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Agriculture de conservation parcours jalonné pour débuter en sécurité

Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

Moins de 5% des agriculteurs français auraient à ce jour fait le choix de l’agriculture de conservation des sols (ACS), considérée encore récemment comme une doctrine, voire un dogme, réservée à un petit nombre d’expérimentateurs soucieux de s’affranchir de tout travail du sol. Ses principes et ses réussites ont cependant petit à petit infusé via les Cuma, groupes de progrès et réseaux spécialisés tels Base1 ou l’Apad2 pour s’afficher aujourd’hui au programme d’institutions comme les chambres d’agriculture ou les coopératives agricoles. Les exploitants sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à l’ACS face, notamment, à la nécessité de réduire les charges et les intrants, et parfois aussi face aux impasses techniques. La préservation de l’environnement et celle des sols en particulier font également partie des motivations. «Beaucoup de certitudes se sont effondrées y compris dans les bonnes terres, constate Jean-Luc Forrler, chef de projet conservation des sols de la coopérative Vivescia dans le Grand Est. Cela contribue au fort engouement pour l’ACS. Créé il y a une dizaine d’années, le club Vivesciagrosol compte 350 participants répartis en 18 groupes sur huit départements. Et chaque

Formation de terrain organisée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire autour du test bêche et du comptage des vers de terre.

Semis direct de blé dans un couvert d’été à base de sorgho, moha, moutarde d’Abyssinie, radis fourrager, phacélie, lin et trèfle d’Alexandrie.

CHAMBRE D’AGRICULTURE PAYS DE LA LOIRE année, notre journée sur l’innovation agronomique rassemble 500 personnes.» Si l’ACS se démocratise, franchir le pas ne doit toutefois pas être banalisé. «Se lancer aujourd’hui est plus facile, puisqu’il y a davantage de retours d’expériences et d’encadrement technique, mais la prise de risque doit être maîtrisée, car la marge de manœuvre économique est faible», souligne Matthieu Archambeaud, agronome et consultant spécialisé en ACS, président de l’entreprise de formation Icosystème. «Au démarrage, nous incitons vraiment les agriculteurs à se former, déclare Thierry Gain, coordinateur technique à l’Apad. Ils doivent accepter de remettre en question leurs connaissances, de perdre leurs réflexes techniques.» Des formations de trois jours sont organisées par l’Apad, à l’issue desquelles chaque participant écrit la feuille de route pour son exploitation au sein d’un petit groupe. Par la suite, des visites dans les fermes permettent d’affiner la mise en œuvre avec l’agriculteur.

Choix des couverts déterminant

Une solide base de formation, c’est aussi ce que propose la chambre d’agriculture des Pays de la Loire en organisant chaque année dans ses cinq

1 Biodiversité agriculture sol et environnement. Association regroupant 1200 agriculteurs et techniciens. 2 Association pour la promotion d’une agriculture durable, regroupant un millier d’adhérents dans 14 associations régionales.

TRÉMIE 3 TRÉMIE 2

CHAMBRE D’AGRICULTURE PAYS DE LA LOIRE

CINQ POINTS CLÉS POUR BIEN DÉMARRER EN ACS

1Se former pour comprendre le raisonnement et la finalité de l’ACS (à savoir remettre en route ou optimiser le fonctionnement biologique du sol), et pour apprendre à observer ses sols.

2Se rapprocher d’un groupe au choix parmi les nombreuses structures travaillant désormais sur l’ACS: groupes de progrès divers (constitués parfois à l’occasion d’une formation) animés par les chambres d’agriculture, coopératives, réseaux spécialisés (Apad, Base), Geda, Dephy, 30000, GIEE, Cuma, etc.

3Ne pas réduire la fertilisation durant les premières années de transition. Le sol a besoin d’azote pour fabriquer de l’humus. Il s’enrichit en matière organique, dont une partie n’est pas disponible pour les plantes.

4S’appuyer sur des itinéraires techniques éprouvés et si besoin, procéder par étapes. Se familiariser avec les couverts sans adopter immédiatement le semis direct est possible; l’exploitation peut être convertie progressivement par îlots de parcelles.

5Garder de la souplesse: en fonction des types de sols, des conditions climatiques de l’année, de la réussite du couvert ou de certains ravageurs (campagnols, limaces), avoir recours ponctuellement à un travail du sol superficiel peut s’avérer pertinent.

