DECONFINEMENT Le lacher prise

n Le lacher prise ! par Thérèse Zrihen-Dvir

Confinement et déconfinement

La lutte contre l’épidémie du virus Corona a percuté notre quotidien, nos mœurs, nos petites habitudes, notre allant et surtout notre humeur et joie de vivre. L’isolement, la solitude, la crainte des autres et de ce qu’ils peuvent involontairement nous causer, amalgamé au confinement nous ont laissés un impact dont il serait très difficile de s’en défaire.

On a cessé de se serrer la main, de caresser la joue de ceux que nous aimons... Nous sommes devenus des cellules indépendantes et vagabondes sur un périmètre réduit. Nous quittons notre abri, devenu notre cellule de prison que sous l’urgence, sous le besoin de nous ravitailler, mais plus pour faire une ballade sous le vent du printemps. Nous observons nos semblables à travers une vitre, tout en réprimant nos instincts de courir vers nos enfants et petits-enfants lors de leur sortie vers l’école, pour les serrer dans nos bras.

Nos physionomies ont aussi changé. Nous portons un masque qui nous étouffe et avons en quelque sorte oublié d’être beau, avenant et amusant... Nous sommes des clones de nous-même, et mouvons à tâtons dans cet étrange cercle, les yeux hagards, étreints par la peur d’une contamination sporadique.

Comment essayer de remettre les roues sur les rails, si ces rails ont perdu la direction, l’horizon ? Nous avons aussi cessé de faire des projets, tant ils nous semblent incohérents et irréalisables en ces temps de pandémie.

Il faut lâcher prise, nous conseillent nos dirigeants... Mais comment ? Demain n’est plus le demain d’antan. C’est un autre demain, si loin de nos petites coutumes, de nos habitudes, de nos rires et de nos toquades. Le danger est si proche, et il est partout où nous posons le pied.

Une prise de conscience est nécessaire... mais elle doit s’accompagner d’une assistance psychologique. Pour reprendre de la hauteur, redonner les proportions exactes aux éléments, envers nos semblables et envers le hasard et ce qu’il nous réserve.

Il faut aussi cesser de juger, de soupçonner, de douter quand le doute est l’essence même de notre problème. Avoir confiance, en quoi et en qui ? On nous a tellement menti avant, pendant et après, au point que se laisser porter ressemble terriblement à une roulette russe. Thérèse Zrihen-Dvir

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