
14 minute read
fongicides optimisée
from Terre-net LE MAGAZINE N°89
by NGPA
PNEUMATIQUES «Les défauts d’usure des pneus concernent le quart de nos machines»
L’ETA Provost-Lairie, dont le parc de matériels compte une soixantaine de tracteurs et d’automoteurs, connaît bien les problèmes de défauts d’usure des pneumatiques. L’un de ses gérants, Yoann Dutemple, partage son expérience sur la question.
«N otre dépense annuelle consacrée aux pneumatiques représente 70000à 80000 €, indique Yoann
Dutemple, gérant avec deux autres associés de l’entreprise de travaux agricoles (ETA) Provost-Lairie à
Marsac-sur-Don (Loire-Atlantique). Ce montant comprend les prestations de dépannage, les achats en urgence…» La société, qui emploie une trentaine de salariés dont vingt permanents, propose tous types de prestations aux agriculteurs sur une zone à cheval sur la Loire-Atlantique et l’Ille-et-Vilaine.
Le parc compte une soixantaine de machines comprenant des tracteurs, des automoteurs de récolte et de pulvérisation ainsi qu’une chargeuse télescopique. «La durée de vie de leurs pneumatiques dépend de l’utilisation. Mais en moyenne, nous les changeons toutes les 3000h à l’avant et toutes les 4000 à 4500h à l’arrière», précise Yoann
Dutemple. Selon le responsable, l’usure la plus prononcée s’observe avant tout sur les montes des engins passant beaucoup de temps sur la route. «Les pneus de l’automoteur de pulvérisation s’usent vite, compte tenu des allers-retours répétés entre les parcelles et la ferme, ajoute-t-il. Il en est de même pour ceux des épandeurs et tonnes à lisier qui passent plus de la moitié du temps sur la route. Cette année, l’un de mes chauffeurs a ainsi parcouru au lisier plus de 70000km!» Afin de réduire l’usure des roues avant, une inversion gauche/droite est d’ailleurs conseillée
« Je conseille de vérifier le parallélisme toutes les 2000 à 3000 h et dans tous les cas lors du renouvellement du premier jeu de pneus avant », indique Yoann Dutemple, cogérant de l’ETA Provost-Lairie.
sur les matériels empruntant principalement la route.
Intervenir à temps
L’entrepreneur rencontre fréquemment un défaut d’usure (anormale ou prématurée) des pneumatiques. «Ce phénomène concerne le quart de nos machines, poursuit Yoann Dutemple. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. La préparation dans les ateliers des concessionnaires, notamment, n’est pas toujours suffisante et les parallélismes ne sont pas vérifiés systématiquement. Le défaut de parallélisme touche un dixième environ des véhicules de notre parc. Je conseille d’ailleurs d’évaluer ce point-là toutes les 2000à 3000h et dans tous les cas lors du renouvellement du premier jeu de pneus avant. En cas de détection précoce, un réglage suffira. Mais s’il n’est pas repéré à temps, il sera nécessaire de changer des pièces. Nous intervenons donc sitôt le défaut repéré.» La prépondérance (voir encadré) constitue un autre problème auquel doit faire face l’ETA. «Nos matériels sont récents et chaussés principalement de leur monte d’origine, donc peu concernés. Mais nous y avons été confrontés par exemple en montant des roues étroites. En travaillant tel quel 1000 h de plus, nous aurions probablement dû changer le pont!» explique Yoann Dutemple. L’entreprise a confié à l’un de ses fournisseurs la surveillance
Y. DUTEMPLE périodique de l’usure des pneumatiques de son parc pour anticiper les problèmes.
«Une pression inadaptée constitue un autre facteur de risque», reprend le cogérant. La pression doit être ajustée selon la situation de travail et surtout, en fonction de la masse supportée par l’essieu. Mieux vaut l’augmenter pour les trajets routiers. Un sous-gonflage génère trop de flexion sur la carcasse des pneus, préjudiciable s’ils ne sont pas adaptés pour ça. «Le type de conduite, la forme des routes ou la répartition de masse par essieu peuvent également jouer sur l’usure des pneumatiques», indique Yoann Dutemple. En fin de saison, il recense ses besoins pour l’année à venir et sélectionne deux ou trois marques en fonction de leur qualité et de l’utilisation envisagée. «Nous choisissons la moins cher, complète-t-il. L’achat de nos pneus est ensuite coordonné avec ceux d’autres entrepreneurs de même taille.» Avec cette stratégie de négociation par le volume, ils obtiennent de meilleurs tarifs! ■
L’ETA mariligérienne Provost-Lairie a délégué à l’un de ses fournisseurs la surveillance périodique de l’usure des pneumatiques de son parc de matériels, en partie visible sur ce cliché.

