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Yann Lévy


Page précédente, Sans titre, mine de nickel, Poum, Nouvelle-Calédonie, 330 x 100 cm, 2010.

Previous Page, Untitled, nickel mine, Poum, New Caledonia, 330 x 100 cm, 2010.


Je me saisis d’un sujet en multipliant les points de vue. Ma tentative consiste ensuite à restituer simultanément l’ensemble de ces vues. Je construis ainsi des sortes de géographies d’un monde autant compacte que fragmenté, alternant du tout à la partie. J’utilise la peinture et le dessin afin d’obtenir des traces subjectives et sensibles. Je suis allé sur le motif dans un souci d’être face à la réalité, à la mesure de ma main, à l’échelle de mon corps et de ses possibilités. C’est avec la même volonté de confrontation avec le réel que je vais utiliser des matériaux transparents. À partir de la notion d’enveloppe, les sujets que j’aborde touchent à la société de consommation ou de production, à l’univers du travail, à la fabrication et la circulation des matières artificielles ou des matières premières. C’est ainsi que je vais à la rencontre de l’autre. Par ailleurs, la notion de paysage, au sens large, devient prépondérante. Né en 1975, Yann Lévy est issu de l’école d’art de Valence. Son travail a récemment été exposé à l’INSA de Lyon, L’attrapecouleurs, la Fondation Bullukian ou encore Glassbox. Il a développé divers travaux en résidences (les Subsistances, Lyon, Cité internationale des arts de Paris, Moly-Sabata de la fondation Gleizes, plates-formes chimiques diverses ou en Nouvelle-Calédonie...). Il est actuellement installé dans les ateliers de l’ADERA (écoles d’arts Rhône-Alpes) à Décines.

I seize a subject by multiplying viewpoints. My attempt is to give back then all of these views simultaneously. I build geographies of a compact world and fragmented, alternating of entire to the part. I use painting and drawing to obtain subjective and sensitive traces. I went on the outside pattern in order to be faced with the reality, on the measure of my hand, on the scale of my body and its possibilities. It is with the same desire to confrontation with reality that I will use transparent materials. From the topic of envelope, my subjects touch to the consumer society or production to the world of work, production and circulation of artificial materials or raw materials. This is how I’m going to meet the other. Moreover, the concept of landscape in the broadest sense, becomes predominant. Born in 1975, Yann Lévy comes from art school in Valencia. His work has recently been exhibited at INSA Lyon, L’attrapecouleurs, Bullukian Foundation or Glassbox. He developed several residential work (Subsistances, Lyon, Cité Internationale des Arts in Paris, Moly-Sabata of Gleizes Foundation, various chemical platforms or in New Caledonia ...). It is currently installed in workshops ADERA (Rhône-Alpes arts schools) in Decines.

http://yannlevy.net ylvy05@yahoo.fr



Cette pièce s’inspire du poème “Un coup de Dés jamais n’abolira le Hasard” de Mallarmé. Je reprends ce paysage situé entre ciel et mer et au sein duquel le héros lutte pour échapper au naufrage, tout en transformant les mots en nuages, formes vaporeuses et libres, totalement soumises au hasard.

This piece was inspired by the poem «A Dicethrow Will Never Abolish Chance» by Mallarmé. I take this landscape between sea and sky and in which the hero struggles to escape the sinking, while transforming words into clouds, hazy and free forms, totally subject to chance.

Un coup de Dés jamais n’abolira le Hasard, d’après Mallarmé - Version 7, encre typographique, glycéro, polyester, plexiglass, 50 x 80 cm, 11 planches, 2013 (au mur : photographie de Lucja Ramotowski-Brunet).

A Dicethrow Will Never Abolish Chance, according Mallarme - Version 7, printing ink, glycero, polyester, plexiglass, 50 x 80 cm, 11 plates, 2013 (the Wall: photography Lucja Ramotowski-Brunet).


Vue d’atelier - Studio view


ĂŠtudes, glycĂŠro, huile et encres typographique sur polyester, tailles diverses.

Studies, glycero, oil and Printing inks on polyester, various sizes,.



ĂŠtudes, aquarelle sur papier, tailles diverses, 2013.

Studies, watercolor on paper, various sizes, 2013.



