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Économiesd’azote,d’ eau, de carburant
from Terre-net Le Magazine n°97
by NGPA
Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net-media.fr
D’une exploitation à l’autre, la préparation des semis de printemps (maïs, tournesol, soja) se déroule selon des scenarii très différents, dépendants des situations pédoclimatiques et des stratégies. Les variables à prendre en compte sont la situation hydrique, les conditions de ressuyage et de réchauffement du sol, le type et l’état du couvert d’interculture précédent, le mode de destruction choisi ainsi que la stratégie de travail du sol (labour, travail superficiel, semis direct, strip-till).
Fin mars, en région Nouvelle-Aquitaine, les réserves en eau étaient remplies au sud d’une ligne
LaRochelle-Limoges, tandis que l’inquiétude pointait déjà au nord de cette ligne (Deux-Sèvres, Vienne,
Pays de la Loire) en raison de niveaux hydriques inférieurs à la moyenne. En région Centre-Val de
Loire, dans la plaine de Beauce, le déficit sur les horizons superficiels en blé d’hiver était estimé à 15mm, selon Thierry Bordin, chargé de mission grandes cultures à la chambre d’agriculture. «Rien n’est joué, indique toutefois Laurent Fombeur, responsable du dossier irrigation à la chambre d’agriculture Nouvelle-Aquitaine. Les réserves peuvent se recharger très vite. En 2006, les voyants étaient au rouge fin mars suite à la sécheresse de 2005 et à l’absence de pluie au printemps. Finalement, des trombes d’eau sont tombées en avril et mai, l’irrigation de printemps n’a pas été nécessaire, et l’été s’est bien déroulé.»
Les récoltes précoces permettent d’optimiser la réussite des couverts d’interculture. Ici, état le 16 mars d’une féverole semée derrière un tournesol le 30 septembre 2021 dans les PyrénéesAtlantiques.
FDCUMA 640 La répartition des précipitations automnales et hivernales influence les conditions de ressuyage des sols et donc la date d’entrée dans les parcelles en sortie d’hiver. Elle impacte aussi l’état des couverts d’interculture, ayant eux-mêmes un effet sur les prélèvements d’eau dans le sol. «Nous observons des biomasses intéressantes pour les couverts ayant bénéficié de bonnes conditions de semis, déclare Thomas Roland, responsable technique agronomie et innovation à la coopérative CAPL, dans le Maine-et-Loire. Les sols étant assez secs en raison du manque de pluie, nous recommandons de ne pas tarder à les détruire pour limiter l’assèchement.» Le constat est similaire du côté de Thierry Gain, coordinateur technique national de l’Apad, situé en Vendée: «L’hiver a été peu arrosé et certains secteurs du Grand Ouest s’assèchent vite. Il faut rester vigilant sur l’état hydrique du sol. Il y a de grosses différences entre les couverts semés au début du mois d’octobre et ceux semés à la fin. Ces derniers ne sont pas exubérants, attendre qu’ils se développent un peu est utile. Mais si la sécheresse
La FDCuma 640 a organisé le 30 mars une démonstration de l’outil finlandais Kvick-Finn, scalpeur à dents avec rotor extirpateur. Il détruit les couverts en éliminant la terre au niveau des racines pour favoriser le dessèchement.
se poursuit, il faudra peut-être les détruire plus vite, car ils pompent l’eau à cette période.»
C/N élevé: anticiper la destruction du couvert
Sur les terres de la coopérative Maïsadour, dans les Landes, la réussite des couverts en sortie d’hiver était elle aussi variable et dépendante des dates de semis. «On peut avoir envie d’une semaine ou deux supplémentaires de gain de biomasse, sachant que nous recommandons une destruction du couvert au moins deux semaines avant les semis, ceux-ci s’étalant de fin mars à mi-mai», explique Adrien Chassan, responsable innovation agro-écologique chez Maïsadour.
700000ha
Cette moyenne de la surface française en tournesol des dernières années sera-t-elle dépassée en 2022? D’après un communiqué commun à la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux (Fop), l’interprofession des huiles et protéines végétales Terres Univia et l’institut technique Terres Inovia, une hausse compenserait pour partie la perte liée à la réduction voire à l’arrêt des importations dans l’Hexagone d’huile et de tourteaux de tournesol en provenance d’Ukraine. La demande en graines de tournesol s’annonce en effet très forte sur la prochaine campagne en raison de la guerre entre cette dernière et la Russie, toutes deux premiers producteurs mondiaux.
