amoureuse : « On retrouve le plaisir d’écrire. On retrouve le charme de la correspondance et de l’écriture. Avant de se connaître de l’extérieur on prend le temps de se connaître de l’intérieur ». Tout cela pour seulement 29,99 € par mois ? C’est beau…
« Un concept original peut faire la différence mais surtout les moyens comptent »
Homme sweet homme Par Anissa Sekkai Par pure conscience professionnelle j’ai testé pour vous le site adopteunmec.com. Oui parfaitement par conscience pro, rien à voir avec le fait que je sois (encore et toujours) célibataire à quelques jours de la Saint Valentin ! Sur adopteunmec.com, « adopte » pour les intimes, les filles ont le pouvoir (girl power !) En quelques minutes je crée mon profil. Mon pseudo : Skye Ma présentation : Je suis une petite bulle de champagne qui pétille et qui aime croquer la vie ! J’aime aussi rester sous la couette quand il fait froid et regarder la neige tomber… oui c’est un peu cliché tout ça, je l'admets ! Ce que je recherche : Un mec simple, marrant, posé, attentionné. Doux et sauvage à la fois J’entre quelques photos : Une avec un joli sourire, une autre un peu déjanté, une troisième sur la plage (pour bien montrer que j’ai les mêmes mensurations que ma copine Kate Moss) et une dernière pour la route en petite robe du soir sexy ! Je continue à remplir le questionnaire. On me demande de parler de mes goûts. Les films, la musique, la télé. Pour les livres, j’attrape les
quatre premiers dans ma bibliothèque, et zou, c’est réglé. Il y a même une page sexo. Mais pas question de dire à la terre entière que j’adore les câlins à la crème chantilly, ou à la patte à tartiner (pour ne pas dire Nutella). Ni de dire que j’aime utiliser des menottes ! Il vaut mieux créer la surprise le jour J. Ma page est prête je commence tranquillement mon shopping comme sur eBay. Quand un mec me plaît, je le mets dans mon panier. Et si vous messieurs, vous voulez avoir l’honneur et le plaisir de faire ma connaissance, vous devez m’envoyer un charme (attention vous pouvez envoyer 5 charmes par jour, pas un de plus). Et si votre profil m’intéresse je clique sur OUI pour que vous puissiez me parler, ou NON si je veux vous envoyer dans les profondeurs de l’abime. Un vrai jeu d’enfant ! C’est tellement agréable de pouvoir draguer en tenue du dimanche au fond de son lit et en quelques clics ! Trop jeune, trop blond et frisé, trop pas pour moi, trop bien pour moi (nan c’était une blague) ! Sur le site on trouve de tout : Des GUEUX du stade, des « passionnés de tuning incapable de garder un job plus de 3 semaines », des hommes à la fidélité aléatoire…
Les fautes d’orthographes sont volontairement conservées dans les citations ci-après.
« Je suis contre les filles qui qui revendiquent le fait de lire «Closer», «Voici» ». Désolée, mais moi j’ai besoin de ma dose de potins ! NEXT ! « Je veux éviter les filles ne sachant parler qu’en sms ». Dsl twa & mwa c mor. jsui tro accro o texto. NEXT !
« Exigeant dans ma recherche j'me laisserai tenter par une consommatrice comme une femme de clip de r'n'b americain ou dance hall, un mélange entre noemie lenoir, rihanna, shym » Arrête de regarder MTV ! NEXT !
Ce que je ne veux pas : une marie couche toi la.. une fille qui s'est fait passé dessus par plus de mec que j'ai de cheveux . A bon entendeur !
Ce qu’ils cherchent… « Les filles qui veulent me parler, sachant que leur photos ne représentent que leur string débordant jusqu’au niveau de leur nombril, super mais ça ne m’exite pas du tout »
« Je cherche l'amour avec un grand A, une femme qui me fasse vibrer... qui sache faire la vaisselle et repasser ! »
« Qui suis-je..?Ben déjà je ne suis pas Brad Pitt, ça se voit..et je ne suis pas millionnaire non plus.. Donc je suis rien je crois bien… »
« Une demoiselle célibataire de préférence »
« Dans un couple homme/femme il y a 3 "C" inconditionnels pour que ça marche : C communications C compréhensions C cul »
« tu sais repasser les chemises? ps: si oui, épouses moi à las vegas ce week end. »
« une fille qui m'adresse déjà la parole, se serait bien »
« Pas de dépressive chronique menaçant de sauter par la fenêtre si je ne lui « homme 55 ans « J'aime griffer fais pas un enfant dominateur, recherche les vieilles avec une femme un peu des clous dans la minute. soumise » rouillés, courir pas de folle du dans l'escalator ménage, en sens inverse m'obligeant à et jouer au enfiler des patins. squash dans le pas de supportrice métro. » acharné du PSG, enchaînant les bières « Si vous devant la télé. cherchez un et pas d'anorexique prince, achetez qui s'ignore cherchant à me faire culpabiliser des gâteaux. » pour un éclair au chocolat. »
Culture Est Société
« Je suis moche » Pseudo coutume du mois de février qui fait complexer pas mal de gens : la Saint-Valentin. La laideur est un fardeau social, elle ferme énormément de portes, et il est assez dur de s'en détacher. Rien de nouveau dans tout ça. Mais déjà, qu'est-ce qu'un moche ? On dit que la mocheté est relative, c'est vrai pour la mocheté banale, l'adolescente boutonneuse, l'engraissé, le binoclard... Tout s'améliore, il suffit de s'arranger un brin. Oui, car le moche peut muter en potable, et d'ailleurs pourquoi pas en craquant; d'où la « théorie de l'ancien moche », frustré à la base, qui ne sait pas s'y prendre avec le sexe opposé mais qui plait finalement. C'est la disgrâce juvénile, éphémère. Les « salut g 13 ans jsui tp moche jsui grosse en + ma meilleure ami m'a piqué mon mec cet put » sont les grands classiques des forums Beauté ou Dépression. Ici, ce n'est pas cette laideur là qui nous intéressera. C'est la vraie, la pure, la dure, le poids quotidien, celle que les autres nous renvoient en pleine face. Parce que le problème, c'est les autres. C'est celle qui inspire la pitié. Alice Beauquesne
« Freaks, la monstrueuse parade», film réalisé par Tod Browning, en 1932.