Poum, une petite mine exposition personnelle L’attrape-couleurs Lyon résonance biennale Lyon Une terrible beauté est née 8 feuilles de 127 x 127 cm, huile sur polyester

Poum, a small mine solo show L’attrape-couleurs Lyon Lyon Biennial resonance A terrible beauty is born 8 sheets of 127 x 127 cm, oil on polyester 2011


Poum, une petite mine

Poum, a small mine

Je suis sur une mine de nickel à ciel ouvert en Nouvelle-Calédonie. Je cible une des très nombreuses mines de l’île en raison de sa taille. La mine, d’environ 25 km², n’est finalement petite qu’au regard des autres se trouvant à proximité. La commune où se trouve le site se nomme Poum.

I’m on a nickel mine open in New Caledonia. I target one of the many mines of the island because of his size. The mine, about 25 km ², is ultimately little look at the other in the vicinity. The township where the site is located is called Poum.

Alors que je dessine, un vieux mineur me dit «dans quelques temps tous ces paysages n’existeront plus, on ne vous croira jamais quand vous direz que c’est ici». L’endroit est divisé en deux. Au nord, il n’a cessé d’être exploité depuis l’ouverture de la mine (apparition des roches volcaniques et anciennes - rouges, jaunes, ocres - et disparition des verts). Les lignes deviennent géométriques, l’espace est aride. Au sud, l’exploitation a cessé il y a 30 à 40 ans. Les routes s’effondrent (lignes brisées), les végétaux sont présents de façon anarchique. Il y a quelque chose de difficilement définissable entre ordre et chaos ; entre l’organisation humaine en voie de disparition et l’ordre naturel ébranlé qui reprend confusément place.

Tirage jet d’encre sur Dibond, 54 x 80 cm, 2008. Inkjet print on Dibond, 54 x 80 cm, 2008.

Pragmatique, j’étais venu voir ces matièresénergies (le nickel sert, entre autre, à la fabrication de batteries) en me demandant quelles formes pouvaient produire leur déplacement. Et voilà que j’entre dans un invraisemblable territoire : j’avais imaginé que ces paysages seraient comme des châteaux, puissances poussées vers le haut. Mais face à l’ouverture du sol, au niveau des pierres lourdes, métalliques et des terres sèchent, rouges, friables, et glissantes, il ne s’agit que d’effondrement et d’écrasement. J’avais pensé que l’industrie aurait forgé la nature à son image (fortifications, bases solides et élévations), son opposé a surgi et les résurgences organiques m’ont conduit, de façon tout à fait imprévue à quelque étrange figure, genre de singulière vanité.

While I draw, an old miner said, « some time all these landscapes no longer exist, we will never believe you when you say that here.» The place is divided into two. In the north, it has continued to be exploited since the opening of the mine (appearance of volcanic and old rocks red, yellow, ocher - and disappearance of green). The lines become geometric, space is dry. South, ceased operations there 30 to 40 years. The roads are crumbling (broken lines), the plants are present in an uncontrolled manner. There is something hard to define between order and chaos, between human organization endangered and undermined natural order which confusedly resumed. Pragmatic, I had come to see these energiesmaterials (nickel used, among other things, the manufacture of batteries), wondering what forms could produce displacement. And then I go into an unlikely territory : I imagined that these landscapes are like castles, power surges upward. But, opposite the opening of the ground, up to standard heavy and metallic stones and lands dry, red, friable, and slippery, it is that collapse and crash. I thought that the industry would have forged the nature in his image (fortifications, strong bases and elevations), the opposite has appeared and organic resurgence led me quite unexpected some strange figure, kind singular vanity.



11 ml & 7 kg de matière exposition collective Le complexe Rittberger ou la ronde infinie des obstinés, Glassbox hors les murs, Fondation Avicenne, Cité Internationale Universitaire de Paris 17 lès de 127 x 283 cm, huile sur polyester et pigments

11 ml & 7 kg of matter collective exhibition Rittberger complex or the endless round of obstinate Extramural Glassbox, Avicenna Foundation International University City of Paris 17 bands 127 x 283 cm, oil on polyester and pigments 2009