DAVID TURCOT, coopérative Maïsadour Le mode et la date de destruction dépendent du type de couvert et de son développement. Plus le rapport C/N est élevé, plus la destruction doit être anticipée, car la minéralisation est plus longue; un broyage favorisera le processus, en particulier en cas de forte biomasse, bien que cette technique soit coûteuse en énergie. «Nous conseillons plutôt des couverts à base de dicotylédones comme la féverole, la phacélie ou les crucifères, pour permettre une destruction mécanique, ajoute David Turcot, à
VENTA Combiné de semis
APRÈS LA PLUIE VIENT LE VENTA
L’unique semoir ef cace sur tout type de sol, même non ressuyé à 100% Dégagement de 35 cm entre le rang avant et arrière. Possibilité d’allégement de 100 % de la pression des éléments semeurs. Recul de la roulette pour un meilleur passage en conditions humides.
responsable de l’expérimentation chez Maïsadour. Mais en présence de graminées dans le couvert ou de graminées adventices, le labour ou le glyphosate sont nécessaires. Sachant que pour éviter le risque de sol creux suite au labour du couvert, un broyage est conseillé auparavant en cas de forte biomasse.» D’après une enquête réalisée en 2021 auprès d’adhérents de la coopérative, plus de la moitié des répondants auraient désormais abandonné le labour au profit du travail simplifié du sol ou, pour certains, du semis direct. En outre, plus de la moitié utiliseraient des couverts végétaux, majoritairement détruits de façon mécanique. À la FDCuma 640 (Béarn Landes Pays basque) voisine, le conseiller en agroéquipement Fabien
La méthode Merci consiste à calculer l’azote piégé et la part disponible pour la culture suivante à l’aide de prélèvements de couverts sur un mètre carré. La prise en compte de ces restitutions est particulièrement utile dans le contexte de cherté des engrais. Lafitte observe des labours directement dans le couvert si celui-ci n’est pas trop développé ou sinon, après un déchaumage avec un outil à disques. Ils sont suivis d’un passage au vibroculteur puis à la herse rotative afin de préparer le lit de semences. «En stratégie sans labour, le couvert est détruit au déchaumeur à disques, précise-t-il, suivi d’un outil à dents puis d’un ou deux passages de herse rotative. Les pratiquants du strip-till ou du semis direct restent une minorité.»
Économiser des passages d’outils
À la CAPL, Thomas Roland estime qu’il est préférable de «toucher le moins possible au sol», a fortiori dans le contexte de sécheresse printanière à
VRAI ou FAUX
➜ Il ne faut jamais détruire le couvert moins
de quinze jours avant le semis.
FAUX Si le couvert est composé en majorité de légumineuses, sa destruction peut être réalisée sept jours avant le semis, d’après Fabien Lafitte, de la FDCuma 640. Arvalis-Institut du Végétal le confirme dans l’article « Gérer avec précaution les destructions tardives » sur arvalis-infos.fr : « Allonger la période de couverture apporte une meilleure préservation des sols sensibles à la battance, l’érosion ou la reprise en masse, et une compétition plus longue sur les adventices. Des gains de rendement assez élevés ont parfois été observés avec des légumineuses seules ou associées détruites tardivement. Cependant, il convient d’être vigilant avec la réserve en eau. En cas d’arrosage insuffisant, le maintien d’un couvert au printemps peut pénaliser la levée du maïs. » ➜ Le semis direct ne fonctionne pas sur le tournesol. FAUX Terres Inovia indique que le tournesol est exigeant visà-vis de la structure du sol. Il ne doit pas rencontrer d’obstacle (zone tassée ou lissée) à la croissance verticale de sa racine pivot, capable d’aller chercher l’eau en profondeur. La pratique du semis direct n’est donc, a priori, pas indiquée pour le tournesol. Elle est toutefois possible en situation très bien structurée (test bêche ou pénétromètre indispensable). ➜ Il faut éviter les légumineuses dans les couverts
avant soja.
