Le féodalisme en Europe

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L'EUROPE FÉODALE


1. L'EUROPE FÉODALE 1. L'Empire de Charlemagne Le couronnement en tant qu'empereur d'Occident de Charlemagne (800) par le pape Léon III, indique l'apogée de la dynastie carolingienne. Le règne de son héritier unique, Louis Ier le Pieux, marqua la fin de l'unité territoriale de l'Empire. « À Rome, le pape Léon attendit Charlemagne sur les marches de la basilique Saint-Pierre. Accompagné des évêques, il reçut le roi à sa descente de cheval. Ceci se passa le 24 novembre 800. Le 25 décembre, tandis que Charlemagne se levait après avoir entendu la messe, le pape Léon lui mit une couronne sur la tête et tout le peuple des Romains l'acclama en criant: « Vie et victoire à Charles, Auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur des Romains! » Et après ces acclamations, Charles fut adoré à la manière des anciens empereurs. On lui appelle empereur et Auguste. » D'après Les Annales royales, IXe siècle.

a) Où et quand Charlemagne est-il couronné empereur? b) Qui le couronne?

L'essor de l'Empire carolingien

Le partage de Verdun (843)


L'organisation de l'Empire

« Le territoire de l'empire est uniformément divisé en comtés ou pagi (…). À leur tête, les comtes, nommés par l'empereur, déplacés et révoqués à son gré, sont de véritables fonctionnaires rémunérés par une dotation foncière et une part des revenus de justice. Représentant le souverain, ils ont des attributions multiples. Ils font respecter les décisions impériales, perçoivent [les impôts], président les sessions du tribunal public, le mall. Chaque comté est subdivisé en vigueries et centaines, à la tête desquels le comte est représenté par un viguier ou un centenier choisi par lui. (…) Les comtés frontaliers sont regroupés en marches, et l'un des comtes y prend le titre de marquis (comte de la marche). » Ch. Picard et M. Zimmermann: Grand Amphi histoire médiévale. Le Moyen Âge IVe – Xe siècle.

a) Qui est plus important comme gouverneur: le comte ou le marquis? Pourquoi?

À la mort de Charlemagne, l'Empire a succombé. Ses successeurs ont divisé l'Empire après sa mort (Traité de Verdun, 843). En plus, une série de peuples ont réalisé des attaques et des invasions pendant le IXe et le Xe siècle. Les normands (vikings) par le Nord, les sarrasins (musulmans) par le Sud, et les hongrois par l'Est font du pillage sur les royaumes d'Occident, en produisant mort et destruction.

« Un nombre incalculable de navires normands remonte le fleuve de la Seine; de tous les côtés, des chrétiens sont victimes de massacres, de pillages, de dévastations, d'incendies. La cité de Rouen est envahie, pillée, incendiée. Il n'y a presque pas de localité, pas de monastère qui soit respecté. Tous les habitants prennent la fuite, et rares sont ceux qui osent dire: « Restez, restez, résistez, luttez pour votre pays, pour vos enfants, pour votre famille! » D'après Ermentaire, Miracles de saint Philibert, IXe siècle.

* Quels sont les peuples qui menacent l'empire carolingien?


2. Les origines du féodalisme Dans cette situation de crise, le pouvoir des monarques était très faible. ils ne pouvaient pas protéger leur population, ni percevoir des impôts, ni maintenir un armée fidèle et stable. Pour pouvoir gouverner et maintenir uni leur royaume, les rois ont dû compter sur les nobles, qui ont établi un système de relations personnelles connu comme vassalité. La vassalité est un système de relations de dépendance qui s'établit entre hommes libres : d'une part le segnior (= seigneur), qui reçoit l’hommage de son vassus (= vassal), lequel tête nue et à genoux, place ses mains dans celles de son seigneur en signe de soumission. « D'abord, ils firent les hommages… Le comte demanda au futur vassal s'il voulait devenir son homme sans réserve, et celui-ci répondit : "Je le veux". Puis, ses mains jointes dans celles du comte, qui les étreignait, ils s'allièrent par un baiser… Celui qui avait fait hommage engagea sa foi par ces mots : "Je promets en ma foi d'être fidèle à partir de cet instant au comte et de lui garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie." Il jura cela sur les reliques des saints. » D'après le récit de Charles le Bon (De multro, traditione et occisione gloriosi karoli comitis Flandrarium, 1127).