J., 27 ans, moche. Si vous voulez tout savoir, oui, c'est délicat de demander à quelqu'un de moche de répondre à des questions qui concernent sa situation, cette situation là, de se dévoiler. Nous l'avons trouvée sur un forum, parce que c'est dur de demander à quelqu'un, dans la rue, « Monsieur, pardon, madame, souhaiteriez-vous répondre à une série de questions dans le cadre d'un dossier sur les moches pour LINTERVIEW.fr? ».
mal, mais avec le temps, je commence à m'y habituer. Le pire, c'est quand même les questions des gens qui connaissent très bien la réponse: « vous êtes mariée? Avez des enfants, un petit ami? » Je suis bien seule. Je dégoûte les gens, je leur inspire de la pitié.
LITW : Comment vivez-vous votre laideur au quotidien, à travers le regard des gens ?
J. : J'aime bien votre sincérité. Oui, pendant très longtemps. Parce que c'est très dur d'être un paria. Quand je me regarde, je hais les gens; je leur en veux d'être normaux. Oui, il y a la chirurgie esthétique, oui, le coiffeur, l'épilation, etc. J'ai de la chance de ne pas être obèse, mais pas tellement d'être aussi famélique. C'est ma morphologie, mais c'est surtout mon visage qui me débecte. Rien, aucun atout féminin. Mon visage est difforme, monstrueux. J'en suis consciente. J'avoue: j'ai cassé une dizaine de miroirs, je me suis énervée pas mal de fois !
J. : C'est très dur puisque déjà, on se sent assez seule. Partout où l'on se trouve, il y a des images de gens beaux, que ce soit dans les pubs, partout. Et dans la rue, on est confronté à des gens normaux, voir des gens beaux, ou des gens banals. On parle de la société de consommation, je pense surtout que la laideur est universelle et que c'est juste une excuse. On est moche où on ne l'est pas. Au quotidien, c'est très handicapant, surtout lors d'entretiens d'embauche. Je me suis faite recalée plusieurs fois. Le regard des gens est très dur à supporter. Je les hais lorsqu'ils détournent les yeux. Les enfants, eux, me fixent. Ca fait très
LITW : Qu'est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous vous regardez dans une glace ? Avez- vous pensé au suicide ?
LITW : Et les autres moches ? J. : Dur à dire, on ne se regarde pas vraiment. Vous savez bien qu'être moche, c'est être triste, c'est se détester,
et évidemment, quand on ne s'aime pas on ne peut pas aimer les autres. C'est un peu comme des compagnons de misère. On m'a souvent dit qu'il fallait que je sorte avec un moche, oui, peut-être mais c'est plus compliqué que ça. C'est une histoire d'estime de soi. On vit comme des fantômes, comme des rebuts. On est observateurs, on est plus humains que les autres, on a plus de recul sur certaines choses que les gens « normaux »; il y a un véritable fossé entre eux et nous. Nous sommes handicapés, réellement !
« Le pire, c'est les questions des gens qui connaissent très bien la réponse: « vous êtes mariée? Avez des enfants, un petit ami? »
LITW : Comment vous êtes vous rendue compte de votre laideur ? J : Question facile, mais période difficile. J'étais jeune, j'ai subi quelques moqueries, je n'avais aucun ami. Et puis, le pire, c'était quand même les enfants qui avaient peur de moi, à l'école. Des enfants de mon âge, vous imaginez ! Et puis, aussi, la honte de mon père, sa seule fille, et ces garçons, sa seule fille qui ressemble à un garçon ! LITW : Vous semblez avoir du recul... prendre ça à la légère ! J. : Avec le temps, oui... Mais c'est très difficile.
« Freaks, la monstrueuse parade», film réalisé par Tod Browning, en 1932.