TRÉMIE 1

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VIVESCIA départements une formation de trois jours avec Frédéric Thomas, l’un des précurseurs français de l’ACS. Elle est complétée par une demi-journée d’accompagnement personnalisé pour mettre au point un plan d’action sur l’exploitation. «C’est le point de départ, et si nécessaire, nous proposons même une formation préalable pour revoir les bases de la fertilité des sols, indique Mathieu Arnaudeau,

«Il faut rester simple, cohérent et ne pas se disperser. Le mode d’emploi pour réussir est connu, et la prise de risque n’est pas supérieure à celles des itinéraires conventionnels.»

JEAN-LUC FORRLER, chef de projet conservation des sols chez Vivescia

conseiller en Vendée. Interpréter une analyse chimique de sol, savoir évaluer la fertilité physique et biologique avec un test bêche… ce sont des prérequis pour envisager une transition.» Les trois piliers techniques de l’ACS commencent à être connus: utiliser des couverts végétaux, ne pas travailler le sol, diversifier la rotation. Mais il faut surtout en comprendre la finalité. «L’objectif

TÉMOIGNAGE DE COOPÉRATIVE

Pierre-Antoine Brunel, technicien expert en ACS chez Noriap

«Nous cherchons des solutions pour les cultures industrielles»

NORIAP Accompagner le virage de l’agroécologie en s’appuyant notamment sur l’ACS est l’ambition de la coopérative Noriap, dans les Hauts-de-France. En septembre 2020, Pierre-Antoine Brunel a été recruté sur le nouveau poste de technicien expert en ACS. « Je pense que les dispositifs commençant à émerger autour des démarches bas carbone ou de la rémunération du stockage de carbone peuvent avoir un rôle d’accélérateur, estime-t-il. Nous proposons des formations et des échanges en groupe pour aider à franchir le pas. Dans les Hautsde-France cependant, nous avons des contraintes liées aux cultures industrielles comme la pomme de terre, la betterave ou les endives. Les récoltes se font tard en saison, avec du matériel lourd [NDLR: voir article à ce sujet p. 14-15]. C’est un frein pour l’ACS, car le travail du sol est parfois indispensable. Nous faisons des essais pour trouver des solutions, il existe des pistes mais c’est encore très compliqué. C’est pourquoi nous parlons davantage de régénération que de conservation des sols. Notre objectif est de trouver des itinéraires minimisant l’impact sur la fertilité du sol dans ces systèmes avec cultures industrielles. »

VRAI ou FAUX

➜ En ACS, on doit se passer

de glyphosate.

FAUX Suite à l’évaluation de l’Anses1 publiée début octobre, l’usage du glyphosate reste autorisé en ACS à raison de 1080 g/ha de substance active par an au maximum, soit – 62,5 % par rapport à la dose maximale autorisée jusque-là. Certains agriculteurs parviennent toutefois à s’en passer, le GIEE de la Cuma des Trois sols à Cauneille (Landes) l’a remplacé par un rouleau Faca et a mis au point un guide de destruction mécanique des couverts diffusé à l’ensemble des Cuma des Pyrénées-Atlantiques. ➜ L’ACS exige d’investir dans

du matériel spécifique.

FAUX Qui dit « ACS » dit le plus souvent possible – et dans l’idéal – « semis direct ». Les semoirs spécifiques sont des outils coûteux mais désormais très répandus dans les Cuma et ETA, voire chez les agriculteurs eux-mêmes. Dans de nombreux cas, recourir au prêt, à la location ou au travail à façon pour débuter en ACS est donc possible.

➜ Le risque d’échec est supérieur

en ACS.

FAUX S’adapter parce que l’année ne se déroule pas comme prévu, « c’est le propre de l’agriculture », selon Thierry Gain, coordinateur technique à l’Apad, qui estime que les catastrophes parfois vécues par les pionniers de l’ACS sont désormais évitables, car les itinéraires techniques sont calés. Pour Pierre-Antoine Brunel, technicien expert en ACS chez Noriap, « les échecs existent aussi en agriculture conventionnelle et, à condition d’être rigoureux, l’ACS permet au contraire d’atténuer les effets des aléas climatiques en préservant mieux l’humidité dans le sol et en favorisant l’enracinement ».