La cérémonie de l’hommage, miniature XIIIème siècle, Perpignan, archives départementales

Entre seigneur et vassal, il existe un réseau croisé de droits et de devoirs. Le seigneur protège son vassal, le vassal aide et conseille son seigneur: Les obligations du vassal envers son seigneur Les obligations du seigneur envers son vassal Le vassal doit au suzerain :

Le suzerain doit au vassal :

· Le conseil · L’aide militaire · L’aide financière dans quatre cas : - quand le seigneur marie sa fille - quand le seigneur fait chevalier son fils - quand le seigneur est prisonnier et qu’il faut payer une rançon - quand le seigneur part en croisade · Le vassal doit rester fidèle à son suzerain et ne pas le trahir

· La protection · Le conseil · L’entretien par la remise du fief · Si l’un des vassaux l’a trahi, le seigneur suzerain peut lui reprendre son fief (on parle alors de félonie).

Beaucoup d'anciens comtes, charges ecclésiastiques et d'autres grands propriétaires sont devenus des grands suzerains qui transmettaient leur charge par héritage. Cette noblesse répartissait aux nobles moins importants, cavaliers ou guerriers, une part de ses propres terroirs (fiefs), afin de les habiter, les gouverner et maintenir une petite armée.


3. La société féodale « Les clercs disent la messe et doivent prier pour leurs péchés et pour les péchés des autres hommes. Les guerriers protègent les églises et défendent les hommes du peuple, grands et petits. Ils protègent tout le monde. Les hommes du peuple travaillent toute leur vie avec effort. Ils ne possèdent rien sans souffrance et fournissent à tous la nourriture et le vêtement. On croit que la maison de Dieu est une, mais elle est triple. Sur Terre, les uns prient, d’autres combattent et d’autres enfin travaillent. Ces trois ordres sont indispensables l’un à l’autre. L’activité de l’un d’eux permet aux deux autres de vivre. » Les trois ordres de la société féodale

D’après Adalbéron de Laon, Poème au roi Robert, XIe siècle

3.1. Une seigneurie

* Placez les différents éléments de la seigneurie. Quelle est la différence entre réserve domaniale et tenures?


Pour avoir le droit de s'installer et de vivre sur la terre d'un seigneur, le paysan doit payer des taxes : le cens, qui est fixe, ou le champart, qui est proportionnel à la récolte. Même si le seigneur est le plus fort parce qu'il possède les armes et le donjon, il ne peut faire n'importe quoi, il est tenu par la coutume. Elle définit les droits et les devoirs de chacun : les paysans ont le droit à la protection derrière les murailles du château, pour eux et leurs troupeaux, et aussi pour le grain des prochaines semailles gardé à l'abri dans les greniers du seigneur. Mais le seigneur fait payer cher cette protection, d'abord sous forme de corvées : curer les fossés, empierrer les chemins, rentrer du bois ou du fourrage... 3.2. Le monde paysan « Le paysan libre et sa famille sont installés sur une terre louée à un seigneur, la tenure. Les menaces de guerre l’obligent régulièrement à se réfugier au château. Durant les mois d’hiver, les paysans restent dans leurs chaumières, faites de pierres et de bois, et recouvertes d’un toit de chaume. En général, elles ne sont constituées que d’une pièce. On se tient la plupart du temps près de la cheminée, source de chaleur et de lumière. Dans le fond, une grande paillasse fait office de lit * À quelle activité appartient l'image? unique. Les bêtes sont parquées dans une salle attenante, la chaleur animale s’ajoutant ainsi à celle du foyer. Le pain est la base de l’alimentation. Cuit dans le four du seigneur, il est d'une couleur brune, peu appréciée par la noblesse. Manger de la viande est rare. Parfois du lard vient améliorer l’ordinaire. Le cochon est une véritable richesse. Avec le retour des beaux jours, les paysans peuvent de nouveau s’occuper du jardin potager et préparer les semailles. Le moment est venu de tondre les moutons. Le berger leur fait traverser plusieurs fois ta rivière pour bien nettoyer leur toison avant de couper la laine à l’aide de gros ciseaux. En juin ou juillet, l’herbe a bien poussé et les paysans commencent les foins. L’herbe coupée, bien séchée au soleil puis engrangée, nourrira les bêtes durant tout l’hiver. Septembre est le mois des vendanges. C’est un dur travail mais aussi une grande fête. Les raisins sont rassemblés dans une grande cuve en bois. Hommes et femmes, pieds nus, les foulent en dansant pour en extraire le jus qui, quelques mois plus tard, donnera un bon vin. Les champs ne sont pas tous cultivés. Un sur trois L'assolement triennal est laissé en jachère. Les blés, coupés à la faucille, sont battus sur l’aire du village, pour faire tomber les grains des épis. Une partie est réservée aux futures semailles, l’autre, portée au moulin du seigneur, donnera de la farine. Mais les menaces de guerre incitent les paysans à ne semer que Le minimum et à partir à la première alerte se réfugier en un lieu sûr, fortifié le château, l’abbaye ou la ville. Les récoltes restent médiocres, sensibles aux A variations climatiques. »