«L’usure la plus prononcée s’observe sur les tracteurs et automoteurs passant beaucoup de temps sur la route.»
« MIEUX VAUT SE CONCENTRER SUR LA PRÉPONDÉRANCE PLUTÔT QUE SUR LE CHOIX DE LA MARQUE »
« Très peu de pneus souffrent d’un défaut d’usure ou d’une indiquée dans la documentation fournie et différenciant usure prématurée par construction, remarque Patrice Goislot, les manufacturiers pour une même dimension. « Le problème responsable ligne de produit pneus agraires pour le groupe lié à une prépondérance inadaptée surgit très souvent lors Simon (réseau Profil+). Outre un réglage de parallélisme du premier remplacement du jeu de pneus avant, se désole inadapté ou une mauvaise utilisation, les problèmes d’usure Patrice Goislot. Les pneus arrière sont alors partiellement anormale concernent essentiellement un mariage pneu avant/ usés et il est indispensable de prendre en compte cette usure arrière inadapté. » Une bonne adéquation exige le respect dans le choix de la monte pneumatique avant. Pourtant, plus de de la prépondérance (c’est-à-dire l’écart de distance parcourue la moitié des équipements sont chaussés sans respecter par les roues avant et par les roues arrière) par rapport les valeurs préconisées par le constructeur. Mieux vaut à la valeur fournie par chaque constructeur. Pour les tracteurs se concentrer sur la prépondérance plutôt que sur le choix à quatre roues motrices inégales, celle-ci varie entre 2 et 6 %. de la marque. Si le client refuse nos préconisations, C’est pour cette raison que le pont avant doit être débrayé sur on lui conseille d’acheter ailleurs chez un négociant moins la route. Une prépondérance trop importante risque d’entraîner scrupuleux, car on sait qu’il risque de réduire de moitié la durée une usure excessive des pneus avant par ripage et une de vie de ses pneus et, dans le pire de cas, de la casse! » fatigue des composants de la transmission (notamment de l’embrayage du pont avant qui peut agir en limiteur de couple). En deçà de cette plage, l’usure progressive du pneu conduit assez vite à une prépondérance négative: le pont avant est « poussé » par les roues arrière. Il perd alors une grande partie de son efficacité. De plus, la direction du tracteur devient instable, en particulier sur terrain meuble.
Choix éclairé
Pour choisir une monte de pneumatiques adaptée à son tracteur, connaître le rapport de pont – également appelé rapport de synchronisme (indiqué dans la documentation du tracteur ou par le concessionnaire) – est nécessaire, ainsi que la circonférence de roulement des pneumatiques souhaités,
En réalité augmentée, procurez-vous l’ouvrage La Technologie des pneumatiques, par André Abadia, pour en savoir plus.

A. ABADIA
MACHINISME Du renfort en travail du sol
Outils animés, déchaumeurs, pièces travaillantes ou chariots de transport, l’offre destinée au travail du sol se renforce. Voici une sélection de matériels tout juste lancés dédiés à la préparation des horizons supérieurs. En réalité augmentée, accédez aux détails de chacune de ces machines.
Kuhn: l’EL Biomulch catalyse la décomposition du couvert Kuhn étoffe son offre en fraises rotatives avec l’arrivée du modèle EL162-300 Biomulch. Cet outil incorpore les résidus des couverts végétaux et les mélange à la terre sur 3 m de large. Il favorise leur dégradation et leur transformation progressive en engrais organique.
Retrouvez davantage d’informations en réalité augmentée.

Kverneland: carbure de tungstène pour la carapace des pièces d’usure XHD Kverneland renforce ses pièces d’usure grâce à des plaquettes de carbure de tungstène au design travaillé, en vue d’enrouler leurs bords d’attaque. Elles offrent ainsi moins de résistance à l’avancement et plus de longévité. C’est l’atout principal de la gamme XHD, disponible dès maintenant.

Plus d’informations en réalité augmentée.
BEDNAR Bednar: un châssis universel soulageant les relevages Le chariot porteur Caddy CD convertit les outils portés en versions semi-portées. Le système permet ainsi aux tracteurs ne bénéficiant pas de bras de relevage, ou d’une capacité de levage insuffisante, d’atteler, par exemple, le décompacteur Terraland TN ou l’outil de travail du sol localisé Terrastrip ZN.
Accédez en réalité augmentée à la vidéo du Caddy CD.