D’après le guide de culture de Terres Inovia, non seulement les légumineuses (vesce, trèfle, pois, féverole), mais aussi les crucifères (moutardes, radis) et les composées (tournesol, nyger) sont à éviter en interculture avant un soja en raison du risque sclérotinia. Les associations de graminées (avoine, seigle, moha, sorgho) doivent être privilégiées – bien que celles-ci soient plus difficiles à détruire mécaniquement –, et/ou la phacélie.
VRAI
Le rouleau Faca attelé à l'avant du tracteur détruit le couvert en le hachant au sol grâce aux lames.
DENIS COLINEAU
DENIS COLINEAU NATHALIE TIERS
L'AVIS DE L'AGRICULTEUR Denis Colineau,
polyculteur-éleveur dans le Maine-et-Loire
«Avec un doublecouvert et le strip-till, j’économise 30L/ha de carburant»
« Je cultive 30 ha de maïs fourrager, 30 ha de céréales à paille et 30 ha de prairies temporaires, et j’élève 55 vaches laitières. Après céréales, je sème un couvert anti-salissement composé d’espèces levant facilement l’été – moutarde brune, radis fourrager, sarrasin, tournesol, nyger. En général, il explose en septembre et à la fin du mois, je passe au rouleau Faca combiné au semoir direct pour implanter un second couvert composé de 80 % de féverole ou pois fourrager et de 20 % d’avoine ou seigle. Ce second couvert prépare une bonne structure pour le futur maïs et restitue une trentaine d’unités d’azote. Il contribue aussi au ressuyage du sol. Dès que ce dernier est ressuyé, je stoppe le couvert au rouleau Faca combiné au strip-till sur 8 cm de profondeur pour nettoyer la bande de semis et réchauffer le sol. En présence de graminées adventices, j’applique un glyphosate, puis mes effluents d’élevage. Je fais ensuite un second passage au strip-till à 15-20 cm de profondeur avec 30 unités d’azote avant de semer. Je sème toujours mon maïs dans la fraîcheur, vers mi-avril. Même sans pluie, il se développe sans problème jusqu’à 3-4 feuilles. Le paillage entre les rangs limite l’évaporation. Et la battance, je ne sais plus ce que c’est! Sans irrigation, j’obtiens 12 tMS/ha. J’estime que j’économise 30 L de carburant et environ 120 €/ha dans le contexte de prix de 2021, par rapport à une préparation du sol au labour; et sans compter le coût du double couvert d’environ 70 €/ha. »
observé à la fin du mois de mars. Cela peut se faire à condition qu’il n’y ait pas de problème de structure. Rouler les semis, dans les sols non battants, constitue aussi une façon de préserver la fraîcheur. Dans la partie nord de la Nouvelle-Aquitaine, également en déficit hydrique en sortie d’hiver, Sébastien Minette, chargé de projets agronomie à la chambre d’agriculture, tient le même discours: ne pas travailler trop profondément pour garder l’humidité si la structure n’est pas dégradée, et éventuellement rouler le semis. «Les cultures de printemps ne sont pas évidentes à implanter en semis direct, en particulier le tournesol, reconnaît-il. Avant d’aller jusque-là, la première étape est d’implanter des couverts facilitant le travail du sol ensuite. Ils permettent des passages d’outils moins coûteux en carburant, voire la réduction du nombre de passages. Les agriculteurs doivent se faire la main progressivement, laisser le temps à la structure du
Dans le Maine-et-Loire, Denis Colineau fait un premier passage dans ses couverts dès le sol ressuyé, combinant rouleau Faca et strip-till à 8 cm de profondeur pour nettoyer la bande de semis et réchauffer le sol. sol d’évoluer, et obtenir des parcelles sans graminées adventices avant de passer éventuellement le cap du semis direct.» Avec son service Val’Sol, la coopérative Val de Gascogne, dans le Gers, aide les agriculteurs à évoluer dans leurs pratiques. L’usage des couverts augmente face aux problématiques d’érosion et de baisse de productivité. Ils sont reconnus également comme un moyen d’améliorer la structure des sols et d’économiser des passages d’outils, ce qui se révèle particulièrement pertinent dans un contexte de cherté du carburant. «Les trois ou quatre passages d’outils à suivre dans une préparation du sol avec labour sont remplacés par un ou deux passages superficiels directement dans le couvert, affirme Bruno Estanguet, technicien expert sols. Nous accompagnons les agriculteurs pour qu’ils emploient les outils à disposition sur leur exploitation. Après plusieurs années, quand une
Semis direct de maïs dans un couvert végétal.