Les forums de la laideur « Les moches ne font pas rêver, mec. Il te manque déjà à la base la petite etincelle que tout le monde recherche. Aucune chance, désolé. A moins de trouver quelqu'un qui n'a pas la télé, ne va pas au cinéma, ne lit pas les magasines... et encore ça suffirait sûrement pas. Perso je te conseille de cacher ça par des artifices : arrange ta coiffure, habille toi bien, prends de l'assurance, prends soin de ta peau, cache tes cernes... Normalement ça règle la plupart des problèmes. Si non, c'est que tu as atteint mon niveau de laideur et là je te dis serre les dents... mais j'en doute quand même ! Quant à ceux qui se plaignent de se faire traîter de moches.. ditesvous que c'est que vous êtes passables. Quelqu'un de petit, on peut se moquer de lui. Un nain, on osera pas et on restera silencieux à avoir pitié de lui. Si on vous fait des remarques, c'est que vous êtes encore récupérables et que votre laideur n'est pas si évidente. Croyez-moi, il existera toujours des gens pour être plus laids que vous ! Vous n'êtes pas les cas desespérés. »
« bojour je vous ecrit car je suis un homme de 30 ans j'ai du surpoid et je suis laid , je n'arrive pas a trouver de copine et j'en souffre , je n'ai a present connu que des petites aventure et rien de serieux , mais mon physique n'aide pas , je me suis inscrit sur un site de rencontre sur internet et bien personne me repond et hier une fille ma repondu alors que je lui avait juste dit bonjour " tu croit vraiment que tu va me plaire " mes amis on beau me dire je ne suis pas moche et que ca viendra je suis au bout du rouleau , la solitude me pese j'ai peur de finir ma vie seul de ne jamais trouver de copine alors que j'ai beaucoup de tendresse , d'humour et de romantisme a offrir , mais helas ca ne suffit pas car helas je suis moche , je n'en peu plu et j'ai l'impression de tomber fou aider moi que puis je faire. x
La laideur citée Laideur : infirmité qui fait le désespoir d'une femme et la joie de toutes les autres. Veron. La laideur est moins horrible chez un démon que chez une femme. Shaekespeare. Le meilleur préservatif, c'est la laideur. Bazin. Il est frappant de constater combien la laideur est toujours la plus forte. Nothomb. Les femmes devraient militer pour qu'on leur accorde comme aux hommes le droit à la laideur. Tournier. On épargne à la laideur véritable les jugements de valeur ; seuls les monstres sont libres. Gilbert. La beauté est à fleur de peau, mais la laideur va jusqu'à l'os. Proverbe Anglais. Le charme c'est de la beauté donnée à la laideur. Bon. La laideur a ceci de supérieur à la beauté : elle dure. Mussy. Si elle est belle, parle-lui de sa beauté ; si elle ne l'est pas, parle-lui de la laideur des autres femmes. Anonyme. La laideur a ceci de supérieur à la beauté qu'elle ne disparaît pas avec le temps. Gainsbourg
Une journée avec les squatteurs du CROUS Par Allan Kaval
Le 14 janvier dernier, les membres du collectif pour le droit au logement Jeudi Noir ont « réquisitionné », c’est le mot qu’ils emploient, un bâtiment abandonné du CROUS de Paris, le centre Hostater où les étudiants pouvaient jusqu’en 2004 consulter un médecin généraliste. Depuis plus de quatre ans l’immeuble est vide alors que le logement étudiant connaît une crise grave et que le nombre de chambre en cité universitaire reste insuffisant. En abritant huit étudiants et salariés précaires, le nouveau squat du collectif ne va pas résoudre la crise, mais la prise est symbolique. C’est au bord d’une concession internationale, le quartier Saint-Michel, un de ces morceaux de Paris semblable aux derniers mètres de Champs-Elysées où, comme dans un hall d’aéroport on est à la fois partout et nulle part. A quelques pas d’ici, les rues chargées de gargotes pour touristes que parcourent des aventuriers venus d’outreAtlantique en chaussure de marche et sac de randonnée. En se rendant à la boutique de souvenirs voisine Il arrive à certains de passer devant l’imposante porte blindé qui ferme l’entré de l’ancien centre Hostater. L’espace que l’on ne peut pas même deviner derrière ses fenêtres bouchée, appartient à un tout autre niveau de réalité, hermétiquement séparé du premier. C’est le monde des précaires, des galériens, de cette génération qui cumule stages et CDD après de longues études universitaires et des diplômes qui ne donnent plus droit à une vie décente. Ici, ce monde ne s’est pas annexé une friche administrative mais un désert. Je suis accueilli par Simon, 22 ans, étudiant en cinquième année de sciences politiques à la Sorbonne, il prépare une thèse sur les mouvements sociaux. Venant de Lyon, il est entré en contact avec Jeudi Noir à son arrivé
« Ici, ce monde ne s’est pas annexé une friche administrative mais un désert »
à Paris il y a deux ans. Il avait entendu parler du collectif à la télévision. Il faut dire que Jeudi Noir dont le nom fait référence à la fameuse journée de 1929 autant qu’au pénible moment de la semaine ou paraît le journal de petites annonces De particulier à particulier, sait parfaitement attirer l’attention des média sur ses actions, leurs donnant des apparences convenues de happenings estudiantins et festifs. Les slogans, les banderoles, les confettis créent une « atmosphère bonne enfant » toute prête à l’usage des journalistes, qui n’ont qu’à attendre l’irruption des casques et des boucliers de CRS pour boucler leur sujet. A Paris Jeudi Noir loge une quarantaine de personne dans cinq bâtiments sur les vingt réquisitionnés par les associations membres du Ministère de la crise du logement, sis rue de la Banque, face à Bourse. Avant de s’installer rue de la Harpe, Simon a vécu dans d’autres squats du collectif, parfois dans des logements privés lorsque ses finances le permettaient. Son parcours est révélateur de la situation catastrophique du logement étudiant. En effet, malgré la crise les spéculations sur les petites surfaces n’ont pas cessé, ce en raison des divorces et du nombre croissant d’étudiants. Les prix au mètre carré de logements susceptibles d’accueillir des étudiants sont disproportionnés. Lorsque l’on ne dispose pas du soutien financier de ses parents il est difficile de se loger sans travailler 35 heures par semaines et se trouver dans l’incapacité de poursuivre ses études. « J’ai