B D'après « Vivre au Moyen-Âge ». Hachette-Jeunesse.

C


Il y avait deux types de paysans: a) les vilains, qui étaient des paysans libres (ou alleutiers); ils pouvaient être propriétaires, abandonner la seigneurie,... b) les serfs n'avaient pas de liberté personnelle; ils sont attachés à la terre; ils ont besoin du permis du seigneur (qui profitait du droit de jambage) pour se marier; ils ne peuvent rien donner en héritage sans permis de leur seigneur. 3.3. La noblesse féodale La noblesse est constituée par les seigneurs, barons, comtes et ducs dont la caractéristique est la possession d'une seigneurie. Le rang vient du nombre plus ou moins grand de seigneuries que l'on peut posséder, d'où l'intérêt des mariages, des conquêtes ou des faveurs royales pour accroître ses seigneuries et par là le nombre de ses titres. Le noble ne travaille pas, car cela "avilit" (rend vilain). Il n'a qu'une seule fonction, le métier des armes. Il ne vit que pour le service militaire (l'ost) et s'y prépare par des tournois ou même par la chasse. Pour ne pas rester une simple brute, le noble poussé par l'église devient chevalier. La chevalerie est une conception spirituelle et policée du métier des armes au service de la foi chrétienne, de l'Église, de la femme et de l'enfant. Peu à peu la noblesse ruinée par les guerres et les croisades va évoluer. Elle doit accepter, souvent malgré elle, la puissance royale. (Le roi attire les nobles à son service en les rétribuant). La noblesse ne travaille pas, et de ce fait vit de plus en plus en parasite sur les autres classes de la société, ce qui la rend souvent impopulaire, d'autant qu'elle vit aussi de plus en plus dans le luxe , ce qui fait évoluer ses moeurs vers la politesse, la galanterie. C'est pour elle et par elle que va se développer la mode de l'amour courtois que vont définir les poètes, les artistes, les troubadours. « Les seigneurs cherchent à s’illustrer dans les tournois. Ces jeux militaires contribuent à l’apprentissage puis à l’entraînement à la guerre. Ce sont de grandes fêtes organisées sur deux ou trois jours. Le sol de la lice est constitué de terre et de sable, arrosé d’eau pour limiter la poussière. Les dames sont à l’honneur. Annoncée par les hérauts, chacune conduit son chevalier, revêtu d’une armure de parade et portant ses couleurs, dans la lice. Les joutes sont très violentes. Dans le combat à la lance, les adversaires doivent se désarçonner et ensuite s’affronter à pied à l’épée ou à la hache. » D'après « Vivre au Moyen-Âge ». Hachette-Jeunesse.


3.3.1. La vie quotidienne des nobles « Les seigneurs

* Place les éléments qui manquent:

Pour le seigneur, la chasse n'était pas un jeu mais une nécessité. Il ne chassait pas que pour la nourriture, mais aussi pour se débarrasser des bêtes sauvages qui venaient ravager les cultures et les poulaillers. Mais en même temps, elle faisait office de loisir ou d'entraînement au combat.