La limite, être au bord, sera le leitmotiv de ce travail. Je commence par partir à la limite d’un état, afin d’en ramener le paysage. Deux semaines de marches sur les crêtes montagneuses de la frontière en question me conduiront à des détritus ; de vagues emballages, enveloppes vidées de leur contenu, formes indéfinies au voisinage de la décomposition. Ce tas de déchets est dessiné puis peint pas à pas, de la même façon qu’une marche, toujours à la lisière du trait. Disposé aux confins de la Fondation Avicenne, il n’y a plus de démarcation entre le dedans et le dehors. Le hall d’attente de la fondation Avicenne devient le siège d’un état limite. Ultimately be at the edge will be the leitmotif of this work. I start from the boundary of a state, in order to bring back the landscape. Two weeks of steps on ridges of the border in question lead me to trash; vagueness packaging, envelopes emptied, undefined near the decomposition forms. The waste pile is drawn then painted in the same way as walking, always on the edge of the line. Arranged at the ends of the Avicenna Foundation, there are more boundaries between the inside and the outside. The waiting hall of the Avicenna Foundation becomes the seat of a limit state.



Le plus faible état de cohésion exposition personnelle INSA Lyon 17 plaques de 100 x 250 cm, pigments et liant alkyde sur pmma 2011 Il y avait au dessus de la petite route de campagne, ce pont. Un pipe-rack, le nomment-ils. De part et d’autre de cette route filaient tuyaux, compresseurs, blocs de béton, colonnes de distillations, cuves, sphères de stockage... Bref, l’usine de gaz. Et ainsi, au dessus de ma tête, encore les tuyaux (bleu pour l’eau, rose pour l’hydrogène, le jaune pour le chlore, violet le chlorure de méthyle, en rouge ce qui concerne incendie et sécurité...). Ils filaient le long de ce pipe-rack et avec, les salariés de l’usine, à pied (singulière et forte assimilation des corps et des produits !). Un grand pont qui sort et retourne de/à l’usine, et moi dehors, dedans du coup. Il a fallu en démultiplier les points de vue afin d’échapper à la fuite du regard devant les choses. Les dessiner, jamais complètement, les répéter encore et encore, dessiner le contour de la chose, ou alors la dessiner par l’intérieur, tracer d’une même ligne un objet du fond et un du premier plan, tenter de saisir des volumes par ce qu’ils peuvent contenir... Accumuler en somme... Vaine tentative ; le corps ne cesse d’être en mouvement, incompréhensions et malentendus pointent le bout de leur nez. L’usine, sans cesse, contrôle de l’incontrôlable. Elle pressure les gaz afin d’obtenir du solide, du palpable, toutes les matières de nos mondes domestiques. Dangereuse et sensible nourrice...

The lowest state of cohesion solo exhibition INSA Lyon 17 plates 100 x 250 cm, alkyd binder and pigments on PMMA 2011 There were over a small country road, this bridge. A pipe- rack, they call. On either side of this road pass through pipes, compressors, concrete blocks, distillation columns, tanks, storage spheres ... In short, the gas plant. And so, over my head, again the pipes (blue for water, pink for hydrogen, yellow for chlorine, methyl chloride purple, red regarding fire safety ... ). They sped along the pipe -rack and with the employees of the factory, walking (singular and strong assimilation body and products !). A large bridge that goes out and returns to / from the factory, and I’m out, inside in fact. We had to multiply the points of view to avoid the leakage of things to look. Draw, never completely, repeat again and again, draw the outline of the thing, or else drawing from the inside, use the same line to draw the background and foreground objects, trying to capture volumes by they can contain... Accumulate in sum... Unsuccessful, the body continues to be in motion, misunderstandings and misconceptions point the tip of their nose. The plant constantly control the uncontrollable. The gas pressure to obtain solid, palpable, all the materials of our domestic worlds. Dangerous and sensitive nurse ...




Sans titre, panoramique, acrylique sur film transparent, aluminium, aimants, fils, diamètre 200 cm, hauteur variable, 2009.

Untitled, panoramic, acrylic on transparent film, aluminum, magnets, wire, diameter 200 cm, variable height, 2009.


Sans titre, acrylique sur caoutchouc transparent, 180 x 210 cm, 2007.

Untitled, acrylic on transparent rubber, 180 x 210 cm, 2007.


Sans titre, dessins photographiĂŠs in situ, 22 x 30 cm, 2004.

Untitled, drawings photographed in situ, 22 x 30 cm, 2004.