« Avant de s’installer rue de la Harpe, Simon a vécu dans d’autres squats du collectif, parfois dans des logements privés lorsque ses finances le permettaient » connu une fille qui est arrivé à Paris en septembre, inscrite en lettres elle a dû arrêter en route et rentrer chez elle deux mois plus tard parce qu’elle n’avait trouvé nulle part ou se loger.. » confie-t-il. Non seulement l’état du marché empêche les étudiants les moins aisés de trouver un logement mais l’administration ne parvient pas à pallier ce manque. Ainsi, le
Crous de Paris qui gère les cités universitaires ne dispose que de 3700 chambres pour 30 000 boursiers qui ne représentent que 10% des étudiants de Paris. Les membres de Jeudi Noir se substituent donc à l’administration, tentant de combler ce manque dans la mesure du possible et de leurs moyens. Sur leur site Internet, ils ont ouvert un formulaire de demande de
logement et reçoivent des appels désespérés auxquels ils ne peuvent pas toujours répondre. La réquisition du centre Hostater est lourde de sens. Il révèle bien sûr par l’emplacement même du bâtiment la double nature de nos villes, la coexistence en leur sein des lieux de tourisme, de luxe et de la strate des précaires rejetés à la marge comme celui qui s’est installé en face du Bon Marché ou l’immeuble de la rue de la Banque. Cependant, s’installer
dans un immeuble déserté par l’administration c’est surtout montrer qu’on est prêt à s’y substituer, à la remplacer de manière autonome. Simon me fait visiter. Tout est resté en place là, le mobilier du bureau, les stylos, les trombones au fond des tiroirs et mêmes des dossiers médicaux ouverts sur l’intimité de parfaits inconnus. L’électricité, l’eau chaude fonctionnent encore. «On est rentré par une fenêtre laissée ouverte puis on n’avait plus qu’à installer les matelas et ont était chez nous » se souvient-il. Sur le comptoir à l’entrée une montre accompagnée d’un mot « perdue le 15/09/04», laissé à l’attention de préposés fantômes. A l’étage, on dort dans les chambres de l’ancien service de radiographie et on entrepose des couvertures dans la salle d’attente du mystérieux docteur Lalard. Simon lui, occupe le bureau de la direction générale. Jeudi Noir semble avoir investi la carcasse vide d’une administration en désertion en reproduisant son fonctionnement. « On n’est pas un kibboutz » prévient Simon, ici on ne retrouvera ni l’idéal collectiviste ni une quelconque recherche de vie en communauté. Les chambres sont
«On est rentré par une fenêtre laissée ouverte puis on n’avait plus qu’à installer les matelas et ont était chez nous »
individuelles, seule la cuisine est commune et chacun fait ses propres courses comme dans une cité U ordinaire. L’atmosphère qui règne dans cette infirmerie désaffectée peut cependant être angoissante, les occupants ont donc marqué de leur emprunte les salles et les couloirs, agrémentant les murs de banderoles d’affiches de film détournées, de caricatures signées par Luz de Charlie Hebdo. Pas plus que les cotillons de mises lors des actions menées par Jeudi Noir, ces oripeaux de facétie estudiantine ne doivent pas faire illusion. L’aspect festif est utile pour attirer l’attention des médias mais ce n’est pas l’unique horizon du collectif qui souhaite se constituer en groupe de pression auprès des pouvoirs publics. « Jeudi Noir est un lobby » pose d’entrée Manuel, « Nous avons été reçu par Jean-Louis Borloo, Christine Boutin, Valérie Pécresse, nous sommes en relation étroite avec la Mairie de Paris et notre rôle est de fournir des solutions pas seulement d’occuper des bâtiments vides ». Ces propositions feront l’objet d’un Livre noir du logement à paraître chez Michalon, reprenant en substance les « dix et une solutions » détaillées sur le site du groupe. «Nous sommes prêts à prendre des responsabilités pas seulement à critiquer. La principale mesure que l’on propose est la réquisition des 200 immeubles d’habitation inoccupés de Paris » annonce Simon en me montrant dans l’ancienne salle de rééducation qui sert maintenant aux conférences de presse un plan de la capitale parsemé de carrés rouges, chacun figurant un site abandonné. L’action de Jeudi Noir n’est ni farfelue, ni solitaire. Le collectif est soutenu par tous les partis d’opposition, de l’extrême gauche au MoDem et par l’ensemble des syndicats étudiants à l’exception bien sûr de l’Uni. La crise du logement étudiant n’est en effet que la manifestation d’un dysfonctionnement plus profond. Comme le montre Simon, « de l’autonomisation des universités à la précarisation du marché du travail pour les jeunes en passant par la diminution des bourses, les difficultés de la recherche et le manque de logement, toutes les problématiques sont liées. »
« Jeudi Noir semble avoir investi la carcasse vide d’une administration en désertion en reproduisant son fonctionnement »
De Valparaiso… Ou comment les tags d’une ville reflètent son ambiance. Photos : Nicolas Combalbert.