1 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

est de passer d’une structuration mécanique des sols à une structuration biologique par les racines, explique Jean-Luc Forrler. Par ailleurs, pour un sol fertile fabriquant de l’humus, il faut un équilibre entre les apports de carbone et d’azote. La période de transition est donc très consommatrice d’azote pour que l’usine du sol se mette en route, et le choix des couverts [voir Terre-Net Le Magazine n°86 de juin-juillet 2020] est déterminant en fonction de leur rapport C/N.» Une fois les fondamentaux rappelés et un plan d’action en poche construit avec l’aide d’un conseiller, il est temps de passer à l’action. Deux profils se distinguent alors: ceux qui se lancent à 100% et ceux avançant prudemment. Pour la plupart des interlocuteurs, la première étape est d’apprendre à maîtriser les couverts. «C’est le premier réflexe avant de supprimer le travail du sol, estime Céline Herbain, conseillère à la chambre d’agriculture de la Creuse accompagnant deux GIEE sur l’ACS. Semer un méteil fin septembre en interculture longue après une céréale à paille et avant un maïs fonctionne à 90%. En revanche, une interculture courte est plus dépendante des aléas climatiques. On la conseille après une orge, au maximum quarante-huit heures après la moisson.» «Ce sont les agriculteurs qui prennent les risques, rappelle de son côté Mathieu Arnaudeau. L’objectif est qu’ils s’approprient progressivement les leviers. Si le couvert est réussi, le détruire va leur sembler dommage. De ce constat peut alors découler le choix du semis direct.» Pour Thierry Gain en revanche, l’optimisation de la biomasse du couvert rend incontournable l’adoption immédiate du semis direct. «Le problème est qu’en voulant l’enfouir, on va limiter son développement et donc sa performance», indique-t-il. Le coordinateur technique de l’Apad est plus favorable à une transition par îlots:

Tour de plaine du groupe Est Ardennes du club Vivesciagrosol dans une parcelle de colza associé à de la féverole. Les agriculteurs en ACS sont aussi adeptes des plantes compagnes.

10000

C’est le nombre d’exploitations auxquelles l’Apad (Association pour la promotion d’une agriculture durable) souhaiterait attribuer son label « Au cœur des sols » à l’horizon 2030, c’est-à-dire dans dix ans. Présenté au Salon de l’agriculture début 2020, ce label concernera bientôt 200 fermes adhérentes à l’association. L’objectif de cette reconnaissance est d’apporter à terme une valorisation via des programmes de rémunération carbone ou de futures filières. Pour le moment, l’audit est réalisé en interne par l’équipe de l’Apad. À l’avenir, l’objectif est de faire certifier ce protocole par un organisme extérieur et d’ouvrir la labellisation à tous les agriculteurs en ACS. Le cahier des charges reprend les trois piliers de cette dernière: utiliser des couverts végétaux, ne pas travailler le sol, diversifier la rotation. Toutefois, 30 % de la superficie de l’exploitation peut bénéficier de travail du sol pour prendre en compte, notamment, la présence des cultures industrielles (voir témoignage de la coopérative Noriap page ci-contre). D’autres critères apportent des points en faveur du label: la gestion économe des produits phytosanitaires, les aménagements favorables à la biodiversité (ruches, haies) et l’intégration dans une dynamique collective.

«Souvent, les éleveurs adoptent l’ACS derrière une prairie, car c’est facile. Ils se convertissent ainsi en plusieurs années. Les céréaliers commenceront quant à eux par les parcelles saines, bien structurées et non compactées.» Pour Céline Herbain, consacrer au préalable du temps à l’observation des sols en utilisant des outils tels que le test bêche, voire les profils culturaux, est indispensable.

«Le frein psychologique est plus important qu’on ne croit. Visuellement, semer dans un couvert d’un mètre de haut, c’est très différent.»

THIERRY GAIN, coordinateur technique à l’Apad

«Avant de faire du semis direct, il faut s’assurer de l’absence de contraintes, de semelles. Si besoin, il faut fissurer, décompacter, et aussi niveler le sol», complète-t-elle.