Lemken Karat 9: le soc Deltacut pour travailler en surface En ajoutant le soc scalpeur à changement rapide et sans outil Deltacut, Lemken augmente la polyvalence de son cultivateur Karat 9. Il est désormais capable de travailler en surface pour favoriser la germination des adventices et celle des repousses de la culture précédente.
Plus de détails en réalité augmentée.

LEMKEN

Fliegl: des disques enchaînés agressifs Travail superficiel, bon suivi du sol, destruction des résidus de récolte semblable à celle du broyeur, désherbage, lutte contre la pyrale du maïs… Fliegl tente de répondre aux multiples contraintes que connaît actuellement l’agriculture. Son arme secrète: un déchaumeur cruciforme à chaînes de disques. Entre efficacité, débit de chantier, faible consommation de carburant… la marque allemande fait carton plein.
En réalité augmenté, consultez davantage d’informations sur ce matériel.
FLIEGL
Kuhn Durakarb: le carbure de tungstène sinon rien! Kuhn s’inspire de la méthode de fabrication du carbure de tungstène pour renforcer ses lames de herse rotative et allonger leur durée de vie. Quatre plaquettes sont brasées à la dent et ne forment aucune surépaisseur pour limiter le besoin en puissance de l’outil.
En réalité augmenté, plus d’informations.
Pöttinger: herses rotatives Lion, le délestage de l’essieu avant limité Pöttinger dévoile les deux herses rotatives repliables Lion 403 C et 503 C de 4 et 5 m de largeur de travail. Les ingénieurs ont conçu un outil compact plus proche de l’essieu arrière du tracteur que la plupart des modèles de la catégorie. Ces herses présentent des réglages simples et faciles de profondeur de travail et de hauteur de lame de nivellement.
Consultez l’article complet en réalité augmentée.


ZNT:
Entre crispations et détermination
De nombreux lecteurs de Terre-net ne sont pas prêts à laisser pousser leurs cultures sans traitement dans les fameuses ZNT. Ils craignent également des dépôts sauvages et sont encore moins favorables à y semer des fleurs.
Phil47:
« Vous allez voir comment va être respecté votre semis de fleurs: régulièrement cueilli sans rien demander et saccagé. C'est là que vous verrez la réciprocité du respect. »
Paul:
« Exactement, nous, on a laissé 5 m en herbe et broyé, résultat un riverain balance les pierres de son jardin dans la ZNT. »
phil59:
« J'ai vu un voisin qui avait semé une bande enherbée, finalement ça devient le camping du week-end avec gros feux de joie pour citadins et dépôt d’ordures en tout genre. Le lundi matin y a plus qu’à passer la matinée à tout nettoyer alors non, les ZNT non merci!! »
Arnaud2:
« Pour moi, c’est chardons, mauvaises herbes et vermines comme biodiversité!!! ne sera pas le monde des bisounours!!! »
Titian:
« +1, un puits de biodiversité qu’ils appellent. Ça va leur faire les pieds, à réserver uniquement au voisinage de haute volée, bien entendu. »
Bouillere:
« Moi je sèmerai 2 m de blé, car il y a déjà 1 m d’herbe. Il sera laissé sans traitement donc non récoltable et après la moisson un passage de broyeur pour faire comprendre que c’est le nouveau paysage que les citadins ont demandé cela sans déchets de pelouse déposés de l’autre côté de la limite de propriété (chez vous ou à la déchetterie). »
Antoni:
« Semis de chardon! et gros broyage quand ils sont bien en graines, ça couinera. »
Zig:
« Exploitant pour ma part déjà un peu de miscanthus, ce sera 8 m de large en limite de propriété. Désherbage mécanique la première année et après la plante se débrouille. Au lieu d’avoir une belle vue sur une plaine que je m’efforce d’embellir, ils ne verront pas plus loin que le bout de leur terrain quand la plante fera 4 m de haut !! Paraît-il que des plaintes ont déjà eu lieu, car ça fait du bruit avec le vent et beaucoup de feuilles mortes quand elles tombent mais là ils vont être reçus si ça ne leur convient pas! »
Détritus:
« C’est simple. Il faut mépriser la société autant qu’elle nous méprise. Pas de cadeau aux voisins, car ils ne t’en feront pas. Moi les bandes le long des riverains c’est 0 cm. Et je vais faire le tour pour voir si leurs haies sont bien à la limite et sinon je leur fais tailler ou arracher. Y’en a un qui a fait un muret qui dépasse et il va dégager. Voilà ce qu’ils ont gagné. […] »
Pipo:
« […] je suis aussi en périurbain en IDF… Le moindre cm² laissé c’est un dépôt sauvage dans les 12 heures qui suivent… Du coup zéro ZNT en aucun cas quelle que soit la réglementation communale [...]. »
Gibero:
« Et pourquoi les riverains ne reculeraient pas de 5 m, après tout ils peuvent, ils n’ont pas d’objectif de résultat à tondre de la pelouse… »
Arnaud:
« Bonsoir, à propos des ZNT ce sont les gens qui ont voulu ça et non pas le gouvernement, donc c’est aux gens de payer le manque à gagner et l’entretien également. »
DaSa:
« Faux, ne pas mettre tout le monde dans le même panier! Mes voisins “particuliers” n’ont rien demandé et sont du même avis que moi sur ces ZNT qui ne servent à rien… Ça a été encore pondu sans grandes réflexions juste pour faire plaisir à des bobos écolos. Certaines autres choses environnementales pourraient être mises en place pour satisfaire tous les partis… » ■
Les décisions relatives à l’exploitation ou à la mise en jachère des ZNT par les agriculteurs diffèrent selon les régions et les exploitations.