… à Paris
Remerciement aux « Ateliers de la Forge »
Mots d'arbitre, maux d'arbitrage « Pressions, menaces, intimidation ». Ce sont les mots que l'on peut lire sur la couverture du livre-confession de Bruno Derrien « A bas l'arbitre ». Un témoignage saisissant sur la difficile mission des hommes en noir, livré par un ancien arbitre international qui se retourne sur son passé. Nous avons choisi de discuter avec quelqu'un dont l'arbitrage est le futur, d’avoir son avis sur le sujet. Rencontre avec l'avenir de l'arbitrage. LINTERVIEW.fr : Peut-tu te présenter? Anonyme : J'ai 24 ans, je suis arbitre depuis 9 ans. J'ai commencé dans mon district, puis j'ai gravi les échelons petit à petit, et aujourd'hui j'arbitre en championnat fédéral, c'est-à-dire l'équivalent des championnats de France professionnels, mais chez les jeunes. LITW : Que penses-tu de l'arbitrage français d'aujourd'hui? A : Je crois qu'en France, l'arbitrage n'est pas à la hauteur de ce qu'il devrait être, même si certains ont du mal à l'avouer. L'échec de l'Euro 2008 est édifiant [ndlr: aucun n'arbitre français n'avait été retenu pour arbitrer pendant cette compétition). Cela faisait 34 ans que l’on n’avait pas vu ça. Pour moi le problème est flagrant, et le pire, c'est qu'en refusant de l'admettre, on ne peut pas faire évoluer les choses. LITW : Pourquoi les instances dirigeantes se voilent-elles la face? A. : Parce que s'ils venaient à admettre qu'il y a un problème, il devrait chercher à savoir d'où il vient. Or, on sait très bien qu'une des raisons
« Ne vient pas chez nous au match retour, parce qu'on va te saigner » principales de cet état de fait, c'est le fonctionnement du milieu. Le milieu de l'arbitrage, c'est une guerre des clans sans fin. Les jalousies, les rivalités... C'est loin d'être une « famille unie » comme on l'entend parfois. LITW : Dans son livre, Bruno Derrien parle d'un « panier à crabes ». A. : C'est exactement ça. En tous cas au haut niveau. Parce que pour arbitrer les matchs importants, il faut être le meilleur. C'est flagrant pendant les tournois. En 2005 j'ai arbitré un tournoi international pendant le week-end de Pâques. On était une douzaine d'arbitres pour couvrir l'évènement. Durant trois jours, c'était la fête parce qu'on a rarement l'occasion de se retrouver. Mais au moment des désignations pour les finales, c'était de nouveau chacun pour soi, et il y a eu de sérieux accrochages. LITW : Comment peut-on améliorer le niveau de
l'arbitrage français? A. : Je pense qu'il est primordial de mieux former et préparer les arbitres. Pour ça, il faut les rendre professionnels, de façon à pouvoir organiser des stages beaucoup plus long et réguliers. C'est impossible tant que les arbitres ont un métier à côté. Pour moi ça doit être la priorité absolue. LITW : Et la vidéo, l'arbitrage à 5? A. : Faire de l'arbitrage un métier, c'est le fond. Ces solutions là amélioreraient la forme. Je ne peux pas te parler de l'arbitrage à 5 parce que je ne l'ai jamais pratiqué. Les tests organisés par l'UEFA récemment semblent satisfaisants, il faut maintenant essayer sur des matchs officiels en France. Pour la vidéo, je ne suis pas partisan de limiter son utilisation aux surfaces ou aux franchissements de lignes, parce qu'il peut très bien y avoir une action litigieuse et très importante en plein milieu du terrain. Je crois qu'il faut laisser à l'arbitre le choix du moment où il veut s'en servir. Etant donné qu'il est là pour servir le jeu, ça supprimerait le problème d'une sur-utilisation. LITW : A ton niveau, as-tu déjà des menaces ou des pressions quelconques? A. : C'est arrivé. Près de Lyon un jour, un entraîneur est venu me voir après le match,qu'il
« Le milieu de l'arbitrage, c'est une guerre des clans sans fin »
avait perdu 3-0. Il m’a serré la main, pris par l'épaule et m’a glissé à l'oreille: « Ne vient pas chez nous au match retour, parce qu'on va te saigner ». C'est le genre de phrase qui marque et qui vous tourne dans la tête un moment. Une autre fois, c'est un dirigeant du club qui voulait entrer dans mon vestiaire après le match. Il hurlait qu'ils s'étaient fait « enc**** » et qu'il allait me défoncer. J'avais à peine 18 ans. Les délégués l'ont retenu, mais j'ai du quitter le stade entouré de gens qui m'ont escorté jusqu'à ma voiture. LITW : Tu n'as jamais eu envie d'arrêter? A. : Quand on vit ce genre de choses, on y pense. Ce que je te raconte, ce sont deux anecdotes parmi tant d'autres. Récemment près de Marseille, un supporter a débarqué sur le terrain à la fin d'un match tendu. J'étais assistant, mais je l'ai entendu dire à l'arbitre central: « ferme bien ton vestiaire parce qu'on arrive ». Il a fini avec un nez cassé. Pourtant, le club qui recevait n'a eu qu'une suspension de terrain de deux matches. C'est dur de se sentir abandonné par les instances qui sont censées vous protéger. Mais Derrien dit quelque chose de très juste dans le livre. Il dit qu'arrêter, ce
serait donner raison aux cons, et surtout tourner le dos à sa passion. Ça résume bien ce qu'on se dit dans ces cas là. LITW : Finalement il faut être un peu maso pour être arbitre... A. : Il faut juste aimer se faire insulter par les supporters, critiquer par les joueurs et les journalistes, subir les pressions de quelques dirigeants, et se faire casser la gueule une fois ou deux... (rires). Non sérieusement, même si ce genre de choses arrive quelque fois, le plus souvent ça se passe bien. Il y a des matchs où l'on prend vraiment du plaisir. Je ne crache pas dans la soupe. L'arbitrage m'a permis de rencontrer des gens, de fouler les pelouses de quelques grands stades, d'arbitrer les équipes de jeunes de clubs prestigieux comme les Girondins de Bordeaux, Monaco, le Paris SG, l'OM, le Real Saragosse, des clubs allemands, anglais, canadiens, slovènes, portugais... Quand on aime le football et qu'on ne sait pas se servir de ses pieds, c'est une autre façon de vivre sa passion. Propos recueillis par William Buzy et Baptiste Gapenne.
Série spéciale blogueurs
Pierre Assouline Crée en 2004 par le journaliste et écrivain Pierre Assouline, la République des livres est le premier blog littéraire. Mêlant actualité culturelle et critique littéraire il a s’est imposé comme une des plus grandes références de la blogosphère. Voyons maintenant avec Pierre Assouline les rapports qu’entretient la République des livres avec la République des lettres.