Besoin d’être conforté

Opter pour le semis direct quand le couvert est réussi, voilà une règle qui convient aussi à Jean-Luc Forrler. «Mais je conseille d’avoir toujours sous la main un outil pour le travail superficiel du sol, ajoutet-il. Il faut garder de la souplesse, surtout au début. Si un couvert n’a pas fonctionné, s’il y a des campagnols,

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Olivier Grimaud, polyculteur-éleveur dans la Creuse sur 250ha

«Il faut sortir de chez soi, aller voir

GRIMAUD ce qui se fait ailleurs» Avec son frère et un salarié, Olivier Grimaud élève 90 limousines et 110 truies en système naisseur-engraisseur, et cultive 250 ha dont 150 de cultures autoconsommées (blé, orge, maïs, féverole, méteil). Il a commencé à simplifier le travail du sol en 2000 et pratique l’ACS à 100 % depuis dix ans. Il est adhérent à l'association Base et fait partie d’un groupe porté par le GDAR de la Petite Creuse (GIEE puis groupe 30000). « Les conseils que je donnerais pour se lancer: sortir de chez soi et aller voir ce qui se fait ailleurs, se rapprocher d’un collectif et se lancer à petite échelle, énonce-t-il. L’encadrement par un technicien est important aussi pour mener des essais, notamment. Sur le plan technique, je dirais: avoir un sol toujours couvert, laisser le maximum de matière organique, ne pas réduire la fertilisation au début, et utiliser la bêche. Si un sol n’est pas bien structuré, il ne faut pas avoir peur de le fissurer. Mon objectif de départ était de restaurer la fertilité des sols avec les couverts, car même avec les effluents d’élevage, je constatais une perte de matière organique. J’ai commencé avec le déchaumeur à disques et le semoir à disques de la Cuma, avant que celle-ci ne s’équipe pour le semis direct. Je n’ai pas eu d’échec, plutôt des mauvaises expériences. Par exemple, j’apportais l’azote trop tard. L’humification en consomme, donc il ne faut pas réduire les apports les premières années, le temps que la machine se mette en route. Aujourd’hui, mes cultures sont en meilleure santé. Je n’utilise ni fongicide, ni insecticide, ni traitement de semences, mais des oligo-éléments et 60-70 % de fertilisants organiques. L’enjeu est le désherbage. Je sème des mélanges d’espèces, un moyen efficace contre le salissement grâce au volume de biomasse. J’avais réintroduit un peu de travail du sol dans l’objectif zéro glyphosate, mais ce n’est pas concluant dans mes limons battants, et il faut appliquer deux herbicides derrière. Je recherche un équilibre entre ACS et produits phyto, en espérant me passer de ceux-ci un jour. »

Un couvert d’interculture semé mi-juillet (arrière-plan) et pâturé moins de trois mois plus tard par des brebis chez Frédéric Thomas, en Sologne.

« L’objectif est de passer d’une structuration mécanique des sols à une structuration biologique par les racines », explique Jean-Luc Forrler, chef de projet conservation des sols pour le club Vivesciagrosol regroupant 350 agriculteurs dans le Grand Est.

un passage d’outil peut se révéler utile.» Certains adeptes de l’ACS ne s’interdisent pas non plus un léger travail du sol afin d’éviter un traitement contre les limaces (voir Terre-Net Le Magazine n°87 d’août-septembre 2020). Il est communément admis que la phase de transition vers l’ACS dure entre quatre et six ans. Pendant cette période, les interlocuteurs s’accordent sur la nécessité de faire partie d’un collectif bénéficiant d’un encadrement technique. «Chaque agriculteur a une perception de ses parcelles construite sur plusieurs années… et il chamboule tout. Il a besoin d’être conforté, de savoir s’il fait bien. C’est le rôle du groupe», prévient Jean-Luc Forrler. «Le frein psychologique est plus important qu’on ne le croit, renchérit Thierry Gain. Visuellement, semer dans un couvert d’un mètre de haut, c’est très différent.» L’intérêt des agriculteurs pour l’ACS s’est traduit en créations de GIEE un peu partout en France. Dans le Finistère, par exemple, un projet original a associé 46 exploitants s’appuyant sur 11 «agri’tuteurs» expérimentés, dans le

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Semis direct de blé le lendemain d’une application de glyphosate sur un couvert d’interculture courte (tournesol, radis chinois et fourrager); celui-ci restera vert une quinzaine de jours.

Concours « Ramène ta motte » lors d’une journée ACS organisée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire pour sensibiliser à l’importance de la structure du sol pour lutter contre l’érosion. L’échantillon n° 3 provient d’un sol labouré.