* Place les éléments qui manquent:

organisaient régulièrement des fêtes, au moins cent jours dans l'année. Chaque évènement dans la famille du seigneur (baptême, naissance, fiançailles, mariage et même décès) était une bonne occasion pour préparer une fête. On invitait toute la parenté et quelques vassaux ou amis. Ces jours-là, on se plaçait tous autour d'un grand banquet et on mettait ses plus beaux vêtements. Après le repas, les hommes invitaient les femmes pour un pas de danse pendant que les musiciens jouaient de leur instrument favori.

Les échecs étaient le seul jeu que le seigneur ne trouvait pas frivole. Ce loisir lui évoquait un champ de bataille sur lequel il était le chef. » Source:

http://college.saintebarbe.pagespe rso-orange.fr/moyenage/vie.htm

3.3.2. Les châtelaines « La vie des châtelaines n'est pas toujours de tout repos. En premier lieu, on attend d'elles qu'elles donnent naissance à un fils héritier. Leur rôle est de contrôler le travail des serviteurs, surveiller les réserves de nourriture, et parfois superviser la fabrication des textiles produits au château (draps, vêtements, nappes). Elles veillent également sur les dépenses. Quand le seigneur s'absente, elles prennent les affaires en main et défendent le domaine. Les filles suivent l'exemple de leur mère. Elles apprennent à tisser, broder, danser, chanter. On leur enseigne surtout à devenir de bonnes épouses, car elles sont avant tout destinées au mariage. » Source: http://marie-christine-laborde.suite101.fr/vie-quotidienne-au-moyen-age--la-condition-des-femmes-a23194


3.3.3.

Le roi, un « primum inter pares »

Au sommet de la société féodale apparaît le roi. Pour gouverner, le roi racontait à l'aide de la Curia ou Conseil Réel, formée par un groupe de notables (évêques, abbés, comtes, ducs ou marquis) qui le conseillaient à l'heure de prendre décisions. Les monarques médiévaux n'avaient pas de résidence fixe. Ils habitaient dans les divers châteaux qu'ils possédaient et ils se déplaçaient d'un lieu à l'autre pour contrôler leurs possessions. « Qu'est-ce qui est un roi? Vicaires de Dieu sont les rois, chacun dans son royaume, mis sur les gens pour les maintenir en toute justice. [...] Et les savants ont naturellement dit que le roi est la tête du royaume... » D'après les Siete Partidas de Alfonso X el Sabio. XIIIe siècle.

* Selon le texte, quelle est la mission des rois?

* Note les symboles du pouvoir royal:

Alfonso X el Sabio

3.4.

L’Église, une institution hiérarchisée

L’Église désigne à la fois la communauté des fidèles du Christ et une institution hiérarchique composée de clercs au service de la communauté. Les séparations – schismes – intervenues entre les chrétiens ont différencié l’Église catholique romaine, aussi appelée Église latine, sous l’autorité du pape, des Églises orthodoxes, dépendant de l’évêque de Constantinople (patriarche).


Au Moyen Âge, la plupart des habitants de l'Europe occidentale sont des chrétiens. Ils croient qu’il y a une autre vie après la mort et qu’ils seront jugés : les bons iront au paradis, les mauvais seront condamnés à l’enfer. L’Église règle la vie des hommes, de la naissance à la mort. Elle leur rappelle en permanence que l’homme doit tout faire pour gagner le paradis. Elle impose des pratiques religieuses (réciter des prières, aller à l’église chaque dimanche, etc.). La journée est rythmée par la sonnerie des cloches, l’année par les fêtes religieuses. La trêve de Dieu « Que ni homme ni femme n’en attaque un autre, ni n’attaque un château ou un village, du mercredi au coucher du soleil jusqu’au lundi au lever du soleil. Si quelqu’un ne respecte pas cette trêve,il sera exclu de l’Église. » D’après l’évêque de Thérouanne, 1063.

• Quand les chevaliers peuvent-ils combattre ?

• Que risquent-ils s’ils désobéissent ?