LINTERVIEW.fr : Lorsque vous avez lancé la République des livres en octobre 2004, la blogosphère avait peu à voir avec ce qu’elle est aujourd’hui. Comment vous êtes vous lancé dans cette entreprise, à l’époque si singulière ? Pierre Assouline : Quand j’ai commencé, il n’y avait presque rien. Les blogs professionnels étaient très rares et surtout, il n’y en avait aucun qui soit entièrement consacré aux livres. J’ai du inventer un nouveau modèle, un nouveau modèle journalistique bien sûr mais aussi économique. Au bout de la première année passée à perfectionner la mise en page j’ai commencé à afficher des publicités qui rémunèrent cette activité. Mais pour moi Internet est un moyen, surtout pas une fin. Je ne suis pas technophile et la « République des livres » n’est pas un Skyblog, il ne faut pas confondre le support et ce que l’on y écrit. J’estime simplement que l’avenir de l’écrit se joue sur Internet et avec les nouveaux outils informatiques. LINTERVIEW.fr : Quel regard ont porté vos confrères sur cette idée tout à fait inédite ? P. A. : Au début on se fichait un peu de moi. Avant que j’affiche des pubs, des amis de la
« Pierre, tu es le seul pigiste de Paris à faire 365 piges gratuites par an ! »
profession me disaient en rigolant « Pierre, tu es le seul pigiste de Paris à faire 365 piges gratuites par an ! ». Mais mon idée a fait son chemin, mes confrères se sont mis à consulter la République des livres régulièrement, à le mettre dans leurs favoris puis d’autres blogs littéraires tenus par des journalistes sont apparus. Une bonne preuve que mon blog se trouve au même niveau que les supports traditionnels c’est je retrouve parfois mes billets pompés mots pour mots dans des journaux et magazines ! LINTERVIEW.fr : La réaction du monde de l’édition a-t-elle été de même nature ? P. A. : En fait l’idée a été bien perçue dès le départ par les grands éditeurs, mais évidemment, ils savaient qui j’étais. D’autres tout en me soutenant m’ont dit clairement que c’était parce qu’ils me connaissaient qu’ils le faisaient mais qu’ils n’y croyaient pas une seconde. Il faut savoir que c’est un monde très conservateur, la plupart des éditeurs ne savent pas envoyer un mail. Bien sûr, tout cela est en train de changer avec l’arrivée d’une génération plus ouverte aux nouvelles technologies. En tout cas je reçois maintenant autant de livre que lorsque j’écrivais dans la presse écrite et de plus en plus souvent les auteurs qui me les dédicacent font directement allusion à la République des livres. LINTERVIEW.fr : Vous avez donc initié un support à part entière … P. A. : Oui bien sûr, et je pense qu’il est appelé à se développer. Depuis que la République des livres a pris de l’importance, on m’invite dans plusieurs universités à travers le monde pour venir parler du blog et son avenir. Nous sommes au début d’un phénomène comparable à ce qui s’est passé au moment du foisonnement des radios libres, dans les années 1980. L’apparition d’un nouveau moyen de communiquer provoque toujours la multiplication des canaux dans l’enthousiasme des débuts, puis quant tout cela se banalise, s’institutionnalise seuls les plus professionnels demeurent. Selon moi, le modèle qui est appelé à se développer est celui d’un Internet à double fond avec un premier niveau accessible à tous et un second au contenu plus approfondi qui serai payant, c’est le modèle que suit déjà lemonde.fr Aujourd’hui la majeure partie de la blogosphère est inerte et donc appelée à disparaître. Pour qu’un blog perdure, il faut qu’il soit vivant, il faut donc être réactif, travailler en flux tendu. Je m’impose personnellement une moyenne d’un article par jour. LINTERVIEW.fr : Y a-t-il une particularité de l’écriture numérique ? P. A. : Oui, c’est d’ailleurs pour cette raison que
« Je retrouve parfois mes billets pompés mots pour mots dans des journaux et magazines ! »
« Je suis mon propre rédacteur en chef, je peux choisir d’écrire sur des textes passés inaperçus »
j’enseigne cette discipline à l’école de journalisme de Sciences-Po. Ecrire sur Internet, c’est s’exposer à une correction immédiate en cas d’erreur, à un droit de réponse immédiat. Il faut donc pouvoir corriger, modifier très rapidement. Mais ce qui est vraiment le propre de l’écriture numérique et qui en fait toute sa richesse c’est l’utilisation des liens hypertextes qui permettent de donner un accès instantané à tout type de média, de supports et qui complète de manière inédite l’information et l’écrit. Enfin, écrire sur un blog, c’est être libre de pouvoir faire un pas de côté par rapport à l’actualité littéraire. Je suis mon propre rédacteur en chef, je peux choisir d’écrire sur des textes passés inaperçus ou publié plusieurs mois auparavant. Cette spécificité n’interdit d’ailleurs pas le dialogue avec les autres supports. Par exemple, l’agence d’information russe Novosti m’a demandé si elle pouvait reprendre un article que j’avais posté sur mon blog à la mort de Soljenitsyne. Il a été traduit et publié dans la presse russe. LINTERVIEW.fr : La possibilité d’écrire des commentaires change aussi pas mal de choses… P. A. : Tout à fait. C’est ça qui fait aussi l’intérêt des blogs. On dit que les gens ne se parlent plus mais en réalité et grâce à Internet ils ne se sont jamais autant parlé, les gens se connectent en rentrant chez eux, le soir et communiquent, précisément au moment au TF1 perd de l’audience. On ne peut que s’en réjouir ! Je me suis récemment entretenu avec une linguiste qui a étudié toutes les commentaires et les discussions entre internautes sur mon blog, elle y voit un roman avec son intrigue, ses personnages. Il est vrai que la liberté étant total, chacun peut s’inventer une vie virtuelle et les gens ne s’expriment pas sur Internet, derrière leur écran, sous des pseudonymes comme ils écrivent ou comme ils parlent dans la vie de tous les jours. C’est ce que j’ai voulu montrer dans mon livre, Brèves de blogs1 une anthologie des meilleurs commentaires. Je pense que le blog perpétue à une toute autre échelle la tradition des salons où l’on causait idées et lettres au XVIIIème siècle. Propos recueillis par Allan Kaval.