NATHALIE TIERS

but de rendre efficace le transfert de connaissances, d’éviter les erreurs et de sécuriser les néophytes face à la prise de risque du changement. Le groupe constitue un lieu de ressources et d’entraide, en particulier quand il est nécessaire de s’adapter face à un aléa. «On trouve beaucoup d’informations sur l’ACS sur Internet, mais face à une difficulté, le réseau aura un rôle très important», souligne Thierry Gain. Jean-Luc Forrler met lui aussi en garde contre les informations aléatoires circulant sur les sites et forums. «Il faut rester simple, cohérent, comprendre la finalité de l’ACS et ne pas se disperser, conclut-il. Aujourd’hui, des itinéraires techniques précis existent, encadrés et éprouvés. Le mode d’emploi pour réussir est connu et la prise de risque n’est pas supérieure à celle des itinéraires conventionnels. Dans le cadre d’un projet de recherche appelé “Outillage”, nous avons mis au point un arbre de décisions basé sur des indicateurs pour les quatre premières années de transition. Cet outil sera bientôt disponible à grande échelle.» ■

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Stéphane Schoumacher, agriculteur travaillant 700ha dans la Marne

SCHOUMACHER

«J’utilise systématiquement les couverts, mais je ne m’interdis rien quant au travail du sol»

Avec deux salariés, Stéphane Schoumacher cultive 350 ha sur sa ferme et 350 ha en prestation de services dans la région naturelle du Tardenois, à l’ouest du département de la Marne. « Nos terres sont lourdes, expliquet-il, jusqu’à 60 % d’argile, avec des pentes et des pierres. Elles sont difficiles à travailler et les charges de mécanisation sont élevées en labour. Suite à une formation sur le semis direct en 2006, j’ai acheté un semoir et je me suis lancé seul, sans transition et sans implanter de couvert. Mes sols n’étaient pas prêts, ce fut la catastrophe. J’ai donc fait machine arrière en revenant à un travail du sol simplifié sur 15-20 cm. À la création du club Vivesciagrosol en 2016, je faisais deux passages à dents puis à disques sur 10 cm de profondeur, j’implantais des couverts réglementaires de moutarde, et des plantes compagnes en colza. J’ai intégré un groupe sur mon secteur qui bénéficie d’encadrements techniques et permet d’échanger des expériences dans le contexte local. Nous avons des outils comme “l’arbre de décisions” pour faire des choix de façon rigoureuse en fonction de nos observations. Vivescia a aussi beaucoup travaillé sur les couverts pour aller jusqu’à conseiller les variétés adaptées et élaborer des mélanges d’espèces “maison”. Aujourd’hui, j’utilise systématiquement les couverts, mais ne m’interdis rien quant au travail du sol si cela me semble utile. Je n’ai plus d’érosion, mais une bonne portance à toute saison, une bonne structure de sol, une progression lente du taux de matière organique et des levées de cultures plus régulières. J’introduis de nouvelles plantes dans la rotation, comme le soja ou le tournesol. Je détruis les couverts au glyphosate avec un dosage respectant la nouvelle norme, mais j’utilise moins d’herbicides en culture, en raison des graines non remises en germination à l’implantation. Enfin, j’économise 100 €/ha de charges de mécanisation. À ceux qui veulent se lancer, je leur conseille de ne pas démarrer seul afin d’être conforté; et de changer de regard sur leurs sols en observant ce qui se passe sous la surface. »

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Protection fongicide céréales réussie avec Revystar® XL

Alors que la protection fongicide tend à se focaliser sur le T2, Revystar® XL, la solution de BASF à base de Revysol® a tenu ses promesses. 93% des utilisateurs l’ayant intégrée dans leur programme envisagent de la réutiliser l’an prochain1 .

Retrait de produits, développement des résistances, aléas climatiques : la protection fongicide des céréales est aujourd’hui soumise à de fortes contraintes. Pour s’adapter à ce contexte, de nombreux agriculteurs font évoluer leurs pratiques.

Des variétés plus résistantes aux maladies

Grâce aux progrès de la génétique, le niveau moyen de résistance à la septoriose des variétés de blés tendres cultivées est passé de 5,2 à 6,2 en dix ans. Pour la récolte 2020, 48% des variétés de blé tendre étaient moyennement sensibles à la septoriose et 34,1% peu sensibles.

Érosion des hectares traités T1

En outre, la suppression de molécules très utilisées comme l’époxiconazole ou le chlorothalonil et la tendance à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires, poussent nombre d’agriculteurs à supprimer le premier traitement et à concentrer la protection fongicide sur le T2.