ZNT Miser sur une valorisation ou… des dérogations
Comment composer avec le flou artistique qui entoure actuellement l’application de l’arrêté ZNT aux abords des habitations? D’une parcelle à l’autre, les problématiques diffèrent grandement. Les chartes y répondent de façon inégale.
Lors des semis de cet automne, nombreux sont les agriculteurs ayant dû composer avec le nouvel arrêté zones de non-traitement (ZNT). En grandes cultures, pour les produits phytosanitaires les plus courants, cette réglementation interdit de traiter sur une bande large de 5m, ramenés à 3m si l’application se fait à l’aide d’équipements limitant la dérive. La surface à valoriser s’avère ainsi étroite, en particulier lorsqu’une clôture empiète de 1m sur la surface exploitable. Que faire de ces ZNT étriquées mais pouvant réduire comme peau de chagrin une parcelle enclavée? Dans le CentreVal de Loire, le président de la chambre régionale d’agriculture Philippe Noyau estime que «beaucoup d’agriculteurs, en grandes cultures, ont fait le choix de ne pas implanter», avec une mise en jachère dans la plupart des cas. C’est particulièrement vrai à proximité d’un alignement de maisons. Lorsqu’il n’y a qu’un bâtiment isolé, la ZNT s’avère moins étendue. Dans ce cas, la même culture est semée et «advienne que pourra: si c’est trop sale ce sera un broyage, si on peut récolter un peu de grains on le fera», témoigne l’élu.
S’appuyer sur une charte locale
En Île-de-France, Sébastien Philippe, du service environnement de la chambre régionale, constate «que la plupart des agriculteurs ont semé à ras, n’ont pas désherbé et verront comment cela se comportera». Mais il tempère son propos: des bandes enherbées ont aussi fait leur apparition. Se pose alors la question des mésusages. Comment éviter qu’elles ne deviennent des chemins ou que des déchets y soient déposés? Les bandes fleuries sont aussi une option, mais à la problématique du salissement au fil des ans s’ajoute celle de leur coût: les riverains, premiers bénéficiaires, ne devraient-ils pas y participer? Pour une exploitation en polycultureélevage, trouver matière à valoriser ces bandes en litière ou en fourrages (miscanthus, luzerne, trèfle…) semble le plus facile. Mais de l’avis général, la meilleure option consiste à pouvoir se passer de ces ZNT. Le ministère de l’Agriculture précise justement que «les chartes [riverains départementales] peuvent prévoir certains cas particuliers pour lesquels la distance ne s’établirait pas à partir de la limite de propriété, dès lors que la zone d’agrément n’est pas fréquentée régulièrement». Revient alors à chacun d’en définir les modalités. En découlent des mesures très hétérogènes: dans certains départements, un accord écrit du voisin mentionnant qu’il sera absent durant une période donnée permet de faire fi des ZNT. La taille de la propriété joue également: en Île-de-France, par exemple, si sa superficie dépasse 1500m2, il est considéré qu’elle n’est pas régulièrement fréquentée et la distance de sécurité ne s’applique pas. En Pays de la Loire, les chartes vont plus loin: un accord particulier écrit entre agriculteur et riverain est opposable à la réglementation (voir p.6 du document en réalité augmentée). Ailleurs, il faudra s’enquérir de l’existence d’une telle protection administrative. Si elle est absente, faire remonter ses attentes pourrait s’avérer utile: les chartes sont faites pour évoluer! ■