Les clercs sont instruits ; ils enseignent dans les écoles, ils soignent les malades dans les hôpitaux. Ils viennent en aide aux pauvres et aux mendiants. Les clercs aident à améliorer les techniques agricoles et à défricher les forêts. L’Église essaie de maintenir la paix. Les combats sont interdits à l’intérieur des églises et durant certaines périodes de la semaine et de l’année. Les chevaliers ne doivent pas s’attaquer aux plus faibles. L’Église sacre, surveille et juge les rois. Elle affirme que le pouvoir de Dieu est supérieur à celui des hommes. L’Église est riche : elle possède de vastes domaines et le peuple lui verse un impôt, la dîme. Elle reçoit également des dons des fidèles. Partout dans les campagnes et dans les villes s’élèvent des églises, des cathédrales. Les évêques et les abbés mènent une vie aisée. Certains pensent plus à leur richesse qu’à Dieu. Contre ces abus, certains moines décident de se dépouiller de leurs biens et se retirent dans des abbayes.

« L'échelle du paradis ». D'après l'Hortus Deliciarum, manuscrit de Herrade de Landsberg


« Comme approchait la troisième année qui suivit l’An Mil, on vit dans presque toute la terre, mais surtout en Italie et en Gaule, rénover les basiliques des églises ; bien que la plupart, fort bien construite, n’en eussent nul besoin, une émulation poussait chaque communauté chrétienne à en avoir une plus somptueuse que les autres. C’était comme si le monde lui même se fût secoué et, dépouillant sa vétusté, ait revêtu de toutes part une blanche robe d’églises. Alors, presque toutes les églises des sièges épiscopaux, les sanctuaires monastiques dédiés aux divers saints, et même les petits oratoires des villages, * Pourquoi construire des églises? furent reconstruits plus beaux par les fidèles. » RAOUL GLABER, Cinq Livres d'Histoire (900-1044), rédigés à partir de 1026, en Georges Duby, L'An mil, Julliard, 1974.

3.4.1.

Les croisades

Pour un chrétien, il était important de se rendre à Jérusalem, au Saint-Sépulcre. C’était l’un des trois grands pèlerinages : Saint-Jacques-de-Compostelle où seraient conservées les reliques de Saint Jacques, Rome avec les tombeaux de Pierre et Paul, apôtres du Christ. Or Jérusalem est en terre musulmane et en 1099, le calife abbasside Al-Hakim ordonne la destruction du Saint Sépulcre de Jérusalem, plus haut lieu saint du christianisme. L’objectif des croisades est donc la nécessité de reprendre aux musulmans Jérusalem et le Saint-Sépulcre. Le Pape demande aux chrétiens de partir à la conquête des lieux saints et demande aux soldats de se marquer du signe de la croix. Cette guerre serait considérée comme pénitence pour les croisés.

* D'où vient croisés?

la

croix

des


3.4.2.

Les monastères

Un monastère est en ensemble de bâtiments et dépendances (écurie, cave,...), en plus des potagers, du moulin et des terroirs de sa propriété. Il disposait de paysans et de serfs pour travailler les terres. Le centre du monastère était l'église, où les moines et les moniales priaient pendant la journée. La prière était l'activité principale. Les moines doivent vivre retirés du monde extérieur, suivre une discipline très stricte. C'est pour cela qu'ils doivent s'isoler de toutes les tentations du monde de la ville ou des villages. À l'intérieur des monastères ou abbayes, le cloître est un espace entourant une cour ou un jardin; il est au centre du monastère, il relie toutes les parties du même, et il permet de passer d'une salle à l'autre. Le scriptorium accueille les moines qui recopient et illuminent les manuscrits. Le réfectoire est une grande salle occupée par une longue table et des bancs; c'est la salle à manger. Il y a d'autres bâtiments: le pigeonnier, le four à pain, l'infirmerie, le moulin, la forge, l'hostellerie,...