Résultat, entre 2015 et 2020, le nombre d’hectares de blé qui ont reçu un T1 a baissé, de

façon structurelle, de plus de 40%.

La protection fongicide se focalise sur le T2

Dans un grand nombre de situations, la protection fongicide des blés se concentre désormais sur le T2, au stade dernière feuille étalée (les feuilles F1 et F2 contribuent au rendement pour 60% en moyenne). C’est là qu’entrent en jeu les outils d’aide à la décision (tels XarvioTM Field Manager) qui permettent de détecter précocement le risque maladies et de positionner au mieux les traitements à l’échelle de la parcelle.

Revystar® XL : les résultats sont au rendez-vous

Dans ce contexte, les agriculteurs ont largement utilisé cette année Revystar® XL, le nouveau fongicide à base de Revysol® (premier isopropanol azole du marché), qui présente de nombreux atouts en termes d’efficacité, de polyvalence, de fiabilité et de profil réglementaire. Pour cette première campagne, plus de 850 000 hectares ont été traités avec une solution à base de Revysol®. Les agriculteurs qui ont intégré Revystar® XL à leurs programmes fongicides se montrent très satisfaits : ils sont 93% à envisager de le réu-

tiliser l’an prochain et 90% à se dire prêts à le

recommander à un collègue1 . L’efficacité est au rendez-vous, assure de son côté François Chopart, responsable technique réglementaire BASF pour la région Centre, comme en témoignent les résultats qu’il a obtenus sur la plateforme d’essais de Vieuvicq (Eure-et-Loir) : « Avec une nuisibilité maladies à 28 q/ha, nous avons enregistré plus de 8 q/ha d’écart entre les parcelles traitées avec des spécialités à base de Revysol® et celles traitées avec du prothioconazole. » Il relève aussi une persistance d’action exceptionnelle : « Dans un contexte d’attaques de septoriose tardives, j’ai été frappé de voir, sept semaines après le traitement, la différence entre la parcelle traitée et la parcelle témoin. »

Un rapport performance/prix avantageux

Avec ces atouts et la bonne adaptation de la dose aux paramètres locaux (sensibilité variétale, pression maladies, conditions météo), Revystar® XL est une solution qui allie fiabilité et rentabilité. « Compte-tenu de son rapport performance/prix, cette solution devrait rapidement devenir populaire », estime ARVALIS-Institut du végétal dans son guide Choisir et Décider 2019. « à dépenser identique, préférer Revystar® XL est une façon de dépenser « malin », puisqu’en tendance les résultats sont supérieurs. » En effet, les essais menés par l’Institut montrent qu’à 0,75 l/ha l’activité de Revystar® XL est au niveau des meilleures références du marché à leurs doses recommandées. Un atout qui permet à la fois de faire des économies, de réduire son IFT et de bénéficier d’une bonne gestion des risques de résistance grâce à Revysol®.

AVIS D’AGRICULTEURS

« Revystar® XL est complet sur beaucoup de 93% DES UTILISATEURS maladies : septoriose, rouille brune et jaune. » « Compte tenu du contexte de l’année 2020, j’ai réussi à traiter mes blés sans faire un T1 ENVISAGENT DE RÉUTILISER REVYSTAR® XL avec Revystar® XL appliqué à 0,7 l/ha. » L’ANNÉE PROCHAINE1 « Avec Revystar® XL j’ai économisé un passage et je suis resté dans mon enveloppe fongicide. »

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Sparex commercialise un appareil électrique pour chauffer et dégripper les ensembles corrodés grâce à un procédé d’induction électromagnétique.

L’équipement est facilement transportable à l'aide de la mallette plastique dans laquelle il est vendu.

Sparex propose son chauffeur à induction pour faciliter le desserrage des écrous corrodés tout en ne dégradant pas la zone périphérique. Il suffit de connecter l’appareil à une prise classique 230 V et de choisir la résistance adaptée. Un outil pratique qui simplifie la vie et peut être transporté partout grâce à sa mallette.

Sparex vient de dévoiler son outil de chauffage par induction électromagnétique destiné à faciliter le desserrage des boulons et autres pièces grippés. La rédaction a aussitôt voulu vérifier si l’efficacité était au rendez-vous. Un coup de fil et quelques jours plus tard, le modèle d’essai est déjà dans la boîte. Après avoir pris connaissance du manuel d’utilisation, direction l’atelier et les vieux boulons bien bloqués et couverts de peinture, autant dire quasiment indesserrables en l’état. Seule solution: les chauffer pour espérer les libérer sans tout casser. Intervient alors la solution Sparex, qui paraît effectivement intéressante.