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Etats généraux de la presse jeune
En partenariat avec l’association
En voilà un magazine qui a la classe ! Sujets de fonds, graphisme impeccable, ouverture sur le monde…Fruit de jeunes de toutes les nationalités et éparpillés à travers toute l’Europe, EUROPA est l’un des rares journaux étudiants qui ait un minimum de sous et un large lectorat.
équipe de 4. En 2 ans nous sommes passés de 10 000 à 20 000 exemplaires et de 16 pages à 36, et l’association est devenue complètement autonome. À l’automne 2007 une édition a été montée sur Strasbourg par un proche collaborateur. Le journal était tiré là-bas à 30 000 exemplaires sur toute la région Alsace. Nous avons sorti 5 numéros à 2 éditions, donc 50 000 exemplaires en France sur chaque parution. Aujourd’hui une équipe de journalistes est toujours présente à Strasbourg, mais le journal ne sort plus (faute de personnel pour assurer la publicité, la diffusion, la gestion, etc.). Après une étude de lectorat nous sommes passés au format magazine en octobre 2008. Depuis nous faisons un magazine couleur de 32 pages tiré à 8 000 exemplaires en région pays de la loire.
LINTERVIEW.fr : Peux-tu te présenter? Cyril Bérard, directeur de la publication du journal Europa depuis 2004. J’ai un cursus un peu chaotique. Après avoir obtenu un DUT en information-communication à Grenoble, je suis parti étudier en Italie, à Gênes, pendant un an et demi. Je suis revenu en France, à Nantes, où j’ai suivi un an d’information-communication à l’université de Nantes, puis deux ans de Master en Médiation Culturelle et communication internationale. Pendant mes trois dernières années je travaillais beaucoup plus à EUROPA qu’à mon cursus universitaire. Aujourd’hui je suis salarié à plein temps du journal, et ce depuis décembre 2007. LITW : Raconte-nous un peu l'histoire du journal Europa C. B. : L’aventure EUROPA a commencé en 2004 à l’université de Nantes. À l’époque c’était un projet ancré au sein du département informationcommunication. Il a été instigué par trois membres fondateurs, qui, pour des raisons personnelles et professionnelles, ont quitté Nantes. Le projet était alors en jachère et le journal a cessé de paraître pendant 8 mois. Nous l’avons repris et relancé. Nous étions à l’époque une
LITW : Quelle est la ligne éditoriale du journal? C. B. : Le journal Europa se positionne comme un relais d’information pour les jeunes d’Europe. Nous mettons les sujets de tous les pays du continent au même niveau, quels que soient le pays d’origine et le sujet traité. L’objectif est d’ouvrir le champ des perspectives, et d’amener l’Europe à nous à travers une information détaillée ou une actu quotidienne. Nous essayons de nous positionner en marge de l’agenda médiatique, avec des sujets absents des médias ou oubliés (le Kosovo par exemple), ou alors avec un traitement différent et décalé, comme quand nous avons demandé à plus de 200 jeunes européens leur perception des élections présidentielles françaises. Autant que faire se peut, nous allons chercher des sujets atemporels et faire de l’approfondissement. LITW : Les contributeurs sont un peu éparpillés dans toute l'Europe alors comment se déroule la fabrication d'un numéro d'Europa? C. B. : Nous avons scindé l’Europe en 12 zones géographiques. Plusieurs « responsables de zone », qui sont en relation constante avec des rédacteurs dans les différents pays de la zone, échangent régulièrement avec les correspondants. Ils proposent des sujets aux rédacteurs et inversement. Ensuite, chaque « responsables de zone » donne en conférence de rédaction les sujets de ses correspondants. Les articles sont écrits, envoyés, parfois traduits et illustrés.
LITW : Si je dis "Luc Besson", tu me réponds quoi? C. B. : Je te réponds qu’on fait un canard gratuit avec des sujets approfondis et des articles de plus de 10 000 signes, et qu’au milieu de la marée de gratuits, on dénote un peu. Tout le monde nous dit qu’on devrait être payant, mais si c’était notre ambition, on perdrait aussi notre démarche, qui est d’aller vers le lecteur, y compris celui qui ne va pas en kiosque. De proposer des choses différentes. Très souvent des gens viennent à nous en croyant qu’on est une entreprise de 12 salariés. Quand ils voient qu’on est une petite asso de mecs barrés à l’esprit
« Nous essayons de nous positionner en marge de l’agenda médiatique, avec des sujets absents des médias ou oubliés » fumeux, ils hallucinent souvent. On est parti de ce décalage et on s’est dit qu’on allait faire un canular, pour attirer l’attention des lecteurs sur l’indépendance du titre. Notre question était la suivante « tenez-vous à notre liberté de ton ou est-ce que vous vous en foutez ? ». Donc on a inventé cette histoire avec un personnage à l’image ambivalente aux yeux du public. Certains l’adulent d’autres le détestent. Ca n’aurait pas marché avec Bolloré, parce que là on se serait fait vilipender. On a clairement, et de manière très crédible, dit à nos lecteurs « on est des vendus, on va se vendre à Besson », en espérant susciter des réactions. Non seulement ça a été le cas mais ça a dépassé l’entendement. On savait qu’en lançant un pavé dans la marre ça allait éclabousser, mais là… Un journal quotidien régional a repris l’info sans le vérifier, et ça a fait boule de neige… On a du se justifier et publier un démenti, ce qui est tout à fait normal. Europacorp nous a demandé des explications et on leur a donné. Ce qu’on attendait, c’était une réaction des lecteurs, et là on a été bluffés. Des mails par dizaines, des lecteurs qui nous disent « arrêtez ! Vous déconnez, faut pas faire ça… restez indépendant, libres, votre liberté de ton nous est chère. » etc. Donc forcément quand tu fais un média et que t’aspires toujours à mieux connaître tes lecteurs, ce genre de réaction rassure… On va les publier dans le courrier des lecteurs et leur faire un bel édito en forme de démenti en les rassurant : on mettra la clef sous la porte plutôt