APAD
BRUNO ESTANGUET, coopérative Val de Gascogne. bonne structure est en place pour favoriser l’enracinement, le semis direct devient possible, notamment en maïs et sorgho, puis en soja voire en tournesol.»
Mesurer les reliquats azotés
Le technicien de Val de Gascogne considère en effet la racine pivot du tournesol «un peu fainéante». Le risque qu’elle fourche au contact d’une zone compactée n’est pas nul; sa capacité à aller chercher l’eau en profondeur est alors réduite et son rendement potentiellement impacté. De son côté, le soja est globalement bien adapté aux techniques très simplifiées d’implantation, y compris le semis direct et le strip-till, d’après le guide de culture de Terres Inovia. Ceci en raison de la rusticité de sa plantule, de sa sensibilité modérée aux attaques de limaces et de ses capacités de ramification. Le tournesol et le soja ont par ailleurs des atouts intéressants dans le contexte de l’année. Leurs besoins en eau sont plus limités que ceux du maïs, de même que leurs besoins en azote (nuls pour le soja). Plusieurs interlocuteurs recommandent d’ailleurs de mesurer les reliquats azotés afin d’affiner les apports, et de peser les couverts végétaux pour connaître les restitutions selon la méthode Merci (Méthode d’estimation et de restitution à
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S’ils ne sont pas trop développés, les couverts peuvent être détruits par la charrue. Attention, toutefois, au risque de sol creux avec la dégradation de la matière organique. Un broyage peut être nécessaire avant labour en cas de forte biomasse. Semis direct de maïs dans un méteil non récolté couché au rouleau Faca puis traité au glyphosate.
OVLAC
par les cultures intermédiaires). «Les agriculteurs croient aux restitutions, mais ne prennent pas en compte leur valeur totale, relate Sébastien Minette, créateur de la méthode. Cela leur fait peur de faire l’impasse en azote sur un tournesol s’ils mesurent une restitution de 40 unités. Nous leur conseillons donc de tester une bande témoin sans azote pour constater par eux-mêmes.» Pour l’agronome, le coût actuel de l’azote et du carburant pourrait renforcer l’intérêt pour la préparation simplifiée des sols lors des semis de printemps, voire pour le semis direct, en association avec l’adoption des couverts végétaux. «Certains agriculteurs utilisent même un double couvert, explique-t-il. Le premier est semé juste après la moisson. Le second, composé de légumineuses, est implanté à l’automne, vers mi-octobre, par exemple, pour la féverole. L’effet recherché est alors celui de l’engrais vert pour la culture suivante. Et l’effet sur la structure du sol permet d’alléger le travail lors de la préparation des semis de printemps.» ■
L'AVIS DE L'AGRICULTEUR
Francis Lavie, polyculteur-éleveur, président de la Cuma de Brassempouy (Landes)
FRANÇOIS LAVIE «Après un couvert, le sol est plus facile à travailler» « Sur 55 ha de SAU, je cultive 42 ha de maïs en monoculture, dont 24 ha de maïs waxy irrigué. Le reste est occupé par des prairies permanentes sur lesquelles j’élève des bovins viande. Je produis aussi des poulets St-Sever Label Rouge. En raison de la monoculture, j’ai l’obligation d’implanter des couverts végétaux. Au début, je semais de l’avoine à la volée, mais sa destruction est difficile et le glyphosate indispensable. La FDCuma a organisé des journées d’information sur les couverts destructibles mécaniquement et sur les nouveaux outils. Désormais, j’implante une féverole de bonne heure, dans l’idéal la première quinzaine d’octobre. Deux semaines avant les semis de maïs, fin mars, je la détruis au rouleau hacheur puis j’épands les effluents d’élevage ou un engrais de fond en alternance. J’utilise ensuite le déchaumeur à disques, le déchaumeur à dents, puis la herse rotative. Avec les couverts, il y a davantage d’activité dans le sol. Il est plus facile à travailler et je consomme moins de carburant. Dans certaines parcelles, je passais deux fois la herse; ce n’est plus le cas. De plus, une féverole bien réussie peut apporter 30 unités d’azote. Toutefois, l’implantation d’un couvert a aussi un coût non négligeable en semences et matériel. Pour supprimer un passage, le rouleau peut être couplé aux disques. Je suis tenté par le semis direct pour certaines parcelles, mais il faudrait investir à plusieurs dans la Cuma, voire en inter-Cuma. »
Innovation stress hydrique : quelles solutions pour demain ?