Alimentation standard monophasée Afin d’alimenter l’appareil portatif en forme de lance, il suffit de le raccorder à une prise 230 V. L’ensemble est livré dans un coffret plastique contenant des

L’OUTIL DE CHAUFFAGE À INDUCTION SPAREX EN BREF

Marque: Sparex Type de prise: Euro

Tension d’entrée:

220-240 V

Intensité nominale

du courant: 4,5 A

Puissance nominale

de sortie: 1000 W

Tension/courant de sortie de la bobine:

18 V/50 A

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2

résistances de différents diamètres. L’objectif est d’adapter la taille de la bobine à celle des boulons à chauffer. Grâce à l’induction, le système délivre rapidement une forte chaleur, dirigée essentiellement sur la zone voulue. L’appareil n’utilise ni gaz, ni flamme… Contrairement au chalumeau, il ne cause aucune dégradation sur la zone avoisinante. Le dispositif semble en outre efficace pour atteindre les zones difficiles d’accès.

Mission accomplie en quelques secondes

Les résistances sont malléables et l’équipementier en fournit même en mode linéaire pour adapter leur forme au besoin. Grâce à la puissance de 1000W, quelques secondes seulement sont nécessaires pour atteindre une température élevée, suffisante pour dilater l’écrou corrodé et briser les liaisons corrosives. Le dispositif procure un gain en termes de sécurité. Le tour est joué!

Accédez en réalité augmentée sur cette page à la vidéo de l’essai de l’outil de chauffage à induction Sparex.

1 L’outil à induction Sparex est accompagné de différents embouts. 2 Pour adapter la taille de la résistance à celle de l’écrou à chauffer, la marque fournit trois diamètres et un modèle personnalisable. 3 Les deux molettes noires à l'extrémité de l'appareil servent à fixer la résistance. 4 Il suffit de connecter l'appareil à la prise 230 V puis d’appuyer sur le bouton-poussoir rouge pour activer le système. 5 Les courants de Foucault traversant l’écrou provoquent en quelques secondes un chauffage par effet Joule permettant de faire sauter les liaisons corrosives et la peinture, en vue de faciliter le desserrage. 6 Seule la zone à l’intérieur du fil de résistance chauffe pour limiter la dégradation, en particulier dans les zones peu accessibles. 7 Quelques dizaines de secondes suffisent à faire rougir le métal de l’écrou, de quoi concurrencer la méthode par chalumeau.

PHOTOS TERRE-NET MÉDIA

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- Limite la dégradation de la zone située autour de la pièce à débloquer - Rapide et facile d’utilisation - Simple à transporter grâce au coffret fourni

LES

- Contrairement au chalumeau, le dispositif nécessite une alimentation électrique 230 V pour fonctionner - Taille relativement imposante du module principal

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Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou consulter la fiche produit sur www.agro.basf.fr et/ou sur www.phytodata.com.

PROTECTION DES CÉRÉALES Les OAD, alliés d’une stratégie fongicides optimisée

Installé sur les 400 ha de l’exploitation familiale depuis octobre 2019, Jean Harent s'emploie à réduire l’utilisation des intrants, et notamment des fongicides. Pour positionner les applications de façon optimale, il s’appuie sur des outils d’aide à la décision. L’agriculteur insiste toutefois sur l’importance de les combiner avec les différents leviers agronomiques à sa disposition.

Le choix variétal constitue un levier agronomique primordial dans la lutte contre les maladies des céréales à paille. «Je cherche à croiser productivité et tolérance aux maladies (septoriose et rouille jaune, surtout, dans le secteur). Il faut aussi que les céréales soient rustiques», explique ainsi Jean Harent, installé sur la commune de SauvillersMongival (Somme). Il compose avec une dizaine de varié-

« Grâce à mon OAD, j’évite d’intervenir trop tôt, auquel cas c’est inefficace, ou trop tard, et il y a tout de même un impact sur le rendement », explique Jean Harent, agriculteur dans la Somme. fournies par les stations Météus de son exploitation.