Habitus exposition personnelle Subsistances Lyon et ThÊâtre de Viviers 17 peintures huile sur tulle & aluminium, 80 x 80 cm 17 peintures huile sur papier & aluminium, 80 x 80 cm 1 peinture huile sur papier, 500 x 140 cm 4 peintures huile sur tulle & bois, tailles diverses 9 impressions sur calques, 30 x 40 cm

Habitus solo show Subsistances Lyon and Viviers Theatre 17 oil paintings on tulle & aluminum, 80 x 80 cm 17 oil paintings on paper & aluminum, 80 x 80 cm 1 oil painting on paper, 500 x 140 cm 4 oil paintings on wood & tulle, various sizes 9 prints on layers, 30 x 40 cm 2002


Habitus

Habitus

Habitus rassemble au sein d’un même espace des vêtements représentés dans deux situations différentes. Une représentation intime et une représentation publique se font face. Ces vêtements d’abord peints groupés et étendus sur des fils, sont ensuite reproduits seuls et repassés.

Habitus collects within the same space some clothing represented in two different situations . An intimate representation and a public representation are face to face. These clothes painted first grouped and spread out on wires are then reproduced alone and ironed.

«Sur le plastique, les contours achevés ont subi une autre opération de calque. Posé à même le plastique, un voile tendu a reçu un second dessin plus épuré. Le voile comme un tamis a retenu ce qu’il y avait de plus précieux. En accolant ensuite ce voile a du papier blanc, le dessinateur procéda à une seconde opération de filtrage. Sur le tissu posé sur le papier, il est revenu avec de la peinture sur les lignes désormais réduites à l’essentiel. Puis, le détachement du voile et du papier a provoqué l’éclatement de la ligne en multitude de points séparés. La peinture restée sur le papier n’est plus que celle qui a traversé les mailles du tissu. Ainsi, nous sommes passés du volume à la surface, de la surface à la ligne, de la ligne au point. Avec l’aide du voile, Alberti n’exigeait «pas du peintre un travail infini, mais [attendait] qu’une peinture semble en relief et qu’elle ressemble le plus possible aux corps réels». Pour Habitus, le voile a servi à une désagrégation et peut être à la disparition du corps Les voiles et les papiers sont exposés dans l’espace. Témoins de la désubstanciation, ils font face au mot «SOLDES» décliné selon ses anagrammes du désespoir.» Catherine Obinu, Voile et contours [extrait]

«On the plastic, contours finalized underwent another operation of layer. Laid on plastic, a tight veil received a second more refined drawing. The veil as a sieve retained what was most precious. Then appending this veil on white paper, the artist proceeded to a second filtering operation . The fabric placed on the paper, he came back with paint on lines now reduced to the essential. Then the detachment of sailing and paper caused the collapse of the line to multitude of separate points. The remained painting on paper is more than that through the cloth mesh. So we passed the volume to the surface, surface to the line, line to the point . With the help of sailing, Alberti did not require «of the painter not an endless work, but [expected] a painting in relief and it seems similar as possible to the real body.» To habitus , the veil was used to disaggregate and may be to the disappearance of the body Sails and paper are exposed in space. Witnesses of the désubstanciation , they face the word «SOLDES» declined by its anagrams of despair. Catherine Obinu , Sailing and contours [excerpt]




Ce qui pousse les murs impression jet d’encre, 115,5 x 84 cm 2002 Ce travail décline différentes formes à partir de deux structures primitives de l’habitat ; l’igloo et le nid. Ces formes sont d’abord réalisées en volumes avec des matériaux familiers et définitivement usagés (allumettes, scotch, poils…). Elles ont ensuite été dessinés. Les dessins obtenus sont disposés sur le détail agrandi d’une surface peinte et flottent autour de murs, vue en perspective. Un réseau de lignes de fuites, prolongées à l’infini, lie ces objets ensemble. La somme de ces éléments a finalement donné lieu à un plan, en deux dimensions et transportable.

What pushes the walls inkjet print, 84 x 115.5 cm 2002 This work decline different forms from two primitive structures of the habitat : the igloo and the nest. These forms are first realised in volumes with familiar and finally used materials (matches, adhesif tape, hair ...). Then, they were drawed. The drawings obtained are arranged on the enlarged detail of a painted surface and are floating around walls, saw in perspective. A network of lines for leaks, extended to infinity, connect these objects together. The sum of these elements eventually gave rise to a plane in two dimensions and transportable.



Riens du tout, impression offset sur papier bible, 144 pages, ĂŠdition fondation Bullukian, 2010

Little Nothings, offset printing on bible paper, 144 pages, edition Bullukian Foundation 2010


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