L’incertitude liée aux effets du changement climatique est source d’inquiétudes chez les agriculteurs, notamment, vis-à-vis de la réserve hydrique disponible pour les cultures de printemps. Pourtant, le stress hydrique peut s’anticiper pour limiter ses effets sur les plantes et ses conséquences sur les rendements. Parmi les leviers à actionner, BEST-a s’impose comme une innovation prometteuse ayant déjà fait ses preuves.
Hausse des températures moyennes, épisodes de sécheresse plus fréquents et plus intenses, modifcation de l’abondance et de la fréquence des précipitations sont autant d’impacts des changements climatiques qui affectent durablement les agro-systèmes. En tête des sujets de préoccupation majeurs, la question de la disponibilité de la ressource en eau pour les cultures. L’incertitude climatique comme les aléas météorologiques sont vécus pour beaucoup d’agriculteurs comme une fatalité du fait de leur manque de prévisibilité. Ajouté à cela, les effets sont variables d’une exploitation à une autre, selon le contexte pédoclimatique et la possibilité de recourir ou non à l’irrigation.
Savoir anticiper
Pourtant, le stress hydrique et ses conséquences sont un sujet sur lequel il est possible de se pencher en amont de sa campagne, pour raisonner un itinéraire technique visant un maximum de résilience. En effet, des solutions existent : le choix d’une variété, plus ou moins précoce ou plus ou moins apte à résister aux coups de chauds, est le premier levier à actionner. Le décalage de la date des semis en est un autre, appelé stratégie d’esquive, car il évite la coïncidence entre les périodes sèches du cœur de l’été et les phases du cycle des cultures où elles sont le plus sensibles au manque d’eau. Soigner le désherbage limite aussi la concurrence des adventices pour l’accès à l’eau. L’irrigation, enfn, compense bien sûr le défcit hydrique mais les coûts de stockage et les confits d’usage de la ressource ne peuvent pas en faire une solution universelle. en matière organique des sols et leur capacité de rétention en eau. Diversifer les rotations, introduire des cultures intermédiaires ou des couverts associés donnent également de bons résultats sur la durée. La combinaison de ces pratiques éprouvées réduit les risques de stress hydrique en culture - sans pour autant faire des miracles.
Avec BEST-a, les plantes ont un coup d’avance
En plus de ces différents leviers, l’agriculteur peut désormais compter sur le BEST-a, une innovation prometteuse entrée dans l’arsenal des moyens de lutte contre le stress hydrique. Développée par l’entreprise Elicit Plant, BEST-a est une solution composée de phytostérols, qui a obtenu son AMM en France auprès de l’Anses, pour un usage sur maïs et soja. Son action et sa rémanence (une seule pulvérisation sufft) donnent aux plantes un coup d’avance quand le soleil plombe et que l’eau se fait rare. BEST-a stimule les défenses des végétaux : présents à l’état naturel dans tous les tissus, les phytostérols sont des molécules dont les teneurs sont modifées en fonction du stress auquel sont exposées les plantes. Ces modifcations de teneurs en phytostérols entraînent une cascade de réactions physiologiques.
Au contact du végétal, BEST-a procure une «sensation» de stress hydrique, qui induit une double réaction : la fermeture partielle des stomates et/ou le développement du système racinaire. Ainsi préparée, la culture maintient ses performances lorsque l’eau vient à manquer puisqu’elle perd moins d’eau par transpiration et que le système racinaire prospecte un volume de sol plus important. Levier complémentaire des solutions citées plus haut, BEST-a a démontré son effcacité à préserver les rendements et même à les améliorer, de 10 % en moyenne. Des résultats confrmés dans les essais de diverses coopératives et organismes partenaires, dont l’institut technique Terres Inovia.
www.elicit-plant.com
Dans une perspective de plus long terme, réduire le travail du sol, mieux gérer les pailles et donc, plus généralement, mettre en place des techniques culturales simplifées ou sans labour améliore la teneur