Sécuriser les observations

Plusieurs OAD de ce type sont à disposition des agriculteurs, comme Avizio de Syngenta, Septo-Lis d’Arvalis-Institut du végétal, Opti-Protect des Chambres d’agriculture… Ils permettent un «positionnement optimal des applications fongicides». Selon un sondage Terre-net1, seul près d’un

tés:KWS Extase, Chevignon, quart des agriculteurs les uti-

Garfield, Fructidor… En ce lise aujourd’hui dans ce cadre.

qui concerne la date de semis, il essaye de ne pas démarrer avant le 15octobre. Il s’efforce d’allonger les rotations, selon la recommandation

«Les OAD font le lien entre

J. HARENT

Mais Jean Harent considère ce genre d’outils comme incontournables. Ils font «le lien entre la stratégie établie et ce qui se passe au champ», selon d’Arvalis-Institut du végétal. Pour les parcelles de blé sur blé, la stratégie établie et ce qui lui. Bien sûr, ils ne remplacent pas l’observation. «Avec 160ha l’agriculteur note l’importance de «placer un couvert entre les se passe au champ.» de blé, des dates de semis qui s’étalent du 15octobre au deux cultures, afin de réduire JEAN HARENT, agriculteur dans la Somme 25novembre et différents types la pression piétin-verse, notam- de sols, c’est surtout un moyen ment». Il ajoute: «Cette année, il se com- Amistar (0,2L/ha), entre dernière feuille de sécuriser les observations, et aussi de hiépose de sarrasin, trèfle et phacélie.» pointante et dernière feuille étalée selon rarchiser les parcelles à aller voir en priorité Pour la construction de son programme les parcelles. Et l’impasse du T1 en 2020 avec le technicien», poursuit-il. Si les OAD fongicide, Jean Harent se base généralement sur deux traitements, «en faisant attention à l’alternance des modes d’action et à l’équilibre efficacité/environnement/ économie». Compte tenu d’une faible pression maladies durant la campagne 20192020, l’agriculteur s’est contenté d’un seul passage en pulvérisant Librax (0,6L/ha) et s’est révélée pertinente, avec une moyenne de rendement de 88q/ha, contre 85q/ha habituellement. Pour cela, Jean Harent s’est appuyé sur l’usage de l’outil d’aide à la décision (OAD) Xarvio Field Manager de BASF. Celui-ci définit le risque maladie à la parcelle en fonction d’indications agronomiques et de données météo présentent un intérêt pour décider d’une impasse, l’agriculteur se dit aussi «plus serein lors d’une forte pression maladies. On évite ainsi d’intervenir trop tôt, auquel cas c’est inefficace, ou trop tard, et il y a tout

1 Sondage mené sur Terre-net.fr du 17 au 24 novembre comprenant 1120 votants. Les résultats sont indicatifs (l’échantillon n’a pas été redressé).

de même un impact sur le rendement». Un constat important «dans un contexte où on cherche à limiter notre empreinte sur l’environnement et à réduire les charges opérationnelles», rappelle-t-il. Autre solution de protection fongicide intégrée souvent évoquée: le biocontrôle. S’il ne l’a pas encore testée sur son exploitation, Jean Harent s’y intéresse. L’utilisation du soufre au T1 lorsque celui-ci est nécessaire a progressé depuis quelques années en France (250000ha en 2020). Le phosphonate de potassium est également testé depuis plusieurs années par Arvalis-Institut du végétal et offre des résultats intéressants, selon ce dernier. Mais son homologation se fait attendre: elle devrait arriver dans les mois à venir, pour un usage en 2022. Et qu’en est-il d’un programme 100% biocontrôle? En cas de faible pression maladies, les résultats peuvent se rapprocher d’un programme conventionnel. Mais le tout biocontrôle semble encore manquer d’intérêt pour le moment, en raison du nombre plus élevé de passages et du coût élevé des produits. ■

Les OAD favorisent un « positionnement optimal des applications fongicides », mais ne remplacent pas les observations.

L’EXPLOITATION DE JEAN HARENT EN BREF

- SAU: 400 ha - Cultures: blé, colza, orge de printemps, lin d’hiver, betteraves sucrières, maïs grain, avoine, trèfle porte-graines, vesce, pois protéagineux, pois fourrager et féverole d’hiver - Types de sols: limons argileux et terres argilo-calcaires

Pneus & entretien

 MONTAGE À LA FERME  DÉPANNAGE  GÉOMÉTRIE  RÉPARATION  LESTAGE À L’EAU

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