que de se vendre. LITW : Travailler avec des Européens, ça donne un regard un peu différent sur le journalisme? C. B. : Sur l’information oui, sur le journalisme non. Ça élargit toujours le champ des perspectives de regarder ce qui se fait ailleurs, ça aide à se rendre compte du contexte dans lequel on vit nous aujourd’hui. Quand tu parles politique et médias avec un italien, un bélarusse, un belge, un suisse et un norvégien, tu te rends compte qu’on est encore à des années lumières les uns des autres, mais qu’on peut quand même recouper certains phénomènes. C’est cet échange qui est intéressant. Idem sur le système de santé, la protection sociale, l’éducation, etc. ça c’est très enrichissant. Malheureusement, même à l’échelle européenne, les journalistes sont toujours assujettis à des carcans techniques, donc à une certaine information. Très peu sont téméraires, et certains sujets sont volontairement éludés. C’est pour ça qu’on a toujours préféré une information citoyenne, qu’on recoupe, recontextualise, plutôt qu’une information « journalistique », qui va répondre à des codes techniques, qui sont les mêmes à travers toute l’Europe, et qui vont avoir une certaine lacune en terme d’information. Parfois notre travail se rapproche plus de la recherche documentaire universitaire que d’une production journalistique à proprement parler. C’est ça qui nous botte, et c’est aussi ce qu’attendent les lecteurs. Propos recueillis par Alexandre Marchand
Communiqué - Soutien
Disparition Ophélie Cela fait 7 semaines que Ophélie Bretnacher, étudiante en 3ème année à Reims Management School, (Programme Sup de Co Reims), est portée disparue à Budapest, ville où elle effectuait un échange Erasmus à l’université de Corvinius, depuis le mois de Septembre. C’est depuis cette nuit tragique, du 03 au 04 Décembre 2008, que nous n’avons plus de signe d’Ophélie. Elle est sortie d’un bar branché de Budapest, le «Portside Cuba », vers 02h30. Son sac à main a été retrouvé, intact, au pied d’un pilier du Pont des Chaines, un lieu hautement fréquenté au centre de la capitale Hongroise. Vers 3h30, deux étudiants Italiens découvrent le sac sur le pont. Mais, depuis cette nuit, aucune piste n’est privilégiée par la police hongroise qui peine à collecter des informations qui permettraient de privilégier la thèse de l’enlèvement, évidente aux yeux de tous. Dès l’annonce de la disparition d’Ophélie, un important mouvement de mobilisation a vu le jour, pour soutenir Ophélie et sa famille. A Reims, où elle effectue ses études, comme à Paris, Verdun où Montmorency où elle compte de nombreux proches et amis, les actions se multiplient afin que cette disparition ne tombe pas dans l’oubli, et que tous les moyens soient déployés, pour la retrouver au plus vite. A Reims, les étudiants ont très vite réagi. Ils ont été 800 à se réunir en amphithéâtre quelques jours après sa disparition, puis près de 200 à former une chaine humaine « illuminée » devant la cathédrale. A Paris, l’association « Help to find Ophelie Bretnacher », avec à sa tête Francis Bretnacher père d’Ophélie, composée d’étudiants et proches d’Ophélie ou de ses parents, ne cesse d’entretenir la mobilisation ainsi que l’intérêt médiatique pour cette tragique disparition. Dimanche 11 Janvier, près de 1 500 personnes étaient rassemblées au Champs de Mars, et on suivi une marche silencieuse jusqu’à l’ambassade de Hongrie. Le soutien sans failles de personnalités politiques
comme Catherine Vautrin, députée de la Marne, et Adeline Hazan, Maire de Reims , est, depuis le début, un soutien précieux. « On a pas le droit d’abandonner Ophélie ». Cette parole de Francis Bretnacher, ne cesse de raisonner dans nos oreilles, et de nous porter chaque jour, dans notre ferme volonté de tout faire pour la retrouver au plus vite. Ophélie est une fille pleine de vie, pleine de projets. Nous sommes tous porteurs de cet espoir qu’Ophélie est encore vivante. Et où qu’elle soit, nous sommes convaincus qu’au fond d’ellemême, elle espère, chaque jour, qu’on va la retrouver. Et rien que pour cela nous devons continuer à nous battre. Le récent rapprochement Franco-Hongrois dans le cadre de l’enquête est une étape, tardive, mais nous l’espérons va faire avancer les choses. Cette mobilisation de ses proches, des gens qui la connaissent moins bien aussi ou pas du tout ( De nombreux internautes du monde entier délivrent quotidiennement des messages de soutien sur des groupes FaceBook qui comptent chacun près de 30 000 membres), doit continuer. Elle est le meilleur soutien pour Francis, Sylvie, Sébastien et Maximilien. Elle doit aussi redonner du courage aux nombreuses familles qui doivent se battre quotidiennement, dans l’ombre, pour retrouver certains de leur proches disparus. Ce combat que nous menons aujourd’hui est aussi pour eux. Nous souhaitons remercier tous ceux qui soutiennent la famille, l’association et surtout Ophélie, et les inviter à continuer à se mobiliser. Georges Bernanos disait « l’espérance est un risque à courir ». Alors ensemble, continuons à prendre ce risque, le temps qu’il faudra. Ophélie, on ne t’abandonnera pas. Emmanuel de La Teyssonnière Pour l’association « Help to find Ophelie Bretnacher » www.opheliebretnacher.com
www.linterview.fr Vous aimez. Parlez-en.