* Placez, dans cette photo de l'abbaye de Fontenay, les espaces plus importants:

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« La journée commence et finit à l'église. Les moines se lèvent à 1 heure du matin et chantent matines. Ensuite ils prient à l'église ou lisent dans le cloître en été et dans le scriptorium en hiver. À l'aurore, les moines retournent dans l'église pour chanter. Au réfectoire, ils trouvent une livre de pain pour la journée. On leur sert deux plats de légumes et des fruits. Parfois des poissons. Jamais de viande sauf pour les malades. Comme boisson, la piquette de pays (le vin). À 14 heures on chante encore; ensuite, travail manuel jusqu'à 17 heures. Puis l'office de vêpres, suivi d'une collation de pain, fruits et légumes. Enfin, vers 19 heures, ils se rendent à l'église pour chanter puis vont au dortoir. » D'après J. Barruol, « Sénanque et le Pays du Lubéron au Ventoux ». Sénanque, 1975.

« Dans le domaine de l'économie, les abbayes médiévales deviennent des propriétaires fonciers importants et se retrouvent à la tête d'immenses domaines qu'elles exploitent pour subvenir à leurs besoins. En alimentant le négoce et les foires, non seulement elles gagnent leur propre prospérité, mais elles contribuent à la richesse générale. Elles jouent aussi un rôle capital dans la vie intellectuelle, culturelle et artistique. Elles fascinent le monde féodal car elles constituent les seuls ilôts de savoir. »

Claude Wenzler. Abbayes et monastères de la France médiévale. 2005


2. L'ART ROMAN L'art roman domine en Europe du début du XI e siècle au milieu du XIIe et même dans certains pays, jusqu'à la fin de ce dernier. L'église romane est un espace sacré -tourné vers Jérusalem- où domine l'arc en plein cintre, est couverte pour la plupart des cas de voûtes de pierre : berceau, coupole, rarement voûte d'arêtes - réservées au chœur et aux collatéraux. L'édifice roman est remarquable par l'épaisseur des murs. Le plan de l'église est souvent très simple, en croix latine : une nef rectangulaire avec ou sans collatéraux, chœur en hémicycle séparé de la nef par un transept sur lequel ouvrent des chapelles. Le plan dit « bénédictin », celui de Cluny II, a un vaste chœur accosté d'absidioles de profondeur décroissante, communiquant entre elles et avec le chœur, et enfin le plan du chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. La nef est couverte de charpente apparente ou de plafond, sauf dans de petites églises dont les petites dimensions ont permis l'établissement de voûtes dès les toutes premières années du XI e siècle. * Place les parties du plan de la basilique romane:


* Place les parties de l'élévation de la basilique * Place les parties de la façade: romane:

Les figures de la sculpture romane sont soumises au cadre dans lequel elles prennent place. Elles ne sont pas réalistes. Leur morphologie ne répond à aucune vraisemblance anatomique. La sculpture assure un rôle didactique nouveau. Aux porches des églises ou accompagnant la méditation des moines à l'intérieur des cloîtres, elle met en images -dans la pierre ou le marbre- la Bible, les Évangiles, les vertus, l'intercession de la Vierge ou l'exemple des saints, qu'elle oppose au péché originel, aux vices, au monde démoniaque infernal et monstrueux. Les images s'organisent autour de la lutte du bien et du mal, pour prendre parfois la formes des visions du Christ de l'Apocalypse ou du Jugement dernier. Les images sont représentées avec un grand hiératisme (façon solennelle, majestueuse), et le Christ est beaucoup de fois entouré d'une mandorle (auréole lumineuse, en forme d'amande).

La figure humaine représente

L'aigle représente

Le lion représente

Le taureau représente Tympan de la cathédrale de Chartres


La peinture à la fresque est particulièrement riche. Aux monastères on développe l’enluminure. Les grands thèmes iconographiques sacrés sont le Jugement dernier, la Pentecôte et l’Apocalypse. Les murs sont décorés non seulement par des fresques, mais également par des tapisseries. L’une des plus célèbres de l’art roman est la tapisserie dite de Bayeux, broderie de soixante-dix mètres de long, réalisée au XI e siècle, qui relate la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, en 1066. Elle était conservée dans la cathédrale de Bayeux.

Tapisserie de Bayeux

Note les techniques de la peinture romane:

Regarde la vidéo animée de la tapisserie de Bayeux et fais un résumé de l'histoire.


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